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EPIGRAPHE
La science suscite un monde, non pas par une impulsion
magique, immanente à la réalité, mais bien par une
impulsion rationnelle, immanente à l'esprit.
(Gaston Bachelard)
DEDICACE
A mon regretté frère,
Nlenzo Nlenzo Horly P.D.Ç. que le Seigneur a
rappelé auprès de lui avant l'élaboration de ce
présent travail;
A mes parents,
Papa Nlenzo Nsavu Damase et Maman Mbumba Tona Marguerite,
auprès de qui j'ai appris la douceur, l'affection, le savoir vivre et la
générosité ;
A mon frère et ami, Monsieur l'Abbé Jean Basile
Mavungu Khoto,
Je dédie ce travail
AVANT-PROPOS
Au terme de notre premier cycle de philosophie, nous voulons
remercier toutes les personnes de bonne volonté qui nous ont soutenu
matériellement, moralement et spirituellement.
Que le Professeur J. N'kwasa BUPELE qui avait voulu diriger ce
travail puisse trouver ici l'expression de notre profonde gratitude.
Nos remerciements vont droits également à tous
les Professeurs du Philosophat Saint Augustin car, grâce à leurs
enseignements, nous nous sentons aujourd'hui projeté dans un univers
sapiential qui n'est accessible qu'au groupe des initiés dont nous
faisons partie avec la présentation de la présente
dissertation.
Notre gratitude va droit à la Société
Missionnaire de Saint Paul, spécialement au révérend
Père Roger WAWA, actuel supérieur régional ; à nos
deux formateurs, le révérend Frère Gigi BOFELLI et le
révérend Père Jacques BOSEWA, qui, par leur soutient
spirituel, moral et matériel nous ont aidé à aller de
l'avant dans notre entreprise scientifique.
Nous sommes redevables à la famille Nlenzo : mon
père Nlenzo Nsavu Damase, ma mère Mbumba Tona Marguerite, Myfie
Nlenzo, Falito Nlenzo, Mimi Nlenzo, Horly Nlenzo, Nadine Nlenzo, Nacha Nlenzo,
Dieu-merci Nlenzo, Typelas Ntoto, Gibril Mabiala.
Nous sommes également redevable à la famille
Sassy : Papa Sassy Kassale, Maman Monique Sassy, Maman Angel, Esther Sassy,
Moïse Sassy, Mimi Sassy, Sara Maria, les petits Carlos et José qui,
par leur soutient matériel, ainsi que pour les conseils dont nous
étions bénéficiaire, nous ont aidé à
persévérer et à arriver au niveau où nous nous
trouvons aujourd'hui.
Nous avons aussi le coeur plein de reconnaissance à nos
frères aînés et cadets, présents ou absents qui ont
su, par leur présence, nous donner les raisons d'espérer. Nous
pensons aux aînés comme le révérend Frère
Emmanuel PEMBELE, les révérends Pères Alphonse LUKOKI,
Marcel NDALA, François CAMPUS. Nous pensons aussi à nos deux
juniors, Barthélemy DINAMA et Gilbert MIKA qui, eux aussi, ont
contribué d'une façon ou d'une autre à notre
émergence philosophique. Que nos novices : Joseph KALONDA, Omer MONJI et
Jean de Dieu NKOLELWA trouvent dans ce travail l'expression de notre profonde
reconnaissance.
Nous pensons également à tous les confrères
du Scolasticat Jacques Alberione, spécialement à Alphonse ABEDI,
Dieudonné MULOLO, Pierre KYUNGU, Célestin KABULA, Deo TUTA, Alain
SALANKANG, Didier DIEMU et à tous les membres de la generalicia :Jean
Baptiste SAPEPO et Daniel KAHYA.
Nous n'oublions pas les compagnons de lutte au Philosophat :
Alain KIPA, Salvador DIKIZEYIKO, Faustin MBENZA, le camerounais Thaddeus MUNU,
Jean Louis HUTU, Boniface BADIKADILA, Augustin WILIWOLI... et, nous pensons
aussi à nos anciennes collègues Lydie NGIELE et Nancy MBIYAVANGA
qui, indépendamment de leur volonté, n'ont pas pu terminer avec
nous ce premier cycle de philosophie.
