Introduction générale
Qu'est- ce que le panafricanisme ?
Le panafricanisme est défini comme le mouvement
politique et culturel qui considère l'Afrique, les Africains et les
descendants d'Africains, hors d'Afrique, comme un seul ensemble visant à
régénérer et unifier l'Afrique, ainsi qu'à
encourager un sentiment de solidarité entre les populations du monde
africain.
Le panafricanisme glorifie le passé de l'Afrique et
inculque la fierté par les valeurs africaines. Pour résumer, nous
dirons que le panafricanisme est une doctrine qui tend à
développer l'unité et la solidarité africaine.
Perçu de cette façon, nous dirons que le panafricanisme est
synonyme d'intégration, qui désigne le fait d'entrer dans un
tout, dans un groupe, dans un pays etc.
I- Intérêt et justification du sujet
Ce travail est un supplément des différents
travaux qui ont déjà été effectués sur le
panafricanisme. Nous tenterons donc de nous inspirer des thèses
déjà émises par certains auteurs comme : Kwame
Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Joseph Ki- Zerbo, Marc-Louis Ropivia et Daniel Bach.
Nous avons choisi ce sujet en rapport avec notre
filière qui est la Science Politique. La Science Politique s'attache,
dans sa démarche de discipline sociologique, à décrire ou
à rendre compte de la réalité. Elle tend à analyser
tous les problèmes politiques, économiques et culturels
liés à notre société. C'est donc la science des
faits. C'est dans cette optique que nous, en tant qu'étudiant dans cette
filière et futur dirigeant, avons décidé de nous
intéresser à ce thème qui est d'actualité, afin de
sensibiliser, de former et d'informer la société civile sur
l'importance de l'union de tous les Etats africains.
II- Méthodologie
La méthodologie se définie comme l'ensemble des
démarches, des démonstrations que suit l'expert pour
découvrir et démontrer la vérité.
Notons qu'il y a plusieurs méthodes, mais nous citerons
que deux, qui sont la méthode inductive, qui est la
généralisation d'une observation ou d'un raisonnement
établi à partir de cas singuliers, et la méthode
déductive, qui est une méthode de raisonnement par laquelle on
infère d'un principe ou d'une hypothèse toutes les
conséquences qui en découlent. En clair, celle-ci permet, de
faire des observations pour aboutir à une conclusion. Notre choix s'est
bien évidemment porté sur cette dernière
méthode.
III- Lecture critique de la bibliographie
Du fait de la multiplicité de la bibliographie, nous
avons retenu cinq principaux ouvrages.
Au titre de ces ouvrages nous avons retenu ceux de :
.Kwame Nkrumah ; 1964, l'Afrique
doit s'unir, Etudes et Documents Payot.
.Ki- Zerbo, Joseph; 1989, (sous la
Direction de), La Natte des autres : Pour un développement
endogène en Afrique ; Série des livres du CODESRIA, Actes du
colloque du Centre de Recherche pour le Développement endogène
(CRDE), BAMAKO.
. Diop, Cheikh Anta ; 1974,
Fondements économiques et Culturels d'un Etat fédéral
d'Afrique Noire, Présence Africaine.
. Ropivia, Marc -
Louis ; 1994, Géopolitique de
l'intégration en Afrique Noire, l'harmattan.
. Bach, Daniel, 1998, (sous la Direction
de), Régionalisation, mondialisation et fragmentation en Afrique
Subsaharienne ; Paris, Karthala.
. Kwame Nkrumah, fait à travers son
oeuvre, de la libération totale de l'Afrique sa priorité. Pour
lui il fallait pour les Etats africains obtenir à n'importe quel prix
l'indépendance en vue de passer à une autre étape de leur
histoire, c'est-à-dire la création d'un Etat continental.
Il développe aussi d'autres thèmes tels que la
création d'un marché commun africain, l'établissement
d'une stratégie commune de défense militaire et d'une politique
monétaire commune. En plus, il demande que soit élaborée
une politique étrangère commune devant aider à une prise
en compte du point de vue de l'Afrique sur le plan international. Et enfin, il
préconise qu'en cas d'unité africaine, il faudrait que les Etats
fassent un énorme sacrifice qui est celui de l'abandon de la
souveraineté dans l'intérêt supérieur de
l'unité africaine. Enfin, il suggère qu'il faudrait aller
maintenant et tout de suite vers les Etats-Unis d'Afrique.
La conception panafricaniste de Nkrumah paraît
idéaliste. Nous estimons que pour construire une union continentale, il
faudrait prendre en compte certains paramètres. Notamment le
paramètre économique, politique, juridique, constitutionnelle et
linguistique de nos Etats africains. C'est dans cette optique que nous
adhérons à la pensée du président Thabo
Mbéki, qui est d'aller de façon progressive vers les Etats-Unis
d'Afrique.
. Ki- Zerbo, Joseph, à travers son
oeuvre, démontre son attachement aux questions culturelles et
identitaires africaines. Selon lui, il faudrait que tous les africains puissent
se servir, s'inspirer de leur propre culture pour développer leur
continent.
Nous partageons cette idée de l'auteur, dans la mesure
où nous pensons qu'il ne faudrait pas recopier comme des automates, la
culture et l'organisation actuelle des pays occidentaux. Nous avons nos propres
réalités, nous ne pouvons donc pas reprendre purement et
simplement la ligne d'évolution, l'itinéraire suivi pendant des
siècles par les pays aujourd'hui développés. Comme nous
l'avons mentionné, il faudrait nous servir de notre propre culture pour
construire nos Etats en particulier, et notre continent en
général.
. Cheikh Anta Diop, dans son oeuvre, les
fondements économiques et culturels d'un Etat
fédéral d'Afrique noire, rejoindra Kwame Nkrumah sur le fait
que l'unité du continent est la condition sine qua non pour faire
basculer l'Afrique sur la pente du développement.
Le thème central de son oeuvre est le projet de
création d'une fédération des Etats. Il fait de
l'unité linguistique de l'Afrique un volet très important de
l'unité culturelle du continent. Il parle de la création d'une
fédération des Etats d'Afrique noire.
Pour parvenir à ce projet, il propose
l'élargissement de l'espace économique, c'est dans cette optique
qu'il partage la même idée que Nkrumah qui est
l'établissement d'un marché commun Africain. Il fait savoir que
l'enjeu de l'Afrique fédérée c'est de relever le
défi d'une Afrique industriellement, technologiquement et politiquement
forte et aussi puissante que les Etats Occidentaux. Enfin, il expose son refus
quant au projet de l'Eurafrique1(*). Il voit un danger en ce projet, car selon lui, le
cautionner, serait légitimer l'association du `'loup et de
l'agneau''.
La critique que nous pouvons porter sur l'oeuvre de Cheikh
Anta Diop, c'est le caractère exclusionniste de ses écrits. Dans
la mesure où sa conception du panafricanisme ne revêt pas une
dimension continentale, puisqu'il exclut l'Afrique blanche constituée
par le Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie) et le Mashrecq (Lybie,
Egypte).
Nous pensons que la réussite ou les chances de
réussite d'une union continentale passent par la solidarité et
l'union de tous les Etats africains, alors comment réussir ce projet si
l'on doit exclure certains Etats parce qu'on estime que les Africains du Nord
ne se sentent pas assez Africains ? L'objectif justement est de faire en
sorte que tous se sentent Africains. Pour cela il faudra réussir
à fédérer toutes les énergies autour d'un
idéal commun qui est la construction des Etats- Unis d'Afrique.
. Dans L'oeuvre de Marc- Louis Ropivia,
Géopolitique de
l'intégration en Afrique
noire, le thème central est le fédéralisme. L'auteur
reprend une définition de Doudou Thiam portant sur le
fédéralisme africain : « le
fédéralisme africain est un processus par lequel s'organise la
société africaine à l'intérieur du continent pour
constituer de vastes ensembles régionaux, ces ensembles pouvant
être soit des Etats, soit des organisations
régionales »2(*).
Ropivia, à travers son oeuvre affirme qu'il ne faut pas
confondre le panafricanisme négro- américain et le panafricanisme
africain. Selon lui, ce sont deux idéologies différentes.
Nous partageons l'avis de cet auteur, lorsqu'il dit qu'il ne
faudrait pas confondre le panafricanisme négro-américain et le
panafricanisme africain, certes, il existe entre l'Afrique noire et sa
diaspora négro-américaine une unité de sang et un lien
sentimental indéniables, mais les luttes que chacune des
communautés va engager en vue de sa libération ne sont que
parallèles et non pas identiques, c'est dans cette
optique que nous
réfutons, tout comme Ropivia, la thèse de la
communauté de destin.
Pour lui, le panafricanisme négro- américain
s'achève avec le congrès panafricain de 1945. Après cette
date, commence alors le panafricanisme africain qui s'identifie par le retour
de Kwame Nkrumah en Afrique, en 1948.
Régionalisation, mondialisation et fragmentation en
Afrique, est une série de documents, des études qui ont
été faites sous la direction de Daniel Bach. Cet ouvrage traite
de la balkanisation de l'Afrique, des problèmes frontaliers et des
expériences d'intégrations régionales qui selon Daniel
Bach, ne fournissent pas pour le moment des résultats convaincants.
Dans cet ouvrage, Walter Kennes, qui est l'un des chercheurs
qui a fait partie de ce projet d'étude, affirme que l'intégration
régionale s'inscrit dans une stratégie visant à augmenter
les perspectives de croissance économique équitable3(*) . Selon cet auteur, pour qu'on
puisse parler d'intégration régionale réussie en Afrique
subsaharienne, il faudrait qu'il y ait une certaine uniformisation au niveau de
la forme de gouvernement.
Nous partageons aussi la pensée de cet auteur, dans la
mesure où lorsqu'on observe la configuration actuelle de nos Etats
africains, nous remarquons qu'il n'existe aucune compatibilité dans la
forme des gouvernements des Etats membres. C'est dans cette mesure que Walter
Kennes préconise que la forme de gouvernement doit être comparable
et compatible entre les Etats membres. Ainsi, il poursuit son
développement en affirmant que : « si le système
juridique des Etats membres n'est pas suffisamment comparable et compatible, il
y aura de fréquents conflits entre les agents des secteurs privé
et public, conflits qui seront difficiles à résoudre.
IV- Problématique
Si le panafricanisme est définit comme étant la
doctrine qui tend à instituer ou à resserrer l'unité et la
solidarité des peuples Africains, alors comment peut-elle aider à
la construction d'une union continentale ?
V- Plan
Notre travail comprend trois parties.
Nous avons consacré la première phase à
un chapitre préliminaire qui a pour titre :
Aperçu Historique du panafricanisme. Nous avons ici
pour but de donner une définition claire et précise du
panafricanisme. Cela nous amènera donc à parler des
précurseurs de ce mouvement et de son évolution. Cette
idéologie qui, auparavant était utilisée comme un moyen de
lutte contre la traite des noirs, sera utilisée pour la lutte contre le
colonialisme, et ensuite Kwame Nkrumah s'en servira comme base pour exposer son
idéal qui est la construction d'une union continentale.
Ce qui nous conduit au TITRE I : Du
panafricanisme à l'Union continentale : quelles
stratégies ? Dans lequel nous démontrons comment
à travers le panafricanisme peut-on aboutir à l'union
continentale et nous indiquons quelles sont les retombées auxquelles
peuvent s'attendre les Africains s'ils sont solidaires ?
Dans cette partie, nous nous intéressons au
continentalisme africain de Kwame Nkrumah, que nous avons appelé les
grands chantiers de Kwame Nkrumah pour l'Afrique post- coloniale. Nous nous
sommes intéressés à l'idéologie de cet homme
politique afin de savoir ce qui reste de ces enseignements.
Enfin, à travers notre TITRE II : DE L'O.
U. A à L'U. A, nous voulons montrer que le passage de l'OUA
à l'U.A constitue un réel espoir pour l'Afrique, dans la mesure
où l'U.A avec son `'bras économique'', le NEPAD, peut
réussir à solidariser les Etats et les peuples Africains, mais
pour y parvenir, elle doit relever certains défis que nous avons
tenté d'énumérer.
CHAPITRE PRELIMINAIRE
Aperçu Historique du
Panafricanisme
I- Origine du Panafricanisme
L'idée panafricaniste est un concept venant
d'intellectuels ou d'hommes politiques négro-américains ou
caribéens, qui ont décidé de s'engager dans la lutte pour
l'émancipation des Noirs victimes de la traite des Nègres.
Ce combat a eu lieu en Europe du début du XIXe
siècle, jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Cette période correspond à la formation des élites
africaines dans les métropoles coloniales ou en Amérique du nord.
