INTRODUCTION
La République démocratique du Congo, comme tous
les autres pays du monde, se trouve dans le besoin et la recherche d'une vraie
démocratie pour faire la bonne gouvernance. C'est en effet, vers les
années quatre-vingt-dix que ce terme a vu le jour dans l'esprit des
congolais, Zaïrois à l'époque. Après autant
d'années de dictature et de transition politique, après autant
d'assassinats et qu'enlèvements, les congolais se sont
réveillés de leur éternel sommeil en mettant sur pied un
gouvernement de transition de la forme 1+4 pour conduire mettre fin à
des guerres de sécession et des troubles qui déchiraient le pays,
et surtout pour conduire ce dernier aux élections libres,
démocratiques et transparentes, lesquelles élections
mettraient un point final aux `à-peu-près politiques' de
jadis et répondraient aux attentes sociales de la population congolaise,
en général et, kinoise, en particulier.
Tout se résume dans le dire de l'abbé Marcous
Bindungwa que : « Après 30 ans de dictature,
près de 15 ans de transition en vue d'une démocratie et plus de 5
ans de folies guerrières, les Congolais sont finalement revenus à
la raison en mettant sur pied des accords de paix dont le point
central est l'organisation de vraies élections libres,
transparentes et démocratiques »1(*). Les élections démocratiques en RDC
devraient normalement répondre aux préoccupations du peuple
congolais, lesquelles sont le pain, la paix, le fonctionnalisme, la
normalisation salariale des fonctionnaires de l'Etat et l'équilibre
social du peuple. Elles avaient aussi mission d'éduquer, de
réinsérer et de promouvoir la culture de la jeunesse. Elles
trouveraient des moyens adéquats de lutte contre cette crise acerbe qui
s'est actuellement implanté sur toute l'étendue, sur tous les
plans et structures socio-politiques de la République. Ainsi, qu'en
est-il des élections ? Sont-elles exactement arrivées
à répondre à toutes les attentes du peuple ? Est-il
vrai qu'elles sont une solution aux problèmes de l'Etat ? Quelle
est alors sa contribution par rapport aux attentes du peuple et la
régularisation de la situation politico-administrative de la
République Démocratique du Congo ?
Après avoir interrogé autant d'interlocuteurs
(jeunes filles et garçons, papas et mamans...) du quartier Mombele,
commune de Limete, nous avons structuré notre travail en quatre
sections.
La première traitera le problème de la crise
sociale en RDC ; cette première nous poussera à jeter un
regard sur les élections démocratiques au Congo (la
démocratie, quid ? et les élections en RDC, pourquoi ou pour
quoi faire ?) ; nous procéderons à l'analyse des attentes du
peuple kinois vis-à-vis des élections. Cette troisième
nous conduira à observer ce que ces élections ont jusqu'ici
apporté dans la résolution de la crise kinoise. Une conclusion
générale nous fera la synthèse de notre investigation.
I. LA CRISE SOCIALE EN RDC
Comme susdit, la crise sociale en RDC s'étale sur tous
les plans : sur le plan politique, économique, juridique que
judiciaire, crise de l'autorité, crise sur le plan culturel et
éducationnel. La crise sociale en RDC est l'un des
éléments qui marquent le sous-développement de cette
dernière. Elle est, en d'autres termes, un des éléments
qui caractérisent le sous-développement de la RDC ; sachant
que le pays ne saurait avancer sur la résolution de ce problème
qui fait crier le monde. Elle, la crise, se situe au niveau mental que physique
du peuple congolais. Elle est la cause première de beaucoup de maux qui
sévissent l'actuel Congo.
I. 1. La crise politique
Nous avons souhaité commencer par la politique parce
que c'est d'elle que tout provient ; la politique, est à la
tête de tout, c'est elle qui organise et gère tout. La crise
politique dans notre pays se laisse facilement apercevoir dans la
manière de gouverner et de diriger de l'Etat. C'est le pouvoir de
ceux-ci ou de ceux-là. On ne manque pas de rencontrer des gens d'un seul
côté se partager les sièges du gouvernement comme un
gâteau au détriment des autres. Le tribalisme et le''
kimpangisme'' gagnent maintenant du terrain.