A vous qui allez lire ce travail, nous exprimons à
l'avance notre remerciement pour votre indulgence et vos encouragements.
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique
La tradition académique veut que, au terme d'un cycle
de formation, l'étudiant présente un mémoire. C'est la
raison d'être du présent travail que nous élaborons dans le
cadre de la pensée bachelardienne en relisant Le Nouvel esprit
scientifique1.
La fin du vingtième siècle et le début du
vingt et unième siècle sont marqués par des progrès
scientifiques très développés. Il ne faut pas en douter,
car notre vécu quotidien nous le prouve à suffisance. Il y a une
nouvelle découverte scientifique tous les jours. Ce siècle
récent a été, comme le disent certains penseurs, un
siècle de progrès.
La description scientifique de la nature est aujourd'hui
très éloignée de sa conception commune et quotidienne.
Ainsi la description qu'a donnée Nicolas Copernic de l'univers n'a pas
modifié notre langage courant pour lequel le soleil "se lève" et
"se couche", conformément à notre expérience empirique. De
même, la théorie de la relativité d'Einstein pose que
l'écoulement du temps n'est pas partout uniforme. Cette description
empêche de reconnaître une réalité physique à
la notion de simultanéité. Pourtant, personne au quotidien ne
douterait que l'expression "réglons nos montres" soit pleinement
légitime. Faut-il reprocher à la science de se perdre dans une
abstraction aveugle à l'expérience concrète ? Faut-il
réamorcer les défiances des empiristes contre un rationalisme pas
trop cartésien ? La science peut- elle sans dommages s'éloigner
de l'expérience empirique immédiate et manipuler des objets de
plus en plus abstraits, de moins en moins descriptibles par des concepts autres
que mathématiques ? C'est ce constat d'un divorce entre les concepts du
physicien et les conceptions communes tirées de l'expérience
empirique immédiate, dont Bachelard veut tirer les fruits. Notre
objectif est de montrer justement, à la suite de Gaston Bachelard,
comment se réalise le rationnel dans l'expérience physique
à l'ère du nouvel esprit scientifique.
1 BACHELARD, G., Le nouvel esprit
scientifique. 9è éd, Paris, P.U.F. 1996
0.2. Intérêt du sujet et
présentation de l'auteur
L'intérêt pour nous en abordant ce thème
est d'essayer de comprendre à notre façon cette pensée
bachelardienne. Sa démarche fondamentale, globale peut nous enrichir, et
nous tâcherons de méditer son inspiration.
Qui est Gaston BACHELARD ? Philosophe
français, Gaston Bachelard naît le 27 juin 1884, en Champagne,
à Bar-sur-Aube. Il passe son enfance dans la province la plus rustique
où l'homme n'a pas perdu le contact avec les éléments
premiers. Nanti de son baccalauréat, il entre dans l'administration des
Postes (1903- 1913). En disponibilité pour raison d'études
dès 1913, il prépare le concours d'élèves
ingénieur des Télégraphes et achève
parallèlement sa licence de mathématiques. La guerre de 1914-1918
brise son destin. En 1919, il renonce à son ambition d'ingénieur
et entre dans l'enseignement secondaire. Il est professeur de sciences au
collège de Bar-sur-Aube de 1919 à 1930. A 35 ans, il engage de
nouvelles études. Agrégé de philosophie en 1922, il
obtient de demeurer à Bar-sur-Aube, à la fois professeur de
sciences et de philosophie. En 1928 paraissent les deux thèses,
soutenues en 1927, Essai sur la connaissance approchée et
Etude sur l'évolution d'un problème de physique, la
propagation thermique dans les solides.
La Faculté des Lettres de Dijon l'appelle en 1930, puis
la Sorbonne en 1940 (où il restera jusqu'en 1954).Il publie en 1934
Le Nouvel Esprit scientifique, en 1938 La formation de l'Esprit
scientifique, en 1940 La Philosophie du non, en 1942 L'eau et
les rêves, La terre et les rêveries du repos en 1946,
La terre et les rêveries de la volonté en 1948. Il entre
à l'Académie des sciences morales et politiques en 1955 et
obtient le Grand Prix National des Lettres en 1961, année où il
publie La flamme d'une chandelle. Il meurt à Paris le 16 octobre
1962.
