Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Faculté des Sciences et Techniques
Département de Géologie
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DEA Mémoire de Diplôme d'Etudes
Approfondies en Géosciences
Option : Environnements sédimentaires Mention
: Géotechnique
Identification géotechnique de
matériaux
concassés-types en corps de chaussées
et
évaluation de leur qualité
Présenté et soutenu publiquement le 24 / 06 /
2008 par : Makhaly BA Maître ès
Sciences Devant la commission d'examen composée de :
Mamadou FALL Président UCAD
Meïssa FALL Rapporteur UCAD
Mouhamadoul Bachir DIOUF Examinateur UCAD
Moustapha DIENE Examinateur UCAD
AVANT PROPOS
A travers ce travail, je voudrais rendre un hommage
mérité aux personnes qui ont contribué de près ou
de loin à l'élaboration de ce mémoire de Diplôme
d'Etudes Approfondies.
Monsieur Mamadou FALL, Maître de
conférences, pour le suivi et l'encadrement constant qu'il accorde aux
étudiants. Il n'a ménagé aucun effort pour nous trouver
des stages dans les entreprises. Plus qu'un professeur, il est un père
pour moi.
Monsieur Mouhamadoul Bachir DIOUF, Maître
de conférences, pour avoir été mon premier maître en
géologie et d'avoir participé jusque là à ma
formation.
Monsieur Meïssa FALL,
Docteur-Ingénieur en Génie civil et minier, pour avoir
dirigé l'encadrement scientifique et la rédaction de ce travail.
C'est grâce à lui que ce mémoire peut aujourd'hui
être présenté. Avec lui, j'apprends peu à peu les
théories souvent complexes de la mécanique des sols et de la
géotechnique. Je suis heureux de pouvoir lui exprimer ma
reconnaissance.
Monsieur Moustapha DIENE, Maître de
conférences, d'avoir accepté de participer au jury.
Monsieur Bocar Malick MBOW, Ingénieur
à JLS, pour m'avoir initié à la géotechnique
routière. Je le remercie pour les nombreuses séances de travail
qu'il m'a accordé au cours desquelles, les interprétations ont
été progressivement améliorées. Il a mis à
notre disposition tous les moyens techniques dont il disposait pour les essais
au laboratoire.
Monsieur Pape Sira MBODJ, Ingénieur
à JLS, pour son soutien, son encadrement et sa disponibilité.
Tout au long des travaux, il a apporté des critiques et suggestions dans
la forme et le fond de ce travail. Il a mis à ma disposition toute la
bibliographie nécessaire à la conception et le dimensionnement
des chaussées.
Monsieur Ndiawar Camara, Chef du laboratoire
géotechnique de JLS, pour m'avoir initié aux techniques souvent
difficiles du laboratoire. Son expérience, sa disponibilité et
ses conseils m'ont été très utiles.
Monsieur CACHOT, Responsable à la SODEVIT
de Bandia, pour m'avoir offert gracieusement les granulats calcaires
utilisés dans cette étude.
Monsieur Mapathé NDIOUCK, Industriel,
pour la fourniture gratuite du silexite 0/31,5 mm. Nous lui remercions
profondément.
Nous remercions tout le personnel du laboratoire
géotechnique de JLS : Baye Mbodj, Charles, Samsdine,
Diatta.
Je remercie tous les membres de ma famille à
Khombole et à Thiès ainsi qu'à mes amis
Djiby Diagne, Mamadou Diop, Meissa Tine qui ont tenu à
faire le déplacement pour assister à la soutenance.
Je remercie tous mes collègues de promotion :
Fatou Ndoye, Seydou BA, Awa Ousmane, Ndèye Maguette Dieng, Nafi
Racine Sow, Mariama Kaba, Abib Ngom, Détié Sarr, Abdoul Mbodji,
Mamadou Traoré.
Sommaire
Introduction Générale 5
1ère Partie : Synthèse
bibliographique
Chapitre 1. - Généralités sur les
granulats routiers 8
1. - Définitions et présentation
générale 8
2. - Nomenclature et Classification 8
3. - Les fuseaux granulométriques 8
4. - Les différentes approches pour l'étude des
matériaux non liés 9
5. - Caractéristiques géométriques des
granulats routiers 10
6. - Le Compactage des matériaux 11
7. - Dimensionnement des structures de chaussées 12
Chapitre 2. - Rhéologie des matériaux
granulaires 17
1. - Interaction entre les grains 17
2. - Ecoulement des grains en cisaillement plan homogène
17
3. - Comportement expérimental des matériaux
granulaires 19
Chapitre 3. - Mélange et compacité
granulaires 24
1. - Les mélanges granulaires 24
2. - La compacité granulaire 26
2ème Partie : Identification et
Caractéristiques des matériaux - Evaluation de leur
qualité Chapitre 1. - Provenance des matériaux
de l'étude 32
1. Contexte géologique du Bassin
sénégalo-mauritanien 32
1.1. - Les formations basaltiques 32
1.2. - Les formations calcaires 33
1.3. - Les silexites 33
Chapitre 2. - Les caractéristiques
mécaniques des granulats 36
1. - Essais caractéristiques de la fabrication 36
2. - Les essais caractéristiques des
propriétés intrinsèques 40
3. - Essai Proctor - Essai CBR 41
Conclusion générale et discussions
47
Références bibliographiques 49
Table des matières 51
Liste des Tableaux et des Figures 53
Liste des notations et des
abréviations
å : déformation
å1 : déformation axiale
åV : déformation volumique
í : Coefficient de Poisson õ :
compacité
? : angle de frottement interne
.
ã : taux de cisaillement
ì : coefficient de frottement
ãs : poids spécifique
ãh : masse volumique humide
ãd : masse volumique sèche
ó : contrainte
ó1 : contrainte axiale ou contrainte
déviatorique
ó3 : contrainte de confinement
ô : contrainte de cisaillement A
: Coefficient d'aplatissement
c : cohésion
CBR: indice de portance californien (California
bearing ratio)
CEBTP : Centre expérimental du
Bâtiment et de Travaux Publiques
Cu : coefficient d'uniformité
D : dimension maximale des grains
d : dimension minimale des grains
E : Module de Young
e : indice des vides
Ec : écartement des grilles à
fentes parallèles
ES : Equivalent de Sables
f : Pourcentage des particules fines GNT
: Graves Non Traitées
GRH : Grave Reconstituée
Humidifiée
H : hauteur
I : nombre inertiel
IC : Indice de concassage LA :
coefficient Los Angeles
LCPC-SETRA : Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées
m : masse
MDE : coefficient Micro-Deval
N : Nombre cumulé de poids lourds
NE : Nombre Equivalent d'essieux
n : porosité
OPM : Optimum Proctor RC :
Rapport de concassage
TCR : Essai Triaxial à Chargements
Répétés
V : vitesse
VDN : Voie de Dégagement Nord
w : teneur en eau
Résumé
Au Sénégal, il a été observé
une augmentation généralisée du niveau du trafic routier
et une rareté des matériaux latéritiques de bonne
qualité. Ceci limite la disponibilité de ces matériaux qui
sont très usités dans la réalisation des assises de
chaussées.
Ce mémoire s'inscrit dans le cadre des recherches sur
l'utilisation de matériaux de substitution en construction
routière. Des études ont été faites au laboratoire
de géotechnique de Jean Lefebvre - Sénégal allant dans le
sens d'utiliser les granulats concassés de basalte, calcaire et silexite
en corps de chaussée.
Le travail consistait à reconstruire un mélange
0/31,5 mm à partir des différentes classes granulaires et d'en
déterminer les caractéristiques physiques et mécaniques
ainsi que les essais d'identification pour déterminer en laboratoire
l'aptitude des tout-venants à être utilisés en corps de
chaussée.
Les résultats obtenus en laboratoire permettent
d'envisager l'utilisation des granulats concassés de basalte, calcaire
et silexite en construction routière. Les indices de portance CBR
obtenus pour les différents types de matériaux sont
supérieurs à ceux exigés par les spécifications du
CEBTP.
Le basalte, de par ses performances satisfait entièrement
aux spécifications techniques pour la réalisation des corps de
chaussées.
Le silexite peut également être utilisé en
couche d'assise. Cependant des améliorations doivent être
apportées à l'élaboration de ce matériau quant
à sa forme et sa granularité.
L'utilisation du calcaire en couche de base doit être
limitée aux trafics inférieurs ou égaux à T3 du
fait des faibles résistances à l'usure et au frottement.
Il faut noter également que, attribuer des performances
mécaniques à des graves non traitées principalement
à partir des mesures de dureté des granulats est cependant
réducteur et pas toujours satisfaisant. Ceci met en avant tout
l'intérêt de l'essai triaxial à chargements
répétés qui permet de caractériser le comportement
des matériaux non liés à partir du mélange
granulaire oeuvré, plus représentatif de l'état du
matériau dans la chaussée, et non plus à partir des seules
caractéristiques des ses granulats.
Mots-clés : granulat - tout-venant - basalte - calcaire -
silexite - CBR - CEBTP.
Introduction Générale
La conception et le dimensionnement d'une chaussée
s'appuient essentiellement sur trois critères :
- la portance de la plate-forme,
- la qualité des matériaux utilisés en
couches de chaussée ;
- le niveau du trafic.
Les caractéristiques des matériaux constituants
les assises des chaussées doivent répondre à certaines
exigences minimales de qualité. En ce qui concerne le corps de la
chaussée plusieurs catégories de matériaux peuvent
être utilisées. Cependant, les ingénieurs routiers, par
souci d'économie, sont contraints de tenir compte des distances de
transport et des moyens d'exploitation des gisements. Ceci les a amené
à utiliser des matériaux très particuliers ou
présentant des qualités inférieures et cela dans toutes
les couches du corps de chaussée.
En Afrique tropicale et équatoriale, les formations
latéritiques représentent les plus abondantes ressources de
matériaux «économiquement» disponibles. Ces
matériaux une fois extraits sont livrés directement aux clients
sans subir de traitements industriels, ce qui réduit leur coût. Au
Sénégal on a toujours compté sur ces formations
latéritiques pour réaliser les assises de chaussées.
Cependant il est important d'attirer l'attention des concepteurs de
chaussées sur un certain nombre de constats effectués :
- le niveau du trafic et le nombre de poids lourds ne cessent
de croître (augmentation généralisée du trafic aussi
bien du point de vue nombre de cycles que de la charge à l'essieu), ce
qui se traduit par une augmentation des exigences de la qualité du
matériel,
- Une demande de plus en plus importante en matériaux de
construction ;
- La raréfaction des matériaux latéritiques
de qualité satisfaisants aux spécifications.
Face à cette situation, les ingénieurs routiers
font appel, souvent aux liants hydrauliques comme le ciment pour
améliorer ou stabiliser la latérite crue. Cependant il est
à noter que ces mélanges posent des problèmes aussi bien
dans leur mise en oeuvre (Ndiaye, N.D., 1996) que dans leur comportement mais
aussi du fait du coût élevé du ciment.
C'est ainsi que des réflexions sont menées
allant dans le sens d'utiliser d'autres types de matériaux pour le corps
de chaussée notamment en couche de base où les exigences sont
plus sévères. Parmi ces solutions on peut citer :
- l'utilisation du Tout-venant de basalte 0/31,5 en couche de
fondation au niveau de Colobane sur l'autoroute à payage Patte
d'Oie-Malick Sy, par l'entreprise JLS Sénégal,
- l'utilisation de la Grave-Bitume (GB : Basalte
concassé 0/20 stabilisé au liant hydrocarboné) comme
couche de base sur l'autoroute Patte d'oie-Malick SY ;
- l'utilisation de la Grave Reconstituée
Humidifiée (GRH) de basalte 0/31,5 en couche de base au niveau de la
route Patte d'oie-Aéroport et sur la Voie de Dégagement Nord
(VDN) ;
- les études effectuées sur les possibilités
d'utilisation du concassé calcaire de Bandia ; - les études sur
le granulat type silexite.
Ainsi, dans le but de diversifier les solutions techniques
à apporter à la réalisation des corps de chaussées,
il est présenté, dans ce mémoire, les résultats et
analyses relatives sur les possibilités d'utilisation des granulats
concassés de basalte, calcaire et silexite en couches d'assise de
chaussée.
Ce mémoire comporte deux parties :
La première partie est essentiellement consacrée
à l'étude bibliographique. Elle commence par des
généralités sur les caractéristiques
géométriques principales des granulats routiers et leur influence
sur les propriétés mécaniques des matériaux. Une
étude est faite sur le compactage et les méthodes de
dimensionnement des chaussées. Dans cette partie nous avons mis l'accent
sur la rhéologie et le comportement mécanique des
matériaux granulaires. Cette partie se termine par une étude sur
la compacité et les mélanges granulaires.
La deuxième partie est une étude
expérimentale. Elle comporte les résultats des essais
d'identifications des caractéristiques physiques et mécaniques
des différents types de granulat et la discussion de ces
résultats par comparaison avec les spécifications et normes
appliquées au Sénégal.
Nous terminerons cette étude par une conclusion
générale et des discussions sur les critères de
spécification technique pour une meilleure optimisation des
caractéristiques géotechniques des granulats concassés.
1ère Partie
Synthèse bibliographique
Chapitre 1. - Généralités sur les
granulats routiers
1. - Définitions et présentation
générale
La norme française définit le granulat comme un
ensemble de grains minéraux, de dimensions comprises entre 0 et 80 mm,
destiné notamment à la confection des mortiers et des
bétons ainsi qu'à celle des couches de roulement, de base et de
fondation des chaussées et aux voies ferrées (Jeuffroy, G. ;
Sauterey, R., 1991).
.
Ils sont appelés fillers, sablons, sables, gravillons,
graves ou ballasts suivant leurs dimensions. Les granulats peuvent être
d'origines diverses :
- Naturelles comme les alluvions ou les formations
résiduelles,
- Provenir du concassage des roches massives comme (basalte,
calcaire, grès, etc.) ; - Artificiels ou provenant de sous-produits
industriels.
2. - Nomenclature et Classification
La norme française définit la classification des
granulats d'après les dimensions de leurs grains exprimées en
ouvertures de tamis à mailles carrées en millimètres
(Jeuffroy, G. ; Sauterey, R., 1991).
Un granulat est dit :
· d/D s'il satisfait aux conditions suivantes :
Refus sur le tamis de maille D et tamisât au tamis de
maille d, compris :
- entre 1 et 15 % si D > 1,58d,
- entre 1 et 20 % si D = 1,58d.
Refus nul sur le tamis de maille 1,58D, tamisât au tamis
de maille 0,63d < 3 %, d étant = 0,5mm.
· 0/D s'il satisfait aux conditions suivantes :
Refus sur le tamis de maille D compris entre 1 et 15 %,
Refus nul sur le tamis de maille 1,58D.
Il existe six classes granulaires principales
caractérisées par les dimensions extrêmes d et D des
granulats rencontrés (Dupain ; Lanchon ; Arroman, St., 2004) :
- les fillers 0/D avec D < 2 mm et au moins 70 % de passant
à 0,063 mm,
- les sablons 0/D avec D = 1 mm, et moins de 70 % de passant
à 0,063 mm ; - les sables 0/D avec 1 < D = 6,3 mm ;
- les graves 0/D avec D > 6,3 mm ;
- les gravillons d/D avec d = 1 mm et D = 125mm ;
- les ballasts d/D avec d = 25 mm et D = 50 mm.
La norme française distingue deux types de Graves Non
Traitées (GNT), selon leur mode d'élaboration (Jeuffroy, G. ;
Sauterey, R., 1991) :
- GNT type A obtenue en une seule fraction (tout-venant)
directement sur une installation de criblage et de concassage, permettant
d'obtenir une compacité minimale à l'OPM de 80 %,
- GNT type B obtenue par mélange de deux (ou plusieurs)
fractions granulométriques différentes. Elles sont
malaxées et humidifiées en centrale, permettant d'obtenir une
compacité minimale à l'OPM de 80 % pour la catégorie B1 et
82 % pour la catégorie B2. Ce type de GNT permet d'obtenir une meilleure
qualité de mise en oeuvre.
3. - Les fuseaux granulométriques
Bien qu'elles soient appliquées dans ce paragraphe
à la granulométrie, elles doivent être étendues
à l'ensemble des propriétés des granulats (Equivalent de
sables, etc.). Le fuseau
granulométrique est la zone délimitée par
deux courbes granulométriques enveloppes (Jeuffroy, G. ; Sauterey, R.,
1991). On distingue :
- Le fuseau de spécification propre à la technique
considérée, qui définit la zone dans laquelle doivent se
situer les fuseaux de tolérance,
- Le fuseau de fabrication, qui contient 95 % des courbes
granulométriques du matériau fabriqué. Un fuseau de
fabrication est entièrement inclus dans le fuseau de
régularité. Sa définition requière au moins 15
valeurs afin d'être suffisamment représentatif et est
établit par le producteur de granulats ;
- le fuseau de régularité, ou de tolérance,
qui définit l'étendue de la zone dans laquelle doivent se situer
95 % des courbes obtenues au cours du contrôle.
4. - Les différentes approches pour
l'étude des matériaux non liés
En fonction de l'échelle d'observation, il y a
différentes approches qui peuvent être adoptées pour la
détermination et l'étude des caractéristiques des
matériaux de chaussées (Gidel, 2001 ; Habiballah, 2005).
4.1. - L'approche microscopique
L'observation pour cette approche se fait à
l'échelle des granulats. On observe les caractéristiques
géométriques et mécaniques des grains.
Les observations à relever à l'échelle
granulaire afin de déterminer les caractéristiques de la grave
non traitée sont les suivantes :
- Les caractéristiques liées à la
géométrie globale des grains : la granularité, la taille
des grains et leur forme, l'angularité et la rugosité.
- Les caractéristiques mécaniques des grains
sont évaluées selon leurs duretés et leurs
résistances. La dureté des granulats est un facteur à
prendre en compte dans la classification des matériaux non liés
des chaussées souples. En absence de liant, les granulats sont
amenés à supporter plus d'efforts d'attrition et de
fragmentation. La résistance à ce genre d'agression repose sur la
nature minéralogique des granulats. Cette résistance est
mesurée par l'essai Los Angles (LA) et par l'essai Micro-Deval (MDE).
4.2. - L'approche macroscopique
L'échelle de l'observation est celle d'un
échantillon homogène dont les dimensions sont suffisamment
supérieures au diamètre maximal des grains afin de pouvoir
assimiler l'échantillon à un milieu continu. Grâce à
cette approche, il est facile de simuler des sollicitations et de relever les
réponses de l'échantillon. Cette approche est l'une des bases des
méthodes de dimensionnement rationnel des chaussées. Parmi les
essais utilisés, il y a l'essai CBR (Californian Bearing Ratio) et
l'essai triaxial à chargements répétés (TCR).
4.3. - L'approche globale
Pour cette approche, l'observation des
phénomènes se fait à l'échelle des couches. Elle
permet l'étude du comportement de l'ensemble d'une structure de
chaussée en prenant en compte les conditions in situ non
réalisables dans les deux premières approches. Dans le cas des
chaussées souples, l'approche globale de l'étude du comportement
mécanique des matériaux à l'échelle des couches est
basée sur la mesure de la déformation verticale en surface de la
chaussée. La méthode réglementaire consiste en une
évaluation globale de l'état de la structure et du sol support
à partir de la comparaison de la déflexion mesurée avec
des seuils prédéfinis (exemple de la structuration du code de
calcul Alizé 3). L'approche globale s'appuie sur des essais
réalisés sur l'ensemble chaussée-sol support, notamment
l'essai de
plaque statique et cyclique, la dynaplaque, le manège de
fatigue et les chaussées instrumentées.
5. - Caractéristiques géométriques
des granulats routiers
Les matériaux constituant les différentes
couches d'une chaussée peuvent être des matériaux
concassés ou roulés. Cependant, afin de disposer d'un angle de
frottement le plus fort possible, il est nécessaire d'exiger un indice
de concassage d'autant plus élevé que le trafic est plus
important et la charge légale à l'essieu plus lourde.
Les caractéristiques géométriques
principales des granulats routiers sont : l'état de surface,
l'angularité, la forme et la granularité (Tourenq ; Denis,
1982 in Gaye, 1995).
5.1. - Etat de surface des granulats
Dans le cas des roches polycristallines (Ø > 1 mm), la
rugosité dépend de la structure de la roche. Si le grain est
monominéral (Ø < 1 mm), la surface est
généralement lisse.
Pour les roches polycristallines, la rugosité
dépend de la dimension « d » des cristaux. Plus une roche a un
« grain fin », plus sa cassure est lisse. Par contre, les roches
à « gros grain » ont toujours des surfaces rugueuses.
L'état de surface des grains joue un rôle au
niveau de la maniabilité des matériaux, de la stabilité
des assises non traitées et de la microrugosité des couches de
surface. Cependant, l'action du trafic tend à polir la surface des
grains, mais il est admis qu'une bonne microrugosité assure
généralement une bonne adhérence à faible
vitesse.
5.2. - Angularité des granulats
Elle joue un rôle important pour les gravillons de la
couche de roulement, en améliorant l'adhérence, et pour ceux des
assises de chaussées, dont elle améliore la stabilité.
Pour un granulat concassé de roche massive, elle est
égale à 100 %.
Pour un granulat d'origine alluvionnaire, elle est définie
par deux données :
- l'indice de concassage IC, proportion en poids
d'éléments supérieurs à la dimension D du
granulat élaboré,
- le rapport de concassage RC, rapport entre d
du matériau soumis au concassage et D du granulat
obtenu.
Pour les assises de chaussées non traitées,
l'angularité favorise les propriétés mécaniques en
augmentant l'angle de frottement interne : celui-ci augmente d'environ 12°
dans un essai triaxial quand on passe des billes de verre entièrement
roulées aux billes de verre concassées. Pour les couches de
roulement, ce facteur favorise l'adhérence pneumatique, la rupture du
film d'eau et le drainage.
La maniabilité et la compactibilité sont
également liées à l'angularité : le
déplacement relatif des grains et leur mise en place sont
facilités lorsqu'ils sont arrondis.
5.3. - La forme des granulats
Elle joue un rôle important à la fois pour les
granulats de la couche de roulement, des gravillons plats ayant tendance
à se coucher au moment du compactage, et pour les matériaux
d'assise, des granulats plats ou allongés réduisant la
compacité et la stabilité.
Elle a aussi une grande influence sur les
caractéristiques mécaniques des matériaux (Los Angeles,
Micro-Deval, fragmentation dynamique).
10
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Tableau 1. - Formes des granulats.
5.4. - La granularité des granulats
Elle caractérise la répartition du granulat en
tranches dimensionnelles. La granularité a une importance primordiale
car elle permet d'obtenir une compacité maximale et d'éviter la
ségrégation au moment de la mise en oeuvre.
La granularité que l'on peut maîtriser et
optimiser pour tous les matériaux, apparaît comme le recours le
plus général pour corriger les autres caractéristiques
géométriques des granulats et dans une certaine mesure une
résistance mécanique déficiente.
6. - Le Compactage des matériaux
6.1. - Définition
Compacter un matériau, c'est réduire le volume
des vides de ce matériau et organiser la structure des grains de
manière à obtenir un assemblage plus stable. Cette
opération qui s'appelle le compactage peut être obtenue par des
sollicitations statiques (compactage statique), dynamiques (compactage
dynamique), ou par vibrations (compactage in situ) (Kabre, 1991
in Gaye, 1995).
6.2. - Rôle du compactage sur la durée de
vie des ouvrages
Le compactage met le matériau dans un état
suffisamment serré de telle sorte qu'un tassement ultérieur soit
impossible ou peu important. Les mouvements relatifs sont réduits ou
supprimés, diminuant ainsi l'attrition. En réduisant le volume
des vides, le compactage augmente la densité apparente sèche et
diminue la perméabilité qui est fonction de l'indice des
vides.
Le compactage entraîne une élévation des
caractéristiques mécaniques. En effet, le resserrement des grains
augmente le nombre de contacts entre eux et par conséquent leur
frottement. L'angle de frottement interne et la cohésion en sont accrus.
Il y a également augmentation considérable du module de
déformation.
6.3. - Les paramètres influents du
compactage
o La teneur en eau
L'influence de la teneur en eau et de l'énergie de
compactage sur la densité sèche du matériau a
été mise en évidence en 1933 par l'ingénieur
américain Proctor (Tchouani Nana, J.M. ; Callaud, M., 2004).
En effet pour une énergie de compactage donnée,
si l'on fait varier la teneur en eau w et l'on
représente graphiquement la variation du poids
volumique sec ãd en fonction de cette teneur en eau, on obtient une
courbe en cloche qui présente un maximum appelé Optimum Proctor
séparant de gauche à droite la branche sèche et la branche
humide.
Lorsque la teneur en eau est raisonnable, l'eau joue un
rôle de lubrifiant et la densité sèche augmente avec la
teneur en eau jusqu'à un maximum (branche sèche). Par contre
lorsque la
teneur en eau est élevée (branche humide), l'eau
absorbe une partie importante de l'énergie de compactage. Elle occupe la
place des grains solides et aucun tassement n'est possible.
o La nature du matériau
Le comportement et les sollicitations
développés par les matériaux sont plus ou moins fonction
de leur nature. De façon générale, la courbe Proctor est
très aplatie pour les sables et par contre présente un maximum
très marqué pour les argiles plastiques (Tchouani Nana, J.M. ;
Callaud, M., 2004).
Pour les matériaux à courbe Proctor aplatie, le
compactage est peu influencé par la teneur en eau. Ces matériaux
sont peu sensibles à l'eau mais il est souvent difficile
d'améliorer leurs caractéristiques (énergie de compactage
à fournir plus importante).
o L'énergie de compactage
Pour un matériau donné, si l'énergie de
compactage augmente, le poids volumique maximum augmente et les courbes
deviennent plus pointues.
Khaye ; Machet ; Morel (1979) in Gaye (1995) montrent
que la densité sèche après compactage augmente avec la
charge de la roue et la pression de gonflage.
Martinez (1980) in Gaye (1995) remarque que la
réponse des matériaux granulaires aux sollicitations cycliques
qui n'atteignent pas les charges de rupture peut être de trois types :
- Adaptation : l'énergie dissipée et la
déformation permanente sont nulles. La réponse
du matériau est réversible et élastique,
- Accommodation : les déformations permanentes sont
stabilisées et l'énergie dissipée
n'est pas nulle (phénomène
d'hystérésis). La réponse réversible est non
linéaire ;
- Rochet : l'énergie dissipée et les
déformations permanentes augmentent avec la
sollicitation jusqu'à la stabilisation ou la rupture
(déformation plastique).
o L'angularité, la forme, la granularité
et le pourcentage des fines
Des matériaux très anguleux se mettent
difficilement en place entraînant l'augmentation de l'énergie de
compactage.
Arquie ; Morel (1988) in Gaye (1995) montrent qu'un
matériau ayant une bonne granularité aura une densité
maximale plus élevée qu'un matériau creux ou ayant un
excès de sable. Kabre (1991) in Gaye (1995) indique que la
compacité augmente avec le coefficient
d'uniformité
CU = D 60
.
D10
D60 et D10 sont les
diamètres des tamis qui laissent passer respectivement 60 % et 10 %
du
matériau.
Machet et Morel (1980) in Gaye (1995) trouvent
que pour une énergie de compactage donnée, l'indice des vides
décroît avec le pourcentage d'éléments fins (<
80um).
o Le sol-support
Pour une même épaisseur de matériau, un
support plus rigide conduit à des densités plus
élevées. Les sollicitations développées par un
rouleau vibrant sont considérablement influencées par les
caractéristiques du sol-support.
7. - Dimensionnement des structures de
chaussées
Le sol ne peut seul supporter un trafic routier sans subir
d'importantes déformations. C'est pourquoi il est surmonté d'un
corps de chaussée dont le rôle principal est la répartition
latérale des contraintes dues à des charges roulantes en surface
afin de les amener à des niveaux compatibles avec les
caractéristiques mécaniques du sol naturel.
12
La structure de la chaussée est constituée du bas
vers le haut de la Plate-forme (éventuellement surmontée d'une
couche de forme), de l'assise et de la couche de surface.

