Systèmes de transition sur les ordres
partiels
complets
DONGHO Joseph
Janvier 2006
Dédicaces
Je dédie ce travail à :
· Mon père FOMDOCK Joseph qui m'a
toujours procuré ce dont j'avais besoin pour mon épanouissement.
Que cette oeuvre soit une exhortation à ses voeux.
· Ma mère NGUIMMO Jeanne pour sa vitamine de
croissance. Merci Maman.
· A mon tuteur REMBOU ZEUFACK Célestin
que je considère beaucoup.
· A ma défunte grand-mère ZEMFACK
Cecile. Que ceci soit un début d'accomplissement de tes rêves.
· A mon oncle et plus que père TELEZEM
Jean Marie pour toute sa débauche d'énergie à
la réussite de ce travail. Que ce mémoire soit pour lui le fruit
de ma promesse.
Remerciements
Mes remerciements vont tout droit :
· A l'endroit du Dr. NKUIMI JUGNIA Célestin pour
avoir guidé mes premiers pas dans la recherche. Que cette
oeuvre soit pour lui le gage de toute ma reconnaissance,
afin que l'élève sache qui est le
maître et le vénère.
· A tous mes enseignants du supérieur,
pour les connaissances de toute nature dont ils m'ont fait
grâce. Particulièrement, je dit un grand
merci à mon enseignant de logique Dr.
Marcel TONGA dont la rigueur et la flexibilité dans les
principes m'ont donné un amour illimité de
l'algèbre.
· Je remercie tous les membres de l'ERAL pour
l'instruction qu'ils m'ont donnée à travers les
séminaires et Ateliers. Que Dieu prête longue vie
à cette modeste équipe. Plus particulièrement,
je remercie mes aînés de l'option catégorie
à savoir Kiampi, Mavouggou, Tchougon
Nguefack, Koguep, Fokou, Tchoupo.
· A mon ami de toutes les peines et joies MBIAKOP Hilaire
Georges.
· A mes frères et soeurs FOUELEFACK Mitterine .
MANETEUG Mitterine, NOUMOGNI Robert, M TENANGUE Guy, Mme TENANGUE
Laure, DONKENG Pascal, TEMGOUA Solange, LEMOGO David pour
qui je ne regrette pas la fraternité.
· A ma modeste famille Annie Noel DONFACK, DONGHO Berkoff
Junior, FUMDOCK TSAFACK Veudris U, MAGIMTSA Maïva
· A mon cousin et père Dr. TEMGOUA Abert Pascal,
pour m'avoir accueilli à Yaoundé et pour m'avoir assisté
dans toutes mes entreprises. Je lui exprime ici toute ma gratitude
ainsi qu'à sa modeste famille que je respecte
beaucoup.
· A mes camarades de promotion en l'occurrence , TABET,
PELAP, DIEKOUAM, TCHOUKOUEGNO, NGONDIEP, MENOUKEU, ONGADOA Christian à
qui j'exprime un grand soulagement. Qu'ils
trouvent en ce mémoire le fruit des nuits blanches passées dans
les amphis et laboratoires.
Que tous ceux qui ont contribué de loin ou de
près à la réussite de ce chef d'oeuvre acceptent mes
sincères remerciements.
iii
Résumé
Considérons un ordre A dont toute partie
dirigée admet un supremum. Un tel ordre est appelé
opc. La collection des parties de A filtrantes et inaccessibles par
suprema dirigés induit sur A une structure
topologique appelée topologie de Scott.
Les applications continues au sens topologique entre
opcs sont essentiellement celles qui
préservent les supréma dirigés. En
informatique théorique, un
système de transition est un couple ( ) formé d'un
S, S //
ensemble S et d'un sous ensemble S //
de S X S. Jusqu'à présent, cette
théorie n'est
définie que sur la
catégorie ENS. Nous l'introduisons sur la
catégorie CPO dont les objets sont des ensembles enrichis
d'une structure ordonnée. Par analogie au cas ensembliste,
un
( )
système de transition sur la
catégorie CPO est simplement un couple A, A
// formé
d'un opc A et d'un sous opc A // de
A X A.
Nous montrons que bon nombre de
propriétés des systèmes de transition
ensemblistes restent vraies dans le cas des systèmes de
transition sur les opcs.
Table des matières
Dédicaces i
Remerciements ii
Résumé iii
Introduction 1
1 ETUDEDELA CATÉGORIE CPO 2
1.1 Construction de la catégorie CPO. 2
1.1.1 Quelques définitions de bases 2
1.1.2 Quelques exemples d'opc5
3
1.1.3 Morphismes d'opc5 . 4
1.1.4 Topologie de Scott 5
1.1.5 Caractérisation des monos et épis dans la
catégorie CPO. 8
1.2 Produits d'opc5 . 10
1.3 Exponentiation dans CPO 16
1.3.1 Graphe d'un homomorphisme d'opc5
18
1.4 Coproduit des opc5 20
1.4.1 Exemples de coproduits 21
1.5 Complétion d'un ensemble ordonné en un opc
22
2 SYSTÈME DE TRANSITION SUR LA CATÉGORIE CPO 26
2.1 Construction de la catégorie des
systèmes de transition sur CPO. 26
2.1.1 Quelques définitions de base. 26
2.1.2 Quelques propriétés des
systèmes de transition. 27
2.1.3 Quelques exemples et contre exemples de
systèmes de transition. 29
2.1.4 Morphismes de systèmes de transition.
29
2.1.5 Quelques propriétés des
morphismes de systèmes de transition. . 30
2.1.6 Quelques exemples de morphismes de
systèmes de transition. . . 31
2.2 Notion de bissimulation entre systèmes de
transition sur CPO 34
2.2.1 Quelques exemples de bissimulations 34
2.2.2 Construction de quelques
bissimulations . 36
2.3 Système de transition et
coalgèbre d'un endofoncteur de CPO 37
2.3.1 Coalgèbre 37
2.3.2 Système de transition comme
coalgèbre d'un foncteur 38
Bibliographie 40
Introduction
D'une manière informelle, une transition est une
relation entre deux états d'un système
évolutif; cette relation peut exprimer l'évolution du
système. Par exemple, le passage de l'eau de
l'état solide à l'état liquide est une
transition. Dans la catégorie ENS, un
système de transition est la donnée d'un couple ( )
formé d'un ensemble S et d'un sous
S, S //
ensemble S //de S x S. Par
analogie, étant donné un opc S, une structure
de transition
sur S est un sous opc S //de S x S.
La maîtrise de la notion de système de
transition
sur un opc nécessite une bonne connaissance des
opc5.
-Au chapitre premier, nous construisons la
catégorie CPO des opc5. Nous
montrons que tout opc est enrichi d'une structure
topologique, la topologie de Scott. Nous
montrons que les morphismes de CPO sont exactement les applications
continues au sens topologique. Nous terminons par
l'importante construction de la complétion d'un ensemble ordonné
en un opc.. -Au chapitre deux, nous construisons la catégorie
des systèmes de transition sur la catégorie
CPO et nous prouvons l'essentiel des résultats énoncés par
J.J.J.M.Rutten dans son article intitulé Universal coalgebra
: a theory of systems; qui traite des
systèmes de transition ensemblistes.
ChaPItre PremIer
ETUDE DE LA CATÉGORIE CPO
Nous donnons les définitions de base de la
catégorie CPO. Nous introduisons les topologies de
Scott et nous montrons que les morphismes de CPO sont exactement les
applications continues au sens topologique. Nous
terminons en montrant que CPO est cartésienne
fermée.
1.1 Construction de la catégorie CPO .
1.1.1 Quelques définitions de bases.
Définition 1.1. On appelle ensemble ordonné ou
simplement un ordre tout couple (A, A) formé d'un ensemble non
vide A et d'une relation binaire A sur A
qui est réflexive, antisymétrique et
transitive.
Etant donné un ordre (A, A), toute
partie totalement ordonnée de A par l'ordre induit est
appelée chaîne.
Une chaîne de la forme :
a0 A a1
A ...
est appelée une w-chaîne
Définition 1.2. Un ordre (A, ) est dit
w-complet si toute w-chaîne de (A, )
possède une borne supérieure.
Une notion aussi couramment utilisée que celle
de l'ordre w-complet est celle de l'ordre
dirigé-complet.
Définition 1.3. Soit (A, ) un ordre. Une partie
non vide D A est dite filtrante ou
dirigée si pour tout x, y
dans D, il existe z dans D tel que
x z et y z.
Un ordre (A, ) est dirigé-complet ou
filtrant-complet si toute partie dirigée de (A, )
admet. un supremum.
La proposition suivante dont la démonstration
requiert l'axiome de choix, établit
l'équivalence entre ces deux définitions. Nous
l'admettons.
Proposition 1.1. Un ordre minoré est w - complet
si et seulement s'il est dirigé-complet. Nous pouvons
à présent donner la définition d'un opc
Définition 1.4. Un opc est un ordre
dirigé-complet.
Lorsqu'en plus (A, ) possède un plus
petit élément, l'on dit qu'il est un opc
minoré.
1.1.2 Quelques exemples d'opcs.
i) Soit X un ensemble. (P(X),
Ç) possède l'ensemble vide comme plus petit
élément.
Toute partie D Ç P(X) admet U
X?D
|
X comme supremum arbitraire, à fortiori, pour
D
|
dirigée, U
X?D
|
X est le supremum de D.
|
Donc (P(X), Ç) est un opc
minoré.
ii) (N, ) n'est pas dirigé-complet
car la w-chaîne : 0 1 2 ...
n'admet pas de supremum. Donc (N, ) n'est pas un
opc.
iii) (N, )=(N U {+00}, ) où,
est le prolongement de l'ordre naturel de N par la relation pour
tout n dans N, n +00, admet zéro comme plus
petit élément et pour toute partie dirigée
D Ç N,
sup
N
|
½ +00 si D est infini ou si +00 est dans
D D = max{d, d E D} si D est fini.
|
|
Donc (N, ) est un opc minoré.
iv) (Q, )=(QU{+00}, )où est le
prolongement de l'ordre naturel de Q par la relation pour tout x
dans Q, x +00, n'est pas un opc car la suite croissante
:
?
?
?
|
x0 = 1
xn+1 =
|
2xn + 2
|
xn + 2
|
de points de Q converge vers J2 E/
Q. Donc (Q, ) n'est pas un opc.
vi) Soit (A, ) un ordre majoré. Posons
Filt(A) l'ensemble des filtres (pour l'ordre) sur A.
Nous rappelons qu'une partie non vide F
d'un ordre (A, ) est un filtre pour l'ordre sur A si
pour tout x, y E A, si x E F et x y, alors
y E F. Soit D une partie de (Filt(A),
Ç). Posons
UF = X.
