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Université Moulay Ismail
Faculté des Sciences Juridiques
Économiques Et Sociales
Meknès.
Mémoire de licence en sciences
économiques
et gestion.
Sous le
thème :
![](Le-secteur-du-micro-credit-au-maroc-evaluation-et-etude-de-cas2.png)
Evaluation et étude de cas.
Option : Economie et Gestion d'entreprises
Préparé par :
Encadré par :
§ FASKA Mohamed
C.N.E : 2321933905
§ KHOUYA Chafiq
C.N.E : 2321933970
Encadré par:
F Mr : HASSANI Kamal
Professeur de l'enseignement
supérieur.
Kam
Année universitaire : 2005/2006
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Au terme de ce modeste travail,
nous remercions ·ALLAH· d'avoir nous aider et
nous donner
patience et courage durant ces longues années
d'étude.
Nos remerciements s'adressent aussi à :
![](Le-secteur-du-micro-credit-au-maroc-evaluation-et-etude-de-cas6.png)
Le professeur et encadrant monsieur
![]()
qui n'a épargné aucun effort pour nous donner
soutien
à mener ce travail à bien, et grâce
à ses précieux conseils.
nos professeurs et enseignants de la branche
Sciences Economiques et Gestion
ainsi que les membres de l'administration
et à tous ceux qui ont participé de près
ou de loin
à l'accomplissement de ce travail.
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A toi mon dieu tout puissant, pour ton amour, ta
grâce et ton assistance sans fin, je lève mes yeux vers toi et le
secours me vient, seigneur tu es un bouclier pour moi, ma gloire, celui qui
relève ma tête.
A la mémoire de mes très chers parents qui
ont toujours été pour moi, et qui m`ont donné courage et
patience .j`espère qu`ils trouveront dans ce travail mon amour
A mes chers frères et soeurs : KHADIJA,
IBRAHIM, HAFIDA ; YOUNES, KHALID et KARIMA.
A mon très cher neveu « SOUFIAN ».
A mes tantes et à mes oncles
A mon cousin et ma cousine.
A mes meilleurs amis.
Je dédie ce mémoire
Faska Mohamed
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Introduction générale :
La communauté internationale a adopté, lors du
sommet des Nations Unies en 2000, les objectifs de développement du
Millénaire »1(*) (ODM), le but recherché est de permettre aux
pays pauvres de réaliser un développement humain durable et
d'éradiquer la pauvreté. En réduisant de moitié le
nombre des pauvres à l'horizon 2015.
Consciente de l'ampleur de ce défi, l'assemblée
générale des Nations Unies a proclamé 2005 Année
Internationale du Microcrédit (AIM). L'objectif majeur de cette
initiative est de donner un nouvel élan aux programmes de
microcrédit de par le monde afin de lutter davantage contre la
pauvreté.
En effet, les populations pauvres ne peuvent
généralement accéder aux adaptés à leurs
besoins. De ce fait, elles recourent souvent à des circuits informels de
financement (préteurs individuels, tontines... etc.) pour faire face a
leurs besoins financiers.
Le non accès des populations pauvres au crédit
bancaire handicape sérieusement leur aptitude à investir dans le
capital humain ainsi que dans la création d'activités
génératrices d'emplois et de revenus.
C'est sans doute là un mécanisme essentiel de
reproduction de la pauvreté.
Dans ce contexte, la micro finance s'est
développée à travers le monde, notamment dans les pays en
développement pour rependre aux besoins financiers des populations
défavorisées en matières de prêt, d'épargne,
d'assurance et de transfert de fonds.
Il est reconnu que l'apparition et la diffusion de la
microfinance de par de monde doivent beaucoup à l'expérience de
la Crameen Bank du Bangladesh, qui remonte à 1976, et à son
fondateur le professeur. M. Yunus.
Un premier élan a été donné
à la microfinance lors du premier sommet du microcrédit de
Washington en 1997, en la médiatisant davantage et en la
présentant à l'ONU comme un instrument efficace de lutte contre
pauvreté.
Il convient toutefois de préciser que la micro finance
n'est pas une panacée pour lutter contre la pauvreté, c'est un
outil parmi d'autres qui permet aux demains d'accéder aux
différents types de services financiers. Elle offre des petites sommes
qui permettent, entre autres, de créer ou de développer des
petites activités génératrices de revenu, et
d'accéder à des infrastructures de base comme l'eau et
l'électricité. L'amélioration des conditions de vie des
populations-cibles en terme de soins, éducation, logement, etc., est
largement confirmée par les enquêtes de terrain. A titre
d'exemple, il ressort d'une étude2(*) assez récente menée par Shahidur Khauder
de la banque mondiale qu'environ 5% des foyers participant aux programmes de
microcrédit arrivent à faire sortir leur familles de la
pauvreté chaque année en contractant un
microcrédit.
Le secteur de la micro finance au Maroc n'a
débuté qu'au milieu des années 1990, avec l'appui d'AMSED
(Association Marocaine de Solidarité et de Développement) et
s'est, depuis, progressivement consolidé, à travers l'initiative
Microstart3(*) du PNUD et
l'intervention de l'USAID
A ces efforts le soutien du secteur de la micro finance
s'ajoute une subvention de 100 millions de dh du fond Hassan II en 2000. Face
au développement des activités de microcrédit, les pouvoir
publics ont adopté, en 1999, un cadre réglementaire (loi n°
18 - 971, relative au microcrédit, et confié la supervision du
secteur au ministère de finances via Bank Al Maghreb. Malgré son
jeune âge, la microfinance au Maroc représente une
expérience assez riche et un exemple pour les pays du Maghreb et du
Moyen-Orient, au 31 décembre 2003, le nombre d'emprunteurs actifs au
Maroc s'élevait à 307523 dont 80% de femmes, pour un encours
total de plus de 537 millions de dh, et la demande potentielle est aujourd'hui
évaluée à environ 1200000 micro entrepreneurs. Deux
institutions se sont démarquées rapidement par l'ampleur de leur
programme atteignant en moins de 5 ans plus de 90000 emprunteurs actifs chacune
(AL Amana et Zakoura), aujourd'hui ce sont 13 association de
microcrédit de tailles différentes qui exercent au Maroc et
servent plus de 570000 clients actifs.
Ce développement du secteur engendre des
retombées socio-économiques non négligeables. En effet,
une étude d'impact et de marche4(*) menée en 2004 auprès de 1250
bénéficiaires dans 7 régions du Maroc a bien montré
l'impact positif et significatif du microcrédit sur les dépenses
de consommation propres aux clients ainsi que sur les dépenses globales
des ménages (un changement positif de l'alimentation, notamment).
Vu les apports sociaux incontestables de la microfinance et
afin de la promouvoir davantage, le Maroc a, dans le cadre l'AIM, retenu le
thème suivant « Micro finance, vecteur de développement
social ».
L'objectif est de préparer une stratégie
nationale permettant de répondre aux enjeux actuels du secteur du
microcrédit. Plus précisément, il s'agit de renforcer les
capacités institutionnelles des AMC (management gouvernance et
assistance technique... etc.) et de satisfaire les besoins en financement du
secteur.
Même s'il est crucial de développer toutes les
dimensions de la micro finance, l'enjeu majeur que le secteur est appelé
à relever est sans doute de faire face à ses besoins financiers.
Les AMC envisagent d'atteindre plus d'un million de clients actifs, en 2010.
Pour ce faire, le besoin en financement est estimé à plus de 5
milliards, dont une partie sous forme de dons et de subventions (100 millions
de dhs), de la capacité à relever ce défi dépendra
de l'avenir des AMC.
Le présent mémoire vise très modestement
à contribuer à la réflexion suivante « comment
le microcrédit contribue à la lutte contre la
pauvreté », il a pour principal objet d'analyser comment les
pauvres peuvent satisfaire leurs besoins en matière de financement par
le recours à cette pratique.
L'intérêt de cette problématique
réside dans le fait qu'elle traite d'un thème d'actualité
(le secteur de microcrédit au Maroc ».
Cette problématique explicitée ci-dessus sera
abordée à travers l'articulation de 2 parties :
- Une première partie, intitulée tendance de
secteur de micro crédit, est une partie théorique qui vise
à présenter le concept de micro crédit et expliquer
comment le micro crédit est né dans un contexte où la
principale préoccupation de la société civile
internationale est la lutte contre la pauvreté.
- La deuxième partie sera consacrée à
l'analyse de l'état du secteur de micro crédit au Maroc par
l'établissement d'un bilan sur l'histoire de cette industrie, les
besoins du secteur, la loi relative à ce secteur, les association du
microcrédit au Maroc, les instruments de financement de ces
associations et enfin un chapitre sera consacré à une
étude de cas sur deux associations du microcrédit marocaines et
qui vise à expliquer comment ces associations ont pu réussir
à lutter contre la pauvreté.
![]()
Chapitre I :
Le concept du micro crédit
Section I : L'historique et
développement.
I. Historique :
Dans le passé, mais aussi dans nos jours dans certaines
parties du mande, le microcrédit est souvent lié à
l'usure. Les marchands, qui prêtent des petites sommes d'argent aux
villageois qui ne l'avaient pas pour payer les médicaments ou
l'écoulage des enfants, sont considérés comme les premiers
à accorder des microcrédits. Malgré les taux
d'intérêt très élevés, les usuriers avaient
du succès et se sont enrichis car ils étaient proches des besoins
des populations parmi lesquelles ils vivraient.
Peu à peu, ces prêteurs furent contestés
à cause des intérêts astronomiques qu'ils demandaient. Les
églises et les prêtres prirent des initiations d'organiser le
petit crédit local. Les Caisses Raiffeisen en Allemagne, puis dans toute
l'Europe, les Caisses Desjardins au Canada et d'autres initiatives semblables
dans d'autres pays se sont créées.
En Afrique par exemple, le principe de petit crédit
existe depuis plusieurs décennies5(*), et fonctionne parfaitement, mettant en oeuvre le
principe de l'épargne préalable, ce sont des regroupements (en
général à l'échelle d'un ou plusieurs villages) de
clients qui peuvent obtenir un prêt après avoir constitué
une épargne suffisante pour garantir ce prêt.
Plus de 3 milliards de personnes sont exclues du
système bancaire dans le monde. Pour pouvoir bénéficier
d'un prêt et se lancer dans une activité, elles doivent donc se
tourner vers des services financiers spécialisés.
Dans tout le monde, les réseaux bancaires sont,
traditionnellement, plus réticents à financer les
activités des petites et moyennes entreprises (PME). Manque de
garanties, manque de transparence, manque de ressources : le rengaine est
connu des petits patrons en quête d'un prix. Quant aux
microentrepreneurs, ils ont eux abandonné l'idée même de se
lancer dans la quête de ce nouveau prêt. Selon l'ONU, 3 milliards
de personnes soit prêt de la moitié de la population mondiale,
seraient exclues des systèmes bancaires et n'ont aucun moyen
d'accéder aux services financiers classiquement proposés par les
banques pour lancer une affaire. C'est cette lacune qu'ont voulu combler les
associations de microcrédit à partir des années 1970.
Prêter de très petites sommes à des très petits gens
qui à leur échelle veulent constituer une activité
génératrice de revenus pour sortir de la misère, telle
était alors l'idée à l'origine du projet. Sans compter
qu'en plus, ce prêt d'un genre nouveau allait leur permettre de se passer
des usuriers peu scrupuleux qui agissent un peu partout en toute
impunité. Aujourd'hui, les institutions internationales sont unanimes
pour reconnaître à la microfinance un rôle clé dans
la lutte contre la pauvreté. Les Nations Unies ont
décrété que 2005 était l'année de
microcrédit, afin de donner une plus grande visibilité à
cette activité encor mal connue. Encouragée par les organismes
internationaux, la commission autour de l'événement s'est donc
amplifiée, prenant des formes très diverses : diffusion de
feuilletons populaires en Amérique latine ; interventions de
personnalités politiques et de stars de chanson ; ou encor
organisations de conférences internationales un peu partout dans le
mande sur le sujet. Pas de doute, le microcrédit est à la
mode.
Mais, si de nombreuses expériences en la matière
ont vu le jour ces dernières décennies, c'est surtout Mohamed
Yunus qui a popularisé la forme sous laquelle le microcrédit se
présente aujourd'hui. Considéré comme le père et le
fondateur du microcrédit moderne, le professeur Yunus a fondé la
première institution concédant ce type d'emprunt au Bangladesh en
1976. Elle deviendra par la suit la Grameen Bank.
En se basant sur un principe très simple : les
pauvres ne peuvent offrir de garanties, ils sont donc à la merci des
usuriers qui leur prêtent pour assurer une activité
économique minimale génératrice d'un revenu minimal dont
une grande partie servira à rembourser le prêt et le reste
à acheter de nourritures. Cette solution très concrète
présente l'avantage de pouvoir répondre à des
problèmes individuels et locaux, à l'inverse des grands
programmes d'aides internationales « trop
bureaucratisés » selon Mohamed Yunus.
La solution de Yunus consiste à prêter à
ces pauvres mais collectivement d'une façon solidaire. Le prêt est
octroyé à un individu qui appartient à un groupe de 4 ou 5
personnes. Le rôle du groupe consiste à assister l'emprunteur dans
sa gestion de prêt, et de rembourser le prêt si l'emprunteur n'est
en mesure de le faire lui-même.
Le microcrédit concerne aujourd'hui plus de 60 millions
de personnes réparties sur les cinq continents, même si la plus
grande part des souscripteurs se trouvent en Asie (48% en Extrême-Orient
et 36% en Asie du Sud, Inde incluse). Les pays rabes y viennent peu à
peu, mais beaucoup reste à faire (7% des souscripteurs).
Quant à l'Afrique, pourtant en tête de tous les
classements rendant compte de la pauvreté, elle reste à la
traîne avec un petit 4%.
Les organismes de microcrédit opèrent
également dans les pays industrialisés, en direction des
personnages en marge de la société. L'Association pour le Droit
à l'Initiative Economique (ADIE) créée en 1998 par Maria
Nowak en est exemple le plus connu en France.
II. Définition du
microcrédit :
1) En ce qui concerne la microfinance
La microfinance désigne l'ensemble des services
financiers para bancaires de faible montant destinés à financer
les exclus du système bancaire traditionnel (chômeurs, inactif,
travailleurs pauvres...). La microfinance vise l'accès au financement de
petits projets, portés par des personnes marginalisées qui
aspirent à créer leur propre projet, souvent par défaut
d'autres prospectives professionnelles et parce que l'accès aux sources
traditionnelles s'avère impossible.
2) En ce qui concerne le
microcrédit :
Le microcrédit est définit comme une
sphère où le creux du marché doit être comblé
en encourageant les institutions financières à jouer un
rôle plus important.
Le but de la microfinance est d'avoir l'accès aux
services financiers aux personnes que en sont exclues. Le prêt vise
à financer la création et le développement d'entreprise en
matière d'investissement et /ou de fonds de roulement. Les
opérateurs de microcrédit assurent souvent, mais pas toujours, un
accompagnement et un suivi de microentreprises financées. Le risque
pesant sur le microcrédit n'est presque jamais couvert par des garanties
réelles, les opérateurs de microcrédit ont, en
conséquence, développé des pratiques innovantes pour
réduire ce risque et limiter les impayés, comme les prêts
progressifs et les prêts de groupe. Ces efforts de définition
permettent de conclure que :
· la microfinance est le terme générique
englobant tous les outils financiers et leurs environnements destinés
à faciliter le financement de très petites activités.
· le microcrédit est une des déclinations
particulières de la microfinance en ce qu'il ne porte que sur le
crédit et son environnement (garantie, préparation, suivi,
accompagnement...)
3) Définition du microcrédit dans le
détail :
a) Le microcrédit est un outil
financier :
Un prêt appelle un remboursement. Quelle
évidence ! Pourtant la vingtaine de rencontres avec des
bénéficières du prêt solidaire montre que cela ne va
pas de soi. Parmi ces 20 personnes, plusieurs croient à tort que le
prêt solidaire est « presque un don », que si
l'entreprise ne tombe pas en faillite. Mieux, nous avons vu plusieurs dossiers
de demande de crédit dont le plan financier ne prévoyait pas le
remboursement, oubli ? Proposer un microcrédit à un
microentrepreneur qui n'a pas accès aux crédits bancaires laisse
parfois penser que la dimension sociale doit prendre le pas sur tout le reste.
En tant que prêt, le microcrédit est un formidable outil
pédagogique destiné à introduire les microentrepreneurs
aux pratiques bancaires. Et une banque ne donne jamais un petit prêt.
Par ailleurs, on ne peut pas considérer qu'un faible
taux d'intérêt partant et en tout lieu. Au contraire, la plus part
des programmes de microcrédit dans le monde exige des taux nettement
supérieurs, tournant parfois autour des 20%. Tout cela s'explique et il
est important de comprendre les raisons pour lesquelles les taux
pratiqués au Maroc sont généralement très
réduits.
b) Destiné aux
microentrepreneurs :
Parmi les caractéristiques de ces microentrepreneurs,
pointons les suivantes :
Ø ils sont seuls : la solitude de l'entrepreneur
doit être largement étudiée. Elle aura des incidences sur
le capital social sur lequel ancré l'activité.
Ø ils présentent d'inévitables lacunes
fonctionnelles : il n'est structurellement pas possible de concentrer
toutes les qualités de l'entrepreneur idéal dans une seule
personne. Celle-ci devra posséder le métier qu'elle exerce, et
disposer de compétences commerciales, marketing, et en communication,
administratives, financières et comptable, etc. Chaque microentrepreneur
va donc développer des zones d'incompétence qu'il devra compenser
d'une manière ou d'une autre. Ce n'est pas une critique mais
l'expression d'une réalité incontournable de l'aide aux
microentrepreneurs.
Ø la valeur ajoutée qu'ils
génèrent ne permet pas d'amortir des coûts fixes
importants, ni de lever du capital risque.
Ø ...etc.
L'étude des acteurs économiques à
longtemps négligé, on l'a vu, les petites entreprises.
Progressivement et en raison du chômage croissant, les petits
créateurs ont fait l'objet d'un début d'attention. L'absence de
statistiques montre qu'on est encor loin du compte. Quant aux très
petites entreprises qui, ses créateurs, ont démarré leurs
activités depuis x temps, ils restent singulièrement dans
l'anonymat. Il faudra probablement attendre encor quelques années pour
qu'on tienne compte des difficultés quotidiennes des
microentreprises.
Progressivement toutefois, les professionnels de l'animation
économique changent leur fusil d'épaule et commencent à
croire qu'il y a plus de potentiel économique et social dans le
développement d'activités existantes que dans la création
de nouvelles. Pour notre part, voyant l'initiative économique comme un
droit et son développement comme un droit dérivé, nous
pensons qu'il n'y a pas à quitter l'un pour l'autre mais à les
coupler l'un à l'autre. Ainsi verra-t-on progressivement
apparaître des femmes dérivées du microcrédit
starter.
Mais nous n'en sommes encor qu'aux balbutiement :
actuellement, une large majorité des structures relais du
microcrédit sont orientées
« création » tandis que le prêt solidaire
n'est pas accessible aux indépendants installés depuis plus de 6
mois.
Réserver le microcrédit aux starters a pourtant
au moins deux conséquences :
ü le microcrédit vient en tout ou en
complément pour financer divers actifs nécessaires au
démarrage. En ce sens, il risque d'apparaître noyé dans les
diverses sources de financement (apports propres, crédits bancaires,
leasing...) ce qui diminue sa lisibilité. Nous avons rencontré
bon nombre de microentrepreneurs ne pouvant définir avec
précision ce qu'ils avaient financé avec un prêt solidaire.
Cela signifie qu'ils ne savent pas ce qu'ils remboursent. Les structures
d'appui ont ici un rôle important à tenir : expliquer le
montage financier et ne pas se limiter à boucler le tour de table.
ü Il est impossible de connaître parfaitement sa
clientèle puisque financés une première fois, les
entrepreneurs ne pourront revenir. Cette situation pose problème parce
qu'elle génère des coûts d'instruction des dossiers qui ne
sont pas amortissables sur plusieurs prêts, parce qu'il ne permet pas
d'entretenir une relation de long terme avec l'emprunteur et ne facilite donc
pas le recouvrement de la créance, l'accompagnement
poste-création financé par le prêt solidaire permet de
palier cette lacune. Encor un rôle majeur pour les structures
d'appui !!!
c) Présente des lacunes d'adaptation au
marché :
Dans ce cadre, nous n'abordons que les lacunes d'adaptation au
marché du crédit.
En effet, la plus part des discussions politiques relatives
aux microcrédits opposent les défenseurs du libre marché
aux critiques du « tout marché ». Pour les premiers,
le non accès bancaire prouverait que la demande n'est
économiquement pas « rencontrable » et donc, qu'il
ne faut surtout pas rencontrer sous pine soit de fausser la concurrence, soit
d'envoyer l'emprunteur au casse-pipe. Pour les autres, le marché est
imparfait, myope et source d'exclusion. Le corriger, voire le contrer
relève de la saine politique.
Il faut que nous vivons dans une économie de
marché et que les grands principes sur lesquels nous fondons nos
activités économiques contiennent la libre concurrence. Les
premiers ont donc structurellement gagné. Il faut dès lors
expliquer que le microcrédit, loin d'enfreindre les règles du
marché, prépare une série d'entrepreneurs à y
rentrer, un peu comme le ferait l'école.
La rencontre entre l'offre et la demande s'exprime toujours au
travers d'un prix. Ce prix est toujours basé -au moins- sur un
coût de revient et une marge bénéficiaire. En terme de
crédit, le prix se répartit entre les frais de dossier et le taux
d'intérêt.
Mais le marché exige également une confiance. En
terme de crédit, cette confiance s'exprime dans les garanties
exigées et les modalités de remboursement.
En fin, le marché nécessite une demande.
D'abord, le demandeur de crédit doit accepter ce prix et être
capable de le payer ; ensuite, le volume de la demande aura un impact sur
le coût de revient et donc sur la fixation du prix.
Par ailleurs, si on reprend quelques éléments
simples présentés ci-dessus, une lacune d'adaptation au
marché peut concerner :
o un problème de confiance : cette confiance se
fonde sur des critères tant subjectifs. Une situation de fort
endettement est objectivable. Ce n'est pas une interprétation subjective
que de réduire sa confiance à l'égard d'une personne
largement surendettée. Une personne qui ne dispose pas
d'expérience dans le secteur d'activité dont il veut faire son
métier à moins d'atouts qu'une autre ayant dix ans
d'expérience. C'est objectif, mais la confiance peut également se
fonder sur des critères : judiciaires, la religion, la couleur de
peau... tous ces critères n'ont aucun rapport avec les chances de
réussite du projet. Toutefois est-il que le degré de confiance
aura des répercutions sur les garanties exigées et/ou sur les
modalités de remboursement parfois, le manque de confiance conduira
à édicter des obligations trop stricte, correspondant mal, voire
pas de tout à l'activité économique lancée.
o un problème de volume puisque, bien qu'en grand
nombre, les allocataires sociaux n'ont pas réussi à visualiser
l'importance de leur demande. En effet, l'élasticité du prix du
crédit est grande. Un volume de demande important permettra d'amortir
facilement les coûts fixes et d'offrir des crédits à un
meilleur prix. Or, qui sait qu'un créateur d'entreprise sur cinq est un
allocataire social ? Comment se sont organisés les allocataires
sociaux pour faire connaître l'importance du microcrédit ?
Ces deux exemples de lacune justifient économiquement
l'opportunité du microcrédit.
Socialement, la réalité est encor plus
claire :
v le marché a ses codes qu'il faut connaître et
dont il faut user. Certaines personnes ne les maîtrisent pas. Les leur
apprendre par l'exemple, dans la réalité, c'est une des
dimensions pédagogiques du microcrédit.
v le marché régule les transactions mais la
réussite ou non d'une activité économique peut être
déterminé par des choix réalisés bien avant
l'entrée sur le marché. C'est la raison pour laquelle la plupart
des programmes de microcrédit prévoient un accompagnement
pré-création. L'entrepreneur sera alors conseillé sur les
choix à réaliser dans la création de l'activité. Le
crédit ne viendra que lorsque l'activité et l'entrepreneur seront
prêts.
v le marché est relativement myope. Il ne parvient pas
à prendre en compte plusieurs bénéfices engendrés
par une auto-création d'emploi : suppression d'une allocation
sociales, augmentation des recettes fiscales et de cotisations sociales,
amélioration du bien être de l'individu...
Y a t-il beaucoup d'entrepreneurs présentant des
lacunes d'adaptation au marché ??
Lorsque on interroge les spécialistes du marché
bancaire, ils confirment tous que le marché de crédit n'est pas
le plus intéressant pour le secteur bancaire.
Lorsque on interroge les conseillers des agences bancaires,
les discours sont paradoxaux :
· Tous confirment la difficulté pour un
microcréateur de gagner la confiance des banques en
général ;
· La plus part mettent en avant leur engagement personnel
à aider ce public dans la construction de sa demande.
Lorsqu'on interroge quelques indépendants au hasard, la
plupart reconnaît n'avoir poussé la porte d'une agence bancaire au
démarrage de leur activité que pour ouvrir un compte ;
s'autocensurant quant au crédit, estimant qu'ils n'avaient aucune
chance.
Que propose le microcrédit face au problème
d'adaptation ??
§ Ne stratégie de partenariat sortant de la banque
ou de l'opérateur financier; les coûts de préparation de la
demande de crédit et de construction de la confiance.
§ La mobilisation de garanties facilitant la levée
d'autres financements.
d) Prenant en charge plusieurs
dimensions :
Avant de décrire les différentes dimensions
prises en charge par les opérateurs de microcrédit mentionnons
que cette prise en charge globale est assurée directement mais surtout
indirectement par les opérateurs.