Le Panafricanisme gagnera l'Afrique au milieu du XXe siècle.
Cela nous amène à suivre les traces de ce
mouvement en nous intéressant maintenant aux précurseurs de ce
mouvement.
A- les précurseurs du Panafricanisme
Nous notons que les précurseurs de ce mouvement sont
très nombreux. Nous évoquerons donc ses principaux acteurs dont
l'action a favorisé le combat pour l'évolution du
panafricanisme :
1- Henry Sylvester Williams (1869-1911)
Avocat et écrivain britannique, il fut un actif
partisan du mouvement panafricain. En 1900, il convoqua une conférence
à Londres contre, selon lui l'accaparement des terres coutumières
par les Européens.
Du Bois affirmera que c'est cette conférence qui mit
pour la première fois à la mode, le mot panafricanisme.
2- William Edward Burghardt Du Bois (1868-1963)
Il est né le 23 février 1868 à Great
Barrington (Massachusetts) d'Alfred Du Bois, d'origine
haïtienne, et de Mary Silvina Burghardt Du Bois.
a- Un militant de la cause afro-américaine
Durant toute la moitié du XXe siècle, W.E.B Du
Bois fut l'un des principaux intellectuels et activistes
noir-américains. C'est dans cette optique qu'on lui attribua le titre
de père du Panafricanisme. En février 1909, il contribua à
la création de la NAACP : la National Association for the
Advancement of colored people, qui est une organisation chargée de
défendre les droits des minorités aux Etats-Unis.
b- Sa conviction politique
A partir des années 1940, il afficha sa sympathie pour
les thèses communistes, ce qui lui valut d'être
surveillé par le FBI4(*).
En 1950, il se présenta aux élections
sénatoriales pour représenter l'American Labor Party et
reçut 4 % des votes.
Il émigra au Ghana, dont il prit la nationalité,
et où il mourut en 1963.
3- Marcus Garvey (1887-1940)
Marcus Mosiah Garvey est un leader noir du XXe siècle
et est considéré comme un prophète par les adeptes du
mouvement rastafari5(*),
d'où son surnom de Marcus « Moses » Garvey ou
« the black Moses »6(*).
Il est le promoteur obstiné du retour des
descendants des esclaves noirs vers l'Afrique. Il fonde en 1917, l'Association
universelle pour l'amélioration de la condition noire (United Negro
Improvement Association, UNIA), dont la devise est « un Dieu !
Un But ! Une Destinée ! » (« One
God ! One aim ! One destiny ! ») .
a- Le culte de la
personnalité
Marcus Garvey, durant sa carrière politique aimait
arborer certains titres tels que sa `' grandeur '' ou encore le
`'potentat''. Il proposa, pour faire opposition à la Maison
Blanche, la création d'une Maison noire où un nègre
élu aurait durant quatre ans présidé aux destinées
de ses semblables des Etats- Unis. Organisant le `'corps des infirmiers de la
croix noire'', il créa ordres militaires et distinctions et se proclama
`'Président provisoire des Etats-Unis d'Afrique''.
Il se targua aussi d'être le premier fasciste de la
terre. Il collabora avec le Ku Klux Klan7(*).
Il a fondé sa propre église, l'African Orthodox
Church. Selon lui, les anges sont noirs et satan est blanc.
b- Ses idées
Il est considéré comme le père
du `'sionisme africain'', dans la mesure où il prône le
retour en Afrique des esclaves affranchis. Ces idées sionistes le
pousse à se proclamer le Moïse des noirs, chargé de les
ramener sur la terre promise, l'Afrique. Ne croyant pas que les
Afro-américains pourraient vivre libres et respectés hors
d'Afrique, il veut unifier les Noirs internationalement, et réclame le
droit au `'rapatriement'' en Afrique (au Libéria) des
Afro-américains de tous pays.
Il crée en 1919 la Black Starline, compagnie maritime
censée servir le projet de rapatriement. Ses bateaux, financés
par des actionnaires noirs, desservent toutes les Antilles, les Etats-Unis, et
se préparent à emmener tout le monde en Afrique. En 1935, son
mouvement va connaître une régression. Il meurt d'une crise
cardiaque le 10 juin 1940 à Londres, sans jamais atteindre l'Afrique.
4- Kwame Nkrumah
Il est le né le 21 septembre 1909 à Nkroful,
Ghana. Le 24 février 1966, alors qu'il est en voyage en Chine, Nkrumah
est renversé par un coup d'Etat militaire. Il se réfugie alors en
Guinée, chez Sékou Touré. Le 27 avril 1972, il
décède dans un hôpital de Bucarest (Roumanie), de la suite
d'un cancer de l'estomac.
a- Nkrumah et ses débuts en
politique
Il fait ses études en Angleterre et aux Etats-Unis
d'Amérique. En 1945, il participe à l'organisation du
Congrès panafricain. Il retourne en ex Gold Coast (actuel Ghana) en 1947
et devient secrétaire général du parti
indépendantiste, l'UGCC (United Gold Coast Convention). Ne s'estimant
plus être en accord avec les idées défendues par ce parti,
et voulant faire adopter ses propres idées, sa propre philosophie, il
décide de quitter l'UGCC pour fonder un autre parti : la
Convention People's party (CPP).
Inspiré par la charte de l'Atlantique 8(*) élaborée par
Roosvelt et Churchill, qui stipule : « le droit de tout peuple
à choisir la forme de gouvernement sous lequel il veut
vivre », il avait donc pour but de contraindre l'Administration
coloniale, par tous les moyens afin que celle-ci puisse céder le pouvoir
et l'indépendance aux africains. C'est dans cette optique qu'il
organisera une vaste campagne de protestation, qui se traduira par son appel au
boycott et à la désobéissance civile, ce qui lui valut
d'être emprisonné par les autorités britanniques jusqu'en
1951.
Cette même année, les autorités
britanniques organisent des élections législatives. Grâce
à une clause de la constitution de l'administration coloniale d'alors,
Nkrumah peut se présenter aux élections législatives qui
se dérouleront le Jeudi 8 Février 1951.
De sa prison, il remporte les élections dans la
circonscription d'Accra. Il sera libéré par le gouverneur qui lui
confie le poste de chef de gouvernement. Ensemble, ils forment le 26
février 1951, le premier gouvernement mixte avec une majorité de
Ministres africains9(*).
Nkrumah, fort de son succès, oblige alors le Royaume-Uni à
concéder l'indépendance, qui est proclamée le 6 Mars 1957.
La Côte - de - l'or devient ainsi la première colonie à
obtenir son indépendance après le Soudan (1956). Le Ghana de
Nkrumah devient le 1er Juillet 1960, une république.
b - L'artisan du Panafricanisme
Il organisera les 6è et 7è conférences
panafricaines en 1953 à Kumasi et en 1958 à Accra, qui est
également la première conférence des Etats
indépendants d'Afrique. En plus de revendiquer l'indépendance
immédiate de l'Afrique, il prône la formation d'une
identité supranationale : les Etats-Unis d'Afrique qui
permettrait, au continent de devenir l'une des plus grandes forces du monde.
Dans ce but, il s'engage en 1958, à poursuivre avec ses homologues
africains, une politique africaine commune .En 1958, il est le
premier à apporter son soutien à la Guinée
indépendante de Sékou Touré, en lui accordant un
prêt de dix millions de livres sterling. Il tente un premier pas vers une
réalisation du panafricanisme en formant le 1er mai 1959 une
union avec la Guinée, et ils seront rejoints par le Mali, le 24
décembre 1960.
En mars 1963, malgré l'opposition des chefs d'Etats
africains quant à la réalisation d'un gouvernement central
africain, il participera activement à la rédaction de la charte
de l'organisation de l'unité africaine.
Les autres pionniers noirs panafricains sont :
Mc Donald Milliard ; Edward Blyden ; Peter
Abraham ; Jomo Kenyatta, du Kenya ; Marko Mlubi, représentant
des zoulous d'Afrique du Sud ; George Padmore.....
B- Le cheminement du panafricanisme
Notre objectif ici est de parler des différentes
conférences et des différents congrès qui ont
participé à l'évolution des idées de ce
mouvement.
1- Première conférence (Londres,
1900)
Elle sera organisée par Sylvester williams, en sa
qualité de président de la panafrican association, la
conférence réunit 32 pays.
a- Les objectifs
Cette rencontre avait comme premier objectif, protester contre
les confiscations des terres en Afrique du Sud par les Anglais et les Boers, et
ensuite contre les menaces de confiscation des terres en côte de l'or
(Ghana) et plus généralement contre les agressions coloniales.
La conférence lança un appel aux abolitionnistes
anglais en vue de la protection des noirs dans les colonies.
b- Les décisions et la portée de
cette conférence
La conférence était placée sous le signe
de la religion puisque des membres du clergé américain y
participent dont un représentant (l'évêque Alexander
Walters) va présider la conférence. Le discours d'ouverture
étant dit par l'évêque de Londres.
Aussi, les délégués des colonies furent-
ils accueillis par Joseph Chamberlain, le Premier Ministre d'Angleterre, qui
apporta la promesse de la Reine Victoria de ne pas négliger les
intérêts des indigènes dans les colonies.
2- Premier congrès (Paris, 19, 20 et 21
février 1919)
a- Les objectifs
Profiter de la tenue de la conférence sur la Paix
à Versailles pour faire entendre la voix des Noirs du monde entier. Du
Bois, aidé de Blaise Diagne, député du
Sénégal, en sera la cheville ouvrière. Devant les
réticences des Français, Du Bois bénéficiera de
l'aide de Diagne, qui était un ami intime du Premier Ministre
Français, Clemenceau, qui obtint de ce dernier l'autorisation de tenir
le congrès à la condition de taire les problèmes des Noirs
dans les colonies françaises.
Le congrès réunit à Paris, 57
délégués des colonies d'Afrique, des Antilles
britanniques, des Etats-Unis et des Noirs résidant en Europe.
b- Les décisions
Lors de ce congrès, une pétition sera
adressée à la Société des Nations (SDN) et une
résolution sera rédigée puis adoptée. La
pétition demandait aux puissances alliées victorieuses de placer
les ex colonies africaines d'Allemagne, le Togo, le Cameroun, l'Afrique du
sud-ouest et le Tanganyika, sous contrôle international de la SDN. Le
congrès adopta aussi une résolution comportant les revendications
suivantes :
. Adoption par la communauté
internationale, d'un code juridique de protection internationale des
indigènes d'Afrique ;
.Droit pour les africains et les
peuples d'ascendance africaine d'être gouvernés dans le respect de
leur droit à la terre, droit aux ressources naturelles, droit à
la protection par les lois du travail, droit à l'éducation de
façon que l'enfant puisse lire dans la langue du pays tuteur, et le
droit pour les élites de participer au gouvernement local.
3- Deuxième congrès (28 Août au 5
Septembre 1921)
Ce congrès se tient successivement à Londres,
à Bruxelles et à Paris. Le congrès, de Bruxelles, essuie
les attaques de la presse, qui accuse les organisateurs d'être de
connivence avec les bolcheviques de Moscou.
Au cours de ce congrès, naîtra un bon nombre de
décisions, notamment :
.L'égalité absolue des
races. Tous les Hommes civilisés doivent être reconnus comme
tels, quelque soit la couleur de leur peau.
.Réclamation de l'autonomie
municipale des indigènes, leur permettant de régler leurs
propres affaires et, au fur et à mesure, élever le niveau de
responsabilités jusqu'à l'autonomie interne et la participation
au gouvernement local.
. L'accès à l'enseignement et
à l'éducation.
. La liberté d'exercer toute religion
ou coutume de son choix.
. L'accès des Noirs à la
terre.
. La coopération internationale dans
le domaine des industries et des arts.
. La protection internationale de la
main-d'oeuvre indigène.
. La surveillance par la SDN de l'application
des lois.
4- Troisième congrès (1923)
Organisé sur le même principe que le
précédent, le congrès se déroule à Paris et
à Lisbonne. Il reprend les précédentes revendications et y
ajouta toutefois quelques nouvelles réclamations :
. Le droit des Noirs à accéder
au gouvernement local.
. L'enseignement primaire gratuit pour
tous ; l'enseignement technique professionnel et l'enseignement
supérieur pour les plus doués.
. Le droit des Noirs à la
résistance armée là où ils font l'objet d'attaques
armées de la part des blancs.
. Le désarmement mondial entre les
grands pays et l'instauration de la paix.
. L'organisation du commerce et de
l'industrie pour qu'ils ne profitent pas seulement aux blancs ou à un
petit nombre d'Africains.
A Lisbonne, le congrès entendit la communication d'ex
Ministres Portugais et réclama l'abolition effective de l'esclavage et
du travail forcé dans les plantations d'Angola et de l'Afrique
portugaise en général.
