De la problematique de la prise en charge des femmes et filles congolaises victimes des violences sexuelles, enquete mene en Ituri( Télécharger le fichier original )par Lydia KAVUO MUHIWA Universite de Kinshasa, RDC - Licence en sociologie 2008 |
CHAPITRE II. CONFLIT, GUERRE ET VIOLENCE SEXUELLE ENITURI II.1 CONFLITS EN ITURI II.1.1 ORIGINES Au cours de dix dernières années, de 1996 à 2007, le district d'Ituri a été le théâtre de la violence armée d'une rare intensité. Celle-ci résulte du conflit ethno-tribal qui oppose depuis des années les Hema et les Lendu, conflit auquel s'est ajouté la guerre d' « agression-rébellion » ayant mis face à face l'armée gouvernementale avec les rebelles congolais soutenus par les armées ruandaises et ougandaises.
Dans ces conflits et guerres où s'entremèlent les enjeux politiques et économiques, plusieurs groupes armés se sont affrontés causant des conséquences dramatiques aussi bien sur le plan humanitaire, social, économique qu'environnemental. Nous ferons le point sur les causes du conflit dans le premier point. Dans le deuxième point, nous décrirons brièvement la manifestation de ce conflit et dans le troisième point nous présenterons les conséquences de ces conflits et particulièrement les violences faites à la femme.
En effet, un lien existe entre les conflits armés et les problèmes ethniques, et ce principalement suite au fait qu'en Afrique et précisément au Congo, la recherche du pouvoir est le plus souvent liée à la recherche de la richesse. Ainsi donc, les personnes qui développent l'ambition de donner les institutions de l'Etat visent généralement un enrichissement personnel. Et s'il faut revenir à la période du début des conflits (1996-1997), nos dirigeants se sont appuyés sur la force des armes pour accéder au pouvoir, certains s'appuyaient sur leur appartenance à ethnique majoritaire ou dominante. D'où, l'intérêt que l'on peut y tirer et celui d'aboutir à des tensions entre groupes ethniques concurrents ainsi que sur des conflits armés. Une chose est vraie, l'adhésion facile au projet de conquête du territoire congolais en 1996-1997 par les armées des pays voisins afin de renverser le président Mobutu du pouvoir trouve son explication dans cet état des choses. II.1.2 CAUSES DES CONFLITS A la lecture de plusieurs ouvrages, il s'avère que le conflit qui oppose les Hema et les Lendu est d'origine foncière. La compréhension de ce conflit appelle à ce que nous fassions une rétrospective sur les dynamiques migratoires qui ont conduit au peuplement du territoire d'Ituri. II.1.a) les causes lointaines du conflit Hema-LenduAvant de donner en détails sur les différentes causes, il est utile de parler de l'identité Hema-Lendu. 1. Les Lendu : De souche soudanaise, les lendu tirent leur origine de la région des Haut Plateaux du soudan Oriental, précisément de Ngbaladja (colline située entre Soudan et Ethiopie) et de Kandju où ils habitaient initialement. Les lendu ont été repoussés progressivement vers le sud par les peuples nilotiques et ont pénétré en RDC par le nord de l'Ituri, précisément par l'actuel territoire de Mahagi où ils ont trouvé et repoussé les Nyali (bantu) vers l'ouest. Là ils se sont installés et se sont adonnés à la culture de produits vivriers, notamment la patate douce, le haricot, le sorgho, etc. Sur ce territoire ainsi conquis, les lendu connaîtront une forte expansion démographie à telle enseigne qu'à ce jour, sur cinq territoires qui forment le district de l'Ituri, les lendus en occupent trois ( Irumu, Djugu et Mahagi) aux côtés d'autres peuples. Ils sont appelés tantôt Ngiti (dans le territoire d'Irumu), tantôt bale (dans le territoire de Djugu), selon leur situation géographique. 2. Les Hema Les hema sont des nilotiques. Ils sont arrivés dans le district de l'Ituri vers le 18e siècle, en provenance des Hauts- Plateaux du sud-est Ethiopien et sont passés par l'Ouganda pour atteindre la RDC.