La caractéristique principale du microcrédit
réside dans l'animation économique qui l'entoure. Si
l'opérateur de microcrédit vise à promouvoir le droit
à l'initiative économique, il doit offrir un minimum de balises
à celui qui s'en saisit. Si l'opérateur de microcrédit
veut toucher un public exclu par les banques, il doit lui proposer un
accompagnement qui le rendra bancarisable.
On le voit, les opérateurs de microcrédit ne se
profilent pas uniquement sur la vente de produits financiers (le
microcrédit en l'occurrence) mais veillent à optimiser la
viabilité économique de l'activité financièrement
soutenue. Ils construisent avec l'emprunteur son plan de développement
avant d'en identifier les besoins financiers.
Cela peut apparaître élémentaire mais ce
n'en est pas évident pour autant. Optimiser la viabilité
économique de l'activité financièrement soutenue constitue
le coeur du projet du microcrédit. Pourtant, une série de raisons
tantôt objectives, tantôt subjectives mettent parfois cet objectif
entre parenthèses.
En effet, mobilisés au service du porteur de projet par
l'outil financier, les opérateurs peuvent parfois oublier qu'ils n'ont
pas à défendre un entrepreneur auprès d'une banque mais
à construire avec leurs outils, un avenir avant tout viable.
Prendre en charge la dimension économique d'un projet
ne se limite donc pas à vérifier la capacité de
remboursement de la somme prêtée. Prendre en charge la dimension
économique d'un projet, c'est : veiller à la bonne
affectation des ressources, ou parfois dimensionnement du projet en fonction
des capacités du porteur, de l'ouverture du marché et des
opportunités dont il est possible de bénéficier.
Cette dimension d'optimisation de la viabilité
économique d'un projet doit donc se penser jusqu'au
« redimensionnement du projet ».
En d'autre terme, les opérateurs de microcrédit
doivent ouvrir plusieurs fronts sur le plan social. A commencer par les aspects
individuels, voire psychologique comme la motivation de la personne à se
lancer dans une activité économique, le contexte favorable ou
défavorable de sa situation familiale, la stabilité de
l'entrepreneur et sa capacité de résistance aux pressions
externes.
Mais la place d'un individu dans le groupe
(c'est-à-dire le social) ne se limite pas au psychosocial. Tenir compte
de la dimension sociale de l'entreprenariat consiste à maîtriser
les codes et les règles de droit social afin de garantir à
l'entrepreneur un filet de sécurité optimale.
Enfin, un troisième front du social s'ouvre :
celui de la proximité. L'opérateur de microcrédit
s'inscrira dans le tissu économique local afin d'aider l'entrepreneur
à en maîtriser les caractéristiques. La proximité
géographique de l'opérateur n'a de sens que si elle s'accompagne
d'une connaissance du terrain. Se déplacer chez l'entrepreneur n'a
intérêt que pour en mieux cerner l'environnement, pas pour
éviter le déplacement à l'entrepreneur, ce que certains
défendent encor aujourd'hui.
La troisième dimension qu'offre le microcrédit
réside dans la dimension financière, tous les programmes de
microcrédit partagent un même constat : l'accès au
financement demeure une contrainte majeure pour 15% des
microentreprises6(*). Cela
s'explique par la conjonction d'au moins trois facteurs :
· Les coûts opérationnels et de transaction
bancaire sont élevés par rapport aux montants
prêtés ;
· Les microentreprises ne présentent que peu de
garanties ;
· Quarante pour cent des nouvelles entreprises
disparaissent dans les cinq ans, ce qui représente un risque très
élevé.
Ces trois facteurs7(*) n'incitant pas évidemment les organismes
financiers à faciliter l'accès au financement pour les
microentreprises. Contourner ces difficultés constitue la technique
même du microcrédit.
Section II : Les principes du
microcrédit.
Le microcrédit repose sur des principes directeurs
qu'on va traiter régulièrement dans ce cadre.
I- Assurer des services à la population
pauvre :
Le but essentiel de la création des institutions de
microcrédit est de servir les pauvres, en apportant des ressources
financières à ceux qui en ont le plus besoin. Elles concentrent
leurs efforts sur les individus travaillant pour leur propre compte qui ont
besoin d'épargne et de services de crédit pour faire fructifier
leurs activités économiques.
Certes, les programmes de ces institutions veillent à
ce que les femmes reçoivent en priorité leurs services
financiers. Les femmes sont souvent, les membres les plus pauvres de leurs
communautés, ne possédant que très peu de ressources. En
outre, d'habitude elles convertissent les prêts et l'épargne en
matériels productifs pour leurs activités économiques.
Elles transfèrent aussi le revenu supplémentaire au
bénéfice de leurs familles, comme le paiement de frais de
scolarité, l'amélioration de l'alimentation du foyer et la
constitution d'une épargne pour parer aux imprévus.
Trois facteurs contribuent au succès d'un programme de
microcrédit au service des clients les plus pauvres : l'engagement
de l'organisation, la conception du produit et l'identification de la
clientèle.
1) L'engagement à
s'organiser :
Aucune stratégie visant à atteindre les plus
pauvres ne réussira sans un engagement à gérer pleinement.
Telle direction d'une institution de microcrédit doit choisir de servir
les clients plus pauvres comme sa priorité et porte cette
priorité à la connaissance du personnel et de ceux qui la
soutiennent ainsi qu'aux détenteurs de capitaux.
2) La conception du produit :
La conception du produit est essentielle pour assurer que les
membres les plus pauvres d'une communauté ont accès aux services
financiers dont ils ont besoin. Le petit montant du prêt initial, par
exemple est sciemment prévu pour prendre en compte les besoins du client
le plus pauvre, tout en restant assez réduit pour pouvoir attirer les
membres plus riches de la communauté.
Les méthodologies de crédit basées sur
les groupements apportent un environnement confortable aux pauvres. Les clients
sélectionnent eux-mêmes les activités commerciales de leurs
camarades membre et ils prennent part au processus d'approbation des
prêts. La formation de tels pairs en vue d'avoir accès aux
prêts et les garanties, apporte une assurance aux clients pauvres non
habitués à avoir accès à des services
financiers.
3) Identification des clients
pauvres :
Deux critères sont utilisés pour mesurer le
degré de pauvreté qui sont en fait : l'analyse de la
richesse et les indices de logement.
L'analyse de la richesse comporte un travail avec la
communauté pour en classer les membres du plus pauvre et les indices de
logement utilisent des indicateurs pour juger le niveau de pauvreté des
individus sur la base des matériaux de construction utilisés dans
la partie externe de demeure8(*).
II- Lier les prêts à
l'épargne :
L'épargne et le crédit sont les deux faces d'une
même médaille (pièce d'argent). Le crédit est
utilisé pour faire les investissements d'aujourd'hui qui seront
remboursés demain. L'épargne, inversement, constitue
l'accumulation de bien aujourd'hui pour être investis demain. Nous
respectons à la réciprocité entre l'épargne et le
crédit et nous travaillons à les lier ensemble là
où cela est possible. Le crédit lié à
l'épargne aide les clients à créer des richesses au fur et
à mesure qu'ils empruntent.
1) l'épargne :
Toute personne épargne pour plusieurs raisons. Elle
économise en prévision de situations urgentes à
résoudre au foyer, pour acheter du médicament, pour des
funérailles ou pour toutes autres difficultés imprévues.
Elle met de l'argent à coté pour régler les frais de
scolarité, payer la dot et faire des investissements saisonniers pour
améliorer son affaire. Les personnes épargnent petit à
petit tout au long de l'année pour assurer de quoi à manger entre
la période de récolte et la saison de culture suivante.
2) les prêts :
Les individus empruntent de l'argent pour compléter
leurs économies et les individus utilisent ces prêts pour les
mêmes objectifs qu'en utilisant les économies. Les prêts,
cependant, sont mieux utilisés lorsqu'ils sont destinés
uniquement à des objectifs productifs9(*).
III- Utiliser les garanties
solidaires :
Par garanties solidaire, nous faisons allusion à tout
accord financier entre paire dans lequel des groupements d'individus avalisent
les prêts de leurs camarades membres en promettant de rembourser les
prêts en retard. De cette façon, les individus les plus pauvres
peuvent emprunter sans donner en garantie un nantissement.
Pour les clients, l'un des gros avantages de la formation d'un
groupement est l'étroite collaboration dans le travail que les membres
développent entre eux. Les membres se soutiennent mutuellement, se
donnent des conseils et affichent de plus en plus la fierté, la
discipline et les sens de responsabilité vis-à-vis de leurs
activités économique. Les membres décident eux-mêmes
du profil des nouveaux membres qui se joignent au groupement, des actions
à prendre concernant les arriérés d'un membre et du taux
d'intérêt demandé sur les prêts qu'ils font à
partir du compte d'épargne interne géré localement.
IV- Assurer la viabilité financière
des opérations :
Et cela pour pouvoir couvrir un grand nombre de pauvres.
La plus part des pauvres ne sont pas en mesure d'avoir
accès à des services financiers en raison de l'absence
d'intermédiaires financiers solides offrant des services en
détail. La mise en place d'institutions financièrement viables
n'est pas une fin en soi. C'est la seule façon d'accroître
l'envergure et l'impact des opérations de manière à porter
leur volume à un niveau supérieur à ce que peuvent offrir
les bailleurs de fonds. La viabilité s'entend de la capacité
d'une entité fournissant des microfinancements à couvrir
l'intégralité de ses coûts. Elle permet d'assurer la
poursuite des opérations de l'entité en question et de la
fourniture de services financiers aux pauvres.
La viabilité financière passe par la
réduction des coûts de transaction, l'offre de meilleurs produits
et services répondant aux besoins des clients, et l'adoption de nouveaux
moyens de servir les pauvres qui n'ont pas accès aux services
bancaires10(*).
V- Mise en place d'institutions financières
locales permanentes :
Pour créer des systèmes financiers
destinés aux pauvres, il faut mettre en place des intermédiaires
financiers intérieurs solides en mesure de fournir en permanence des
services financiers à ceux-ci. Ces institutions doivent pouvoir mobilier
et réinjecter l'épargne intérieure dans l'économie,
accorder des crédits et fournir toute une gamme de services. La mesure
dont elles dépendent des financements des bailleurs de fonds et des
pouvoirs publics - y compris les banques de développement
financées au niveau des Etats- diminuera progressivement à
mesure qu'elles, et les marchés des capitaux privés, se
développeront11(*).
Section III : Les institutions de la
microfinance : tendance et viabilité.
I- Le concept
d'institutionnalisation :
1) la notion
d'institutionnalisation :
Les concepts de financement du développement, comme
toute théorie économique, ont toujours été
fortement imprégnés par les courant de pensé de leur
époque. Ainsi, les premières activités de
microcrédit se situent souvent dans un contexte de
« l'ajustement structurel » dans le cadre duquel le retrait
de l'Etat suscitait la « promotion » de l'activité
prouvée de la part des agences de coopération. C'est dans ce
contexte qu'ont émergé, notamment en Afrique de l'Ouest. De
nombreux projets d'appui aux « microréalisations »
de promotion de l'artisanat ou de développement rural
intégré. Pour renforcer leur caractère promotionnel, ces
projets étaient souvent dotés d'instruments financiers, tels que
des fonds de crédit au service du groupe cible.
Au lieu de cette intervention directe dans le secteur
financier, encor peu de projets favorisaient la coopération avec des
institutions financières formelles ou informelles sur place, ces
dernières faisant souvent défaut. Aujourd'hui, on constate que le
concept de la « promotion financière » d'hier ne
rime pas avec celui de « l'institutionnalisation d'un
projet » de nos jours.
Depuis le milieu des années 90, on est passé du
concept de « financement » à celui de
« développement des institutions financière »
et notamment des institutions de microfinance (IMF) avec un objectif de
pérennité. Ce changement était accompagné par le
développement des approche systémiques en faveur des secteurs
financiers qui mettaient l'accent sur les conditions cadres
(réglementation et supervision des nouvelles institutions
financières). En même temps, on cherchait l'articulation de ces
nouvelles IMF avec le système bancaire classique accentuant ainsi la
complémentarité qui peut exister entre les institutions
financières de taille et de part de marché différentes.
Finalement, le développement de la « microfinance »
était de plus en plus programmé dans le cadre des
stratégies nationales pour le développement de la microfinance
qui ont vu le jour à partir du milieu des années 80, notamment au
Mali, au Burkina-Faso et plus récemment, au Niger.
2) Forme juridique de l'institution :
Le statut juridique permet de déterminer qui a la
propriété de l'institution et qui a le pouvoir de
décision. L'analyse des textes organiques (notamment les statuts) va
permettre d'identifier les différents organes de décision et leur
rôle respectifs.
Une institution de microfinance peut avoir différents
statuts (projet, association/ONG, mutuelle/ coopératives,
société anonyme, institution publique). Le choix du statut sera
déterminant pour le type d'organisation. Pour les modalités de
prise de décision et donc pour la gouvernance de l'institution.
Les statuts principalement rencontrés sont
caractérisés par un niveau de formalisation plus ou moins
important (du projet à la banque, allant du champ du public au
privé, en passant par l'associatif et le coopératif).
- projet : institution non reconnues au stade de la
création et ayant un statut de projet de développement le plus
souvent financé directement ou indirectement par les bailleurs de
fonds.
- association/ONG/ fondation : organisation à but
non lucratif. Ce type d'institution ne peut pas collecter d'épargne.
Dans le cas où la collecte existe, c'est une tolérance en
l'absence de cadre juridique pour la microfinance.
- Mutuelle / coopérative : institution
détenue par les membres qui sont bénéficiaires directs des
services d'épargne et de crédit proposés.
- société anonyme : société
avec une composition du capital très viable selon les situations en
fonction de l'origine des capitaux et de la motivation des investisseurs.
Une analyse des raisons qui ont conduit du statut juridique
peut s'avérer intéressante pour comprendre la démarche et
les contraintes éventuelles de l'institution.
Différents éléments peuvent être
retenus pouvant conduire à un choix :
le niveau de formalisation, l'âge de
l'institution : le statut de projet ou d'ONG est souvent un statut
provisoire en amant de l'institutionnalisation.
les contraintes légales : le choix su montage
institutionnel sera étroitement lié au cadre légal
encadrant ou non la profession. En effet, on distingue les pays ayant un cadre
légal spécifique, pour la microfinance et ceux pour lesquels rien
n'existe. Parmi les pays ayant un cadre légal spécifique, on
distingue ceux pour lesquels le choix reste ouvert entre les différents
statuts (société, coopérative, association...) et ceux
où le choix est très restrictif et imposé par les textes.
Dans les pays n'ayant pas de cadre légal pour la microfinance, tout est
possible pour les institutions, toutefois il est important de vérifier
lors du montage l'acceptation par les autorités de tutelle potentielles
afin d'éviter les problèmes de mise en conformité lors de
l'introduction d'une régulation pour le secteur.
le niveau de structuration sociale : la cohésion
du groupe notamment des bénéficiaires va orienter vers une
structure plutôt de type coopérative avec une large base sociale
si ces derniers ont participé directement à la mie en place de
l'institution.
la structure de financement : selon les sources de
revenus, la possibilité ou non de collecter l'épargne ou au
contraire la nécessité de faire appel à des investisseurs
extérieurs va influencer le choix entre un statut de type
coopératif ou plutôt une société.
le rôle de l'Etat : En fonction du rôle
joué par l'Etat et sa place dans le capital on s'orientera plutôt
vers une structure de type privée ou publique. Le statut associatif peut
également être un moyen pour l'Etat de garder un certain
contrôle sur les ressources mises à disposition des
institutions.
II- le concept de viabilité
sociale :
1. La problématique de la
pérennité des institutions de microfinance :
Si au départ, le crédit était
considéré comme moyen d'atteindre d'autres objectifs(lutte contre
la pauvreté, promotion des activités féminines...)
,l'évolution de ces dernières années a conduit à
réfléchir en terme de services financiers et de création
d'institutions financières pérennes. Les besoins des services
financiers étant structurels ou permanents, ils ne peuvent être
réglés par des interventions temporaires ou de projets. Pour
arriver à une telle institutionnalisation, la priorité a
été mise d'abord sur deux points :
- arriver à l'équilibre financier (ou
viabilité financière).
- donner un statut juridique aux IMF et faire rentrer ces
institutions dans la surveillance bancaire (Ministère des finances,
Banque Centrale). Mais on s'aperçoit de plus en plus, notamment avec les
crises récentes de certains réseaux, que ces
éléments très importants sont insuffisants.
Par exemple, les causes des impayés ne sont pas
seulement financières ou économiques mais peuvent venir de la
volonté de certains de ne pas rembourser. Il y a donc interaction entre
divers éléments et nécessité de prendre en compte
de nouveaux facteurs (par exemple la perception de l'IMF et de l'origine de ses
fonds par les emprunteurs, leur confiance vis-à-vis des élus et
des agents...).
2. La viabilité sociale :
Plusieurs acteurs sociaux sont concernés, directement
ou indirectement par les IMF ; au niveau local, les emprunteurs et les
épargnants, les élus, l'agent de crédit et le
gérant, ceux qui n'ont pas accès aux services (volontairement ou
involontairement). Les démissionnaires mais aussi les usuriers, les
grands commerçants, les autorités religieuses, coutumières
et politiques, à d'autres niveaux les différents types de cadres
nationaux de l'IMF (selon leurs degré de responsabilité, leur
ancienneté, leur niveau d'éducation), l'Etat, les bailleurs de
fonds, éventuellement l'opérateur/assistant technique.
Chaque acteur a ses intérêts (par exemple
accéder au crédit pour les membres/client ou avoir une
sécurité d'emploi pour le salarié/et ses normes (ou
système de références ou de valeurs). Par exemple l'agent
de crédit et l'emprunteur ont des visions différentes sur la
nécessité de rembourser le jour de l'échéance, sur
le type de garanties et notamment sur les groupes de solidarité, sur les
pénalités à appliquer, sur le type de sociétaires
(faut-il par exemple intégrer les fonctionnaires et les gros
commerçants ?), sur le niveau des taux d'intérêt, sur
le niveau de rémunération et des indemnités...
Il y a viabilité sociale si on arrive à des
compromis, des comptabilités, des accords d'intérêt et des
normes entre les différents acteurs. Autrement dit s'il n'y a pas un
véritable accord, une intériorisation des règles, on
constate une application ou une détournement de celle-ci, une
réinterprétation officieuse, ce qui débouche souvent sur
des crises.
On peut parler de viabilité sociale interne quand ces
compromis/accords concernant les acteurs directement concernés (les
emprunteurs, les élus, les cadres, les actionnaires) et de
viabilité sociale externe lorsque l'IMF n'est plus
considérée comme un corps étranger venant de
l'extérieur mais devient une véritable institution locale au
service de la population et des autorités coutumières,
religieuses ou politiques.
Pour analyser la viabilité sociale, il faut donc
identifier les différents acteurs sociaux ; comprendre leurs
intérêts, leurs logiques, leurs stratégies, voir comment
peuvent s'établir des comptabilités (par l'information, la
formation, le débat, les décisions conjointes, les
co-évaluation) ; observer les divers dysfonctionnements (par
exemple impayés, détournement, démissions) et les
crises.
Chapitre II :
Microcrédit et pauvreté
Section I : Le rôle du microcrédit
dans la lutte contre la pauvreté :
Les derniers rapports du groupe du travail sur le
millénaire -crée pour mesurer les progrès accomplis dans
la réalisation des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD)- indiquent que, si la croissance économique a
favorisé un recul rapide de l'extrême pauvreté en Chine, en
Inde et dans d'autres régions d'Asie où vient la majorité
des pauvres, des avancées sont maigres en Afrique, où l'incidence
de l'extrême pauvreté est la plus forte. Les progrès dans
la réalisation des autres objectifs du développement sont eux
aussi inégaux ; il reste très en deçà des
cibles fixées en matière d'égalité des sexes, de
mortalité maternelle et de durabilité de l'environnement.
Ces tendances montrent à quel point il est
nécessaire d'améliorer les politiques des pouvoirs publics pour
soutenir la croissance et réduire la pauvreté. Or, si la
communauté internationale reconnaît qu'il faut agir, le
débat reste vif quant à la meilleure façon d'agir12(*).
Contrairement à un idée reçue, les
pauvres ont besoin de toute une gamme de services financiers
(dépôts, prêts...) et y ont recours. Ils les emploient aux
mêmes usages que tout le monde : pour mettre à profit des
possibilités d'affaire, rénover leur logement, ou faire face
à des dépenses importantes ou à des situations de crise.
Pendant des siècles, ils ont fait appel aux
prestataires les plus varies. Certes, la plus part des pauvres n'ont pas
accès aux banque et aux autres institutions financières
formelles, et les systèmes informels (prêteurs sur gage, clubs
d'épargne et de crédit, les mutuelles d'assurance) sont
répondant dans presque tous les pays en développement.
La majorité des 1.5 milliards de personnes qui vivent
avec moins d'un dollar par jour sont des femmes ; de plus l'écart
entre les femmes et les hommes, s'est accentué au cours de la
dernière décennie ; ce qui a remis en selle le fameux
concept de « féminisation de la pauvreté ».
Ainsi, pour ne pas devoir remettre en cause le sacro-saint PAS, un financement
du programme de microcrédit au profit essentiellement des groupes les
plus pauvres, à savoir les femmes, a augmenté
considérablement sans l'impulsion du CGAP (Consultatif Group to Assist
the Poorest) qui regroupe entre d'autres donateurs, quelques pays du Nord, les
banques asiatiques et africaines du développement, le Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque Mondiale...
Tous ces efforts et résultats positifs obtenus font
dire à beaucoup de professionnels de développement que ces
programmes contribuent grandement à la réduction de la
pauvreté (des femmes essentiellement).
II- Pauvreté : concepts et
évolutions.
Le microcrédit peut également constituer un
puissant instrument d'émancipation en permettant aux pauvres et en
particulier aux femmes de devenir des agents économiques de changement.
En effet, en donnant accès à des services financiers, le
microcrédit joue un rôle important dans la lutte contre les
nombreuses dimensions de la pauvreté. Pour mieux cerner l'incidence de
ce concept, sur l'efficacité de la lutte contre la pauvreté, il
est utile de rappeler dans un premier temps très sommairement les
évolutions des concepts concernant la pauvreté, la manière
dont l'on considère les femmes dans le contexte de la lutte contre
la pauvreté, et les pratiques du microcrédit. Dans un
deuxième temps, l'heure sera aux réponses à la question
posée : quels sont les impacts des programmes de microcrédit
en terme de réduction de la pauvreté.
1) Dimensions de la pauvreté :
Pendant de très nombreuses années, l'approche de
la pauvreté était surtout monétaire basée sur le
critère de revenu : était pauvre celui qui avait un revenu
inférieur à un dollar US par jour (en valeur de 1985). Si cette
approximation pour avoir une certaine utilité, notamment pour des
comparaisons internationales, il s'avérait trop réductrice pour
capter la réalité des vies des êtres humains en question.
Avec le lancement de 1990 de « rapport mondial sur le
développement » par le PNUD, le concept de
développement humain a très vite eu des répercutons sur
l'approche de la pauvreté : celle-ci se caractérise non plus
uniquement par le faible niveau de revenu d'instruction, par une santé
précaire et un vieillissement précoce. L'édition de 1997
de ce rapport introduit le concept de « pauvreté
humaine », tout en stipulant que l'indicateur de la pauvreté
humaine (IPH) qui est également élaboré par le PNUD, ne
saisit pas la totalité des aspects de ce concept :la
pauvreté est ·la négation des opportunités et des
possibilités de choix les plus essentiels du développement humain
-longévité, santé, créativité, mais aussi
conditions de vie décentes, dignités ; respect de
soi-même et des autres, accès à tout ce qui donne sa valeur
à la vie ( PNUD , 1998).
Un des penseurs qui ont fortement influencé cette
évolution du concept est l'économiste indien Amartya SEN. Pour
lui, la pauvreté est avant tout une privation des capacités
élémentaires. Néanmoins, ·cette définition
ne vise en aucune manière à nier l'évidence : un
revenu faible constitue bien une des causes essentielles de la source de
privation des capacités d'un individu· (SEN, 2000).
Sue la base de l'approche de SEN, ont été
développé des concepts multidimensionnels de la pauvreté.
A titre d'exemple, on peut citer Jean-Luc DUBOIS qui circonscrit la
pauvreté par ses dimensions multiples : pauvreté sociale
(correspondant à la faiblesse du capital social), pauvreté
culturelle, pauvreté politique, pauvreté d'éthique et
pauvreté économique. Cette dernière étant
composée des aspects monétaires, des aspects liés aux
conditions de vie et des aspects liés aux potentialités des
individus (DUBOIS, 2000).
Une autre évolution remarquable du concept de la
pauvreté est une vision plus dynamique. Un tel élargissement peut
être illustré à travers l'exemple de la pauvreté
monétaire. Des analyses plus fines ont démontré que le
revenu est sujet à de fluctuations importantes et que la pauvreté
se traduit aussi par une incapacité de maintenir un niveau de
bien-être spécifié (WRIGHT13(*), 1999).
Cette complixité du concept de la pauvreté a
été confirmé récemment par une large enquête
menée par la Banque Mondiale qui visait à dire la pauvreté
telle que la ressentent les plus démunis. Ceux qui recouvrent les
statistiques de la pauvreté exprimaient des facettes multiples de la
pauvreté ayant trait surtout à des formes d'impuissance et de
mal-être14(*).
2) La pauvreté au
féminin :
Les femmes jouent un rôle important dans le
développement, d'un tel pays, vu leur travail fourni notamment dans le
domaine agricole. Portant, elles sont exclues dans les politiques de ce
développement.
