1-6 Définition de quelques concepts
Notre étude fait appel à quelques concepts
clés et définitions opératoires que nous proposons de
développer dans cette section:
- Développement : c?est un terme
très utilisé qui désigne le processus par lequel une
société se donne les moyens de mobiliser ses forces productrices
dans la
transformation de son milieu en vue d?améliorer les
conditions de vie et le bien- être de ces membres.
C?est aussi un processus global incluant un ensemble des
aspects de la vie (milieu biophysique, activités de production et
d?échang e, comportement de consommation et de culture) et impliquant la
participation des collectivités locales tout autant à la prise de
décision qu?à la réalisation des activités (Bernier
1984, cité par l?ABE) ;
- Développement Durable : Selon la
définition la plus commune, le développement durable correspond
à un "développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs" (Gro
Harlem Brundtland, 1987). Il est constitué par trois piliers essentiels,
en interaction permanente : respect de l'environnement, progrès social
et efficacité économique.
Figure 1 : Le développement durable : à la
confluence de trois préoccupations, dites "les trois piliers du
développement durable".
Source : Gro Harlem Brundtland, 1987
Travailler dans une perspective de développement
durable implique de prendre systématiquement en compte ces trois aspects
et de veiller à leurs interactions dans toute décision ou phase
de développement d'un projet. Cette perspective s'inscrit dans le long
terme et induit une collaboration avec les parties prenantes de la
structure concernée et de son activité (ceux qui
influencent ou qui sont influencés par ces dernières).
Les stratégies ou politiques de développement
durable sont également caractérisées par une
volonté de transparence quant aux décisions prises, aux actions
entreprises et aux retours d'expériences. Elles prennent en compte les
caractéristiques existantes des territoires, des publics et des
activités auxquelles elles s'appliquent, dans une logique de "sur
mesure" et de valorisation (patrimoine, savoir-faire, etc.). De tels programmes
font enfin l'objet d'une évaluation permanente (indicateurs, reporting,
etc.), dans une perspective d'amélioration continue.
Les critères de développement durable entrent
ainsi dans les processus managériaux des acteurs économiques, ils
ne se limitent donc pas qu'aux agendas 21 et autres plans d'action.
Chaque structure, quelle que soit sa taille, sa nature ou son
secteur d'activité, est susceptible de porter un projet de
développement durable, qu'il porte le nom d'agenda 21 local (appellation
le plus souvent retenue par les collectivités locales) ou de plan
d'action développement durable (acteurs privés) au même
titre que sans aller jusqu'à la formalisation d'un projet global, la
structure peut simplement adopter ces critères dans ses processus.
- Environnement : c?est l?ensemble des
éléments naturels et artificiels ainsi que les facteurs
économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres
vivants et que ceux-ci peuvent modifier (Loi cadre sur l?environnement au BENIN
). C?est donc l?ensemble, à un moment donné des agents physiques,
chimiques et biologiques et des facteurs sociaux susceptibles d?avoir un effet
direct ou indirect, immédiat ou à terme sur les organismes
vivants, les activités, le comportement ainsi que le cadre de vie des
humains.
- Eau : Selon le dictionnaire Universel
HACHETTE 2008, l?eau est une substance liquide, transparente, inodore et sans
saveur. Elle peut aussi se retrouver à l?état solide ou gazeux.
L?eau est composée d?un volume d?oxygène pour deux
volumes d?hydrogène. La formule d?une molécule
d?eau est H2O. C?est un constituant essentiel de la matière vivante. Sa
teneur chez la plupart des êtres vivants est de l?ordre de 70% ou plus de
la masse totale de l?r~tre.
- Ressources en eau : L?idée de la
ressource en eau fait appel à toutes les disponibilités en eau,
aussi bien souterraines que superficielles de la terre pouvant faire l?objet
d?une exploitation.
- Eau potable : C?est une eau dont la
qualité répond aux normes de consommation. Ces normes sont
définies par un seuil de potabilité indiqué par l?OMS. Une
eau purement potable est une eau dont la teneur bactériologique est
pratiquement nulle.
- Gestion communautaire de l'eau: Retenons
d?abord que la gestion est une manière ou une action d?OEministrer, de
diriger ou d?organiser quelque chose (Dictionnaire Larousse 2008). Ainsi, la
gestion communautaire de l?eau est ensemble des dispositions prises
par une communauté pour administrer et organiser pour son propre compte
le système d?approvisionnement en eau qui relève de son
territoire.
- Communauté : Selon le Dictionnaire
Universel HACHETTE, la communauté est un groupe de personnes vivant
ensemble et partageant des intérêts, une culture ou un
idéal commun. Elle peut être définie comme une
collectivité dont les membres sont liés par la participation
à des valeurs communes. C?est aussi l?ensemble des membres d?un groupe
social dont la vie quotidienne est régie par des règles et
consensus.
1-7 Revue de la littérature
La revue de littérature que nous allons parcourir vise
à recenser les différentes recherches et analyses
effectuées, tant au BENIN que dans d?autres pays, sur la question de la
gestion de ressources en eau et des conflits y afférents.
Il est difficile de comprendre la gestion de l?eau dans nos
communautés rurales dans un contexte de développement durable
sans étudier la problématique de l?eau au BENIN.