X?D
* Montrons que F est un filtre sur
A.
Soientx,yEFtelsquex
y.IlexisteXEDtelquexEXetx
y.OrXED. Donc x E X et x y,
implique; y E X Ç F. Par suite, F
est un filtre sur A.
* * Montrons que si D est une partie
dirigée de (Filt(A), Ç), alors F
est son supremum dirigé .
Comme F est le supremum arbitraire de toute partie D
de (P(A), Ç), à fortiori, pour D
partie dirigée de (Filt(A), Ç),
il est le supremum dirigé de D.
* * * Montrons à présent que
(Filt(A), Ç) admet un plus petit
élément. Soit a0 le majorant de (A; ).
Il est clair que {a0} est un filtre
sur A et que {a0} est le plus petit
élément de (Filt(A), Ç).
On conclut donc que (Filt(A),
Ç) est un opc minoré.
viii) Soit N un ensemble non vide. Posons
Fonct(N, N) l'ensemble des fonctions de N
vers N. Munissons Fonct(N, N) de
l'ordre de prolongement défini par la relation :
f g si et seulement si domf Ç domg et
g prolonge f
- Montrons que (Fonct(N,
N); ) est dirigé-complet.
Soit D une partie dirigée de
(Fonct(N, N); ). Considérons la
fonction
x i-?f(x) sixEdomf - Montrons
que ÷ est bien définie.
Soit x E U
f?D
|
dom f; si x est dans domf n
domg alors, f et g étant dans la partie
|
dirigée D de
(Fonct(N, N) ; ), il existe h dans D
tel que f h et g h, i.e, h
prolonge f et g. Donc f(x)
= h(x), g(x) = h(x)
i.e; f(x) = g(x). Ce
qui achève de montrer que ÷ est bien
définie. Il est clair que ÷ est le supremum de
D. Ainsi (Fonct(N, N); ) est un
opc.
Notations
i) Dans la suite, un opc (A, ) sera noté A
lorsqu'aucune ambiguïté n'est
possible.
ii) Etant donné un opc A, le supremum d'une
partie dirigée D Ç A sera noté
VA D.
1.1.3 Morphismes d'opcs .
Définition 1.5. Une application f: A ? B
entre deux opcs A et B est dite
continue, au sens de l'ordre, si elle préserve les suprema
dirigés, i.e pour toute partie dirigée
D de A, V8 f(D)
f(VA D).
Remarque 1.1. i) Si f est croissante alors
pour toute partie dirigée D de A, f
(D) est
une partie dirigée de B. En effet,
si f (x), f (x') E f (D)
alors, comme D est dirigée, il existe t E D
tel que x t et x' t. f étant
croissante, f (x) f (t) et f
(x') f (t). Donc f
(D) est une partie dirigée de B.
ii)
Si f préserve les suprema
dirigés, alors pour tout x x', x' étant le
supremum dirigé de {x, x'} Ç A,
f(x') = V8{f(x),
f(x')}, i.e, f(x)
f(x'). Donc f est croissante.
Ainsi, toute application qui préserve les
suprema dirigés est croissante. Cependant, l'on notera
qu'il existe des applications croissantes qui ne
préservent pas les suprema dirigés. C'est le cas de
l'application f définie de A vers A
ci-dessous représentée où les flèches non
étiquettées représentent l'ordre et les
flèches étiquetées par f l'application
f
f **
77
§§
77
z gg
f
§§
z gg
y·
""
y·
§§
x
x
y gg
77 y
FF
::
f
Car A est une partie dirigée de
supremum z mais f (z) =6 z.
Ceci étant, pour montrer qu'une application
f est continue, nous montrerons simplement qu'elle
préserve les suprema dirigés.
est continue.
n +1 si n +oo +oo si non
(N, <) (N, <)
s
n 7!
Exemple 1.1. 1) Les identités sont continues.
2) L'application suivante
Dans l'optique de construire une
catégorie ayant pour objets les
opcs, il convient pour nous de voir si la composée
des applications continues est continue. Ceci est l'objet du résultat
ci-dessous.
Proposition 1.2. La composée de deux applications
continues est continue.
Preuve. Soient f : A --> B et
g : B --> C deux applications continues. Soit D une
partie dirigée de A, alors f (D)
et g (f (D)) sont dirigées de
B et C respectivement. De plus,
g 0 f (VA D)
if (V1
= V g (f (D)) , car
g est continue
g VB f (D)
car f est continue
,
VC g 0 f (D)
Donc g f (VA D) VC g
f (D). Par suite, g 0 f est
continue.
|
|
Nous en déduisons le résultat ci-dessous.
Théorème 1.1. Les opcs et les
applications continues entre eux forment une catégorie
notée, CP O.
1.1.4 Topologie de Scott.
Définition 1.6. Soit A un opc.
Une partie U de A est appelée ouvert de
Scott si :
1) elle est ascendante (filtrante), i.e; pour
tout x, y dans A, si x < y et x E
U alors y E U;
2) elle est inaccessible par suprema dirigés
i.e ; si D est une partie dirigée de A
et VA D EU alors D nU =6 ö.
Notations Soit A un opc, et x E A. On note :
x #=fy E A : y < xl et x ify E A : x
yl.
Proposition 1.3. Soit U C A; U est un ouvert
de Scott ssi pour toute partie dirigée D de
A, VA D EU ssi D
nU =6 ö
Preuve. Soit U une partie de A.
* Supposons U un ouvert de Scott.
Soit D une partie dirigée de
A. Supposons VA D E U, d'après la
définition(1.6.(2))
D nU =6 ç.
Réciproquement, si D nU =6 ç, il
existe d0 E D nU.
d0 WAD et d0 E
U impliquent, d'après la définition(1.6.(1)), que
WAD E U.
** Réciproquement, Supposons
que pour toute partie dirigée D de A,
WA D E U ssi DnU=6
ç.
Montrons que U est ouvert de Scott.
i) Si x y et x E U alors y est le
supremum de la partie dirigée {x, y} et x E {x,
y} n U. Donc, par hypothèse,
y=WA{x, y} E U.
ii)
La deuxième propriété est
immédiate.
Exemple 1.2. Dans (N? {+8}, ), les ouverts de
Scott sont les sous ensembles n j de N pour n E N.
Proposition 1.4. Les ouverts de Scott d'un OPC A
induisent sur A une Topologie. Preuve.
i) Stabilité pour l'union arbitraire.
Soit(Ui) i E I une famille
d'ouverts de Scott de A. Posons U = S i?IUi.
* Soient x et y deux
éléments de A tels que x y et x
E U. Il existe j0 E I tel que;
x E Ui0. Ui0 étant un ouvert de Scott, x E
Ui0 et x y implique, y E
Ui0 ? U. Donc U est filtrante.
** D
WA D Soit une partie dirigée de A
telle que WA D E U, alors il existe
j0 E I tel que
E Ui0. Ui0 étant inaccessible par
suprema dirigés, il existe d E D tel que,
d E Ui0 ? U. Donc U n D =6 ç. i.e,
U est inaccessible par suprema dirigés.
ii) Stabilité pour les intersections finies.
Soient U et V deux ouverts de Scott.
* Soient x et y deux
éléments de A tels que x y et x
E U n V. Alors, l'ascendance de U et de V entraîne
que y E U n V.
** Soit D une partie
dirigée de A telle que WA D
E U n V. U étant inaccessible par suprema
dirigés, il existe d1 dans U n D. De
même, il existe d2 dans V n D. D étant
dirigée, il existe d E D tel
que; d0 d et d1 d. U
et V étant ascendants, d E U n V. Donc
(UnV)nD=6 ç.
Définition 1.7. La topologie définie
par les ouverts de Scott est appelée topologie de Scott
Lemme 1.1. Une partie F d'un ope A est
fermée si et seulement si pour toute partie dirigée
D de A, D ? F si et seulement si
WAD E F
Preuve. La preuve découle de la définition
(1.7) De ce lemme, il en découle que :
Lemme 1.2. x ? est un fermé de Scott.
Preuve. Soit D une partie dirigée de
A.
D?x? ssj pourtoutyED,yEx ? ssj pour
tout y E D, y x ssj WADEx?
Exemple 1.3. (Quelques fermés de Scott)Donnons
les fermés de Scott des opc8 A, B et C
ci-dessous représentés :
i)
A= a
u
``BB>>~ BB~ B~ B~ B~ B
~ ~
v
99
``AAee AAAAAA
x
O
99
O
>}> }}}}}}}
t
dd __????????
z
99
w ff
m ff
ee
a pour fermés
{m}, {v}, {w}, {m, v}, {m, w}, {v, w}, {m, v, x}, {m, x, v,
w},
{m, x, v, z}, {m, x, v, w, z}, {v, w, u}, {m, v, w, u}, {m,
v, w, x, u}, {m, z, x, t, v, u, w}, {m, w, x}, {m, w, x, v}, {m, v, w}, A
et ç!)
B= :: b c dd
£ AA£
]]<<<<<<<< £ £
£ £
£ £
d
99
ii)
apourfermés {d}, {b, d}, {c, d}, B,
etç!)
iii)
C= x
OO
ee
??
z
99
y
ee^^========
t dd
a pour fermés {z}, {t}, {z, t, y}, {z, t}, C et
ç!)
Etant donnée une application f: A ? B
entre deux opc8, f peut être continue
au sens de l'ordre ou au sens de la topologie de Scott. L'on se
demande si ces deux continuités sont équivalentes? Les
résultats ci-dessous nous permettent de conclure.
Proposition 1.5. Soient A et B deux
opc8. Si f: A -? B est continue au sens
de l'ordre, alors f est continue au sens
topologique.
Preuve. Supposons f continue au sens de
l'ordre.
Montrons que f est continue au sens
topologique.
Soit U un ouvert de B. Nous allons montrer que
f-1 (U) est un ouvert de A.
Soient x et y dans A tels
que x y et x E f-1 (U) alors
f(x) E U. f étant monotone, x y
et f(x) E U implique
f(x) f(y) et f(x) E
U. De plus U étant filtrant, f(y) E
U. Donc y E f-1 (U). Soit D une
partie dirigée de A telle que
WAD E f-1 (U). Alors
f(VAD) E U.
Comme f préserve les suprema
dirigés, VB {f (d) , d E
D}= f (VA D) E U.
D étant une partie dirigée de A et
f monotone, {f (d), d E D} est une partie
dirigée de B. U étant un ouvert
de B et VB {f (d), d E D} E
U, il existe d0 dans D tel que f
(d0) E U.
Donc D n f-1 (U) =6
ö.
Les résultats ci-dessous nous permettent d'établir
la réciproque de cette proposition.
Lemme 1.3. Soit A un opc, y un
élément de A.
l'ensembleUy={x : x y} est un ouvert
de Scott.