Peuple agro pasteur, les hema élèvent aussi bien le petit bétail (chèvre, mouton, porc et volaille) que le gros bétail (vache). Il sied de noter que les épidémies bovines et le manque de pâturage ont amenuisé le cheptel de sorte qu'à ce jour un grand nombre de ces pasteurs traditionnels pratiquent activement l'agriculture. Organisés en 16 collectivités chefferies, les Hema se retrouvent dans un seul territoire (Mahagi) tandis qu'ils partagent deux autres avec les Lendu (Djugu et irumu) sur les cinq que compte l'Ituri. Cette coexistence de ces deux peuples qui doivent exploiter les mêmes ressources foncières pour exercer leurs activités (agriculture pour les uns et l'élevage pour les autres) constitue un facteur de tension permanente dans ce district de la Province Orientale. Déjà en 1940, l'incorporation d'autorité des villages Lendu de Lokpa et de Nombe dans la chefferie de Banyangu de hema sud, par la décision de l'autorité coloniale n°227 du 27 Novembre 1940 a dû suscité de fortes tensions entre les deux communautés. Après l'indépendance, l'annexion des plusieurs villages Lendu de la plaine de Semliki au secteur des hema sud par l'autorité de la province de Kibali-Ituri en 1966, a eu de rebondissements en 1979, 1981, 1992, etc.23(*) Dans le territoire de Djugu, les contentieux fonciers caractérisés par la recherche et l'acquisition anarchique des concessions foncières, ainsi que l'exiguïté des terres face à l'explosion démographique toujours galopante constitue la cause principale de conflit. A ces causes lointaines il faut ajouter : · Le rôle négatif joué par le pouvoir colonial dans l'intégration communautaire en favorisant la discrimination des certains groupes ethniques au profit des autres ; · La mauvaise gouvernance de pouvoir politique et des régimes passés ; · La politique de clientélisme ou de favoritisme développée par certaines églises et organisations non gouvernementales24(*). b).les causes immédiates de ces conflits
Le plus récent de ces conflits, qui s'est accompagné d'innombrables actes de violence, a son origine dans un litige foncier survenu en 1998, lorsque certains concessionnaires hema ont profité de l'affaiblissement de l'appareil d'État pour agrandir leurs concessions au détriment des agriculteurs - principalement lendu - installés au voisinage de ces concessions. Lorsque les agents de la force publique sont venus les expulser de leurs terres, ces agriculteurs se sont révoltés et ont commencé à ravager les concessions des concessionnaires hema. Parties du nord de Bunia, les violences se sont progressivement étendues à l'ensemble du district de l'Ituri. De surcroît, au fur et à mesure de sa progression sur le terrain, le conflit s'est transformé en affrontement entre deux communautés, les Hema et les Lendu. Ce conflit en Ituri entre Hema et Lendu a été exacerbé par l'implication des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces gouvernementales de la RDCongo, comme le montrent la plupart des rapports des organismes internationaux. Selon la MONUC, « l'armée ougandaise (UPDF), déployée dans l'Ituri depuis la fin de 1998, a attisé le conflit en apportant son appui, au moins au début, à certains notables hema et, selon certains rapports, en bombardant plusieurs centaines de villages lendu. Certaines chefferies coutumières lendu ont alors organisé des milices d'autodéfense. Convaincus de l'existence d'un complot hema contre eux, les Lendu ont lancé ces milices à l'assaut de villages hema au seul motif qu'ils étaient peuplés de Hema. Les Lendu ont également reçu des appuis extérieurs pour s'organiser, tant de la part de parties congolaises (Gouvernement d'avant la transition, mouvements rebelles, etc.) que de certains officiers ougandais. » Selon le Rapporteur spécial de l'ONU, Roberto GARRETON le conflit en Ituri, faussement présenté comme un affrontement tribal, une violence ethnique ciblée, est un fait politique et a été déclenchée par la présence ougandaise dans la région. La présence des militaires de l'armée ougandaise contrôlant la région en y installant une administration acquise à leurs intérêts, a contribué à détruire le district. Le trafic exagéré d'armes lourdes et légères , les conflits de Leadership et de positionnement et/ ou le repositionnement ethno-tribal qui se manifestera visiblement avec la présence des troupes rebelles aujourd'hui actif en partis politiques, nous citons le Rassemblement Congolais pour la démocratie- Kisangani mouvement de libération (RCD-KML), le Mouvement de Libération du Congo (MLC), et autres, ont provoqué la culture de violence, de haine, des assassinats, d'actes de génocide, de cannibalisme sans oublier les vols, les pillages.25(*) Human Rights Watch désigne le Général de brigade James KAZINI, alors commandant en chef des militaires de l'UPDF au Congo, parmi les promoteurs ou complices de la tragédie en Ituri. Ce général de brigade s'est lancé dans l'aventure de création d'une nouvelle province l'Ituri, avec Bunia comme capitale, et, ensuite a nommé un HEMA pour la diriger, consacrant ainsi les appréhensions relatives à l'engagement de l'Ouganda aux côtés d'une ethnie les Hema, contre d'autres ethnies, particulièrement les Lendu.26(*) En même temps, un autre rapport de Human Rights watch du mois de Janvier 2001, renseignait que «... alors que l'ampleur du conflit Hema-Lendu devenait, évidente, les soldats de l'UPDF (Ugandan People's Defense Force) ont continué à former des recrues des deux côtés ». Plusieurs groupes armés vont être créés et la guerre va prendre une ampleur autre que son début. Parmi ces groupes, armées citons l'UPC de Thomas Lubanga, l'UPI, le PUSIC, le FNI et les FAPC. Toutes ces milices locales ont bénéficié du soutien de armées régulières et de mouvements rebelles et ont commis de graves exactions sur les populations de l'Ituri., Lorsque l'Union des Patriotes Congolais (UPC), une milice hema, a pris le contrôle de Bunia, d'abord en août 2002 puis en mai 2003, elle a mis en oeuvre une politique de nettoyage ethnique visant à « nettoyer » la ville de ses habitants lendu et bira et de sa communauté nande « non originaire », cette dernière communauté se trouvant en situation de rivalité commerciale avec les hommes d'affaires hema. Plusieurs centaines de villages lendu ont été attaqués et complètement détruits par des hélicoptères de l'armée ougandaise agissant de liaison avec des milices hema au sol.
Ces conflits ont commencé en 1999 et vont rependre en août 2000, faisant près de 10.000 victimes, et entraîné le déplacement d'environ 50.000 personnes. En résumé, cela aurait fait, depuis 1999, plus de 15.000 victimes et entraîne le déplacement de près de 175.000 personnes, dont 50.000 uniquement après le 19 janvier 2001.27(*)
II.3 Conséquences des conflits armés en Ituri II.3.1 Sur le plan économique Les conflits armés en Ituri ont eu des conséquences néfastes aussi bien sur l'économie urbaine que sur l'économie rurale. Tous les facteurs de production, à savoir la terre, le travail et le capital ont été touchés par ces conflits. Concernant la terre, suite aux différents affrontements entre factions rebelles, la terre principale source des conflits a été abandonnée dans la plupart des territoires. Les attaques répétées et l'insécurité causée par les milices sur les villages ont diminué la productivité du travail : la population décimée ou contrainte à se déplacer massivement pour chercher un terrain d'asile ailleurs. Tous ces éléments ont pour conséquence que la main d'oeuvre soit affaiblie, déplacée ou carrément massacrée. Quant au capital, considérer globalement comme étant une somme que l'on fait valoir dans une entreprise, il y a lieu d'indiquer que suite à la guerre quelques unités de production qui étaient encore opérationnelles en Ituri ont été détruites, les magasins ont été pillés, les hommes d'affaires ruinés. En définitive, les conflits en Ituri Ils ont contribué à la destruction des champs, des fermes et des infrastructures de base, aux pillages, aux vols, mais surtout ils ont anéanti la population qui est le premier facteur de production. En effet, les conflits en Ituri ont décimé la population, détruit des villages, causé des déplacés massifs, anéantis des familles, laissant des blessés, des maladies, des effets psychiques qui ont une incidence négative dans l'avenir. II.3.2 Sur le plan social Comme il a été énoncé précédemment dans la section des ressources humaines, la population de l'Ituri était estimé à environ 3500000 en 1997 