Ce congrès eut malgré tout des effets importants
sur l'évolution de la situation, dans la mesure où, en 1924, le
gouvernement britannique accepte le retour de Prempeh Ier 10(*) en Gold Coast, et
bientôt, il acceptera aussi la création de conseils
législatifs auxquels pourront accéder les noirs.
5- Le quatrième congrès panafricain (New
York, 1927)
Il est marqué par un conflit entre Du Bois et le
Jamaïcain Marcus Garvey. Ce quatrième congrès condamne
l'exploitation des richesses africaines par les étrangers. Il
réclame « l'Afrique aux Africains » et lance un
appel aux dirigeants des Caraïbes à former une
fédération pour assurer leur développement. Le
congrès remercie l'URSS pour sa politique anti-colonialiste et son
soutien aux mouvements anti- colonialistes.
6- Le cinquième congrès panafricain
(Manchester, Octobre 1945)
Ce congrès est le premier à connaître un
vrai succès populaire. Il adopte le socialisme comme philosophie, ce
qui réjouit Nkrumah, qui avec George Padmore a été la
cheville ouvrière de ce congrès. Au cours de cette rencontre,
Nkrumah proposa un texte qui fut adopté. Ce texte était un
modèle du Manifeste du parti Communiste, qui se terminait ainsi :
« Peuples colonisés et assujettis du monde,
unissez-vous ».
Ce congrès représente la fin du panafricanisme
négro-américain, pour faire place au panafricanisme africain.
Deux autres congrès seront organisés par Nkrumah
et Padmore, en 1953 à Kumasi et en 1958 à Accra. Nkrumah
prêche l'unité immédiate du continent, propose de
créer un gouvernement central africain et de bannir les
frontières affirmant que les différences ethniques, de culture et
de langue ne sont pas fondamentales.
II- Les expériences africaines d'intégration
régionales
Après les indépendances, les dirigeants
africains ont considéré que l'intégration régionale
pourrait être une stratégie économique, car la
balkanisation de l'Afrique, du fait de la conférence de Berlin,
constitue un facteur de vulnérabilité économique et de
marginalisation au plan international. C'est dans cette optique que
naîtra la première génération d'expériences
africaines d'intégration régionale.
A- Les expériences africaines en
matière d'intégration régionale
1- Les expériences africaines de
première génération
Il faudrait noter que le régionalisme de
première génération s'est inspiré du modèle
européen. En Afrique, plusieurs organisations sous-régionales
verront le jour.
En Afrique occidentale, nous avons la CEDEAO
(Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) et la
CEAO (Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest) sont
créées respectivement en 1975 et 1974.
En Afrique centrale, l'UDEAC (Communauté
douanière des Etats de l'Afrique centrale) créée en 1964
et la CEPGL (Communauté économique des pays des Grands Lacs)
créée en 1976 constituent les principales organisations.
Les expériences en Afrique orientale et australe sont
assez tardives : la SADC (Communauté de développement de
l'Afrique australe) créée en 1980 et le COMESA (Marché
commun de l'Afrique orientale et Australe) en 1981.
L'Afrique du Nord se regroupe dans l'UMA (Union du Maghreb
arabe) en 1989.
Mais malheureusement, la faillite de la première
génération d'intégration régionale est due au fait
de manque de volonté politique et de la non-implication des acteurs de
la société civile.
2- La deuxième génération des
expériences africaines d'intégration régionale
Cette deuxième génération
d'intégration inaugure une ère de mutations des organisations
régionales. On assiste à la création de la CEPA
(Communauté économique panafricaine) par le traité d'Abuja
en 1991.
La SADCC devient en 1992, la communauté de
développement de l'Afrique centrale (SADC) adoptant à cet effet,
un programme d'intégration par le marché et de coordination des
politiques sectorielles.
En 1993, la CEDEAO révise son traité et le
marché commun de la COMESA est créé.
La CEAO et l'UDEAC sont remplacées respectivement par
l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et la
CEMAC (Communauté économique de l'Afrique centrale) en 1994.
B-les premières tentatives d'unification
Le premier pas vers l'unité politique de l'Afrique fut
réalisé le 23 Novembre 1958, quand le Ghana et la
République de Guinée s'unirent en vue de former une Union des
Etats africains. Ils instituèrent un système d'échange de
ministres résidents, qui étaient à la fois reconnus
membres des gouvernements à la fois du Ghana et de la Guinée.
Le 24 Décembre 1960, Sékou Touré, Modibo
Kéita et Kwame Nkrumah se rencontrèrent à Conakry. Une
autre série de rencontres eut lieu à Accra, du 27 au 29 Avril
1961. Ces trois présidents tombèrent d'accord sur une charte.
Leur union prit le nom de l'Union des Etats Africains (U.E.A), qui regroupait
en son sein : le Ghana, la Guinée et le MALI.
Elle fut ouverte à tout Etat ou
fédération d'Etats africains acceptant ses buts et ses
objectifs.
L'U.E.A avait comme buts et objectifs, contenus dans l'article
trois de sa charte : de resserrer et de développer les liens
d'amitié et de coopération entre les Etats membres ;
coopérer à la liquidation de l'impérialisme, du
colonialisme et du néocolonialisme en Afrique et à
l'édification de l'unité africaine ; harmoniser la
politique, tant intérieure qu'étrangère de ses membres, de
façon que leurs activités soient plus efficaces et à mieux
sauvegarder la paix du monde.
L'activité de cette union s'exercera principalement
dans les domaines suivants :
. La politique intérieure :
élaboration d'une orientation commune des Etats
. La politique
étrangère : une diplomatie concertée
destinée à resserrer la coopération
. Défense : organisation d'un
système de défense commun, permettant de mobiliser toutes les
forces à la disposition de l'Etat en faveur de tout membre de l'union
qui serait victime d'une agression
. Economie : définition de
directives communes relatives à la planification économique,
visant selon eux, à la totale décolonisation des structures
héritées du système colonial et organisant
l'enrichissement de leur pays dans l'intérêt de leurs peuples
. Culture :
réhabilitation et développement de la culture africaine,
échanges culturels fréquents et variés.
Cette Union a été instituée dans le but
d'en faire le noyau des Etats-Unis d'Afrique. Mais malheureusement, certains
évènements comme, l'éviction du président Modibo
Kéita, par une junte militaire, le 19 novembre 1968 et la mort en exil
de Nkrumah, le 27 avril 1972, vont précipiter l'échec de cette
Union.
Hormis l'U.EA., d'autres Unions vont se faire, notamment le
conseil de l'entente. Le promoteur de ce projet est l'ex président de la
République de Côte d'Ivoire, Félix Houphouët Boigny.
Les Etats réunis au sein du conseil de l'entente prendront la direction
d'un courant qui aboutira à la mise en place du groupe de Brazzaville,
en décembre 1960. Ce groupe prendra finalement le nom de groupe de
Monrovia en Mars 1961.
A partir de ce moment naîtra plusieurs Unions, notamment
l'Union Africaine et Malgache de Coopération Economique ou U.A.M.C.E en
Mars 1964 à Dakar, puis l'organisation commune Africaine et Malgache, en
février 1965 à Nouakchott, devenue l'organisation commune
Africaine et Mauricienne après l'adhésion de l'Île Maurice
en 1969, et est devenue enfin l'organisation commune Africaine et Mauricienne
depuis qu'en Août 1978, la République Malgache a quitté cet
organisme, qui au début de l'année 1976, comprenait 10 Etats.
Au nombre des regroupements régionaux, il faudrait
mentionner l'Union des Etats Equatoriaux. Aussi, il faudrait noter que Fulbert
Youlou, ex président de la République du Congo, avait comme
projet la création des Etats-Unis d'Afrique Centrale. Boganda aussi, le
17 octobre 1958, du haut de la tribune du grand conseil de l'AEF, a
lancé un appel à la création des Etats-Unis d'Afrique
Latine.
La Sénégambie, fait aussi partie de la longue
liste des premières Unions. En Avril 1967, à l'occasion d'une
visite officielle du président Senghor en Gambie, un traité
d'association fut conclu entre le Sénégal et la Gambie.
Nous pouvons aussi énumérer, la
Fédération d'Afrique Orientale qui est née quatre jours
après l'accession du Kenya à l'autonomie, plus
précisément en Juin 2003. Julius Nyerere, président de la
République du Tanganyika ; Milton Obote, premier ministre de
l'Ouganda ; et Jomo Kenyatta, premier ministre du Kenya,
décidèrent de fédérer leurs trois pays dès
que le Kenya aurait acquis son indépendance.
Il est clair qu'à la suite des éléments
cités ci-dessus, on peut dire que les premières tentatives
d'intégration régionales ont échoué. Mais
aujourd'hui, on constate que les dirigeants africains ont une réelle
volonté d'union. Ils ont donc compris que cette union est fondamentale
pour le développement de l'Afrique.
TITRE I : DU PANAFRICANISME à L'UNION
CONTINENTALE : QUELLES STRATEGIES ?
Chapitre premier :
Le panafricanisme au 21ème
siècle : Quelle réalité ?
Les précurseurs du panafricanisme, à travers
cette idéologie, avaient pour objectif de rassembler tous les peuples
noirs afin de mener non seulement une lutte identitaire, mais aussi de
permettre aux Etats africains d'acquérir l'indépendance
totale.
Mais plusieurs années après la naissance de
cette idéologie, après les enseignements de ces
précurseurs, tel que Kwame Nkrumah, pouvons- nous dire que cette
idéologie a été acceptée par les
africains ?
I- Le continentalisme africain de Kwame Nkrumah
Kwame Nkrumah avait pour objectif de voir un jour une Afrique
unie et solidaire. Il s'oppose à ceux qui pensent que le projet de
construction des Etats- Unis d'Afrique ne pourrait aboutir dans la mesure
où les différences linguistiques et culturelles constitueraient
un frein. C'est dans cette optique que frappé par la similarité
des cultures africaines, Kwame Nkrumah affirmera que lorsqu'il rencontre
d'autres Africains, il est toujours impressionné par ce que nous avons
tous en commun. Pour lui nous n'avons pas seulement que notre passé
colonial, cela est beaucoup plus profond. Il est convaincu de notre
unité en tant qu'Africains.
Mais Kwame Nkrumah ne semble être pas le seul à
être convaincu de ce fait, dans la mesure où, certains chercheurs
diront que quatre grandes langues ont vaincu les frontières africaines,
permettant une véritable intégration linguistique et culturelle.
Selon eux, ces langues sont : l'haoussa, le lingala, le swahili et le
peul.
. Le haoussa, langue de commerce est
parlé, selon les affirmations de ces chercheurs, par 60 millions de
personnes : au Niger, au Nigéria, au Bénin, mais aussi dans
quelques localités du Cameroun, également au Soudan et au Ghana,
en raison de la forte présence de commerçants haoussas.
Il faudrait aussi noter qu'au Niger et au Nigéria, le
haoussa figure dans les constitutions parmi les langues nationales.
. Le lingala est parlé bien
évidemment en République Démocratique du Congo, et en
grande partie au Congo Brazzaville, mais aussi au Gabon et au Cameroun.
. Le swahili quant à lui est
parlé par 30 à 40 millions de personnes, réparties entre
la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda, l'est de la République
Démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi, le nord de la Zambie, le
Malawi, les Îles Comores et le Mozambique. Elle a le statut de langue
officielle en Tanzanie, avec bien sûr l'anglais, et de langue nationale
au Kenya.
. Le peul comporte est parlé par 10 et
16 millions de personnes. Il est parlé en grande partie : en
Mauritanie, au Sénégal, au Nigéria, au Mali, au Niger, en
Guinée, au Cameroun, en Sierra Léone, en Gambie, en
Guinée-Bissau, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin, en
République Centrafricaine, au Tchad et dans quelques localités du
Soudan.
Cette démonstration donne raison à Kwame
Nkrumah, qui dit être frappé par les similitudes linguistiques et
culturelles des Africains et pour qui il n'existerait aucune barrière
pouvant freiner le projet de création des Etats- Unis d'Afrique.
Quels sont les projets de Kwame Nkrumah?
II- Les grands chantiers de Kwame Nkrumah pour
l'Afrique post- colonial
Pour Kwame Nkrumah, le premier pas vers l'union passe par une
intégration politique. C'est dans cette optique qu'il propose quatre
grandes institutions qui devraient conduire à l'unité des
gouvernements. Ces institutions sont :
.Un parlement à deux chambres :
Une chambre basse où la représentation de chaque pays serait
proportionnelle à sa population.
.Une chambre haute où les Etats
associés auraient une représentation égale.