Preuve. Soit D une partie
dirigée de A
D n Uy = ö ssi pour tout
d E D, d= y ssi VA D = y
ssi VA D E/Uy
De la proposition (1.3), on conclut que
Uy est un ouvert de Scott.
Lemme 1.4. Si une application f : A ? B entre
deux opcs A et B est continue au
sens topologique, alors elle est monotone.
Preuve. Soient x et y deux
éléments de A tels que x = y. Il
faut montrer que f (x) = f
(y). Supposons f(x)
f(y) alors, d'après le lemme(1.3),
Uf(y) est un ouvert. f étant continue au sens
topologique, f-1 (Uf(y)) est un ouvert de
A. Or x = y et x E f-1 (Uf(y)). Donc
f-1 (Uf(y))est filtrant et x =
y; par suite, y E f-1 (Uf(y)).
Ce qui signifie que f
(y) f (y). Absurde car A est
un opc.
Donc f(x) = f(y).
A l'aide de ces lemmes, nous pouvons à présent
démontrer la réciproque de la proposition(1.5)
suivante :
Proposition 1.6. Si f : A -? B est continue au
sens topologique, alors f est continue
au sens de l'ordre.
Preuve. Soit D une partie
dirigée de A, alors f étant
croissante, f (D) est une partie dirigée
de B. De plus,
1 (VB f (D)) ?
VB f (D) majore f
(D) ssi pour tout d E D, d E f-
ssi D C f-1 (VB f (D)) ?
ssi VB D E f-1 (VB f
(D))?carf-1 (VB f
(D)) ? est fermé . ssi f
iVA D E (VA f
(D))
ssifD=f(D)
La deuxième inégalité
découle de la monotonie de f.
|
|
1.1.5 Caractérisation des monos et épis
dans la catégorie CPO.
Proposition 1.7. Les monos de CPO sont exactement les injections
continues; alors que ses épis sont les
surjections continues.
Preuve.
i) Monos de CPO.
* Soit m : A -? B une injection
continue entre deux opcs A et B. Montrons
que m est un monomorphismes.
m étant continue, il suffit de montrer
que pour tout opc C et pour toutes applications continues
f, g : C -? A, m o f = m o g
implique f = g.
Supposons m o f = m o g. Pour tout c E
C,
m o f (c) = m o g (c) par
hypothèse m(f(c)) =
m(g(c))
f (c) = g (c) car m
est injective .
Donc f = g.
** Soit m: A -? B un mono.
Montrons que m est une injection
continue.
La continuité de m découle du fait
que m est un morphisme. Il suffit de montrer que
m est injective. Soient a et a' deux
éléments de A tels que m
(a) = m (a'). Considérons l'opc
trivial à un seul élément; {*}, et
définissons les applications continues suivantes : f:
{*}-?Apar f(*) = aet g: {*} -?
Apar f(*)= a'. On a
m (a) = m (f (*))
et m (a') = m (g (*)). De
m (a) = m (a'), on a m
(f (*)) = m (g (*)). m
étant un mono, f (*) = g
(*). i.e, a = a'.
ii) Épis de CPO.
* Soit e : A -? B une surjection
continue.
Montrons que e est un épimorphisme.
e étant continue, il suffit de montrer que pour tout
opc C et pour toutes applications continues f, g :
B -? C, f o e = g o e implique f
=g.
Supposons f o e = g o e. Pour tout b E B,
il existe a dans A tel que b = e
(a). (car e est surjectif. )
f(b) = f(e(a))
= g (e (a)) par
hypothèse
= g(b) pour tout b E B.
D'où f = g.
Donc e est un épimorphisme.
** Soit e : A -? B un
épimorphisme.
Montrons que e est surjective en montrant
que Im (e) = B.
Pour cela, il suffit de montrer que
Xe(A) = X13. où XC
désigne l'application caractéristique
de C pour tout ensemble C. Il suffit de remarquer
que {0, 1} muni de l'ordre ci-dessous
représenté :
1 ee
0 //
est un opc, pour lequel la topologie
grossière {{0, 1}, } est de Scott.
Pour
Xe(A) : B :-?
({{0, 1}, {{0, 1}, }}) et
X13 : B :-? ({{0, 1},
{{0, 1}, }}). On a pour tout a E A,
Xe(A) o e (a) = X13 o
e (a) = 1.
Donc Xe(A) = X13 .
1.2 Produits d'opcs .
Soient A et B deux opc. Munissons A x
B de l'ordre point par point" défini par (x, y) =
(x', y') si et seulement si x = x' et y = y'.
Il est clair que (A x B, =) est un ordre.
Nous nous proposons de montrer que A x B muni
de la première et de la seconde projection est l'opc produit de
A et B.
Lemme 1.5. Soient A et B deux
opcs.
Soit D une partie dirigée de A x
B. On pose :
D1 = {x1 E A tel qu' il
existe x2 E B; (x1,x2) E D} et
D2 = {x2 E B tel qu' il
existe x1 E A; (x1, x2) E D}.
Alors,
(i) D1 (respD2) est une partie
dirigée de A (resp B).
(ii)VA×B D=(VA
D1, VB D2)
Preuve.
(i) Soient x1 et y1 deux
éléments de D1. Cherchons x E D1 tel
que x1 = x et y1 = x.
Comme x1 E D1, il existe x2 E D2
tel que (x1, x2) E D. De même il
existe y2 E D2 tel que (y1,
y2) E D. D étant dirigée de
Ax B, il existe (x, y) E D tel que
(x1, x2) = (x, y) et (y1,
y2) = (x, y). Donc x1 = x et
y1 = x. Ce qui montre que D1 est
une partie dirigée de A.
De même, on montre que D2 est une
partie dirigée de B.
(ii) * Montrons que
(VA D1, VB
D2) est un majorant de D. Soit (x, y) E D,
alors x = VA D1 et y =
VB D2. Donc (x, y) =
(VA D1, VB
D2). Ce qui prouve que (V A
D1, VB D2) est un majorant de
D.
** Montrons que (VA
D1, VB D2) est le plus petit majorant de D.
Soit (a, b) un majorant de D. Pour tout
x E D1 il existe y E D2 tel que (x, y) E
D. (a, b) étant un majorant de D,
(x, y) = (a, b). Donc x = a pour tout x
E D1. Partant, a est un majorant de D1 et,
VA D1 = a.
De même, on montre que
VB D2 = b. Ce qui montre
que (VA D1,
VB D2) = (a, b). Donc
(VA D1, VB
D2) = VA×B D.
Lemme 1.6. Soient A et B deux
opcs (i) Les projections
ð1: A x B ----> A (a, b)
1----> a
et
ð2 : A x B ----> B (a, b)
1----> b
sont continues .
(ii) Pour tout opc C, une application f :C
---> A x B est continue si et seulement si r1 o f
et r2 o f sont continues.
Preuve.
(i) Soit D une partie dirigée de
AxB. D'après le lemme(1.5), (VA
D1, VB D2) = VAXB D.
(VAXB D) = VA r1 (D).
Montrons que r1 Nous savons
que
(VAXB D) = (VA
D1, VB D2 )
=VA
D1
=VA r1 (D) .
Donc r1 est continue.
(ii) ) Si f est continue, r1 o f
et r2 o f sont continues comme composées
d'applications continues.
?)Supposons r1 o f et r2
o f continues et montrons que f est continue.
Soit D une partie dirigée de
C. Nous allons montrer que f (VC
D) VA X B f (D)
f (VC D) = ir1 o f
(VC , r2 o f (VC
D) )
VA r1 o f
(D) , VB r2
o f (D)) car ri o f est continue
pour i E {1, 2}
=
= VAXB f (D) d'après lemme (1.5)
On conclut que f est continue.
Remarque 1.2. Soit L un opc muni de deux
applications continues q1 : L ---> A et q2 :
L---> B , d'après la propriété universelle
de A x B dans ENS, il existe une unique
application < q1,q2 >:L
--> A x B
l 1---> (q1 (l), q2
(l))
rendant commutatif le diagramme suivant :.
A< L
CCCC<Q1,Q2>
ð1V ð2
AxB
D'après lemme (1.6), < q1, q2
> est continue
De cette remarque et des lemmes (1.5) et (1.6), nous
déduisons que : Corollaire 1.1. La
catégorie CPO admet des produits binaires.
Remarque 1.3. L'opc trivial (réduit à un
seul élément ) est un objet final de la
catégorie CPO.
A présent, l'on désire montrer que CPO
admet des produits finis. Pour cela, nous avons besoin du résultat
classique ci-après.
Théorème 1.2. (f4J)Si une
catégorie C admet des produits binaires et un objet
final alors elle admet des limites finies.
De ce résultat et des lemmes et corollaires ci-dessus,
nous déduisons que : Proposition 1.8. CPO est
cartésienne.
Pour faciliter la compréhension de cette notion,
construisons quelques exemples de produits.
Exemple 1.4. 1) A la remarque(1.1), nous avons
défini sur A = {x, y, z} une structure
d'opc représentée par :
77
z qq hh
%%
x
33 y
ee
Le produit A x A est illustré par :
¼¼
(z,z)
't
AA
]]
R
¼¼
(y,x)
(x,y)
(y,y)
jj
77
Lt
]]
AA
(x,x)
YY
¼¼
77
MM
gg
(y,z)
(z,y)
XX
¼¼
(z, x)
(x,z)
JJ
Dans cette représentation, les flèches
désignent l'ordre composante par composante.
2) Le produit N x N est illustré par :
·
> ·
·
(0, 2)
77
¼¼
··
·
·
//
77
77
(0,1)
(1,1) //
JJ
(2, 2)
··
··
(1, 2)
//
(0, 0)
Ji
(1,0)
''
11
''
//
(2,1)
·
·
· > ·
J'
''
(2, 0)
4
Proposition 1.9. Soient A, B et C
trois opcs. Une application f: A x B
? C est continue si et seulement si ses applications
partielles f (--, b) et f (a, -) sont
continues pour tout a E A et b E B.
Preuve.
i) Supposons f (-, b) et f (a,
-) continues pour tout a E A et b E B.
* Soient (x, y) et (x', y') deux
éléments de A x B ; tels que (x,
y) = (x', y') alors, f (x, y) =
f (x, y') car f est monotone en son deuxième
argument
= f (x', y') car f est monotone en son
premier argument
Ce qui montre que f est
monotone.
** Soit D une partie dirigée
de A x B.
D'après le lemme (1.5),
VA×BD = (VA
D1, VB D2). Où D1
et D2 sont définies comme au lemme(1.5). Par ailleurs,
f (V- D)f
VAD1, VB D2)
( -,
f
V
BD2)(
V
A
= WC n (f-VB D2) (a), a E D1o , carf (-, y) est continue
= WC nf (a, --) (VB D2) ,
a E Do , carf (x, -) est continue =
WC nVC If (a, b) , a E D1, b E
D2}o
= WC f (D1 x D2)
Comme D ? D1 x D2, WC f
(D) = WC f (D1 x D2) .