d'après le rapport annuel de l'administration du territoire 1997. D'après le rapport du Human Rights Watch 2003, plus de 3,5 millions de morts dans le pays entier et plus de 50.000 morts dans le district de l'Ituri par l'effet multiples des guerres. Les personnes vulnérables qui ont été le plus touchées sont les vieillards, les enfants de moins de 5 ans et les femmes qui sont soit fragiles, soit ont les moyens de défense limitée. Relevant les conséquences sociales, les cas suivants sont observés : - accentuation du taux de maladie sexuellement transmissible ; - destruction des infrastructures sanitaires et scolaires ; - destruction des logements de la population - non paiement des salaires et augmentation du taux de chômage ; - beaucoup d'enfants enrôlés de force dans l'armée et pour certain par goût d'aventure et plusieurs ont connu la mort ; - perte des parents, et certains enfants deviennent enfants de la rue à la merci des organismes humanitaires ; - divorces, séparations des époux, des enfants avec leurs parents, etc. II.4 CONFLITS ET VIOLENCE SEXUELLE FAITE A LA FEMME ET LA JEUNE FILLE Les conflits en Ituri ont été un moment des dures épreuves pour la femme et la jeune fille. Elles ont été la cible de tous les groupes armés qui les ont soumises à toutes les formes de violences sexuelles. Les violences sexuelles ont été largement utilisées comme arme de guerre durant le conflit en Ituri et restent aujourd'hui intimement liées à l'insécurité et à l'instabilité qui y prévalent encore. Même dans des parties du District d'Ituri aujourd'hui stabilisées, comme à Bunia, le viol est toujours présent. Il s'inscrit dans un climat de violence urbaine, étroitement lié à une situation fragile d'après-guerre. Selon le rapport de MSF, en deux ans et demi, c'est-à-dire entre juin 2003 et janvier 2005, plus de 3 500 femmes dont l'âge varie entre 8 mois et 80 ans, ont été victimes de violences sexuelles.
Les motivations à la base de ces violences sexuelles sont multiples. Les objectifs présumés des violeurs, sont soit de détruire la cohésion, soit de briser tout élan de résistance des familles et de communauté en les humiliant, soit de se venger des violences subies par les leurs. D'autres viols ont été motivés par la superstition ou la recherche de la puissance, du sentiment de force et d'invulnérabilité. En violant une fille vierge ou une vieilli femme, l'agresseur prétend ou croit récupérer une quelconque force surnaturelle de domination ethnique ou réduire la fécondité du groupe antagoniste. Ainsi, les éléments des groupes armés qui se sont affrontés en Ituri, et même certains civils, ont dû pratiquer diverses formes violences à l'endroit des femmes et des jeunes filles. En mai 2004, des allégations graves d'exploitations à caractère sexuel des femmes et des jeunes filles par les membres civiles et militaires des organismes internationaux travaillant à Bunia ont été rendu public, et cela a été encore signalé par quelque unes de nos enquêtées en décembre 2006 et en janvier 2007.Les violences sexuelles ont pu être perpétrées par toute personne en position de pouvoir, d'autorité ou de contrôle. Nous pouvons indiquer ici quelques formes de violences sexuelles qui ont été couramment utilisés dans le District de l'Ituri. Il s'agit notamment de : - viols massifs ou individuels commis par des civils et des membres de groupes armés en public; -viols massifs ou individuels commis par des civils et des membres de groupes armés en brousse; - incestes forcés entre membres d'une même famille ; -rapports sexuels forcés entre les captifs (prisonniers et prisonnières de guerre); - violences sexuelles telles que l'introduction d'objets durs en fer ou de bâtons dans le vagin, les tirs à balles réelles et à bout portant dans les parties génitales ; - rapts de petites filles à des fins d'esclavage sexuel ; - mutilations sexuelles après le viol ; - déportation des jeunes filles en vue de la prostitution forcée, d'où l'expression rapportée en Ituri « one dollar, one wife » ; -la traite des femmes: les violeurs ayant enlevés et violés les femmes exigent une rançon de 100 à 200$ pour la libération d'une victime après un délai bien déterminé, au delà duquel les victimes sont tout simplement tuées.
