LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LES DEFICITS BUDGETAIRES DANS
LA CEMAC :
TENDANCES ET CORRELATIONS
Par ABDALA ZEDOU D.E.A.-P.T.C.I. en
Macroéconomie appliquée
Cet article est écrit à la suite du
mémoire de D.E.A., sous le thème : « Développement
financier et déficits publics dans la CEMAC. », soutenu
publiquement le 16 Avril 2006 à l' Université de Yaoundé
II. Il a été dirigé par le Professeur FOUDA
Séraphin Magloire, à qui nous renouvelons toute notre gratitude
pour avoir guidé nos premiers pas dans la recherche.
Résumé :
Cet article présente une analyse du
développement financier de la CEMAC dans une perspective des finances
publiques. Cette analyse s'appui sur la théorie de la
libéralisation financière et associe les variables de
développement financier aux déficits budgétaires. Les
corrélations et causalités entre les indicateurs financiers et
les soldes budgétaires base engagement sont discutés.
Abstract:
This paper undertakes to analyze the financial development of
CEMAC zone from a public finance issue. The analysis is backed by the financial
liberalization theory and links financial development variables and the budget
deficits. The correlations of financial indicators with state deficits and the
causalities are discussed.
Introduction
L'observation stricte de la discipline budgétaire dans
la conduite de la politique économique est devenue une priorité
dans les pays en développement. Il est désormais question, pour
les Institutions Financières Internationales, au regard de la faiblesse
financière des pays africains surtout, d'encourager ceux-ci à
améliorer les soldes budgétaires tout en renforçant les
capacités d'épargne et d'investissement à travers la
libéralisation financière (Semedo, 1998).
L'intuition des tenants de la théorie de la
libéralisation financière est que les interventions de l'Etat
dans le système financier lui procurent des privilèges et revenus
certains, mais limitent la liberté d'action dans la sphère
financière. Cette absence de liberté maintient le système
financier à l'état embryonnaire : c'est le syndrome
interventionniste de McKinnon (1973). Par suite, la libéralisation
financière (ou la suppression de toute intervention publique dans la
sphère financière) s'accompagne de la constitution de
marchés profonds (`financial deepening') et l'allongement du spectre des
actifs financiers (`financial widening') (Fry, 1995).
La vision de Dornbush et Reynoso (1989) partagée par
Easterly (1989) et Roubini et Sala-i-Martin (1992) est que ce
développement financier pourrait créer des difficultés aux
finances publiques. Aussi Venet (1996) souligne-t-il : « Le
gouvernement peut voir dans la répression financière un moyen
privilégié d'accès à des ressources bon
marché (via la perception d'un seigneuriage). Il peut donc avoir
intérêt à empêcher le développement du secteur
financier dans la mesure, où celui-ci rend la perception de
l'impôt d'inflation plus difficile. » Dans quelles mesures les
soldes budgétaires des pays de la CEMAC ont-ils alors été
affectés par la libéralisation financière ?
Dans la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale, c'est en réponse à la crise de la fin des
années 1980 que les premières mesures de libéralisation
financière ont été prises, dès le 1er
Octobre 1990. Le travail se propose d'évaluer les réformes
financières dans une perspective des finances publiques. Notre objectif
est précisément d'analyser les effets du développement des
activités financières sur les budgets de l'Etat. Ce qui nous
conduit à considérer le lien qui peut exister entre le
système financier et les finances publiques.
Pour mener à bien cette étude, nous
déterminons dans un premier temps si les réformes entreprises ont
amélioré les niveaux de développement financier (section
1). Ensuite,
nous présentons les explications théoriques du
lien entre le système financier et les finances publiques (section 2).
Enfin, nous évaluons empiriquement et discutons de ces rapports (section
3).
Section 1
L'évaluation des réformes
financières dans la CEMAC.
La prise en compte des conséquences du secteur
financier sur l'économie réelle a abouti à la construction
des variables mesurant le niveau de développement du système
financier. Le « syndrome interventionniste » de Mckinnon
traduit clairement cette relation et renvoie à la notion de
répression financière. C'est à la fois le maintien des
taux d'intérêt bas, les interventions de l'Etat visant à
limiter la liberté d'action dans le système financier. Mckinnon
soutient, que c'est cet interventionnisme qui maintient le système
financier dans le sous-développement. Ainsi libérer celui-ci de
l'interventionnisme étatique éliminerait les freins à son
expansion. Il en résulterait la réduction des coûts de
transaction et d'information grâce à une meilleure gestion et
répartition du risque, et la réalisation des économies
d'échelle1. Le développement financier est le concept
qui traduit à la fois l'essor des marchés et l'expansion de
l'intermédiation. Il recouvre à la fois la taille des
systèmes financiers et la diversité des instruments financiers
à la disposition des agents économiques. Ainsi d'après Fry
(1995), un système financier étroit (respectivement vaste) et
offrant des services traditionnels (fournissant une gamme variée de
services financiers) sera dit sous développé
(développé). Des indicateurs financiers sont calculés pour
saisir de manière empirique le niveau d'expansion du système
financier. Les variables construites par King et Levine (1992) sont
indiquées pour notre étude. Elles sont relatives au
système bancaire et pratiquement simples à construire. Le
système financier de la CEMAC est essentiellement à finance
indirecte (Mathis, 1992). Les auteurs présentent clairement la
méthode de calcul des indicateurs à partir des Statistiques
Financières Internationales (SFI) du Fonds Monétaire
International (FMI).
1 Pour une revue de cette littérature, voir
Raffinot et Venet (1998) ou VENET, Baptiste, (1996),
1- L'évaluation de l'approfondissement financier
dans la CEMAC.
La période d'étude est choisie pour tenir compte
de la crise bancaire et de la libéralisation
financière2. Elle va donc de 1987 à 2002,
l'année la plus récente dont nous disposons de statistiques
financières. Tous les six pays de la CEMAC fournissent des statistiques
sur cette période. Les données sont tirées des SFI :
l'annuaire 1996 et le numéro de mai 2003, complétés par le
numéro d'octobre 2000.
Nous nous proposons (les pays ci-après sont choisis de
manière aléatoire) de mesurer l'approfondissement financier dans
deux pays représentatifs de l'UEMOA (la Côte d'Ivoire et le
Sénégal) et deux pays hors Zone Franc et hors Afrique
subsaharienne (le Maroc et la Tunisie). Les indicateurs financiers de ces
autres groupes nous permettront de comparer leur niveau de développement
à ceux de la CEMAC. En UEMOA, les indicateurs financiers sont
calculés sur la période 1987-2001 ; la période se
réduit au Maroc par manque de données (1990-2001). Les calculs
sont effectués à l'aide du logiciel Excel en raison de sa
simplicité.
1.1- Des comparaisons significatives.
En prenant seulement en compte les indicateurs LLY et PRIVY,
qui donnent le niveau réel de développement financier dans la
zone, les indicateurs calculés sur notre période d'étude
(1987-2002) ont connu une baisse assez remarquable, par rapport à ceux
calculés sur la période 1967-1995 (Ekani, op. cit.).
Tableau 2.1 : Tableau comparatif des niveaux moyens de
développement financier sur les périodes 67-95 et 87-02.
|
Cam.
|
Gab.
|
RCA
|
Con.
|
Tch.
|
G.éq.
|
LLY
|
1967-1995
|
0.194
|
0.194
|
0.193
|
0.187
|
0.172
|
|
1987-2002
|
0.174
|
0.175
|
0.174
|
0.171
|
0.168
|
0.102
|
PRIVY
|
1967-1995
|
0.214
|
0.182
|
0.197
|
0.175
|
0.134
|
|
1987-2002
|
0.143
|
0.121
|
0.054
|
0.113
|
0.074
|
0.103
|
Source : calcul à partir des SFI, selon la
méthode King et Levine (1992), et Ekani (1999).
2 Les pays de la zone CEMAC, comme ceux de la zone
Franc ouest africaine, ont été frappé par une crise
bancaire dès 1987. C'est justement pour faire face à cette crise
que les mesures de libéralisation financière ont
été prises dès 1990.
Les indicateurs LLY et PRIVY dans la CEMAC sont aussi
très faibles comparés à ceux des pays de l'UEMOA. En
effet, les moyennes sur la période 87-02 pour le Sénégal
(LLY=0.234, PRIVY=0.221) et Côte-d'Ivoire (LLY=0.279, PRIVY=0.266) sont
très au- dessus de la moyenne de n'importe quel pays de la CEMAC. Le
désavantage des pays de la CEMAC s'accentue, lorsqu'on les compare
à deux pays africains hors Zone Franc. LLY au Maroc représente,
en moyenne, plus de 3.5 fois la valeur de l'indicateur au Gabon. PRIVY en
Tunisie vaut environ 4 fois plus qu'au Cameroun.
Tableau 2.2 : Indicateurs moyens en Côte-d'Ivoire,
au Sénégal, au Maroc et en Tunisie.
|
C.Iv.
|
Sén.
|
Mar.
|
Tun.
|
LLY
|
0.279
|
0.234
|
0.638
|
0.503
|
PRIVY
|
0.266
|
0.221
|
0.379
|
0.544
|
Source : calcul à partir des SFI, selon la
méthode King et Levine (1992). 1.2- L'analyse du
développement financier dans la CEMAC.