Pour démontrer l'inégalité
inverse, notons que tout élément (x, y)
de D1 x D2 est inférieure ou égal
à un élément de D.
D1)
= WC n f(a, VBD2) , a E Do
En effet, comme x E D1, il existe yf E
D2 tels que (x; yf) E D.
De même, il existe xf E D1 tel
que (xf, y) soit dans D. Comme D
est une partie dirigée, il existe (xff,
yff) E D
(xf y) <
(x» y") ; ff et y =
tel que (x, yf) =
(xff , , y") et ) en particulier, x = x
yff.
\
i.e, (x, y) = (xff, yff
) . Comme tout élément (x, y) de
D1 x D2, est majoré par un élément
de D, et comme f est monotone, tout majorant de f
(D) est aussi majorant de f (Doo x
DE). On a donc We f (D1
x D2) = We f (D).
D'où We f (D) =
f (y 'Ax8 D. Ce qui montre que f
est continue.
ii) Réciproquement, supposons f
continue de A x B dans C. Pour toute partie
dirigée D de B, et pour tout x E
A, la partie {x} x D de A x B est une partie
dirigée de A x B. Soit f (x, -)
l'application qui à tout y E B associe f
(x, y). Comme f
est continue, f (\tAx8 {x}
D) = We f ({x}
x D). Donc f (x, -) est
continue. De
même, on montre, par un argument similaire
que l'application f (-, y) qui à tout
x E A associe f (x, y) est continue.
observation 1.1. Ce résultat est un cas particulier car
en topologie générale, il est
démontré que la continuité d'une
application définie sur un produit implique celle de ses
fonctions partielles. La réciproque de ce
résultat est fausse. L'exemple type est le cas de la
fonction f :118 xl -?R définie par :
½20)+y xy
f (x, y)=x 2 si (x, y)
(0, 0)
(
0 les applications partielles f(0,--) et
f(--, 0) sont des , fonctions nulles et sont donc
continues. En revanche, pour y = ax, a E IR et x
=6 0, on a
f (x, ax) = 1%2 qui
ne tend pas vers 0 avec x. La fonction n'est donc pas continue en
(0, 0). C'est ce qu'illustre son graphe
ci-dessous.
Nous allons à présent établir un lien entre
la topologie de Scott sur les produits et celle de
Tychonoff.
Théorème 1.3. La topologie de Scott sur
les produits est plus fine que celle de Tychonof.
Preuve. Soit A et B deux
opcs.
Soit U un ouvert de Tychonoff de A x
B, il existe U1 (resp U2) ouvert de A
(resp ouvert de B) tels que U =
7r1-1 (U1) n
7r2-1 (U2)
Montrons que U est un ouvert de Scott.
* Soient (a, b) et (á, â)
deux éléments de A x B tels que (a,
b) = (á, â) et (a, b) E
U. Nous devons montrer que (á,
â) E U. Comme U =
7r1-1 (U1) n
7r21 (U2), alors (a, b) EU
implique (a, b) E 7ri1
(U1) et (a, b) E 7r21 (U2)
. Donc (á, â) E 7ri1
(U1) n 7r21 (U2) car
chaque 7ri-1 (Ui)
est filtrant pour i = 1, 2 . Partant, (á,
â) E U.
.
** Montrons que U est inaccessible
par suprema dirigés.
Soit D une partie dirigée de A x
B telle que VA× B
D E U. Il faut montrer que D n U
=6 ç Cependant, il existe D1 et D2
définis comme au lemme (1.5) tels que
.
VA×B (VA D1,
VB D2) .
Ainsi
VA×B D E U équivaut à
(VA D1, VB
D2) E 7r1-1 (U1) n
7r2-1 (U2)
implique (VA D1,
VB D2) E-1(U1)
(VA D1,VB D2)
E 7r2 (U2) implique
VA D1 E U1 et VB
D2 E U2
implique D1 n U1 =6
ç et D2 n U2 =6 ç
impliqu'ils existent d1 E D1 n
U1 et d2 E D2 n D2
D'après la définition de Di, il
existe a E D2 (resp b E D2) tel que
(d1, a) E D et (b, d2) E D. D
étant une partie dirigée de A x B, il existe
(x, y) E D tel que (d1, a)
= (x, y) et (b, d2) = (x, y)
. Donc d1 = x et d2 = y. Comme di
EUi et Ui est filtrant, d1 = x et
d2 = y implique x E U1 et y E
U2. Partant, (x, y) E
7r-1 (U1) n E
7r-1 (U2) n D.
Ce qui montre que U est
inaccessible par suprema dirigés. Par
conséquent, tout ouvert de Tychonoff est
également ouvert de Scott.
Ce résultat était prévisible car la
topologie de Tychonoff est la moins fine des
topologies définies sur A x B rendant continues les
projections 7r1 et 7r2. Or nous avons montré
au lemme(1.6) que A x B muni de la topologie de
Scott rendait continue ces projections. Donc par minimalité, la
topologie de Scott est plus fine que celle de
Tychonoff.
Pour démontrer la réciproque de ce
théorème, nous allons utiliser la propriété
universelle du produit A x B. C'est l'objet du théorème
suivant.
Théorème 1.4. La topologie de Scott est
moins fine que celle de Tychonof.
Preuve. Posons S (resp T) la
topologie de Scott (resp Tychonoff) sur AxB. Le
théorème précédent montre que T C
S. Ce qui signifie que
l'identité
idA×B : (A x B, S)
-? (A x B, T) (que nous noterons
idS?T) est continue. Il suffit de montrer que
l'identité idA×B : (A x B, T) -? (A
x B, S) (que nous noterons idT?S) est continue pour
conclure que S C T. D'après la P.0 de (A x B,
S) (resp (A x B, T)), il existe une unique application
continue ? (resp ) rendant commutatif le diagramme
ci-dessous. i.e, 7rio ? = 7ri et 7ri o =
7ri pour i = 1, 2. Comme idS?T est
continue, on déduit l'unicité de ? que
? = idS?T. D'après la P.0 de (A x B, S) ,
idS?S est la seule application f continue de (A x B, S)
vers (A x B, S) telle que 7ri o f = 7ri
pour i = 1, 2. Cependant, 7ri o?o =
7ri pour i = 1,2. On conclut d'après
l'unicité de idS?S que ? o =
idS?S. Comme ? = idT ?S,
on déduit que b = idS?S. Ce
qui montre que S Ç T. (A,
SA)(A x B, T )
ð2 // (B, SB)
oo ð1
ça
OO
ø
²²
eeJJJJJJJJJJJJJ
ð1 JJJJJJJJ
9t9
ttttttttttttttttttt
ð2
(AxB, S)
1.3 Exponentiation dans CPO
Soient A et B deux opcs.
Posons [A -* B] := { f: A -* B , continue
}. Munissons [A -* B] de l'ordre point par point
défini par
f g ssi f (x) g
(x) pour tout x E A.
Nous nous demandons si ([A -* B], ) est un opc.
Soit F une partie dirigée de [A -* B]. On a
:
Proposition 1.10. Pour tout x E A,
Ix = {f (x), f E F} est une
partie dirigée de B.
Preuve. Soient f (x) et g
(x) deux éléments de I. f, g
E F impliqu'il existe h E F tel que f h
et g h. i.e, pour tout x E A, f(x)
h(x) et g(x) h(x). Donc
Ix est une partie dirigée de
B.
De ce résultat, il ressort que VB
Ix existe et que la correspondance
V F : A -* B
qui à tout x E A associe
VB Ix ; est une application.
Nous nous proposons de montrer que V F est le
supremum de la partie dirigée F de [A -*
B]. C'est l'objectif du lemme ci-dessous.
Lemme 1.7. V F = V[A?B]
F.
Preuve. Soit f un élément de
F.
Pour tout x E A, f(x) E
{f(x), f EF} et f(x)
VF(x) pour tout x E A. Donc VF
est un majorant de F. Soit W un majorant de F.
Pour tout f E F, f W. i.e, pour tout x E
A, f (x) W (x). Donc
VB Ix W (x) pour rout x E
A. Partant, V F W. Donc VF=
V[A?B] F.
Ceci conduit au résultat suivant.
Corollaire 1.2. [A -* B] est un opc.
Nous allons à présent montrer que CPO
admet des exponentiels. Lemme 1.8. Soient A et B deux
opcs. Pour tout a E A, l'application.
åA
B
[A--*B]xA --* B (f, a) F--*
f(a)
est continue.
Preuve. Soit D une partie
dirigée de [A * B] x A. D'après le
lemme(1.5).
)V[A?B]×A D = (V[A?B]
D1, VA D2
)[A?B] D=VB åA B
(D).
où les Di sont définis comme au lemme(1.5)
pour i = 1, 2. (V Nous allons montrer que
åA B
) )
åA (V[A?B] D
= åA (V[A?B] D1 ,
VA D2
B B
= V[A?B] D1 (VA D2
) par définition de åA B
= VBV[A?B] D1(D2)
= VB {V[A?B] D1 (a) , a E
D2o, (car V[A?B] D1 est continue) =
VB (VB {f(a), a E D2, f E
D1})
= VB{f(a), a E
D1} = VB åA B (D1)
Ce qui traduit la continuité deåA
B .
Par ailleurs åA B est caractérisée
par la propriété universelle suivante :
Lemme 1.9. Soient A, B et C trois
opcs. Pour toute application continue
h:CxA-*B
il existe une unique application continue
bh: C -* [A*B]
rendant commutatif le diagramme ci-dessous.
[A * B] x A ;v;
vvvvvvvvvvvvvvvvvvv
h
EA
73
// B
bh×1A
CxA
Preuve. Soit bh: C -* [A
* B] continue.
Montrons que l'unique application
donnée par la propriété universelle de l'exponentiation de
B par A dans ENS, définie par
bh:C -* [A*B]
c i-*
|
bh(c): A-*B
ai-*h(c, a)
|
est continue.
Soit D une partie dirigée de
C, pour tout a E A,
((WC D, a
= h(vC D, WA { =
h
)
a})
= h (VC×A D x {a}
bh (WC D (a) ) ))
= W B {h ( d , a) , d E D} , (car h
est continue)
(WB bh (D) ) = (a)
.
On conclut également d'après la
propriété universelle de åA B dans ENS que
bh rend commutatif le diagramme ci-dessous.
[A?B] xA;v;
bh×1A
vvvvvvvvvvvvvvvvvvv
h
CxA
De la proposition(1.10) et du lemme(1.9) nous pouvons conclure
que CPO est exponentiable. Ayant montré
que CPO est une sous catégorie de TOP et sachant
que TOP n'est pas exponentiable, nous avons là un exemple de
sous catégorie de TOP sur laquelle l'on peut
définir des espaces fonctionnels.
