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Talata Volonondry, une commune en pleine mutation dans le Nord d'Antananarivo

( Télécharger le fichier original )
par Lala Herizo RANDRIAMIHAINGO
Université d'Antananarivo - Maîtrise 2003
  

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Université d'Antananarivo - Faculté des Lettres et Sciences Humaines - Département de Géographie

21 février 2003

Talata Volonondry :

Une commune en pleine mutation dans le Nord

d'Antananarivo

Randriamihaingo Lala Herizo

RESUME.

A l'époque des Royaumes, Talata était une principauté forte et prospère. Elle s'est appuyée en ces temps sur l'élevage bovin et son marché hebdomadaire pour asseoir son emprise sur le circuit économique de la Région septentrionale d'Antananarivo. Peu à peu son aura s'est éteint. Actuellement, il est du devoir de chaque commune de travailler pour dynamiser l'économie de Madagascar. Pour ce faire, les différentes régions de Madagascar sont amenées à faire du diagnostic pour dégager leurs points forts et leurs faiblesses.

Talata Volonondry qui est située au nord de la capitale, à une vingtaine de kilomètre, doit en faire autant. C'est une commune constituée de collines convexes avec des vallons encaissés. Sa population est le résultat d'une installation précoce qui a commencé au temps des royaumes : ce sont les descendants « des gardiens » de la frontière de l'Est et du Nord, respectivement de la frontière avec les Sihanaka et les Sakalava. Les Mandiavato comme on les appelle, sont des agriculteurs dans sa majorité. Ils travaillent surtout dans les vallons. Leur terrain de culture est de plus en plus morcelé à cause de l'augmentation de la population ( 316hab/km2, 1 ha cultivable par famille d'agriculteur ). Ils doivent revoir leur mode d'exploitation pour rester dans le « rythme ». Des travaux sont à faire pour que l'on puisse reconquérir les flancs des collines. Ces derniers ont perdu leur fertilité après des années de services. Par ailleurs, il faut aussi tenir compte de l'environnement. Les travaux doivent se faire suivant trois axes complémentaires : l'Environnement, l'HOMME et l'Economie.

Mots clés :

Dégradation, réhabilitation, protection, gestion, développement.

b

REMERCIEMENTS.

Ce travail n'aurait jamais vu le jour sans le concours actif et les appuis que diverses personnes nous ont apportés. Aussi nous tenons ici à les citer pour leurs contributions et les conseils qu'ils ont bien voulu nous prodiguer :

A Madame le Professeur RAMAMONJISOA Josélyne qui a bien voulu nous épauler dans cette épreuve. Nous vous sommes reconnaissants pour tous vos conseils, votre sollicitude et les abnégations dont vous aviez fait preuve.

A Monsieur RANTOANDRO Gabriel, Professeur, merci d'avoir accepté de présider cette séance. Toutes nos gratitudes vous accompagnent.

A Monsieur RAVALISON James, Directeur du Département de Géographie, vous étiez toujours présents durant notre cursus universitaire. Vos explications sur le terrain durant le Voyage d'études ont été un plus dans notre bagage universitaire. Merci.

A Madame RATSIVALAKA Simone, Maître de conférences, vous étiez notre guide pendant nos années universitaires. Votre dévouement à la cause de l'environnement était une lumière qui avait influencé notre façon de voir l'avenir. Pour toutes vos aides, merci.

A Monsieur le Maire de la Commune de Talata Volonondry qui a facilité nos travaux de recherches ainsi qu'à ses proches collaborateurs et les élus des quartiers, un grand merci.

A Monsieur RAKOTOVAO Narivony Joseph, chef de Service des Infrastructures de la Radio Nederland, vos aides sur le terrain ont été plus que ce que nous aurions pu attendre, merci.

A nos amis de l'Association « Tontolo Mendrika », merci pour vos encouragements. Puissiez-vous à votre tour terminer le plus tôt possible vos mémoires.

A mes Parents et ma soeur, vous aviez toujours été présents. Votre patience et votre amour ont été d'un grand réconfort. MERCI.

A tous ceux qui ont de près ou de loin contribué à l'exécution de cet ouvrage, nous vous disons merci et espérons que vous seriez toujours là dans nos prochaines quêtes.

TABLES DES MATIERES.

RESUME. A

REMERCIEMENTS. B

TABLES DES MATIERES C

INTRODUCTION. 1

PARTIE I : LA NOTION DE POUVOIR, UN CONCEPT EVOLUTIF DANS LE TEMPS

CHAPITRE 1 : TALATA VOLONONDRY : L'EXEMPLE D'UNE COMMUNE A LA

TRAINE 8

I - LE PAYS DES « MILLE COLLINES » 8

A - Un paysage formé de massifs collinaires 9

B - Un environnement en pleine dégradation. 13

II - LA POPULATION, UNE UNITE STABLE. 16

A - Une densité variant selon la topographie. 18

B - Le clan, unité de base de la répartition de la population. 20

III - UNE ECONOMIE STAGNANTE. 22

A - Le marché du mardi, point de rencontre et d'échange. 22

B - Le secteur agricole toujours dominant. 24

CHAPITRE 2 : LA DECENTRALISATION. 27

I - LE MONDE DES SEIGNEURS FEODAUX : LES « TOMPOMENAKELY » 27

B - Le déclin de la principauté. 30

II - L'ETATISATION DU POUVOIR OU LE CENTRALISME A OUTRANCE. 31

A - L'empreinte de la colonisation. 32

B - 40ans d'indépendance et la quête de l'identité perdue 33

III - DE L'ESPRIT ATTENTISTE A CELUI DU TRAVAILLEUR 35

A - Le nouveau « deal » des années 90 35

B - La structure actuelle de la décentralisation. 36

CONCLUSION PARTIELLE. 38

PARTIE II : DES POTENTIALITES LONGTEMPS IGNOREES

CHAPITRE 3 : UNE COMMUNE DANS LA TORPEUR. 40

I - UN REVEIL DIFFICILE. 40

A - Une densité démographique au seuil de la rupture. 40

B - Une Commune pauvre. 43

C - Un environnement fortement dégradé. 45

D - Des infrastructures en délabrement 48

E - Antananarivo, la ville tentation. 49

II - L'UNION POUR ALLER DE L'AVANT. 51

A - La cohésion clanique, base d'une communauté de départ 51

B - Des points d'ancrage visibles dans l'espace. 52

C - Antananarivo, ville d'écoulement des produits et d'approvisionnement 54

CHAPITRE 4 : DES FUTURS POLES CATALYSEURS. 56

I - LA RADIO NEDERLAND. 56

A - Une chaîne internationale. 56

B - Le premier grand aménagement de la Commune. 59

II - LA SOCIETE DE PRODUCTION ANIMALE DE MADAGASCAR OU SOPRAMAD. 61

A - De l'association à la Société 61

B - Des activités cadrant avec le besoin paysan 63

III - LA MUTUELLE DE CREDITS. 64

A - Une banque de proximité. 65

B - L 'OTIV à Talata. 66

e

PARTIE III : VERS LE DEVELOPPEMENT D'UNE COMMUNE

CHAPITRE 5 : DES SOLUTIONS POUR AVANCER. 71

I - LA REHABILITATION DES VALLEES, UN DEFI A RELEVER. 71

A - Le rôle des versants dans l'agriculture 71

B - Les bas-fonds menacés 75

C - Le repeuplement des versants. 77

II - L'AMELIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL 81

A - La mise en place de groupements de paysans 81

B - L'appui et l'aide au secteur agricole 83

III - DES TRAVAUX SPECIFIQUES. 85

A - Freiner la fuite de la nouvelle génération. 85

B - « Se vendre pour se faire connaître » 87

CHAPITRE 6 : LE ROLE DE L'ETAT ET DES CITOYENS 89

I - L'ETAT DANS LA DECENTRALISATION. 89

A - Le transfert de gérance. 89

B - Un aménagement voulu. 91

II - CHACUN CONSTRUIT SON AVENIR. 93

A - Le travail est la source de la richesse 93

B - Pour un avenir meilleur. 94

CONCLUSION GENERALE. 97

BIBLIOGRAPHIE I

TABLE DES ILLUSTRATIONS. IV

GLOSSAIRE. VII

ANNEXES. XI

INTRODUCTION.

M

adagascar est un des pays qui cherche encore son chemin dans la croisade pour le développement. Loin d'atteindre ses ambitions, la Grande Ile, pourtant forte en potentialités, semble s'enliser dans le bourbier du marasme économique. L'attentisme n'est plus de mise. Il faut agir.

« Le développement rapide et durable » est devenu le leitmotiv des pouvoirs qui se sont succédés depuis la « mini-révolution » de la fin des années 90. De nouvelles structures ont été mises en place pour répondre à cette aspiration. Une nouvelle constitution a même été adoptée. Un nouveau pacte qui marque l'avènement d'une nouvelle ère reléguant aux oubliettes les dérives marxistes de la deuxième république. Le ton est donné à la libre entreprise et au développement conjugué des différentes régions composantes de l'île.

Pour arriver à cette fin, les dirigeants ont axé les programmes établis sur la décentralisation : donner plus de pouvoir aux différentes entités régionales qui forment les phalanges de l'Etat auprès du peuple. Le but avoué de cette nouvelle politique est de résorber les disparités spatiales en favorisant les initiatives locales afin de guider le territoire concerné vers sa destinée.

Cette structure est encore à un stade de balbutiement. Depuis l'adoption des textes régissant la Troisième République jusqu'à aujourd'hui, on semble expérimenter plusieurs combinaisons émaillées de nombreux soubresauts

émanant du microcosme politique. A ce sujet, on peut citer, notamment la révision de la constitution par référendum en 1995 ( Loi constitutionnelle n° 95-001 du 13 octobre 1995 ) sous l'impulsion du Président- professeur ZAFY Albert qui a dénaturé le régime parlementaire d'alors ; ou encore le « vrai-faux » changement de constitution initié par Le Président-amiral RATSIRAKA Didier en 1998 ( Loi constitutionnelle n° 98-00 1 du 8 avril 1998 ).

Dans la Troisième République, l'Etat malgache est passé du Système Parlementaire à un Système Semi-présidentiel, avec une plus grande prépondérance du pouvoir accordé à l'Exécutif.

Malgré tous ces changements qui ont surtout affecté les hautes sphères du pouvoir, les structures de bases ont été épargnées. Ainsi la commune est maintenue. C'est l'unité de base de la décentralisation car elle est la plus proche de la population.

Ayant une surface faible, la commune est le terrain idéal pour comprendre le désir réel de la population. En effet, les gens des différentes régions de Madagascar n'ont pas les mêmes souhaits. L'Etat doit pourtant satisfaire ces desiderata. Aussi, est-il nécessaire de mieux connaître les problèmes inhérents à chaque commune pour pouvoir ensuite les résoudre. Les études aujourd'hui doivent donc partir de la compréhension de la Commune et par ce fait privilégie cette échelle.

Talata Volonondry est une de ces communes. Bien que située dans la couronne périphérique de la capitale, elle a toutes les peines du monde à s'affirmer. Or il est bien évident que tôt ou tard, elle doit sortir de sa torpeur. D'autant plus qu'Antananarivo a soif d'espace et elle risque d'en faire les frais.

Située à une vingtaine de km de la Capitale, Talata est une commune d'une superficie de 55 km2. 28 fokontany ( Figure 2 ) regroupant quelque 17.400 âmes sont recensées en son sein. Les activités de la commune sont encore tournées vers l'agriculture. Une agriculture très peu développée et qui s'appuie surtout sur le rythme saisonnier de la pluie. Cette situation a perduré depuis des générations. Aucune amélioration n'a été décelée dans ses activités comme si le temps s'était arrêté de s'écouler.

Le moment est venu pour qu'enfin Talata Volonondry prenne son essor et retrouve la place qui lui est due dans l'effort, pour la promotion du développement de Madagascar.

« TALATA VOLONONDRY, UNE COMMUNE EN PLEINE MUTATION DANS LE
NORD D'ANTANANARIVO » est un essai à la concrétisation de ce projet.

Cette étude s'appuiera sur l'exemple de cette commune pour démontrer que l'effort à mener pour le développement de Madagascar doit s'appuyer sur le local. Un travail qui part de la base et non un plan « parachuté d'en haut » rendant la population-cible spectateur de son propre devenir. Ici comme il est initié dans le nouveau pacte, les gens sont les propres acteurs de leur réussite.

Ce mémoire, à travers Talata, tentera de mettre en exergue les différents aspects qui devraient être pris en compte pour appréhender la notion de décentralisation et, de répondre à la question induite par le développement durable.

A cet effet, une interrogation s'adresse à tout un chacun. Une requête qui sera la problématique et, donc le fil directeur de ce travail. Elle se posera comme suit : « Comment une collectivité de base en quête d'identité peut-elle travailler pour asseoir son assise sur l'étendue de son territoire ? » Cette question est d'autant plus pertinente qu'aujourd'hui les limites exactes des différentes circonscriptions administratives sont complètement floues.

Talata, comme il est dit un peu plus haut se trouve dans la couronne d'influence de la Capitale. C'est à la fois un avantage et un inconvénient que l'on tentera d'expliquer dans le cours de ce devoir.

Pour parvenir au résultat ci-après, il a fallu travailler dur. La démarche adoptée pour ce devoir répond à une impérieuse envie de donner à la Commune rurale de Talata Volonondry un document de travail élaboré dans lequel, les « Responsables » pourront puiser des commentaires et autres remarques aptes à aider la Région : Ce sera un support pour les travaux qu'elle entreprendra dans le futur. Très peu d'informations sont disponibles sur cette région septentrionale d'Antananarivo.

Ce mémoire a débuté, vers la fin de l'année 2000 par le choix du sujet. A partir de là, nous avons commencé à contacter les responsables de la Commune pour une collaboration, pour que nous puissions avoir accès aux différents

documents qui y sont disponibles. Hélas, la monographie de la région s'est résumée en une page qui ne comportait guère que très peu d'indices sur ce qui s'y passait réellement. Nous avons alors décidé d'arpenter les différentes bibliothèques de la Capitale, Antananarivo, pour y « dénicher » des informations susceptibles de nous orienter dans notre quête. Cela s'est révélé tout aussi décevant, les seules documentations disponibles ne font mention que d'Antananarivo Avaradrano. Après quelque six mois de recherches documentaires ( allant du mois de mars au mois d'août 2001 ), nous avons pu dégager un premier plan de travail. Avec cela, nous avons établi des questionnaires pour confronter les informations en notre possession et la réalité ambiante ( la liste des questionnaire-ménages est disponible dans l'annexe ). Nous avons volontairement, à ce moment là, interrompu notre travail de recherches pour prendre du recul afin de ne pas trop s'y investir au risque de perdre l'objectivité tant requise dans le travail d'un géographe. En outre, nous avons pensé pouvoir enrichir nos documents, avec la refonte de la liste électorale en vue de la présidentielle de décembre 2001. Malheureusement, avec les problèmes que la Nation a subis, il nous a fallu tout revoir. Le travail n'a pu reprendre que vers le mois d'avril, quand un semblant de tranquillité s'est installé.

Pendant le mois de mai, nous nous étions entretenus avec les divers responsables de la Commune. A partir du mois de juin, l'enquête fait auprès des ménages a pu reprendre, après son interruption ( Les premiers travaux d'enquêtes ont été menés au mois de janvier ). En trois mois, nous avons pu mener 690 entretiens ( soit une moyenne de sept ménages visités par jour ). Cela correspond à peu près à un taux d'échantillonnage de 20%. Les enquêtés ont été choisis au hasard, mais ils représentent toute la couche sociale et les différents secteurs d'activités présents dans la commune.

L'inventaire s'est fait au mois d'août 2002. Il est à noter qu'entre temps, nous avons pu bénéficier d'une base de données émanant de la Commune se rapportant à 30% de la population de Talata. On a confronté ces deux bases de données qui étaient complémentaires pour sortir le nouveau plan de rédaction. Ce mémoire a été rédigé au mois de septembre 2002. sa rédaction a duré pendant un mois.

Cet ouvrage comporte trois parties. La première partie décrit la région, d'abord par l'analyse de la Région suivant trois axes: le milieu naturel, le milieu HUMAIN et le milieu économique ; puis, par l'historique des systèmes de gouvernements ayant régenté Madagascar à travers la Commune rurale de Talata Volonondry. Bien que cette démarche ne soit pas vraiment géographique, il nous

est apparu utile de le faire pour cadrer les analyses qui vont suivre avec le contexte originel de la Région et sa mutation. Talata étant une des régions fondatrices de la future Nation malagasy.

Dans la deuxième partie, nous nous efforcerions de faire le diagnostic de Talata Volonondry. La géographie est une science qui s'appuie sur l'espace et les actions humaines, aussi nous est-il paru nécessaire de décrire les réalités de la commune conformément à ce point de vue. L'analyse se fera suivant l'étude physique du milieu afin de comprendre le mode d'adaptation auquel l'homme a dû faire face, l'aperçu de la place que tient l'individu dans ce milieu et l'examen des activités dans la commune.

La troisième et dernière partie, à l'issue du diagnostic, propose des axes de travail qui pourraient aider la commune à trouver dans le meilleur délai des solutions aux problèmes auxquels, elle est confrontée. C'est une liste exhaustive qui servira à canaliser les actions à entreprendre pour accélérer et soutenir la bonne marche de la commune rurale de Talata Volonondry.

Figure 1: Carte régionale de la Région de Talata Volonondry

Source : Fond de carte F.T.M. f Carte Ambohimanga f Echelle : 1 : 100 000e

 

PARTIE I : La notion de pouvoir,

un concept évolutif dans le

temps.

 

Chapitre 1 : Talata Volonondry : l'exemple

d'une commune à la traîne.

I- Le pays des « mille collines ».

Figure 2 : Limite administrative de la commune de Talata Volonondry. Source : Fond de carte F.T.M. f Enquête personnelle.

'

ituée à une trentaine de kilomètre de la Capitale, Antananarivo, Talata Volonondry est une Commune Rurale d'une superficie de 55 km2 .

Loin des turpitudes de la Capitale pourtant si proche, elle essaie de se réveiller de son lourd sommeil de plomb comme les autres communes de la Grande île. Pour cela elle doit effectuer un diagnostic interne et voir le mal qui la ronge.

A- Un paysage formé de massifs collinaires.

Quand on part pour le nord d'Antananarivo, on quitte la plaine de Betsimitatatra pour arriver peu à peu dans une zone formée de chaînes de collines qui partent de la commune rurale de Sabotsy-Namehana. Cette formation est le résultat de plusieurs centaines de milliers d'années d'évolution à l'échelle géologique. Les Géographes-physiciens l'appellent Surface d'aplanissement inachevé du mi-tertiaire. Cette surface d'aplanissement inachevé est aussi appelée surface d'aplanissement niveau II. Ce trait caractéristique se retrouve presque sur le « dos de la crête » de Madagascar, par exemple à Fianarantsoa etc. L'un de ses caractéristiques principaux est un décalage altimétriques repérables entre 1650- 1150 m

1- Une topographie défavorable à l'installation humaine.

Comme tous les lieux situés en altitude et partout sur les Hautes Terres Centrales ( HTC ) de Madagascar, Talata Volonondry est un défi pour l'implantation humaine. Il y a très peu de terrains aménageables, ce qui est un handicap énorme d'autant plus que l'activité de la Commune est tournée vers l'agriculture : L'encaissement des vallées est un frein pour l'exploitation agricole. Sur les 55km2 de surface que comptent la Commune, seulement 34% sont exploitables ( Figure 3 et Schéma 1 ) .

Talata a une altitude comprise entre 1300m au sud-est ( dans la région d'Antanambao ) et près de 1600m au nord ( dans la région d'Ambolo ). Ces données ne sont que relatives car Talata est une zone collinaire. Ce qui est étonnant c'est que tous les vallons disponibles sont aménagés, mais les pentes des collines sont délaissées.

Figure 3 : Représentation physique de la Commune. Source : Fond de carte F.T.M. f Carte Ambohimanga

Schéma 1 : 3 profils topographiques donnant l'allure générale du paysage de Talata. Source : Fond de carte F.T.M.

2- Un Sol pauvre, peu adapté à la culture.

Dans la majeure partie de sa constitution pédologique, Talata se présente avec des sols ferrallitiques à rendement médiocre sur les versants des collines. Dans les bas fonds, on a des sols hydromorphes adaptés à la culture avec l'apport d'alluvions venant des collines. Mais, ils sont sur de faible surface pour être rentables sur le plan de l'exploitation agricole.

Ainsi la Commune n'arrive pas à s'affirmer étant donné que son « principal moyen» de travail ne lui permet pas de subvenir à ses besoins propres. Les efforts sont concentrés sur la riziculture irriguée dans les bas-fonds avec des techniques encore archaïques : la bêche comme moyen de production. Cette culture accapare une grande partie du temps des paysans, or le rendement est moyen. Il est estimé à 1,2t/ha. Cela donne une production annuelle de 1351t pour la Commune. Les grands centres de production rizicole de Talata se situent dans la région d'Ambolo et le long de la berge de la rivière Ampasika localisée dans le sud de la Commune.

Sur les versants, l'empreinte de l'homme est faible. Même si on y note des activités, elles ne sont que sommaires. La culture sèche la plus pratiquée est celle du manioc. Les gens n'aménagent pas vraiment ces endroits, ils se contentent d'enfouir les tiges et d'attendre la récolte. Cette pratique est généralisée. Or c'est l'un des facteurs sources de la dégradation de l'environnement.

