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Le rôle des petites et moyennes entreprises(PME)/ industries(PMI) dans la réduction de la pauvreté à  Kinshasa Cas de la commune de Masina

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par Hence Mathodi Lumbu
UNIKIN - Graduat 2003
  

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    Professeur : KINTAMBU MAFUKU Encadreur : Ass. Didier MASALU M.

    Travail présenté en vue de l'obtention du titre de gradué en sciences économiques.

    UNIVERSITE DE KINSHASA

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
    B.P. 832 KINSHASA XI

    Le rôle des petites et

    moyennes

    entreprises(PME)/

    industries(PMI) dans la

    réduction de la pauvreté à

    Kinshasa

    C as de la commune de Masina

    EPIGRAPHE

    « Quand Dieu vit notre travail, il en fut très content; mais lorsqu'il regarda notre salaire, il pleura amèrement ».

    DEDICACE

    A mon père Mathodi Lumengu-lwa-Nzenda Claude ;

    A ma mère Kutanga Kibangu Générose ;

    A mes frères et soeurs : Ir. Guillaume, Prudence, Bibiche, Pacha, Fillette, Biko et Yves. Tous de la famille Mathodi.

    A mes neveux et nièces : Ken, Splendide et Carmen ;

    Ce travail est le fruit de vos pénibles efforts

    N-evtce Mekt (Ai, Lv. vtkb v.

    AVANT PROPOS

    La fin de chaque cycle universitaire est sanctionnée par un travail de fin de cycle. C'est ainsi que le présent travail est le fruit de nos quatre ans passés au graduat en Sciences Economiques de l'Université de Kinshasa.

    Nous ne pouvons entrer dans le vif de ce travail sans témoigner nos sincères gratitudes au Professeur Kintambu Mafuku et l'Assistant Didier Masalu Mbwensi qui ont accepté de nous encadrer malgré leurs multiples occupations.

    Nos remerciements s'adressent également à nos parents qui ont accepté de supporter toute notre formation malgré nos fautes et manquements à leur égard et à tous ceux qui ont contribué de loin ou de près à l'élaboration du présent travail. Il s'agit particulièrement de : Christian Otchia Samen, Christovic Waminuku, Ibrahim Nginamau, Freddy Niengi, Eric Matondo, Dave Tshituni, Bibiche kifoto, Hélène Ngalula, Dolly Nkalu, Etienne Mukongo, René Kimbamako, Joël Thalu, Eugene Mambimbi, Bahidir Fumu, Venant Kiribuni, Trésor Bunani, Blanche Kiuka, Francine Mangala, Junior Muhono, Arthur Yamba, Noël Yanika, Théthé Taliba, Yowela Bosongo, Enel Paluku, Olivier Ntumba, Delson Vambi, Fisher Mubenga, Shari Mulongo et tous les autres qui nous restent très chers.

    O. INTRODUCTION 0.1. PROBLEMATIQUE

    La pauvreté est aujourd'hui d'actualité dans tous les coins du monde. Ce vocable est applicable dans tous les pays d'Amérique latine, d'Amérique noire, du monde arabe et d'Asie.

    Depuis quelques décennies, la communauté de bailleurs de fonds a tenté d'accompagner les efforts de redressement des Etats pauvres en proposant des modèles prêts à porter sous formes des plans de redressement économique, de programme d'ajustement structure (P.A.S.), programme d'ajustement des secteurs sociaux (P.A.S.S.), etc.

    L'élaboration de tous ces plans et programmes n'a donné aucun résultat probant du fait d'une participation légère des gouvernements et du mauvais diagnostic des problèmes réels des populations.

    Réduire moitie, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar américain par jour et par personne est aujourd'hui l'un des objectifs du millénaire (OMD) si pas le premier préconisé par l'ONU. D'où la création des initiatives telle que l'initiative PPTE (pays pauvres très endettés) pour accéder aux facilites pouvant permettre de réduire la pauvreté dans les pays pauvre. Et au niveau national, l'élaboration du DSRP (document des stratégies de réduction de la pauvreté qui est une vision à long terme du développement et de la réduction de la pauvreté), est devenu une condition pour accéder aux nouveaux crédits auprès des institutions de Bretton woods.

    En effet, la République Démocratique du Congo (RDC), pays vaste avec ses 2 345 095 km2 de superficie, dotée des ressources du sol et du sous-sol (scandale géologique) est aujourd'hui parmi les plus pauvres du monde.

    En RDC, la pauvreté s'est accentuée durant la décennie 1970-1980. Après avoir accusé une légère amélioration (7%) au cours de la période 1960- 1970, le PIB par tête d'habitant a accusé un mouvement vers la baisse au cours de la deuxième décennie (1970-1980). La dégradation a été accentuée davantage par la transition politique des années 901. Depuis cette année, en dépit de tous les efforts fournis par les organismes de lutte contre la pauvreté, le gouvernement et les chercheurs, la pauvreté s'accentue avec imminence et évolue plus que proportionnellement à l'augmentation du revenu en République Démocratique du Congo(RDC).

    Face à cette situation, les congolais ont adopté une nouvelle stratégie de survie qu'est le refuge dans le secteur des petites et moyennes entreprises informelles.

    De tout ce qui précède, on se permet de se poser les questions suivantes :

    1. les PME ont-elles contribuées à la réduction de la pauvreté à Kinshasa ;

    2. quelle est la durée de vie réelle des PME kinoises ?

    3. quelles sont les catégories des PME dominantes à Kinshasa et quelles en sont les causes ?

    Notre travail se donne comme objectif de fournir une vue générale sur le rôle des PME sur la réduction de la pauvreté à Kinshasa.

    0.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL

    Les hypothèses du présent travail sont les suivantes :

    1. les PME kinoises n'ont pas réduit sensiblement la pauvreté ;

    2. A long terme, les PME ne constituent pas un moyen de lutte contre la pauvreté ;

    1 PNUD, Raport sur le dévelopement humain, 2000, p.29

    3. les ménages investissent dans le secteur qu'ils trouvent rentable un moment donné.

    0.3. DELIMITATION DU SUJET

    Notre domaine d'investigation étant très étendu, on a jugé bon restreindre notre champ d'étude dans la commune de Masina au cours du mois de décembre de l'année 2005 sur les PME et/ou PMI telles que les boutiques, les cabines de téléphoniques, les fonderies d'aluminium, les pharmacies,...

    0.4. INTERET DU SUJET

    Aujourd'hui, l'économie kinoise est dominée par les PME informelles. Ces dernières sont caractérisées par des moyens financiers très limités, lesquels doivent être utilisées efficacement pour permettre la survie des familles. Malheureusement, les PME évoluent dans un environnement ne facilitant pas leur croissance.

    Ainsi, dans le souci de participer à l'amélioration du bien être kinois, nous avons choisi d'étudier le rôle de ces PME dans les transactions quotidiennes des ménages et aussi appeler d'une manière ou d'une autre le pouvoir public à s'impliquer activement pour l'expansion et l'évolution de ces entreprises.

    0.5. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

    Pour réaliser cette étude, nous avons fait recours à la technique ocumentaire d'une part et à un questionnaire d'enquête d'autre part.

    Nous avons procédé par une enquête sur terrain grâce à laquelle nous avons recueilli les données sur un échantillon tiré dans certains quartiers de la commune de Masina auprès des entrepreneurs qui ont accepté de répondre à nos questions.

    Estimant que ces résultats peuvent être généralisés sur l'ensemble de cette commune, nous analyserons ces données à l'aide des tableaux, graphiques et techniques statistiques pouvant nous permettre de tirer certaines conclusions.

    0.6. CANEVAS DU TRAVAIL

    Outre l'introduction, notre travail sera divisé en trois chapitres dont le premier portera sur la définition des concepts et la présentation du cadre d'analyse, le deuxième analysera la pauvreté à Kinshasa et le troisième enfin observera le rôle des micro-entreprises dans la réduction de la pauvreté. Après ces chapitres viendront respectivement une petite conclusion et des recommandations.

    Chapitre I : DEFINITION DES CONCEPTS ET
    PRESENTATION DU CADRE D'ANALYSE

    Section 1: DEFINITION DES CONCEPTS

    1.1. Les petites et moyennes entreprises (PME)

    Pour bien aborder cette section, nous commencerons par définir le terme « entreprise » pour une meilleure compréhension de notre thème.

    1.1.1. Entreprise

    Ce terme est souvent employé en droit fiscal congolais, elle vise toute organisation professionnelle constituant une entité économique d'exploitation. Elle est aussi définie comme toute activité ou unité de production à but commercial (biens et services)2

    1.1.2. Les Petites et Moyennes Entreprises « PME »

    L'appellation PME recouvre une panoplie de définitions. Néanmoins, le nombre de salariés dans une entreprise semble être retenu comme critère de définition.

    En général, une PME compte moins de 500 salariés. Mais dans beaucoup de pays, le seuil le plus bas est (100 à 300 salariés). Suite aux confusions des pays par rapport au critère à retenir pour classifier les PME, il est retenu un classement qui obéit à la convention globale suivante :

    2 Larousse, dictionnaire universel, 1996.

    1.

    Micro entreprise :

    1 à 4 salariés ;

    2.