Pendant la décennie de la femme (1975-1985), la
division sexuelle du travail et l'impact des projets de développement
sur les femmes sont largement étudiés. Les résultats de
ces études et leurs répercussions sortent les femmes des niches
sociales du développement en reconnaissant leur rôle productif.
Cette période a vu naître l'approche IFD
(Intégration des Femmes dans le Développement) qui tentait,
comme l'indique son nom, d'intégrer les femmes dans le processus de
développement existant, afin de rendre celui-ci plus efficient et
efficace. A travers des projets pour les femmes ou des volets
·femmes· dans des projets qui se voulaient intégrer, on
visait à accroître la productivité et le revenu des
femmes.
Ce n'est qu'à partir des années 1970 que les
femmes apparaissaient dans d'autres secteurs du développement, par
exemple à travers des programmes de développement rural
non-agricoles qui leur étaient destinés ( entre autres, des
programmes de formation concernant les soins de santé préventifs,
la nutrition, l'alphabétisation et des petits travaux manuels).
En revanche, l'approche genre qui succède à
l'approche IFD vers les années 1990, tente de palier cette lacune en
mettant l'accent sur les relations inégales de pouvoir comme
étant un des facteurs majeurs qui conditionnent la situation des femmes.
Le terme genre fait référence à la construction sociale
des rôles féminins ou masculins. Ceux-ci ne sont pas seulement
définis par le critère biologique du sexe, mais sont le
résultat des conditions de production et de reproduction propres
à chaque société et en évolution constante.
·Les genres ont une base culturelle ; ils sont définis par
la société qui en détermine les activités, les
statuts, les caractéristiques psychologiques, culturelles et
démographiques, dont le point de départ est la différence
sexuelle, mais qui ne peuvent pas se résumer ou se justifier par cette
seule différence sexuelle·.
En effet, des analyses selon le genre montrent que des aspects
tel que le contrôle masculin de la force de travail des femmes, et leur
accès limité au pouvoir politique et à des ressources
à forte valeur sociale et économique sont à l'origine de
leur accès limité à une source de revenu stable.
De tels résultats d'analyse ont de toute
évidence des répercussions, sur les politiques de lutte contre la
pauvreté. D'un point de vue opérationnel, il s'agit d'adresser en
même temps les besoins pratiques et les intérêts
stratégiques des femmes afin qu'elle puissent sortir durablement de leur
condition de pauvreté.
Dans ce contexte, les enjeux stratégiques se retrouvent
dans un concept dont la traduction n'est pas aisée dans le milieu
francophone : ·l'empowerment· des femmes15(*). Isabelle JACQUET16(*) en donne une définition
claire en englobant : l'empowerment correspond à l'acquisition d'un
droit à la parole et à la reconnaissance sociale.
Ce concept fait référence à la
capacité de comprendre la nature des structures décisionnelles
dans les contextes particuliers : Qui prend les décisions ?
Par quels processus sont-elles prises ? Comment les personnes qui
étaient dans le passé exclues du groupe de prise de
décision font-elles sentir leur influence dans les nouvelles
décisions qui émergent ?...17(*)
3) Le microcrédit comme réponse aux
pauvres :
Dans la majorité des cas, il est admis que
l'utilisation du microcrédit a des effets plutôt positifs sur les
opportunités et les revenus : intensification et/ou extensification
de l'agriculture quand le foncier n'est pas saturé, structuration des
réseaux de commerce de l'artisanat, etc. ces revenus étant
prioritairement consacrés à l'alimentation et aux conditions de
vie (santé, éducation, habillement, habitat, etc.). Ensuite, un
certain effet positif est également décelable sur l'empowerment,
en termes de statut et d'insertion sociale. Enfin, la sécurité
peut se trouver renforcée par le recours à l'épargne, la
possibilité de souscrire de nouveaux crédits, les
opportunités ouvertes par les services encor rares d'assurance. A
travers ces diverses études d'impact, l'idée originelle selon
laquelle le recours au microcrédit peut être compris comme un
outil de maintien, voire d'amélioration de la situation des pauvres,
paraît donc globalement se vérifier.
L'aspect le plus répondu de la microfinance est le
microcrédit. D'après la Banque Mondiale, il s'agit des
crédit qui sont inférieurs à 40% su PNB (produit national
brut) par habitant de chaque pays.
Un autre trait du microcrédit en particulier est mois
contesté : il est local et proche des gens et il est destiné
à financer des microprojets. Son utilisation est étroitement
liée aux activités du secteur informel. Les femmes
représentent sans aucun doute la majorité des destinataires du
microcrédit.
En outre, on a pu observer que les femmes qui vivent dans la
misère s'adaptent mieux et plus vite que les hommes au processus
d'auto-assistance qui est mis en oeuvre à travers les groupes
solidaires, les ·self-help groups· (SHG). C'est un petit groupe
des femmes, homogènes économiquement, de pauvres urbains ou
ruraux, formé volontairement pour épargner et contribuer à
un fonds commun destiné à être prêté aux
membres selon des décisions collectives et dans le but de travailler
ensemble pour le développement économique et social de leur
famille et de la communauté18(*). Aussi c'est un groupe de femmes cohérent et
homogène, il est de petite taille, son fonctionnement et sa
décision est prise sur le mode démocratique19(*).
Le microcrédit adresse le problème de la
pauvreté dans son acception restreinte : faiblesse des ressources
familiales, et dans son acception plus large et récente :
l'inaccessibilité des ressources et l'absence de contrôle de ces
ressources. Incontestablement, le microcrédit est une solution au moins
potentiellement supérieure aux autres cas de figure, parce qu'il
comporte des éléments qui devraient entraîner un plus
d'empowerment. Ceci s'avère encor plus vrai si le microcrédit
incite les pauvres à joindre un SHG qui crée un espace
d'échange entre femmes.
II- Impact et viabilité financière
des institutions du microcrédit :
1) L'impact du microcrédit :
En dépit d'un fort taux de remboursement, les quelques
études statistiques dont on dispose sur les emprunteurs
révèle de faible augmentation de revenus pour la majorité
d'entre eux (WRIGHT, etc.). Ces études nous apprennent aussi que le
revenu en hausse se stabilise habituellement après un certain temps et
que seul un faible pourcentage d'emprunteurs bénéficierait d'une
progression constante de leur revenu.
En fait, cela s'explique par le fait que bon nombre de
prêts sont affectés plus à des activités de
subsistance voire de consommation qu'à des activités innovantes
à risques. Nombreux étaient ceux (pauvres) à vouloir se
cantonner dans des activités informelle traditionnelles ne faisant pas
vraiment appel à l'esprit d'entreprise (couture, échoppe,
tissage, vente de légumes...) sous le prétexte qu'ils
n'étaient pas assez instruits. Or, le microcrédit ne peut
enclencher une dynamique d'accumulation à long terme que lorsqu'il y a
des possibilités d'une part d'obtenir les crédits d'un montant
significatif et de manière très régulière et
d'autre part de pouvoir les multiplier afin de diversifier les activités
génératrices de revenus.
2) Viabilité financière des institutions
du microcrédit :
L'un des paradoxes des programmes de financement est la
tension entre les politiques conçues pour accroître la
viabilité financière des institutions de microcrédit et
les stratégies conçues pour l'empowerment des pauvres. En effet,
les exigences relatives à la durabilité financière des
institutions mènent à réduire au strict minimum les
services de soutien complémentaires. Or, des volets
complémentaires des programmes de microfinance , comme les
programmes d'alphabétisation, les services de garderie, la formation en
gestion des entreprises, peuvent avoir un impact significatif tant sur
l'amélioration du revenu que sur l'empowerment.
Presque tous les programmes mondiaux de microcrédit
affirment que la viabilité financière de leurs activités
constitue l'un des principes clés de leurs actions. Les subventions sont
considérées comme des aides temporaires pour surmonter les
coûts de démarrage de leurs activités. En fait, le but de
ces promoteurs financiers est de développer des programmes de
crédit viables sur le plan financier, c'est-à-dire de recourir,
grâce aux charges des clients et aux intérêts, les
coûts de fonctionnement, le coût des fonds et la perte de valeur
due à l'inflation. Des taux d'intérêt, une mobilisation de
l'épargne et une responsabilité collective pour le remboursement
du prêt, devraient permettre de maximiser les profits tout en minimisant
les coûts de services financiers20(*).
Section II : Le microcrédit et la
microentreprise.
II- Le concept de microentreprise :
1) La notion d'entreprendre :
- Au niveau macro :
L'évolution des conditions macroéconomiques
semble être l'un des facteurs qui expliquent le changement du nombre de
nouveaux entrepreneurs ou de starters. Le degré de confiance que les
starters manifestent, ou que leur environnement manifeste, par rapport à
la réussite de leur projet est en partie stimuli par des circonstances
macroéconomiques positives.
Les minienteprises dans les écoles secondaires,
l'excellente offre d'orientation, les concours de business plan, ...permettent
aux étudiants de développer leurs projets de création
d'entreprise. Néanmoins, il reste du pain sur la planche pour stimuler
d'avantage de comportements propres aux entreprises dans les écoles
primaires et secondaires21(*). A côté de cela, les écoles
primaires et secondaires de l'enseignement technique et professionnel accordent
trop peu d'importance aux sujets liés à l'entreprenariat, tels
que les orientations poste secondaires qui ne sont pas spécifiquement
axées sur l'entreprenariat. Nous pensons ici aux traducteurs, aux
infermiers ... qui, au cours de leur formation n'apprennent que peu de
choses en rapport avec l'entreprenariat et qui voient plutôt cette
branche comme une matière réservée aux étudiants
des écoles commerciales et de gestion22(*).
- Niveau méso :
Lorsque une personne et entourée d'entrepreneurs ou
qu'elle a un entrepreneur dans un entourage, cet aspect a une influence
positive sur sa volonté de créer une entreprise, les jeunes dont
les parents sont indépendants se sentent par exemple plus attirés
que les autres par la profession d'entrepreneur.
En général, le fait de progresser sur le plan
financier et social est le principal facteur qui incite à créer
une entreprise.
- Les facteurs individuels :
La liste qui suit reprend les motivations le plus souvent
évoquées par les personnes qui souhaitent devenir
entrepreneurs 23(*):
ü être indépendant et autonome ;
ü Plus grande liberté ;
ü Progresser sur le plan financier ;
ü Saisir une opportunité ;
ü Etre son propre patron ;
ü Exercer une activité passionnante ;
ü Un défi, une ambition personnelle ;
ü Pouvoir mettre en oeuvre un projet
professionnel ;
ü Repartir son emploi du temps de façon
flexible ;
ü Pouvoir exercer un contrôle sur tout ;
ü Avoir la personnalité du patron ;
ü Etre proche de sa famille ;
ü Progresser sur le plan social ;
ü Contrôler les événements ;
ü Echapper le chômage ;
ü Pour avoir un revenu ;
ü ...etc.
2) La notion de la microentreprise :
La notion de microentreprise recouvre des
réalités et des situations très disparates, d'où
une infinité de définitions qui varient en fonction de
degré de développement des pays qui l'adoptent et des
objets qu'on veut lui assigner24(*).
Le Bureau International de Travail dépendant de
l'Organisation Internationale de Travail (OIT) ainsi que la Banque
Mondiale : l'OCDE et l'ONUDI rangent la microentreprise dans le secteur
informel.
Le Bureau International de Travail considère la
microentreprise comme des très petites activités qui emploient
plus de 10 personnes et qui, dans leur grande majorité, sont des
sociétés unipersonnelles fondées sur un mode de production
traditionnel.
Au cours de la décennie 90, les Etats ont
accordé un intérêt remarquable au secteur informel en
développant des politiques d'appui qu'ont permis l'émergence des
microentreprises dynamiques et performantes.
De nouveaux concepts terminologiques ont succédé
à la notion de secteur informel, les chercheurs préfèrent
recourir à de nouvelles catégories ou entités :
·microentreprise· ou ·entreprise informelle·.
Est considérée comme
·microentreprise· toute unité à faible capital
investi, employant au maximum 10 personnes, généralement peu
qualifiées, partiellement ou totalement hors de règles
administratives ou légales, utilisant le travail familial
rémunéré et ayant des horaires de travail
flexible25(*).
Les microentreprises ont des caractéristiques
communes : petite taille, leur mode de production traditionnel ;
faible coût fixe ; le recours à la main d'oeuvre
familiale ; l'usage de sources de crédit personnelles ou
informelles et la difficulté d'accès au crédit bancaire
classique.
Dans le système économique, la microentreprise
s'insère dans le schéma suivant :
Secteur
organisé
|
Grande entreprise
Moyenne entreprise
Petite entreprise
|
Secteur
informel
|
Microentreprise
Petite entreprise
Indépendant
Activités de subsistance
|
Source : Fondation banque populaire
pour la création d'entreprise.
3) Identification :
a) L'âge des gestionnaires :
L'âge moyen des gestionnaires des microentreprises est
de 40 ans, avec un écart-type de 12.1, le coefficient de variation est
de 30% ce qui donne une assez forte dispersion des microentreprises selon
l'âge du gestionnaire.
b) Le sexe des gestionnaires :
95.2% des responsables de microentreprise sont de sexe
masculin, lorsque nous croisons la variable sexe avec la nature de
l'activité, avec le lieu de l'exercice de l'activité, avec
l'accomplissement des procédures administratives, cela permet de
détecter des spécificités de comportement selon le sexe.
Cependant, les conclusions seront fragiles car l'effectif des femmes n'est pas
suffisamment représentatif.
c) Le niveau d'instruction des
gestionnaires :
25.3% des gestionnaires sont analphabètes avec un
métier appris, 30.4% ont suivi l'enseignement fondamental (9
années). On observera plus loin que le fait d'avoir appris un
métier augure que le gestionnaire a une expérience pratique qui
lui facilite certaines tâches (procédures administratives,
accès au crédit...).
d) Les modalités de
création :
52.9% des interviewés ont crée à eux
seuls leur microentreprise, 13.6% ont bénéficié d'un
soutien de la famille et 4% d'une autre assistance. Dans 29% des cas, la
création de microentreprise été faite par une personne
autre que le gestionnaire même. Il s'agit fréquemment du
père ou encor de l'ancien propriétaire qui cède
l'affaire.
e) Lieu d'exercice de
l'activité :
81.6% des gestionnaires exercent leur activité dans un
local fixe construit, 6.2% au coin de la rue et 7.4% sont des ambulants.
Le travail à domicile est le fait de 1.24% pour
l'ensemble de l'échantillon. Ce pourcentage est cependant plus
élevé pour les femmes (12.9% contre 0.6% pour les hommes).
Au niveau national, l'enquête sur les niveaux de vie des
ménages de 1990/1991 réalisée par la Direction de la
Statistique, donne des résultats analogues.
En milieu urbain, la moyenne nationale est de 1.2%.
L'exercice du travail à domicile présente selon les
réponses que nous avons recueillie, l'intérêt d'une plus
grande souplesse dans la gestion du temps de la femme. Il lui permet
d'être disponible pour ses enfants tout en répondant à la
demande de la clientèle qui s'adresse à elle.
Mais il s'avère que l'achalandage est dans ce cas
très réduit, c'est pourquoi, une grande partie des femmes
finissent par exercer à l'extérieur, mais pas dans un local fixe
construit, ce qui facilite encor leur gestion du temps entre le ménage
et l'activité professionnelle. Ainsi, 29% des femmes travaillent comme
ambulantes ou au coin de la rue, contre 14% seulement pour les hommes. La
faible part des microentreprises ambulantes ou sans local fixe construit
expliquent ainsi le pourcentage peu élevé de femmes
microentrepreneurs.
II- Que propose le
microcrédit ?
1-Le microcrédit : un instrument de
financement de la microentreprise
Comme nous avons mentionné, le microcrédit ou le
crédit solidaire est une création d'un professeur
d'université d'origine bangladaise26(*) spécialisé en économie. Le
professeur ·Mohamed YUNUS· observe que l'aide internationale n'a
pas beaucoup d'incidences sur les pauvres qui en le plus besoin27(*). Les pauvres demeurent exclus
des circuits économiques traditionnels notamment les
établissements bancaires. Grâce aux microcrédits, ils
peuvent enfin avoir accès à des prêts et participer
à la vie économique de leur pays.
Le microcrédit ou le finance solidaire porte sur des
petites sommes d'argent censé répondre à un besoin urgent
de financement (de microprojets remboursables en un temps relativement court,
à de faible taux d'intérêt).
Le contexte dans lequel les personnes optent pour le
microcrédit a déjà été en grande partie
analysé au premier chapitre de ce mémoire. Un microcrédit
peut donner aux starters un accès au financement et, en
conséquence, offrir un droit à l'initiative économique, ce
qu'est rarement le cas auprès des organismes bancaires ordinaires. Les
banques refusent la demande de crédit des microentrepreneurs pur les
raisons suivantes : les demandeurs de crédit ne peuvent
présenter suffisamment de garanties. Le montant demandé est trop
faible par rapport au coût qui y lié (risques et frais
administratifs)... ou en outre la situation réelle, selon laquelle les
microentrepreneurs ont difficilement accès ou n'ont pas accès au
financement par la banque, certains starters pensent qu'ils ne pourrant obtenir
aucun financement via la banque et ne font donc aucune démarche pour y
arriver.
Les bénéficiaires de ces microcrédits
sont des personnes seules, soit de petits groupes. En général,
ces crédits sont accordés préférentiellement
à des femmes non seulement en raison de leur affectation des revenus au
bien-être de leur ménages et de leurs enfants, mais aussi parce
que le taux de remboursement des prêts qui leur sont consentis, comme
l'on démontre les expériences menées dans de nombreux
pays, est sensiblement plus élevé que dans les cas des hommes.
Les institutions assurant ce microfinancement sont généralement
des organisations non gouvernementales ou des associations à but non
lucratif. Signalons toutefois que des réussites remarquables montrent
qu'il est possible même pour une banque commerciale, de prêter de
petites sommes à court terme, à des taux non usuriers, à
des clients solvables, de faire des bénéfices non
négligeables.
En général, le système de
microcrédit s'adresse à une population non bancale ; une
population qui n'a pas accès au crédit classique, surtout qu'il
s'agit d'un système qu'il faut développer en dehors des banques
du fait que ces derniers ne sont pas adaptés à ce type de
financement d'activités qu'elles considèrent à hauts
risques.
2-L'accompagnement :
a) Définition de
l'accompagnement :
Le terme accompagnement désigne un processus qui vise
à aider des personnes ayant une idée de création
d'activité afin qu'elles puissent :
§ concrétiser leur projet et devenir des chefs
d'entreprise autonome dans l'hypothèse où leur projet de
création s'avère viable ;
§ dans le cas contraire, mettre en évidence des
qualités personnelles ou professionnelles sur lesquelles ces personnes
pourront « rebondir » si leur projet s'avère
irréalisable.
b) Les fonctions et les étapes de
l'accompagnement :
Quelles que soient les pratiques, celles-ci doivent s'assurer
de prendre en charge les cinq fonctions essentielles suivantes :
· la fonction d'ingénierie économique et
financière ;
· la fonction de miroir du couple
porteur-projet ;
· la fonction de démotivation positive ;
· La fonction de recadrage, de redimensionnement du
projet ;
· la fonction de positionnement du porteur dans son
projet.
Ces cinq fonctions sont prises en charge à diverses
étapes du processus d'accompagnement mais doivent être
rencontrées d'une manière efficace et personnalisée.
i - Analyse des fonctions :
- La fonction d'ingénierie économique et
financière :
Nous appellerons cette fonction le
« modèle de base » de l'accompagnement. Le reste
vient en option. Dans le cadre de ce mémoire consacré au
microcrédit, nous pouvons largement, considérer cette fonction
comme acquise.
Rappelons toutefois un élément sensible de
l'ingénierie financière. Un condidat-entrepreneur à la
base d'un projet de microentreprise n'a pas beaucoup de chois parmi les
différents instruments de financement lorsqu'il dispose de fonds propres
insuffisants. Résultat : les conditions de possibilité de
financement qui peuvent effectivement être obtenues, paraissent
secondaires au condidat-entrepreneur. Le taux d'intérêt, par
exemple, est accessoire par rapport à l'accès au financement. De
façon analogue, lorsque le condidat-entrepreneur doit choisir entre
obtenir un crédit dont la période de remboursement n'est pas
adapté à la structure financière des actifs ou ne pas
obtenir de crédit du tout, sa décision est vite prise.
L'accompagnement financier lors de la constitution d'un
dossier implique que le consultant examine différentes
possibilités de financement du projet avec l'entrepreneur, après
que celui-ci a effectué les calculs nécessaires. Malgré le
choix limité de possibilité de financement qui s'offre aux
microentrepreneurs, il convient de viser un plan de financement aussi
équilibré que possible et en harmonie avec les investissements.
Vouloir financer une voiture à l'aide d'un prêt solidaire ou d'un
prêt lancement est un bel exemple du contraire.
- La fonction de miroir :
Toute personne ayant une idée doit pouvoir confronter
cette idée à un professionnel. Le professionnel doit servir de
miroir dans lequel la personne regarde ce que représente son
idée. Le porteur de projet doit se trouver confronté face
à un professionnel qui reformulera en d'autres mots l'idée qui
lui a été soumise. Cette reformulation est importante puisque,
pour la première fois, le porteur se trouvera confronter à sa
propre idée. En réentendant son idée exprimée par
quelqu'un d'autre, il pourra commencer à la critiquer,
l'évaluer...
Cela peut paraître très psychologisant mais les
professionnels d'accompagnement font cela très bien sans penser
psychologiser.
Cette fonction doit rencontrer une double exigence :
ü « Renvoyer l'image la plus faible possible de
ce que l'entrepreneur dit de son projet et de lui-même ». Il
s'agit de reformuler ce que l'entrepreneur dit. Lui retourner sa propre image
et celle de son projet ; l'y confronter sans juger.
ü « Identifier le stade de maturité du
projet et de son entrepreneur ». Prendre un peut de hauteur pour
photographier non pas le coureur mais le coureur sur le champ de course afin de
donner une image fidèle de la distance parcourue et de celle qu'il reste
à parcourir avant la ligne de départ !
Cette fonction se base sur deux qualités de
l'accompagnement :
Ø Expérience, ce qui ne fait dire que limiter la
fonction du miroir au premier entretien et confier le premier entretien aux
professionnels les moins chevronnés de l'équipe n'est pas
nécessairement une bonne idée ;
Ø L'intuition (donc l'expérience) !
- La fonction de la motivation
positive :
Selon la qualité forte du secteur de la création
d'entreprise : « beaucoup d'appelés peu
d'élus ». Quand on s'adresse spécifiquement à un
public d'allocataires sociaux, il est nécessaire de structurer un outil
de démotivation positive qui permette en mouvement des allocataires
sociaux vers la création d'entreprise et de ré-aiguiller
positivement ceux qui feront le choix de ne pas entreprendre. Il s'agit de
proposer une méthodologie permettant d'apprendre le métier
d'entrepreneur. Les professionnels du secteur appellent cette méthode de
démotivation positive, « démotivation »
car pour dix porteurs de projet rencontrés au départ, en moyenne
deux vont concrétiser leur projet d'entreprise,
« positive » car un travail de précision de projet
d'entreprise, même s'il n'aboutit pas sur une création
d'entreprise permet le cas échéant au porteur de faire son deuil
sur d'autre pistes d'émancipation personnelle telles une formation
qualifiante et/ou un emploi salarié28(*).
La démotivation positive permet au condidat
entrepreneur de :
§ connaître les enjeux de la création
d'entreprise pour lui-même et en général ;
§ être sensibilisé à la
spécificité du métier d'entrepreneur ;
§ avoir une première information et des premiers
réflexes par rapport au statut social d'indépendant ;
§ être mise en mouvement par rapport à un
véritable projet d'entreprise ;
§ analyser ses points forts et ses points
faibles ;
§ être réorienté professionnellement
si, une fois les enjeux de la création d'entreprise éclaircis, il
faut le choix de ne pas entreprendre.
- La fonction de redimensionnement du
projet :
Redimensionner un projet, c'est organiser l'harmonie
entre :
· compétences du porteur,
· core busines,
· dimension du marché et
· capacité d'investissement.
Cette fonction est assurée à différentes
étapes du processus d'accompagnement. D'entrée de jeu, il faudra
prendre conscience au porteur de la nécessité d'harmoniser entre
ces composantes et surtout des « dysharmonies » flagrantes
de son idée. Progressivement, on pourra travailler sur les
différents paramètres, fermer des portes, en ouvrir de
nouvelles... Pour simplifier, c'est ici que se marque toute la
différence entre une idée et un projet plus toute la
différence entre un projet et une activité économique
viable.
- La fonction de positionnement du
porteur :
Il s'agit de présenter à l'entrepreneur les
avantages et les inconvénients des divers statuts sociaux identifier
avec lui le statut le plus adéquat.
ii - Analyse des étapes :
- Promotion et présence au bon
endroit :
La plupart des structures d'accompagnement du
microcrédit sont inscrites dans le paysage de l'animation
économique depuis longtemps. Elles y tiennent une fonction reconnue et
s'inscrivent dans des réseaux, des filières habituelles,
rodées... qui leur assurent une « clientèle »
quasiment « structurelle » le problème, c'est que le
microcrédit n'est pas absolument structurel.
La structure d'accompagnement doit donc pouvoir :
ü identifier, parmi les personnes qui demandent un
accompagnement, celles qui seraient mieux aidées par une pratique
« microcrédit » ;
ü faire connaître le potentiel du
microcrédit dans ses réseaux ou dans les réseaux de ses
réseaux.
- Le prè-accueil :
Objectifs de l'étape :
Ø permettre aux porteurs de projet de fixer leur
idée et de réfléchir à leur projet personnel et aux
conditions de leur environnement permettront ou non de rentrer dans la
dynamique du projet.
