Le secteur du micro crédit au maroc, evaluation et etude de cas( Télécharger le fichier original )par Mohamed Faska Université Moulay Ismail Méknes - Licence en sciences économiques 2006 |
Chapitre I :Le concept du micro créditSection I : L'historique et développement.I. Historique : Dans le passé, mais aussi dans nos jours dans certaines parties du mande, le microcrédit est souvent lié à l'usure. Les marchands, qui prêtent des petites sommes d'argent aux villageois qui ne l'avaient pas pour payer les médicaments ou l'écoulage des enfants, sont considérés comme les premiers à accorder des microcrédits. Malgré les taux d'intérêt très élevés, les usuriers avaient du succès et se sont enrichis car ils étaient proches des besoins des populations parmi lesquelles ils vivraient. Peu à peu, ces prêteurs furent contestés à cause des intérêts astronomiques qu'ils demandaient. Les églises et les prêtres prirent des initiations d'organiser le petit crédit local. Les Caisses Raiffeisen en Allemagne, puis dans toute l'Europe, les Caisses Desjardins au Canada et d'autres initiatives semblables dans d'autres pays se sont créées. En Afrique par exemple, le principe de petit crédit existe depuis plusieurs décennies5(*), et fonctionne parfaitement, mettant en oeuvre le principe de l'épargne préalable, ce sont des regroupements (en général à l'échelle d'un ou plusieurs villages) de clients qui peuvent obtenir un prêt après avoir constitué une épargne suffisante pour garantir ce prêt. Plus de 3 milliards de personnes sont exclues du système bancaire dans le monde. Pour pouvoir bénéficier d'un prêt et se lancer dans une activité, elles doivent donc se tourner vers des services financiers spécialisés. Dans tout le monde, les réseaux bancaires sont, traditionnellement, plus réticents à financer les activités des petites et moyennes entreprises (PME). Manque de garanties, manque de transparence, manque de ressources : le rengaine est connu des petits patrons en quête d'un prix. Quant aux microentrepreneurs, ils ont eux abandonné l'idée même de se lancer dans la quête de ce nouveau prêt. Selon l'ONU, 3 milliards de personnes soit prêt de la moitié de la population mondiale, seraient exclues des systèmes bancaires et n'ont aucun moyen d'accéder aux services financiers classiquement proposés par les banques pour lancer une affaire. C'est cette lacune qu'ont voulu combler les associations de microcrédit à partir des années 1970. Prêter de très petites sommes à des très petits gens qui à leur échelle veulent constituer une activité génératrice de revenus pour sortir de la misère, telle était alors l'idée à l'origine du projet. Sans compter qu'en plus, ce prêt d'un genre nouveau allait leur permettre de se passer des usuriers peu scrupuleux qui agissent un peu partout en toute impunité. Aujourd'hui, les institutions internationales sont unanimes pour reconnaître à la microfinance un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté. Les Nations Unies ont décrété que 2005 était l'année de microcrédit, afin de donner une plus grande visibilité à cette activité encor mal connue. Encouragée par les organismes internationaux, la commission autour de l'événement s'est donc amplifiée, prenant des formes très diverses : diffusion de feuilletons populaires en Amérique latine ; interventions de personnalités politiques et de stars de chanson ; ou encor organisations de conférences internationales un peu partout dans le mande sur le sujet. Pas de doute, le microcrédit est à la mode. Mais, si de nombreuses expériences en la matière ont vu le jour ces dernières décennies, c'est surtout Mohamed Yunus qui a popularisé la forme sous laquelle le microcrédit se présente aujourd'hui. Considéré comme le père et le fondateur du microcrédit moderne, le professeur Yunus a fondé la première institution concédant ce type d'emprunt au Bangladesh en 1976. Elle deviendra par la suit la Grameen Bank. En se basant sur un principe très simple : les pauvres ne peuvent offrir de garanties, ils sont donc à la merci des usuriers qui leur prêtent pour assurer une activité économique minimale génératrice d'un revenu minimal dont une grande partie servira à rembourser le prêt et le reste à acheter de nourritures. Cette solution