Schéma 2 : Processus de la formation d'un sol. Source : Microsoft® Encarta® 99

La formation du sol suit des cycles qui s'étendent sur plusieurs milliers d'années rythmée par la succession des périodes pluviales et displuviales. L'effet conjugué de la pluie et du soleil en alternance provoque la fissuration de la roche- mère sur laquelle va se former une première couche de matières organiques tels les lichens et les mousses. Peu à peu la matière organique s'enrichit. Le sol est colonisé par de plus grandes plantes à mesure que le sol devient épais. Cette formation est fragile et sa reconstitution demande de longues périodes sur le plan de l'évolution.

B- Un environnement en pleine dégradation.

Comme partout à Madagascar, Talata est confrontée au problème de la dégradation de son écosystème. Bien sûr, la Commune s'attèle à faire face à ce problème mais les dégâts sont tels qu'il faut s'armer de patience et de courage pour y arriver.

1- La formation originelle absente.

Photo 1 : Une forêt d'eucalyptus après le passage d'un feu de brousse. Source : Cliché de l'auteur.

L'emprise de l'homme est palpable dans l'exploitation des ressources naturelles. A cause des problèmes découlant de la situation qui règne à Madagascar, les gens utilisent tout ce qui leur tombe entre les mains pour les valoriser.

La forêt est la première à en faire les frais pour la confection des charbons de bois et la recherche de bois de chauffe. Peu à peu, le sol est mis à nu sur les versants. Attaqué par l'érosion tant d'origine hydrique que d'origine éolienne, le sol à son tour s'appauvrit. A partir de là, le cycle infernal de la dégradation de l'environnement s'enclenche.

En plus les années à répétition des feux de brousse ont fini par sceller le sort du sol qui est devenu peu à peu ingrat et inapte à la culture, surtout sur les versants. Sur certaines portions de ces versants même, il est impossible de labourer au risque de voir l'outil détruit.

La faune aussi s'appauvrit. Ceux qui restent sont les rats des champs, des rongeurs fouisseurs et quelques insectes qui ont pu se réfugier sous terre. Les reptiles sont de moins en moins nombreux et, facteurs démontrant le problème du sol : les vers de terres ( Lombric ) deviennent rares. En outre, les oiseaux migrateurs comme les sarcelles et les oies sauvages ne passent plus que rarement. L'équilibre écologique est rompu.

2- Talata Volonondry, un bassin versant ?

Talata a de nombreuses sources. Le problème aujourd'hui c'est que ces sources commencent à se tarir à cause du problème de l'environnement.

Avec la déforestation et les feux de brousse conjugués à la montée de la sécheresse au niveau mondial, les nappes phréatiques ne sont plus alimentées en eau.

a° Le cycle de l'eau.

L'eau et le sol sont les éléments principaux dans le monde de l'agriculture. Sans eau, les plantes ne poussent pas. Aussi il est nécessaire de connaître le cycle de l'eau à partir du moment où elle tombe sous forme de pluie.

Quand la pluie tombe, une partie reste en suspension au niveau du sol : Ce sont l'eau de capillarité et l'eau de ruissellement ( L'eau de ruissellement est à l'origine de l'érosion hydrique ). Elle va alimenter et les lacs et les rivières. Une

autre partie s'infiltre dans le sol pour alimenter la nappe phréatique : c'est l'eau de gravité.

L'eau de capillarité s'infiltre aussi dans le sol et occupe les espaces vides. Elle peut être absorbée par les radicelles ou s'évaporer.

b° Le rôle de la plante dans le cycle.

Par ailleurs, il faut noter le rôle que tient la plante dans l'infiltration de l'eau dans le sol. Sans la plante, la pluie attaque la surface du sol de front. Ce dernier est alors vite saturé et n'arrive plus à absorber l'eau. A ce stade, la pluie érode le sol. Elle arrache les éléments nutritifs et prive le sol des éléments qui le rendent cultivables. Le sol peu à peu devient stérile.

Or, s'il existe une quelconque plante pour faire barrière entre la pluie et le sol, ce dernier ne risque pas d'être attaqué de front comme cité ci-dessus. La pluie tombe sur la plante qui amortit sa chute. L'eau s'écoule lentement le long de la plante avant d'atteindre le sol. Ainsi, le risque est moindre.

Evolution de la précipitation dans la Région de TALATA

 

700 600 500 400 300 200 100 0

 

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Mois

Précipitation1997 Précipitation 1998 Précipitation 1999

Précipitation 2000 Précipitation2001

Graphique 1 : Représentation graphique de la courbe pluviométrique dans la Région
d'Ambohitrabiby pendant un quinquennat.

Source : Station météorologique Ampandrianomby.

c° L'existence de nombreuses sources.

L'une des plus grandes rivières de la région ( en terme de longueur dans la Commune ) est l'Ampasika situé dans le sud de la Commune et le Mambakely dans le nord-ouest.

Les nappes phréatiques commencent à se tarir. Avant, on peut puiser dans les puits au plus fort des mois de sécheresse. Aujourd'hui, à la même période, on a du mal à y soutirer de l'eau boueuse.

Cette situation est aggravée par le problème de la sécheresse qui commence à sévir au niveau mondial. Le rythme de la pluviométrie a changé, accusant d'année en année un déficit.

II- La population, une unité stable.

T

alata est habitée depuis l'époque des Rois par les Mandiavato, un clan intégré dans la « grande famille » de la population de l'Avaradrano. Ces

données n'ont pas changé jusqu'à maintenant. La majorité des habitants de la commune y est originaire. Selon les études menées auprès de la population, moins de 3% des gens viennent d'autres régions. Ces « immigrants » sont pour la plupart constitués par le corps des administrateurs, des enseignants et des religieux.

La population de Talata Volonondry était estimée à 17403 en 2000. cela donne une densité de 316.4hab/km2. Une densité très élevée par rapport à la moyenne nationale qui est de 26.6hab/km2 en 2001 ( L'état du monde 2001, 2000 ). Cela est dû à l'histoire. C'est l'un des foyers de peuplement de Madagascar dans le passé.

Figure 4 : Répartition de la population dans la Commune. Source : Fond de carte F.T.M. f Base de données de la Commune.

A- Une densité variant selon la topographie.

De part sa morphologie, la Commune de Talata présente de grands ensembles de foyers de peuplement dictés par les activités agricoles et par la proximité de la Route Nationale.

Selon les enquêtes effectuées sur le terrain, la taille moyenne de la famille se situe autour de 4.98 alors que la moyenne pour l'Avaradrano est de 5.1.

1- Les zones peuplées.

Les zones peuplées se situent le long des pourtours des grands bas-fonds où il est facile d'implanter sa bêche ( angady en malgache ) dans le sol. Ainsi le Sud de la Commune regroupe un grand nombre de population installé autour des bras de la rivière Ampasika. Cette population est estimée à 31% de l'effectif total. Quand on analyse la région, on trouve que c'est la partie la moins élevée de la Commune. La dénivellation est moins de 150m avec des pentes douces. Même si la majeure partie du Sud se présente comme une sorte de cuvette s'ordonnant autour de la rivière Ampasika ; il n'y a pas vraiment de plaine car cette cuvette est surtout constituée de glacis de raccordement. Le Sud abrite 11 fokontany ( Figure 4 ).

A l'ouest, près de la source de la rivière Mambakely ( Figure 3 ), on a une autre zone de confluence qui s'organise autour d'Ankadivoribe. 17% de la population de la commune y vivent. Cette partie de Talata Volonondry se présente comme une vallée qui s'ouvre à l'ouest vers la plaine de Laniera sise dans la région de la Commune de Sabotsy-Namehana. Elle regroupe 5 Fokontany.

Près de 60% des fokontany de la commune sont localisés auprès d'un bras de rivière. Ces localités représentent 54% de l'effectif total de la population de la commune.

collines. 5 localités sont dans cette situation, y comprise Talata Volonondry, le Chef-lieu de la Commune. 25% de la population y ont élu domiciles.

Ainsi, les hommes ont choisi de s'établir dans des lieux où il leur est plus facile de travailler la terre. En tout, ils sont 79% dans ce cas. En outre, les gens aussi s'installent le plus près possible de la Route Nationale. Cette situation est le résultat de l'économie marchande : plus on est près de cette route ( synonyme des contacts avec la Capitale Antananarivo ) plus on a de la chance d'écouler les produits de la terre.

2- Les zones vide d'hommes.

Par déduction, les zones vides d'homme se déclinent comme étant les lieux incultes et les endroits loin des circuits d'échanges. Ces zones sont pour la plupart situées au Nord de la Commune. Loin d'être une zone enclavée, le Nord en a pourtant toutes les caractéristiques car c'est une zone collinaire, difficile à aménager ( Figure 4 ). Ainsi, il n'y a qu'un seul fokontany dans la région : Amparafara. Et encore, cette localité auparavant était rattachée au Fivondronana d'Ambohidratrimo. Mais comme Talata lui est beaucoup plus proche en terme de distance, elle a opté pour cette dernière. C'est une zone de « no man's land », très éloignée des grands centres de communication et d'échanges.

Photo 2 : Talata dans sa grande majorité est formée de collines massives et convexes, difficiles à
aménager.

Source: Cliché de l'auteur.

B- Le clan, unité de base de la répartition de la population.

L'Avaradrano est connue pour « ses grandes familles». Ces clans y ont élu domiciles depuis des temps immémoriaux. Leur répartition a été organisée par les grands Rois d'autrefois.

1- L'espace organisé autour du « Tanindrazana ».

Talata est le territoire des Mandiavato et cela, depuis l'époque des royaumes. La division clanique est toujours visible dans l'organisation de l'espace. Si au début, l'implantation de ces clans était le résultat de l'expansion du royaume Merina qui voulait fortifier ses frontières à cause des incursions incessantes des Sakalava sur ses terres. Aujourd'hui, les gens y sont car c'est leur « Tanindrazana » ( patrie ).

La notion de patrie est vivace pour tous les Malgaches. C'est le point de départ de l'individu, son ancrage. Pour un malgache l'identité est tributaire de l'ascendance ; des exploits de celle-ci qui rejaillissent sur les descendances. C'est pour cela que dans cette contrée, le clan a encore une influence dans l'organisation de la Région.

2- L'importance de la patrie dans la vision malgache.

L'homogénéité du groupe ethnique est palpable dans la commune. 97%de la population y est originaire, du moins originaire de la région de l'Avaradrano et du Mandiavato ( Mandiavato est limitrophe des Pays sihanaka et sakalava ). Cette homogénéité est le fruit de la transmission des terres de père en fils. La notion d'appropriation des terres revêt une importance particulière pour les Malgaches : c'est la source de la vie. D'ailleurs, sur les Hautes Terres, personne ne vend « cette précieuse richesse ». Elle se transmet de génération en génération. C'est le symbole de l'existence.

Dans l'histoire, la guerre qui a opposé Madagascar à la France illustre bien cette situation. Les Reines successives n'ont jamais voulu céder devant les exigences françaises pour les terres du Nord de Madagascar. Ce qui a conduit aux conflits menant à l'annexion de l'île.

Aujourd'hui, les étrangers ne peuvent pas encore avoir de titres de terrains, et ce à cause des héritages de l'histoire.

3- Une jeunesse dans le « goulet » de l'entonnoir.

Comme partout à Madagascar, Talata a une population très jeune. Près de 60% de la population ont moins de 25ans. Cataloguer comme étant la richesse de ce pays, Les jeunes sont pourtant ignorés dans le passé proche de la politique de Madagascar.

Représentation de la population par secteur d'âge

30%

8%

62%

>50 ans 25-50 ans 25 ans

Graphique 2 : répartition de la population par secteur d'âge. Source : Enquête personnelle. Taux d'échantillonnage 20%

Talata connaît le boom de la jeunesse. Avec 62% ( Graphique 2 ) de l'effectif total de la population, les "teen-agers" trustent le haut du pavé. Les actions de la commune devraient se concentrer sur leur devenir, sinon ils tourneraient dans la mauvaise direction comme tout jeune désoeuvré.

Cette population est confrontée au problème de la vitesse à laquelle le nombre de l'effectif augmente. Comme les jeunes sont nombreux, le nombre de naissance s'accroît, alors que l'espérance de vie elle est constamment en

augmentation. On atteint facilement les 70-75ans avant de s'éteindre. Cette tendance n'est pas prête de s'inverser de si tôt, car la limitation de naissance n'est pas encore dans le "manuel" des villageois. Quoique, le nombre moyen de la famille aujourd'hui se situe autour de 4.98...

III- Une économie stagnante.

L

es activités de la commune sont tournées vers l'agriculture. C'est une activité qui est encore au stade de l'autoconsommation. Les techniques utilisées sont encore celles héritées des ancêtres. Très peu de nouveautés y ont été introduites.

A- Le marché du mardi, point de rencontre et d'échange.

Dans le temps, Mandiavato avait comme Capitale politique, Ambohitrabiby. Depuis l'instauration du marché de Talata Volonondry, sous RALAMBO et sa modernisation sous ANDRIANAMPOINIMERINA ; l'emprise de la capitale politique s'est peu à peu effacée aux dépens de la nouvelle Capitale économique. Talata est devenue un centre de décision dans le nord-est d'Antananarivo.

1- Un point de diffusion des nouvelles.

Si Mahajanga a son « kalizy », Talata, comme tout Madagascar connaît la « Nouvelle des rues ». C'est la civilisation orale qui veut cela. Le jour du marché, les informations circulent. C'est le point de rencontre et d'échange des idées.

Les techniciens de l'agriculture y viennent aussi pour renseigner les paysans des nouveautés dans le domaine de l'aménagement agricole. Leur venue est aujourd'hui, devenue rare.

2- Un lieu d'écoulement des produits.

Talata Volonondry est à cheval entre le Betsimitatatra et la zone drainée en amont par le Betsiboka. Ce dernier plus ou moins enclavé, utilise Talata via les routes secondaires comme étape incontournable sur le chemin de la Capitale. C'est un lieu de rupture de charge : on troque la charrette au véhicule pour le transport des marchandises.

Talata est essentielle pour les régions Nord et Nord-Est d'Antananarivo, elle sert de marché pour les produits de la terre. Des gens de la Capitale y viennent pour s'approvisionner en denrées fraîches. C'est aussi une sorte de bourse des produits agricoles car la spéculation y est monnaie courante pour l'achat en gros des produits du terroir ( maniocs, riz, haricots, oignons... )

3- Un lieu d'approvisionnement.

A l'instar des nouvelles qui circulent lors du marché, Talata est aussi, le lieu où les ruraux s'approvisionnent en Produits de Premières Nécessités ( PPN ). Son aura s'étend dans toute la sous-région de cette partie d'Antananarivo. Ainsi, les communes des alentours y viennent faire leurs emplettes : Antsahafilo, Ambohitrolomahitsy, Fieferana, Ambohimanga et même des contrées aussi éloignées que Sadabe ou Anjozorobe. Dans le cas de ces communes, ce sont des détaillants qui la plupart du temps y vont pour renouveler leurs articles auprès des grossistes ambulants.

En somme, la Commune sert d'intermédiaire entre la Capitale et les Communes du Nord de la Province d'Antananarivo dans les échanges de biens de consommation et des récoltes des agriculteurs. Cette situation ne profite pas pour autant à la caisse de la commune. Elle n'est que spectatrice des transactions qui s'y déroulent. Seuls les taxes sur l'allocation des stands lui reviennent. Or, ceux-ci ne sont évalués qu'à 18.000.000Fmg par an !

Antananarivo

Produits de
Première Nécessité

Talata
Volonondry

Produits de la terre

Communes / Fokontany

33,81%

9,60%

56,60%

secteur 1
secteur 2
secteur 3

Diagramme 1 : Schéma montrant le circuit suivi par les produits dans le marché de Talata

B- Le secteur agricole toujours dominant.

Avec un secteur primaire évalué à près de 56.5% ( Graphique 3 ) de la population active, Talata Volonondry a une activité tournée résolument vers l'agriculture bien que ce chiffre soit nettement inférieur à la moyenne nationale ( située aux alentours de 75-80% ). Ce chiffre démontre que même à la porte de la Capitale, l'agriculture est toujours le travail le plus pratiqué. D'ailleurs que faire d'autres ?

Représentation de la population de la commune par secteur
d'activités

1- L'agriculture jardinatoire dans un périmètre réduit.

Talata a très peu de terrain de culture à cause du relief qui se présente sous forme de collines à versants convexes. Il a fallu s'adapter à cette situation. La population a alors annexé les vallons certes de petites tailles, mais qui leur permettent de survivre.

Dans cette otique, on n'a que très peu de surface pour travailler. Les gens se sont mis à cultiver sur les bas des pentes. Ces bas des pentes sont le domaine des légumineuses. Talata en produit une assez grande quantité par rapport à la surface exploitée : Cela est dû au fait que les gens s'occupent d'autant mieux de leur plantation que celle-ci est de taille faible (Voir annexe pour la liste des produits agricoles de Talata ).

.

Photo 3 : Bas de pente.

Les cultures des bas de pentes sont des compléments nécessaires dans l'activité agricole des gens. Ici, on a des taros, des pêchers etc.

Source : Cliché de l'auteur.

2- Une riziculture d'autosubsistance.

Talata en tout produit 1 145t de riz par an sur une superficie évaluée à 1351 ha. Cette production est loin de satisfaire le besoin local. Ce chiffre donne dans les 65.8kg/personne/an. Ce qui est insuffisant. Il y a un déficit d'au moins 250t. Ce déficit, la Commune le comble en s'approvisionnant dans l'arrière-pays de Talata ( Mangamila, Sadabe, etc. ).

Le système de la riziculture dans la Commune est encore celle pratiquée par les générations d'avant. A peine si on y a apporté quelques changements comme le « repiquage en ligne ». Il a fallu un assez long temps avant que les cultivateurs ne l'adoptent.

Le problème principal de la région c'est l'absence de mentor, un modèle sur lequel, les gens puissent prendre exemple. Leur formation se fait sur le tas. A force de tâtonnements et d'erreurs, ils préfèrent revenir aux méthodes ancestrales.

Photo 4 : Les bas-fonds sont le domaine du riz. Source : Cliché de l'auteur.

3- Les plantes à bulbes, de nouveaux créneaux pour le développement.

Dans les années 60, la culture de l'ail et de l'oignon a été introduite dans cette partie de Tana. Comme dans bon nombre de région de l'Imerina, ces plantes étaient tabous. Après la levée de l'interdiction, leur culture n'a cessé de s'affirmer dans le paysage agricole.

Ces plantes sont surtout localisées dans le Nord-Ouest de la Commune : D'Ambodiala à Ankadivoribe, parfois dans la région d'Ambolo ( Nord-Est ). Ce sont des cultures qui ont beaucoup d'exigence, surtout l'oignon. Les paysans s'y sont habitués. A en croire les statistiques de la commune, Talata Volonondry produit

20t d'oignon par semaine. Ce qui en fait la principale rentrée d'argent pour ceux qui les cultivent.

La culture de l'oignon tend aujourd'hui à se généraliser dans la sous-région. C'est un créneau sur lequel les paysans devraient miser pour dynamiser le secteur agricole. Pour qu'ils puissent s'y investir à fond, il leur faudrait une structure pour les appuyer, car aujourd'hui, les gens travaillent encore seuls.

Talata est un « pays » formé de chaînes de collines massives. Cela n'a pas empêché les gens de s'y installé, et ce depuis bien des générations. A preuve, Ambohitrabiby avait été la résidence du Roi RALAMBO. Cette installation « précoce » dans l'histoire nous incite à regarder et analyser le passé de cette Commune. C'est un miroir vivant dans l'évolution de l'occupation de l'espace à Madagascar.

Chapitre 2 : La Décentralisation.

S

i l'on se réfère aux textes anciens, on parle partout de l'origine de la vie où que l'on soit. Madagascar n'y échappe pas. Une structure s'est adjointe à cette genèse ; une organisation qui a permis à l'Homme de « dominer » son environnement. Cette conception a évolué dans le temps.

Les « Malgaches » étaient venus coloniser la Grande Ile par vague de migration dont les plus anciennes remonteraient au temps du Grand Roi Salomon ( 950 BC ). Ils avaient organisé leur espace qui changeait au fur et à mesure de l'arrivée de nouvelles vagues d'immigrés.

I- Le monde des Seigneurs féodaux : les

« Tompomenakely ».

L

'origine de la première implantation de « colons » dans l'Ile Rouge n'est pas très bien défini. Ce que l'on peut dire, c'est que vers la fin du premier millénaire après Jésus-Christ, le bassin de l'Océan Indien était

le théâtre de grands mouvements maritimes induits par les flux commerciaux. Cette situation avait amené les Grandes puissances d'alors à prospecter de nouveaux débouchés qui les auraient conduits sur les rivages de « l'Ile - Continent ».

La première peuplade de l'île vivait de prédation. Au fur et à mesure que leur nombre s'accroissait, il leur a fallu s'organiser.

A- Ambohitrabiby, la capitale du Mandiavato.

Photo 5 : Ambohitrabiby, l'une des 12 collines sacrées de l'ancienne Imerina. Source: Cliché de l'auteur.

Le Royaume merina aurait vu le jour vers le milieu du XVIe siècle de notre ère avec l'avènement à Imerimanjaka des Reines RAFOHY et RANGITA. Avant l'instauration de la monarchie, il existait déjà une structure qui se perpétue même jusqu'à aujourd'hui : Le foko ( clan ).

1- Le « clan », unité de base originelle.

Dans sa définition la plus exhaustive, le Clan se décline comme étant : L'unité par référence à laquelle l'individu est situé

L'unité par référence à laquelle on situe l'étranger ( définition de Monsieur RAMANDIMBILAHATRA Raymond ).