Ø pré-comprendre le projet de vie personnelle
des porteurs et leur permettre d'initier leur démarche.
Référentiel du métier :
· orienter les porteurs du projet vers l'organisme le
plus adéquat.
· détecter l'idée et la motivation des
porteurs de projet.
· faire décrire l'idée.
· en cas de motivation mais d'absence d'idée,
détecter les qualités, les intérêts et les besoins
des porteurs de projet potentiels.
· vérifier que l'idée de projet est
fixée dans l'esprit des porteurs de projet et non mouvante.
· identifier l'état d`avancement de l'idée
de projet et les aspects de projet (commercial, juridique, financier).
· Connaître les porteurs de projet, leur
environnement familial et social.
· Connaître la situation et le passé
professionnel des porteurs de projet.
· Avoir une première idée de ses ressources
financières, de son endettement.
- L'accueil :
Objectif de l'étape :
§ donner aux porteurs de projet les moyens de formaliser
leur projet en abordant tous les aspects à franchir pour permettre
d'aboutir à la création effective de leur entreprise ou à
leur réorientation.
§ établir avec les porteurs un diagnostic de
l'état d'avancement de leur projet et détecter leurs besoins de
formation.
Référentiel de métier :
Ø permettre aux personnes de se présenter
elles-mêmes et de présenter leur projet.
Ø amener les personnes à une première
formulation par écrit du projet d'entreprise et des informations
déjà réunies par porteurs de projet : techniques
commerciales ; financière, juridiques.
Ø identifier l'état d'avancement des porteurs de
projet par rapport à leur projet et leur état de connaissance par
rapport à leur futur métier de chef d'entreprise.
Ø connaître les porteurs de projet.
Ø faire connaître aux porteurs de projet des
différents aspects du projet qui restent à approfondir, des
étapes à franchir et des méthodes pour le faire...
Ø fournir aux porteurs de projet une information
détaillée sur la méthode de création d'entreprise,
sur les interlocuteurs qu'ils devront rencontrer et sur les exigences du futur
métier de chef d'entreprise.
Ø en cas de projet collectif, faire prendre conscience
aux porteurs de projet des modes de contractualisation nécessaires.
Ø établir un diagnostic de cohérence
personne-projet.
Ø déterminer avec eux et en fonction de leur
projet leurs propres atouts et freins, et leurs besoins de formation.
- L'accompagnement au montage :
Objectif de l'étape :
ü mobiliser les porteurs comme réalisateurs de la
conduite de leur projet ;
ü les aider à établir un diagnostic
permanent de l'état d'avancement de leur projet ;
ü leur favoriser les contacts avec les institutions et
les différents opérateurs intervenant dans le champ de leur
projet ;
ü les encourager à établir des relations
avec l'environnement de leur projet ;
ü détecter les besoins de formation et orienter le
cas échéant.
- L'accompagnement financier :
Objectif de l'étape :
ü permettre aux porteurs de financer leur projet avec un
plan de financement équilibré et l'engagement d'opérateurs
financiers crédibles à leurs côtés ;
ü vérifier l'état de cohérence des
éléments financiers du projet et leur adéquation avec le
projet économique.
Section III : L'étude et mesure d'impact du
microcrédit.
I - Objectifs et intérêts d'une
étude d'impact :
1) Objectif :
Le définition29(*) de l'impact se rapporte le plus souvent aux
changements apportés suite à l'introduction, dans un
système social et économique existant, d'une nouvelle
activité et/ou technologie en fonction des objectifs et des
stratégies initiaux.
On peut assez facilement distinguer différentes
échelles d'impact : échelle individuelle ou
«micro » (amélioration de revenus, de position sociale)
échelle sociétale (structuration du tissu socioéconomique,
services financiers accessibles), échelle mixte (la promotion des femmes
constitue un impact mixte).
La définition de l'impact est liée aux objectifs
et aux stratégies des bailleurs de fonds et les IMF. Deux conceptions
s'affrontent ici, elles sont souvent données, dans le domaine de la
microfinance comme incompatible : optique sociale et l'otique
économique. Dans le premier cas, les IMF doivent permettre aux
populations de subvenir elles-mêmes à leurs besoins fondamentaux
(objectif de dignité via l'auto-organisation) en mettant en oeuvre leurs
capacités de production (lutte contre la pauvreté). Dans
l'approche économique, la microfinance est un support en soi à
l'économie nationale en créant des richesses et en
développant l'emploi (le développement économique).
D'où l'importance accordée à la rentabilité de
l'institution.
Le conflit entre les deux approches transparaît à
travers le traitement qui est fait de l'objectif de promotion des femmes :
les interventions en direction de cette population visent-elles, d'abord,
à améliorer leur conditions socio-économiques ou, d'abord,
à rentabiliser l'institution de microfinance qui met en oeuvre cette
activité, de fait que les femmes remboursent mieux car elles sont plus
respectueuses des traditions du milieu ?
Un troisième objectif a occupé une place
importante lors de la seconde phase de développement des IMF (les
années 90), celui de leur pérennisation par le biais de leur
sécurisation financière dans un cadre réglementaire
national ou régional.
1) Spécificité de l'évaluation de
l'impact du secteur de microcrédit
Trois facteurs spécifiques défavorisent ou
compliquent l'évaluation d'impact propre à ce secteur30(*) :
§ les IMF n'arrivent pas en terrain vierge, le
crédit et l'épargne de leur préexistent : elles
viennent en parallèle du secteur bancaire dit classique et en
concurrence avec le secteur dit traditionnel.
Si l'on prétend que les services apportés par
les IMF sont d'une nature différente, il y a lieu de préciser ce
qui signifiant les notions introduites telles que le taux de crédit
« excessif » ou « l'exclusion » de
l'accès au crédit
§ l'activité financière pose le
problème de savoir si l'argent est une valeur ou une moyenne.
- certaines approches de l'impact postulent que
l'accès au crédit est en soi utile et efficace pour
l'amélioration de vie de l'emprunteur : agent
microéconomique rationnel, emprunteur optimise son utilité
grâce à ses ressources nouvelles, il est logique de situer
là l'objectif du programme et la meure de son impact à ce
niveau.
- le parti opposé vise les
bénéfices finaux obtenus par les populations que ce soit en
termes de productivité, de revenu, de meilleure sécurité
face aux risques de la vie, etc.
Dans cette seconde optique, on doit faire face à une
multitude d'objectifs possibles, de secteur d'activité, d'indicateur,
etc. avec des relations de conditionnalité (par exemple, sous quelles
conditions le microcrédit est-il utile à telle
activité ?) multiple, fluctuante, difficile à saisir.
§ Le crédit existe dans le temps. Un
système de microfinance qui veut assurer un succès durable au
crédit vise la pérennité. Par conséquent,
l'institution est plus qu'un moyen.
L'IMF tend donc à considérer sa propre existence
comme un des impacts des programmes et ses résultats financiers comme
une mesure d'impact. Il arrive que des méthodologies d'évaluation
des IMF se concentrent sur la seule évaluation de la
viabilité.
Or, une institution des services peut se développer et
accroître son portefeuille de clients, sans pour autant servir les
besoins des pauvres. Au contraire, l'institution peut croître et
améliorer des ratios d'exploitation en visant en priorité la
clientèle la plus solvable. L'étude montre toutefois que ces
difficultés ne constituent pas des obstacles discriminants au
suivi-évaluation d'un impact des IMF, ce dispositif ayant, au contraire,
forte tendance à se développer. Ceci provient de la
dépendance des IMF par rapport à l'économie locale, aux
bailleurs de fonds et aux emprunteurs.
Après une phase de financement « tous
azimuts », Les IMF sont maintenant en concurrence croissante
auprès de leurs bailleurs. Cela ne peut que les rendre plus attentives
aux préoccupations des bailleurs s'agissant, en particulier, d'une
mesure de leur impact.
Les IMF sont aussi en concurrence croissante auprès de
leurs emprunteurs, elles sont donc poussées à se mettre à
l'écoute des besoins des gents, se qui recoupe l'étude de
l'impact, cela relève du marketing classique. Cette motivation est celle
qui pèse le plus, si bien que les mesures d'impact sont de plus en plus
constitués par des études à vision marketing.
II - La nature de l'impact à mesurer et les
indicateurs utilisés :
1) L'échelle de la mesure
d'impact :
a) L'échelle micro :
Dans la totalité des études pour lesquelles
l'échelle de mesure d'impact est clairement précisée, il
s'agit de l'échelle microéconomique/microsocial, celle des
individus, des ménages et des entreprises.
L'unité « ménage » est
privilégiée par certains afin de disposer d'un système
bien identifié au plan comptable permettant une mesure aisée de
l'impact du crédit obtenu ou des possibilités d'épargne
sur les dépenses de consommation, sur l'investissement social ou encor
sur la production agricole.
Dans un nombre de cas au moins aussi nombreux, c'est
l'individu qui est privilégié comme unité d'analyse,
notamment en tant que client. Cette option convient autant à l'approche
marketing de l'impact qu'à l'étude de l'impact social.
L'unité « entreprise » n'est jamais
analysée en tant que telle. La production est le fait d'individu ou de
ménage, pour les activités agricoles, on ne finance pas un projet
ou un bilan d'une entreprise mais d'abord une personne qui peut utiliser
l'argent à d'autres fins que les usages productifs : consommation,
éducation, couverture des risques.
b) L'échelle méso :
L'échelle mésoéconomique ou
mésosociale adoptée d'une façon intéressante par
certains auteurs, en complément de l'échelle micro. Il s'agit
d'étudier des impacts sur les villages ou, exceptionnellement, l'impact
quantitatif de l'institution de microfinance à l'échelle de la
région où elle est présente.
c) L'échelle macro :
L'échelle macroéconomique est uniquement
utilisée par des auteurs français et semble avoir
déçu des auteurs eux-mêmes en raison du faible poids des
populations pauvres dans les agrégats macroéconomiques. Elle
semble assez clairement inadaptée à l'étude de l'impact
des IMF.
2) La description du public :
Par comparaison avec ce qui se fait habituellement en
marketing financier, l'identification du capital est extrêmement peu
développée. Tout de passe comme si la population cible
était considérée comme indifférenciée,
à l'exception toutefois de la variable « genre ».
Le niveau d'aisance ou degré de pauvreté est
également utilisé par un bon nombre d'auteurs. Ce critère
d'analyse implique la prise en compte d'un certain nombre d'indicateurs qui
varient d'une société à l'autre.
L'âge et l'activité professionnelle
« avant obtention du crédit » sont rarement
utilisés comme critères d'analyse de l'impact. Des variables
géographiques le sont plus souvent, mais sans qu'un critère
commun se dégage : ici urbain/rural, là entre villages avec
ou sans caisse autogérée, etc.
Enfin, des renseignements sur la population de la
région d'implantation de l'IMF ne sont presque jamais fournis, sauf
lorsque la notion de « taux de pénétration »
est utilisée.
3) Les relations entre IMF et sa
clientèle :
Un assez grand nombre de variables peut être
utilisé pour décrire les relations, essentiellement
financières, entre l'IMF et sa clientèle. Ces variables sont
à priori éloignées de la mesure d'impact mais pouvant
être classées dans la catégorie des « variables
de réalisation » des IMF dont le lien avec les impacts
recherchés serait à identifier. Le mode de fonctionnement de
l'IMF est l'un des éléments importants de ces variables de
réalisation et devrait être explicitement lié aux
méthodes d'évaluation utilisées.
La propension à évoquer les facteurs de
viabilité en réponse à des questions qui portent sur
l'impact est également un décalage observé dans beaucoup
d'études, et revendiqué par quelques-unes.
On relèvera, parmi les variables de ce thème, un
sous thème « satisfaction/motivation des clients »,
qui fait appel à un recueil d'informations spécifiques en plus
des données commerciales. L'interview des anciens clients est
pratiqué ou préconisée par de nombreux acteurs.
4) L'IMF et sa concurrence :
Cette approche est dite « du point de vue du
consommateur ». Elle n'a à priori rien de
révolutionnaire. Elle fait partie des « bases » tant
en marketing bancaire que pour la notion d'impact
« avant-après ». Elle tranche cependant avec la
représentation classique de l'aide au développement qui viendrait
en terrain vierge, répondre à un manque évident et total
de moyens (ce qui la rend « utile » quelle que soit son
efficience).
Il s'agit d'un sujet assez largement traité dans les
études de base mais peu repris dans les synthèses. De toute
façon, le secteur bancaire est peu présent dans les zones
d'implantation des IMF. Par contre, son rôle comme partenaire financier
potentiel des IMF peut être évoqué dans les pays qui s'y
prêtent.
5) Destination du crédit et impact sur la
microentreprise :
Une approche naturelle pour analyser l'impact du
microcrédit consiste à étudier l'usage qui est fait des
sommes empruntées. C'est souvent dans le cas du financement
d'activités de production que cette information est collectée par
les IMF. Il s'agit en général d'activités agricoles,
artisanales ou commerciales du secteur informel.
L'identification de la destination déclarée du
prêt ne fait pas l'unanimité compte tenu de la fongibilité
du crédit et du fait que le contrôle de la bonne affectation du
prêt devient impossible pour une IMF est de savoir quelle
stratégie va mettre en oeuvre le bénéficiaire pour
rembourser son emprunt.
La majorité des études de l'échantillon
prennent en compte l'activité économique exercée par le
bénéficiaire est assez rarement prise en compte. Moins de la
moitié des études identifient les méthodes de production
mais cela recouvre une grande diversité de variables très
liées à la nature de chaque activité ou système
économique.
Les actifs productifs sont souvent utilisés et assez
facile à mesurer de façon rétroactive : acquisition
directement liée à un crédit, accumulation de capital
généré par l'activité, taille de l'entreprise,
propriété foncière.
6) Les résultats pour : la situation
financière des ménages ; les conditions de vie ; la
situation individuelle et les indicateurs généraux de
pauvreté/aisance.
- des variables de revenu et d'épargne sont
utilisées par la majorité des études de
l'échantillon : évolution de leur montant monétaire,
diversification des sources de revenu, emploi régulier ou non,
capacité de l'épargnant à dégage un surplus,
à faire face à une crise, capacité à prêter
à des tiers.
D'autres variables financières sont moins souvent
pratiquées :
Dépenses du ménage ; abondance de
monnaie ; marchés financiers régionaux ; taux
d'intérêt.
- Pour les indicateurs de condition de vie, il y a quatre
types d'indicateurs :
Les actifs des ménages ; l'alimentation et leur
répartition dans le temps ; les dépenses de santé
(soin) et pour celle de l'éducation des enfants.
- Les effets sur la situation personnelle des clients sont
appréciés à partir de leur situation
économique ; la situation au travail ou la position sociale.
- Au-delà des indicateurs de dépense dans tel ou
tel domaine, un certain nombre d'études mesurent des indicateurs
généraux reliés à la thématique de la lutte
contre la pauvreté et espère mesurer des différentiels
imputables aux IMF, soit par étude avant-après, soit par
comparaisons entre clients et non clients. Il s'agit des variables qui ne
peuvent être influencées par l'existence de l'IMF que via des
mécanismes indirects et de moyen-long terme. Une exception importante
est constituée par la vulnérabilité (ou la
résistance) des individus ou des ménages aux chocs de
l'existence-chocs climatique, maladies et décès...etc.
III - Les méthodes d'évaluation
d'impact du microcrédit :
1) La méthode classique : prouver l'impact
économique du microcrédit.
Il s'agit de prouver l'impact économique du
microcrédit à différents niveaux (micro, méso et
macro) et de montrer notamment aux bailleurs de fonds combien une unité
monétaire investie peut « rapporter »31(*).
Ces études s'inspirent généralement de la
méthode des effets, utilisée pour l'évaluation des projets
de développement. Il s'agit d'identifier les perturbations liées
au crédit et de les apprécier sous l'angle de l'accroissement de
la valeur ajoutée et de sa répartition entre les
différents agents économiques. Elles se fondent sur des
enquêtes quantitatives : le plus souvent, sélection d'un
échantillon d'emprunteurs et comparaison avec un groupe de non
emprunteurs ou « groupe de référence ». Les
premières applications de cette méthode ont prouvé que
mesurer l'impact du crédit était une tâche plus difficile
qu'il n'y a paraissait pour au moins deux raisons :
- Fongibilité du crédit : au niveau d'un
ménage, il y a généralement peu de rapport entre
l'utilisation d'un crédit (productivité ou non) et l'origine du
revenu permettant le remboursement. De même, il est difficile d'affecter
directement un emploi à la ressource que constitue le
microcrédit. La traçabilité du crédit étant
compliquée à établir au sein du budget et de la
trésorerie du ménage. Il est très difficile d'en
identifier les effets.
- Difficulté d'isoler l' « effet
crédit » parmi les différents facteurs conditionnant
l'évolution économique des ménages.
2) Méthodes orientées vers
l'institution : critères indicatifs d'impact.
Par opposition aux méthodes
« classiques », ces méthodes mettent l'accent non
plus sur le ménage, mais sur l'institution qui propose les services.
Elles se fondent en effet sur l'opinion que la meilleure preuve de l'impact est
l'existence d'une institution sur la durée ayant de bonne performances
financières, le taux de remboursement, parce qu'il est significatif de
la bonne volonté des clients à payer, serait un critère
révélateur de l'impact. Les autres critères de
performances retenus sont le nombre de clients atteints, le pourcentage de
couverture des coûts, la fin de dépendance aux subventions
(permettant de maximiser le rapport entre le nombre de clients touchés
et l'apport initial du bailleur).
Pour résumer, l'idée dominante est que la
standardisation des produits financiers permet aux IMF de passer à une
échelle large, d'atteindre l'équilibre financier, et de se
pérenniser. Il semble implicitement évident que le client est
satisfait de tels services.
3) Méthodes orientées vers le
client :
Plusieurs acteurs ont inversé cette vision
centrée sur l'institution, et remis l'analyse de l'adéquation des
services financiers à la clientèle cible au centre du
débat. Parmi ces facteurs, il faut citer notamment la concurrence
croissante entre IMF, la montrée des impayés, les premiers
faillites d'institution de microfinance et les abandons massifs de clients dans
certaines zones géographiques (jusqu'à 25% en Afrique de
l'Est)32(*). Le
succès apparent d'une IMF ayant atteint l'équilibre financier en
touchant un grand nombre de clients.
4) La méthodologie d'analyse d'impact
d'AIMS-SEEP :
a) Le cadre conceptuel :
Une analyse d'impact de qualité se fonde sur un cadre
conceptuel. Le réseau SEEP a pu exploiter le cadre conceptuel
élaboré par les chercheurs d'AIMS en vue de déterminer
comment les programmes de microfinance contribuent à la stabilité
et à la croissance des microentreprises, à l'accroissement de la
sécurité des familles/des ménages, au bien-être des
individus et au développement économique des
communautés.
Le cadre conceptuel d'AIMS place la famille/le ménage
au coeur de l'analyse33(*).
Microentreprise étant quasiment indissociable de la
famille/du ménage, notamment les familles les plus pauvres, la mesure de
l'impact requiert l'exploration d'une vaste gamme d'activités
économiques des familles/ménages. La façon dont la
microentreprise s'intègre les stratégies économiques
globales du ménage est déterminée par les facteurs
ci-dessous :
§ La composition des familles/ménages qui varie
selon le lieu et la culture. Cette composition et les relations familiales
influent sur la gestion des microentreprises que sur l'affectation des
bénéfices.
§ La prise de décision au sein des
familles/ménages : pour ce qu'est des investissements, du choix des
activités productives.
§ Lien de la famille/du ménage avec des
réseaux sociaux externes plus vastes, par l'intermédiaire
desquels ils utilisent et perçoivent des ressources.
Les microentreprises étant étroitement
liées à la famille/au ménage :
- Au niveau de la famille : l'augmentation mette des
revenus, l'accumulation des actifs et de la productivité du travail.
- Au niveau de l'entreprise : l'impact se manifeste par
l'évolution des revenus, le volume de production.
- Au niveau individuel : contrôle des ressources,
aptitude à la prise de décision, participation aux
activités
- Au niveau communautaire : emploi et revenu, liens en
amont et en aval.
b-Les outils et les hypothèses
d'AIMS-SEEP :
Le tableau ci-dessous associe chacun des cinq outils AIMS-SEEP
aux hypothèses correspondantes34(*) :
Tableau n°1 :
Outils
|
Hypothèses
|
Etude d'impact
|
E1 : augmentation des revenus de l'entreprise.
E2 : changement des pratiques commerciales,
associées à une meilleure rentabilité.
E3 : amélioration de la capacité à
suivre à des difficultés de trésor.
E4 : augmentation des actifs de l'entreprise.
M6 : augmentation des revenus.
M7 : augmentation des actifs.
M8 : amélioration du bien-être.
M9 : plus grande capacité à faire face aux
situations d'urgence.
I13 : augmentation de l'épargne personnelle.
C15 : diminution du travail des enfants.
C17 : amélioration de la situation de l'emploi
salarié et non salarié.
|
Etudes des pertes de clients
|
L'objectif est de déterminer à quel moment et
pourquoi le client a participé au programme, ainsi que l'impact.
|
Utilisation du crédit, des bénéfices et
de l'épargne dans le temps
|
E1 : augmentation des revenus de l'entreprise.
E2 : changement des pratiques commerciales,
associées à une meilleure rentabilité.
E3 : amélioration de la capacité à
suivre à des difficultés de trésor.
E4 : augmentation des actifs de l'entreprise dans le
temps.
E5 : plus grande diversification des activités.
M6 : augmentation des revenus.
M7 : augmentation des actifs.
M8 : amélioration du bien-être.
I10 : amélioration de la capacité de
négociation.
I11 : participation plus active à la prise de
décision.
I12 : meilleur contrôle des ressources
économiques.
I13 : augmentation de l'épargne personnelle.
|
Discussion thématique de groupe sur la satisfaction de
la clientèle.
|
L'objectif est de déterminer la satisfaction de la
clientèle vis-à-vis des produits et services offerts dans le
cadre du programme.
|
Source : connaître la clientèle des
IMF : outils d'analyse pour les praticiens de la microfinance, mardi
2001.
NB :
E : les hypothèses au niveau de l'entreprise.
M : les hypothèses au niveau de la
famille/ménage.
I : les hypothèses au niveau individuel.
C : les hypothèses au niveau de la
communauté.
IV - Les nouveaux modèles
d'évaluation d'impact :
1) Le modèle : Audit d'impact.
David Hulme35(*) parle d'un ensemble homogène d'objectifs pour
l'évaluation d'impact, depuis la démonstration d'impacts dans le
cadre de l'évaluation des résultats d'un investissement
jusqu'à l'amélioration des méthodes pratiquées par
une institution de microcrédit.
Un audit d'impact fonctionnerait de la même
manière. Le personnel de l'institution recueillerait les données
de référence pour les indicateurs financiers et sociaux
importants pour chaque client au cours de processus de la demande de
prêt.
2) Outil : système de formation
intégrée.
Un système interne, décentralisé et
intégré de contrôle, évaluation, gestion et
formation, qui peut être utilisé pour la prise de décision
à tous les niveaux, y compris ceux de la clientèle, du personnel
sur le terrain et des bailleurs de fonds.
3) Outil : enquête de sortie des
clients.
Il s'agit d'un entretient standard effectué avec les
clients de prêt de groupe au moment de leur sortie du programme.
4) Système de contrôle des
clients :
Une banque de données de référence au
sujet de la santé, du niveau d'instruction et du statut financier des
clients à la date du premier prêt et à intervalles
ultérieurs.
V - Les problèmes associés à
l'évaluation d'impact :
1) Le non respect des critères de la recherche
théorique :
Les enquêtes qui indiquent qu'il y a eu modifications du
revenu, du montant des biens ou de l'emploi montrent bien que quelque chose a
changé dans la vie des clients lais ne prouvent pas que c'est le
programme qu'est à l'origine du changement. Si l'on ne procède
pas à une évaluation similaire des changements qui ont pu se
produire dans la vie de personnes n'ayant pas en droit au crédit
(utilisation de groupes témoins) on ne peut pas vraiment attribuer
l'impact au crédit accordé. En dernier lieu, la plupart des
enquêtes sont de nature ponctuelle et se fient aux souvenirs peu fiables
des clients concernant leur situation avant l'octroi d'un prêt.
2) Le coût de la mesure
d'impact :
Les études d'impact rigoureuses, utilisant des groupes
témoins et des bases de données de référence
coûtent cher. Elles nécessitent des experts extérieurs ou
un personnel bien formé pour organiser l'enquête, établir
le système d'extraction des informations de référence,
former les enquêteurs locaux à la collecte des données,
écrire le programme d'organisation des données et effectuer
l'analyse des résultats finaux.
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Chapitre I :
L'évaluation du secteur de microcrédit au
Maroc.
La finance informelle est une pratique courante au Maroc, qui
a existé, depuis longtemps, sous différentes formes
(l'autofinancement : une épargne de nature thésaurisatrice),
les « banques clandestines » (ou usuriers), les
commerçants banquiers, les opérations pseudo commanditaires, les
opérations du pseudo hypothèque immobilière, tontines
(« Dart » ou « jamaaiat »).
Le recours à ces pratiques financières
informelles s'explique largement par l'absence d'une offre bancaire
adaptée aux besoins des populations démunies et des
microentrepreneurs.
Afin de répondre aux besoins des populations
démunies et des microentrepreneurs, et à la lumière de
l'émergence de la microfinance de par le monde, les premières
opérations de microcrédit débutèrent au Maroc en
1993. Par la suite, à la fin des années 1990, plusieurs actions
ont été estimées soit par les autorités
publiques,soit par les bailleurs de fonds, soit par des Organisations Non
Gouvernementales (ONG). Cela dans le but de consolider le secteur du
microcrédit et de renforcer les capacités institutionnelles et
financières des associations de microcrédit (AMC).
