5- Résultats du test de racines unitaires (Augmanted
Dickey-Füller)
BANKCAM I(1)**
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BANKCEMAC I(1)**
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BANKCON I(1)**
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BANKGAB I(1)**
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BANKGEQ I(1)**
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BANKRCA I(1)***
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BANKTCH I(1)*
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DEFCAM I(1)*
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DEFCEMAC I(1)**
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DEFCON I(1)*
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DEFGAB I(1)*
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DEFGEQ I(1)**
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DEFRCA I(1)*
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DEFTCH I(1)*
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LLYCAM I(1)*
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LLYCEMAC I(1)*
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LLYCON I(1)**
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LLYGAB I(1)*
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LLYGEQ I(1)*
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LLYRCA I(1)*
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LLYTCH I(1)*
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PRIVATECAM I(0) **
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PRIVATECEMAC I(1)**
|
PRIVATECON I(0)**
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PRIVATEGAB I(1)*
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PRIVATEGEQ I(1)**
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PRIVATERCA I(1)*
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PRIVATETCH I(0)*
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PRIVYCAM I(1)*
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PRIVYCEMAC I(0)*
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PRIVYCON I(0)*
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PRIVYGAB I(0)*
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PRIVYGEQ I(1)*
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PRIVYRCA I(1)**
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PRIVYTCH I(0)*
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*1%;
**5%;***10%
seuil de confiance.
|
6- LES MESURES DE LIBERALISATION FINANCIERE ET LEUR
APPRECIATION
Les premières mesures de libéralisation
financière ont été prises dans un environnement instable
et de manière brutale. La séquence normale des mesures de
libéralisation n'a pas été observée car la crise
avait déjà affecté le système bancaire. Nous
voulons considérer la réaction du système bancaire
à ces différentes mesures. Nous allons donc présenter la
nature des réformes entreprises avant de considérer
l'évolution du système bancaire dans la zone.
1.1- La nature des premières réformes du
système financier.
Ce sont des décisions et actions
réaménageant le système bancaire et redéfinissant
l'environnement juridique et institutionnel du système financier de la
zone BEAC.
1.1.1- Les réformes financières et
monétaires.
Ce sont des mesures prises pour tenter d'assainir le secteur
financier afin de lui donner un peu plus de rationalité. Elles
concernent la restructuration des banques, leur condition de refinancement, la
politique et le marché monétaires.
Le traitement des banques en difficulté a
consisté en leur restructuration, en agissant sur leur bilan. Le
traitement du passif devrait rétablir la liquidité du
système bancaire en encourageant l'activité de
dépôt. La libéralisation des taux a été
décidée de même que l'obligation pour les organismes
publics de stabiliser leur dépôt auprès des banques. Il a
aussi été préconisé l'apurement des dettes et
arriérés de l'Etat envers le secteur bancaire et l'accroissement
des fonds propres par recapitalisation ou souscription de nouvelles actions.
Enfin, l'apurement des engagements des banques par indemnisation des
déposants a été négocié. La principale
mesure sur l'actif a consisté en la création des
sociétés de recouvrement des créances. Il s'agissait pour
l'Etat de reprendre l'actif des banques sinistrées.
En ce qui concerne le refinancement, la flexibilité des
taux décidée à partir 1990 remplace la politique des taux
d'intérêt rigides13. Désormais, les seuls taux
applicables aux banques sont le taux d'escompte unique et le taux de
pénalité. Ils sont déterminés par le Gouverneur de
la BEAC en fonction des conjonctures économiques internationale et sous
régionale. Les taux des avances aux Etats sont également accrus
pour leur imposer une gestion plus rigoureuse des recettes
budgétaires.
La programmation monétaire14 remplace la
politique monétaire dirigée. Sa mise en oeuvre nécessite
la prise en compte des éléments macroéconomiques tels que
la prévision du PIB réel, les objectifs de croissance dans les
plans nationaux, les taux de liquidité de l'économie, les niveaux
prévisionnels des avoirs extérieurs et les besoins
prévisionnels des banques. La nouvelle politique monétaire permet
à la BEAC d'attirer l'attention sur les principaux risques des choix
économiques et financiers.
13 Trois taux étaient appliqués : le taux
d'escompte normal, les taux d'escompte préférentiels et le taux
de pénalité. Les taux préférentiels étaient
réservés aux secteurs que les Etats voulaient soutenir
(crédits de campagne, crédits aux PME, crédits aux
organismes sans but lucratif).
14 Elle entre en vigueur au Cameroun le 1er
Septembre 1991 et le 1er janvier 1992 dans les autres pays.
Annexes Enfin, la création du marché
monétaire en 1994 a pour but de recycler les liquidités entre les
banques avant tout recours au refinancement de la Banque Centrale. Il est
constitué de deux compartiments : le niveau 1 et le niveau 2. Le niveau
1 est le compartiment interbancaire sur lequel les banques s'échangent
des liquidités à des conditions librement débattues. Le
niveau 2 (composé des guichets A et B) est le compartiment sur lequel la
BEAC intervient pour réguler la liquidité.
Les mesures monétaires et financières visaient
à assainir le système bancaire et à redonner plus de
souplesse et de rationalité à l'environnement financier. Pour
renforcer ces mesures et réduire les effets indésirables de la
libéralisation, le cadre juridique et institutionnel a été
redéfini.
1.1.2- Les réformes juridico
institutionnelles.