L'indicateur traditionnel d'approfondissement financier mesure
la taille du système bancaire dans l'économie. Il est aussi
l'indicateur de la liquidité de l'économie. Ses valeurs
décroissantes et faibles par rapport à la période 67-95
traduiraient la réduction de la taille du secteur des
intermédiaires financiers, et de la liquidité de
l'économie. Les explications se trouveraient dans la crise aiguë,
et l'âpreté des réformes du système. En effet, la
crise aurait considérablement réduit la liquidité dans la
zone, par l'exportation des fonds en quête de meilleurs emplois. La
restructuration des systèmes bancaires a entraîné des
liquidations en masse. Aussi le nombre de banques est-il passé, entre
1986 et 1995, de 38 à 32 (Wamba, 2001). Ainsi, malgré les mesures
de libéralisation financières, l'approfondissement financier n'a
pas été amélioré.
BANK est souvent pris en compte pour signifier que les banques
sont mieux armées que la banque centrale pour gérer les risques
et l'information. Ses valeurs élevées témoigneraient de ce
que le crédit alloué par les intermédiaires financiers est
en grande partie octroyé par les banques commerciales tandis que leur
baisse signifie une activité grandissante de la Banque Centrale.
Les indicateurs PRIVY et PRIVATE représentent la taille
du secteur privé dans l'économie, ou encore
l'efficacité du système bancaire vis-à-vis du secteur
privé. Leurs valeurs
relativement médiocres et sans cesse en diminution, par
rapport à 67-95, connoteraient une efficacité de plus en plus
réduite du système bancaire pour le secteur privé, et une
baisse de la contribution des acteurs privés dans l'économie. La
méfiance des banques, issue de l'expérience de la crise
(créances compromises), les conduirait, par prudence, à
léser les agents privés. La perte de la part du privé se
ferait alors au profit des activités de rente3 ou du secteur
public.
La comparaison des niveaux de développement financier
entre les pays de la CEMAC et deux pays de l'UEMOA montre clairement, que le
système financier des seconds est plus développé que ceux
des premiers. La différence est davantage ressentie, lorsqu'on met en
parallèle les pays de la CEMAC d'une part, et le Maroc et la Tunisie
d'autre part. Ces résultats confirment bien ceux des travaux
précédents, qui donnent un avantage des pays de l'UEMOA sur la
CEMAC, en matière de développement financier, et un avantage
certain de l'Afrique du nord sur l'Afrique subsaharienne. Il faut même
noter que le système financier de l'UEMOA dispose d'une bourse de
valeurs, localisée à Abidjan (la BRVM). Le Maroc et la Tunisie
ont chacun une bourse de valeurs (la Casablanca Stock Exchange et la Tunis
Stock Exchange respectivement).
Il apparaît qu'à partir de 1987, le niveau de
développement financier a fortement baissé. Le système
financier de la CEMAC déjà sous-développé a encore
été endommagé par la crise bancaire. Les causes
étaient trouvées dans le caractère répressif de
l'environnement financier entre autres.
II L'appréciation des réformes du
système financier de la CEMA C.
En une quinzaine d'années, le système financier
de la CEMAC connaît deux générations de réformes.
Les premières (1990) répondaient aux insuffisances du cadre
d'exercice de l'activité d'intermédiation, et surtout visaient
à juguler la crise de la fin des années 1980. Ces mesures se sont
avérées satisfaisantes pour assainir le système bancaire,
et
3 Ceci constituerait une explication de la surliquidité
des banques de la zone.
non pour assurer son développement4. C'est
pourquoi des réformes de deuxième génération, dont
certaines sont encore en cours de réalisation, sont
nécessairement entreprises.
2.1- Les insuffisances du système financier de la
CEMAC.
La CEMAC souffre gravement de l'absence d'alternatives
à l'intermédiation bancaire. Pour assurer le financement des
projets d'investissement, l'Afrique centrale a besoin d'instruments et de
mécanismes variés lui permettant de mobiliser l'épargne
longue en grande quantité. Dans un contexte marqué par les
exigences croissantes de privatisation, la sous région devrait fournir
des mécanismes de sortie pour les investisseurs dans les titres des
entreprises à privatiser. Elle devrait aussi proposer des
facilités pour le changement de structure aux entreprises qui le
désirent. Les instruments de financement long et les possibilités
de modification de la taille des entreprises font défaut dans la
zone.
De plus, les Trésors Nationaux continuent de
dépendre des avances de la BEAC pour combler leurs déficits de
trésorerie. La Banque Centrale continue donc de subir les pressions du
financement monétaire des déficits budgétaires et la
politique monétaire ne trouve pas toujours les bons de Trésor.
Ceux-ci animent généralement le marché monétaire et
sont le canal privilégié de transmission de la politique
monétaire. La BEAC ne peut donc pas agir efficacement sur le
système bancaire et sa liquidité du fait de la quasi absence des
titres publics.
Par ailleurs, la CEMAC pèche par l'opacité de
son tissu productif. Les informations sur les activités dans les
différents secteurs sont rares dans la zone. Les potentiels
investisseurs voulant se lancer dans l'industrie ou les activités
commerciales ne trouvent pas les données nécessaires sur les
positions concurrentielles ou sur les débouchées dans les
différentes branches. Dans le même ordre d'idées, il
n'existe pas de structure fournissant aux éventuels investisseurs des
renseignements sur les entreprises et leur gestion. En fait, les agents
économiques n'ont pas une bonne connaissance des activités et
opportunités en Afrique centrale.
Il est important de noter que dans un contexte mondial
marqué par la dématérialisation des valeurs et le
règlement électronique des transactions, la CEMAC n'a pas encore
assuré le développement de la monnaie scripturale. Le
système de paiement de la sous région est
4 Les mesures de première
génération et leur appréciation sont
présentées en annexe 6.
encore dominé par les transactions en monnaie
fiduciaire, qui marquerait la confiance peu solide en ce système. Le
caractère archaïque des moyens de paiement découle de la
rigidité du système de paiement et de règlement de la
zone.
Une explication au manque de confiance du public au
système bancaire le défaut de paiement à la fois des
crédits et des dépôts. Ces incidents de paiement
révélaient qu'il n'était plus sécurisant de
déposer ses fonds en banque dans la CEMAC. En fait, Les clients
insolvables des banques n'ont jamais fait l'objet d'aucune procédure
judiciaire. Il n'est donc pas insensé de souligner qu'il n'existe pas de
répression aux incidents de paiement dans une zone où les flux
financiers sont dominés par les règlements en monnaie
fiduciaire.
Les insuffisances ainsi recensées expliquent le sous
développement du système financier de la CEMAC. Les
réformes de deuxième génération prennent notamment
en compte ces manquements. Elles sont donc à mesure d'améliorer
l'activité financière et d'assurer le développement
financier dans la sous région.
2.2- Les réformes en cours, pour le
développement financier.
Des réformes financières et monétaires
sont en cours dans la CEMAC pour construire une structure permettant le
développement de la sphère financière propice au
développement économique.
La belle illustration de cette nouvelle orientation est le
projet de la bourse des valeurs mobilières de l'Afrique centrale
(BVMAC). Le chronogramme de la mise en place de la BVMAC a été
révisé à plusieurs reprises. Les principales institutions
du marché ont déjà été mises en place et
mais démarrage effectif des activités est handicapé par
l'existence de deux projets concurrents dans la zone. La BVMAC s'imposerait
alors comme alternative au financement bancaire, puisque la bourse est un
organisme à fortes externalités positives. Elle met
continuellement et spontanément à la disposition du public, des
informations exhaustives et qualitatives sur les performances des agents
économiques ; et les titres financiers viennent accroître la gamme
des services offerts par le système financier.
Le projet d'émission des titres publics de même
accroît la gamme des services financiers offerts dans le cadre d'un
marché des valeurs du Trésor. Ce dernier est un instrument de
gestion de l'endettement public permettant à l'Etat de mobiliser les
capitaux dont il a besoin pour financer son budget. Les titres publics
libèrent la Banque Centrale de la pression du financement
monétaire des déficits publics et lui permettent en même
temps d'agir plus efficacement sur la liquidité bancaire. Les projets de
la BVMAC et de l'émission des titres
publics associés à celui de la Centrale des Bilans
devront apporter une meilleure connaissance du tissu productif des Etats
membres.
En outre, pour répondre à l'insuffisance et
à la rigidité du système des paiements et de
règlement (SPR) de la sous région, une réforme est en
cours pour le rendre plus souple, ouvert et fiable. Complété par
le projet de création d'une centrale des incidents de paiements, la
modernisation du SPR va accroître la sécurité des
paiements, réduire les délais et coûts de transactions
bancaires et favoriser le développement de la monnaie scripturale et de
l'interbancarité.
Le système financier de la CEMAC est encore
sous-développé. Les indicateurs ont même
régressé par rapport à la période d'avant la crise.
Ils sont inférieurs à ceux des pays de l'UEMOA, de la Tunisie et
du Maroc. Les mesures de libéralisation auront été utiles
seulement à juguler la crise. Mais des perspectives meilleures se
dessinent pour le système financier de la CEMAC, avec les projets
financiers et monétaires en cours de réalisation.
Section 2 :
Le système financier et les finances publiques
: les explications théoriques
Cette section veut faire le tour des aspects théoriques
qui sous tendent le lien entre le système financier et les finances
publiques. Dans une large mesure, l'on pense que le développement
financier accentue les difficultés financières de l'Etat.
Cependant des analyses existent qui soulignent que les performances du secteur
financier contraint le pouvoir public à la discipline
budgétaire.
1- Le développement financier, néfaste aux
déficits publics.