Section I : L'historique et émergence du
secteur de microcrédit au Maroc.
I - Historique et
développement :
Le secteur du microcrédit au Maroc est relativement
jeune. La période 1993-1994 peut être considérée
comme le début des programmes, par l'accord des petits prêts
destinés à financer les activités économiques des
personnes à bas revenu. Mais ce n'est pas qu'à partir de 1996 que
l'expérience internationale en matière de microcrédit a
commencé à être connu dans le pays.
A l'époque, ces programmes ont été
opérés pour la plupart par des associations. L'association Al
Amana créée a 1997 était la seule
spécialisée dans le microcrédit. Vient au deuxième
rang l'association Zakoura et AMSED qui ont bénéficié des
contacts directs avec la communauté internationale de
microcrédit. Par contre, les autres associations avaient des programmes
à très petite échelle et opéraient avec une
certaine confusion entre les rôles « sociaux » et
économiques qu'elles devraient jouer dans le domaine de
microcrédit.
Dans ce contexte, le gouvernement marocain et le PNUD, ont
décidé de mettre en place le programme Microstart. L'objectif du
programme était d'améliorer l'accès des microentrepreneurs
à bas revenus aux services financiers, pour les aider à
élargir leurs entreprises, augmenter leurs revenus et accroître
l'emploi. L'approche du programme était principalement de renforcer les
capacités des associations locales d'octroyer des services
microfinanciers sur une base durable.
Les associations desservent beaucoup de zones
géographiques actuellement. La majorité de leurs clients actifs
sont des, microentrepreneurs avec les activités de petite et moyenne
taille qui se trouve dans les milieux urbain.
Toutes les associations utilisent le crédit solidaire
d'une façon identique avec une variation dans les termes de
prêts.
Cette méthodologie, qui est bien appropriée pour
une certaine clientèle, ne peut pas bien servir d'autres. Donc, par
manque de méthodologies appropriées, le
« bas » du marché, qui est concentré
probablement en milieu rural, est très peu servi, ainsi que le
« haut » du marché, qui est composé des plus
grandes microentreprises et celles en voie de développement en milieu
urbain.
L'effet du financement du secteur et l'assistance technique
fournie, ainsi que les efforts des associations elles-mêmes, sont
apparents au sein des associations. Il y a eu du progrès
considérable du côté capacité institutionnelle, et
comme au niveau du marché, il reste du travail à faire dans le
renforcement de ces associations.
Aujourd'hui, le secteur recèle un immense potentiel de
développement avec l'existence de 12 associations actives de
microcrédit36(*).
II - Cadre
réglementaire :
1) La loi relative au
microcrédit :
Le secteur de la microfinance est régi par le
droit des associations (15 novembre 1958) tel que modifié et
compléter en 2002, et par la loi 18-97 relative au microcrédit
promulguée par le dahir du 15 février 199937(*). Au terme du premier article
de cette dernière : « est considéré comme
association de microcrédit toute association constituée
conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I
1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association et dont
l'objet est de distribuer des microcrédits dans les conditions
prévues par la présente loi et les textes pris pour son
application ». Des modifications ont été
apportées à la loi 18-97 afin d'autoriser les AMC à
étendre leur champ d'action aux prêts liés à la
rénovation et l'amélioration de logements sociaux, l'accès
à l'eau potable et l'électricité. Au terme de l'article
unique de la loi 58-03 du 6 mai 2004 modifiant et complétant la loi
18-97 relative au microcrédit : « est
considéré comme microcrédit tout crédit dont
l'objet est de permettre à des personnes
« économiquement faibles » :
ü De créer ou de développer leur propre
activité de production ou de service en vue d'assurer leur insertion
économique ;
ü D'acquérir, de construire ou d'améliorer
leur logement ;
ü De se doter d'installations électriques ou
d'assurer l'alimentation de leur foyer en eau potable... »
La loi a également fixé le seuil des prêts
à 50000 dh, mais son décret d'application s'est contenté
d'un plafond de 30000 dh ! Cette restriction a permis de segmenter le
marché du crédit : les AMC servent donc essentiellement les
petites activités génératrices de revenu et les
microentrepreneurs.
Le texte de la loi a doté le secteur de deux structures
d'encadrement :
o Un Conseil Consultatif pour le Microcrédit (CCM) qui
est consulté sur toutes les questions liées au
développement du secteur ;
o et un organe de concertation, de coordination interne et de
représentation externe. C'est la Fédération Nationale des
Associations de Microcrédit (FNAM).
Dans ce cadre, toute AMC est tenue d'adhérer à
la FNAM. Les statuts de cette dernière doivent être
approuvés par le ministre chargé des finances après avis
consultatif du microcrédit.
a) Le contrôle des associations du
microcrédit :
Toute association de microcrédit doit en principe tenir
d'une comptabilité régulière faisant apparaître
toutes ses ressources, ses emplois, ses produits et ses charges selon les
modalités fixées par voie réglementaire.
Les pièces et documents ayant servi de base aux
écritures comptables doivent être conservés par
l'association pendant au moins dix ans.
Les AMC doivent procéder à l'audit externe de
leur gestion. Les rapports d'audit sont communiqués au ministre
chargé des finances.
Un comité de suivi des AMC est institué pour
effectuer un contrôle sur place et sur pièces sur les
activités des associations. Ce contrôle porte également sur
le caractère licite de l'origine des fonds dont disposent ces
associations.
Les documents et toutes les renseignements, qu'une AMC juge
nécessaire, doivent être communiqués au comité de
suivi.
Il est utile de rappeler que le comité de suivi est
composé de représentants de l'administration et il veille au
respect, par les associations, des dispositions de la loi sur le
microcrédit.
b) Le régime fiscal de l'activité du
microcrédit :
Dans ce cadre, les opérations de crédit
effectuées par les AMC au profit de leur clientèle sont
exonérées de la TVA. Cependant, les dons en argent ou en nature
octroyés par personnes physiques ou morales aux AMC constituent des
charges déductibles et instituant un impôt sur les
sociétés.
Les équipements et les matériels destinés
exclusivement au fonctionnement de microcrédit bénéficient
de l'importation en franchise des droits de douanes et autres droits et
taxes.
Ces exonérations, déductions et franchises sont
accordées à chaque AMC pour une durée de 5 ans à
compter de la date de publication au bulletin officiel.
c) Autres dispositions :
Selon l'article 24 de la présente loi, le ministre
chargé de la finance peut adresser une mise en garde aux dirigeants
d'une AMC qui ne respecte pas les dispositions de l'article 8, 9, 11, 12, 13,
15 et 16 de la loi encadrante. Si cette mise en garde demeure sans effet, un
avertissement sera dressé à l'association concernée et
suspendre un ou plusieurs de ses dirigeants.
2) Atouts et limites du cadre
réglementaire :
a) Les atouts :
La loi régissant les activités de
microcrédit a plusieurs atouts, on peut citer :
§ La loi restreint le champ d'action des AMC à des
activités de microcrédit38(*). Cela a permis aux AMC de se concentrer davantage sur
le microcrédit et de développer un savoir faire
négligeable en la matière. Cette spécialisation a
donné ses fruits avec l'existence actuelle d'AMC performantes
techniquement et financièrement, et dont la reconnaissance est mondiale.
Leur spécialisation et leur savoir faire en la matière les a
aidées à accéder à certaines ressources (surtout
aux lignes de crédit bancaire à court terme), à recevoir
de l'argent des bailleurs de fonds, et à bénéficier des
dons publics.
§ La loi oblige les AMC à présenter des
projections financières garantissant leur viabilité (la
réalisation d'un bénéfice) au terme d'une période
n'excédant pas cinq ans, à compter de la date de leur
autorisation. Cette obligation a été propice à
l'émergence d'institutions pérennes plus attractives à
l'égard des différentes sources de financement. Il importe
cependant de signaler que la loi ne prévoit aucune sanction en cas de
non respect de cette contrainte. Par conséquent, cette dernière
pourrait, à l'évidence, inciter les AMC à
s'éloigner de l'objectif d'éradiquer la pauvreté, pour
cibler essentiellement les activités solvables. Il nous semble qu'un
principe directeur fondamental doive guider le fonctionnement du secteur du
microcrédit : si la recherche de la rentabilité par les AMC
est légitime et nécessaire à leur existence et
développement, elle doit néanmoins tenir compte de la fonction
sociale du secteur. Pour cela, les AMC offrant des produits et services
coûteux et qui ne sont rentables qu'à long terme (l'octroi de
crédit à une population rurale dispersée, par exemple)
devraient bénéficier d'un soutien considérable des
pouvoirs publics et des bailleurs de fonds.
§ La loi prévoit une exonération de la taxe
sur la valeur ajoutée (TVA) pour les opérations de
microcrédit, pour une durée de cinq ans, à compter de la
date de publication de l'arrêté d'agrément du Ministre des
Finances. Cette exonération a bien permis aux AMC de consolider
davantage leur assise financière sans renchérir leurs
prestations. Le nouveau projet de la loi de Finances39(*) 2006 prévoit la
prorogation de l'exonération de la TVA pour cinq autres années.
Cela s'inscrit dans le cadre d'une stratégie du gouvernement à
renforcer davantage le développement du secteur40(*).
§ Conformément aux dispositions de la loi, le plan
comptable qui a été approuvé lors de la neuvième
assemblée plénière du Conseil National de la
Comptabilité (CNC). Ce projet permettra aux AMC de disposer d'un tableau
de bord composé de ratios prudentiels41(*).
b) Principales entraves auxquelles se heurtent les
AMC :
La loi relative au microcrédit souffre de certains
écueils qui peuvent sérieusement entraver
le développement des AMC :
o Le statut d'association sans but lucratif des AMC entrave
l'accès de celles-ci à certaines sources de financement.
o La loi ne permet pas aux AMC de mobiliser l'épargne
des ménages pauvres et celle des microentrepreneurs, cela prive, encor
une fois, les AMC de la possibilité de diversifier leurs produits et
d'accéder à des ressources financières importantes pour
financer leur croissance.
Il ressort donc, au terme de cette section, que le cadre
réglementaire actuel contient des vertus et des entraves au
développement des AMC. Les atouts doivent être renforcés et
les entraves endiguées.
III - Place du microcrédit dans
l'INDH :
L'Indice National du Développement Humain (INDH) est
une approche globale et intégrée qui vise à réduire
la pauvreté, la vulnérabilité, la précarité
et l'exclusion sociale. Par sa logique et son fonctionnement, l'INDH offre un
cadre d'actions pour le microcrédit.
1) INDH : quatre programmes
prioritaires.
Le programme d'action de l'INDH s'étalera sur les cinq
années à venir (2006-2010)42(*). Un budget de 10 milliards de dirhams lui a
été consacré ; l'Etat y contribuera par 60%, les
collectivités locales et l'aide internationale par 20% chacune. A
travers ce budget, l'INDH cherche à instaurer une dynamique
pérenne en faveur du développement humain, de
l'épanouissement et du bien-être de l'ensemble de la population.
Concrètement, l'INDH43(*) se présente comme l'articulation de quatre
programmes prioritaires :
· programme de lutte contre la pauvreté en milieu
rural ;
· programme de lutte contre l'exclusion sociale en le
milieu urbain;
· programme de lutte contre la
précarité ;
· programme transversale : il vise l'ensemble des
provinces et des préfectures.
2) Vers une contractualisation des relations
Etat-AMC :
L'INDH accorde une place importante au microcrédit qui
est appelé à financer les activités
génératrices de revenu et éventuellement, l'accès
aux infrastructures de base des populations démunies.
En vertu de leurs atouts indéniables, les AMC sont
à même de contribuer sérieusement à la
réalisation des objectifs de l'INDH.
En outre, pour permettre aux AMC de bien assumer les missions
qui leur sont dévolues dans le cadre de l'INDH, il serait opportun de
penser les relations Etat-AMC dans le cadre d'une vision claire et
cohérente.
Plus explicitement, il s'agit de consolider ces relations dans
le cadre d'un contrat programme entre l'Etat et la FNAM. Ce contrat fixera des
obligations de résultats pour les AMC, c'est-à-dire les objectifs
à atteindre. De même, en vertu de ce contrat, l'Etat devrait
s'engager à offrir toutes les formes d'aide et d'appui aux AMC44(*).
Section II : Les financement et les besoins du
secteur.
Atteindre plus d'un million de clients actifs, est l'objectif
majeur de la microfinance d'ici la fin de la décennie en cours. Cet
objectif implique un immense besoin de financement du secteur.
I - Les sources de financement des associations du
microcrédit au Maroc :
Avant de traiter les sources de financement, on va faire
d'abord allusion au fonds de microcrédit.
Lorsqu'on parle d'un fonds de microcrédit, on distingue
généralement deux types : le fonds national autonome qui
intervient au niveau national et le fonds régional autonome qui englobe
plusieurs pays.
Ce fonds de microcrédit (de financement) finance les
AMC en créant des institutions financièrement autonomes et
renforçant leur capacité institutionnelle.
Quant au conditions nécessaires à sa mise en
oeuvre et sa bonne gouvernance, l'expérience mondiale nous enseigne que
le gouvernement doit participer massivement au financement de ce fonds tout en
s'éloignant de sa gestion. Cette dernière devra être
réservée à un corps professionnel indépendant afin
d'éviter toute lourdeur bureaucratique.
Le fonds de microcrédit ne peut être mis en
oeuvre sans la volonté et l'engagement des différentes parties
prenantes.
1) Financement public :
En tant qu'institution qui soutiendra les pauvres, le fonds de
microcrédit doit bénéficier d'un apport important de la
part du gouvernement tout en préservant son autonomie. A ce propos, lors
de sa déclaration devant le parlement (23 mai 2005), le Premier Ministre
a annoncé d'une façon précise et claire le soutien que
compte accorder le gouvernement aux activités de microcrédit.
Quelque soit l'importance de son apport financier, le
gouvernement doit s'éloigner de la gestion du fonds de
microcrédit. Selon M. Salehuddin Ahmed45(*), Directeur général du PKSF46(*), « pour rester
indépendant du contrôle politique, il faut : expliquer son
but en détail, être transparent dans sa gestion, être ouvert
dans ses principes comptables, l'ouvrir à tous, et amener les secteurs
privés et publics à bord ».
2) La FNAM :
La FNAM en tant qu'institution fédératrice des
AMC, envisage la mise en place d'un fonds de refinancement dédié
au secteur de la microfinance. La FNAM est consciente des possibilités
énormes que peut offrir le fonds de microcrédit aux AMC, soit en
termes d'accès aux ressources financières nécessaires
à leur développement en formation et assistance technique.
En parfaite harmonie avec sa stratégie de refinancement
du secteur, la FNAM a déjà commencé la démarche de
constitution du fonds de microcrédit. Dans ce cadre, elle collabore
étroitement avec le cabinet Deloitte et Touche chargé de mener
l'étude sur les conditions de réalisation de ce fonds.
Il est opportun d'insister sur la nécessité
d'assurer une représentation adéquate de la FNAM au sein de
l'organe de gestion du fonds.
3) Bank Almaghrib :
Les discussions sont en cours entre la banque centrale et les
responsables de la FNAM pour déterminer les modalités
adéquates de remplir cette mission de supervision. A cet égard,
la mise en place de règles prudentielles spécifiques au secteur
devient plus réalisable après l'approbation du plan comptable qui
permettra d'arrêter des ratios prudentiels. Selon le gouvernement de Bank
Almaghrib47(*), la banque
centrale apportera un soutien à la qualité, à la
transparence de l'information et à la centralisation des risques. Ce
soutient se répercutera positivement sur la capacité du fonds
à attirer davantage de financement.
4) Les banques commerciales :
Certains observateurs du secteur craignent que la mise en
oeuvre du fonds porte atteinte aux relations banques-AMC, on peut affirmer au
contraire que ce fonds de refinancement renforcera davantage cette relation. Le
fonds de microcrédit, en tant qu'institution chargée du transfert
des fonds des bailleurs de fonds aux institutions de microcrédit,
financera les AMC en se basant sur des critères de sélection et
sur des normes standardisées, ce qui va de pair avec
l'intérêt des banques qui cessent d'exiger des garanties solides
de la part de leur clientèle.
5) Le secteur privé :
Il est interpellé, lui aussi, à participer au
financement du fonds de microcrédit. Les sociétés
agro-industrielles ont déjà accumulé certaines
expériences dans le domaine de microcrédit. Elles ont
financé certains producteurs de tabac, de betterave et de canne à
sucre. Cette expérience et d'autres pourraient être
développées, enrichies et améliorées, à
condition d'instaurer un climat de confiance entre les investisseurs
privés et le secteur de la microfinance.
6) La société civile :
La société civile est de plus en plus consciente
du rôle majeur du microcrédit dans l'éradication de la
pauvreté et de l'exclusion sociale. Cela ne peut que se
répercuter positivement sur le secteur de microfinance. L'implication de
la société civile pourrait en effet exercer une pression sur tous
les intervenants politiques et économiques du secteur de la
microfinance, ce qui favorisera la mobilisation de ceux-ci en faveur du
projet.
La société civile est appelée pour sa
part à participer au financement du fonds, soit à travers des
cotisations, soit à travers d'autres formes de participation. A titre
d'exemple, le fonds de microcrédit peut attirer des contributions des
associations des Marocains Résidents à l'Etranger (MRE) tout en
s'engageant d'affecter ces ressources aux zones pauvres.
7) Les collectivités locales :
Les collectivités locales, notamment les plus nantis
d'entre elles, peuvent également participer au financement du
fonds : une part de leur budget pourrait être octroyée au
financement de microcrédit. En contre partie, le fonds s'engagera
à affecter ces ressources aux AMC travaillant notamment dans les zones
défavorisées du monde rural.
Il importe enfin de signaler l'importance du cadre juridique
qui réglementera cette contribution.
8) Les bailleurs de fonds :
Le fonds de microcrédit nécessite des moyens
importants d'où l'importance de l'engagement des bailleurs de
fonds48(*), des
Institutions Financières Internationales (IFI)49(*) et des organismes
publics50(*) pour un
développement durable des programmes de microcrédit.
La participation de ces acteurs au financement du fonds est
tributaire de certaines conditions, notamment l'engagement des ressources
propres du gouvernement au financement du fonds, et la bonne gouvernance de
celui-ci. Dans le même ordre d'idées, plusieurs chantiers sont en
cours de réalisation pour renforcer le management, la transparence et la
gouvernance des AMC afin d'attirer davantage de fonds. On citera, à cet
égard, la mise en place d'une centrale des risques51(*) qui a pour mission de traiter
le problème des crédits croisés et l'établissement
des règles prudentielles spécifiques au secteur52(*).
En guise de conclusion, presque toutes les conditions sont
réunies pour la mise en place d'un fonds de microcrédit
dédié aux AMC.
II - Besoins du secteur de
microcrédit :
Vu son rôle important dans la lutte essentiellement
contre la pauvreté, le microcrédit n'est nécessairement la
solution adéquate pour tout le monde ou dans les situations. Il
présente certains handicapes qui peuvent s'articuler ainsi :
1) Le plafonnement des taux
d'intérêt :
Il est beaucoup plus onéreux d'accorder un grand nombre
de petits prêts qu'un petit nombre de prêts de montant
élevé. A moins que les fournisseurs de microcrédit ne
puissent demander des taux d'intérêt nettement supérieurs
aux taux moyens des prêts bancaires, ils ne seront pas en mesure de
couvrir leur coûts, de sorte que leur croissance et leur viabilité
sont tributaires d'une offre très limitée et incertaine de
financement à des taux bonifies. Lorsque les pouvoirs publics
réglementent les taux d'intérêt, ils fixent
généralement ces derniers à des niveaux trop bas pour que
les opérations de microfinancement puissent être viables.
Toutefois, il importe aussi que les fournisseurs de microfinancement ne
répercutent pas les coûts que pourraient entraîner des
inefficacités dans leurs opérations sur leurs clients en fixant
leur prix53(*) à
des niveaux nettement supérieurs à ce qu'ils devraient
être.
2) Manque de capacités institutionnelles et
humaines :
Le microcrédit est un domaine spécialisé
qui conjugue les services bancaires à des objectifs sociaux, et un
renforcement des capacités est nécessaire à tous les
niveaux, des institutions financières aux instances de
réglementation et de contrôle et aux systèmes
d'information, jusqu'aux organismes de développement de l'Etat et aux
bailleurs de fonds. La majeure partie des investissements, publics et
privés, effectués à ce titre devraient viser le
renforcement.
3) L'importance de la transparence des
activités financières et des services financiers:
Il est indispensable de disposer d'informations exactes,
comparables et présentées selon un format standard sur les
résultats financiers et la performance sociale des institutions
financières qui fournissent des services aux pauvres. Les organes de
contrôle et de réglementation des banques, les bailleurs de fonds,
les investisseurs et, surtout, les pauvres qui sont les clients des services de
microfinancement, doivent avoir accès à ces informations pour
bien évaluer les risques et les avantages de leur opérations.
4) Les financements bonifiés des bailleurs de
fonds doivent compléter les capitaux du secteur privé, ils ne
doivent pas les remplacer :
Il importe que les bailleurs de fonds utilisent, pendant un
temps, des instruments appropriés de don, de prêt et de
participation pour renforcer les capacités institutionnelles des
prestataires de services financiers, développer l'infrastructure
nécessaire54(*), et
d'appuyer des services et produits innovants. Dans certains cas, il leur faudra
peut-être fournir plus longtemps des financements bonifiés pour
pouvoir atteindre des groupes de population qui sont difficiles à
toucher parce qu'ils vivent dans régions faiblement peuplées ou
pour d'autres raisons. Pour que leur appui financier soit efficace, les
bailleurs de fonds doivent chercher à intégrer les services
financiers axés sur les pauvres dans les opérations des
marchés financiers locaux ; faire appel à des
compétences spécialisées pour la conception et la mise en
oeuvre des projets ; exiger que les institutions financières et les
autres partenaires respectent des normes de performance minimales pour
continuer à bénéficier d'un appui ; et planifier
dès le début leur stratégie de
désengagement55(*).
5) Le financement :
Le secteur de microcrédit aura besoin d'un financement
dans son ensemble, surtout ce qui concerne les petites associations.
En fait, les associations auront besoin d'un financement
additionnel. Cependant, le secteur aura aussi besoin d'un financement qui est
plus commercial en nature ayant comme effet de les préparer
(associations) à accéder au financement bancaire.
Les associations bénéficieront aussi des
critères de financement plus rigoureux, basés sur la performance
institutionnelle plutôt que sur la taille et la portée de leurs
opérations. Ceci va les encourager à prendre au sérieux
leur renforcement institutionnel. Il faut comprendre que même avec un
financement plus commercial et rigoureux, les institutions auront besoin, de
temps à autre, des subventions opérationnelles,
occasionnées par la croissance, et aussi pour améliorer les
structures déjà existantes.
6) Réglementation, supervision et
coordination :
Il y a un besoin urgent des modèles de
comptabilité, et pour une meilleure intégration du secteur au
Maroc à la communauté internationale de microcrédit, le
secteur bénéficiera des modèles qui suivent les
modèles acceptés et pratiqués par cette communauté.
Etant donné l'importance que certaines associations prennent
vis-à-vis du marché d'offre de services aux microentrepreneurs,
le secteur bénéficiera d'autres normes réglementaires,
surtout des règles concernant la solvabilité (multiplicateur de
fonds propres).
Une fois les modèles de comptabilité en place,
les associations ont besoin d'être auditées annuellement par les
firmes de comptabilité agrées, avec une compétence dans
les domaines de microcrédit si possible. Le secteur a besoin aussi d'une
supervision légère de la part d'une entité
gouvernementale, pour assurer le respect de la réglementation.
Le secteur a besoin aussi des définitions communes
concernant les ratios clés à être analysés. Ces
définitions, qui peuvent être établies selon les
modèles des états financiers mis en place, assurent non seulement
une meilleure performance individuelle des associations, mais aussi un
échange valable d'information et une comparaison entre associations.
Pour ce faire, les associations ont besoin de trouver un moyen
d'améliorer la communication entre elles et de mieux s'entendre de
façon générale. Le secteur a besoin d'un échange
plus libre d'informations et pourra bénéficier de la mise en
place d'un système de gestion de risque commun (base de données
sur les clients pour éviter en partie les prêts
croisés)56(*).
Section III : Les associations du
microcrédit au Maroc.
I - L'association Zakoura :
1) Présentation de
l'institution :
La Fondation Zakoura est une association à but non
lucratif régie par le dahir du 15 novembre 1958, complété
par celui du 10 avril 1973. Elle a reçu l'agrément en 2000 comme
association de microcrédit conformément à la loi du
premier avril 1999 qui encadre le secteur de la microfinance au Maroc.
Zakoura fait partie de la FNAM. La fondation est
également membre de réseau ·Sanabel· regroupant les
institutions de microfinance (IMF) du monde Arabe, du Mix Market et du
Microcredit Summit, et reçoit depuis 1997 le soutien de Save the
Children dans le cadre du programme Microstart de PNUD. Le réseau de la
fondation est organisé autour de 5 régions qui gèrent 63
représentations. Plus loin dénommées
« agences ». Elles couvrent quasiment tout le territoire
marocain. Les agences sont constituées au maximum de 10 Agents de
Crédit (AC) et peuvent être dédoublées le cas
échéant, de siège situé à Casablanca, est le
centre de définition de la stratégie de l'institution, de
consolidation de l'information comptable et de mise au point des outils de
gestion et de contrôle. Il héberge l'équipe de direction
son personnel de soutien et les responsables de la formation.