Il sied de souligner en passant que la RDC n'est pas une
Nation totalement politisée. Il reste encore beaucoup à faire.
Les dirigeants doivent, à cet effet, s'interdire tout propos susceptible
d'inciter la population à la haine, d'aggraver les tensions et de mettre
en danger les intérêts vitaux de la nation. Ils ont devoir de
sensibiliser la population et à lui fournir une formation solide en
l'éducation civique pour éviter le dérapage; encore,
faut-il qu'eux-mêmes ou eux aussi soient d'abord instruits en la
matière. Ils sont appelés à accorder la parole à la
population surtout aux ``sans-voix'', à assurer la promotion de
la diversité des idées pour garantir l'expression de la
``démocratie pluraliste'' et à s'engager à
devenir artisans de la paix.
Tout leader d'un quelconque parti politique et ceux qui
constituent le gouvernement congolais actuellement doivent savoir que la
population a besoin de voir le pays avancer dans une démocratie
parfaite, dans une concorde, dans un esprit de tolérance et la recherche
de la paix, dans la réconciliation par la voie de dialogue. Et
L. Kaumba de se demander : « De ce fait,
pour quand peut-on espérer l'avènement de la paix ? On peut
le dire autrement, devrait-on s'attendre à voir venir la paix quand on
connaît d'une part la nature polémique de l'existence et d'autre
part la nature eschatologique de la paix ? ».2(*)
Comment pouvons-nous parler d'un gouvernement
démocratique, d'une politique démocratique sans opposition ?
L'opposition politique qui est actuellement -ou l'a toujours été-
menacée de cesser. Les guerres et conflits surgissent pour faire taire
ou même supprimer ce mouvement ; on s'entretue, on se viole et rien
de bon ni de satisfaisant ne se laisse percevoir ! La situation politique
reste statu quo et s'empire même. La politique de la RDC semble une
politique non mature, elle est prise comme un jeu d'enfants; chacun
défend ses propres intérêts et de son alentours. Et les
autres ! Simple et pauvre bande de misérables. Les décrets
politiques et des lois se font chaque jour signer et voter, mais sont tout de
suite après foulés au pied par leurs propres signateurs. Quel
type de politique notre pays pratique ? Cette crise politique cède
à tant d'autres. Cela se manifeste en économie et en
justice...
I.2. La Crise économique
Nous ne saurons parler de la crise politique en
écartant la crise économique ; l'économie
étant la charnière ouvrière des activités politique
et la vie du peuple. L'économie congolaise est un problème qui
fait couler beaucoup d'encre. Comme d'aucuns ne l'ignorent, c'est un
problème dont les solutions semblent jusqu'en ce jour
hypothétiques. C'est en effet, une économie de nom dont la
pratique ne pas prise en compte. Qu'à cela ne tienne, l'économie
congolaise est en baisse déplorable. Non seulement la baisse mais aussi
et surtout elle ne sert plus à rien qu'à remplir les poches des
détenteurs du pouvoir. Combien de mines de diamants, combien de sous-sol
et de minerais sont produits par jour ici en RDC ? On entend parler du
cuivre, du cobalt et de tant d'autres matières premières en
production à l'Est du pays ; qu'en fait-on, au moment où
cette même population qui les produit crie la faim, manque de logis et
est soumise à tout incident ? Nous remarquons avec acharnement que
le maximum de l'économie de la RDC fait développer la plupart des
Etats occidentaux. Le barrage d'hydroélectrique d'Inga en est la
première preuve. Au moment où la RDC manque
d'électricité, beaucoup d'Etats étrangers en
bénéficient et en font fonctionner leurs usines... Où se
situe alors la place du peuple congolais ? Quand est-ce que la population
congolaise commencera à jouir de ses avantages économiques ?
Quand est-ce que la RDC sera comptée parmi les pays
économiquement bien organisés et assurés ?