C'est une organisation à base de parenté.

Au sein du clan, l'autorité politique est exercée par le Patriarche, chef du Clan. C'est l'aîné de la génération la plus ancienne de la famille aînée (Le Clan est une association de nombreuses familles qui cohabitent ensemble sur un territoire donné, pour assurer leur sécurité. Au sein de ce groupe, il y a la famille fondatrice autour de laquelle se sont regroupées des familles auxiliaires formant ainsi le Foko. C'est à partir de la famille fondatrice que le pouvoir politique s'exerce ).

Dans le concept malagasy de la société, les plus âgés sont écoutés car ils ont une meilleure expérience de la vie que les jeunes : « ela nihetezana, lava volo » ( l'âge est le synonyme de la sagesse ). Les Ray aman-dreny ( « autorité » ) comme on les appelle, à cet effet, ont une influence certaine sur l'organisation du groupe. Le patriarche, émanation de cette autorité devient le dépositaire de la propriété de la terre au nom du groupe. La hiérarchie d'alors était donc fondée sur l'âge.

Le moyen de production fondamentale de la communauté est la terre, le bien précieux de tous. Ainsi ceux qui sont exclus du clan ne jouissent plus de la « terre clanique ». Ce qu'il faut comprendre, c'est que la société en ce temps est conditionnée par la notion d'appropriation des terres qui sont la principale source de richesses du clan. Le clan a évolué dans sa structure. Au début, les gens vivaient de la prédation ; avec l'augmentation de la population, il leur a fallu se sédentariser et trouver de nouveaux moyens de subsistance.

Le patriarche ne travaille pas seul, il est assisté dans sa tâche par le conseil des anciens formés des sages de la communauté : C'est la gérontocratie.

2- « L'Imerina efa-toko ».

La cohabitation de ces nombreux « clans » a contribué à la formation de l'embryon d'une nouvelle nation. Des royaumes voyaient le jour dans différentes régions de l'île. Au centre, avec les Reines RANGITA et RAFOHY, le Royaume merina apparaissait.

Cette nouvelle structure intègrera l'ancienne. Le royaume au début est l'association de quelques clans qui se trouvent sur une étendue de terrain plus vaste. L'organisation s'est faite sur le modèle du clan à ceci près que le pouvoir est devenu héréditaire.

Avec le Royaume, la société est devenue hiérarchisée avec l'avènement de groupe statutaire. En tout, on a trois groupes statutaires principaux en Imerina : Les Nobles ( Andriana ).

Les Roturiers ( Hova ). Les Esclaves ( Andevo ).

Sous ANDRIAMASINAVALONA ( Roi du XVIIe siècle ), le royaume merina était divisé en quatre principautés, c'est l'Imerina efa-toko : On avait alors l'Avaradrano, le Marovatana, l'Ambodirano et le Vakinisisaony. A la fin de son règne, Ambohitrabiby était la Capitale de la principauté de l'Est. Cette principauté était éphémère car elle a vite été engloutie par le géant Avaradrano dont la Capitale n'est autre que Ambohimanga.

Des relations de domination existaient dans la société avec l'avènement des royaumes. Cette situation avait engendré des clivages notamment dans la notion d'appropriation des terres. Les « Nobles » jouissent de terres dont l'utilisation leur échoit. Rares sont les terres claniques qui ne dépendent pas de ces « Seigneurs ». Par ailleurs, les travaux à effectuer sur une terre équivalent à des redevances pour les propriétaires.

B- Le déclin de la principauté.

A la fin du XVIIIè siècle, le Roi ANDRIANAMPOINIMERINA amorçait le prélude de la naissance d'une unique et seule Nation malagasy. Il déclarait alors : « Ny ranomasina no ho valamparihako » ( La mer sera ma frontière ). Le futur Etat malgache va naître.

1- Le départ de l'unification de Madagascar.

Quand ANDRIANAMPOINIMERINA arrivait au pouvoir, il mettait en place des stratagèmes pour asseoir son autorité sur l'étendue du territoire. Les Mandiavato, clan d'Ambohitrabiby, avec le clan Tsimahafotsy d'Ambohimanga et le clan Tsimiamboholahy d'Ilafy avaient été les artisans de la montée au pouvoir de ce Roi. Ce qui leur conférait le titre d'aîné de la Nation dans l'organisation de l'Etat d'alors : on les surnommait les « Voromahery » ( Aigle ).

A ceux qui l'acceptaient, il offrait son alliance. Aux autres, il déclarait la guerre. Madagascar était alors dirigé par des Gouverneurs Andriamasinavalona ou des gouverneurs militaires qui géraient les territoires au nom du Roi avec une certaine autonomie.

Cette situation avait été scrupuleusement respectée par ses successeurs. Mais, très vite sous RAINILAIARIVONY ( Premier-ministre du Royaume de Madagascar de 1864 à l'annexion de l'île en 1896 ), Prince-Consort des trois dernières Reines de Madagascar, la donne changeait.

2- L'émergence du centralisme.

Le Royaume grandissait avec de nouvelles alliances et de nouvelles conquêtes. Le poids de l'administration se faisait de plus en plus sentir. Le pouvoir central avait changé le mode de gouvernance de chaque Région avec l'arrivée des représentants de l'Etat : Les Sakaizam-bohitra.

Antananarivo dirigeait tout sous la houlette du Premier-Ministre RAINILAIARIVONY qui rêvait d'une nouvelle dynastie Andriana - Hova au détriment de l'économie et de la pacification interne de l'île. Son entêtement avait précipité la chute du Royaume. Les gens se désintéressaient peu à peu de la vie politique de Madagascar. Le vieil homme, aigri, était de plus en plus isolé tant à l'intérieur que sur le plan international. Il avait été ainsi facile aux Français d'annexer le Royaume.

II- L'étatisation du pouvoir ou le centralisme à outrance.

'

n 1896, Le Royaume tombait entre les mains des Français. Madagascar était annexé. Les Français devenaient maître de l'île. Les Malgaches étaient relégués au statut de citoyens de seconde zone.

A- L'empreinte de la colonisation.

La venue des Français à Madagascar était dictée par le besoin économique avec l'insistance des Réunionnais, les « taikiringa » ( terme péjoratif utilisé par les Malgaches pour désigner les Réunionnais en général et les créoles en particuliers ) qui commençaient à manquer de terre sur l'île soeur.

A l'instar de ce qui se passait au Zimbabwe ( anciennement Rhodésie du Sud ) tout comme dans les autres pays colonisés, les meilleures terres étaient données aux colons français qui en plus bénéficiaient de mains d'oeuvre bon marché sinon gratuites. Les Malgaches devenaient des modes de faire-valoir.

1- « Diviser pour régner. »

Pour asseoir son autorité, Les colonisateurs avaient monté les Malgaches entres-eux. Les gens des Hautes-Terres contre ceux de la côte, les Castes de la couche la plus démunie contre les Nantis. Par ailleurs, avec l'abolition de l'esclavage, une nouvelle frange de population s'était formée. Les Malgaches naissaient égaux, mais « sous les Français » qui les considéraient comme des « sauvages ». Alors que sous le règne des anciennes souveraines, on parlait déjà couramment l'anglais dans l'enceinte du Rova...

2- Une organisation administrative désarticulée.

Comme la colonisation a surtout été dictée par le besoin économique engendré par la révolution industrielle du XIXe siècle, l'administration mise en place était plus que jamais tributaire des échanges mercantiles. Les aménagements entrepris ont donc été tournés vers l'amélioration des productions et l'acheminement des matières premières vers les ports d'exportation. En retour, Madagascar servait de débouchés pour les produits finis.

L'administration coloniale était fortement centralisée. Toutes les décisions administratives partaient de la Capitale.

La colonisation marquait un point encore douloureux dans l'histoire de Madagascar, c'était une époque sombre, la perte de l'identité ; l'asservissement total qui se traduit par « l'esclavage » économique, culturel et politique. A la

longue, les Malgaches finissaient par se révolter pour recouvrir leur Indépendance. Cette quête a toujours été sous-jacente depuis l'annexion.

Une théorie énonçait même que, Madagascar tombait sous le joug des Français, non pas par défaite, mais plutôt par lassitude. Les gens en avaient assez de l'administration royale en place sous RAINILAIARIVONY.

B- 40 ans d'indépendance et la quête de l'identité perdue.

En 1945, la deuxième guerre mondiale prenait fin. Les Français sortaient victorieux de cette bataille avec l'aide de ses colonies. Ces dernières, à l'exemple de son illustre mère-patrie, avaient commencé à crier : INDEPENDANCE.

Madagascar ouvrait le bal en 1947 avec le soulèvement du mouvement M.D.R.M. (Mouvement pour le Développement et la Rénovation de Madagascar. Parti politique qui militait pour l'indépendance de Madagascar. Ses membres étaient surtout des intellectuels ). En 1959, la Grande île choisissait la voie de l'indépendance au sein de la Communauté française.

En 1960, la Grande Île obtenait son indépendance.

1- L'héritage de la colonisation.

A la veille de l'Indépendance, Madagascar avait opté pour la république. Ce régime était adopté par la majorité des pays nouvellement indépendants. Après le passage des Français, la nouvelle équipe héritait d'une administration très centralisée. Tout se traitait à partir des grands centres urbains, laissant les bourgs ruraux démunis. A ce stade il était difficile de voir comment faire pour accélérer le développement de Madagascar :

L'enseignement prodigué par les Français était fait pour assujettir les Malgaches.

Très peu de techniciens sont disponibles.

Les meilleures terres restaient encore aux mains des étrangers.

Ces quelques données illustraient encore la main mise de l'ancien pays colonisateur dans la gestion de Madagascar.

2- Le fokonolona, une solution ?

Après la chute prématurée du Président TSIRANANA en 1972, les Malgaches ont fait un virage de 180°. Ils ont voulu renouer avec leur Histoire. Le Colonel RATSIMANDRAVA à la commande décrétait la réanimation de la structure de base de la société malagasy : Le Fokonolona. Si avant, l'Etat prônait une libéralisation à l'occidentale, avec cette nouvelle initiative, on a tenté de reconstruire « une âme malgache » dans la conduite des affaires courantes de l'Etat. Avec le fokonolona, on revoit poindre l'idée de la communauté de base comme point de départ des concertations pour le développement.

Mais le fokonolona comme RATSIMANDRAVA le voulait, faisait faux-bond quand le Colonel disparaissait lors d'un attentat.

3- Le paradis socialiste : une utopie...

En 1975, Le président RATSIRAKA devenait le deuxième Président de la toute jeune république de Madagascar qui au passage avait pris un coup de jeune avec l'adoption d'une nouvelle constitution. L'ère du socialisme soufflait sur la Grande île.

Le leitmotiv d'alors était l'affranchissement de Madagascar du joug de la colonisation économique qui s'exerçait encore malgré la relative indépendance dont on jouissait en ces temps. On nationalisait toutes les Grandes entreprises étrangères présentes à Madagascar. L'Etat se lançait aussi dans la promotion de grands centres de productions agricoles et industrielles. La stratégie adoptée était mauvaise ; les actions ne sont plus concertées : Ces aménagements sont perçus par la population comme l'omnipotence de l'Etat. Peu à peu, les gens devenaient spectateurs de ce qui se passait autour d'eux.

En marge de ces grands projets, l'Etat malagasy devenait de plus en plus centralisé à l'image des Pays communistes où le pouvoir central contrôlait tout. Madagascar sombrait peu à peu dans le gouffre de la misère. Le projet d'un monde

meilleur, où les Malgaches travaillaient pour le décollage de Madagascar, devenait utopique. Les dirigeants s'apercevaient mais un peu tard de leurs erreurs.

III- De l'esprit attentiste à celui du travailleur.

V

ers la fin des années 1980, le Président RATSIRAKA était forcé de reconnaître « ses torts » dans la direction des affaires nationales. Il était forcé de négocier avec la Banque Mondiale ( BM ) et le Fonds Monétaire International ( FMI ) pour trouver des solutions à la crise.

Dans le Monde, les grands pays communistes commençaient à vaciller et en 1989, le mur de Berlin tombe. Une nouvelle ère s'ouvre. L'Union soviétique ( URSS ) disparaît et la Chine communiste adopte de nouvelles réformes économiques.

A- Le nouveau « deal » des années 90.

Après le socialisme étatique, Madagascar entrait dans la tourmente de l'après-communisme. En 1991, Les Malgaches, las d'attendre de nouvelles promesses sans lendemain décidaient de descendre dans la rue pour manifester leurs mécontentements.

1- La conception de la liberté.

Madagascar est complètement ruiné par les années d'errements de l'aprèsindépendance. Depuis, on n'a cessé de chercher la façon de gouverner : il y avait eu tout d'abord le libéralisme à l'Européenne, puis le socialisme étatique. Les Malgaches ont soif de liberté, et ils le font savoir.

Cette liberté se manifeste par l'adoption d'une nouvelle constitution qui tranche complètement avec son prédécesseur. On a changé la façon d'administrer en adoptant le régime parlementaire « pour que le pouvoir ne soit plus concentré

entre les mains d'un seul homme. » La notion de décentralisation effective commençait à être murmurée partout : Donner plus de pouvoirs décisionnels et de concertations à chaque entité administrative.

2- Le développement rapide.

Conscients des retards accumulés durant les 30ans d'indépendance, les dirigeants misaient sur la relance rapide de l'économie. Ils se sont basés sur la nouvelle constitution qui donne une plus large autonomie aux différentes régions de l'île. Les pourparlers avec les bailleurs de fonds internationaux sont conditionnés par le libre-échange. Après la nationalisation à outrance, la grande île va connaître la privatisation à tout va et l'indemnisation des entreprises spoliées lors de l'arrivée de RATSIRAKA au pouvoir, il y a 15 ans. Ces mesures étaient mentionnées dans le D.C.P.E. ( Document Cadre de Politique Economique. Outil de travail initié sous le Gouvernement RATSIRAHONANA pour accélérer la sortie de crise économique à Madagascar ).

B- La structure actuelle de la décentralisation.

1- La décentralisation.

Selon le dictionnaire Larousse, la décentralisation est un « Système d'organisation des structures administratives de l'État qui accorde des pouvoirs de décision et de gestion à des organes autonomes régionaux ou locaux (collectivités locales, établissements publics) ». Madagascar, comme bien d'autres pays, a dû reconnaître que pour un meilleur développement, il faudrait s'appuyer sur la connaissance empirique de chaque localité. La politique sera désormais tournée vers la proximité.

2- La structure de l'Etat.

Avec l'avènement de la troisième république, Madagascar a doté les régions d'une plus large autonomie. A l'image de l'autorité centrale, les Collectivités Territoriales Décentralisées ( CTD ) ont leur « parlement » ( pouvoir législatif ) et leurs « dirigeants » ( pouvoir exécutif ) . Le but est de rechercher des relais locaux pour les tâches que l'Etat central doit délaisser ( Rôle de l'Etat : Défense - Enseignement - Santé - Assainissement de l'environnement économique. Le but est de partir de l'idée de l'Etat- providence et aboutir à l'idée d'un Etat- partenaire, un Etat- soutien ).

A leur coté, on retrouvera le pouvoir déconcentré de l'Etat avec la présence des délégués du gouvernement, des préfets et sous-préfets ainsi que des délégués au maire. Ils sont chargés de voir si les actions des CTD cadrent avec ceux du pouvoir central et ne sont pas anticonstitutionnelles.

ETAT CENTRAL

Provinces Autonomes

Régions

 
 
 
 

Communes Urbaines

 
 

Communes Rurales

 

Diagramme 2 : Organigramme des Collectivités Territoriales Décentralisées.

Conclusion partielle.

T

alata est connue dans l'histoire comme étant l'une des principautés fondatrices de la future Nation malgache. Elle avait connu son heure

de gloire du temps du grand Roi RALAMBO. C'est sous ce Roi que les Merina ont commencé à manger du zébu ( jamoka ). Il avait même érigé son parc à zébu dans la région, donnant naissance à Ampahidralambo. Depuis Talata Volonondry n'a cessé de péricliter. Elle semblait dormir sur ses lauriers.

Depuis quelques années, l'Etat se cherchait une âme, une identité après le passage des colonisateurs français qui ont totalement assujetti les Malgaches. Après les errements du centralisme étatique, la Grande Ile a adopté le libéralisme.

Le temps, aujourd'hui, est donné à la libre-entreprise. De l'Etat - providence, on est passé à l'Etat - partenaire. Chaque région est maintenant libre de modeler son avenir, de prioriser ses besoins dans le cadre d'une plus large autonomie des Collectivités Territoriales Décentralisées. Talata devrait en être consciente, et tout faire pour que ses potentialités soient mises en valeur.

Miser sur l'avenir tel est le défi que la Commune se doit de lancer à elle- même. Pour y arriver, il est utile d'établir un diagnostic de la Région.

 

Partie II : Des potentialités

longtemps ignorées.

 

A

vec la révolution industrielle et la révolution agricole, les relations internationales avaient changé. Elles étaient tournées vers la recherche

du profit : de la pure économie mercantile. On parle à l'heure actuelle de la mondialisation et de la globalisation. La planète Terre est devenue un Grand Village à l'intérieur duquel le commun des mortels cherche sa place. Talata est une goutte d'eau dans ce vaste projet planétaire. Elle a son mot à dire.

Chapitre 3 : Une Commune dans la torpeur.

I- Un réveil difficile.

M

adagascar, depuis l'indépendance, a évolué dans un système complètement opaque. Toutes les décisions sont prises au niveau de

l'Etat Central et cela sans en référer au niveau local. L'Etat est devenu une entité omnipotente pour la plupart des gens. Ils n'ont plus fait d'efforts, ils se contentaient de quémander auprès du Fanjakana. Cette situation a conduit au laisser-aller, et petit à petit Madagascar a sombré. Talata est dans la même situation. Le pouvoir créatif des gens est annihilé par le « collectif forcé. » L'attentisme est devenu une gangrène pour le développement.

A- Une densité démographique au seuil de la rupture.

La répartition de la population dans la Commune n'est pas uniforme. Elle est tributaire des conditions physiques du milieu. Les gens sont localisés autour de 3 grandes zones de peuplement : les lits des rivières Ampasika ( Sud ) et Mambakely ( Ouest ) d'une part et d'autre part autour de la source des rivières Ambodiriana et Anobe( est ). Les zones « basses » sont peuplées tandis que les zones en hauteur sont nettement désertées.

1- Une démographie galopante.

Bien que les statistiques sur le taux d'accroissement naturel soit difficile à fournir à cause du manque de documentation au niveau de la Commune, on peut estimer que Talata connaîtrait un "boom" démographique avec une pyramide d'âge ( Graphique 4 ) qui présente une base évasée. Les jeunes y sont majoritaires. 23.5% de la population sont des femmes en âges de procréer. Malgré tout, le nombre de personnes dans la cellule familiale est en train de baisser. Une famille est composée en moyenne de 5 personnes dans la Commune.

Graphique 4 : Pyramide des âges dans la Commune.

Source : Extrapolation à partir de la banque de données de la Commune. Taux d'échantillonnage 30%

Talata a une pyramide qui caractérise un pays en voie de développement : Une base évasée et un sommet pointu. Cela démontre que le nombre de naissance y est élevé tandis que les personnes âgées sont peu nombreuses. Talata est loin d'atteindre l'équilibre démographique. Elle est encore en train d'amorcer sa phase de transition démographique : Le nombre d'enfants qui naissent est encore assez élevé alors que le nombre de gens qui meurent diminue.

Entre 25-35 ans, on a un creux que l'on pourra assimiler à la migration des jeunes vers la capitale pour la recherche d'emploi. Talata n'est pas en mesure de le leur fournir. C'est surtout le cas des jeunes hommes compris dans la tranche d'âge de 25-30ans. C'est cette fuite que les dirigeants de la Commune devraient juguler.

2- La « gérontocratie », une structure sociale érigée en institution.

Dans la civilisation malagasy, le plus âgé est le détenteur du savoir et de la sagesse. Les jeunes lui doivent le respect dû aux aînés. Peu à peu cette structure a glissé en une sorte de privilège que les anciens exercent sur leurs contemporains.

Conjugué au régime totalitaire en place dans l'île, c'est un des facteurs du blocage de toutes les régions à Madagascar. Personne ne prend plus d'initiatives de peur de heurter la « sensibilité » de leurs aînés. L'usage de la parole, seul les grands y ont droit. Les jeunes étaient tenus à l'écart des grandes décisions. Quand ils arrivent à leur tour à l'âge de la maturité, ils ne savent plus quoi faire. C'est ainsi que la connaissance se perd et les repères se brouillent. A chaque génération, une part de la sagesse collective part en lambeau. C'est la dégénérescence.

3- Le rapport surface cultivable/population de plus en plus faible.

Comme Talata est une zone collinaire, les gens ont décidé de s'installer dans les vallons encaissés qui n'offrent que très peu de latitude pour un développement à long terme. Ces zones sont vite saturées par une population en accroissement exponentiel. A chaque nouvelle génération, le nombre de population s'agrandit un peu plus. Parallèlement, le terrain de culture diminue pour les futurs héritiers.

Bien que l'on soutire de la terre le maximum de rendements qu'elle peut fournir, le fait est là : Elle n'arrive plus à satisfaire les besoins de la population locale. Talata a adopté les cultures de rotation, les cultures de contre-saison sur les rizières auparavant en friche, mais rien n'y fait. Comme les gens ne savent pas comment améliorer ce patrimoine, ils le détruisent sans le savoir. C'est surtout le cas des versants où l'homme n'apporte pas de travaux particuliers, il se contente seulement d'y planter les jeunes pousses. Or, pour la gestion des terroirs, il est nécessaire de cultiver sur ces versants sous forme de gradins...