2) Produits et services de
l'association :
Une description détaillée des produits de
prêts est fournie dans la liste suivante :
ü Crédit solidaire : produit de prêt
progressif, s'échelonnant de 500 à 5000 dirhams, sur 23 ou 35
semaines, avec un délai de grâce de 50 jours. Pour les porteurs de
projet (plus loin dénommés emprunteurs) réunis en groupe
de 5 personnes, le remboursement est hebdomadaire et s'effectue au cours de
réunions d'environ une heure qui rassemblent jusqu'à huit
groupes autour d'un AC. Dans un local proche de leur zone d'activité.
Une fois les remboursements effectués, les AC assurent une formation ou
une sensibilisation sur des thèmes tels que le droit de la famille,
l'hygiène, la santé,...etc.
ü Prêt microentreprise : testé
dès 1996 et généralisé en 2003, ce prêt de
5000 à 20000 dh sur 9 à 24 mois représente en juin 2004
près de 6% de l'encours pour plus de 2500 emprunteurs actifs. Ces
prêts sont destinés à favoriser la création de
microentreprises formelles et permettent de satisfaire la demande d'anciens
bénéficiaires du prêt solidaire ayant fait preuve de leur
capacité à générer des revenus par leur
activité, mais également d'attirer de nouveaux emprunteurs
réclamant des montants plus importants que ceux proposés via le
crédit solidaire.
ü Le prêt « tourisme rural »
visant à favoriser la création de gîtes, tables
d'hôtes ou coopérations artisanales en zone rurale par l'octroi de
prêts aux personnes disposant d'espace libre à aménager et
désireuses d'accueillir touristes nationaux et étrangers.
ü La prêt « Kit
photovoltaïque » destiné aux personnes résidant en
milieu rural qui souhaitent s'équiper de panneaux solaires pour
l'éclairage de leur domicile.
ü Le prêt « eau
électricité » ayant pour objectif le raccordement du
logement au réseau national électrique et d'eau potable, et
l'équipement d'une plomberie interne et d'installations
électriques conformes.
ü Le prêt « logement » pour
l'acquisition, la construction d'un logement ou son achèvement
octroyé à des personnes bénéficiant d'une aide
étatique insuffisante dans le cadre d'opérations de
règlement. Ce produit a pour ambition d'améliorer la
qualité de vie des habitants des quartiers urbains et périurbains
défavorisés et des zones rurales enclavées.
II - L'association ·Al
Amana· :
1) Présentation de
l'institution :
Al Amana est une association à but non lucratif
régie par le dahir du 15 novembre 1958, complété par celui
du 10 avril 1973. Elle existe depuis 1997 et a reçu en 2000
l'agrément du ministère des Finances pour opérer en tant
qu'association du microcrédit conformément à la loi du
premier avril 1999 qui encadre la microfinance au Maroc.
Al Amana est membre de plusieurs réseaux : FNAM,
SANABEL, réseau international de Women's World Banking (WWB).
L'institution est aussi membre du réseau international Microfinance
Network (MFN) et du Microfinance Africain Institutions Network (MAIN).
Les 24 membres de l'assemblée générale
(AG), personnalités des mondes politiques, associatif, bancaire,
journalistes et universitaires marocains, sont tous bénévoles. La
plupart de ces membres font partie de l'assemblée générale
depuis le lancement des activités depuis 1997. Le conseil
d'administration (CA) compte 15 membres, dont 5 font partie du Bureau
exécutif du CA.
Il existe aussi un comité de veille et de suivi (CVS),
organe statutaire consultatif, composé de partenaires externes et ayant
pour but de surveiller avec le CA les axes d'action d'Al Amana.
Monsieur Driss JETTOU, ancien président d'Al Amana et
actuellement premier ministre du Maroc, personnage clé dans
l'institution, reste président d'honneur de l'institution.
Tableau °2 : les membres du conseil
d'administration de l'association Al Amana :
Membre du CA
|
Fonction
|
Emploi actuel
|
M. Ahmed GHAZALI
|
Président
|
-président de la haute autorité de la
communication Audiovisuelle
|
M. Thami GHORFI
|
Vice-président
|
-Directeur de l'ESCA
|
Mme. Mounia BOUCETTA
|
Secrétaire générale
|
-Directeur de commerce interne au ministre de commerce.
|
M. Omar Amine BENABDELAH
|
Trésorier
|
-Expert international en artisanat.
|
M. Mohamed Fouzi MOURG
|
Trésorier adjoint
|
-Professeur chercheur.
|
Mme. Marie Thérèse DILANI
|
Membre
|
-Journaliste.
|
Mme. Michel ZIRARI
|
Membre
|
-Professeur universitaire.
|
Mme. Malak BEN CHEKRIUN
|
Membre
|
-Ancien Directeur d'AMSED.
|
M. Abderhman HAROUCHI
|
Membre
|
-Ministre de développement social.
|
M. André Azoulay
|
Membre
|
-Conseiller royal.
|
M. Ahmed Abdouh
|
Membre
|
-Commerçant.
|
M. M'hamed ELLATIFI
|
Membre
|
-Commerçant.
|
M. Mustapha BOUJRAD
|
Membre
|
-Coordinateur de programmes aux fonds de développement
social.
|
Source: Planet Rating Al Amana 2005.
En Décembre 2004, Al Amana dispose d'un siège
à Rabat et de 259 antennes, dont 134 ont été ouvertes en
2004. Ces antennes sont réparties sur le territoire marocain,
principalement en zone urbaine.
Le siège héberge l'équipe de direction et
son personnel de soutien, soit près de 90 personnes. Une cinquantaine de
personnes est affectée à l'encadrement, l'appui, le
développement et le contrôle, et disséminée sur les
diverses régions.
Les 259 antennes ne comprennent pas d'autre personnel que les
572 Agents de Crédits (AC). Ils assurent la sélection des
clients, le déboursement (en espèces ou en chèque) et la
collecte des remboursements (en espèce).
2) Produits et services de
l'association :
a) Les services financiers :
Al Amana a longtemps proposé seulement des prêts
solidaires mais diversifie peu à peu son offre :
o Les trois produits de prêts solidaires sont
octroyés à des groupes de 5 personnes, pour des montants de 1000
à 20000 dh. Ils représentent quasiment la totalité du
portefeuille en décembre 2004 (plus de 95%).57(*)
Il s'agit principalement du crédit ·Al
Moustaqbal· qui représente 91% de l'encours de crédit.
o Le prêt individuel est proposé dans 11 antennes
de régions de Casablanca et Rabat et devrait être
généralisé dans le courant de l'année 2005. Les
montants s'échelonnent de 2000 à 20000 dh58(*) pour une durée de 3
à 24 mois selon le montant et le choix de client. Fin décembre
2004, 1866 prêts individuels sont en cours pour un encours total de 13
millions de dirhams.
Plusieurs autres produits de prêts sont actuellement en
test :
- Un prêt ·logement· (pour financer
l'amélioration de l'habitat) est en cours de développement.
- Une adaptation du produit de prêt solidaire aux
contraintes du monde rural (difficulté de transport...) est testé
dans la région de Doukkala.
- Les prêts « Chems »,
octroyés pour une durée moyenne de 3.5 ans et destiné
à l'achat du matériel photovoltaïque pour
l'électrification des foyers, sont également en phase pilote
depuis 2003. 99 prêts sont en cours dans le Sud du Maroc à fin
décembre 2004.
b) Les services non financiers :59(*)
- TKWIN JDID est un produit de formation destiné aux
microentrepreneurs de vidéos sur support CD-ROM sont diffusés et
des agents de crédit spécialement formés animent une
discussion avec les clients après la diffusion de la vidéo.
- PNAM est un service de diagnostic et d'aide à la
conception de plans d'affaires et à la commercialisation de produit pour
les microentrepreneurs dans la région Nord. Al Amana gère ce
programme avec le soutien des ONG espagnoles ·CODESPA· et
·CIDEAL·, et la collaboration de l'université
polytechnique de Valence.
Tableau n°3 : évolution des encours et
prêt par produit en millions de dirhams :
Produit
Années
|
Prêts individuels
|
Prêts solidaires
|
2001
2002
2003
2004
|
0.6
2.25
3.705
12
|
75
243.39
388119.4
147.
|
Source: Planet Rating Al Amana 2005.
III - La Fondation Banque Populaire Pour la
Microcrédit:
1) Présentation de l'institution :
En tant que partenaire privilégié des pouvoirs
publics et interlocuteur de choix des institutions internationales dans les
actions à caractère économique et social, le Groupe Banque
Populaire, à travers FBPMC, participe activement au mouvement qui se
dessine en faveur des microentreprises et de la promotion de l'emploi.
La Fondation Banque Populaire Pour le Microcrédit qui a
été créé sous la forme d'association à but
non lucratif a obtenu en mars 2000 l'agrément du ministère de
l'économie et des finances pour l'exercice des activités de
microcrédit. Elle constitue de ce fait une réponse citoyenne du
crédit populaire du Maroc et un soutien aux efforts de l'Etat dans la
lutte contre la pauvreté.
Depuis sa création, la fondation s'est engagée
résolument dans la réalisation de son plan de
développement quinquennal (sur 5 ans) et qui prévoit :
Ø l'ouverture d'au moins 5 branches par an ;
Ø la mobilisation de près de 100 millions de
dirhams ;
Ø la formation et le recrutement progressif de 120
agents de développement dont une trentaine de cadres ;
Ø la couverture par le programme FBPMC de plus de 50000
bénéficiaires ;
Ø la création de plus de 80000 emplois ;
Ø la viabilité financière à partir
de la cinquième année d'exercice pour dégager une
capacité d'autofinancement et assurer ainsi la pérennité
du programme.
Le microcrédit est un système de financement
dont l'objectif est de permettre à des personnes qui ne peuvent
bénéficier des concours du secteur bancaire, de créer ou
de développer leur propre activité de production ou services en
vue d'assurer leur insertion économique, c'est dans ce cadre
qu'intervient la Fondation Banque Populaire pour le Microcrédit comme
association à but non lucratif afin d'assurer aux exclus du
système traditionnel un autre modèle de financement.
2) Caractéristiques des
prêts :
Le montant du microcrédit de la FBPMC est compris entre
une fourchette théorique de 3000 à 50000 dh.
Tableau n°4 : les produits et services de la
FBPMC :
produits
|
montant
|
durée
|
Périodicité de remboursement
|
INTILAKA
|
De 3000 à 6000 dh.
|
De 6 à 9 mois.
|
Par semaine ou par quinzaine.
|
MOUXAKABA (accompagnement)
|
De 6500 à 10000 dh.
|
De 6 à 18 mois.
|
Idem.
|
ISTITMAR
|
De 11000 à 20000 dh.
|
De 12 à 24 mois.
|
Par quinzaine ou par mois.
|
TAAHIL
|
Plus de 20000 dh.
|
De 12 à 36 mois.
|
Idem.
|
Source : la Fondation Banque Populaire pour le
Microcrédit : FBPMC.
IV -L'Association Marocaine de Solidarité
Sans Frontières/Microcrédit : AMSSF/MC.
1) Présentation de
l'institution :
La mission d'AMSSF/MC est de permettre à des
microentrepreneurs périurbains et ruraux, issus de couches
socioéconomiques faibles et exclus du système bancaire classique
d'accéder au financement structuré afin qu'ils puissent
développer, renforcer ou stabiliser leurs activités dans la
transparence et la solidarité. Les salariés et les membres du
conseil d'administration ont en commun une importante culture associative de
solidarité. Elle se traduit notamment dans le bénévolat et
la grande disponibilité des membres du conseil d'administration, ainsi
que l'attention que les agents de crédit portent à leurs clients.
L'AMSSF/MC est une association à but non lucratif
régie par le dahir du 15 novembre 1958, complété par celui
du 10 avril 1973, AMSSF/MC a été créée en 1999 pour
autonomiser les activités de microcrédit de l'association
AMSSF/MC60(*).
Elle a reçut la même année
d'agrément du ministère des finances pour opérer en tant
que association de microcrédit, conformément à la loi du
premier avril 1999 qui encadre la microfinance au Maroc. AMSSF/MC fait partie
de la FNAM, Fédération Marocaine des Associations de
Microcrédit61(*),
et participe activement aux travaux et aux réflexions de cet organisme.
L'institution est aussi membre de la Plateforme Planet Finance, et participe au
forum Africain sur l'évaluation.
AMSSF/MC est contrôlée par son assemblée
générale, composée de 12 membres. Elle est dirigée
par sa Présidente Fondatrice, Mme. ·Khaddouj GHERBI· qui
est entourée d'un conseil d'administration de 7 membres issus de la
société civile.
Tableau n°5 : les membres du conseil
d'administration de l'association AMSSF/MC :
Membre du Ca
|
Profession
|
Fonction au CA
|
Khaddouj GHARBI
|
Professeur universitaire
|
Présidente
|
Amina MAGDOUD
|
Professeur d'économie
|
Trésorière
|
Abdelmajid BELHADJ
|
Entrepreneur
|
Adjoint de la trésorière
|
Jean François DOME
|
DG des usines Caulliers
|
Conseiller
|
Essaid BENJELLOUN
|
Directeur de banque
|
Conseiller
|
Monsef OUADGHIRI
|
Professeur
|
Conseiller
|
Mustafa YAAKOUBI
|
Médecin et parlementaire
|
Conseiller
|
Source: Planet Rating AMSSF/MC 2004.
Le réseau d'AMSSF/MC est constitué de 16
antennes, 7 dans la ville de Fès et 9 dans la région du Moyen
ATLAS, dont 5 autour de la ville d'Azrou (Azrou, Ifran, M'rirt, El Hajeb et Ain
Leuh) et 4 autour de la ville de Boulmane. Les antennes d'AMSSF/MC sont toutes
situées dans un rayon de moins de 300 km autour de Fès.
2) Produits et services de
l'association :
Afin de faire face à ses concurrences et d'en rayer
ses conséquences, AMSSF/MC s'est lancée depuis 2004 dans une
démarche active d'adaptation de ses produits aux besoins de la
clientèle. Ce processus a impliqué l'ensemble de l'institution
(client, AC, équipe de direction, CA). Il s'est appuyé sur une
enquête de satisfaction menée auprès de 200 clients et sur
une étude d'impact financier d'une baisse de prêts. Cela a
débouché sur une modification du produit de prêt en juillet
2004 qui devrait permettre à AMSSF/MC d'améliorer sa
compétitivité.
Ø Baisse des taux d'intérêts : en
passant à un taux d'effectif global (TEG) compris entre 43% à 73%
selon le montant des prêts, contre 50% à 82% dans l'ancien
système. AMSSF/MC se rapproche des taux offerts par la concurrence (30%
à 53%), même s'il lui est difficile de concurrencer des IMF de
plus grande envergure et qui ont accès à des financements
subventionnés plus importants ;
Ø augmentation des plafonds de prêts :
passage de 5000 à 8000 dh. Les concurrents offrant des prêts
jusqu'à 10000 ou 20000 dh pour des prêts de groupe ;
Ø assouplissement du système d'évolution
par cycle : les montants et durées du premier prêt sont
toujours strictement définis, mais le client peut ensuite définir
les caractéristiques de son prêt avec l'AC en fonction des ses
besoins ;
Ø possibilité de remboursement mensuel :
les clients ont maintenant le choix entre un remboursement par quinzaine ou
mensuel, la plupart des concurrents proposant uniquement un remboursement
hebdomadaire ou par quinzaine ;
Ø réduction du nombre de réunions :
le parcours de formation des groupes de clients en 4 réunions, qui
paraissait lourd aux clients, a été allégé d'une
réunion.
Le développement d'un produit de prêt individuel
est par ailleurs prévu pour 2005, les premiers tests ayant
débuté à une très petite échelle en 2004 (2
prêts).
V - Autres associations :
1) Fondation pour le Développement local Et le
Partenariat : FONDEP.
FONDEP a lancé ses activités en 1996 dans le
secteur de développement et lancé ses premiers crédits en
1997. Lors de la mise en place de la loi relative à la microfinance,
FONDEP a changé ses statuts pour en devenir FONDEP microcrédit,
association à but non lucratif. L'institution accorde des prêts
à des groupes solidaires en priorité des femmes vivant dans les
zones rurales.
2) INMAA :
INMAA est une institution de microfinance à vocation
nationale qui intervient sur tout le territoire marocain,
spécialisée dans le domaine du microcrédit. Elle accorde,
dans son intervention, une priorité à la femme et au monde
rural.
Se démarquer de la concurrence, avoir un produit
commercialisable ou garantir une viabilité ne sont pas les seules
objectifs d'INMAA, le développement de secteurs économiques
porteurs et pourvoyeurs d'emploi et de revenus est un point crucial dans la
stratégie d'INMAA.
3) Fondation Crédit Agricole pour le
Microcrédit :
Les multiples contraintes dans le milieu rural ont conduit la
fondation à recourir au choix d'une zone pilote à Errachidia pour
le lancement de ses opérations en 2002. Durant l'année en cours,
3 nouvelles antennes locales ont été mises en place au niveau
des localités de Rich et Erfoud dans la province d'Errachidia, et une
à Amezmiz pour la province d'El Haouz.
4) L'association pour le microcrédit
AMOS :
Situant entre Khenifra et Midelt, l'association AMOS utilise
des méthodologies de prêts individuels et solidaires. Un nouveau
produit est actuellement développé pour des groupes solidaires
avec une somme de garantie de 1.5% du prêt, rendu à la fin.
L'association intervient dans le milieu rural et périurbain.
Tableau n°6 : La liste des associations du
microcrédit réglementaires au Maroc:
Association
|
Zone d'intervention
|
Méthodologie de prêts
|
Nombre de clients
|
AL AMANA
|
Urbain
|
Groupe et individuel
|
> 60000
|
ZAKOURA
|
Urbain à 80%
|
Groupe et individuel
|
> 60000
|
FBPMC
|
Rural et prérural
|
Groupe
|
Entre 10000 et 25000
|
FONDEP
|
Rural/urbain
|
Groupe
|
Entre 10000 et 25000
|
ISMAÏLA
|
Urbain
|
Groupe
|
<5000
|
AMSSF/MC
|
Rural et préurbain
|
Groupe
|
<5000
|
AMOS
|
Urbain à 80%
|
Groupe
|
<5000
|
AL KARAMA
|
Urbain
|
Groupe/individuel
|
<5000
|
ATIL
|
Rural
|
Groupe
|
<5000
|
INMAA
|
|
|
<5000
|
AGIMC
|
|
|
<5000
|
ANAPPE
|
|
|
<5000
|
Fondation CNCA
|
|
|
<5000
|
Source: Planet Rating Al Amana 2005.
Chapitre II :
L'efficacité socio-économique des
associations du micro crédit au Maroc : cas de FONDEP et
ZAKOURA.
Section I: la Fondation pour le
Développement local et le Partenariat
« FONDEP ».
FONDEP développement a débuté ses
activités de développement en 1996, et lancés ces premiers
microcrédits en Avril 1997. Un changement de statuts consacre la
microfinance comme son unique activité en créant l'institution
FONDEP microcrédit, qui octroie ses premiers crédits mars 2000.
Elle accorde des prêts solidaires à des groupes de 4 ou 25
personnes (en moyenne 5), essentiellement des femmes vivant dans les zones
rurales et périurbaines. FONDEP se positionne sur le marché de la
micro finance marocaine, comme « la grande des
petites » ou comme « la petite des grandes »,
visant une croissance maîtrisée pour devenir leader sur le
marché rural.
L'objectif de cette section est d'expliquer comment cette
association de microcrédit a pu réussir à concurrencer les
autres associations de microcrédit dans la lutte contre la
pauvreté.
I - Activités et portefeuille de
prêts de l'association « FONDEP » :
1) Marchés et stratégie marketing de
l'association :
La clientèle cible est le définie assez
clairement. Pour des raisons de coût, FONDEP essaie de concentrer son
action sur des régions rurales. Le taux de pénétration du
marché rural est estimé entre 2 et 3%, avec un marché
urbain mieux servi (taux de pénétration d'à peu
prés de 30% la limite du marché est située au niveau du
financement plutôt qu'au niveau de la demande.
FONDEP dispose de différents avantages pour
fidéliser sa clientèle : plus de flexibilité sur le
retard de paiement (compensé par des indemnités de retard
après période de grâce généreuse).
Remboursement mensuel pouvant être remis par un seul membre du groupe,
prêt à la création d'une activité, renouvellement
rapide du prêt. La nécessité de renouveler plusieurs fois
son prêt avant d'atteindre des montants importants par contre un
désavantage par rapport à la concurrence.
FONDEP essaie de s'approcher de sa clientèle avec des
agents de crédit sensibles aux activités et à la culture
de la région. Pour compenser les distances importantes entre les agences
et le lieu de travail des clients, elle a adapté sa politique de gestion
de portefeuille aux contraintes locales pour les problèmes de retard.
La gamme de produits financiers se limite à un produit
de prêt, variant selon les montants. Ce produit correspond aux besoins de
la population cible ; le développement d'autres produits n'est pas
indispensable dans l'immédiat étant donnée la forte
demande.
Les nouveaux produits considérés à
l'heure actuelle permettront de diversifier davantage le type de clients et
d'activités financées. Ce type d'expansion demandera une phase
réfléchie de préparation (plusieurs mois au minimum) pour
établir les procédures et adapter le logiciel de gestion des
prêts. L'équipe FONDEP a déjà eu une première
expérience pour le financement de matériel photovoltaïque
à travers FONDEP développement (avant 2000). Pour d'autres
produits, qui n'utilisent pas la solidarité de groupe, FONDEP aura
besoin d'un renforcement de ses connaissances.
2) services de prêts de
l'association :
a)- la gestion de portefeuille :
La gestion du portefeuille de FONDEP lui permet de maintenir
une qualité satisfaisante.
la sélection du client est entièrement
déléguée à l'agent de crédit, qui axe son
analyse surtout sur la vérification de « la bonne
réputation » des clients et de la solidarité de groupe.
FONDEP a très récemment changé de politique d'octroie en
limitant la différence des montants des prêts au sein d'un groupe.
L'analyse client, notamment pour les montants les plus importants, est plus
faible sur la capacité d'endettement du client. Les agents ne disposent
pas par exemple de formulaires types pour évaluer les cash flow ou le
capital du client.
les images sont bien suivies par les agents et le
siège pour mesurer la qualité du portefeuille et calculer les
primes d'agents. Contrairement aux politiques plus strictes d'autres IMF
marocaines, FONDEP est plus flexible sur les retards et les encadrent par un
système de pénalités.
FONDEP ne rééchelonne pas les prêts, sauf
en cas de problème généralisé de remboursement,
très rare.
Tableau n°7 : activités de
prêts
|
2000
|
2001
|
Prêts/Emprunteurs actifs (en K dh)
|
4803
|
6950
|
Encours de prêts (en K EURO) évolution
|
397
|
535
|
Prêt moyen au déboursement (en k dh)
|
1256
|
1282
|
Nombre de prêts octroyés sur la période
|
6019
|
12896
|
Montant déboursé sur la période
|
7562
|
16528
|
Source : Planet Rating FONDEP juin
2002.
Grâce aux nouvelles sources de financement, FONDEP a pu
augmenter son porte feuille de 49% dans les 5 premiers mois de l'année
2002. Cela explique la relative stabilité du prêt moyen
déboursé : les anciens clients obtiennent des
crédits de montant plus élevés. Mais le nombre important
de nouveaux clients compense cette augmentation par l'octroi de nouveaux
prêts de montants faibles. De plus FONDEP a appliqué avec plus
de rigueur l'adhérence à la grille de cycles, qui limite
l'augmentation du montant.
b)- Qualité de portefeuille :
Tableau n°8 :l'évolution de la
qualité de portefeuille de l'association FONDEP
|
2000
|
2001
|
Mai 2002
|
Montant en arriérés (31 - 365 jours)
|
0,38%
|
0,72%
|
0,71%
|
Taux de perte sur prêts
|
0%
|
0,3%
|
0,5%
|
Source : Planet Rating FONDEP juin 2002.
Le montant des arriérés est raisonnable mais
s'est dégradé légèrement entre 2000 et mai 2002
avec la croissance de l'activité.
II - Financement : Dettes et fonds propres
de l'association :
1) Fonds Propres :
La totalité des fonds propres proviennent de
subventions de bailleurs de fonds. FONDEP espère dans l'avenir minimiser
cette dépendance envers les bailleurs en dégageant des revenus
opérationnels et faisant appel à l'endettement.
Déplacement limité au minimum ;
Remboursement et déboursement planifiés quatre
jours par mois seulement ;
Seuls les cas particuliers demandent l'implication du
siège dans l'évaluation du client ;
Evaluation du client plus rapide pour un renouvellement de
prêt ;
Système de prime pour les agents de crédit
encourageant l'efficacité.
Noter que cette organisation a le désavantage
d'établir moins de contact entre le client et l'agent, ce qui risque
d'avoir une influence néfaste sur le remboursement. FONDEP compte sur le
contact avec le client au moment de la sélection et la constitution de
groupes solidaires homogènes pour préserver la qualité de
son portefeuille. Pour compenser les difficultés à tenir des
réunions régulières en milieu rural. Noter toutefois que
l'analyse de la capacité d'endettement du client devrait être
approfondie.
L'augmentation très rapide des coûts de personnel
en pourcentage des coûts opérationnels entre 2000 et 2001
s'explique par le recrutement de nombreux employés
supplémentaires (effectif qui double) et l'introduction des frais de
représentation/déplacement pour les membres du Bureau
exécutif.
Des changements sont attendus dans le court et moyen terme
étant donné la capacité excédentaire actuelle du
siège et le gain en expérience et productivité et
plusieurs agents de crédit. Cette conclusion se base sur les leviers
décrits en dessous.