D'où la question la plus pertinente de Kankol L. :
« Que fait-on de toutes les recettes
générées par les ressources domaniales de l'Etat
Congolais ? »3(*).
Disons-le ! La situation économique et
financière qu'est entrain de traverser la RDC pendant ces
dernières années n'est, sans nul doute, plus enviable. Dans un
pays rempli de richesses, la misère et la crise rongent, pour autant, la
majorité de la population congolaise. En outre, il sied
d'épingler que cette précarité économique n'est pas
restée à un seul niveau, elle attaqué tous les
échelons de la société. Elle cause, par conséquent,
le non payement des fonctionnaires de l'Etat (enseignants...). Si un Etat plein
de richesses comme celui-ci doit parcourir et passer des moments des crises
pécuniaires acerbes, nous pouvons dire que c'est dû à la
mauvaise utilisation et/ou gestion de ce que l'on a. Que ne voyons-nous pas de
plus immoral et anormal ? Au moment où la population croupit sous
le joug de la misère et de la faim, les produits miniers sont
envoyés en Occident pour les intérêts personnels.
L'égoïsme gagne le terrain au sein du gouvernement et de la
société congolais. Qui viendra en aide à tous ces peuples
démunis de tout ! C'est maintenant une affaire de la caritas de
l'Eglise Catholique. Quel est alors le rôle de l'Etat dans la prise en
charge de sa population ? Si l'économie qui fait la
charnière ouvrière des affaires d'un pays est en branle, c'est
tout le système qui est touché ; la corruption prendra sa
place d'honneur et la justice deviendra une affaire à penser. Elle
trouvera son siège royal dans l'imagination, dans les gros livres
abandonnés sur les rayons dans des bureaux et non dans le vécu
quotidien. C'est ce qui se fait déjà. Même ceux qui se
disent maîtres de la loi se laissent prendre par la corruption et la
fraude. Où va le Congo ? Qui le sauvera de ses troubles
économiques ? Faut-il faire revenir les colons ou trouver un autre
moyen de survie ? C'est la question la plus épineuse que se posent
autant de congolais soucieux de leur pays.
De plus en plus des voix s'élèvent tant dans
l'opposition que dans le camps du pouvoir pour dénoncer la crise
socio-économique qui sévit dise socio-économique
qui sévit due les nombreuses solutions proposées n'ont pas
été bonnes. Cela fait qu'à chaque étape les choses
se sont aggravées Malheureusement, nous n'avons pas encore trouvé
la cause du mal. Et la cause du mal, c'est qui ou quoi? La cause du mal c'est
l'Homme. Dans un pays où la fraternité n'existe pas, dans un pays
où l'injustice et la discrimination entre les citoyens sont devenues
presque une règle, comment peut-on vouloir que les hommes se mobilisent
pour prendre à bras le corps les problèmes de leur pays. Cela
devient impossible ! Dans notre pays toute la vision de la classe
politique c'est la vision ethnique. Alors dans ces conditions,
l'économie ne peut que s'écrouler. Il y a des pays de même
niveau que nous qui ont traversé les mêmes problèmes et ont
fini par s'en sortir. Quand on doit les observer, on se rend compte qu'ils ont
réussi parce que l'unité était beaucoup plus forte,
parce que les gouvernements étaient mieux suivis et élus dans de
bonnes conditions. Alors que chez nous, dans les 24 heures qui suivent les
élections, le gouvernement n'est plus celui de tout le monde, mais celui
de ceux là..., le gouvernement du nord, du sud, etc.
I.3. La Crise d'autorité
La dérision, la grossièreté sont des
maladies mortelles d'un Etat. Ces deux vices ont favorisé
l'hyper-politisation de la population, dans le sens négatif s'entend.
Les autres secteurs du pays sont négligés au profit des
animations politiques, du clientélisme et de la
délation, instituant ainsi le mensonge, le gain facile et la
terreur. Ca n'étonne personne que dans ces conditions, l'on assiste
à l' émergence d'une classe politique médiocre, brillant
plus dans l'amateurisme, la boulimie du pouvoir que dans
l'excellence. Une révolution surannée face aux effets de la
mondialisation subséquente à la fin de la guerre froide.