    Très petite entreprise :

    5 à 19 salariés ;

    3.

    Petite entreprise :

    20 à 99 salariés ;

    4.

    Moyenne entreprise :

    100 à 500 salariés.

     

    Les Petites et Moyennes Entreprises congolaises contribuent à la réduction des inégalités sociales, font vivre les populations surtout les plus démunies. Elles produisent des biens et offrent des services à des coûts réduits permettant à toutes les couches sociales d'en bénéficier. Elles valorisent les ressources humaines et les matériels locaux.

    1.1.3. Caractéristiques des PME

    Les PME congolaises sont caractérisées par :

    1. La gestion est confiée à une seule personne, responsable qui est en même temps le chef ou le propriétaire de l'entreprise. Il assure toutes les fonctions qui sont généralement assurées dans la grande entreprise par de personnes distinctes ;

    2. Le patrimoine de l'entreprise n'est pas distinct de celui de l'exploitant ;

    3. Absence de comptabilité ou la tenue d'une comptabilité élémentaire.

    1.1.4. Type des PME en RDC

    Il y a deux types de PME qui sont :

    1. Celles oeuvrant dans l'économie structurée ou PME formelles, groupées dans la plupart au sein de l'OPEC (office de promotion des PME congolaises) ;

    2. Celles oeuvrant dans le secteur non structuré de l'économie ou PME informelles. Ce sont des activités productrices des biens matériels ou immatériels, qui s'exercent hors les normes légales : par définition, les entreprises du secteur informel ne sont pas déclarées et ne déclarent pas leur main d'oeuvre. Elles sont donc illégales parce qu'elles ne respectent pas les règles de leur existence et de leur fonctionnement.

    Le secteur informel en RDC occupe à l'heure actuelle 25% de la population active. Le reste de cette population active, soit 75% se réfugient dans d'autres activités parmi lesquelles, les activités agricoles d'autosuffisance.

    Le secteur informel comprend les activités ci-après3 :

    1. Les petites ou très petites entreprises qui fonctionnent sur un modèle des activités modernes : les activités de restauration, de réparation, de transformation,...

    2. Les activités spécifiques commerciales : petites boutiques, petits vendeurs, coiffeur, porteurs, etc.

    3. les activités de menus services : laveur de voitures, cireurs, coiffeurs, porteurs,...

    4. Les activités de type traditionnel, cultuel, spirituel ou psychologique : guérisseurs, féticheurs, marabouts, pasteurs, charlatans,...

    Un grand nombre de demandeurs d'emploi transitent par ce secteur salarié. Ils ne peuvent accepter de quitter ce secteur pour l'emploi salarié que si les salaires proposés dans le secteur salarié sont nettement supérieurs aux revenus retirés dans les activités informelles.

    3 Kazadi Nduba, J., Politique de rémunération, (notes de cours), FASEC, UNIKIN, 2000, p.31.

    1.2. La Pauvreté

    La pauvreté est un concept complexe et multidisciplinaire du fait de la complexité de l'existence humaine.

    1.2.1. Définition

    La pauvreté est un certain niveau de manque ou d'insuffisance dans l'existence ou le bien être de l'homme.

    Hormis cette définition, on peut définir la pauvreté selon plusieurs approches :

    1. Approche monétaire ou économique : C'est le fait de ne pas remplir les

    conditions de vie de suite au manque de revenu monétaire utile à la satisfaction des besoins.

    1.1. Pauvreté absolue : ici, on se donne un minimum en dessous duquel on est pauvre. C'est-à-dire l'individu frappé par la pauvreté absolue peut ou ne pas l'être comparativement à la société dans laquelle il vit. Donc cela dépend de sa conception propre. En 1998, le déficit de la pauvreté absolue (monétaire) s'élevait à 70%.

    1.2. Pauvreté relative : c'est le fait d'avoir moins que les autres membres de la société où l'on vit. Cette approche tient compte des spécificités de chaque société notamment les inégalités entre les membres et les inégalités au niveau international. Elle rend arbitraire la détermination du seuil de la pauvreté.

    1.3. Pauvreté subjective : ici, tout pauvre perçoit sa situation au sein de la société dans laquelle elle vit. On se donne des vues sur la pauvreté. Cette approche ne permet pas de saisir réellement la pauvreté dans la société.

    2. Approche des besoins humains de base : c'est le fait (qu'un individu ou un ménage) de vivre à un moment donné dans un état d'insatisfaction des besoins nécessaires pour le bien-être.

    2.1. Pauvreté alimentaire : elle se définit en termes de carence alimentaire dans la consommation de ménage exprimé en tout autre nutriment. Selon le FAO, est pauvre toute personne qui consomme moins de 2 400 Kilocalories par jour.

    La pauvreté alimentaire s'est accentuée tout au long de la période post coloniale du fait de l'abandon du secteur agricole au profit du secteur minier.

    3. Approche de la capacité : Selon cette approche, la pauvreté est un déficit d'opportunités et des capacités qui empêchent à un individu ou à une société de mener une existence viable et/ou d'atteindre les performances acceptables.

    Le PNUD appelle ce déficit d'opportunité et de capacité pour y accéder pauvreté humaine. La pauvreté se manifeste aussi par le fait que les pauvres ne participent pas à la prise des décisions qui affecte leur vie civile, sociale ou culturelle. Le manque de liberté politique et d'opportunités de choix constituent, au même titre que le manque de revenu ou de satisfaction des besoins de base, une partie intégrante des insuffisances d'une vie humaine descente. Le manque observé dans ces différents aspects de vie humaine peut être durable ou dû à des facteurs fondamentaux. Il s'agira de la pauvreté structurelle. S'ils sont attribuables à des événements exceptionnels, tels que les catastrophes naturelles ou la guerre, la pauvreté est alors conjoncturelle.

    4. Mesure de la pauvreté : outre les calculs, nous pouvons utiliser les approches suivantes pour mesurer la pauvreté :

    4.1. Ampleur de la pauvreté

    Il existe plusieurs méthodes pour calculer cette ampleur de la pauvreté. La méthode la plus simple donne comme résultat le nombre absolu de personnes ou des ménages pauvres. C'est l'indice numérique de pauvreté qui a l'avantage de clarté mais ne permet pas la comparaison dans le temps dès que l'évolution démographique est quelque peu importante. Une variante de l'indice numérique donne l'indice de la pauvreté : pourcentage de la population pauvre par rapport à la population totale. Cependant les deux méthodes ne donnent aucune idée du degré de gravité de la pauvreté. L'indice volumétrique (déficit de la pauvreté ou brèche de pauvreté) mesure le transfert de ressources qu'il faudra opérer pour porter le revenu de toute personne pauvre au niveau du seuil de pauvreté exactement au niveau du seuil de pauvreté, ce qui reviendrait donc à éliminer totalement la pauvreté.

    4.2. Le profil de pauvreté

    Une approche plus dynamique de la pauvreté est possible grâce à l'établissement de profils de pauvreté qui tiennent compte des éléments relatifs au cycle de vie des personnes. Une telle approche permet de cibler les politiques sur les groupes spécifiques dont on aurait établi la vulnérabilité. Une autre approche dynamique de la pauvreté consiste à l'étude de la mobilité c'est-à-dire des fluctuations autour du seuil de la pauvreté.

    4.3. évaluation de la pauvreté non monétaire

    On se sert ici de tous les éléments qui sont considérés comme constitutifs de la pauvreté, soit comme cause, soit comme conséquence, les

    deux étant en interaction permanente. Il s'agit des différents indicateurs du bien-être : santé, éducation, emploi, logement, etc.

    Le PNUD a réussi à agréger plusieurs de ces indicateurs en un indicateur unique, l'indice de développement humain (IDH) celui-ci se concentre sur trois éléments : Espérance de vie, l'alphabétisation et le revenu pour jouir des conditions de vie convenables. L'intérêt de cet indicateur est de mettre en évidence le fait qu'un degré relativement élevé de développement humain peut être obtenu malgré la faiblesse de revenu national. En 1997, le PNUD a introduit un autre indicateur composite, relatif à la pauvreté humaine (IPH). Selon une étude du milieu de l'année 1980 dans les grandes villes de la RDC, la pauvreté frappe près de 80% de la population urbaine.

    Section 2 : PRESENTATION DE LA VILLE DE KINSHASA

    2.1. Aperçu historique

    La station de Léopoldville, actuellement Kinshasa, existait depuis décembre 1881. Après la session de l'Etat Indépendant du Congo à la Belgique le 15 novembre 1908, Boma devient la première capitale de la colonie belge. Quatre ans après, Georges Moulaert alors commissaire de district du moyen Congo, celui là dont le nom désigne actuellement un quartier de la commune de Bandalungua plaida auprès des gouvernements généraux Wha le 12 février et ensuite Fuck le 15 juin pour que la capitale soit installée sur les rives du pool.

    L'arrête royal du 1 juillet 1923 opta pour ce transfert qui devint effectif qu'en octobre ce la même année. L'ordonnance n°58/56 du 10 Août 1923, relève toujours le rôle de capitale. Plus tard en1923, Léopoldville devint capital du Congo belge, chef lieu de la province de Léopoldville.