très concrète présente l'avantage de pouvoir répondre à des problèmes individuels et locaux, à l'inverse des grands programmes d'aides internationales « trop bureaucratisés » selon Mohamed Yunus. La solution de Yunus consiste à prêter à ces pauvres mais collectivement d'une façon solidaire. Le prêt est octroyé à un individu qui appartient à un groupe de 4 ou 5 personnes. Le rôle du groupe consiste à assister l'emprunteur dans sa gestion de prêt, et de rembourser le prêt si l'emprunteur n'est en mesure de le faire lui-même. Le microcrédit concerne aujourd'hui plus de 60 millions de personnes réparties sur les cinq continents, même si la plus grande part des souscripteurs se trouvent en Asie (48% en Extrême-Orient et 36% en Asie du Sud, Inde incluse). Les pays rabes y viennent peu à peu, mais beaucoup reste à faire (7% des souscripteurs). Quant à l'Afrique, pourtant en tête de tous les classements rendant compte de la pauvreté, elle reste à la traîne avec un petit 4%. Les organismes de microcrédit opèrent également dans les pays industrialisés, en direction des personnages en marge de la société. L'Association pour le Droit à l'Initiative Economique (ADIE) créée en 1998 par Maria Nowak en est exemple le plus connu en France. II. Définition du microcrédit : 1) En ce qui concerne la microfinance La microfinance désigne l'ensemble des services financiers para bancaires de faible montant destinés à financer les exclus du système bancaire traditionnel (chômeurs, inactif, travailleurs pauvres...). La microfinance vise l'accès au financement de petits projets, portés par des personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre projet, souvent par défaut d'autres prospectives professionnelles et parce que l'accès aux sources traditionnelles s'avère impossible. 2) En ce qui concerne le microcrédit : Le microcrédit est définit comme une sphère où le creux du marché doit être comblé en encourageant les institutions financières à jouer un rôle plus important. Le but de la microfinance est d'avoir l'accès aux services financiers aux personnes que en sont exclues. Le prêt vise à financer la création et le développement d'entreprise en matière d'investissement et /ou de fonds de roulement. Les opérateurs de microcrédit assurent souvent, mais pas toujours, un accompagnement et un suivi de microentreprises financées. Le risque pesant sur le microcrédit n'est presque jamais couvert par des garanties réelles, les opérateurs de microcrédit ont, en conséquence, développé des pratiques innovantes pour réduire ce risque et limiter les impayés, comme les prêts progressifs et les prêts de groupe. Ces efforts de définition permettent de conclure que : · la microfinance est le terme générique englobant tous les outils financiers et leurs environnements destinés à faciliter le financement de très petites activités. · le microcrédit est une des déclinations particulières de la microfinance en ce qu'il ne porte que sur le crédit et son environnement (garantie, préparation, suivi, accompagnement...) 3) Définition du microcrédit dans le détail :
Un prêt appelle un remboursement. Quelle évidence ! Pourtant la vingtaine de rencontres avec des bénéficières du prêt solidaire montre que cela ne va pas de soi. Parmi ces 20 personnes, plusieurs croient à tort que le prêt solidaire est « presque un don », que si l'entreprise ne tombe pas en faillite. Mieux, nous avons vu plusieurs dossiers de demande de crédit dont le plan financier ne prévoyait pas le remboursement, oubli ? Proposer un microcrédit à un microentrepreneur qui n'a pas accès aux crédits bancaires laisse parfois penser que la dimension sociale doit prendre le pas sur tout le reste. En tant que prêt, le microcrédit est un formidable outil pédagogique destiné à introduire les microentrepreneurs aux pratiques bancaires. Et une banque ne donne jamais un petit prêt. Par ailleurs, on ne peut pas considérer qu'un faible taux d'intérêt partant et en tout lieu. Au contraire, la plus part des programmes de microcrédit dans le monde exige des taux nettement supérieurs, tournant parfois autour des 20%. Tout cela s'explique et il est important de comprendre les raisons pour lesquelles les taux pratiqués au Maroc sont généralement très réduits.