« L'avenir est ailleurs », le paysage ne se limite pas au bas-fond, il y a aussi les collines qui sont de plus en plus nus à cause de la déforestation.

Aujourd'hui, on estime qu'une famille d'agriculteur possède en moyenne 1ha de terrain de culture sur la surface cultivable.

4- Le problème foncier de plus en plus récurrent.

Avec en moyenne 1ha de terre de culture par famille de cultivateur, Talata a très peu de chance de s'appuyer sur l'agriculture pour son développement. A chaque génération, la surface agricole par habitant diminue. De plus, la terre est devenue un litige entre les gens de la commune. Un « combat » qui oppose parfois une même famille en mal d'héritage. Toutes les semaines, au moins 3 à 4 démêlés sont portés devant le Délégué au Maire. Cette tendance n'est pas près de s`inverser.

B- Une Commune pauvre.

Comme Talata est une Commune Rurale, elle a très peu d'activités génératrices de revenus. Il n'y a que les activités agricoles qui la font vivre : Très peu de liquidité circule entre les mains des responsables communaux.

1- Des rentrées financières limitées.

Talata ne perçoit des ristournes qu'à travers les activités hebdomadaires du marché. A cela, s'ajoutent les droits à payer pour la confection des papiers administratifs et les quelques taxes sur la propriété foncière ( Les gens ne s'acquittent pas toujours de cette taxe. La pression fiscale en milieu rural est loin d'atteindre les sommets. D'ailleurs la plupart des terres sont de droit coutumier sur lesquelles la Commune n'a pas d'emprise ). En tout, les recettes propres de la Commune ne s'élèvent guère au-de là de 80.000.000Fmg. Alors que les dépenses minimales annuelles sont de l'ordre de 160.000.000Fmg ( L'Etat alloue à chaque commune de Madagascar une somme dérisoire de 30.000.000Fmg/an ). Ce qui ne laisse que très peu de latitude à la Commune pour mener à biens les projets qu'ils ont conçus. Les actions sont menées grâce surtout à l'aide budgétaire allouée à

toutes les CTD par le pouvoir central. Or l'arrivée de cet argent n'est pas toujours évidente à cause des retards dus à la lourdeur administrative.

2- Le fonctionnement de la Commune.

La commune est à l'image de l'Etat. C'est une organisation qui a pour but de promouvoir les activités locales pour transcender les aspirations de Madagascar : le développement rapide.

A la tête de la commune, il y a le Maire qui est l'émanation de l'organe exécutif. Il est assisté dans sa tâche par ses adjoints et le bureau exécutif.

Il y a aussi les conseillers communaux qui sont la réplique de l'assemblée parlementaire au niveau central.

Enfin, il y a le délégué au maire qui est le représentant du gouvernement au niveau local.

a° Le Rôle du Maire et de ses adjoints.

Le Maire est le gestionnaire et l'administrateur des propriétés de la Commune. Il gère aussi les revenus et surveille la comptabilité.

C'est au maire d'établir le budget de fonctionnement de la Commune. En ce sens, il est le maître d'oeuvre des travaux communaux.

Le Maire est le représentant juridique de la commune dans : les ventes, les achats, les baux, les marchés ainsi que dans les instances judiciaires.

C'est lui qui nomme les employés de sa circonscription.

Il est l'Officier de l'Etat Civil.

Il veille à la police et à l'hygiène.

b° Le rôle des conseillers municipaux.

La gestion et l'administration des domaines communaux leur échoient. C'est un travail en collaboration avec la Mairie.

Ils déterminent le nombre d'effectif du personnel.

Ils avalisent les plans et devis de constructions soumis par l'exécutif.

Sur le plan financier, c'est à eux de voter le budget de fonctionnement de la Mairie. Ils votent aussi le taux du droit des taxes perçus au niveau de la Commune.

c° Le budget de la Commune.

La commune fonctionne surtout grâce à l'aide octroyée par l'Etat. Malgré tout, elle a ses recettes propres qui lui sont versées par l'entremise :

Des ristournes sur l'impôt du minimum fiscal.

Les centimes additionnels à certains impôts ( Le Conseil peut majorer certains impôts au profit de la Commune ).

Les taxes sur le droit d'abattage, sur les fêtes et spectacles, sur les véhicules.

Les taxes sur les revenus des domaines publics (droit de voirie, droit de place sur le marché.)

Autres revenus divers (produits des services, des travaux, des cessions etc.)

C- Un environnement fortement dégradé.

Antananarivo connaît la pollution urbaine. Avant la saison des pluies, la Capitale est dans une sorte de nuages de SMOG qui sont la source de nombreuses maladies en ces mois. C'est principalement dû à la concentration des nuages de fumée dégagés par les industries et ceux générés par les feux de brousse aux alentours de la Capitale. Talata, elle, a des problèmes environnementaux induits par une mauvaise gestion des ressources naturelles. La forêt d'autrefois a laissé place à des formations de touffes herbeuses qui, sur certaines portions, laissent le sol à nu.

1- L'eucalyptus, un « colon » apprécié.

Communément appelé « kininina » par les Malgaches, cet arbre d'origine australienne a trouvé refuge sur les hautes terres centrales. Dans la région de Talata, il est devenu le « roi » de la végétation. Partout où on regarde, il est présent.

Son utilisation couvre tous les différents aspects de la vie des malgaches : c'est à la fois un médicament, du bois de chauffe, du charbon et même de l'engrais...

Victime de « sa trop grande popularité », l'eucalyptus est aujourd'hui surexploité dans la Commune. Des pans entiers ont disparu et ce qui restent ne sont plus que des jeunes pousses d'arbres déjà sous le coup d'un abattage prochain.

2- La déforestation de plus en plus pratiquée.

Dans le temps, quand on parle de Talata Volonondry, on pense surtout « aux saucisses cuites du marché, aux « koba » ( gâteau fait avec de la farine de riz et de pistaches ) et aux forêts de kininina verdoyantes ». Toutes ces choses qui ont fait la renommée de Talata sont en train de disparaître. Les deux mets n'ont plus la côte, tandis que la dernière n'est plus que lambeau. Sur toute l'étendue de la Commune, il n'y a plus d'arbres originels. On n'a que des jeunes pousses.

Quand le sol des bas fonds est devenu insuffisant pour nourrir la famille, les gens s'en sont pris aux bois des versants. Ils se servent de ces derniers pour faire du charbon et pour le bois de chauffe. Ils laissent derrière eux des versants nus.

Photo 6 : Des collines à pertes de vue, avec des arbres sur les sommets. Source : Cliché de l'auteur.

3- L'érosion, un fléau à combattre.

Le sol des versants est mis à nu après le passage des bûcherons. Ils sont attaqués à la fois par le vent et par la pluie. Le sol est arraché peu à peu, et l'humus n'arrive plus à se fixer. En outre, la remontée par capillarité des minéraux du sous-sol rend la partie supérieure de ces versants dure. Tout ceci entraîne peu à peu la stérilité de ces versants qui deviennent des terrains vagues

L'érosion est aussi un facteur induit par l'histoire. Au temps des clans, les villages étaient fortifiés pour empêcher les attaques surprises. Ils ont construit des remparts et de grandes fosses : les hady. Ces dernières étaient sujettes aux rigoles qui sont à la naissance des trous béants, visibles, à notre époque, sur les pourtours des sommets des collines. Des plaies qui s'ouvrent au beau milieu du paysage.

4- Une occupation du sol peu adaptée.

L'aménagement des bas-fonds est maîtrisé par les paysans. Quant à celui des versants, cela laisse à désirer. Le problème pour cette population, c'est la mentalité : le riz est le principal produit. Si bien qu'ils n'accordent que très peu d'importances aux autres activités agricoles, qui à leurs yeux ne sont que des activités complémentaires. L'aménagement s'en ressent sur les pentes des collines où les cultures se font directement sur ces versants sans aménagement préalable. Cela aussi conduit à l'érosion de ces derniers.

5- L'élevage inexistant.

Talata est une zone collinaire dont les activités sont surtout tournées vers l'agriculture. Or, il y est plus facile d'y promouvoir l'élevage. Dans le cas actuel, l'élevage se traduit comme un appui aux activités agricoles, un moyen de thésaurisation à cours terme pour joindre les deux bouts lors des périodes de verte-pâture. 1.82% seulement de la population l'a adopté comme activités rémunératrices de revenus.

Tableau 1 : Tableau récapitulatif de l'élevage dans la commune de Talata.

Nombre

Zébus

1770

Porcs

371

Moutons

78

Lapins

1930

Poules

19384

Source : Banque de données de la commune. Monographie de l'an 2000.

D- Des infrastructures en délabrement.

Le laisser-aller s'est installé dans le paysage. Cela s'est traduit par le délabrement des infrastructures en place héritées de la colonisation. Très peu de projets ont vu le jour.

1- Des voies de communication en mauvais état.

A 30km de la capitale, c'est à peine si la Commune peut dire qu'elle n'est pas enclavée. Elle possède près de 240km de route ( Figure 6 ). Seulement, quelque 6km sont goudronnées : c'est la portion de la Route nationale n°3. Les autres sont des pistes carrossables difficiles à emprunter lors des saisons de pluies.

Cette route nationale divise la commune en deux parties presque égales. Les pistes carrossables sont ses ramifications, comme les digitations des bras d'une rivière se jetant dans le lit-mère. Cette métaphore renvoie à l'image d'une commune ayant un atout à faire valoir dans son développement : La présence de pistes couvrant toute l'étendue de Talata. Il lui faudrait seulement un assainissement et de bons entretiens.

2- Le problème de la scolarité au-delà du CEG ( Collège d'Enseignement Général ).

Presque toutes les localités dans Talata ont une Ecole Primaire Publique ( EPP ), soit 27 EPP. La plupart des enfants fréquente l'école, mais très peu y réussit. Le problème est le même que celui du reste de l'île : la pauvreté. Les

parents n'ont pas assez d'argent pour épauler leurs enfants. Les moins chanceux y passent leurs années scolaires quand ils ne font pas l'école buissonnière pour aller aider leurs parents au champ pendant la saison agricole. Les mieux nantis vont dans des écoles privées. Il y en a 3 dans la commune.

Après le primaire, les collégiens peuvent continuer leurs études dans 3 établissements dont l'un est confessionnel, les deux autres publics. Seulement au-delà du secondaire, le problème se pose car pour des apprentissages plus approfondis, il faudrait aller dans un lycée. Or, Talata n'en possède pas. Il faut aller à Sabotsy-Namehana pour la plus proche, soit une distance de près de 15km. Ce déplacement pendulaire n'est pourtant pas à la portée des bourses familiales. Les enfants sont obligés d'abandonner à la fin des études au collège. Et, quand on sait la valeur du Brevet d'Etudes du Premier Cycle ( BEPC ) actuel, on ne peut guère espérer des débouchés pour ces enfants sur le plan professionnel.

E- Antananarivo, la ville tentation.

Comme tous les grands pôles des pays sous développés, Antananarivo est un centre macro céphalique. Tout se fait à travers elle. C'est un monde mirage qui à la fois fascine et intrigue les gens qui n'y vivent pas.

1- Une commune écrasée par la proximité de la capitale.

Quand rien ne va, on cherche toujours le bouc émissaire sur lequel, on va décharger toutes les fautes. Talata n'arrive pas à s'affirmer et cela à cause de la Capitale qui lui est trop proche. C'est un univers qui attire autant les gens que les marchandises. Talata produit pour la consommation en denrée fraîche de Tana. En contre partie, elle reçoit de cette dernière les PPN ( Produits de Première Nécessité ), les intrants pour l'agriculture et les nouvelles. Cette symbiose, déjà en déséquilibre, est instable. Les nouvelles générations ont les yeux tournés vers la Ville-Lumière. Cette fuite est latente partout à Madagascar.

2- La fuite de la jeunesse.

Sur une enquête réalisée dans la Commune auprès des jeunes collégiens en fin d'étude, 90% d'entre eux disent ne plus vouloir cultiver la terre. Ils préfèrent tenter leur chance dans le monde du secteur industriel et des services. Cette situation s'explique par le fait que Talata côtoie la Ville Des Milles. Les jeunes sont au courant des nouveautés dans la cité et veulent en faire partie.

Par ailleurs, ils y sont pousser inconsciemment du fait du rétrécissement des terres cultivables. Si on regarde la proportion des gens par rapport à la notion d'appropriation des terres, c'est à peine si 18.34% ( Graphique 5 ) des gens possèdent leur propre terrain de culture. Ce chiffre, à cause de la pression démographique est en train de s'amenuiser. Le faire valoir indirect ( 58.83% ) est élevé car les « diasporas » laissent la gestion de leur terre à ceux qui sont resté au « pays ». Ils s'accordent sur la répartition des récoltes, et cette pratique s'est généralisée depuis longtemps.

Répartition des terres.

40,00%

20,00%

70,00%

60,00%

50,00%

30,00%

10, 00%

0,00%

18,34%

58,83%

11,30% 11,53%

Faire valoir direct Faire valoir indirect Faire valoir mixte Ne se prononce pas

Graphique 5 : Répartition de la notion d'appropriation des terres. Source : Enquête personnelle. Taux d'échantillonnage 20%

Il existe plusieurs points que l'on pourrait qualifier de négatifs. Ils ne le sont que si on les regarde de façon pessimiste. La vérité, c'est qu'il faut les positiver. Donner une image noire de la commune est une manière d'exorciser ses points faibles. Il ne reste plus alors qu'à les rendre voir suivant un nouvel angle d'approche...

II- L'union pour aller de l'avant.

L

a Commune a ses faiblesses générées surtout par les installations humaines dans la Région. Il faudrait que les gens redéfinissent la

symbiose qui existait entre eux et leur monde. Avec une population croissante et une Capitale en quête de nouveaux espaces, les responsables auront fortes à faire. Il leur faudrait dès maintenant mettre en place une politique apte à juguler toutes ces choses.

A- La cohésion clanique, base d'une communauté de départ.

Dans la Région d'Avaradrano, la notion de « Grande famille » est encore vivace. Les gens se définissent volontiers à partir de leurs ancêtres communs. Dans Talata, presque tous les gens se connaissent. C'est une situation qu'on devrait exploiter. Ils ont les mêmes regards portés sur la vie quotidienne.

1- Un développement concrétisé à la base.

Le développement durable qui est initié aujourd'hui s'appuie sur le local. Dans la Commune où les gens ont à peu près les mêmes aspirations, il serait plus facile de mener à bien ce plan. Ce dont on aurait besoin, serait un meneur pour les guider. Une personne modèle qui donnerait l'image d'un « chevalier des temps modernes » défiant toutes les règles désuètes d'hier. Il assoirait une nouvelle base un point de départ où chacun est maître de son destin. Dorénavant, le salut vient des efforts fournis et non plus des aides escomptées.

2- L'approche participative, une initiative à mettre en place.

Pour aller de l'avant, les gens ont besoin d'un guide. Le guide n'est qu'un modèle. Il faudrait qu'ils soient conscients que rien ne se fait autour d'eux s'ils restent spectateurs. Il faudrait qu'ils participent à la vie active de la communauté.

C'est le but avoué de la nouvelle constitution. Désormais, la richesse, c'est le travail dans la diversité. Le but commun est le développement durable de l'île.

B- Des points d'ancrage visibles dans l'espace.

L'installation humaine dans le Nord d'Antanarivo ne date pas d'hier. Elle remonterait à des centaines d'années. Cela pour aboutir à une gestion de l'espace plus ou moins cohérente suivant les besoins de la communauté.

1- Les pistes carrossables.

Toute la Commune est serpentée par des pistes tracées dans la latérite rouge. Ces pistes s'étalent sur près de 2 34km ( Figure 6 ). Toutes les localités, du moins leur chef lieu sont desservies. Le seul problème se pose en saison de pluie où ces routes deviennent impraticables. Elles sont glissantes. Même en saison sèche, elles ne sont guère empruntées. L'arrière-pays de Talata ne connaît point le transport à part celui des marchandises. Ce sont les collecteurs et leurs gros engins motorisés qui s'y risquent. Les gens vont à pied, parfois à bicyclette.

2- Le marché hebdomadaire du mardi.

La vie de la commune est morne sans ce marché qui réveille chaque mardi les Mandiavato ( Ceux qui marchent sur le roc ) et les gens d'alentours. Bien qu'instauré par les rois d'autrefois, ce marché a pu se maintenir dans l'espace des échanges de la sous-région. Il a su se diversifier en prenant exemple sur ce qui se fait dans la Capitale. La nouvelle mode comme partout ailleurs à Madagascar, c'est la friperie, au point de porter ombrage aux produits artisanaux locaux ( Les confections artisanales deviennent de plus en plus rares ).

3- Une scolarisation de base proche de la population.

Chaque fokontany a son EPP. C'est une aubaine, car ainsi les écoliers ne sont pas obligés de parcourir de grandes distances pour étudier. Le seul problème c'est le nombre d'enseignants qui manquent cruellement. Ainsi, dans certaines localités, on n'a que 1 ou 2 maîtres d'écoles pour s'occuper de toutes les classes.

Ce problème devrait être résolu d'ici peu avec la promesse d'une nouvelle redistribution des postes d'enseignants au niveau de l'Etat.

Figure 5 : Les réseaux routiers de la commune. Source : Fond de carte F.T.M. / Enquête personnelle / OTIV

4- Des Centres de Santé de Base ( CSB ) opérationnels.

La santé est une des priorités dans la lutte contre la pauvreté. Un corps malade ne peut fournir l'énergie pour le travail. C'est d'autant vrai qu'en milieu rural, c'est le muscle qui produit les efforts. La grande majorité des agriculteurs n'ont de matériels de travail autre que leurs bêches.

Les maladies courantes sont presque les mêmes que celles qui sévissent dans les autres parties de Madagascar. Les principales sont : le paludisme, la diarrhée, les maux de dents et les maux d'estomac. Ces troubles sont surtout causés par l'insalubrité de la région et une mauvaise nutrition.

Talata a deux CSB pour y faire face. Les gens consultent volontiers les médecins selon leur dire. Il n'empêche que certains vont encore auprès des guérisseurs traditionnels.

Un autre phénomène, on voit fleurir dans la commune, des cabinets de médecins libres. On estime aujourd'hui qu'il y a 1 médecin pour 2900 personnes dans la Région. Malgré ce chiffre, les Notables et autres gens riches viennent dans la Capitale pour se soigner.

C- Antananarivo, ville d'écoulement des produits et d'approvisionnement.

La Commune a un avantage certain à cause de la proximité de la capitale. La distance étant faible, les gens peuvent y aller facilement et y discuter de leurs affaires.

1- Les tongolo, un noyau de culture de spéculation.

Quand la commune a adopté la culture des plantes à bulbe, notamment l'oignon, elle ne s'attendait certainement pas au succès de cette culture. C'est une culture exigeante dont le rendement est plus que bénéfique pour ceux qui la pratiquent. Aujourd'hui elle tend à se généraliser. C'est d'autant mieux car elle pourrait tirer la commune du marasme dans lequel elle a évolué pendant de longues années.

2- Un approvisionnement facilité par la proximité de la capitale.

de 3.500Fmg à la sortie de la crise. Certes il a connu une hausse de 133% mais c'est encore à la portée des bourses. Ainsi, il est facile pour les agriculteurs d'y écouler leurs produits ou d'y chercher de nouveaux intrants. La coopérative qui relie Talata à la Capitale possède une trentaine de voitures dont chacune fait au moins 3 allers-retours par jour.

3- La Nationale 3 de plus en plus fréquentée.

Depuis sa réhabilitation au début des années 90, cette portion de route s'est ouverte de plus en plus au marché des échanges ( Figure 5 ). Maintenant, elle est même utilisée par les gens qui veulent aller à Ambatondrazaka. Par ailleurs, elle sert de moyen de desserte pour la région Nord-Est du Faritany d'Antananarivo.

Talata a de grands atouts à faire valoir dont la proximité de la Capitale, des infrastructures certes en mauvaises état, mais qui a le mérite d'exister etc. Il y a des problèmes à résoudre. La commune pourrait y faire face, avec l'aide de tous les acteurs de la Région. Ces acteurs sont les sociétés civiles et tous ceux qui habitent la commune, car il faut l'entr'aide de tous pour avancer.

Chapitre 4 : Des futurs pôles catalyseurs.

I- La Radio Nederland.

E

n 1947, au lendemain de la fin de la deuxième guerre mondiale, la fondation « Radio Nederland International » voyait le jour. Son siège se situe à Hilversum au Pays-Bas. Son but est de faire connaître le Pays Orange à travers le monde.

A- Une chaîne internationale.

Devant le développement de l'usage des ondes courtes dans le monde, la Radio Nederland a inauguré en 1969 une antenne relais dans l'île Bonaire au large de l'Amérique latine. En 1972, la station relais de Madagascar était fin prête.

Figure 7 : Représentation de la zone d'influence de la Station-relais de la Radio Nederland
implantée à Talata.

Source : Radio Nederland.

1- Présentation de la radio.

La radio Nederland diffuse à travers le monde, des émissions en plusieurs langues selon le pays-cible. Ces langues sont le néerlandais, l'espagnol, l'indonésien, le papiamentu, le sarnami et le français. Elles sont émises sur ondes courtes, ondes moyennes et satellite. Par ailleurs, la radio Nederland produit des émissions pour les radiodiffusions étrangères.