    En 1941, les autorités coloniales substituent le concept de district urbain à celui de la ville, dotée d'une personnalité juridique. La ville a réussi à conserver son importance même après la colonisation, lorsqu'elle reprit son nom valable Kinshasa dérivé d'un nom de l'ancienne histoire traditionnelle.

    2.2. Généralités

    Dès sa création, Kinshasa avait une superficie de 1150 Km2. Actuellement, il a une superficie de 9965 Km2. Kinshasa se situe entre 3,9 degré et 5,1 degré de latitude Sud et 15,2 degré et 16,6 degré de longitude Est. Selon l'arrêté n° 69-0042 du 28 janvier 1969, les limites de la ville de Kinshasa se présentent de la manière suivante :

    · Au Nord, il est limité par la République du Congo ;

    · A l'Est et au Nord-est par la province de Bandundu ;

    · Au sud par la province de Bas-Congo ;

    · A l'Ouest par le fleuve Congo.

    2.2.1. Hydrographie

    Le site sur lequel est bâti la ville de Kinshasa se trouve drainé par des rivières dont les plus importantes sont la N'djili et la N'sele. Les rivières telles que N'djili, N'sele, Gombe, Funa, Basoko et Ndolo se jettent dans le fleuve et jouent un rôle important dans le transfert et l'approvisionnement de la ville. Les bassins hydrographiques sont : Lubudi, Binza, Mampunza, Makelekele, Yolo, Matete, Bandalungua, Tshangu, Kalamu et tshenke qui ont des débits aux variations saisonnières.

    2.2.2. Végétation et climat :

    Kinshasa forme des vallées favorables aux cultures maraîchères et vivriers surtouts dans les banlieues de la ville. La ville de Kinshasa connaît deux saisons (sèche et pluvieuse).

    2.2.3. Population et son évolution :

    Selon L'ONU, on peut réserver le qualificatif « urbain » qu'aux seules agglomérations de plus ou moins 20 000 habitants car c'est à partir se cette population que certaines caractéristiques de la vie urbaine ont tendance à se manifester. Du point de vue population, Kinshasa dépasse largement le seuil d'un centre dit « urbain ». Il comptait environ 3.500.000 habitants en 19914. L'évolution de cette population s'est effectuée comme suite :

    Tableau 1 : Evolution de la population de 1881 - 1991

    Années

    Population

    Années

    Population

    Années

    Population

    1881

    5000

    1942

    72.177

    1964

    663.818

    1910

    10.000

    1944

    83.926

    1966

    789.251

    1922

    17.000

    1946

    116.468

    1968

    939.317

    1926

    32.242

    1948

    132.532

    1970

    1.107.641

    1928

    40.188

    1950

    201.905

    1972

    1.307.294

    1930

    39 .530

    1952

    257.197

    1974

    15.44.334

    1932

    29.682

    1954

    312.641

    1976

    1.804.460

    1934

    27.510

    1956

    349.912

    1978

    2.085.815

    1936

    32.392

    1958

    407.345

    1980

    2.242.297

    1938

    42.006

    1960

    476.312

    1981

    2.567.166

    1940

    49.976

    1962

    561.139

    1991

    3.500.000

    Source : INS (Recensement scientifique de juillet 1984)

    4Larousse, Dictionnaire universel, 1996, p.1445.

    La réunification du pays a gonflé l'effectif de la population dans cette ville avec les familles qui ont quitté leurs provinces d'origines, fuyant les conséquences de la guerre pour s'installer à Kinshasa. L'avènement de l'AFDL avait baissée quelques années avant l'effectif de la population avec les jeunes gens, qui, s'étaient enrôlés dans l'armée et se sont retrouvés massacrés par des armées rebelles et agresseurs, il faut aussi parler de l'émigration à la recherche de l'Eldorado.

    2.2.4. Organisation politico - administrative :

    La ville de Kinshasa est une entité administrative décentralisée dotée 'une personnalité juridique et subdivisée en 24 communes qui sont :

    1. Bandalungua

    2. Barumbu

    3. Bumbu

    4. Gombe

    5. Kalamu

    6. kasavubu

    7. Kimbanseke

    8. kinsenso

    9. Kinshasa

    10. Kitambo

    11. Lemba

    12. Limete

    13. Lingwala

    14. Makala

    15. Ngiringiri

    16. Maluku

    17. Masina

    18. Matete

    19. Mont ngafula

    20. N'djili

    21. Ngaba

    22. Ngaliema

    23. N'sele

    24. Selembao

    11.5. Habitat

    La structure de la ville de Kinshasa montre une relation entre le lieu de résidence et certains critères socio - économiques. Les quartiers peuvent ainsi être groupés en types d'habitats à savoir :

    a) Les quartiers résidentiels : Quartiers à faible densité de population

    et ayant pour fonction de servir de résidence. On y trouve une population à revenu élevé. Il s'agit de Ngaliema, Lemba et Limete auxquels on ajoute les quartiers tels que Righini, Lemba salongo, Cité verte, etc

    b) Cités planifiés par l'offre national de logement : Ce sont les quartiers construits par L'ONL. Il s'agit de Bandalungua, Kalamu,Lemba, et Matete . On y trouve une population à revenu modeste et une infrastructure complète en eau, assainissement et électricité, une voirie ; mais aujourd'hui mal entretenues.

    c) Les cités : Ce sont les communes de Kasa-vubu et Ngiri-ngiri qui sont dans cette catégorie, carrefour ou l'on rencontre diverses activités commerciales et artisanales.

    d) Les anciennes cités : Ce sont Lingwala, Barumbu et Kinshasa. Dans ces quartiers, l'habitat paraît de mauvaise qualité.

    e) Extensions du sud : Tous les quartiers qui ont été construit de manière spontanée au sud de Bandalungua, Ngiri-ngiri et de kalamu. On retrouve une très forte proportion de travailleurs manuels de moindre qualification.

    f) Extensions périphériques : Ce sont des cités les plus éloignées du centre ville. Elles comprennent les quartiers de kinsuka à la bordure Ouest de Ngaliema, de selembaob et de Makala sud, de Lemba, Livulu, mont-ngafula, mbanza-Lemba, Masina, Kinsenso, etc... Ces extensions ont une forte croissance démographique. C'est dans ces extensions que se manifeste le niveau de pauvreté élevé et dans ces mêmes quartiers, les initiatives PME ne cessent d'apparaître du jour au l'an demain.

    Section 3. PRESENTATION DE LA COMMUNE DE MASINA

    3.1 HISTORIQUE

    La commune de Masina fut créée par l'ordonnance loi n°62 du 30 Mars 1968 portant création des communes. Nous savons que vers les années 1960, à

    l'aube de l'accession de notre pays à la souveraineté internationale, les turbulences politiques et luttes tribales ont fait naître plusieurs agglomérations à caractère régional et tribal. C'est dans ce mouvement et dans ce contexte que les ressortissants des districts de Kwango et de Kwilu occupèrent d'une façon quelque peu anarchique, avec la bénédiction de certains partis politiques notamment la LUKA et le PSA ainsi que de quelques politiciens d'alors, cette partie périphérique de la ville qui, en fait était le fief de quelques anciens villages TEKE-HUMBU dont certains gardent encore leurs noms dans les appellations des quartiers. Le nom de Masina par exemple est résultat d'une distorsion linguistique par les occupants ultérieurs du fief dont question plus haut. MASINA était en langue TEKE « MASIN MABUL », traduisible en langue Lingala en SOMBELE SUKA ESANGA ou SUKA MBOKA, c'est-à- dire : « là où tout se termine » selon les occupants de 1960 (originaires de Kwango-Kwilu), N'SINA veut dire le commencement ou le début.

    3.2. LIMITES

    Les limites de la commune de Masina ont été fixées par l'arrêté ministériel N°69 - 042 du 1969 du ministère des affaires intérieures. Au terme de cet arrêté, les limites de la commune de Masina se dessinent de la manière suivante :

    n Au Nord : Le fleuve Congo (la frontière de la République du Congo - Brazzaville) de son point le plus proche du confluent du fleuve Congo avec la rivière N'djili.

    n Au sud : le boulevard Lumumba qui sépare MASINA des communes de Kimbenseke et de N'djili.

    n A l'Est, la rivière TSHUENGE qui sépare de la commune de N'sele.

    n A l'Ouest : la rivière N'djili qui la sépare de la commune de Limete.

    3.3. HYDROGRAPHIE

    La commune de MASINA est l'une des plus vastes communes de la ville de Kinshasa. Elle est drainée par cinq cours d'eau à savoir : le fleuve Congo qui la délimite au Nord et coule de l'Est à l'Ouest puis les rivières qui coulent du Sud au Nord la traversent de part en part et s'alignent de l'Est à Ouest : N'djili, Tsanga, Mango (Malemba) et Tshuenge. Parmi ces quelques unes, comme on l'a fait remarquer plus haut, font partie des limites de la commune telle que N'djili et Tshuenge. On doit compter dans l'hydrographie, un bon tiers de la commune qui est constitué des marécages du fleuve Congo. Il s'y pratique la pêche artisanale, les cultures maraîchères et rizicoles qui nourrissent des nombreuses familles de Masina et d'autres communes de la capitale.