Parmi les caractéristiques de ces microentrepreneurs, pointons les suivantes : Ø ils sont seuls : la solitude de l'entrepreneur doit être largement étudiée. Elle aura des incidences sur le capital social sur lequel ancré l'activité. Ø ils présentent d'inévitables lacunes fonctionnelles : il n'est structurellement pas possible de concentrer toutes les qualités de l'entrepreneur idéal dans une seule personne. Celle-ci devra posséder le métier qu'elle exerce, et disposer de compétences commerciales, marketing, et en communication, administratives, financières et comptable, etc. Chaque microentrepreneur va donc développer des zones d'incompétence qu'il devra compenser d'une manière ou d'une autre. Ce n'est pas une critique mais l'expression d'une réalité incontournable de l'aide aux microentrepreneurs. Ø la valeur ajoutée qu'ils génèrent ne permet pas d'amortir des coûts fixes importants, ni de lever du capital risque. Ø ...etc. L'étude des acteurs économiques à longtemps négligé, on l'a vu, les petites entreprises. Progressivement et en raison du chômage croissant, les petits créateurs ont fait l'objet d'un début d'attention. L'absence de statistiques montre qu'on est encor loin du compte. Quant aux très petites entreprises qui, ses créateurs, ont démarré leurs activités depuis x temps, ils restent singulièrement dans l'anonymat. Il faudra probablement attendre encor quelques années pour qu'on tienne compte des difficultés quotidiennes des microentreprises. Progressivement toutefois, les professionnels de l'animation économique changent leur fusil d'épaule et commencent à croire qu'il y a plus de potentiel économique et social dans le développement d'activités existantes que dans la création de nouvelles. Pour notre part, voyant l'initiative économique comme un droit et son développement comme un droit dérivé, nous pensons qu'il n'y a pas à quitter l'un pour l'autre mais à les coupler l'un à l'autre. Ainsi verra-t-on progressivement apparaître des femmes dérivées du microcrédit starter. Mais nous n'en sommes encor qu'aux balbutiement : actuellement, une large majorité des structures relais du microcrédit sont orientées « création » tandis que le prêt solidaire n'est pas accessible aux indépendants installés depuis plus de 6 mois. Réserver le microcrédit aux starters a pourtant au moins deux conséquences : ü le microcrédit vient en tout ou en complément pour financer divers actifs nécessaires au démarrage. En ce sens, il risque d'apparaître noyé dans les diverses sources de financement (apports propres, crédits bancaires, leasing...) ce qui diminue sa lisibilité. Nous avons rencontré bon nombre de microentrepreneurs ne pouvant définir avec précision ce qu'ils avaient financé avec un prêt solidaire. Cela signifie qu'ils ne savent pas ce qu'ils remboursent. Les structures d'appui ont ici un rôle important à tenir : expliquer le montage financier et ne pas se limiter à boucler le tour de table. ü Il est impossible de connaître parfaitement sa clientèle puisque financés une première fois, les entrepreneurs ne pourront revenir. Cette situation pose problème parce qu'elle génère des coûts d'instruction des dossiers qui ne sont pas amortissables sur plusieurs prêts, parce qu'il ne permet pas d'entretenir une relation de long terme avec l'emprunteur et ne facilite donc pas le recouvrement de la créance, l'accompagnement poste-création financé par le prêt solidaire permet de palier cette lacune. Encor un rôle majeur pour les structures d'appui !!! c) Présente des lacunes d'adaptation au marché : Dans ce cadre, nous n'abordons que les lacunes d'adaptation au marché du crédit. En effet, la plus part des discussions politiques relatives aux microcrédits opposent les défenseurs du libre marché aux critiques du « tout marché ». Pour les premiers, le non accès bancaire prouverait que la demande n'est économiquement pas « rencontrable » et donc, qu'il ne faut surtout pas rencontrer sous pine soit de fausser la concurrence, soit d'envoyer l'emprunteur au casse-pipe. Pour les autres, le marché est imparfait, myope et source d'exclusion. Le corriger, voire le contrer relève de la saine politique. Il faut que nous vivons dans une économie de marché et que les grands principes sur lesquels nous fondons nos activités économiques contiennent la libre concurrence. Les premiers ont donc structurellement gagné. Il faut dès lors expliquer que le microcrédit, loin