C'est un complexe qui regroupe plusieurs domaines d'intervention centrés autour de la masse-média. Cette radio, à l'instar des autres grandes chaînes internationales, est une façon pour les Européens de démontrer leur présence

dans le monde. Même si la colonisation a été abolie. Ces radios véhiculent leur image.

2- Le choix du site Madagascar.

Quand la Radio Nederland a voulu s'implanter dans la région de l'Océan Indien, leur choix s'est fixé sur Madagascar. Les dirigeants néerlandais auraient pu choisir l'Afrique du Sud, mais la politique de l'Apartheid les en a dissuadés. Et ce, bien que ce pays parle le néerlandais.

La station relais de Madagascar est située au nord-est de la Capitale Antananarivo. Elle s'étend sur une superficie de 100ha environ. Elle dispose de deux émetteurs de 300kW, dont chacun peut être raccordé à une des 13 antennes présentes dans le site. Cela permet de transmettre des émissions vers l'Afrique, le Moyen-orient, l'Indonésie et même l'Amérique du sud et l'Australie ( Figure 7 ). Les émissions sont reçues à Tana, des Pays-bas via les satellites avant d'être retransmises par ondes courtes dans le Monde. Les émissions de la radio sont captées par une population cumulée de ménages estimée à 400.000.000.

Photo 7 : Les Pylônes de la Radio Nederland.

Les pylônes de la Radio Nederland sont au nombre de 13. ils sont répartis sur une surface d'une vingtaine d'ha.

Source : Cliché de l'auteur.

B- Le premier grand aménagement de la Commune.

De Talata, quand on regarde de loin, on ne voit que ces grands pylônes qui montent titiller les cimes. Ce sont les antennes de la Radio Nederland. Elles sont installées sur une butte aplanie par l'homme. Son érection est un défi que l'homme a relevé.

1- Une station bien implantée dans la Commune.

Unique au monde, le complexe d'antenne relais de la Radio Nederland qui se trouve dans la commune de Talata, a pu voir le jour grâce à l'accord passé entre les gouvernements respectifs des deux pays. Chaque année, la Radio Nederland paie une redevance à l'Etat malagasy pour l'occupation du terrain. Cette redevance est évaluée à plusieurs centaines de millions de nos francs.

La Radio participe aussi à la vie active de la Commune. Elle finance des projets soumis par la collectivité.

Sur les 50 employés de la station, 30% sont originaires de la Commune. Certes ils sont constitués en majeure partie par la classe des manutentionnaires, mais c'est un début d'intégration de la station dans le paysage. Les gens ont plus confiance quand ils prennent part à ce qui s'y fait.

2- L'expropriation, une affaire en suspens ?

Pour son implantation dans la Commune, il a fallu procéder à des expropriations. Cette pratique, initiée par l'Etat malagasy s'est heurtée à l'incompréhension voire l'hostilité des concernés. Bien que mise en oeuvre dès le début de l'implantation de la Radio sur le site ( La Radio Nederland a payé une indemnité à l'Etat malagasy. A charge à ce dernier de dédommager les expropriés ), elle n'a été effective que vers le début des années 90. En moyenne, les gens recevaient quelque 7.000fmg/ha lors de l'expropriation. Ce qui a soulevé un vent de révolte dans le rang des riverains. Cela s'est peu à peu tassé puisque tous les recours possibles n'ont pas abouti.

Malgré cela, la Radio alloue un budget spécial pour les gens touchés par cette expropriation. Elle leur distribue chaque année 3.500.000Fmg à titre de « vidin-kazo » ( prix du bois ).

3- Un bailleur ignoré ?

La station a une part importante dans la vie de la commune. Elle participe aux diverses actions de réhabilitation des superstructures dans la région. Pour 2000-200 1, la Station avait contribué à :

La construction d'un local pour la cantine scolaire de l'EPP d'Ambohitrabiby.

La réfection d'une partie de la toiture de l'EPP de Talata et d'Avaratsena.

La réfection de la toiture et de la clôture de l'EPP d'Ambodiala.

La construction d'une clôture et d'un local supplémentaire pour l'EPP d'Ambohimahavelona.

L'électrification du village d'Ambohimahavelona.

Le paiement et l'installation d'un instituteur vacataire pour l'EPP d'Ambohimahavelona.

La réhabilitation de l'EPP d'Ampanataovana.

Ces quelques réalisations démontrent la volonté de la station de prendre part dans la vie active de la localité. Le problème c'est que les gens n'en sont pas vraiment conscients. Ils se contentent de quémander de l'aide pour telle ou telle réhabilitation alors qu'ils pourraient soumettre un dossier de projet auprès de la Radio pour le développement de la Zone.

4- La radio cadre auprès des villageois.

Pour parfaire cette intégration, la radio s'est substituée au rôle dévoué habituellement dans les autres localités aux Organismes Non Gouvernementaux (ONG). Comme ces derniers n'existent pas dans la commune, les responsables de la station ont commencé à assister les paysans dans leurs activités agricoles. Ils ont introduit de nouveaux concepts notamment l'apiculture et la pisciculture. En ce moment, ils sont en train de tester la viticulture et l'oenologie.

Par ces actions, la station apprend aux paysans à diversifier leur source de revenus. C'est un pari qui est en passe d'être gagné car les gens commencent à adopter ces nouvelles activités.

Photo 8 : Des « mpangala-kitay ».

Les arbres aux abords de la radio Nederland sont relativement épargnés par la déforestation. Il n'empêche que l'on y retrouve des gens en train de « chercher » du bois pour le chauffage.

Source : Cliché de l'auteur.

II- La SOciété de PRoduction Animale de MADagascar ou SOPRAMAD.

L

ongtemps endormi, la Commune semble comme par un coup de baguette magique sortir de sa longue léthargie. De nouveaux investissements se sont bousculés à sa porte. Parmi cela, on peut noter le projet de fermes initié par la SOPRAMAD.

A- De l'association à la Société.

La SOPRAMAD est un challenge lancé au milieu des années 80 dans la région d'Ambatolampy. Un Français amoureux de Madagascar a décidé de créer une association paysanne pour aider les Malagasy dans la région à développer

rapidement leur potentiel capital. Cette structure s'est appuyée sur une chaîne de solidarité franco-malagasy. Très vite la petite association est devenue une entreprise florissante qui a fait de l'élevage des gallinacés ( l'aviculture ) son « cheval de bataille ». Dans les années 80, c'était une nouveauté dans le paysage de l'industrie agroalimentaire de la Grande île. Aujourd'hui, c'est une activité très prisée par les Malgaches.

1- Une filière porteuse.

La filière poule pondeuse et poulet de chair faisait son entrée à Madagascar avec la SOPRAMAD, une des "leaders" du marché qui l'a vulgarisée. En suivant un régime drastique, on peut arriver à des rendements élevés. Un poulet de chair de 2 mois peut ainsi avoir 2kg.

L'activité de cette ferme s'est diversifiée. Aujourd'hui, elle touche tout l'amont du secteur primaire. Elle est devenue prestataire dans le domaine des produits pharmaceutiques, des vaccins pour animaux de ferme. Elle vend aussi des provendes.

Ses clients sont des grands noms de l'industrie agroalimentaire malgache comme La Hutte canadienne, PICOR ou encore les groupements d'éleveurs dans la Région de Mahitsy.

2- Le choix de Talata.

La ferme est devenue une chaîne qui a ensemencé des succursales un peu partout aux alentours d'Antananarivo. Elles sont interdépendantes. Ainsi Talata et Mahitsy sont des zones de pontes et d'éclosion, Ambatobe une couveuse, Itaosy une poussinière.

Auparavant, le site de Talata était situé dans la Région d'Ankazobe, mais c'était trop éloigné de la Capitale. Si bien que Talata a été jugée plus rentable quant à une nouvelle implantation.

B- Des activités cadrant avec le besoin paysan.

Partout où la SOPRAMAD s'est installée, les gens qui habitaient près de leurs fermes ont pu bénéficier de leurs expériences. Ainsi dans la région d'Ambatolampy, elle a formé les paysans qui aujourd'hui sont devenus à leur tour des agents vulgarisateurs de leur savoir-faire et de leur label.

1- L'élevage.

Le site de Talata a été inauguré en septembre 1999. Il s'étend sur une surface de 3ha.Il est situé à mi-chemin entre Ambohitrabiby et Talata Volonondry sur la Nationale 3. Son implantation s'est faite sur fond propre de la société avec un premier investissement qui s'élevait à 120.000.000Fmg pour la construction du premier bâtiment ( 572m2 ).

Maintenant, la ferme de Talata a 4 bâtiments en durs et 9 bâtiments en bois qui accueillent 10.500 poulets et 850 canards. L'élevage de canards étant une activité nouvelle que la société tente de vulgariser. Le site produit 10.000poulets de chair par semaine et 12.000 poules pondeuses. Le premier est vendu à 3.500Fmg l'unité tandis que la seconde se vend à 4.500Fmg. La ferme de Talata produit quelque 4.500 nouveaux oeufs de poulets et 350 oeufs de canards à couver par jour ( Le canard est destiné pour les éleveurs de la Sakay dans le Moyen- Ouest et pour La Landaise `une société spécialiste du foie gras' ).

Les paysans aux alentours gagnent dans cette implantation de la SOPRAMAD dans la région, car la société leur cède les déchets organiques, produits par les volailles. C'est un engrais fort apprécié ( La société cède ce produit aux paysans à 50.000fmg/m3 ). L'existence même de cette ferme dans la région va influencer les modes de l'élevage avicole : les gens pourraient prendre copie de ce qui s'y passe.

2- Une ferme en expansion.

Le site dans la commune est une aubaine pour ses riverains. Il a apporté un nouveau point de vue quant à la façon de trouver de l'argent. « Point n'est besoin de toujours cultiver la terre, il faut savoir se diversifier. » En outre la ferme envisage de s'agrandir dans la région. 2 nouveaux sites sont en gestation, portant à près de

10ha la superficie totale de l'exploitation dans Talata. Cette expansion aurait du être effective vers la fin de cette année, mais avec le problème politique que le Pays vient de traverser, la mise en place de ces nouveaux sites pourrait avoir du retard. Par contre, la provenderie, elle, sera opérationnelle dès cette année.

3- Une implantation réussie ?

La SOPRAMAD est une société et elle s'implante là où elle peut avoir le plus de bénéfice à moindre coût. L'appel à l'investissement lancé par le Maire a eu son écho. Mais, la commune n'en profite pas pour autant.

Pour être opérationnelle et rentable dès son implantation, la société a fait venir d'Ambatolampy des éleveurs en qui elle a déjà confiance, car elle les a formés. En tout, 14 ouvriers originaires d'Ambatolampy y travaillent suivant une rotation mise en place par la société. Les gens de la commune n'ont donc pas été embauchés. Quoi qu'il en soit, il y avait eu un antécédent malheureux dissuadant les responsables de ne plus retenter l'expérience : Ils ont engagé un originaire de Talata qui a fait main basse sur les oeufs en 2001. Depuis, la ferme évoluait seule au milieu de la route avec la méfiance qui sied à celui qui a peur de s'engager dans une intégration encore incertaine. En tout, le site a connu deux cambriolages depuis son implantation.

Un des problèmes majeurs est le manque d'eau en saison sèche. Une telle installation en a besoin pour la salubrité des activités. Les responsables sont obligés d'acheter de l'eau à Antananarivo et l'y transporter.

III- La mutuelle de crédits.

T

alata n'avait connu le réel développement que dans l'époque du « fanompoana » où les travaux sont faits sous les directives des

seigneurs et en relation avec le besoin dicté par la communauté. En ces temps, les travaux étaient accomplis sans protestation car c'est pour le bien de tous. Sous la colonisation, il en va de même bien que le bénéfice soit plus pour les colons que les « indigènes ». Mais depuis que l'argent avait fait surface dans les transactions, les gens avaient eu du mal à suivre le train et ce d'autant plus que

les banques ne leur faisaient pas toujours confiance. Ce qui était réciproque puisque pour eux ces gens aux costumes cravates ne connaissaient pas toujours la réalité de leur vie quotidienne.

A- Une banque de proximité.

Si avant, les gens devaient se déplacer pour contracter un prêt, aujourd'hui, ce sont ces prêts qui leur tendent la main en venant au devant d'eux avec l'arrivée des Mutuelles d'Epargne et de Crédits dans la Commune.

1- L'Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola ( OTIV ).

Un des freins du développement de l'économie dans le monde rural est le manque de liquidités. Les gens n'arrivent pas à sortir du cercle vicieux dans lequel, ils évoluent car ils ne peuvent pas améliorer leur condition de travail. Les portes se ferment quand ils essaient de monter en ville.

Aujourd'hui, avec l'OTIV, cette situation est en passe d'être résorbée. Les gens ont désormais de l'argent à portée de main pour mener à bien leur projet. L'OTIV est un crédit mutuel érigé pour permettre aux gens de bénéficier de financements avec un taux d'intérêt faible ( de l'ordre de 3% du reste de l'emprunt contracté ). En devenant membre de cette mutuelle, les gens jouissent de toutes les activités offertes par cette dernière.

Comme la mutuelle fonctionne de la même façon que les banques, les gens qui y déposent leur argent augmentent aussi leur capital selon le type de dépôt établi.

2- La banque des ruraux.

Cette mutuelle tombe à point dans le paysage économique du monde agricole après la démission de l'Etat des affaires courantes et la privatisation de la banque BTM. Une banque qui a complètement raté sa mission. Le monde rural n'avait plus de « supporteurs. » L'approche initiée par l'OTIV a permis de relancer le dynamisme du monde agricole. Les gens ont pu contracter des emprunts pour

moderniser leurs exploitations. Aujourd'hui, de part Madagascar, l'OTIV a plus de 55.000 membres répartis tant dans le milieu rural qu'urbain.

B- L'OTIV à Talata.

La mutuelle de crédit OTIV était venue à Madagascar au lendemain de la deuxième république. Elle a été implantée pour la première fois dans la région de Tamatave en 1993. En octobre 2001, elle arrive à Talata.

1- Une activité méconnue.

La Mutuelle est encore peu connue dans la région. Malgré une campagne de sensibilisation tous les jours du marché avant son implantation, les gens ont encore des doutes. Depuis sa création jusqu'en juillet 2002, on ne dénombre que 58 membres dont l'évolution est montrée par la série 1 du « Graphique 6 ». La série 2 montre le nombre de nouveaux adhérents par mois. Les responsables ne désespèrent pas car la conjoncture qu'a vécu la Nation durant ce premier semestre a aussi influencé les activités des gens.

Evolution des adhérents dans l'Otiv

oct nov déc janv févr mars avr mai juin juil

70

60

50

40

30

20

10

0

Série1 Série2

Graphique 6 : Courbe représentant l'évolution des membres de l'OTIV. Source : OTIV Talata Volonondry. Données recueillies en juillet 2002

2- Une aide financière utile pour le monde rural.

L'OTIV profite à toutes les franges de la population. Ceux qui en sont membres et qui ont un projet à défendre peuvent bénéficier de son crédit. Dans Talata, aussi paradoxal que cela puisse être, on peut voir que la majeure partie des gens qui demande des subventions n'est pas du tout des agriculteurs. Le nombre de demandeurs de crédit cumulé en juillet 2002 est de 47. Les gens contractent des emprunts pour moderniser leur quotidien.

Tableau 2 : Tableau de la répartition par activités des demandeurs de crédits

Activités

%

Agriculteurs

32%

Fonctionnaires

28%

Artisans

9%

Marchands

19%

Autres

12%

Source : Enquête auprès de l'OTIV de la Commune.

Par ailleurs, la répartition spatiale de ses membres ( Figure 8 ) montre qu'ils sont pour la plupart localisée dans le chef lieu de la Commune. Ce sont eux qui ont pu comprendre en premier le mécanisme véhiculé par la mutuelle.

La Commune de Talata avec la présence de ces trois pôles qui représentent des branches d'activités aussi diverses que complémentaires ( Secteur du service avec la Radio Nederland, secteur agricole et industriel avec la SOPRAMAD, secteur bancaire avec l'OTIV ) dans le monde d'aujourd'hui peut bénéficier de leur impact et de leur dynamisme pour réorienter ses activités. Ces installations ont le pouvoir de bousculer le rythme atone de la vie quotidienne de Talata.

Figure 8 : La densité de la répartition des membres de L'OTIV dans Talata. Source : Fond de carte F.T.M. f Enquête personnelle.

Conclusion partielle.

L

e principal handicap de Talata est son relief. C'est une commune formée de chaîne de collines massives avec des versants convexes. Il y

est difficile d'aménager le terrain de culture. Malgré cela, les gens ont pu vivre en symbiose avec la nature en s'adaptant au milieu dans lequel ils vivent. Cette situation d'équilibre est aujourd'hui menacée par la pression démographique. Le rétrécissement des terrains cultivables pour chaque famille se fait de plus en plus sentir. A cela, s'ajoutent le problème de la dégradation du sol et de la déforestation qui gagnent du terrain. La commune tente d'y faire face, mais sans moyens, elle ne peut que constater les dégâts. La volonté ferme alliée à la conviction de pouvoir mieux faire anime pourtant les gens. La lassitude d'hier est supplantée par l'envie d'aller de l'avant.

Ce qui leur manquait auparavant, c'était la discipline. Les travaux se sont faits dans le tâtonnement. Il leur faudrait un cadre dans lequel évolué pour démontrer ce dont ils sont capables.

L'avenir de Talata dépend de sa potentialité à relever le défi du développement humain durable. Pour cela elle doit s'appuyer sur la nouvelle génération et sur les outils qu'elle a en sa possession. A cela s'ajoute la présence des modèles sur lesquels elle peut apprendre : La radio Nederland et la SOPRAMAD.

 

Partie III : Vers le développement

d'une commune.

 

B

ien que pauvre, Talata a des atouts à faire valoir. Sa richesse est tout simplement mal exploitée comme partout à Madagascar. Une gestion

rationnelle, c'est ce dont ont besoin les Mandiavato. Il faut canaliser les actions à entreprendre pour qu'elles satisfassent et répondent à l'attente de la majorité des gens.

Chapitre 5 : Des solutions pour avancer.

I- La réhabilitation des vallées, un défi à relever.

Q

uelque soit l'avenir de Talata, elle ne doit pas oublier que son existence dépend entièrement de la préservation de son environnement. Cette

richesse, bien que très entaillée, influe non seulement sur le devenir de la Commune mais aussi sur une grande partie de la sous-région. Etant un bassin versant, la dégradation ne serait-ce que minime dans la commune aurait des répercussions sur le mode de vie des gens aux alentours et en aval.

A- Le rôle des versants dans l'agriculture.

Abandonnés à tort ou mal-exploités dans le contexte de l'aménagement initié par les peuples des Hautes Terres, les versants sont des terrains peu fertiles par rapport à la plaine. Les gens se sont concentrés sur les bas-fonds en exploitant au maximum la riziculture pluviale et irriguée. Ils se sont servis de ces versants comme appoints dans leurs activités.

Figure 9 : Représentation des terroirs agricoles dans Talata. Source : Fond de carte F.T.M. f Enquête personnelle.

Figure 10 : Représentation des zones à forte densité humaine. Source : Fond de carte FTM f Enquête personnelle.

La Figure 9 et la figure 10 montrent qu'il y a encore de grandes surfaces qui ne sont pas occupées par l'homme. Elles sont difficiles à aménager sur le plan agricole. Elles représentent pour la plupart des zones en hauteur. Pour un avenir harmonieux de la commune, il faut les prendre en compte dans la gestion de l'espace.

1- Versants : terrain des cultures sèches.

Les versants sont le domaine des cultures qui ne demandent pas beaucoup d'effort. Cela est dû au fait que les aménagements sur les pentes sont un défi tel que les gens les ont plus ou moins négligés et ce d'autant plus que ces zones sont peu fertiles.

Cette situation a évolué avec l'accroissement démographique qui a obligé les hommes à se sédentariser. Pour relancer les activités sur les tanety, il faut apporter de l'amélioration dans l'exploitation de ces terres. Il s'agit d'augmenter la production en gardant les facteurs de production constants ou bien de garder la même production en économisant les facteurs de production.

Il y a trois catégories de progrès technique que l'on pourrait adopter : Progrès mécanique technique = substitution du travail par le capital Progrès biologique technique = substitution du sol par le capital Progrès organisationnel technique = capacité de la gestion

Dans ces trois cas, il s'agit d'une augmentation de la productivité du travail et de la productivité de la superficie. A Talata, c'est le deuxième cas énoncé ci- dessus qui commence à être adopté par les paysans : L'utilisation de l'engrais vert commence à se généraliser.

Pour Talata, l'équilibre alimentaire est loin d'être atteint. Sur ces versants, on ne retrouve, pour la plupart que des tubercules et des féculents dont le manioc et parfois les patates douces. Ces cultures sont faites pour pallier le manque de nourriture en période de verte pâture.

2- Atténuer l'érosion sur les pentes.

efficace pour emmener les gens à s'intéresser aux pentes. Pour cela, le mieux serait d'arrêter l'avancée de l'érosion sur ces versants en premier lieu, puis de leur rendre une nouvelle jeunesse en les rendant à nouveau propice à la culture. Il faut protéger les pentes contre l'érosion. Tant qu'elles sont nues, les risques d'une perturbation en chaîne sur les exploitations agricoles sont énormes. Cela pourrait aller jusqu'à une « mini-catastrophe écologique ». Si bien que, la Commune devrait lancer des programmes pour la protection de ces zones en adoptant par exemple l'utilisation de plante fixatrice ( comme le Vétiver ).