    Mais il se pose de plus en plus un problème de démographie urbaine à implication multiple dans la commune de Masina dont seulement 2/3 de la superficie sont habitables, le 1/3 restant étant constitué des marécages du fleuve Congo. Ainsi calculée sur la superficie réellement habitée, moins les marécages, la densité réelle de Masina est de 10 066 habitants par km2

    3.4. SANTE

    Il y a deux zones de santé subdivisées en aires de santé

    · Zone de Masina I

    · zone de santé MASINA II

    Ces zones de santé ont deux hôpitaux de référence, notamment : centre de santé de référence de MASINA II, centre hospitalier roi Baudouin 1er et actuellement en construction par la société BESIX, un autre Centre de santé du célèbre basketteur Mutombo Dikembe dénommé « Biamba Mutombo ». Il y a aussi des maternités officielles : Mapela, Lumière, Kimbelo.

    Pour les initiatives privées, on peut compter quelques formations médicales pharmacies, centre de phytothérapie.

    3.5. ECONOM1E :

    La commune de Masina a une population d'environ 469 699 habitants et une superficie de 69,70 Km2 dont 46,66 Km2 habitables et une densité de 6 739 habitants par km2.

    La conjoncture économique difficile oblige une bonne partie de la population à vivre des expédients et de commerce. Néanmoins, Masina compte parmi les infrastructures économiques : l'abattoir de Kinshasa, l'entrepôt de carburant de SEP CONGO, le dépôt de l'ex SOTRAZ, le marché de la liberté LD Kabila auquel il faut joindre 9 autres marchés qui desservent les 3 pools géographiques de Masina. A cette infrastructure s'ajoute la société SIFORCO pour l'entreposage de mitrailles de la sidérurgie de Maluku(SOCIDER), l'usine de panification et de production des blocs de glace BKTF, l'aéroport de N'djili qui a ses derniers Kilomètres sur le sol de Masina avec d'importantes infrastructures de gestion au sol installés par la RVA (Régie des Voies Aériennes).

    Des initiatives privées du secteur professionnel et artisanal, l'agriculture et le maraîchage.

    111.6. Gestion et subdivision administrative

    La commune de Masina est organisée de la manière suivante :

    n Un bourgmestre et un bourgmestre adjoint avec un personnel administratif ;

    n Vingt et un quartiers administratifs administrés par 21 chefs de quartiers et leurs adjoints (tous fonctionnaires et agents de l'Etat) ;

    n 89 localités administrés par 89 chefs de localité et leurs adjoints (choisi par les administrés c'est- à-dire la base) ;

    n 454 cellules administrées par 454 chefs de cellule ;

    n 563 sous cellules administrées par 563 chefs de sous cellule.

    Chapitre II : LA PAUVRETE A KINSHASA

    La pauvreté est un fléau qui se compte aujourd'hui parmi les grands maux de la société moderne. Ce fléau, accentué par le chômage, a des effets visibles parmi les congolais.

    La pauvreté se manifeste sous forme d'insatisfaction des besoins fondamentaux portant sur les biens et services suivants :

    · Alimentation, habillement, logement et les biens liés (mobiliers, ustensiles ménagers,...) ;

    · Service de base : santé, éducation, eau potable, sanitaire, transports collectifs,...

    La RDC est aujourd'hui un pays dévoré par une pauvreté sévère, quelles sont les particularités de celle-ci ?

    I. Causes et facteurs explicatifs de la pauvreté au Congo démocratique

    De façon générale, les causes de la pauvreté des individus et les pays dans le monde sont :

    · Les causes macroéconomiques et d'ordre politiques, d'ordre économique national et international (mondialisation,
    libéralisation, économique, le pillage par les entreprises multinationales, etc.), le programme d'ajustement structurel, etc.

    · Au niveau des individus : la perte de source de revenu ou réduction de pouvoir d'achat, divorce (résultat d'un choc brutal), disparition de chef de famille, etc.

    Au Congo, de la CNS (conférence nationale souveraine) à la présentation du
    programme de stabilisation et de relance de l'économie par le gouvernement
    de la Ille République à Bruxelles le 12 novembre 1997, les causes pointés du

    doigt sont : l'absence de bonne gouvernance couplé d'une impunité des dirigeants, accompagnée d'une corruption diabolique. A ces causes s'ajoutent le poids démographique, les pillages successifs de 1991 et 1993, la mondialisation et les autres causes que nous pouvons remarquer dans le chef des politiques du Congo.

    La RDC est caractérisée par :

    · Le PIB par tête d'habitant et par jour se situait à 0,82$USD en 1965, a baissé jusqu'à 0,54$USD en 1990 avant d'atteindre 0,30$USD en 1992, soit une régression de 63,4% par rapport à 1965. Le PIB annuel moyen d'un congolais pouvait se situer à 110$USD ;

    · L'espérance de vie d'un congolais qui vivrait au delà de 43 ans a survécu au danger qui la guète au jour le jour ;

    Tableau2 : Espérance de vie à la naissance en RDC

    Années

     

    Espérance de vie à la naissance

     

    1990-1995

     

    43 ans

     

    2000-2005

     

    42 ans

     

    Source : CNUCED, Rapport 2004 sur les pays moins avancés (PMA)

    · Plus de tiers de la population en moyenne, soit 32,23% sont condamnées à mourir avant 40ans ;

    · Le taux d'analphabétisme est resté toujours à un niveau modeste de 58% en 1970, 42% en 1980, 26% en 1990 et à 33% en 1995 ;

    · La population sans accès aux services des besoins de essentiels est estimée à 83% en 1975 ; 67% en 1970 et 58% en 1995. Tandis que la proportion de la population privée des soins de santé est estimée aux 2/4 de la population nationale ;


    · L'emploi, lui ne pouvait que suivre l'évolution des agrégats socio-

    économiques les plus importants. Son niveau de 1995 ne représente que 33% du niveau de 1960.

    Au niveau des individus, les causes de la pauvreté actuelle du Congo tirent leur origine de l'immaturité des individus qui suggèrent des solutions de survie individualistes sans souci de l'intérêt général. Le danger est que ces solutions inhibent la conscience du développement et privent les individus de tout ressort moral pour surmonter les effets pervers de la paupérisation.

    Tableau 3 : Indicateurs de base sur la pauvreté humaine à Kinshasa

    Indicateurs

     

    En pourcent

     
     

    1. Probabilité de décédé avant 40 ans

    2.

    26,5

     
     
     

    3. taux d'analphabétisme d'adultes

    4.

    8,5

     
     
     

    5. population sans accès à l'eau potable

    6.

    27,0

     
     
     

    7. population sans accès aux soins de santé

    8.

    48,0

     

    9. insuffisance pondérale des moins de 5 ans

    10.

    13,6

     
     
     

    11. manque des conditions de vie décentes

    12.

    29,5

     

    Source : PNUD, RDC, 98/004/01 : profil de pauvreté en RDC.

    Tableau 4 : Evolution de la pauvreté en RDC (1960-1998)

    Indicateurs

    1960

    1965

    1970

    1975

    1980

    1985

    1990

    1995

    1998

    1. PIB par tête

    d'habitant (en USD)

    0,79

    0,82

    0,85

    0,75

    0,66

    0,60

    0,54

    0,34

    0,30

    2. Espérance de vie

    (années)

    41,3

    42,0

    45,1

    47

    50

    52,4

    52

    52,4

    -

    3. Analphabétisme( en %)

    69

    42

    58

    56

    42

    34

    26

    33

    -

    4. Population sas accès à l'eau potable

    92,4

    87,7

    84

    83

    67

    67

    55

    58

    -

    5. Population sans
    accès aux services de santé (en %)

    75

    75

    74

    74

    74

    74

    72

    74

    -

    6. Consommation des calories (par jour)

    2252

    2188

    2155

    2154

    2164

    2154

    2165

    1829

    1836

    7. Emploi privé (en
    milliers)

    2594,1

    1084,1

    522,6

    560,2

    -

    812,6

    1242,5

    864,0

    -

    8. IPH-1

    61

    51

    55

    53

    46

    55

    40

    43

    -

     

    Source : PNUD (1999), profil de pauvreté en RDC, pp.29-30

    II. Les manifestations de la pauvreté

    La pauvreté congolaise est un processus caractérisé par une succession des causes et des conséquences sous forme des inégalités et d'exclusion qui empêchent la réalisation du développement humain équitable et durable pour une grande proportion de la population.

    Malgré cette situation dramatique que connaît le pays en matière de bien être social (BES), le miracle congolais continu à se produire en constatant par exemple une amélioration de l'Etat nutritionnelle dans la population infantile. En effet, la prévalence de la malnutrition aiguë globale continue à baisser, elle est passée de 10,5% en 1999 à 5,2% en 2000. Pendant cette période, la prévalence de la malnutrition chronique est descendue de 31,1% à 26,8 alors que celle de l'insuffisance pondérale s'est améliorée en passant de 27,7 à 23,6%. La proportion de ménages en possession d'un stock en aliments de base a augmentée de 17,4% à 19,4%. Cela s'explique par l'adaptation dynamique du congolais à la situation de crise et par les interventions d'origine tant nationale qu'internationale.