d'enfreindre les règles du marché, prépare une série d'entrepreneurs à y rentrer, un peu comme le ferait l'école. La rencontre entre l'offre et la demande s'exprime toujours au travers d'un prix. Ce prix est toujours basé -au moins- sur un coût de revient et une marge bénéficiaire. En terme de crédit, le prix se répartit entre les frais de dossier et le taux d'intérêt. Mais le marché exige également une confiance. En terme de crédit, cette confiance s'exprime dans les garanties exigées et les modalités de remboursement. En fin, le marché nécessite une demande. D'abord, le demandeur de crédit doit accepter ce prix et être capable de le payer ; ensuite, le volume de la demande aura un impact sur le coût de revient et donc sur la fixation du prix. Par ailleurs, si on reprend quelques éléments simples présentés ci-dessus, une lacune d'adaptation au marché peut concerner : o un problème de confiance : cette confiance se fonde sur des critères tant subjectifs. Une situation de fort endettement est objectivable. Ce n'est pas une interprétation subjective que de réduire sa confiance à l'égard d'une personne largement surendettée. Une personne qui ne dispose pas d'expérience dans le secteur d'activité dont il veut faire son métier à moins d'atouts qu'une autre ayant dix ans d'expérience. C'est objectif, mais la confiance peut également se fonder sur des critères : judiciaires, la religion, la couleur de peau... tous ces critères n'ont aucun rapport avec les chances de réussite du projet. Toutefois est-il que le degré de confiance aura des répercutions sur les garanties exigées et/ou sur les modalités de remboursement parfois, le manque de confiance conduira à édicter des obligations trop stricte, correspondant mal, voire pas de tout à l'activité économique lancée. o un problème de volume puisque, bien qu'en grand nombre, les allocataires sociaux n'ont pas réussi à visualiser l'importance de leur demande. En effet, l'élasticité du prix du crédit est grande. Un volume de demande important permettra d'amortir facilement les coûts fixes et d'offrir des crédits à un meilleur prix. Or, qui sait qu'un créateur d'entreprise sur cinq est un allocataire social ? Comment se sont organisés les allocataires sociaux pour faire connaître l'importance du microcrédit ? Ces deux exemples de lacune justifient économiquement l'opportunité du microcrédit. Socialement, la réalité est encor plus claire : v le marché a ses codes qu'il faut connaître et dont il faut user. Certaines personnes ne les maîtrisent pas. Les leur apprendre par l'exemple, dans la réalité, c'est une des dimensions pédagogiques du microcrédit. v le marché régule les transactions mais la réussite ou non d'une activité économique peut être déterminé par des choix réalisés bien avant l'entrée sur le marché. C'est la raison pour laquelle la plupart des programmes de microcrédit prévoient un accompagnement pré-création. L'entrepreneur sera alors conseillé sur les choix à réaliser dans la création de l'activité. Le crédit ne viendra que lorsque l'activité et l'entrepreneur seront prêts. v le marché est relativement myope. Il ne parvient pas à prendre en compte plusieurs bénéfices engendrés par une auto-création d'emploi : suppression d'une allocation sociales, augmentation des recettes fiscales et de cotisations sociales, amélioration du bien être de l'individu... Y a t-il beaucoup d'entrepreneurs présentant des lacunes d'adaptation au marché ?? Lorsque on interroge les spécialistes du marché bancaire, ils confirment tous que le marché de crédit n'est pas le plus intéressant pour le secteur bancaire. Lorsque on interroge les conseillers des agences bancaires, les discours sont paradoxaux : · Tous confirment la difficulté pour un microcréateur de gagner la confiance des banques en général ; · La plus part mettent en avant leur engagement personnel à aider ce public dans la construction de sa demande. Lorsqu'on interroge quelques indépendants au hasard, la plupart reconnaît n'avoir poussé la porte d'une agence bancaire au démarrage de leur activité que pour ouvrir un compte ; s'autocensurant quant au crédit, estimant qu'ils n'avaient aucune chance. Que propose le microcrédit face au problème d'adaptation ?? § Ne stratégie de partenariat sortant de la banque ou de l'opérateur financier; les coûts de préparation de la demande de crédit et de construction de la confiance. § La mobilisation de garanties