Nous avons été touché par la pertinence
de vos conseils, votre rigueur et votre dévouement
Vous, Monsieur Abdelghani Bendriouch
Vous nous avez toujours réservé un accueil
cordial à chaque moment Nos Sincères remerciements à vous
:
Monsieur Abdelaziz Abennai
Veuillez trouver ici l~expression de notre pro onde
gratitude
Chers responsables et collaborateurs au sein de la BMCI
Leasing et du ministère des finances.
A vous tous nos sincères respects
Au terme de notre cursus universitaire, nombre de gens se sont
succédés sur la scène de notre existence,
renforçant nos atouts, et mettant en exergue les points à
améliorer.
Grâce à eux, on a poursuivi notre quête de
l'excellence, et chaque fois que l'on traçait l'asymptote, sa courbe se
déplace...
Et aujourd'hui, une pensée de reconnaissance envers ces
gens semble un insignifiant présent.
Chers parents, professeurs, encadrants de stage, camarades de
classe, amis...votre encouragement, votre soutien nous a été d'un
énorme apport.
A vous tous, on dédie cet effort
|
Au début de chaque stage que nous choisissons
d'entreprendre, les
grandes questions que nous nous posons sont celles de savoir s'il
nous serait aisé de mettre en pratique, ce que théoriquement,
nous avons relativement, bien assimilé, comment nous arriverons à
percer la faille qui mettrait en exergue notre savoirfaire en matière de
gestion et de finance, quelplan nous suivrions pour mener à bien et
à terme le produit à présenter et à promouvoir avec
l'aval de nos professeurs et encadrants afin d'intéresser les
érudits à notre entreprise.
Le travail en binôme nous a confronté à une
réalité, celle de redoubler d'effort pour que notre
individualité de point de vue permette plus
d'homogénéité et de cohérence tant textuelle
qu'esthétique.
Ilnous est imposé de respecter nos engagements
vis-à.vis de ce qui
nous est demandé de faire, sans pour autant outrepasser
les limites de l'organisme, qui a bien voulu nous ouvrir ses portes et nous
mettre au fait de ses rouages administratives et financières.
Le choix du thème de notre mémoire, à savoir
«La levée de l'exonération de la TVA sur le secteur du
leasing » est un choix que nous estimons réussi du fait qu'ils'agit
d'un sujet d'actualité. Outre cet aspect, ilfaut souligner que le
secteur du leasing, étant la locomotive de l'économie marocaine,
constitue aujourd'hui un champ de débat entre les professionnels et le
gouvernement.
Brous espérons vivement être à la hauteur de
la tâche que nous nous
sommes assignés et faire honneur à notre Institut
qui nous a doté de moyens pour envisager notre entrée dans le
monde actif avec confiance et détermination pour entreprendre et
gérer.
Remerciements Avant propos
Introduction
Problématique du sujet
La méthodologie poursuivie
PREMIERE PARTIE
Généralités sur le crédit bail Le
cadre juridique
Le cadre réglementaire
Le cadre comptable
Le cadre fiscal
onclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE
Analyse de la situation actuelle L'impact sur le secteur du
leasing Impact sur les sociétés de leasing cotées Impact
sur les PME/PMI
Impact sur le budget de l'état
Impact sur le secteur automobile Impact sur l'investissement
Les solutions envisagées
onclusion générale
Bibliographie Table des matières Annexes
(PAGE I
Le crédit bail est une opération de financement
à moyen terme de biens mobiliers et immobiliers à usage
professionnels. Ce mode de financement, alliant un contrat de location et une
promesse de vente, est assimilé par la loi bancaire à une
opération de crédit bail.
Les sociétés de crédit bail oeuvrent dans
un environnement concurrentiel caractérisé par une grande
concentration et une domination des sociétés de financement
filiales des grandes banques ou des groupes industriels. Elles
cherchent à optimiser la rentabilité économique de leurs
opérations et à limiter les risques inhérents à
leur activité.
Les sociétés de crédit-bail s'exposent en
effet à une multitude de risques. On peut citer entre autres :
Le risque de contrepartie qui porte sur la solvabilité du
crédit preneur ;
Le risque matériel ou risque filière qui
concerne la valeur du matériel financé : en cas de
défaillance du crédit preneur, le bailleur récupère
en principe le bien loué qu'est souvent son unique garantie.
Le risque de hausse du taux d'intérêt en cas de
recours aux crédits interbancaires.
Il s'agit là d'une liste non exhaustive des risques
classiques auxquels sont exposées les sociétés de
crédit bail. Ce sont des risques gérables qui ne mettent pas en
cause le principe de continuité d'exploitation de l'entreprise.
La complexité du crédit bail au Maroc se trouve
renforcer à partir du début de l'année 2007. Cette
complexité trouve son origine dans un risque qui vient de s'ajouter
à cette liste. C'est le risque de non récupération du
crédit TVA par les bailleurs sur les opérations de location.
C'est l'article 19 de la loi des finances qui stipule cette mesure par une
levée d'exonération de la TVA sur les opérations
réalisées par les sociétés de leasing.
Le présent travail de recherche s'inscrit dans une
perspective d'éclaircissement et d'analyse de ce nouveau risque,
récent certes mais avec des répercussions majeures. On
s'intéresse à l'analyse de l'impact de cette levée
d'exonération sur le secteur du leasing, sur le budget d'état,
sur la PME/PMI, sur le secteur automobile, et sur l'investissement. Evidemment,
Toute problématique aboutit à
une proposition de solutions. Nous étions fidèles
à cette logique et on a proposé des solutions à l'issue de
la dernière partie de ce mémoire.
Pour mener à bien notre recherche on a jugé
intéressant de scinder le travail en 2 parties :
La première partie, traitant des
spécificités du contexte de l'opération de
crédit-bail au Maroc, aura pour objectif de cerner l'environnement
économique, juridique, comptable et fiscal des sociétés de
crédit-bail des sociétés de crédit bail.
La première approche de cet environnement sera
constituée d'une analyse approfondie et originale des différents
textes et dispositions réglementaires et fiscales composant ce
contexte.
De la première partie de ce mémoire, on
retiendra, entre autres, que le statut juridique des sociétés de
crédit bail les soumet à la réglementation comptable
bancaire. Leur comptabilité relève, ainsi, du Plan Comptable des
Etablissements de Crédit. De plus les opérations de crédit
bail doivent suivre les dispositions édictées par la loi des
finances et le LAR. Ce dernier cadre fiscal, notamment celui de 2007, fera
l'objet de la seconde partie.
La deuxième partie de ce mémoire sera
consacrée à l'étude de la problématique auxquelles
sont confrontées les sociétés de crédit bail :
problématique liée à la levée de
l'exonération de la TVA et son impact sur différents secteurs.
Cette seconde parte essaiera de présenter :
Une analyse de la situation actuelle du secteur à travers
une lecture dans les textes régissant les opérations de
crédit bail.
Une analyse de l'impact de cette levée sur le secteur du
leasing, le secteur de l'automobile, la PME/PMI, l'investissement et le budget
de l'état.
Les solutions possibles pour sortir de l'impasse à
laquelle nous a amené cette levée.
Le secteur du Leasing est sans aucun doute un véritable
moteur de croissance économique dans la mesure où il finance
l'investissement national et étranger. Il permet le financement
intégral ou partiel de ce dernier. Un financement jugé souple vu
la multitude de choix qu'à le locataire (paiement de loyers constants,
dégressifs, progressifs....etc).
L'engouement pour ce mode de financement est attribué
aux
nombreux avantages qu'il présente : des charges
financières étalées sur la durée économique
de l'investissement et des loyers déductibles du bénéfice
imposable en tant que charges d'exploitation.
Ces raisons ont permis aux sociétés de
Crédit-bail de réaliser des taux de croissance exceptionnels
durant ces dernières années et surtout au cours de l'année
2006 où le taux enregistré était de 30% soit 10.5 Milliard
de dirhams de production toutes sociétés confondues.
Mais les modifications radicales introduites par la loi des
finances 2007 et le Code Général des Impôts 2007 (CGI) sur
les dispositions fiscales applicables en matière d'exonération et
de remboursement de la TVA peuvent avoir des retombées néfastes
sur tout le secteur.
Ces modifications vont renforcer l'écart entre la TVA
facturée et la
TVA récupérables d'où un crédit de
TVA considérable. Ce crédit (ou déficit) n'étant ni
récupérable, ni remboursable, il va être
comptabilisé en charge (constituant ainsi une perte), son aggravation
est de nature à
compromettre la continuité d'exploitation des
sociétés de leasing et de Location avec Option d'Achat (LOA).
La problématique est de taille vu les répercussions
qu'aura sur
toute l'économie du pays. C'est pourquoi des pourparlers
ont été entamés depuis le début de cette
année 2007 entre les professionnels du secteur et la Direction des
Impôts ainsi que le Ministère des Finances mais aucune solution ne
semble être prise jusqu'à présent.
Ce travail de mémoire n'a pas la prétention de
répondre à toutes les questions posées par les
professionnels. L'inexistence de travaux sur ce thème et la
diversité des secteurs concernés par la problématique
entraîneront encore de nombreuses évolutions de la
réflexion utiles pour tout travail de mémoire.
Le développement et traitement de la problématique
ci-dessus se feront en deux axes principaux :
El Analyse de l'impact de la levée de
l'exonération de la TVA sur différents secteurs et niveaux.
Pour entreprendre cette analyse avec un minimum de
subjectivité, il nous a semblé judicieux de
réaliser en amont une enquête au sein de BMCI LEASING dans un
premier lieu, après un questionnaire a été adressé
à l'APSF (l'Association Professionnelle des Sociétés de
Financement), et pour compléter notre mémoire des entretiens ont
été réalisés avec des cadres du Ministère
des finances, de la Direction Générale des Impôts, des
Dirigeants de PME, et des professionnels du secteur de l'automobile.
Cette enquête a constitué une base de travail et a
permis d'orienter cette recherche. En effet, les résultats et les propos
collectés suite à cette enquête seront repris tout au long
de ce mémoire.
El solutions envisagées pour faire face
à cette problématique. Qui sont entre autres :
L'égalisation des taux ;
Le remboursement du crédit TVA par l'état ;
La limitation de la production par les sociétés de
leasing Etc.....
Le travail était partagé entre nous deux de
manière à créer des synergies vu l'expérience de
chacun de nous (stage dans une société de leasing et stage au
ministère des finance). Cette double expérience a
contribué énormément à la réalisation de ce
travail. En effet, cette diversité a permis d'enrichir davantage notre
mémoire.
1- Définition
Le crédit-bail est « une opération
contractuelle de location d'un bien mobilier ou immobilier qui donne la
faculté au locataire d'en acquérir tout ou partie moyennant une
prime convenue à l'avance tenant compte, pour une partie au moins, des
versements effectués à titres de loyer. Il est assorti d'une
option d'achat au terme de la période de crédit. »
C'est une opération tripartite qui rassemble un
locataire, un fournisseur et un bailleur. Le locataire mène la
transaction avec le fournisseur, puis il conclut le contrat avec le bailleur
qui va passer la commande et régler le fournisseur.
Les secteurs financés en crédit bail sont
diversifiés, à titre indicatif on cite : Les industries
extractives ; les BTP ; l'agroalimentaire ; Chimie et parachimie ;
Hôtellerie et restauration ; Textile ; Transport ; Industries
métalliques, mécaniques et électriques ; Communication ;
Distribution ; Activité financière ; Commerce et
services...etc
2- Le crédit bail et le leasing sont-ils synonymes
?
Les observateurs attentifs affirment que ces deux termes
désignent deux réalités économiques
différentes.
Dans les pays de droit anglo-saxon, le leasing concerne tout
bien mis à la disposition aussi bien des professionnels que des
particuliers. En plus le bien entre dès le premier jour dans le bilan du
locataire.
Dans les pays de droit latin, le crédit-bail s'adresse
aux seuls professionnels et l'option d'achat est contractuelle. Dans ce cas le
bien s'inscrit dans le bilan du bailleur.
Pour des raisons de commodité, nous considérons,
pour la suite de notre mémoire, que les termes suivants sont
équivalents :
Er Leasing et crédit-bail
Er Locataire, client et crédit preneur
Er Société de crédit-bail,
société bailleresse, bailleur et établissement de
crédit
3- Les différentes formes du crédit bail
a) le crédit-bail mobilier
Le crédit-bail mobilier porte sur des biens meubles
constitués par des équipements ou du matériel ou de
l'outillage nécessaires à l'activité de l'opérateur
économique.
Le mécanisme ou les étapes de cette
opération est présenté dans le schéma ci-dessous
:
(1) Le client mène la transaction avec le fournisseur
(2) Le client fournit le contrat avec la société
de crédit-bail
(3) Le fournisseur livre le bien au client qui le
réceptionne en établissant un procès verbal de
réception
(4) Le fournisseur adresse la facture et le procès-
verbal de réception à la société de crédit
bail en vue du règlement
(5) Le client commence à verser les redevances de leasing
à la société de crédit bail.
|
b) le crédit-bail immobilier :
C'est une méthode de financement portant sur des
immeubles bâtis dans laquelle le donneur de leasing acquiert un bien
immeuble suivant les spécifications du preneur dans le but de
transférer les droits qui y sont attachés dans le cadre d'une
convention non résiliable et non translative de
propriété.
Le mécanisme ou les étapes de cette
opération est présenté dans le schéma ci-dessous
:
(1) le client obtient les autorisations nécessaires
à la construction du bâtiment et l'exercice de son
activité.
(2) Le client fait établir le plan de construction et
arrête le cahier des charges.
(3) Le client fait la demande de crédit-bail immobilier
à la société de leasing.
(4) Et (5) la société de crédit-bail
examine la demande. Elle apprécie notamment le prix, la polyvalence et
la situation du terrain et donne mandat au client pour conclure en son nom tous
les contrats avec l'architecte, l'organisme de contrôle, l'entrepreneur
et les autres fournisseurs qui interviennent dans la construction du
bâtiment.
(6) La société de crédit-bail et le
client surveillent les travaux.
(7) La société de crédit-bail paie les
factures aux différents prestataires.
(8) et (9) les réceptions provisoire et définitive
des travaux sont effectuées conjointement par la société
de crédit-bail et le client.
(10) Le client procède au versement des loyers convenus
contractuellement, à l'achèvement des travaux. Des
pré loyers peuvent être versés, éventuellement.
|
4- Les différentes variantes du crédit bail
Nous présenterons, dans ce point, des variantes du
crédit-bail pratiquées dans d'autres pays. Au Maroc on constate,
ces dernières années, un développement de la
première variante à savoir le Lease-back.
a) Le Lease-back (ou cession-bail)
C'est la formule par laquelle une entreprise cède
à la société de crédit-bail un bien mobilier ou
immobilier dont elle est propriétaire pour conclure aussitôt avec
elle un contrat de crédit-bail sur ce bien.
Ce montage permet à la société de sortir de
réaliser une plus value et des liquidités qui pourront
éventuellement permettre à l'entreprise de rembourser ses
emprunts.
b) Le crédit-bail adossé
Un locataire (appelé « Primo locataire »)
reçoit un bien en crédit-bail et sous-loue ce bien à un
sous-locataire de son choix.
c)
Le full service
Dans ce cas de figure, le locataire paie le droit d'usage du
bien, calculé en fonction de l'utilisation effective du bien.
Dans l'exemple d'une location de photocopieurs, la redevance
sera calculée en fonction du nombre de photocopies
réalisées.
d) Le leasing financier (finance lease) : location
financement
Sur le plan international, le contrat de location financement
est défini comme étant un contrat ayant pour effet de
transférer substantiellement au preneur les avantages et les risques
inhérents à la propriété d'un bien, que la
propriété soit ou non totalement transférée.
e) Le leasing opérationnel (operating lease) :
location exploitation
Dans ce type de contrat, le bailleur donne en location le bien
pour une durée assez courte eu égard à la durée de
vie du bien.
Le bailleur devra rechercher donc, pour le même bien
plusieurs utilisateurs afin de pouvoir récupérer sa mise de fonds
initiale et sa rémunération.
Contrairement au leasing financier, le leasing
opérationnel ne permet en aucune manière le transfert de la
propriété juridique du bien loué, mais il inclut souvent
son assurance et sa maintenance.
5- Le crédit-bail en chiffres :
Le financement en Leasing distribué, ou production
annuelle nationale, a connu une évolution notable et marquante. Cette
évolution s'explique par deux facteurs :
L'accroissement significatif du recours des professionnels
à ce mode de financement. L'entrée progressive de nouvelles
sociétés de leasing sur le marché national.
{ SHAPE \* MERGEFORMAT }
La production du secteur durant l'exercice 2005 a connu une
progression de plus de 26,1 % par rapport à 2004 (contre seulement 18,7
% entre 2003 et 2004), une tendance qui se poursuivra en 2006 (selon
l'APSF).
Cette progression est le résultat d'une production en
volume avoisinant un total de 8,1 milliards de DH répartit comme suit
:
NATURE
|
En milliards de DH
|
Pourcentage (%)
|
CBM (Crédit Bail Mobilier)
|
7,00
|
86,42 %
|
CBI (Crédit Bail Immobilier)
|
1,10
|
13,58 %
|
Total
|
8,10
|
100,00 %
|
Concernant l'encours comptable net des actifs
immobilisés en Crédit-bail de l'exercice 2005, Il
s'établissait à 16,1 Milliards de DH, en progression de 20,4 %
par rapport à fin 2004 composé à hauteur de 77 % (soit
12,4 milliards de DH) par le Crédit-bail Mobilier et 23 % (soit 3,7
milliards de DH) par le Crédit-bail immobilier.
Ces chiffres témoignent de la contribution
considérable du Leasing à l'investissement qu'il soit national ou
international (IDE Investissement Directe Etranger). Cette contribution a
atteint 13,9 % en 2005 contre 12,5 % en 2004 et 11,9 % en 2003.
6- Les intervenants du marché :
On distingue 2 catégories d'offreurs sur le
Marché : Les filiales des banques qui sont spécialisées
dans le financement en Crédit-bail et les sociétés
financières autonomes qui n'appartiennent pas à des banques.
Le marché du Crédit-bail est devenu un
marché bancaire à part entière. Ainsi, 7 des 10
sociétés de Crédit-bail sont adossées à un
groupe bancaire.
Dans ce secteur florissant, les professionnels n'utilisent
que 2 canaux de distribution à savoir : Le financement direct de la
clientèle par les réseaux de la banque et les partenariats avec
les concessionnaires.
7- Genèse du leasing dans le monde et son apparition
au Maroc :
L'idée de « location à bail » existait
chez les Sumériens, en Basse Mésopotamie, il y a 7000 ans. Il y a
4000 ans, le code de Hammourab en fixe de manière assez précise
les règles principales. Ce mode de financement était couramment
pratiqué par les banques dans la région de Bagdad.
Durant les années 50, les techniques modernes du Leasing,
comme on les connaît aujourd'hui, ont fait leur apparition aux Etats-Unis
d'Amérique (USA).
En 1952, D.P. BOOTH, propriétaire d'une entreprise
Californienne de conditionnement des produits alimentaires, ne disposait pas de
fonds suffisants pour acquérir des biens d'équipements
nécessaires à l'exécution d'une commande importante de
l'armée Américaine engagée dans la guerre de Corée.
Pour honorer ce marché, il trouva un homme d'affaires prêt
à le financer. Le matériel, dont les caractéristiques sont
prédéfinies par le locataire servit de gage et l'opération
fut profitable. Cette réussite a suscité l'intérêt
de D.P. BOOTH qui décida de lancer sa propre société
spécialisée dans le leasing d'équipements de production.
Elle fut nommée « US Leasing ».
Depuis, cette nouvelle forme de financement connaît une
accélération remarquable aux USA avec l'autorisation
donnée aux banques commerciales de la pratiquer, Il est devenu ainsi un
produit bancaire comme les autres.
Le nouveau phénomène ne franchit le vieux
continent qu'après une dizaine d'années de son apparition aux
Etats-Unis. C'est le Royaume-Uni qui fut le premier pays européen
à pratiquer le Crédit-bail en 1961, vient ensuite la
Suède, l'Allemagne fédérale, la France et la Suisse en
1962. En 1963, c'est le tour du Japon, de la Belgique, de la Finlande, de
l'Italie et de l'Espagne pour connaître cette technique.
Le Maroc, quant à lui, ne l'a connu qu'à partir
de 1965 à l'initiative conjointe de la Banque de Paris, des Pays-Bas et
de la BNDE soucieuse de renforcer le financement des biens d'équipement
pour l'industrie marocaine naissante. La première société
de Leasing était la « Compagnie Marocaine de Location des
Equipements » connue à nos jours sous le nom de
« Maroc Leasing ». Cette société avec
l'absence de la concurrence a bénéficié d'un monopole
durant à peu prés une décennie, jusqu'en 1972.
Après cette date, 8 sociétés ont été
créées entre 1972 et 1998. On compte aujourd'hui 8
sociétés spécialisées en Crédit-Bail.
La particularité du crédit-bail au Maroc est de
s'être implanté en l'absence de cadre juridique. Jusqu'à la
promulgation de la loi relative aux établissements de crédit en
1993, les sociétés de crédit-bail étant
juridiquement assimilées à des entreprises commerciales et
industrielles, les contrats de crédit-bail étaient
soumis au Droit des Obligations et des Contrats (DOC).
Cette section présentera, dans un premier temps, les
textes régissant les opérations de crédit-bail au Maroc,
avant de traiter la nature juridique du contrat de crédit-bail ainsi que
ses conséquences. En dernier lieu, elle détaillera les
obligations des parties au contrat de crédit-
bail.
1 - Rappel des textes
Le contexte juridique actuel du crédit-bail au Maroc s'est
mis en place en plusieurs phases :
a) La note circulaire des impôts de 1965
L'introduction du leasing au Maroc constitue l'un des
meilleurs exemples de l'antériorité du fait économique sur
le droit. En effet, le 14 juillet 1965 sous la pression des opérateurs
et investisseurs économiques, une simple circulaire de l'administration
fiscale a réglementé le Leasing. Cette circulaire, annulée
et remplacée par celle du 1ier juillet 1978, a traité
:
Les mécanismes du crédit-bail : définition,
description du déroulement de l'opération, définition de
son aspect juridique.
L'aspect fiscal au niveau de la taxe urbaine, de
l'impôt des patentes : Elle a accordé aux sociétés
de crédit-bail, le taux double de l'amortissement des biens
donnés en crédit- bail, par rapport au droit commun.
Il ressort de ce qui précède que cette circulaire
fiscale :
a défini juridiquement le Leasing alors qu'elle
émanait de l'administration fiscale. a accordé des avantages au
leasing alors que le dispositif de ce mode de financement n'a pas
été, au préalable, traité par un texte de loi.
a permis de déduire du résultat imposable du
locataire les loyers versés.
b) Le code des investissements de 1973
Le dahir portant loi n° 1-73-409 du 13 rajeb 1393 (13
août 1973) instituant les mesures d'encouragement aux investissements,
constitue le 1ier texte de loi ayant abordé le
crédit-bail. Il convient de noter que ce dahir instituait une loi
fiscale.