Fig. 1. - Structure de chaussée type et
répartition des contraintes (LCPC-SETRA, 1994)
La plate-forme constitue le support sur lequel repose la
chaussée. Elle est constituée du sol support (déblai ou
remblai) désigné dans sa zone supérieure (sur 1m
d'épaisseur environ), par le terme Partie Supérieure des
Terrassements (PST), et dont la surface constitue l'arase de terrassement ; et
d'une couche de forme éventuelle (LCPC-SETRA, 1992).
L'assise est généralement constituée de
deux couches, la couche de fondation surmontée de la couche de base. Ces
couches apportent à la chaussée la résistance
mécanique aux charges verticales induites par le trafic. Elles
répartissent les pressions sur la plate-forme afin de maintenir les
déformations à ce niveau dans des limites admissibles.
Eventuellement on peut trouver, entre la plate-forme et la
fondation une sous-couche.
La couche de surface est la couche supérieure de la
chaussée. Elle est constituée de la couche de roulement sur
laquelle s'exercent directement les agressions conjuguées du trafic et
du climat, et le cas échéant, d'une couche de liaison,
intermédiaire entre les couches d'assise et la couche de roulement qui
permet d'assurer une bonne adhérence entre la couche de base et la
couche de roulement.
7.1. - Les modèles empiriques et semi empiriques
de dimensionnement
Ces modèles sont fondés sur une observation
expérimentale des chaussées et de leur comportement sous trafic.
Il existe plusieurs méthodes empiriques et semi empiriques parmi
lesquelles nous avons l'habitude de citer la méthode du CBR et celle du
CEBTP.
7.1.1. - La méthode du CBR
Elle est basée d'une part sur la résistance au
poinçonnement du sol de fondation, résistance
appréciée par un essai normalisé, l'essai CBR, et d'autre
part sur la théorie de Boussinesq donnant la répartition en
profondeur des pressions verticales (Fall, M., 1993).
On considère un massif homogène, isotrope et
élastique limité par un plan horizontal et de dimension infinie.
Si l'on applique à la partie supérieure du massif une charge
verticale P répartie uniformément sur un cercle de rayon R, il en
résulte sur un plan horizontal situé à une profondeur z,
une pression verticale óz.
A la profondeur z = e correspondant par exemple à
l'épaisseur de la chaussée, la pression óe qui
s'exerce sur le sol de fondation doit être inférieure à la
résistance au poinçonnement I de ce sol.
óe = KI (K coefficient de
sécurité tenant compte du caractère empirique de
l'essai).
Ceci a permis d'établir des abaques donnant, en fonction
du CBR, l'épaisseur nécessaire du corps de chaussée.
13
7.1.2. - La méthode proposée par le CEBTP
pour les pays tropicaux
Cette méthode s'appuie sur les principes de bases suivants
:
- Dans le cas des chaussées souples, l'indice portant
de la plate-forme et l'intensité du trafic (Tableau 2)
déterminent l'épaisseur totale de la chaussée
(BCEOM-CEBTP, 1975),
- Dans le cas des chaussées à assise
traitée donc susceptibles d'une rupture en traction, le dimensionnement
précédant doit être complété par une analyse
théorique pour s'assurer que les contraintes de traction à la
base des couches rigidifiées sont compatibles avec les performances des
matériaux (BCEOM-CEBTP, 1975).
Essieu équivalent de 13 tonnes
|
Classes de Plate-forme d'après le
CEBTP
|
T1 < 5.105 5.105
< T2 < 1,5.106 1,5.106 <
T3 < 4.106 4.106 <
T4 < 107 107 <
T5 < 2.107
|
5 > CBR 5 < CBR <
10 10 < CBR < 15 15 < CBR <
30 CBR > 30
|
S1
S2
S3
S4
S5
|
|
Tableau 2. - Classes de trafic
équivalent et de plate-forme (BCOEM-CEBTP, 1984)
Les spécifications du BCEOM-CEBTP (1984) pour couches de
base des chaussées construites en concassés 0/D sont les suivant
:
· Indice portant CBR à 95 % de l'OPM et après
4 jours d'imbibition supérieur à 80,
· La courbe granulométrique du mélange doit
être à l'intérieur du fuseau 0/31,5 mm;