    Nous devons souligner que ces tendances ne renseignent pas sur les disparités et le vécu quotidien des populations de ménages congolais qui éprouvent des difficultés pour faire face à la réalité de la pauvreté dans plusieurs domaines : santé, éducation, alimentation, transport,...

    1. SANTE : dans ce domaine, la solidarité familiale peut être mobilisée contrairement à l'alimentation. La cherté des médicaments et les coûts élevés des consultations dans les hôpitaux ou centres de santé placent très hauts les limites de cette solidarité pour les familles pauvres qui se voient ainsi privés de choix de se faire soigner dans les meilleurs conditions.

    2. EDUCATION : les difficultés des parents de trouver les devises pour le minerval exigé par les écoles qui ne sont plus financées par l'Etat fait naître

    l'option pour certains parents d'établir l'ordre de priorité parmi les enfants à envoyer à l'école. L'éducation de beaucoup d'enfants est ainsi compromise.

    Tableau 5 : Proportion des enfants n'ayant jamais fréquentés l'école par sexe à Kinshasa en pourcent.

    Ages Garçons Filles

     
     
     
     
     
     

    6-14 ans

     

    12,7 8,0

    Source : ENSEF-ZAÏRE/1995

    Tableau 6 : taux d'alphabétisation des adultes en pourcent

    Années 2000 2005

    Hommes 73 78

    Femmes 50 58

    Source : CENUCED, Rapport 2004 sur les PMA.

    3. ALIMENTATION : plusieurs études parmi lesquelles celle réalisée par le professeur Kalonji Ntalaja et M. Ngalengwa en 1993 sur la pauvreté à Kinshasa de 1970 à 1993 ont montré que le pourcentage de ménages dont la dépense journalière est en deçà du seuil minimum de pauvreté fixé à un dollar par jour et par personne était de 94,9% en 1969 et 95,12 en 1986. En 1990, 80% de la population vivait avec moins d'un dollar par jour et par personne. L'étude de la banque mondiale de 1990 relève que presque tous les ménages dépensent entre 60 et 80% de leur revenu en nourriture et qu'on note entre 1969 et 1986 une baisse de consommation des principales sources de vitamines et des protéines.

    Selon les calculs du travail de Houyoux sur les ménages de la population de Kinshasa, R. Mungala nous présente les données suivantes :

    · Les consommations journalières des kinois en 1986 s'élevaient à 1332,235 calories. Elles proviennent essentiellement des féculents, le manioc suivi des céréales et des féculents.

    · Au niveau des protéines, elles ont atteint 36,262 grammes par personne et par jour au cours de la même année. Elles proviennent plus d'origine végétale (55%) qu'animale (41%).

    Annuellement cette consommation est donc déficitaire tant en calories qu'en protéines.

    La consommation annuelle s'élève en 1986 à 326,635 kilogrammes avec une ration alimentaire journalière de 0,8948 kilogramme. Le pays n'assure pas la sécurité alimentaire en qualité, en quantité et en facilité, 61% de la population congolaise vivent en insécurité alimentaire, situation que les kinois décrivent dans les expressions telles que : « nous mangeons par horoscope », « nous mangeons un jour sur deux », etc.

    Tableau 7 : production locale de la viande en 1995 en tonnes

    Viandes Quantités produites Quantités demandées Déficit

    En tonne En pourcent

    Volailles

    Bovins

    Ovins

    Caprins

    Parvins

    143 5150 5007 97,2

    182 6547 6365 97,2

    152 5441 5289 97,2

    17 610 593 97,2

    19 669 650 97,1

    Source : Plan d'action triennal de Kinshasa p.41

    4. ACCES A L'EAU POTABLE : la faible couverture de la santé

    s'accompagne des manques dans le domaine de l'eau potable et de l'assainissement. Avec seulement 45% et 20% des congolais ayant respectivement accès à l'eau potable et à l'assainissement.

    Tableau 8 : Eau potable et assainissement en pourcent en RDC

    Milieux de résidence

    Années

    Urbain

    Rural

    1980

    13

    5

    1987

    62

    16

    1990

    68

    24

    2000

    89

    26

    Source : Diverses

    5. TRANSPORT : un vrai calvaire pour les congolais qui sont obligés de longer à pied des artères publiques pour gagner leur lieu de travail ou leurs destinations multiples (c'est la ligne 11).

    L'image qui décrit le mieux cette situation inconfortable des usages des transports en commun est le système appelé « rail » dans les minibus « Combi». Dans les bus privés bondés à craquer, souvent achetés sur les marchés d'occasion européenne et roulante dans l'insécurité totale des passagers, ces derniers sont confinés de gré ou de force sur des banquettes parallèlement alignés.

    6. LOGEMENT ET HABITAT : le chômage contraint les ménages de déménager dans un laps de temps relativement court.

    Du point de vu qualitatif, il y a des :

    · logement d'habitation moyenne ;

    · logis modestes ;

    · logis très modestes.

    Malgré la précarité du logement, certains ménages pauvres manifestent à juste titre de leur sentiment de territorialité avec satisfaction parce que l'accès à la propriété évite la promiscuité familiale pesante et les tracasseries vécu par les locataires.

    Cependant, cette satisfaction n'est pas la même si le logement se situe loin des centres commerciaux parce que les prix des produits manufacturés varient selon le milieu.

    7. EMPLOI: avoir un emploi à Kinshasa ou une activité commerciale informelle n'est plus synonyme de source sûre de revenus : ceux-ci sont rares sous les toits, si bien que le rythme alimentaire, la fréquence des repas et la répartition de ceux-ci renseignent sur la gestion de chaque ménage. La stratégie de se cotiser pour manger est mal accepter par certains parents qui voient leur autorité diminuer à l'égard des enfants qui doivent participer à cet effort sans plus être à même de contrôler les différentes sources d'argent apporté par ces derniers.

    III. Les conséquences de la pauvreté

    Parmi les conséquences diverses occasionnées par la pauvreté, nous pouvons résumer celles-ci en quelques mots qui suivent :

    a) La pauvreté pousse à la débrouillardise mais aussi au repli de soi- même à cause du sentiment de honte qui accompagne l'état de pauvreté. On observe toutefois des gestes de solidarité spontanée entre les habitants d'un quartier ;

    b) Devant les difficultés financières, on observe un glissement vers des stratégies d'appauvrissement comme la vente des biens durables du foyer, ce qui diminue le confort acquis ;

    c) La misère perturbe les structures familiales. Le divorce et le phénomène fille-mère engendrent des problèmes nouveaux. Il y a celui des enfants accompagnateurs qui doivent s'occuper des plus jeunes enfants durant l'absence des parents. Le repas cesse d'être le moment

    de rassemblement du foyer, chacun adopte sa propre stratégie pour se nourrir, c'est l'article 15 « débrouillez vous ! » ;

    d) La dégradation du logement aussi est une manifestation de la pauvreté. Ceux qui sont propriétaires de leur maison ne se considèrent plus comme pauvres quelle que soit la qualité de l'habitation et quelle que soit la misère de la famille par ailleurs ;

    e) La défaillance du financement par l'Etat de l'éducation et de la santé accule certains parents à recourir aux solutions de misère. Le capital humain est alors compromis ;

    f) Pour un chef de famille, le fait d'avoir un emploi n'est plus une garantie de revenu régulier. C'est vrai dans le secteur formel comme dans le secteur informel. Pour faire face à cette situation, un ensemble de stratégies de survie se développe dans les ménages. L'autorité du chef de ménage en est diminuée.

    Toutes les conséquences sont concrétisées par certains domaines qui sont :

    i. Explosion démographique : la pauvreté réside dans le fait que la croissance de la population urbaine est de 4%, sous pression de l'exode rural. Les conflits armés ou la guerre comme stratégie choisie par es politiques du Congo pour arriver au pouvoir ne sont pas étrangers à cette situation. Les populations rurales qui n'ont pas déjà des moyens adéquats d'augmenter leur production agricole artisanale ne peuvent pas non plus travailler dans un climat d'insécurité créé par les guerres successives. Ceci ayant comme conséquence, les milieux ruraux se vident au profit des villes. On assiste à une urbanisation croissante de la pauvreté.

    Les prévisions indiquent le passage du taux de croissance de 3,8% entre 1990 et 1993, et 4,4 entre 1993 et 2000. A ce rythme, la population dans les villes congolaises doublera dans 16 à 20 ans.

    Tableau 9 : Population en pourcent de la population totale dans es villes de la RDC d'ici 2015

    Année

    Pourcent de la population

    1975

    23,5

    1999

    30

    2015

    39,3

    Source : Diversifiées

    ii. Emergence des églises de réveil : une bonne partie de la population se paralyse aujourd'hui dans l'obscurantisme spirituel des sectes et autres groupes religieux avec leur cohorte des nouveaux dieux, de Pasteurs ou Prophètes, d'Archibishop, de Général, des Mamans, etc.