Ainsi, l'article 9 du titre II « dispositions relatives
à la taxe sur les produits » du dahir susvisé précise
que : « les biens d'équipement, outillages et matériels
importés ou acquis localement soit directement, soit par
l'intermédiaire d'une entreprise de crédit-bail
bénéficient de l'exonération de la taxe sur les produits
institués par le dahir n° 1-61-441 du 22 rajeb 1381 (30
décembre 1961) ».
c) La loi bancaire de juillet 1993
L'adoption de la loi n° 1-93-147 du 15 moharrem 1414 (6
juillet 1996), abrogée par la nouvelle loi bancaire de février
2006, a permis :
|
La définition, pour la première fois au Maroc, des
opérations de crédit-bail dans les articles 3 et 8.
L'octroi du statut d'établissement de crédit aux
sociétés de crédit-bail au même titre que les autres
sociétés financières. A ce titre, ils sont soumis aux
règles prudentielles et au contrôle de Bank Al-Maghrib, et doivent
de surcroît adhérer à une association professionnelle
à savoir l'APSF créée en 1994.
|
|
(PAGE I
|
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(PAGE I
|
La définition de la loi du 6 juillet 1996 pose un cadre
d'exercice des activités de crédit-bail et définit les
biens concernés par le crédit-bail. Il s'agit des biens
d'équipement, de matériels d'outillage et des biens immobiliers
professionnels.
d) La loi de Finances 1995/1996
Complète le régime fiscal du crédit-bail
immobilier et étend les avantages fiscaux du crédit-bail
immobilier aux immeubles déjà construits.
e) Consécration juridique par le code de commerce en
1996
Le code de commerce consacre tout un titre (titre V du livre IV)
au crédit-bail.
Son article 431 reprend textuellement la définition du
crédit-bail telle qu'énoncée dans l'article 8 de la loi
bancaire citée ci-dessus, auquel il se réfère
d'ailleurs.
Aux termes de cet article (loi 5-95) :
« constitue un contrat de crédit-bail,
conformément aux dispositions de l'article 8 du dahir portant loi
n° 1-93-147 du 6 juillet 1993 relatif à l'exercice de
l'activité des établissements de crédit et de leur
contrôle :
Er Toute opération de location de biens
d'équipements, de matériel ou d'outillage qui, quelle que soit sa
qualification, donne au locataire la possibilité d'acquérir,
à une date fixée avec le propriétaire, tout ou partie des
biens loués, moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour
partie, des versements effectués à titre de loyers
Er Toute opération de location de biens immobiliers
à usage professionnel, achetés par le propriétaire ou
construits pour son compte, qui, quelle que soit sa qualification, permet au
locataire de devenir propriétaire de tout ou partie des biens
loués au plus tard à l'expiration du bail.
Le Code de Commerce, dans l'article 434, met en particulier
les contrats de crédit-bail immobilier hors champ d'application des
dahirs du 5 janvier 1953, du 24 mai 1955 et du 25 décembre 1980 relatifs
aux baux commerciaux, facilitant ainsi la conclusion des contrats de
crédit-bail immobilier. D'autre part, il institue la publicité
des opérations de crédit-bail mobilier auprès des greffes
des tribunaux.
En considération de l'intérêt de ce mode de
financement et de sa spécificité, des aménagements divers
ont été apportés par la suite:
En matière de TVA, assujettissement des redevances au
taux réduit de 7% (loi de finances 1994), puis autorisation par note
circulaire de la Direction des Impôts en mars 1999 de procéder
à l'acquisition de l'ensemble des biens en exonération de TVA,
puisque les sociétés de leasing procèdent à
l'immobilisation et l'amortissement des biens donnés en
crédit-bail et sont elles-mêmes assujetties à la TVA.
En matière d'enregistrement, le Code de
l'enregistrement refondu, dans son article 98 section B, prévoit
l'enregistrement gratis des actes d'acquisition par les sociétés
de crédit-bail immobilier, de locaux à usage professionnel ou
|
d'habitation dans le cadre de contrats de crédit-bail
immobilier ou de terrains nus destinés à la construction de tels
locaux.
De même, les contrats de leasing mobilier ainsi que les
hypothèques assortissant les financements et les mains levées y
afférentes viennent d'être soumis à un droit fixe.
|
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|
Les autres articles du livre V du code de commerce consacrent les
différences du contrat de crédit-bail par rapport aux autres
types de contrats de location.
f) La consécration du Plan Comptable des
Etablissements de Crédit (PCEC) en 2000
Le PCEC distingue 3 types d'opérations de
crédit-bail : Le crédit-bail mobilier, Le crédit-bail
immobilier et Le crédit-bail sur immobilisations incorporelles.
Si ce plan reprend les définitions de la loi bancaire
pour les deux premières catégories, il innove pour la
troisième. En effet, il l'a définit comme :
« L'opération de location d'actifs incorporels
(licences, brevets, fonds de commerce...) assortie d'une promesse
unilatérale de vente moyennant un prix convenu tenant compte, au moins
pour partie, des versements effectués à titre de loyers.
»
Cette innovation va être reprise par la nouvelle loi
bancaire (cf point 6 ci-dessous).
g) Elargissement des opérations de crédit-bail
dans la nouvelle loi bancaire en 2006
Le dahir n° 1-05-178 du 15 moharem 1427 (14
février 2006) portant loi n° 34-03 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés, dite
nouvelle loi bancaire, étend les opérations de crédit-bail
aux locations de fonds de commerce à l'exclusion de la cession bail.
En effet, l'article 4 de cette loi reprend les définitions
de la loi de 1993 et stipule que les opérations de crédit-bail
concernent en sus de ce qui précède (cf point 4 ci-dessus) :
« .... Les opérations de location de fonds de
commerce ou l'un de ses éléments incorporels qui, quelle que soit
leur qualifications, donnent au locataire la possibilité
d'acquérir, à une date fixée avec le propriétaire,
le fonds de commerce ou l'un de ses éléments incorporels,
moyennant un prix convenu tenant compte, au moins pour partie, des versements
effectués à titre de loyers, à l'exclusion de toute
opération de cession bail à l'ancien propriétaire, dudit
fonds ou de l'un de ses éléments .
La cession est l'acte par lequel une entreprise utilisatrice vend
un bien à une personne qui le lui donne aussitôt en
crédit-bail. »
2- La nature juridique du contrat de crédit-bail
Le contrat de crédit-bail au Maroc a une
particularité juridique, il regroupe en un contrat unique 2
opérations juridiques distinctes dans le Droit Marocain : une location
et une promesse unilatérale de vente.
Ainsi, ne peut être qualifiée de crédit-bail
que l'opération de location obligatoirement
assortie, au profit du locataire, d'une promesse
unilatérale de vente dans laquelle la valeur
résiduelle du bien en fin de bail tient obligatoirement
compte, pour partie, des sommes payées à titre de loyers.
En conséquence, la location simple échappe
à la réglementation du crédit-bail par absence d'option
d'achat, tandis que la location-vente y échappe par
l'automaticité du transfert de propriété lié
à ce type de contrat.
Le contrat de crédit-bail est une opération
complexe qui met en jeu au moins 4 techniques contractuelles fondamentales
issues du cadre juridique fixé par la loi :
Le contrat de crédit-bail comporte une promesse
synallagmatique de louage qui est réalisée dés la
signature du contrat. Elle oblige le bailleur à acheter le bien convenu
et à le louer au preneur qui devient dés cet instant
irrévocablement locataire.
Le contrat de crédit-bail est un contrat de Mandat
(Code Civil). Le bailleur donne mandat au futur locataire de choisir le bien et
de discuter les détails techniques de l'acquisition.
Le contrat de crédit-bail est un contrat de louage
à exécution successive : dans la mesure où le bailleur
s'oblige à fournir à l'utilisateur, pendant un certain temps,
l'usage et la jouissance d'un bien, que le preneur s'oblige à lui payer.
Il y a lieu de mentionner que le contrat est reconduit tacitement. On peut
ajouter aussi que le contrat de crédit-bail est nécessairement
à durée détermine. Toutefois, il peut être mis fin
à l'accord passé même avant l'arrivée du terme. Il
s'agit du cas de l'achat anticipé du bien loué.
Le contrat de crédit-bail doit comporter une promesse
unilatérale de vente par laquelle le bailleur s'engage à vendre
le matériel loué au locataire sous condition suspensive de
l'exécution préalable et intégrale de tous les engagements
pris par ce dernier. Le plus souvent le contrat de crédit-bail
s'achève par une vente du bien par le bailleur au locataire.
3- Les conditions de fonds du contrat de crédit-bail
Bien évidemment le contrat de crédit-bail doit
répondre aux conditions de fonds. L'article 2 du DOC dispose : «
les éléments nécessaires pour la validité des
obligations qui dérivent d'une déclaration de volonté sont
:
- La capacité de s'obliger ;
- Une déclaration valable de volonté portant sur
les éléments essentiels de l'obligation ;
- Un objet certain pouvant former objet d'obligation ;
- Une cause licite de s'obliger ».
IL est également admis qu'en cas d'inobservation des
conditions exigées par l'article 2, l'obligation est annulable,
d'ailleurs les conditions de l'article 2 sont la plupart du temps en rapport
avec la notion d'ordre public.
4- Le contenu du contrat de crédit-bail
Le contrat de crédit-bail doit comporter des informations
qui peuvent être classées en 2 catégories :
Conditions générales : Il s'agit de l'objet du
contrat, la destination l'entretien et la réparation du bien
donné en location, les assurances, la promesse de vente, le loyer, les
garanties, les dispositions diverses, la cession du contrat et la
sous-location.
Conditions particulières : Il s'agit de la nature du
bien, la destination des lieux, le montant du financement et du loyer, la date
de départ du loyer, la durée du crédit-bail, l'indexation
des versements, la date de la levée de l'option, la valeur
résiduelle...etc.
Par ailleurs, le code de commerce précise que les
contrats doivent prévoir, à peine de nullité, les
conditions dans lesquelles leur résiliation et leur renouvellement
pourront intervenir. Les contrats doivent prévoir également les
modalités de règlement à l'amiable des différends
pouvant surgir entre les cocontractants.
5- Les phases contractuelles d'un contrat de
crédit-bail Ces phases sont généralement au nombre de
trois :
Phase Pré Contractuelle : Dans cette première
phase le preneur introduit une demande auprès d'un établissement
de leasing après avoir fixé son choix sur un bien
d'équipement ainsi que les conditions d'acquisition. En cas d'accord, la
société de leasing achète le bien, le livre au preneur et
commence à percevoir, par ce dernier, des redevances périodiques
marquants ainsi le début de la 2éme phase.
Phase contractuelle : Cette phase est marquée par
l'impératif de sécurité pour le bailleur. La pratique a
essayé de répondre à cet impératif par une
protection conventionnelle du bailleur qui se manifeste à
différents niveaux :
,e Au niveau de la durée du contrat : qui doit
être irrévocable sans possibilité de résiliation
unilatérale du contrat par le preneur.
,e Au niveau du paiement des loyers : Pour assurer les
intérêts du bailleur, le
paiement est assorti d'une clause résolutoire
accompagnée d'une clause pénale. ,e Au niveau des
différents risques : qui sont le risque lié à la
garantie des vices
de la chose par le bailleur, le risque de
détérioration ou perte de la chose, Le
risque lié à la théorie de l'apparence.
Phase post-contractuelle : en général, à la
fin du contrat, le preneur bénéficie d'une triple option :
,e La levée de l'option d'achat : le contrat
est assorti d'une promesse unilatérale de vente du bien objet de
l'opération. Avant l'expiration du contrat, le preneur informe le
bailleur de sa décision de lever l'option, et lui verse la valeur
résiduelle.
,e La restitution du bien : le preneur peut s'abstenir
de lever l'option et restitue de ce fait le bien au bailleur. Ce cas reste
très rare car la valeur résiduelle est dérisoire par
rapport à la valeur du bien sur le marché.
,e La continuation de la location : le preneur
préfère continuer à louer le bien.
6- Les conséquences de la nature juridique
a) La publicité des cotrats de crédit-bail
Les opérations de crédit-bail sont soumises
à une publicité qui doit permettre l'identification des parties
et celle des biens. Cette publicité est faite, à la requête
de l'entreprise de crédit-bail, sur un registre ouvert à cet
effet, au greffe qui tient le registre du commerce du locataire. Ça
permet aux sociétés de crédit-bail de se prémunir
contre les actions que les créanciers peuvent enclencher.
b) La révision périodique des prix
Le code de commerce différencie clairement le contrat
de crédit-bail des autres types de contrats de location en
précisant dans son article 434 que les dispositions du dahir 18 rabii II
1372 (5 janvier 1953) relatif à la révision des prix de location
des locaux à usage commercial, industriel ou artisanal, sont applicables
aux contrats de crédit-bail.
7- Les obligations des parties contractantes
En fait, le crédit-bail s'analyse comme une
opération de financement dont la particularité réside dans
le dédoublement de propriété : la propriété
juridique demeure au crédit bailleur et la propriété
économique au crédit preneur, ce qui justifie les obligations
différentes des parties contractantes.
a)Les obligations du fournisseur
Il a l'obligation de délivrer le bien au crédit
preneur, selon les spécificités techniques requises par celui-ci,
et de transférer la propriété au crédit bailleur en
échange du règlement du bien.
b) Les obligations du bailleur
Il a des obligations essentiellement financières
auprès du preneur et relatives à l'acquisition du bien. Il a
également l'obligation de transfert de la propriété
à l'expiration du contrat à un prix déterminé
à l'avance lors de la signature du contrat, si le crédit preneur
en décide l'acquisition.
De même, il a pour obligation d'assurer la publication du
contrat et la jouissance paisible du matériel, ce qui n'exclut pas des
possibilités de visite.
c)Les obligations du crédit-preneur
Il s'engage à payer régulièrement des
loyers, à entretenir le bien et à l'utiliser tel que
défini parfois par le contrat.
Les sociétés de crédit-bail sont
soumises, de par leur statut d'établissement de crédit et par la
loi du 6 juillet 1993, à la réglementation des
établissements de crédit de qui signifie qu'elles doivent
respecter les conditions générales d'exercice, les obligations
financières et comptables et doivent être contrôlées
par les autorités de tutelle. Ces éléments sont
traités dans la présente section d'une manière
brève et ciblée.
1- Les conditions générales d'exercice
relatives aux sociétés de crédit-bail
Le présent point essaiera de présenter l'essentiel
des conditions d'exercice imposées par la réglementation aux
sociétés de crédit-bail au Maroc.
a) L'agrément ou l'autorisation d'exercer
Les sociétés de crédit-bail ne peuvent
effectuer que les opérations précisées dans les
décisions d'agrément et dans les dispositions législatives
ou réglementaires qui leur sont propres.
L'agrément est délivré par
arrêté du Ministre des Finances, après avis du
comité des établissements de crédit.
Er La forme et la dénomination sociales : Les
sociétés de crédit-bail ne peuvent être
constituées que sous la forme de société anonyme à
capital fixe. La dénomination doit comporter les mots Leasing ou
Bail.
Er La réception des fonds du public : Contrairement aux
banques, les sociétés financières ne sont pas
habilitées à recevoir du public des fonds à vue ou
à moins d'une année. La contrainte des ressources s'impose. Les
sociétés se procure ses ressources sur les marchés
financiers et monétaires.
Er L'adhésion à une organisation professionnelle
: Les sociétés de crédit-bail sont tenues d'adhérer
à l'Association Professionnelle des Sociétés de
Financement « APSF ».
2- Les règles prudentielles et comptables
Le statut d'établissement de crédit place la
société de crédit-bail sous la tutelle des
autorités monétaires du pays.
Les sociétés de crédit-bail sont soumises
aux décisions et mesures prudentielles (capital minimum, coefficients de
solvabilité, de liquidité, de division des risques et tout autre
ratio prévu par Bank Al Maghrib), aux règles comptables de Bank
Al Maghrib, à l'audit annuel de leur comptabilité ainsi
qu'à la publication de leurs comptes annuels et semestriels.
Les mesures prudentielles sont prévues en vue de
préserver les équilibres financiers des établissements de
crédit et couvrir leurs risques.
a) Le capital minimum
Les établissements de crédit doivent justifier
d'un capital minimum entièrement libéré de 20 millions de
dirhams.
b) Les documents comptables
Le Ministre des Finances, en concertation avec Bank Al Maghrib
et le Conseil National de la Comptabilité, fixe le cadre comptable ainsi
que les modèles des états de synthèse que les
établissements de crédit sont tenus de respecter.
c)Le contrôle et l'audit des comptes
La loi bancaire a renforcé le contrôle des comptes
des établissements de crédit en
exigeant la certification des comptes annuels et semestriels par
2 Commissaires aux comptes.
d)Le respect des ratios réglementaires
Le coefficient de solvabilité ou ratio cooke
Son objectif est de garantir la solvabilité des
établissements de crédit. Ce ratio qui doit être
respecté en permanence, est au moins égal à 8%. Il se
calcule ainsi :
Ratio de solvabilité = Fonds propres / Risques
pondérés
Ces dispositions réglementaires vont devenir plus
contraignantes avec l'entrée en vigueur du dispositif de Bâle II
en 2008 qui définit un nouveau système de calcul des fonds
propres réglementaires que chaque établissement doit adopter pour
faire face à ses risques.
En fait, les recommandations de Bales II s'appuient sur trois
piliers : - l'exigence de fonds propres.
- La procédure de surveillance de la gestion des fonds
propres.
- La discipline du marché (Transparence dans la
communication des établissements).
Le coefficient de division des risques
L'intérêt de ce coefficient est de limiter les
risques encourus par un établissement de crédit sur un même
client ou sur plusieurs sociétés présentant un groupe
d'intérêts. Il se calcule ainsi :
Coefficient de division des risques = Risques encourus
(pondérés) / fonds propres nets
Ce rapport, doit respecter en permanence, un maximum de 20%. Le
reporting de ce ratio est trimestriel pour les sociétés de
leasing.
Par ailleurs, la société de crédit-bail
doit adresser à BAM un état faisant ressortir, pour tout
bénéficiaire dont le total des risques est égal ou
supérieur à 5% de ses fonds propres nets, la ventilation des
opérations par nature. Les modalités de dérogations
à ce coefficient sont précisées par la circulaire n°
15 de BAM.
|
Le coefficient de liquidité
|
Ce ratio traduit la capacité d'un établissement de
crédit à rembourser ses engagements à court terme
grâce à des actifs liquides.
Coefficient de liquidité = actifs disponibles et
réalisables nets / Exigibilités à court terme nettes
e)Les règles de classification et de provisionnement
des créances en souffrance
La circulaire n° 19/G/2002 de BAM a permis d'harmoniser les
règles relatives à la classification des créances et
celles du provisionnement des créances en souffrance.
Cette circulaire définit :
Er Le fait générateur de classement des
créances dans la catégorie des créances en souffrance
(pré douteuses, douteuses ou compromises) ;
Er La base de provision ;
Er Le taux de provision et les quotités applicables aux
différentes garanties.
Il convient de noter que ces règles constituent les minima
que tout établissement de crédit devrait observer.
3- Les autorités de tutelle et de
représentation
Les sociétés de crédit-bail sont soumises
aux autorités de tutelle et de contrôle et des organes de
consultation et de représentation. Le présent point se contentera
d'énumérer les différents organismes de tutelle, de
contrôle, de consultation et de représentation.
a) Les autorités de tutelle et contrôle
Il s'agit du Ministère des Finances et de Bank Al
Maghrib.
b) Les organes de consultation et de représentation
Ils sont au nombre de 4: Le conseil de la monnaie et de
l'épargne, Le comité des établissements de
crédit, La commission de discipline des établissements de
crédit et L'APSF.
Pour conclure ce chapitre, nous notons que le cadre
réglementaire du crédit-bail au Maroc présente beaucoup de
spécificités. Lesquelles spécificités donnent
naissance à d'autres de nature différentes : comptables et
fiscales.
La présente section présentera
l'évolution des dispositions composant le cadre comptable. Lesquelles
dispositions impactent l'image fidèle reflétée par les
états financiers individuels. Cette présentation sera
complétée par l'étude des normes internationales
applicables aux sociétés de crédit-bail.
1- Les dispositions comptables applicables aux
sociétés de crédit-bail au Maroc. a) L'évolution
du cadre comptable des société de crédit-bail
Les sociétés de crédit-bail appliquaient
les prescriptions du Code Général de Normalisation Comptable
(CGNC). Elles n'étaient pas soumises au Plan Comptable Bancaire (PCB de
1982), et ce malgré le fait qu'elles étaient assimilées
à des établissements de crédit par la loi bancaire de 1993
et soumises à la réglementation comptable.
A partir du 1ier janvier 2000, le Plan Comptable
des Etablissements de Crédit (PCEC) a été instauré
complétant ainsi le dispositif comptable général
instauré par la loi n° 9/88.
Suite à ce PCEC les établissements de
crédit sont tenus de respecter les dispositions législatives
afférentes aux obligations comptables des commerçants sous
réserve des dérogations ci-après :
Er Le cadre comptable et le modèle des états de
synthèse sont fixés par arrêtés du ministère
des Finances, sur proposition de Bank Al Maghrib ;
Er La liste et les modalités de fonctionnement des comptes
susvisés sont déterminées par Bank Al Maghrib »
Ces dérogations sont fixées par les prescriptions
de l'arrêté du ministre de l'Economie et des Finances n°
1331-99 du 11 joumlada I 1420 (23 août 1999).
Il est à noter que le PCEC stipulent que les
établissements de crédit sont tenus de respecter les principes
comptables fondamentaux, les règles de l'organisation de la
comptabilité et les méthodes générales
d'évaluation préconisés par la norme
générale comptable. De plus, les sociétés de
crédit-bail sont tenues de tenir une double comptabilité :
sociale et financière. Cette coexistence trouve son origine dans le
dédoublement de la nature juridique et la nature économique de
l'opération de crédit-bail au Maroc.
Dans ce contexte, il apparaît que les opérations de
crédit-bail sont traitées de 2 manières : Selon son aspect
juridique : le bailleur est propriétaire d'une immobilisation qu'il loue
;
Selon son aspect économique : l'opération est
considérée comme un concours financier octroyé par le
bailleur à son client, garanti par le bien donné en location.