facilitant la levée d'autres financements. d) Prenant en charge plusieurs dimensions : Avant de décrire les différentes dimensions prises en charge par les opérateurs de microcrédit mentionnons que cette prise en charge globale est assurée directement mais surtout indirectement par les opérateurs. La caractéristique principale du microcrédit réside dans l'animation économique qui l'entoure. Si l'opérateur de microcrédit vise à promouvoir le droit à l'initiative économique, il doit offrir un minimum de balises à celui qui s'en saisit. Si l'opérateur de microcrédit veut toucher un public exclu par les banques, il doit lui proposer un accompagnement qui le rendra bancarisable. On le voit, les opérateurs de microcrédit ne se profilent pas uniquement sur la vente de produits financiers (le microcrédit en l'occurrence) mais veillent à optimiser la viabilité économique de l'activité financièrement soutenue. Ils construisent avec l'emprunteur son plan de développement avant d'en identifier les besoins financiers. Cela peut apparaître élémentaire mais ce n'en est pas évident pour autant. Optimiser la viabilité économique de l'activité financièrement soutenue constitue le coeur du projet du microcrédit. Pourtant, une série de raisons tantôt objectives, tantôt subjectives mettent parfois cet objectif entre parenthèses. En effet, mobilisés au service du porteur de projet par l'outil financier, les opérateurs peuvent parfois oublier qu'ils n'ont pas à défendre un entrepreneur auprès d'une banque mais à construire avec leurs outils, un avenir avant tout viable. Prendre en charge la dimension économique d'un projet ne se limite donc pas à vérifier la capacité de remboursement de la somme prêtée. Prendre en charge la dimension économique d'un projet, c'est : veiller à la bonne affectation des ressources, ou parfois dimensionnement du projet en fonction des capacités du porteur, de l'ouverture du marché et des opportunités dont il est possible de bénéficier. Cette dimension d'optimisation de la viabilité économique d'un projet doit donc se penser jusqu'au « redimensionnement du projet ». En d'autre terme, les opérateurs de microcrédit doivent ouvrir plusieurs fronts sur le plan social. A commencer par les aspects individuels, voire psychologique comme la motivation de la personne à se lancer dans une activité économique, le contexte favorable ou défavorable de sa situation familiale, la stabilité de l'entrepreneur et sa capacité de résistance aux pressions externes. Mais la place d'un individu dans le groupe (c'est-à-dire le social) ne se limite pas au psychosocial. Tenir compte de la dimension sociale de l'entreprenariat consiste à maîtriser les codes et les règles de droit social afin de garantir à l'entrepreneur un filet de sécurité optimale. Enfin, un troisième front du social s'ouvre : celui de la proximité. L'opérateur de microcrédit s'inscrira dans le tissu économique local afin d'aider l'entrepreneur à en maîtriser les caractéristiques. La proximité géographique de l'opérateur n'a de sens que si elle s'accompagne d'une connaissance du terrain. Se déplacer chez l'entrepreneur n'a intérêt que pour en mieux cerner l'environnement, pas pour éviter le déplacement à l'entrepreneur, ce que certains défendent encor aujourd'hui. La troisième dimension qu'offre le microcrédit réside dans la dimension financière, tous les programmes de microcrédit partagent un même constat : l'accès au financement demeure une contrainte majeure pour 15% des microentreprises6(*). Cela s'explique par la conjonction d'au moins trois facteurs : · Les coûts opérationnels et de transaction bancaire sont élevés par rapport aux montants prêtés ; · Les microentreprises ne présentent que peu de garanties ; · Quarante pour cent des nouvelles entreprises disparaissent dans les cinq ans, ce qui représente un risque très élevé. Ces trois facteurs7(*) n'incitant pas évidemment les organismes financiers à faciliter l'accès au financement pour les microentreprises. Contourner ces difficultés constitue la technique même du microcrédit.
* 5 - Et certaines histoires en datent les premières traces au 16° siècle. * 6 - Mul FINGER and AGUINAGA rapporteurs of the working Group on Microcrédits. * 7 - ces trois facteurs peuvent être porté sur l'analyse du crédit. Cette analyse s'inscrit dans une pratique bancaire elle même en forte évolution. |
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