    Malgré la place qu'occupe la dimension spirituelle dans la vie, force est constater qu'au Congo le phénomène religieux rend les personnes de plus en plus apathiques, attendant toutes la solution de vie quotidienne de la bonne volonté divine (Nzambe akosala, akosunga). Dès lors, la revendication de ses droits vis-à-vis des gouvernants apparaît tout simplement contraire à la profession de foi exprimée surtout devant les soeurs et frères du groupe religieux. Ce phénomène, non seulement il dépossède les personnes de leur lucidité, mais il attire des conflits au sein des familles, cela à travers des rites souvent appelés « délivrance » qui désignent des sorciers dans les familles. Ces mouvements de réveil religieux qui pullulent au Congo deviennent des vrais mouvements d'endormissement sociopolitique. Deux catégories de nouveaux riches, les pasteurs et les musiciens sont aujourd'hui des modèles et des références pour les jeunes. La correspondance entre ces deux catégories se résume dans leur mode d'habillement, les marques identiques de leurs voitures, etc.

    iii. La faim : le problème de faim a été abordé comme suit par Kofi Annan au sommet mondial de l'alimentation à Rome du 10 au 13 juin 2002, il

    dit « la faim et la pauvreté sont étroitement liées. La faim perpétue la pauvreté, car elle empêche les êtres humains de réaliser leur potentiel et le rend plus vulnérable aux maladies. Elle les rend faible et réduit leur capacité au travail. Ce cycle se répète et se poursuivra au fil des générations à moins que nous prenions des mesures efficaces pour le briser »5.

    iv. Prostitution : la prostitution des filles mineures et la recrudescence du nombre de filles -mères participent de ce fait à la perte d'autorité des parents qui ne peuvent ni nourrir ni vêtir leurs enfants.

    Le nombre de grossesses chez les mineures et le nombre de filles-mères vont crescendo.

    v. Destruction du tissus social ou capital social national : a fini par créer une société anomique sans règle et dans laquelle la confiance a disparue d'une part entre la population et l'état qui a démissionné de ses obligations de pourvoir des services sociaux adéquats à ses citoyens et d'autre part entre les individus congolais eux-mêmes.

    vi. La faiblesse de revenu et de capacité de fonctionnement : provoquent des dysfonctionnements des institutions publiques et familiales. Les dysfonctionnements rencontrés créent des situations d'exclusion et de pauvreté à certains moments.

    Le chômage occasionne une baisse de pouvoir d'achat qui baisse le profit des entreprises qui enfin, baisse le revenu national et provoque une paupérisation généralisée.

    vii. Origine de la pauvreté actuelle : Plusieurs auteurs soutiennent que la pauvreté actuelle qui bât son plein au Congo est une conséquence de l'auto destruction depuis la zaïrianisation jusqu'à nos jours en passant par les pillages de 1991 et 1993.

    5 http// www.fao.org/worldfoodsummit/french/newsroom/news/6019-fr.htm

    Ces événements ont eu des répercutions psychologiques dans le mental des investisseurs et ont ainsi plongé au chômage des dizaines de milliers d'ouvriers et des sociétés en faillite6.

    Les congolais devraient se rendre à l'évidence qu'il n'y aura pas d'investissements lourds et massifs dans le pays tant que les allergies aux pillages ne seront pas effacées ou les investissements garantis. Ces garanties ne peuvent découler que de la stabilité du pays, elle-même tributaire de la paix sociale. La prise de conscience du congolais est un bon départ à cette démarche.

    6 « Selon le journal Le phare n°180 du 20 octobre 1992, 924 entreprises auraient été détruites lors du pillage de 1991 et 90517 emplois supprimés ». Cité par Otchia Samen (2004), le processus managérial dans les PME du Congo, TFC, UNIKIN, FASEG, p.1

    Chapitre 3 : ROLE DES MICROS ENTREPRISES DANS LA

    REDUCTION DE LA PAUVRETE

    Introduction :

    La RDC est pourvue d'une population active nombreuse. Cette main d'oeuvre abondante est confrontée à des multiples problèmes socio économiques. Le chômage et le sous emploi sont devenus caractéristiques et le niveau de salaire et le revenu est très faible.

    L'administration publique paye à ses employés un salaire incapable de couvrir le coût minimum de la vie. Le faible revenu (niveau de vie bas) est la conséquence du rétrécissement de la taille économique nationale.

    C'est cette détérioration du tissu économique, suivie d'une crise d'emploi qui a conduit à la création des PME initiées majoritairement par des nationaux d'abord et par la suite par les étranger qui font concurrence aux nationaux. Les PME sont une stratégie de refus de la mort d'une population dont la vulnérabilité n'est pas à démontrer.

    Section 1: ORGANISATION DE L'ENQUETE

    Pour arriver à montrer le rôle des PME dans la vie actuelle du congolais, une enquête sur les micro-entreprises a été organisé dans certains quartiers de la commune de Masina et les différentes variables ont été saisies au moyen d'un questionnaire d'enquête dans certains PME des quartiers tels que : Pascal, Mapela, QIII, Petro-Congo, etc. Pour cette fin, 230 PME ont été enquêtées dont l'analyse des données dans les paragraphes suivantes.

    a. Difficultés rencontrées

    Beaucoup de difficultés ont été rencontrées dans la réalisation de notre enquête dont voici les plus importantes :

    · Le refus de répondre aux questions parce que les études précédentes n'ont apportées aucune solution aux problèmes qui se posent dans le monde des affaires Kinois et surtout dans les quartiers périphériques telle que notre commune cible. Raison pour laquelle notre échantillon est très réduit ;

    · Crainte d'être espionné par des services de sécurité nationaux ou le fisc (service publique de collecte de taxes et impôts) ;

    · Plusieurs enquêtés accusent ces investigations des travaux sans récompenses et fastidieux ;

    · Le bas niveau d'étude des personnes enquêtées ;

    · L'ignorance de l'Etat et surtout sa démission de ses droits et obligations, faisant penser qu'il est mort, il est inutile de faire ces études.

    b. Présentation de la population enquêtée :

    1. Répartition de la population selon l'âge et le sexe

    Tableau1 : Répartition selon l'âge

    Ages Effectifs Pourcentages

    10-29 ans 30-49 ans 50-69 ans Total

     
     
     
     
     

    140 60,87

     
     

    80 34,78

     
     

    10 4,35

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : nos enquêtes

    De ce tableau, il découle que l'âge moyen des entrepreneurs kinois est de 24

    ans. En plus de cela, environ 61% d'enntrepreneurs ont un âge compris entre 10 et 29 ans, 35% ont un âge compris entre 30 et 49 ans. Quatre pourcent (4%) seulement ont un âge compris entre 50 et 69 ans.

    Tableau 2 : Répartition selon le sexe

    sexes Effectifs pourcentages

    Masculin Féminin Total

     
     
     
     
     

    180 78,26

     
     

    50 21,74

     

    230 100

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : nos enquêtes

    De ce tableau, il s'avere que les femmes réprésentent environ 78% d' entrepreneurs Kinois.

    2. Répartition selon l'état civil et la province d'origine

    Graphique 1: Répartition selon l'état civil

    Source : nos enquêtes

    Le graphique ci- haut nous renseigne que 61% d'enquêtés sont des célibataires.
    Ce qui peut être la preuve d'une pauvreté qui fait que ces entrepreneurs ne
    soient pas à même de supporter les coûts qu'engage le mariage à Kinshasa,

    même ceux qui sont atteignent l'âge de se marier. Ils adoptent alors la stratégie d'avoir des enfants hors mariage.

    Tableau 3 : Répartition selon la province d'origine

    Provinces Effectifs Pourcentages

     

    Kasaï oriental
    Equateur
    Bandundu
    Maniema
    Kasaï occidental
    Province orientale
    Bas Congo
    Total

     
     
     
     
     
     
     

    20 8,70

     
     
     
     

    10 4,35

     
     
     

    140 60,87

     
     
     

    30 13,04

     
     
     

    10 4,35

     
     
     
     

    10 4,35

     
     
     
     

    10 4,35

     
     
     

    230 100

     
     

    Source : nos enquêtes

     
     
     
     
     

    Du tableau ci-haut, il se dégage qu'environ 61% des entrepreneurs sont originaires de la province de Bandundu. Le reste de provinces se partagent 39%.

    3. Répartition de la population selon le niveau d'étude et le nombre d'années dans le secteur

    Graphique 2 : Répartition selon le niveau d'étude

    Source : nos enquêtes

    De ce graphique, il ressort que 43% d'entrepreneurs ont un niveau secondaire, 31% ont un niveau universitaire. Les sans niveau ne présentent que 4% de notre échantillon. De ceci nous pouvons dire que malgré la bonne moyenne d'étude suivie par ces entrepreneurs, la qualité de réponses recueillies auprès de ceux-ci met en cause la qualité d'enseignement à Kinshasa.

    Tableau 4 : Répartition selon le nombre d'années dans le secteur

    Nombre Effectifs

    d'années

    Pourcentages

    0 - 5ans

    170

    73,91

    6 -10ans

    40

    17,39

    > 10 ans

    20

    8,70

    Total

    230

    100

     

    Source : nos enquêtes

    De ce tableau, environ 74%, soit 2/3 de la population ont moins de 5 ans dans le secteur des PME. Ceux qui ont plus de 10 ans ne présentent que environ 9%.