. Une diplomatie commune pour permettre au
continent africain de parler d'une seule voix, et éviter le fardeau des
représentations diplomatiques séparées.
. Une défense commune avec un
commandement unifié.
. Un bureau continental de planification
économique.
Pour Kwame Nkrumah, aucun continent n'a autant de ressources
du sol et du sous- sol, et des potentialités que l'ensemble du continent
africain, mais malheureusement aucune de ses richesses ne profite aux peuples
africains. L'union des Etats africains est donc la solution idéale.
Mais que reste t-il de la pensée de Kwame
Nkrumah ?
A- Kwame Nkrumah avait-il raison
Pour Kwame Nkrumah, l'unité africaine est possible et
elle est la seule chance de la véritable émancipation de
l'Afrique.
Aujourd'hui, nous constatons qu'il y a une réelle
volonté de la part des dirigeants africains, de réaliser les
Etats- Unis d'Afrique. Ainsi, certains projets défendus par Kwame
Nkrumah, seront remis à l'ordre du jour.
1. Une politique militaire commune
Parmi les projets de Kwame Nkrumah, figurait l'unification des
armées africaines. Aujourd'hui ce sentiment de solidarité,
d'union des armées semble être le souci des dirigeants africains,
nous avons pour preuve le colloque international sur « les
perspectives d'intégration sous-régionale en matière de
défense et de sécurité », qui s'est
déroulé du 05 au 09 Août 2002 en Côte d'Ivoire, plus
précisément à Abidjan et à Grand- Bassam.
Ce colloque a réuni les experts militaires et les
dirigeants politiques des pays de la CEDEAO. La résolution finale
fait mention d'une coopération effective au plan militaire entre les
Etats de la CEDEAO afin de contribuer au renforcement de la Démocratie,
de lutter contre les groupes armés irréguliers, de lutter contre
la prolifération des armes légères, de lutter contre la
criminalité, d'assurer la sécurité transfrontalière
et de mettre fin à l'utilisation des enfants dans les conflits
armés.
Mais malheureusement, la rébellion de septembre 2002 en
Côte d'Ivoire, n'a pas permis à ce projet de prendre forme.
L'Afrique centrale quant à elle a fait une grande
avancée vers l'unification de ces armées en se dotant d'une force
multinationale de maintien de la paix. Le vendredi 16 Novembre 2007, les
premières manoeuvres militaires furent organisées en
présence de cinq (05) chefs d'Etat de la Communauté
économique des Etats d'Afrique centrale qui sont : Idriss
Déby, Joseph Kabila, Omar Bongo, Denis Sassou NGuesso et François
Bozizé. Cette manoeuvre militaire s'est déroulée dans la
région du Bahr- El - Gazel, plus précisément dans la
localité de Moussoro, à 300 km de Ndjaména (Tchad). Elle a
vu la participation d'une brigade légère de 18000 hommes,
constituée pour la circonstance des compagnies venues de onze (11) pays
d'Afrique centrale et du Togo.
2. L'élaboration d'une politique
monétaire et d'un marché commun
Le projet du marché commun africain s'est heurté
à plus de réticences. A Bangui, en mars 1962, les chefs d'Etat et
de l'union africaine et malgache adoptèrent une démarche prudente
en décidant de faire procéder à l'étude d'un
marché commun africain.
En 1963, la défunte OUA a posé les bases de la
création d'une monnaie africaine unique. L'article 44 du traité
instituant la communauté économique africaine et l'article 18 de
l'acte constitutif de l'union monétaire africaine, adopté le 11
juillet 2000 à Lomé (Togo) ont posé les bases de la
création de l'union monétaire africaine.
Pour certains africains, l'Afrique aura sa propre monnaie
d'ici 2021. Selon nous, ce rêve pourrait devenir réalité
s'il y a une véritable solidarité des Etats africains. Les
africains devront tout mettre en oeuvre afin de faciliter la mise en place d'un
marché commun afin de pouvoir eux- mêmes fixer le prix de leurs
matières premières.
Prenons l'exemple de la Côte d'Ivoire, 1er
rang mondial en matière de production du cacao, soit 47% de la
production mondiale ; le Ghana est à la deuxième place, soit
13% ; le Nigéria est à la quatrième place soit
5% ; et le Cameroun à la huitième pace, soit 4%, soit un
total de 69% de la production mondiale. Ces pays gagneraient donc à se
mettre ensemble afin d'être compétitifs sur le plan mondial.
Nous pensons aussi que s'il y a une intégration
réussie, les transactions commerciales entre les Etats africains se
feront facilement, un consensus sur la nécessité de
réaliser une croissance économique partagée entre les
régions africaines se fera et ensuite nous pourrons un jour parler d'une
seule monnaie en Afrique et d'une seule banque centrale.
Nkrumah, considéré comme le chantre de la
construction rapide des Etats- Unis d'Afrique, sans étape
préliminaire, n'avait pas que des adversaires, ses idées seront
reprises par l'un de ses `'disciples'', le président libyen Mouammar
Kadhafi, qui pense lui aussi qu'il faut aller maintenant et sans hésiter
aux Etats- Unis d'Afrique. Présent à Ouagadougou (Burkina Faso)
pour les sommets de l'UEMOA et de la CEDEAO, le guide libyen s'est entretenu
avec les femmes burkinabés, le 18 janvier 2008. Il leur a
expliqué que face aux défis modernes, aux trois blocs,
Amérique- Europe- Chine, « l'Afrique doit s'unir ou
disparaître ».
Il fustigera le comportement des chefs d'Etat africains qu'il
a qualifié d'attentisme. Selon lui, ceux-ci font du « sur
place au lieu d'aller directement à l'unité
africaine ».
S'il y a une idée de Kwame Nkrumah qui fait
l'unanimité au sein des Etats africains, c'est bien le concept de
l'union. Comme nous l'avons mentionné plus haut, les dirigeants
africains ont pris conscience du fait qu'il faut s'unir. C'est sûrement
cette idée qui fera dire à certains, que Kwame Nkrumah avait
raison sur le fait que les Etats africains n'ont pas d'autre choix que de
s'unir.
Mais la méthode ne semble pas faire l'unanimité,
dans la mesure où, pour certains, il faut aller sans attendre à
la construction d'une union continentale, quand pour d'autres, l'unité
africaine devrait commencer par des mesures pratiques de coopération
dans les domaines économiques, scientifiques et culturels. Pour ces
adeptes de la construction d'une union continentale par étapes, il
faudrait prendre exemple sur l'histoire du continent européen, qui n'a
en fait jamais réussi de façon complète son unité
à partir des paramètres politiques. L'exemple du zollverein
11(*) qui a permis
l'unité allemande et celui actuel de l'union européenne
née de l'idée d'un marché commun du charbon et de l'acier.
Cette idée de réaliser tout d'abord
l'intégration économique avant de parler d'une intégration
politique semble être partagée par le président sud-
africain, Thabo Mbéki, qui a, à son tour préconisé
le renforcement des unions régionales.
III- Le renforcement des unions régionales
Le président Thabo M'béki n'est pas
opposé à la construction d'une union continentale, mais à
la démarche préconisée par Kadhafi. Le président
sud- africain suggère qu'il faut tout d'abord travailler au renforcement
des unions régionales sur le continent : UEMOA, CEDEAO, SADC, UMA,
etc.... C'est dans cette optique q'un intellectuel Africain, a dit :
« Quand on se lance dans une course de haies, il faut sauter les
haies les unes après les autres ». Cette pensée
symbolise la réalisation progressive des Etats-Unis d'Afrique.
Il est clair que nous ne cacherons pas notre adhésion
aux idées défendues par Thabo Mbéki. Selon nous, pour
passer à la phase de la construction d'une union continentale, il faut
d'abord penser à établir un certain équilibre dans les
économies africaines, car trop d'Etats africains dépendent encore
de la communauté internationale, comme le dit un homme politique :
« Avec la configuration actuelle, politique, économique et
sociale de l'Afrique, réaliser les Etats-Unis d'Afrique serait courir
tout droit vers un suicide collectif ». Renforcer les organisations
régionales garantira le rééquilibre des politiques et des
économies de ces Etats. Ces organisations auront pour mission de
promouvoir la solidarité entre les Etats à travers les
échanges intra- régionaux, soit un Etat pourrait apporter son
expertise à un autre Etat afin de l'aider à se développer.
La Côte d'Ivoire semble l'avoir compris, notamment
à travers le BNETD qui apporte son expertise à certains pays de
la CEDEAO, notamment le BENIN, le Libéria, le Burkina Faso, la
Guinée Conakry. Plus concrètement, le bureau national
d'études et de développement a conduit une équipe au
Bénin en vue de la formation en planification, programmation,
budgétisation et suivi des agents du ministère de la santé
du Bénin ; il a aussi mené un projet de
réhabilitation post crise du réseau électrique
libérien, l'installation d'une centrale thermique d'une puissance
de 6 à 8 méga watts à Monrovia. Aussi, il faudrait noter
qu'un accord d'interconnexion électrique a été
signé entre le Mali et la Côte d'Ivoire. Outre l'accord Mali -
Côte d'Ivoire, un autre projet d'interconnexion énergétique
sera signé avec le Ghana, via le Burkina Faso.
Ces partenariats semblent être prometteurs, car cela
prouve que les relations entre les Etats semblent avoir emprunté une
autre configuration, dans la mesure où les africains ont
décidé de s'entraider entre eux afin de développer leur
continent.
Ce qui n'était pas évident il y a plusieurs
années de cela dans la mesure où les dirigeants africains
étaient plus préoccupés à penser au
développement de leurs propres Etats, que de penser à une
quelconque union avec d'autres Etats, aujourd'hui les Etats africains se sont
appropriés certains concepts tels que la libre circulation des personnes
et des biens.
Certes, les Etats africains ont fait un grand pas vers la
construction d'une union continentale, mais nous pensons que pour mener
à bien le projet de construction des Etats Unis d'Afrique, il faudrait
que non seulement les Etats aient une bonne politique économique qui
pourrait leur permettre d'être sur le chemin du développement,
mais il faudrait au préalable qu'ils puissent circonscrire toutes les
crises endogènes, c'est-à-dire tous les conflits qui se
déroulent à l'intérieur de ces Etats.
Chapitre deuxième
La lutte contre la fragmentation : un challenge
pour le panafricanisme
Nous débuterons cette partie par la
`'prophétie'' d'un célèbre penseur qui a dit :
« Au dernier tournant du XX ème siècle,
il faut craindre autant que la lutte, au sens marxiste, les conflits ethniques,
tour à tour à prédominance sociale, politique ou
raciale ».
Aujourd'hui dans les Etats africains, on assiste à la
montée des mouvements micro- nationalistes. Le favoritisme, le
népotisme permettent à des personnes privilégiées,
du fait de leur appartenance à la même ethnie que les gouvernants,
d'occuper des postes importants dans l'Etat. Dans certains Etats africains, on
se réfère à des critères ethniques pour les
nominations à des postes politiques et administratifs.
Ainsi, la compétence intellectuelle et la qualification
professionnelle cèdent la place au favoritisme. Cet état de fait
peut créer au sein des collectivités rivales, un sentiment de
haine et de frustration. Le Burundi et le Rwanda, avec des centaines de
milliers de victimes des génocides, sont des exemples de cette dynamique
de production d'idéologies à effets fragmentaires et violents.
Ces faits sont qualifiés de délinquance ethnique par le
professeur Théodore Kouba Zohouri.12(*)
Nous pensons qu'il faut se servir de l'idéologie
panafricaniste, pour faire comprendre aux Etats africains que les forces qui
nous unissent font plus que contrebalancer celles qui nous divisent .
Selon nous, le panafricanisme est la panacée à toute
velléité fragmentaire ou sécessionniste. L'heure de la
solidarité, de l'union continentale a donc sonné. Pour
réaliser les Etats-Unis d'Afrique, il faudrait résoudre les
crises endogènes, les crises ethniques et religieuses.
Pour cela, les dirigeants africains doivent comprendre qu'il
ne faut pas se servir d'une base ethnique ou religieuse pour créer des
partis politiques. Il ne faudrait pas se tromper de combat. Pour nous, le vrai
combat réside dans le fait de pouvoir solidariser les Etats africains
afin de s'attaquer à de vrais problèmes comme : le
VIH-Sida ; le paludisme ; la misère, etc.
I- l'avantage du panafricanisme au
développement de l'Afrique
Aujourd'hui, le constat est clair, l'union de l'Afrique est
impérative et non une alternative. Les dirigeants africains doivent de
façon effective prendre en considération ce fait, et doivent dans
ce cas, tout mettre en oeuvre pour trouver un cadre d'étude qui pourrait
contribuer de façon imminente à la réalisation d'une union
de tous les Etats africains, sinon, que serait une Afrique désunie face
à la mondialisation ?