1.3.1 Graphe d'un homomorphisme d'opcs
Etant donnée une application f de A
vers B, le graphe de f est le sous ensemble
G (f) de A x B défini par G
(f) = {(x, f (x)), x E A}. La
notion de graphe d'un morphisme d'opc5
nécessite celle de sous opc.
Dans ce paragraphe, nous allons définir la
notion de sous opc et montrer que si f est une application
continue de l'opc A vers l'opc B, G (f) =
{(x, f (x)), x E A} est un sous opc de
A x B. C'est le graphe de f.
Définition 1.8. Soit A un opc. Un sous opc de
A est une partie S de A qui munie de
l'ordre induit est un opc.
Exemple 1.5. i) Soit n0 un entier naturel. L'ensemble
Xn0 = {n E N,n0 n}) est un
sous opc de N.
ii) Soit X un ensemble non vide. Soit x E X la
collection < x > des sous ensembles de X contenant
x est un sous opc de l'opc (P (X),
Ç).
iii) L'ensemble des entiers naturels N n'est pas un sous opc de
(N, =); car la partie dirigée, P =
{2n, n E N} n'admet pas de supremum dans N.
iv) Le sous ensemble P2 = {n2, n E
N} U {oc} de N est un sous opc de N.
En effet, si D est une partie dirigée
de P2, alors elle admet un plus grand élément si elle
est finie. Si non elle admet oc comme supremum.
Remarquons que pour tout opc A.
Un sous ensemble S de A est un sous opc de A si et
seulement si S est non vide et stable par suprema
dirigés. C'est-à-dire que toute famille
dirigée D de S admet un supremum dans
S.
Le résultat suivant montre que le
graphe d'un morphisme d'opc f : A -? B est un sous opc
de A x B :
Lemme 1.10. Soit f : A ? B une application
continue entre deux opcs. Le sous ensemble
G (f) = {(x, f (x))x E A}
de A x B est un sous opc de A x B.
Preuve. Il faut montrer que toute partie
dirigée de G (f) = {(x, f
(x)) ; x E A} admet un supremum. Soit D une famille
dirigée de G (f) = {(x, f
(x)) ; x E A}. D'après le lemme (1.5), il existe
D1 et D2 définies par :
D1 = {x E A tel qu'il existe y E
B, (x, y) E G (f)} et
D2 = {y E B tel qu'il existe
x E A, (x, y) E G (f)} tels que
VG(f) D = (VA
D1, VB D2) .
L'on remarque que tout couple (x, y) E
A x B est élément de G (f) si et seulement
si y= f (x)
Ceci étant, D2 = f (D1).
D1 étant une partie dirigée de A,
VA D1 existe. f étant
continue, f (D1) = {f (d) ; d E D}
est une partie dirigée de B et f
(VB D1) = VB f
(D1) .D'où
(VA D1, VB f
(D1)) 1A
V D1, f (VB
D1)) qui est bien un élément de G
(f) . Donc G (f)
est un sous opc de A x B.
Exemple 1.6. * Sur l'opc N = N U {oc},
l'application s :N -? N définie par
½s (n) = n +1 si n oc
ocsin=oc
est continue et a pour graphe G (s)
= {(n, n +1); (oc, oc) ; n E N}
.
** L'application ci-dessous
schématisée est continue de l'opc P2 vers N
²²
22 >
f
· //
f
V
2n //
f
· //
f
· //
2
V
23
f
·
11 011//1 11 // 2 //
11 3 11 // · // 11 ·
// 22 n // 11 ·
11-/ · · ·
·
oc
f
et a pour graphe
G (f) = {(2n,
n) ; et (oc, oc) ; n E N}
f
f
f
f
²²
²²
oc
²²
²²
· · ·
* * *
v) Le graphe du morphisme ci-dessous
représenté :
FF
77y
y
f ;;
gg
::
f
x
§§
§§
77
z gg
f
··
""
Ir
77
z gg
§§
est : G (f) = {(y,
y), (x, z), (z, y)}.
1.4 Coproduit des opc s
Notre objectif est de déterminer le coproduit d'une
famille d'opcs. En s'inspirant de la construction
des coproduits dans la catégorie ENS. Soit
(Ai)i?I une famille
d'opcs. Posons
X Ai =
{(a,i), a E Ai et i E I}
i?I
Munissons P
i?I
|
Ai de la relation d'ordre définie par
(a, i) (a', j) si et seulement si i = j
et
|
a a'. Le lemme suivant permet de conclure que P
i?I
définies par :
li (a) = (a, i), est le
coproduit de la famille (Ai)i?I.
Lemme 1.11. Soit (Ai)i?I une famille
d'opcs.
|
Ai, muni des injections li :
Ai ? P
i?I
|
Ai
|
i) P
i?I
|
Ai muni de la relation ci-dessus
définie est un opc.
|
ii) Les li sont continues
iii) Pour tout opc C et pour toute famille
d'applications continues fi : Ai ? C, il existe
une unique application continue ? : P
i?I
|
Ai ? C rendant commutatif le
diagramme
|
suivant.
P i?I
ça
²²
C
Ai
~~}}}}}}}}}}}}}}}}}}
fi
li
Ai
Preuve.
i) Montrons que P
i?I
|
Ai est un opc. Soit D une partie
dirigée de P
i?I
|
Ai.
|
Pour tout (a, i) et (a', j) dans D, il
existe (a», k) dans D tel que
(a, i) (a», k) et
(a', j) (a», k) d'après la
définition de , i = k = j. Il s'en suit
que D est continue
dans une unique composante {i} x
Ai de P
i?I
|
Ai. D étant dirigé {a,
(a, i) E D} est une
|
partie dirigée de Ai.
i?I
On montre sans peine que
(VAi{a, (a, i) E D}, i) = VP
Ai D.
ii) Montrons que les injections li :
Ai ? P
j?I
|
Aj sont continues.
|
Soit D une famille dirigée de
Ai. On a :
li (D) = {li (d), d E
D}
= {(d, i), d E D}, donc
P
VAj li (D) = VP
j?I j?I Aj {(d, i), d E D}
P
= Vj?I Aj D x {i}
=VAjDx {i}
VAi D )
= li
Donc li est continue.
iii) Montrons que P
iEI
|
Ai possède la propriété
universelle des coproduits. Soit C un opc. Soit
|
(fi) une famille d'applications continues de Ai
dans C.
Considérons l'application ? : P
jEI
|
A j ? C définie par ? ((a, j))
= fi (a). Les fi étant
|
continues, il en est de même pour ?. De plus cette
application rend commutatif le diagramme suivant :
P iEI
ça
²²
C
Ai
~~}}}}}}}}}}}}}}}}}}
fi
oo
li
Ai
.
Il reste à démontrer que ö
est unique. Soit ø : P
jEI
|
A j ? C rendant commutatif le
|
diagramme ci dessus. Pour tout (a, j) E
P Aj
jEI
? ((a, j)) = ? o li (a)
= fi (a), par commutativité du
diagramme
= øoli (a) = ø ((a,
j))
donc ?= ø
Pour illustrer cette notion et faciliter sa compréhension,
nous allons donner quelques exemples.
OO
OO
(2,0)
(x,0)
1.4.1 Exemples de coproduits
i) Soient deux OPCs R et T
ci-dessous représentés
R = z qq
77 hh
%%
x
33 y
ee
Leur coproduit est représenté par :
R + T = (z,1)
77
gg
uu
<<
11 (y, 1)
(x,1)
zz
T= 2 qq x rr
^^>>>>>>>>
ccGGGGGGGGG
1 mm
zmm
y mm
uu
uu
OO
(z, 0) LL
(y, 0) LL
(1,0) LL
ii) Posons A2 =
{2p, p = 8}. Munissons le de l'ordre
<défini par 2n < 2m si et
seulement si n divise in. Il est clair que
A2 muni de cette relation est un opc. Munissons
également A2 de la structure d'opc définie
par la relation d'ordre :
2n 4 2m ssi n et in
ont même parité et 2n =
2m.
Le schéma de représentation du coproduit de ces
deux opc est :
(25, 0)
77
(24, 1)
(26, 1)
77
77
OO :u:
uuuuuuuu
OO
(27,0)
77
(28, 1)
OO
77 (25, 1) 77
(27, 1)
OO :u: 5j5
77
(22, 1)
ddIIIIIIIII
77
(23, 1)
77
(23,0)
77
(21, 1)
77
(21,0)
77
(24,0)
(22, 0)
77
Pour tout x = y E S Ia
ilexisteáEËtelque(x =
yEIa)doncxEIa ? S Ia
aEË aEË
1.5 Complétion d'un ensemble ordonné en
un opc.
OO
OO
OO
OO
Lorsque l'on considère un opc et
que l'on oublie les opérations partielles de supremum
filtrants l'on obtient simplement un ensemble ordonné. Nous voulons
étudier le problème inverse i.e partir d'un ordre et construire
un opc dont la structure soujacente est la plus proche possible de la structure
de départ. Dans un sens que nous allons préciser et
qui est techniquement appelé
propriété universelle.
Soit (A, =) un ordre. Une partie I de A
est dite descendante si pour tout x, y E A, x = y E I
implique x E I. Dans ce contexte, nous entendons par
idéal de A toute partie descedante et dirigée
de A. L'exemple type est le segment
inférieure x ? défini par x. Notons
Id(A) l'ensemble des idéaux de A.
Id(A), muni de l'inclusion, est un ordre. La proposition
ci-dessous montre que Id(A) est un opc
qui est le complété de A.
Proposition 1.11. Soit (A, =) un ordre. Les
propriétés suivantes sont vérifiées :
(i) Id(A) est un opc.
(ii) A se plonge dans Id(A) par
çA : A -? Id(A)
x 7? x ?
(iii) Pour tout opc B, toute application continue
f : A -? B croissante se factorise de manière
universelle à travers çA. i.e, qu'il existe
une unique application continue f : Id(A)
-? B au sens de Scott rendant commutatif le diagramme
suivant.
A çA //
Id(A)
Â
Â
Â
 f
Â
²²Â
CCCCCCCCCCCC
f CCCCC!C!
B
Preuve.
(i) Il suffit de montrer qu'une union filtrante
d'idéaux de A est un idéal de A. Soit
{Ia}aEË une famille filtrante d'idéaux de A.
· Montrons que S
aEA
|
Ia est descendante.
|
· Montrons que U
aEA
|
Ia est filtant. Soient x, y E U
aEA
|
Ia. Il existe a, â E A tels
que
|
x E Ia, y E Iâ. La famille
{Ia}aEA étant filtrante, il existe ä E
A tel que Ia, Iâ ç I8. On a
donc x, y E I8 et il existe z E I8 tel que x,
y z.