D'où des guerres d'agression aux enjeux économiques
imposées à la RDC. La formule 1+ 4 imposée
à la RDC pour la faire sortir du tunnel résultait justement de
cet imbroglio politique entretenu par une classe politique médiocre qui
doit son accession aux affaires à l'opportunisme. C'est sur
cette note triste de médiocrité politique de l'autorité
congolaise, sur fond de crise politique permanente, que le Congo marche,
malgré les élections. Les peuples congolais a besoin des
dirigeants compétents qui puissent réinstaller ou rétablir
l'autorité politique et administrative, etc.
II. LES ELECTIONS DEMOCRATIQUES EN RDC
II.1. La Démocratie
La démocratie, puisque c'est d'elle qu'il est
actuellement question dans beaucoup de pays du monde, est une forme de
politique qui laisse le pouvoir au peuple. Elle est le pouvoir du peuple, pour
le peuple, par le peuple. C'est lui, le peuple, qui est son premier
détenteur avant de le donner à qui il veut par la voie des
élections. A en croire le professeur Elungu pene Elungu,
« l'autonomie est le pouvoir, la capacité d'une nation
à se constituer et à guider sous l'autorité de ses propres
lois. En cela consiste le ``pouvoir du Peuple-roi'', la souveraineté, la
`démocratie' »4(*). Disons-le ! La vraie démocratie
réside dans la mentalité du peuple. On peut beau parler de la
démocratie, tant q'elle ne s'imprègne pas encore dans la
mentalité, elle reste un effort vain, elle reste sans base ni source,
sans impact. Elle est produit du développement et même le socle de
la bonne gouvernance.
A en croire le professeur R. Ngub'Usim, « la
mentalité peut se comprendre comme un état d'esprit ou une
conception du monde et des choses, qui tend à devenir une manière
habituelle de penser, de percevoir, de structurer et d'organiser le
monde »5(*).
Les autorités politiques et administratives congolaises ont devoir et
mission de sensibiliser et d'éduquer les masses pour cette fin. Ils
doivent les aider à comprendre le sens et la profondeur de ce
système politique. Ils doivent aussi les aider à faire une
ascension de leur mentalité quasi primitive à une
mentalité qui donne à la démocratie. Voilà qui fera
l'expansion de la vraie et pure démocratie. Cet élément
doit se graver dans le psychisme et le quotidien de la population congolaise,
en générale, et kinoise, en particulier. Si les congolais
comprennent le sens de la démocratie, s'ils arrivent à faire
l'ascension de leur mentalité, s'ils comprennent le sens du
développement et de la bonne gouvernance, le Congo procédera
à une étape purement démocratique. On parlera à ce
moment de la vraie République ``Démocratique'' du Congo
au vrai sens du nom. Ceci reste toujours le travail des leaders politiques, des
chefs des partis et mouvements politiques et de tous ceux qui sont
appelés à conduire le peuple congolais d'une manière
politique exemplaire.
La prise de conscience de leur état de citoyens
congolais est aussi un moyen de procéder au vrai développement de
la démocratie. Or, dans un Etat comme celui-ci, nous ne pouvons pas
encore parler de la démocratique avec l'esprit de la corruption, dans
les viols ; la démocratie est impossible sans la liberté
d'expression, avec un esprit d'avidité élevé, nous ne
saurons parler de la démocratie dans l'égoïsme, dans ce
système politique sis sur le
« kimpangisme »... A partir du moment où
le peuple congolais se passera de tous ces abus, nous pourrons alors parler de
la vraie démocratie au sens propre de son origine.