Un vieil adage dit : « l'union fait la
force ». Cet adage semble s'appliquer aujourd'hui aux
réalités mondiales, dans la mesure où, face à la
concurrence, à la compétition liée à la
mondialisation, les pays européens se sont regroupés en union. Il
en est de même sur le continent avec les Etats-Unis d'Amérique,
dont un des principes fondateurs a été de se doter d'un espace
géographique vaste, aux aptitudes naturelles et humaines
considérables.
Selon Robert Dussey : « partout dans le monde
aujourd'hui la tendance va vers la formation de grands ensembles géo-
économiques transcendant les frontières nationales pour soutenir
le développement et la croissance économique ......L'Afrique
n'a donc pas le choix, elle doit, s'unir pour s'affirmer dans ce monde de
compétition, de rivalité, sinon elle
disparaîtra ». 13(*)
Pour certains, la création du concept de mondialisation
est l'une des plus belles trouvailles de l'humanité. Par la
mondialisation il faut comprendre, la constitution d'un espace
économique mondial de plus en plus intégré, unifié,
sous la supervision des multinationales.
Pour d'autres, la mondialisation vise à encore placer
en orbite les grandes puissances afin que celles-ci puissent encore dominer les
pays en voie de développement. Selon eux, la mondialisation serait une
sorte de néocolonialisme. Perçu sous cet angle, la mondialisation
ne peut s'annoncer que comme `' la fin de l'histoire'' proclamée
par Francis Fukuyama.
La question de l'économie africaine demeure une
question primordiale. Certains économistes affirment que les
économies africaines sont « grabataires ».
Résoudre ce problème constitue une étape importante
à la construction des Etats-Unis d'Afrique.
Alors comment le panafricanisme pourrait-il contribuer au
redressement des économies africaines ?
Aussi, nous pensons que pour aboutir aux Etats- Unis
d'Afrique, il faudrait une implication effective des peuples africains. Mais
quel serait l'impact du panafricanisme sur les peuples africains ?
II- Le panafricanisme : quelles
retombées pour les peuples africains ?
Lorsqu'on parle de panafricanisme ou d'Etats-Unis d'Afrique,
nous avons comme l'impression que cela s'adresse aux dirigeants africains, dans
la mesure où ceux-ci ne font rien pour impliquer la
société civile dans ce processus de construction des Etats-Unis
d'Afrique, pourtant la réalisation de ce projet ne dépendra que
de la volonté des peuples africains à vivre ensemble et d'avoir
un destin commun. Les dirigeants africains ont donc l'obligation de former et
d'informer leurs peuples sur les avantages de la culture de la
solidarité. Cela pourrait contribuer au recul du chômage, de
l'immigration clandestine, de la fuite des cerveaux vers l'occident...
A- la création d'emplois
Prenons un exemple précis, la Mauritanie a un milieu
halieutique très riche, elle pourrait par exemple faire signer un
accord de licence de pêche avec la Côte d'Ivoire. Ce genre de
partenariat pourrait ouvrir de nombreux emplois. Il y a beaucoup d'exemple de
ce genre qui pourrait illustrer nos propos. En clair nous voulons faire savoir
que la solidarité, la coopération entre les Etats africains
pourrait ouvrir beaucoup d'opportunités d'emplois en Afrique et cela
pourrait être une solution à l'immigration clandestine
B- coopération dans les domaines de la
recherche scientifique et médicale
Le panafricanisme permettra aux jeunes chercheurs
africains d'échanger leurs travaux afin d'avoir un certain cadre de
réflexion sur les problèmes qui minent l'Afrique, car il faudrait
avouer qu'il est très difficile aujourd'hui d'obtenir les travaux de
chercheurs africains. Les acteurs de l'éducation nationale et de la
recherche scientifique, pourraient se retrouver à travers des colloques,
afin de pouvoir harmoniser leurs cours par rapport aux réalités
de la vie sociale africaine.
Dans le domaine médical, nous pensons que grâce
au panafricanisme, les médecins ne feront plus de leurs travaux une
chasse gardée, ils les soumettront à leurs collègues,
partager leurs résultats et de trouver des solutions concrètes
aux maux tels que le sida et le paludisme.
A mi- parcours de notre travail, nous dirons qu'il est
très important que tous les Africains puissent fédérer
leurs énergies, puissent travailler ensemble afin de construire une
Afrique forte. Mais pour réussir cet objectif il n'y a pas de
remède miracle, les Africains devront cultiver les vertus de la
solidarité et de l'intégration. Car comme nous l'avons
précédemment noté, aujourd'hui les conflits qui se
déroulent en Afrique ne sont plus des conflits inter- Etatiques, ce sont
plutôt des conflits endogènes, c'est-à-dire des conflits
qui se déroulent à l'intérieur des Etats. Les hommes
politiques se servent du domaine religieux et ethnique pour constituer la base
de leurs partis politiques. Pour résoudre tous ces conflits, il faudrait
une volonté des politiciens et du peuple Africain à s'unir et
surtout il faudrait qu'il y ait une organisation panafricaine plus forte.
TITRE II : LE PASSAGE DE L'O.U.A à
L'U.A : DE LA DESILLUSION à L'ESPOIR ?
Chapitre premier
La genèse de l'O.U.A
Nkrumah, comme nous l'avons déjà
souligné, visait à travers le panafricanisme, la construction
d'un espace politique continental, qu'il a baptisé les Etats-Unis
d'Afrique.
Cet ambitieux projet de création sera contesté
par ses pairs africains réunis au sein du groupe des
modérés ou groupe de Monrovia, avec pour chef de file le
président ivoirien Félix Houphouët Boigny, lors du sommet
des pays africains indépendants en 1963 à Addis - Abeba. Ce
projet avait été rejeté par ces pairs, parce-que ceux-ci
préféraient plutôt une coopération politique et
économique entre les Etats.
I- le compromis d'Addis-Abeba
A- De la nécessité de la création
d'une organisation africaine
Du 22 au 26 Mai 1963, s'est tenue la conférence
d'Addis-Abeba. Cette conférence a réuni une trentaine de chefs
d'Etat de gouvernements africains. L'empereur Haïlé
Sélassié, lors de son discours d'ouverture affirme que la
libération de tout continent est impérative, selon lui l'avenir
du continent réside en dernier lieu dans une union politique et il
ne nie pas non plus les obstacles à l'intégration.
Pour cela il fera de cette conférence, le passage
obligé pour la création d'une organisation africaine. Il venait
de condamner les participants à une obligation de résultat. Les
points d'accord unanimes étaient la libération des pays africains
encore sous tutelle coloniale et la condamnation du régime
« raciste » d'Afrique du Sud.
Pour Nkrumah qui est arrivé à la
conférence avec plusieurs exemplaires de son livre, Africa
Must Unite, l'objectif de la conférence est l'union
africaine dès maintenant. Il n'y a pas de temps à perdre. Il
rejettera les propositions de certains chefs d'Etats qui préconisent la
création de façon graduelle d'une union continentale. Pour Kwame
Nkrumah, cette manière de penser ne faisait que retarder l'Afrique. Pour
lui, il faudrait construire dès maintenant les Etats-Unis d'Afrique.
Nkrumah, malgré cette plaidoirie, ne sera pas suivi par
ses pairs africains et même ses pairs du groupe de Casablanca, qui sans
doute ne voulaient pas porter la croix de l'échec de la
conférence. Nkrumah sera donc contraint au consensus. Le panafricanisme
radical qui est résumé par l'obtention de l'unité
immédiate, cédera le pas au panafricanisme par
étapes nécessaires.
B- Les objectifs et principes de l'organisation de
l'unité africaine
Cette organisation pour réussir son pari, liée
à son statut d'organisation panafricaine, s'est fixée comme
principaux objectifs, au titre de l'article II de ladite charte :
. Renforcer l'unité et la
solidarité des Etats africains
. Coordonner et intensifier la
coopération et les efforts inter- étatiques afin d'offrir de
meilleures conditions d'existence aux peuples d'Afrique.
. Défendre leur souveraineté,
leur intégrité territoriale et leur indépendance.
. La charte demande que les Etats puissent
coordonner et harmoniser leurs politiques générales, en
particulier dans les domaines de la politique, de la diplomatie, de
l'économie, des transports, de la communication, de l'éducation,
de la culture, de la santé, de l'hygiène et de la nutrition, de
la science et de la technique, de la défense et de la
sécurité.
Au titre des principes (Article III), nous pouvons
noter :
. L'égalité souveraine de
tous les Etats membres
. La non -ingérence dans les
affaires intérieures des Etats
. Respect de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit
inaliénable à une existence indépendante
. Règlement pacifique des
différends par voie de négociations, de médiation, de
conciliation ou d'arbitrage
. Condamnation sans réserve de
l'assassinat politique
. Dévouement sans réserve
à la cause de l'émancipation totale des territoires africains
encore indépendants.
En énumérant tous les objectifs et les principes
de l'O.UA, nous ne faisons pas du verbiage, mais nous nous demandons si l'OUA
a-t-elle vraiment échoué ?
II-L'O.U.A : Un bilan mitigé
La naissance de l'O.U.A avait suscité chez nombre
d'africains d'immenses espoirs, mais ceux-ci paraissent aujourd'hui
déçus. Pour certains l'O.U.A n'a pas véritablement
réussi sa mission.
Mais nous estimons qu'il serait bon de savoir qu'elles
étaient les missions assignées à cette organisation,
à partir de ce moment nous pourrons vraiment dire si oui ou non l'OUA
a-t-elle vraiment échouée.
A- Les missions de l'O.U.A
A sa naissance, cette organisation avait pour mission d'aider
les mouvements de libération dans les pays non encore
libérés de la tutelle coloniale. C'est un pari qu'elle a
réussi dans la mesure où tous les Etats africains ont pu
acquérir aujourd'hui leur indépendance. Le dernier Etat africain
à avoir obtenu son indépendance est la Namibie en 1990.
L'O.U.A s'était assignée aussi comme mission,
d'aider à la résolution du conflit, durant la période de
l'Apartheid, opposant les noirs aux blancs.
Mais comme toute oeuvre humaine n'est pas parfaite, il y a eu
quelques imperfections au sein de cette organisation, notamment au sein du
mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des
conflits
B- Les défaillances du mécanisme de
prévention, de gestion et de résolution des
conflits
L'O.U.A n'a pas pu faire preuve de clairvoyance dans certains
conflits, notamment celui opposant l'Ethiopie à l'Erythrée qui
est un conflit de longue date et qui est toujours d'actualité. Cette
organisation n'a pas pu régler certains conflits tels que ceux du
Libéria, de la République Démocratique du Congo qui est
toujours instable, de l'Angola et du génocide Rwandais.
L'O.U.A n'a pas mis en place un plan de défense du
continent. Cette force africaine de défense, si elle était
créée pouvait assurer une paix durable sur le continent. Elle
pouvait aussi participer à la prévention des conflits sur le
continent et aussi aux opérations de maintien de la paix dans le cadre
des Nations-Unies.
C- Sur le plan politique
Cette organisation, n'a jamais fait la promotion de l'Etat de
droit, des droits de l'homme et de la démocratie, si
bien que la majorité des Etats la composant sont des Etats dictatoriaux.
Ce n'est qu'en 1999, lors du 35ème sommet des chefs d'Etat et
de gouvernement que ceux-ci ont décidé de suspendre la
participation aux conférences des chefs d'Etat qui ont
accédé au pouvoir par les coups d'Etat. Durant le
36ème sommet à Lomé, la Côte d'Ivoire de
Robert Guéi 14(*)
et les Iles Comores verront leur participation refusée.
D- Sur le plan économique et technologique
Sur le plan économique, l'O.U.A n'avait jamais
réussi à recouvrer les arriérés dus par ses
membres. Comment voulez-vous alors qu'une organisation telle que l'O.U.A puisse
fonctionner normalement si ces membres ne se sentent pas impliqués dans
la gestion financière de ladite organisation ?
L'Afrique connaît un retard considérable au
niveau technologique et l'O.U.A n'a rien fait pour combler ce fossé
existant entre l'Afrique et les autres continents. Car comment pourrait-on
comprendre que l'appel téléphonique, de l'Afrique à
l'Europe, coûte moins cher qu'un appel ou qu'un fax transmis entre les
pays africains eux-mêmes ?