(ii) Il est clair que çA est un
plongement.
(iii) Soit B un opc. Soit f : A -? B
une application croissante. Cherchons l'unique application
continue au sens de Scott f : Id(A) -? B
telle que f o çA = f.
Si f o çA = f, alors f o
çA(x) = f(x) i.e f(x
?) = f(x) pour tout x E A. Or pour tout
idéal I de A, I = U
aEI
|
x ?. Donc pour tout idéal I de A
on doit avoir
|
f(I) =f(U x ?)
xEI
= V8 {f(x ?), x E I} =
V8f(I)
donc f(I) = V8 f(I) pour
tout idéal I de A. f est bien définie car I
étant une partie dirigée de
Id(A) et f croissante, f(I) est
une partie dirigée de B. Il est clair que
f oçA = f.
Montrons que f est continue au sens de Scott.
Soit S une partie dirigée de
Id(A)
f(VId(A) S) = f( U
I)
IES
= V8 f( U I)
IES
=V8 U f(I)
IES
Ce qui montre que f est continue
au sens de Scott.
Unicité de f. Soit g :
Id(A) -? B une application continue telle
que g o çA = f. Alors pour x E A, g o
çA(x) = f(x); i.e
g(? x) = f(x). Donc Pour tout
I E Id(A), g(I) =
f(I).
La correspondance qui à tout ordre (E;
) associe l'opc (Id(E), ç) des idéaux
de (E, ) est fonctorielle; elle se définie sur les
flèches par :
(E, ): f // (F, ) Â
// Id(f) : Id(E) //
Id(F)
IÂ // f(I)
où f est l'unique application continue
rendant contimutatif le diagramme suivant :
f
²²
E çE //
Id(E)
Â
Â
Â
 f
Â
²²Â
FçF // Id(F )
En notant Ord la catégorie des ordres
et des applications croissantes, Id est un foncteur de Ord
dans CPO. Ce foncteur est un adjoint à gauche
du foncteur d'oublie
U : CPO -? Ord. En effet, pour tout opc A
et pour tout ensemble ordonné , pour toute application
croissante h: (E', =') -? (E, =),
le diagramme suivant est commutatif.
CPO (Id(E), A) ?E,A
//
|
Ord (E, U(A))
|
Id(h)*
|
|
h*
|
|
|
|
²
|
²
|
CPO (Id(E'), A) ?E',A
// Ord (E', U(A))
car pour toute application continue
Id(E) u //
A
on a :
h* (?E,A(u)) = h*
(u|E) = u o h
et
?E',A
(Id(h)*(u)) = ?E',A
(u o h) = u o h|EF
= u o h
Donc h* o ?E,A = ?E0,Ao
Id(h)*.
De même, pour tout opc B, pour toute
application continue h : A -? B, le
diagramme suivant commute.
CPO (Id(E), A) ?E,A
//
|
Ord (E, U(A))
U(h)*
|
h*
|
|
|
|
|
²²
|
²
|
CPO (Id(E), B) ?E,B
// Ord (E', U(B))
Donc, Id est un adjoint à droite de U.
On note Id a U.
Exemple d'idéaux d'un ensemble ordonné.
Les idéaux de l'ordre (E, =) ci-dessous
représenté sont : ö,{a}, {c},
{a, b, c}, {c, d} :
E= b d
OO
OO
__????????????????
nous en déduisons le diagramme des
idéaux suivant :
Id(E) = {a, b, c} {c, d}
ddHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
[[77DD
77 7 77
77
77 7 7
7
ö
Qui est bien celui d'un opc. C'est même un opc
minoré.
ChaPItre DeUx
SYSTÈME DE TRANSITION SUR
LA CATÉGORIE CPO
Dans ce chapitre, nous proposons une définition de
système de transition à support un opc. Nous
définissons les bissimulations entre ces systèmes et
nous démontrons quelques unes de leurs
propriétés.
2.1 Construction de la catégorie des
systèmes de transition sur CPO.
Dans cette section, nous mettons sur pied les
éléments de base de la catégorie des
systèmes de transition sur la catégorie
CPO.
2.1.1 Quelques définitions de base.
Habituellement, un système de transition est
un couple (S, -?) formé d'un ensemble S d'états
et d'une configuration -? sur les états
(formellement, -? est ensemble de S X S). Dans ce
qui nous concerne, S est déjà enrichi d'une
structure d'ordre; nous exigeons de la
configuration -? qu'elle respecte cet
enrichissement; nous proposons donc la définition suivante
:
Définition 2.1. Un système de transition
est un couple ( ) formé d'un opc S et
S, S //
d'un sous opc S // de S X S.
S est appelé support ou objet d'états du
système.
S // est appelé structure de transition du
système. Les éléments de S sont
appelés états
Notations
* Lorsque (s, s') E S
// , on note s S // s' et on lit 's
évolue vers s' sous la transition
"
S
** lorsqu'aucune confusion n'est possible,
l'on note la structure de transition S //sim-
plement par -? et le système ( ) par
S.
S, S //
* * * Pour s fixé dans S, s
-?:= {s' E S, s -? s'}.
Définition 2.2. Un système de transition
S est dit à branchements finis si pour tout état
s, s -? est fini.
Lorsque s -? est de cardinal 1, le
système de transition S est dit
déterministe.
Remarque 2.1. Etant donné un
système de transition S, chaque
état s de S est caractérisé par deux
structures :
* l'ordre de l'opc .
** la structure de transition du
système S.
Pour différencier ces structures, nous
représenterons les transitions par des flèches
étiquetées d'une lettre majuscule et l'ordre par des
flèches simples.
2.1.2 Quelques propriétés des
systèmes de transition.
Nous proposons quelques
propriétés caractéristiques des
systèmes de transition. Proposition 2.1. S = (S,
S //) est un système de transition si et
seulement si pour toutes familles dirigées
(xi)iEI et (yi)iEI de
S, telles que pour tout i E I, (xi, yi)
E S // ,
(VS xi, VSyi)E S //
Preuve. ) Supposons S //Structure de
transition et posons
L = {(xi, yi), i E I}
* Montrons que L est une partie
dirigée de S //.L est par
définition une partie de S // .
Soient (xi, yi) et (x7, y7) E L .
(xi)iEI (respectivement
(yi)iEI) étant une partie
dirigée de S,
il existe xk (respectivement yk) tel
que xi xk et x7 xk (respectivement yi yk
et y7 yk).
On déduit de la définition de l'ordre composante
par composante que (xi, yi) (xk, yk) et
(xi, yi) (xk, yk). Ce qui
prouve que L est dirigée de S
// . Comme S // est un sous
opc, il est stable pour les suprema dirigés.
Donc VS L E S // . Et d'après le
lemme (1.6)
VS xi S // VSyi
?) La réciproque découle de
la définition de système de transition. De
manière analogue, on démontre la proposition
suivante.
|
|
Proposition 2.2. S = (S, S // ) est un
système de transition si et seulement si pour
toutes w-chaînes
x0 x1 ... xn ...
et
y0 y1 ... yn ...,
si xi S // yi alors
VS xi S // VSyi
Nous en déduisons le corollaire suivant
Corollaire 2.1. Pour toute famille filtrante
{xi}iEI, on a :
· s'il existe aES tel que
pourtouti E I, xi S // a alors V5xi S
// a; · s'il existe aES
tel que
xi'
. . .
F#177;F
#177;
#177;#177;#177;#177;#177;#177;#177;#177; (c) CC(c)
(c) (c)
(c) (c)
(c) (c) >}>
#177;#177;#177;#177;#177;#177;#177;#177;
(c) }}}}}}}}}}}}}}}}
(c) (c)
#177;#177;#177;#177;#177;#177;#177;#177; (c) (c)
(c) (c) ooooooooooooo7o7 (c) (c)
(c) (c)
(c)
#177; (c) (c)
a O// xii
. .
6 A6 AOAOO
6 AO
6 6 AOOO
AOO
6 6 AO
6 AOO A'O' 6 A
6 A
6 AA
6 A
6 A
6 A
6 A
6 6 6 6 6 6 ¾6¾
.
alorsa S // V5xi
Remarque 2.2. Nous venons de montrer que
(S, S // ) système de transition
équivaut d'une part à
i) Pour tout ensemble I et pour toutes familles
dirigées (xi)iEI et
(yi)iEI de S, si pour tout
// V5 yi et d'autre part à
i E I, xi S // yi implique
V5 xi S
ii)Pourtoutesw-chaînesx0=x1=...=xn
=...ety0=y1=...=yn =...,,xi
S//yi implique
V5 xi S // V5yi.
De cette remarque, nous déduisons le
théorème suivant.
Théorème 2.1. Soit S un
système de transition. Les assertions suivantes sont
équivalentes :
i) Pour tout ensemble I et pour toutes familles
dirigées (xi)iEI et
(yi)iEI de S, si pour tout i E I, xi
S // yi, alors
ii) Pour toutes w-chaînes
|
V5
|
xi S //
|
V5 yi
|
x0 = x1 = ... = xn = ...
et
y0 = y1 = ... = yn =
...,
si xi S // yi alors
|
V5
|
xi S //
|
V5 yi
|
2.1.3 Quelques exemples et contre exemples de
systèmes de
transition.
1) Tout opc est un système de transition de
structure de transition s S //s' si et seulement si
s = s'.
2) Sur l'opc N, (N, N x N) n'est pas
un système de transition.
3)
,
77 z qq hh
%%
x 33 y
ee
Sur A l'opc représenté par :
les diagrammes ci-dessous sont des
systèmes de transition à support A :
// y
x
S
££
--
FF°
° ° °
S °
° ° ° ° ° °
²² ° °
z
XX00dd
00000S
00
S 000
ÁÁ 0
yy
S
%%
x ll
²²
FF° OO
°
° °
S ° °
° °
° ° S
° ° °
--
z
££
__??????S
??????
S ???
S ?
// %%
,, y S
ii
[[
S
yy
\\
S
[[
S
BB
4) Soit A un opc. Soit a0 fixé dans
A. On montre sans peine que a0 ?= {x,
a0 = x} est un sous opc de A et a0 ?
xa0 ? est un système de transition sur
a0 ?.
2.1.4 Morphismes de systèmes de transition.
Dans le cas des systèmes de transition
ensemblistes, J.J.J.Rutten appelle morphisme du système de
transition S vers le système de transition U
toute application f : S -? U vérifiant :
i) Pour tout s, s' E S, si s S
//s' alors f (s, ) S
// f (s', ) (l'on dit dans ce cas que
f préserve les transitions de S).
ii) PourtoutsESetuEU,sif(s,)
S//ualorsilexistes'EStelques S
// s'et f (s') = u. (l'on
dit dans ce cas que f réfléchit les
transitions de U).