Le développement financier crée des
difficultés au Trésor public en ce qu'il occasionne l'abandon des
privilèges de financement que l'Etat obtenait de son interventionnisme
sur le secteur financier. Cet abandon implique en effet la perte des revenus
implicites et l'alourdissement du service de la dette. Ces implications
affectent alors du budget de l'Etat.
1.1- La perte des privilèges de financement.
Le gouvernement reçoit des privilèges de
financement illégitimes du système financier du fait de son
intervention sur le secteur financier. Il reçoit des revenus et une
rente de
financement à cause des taux administrés
à la baisse ou des taux de réserves obligatoires
élevés. Le développement de la sphère
financière suite à la suppression de l'interventionnisme
étatique occasionne la perte des revenus et des rentes faciles.
Giovannini et De Melo (1991) soulignent que l'inflation et la
répression financière sont utilisées dans les pays en
développement comme des formes de taxation complémentaires. En
pratique, la répression financière est typiquement le
résultat du plafonnement du taux d'intérêt nominal en
deçà du taux d'inflation. Avec des taux d'intérêt
administrés, une politique d'inflation conduit à des taux
d'intérêt réels très faibles. En plus, avec une
gamme très limitée d'instruments financiers et des coefficients
des réserves obligatoires élevés, c'est la base de la taxe
d'inflation qui augmente.
Pendant que Fry (1993) et Friedman (1971) analysent
l'inflation comme une taxe, Giovannini et De Melo font pareil avec la
répression financière. La répression financière et
l'inflation sont traitées comme des prélèvements sur la
richesse privée. Elles procurent donc des revenus bon marchés
à l'Etat. La suppression de l'intervention publique à travers
l'instauration de la flexibilité des taux, l'abolition des
réserves obligatoires et l'abandon des politiques inflationnistes
libèrent le système financier et accroissent les activités
financières. L'Etat perd par conséquent tous ses revenus bon
marché. L'ampleur da la perte est proportionnelle à la marge de
liberté accordée au système financier. Les tableaux
ci-après donnent une idée des revenus auxquels les gouvernements
de quelques pays renoncent suite au développement financier.
Tableau 3.1 : Revenu du seigneuriage dans 8 pays africains,
1984
Pays
|
Pourcentage du PNB
|
Pourcentage du revenu courant du gouvernement
|
Algérie
|
1.59
|
..
|
Côte d'Ivoire
|
0.44
|
1.45
|
Egypte
|
7.50
|
16.69
|
Ghana (1985)
|
0.74
|
6.17
|
Maroc
|
1.67
|
6.79
|
Nigeria (1987)
|
0.94
|
5.05
|
Tanzanie (1985)
|
3.14
|
18.55
|
Zaïre (1986)
|
3.03
|
16.08
|
Source : Fry, 1995, p.402
Tableau 3.2 : Revenu de la répression
financière dans 5 pays africains
|
période
|
Pourcentage du PIB
|
Taxe implicite
|
Pourcentage du revenu total du gouvernement
|
Algérie
|
1974-1987
|
4.30
|
10.08
|
11.42
|
Maroc
|
1977-1985
|
2.31
|
16.07
|
8.89
|
Tunisie
|
1978-1987
|
1.49
|
13.20
|
4.79
|
Zaïre
|
1974-1986
|
0.46
|
62.29
|
2.48
|
Zimbabwe
|
1981-1986
|
5.50
|
20.30
|
19.13
|
Source : Giovannini et De Melo, 1991
Par ailleurs, avec l'expansion de l'activité du secteur
financier, l'Etat abandonne le privilège du financement de sa
dépense à faible coût. L'intuition première de la
répression financière est le blocage des taux
d'intérêts à des niveaux artificiellement bas. Le but de
cette politique est le financement à des coûts faibles des
entreprises et de la dépense publiques. C'est une façon pour le
gouvernement de réduire ses dépenses de paiement
d'intérêt. La libéralisation des taux a pour
conséquence l'élévation de ceux-ci. Le graphique
ci-dessous (emprunté à l'analyse du surplus du consommateur)
montre la rente que l'Etat perd suite à cette augmentation des taux
d'intérêt.
Pour un taux d'intérêt plafonné (ipl), les
offreurs de crédit ne peuvent que proposer un montant (CRo), alors que
les demandeurs souhaitent obtenir un volume (CRd). L'équilibre au point
B suppose un montant de crédit égal à (Cre) et un taux
d'intérêt (iéq). Ici, on dit que les demandeurs de capitaux
sont subventionnés, puisque leur disposition à payer est plus
grande et se situe à (imax). Le triangle représenté par
ABC est la rente issue de l'administration des taux. Avec le retour au taux
d'intérêt d'équilibre, l'Etat perd donc le surplus
représenté par la
moitié de la rente : ABD
ABC =
Source : emprunté à l'analyse du surplus
du consommateur.
Nous constatons qu'avec le développement financier,
l'Etat perd les privilèges qu'il avait pendant la répression. Il
perd les revenus issus de la répression financière et de la
politique d'inflation ; en même temps, il perd les rentes liées au
faible coût de financement de ses dépenses. Ces pertes ont
nécessairement des incidences sur les finances publiques.
1.2- Les implications de la perte des
privilèges.
La perte des privilèges des interventions sur le
système financier ont pour conséquences directes la hausse des
dépenses et l'alourdissement du poids de la dette.
L'intuition de l'école de la répression
financière est que les taxes de répression et d'inflation sont
implicites, de même que leurs revenus. Le développement financier
vient détruire les sources de revenus implicites du gouvernement. Il en
vient alors que les dépenses vont nettement se détacher des
recettes, les déficits budgétaires vont se creuser à
l'occasion. Giovannini et De Melo (1991, note 16) soulignent ainsi que le
revenu de la répression financière n'est pas
reflété par une hausse des recettes. Il se manifeste plutôt
par la chute des dépenses publiques. Le développement financier
accentue donc les déficits publics, budgétaires notamment.
La conséquence la plus connue de la
libéralisation financière est l'élévation du taux
d'intérêt. Celui-ci, pendant la répression
financière était maintenu à des niveaux bas pour financer
à faibles coûts le secteur public et minimiser les paiements
d'intérêt. La définition opérationnelle du
déficit budgétaire se résume en l'équation suivante
:
D = G - R + S équation 1.
D est le déficit budgétaire ; G, les
dépenses publiques ; R, les recettes budgétaires et S, le stock
de la dette publique.
Le déficit budgétaire baisse avec les recettes
budgétaires, mais croît avec les dépenses et le stock de la
dette publiques. Ce dernier est composé d'une partie à taux
variables et d'une autre à taux fixe. Le service de la dette à
taux variables augmente avec une modification dans le même sens du taux.
Avec l'augmentation du service de la dette, le déficit budgétaire
se creuse. L'augmentation des taux d'intérêt, avec la
libéralisation financière alourdit les dépenses de
paiement d'intérêt et par conséquent le déficit
budgétaire.
Nous comprenons à travers ces explications que la perte
des revenus et des rentes de la répression financière sont les
conséquences du développement financier. Un système
financier libéré n'est plus contraint par l'Etat qui voit ses
finances se détériorer. Pourtant, dans une certaine mesure, on
peut penser que le développement financier oblige l'Etat à
davantage de discipline budgétaire, et donc à réduire ses
déficits.
Il apparaît que le développement financier, avec
la libéralisation financière est néfaste aux finances
publiques. L'amélioration de l'activité financière suppose
l'abandon des privilèges illégitimes de l'Etat sur le
système financier. Ces pertes accentuent les déficits du budget
public. Au -delà de cette vision, une autre analyse suggère que
le développement financier favorise plutôt la discipline
budgétaire.
2- Le développement financier, stimulant de la
discipline budgétaire.
Avec le développement financier, la perte des
privilèges illégitimes astreint l'Etat à la rigueur
budgétaire. Le laxisme budgétaire serait encouragé par les
facilités et rentes durant la répression financière. C'est
ce qui pousse Espinoza et Hunter (1994) à dire que les déficits
et la répression financière vont de pair. En outre, une analyse
spécifique au système bancaire arrive à la conclusion que
le développement financier réduit les déficits publics.
2.1- Le développement financier et la réforme
budgétaire.
Pour Bencivenga et Smith (1990), la répression
financière est la moins onéreuse des formes de taxation. La taxe
de répression financière et la taxe d'inflation sont souvent
préférées aux formes conventionnelles d'imposition. Elles
n'exigent aucun coût pour leur prélèvement, contrairement
aux autres. Du fait de ces ressources bon marché, le gouvernement se
laisserait aller dans un laxisme budgétaire. Avec le
développement financier
et la perte des revenus faciles, une réforme fiscale
s'impose. La réforme s'impose pour compenser la perte des revenus issus
de la répression financière. Elle suppose la mise en oeuvre
effective des impôts conventionnels, l'élargissement de l'assiette
fiscale. Bien plus, la mise en oeuvre et l'administration des nouvelles
taxations sont coûteuses. Considérant les dépenses
engagées pour cette collecte, le gouvernement est conduit à
utiliser ses ressources avec parcimonie. Le développement financier
astreint l'Etat à la discipline budgétaire ; les soldes vont
s'améliorer ou les déficits se réduire.
Le blocage des taux d'intérêt à des
niveaux bas maintient le système bancaire dans le sous
développement et procure une rente de financement au secteur public. Ce
dernier emprunte à des coûts très bas pour financer ses
activités. Le gouvernement entreprend alors des dépenses
fantaisistes sans corrélation avec les objectifs de
développement. Le laxisme dans la gestion budgétaire
accroît les déficits. Avec le développement du
système financier, l'Etat perd sa rente de financement. Il fait face
à des coûts et frais financiers de plus en plus
élevés. Le renchérissement du coût de financement
public oblige le gouvernement à discipliner ses finances. Il va
s'engager à réduire ses dépenses et par conséquent
à réduire ses déficits. De nos jours, les propositions se
dirigent vers l'amélioration de la qualité des dépenses
plutôt que leur simple réduction. Ce serait en disciplinant ses
dépenses que l'Etat arriverait à réduire ses
déficits
2.2- Le système bancaire et les finances
publiques.