Gaston Bachelard nous propose des pistes de réflexion
sur la manière de procéder à l'élaboration de la
science, et d'après un esprit qui se veut « scientifique ». Sa
réflexion entend apporter un correctif qu'il juge important pour le
progrès scientifique lui même, au sens englobant du terme. Et
c'est cela qui lui permet de parler de « nouvel esprit scientifique
».
0.3. Méthode et subdivision du
travail
Notre démarche se veut réflexive et analytique
avec comme but de comprendre l'auteur. Notre travail se développe en
trois chapitres. Dans le premier chapitre, nous survolerons l'histoire
des sciences, en mettant l'accent sur les différentes
étapes de l'évolution scientifique partant de l'Antiquité
jusqu'au nouvel esprit scientifique dont parle Bachelard. Et, une distinction
entre la connaissance commune et la
connaissance scientifique fera l'objet du deuxième point de
notre chapitre. Au deuxième chapitre, nous aborderons «
l'esprit scientifique, savoir méthodiquement fondé
» en analysant les concepts comme «
épistèmè », «
rationalisme », « réalisme
», « déterminisme » et «
indéterminisme ». Nous chercherons à voir
comment le savoir scientifique se démarque de la connaissance ordinaire,
de la connaissance naïve.
Le troisième chapitre traitera de «
l'esprit objectif comme lieu d'émergence de
l'esprit scientifique ». Dans ce chapitre où nous
analyserons les concepts comme « objectivité
», «victoire de l'esprit », «
négation dynamisante », nous verrons que «
l'esprit dialectique bachelardien » se présente comme l'indicateur
du savoir qui se veut objectif d'après le Nouvel esprit
scientifique.
Enfin notre travail se terminera par une conclusion.
CHAPITRE PREMIER :
DE LA PRESCIENTIFICITE AU NOUVEL
ESPRIT SCIENTIFIQUE
I.0. INTRODUCTION
L'oeuvre de Bachelard est construite selon une double
polarité la raison scientifique d'un côté et à
l'opposé, l'activité onirique de l'imagination. Dans le premier
registre, il propose une conception nouvelle de l'histoire des sciences,
progressant par crises et ruptures successives, et une
épistémologie formée à la négativité
et à la pensée polémique. Un nouveau rationalisme en
découle refusant la structure immuable et éternelle de la raison.
Aucune catégorie a priori ne préside à la
constitution de la science, mais la raison remet en question ses principes et
ses concepts en les ajustant aux révolutions scientifiques successives.
La notion d'obstacle épistémologique que nous aurons à
traiter dans les lignes qui suivront commande la double orientation de sa
philosophie: la formation de l'esprit scientifique contre les valorisations
inconscientes, la connaissance sensible et toute forme d'évidence
immédiate; la réhabilitation dans l'ordre de l'imaginaire des
expériences condamnées sur le plan de la rationalité.
Dans ce premier chapitre, il sera question de montrer la
façon dont la science a évolué, d'après notre
auteur, en s'appuyant sur les étapes de l'évolution scientifique
: de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Aussi nous essayerons de
définir les deux modes de connaissances: la connaissance
commune et la connaissance scientifique pour
éviter toute confusion de sens.
I.1. UNE EPISTEMOLOGIE DISCONTINUISTE
doit effectuer l'esprit pour ajuster ses cadres rationnels aux
expériences nouvelles, sont autant de changements de méthodes et
de concepts à l'intérieur même du devenir scientifique.
Bachelard utilise très librement la loi des trois états d'Auguste
Comte pour désigner les trois grandes étapes dans le devenir
scientifique :
L'état préscientifique,
L'état scientifique, et
L'ère du nouvel esprit scientifique.