E- Le problème de la République arabe
Sahraoui Démocratique (RASD)
Le problème de l'admission de la RASD avait
divisé les Africains et avait failli provoquer l'éclatement de
l'O.U.A, il avait été évité de justesse lorsque des
pays d'Afrique Subsaharienne, comme le Nigéria, excédés
par cette querelle, avaient fini par voter pour son admission afin de mettre un
terme à la crise. Le Maroc a donc décidé de quitter
l'O.U.A en 1984.
Selon nous il ne faudrait pas balancer du revers de la main
tous les acquis de l'O.U.A, surtout que celle-ci a pu remplir pleinement les
principales missions qui lui ont été assignées, maintenant
il y a eu des imperfections.
Mais a-t-on seulement cherché les vraies raisons de
cette débâcle ? Avait-elle réellement les moyens de
fédérer autour d'un idéal commun des Etats qui venaient
juste d'avoir leur indépendance, surtout que ces nouveaux Etats
indépendants voulaient d'abord se développer individuellement
avant d'atteindre ou de penser à un quelconque projet
intégrateur, et ces Etats voulaient-ils réellement que cette
organisation puisse atteindre ces objectifs ?
En passant de l'unité à l'union, c'est une page
de l'histoire de l'Afrique qui est tournée. Aujourd'hui, nous parlons
certes d'une nouvelle organisation qui est l'U.A. cette dernière pourra
t- elle faire mieux que la défunte O.U.A, c'est-à-dire relever
le défi du panafricanisme ?
Ne nions pas que cette nouvelle organisation panafricaine
suscite un grand espoir au sein de la communauté africaine. L'union
africaine symbolise t- elle un `'coup de pistolet'' donnant le départ du
marathon vers les Etats- Unis d'Afrique ?
Chapitre deuxième :
L'U.A ou le renouveau du
panafricanisme ?
Les premiers contours de l'Union africaine ont
été définis à Syrte (Lybie), sur l'initiative de
Kadhafi, le 9 septembre 1999. La déclaration des chefs d'Etat,
annonçait la création de l'union africaine et mandatait le
conseil des ministres pour l'élaboration des actes constitutifs de
l'union qui furent présentés au sommet de Lomé en 2000.
Ces actes furent adoptés en 2001.
L'U.A invite tous les Etats africains à entrer dans une
construction commune. Cela représente un travail de longue haleine qui
nécessite de la patience. Mais quelques années seulement
après sa création, des voix de certains sceptiques
s'élèvent. Pour eux, l'U.A n'est qu'une pâle copie de
l'O.U.A et elle connaîtra le même sort que cette
dernière.
L'U.A dispose d'un cadre institutionnel plus important devant
faciliter l'intégration africaine. En quoi l'U.A fera t-elle progresser
l'intégration politique et économique du continent ?
I- L'U.A ou l'O.U.A `'bis''
Nous nous sommes permis de reprendre l'expression d'Edem
Kodjo, ex Secrétaire Général de l'O.U.A qui s'interrogeait
si l'U.A n'était pas une O.U.A `'bis''. Sans doute que celui-ci semble
demeurer, à l'image d'autres intellectuels africains, nostalgique des
quarante ans de `' règne `'de l'O.U.A, si bien qu'il voit en l'union
africaine une O.U.A `'bis''. Certes, ces deux organisations ont connu à
peu près les mêmes problèmes lors de leur création
et aussi elles ont certains objectifs qui sont similaires, mais cela suffit-il
pour dire qu'elles se ressemblent ?
A- Les similitudes
La création de l'U.A, comme l'O.U.A, n'a pas
échappé à cette querelle idéologique des chefs
d'Etats africains. Deux camps : les partisans d'une union immédiate
(Kadhafi, Eyadéma et Idriss Déby) et ceux qui souhaitent la
formation de l'union de façon progressive et prudente (Thabo
Mbéki, Obassandjo, Bongo, Wade.....) pensent qu'il est difficile de
« créer du jour au lendemain une union continentale à
l'image de l'Europe ». Ils affirment la nécessité de
renforcer d'abord les groupements régionaux existant déjà
sur le continent, avant d'aboutir à la constitution des Etats-Unis
d'Afrique.
Ces deux organisations ont en commun certains objectifs,
notamment : « réaliser l'unité et la
solidarité entre les pays africains » et
« défendre la souveraineté, l'intégrité
territoriale et l'indépendance des pays africains ».
B- Les innovations de l'U.A
L'U.A viendra avec des objectifs novateurs qui sont : la
promotion de la bonne gouvernance, des institutions démocratiques, et du
respect des droits de l'Homme. C'est pourquoi, elle s'autorise un droit
d'intervenir chez un Etat membre.
Les nouvelles institutions de l'U.A témoignent, dans
leurs formes, d'une intention de partage de l'autorité. Au sein de
l'O.U.A, la seule source de décision était la conférence
des chefs d'Etat. Cet organe se maintient certes, au sein de l'U.A, mais il
devrait être à l'avenir partagé avec le parlement
panafricain, mis en place en 2003. Ce parlement s'ouvre aux membres des
oppositions des Etats membres.
Le conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) est
lui aussi un nouvel organe composé de membres de la
société civile. Pour finir, nous pensons qu'il est judicieux de
mentionner le fait que l'organisation de l'U.A s'inspire de celle de l'union
européenne, si bien que le secrétariat général de
l'O.U.A a été remplacé par la Commission.
Au titre des innovations de cette nouvelle organisation
panafricaine, une d'entre elles est considérée comme étant
une trouvaille ingénieuse par certains africains, si bien qu'ils l'ont
appelé `'l'arme économique'', il s'agit du NEPAD (Nouveau
Partenariat pour le Développement de l'Afrique).
II- Le NEPAD : l'arme économique de l'Union
Africaine ?
Le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique) est né de la volonté
politique de certains chefs d'Etat africains à Abuja (Nigéria),
en Octobre 2001, d'une vision commune et d'une conviction partagée,
qu'il leur incombe d'urgence d'éradiquer la pauvreté, et de
placer leur pays, individuellement et collectivement, sur la voie d'une
croissance et d'un développement durables, tout en participant
activement à l'économie et à la politique mondiales. Il
est issu de la convergence de trois initiatives : le plan du
millénaire pour la renaissance de l'Afrique (MAP) du président
sud-africain Thabo M'béki, soutenu par les présidents
Oluségun Obassandjo (Nigéria) et Abdel Aziz Bouteflika
(Algérie) ; le plan OMEGA du président
sénégalais Abdoulaye Wade, bénéficiant de l'appui
de la francophonie ; le rapport COMPACT for african Recovery,
proposé par la CEA (Commission Economique des Nations Unies pour
l'Afrique) et son secrétaire exécutif, K.Y Amoako.
Dans un contexte de mondialisation et globalisation de
l'économie, le Nouveau Partenariat pour le Développement de
l'Afrique (NEPAD), a pour mission de contribuer à une meilleure
intégration du continent africain au système mondial et à
établir une nouvelle relation de partenariat entre l'Afrique et la
communauté internationale, et en particulier les pays fortement
industrialisés.
Pour certains, l'Afrique demeure encore `' mal
partie `', car selon eux, ce continent quarante sept ans après
`'les soleils des indépendances'',est toujours à la
traîne derrière les autres continents.
C'est Toujours dans ce même ordre d'idée que
Robert Dussey affirmera que l'Afrique est toujours à la
« remorque de l'histoire ». Sur tous les plans, les pays
africains sont en retard.
Mais cet afro- pessimisme semble s'estomper avec
l'avènement du NEPAD, qui est considéré par d'autres comme
étant une arme économique.
A- Le contexte de création et le contenu du
NEPAD
La Nouvelle Initiative Africaine (NIA), qui est le nom
d'origine du NEPAD, a été adoptée en Juillet 2001 au
sommet de Lusaka, pour enfin prendre le nom de NEPAD, en Octobre 2001 à
Abuja (Nigéria). Indissociable de l'U.A, il est considéré
comme un plan, un programme susceptible d'aider l'Afrique à relever les
défis du monde contemporain. En clair, c'est un instrument de
coopération internationale et d'intégration pour le
développement durable en Afrique.
Le fait de dire que la place de l'Afrique dans la
communauté mondiale est définie par le fait que le continent est
une base de ressources indispensable qui sert toute l'humanité depuis
des siècles n'est pas une gageure. Mais le plus étonnant c'est
que l'Afrique avec toutes ses matières premières n'arrive pas
à se stabiliser sur l'échelle du développement, les
africains ne vivent pas de leurs ressources. Ressources
composées d'un riche complexe de
dépôts de minerais, de pétrole et de gaz, sa flore et sa
faune et son vaste habitat naturel encore intact, qui fournissent la base de
l'exploitation minière, de l'agriculture et du tourisme.
Approuvé par la communauté internationale (G8 et
autres partenaires bilatéraux et multilatéraux), le NEPAD marque
ainsi une volonté d'agir autrement pour la responsabilisation de
l'Afrique dans son devenir et son avenir, son développement et
l'épanouissement de ses peuples. Ainsi le NEPAD vient en quelque sorte
responsabiliser les africains sur le fait qu'ils ont un défi à
relever qui est celui de réduire de moitié le taux de
pauvreté sur le continent d'ici 2015 selon les OMD (les objectifs du
millénaire pour le développement).
Le NEPAD a pour objectif principal de combler le retard entre
l'Afrique et les autres continents, notamment l'Europe et les Etats-Unis
d'Amérique. Pour cela il a axé sa mission sur dix secteurs
prioritaires qui sont : la bonne gouvernance politique ; la
bonne gouvernance économique et des entreprises ; les
infrastructures ; l'éducation ; la santé ; les
nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ;
l'agriculture ; l'environnement ; l'énergie et enfin
l'accès aux marchés des pays industrialisés
B- La nouvelle volonté politique des dirigeants
africains
Le fait révélateur aujourd'hui, c'est que de
plus en plus de dirigeants sont élus par la voie démocratique.
Par leurs actions, ils démontrent que le pouvoir ne peut plus reposer
sur la magnanimité d'autrui. C'est ainsi que certains concepts comme la
démocratie, l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme, la bonne
gouvernance font désormais partie intégrante du lexique des
dirigeants africains, des termes qui pourtant autrefois
considérés comme des sujets tabous. Certes il est vrai qu'il
reste encore plusieurs foyers de tension en Afrique, il existe aussi une
grande majorité d'Etats africains qui ne se sent pas encore
concerné par le concept de la démocratie, mais nous estimons que
nous avons des raisons d'espérer car si le Bénin a réussi
aujourd'hui à être un exemple de démocratie, alors un jour
tout le reste ou une grande majorité d'Etats africains va s'inscrire
dans cette avancée.
Le changement des conditions sociales, politiques et
économiques, a déjà été reconnu par des
gouvernements du monde entier. La déclaration du millénaire des
Nations Unies, adoptée en septembre 2000, confirme l'empressement de la
communauté mondiale à soutenir les efforts de l'Afrique visant
à aborder le sous- développement et la marginalisation. La
déclaration souligne son soutien à la prévention des
conflits et à la création de conditions de stabilité et de
démocratie sur le continent ainsi qu'aux défis clés de
l'éradication de la pauvreté et des maladies. Aussi, cette
déclaration mentionnera l'engagement de la communauté mondiale
à accroître le flux de ressources vers l'Afrique, en
améliorant les relations dans le domaine de l'aide, du commerce et de la
dette entre l'Afrique et le reste du monde, et en augmentant le flux de
capitaux privés vers le continent.
C- Les résultats attendus
Comme nous l'avons mentionné, les concepteurs du NEPAD
ont pour ambition de favoriser la réduction du fossé entre
l'Afrique et les pays développés, des résultats concrets
sont attendus en 2015 autour d'objectifs spécifiques comme, parvenir
à une croissance annuelle moyenne du produit intérieur brut (PIB)
de plus de 7 pour cent et s'y maintenir pendant les 15 prochaines
années , faire en sorte que le continent réalise les
objectifs convenus en matière de développement international,
à savoir :
. Réduire de moitié, le
pourcentage de personnes vivant dans des conditions d'extrême
pauvreté ;
. Assurer la scolarisation de tous les
enfants en âge de fréquenter les écoles primaires d'ici
2015 ;
. Progresser vers l'égalité
entre les sexes et en supprimant les disparités entre les sexes dans
les inscriptions à l'enseignement primaire et secondaire ;
. Réduire les taux de mortalité
infantile et post infantile de deux tiers ; etc...
Les résultats attendus de cette stratégie sont
les suivants :
. Croissance économique,
développement et augmentation des emplois ;
. Réduction de la pauvreté et
des inégalités ;
. Diversification des activités de
production, amélioration de la compétitivité sur le plan
international et augmentation des exportations ;
. Meilleure intégration de
l'Afrique.