Ici, l'on pense que l'indépendance de la banque
centrale impose la discipline budgétaire et que le développement
du système bancaire contribue à la formation de l'impôt sur
les sociétés.
Le statut de la banque centrale n'est pas sans influence sur
les déficits budgétaires. Le seigneuriage représente le
revenu que l'Etat trouve en émettant des dettes détenues par le
public sous forme de monnaie, ou par les banques sous forme de réserves
assorties d'un intérêt faible ou nul. Plus largement, le droit de
seigneuriage ou taxe d'inflation inclut les gains obtenus par l'Etat
grâce à la dévalorisation de la dette nominale, par une
inflation surprise. Tout ceci est lié à une banque centrale sous
l'emprise formelle des pouvoirs politiques. La garantie d'un financement et le
bénéfice des conditions privilégiées à la
banque centrale sont sans doute des incitations au laxisme budgétaire.
Par contre, confier à l'institut d'émission un objectif de
stabilité de prix interdit le recours à la « planche
à billets » ou à un
quelconque accès privilégié au
crédit pour financer les déficits (Benassy et Pisni-Ferry, 1994).
Le développement financier accompagné d'une banque centrale
indépendante incite donc le pouvoir public à la prudence ou la
discipline dans la gestion budgétaire.
L'état du système bancaire n'est pas sans
influence sur les finances publiques. Dans les économies en
développement, c'est un secteur capital. Ceci, du fait que c'est la
« seule5 » source de financement et aussi de ce que la
monnaie est son objet. Lorsque le secteur bancaire est en difficulté,
l'intervention de l'Etat est indispensable pour lui maintenir la confiance du
public. Les dépenses pour restructurer ou réformer le secteur
augmentent avec la dégradation de la situation bancaire. De même,
un système bancaire en crise se traduit par la faillite des
établissements de crédit. Les liquidations qui en
résultent diminuent la taille du système bancaire et le volume
d'impôt provenant de ce secteur. A l'opposé donc, lorsque le
système bancaire est performant et en bonne santé,
c'est-à-dire lorsqu'il y a approfondissement financier, l'Etat ne
s'engage plus financièrement pour soutenir les banques. Par la
même occasion, lorsque le nombre d'établissements financiers est
important, il y a formation des recettes budgétaires à travers le
paiement de l'impôt sur les sociétés.
L'intervention des pouvoirs publics dans le système
financier fournit des ressources faciles à l'Etat et encourage le
laxisme budgétaire. Le développement financier bloque les sources
de revenus bon marché. Pour certains auteurs, l'amélioration de
la situation du système financier est synonyme de difficultés
pour le Trésor. Pour d'autres, la perte des privilèges et
ressources faciles obligerait à plus de rigueur dans la gestion des
finances publiques, donc une réduction des déficits
budgétaires.
Section 3
Le développement financier et les
déficits publics : l'évaluation empirique du
lien.
Pour cette évaluation, il est nécessaire
d'évaluer la dépendance statistique entre les variables de
développement financier et les indicateurs du déficit public.
Pour être un peu plus
5 En effet, les marchés financiers étant absents et
les systèmes fiscaux embryonnaires, le système bancaire est la
principale source de revenus. De plus, l'économie d'une nation repose
grandement sur la confiance en sa monnaie.
complet, il serait aussi judicieux de se prononcer sur la
causalité entre le système financier et les finances
publiques.
1- L'approche méthodologique
Il s'agira pour notre cas d'étudier la
dépendance statistique entre les indicateurs du système financier
et ceux des finances publiques. Le coefficient de corrélation peut
à lui seul fournir des informations sur la forme et l'intensité
de la relation
La corrélation ne permet pas de se prononcer sur la
relation causale entre le système financier et les finances publiques.
Le test de causalité est un outil intéressant dans la mesure
où il donne le sens causal de la relation et non seulement une
corrélation. Pour réaliser notre objectif, nous allons mener une
analyse statistique de la causalité « à la Granger ».
La causalité à la Granger est différente de la notion de
causalité au sens courant. X cause Y à la Granger si X aide
à la prévision de Y. Il importe de noter que cette
causalité ne signifie pas que Y est la résultante de X. Elle
mesure seulement la relation de précédence. Elle peut mettre en
évidence plusieurs cas de figure. La causalité unidirectionnelle
est celle d'une variable vers l'autre, sans que la réciproque soit
vérifiée. Lorsque le test révèle une
causalité dans les deux sens, elle est qualifiée de
bidirectionnelle. Le dernier cas de figure représente tout simplement
l'absence de causalité. Néanmoins, « avant de
procéder au test de causalité de Granger, il est
nécessaire de procéder à deux tests préliminaires.
En effet, pour éviter toute régression fallacieuse, il est
impératif de s'assurer de la stationnarité des variables et de
l'absence de coïntégration entre les variables prises deux à
deux. En cas de coïntégration entre les variables, il est
nécessaire d'estimer un modèle à correction d'erreur
destiné, comme son nom l'indique, à corriger le biais
d'estimation induit par la coïntégration » (Joseph,
Rafinot et Venet, 1998).
Dans l'objectif d'étudier la corrélation et la
causalité entre le système financier et les finances publiques,
nous choisissons de nous fonder sur la Communauté Economique des Etats
de l'Afrique Centrale, tout en comparant ses résultats avec ceux de
quelques pays représentatifs des autres régions de l'Afrique. Les
variables financières et les déficits publics nous servirons
d'indicateurs. Notre échantillon est finalement composé des six
pays de la CEMAC, de la Côte-d'Ivoire et du Sénégal pour
l'UEMOA, du Maroc et de la Tunisie pour le compte de l'Afrique du Nord. Il faut
préciser que ce choix est fortement arbitraire. Les quatre variables de
développement financier proposées par King et Levine ont
été choisies à la première partie de cette
étude (LLY, PRIVY, BANK, PRIVATE). LLY mesure la taille de
l'intermédiation financière dans
l'économie. PRIVY représente la taille du secteur privé
dans l'économie par rapport à celle du secteur public. BANK
mesure l'importance des banques de dépôt par rapport à la
banque centrale. PRIVATE mesure l'importance du financement privé par
rapport au financement total. Ces variables sont calculées pour tous les
pays de l'échantillon, selon la méthode de King et Levine,
à la première section. Les déficits désignent le
solde négatif (dépenses supérieures aux recettes) du
budget de l'Etat, des collectivités locales et de la
sécurité sociale. Les informations sur les administrations
publiques en dehors de l'administration centrale sont rares. Le solde du budget
de l'Etat sert donc d'indicateur pour les déficits publics (BRISES)
6.
Les déficits publics dans la CEMAC sont
représentés par le solde global base engagement7. Les
données y relatives sont tirées des TOFE8 des
différents pays, tirés des Bulletins
statistiques9 de la BEAC. Les déficits publics des
autres pays (UEMOA et Afrique du Nord) sont représentés par le
solde global de l'Etat. Les données pour ces pays sont tirées des
Statistiques choisies des pays africains de la Banque Africaine de
Développement10.
2- L'analyse et l'interprétation des
résultats. 2.1- La présentation des résultats
Nous calculons les coefficients de corrélation pour
chacun des pays de la CEMAC entre les quatre indicateurs financiers et les
soldes budgétaires base engagement rapportés au PIB. Pour les
pays hors CEMAC, seuls les indicateurs LLY et PRIVY sont retenus11.
Nous mesurons aussi les corrélations pour les différentes zones.
Les tableaux ci-après donnent les résultats de ses calculs :
6 Banque des ressources interactives en sciences
économiques et sociales : http:/
www.brises.org/index/déficits
publics.
7 Il est obtenu en effectuant : recettes
(pétrolières et non pétrolières) - dépenses
totales (dépenses courantes et dépenses en capital).
8 Tableau des opérations financières de
l'Etat.
9 BEAC, (2000), Etudes et statistiques, n° 254,
jan. Fév. Mars.
BEAC, (2003), Etudes et statistiques, n° 273, juillet.
10 BAD, (2002), Statistiques choisies des pays
africains, vol. XXI.
11 Nous avons auparavant étudié les
courbes de tendance associées aux nuages de points entre indicateurs
financiers et soldes budgétaires des différents pays. Les
résultats étaient plus intéressants avec LLY et PRIVY
qu'avec PRIVATE et BANK.
Tableau 4.1 & 4.2 : Coefficients de corrélation
entre indicateurs de développement financier et déficits
budgétaires.
|
Cam.
|
Gab.
|
Rca.
|
Con.
|
G.Eq.
|
Tch.
|
CEMAC
|
LLY
|
-0.73
|
-0.49
|
-0.01
|
-0.61
|
-0.67
|
-0.63
|
-0.88
|
PRIVY
|
-0.78
|
-0.44
|
-0.01
|
-0.5
|
-0.90
|
-0.46
|
-0.82
|
PRIVATE
|
-0.57
|
0.1
|
0.2
|
-0.24
|
0.1
|
-0.41
|
-0.42
|
BANK
|
-0.57
|
0.06
|
0.3
|
-0.43
|
0.29
|
-0.4
|
-0.39
|
|
C.Iv.
|
Sen.
|
UEMOA
|
Mar.
|
Tun.
|
AF.NORD
|
LLY
|
-0.55
|
0.17
|
-0.71
|
-0.05
|
-0.29
|
0.03
|
PRIVY
|
-0.69
|
-0.56
|
-0.67
|
-0.56
|
-0.57
|
-0.48
|
Source : Calculés par l'auteur sur le tableur
Excel.