II.2. Les élections démocratiques en
RDC
La question la plus pertinente ici est la suivante : les
élections démocratiques en RDC, pourquoi et/ou pour quoi
faire ? Sont-elles une réalité ou un rêve ? La
réponse à cette question est en deux volets : en premier
lieu, après autant d'années de dictature, autant d'autres de
transition, le peuple congolais se trouve à même de se choisir
librement ses propres dirigeants qui puissent subvenir à ses
problèmes. En second lieu, les élections aideraient à
établir un système politique tel que celui-ci devrait s'occuper
de la population afin qu'elle trouve sa place, qu'elle bénéficie
de ses droits et avantages, et surtout pour que le peuple congolais se
rétablisse dans sa pleine souveraineté. Elles ne sont pas un
rêve, elles ont eu lieu ; mais comment et pourquoi ? Ainsi, il
convient de dire que « l'organisation en RDC, des
élections libres, transparentes et régulières mettra
certainement fin à la crise de légitimité dont souffre
notre pays depuis l'indépendance et constituera le meilleur mode de
participation à la gestion de l'Etat »6(*). Etant fruits de la
démocratie, les élections démocratiques en RDC devraient
répondre aux appels du peuple congolais. Quelles sont en
réalité ces attentes du peuple congolais ? Que pensait-il
des élections ?
III. LES ATTENTES SOCIALES DE LA POPULATION
KINOISE
Dire que les élections cherchaient à
établir et faire régner la vraie démocratie et la bonne
gouvernance seulement ne suffit pas. Les attentes immédiates de la
population méritent d'être signalées. Il sied de dire que
ces attentes sociales sont des besoins tant matériels
qu'immatériels. Ces besoins sont par exemple, le pain, la paix, la
normalisation du salaire des fonctionnaires de l'Etat, l'eau,
l'électricité, l'école, etc. J.Y. Salankang ne
manquera-t-il pas de souligner que « nous voulons une justice
distributive : santé pour tous, travail pourr tous,
électricité et eau potable pour tous, école et banque pour
tous, droit à l'instruction et à l'information pour
tous... »7(*).
1. Le pain : En parlant du pain, nous
sous-entendons tout ce qui contribue à la santé physique de
l'homme. La population congolaise a besoin du pain. « Libumu ya
nzala ezalaka na matoyi te, dit-on » (le ventre creux n'a point
d'oreilles). Ce que nous devons comprendre ici, selon les attentes du peuple
congolais, en général et kinoise, en particulier, c'est que
l'Etat doit lui assurer une bonne garantie alimentaire, et au besoin des
aliments de toutes les variétés. Manger pour être en bonne
santé afin d'accomplir les travaux du développement de la Nation.
Il arrive que l'Etat n'accomplisse pas ce devoir ou le fait mal. A en croire M.
Bindungwa, « dans ce climat le peuple attend une
amélioration sensible. Elle n'a plus besoin de miettes mais d'un repas
de consistance, d'un salaire de survie
conséquente »8(*).
2. La paix : Le pain seul ne suffit pas
pour satisfaire le besoin du peuple. Il sera difficile au peuple d'en trouver
dans les troubles, et faut-il encore dire qu'il lui sera impossible de l'avaler
dans des conditions malaisées. Ainsi, il importe une paix solide et
durable. A en croire autant de nos interlocuteurs, le peuple en a mare avec le
recours aux armes, avec des conséquences néfastes de la guerre,
quelle que soit la valeur du bien réclamé. Il veut le calme et la
sécurité. Il en a horreur et repousse tout ce qui serait de
nature à le retremper dans des situations similaires. Aussi, est-il
à noter que « le peuple a prioritairement un grand besoin
de la paix, et, avec elle ses deux principaux corollaires : la
sécurité et le droit, essentiels pour la garantie de la
justice »9(*)...
3. L'eau potable et
l'électricité : Selon nos enquêtes, nous
avons pu remarquer des interlocuteurs avec chagrin qu'il y a actuellement
beaucoup de décès que d'assassinat au Congo, à Kinshasa
surtout, à cause du manque d'eau potable et d'électricité.
La population kinoise consomme de l'eau sale, et même si elle en trouve
un peu, c'est en quantité insuffisante, et à un prix
énormément cher. L'électricité se donne en
délestage. Beaucoup de communes n'en ont plus
bénéficié et elles vivent dans le noir, avec à
peine une petite lampe à huile. Combien d'usines ne fonctionnent plus
par manque du courant suffisant ! Le peuple attendait ou attend encore une
régularisation de ces conditions.