Le cadre comptable des sociétés de
crédit-bail a été enrichi par la note de la DSB, du 15
mars 2005, relative aux règles comptables applicables aux
opérateurs de crédit-bail. Cette circulaire a le mérite de
traiter certaines particularités comptables des opérations de
crédit- bail.
b) Les dispositions du PCEC relatives aux comptes des
sociétés de crédit-bail Les comptes individuels
Le bilan présente à l'actif un poste
intitulé « immobilisations données en crédit-bail et
en location ». Cette rubrique comprend l'ensemble des opérations de
crédit-bail, de location avec option d'achat et de location simple.
Figurent notamment à cette rubrique, les biens mobiliers et immobiliers
temporairement non loués suite à une résiliation de
contrat.
Au niveau du compte de résultat, des rubriques
spécifiques de « produits sur immobilisations en crédit-bail
et en location » et de « charges sur immobilisations de
crédit-bail et location avec option d'achat » sont
prévues.
La rubrique de « produits » enregistre les loyers,
les reprises de provisions et les plus-values de cession des immobilisations en
crédit-bail, en location avec option d'achat ou en location simple.
Par ailleurs, le PCEC a prévu, parmi les états
de synthèse, un tableau spécifique aux opérations de
crédit-bail et de location (B8). Cet état présente le
détail des immobilisations données en crédit-bail et en
location (rubrique 10 de l'actif du bilan) en faisant ressortir : le montant
brut à l'ouverture et à la clôture de l'exercice ; Les
mouvements ayant affecté les immobilisations durant l'exercice ; Les
dotations aux amortissements et provisions et les reprises des provisions
effectuées pendant l'exercice ; Le montant cumulé des
amortissements et des provisions à la clôture de l'exercice ; Le
montant net à la fin de l'exercice. Cet état fait l'objet
d'informations complémentaires portant sur Les créances
restructurées et les traitements des immobilisations temporairement non
louées.
Les principales critiques relevées par les professionnels
et afférentes au PCEC peuvent être synthétisées
comme suit :
La lecture des états de synthèse d'une
société de crédit-bail n'est pas évidente pour un
lecteur non averti.
Le PCEC ne définit que peu de principes comptables
particuliers pour les opérations de crédit-bail. Cette situation
donne une grande latitude d'interprétation aux gestionnaires et
auditeurs externes des sociétés de crédit-bail. Cette
situation rend difficile la comparaison de ces états de
synthèse.
En effet, la réglementation bancaire ne prévoit pas
expressément de principes comptables applicables aux
sociétés de leasing.
Le PCEC rend obligatoire l'établissement de comptes
consolidés et en définit les régles d'élaboration.
Ainsi, les opérations de crédit-bail et assimilées font
l'objet d'un retraitement particulier.
Le PCEC stipule que la rubrique « opérations de
crédit-bail et de location » se substitue à la rubrique
« immobilisations données en crédit-bail et en location
». Elle enregistre l'encours des opérations de crédit-bail
et de location, déterminé par la comptabilité
financière.
Concernant le passif du bilan consolidé, une
réserve latente sur les opérations de crédit-bail
apparaît. Elle est inscrite dans la rubrique « réserves
consolidées, écarts d'évaluation, écarts de
conversion et différences sur mises en équivalence ». Il
convient de noter cependant que ce retraitement n'est obligatoire que lorsqu'il
a un caractère significatif.
La réserve latente
La notion de réserve latente correspond à la
différence entre la valeur nette financière (capital restant
dû) globale du portefeuille et la valeur nette comptable des
immobilisations louées.
Lorsque les amortissement comptables cumulés sont
supérieurs aux amortissements financiers cumulés, la
réserve latente est positive et correspond à une richesse restant
à percevoir découlant de pertes déjà
constatées. A l'inverse, une réserve latente négative
traduit un sous amortissement comptable qui sera compensé par dans le
temps ou souvent matérialisée par une moins-value de cession lors
de la levée de l'option.
Le stock de réserve latente, corrigé de
l'impôt déjà acquitté (cas d'une réserve
latente négative) ou restant à payer (réserve latente
positive), vient corriger les capitaux propres issus de la comptabilité
sociale pour déterminer la réelle situation capitalistique des
sociétés.
|
Le passage à la comptabilité
~inanciére
|
Comme nous l'avons vu précédemment, la variation
de réserve latente sur une période traduit la différence
de dotation entre les amortissements comptables et financiers sur la même
période. Pour obtenir la marge financière d'une période,
qui correspond à la part d'intérêt comprise dans les
loyers, il convient de procéder au retraitement suivant :
Marge comptable (loyers amortissement Comptables + ou -- values
de cession) + ou -- Variation de la réserve latente sur la
période
Marge financière (loyers amortissements financiers)
La présentation financière permet de
présenter un bilan avec à l'actif des encours financiers,
correspondant au capital restant dû sur les contrats, et au passif une
situation nette sociale corrigée du stock de réserve latente net
de l'imposition différée.
Le compte de résultat fait apparaître la marge
financière, à savoir, la part intérêt contenue dans
les loyers de la période.
Seule cette présentation permet de linéariser
les flux économiques des opérations de crédit-bail
mobilier dans la mesure où elles peuvent être assimilées
à des prêts classiques. Néanmoins, cela suppose la tenue
d'une double comptabilité qui procure une charge de travail
complémentaire non négligeable.
2- Les normes comptables internationales applicables aux
opérations de crédit-bail
Il existe différents textes internationaux portant sur
la comptabilisation des opérations de crédit-bail. En fait, il
convient de distinguer entre les normes émanant du
référentiel US GAAP et celles ayant une portée
internationale IAS-IFRS.
Les normes IAS-IFRS prévoient un traitement
spécifique des opérations de crédit- bail chez la
société bailleresse.
Ainsi, ce point essaiera de présenter la norme IAS 17
dans un premier lieu avant de traiter la norme 13 du FASB (Financial Accounting
Standard Board). Cette présentation se limitera aux impacts comptables
de ces normes sur les régles de comptabilisation chez les
sociétés bailleresses.
a) Les normes I4S-IFRS applicables au
crédit-bail
La comptabilité des sociétés bailleresse
est concernée par plusieurs normes et interprétations
émanant de l'IASC (International Accouting Standard Committee), il
s'agit essentiellement de :
Norme IAS 17
|
Contrats de location
|
SIC 15
|
Avantages dans les contrats de location simple +
évaluation de la substance des transactions, relativement à la
forme juridique du Lease.
|
Norme IAS 16
|
Immobilisations corporelles
|
Norme IAS 36
|
Dépréciation d'actifs
|
La norme 17 constitue la principale norme IAS applicable à
l'activité leasing. Nous traiterons dans ce qui suit son champs
d'application ainsi que ses principe.
|
Le champs d'application de la norme IAS 17 et ses principes
de base
|
L'IAS 17 identifie 5 situations majeures permettant
normalement le classement d'un contrat de location en location financement (la
validation de l'un seulement de ces 5 critères permet ce classement)
:
Er Le transfert de propriété à l'issue du
contrat est prévu contractuellement ;
Er Le contrat prévoit une option d'achat à un prix
préférentiel, ce qui laisse supposer que l'option d'achat devrait
être levée ;
Er La durée du contrat de location couvre la majeure
partie de la vie économique de l'actif ;
Er La valeur actualisée des paiements minimaux (loyers
+ option d'achat ou valeur résiduelle garantie) s'élève
à la quasi-totalité de la juste valeur de l'actif loué (le
taux d'actualisation à prendre en compte étant le taux
d'intérêt qui donne : paiements minimaux + valeur
résiduelle garantie = juste valeur de l'actif loué).
Er L'actif est de nature très spécifique tel que
seul le preneur peut l'utiliser.
La norme IAS 17 et les contrats de crédit-bail au Maroc
Les contrats de crédit-bail dans le contexte Marocain
seront en général classés en location financement, et ce
à raison de l'existence d'une option d'achat le plus souvent
incitative.
Dans le cas de contrats de crédit-bail immobilier
portant sur un ensemble immobilier incluant un terrain et un immeuble, si
l'option d'achat porte sur l'ensemble terrain et constructions, on pourra ne
pas considérer de façon séparée la location du
terrain et celle des constructions.
|
Les régles de comptabilisation
préconisées par la norme IAS 17 chez la société
de crédit-bail
|
Les règles de comptabilisation applicables au bailleur
énoncées par la norme IAS 17 peuvent être
synthétisés comme suit :
Le bailleur doit comptabiliser une créance dans son bilan
pour un montant correspondant à l'investissement net dans le contrat de
location.
Les produits de la location (loyers) sont répartis sur
la durée du contrat de location, en les imputant en amortissement du
capital et en intérêts. Le taux d'intérêt à
utiliser est le taux d'intérêt implicite du contrat de
location.
La répartition des revenus doit être faite de telle
sorte que le taux de rentabilité sur encours résiduel soit
constant.
Par ailleurs, l'IAS 17 prévoit une révision
régulière des valeurs résiduelles non garanties, et en cas
de diminution de celles-ci, une régularisation des produits
déjà constatés et une modification de l'allocation des
revenus sur la durée du contrat de location doit être
effectuée.
Les coûts directs initiaux de négociation et de
mise en place des contrats supportés par le bailleur doivent être
capitalisés et étalés sur la durée du contrat, que
le contrat soit classé en location simple ou en location financement.
Ces coûts incluent, selon l'IAS 17, les coûts
internes marginaux directement affectables à l'arrangement et à
la négociation des contrats.
Ces coûts sont inclus dans le montant de
l'investissement initial et viennent réduire, sur la durée du
contrat, le revenu financier. Le calcul du taux d'intérêt
implicite du contrat devra prendre en compte ces coûts d'acquisition.
b) Le référentiel US GAAP : la norme n° 13
du FASB
La norme n° 13 du FASB, moins restrictive, est celle qui
s'applique aux Etats-Unis. Elle diffère de la norme IAS 17 sur les deux
derniers critères cités précédemment, à
savoir que :
La durée de la location doit être supérieur
à 75% de la vie économique estimée du bien ;
La valeur actualisée du total minimum des versements
(à l'exclusion des frais accessoires) doit être supérieure
à 90 % de la valeur vénale du bien loué au moment de la
signature du contrat.
Un contrat de location qui ne remplit aucun des
critères cités est considéré comme un contrat de
location simple. Dans la mesure où le locataire loue le bien pour une
période beaucoup plus courte que la vie économique utile, la
plupart des risques et avantages liés à la
propriété reviennent au crédit bailleur. Au contraire si
l'un au moins des 4 critères est satisfait, le contrat est
qualifié de contrat de crédit-bail ou « capital lease»
(«financial lease » selon la norme IAS). Dans ce cas, on admet que
tous les risques et avantages d'un propriétaire reviennent au locataire
sauf le titre légal.
Concernant les règles de comptabilisation adoptées,
elles sont similaires à celles de la norme IAS 17.
La mise en place de la législation fiscale du
crédit-bail au Maroc constitue la preuve que la discipline fiscale est
la plus rapide des réglementations de notre pays. En effet, la
circulaire de 1965 a traité l'opération du leasing d'une certaine
manière en accordant des avantages en termes d'amortissement et de
déductibilité des loyers. Depuis, plusieurs dispositions fiscales
traitant l'opération de leasing se succédèrent ; du code
des investissements 1973, en passant par les réformes fiscales de l'IS
et de la TVA 1986-1989 pour arriver à la loi de Finances de 2007 et au
livre d'assiette et de recouvrement (L.A.R). Tout cela, compose un dispositif
fiscal complexe pour les sociétés de crédit-bail et les
clients. Cette complexité du dispositif fiscal, traitée dans
cette section, se traduit par l'existence de nombreux problèmes d'ordre
pratique liés notamment, à la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA), l'Impôt dur les Sociétés (IS), les Droits
d'Enregistrement (DE), la Taxe Urbaine (TU) , la taxe d'édilité,
et la patente.
1- La Taxe sur la Valeur Ajoutée
a) Le taux Les redevances facturées par la
société de leasing sont soumises à la TVA au taux de
10%.
b) Les exonérations
Les biens financés par les sociétés de
crédit-bail bénéficient de l'exonération des biens
d'investissement et ce quelle que soit la catégorie du locataire, qu'il
soit assujetti ou non à la taxe ou redevable ne
bénéficiant pas du droit à déduction.
Cette exonération intervient, à partir du
1ier janvier 2006 conformément aux dispositions de l'article
94 du Livre d'Assiette et de Recouvrement (L.A.R). Ces dispositions ont repris
celles comprises dans les articles 7, 8, 15 et 60 de la loi 30-85 relatives
à la TVA.
L'exonération de la taxe sur les biens d'investissement
importés ou acquis localement est subordonnée à la
condition que lesdits biens soient inscrits dans un compte d'immobilisation et
affectés à la réalisation d'opérations soumises
à la TVA avec droit à déduction ou exonérées
avec bénéfice du droit à déduction au sens de
l'article 8, 8 bis, 9 et 9 bis de la loi précitée (d'après
la note du service du Directeur de Impôts du 23 Mars 1999, relative au
régime fiscal en matière d'exonération de TVA applicable
aux biens d'investissement financés par les entreprises de Leasing.)
En effet, les biens acquis et donnés en location par les
sociétés de Leasing, répondent aux conditions
d'éligibilité à l'exonération
précitée :
|
L'assujettissement à la TVA de l'activité
exploitée : les redevances de leasing sont passibles de la TVA avec
droit de déduction ;
Les biens à acquérir en exonération
doivent être immobilisés à l'actif de l'entreprise
concernée : les biens financés en leasing sont inscrits dans un
compte d'immobilisation chez l'entreprise de financement concernée.
|
|
(PAGE I
|
Par ailleurs, il est à préciser qu'un délai
de conservation de ces investissements minimum de 5ans, est à observer
par les sociétés.
Dans le cas du crédit-bail immobilier construit par la
société de leasing
Il en est de même dans la situation de construction par
la société de Leasing des biens immeubles pour elle-même et
destinés à être donnés en leasing à un
preneur. En effet, la société de leasing est en droit de
procéder à la livraison à soi-même du bien
concerné en le soumettant à une TVA récupérable
dans les mêmes conditions visées ci-dessus, il existe ainsi 2
stades de traitement de la TVA :
Er Lors de la livraison à soi même, il ressort
une TVA calculée sur le coût de revient de l'immeuble qui est
reversée au trésor après imputation de la TVA
supportée en amont sur les intrants.
Er La TVA facturée résultant de la livraison
à soi-même (TVA actif) est inscrite dans les comptes de TVA
récupérable et fait l'objet de déduction sur la TVA
facturée sur les redevances.
c)La régularisation de la TVA
Le reversement de la TVA sur les biens acquis et loués
par la société de crédit-bail ayant
bénéficié préalablement d'une exonération,
intervient chaque fois que ces derniers n'ont pas été
conservés pendant 5 ans (cas de rachat anticipé du bien par le
locataire ou durée de contrat inférieure à 4 ans). Il
convient de préciser que pour le calcul du délai une fraction
d'année est comptée pour une année entière.
Par ailleurs, la société de crédit-bail
est en droit de demander au crédit preneur de lui payer la TVA
reversée. Pour ce faire, elle doit fournir au preneur une attestation
faisant ressortir le montant de la TVA initiale et le montant de la TVA
reversée.
Le reversement de la TVA par la société aura
lieu à l'occasion de la levée de l'option (fin anticipée
ou fin du contrat de leasing). Le paiement par le preneur de cette TVA à
la société de crédit-bail ne devrait avoir lieu
qu'à cette date. Toutefois, la société de crédit-
bail peut faire signer au preneur un effet ou un ordre de
prélèvement correspondant au montant de cette TVA reversée
au même titre que la valeur résiduelle.
d) Les difficultés soulevées par la profession
et l'APSF
Dans le cadre de leur activité de financement de
l'investissement, les sociétés de crédit-bail,
installées toutes à Casablanca, sollicitent, au quotidien,
l'exonération de la TVA applicable aux biens susceptibles d'ouvrir droit
à la déduction telle que présentée dans le point
ci-dessus.
Dans leurs demandes d'achat en exonération, les
sociétés de crédit-bail certifient que ces biens seront
acquis par leurs soins, inscrits dans un compte d'immobilisations donnant lieu
à amortissement et s'engagent à payer la taxe
éventuellement exigible et les pénalités y
afférentes au cas où lesdits biens ne recevraient pas la
destination ayant motivé l'exonération.
Cette procédure de demande d'achat en
exonération porte en moyenne sur quelques 10 000 opérations par
an, voire le double si les sociétés de crédit-bail y
recouraient systématiquement pour tous les biens qu'elles financent.
Elle se traduit dans la pratique par :
,es Le renseignement et la manipulation de plusieurs
imprimés et documents ;
.es Un travail fastidieux de contrôle par les services de
l'Administration fiscale ;
Un délai de réponse pouvant aller jusqu'à 14
jours va à l'encontre d'un argument essentiel du financement en
crédit-bail qu'est la brièveté du temps de
réponse.
2- L'impôt sur les sociétés a)Le taux de
l'impôt
La loi de finance transitoire de 1996 a marqué une
différence « fiscale » des sociétés de
crédit-bail par rapport aux autres établissements de
crédit. Les dispositions de cette loi ont été reconduites
par le livre d'assiette et de recouvrement (L.A.R) de 2006.
En effet, cette loi « exclue » les
sociétés de crédit-bail du champ d'application du taux de
39.6 % applicables aux autres établissements de crédit. Elle
stipule que le taux appliqué aux sociétés de
crédit-bail est de 35 %.
b)Les amortissements
La circulaire de 1965 autorise les sociétés de
crédit-bail à pratiquer un taux d'amortissement double de celui
généralement admis pour chaque nature du bien.
L'application de l'amortissement accéléré
par rapport à la cadence normale est prévue pour les biens
exploités directement par les contribuables soumis à l'IS.
Cette autorisation ouvre plusieurs possibilités de
règles d'amortissement pour les sociétés de
crédit-bail. Lesquelles possibilités donnent naissance à
plusieurs problématiques comptables. Cette disposition permet,
généralement, aux sociétés de crédit-bail
d'adosser la durée d'amortissement des biens données en
crédit-bail sur celle du contrat.
Par ailleurs, il est à signaler que la validité
des dispositions de cette circulaire et sa reconduction par l'administration
fiscale, particulièrement après l'entrée en vigueur du
L.A.R en 2006 ne sont pas établies.
c)Les plus value sur cessions des immobilisations
A la levée de l'option, ou en cas de résiliation
anticipée suivie de cession, la plus value qui est dégagée
le cas échéant, par la société de leasing sur le
bien immobilier, est soumise à l'impôt sur les
sociétés. Ces options sont soumises aux conditions prévues
par l'article 163 du L.A.R soit l'exonération totale avec un engagement
de réinvestissement du produit global des cessions dans un délai
de 3 ans et de conservation des biens acquis dans ce cadre pendant un
délai de 5 ans, soit l'abattement appliqué sur la plus value
nette globale résultant des retraits ou des cessions, obtenue
après imputation des moins values résultant des retraits ou des
cessions.
Le taux d'abattement est égale à :
Er 25%, si le délai écoulé entre la date
d'acquisition de chaque élément retiré de l'actif ou
cédé et celle de son retrait est supérieur à 2 ans
et inférieur ou égal à 4 ans.
Er 50 % si ce délai est supérieur à 4
ans.
3- Les droits d'enregistrement
Nous distinguerons dans ce point entre le crédit-bail
mobilier et immobilier :
a) Cas du crédit-bail immobilier :
Les actes d'acquisition par les sociétés de
crédit-bail immobilier sont exonérés des droits
d'enregistrements sous réserve des conditions prévues au titre
III de l'article 133 du L.A.R.
L'enregistrement de l'acquisition du bien immeuble
donné en crédit-bail est soumis à la formalité
d'enregistrement moyennant un droit fixe de 300 dh, ce qui implique une
économie financière équivalente à 2,5 % de la
valeur du bien en question (correspondant au taux de droit commun article 138
du L.A.R.
b) Cas du crédit-bail mobilier :
Les actes de crédit-bail ne sont pas assujettis
obligatoirement à l'enregistrement. Ils peuvent seulement être
enregistrés, sur réquisition écrite des parties, par
exemple lorsqu'elles désirent par ce moyen leur donner date certaine.
Dans ce cas, la formalité est accomplie moyennant paiement
d'un droit fixe d'enregistrement de 50 dh, applicable aux actes
innomés.
4- La taxe d'édilité
La taxe d'édilité est supportée par le
crédit preneur. Elle lui est facturée par la
société de Leasing. Elle est assise sur la valeur locative
servant pour le calcul de la taxe urbaine (article 27 de la loi
régissant la taxe d'édilité).
Toutefois, en matière de taxe d'édilité,
aucune exonération temporaire n'est prévue pour les nouvelles
acquisitions. Par conséquent, la taxe est due dés l'année
suivant celle de l'acquisition des biens.
L'enquête déroulée auprès des
sociétés du secteur de crédit-bail a
révélé que certaines sociétés assimilent ces
taxes à des loyers complémentaires et de ce fait elles les
soumettent à la TVA.
Cette pratique est génératrice de risque
comptable et assimile la facturation de la taxe au client comme un produit
d'exploitation. Par ailleurs, elle trouve son fondement dans le fait que le
bien est la propriété de la société de leasing et
que la facturation au locataire est une conséquence directe des clauses
du contrat crédit-bail, nous citons à titre d'exemple : « la
charge fiscale générée par cette location en
crédit-bail est supportée par le client ».
Après la levée de l'option d'achat par le
preneur, le bien sera soumis à la taxe d'édilité dans les
mêmes conditions que lors de la location, toutefois, l'imposition est
dorénavant émise au nom du preneur.
Il est rappelé que la taxe d'édilité est
calculée comme suit :
Taxe d'édilité = valeur locative * 10 %
La valeur locative est déterminée par application
des taux d'intérêt qui suivent à la valeur brute de
l'immobilisation : Terrain : 3 % ; Construction : 4 %.
5- La taxe urbaine
Les biens immeubles acquis par la société de
leasing et données en crédit-bail bénéficient de
l'exonération quinquennale prévue en matière de taxe
urbaine. Cette exonération n'est applicable qu'aux biens neufs. Cette
application de la loi exige que la société de crédit-bail
soit en mesure de justifier la date de la première année de mise
en exploitation des biens acquis (permis d'habiter ou l'attestation de
conformité).
La taxe urbaine est calculée comme suit :
Taxe urbaine = Valeur locative * 13,5 %.
La détermination de la valeur locative est identique
à celle calculée pour la taxe d'édilité.
Etant propriétaire des biens immobiliers relevant de
la taxe urbaine, la société de crédit-bail est tenue
d'informer le service local des impôts directs de tout changement
d'affectation ou de propriété survenu au cours de l'année
dernière et ce avant le 31 janvier de l'année suivante.
Par ailleurs, nous avons relevé suite à nos
entretiens avec les différents responsables des sociétés
de crédit-bail, que le suivi des taxes d'édilité et
urbaine présente plusieurs problémes que nous synthétisons
comme suit : Emission tardive des rôles des taxes ; Non réception
des rôles des différentes perceptions du Royaume ; Facturation des
intérêts et pénalités de retard non
justifiés.
