CONCLUSION GENERALE
Les variables que nous avons saisies pour expliquer le
rôle PME dans la lutte contre la pauvreté ne sont pas exhaustifs.
Nous souhaitons du reste que d'autres contributions scientifiques puissent
apporter d'ultérieurs enrichissements.
Il convient cependant de rappeler les principaux chapitres
susceptibles d'élucider une préoccupation mise en exergue au
départ : définition des concepts et présentation du cadre
d'analyse, la pauvreté à Kinshasa et enfin le rôle des
micro-entreprises dans la réduction de la pauvreté.
Kinshasa est une ville qui offre beaucoup
d'opportunités de servir comme pôle de croissance
économique de la RDC dans son entièreté. Mais chose
étonnante, les différentes politiques initiées au Congo,
au lieu de donner une voie à l'épanouissement de la population,
ont au contraire appauvries la population à tel point que même les
politiques de redressement initiées par les institutions de
Brettons-woods n'ont pas apporté des solutions aux problèmes
socio-économiques du pays.
Pour faire face à cette situation, la population a
adopté la stratégie de création des PME informelles. Ces
entreprises, petites qu'elles soient, font vivre les congolais par les emplois
qu'elles offrent, par des services qu'elles prestent à la population,
etc.
En effet, des calculs que nous avons effectués au
chapitre troisième, il est ressorti les constats suivants :
· Les dépenses moyennes par jour et par
personne des gens qui vivent aux dépens des PME s'élèvent
à 507,1CDF. Comme en cette période de nos enquêtes la
parité franc congolais-dollar américain est 1$USD=420CDF, et si
on limite le seuil minimum de pauvreté à 1$USD
par jour et par personne, on peut dire que les PME ont
sensiblement la pauvreté selon cette optique ;
· Les dépenses moyennes en nourriture
occupent une proportion de 47%de revenu journalier des entrepreneurs et des
gens qui sont à leur charge. Si on peut dire que « est pauvre toute
personne qui dépense 70% de son revenu en nourriture, on remarque
toujours que les PME ont absorbé la pauvreté des
entrepreneurs.
Ce qu'il faut déplorer c'est que malgré les
affirmations ci-haut, les entrepreneurs des PME kinoises manifestent toujours
des symptômes de précarité. Ce qui veut dire que la
pauvreté est chronique et nécessite des mesures
appropriées pour l'extirper.
Il ressort encore de nos calculs que de toutes les recettes
journalières des PME, 27% sont dépensés journellement et
73% sont soit réinvestis dans l'activité, soit
épargnés ou soit sont injustement perçus par l'Etat qui
n'existe que de nom. L'Etat qui devrait jouer le rôle très
indicatif et incitatif aux initiatives privées décourage les
investisseurs par ses taxes exagérées perçues injustement,
par ses obligations imposées aux PME de pourvoir des sommes aux
handicapés physiques, aux blessés de guerre, tâches qu'il a
abandonnées aux seules PME privées. L'Etat appauvrit ce secteur
qu'il n'organise même pas et plonge davantage la société
dans le chaos. Son rôle devra se structurer dans le cadre d'encouragement
des initiatives privées légalement autorisées.
Outre le rôle de l'Etat, il faut retenir aussi que les
PME kinoises connaissent un taux de déperdition très
élevé et les affaires qui y sont menées sont fragiles et
éphémères. Cela se remarque par le fait que les affaires
sont périodiques selon que tel ou tel secteur est à la une par sa
rentabilité (cas des cabines de communication actuellement). Dans
l'échantillon enquêté, 65% d'entrepreneurs sont reconnu
avoir abandonné récemment un secteur d'activité contre 35%
qui sont fidèles à leurs secteurs d'activité.
Ces PME sont dépendantes des contrecoups des
marchés extérieurs, ce qui veut dire que les PME congolaises sont
vulnérables et dépendantes. Le risque de faillite ou
déperdition sont élevés à tel point que les PME
peuvent fermer à tout moment.
Les secteurs majoritaires sont : les boutiques (22%), suivies
des cabines téléphoniques (17%).
Recommandations
A. A rEtat : les PME ne peuvent connaître un certain
développement que si l'environnement exerce des effets d'entrainement
à leur développement. En RDC cela n'a pas été le
cas à cause d'un manque des politiques économiques
adéquats. Ce qui a été à la base de la rupture des
équilibres économiques essentiels, caractérisée par
une inflation devenue structurelle, les incertitudes politiques comme
économiques ne pouvant avoir un effet positif sur l'économie du
Congo et les PME en particulier. Pour cela, l'assainissement de la situation
économique, financière et monétaire comme préalable
doit être de rigueur.
Les problèmes de la relance des P.M.E doit être
abordé en deux étapes selon le professeur MABI
MULUMBA8
· Evaluation de la problématique de la PME telle
qu'abordée jusqu'à présent ;
· Dégager les grandes lignes de sa relance face aux
défis de la mondialisation.
8 Mabi Mulumba, « la PME congolaise :
situation et perspective », in CADICEC -INFO n°73, Kinshasa,
1998, p.20-32.
B. Concernant les responsables des PME : Ils doivent comme
tout manager, « planifier, organiser commander et contrôler »,
et pour affronter la concurrence tant domestique qu'internationale, les PME
doivent chercher à conquérir des avantages concurrentiels
basés sur l'amélioration, l'innovation et le changement, un
système de valeurs, une volonté indéfectible ,
l'amélioration et la préservation de ses avantages concurrentiels
par l'enrichissement des sources de compétitivité et la mise en
oeuvre d'une stratégie globale.
D'où diverses recommandations concernant :
1. La mise en commun de l'effort des PME ;
2. La qualité des biens produits et des services fournis
par les PME ;
3. L'appui à la formation, l'encadrement ; et autres.
V. BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. Bernard Bret, le tiers Monde, Paris, 1995
2. Bruno laurier, L'économie informelle dans le tiers
monde, paris, 1994.
3. DE HERDT, T, et MARYSSE, S, L'économie informelle
au zaïre, (sur) vie et pauvreté dans la période de
transition, l'Harmattan, 1996.
4. Larousse, Dictionnaire universel ,1996.
5. LUZOLELE LOLA, Congo-Kinshasa : combattre la
pauvreté en situation de post conflit, l'harmattan, 2002
6. MESTRUM, F, Mondialisation et pauvreté,
l'Harmattan, Armand collin, 1997.
II. Revues et rapports :
1. CADICEC-information n°73, 3etrimestre, 1998.
2. CADICEC-information n°79/80, 4e trimestre, 2000.
3. CNUCED, Rapport 2004 sur les pays moins avancés
(PMA).
4. ERPICUM, R., Sj et LUZOLELE Lola, « table ronde sur
la lutte contre la pauvreté à Kinshasa », in
Congo-Afrique n°325, p.270-280.
5. FED-FCK, Lutte contre la pauvreté et le
dévelopement humain en RDC, FCK, 2003.
6. PNUD, Le profil de pauvreté en RDC, 1998 et
1999.
7. PNUD, Raport sur le dévelopement humain,
2000.
III. Cours et travaux de fin d'études :
1. Kazadi Nduba, J., Politique de rémunération,
note de cours, FASEG, UNIKIN, 2000.
2. Mokonda Bonza, F, Economie rurale
générale, note de cours, FASEG, UNIKIN, 2004.
3. Otchia Samen, (2004), Le processus managérial dans
les PME du Congo, TFC, UNIKIN, FASEG.
IV. Sites internet
1.
www.fao.org
2.
www.worldbank.org
3.
www.google.com
|