En nous inspirant de cette définition, nous proposons la
définition suivante de morphisme de systèmes de
transition sur un opc.
Définition 2.3. Soient S et U deux
systèmes de transition. Un morphisme de S vers U
est un morphisme d'opes f : S -? U
vérifiant :
i) Pour tout s, s' E S, si s
S> s' alors f (s)
S > f (s') ;
ii)Pour tout s E S et u E U, si f
(s) S> u alors il existe s' E
S tel que s S> s' et
f (s') = u.
Les morphismes de systèmes de transition sur
des opcn sont donc les applications continues
qui préservent et réfléchissent les transitions
2.1.5 Quelques propriétés des morphismes
de systèmes de tran-
sition.
Au chapitre précédent, nous avons
montré que les monos (respectivement épis) de la
catégorie CPO sont exactement des injections (respectivement
surjections) continues. De ces résultats, nous déduisons les
caractérisations suivantes des morphismes de systèmes
de transition :
Lemme 2.1. Soient S et U deux
systèmes de transition déterministes. Une
application continue f : S -? U est un morphisme de
systèmes de transition si et seulement si elle
préserve les transitions.
Preuve. ?) Supposons f : S -? U
continue et préservent les transitions. Pour montrer que
f est un morphisme, il suffit de montrer que f
réfléchit les transitions.
Supposons que f (s )
S> u, alors S étant déterministe,
il existe un unique s' E S tel que
s S> s'. Comme f
préserve les transitions, f (s)
S> f (s' ) . Comme U est
déterministe,
f (s) S> f
(s' ) et f (s ) S //u
impliquent u = f (s') . Donc
f réfléchit les transitions. )La
réciproque est immédiate.
Proposition 2.3. Tout homomorphisme de systèmes
de transition qui est un homéomorphisme est
nécessairement un isomorphisme.
Preuve. Soit f : S -? U un
homéomorphisme. Soit g : U-? S sa bijection
réciproque. Pour montrer que f est un
isomorphisme il suffit de montrer que g est un morphisme de
systèmes de transition.
· Soient u, u' E U tels
que u S> u', alors u = f o
g (u) S> u'. Comme f
réfléchit les
transitions, il existe s dans S tel
que f (s) = u' et g (u)
S> s. Or f o g (u') =
u' = f (s) .
Donc g (u') = s. Partant, g
(u) S> s = g
(u') . ie ; g (u)
S> g (u') .
· · Soient u E U et s E
S tels que g (u)
S> s'. Alors g (u)
S> g o f (s') . Donc il existe
u' := f (s') tel que
g (u) = s'. Comme f préserve les
transitions g (u) S> go f
(s') implique
fog(u) S>
fogof(s'). i.e, u S>
f(s')etgof(s')=s'
Le résultat suivant nous permet de construire des
morphismes de système de transition à partir des
morphismes d'opcn et d'autres morphismes de
systèmes de transition.
Lemme 2.2. Soient S, T et U trois
systèmes de transition. Soient f : S -? T,
g : S -? U
et h :U-? T trois applications continues
rendant commutatif le diagramme suivant :
0000000
g 00000»0»
FF° ° ° ° ° °
°
h
° ° ° °
° °
U
1) Si g est un épi d'opc', f
et g des homomorphismes de systèmes de transition,
alors h est un homomorphisme de systèmes de
transition.
2) Si h est un mono d'opc', f et
h des homomorphismes de systèmes de transition,
alors g est homomorphisme de système de
transition.
Preuve.
Cette preuve fait usage exceptionnel des relations.
Contrairement à celle de J.J.J.Rutten qui est basée
sur le point de vue fonctoriel des systèmes de transition
ensemblistes.
1) Supposons f = h o g et g
épis d'opc', f et g des homomorphismes.
· Montrons que h
préserve les transitions.
Soit u, u' E U, tels que u
S > u'. Il faut montrer que h (u)
S> h (u') . Comme g
est
un épi d'opc', il est surjectif. Il existe
donc s', s E S tels que u = g
(s) et u' = g (s') . Donc u
S> u' implique g (s)
S> g (s') . Comme g
réfléchit les transitions, il existe
s» E S tel que g
(s») = g (s') et s
S> s». Comme f préserve
les transitions,
s S //s» implique
f (s) S> f (s»)
implique h (g (s))
S> h (g (s'))
implique h (u) S>
h (u') .
· · Montrons que h
réfléchit les transitions. Soit u E U et t E T
tels que h (u) S>
t.
Il faut chercher u' E U tel que h
(u') = t. g étant surjective, il existe s E S
tel que u = g (s) . Donc
h (g (u)) S> t
c-à-d f (u) S> t.
Comme f réfléchit les transitions,
f (u) S > t
implique qu'il existe s' E S tel
que f (s') = t et s S >
s'. Or f (s') = t
équivaut à h (g
(s')) = t. On pose u' = g (s') et
on obtient u = g (s) S > g
(s') = u'.
2) De façon analogue, on montre le
2).
2.1.6 Quelques exemples de morphismes de
systèmes de transi-
tion.
1) Pour tout système de transition S,
l'application identitité 1S : S -? S est un morphisme
de systèmes de transition.
2) Considérons l'application : N -? 2 ?
définie par (n)={ n+2
sin=68 8 sinon
ç') est continue et pour tout n, m E
N,n /> m implique 2 + n
2? /> m + 2.
N
Donc ç') préserve les transitions.
Par ailleurs, pour tout n E 2 ?,
l'équation en x :
2+x =n admet une unique
solution dans N. D'où ç') est un morphisme de
système de transition.
3) Soient S et T deux
systèmes de transition ci-dessous
représentés.
Soit G (f) ={(x, v),
(z, u), (y, o), (t, o)}
le graphe de f:S-?T.
Nous nous proposons de construire à partir de S
et T des systèmes de transition pour
lesquels f est un morphisme de systèmes
de transition.
et
S=
S
££
S
z
99 FF OO
§§
x \\
t \\
y
S
yy
u T
o
T
T
v \\
w \\
££
T=
;; G²G UU ^^=======T
T ====
²²²²²²²²²²²²²=
T ==
T ====
%% {{
xx
L'application f est continue par construction. La
transition x S />z est préservée par
f car , f (x) = v T /> u
= f (z). De même, la transition z
S />x, est préservée par
f car f (z) = u T /> v
= f (x). De façon
analogue, l'on montre que f préserve les
transitions x S />x et z S
/>z. Partant, f est continue et préserve les
transitions
de S. Pour que f soit un morphisme
de systèmes de transition, il faudrait qu'elle
réfléchisse les transitions de T.
· Les transitions v T
/> u et u T /> v sont
naturellement réfléchies par f. La seule
transition qui fait problème est u T
/> w; qui n'est pas réfléchie
par f, car w n'est
image d'aucun état de S. Pour
que celle-ci soit réfléchie, nous devons affaiblir les
transitions de T. Le plus simple serait de supprimer la transition
u T /> w.
Ainsi, pour T' ci-dessous représenté,
f est un morphisme de systèmes de transition.
yy
u T
T
T
v \\
w \\
;; G²G UU ^^<<<<<<<
T <<<
²²²²²²²²²²²²²²<
T <<
T <<<<
{{
T' =
%%
xx
££
o
· · Nous pouvons aussi modifier
S et G (f) de manière à obtenir un
morphisme tout en conservant la transition u
T> w. Si la transition u
T> w est maintenue, pour
que l'on ait un morphisme, il faudrait simplement que
w soit image d'un état 0 de S
où 0 est tel que z T>
0. Comme y et t ont la même image
par f, nous pouvons changer dans G (f) le
couple (y, o) par (y, w) . Ceci étant, on
imposerait simplement la transition z S> y. La
nouvelle application f' ainsi construite sur le nouveau
système S' ci-dessous représenté est
un morphisme.
S' =
S
S
S
z
££
S //
y .
99FFJO
k
x \\
t \\
Ce morphisme a pour graphe : G (f')
= {(x, v), (z, u), (y,
w), (t, o)}.
S
S
S' =
S
uu
k§
S
z
££
S//
y
.
99FFA
x \\
t \\
· · · En conservant
l'application f', l'on peut modifier le système
S' en S» ci-dessous représenté
Remarque 2.3. On démontre sans peine
que la composée des morphismes de systèmes
de transition est un morphisme de systèmes de transition. Les
identitités étant des morphismes de systèmes de
transition, l'on conclut que les systèmes de
transition et les morphismes de systèmes de transition
forment une catégorie.
2.2 Notion de bissimulation entre systèmes de
transition sur CPO
Une bissimulation entre deux systèmes de
transition ensemblistes A et B est un sous ensemble R
de A X B tel que pour tout (a, b) E R,
on a :
i) Si a A // a', alors il existe
b' E B tel que b B //b' et
(a', b') E R.
ii) Sib B // b', alorsilexiste
a'EAtelque a S //a'et
(a', b') ER.
En s'inspirant de cette définition, nous proposons la
définition suivante de bissimulation entre systèmes de
transition à support un opc.
Définition 2.4. Soient S et T deux
systèmes de transition. On appelle bissimulation de S
par T tout sous opc R de S X T tel
que, pour tout (s, t) E R, on a :
i) Sis S //
s',alorsilexistet'ETtelquet T //
t'et(s',t')ER.
ii) Si t T // t',alors il existe
s' ES tel que s S //s' et
(s', t') E R.
2.2.1 Quelques exemples de bissimulations .
Soient S et U deux
systèmes de transition. Soit f : S -? U, un
morphisme d'opcs. Le résultat ci-dessous
montre que le graphe de f est une bissimulation
si et seulement si f est un morphisme de systèmes de
transition.
Proposition 2.4. Soient S et U deux
systèmes de transition. Une application continue
f : S -? U est un morphisme de
systèmes de transition si et seulement si son
graphe est une bissimulation.
Preuve. * Supposons que f est
un morphisme.
· Montrons que son graphe
G (f) est une bissimulation.
* Soient (s, f (s)). Pour
tout s E S et u E U, si f (s)
U //u, alors, comme f
réfléchit les
transitions, il existe s' dans S tel
que f (s') = u et s
S //s'. Comme s' E S, et f est
une
application, (s', f (s')) E G
(f).
** Si s S // s', alors f
étant un morphisme, préserve les transitions. Donc f
(s) U //f (s')
*** Supposons que G (f)
soit une bissimulation et montrons que f est un
morphisme. et (s', f
(s')) E G (f)
* Si s S // s', alors comme
(s', f (s')) E G (f), il existe
u E U tel que f (s) U
//u et
.
(s', u) E G (f) ie, u = f
(s'). Donc f (s) U
// f(s).