Elles consistent en un ensemble de conventions signées
entre les Etats de la zone BEAC pour aboutir à un système de
surveillance efficace. Il s'agit des conventions du 16 octobre 1990 portant
création de la Commission Bancaire Afrique Centrale (COBAC), et du 17
janvier 1992 qui harmonise la réglementation bancaire en Afrique
centrale.
L'institution de la COBAC a pour but de mettre en place un
dispositif efficace de surveillance bancaire. La fonction administrative lui
permet de délivrer des avis conformes dans les procédures
d'agrément et d'autorisations individuelles. La COBAC édicte des
prescriptions (normes prudentielles) pour assurer l'équilibre des
établissements de crédit, contrôler leur liquidité
et solvabilité, en vertu de son attribution normative. Par sa fonction
de contrôle, elle organise et exerce la surveillance sur pièce et
sur place des établissements assujettis. Grâce à sa
fonction juridictionnelle, elle peut intervenir à titre disciplinaire.
La COBAC est subordonnée à la Banque Centrale pour assurer ces
quatre compétences, comme le montre son organisation. La Commission est
présidée par le Gouverneur de la BEAC et son vice. Les onze
membres qui la composent sont pour la plupart nommés par le Conseil
d'Administration de la Banque. En plus, les sanctions prononcées par la
Commission sont susceptibles de recours devant ledit Conseil, auquel la COBAC
rend compte.
La convention de Douala (1992) harmonisant la
réglementation bancaire révèle un système juridique
hiérarchisé et autonome. Ce système présente une
structure composée de normes subordonnées les unes aux autres.
Les actes de la COBAC, par exemple, sont inférieurs au droit sous
régional ordinaire. Mais ils se distinguent bien de l'ordre juridique
international. Leur objet matériel est constitué
d'activités liées à l'exercice et au contrôle de
l'activité des Etats membres. Malgré son caractère
autonome, l'ordre juridique sous régional s'intègre aux ordres
nationaux. L'article 3 de l'annexe à la convention de 1992 stipule que
les décisions prises par la COBAC sont exécutoires de plein
droit, aussitôt que notification a été faite aux
responsables concernés. En cas de confrontation entre le droit sous
régional et le droit interne, c'est le premier qui l'emporte sur le
second.
1.2- L'appréciation du système bancaire
après les réformes de 1990.
« L'Afrique Centrale peut se targuer aujourd'hui de
la meilleure santé de son système bancaire » (BEAC,
2000). En une quinzaine d'années, la restructuration bancaire aura
permis d'assainir le secteur. Cet embelli que connaît l'environnement
financier est du à l'amélioration de la surveillance bancaire.
1.2.1- L'évolution du système
bancaire.
La structure su système bancaire a subi de
sérieuses modifications. De la quarantaine avant la crise, le nombre de
banques est passé à 38, puis à 24 en 1990 avant de revenir
à 32 à ce jour.
Cependant, la répartition n'est pas égalitaire.
Trois pays se partagent plus du deux tiers des banques (Cameroun : 10, Gabon :
6, Tchad : 6). A l'intérieur de chaque pays encore, seules quelques
banques se partagent la majorité de la clientèle. Quoiqu'il en
soit, le nombre des banques s'est accru depuis 1990.
De même, l'activité des établissements
bancaires de la CEMAC a été affectée par de nombreux
facteurs exogènes. Combinés à la crise, les troubles
politiques, et les fluctuations économiques ont influencé les
activités de dépôt et de crédit. Cependant, les
rapports de la BEAC et de la Banque de France sur la CEMAC notent une
amélioration de la collecte des dépôts et de l'offre des
crédits. Dans ces activités, c'est la clientèle
privée qui prend de plus en plus d'importance.
Cette amélioration de l'architecture et de
l'activité du système bancaire tient en fait à
l'évolution du cadre de la surveillance bancaire.
1.2.2- L'évolution de la surveillance
bancaire.
L'ancien dispositif de la surveillance bancaire s'est
avéré insatisfaisant15.Le dispositif actuel,
constitué autour de la COBAC, confère à cette
dernière plus d'efficacité dans l'exercice de la surveillance
bancaire. En plus, depuis 2001, la COBAC dispose de deux outils pour renforcer
la surveillance sur pièce des institutions financières.
Avec ce dispositif, il y a un renforcement de la
liquidité et de la solvabilité des banques. En 1999
déjà, 50% des banques étaient considérées
comme saines, 12 fragiles et 4 en situation critique. A 2002, avec la nouvelle
cotation, la situation financière du système bancaire de la CEMAC
est jugée globalement satisfaisante. Les banques en difficulté
(08) font l'objet d'une surveillance étroite de la COBAC.
Il apparaît que la crise et les mesures de
restructuration ont reconfiguré la structure et les activités du
système bancaire des pays de la CEMAC. Par rapport à sa situation
initiale, le système bancaire de la zone est en net recul (Banque
Mondiale, 1989). Mais lorsqu'on considère ce qu'il serait devenu en
l'absence de toute réforme, l'on pense que les banques de la zone sont
redevenues saines et crédibles (Tamba et Tchamambé, 1995 ;
Lenoir, 1992). Les mesures de libéralisation financière auront
permis de sortir de la crise bancaire et d'assainir le système bancaire.
Mais, pour que le développement financier soit possible, d'autres
réformes devraient être menées dans le sens de multiplier
les instruments et les services financiers offerts.
15 En témoignent la crise et ses causes.
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