Nous trouvons des coefficients de corrélation
négatifs pour la plupart des pays. Ainsi, sur la période
d'étude, le signe des coefficients de corrélation confirme la
thèse de la relation inverse entre le développement financier et
les soldes budgétaires. De prime abord, ceci pourrait signifier qu'une
amélioration de l'Etat du système financier accentue les
difficultés financières de l'Etat.
Les résultats pour Les pays de la CEMAC montrent une
forte dépendance statistique entre le développement financier et
le solde budgétaire base engagement dans un grand nombre de pays. La
relation est quasi inexistante dans le seul cas de la RCA.
Lorsque nous considérons les grands ensembles, nous
découvrons une corrélation élevée en CEMAC. Les
coefficients de corrélation en UEMOA sont inférieurs à
ceux de la CEMAC. Ceux de l'Afrique du Nord sont plus faibles encore. Aussi
sommes-nous conduits à dire que la dépendance des finances
publiques au système financier est plus intense dans les pays à
faible développement financier que dans ceux au système financier
accompli.
Le test de causalité de Granger revient à
étudier la relation entre le solde budgétaire base engagement,
ses propres valeurs passées et les valeurs passées de l'un des
indicateurs financier (et réciproquement). Ce test est
évalué unique ment pour les pays de la CEMAC. Nous avons au
préalable procédé à l'étude de la
stationnarité des différentes séries. Le test de racines
unitaires effectué au moyen du test de Dickey-Füller
Augmenté12 (ADF) montre que les séries sont presque
toutes intégrées d'ordre 1. Ce qui a conduit à utiliser
les variables en
12 Voir en annexe.
différence première pour avoir des résultats
valides. Le tableau ci-après présente le résultat du test
de causalité de Granger par pays et d'après le nombre de retards
introduits.
Tableau 4.3 : Résultats du test de
causalité
Pays
|
Analyse de la causalité de Granger
|
Retards
|
Sens de la causalité
|
CEMAC
|
D(BANKCEMAC) cause
D(DEFCEMAC)*
|
3
|
Système financier -* Finances publiques
|
Cameroun
|
D(LLYCAM) cause
D(DEFCAM)*
|
3
|
Système financier -* Finances publiques
|
D(DEFCAM) cause
D(BANKCAM)* et
D(PRIVYCAM)**
|
4
|
Finances publiques -* Système financier
|
Congo
|
D(DEFCON) cause
D(BANKCON)**
|
4
|
Finances publiques -* Système financier
|
Gabon
|
D(BANKGAB) cause
D(DEFGAB)*
|
3
|
Système financier -* Finances publiques
|
D(DEFGAB) cause
D(BANKGAB)***
|
4
|
|
Guinée Equatoriale
|
D(LLYGE) cause
D(DEFGE)*
|
3
|
Système financier -* Finances publiques
|
D(BANKGE) cause
D(DEFGE)***
D(PRIVYGE) cause
D(DEFGE)**
|
4
|
RCA
|
Pas de causalité
|
Tchad
|
D(DEFTCH) cause
D(PRIVYTCH)
|
3**
4*
|
Finances publiques -* Système financier
|
Source: Effectué par l'auteur sur Eviews.
*1% ; **5% ;***10%
Ces résultats laissent entrevoir pour la CEMAC en
général un lien de causalité qui va du système
financier aux finances publiques. Lorsque nous considérons les pays
individuellement, nous constatons que seule la RCA ne présente aucun
lien de causalité significatif. Le Cameroun et le Gabon admettent une
causalité dans les deux sens. En Guinée Equatoriale, la
causalité univoque va du système financier vers les finances
publiques. Au Congo, la relation va plutôt des finances publiques vers le
système financier. Puisque ce dernier cas ne fait pas l'objet de notre
étude, signalons qu'une causalité qui va du système
financier aux finances publiques signifierait qu'une amélioration du
développement financier aura accentué les déficits publics
sur la période. Réciproquement, une amélioration des
soldes budgétaires s'expliquerait par une dégradation des
indicateurs financiers.
2.2 - Les implications économiques de
l'étude
Les résultats interpellent les Etats à dynamiser
le secteur privé et à réformer efficacement le
système fiscal.
Les Etats à faible niveau développement
financier n'auraient pas de secteur privé dynamique ; ou alors celui-ci
est lésé dans le financement. Dans ces conditions, l'Etat est le
seul agent à même de relancer l'activité économique.
Il est contraint en utilisant l'instrument budgétaire de creuser ses
déficits comme le souligne l'approche keynésienne. Une telle
approche en elle-même n'est pas si dangereuse. Mais c'est plus la
qualité des dépenses engagées qui fait problème. Si
l'Etat entame des dépenses non productives ou non créatrices de
richesses, il ne peut donc efficacement assurer son équilibre
budgétaire à long terme. Le déficit continuerait à
persister. Les finances des Etats africains sont fortement dépendantes
du système financier lorsque celui-ci est sous-développé.
Les Etats à fort développement financier réussiraient
à dynamiser leur secteur privé. Celui-ci s'emploierait de
manière efficace à relancer l'activité économique.
Les administrations publiques s'occuperaient alors uniquement aux
activités traditionnelles des collectivités publiques. Ils
peuvent alors travailler à rationaliser leurs déficits. Loin de
recommander de freiner le développement de l'activité
financière, nous pensons que les pays de la CEMAC ont
intérêt à encourager l'expansion de leur système
financier. Celui-ci donnerait un coup de fouet à l'activité
économique. Les gouvernements s'occuperaient alors à discipliner
leurs budgets.
La deuxième explication que nous suggère cette
étude tient au fait que les Etats de la CEMAC n'auraient pas un
système fiscal satisfaisant. Les Etats des pays africains auront
abondamment profité de la répression
financière et du sous développement du système financier
pour se procurer des revenus faciles. Ils auront alors négligé de
perfectionner leur système de collecte des ressources conventionnelles.
A la suite de la libéralisation financière, ils n'ont pas pu
s'ajuster et compenser la perte de revenus. Ils n'ont pas su réformer
leur système fiscal pour y faire face. Cette perte de revenu ne les aura
pas incité à plus de rigueur budgétaire. De nouvelles
sources de revenus n'auraient pas été envisagées, et les
déficits se seraient ainsi creusés. Loin d'exiger que le
système financier soit maintenu dans le sous développement, nous
proposons que les pays de la CEMAC doivent s'employer à moderniser leur
système fiscal. Réformer la fiscalité devrait permettre
à l'Etat d'engranger de revenus au- delà de ceux perçus
par la répression. Les pays qui ont un système financier bien
développé auront nécessairement développé
une fiscalité efficace, qui permettra aux finances publiques de ne plus
dépendre du système financier.
Conclusion
Ce travail voulait présenter une analyse des vertus de
la libéralisation financière dans une perspective des finances
publiques. Il part de l'intuition selon laquelle la libéralisation du
système financier assure son développement. Notre étude se
proposait alors d'apprécier le lien entre le système financier et
les finances de l'Etat. Plus précisément, il s'agissait de voir
si le développement financier affecte les déficits publics.
Pour y arriver, nous nous sommes proposés, dans un
premier temps, d'apprécier la libéralisation financière
dans une perspective du développement du système financier. La
crise bancaire de la fin des années 1980-début des années
1990 a profondément affecté les niveaux de développement
financier (LLY, BANK, PRIVATE et PRIVY) dans la zone. Ils sont faibles
comparés aux niveaux des pays de l'UEMOA et davantage par rapport
à l'Afrique du Nord. En considérant les niveaux de départ,
les mesures de libéralisation financière de première
génération n'ont pas amélioré l'état du
système financier de la CEMAC. Mais si l'on considère
l'acuité de la crise bancaire, ces mesures ont néanmoins assaini
le système bancaire. Bien plus, des réformes de deuxième
génération sont en cours, qui présentent
l'intérêt d'augurer de meilleures perspectives pour le
développement du système financier.
Dans un second temps, nous avons mis en relation les niveaux de
développement financier et les déficits publics de
manière empirique à l'aide d'outils statistiques. Plusieurs
arguments
théoriques sous-tendent le lien qui peut exister entre
système financier et finances de l'Etat. Un système financier
réprimé est propice au prélèvement de revenus
faciles pour le gouvernement. Il encourage aussi le laxisme dans la gestion
budgétaire. La taxe de répression financière et la taxe
d'inflation sont utilisées ensemble dans des économies à
système financier sous développé. Elles fournissent des
ressources bon marché pour le gouvernement au détriment du
secteur privé (ménages, entreprises et banques). Le
développement financier bloque les sources de revenus issus de la
répression financière et induit la perte des privilèges y
relatifs pour les pouvoirs publics. Pour certains auteurs,
l'amélioration de la situation du système financier est synonyme
de difficultés pour les finances publiques. Pour d'autres, la
suppression de la répression financière et de ses rentes
illégitimes astreindrait le gouvernement à plus de rigueur dans
la gestion des finances publiques. Il en résulterait alors la
réduction des déficits budgétaires.