4. La création des emplois et la normalisation
du salaire : « Nous en avons assez, se
réclama un jeune homme qui vient de terminer son graduat en sciences
infirmières. Nous sommes en milliers qui avons terminé nos
études supérieures, mais nous n'avons pas d'emplois. Notre seul
travail est de nous promener toute la journée dans les rues de
Kinshasa ; nous avons frappé partout, mais aucune
satisfaction... Nous sommes négligés et l'Etat ne s'occupe
même pas de nous ;». Quelle est la place de tous ces
jeunes et tout ce monde qui ont fini leurs études ? Pourquoi
ont-ils perdu leur temps à étudier au lieu de faire autre chose
comme tous les autres, leurs semblables... ?
Il sied d'ajouter, par ailleurs, que même ceux qui ont
eu la chance de se faire embaucher quelque part vous crient à larmes
chaudes à cause du non paiement ; la population congolaise
attendait des élections une amélioration remarquable à ce
sujet. L'emploi fait gagner du pain qui, à son tour, nourrit le
population. L'Etat congolais a mission et devoir de créer les emplois en
mettant sur pied des entreprises qui puissent combler le vide de ces peuples.
Aussi a-t-il à assurer régulièrement leur
rémunération afin d'éviter les arriérés...
Le peuple congolais a suffisamment été victime du chômage,
il a besoin d'en a mettre un point.
Outre ces attentes susmentionnées, le peuple congolais
attendait encore des élections, la construction et la
réhabilitation des infrastructures routières, la normalisation de
l'éducation de la jeunesse, laquelle jeunesse constitue l'avenir du
pays. L'Etat doit promouvoir à l'éducation et à la
formation de cette couche sociale. A côté de l'éducation se
trouvent les soins de santé à apporter à tout citoyen
congolais. L'Etat devra assurer des entreprises de santé capables de
subvenir au besoin de la population. « Chaque personne a le droit
de jouir d'une bonne santé ».10(*) Pour être bien
éduqué et pour bien éduquer, puis jouir d'une bonne
santé, la famille a besoin du logement. Ce toit permettra aux parents de
suivre l'éducation de leurs enfants et la santé de toute la
famille ; car le toit parental est le premier et meilleur milieu du bon
épanouissement et d'une bonne éducation des enfants.
« Les conditions de vie dans un monde moderne en construction
exigent de la famille une structure plus forte pour lui permettre de remplir
son rôle dans la société, dit de
Quirini »11(*).
Pour ne pas prendre le risque de citer toutes attentes
sociales de la population congolaise, disons compendieusement que celle-ci
attendait des élections ``le droit d'avoir les droits''.
C'est-à-dire, il veut bien et/ou totalement jouir de ses droits. Que
puisse l'Etat les lui accorder, pas comme un cadeau, mais comme ses propres
mérites ; elle en est la première bénéficiaire
et aussi la première maîtresse...
IV. CONTRIBUTION DES ELECTIONS A LA RESOLUTION DES
PROBLEMES A KINSHASA
Neuf mois sont déjà passés depuis que le
peuple congolais a procédé aux urnes pour se choisir des
dirigeants ; six mois sont passés depuis qu'il a son
président élu au deuxième tour. Nombreuses ont
été les attentes du peuple, lesquelles attentes requièrent
d'être satisfaites. Il nous sera peut-être anticipant de dire un
mot concernant la contribution des ces récentes élections en RD
Congo pour la résolution des problèmes sociaux de la population
kinoise.