Les Facteurs positifs :
Politique en place de décentraliser totalement la
décision d'octroi chez les agents ;
Informatisation prévue au niveau des agences pour la
saisie d'information sur les groupes et les remboursements/déboursement
contribuera légèrement à une meilleure efficacité
pour les agents et le siège mais à l'heure actuelle le travail
administratif ne représente pas une contrainte de
l'efficacité ;
Courbe croissante d'efficacité pour nombreux agents
embauchés dans les derniers 6 à 8 mois (plus de 60% des agents).
Les gents seniors, gèrent déjà plus de 400 clients actifs,
ont eux atteint un les subventions de crédit proviennent majoritairement
de bailleurs marocains ou espagnols :
ü fonds Hassan II : 1500 KMAD en 2000 et 1500 KMAD
200162(*) ;
ü fondation conseil Espagnol d'appui aux
Réfugiés : 1321 KRAD en 2000 et 1366 KMAD en 2001 ;
ü association Marocaine de Solidarité et
Développement : 750 KMAD en 2000 ;
ü fonds international pour le développement
agricole : en mai 2002 576 K MAD.
2) Dettes de l'association :
Les Banques au Maroc commencent à s'intéresser
au secteur micro finance mais restent toujours frileuses demandant même
aux plus importantes IMF des garanties.
Actuellement FONDEP a négocié une
facilité de caisse auprès de la Banque Populaire du Maroc. Le
montant est révisé régulièrement selon les besoins,
le taux élevé de 13,75% s'applique quand la consolidation de
l'ensemble des comptes de FONDEP ouverts dans cette banque est un solde
négatif.
Les autres dettes proviennent de bailleurs, à des taux
de 0%.
· l'agence pour la promotion et le développement
économique et social des préfectures et provinces du Nord du
Maroc et PNUD : 1023K MAD avant 2000 63(*);
· APPDN : 1500 KMAD au mai 2002 (deuxième
versement de 1500 K MAD à recevoir).
III - Efficacité et rentabilité de
l'association :
1) Efficacité de
l'association :
L'efficacité de l'institution varie selon l'agence et
l'agent par exemple, les anciens agents de Sefrou, première agence,
suivent 500 à 650 clients ; les agents nouvellement
embauchés dans cette agence ont eu environ 250 clients actif. Dans une
zone très difficilement accessible en transport publique, il y a un
agent avec très peu de clients après plusieurs mois de
prospection.
FONDEP a donc dépassé les barrières
à l'efficacité en zone rurale et périurbaine, grâce
à une organisation terrain qui permet de gérer plus de clients
par agent :
FONDEP expérimente pour cela un poste de
caissières pour alléger le travail administratif de ces
agents.
Les obstacles à l'efficacité :
Le lancement du microcrédit pourrait demandait plus de
temps aux agents à cause du remboursement hebdomadaire (mais le taux
d'intérêt est plus élevé). Pour surmonter cet
obstacle potentiel, le produit sera lancé dans les agences dotées
d'un caissier.
Le lancement de Produits autres que les prêts de
groupes solidaires, si cela se fait dans le court ou moyen terme, exigera des
formations pour le personnel, le développement des outils de suivi, et
un suivi client plus coûteux en terme de temps.
2) La Rentabilité de
l'association :
Tableau n°9 : évolution de la
rentabilité de FONDEP
|
2000
|
2001
|
ROA ajusté
|
19 ,4%
|
4,8%
|
ROE
|
16,4%
|
0,4%
|
ROE ajusté
|
27,3%
|
6,6%
|
Autonomie opérationnelle
|
53,0%
|
100,8%
|
Autonomie financière
|
40,3%
|
88,9%
|
Rendement de portefeuille :
|
|
|
Sans intérêts courus et non échus
|
31,4%
|
48,5%
|
Avec intérêts courus et non échus
|
31,4%
|
53,9%
|
Source : Planete Rating FONDEP juin
2002
- ROA : Rentabilité de l'actif =
Résultat net avant subvention /valeur moyenne de l'actif ;
- ROE : Rentabilité des fonds propres =
Résultat net avant subvention / valeur moyenne des fonds
propres ;
- Autonomie opérationnelle = produits
opérationnels / (charges financières + Provisions pour perte sur
prêts + charges opérationnelles) ;
- Autonomie financière = Produits opérationnels
/ charges financières + charges opérationnelles + provision pour
perte sur prêts + ajustements) ;
- Rendement de portefeuille : Revenu du portefeuille /
Montant moyen du portefeuille.
En 2001 FONDEP arrive à couvrir tout juste ses charges.
Noter qu'une infrastructure de trois agences (AL Hociema, Sefrou et Taounate)
existait avant 2000 au travers de FONDEP développement. Ceci a
contribué à la construction de l'expérience et du
portefeuille de FONDEP microcrédit avant sa création. Il est
attendu que FONDEP pourra également couvrir ses charges pour fin
2002.
Les grandes sources de revenus sont les intérêts
sur prêts, les frais de dossier et le frais de pénalités
étant moins important en général. En 2002, FONDEP a
introduit une autre source de revenu « la carte
d'adhèrent », FONDEP anticipait que ces cartes
d'adhérents seraient vendues à 50 DH chacune à entre
12000 et 15000 63(*)clients avant la fin de l'année, soit + 50 000
dhs. A l'avenir, ce revenu ne sera pas récurrent, constitué
seulement à partir des nouveaux clients qui s'inscriront, les
dépenses proviennent notamment du siège, dont la masse salariale
et les indemnités du bureau exécutif, sont relativement
élevées pour une institution de microfinance de cette taille au
Maroc.
FONDEP s'oriente vers une structure rentable et
pérenne. L `équipe de direction est sensibilisée à
la rentabilité des agences, suivant de près les performances par
agence et étant prêt à former une agence qui n'est pas
rentable, leurs projection par agence incluent des détails des produits
et dépenses directes, de l'agence.
La rentabilité de la structure va s'améliorer
à un rythme modéré sans baisse notable dans le court
terme, se basera plus sur une croissance de portefeuille que sur des
changements majeurs dans la structure des revenus et coûts. Cette
croissance de porte feuille sera nourrie par une croissance dans le nombre de
clients dans les zones déjà couvertes, sans augmentation notable
du prêt moyen de ses clients.
Les facteurs positifs qui peuvent donner naissance à
cette augmentation :
le marché, en particulier dans les zones rurales,
reste toujours vaste :A condition de la disponibilité de fonds,
FONDEP pourra certainement continuer son niveau de croissance dans le court et
moyen terme ;
Gains en efficacité ;
Le seul coût supplémentaire, nécessaire
pour soutenir la croissance, est un investissement dans l'infrastructure
informatique ;
Il est prévu de renforcer les agences existantes dans
le court terme pour absorber la croissance ce qui limitera les dépenses.
Section II : La Fondation Zakoura.
Le secteur de la microfinance au Maroc est
caractérisé par un très fort développement et des
institutions dynamiques. Au 31 décembre 2003, le nombre d'emprunteurs
actifs s'élevait à 307523 dont 80% des femmes, pour un encours
total de plus de 537 millions de dirhams, et la demande potentielle est
aujourd'hui évaluée à environ 1200000 microentrepreneurs.
Deux institutions se sont démarquées rapidement par l'ampleur de
leur programme, atteignant en moins de cinq ans plus de 90000 emprunteurs
actifs chacune (Zakoura et Al Amana), la plus part des autres institutions ont
des zones d'intervention plus restreintes, urbaines, préurbaines et
parfois rurales.
La Fondation Zakoura a été créée
en 1995, par une initiative 100% marocaine en vue de participer au
développement du pays. Sa philosophie est fondée ; sur une
idée simple : pas de charité et de bienfaisance mais support
pour les démunis afin de réaliser leurs propres microprojets. En
octobre 2004, la fondation offre des produits de prêt solidaires et
individuels pour un encours total de 178 millions de dirhams à 159907
emprunteurs actifs via un réseau de 63 agences.
Déjà parler de cette association au niveau de la
première partie, on va se limiter dans cette section à parler
essentiellement, dans le cadre de la Fondation Zakoura de :
activités, financement, efficacité et rentabilité.
I - Activités : produits et
services :
Considérée comme la plus grande IMF au Maroc en
terme d'emprunteurs, en terme d'encours de crédit, et est
implantée aussi bien dans des zones urbaines couvertes par plusieurs
acteurs du secteur, que dans des zones rurales où ses principaux
concurrents ne sont pas présent. La croissance de son encours et la
rapidité de son implantation dans de nouvelles régions, attestent
de la capacité de la fondation à faire face à la
concurrence.
Dans le souci d'élargir son offre et de mieux servir sa
population ; la fondation a fait preuve de sa créativité et
expérimente des produits de prêts innovants dont le
développement est cependant souvent resté très
limité (prêt microentreprise lancé en test en 1996 mais
généralisé en 2003, prêt Kit photovoltaïque,
etc.). Cette volonté d'innovation est très
matérialisée au siège par la poste de Responsable du
Développement qui travaille sur l'élargissement de la gamme et
supervise sa mise en oeuvre.
Sa gamme de produits comprend maintenant sept produits de
prêts tous destinés à la même cible, la
stratégie de la Fondation reste toutefois essentiellement centrée
sur les produits de prêt solidaire.
Portefeuille : Gestion.
Tableau n°10 : caractéristiques des
produits
Caractéristiques des produits de
prêt
|
Prêt solidaire/prêt
élevage
|
Prêt microentreprise
|
Prêt tourisme rural
|
Montant minimal/maximal
|
500 à 5000 dh
|
5000 à 20000 dh
|
5000 à 20000
|
Taux d'intérêt nominal
|
12% flat sur 23 semaines/18% flat sur 35 semaines
|
aucun
|
aucun
|
Fréquence de remboursement
|
hebdomadaire
|
mensuel
|
mensuel
|
Terme (hors période de grâce)
|
23 à 35 semaines
|
9 à 24 mois
|
4 à 36 mois
|
Période de grâce
|
15 jours
|
aucune
|
aucune
|
garanties
|
Reconnaissance de dettes individuelles, caution solidaire
|
Reconnaissance de dettes individuelles
|
Reconnaissance de dettes individuelles
|
Taux d'intérêt effectif
|
Environ 49%
|
Environ 18%
|
Environ 21%
|
% de l'encours de prêt (juin 2004)
|
93.4%
|
5.8%
|
0.6%
|
Source : ·Fondation ZAKOURA,
décembre 2004·, p38
Les procédures de crédit sont bien
définies, formalisées et connues du personnel sur le terrain. La
sélection des emprunteurs est pertinente. Les agents de
crédit64(*) ont su
établi une véritable culture de remboursement et mettre en place
une méthode efficace de suivi des emprunteurs :
1) Crédit solidaire :
Le prêt solidaire est destiné principalement
à la création ou au développement d'activités
génératrices de revenus mettant en valeur le savoir-faire des
porteurs de projets. Grâce à ces petits montants, les
bénéficiaires de la Fondation Zakoura deviennent autonomes
financièrement et sont capables de tirer partie de leur activité
économique et d'en faire bénéficier toute la famille d'une
façon durable. La Fondation Zakoura compte aujourd'hui près de
200000 personnes bénéficiaires d'un prêt solidaire.
Les porteurs de projet doivent de constituer en un groupe
composé de 5 membres qui se cautionnent mutuellement. Les remboursements
se font chaque semaine au cours d'une réunion d'une heure avec l'agent
de crédit, qui a lieu soit, dans un centre secondaire situé
près du lieu de résidence ou de travail des
bénéficiaires, soit au bureau de la représentation. Ces
réunions hebdomadaires comportent également une séance de
formation et/ou de sensibilisation. La période de remboursement du
prêt solidaire est de 23 semaines et 35 semaines, avec un délai de
grâce de 15 jours.65(*)
2) Crédit individuel :
Les emprunteurs cibles de ce type de produits sont les
emprunteurs, et les bénéficiaires des prêts
d'investissement jugés viables pour une activité existante, et
les bénéficiaires des prêts solidaires ayant fait preuve
d'une bonne assiduité pendant les remboursement. Le manuel de
procédure prévoit une opération de suivi 15 jours
après l'octroi pour s'assurer de l'utilisation des fonds et un suivi
trimestriel pour analyser les besoins de formation, le niveau de
développement des projets et détecter les éventuels
problèmes rencontrés.
3) Compétences des agents de
crédit :
Les agents de crédit sont compétents et semblent
très concernés par la mission sociale de la microfinance, de la
banque au de l'analyse financière. La formation fournie par Zakoura est
très complète et continue. Ils reçoivent en outre une
formation aux thèmes développés lors des séances de
sensibilisation.
4) Services non financiers :
Education et civisme :
L'éducation à la portée de tous.
Faire prendre conscience aux bénéficiaires de la
Fondation, femmes et hommes, qu'ils ont des droits et des devoirs, que la
préservation de l'environnement fait partie de leur quotidien et que la
pauvreté ne doit plus être synonyme de fatalité, mais
d'ambition, de créativité et d'une grande volonté de s'en
sortir, tel est l'objectif du programme Education et Civisme lancé
dès 2002 par la Fondation Zakoura.
Composition et évaluation du portefeuille de
prêt :
Durant ces dernières années, le portefeuille de
la Fondation a connu une croissance continue (+47% en 2001-2002, 26% en
2002-2003, et 44% en 2003-2004).
L'évolution du portefeuille présente une
légère saisonnalité, la période du ramadan66(*) constituant un pic.67(*)
II - Financement et
liquidité :
Zakoura a bénéficié depuis l'origine
d'une politique active de démarquage de fonds, notamment grâce au
dynamisme de son initiateur M. Ayouch qui a réalisé un grand
travail pour intéresser les banquiers traditionnels au secteur de la
microfinance.
Dès sa création, Zakoura a su mobiliser des
subventions publiques et privées d'origine variée et
négocier des lignes de financement à taux avantageux
auprès de banques marocaines. Depuis 2004, l'institution a encor
diversifié son financement avec l'obtention d'un emprunt à long
terme auprès de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) et
d'une facilité de caisse octroyée par la Société
Générale Marocaine de Banque (SGMB) sur la base d'une garantie
USAID.
1) Procédures de gestion
Actif/Passif :
L'équipe est très consciente des risques
potentiels liés à la structure de financement s'emploie
efficacement à les limites lors de négociations d'emprunt ou de
facilité de caisse :
Tous les prêts octroyés par Zakoura sont
libellés en dirham ;
Les risques de taux sont quasiment nuls68(*).
La faible proportion des prêts moyens terme
octroyés par Zakoura est largement couverte par le financement qui est
près de 80% à long terme.
2) Stratégie de financement :
La structure de fonds se fait sur la base des besoins de
financement à trois ans identifiés dans le plan d'affaire (220
millions d'ici 2007). La notoriété et la bonne réputation
de Zakoura, ainsi que l'existence au Maroc de plusieurs sources de financement
pour la microfinance, devraient permettre à l'institution d'obtenir les
financements nécessaires à son expansion.
3) Révision de cash-flows :
Le département comptable a mis en place un
système de suivi quotidien de la trésorerie qui lui permet de
gérer l'approvisionnement des différents comptes avant de
transmettre les autorisations de déboursement aux chefs de
représentation.
Optimisation des ressources :
Le département financier assure une bonne gestion du
coût de financement en modulant le niveau des découverts
utilisés, les plus coûteux étant remboursés en
priorité dès que le niveau des encours baisse.69(*)
III - Efficacité et
rentabilité :
Tableau n°11 d'analyse des différents
ratios
Analyse de profitabilité
|
Dec.2001
|
Dec.2002
|
Dec.2003
|
Oct.2004
|
Rentabilité des fonds propres (ROE)
Dettes/fonds propres
|
3.7%
27.5%
|
9.3%
43.9%
|
13.1%
61.6%
|
26.5%
98.2%
|
ROA : rentabilité de l'actif
|
2.6%
|
6.8%
|
8.6%
|
14.6%
|
Construction du
résultat :
Autonomie opérationnelle
Rendement du portefeuille
|
110.5%
43.2
|
126.3%
44%
|
134.5%
39.0%
|
172.6%
37.7%
|
Ratio des charges d'exploitation
Emprunteurs par employé
Emprunteurs par agent de crédit
Encours moyen par client (EUR)
|
39.2%
171
198
94
|
35.4%
252
314
75
|
27%
255
316
81
|
20%
292
376
100
|
Ratio des charges de financement
Coût des emprunts
|
0%
0%
|
0%
0.1%
|
1.1%
2.8%
|
1.8%
3.7%
|
Ratio des charges de provisions pour pertes sur prêt
PAR1
Taux de pertes sur prêt
|
0.2%
0.1%
0.1%
|
0.2%
0.1%
0.1%
|
0.6%
0.3%
0.1%
|
N/A
0.3%
N/A
|
Gestion de l'actif :
Encours de prêt/Actif total
Résultat non opérationnel en % des revenus
financiers
|
96.2%
0.4%
|
85.1%
0.1%
|
82.4%
0.1%
|
89.3%
0.0%
|
Ratios ajustés :
Ratio de charges d'ajustement
ROE : rentabilité de l'actif
ROA : rentabilité des fonds propres
Autonomie financière
|
2.3%
1.6%
1.1%
104.4%
|
4.5%
4.8%
3.5%
112.0%
|
2.6%
9.8%
4.6%
123.6%
|
2.2%
22.7%
12.5%
156.5%
|
Source : ·Fondation ZAKOURA, décembre
2004·, p33
1) Rentabilité globale :
Zakoura est une institution rentable, ayant atteint une
rentabilité confortable et en hausse significative sur les
dernières années. La croissance du ROE, encor plus rapide,
témoigne la capacité de Zakoura à obtenir des ressources
à partir des fonds propres : le ROE est ainsi passé de 3.7%
fin 2001, à 13.1% fin 2003. L'autonomie financière est
avérée puisqu'elle atteint une autonomie supérieure
à 100% depuis 2001.
Ces résultats s'appuient sur les facteurs
suivants :
Rendement du portefeuille et taux
d'intérêt effectif : le rendement du portefeuille
de la Fondation est en baisse depuis 2002. Cette tendance à la baisse du
rendement de portefeuille devrait poursuivre dans les années à
venir avec l'augmentation de la proportion d'encours représentés
par les produits individuels à la rentabilité moindre.
Les taux d'intérêt nominaux du crédit
solidaires ne devraient pas modifiés dans un futur proche.
Ratio des charges d`exploitation : les charges
d'exploitation ont diminué sur les années 2001, 2002, 2003 et
2004, passant de près de 40% in 2001 à 27.5 en décembre
2003. La croissance de l'activité a en effet permis de
bénéficier rapidement d'économies d'échelles, qui
ont été amplifiées pour un suivi drastique des
dépenses accompagné d'une culture de réduction des
coûts.
La profitabilité du personnel est satisfaisante (376
emprunteurs par agent de crédit en octobre 2004) avec de fortes
variations entre les sites urbains et les sites ruraux.
Ratio de charges de financement : elles ne
pèsent que très faiblement sur la structure, ce qui est
révélateur de l'excellente capacité de négociation
avec les banques dont a fait preuve la Fondation depuis sa création.
Ratio de charges de provision pour pertes sur prêts
(coût du risque) : les provisions ont un impact
négociable sur la structure de charges de Zakoura.
Gestion des actifs : en octobre 2004, l'encours
de prêts représente près de 90% des actifs, ce qui
témoigne d'un bon investissement.
2) Evolution de la rentabilité :
La structure de rentabilité de Zakoura ne devrait pas
être profondément modifiée dans les prochaines
années, puisque le crédit solidaire restera le produit phare de
la Fondation, mais plusieurs facteurs pourraient avoir un impact négatif
sur la rentabilité.
Le secteur de la microfinance au Maroc est jeune et
très dynamique. Il bénéficie d'un contexte institutionnel
favorable : encadré depuis 1999 par une loi sur la microfinance, il
bénéficie du soutien du Roi Mohamed VI, soucieux des questions
sociales, notamment au travers du concours financier du fonds Hassan II.
La progression très rapide de l'activité de la
Fondation Zakoura a été rendue possible grâce notamment
à sa politique de partenariat avec les établissements de
crédit (BMCE, CIH...), la Fondation Mohamed V pour la solidarité,
le Fond Hassan II et les organismes internationaux : PNUD, USAID...
Section III : Comparaison entre les deux
associations :
Tableau n°13 : activités et performance
des associations : FONDEP/Zakoura
ELEMENTS
|
ZAKOURA
|
FONDEP
|
|
2001
|
2002
|
2001
|
2002
|
Activités :
- Total actif.
|
67476
|
100380
|
8638
|
-
|
- Porte feuille en coeurs
|
5665(en k DH)
|
3828 (en k dh)
|
540 (en k dh)
|
8053
|
-taux effectif global
|
49, 7%
|
49,4%
|
52,9%
|
52,9%
|
Nombre d'emprunteurs
|
60411
|
103957
|
6950
|
10181
|
Taux de perte /prêts
|
0,1%
|
0,1%
|
0,3%
|
0,3%
|
- Employés
|
354
|
413
|
46
|
53
|
Performance :
|
|
|
|
|
- Autonomie opérationnelle
|
110,5%
|
126,3%
|
100,8%
|
--
|
- Autonomie financière
|
104,4%
|
112,0%
|
88,9%
|
--
|
- Nombre emprunteurs/ employés
|
171
|
252
|
151
|
192
|
- Rendement de porte feuille
|
43,3%
|
44%
|
48,5%
|
--
|
-Rentabilité de fonds propres
|
3,7%
|
9,3%
|
0,4%
|
--
|
- Rentabilité de l'actif
|
2,6%
|
6,8%
|
0,3%
|
--
|
- Ration des charges d'exploitation
|
39,2%
|
35,4%
|
52,0%
|
--
|
Source : planet Rating ZAKOURA 2004, planet
rating FONDEP juin 2002
I - Comparaison au niveau des activités et
prêts :
· Pour FONDEP :
On constate une augmentation importante au niveau de
portefeuille en cours (il passe de 5401 (K MDA) en 2001 à 8053 en 2002)
et une augmentation au niveau de nombre d'emprunteurs (6950 en 2001 à
10181 en 2002) avec une stagnation du taux d'effectif global, ces
résultats s'expliquent essentiellement par :
La mise en place d'une politique qui vise de rapprocher les
agent de crédit aux clients ;
Sensibiliser les agents de crédit ;
Compenser la distance importante entre les agences de
crédit et les lieux de travail des clients.
· Pour Zakoura :
Zakoura a connue une augmentation plus importante au niveau du
nombre des emprunteurs (60411 en 2001 à 103957 en 2002), le total actif
quant à lui a connue aussi une évolution il a passé de
67473 en 2001 à 100380 en 2002.
A titre de comparaison entre les deux association, on peut
conclure que Zakoura dispose d'une structure des activités et
prêts efficiente et autonome par rapport à la fondation FONDEP qui
a besoin des efforts considérables par arriver à cette
structure.
II - Comparaison au niveau de rentabilité
et performance.
- Pour Zakoura :
Zakoura est une association rentable, sa rentabilité
actif est en hausse significatif, il a passé de 2,6% en 2001 à
6,8% en 2002 contre 0,3% en 2001 pour la fondation FONDEP. L'évolution
de la rentabilité de Zakoura témoigne de la capacité de
Zakoura à obtenir des ressources à partir de ses fonds propres.
Ce résultat s'explique essentiellement par :
La diminution du ration des charges d'exploitation ;
La diminution du ratio des charges
financières ;
Evolution de la rentabilité des actifs ;
L'augmentation du rendement de portefeuille.
- Pour FONDEP :
L'augmentation de la rentabilité de l'association,
même s'elle est très loin de la rentabilité de Zakoura,
s'explique par :
ü l'instauration de frais de dossier au cours de
l'année 2000 (10 MAD par prêt) ;
ü l'instauration des pénalités de retard au
cours de l'année 2000 ;
ü croissance très rapide de l'encours de
portefeuille notamment en 2000.
III - Récapitulation et
conclusion :
Tableau n°14 :
Récapitulation
Domaine de comparaison
|
FONDEP
|
ZAKOURA
|
- Gouvernance et prise de décision
|
Performance permettant à l'institution de mener ses
opérations à court et moyen terme, mais sans rebelle
visibilité à long terme.
|
Performance solide, amélioration possible.
|
Information et outils de gestion
|
Performance solide, amélioration possible
|
Performance permettant à l'institution de mener ses
opérations à court et moyen mais sans réelle
visibilité à long terme
|
Risques ; analyse et contrôle
|
Performance permettant à l'institution de mener ses
opérations à court et moyen terme, mais sans réelle
visibilité à long terme
|
Performance remarquable, solidité de la structure.
|
Activités et porte feuille de
prêts
|
Performance solide, amélioration possible
|
Performance remarquable ; solidité de la
structure.
|
Financement : dettes et fonds propres
|
Performance permettant à l'institution de mener ses
opérations à court et moyen terme, mais sans réelle
visibilité à long terme.
|
Performance solide, amélioration solide.
|
Efficacité et rentabilité
|
Situation très défavorable,
néfaste pour l'institution dés le court / moyen
terme
|
Performance remarquable, solidité de la structure,
référence vers laquelle devraient tendre les IMF.
|
Finalement on peut conclure que FONDEP est une institution qui
a une faiblesse dans plusieurs domaines d'évaluation, mais
institutionnalisation/professionnalisation en cours ; et qui a des atouts
à consolider ; des investissements à soutenir. Zakoura est
une association qui a une performance globale élevée
professionnalisation avancée autonomie technique. Un modèle
d'évaluation peut montrer des faiblesses, Risque faible, lié
à plusieurs domaines.
Conclusion générale :
Au Maroc, l'année 2005, proclamée année
internationale du microcrédit par l'Assemblée
Générale des Nations Unies, est le bon moment pour penser sur la
micro finance.
Le microcrédit s'est avéré être un
véritable vecteur de développement socio-économique,
malgré son jeune âge dans notre pays.