Ces arguments sont corroborés par les données de
la CEMAC, l'UEMOA et l'Afrique du Nord sur la période 1987-2002. Les
coefficients de corrélation et le test de causalité
présentent une relation décroissante entre développement
financier et soldes budgétaires. La relation est plus intense en CEMAC
qu'en UEMOA ou en Afrique du Nord. En fait, les soldes publics des Etats
à faibles développement financier dépendent fortement du
système financier que ceux à fort développement financier.
L'investigation empirique suggère que le développement financier
devra dynamiser le secteur privé pour que celui-ci s'occupe à
relancer l'activité économique. La tâche de l'Etat se
limite alors aux activités traditionnelles de fourniture des biens
collectifs, de maintient de la sécurité... Celui-ci peut alors
s'employer à rationaliser ses déficits. Les résultats
suggèrent aussi que les Etats devraient réformer leur
fiscalité pour la rendre plus efficace. Ils pourraient ainsi
compensé la perte des revenus occasionné par le
développement financier ou la fin de l'interventionnisme.
Cette relation inverse entre développement financier et
déficits publics soulève d'importantes questions pour la
recherche et la politique économique. La première tient compte de
la relation directe entre développement financier et croissance et
impose qu'une attention soit accordée à la relation entre
système financier, finances publiques et croissance. Elle permettrait de
déterminer si ce n'est pas l'activité de l'Etat, plutôt que
celle du privé, qui est favorable à la croissance ; une grande
activité de l'Etat se traduisant par de lourds déficits.
La deuxième tient compte de la recommandation de
réformer le système fiscal. Elle dévoile l'importance
d'identifier des systèmes de taxation qui remplaceront la
répression financière,
avec des moyens plus efficients de collecter des revenus. Elle
pourrait contenir également l'élargissement de l'assiette fiscale
et la suppression des exonérations fiscales aux secteurs que le
gouvernement voudrait bien favoriser. Les recommandations s'élargissent
même à encourager les gouvernements à développer des
techniques d'information pour apprécier la frange de l'activité
économique qui échapperait encore à son système de
repérage (l'économie informelle).
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100
50
0
50
1,2
1
0,8
Bankcam Bankgab Bankcon Bankrca Banktch Bankgéq
0,6
0,4
0,2
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
Années
0
Evolution de PRIVATE
1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
Privatecam Privategab Privatecon Privaterca Privatetch
Privategéq
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
Années
Evolution du déficit budgétaire en
RCA
88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
100
150
années
Evolution du solde global au Congo
400
300
200
100
0
88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
100
200
300
400
500
années
31
solde global en RCA
Linéaire (solde global en RCA)
solde global au Congo
Linéaire (solde global au Congo)
0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
ANNEXES
1- Evolution des indicateurs financiers
Evolution de l'approfondissement financier
apprécié par lly
0,35
0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
années
Evolution de l'approfondissement financier
apprécié par privy
0,35
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
années
2- Evolution des déficits budgétaires
Evolution des déficits budgétaires au Cameroun
200
0
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
-200
-400
-600
-800
-1000
années
llycam llyrca llycon llygab llyge llytc
privycam privyrca privycon privygab privyge privytc
solde global au Cameroun
Linéaire (solde global au Cameroun)
Annexes
Evolution de BANK
32
Evolution du déficit global au Gabon
400
-1000
200
0
-200
-400
-600
-800
88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
déficit global au Gabon
Linéaire (déficit global au Gabon)
années
Evolution du déficit global en Guinée
Equatoriale
-100
150
100
50
déficit global en Guinée Equatoriale
Linéaire (déficit global en Guinée
Equatoriale)
0
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
-50
200
années
3- Nuages de points et tendances
lly et déficit budgétaire
2
4
6
-8
10
-12
-14
-16
-18
0
2
R2 = 0,7669
0
0,05 0,1 0,15 0,2 0,25
-2
-4
-6
-8
10
12
14
16
18
lly
privy et déficit public
0
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
2
privy
R2 = 0,6739
CEMAC
Linéaire (CEMAC)
CEMAC
Linéaire (CEMAC)
Annexes
Evolution du déficit global au Tchad
0
88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2
-20
-40
-60
-80
-100
-120
-140
-160
-180
-200
années
Bank et déficits publics en CEMAC
2
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
-16
R2 = 0,1489
CEMAC
Linéaire (CEMAC)
0
Bank
déficit global au Tchad
Linéaire (déficit global au Tchad)
Annexes
Private et déficits publics au
Cameroun
R2 = 0,3296
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
-10
4
2
0
-2
-4
-6
-8
Cameroun
Linéaire (Cameroun)
Private et déficits publics en CEMAC
2 0 -2 -4 -6 -8 -10 -12 -14 -16 -18
|
|
|
|
0 0,1
|
0,2
|
0,3
|
0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
R2 = 0,1726
CEMAC
Linéaire (CEMAC)
R2 = 0,5337
lly et déficit budgétaire
4
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25
0
2
4
10
6
8
lly
Cameroun
Linéaire (Cameroun)
privy et déficts publics au Gabon
15
10
5
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2
-5
-10
R2 = 0,1898
-15
-20
Gabon
Linéaire (Gabon)
privy
2
4
-6
8
-10
privy et déficit budgétaire
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
R2 = 0,6146
privy
Bank et déficits publics au Cameroun
4
2
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
-2
Cameroun
Linéaire (Cameroun)
-4
-6
-8
-10
R2 = 0,3287
4
2
0
Cameroun
Linéaire (Cameroun)
Bank
Bank et déficits publics au Gabon
15
10
5
R2 = 0,0041
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
-5
-10
-15
-20
Bank
Private et déficits publics au Gabon
R2 = 0,0094
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9
-5
-10
-15
33
15
10
5
0
Gabon
Linéaire (Gabon)
Gabon
Linéaire (Gabon)
Private Private
R2 = 0,0597
privy et déficit public au Congo
Congo
Linéaire (Congo)
privy
Bank et déficits publics au Congo
5
R2 = 0,0965
0
Bank
-25
Private et déficits publics en RCA
Bank
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
-2
-4
-6
-8
5
-10
0
-12
-5
-14
-16
-10
-15
-20
-25
Private
5
0
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18
-20
-25
-10
-5
5
R2 = 0,2504
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
-16
Congo
Linéaire (Congo)
Bank et déficits publics au Tchad
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
-8
R2 = 0,1619
-16
-10
-12
-14
Annexes
privy et déficit public en RCA
0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09
-2
4
-6
-8
R2 = 1E04
privy
Bank et déficits publics en RCA
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
R2 = 0,0296
Private
Private et déficits publics au Congo
RCA
Linéaire (RCA)
34
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
0
-12
4
6
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
-5
-10
RCA
Linéaire (RCA)
Tchad
Linéaire (Tchad)
Congo
Linéaire (Congo)
RCA
Linéaire (RCA)
0
-10
-20
-30
-5
-10
-15
-20
-25
Private et déficits publics au Tchad
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
R2 = 0,1722
Private
lly et déficit public en Guinée
équatoriale
20
10
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25
R2 = 0,4504
-30
-40
-10
-20
-50
Guinée équatoriale
Linéaire (Guinée équatoriale)
lly
Tchad
Linéaire (Tchad)
Guinée équatoriale
Linéaire (Guinée équatoriale)
Annexes
Private et déficits publics en Guinée
Equatoriale
20
10
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
-30
-40
-50
-10
-20
R2 = 0,0096
Guinée Equatoriale
Linéaire (Guinée Equatoriale)
Private
lly et déficit
budgétaire au Maroc
0,1
0
0
1
2
3
4
5
6
7
2
-3
4
R2 = 0,0027
-5
6
7
0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9
R2 = 0,4101
lly
lly et déficits publics en Tunisie
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Tunisie
Linéaire (Tunisie)
0
lly
Maroc
Linéaire (Maroc)
privy et déficit budgétaire en
Guinée équatoriale
10
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35
-10
20
-30
R2 = 0,8122
20
40
-50
60
privy
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
R2 = 0,0864
Guinée Equatoriale
Linéaire (Guinée Equatoriale)
1
2
-3
-4
R2 = 0,0026
5
6
7
privy
Tunisie
Linéaire (Tunisie)
lly
lly et déficit budgétaire
2
1,5
1
0,5
0
0,21 0,215 0,22 0,225 0,23 0,235 0,24 0,245 0,25 0,255
0,5
R2 = 0,0281
-1
1,5
-2
2,5
-3
3,5
Sénégal
Linéaire (Sénégal)
privy et déficit public
2
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45
-2
-4
6
8
-10
-12
R2 = 0,4691
14
16
-18
côte d'ivoire
Linéaire (côte d'ivoire)
lly et déficit public
0
R2 = 0,2989
2
0 0,05 0,1 0,15 0,2 025 0,3 0,35
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14
-16
-18
lly
privy et déficit budgétaire
2
1,5
1
0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35
R2 = 0,3084
privy
côte d'ivoire
Linéaire (côte d'ivoire)
Sénégal
Linéaire (Sénégal)
4- Tableau des indicateurs financiers Approfondissement
financier (lly) dans la CEMAC.
