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L'organisation du système de santé
Trois niveaux permettent de comprendre l'organisation et le
fonctionnement du système sanitaire congolais parmi lesquels
l'organisation administrative, l'organisation opérationnelle, la
situation épidémiologique et la santé de la reproduction
des adolescents.
v Organisation
administrative
La structure administrative est organisée en trois
niveaux hiérarchiques :
Le niveau central,
représenté par le cabinet du ministère en charge de la
Santé, la Direction générale de la Santé, les
directions centrales et autres structures rattachées au Cabinet du
ministère a un rôle stratégique et normatif dans la
planification, le suivi, l'évaluation, la coordination, la mobilisation
et l'allocation des ressources.
Le niveau intermédiaire,
représenté par les onze Directions Départementales de la
Santé (DDS), joue un rôle d'appui technique aux CSS dans la
transmission des informations, l'adaptation spécifique des normes
nationales aux conditions locales, le contrôle de leur application et la
supervision des équipes cadres des CSS. Cependant elles sont peu
structurées, sous-équipées et dépourvues des
ressources humaines et financières adéquates. Par ailleurs, les
cadres nommés à la tête des DDS n'ayant pas toujours la
formation requise, ne sont pas en mesure de remplir efficacement leur
rôle.
Le niveau périphérique et
opérationnel, est représenté par les
28 circonscriptions socio sanitaires subdivisées en aires de
santé. Selon les normes, chaque CSS doit couvrir entre 50000 et 100000
habitants en milieu rural et 100000 à 300000 habitants en milieu urbain.
Le PNDS prévoit que chaque CSS soit dirigée par une équipe
cadre chargée de planifier, mettre en oeuvre les activités et
gérer les ressources de la CSS. Des 28 CSS, seules 5 ont une
équipe cadre fonctionnelle et 13 ont engagé un processus de
rationalisation des centres de santé fondé sur le recouvrement
des coûts, l'utilisation des ordinogrammes et l'intégration des
soins.
L'analyse de la situation sanitaire nationale indique de
très faibles taux de couverture sanitaire et des insuffisances dans la
supervision des CSS. Toutefois, ces supervisions ont relevé notamment la
mauvaise utilisation des ordinogrammes, la méconnaissance des normes et
procédures des consultations prénatales, de surveillance et de
Promotion de la croissance des enfants de moins de 5 ans, ainsi que le
non-respect des principes de co-gestion des CSI.
v Organisation opérationnelle
On distingue trois types de structures opérationnelles
: les formations sanitaires ambulatoires, les formations sanitaires
d'hospitalisation et les formations sanitaires spécialisées sans
oublier la médecine traditionnelle qui vient en appuis dans les centres
hospitaliers.
Les formations sanitaires
ambulatoires
Elles représentent le premier maillon du
système de santé, point d'intersection entre le service de
santé et la communauté à laquelle elles fournissent des
soins de santé primaires, et comptaient en 2000, 668 structures
publiques et 186 privées. Ce sont les centres et postes de
santé, les cabinets médicaux et les cabinets de soins
paramédicaux. On note aussi de nombreux cabinets médicaux et
centres de soins infirmiers installés essentiellement dans les grandes
villes, sans agrément officiel préalable. L'évaluation de
2002 a toutefois montré que sur l'ensemble du territoire, seuls 91 CSI,
soit 34,2 %, ont été rationalisés et pratiquent le
recouvrement des coûts. En dépit d'un souci de rationalisation, la
plupart de ces centres de santé délivrent un paquet
d'activités incomplet et limité aux consultations curatives et
prénatales. En outre, faute de disposer d'un système
d'approvisionnement performant, ces CSI connaissent de fréquentes
ruptures de stocks de médicaments qui affectent considérablement
la qualité des soins.
Les formations sanitaires
d'hospitalisation
Elles comptaient en 2000, 5 hôpitaux
généraux (dont le CHU et l'Hôpital central des
Armées), 22 hôpitaux de base (hôpitaux de
référence des CSS) et 12 cliniques.
ü L'hôpital de base est le premier niveau de
référence du système de santé.
Les quatre services d'hospitalisation standards retenus pour
les hôpitaux de base sont la chirurgie, la maternité, la
pédiatrie et la médecine. Ces hôpitaux sont le plus souvent
en proie à des pénuries de médicaments, au
sous-équipement, au manque de source d'énergie et
d'approvisionnement en eau et souffrent de l'absence d'instructions et de
directives techniques pour la prise en charge des malades. Leurs taux
d'utilisation sont faibles.
ü L'hôpital général est le
deuxième niveau de référence du système de
santé.
Il devrait disposer en principe de services et d'unités
de soins spécialisés et d'un plateau technique complet permettant
de réaliser une activité médicale continue. Cependant, des
5 hôpitaux généraux, 3 sont fonctionnels, un a
été détruit pendant la guerre et un autre ne répond
pas aux fonctions qui lui sont dévolues à cause de ses
équipements obsolètes, l'insuffisance de personnel
qualifié, les pénuries de médicaments et consommables
médicaux. Les services fournis par ces hôpitaux
généraux ne diffèrent pratiquement pas de ceux des
hôpitaux de base.
ü Le troisième niveau de référence
est représenté par le Centre hospitalier Universitaire (CHU) qui
a en outre une vocation d'enseignement et de recherche.
Les formations sanitaires
spécialisées
Ce sont des établissements publics et
privés qui viennent en appui au diagnostic et au traitement. Ce sont les
laboratoires d'analyses et d'explorations biomédicales dont le
Laboratoire National de Santé Publique (LNSP), le Centre National de
Transfusion Sanguine (CNTS), le Centrale Nationale d'Achat des
Médicaments Essentiels (CENAMES), les officines pharmaceutiques et les
centres de traitement ambulatoire spécialisés (2 centres de
traitement ambulatoire du SIDA, 2 centres antituberculeux et 2 centres de
traitement des lépreux). Du fait des insuffisances de leur plateau
technique et de multiples problèmes, les performances de ces structures
sont faibles.
Les structures de
médecine traditionnelle
Elles comprennent des unités
implantées dans certaines formations sanitaires et des centres
thérapeutiques animés soit par des confessions religieuses, soit
par des tradipraticiens individuellement ou collectivement. La stratégie
de promotion de la médecine traditionnelle dont la mise en oeuvre a
débuté en 1986 repose essentiellement sur le recensement des
plantes et des recettes médicinales. Les faiblesses majeures
résident dans l'absence d'une politique nationale, la non-adoption de la
loi cadre et la faible organisation des tradipraticiens.
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