100
40
90
80
60
50
30
20
70
10
0
100
10
Branche inf fuseau Branche sup fuseau
Diamètre (mm)
1
0,1
0,01
Fig. 2. - fuseau 0/31,5 mm - Concassés
0/d (BCEOM-CEBTP, 1984)
· Pourcentage de fines compris entre 2 et 10 % ;
14
· Equivalent de sables (ES) :
ES supérieur ou égal à 30 pour les
trafics T1 - T2, ES supérieur ou égal à 40 pour les
trafics T3 - T4.
· Porosité : n =100 × (1+ max
) < 15 %
ã ;
d
ãs
ãdmax = Masse volumique sèche maximale de
l'essai Proctor modifié ãs = Masse volumique
réelle des grains solides
· Les résistances exigées pour les granulats
constitutifs de la couche de base sont : - Los Angeles
inférieur ou égal à 45 (T1 - T3) ou à 30 (T4 -
T5),
- Micro-Deval inférieur ou égal à 15 (T1 -
T3) ou à 12 (T4 - T5).
7.2. - Les méthodes rationnelles de
dimensionnement
Ces méthodes sont basées sur les comportements
élastiques et viscoélastiques des matériaux et donnent, en
fonction de la géométrie du pneumatique, de l'épaisseur et
des rapports de modules des différentes couches de la chaussée,
la valeur des contraintes soit de compression, soit de traction aux
différentes interfaces.
Les contraintes adm
óz au niveau de chaque couche sont
calculées en fonction de l'indice CBR
du matériau et le nombre N de poids lourd circulant sur
la chaussée.
0 , 3
ó = en bars
adm CBR
×
z 1 0 , 7 log
+ N
|
[1]
|
|
Selon le nombre équivalent NE d'essieu de
référence (130 kN), la valeur seuil de la
déformation élastique adm
åz au sommet du sol-support est
calculée par la formule suivante :
åz en mm [2]
adm ( ) - 0 , 222
= A × NE
A = contrainte pour laquelle la rupture en flexion sur
éprouvette de 360 jours, est obtenue pour 106
chargements.
A = 0,016 pour les trafics T < T3
A = 0,012 pour les trafics T = T3
Ces valeurs sont comparées avec celles obtenues en
laboratoire soit sur la résistance à la compression, soit sur la
résistance à la traction des matériaux constituant la
chaussée.
La grave non traitée est classée en trois
catégories en fonction de la classe de trafic, de la propreté des
granulats, de leur dureté, de leur indice de concassage et de leur
teneur en fines (Tableau 3). A chaque catégorie est attribué un
module de Young variant entre 200 et 600 MPa. Le coefficient de Poisson est
pris égal à 0,35 à défaut d'informations
spécifiques.
15

Tableau 3. - Valeurs du module de Young (E)
pour la grave non traitée selon le guide technique de conception et
de dimensionnement des structures de chaussée (LCPC-SETRA, 1994)
La déformation verticale å au sommet du
sol est aussi déterminée à partir du code de calcul
Alizé 3. Cette valeur est comparée avec la déformation
verticale admissible.
Il faut que adm
å < åz sinon il y a
orniérage.
16
Chapitre 2. - Rhéologie des matériaux
granulaires
1. - Interaction entre les grains
Le contact de Hertz
Le contact non cohésif entre deux grains se compose
généralement d'une répulsion élastique normale N et
d'une résistance au glissement tangentielle T (fig. 3. (b)).
Le modèle de Hertz décrit le contact normal
entre deux grains purement élastiques, qui se déforment donc
lorsqu'ils sont soumis à une force (Chevoir, F., 2005 ; Ovarlez, G.,
2002 ; Roux et al, 2007). Dans le cas d'un contact entre deux
sphères, le calcul réalisé par Hertz en 1880 relie la
force de répulsion élastique normale au contact N à la
déflexion élastique h.

E a 3 / 2
[3]
3(1 í
a = Diamètre des grains
E = Module de Young (rapport entre la contrainte
normale et la déformation récupérée) í
= Coefficient de Poisson (rapport entre la déformation radiale et
la déformation axiale)
Le coefficient de frottement
Il y a dissipation plastique dès que la contrainte
tangentielle T est non nulle, ce qui conduit à des déformations
plastiques (Rognon, 2006). Ces déformations plastiques restent
limitées sur l'aire annulaire de contact tant que T est inférieur
au produit de l'effort normal aux billes N et du coefficient de frottement
tan?.
Quand T = Ntan? cette aire de
glissement s'étend à toute la surface de contact et un
déplacement apparaît entre les deux billes.
Cette description appelée loi de Coulomb
permet de décrire les phénomènes de déplacement et
d'écoulement granulaires.
Le coefficient de frottement tan? est lié
à l'état de surface des matériaux qui n'est jamais
parfaitement lisse : une rugosité existe à l'échelle
microscopique. Cette rugosité est à l'origine du frottement entre
les grains. Son effet est de favoriser une déformation plastique des
grains.

Fig. 3. - Loi de contact sans cohésion
: (a) contact de hertz décrivant la répulsion normale N et (b)
critère de Coulomb simplifié décrivant le glissement
tangentiel (Rognon, 2006).
2. - Ecoulement des grains en cisaillement plan
homogène
Le cisaillement plan homogène est la
géométrie d'écoulement la plus simple pour décrire
les caractéristiques du comportement rhéologique des grains
non cohésifs (Rognon, 2006). Elle
17
consiste à générer un écoulement
entre deux parois parallèles en exerçant une pression P,
ceci en l'absence de gravité (fig. 4). Les résultats sont
obtenus par simulation numérique en
. V
imposant le taux de cisaillement H
ã et en mesurant la contrainte de
cisaillementô .
=

Fig. 4. - Géométrie
d'écoulement et forme du profil de vitesse en cisaillement plan
homogène (Rognon, 2006)
2.1. - Les régimes
d'écoulement
Les simulations numériques menées par Cruz
(cité par Rognon, 2006) ont montré que le régime
d'écoulement des grains rigides de masse m est contrôlé par
un nombre sans dimension appelé nombre inertiel I.
L'expression de I dans un système à deux
dimensions est :

Ce nombre représente le rapport entre deux temps : le
temps inertiel m P et le temps lié au

.
cisaillement 1 ã .
Les faibles valeurs de I (I = 1 0-3) correspondent
à un « régime quasi-statique » où l'inertie des
grains est négligeable. Le matériau a un comportement de type
solide plastique.
Les grandes valeurs de I (I = 0,3) correspondent à un
« régime collisionnel » où les grains interagissent par
collision binaire.
Entre ces deux régimes (10-2 = I = 0,3)
existe un régime d'écoulement appelé « régime
dense » où l'inertie des grains n'est pas négligeable. Le
réseau de contact percole à travers la cellule.
2.2. - Les lois de comportement
2.2.1. - Loi de frottement de Coulomb (u*)
Si la pression et le taux de cisaillement sont imposés,
il suffit de mesurer la contrainte de cisaillement. La loi de comportement
des grains secs et sans cohésion peut s'écrire sous la forme
d'une relation entre deux nombres sans dimension : le nombre inertiel I et le
coefficient
de frottement effectif u, rapport des contraintes tangentielle
et normale ì = ô P (fig. 5. (a)).
ì*=tan?+bI [5]
Cette relation est appelée « loi de frottement
».
L'angle de friction ? et la pente b > 0 sont propres
à la nature des grains en écoulement
18
2.2.2. - Loi de dilatance
Un paramètre fondamental dans les écoulements
granulaires est la fraction solide v (ou compacité) qui est le
rapport entre la surface occupée par les grains et la surface totale.
Elle dépend de l'état de cisaillement des grains (fig. 5.
(b)).
v = vmax - aI [6]
Cette relation est appelée « loi de dilatance
».
La compacité maximale vmax et la
pente a > 0 sont propres à la nature des grains en
écoulement.
Un empilement de grains initialement lâche se contracte
tandis qu'un empilement initialement dense se dilate
(désenchevêtrements).
Cependant, pour cisailler un matériau, il est
nécessaire que les grains passent les uns au dessus des autres (fig. 5.
(c)). Lorsque le nombre inertiel augmente, par augmentation du taux de
cisaillement ou par diminution de la pression, les
désenchevêtrements sont respectivement plus fréquents ou
plus faciles, ce qui conduit à l'expansion du matériau. Par
ailleurs, le
?
passage d'un grain par dessus un autre s'accompagne d'une
force N qui tend à s'opposer au mouvement (fig. 5. (c)) et qui
est à l'origine de l'augmentation du frottement avec le nombre
inertiel.