6- La patente
La société de leasing n'est pas soumise à
la patente au titre des biens donnés en crédit-bail, ceux-ci
étant imposables entre les mains du locataire (en tant qu'exploitant
direct des biens en question).
En cours de contrat de leasing, le preneur est assujetti
à cet impôt aux conditions prévues par la loi fiscale
(article 10bis de la loi transitoire de 1996). La valeur locative, retenue
comme base de cet impôt, est calculée d'après la valeur
brute du bien en question (et non pas d'après les redevances inscrites
dans les charges d'exploitation du preneur).
Le diagnostic du contexte du secteur de crédit-bail a
permis de mettre en lumière la richesse de ses
spécificités.
Le cadre juridique de l'opération de crédit-bail
constitue le point de départ de toutes les spécificités de
ce secteur d'activité. Cette opération est assimilée
à une location assortie d'une promesse unilatérale de vente par
le code de commerce, et à une opération de crédit par la
loi bancaire.
Le cadre réglementaire confère aux
sociétés de crédit-bail le statut d'établissement
de crédit. Cette position privilégie le volet économique
de ce mode de financement. De par leur statut, les sociétés de ce
secteur sont soumises aux dispositions de la réglementation bancaire
édictées par les autorités de tutelle. Les principales
dispositions concernent : les ratios prudentiels, les règles comptables,
et la classification des créances en souffrance.
Les réglementations comptable et fiscale sont
basées sur l'approche juridique du crédit-bail. Cette adoption
donne naissance à plusieurs problématiques auxquelles les
professionnels du secteur sont confrontés.
Par ailleurs, le cadre comptable des sociétés de
crédit-bail ne permet pas une lecture et un jugement des états de
synthèse. Ce cadre, impose aux sociétés de
crédit-bail, la tenue concomitante de 2 comptabilités sociales et
financière. Cette dichotomie est accentuée par une
définition incomplète, par le législateur, des
règles comptables à appliquer. Cette insuffisance a permis une
diversité des pratiques comptables et une difficulté de
comparaison des sociétés du secteur.
La deuxième partie de ce mémoire essaiera de
traiter l'impact de la levée de l'exonération de la TVA sur
l'économie Marocaine en générale et le secteur du Leasig
en particulier.
Dans cette section on a jugé opportun qu'il vaut mieux
présenter la situation actuelle dans un premier lieu et enchainer par la
suite par des questions en proposant des élèments de
réponses à quelques unes afin d'amener le lecteur à
réfléchir.
1- Etat des lieux du paysage fiscal relatif aux
opérations de crédit-bail
La loi de finances 2007 dans son article 92, (alinéas
6, 7, 8 et 9), relatif à la limitation de l'exonération de TVA
sur les biens d'investissement et d'équipement, porte un coup dur aux
sociétés de leasing et de LOA.
En effet, très explicitement, il précise que :
«jusqu'à présent les biens d'investissement et
d'équipement à inscrire dans un compte d'immobilisation ouvrant
droit à déduction étaient exonérés de
TVA».
L'article en question rajoute que : «désormais,
seuls les biens susvisés acquis par les entités nouvelles peuvent
bénéficier de cette exonération pendant une durée
de 24 mois».
Article 92, section I, 6° du Code Général des
Impôts :
Sont exonérés de la taxe sur la valeur
ajoutée avec bénéfice du droit à la
déduction prévu à l'article 101 ci-dessous :
...Les biens d'investissement à inscrire dans un compte
d'immobilisation et ouvrant droit à la déduction prévue
par l'article 101 ci-dessous, acquis par les entreprises assujetties à
la taxe sur la valeur ajoutée pendant une durée de vingt quatre
(24) mois à compter du début d'activité.
|
Étant donné que les sociétés
nouvellement créées ne sont pas éligibles au crédit
bail, à l'exception de celles qui appartiennent à des groupes,
cette exception ne relativise pas pour les sociétés
concernées la suppression de l'avantage d'exonération de TVA. En
effet, celles-ci bénéficiaient d'une exonération de TVA
sur toutes les acquisitions immobilisées objets de leasing. Elles
pouvaient acheter hors taxes tous les équipements industriels, les
camions, les immeubles construits, et les biens meubles sur la base d'une
demande à l'administration fiscale. La seule exception portait sur les
voitures de tourisme.
Cette mesure permettait aux sociétés de leasing
de réaliser sur les biens qu'elles louaient une économie à
hauteur du taux de TVA, de 20 % pour les véhicules et biens
d'équipement et de 14 % sur les immeubles.
Il faut préciser que cette exonération,
intervenant sur dossier de demande d'exonération pour chaque
acquisition, était indépendante de la TVA collectée par
les sociétés en question sur les loyers facturés à
leur clientèle. Cette TVA collectée permettait, par ailleurs, la
déduction de la TVA sur les véhicules de tourisme. De plus, chose
très importante, les crédits de TVA pouvaient donner lieu
à compensation.
Aujourd'hui, la Loi de Finances 2007 supprimant les demandes
d'exonérations de TVA, les sociétés de leasing sont mises
face à la seule possibilité de déduire la TVA sur
acquisition de biens d'équipement et immeubles de la taxe sur la valeur
ajoutée qu'elles collectent. Ce qui les réduit, comme toutes les
entreprises, à devoir collecter pour déduire.
Or, il se trouve justement que les sociétés de
leasing ne collecteront jamais assez sachant qu'elles sont soumises à
une TVA de 20 % et 14 % sur leurs achats et ne collectent qu'une TVA de 10 %
sur les redevances de leasing. Elles se trouvent en conséquence dans une
situation butoir qui signifie fiscalement qu'elles sont dans
l'incapacité de récupérer la totalité de la TVA
déductible. En d'autres termes, elles seront pour l'année 2007
dans la situation structurelle d'avoir des crédits de TVA très
importants envers l'Etat dont elles ne pourront plus réclamer le
remboursement.
La conséquence comptable oblige les sociétés
de leasing à constater ce différentiel de TVA en pertes
sèches, mais, sur le plan financier, c'est leur trésorerie
qui s'en trouvera au premier plan très affectée. En
effet, le montant approximatif de la TVA sur acquisitions des
sociétés de leasing se monterait à plus d'un milliards
de
dirhams pour l'ensemble des sociétés du secteur,
soit un différentiel de TVA de 6 % sur l'ensemble de la production des
sociétés du secteur du leasing uniquement, compte non tenu de la
LOA.
Ainsi, dans leur comptabilité, les crédits de
TVA seront logés dans un compte de créances lesquelles se
transformeront en créances irrécouvrables que les
sociétés seront obligées de provisionner avant de les
transformer en pertes puisqu'il n'y a pas d'espoir de
récupération. Les résultats de ces sociétés
seront impactés et diminueront arithmétiquement d'autant.
2- Mécanisme De Non Récupération De
la TVA Depuis Le 1er Janvier 2007
La TVA collectée sur le chiffre d'affaires par
l'activité du leasing se situe à 10%, alors que la TVA sur les
acquisitions de biens pour le compte de leur clientèle se situe à
20% pour l'équipement et 14% pour l'immobilier.
Avant 2007, ce problème de différentiel de TVA
était résolu par la loi sur la TVA : les sociétés
pratiquant le leasing avaient la possibilité d'acquérir tous les
biens d'équipement (à inscrire dans un compte
d'immobilisation et ouvrant droit à déduction) en
exonération de TVA conformément à l'article 94. A
défaut, elles avaient la possibilité de demander
périodiquement le remboursement de la TVA réglée lors
d'acquisitions pour le compte de leur clientèle (article
105).
La Loi de Finances 2007 a supprimé les
exonérations de TVA, à l'exception des sociétés
dont l'activité date à moins de 24 mois (article 92, al 6
à 9) et des sociétés ayant signé une
convention avec l'Etat pour un montant d'investissement de plus de 200 millions
de dirhams (article 123, al 22).
La Loi de Finances 2007 a également supprimé toute
possibilité de demande de remboursement de TVA (article 103)
sauf pour les exportateurs, les entreprises dont le début de
l'activité est inférieur à 24 mois et celles ayant
signé une convention avec l'Etat pour un investissement supérieur
à 200 millions de dirhams.
Lors des différentes sessions parlementaires de discussion
de la Loi de Finances 2007, les sociétés de leasing et de LOA ont
bien relevé la nouvelle disposition relative à
l'impossibilité d'acquérir des biens en exonération de
TVA. Cependant, dans l'esprit aussi bien des parlementaires que de la
profession, cette disposition ne présentait point un risque pour le
secteur du crédit bail par le fait que la demande de remboursement de
TVA pouvait toujours être introduite au sein de l'administration
fiscale comme à l'accoutumée ! A la grande surprise
générale l'interdiction d'introduire la demande de remboursement
de TVA par les sociétés de crédit bail est apparue
après la publication de la loi sans avoir fait l'objet d'aucun
débat ni avec la profession ni au sein de la chambre des
représentants.
Les sociétés exerçant l'activité du
leasing se trouvent donc dans une impasse où
elles acquièrent des biens toutes taxes comprises TTC
à des taux de TVA supérieurs au taux qu'elles collectent. Ainsi
le crédit de TVA (écart entre la TVA collectée
à 10Z et la TVA déductible à 20Z et 14Z) des
sociétés exerçant l'activité du leasing se
situerait à près d'un milliard de dirhams pour les
sociétés de crédit-bail et 500 millions de dirhams pour
les sociétés de crédit à la consommation et ce,
pour le seul exercice 2007. Ce montant devenu irrécupérable,
devrait faire l'objet de provisions pour créances
irrécupérables devant être passées en perte au cours
de l'exercice 2007.
Une telle charge ne pourrait être déduite des marges
des sociétés de crédit- bail dont le résultat net
global de 2005 culminait à 217,2 millions de dirhams. A titre indicatif,
les fonds propres réunis de l'ensemble des sept sociétés
de crédit-bail se situaient à 1,1 milliard de dirhams au 31
décembre 2005.
Force est de constater que la Loi de Finances 2007, à
travers son Code Général des Impôts, par ses articles 92 et
123, milite en faveur d'un arrêt imminent de l'activité du leasing
au Maroc.
3- Réaction de l'APSF suite à cette
nouvelle disposition fiscale et réponses du Directeur des Impôts
Face à cette situation, les sociétés de
leasing représentées par l'APSF, qui ont appris presque
incidemment les nouvelles mesures relatives à la fin de leur
exonération de TVA, ont demandé audience au Directeur des
Impôts. La réunion avec M. Bensouda
n'a pas été fructueuse. Selon ce dernier, les
sociétés de leasing ont assez profité du
différentiel de TVA qui, à l'inverse, leur a permis pendant des
années de bénéficier d'une trésorerie
supplémentaire et au final de bénéfices.
Celles-ci ont rétorqué que les redevances
facturées à leurs clients ne se faisaient que sur la base des
acquisitions enregistrées hors taxes, et ce bénéfice
revenait donc à ces derniers.
Les exonérations de TVA leur permettaient, certes, de
vendre le leasing moins cher, mais également de contribuer à
l'équipement des PME qui s'est beaucoup développé au cours
des dernières années.
Par contre, le Directeur des Impôts s'est dit prêt
à envisager pour la Loi de
Finances 2008 l'augmentation du taux de TVA sur les redevances du
Crédit Bail de 10 % à 20 %. Ainsi, les sociétés de
leasing et de LOA pourront collecter suffisamment de TVA en volume pour
récupérer la TVA sur acquisitions et sortir de la situation
butoir. Entre temps, pour la présente année, les
sociétés de leasing vont certainement connaître une baisse
de rentabilité du fait de l'obligation de provisionner les
crédits de TVA non remboursables comme un manque à gagner.
Certaines craignent même pour leur santé
financière sachant que les provisions sur créances de l'Etat, en
se transformant en pertes, impacteront très sérieusement leurs
capitaux propres. De plus, les sociétés de leasing se trouvent en
difficulté vis-à-
vis de leur actionnaires que sont les banques qui les refinancent
à hauteur de 11 milliards pour l'ensemble du secteur à un
coût fixé sur la base d'un risque qui se trouve
sérieusement aggravé par la fin de l'exonération de TVA
qui leur est imposée. Cependant, si tout s'arrange en 2008, elles
n'auraient eu à gérer cette mauvaise situation qu'une
année durant seulement, si elles n'imputent pas, en partie du moins,
cette charge à leurs clients...
A partir de là plusieurs questions légitimes sont
à poser :
El Cette levée d'exonération
constitue donc une véritable levée d'une exonération ou
une injustice fiscale ?
El Serait ce le droit de propriété
que les sociétés de leasing détiennent qui leur fait
supporter une partie de la responsabilité fiscale ?
El Y aurait-il une erreur monumentale dans la
transcription des textes ? El Jusqu'à quel seuil les
sociétés de leasing peuvent-elles résister à cette
disposition fiscale ?
El Quel sera l'avenir du secteur si aucune
modification des textes réglementaires n'est effectuée ?
El ...etc
Ainsi après avoir analysé dans cette section la
situation actuelle de la réglementation fiscale concernant la TVA, nous
aborderons dans la section qui suit l'impact de la levée de
l'exonération de la TVA sur le secteur du leasing.
1- La situation actuelle du secteur
Le secteur du leasing a connu une croissance
considérable durant ces derniéres années. Les
données du secteur en termes de production et de produits d'exploitation
bancaires sont contenues dans le tableau ci-après.
Le volume de la production entre 2002 et 2005
|
|
|
2 002
|
|
2 003
|
|
2 004
|
|
2 005
|
CDM Leasing
|
|
490433,5072
|
|
510 050,85
|
|
601 860,00
|
|
669 186,00
|
Chaabi leasing
|
|
1 129 002,86
|
|
1 185 453,00
|
|
1 553 135,00
|
|
1 863 762,00
|
BMCI leasing
|
1
|
765
|
183
|
462,75
|
1
|
901
|
856
|
270,90
|
2
|
107
|
830
|
853,40
|
2
|
409
|
825
|
481,37
|
SOGElease
|
1
|
003
|
540
|
000,00
|
1
|
137
|
908
|
000,00
|
1
|
257
|
441
|
097,13
|
1
|
368
|
979
|
639,40
|
Wafabail
|
1
|
539
|
572
|
723,70
|
1
|
759
|
933
|
264,58
|
2
|
572
|
135
|
989,43
|
3
|
373
|
448
|
404,75
|
Maghrebail
|
2
|
266
|
956
|
000,00
|
2
|
498
|
459
|
000,00
|
2
|
725
|
709
|
000,00
|
3
|
103
|
567
|
000,00
|
Maroc leasing
|
1
|
422
|
210
|
104,17
|
1
|
086
|
255
|
100,35
|
1
|
334
|
840
|
000,00
|
1
|
889
|
343
|
000,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le secteur
|
7
|
999
|
081
|
726,98
|
8
|
386
|
107
|
139,68
|
10
|
000
|
111
|
934,96
|
12
|
147
|
696
|
473,52
|
On remarque que le niveau de la production du secteur est
passé de 7 999 081 726,98 en 2002 à 12 147 696 473,52 en 2005
soit une augmentation de 52 % durant 3 ans ce qui revient à dire que le
taux de progression annuel est de l'ordre de 17,33 %.
L'évolution du produit d'exploitation bancaire entre 2002
et 2005
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
CDM Leasing
|
225 092,59
|
243 100,00
|
279 565,00
|
286 668,00
|
Chaabi leasing
|
330283,33
|
356 706,00
|
526 566,00
|
595 019,58
|
BMCI Leasing
|
667 854 971,93
|
742 050 426,80
|
839 549 694,37
|
936 189 639,22
|
SOGELEASE
|
2 210 011 000,00
|
2 495 754 000,00
|
2 865 653 367,48
|
3 262 918 316,73
|
Wafabail
|
665 385 052,82
|
768 611 148,53
|
1 225 980 862,67
|
1 457 527 262,42
|
Maghrebail
|
880 155 000,00
|
953 441 000,00
|
1 045 074 000,00
|
1 166 662 000,00
|
Maroc Leasing
|
724 381 355,38
|
586 442 583,58
|
551 632 000,00
|
592 028 000,00
|
|
|
|
|
|
Le secteur
|
5 148 342 756,05
|
5 546 898 964,91
|
6 528 696 055,52
|
7 416 206 905,95
|
|
(PAGE I
|
Quant au produit d'exploitation bancaire, Le secteur a
enregistré 7 416 206 905,95 en 2005 contre 5 148 342 756,05 en 2002 soit
une augmentation de 44 %, donc le taux de progression annuel
s'éléve à 14,67 %.
Ces deux indicateurs (production et produit d'exploitation
bancaire) vont servir de base pour le calcule du montant de la TVA
déductible et de celui de la TVA collectée. Par
différence, on obtient le crédit TVA.
|
Production
|
% par rapportau niveau de la production
|
Taux de TVA
|
CBM
|
32 753 047 684
|
85%
|
20%
|
CBI
|
5 779 949 591
|
15%
|
14%
|
Total
|
38 532 997 275,14
|
100,00%
|
19,10%
|
D'après les statistiques que nous avons pu collecter
auprés de l'APSF, le CBI (Crédit-Bail Immobilier) Constitue 15 %
du montant des opérations réalisées par les
sociétés de leasing. Ce taux servira de base pour calculer la
quote part du CBI.
A partir du tableau, on affirme que 85 % des opérations
de crédit-bail concernent le CBM (Crédit Bail Mobilier) et sont
donc assujetties à un taux de TVA de 20%, et 15 % des opérations
de crédit-bail concernent le CBI et sont donc assujetties à un
taux de TVA de 14%.
Le taux moyen de TVA s'éléve à 19,10 %,
calculé de la maniére suivante :
(20 %* 85 %) + ( 14 %* 15 %) = 19,10 %
Ce taux peut s'appliquer indifférement pour les deux
catégories de Crédit-bail.
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Production
|
7 999 081 726,98
|
8 386 107 139,68
|
10 000 111 934,96
|
12 147 696 473,52
|
CBM
|
6 799 219 467,94
|
7 128 191 068,73
|
8 500 095 144,72
|
10 325 542 002,49
|
CBI
|
1 199 862 259,05
|
1 257 916 070,95
|
1 500 016 790,24
|
1 822 154 471,03
|
|
|
|
|
|
Produits d'exploitation
|
5 148 342 756,05
|
5 546 898 964,91
|
6 528 696 055,52
|
7 416 206 905 95
,
|
|
|
|
|
|
TVA versée
|
1 527 824 609,85
|
1 601 746 463,68
|
1 910 021 379,58
|
2 320 210 026,44
|
TVA collectée
|
514 834 275,61
|
554 689 896,49
|
652 869 605,55
|
741 620 690,60
|
|
|
|
|
|
Crédit TVA
|
-1 012 990 334,25
|
-1 047 056 567,19
|
-1 257 151 774,03
|
-1 578 589 335,85
|
|
(PAGE I
|
.es Le Montant de la TVA déductible ou
versée est passé de 1 527 824 609,85 dh en 2002 à 2 320
210 026,44 dh en 2005 soit une hausse de 52 % (la progression de la
production).
,Es Le montant de la TVA collectée est
passé de 514 834 275,61 dh en 2002 à 741 620 690,60 dh en 2005
soit une augmentation de 44 % (la progression du produit d'exploitation
bancaire).
,Es Le montant du crédit TVA suit le
trend haussier. En effet, il est passé de 1 012 990 334,25 dh à 1
578 589 335,85 dh soit une progression de 56 %.
2- L'estimation du montant du crédit TVA du secteur en
2007
Prenant l'hypothèse selon laquelle les taux de
progression vont être maintenus (à savoir 17,33 % par an pour la
production et 14,67 % pour les produits d'exploitation bancaire), et calculons
le montant de crédit TVA estimé que supportera les
sociétés de crédit bail sans possibilité de
remboursement.
|
2007 estimé
|
Production
|
16 358 088 071,24
|
CBM
|
13 904 374 861
|
CBI
|
2 453 713 211
|
Produits d'exploitation
|
9 592 122 012,16
|
TVA versée
|
3 124 394 821,61
|
TVA collectée
|
959 212 201,20
|
Crédit TVA
|
- 2 165 182 620,39
|
|
Le crédit TVA estimé de l'année 2007
s'éléverait à 2 165 182 620,39 dh. Ce montant
représentant une ressource considérable pour le budget de
l'état serait fatal pour le secteur du leasing car il est à peu
prés égal à la somme des capitaux propres de tout le
secteur.
3- Effet direct sur les activités du leasing à
court terme a) L'impact sur les capitaux propres des
sociétés de leasing
Le niveau des capitaux propres des sociétés de
leasing pour l'exercice 2005 est détaillé dans le tableau suivant
:
On part de l'hypothèse que les montant enregistrés
en 2005 sont restés constants en 2007, même pour le
résultat net.
|
|
Réserves
|
|
Capital
|
Report à nouveau
|
résultat net de l'exercice
|
capitaux propres
|
CDM Leasing
|
1
|
609
|
000,00
|
24
|
000
|
000,00
|
4 019 000,00
|
9
|
194
|
000,00
|
38
|
822
|
000,00
|
Chaabi leasing
|
1
|
220
|
000,00
|
100
|
000
|
000,00
|
42 856,71
|
26
|
000
|
154,26
|
127
|
263
|
010,97
|
BMCI leasing
|
45
|
100
|
162,94
|
80
|
000
|
000,00
|
55 028,88
|
26
|
184
|
894,57
|
151
|
340
|
086,39
|
SOGElease
|
71
|
938
|
032,28
|
100
|
000
|
000,00
|
42 826,71
|
33
|
069
|
919,49
|
205
|
050
|
778,48
|
Wafabail
|
48
|
736
|
909,16
|
150
|
000
|
000,00
|
-101 467 897,60
|
54
|
424
|
720,59
|
151
|
693
|
732,15
|
Maghrebail
|
203
|
429
|
000,00
|
102
|
532
|
000,00
|
21 120 000,00
|
38
|
085
|
000,00
|
|
365
|
166
|
000,00
|
Maroc leasing
|
49
|
065
|
000,00
|
159
|
495
|
000,00
|
11 000,00
|
30
|
034
|
000,00
|
|
238
|
605
|
000,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
277
|
940
|
607,99
|
Secteur
|
421
|
098
|
104,38
|
716
|
027
|
000,00
|
-76 177 185,30
|
216
|
992
|
688,91
|
|
(PAGE I
|
Les capitaux propres de tout le secteur sont approximativement de
l'ordre de 1,3 Milliards de dh.
En faisant la comparaison entre ces capitaux propres et le
montant du crédit TVA estimé de l'année 2007 on peut
remarquer que la menace qu'encour le secteur est de taille. En effet, le
montant du crédit TVA (2 165 182 620,39 dh) dépasse de loin la
situation nette de tout le secteur (1 277 940 607,99).