Mais les chefs d'Etats africains ont pris conscience du fait
que, vu la situation socio- politique du continent, ces projets ne pourraient
voir le jour sans la prise de certaines initiatives.
Au titre de ces initiatives, il faut citer l'initiative pour
la paix et la sécurité qui consiste à prévenir et
à régler les conflits ; à la recherche de la paix, le
maintien de la paix et l'imposition de la paix ; à la
réconciliation, au relèvement et la reconstruction suite à
un conflit ; à lutter contre la prolifération illicite des
armes légères et des mines terrestres.
Ensuite, la seconde est l'initiative pour la démocratie
et la bonne gouvernance.
Enfin, nous avons l'initiative pour la gouvernance
économique et la gouvernance des entreprises qui a pour mission de
favoriser la coopération et l'intégration économique
régionales du continent pour améliorer leur
compétitivité sur le plan international.
Le succès du NEPAD ne pourra qu'être garanti que
si, les peuples africains se sentent concernés. C'est dans cette optique
que nous pensons qu'il serait judicieux, de la part de l'U.A et des dirigeants
africains de former et d'informer les peuples africains, non seulement sur les
perspectives d'avenir du NEPAD, mais aussi sur l'apport de ce programme. Il
faudrait à ce titre faire passer des spots publicitaires sur
l'obligation des peuples africains de s'unir. Cette information doit être
diffusée dans toutes les langues afin que tous les peuples africains se
sentent concernés.
Aussi, dans l'un de ses points, le NEPAD mentionne que la
promotion du développement pourrait réduire le fossé
séparant l'Afrique des pays développés. Comme l'a dit un
intellectuel africain, « Le développement n'est pas une course
olympique ». Les concepteurs du NEPAD, doivent s'inspirer de cette
pensée pour revoir leur copie. Le développement, comme le
mentionne le petit Larousse illustré, est l'amélioration
qualitative durable d'une économie et de son fonctionnement.
Cela suppose que, lorsqu'on parle de développement, on
se réfère à la croissance économique, politique,
sociale et technologique, et non à son rang, ni à la
capacité d'un Etat de pouvoir égaler ou dominer un autre Etat.
Les citoyens d'un Etat pour pouvoir percevoir le sens de développement,
doivent pouvoir jouir des différentes richesses produites par celui-ci,
ce qui n'est pas le cas en Afrique. C'est cet état de fait, qui semble
faire dire à certains africains que « l'économie
africaine est grabataire », dans la mesure où, 340 millions de
personnes, soit la moitié de la population, vivent avec moins de 1
dollar par jour. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est
de 140 pour 1000 et l'espérance de vie à la naissance de
seulement 54 ans.58% seulement de la population a accès à de
l'eau potable. Il y a un fort taux d'analphabète, et enfin il n'y a que
18 lignes téléphoniques pour 1000 personnes en Afrique, par
rapport à 146 dans le monde entier et 567 dans les pays à revenus
élevés. Aussi, le NEPAD aborde la question des Nouvelles
Technologies et de la Communication (NTIC) en termes d'écart
numérique à combler. Soyons réalistes, cette vision de
la part du NEPAD nous apparaît utopique. Comme le dit une pensée
africaine : « il faudrait tout d'abord apprendre à
un enfant à marcher, au lieu de lui apprendre à
courir ». Le NEPAD doit plutôt penser à construire une
Afrique forte, bâtir, sa façade économique et politique en
s'appropriant certains concepts tels que l'Etat de droit, la démocratie,
l'alternance politique, la bonne gouvernance ; sa façade sociale en
permettant à tous les africains d'avoir accès à de l'eau
potable, de permettre à chaque enfant africain, filles et garçons
d'être scolarisés et d'avoir les mêmes chances de
réussite.
En clair le NEPAD doit permettre à l'Afrique de
réussir les objectifs du millénaire du développement
(OMD). Voici des objectifs auxquels doivent s'intéresser les promoteurs
du NEPAD.
Concernant la question des NTIC, l'écart
numérique entre l'Afrique et les pays du nord, en particulier les
Etats-Unis d'Amérique s'élargit au jour le jour. Si les
préoccupations des africains est d'accéder aux nouvelles
technologies, celles des pays du Nord est de poursuivre leur avancée.
Ensuite, nous avons comme l'impression que le NEPAD veut faire
de l'Afrique, un vaste marché européen. Si le NEPAD a comme
objectif, le développement de l'Afrique, il doit plutôt permettre
à l'Afrique d' avoir son propre marché, qui induira une inter-
coopération entre les Etats africains et leur donnera l'occasion de
fixer eux- mêmes le prix de leurs marchandises sur le marché
international.
Et enfin, les promoteurs du NEPAD n'ont pas mis l'accent sur
un thème qui nous intéresse particulièrement, c'est celui
de la recherche scientifique. Aujourd'hui les centres de recherches et les
universités en Afrique semblent être défaillants par faute
de moyens financiers. Cet état de fait engendre l'exode des
compétences vers les pays du Nord qui offrent de meilleures perspectives
d'épanouissement.
Conclusion partielle
La graine de la conscience unitaire née chez les
esclaves noirs depuis les cales des navires négriers, a germé au
soir du XXè siècle au sein de la diaspora noire dans
le nouveau monde et a gagné les milieux africains dans le vieux monde.
Le panafricanisme, dans sa phase de gestation est façonné par
d'éminents précurseurs, et s'opère essentiellement en
Amérique et en Europe.
Le concept du panafricanisme, tout comme le commerce des
esclaves, a connu un trajet triangulaire. Il a débuté en
Amérique, pour atteindre sa vitesse de croisière en Europe, avant
de terminer en Afrique.
Dès lors on assistera sur le continent africain
à des débats qui feront naître certaines contradictions,
certaines divergences d'opinion sur le concept de l'unité. Avec la
naissance de l'O.U.A en 1963 et de la première et seconde
génération d'expériences d'intégration sous
régionale, on croyait à une réelle avancée vers une
unité totale des Etats Africains, mais malheureusement, l'O.U.A n'a pas
répondu aux attentes des africains.
La création de l'Union Africaine en 2002,''armée
d'un programme économique `', le NEPAD, est
considérée par certains comme étant le renouveau du
panafricanisme. En tout cas cet avis semble être partagé par le
premier responsable de cette organisation panafricaine, Alpha Oumar
Konaré, qui durant la réunion constitutive de l'U.A le 9 juillet
2002 à Durban (Afrique du Sud) a eu à affirmer que la
création de l'U.A est « la preuve que les dirigeants africains
se sont résolument engagés à tourner une nouvelle page
pour le continent et à lui donner la place qu'elle mérite sur la
scène mondiale ».
Mais nous pensons qu'il faut traduire cette volonté
par des actes. Nous avons foi en cette nouvelle organisation panafricaine, car
nous estimons qu'elle réussira à solidariser les Etats africains,
en vue de les conduire vers l'idéal commun qui est la construction des
Etats-Unis d'Afrique.
Toutefois, cette organisation pour réussir doit avoir
les moyens de sa politique. C'est pourquoi, il faudrait amener les Etats
débiteurs à s'acquitter de leurs créances. Il faudrait
faire comprendre à ces Etats que ces moyens financiers permettront
à l'U.A de non seulement fonctionner normalement, mais ensuite elle
pourra mener des opérations de maintien de la paix en Afrique, sans pour
autant attendre des moyens logistiques et financiers de la part des pays du
nord. En 2005, seulement sept Etats étaient à jour dans leurs
cotisations. Il s'agit : de l'Afrique du Sud, l'Algérie,
l'Angola, le Botswana, les Comores, l'Ethiopie et le Sénégal.
Aussi, au sein de l'U.A, 34 pays africains parmi les 53
membres figurent sur la liste des P. M. A (les pays les moins avancés).
En plus de la pauvreté, nous avons la terrible pandémie du Sida
qui frappe des millions d'africains. Ce sont tous ces éléments
qui font dire à certains intellectuels africains, qu'une union
créée par ces Etats apparaît comme une véritable
gageure. Nous voulons nous montrer optimiste, car une Afrique unie et
solidaire, et avec une organisation panafricaine forte, peut résoudre
tous ces problèmes et conduire le continent vers cet idéal commun
qui est la construction des Etats- Unis d'Afrique. Ne soyons donc pas
pessimistes, car qui aurait pu imaginer qu'à la fin de la seconde guerre
mondiale, l'Europe allait non seulement se réconcilier et ensuite
s'unir. Nous pensons que l'U.A pourra un jour réaliser une union
continentale, il ne faudrait pas se presser. Il faut tout d'abord asseoir des
organismes régionaux solides qui permettront aux Etats africains de
développer une politique économique commune.
Il ne faut pas aussi oublier que les Etats- Unis
d'Amérique ont pris 170 ans pour se construire et que l'Union
Européenne (U.E) ne s'est pas faite en un seul jour. La libre
circulation des personnes et des biens, la monnaie commune et d'autres acquis
se sont fait, qu'après de moult tractations et même des
débats houleux. Malgré les positions de chacun, cela ne les a pas
empêché d'asseoir les bases de la construction d'une U.E pour le
bien- être de leurs populations respectives.
Il faudrait donc laisser le temps à l'U.A de se
construire. Pour certains cette organisation panafricaine doit obligatoirement
calquer le modèle de l'U.E. Un intellectuel africain a
répliqué en disant qu'il « n'existe pas de
modèle d'union prêt-à-porter ».Il faudrait donc
aller par paliers, en considérant toutes les réalités
propres à l'Afrique et faire en sorte que les populations du continent
se sentent concernées par le projet de création de l'union
continentale. Car lorsqu'on parle de solidarité, on se
réfère aux échanges entre les peuples. C'est dans cette
optique qu'un intellectuel africain s'interroge sur le fait
que : « les africains ont besoin d'une U.A au quotidien,
qui se vit dans les échanges, dans les rencontres, la
convivialité fraternelle et l'insertion professionnelle au-delà
des frontières, des ethnies et des Etats- nations. L'U.A saura t- elle
développer de telles solidarités dans les villes, les
villages ? ».
CONCLUSION GENERALE
Aujourd'hui, les Africains n'ont plus le choix, ils doivent
s'unir. La réussite de ce projet continental ne dépend que de la
volonté des Etats africains de cultiver les valeurs du panafricanisme
qui sont la solidarité et l'intégration. Mais pour cela, il
faudrait que l'U.A responsabilise, implique les peuples africains dans ce
projet. Combien d'Africains connaissent l'Union Africaine, ses objectifs et
savent pourquoi il faut solidariser les peuples africains ? En clair,
savent-ils réellement ce que cette union continentale peut leur
apporter ?
Le 20 mai 2005, les Français s'opposaient à une
écrasante majorité, au projet de constitution qui leur
était proposé. Les Néerlandais eux- aussi se sont
opposés à ce projet. Aussi, à chaque étape de la
construction européenne, les populations sont consultées,
l'adoption du Traité de Maastricht pour
l'adhésion à l'Euro est un exemple. La particularité dans
ces pays, c'est que non seulement les populations sont formées et
informées sur leurs droits, et sont consultées par voie
référendaire. En Afrique, plus précisément en
Afrique de l'Ouest, ni la CEDEAO, ni l'U.E.M.O.A n'informent les populations
sur leurs activités, si bien que les citoyens ignorent qu'ils peuvent
circuler librement et même travailler par exemple dans n'importe quel
espace U.E.M.O.A.
Pourtant, en Mars 2004, le parlement de l'Union Africaine a
été installé à Addis-Abeba. Il a pour mission
d'assurer « une pleine participation des peuples africains à
la gouvernance, au développement et à l'intégration
économique des continents ».
Aussi, l'U.A, à travers ses principes contenus dans
l'article 4 paragraphe 3, parle de « la participation des peuples
africains aux activités de l'Union ».
On peut donc dire que les sociétés civiles et
les peuples africains constituent un pilier important pour le projet de l'Union
Africaine, mais malheureusement, cette volonté ne se traduit pas en acte
et généralement les dirigeants africains prennent les
décisions à la place du peuple. Car nous estimons que le chef ne
suffit pas pour penser pour tous.
Alors nous pensons qu'une intégration réussie
passe par une réelle solidarité entre les peuples africains
à travers les échanges culturels. Cet échange culturel va
contribuer à lever certaines barrières, comme la barrière
linguistique, qui pourraient constituer un réel frein à la
construction des Etats-Unis d'Afrique. Pour notre part nous pensons que le
panafricanisme, l'esprit de solidarité des africains pourrait contribuer
à briser la barrière de méfiance entre les africains,
à établir une réelle volonté de construction d'une
politique économique commune, d'une politique militaire et diplomatique
communes. Mais cela doit-il se faire au détriment du principe
sacro-saint de la souveraineté des Etats ? Les dirigeants africains
pourront-ils abandonner leur esprit de leadership ?