Fig. 5. - Comportement rhéologique de
grains sans cohésion : (a) loi de frottement, (b) loi de dilatance,
(c) origine du frottement et de la dilatance (Rognon, 2006).
3. - Comportement expérimental des
matériaux granulaires 3.1. - Notion de résistance au
cisaillement
3.1.1. - Définition
Lorsqu'un système de forces est appliqué
à un volume déterminé d'un sol, il se développe en
général des contraintes de cisaillement entraînant des
déformations du sol. La résistance au cisaillement d'un sol est
définie comme étant la contrainte de cisaillement dans le plan de
rupture, au moment de celle-ci.
En effet, si on porte sur un graphique l'évolution de
la contrainte de cisaillement Z en fonction de la
déformation s dans le plan de cette contrainte de cisaillement,
on obtient le graphique indiqué par la figure 6. La résistance
au cisaillement est définie, sur ce graphique
comme étant le maximum de la contrainte de cisaillement
Zmax .
19



Fig. 6. - Courbe
contrainte-déformation Ainsi, pour chaque système de
forces(ó,ô), on peut tracer à la rupture
un cercle de Mohr.
L'enveloppe des cercles de Mohr à la rupture est
appelée « courbe intrinsèque » (fig. 7.). Coulomb a
montré que la courbe intrinsèque des sols était une droite
d'équation :
ô=ó tg?+c [7]
- c a les dimensions d'une contrainte et
caractérise la « cohésion », - ? est
appelé « angle de frottement interne ».
Fig. 7. - Courbe intrinsèque d'un sol
fin
3.1.2. - Résistance au cisaillement des sols
pulvérulents
Les sols pulvérulents sont des sols sans cohésion
(c = 0). La théorie de Coulomb montre que la courbe intrinsèque
d'un tel type de sol est une droite passant par l'origine (fig. 8.):
ô=ó tg?
20
Fig. 8. - Courbe intrinsèque d'un sol
pulvérulent
La résistance au cisaillement d'un sol
pulvérulent est déterminée par la valeur de son angle de
frottement interne, qui dépend principalement de la compacité du
sol, de la forme et de l'état de surface des grains solides.
3.1.3. - Courbes contrainte-déformation d'un
matériau pulvérulent
Lorsqu'on effectue un essai de cisaillement direct sur un
matériau pulvérulent très compact on obtient (fig. 9.) la
courbe (1) présentant un maximum prononcé au-delà duquel
elle décroît de plus en plus lentement. Dans ce cas l'indice des
vides est faible car les grains sont enchevêtrés. Le maximum de la
courbe correspond à l'effort de cisaillement qu'il faut appliquer pour
provoquer le désenchevêtrement des grains dans le plan de
rupture.
Pour un sable lâche on obtient une courbe (2) ne
présentant pas de maximum. Elle croît de plus en plus lentement
pour tendre vers la courbe (1) dans le domaine des grandes déformations.
Dans ce cas le serrage des grains est lâche et au cours de l'essai le
volume initial de l'échantillon diminue.
Pour une valeur intermédiaire de l'indice des vides
appelée « indice des vides critique », l'essai se fait
à volume pratiquement constant. On obtient la courbe (3).

Fig. 9. - Courbe
contrainte-déformation d'un sol
pulvérulent 21
3.2. - Evaluation du comportement mécanique des
graves non traitées avec le triaxial à chargement
répété
Pour illustrer le comportement expérimental des
matériaux granulaires, on présentera les résultats
d'essais triaxiaux réalisés par Bouvard et Stutz, (1982)
in Habiballah (2005) sur le sable d'Hostun. Le chargement est
réalisé en exerçant simultanément une contrainte
de
confinement ó3 et une contrainte
axiale ó1 (donc une charge verticale q
appelée déviateur des contraintes). Les déformations
axiale å1 et volumique åV
sont mesurées. Les résultats de
ces essais, typiques pour les matériaux granulaires sont
illustrés par la figure 10 (Gidel, 2001 ; Habiballah, 2005).
Les courbes de variation du déviateur des contraintes en
fonction de la déformation
axiale q(å1) finissent par un palier qui
représente la plasticité parfaite. On observe également
une augmentation du déviateur de rupture avec la contrainte de
confinement.

Fig. 10. - Essais triaxiaux sur le
sable d'Hostun [Bouvard (1982)] in Habiballah (2005). Dans le plan
(p, q), les paliers de la plasticité parfaite se
trouvent sur une droite passant par
l'origine et de pente M qui correspond à l'angle de
frottement ?PP de plasticité parfaite, dans le plan
de Mohr.
q=ó1-ó3
p=
3
ó
1 + 2ó3
Les courbes de la variation volumique
e(å1) et å V
(å1) commencent toujours par une contractance
volumique jusqu'à une déformation de å1
= 10-2 % environ. Cette phase de
22
au pic la courbe q(å1)
d'après la loi de Rowe (fig. 11). Cette pente diminue jusqu'à
0 correspondant à l'indice des vides critique ou à
l'état de plasticité parfaite. Dans cette phase, le
matériau se déforme sans variation de volume.
d V ou par l'angle de dilatanceø
.
å
d å 1
La dilatance est donc caractérisée par
tanâ =
Tant que l'état des contraintes reste en dessous de la
droite dans le plan (p, q), le matériau aura un comportement
contractant. Au-delà de cette droite, la compacité augmente et le
matériau se dilate.

Fig. 11. - Visualisation de la dilatance dans
le plan de Rowe (ó 1/ó 3 ; 1-då v/då
1) in Habiballah (2005)
3.3. - Conclusion
L'étude du comportement des matériaux granulaires
se fait en dissociant le comportement réversible (ou élastique)
du comportement irréversible (ou anélastique).
Le comportement d'un matériau granulaire est
considéré comme élastique linéaire pour des niveaux
de déformations faibles et plastique si les déformations
plastiques sont importantes. De ce fait le comportement est plutôt
élastoplastique.
Certains auteurs pensent que les matériaux granulaires
n'ont pas de domaine d'élasticité initial et que ce domaine est
créé seulement par écrouissage.
Dans un essai triaxial, les déformations permanentes
augmentent rapidement dès les premiers chargements. Elles se stabilisent
par la suite et le comportement devient pratiquement élastique.
Cependant, si les sollicitations sont trop élevées, les
déformations permanentes augmentent continuellement jusqu'à la
rupture éventuelle du matériau.
23
Chapitre 3. - Mélange et Compacité
granulaires
1. - Les mélanges granulaires
Pratiquement, il n'est pas toujours facile de trouver un
matériau granulaire naturel ou manufacturé satisfaisant et on est
souvent amené à recomposer un granulat à partir de n
autres.
1.1. - Les mélanges binaires
1ère méthode : Soit deux
granulats (A et B), de masses respectives MT[A]
etMT[B], que l'on
désire mélanger dans des proportions
respectives XA% et XB% afin d'obtenir un
granulat C (Gabrysiak, 2007). Le refus cumulé du mélange
exprimé en % au tamis d'ouverture Di considéré est :
MT[ C ] = XA%MT[A]
+ XB%MT[B] R%[C]Di =
X A% R % [ A ] Di+
X B % R % [ B]Di
MT[C] = Masse totale du mélange A +
B,
R%[A]Di = Refus cumulé
exprimé en % de l'échantillon A au tamis d'ouverture Di ;
R%[B]Di = Refus cumulé exprimé en % de
l'échantillon B au tamis d'ouverture Di ; R%[C]Di
= Refus cumulé exprimé en % de A + B au tamis d'ouverture
Di.
2ème méthode (méthode graphique)
: Sur les axes verticaux, on reporte les passants des granulats A et B
pour chaque tamis (Gabrysiak, 2007). Puis on joint les points par une ligne
appelée ligne de combinaison. Pour une proportion donnée de A
dans le mélange (ligne verticale de mélange), on détermine
le point de passage du mélange en % de passants (fig. 12).

Fig. 12. - Les mélanges granulaires
binaires : méthode graphique (Gabrysiak, 2007) 24
3ème méthode (méthode graphique
appliquée aux fuseaux) : La méthode graphique est
très pratique pour trouver les proportions d'un mélange
situé dans un fuseau donné (Gabrysiak, 2007). Il suffit de
reporter sur chacune des lignes de combinaison le maximum et le minimum
(définit par le fuseau) pour chaque tamis et de joindre ces maxima et
ces minima par des lignes brisées. Si ces deux lignes se croisent, il
est impossible d'obtenir un mélange entrant parfaitement dans le fuseau.
Si elles ne se croisent pas, le domaine situé entre les deux lignes
verticales tracées à partir des points les « plus à
l'intérieur » des deux lignes brisées définit la
phase des combinaisons possibles qui satisfont aux exigences du fuseau (fig.
13).

Fig. 13. - Les mélanges granulaires
binaires : méthode appliquée aux
fuseaux granulométriques (Gabrysiak, 2007)
1.2. - Les mélanges ternaires
Dans un triangle quelconque ABC, tout point P situé
à l'intérieur du triangle représente un mélange des
trois composantes de base représentées graphiquement par les
trois sommets du triangle dans les proportions XA, XB et XC (fig. 14).

Fig. 14. - Détermination des
proportions d'un mélange ternaire de granulats à partir
d'un triangle (Gabrysiak, 2007)
25

4
1
2
3
3
p
p
p
p
3 4
+ p
3 4
+ p
1 2
p p
+p
1 2
p p
+p
p
X C +
=
p p
3 4
X A = ×
X B = ×
XA + XB + X
C =1
De façon pratique, pour mélanger trois
granulats on commence par se fixer les limites granulaires (gros, moyen, fin).
On divise ensuite chacun des trois granulats utilisés en trois fractions
qui détermineront les coordonnées de trois points
représentatifs des trois granulats dans le diagramme triangulaire. On
joint ces trois points qui forment un triangle (fig. 15).
On caractérise ensuite le fuseau imposé par un
point représentatif P sur le même diagramme. Si le point P est
à l'extérieur du triangle quelconque formé par les trois
points représentatifs des granulats, il est impossible de combiner afin
d'obtenir un mélange exactement conforme aux exigences.

Fig. 15. - Les mélanges granulaires
ternaires : méthode du diagramme triangulaire (Gabrysiak, 2007)
2. - La compacité granulaire
2.1. - Mélange de deux granulats secs
Soit un mélange d'un granulat fin S et d'un granulat
grossier G.
V
Le mélange est caractérisé par la
proportion = [8]
SG
p
V V
+
SG SS
- Vss : volume absolu du granulat fin,
- VSG : volume absolu du granulat grossier.
Lorsqu'un récipient de volume VT est remplit d'un
granulat, une partie de ce volume seulement est occupée par des grains
solides (VS). L'autre partie reste vides (VV).
V
On désigne par indice des vides le rapport : e =
[9]
V
V S 26
VV
m V V
+
SG SS
Ainsi l'indice des vides du mélange granulaire est :
e =
[10]
Chacun des granulats a son propre indice des vides : -
eS = indice des vides du granulat fin,
- eG = indice des vides du granulat
grossier.
Variation de l'indice des vides du mélange
em en fonction de la proportion p
- pour p = 0 (granulat fin seul), em = e
S
- pour p = 1 (gros granulat seul), em =
eG
Pour simplifier le raisonnement, on suppose que V
SS + VSG =1 (Unité) [11]
De ce fait on a :p=VSG V
SS =(1-p) em
=VV
Si on démarre le mélange avec le granulat fin
auquel on ajoute quelques grains du granulat grossier, les vides du
mélange ne sont que les interstices entre les grains fins (fig. 16):
e m =e S ×V
SS =e S ×(1-p) [12]
Si on part du gros granulat en ajoutant quelques grains du
granulat fin, ces grains fins vont se loger dans les interstices laissés
par les gros grains. Ainsi, le volume des vides du mélange est
égal au volume des vides du gros granulat diminué du volume
absolu du granulat fin (fig. 16) :
e e V V e p p p e
= × - = × - (1 - ) = × ( + 1) - 1 [13]
m G SG SS G G
[12] et [13] sont deux expressions différentes de
variation de l'indice des vides suivant l'ordre dans lequel on mélange
les deux types de granulat (Fig. 16.). Ainsi les deux hypothèses ne
peuvent être vérifiées simultanément par un
même mélange. Donc on ne peut pas conserver à la fois la
structure du granulat fin et celle du granulat grossier. En
réalité, il y a interaction entre ces deux structures
définie par : l'effet de paroi et l'effet d'interférence
(Gabrysiak, 2007).