' 1N Gi1IptinteNnIFKEIFKEN P
HpeN,riCIFQIrINNRLINTX?ICn?exiNMISIINTXe SaNvGEN travaux sur les conflits entre
les éleveurs et les agriculteurs au BENIN. Par contre, il existe une
quantité importante de documents sur la gestion des ressources en eau au
BENIN.
/ eNCFRgatNf ESIRSRN GlN rINNRXrFeN PXrIIleNCRQMDL
l?RbjetVGEDÇRP E11Xx travaux, le plus souvent monographiques, qui
présentent de manière approfondie GIN FaN SRnFtXdlN,EP EIN
EXFXnHN (tKcNHGHFeN IIaIyNFN SEDielleN n?a ptp rpEIlNpe 1XNTX11F11IM
N?eNNTINTXpHi X11131nYaleeRGe tySRORTDE
- Boko (1988), Afouda
(1990), Houndénou (1999) et
Ogouwalé (2004) ont montré que la baisse de la
pluviométrie associée au réchauffement thermique, ont
induit une dégradation du milieu écologique. Or les zones humides
dont fait partir (DEaNNePDlpfIGE112 XpP p ont des fonctions écologiques
très importantes. En fait, elles assurent la régulation des
régimes hydrologiques et abritent une très grande
diversité biologique (Vodounou, 2002). Elles ont également une
fonction pFRnRP ITXe,IKatXIFIB,ENFILnfflITXe11MlpFipnleHIP P IINeITXe11Rn GR1t
N?eIIRIFe1 de préserver. Donc, la régression voire la disparition
progressive des zones KXP IGEN GXCIDt GIN7fEEMIRnN FlIP DiTXeN
FR(NtitXfflISRXrMlnvirRegEP IIt Xn SipjXGiFe IIXH,ISIIIRiN ELIpP
pGiIFIDITXIICEaXtNIP SrFKEIJURnveltiRn GII3 IP NM, 1971).
- Selon André Toupe dans lD
Jh-1TiRQ dh l'hDu Du BhQiQ, eexSpininFelll FRXrN au Bénin
amène à affirmer que sans une gestion intégrée des
ressources en eau, on quSrXt N?peioGrm EXn GpM-IRSSIP lit GXIERDIUM-Nt
SRXLIFIWILiNRTTX?eQ accord avec la communauté internationale, les
autorités compétentes du Bénin ° XvIIIMIUnP
INeITITSGFIlG?Xn FDGMIXUGiTXeIlliinNtitXtiRWINavRrINVXQ J iNtiRn GXarRi GemiaX
aXepw
- Selon 11r11JDTIRQ hQ ARIDh1hQ 1M1rh-1/U Enquête
AQUASTAT 2005, Les ressources en eau du Bénin sont très peu
utilisées. La documentation existante évalue le potentiel
hydro-agricole connu à 322 000 ha de terres irrigables, dont
117000 ha de vallées et 205 000 ha de bas-fonds et
plaines inondables. L?utilisation des ressources en eau à des fins
agricoles au Bénin demeure embryonnaire et occupe une très faible
frange des producteurs.
- Pour Armand Houanye, Coordonnateur du
Partenariat National de l?Eau, l?accès des populations les plus
défavorisées à l?eau potable et aux services
adéquats d?assainissement de base constitue l?une des grandes
priorités de la stratégie de croissance pour la réduction
de la pauvreté de la République du Bénin. Il s?agit
là d?une déclinaison de l?un des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD), faisant partie des facteurs de
réduction de la pauvreté dans le monde.
- Selon Daniel Thieba dans Conflits et
gestion des ressources naturelles, depuis plus d?une décennie
déjà, la gestion des terroirs et des ressources naturelles
a été retenue comme élément de stratégie par
les acteurs du développement dans la zone francophone de l?Afrique. Des
projets importants se sont mis en place. Pour la plupart, ils ont pour objectif
une meilleure protection des ressources naturelles, mais dans certains cas ils
visent plus précisément la conservation des espèces en
voie de disparition. Les approches reposant sur la participation des
populations dans la gestion des terroirs connaissent des limites car les
différenciations socio- économiques des acteurs et leur
divergence d?intériJts sont insuffisamment connues.
- Pour Elhadj Moutari Mensour dans «
la prévention et la gestion des conflits agriculteurs/enleveurs dans les
arrondissements de guidan roumji et dakoro au niger : les actions menées
par le buco a travers la mise en oeuvre du pasel », les «
conflits champêtres », se répètent dans les campagnes.
Ces conflits dégénèrent parfois en un
événement violent. Si ces regains de violence marquent
profondément les esprits, ils ne sont en fait que la partie apparente
d?un conflit autour de l?eau et de la maîtrise de l?espace rural beaucoup
plus profond et qui s?étend dans le temps et dans l?espace. Pour cet
auteur, l?environnement rural nigérien a connu des mutations au cours
des dernières années. L?augmentation des
besoins alimentaires et l?e teQsiRQ dEVIMIFI IDCWYpIVII
sRQMECIMIu dptrIP lQeBEW espaces pastoraux. Ce qui complique 11ctiYllp annQWP
DQt.
/ WESSRDAFFINEMMOERQsuItps IRQtIptMMIFFHWQ1P
13411-3-1JIstiRQMEN conflits en milieu rural, il vaudrait mieux faire
prévaloir le principe du dialogue pour la résolution des
conflits.
|