En raison du volume du crédit de TVA que les
sociétés de crédit-bail ne sont plus aptes à
récupérer, et en raison de sa disproportion relativement aux
marges bénéficiaires de ces sociétés, il
absorberait la totalité des fonds propres des sociétés de
crédit-bail qui devraient alors cesser toute activité en 2007 et
être mises en liquidation à très court terme.
Le relèvement du taux de l'IS de 35 à 39,5% pour
les sociétés de crédit-bail dans la Loi de Finances 2007,
montre bien que l'éventualité d'une cessation d'activité
des sociétés de crédit-bail n'a même pas
été envisagée par la Direction des Impôts, à
l'origine de telles mesures.
Ceci montre bien l'abscence de concertation préalable
entre les professionnels du secteur et la Direction Générale des
Impôts, si c'était le cas une sonnette d'alarme aurait pu
être déclenchée avant le vote du texte par le parlement.
b) L'impact commercial sur les sociétés de
crédit bail
Cette nouvelle situation va se répercuter sur les
tarifs des sociétés de leasing et sur la
compétitivité de leurs formules de crédits face à
un financement bancaire de moins en moins cher.
Face à cette situation le client optera toujours pour
le moins disant même avec des conditions quelques fois contraignantes.
Une orientation pareille diminuera la part de marché du secteur au
profit du secteur bancaire qui en bénéficiera pleinement.
De ce fait l'attractivité commerciale des produits et
services qu'offre le bailleur n'a plus de raison d'être.
c) L'impact sur la rentabilité des
sociétés de crédit bail
C'est la résultante d'un volet commercial en
souffrance. En effet, si les produits et services ne se vendent pas la
rentabilité se détériora et ce partant de l'adage qui dit
« Sans vente pas de profit ».
Plus encore, avec la loi de finances 2007, même en
vendant les sociétés de crédit bail seront perdantes du
fait que chaque vente donnera lieu à un crédit TVA non
remboursable qui viendra en diminution de la marge commerciale
réalisée.
De plus, les bailleurs puisqu'ils font appel à des
crédit rémunérés par des intérêts
leurs marges va être détériorée davantage.
Tous ces variables auront un impact direct sur le rendement et la
rentabilité du secteur.
d) L'impact financier sur les
sociétés de crédit bail
Pour le développement de leur activité, les
sociétés de leasing utilisent les financements suivants :
Le marché financier : Des emprunts obligataires
sur 5,7 voire 10 ans à taux fixe ou variable, d'où la
nécessité pour les sociétés de leasing d'être
notées et cotées en bourse.
Le secteur bancaire Marocain : Octroi de crédits
moyen terme (CMT) : 5 ans en général.
Des lignes de crédits extérieurs : souvent
affectées à la consolidation du
système financier Marocain.
Des crédits relais à moins d'un an
communément appelés crédits SPOT.
A fin 2005, le marché financier représente 20%
des ressources de refinancement. Les crédits bancaires de l'ordre de 50
à 55% et le reste est réparti entre les lignes de crédits
extérieurs et le court terme.
On remarque donc que les ressources propres des
sociétés de leasing ne suffisent pas à elles seules le
financement des opérations de crédit bail d'où le recours
fréquent au marché financier, bancaire et monétaire. Ces
différents marchés en octroyant des crédits s'attendent
à une rémunération moyennant les intérêts.
Une autre observation peut être faite au niveau du
règlement fournisseur qui s'opère au moment de l'achat. La
société de crédit bail paie le fournisseur par
chèque au moment de la conclusion du contrat de vente. Par là,
elle ne bénéficie pas du crédit fournisseur. Pire encore,
quand elle loue, la société de crédit bail s'engage sur
des durées pouvant aller jusqu'à 10 ans. D'où un
problème de déséquilibre de la trésorerie.
A partir de ces éléments on peut déduire
l'impact financier. Il s'agit, en effet d'un problème de
règlement de dettes financières qu'ont obtenu les
sociétés de crédit bail. En d'autres termes, les bailleurs
seront insolvables face à leurs engagements surtout si la
rentabilité du secteur connaîtra une chute importante lors de
l'exercice
2007. Cette insolvabilité aura des conséquences
néfastes sur le secteur car la cessation de paiement induit directement
une cessation d'activité de tout le secteur.
Impact commercial
Impact sur les
Fonds propres
Impact sur la rentabilité
Cessation d'activité
Impact financier
4- Effet de contagion prévisible
La difficulté que va connaître ce secteur ne sera
pas limitée au seul secteur de Leasing. En effet, la mise en liquidation
des sociétés de crédit-bail et l'arrêt de la LOA par
les sociétés de crédit à la consommation
affecterait :
El Leurs maisons mères, institutions financières
dont les résultats consolidés seraient impactés
négativement.
El Toutes les banques de la place dont les créances
à court, moyen et long terme sur les sociétés de
crédit-bail et de crédit à la consommation sont
considérables (25 milliards de dirhams à fin décembre
2005).
El Le marché financier en raison de l'appel public
à l'épargne des sociétés de crédit-bail et
de crédit à la consommation ayant émis des emprunts sous
forme de BSF (Billets des Sociétés de Financement) ou
d'obligations (6,2 milliards de dirhams émis à fin 2005)
El La Bourse des valeurs de Casablanca, du fait de la cotation
actuelle de nombreuses sociétés de financement et de presque
toutes les banques de la place.
El La dynamique de l'investissement, avec notamment un
accès plus difficile au crédit à moyen et long terme par
les PME-PMI, des problèmes d'adéquation entre le financement et
la durée des marchés pour les sociétés de BTP,
etc.
El Le niveau de l'investissement en général et la
croissance économique qui en
aurait résulté, sous forme d'accroissement des
revenus des entreprises, de croissance de l'emploi, mais également
d'accroissement des recettes fiscales directes comme l'IR, l'I5 et la TVA ;
El Le remplacement de la LOA par la formule
de crédit classique, de 10% à 12% plus onéreuse pour le
client, induisant automatiquement un effet d'éviction d'une classe
moyenne balbutiante et au-delà, la baisse significative des ventes de
véhicules neufs et le retour aux véhicules d'occasion
importés d'Europe.
ONCLUSION
Il s'agit d'un problème d'ordre politique qui
dépasse aussi bien le cadre légal, budgétaire que
technique. La suspension immédiate de l'application desdites
dispositions permettrait d'écarter l'arrêt immédiat (la
faillite) de l'activité du Leasing au Maroc, en attendant la
procédure constitutionnelle de modification desdites dispositions.
Dans cette section comme vous avez pu remarquer on s'est
interessé au secteur
du leasing dans sa globalité. On a pu tirer quelques
effets néfastes dûs à l'application de cette nouvelle
disposition fiscale. La section suivante se focalisera sur les
sociétés de leasing cotées à la bourse de
Casablanca.
Dans cette partie on se contentera d'étudier les
sociétés de leasing qui sont cotées sur la place
casablancaise à savoir : MAB (Maghrebail) et MLE (MAROC LEASING).
On mènera l'étude boursière sur ces deux
valeurs en les comparant avec des valeurs comparables. Il s'agit des valeurs
bancaires et des actions des sociétés d'assurance et de
réassurance ainsi que les actions des sociétés de
crédit à la consommation.
1- Comparatifs entre les indicateurs de MAB et MLE et
les autres valeurs comparables
Secteur du Leasin
MAB
|
15,44
|
83,46
|
37,14
|
MLE
|
27,56
|
53,10
|
18,83
|
|
|
|
|
PER Sectoriel
|
21,50
|
|
|
Secteur Bancaire
ATW
|
26,18
|
42,95
|
104,77
|
BCP
|
34,53
|
68,06
|
70,53
|
BMCE
|
51,41
|
47,58
|
52,54
|
BMCI
|
21,57
|
72,63
|
55,07
|
CDM
|
28,92
|
77,86
|
35,96
|
CIH
|
33,79
|
0
|
17,76
|
|
|
|
|
PER Sectoriel
|
32,73
|
|
|
Secteur des sociétés de crédit à la
consommation
ACR
|
39,82
|
98,39
|
42,69
|
DIS
|
1090,01
|
0
|
0,19
|
EQD
|
17,79
|
84,29
|
106,77
|
SOF
|
16,12
|
41,62
|
36,04
|
TSF
|
36,42
|
48,56
|
24,71
|
|
|
|
|
PER Sectoriel
|
240,03
|
|
|
Secteur des sociétés d'assurance et de
courtage
AGM
|
17,27
|
95,92
|
208,50
|
MAV
|
27,13
|
0
|
11,43
|
WAA
|
21,84
|
40,13
|
89,71
|
|
|
|
|
PER Sectoriel
|
22,08
|
|
|
Cours courant 720,00 Ouverture - Cours de
Référence 720,00
+ haut jour - + bas jour - Variation 0,00
Capitalisation (en MAD) 738 230 400,00 Volume 0,00 Cumul titres
échangés 0
Exercice 2006 Capital 102 532 000,00 Chiffre d'Affaire 1 306
014 000,00
Dividende (en 40,00 Nombre
MAD) d'actions 1 025 320 Résultat Net 47 828
000,00
Date
Valeur
détachement 10/07/2007 100
nominale
dividende
Plus haut année
820,00
Plus bas année
525,00
Le PER du secteur de Leasing est relativement faible par
rapport aux PER sectoriels des secteurs comparables. Cela revient à dire
que les actions sont surévaluées. Une telle surévaluation
ne sera pas maintenue comme on l'a déjà mentionné aux
paragraphes précédents.
Les investisseurs avertis n'achèteront pas une valeur
trop risquée alors que son rendement est fort probablement trop faible.
Et s'ils disposent dans leurs portefeuilles des actions MLE et/ou MAB, ils les
vendront.
2- L'analyse boursière de Maghrebail et de Maroc
leasing
La constatation qu'on peut tirer après une lecture
rapide du graphique d'évolution des cours de ces 2 actions est qu'elles
ont évolué dans le contresens de l'évolution qu'ont
prévu les analystes boursiers. En effet, ces derniers ont prévu
au début de l'année une chute des cours de MLE et MAB suite
à la levée de l'exonération de la TVA sur les
opérations de crédit-bail. Mais les réalisations ont
prouvé le contraire. Et c'est ce qu'on va voir par la suite.
a) MAB
Les informations suivantes sur l'action MAB ont été
collecté depuis le début de l'année 2007 01 / 01 / 2007
jusqu'au 30 / 05 / 2007.
I (en %)
L'évolution des cours de la société depuis
le 30 / 11 / 2006 jusqu'au 29 / 05 / 2007 est présentée dans le
graphique suivant :
On remarque que l'action suit un trend haussier. Mais elle reste
très volatile vu l'étendue de sa variation en terme absolu:
820,00 dh - 525,00 dh = 295,00 dh (différence entre le
cours le plus haut et le plus bas de l'année).
Le calcul de la valeur moyenne de l'action sur une période
de 5 mois donne un cours de : 670 dh.
Quant au rendement, il s'élève à 19.39
%depuis le début de l'année. Ce qui est à peu prés
le rendement du marché (l'évolution de l'indice MASI a atteint
à ce jour 20.58 %).
Le bénéfice net par action (BNPA) est le rapport
entre le bénéfice net réalisé par la
société et le nombre d'actions qui composent son capital.
Appliqué au cas de Maghrebail ce ratio s'élève à
:
Année
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Résultat net
|
33271000
|
34529000
|
33334000
|
28395000
|
27192000
|
29260000
|
38085000
|
47 828 000
|
Nombre d'actions
|
1025320
|
1025320
|
1025320
|
1025320
|
1025320
|
1025320
|
1025320
|
1025320
|
BNPA
|
32,45
|
33,68
|
32,51
|
27,69
|
26,52
|
28,54
|
37,14
|
46,64
|
Evolution en %
|
3,78%
|
-3,46%
|
-14,82%
|
-4,24%
|
7,61%
|
30,16%
|
25,56%
|
7777777777
|
|
(PAGE I
|
On remarque que le BNPA s'élève actuellement
à 46,64 dh soit une augmentation de 25,56 % par rapport à
l'année précédente. Le cours quant à lui a
augmenté de 19,39 %. Cela permet de conclure que l'évolution des
cours de l'action MAB ne suit pas les fondamentaux. C'est assez clair car le
marché marocain est un marché inefficient et fortement
spéculatif.
Passant maintenant à un autre indicateur, il s'agit de
l'indicateur le plus regardé par les investisseurs. C'est le PER (Pay
Out Ratio).
Le PER au 30 / 05 / 2007 de MAB est de 15,44 années. Il
faut détenir l'action 15 ans 5mois et 8 jours pour qu'elle soit
remboursée par les bénéfices de l'entreprise. Le PER de
MAB est assez faible ce qui signifie que l'action est attractive mais
attention, la faiblesse du PER est dû à une
accélération des BNPA au cours de l'exercice 2006 chose qui ne
sera pas assurée au cours de l'exercice 2007 durant lequel la
société subira une perte.
b) Perspectives prévisionnelles de l'action MAB
Considérant l'hypothèse selon laquelle la
croissance du secteur au cours de l'exercice 2007 serait de 20 %.
L'évolution de la production et des revenus des loyers
est contenue dans le tableau suivant :
|
2005
|
2007
|
Maghrebail production
|
3 103 567 000
|
3 724 280 400
|
Maghrebail produit d'exploitation
|
1 166 662 000
|
1 399 994 400
|
|
|
|
TVA déductible
|
620 713 400
|
744 856 080
|
TVA collectée
|
116 666 200
|
139 999 440
|
|
|
|
crédit TVA
|
-504 047 200
|
-604 856 640
|
|
On constate une perte sèche pour l'action d'un montant
égal à 604 856 640 dh ce qui est assez considérable. Ce
crédit TVA non remboursable constitue, suivant les nouveaux articles 95
et 105 de la loi sur la TVA, une charge qui va diminuer le résultat net.
Il se peut même que le résultat soit déficitaire. Ce
déficit se répercuterait sur le cours boursier qui va diminuer et
il se pourrait que l'action soit radiée de la cote si les pertes
subsistent.
c) MLE
Les informations suivantes sur l'action MAB ont été
collecté depuis le début de l'année 2007 01 / 01 / 2007
jusqu'au 30 / 05 / 2007.
519,00 Ouverture 508,00 Cours de 515 00
Cours courant Référence ,
+ haut jour 519,00 + bas jour 508,00 Variation 0,78
Capitalisation (en MAD) 827 779 050,00 Volume 1 515 472,00 Cumul
titres1 481
échangés
Exercice 2005 Capital 159 495 000,00 Chiffre d'Affaire 592 028
000,00
Dividende (en 10,00 Nombre
MAD) d'actions 1 594 950 Résultat Net 30 034 000,00
Date
Valeur
détachement 05/07/2007 100
nominale
dividende
Plus haut année
530,00
Plus bas année
385,00
L'évolution des cours de la société depuis
le 30 / 11 / 2006 jusqu'au 29 / 05 / 2007 est présentée dans le
graphique suivant :
On remarque que l'action suit un trend haussier. Mais elle reste
très volatile. L'étendue de sa variation en terme absolu:
530,00 dh - 385,00 dh = 145,00 dh (différence entre le
cours le plus haut et le plus bas de l'année).
Le calcul de la valeur moyenne de l'action sur une période
de 5 mois donne un cours de : 450,63 dh.
Quant au rendement, il s'élève à 20 % depuis
le début de l'année. Ce qui est à peu prés le
rendement du marché (l'évolution de l'indice MASI a atteint
à ce jour 20.58 %).
Le bénéfice net par action (BNPA) de Maroc leasing
s'élève à :
Année
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Résultat net
|
27360000
|
24032000
|
8102000
|
-11476054,56
|
-59236146,02
|
23946000
|
30034000
|
Nombre d'actions
|
1 594 950
|
1 594 950
|
1 594 950
|
1 594 950
|
1 594 950
|
1 594 950
|
1 594 950
|
BNPA
|
17,15
|
15,06
|
5,07
|
-------
|
----------
|
15,01
|
18,83
|
Evolution en %
|
-12,18 %
|
-66,33 %
|
----
|
-----
|
----
|
25,45 %
|
#########
|
On remarque que le BNPA s'élève actuellement
à 18,83 dh soit une augmentation de 25,45 % par rapport à
l'année précédente. Le cours quant à lui a
augmenté de 20 %. Cela permet de conclure que l'évolution des
cours de l'action MLE ne suit pas les fondamentaux.
Un autre indicateur très intéressant, d'ailleurs
c'est le plus regardé par les investisseurs. Il s'agit du PER (Pay Out
Ratio).
Le PER au 30 / 05 / 2007 de MLE est de 27,56 années. Il
faut détenir l'action 25 ans 6mois et 21 jours pour qu'elle soit
remboursée par les bénéfices de l'entreprise. Le PER
de MLE est assez élevé ce qui signifie que l'action
n'est pas attractive chose qui évidente vu les pertes qu'a subit
l'entreprise durant les exercices 2002 et 2003.
Plusieurs analystes financiers soutiennent l'hypothèse
selon laquelle le cours de l'action MLE chutera de plus en plus durant cet
exercice 2007.
d) Perspectives prévisionnelles
de l'action MLE
Considérant l'hypothèse selon laquelle la
croissance du secteur au cours de l'exercice 2007 serait de 20 %.
L'évolution de la production et des revenus des loyers est
contenue dans le tableau suivant :
|
2005
|
2007
|
Production de MLE
|
1 889 343 000
|
2 267 211 600
|
Produit d'exploitation de MLE
|
551 632 000
|
661 958 400
|
|
|
|
TVA déductible
|
377868600
|
453 442 320
|
TVA collectée
|
55 163 200
|
66 195 840
|
|
|
|
crédit TVA
|
-322 705 400
|
-387 246 480
|
On constate une perte sèche pour l'action d'un montant
égal à 387 246 480 dh ce qui est assez considérable. Ce
crédit TVA non remboursable constitue, suivant les nouveaux articles 95
et 105 de la loi sur la TVA, une charge qui va diminuer le résultat net.
Il se peut même que le résultat soit déficitaire. Ce
déficit se répercuterait sur le cours boursier qui va diminuer et
il se pourrait que l'action soit radiée de la cote si les pertes
subsistent.
A l'issue de cette section on a pu dégager quelques lignes
directrices majeures
pour les investisseurs intéressés par l'achat
d'actions de MLe ou MAB au cours de cette année comme :
Le marché boursier Marocain est en parfaite
déphasage avec es événements économiques nationaux.
Ce qui signifie qu'il n'est ni efficient ni transparent. Ceci se
justifie par le fait que le secteur du leasing connaît une
véritable crise sans que le cours boursiers des valeurs cotées
concernées par le problème ne soit affecté. En effet, si
la situation subsiste un retour de tendance ou une correction de la
valorisation de ces actions sera réalisé dans les mois à
venir.
Une fois le secteur du leasing passé en revue, une analyse
de l'impact sur les PME/PMI s'impose vu que la majeure partie des clients des
sociétés de crédit bail est effectivement ces PME/PMI.
Après une brève description des limites du financement
interne et des apports du crédit bail comme
alternative, on essaiera de comparer le coût du leasing avant et
après la réforme de 2007, pour voir l'impact sur la
trésorerie sur ces PME/PMI connues par leurs déséquilibres
de trésorerie fréquents.
Les PME ont deux sources de financement : Interne et Externe.
Le financement interne prend la forme d'investissements par
fonds propres ou éventuellement par augmentation de capital. Alors que
le financement externe peut être matérialisé par les
crédits bancaires, les emprunts obligataires ou le leasing (solliciter
de plus en plus par les sociétés à nos jours).
Concernant les PME Marocaines, le recours au financement
interne reste limité vu que la situation de cette catégorie
d'entreprises est cractérisée par le taux élevé
d'endettement. Ce taux d'endettement élevé est à l'origine
de la multitude des faillites constatées au niveau de ces PME. En effet,
c'est la diversité des régles prudentielles des banques à
l'occasion de l'octroi des crédits aux PME qui accroit le risque de
défaillance pour les entreprises ayant besoin de financement.
1) Le financement en crédit-bail comme alternative pour
les PME
Face à l'étroitesse et la limite du financement
interne, La plupart des PME optent davantage pour le financement externe.
Ainsi le crédit-bail, comme source de financement externe,
a permis de financer des programmes d'investissements au profit des PME -
PMI.
Les dits programmes couvraient :
- Les achats, construction, extension/aménagement de
locaux pour abriter une activité industrielle,
- Acquisition de matériel et outillage et
éléments de bureautique,
- Acquisition du matériel de transport?..etc
Le financement en crédit-bail, est accepté à
condition de satisfaire aux trois critères fondamentaux
d'évaluation qui suivent :
1- L'opportunité et la finalité de
l'investissement, c'est-à-dire la justification économique de
l'acquisition du bien.
2- La capacité de remboursement c'est-à-dire
l'aptitude de l'entreprise à supporter les redevances locatives. Cette
aptitude découle d'une étude approfondie de la conjoncture
sectorielle, des ratios de structure, de gestion et de rentabilité.
3- La nature du bien : du fait qu'elles en sont
propriétaires, les sociétés de crédit- bail
accordent une importance capitale aux biens acquis pour le compte du preneur
car il constitue une garantie importante.
2) Intérêt du financement par leasing suivant la
dimension de l'entreprise
Pour les sociétés d'une certaine importance
l'intérêt du crédit-bail se manifeste notamment dans 2 cas
:
Dans le cas d'une entreprise ayant choisi une stratégie
de croissance soutenue en épuisant les possibilités de recours au
crédit à moyen terme, le leasing offre alors la
possibilité de financer de nouveaux investissements sans mobiliser les
fonds propres. D'où un taux d'endettement plus faible synonyme d'un
équilibre financier.
Par ailleurs le leasing est souvent sollicité par les
directeurs des filiales pour
réaliser des investissements non budgétisés
mais d'une importance stratégique pour l'avenir de l'entreprise.
Pour les entreprises de dimension restreinte à
caractère familial, ce qui est souvent le cas au Maroc, l'utilisation du
leasing peut être déterminante pour l'avenir. Compte tenu de la
fragilité des PME Marocaines, le crédit-bail peut donner les
moyens financiers nécessaires à leur expansion et dans certains
cas à leur survie.
3) Le crédit-bail vu par les « PME » et les
professionnels
Cette petite section a pour intérêt de montrer les
avantages et les inconvénients du crédit bail. On se basera sur
les propos énoncés par les interviewés qu'on a eu
l'occasion de questionner.
Pour la PME, le leasing a été pendant la
période de l'encadrement du crédit un sérieux concurrent
des sources de financement classiques. En plus des avantages
fiscaux qu'offre le crédit-bail, les PME lui reconnaissent
deux autres atouts: la rapidité et la flexibilité.