    4. Profession et religion de l'entrepreneur

    Les enquêtes que nous avons faites nous ont montré que :

    · 22% seulement de la population ont une profession à part la PME qu'ils gèrent. Les autres, soit 78% sont des chômeurs ;

    · 26% sont catholiques, 22% sont de l'église protestante et le reste, soit 52% sont dans les mouvements de réveil et les autres sectes ;

    · 65% reconnaissent avoir été récemment dans un autre secteur de PME qu'ils ont abandonné pour telles ou telles raisons contre 35% qui sont fidèles à leurs secteurs respectifs depuis leur entrée dans le secteur des PME.

    5. Répartition selon le statut d'occupation de l'entrepreneur Graphique 3 : Répartition selon le statut d'occupation en pourcent

    Source : nos enquêtes

    Le graphique ci haut nous renseigne que 48%, soit 110 sont des locataires. 21% seulement, soit 50 sont propriétaires de leur maison d'habitation.

    6. Conditions de travail des PME

    De notre échantillon, il se dégage le fait que, les boutiques sont les activités les plus dominantes dans le secteur des PME. Elles représentent environ 22% d'activités. Le graphique ci-dessous illustre cette situation.

    Graphique 4 : Répartition selon le secteur d'activité

    Source : nos enquêtes

    Tableau 5 : Répartition selon le capital d'origine

    Capital d'origine Effectifs Pourcentages

    10-150$
    151-300$
    301-450$

    >450$

    Total

     
     
     
     
     
     
     
     

    40 17,39

     
     
     

    80 34,78

     
     

    20 8,70

     
     
     
     

    90 39,13

     

    230 100

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : nos enquêtes

     
     
     
     
     

    La plupart de ceux qui oeuvrent dans le domaine des PME, soit 39% ont commencé leurs activités avec un capital supérieur à 450$USD. 35% ont commencé avec un capital compris entre 151 et 300$USD. Ce qui rend les PME un peu dynamique. Par ailleurs, de toutes les PME que nous avons enquêtées, 26% ont constituées leur capital par l'épargne personnelle, 26% par les aides familiales et 48% par des origines diverses.

    Section II : LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

    La croissance du secteur formel a été incapable de résoudre les problèmes de chômage urbain dans beaucoup de pays du monde.

    Cette capacité est liée à la forte croissance des agglomérations urbaines successive à l'exode rural et un taux de natalité très élevé.

    Les activités du secteur informel se relèvent très performantes en matière de création d'empois.

    Ces activités sont : Pharmacie, garage, briqueterie, restaurants etc.

    En R.D.C, le secteur informel joue le rôle que jouait jadis l'Etat en matière d'emploi et de pourvoir des emplois à la population en quantité qu'il faut. Ce qui est déplorable est que, à Kinshasa, trouver un emploi ou une activité rémunératrice place le concerné à la merci de tous les membres de la famille.

    A Kinshasa, du jour au jour, des formules magiques de l'existence quotidienne se développent, cela pour survivre aux conditions que connaît la société congolaise actuelle. Ces formules sont : se débrouiller, « kobeta coop », « kobeta libanga », « kokende terrain », etc.

    « Informés de tous ces malheurs qui se sont abattus sur la société congolaise, d'aucuns s'imaginèrent que les rues et avenues seraient rapidement jonchées de cadavres. Mais, Dieu merci, l'esprit combatif du congolais et son instinct de survie ont pris le dessus. Lorsque les gens ont compris que la situation de crise perdurerait, Ils ont entrepris de sauver ce qui pouvait l'être. Les initiatives privées se sont multipliées et plus encore que dans la période antérieure »7. Alors quels secrets nous gardent ces initiatives privées ?

    Les lignes suivantes essayeront de relever la vérité de l'attachement de certains individus entrepreneurs à ces secteurs.

    7 De Herdt, T. et Marysse,S, L'Economie informelle au Zaïre, (sur) vie et pauvreté dans la période de transition, L'harmattan,1996,p.129.

    1. Rôle des PME dans les transactions courantes

    Les enquêtes que nous avons menées ont montré que les 230 PME retenues font vivre environ 1310 personnes au sein de ménages.

    1.1. Les raisons d'être des PME à Kinshasa

    Tableau 6 : Raisons d'être des PME

    Raison du choix du secteur Effectifs Pourcentages

    Survie 90 39

    Rentabilité 80 35

    Autres 60 26

    Total 230 100

    Source : nos enquêtes

    Les PME kinoises sont majoritairement initiées pour la survie. Soit 39% des entrepreneurs le font pour survivre à la crise actuelle qui paralyse les conditions socioéconomiques au Congo. Le reste le font soit pour la rentabilité, soit 5% de la population, soit pour les autres raisons, soit 26% de la population.

    1.2. Les recettes et les dépenses des PME

    · Les PME que nous avons enquêtées ont des recettes comprises entre 2.000CDF et 64.285,7CDF ;

    · Les dépenses journalières se situent entre 583,3 et6986,7 CDF ;

    · La somme de dépenses est estimée à 66.441,5CDF par jour pour tous les PME ;

    · Tous les entrepreneurs des PME dépensent au total environ 31.300CDF (soit 47% de dépenses effectuées) en nourriture ;

    · La somme de recettes journalières est estimée à 244.711,4CDF par jour pour tous les PME.

    2. PME et lutte contre la pauvreté

    Lorsque nous examinons la structure et l'environnement économique actuel du Congo, nous remarquerons que les activités qui y évoluent sont butées à des très sérieux problèmes socioéconomiques qui empêchent leur développement efficace.

    Cela s'est remarqué au cours de nos enquêtes lorsque nous avons posé la question de savoir si les PME étaient un moyen de lutte contre la pauvreté, 74% d'enquêtés ont répondu « Oui » contre 26% qui ont répondu « Non » malgré les difficultés qu'éprouvent ceux-ci.

    Dans ce même échantillon, 43% ont affirmé que leurs activités permettent à ce qu'ils puissent faire face aux difficultés actuelles, 26% ont affirmé et 31% sont restés indécis.

    En gros, on peut dire que les PME essayent d'une manière ou d'une autre de relever le niveau d'emploi dans la société congolaise. Ce qui éleve d'abord le pouvoir d'achat de la population, ensuite stimule la production tant intérieure qu'extérieure.

    Pour remarquer cela, regardons autour de nous, remarquons que les kinois s'habillent bien, aime le luxe et le beau. Demandons-nous, où est-ce qu'ils trouvent l'argent dans cet environnement économique malade que connaît le pays actuellement ? La réponse se situe dans le rôle des PME.

    CONCLUSION GENERALE

    Les variables que nous avons saisies pour expliquer le rôle PME dans la lutte contre la pauvreté ne sont pas exhaustifs. Nous souhaitons du reste que d'autres contributions scientifiques puissent apporter d'ultérieurs enrichissements.

    Il convient cependant de rappeler les principaux chapitres susceptibles d'élucider une préoccupation mise en exergue au départ : définition des concepts et présentation du cadre d'analyse, la pauvreté à Kinshasa et enfin le rôle des micro-entreprises dans la réduction de la pauvreté.

    Kinshasa est une ville qui offre beaucoup d'opportunités de servir comme pôle de croissance économique de la RDC dans son entièreté. Mais chose étonnante, les différentes politiques initiées au Congo, au lieu de donner une voie à l'épanouissement de la population, ont au contraire appauvries la population à tel point que même les politiques de redressement initiées par les institutions de Brettons-woods n'ont pas apporté des solutions aux problèmes socio-économiques du pays.

    Pour faire face à cette situation, la population a adopté la stratégie de création des PME informelles. Ces entreprises, petites qu'elles soient, font vivre les congolais par les emplois qu'elles offrent, par des services qu'elles prestent à la population, etc.

    En effet, des calculs que nous avons effectués au chapitre troisième, il est ressorti les constats suivants :


    · Les dépenses moyennes par jour et par personne des gens qui vivent aux dépens des PME s'élèvent à 507,1CDF. Comme en cette période de nos enquêtes la parité franc congolais-dollar américain est 1$USD=420CDF, et si on limite le seuil minimum de pauvreté à 1$USD

    par jour et par personne, on peut dire que les PME ont sensiblement la pauvreté selon cette optique ;


    · Les dépenses moyennes en nourriture occupent une proportion de 47%de revenu journalier des entrepreneurs et des gens qui sont à leur charge. Si on peut dire que « est pauvre toute personne qui dépense 70% de son revenu en nourriture, on remarque toujours que les PME ont absorbé la pauvreté des entrepreneurs.

    Ce qu'il faut déplorer c'est que malgré les affirmations ci-haut, les entrepreneurs des PME kinoises manifestent toujours des symptômes de précarité. Ce qui veut dire que la pauvreté est chronique et nécessite des mesures appropriées pour l'extirper.

    Il ressort encore de nos calculs que de toutes les recettes journalières des PME, 27% sont dépensés journellement et 73% sont soit réinvestis dans l'activité, soit épargnés ou soit sont injustement perçus par l'Etat qui n'existe que de nom. L'Etat qui devrait jouer le rôle très indicatif et incitatif aux initiatives privées décourage les investisseurs par ses taxes exagérées perçues injustement, par ses obligations imposées aux PME de pourvoir des sommes aux handicapés physiques, aux blessés de guerre, tâches qu'il a abandonnées aux seules PME privées. L'Etat appauvrit ce secteur qu'il n'organise même pas et plonge davantage la société dans le chaos. Son rôle devra se structurer dans le cadre d'encouragement des initiatives privées légalement autorisées.