|
Cameroun
|
RCA
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée-
|
Tchad
|
Zone
|
1987
|
0.179
|
0.169
|
0.203
|
0.231
|
0.238
|
0.306
|
0.220
|
1988
|
0.199
|
0.151
|
0.207
|
0.231
|
0.156
|
0.211
|
0.192
|
1989
|
0.219
|
0.163
|
0.187
|
0.207
|
0.199
|
0.219
|
0.199
|
1990
|
0.227
|
0.158
|
0.216
|
0.193
|
0.096
|
0.207
|
0.183
|
1991
|
0.232
|
0.150
|
0.216
|
0.201
|
0.080
|
0.196
|
0.179
|
1992
|
0.190
|
0.147
|
0.233
|
0.165
|
0.091
|
0.189
|
0.169
|
1993
|
0.172
|
0.172
|
0.184
|
0.152
|
0.063
|
0.164
|
0.151
|
1994
|
0.201
|
0.238
|
0.162
|
0.150
|
0.133
|
0.147
|
0.172
|
1995
|
0.149
|
0.216
|
0.150
|
0.144
|
0.083
|
0.133
|
0.146
|
1996
|
0.121
|
0.244
|
0.142
|
0.144
|
0.116
|
0.147
|
0.152
|
1997
|
0.131
|
0.208
|
0.149
|
0.151
|
0.056
|
0.129
|
0.137
|
1998
|
0.134
|
0.156
|
0.153
|
0.174
|
0.079
|
0.105
|
0.133
|
1999
|
0.140
|
0.164
|
0.146
|
0.157
|
0.075
|
0.112
|
0.132
|
2000
|
0.152
|
0.157
|
0.146
|
0.146
|
0.054
|
0.131
|
0.131
|
2001
|
0.162
|
0.149
|
0.118
|
0.168
|
0.049
|
0.137
|
0.131
|
2002
|
0.176
|
0.148
|
0.131
|
0.179
|
0.064
|
0.156
|
0.142
|
Moyenne
|
0.174
|
0.174
|
0.171
|
0.175
|
0.102
|
0.168
|
0.161
|
Source : Calcul à partir des SFI, par la méthode de
King et Levine. Développement financier (privy) dans la CEMAC.
|
Cameroun
|
RCA
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée-
|
Tchad
|
Zone
|
1987
|
0.256
|
0.082
|
0.271
|
0.281
|
0.189
|
0.302
|
0.230
|
1988
|
0.246
|
0.074
|
0.162
|
0.168
|
0.205
|
0.0101
|
0.160
|
1989
|
0.253
|
0.077
|
0.148
|
0.155
|
0.197
|
0.080
|
0.153
|
1990
|
0.268
|
0.074
|
0.154
|
0.141
|
0.199
|
0.085
|
0.154
|
1991
|
0.269
|
0.067
|
0.165
|
0.146
|
0.3
|
0.085
|
0.172
|
1992
|
0.126
|
0.043
|
0.169
|
0.111
|
0.165
|
0.086
|
0.117
|
1993
|
0.116
|
0.042
|
0.098
|
0.101
|
0.038
|
0.072
|
0.078
|
1994
|
0.107
|
0.039
|
0.077
|
0.072
|
0.038
|
0.056
|
0.065
|
1995
|
0.085
|
0.042
|
0.081
|
0.079
|
0.042
|
0.039
|
0.061
|
1996
|
0.080
|
0.045
|
0.075
|
0.066
|
0.044
|
0.037
|
0.058
|
1997
|
0.066
|
0.043
|
0.079
|
0.087
|
0.037
|
0.033
|
0.057
|
1998
|
0.077
|
0.045
|
0.097
|
0.108
|
0.053
|
0.034
|
0.069
|
1999
|
0.080
|
0.042
|
0.109
|
0.101
|
0.046
|
0.037
|
0.069
|
2000
|
0.082
|
0.044
|
0.048
|
0.087
|
0.030
|
0.037
|
0.055
|
2001
|
0.085
|
0.047
|
0.046
|
0.111
|
0.028
|
0.040
|
0.059
|
2002
|
0.089
|
0.058
|
0.027
|
0.124
|
0.035
|
0.047
|
0.063
|
Moyenne
|
0.143
|
0.054
|
0.113
|
0.121
|
0.103
|
0.074
|
0.101
|
Source : Calcul à partir des SFI, par la méthode de
King et Levine.
Développement financier (BANK) dans la CEMAC.
années
|
Cam
|
Gab
|
Con
|
Rca
|
Tch
|
Géq
|
Cemac
|
1987
|
0,726
|
0,776
|
0,682
|
0,466
|
0,597
|
0,47 1
|
0,62
|
1988
|
0,722
|
0,743
|
0,7
|
0,5 19
|
0,64
|
0,466
|
0,632
|
1989
|
0,737
|
0,738
|
0,688
|
0,603
|
0,644
|
0,542
|
0,659
|
1990
|
0,742
|
0,853
|
0,693
|
0,594
|
0,602
|
0,546
|
0,67 1
|
1991
|
0,747
|
0,862
|
0,74
|
0,568
|
0,656
|
0,551
|
0,687
|
1992
|
0,611
|
0,772
|
0,699
|
0,454
|
0,547
|
0,489
|
0,595
|
1993
|
0,608
|
0,764
|
0,562
|
0,445
|
0,461
|
0,169
|
0,502
|
1994
|
0,618
|
0,78
|
0,597
|
0,414
|
0,442
|
0,152
|
0,501
|
1995
|
0,626
|
0,777
|
0,602
|
0,477
|
0,474
|
0,201
|
0,526
|
1996
|
0,627
|
0,743
|
0,595
|
0,464
|
0,415
|
0,307
|
0,525
|
1997
|
0,658
|
0,835
|
0,559
|
0,513
|
0,426
|
0,477
|
0,578
|
1998
|
0,638
|
0,67
|
0,547
|
0,514
|
0,425
|
0,53
|
0,554
|
1999
|
0,636
|
0,678
|
0,603
|
0,521
|
0,393
|
0,51
|
0,557
|
2000
|
0,648
|
0,729
|
0,521
|
0,525
|
0,387
|
0,67
|
0,58
|
2001
|
0,631
|
0,659
|
0,412
|
0,538
|
0,408
|
0,905
|
0,592
|
2002
|
0,639
|
0,69 1
|
0,345
|
0,536
|
0,448
|
0,959
|
0,603
|
moy/pays
|
0,663
|
0,754
|
0,596
|
0,509
|
0,498
|
0,497
|
0,586
|
Source : Calcul à partir des SFI, par la méthode de
King et Levine. Développement financier (PRIVATE) dans la CEMAC.
Années
|
Cam
|
Gab
|
Con
|
Rca
|
Tch
|
Géq
|
Cemac
|
1987
|
0,914
|
0,782
|
0,757
|
0,565
|
0,862
|
0,619
|
0,75
|
1988
|
0,782
|
0,63
|
0,536
|
0,508
|
0,41
|
0,539
|
0,567
|
1989
|
0,732
|
0,627
|
0,565
|
0,555
|
0,449
|
0,623
|
0,592
|
1990
|
0,74
|
0,78
|
0,589
|
0,506
|
0,472
|
0,678
|
0,628
|
1991
|
0,645
|
0,782
|
0,604
|
0,418
|
0,454
|
0,529
|
0,572
|
1992
|
0,495
|
0,708
|
0,549
|
0,342
|
0,405
|
0,403
|
0,484
|
1993
|
0,498
|
0,686
|
0,44
|
0,326
|
0,34
|
0,136
|
0,404
|
1994
|
0,493
|
0,595
|
0,464
|
0,28 1
|
0,299
|
0,108
|
0,373
|
1995
|
0,494
|
0,636
|
0,475
|
0,342
|
0,328
|
0,158
|
0,405
|
1996
|
0,506
|
0,582
|
0,48
|
0,342
|
0,274
|
0,253
|
0,406
|
1997
|
0,479
|
0,7
|
0,462
|
0,382
|
0,252
|
0,419
|
0,449
|
1998
|
0,51
|
0,548
|
0,445
|
0,41
|
0,286
|
0,489
|
0,448
|
1999
|
0,513
|
0,561
|
0,538
|
0,346
|
0,276
|
0,504
|
0,456
|
2000
|
0,51
|
0,642
|
0,44
|
0,384
|
0,239
|
0,655
|
0,478
|
2001
|
0,51
|
0,581
|
0,359
|
0,397
|
0,26
|
0,895
|
0,5
|
2002
|
0,529
|
0,629
|
0,256
|
0,431
|
0,304
|
0,93
|
0,513
|
moyenne
|
0,584
|
0,654
|
0,498
|
0,408
|
0,369
|
0,496
|
0,502
|
Source : Calcul à partir des SFI, par la méthode de
King et Levine.
5- Résultats du test de racines unitaires (Augmanted
Dickey-Füller)
BANKCAM I(1)**
|
BANKCEMAC I(1)**
|
BANKCON I(1)**
|
BANKGAB I(1)**
|
BANKGEQ I(1)**
|
BANKRCA I(1)***
|
BANKTCH I(1)*
|
DEFCAM I(1)*
|
DEFCEMAC I(1)**
|
DEFCON I(1)*
|
DEFGAB I(1)*
|
DEFGEQ I(1)**
|
DEFRCA I(1)*
|
DEFTCH I(1)*
|
LLYCAM I(1)*
|
LLYCEMAC I(1)*
|
LLYCON I(1)**
|
LLYGAB I(1)*
|
LLYGEQ I(1)*
|
LLYRCA I(1)*
|
LLYTCH I(1)*
|
PRIVATECAM I(0) **
|
PRIVATECEMAC I(1)**
|
PRIVATECON I(0)**
|
PRIVATEGAB I(1)*
|
PRIVATEGEQ I(1)**
|
PRIVATERCA I(1)*
|
PRIVATETCH I(0)*
|
PRIVYCAM I(1)*
|
PRIVYCEMAC I(0)*
|
PRIVYCON I(0)*
|
PRIVYGAB I(0)*
|
PRIVYGEQ I(1)*
|
PRIVYRCA I(1)**
|
PRIVYTCH I(0)*
|
*1%;
**5%;***10%
seuil de confiance.
|
6- LES MESURES DE LIBERALISATION FINANCIERE ET LEUR
APPRECIATION
Les premières mesures de libéralisation
financière ont été prises dans un environnement instable
et de manière brutale. La séquence normale des mesures de
libéralisation n'a pas été observée car la crise
avait déjà affecté le système bancaire. Nous
voulons considérer la réaction du système bancaire
à ces différentes mesures. Nous allons donc présenter la
nature des réformes entreprises avant de considérer
l'évolution du système bancaire dans la zone.