Fig. 16. - Evolution théorique de
l'indice des vides d'un mélange granulaire (Gabrysiak, 2007)
27
2.2. - L'effet de paroi
Lorsqu'on détermine expérimentalement l'indice
des vides du mélange de quelques grains du granulat grossier avec le
granulat fin, on constate que cet indice est supérieur à ce que
donnerait l'équation [12] (Fig. 20.). On a :
em=eS×(1-p)+eD×p
[14]
A. Caquot (1937) in Gabrysiak (2007) interprète
ce phénomène comme étant l'effet des parois des grains du
gros granulat sur l'arrangement des grains du granulat fin.
En effet, dans toute section parallèle à la
paroi, on peut définir un indice des vides local qui est le rapport
entre l'aire des sections traversant des vides et l'aire des sections
traversant des pleins. On observe que lorsqu'on se rapproche de la paroi,
l'indice des vides local augmente et tend vers l'infini. Lorsqu'on
s'éloigne de la paroi, l'indice des vides local tend vers l'indice des
vides du mélange.
Ainsi, la présence de toute paroi (gros grain, peau de
coffrage, armature, etc.) décompacte le granulat fin (Fig. 17.)

Fig. 17. - Effet de la paroi sur la
compacité granulaire (Gabrysiak, 2007)
2.3. - L'effet d'interférence
Lorsque la proportion de gros granulats atteint un seuil de
concentration, la manière dont ils sont disposés influe sur la
compacité. En effet une partie des grains fins occupe les vides
laissés par les gros grains. L'effet des parois des gros grains
entraîne un décompactage des grains fins (fig. 18 et 19).
La disposition relative des parois des gros granulats
détermine la forme et le volume des interstices dont dépend
l'arrangement du granulat fin dans le mélange donc de son indice des
vides. On parle ainsi d'interférence entre la structure du gros granulat
et celle du granulat fin.

Fig. 18. - Disposition sans interférence
Fig. 19. - Disposition avec interférence
28

Fig. 20. - Evolution théorique et
expérimentale de l'indice des vides du mélange
granulaire (Gabrysiak, 2007)
2.4. - Conclusion
Dans un mélange granulaire il y a
généralement un effet de paroi et d'interférence du gros
granulat sur le granulat fin. De ce fait, l'indice des vides du mélange
ne peut pas être inférieur à une valeur minimale eD
correspondant à une proportion optimale du gros granulat.
Ces différentes interactions, montrées
théoriquement et expérimentalement visibles, ne sont pas
facilement quantifiables. Cependant, lorsque le mélange comporte un
granulat très fin, on admet la modélisation suivante (fig. 21)
:

Fig. 21. - Modélisation de
l'évolution de l'indice des vides (à gauche), de la
compacité et de la porosité (à droite) (Gabrysiak,
2007)
L'analyse de l'évolution de l'indice des vides montre
:
Droite (a) : em = e S × (1 -
p) + eD × p Le mélange est
riche en éléments fins, le gros granulat intervient par sa
surface spécifique.
29
Droite (b) : em = k ×
p Le gros granulat intervient par la granulométrie de ses
interstices, donc à la fois par sa surface
spécifique et son indice des vides. k est un coefficient qui a
une signification physique complexe.
Droite (c) : em = (eG
-1) × p -1 Le mélange est pauvre en grains fins, le
gros
granulat intervient par son indice des vides.
L'analyse de la variation de la compacité et de la
porosité montre que la condition essentielle pour obtenir le moins de
vides possible (meilleure compacité) dans un mélange de granulats
fins et de granulats grossiers est: 35 % de fins et 65 % de grossiers.
Certains laboratoires corrigent par exemple la mesure de la
masse volumique apparente ñ0
afin de tenir compte de l'effet de paroi
(grains/récipient).
Si la mesure est réalisée avec un récipient
cylindrique, on a la correction suivante :
m
ñ0 = Avec m = masse du granulat (g)
et V = volume du récipient (cm3)
V
ñ0
ñ [15]
1
,
= 0 1 0 × S × D
V
ñ = masse volumique corrigée
S : surface intérieure du récipient y compris la
face d'arasement (mm2) V : volume intérieur du
récipient (mm3)
D : taille maximale du granulat (mm).
30
2ème Partie
Identification et Caractéristiques des
matériaux
Evaluation de leur qualité
31
Chapitre 1. - Provenance des matériaux de
l'étude
1. - Contexte géologique du bassin
sénégalo-mauritanien
Les formations géologiques faisant l'objet d'une
exploitation pour la production de granulats sont en général des
roches massives (basalte, grès, calcaire, silexite, etc.) issues du
bassin sénégalo-mauritanien. Ce bassin est le plus occidental et
le plus étendu des bassins sédimentaires de la marge Atlantique
africaine. Il est constitué par des terrains tabulaires
méso-cénozoïques et s'est individualisé au Trias
à la suite de la séparation des plaques africaine et
américaine.
Le bassin sénégalo-mauritanien est relativement
calme. Seule la partie occidentale (Cap-Vert et région de Thiès
(Fig. 22)) a été affectée par des phénomènes
tectoniques et des épisodes volcaniques localisés le long de
failles généralement orientées NE-SW ou E-W. Ces
perturbations sont certainement liées à la tectonique cassante
due au rifting atlantique et qui aurai engendré des zones de faiblesse
sensibles aux contre-coups des phases orogéniques ultérieures.
La couverture sédimentaire, épaisse à
l'ouest, est recouverte en grande partie par une vaste couverture sableuse et
un faciès d'altération du Cénozoïque. Cette
couverture sédimentaire a servi d'encaissant et de substratum aux laves
tertiaires et quaternaires.
1.1. - Les formations basaltiques
La partie occidentale du bassin
sénégalo-mauritanien a été le siège d'un
important volcanisme vers la fin du Tertiaire sur l'ensemble du Cap Vert et du
Plateau de Thiès, et au quaternaire sur la presqu'île de Dakar.
Le premier épisode volcanique fini-tertiaire a lieu
entre l'Oligocène et le Miocène supérieur. Il se manifeste
par des épanchements de basalte dans la presqu'île du Cap-Vert
(Cap Manuel, Gorée, Fann) et des intrusions de laves dans la
région de Thiès correspondant à des dykes (Diack,
Sène Sérère), ou à des filons tectoniques (Keur
Mamour, Ravin des voleurs, Thiéo, Bellevue, Sandock, Fouloume). Le
volcanisme tertiaire est donc essentiellement fissural.
Le second épisode volcanique a eu lieu au Quaternaire.
Il se présente en deux ensembles volcaniques :
- un ensemble volcanique inférieur constitué
d'une coulée de dolérites intercalée dans les sables de la
base du quaternaire. Il affleure le long de la bordure littorale de Fann
à Ouakam,
- un ensemble volcanique supérieur qui
représente le « volcanisme des Mamelles ». Il est
constitué par plusieurs coulées successives de basanite, de
basanite doléritique et d'une coulée terminale de
dolérite, mais également de produits pyroclastiques formés
de tufs, de pierres ponces, de scories et de bombes (Dia, 1982).
Le basalte est une roche magmatique effusive très
commune. C'est une roche microlitique, comportant des plagioclases, et des
pyroxènes, accompagnés selon les cas d'olivine,
d'hypersthène, de magnétite, d'ilménite ; il peut s'y
ajouter, en faible pourcentage, soit du quartz, soit des
feldspathoïdes.
Trois types de faciès ont été
identifiés à Diack (Dia, 1982) :
- un faciès à grain fin, majoritaire,
représenté essentiellement par des basanites. Il a une structure
microlitique porphyrique à phénocristaux de pyroxène et
d'olivine, dans une mésostase riche en verre et en microlites de
plagioclase, de microcristaux de pyroxène et d'olivine,
- un faciès à grain moyen, moins abondant que
le faciès précédant. La structure est doléritique
intersertale avec pourcentage élevé de plagioclase en lattes
englobant des pyroxènes et/ou des olivines en phénocristaux ou en
microcristaux ;
32
- un faciès à gros grain,
représenté par une roche grenue entièrement
cristallisée, sans mésostase interstitielle. La structure est
grenue pegmatitoïde contenant de nombreuses lattes de plagioclase et des
cristaux de pyroxène.
1.2. - Les formations calcaires
Les formations calcaires du bassin
sénégalo-mauritanien sont d'age Crétacé
supérieur à Paléocène et sont présentes dans
une grande extension dans la Presqu'île du Cap Vert et le Plateau de
Thiès.
Le Paléocène affleure à l'Est et
à l'Ouest du horst de Ndiass dans la falaise de Thiès et à
Dakar. Pendant le Paléocène, l'environnement de
sédimentation devient de plus en plus calcaire et se caractérise
par le développement de récifs formés de calcaires,
d'agiles calcaires et de marnes. A la fin du Paléocène le horst
de Ndiass a commencé à émerger et un relief karstique se
développe à partir des calcaires Paléocène.
L'analyse des sondages (Dramé, 2004)
exécutés dans les carrières calcaires de Bandia où
les matériaux de l'étude ont été
prélevés montre une lithologie constituée essentiellement
de calcaire gréseux, de calcaire lumachellique, de calcaire à
entroque, de calcaire coquillier, de calcaire crayeux et de calcaire
altéré.
1.2.1. - Le calcaire gréseux
Ce calcaire a une couleur jaunâtre avec un aspect
massif et très dur. Vu au microscope, il a une texture de type «
wackstone ». Les éléments figurés sont principalement
constitués de minéraux de quartz et d'éléments
biogènes (algues vertes, fragments de lamellibranches et de bryozoaires,
des débris de gastéropodes recristallisés en calcite, des
plaques d'échinodermes) pris dans une matrice micritique.
1.2.2. - Le calcaire lumachellique :
très fossilifère, blanchâtre, massif, et dur. Les
éléments figurés sont arrondis et brisés attestant
un transport. La texture est de type « packstone ». Les bioclastes
sont des fragments de mollusques associés à des débris de
gastéropodes et des plaques d'échinodermes. La porosité
intergranulaire est remplie par de la micrite.
1.2.3. - Le calcaire à entroque :
à pâte fine. La texture est de type « packstone » avec
parfois une tendance « wackstone ». Les bioclastes sont
essentiellement des plaques d'échinodermes cimentées par la
micrite.
1.2.4. - Le calcaire coquillier : calcaire
massif, parfois cristallin, avec des débris coquilliers brisés,
corrodés ou épigénisés en calcite. La texture est
de type « packstone » avec une phase de liaison micritique. Les
éléments biogènes sont des algues, des fragments de
lamellibranches, de mollusques, des gastéropodes, des miliolidés,
des plaques d'échinodermes et de bryozoaires.
1.2.5. - Le calcaire crayeux : calcaire non
coquillier, peu ou pas fossilifère, avec un aspect tendre et friable. Il
s'intercale dans le calcaire cristallin. La texture est de type « mudstone
» à rares plaques d'échinodermes. La phase de liaison est
constituée essentiellement de micrite.
1.2.6. - Le calcaire altéré : il
est au sommet des couches calcaires. Il se présente sous forme de blocs
emballés dans une matrice à argile noire parfois
latéritisée.
1.3. - Les silexites
Ce sont des roches hypersiliceuses se présentant sous
forme de rognons ou groupées en passés plus ou moins
horizontaux dans les niveaux phosphatés de la région de
Taïba. Ces niveaux
33
phosphatés se sont formés à partir du
Paléocène pour se développer ensuite à la base de
l'Eocène. L'Histoire du gisement est divisée en deux grandes
étapes : une étape d'accumulation sédimentaire et une
étape de transformation des dépôts initiaux (Pannatier,
1995 in Gaye, 1995). On a successivement :
- le dépôt des argiles du mur (attapulgite)
à l'Yprésien,
- le dépôt de la première couche
phosphatée à l'Eocène moyen. Ce niveau, associé
à une sédimentation carbonatée, est subdivisé en
deux membres : les phosphates hétérogènes à la base
et les phosphates homogènes au sommet ;
- le dépôt des argiles bariolées du toit
(associées à des sables, des grès et des silex) au dessus
de la couche phosphatée, à la fin de l'Eocène moyen ;
- le dépôt d'une seconde couche phosphatée de
l'Eocène supérieur à l'Oligocène inférieur
;
- de l'Oligocène au Mio-Pliocène, une
émersion des couches provoque une forte altération. Cette
altération de type latéritique a provoquée la formation
des phosphates alumino-calciques et alumineux sauf en quelques endroits
où le dépôt reste intact sous forme de phosphate
tricalcique.
Dans les phosphates hétérogènes, les
particules phosphatées sont le plus souvent des coprolithes, des rudites
(lithoclastes et bioclastes) associées à une fraction
phosphatée arénitique ou lutitique. Les silex y sont très
abondants où ils sont en bancs décimétriques ou en rognons
volumineux.
Dans les phosphates homogènes, les particules
phosphatées sont des arénites et des lutites souvent
altérées et riches en concressions d'oxydes de fer. Les silex
sont le plus souvent en rognons ou en galets
Les silex sont issus d'une silicification secondaire par
remplacement de matériel initial et reconcentration à partir d'un
stock de silice biogène. Il se présente
généralement sous forme de blocs à coeur sombre et
à cortex blanc.
La nature du minéral siliceux néoformé
dépend souvent de la composition du milieu ambiant : - Quartz en milieu
siliceux,
- Calcédoine (silice plus ou moins fibreuse) en milieu
riche en ions alcalins ou alcalino- terreux ;
- opale (silice riche en eau) dans un milieu riche en phyllithes
(argile).
Un échantillon d'un tout-venant de silexite montre que la
roche est constituée de (Diémé, 1991 in Gaye,
1995):
- 91 % de silex,
- 6 % d'induré phosphaté ;
- 3 % de fines à éléments phosphatés
et argileux.
L'observation au microscope optique révèle que les
silex sont composés de 30 à 40 % d'opale, et 60 à 70 % de
calcédoine.
La prédominance de la calcédoine s'explique par sa
stabilité chimique plus grande que celle de l'opale.
Les relations entre ces deux minéraux montrent que l'opale
s'est cristallisée la première, puis la calcédoine
cristallise par épigénisation de l'opale.
34