    Outre le rôle de l'Etat, il faut retenir aussi que les PME kinoises connaissent un taux de déperdition très élevé et les affaires qui y sont menées sont fragiles et éphémères. Cela se remarque par le fait que les affaires sont périodiques selon que tel ou tel secteur est à la une par sa rentabilité (cas des cabines de communication actuellement). Dans l'échantillon enquêté, 65% d'entrepreneurs sont reconnu avoir abandonné récemment un secteur d'activité contre 35% qui sont fidèles à leurs secteurs d'activité.

    Ces PME sont dépendantes des contrecoups des marchés extérieurs, ce qui veut dire que les PME congolaises sont vulnérables et dépendantes. Le risque de faillite ou déperdition sont élevés à tel point que les PME peuvent fermer à tout moment.

    Les secteurs majoritaires sont : les boutiques (22%), suivies des cabines téléphoniques (17%).

    Recommandations

    A. A rEtat : les PME ne peuvent connaître un certain développement que si l'environnement exerce des effets d'entrainement à leur développement. En RDC cela n'a pas été le cas à cause d'un manque des politiques économiques adéquats. Ce qui a été à la base de la rupture des équilibres économiques essentiels, caractérisée par une inflation devenue structurelle, les incertitudes politiques comme économiques ne pouvant avoir un effet positif sur l'économie du Congo et les PME en particulier. Pour cela, l'assainissement de la situation économique, financière et monétaire comme préalable doit être de rigueur.

    Les problèmes de la relance des P.M.E doit être abordé en deux étapes selon le professeur MABI MULUMBA8

    · Evaluation de la problématique de la PME telle qu'abordée jusqu'à présent ;

    · Dégager les grandes lignes de sa relance face aux défis de la mondialisation.

    8 Mabi Mulumba, « la PME congolaise : situation et perspective », in CADICEC -INFO n°73, Kinshasa, 1998, p.20-32.

    B. Concernant les responsables des PME : Ils doivent comme tout manager, « planifier, organiser commander et contrôler », et pour affronter la concurrence tant domestique qu'internationale, les PME doivent chercher à conquérir des avantages concurrentiels basés sur l'amélioration, l'innovation et le changement, un système de valeurs, une volonté indéfectible , l'amélioration et la préservation de ses avantages concurrentiels par l'enrichissement des sources de compétitivité et la mise en oeuvre d'une stratégie globale.

    D'où diverses recommandations concernant :

    1. La mise en commun de l'effort des PME ;

    2. La qualité des biens produits et des services fournis par les PME ;

    3. L'appui à la formation, l'encadrement ; et autres.

    V. BIBLIOGRAPHIE

    I. Ouvrages

    1. Bernard Bret, le tiers Monde, Paris, 1995

    2. Bruno laurier, L'économie informelle dans le tiers monde, paris, 1994.

    3. DE HERDT, T, et MARYSSE, S, L'économie informelle au zaïre, (sur) vie et pauvreté dans la période de transition, l'Harmattan, 1996.

    4. Larousse, Dictionnaire universel ,1996.

    5. LUZOLELE LOLA, Congo-Kinshasa : combattre la pauvreté en situation de post conflit, l'harmattan, 2002

    6. MESTRUM, F, Mondialisation et pauvreté, l'Harmattan, Armand collin, 1997.

    II. Revues et rapports :

    1. CADICEC-information n°73, 3etrimestre, 1998.

    2. CADICEC-information n°79/80, 4e trimestre, 2000.

    3. CNUCED, Rapport 2004 sur les pays moins avancés (PMA).

    4. ERPICUM, R., Sj et LUZOLELE Lola, « table ronde sur la lutte contre la pauvreté à Kinshasa », in Congo-Afrique n°325, p.270-280.

    5. FED-FCK, Lutte contre la pauvreté et le dévelopement humain en RDC, FCK, 2003.

    6. PNUD, Le profil de pauvreté en RDC, 1998 et 1999.

    7. PNUD, Raport sur le dévelopement humain, 2000.

    III. Cours et travaux de fin d'études :

    1. Kazadi Nduba, J., Politique de rémunération, note de cours, FASEG, UNIKIN, 2000.

    2. Mokonda Bonza, F, Economie rurale générale, note de cours, FASEG, UNIKIN, 2004.

    3. Otchia Samen, (2004), Le processus managérial dans les PME du Congo, TFC, UNIKIN, FASEG.

    IV. Sites internet

    1. www.fao.org

    2. www.worldbank.org

    3. www.google.com

    VI. ANNEXES

    Graphiquel : Répartition selon l'âge

    Source : nos enquêtes

    Graphique 2 : Répartition selon le sexe

    Source : nos enquêtes

    Tableau1 : Répartition selon l'état civil

    Etat civil Effectifs Pourcentages

    Marié Célibataire Total

     
     
     
     
     

    90 39,13

     
     

    140 60,87

     

    230 100

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : nos enquêtes Graphique 3 : répartition selon la province d'origine

    Source : nos enquêtes

    Tableau 2 : Répartition des entrepreneurs selon le niveau d'étude

    Niveau Effectifs Pourcentages

    d'étude

    Primaire Secondaire Universitaire Sans niveau Total

     
     
     
     
     

    50 21,74

     
     

    100 43,48

     
     

    70 30,43

     
     

    10 4,35

     
     

    230 100

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : nos enquêtes

    Graphique 4 : Répartition selon le nombre d'années dans le secteur

    Source : nos enquêtes

    Tableau 3 : Répartition selon le statut d'occupation

    Statut d'occupation Effectifs Pourcentages

    du logement

     
     
     
     
     
     
     
     

    Locataire
    Propriétaire
    Chez les parents
    Autres
    Total

     
     
     
     
     
     
     

    110 47,83

     
     
     

    50 21,74

     
     
     

    60 26,09

     
     
     
     

    10 4,35

     
     
     

    230 100

     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : nos enquêtes

     
     
     
     
     

    Tableau 4 : Répartition selon le secteur d'activité

    Secteurs d'activité Effectifs

    Pourcentages

    Pharmacie

    20

    8,70

    Cabine de Communication

    40

    17,39

    Couture

    10

    4,35

    Fonderie d'aluminium

    10

    4,35

    Débit de boisson

    10

    4,35

    Garage

    30

    13,04

    Quincaillerie

    10

    4,35

    Transport

    20

    8,70

    Boutique

    50

    21,74

    Commerce général

    10

    4,35

    Salon de coiffure

    10

    4,35

    Boulangerie

    10

    4,35

    Total

    230

    100

    Source : nos enquêtes

    Graphique 5 : Répartition selon le capital d'origine

    Source : nos enquêtes

    TABLE DES MATIERES

    EPIGRAPHE ii

    DEDICACE iii

    AVANT PROPOS iv

    0. INTRODUCTION 1

    0.1. PROBLEMATIQUE 1

    0.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL 2

    0.3. DELIMITATION DU SUJET 3

    0.4. INTERET DU SUJET 3

    0.5. METHODOLOGIE DU TRAVAIL 3

    0.6. CANEVAS DU TRAVAIL 4

    Chapitre I : DEFINITION DES CONCEPTS ET PRESENTATION DU CADRE D'ANALYSE 5

    Section 1 : DEFINITION DES CONCEPTS 5

    1.1. Les petites et moyennes entreprises (PME) 5

    1.1.1. Entreprise 5

    1.1.2. Les Petites et Moyennes Entreprises « PME » 5

    1.1.3. Caractéristiques des PME 6

    1.1.4. Type des PME en RDC 6

    1.2. La Pauvreté 8

    1.2.1. Définition 8

    Section 2 : PRESENTATION DE LA VILLE DE KINSHASA 11

    2.1. Aperçu historique 11

    2.2. Généralités 12

    2.2.1. Hydrographie 12

    2.2.2. Végétation et climat : 13

    2.2.3. Population et son évolution : 13

    2.2.4. Organisation politico - administrative : 14

    II.5. Habitat 14

    Section 3. PRESENTATION DE LA COMMUNE DE MASINA 15

    3.1 HISTORIQUE 15

    3.2. LIMITES 16

    3.3. HYDROGRAPHIE 17

    3.4. SANTE 17

    Chapitre II : LA PAUVRETE A KINSHASA 20

    I. Causes et facteurs explicatifs de la pauvreté au Congo démocratique 20

    II. Les manifestations de la pauvreté 23

    III. Les conséquences de la pauvreté 27
    Chapitre III: ROLE DES MICROS ENTREPRISES DANS LA REDUCTION DE LA PAUVRETE

    Introduction : 32

    Section 1 : ORGANISATION DE L'ENQUETE 32

    Section II : LUTTE CONTRE LA PAUVRETE 40

    1.1. Raison du choix du secteur 41

    1.2. Les recettes et les dépenses des PME 41

    2. PME et lutte contre la pauvreté 42

    CONCLUSION GENERALE 43

    V. BIBLIOGRAPHIEPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP.PPPPPP.47
    VI.ANNEXESPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPP...PPPPP...P.PPPPPP.49

    TABLE DES MATIERESPPPPPPPPPPPP..PPPPPPPPPPPPPPPP53






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