1.1- La nature des premières réformes du
système financier.
Ce sont des décisions et actions
réaménageant le système bancaire et redéfinissant
l'environnement juridique et institutionnel du système financier de la
zone BEAC.
1.1.1- Les réformes financières et
monétaires.
Ce sont des mesures prises pour tenter d'assainir le secteur
financier afin de lui donner un peu plus de rationalité. Elles
concernent la restructuration des banques, leur condition de refinancement, la
politique et le marché monétaires.
Le traitement des banques en difficulté a
consisté en leur restructuration, en agissant sur leur bilan. Le
traitement du passif devrait rétablir la liquidité du
système bancaire en encourageant l'activité de
dépôt. La libéralisation des taux a été
décidée de même que l'obligation pour les organismes
publics de stabiliser leur dépôt auprès des banques. Il a
aussi été préconisé l'apurement des dettes et
arriérés de l'Etat envers le secteur bancaire et l'accroissement
des fonds propres par recapitalisation ou souscription de nouvelles actions.
Enfin, l'apurement des engagements des banques par indemnisation des
déposants a été négocié. La principale
mesure sur l'actif a consisté en la création des
sociétés de recouvrement des créances. Il s'agissait pour
l'Etat de reprendre l'actif des banques sinistrées.
En ce qui concerne le refinancement, la flexibilité des
taux décidée à partir 1990 remplace la politique des taux
d'intérêt rigides13. Désormais, les seuls taux
applicables aux banques sont le taux d'escompte unique et le taux de
pénalité. Ils sont déterminés par le Gouverneur de
la BEAC en fonction des conjonctures économiques internationale et sous
régionale. Les taux des avances aux Etats sont également accrus
pour leur imposer une gestion plus rigoureuse des recettes
budgétaires.
La programmation monétaire14 remplace la
politique monétaire dirigée. Sa mise en oeuvre nécessite
la prise en compte des éléments macroéconomiques tels que
la prévision du PIB réel, les objectifs de croissance dans les
plans nationaux, les taux de liquidité de l'économie, les niveaux
prévisionnels des avoirs extérieurs et les besoins
prévisionnels des banques. La nouvelle politique monétaire permet
à la BEAC d'attirer l'attention sur les principaux risques des choix
économiques et financiers.
13 Trois taux étaient appliqués : le taux
d'escompte normal, les taux d'escompte préférentiels et le taux
de pénalité. Les taux préférentiels étaient
réservés aux secteurs que les Etats voulaient soutenir
(crédits de campagne, crédits aux PME, crédits aux
organismes sans but lucratif).
14 Elle entre en vigueur au Cameroun le 1er
Septembre 1991 et le 1er janvier 1992 dans les autres pays.
Annexes Enfin, la création du marché
monétaire en 1994 a pour but de recycler les liquidités entre les
banques avant tout recours au refinancement de la Banque Centrale. Il est
constitué de deux compartiments : le niveau 1 et le niveau 2. Le niveau
1 est le compartiment interbancaire sur lequel les banques s'échangent
des liquidités à des conditions librement débattues. Le
niveau 2 (composé des guichets A et B) est le compartiment sur lequel la
BEAC intervient pour réguler la liquidité.
Les mesures monétaires et financières visaient
à assainir le système bancaire et à redonner plus de
souplesse et de rationalité à l'environnement financier. Pour
renforcer ces mesures et réduire les effets indésirables de la
libéralisation, le cadre juridique et institutionnel a été
redéfini.
1.1.2- Les réformes juridico
institutionnelles.
Elles consistent en un ensemble de conventions signées
entre les Etats de la zone BEAC pour aboutir à un système de
surveillance efficace. Il s'agit des conventions du 16 octobre 1990 portant
création de la Commission Bancaire Afrique Centrale (COBAC), et du 17
janvier 1992 qui harmonise la réglementation bancaire en Afrique
centrale.
L'institution de la COBAC a pour but de mettre en place un
dispositif efficace de surveillance bancaire. La fonction administrative lui
permet de délivrer des avis conformes dans les procédures
d'agrément et d'autorisations individuelles. La COBAC édicte des
prescriptions (normes prudentielles) pour assurer l'équilibre des
établissements de crédit, contrôler leur liquidité
et solvabilité, en vertu de son attribution normative. Par sa fonction
de contrôle, elle organise et exerce la surveillance sur pièce et
sur place des établissements assujettis. Grâce à sa
fonction juridictionnelle, elle peut intervenir à titre disciplinaire.
La COBAC est subordonnée à la Banque Centrale pour assurer ces
quatre compétences, comme le montre son organisation. La Commission est
présidée par le Gouverneur de la BEAC et son vice. Les onze
membres qui la composent sont pour la plupart nommés par le Conseil
d'Administration de la Banque. En plus, les sanctions prononcées par la
Commission sont susceptibles de recours devant ledit Conseil, auquel la COBAC
rend compte.
La convention de Douala (1992) harmonisant la
réglementation bancaire révèle un système juridique
hiérarchisé et autonome. Ce système présente une
structure composée de normes subordonnées les unes aux autres.
Les actes de la COBAC, par exemple, sont inférieurs au droit sous
régional ordinaire. Mais ils se distinguent bien de l'ordre juridique
international. Leur objet matériel est constitué
d'activités liées à l'exercice et au contrôle de
l'activité des Etats membres. Malgré son caractère
autonome, l'ordre juridique sous régional s'intègre aux ordres
nationaux. L'article 3 de l'annexe à la convention de 1992 stipule que
les décisions prises par la COBAC sont exécutoires de plein
droit, aussitôt que notification a été faite aux
responsables concernés. En cas de confrontation entre le droit sous
régional et le droit interne, c'est le premier qui l'emporte sur le
second.
1.2- L'appréciation du système bancaire
après les réformes de 1990.
« L'Afrique Centrale peut se targuer aujourd'hui de
la meilleure santé de son système bancaire » (BEAC,
2000). En une quinzaine d'années, la restructuration bancaire aura
permis d'assainir le secteur. Cet embelli que connaît l'environnement
financier est du à l'amélioration de la surveillance bancaire.
1.2.1- L'évolution du système
bancaire.
La structure su système bancaire a subi de
sérieuses modifications. De la quarantaine avant la crise, le nombre de
banques est passé à 38, puis à 24 en 1990 avant de revenir
à 32 à ce jour.
Cependant, la répartition n'est pas égalitaire.
Trois pays se partagent plus du deux tiers des banques (Cameroun : 10, Gabon :
6, Tchad : 6). A l'intérieur de chaque pays encore, seules quelques
banques se partagent la majorité de la clientèle. Quoiqu'il en
soit, le nombre des banques s'est accru depuis 1990.
De même, l'activité des établissements
bancaires de la CEMAC a été affectée par de nombreux
facteurs exogènes. Combinés à la crise, les troubles
politiques, et les fluctuations économiques ont influencé les
activités de dépôt et de crédit. Cependant, les
rapports de la BEAC et de la Banque de France sur la CEMAC notent une
amélioration de la collecte des dépôts et de l'offre des
crédits. Dans ces activités, c'est la clientèle
privée qui prend de plus en plus d'importance.
Cette amélioration de l'architecture et de
l'activité du système bancaire tient en fait à
l'évolution du cadre de la surveillance bancaire.
1.2.2- L'évolution de la surveillance
bancaire.
L'ancien dispositif de la surveillance bancaire s'est
avéré insatisfaisant15.Le dispositif actuel,
constitué autour de la COBAC, confère à cette
dernière plus d'efficacité dans l'exercice de la surveillance
bancaire. En plus, depuis 2001, la COBAC dispose de deux outils pour renforcer
la surveillance sur pièce des institutions financières.
Avec ce dispositif, il y a un renforcement de la
liquidité et de la solvabilité des banques. En 1999
déjà, 50% des banques étaient considérées
comme saines, 12 fragiles et 4 en situation critique. A 2002, avec la nouvelle
cotation, la situation financière du système bancaire de la CEMAC
est jugée globalement satisfaisante. Les banques en difficulté
(08) font l'objet d'une surveillance étroite de la COBAC.
Il apparaît que la crise et les mesures de
restructuration ont reconfiguré la structure et les activités du
système bancaire des pays de la CEMAC. Par rapport à sa situation
initiale, le système bancaire de la zone est en net recul (Banque
Mondiale, 1989). Mais lorsqu'on considère ce qu'il serait devenu en
l'absence de toute réforme, l'on pense que les banques de la zone sont
redevenues saines et crédibles (Tamba et Tchamambé, 1995 ;
Lenoir, 1992). Les mesures de libéralisation financière auront
permis de sortir de la crise bancaire et d'assainir le système bancaire.
Mais, pour que le développement financier soit possible, d'autres
réformes devraient être menées dans le sens de multiplier
les instruments et les services financiers offerts.
15 En témoignent la crise et ses causes.
|
|