Le tableau ci-dessous reprend quelques cas de violences sexuelles commises en Ituri entre 2004 et 2007 TABLEAU SYNOPTIQUE DES VIOLENCES SEXUELLES FAITES A LA FEMME ET JEUNE FILLE EN ITURI (2004-2007)
Source : Ce tableau montre que les violences sexuelles en Ituri ont indistinctement frappé les femmes de tous les âges et quel que soit statut matrimonial (célibataire, mariée, divorcé ou veuve). Mais, les jeunes filles ou dames de mois de 25 ans semblent avoir été particulièrement visées. Les violeurs appartiennent aussi bien aux milices locales, aux groupes rebelles que forces régulières. Toutes ces violences sexuelles ont entraîné plusieurs conséquences dont : - la prostitution des filles et femmes mariées ; - l'infidélité et insoumission des épouses envers leurs maris et filles envers leurs parents ; - taux de natalité élevé des enfants sans paternité déclaré ; - abandon des études par des jeunes filles pour s'enrôler da s'armée ; - exacerbation de l'exploitation de la femme par l'homme ; - violence excessif et sans mesure, les femmes et jeunes files sont devenues des cibles de choix lors des conflits armés et souffrent beaucoup plus ; - les femmes et jeunes filles ne sont pas seulement victime des conflits, elles en sont des agents actives ; elles peuvent choisi de participer aux conflits ou de fournir un soutien non militaire ou bien être manipulées ou forcées à jouer différents rôles. Elles sont contraintes de devenir esclaves sexuelles ou de servir de domestique aux groupes armés. - rejet par le conjoint en cas de viol ; - culpabilisation de la survivante abandonnée après viol ; - déstabilisation familiale où la femme est au centre ; - rejet sociale ou isolement après avoir être violée. C'est pour lutter contre ces conséquences que quelques organismes humanitaires apportent de l'assistance psychosociale aux femmes victimes des violences sexuelles à l'effet d'assurer leur réinsertion sociale. L'action de ces organismes et sa perception par les femmes bénéficiaires constituent l'essentiel du troisième chapitre. 2.2.2. Les conséquences des violences sexuelles Elles sont multiformes. On note : § Des conséquences physiques : Les blessures , les lésions , les maladies l'infection sexuellement transmissibles, les VIH-SIDA , les grossesses non désirées, les troubles menstruels , les troubles gynécologies, l'hémorragie, la mort, le désespoir qui constitue l'une des attitudes des personnes ayant longtemps ou horriblement souffert. Cette altitude se manifeste à travers les cris de lamentation implorant un secours et se dit avoir perdu sa force) ; § . Des conséquences psychologiques : la peur, la honte, la souffrance morale, la dépression, le traumatisme, le dégoût, l'impuissance, l'insécurité ,la culpabilité (cela peut être vraie ou faux. Elle est vraie quand elle découle d'une expérience subjective faite par la victime réellement violée. Elle est fausse quand le sentiment de culpabilité devient exagéré et inutile. Par ce sentiment, la victime reconnaît a son viol une ouverture de part ses propres faiblesses), attitude de rester sur son passé c'est-à-dire sur l'acte quelle a subi. Elle est psychologiquement abattue si bien qu'elle a une apparence maladive bien qu'elle se manifeste par une lésion organique détectable par le médecin ; l'inquiétude (la victime est souvent agitée par la crainte de la mort suivant les dommages causées sur elle. Parce qu'aussi beaucoup de fois c'est l'incertitude au sujet de son avenir qui fera sa préoccupation. De même une régression psychologique bat record. Elle se trouvera dans un fossé dans lequel les intervenants devrant la faire des personnes victimes des viols. Cette solitude devient un problème quand la personne n'a pas une descendance. Il arrive aussi d'être porteuse d'un mauvais sort. Elle s'accompagne d'une hostilité manifeste à l'égard de la victime). Ces déverses attitudes de la victime face à son état de santé exigent des intervenants un esprit de discernement et forte observation, en vue de déterminer l'attitude exacte pour que leurs interventions ne plongent pas la bénéficiaire dans sa dépression ou culpabilité. Ce qui risque d'aggraver son état de santé physique et psychique. * 23 OGA UKELO, le conflit interethnique en Ituri dans la province oriental entre « Hema et Lendu » contribution à la recherche d'une solution, Mémoire, L2 SPA, UNIKIN, 2001-2002. * 24 Association culturelle Lori, cité par KISEMBO,R,E, dans l'impact des conflits armées sur l'économie rurale de la République Démocratique du Congo, cas de l'Ituri, Mémoire, L2 économie, UNIKIN, 2003-2004.p.43 * 25 Idem, p.50 * 26 HRW, janvier 2001, contexte historique du conflit Hema et Lendu dans les zones sous contrôle ougandais, cité dans le livre Blanc, Kinshasa, p.58 * 27 Rapport sur la situation des droits de l'homme en RDC, 1 février 2001, cité dans le livre Blanc, Kinshasa, p.58. |
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