Fig. 22. - Carte géologique de la
presqu'île du Cap Vert et du Plateau de Thiès
35
Chapitre 2. - Les caractéristiques
mécaniques des granulats
L'aptitude des granulats à être utilisés
dans les assises de chaussée est appréciée par un certain
nombre d'essais. Ces essais ont été effectués au
laboratoire de géotechnique de Jean Lefebvre Sénégal dans
le cadre du projet de construction de l'autoroute Patte d'oie - Malick Sy.
1. - Essais caractéristiques de la
fabrication
1.1. - Analyse granulométrique
On appelle analyse granulométrique l'opération
permettant de déterminer :
o La granulométrie : c'est-à-dire la
détermination de la grosseur des grains et les pourcentages
pondéraux respectifs des différentes familles de grains
constituant les échantillons,
o La granularité : c'est-à-dire la
répartition dimensionnelle des grains dans un granulat.
L'analyse granulométrique consiste à
fractionner le matériau en différentes coupures à l'aide
de tamis à maille carrée. Elle s'applique à tous les
granulats de dimension nominale inférieure ou égale à 63
mm, à l'exclusion des fillers. Les masses des différents refus
sont rapportées à la masse initiale sèche du
matériau. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous
forme de graphique en portant les ouvertures des tamis en abscisse, sur une
échelle logarithmique, et les pourcentages en ordonnée, sur une
échelle arithmétique (Figures 22 à 25). La courbe
appelée courbe d'analyse granulométrique est tracée de
manière continue et peut ne pas passer rigoureusement par tous les
points.
Les tamis sont normalisés. Les ouvertures de mailles
carrées permettent un classement granulaire. Les dimensions
successives des mailles carrées suivent des progressions
géométriques de raison Normalisation).
|
|
= 1,25 pour la norme AFNOR (Association Française de
|
|

100
40
60
20
90
80
70
50
30
10
0
100
45/15/15/25 Branche inf fuseau Branche sup fuseau
10
Diamètre (mm)
Pourcentage de fines f = 4,6 %
1
0,1
0,01
Fig. 23. - Courbe granulométrique de la
fraction 0/31,5 mm du basalte dans le fuseau 0/31,5 mm - concassés
0/d (BCEOM-CEBTP, 1984)
36

100
10
1
0,1
0,01
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Pourcentage de fines f = 6,9 %
30/15/20/35 Branche inf fuseau Branche sup fuseau
Diamètre (mm)
Fig. 24. - Courbe granulométrique de
la fraction 0/31,5 mm du calcaire dans le fuseau 0/31,5 mm -
concassés 0/d (BCEOM-CEBTP, 1984)

100
40
90
80
60
50
30
20
70
10
0
100
30/15/20/35 Branche inf fuseau Branche sup fuseau
10
Diamètre (mm)
Pourcentage de fines f = 3,6 %
1
0,1
0,01
Fig. 25. - Courbe granulométrique de la
fraction 0/31,5 mm du silexite dans le fuseau 0/31,5 mm - concassés
0/d (BCEOM-CEBTP, 1984)
37
Les différentes courbes granulométriques
indiquent une granularité continue et étalée. Seul le
calcaire n'entre pas dans le fuseau de spécification du CEBTP ; cela est
du à un pourcentage de refus faible au niveau du tamis de maille 20 mm.
En effet c'est la forme de la courbe qui est plus importante. Elle conditionne
l'aptitude au compactage, l'absence de ségrégation et la
compacité du matériau. Plus les contacts entre les grains sont
nombreux, plus la couche sera stable, plus le matériau sera compact,
moins on risquera de voir se produire des déplacements des grains et par
suite des tassements. A cet égard, ce sont donc les courbes
continues et bien graduées qui sont les plus
satisfaisantes.
Le pourcentage de fines est satisfaisant. Si ce pourcentage
est nul ou insuffisant pour combler les vides entre les gros grains, le
matériau est peu compact. S'il est excessif il y a formation de boue au
compactage et donc une augmentation ultérieure des déformations
permanentes. Cependant pour le calcaire le malaxage et le compactage
produisent des fines qui peuvent passer d'un pourcentage de 7 à 17,31 %
(Figure 25). C'est pourquoi la fourchette de 4 à 10 % de
fines proposée par le CEBTP semble ne pas être adaptée
à toutes les catégories de granulats. Si le pourcentage de fines
après compactage risque de dépasser un certain seuil, il faudrait
diminuer cette fourchette.

100
40
80
60
20
90
70
50
30
10
0
100 10 1 0,1
Diamètre (mm)
avant compactage après compactage fort
après compactage faible
0,01
Fig. 26. - Granulométrie après
compactage du calcaire
1.2. - Le coefficient d'aplatissement
La forme d'un granulat est définie par trois grandeurs
géométriques :
· La longueur L, distance maximale de deux plans
parallèles tangents aux extrémités du granulat,
· L'épaisseur E, distance minimale de deux plans
parallèles tangents au granulat ;
· La grosseur G, dimension de la maille carrée
minimale du tamis qui laisse passer le granulat.
Le coefficient d'aplatissement A d'un ensemble de granulats est
le pourcentage pondéral des
G
éléments qui vérifient la relation : >
1,58
E
On fait un tamisage classique sur une colonne de tamis
normalisés à mailles carrées afin de séparer les
granulats en une succession de classes granulaires d/D dont les dimensions
sont telles que D = 1 ,25d. Les différentes classes granulaires d/D
ainsi isolées sont tamisées une à
38
une sur une grille à fentes parallèles
d'écartement E = d/1,58 (ce qui correspond aussi à E = D/2).
L'échantillon est tamisé sur un tamis de 4 mm
d'ouverture et le refus de masse M0 est utilisé pour la
détermination de A.

Pour une classe granulaire d/D donnée, on peut
définir un coefficient d'aplatissement partiel. Ai = 100Mei
Mgi
Avec Mgi = masse de la classe granulaire d/D,
Mei = masse passant à travers le tamis à fentes
d'écartement E correspondant.
Le coefficient d'aplatissement global A du mélange
s'exprime en intégrant les valeurs partielles déterminées
sur chaque classe granulaire (Tableau 4) :

A =Mei M gi
Caractéristique
|
Basalte
|
Calcaire
|
Silexite
|
Coefficient d'aplatissement (%)
|
14,93
|
6,1
|
24,93
|
Tableau 4. - Coefficients d'aplatissement des
différents types de granulats
La forme des granulats calcaires est meilleure que
celle des granulats de basalte et de silexite. Ceci indique une
difficulté relative au concassage des basaltes et des silexites due
à leur aspect trop massif. Toujours est-il que les
granulats de silexite ont une forme plus plate que celle des granulats de
basalte.
Des matériaux très anguleux ne se mettent pas
toujours facilement en place et la compacité après compactage
peut ne pas être élevée. C'est ainsi que les graves
concassées, qui comportent une fraction importante de sable rond, sont
plus maniables et plus aisément compactables. Cependant la forme des
granulats a également une forte influence sur la résistance aux
déformations permanentes. En effet les matériaux alluvionnaires
roulés résistent mal à l'orniérage. Une
étude au triaxial de l'influence de la forme des granulats
(roulés ou concassés) sur le comportement des Graves Non
Traitées a montré que les matériaux concassés ont
la meilleure résistance aux déformations permanentes.
1.3. - L'Equivalent de Sables
L'Equivalent de sables est un rapport conventionnel
volumétrique entre les grains fins et les autres. Il permet donc de
caractériser l'importance des fines par une valeur numérique
(Tableau 5).
Cet essai s'applique assez bien aux sols faiblement plastiques et
peut s'appliquer à tous les matériaux grenus.
L'essai est effectué sur la fraction 0/5 mm du
matériau à étudier. On lave l'échantillon, selon un
processus normalisé, et on laisse reposer le tout. Au bout de 20
minutes, on mesure les éléments suivants :
- hauteur H1 : sable propre + éléments fins, -
hauteur H2 : sable propre seulement.
Il existe deux types de mesures en fonction du degré
d'argilosité du matériau. En effet pour les sols par exemple, la
mesure de la hauteur H2 peut être délicate, on substitue à
l'essai visuel, l'essai au piston.

ES=100H2 H1
39
Caractéristique
|
Basalte
|
Calcaire
|
Silexite
|
Equivalent de Sables (%)
|
50,82
|
45,22
|
52
|
Tableau 5. - Equivalent de sables des
différents types de granulats
L'Equivalent de sables satisfait à tous les niveaux de
trafic. Il indique le degré de pollution des éléments
sableux des granulats. Plus l'Equivalent de sables est élevé,
moins le matériau contient d'éléments fins nuisibles. A
cet égard les calcaires sont moins propres que les basaltes et
les silexites. Cet essai rend compte globalement de la quantité des
éléments les plus fins mais est moins fiable en ce qui concerne
l'aspect qualitatif c'est-à-dire donne peu d'informations sur la nature
minéralogique de ces fines. En effet, il faut savoir si
ces particules fines sont « inertes » c'est-à-dire sont un
simple filler minéral provenant du broyage de la roche par concassage
comme les fines siliceuses ou calcaires, ou s'il s'agit de particules «
actives » c'est-à-dire des particules argileuses qui vont se
gonfler en présence d'eau faisant chuter le frottement interne
jusqu'à l'annuler presque totalement entraînant l'orniérage
de la couche incriminée.
2. - Les essais caractéristiques des
propriétés intrinsèques 2.1. - Masses
volumiques
2.1.1. - Définitions
o La masse volumique absolue
La masse volumique absolue d'un matériau est la masse
de l'unité de volume de ce matériau, déduction faite de
tous les vides, aussi bien des vides entre les grains que des vides à
l'intérieur des grains.
La densité absolue est le rapport de la masse absolue
d'une unité de volume du matériau à température
donnée à la masse du même volume d'eau distillée
à la même température.
o La masse volumique réelle
La masse volumique réelle d'un matériau est la
masse de l'unité de volume de ce matériau déduction faite
des vides entre particules. La déduction ne concerne pas les vides
compris dans le matériau mais seulement ceux entre les particules
(Tableau 6).
La densité réelle est le rapport de la masse
réelle d'une unité de volume du matériau sec dans l'air
à température donnée à la masse d'un égal
volume d'eau distillée à la même température.
o La masse volumique apparente
La masse volumique apparente d'un matériau est la masse
de l'unité de volume du matériau pris en tas, comprenant à
la fois des vides perméables et imperméables de la particule
ainsi que les vides entre particules.
La densité apparente est le rapport de la masse apparente
d'une unité de volume du matériau à la masse d'un
égal volume d'eau distillée à la même
température.
Caractéristique
|
Basalte
|
Calcaire
|
Silexite
|
Poids spécifique ãs
(kN/m3)
|
27,25
|
24,44
|
24
|
Tableau 6. - Poids spécifiques des
différents types de granulats 40
2.2. - Résistance à l'usure et aux
chocs
2.2.1. - Essai Los Angeles
Cet essai permet de mesurer les résistances
combinées à la fragmentation par choc et à l'usure par
frottements réciproques des éléments d'un granulat
(Tableau 7). Il consiste à mesurer la quantité
d'éléments inférieurs à 1,6 mm produite en
soumettant le matériau à une série de chocs et de
frottements dans la machine Los Angeles. A un coefficient Los Angeles faible
correspond un excellent matériau. Dans la machine Los Angeles,
introduire la prise d'essai M = 5000 g et la charge de boulets de la classe
granulaire choisie. Après 500 rotations de la machine, à une
vitesse régulière comprise entre 30 et 33 tr/min, recueillir le
granulat et le tamiser à 1,6 mm, peser le passant m.
m
Par définition le coefficient Los Angeles est le rapport :
=
LA
× 100
M
2.2.2. - Essai Micro-Deval
L'essai permet de mesurer la résistance à
l'usure par frottements entre les granulats et une charge abrasive (Tableau 7).
Il consiste à mesurer la quantité d'éléments
inférieurs à 1,6 mm produite dans un broyeur, dans des conditions
bien définies, à sec ou en présence d'eau. Plus le
coefficient Micro-Deval est faible, meilleur est le matériau.
Dans les cylindres de la machine, introduire chaque prise d'essai
M = 500 g et la charge abrasive (billes en acier de 10 mm de diamètre)
correspondant à la classe granulaire choisie. Les essais peuvent
s'effectuer à sec ou en présence d'eau. Dans ce dernier cas, on
ajoutera 2,5 litres d'eau par essai. Après rotation des cylindres
à une vitesse de 100 tr/min pendant 2 heures, tamiser le matériau
sur le tamis de 1,6 mm et peser passant m.
m
Par définition le coefficient Micro-Deval est le rapport :
=
M D
× 100
M
Les valeurs de LA et MDE ont été fournis par des
rapports de IK Consultance et du CEREEQ.
Caractéristiques mécaniques
|
Basalte
|
Calcaire
|
Silexite
|
Los Angeles (%)
|
12,54
|
32,65
|
21
|
Micro-Deval (%)
|
16
|
54,7
|
17
|
Tableau 7. - Coefficients Los Angeles et
Micro-Deval des différents types de granulats
Les coefficients Los Angeles et Micro-Deval du basalte et du
silexite sont conformes aux spécifications. Les granulats de
basalte et de silexite montrent une grande résistance à l'usure
et à la fragmentation due à leur aspect trop massif. Cependant le
silexite est moins résistant que le basalte. Les calcaires ont une
faible résistance à l'usure et au frottement.
3. - Essai Proctor - Essai CBR
3.1. - Essai Proctor modifié
Cet essai simule l'évolution du sol au cours du
compactage et permet de déterminer pour une énergie de compactage
donnée, la teneur en eau optimale pour obtenir la densité
sèche maximale (Figure 26).
L'essai consiste à compacter l'échantillon dans
un moule standard, à l'aide d'une dame normalisée, à
raison de 55 coups par couche (5 couches). Le compactage s'effectue avec des
teneurs en eau croissantes rapportées au poids du matériau sec.
Après chaque opération on mesure la masse apparente
(ãh) du matériau et la teneur en eau
(w) puis on calcule la masse volumique sèche
(ãd).
41
On trace ensuite la courbe Proctor du matériau avec en
abscisse les teneurs en eau et en ordonnée les masses volumiques
sèches. On détermine ensuite la teneur en eau optimale (w
opt) qui correspond à la masse volumique sèche maximale
(ãd max).