En effet, le système du pouvoir politique de la forme
1+4 qui a régi la RDC durant quelques années de transition se
trouve aujourd'hui remplacé par un autre composé d'un seul
président et d'un premier ministre, avec le partage de trois pouvoir -
pouvoir législatif, exécutif et judiciaire- comme dans la
majorité des Etats démocratiques du monde, chose qui n'existait
plus ici en RDC depuis des décennies. A en croire nos interlocuteurs,
cette forme ne nous servait qu'à la pacification du pays. Nous les avons
entendus dire : « Il nous sera ingrat d'ignorer ce grand
effort des élections à mettre fin au système politique
1+4. Dans aucun pays du monde ce système n'a déjà
existé. Nous savons qu'il était ainsi établi pour mettre
fin à toutes les guerres de sécession qui déchiraient le
pays. Maintenant, c'est déjà un grand pas pour notre pays de
revenir au système normal comme chez les autres
(...) ».
Comme d'aucuns ne l'ignorent, les élections
démocratiques ont contribué pour établir une unité
politique. Dans cette unité, le mépris qui a
caractérisé la majorité des congolais pendant toute la
période préélectorale est mis hors du jeu, malgré
quelques ressentiments résidant encore dans le coeur de certains contre
les institutions en place.
Il serait souhaitable que le projet ``5 chantiers''
du président soit déjà mis en exécution. Certains
de nos interlocuteurs pensent que ce projet est voué à
l'échec. Ou c'était tout simplement un discours propagandiste.
D'autres par contre, ceux surtout qui fanatisent les institutions en place, se
montrent encore optimistes en disant qu'un projet aussi bien chargé
comme celui-là ne saurait être réalisé après
six mois seulement. Il serait souhaitable d'observer encore les cinq ans
prévus que de se monter pessimistes à la première minute.
Ainsi, les congolais croient garde encore une lueur d'espoir, ils
espèrent encore voir un Congo purement démocratique, uni et
prospère. Voilà là un défi à relever pour le
gouvernement en place !
CONCLUSION
Au terme de notre réflexion sur la contribution des
élections démocratiques dans la résolution de la crise
sociale en RDC, surtout à Kinshasa, nous pouvons dire que la crise
sociale en RDC n'épargne personne. Elle a touché toutes les
couches sociales de la République, suite à la mauvaise conduite
et l'ingérence de ceux qui ont reçu mission de diriger la
population, qui ne font que remplir leurs poches au détriment des
autres. Elle reste un problème qui fait couler beaucoup d'encre. La
crise persiste et s'aggrave de plus en plus, malgré toutes les solutions
partielles qui sont jusqu'ici prises. Elle s'étale sur tous les
plans : sur le plan politique -immaturité et incapacité des
dirigeants-, sur le plan économique -cause de la misère et de la
disette-, sur le plan d'autorité, sur le plan culturel et
éducationnel, sur le plan juridictionnel et judiciaire, etc.
Cette crise a provoqué le désir, pour le peuple
congolais, de passer aux élections démocratiques et transparentes
afin de se choisir des dirigeants qui puissent répondre à leurs
préoccupations multiples ; lesquelles attentes constituent ses
droits : droit au pain, droit à la paix, droit à la
santé, droit à l'éducation, droit à l'eau potable
et à l'électricité, droit à un salaire consistant
et la création des emplois.
Commencée par une période de transition
dirigée par un gouvernement de forme 1+4, la préparation desdites
élections se fit par la CEI (Commission électorale
indépendante) sous la conduite de l'abbé A. Malu-Malu.
Déterminés à bâtir un Congo plus beau qu'avant, les
congolais se présenteront à deux tours aux urnes. Aujourd'hui six
mois se sont déjà écoulés depuis que le Congo a un
nouveau gouvernement élu selon les normes et la constitution de la
République, malgré, quelques imperfections.
La contribution des ces élections dans la
résolution des problèmes sociaux de la RD Congo, en
général et Kinshasa, en particulier, repose sur le fait qu'une
unité politique et le partage du pouvoir se sont faits remarquer, le
mépris qui a caractérisé la période
préélectorale a cédé à l'acceptation de
l'autre sans tenir compte de son parti ni de son origine. Mais il reste encore
des solutions matérielles qui puissent répondre aux besoins
immédiats. Les congolais espèrent encore voir un Congo
prospère, uni, organisé et pacifique, où la
démocratie tient la tête de tout. Cela ne s'accomplira qu'avec
l'effort de tous...