A travers ce travail, on a essayé de traiter le
·microcrédit· d'une façon globale au niveau de la
première section, et particulièrement dans le cas de Maroc dans
le cadre de la deuxième partie.
Le microcrédit présente une
réalité diverse, et recèle d'immenses potentialités
de développement.
Sans rappeler des différents éléments et
résultats analysés durant ce travail, on va essayer de placer
l'accent sur un ensemble de suggestions et recommandations.
Généralement, de telles recommandations peuvent
être articulées autour de trois aspects : les aspects juridiques
et institutionnelles, les produits et services offerts, les mécanismes
et sources de financement:
-Les aspects juridiques et institutionnels :
le cadre légal régissant le secteur de la micro finance, la loi
18-97 en fait, contient des atouts certains (la spécialisation des AMC
en matière de microcrédit et son résultat sur le
développement d'un savoir-faire en la matière, l'émergence
d'institutions pérennes grâce à l'obligation de
viabilité imposé par la loi, un renforcement des assises
financières des AMC grâce à l'exonération de la TVA,
une transparence accrue grâce à l'approbation du plan comptable et
la supervision confiée récemment à Bank Almaghrib), mais
présente aussi de sérieuses entraves au développement des
AMC (le statut d'association limite l'accès des AMC à certaines
ressources de financement, l'interdiction de mobiliser l'épargne
d'offrir d'autres types de produits et services financiers privent encore les
AMC de la possibilité de diversifier leurs produits et d'accéder
à des ressources financières importantes, la non
détermination du taux d'intérêt plafond risque d'engendrer
certains abus). D'où la nécessité de renforcer les atouts
et d'endiguer les entraves. En effet, une amélioration du cadre
réglementaire actuel pourrait être réalisée à
travers, notamment :
Ø l'élargissement du champ d'action des AMC,
afin de répondre aux besoins des pauvres en termes d'épargne,
d'assurance et de transfert d'argent. Le but est de diversifier les produits
offerts et d'accéder à autres sources de financement ;
Ø un statut avancé pour le secteur et une
capitalisation des associations remplissant les critères de performance.
Cela dans le but de satisfaire les besoins financiers des AMC ;
Ø et la fixation du taux d'intérêt maximum
appliqué par le secteur ;
A côté de ces axes, une contractualisation des
rapports Etat-AMC dans le cadre d'un contrat-programme favoriserait la
réalisation des objectifs de l'INDH et le développement des
AMC.
-Les produits et services offerts : le secteur
de la micro finance au Maroc se caractérise par sa structure
oligopolistique, sa forte croissance et son
hétérogénéité. Malgré les amendements
de la loi 18-97, le secteur reste encore largement dépendant du
crédit solidaire et est concentré dans les zones urbaines et
périurbaines. Une véritable diversification des produits offerts
et une meilleure implantation géographique des AMC passent, entres
autres, par :
ü le renforcement des capacités institutionnelles
des AMC (management, gouvernance et assistance technique) ;
ü un accompagnement des bénéficiaires par
la conception et la mise en place de prestations de services susceptibles de
les aider à faire aboutir leurs projets (formation, conseil et
orientation, etc.) ;
ü un maillage territorial en parfaite harmonie avec la
nouvelle carte de pauvreté. Cette carte fait apparaître les
régions et les localités où l'ampleur et
l'intensité de la pauvreté sont les plus préoccupantes,
d'où la nécessité de les cibler prioritairement ;
ü la réalisation des études de grande
envergure se rapportant à la population cible (les profils variés
des pauvres, les vulnérables...) et ses besoins en terme de produits et
services financiers ;
ü la mise en place d'une base de données
actualisées et variées, afin de s'y référer en
toute recherche scientifique sur le secteur, et d'éviter le
caractère disparate et lacunaire des données statistiques.
-Mécanismes et sources de financement :
toute stratégie de financement du secteur devrait tenir compte du
développement inégal des AMC. D'où la
nécessité de mesures spécifiques aux grandes (afin de leur
permettre d'accéder aux ressources financières à long
terme), aux moyennes (afin de renforcer leur assises financières) et aux
petites associations (des subventions afin de renforcer leur management et
gouvernance, notamment).
La satisfaction des besoins en financement et d'assistance
technique du secteur, nécessiterait la conception et la mise en oeuvre
des instruments novateurs de financement tels que :
§ la création d'un fonds de financement national
dédié au microcrédit, qui satisferait au moins
partiellement les besoins en financement et assistance technique. Les efforts
en cours pour créer ce fonds sont salutaires ;
§ la mise en place d'un fonds de garantie marocain
dédié aux AMC, qui faciliterait l'accès aux prêts
bancaires à moyen et long terme ;
§ l'autorisation des AMC les plus transparentes et les
plus performantes à la collecte de la petite et la micro épargne
ainsi qu'à l'accès aux marchés de capitaux. Ces deux
instruments permettraient aux AMC d'avoir les moyens nécessaires pour
satisfaire leur besoin en financement, diversifier leurs produits et augmenter
le nombre des bénéficiaires ;
§ et la mise en oeuvre de la technique de titrisation
qui permettrait aux AMC d'améliorer leurs résultats comptables et
de financer une part de leurs activités.
Enfin, quel que soit le degré de perfection de ces
instruments de financement et de ces éléments de réforme,
ils ne peuvent donner les résultats escomptés sans l'existence
d'un environnement institutionnel et socioéconomique favorable et d'une
stratégie bien définie. Cette dernière devrait promouvoir
les AMC et l'efficacité de l'action sociale au Maroc. Il s'agit de
trouver des réponses adéquates au dilemme traditionnel consistant
à mieux concilier l'économique (la viabilité
financière des AMC) et le social (la réduction de la
pauvreté, l'amélioration des conditions de vie de la population
démunie et la contribution à la cohésion sociale).
Bibliographie :
Ouvrages :
« Evaluer et mesurer l'impact socioéconomique
des IMF » NGUYEN, et MATAL, année2000.
« Financer la micro finance pour lutter contre la
pauvreté » GIBBONS, D, S, année 2004.
« Evolution récente des enjeux et outils
d'analyse d'impact » CERISE, Paris 2003.
« Microfinance et autonomie féminine »
GUERIN 2002.
« Guide pratique dur le microcrédit :
l'expérience du prêt solidaire » publication de la
fondation Roi Boudouin, rue Brederole, n°21 Bruxelles, septembre 2003.
« Pratiques de microfinance basées sur des
principes » Kim Welson.
« Pauvreté et développement
durable » Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU, 22-23 novembre
2001.
« Relation de genre et développement, femmes et
société » ORSTOM, Paris.
« Développement au masculin, féminin-le
genre, outil d'un nouveau concept » L'Harmatton.
« Evaluation du secteur du microcrédit au
Maroc » Ann Duval, 28 septembre 2001.
« Financement des associations de microcrédit
(AMC) au Maroc » Khalil BAGUAR.
Les mémoires :
« La microfinance au Maroc » Anne-Claude
Creusot, Novembre 2001.
« Risques et incertitudes et financement de
microentreprises au Maroc » BOUHARRA Fatiha, mémoire de DESA
2004.
Magazines et journaux :
« Finances et développement »
édition juin 2005.
« Priorité à la transparence en la
maîtrise des risques » l'Economiste du 22 février
2005.
Références
électroniques :
www.cgap.org
www.rmk.nic.in
www.microcreitsummit.org
www.planetrating.org
www.zakourafondation.org
www.microfinancaaumaroc.com
www.lamicrofinance.org
www.tanmia.org
www.amamana.org
www.FNAM.org
Sommaire
Introduction
|
4
|
Partie I : La tendance du microcrédit
|
8
|
Chapitre 1 : Le concept du microcrédit
|
9
|
Section 1 : L'historique et définition du
microcrédit
|
9
|
I. Historique
|
9
|
II. Définition du microcrédit
|
11
|
1. En ce qui concerne la microfinance
|
11
|
2. En ce qui concerne le microcrédit
|
12
|
3. Définition du microcrédit dans le détail
|
12
|
a. Le microcrédit est un outil financier
|
12
|
b. Destiné aux microentrepreneurs
|
13
|
c. Présente des lacunes d'adaptation aux marchés
|
15
|
d. Prenant en charge plusieurs dimensions
|
18
|
Section 2 : Les principes du microcrédit
|
20
|
I. Assurer des services à la population pauvre
|
20
|
1- L'engagement à s'organiser
|
21
|
2- La conception du produit
|
21
|
3- Identification des clients pauvres
|
21
|
II- Lier les prêts à
l'épargne :
|
21
|
1- L'épargne
|
22
|
2- Les prêts
|
22
|
III- Utiliser les garanties solidaires
|
22
|
IV- Assurer la viabilité financière des
opérations
|
23
|
V- Mise en place d'installations financières
locale remarquables
|
23
|
Section 3 : Les institutions de la microfinance :
tendance et viabilité
|
24
|
I- Le concept d'institutionnalisation
|
24
|
1- La notion d`institutionnalisation
|
24
|
2- formes juridiques de l'institution
|
25
|
II- Le concept de viabilité sociale
|
27
|
1- La problématique de la
pérennité des I M F
|
27
|
2- La viabilité sociale
|
28
|
Chapitre 2 : Le microcrédit et la pauvreté
|
30
|
Section I : Le rôle du microcrédit dans la
lutte contre la pauvreté
|
30
|
I- Pauvreté : Concepts et
évolution
|
31
|
1-Dimension de la pauvreté
|
31
|
2-La pauvreté au féminin
|
33
|
3-Le micro crédit comme réponse aux
pauvres
|
35
|
II- Impact et viabilité financière des I M
F.
|
36
|
1- L`impact du micro crédit
|
36
|
2-Viabilite financière d'I M F
|
37
|
Section II : Le microcrédit et la microentreprise
|
38
|
I -le concept de microentreprise
|
38
|
1- la notion d'entreprendre
|
38
|
2- la notion de la microentreprise
|
39
|
3- Identification
|
41
|
a. L'age des gestionnaires
|
41
|
b. Le sexe des gestionnaires
|
41
|
c. Le niveau d'instruction des gestionnaires
|
41
|
d. Les modalités de création
|
42
|
e. Le lieu d'exercice de l'activité
|
42
|
II- Que propose le micro crédit
|
43
|
1- Le microcrédit : un instrument de financement des
microentreprises
|
44
|
2- L'accompagnement
|
44
|
a. Définition de l'accompagnement
|
44
|
b. Les fonctions et les étapes de l'accompagnement
|
44
|
Section III : Etude et mesure d'impact du
microcrédit
|
51
|
I- objectifs et intérêts d'une étude
d'impact
|
51
|
1- Les objectifs
|
51
|
2- Les spécificités de l'évaluation d'impact
du secteur de microcrédit
|
52
|
II-La nature de l'impact à mesurer et les
indicateurs utilisés
|
54
|
1- L'échelle de la mesure d'impact
|
54
|
2- La description du public
|
55
|
3- Les relations entre les I M F et sa clientèle
|
55
|
4- L'I M F et sa concurrence
|
56
|
5- Destination du microcrédit et impact sur le
microentreprise
|
56
|
6- Les résultas sur : la situation financière
des ménages, les conditions de vie, la situation individuelle et les
indicateurs généreux de la pauvreté
|
57
|
III- Les méthodes d'évaluation
d'impact du microcrédit
|
58
|
1- La méthode classique : prouver l'impact
économique du microcrédit
|
58
|
2- Méthodes orientées vers l'institution :
critères indicatifs d'impact
|
59
|
3- Méthodes orientées vers le client
|
59
|
4- La méthode d'analyse d'impact d'AIMS.
|
59
|
a. Le cadre conceptuel
|
59
|
b. Les outils et les analyses d'AIMS. SEEP
|
61
|
IV- Les nouveaux modèles d'évaluation
d'impact
|
62
|
1- Le modèle : Audit d`impact
|
62
|
2- Outil : Système de formation
intégrée
|
62
|
3- Outil : Enquête de sortie des clients
|
63
|
V-Les problèmes associés a
l`évaluation d`impact
|
63
|
Partie II : Le micro crédit au
Maroc
|
64
|
Chapitre 1 : Evaluation du microcrédit au Maroc
|
65
|
Section I : Historique et développement du secteur de
micro crédit au Maroc
|
65
|
I- Historique et développement
|
67
|
II- Cadre réglementaire
|
67
|
1- La loi relative au microcrédit
|
68
|
a. Le contrôle des associations du microcrédit
|
69
|
b. Le régime fiscale de l`activité du
microcrédit
|
69
|
c. Autres dispositions
|
69
|
2- Atouts et limites du cadre réglementaire
|
69
|
a. Atouts
|
69
|
b. Principales entraves aux quelles se heurtent les associations
de micro crédit
|
71
|
III- Place du microcrédit dans l`indice national
de développement humain : INDH
|
71
|
1- INDH : quatre programmes prioritaires
|
71
|
2- Vers une contractualisation des relations : Etat /AMC
|
72
|
Section II : Les financements et les besoins du secteur
|
72
|
I- Les sources de financement des associations de
microcrédit
|
73
|
1- Financement public
|
73
|
2- FNAM
|
74
|
3- Bank Almaghreb
|
74
|
4- Les banques commerciales
|
75
|
5- Le secteur privé
|
75
|
6- La société civile
|
75
|
7- Les collectivités locales
|
76
|
8- Les bailleurs de fonds,les institutions financières
internationales et les organismes publics
|
76
|
II. Les besoins du secteur de microcrédit
|
77
|
1- Le plafonnement des taux d`intérêts
|
77
|
2- Manque de capacités institutionnelles et humaines
|
77
|
3- L`importance de la transparence des activités
financières et des services financiers
|
78
|
4- Les financements bonifiés des bailleurs de fonds
doivent compléter les capitaux du secteur privé ,ils ne doivent
pas les remplacer
|
78
|
5- Le financement
|
79
|
6- Réglementations, supervision et coordination
|
79
|
Section III : Les associations de microcrédit au
Maroc
|
80
|
I-L`association ZAKOURA
|
80
|
1- Présentation de l`institution
|
80
|
2- Produits et services de l`association
|
81
|
II-L`association ALAMANA
|
82
|
1- Présentation de l`institution
|
82
|
2- Produits et services de l`association
|
84
|
a. L es services financiers
|
84
|
b. Les services non financiers
|
85
|
III. L`association : la Fondation Banque Populaire Pour Le
microcrédit : FBPMC
|
85
|
1- Présentation de l`institution
|
85
|
2- Caractéristiques des prêts
|
86
|
IV. L`association Marocaine solidarité sans
frontières /microcrédit : AMSSF/MC
|
87
|
1- présentation de l'institution
|
87
|
2- produits et services de l'association
|
88
|
V- Autres associations :
|
90
|
1- Fondation pour le développement local et le
partenariat : FONDEP
|
90
|
2- INMAA
|
90
|
3- Fondation crédit agricole pour le microcrédit
|
90
|
4- l'association pour le microcrédit : AMOS
|
90
|
Chapitre 2 : L'efficacités socio-économique
des associations de microcrédit au Maroc : Cas de FONDEP et
ZACOURA
|
92
|
Section I : La Fondation pour le développement local
et le partenariat : FONDEP
|
92
|
I- Activités et portefeuille de prêts de
l'association FONDEP
|
92
|
1- Marchés et stratégies marketing de l'association
|
92
|
2- Services de prêts de l'association
|
92
|
a. La gestion de portefeuille
|
92
|
b. La qualité de portefeuille
|
95
|
II- Financement : dette et fonds propres de l'association
|
95
|
1- Fonds propres
|
95
|
2- Dettes de l'association
|
97
|
III- Efficacités et rentabilités de l'association
|
97
|
1- Efficacité de l'association
|
97
|
2- Rentabilité de l'association
|
98
|
Section II : La Fondation ZAKOURA
|
100
|
I- Activités : produits et services
|
101
|
1- Crédit solidaire
|
102
|
2- Crédit individuel
|
103
|
3- Compétences des agents de crédit
|
103
|
4- Services non financiers
|
103
|
II- Financement et liquidité
|
104
|
1- Procédure de gestion actif/passif
|
104
|
2- Stratégie de financement
|
105
|
3- Révision de cash-flows
|
105
|
III- Efficacités et rentabilité
|
105
|
1- Rentabilité globale
|
106
|
2- Evolution de la rentabilité
|
107
|
Section 3 : La comparaison entre les deux associations
|
108
|
I- Comparaison au niveau des activités et prêts
|
108
|
II- Comparaison au niveau de rentabilité et performances
|
109
|
III- Récapitulation et conclusion
|
110
|
Conclusion générale
|
112
|
Bibliographie :
|
116
|
sommaire
|
118
|
* 1 - En fait, huit objectifs
ont été fixés dans ce sommet : réduction de
l'extrême pauvreté et de la faim, assurer l'éducation
primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité des enfants de
moins de 5 ans, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH
/Sida, le paludisme et d'autres maladies, assurer un environnement durable et
mettre en place un partenariat mondial.
* 2 - Cette étude
concerne 3 institutions de micro finance au Bangladesh (Crameen Bank, BRAC, RD
- 12) et couvre une période de 13 ans. Cité par Sam Daley -
Harris. Etat de la compagne du sommet du microcrédit, Rapport 2004.
* 3 - Dans le cadre de ce
programme (débuté en février 1998), un appui technique et
financier a été apporté par le PNUD au secteur de la
microfinance afin de renforcer ses capacités institutionnelles et
d'accroître le nombre de ses clients.
* 4 - L'étude a
été commanditée par le ministère des finances et la
Fédération Nationale des Associations de Microcrédit,
(FNAR) et menée par la faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Fès.
* 5 - Et certaines histoires en
datent les premières traces au 16° siècle.
* 6 - Mul FINGER and AGUINAGA
rapporteurs of the working Group on Microcrédits.
* 7 - ces trois facteurs peuvent
être porté sur l'analyse du crédit. Cette analyse s'inscrit
dans une pratique bancaire elle même en forte évolution.
* 8 - Pratiques de microfinance
basées sur des principes, Kim Wilson, p 33.
* 9 - pratiques de microfinance
basées sur des principes, Kim Wilson, p 37.
* 10 - http://www.cgap.org
* 11 - http/ :
www.cgap.org
* 12 - · Que faire pour
aider les pauvres· Emanuele Baldacci, Benedic Clements, Qiang Cui et
Sanjeev Gupta. Magazine : · Finances et
Développement·. Edition juin 2005, p20.
* 13 -Graham A.N Wright est
directeur du programme MicroSave-Arica, président du groupe de
travail du CGAP sur la mobilisation de l'épargne et associé de
recherche à l'Institue of Development Policy and Managment de
Manchester, R-U.
* 14 - ·pauvreté
et développement durable· Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU.
22-23 novembre 2001, p3.
* 15 - on préfère
le terme anglais ·empowerment· à ses traductions
françaises ·attribution de pouvoir· (voir BISILAT. J.,
·introduction·, dans BISSILAT. J., (1992), « relations
de genre et développement, femmes et société »,
ORBSTON, Paris, pp. 11-23).
* 16 - JAQUET Isabelle, 1995,
·Développement au masculin, féminin- le genre, outils d'un
nouveau concept·, l'Harmattan, Paris.
* 17 -·pauvreté
et développement durable· Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU.
22-23 novembre 2001, p3.
* 18 - TAMIL NADU CORPORATOPION
OR DEVELOPMENT OF WOMEN (2000), « SHGs Credit guideline »,
http://www.tamilnaduwomen.
org
* 19 - RASHTRIYA MAHILA ROSH,
(1999),
http://rmk.nic.in
* 20 -·Pauvreté
et développement durable· Elisabeth HOFMAN, Kamala Manius-GNANOU.
Novembre 2001. p 19.
* 21 -Bonneau et Francoz 1996,
·les créations d'entreprises, données sociales·
1996, la société française, INSEE, Paris.
* 22 -IFOP pour les salons des
entrepreneurs ·la création d'entreprise · janvier 2003.
* 23 -cette liste est
basée sur : IFOP pour la création d'entreprise janvier
2003.
* 24 -L'expérience de la
Banque Populaire pour la création d'entreprise, direction centrale des
activités bancaires : le financement de la microentreprise,
complément de la note DCAB de 29 août 1996.
* 25 - CF Sethuraman ·le
secteur urbain non structuré· Vol 114 n°1 1995.
* 26 - C.F Focus. Revue du
GCAP, octobre 1995.
* 27 -Moins d 10% de toute
l'aide internationale au développement répond strictement aux
besoins les plus manifestés... sur les 40 milliards de $ d'aide
bilatérale accordée par les pays occidentaux
industrialisés au pays en développement par an, le montant
affecté à la nutrition, aux soins de santé, à l'eau
et à `assainissement...
* 28 - Agence TPME, 2003
·l'appui à la création point de vue du créateur
regard sur les PME·, n°2, p23 à 28.
* 29 - PAFID (programme d'appui
au financement décentralisé) du ministère français
des affaires étrangères.
* 30 - D'après le
rapport réalisé par le cabinet « Evalua »
pour le ministère des affaires étrangers.
* 31 - Pôle
microfinancement : http: //www.microfinancement.cirad.fr
* 32 - « Les outils
d'analyse de la clientèle en débat », bulletin
d'information du mardi juin 2002.
* 33 - Ce résumé
du cadre conceptuel d'AIMS est tiré de ·Assessing the impact of
microentreprise interventions· par Sebstd Jinnefer www.mip.org
* 34 - Connaître la
clientèle des IMF : outils d'analyse pour les praticiens de la
microfinance, 2002.
* 35 - David Hulme ·
impact assessement methodologies for microfinance : A Review · mai
1997.
* 36 - · Evaluation du
secteur du microcrédit au Maroc· Ann Duval, 28 septembre 2001.
* 37 - outre cette loi, le
secteur est régi par quatre décrets :
- décret n° 2-99-1044 fixant le montant de
microcrédit à 30000dh ;
- décret n° 2-99-1045 chargeant le Ministre de
Finances de fixer les modèles des états comptables des
AMC ;
- décret n° 2-99-1046 fixant la composition et les
modalités de financement du Comité de Suivi des activités
des AMC ;
- et le décret n° 2-00-138 fixant la composition et
les modalités de fonctionnement du Conseil Consultatif du
Microcrédit.
* 38 - Au sens de l'article 3
de la loi 18-97, l'octroi du microcrédit peut assorti de formation, de
conseil et d'assistance. Il revêt donc un caractère
fondamentalement social.
* 39 -
http://www.finances.gov.ma
* 40 « Financement
des associations de microcrédit (AMC) au Maroc », Khalil
BAGUAR, Maroc, novembre 2005, p9.
* 41 - l' Economiste, 20
février 2005.
* 42 - Une première
phase de ce programme a été d'ores et déjà
lancée, en 2005, avec une série d'action et de projet.
* 43 - Rapport :
·Royaume du Maroc, Initiative Nationale pour le développement
Humain·, septembre 2005.
* 44 - ·Financement des
associations de microcrédit (AMC) au Maroc· Khalil BAGUAR, Maroc,
novembre 2005.
* 45 -
http://www.microcreditsummit.org
* 46 - Palli Karama Sahayak
Fondation (PKSF) est un fonds de microcrédit national crée en
1990 par le gouvernement du Bangladesh. Il est devenu le plus grand du monde
avec un portefeuille de plus de 350 millions dollars.
http://www.microcreditsummit.org
* 47 -
« Priorité à la transparence financière en la
maîtrise des risques », l'Economiste du 22 février
2005.
* 48 - IL s'agit principalement
du PNUD, de l'USAID, de la BEI et de KFW Bankengruppe.
* 49 - Principalement : la
Banque Mondiale (BM), le Fonds Monétaire International (FMI) et la
Société Financière Internationale (SFI).
* 50 - Exemple : le Fonds
Hassan II pour le développement économique et social qui a
contribué par 100 millions de dirhams du secteur de la microfinance en
2000, l'Agence de développement social (ADS), la Caisse de
Dépôt et de Gestion (CDG) et la Caisse Centrale de Garantie
(CCG).
* 51 - La centrale des risques
est en cours de création. Le projet s'inscrit dans un souci de lutte
contre le surendettement des clients et le rationnement des prêts.
* 52 - « Financement
des associations de microcrédit (AMC) au Maroc », Khalil
BAGUAR, Maroc, novembre 2005, p35.
* 53 - Taux
d'intérêt et d'autres commissions.
* 54 - Agences de notation,
agences d'évaluation de crédit, capacités d'audit, etc.
* 55 -
http://www.cgap.org
* 56 « Evaluation du
secteur du microcrédit au Maroc » Ann DUVAL 28 septembre 2001,
p20.
* 57
http://alamanafondation.org
* 58 - Planet Rating Al Amana
2005.
http://planetrating.org
* 59
http://www.alamanafondation.org
* 60 - Association d'aide aux
femmes marocaines, spécialisée dans la formation professionnelle
et qui gérait des programmes de microcrédit depuis 1996.
* 61 - La présidente
d'AMSSF/MC est trésorerie adjointe de la FNAM ainsi que
Présidente de son comité d'éthique et membre du conseil
consultatif.
* 62 - http://www.rating
planet.org
* 63 Planet Rating FONDEP juin
2002.
* 64 - Appelés aussi
Agents de Terrain (AT).
* 65
http://www.zakourafondation.org
* 66 Les dates de ramadan ont
été : octobre/novembre 2004, novembre 2003, novembre
2002.
* 67 ·Fondation ZAKOURA,
décembre 2004·, p26.
http://planetrating.org
* 68 Tous les financements des
taux fixes, sauf le prêt BEI dont le taux est indexé sur le taux
des bons du trésor à 10 ans.
* 69 ·Fondation
ZAKOURA, décembre 2004·, p30. http://planetrating.org
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