CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS, HYPOTHESES DE L'ETUDE ET
DESCRIPTION DU CADRE D'ETUDE
I- Problématique, Objectifs et hypothèses,
Description du cadre d'étude.
I.1- Problématique.
Le défit du siècle dernier et des années
à venir des pays du tiers monde est de gérer leurs villes qui
deviennent de plus en plus difficiles à gérer par leur taille.
Avec la croissance urbaine galopante de la seconde moitié du
siècle dernier, les villes du tiers monde en général et
les villes africaines à forte pluviométrie en particulier se sont
exposées au problème de l'assainissement pluvial sans avoir ni
suffisamment de temps ni de moyens pour y faire face. Au-delà de ces
contraintes, le développement urbain a été
également handicapé par la mauvaise gestion des moyens
disponibles : corruption, manque de rigueur et d'engagement, calquage de
modèles et de méthodes parachutés. Ce constat
d'échec commun aux pays en développement nous amène
à poser la question dans un contexte plus large pour enrichir l'analyse
du cas de Parakou. C'est dans ce contexte que Parakou, capitale du
Département du Borgou, s'est doté en 1985 de son premier Plan
Directeur d'Urbanisme (PDU).
Cependant, la mise en oeuvre du PDU
concrétisée entre autres, par les opérations de
lotissement, pose d'énormes contraintes d'aménagement (voirie,
assainissement des eaux usées et des eaux pluviales, gestion des ordures
ménagères, etc.) qui viennent accentuer les graves
problèmes de pollution de l'environnement liés à :
1- L'érosion importante des sols urbains, sources
d'éboulement et de ravinement ;
2- La stagnation des eaux pluviales sur les chaussées
et en particulier dans les dépressions favorisant la
prolifération des moustiques et autres vecteurs de maladies ;
3- Le déchaussement des constructions et d'ouvrages
d'assainissement ;
4- L'inondation des terrains urbains ;
Confronté à ces situations de plus en plus
délicates, la ville a progressivement pris conscience des enjeux. Ceci a
donné lieu en 1990 à une réorganisation institutionnelle
avec la création d'une cellule technique qui a évoluée
pour être aujourd'hui la Direction des Services Techniques où sont
logés, le service de la voirie et des ouvrages hydrauliques, le service
de l'aménagement urbain et de l'urbanisme opérationnel. Ces
services s'ajoutent donc aux multiples acteurs du développement local
(publics, ONG, etc.). Malgré cette multiplication d'acteurs, l'effort
reste très limité pour traiter tous les quartiers touchés
sans exception par le problème de l'assainissement pluvial. Pour
atténuer le problème vécu quotidiennement pendant les
saisons de pluie, les habitants interviennent individuellement ou
collectivement avec des solutions temporaires. Cette pluralité d'acteurs
nous amène à nous poser des questions : quelle est la
contribution de chaque acteur à la gestion des eaux pluviales
urbaines ? comment s'opère l'harmonisation des actions et la
pérennité des interventions ?
A Parakou, comme dans d'autres villes de faible revenu, deux
éléments compliquent davantage les tâches de la
gestion : la pauvreté et la configuration de l'espace urbain. La
formulation du problème doit donc intégrer ces deux
éléments pour obtenir une réponse substantielle et
durable. Celle-ci s'articulerait incontestablement autour d'une notion
clé : l'organisation. Elle concerne
l'organisation de l'espace, des moyens et des acteurs. Les expériences
locales ont partout montré la limite de la capacité d'un seul
acteur en termes d'investissement et de gestion notamment dans un pays dit en
développement mais qui connaît l'aggravation de la pauvreté
d'une décennie à l'autre.
C'est donc dans ce contexte que nous avons engagé ce
travail qui a surtout une dimension exploratoire pour bâtir d'une
manière globale et intégrée le système de gestion
des eaux pluviales urbaines.
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