BIBLIOGRAPHIE
1. BINDUNGWA M., Pour quel
président voter et comment. Un profil du candidat
présidentiable, Kinshasa, Médiaspaul, 2006, 32p.
2. De QUIRINI P., La charte Africaine des
droits de l'homme et des peuples, Kinshasa, Cepas, s.d, 64p.
3. IDEM, Les droits des citoyens
zaïrois, Cepas, 4ème éd., 1980, 79p.
4. ELUNGU PENE ELUNGU, « Entre
ethnie et nation, l'Etat démocratique. Ethnicité et
nationalité », In Philosophie et politique en
Afrique, Op. Cit., 127p.
5. KANKOL B. L., « Doit-on
continuer à vanter la grandeur et les richesses de la RD
Congo ? », In Renaître, n°18, 31
décembre 2005, 34p.
6. KAUMBA L., « Guerre et paix
au coeur de l'Afrique », In Philosophie et politique en
Afrique. Actes des journées philosophiques, Kinshasa, Canisius,
1996, 127p.
7. MABIALA M.,
« Expérience historique des élections en
RDC », In Pensée Agissante, Philosophat St
Augustin, du 16 au 18 décembre 2004, 188p.
8. NGUB'USIM R., « La
reconstruction mentale des Congolais : Un impératif pour la
IIIème République », In Congo-Afrique,
n°412-413, Février-Mars 2007, 208p.
9. SALANKANG J-Y., « Essai de
Vade-mecum pour le gouvernement de la 3ème
République », In Renaître, n°6, 31
mars 2005, 34p.
TABLE DES MATIERES
0.Introduction..........................................................................................................1
I. La crise sociale en RD
Congo.................................................................................2
I.1. La crise
politique....................................................................................................2
I. 2. La crise
économique................................................................................................3
I. 3. La crise de
l'autorité................................................................................................4
II. Les élections démocratiques en
RDC......................................................................5
II. 1. La
démocratie.......................................................................................................5
II. 2. Les élections démocratiques en
RDC...........................................................................6
III. Les attentes sociales de la population
kinoise.........................................................6
IV. La contribution des élections à la
résolution des problèmes à
Kinshasa....................8
Conclusion..............................................................................................................9
Bibliographie.........................................................................................................10
Table des
matières.................................................................................................11
* 1 M. BINDUNGWA, Pour
quel président voter et comment. Un profil du candidat
présidentiable, Kinshasa,
Médiaspaul, 2006, p. 5.
* 2 L. KAUMBA,
« Guerre et paix au coeur de l'Afrique », In
Philosophie et politique en Afrique. Actes des journées
philosophiques, Kinshasa, Canisius, 1996, p. 30.
* 3 L. KANKOL B.,
« Doit-on continuer à vanter la grandeur et les richesses
de la RD Congo ? », In Renaître, n°18, 31
décembre 2005, p. 29.
* 4 ELUNGU PENE ELUNGU,
« Entre ethnie et nation, l'Etat démocratique.
Ethnicité et nationalité »,
In Philosophie et politique en Afrique, Op. Cit.,
p. 16.
* 5 R. NGUB'USIM,
« La reconstruction mentale des Congolais : Un
impératif pour la IIIème
République »,
In Congo-Afrique, n°412-413,
Février-Mars 2007, p. 115.
* 6 M. MABIALA,
« Expérience historique des élections en
RDC », In Pensée Agissante, Philosophat St
Augustin,
16 au 18 décembre 2004, p. 45.
* 7 J-Y. SALANKANG,
« Essai de Vade-mecum pour le gouvernement de la
3ème République », In
Renaître, n°6,
31 mars 2005, p.19.
* 8 M. BINDUNGWA, Op.
Cit., p.9.
* 9 Ibid., p.7.
* 10 P. de QUIRINI, La
charte Africaine des droits de l'homme et des peuples, Kinshasa, Cepas,
s.d, p.45.
* 11 Idem, Les droits des
citoyens zaïrois, Cepas, 4ème éd., 1980,
p.37.
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