Comme le dit un intellectuel africain : « A
vrai dire, il manque à certains dirigeants africains le sens
véritable de l'unité dans la diversité, le sens
fédéraliste. Aucun pays ne peut se développer seul. Il
faut un grand ensemble géopolitique, économique et social. Dans
le nouveau contexte international, seul les grands ensembles politiques,
économiques et culturels sont viables ».
En tout cas, le président sénégalais,
Abdoulaye Wade et le président malien, Amadou Toumani Touré ont
eu à dire qu'ils étaient prêts à être des
gouverneurs africains au nom de la construction des Etats-Unis d'Afrique.
Sont-ils sincères ? Mais en tout cas espérons tout
simplement que le concept d'intégration ne soit pas
considéré comme un simple slogan.
Mais nous restons optimiste, car les Africains savent que leur
continent pour se stabiliser au niveau économique, politique et social,
n'a plus d'autres alternatives que l'union. L'U.A, à travers son
leitmotiv, les Etats-Unis d'Afrique à travers un gouvernement
d'union, semble avoir imaginé un processus qui lui permettra de
mener à terme ce projet. Ainsi cette organisation a prévu un
processus en deux étapes qui est le suivant :
D'abord, former un gouvernement de l'union qui se verra
attribuer comme tâche principale, l'interlocuteur de l'Afrique
auprès des grandes puissances ; et ensuite passer à
l'étape ultime qui est la création d'un Etat
fédéral avec des entités autonomes.
Comme nous l'avons déjà mentionné, cette
organisation panafricaine pourra réussir tous ces objectifs que si les
peuples africains se sentent concernés par les activités de cette
institution, nous devons produire la preuve que nous sommes capables de nous
dépasser, de fédérer nos efforts pour le bien de
l'Afrique. Nous mentionnons encore une fois que l'Afrique n'a plus le choix,
elle a pour obligation soit de s'intégrer, sinon elle aura fait le choix
de se désintégrer.
ANNEXE
LES COULEURS
PANAFRICAINES
Drapeau actuel de l'Ethiopie
Les couleurs panafricaines sont trois
couleurs ; le rouge, le jaune et le vert : utilisées par
beaucoup de pays d'Afrique dans leurs drapeaux, en particulier en Afrique de
l'Ouest. Ces couleurs proviennent du drapeau de l'Éthiopie, l'une
des seules nations d'Afrique à avoir conservé sa
souveraineté pendant le démembrement de l'Afrique au
XIXe siècle. Le Ghana est le premier pays à
arborer ces couleurs lors de son accession à l'indépendance en
1957
Les couleurs rouge, noir et vert ont été
déclarées couleurs officielles de la race africaine par l'UNIA
(Universal Negro Improvement Association and African Communities League) en
1920. Elles font donc concurrence aux rouge, jaune et vert comme couleurs du
panafricanisme.
Histoire des couleurs panafricaines
Le drapeau rouge, noir et vert créé par l'UNIA
en 1920
Les couleurs rouge, noir et vert ont été
déclarées couleurs officielles de la race africaine par l'UNIA
(Universal Negro Improvement Association and African Communities
League), un mouvement Afro-américain en 1920, lors de la convention du
13 août au Madison Square Garden. Le drapeau correspondant est ainsi
nommé drapeau pan-africain, drapeau afro-américain, drapeau de
libération des noirs, ou encore drapeau de l'UNIA. Les trois couleurs
représentent :
· Rouge : le sang qui unit tous les peuples ayant
des ancêtres africains et celui de la lutte pour la
libération ;
· Noir : le peuple noir en tant que nation, bien que
sans Etat correspondant ;
· Vert : l'abondance de la nature d'Afrique.
Le drapeau aurait été créé en
réponse à une chanson raciste, écrite en 1900 qui
s'intitule Every race has a flag but the 'Coon'
BIBLIOGRAPHIE
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direction de), Intellectuels, nationalisme et Idéal
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`'Sous-développement et dépendance en Afrique noire : Les
origines historiques et les formes contemporaines'', DAKAR,
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. Débats- Courrier
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26- 27, Juillet- Août 2005, l'U.A : O.U.A bis ou essai
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. Débats- Courrier
de l'Afrique de l'Ouest ; n°26- 27, Juillet- Août
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. Débats- Courrier de
l'Afrique de l'Ouest ; n°16-17 ; Juin- Juillet-
Août 2004 ; le NEPAD et la Renaissance de l'Afrique.-P
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. Fraternité
Matin ; n°11265 ; 28 Mai 2002 ; NEPAD :
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. Fraternité-
Matin, Supplément économie et environnement,
n°12584,16 Octobre 2006, P I-V ;
Croissance économique en zone franc.
. Fraternité Matin,
Supplément Diplomatie et diaspora ; n°12210, 21
juillet 2005 ; Dossier : les Etats-Unis
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I-V.
. Jeune Afrique
l'intelligent ; n°2157, 13-19 Mai 2002, O.U.A : la
longue marche vers l'Union.-P 21
. Jeune Afrique l'intelligent ;
n°2164, 1-7 juillet 2002, De l'O.U.A à l'U.A, tous autour du
Berçeau.-P40-42.
Site Internet
.www. nepad.org
.www.u.a.org
.www. u.e.org
. www. ocde.org
. www. sec.ecowas.int
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE I
LISTE DES SIGLES III
DEDICACE IV
REMERCIEMENTS V
AVERTISSEMENT VI
INTRODUCTION GENERALE 1
I- Intérêt et
justification du
sujet .....................................................
1
II-
Méthodologie...............................................................................
2
III- Lecture critique de la
bibliographie...............................................
2
IV-
Problématique.............................................................................
8
V -
Plan...........................................................................................
8
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Aperçu historique
du
panafricanisme ....................................... 9
I- Origine du
panafricanisme.............................................................
10
A- Les précurseurs du
panafricanisme..............................................
10
1- Henry Sylvester
Williams...........................................................
10
2- William Edward Burghardt Du
Bois........................................... 11
a- Un militant de la cause
afro- américaine..................................
11
b- Sa conviction
politique............................................................
11
3- Marcus
Garvey.........................................................................
12
a- Le culte de la
personnalité........................................................
12
b- Ses
idées................................................................................
12
4-
KwameNkrumah........................................................................
13
a- Nkrumah et ses débuts
en politique......................................... 13
b- l'artisan du
panafricanisme.....................................................
15
B- Le cheminement du
panafricanisme.............................................
16
1- Première
conférence...................................................................
16
a- Les
objectifs.............................................................................
16
b- Les décisions et la
portée de cette conférence.............................
16
2- Premier
congrès........................................................................
16
a- Les
objectifs............................................................................
16
b- Les
décisions...........................................................................
17
3- Deuxième
congrès...................................................................
17
4- Troisième
congrès..................................................................
18
5- Le quatrième
congrès panafricain............................................
19
6- Le cinquième
congrès panafricain............................................
19
II- Les expériences africaines
d'intégration régionales............................. 20
A- Les expériences africaines
en matière d'intégration régionale...........
20
1- Les expérience africaines de
première génération...........................
20
2- La deuxième
génération des expériences africaines d'intégration
régionale...................................................................................
21
B- Les premières tentatives
d'unification...........................................
22
TITRE I : DU PANAFRICANISME à L'UNION
CONTINENTALE :
QUELLES STRATEGIES ?
............................................................................
25
CHAPITRE PREMIER : Le panafricanisme au
21ème siècle :
Quelle
réalité ?....................................................
26
I- Le continentalisme africain de Kwame
Nkrumah ......................................... 26
II- Les grands chantiers de Kwame Nkrumah pour l'Afrique post-
colonial...................................................................................................
28
A- Kwame Nkrumah avait-il raison ?
...........................................................
29
1- Une politique militaire
commune...........................................................
29
2- l'élaboration d'une politique monétaire
et d'un marché
commun.........................................................................
30
III- Le renforcement des unions
régionales ......................................................
32
CHAPITRE DEUXIEME : Lutte contre la
fragmentation :
Un challenge pour le
panafricanisme ....................................
35
I- L'avantage du panafricanisme au développement
de l'Afrique
............................................................
36
II- Le panafricanisme : Quelles retombées pour les
peuples
Africains ?.........................................................
38
A- La création
d'emplois.....................................................................
38
B- Coopération
dans les domaines de la recherche scientifique et de
recherche
médicale.........................................................................
39
TITRE II : LE PASSAGE DE L'O.U.A à
L'U.A :
DE LA DESILLUSION à L'ESPOIR ?
......................................................... 40
CHAPITRE PREMIER : LA GENESE DE L'O.U.
A ...................................... 41
I- Le compromis d'Addis-Abeba
................................................................
41
A- De la nécessité de la création d'une
organisation africaine..................... 41
B- Les objectifs et principes de l'O.U.A ?
................................................... 42
II- L'O.U.A : Un bilan mitigé
.....................................................................
43
A- Les missions de l'O.U.A
B- Les défaillances du mécanisme de
prévention, de gestion et de
résolution des
conflits.........................................................................
44
C- Sur le plan
politique...........................................................................
45
D- Sur le plan économique et
technologique.............................................
45
E- Le problème de la République arabe Sahraoui
Démocratique................. 45
CHAPITRE DEUXIEME : L'U.A ou le renouveau
du
panafricanisme ?........................................... 47
I- L'U.A ou l'O.U.A bis ?
...........................................................................
47
A- Les
similitudes..................................................................................
48
B- Les innovations de
l'U.A.....................................................................
48
II- Le NEPAD : L'arme économique de l'U.A ?
.............................................. 49
A- Le contexte de création et le
contenu du NEPAD................................... 50
B- La nouvelle volonté politique
des dirigeants africains............................ 51
C- Les résultats
attendus........................................................................
52
CONCLUSION
PARTIELLE............................................................................
56
CONCLUSION
GENERALE...........................................................................
59
ANNEXE.....................................................................................................
63
BIBLIOGRAPHIE........................................................................................
66
TABLE DES
MATIERES..............................................................................
69
* 1 Terme employé par
Léopold Sédar Senghor, qui désigne le métissage
culturel entre l'Afrique et l'Europe.
* 2 Thiam Doudou, 1972 ;
Fédéralisme Africain, Paris, Présence
Africaine.-P.23
* 3 Daniel Bach, 1998 ;
Régionalisation, Mondialisation et fragmentation en Afrique, KARTHALA.
-P.56
* 4 Federal bureau of
investigation
* 5 Le mouvement rastafari est
un mouvement religieux dont le nom provient de l'amharique (langue
parlée en Ethiopie) Ras Tafari de ras, tête (mais ici
« leader, seigneur »), et tafari, « celui qui
sera craint ». Tafari est le prénom de naissance donné
à Hailé Sélassié Ier, du fait de son ascendance qui
remonterait aux rois bibliques Salomon et David.
* 6 Le Moïse noir
* 7 Appelé souvent par
son sigle KKK ou également le Klan, c'est une organisation
suprématiste blanche protestante essentiellement racistes
* 8 Elaborée le 14
Août 1941 à bord d'un navire de guerre dans l'Atlantique, cette
charte servit de base à la déclaration des Nations Unies,
signée le 26 juin 1945 à San- Francisco.
* 9 Le gouvernement était
composé de 8 africains : Nkrumah (Responsable Général
du travail du Gouvernement) - Gbedemah (ministre de la santé et du
travail) - Botsio (Education et Affaires sociales) - Hutton Mills (Commerce,
industrie et mine) - Casely Hayeford (Agriculture et Ressources naturelles) -
Ansah Koi (Communication et TP) - et deux non membres du CPP : Asafu
Adjaye, représentant du pays ashanti, nommé pour suivre les
Affaires locales et Braimah, représentant des territoires du Nord, sans
portefeuille.
* 10 Il était
l'Asantehene, c'est - à - dire le chef suprême des Ashanti (peuple
du groupe Akan du Ghana)
* 11 Union douanière, en
allemand. Il a été institué en 1834 entre les Etats
allemands, sous l'impulsion de F. List. Il a fait de l'Allemagne une puissance
économique et a permis son unité politique en 1871.
* 12 Théodore, Kouba
Zohouri ; LA DELINQUANCE ETHNIQUE, Editions Dieu D'Abord
* 13 Robert Dussey ;
POUR UNE PAIX DURABLE EN AFRIQUE, Les Editions Bognini.-P235
* 14 Le chef de la junte
militaire qui a fait un coup d'Etat afin d'évincer le président
Konan Aimé Bédié du pouvoir en 1999
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