L'avantage fiscal est lié au caractère de charge
du leasing et à la déductibilité du loyer. Ce loyer ne
fait pas partie de l'endettement apparent de l'entreprise et ne grève
pas son ratio de solvabilité. De plus, son fonds de roulement n'est pas
affecté puisque le haut du bilan est préservé.
La rapidité d'octroi du crédit-bail est liée
à la structure souple des sociétés de leasing, "puisque
l'interlocuteur disponible est souvent le responsable de la prise de
décision", précise M. Jabri, utilisateur de crédit-bail.
De plus, selon M. Nechad, l'instance interne d'octroi de crédit est plus
opérationnelle, car davantage tournée vers le client et le
montage des dossiers est plus aisé.
Enfin, l'éligibilité demeure accessible aux PME, en
comparaison avec le crédit
bancaire, plus exigeant en garanties physiques. En outre, le
leasing est une possibilité de financement sans apport propre du
client.
De l'avis d'un directeur financier, ce produit est davantage
adapté à certains types d'investissements portant sur un
matériel qui n'est pas directement lié au métier de
l'entreprise.
Ainsi, l'acquisition de véhicules de transport ou de
matériel informatique se prête mieux au financement par leasing,
car la société n'a pas pour vocation de gérer directement
l'obsolescence de ce matériel.
En revanche, les inconvénients de ce mode de financement
sont de deux ordres :
Les PME citent en premier lieu l'absence de période de
grâce. "Le crédit-bail doit être financé par le
cash-flow de l'activité; or le différé d'une année
impliquerait l'éloignement entre valeur de la créance et valeur
du matériel", précise M. Alami de Wafabail.
Par ailleurs, le coût du crédit-bail est
perçu par les utilisateurs comme étant cher et opaque par rapport
au crédit bancaire. Cependant, ce différentiel est
expliqué par le mode de refinancement des sociétés de
leasing auprès des banques et au prix du marché. "Or, face
à la situation de surliquidité du marché bancaire, les
conditions obtenues auprès des banques par certains utilisateurs sont
plus
attractives que le leasing", poursuit M. El Hajjouji.
De ce fait, le crédit-bail serait davantage un
produit complémentaire au crédit bancaire, alors que les
entreprises souhaiteraient l'instauration d'une réelle
concurrence entre ces deux sources de financement en attendant la mise en place
du marché monétaire.
4) Comparaison du coût du crédit-bail avant et
après la réforme
Exemple :
Une société oeuvrant dans le secteur du textile
décide d'acquérir une nouvelle
machine technologiquement performante pour pouvoir
répondre à la demande accrue sur son marché.
Pour ce faire elle s'adresse à une société
de lesaing de la place.
Les caractéristiques de cet investissement sont les
suivants :
Montant : 10 000 000 dh (HT) c'est-à-dire 11 000 000 dh
(TTC) Taux TVA : 10 %
Taux d'intérêt : 8 % (intérêts
simples)
Durée du bail : 10 ans
Caractéristique des annuités : constantes.
Avance de 40 % du montant de l'investissement
Valeur résiduelle : 1 % du montant de l'investissement.
Dans les deux cas de figure le preneur doit payer une avance :
1ier cas (avant) : l'avance est de 10 000 000 * 40% = 4 000 000
dh
2ème cas (après) : l'avance
s'élève à 11 000 000 * 40% = 4 400 000 dh
Déjà dés la conclusion du contrat on
remarque l'existence d'une différence de
4 400 000 - 4 000 000 = 400 000 dh. Cette somme sera payée
par chèque bancaire, évidemment elle aura un impact
négatif, sur le court terme, sur la trésorerie de
l'entreprise.
Pourquoi sur le court terme, car in fine, la somme 400 000 dh,
qui reflète le montant de la TVA à payer sur l'avance, viendra
en déduction du montant de la TVA à verser au fisc.
1ier cas (avant) : il reste à payer 10 000 000 - 4
|
000
|
000 =
|
6
|
000 000 dh
|
2ème cas (après) : il reste à
payer 11 000 000 - 4
|
400
|
000 =
|
6
|
600 000 dh
|
Les modalités de paiements sont présentées
dans le tableau ci-dessous :
lier cas (avant)
Pour le calcul de l'annuité de remboursement, on utilise
la formule :
A = [6 000 000 * (0,08)] / (1- 1,08)^-10 = 894 176,93
DH Pour le calcul de l'intérêt :
I = 6 000 000 * 0,08 = 480 000,00 DH
Pour le calcul de l'amortissement du capital (Am) :
Am = A - I = 894 176,93 DH - 480 000,00 DH = 414 176,93 DH
Pour le calcul du capital en fin de période (CFP) ou le
capital en début de période (la période suivante ou CDP):
CFP = CDP = 6 000 000 - 414 176,93 DH = 5 585 823,07 DH.
période
|
Capital en début de période
|
Intérêt
|
Amortissement
|
Annuité
|
Capital en fin de période
|
1
|
6 000 000,00
|
480 000,00
|
414 176,93
|
894 176,93
|
5 585 823,07
|
2
|
5 585 823,07
|
446 865,85
|
447 311,08
|
894 176,93
|
5 138 511,99
|
3
|
5 138 511,99
|
411 080,96
|
483 095,97
|
894 176,93
|
4 655 416,01
|
4
|
4 655 416,01
|
372 433,28
|
521 743,65
|
894 176,93
|
4 133 672,37
|
5
|
4 133 672,37
|
330 693,79
|
563 483,14
|
894 176,93
|
3 570 189,22
|
6
|
3 570 189,22
|
285 615,14
|
608 561,79
|
894 176,93
|
2 961 627,43
|
7
|
2 961 627,43
|
236 930,19
|
657 246,74
|
894 176,93
|
2 304 380,70
|
8
|
2 304 380,70
|
184 350,46
|
709 826,47
|
894 176,93
|
1 594 554,22
|
9
|
1 594 554,22
|
127 564,34
|
766 612,59
|
894 176,93
|
827 941,63
|
10
|
827 941,63
|
66 235,33
|
827 941,60
|
894 176,93
|
0,03
|
L'entreprise paie au terme du contrat un montant
d'annuités cumulées s'élevant à : 8 941 769,30
dh.
2éme cas (aprés)
Pour le calcul de l'annuité de remboursement, on utilise
la formule :
A = [6 600 000 * (0,08)] / (1- 1,08)^-10 = 983 594,62
DH
Pour le calcul de l'intérêt :
I = 6 600 000 * 0,08 = 528 000,00 DH
Pour le calcul de l'amortissement du capital (Am) :
Am = A - I = 983 594,62 DH - 528 000,00 DH = 455 594,62 DH Pour
le calcul du capital en fin de période (CFP) ou le capital en
début de période (la période suivante ou CDP): CFP = CDP =
6 600 000 -455 594,62 DH = 6 144 405,38 DH.
période
|
Capital en début de période
|
Intérêt
|
Amortissement
|
Annuité
|
Capital en fin de période
|
1
|
6 600 000,00
|
528 000,00
|
455 594,62
|
983
|
594,62
|
6 144 405,38
|
2
|
6 144 405,38
|
491 552,43
|
492 042,19
|
983
|
594,62
|
5 652 363,19
|
3
|
5 652 363,19
|
452 189,06
|
531 405,56
|
983
|
594,62
|
5 120 957,63
|
4
|
5 120 957,63
|
409 676,61
|
573 918,01
|
983
|
594,62
|
4 547 039,62
|
5
|
4 547 039,62
|
363 763,17
|
619 831,45
|
983
|
594,62
|
3 927 208,16
|
6
|
3 927 208,16
|
314 176,65
|
669 417,97
|
983
|
594,62
|
3 257 790,20
|
7
|
3 257 790,20
|
260 623,22
|
722 971,40
|
983
|
594,62
|
2 534 818,79
|
8
|
2 534 818,79
|
202 785,50
|
780 809,12
|
983
|
594,62
|
1 754 009,68
|
9
|
1 754 009,68
|
140 320,77
|
843 273,85
|
983
|
594,62
|
910 735,83
|
10
|
910 735,83
|
72 858,87
|
910 735,75
|
983
|
594,62
|
0,08
|
L'entreprise paie au terme du contrat un montant
d'annuités cumulées s'élevant à :
9 835 946,20 DH.
Amortissement (avant)
|
Amortissement (après)
|
|
TVA
|
414
|
176,93
|
455
|
594,62
|
41
|
417,69
|
447
|
311,08
|
492
|
042,19
|
44
|
731,11
|
483
|
095,97
|
531
|
405,56
|
48
|
309,59
|
521
|
743,65
|
573
|
918,01
|
52
|
174,36
|
563
|
483,14
|
619
|
831,45
|
56
|
348,31
|
608
|
561,79
|
669
|
417,97
|
60
|
856,17
|
657
|
246,74
|
722
|
971,40
|
65
|
724,67
|
709
|
826,47
|
780
|
809,12
|
70
|
982,64
|
766
|
612,59
|
843
|
273,85
|
76
|
661,25
|
827
|
941,60
|
910
|
735,75
|
82
|
794,15
|
Le montant de la TVA augmente d'une année à une
autre. En somme ce montant s'élève à 600 000 DH.
Ce montant, même s'il est payé par l'entreprise,
viendra in fine en déduction de l'impôt (TVA) dû par
l'entreprise. Mais comme on venait de le mentionner, cette situation n'est pas
bénéfique pour la trésorerie de la PME jugé souvent
comme fragile.
1ier cas (avant) : au terme du contrat de
crédit-bail, l'entreprise peut opter pour la levée de l'option
d'achat. Elle paie : VR = 10 000 000 * 0,01 = 100 000 DH.
Ème cas ( après) : au
terme du contrat de crédit-bail, l'entreprise peut opter pour la
levée de l'option d'achat. Elle paie : VR = 11 000 000 * 0,01 = 110 000
DH.
Soit une différence de 110 000 - 100 000 = 10 000 DH
Grosso-Modo, on peut affirmer que la trésorerie des PME
souffrira d'un déséquilibre temporaire dû à la
levée de l'exonération de la TVA sur les opérations de
crédit-bail.
5- Répercussion de la levée sur les PME-PMI
La répercussion majeure de cette disposition fiscale
concerne la trésorerie. En effet, les simulations
précitées nous dévoilent le déséquilibre de
la trésorerie des PME au cas où elles opteraient pour un
financement en leasing. Et qui dit déséquilibre de
trésorerie dit recours fréquent aux crédits bancaires qui
alourdissent la capacité d'endettement de l'entreprise et affaibliraient
par conséquent sa santé financière. Cette situation
amènera les PME à réfléchir profondément
avant de financer un investissement ou un projet en crédit-bail.
ONCLUSION
Les PME ayant une assise financière solide vont continuer
à se financer en crédit-bail car, Elles ne perdent rien en TVA vu
qu'elle est récupérable.
Mais pour les autres catégories de PME sans ressources
financières importantes, la réaction serait de choisir un
crédit classique avec un taux d'intérêt moindre.
Si on parle de la TVA, on ne doit pas perdre de vue ou omettre
les recettes
publiques constituées à hauteur de 40% par des
recettes fiscales (notamment TVA). La présente section montrera l'impact
sur le budget d'état. Dans un premier lieu on va citer les
spécificités du budget d'état, par la suite on
définira sa structure et enfin on essaiera de recenser les
répercussions de la levée de l'exonération de la TVA sur
ce budget.
Le «budget de l' Etat» est l'ensemble des comptes
qui décrivent l'affectation de toutes les ressources et tous les emplois
permanents de l'Etat c'est-à-dire les dépenses pendant une
période définie qui est généralement celle d'un
an.
Le budget de l'Etat détermine la nature, le montant et
les différentes affectations, de toutes les dépenses et recettes
d'une nation. Evidemment c'est la «loi de finances» votée qui
est le soubassement du budget.
La Préoccupation majeure de tout budget d'état est
le maintien permanent des équilibres financiers et
économiques.
Le budget de l'état est préparé par les
membres du gouvernement selon les lois votées par le parlement à
l'automne qui précède l'année civile de sa mise en
application. Cela veut dire que pour le budget de l'Etat de l'année
2007, les parlementaires ont voté la loi des finances
répartissant les dépenses et les recettes qui incomberont
à l'Etat en automne 2006.
1- Spécificités du budget
d'état
Généralement, le projet du budget de l'Etat est
accompagné d'un document appelé «rapport économique
et financier» dans le quel figure l'ensemble des prévisions
chiffrées portant sur l'activité économique du { HYPERLINK
"
http://www.aquadesign.be/news/article-7487.php"
) concerné.
Rappelons donc que ces prévisions chiffrées,
appelées «budget économique» concernent les
dépenses et les recettes prévisionnelles de l'année en
cours et de celle à venir.
Il faut souligner qu'après avoir présenté
et voté le budget de l'Etat par une { HYPERLINK "
http://www.aquadesign.be/news/article-5358.php"
), une seconde loi appelée «loi de règlement » ajuste
les recettes définitives au montant des dépenses
constatées. Le budget de l'Etat est donc constitué par deux
catégories d'opérations : d'une part, les opérations
à caractère définitif et d'autre part, les
opérations à caractère temporaire. Les
«opérations à caractère définitif» sont
composées par toutes les recettes et les dépenses
n'entraînant pas un remboursement. Il s'agit, du «budget
général» qui est le plus important des comptes du budget de
l'Etat ; il récapitule les budgets des différents
ministères ; les «comptes d'affectation spéciale» qui
affectent certaines recettes à certaines dépenses ; et les
«budgets annexes» dont les recettes doivent couvrir la
totalité de leurs { HYPERLINK "
http://www.aquadesign.be/news/article-4212.php"
). Les «opérations à caractère temporaire»
concernent quant à eux les prêts et les avances qui seront
remboursés ultérieurement. Il s'agit du «solde
budgétaire» ou «solde général du
budget».
Voilà un bref aperçu de ce
qu'est le «{ HYPERLINK
"
http://www.aquadesign.be/news/article-3544.php"
) de l' Etat» ainsi que les différentes opérations qui le
composent.
2- Structure du budget d'état
Le budget de l'état est, comme on vient de le voir,
composé de recettes et dépenses.
Les dépenses publiques: On distingue les
dépenses courantes (personnel, matériel des services civils,
dépenses militaires, transfert de revenus, les crédits TVA
remboursables), des dépenses d'investissement (investissement de
l'état, crédits d'équipement, subventions,
prêts...). La dépense publique est en constante baisse
proportionnellement au revenu national dû à un interventionnisme
décroissant des pouvoirs publics dans différents domaines
expliqué par un phénomène de privatisation auquel recourt
de plus en plus l'état. Un autre type de dépenses ce sont les
dépenses des collectivités locales qui concernent la construction
et l'entretien des écoles, collèges publics et cimetières.
Il est à noter que les dépenses des collectivités locales
prennent une importance grandissante.
Les recettes publiques: Elles sont nombreuses, on peut
citer :
IZ L'impôt : Il constitue la ressource publique
la plus conséquente. C'est un outil démocratique touchant tous
les membres de la collectivité et qui permet de financer les services et
structures essentiels à la société dans son ensemble.
Parmi les impôts on peut citer : La TVA, l'IS, l'IR.
IZ Les taxes : elles rémunèrent en
principe un service précis et déterminé. Elles peuvent
présenter un caractère forfaitaire puisqu'elles sont due
même sans utilisation d'un service pour lesquelles elles sont
prévues (taxe d'édilité, taxe urbaine, taxe
d'enlèvement des ordures ménagères....)
IZ La taxe parafiscale : Intermédiaire entre la
taxe et l'impôt. Elle constitue un prélèvement à
caractère obligatoire (redevance télé...)
IZ Le prix : traditionnellement contrepartie d'un
service rendu, il revêt plus généralement la forme d'une
redevance forfaitaire (exemple les timbres fiscaux, les timbres postaux...)
IZ L'emprunt : se matérialise par les
émission des bons de trésor.
IZ Les revenus de la Privatisation : les revenus des
privatisations constituent à nos jours une ressource de premier ordre
dans les recettes publiques. Ces privatisations touchent une multitude
d'entreprises jadis publiques (exemple : IAM).
|
Dépenses courantes + dépenses d'investissement +
Dépenses des collectivités locales =
Dépenses Publiques
|
|
L'impôt + Les taxes + La taxe parafiscale + Le prix +
L'emprunt + Les revenus de la Privatisation =
Recettes publiques
|
BUDGET
Les ressources du budget de l'état sont constituées
pour une grande partie des recettes fiscales notamment la TVA avec une part
considérable de 40 %.
Dorénavant, le Budget de l'Etat devrait compter, d'une
part, sur les recettes fiscales que sont les encaissements d'impôts, mais
aussi celles recueillies du fait de la réduction des
exonérations, tout en mesurant les dépenses fiscales
résultant des exonérations maintenues.
3- Répercussions de la levée de
l'exonération de la TVA sur le budget de l'état
Les biens d'équipement et (autres investissements)
étaient exonérés pour éviter que les
sociétés ne cumulent un crédit de TVA difficilement
récupérable auprès de l'Etat.
Aujourd'hui avec l'application de la loi de finances 2007 la
question qui reste à se poser est la suivante :
Est-ce que le gain sur les recettes publiques relati à
cette levée c'e~onération pourrait il servir la politique
incitative à l'investissement ?
A priori une augmentation des recettes de l'Etat pourrait
être à l'origine du développement de l'investissement. En
investissant, l'Etat jouerait le rôle de catalyseur de l'investissement
privé selon la théorie de Keynes. Pourtant nous savons que l'Etat
encourage l'investissement privé sans pour autant privilégier
l'investissement public. Plus encore, à nos jours avec l'expansion des
privatisations l'Etat se retire de plusieurs secteurs reconnus auparavant comme
stratégiques.
De ce fait on peut conclure que cette disposition fera gagner
à l'état quelques milliards dh de ressources. Ces ressources
supplémentaires vont permettre de préparer le terrain pour
l'investissement national et étranger à travers
l'amélioration des infrastructures (routes notamment).
Donc le budget de l'état sera impacté positivement
vu qu'il se verra attribué une ressource supplémentaire il s'agit
d'un non remboursement du Crédit TVA.
Le schéma qui va suivre permet d'illustrer ce qu'on vient
d'énoncer.
L'impôt
Les taxes
La taxe parafiscale
Le prix
L'emprunt
Dépenses courantes
Dépenses d'investissement
Dépenses des collectivités locales
Dépense En moins
Crédit TVA des sociétés de leasing
Les revenus de la Privatisation
En réponse à la question posée, la
levée de l'exonération de la TVA sur les opérations de
crédit bail va réduire les dépenses publiques d'un montant
consistant, cette réduction va augmenter le niveau des ressources par
rapport au emplois, mais vu que le budget de l'état doit toujours
être équilibré (c'est-à-dire toutes les ressources
se transforment en dépenses), ce différentiel sera un tremplin
pour une politique incitative à l'investissement qu'il soit publique ou
privée, et des chantiers énormes seront financés. Il sera
affecté entre autres à l'amélioration de l'infrastructure,
la modernisation de l'administration pour répondre dans les plus brefs
délais aux demandes des investisseurs et la création de plates
formes servant d'emplacement pour les sociétés
étrangères qui délocalisent leurs services au Maroc.
Cette section nous a permis d'avoir une idée sur les
éventuels effets de la levée de l'exonération de la TVA
sur le budget de l'état. Parmi ces effets une dépense fiscale en
moins au profit de l'état.
Maintenant passons nous, si vous le voulez bien, à un
secteur qui tisse des relations de plus en plus étroites avec le secteur
du leasing, il s'agit du secteur automobile. Ce dernier, se développe
entre autres grâce à la contribution des sociétés de
leasing. Aujourd'hui cette contribution se trouve affaiblit et de ce fait une
question s'impose : face à cette affaiblissement, le secteur de
l'automobile se trouvera-t-il impacté ? La section suivante va
répondre à cette question.
Pour le premier trimestre de l'année 2007, la mesure de
levée de l'exonération de la TVA sur le leasing n'a pas eu de
conséquence sur l'activité du commerce automobile. En effet, les
ventes des voitures particulières ont continué leur progression
enclenchée depuis l'année 2006. Les statistiques à fin
mars communiquées par l'AIVAM (l'Association des Importateurs de
Véhicules Automobiles au Maroc) font état de 19.396
véhicules particuliers vendus, ce qui correspond à une
progression d'environ 16% par rapport au premier trimestre 2006. Il n'y a pas
eu non plus de glissement de la demande vers le marché des
véhicules d'occasion comme craignaient certains analystes.
La conjoncture, qui n'aura jamais été aussi
porteuse, a un peu éclipsé la disposition sur le leasing de la
loi de finances 2007. L'impact de la Logan, produite à prix
compétitif, l'arrivée d'une offre bon marché assez large
au rapport qualité / prix ultra compétitif, et surtout
l'accélération du démantèlement des droits de
douane sur les véhicules d'origine européenne.
Cela dit, il y a lieu de se garder de tirer une conclusion
définitive et il va falloir attendre la fin de l'année 2007 pour
se faire une idée précise de l'impact éventuel de cette
mesure sur le secteur automobile, qui se fixe cette année un objectif
ambitieux
d'atteindre le cap des 100.000 véhicules particuliers
vendus. En effet, d'une part une partie des ventes en leasing du premier
trimestre 2007 concernait des dossiers datant de fin 2006 et donc non
concernés par la mesure de la loi de finances, et d'autre part,
certaines sociétés de financement préfèrent ne pas
changer de politique en 2007 car elles espèrent une solution à
leur doléance à l'occasion de l'élaboration de la loi de
finances 2008.
Rappelons que le développement de la LOA (Location avec
Option d'Achat) est l'un des principaux facteurs de l'essor que connaissent les
ventes de voitures au Maroc. En partenariat avec les importateurs, les
sociétés de financement avaient placé cette formule au
coeur de leur stratégie de conquête et d'extension de la demande
qu'elles accompagnaient par une série de promotions. Avec la LOA, dite
aussi location avec promesse de vente ou bail avec option d'achat, le
bénéficiaire du crédit est locataire du véhicule
même s'il en a les charges du propriétaire. Au terme de la
location, il peut acquérir le véhicule à un prix de
cession fixé contractuellement d'avance et généralement
symbolique tenant compte des remboursements effectués (valeur
résiduelle).
La LOA automobile a eu le vent en poupe depuis sa
création. Ainsi, elle avait bouclé l'année 2005 avec un
taux de croissance de 51% pour un montant total de crédits
distribués de 2 milliards de dirhams. Ce qui avait porté la part
de la LOA dans le financement automobile à 66% contre 57% en 2004. De
2005 à 2006, la LOA a enregistré une croissance de 30%.
Dès l'annonce de la mesure sur la TVA au début
de l'année, les professionnels de l'automobile avaient estimé
qu'il n'y aurait pas d'impact sur leur secteur car la demande et le
marché était là et il n'y aurait pas de retour en
arrière sur la progression du marché. Ce qui pourrait arriver
d'après eux, c'est une restructuration du crédit. Les
sociétés de financement s'orienteraient plus vers le
crédit classique que vers le leasing.