I.1.1. L'état préscientifique
Cette période qui s'étendrait de
l'Antiquité au XVIII siècle, est caractérisée par
l'absence de rupture entre l'expérience commune et l'expérience
scientifique et par le caractère empirique de l'objet scientifique en
continuité avec les apparences « on pense comme on voit»,
c'est-à-dire de façon substantialiste, avec un regard
fasciné par la chose et prisonnier de l'imagination, des idées
générales et des concepts immuables.
I.1.2. L'état scientifique
Bachelard situe cet état entre la fin du XVII
siècle et le début du XX siècle. Il est marqué par
le divorce avec la connaissance commune. La raison édifie ses
premières constructions et la pensée scientifique se
différencie de son passé préscientifique par sa marche
vers une abstraction croissante où le réalisme
élémentaire devient obstacle à l'effort de
rationalisation. Toutefois. l'état scientifique reste encore tributaire
d'une « épistémologie cartésienne»,
c'est-à-dire d'une philosophie de l'intuition, de l'immédiat, des
natures simples, et d'un esprit scientifique confiant dans les
vérités premières et les notions de base.
I.1.3. L'ère du nouvel esprit
scientifique
Cette ère qui est la nôtre, aurait
débuté en 1905 avec la théorie de la relativité
einsteinienne. Elle constitue notre actualité. Elle consacre la rupture
avec les natures simples cartésiennes, « On s'aperçoit que
l'état d'analyse de nos intuition communes est très trompeur et
que les idées les plus simples comme celle de choc, de réaction,
de réflexion matérielle ou lumineuse ont besoin d'être
révisées. Autant dire que les
idées simples ont besoin d'être
compliquées pour pouvoir expliquer les
microphénomènes.»2 Le simple est une illusion et
les natures prétendues simples se révèlent un tissu de
relations complexes, la nouvelle pensée scientifique ne cessant
d'affiner et de différencier les structures,
Cette troisième période est l'ère d'une
prise de conscience réflexive par la science. C'est pourquoi elle se
définit non comme un état, mais comme un esprit3.
L'épistémologie nouvelle qui anime la science prend acte des
ruptures épistémologiques (épistémologie non
cartésienne, géométrie non euclidienne, relativité
non newtonienne) et, découvrant que « tout ce qui est
décisif ne naît que malgré et contre», elle voit
dans l'état de crise le moteur et le dynamisme même de la
science.
I.2. LES MODES DES CONNAISSANCES4
I.2.1. La connaissance commune
La connaissance commune est aussi nommée connaissance
banale ou connaissance vulgaire, connaissance spontanée, connaissance
empirique. Elle est celle qu'auraient de la réalité des
êtres dépourvus d formation scientifique spéciale, comme
les primitifs, les enfants, les gens simples. Pourtant les hommes
cultivés, et les grands savants, en usent toujours dans la plupart de
leurs actions habituelles hors du laboratoire ou de leur cabinet de travail.
Ainsi quand un physicien va prendre le train, il ne songe pas
nécessairement aux théorèmes de mécanique qui lui
permettent de progresser, de maintenir son équilibre, puis d'être
transporté en wagon. Un chimiste assoiffé qui boit un verre d'eau
oublie généralement de penser à la composition de ce
corps! On ne saurait exagérer l'utilité de cette connaissance qui
nous permet de vivre et que la connaissance scientifique non seulement ne
remplace jamais complètement, mais prend encore pour point de
départ obligé.
La connaissance commune est le plus souvent le produit d'une
élaboration spontanée de la raison, alors que la connaissance
scientifique résulte d'une
2 BACHELARD. G., Le nouvel esprit
scientifique, 9ème éd., Paris, P.U.F., 1996.
3 BARAQUIN, N., et LAFFITE, J., Dictionnaire des
philosophes. Paris, Armand Colin/Vuef, 2002, p.41 4GEX, M.,
Eléments de philosophie des sciences,, 2ème
éd. Neuchâtel,Griffon, 1964, pp. 15-21
élaboration réfléchie, méthodique,
poursuivie dune manière volontaire et parfois ardue.