Sur les pentes raides, le mieux serait d'adopter la culture en gradin avec l'utilisation de haies vives. Les aménagements sur ces pentes sont toujours sommaires. Il n'y a pas de techniques particulières si bien que les cultures sur ces versants sont les premières sources de leur dégradation. Il faut adopter la culture en gradin pour limiter l'arrachement des terres sur ces versants. L'adoption de cette méthode il faut l'avouer nécessite de grands travaux mais elle est utile à la longue, car elle rendra service aux paysans. Un terrain de culture stabilisé par ce procédé freinera le processus de la perte de la fertilité du sol.

Ainsi, on protège à la fois les bas-fonds contre l'ensablement et les pentes contre l'érosion. De plus on augmente les surfaces de cultures.

B- Les bas-fonds menacés.

Pour le monde rural, le sol est le bien le plus cher. C'est le moyen de production. Sans cela, les paysans ne peuvent pas travailler. Malgré tout, on voit aujourd'hui dans la région de Talata Volonondry que le sol est un problème qu'il faudrait résoudre.

1- L'apport d'alluvions pour les bas-fonds.

Les paysans malgaches ont depuis longtemps utilisé les versants comme une réserve de terre arable pour les bas-fonds. Ils font du transfert de fertilité en faisant migrer vers les vallées les sols riches des versants ( horizons humifères ). En effet, pour les Malgaches, c'est la culture du riz qui dicte les activités dans le finage.

Les systèmes sophistiqués d'irrigation des bas-fonds.

Les systèmes de cultures sur « Tanety » ( c'est le terrain de cultures sur les pentes en opposition au « lohasaha », terrain de cultures dans la vallée ).

Sur les Tanety, dans la zone de Talata où l'implantation humaine est ancienne, on a des flancs de collines caractérisés par de grandes surfaces non cultivées, et des sols dégradés dont la fertilité a été épuisée par de longues exploitations dans les temps reculés.

Le problème réel n'est donc pas le manque de terre, mais le faible fertilité du sol. C'est cette raison qui pousse les gens à s'investir dans les bas-fonds et l'exploiter jusqu'à épuisement.

2- Eviter l'ensablement des vallons.

Les principales activités de l'Homme dans la Commune sont concentrées dans les bas-fonds. C'est la conséquence de la dégradation des tanety qui les y ont poussés. Malgré tout, cette situation est aujourd'hui précaire car ces vallons sont à leur tour menacés par l'ensablement.

Il leur faut préserver ces deux facettes de terrains qui sont interdépendants dans le monde agricole. Les gens pour combler l'insuffisance de la production rizicole se sont tournés vers les tanety. Ce dernier est aujourd'hui au bord de l'épuisement et ne comble guère l'attente des paysans. Au contraire, il jette dans les bas-fonds des sables, marque du stade ultime avant la perte totale du sol. C'est pour cela que les gens sont intéressés aux techniques de la protection des sols et notamment des versants.

Photo 9 : Des vallons étroits colonisés par la riziculture. Source : Cliché de l'auteur.

Les versants et les bas-fonds sont complémentaires dans le paysage agricole. On ne doit pas les « négliger », il faut les protéger au risque de les voir devenir des « désert ».

C- Le repeuplement des versants.

La gestion rationnelle des ressources naturelles de la Commune doit se faire. La politique environnementale initiée à Madagascar tend vers cette conscientisation pour ensuite donner à la population une capacité à gérer seule le devenir de son Univers. Dans la Commune, quand on parle aux gens de l'environnement, ils répondent sans ambages « Plantation d'Arbres ». Or la protection de l'environnement ne se résume pas au simple fait de replanter des arbres. Quel avenir si on plante des arbres et en même temps, on les brûle par « le feu de brousse P »

La protection de ce bassin versant est un gage pour le développement de la commune rurale.

78

Schéma 3 : Formation d'un bassin versant.

Source : Microsoft® Encarta® 99

Le bassin versant est formé par un versant haut perché et un versant en contre-falaise. Ces deux versants sont reliés entre-eux par un talus qui régresse à mesure qu'il est rongé par l'érosion. Les ruisseaux prennent sources au pied du talus. C'est là son importance, car si ce dernier régresse, petit à petit, l'eau se tarit. Les zones en aval seront condamnées, tandis que l'amont devient stérile et risque de jeter du sable dans la vallée.

Photo 10 : Affleurement rocheux dans la région d'Antsahamaro. Source : Cliché de l'auteur.

1- Exemple d'une gestion rationnelle d'un paysage collinaire.

A Madagascar, on constate qu'en général, les versants des collines sont de plus en plus dénudés. Le départ des sols sur ces versants est le premier signal d'alarme de la dégradation de l'environnement. On peut citer entre autres : l'infertilité des sols, l'ensablement des vallées, les nappes phréatiques mal- alimentées etc. C'est pour ces raisons qu'il faudrait mettre en place une gestion rationnelle des versants suivant la strate collinaire pour mieux lutter contre l'érosion ( hydrique et éolienne ).

Sur les sommets de ces collines, on aura des forêts. C'est toujours le cas aujourd'hui. Ces arbres serviraient à alimenter le bois pour la consommation des ménages, pour la fabrication du charbon de bois. Ce seront aussi des anti-érosions. Si le sommet est plat, on pourrait y cultiver, avec des bandes de forêts en aval sur les pentes fortes.

Pour les pentes accentuées, le mieux sera de les laisser en jachère améliorée avec des haies vives ou des végétations. Cela permettra de produire des biomasses fertilisantes, de l'engrais vert pour les cultures localisées sur les pentes modérées. En même temps cette jachère permet de fixer le sol et de lutter contre l'érosion. Par ailleurs, les cultivateurs pourraient aussi y planter des arbres fruitiers et autres bois de chauffe.

Toujours sur ces versants, dans l'optique d'un aménagement sensé, on devrait y trouver des bandes de terrains réservées aux plantes fourragères destinées à la consommation des bétails et autres animaux de la ferme. Ainsi, les gens ne sont plus obligés de pratiquer l'élevage extensif qui nuit considérablement au paysage agricole ( il y a des inconvénients à laisser les bétails libres : les fumures sont éparpillées, les marques des sabots dans le sol sur les pentes provoquent l'érosion etc. ).

On doit aussi construire des fossés qui vont servir à stocker ou à canaliser l'évacuation des eaux selon les conditions pluviométriques.

Sur les pieds des pentes, les cultures légumineuses et autres

cultures sèches auront leur place. Enfin dans les bas-fonds, il y aura la

riziculture.

Le but de toutes ces opérations est de rendre les versants cultivables dans des conditions respectant l'environnement. Si bien qu'il est nécessaire d'adopter la culture en gradin qui va limiter l'action érosive.

2-L'utilisation de l'engrais.

Un autre grand défi pour l'agriculture, l'engrais. Son utilisation répond au besoin précis d'un meilleur résultat sur le plan de la production. Or les gens l'utilisent à tort et à travers. L'épandage de l'engrais chimique qui va s'infiltrer dans le sol, va jusqu'à polluer les nappes phréatiques : Ces contaminations ont été les sources de plusieurs maladies qui ont bouleversé l'équilibre écologique à l'étranger. De plus ces engrais sont coûteux. Si bien que les gens devraient adopter l'utilisation de l'engrais vert, plus que préconiser dans la forme de l'agriculture pratiquée dans notre pays. La plus répandue d'entre ces engrais verts aujourd'hui est le compost.

Schéma 4 : Processus de formation du compost. Source : Microsoft® Encarta® 99

L'engrais est un apport nutritionnel pour le sol que l'on cultive. Cet apport est nécessaire quand le sol travaille tout au long de l'année. Et comme on sait que dans Talata, le sol est devenu une denrée rare, il y a de moins en moins de terres laissées en jachère. D'où son importance. Ces engrais verts nécessitent très peu de dépenses et en plus ils sont nettement moins polluant que les engrais chimiques. Le principe des engrais verts est simple : il suffit de fermenter des déchets organiques pour qu'ils libèrent des éléments minéraux utiles au sol, dans le cas du compost. Par ailleurs, il y a aussi l'emploi des plantes riches en matières minérales tels le vétiver ou encore le « ramilamina » ( Azolla ). Ainsi, les engrais

s'obtiennent naturellement sans agent chimique. Cela vérifie la théorie de LAVOISIER : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

II- L'amélioration des conditions de travail.

L

'évolution de la Commune vers le développement sur le plan économique est en train de s'amorcer. Madagascar aborde une phase

transitoire qui doit le mener vers une économie de libre échange. Tel sera le défi que tout le monde devra se lancer. Talata y est aussi concerné. Pour aller de l'avant, il lui faut de bonnes assises, des meilleures conditions de travail.

A- La mise en place de groupements de paysans.

L'adoption du régime socialiste avait imposé le monopole étatique dans la moitié des années 70 jusqu'à la fin des années 80. Il avait mis en place des coopératives de production. Cela a freiné les initiatives locales qui avait entraîné un blocage du décollage économique de la Grande île. Talata, au lendemain de ces années d'égarement, cherchait à se rassurer. Aucune structure n'était en vue pour remplacer la place laissée vacante par l'Etat au lendemain de sa démission des affaires courantes. Un vide que les sociétés civiles auraient du combler.

1- La formation des paysans.

Dans l'optique du nouveau deal initié par la nouvelle constitution de Madagascar, l'Etat malgache devient un partenaire et non plus un acteur dans le développement des régions. Il faut travailler pour avoir ce dont on a besoin.

Les gens de la Commune de Talata, au lendemain de cette rupture brutale entre deux modes de gouvernances dichotomiques, étaient livrés à eux même avec des infrastructures qui tombaient en délabrement. Tout était à refaire sinon à inventer. La mentalité aussi était à changer car l'Etat - providence hantait encore la conscience collective. La population manque cruellement d'information sur la

nouvelle donne. Il faudrait que l'Etat prenne des dispositions pour résorber cette situation qui pénalise tout aussi bien Talata Volonondry que les autres Communes de Madagascar.

Dans un premier temps, on devrait inculquer à la population la notion de libre entreprenariat pour qu'elle puisse vivre enfin libérer des contraintes de « l'avant-90 ». Une société apte à s'émanciper sous la bienveillance d'un Etat fort et capable de lui apporter de l'aide si besoin est.

En outre, il est fortement conseillé de former des agents vulgarisateurs qui vont répandre dans la région leurs expériences vécues sur le plan de l'exploitation et de la gestion des biens. Le problème pour Talata c'est l'inexistence des ONG qui auraient dû prendre la place de l'Etat dans l'approche locale. Les gens laissés sans guide et sans repère font tout dans le flou total, ils vivent au jour le jour pour leur subsistance. Or le but n'est plus l'autoconsommation mais l'enrichissement. Ce qui revient à dire, rompre avec l'isolement.

2- La mise en place des groupes de discussions.

Faisant suite à la formation des paysans, la mise en place de groupe de discussions est aussi nécessaire. C'est un lieu de contact qui faciliterait les échanges entres les gens. Ils pourront y discuter de tout et en particulier des problèmes qu'ils vont rencontrer tout au long de la mutation à laquelle ils devraient faire face. Les Malgaches disent toujours : « Ny entan-jaraina mora zaka » ( Un proverbe qui parle de l'entr'aide, « L'union fait la force » ). Cette mentalité est un des concepts qui soudent la nation malgache. C'est une rampe de lancement pour les futures actions à mener auprès de la population-cible ( les fokonolona ). Ils pourront y résoudre ces embûches, du moins les mettre en exergue afin de dégager une ligne de conduite.

Un groupe de discussion est nécessaire pour la remise en cause des actions menées et pour la définition des futures actions cadres. Il ne se substituera pas au devoir de la Commune mais au contraire, il sera une aide, un conseil pour celle-ci. En effet, les travaux menés dans le programme défini par les élus devront répondre aux attentes formulées par la base. Si cette base ne dit rien, l'écho de leurs besoins, de leurs aspirations ne seraient jamais entendus.

3- L'érection des Greniers Communautaires Villageois (G.C.V.).

Dans le temps, un des freins du développement du rendement de la production en milieu rural est le débouché. Bien que les gens produisent au-delà de leur besoin, ils ne trouvent pas ou écouler le reste. Si bien qu'ils sont obligés de les céder à « des collecteurs véreux » qui ne pensent qu'à leur profit. Cette situation découle de l'enclavement des zones de production. Las, les ruraux baissent volontairement le résultat de leur production.

Si les Malgaches arrivent à produire plus et mieux pour concurrencer les produits d'importation, Madagascar pourra se « débarrasser » de la tutelle économique des Occidentaux. Ces derniers se servent de ces produits agricoles comme des armes vertes.

Pour y arriver, les agriculteurs doivent avoir les meilleures conditions possibles pour travailler. C'est pour cette raison que l'érection d'un G.C.V. est nécessaire. Les Greniers Communautaires Villageois permettraient aux agriculteurs de contrôler l'écoulement de leur production. Ils s'associent pour créer un central de dépôt, un hangar dans lequel on stockera les produits. Ils peuvent ainsi contrôler eux-même les contacts pour l'achat de leurs marchandises. Et c'est d'autant plus vrai qu'avec la montée en puissance des cultures de spéculation, tel l'oignon, il faut que la société paysanne se regroupe pour faire face aux pressions des grands collecteurs. Ainsi ils pourront profiter du résultat de leur labeur.

B- L'appui et l'aide au secteur agricole.

Talata est une commune rurale dont les activités principales sont tournées vers l'agriculture et l'artisanat. Ce dernier est un appoint pour l'activité agricole qui accapare une grande partie du temps des gens. A la lumière des statistiques fournis ( voir annexes Tableau 3 ), point besoin de grands mots pour dire que cette activité est mal en point. Il lui faudrait de l'aide.

1- La vulgarisation des mutuelles de crédits.

Le monde rural vit au grée des rumeurs, car la communication y est encore faible et s'administre à petite dose. Même si Talata n'est distante de la Capitale que d'une vingtaine de kilomètre, elle n'y échappe pas. La mutuelle de crédit est la toute dernière des nouveautés qui s'y est installée. Elle fait encore l'objet de la méfiance de la population locale. Pourtant, c'est une chance pour le développement de la région. Avant, les Mandiavato ne pouvaient pas travailler car ils n'ont pas assez de soutien, tant matériels-techniques que financières. Avec cette « banque de proximité », ils auront tous les loisirs de combler le vide qui existait dans leur tissu économique.

Avec des campagnes efficaces, les gens l'adopteraient. Pour l'instant, la thésaurisation est de mise dans les ménages. Cela se traduit par les élevages de case. En effet, la banque des ruraux, partout à Madagascar, se résume à l'élevage de différentes espèces qui vont être vendues lors des périodes de vaches maigres.

Paysans

Vente

Elevage
(épargne/banque)

Agriculture

Traction /
Engrais

Diagramme 3 : Circuit de « l'argent » dans le milieu rural Composition personnelle.

2- L'accompagnement de la mutation du monde rural.

Le monde rural tel que Talata le connaît, est encore dominé par les droits coutumiers. C'est à dire que tout ce qui régit la notion d'appropriation découle encore de l'appartenance sociale et clanique. Ainsi, bon nombre de terres ne sont pas immatriculé. Les gens jouissent de leur propriété qu'ils ont héritée d'un tiers. Cette situation est pourtant devenue une source de conflit.

Comme le monde rural tourne autour du paysage agraire, les responsables devraient s'y pencher le plus possible afin d'atténuer les frictions qui pourraient s'en suivre. Pendant les saisons rizicoles, quand la pluie tarde à venir, des gens descendent en douce dans les rizières la nuit pour s'approprier l'eau de leur voisin en transvasant l'eau des rizières.

Par ailleurs, dans l'aménagement des versants, comme on a préconisé l'utilisation des terrains de cultures sur gradin, il faudrait que l'on aide les agriculteurs à assumer cette transition. Sans aide, tant technique que financière, ce projet de modernisation de l'aménagement sur les pentes ne serait que de vaines promesses sans lendemain. Heureusement que la conscience collective redécouvre le travail en commun. Cela se traduit par la recherche de solution dans la gestion des patrimoines communs comme l'eau, la route. Ainsi, à Ampahidralambo, l'adduction d'eau potable a pu se faire grâce à la participation des villageois dans les travaux. L'ONG FIKRIFAMA les y a aidés. Aujourd'hui, la gestion de ce patrimoine échoit à la localité. Elle doit l'entretenir et pour cela, a érigé le Comité de l'Eau. C'est un début pour le travail en communauté.

III- Des travaux spécifiques.

L

es tâches qui attendent la commune sont nombreuses. Il est prétentieux de dire qu'on pourrait les mener à bien en un court laps de

temps. Les responsables communaux doivent les échelonner pour définir des stratégies d'approches. Bien de gens voudraient réussir ce pari, mais très peu y arrivent car les travaux doivent se faire non pas dans la précipitation mais plutôt dans une ambiance sereine et combattive.

A- Freiner la fuite de la nouvelle génération.

Une grande majorité de la population est jeune ( 62% < 25ans ). Cette situation rend la commune tributaire de l'avenir de cette jeunesse. Elle doit s'en préoccuper au risque de la voir partir. Désoeuvrés, les jeunes, plus mobiles que

leurs aînés, car moins attachés à la notion de « tanindrazana », partiront. La capitale est le lieu idéal pour cette pérégrination car c'est une ville fascinante.

1- Résoudre le problème de la scolarisation.

L'étude en soi n'est pas mauvaise. Ce dont on fera plus tard, c'est le problème. Contrairement au système d'éducation américaine et anglophone qui spécialise les enfants dès leur jeune âge dans le but précis de les voir réussir dans la branche choisie ; l'éducation à Madagascar privilégie l'enseignement général. Cela conduit à la formation de jeunes qui ingurgitent tout en classe pour ne savoir quoi en faire plus tard. Rendre les enfants lettrés et vaincre l'analphabétisme, c'était le but de la scolarisation de la Grande île au lendemain de l'indépendance et durant l'ère socialiste. Maintenant qu'on est « libre », ce serait mieux que l'Etat se penche sur ce cas. L'envol de Madagascar dépend de sa jeunesse et celle-ci doit savoir appréhender son contexte immédiat avec le moins de risques possible. L'erreur a été de croire qu'on pourrait traiter tous les cas de la même manière. Or la généralisation est l'ennemi de la connaissance. Chaque région a ses problèmes particuliers auxquels il faut trouver des solutions précises. Cela répondra aux attentes dictées par la décentralisation.

Ce projet ne peut être pris au niveau de la commune, il doit être décidé au niveau de l'Etat central car jusqu'à preuve du contraire, l'éducation est du ressort de ce dernier. La spécialisation est la première issue vers le développement durable car ainsi plus besoin de travailler pendant de longues années pour un résultat que l'on pourrait avoir en un temps moindre. Cela ne veut pas dire qu'on doit abandonner le système de l'éducation actuel, il faut la réactualiser en tenant compte des spécificités de chaque Région. Talata est encore un monde agricole, or les enfants en classe n'étudient guère cet aspect. On les apprend à devenir des « singes savants » et cela nuit considérablement les chances de la commune à s'émanciper. Il faut que l'on intègre dans l'enseignement ces problèmes spécifiques pour que plus tard, ils soient résolus.

2- Chercher de nouveaux débouchés pour la jeunesse.

Le futur de Talata n'est pas sûr d'être complètement agricole. On s'intéresse de moins en moins aux travaux de la terre. Une grande majorité des jeunes veulent faire carrière dans les branches du secteur industriel. Comme la

Commune n'en possède pas, elle risque de voir partir la relève. Force est de constater que la terre autrefois richesse du clan est devenue aujourd'hui un concept vague dans la conscience collective de la nouvelle génération. On voit cela dans la pyramide des âges où les jeunes hommes de 25-30ans sont peu représentés dans la commune.

La solution serait de créer à même dans la commune, des petites industries en relation avec les activités y afférentes. Ce serait un dessein ambitieux mais faisable si tout est mis en relation et en concertation dans le domaine des activités d'exploitation. Si l'agriculture se développe vers la modernisation de ces techniques de travail, que les rendements suivent. Et comme on aurait déjà érigé le G.C.V., on pourrait construire des complexes industriels dans le domaine de la transformation et du conditionnement des produits. Ainsi la boucle est bouclée. Avec ce procédé, la commune peut viser n'importe quel marché sur le territoire et peut-être même au-delà. De plus cette initiative freinera le départ des jeunes et relancera les activités communales.

Il faut noter que c'est un projet de longue haleine qui nécessitera l'entière adhésion de tout le monde. Un travail qui va se faire en équipe car si un seul maillon de cette chaîne vient à manquer, c'est tout le projet qui s'écroulera.

B- « Se vendre pour se faire connaître ».

Des idées, tout le monde en a ; pour les réaliser, il faut travailler dur. On ne peut guère travailler sans aide. L'isolement est plus qu'un handicap, c'est une plaie à éviter. Dans le « nouveau monde » dicté par la globalisation, l'entr'aide est de rigueur si on veut avancer.

1- Etablir un Plan de Développement Communal (PDC).

On a donné aux communes des initiatives libres de toutes contraintes pour leur développement. Chacun établit à leur rythme respectif des plans de travail qui leur permettrait de sortir et de l'enclavement et de la pauvreté. C'est l'un des acquis de la nouvelle constitution : Les CTD en charge de leur propre avenir. Pour y arriver, les responsables doivent établir des contacts avec des partenaires qui pourraient les épauler. Cela ne pourrait se faire que si on avait un outil cadre de discussion. C'est là l'intérêt du PDC.