** si f (s) U
//u, alors compte tenu du fait que (s, f
(s)) E G (f), il existe s'
dans S tel
que s S />s' et (s',
u) E G (f). Or (s', u) E G
(f) implique u = f
(s'). Ce qui montre que
f réfléchit les transitions de
U. D'où le résultat.
De cette proposition, il s'en suit que la
diagonale du produit S X S de systèmes de
transition est une bissimulation de S par S car c'est le
graphe de l'identité de S. On démontre sans
difficultés la proposition suivante.
Proposition 2.5. Soit R une bissimulation de S
par U. R-1 = {(u, s) telque
(s, u) E R} est une bissimulation de U par
S.
De cette proposition, il s'en suit que la
diagonale du produit S X S de systèmes de
transition est une bissimulation de S par S car c'est le
graphe de l'identité de S. On démontre sans
difficultés la proposition suivante.
Proposition 2.6. Soit R une bissimulation de S
par U. R-1 = {(u, s) telque
(s, u) E R} est une bissimulation de U par
S.
Définition 2.5. Soient S et U deux
systèmes de transition un span est un couple d'homomorphismes
de même domaine. Le diagramme ci-dessous illustre un span
T
S U
Tout span induit une bissimulation entre les codomaines de ses
morphismes.
Le résultat suivant donne la construction d'une telle
bissimulation. Dans le cas des systèmes de transition
ensemblistes, J.J.J.M.Rutten utilise le point de vue fonctoriel des
systèmes de transition pour le prouver. Nous utilisons ici le
point de vue relationnel.
Proposition 2.7. Soient f : T -p S et g
: T -p U deux morphismes de système de
transition.
Soit K = {(f (t), g
(t)) , t E T}. K est une bissimulation de S par
U.
Preuve. Nous devons montrer que K est
un sous opc de S X U et satisfait les axiomes i) et
ii) de la définition (2.4)
Considérons l'application ? : T -p S X U
définie par ? (t) = (f (t),
g (t)). f et g étant continues, ?
est continue.
Donc K est un sous opc de S X U.
Il reste à montrer que K
vérifie les axiomes i) et ii).
· Soit (f (t), g
(t)) E K. Si f (t)
S />s, alors comme f
réfléchit les transitions, il existe t'
dans T tel que t T />
t'; et ? (t') E K.
Par ailleurs, comme g préserve les transitions,
t T /> t' implique g
(t) T /> g (t') .
Ce qui
montre l'axiome i).
De manière analogue, on montre le
deuxième axiome de la définition (2.4).
2.2.2 Construction de quelques bissimulations .
1) Les états des deux systèmes
ci-dessous représentés sont bissimulaires.
££
U= u
ee
U
s1
s0//
S
''
? GG
? ? ? ? ? ? ? ?
S = ? ? S
? ? ?
S ? ? ?
(( Â?Â
CC
gg
²²
··
S
S
s2 S
gg
Posons R = {(s0, u) ,
(s1, u) , (s2, u)}
et montrons que R est une bissimulation de S
par U. Comme (s0, u) E R, s0
S //s1 et s0
S //s2, il faut chercher
u1 et u2 dans
Utelsqueu U // u1etu U
// u2.Commeu U //
u,onprendu1=u2=u. Parailleursu U
// u,s0 S // s1, s0
S//
s2et(si,u)ERpouri=1;2.
De même, on montre que s1 est simulaire
à u et s2 est simulaire à u.
2) Changeons U en U' ci-dessous
représenté et montrons que S x U' n'est pas
une bissimulation de S par U'. Il suffit de
remarquer que (s0, u1) E S x U'.
Mais u1 n'évolue pas.
U,
U'= u0
hh
U,
u1 ²²
[[
3) En modifiant U' en U» de manière
à ceque S x U» soit une bissimulation de S
par U». Dans l'exemple ci-dessus, la transition
qui fait problème est u0 U,
//u1. En la
supprimant, on obtient U'' représenté par
:
U,,
U'' = u0
hh
¾¾
²u1
L'axiome i) reste vérifié. L'axiome
ii) découle du fait que u0
S //u0.
4)
Rappels 2.1. Un alphabet est un ensemble fini de
symboles .
Soit A un alphabet.
Un mot sur A est une suite finie (m)
i où miE A. Un mot est vide s'il n'est
formé
d'aucun symbole. Nous noterons le
symbole vide par c ou par un petit espace vide. Le premier
symbole d'un mot est appelé tête du mot. L'ordre d'un
mot est le nombre de symboles qui le constituent.
Concaténer deux mots c'est les juxtaposer. Nous notons A°°
l'ensemble des mots sur A. La notion du mot nous permet de dire
que tous les mots ont même ordre; ceci en les
complètant par des symboles vides. Sur
A°° l'ensemble des mots complètés
avec une infinité de symboles vides définissons
l'ordre suivant :
u v si et seulement si il existe in E N tel
que pour tout i in, u = v et
u<vm où < désigne
l'ordre des symboles de l'alphabet.
(A°°, ) est un opc à plus petit
élément. En effet, pour toute partie dirigée
D de (A°°, ), le mot obtenu par
concatenation de tous les mots de D est le supremum de D.
· Définissons sur A°°
la relation :
(u ) EN A // (v
) EN ssi u = v 1 i.
L'on définit ainsi une structure de transition sur
A°°.
· · La concatenation étant
associative, R = {((u.v) .w),
(u. (v.w))} est une bissimulation de
A°° par A°°.
2.3 Système de transition et coalgèbre
d'un endo-
foncteur de CPO.
Traditionnellement, un système de
transition à support ensembliste est la coagèbre du
foncteur puissance covariant P : ENS -? ENS . J.J.M.Rutten
dans [51 pose les bases de la théorie des systèmes de
transition ensemblistes vus comme coalgèbres d'un
endofoncteur de ENS. Cette section, a pour objets :
· rappeler la notion de
coalgèbre;
· prouver que les systèmes de
transition ensemblistes sont les coalgèbre du foncteur
puissance covariant.
2.3.1 Coalgèbre .
Dans cette sous section, nous présentons de prime à
bord la notion de coalgèbre et de morphismede
coalgèbres.
Définition 2.6. Soit F : C -? C un
endofoncteur d'une catégorie C. Une
F-coalgèbre est un couple (S, aS)
formé d'un objet S de C et d'un C-morphisme
aS : S -? F (S) appelé F-costructure
sur l'objet S de C.
Soit F : C -? C un endofoncteur d'une
catégorie C. Soient S = (S, aS) et
T = (T, aT) deux F-coalgèbres. Un
morphismes (ou plus précisément un F-morphisme) de S
vers T est un C-morphisme f : S -? T
rendant commutatif le diagramme suivant.
S f // T
²² ²²
F (S) F(f) // F
(T)
i.e, aS o f = F (f) o aS.
Soient f: S -? T et g: T -? Z
deux F-morphismes. Le C-morphisme go f :S -? Z
rend commutatif le diagramme suivant.
Sgo f // Z
²² ²²
F(go f)
F (S) F (Z)
En effet :
F (g o f) o aS = F
(g) o F (f) o aS
= F (g) o F (f) aS
= F (g) o aS o f
= aS o (g o f) .
De plus, les identités sont des morphismes de
F-coalgèbres. Ceci nous permet de conclure
que les coalgèbres et leurs
morphismes forment une catégorie.
2.3.2 Système de transition comme
coalgèbre d'un foncteur.
Sur le point de vue ensembliste les systèmes de
transition sont les coalgèbres du foncteur puissance
covariant.
En effet, pour tout système ensembliste (S,
S > ), l'application : aS : S -? P (S)
qui à
tout s E S associe aS (s) = {s'
tel que s S > s'} est une co-structure du foncteur puissance
covariant P. Donc (S, aS) est une
P-coalgèbre.
Réciproquement, à toute
P-coalgèbre (S, aS) correspond un
système de transition (S, S >)
avec S> = {(s, s')
E S x S, s' E aS (s)} .
Bien évidemment, tout P-morphisme f
: S -? U est un morphisme de systèmes de transition
et réciproquement.
En effet, si f est un morphisme de
système de transition, pour tout s E S, on a :
aU o f (s) = aU (f
(s))
= {u E U, f (s) > u}
{=f (s'), s' E
S; f (s)
> f (s')} car f
réfléchit les transitions
S
= {f (s'), s' E aS
(s)} =P (f) o a, (s)
Donc aU o f = P (f) o aS.
Ce qui montre bien que f est un
P-morphisme. D'où le résultat suivant :
v
Sur la catégorie CPO, considérons la
correspondance F : CPO -? CPO définie : * Sur
les objets par F (A) = (P (A), ?)
pour tout opc A.
Résultat 2.1. Les systèmes de transition
supportés par un ensemble sont les coalgèbres du
foncteur puissance covariant
** sur les morphismes par
F (f) : (P (A),
ç) -? (P (B),ç)
X 7-? f (X) pour toute application continue
f : A -? B.
Cette correspondance définie un foncteur de CPO dans CPO.
áS n'est pas continue car pour le système de
transition ci-dessous représenté, s(a) =
{a, b} {b} = s(b); pourtant, a =
b.
T
S :: b OO T
%%
a
BB
Remarquons que le foncteur F a
été construit par analogie au foncteur puissance
covariant P qui se défini sur les objets par
P(A) = 2 pour tout ensemble A; ceci
suppose donc l'existence d'un classifiant de sous objets (c'est le cas dans ENS
où 2 = {0, 1} est un classifiant de sous
objets). Or nous n'avons pas pu construire dans la catégorie
CPO un classifiant de sous objets. nous y reviendrons dans nos
prochains travaux.
Bibliographie
[11 GOLDBLATT, R.(2004). A Comonadic Account ofBehavioural
Covarieties of Coalgebras, Centre for Logic,
Language and computation, Victoria University,
P.O Box 600, Wellington, New Zealand. Rob.Goldblatt@.vuw.ac.nz
[21 Gumm, H.P (1999). Elements of the general
theory of coalgebras. LUATCS'99, Rand Africans
University, Johannesbourg, South Africa, 60pp.
[31 Hugues, J.(2001b), A Study of
Catégories of Algebras and Coalgebras,
PhD thesis, Carnegie Mellon University.
[41 Mac Lane, S.(1971), Categories for the
working Mathematicien, Springer-Verlag.
[5 Rutten, J.(2000), Universal coalgebra : a
theory of system, Theorical computer science,249(1)
3-80.
[61 Worrel, J.(1998), Toposes of coalgebras and hidden
algebras, coalgebraic Methods in computer science,Vol 11,
Elsevier Science. 1998, pp. 215-233.
[71 , Ordres partiels complets : une categorie
-complet Mémoire de maitrise, Fac.sciences, Université de
Yaoundé 1989
|