24,5
23,5
22,5
21,5
20,5
19,5
24
23
22
21
20
19
5,5 6 6,5 7 7,5 8 8,5 9 9,5 10 10,5 11 11,5
Teneur en eau (%)
Basalte 0/31,5 Calcaire 0/31,5 Silexite 0/31,5
Fig. 27. - Courbes Proctor des différents
types de granulats
Caractéristiques physiques
|
Basalte
|
Calcaire
|
Silexite
|
ãd max (kN/m3)
|
24,04
|
21,6
|
20,21
|
W opt (%)
|
6,8
|
7,65
|
9,5
|
ãs (kN/m3)
|
27,25
|
24,44
|
24
|
Porosité n (%)
|
11,84
|
12
|
15,64
|
Tableau 8. - Caractéristiques physiques
des différents types de granulats
3.2. - Essai CBR
Il sert à caractériser la portance du
matériau c'est à dire la charge qu'il peut supporter sans se
rompre, mais également à mesurer l'aptitude d'une chaussée
à une perméabilité amenée par une forte immersion
en cas de fortes pluies. Le CBR est un nombre sans dimension exprimant en
pourcentage le rapport entre les pressions produisant dans le même temps
un enfoncement donné dans le matériau étudié d'une
part et dans un matériau de référence (13,6 kN) d'autre
part.
Par définition cet indice est pris égal à la
plus grande des deux valeurs suivantes :
- ICBR2 , 5 = 100F2 , 5 13,6 -
ICBR5 =100F 5 20,5

ICBR = max(ICBR2 , 5 ;
ICBR5)
F2, 5 = Force à 2,5 mm d'enfoncement, F5 = Force à
5 mm d'enfoncement.
42
Le matériau est compacté à la teneur en
eau optimale suivant les procédures de l'essai Proctor modifié :
3 moules CBR qui seront compactés respectivement à raison de 55,
25, et 10 coups par couche (5 couches par moule). Après immersion des
moules pendant 4 jours, on détermine son poids, sa densité et sa
compacité. On poinçonne ensuite le moule avec un piston de 4,9cm
de diamètre à une vitesse de 1,27 mm/min. On trace la courbe
indices CBR/Compacités.
On peut alors déterminer les Indices CBR à 25, 95
ou 98 % de compacité (Figure 27 à 32).

250
200
150
100
50
0
88 90 92 94 96 98 100 102
CBR (95%OMP) = 82 CBR (98%OPM) = 160
Com pacité(%)
Fig. 28. - Etude CBR après 96 heures
d'imbibition du basalte 0/31,5 mm
250

150
100
50
0

200
CBR (95% OPM) = 105 CBR (98% OPM) = 162
88 90 92 9496 98 100
Compacité (%)
Fig. 29. - Etude CBR après 96 heures
d'imbibition du silexite 0/31,5 mm 43

350
300
250
CBR (95% OPM) = 230 CBR (98% OPM) = 280
200
88 90 92 94 96 98 100 102
Com pacité(%)
150
100
Fig. 30. - Etude CBR après
poinçonnement immédiat du calcaire 0/31,5 mm

300
250
200
150
100
Fig. 31. - Etude CBR après 96 heures
d'imbibition du calcaire 0/3 1,5 mm
50
400
250
200
350
300
150
100
0
88 90 92 94 96 98 100 102
Compacité (%)
88 90 92 94 96 98 100 102
CBR (95%OPM) = 219 CBR (98% OPM) = 305
CBR (95 P) = 165
CBR (95% OPM) = 165
CBR (98 )
CBR (98% OPM) = 220
Com pacité(%)
Fig. 32. - Etude CBR après 8 jours
d'imbibition du calcaire 0/31,5 mm 44
250
50
0

200
150
100
CBR (95%OPM) = 116 CBR (98%OPM) = 170
88 90 92 94 96 98 100 102
Com pacité(%)

Fig. 33. - Etude CBR après 16 jours
d'imbibition du calcaire 0/31,5 mm
Indice CBR
|
Basalte
|
Calcaire
|
Silexite
|
95 %OPM
|
82
|
219
|
105
|
98 %OPM
|
160
|
305
|
162
|
Tableau 9. - Les Indices Portant CBR
après 96 heures d'imbibition des différents types
de granulats
L'Indice Portant CBR à 95 % de l 'OPM
(Tableau 9) du calcaire (219) est largement supérieur
à celui du silexite (105) et du basalte (82). En se basant sur cet essai
on a tendance à penser, à tort, que le calcaire a les meilleures
performances mécaniques que le basalte. Ceci est du au fait que
malgré la dureté du squelette, le basalte est un matériau
moins cohésif, tirant sa stabilité du seul frottement interne,
donc sujet à l'attrition. C'est ainsi que le CBR à 98 %
de l'OPM peut atteindre 160 chez le basalte, 162 chez le silexite, et plus de
300 chez le calcaire, ce qui démontre clairement les exigences de
compacité des matériaux non liés. On doit avoir au moins
98 % de compacité in situ (BCEOM-CEBTP, 1984).
Indice CBR
|
Immédiat
|
4 jours
|
8 jours
|
16 jours
|
95 %OPM
|
230
|
219
|
165
|
116
|
98 %OPM
|
280
|
305
|
220
|
170
|
Tableau 10. - Tableau de variation de l'Indice
CBR du calcaire en fonction de la durée d'imbibition
45