Le PDC est un programme cadre au niveau de la Commune. Il définit : Les orientations et les objectifs de développement envisagés. Les suivis-évaluations des actions réalisées dans l'espace.

Le PDC permet à la commune de discuter de son avenir, de défendre ses points de vue et de classer ses priorités. C'est pour cela qu'il est plus qu'indispensable. En outre comme il est élaboré au niveau de la commune, il permet de répondre à l'attente de la population-cible et d'affirmer l'identité singulière de la région.

2- Attirer des investisseurs potentiels.

Les communes ne sont pas riches dans la Grande île et Talata Volonondry ne fait pas exception. Elles vivent des aides fournies par l'Etat central. Or cette situation est en train progressivement de changer. Elles doivent trouver de nouveaux partenaires pour avancer. C'est pour cela que partout à Madagascar, on travaille pour l'élaboration des PDC. Talata n'en a pas encore pour l'instant, mais le projet est en marche. C'est avec cet outil que les responsables communaux vont contacter les futurs partenaires de la commune. Avant on les appelait des bailleurs de fonds, mais le contexte a changé : Le gouvernement ne veut plus avoir l'air de quémander. Il veut être traiter d'égal à égal dans les négociations et faire valoir le point de vue des Malgaches, dans son choix pour le développement.

Le travail est ardu car c'est un nouveau concept qu'on tente de « démocratiser » et la majeure partie des gens n'y est pas encore habituée. Malgré tout, avec des séminaires et des formations adéquates, la population pourrait devenir partie prenante de ce challenge. Cela se voit déjà dans l'engouement que les Mandiavato ont à propos du Projet de Soutien au Développement Rural ( PSDR ).

Ce sont quelques idées qui pourraient orienter le devenir de Talata. C'est une zone à vocation agricole où l'importance de la maîtrise du milieu naturel est prépondérante pour un « développement rapide ». Ce projet doit aussi prendre en compte la place de l'Homme et de son environnement immédiat.

Chapitre 6 : Le rôle de l'Etat et des citoyens.

I- L'Etat dans la décentralisation.

L

e transfert de gérance est une réalité qui est en train de se mettre en place dans le paysage de la gouvernance à Madagascar. Le

désengagement de l'Etat fait suite à l'envie d'expérimenter de nouvelles approches dans la façon de diriger. Ce n'est plus l'heure de l'Etat omniscient et omnipotent, c'est plutôt l'heure de l'Etat partenaire. Cette situation se retrouve partout dans le monde.

A- Le transfert de gérance.

Après 90, Madagascar n'a plus été le même. De grands changements se sont opérés. Une liberté qui se traduit dans le fond par une plus grande marge de manoeuvre dans l'accomplissement des travaux, au niveau de chaque Collectivité Territoriale Décentralisée. L'Etat, désormais, ne s'occupe plus que de ces prérogatives initiales : Sécurité, éducation, stabilité économique et santé. De part cette situation, la priorité est donnée à la communauté de base qui prend en main son devenir.

1- Baser la politique de développement sur la communauté de base.

Pendant l'ère socialiste, le développement de Madagascar a été planifié suivant le modèle des grandes nations communistes. La limite de cette conversion plus ou moins forcée a été atteinte avec la chute un à un des bastions du

dirigisme bolchevique de part le Monde. L'adoption de l'économie de libre-échange a amené de nouvelles façons de procéder. C'est là que Madagascar s'est souvenu de l'existence latente dans la société malgache d'une structure sociale qui pourrait cimenter ces échanges inter-société : Le Fokonolona.

Franchir un à un les obstacles dressés tout au long du parcours vers cette nouvelle idéologie n'a pas été facile. On ne peut faire table-rase du passé en un clin d'oeil. La lenteur administrative a été une gangrène source de toutes sortes de corruption. Les mentalités attentistes et arrivistes sont encore ancrées dans la mémoire de plus d'un. La revivification de l'appartenance à un groupe pourrait changer ces idées. Ce groupe travaillera sur une étendue donnée pour un même but : s'émanciper.

L'Etat est appelé à être un spectateur-actif dans ce processus qui verra les gens peu à peu prendre en charge le milieu dans lequel ils vivent.

2- Recadrer le rôle de l'Etat.

Talata n'a pas d'Organisme Non Gouvernemental pour soutenir, conseiller et orienter la population locale. C'est peut-être parce que c'est une région qui a peu d'intérêt sur le plan de la mise en valeur de ses ressources. Il faut toujours penser au fait que les partenaires probables ne se manifestent que quand il y a de l'intérêt dans l'implantation, une sorte de bénéfice réciproque pour les deux parties. On y travaille donc seul depuis que les techniciens vulgarisateurs venant des ministères se font rares. Un vide existe dans le concept du transfert de la compétence.

Néanmoins, la commune bénéficie de la présence de la radio Nederland qui comble autant que possible cette lacune avec le soutien des congrégations religieuses qui y officient. Ce ne sont que des actions ponctuelles qu'il faudrait étoffer et pérenniser.

L'Etat est le garant de la coordination des actions qui se font sur son territoire. Il doit tout faire pour favoriser des compétitions saines entre ces différentes régions : faire participer les gens à la manoeuvre est la meilleure façon de les intéresser dans une entreprise. Par ce fait le développement de Madagascar décollera de la base.

Population-cible

Association

Cellule-Groupe de base

Projet

Bailleurs de fonds

Services publics

Services privés

Bureau régional

COMMISSION

Techniciens publics

Bailleurs de fonds privés

Techniciens privés

Diagramme 4 : Exemple de schéma montrant les processus suivis par un projet avant d'arriver
au niveau de la population-cible

B- Un aménagement voulu.

Les actions entreprises pour l'amélioration du quotidien vécu par les hommes sont de deux sortes. Il y a les actions subies et les actions concertées entre les décideurs et la population-cible. Après la crise dans les années 90, Madagascar s'est efforcé de privilégier les actions concertées pour un aménagement voulu. Ainsi les gens prennent part dans les travaux effectués. C'est le cas notamment dans les projets financés par le FID ( Fonds d'Intervention pour le Développement ) où les gens doivent prendre part dans la confection des infrastructures à installer dans leur localité...

1- Un développement tiré de la base.

Les travaux se font en concertation, avec l'entière approbation de la population et avec leurs appuis. Cette initiative ne peut pourtant se concrétiser que si la population est réellement convaincue du bien fondé des résultats que l'on pourrait y soustraire. Les travaux et autres projets sont élaborés pour l'amélioration de leur quotidien. Aussi, est-il plus qu'indispensable que les gens en soient conscients. Dans la région d'Ambohitrangano, la piste qui la relie à Ambodiala a été refaite avec l'appui du FID. Les gens y ont participé car c'est dans leur intérêt de voir cette route rétablie. Désormais, ils peuvent acheminer facilement leurs produits. D'autres pistes sont en cours de rénovation dans la Commune sur cette même base.

C'est de cette manière que l'on arrivera à les intéresser et les motiver à améliorer ce qui se passe autour d'eux. Le vrai challenge sera alors de réapprendre aux gens ce que c'est qu'une vie en société. Plus ils y sont impliqués et mieux, l'adhésion aux travaux ainsi que sa perpétuation seront. C'est dans cette optique que partout dans l'administration, on a instauré le « recouvrement des coûts ». Si les gens investissent dans ce qu'ils font, forcément ils se sentent plus responsables. Il ne faut pas perdre de vue que ces innovations doivent avoir des mesures d'accompagnement et d'explication sinon les gens resteront peu convaincus et retomberont dans le fatalisme.

2- La conscience d'une identité.

Chez les Québécois, ils ont une sorte de cri de ralliement que l'on retrouve partout sur les plaques d'immatriculation de leurs véhicules : « Je me souviens. » Ils n'ont jamais oublié que malgré le fait qu'ils habitent le Canada en Amérique, leurs racines profondes se trouvent en France.

Accepter la modernité est une fin à laquelle beaucoup de gens adhèrent. Mais il ne faut pas pour autant oublier ses propres cultures. Et c'est ce qui se passe actuellement à Madagascar. Les jeunes se gavent de tous les « sous- cultures » importées de l'occident et en font leur religion. C'est une génération qui n'arrive plus à s'identifier car noyer dans des décennies de tâtonnements et d'ignorances.

Renonçant à sa propre identité, ces jeunes s'égarent dans les dédales du non-moi. Cette situation est aggravée par le fait que les générations antérieures ont été incapables de leur transmettre la sagesse et la culture malagasy.

Avec ce nouveau départ, l'Etat tente de réamorcer et de reconnecter les gens avec le vrai Madagascar, celui dans lequel ils vivent et non celui dans lequel ils pensent être. Des étapes devront être franchies avant d'y arriver, mais tout doucement, on s'y dirige.

II- Chacun construit son avenir.

L

'espace est une unité stable qui ne meut que sur des échelles géologiques de plusieurs centaines de milliers d'années. C'est l'Homme

qui est le facteur ayant précipité et changé cet ordre. Assumer les conséquences de ses actes, personne n'y est vraiment prête. Les faits sont aujourd'hui là et il faut traiter avec : les travaux qui devront se faire dans les prochaines années s'appuieront sur la démarche du développement humain durable. Ce concept s'articule autour de trois thèmes qui devraient être en complète symbiose : l'environnement, l'HOMME et l'économie.

A- Le travail est la source de la richesse.

L'opiniâtreté, c'est ce qui a manqué aux Malgaches dans les actions qu'ils ont entreprises. Un peuple pacifique, accueillant, chaleureux..., que de qualificatifs pour définir les natifs de la Grande île. Parmi ces qualificatifs, on retrouve aussi des termes peu élogieux qui caractérisent tout autant les Malgaches, comme : « Tara lava ! » ( L'éternel retardataire ). La notion du temps coule autrement du côté-ci des rivages de l'Océan Indien. Mais est-ce pour autant que l'on doive qualifier les Malgaches de « fainéant » ?

1- Un monde tourné vers la gestion rationnelle de l'espace.

Les Malgaches ont pris conscience de l'importance de l'environnement dans leur univers quotidien. Depuis l'époque des premiers arrivants sur l'île jusqu'à aujourd'hui, de nombreux méfaits ont été faits : la quasi-totalité des réserves ont été « pillées ou saccagées ». Aujourd'hui, l'île en porte encore les plaies et les cicatrices béantes qui recouvrent une grande partie de sa superficie : déforestation, feu de brousse annuel, lavaka etc.

Si on n'y prend pas garde, la génération future serait confrontée à un grand problème écologique, tellement les réserves seraient épuisées ou détruites. Une conscience écologique a vu le jour. Même la constitution en fait mention. Protéger l'environnement, c'est préserver le futur de Madagascar. L'avenir se construira en total respect de la nature et de l'émancipation de l'homme.

2- Rompre avec la mentalité attentiste.

« Rahoviana vao ho lany ny ala atsinana P » ( Quand la forêt de l'Est sera-t- elle épuisée ? ). Les Malgaches aimaient à parler par énigme pour dire combien l'île est riche. Une richesse qui est mal-exploitée. La dilapidation de ces avoirs a compromis sérieusement les chances de Madagascar. De plus, une gestion catastrophique des affaires au niveau de l'Etat n'a pas été pour arranger les choses.

Contraintes de composer avec ce qui reste, les Malgaches doivent tout mettre en oeuvre pour ne plus refaire les mêmes erreurs du passé. L'exemple doit toujours venir d'en haut à ce qu'il paraît. Pourtant, si tout le monde ne s'y attelle pas, attendant le signe qui tarderait à venir, alors l'espoir n'est que vain. « L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Aussi point n'est besoin de rappeler que les travaux qui attendent sont loin d'être entamés...

B- Pour un avenir meilleur.

Travailler pour un avenir meilleur, c'est tout le rêve des Malgaches. Ce sera une réalité si les différentes entités qui forment la Grande île travaillent de concert pour la mener hors des eaux troubles dans laquelle elle s'est égarée. Talata

Volonondry doit tout faire dans ce sens. Le travail c'est tout ce qui compte quand on veut avancer, il n'est plus temps pour l'aumône.

1- Dynamiser le secteur agricole.

La commune de Talata reste encore un domaine agricole qui approvisionne en denrées fraîches la Capitale de Madagascar. Jusqu'à aujourd'hui, elle ne fait que satisfaire à cette demande sans vraiment essayer de chercher d'autres débouchés. Par ailleurs, on a vu que le système d'exploitation est encore loin d'être modernisé. A cela s'ajoute la prépondérance de la culture du riz qui accapare une grande partie du temps des cultivateurs. La conjonction de ces données handicape sérieusement le développement de la Région. C'est une structure figée, atone qui est restée telle qu'elle depuis de nombreuses générations. Or pour un essor rapide, il faut que les paysans sautent le pas et amorcent de grandes réformes dans leurs activités.

L'agriculture est certes un secteur porteur, si son exploitation répond à des démarches mercantiles, donc de profit. Le mot d'ordre est CHANGER : Il faut tout revoir jusqu'à remettre en cause la place de la riziculture dans le paysage... La meilleure solution serait de se spécialiser dans une culture et s'y donner à fond. Certains le font déjà avec l'oignon. Cela permettrait de se concentrer sur une activité unique et de s'y investir à plein temps. Le résultat serait tout autre avec ce procédé. D'un autre côté, il faut aussi que les gens développent l'élevage. La disposition du relief s'y prête volontairement, mais la filière est encore peu exploitée. On espère seulement, qu'avec l'implantation de la SOPRAMAD dans la région, les Mandiavato vont redécouvrir cette activité qui dans le temps faisait sa renommée.

2- Concilier l'Homme avec son environnement.

La commune a parmi ces départements, une cellule qui s'occupe de l'environnement. C'est dire combien, les responsables ont conscience de son importance dans le futur de la région. La nature vit en symbiose avec l'homme et, cette interdépendance mutuelle ne devrait pas être jetée en pâture à la sacro- sainte liberté de promouvoir l'économie. Il faut que le choix du développement de la région s'encastre dans une optique qui ne porterait préjudice ni à la nature ni à

l'homme et encore moins à l'économie. Un développement sain et durable ne se fera à moins que ces conditions ne soient remplies.

Ces conditions demandent que les paysans soient réellement au courant de ce qu'est le dynamisme du monde. Il faut qu'on leur explique et apprenne « le vrai environnement » tel qu'il est et non seulement des parties comme le reboisement !

3- S'ouvrir à de nouveaux horizons.

Le monde ne se limite pas à l'agriculture. Bien que ce soit aujourd'hui la première source de revenus des gens de la commune, il faut d'ores et déjà, que les responsables pensent au futur de la région. La nouvelle génération a soif de nouvelles expériences que la commune n'est pas en mesure de leur communiquer, de leur fournir... Trouver des parades pour les retenir sont un défi que l'on doit relever au risque à la longue de voir toute une génération disparaître de la région et hypothéquant ainsi l'avenir de Talata Volonondry. Car l'avenir, il ne faut pas l'oublier, c'est cette jeunesse...

Photo 11 : Les versants sont exploités quand les conditions les permettent. Source : Cliché de l'auteur.

CONCLUSION GENERALE.

T

alata est connue dans l'histoire comme étant l'une des principautés fondatrices de la future Nation malgache. Elle avait connu son heure

de gloire du temps du grand Roi RALAMBO. C'est sous ce Roi que les Merina ont commencé à manger du zébu ( jamoka ). Il avait même érigé son parc à zébus dans la région, donnant naissance à Ampahidralambo. Depuis Talata Volonondry n'a cessé de péricliter. Elle semblait dormir sur ses lauriers.

Depuis quelques années, l'Etat se cherchait une âme, une identité après le passage des colonisateurs français qui ont totalement assujetti les Malgaches. Après les errements du centralisme étatique, la Grande Ile a adopté le libéralisme.

Le temps, aujourd'hui est donné à la libre-entreprise. De l'Etat - providence, on est passé à l'Etat - partenaire. Chaque région est maintenant libre de modeler son avenir, de prioriser ses besoins dans le cadre d'une plus large autonomie des Collectivités Territoriales Décentralisées. Talata devrait en être consciente, et tout faire pour que ses potentialités soient mises en valeur.

Le principal handicap de Talata est son relief. C'est une commune formée de chaîne de collines massives avec des versants convexes. Il y est difficile d'aménager le terrain de culture. Malgré cela, les gens ont pu vivre en symbiose avec la nature en s'adaptant au milieu dans lequel ils vivent. Cette situation d'équilibre est aujourd'hui menacée par la pression démographique. Le rétrécissement des terrains cultivables pour chaque famille se fait de plus en plus sentir. A cela s'ajoute le problème de la dégradation du sol et de la déforestation qui gagnent du terrain. La commune tente d'y faire face, mais sans moyens, elle ne peut que constater les dégâts. La volonté ferme allier à la conviction de pouvoir mieux faire anime pourtant les gens. La lassitude d'hier est supplantée par l'envie d'aller de l'avant.

Ce qui leur manquait auparavant, c'était la discipline. Les travaux se sont faits dans le tâtonnement. Il leur faudrait un cadre dans lequel évolué pour démontrer ce dont ils sont capables.

L'avenir de Talata dépend de sa potentialité à relever le défi du développement humain durable. Pour cela elle doit s'appuyer sur la nouvelle génération et sur les outils dont elle a en sa possession. A cela s'ajoute la présence des modèles sur lesquels elle peut apprendre : la Radio Nederland et la SOPRAMAD.

Talata doit faire de nombreux efforts pour sortir du rouge. Dans cette course qu'elle doit livrer pour la sortir du gouffre et contribuer à l'essor de Madagascar, elle a intérêt à ce que ses moyens de production soient rétablis, agrandis et améliorés. Les terrains de culture sont de moins en moins grands pour les agriculteurs et de plus, ils sont morcelés.

Un travail titanesque attend les Mandiavato pour récupérer les versants des collines abandonnés de longues années soit par perte de fertilité ou tout simplement parce qu'ils étaient difficiles à aménager. Cette conquête doit se faire dans le respect de l'environnement, car ces versants ont un grand rôle dans le cycle de l`eau et de l'apport en alluvion pour les bas-fonds de la région.

Ce projet et les autres qui vont venir ne pourront pas se faire que si et seulement si tous les gens de la Commune y adhèrent. Ce que l'on tente aujourd'hui de mettre en place, c'est une approche participative dans la gestion rationnelle des biens de la communauté. C'est pour cela que l'ETAT a donné une plus large autonomie aux CTD pour mener à bien cette politique. Pour Talata,

l'accent devrait être porté sur la promotion et la mise en place des groupements paysans, des associations qui vont travailler pour voir vers quel but on devrait orienter leur développement. En outre, il est plus que nécessaire que les responsables se penchent sur le cas de la jeunesse en mal de devenir. Leurs aspirations diffèrent largement de celles de leurs aînés et cette situation doit trouver une solution au plus vite au risque de voir Talata se dépeupler de ses progénitures.

Sur un autre plan, comme toutes les communes de Madagascar, Talata doit se doter d'un PDC qui lui servira à attirer de futurs investisseurs et partenaires potentiels dans la Région. L'effort fourni par chacun sera le point d'envol de l`économie de Talata. Si chaque commune où qu'elle soit à Madagascar en fasse de même, la terre promise ne serait plus une "utopie..."

Ce mémoire a permis de dégager des points de vue qui pourront être utiles aux Responsables de la Commune. L'énumération des points forts et des points à recadrer cités dans le corps du devoir guidera les choix pour le devenir de Talata. Ce ne sont que des informations succinctes, mais elles ont le mérite d'exister. Il faut savoir les utiliser. Même si on en a plus et qu'on est incapable de les traiter, cela revient au même. Comme on dit : « Il vaudrait mieux avoir une tête bien faite qu'une tête bien remplie ». Talata est une commune comme tant d'autres à Madagascar. Elle a besoin de s'émanciper des tutelles qui lui ont été assignées pour « grandir ». Ces tutelles n'ont fait que ralentir son « ascension » : Lourdeur administrative, corruption, etc.

Le cas de Talata est un exemple qui illustre les réels problèmes qui secouent actuellement la Grande Ile. Pour un développement rapide, il faut toujours prendre en compte l'échelle locale, c'est là que se traduisent les besoins vitaux et les aspirations de la population. C'est en les négligeant, que Madagascar a sombré dans la pauvreté. De grandes réformes ont été apportées pour faciliter cette nouvelle approche de la conduite des affaires nationales. Il reste encore de grands défis à relever car ces réformes bien qu'efficaces n'ont pas encore atteint la couche cible.

Tout cela ne sera toujours que des doux rêves, si la façon de gouverner à Madagascar ne change pas. On parle aujourd'hui de la bonne gouvernance pour y remédier. Mais cela n'est pas suffisant. La volonté est certes palpable mais elle se heurte encore à l'ambition personnelle... Ainsi, la politique ou du moins la « pseudo-politique » qui anime les dirigeants de la Grande île n'est encore pour la plupart que « haine et vanité », des pratiques mesquines que l'on devrait bannir.

100

Faire tomber des barrières, laisse entrevoir de nouvelles visions, or ces visions ne seraient, que si l'on y contribue ensemble. Le travail doit se faire main dans la main. Cela n'empêche pas que des points de vue divergent. Et c'est plus qu'utile car la démarche constructive doit s'appuyer sur la remise en cause et les critiques.

Bibliographie.