Le concessionnaire d'une grande marque automobile affirme que
globalement le leasing automobile n'a pas perdu du terrain par rapport au
crédit classique au cours du premier trimestre de 2007. Il a noté
cependant que les sociétés de leasing pratiquent de moins en
moins de promotions (le leasing à 0%), que certaines
sociétés de financement ne souffrant pas de problèmes de
trésorerie ont développé d'une manière
significative leur offre de leasing automobile (c'est le cas de Salaf Chattbi)
alors que d'autres abandonnent le produit pour se recentrer sur le
crédit à la consommation classique (c'est le cas de Sofac).
Avant l'entrée en vigueur de l'exonération de la
TVA, les sociétés de leasing vivaient dans une situation de
confort. Elles pouvaient déduire la TVA ayant grevé l'achat d'un
bien acquis au profit d'un client. Le législateur n'a fait que corriger
une injustice fiscale pense certains intervenants du secteur automobile.
Cette section n'a pas été bien
développée faute de données sectorielles qui n'ont pas
été disponibles. Les interviewés du secteur de
l'automobile n'ont pas voulu nous fournir les réalisations du secteur au
cours du premier semestre 2007. Mais malgré ça on a pu tirer
quelques enseignements et informations de leurs propos.
La section qui suivra quant à elle s'intéressera
à l'impact de cette levée sur l'investissement. Ce dernier
étant un véritable moteur de croissance et un indicateur du
développement de l'économie. Dans un premier lieu on
définira l'investissement, avec ses différentes formes pour se
focaliser dans une deuxième partie sur les répercussions de cette
disposition fiscale sur l'investissement.
1- Définition de l'investissement
L'investissement est défini comme étant
l'acquisition par l'entreprise de moyen de production qui viennent remplacer
et/ou accroître le capital productif. Il s'agit donc de capitale fixe, de
machine.
L'investissement est une variation du capital. Il fait
augmenter le capital, c'est pour cela que l'on dit que c'est un flux. Il ne
sert à augmenter le stock de capital, il sert aussi à le
remplacer. On peut donc distinguer deux sortes d'investissement :
El L'investissement net : il sert à
augmenter le stock de capital El L'amortissement : il sert
à remplacer le capital usé.
Avec :
Investissement Brut = Investissement net + Amortissement
IZ Investissement de capacité : c'est
l'investissement qui sert à accroître la taille de l'entreprise
(création d'un nouvel établissement et / ou acquisition de
nouvelles machines).
qu'il soit matériel ou immatériel,
l'investissement est un détour de production : il doit rapporter plus
qu'il ne coûte (dans le temps). Et de ce fait, ce qui va influencer la
décision d'investir, c'est le retour sur l'investissement (revenus
futurs actualisés supérieurs au coût de
l'investissement).
2- Répercussions sur l'investissement
a) Contribution du
crédit-bail à l'investissement
La contribution du crédit-bail à
l'investissement se mesure par les financements de l'exercice rapportés
à la FBCF. Cette part s'est accrue de 5,3% en 2000 à 6,9% en
2005.
|
FINANCEMENTS EN CREDIT-BAIL= (1)
|
Evo.
|
FBCF = (2)
|
Evo.
|
=(1)/(2)
|
2000
|
4 507
|
27,3%
|
85 312
|
4,2%
|
5,3%
|
2001
|
4 968
|
10,2%
|
85 375
|
0,1%
|
5,8%
|
2002
|
5 285
|
6,4%
|
91 142
|
6,8%
|
5,8%
|
2003
|
5 427
|
2,7%
|
100 498
|
10,3%
|
5,4%
|
2004
|
6 444
|
18,7%
|
109 083
|
8,5%
|
5,9%
|
2005
|
8 126
|
26,1%
|
117 701
|
7,9%
|
6,9%
|
Si l'on évalue le marché du leasing mobilier par
rapport à la seule composante "matériel et outillage" de la FBCF,
le degré de pénétration du leasing s'élève
à 11,5% en 2005.
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Financements en CBM = (1)
|
3 908
|
4 364
|
4 721
|
4 715
|
5 608
|
6 957
|
Composante "Matériel et outillage" de la FBCF =
(2)
|
42 519
|
40 154
|
45 650
|
52 452
|
57 854
|
60 747
|
(1)1(2)
|
9,2%
|
10,9%
|
10,3%
|
9,0%
|
9,7%
|
11,5%
|
Le crédit-bail mobilier a été introduit
au Maroc en 1965. Depuis, l'activité (financements en leasing
distribués dans l'année) a connu une évolution remarquable
caractérisée par l'augmentation significative du recours des
entreprises et des professionnels à cette formule de financement.
b) Qu'en est-il en 2007
Pour faire face à son développement et maintenir
son outil industriel en bon état de fonctionnement, l'entreprise a
constamment besoin d'investir. Il y va de son avenir e de sa
compétitivité.
Procéder aux investissements nécessaires n'est
cependant pas suffisant. Encore faut-il trouver les meilleurs financements
possibles qui, non seulement rendront le projet économiquement rentable,
mais également en maximiseront les bénéfices potentiels,
sans toutefois risquer d'affaiblir ou de bouleverser la structure
financière de l'entreprise.
A l'image de ce qu'on vient d'énoncer, tout
investisseur avant d'investir évalue les solutions de financement qui
lui sont proposées. Il étudie chaque variante à part pour
déterminer le taux effectif de rémunération des capitaux
empruntés. Une fois ces taux calculés, il choisit le moins
élevé tout en gardant à l'esprit la solution la plus
flexible (financement à hauteur de 100 % par exemple).
Prenons l'exemple d'un homme d'affaire qui veut acquérir
une machine de production (prix hors taxes 1 000 000 dh).
Il dispose de 120 000 dh comme ressources propres.
Il a 2 possibilités de financement :
Financement à hauteur de 80 % par un crédit
bancaire classique avec un taux de 7 %.
Financement par leasing à hauteur de 100 % (l'avance doit
constituer 40 % de la valeur de la machine) taux d'intérêt : 9
%.
Evaluation ces deux solutions :
1ére solution (crédit bancaire classique) :
Le taux d'intérêt de cette solution est nettement
plus avantageux pour
l'investisseur. En effet, avec la libéralisation des
taux d'intérêt, on assiste à nos jours à une
bataille sans merci entre les différentes banques de la place. Ces
niveaux de taux de moins en moins élevés incitent les
investisseurs à opter pour cette solution.
Parmi ses inconvénients :
- Le crédit bancaire ne finance pas les projets à
hauteur de 100 %. Inconvénient qui se trouve dilué si
l'investisseur dispose d'au moins 20 % du montant du projet.
- La capacité d'endettement sera affaiblit
2éme solution (financement par crédit
bancaire) :
Cette solution avec la nouvelle disposition fiscale devient plus
chère.
Premièrement, parce que le bien sera acquis TTC au lieu
d'être acheté en exonération de la TVA. De plus, le taux
d'intérêt des opérations de leasing sot souvent implicites
les
bailleurs ne communiquent pas le taux d'intérêt
qu'ils ont appliqué sur tel financement. Et de ce fait, ils peuvent
atteindre des taux très élevés (+10%).
Le seul avantage qui reste pour cette solution est l'avantage
du financement intégral du projet, en plus de la capacité
d'endettement qui reste la même (elle n'est pas touchée par cette
solution)
Cette petite comparaison, permet de dire que le financement
grâce à un crédit bancaire classique est nettement plus
avantageuse que le financement en leasing.
Les investisseurs n'ayant pas de ressources financières
suffisantes seront orientés davantage vers les banques au
détriment des sociétés de crédit bail.
Ce qu'on peut tirer comme conclusion est : l'investissement
dans sa globalité continuera sa croissance surtout si on se place dans
un contexte Marocain en plein développement avec des chantiers
énormes que le gouvernement Marocain compte entamer ou achever en
collaboration avec les acteurs privés.
Donc la nouvelle disposition fiscale n'a pas d'incidence sur
l'investissement, par contre elle a un impact considérable sur les
sources de financement de ces investissements. Avantager les crédits
bancaires classiques au détriment du crédit bail.
A ce stade, nous n'avons fait qu'analyser l'impact de cette
levée d'exonération sur différents aspects. Maintenant, il
est temps de proposer les solutions qui peuvent être appliquées
pour sortir de cette impasse fiscale. En effet, parmi les solutions qu'on
propose on cite : L'égalisation des taux, Remboursement du crédit
TVA par l'état, la Limitation de la production, L'amendement de la loi
de finances et la constitution de Conglomérats des
sociétés de leasing pour former des lobby. Dans la section qui
suivra chaque solution sera détaillée.
Pour faire face à cette difficulté plusieurs
alternatives et solutions sont envisagées et sont donc à la
disposition des professionnels de leasing.
1- Egalisation des taux
La première solution consiste à égaliser les
taux d'achat et de facturation aux clients.
Si la société de leasing opte pour cette
alternative, qui est d'ailleurs la plus réaliste, elle anéantie
le crédit TVA qu'elle aurait pu supporter.
Calculant le montant de crédit TVA estimé dans ce
cas de figure.
|
Production
|
% par rapport au niveau de la production
|
Taux de TVA
|
CBM
|
32753047684
|
85%
|
20%
|
CBI
|
5779949591
|
15%
|
14%
|
Total
|
38 532 997 275,14
|
100,00%
|
19,10%
|
Le taux de TVA déductible est de 19,10 %. Il en est de
même pour le taux de TVA facturée.
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2007 estimé
|
Production
|
7999081726,98
|
8386107139,68
|
10000111 934,96
|
12147696 473,52
|
16358 088071,24
|
CBM
|
6 799 219 467,94
|
7 128 191 068,73
|
8 500 095 144,72
|
10325 542002,49
|
13 904 374 861
|
CBI
|
1 199 862 259,05
|
1 257 916 070,95
|
1 500 016 790,24
|
1 822 154 471,03
|
2 453 713 211
|
|
|
|
|
|
|
Produits d'exploitation
|
5 148 342 756,05
|
5 546 898 964,91
|
6 528 696 055,52
|
7 416 206 905,95
|
9 592 122 012,16
|
|
|
|
|
|
|
TVA versée
|
1 527 824 609,85
|
1 601 746 463,68
|
1 910 021 379,58
|
2 320 210 026,44
|
3 124 394 821,61
|
TVA collectée
|
983 333 466,41
|
1 059 457 702,30
|
1 246 980 946,60
|
1 416 495 519,04
|
1 832 095 304,32
|
|
|
|
|
|
|
Crédit TVA avant l'adoption de la solution
|
-1012990334,25
|
-1047056567,19
|
-1257151774,03
|
-1578589335,85
|
-2165182620,39
|
Crédit TVA après l'adoption de la
solution
|
-544491143,45
|
-542288761,38
|
-663040432,97
|
-903714507,41
|
-1292299517,29
|
différentiel de Crédit TVA (gain de
crédit TVA réalisés)
|
468499190,80
|
504767805,81
|
594 111 341,05
|
674 874 828,44
|
872883103,10
|
On remarque que malgré l'égalisation des taux le
crédit TVA subsiste mais avec des montant moins importants. Ce
crédit TVA est dû au fait que le niveau de la production
dépasse toujours le niveau du revenu d'exploitation bancaire.
(PRODUCTION » REVENU D'EXPLOITATION BANCAIRE).
Cette alternative fera gagner au secteur des millions de Dh.
Le montant estimé de gain pour l'exercice 2007 est de 872 883 103,10 dh
ce qui est considérable. De plus l'adoption de cette solution serait
très intéressante car la société de leasing
collectera l'intégralité de la TVA récupérable mais
ça va prendre du temps.
Cela est explicité dans l'exemple suivant :
Soit un client qui veut acheter une machine à 1 000 000 dh
HT. Il s'adresse à un bailleur et fixe avec lui les clauses du contrat
qui sont :
.es Durée du contrat 3 ans
.es Base locative calculée sur un
montant
.es Taux d'intérêt annuel 9 % (les
taux d'intérêts sont composés c'est à dire on
capitalise les intérêts perçus)
.ES Valeur résiduelle (1 % du montant TTC de la
machine)
,Es Premier versement représente 40 % de
la valeur locative du bien y compris la valeur résiduelle.
Le bien est acquis à 1 000 000 dh HT, 1 200 000 dh TTC et
il sera loué pour une valeur de :
1 000 000 * 1,20 * (1+0,09) "3 = 1 554 034,80 soit un
intérêt de 554034,80.
Pour la première année la société
règle le fournisseur avec un chèque bancaire d'un montant de 1
200 000 dh, et elle recevra 40% du montant de la location soit 1 554 034,80 *
40 % = 621 613,92 dh. Ce qui reste à recevoir est élevé
à : 1 554 034,80 - 621 613,92 dh = 932 420,88 dh étalés
sur 2 ans à raison de 466 210,44 dh par an.
Production
|
1
|
200 000,00
|
|
|
|
produit d'exploitation bancaire
|
1
|
554 034,80
|
N
|
|
621 613,92
|
N+1
|
|
466 210,44
|
N+2
|
|
466 210,44
|
TVA déductible N
|
240 000,00
|
TVA facturée en N
|
124 322,78
|
TVA facturée en N+1
|
93242,088
|
TVA facturée en N+2
|
93242,088
|
TVA facturée sur 3 ans
|
310 806,96
|
TVA à payer
|
70 806,96
|
On remarque que le crédit TVA n'existe plus, il y a
même un reversement de situation les sociétés de leasing
auront à payer la différence entre la TVA facturée et la
TVA récupérable. C'est le grand avantage de cette solution.
Cependant à l'instar de toute autre solution
envisageable, elle a des inconvénients qui anéantissent et
affaiblissent l'avantage précité. Il s'agit du coût du
leasing qui grimpera. Les Loyers deviendront chers par rapport aux
annuités de remboursement d'un crédit bancaire classique.
Probablement les clients vont s'orienter davantage vers les crédits
bancaires au détriment du financement par le leasing.
De plus l'égalisation des taux étant une
modification des articles réglementaires, elle peut prendre des mois
voire des années. La modification de la réglementation fiscale
doit, en effet, suivre le cheminement conventionnel des textes
législatifs au Parlement avec toute la lenteur qu'il connaît.
2- Remboursement du crédit TVA par
l'état
La deuxième solution est relativement plus accessible.
Elle stipule que l'Etat doit rembourser le crédit structurel de TVA aux
opérateurs des deux activités. Les sociétés de
crédit bail doivent donc se retourner vers le Trésor pour
récupérer le différentiel.
Mais il faut compter en moyenne une année, voire plus,
pour se faire rembourser le crédit de la TVA. En dépit du
renforcement du dispositif inhérent au traitement des dossiers, les
opérateurs se plaignent des délais de restitution de la TVA.
Voilà qui remet en cause la neutralité supposée de cet
impôt.
Les avantages liés à la restitution de la TVA
pour les entreprises exonérées ne sont pas toujours perceptibles.
Tel est en tout cas l'avis de plusieurs opérateurs économiques
qui se plaignent de la longueur des délais de remboursement des
crédits de la TVA par le Trésor. Il faut dire que pour une
moindre petite erreur de forme, le cheminement administratif du dossier peut
être rallongé de plusieurs mois.
En principe, la liquidation des dossiers de remboursement
s'effectue dans un délai maximum de six mois à compter de la date
du dépôt de la demande. En réalité, la
procédure n'intervient pas avant une année, voire dix-huit mois,
indique un expert- comptable.
Autant le Trésor est inflexible dans le recouvrement
des impôts, autant il affiche peu d'empressement à payer ses
dettes, fait remarquer un conseil fiscal de Rabat. Pour un industriel
casablancais, "le problème dépasse le seul cadre du remboursement
de la TVA, c'est une question de mise à niveau générale".
Ce non- respect des délais n'est pas une pratique propre à
l'Etat. On le retrouve également dans les transactions commerciales,
renchérit un expert-comptable. C'est tout un environnement,
précise-t-il.
Ce décalage énorme de trésorerie sera
inévitablement répercuté sur les taux
d'intérêt qui augmentera d'au moins 0,5 %.
3- Limitation de la production par les
sociétés de crédit bail
Cette solution peut être aussi envisagée. Il
s'agit en fait d'une limitation de la production à des niveaux
permettant à la société de crédit bail d'affaiblir
l'impact du crédit TVA sur ses fonds propres. Autrement dit, ces
sociétés mettront en place des conditions plus contraignantes
dans la sélection des demandes de financement par les clients.
De ce fait, chaque bailleur fixera un seuil de production
à ne pas dépasser durant l'exercice. Si ce seuil est atteint, il
refusera de financer tout investissement même si les cash flow qu'il
permet de dégager se chiffrent en millions de dh.
L'inconvénient de cette solution est présent dans
son caractère sélectif. Le client
face à ces contraintes s'orientera vers le crédit
classique d'où un impact sur la
rentabilité. Ajoutons à cela le fait que le
crédit TVA sera toujours supporté par le bailleur, la limitation
de la production ne permet que l'étalement de ce crédit sur une
durée plus longue.
4- L'amendement de la loi de finances
Il s'agit de modifier les dispositions fiscales lors de la
prochaine loi de finances 2008. Ceci n'est possible que si l'amendement
n'entraîne pas une diminution des ressources publiques ou une aggravation
ou une création d'une charge publique. D'après les
sociétés de leasing, il n'y a pas de perte de recettes fiscales,
juste un calendrier des rentrées plus étalées dans le
temps.
5- Conglomérat des sociétés de leasing
en lobby
Les sociétés de leasing auront
intérêt à former un lobby et renforcer le poids de
l'Association Professionnel des Sociétés de Financement (APSF).
Comme les banques, ils pourront s'agglomérer autour d'une entente. Ceci
serait d'autant plus possible qu'il y a eu une égalisation du taux de
l'IS des sociétés de leasing et celui des banques.
La création de ce conglomérat contribuera
à la surmontée des difficultés du secteur justement en
essayant de modifier les textes de loi régissant la TVA afin qu'ils
deviennent mieux adaptés à leurs spécificités.
L'environnement des sociétés de
crédit-bail est en constante évolution aussi bien sur les plans
économiques que réglementaires. Les fusions et les rapprochements
de grands groupes bancaires, l'ouverture prévue des frontières
ont contribué, ces dernières années, à faire
apparaître un phénomène de concentration et
d'intensification de la concurrence. Les marges se réduisent, les
sociétés cherchent à présent à rentabiliser
les opérations par des économies d'échelle.
Le présent mémoire, que nous concluons, a
essayé de traiter, tout au long de
ses développements, l'impact de la levée de
l'exonération de la TVA sur divers secteurs.
Pour ce faire, la méthodologie adoptée pour ce
travail a couvert 2 volets :
théorique et pratique. Le premier a été
cerné grâce à la consultation de la littérature
traitant du leasing dans ses multiples facettes. Le volet
pratique quant à lui a été réalisé à
l'aide de plusieurs entretiens avec les professionnels concernés par
cette problématique à savoir les sociétés de
leasing, le ministère des Finances, la Direction générale
des Impôts, les professionnels du secteur de l'automobile....etc. Ces
entrevues étaient les piliers majeurs des cas contenus et des
propositions de solutions citées.
Ainsi à travers les différentes parties de ce
mémoire, nous avons essayé de présenter la
problématique préoccupante du secteur et d'analyser son impact.
Ceci nous a permis de :
Présenter l'état des lieu des réalisations
du secteur et de prévoir son évolution éventuelle au cours
de l'année 2007.
D'identifier l'impact de cette nouvelle disposition fiscale sur
le secteur du leasing, l'économie, le budget de l'état, le
secteur automobile...etc.
De proposer quelques solutions envisageables afin de pouvoir
limiter les répercussions néfastes de cette levée
d'exonération.
Ces apports ne peuvent masquer les limites de notre travail.
Du point de vue pratique, nous n'avons pas pu
développer l'impact sur d'autres secteurs. Cette limitation est due
à une contrainte de temps et à une réticence de quelques
acteurs économiques à répondre à notre
questionnaire.
Cependant, nous voudrons préciser à l'issue de
ce travail, que la levée de cette exonération de la TVA sur les
opérations de crédit bail aura des retombées majeures sur
tout le secteur du leasing surtout que la croissance enregistrée par
ledit secteur est assez remarquable +30 % l'année
précédente.
1. Textes législatifs
Er Dahir du 12 août 1913 (9 Ramadan 1331) formant Code des
Obligations et Contrats.
Er Dahir n° 1-92-138 du 25 Décembre 1992 portant
promulgation de la loi n° 9- relative aux obligations comptables des
commerçants.
Er Dahir portant loi n° 1-93-147 du 06 Juillet 1993 relatif
à l'exercice de l'activité des établissements de
Crédit et de leur contrôle.
Er Décret n° 2-91-967 du 21 Juillet 1993 fixant la
composition et le fonctionnement du Comité des Etablissements de
Crédit.
Er Dahir n° 1-96-83 du 1ier Août 1996 formant code de
commerce. Er Textes et circulaires des lois fiscales.
2. Réglementations comptables et bancaires
Arrêté du Ministère des Finances et des
Investissements Extérieurs n° 2450-95 du 06 Octobre 1995 fixant le
capital minimum ou la dotation minimale des sociétés de
financement.
Arrêté du Ministère des Finances et des
Investissements Extérieurs n° 1331-99 du 23 Août 1999 relatif
au plan comptable des établissements de crédit.
3. 0uvrages
GARRIDO ERIC : « Le cadre économique et
réglementaire du crédit-bail TOME 1 » édition : Revue
Banque, 2002.
GARRIDO ERIC : « Le crédit-bail : outil de
financement structurel et d'ingénierie commerciale TOME 2»
édition : Revue Banque, 2002.
ROBERT OBERT : « Pratique des normes IAS/IFRS - comparaison
avec les régles françaises et les US GAAP » édition :
DUNOD 2004.
4. Publications sectorielles
|
Rapport annuel de l'APSF de 1999 Rapport annuel de l'APSF de
2000 Rapport annuel de l'APSF de 2001 Rapport annuel de l'APSF de 2002 Rapport
annuel de l'APSF de 2003 Rapport annuel de l'APSF de 2004 Rapport annuel de
l'APSF de 2005
|
5. Presse spécialisée et publications
DREME BRIGETTE & HERBAS RAYMONDE. « La
problématique comptable des opérations de Crédit-bail
» Revue Banque, n° 596 Octobre 1998 page 68-70.
L'Economiste, « la TVA, bête noire du leasing »
édition 329 du 7 mai 1998.
|
L'Economiste, « Crédit-bail : Les régles de
fonctionnement en place » édition 314 du 22 janvier 1998.