250
200
350
300
150
100
50
0
0 4 8 12 16
Jour
95%OPM 98%OPM
Fig. 34. - Evolution du CBR du calcaire en
fonction de la durée d'imbibition
Il a été observé à 98 % de
compacité que l'Indice Portant CBR du calcaire après 96 heures
d'immersion (305) est supérieur à l'Indice Portant après
poinçonnement immédiat (280) (Tableau 10). Ce
comportement peut laisser penser que la présence de l'eau a
contribué à l'hydratation de la chaux entraînant une
cimentation plus forte. C'est pourquoi il a été
effectué des essais sur des échantillons immergés pour des
durées de 8 à 16 jours pour mieux comprendre l'effet de l'eau
(Figure 33). Le constat est que l'accroissement de la portance n'est pas
un phénomène continu. Au-delà de 96 heures d'imbibition,
la portance du matériau diminue.
Le Tableau 11 donne les spécifications et les
résultats des différentes caractéristiques des
granulats.
Caractéristiques
|
Spécifications
|
Basalte
|
Calcaire
|
Silexite
|
Fuseau
|
|
0/3 1,5 mm
|
Conforme
|
Non conforme
|
Conforme
|
% fines
|
|
4 < f < 10
|
4,6
|
6,9
|
3,6
|
ES
|
T1-T2
|
~ 30
|
50,82
|
45,22
|
52
|
T3-T4
|
~ 40
|
CBR
|
95 %OPM
|
~ 80
|
82
|
219
|
105
|
98 %OPM
|
|
160
|
305
|
162
|
Porosité
|
|
< 15
|
11,84
|
12
|
15,64
|
LA
|
T1-T3
|
S 45
|
12,54
|
32,65
|
21
|
T4-T5
|
S 30
|
MDE
|
T1-T3
|
S 15
|
16
|
54,7
|
17
|
T4-T5
|
S 10
|
A
|
|
< 30
|
14,93
|
6,1
|
24,93
|
Tableau 11. - Tableau récapitulatif des
caractéristiques des différents types de granulats 46
Conclusion générale et discussions
Les études au laboratoire ont permis d'apprécier
les possibilités d'utilisation des granulats concassés en corps
de chaussées notamment en couche de base.
Le basalte, de par ses performances physiques et
mécaniques, satisfait entièrement aux spécifications
techniques pour la réalisation du corps de chaussée.
Le silexite peut également être
utilisé en couche d'assise. Cependant des améliorations doivent
être apportées à l'élaboration de ce matériau
notamment sur sa forme et sa granularité.
L'utilisation du calcaire en couche de base doit
être limitée aux trafics inférieurs ou égaux
à T3 du fait de sa faible résistance à l'usure et
au frottement.
Cependant, du fait des limites que présentent les
résultats des études, limites liées à la non
reproductibilité des essais, à l'utilisation d'une seule
carrière de calcaire, à l'absence de certaines classes
granulaires, à la non réalisation des essais de compression, etc.
;il est nécessaire de:
- Continuer à multiplier les essais,
- Procéder à des améliorations (ciment),
à des stabilisations (bitume), ou à des mélanges (litho
stabilisation) ;
- Réaliser des planches d'essais pour étudier le
comportement sous trafic des matériaux.
L'étude a permis de mettre en évidence les
caractéristiques générales des granulats concassés.
Ceux-ci présentent des atouts certains par :
- La nature granulaire dépourvue de liant, ce qui
constitue un écran contre la remontée des fissures,
- La portance élevée en compacité
maximale.
Cependant les critères de spécifications techniques
du CEBTP sont discutables pour plusieurs raisons :
- On peut avoir un mélange granulaire optimal avec une
courbe granulométrique très bien étalée mais qui
sort ou qui n'entre pas parfaitement dans le fuseau de spécification.
Ceci démontre clairement les limites du fuseau. Ce dernier ne
tient pas compte de la production excessive de fines au cours du compactage de
certains matériaux comme les calcaires. De plus, le fuseau s'applique
exclusivement aux tout- venants de concassage et non aux graves
reconstituées à partir de différentes classes
granulaires,
- Des matériaux comme le calcaire ou la latérite
ont souvent des indices portant supérieurs à ceux du basalte.
C'est pourquoi, si on se base sur cet essai on a tendance à penser,
à tort, que le calcaire a les meilleures performances mécaniques
que le basalte. Ceci montre que l'indice portant CBR n'est pas un
critère de spécification technique fiable pour les
matériaux concassés. Cet essai n'est pas adapté à
ces types de matériaux ;
- Le paramètre Equivalent de sables retenu dans
la spécification pour déterminer la proportion des fines
contenues dans le mélange granulaire ne rend pas compte de l'aspect
qualitatif de ces fines. Cet essai est de moins en moins
utilisé en géotechnique routière depuis l'introduction de
la Valeur au bleu de méthylène. Ce dernier fournit des
informations sur la nature minéralogique de ces fines qui, si elles sont
argileuses, sont responsables des pertes ultérieures de portance en
présence d'eau ;
47
- Il faut noter également que, attribuer des
performances mécaniques à des Graves Non Traitées
principalement à partir des mesures de dureté des granulats (Los
Angeles et Micro -Deval) est réducteur et pas toujours
satisfaisant. Par exemple en France, les GNT calcaires ne sont
utilisées qu'en couche de fondation et pour de faibles niveaux de trafic
du fait de leurs faibles résistances mécaniques et de leurs
fortes sensibilités à l'eau. Cependant des études ont
montré que, sous chargements triaxiaux répétés, les
GNT calcaires ont généralement un très bon comportement
mécanique caractérisé par une forte rigidité et de
faibles niveaux de déformations permanentes ;
- La Porosité est un critère important
à condition qu'elle soit déterminée
expérimentalement mais non déduite
théoriquement comme le fait la norme ;
- Le principal problème est que ces normes et
spécifications ne sont applicables que
dans les conditions climatiques et de trafic pour
lesquelles elles ont été établies.
Il sort de cette étude que le comportement
mécanique de ces matériaux est encore mal maîtrisé.
De ce fait, les méthodes de dimensionnement ne tiennent pas
compte parfaitement du comportement rhéologique de ces
matériaux.
En effet, l'orniérage est le principal mode de
dégradation des chaussées souples. Il est du principalement au
cumul des déformations plastiques dans les différentes couches de
matériaux non liés. C'est pourquoi un dimensionnement rationnel
des chaussées souples passe par une bonne modélisation du
comportement mécanique et rhéologique de ces matériaux.
C'est pourquoi le Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées (LCPC) a mis au point un appareil triaxial à
chargements répétés, spécialement conçu pour
l'étude des sols supports de chaussées et des matériaux
non traités utilisés en couche d'assise.
Ceci met en avant tout l'intérêt de l'essai
triaxial à chargements répétés qui permet de
caractériser le comportement des matériaux non liés
à partir du mélange granulaire oeuvré, plus
représentatif de l'état du matériau dans la
chaussée, et non plus à partir des seules caractéristiques
de ses granulats.
48
Références bibliographiques
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les zones tropicales et désertiques, tome 2, Etudes et construction -
480 pages.
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valorisation des graves non traitées calcaires utilisées pour les
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HABIBALLAH. T. (2005). - Modélisation
des déformations permanentes des graves non traitées. Application
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IK CONSULTANCE. (2004). - Rapport d'étude
de caractérisation mécanique de granulats à béton
de Diack et Bandia - 6 pages.
JEUFFROY, G. (1967). - Conception et
construction des chaussées, tome 1, Eyrolles.
JEUFFROY, G. ; SAUTEREY, R. (1991). - Cours de
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nationale des ponts et chaussées - 645 pages.
49
LCPC-SETRA. (1994). - Conception et
dimensionnement des structures de chaussées : guide technique.
LCPC-SETRA. (1992). - Réalisation des
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NDIAYE, N.D. (1996). - Tout-venants
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Séminaire international sur les matériaux routiers -67 pages.
OVARLEZ, G. (2002). - Statique et
rhéologie d'un milieu granulaire confiné. - Thèse de
doctorat, Université de Paris XI Orsay -134 pages.
ROGNON, P. (2006). - Rhéologie des
matériaux granulaires cohésifs. Application aux avalanches de
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Géométrie et propriétés élastiques des
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français de la mécanique - 6 pages.
TCHOUANI NANA. J.M. ; CALLAUD. M. (2004). -
Cours de mécanique des sols, Tome 1 : Propriétés des sols
- 137 pages.
50
Table des matières
Avant - Propos 1
Sommaire 2
Liste des notations et des abréviations
3
Résumé 4
Introduction Générale 5
1ère Partie : Synthèse
bibliographique
Chapitre 1. - Généralités sur les
granulats routiers 8
1. - Définitions et présentation
générale 8
2. - Nomenclature et Classification 8
3. - Les fuseaux granulométriques 8
4. - Les différentes approches pour l'étude des
matériaux non liés 9
4.1. - L'approche microscopique 9
4.2. - L'approche macroscopique 9
4.3. - L'approche globale 9
5. - Caractéristiques géométriques des
granulats routiers 10
5.1. - Etat de surface des granulats 10
5.2. - Angularité des granulats 10
5.3. - La forme des granulats 10
5.4. - La granularité des granulats 11
6. - Le Compactage des matériaux 11
6.1. - Définition 11
6.2. - Rôle du compactage sur la durée de vie des
ouvrages 11
6.3. - Les paramètres influents du compactage 11
7. - Dimensionnement des structures de chaussées 12
7.1. - Les modèles empiriques et semi empiriques de
dimensionnement 13
7.1.1. - La méthode du CBR 13
7.1.2. - La méthode proposée par le CEBTP pour les
pays tropicaux 14
7.2. - Les méthodes rationnelles de dimensionnement 15
Chapitre 2. - Rhéologie des matériaux
granulaires 17
1. - Interaction entre les grains 17
2. - Ecoulement des grains en cisaillement plan homogène
17
2.1. - Les régimes d'écoulement 18
2.2. - Les lois de comportement 18
2.2.1. - Loi de frottement de Coulomb 18
2.2.2. - Loi de dilatance 19
3. - Comportement expérimental des matériaux
granulaires 19
3.1. - Notion de résistance au cisaillement 19
3.1.1. - Définition 19
3.1.2. - Résistance au cisaillement des sols
pulvérulents 20
3.1.3. - Courbes contrainte-déformation d'un
matériau pulvérulent 21
3.2. - Evaluation du comportement mécaniques des graves
non traitées avec le triaxial à
chargement répété 22
3.3. - Conclusion 23
51
Chapitre 3. - Mélange et compacité
granulaires 24
1. - Les mélanges granulaires 24
1.1. - Les mélanges binaires 24
1.2. - Les mélanges ternaires 25
2. - La compacité granulaire 26
2.1. - Mélange de deux granulats secs 26
2.2. - L'effet de paroi 28
2.3. - L'effet d'interférence 28
2.4. - Conclusion 29
2ème Partie : Identification et
Caractéristiques des matériaux - Evaluation de leur
qualité Chapitre 1. - Provenance des matériaux
de l'étude 32
1. - Contexte géologique du Bassin
sénégalo-mauritanien 32
1.1. - Les formations basaltiques 32
1.2. - Les formations calcaires 33
1.2.1. - Le calcaire gréseux 33
1.2.2. - Le calcaire lumachellique 33
1.2.3. - Le calcaire à entroque 33
1.2.4. - Le calcaire coquillier 33
1.2.5. - Le calcaire crayeux 33
1.2.6. - Le calcaire altéré 33
1.3. - Les silexites 33
Chapitre 2. - Les caractéristiques
mécaniques des granulats 36
1 - Essais caractéristiques de la fabrication 36
1.1. - L'Analyse granulométrique 36
1.2. - Le Coefficient d'aplatissement 38
1.3. - L'Equivalent de Sable 39
2. - Les essais caractéristiques des
propriétés intrinsèques 40
2.1. - Masses volumiques 40
2.1.1. - Définitions 40
2.2. - Résistance à l'usure et aux chocs 41
2.2.1. - Essai Los Angeles 41
2.2.2 - Essai Micro - Deval 41
3. - Essai Proctor - Essai CBR 41
3.1. - Essai Proctor modifié 41
3.2. - Essai CBR 42
Conclusion générale et Discussions
47
Références bibliographiques 49
Table des matières 51
Liste des Tableaux et des Figures 53
52
Liste des figures et des Tableaux
Figures
Fig. 1. - Structure de chaussée type et
répartition des contraintes (LCPC-SETRA, 1994) 13 Fig. 2. -
fuseau 0/3 1,5 mm - Concassés 0/d (BCEOM-CEBTP, 1984)
14 Fig. 3. - Loi de contact sans cohésion : (a)
contact de hertz décrivant la répulsion
normale N et (b) critère de Coulomb simplifié
décrivant le glissement tangentiel
(Rognon, 2006). 17 Fig. 4. -
Géométrie d'écoulement et forme du profil de vitesse en
cisaillement plan
homogène (Rognon, 2006) 18 Fig. 5. -
Comportement rhéologique de grains sans cohésion : (a) loi de
frottement,
(b) loi de dilatance, (c) origine du frottement et de la
dilatance (Rognon, 2006) 19
Fig. 6. - Courbe contrainte-déformation
20
Fig. 7. - Courbe intrinsèque d'un sol fin
20
Fig. 8. - Courbe intrinsèque d'un sol
pulvérulent 21
Fig. 9. - Courbe contrainte-déformation
d'un sol pulvérulent 21
Fig. 10. - Essais triaxiaux sur le sable
d'Hostun [Bouvard (1982)] in Habiballah (2005). 22
Fig. 11. - Visualisation de la dilatance dans le
plan de Rowe (ó1/ó3 ;
1-dåv/då1)
in Habiballah (2005) 23
Fig. 12. - Les mélanges granulaires
binaires : méthode graphique (Gabrysiak, 2007) 24
Fig. 13. - Les mélanges granulaires
binaires : méthode appliquée aux fuseaux granulométriques
(Gabrysiak, 2007) 25
Fig. 14. - Détermination des proportions
d'un mélange ternaire de granulats à partir d'un triangle
(Gabrysiak, 2007) 25
Fig. 15. - Les mélanges granulaires
ternaires : méthode du diagramme triangulaire 26
Fig. 16. - Evolution théorique de
l'indice des vides d'un mélange granulaire
Gabrysiak, 2007) 27
Fig. 17. - Effet de la paroi sur la
compacité granulaire (Gabrysiak, 2007) 28
Fig. 18. - Disposition sans interférence
28
Fig. 19. - Disposition avec interférence
28
Fig. 20. - Evolution théorique et
expérimental de l'indice des vides du mélange
granulaire (Gabrysiak, 2007) 29 Fig. 21. -
Modélisation de l'évolution de l'indice des vides (à
gauche), de la compacité et de
la porosité (à droite) (Gabrysiak, 2007) 29
Fig. 22. - Carte géologique de la
Presqu'île du Cap Vert et du Plateau de Thiès 35
Fig. 23. - Courbe granulométrique de la
fraction 0/31,5 mm du basalte dans le fuseau
0/3 1,5 mm - concassés 0/d (BCEOM-CEBTP, 1984)
36 Fig. 24. - Courbe granulométrique de la fraction
0/31,5 mm du calcaire dans le fuseau
0/31,5 mm - concassés 0/d (BCEOM-CEBTP, 1984)
37 Fig. 25. - Courbe granulométrique de la fraction
0/31,5 mm du silexite dans le fuseau
0/3 1,5 mm - concassés 0/d (BCEOM-CEBTP, 1984) 37
53
Fig. 26. - Granulométrie après
compactage du calcaire 38
Fig. 27. - Courbes Proctor des différents
types de granulats. 42
Fig. 28. - Etude CBR après 96 heures
d'imbibition du basalte 0/31,5 mm 43
Fig. 29. - Etude CBR après 96 heures
d'imbibition du silexite 0/31,5 mm 43
Fig. 30. - Etude CBR après
poinçonnement immédiat du calcaire 0/31,5 mm 44
Fig. 31. - Etude CBR après 96 heures
d'imbibition du calcaire 0/3 1,5 mm 44
Fig. 32. - Etude CBR après 8 jours
d'imbibition du calcaire 0/31,5 mm 44
Fig. 33. - Etude CBR après 16 jours
d'imbibition du calcaire 0/31,5 mm 45
Fig. 34. - Evolution du CBR du Calcaire en
fonction de la durée d'imbibition 46
Tableaux
Tableau 1. - Formes des granulats. 11
Tableau 2. - Classes de trafic équivalent
et de plate-forme (BCOEM-CEBTP, 1984) 14
Tableau 3. - Valeurs du module de Young (E) pour
la grave non traitée selon
le guide technique de conception et de dimensionnement des
structures de chaussée
(LCPC-SETRA, 1994) 16
Tableau 4. - Coefficients d'aplatissement des
différents types de granulats 39
Tableau 5. - Equivalent de sables des
différents types de granulats 40
Tableau 6. - Poids spécifiques des
différents types de granulats 40
Tableau 7. - Coefficients Los Angeles et
Micro-Deval des différents types de granulats 41 Tableau 8.
- Caractéristiques physiques des différents types de
granulats 42 Tableau 9. - Les Indices Portant CBR
après 96 heures d'imbibition des différents
types de granulats 45 Tableau 10. - Tableau
de variation de l'Indice CBR du calcaire en fonction
de la durée d'imbibition 45
Tableau 11. - Tableau récapitulatif des
caractéristiques des différents types de granulats 46
54
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Mémoire de DEA (Diplôme d'Etudes
Approfondies) en Géosciences Option : Environnements
sédimentaires Mention : Géotechnique
Présenté par : Makhaly BA
Titre : Identification géotechnique de
matériaux concassés-types en corps de chaussées
et évaluation de leur qualité
Soutenu le Mardi 24 Juin 2008 Devant la commission d'examen
composée de :
Mamadou FALL UCAD Président
Meissa FALL UCAD Rapporteur
Mouhammadoul B. DIOUF UCAD Examinateur
Moustapha DIENE UCAD Examinateur
Résumé
Au Sénégal, il a été observé
une augmentation généralisée du niveau du trafic routier
et une rareté des matériaux latéritiques de bonne
qualité. Ceci limite la disponibilité de ces matériaux qui
sont très usités dans la réalisation des assises de
chaussées.
Ce mémoire s'inscrit dans le cadre des recherches sur
l'utilisation de matériaux de substitution en construction
routière. Des études ont été faites au laboratoire
de géotechnique de Jean Lefebvre - Sénégal allant dans le
sens d'utiliser les granulats concassés de basalte, calcaire et silexite
en corps de chaussée.
Le travail consistait à reconstruire un mélange
0/31,5 mm à partir des différentes classes granulaires et d'en
déterminer les caractéristiques physiques et mécaniques
ainsi que les essais d'identification pour déterminer en laboratoire
l'aptitude des tout-venants à être utilisés en corps de
chaussée.
Les résultats obtenus en laboratoire permettent
d'envisager l'utilisation des granulats concassés de basalte, calcaire
et silexite en construction routière. Les indices de portance CBR
obtenus pour les différents types de matériaux sont
supérieurs à ceux exigés par les spécifications du
CEBTP.
Le basalte, de par ses performances satisfait entièrement
aux spécifications techniques pour la réalisation des corps de
chaussées.
Le silexite peut également être utilisé en
couche d'assise. Cependant des améliorations doivent être
apportées à l'élaboration de ce matériau quant
à sa forme et sa granularité.
L'utilisation du calcaire en couche de base doit être
limitée aux trafics inférieurs ou égaux à T3 du
fait des faibles résistances à l'usure et au frottement.
Il faut noter également que, attribuer des performances
mécaniques à des graves non traitées principalement
à partir des mesures de dureté des granulats est cependant
réducteur et pas toujours satisfaisant. Ceci met en avant tout
l'intérêt de l'essai triaxial à chargements
répétés qui permet de caractériser le comportement
des matériaux non liés à partir du mélange
granulaire oeuvré, plus représentatif de l'état du
matériau dans la chaussée, et non plus à partir des seules
caractéristiques des ses granulats.
Mots-clés : granulat - tout-venant - basalte - calcaire -
silexite - CBR - CEBTP.
55
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