Dans la connaissance commune, les sensations obtenues par les
organes des sens sont élaborées inconsciemment en perceptions,
puis l'esprit, grâce à la mémoire, compare entre elles les
diverses perceptions, es analyse et observe ainsi certains retours de
phénomènes analogues. Tout naturellement es prit s'attend
à leur réapparition et devient capable, dans une certaine mesure,
de les prévoir. II formule ainsi des lois empiriques telles que celle-ci
: tout homme meurt; le feu cuit les aliments et brûle.
Malgré ses défauts et ses insuffisances, la
connaissance commune ou empirique est un sûr acheminement vers la
connaissance scientifique, car elle comporte déjà un certain
degré de généralité. Elle peut, en effet,
énoncer des lois (pas toujours rigoureuses) et, quoique subjective dans
une large mesure, c'est à dire variable d'un individu à l'autre.
Elle est grandement influencée et régularisée par la
société au moyen du langage dont les mots permettent de classer
rapidement les sensations nouvelles et, avec laide de la syntaxe, de les mettre
en rapport avec les anciennes.
Le but de la connaissance commune, structurée et
uniformisée par le langage, est de nous adapter à notre milieu,
de nous permettre de nous préserver des dangers qui nous menacent, de
nous procurer notre nourriture, de nous adapter â nos semblables, de
deviner leurs intentions et de prévoir dans une certaine mesure leurs
actions.
I.2.2. La connaissance scientifique
La pensée scientifique est dans le prolongement de la
pensée commune. Elle est en tout cas un perfectionnement un
accroissement. Cependant, en perfectionnant la pensée commune, la
pensée scientifique peut s'éloigner considérablement des
façons de voir de cette dernière et élaborer des notions
qui ne rappellent en rien l'expérience immédiate. Les conceptions
récentes de la physique par exemple, surprennent et déroutent le
sens commun.
Tout comme la connaissance commune, la connaissance
scientifique part des données des sens. Une accumulation de faits,
d'observations et d'expériences ne constitue cependant pas une Science.
La raison cherche en effet à unifier et à systématiser
d'une façon rigoureuse toutes les connaissances acquises dans un certain
domaine. Elle pousse cette coordination beaucoup plus loin en science que dans
la connaissance commune. La systématisation en science se fait au moyen
de lois et de théories.
En conclusion, nous dirons qu'entre les connaissances communes
et scientifique il y a plutôt une différence de degré que
de nature. La connaissance commune est qualitative, alors que la science
s'efforce d'introduire des déterminations quantitatives dans
l'énoncé de ses lois, au moyen de la mesure. Chacun sait que les
corps non soutenus, d'une certaine densité, tombent mais la science
seule peut indiquer le chemin qu'ils parcourent en fonction du temps
écoulé.
La science, enfin, est plus objective que la connaissance
commune. Son contenu ne variant pas d'un individu à l'autre est
indépendant de l'humeur, des désirs et des bizarreries subjectifs
: c'est une oeuvre collective, contrôlée et méthodique. La
science porte sur des abstractions soigneusement élaborées (la
vitesse, l'accélération! le travail, la puissance, etc.), qui
rendent cette objectivité possible. Sans doute la connaissance commune
se sert aussi d'abstractions : «arbre : en est une, puisque ce concept
laisse de côté les caractères qui différencient
entre eux le sapin, le chêne, etc. mais les abstractions scientifiques
sont plus techniques et permettent, si possible, l'usage du calcul. C'est le
haut degré d'abstraction de la connaissance scientifique qui la rend
aisément communicable.
I.3. CONCLUSION DU CHAPITRE
Tout au long de l'histoire des sciences, nous venons de voir
que la conception de la science n'est pas la même que celle que nous
avons aujourd'hui en vigueur. La science a évolué tout au long de
l'histoire.
La connaissance scientifique est partie de la cohabitation avec
la
connaissance commune puis, elle se démarquera d'elle du
18ème au début du
20ème siècle à la période
appelée l'état scientifique. Aujourd'hui, la science a
déjà dépassé
cette étape. Nous parlons actuellement de
l'ère du nouvel esprit scientifique qui a été
inaugurée avec la théorie de la relativité par les travaux
d'A. Einstein particulièrement.
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