L'Economiste, « Crédit-bail : un coup de frein
révélateur du ralentissement de l'investissement »
édition 314 du 22 janvier 1998.
|
6. Sites Internet
Association Professionnelle des Sociétés de
Financement :
{ HYPERLINK
"
http://www.apsf.org.ma" }
Association Française des Sociétés de
Financement :
www.asf-france.fr
Bank Al Maghreb :
f HYPERLINK "
http://www.bkm.ma" }
Leaseurope :
www.leaseurope.or g
|
(PAGE I
|
Remerciements
|
1
|
Dédicaces
|
2
|
Avant propos
|
3
|
Introduction
|
5
|
Problématique du sujet
|
7
|
La méthodologie poursuivie
|
8
|
PREMIERE PARTIE
|
9
|
Généralités sur le crédit bail
|
10
|
1- Définition
|
10
|
2- Le crédit bail et le leasing sont-ils synonymes ?
|
10
|
3- Les différentes formes du crédit bail
|
10
|
a) le crédit-bail mobilier
|
10
|
b) le crédit-bail immobilier
|
11
|
|
4- Les différentes variantes du crédit bail
|
12
|
a) Le Lease-back (ou cession-bail)
|
12
|
b) Le crédit-bail adossé
|
12
|
c) Le full service
|
13
|
d) Le leasing financier (finance lease) : location financement
|
13
|
e) Le leasing opérationnel (operating lease) : location
exploitation
|
13
|
5- Le crédit-bail en chiffres
|
13
|
6- Les intervenants du marché
|
14
|
7- Genèse du leasing dans le monde et son apparition au
Maroc
|
14
|
Le cadre juridique
|
16
|
1- Rappel des textes
|
16
|
a) La note circulaire des impôts de 1965
|
16
|
b) Le code des investissements de 1973
|
16
|
c) La loi bancaire de juillet 1993
|
17
|
d) La loi de Finances 1995/1996
|
17
|
e) Consécration juridique par le code de commerce en
1996
|
17
|
f) La consécration du Plan Comptable des Etablissements de
Crédit (PCEC) en 2000
|
18
|
g) Elargissement des opérations de crédit-bail dans
la nouvelle loi bancaire en 2006
|
18
|
2- La nature juridique du contrat de crédit-bail
|
19
|
3- Les conditions de fonds du contrat de crédit-bail
|
20
|
4- Le contenu du contrat de crédit-bail
|
20
|
5- Les phases contractuelles d'un contrat de
crédit-bail
|
20
|
6- Les conséquences de la nature juridique
|
21
|
a) La publicité des cotrats de crédit-bail
|
21
|
b) La révision périodique des prix
|
21
|
7- Les obligations des parties contractantes
|
21
|
a) Les obligations du fournisseur
|
21
|
b) Les obligations du bailleur
|
22
|
|
|
(PAGE I
|
|
(PAGE I
|
c) Les obligations du crédit-preneur
|
22
|
Le cadre réglementaire
|
23
|
1- Les conditions générales d'exercice relatives
aux sociétés de crédit-bail
|
23
|
a) L'agrément ou l'autorisation d'exercer
|
23
|
2- Les règles prudentielles et comptables
|
23
|
a) Le capital minimum
|
23
|
b) Les documents comptables
|
24
|
c) Le contrôle et l'audit des comptes
|
24
|
d) Le respect des ratios réglementaires
|
24
|
e)Les règles de classification et de provisionnement des
créances en souffrance
|
25
|
3- Les autorités de tutelle et de représentation
|
25
|
a) Les autorités de tutelle et contrôle
|
25
|
b) Les organes de consultation et de représentation
|
25
|
Le cadre comptable
|
26
|
1- Les dispositions comptables applicables aux
sociétés de crédit-bail au Maroc
|
26
|
a) L'évolution du cadre comptable des
société de crédit-bail
|
26
|
b) Les dispositions du PCEC relatives aux comptes des
sociétés de crédit- bail
|
27
|
2- Les normes comptables internationales applicables aux
opérations de crédit- bail
|
29
|
a) Les normes IAS-IFRS applicables au crédit-bail
|
29
|
b) Le référentiel US GAAP : la norme n° 13 du
FASB
|
30
|
Le cadre fiscal
|
32
|
1- La Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
32
|
a) Le taux
|
32
|
b) Les exonérations
|
32
|
c) La régularisation de la TVA
|
33
|
d) Les difficultés soulevées par la profession et
l'APSF
|
33
|
2- L'impôt sur les sociétés
|
34
|
a) Le taux de l'impôt
|
34
|
b) Les amortissements
|
34
|
c) Les plus value sur cessions des immobilisations
|
34
|
3- Les droits d'enregistrement
|
35
|
a) Cas du crédit-bail immobilier
|
35
|
b) Cas du crédit-bail mobilier
|
35
|
4- La taxe d'édilité
|
35
|
5- La taxe urbaine
|
36
|
6- La patente
|
36
|
Conclusion de la première partie
|
37
|
DEUXIEME PARTIE
|
38
|
Analyse de la situation actuelle
|
39
|
1- Etat des lieux du paysage fiscal relatif aux
opérations de crédit-bail
|
39
|
2- Mécanisme De Non Récupération De la TVA
Depuis Le 1er Janvier 2007
|
40
|
|
3- Réaction de l'APSF suite à cette nouvelle
disposition fiscale et réponses du Directeur des Impôts
|
41
|
L'impact sur le secteur du leasing
|
44
|
1- La situation actuelle du secteur
|
44
|
2- L'estimation du montant du crédit TVA du secteur en
2007
|
46
|
3- Effet direct sur les activités du leasing à
court terme
|
46
|
a) L'impact sur les capitaux propres des sociétés
de leasing
|
46
|
b) L'impact commercial sur les sociétés de
crédit bail
|
47
|
c) L'impact sur la rentabilité des sociétés
de crédit bail
|
47
|
d) L'impact financier sur les sociétés de
crédit bail
|
48
|
4- Effet de contagion prévisible
|
49
|
Conclusion
|
50
|
Impact sur les sociétés de leasing cotées
|
51
|
1- Comparatifs entre les indicateurs de MAB et MLE et les autres
valeurs comparables
|
51
|
2- L'analyse boursière de Maghrebail et de Maroc
leasing
|
52
|
a) MAB
|
52
|
b) Perspectives prévisionnelles de l'action MAB
|
54
|
c) MLE
|
54
|
d) Perspectives prévisionnelles de l'action MLE
|
56
|
Impact sur les PME/PMI
|
58
|
1- Le financement en crédit-bail comme alternative pour
les PME
|
58
|
2- Intérêt du financement par leasing suivant la
dimension de l'entreprise
|
59
|
3- Le crédit-bail vu par les « PME » et les
professionnels
|
59
|
4- Comparaison du coût du crédit-bail avant et
après la réforme
|
60
|
5- Répercussion de la levée sur les PME-PMI
|
63
|
Conclusion
|
63
|
Impact sur le budget de l'état
|
64
|
1- Spécificités du budget d'état
|
64
|
2- Structure du budget d'état
|
65
|
3- Répercussions de la levée de
l'exonération de la TVA sur le budget de l'état
|
66
|
Est-ce que le gain sur les recettes publiques relatif à
cette levée d'exonération pourrait il servir la politique
incitative à l'investissement ?
|
66
|
Impact sur le secteur automobile
|
68
|
Impact sur l'investissement
|
70
|
1- Définition de l'investissement
|
70
|
2- Répercussions sur l'investissement
|
70
|
|
a) Contribution du crédit-bail à
l'investissement
|
70
|
b) Qu'en est-il en 2007
|
71
|
Les solutions envisagées
|
73
|
1- Egalisation des taux
|
73
|
2- Remboursement du crédit TVA par l'état
|
75
|
3- Limitation de la production par les sociétés de
crédit bail
|
76
|
4- L'amendement de la loi de finances
|
76
|
5- Conglomérat des sociétés de leasing en
lobby
|
76
|
Conclusion générale
|
77
|
Bibliographie
|
79
|
Annexes
|
84
|
ACOMPTE
Contrairement à d'autres formes de financement, le
crédit-bail ne nécessite pas d'acompte ou d'apport en fonds
propres.
Le versement d'un acompte est toujours possible, si le client le
souhaite. Son traitement comptable et financier s'opère au cas par
cas.
AGRÉMENT
Les sociétés de crédit-bail sont
agréées en tant qu'établissement financier pour exercer
leur activité.
L'agrément est délivré par le Ministre
des Finances, après avis conforme du Comité des
Établissements de Crédit qui évalue, notamment, les moyens
techniques et financiers de la société, ainsi que la
compétence et l'honorabilité de ses dirigeants.
AMORTISSEMENT
Propriétaires des biens qu'elles financent, ce sont les
sociétés de crédit-bail qui les inscrivent à leur
bilan et procèdent ainsi à leur amortissement. L'amortissement de
cet actif s'effectue sur une période correspondant à la
durée de son utilisation. L'amortissement peut être
accéléré.
APSF
Les sociétés de crédit-bail dûment
agréées sont membres de droit de l'Association Professionnelle
des Sociétés de Financement (APSF) instituée par la loi du
6 juillet 1993 relative à l'activité des établissements de
crédit. L'APSF a pour objet notamment d'étudier les moyens
d'amélioration de la technique et de stimulation de la concurrence.
ASSURANCE
Les opérations de financement en crédit-bail
sont assorties de produits d'assurance destinés à protéger
les partenaires (bailleur et preneur) et le bien financé (en cas de
destruction totale ou partielle). L'obligation d'assurance revient au client
qui en assume la charge.
AUTORITÉS MONÉTAIRES
En tant qu'établissements de crédit, les
sociétés de leasing exercent leur activité sous la tutelle
des
Autorités Monétaires (Ministre des Finances et
Gouverneur de Bank Al-Maghrib). La loi du 6 juillet 1993 relative à
l'activité des établissements de crédit leur
confère de larges pouvoirs de réglementation, de supervision et
de contrôle. Les sociétés de crédit-bail sont
dotées de compétences humaines à la mesure des conditions
d'exercice et de contrôle auxquelles elles sont assujetties.
BAILLEUR
Le bailleur ou crédit-bailleur est la
société de crédit-bail qui acquiert un bien pour le donner
en location. Le bailleur est le propriétaire légal du bien, dont
il cède au client le droit d'usage. Il reçoit en contrepartie des
redevances périodiques convenues.
BÉNÉFICIAIRE
Toute entreprise, quel que soit son secteur d'activité ou
sa taille :
- désirant investir pour innover son matériel
productif ou pour étendre sa capacité, - ayant un besoin urgent
d'équipements non budgétisé,
- payant des loyers élevés à fonds perdus et
qui voudrait constituer un patrimoine, - exerçant son activité
dans un secteur porteur,
- désirant préserver son fonds de roulement pour
l'affecter à d'autres utilisations, peut bénéficier d'un
financement en crédit-bail.
Les commerçants, les entrepreneurs individuels, les
médecins, les architectes et les autres professions libérales
peuvent également bénéficier de financements en
crédit-bail.
CESSION
Le bien financé appartient juridiquement au bailleur.
Il ne peut être vendu par le client durant la période
contractuelle. Une fois le matériel acheté pour sa valeur
résiduelle par le client à la fin de la période locative,
il lui est possible de le vendre à sa guise. Cette clause vaut aussi
pour la sous-location et pour l'hypothèque.
COMITE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT
Donne son avis conforme au ministère des Finances sur les
questions intéressant l'activité des établissements de
crédit. Par ailleurs, ses membres peuvent émettre leur avis au
Gouverneur de Bank Al Maghrib sur les aspects techniques des instruments de la
politique monétaire et des règles prudentielles.
CONTRAT
C'est le document-clé de l'opération de
crédit-bail, puisqu'il crée le lien juridique entre le client et
la société de crédit-bail. Les parties y fixent les droits
et obligations réciproques, ainsi que les conditions et
procédures. Il précise la durée de location et
l'échéancier des loyers.
La société de crédit-bail y réserve
le droit au client, par une promesse unilatérale de vente, de se porter
acquéreur du bien à l'issue de la période contractuelle
à un prix convenu d'avance.
Le contrat fixe, également, l'indemnité de
résiliation à laquelle s'expose le client en cas de non paiement
des redevances.
DÉLAI DE RÉPONSE
En sociétés spécialisées, les
sociétés de crédit-bail sont outillées pour
répondre dans les délais les plus réduits à une
demande de financement.
Sitôt le dossier complètement constitué, la
réponse ne dépasse guère 24 à 48 heures pour une
demande de crédit-bail mobilier et une semaine pour une demande de
crédit-bail immobilier.
DOSSIER
La demande de financement en crédit-bail est
examinée sur la base d'un dossier constitué de différents
documents, en fonction de la nature du bien à financer (bien mobilier ou
immobilier) et du statut juridique du demandeur. Les justificatifs
demandés se rapportent en général à son
identité, sa situation économique et financière et aux
caractéristiques du bien à financer.
ENGAGEMENTS RÉCIPROQUES
Le crédit bailleur garantit au crédit preneur
l'utilisation et la jouissance du bien financé. Le crédit preneur
s'engage à s'acquitter des redevances locatives conformément aux
conditions stipulées dans le contrat. Il est, en outre, tenu de veiller
à la maintenance du bien.
FISCALITÉ
Le crédit-bail est doté d'un régime
fiscal approprié, ce qui en explique aussi la nette croissance depuis
quelques années. Les principaux avantages fiscaux se résument
comme suit :
- déductibilité des charges : les redevances de
leasing sont totalement comptabilisées comme charges déductibles
du bénéfice imposable;
- exonération de TVA à l'acquisition du bien, la
TVA facturée en amont par le fournisseur est gérée par les
sociétés de crédit-bail;
- possibilité d'amortissement
accéléré.
La TVA au taux réduit de 7% acquittée sur les
loyers est récupérable, suivant le statut fiscal du client.
Le crédit-bail immobilier est doté de quelques
avantages supplémentaires, notamment en matière de droits
d'enregistrement.
GARANTIE
Les sociétés de crédit-bail se limitent
généralement à la propriété du bien
loué. Pour des raisons évidentes de sécurité, des
garanties (réelles ou caution) peuvent être cependant
demandées si l'envergure de l'opération de crédit-bail
l'exige.
INTÉRÊTS (AGIOS)
Bien qu'étant assimilé à une
opération de crédit par la loi du 6 juillet 1993 relative
à l'activité des établissements de crédit, le
crédit-bail est avant tout, par nature et par construction, une
opération de location. Cette qualification implique pour le client le
versement de loyers passés totalement en charges sans distinction entre
amortissement et intérêts. Ces loyers représentent la
contrepartie du service rendu par la société de
crédit-bail au client en mettant à sa disposition le bien.
LEASE-BACK OU CESSION-BAIL
Le lease-back (ou cession-bail) est la formule par laquelle une
entreprise cède à la société
de crédit-bail un bien mobilier ou immobilier dont elle est
propriétaire pour conclure aussitôt avec elle un contrat de
crédit-bail sur ce bien. Grâce au produit de la vente,
l'entreprise
dispose de fonds nouveaux, et continue -- selon le principe
même du crédit-bail - à utiliser son bien comme si elle en
était toujours propriétaire.
LOYERS OU REDEVANCES LOCATIVES
Dans l'industrie du crédit-bail, on parle volontiers de
loyers ou redevances locatives pour désigner les versements
découlant de la jouissance d'un bien. Le montant des loyers est
généralement constant. La possibilité existe, cependant,
de les moduler contractuellement, en fonction du plan d'exploitation de
l'entreprise, à sa demande.
La société de crédit-bail réserve
le droit au client, par une promesse unilatérale de vente, de se porter
acquéreur du bien à l'issue de la période contractuelle.
Le prix de cession correspond à la valeur résiduelle fixée
contractuellement.
PARTENAIRES
Le crédit-bail est une opération qui met en
présence trois partenaires :
- l'entreprise qui envisage l'investissement;
- la société de crédit-bail qui
achète le bien pour son compte et le met à sa disposition pour un
loyer convenu;
- le fournisseur du bien.
PRENEUR
Le preneur ou crédit preneur, dit également
utilisateur, est l'entreprise qui reçoit le bien en location, dont elle
jouira pour les besoins de son exploitation, moyennant le paiement de
redevances contractuelles.
PROCÈS-VERBAL DE RÉCEPTION
C'est le document qui atteste que le client a
réceptionné le matériel et qu'il en a
vérifié la conformité avec sa commande.
La signature du procès-verbal de réception du
matériel, conjointement par l'entreprise et le fournisseur
déclenche le paiement du fournisseur et le versement du premier loyer
par l'utilisateur.
QUOTITÉ DE FINANCEMENT
Le crédit-bail permet le financement jusqu'à
100% de la valeur de l'équipement à acquérir (mobilier et
immobilier) et éventuellement l'ensemble des prestations
nécessaires à sa mise en place et à son fonctionnement.
RISQUE
Les sociétés de crédit-bail ne sont pas
tenues de donner systématiquement suite à une demande de
financement, notamment quand elles estiment que le projet ne répond pas
aux critères économiques et financiers, voire éthiques.
L'APSF est dotée d'un système d'aide à
l'appréciation du risque qui informe ses membres sur les
incidents de remboursement constatés.
RÉSILIATION
Le contrat de crédit-bail comporte
généralement des clauses de résiliation très
rigoureuses notamment pour sanctionner le non paiement des loyers à leur
échéance. Dans ce cas, le client peut être contraint de
verser une indemnité correspondant à la totalité ou
à une forte proportion des loyers restant à courir et restituer
le matériel.
SOCIÉTÉS DE FINANCEMENT
Les sociétés de crédit-bail sont des
sociétés de financement spécialisées. Une telle
spécialisation leur permet d'offrir à leur clientèle,
entreprises ou professions libérales, des produits adaptés
à leurs besoins. Les compétences dont elles disposent permettent
de préserver leurs produits contre toute assimilation ou banalisation.
C'est par l'innovation dont ils sont porteurs que les professionnels du
crédit-bail réussissent à donner à leurs produits
une valeur ajoutée particulière qui fait leur raison
d'être.
VALEUR RÉSIDUELLE
C'est le prix de cession préalablement défini
dans le contrat, à laquelle le client se porte acquéreur du bien.
La valeur résiduelle est généralement faible et varie
selon les caractéristiques de chaque opération.
Elle tient compte, au moins pour partie, des versements
effectués à titre de loyers.
Bonjour, je suis étudiant(e) en 4éme à
l'ISCAE.
Dans le cadre de mon projet de fin d'étude, je mène
une étude sur l'impact de la levée de l'exonération de la
TVA sur les sociétés de Crédit-bail.
Merci de bien vouloir répondre à ces quelques
questions.
|
1-
La levée de l'exonération de la TVA sur les
opérations de crédit-bail a-t-elle eu un impact sur votre
activité durant ce premier trimestre ?
{ SHAPE \* MERGEFORMAT} Oui
{ SHAPE \* MERGEFORMAT } Non
2- A combien estimez-vous le niveau de la production durant
l'exercice 2007 ?
3- A combien estimez-vous le montant du crédit TVA
durant l'exercice 2007 ?
?????????????????????????????????????????????????????
4- Y a-t-il possibilité de provisionner le
crédit TVA ?
?????????????????????????????????????????????????????
5- Quel impact aurait cette levée d'exonération
sur le cours boursier à partir de 2007 ?
6- Quelle serait la réaction future au cas où
vous opterez pour égalisation des taux ?
7- Pensez vous que le marché d'occasion va se
développer au détriment du marché des biens neufs ?
8- Le client serait-t-il amené à choisir un
crédit classique au lieu d'un crédit-bail vue sa cherté
depuis 2007 ?
9- Quelle a été la réaction du
marché durant le premier trimestre de l'année 2007 ?
L'évolution du produit d'exploitation bancaire entre 2002
et 2005
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
CDM Leasing
|
225 092,59
|
243 100,00
|
279 565,00
|
286 668,00
|
chaabi leasing
|
330283,33
|
356 706,00
|
526 566,00
|
595 019,58
|
BMCI Leasing
|
667 854 971,93
|
742 050 426,80
|
839 549 694,37
|
936 189 639,22
|
SOGELEASE
|
2 210 011 000,00
|
2 495 754 000,00
|
2 865 653 367,48
|
3 262 918 316,73
|
Wafabail
|
665 385 052,82
|
768 611 148,53
|
1 225 980 862,67
|
1 457 527 262,42
|
Maghrebail
|
880 155 000,00
|
953 441 000,00
|
1 045 074 000,00
|
1 166 662 000,00
|
Maroc Leasing
|
724 381 355,38
|
586 442 583,58
|
551 632 000,00
|
592 028 000,00
|
|
|
|
|
|
secteur
|
5 148 342 756,05
|
5 546 898 964,91
|
6 528 696 055,52
|
7 416 206 905,95
|
Le volume de la production entre 2002 et 2005
|
|
|
2 002
|
|
2 003
|
|
|
2 004
|
|
2 005
|
CDM Leasing
|
|
490433,5072
|
|
510 050,85
|
|
601
|
860,00
|
|
669 186,00
|
chaabi leasing
|
|
1 129 002,86
|
|
1 185 453,00
|
|
1 553 135,00
|
|
1 863 762,00
|
BMCI leasing
|
1
|
765
|
183
|
462,75
|
1
|
901
|
856
|
270,90
|
2
|
107
|
830
|
853,40
|
2
|
409
|
825
|
481,37
|
SOGElease
|
1
|
003
|
540
|
000,00
|
1
|
137
|
908
|
000,00
|
1
|
257
|
441
|
097,13
|
1
|
368
|
979
|
639,40
|
Wafabail
|
1
|
539
|
572
|
723,70
|
1
|
759
|
933
|
264,58
|
2
|
572
|
135
|
989,43
|
3
|
373
|
448
|
404,75
|
Maghrebail
|
2
|
266
|
956
|
000,00
|
2
|
498
|
459
|
000,00
|
2
|
725
|
709
|
000,00
|
3
|
103
|
567
|
000,00
|
maroc leasing
|
1
|
422
|
210
|
104,17
|
1
|
086
|
255
|
100,35
|
1
|
334
|
840
|
000,00
|
1
|
889
|
343
|
000,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Secteur
|
7
|
999
|
081
|
726,98
|
8
|
386
|
107
|
139,68
|
10
|
000
|
111
|
934,96
|
12
|
147
|
696
|
473,52
|
Nom du document : Mémoire
Répertoire : C:\Documents and
Settings\said\Bureau\Mémoire
Modèle : C:\Documents and Settings\said\Application
Data\Microsoft\Modèles\Normal.dot
Titre :
Sujet :
Auteur :
|
ELKOURT
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Mots clés :
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Commentaires :
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Date de création :
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25/06/2004
|
11:30
|
N° de révision :
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106
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Dernier enregistr. le :
|
18/02/2002
|
5:49
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Dernier enregistrement par : said
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Dernière impression sur : 01/03/2002 8:12
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