Travaux de recherches personnelles :

1- ANDRIAMIHARISOA (J.), Thèse de doctorat du IIIè cycle, 1985 : « Contribution à l'étude de l'érosion de Madagascar, facteur d'évolution des versants sur les Hautes Terres malgaches : Région de Tananarive. »

2- ANDRIAMIHAMINA (R.), Mémoire de Maîtrise en géographie, 1985 : « Talata Volonondry : La dynamique d'un marché périodique rural au Nord d'Antananarivo. »

3- ANDRIAMIHAMINA (M.), Mémoire de maîtrise en Géographie, 1988 : « L'impact de l'électrification dans le Nord d'Antananarivo. »

4- ANDRIAMAMPIANINA (N.), Mémoire de maîtrise en Géographie, 1985 : « Contribution à l'étude de la dynamique et de la stabilisation des lavaka à partir de quelques exemples. »

5- GAUCHER, 1968 : « Traité de pédologie agricole : Le sol et ses caractéristiques agronomiques. »

6- MINELLE (J.) : « L'agriculture à Madagascar. »

7- BORGE (M.) : « Les légumineuses tropicales. »

II

8- BALLAIS (J.), 1962 : « Problème de mise en valeur des montagnes tropicales et subtropicales. »

9- COMPTE (J.), 1967 : « Les communes à Madagascar. »

10- REVEL (E.), Le Nadir, 1994 : « MADAGASCAR : L'île rouge. » Travaux de recherches collectives :

11- A.K.A.M. ( Avaradrano Kaominina Mifarimbona ), 2000 : « Schéma d'aménagement de l'A.K.A.M. »

12- Beijing Information, 1983 : « Le réajustement et la réforme économique. »

13- D.G.E.P./D.P.G.E., 2000 :« INVENTAIRE DES FIVONDRONANA DE
MADAGASCAR.
»

14- Foreign and Commonwealth Office, 1992 : « Le Système de Gouvernement du Royaume-Uni. »

15- Institut für Wissenschaftliche Zusammenarbeit, 1992 : « Applied geography and development. »

16- International Communication Agency : « La géographie des Etats-Unis d'Amérique. »

17- United State Information Agency, 1997 : « Portrait of the U.S.A. »

18- « Annuaire statistique agricole. » 197 1/1977.

19- « Carte des conditions géographiques de la mise en valeur agricole de Madagascar. » 1981.

III

CD-ROM :

21- Blibliorom ® Larousse ® 1998.

22- Microsoft ® Encyclopedia ® Encarta TM 1999.

Table des illustrations.

Liste des figures

FIGURE 1: CARTE REGIONALE DE LA REGION DE TALATA VOLONONDRY 6

FIGURE 2 : LIMITE ADMINISTRATIVE DE LA COMMUNE DE TALATA VOLONONDRY.

8

FIGURE 3 : REPRESENTATION PHYSIQUE DE LA COMMUNE 10

FIGURE 4 : REPARTITION DE LA POPULATION DANS LA COMMUNE 17

FIGURE 5 : LES RESEAUX ROUTIERS DE LA COMMUNE. 53

FIGURE 6 : LES INFRASTRUCTURES DANS TALATA VOLONONDRY. 55

FIGURE 7 : REPRESENTATION DE LA ZONE D'INFLUENCE DE LA STATION-RELAIS DE LA RADIO NEDERLAND IMPLANTEE A TALATA. 57
FIGURE 8 : LA DENSITE DE LA REPARTITION DES MEMBRES DE L'OTIV DANS

TALATA 68

FIGURE 9 : REPRESENTATION DES TERROIRS AGRICOLES DANS TALATA. 72

FIGURE 10 : REPRESENTATION DES ZONES A FORTE DENSITE HUMAINE 73

FIGURE 11 : LIMITE SUPPOSEE DES TERRITOIRES « CLANIQUES » DANS LA COMMUNE XIX

Liste des diagrammes.

DIAGRAMME 1 : SCHEMA MONTRANT LE CIRCUIT SUIVI PAR LES PRODUITS DANS

LE MARCHE DE TALATA 24
DIAGRAMME 2 : ORGANIGRAMME DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

DECENTRALISEES. 37

DIAGRAMME 3 : CIRCUIT DE « L'ARGENT » DANS LE MILIEU RURAL 84

DIAGRAMME 4 : EXEMPLE DE SCHEMA MONTRANT LES PROCESSUS SUIVI PAR UN PROJET AVANT D'ARRIVER AU NIVEAU DE LA POPULATION-CIBLE 91

Liste des graphiques

GRAPHIQUE 1 : REPRESENTATION GRAPHIQUE DE LA COURBE PLUVIOMETRIQUE

DANS LA REGION D'AMBOHITRABIBY PENDANT UN QUINQUENNAT. 15

GRAPHIQUE 2 : REPARTITION DE LA POPULATION PAR SECTEUR D'AGE. 21

GRAPHIQUE 3 : REPARTITION DE LA POPULATION PAR SECTEUR D'ACTIVITE. 24

GRAPHIQUE 4 : PYRAMIDE DES AGES DANS LA COMMUNE. 41

GRAPHIQUE 5 : REPARTITION DE LA NOTION D'APPROPRIATION DES TERRES. 50

GRAPHIQUE 6 : COURBE REPRESENTANT L'EVOLUTION DES MEMBRES DE L'OTIV.

66

Liste des photos.

PHOTO 1 : UNE FORET D'EUCALYPTUS APRES LE PASSAGE D'UN FEU DE BROUSSE.

13
PHOTO 2 : TALATA DANS SA GRANDE MAJORITE EST FORMEE DE COLLINES

MASSIVES ET CONVEXES, DIFFICILES A AMENAGER 19

PHOTO 3 : BAS DE PENTE 25

PHOTO 4 : LES BAS-FONDS SONT LE DOMAINE DU RIZ. 26

PHOTO 5 : AMBOHITRABIBY, L'UNE DES 12 COLLINES SACREES DE L'ANCIENNE IMERINA 28
PHOTO 6 : DES COLLINES A PERTES DE VUE, AVEC DES ARBRES SUR LES

SOMMETS. 46

PHOTO 7 : LES PYLONES DE LA RADIO NEDERLAND 58

PHOTO 8 : DES « MPANGALA-KITAY » 61

PHOTO 9 : DES VALLONS ETROITS COLONISES PAR LA RIZICULTURE. 77

PHOTO 10 : AFFLEUREMENT ROCHEUX DANS LA REGION D'ANTSAHAMARO 78

PHOTO 11 : LES VERSANTS SONT EXPLOITES QUAND LES CONDITIONS LES PERMETTENT 96

VI

Liste des schémas.

SCHEMA 1 : 3 PROFILS TOPOGRAPHIQUES DONNANT L'ALLURE GENERALE DU

PAYSAGE DE TALATA. 11

SCHEMA 2 : PROCESSUS DE LA FORMATION D'UN SOL. 12

SCHEMA 3 : FORMATION D'UN BASSIN VERSANT. 78

SCHEMA 4 : PROCESSUS DE FORMATION DU COMPOST. 80

Liste des tableaux.

TABLEAU 1 : TABLEAU RECAPITULATIF DE L'ELEVAGE DANS LA COMMUNE DE TALATA 48
TABLEAU 2 : TABLEAU DE LA REPARTITION PAR ACTIVITES DES DEMANDEURS DE

CREDITS 67

TABLEAU 3 : RAPPORT SURFACE AGRICOLE/PRODUCTION. XII

TABLEAU 4 : LA POPULATION PAR FOKONTANY. XIII

TABLEAU 5 : LES GRANDS SECTEURS D'ACTIVITES. XIV

TABLEAU 6 : LA POPULATION PAR SECTEUR D'AGE. XIV

TABLEAU 7 : LA PRECIPITATION DANS TALATA. XV

TABLEAU 8 : LE CALENDRIER AGRICOLE XVIII

GLOSSAIRE.

ABBREVIATION :

BAD Banque Africaine de Développement.

BM Banque Mondiale.

BTM-BOA Bankin'ny Tantsaha Mpamokatra - Bank Of Africa.

CEG Collège de l'Enseignement Général.

CSB Centre de Santé de Base.

CTD Collectivité Territoriale Décentralisée.

DCPE Document Cadre de Politique Economique.

EPP Ecole Primaire Publique.

FID Fond d'Intervention pour le Développement.

FIKRIFAMA Fikambanan'ny Kristianina ho an'ny Fampandrosoana

an'i Madagasikara.

FMI Fonds Monétaire International.

GCV Grenier Communautaire Villageois.

MDRM Mouvement pour le Développement et la Rénovation de

Madagascar.

ONG Organisme Non-Gouvernemental.

OTIV Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola.

PDC Plan de Développement Communal.

PPN Produits de Première Nécessité.

PSDR Projet de Soutien au Développement Rural.

SOPRAMAD Société de PRoduction Animale de MADagascar.

UE Union Européenne.

VOCABULAIRE:

Add ( Ang ) Ajouter.

Andevo ( Mg ) « Esclave » .

Andriana ( Mg ) « Noble ».

Bedrock ( Ang ) Roche-mère.

Constant slope ( Ang ) Pente constante.

Disintegrating material ( Matériau pourri. Ang )

Fertilizer ( Ang ) Engrais.

Foko ( Mg ) « Clan ».

Fokonolona ( Mg ) Groupement de personnes.

Fokontany ( Mg ) « Quartier » ( subdivision administrative dans la

Commune )

Free face ( Ang ) Partie libre.

Gérontocratie Gouvernement dirigé par les vieillards.

Grass cutting ( Ang ) Herbe coupée.

Hady ( Mg ) « Fosse ». A l'instar des douves au moyen-âge en

Europe, les villages malagasy étaient protégés par des fosses qui l'entourent.

Hova ( Mg ) « Roturier ».

Jamoka ( Mg ) Zébu, nom originel des « omby » actuels quand ils

étaient encore sauvage.

Kininina ( Mg ) Eucalyptus.

Leaves ( Ang ) Feuilles.

Lohasaha ( Mg ) Vallée.

Mandiavato ( Mg ) Ceux qui marchent sur le roc.

Mineral fragment ( Ang ) Fragment minéral.

Old newspapers ( Ang ) Vieux journaux.

Organic matter ( Ang ) Matière organique.

Parent material ( Ang ) Matériel parent.

Patriarche Celui qui a la charge de guider à la destinée d'une

communauté.

Ramilamina ( Mg ) Azolla, c'est une plante aquatique à forte teneur en

azote. On l'utilise comme engrais vert.

Ray aman-dreny ( Mg ) Parent.

Rova ( Mg ) Mot désignant tout ce qui est à l'intérieur de l'enceinte.

royale.

Sawdust ( Ang ) Sciure.

Slump ( Ang ) Affaissement.

Soil ( Ang ) Sol.

Stack ( Ang ) Pile, tas.

Taikiringa ( Mg ) Mot utilisé par les Malgaches pour désigner les

Réunionnais, surtout les Créoles.

Tanety ( Mg ) En opposition des lohasaha, c'est le flanc des collines.

Tanindrazana ( Mg ) Patrie, « terre des ancêtres ».

Tongolo ( Mg ) Oignon.

Twigs ( Ang ) Brindilles.

Water ( Ang ) Eau.

Weeds ( Ang ) Mauvaises herbes

( Ang ) : Anglais

( Mg ) : Malgache

PERSONNAGES:

ANDRIAMASINAVALONA Roi qui a vécu au XVIIe siècle. C'est le

premier a avoir unifié le centre de Madagascar avant de le diviser en 4 principautés.

ANDRIANAMPOINIMERINA Roi du XVIIIe-XIXe siècle. C'est celui qui a véritablement commencer l'unification de Madagascar sous une seule autorité hormis la tentative des Sakalava auparavant.

RAFOHY-RANGITA Reines qui ont vécu au XVIe siècle. On leur

attribue la maternité du Royaume dans le centre de l'île.

RAINILAIARIVONY Premier-Ministre des trois dernières Reines

du Royaume de Madagascar. Il a été le témoin de l'annexion de Madagascar par les Français en 1896.

RATSIRAKA Didier Président de la république de Madagascar

de 1975-1992, 1996-2001. Il a été témoin des grands évènements qui ont bouleversé la politique de la Grande Ile : 1975 Naissance de la République Démocratique de Madagascar, 1991 Les évènements du

10 août, 1997 Hold-up constitutionnel avec l'adoption par référendum d'un texte qui a modifié la troisième république, 2002 Crise de huit mois après la présidentielle de décembre 2001.

TSIRANANA Philibert Premier Président de Madagascar après

l'indépendance.

ZAFY Albert Président issu de la lutte populaire du

début des années 90. c'est le premier président à avoir été destitué à Madagascar.

PROVERBES et LOCUTIONS:

« Ela nihetezana, lava volo » « L'expérience se gagne avec l'âge ».

« No man's land » « Zone vide d'hommes ».

« Ny entan-jaraina, mora zaka » « Les travaux exécutés en groupe sont bien plus

faciles à réalisés ».

« Ny ranomasina no ho valam « La mer sera ma frontière ».

parihiko »

« Rahoviana vao ho lany ny ala « Quand est-ce que la forêt de l'Est sera

atsinanana? » épuisée ? »

« Tara lava » « Toujours en retard ».

ANNEXES.

Talata en chiffres :

Surface : 55 km2

Nombre fokontany : 28

Nombre population : 17.403 en 2000

Communes limitrophes : Nord : Antsahafilo

Ouest : Ambohitrolomahitsy

Est : Ambohimanga

Sud-Est : Sabotsy-Namehana Sud-Ouest : Fieferana

Routes : 250km dont une portion de la RN.7(une

dizaine de kilomètre.)

EPP: 27

CEG: 2

Ecoles privées : 3

Sexe-ratio : Hommes : 49.53%

Femmes : 50.47%

Habitation :

Surface moyenne :

35.23m2

Nombre de chambre en moyenne :

2.8

Type de construction :

 

Brique en terre :

88.73%

Brique en terre cuite :

9.06%

Mur en terre battue :

1.93%

Autres (bois, parpaing, etc.) :

0.28%

L'agriculture dans Talata :

Tableau 3 : Rapport surface agricole/production.

Culture

Superficie(ha)

Production(t)

Riz

1.145

1.351

Brède

9

38

Manioc

95

1.010

Patates douces

45

270

Pomme de terre

7.8

34

Taros

5.5

33

Maïs

17

17

Blé

0.2

1

Café

5

1.200 pieds

Ananas

4

25

Oignons

 

20t/semaines

Légumes

 

4t/semaine

Répartition de la Population par localité :

Tableau 4 : La population par fokontany.

 

Nombre

%

1-

Avaratsena

1.432

8%

2-

Ambohimiadana

250

1%

3-

Ampanataovana

1.200

7%

4-

Amparafara

231

1%

5-

Ambohibao

570

3%

6-

Ampahidralambo

380

2%

7-

Ambatomitsangana

900

5%

8-

Ambatomahamanina

416

2%

9-

Ambohitrangano

302

2%

10-

Andranotsimihozo

1.275

7%

11-

Talata Volonondry

2.310

13%

12-

Ambohibary

582

3%

13-

Falimanjaka

650

4%

14-

Ankadivoribe

400

2%

15-

Mamoriarivo

282

2%

16-

Morarano-Idilana

337

2%

17-

Ambohimahavelona

402

2%

18-

Ambolo

738

4%

19-

Antsahamaro

620

4%

20-

Ambohitrabiby

512

3%

21-

Ambodiala

630

4%

22-

Fonohasina

440

3%

23-

Ambatondralambo

610

4%

24-

Kelifaritra

386

2%

25-

Tsarahonenana

540

3%

26-

Antanambao-Atsimo

380

2%

27-

Ambohitrantenaina

298

2%

28-

Ambodifahitra

330

2%

 
 

Total

17.403

100%

Répartition de la population par secteur d'activités :

Tableau 5 : Les grands secteurs d'activités.

 

Hommes

Femmes

Total

%

Agriculteurs

650

310

960

42,65%

Eleveurs

5

36

41

1,82%

Cultivateurs

202

71

273

12,13%

Artisans

40

176

216

9,60%

Administratifs

7

12

19

0,84%

Commerçants

86

49

135

6,00%

Services(Chauffeurs, Gardiens, Electriciens,...)

146

16

162

7,20%

Personnels de santé

3

1

4

0,18%

Autres(retraités, pasteurs,...)

36

405

441

19,59%

Total

1175

1076

2251

100%

Source : Données recueillies à partir de la base de données de la Commune sur un taux d'échantillonnage de 30%

Répartition de la population par secteurs d'âge :

Tableau 6 : La population par secteur d'âge.

Secteur

Hommes

Femmes

Total

<1938

8

17

25

1938-1942

207

205

412

1943-1947

140

224

364

1948-1952

295

287

582

1953-1957

350

297

647

1958-1962

596

548

1144

1963-1967

575

626

1201

1968-1972

683

513

1196

1973-1977

425

620

1045

1978-1982

776

960

1736

1983-1987

805

806

1611

1988-1992

997

976

1973

1993-1997

1345

1132

2477

1998-2002

1418

1572

2990

Total

8620

8783

17403

Source : Extrapolation à partir de la banque de données de la Commune de Talata.

Tableau montrant l'évolution de la précipitation dans la Région de Talata
Volonondry :

Tableau 7 : La précipitation dans Talata.

 

Année de la précipitation (mm) .

Mois

1997

1998

1999

2000

2001

Janvier

320.1

211.7

122.4

96

605.4

Février

292.4

443.4

174.8

230.9

87.1

Mars

111.5

33.8

151.5

160.2

34.9

Avril

34.8

31.2

1.0

80.4

9.9

Mai

25

18.5

1.8

0.6

0.5

Juin

1.6

5.8

2.9

1.7

4.9

Juillet

10.6

2.2

6.0

8.9

0.6

Août

6.1

3.2

5.6

0.9

33.7

Septembre

41.5

29.9

3.1

1.1

33.6

Octobre

61.4

13.4

40.4

57.4

33.5

Novembre

141.9

6.8

126.1

125.5

16.3

Décembre

308

344.6

107.9

209.8

207.6

Moyenne

1354.9

1144.5

743.5

973.4

1068

Nombre de
jour de pluie
par an

116

95

67

97

93

Source : Station météorologique d'Ampandrianomby.

Questionnaire ménage :

- Date enquête

Nom du fokontany Nom du hameau

- Taille de ménage

Nombre d'enfants à charge

Nombre d'enfants scolarisés

Niveau d'instruction des scolarisés Lieu de scolarisation

Problème lié à la scolarisation

- Lieu d'origine de la famille

Raison d'installation dans le fokontany

- Equipements dans la maison (eau, énergie, etc.) Mode d'appropriation de l'habitation et des terres.

- Nombre de repas/jour

Aliments consommés/fréquence Maladies fréquentes/remèdes

- Loisirs

- Orientation politique

- Activités principales

- Activités secondaires

- Lieu de travail

- Mode de faire valoir de la terre - Production

- Commercialisation

- Problèmes liés à ces activités - Lieu d'approvisionnement

A propos des sites historiques :

On a deux grands sites historiques dans la Commune de Talata Volonondry : Ambohitrabiby à l'ouest et Ambohidroandriana dans le sud. Ce sont toutes deux des collines sacrées de l'ancienne Imerina. On y attache très peu d'importance car comme toute la culture malgache, leurs histoires sont occultées. Les gens s'attachent de moins en moins à leur histoire et n'en conservent que de vagues souvenir. Or, c'est une aubaine pour la Commune car elle pourrait s'y appuyer pour lancer dans la région le tourisme de découverte et le tourisme lié à l'histoire. Cela rejoindrait ainsi la réconciliation des Malgaches avec son histoire.

A propos de la Radio Nederland :

L'implantation de la radio Nederland dans la Commune a eu des répercussions certaines sur l'organisation de la vie quotidienne. Elles se sont déclinées de deux manières. Les répercussions positives ont été détaillées dans le corps du devoir. Pour ce qui est des négatives, on peut citer entre autres :

La nuisance sonore. Dès la tombée de la nuit, on ne peut capter dans la région sur les ondes courtes et les ondes moyennes que la Radio Nederland. Ce problème est aujourd'hui masqué par l'utilisation de la modulation de fréquence (FM).

La destruction d'un patrimoine historique. Comment les responsables de l'Etat Malgache ont pu attribuer ce site à la radio alors que Ambohimanga et Ambohitrabiby y sont implantés ? Cette présence dénature tout autant le paysage que la mémoire de l'histoire car ces grands pylônes sont des pollutions visuelles dans ce site historique qui aurait dû rester comme tel...

Le problème sanitaire. Bien qu'on n'en parle pas, ces pylônes génèrent des champs électromagnétiques dont les effets sur l'organisme humain ne sont pas encore étudiés. Et c'est un problème auquel il faudrait faire face. Découlant de cela, cette présence pourrait alors devenir un handicap majeur dans le développement de la commune :

Si Talata aspire à devenir une zone résidentielle, qui voudrait s'y installer en sachant la présence de cette station dans la Région?

Si Talata persiste dans le secteur primaire, sans une étude

préalable approfondie de la conséquence de la présence de la station

XVIII

émettrice, à la longue ses produits seront refoulés sur le marché (s'il y a traçage).

Si Talata devenait un centre industriel, elle compromettrait les

activités en aval.

Calendrier agricole dans Talata Volonondry :

Tableau 8 : Le calendrier agricole.

Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août

Semis

Bouture

Labour

Repiquage

Récolte

Sarclage

L / S

R

Sa

B / Ré

S

B

B

S

R

S

S

R

B / Ré

Oignon /
Ail

Riz

Légume

Taros

Manioc

Patate

Arachide

S :

B :

L :

R :

Ré :

Sa :

XIX

Carte de la répartition clanique dans la commune de Talata :

Figure 11 : Limite supposée des territoires « claniques » dans la Commune Source : Fond de carte F.T.M. f Enquête personnelle.






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius