REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR,
UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Instituts Supérieurs Techniques INSTITUT
SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
I.S.D.R
BP 2849 BUKAVU
SCOUTISME DANS LA SOUS-REGION DES
GRANDS LACS AFRICAINS
et
EDUCATION A LA PAIX
Par : Jean-Jacques BA GAL WA MURHANDIKIRE
Mon.
Directeur : Prof Dr Bosco MUCHUKIWA R., Docteur
en Sociologie
Co-Directeur : Ass. Gustave LUNDJWIRE
NTAKO, Licencié en Développement Rural
Mémoire présenté pour
l'obtention du diplôme de licencié en Développement
Rural
Niveau de technicité : A0
Option : Planification Régionale
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE
ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Instituts Supérieurs Techniques INSTITUT
SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
I.S.D.R
BP 2849 BUKAVU
SCOUTISME DANS LA SOUS-REGION DES
GRANDS LACS AFRICAINS
et
EDUCATION A LA PAIX
Par : Jean-Jacques BA GAL WA MURHANDIKIRE
Mon.
Directeur : Prof Dr Bosco MUCHUKIWA R., Docteur
en Sociologie
Mémoire présenté pour
l'obtention du diplôme de licencié en Développement
Rural
Co-Directeur : C.T. Gustave LUNDJWIRE
NTAKO, Licencié en Développement Rural
Niveau de technicité : A0
Option : Planification Régionale
Année Académique 2007-2008
Prélude
La grandeur d'un métier est avant tout, d'unir les
hommes.
Il peut être beau de mourir pour l'expansion d'un
territoire, mais la guerre d'aujourd'hui détruit ce qu'elle
prétend favoriser.
Faites que le rêve dévore votre vie afin que la
vie ne dévore pas votre rêve.
Antoine de Saint Exupéry (Terres des hommes)
La vie est un changement. La vie est un mouvement du corps,
de la pensée, des émotions, de l'esprit.
Etre vivant, c'est se développer continuellement.
Se développer, c'est changer, passer progressivement
de la dépendance à l'autonomie dans tous les domaines.
C'est aussi découvrir les autres, autour de soi et
passer de l'égocentrisme à la solidarité.
Bureau mondial du scoutisme ; Du Scoutisme Tout
Simplement, Idées et pratiques pour les chefs et
cheftaines, Genève, 1996, P12
In Memoriam
Jackson MURHANDIKIRE RUVUNA LUSARHI dit MURLUS, il m'a
montré le chemin du développement, je poursuis ses pas et n'ai
jamais eu des déceptions ;
Jeanne MURHANDIKIRE dit NTALIMBA, elle m'a appris
à lire, je continue;
Déocar CIRINDA dit DIEKA, il m'a appris que
le bienfait ne se perd jamais mais il faut persévérer
et avancer, je persévère.
Le destin les a arrachés tôt à notre
affection
(le 19 novembre 1992, le 24 juin 1992 et le 3 février
2008)
car Dieu est le maître du Monde. Qu'ils se reposent en
paix
iv
Dédicace
A Jeannette BAZIBUHE, mon épouse qui grâce
à sa détermination j'ai pu faire ce cycle, elle est une
gazelle avec tout ce que cela implique de fragilité, de force et de
beauté ;
A Jesse Ye MURHANDIKIRE, mon fils ; A Jaël IZUBA, ma
fille ;
A Jean MURHANDIKIRE `Général Mister John', mon
père, qui m'a indiqué la bonne voie en me rappelant que la
volonté fait toujours des grands hommes,
A Jacqueline CIREZI `ma Jacquis', ma mère, qui a attendu
avec patience les fruits de sa bonne éducation ;
A Michel et Angélique MUTWALI, mes beaux parents ;
A Concilie, Concetie, Césarine, Richard, Jean, Patrice
et vous autres mes soeurs et frères ;
A Julien, Francine, Marguerite, Julienne, Denise, Daniel,
Christian, Gaëlle, Jonathan, Josué, Jospin, Christophe, Byone...
mes neveux et nièces;
A mes tentes et oncles, cousines et cousins, belles soeurs et
beaux frères, A Innocent MATABARO, le prototype d'ami ;
Je vous aime ... et vous dédie cette oeuvre pour que
vous ne doutiez jamais que le travail est l'amour rendu visible. Portez
haut les valeurs qui sont en vos identités.
Jean-Jacques BAGALWA MURHANDIKIRE MONGANE
Remerciements
La nuit dure longtemps mais le jour finit par
apparaître, dit-on. Ce travail est un fruit d'abnégation et de
détermination né du souci d'apporter une contribution à la
recherche scientifique, au développement et au scoutisme. Cela a
été possible grâce à Dieu et aux hommes de bonne
volonté qu'il a mis sur mon parcours et qui ont tenu à me
susciter, encourager, appuyer et surtout critiquer. Ils méritent mes
remerciements.
Merci au Professeur Docteur Bosco MUCHUKIWA, directeur de ce
travail et secrétaire général académique de l'ISDR,
qui a su, par ses questions et ses remarques claires, entretenir la flamme qui
m'a habitée afin de rédiger ce mémoire.
Merci à l'Assistant Gustave LUNJWIRE NTAKO, co-directeur
de ce travail, qui est pour moi un véritable catalyseur ; en sa
présence, j'ai le goût de me dépasser et de prendre mon
envol.
La teneur de ce mémoire tient fort en la pertinence et
l'honnêteté de leurs commentaires.
A tout le corps académique et scientifique de l'ISDR
surtout aux professeurs Augustin Mutabazi, Séverin Mugangu, Georges
Mwangalalo, Barnabé Mulyumba, Muko Mubagwa, Jean Muhigwa ; et aux
enseignats Victor Wendo, Godefroy Kabobya, Sadiki Byombuka, P-Célestin
Mumbu, Victor Posho, Joachim Ruhamya, Eric Kasuku et à tous les autres
;
A nos camarades étudiants : Georges Bakongo,
Dieudonné Ntamugale, Jean-Luc Mugisho, Jean- Claude Kasole, David
Byamungu, René Bahati, Abbé Raphaël Ngwasi, Diego
Katobololo, Emery Mudinga, et à tous les autres ;
A tous les scouts et guides de la sous région de grands
lacs et spécialement vous avec qui on a été dans le
comité de gestion, équipe exécutive, comité de
coordination pour ces activités d'éducation à la paix :
Gilbert MUSSUMBA et Annie ZAWADI sa femme, Thierry GAHUNGU, Félix
NAHIMANA, Sylvain RURANGWA, Jean-Marie IRAKABAHO, Joseph PALUKU, Jules MITIMA,
Alphonse NTINSINZIRA, Paola CERVO, Guillaume CAILLEAUX, Joseph MANIRAKIZA,
Albert MURASIRA, Marie-Chantal UMUHOZA, Jean le Bon KASEREKA, Liliane IRAKOZE,
Willermine BAMUSHEKERE, Aristide NZAJYIBWAMI, Gaëlle BOZEC, Greet YSEVN,
Stijn RAES, Valentin BOENDE, Jacques SINDAYIGAYA, Claver KAZABAVAMWO, Daniel
KAGIMBI, Magnus MAHONDA, Joseph KAJIBWAMI, Justine NKURUNZINZA, Justine
NZEYIMANA. Les plusieurs nuits dans les tentes sur les collines et
vallées de la sous-région des grands lacs à la recherche
de cette denrée rare et précieuse produiront des fruits ;
Aux membres de l'équipe provinciale des scouts du
Sud-Kivu (ASSK) et aux collaborateurs, qui ont accepté de travailler
avec moi et me supporter : Daniel SEZIBERA, Hervé MULENDA, Paulin
BASOBE, Jérémie KULU, Maggy DUNIA, Muriel KULIMUSHI, Furaha
NTAWIGENA, Marcellin NTAKO, Daniel CHIRUNGU, Fidèle BARHEBWA,
Théodore BAGUNDA Pieterjan MESTDAGH, Jean-Claude KABIONA, Justin
MUGISHO, Modeste MWEMELI, Prosper BIRHAKAHEKA, Damien DUNIA, Luc BAES, Rudy
VERHOVEN, Wouter, Dimitri, Tjis NAERT, Abdoulaye MM SENE, Jacques SANDRIZI,
Jean-Moreau TU BI BU;
Vivre avec vous a été pour moi une bonne
école de vie car vos critiques et autres soutiens m'ont
façonné et croyez bien qu'en moi il y a une partie faite de votre
façon de me considérer.
Aux frères et soeurs du chemin néo
catéchuménat surtout Albert KAHINDO et Gorette nos
catéchistes et spécialement ceux de la 2ème
communauté de Mater Dei.
Par vous tous j'ai appris un secret d'Etat : Il faut travailler
pour se rendre utile, se rendre utile pour être aimé, être
aimé pour être heureux.
Je suis parce que vous êtes...
vi
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGB: Association des guides du Burundi
AGNK: Association des Guides du Nord-Kivu
AGR Association des Guides du Rwanda
ASB: Association des Scouts du Burundi
ASC : Association des Scouts du Canada
ASN : Association scoute nationale
ASNK: Association des Scouts du Nord-Kivu
ASR: Association des Scouts du Rwanda
ASSK : Association des Scouts du Sud-Kivu
BMS: Bureau Mondiale du Scoutisme
BP : Baden-Powell
BRA: Bureau Régional Africain du
Scoutisme
CCFD: Comité catholique Contre la Faim et
pour le Développement (France)
CD: Commissaire de District
CEI : Communauté des états
indépendants
CEPGL : Communauté Economique des Pays
des Grands Lacs
Cg : Chef de Groupe
CG: Commissaire Général
CMS : Conférence Mondiale du Scoutisme
CP: Commissaire Provincial
CSGL: Concertation des Scouts des Grands Lacs
F: Formateur Breveté
FA: Formateur Adjoint
FESCO : Fédération des Scouts de
la RD Congo
FMC : Formateur des médiateurs
communautaires
ISDR : Institut Supérieur de
Développement Rural
MC : Médiateurs communautaires
OMMS : Organisation Mondiale du Mouvement
Scout
OSN : Organisation Scoute nationale
RIO : Réseau d'innovation
organisationnelle
VP: Volontaire de Paix
RESUME
Ce travail part du constat amer selon lequel la paix est
menacée dans la sous-région des grands lacs d'Afrique avec des
conflits tribaux, des guerres pour l'obtention du pouvoir politique... et ceci
amène une dégradation socioéconomique qui crée une
déchéance du tissu humain en créant les pauvres, les
affamés, les réfugiés, les déplacés, et des
morts. Les jeunes sont entraînés dans la démarche
décroissante.
Et pourtant, la guerre ne peut pas amener la paix, d'où
il fallait penser autrement et utiliser des méthodes, des
énergies nouvelles comme celles proposées par Baden-Powell, le
fondateur du scoutisme qui avait jugé bon de laisser l'éducation
à la guerre au profit de l'éducation à la paix. OEuvrer
pour la paix est une des racines du scoutisme mondial qui a déjà
fait ses preuves et reçu des récompenses multiples pour sa
contribution.
Les associations scoutes se sont unies pour mettre sur pied la
concertation des scouts des grands lacs africains (CSGL) qui vogue à
contre courant et prend pour principale tâche l'éducation à
la paix. Les jeunes scouts sont alors entraînés à la vie de
pacificateur et des non violents. Ils organisent des camps, des jamborees, des
séminaires, des ateliers... pour vulgariser les principes de
cohabitation pacifique et de gestion des conflits, principes utiles pour un
développement durable. L'expérience de la CSGL lui a conduit
à travailler avec d'autres associations non scoutes et à produire
des supports pédagogiques de grande utilité.
La CSGL nécessite le renforcement et il lui importe de
réadapter ses interventions à la situation post-conflit,
d'ajuster son programme aux domaines d'éducation à la paix
proposés par l'UNESCO, de soutenir les initiatives de pacification qui
sont créées dans la sous-région et d'élargir son
camp de partenariat.
Ainsi elle aura aidé les jeunes à participer
activement à l'éducation à la paix et donc au
développement de la sous-région des grands lacs africains, son
rayon d'intervention.
SUMMARY
This work starts from the bitter observation that peace is
threatened in the African Great Lakes sub region by tribal conflicts, political
warfare... That brings a socio-economic degradation that rips social tissue
creating poverty, hunger, refugees, displacements and death. Youngsters are
trained in this downhill situation. However, war cannot bring peace, which
forces us to think different and use methods and new energy as proposed by
Baden Powell, creator of scouting, who made a good choice changing war
education to peace education. Working towards peace is one of the baselines of
scouting worldwide, which has already proven itself and is widely recognised
for its contribution.
The scouts associations united themselves to create the
«Concertation des Scouts des Grands Lacs» (CSGL), who is willing to
swim into the stream and has peace education as primary task.
This way, young scouts are trained as pacificators and
non-violent actors. They organise camps, jamborees, seminars, ateliers... to
vulgarise the principles of peaceful cohabitation and conflict management,
interesting principles for a lasting development. Its experiences have
motivated the CSGL to work with other, non-scouting, organisations and to
produce widely a ppreciated pedagogic publications.
The CSGL needs reinforcement, and it gets important to readapt
its interventions to a post-conflict situation, to adapt its programme to
educational objectives specified by UNESCO, to support pacification activities
that are created in the sub region, and to expand its number of partners.
This way, it will help youngsters to actively participate to
peace education, and thus to the development of the African Great-Lakes sub
region, its intervention zone.
INTRODUCTION 0.1 Problématique
Les pays dits de grands lacs africains (Rwanda, Burundi et
République Démocratique du Congo) ont une histoire commune. La
Belgique, ayant hérité les colonies allemandes du Rwanda et du
Burundi dans le cadre du système des mandats institué par la
Société des Nations à la suite du traité de Paix de
Versailles, elle avait pu reprendre une dizaine d`années plus tôt
l'Etat Indépendant du Congo (EIC) du roi Léopold II et avait
transformé son statut en celui de la colonie en 1908, intégrant
graduellement la gestion de ces 3 territoires. La Belgique y développa
une sorte d' « Afrique Equatoriale Belge », dont le signe le
plus évident fut l'intégration de la gestion politique et
monétaire. L'assimilation était involontaire. Certains faits ont
donc créé des mobilités transfrontalières notamment
:
- La création des universités, surtout au Congo
Belge (Lovanium, Université Libre du Congo,...) recevant des
étudiants des autres pays ;
- Les transmutations des fonctionnaires locaux d'un territoire
à un autre ; - La gestion des congrégations missionnaires suivant
le même modèle ;
- L'unicité des organisations et associations sociales
et d'encadrement des jeunes tels que le Scoutisme, les mouvements sportifs ;
... 1
Les mobilités seront de plus en plus structurées
mais surtout négativement perçues à la longue suite
à des conflits qui surgissent au Rwanda (1959) et au Burundi (1962). Si
les premières mobilités étaient organisées,
celles-ci seront forcées et placent une grande masse des personnes hors
frontières. Elles deviennent réfugiées.
Après les indépendances (RD Congo : 30 Juin
1960, Burundi : 1er Juillet 1962 et Rwanda : 2 juillet 1962),
plusieurs régimes se sont succédés dont certains ont
été longs avec les mêmes caractéristiques
dictatoriales. Pendant cette période, les relations sont quasi bonnes
entre Kigali, Kinshasa et Bujumbura. Cela aboutit à la création,
en 1976, de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) et
la mise en route d'un document migratoire dit `Laissez-passer CEPGL' permettant
aux habitants des 3 pays de circuler librement avec visa gratuit. Des projets
naissent tels que la Société Internationale d'Electricité
des Pays des Grands lacs (SINELAC), la Banque de développement
Economique des pays des Grands Lacs (BDEGL), l'Institut de Recherche Agro
Zootechnique (IRAZ), etc.
La chute du mur de Berlin (1989) brise l'existence de Deux
Blocs Est-Ouest et met fin à la guerre froide. Dans les pays du Tiers
Monde et particulièrement dans ceux de grands lacs africains naissent
des tendances démocratiques avec l'instauration des multipartismes, des
conférences, des négociations avec l'opposition, ...
La déstabilisation aiguë de la sous-région
débute le 1er octobre 1990, lorsque le Front Patriotique
Rwandais (FPR) attaque le Rwanda à partir de l'Ouganda. Guerre à
l'issue de laquelle il prend le pouvoir en juillet 1994, après des
accords politiques, des
crimes dont un génocide. Huit mois plus tôt, le
processus démocratique avait tourné au drame au Burundi ; des
dizaines des milliers des personnes sont mortes et le pays s'est engagé
dans une guerre civile. A ce moment règnent des conflits tribaux dans
les Kivu (phénomènes Bangiti, Katuku...). Fin 1993, près
de deux cent mille réfugiés Burundais et au milieu de 1994, plus
d'un million des réfugiés rwandais inondent le Kivu, qui vient
à peine de s'engager dans une fragile pacification. C'est le
début de l'extension, en cercles concentriques, des conflits dans la
sous-région. La situation lente au Congo sera réchauffée
et les guerres de libération sont déclenchées ranimant les
multiples conflits tribaux qui sévissent dans le pays. 2
La sous-région est alors en ébullition. Des
milliers des jeunes sont recrutés soit par des bandes armées,
soit par les armées régulières. Il y a une multitude des
déplacés internes, des réfugiés, des familles sont
séparées, les civils sont surarmés,
l'insécurité, la famine, la dégradation totale du tissu
socioéconomique. Et tout le monde en est conscient et veut contribuer au
changement. Le développement est bloqué car il n'y en aura pas
sans paix ni pain. Il faut réinstaurer la paix par la consolidation de
l'autorité de l'Etat.
Pour les politiciens, et selon le principe qui stipule que
« qui veut la paix prépare la guerre » il faut se
défendre et attaquer. Ainsi, on se surarme. Des structurations
idéologiques ont été faites pour endoctriner les jeunes et
toute la population, non à aimer certains étrangers mais à
les haïr davantage. Les grains de préjugés, des caricatures,
stéréotypes liés à la mauvaise gouvernance,
à la corruption généralisée, au népotisme,
et à une misère profonde sont enracinés et
développés. Des termes jadis utilisés en coulisses
apparaissent et sont brandis en premières pages, c'est entre autres le
tribalisme, l'ethnisme, la xénophobie, l'ethnocentrisme, ... Des valeurs
jadis prouvées positives telles que la solidarité,
l'hospitalité, le pardon, l'amour du prochain, la non- violence, ... et
tant d'autres sont jugées négatives et donc se perdent
progressivement. Désormais, il est encré dans le chef des gens et
surtout dans l'opinion publique, consciemment ou inconsciemment, des attitudes
qui n'ouvrent aucune voie à la communication ni à la
compréhension entre les peuples tant à l'intérieur d'une
société qu'entre les différentes sociétés ou
peuples.
Pour y parer, les politiciens soutenus par la
communauté internationale initient des activités des grandes
envergures avec des accords de paix, accords de cessez-le-feu, dialogues,
conférences, colloques, interposition des militaires de paix, ... entre
temps continuent des surarmements préventifs, défensifs ou
offensifs. Malheureusement les résultats attendus n'arrivent pas si
tôt et la population est anxieuse de croire à un retour à
la quiétude d'autrefois.
Il faut utiliser d'autres mécanismes, des pacifistes.
Andrea RICCARDI disait que « La paix est une chose
trop sérieuse pour être réservée aux politiques et
aux diplomates. La paix est notre affaire, elle est notre mission. Il faut
repenser aux moyens de parvenir à la paix et de la
stabiliser.3 » La paix est au centre des problèmes
de notre ère. Elle fait objet de plusieurs débats et
manifestations.
2 Filip REYNTJENS, La guerre des Grands lacs,
Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale, Ed.
L'Harmattan, Collection l'Afrique des grands lacs, Paris 1999, p7 s
3 Andrea RICCARDI, La paix préventive :
raisons d'espérer dans un monde de conflits, Ed Salvator, Paris
2005, p14.
Les acteurs de la société civile de la
sous-région ont tous compris que la guerre a plus d'horreurs que
davantages, que tout le monde est perdant et soutiennent de fait cette citation
de Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant'Egidio. Ils se
décident de faire quelque chose, selon les convictions de chaque
organisation. Il faut donc que la société civile navigue à
contre courant. Il faut guider les politiciens, les devancer, montrer qu'une
autre face est envisageable et surtout que la paix est possible.
Dans son discours d'ouverture de la Conférence
Internationale du Scoutisme en 1926, Baden-Powell s'exprimait en stipulant que
« la paix ne saurait être entièrement assurée par
les intérêts commerciaux, les alliances militaires, le
désarmement général ou les traités
bilatéraux, si l'esprit de paix n'est pas présent dans la
conscience et la volonté des peuples, cela c'est une question
d'éducation ». Pourquoi alors continuer à attendre des
solutions par ceux qui n'emploient pas des bonnes méthodes ?
D'autre part, le premier paragraphe du préambule de la
constitution de l'Unesco (1945) précise que « les guerres
prennent naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que
doivent être élevées les défenses de la
paix4 ». Cette citation si resplendissante pousse à
rechercher la paix dans la région des grands lacs africains, par
d'autres méthodes. Pour qu'il y ait la paix, il faut éduquer les
hommes à la Paix et la cultiver.
Inspirées par cette philosophie d'action, les
associations scoutes des grands lacs ont décidé d'utiliser cette
nouvelle voie, celle de l'éducation à la paix. Elles partent des
principes et méthodes scouts.
Né d'un militaire qui ne cessait de
répéter qu'à la fin de sa carrière militaire il
s'est mis à l'oeuvre pour transformer ce qui est l'art d'apprendre aux
hommes à faire la guerre, en un art d'apprendre aux jeunes à
faire la paix, le scoutisme s'emploi à travailler et à
donner sa contribution pour l'édification d'un avenir plus pacifique.
Par ailleurs, plusieurs écrits et discours de Baden-Powell parlent de la
paix et de la fraternité internationale (le scout est l'ami de tous et
frère de tout autre scout, reproduit le 4è article de la loi).
Sans doute, l'ex-officier fut profondément choqué par la
première guerre mondiale car il écrit dans la gazette
Jamboree en 1921 : « le fracas provoqué par la guerre
nous a tous violemment secoués... La guerre nous a averti
qu'étant donné les conditions actuelles du développement
matériel et intellectuel, nous devrions nous réformer et faire un
meilleur usage des bienfaits de la civilisation, ou alors que cette punition
infernale qu'est la lutte brutale entre les peuples, dont nous avons eu un
avant goût, aura finalement raison de nous5 ». Et il
ajoute encore dans le guide du chef éclaireur que « le
scoutisme est une fraternité : un mouvement qui, concrètement ne
tient aucun compte des différences de classes sociales, de religions, de
nationalités ni de races, grâce à l'esprit
indéfinissable dont il est pénétré, celui du
gentilhomme de Dieu6».
La promesse et la loi scoutes sont un moyen d'éviter
les guerres et les conflits, quand elles sont mises en application et
vulgarisées ; elles éliminent les raisons que peuvent avoir les
nations de se disputer entre elles et de se faire la guerre. Pour le
4 Concertation des Scouts des Grands Lacs, Guide de
l'animateur des jeunes pour l'éducation à la paix,
Bujumbura,
SE, Juin 2005, verso de la couverture.
5 Mario Sica, Jouer le Jeu. Citations de Lord
Baden-Powell, Editions des Scouts de France, Paris, 1982 ; Cité par le
Bureau Mondial du scoutisme, Scoutisme et Paix, Genève, SD, p.
3
6 Mario Sica, Jouer le Jeu. op. Cit. p.3
fondateur d'ailleurs, le développement de la paix dans
le monde est lié au but du scoutisme. Dans le headquater's gazette
en juin 1912 et avril 1914 Baden-Powell écrit : « le tout
premier pas - vers la paix entre les nations- est d'éduquer dans chaque
pays les jeunes générations à se faire guider dans toutes
les circonstances par un sentiment absolu de justice. Quand les hommes auront
appris, dans leur conduite dans toutes les affaires de la vie, à
considérer instinctivement une question de manière impartiale,
c'est à dire en regardant ses deux aspects (positifs et négatifs)
avant d'en soutenir un, alors si une crise surgit entre deux pays, ils seront
naturellement davantage prêts à juger selon la justice et à
adopter une solution pacifique, ce qui est impossible tant que leurs esprits
sont habitués à avoir recours à la guerre comme seul moyen
de solution.7 ».
Les citations et extraits ci-dessus démontrent que le
scoutisme est à sa base un mouvement d'éducation à la paix
et vu l'expérience de son initiateur, il remplit l'exigence initiale
posée par Paul RICOEUR lorsqu'il dit : « la première
condition à laquelle doit satisfaire une doctrine de non violence est
d'avoir traversé dans toute son épaisseur le monde de
violence8 ». Il reste à le prouver en cette
période où on a besoin de la paix.
Parler d'éducation à la paix dans les pays des
grands lacs africains ne signifiera aucunement dans ce travail évoquer
les principaux accords ni des processus de pacification mais montrer la
contribution tant modeste que méconnue soit-elle faite par les scouts.
D'ou nous partirons d'un questionnement qui nous aidera à savoir :
- En quoi le scoutisme est-il un mouvement d'éducation
à la paix ? Autrement dit, le scoutisme participe-t-il à la
pacification de la sous-région des grands lacs africains ?
- Quels sont les fondements et les réalisations de la CSGL
?
- Quelles sont limites de la CSGL ?
- Quelles seraient les nouvelles approches et stratégies
pour la 2è décennie ? 0.2 Hypothèse de
travail
En répondant aux questions ci-haut posées nous
aurons tenté d'élucider la contribution du scoutisme à
l'Education à la paix dans la sous-région des Grands Lacs.
Ainsi à la première question, nous tenterons
d'aborder, et c'est de façon historique, les mobiles du fondement du
scoutisme. Nous ne manquerons pas de montrer également que le mouvement
scout a acquis plusieurs prix et décorations pour ses actions
d'éducation à la paix dans le monde. Les textes fondamentaux
seront exploités à cette fin.
La réponse au 2è questionnement nous aidera
à montrer les expériences de la CSGL sur l'éducation
à la paix dans les pays des grands lacs en démontrant les
résultats atteints par ses actions et son influence sur le vécu
quotidien des associations membres et toute la sous-région des grands
lacs africains. Les différents rapports nous seront sources de
renseignements.
7 Mario Sica, Jouer le Jeu. op. Cit. p.4
8 Mario Sica, Jouer le Jeu. op. Cit. p.3
Tout en élaborant ce travail, nous restons conscient
que la CSGL n'a pas tout fait et ferons donc une réflexion sur ses
limites. Nous aurons ainsi trouvé une réponse à la
3è question.
Au moment où la concertation entre timidement dans sa
deuxième décennie avec ses réalisations et limites, il ne
sera pas moins important de revoir sa ligne de conduite, sa direction et
proposer, à la lumière des observations de ses acteurs et
partenaires directs et indirects, une nouvelle stratégie de travail en
considérant aussi les espoirs de paix qui pointent à l'horizon et
la collaboration avec la société civile et le pouvoir.
Faire une éducation à la Paix, c'est constater
tout d'abord l'existence naturelle des conflits, puis les moyens
utilisés pour les résoudre (guerre, génocide, bagarre,
suicide, tueries, attentats) parce que la guerre nécessite un inventaire
des forces en présence (armements, armées, volonté
politique). Comment éduquer à la paix ? Il faut prendre
conscience au sujet de ces problèmes aggravés, en se formant et
en s'informant, et enfin en cultivant ces grandes expressions :
Solidarité, entraide, ouverture, admettre les différences,
respect de la vie sous toutes ses formes, les méthodes dites
non-violentes, l'alternative. C'est aussi apprendre à la population et
surtout aux jeunes des conduites pacifiques, patriotiques, les techniques de
gestion des conflits, de cohabitation... pour une éclosion des attitudes
positives utiles à l'apparition d'hommes capables de promouvoir l'amour,
la justice et la paix tant recherchés. La Paix à ce niveau
là sera gagnée, pour l'individu, pour la communauté, pour
le pays et pour le monde entier.
Le beau champ où cultiver cette nouvelle semence c'est
la jeunesse ; elle représente la proportion la plus importante de trois
pays des grands lacs (plus de 60%). Cette jeunesse dynamique,
généreuse et volontaire est capable de promouvoir les valeurs de
la dignité humaine si les adultes s'appliquent à les conduire
dans ce sens. Ce sont cependant ces derniers qui exploitent la
vulnérabilité de la jeunesse et les manipulent pour les inciter
à commettre des violences et des contre violences qui embrasent
actuellement les communautés. Les adultes épris de paix
s'appuieraient donc sur la jeunesse pour la sauvegarde de la cohésion et
le retour de la paix durable9.
Les hypothèses de ce travail seront alors les suivantes
:
Le scoutisme dans la sous-région des Grands Lacs
devrait examiner objectivement l'idéal et les lois ainsi que l'esprit de
sa condition, s'en servir en donnant un apport considérable en vue de la
pacification de la sous région, du freinage des tendances
xénophobes en pleine croissance ;
Un engagement ferme et résolu, une prise de conscience
mûre et ferme devraient animer le scoutisme dans la sous région
des grands lacs en vue de bâtir une société qui ne tient
pas compte des classes sociales, des religions, des nationalités, des
races.
Une autoévaluation objective servirait de socle
à la Concertation des Scouts des Grands lacs en vue de réaliser
cet idéal pour le bien-être des peuples de la sous-région
des Grands Lacs.
0.3 Objectifs du travail
Nous avons décidé de rédiger le
présent travail pour principalement :
- Présenter les méthodes scoutes de participation
à l'éducation et à la consolidation de la paix ;
- Déceler la part de la CSGL dans l'éducation
à la paix et le partenariat avec les autres organisations des jeunes et
institutions traitant de l'éducation formelle, non formelle, jeunes ;
- Montrer que le scoutisme est une force sociale pour la
pacification;
- Etudiez les acquis des activités scoutes entre les pays
des grands lacs africains, leurs impacts, et faiblesses, les voies et moyens
d'amélioration ;
- Proposer des stratégies à utiliser par la CSGL
dans sa 2ème décennie vu la situation politique des
pays des grands lacs africains.
- Dénuder l'antagonisme notoire entre la guerre et le
développement du milieu et proposer des voies de sorties
0.4 Choix et intérêt du Sujet
Le choix du présent sujet est le fruit d'une longue
observation participante. En effet, scout bénéficiaire des
activités du mouvement, nous sommes arrivé à être
porté dans des instances et appelés à jouer des
rôles importants au sein de notre association locale et de la CSGL. Ainsi
nous nous sommes rendu compte que les actions et réalisations sont
formidables et valent la peine d'être utilisées et produire un
travail scientifique de grande portée et proposable au grand public.
Ainsi, connaissant bien la CSGL, ses organes, ses membres, ses personnes
ressources et son rayon d'action, nous sommes sûr de détenir les
informations de premier ordre ou alors capable de les trouver.
L'intérêt du sujet se rapporte au fait que le
scoutisme est l'un des mouvements de jeunesse le plus répandu à
travers le monde. Confiant que l'utilisation de la jeunesse pour la
pacification de ce monde déchiré par des conflits peut participer
au développement humain, la présente étude rendra
disponible des données susceptibles d'être utilisées par
d'autres associations et organisations oeuvrant ou voulant travailler dans le
domaine ; en plus que l'expérience de la CSGL a été
jugée réussie par l'OMMS.
D'autre part, candidat à une qualification de
licencié en développement, nous n'oublions ni ne
négligeons le fait que l'homme est au centre du développement et
que tout ce qui lui nuit assombrit le développement, or la guerre contre
l'homme comme première cible détruit la paix et l'environnement.
Ainsi le présent travail essaie de montrer comment la CSGL a tenu compte
des cultures de la sous-région des grands lacs africains pour
élaborer un programme d'éducation à la paix adéquat
et ce dernier mérite d'être présenté à
l'appréciation d'un public plus large.
0.5 Délimitation spatio-temporelle
Nous ne prétendons pas faire une étude sur toute
l'étendue de la sous-région mais localisons à la seule
zone d'intervention de la CSGL et encore plus précisément dans
les principales villes et cités de déroulement des
activités. Ce sont donc les activités scoutes qui seront
considérées dans les villes de Bujumbura, Gitega, Ngozi, Kirundo
au Burundi ; Kigali, Cyangugu, Gitarama au Rwanda ; Butembo, Goma, Uvira et
Bukavu en RD Congo.
Pour placer cette étude dans le temps, nous partirons
de la période de la création de la CSGL à ces jours, soit
de 1996 à 2008. Un recul dans le passé pour être
utilisé pourrait illustrer les faits ou les rendre plus explicites.
0.6 Approche Méthodologique
Pour élaborer ce travail, nous nous sommes servi de la
méthode historique et des nombreuses techniques.
0.6.1 La Méthode historique
Elle nous a aidé dans la connaissance de la CSGL, sa
genèse, ses motivations et les circonstances de sa création.
Aussi cette méthode a été utile pour la monographie de la
sous-région des grands lacs et dans la compréhension de
l'évolution.
Pour mieux comprendre les faits nous avons
procédé à l'analyse des données concrètes
pour en approcher les différents faits et en dégager les
caractères communs, généraux et divergeants et avons
comparé le scoutisme tel qu'appliqué dans la CSGL à
d'autres applications étrangères. A cette phase nous avons
recouru à l'approche conceptuelle et systémique pour clarifier
certaines notions clés et saisir les interprétations entre les
associations scoutes du Rwanda, du Burundi et de l'Est de la RD Congo et
éventuellement avec celles de l'occident.
Pour comprendre les évolutions, nous avons
décrit les différents aspects favorables à l'expression
des interventions scoutes en matière d'éducation à la paix
dans la sous- région des grands lacs africains.
0.6.2 Techniques
Analyse documentaire : Nous avons
consulté des ouvrages, rapports, sites Internet, brochures, revues, ...
ayant trait aux problèmes d'éducation à la paix, au
scoutisme, à la sous-région des grands lacs africains.
Après consultations des différentes sources, récolte et
synhtèse des données, nous les avons confrontés aux
informations orales.
Pour cette recherche nous avons compilé un grand nombre
de documentation nécessaire ayant trait au scoutisme, à la
jeunesse, à la culture de la paix, à la sous- région des
grands lacs africains et l'avons judicieusement exploité. Nous avons
parcouru
des bibliothèques pour des ouvrages (ISDR, CERDAF,
HUMANITAS, Groupe Jérémie, RIO, Centre Bandari...) des bureaux
scouts (CSGL, ASSK, ASR, AGR, ASNK, ASB,...) pour des rapports ; des
cybercafés pour des recherches à l'Internet (Collège
Alfajiri, Connect Congo, Global Tech, ISDR, ...). Des revues, magazines pris
par-ci par là, des éléments audio-visuels ont
étanché notre soif sur le sujet.
Interview libre et observation participante :
Nous nous sommes servi en plus de notre propre expérience en
tant qu'activiste des droits humains et de responsable scout, des observations.
Cette expérience date de plus de 10 ans pendant lesquelles nous avons
participé à plusieurs réunions, avons suivi et
organisé des formations, des forums ouverts, des colloques,
séminaires et des activités diverses. Pendant plusieurs
occasions, nous avons eu à faire des échanges libres (mais
intéressés) avec des acteurs différents. Les
réunions périodiques du comité de gestion du projet
Amahoro-Amani et de la coordination de la CSGL ont été aussi des
bonnes et fructueuses occasions de récolter des données
nécessaires pour échafauder cette étude. Il en a
été de même de la participation aux différentes
activités surtout l'organisation, la conduite et le suivi -
évaluation des formations et forums ouverts.
Nos entretiens avaient plusieurs visés tel que :
l'ancienneté dans les organes de la CSGL, l'évaluation du
fonctionnement et de la performance de la CSGL, l'appropriation des
activités de la CSGL, les nouvelles pistes à aborder, l'impact
des activités de la CSGL, l'intervention du scoutisme dans le
développement, les innovations aux associations membres, les
leçons tirées, etc.
En tant que Commissaire Provincial, nous avons
été membre du Comité de coordination de la CSGL et avons,
participé aux réunions semestrielles et rotatives de cet organe
ainsi qu'à celles du Comité de Gestion du Projet Amahoro-Amani.
En tant que VP, nous avons participé aux rencontres trimestrielles et
rotatives de l'équipe exécutive du projet Amahoro-Amani.
L'analyse SWOT ou FFOM a été
une technique complémentaire pour l'analyse et la recherche des
stratégies, partant de l'environnement (menaces et opportunités)
et de l'organisation interne (forces et faiblesses).
0.7 Cadre théorique du travail
Notre étude s'inscrit dans le cadre de la participation
des jeunes à la pacification par l'utilisation de la méthode
scoute. Nous y traitons d'ONG, jeunesse, paix et développement car
sommes d'avis que la paix est la condition sine qua non pour tout
développement et que la jeunesse est une force de taille pour le
réaliser. Cette étude renforce aussi la conception selon laquelle
l'éducation est le meilleur moyen pour encrer la culture de la paix dans
les esprits des humains en général, les jeunes et les scouts de
la sous-région des grands lacs africains en particulier.
Aperçu sur les concepts clés :
a. Education : Nous prenons
l'éducation comme un processus de toute une vie, permettant de
développer le potentiel d'un individu sur le plan personnel et sur le
plan social.10 Partant de cette définition,
l'éducation vise le savoir, le savoir-être, le savoir-faire et le
savoir-faire-faire.
L'UNESCO fait ressortir trois types distinctifs
d'éducation:
- L'éducation formelle est le
système hiérarchisé, chronologique allant de
l'école primaire (ou maternelle pour certains) à
l'université.
- L'éducation informelle est un
processus par lequel chacun acquiert les attitudes, les valeurs, les
compétences et les savoirs à partir de l'expérience
quotidienne, influencée par la famille, les amis, les copains, les
médias et les autres facteurs qui façonnent l'environnement
social.
- L'éducation non formelle est une
activité éducative organisée en dehors du système
formel et est destinée à une clientèle bien définie
et orientée vers des objectifs éducatifs précis.
L'éducation scoute est classée dans le
troisième type. Elle est un complément de l'éducation
formelle et informelle surtout pour initier à l'autonomie et au
renforcement d'un système des valeurs.
b. L'éducation à la paix
aborde l'information sur le sujet traité tout en développant en
même temps les aptitudes et les attitudes qui permettront à
l'apprenant d'agir pour la paix. C'est donc un processus qui vise à
introduire une culture de la paix dans l'esprit de l'homme. Pour les scouts
elle vise la maîtrise de soi, la gestion des conflits et la pratique de
la non violence active. Elle ambitionne à faire changer le comportement,
la façon de penser, les valeurs qui perpétuent toutes les formes
des conflits et de violence.
J. Muller, cité par MBAWA11 définit
l'éducation à la paix comme l'apprentissage de la maîtrise,
de la gestion et de la résolution des conflits par des moyens autres que
ceux de la violence destructive et meurtrière. L'éducation
à la paix se traduit par l'acquisition des connaissances, des attitudes
et des savoirs nécessaires pour prévenir les conflits et la
violence.
c. La culture de la paix est définie
comme un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie qui
rejettent la violence et préviennent les conflits en s'attaquant
à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les
individus, les groupes et les états. (Proposition faite par
l'UNESCO12 à l'Assemblée générale des
Nations Unies en 1998 par la résolution A/52/13). La Déclaration
et le Programme d'action des Nations Unies sur une culture de la paix
(résolution A/53/243) appelle chacun - gouvernements,
société civile, médias, parents, enseignants, politiques,
scientifiques, artistes, ONG et tout le système des Nations Unies -
à assumer ses responsabilités en la matière.
10 OMMS et autres associations des jeunes : Pour
une jeunesse autonome, solidaire, responsable et engagée, SE,
Genève, 2000, p. 6
11 MBAWA MWENYEBATU : Evaluation du programme
INTERAF BG00-10 `Education Scoute à la Paix dans les grands lacs
africains', Rapport Final, Bujumbura, p.14
12
www.unesco.org/cp : L'UNESCO
s'engage à promouvoir une culture de la paix.
La culture de la paix s'appuie sur huit domaines suivants :
1. Renforcer une culture de la paix par
l'éducation en encourageant l'éducation pour tous,
notamment pour les filles; en révisant les programmes d'enseignement
afin de promouvoir les valeurs, les attitudes et les comportements,
inhérents à une culture de la paix; en formant à la
prévention et au règlement des conflits, au dialogue, à la
recherche du consensus et à la non-violence active...
2. Promouvoir le développement
économique et social durable en ayant pour objectif
l'éradication de la pauvreté; en s'attachant aux besoins
particuliers des enfants et des femmes; en travaillant à une
durabilité environnementale; en instaurant une coopération
nationale et internationale, destinée à réduire les
inégalités économiques et sociales...
3. Promouvoir le respect de tous les droits de
l'homme en diffusant la Déclaration universelle des droits de
l'homme à tous les niveaux et en mettant pleinement en oeuvre les
instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme...
4. Assurer l'égalité entre hommes et
femmes en intégrant une perspective sexospécifique et en
encourageant l'égalité dans la prise de décisions
économiques, sociales et politiques; en éliminant toutes les
formes de discrimination et de violence à l'égard des femmes; en
fournissant un appui et une aide aux femmes dans des situations de crise
liées à la guerre et à d'autres formes de violence...
5. Favoriser la participation démocratique en
formant des citoyens responsables; en renforçant des actions
destinées à favoriser les principes et les pratiques
démocratiques; en créant et en développant les
institutions et les processus nationaux qui favorisent et soutiennent la
démocratie...
6. Développer la compréhension, la
tolérance et la solidarité en favorisant un dialogue entre les
civilisations ; des actions en faveur des groupes vulnérables,
des migrants, des réfugiés et des personnes
déplacées, des populations autochtones et des groupes
traditionnels ; le respect de la différence et de la diversité
culturelle...
7. Soutenir la communication participative et la
libre circulation de l'information et des connaissances par des
actions telles que le soutien aux médias indépendants dans le
cadre de la promotion d'une culture de la paix; l'utilisation pertinente des
médias et de la communication de masse; des mesures destinées
à résoudre la question de la violence dans les médias; le
partage des connaissances et de l'information au moyen des nouvelles
technologies...
8. Promouvoir la paix et la sécurité
internationales par des actions telles que la promotion d'un
désarmement général et complet ; une meilleure
participation des femmes à la prévention et au règlement
des conflits et à la promotion d'une culture de la paix dans des
situations de post-conflit ; des initiatives dans des situations de conflit ;
la promotion de mesures de confiance et d'efforts pour la négociation de
règlements pacifiques des différends...
L'éducation à la paix est donc le vecteur par
excellence par lequel se transmet la culture de la paix. Elle touche le mode de
voir, penser et agir.
d. Conflit : venant du latin `conflictus', il
signifie choc. Il est le résultat de confrontation des besoins,
d'intérêts ou des valeurs. Il est naturel et normal.
e. Violence : du latin `violentia', il signifie
abuser de force. Elle peut être physique, psychologique,
économique, structurelle...
La paix s'oppose non seulement au conflit mais aussi à la
violence.
Quant à l'implication du scoutisme dans
l'éducation à la culture de la paix, elle est liée
à son histoire et renforcée par des citations du fondateur qui a
vu clairement le développement de la culture de la paix dans le monde
comme étant lié au but du Scoutisme.
Comme éclaireur, il a écrit dans
«Jamboree», en octobre 1932, que «Notre but est
d'élever la jeune génération pour en faire des citoyens
utiles ayant une mentalité plus large que par le passé. Nous
développerons ainsi dans le monde la bonne volonté et
la paix par l'esprit de camaraderie et de coopération,
au lieu des rivalités aujourd'hui prédominantes entre les classes
sociales, les religions et les pays, rivalités qui ont tant fait dans le
passé pour engendrer des guerres et de l'agitation. Nous
considérons que tous les hommes sont des frères, les fils d'un
seul Père, et que le bonheur ne peut leur être apporté
qu'à travers le développement de la tolérance et
de la bonne volonté mutuelles, c'est-à-dire à
travers l'amour13 ».
En plus des idées du fondateur, la conférence
mondiale a pris plusieurs résolutions soutenant l'éducation
à la paix par les résolutions 4/83, 5/85, 7/88, 15/90 et 13/96.
Nous reproduisons certaines ici14 :
1. Résolution 7/88 (conférence du
11 au 15 janvier 1998 à Melbourne / Australie consacrée
à l'éducation à la Paix et à la
compréhension) :
La conférence, reconnaissant que le scoutisme de par
son caractère international et sa tradition offre des occasions uniques
de construire la compréhension et l'amitié entre les jeunes ;
Encourage les OSN à réviser leur programme pour
les jeunes afin de faire en sorte que l'éducation à la paix et
à la compréhension en constitue une partie intégrante.
2. Résolution 15/90 (conférence
du 23 au 27 juillet 1990 à Paris / France traitant de la
journée internationale de la paix) :
La conférence, décide, afin de promouvoir
l'éducation à la paix et de témoigner son engagement
sincère en faveur de la paix, que l'OMMS fera la promotion de la
journée internationale de la paix des Nations unies, le
3ème mardi de septembre de chaque année
3. Résolution 13/96 (conférence
du 8 au 12 juillet 1996 à Oslo/ Norvège consacrée
à la paix) :
La conférence, constate la multiplication des conflits
qui ravagent le monde, détruisent des vies humaines et des
infrastructures socio-économiques et culturelles ; accueille
positivement les initiatives des associations scoutes en vue de la sauvegarde
ou du retour de la paix, notamment l'organisation par les Associations scoutes
de la région des grands lacs africains (Burundi, Rwanda, Zaïre)
d'un séminaire sur le rôle du
13 Bureau Mondial du Scoutisme : Scoutisme et
Paix, op. Cit. P4
14 Bureau mondial du scoutisme : Résolutions
de la Conférence Mondiale du Scoutisme 1998-2005, avec Index 1922-
2005, SE, Genève Avril 2007
scoutisme face aux crises sociopolitiques... recommande que le
Comité Mondial du Scoutisme encourage les associations scoutes à
revoir leur programme des jeunes afin :
· de permettre aux scouts et à leurs responsables de
rechercher et d'analyser les causes qui sont à la base des conflits,
· de promouvoir la paix, la tolérance et la
réconciliation entre les communautés, particulièrement
parmi les jeunes, contribuant ainsi à instaurer la solidarité,
· d'encourager la coopération et les échanges
qui transcendent les différences ethniques, religieuses et culturelles
...
0.8 Difficultés rencontrées
Sans pour autant dire que l'élaboration de ce travail a
été une corvée, nous tenons à signaler que la
tâche n'a pas été légère. Certaines
faiblesses peuvent être dues à ces difficultés,
malgré les efforts déployés pour les dépasser.
Nous avons été buté au problème
financier pour couvrir le champ d'observation. Il fallait faire moins des
déplacements (frais de voyage et hôtellerie) et consulter
régulièrement l'Internet.
Enfin, le temps a été un facteur limitant car
à part les recherches pour le mémoire, il y avait des cours
(théoriques et pratiques) ainsi que les charges familiales auxquelles on
ne devait pas se dérober et les recherches.
Cependant, nous sommes parvenu à produire ce travail,
c'est grâce à la magnanimité des plusieurs personnes, les
encouragements et le sens du devoir.
Pour limiter les voyages, nous avons profité des
rencontres pour contacter plusieurs personnes à la fois et avons
privilégié l'Internet et téléphones aux voyages. De
ce fait nous nous sommes limité à l'essentiel laissant une large
sphère d'études pour les chercheurs postérieurs.
0.9 Subdivision du travail
Le travail compte 4 grandes parties qui sont encadrées par
une introduction et une conclusion générale. Ces parties sont
:
1. La présentation du scoutisme mondial
2. Le scoutisme dans la sous région des grands lacs
3. L'évaluation de la CSGL et de sa contribution à
l'éducation a la paix
4. Propositions stratégiques
Chapitre I : PRESENTATION DU SCOUTISME
1.1 Historique et présentation des idées
maîtresses du scoutisme 1.1.1. Le fondateur et
l'histoire15
Le scoutisme est issu d'un camp expérimental
organisé par Lord Robert Stephenson Smith Baden-Powell of
Gilwell (Londres, 22 février 1 857-Nyeri/Kenya, 8 janvier 1941) en
faveur de 22 garçons sur l'île de Brownsea en Angleterre (du 25
juillet au 9 août 1907). Ce camp connut un immense succès et
prouva à son organisateur que ses méthodes et sa formation
plaisaient aux jeunes et donnaient des résultats. En janvier 1908, il
lança un livre intitulé `Scouting for Boys'
traduit en français par Éclaireurs (c'est presque une
adaptation aux jeunes de son livre `Aids to scouting', ou
Guide du Chef éclaireur petit livre qu'il avait écrit
à l'intention des soldats). L'intention n'était que de
proposer une méthode de formation pour les garçons, qui aurait pu
être adoptée par des organisations de jeunesse déjà
existantes. À sa grande surprise, les jeunes s'organisèrent
eux-mêmes en un mouvement destiné à devenir le plus grand
mouvement de jeunesse au monde.
Baden-Powell était un soldat décoré pour
son mérite, un artiste de talent, un acteur et un libre penseur. Il
jouit par la suite d'une extraordinaire renommée en tant que fondateur
du Scoutisme.
Il est orphelin et vit dans une famille modeste. Il a une
enfance rude. Ses nombreuses expériences de jeunesse et de soldat
jouèrent un rôle dans l'élaboration de ses méthodes
éducatives. Enfant, il passait ses vacances à faire du camping,
des excursions et de la voile. Le montage de tentes, la lecture de cartes et de
boussole, le camouflage, la cuisine au feu de bois, l'observation sont
quelques-unes des techniques auxquelles il s'initia.
Il est entré dans l'armée en 1876 et a
oeuvré aux Indes, dans les Balkans, en Afrique de l'Ouest et du Sud. Il
se spécialisa dans la reconnaissance et le relevé topographique.
Il fit entrer plusieurs changements et finit Général.
Il quitte définitivement l'armée en 1910 sur les
conseils du Roi Edouard VII, qui pensait qu'il pourrait rendre un service
encore plus précieux à son pays en se consacrant
entièrement à la jeunesse et au mouvement scout qu'il avait
initié. Il consacra dès lors tout son enthousiasme et son
énergie au développement du Scoutisme et voyageant dans le monde
entier, au gré des besoins, pour promouvoir le Mouvement et communiquer
sa foi. Il épouse en 1912, Olave Soames (22 février 1889 -
1977).
Le premier Jamboree scout international eut lieu en 1920
à Olympia /Angleterre. Baden-Powell y fut proclamé à
l'unanimité Chef Scout du monde. Lors du 3e Jamboree mondial, (Arrowe
Park, Angleterre), le Prince de Galles annonça que BADEN-POWELL allait
être ennobli par S.M. le Roi. Il devient alors Lord Baden-Powell of
Gilwell, du nom du centre international de formation pour les Scouts adultes
qu'il avait créé. Il écrivit en tout 32 livres. Il fut
honoré du grade universitaire d'au moins six universités et
reçut de
l'étranger 28 ordres et décorations, ainsi que
19 distinctions scoutes. En 1938, sa santé se détériorant,
BADEN-POWELL retourna en Afrique, où il vécut une semi-retraite
à Nyeri, au Kenya.
Au premier recensement mondial en 1922, il y avait un million
de scouts dans 31 pays En 1957, le Bureau mondial déménagea de
Londres à Ottawa (Canada). En 1968, il fut transféré
à Genève (Suisse) où il est toujours situé. En
1971, l'OMMS comptait 100 associations membres. Après l'effondrement du
communisme en 1989 et au début des années 90, le scoutisme a
repris vie dans de nombreux pays où il avait été interdit.
L'Organisation mondiale a alors connu une nouvelle expansion. En 1999, l'OMMS
reconnaissait des associations scoutes nationales dans 152 pays. On compte
aujourd'hui plus de 28 millions de scouts, garçons et filles, dans le
monde. Quelque 250 millions de personnes, comprenant des personnalités
dans tous les domaines, ont été scoutes.
C'est par MPALA (bord du lac Tanganyika) en 1920, soit 13 ans
après sa fondation que le scoutisme arrive au Congo, sur l'initiative
des missions catholiques des pères blancs y implantées vers les
années 1890. Il est simulé avec plusieurs autres activités
pour la jeunesse : Enseignement, sport, gymnastique, oeuvres sociales. En
général c'était une activité scolaire et
parascolaire et un moyen puissant pour la socialisation des jeunes. La
première troupe ouvre à Léopoldville en 1922 et en 1929 on
pouvait compter près de 25 troupes parsemées sur l'étendue
du territoire. Ces troupes étaient dénommées
"Fédération des Eclaireurs Catholiques du Congo Belge
(F.E.C.C.B)" et étaient affiliées à la
fédération du " Scoutisme Catholique belge ". Ainsi la FECCB
était rattachée à "l'Association Royale des Scouts
Baden-Powell de Belgique" et par elle à
"l'Interfédérale Belge du Scoutisme », cette
dernière étant elle-même rattaché au "Bureau
International du Scoutisme" (Canada). Par "Arrêté royal du 9
juin 1954, elle reçut la personnalité civile. En 1931, les
effectifs de l'Association des Baden-Powell Belgian Scouts étaient de
8.152, dont 1.460 scouts Noirs des colonies. Des 20600 membres qu'elle comptait
en 1946, 500 étaient du Ruanda-Urundi (le Ruanda-Urundi qui étant
considéré comme l'une des 8 régions que comptait la
fédération). Comme en administration, dans le scoutisme dans
l'Afrique Equatoriale Belge était uni. 16
1.1.2. Les Principes Fondamentaux
Scouts17
Dans ce point nous traiterons des éléments de
base sur lesquels repose le Mouvement scout, c'est-à-dire son but, ses
principes et sa méthode en plus de la définition et de la
mission. Bien que le scoutisme ait adopté différentes formes
adaptées aux besoins de chaque société, les principes
fondamentaux constituent les dénominateurs communs qui lient le
Mouvement dans le monde entier.
Ces éléments fondamentaux sont formulés
au chapitre 1 de la Constitution de l'Organisation mondiale du Mouvement scout
(OMMS) et ils doivent caractériser toute organisation qui remplit les
conditions requises pour être membre de l'OMMS. Ils sont
16
www.scoutinkivu-cd.afrikart.net
résumant TSHIMANGA Chsarles, Laboratoire " Société en
Développement dans l'Espace et dans le Temps" Université Paris
VII - Denis Diderot, Zaire-Afrique N°
17 Bureau Mondial du Scoutisme,
Constitution et règlement Additionnel de l'Organisation Mondiale du
Mouvement Scout, Genève, Juillet 1990
l'essence du scoutisme et sont sa définition, son
but, ses principes, sa méthode, sa mission et sa vision.
Le Mouvement scout est définit comme un «
Mouvement éducatif pour les jeunes, fondé sur le volontariat;
c'est un mouvement à caractère non politique, ouvert à
tous sans distinction d'origine, de race ni de croyance, conformément
aux but, principes et méthode tels qu'ils ont été
conçus par le Fondateur et formulés ci-dessous ».
(Article 1.1 de la Constitution mondiale).
Le scoutisme a pour but de contribuer au développement
des jeunes en les aidant à réaliser pleinement leurs
possibilités physiques, intellectuelles, sociales, morales et
spirituelles, en tant que personnes, que citoyens responsables et que membres
des communautés locales, nationales et internationales. (Article 1.2 de
la Constitution mondiale)
Le Mouvement scout est fondé sur les 3 principes suivants
qui sont des devoirs à triple direction et respectivement envers : Dieu,
Autrui et soi-même.
Le devoir envers Dieu suppose une adhésion à des
principes spirituels, la fidélité à la religion qui les
exprime et l'acceptation des devoirs qui en découlent.
Le Devoir envers autrui fait allusion à :
· La loyauté envers son pays dans la perspective de
la promotion de la paix, de la compréhension et de la coopération
sur le plan local, national et international.
· La participation au développement de la
société dans le respect de la dignité de l'homme et de
l'intégrité de la nature.
Ainsi, la dignité humaine, la paix,
l'intégrité de la nature sont les trois termes témoignant
de l'orientation humaniste du Mouvement scout.
Le devoir envers soi-même augure une responsabilité
de son propre développement.
La Promesse et la Loi
Tous les scouts du monde font une promesse. Cet engagement,
c'est l'adhésion à un code moral positif qu'on appelle la Loi
scoute. Quant à la promesse, elle engage celui ou celle qui la fait
à observer cette Loi et à s'efforcer d'atteindre l'idéal
qu'elle sous-tend. À la différence de la plupart des lois, il n'y
a aucun interdit, aucune défense dans la Loi scoute. Et il n'y a aucune
autorité extérieure pour la faire respecter. Seule la
responsabilité personnelle est en jeu.
La Promesse et la Loi prennent différentes formes selon
les associations scoutes et les groupes d'âge. Cependant, elles
comportent toujours le triple devoir: devoir envers Dieu, devoir envers autrui,
devoir envers soi-même. Ils reflètent, dans un langage
approprié à la culture et à la civilisation de chaque OSN,
approuvé par l'OMMS, et donc inspirées de la Promesse et de la
Loi conçues par le Fondateur du Mouvement scout.
Quant aux valeurs sous-jacentes, ce sont la confiance, la
loyauté, le service, l'amitié, la politesse, le respect de la vie
et du travail, la bonne humeur et l'honnêteté. (Article 2.2 de la
Constitution mondiale). Les textes de base sont :
Le texte de promesse classique est `Sur mon honneur, et
avec la grâce de Dieu, je promets de faire tout mon possible pour :
Servir Dieu et le roi (ou Dieu et mon pays), Aider mon prochain à tout
moment, Obéir à la Loi scoute'.
La Loi est quant à elle un ensemble des 10 articles qui
sont
1. Le scout n'a qu'une parole.
2. Le scout est loyal.
3. Le scout se rend utile et aide son prochain.
4. Le scout est un ami de tous et un frère pour tous les
autres scouts.
5. Le scout est courtois.
6. Le scout est bon pour les animaux.
7. Le scout obéit sans discussion à ses parents,
à son chef de patrouille et à son chef.
8. Le scout sourit et siffle en toute difficulté.
9. Le scout est économe.
10. Le scout est propre dans ses pensées, ses paroles et
ses actes. La méthode
La méthode scoute est un système d'auto
éducation progressive fondé sur 7 éléments. Ces
éléments sont : (Article 3 de la Constitution mondiale)
1. La Loi et la Promesse ;
2. La vie en Petits Groupes (ou système des patrouilles)
;
3. Le Cadre symbolique ;
4. La Nature et le Plein Air ;
5. La Relation Educative ;
6. L'éducation par Action ;
7. Le système de Progression.
La mission du scoutisme :-- en partant de valeurs
énoncées dans la Promesse et la Loi scoutes -- Contribuer
à l'éducation des jeunes et à la construction d'un monde
meilleur peuplé de personnes épanouies prêtes à
jouer un rôle constructif dans la société. Pour y
parvenir, il propose aux jeunes d'entrer, tout au long de leurs années
de formation, dans un processus d'éducation non formelle; il utilise une
méthode originale selon laquelle chacun est le principal artisan de son
propre développement pour devenir une personne autonome, solidaire,
responsable et engagée; il les aide à développer un
système de valeurs basé sur les principes spirituels, sociaux et
personnels exprimés dans la Promesse et dans la Loi.
Le scoutisme est un
Les principes fondamentaux tels qu'énoncés dans
la Constitution mondiale indiquent l'essentiel du scoutisme. Il y a là
abondante matière à réflexion, tout au long d'une vie
scoute. L'essentiel représente par ailleurs le tronc commun, la base
universelle du scoutisme, mais celui-ci est également fait de
particularités et d'éléments variables d'un pays à
l'autre. Ces éléments supplémentaires peuvent non
seulement être utiles et
avoir une grande importance dans un milieu donné, ils
confèrent une personnalité à chaque organisation
scoute.
Modalités d'organisation du scoutisme sur le plan
mondial
Avec plus de 28 millions de membres, dont plus de deux
millions et demi d'adultes oeuvrant dans divers domaines, le scoutisme s'appuie
sur les principes d'organisation suivants:
· Une seule organisation scoute nationale (OSN) par pays
est reconnue en qualité de membre de l'Organisation Mondiale du
Mouvement Scout (OMMS);
· Une organisation scoute nationale peut comprendre
plusieurs associations scoutes formant une fédération;
· C'est à chaque OSN de s'assurer que toutes les
associations ou tous les groupements qui la constituent remplissent bien les
conditions requises par la Constitution de l'OMMS.
Principe général d'organisation du scoutisme
Chaque organisation ou groupement scout a le droit et la
responsabilité de gérer ses modes d'organisation de façon
à exécuter sa mission en conformité avec la
réglementation, les exigences et la philosophie de gestion des autres
niveaux auxquels elle a adhéré. C'est ainsi que l'on observe des
modèles d'organisation distincts pour chaque niveau de la structure.
L'OMMS privilégie une ligne hiérarchique composée de six
niveaux:
-L'unité -Le groupe -Le district -La province -La nation
-Le monde.
Tableau N° 1 : Principe Général d'organisation
du Scoutisme
Niveaux
|
Groupements
|
But
|
1. Unité ou Branche
|
Meute
Troupe Compagnie Clan /Route
|
Offrir le programme scout aux jeunes conformément aux
applications de branche en vue de contribuer à leur développement
global.
|
|
Membres et Age
(ans)
|
Divisions
|
Pédagogie
|
|
|
Louveteaux (24)
|
6 à 12
|
Sizaines
|
Les Jeux
|
|
Scouts (32)
|
12 à 17
|
Patrouilles
|
L'Aventure
|
|
Scouts aînés (32)
|
17 à 19
|
Patrouilles
|
L'Apprentissage
|
|
Routiers (24)
|
19 à 25
|
Equipes
|
Le Projet
|
|
|
Assurer la qualité, la permanence, la présence
et la croissance du scoutisme sur un territoire géographique
déterminé conformément aux orientations, politiques et
règlements de leur district et des niveaux supérieurs.
|
3. District
|
|
Regrouper les groupes locaux sur un territoire
géographique donné en vue de leur fournir des services leur
permettant d'accomplir leur mandat avec efficacité conformément
aux orientations, politiques et règlements de l'association et des
niveaux supérieurs.
|
4. Province
|
Association
|
Par délégation du niveau National,
développer, encadrer et soutenir le
scoutisme sur le territoire conformément aux
orientations, politiques et règlements de l'OMMS. (Parfois ce niveau
n'est pas requis pour des pays à faible superficie).
|
5. National
|
Fédération / Organisation Nationale
|
Offrir à tous les jeunes, quelle que soit leur origine
sociale, la possibilité de participer à un ensemble
d'activités organisées selon les principes du scoutisme.
Régir, encadrer, développer et soutenir le
scoutisme en conformité avec les principes et les règles de
l'OMMS. Il y a actuellement 156 pays membres.
|
6. Mondial
|
Organisation Mondiale du Mouvement scout
|
Promouvoir le Mouvement scout partout dans le monde en
favorisant l'unité et la compréhension de son but et de ses
principes, en facilitant son expansion et en préservant le
caractère qui lui est propre. (il y a 6 bureaux régionaux :
Nairobi, Yalta, Santiago, Bruxelles, le Caire et Manille.)
|
|
Source : Association des Scouts du Canada, Organisation et
Structure du Mouvement Scout, Janvier 2000, p. 6 et adapté par nos
recherches.
1.2. Le scoutisme et l'éducation à la
paix : conception du bureau mondial et du Fondateur
Selon son essence, le scoutisme est une fraternité
mondiale capable d'inspirer des sentiments de tolérance, de
solidarité, compréhension, de fair-play et de justice sur la
terre. Baden-Powell pense que chaque scout doit être ami de tout le
monde. Il précise que le scoutisme est une fraternité : mouvement
qui, concrètement, ne tient aucun compte des différences
grâce à l'esprit indéfinissable dont il est
pénétré, celui du gentilhomme de Dieu.
La promesse et la loi sont des moyens d'éviter la
guerre et les conflits. Mis vraiment en pratique, elles éliminent les
raisons que peuvent avoir les nations de se disputer entre elles. Le but du
scoutisme va de pair avec le développement de la paix dans le monde
d'autant plus que son but est d'élever la jeune génération
pour en faire des citoyens
utiles ayant une mentalité plus large que par le
passé. Il tente de développer la bonne volonté et l'esprit
de camaraderie et de coopération en combattant les rivalités
prédominantes. Un des derniers écrit de BP stipule qu' «
une chose est essentielle à une paix générale et
permanente et c'est un changement complet d'esprit parmi les peuples, un
changement qui amènera à une compréhension mutuelle plus
étroite, au rejet des préjugés et qui fera que nous
comprendrons avec beaucoup de sympathie le point de vue des
autres18 ».
Fier de cet apport, le BMS inscrit la culture de la paix dans
ses activités et plusieurs résolutions des conférences
mondiales encouragent ces démarches.
1.3. Les publications du bureau mondial sur la
paix
Le bureau Mondial du Scoutisme est très productif pour
les documents de vulgarisation de son intervention dans le domaine de la Paix
et dans un style visant les fondements pédagogiques du scoutisme. Les
plus importants sont :
1. « Scoutisme et Paix »
: Document très important traitant des origines pacifiques du scoutisme,
la similitude de la politique scoute avec la recherche de la paix et de
l'entente mondiale, il relate ensuite la contribution du Scoutisme à la
cause de la paix, énumère les reconnaissances internationales de
la contribution du scoutisme à la paix, et trace une perspective
d'avenir. (Genève 2002)
2. «L'impact éducatif du Scoutisme:
Trois études de cas sur l'adolescence» (document
publié en 1995) est le résultat de la recherche sur les
«Pratiques pleines de promesses du scoutisme», menées par des
chercheurs externes à la demande du Comité de Recherche et de
Développement.
3. «Du Scoutisme, tout simplement!
Idées et pratiques pour les chefs et cheftaines»
(1996) Cette publication est destinée à tous les
responsables scouts dans le monde. Son but est de rappeler les principes de
base du scoutisme à tous ceux qui s'inspirent de la méthode
scoute pour contribuer au développement d'enfants et d'adolescents.
4. «Le Scoutisme, un Système
Educatif» (publié en février 1998). Ce
document fait partie d'une série de publications centrées sur le
Programme des Jeunes et destinées à soutenir le travail
réalisé pour accomplir la mission du scoutisme.
5. «Principales Caractéristiques du
Scoutisme» (Septembre 1998). Basé sur la Constitution
de l'OMMS, ce document donne un aperçu condensé mais complet des
principaux éléments qui caractérisent le scoutisme et sa
mission. Partant d'une définition de l'éducation, le document
présente l'approche éducative non formelle du Scoutisme qu'il
définit comme suit: « une approche holistique qui reconnaît
que les différentes dimensions de la personnalité humaine sont
liées et s'influencent mutuellement; basée sur une proposition
pédagogique; qui joue un rôle complémentaire à celui
des agents formels et informels de l'éducation; qui part du constat
qu'elle ne peut que contribuer au développement des jeunes ».
18 Baden-Powell, Eclaireurs, Ed. Delachaux et
Niestlé, Neuchâtel 1982, p.26
6. « Réaliser la mission du scoutisme
» : La brochure présente les défis qui doivent
être relevés pour concrétiser la mission de l'OMMS. Ces
défis sont les suivants: pertinence, complémentarité,
effectifs, adultes, relations et partenariat et unité. La brochure
propose des directives pour organiser un atelier de deux jours sur la
manière de «Réaliser la mission du Scoutisme» et une
liste de documents utiles.
7. La "Politique Mondiale du Programme" :
publiée en 1990 et 1992, cette brochure est le fondement
de toute une série de documents. Elle présente la Politique
mondiale du Programme. Cinq brochures présentent une vision
intégrée de cette politique.
8. Programmes des Jeunes: Politique sur la
Participation des Jeunes à la Prise de Décisions :
La brochure présente la politique, souligne l'importance
de permettre aux jeunes de participer au processus décisionnel, puisque
ceci fait partie de la mission éducative du Scoutisme, fournit des
informations générales pour étayer la déclaration
de politique et reprend des commentaires, des suggestions ainsi que des
exemples pour aider les Associations scoutes nationales à
intégrer la politique dans leur propre Programme des Jeunes et dans les
structures de gestion de l'association. (Genève, 1997)
9. «Eléments pour un Programme
Scout», publié en 1985 sous la forme d'un dossier
à feuilles volantes, ce document a été conçu sous
la direction du Comité mondial du Programme, principalement dans le but
de servir d'outil de référence pour les Associations scoutes
nationales qui doivent systématiquement remettre à jour leurs
programmes des jeunes.
10. «Education à la Paix et à
la Compréhension» Projet expérimental
entrepris sous la direction du Comité mondial du Programme entre 1978 et
1984, «pour étudier la meilleure façon d'utiliser la
méthode scoute afin que les jeunes apprennent à apprécier
et à respecter la culture et le mode de vie des autres, contribuant
ainsi à l'amitié internationale et à l'entente entre les
hommes». L'ouvrage débute par une introduction intitulée
«Contexte: l'homme, la société et la culture, la
socialisation et les valeurs».
11. «Le Scoutisme à travers le
Monde». Cette publication vise plusieurs objectifs. Il
s'agit d'un ouvrage de référence complet sur le Scoutisme
mondial, qui présente les particularités des diverses
associations nationales, qui ont chacune «des points forts, des
idées ingénieuses, des expériences particulières et
des problèmes uniques». Cet ouvrage encourage les Associations
scoutes à «proposer des idées de programmes de
fraternité internationale afin de renforcer les contacts et les
échanges entre les scouts du monde entier. Il fournit également
aux rédacteurs scouts des informations pour l'adaptation et la diffusion
au niveau des jeunes.
1.4 Les activités internationales scoutes sur la
paix
Le présent titre tente de montrer quels ont
été les principaux aspects de la contribution du scoutisme
à la Paix. Il regorge des activités organisées pour la
cause de la Paix. Il importe de savoir que pour le scoutisme, la paix n'est
pas seulement l'absence de guerre. C'est un processus dynamique de
collaboration entre tous les états et les peuples. Cette collaboration
doit être fondée sur le respect de la liberté, de
l'indépendance, de la souveraineté nationale,
de l'égalité, de l'autorité de la loi, des droits de
l'homme ainsi que sur une répartition juste et équitable des
ressources19».
Ainsi, le scoutisme, joint plus la paix à la justice :
pas de paix sans justice ni de justice sans paix. Cet éclaircissement
appuie l'importance d'une contribution indirecte à la paix et non une
contribution directe que serait la pacification, les opérations
pour le maintien de la paix, les relations internationales, le
désarmement, la politique internationale, les solutions de conflits par
voie diplomatique, ... Le tableau suivant retrace synthétiquement les
différentes activités.
Tableau n° 2 : La Contribution du Scoutisme à la
Cause de la Paix
Dimensions
|
Approche
|
Manifestations / Activités
principales
|
|
Sens ordinaire du terme « paix » opposé à
« guerre » ou « conflit »
|
· Jamborees scouts mondiaux et Jamborees pour tous
· Jamborees sur les ondes et jamborees sur Internet
· Moots scouts mondiaux
· Fonds scout universel
· La Semaine de la paix et la Journée de la Paix
· Participation à l'Année Internationale de
l'Enfance
(1979) et à l'Année Internationale de la
Jeunesse (1985)
· Ensemble, nous pouvons agir pour une terre sans mines
· Education à la paix et action en faveur de la paix
en Colombie
|
|
Développement de la personnalité :
identité personnelle, paix d'esprit à travers
l'acceptation volontaire d'un `code de vie', un système de valeur qui
sert de `guide intérieur'.
|
· La vie quotidienne au sein d'une unité scoute,
· Le système de patrouilles, assumer progressivement
la responsabilité,
· La promesse et la loi comme système de
référence éthique,
· Projet Sunrise City, Croatie,
· Recherche sur la violence à l'écran.
|
|
Importance des relations expressives, et très
particulièrement des relations avec le groupe de pairs, dans la
socialisation des jeunes.
|
· La patrouille, un lieu idéal pour établir
des relations constructives avec les autres,
· CEI, Education à la Paix et à la
démocratie,
· La Croisière de la Paix.
|
|
Importance de la culture comme un `cadre social de
référence'. Besoin d'éviter
l'ethnocentrisme et ses conséquences
possibles: préjugés,
intolérance, chauvinisme et xénophobie.
|
· Education à la Paix dans la sous-région des
Grands Lacs africains
· Les Enfants pour l'Avenir (Europe centrale et
orientale)
· Opération "Solidarité avec les jeunes de
Tchernobyl"
· Activités d'apprentissage interculturel telles que
: l'Eurofolk, les Camps nationaux d'intégration, etc.
|
|
19 Bureau Mondial du Scoutisme, Scoutisme et
Paix, op. Cit. p.13
|
Le concept de développement social est
profondément ancré dans la philosophie du Scoutisme.
Le développement communautaire,
l'éducation pour le développement, la
coopération au développement ainsi que le partenariat et la
solidarité sous diverses formes sont quelques exemples de contributions
du Scoutisme à la recherche d'une paix durable.
|
· Partenariat et Solidarité dans le Scoutisme
· Camp pour le Développement Communautaire
· Village Mondial du Développement
|
|
Hypothèse de base: si l'humanité doit
survivre, une nouvelle éthique de
l'environnement s'impose, qui protège l'environnement
et organise une utilisation équitable des ressources.
|
· Plantations des arbres et reboisement
|
|
Source : BMS, Scoutisme et Paix, p.12
Ainsi présenté au sien du tableau ci haut, et
en conformité avec la définition de la paix proposée, le
scoutisme regroupe son intervention sur la cause de la paix en 6 dimensions
principales qui sont tour à tour Politique, Personnelle,
Interpersonnelle, Interculturelle, Paix et Développement social et Paix
entre l'homme et la nature.
1.4.1 La dimension Politique : Paix opposée
à la Guerre ou au Conflit
Le Scoutisme contribue à construire la paix en
créant un sentiment de fraternité et de compréhension
par-dessus les barrières nationales. Il prône un style de vie
pacifique et intègre dans la méthode scoute un nombre de
pratiques qui encouragent les attitudes et le comportement fraternels pour
résoudre les conflits. La conception de Baden-Powell du
patriotisme n'était ni étroite ni chauvine, mais bien
universelle. Dans un discours de clôture improvisé,
prononcé à l'occasion de la Neuvième Conférence
Internationale du Scoutisme, à La Haye en août 1937, il
décrit le type de personne que pourrait former le processus
éducatif scout: «Notre but ultime est d'éduquer des
hommes virils pour nos pays respectifs; des hommes forts de corps, d'esprit et
d'âme; des hommes auxquels on peut faire confiance; des hommes qui soient
capables de s'attaquer à un travail difficile et en même temps de
faire face à des temps difficiles; des hommes capables de prendre des
décisions avec leur tête, sans se laisser guider par les
suggestions de la masse; des hommes capables de sacrifier une grande partie de
ce qui est à eux pour le plus grand avantage du pays. Leur patriotisme
ne doit pas être étroit: bien au contraire, dans leur largeur
d'esprit ils doivent pouvoir regarder avec sympathie les ambitions des
patriotes des autres pays.»
Baden-Powell répète «En enseignant le
patriotisme à nos garçons et filles, nous devrions veiller
à ce qu'il s'agisse d'un patriotisme au-dessus du sentiment mesquin qui
d'habitude s'arrête à son propre pays, et par conséquent
inspire de la jalousie et de l'animosité dans les rapports avec les
autres. Notre patriotisme devrait être du type le
plus large et le plus noble, celui qui saurait
reconnaître les côtés justes et raisonnables des demandes
des autres et qui amènerait notre pays à prendre conscience des
autres nations du monde et à établir des liens de camaraderie
avec elles».
Dans le scoutisme, le patriotisme n'est pas orienté
vers le pouvoir, le prestige ou la guerre, mais vers la création d'une
société dans laquelle tous font de leur mieux pour le bien de
leur communauté, considéré comme un élément
de la fraternité universelle. La création d'une infrastructure
invisible pour la paix est par conséquent l'idéal du
Mouvement.
Les actions initiées pour soutenir cette optique sont
principalement :
· Jamborees scouts mondiaux, les
Jamborees sur les Ondes (JOTA) et Jamborees sur Internet (JOTI) : Le jamboree
est un rassemblement international des scouts. A ce jour 21 jamborees scouts
mondiaux ont été organisés dont le 1er en 1920
(Olympia, Londres, Angleterre. 8.000 participants) et le 21è (dit du
centenaire, Park, Chelmsford, Royaume-Uni), en 2007. Organisés tous les
4 ans, ils sont accueillis par une OSN dont l'invitation a été
acceptée officiellement par la conférence mondiale.
Spécialement « le jamboree de la paix » a eu lieu en
France en 1947.
Les JOTA et les JOTI sont organisés chaque
année durant le troisième week-end d'octobre. Des centaines des
scouts et guides du monde entier échangent des salutations, apprennent
des cultures des autres pays, se transmettent des idées, se font des
nouveaux amis. Partageons notre monde, partageons nos ondes
· Moots Scouts Mondiaux : sont des
activités des adultes (18-25 ans). Ce sont des occasions pour se
rencontrer et par là améliorer la compréhension
internationale entre citoyens du monde.
· La Semaine de la Paix et la Journée de
la Paix : Il a été organisé une semaine pour
toutes les activités liées à la Paix, la semaine scoute
(comprenant la journée du 22 février) de 1989.
· L'année Internationale de l'Enfance en
1979 et l'Année Internationale de la Jeunesse en 1985 : Ces
deux activités organisées en 1979 et 1985 étaient
centrées sur la trilogie : « Participation, Développement,
Paix »
Deux grands projets ont été exécutés
dans ce domaine dont :
· « Ensemble nous pouvons agir pour une
terre sans mines » : qui consistait à déterrer les
mines anti-personnelle dans plusieurs endroits du monde. Un kit a
été produit pour permettre d'agir en jouant.
· « Education et Action pour la Paix en
Colombie » : C'était un projet initié pour barrer
la route à la violence qui sévit en colombie. Le projet «
Colombie, notre pays » voulait contribuer à renforcer
l'identité nationale, la spiritualité, la
créativité, le développement physique, le
caractère, la sociabilité et l'écologie.
1.4.2 La dimension Personnelle : la Paix
intérieure.
relations avec autrui, y compris les relations entre
cultures. Le scoutisme contribue au développement personnel des jeunes
pour qu'en eux naisse la paix interne à travers l'acceptation volontaire
d'un «code de vie» et d'un système de valeurs. Baden-Powell
envisageait le développement de la personnalité des jeunes d'une
certaine manière :
· De façon individualisée,
et non pas comme un système de masses.
· Toutefois, avec le système des patrouilles
;
· Responsabiliser les jeunes ;
· Leur donner un système éthique de
référence ;
· Leur proposer un code de valeurs formulé
positivement et non pas à travers des interdictions.
En somme, la philosophie éducative du Scoutisme
favorise le développement de personnalités ouvertes, adultes et
équilibrées. Et la conséquence est ce que Baden- Powell
appelait «la formation du caractère» ou
alors«le développement de la personnalité», en
d'autres termes, l'émergence de personnalités ayant le sens de
l'identité personnelle et capables d'avoir ou de rechercher la
«paix de l'esprit» à travers
l'acceptation volontaire d'un «code de vie»,
un système de valeurs qui leur apporte une
«orientation intérieure», suffisamment fort pour les
diriger à travers l'existence et suffisamment souple pour qu'ils
puissent s'adapter aux circonstances.
Deux activités phares peuvent être
énumérées :
· Projet « Sunrise City » en
Croatie : ce projet a été dirigé par des
scouts afin de travailler avec des jeunes victimes, traumatisées par les
récentes guerres dans les Balkans. Les camps «Sunrise City»
sont organisés tous les ans par l'Association Scoute de Croatie.
Le succès de ces camps résulte d'une
évaluation minutieuse de la situation: la guerre et la violence (perte
de parents, séparation des membres d'une famille, blessures,
déménagement forcé, etc.) qui sont des sources de stress
pour ces enfants. Ensuite, il est lié aux caractéristiques
très spécifiques de ces camps: ils sont organisés comme
des camps scouts traditionnels.
· Recherche : « Les jeunes et la
violence à l'écran » : L'OMMS s'est, en avril
1996, joint au Département de l'Information et de la Communication de
l'UNESCO et au Prof. Jo Groebel, chercheur à l'Université
d'Utrecht, (Pays-Bas), pour réaliser une étude internationale sur
«la perception des jeunes sur la violence à l'écran».
La recherche est l'un des aspects les plus importants du Programme
«Culture de la Paix» de l'UNESCO. Les résultats de cette
recherche sont, sans conteste, complexes et avons tenu à en citer
quelques-uns parmi les plus marquants:
- 93% des enfants de 12 ans interrogés ont
accès à une télévision en moyenne trois heures par
jour. Elle est donc une source majeure d'information (et de délassement)
pour les enfants et des jeunes.
- Les enfants utilisent parfois des personnages
modèles pour échapper à leurs problèmes; les
héros de fictions, d'action sont très populaires chez les
garçons alors que les filles prennent davantage des musiciens pour
modèles.
- La télévision est le facteur unique le plus
puissant pour créer des héros internationaux. 88% des enfants
interrogés connaissent «Terminator», le robot tueur
interprété par Arnold Schwarzenegger.
- L'omniprésence de la violence à
l'écran contribue à rendre le monde plus violent. Près de
la moitié des enfants élevés dans des environnements
où règne la violence, tels des pays en guerre ou des
régions rongées par la criminalité, considère
Terminator comme un modèle à suivre.
- Même si la violence a toujours été
présente dans les contes parce qu'elle permet d'attirer l'attention des
enfants, c'est, peut-être, l'association entre la violence quotidienne
dans des situations réelles et l'accumulation de la violence à
l'écran qui pousse les jeunes à envisager la violence comme une
solution naturelle à une situation donnée ou comme un moyen
pratique de résoudre des problèmes.
Le travail montre que la violence sous toutes ses formes
exerce une influence négative sur le développement personnel des
jeunes. Il faut donc la limiter, même dans les médias.
Le Jamboree Scout Mondial au Chili (décembre 1998 -
janvier 1999, 30.000 jeunes) a connu une exposition interactive sur le sujet et
plusieurs ateliers ont été mis sur pied dans le cadre du Village
Mondial du Développement. Des ateliers similaires ont été
organisés lors du Moot Scout Mondial qui s'est tenu à Mexico
City, en juillet 2000.
1.4.3 La dimension Interpersonnelle : Relation avec les
autres
Liée étroitement avec le domaine du
développement personnel, l'analyse est concentrée sur l'aspect
des relations interpersonnelles, tout en n'oubliant pas que la
croissance personnelle ne peut pas être dissociée des relations
interpersonnelles et les deux se réalisent dans un contexte social (un
groupe, une société et une culture). Et on dit : « Dis moi
qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ».
Les relations expressives pour les jeunes gens sont
importantes, particulièrement dans le scoutisme«... en plus de
permettre de faire des expériences agréables, les relations avec
le groupe de pairs peuvent jouer un rôle positif dans la socialisation
des adolescents.» Elles peuvent:
- Donner à une personne en pleine croissance le
feedback impartial dont elle a besoin pour développer un sens
réaliste d'elle-même,
- Développer la loyauté et la
fidélité à la parole donnée... sur la base de la
réciprocité et de l'équité...
- Développer une sensibilité à
l'égard des autres, en développant ainsi un sens de
cohésion qui aide à éviter l'aliénation.
Les principales fonctions sociales de l'adolescence
étant de développer une image harmonieuse de lui-même,
assurer son indépendance, développer une identité
professionnelle, planifier pour l'avenir, résoudre les problèmes
de conformité ou de déviance, trouver un sens à la vie et
élaborer un système de valeurs,... toutes ces tâches sont
liées à la relation avec ses pairs. L'importance de ces relations
est encore plus
grande si elles sont structurées et impliquent
d'autres personnes plus mûres et expérimentées.
C'est ce que l'intuition pédagogique de Baden-Powell a
été capable de concevoir et d'expérimenter au début
du siècle où les relations verticales étaient
considérées comme la règle absolue non seulement dans la
société en général mais davantage encore dans le
système scolaire! Il disait:
«...Le Scoutisme intègre les garçons
dans des bandes fraternelles qui sont leur organisation naturelle, que ce soit
pour jouer ou pour faire le bien ou simplement pour flâner.» et il
ajoutait «...La patrouille est une école de caractère pour
l'individu. Au chef de patrouille, elle offre l'occasion d'exercer son sens des
responsabilités et ses qualités de chef. Aux Eclaireurs, elle
apprend à subordonner leur intérêt personnel à celui
de l'ensemble, ainsi qu'à mettre en pratique les qualités
d'abnégation et de maîtrise de soi qui constitue un esprit
d'équipe basé sur la coopération et la bonne
camaraderie.»
Ainsi, le Scoutisme aide les jeunes à
développer la paix à travers les relations interpersonnelles.
Cette capacité à établir des relations constructives avec
les autres est essentielle comme moyen de développement de la
personnalité aussi bien que comme moyen de développement social.
Son impact est ressenti à la fois sur le plan individuel et
collectif.
Deux initiatives sont à signaler pour montrer l'impact
du Scoutisme dans ce domaine:
· Education à la paix et à la
démocratie dans un contexte post-totalitaire: L'effondrement du
communisme et du mur de Berlin (1989) consacre le début d'une nouvelle
ère et le Mouvement scout y trouve un nouveau champ d'action en tenant
compte du fait que l'avenir se construit avant tout par l'éducation des
jeunes et celle-ci ne peut être dispensée dans le vide. Dans la
Communauté des Etats Indépendants (CEI), une situation ainsi
résumée se présentait :
La transition a dévalorisé les anciennes normes
et valeurs, sans en proposer directement d'autres (création d'un vide),
alors que les nouvelles n'existent pas encore ou restent nébuleuses ou
inadaptées ; une économie en ruine n'offre pas assez
d'opportunités aux jeunes qui ne disposent ni d'une éducation
scolaire ou professionnelle adaptée, ni d'un emploi pour gagner leur vie
; la construction (ou reconstruction) laborieuse d'une société
civile ; le retour du nationalisme sous diverses formes ; le danger de
considérer le monde externe (en particulier l'Europe et les Etats-Unis)
comme un «modèle» et donc la tentation d'émigrer comme
solution pour échapper aux problèmes ; la pratique courante de la
corruption qui permet de s'enrichir rapidement et de gravir les échelons
de la pyramide sociale.
Le Mouvement scout, pour l'éducation des jeunes de la
CEI, propose alors le «socle» qui est évidemment toujours le
même: Buts, Principes et Méthode du Mouvement scout ; la valeur de
la Promesse et de la Loi scoutes avec leurs principes éthiques et la
nécessité d'un engagement personnel. L'objectif est toujours le
même: permettre à chacun de se forger une personnalité
équilibrée et structurée, de pouvoir faire preuve
d'indépendance et d'initiative, d'être capable d'affronter
l'adversité, de pouvoir collaborer
avec les autres dans un esprit constructif. En d'autres termes,
devenir ce que Baden- Powell appelait «des citoyens heureux, actifs et
utiles.»
L'importance du Scoutisme peut être analysée
d'un point de vue plus large. Ainsi par exemple :
- Le scoutisme a permis aux jeunes de prendre conscience de
l'importance d'appartenir à une ONG, qui fait partie de la
société civile, où ils peuvent s'exprimer, discuter et
agir librement, où leur opinion est respectée et leurs projets
pris en compte, les préparant ainsi à participer activement
à la vie civique et politique ;
- En plus, il a stimulé des vertus telles que l'esprit
d'initiative, la créativité, le travail et l'épargne, tout
en évinçant l'égoïsme, l'individualisme, le
mercantilisme, etc.
- Il a fait comprendre que la tolérance, le dialogue,
l'acceptation des différences et la solidarité sont des
comportements clés qui facilitent une coopération pacifique et
constructive entre les peuples qui ont des modes de vie différents.
(Etant donné que L'Europe centrale et orientale ainsi que la CEI sont un
ensemble mélangé de groupes ethniques qui sont très
souvent en conflit avec leurs voisins pour des motifs historiques) ;
- Le Scoutisme a aidé les jeunes à
développer leur esprit critique, leurs facultés de jugement et de
discernement, afin de pouvoir mieux résister aux pressions des messages
audiovisuels, au déferlement de publicités et aux tentations de
la société de consommation.
Il a fallu aussi `capaciter' les responsables dans le domaine
d'éducation à la démocratie et aux jeunes (16-18 ans, qui
constituent la future génération de responsables) une chance de
comprendre les liens qui existent entre les principes et la méthode
d'éducation du scoutisme et les défis que posent les
sociétés dans lesquelles ils vivent.
· La Croisière de la Paix :
Le projet s'est déroulé à bord d'une embarcation,
le Zawisza Czarny (le Chevalier noir), de l'Association Scoute Polonaise
(ZHP).
Pratiquement toutes les dimensions sont présentes dans
le projet: la dimension politique, les dimensions de paix intérieure, de
relations interpersonnelles et de relations interculturelles sont toutes
étroitement liées.
Le projet géré par l'OMMS était ouvert
aux jeunes scouts de 18 à 25 ans. Le bateau est parti d'Alexandrie
(Egypte), le 8 août 1999 et a terminé son voyage au Pirée
(Grèce), le 22 septembre 1999, en passant par Haifa (Israël),
Larnaca (Chypre), Rhodes (Grèce), Antalya et Istanbul (Turquie). Au
cours de chaque étape, qui durait 10 jours, 24 participants issus des
pays qui bordent la Méditerranée et quatre formateurs
étaient accueillis à bord. (Des escales étaient
prévues à Gaza dans les territoires palestiniens et à
Beyrouth au Liban mais les visites convenues antérieurement ont dû
être annulées à la dernière minute en raison de
difficultés politiques). La Croisière de la Paix a permis de
réunir des participants qui provenaient tous de camps
«adverses»: des Palestiniens avec des Israéliens, des Serbes
avec des Albanais, des Chypriotes avec des Turcs, etc. Au cours de ces
étapes de 10 jours, les jeunes ont acquis des compétences dans
des domaines aussi divers que l'éducation à la paix, la
résolution des conflits, la médiation,
l'apprentissage interculturel, la sociabilité, les
techniques de communication et la découverte du milieu naturel et la
nautique. Cette formation a renforcé leur capacité à
promouvoir des initiatives pour la prévention et la gestion du conflit,
à devenir des médiateurs et à offrir des modules de
formation au sein de leurs associations respectives.
Lors de chaque escale, les Organisations scoutes nationales
avaient préparé des événements sur le thème
de la Paix, avec le soutien des autorités et, souvent, avec d'autres
organisations de jeunesse. Au cours de ces événements, des
milliers de jeunes ont montré leur volonté de promouvoir la paix,
la réconciliation et le développement. Toutefois, le projet
était essentiellement un projet éducatif. Les 100 jeunes
responsables issus de 46 organisations de jeunesse de 27 pays différents
ont été impliqués dans une véritable
expérience de coopération avec des personnes qu'ils n'ont pas
l'habitude de rencontrer, en particulier lorsque ces personnes viennent de pays
«hostiles». Et «...lorsque des jeunes gens et des jeunes femmes
- chrétiens, musulmans et juifs - tirent sur les mêmes cordages
pour hisser les voiles, les différences volent en éclat. L'esprit
de fraternité, basé sur une compréhension et un respect
mutuels, constituait une force motrice». L'un des instants les plus
marquants de la croisière s'est déroulé lors de l'escale
à Thessalonique: plusieurs centaines de personnes ont rejoint les marins
de la paix pour le lancement de l'Année Internationale des Nations Unies
pour une Culture de la paix (2000). Par le biais d'une
vidéo-conférence, les marins de la paix ont été
pendant plus d'une heure en liaison avec Federico Mayor, alors Directeur
général de l'UNESCO, qui se trouvait à Paris. Ils ont
échangé leurs points de vue sur la tolérance et la
paix.
L'évaluation préliminaire qui a
été réalisée montre que, sur le plan
éducatif, le fait de réunir des jeunes d'origines très
différentes, et mêmes antagonistes, pouvait contribuer à
combattre des préjugés profondément ancrés et
même à créer un sentiment d'amitié et de
compréhension. Ainsi l'éducation à la paix et à la
tolérance n'est pas une initiative naïve mais un effort
éducatif sérieux et concret. A cela, il convient d'ajouter
l'impact de la croisière sur les milliers de jeunes qui ont pris part
aux divers événements organisés durant les escales.
1.4.4 La dimension Interculturelle : la paix par la
compréhension des
cultures
Ici est couvert tout le domaine des relations
interculturelles dans lequel le Scoutisme agit sérieusement pour aider
les jeunes à comprendre leur culture, leur mode de vie et ceux des
autres, favorisant ainsi le respect et l'estime de cultures et de styles de vie
différents des siens.
Le but de l'éducation peut être celui
indiqué à l'Article 26 de La Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme adoptée par les Nations-Unies en 1948:
«L'éducation doit viser au plein épanouissement de la
personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme
et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la
compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les
nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le
développement des activités des Nations Unies pour le maintien de
la paix.»
Ensuite il importe de souligner que
«Séparé de son contexte humain ou culturel, le
développement n'est guère qu'une croissance sans âme»
et que «...la diversité des cultures... est indispensable
au bien-être de l'espèce humaine». Lorsque des individus
sont confinés «...dans les chemins étroits de
l'identité partisane... les confrontations entre communautés
ethniques, religieuses ou nationales peuvent se multiplier...»
menaçant ainsi «...la paix et la
sécurité», minant «...la croissance
économique et l'harmonie sociale»et violant «...la
dignité de la personne».20.
La reconnaissance et le respect de la culture et du mode de
vie des autres gens sont essentiels pour l'instauration de la paix même
si celle-ci comprend de nombreuses façades. C'est ce qu'exprimait
Baden-Powell en avril 1940, pensant déjà à ce qui pourrait
arriver après la Seconde Guerre mondiale: «Personne ne sait
quelle forme la paix va prendre. De différents côtés on
entend suggérer des structures fédérales, des unions
économiques, une Société des Nations ressuscitée,
les Etats-Unis d'Europe, etc.; mais une chose est essentielle pour une paix
générale et permanente, quelle que soit sa forme, à savoir
un changement total d'esprit parmi les peuples, de nature à les
amener à une compréhension réciproque plus intime,
à une maîtrise des préjugés nationaux, et à
la capacité de voir les choses du point de vue de l'autre, dans une
sympathie amicale avec lui.»
Etant un être social, l'homme vit en
société et il interagit avec d'autres êtres humains. Chaque
société a une culture. Le scoutisme soutient que
par le processus de socialisation, le jeune enfant acquiert
progressivement une identité culturelle, et apprend
à juger les événements en adoptant un certain point de vue
qui lui est propre. La culture lui apprend à déterminer ce qui
est «bon» et ce qui est «mauvais», ce qui
est «juste» et ce qui est «faux», ce qui
est «familier» et ce qui est
«étranger». Le scout vit dans une culture
donnée et dangereux s'il croit que c'est la seule vraie culture
(ethnocentrisme) et encore plusieurs autres jugements qui se
font par un certain nombre de mécanismes tels que: les
préjugés, les caricatures et
les stéréotypes et cela a comme
conséquence l'apparition d'un certain nombre d'attitudes
négatives comme le chauvinisme,
l'intolérance, le racisme et la
xénophobie.
Des incontestables activités de promotion interculturelle
sont à indiquer :
· Education à la Paix dans la
Région des Grands Lacs en Afrique : Ce point traite de la
quintessence de notre travail. C'est au chapitre suivant qu'il sera bien
développé.
Des associations scoutes de la sous-région des Grands
Lacs Africains, tentent depuis plusieurs années de répondre aux
besoins sociaux des jeunes défavorisés au sein de leurs pays. Les
troubles survenue dans la décennie 90 ont bouleversé toute la
région, provoquant un cortège de réfugiés, le
déplacement de millions de personnes, la famine, l'éclatement de
familles et une interruption totale de la vie sociale.
Vu les circonstances, les responsables ont évidemment
dû se concentrer dans un premier temps sur les situations d'urgence. La
coopération entre responsables scouts a
20 UNESCO, `Notre diversité
créatrice' Rapport de la commission mondiale pour la Culture et le
développement, Ed de l'UNESCO, Paris, 1995, p15
généré l'idée d'une structure
flexible baptisée «La Concertation des Scouts des Grands
Lacs».
Ensuite, en dépassant les urgences ils ont dû
préparer un Plan d'action plus complet pour l'éducation des
générations futures basé sur les principes de paix, de
tolérance, de compréhension et de réconciliation. Une
«Charte de Paix des Scouts des Grands Lacs» est
élaborée et adoptée.
Le Plan d'Action général se base sur la
proposition éducative du Scoutisme et sur la philosophie et la pratique
des méthodes d'action non violentes. Ses principaux objectifs sont les
suivants:
- donner un nouvel élan aux activités de paix
destinées aux jeunes;
- promouvoir les échanges entre jeunes, qu'ils soient
scouts ou non;
- améliorer la gestion des ressources adultes au sein des
Associations membres.
Le Village Mondial du Développement organisé
lors du 19ème Jamboree Scout Mondial au Chili (1998-99) et le
11ème Moot Scout Mondial (Mexico, 2000) ont été l'occasion
d'organiser plusieurs ateliers sur la «Culture de la Paix»,
présentés par les responsables de la région, offrant ainsi
une plate-forme pour un effet multiplicateur.
· Programme «Les Enfants pour
l'Avenir» : Ce programme démontre le rôle du
Scoutisme en Europe Centrale et Orientale à la suite de la destruction
du «bloc soviétique». La situation économique est rude
dans la quasi-totalité des pays ex- communistes, la politique est
instable et il y a des troubles sociaux quotidiens. Les nouvelles OSN
s'engagent socialement dans la communauté, esprit scout oblige.
Au Kosovo pendant la crise de 1999, nombreuses
activités ont été organisées dans l'urgence pour
les déplacés ou réfugiés et surtout par les jeunes.
L'OMMS et les autres associations européennes planifient des programmes
éducatifs à plus long terme, qui mettent en exergue l'engagement
du Scoutisme en faveur de la paix et de la réconciliation mais aussi du
développement. L'un de ces projets est «Les enfants pour
l'avenir». Il part du principe que même si la guerre est
terminée, à l'heure actuelle, «...la haine ethnique et
les préjugés existent encore, détruisant la paix et
faisant planer la menace de nouvelles horreurs. »
Le projet se propose d'aider les jeunes Scouts et leurs
responsables dans toute l'Europe à:
- combattre la haine ethnique, les préjugés et
l'idée que la violence résout les conflits;
- promouvoir la compréhension interculturelle, la
tolérance et le respect des droits de l'homme;
- aider les jeunes à résister à la
propagande en analysant des informations provenant de différentes
sources;
- développer des sentiments de compassion pour ceux qui
souffrent, en particulier les plus faibles, comme les enfants et les personnes
âgées;
- développer la motivation et les compétences
nécessaires pour construire un avenir meilleur.
Les activités étaient entre autres:
organisation de camps d'été ouverts à tous,
développement des communications et elles pouvaient fournir
- l'opportunité aux jeunes de se rencontrer,
-l'opportunité aux adultes d'aider des jeunes, ce qui
constitue un moyen de favoriser la compréhension entre les
générations,
- mais aussi, grâce à la présence de
bénévoles d'autres pays, de montrer que les différences
d'origine ethnique, de langue ou de culture ne doivent pas être des
motifs de conflits mais bien une source d'enrichissement pour chacun.
· Opération «Solidarité
avec les Jeunes de Tchernobyl» : Une centrale en Tchernobyl a
fait des réactions radioactives avec des conséquences nuisibles
et saboteuses pour des centaines de milliers de personnes vivant à
proximité. Comme toujours en pareil cas, le Mouvement scout ne pouvait
pas rester indifférent.
En juillet et en août 1990, des Associations scoutes
ont accueilli plus de 1200 enfants de la région de Biélorussie,
touchée par la radioactivité. Des jeunes âgés de 13
à 15 ans ont été sélectionnés par le Fonds
soviétique pour les Enfants, sur base de critères établis
par l'OMMS. L'opération, baptisée «Solidarité avec
les Jeunes de Tchernobyl», voit le jour. Il y eut beaucoup de
réactions enthousiastes.
Lors de la rencontre d'évaluation de
l'opération de l'année. Des jeunes qui avaient participé
à l'opération durant l'été 1990 firent un compte
rendu émouvant de leur expérience. L'opération a
été déclarée très bénéfique et
il fallait la répéter en 1991. Certaines activités
s'adressaient à des petits groupes tandis que d'autres s'adressaient
à toute la délégation: camp d'été, accueil
à domicile, tourisme, activités sportives, etc.
Les principales remarques étaient positives et ainsi
synthétisées :
- Amélioration de l'état de santé des
enfants,
- Effets pédagogiques sur tous les enfants
concernés par l'opération,
- Sensibilisation du grand public à la catastrophe de
Tchernobyl, etc.
Nombre d'observations se rapportaient également à
l'image du Mouvement scout. Par exemple:
- A contribué à renforcer l'image du Mouvement :
organisation moderne prête à s'attaquer à des
problèmes importants,
- A mis le Mouvement au premier plan des activités visant
à surmonter les barrières entre les pays.
La médaille d'or du Fonds des Enfants de Russie a
été attribuée à l'OMMS pour cette opération
de solidarité.
Dès les débuts, le Scoutisme est conscient de
l'importance d'éduquer les jeunes dans un esprit qui dépasse la
simple pratique de la «tolérance» et le respect des autres
cultures, en reconnaissant la nécessité de les aider à
comprendre et à apprécier la richesse des héritages
culturels des autres peuples afin qu'ils puissent s'enrichir de l'apport des
autres cultures par un apprentissage interculturel
quotidien.
Parmi les initiatives destinées à promouvoir
l'apprentissage interculturel, citons :
· Eurofolk est un festival culturel
européen organisé tous les quatre ans par les Comités
Scouts et Guides Européens. Principes d'organisation: des groupes de
participants préparent chez eux l'une des activités choisies:
danses, musique, chants, pantomimes, jeux, costumes et représentations
culturelles. Arrivés au camp, ils partagent avec les autres le folklore
et les traditions de leurs pays respectifs et, en même temps s'initient
à d'autres aspects de la culture de l'autre dans des ateliers. Un
très large éventail d'ateliers est à leur disposition,
comme la peinture, le dessin, le tissage, le chant, la danse, l'expression
corporelle, la couture et beaucoup de spécialités culinaires de
tous les pays représentés. En général, des artistes
locaux et des artisans viennent animer ces ateliers. Le nombre moyen des
participants varie de 2.000 à.3.000.
· Les Camps Nationaux d'Intégration
constituent une caractéristique unique des «Bharat Scouts
and Guides» de l'Inde. Ces camps sont organisés
périodiquement entre plusieurs Etats pour promouvoir
l'intégration sociale et culturelle des jeunes venant d'Etats ayant des
traditions et des cultures différentes. Ces camps constituent la
pièce maîtresse du «programme de l'association pour
bâtir une nation plus unie» et ont été amplement
reconnus au niveau national comme un puissant moyen pour développer la
prise de conscience et l'estime entre les cultures, qui, à son tour
représente un aspect important pour promouvoir la paix dans le pays. En
1987, les «Bharat Scouts and Guides» ont été
déclarés «Messagers de la paix» par les
Nations Unies, en reconnaissance de leur contribution remarquable à
«L'année Internationale de la Paix» en 1986.
· Le «Trèfle de
l'amitié» est une expérience intéressante de
coopération triangulaire menée par trois associations
européennes: Scouts de France (région Haute- Savoie), Mouvement
Scout de Suisse (Canton du Valais) et AGESCI en Italie, (Région de la
Vallée d'Aoste). Depuis plus de dix années, ces associations
organisent à tour de rôle des rassemblements régionaux avec
des activités qui s'adressent à tous les âges; ils ont un
comité (comprenant tous les membres portant le même foulard), leur
propres statuts, leur journal et leur tradition.
1.4.5 La dimension Paix et développement
Social
La participation sociale, l'engagement social, engagement
communautaire ou le développement communautaire est profondément
enracinée dans la philosophie et les idéaux du Scoutisme. La
célèbre Bonne Action (B.A) inspirée de la Promesse et
la loi sert à rappeler à chaque scout qu'il ou elle doit
aider son entourage et rechercher activement l'opportunité d'agir en ce
sens. Il fait même parti des principes car sous le «Devoir
envers autrui» il y a "la participation au développement
de la société dans le respect de la dignité de l'homme et
de l'intégralité de la nature». Le scoutisme souligne
l'importance d'une présence scoute plus forte au sein de la
société et la nécessité pour les scouts de
s'impliquer dans des activités de développement. Une
résolution a été même votée et elle
«...rappelle aux chefs des pays moins privilégiés qu'ils
doivent trouver des moyens d'associer les Scouts au développement de
leurs pays.» et «...rappelle aux chefs des pays
industrialisés leur devoir de rendre les Scouts conscients des
problèmes de développement» (Résolution
n°14, 1971, lors de la 23ème Conférence Mondiale
du
Scoutisme à Tokyo). Un Comité mondial
de Développement a été créé et la
création du Comité mondial du Programme a permis une
réflexion approfondie sur la meilleure façon d'adapter les
programmes scouts aux besoins de la société et aux aspirations
des jeunes.
Dans les associations scoutes des pays du Sud, le
développement communautaire fait penser à des domaines larges:
santé des enfants, eau potable et hygiène, technologie
appropriée, habitat, alphabétisation, agriculture et
alimentation, éducation à la vie de famille, énergies
renouvelables, reboisement, formation professionnelle, et bien d'autres
encore.
Dans les Associations scoutes du Nord, il y a mise sur pied
des activités et des programmes pour combattre l'isolement des personnes
âgées, la consommation en hausse de boissons alcoolisées et
de drogues parmi les jeunes, la montée du racisme et de la
xénophobie, l'exclusion des sans-abris dans les grandes villes, etc.
Trois initiatives témoignent de l'importance de la
dimension du développement social au sein du Mouvement scout à
l'échelle internationale:
· Partenariat et Solidarité dans le
Scoutisme - Kigali et Marrakech
Le Forum de Kigali était une initiative de
plusieurs associations partenaires du Nord et du Sud. Il s'est
déroulé au Rwanda en décembre 1989/janvier 1990 et a
réuni 20 associations d'Afrique, d'Amérique et d'Europe. Le Forum
avait pour objectif d'évaluer les différentes expériences
sur le terrain et, à la lumière de cette évaluation,
d'élaborer une charte qui «...intègre les principes de
référence qui peuvent servir de cadre à de
véritables partenariats et de lignes directrices pour
l'établissement d'accords de coopération entre nos
associations». Dans ce forum est élaboré la «
charte de Kigali sur le partenariat entre les associations scoutes et guides du
Nord et du Sud »
Le Symposium international «Scoutisme: Jeunesse sans
frontières, partenariat et solidarité» a
été organisé à Marrakech au Maroc en novembre 1994.
440 participants ont assisté au Symposium qui a réuni 118
associations, ainsi que de nombreuses organisations internationales et
onusiennes engagées dans des partenariats avec l'OMMS. Une innovation
est que la portée du programme a été élargie de
façon à y inclure «...des partenariats Nord-Sud mais
aussi à explorer de nouvelles formes de solidarité, y compris des
partenariats Est-Ouest, et multilatéraux.» Une mise à
jour de la Charte de Kigali a été faite et on a produit la Charte
de Marrakech qui «...exprime la détermination du Mouvement
Scout Mondial à renforcer le partenariat tant entre les Associations
scoutes nationales qu'entre ces associations et d'autres organisations qui
s'engagent à éduquer des jeunes pour construire un monde
«sans frontières». Une révision a
été faite à Bangalore en 1995. Ainsi, le partenariat dans
le scoutisme a trois dimensions :
- Contribution au développement du Scoutisme,
- Contribution au développement de la communauté
(locale, nationale, internationale) et
- Contribution à la compréhension des peuples et
à la paix
Les lignes directrices données par le «Forum de
Kigali» et les mises à jour dans la «Charte de Marrakech»
révisée à Bangalore fournissent des indications techniques
mais aussi constituent une source d'inspiration pour des Associations et des
responsables qui souhaitent être impliqués dans le partenariat et
la coopération.
· Camp de Développement Communautaire
(COMDECA)
Le Camp Mondial de Développement communautaire
(COMDECA mondial) est une initiative Gerakan Pramuka, l'Association Scoute
d'Indonésie. Il s'est déroulé en Indonésie du 27
juillet au 7 août 1993. Plus de 2.000 participants de 22 pays se sont
rencontrés au village de Lebarhakjo, dans l'est de Java.
Les campeurs ont participé à diverses
activités de développement communautaire, notamment la
construction d'une route, la plantation d'arbres, l'élevage de poissons
et des travaux d'irrigation. En plus de cela il y avait des activités
liées à l'éducation à la santé et à
l'environnement et un Atelier de Développement Communautaire a permis
aux participants d'évoquer leur travail concret lors de discussions sur
le thème du développement ainsi que sur la manière
d'enrichir la qualité de vie de leurs communautés respectives.
· Le Village Mondial du Développement
(VMD)
La création du VMD a été une innovation
importante dans l'histoire des Jamborees Scouts Mondiaux. Il a pour objectifs
d'aider les participants à mieux comprendre les problèmes qui se
posent dans le monde d'aujourd'hui, à découvrir de quelle
manière les Scouts peuvent participer à la résolution de
ces problèmes et à apprendre des techniques concrètes qui
peuvent être utilisées à cette fin au sein de leur propre
communauté. Le 1er VMD a été organisé
lors du 17ème Jamboree Scout Mondial (Corée du Sud,
août 1991).
Un VMD est une communauté vivante qui dégage
l'atmosphère d'un véritable village dans lequel le monde entier
est représenté avec ses problèmes. Les jeunes s'y engagent
pour contribuer au développement de la communauté en tentant de
résoudre les différents problèmes.
Il propose aux jeunes de véritables instruments pour
devenir des citoyens responsables, en leur offrant la possibilité
d'échanger leurs expériences. L'interaction avec les
organisateurs encourage les jeunes participants, une fois de retour chez eux,
à partager ce qu'ils ont appris et à lancer de nouvelles
initiatives.
Exemple des thèmes pouvant être exploités :
- Santé - Droits de l'homme - Education - Nature et environnement -
Echanges culturels et communication.21
1.4.6 La dimension Paix entre l'homme et la
nature
Il n'y a pas de paix sans harmonie relationnelle entre
l'homme et la nature. L'opposition de l'homme à la nature crée
des phénomènes néfastes auxquels nous assistons
actuellement : échauffement de la planète, trouble climatique,
effet de serre...
Le scoutisme apprend au jeune à protéger
l'environnement (cfr article 6 : Le scout voit dans la nature l'oeuvre de Dieu,
il est bon pour les animaux, il aime et protège la nature)
1.5 Les prix reçus par le scoutisme pour sa
contribution à la paix
· Prix Silver Anvil : il est la plus
haute décoration de la société des relations publiques
d'Amérique. Il fut attribué à l'OMMS en 1976 pour avoir
présenté « le programme le plus remarquable des
relations publiques » que sont les Jamborees Pour Tous.
· Prix UNESCO de l'Education pour la
Paix. Ce prix est attribué au lauréat qui s'est
distingué par une action méritoire s'échelonnant sur
plusieurs années, et confirmée par l'opinion publique
internationale, dans les domaines de la mobilisation des consciences pour la
paix, la mise en oeuvre, à l'échelle internationale ou
régionale, de programmes d'activités visant à renforcer
l'éducation à la paix ... l'action éducative entreprise en
faveur de la promotion des droits de l'homme et de la compréhension
internationale, ... et/ou toute autre activité reconnue capitale pour
l'établissement des défenses de la paix dans l'esprit des hommes.
Il importe aussi que l'activité rencontre les domaines et esprit de
l'Unesco et de la Charte des Nations Unies. Créé en
1981, il fut, la même année, décerné à
l'OMMS. Lors de la Cérémonie de Remise, le Directeur
Général de l'UNESCO déclarait que pour les scouts
"c'est l'importante contribution qu'ils apportent à
l'éducation de la jeunesse dans un esprit de concorde, de paix,
d'amitié et de fraternité».
· Citation Présidentielle du Rotary
International : Cette citation a été
décernée en 1982 à l'OMMS à l'occasion du 75e
Anniversaire de sa fondation pour couronner sa contribution au
développement des jeunes.
· Prix de la liberté de la Fondation Max
Schmidheiny remis en 1982, conjointement à l'OMMS, à
l'AMGE ainsi qu'à la Fédération des Eclaireurs Suisses et
la Fédération des Eclaireuses Suisses. «Ce prix honore
chaque année des performances particulièrement remarquables en
faveur de la liberté et la responsabilité
individuelles...»
· Prix du Rotary pour la Compréhension
Internationale. Cette distinction, la plus prestigieuse du Rotary
International, a été attribuée en 1984 à l'OMMS.
Elle «récompense des personnes ou institutions dont les
activités illustrent de manière exemplaire l'objectif du Rotary
qui est de promouvoir la compréhension internationale, la bonne
volonté et la paix par une entraide
désintéressée».
· Médaille d'or du Fonds des Enfants de
Russie. Cette médaille a été
décernée à l'OMMS en date du 24 septembre 1994,
«en remerciement de l'aide apportée aux enfants de Tchernobyl
par les scouts du monde entier»
· Prix de l'Association Internationale des
Relations Publiques (AIRP) L'AIRP a attribué le Prix du
Président pour l'année 1994 à l'AMGE et OMMS. Prix remis
aux lauréats à Paris le 3 février 1994. Il
récompense «leur contribution remarquable à
l'amélioration de la compréhension mondiale». Le
Président de l'AIRP témoigna «Nous tenons à
récompenser le travail remarquable qu'ils accomplissent en apprenant aux
enfants et aux jeunes adultes à respecter les valeurs fondamentales de
la vie, l'environnement, l'internationalisme et à se respecter les uns
les autres»
· Prix du Haut Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés (HCR) sur base du Protocole d'Accord
signé en 1995 entre l'OMMS et le HCR, ce dernier a annoncé en
1999 la création d'un Prix récompensant les projets d'aide aux
réfugiés des Scouts et Guides. Ce Prix est financé par le
HCR et l'Amitié Internationale Scoute et Guide (AISG). Il
récompense et soutient les projets d'aide aux réfugiés des
Scouts et Guides par une reconnaissance officielle du HCR et une aide
financière modeste. Les premiers prix ont été
annoncés lors de la 35e Conférence Mondiale du Scoutisme qui
s'est tenue à Durban, en Afrique du Sud, en juillet 1999. Ils ont
été décernés à: l'Arménie pour avoir
«sensibilisé les enfants à leurs droits»; le Burundi,
la Croatie et la République démocratique du Congo pour «la
réhabilitation des enfants traumatisés»; la France
(Eclaireuses et Eclaireurs de France), le Mexique et les Pays-Bas pour
«avoir rompu l'isolement des enfants réfugiés»; la
Tanzanie pour son «éducation à la santé et à
l'environnement dans les camps de réfugiés»; et la Turquie
pour avoir «aidé les enfants réfugiés de
Bosnie».
1.6 Conclusion partielle
Né d'un militaire en 1907, le scoutisme vient d'entrer
dans son 2ème centenaire avec une cohorte d'activités
pour la paix dans le monde et il ne la comprend pas directement à son
sens 1er , celui d'absence de guerre. Il considère que la
paix a plusieurs facettes et qu'il importe de faire l'éducation à
tous les fronts. Son combat touche plus l'Education à la paix pour
toucher l'esprit, car la paix est une question de mentalité. Cet esprit,
une fois cultivé en nous, fait naître l'estime mutuelle et le
respect de l'autre.
Le scoutisme rejoint l'idée de Montessori selon
laquelle « l'éducation est la meilleure arme pour la paix. Tant
que nous ne ferons pas confiance à la grande arme pour la paix qui est
l'éducation, les guerres continueront à succéder aux
guerres et tant la sécurité que la prospérité des
hommes ne seront pas assurées »22
22 Maria MONTESSORI, L'éducation à la
paix, Ed Desclée de Brouwer, Paris, France, 1996, p.53
Chapitre II : LE SCOUTISME DANS LA SOUS REGION DES
GRANDS LACS AFRICAINS
2.1 Présentation brève de la
sous-région africaine des grands lacs.
La Région des Grands Lacs Africains (GLA) est une
suite de lacs localisés en Afrique de l'est. Orienté dans le sens
nord-sud, cet ensemble révèle la partie méridionale de la
Rift Valley Il comprend le lac Victoria, le troisième lac du monde par
sa taille. Les grands lacs sont:
Tableau N°3 Les Lacs formant la chaîne des grands
lacs Africains.
Lacs
|
Superficie en Km2
|
Profondeur en m
|
Tanganyika
|
32
|
900
|
1
|
433
|
Victoria
|
68
|
100
|
|
82
|
Malawi
|
30
|
900
|
|
706
|
Albert
|
5
|
270
|
|
51
|
Edouard
|
2
|
150
|
|
117
|
Kivu
|
2
|
700
|
|
485
|
|
Source : Recherches sur Internet
Les lacs Victoria, Albert et Édouard se jettent dans
le Nil Blanc tandis que les lacs Tanganyika et Kivu se jettent tous deux dans
le Fleuve Congo. Cette région est l'une des régions les plus
fortement peuplées du monde avec une population estimée de 107
millions d'habitants. En raison de son ancienne activité volcanique,
cette partie de l'Afrique est aussi l'une des régions les plus fertiles.
Son altitude lui donne aussi un climat plutôt tempéré en
dépit de sa localisation équatoriale. Ce climat facilite beaucoup
l'élevage, en particulier de bovins et de caprins.
De par la densité de la population et le surplus
agricole de la région, la zone s'est fortement organisée en de
nombreux petits États. À l'inverse des autres régions
d'Afrique, les anciennes frontières ont été souvent
maintenues par les puissances coloniales.
Très convoitée en tant que source du Nil, la
région intéressa longtemps les Européens. Les premiers
à arriver dans la région en nombre furent les missionnaires. Ils
connurent un succès limité dans la conversion des autochtones
mais préparèrent la région à la colonisation
à venir. Le contact accru avec le reste du monde conduisit à une
série d'épidémies catastrophiques concernant à la
fois les êtres humains et le bétail. La population de la
région décrut énormément, jusqu'à 60 % dans
certaines zones. La région n'est revenue à son niveau
démographique précolonial que dans les années 1950.
Considérée comme une région avec un
grand potentiel après l'indépendance, la région a subi au
cours des dernières années des guerres civiles et des violences
intenses, qui l'ont laissé dans un grave état de
pauvreté.
Pour ce qui est de notre travail, le terme sous-région
des grands lacs désignera la République du Rwanda, le Burundi et
la République démocratique du Congo et principalement les
provinces du Nord et du Sud-Kivu qui sont le champs d'action de la Concertation
des Scouts des Grands lacs.
Du point de vue géographique, la sous-région
des grands lacs est parfois confondue avec l'Afrique Centrale, bien que, selon
les utilisateurs de l'expression, cela ne concerne pas exactement les
mêmes pays. Géologiquement, la zone se morcelle, à la
vitesse de quelques centimètres par an. L'Afrique sera alors
coupée en plusieurs plaques continentales.
Sur le plan historique nous pouvons retenir que, le Burundi
et le Rwanda furent colonisés par l'Allemagne puis la Belgique, alors
que la RDC fut une propriété privée du roi des Belges
Léopold II, puis une colonie de la Belgique. Leurs indépendances
sont situées entre 1960 et 1962.
Après les indépendances dans les années
soixante, les événements principaux de cette histoire
régionale ont été :
· au Burundi : les massacres de 1972, la
démocratisation en 1990, l'élection puis l'assassinat de Melchior
NDADAYE en 1993, l'alternance pacifique Hutu/Tutsi de Pierre BUYOYA et Domitien
NDAYIZEYE, résultant d'accords de paix après 2000 et
l'élection de Pierre NKURUNZIZA en août 2005
· en République Démocratique du Congo :
l'assassinat de Patrice Emery LUMUMBA, la dictature de MOBUTU SESE SEKO et la
succession des KABILA (Laurent-Désiré et Joseph), la
première guerre (dite de libération) puis la deuxième
guerre (dite de rectification) du Zaïre qui devient la RD Congo
· au Rwanda : l'exil des Tutsi (1959), les régimes
de Grégoire KAYIBANDA et Juvénal HABYARIMANA, le génocide
et la gouvernance de Paul KAGAME
La passation de pouvoir était faite quasiment par des
coups des forces (rébellions, coups d'états...)
Sur le plan Politique, aujourd'hui, cette région est
très marquée par les guerres et tueries passant par des guerres
tribales, guerres civiles, génocides, agressions, porosités des
frontières... qui ont achevé de la déstabiliser
après la lente chute de Mobutu au Zaïre. Le règlement des
questions des génocidaires, réfugiés,
déplacés, INTERAHAMWE et des groupes armés a longtemps
gangrené la région et ne semble pas trouver de solution à
ce jour.
Géant géographique et géologique, la RDC
a beaucoup de mal à trouver une dynamique politique qui puisse
entraîner la région. De nombreux projets de développement
restent dans les cartons faute d'entente régionale, notamment en ce qui
concerne la production et l'exploitation d'énergie. L'influence de
l'Ouganda et du Rwanda dans l'Est du Congo est un des facteurs des
difficultés de ce pays, celle des pays occidentaux et de leurs
multinationales en étant un autre. Le potentiel du lac Kivu, commun au
Congo et au Rwanda ne pourra être exploité que lorsque les deux
pays trouveront un terrain d'entente. La diplomatie, très active,
permettra peut être de déboucher sur une solution.
Le Burundi et le Rwanda tentent de trouver une unité
parmi la mosaïque de groupes politiques marqués par l'ethnisme
colonial, intégré et inscrit dans leurs constitutions.
Les influences anglophones (Ougandais et une partie des
dirigeants Rwandais) et francophones (Burundais, Congolais et Rwandais) s'y
exercent. La France, la Belgique et les Etats-Unis d'Amérique sont les
principaux pays qui exercent cette influence aujourd'hui. La chine est entrain
de faire une entrée forcée et tactique dans la sous-
région.
Deux pays sont actuellement soumis à une
présence de forces de l'ONU : le Burundi avec le BUNUB (Bureau des
Nations Unies au Burundi) qui vient de remplacer l'ONUB (Observatoire des
Nations Unies au Burundi) et la République démocratique du Congo
avec la MONUC (Mission d'Observation des Nations Unies en république
Démocratique du Congo)23.
C'est dans ce contexte que la CSGL exerce ses actions
d'éducation à la paix 2.2 La Concertation des Scouts des
Grands Lacs africains
La Concertation des Scouts des Grands Lacs (CSGL) est une
dynamique sous- régionale constituée par les associations scoutes
nationales du Rwanda (ASR) et du Burundi (ASB) ainsi que des associations
scoutes provinciales du Nord-Kivu (ASNK) et du Sud-Kivu (ASSK) faisant partie
de la Fédération des Scouts de la RD Congo (FESCO) qui compte 11
associations provinciales.
2.2.1 Historique de la CSGL et textes
constituants
2.2.1.1 Historique
Le début de la décennie 1990 commence par des
troubles qui embrasent toute la sous-région. Les responsables scouts,
éducateurs des jeunes et partisans de la non- violence, de la paix entre
les peuples, du respect du bien public observent impuissamment la crise
burundaise de 1993 et le génocide rwandais de 1994 qui déversent
sur le territoire zaïrois des milliers des réfugiés et des
déplacés internes sont tant dans les pays en troubles que dans le
pays d'accueil qui lui-même connaît des troubles tribaux surtout
dans la partie du Nord-Kivu avec la naissances des groupes armés
internes.
Interpellés par ces crises sociopolitiques violentes et
répétitives de cette partie de l'Afrique, et sur la demande des
jeunes, les responsables des associations scoutes susmentionnées ont
commencé à faire de réflexion et du 10 au 14 Juin 1996
dans une réunion à Bujumbura ils ont conclu que les jeunes sont
les premières victimes des troubles et malheureusement ils sont aussi
acteurs manipulés par les adultes. Ce séminaire s'inscrivait dans
le cadre de réflexion sur le rôle des associations scoutes dans la
prévention et la gestion de ces crises.
23
www.wikipedia.org/wiki/grands_lacs_(afrique)
De ce séminaire est né un document de valeur dit
« La Charte de Paix des Scouts des Grands Lacs » et elle est
ratifiée la même année lors de la 34ème
Conférence Scoute Mondiale tenue du 8 au 12 juillet à Oslo
(Norvège) par la résolution 13/96 qui non seulement accueille
positivement et encourage cette initiative mais aussi recommande que le
Comité Mondial encourage les Organisations /Associations Scoutes
Nationales (OSN/ASN) à revoir leur programme des jeunes afin :
- de permettre aux scouts et à leurs responsables de
rechercher et d'analyser les causes qui sont à la base des conflits
- de promouvoir la paix, la tolérance et la
réconciliation entre les communautés, particulièrement
parmi les jeunes, contribuant ainsi à instaurer la solidarité
- d'encourager la coopération et les échanges qui
transcendent les différences ethniques, religieuses et
culturelles.24
Les objectifs de la charte ont été
définis dans un programme scout d'éducation des jeunes à
la Paix, programme qui s'articule sur une réorientation des
activités dans le contexte que vit la sous-région. Par la charte
les associations scoutes membres s'engagent à contribuer au retour et
à la sauvegarde de la paix dans la Sous Région.
La CSGL se choisit une trilogie éducative : Education -
Paix - Développement. Ses objectifs s'articulent autour de trois
domaines essentiels25 :
1. Education à la paix
- Conduire les jeunes vers le rétablissement de la
valeur humaine en les aidant à développer une éthique de
tolérance, de cohabitation, de justice et de démocratie;
- Aider les jeunes à prendre une place active
constructive dans la communauté.
2. Communication et information
- Développer chez les jeunes les compétences
d'analyse de l'information et l'esprit de partage et d'ouverture d'esprit ;
- Aider les jeunes à porter un regard de réflexion
et de critique sur la communauté et ses composantes.
3. Culture
- Renforcer les liens entre les jeunes de nos trois pays en
offrant des moments d'expression et d'exhibition culturelles;
- Favoriser la cohabitation pacifique et l'acceptation de la
différence à travers une série d'événements
au niveau local, national et international;
- Ouvrir les activités scoutes aux autres mouvements de
jeunesse dans le but de promouvoir les échanges qui ne tiennent pas
compte des origines.
24 Bureau Mondial du Scoutisme : Résolutions
de la Conférence Mondiale du Scoutisme 1988-2005, avec supplément
aux résolutions de la CMS 1922-1985, Genève 2007 p181-182
25
www.scout.org (expériences
porteuses)
2.2.1.2 Textes Constituants26
Hormis la charte de paix qui trace les lignes directives et
les objectifs de la Concertation, la CSGL a élaboré un
Règlement d'Ordre Intérieur. De ce ROI on peut déceler les
éléments ayant trait au siège, à l'objet, au but et
aux organes de la CSGL.
Le siège social et administratif de la CSGL est
établi à Bujumbura, dans les locaux de l'Association des Scouts
du Burundi. Mais il peut être transféré dans une autre
ville d'un autre pays des grands lacs sur décision du Comité de
coordination après consentement des membres de chaque association.
Contribuer à la promotion et la sauvegarde de la paix
dans les différents pays des Grands Lacs est son objet principal.
Son but est de faire jouer pleinement au mouvement scout son
rôle de véhicule de paix aux jeunes ; identifier des partenaires
susceptibles de favoriser la mise sur pied des bases de paix ;
développer des activités en rapport avec la paix dans les
domaines d'éducation aux valeurs positives de la paix,
démocratie...
La CSGL fonctionne avec trois organes :
o Le Comité de Coordination : Organe de
décision et d'orientation de la
politique générale. Les réunions sont
rotatives (Bujumbura, Bukavu, Kigali, Goma) et semestrielles (en principe en
Janvier et Juillet). Il peut y avoir des rencontres extraordinaires. Les
membres sont à 13 dont le secrétaire exécutif et les
personnes suivantes :
- Les Commissaires Généraux (ASB et ASR) et
Provinciaux (ASNK et
ASSK) ;
- Les Commissaires Internationaux et aux Relations Publiques ;
- Les Commissaires au Programme des Jeunes.
La Présidence de cet organe est rotative et a une
durée de 3 ans. Il a été présidé de 1999
à 2002 par l'ASB, de 2002 à 2005 par l'ASR et de 2005 à
2008 par l'ASNK. Les votes dans les réunions sont faites par
association. L'association doit être en ordre de cotisation et rapports
pour bénéficier des services de la CSGL.
Aux réunions de la coordination peuvent participer
d'autres personnes jugées importantes soit par le secrétariat
soit par les associations. Ce sont souvent des partenaires et des
consultants.
o Le Secrétariat Exécutif Permanent :
Organe exécutif et d'appui technique. Il
supervise les activités et agit au nom des
associations. Il est le responsable en plus de la Gestion Financière et
administrative, de la planification et organisation des projets
d'éducation à la paix, suivi et évaluation
régulière du programme ; contacts internes avec les membres et
externes avec les partenaires et facilitateurs. Le secrétaire
exécutif permanent est un fonctionnaire payé. Il est
recruté par le comité de coordination suite à une offre
d'emploi publiée dans toutes les associations membres qui
présentent chacune au plus un candidat. L'actuel, recruté depuis
1999 était venu de l'ASNK. Il arrive que le besoin exige que ce dernier
soit épaulé par un assistant et le processus de son
26 CSGL, Règlement d'ordre Intérieur,
inédit, Bujumbura, janvier 2001
recrutement est le même que celui du secrétaire.
L'association d'où est originaire le secrétaire ne pouvant plus
présenter un candidat.
o Les commissions spécialisées : sont des
groupes de travail technique
chargé d'examiner des problèmes particuliers
jugés importants par le Comité de coordination.
Structure Organique de la CSGL
COMITE DE COORDINATION
Commission de Contrôle
Secrétariat Exécutif
Commissions Spécialisées -
Pédagogiques
- Financières
- administratives...
Association des Scouts du
Nord- Kivu ASNK/FESCO GOMA
Association des Scouts
du Rwanda ASR KIGALI
Association des Scouts du
Sud- Kivu ASSK/FESCO BUKAVU
Association des Scouts
du Burundi ASB BUJUMBURA
Les activités organisées par la CSGL sont soit
communes, impliquant les autres associations ou spécifiques à
chaque association.
Le logo de la CSGL est une colombe portant un message de paix
symbolisé par la fleur de lys (insigne scoute) avec la trilogie
éducative `Education paix et Développement'
2.2.2 Associations membres et divers
partenaires
2.2.2.1 Des membres
La CSGL compte quatre membres fondateurs et effectifs
jusqu'à ce jour.
· Association des Scouts du Burundi
(ASB)
Le scoutisme est introduit au Burundi depuis 1948. L'ASB est
reconnue comme une asbl par ordonnance ministérielle du 18 avril 1991.
Elle est membre à part entière de l'OMMS et ouverte à tous
sans aucune distinction, elle compte près de 16000 jeunes (dont 40% en
milieu rural) répartis en 14 régions qui couvrent tout le pays.
Les filles y sont minoritaires. Toutes ses actions sont orientées vers
l'encadrement et la formation des jeunes à se prendre en charge et
à être des citoyens honnêtes et responsables. L'ASB est
composée de plus de trois cent groupes à 60% urbains. La plupart
des groupes sont scolaires. Elle dispose des locaux propres qui logent le
centre national et des centres de formation sont à l'intérieur du
pays.
· Association des Scouts du Rwanda
(ASR)
L'ASR regroupe des effectifs compris entre 28000 et 30000
jeunes à majorité de sexe masculin. Ils sont répartis en
498 groupes dans 5 régions que compte le pays. Les régions sont
divisées en districts et ces derniers en unités. Cette
association dispose des locaux propres qui abritent le centre national et des
centres de formations scoutes (CSF) sont implantés dans le pays. L'ASR a
des possibilités d'autofinancement.
· Fédération des Scouts de la RD
Congo (FESCO)
La FESCO étant une fédération
composée de 11 associations provinciales, seules les deux associations
d'extrême est (Nord et Sud-Kivu) font partie de la concertation. La FESCO
est agréée depuis le 21 novembre 1991 à la suite de la
première conférence de la FSZ qui remplace l'OEZA. Elle a droit
aux subventions des l'Etat selon les textes mais cela n'est pas effectif.
L'ASNK a obtenu le prix UNHCR / OMMS pour des actions en
faveur des réfugiés rwandais en 1994. Plusieurs de ses archives
ont été consumées par les laves du volcan Nyiragongo qui a
eu irruption le 18 janvier 2001. Elle compte près de 13000 membres. Elle
dispose des terres propres et une école pour les enfants en situation
difficile. Un centre récréatif pour l'association est en
construction.
Quant à l'ASSK, elle compte 14000 membres sur toute
l'étendue de la province. Elle n'a pas d'immeuble propre mais loue
depuis 2002 un bureau au centre ville de Bukavu. Ce local sert de bureau
provincial et de centre informatique (avec des machines propres) et salle des
réunions.
Les associations scoutes congolaises sont moins munies par
rapports à leurs paires burundaises et rwandaises. Cela serait dû
à la suppression du mouvement qui a duré près de 20 ans et
la non implication de l'appareil de l'Etat dans les activités des
associations.
Rappelons que le scoutisme dans la sous-région des
grands lacs africains est entré par la RD Congo et c'est du Kivu que
dépendaient les deux colonies du Ruanda-Urundi jusqu'en 1960.
2.2.2.2 Des partenaires
Y Le Bureau Mondial du Scoutisme OMMS, Genève et le
Bureau régional Africain de Nairobi ;
Y Broederlijk Delen, une ONG Flamande de Belgique;
Y APTE (Animation des Projets, transferts des compétences
et Evaluation), une ONG allemande qui fait place d'intermédiaire entre
les partenaires ;
Y Le CCFD (comité catholique contre la faim et pour le
développement), une ONGD française
Y Commission Européenne ;
Y ASTM : Agir avec les Scouts pour une Terre Meilleure (une ONG
suissesse) ; Y Des associations du scoutisme et guidisme mondiales.
2.2.3 Les activités réalisées par
la CSGL sur l'éducation à la paix
Dans cette section nous présentantons quelques
activités d'Education à la paix de la CSGL en indiquant les
Thèmes, objectifs, lieux, participants, résultats atteints.
2.2.3.1 Activités propres à la
CSGL
2.2.3.1.1 Les formations, séminaires, ateliers,
pour jeunes et adultes
Les formations sont des activités faites pour «
capaciter » les adultes dans la gestion des ressources adultes.
Les adultes doivent être à la hauteur de leurs tâches pour
conduire les jeunes vers leur épanouissement personnel, leur
autonomisation et les valeurs qui rendent agréable et possible la vie en
commun.
Les ateliers et séminaires sont des occasions où
les adultes viennent donner de leurs expériences et participer à
une certaine production dont a besoin la dynamique. Leurs connaissances sont
exploitées selon des différentes méthodologies
Tableau N°4 : Quelques Formations, Séminaires et
Ateliers organisés par la CSGL dans le cadre d'éducation à
la Paix
Date et lieu
|
Titre et objectifs
|
Bénéficiaires
|
10-14 juin 1996, Bujumbura
|
Séminaire Atelier sous-régional sur l'Education
à la Paix, mise en place de la CGSL
|
12, dont 3 commissaires par Association + Appui du bureau
Mondial
|
22-28 Août 2002, Goma
|
Stage zonal de Formation des Formateurs adjoints
|
18 stagiaires
|
25-28 janvier 2002, Butare
|
Séminaires ateliers sur la Conception des supports
éducatifs pour l'éducation à la paix
|
12 participants
|
19-22 Novembre 2002, Bukavu
|
|
|
Bujumbura, Bukavu Kigali, Goma Janvier 2002
|
Formations des pairs éducateurs sur la Non-violence
active, Gestion des conflits
|
160 participants dont 40 /associations
|
26-30/12/2001, Goma
|
Atelier sur le programme des jeunes et les activités
d'éducation à la paix, aux droits de l'homme, de l'enfant et la
lutte contre le VIH SIDA
|
25 participants
|
Toute l'année 2004 à Buja, Bukavu,
Goma et Kigali
|
Forums ouverts sur l'éducation à la paix et la
lutte contre le VIH SIDA
|
Moyenne de 50 participants / associations
|
28-30 avril 2005, Goma
|
Atelier de vulgarisation du Manuel du Chef d'unité pour
l'Education à la paix
|
16 participants
|
|
Source : Nos recherches
2.2.3.1.2 Les Jamborees
sous-régionaux
Un Jamboree est un grand rassemblement de scouts. Il a
souvent une connotation internationale. Le 1er avait eu lieu en
Angleterre en 1920. Avec le temps des jamborees ont été
organisés avec un peu moins de personnes mais aussi et surtout dans le
cadre de rassembler plus de monde possible avec des cultures
différentes.
Les Jamborees organisés par la CSGL poursuivent bien
ses objectifs dans le cadre d'Education des Jeunes à la paix. La vie
d'ensemble étant le meilleur moyen de s'assurer de la cohabitation. Le
développement des capacités physiques, intellectuelles et
connaissances intellectuelles et civiques fait partie des objectifs à
atteindre.
Objectif principal : (éducationnel)
+ Sensibiliser les jeunes scouts des grands lacs, et autres
participants, aux
responsabilités qu'ils portent vis-à-vis de leur
propre avenir et de celui d'autrui, et les inciter à oeuvrer de concert
dans cet esprit.
Objectifs Complémentaires
Informationnel : Faire connaître aux
membres l'engagement social et pacifique du Scoutisme.
Savoir-faire et techniques : Enseigner aux
jeunes des techniques et un savoir-faire leur permettant de mener des
activités sociales dans leur propre milieu.
Communicationnels et relations extérieures :
Présenter le Scoutisme comme une organisation moderne,
orientée vers la société et établir des liens de
partenariat avec des organisations sociales dans le but de réaliser des
projets conjoints.
Tableau N° 5 : Les jamborees sous régionaux
de paix des grands lacs africains
Dates
|
Du 22 au 29 décembre 2002
|
Du 15 au 25 juillet 2007
|
Lieu
|
Rukeco / Ngozi Burundi
|
Nyangezi, Sud-Kivu RDC
|
Thème
|
Ensemble pour la paix et le développement
durable dans la sous région des
|
Grands lacs africains dans la paix et la
concorde pour un monde nouveau
|
|
|
Grands Lacs
|
|
Participants :
|
1248
|
610
|
Origines des participants / Associations
|
Burundi
RD Congo - Nord-Kivu RD Congo - Sud-Kivu Rwanda
|
RDC Sud-Kivu Rwanda
Burundi
Belgique
|
RDC Nord-Kivu
RDC Province Orientale Hollande
|
Directeur
|
Daniel KAGIMBI, ASB
|
Jean-Jacques BA MURHANDIKIRE, ASSK
|
Activités
|
Excursions
Ateliers en VMD
Concours et soirées culturels Dons de sang
Temps spirituels
|
Excursions
Ateliers en VMD
Concours et soirées culturels Tournois sportifs
Dons de sang
Temps spirituels
|
Visites importantes
|
Ministre Burundais de la
Jeunesse,
Epouse du vice-président de la République
Gouverneur de Ngozi
|
Gouverneur de la Province du Sud-Kivu
Vice gouverneur de la Province
Inspecteur Provincial de la Police Nationale
Congolaise
|
|
Sources : Rapports des Jamborees 2.2.3.1.3 Les Forums
Ouverts
Les forums ouverts (F.O.) sont des activités qui
valorisent le dynamisme qui est souvent reconnue à la jeunesse. Ils
permettent de l'utiliser positivement pour contribuer à la sauvegarde de
la paix et à la lutte contre le VIH SIDA. Au cours de l'activité,
les jeunes discutent et finissent par planifier des activités.
Les F.O développent les capacités d'apprentissage
et de performance des participants au-delà de leurs propres attentes et
permettent ainsi à ces derniers:
· Une exploration des questions liées à la
Paix et au VIH/Sida ;
· Une identification et planification des activités
thématiques pour une période donnée ;
· Un renforcement de la communication et des relations
entre les participants (scouts, unités, groupes, districts...) ;
· Une vivification des Unités
sélectionnées Pour l'éducation à la paix, les
activités suivantes ont été
réalisées27 :
- Informer les scouts au sujet de la paix ; - Produire des
supports sur la paix ;
- Faire des marches de paix ;
- Organiser des concours et des jeux ;
- Soutenir les victimes de la guerre et les prisonniers ;
27 CSGL, Revue La Colombe, Numéro
spécial de Juillet-Août 2005, p.5
- Soutenir les orphelins et handicapés ;
- Sensibiliser sur le comportement en période
électorale ;
- Rassembler les jeunes dans le scoutisme ;
- Faire des dons `un scout = un habit' aux
déplacés et victimes des conflits. 2.2.3.1.4 Le
concours Inter Patrouilles
Tenu à la cité des Jeunes `Nazareth' à
Mbare Kabgayi dans l'ex province de Gitarama (actuellement située dans
la Province du Sud) au Rwanda du 27 au 31 décembre 2003, le concours
avait pour thème : « La culture de la Paix dans nos
cultures et pratiques scoutes pour développer nos
communautés ». Etaient conviés à ce
concours, pour chacune des 4 associations, deux patrouilles (une masculine et
une féminine) qui étaient accompagnées par le Commissaire
au Programme, deux chefs d'unité troupe et une autre personne.
Le concours portait sur la connaissance du mouvement, les
activités de création, activités communautaires en faveur
de la paix, le secourisme, la signalisation et les activités
culturelles28.
2.2.3.1.5 Le rallye sous-régional des
louveteaux
Cette activité a eu lieu du mardi 11 au vendredi 14
avril 2006 au Groupe scolaire de Gihundwe, à Cyangugu dans le district
de RUSIZI en Province de l'Ouest en République du Rwanda. Hormis
l'Association des Scouts du Rwanda qui est venue avec 6 garçons et 5
filles (une étant tombée malade à la veille du
départ), toutes les 3 autres associations se sont
présentées avec une délégation composée de
12 jeunes dont 6 garçons et 6 filles âgés de 10 à 12
ans, soit un total des 47 jeunes dont 24 louveteaux et 23 louvettes. En y
ajoutant les adultes accompagnateurs, nous avons compté un total 65
personnes dont 27 filles (soit 42%).
Avec comme thème central « Ensemble nous
vaincrons le VIH / Sida dans les Grands Lacs et vivrons une paix
durable », ce rallye a eu entre autres comme objectif celui
d'amener les jeunes louveteaux à avoir un comportement pacifique envers
les personnes atteintes par le VIH / Sida et autres personnes
vulnérables dans notre société.
C'était la première fois qu'une activité
sous régionale est faite pour les jeunes de plus ou moins 12 ans et les
résultats ont été encourageants.
Des observations importantes et pacifiques ont
été tirées lors de brassage des jeunes. Le 1er
jour a été timide et les jeunes avaient peur des autres, le
2ème jour ils ont commencé à jouer ensemble
pendant les heures qui n'étaient pas réservées aux
concours. Ces derniers sont devenus juste des fair-play tant l'amitié
régnait entre les participants. Dès le 3ème
jour, les jeunes ont changé les foulards qui étaient les seuls
signes distinctifs des différentes délégations. La
séparation n'a pas été chaude tant les accolades
traînaient et des larmes longeaient les joues.
28 ASB, Revue Toujours Prêts,
Bimestriel, N°44 de Janvier-Février 2004 p.3
2.2.3.1.6 Le Camp Chantier
Ce dernier a eu lieu à Kirundo au Burundi du
1er au 12 août 2005 avec la participation des 48 routiers des
grands Lacs (RDC : 12, Rwanda : 18 et Burundi : 24) et des Scouts et Guides de
France en plus des accompagnateurs des Grands lacs. Les activités
tournaient sur l'Education à la paix, l'éducation sanitaire et le
développement. Comme un seul homme, les scouts ont construit un local
pour la région scoute de Kirundo au Burundi. Des activités
culturelles ont été organisées pour des échanges
pacifiques : apprendre ce qu'il y a de bon dans notre culture, comment les
résolutions des conflits sont faites dans nos traditions.
Les trois types d'activités ci-haut décrites
ont un même caractère compétitif mais utilisées
à des groupes d'âges différents et donc avec des
pédagogies différentes : le concours inter patrouilles pour les
scouts et scouts aînés (12-18 ans) ; le rallye sous-
régional pour les louveteaux (10-12 ans) et le camp chantier pour les
routiers (18-25 ans)
Dans le scoutisme et pour la CSGL, les concours visent
à favoriser l'émergence d'une génération des jeunes
libérés d'idéologies de haine et de violence,
imprégnés des principes démocratiques, responsables de
leurs actes et engagés socialement pour une communauté pacifique
et tolérante. Les jeunes ont bon souvenir de ces rencontres qui sont
pour eux une incitation à la mise en pratique des formations
d'éducation à la paix. Ils sont aussi un pas vers la
durabilité des acquis du programme dont ils bénéficient et
une occasion pour les responsables de faire une évaluation
collective.
2.2.3.1.7 Activités d'urgence
Ces activités sont effectuées selon les
urgences. La plus éclatante est celle organisée dans la ville de
Bukavu après les attaques des insurgés NKUNDA et MUTEBUTSI.
L'activité dénommée « Actions de solidarité
des scouts de Bukavu aux victimes de la guerre des mutins à Bukavu
» a été financée par ASTM/Genève. Une semaine
scoute de solidarité a été organisée en juin 2004
et elle a consisté à :
- Distribuer des vivres aux soldats et autres blessés
dans les hôpitaux, au centre de Récupération des enfants de
la rue, au centre Ek'Abana, aux femmes violées internées à
Panzi et aux détenus de la Prison centrale ;
- Dons de 72 poches de sang contrôlé à
l'Hôpital Général de Référence ;
- Sensibilisation sur la cohabitation pacifique à travers
des messages radiodiffusés, des sketches, chansons et poèmes
partout où les distributions ont été faites ;
- Réfection du pont reliant le quartier Nguba au
cimetière public de Ruzizi.
2.2.3.2 Activité co-organisée avec
d'autres associations : le projet Amahoro-Amani
Le projet Amahoro-Amani, un projet de Promotion d'une
Paix durable dans les grands lacs africains qui a vu le jour en 2005.
Né de la nécessité de fournir une réponse
concrète à la demande de nouvelles opportunités pour les
jeunes du Burundi, du Congo et du Rwanda, et de la conscience des
potentialités et des ressources créées et
mobilisées dans les dernières années de la part des jeunes
membres des groupes guides et scouts de la sous-région des grands lacs
africains. Ainsi les Associations Guides et Scoutes ont profité de leur
vaste connaissance du territoire et de leur présence massive dans la
sous-région pour tendre la main aux jeunes à l'intérieur
et surtout à l'extérieur de leur structures.
Le projet est né au moment où la
sous-région souffrait d'une profonde division sociale comme
conséquence de nombreux conflits qui ont éclaté au cours
des dernières années. Les jeunes sont donc appelés
à faire face à un grand défi d'unité et de
réconciliation. Si d'un coté les conséquences directes des
conflits ethniques et sociaux se manifestent dans la prévalence
d'orphelins et dans le taux d'ancien « enfant soldat », d'autre
côté, et le plus grave, ces conséquences sont
désormais stratifiées dans le tissu social et influencent les
relations entre les jeunes.
Par rapport à ces défis, le Projet
Amahoro-Amani aspirait à contribuer à l'éducation de la
jeunesse en la rendant consciente du rôle qu'elle est appelée
à jouer dans la construction des nouvelles logiques relationnelles et
dans le développement de son avenir et de son pays.
Les potentialités du Projet Amahoro-Amani de faire
face à tel objectif trouvent ses points de force avant tout dans la
possibilité de s'adresser aux jeunes là où la formation de
leurs comportements et aptitudes dépend encore fortement du contexte de
référence et des « inputs » extérieurs. Le
Projet Amahoro-Amani visait expressément les jeunes du pays,
considérés comme le groupe le plus approprié pour lutter
contre les préjugés et pour s'engager dans la promotion de la
paix.
Dans le cadre du centenaire du scoutisme, il a
été créé, depuis l'an 2000, un programme Dons
pour la Paix et le Projet Amahoro-Amani représentait des
contributions réelles des jeunes femmes et hommes, d'âge compris
entre les 15 et 25 ans, pour lutter contre les préjugés ethniques
qui minent toutes les relations sociales et contribuent à donner origine
aux formes de violence que depuis une décade perturbent la paix dans les
trois pays de la sous-région des Grands Lacs africains.
Pour que l'objectif se réalise, ces jeunes ont
été appelés à entreprendre une mission de
médiation communautaire, en s'engagent pour au moins deux années
dans des activités pratiques, telles que :
- l'organisation, à l'aide des outils
appropriés, des campagnes de sensibilisation de la population dans les
écoles et autres lieux publics sur les thèmes de la cohabitation
pacifique et de la lutte contre les préjugés ethniques ;
- la création de clubs de la paix et de la
réconciliation pour des jeunes des milieux sociaux différents;
- l'organisation des travaux communautaires ;
- l'organisation régulière des journées de
la paix et de la réconciliation dans les communautés ;
- la participation active des délégués des
clubs de la paix et de la réconciliation aux conseils de village ou de
quartier29.
En deux années, les scouts et les guides ont
entraîné et formé des milliers de jeunes filles et
garçons et ont impliqué autant que possible les jeunes d'autres
pays (d'Afrique et d'Europe), en étant persuadés que le Projet
Amahoro-Amani est une véritable opportunité pour permettre
à la jeunesse des grands lacs africains de participer au processus de
rétablissement de la paix dans la sous-région.
Objectif global : Mobiliser et mettre en action en
deux ans plusieurs milliers de jeunes (+ de 21000) au sein de la population
afin de faire émerger un mouvement de rejet des préjugés
ethniques parmi la jeune génération et amener les jeunes à
contribuer concrètement au changement social pour l'avènement
d'une paix durable, élément nécessaire pour le
développement dans la région des grands lacs africains.
Objectifs spécifiques
- Former et mettre en action 420 Médiateurs
Communautaires, capables de
contribuer au changement social de leur communauté en
mobilisant d'autres jeunes sur la promotion de la paix et le
développement communautaire ;
- Mettre en place un système permanent de formation et de
soutien des
Médiateurs Communautaires ;
- Renforcer, capitaliser et évaluer l'expérience
des Médiateurs
Communautaires dans une coopération régionale et
internationale ;
· Exécutants principaux de l'action : Sept
associations dont 4 associations scoutes (de la CSGL) et 3 associations guides
de la sous-région des grands lacs dont l'Association des Guides du
Burundi (AGB), Association des Guides du Nord Kivu (AGNK), Association des
Guides du Rwanda (AGR),.
· Durée : Octobre 2005 - Octobre 2007
· Localisation : Sous-région des grands lacs
africains (Burundi, Rwanda et Est de la République Démocratique
du Congo - Nord Kivu et Sud Kivu -). La direction est à Bujumbura dans
l'enceinte de la CSGL et des représentations à Bujumbura, Kigali,
Goma et Bukavu.
29 CSGL : Le projet Amahoro-Amani, Bujumbura,
Octobre 2005, p.9
Organes du Projet Amahoro-Amani
420 Médiateurs Communautaires
42 Formateurs
Jeunes citoyens du Monde
7 Volontaires de Paix
21 000
jeunes des Grands Lacs
ORGANISATION
Comité de Gestion
Équipe Exécutive
Source : Projet Amahoro-Amani, Présentation Power Point, P
13
Les MC Les MC
Les MC Les MC
La Communauté des Grands Lacs
Il y a 42 FMC (Formateurs des Médiateurs
Communautaires)
et 420 Médiateurs
Communautaires (MC)
52
Le Comité de Gestion
Le Comité International de Partenariat
L'Equipe Exécutive :
Membres :(Le Directeur du Projet, Les 7 Volontaires de
Paix, Les Volontaires étrangers, Le Responsable Administratif et
Financier Fonction: mettre en oeuvre de la
stratégie
Les FMC
Les FMC
CPR
CPR
CPR
CPR
Le Club de paix et de réconciliation est
composé de 50 jeunes (agents de paix) sous la conduite du
Médiateurs communautaires.
Le comité de Gestion :
Membres : Les 7 Commissaires Généraux /
Provinciaux.
Fonction: établir la
stratégie et la promotion du projet. Une réunion semestrielle
L'Equipe Exécutive
Comité international de partenariat :
Membres : Les Représentants des Partenaires.
Fonction: conseil technique et recherche de fonds Une
réunion annuelle
a) Les Formations des FMC et MC
Tableau N°6 Activités formatives au cours du
Projet
Formations / Dates / période
|
Participants et Lieu
|
Objectifs / Thèmes Principaux
|
Formations des FMC (du 4 au
10 décembre 2005)
|
42 FMC
7 VP
7 CP et CN RPI La direction
Au centre spirituel Saint Esprit à KIRIRI Bujumbura
Burundi.
|
· Les Conflits dans les Grands lacs : Sources, causes et
modes de Gestion
· Mission des FMC et des MC
· Techniques de planification et d'évaluation des
activités
· Gestion financière d'un projet
· Techniques d'information, d'éducation et
de communication
· Psychologie de l'adolescent
· Technique d'animation de groupe
· Attitudes d'un formateur/médiateur face au
public
|
Recyclage des FMC (décembre 2006)
|
FMC et VP Rwandais Kigali , (du 1er - 3)
|
· Evaluation des Fonctions
· L'approche méthodologique
· Révisions des objectifs des formations et
activités des MC
|
|
|
|
80 MC
|
Bukavu,
29 avril au 1er mai 2006
|
Compréhension du projet et la connaissance du rôle
à jouer par les MC
· Recruter des agents de paix pour organiser un club de la
paix
· Enquêter sur la situation des conflits existant
dans sa communauté
· Planifier, préparer et organiser des campagnes
de sensibilisation de la population sur la cohabitation et le rejet des
préjugés ethniques
· Assister utilement aux structures communautaires des
localités
|
|
Kigali
29 avril au 1er mai 2006
|
|
|
Bujumbura
29 avril au 1er mai 2006
|
|
Goma,
24- 28 mai 2006
|
|
2ème session de formation de MC (Août
2007)
|
Bukavu,
Bujumbura, Kigali
Goma
|
Fournir aux MC des compétences nécessaires pour
jouer pleinement leur rôle. Elle a en plus favorisé la promotion
d'une synergie des réseaux des médiateurs.
Pédagogiquement, elle a permis aux MC de :
|
|
|
· Gérer correctement un club de paix et de
|
|
Du 18 au 22 août
|
réconciliation ;
|
|
|
· Utiliser aisément les techniques
appropriées pour former les agents de paix ;
|
|
|
· Aider les agents de paix à identifier et
à contribuer à la prévention ou à la
résolution des conflits dans les communautés ;
|
|
|
· Organiser et évaluer systématiquement
les
activités d'un club de paix dans la communauté
|
|
|
(réfection des routes, organisation des soirées
culturelles, assistance aux malades et
autres démunies, petit élevage, ...)
|
|
Les MC
|
· La planification des micro-projets des MC et
|
|
Uvira, Kabgayi, Bujumbura, Goma
|
· L'approche méthodologique
|
|
b) Les Formations des Agents de Paix et la
Constitution des Clubs de Paix et de Réconciliation
Après la 1ère session de formation
des MC, ces derniers ont été chargés de recruter les
agents de Paix (AP) et les former. Les AP formaient les Clubs de Paix et de
Réconciliation. La constitution de ces clubs de paix s'est
réalisée rapidement avec enthousiasme dans les localités
où vivent le MC. Ces clubs de paix sont restés actifs et
opérationnels tout au long de l'exécution du projet bien que
certains Agents de Paix se soient retirés et remplacés par
d'autres volontaires. Ces clubs constituent un espace privilégié
pour vivre et faire vivre l'esprit du projet.
Les Clubs de Paix ont entrepris des actions d'assistance
à la population locale avec un appui minimum du projet et surtout une
intervention des AP, MC, FMC, VP et une grande contribution des
bénéficiaires. Ces interventions découlaient des besoins
locaux et exécutés sous forme des microprojets dans les domaines
divers et à titre indicatif on peut citer:
· Assistance (matérielle et morale) aux victimes
des conflits et autres nécessiteux (réfugiés,
déplacés, malades, prisonniers, enfants de la rue, prisonnier,
vieillards, handicapés physiques, orphelins,...) ;
· Education à la Protection et à
l'amélioration de l'environnement (Reboisement, assainissement, ...)
;
· Sensibilisation sur la paix, l'hygiène,
l'environnement, dans des ateliers, journées de réflexion...
· Promotion du don volontaire de sang et dépistage
volontaire pour connaître son état sérologique et se
comporter en conséquence ;
· Reconstruction des ponts, des escaliers, des sentiers,
d'écoles et des maisons. c) Les Caravanes de Paix
Les caravanes de paix ont été des marches
à pied pendant 5 jours et elles ont été l'une des
activités les plus significatives et visibles car ayant drainé
beaucoup de personne à la fois. Elles ont été une
opportunité de rencontre entre les Médiateurs Communautaires
accompagnés par quelques centaines des agents de paix.
Au total, 1000 participants venus des trois pays des Grands Lacs
et de l'Europe repartis en quatre caravanes à raison de 250 chacune.
Tableau N°7 : Programme des Caravanes de Paix de
Juillet 2007
Caravanes
|
Dates
|
Parcours
|
Sud-Kivu
|
Du 4 au
10
|
Axe IRAMBO-BUKAVU (60 km)
|
Rwanda
|
Du 18 au 24
|
Axe MUHANGA : GITARAMA-GISENYI
|
|
Nord-Kivu
|
Du 13
au19
|
Axe MASISI : de SAKE à GOMA (32km)
|
|
Burundi
|
Du 23 au 28
|
Axe Nord : BUGARAMA- GITEGA (68km)
|
|
|
Les caravaniers ont parcouru une distance avoisinant 60 Km et
ils ont
· Rencontré des communautés
vulnérables tout au long de la route et dans les différentes
stations ;
· Fait des conférences - débat sur l'histoire
et les origines des conflits, l'avenir de la sous-région ;
· distribué des messages de paix aux
communautés se trouvant sur l'itinéraire de la caravane, ;aux
journalistes e aux autorités locales ;
· organisé des veillées culturelles
populaires avec des théâtres, chants, poèmes,
saynètes et sketches éducatifs ;
Les caravanes ont augmenté la visibilité des
actions car la population a eu à voir les jeunes avec leurs multiples
différences marcher, traverser et travailler comme un seul dans les
villages, villes et campagnes... des différents coins pour porter haut
le message de paix avec les drapeaux de trois pays en plus des
étendards.
· Les MC ont eu l'opportunité d'échanger
sur leurs expériences de manière formelle le soir et informelle
pendant la marche et au moment de repos. Ils ont appris à se
connaître d'avantage et surtout à s'apprécier mutuellement
;
· Les liens d'amitié et d'entente ont
été renforcés entre les jeunes non seulement de la
sous-région mais aussi avec les jeunes venus du Nord ;
· Une jeunesse sans frontière s'est vite mise en
place en montrant à la face du monde que la paix est possible dans les
pays des grands lacs africains;
A la clôture de chaque caravane, les caravaniers
s'engageaient de témoigner dans leurs pays respectifs que la
cohabitation pacifique est possible, c'est une question de bonne
volonté. L'impact a été ressenti même loin car des
parutions dans des journaux et sites lointains ont parlé de ces
activités.
d) Rassemblement International de Paix
Activité organisée pour développer la
dimension `Solidarité Internationale' et célébrer le
Centenaire du Scoutisme (1er Août 1907-2007) avec
l'opération « Dons pour la paix » lancée par
l'Organisation Mondiale du Scoutisme, il a eu lieu du 29 juillet au 4
août 2007 au centre de Formation Scoute de Gitega, avec une grande
participation des jeunes du Nord à coté de ceux du Sud.
« Grands Lacs, un monde de paix »
était le thème central regroupant les 750 participants autour de
6 domaines d'activités clés :
1. Village mondial de développement :
Espace de formation qui a organisé essentiellement des
activités éducatives à travers des ateliers, des jeux et
des stands interactifs pour offrir aux jeunes la possibilité
d'élargir leurs horizons, de mieux comprendre la situation mondiale en
général et de la sous-région des grands lacs africains en
particulier.
Pendant 4 jours, les jeunes ont participé à des
activités variées, simples et porteuses de messages. Les
thématiques ont été principalement la Paix, la
Santé, le Genre, l'Environnement et la Communication. Plusieurs
associations et organisations ont participé dans le développement
des thèmes.
2. Marché aux pratiques de la paix :
Il s'agissait des témoignages diligemment
présentés par les MC et les jeunes des autres pays. Ces
témoignages ont gravité autour du rejet des
préjugés, les agissements des clubs de paix face à
l'intolérance intergroupe ou à des attitudes négatives, la
transformation de la culture de la violence en une culture de paix, la
prévention et la gestion d'un conflit, les actions de
développement communautaire,...
3. Carrefour des cultures : Il
s'agissait de stands d'exposition sur la richesse socioculturelle des pays
présents au rassemblement international. Cet espace a permis de prendre
conscience de l'existence des autres, de s'intéresser à leur
culture et de les aimer. Le Burundi, la R.D.Congo, le Rwanda, la France et
l'Allemagne ont fait des présentations.
4. Rencontre avec les communautés :
les participants ont visité et assisté les
communautés voisines de la colline composés en majorité
des autochtones dits twa (pygmées) en plus de la construction
des latrines et la remise en état d'un pont.
5. Evaluation des actions des médiateurs
communautaires : le Rassemblement a été aussi
l'occasion en or d'évaluation des activités de 2 ans car tous les
acteurs étaient sur le lieu. L'évaluation s'est
déroulée en plein air en fonction d'un questionnaire
préparé à cet effet et l'échantillon était
aléatoire
6. Veillées culturelles et
activités religieuses : Des soirées culturelles ont
été organisées dans les sous-camps pour explorer et
découvrir la culture et la tradition des pays des grands lacs africains
ainsi que la culture des pays invités. Les activités se sont
faites sous forme de présentations théâtrales, de danses et
chansons traditionnelles.
Par le rassemblement International, tous les acteurs se sont
rencontrés et nombreux ont échangé des adresses, les
activités ont été évaluées positivement et
surtout les jeunes ont partagé leurs expériences acquises avec
d'autres en provenance des pays étrangers. Ils mondialisent la paix.
2.3 Les publications de la CSGL sur l'éducation a
la paix
Le scoutisme, dans sa méthode d'auto
éducation par action, s'emploie à utiliser les
jeux, l'aventure, la découverte et l'apprentissage
selon la tranche d'âge du participant à la formation (6-12 ans,
12-15 ans, 15-18 ans, 19-25 ans) pour que ce dernier devienne responsable,
solidaire et engagé dans sa communauté. La paix étant un
de ses domaines d'intervention fait recours à la même
démarche éducative.
La CSGL s'occupant essentiellement de l'éducation
scoute à la paix dans les grands lacs africains organise depuis plus de
10 ans plusieurs rencontres en faveur de l'éducation et de la promotion
de la paix par et pour les jeunes à travers des séminaires, des
camps chantiers et autres rassemblements (jamboree scout, compétition
sur la paix,..). La capitalisation de ces actions a abouti à la
publication périodique d'une revue la colombe, du Manuel du chef
d'unité pour l'éducation à la paix (en 2004) produit
spécifiquement pour les groupes scouts de la sous-région, du
Guide d'animateur des jeunes pour la paix ouvert pour toutes les organisations
d'encadrement de jeunes oeuvrant dans le domaine de la prévention et de
la sauvegarde de la paix.
2.3.1 La revue la Colombe
La Colombe est une revue périodique de la CSGL. Sa
première parution date de janvier 2000. Suite au financement
irrégulier, la parution de cet outil important n'a pas été
régulière, mais les articles affluent dans le secrétariat
de la CSGL et attendent un moyen pour l'édition. Le 1er
numéro était de 4 pages (format A4) et le dernier en date, qui en
est le 8ème (Juillet 2006) en avait 12.
Le mobile de ce document est de partager les nouvelles
concernant principalement les programmes d'éducation à la Paix et
à la Non-Violence Active. C'est une revue de formation et d'information
en même temps un espace d'échange d'expérience.
S'y trouvent, hormis l'éditorial du secrétariat
exécutif de la CSGL (éditeur), les nouvelles de la Concertation
qui fixent les membres et lecteurs sur le `Où en sommes- nous ?', les
nouvelles des associations membres mettant le lecteur au courant de
l'évolution institutionnelle et structurelle, les
changements, les activités, ...mais aussi et surtout les
réflexions libres des jeunes et adultes sur la paix dans la
sous-région. Certaines idées sont exprimées par des
poèmes.
Les articles sont rédigés par qui veut et sont
envoyés, via les Commissaires Provinciaux et Nationaux aux relations
publiques et / ou Internationales, au Secrétariat de la CSGL où
ils sont triés en vue de la publication. La revue est vendue à un
prix médiocre permettant juste le transport des colis ; tout scout
pouvant s'en procurer mais aussi le tirage est souvent de 1000 exemplaires.
La Colombe a permis aux scouts de se sentir unis et formant un
tout indissociable dans les grands lacs africains. La multiplication des
articles ainsi que leurs diversités (par les origines des
rédacteurs et classes) en était un signal fort.
Suite à un grand investissement dans le Projet
Amahoro-Amani à partir de 2005, les yeux ont été plus
braqués vers ce dernier qui publiait mensuellement les «
Newsletters » électroniques (à l'Internet) et les «
bulletins - Info des Médiateurs Communautaires »
2.3.2 Le manuel du chef d'unité pour
l'éducation à la paix
Dans le Manuel du Chef d'Unité pour l'Education
à la Paix dit MANUEL et le Guide de l'Animateur des Jeunes pour
l'Education à la Paix dit GUIDE, la CSGL propose aux Chefs
d'unités et aux animateurs des jeunes des:
· Activités avec un système de progression
individuelle et collective au niveau du savoir, savoir-être et
savoir-faire (typiquement scout) ;
· Jeux d'éducation à la paix ;
· Ateliers de formation d'artisans de paix et des Chantiers
de promotion de la paix ;
· Initiations à la culture de la paix et à la
coopération ;
En mars 2004, le Manuel a été imprimé
aux presses Lavigerie à Bujumbura en 3000 exemplaires. Comptant 70
pages, il est conçu principalement par des formateurs, formateurs
adjoints et chefs d'unités (animateurs) scouts. Le Manuel a
bénéficié de contributions financières de la
Commission Européenne, de Broederlijk Delen (BD) et de Fonds Universel
de l'OMMS.
L'utilisation du Manuel permet aux chefs d'unités :
· L'intégration des activités
d'éducation à la paix et de la culture de la paix dans le
programme de formation et d'encadrement de leurs scouts ;
· L'ouverture d'esprit des scouts à d'autres
cultures et l'éveil du respect de l'autre ;
· La promotion d'une coexistence pacifique dans un petit
groupe et entre les jeunes de plusieurs groupes ;
· Le développement de l'intérêt et de
la solidarité des jeunes envers des individus et des groupes
défavorisés ou minoritaires ;
· La participation avec leurs jeunes à la lutte pour
la reconstruction de la démocratie et le respect des droits de la
personne humaine ;
· Le renforcement de la synergie des organisations des
jeunes qui militent pour la construction de la paix ;
· Le remorquage des autres jeunes sur les sentiers de la
paix. Le Manuel du Chef d'unité est un support
didactique qui contient :
Généralités sur le scoutisme ;
Scoutisme et paix ;
Programme d'éducation scoute à la paix ;
Système de progression du jeune.
2.3.3 Le guide de l'animateur des jeunes pour
l'éducation a la paix
Le Guide a été
élaboré par le Secrétariat Exécutif Permanent de la
CSGL avec un concours des délégués des organisations
d'encadrement des jeunes et / ou oeuvrant dans le domaine d'éducation
à la paix, il s'agit principalement de:
Burundi : Centre des Jeunes de Kamenge ;
XAVERI du Burundi ; Association de Footballeuses Féminines de Kayanza ;
TOP EMERGENCY ; Association des Scouts du Burundi ;
Nord-Kivu : Ligue des
Oeuvres des Femmes Paysannes au Nord-Kivu ; Mouvement International des Droits
de l'Enfant, de la Femme, de l'Homme Veuf et de leur Promotion Sociale ;
Reboisement de l'environnement local, animation sanitaire et culturelle ;
Association des Scouts du Nord-Kivu ; AGIR ENSEMBLE ;
Sud-Kivu : Conseil pour la
Paix et la Réconciliation ; Action pour la Défense des
Intérêts du Paysan ; Centre Récupération des Enfants
de la Rue ; Association des Scouts du Sud-Kivu ; Paix et Encadrement par le
Développement Agro-pastoral et Sanitaire ; Collectif des Organisations
des jeunes Solidaires du Congo-Kinshasa ;
Rwanda : UMUSEKE ; Association des Scouts du
Rwanda. Des Pools de Paix ont été créés dans les 4
axes.
Il a été financé, pour sa publication et sa
vulgarisation, par le Comité Catholique Contre la Faim et pour le
Développement (CCFD/France).
Le Guide de l'animateur de jeunes pour
l'éducation à la paix, comprend trois parties suivantes :
1. Définition des concepts de base (Conflit,
Violence, Non-violence Active, Paix) , ·
2. Outils d'éducation des jeunes à la Paix
(Méthode de formation à la Paix, Jeux d'éducation à
la paix, Ateliers de formation des artisans de paix, Camps chantiers de
promotion de paix) , ·
3. Devenir artisans de paix (Vivre dans la
diversité, Développement de l'identité, Apprentissage
à la coopération, Jeux coopératifs, Jeux de
compréhension des valeurs, Interventions dans une situation de
conflits).
hebdomadaires des groupes scouts... et le manuel a
été traduit en langues locales (Kiswahili, Kirundi et
Kinyarwanda)
2.4 Limites des actions de la CSGL
Loin de nous l'idée de dire que ces années ont
été roses et que les objectifs ont été atteints
totalement. La CSGL a eu des limites.
Dans un monde où les Etats veulent faire la guerre, il
est difficile à une organisation non gouvernementale de faire la paix.
Pourtant il faut repenser la paix, trouver des moyens d'y parvenir et de la
stabiliser. Lorsque ceux qui veulent la guerre sont nombreux, il faudra que
ceux qui veulent travailler pour rendre possible la paix soient très
nombreux. La mobilisation des masses a été contrariée par
les logiques politiciennes et économiques des faiseurs des guerres. En
plus une culture de la crainte a été semée et tarde
à quitter les esprits.
La guerre continue dans les coeurs des gens car, au moment
où les scouts et autres acteurs font l'éducation à la
paix, l'éducation à la haine continue à se faire dans des
familles, groupes ethniques, à l'écran... et donc il y a contre
éducation à la paix, au point que les haines (tribalismes,
collinismes, nationalisme, ethnicisme, sionisme...) sont persistantes.
Il y a des incitations des tenants des pouvoirs publics qui
comptent, non sur l'implantation de la paix mais sur la solidification des
leurs pouvoirs (les intérêts politiques sont au dessus des
préoccupations des jeunes). On constate aussi que les dirigeants
eux-mêmes ne protègent pas la paix mais travaillent souvent pour
leurs intérêts et au profit de leurs parrains politiques.
Enfin, la concertation ne dispose pas des moyens suffisants et
de pouvoirs pour intervenir dans des conflits armés et ne font que
sensibilisation pour faire reculer la violence. Les autres limites sont
relevées par l'analyse SWOT
Dans la sous-région des grands lacs africains,
sévissent à première vue des guerres de large spectre, et
pourtant déjà en 1998 LUNJWIRE30 avait soulevé
que la communauté internationale est souvent impuissante à
prévenir les conflits et à les régler durablement. Peut
être faudrait-il prendre en considération les
réalités endogènes des groupes en conflits, des traditions
et coutumes, etc. La CSGL ne saurait pas résoudre ce qui n'est pas
facile à ces grands décideurs.
Une autre limite est la violence à l'écran qui
bat son plein à l'heure de l'accès libre à l'Internet,
télévision, antennes paraboliques,... qui véhiculent
n'importe quoi et jusqu'à l'éducation à la guerre, il ne
faut pas négliger le fait que 50% de la rétention passe par la
vision31.
30 Gustave LUNJWIRE, La formation des acteurs et le
développement durable : essaies d'analyse critique et Perspectives,
Mémoire inédit, ISDR Bukavu 1998, p152
31 Gustave LUNJWIRE, Op. Cit. p157
2.5 Conclusion partielle : l'apport de la CSGL sur
l'éducation a la paix
dans les grands lacs africains.
Etant donné le contexte dans lequel a
évolué la CSGL, compte tenu de la problématique et des
problèmes à dénouer, il est à remarquer qu'elle
s'est tant bien que mal lancée pour mettre la main sur la patte. Bien
qu'elle n'ait pas été à même de résoudre les
conflits des grands lacs africains (et cela n'est guère son objectif),
elle a, par ses activités de grande envergure dans la sous région
scoute des grands africains, insufflé un nouveau souffle aux jeunes du
milieu et son expérience a été présentée
à l'échelle internationale tel que pendant des jamborees (au
Chili en 1999, en Thaïlande en 2002) et à d'autres rencontres dans
des régions africaines (Afrique de l'Ouest à Yamoussoukro),
à Genève.
La confection des programmes scouts adaptés au milieu a
été possible grâce à la dynamique ainsi que le
rapprochement entre les scouts et autres associations des jeunes. Les
résultats de l'union dans tous les secteurs ne sont plus à
démontrer.
A titre indicatif nous pouvons signaler :
- Les Jamborees, camps sous-régionaux, rallyes, camps
chantiers ...qui ont permis
aux jeunes et leurs accompagnateurs d'enterrer à jamais
les haches divisionnistes. En mangeant, dormant, travaillant ensemble, les
jeunes ont vu qu'il est important de considérer ce qui unit que ce qui
différencie. Pendant les évaluations les jeunes ont eu le courage
de dénoncer certains préjugés et stéréotypes
fréquents dans nos coutumes et qu'il faut remplacer. Les jeunes et
adultes se sont tissés des amitiés pendant les différentes
activités ;
- Les forums ouverts qui ont insufflé une nouvelle vie aux
groupes scouts et ont
amélioré la communication au sein des associations
scoutes touchées par ce programme ;
- Les formations (tant pour les jeunes que pour les adultes) qui
ont permis aux
associations d'être à la page et en mesure
d'affronter l'avenir avec certitude ;
- Les documents publiés qui restent des outils de base
pour des formations dans
plusieurs organisations ;
- Les échanges d'expériences par les visites des
scouts du Nord et les voyages des
scouts en Occident et Orient qui revitalisent le mouvement ;
- Les scouts qui s'engagent concrètement dans la recherche
de la paix et la lutte
contre les antivaleurs avec des programmes bien conçus
;
- La synergie des organes de base des associations composantes
qui est
maintenant renforcée au Burundi, au Nord et au
Sud-Kivu.
La CSGL a essayé, par son programme d'éducation
à la paix, de donner de sens à un enseignement pratique.
Enseigner des concepts tels que les droits de l'homme et la culture de la paix,
c'est démontrer les liens entre théorie et pratique, entre textes
juridiques, chartes, ou déclarations et la réalité, proche
ou lointaine. C'est également nouer des liens entre présent et
passé, entre inconnu et connu, entre rêve et réalité
en voie de réalisation. C'est encore créer des moyens d'agir,
d'observer, de comprendre et,
surtout, d'élargir à travers une meilleure
connaissance de l'autre, son horizon culturel et humain.
Ayant pour but suprême l'amélioration du jeune
dans le sens large du terme, le scoutisme par l'éducation à la
paix a dû sans cesse lutter, et ceci depuis ses débuts, contre les
mentalités environnantes. Celles-ci étaient et sont encore, dans
la plupart des cas, des mentalités belliqueuses, centrées sur la
compétitivité, le gain et la concurrence.
Finalement, cette éducation est le produit de
l'abnégation, d'effort et de l'utopie, mais elle propose quelque chose
qui devrait permettre aux pouvoirs étatiques et aux organisations de la
société civile (ONGD, ONG, ASBL, ...) de mieux y
adhérer.
Par quel domaine convient-t-il d'aborder l'éducation
à la paix? Par la création de matériels
pédagogiques? Par des réformes du Programme des Jeunes? Ou encore
par la mondialisation et la création d'occasions d'échanges qui
«codifieraient, coordonneraient et organiseraient» l'éducation
à la Paix en la comparant, en la classant, en l'élaborant?
Toutes ses tendances reflètent les hésitations
mais surtout le cheminement d'un travail qui a procédé d'abord
par éveiller l'intérêt des responsables pour les pousser
à s'intéresser tous soudainement à la paix. Ils ont
été sensibilisés et ont reçu des tactiques pour
exploiter les manuels, aussi ceux véhiculant une idéologie
nationale mettant en jeu «l'ennemi» et «l'autre». On a si
bien travaillé sur le jeune (l'enfant) et (l'adulte) l'homme, leur
psychologie, leurs instincts d'agressivité. À tout cela vont
s'ajouter les problèmes d'une période, d'une
société marquée par des guerres sous régionales et
les problèmes d'environnement, de pauvreté.
La logique de la paix est confrontée dans sa mise en
oeuvre, aux diverses composantes de celle-ci. Certaines de ces composantes
peuvent se réaliser, d'autres ne se réaliseront jamais. Quoi
qu'il en soit, une chose semble certaine : ce qu'avant que la paix ne soit, il
faut des idéalistes qui y pensent et qui font un pas, un petit pas, ou
alors il n'y aura pas de paix, et pour cela il faut la cultiver, c'est en faire
des programmes d'éducation.
Presque à la fin d'une période vouée
entièrement à la «culture de la paix» et au coeur de la
décennie 2000-2010, « Décennie internationale pour la
promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants
du monde ». La CSGL et le scoutisme n'ont pas voulu retarder la mise
en pratique dans les relations culturelles des scouts et autres jeunes les mots
de non-violence et de paix. Les membres se sont éduqués
réciproquement.
La paix dans le monde et dans la sous-région des grands
lacs africains est une décision de ses habitants, elle doit être
d'abord personnelle puis collective. Les hommes doivent décider de ne
pas tolérer la violence dans toutes ses formes et s'auto éduquer
à la paix car il nous faut reconnaître que, et selon Peyton Conway
March, « les trois choses que nous recherchons le plus (le bonheur, la
liberté et la paix), ne sont atteintes qu'en les procurant aux
autres32».
32
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Chapitre III : EVALUATION DE LA CSGL ET DE SA
CONTRIBUTION
A L'EDUCATION A LA PAIX
Suite aux recherches et conformément aux objectifs que
nous nous sommes fixé, nous avons procédé à
l'évaluation objective de la CSGL par rapport à sa contribution
dans l'Education à la paix. Sur ce, nous avons produit un guide
d'entretien pour la récolte des données, celui-ci est en annexe
de ce travail.
Tout au long de ce chapitre, nous allons présenter
succinctement l'approche scoute dans l'éducation à la paix, les
résultats des recherches et les analyses par le Modèle
intégré d'organisation et analyse SWOT.
3.1. Approche Scoute dans la gestion de
conflit
a. Des caractéristiques des conflits
Les conflits n'ont pas que des conséquences
néfastes sur la vie des hommes et des groupes. Tout en ne les louant
pas, nous pensons qu'ils sont normaux et naturels.
Un conflit peut s'avérer constructif car il peut
stimuler les membres du groupe à sortir d'une routine
léthargique, augmenter la cohésion du groupe, permettre
d'identifier un problème et favoriser l'émergence du leadership.
Dans tous les cas, il faut savoir que les conflits sont inévitables,
subjectifs et générateurs de changement33.
b. Facteurs d'un conflit
Plusieurs facteurs peuvent provoquer des conflits. Nous les
regroupons en trois catégories :
1. Les facteurs organisationnels dépendant de la
dynamique de l'organisation
2. Les facteurs individuels dépendant de l'individu
3. Les facteurs extérieurs ne dépendant ni des
individus ni du groupe mais viennent influencer les interrelations et le climat
du groupe.
c. Le cycle d'un conflit
Comme un individu, une organisation ; le conflit naît, vit
et meurt. Il faut connaître son cycle pour savoir le gérer.
1) A la base d'un conflit se trouve, d'après l'approche
psychologique, une frustration. L'individu vit une situation
paradoxale.
2) L'interprétation c'est le sens qu'on donne au
conflit. La subjectivité entre en jeu.
3) Face à un conflit, un groupe peut adopter diverses
stratégies ou de comportements différents tel
que la fuite, l'accommodation, la compétition, le marchandage ou la
collaboration. Le comportement décide de la fin ou de la
continuité du conflit
4) Le comportement adopté produit un effet sur les autres
qui réagissent en adoptant à leur tour une stratégie de
contournement : comportement- réaction.
5) Le résultat est la façon dont un
conflit est réglé et sert de point de départ au prochain
conflit.
- On peut arriver à satisfaire toutes les parties
(gagnant-gagnant)
- Une partie peut se sentir lésée (gagnant-perdant,
il y a une nouvelle
frustration et le début d'un autre conflit).
Schématiquement on peut avoir ceci :
Frustration
Interprétation
Réaction et Renforcement
Comportement
Résultat
Nouvelle frustration ou Résolution du Conflit
Le cycle recommence
d. Quelques moyens d'intervention dans un cas de
conflit34
Pour transformer ou gérer un conflit, la CSGL encourage
que ses membres recourent aux moyens suivants :
i. Le dialogue
C'est une sorte de deux monologues dont la base est
fondée sur l'amour de la vérité et le respect de la
dignité humaine. Le scout, et tout autre individu non violent, doit
savoir discuter sans s'énerver, peser le pour et le contre d'une
opinion, discuter sans des idées préconçues, chercher les
sources, les causes et les raisons de l'interlocuteur
Les étapes d'un vrai dialogue ;
D'après Jean Goss (membre du mouvement international pour
la réconciliation), le dialogue requiert 5 grandes étapes :
- La découverte de la vérité de
l'adversaire ;
- La découverte de ma propre vérité et ma
responsabilité ; - La présentation de l'injustice ;
- Le savoir écouter ;
- L'apport des propositions.
ii. La négociation
D'après William URY, elle est un processus de
communication visant à inclure un accord des interlocuteurs qui ont des
intérêts communs et opposés. Selon Christophe Dupont, elle
est une activité mettant face à face deux ou plusieurs acteurs,
qui confrontés à des divergences et se sentant
interdépendants, choisissent la recherche effective d'un arrangement
pour mettre fin à cette divergence et ainsi créer, maintenir ou
développer une relation entre eux.
Types de négociation :
- Intégrative ou collaborative ou coopérative :
les négociateurs collaborent fortement et sont animés d'un
désir de gain collectif ou mutuel. C'est le type gagnant-gagnant.
- Distributive : les négociateurs ont une collaboration
faible et sont animés d'un désir de gain propre. Le
résultat est souvent le gagnant-perdant.
- Mixte : elle correspond à un dosage de deux
premières.
Cas type de déroulement d'une négociation :
1. Déclenchement du processus d'information et de
communication :
· Présentations et généralités
;
· circonscription rapide du problème ;
34 CSGL, Guide de l'animateur des jeunes pour
l'éducation à la paix, Op Cit , p. 119
· exploration des négociateurs.
2. Traçage du terrain et ouverture des options :
· Examen des problèmes ;
· Argumentation.
3. Influence :
· Mise en évidence des divergences ;
· Recherche active des solutions.
4. Processus d'ajustement :
· Définition précise de la solution ;
· (ou constat des désaccords).
iii. La médiation
C'est un processus de négociation facilitée
selon la volonté des parties en conflit et pour leurs
intérêts. Elle est différente de l'arbitrage où les
décisions sont imposées par une tierce partie. Le
médiateur sert à assister les parties dans l'identification des
leurs besoins et intérêts et à générer des
options.
Processus de médiation type
Le médiateur désigné de commun accord
entre les parties commence par faire des contacts séparés et
finit par asseoir les protagonistes sur une même table en suivant les
étapes ci-après :
1) Introduction : Création du climat de
sécurité :
a. salutation, remerciements ;
b. explication du rôle du médiateur ;
c. établissement des règles de conduite...
2) Ecoute du récit pour identifier les différentes
préoccupations des parties :
a. Description de la situation par chaque partie ;
b. Récapitulation résumée par le
médiateur ;
c. Mise en évidence des problèmes clés, des
responsabilités, des sentiments, des points communs.
3) Identification des problèmes pour une mise au point et
l'établissement d'un diagnostic commun :
a. Énumération des problèmes par le
médiateur ;
b. Valider la liste par les parties ;
c. Rappel du chemin parcouru ;
d. Redéfinition du conflit.
4) La recherche de la solution :
a. Recherche des circonstances et opportunités
adéquates pour proposer les solutions communes ;
b. Encourager les parties à s'accepter et faire des
concessions.
5) L'accord / la résolution ou le contrat : poser les
bases pour une réconciliation solide et satisfaisante :
a. Etre claire sur les conclusions ;
b. Etre équilibré et ne point juger.
6) Prévoir la mise en application des solutions.
D'après NKUNDABAGENZI et SANTOPINTO35, les
causes des conflits politiques sont :
- pluralité ethnique ;
- accumulation excessive d'armes ;
- pauvreté ;
- la prédation ;
- le processus de démocratisation.
3.2 Présentation des résultats de la
recherche
Comme dit précédemment dans la partie traitant
des méthodes, notre travail n'a pas faits des recherches avec interviews
et donc nous n'utiliserons aucune méthode d'échantillonnage pour
analyser les résultats. Nous donnerons les grandes tendances selon les
visées de nos entretiens et échanges divers.
1. De l'ancienneté des membres dans les organes de la
CSGL :
L'ancienneté des 12 membres de la coordination de la
CSGL (commissaires généraux et provinciaux, commissaires au
programme des jeunes, commissaires internationaux et aux relations publiques)
varie entre 3 et 6 ans. Quant au Secrétaire Exécutif Permanent,
il est en fonction depuis 1999, soit 9 ans déjà. Cette longue
durée des membres des organes montre de la stabilité de
l'organisation et une maîtrise du champ d'action.
2. Du jugement du fonctionnement et de la performance de la
CSGL :
Vu par ses partenaires, l'organigramme de la CSGL est
très flexible et sujette à des modifications selon les besoins
des associations membres. Ainsi par exemple, les réunions ordinaires et
la présidence sont rotatives, le siège est transférable,
les associations sont égales. La confiance règne entre les
associations et il y a une bonne cogestion.
3. De l'appropriation des activités de la CSGL par
les associations membres :
Les associations membres de la CSGL n'avaient pas les
activités d'éducation à la paix en priorité dans
leurs programmes. Depuis qu'existe la concertation, elles les ont
focalisées sur cette thématique et d'autres qui lui sont
similaires ou pouvant le faire avancer. Les collaborations entre associations
s'accroissent même avec des initiatives autres que celle de la
concertation.
35Félix NKUNDABAGENZI et Federico SANTOPINTO,
le developpement, une arme pour la paix, Ed GRIP, Bruxelles, 2003, p.48
4. De l'impact des activités de la CSGL sur les
individus, les associations et la communauté :
La participation des scouts aux activités regroupant
des personnes d'origines différentes est porteuse d'espoir dans le
changement des comportements, des attitudes et pratiques des faiseurs des
conflits à la base et de leur communauté. Les actions
menées conduisent à une prise de conscience sur la
nécessité de solidarité entre les hommes à la place
de l'exclusion, de la tolérance au lieu de l'intolérance; du
respect du droit des uns et des autres et de leur promotion.
5. L'intervention du scoutisme dans le développement
:
La vision du scoutisme sur le développement est plus
visible dans les travaux d'intérêt communautaire par la
fantastique formule de Bonne Action quotidienne (B.A.). Avec la CSGL, la B.A.
ne se limite plus à la communauté locale mais s'étend aux
travaux de grandes envergures comme des camps chantiers, des camps de
solidarité ;...
Avec le Projet Amahoro-Amani, les scouts sont parvenus
à intervenir financièrement dans les projets des
médiateurs communautaires qui ont été orientés vers
:
· L'assistance matérielle aux victimes des
conflits ou autres groupes des personnes (réfugiés,
déplacés, malades, prisonniers, enfants de la rue, malades,
prisonniers, vieillards, handicapés physiques, orphelins ...) ;
· La protection et amélioration de l'environnement
(Reboisement, assainissement,...) ;
· La sensibilisation des jeunes ou de la population sur la
paix, l'hygiène, l'environnement,..) ;
· La promotion du don volontaire de sang ;
· Les visites avec dons et/ou animations
éducatives aux personnes vulnérables et autres personnes
marginalisées (malades, orphelins, prisonniers, enfants des rues,
déplacés ou réfugiés) avec des cadeaux symboliques
et des animations éducatives ;
· La construction des ponts, d'écoles et des
maisons ;
· La culture des champs ;
· La collecte des habits au profit des
déplacés.
Certains financements ont été totalement
tournés vers des actions de développement comme le forum ouvert
pour aider la population de Bukavu après l'intervention des rebelles
Jules MUTEBUTSI et Laurent NKUNDA en 2004.
6. Des innovations aux associations membres :
Par la dynamique sous régionale, les associations
membres ont fait des initiatives propres dans le cadre de l'éducation
à la paix. Certaines associations, moins équipées, ont
fait des efforts pour avoir une assise, ainsi l'ASNK et l'ASSK ont actuellement
des bureaux bien qu'en location. L'ASNK construit actuellement ses propres
locaux. L'ASSK a ouvert un partenariat avec des scouts européens...
7. Des leçons tirées par rapport à
l'éducation à la paix: De l'intervention décennale de
la CSGL, il a été remarqué que :
- Bien formés et informés, les scouts peuvent
contribuer à l'implantation d'une culture de la paix dans la
sous-région ;
- L'organisation des jumelages entre groupes scouts est un moyen
efficace pour promouvoir le retour de la confiance entre les peuples ;
- Le travail en synergie pour le retour de la paix est possible
même avec des faibles moyens ;
- Par leurs actions de grande envergure en faveur de
l'éducation à la paix et la cohabitation pacifique, les scouts
ont forcé l'estime des dirigeants et créé une confiance
autour d'eux ;
- Les camps, jamborees, concours, rallye, ... sont des occasions
idéales pour nouer des relations durables ;
- L'approche scoute dans l'éducation à la paix est
un des meilleurs secteurs d'intervention dans ce domaine36.
8. De la circulation de l'information au sein de la
concertation :
Au début la CSGL avait comme grand défi la
circulation de l'information. Ce problème est déjà
résolu par les moyens de communications modernes qui sont l'Internet et
le téléphone. En plus la communication par voie routière
facilite le transfert des colis étant donné qu'il y a des
liaisons journalières entre les principales villes. La seule
difficulté reste entre Goma et Bujumbura car les courriers et les
personnes doivent transiter par Kigali ou Bukavu et cela donne une
journée supplémentaire par rapport au programme. Des associations
ont des émissions radios hebdomadaires qui diffusent les informations
sur la situation des grands lacs africains en général et des
particularités de l'association locale.
9. Des organes de la CSGL
La structure de la CSGL est très simple avec les trois
organes qui sont le comité de coordination, le secrétariat
exécutif permanent et les commissions spécialisées. Toutes
les associations y envoient des délégués et les
décisions sont toujours prises au profit de tous les membres.
10. Des grandes recommandations et propositions des
nouvelles stratégies
Après étude sur la participation de la CSGL dans
le programme d'éducation à la paix et lecture des documents
adéquats dans ce domaine, il nous sied de recommander ce qui suit :
- le maintien du programme et renforcement des recherches de
fonds par les associations locales ;
- qu'il y ait toujours des rapports (narratif, financier,
administratifs...) pour fournir de base pour le futur et les expériences
d'ailleurs ;
- que les activités génératrices de
revenus soient soutenues pour les groupes locaux pour que les jeunes trouvent
facilement des moyens de participer aux activités qui demandent des
cotisations ;
36 MBAWA, Op Cit p.53
- que l'équilibre des sexes soit bien intercalé
dans les conditions de recrutement des participants à différentes
manifestations scoutes de la sous-région.
De la compilation des données reçues par-ci par
là, nous déduisons que les actions de la CSGL ont permis à
plusieurs jeunes de s'exprimer et de s'ouvrir. Elles ont donné des
compétences aux jeunes et surtout l'espoir que la paix est possible et
la certitude qu'elle règnera dans la sous-région des grands lacs
africains. « Avec le scoutisme, c'est comique et amusant, et
aisé à faire. C'est mieux de s'expliquer que de s'énerver,
cela aide à résoudre le problème, à augmenter la
confiance et à se faire des amis37 » comme l'ont
montré plusieurs témoignages.
La CSGL, par ses camps, sorties, formations, forums ... a eu
une cible idéale : les jeunes, et a dans la sous-région à
faire preuve de détermination dans la cause de la paix.
Pour la socialisation, les jeunes sont convaincus que l'on
peut construire un monde meilleur, il est essentiel qu'ils comprennent ce qui
doit changer et trouver les alternatives nécessaires pour parvenir au
vrai développement.
L'éducation de la CSGL est faite afin de participer au
développement durable de la sous-région, lequel est
irréalisable s'il n'y a pas de paix et laquelle est chimérique si
les jeunes ne sont pas intégrés ou impliqués.
3.3 Analyse de la CSGL par le modèle
intégré d'organisation
L'analyse de la CSGL par le Modèle
Intégré d'Organisation (MIO) servira à décrire,
analyser et diagnostiquer les organisations. Elle est une simplification de la
réalité complexe dans laquelle tant d'aspects différents
s'influencent tous mutuellement. Nous avons souhaité utilisé ce
modèle car il est intégré et intégral et surtout
car il met l'accent sur les relations entre les différents
éléments d'une organisation.
Placée dans la sous région des grands lacs
africains (environnement) et tenant compte de sa mission qui est
celle de faire l'éducation à la paix pour un développement
durable, ses ressources sont composées essentiellement des
bénévoles et volontaires soutenus par des salariées qui
constituent des inputs lui permettant d'assurer des sensibilisations et des
formations de qualités (outputs, services). C'est enfin sa
structuration (forme d'organisation spécifique) qui lui permet de garder
un certain équilibre avec son environnement spécifique.
37 Entretien avec les médiateurs
communautaires, Bukavu, 10 juillet 2007
Schématiquement la situation peut ainsi se
présenter
Secrétariat
INPUTS :
- Personnels salariés,
- Bénévoles et volontaires - Mobiliers
- Documents et Finances
Coordination sous régionale
MISSION : Promouvoir
l'éducation à la paix chez les scouts pour
un développement durable de la sous- région des grands lacs
africains
ORGANISATION
Commissions spécialisées
OUTPUTS: Camps,
Formations Séminaires, Sensibilisations Jamborees,
publications
ENVIRONNEMENT (La
sous-région des grands lacs africains)
3.4 Analyse SWOT de la CSGL
L'analyse SWOT permettra de faire une étude externe de
l'environnement de la CSGL pour identifier les opportunités et les
menaces ainsi qu'une dissection interne pour identifier les forces et les
faiblesses existantes.
j. Analyse externe de la CSGL
Cette analyse est dynamique car elle prend en compte la
situation réelle (les menaces existantes et les opportunités non
exploitées) ainsi que les tendances et développements
possibles.
Les OPPORTUNITES sont des faits externes pouvant
être utilisés pour apporter une contribution substantielle
à la mission de la CSGL. Elles sont les suivantes :
1. Fonctionnement dans une multi culturalité ;
2. Engagement politique des dirigeants pour la recherche de la
paix ;
3. Utilisation des expériences porteuses ;
4. Relance probable de la CEPGL ;
5. Echanges des expériences ;
6. Existence de la conférence internationale sur la
région des grands lacs et l'élargissement de la zone d'action
;
7. Possibilité de conclure le partenariat avec les ONG ou
avec les Gouvernements ;
8. Jeunes ayant acquis des connaissances et des outils ;
9. Echanges d'expériences vécues avec les
participants internationaux ;
10. Contexte de la paix est perçu de la même
manière dans la sous-région.
Les MENACES du projet sont des faits externes pouvant
influencer négativement les performances de la CSGL. Nous pouvons citer
entre autres :
1. Apparition du mercantiliste dans l'esprit des jeunes et
surtout les adultes ;
2. Poches d'insécurité et le manque de
stabilité régionale et nationale ;
3. Désintéressement des associations scoutes
membres ainsi que des bailleurs et partenaires ;
4. Manque de financement ;
5. Incompréhension de l'autorité politique ;
6. Inexistence de protection juridique ;
7. Multiplicité des organisations fantômes
s'occupant des jeunes et de l'éducation à la paix ;
8. Inoccupation des jeunes qui constituent le groupe cible ;
9. Manque de temps pour les formateurs et autres responsables
;
10. Situation politique tendue dans les relations entre les pays
de la zone d'action.
ii. Analyse interne de la CSGL
L'analyse interne tient compte de la situation existante,
présente. Dans le cas d'espèce, nous chercherons les facteurs
critiques internes déterminant les performances de la CSGL.
Les FORCES sont des caractéristiques internes
qui contribuent substantiellement à la mission de la CSGL et du
scoutisme en général. Elles permettent d'exploiter les
opportunités et à combattre les faiblesses car elles sont des
atouts existants.
1. scoutisme est un mouvement international et de grande
renommée;
2. Partenaires multiples nationaux, internationaux, soutien des
autorités politico - administratives ;
3. Acceptation et l'encadrement des filles et garçons
à la fois ;
4. Acteurs suffisamment imprégnés des objectifs et
engagés à leur réalisation ;
5. Dévouement des acteurs (adultes et jeunes) ;
6. Méthodologie spécifique du scoutisme et les
valeurs scoutes ;
7. Présences des espaces médiatiques pour
certaines associations ;
8. Production des supports audio-visuels et pédagogiques
;
9. Reconnaissance de la CSGL par la population ;
10. Découverte des potentialités des jeunes par
les autorités ;
11. Culture du bénévolat et du volontariat ;
12. Coopération nationale, sous-régionale et
internationale ;
13. Acceptation par la Société Civile ;
14. Transparence dans la gestion ;
15. Des multiples formations ;
16. Nombre accru des membres (plus de 60.000) ;
17. Diversité des compétences des adultes ;
18. Image positive du scoutisme dans la communauté ;
19. Sauvegarde du caractère non politique.
Les FAIBLESSES sont des caractéristiques internes
influençant négativement et considérablement le
fonctionnement de l'association. Pour la CSGL, nous pouvons citer :
1. L'absence des locaux propres ;
2. Le bénévolat de ses membres ;
3. La modicité des moyens ;
4. L'irrégularité des réunions de la
coordination ;
5. La forte dépendance aux appuis externes ;
6. Le non payement des cotisations par les membres ;
7. La non standardisation des suivis des activités.
Ces faiblesses sont aussi à classer parmi les limites
de la CSGL. D'ailleurs les menaces aussi sont des facteurs limitant les actions
car il y a la peur qui règne et dans la peur on ne peut pas
progresser.
Chapitre IV : PROPOSITIONS STRATEGIQUES
Partant des constats et analyses de cette recherche, nous
pensons qu'il y a tant des pistes stratégiques exploitables par la CSGL
pour une entrée triomphale dans sa deuxième décennie. Pour
cela, nous tiendrons compte des opportunités qu'offre son environnement
et surtout de ses forces actuelles. Ces propositions poussent la CSGL à
oeuvrer dans plusieurs domaines d'éducation à la paix tels que la
bonne gouvernance, la démocratie, la décentralisation, les droits
humains, le développement, etc. Ceci est d'autant plus urgent car sans
stabilité, sans sécurité, sans paix, les efforts en
matière de démocratisation et de développement
apparaissent vains. Selon le secrétaire général des
nations unies l'existence des conflits fait que les progrès sont
difficiles, voire impossible. Il ajoute dans son rapport que les
conséquences des conflits ont très gravement compromis les
efforts de l'Afrique pour garantir à long terme la stabilité, la
prospérité et la paix38.
Nous proposons à la CSGL quatre grandes
stratégies
1. Faire une planification stratégique par forum
ouvert pour la réorientation des activités et interventions selon
les besoins actuelles post- conflits ;
2. Adapter les éléments de la culture de la
paix proposés par l'UNESCO à l'approche de la méthode
scoute pour l'éducation à la paix ;
3. Soutenir les initiatives sous-régionales dans le
cadre de la promotion de la paix et élaborer des programmes
conséquents ;
4. Renforcer les partenariats permanents avec les
associations et ONG internationales oeuvrant dans le domaine d'Education
à la paix pour un accompagnement de la jeunesse et la réussite
des autres thématiques qui sont similaires au scoutisme.
Certes, ces stratégies ne sont ni exclusives ni
isolées car elles s'imbriquent. Partir d'une, on peut arriver à
étoffer les besoins et exigences des autres.
4.1 Planification stratégique par forum ouvert
pour la réorientation des activités et interventions selon les
besoins actuelles post- conflits
Pour une bonne entrée dans le 2ème
décennie, la CSGL se doit de faire une planification stratégique.
Cette activité de grande envergure permettra une évaluation
objective et une planification selon les besoins des participants afin de tenir
compte des particularités de chacune de ses associations membres.
38 Koffi Anan, Les causes des conflits et la
proposition d'une paix et d'un développement durable en Afrique,
Rapport 1998, cité par NKUNDABAGENZI et SANTOPINTO, Op. Cit. p.21
Les forums ouverts seront organisés au profit des
différentes catégories des responsables tels que :
1. Les membres de la coordination de la CSGL, pour la
redéfinition de la politique ;
2. Les formateurs et formateurs adjoints, pour la politique de
la gestion des ressources adultes et du programme des jeunes ;
3. Les chefs des groupes et d'unités, pour les
priorités de la base en éducation à la paix.
Au cours de ces forums, il sera aussi évalué
l'impact des outils pédagogiques et différents manuels produits
et diffusés par la CSGL.
La CSGL tiendra compte des sept priorités
stratégiques (PS) du scoutisme tel qu'adoptées à la
conférence mondiale du scoutisme à Thessalonique en 2002 et qui
sont39 :
PS 1 : Participation des jeunes - revitaliser la
méthode scoute : pour soutenir la CSGL dans la revitalisation de la
jeunesse, élément fondamental du scoutisme et crucial pour son
efficacité et pour la réalisation de mission. Un effort
particulier sera fait pour que les personnes ayant moins de 30 ans occupent des
fonctions de commandement car elles sont plus proches de la base et cela
favorisera la `pair éducation'.
PS 2 : Adolescents - soutenir la transition vers
l'âge adulte : pour aider la CSGL à répondre avec
efficacité aux besoins et aux attentes des adolescents, il faudra une
augmentation du nombre d'adhérents dans cette tranche d'âge et
améliorera la réputation en tant qu'organisation permettant aux
jeunes d'effectuer leur transition vers l'âge adulte. Des programmes
d'éducation à la vie seront développés en
collaboration avec le UNFPA, l'UNICEF...
PS 3 : Filles et garçons, femmes et hommes -
respecter les différences, promouvoir l'égalité et
partager les responsabilités : la visée est le soutien et la
production des outils nécessaires pour aider à garantir une
égalité des chances aux filles et aux garçons, aux femmes
et aux hommes à tous les niveaux du scoutisme en offrant à tous
de nouvelles opportunités et, par l'augmentation du nombre de jeunes
membres et le développement du au leadership des adultes, il en
résulterait un meilleur équilibre hommes/femmes au sein des
associations.
PS 4 : Ouverture - abattre les barrières et
s'ouvrir à tous les segments de la société : pour
permettre à la CSGL d'identifier les besoins des jeunes et des adultes
dans les secteurs de la société où le mouvement scout n'a
actuellement aucun impact et à y apporter des réponses. Il serait
indiqué de s'attaquer aux barrières politiques,
économiques et culturelles. Ceci pourra avoir pour conséquence
une augmentation du nombre de membres et le développement de l'impact du
Scoutisme dans la sous-région.
39 OMMS : Rapport intermédiaires sur la
stratégie, SE Genève, 2004
PS 5 : Volontaires dans le Scoutisme - développer
des approches nouvelles pour élargir la base du soutien adulte :
cette priorité stratégique vise à redéfinir le
concept de volontariat/bénévolat tel qu'il est appliqué
dans le Scoutisme et à aider la CSGL à réviser sa
politique et ses pratiques afin de recruter et de retenir dans le mouvement
scout de nouveaux groupes de responsables adultes.
PS 6 : Une organisation pour le 21e siècle -
devenir une organisation flexible, légère, innovante et
participative : pour aider la CSGL à adopter une approche
stratégique, à revoir sa structure, son système et sa
gestion, pour la sensibiliser aux besoins en constante évolution de la
société et pour y répondre rapidement et efficacement ; il
faudra mettre en place des structures qui insufflent un dynamisme dans les
associations sous-régionales et qui s'emploient à alimenter la
synergie existante.
PS 7 : Profil du Scoutisme - renforcer les communications,
les partenariats et les ressources : cette priorité
stratégique vise à renforcer les communications, les partenariats
et les ressources du Scoutisme, à tous les niveaux, car ces
éléments sont vitaux pour le succès de la mission du
Mouvement.
Pour cette planification, la CSGL partira du plan proposé
par l'OMMS40 Tableau N° 8 : Plan de planification
Stratégique pour les OSN
Etape
|
Que faire ?
|
|
1
|
Préciser les valeurs
|
Que représentons nous ? (quoi) Principes du scoutisme
|
2
|
Comprendre la mission
|
But du scoutisme (pourquoi)
|
3
|
Imaginer
|
Que voulons-nous vraiment ? Situation future idéale
|
4
|
Analyse de la situation
|
Où en sommes-nous maintenant ? Situation actuelle
|
5
|
Priorités stratégiques
|
Ciblage / Orientation, Comparaison entre les
« écarts » actuels et futurs (vision /
résultat)
|
6
|
Objectifs
|
Que faire ? Comment
|
7
|
Plan de suivi et évaluation
|
Savoir si nous sommes sur la bonne voie Si nous avons atteint les
résultats attendus
|
Les trois autres stratégies (les suivantes) seront des
éléments pour bien étoffer cette première. Elle
sera toujours prise en référence car elle est l'essence du
développement du scoutisme qui entre dans son deuxième centenaire
et par-dessus tout de la CSGL.
4.2 Adaptation des éléments de la culture
de la paix proposés par l'UNESCO à l'approche de la
méthode scoute pour l'éducation a la paix
Ayant produit un programme scout d'éducation à
la paix en conformité avec la méthode scoute, il serait
nécessaire à la CSGL de se doter d'un plan en conformité
avec les huit domaines d'action de la culture de la paix adopté par les
Nations unies (Résolutions A/52/1 3 en 1998) étant donné
que ces domaines clés sont proposés aux acteurs et
intervenants.
1) Renforcer une culture de la paix. La CSGL
pourrait élaborer des nouveaux programmes qui promeuvent les valeurs,
les attitudes et les comportements inhérents à une culture de la
paix en renforçant la formation en prévention et au
règlement des conflits, au dialogue, à la recherche du consensus
et à la non violence active et vulgariser les badges d'acteurs de
paix.
2) Promouvoir le développement économique
et social durable. Comme le développement durable passe par une
bonne gestion de l'environnement, les programmes scouts peuvent renforcer les
principes économiques (articles : Le scout aime et protège la
nature, le scout est économe) pour la production et la consommation
minimales (ne se limiter qu'à l'utile) pour préserver les
ressources pour générations futures et renforcer leur esprit de
partage. Enfin, il importe de faire des campagnes sur la gestion des
déchets, des emballages, des efficiences énergétiques, des
Organismes génétiquement modifiés, ...
3) Promouvoir le respect de tous les droits humains.
Que les programmes d'éducation civique se focalisent sur la
déclaration universelle des droits de l'homme, et principalement sur les
êtres faibles, ainsi amplifier la vulgarisation des droits de l'enfant,
droits des handicapés, droits des réfugiés,
déclaration de Genève sur la protection des civils pendants des
conflits armés.
4) Assurer l'égalité entre l'homme et la
femme. Comme pour les points précédents, il faut vulgariser
ou diffuser à grande échelle la convention sur
l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard
des femmes (CEDAW) et soutenir les initiatives des femmes et filles dans le
mouvement scout, les encourager à occuper les postes de
responsabilité.
5) Favoriser la participation démocratique.
L'éducation à la citoyenneté responsable est l'une
des visées du scoutisme. Il lui faut vulgariser les constitutions des
pays, les textes des accords de paix et autres textes régionaux.
6) Développer la compréhension, la
tolérance et la solidarité. Intensifier les actions avec la
population (communauté locale, échanges entre personnes des
différentes classes, races, croyances, appartenance tribalo ethniques...
Favoriser les échanges culturels pour connaître et comprendre les
différences et les exploiter comme des richesses.
7) Soutenir la communication participative et la libre
circulation de l'information et des connaissances. Soutenir les programmes
radio des associations et inciter celles qui n'en ont pas d'en avoir. Former et
recycler les scouts communicateurs
ou journalistes dans le domaine de la culture de la paix,
relancer la production du bulletin la colombe en plusieurs tirages.
8) Promouvoir la paix et la sécurité
internationales. La CSGL s'engagerait à
mettre sur pied un programme d'éducation au
désarmement, de lutte contre le recrutement des enfants dans les bandes,
forces et groupes armés, la réinsertion des enfants
associés aux forces et groupes armés (EAFGA)
4.3 Soutien des initiatives sous-régionales dans
le cadre de la promotion de la paix et élaborer des programmes
conséquents
Pendant le fonctionnement de la CSGL, des nouvelles et bonnes
initiatives ont vu le jour dans la sous région et ont des programmes
d'éducation à la paix applicable avec la méthode scoute.
Nous citons surtout :
· La conférence internationale sur la
région des grands lacs africains
Sous l'égide de celle-ci qui a son secrétariat
permanent à Bujumbura (siège de la CSGL), la CSGL peut organiser
un rassemblement sous-régional de paix qui réunira les scouts,
guides et autres jeunes d'autres mouvements et associations tant de la
société civile que de la classe politique et étaler son
expérience, la confronter avec d'autres et produire une
déclaration des jeunes de la sous région sur la cohabitation et
l'acceptation des différences, qui du reste, sont une richesse. Ses
textes (déclaration, pacte, charte...) seraient vulgarisés.
· La conférence sur la paix, la
sécurité et le développement dans les provinces du
Nord-Kivu et Sud-Kivu (RDC)
Cette conférence s'est soldée par deux actes
d'engagement, six résolutions et quatre recommandations mais qui ne sont
pas bien connus par les populations de deux provinces faisant partie
intégrante de la CSGL. La présente stratégie serait alors
de soutenir le « Programme AMANI », créé à
l'issu de cette conférence et proposer sa méthodologie pour
l'éducation des jeunes. Il faudra vulgariser les acquis de cette
conférence et participer au renforcement des capacités de paix
chez les scouts, les déplacés, les réfugiées,
...
· Les différents accords de paix
La CSGL pourra utiliser les différents accords de paix
qui ont été signés entre les différents
protagonistes des différents pays d'action pour faire une
éducation civique et participer ainsi à leur vulgarisation. Il en
est de même pour les constitutions des différents pays ainsi que
des textes du droit international.
4.4 Renforcement des partenariats permanents avec les
associations et ONG internationales oeuvrant dans le domaine d'éducation
a la paix, accompagnement de la jeunesse et autres thématiques
similaires au scoutisme.
Soutenant explicitement la priorité stratégique
n°7, elle est importante du fait qu'actuellement nul ne peut voguer seul.
Il faut agir en synergie avec les autres qui font la même route. Les
organisations et associations qui peuvent aider le scoutisme à renforcer
son profil sont d'abord celles du système des nations unies et celles
sous- régionales, nationales et locales. Il s'agit de :
= UNESCO
= UNICEF
= PNUD
= UNFPA
= Ligue des Droits de la Personnes dans les Grands lacs (LDGL)
= Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP)
= WAR CHILD
= SAVE THE CHILDREN = MOUVEMENT XAVERI = CECI ACIPA
CONCLUSION GENERALE
Notre mémoire intitulé `scoutisme dans les
grands lacs africains et éducation à la paix' avait comme
problématique centrale de déceler la contribution de la
concertation des scouts des grands lacs dans l'éducation à la
paix dans sa sphère. L'hypothèse de départ était
que la CSGL se sert des lois et principes scouts pour perpétrer
l'éducation à la paix et qu'il faut une autoévaluation
objective à la Concertation des Scouts des Grands lacs pour une bonne
réorientation stratégique de ses actions. Pour arriver à
échafauder cela, nous avons recouru à la méthode
historique et aux techniques d'observation, documentaire et des entretiens.
Comme résultats et stratégies de redynamisation,
nous pouvons retenir :
Le mouvement scout est présenté en tant
qu'acteur institutionnel et dynamique doté de la mission
d'éducation des jeunes à la paix, en partant de ses origines et
des multiples activités tant locales qu'internationales
(conférences et jamborees mondiaux, camps scouts, moots, colloques,...)
et plusieurs publications (des résultats des recherches sur la paix, la
collaboration avec d'institutions d'éducation à la paix, la
production des outils, documents et guide ; l'encouragement des organisations
scoutes nationales à oeuvrer pour la paix, la création des dons
pour la paix...). Ses recherches et publications ont considéré la
paix du point de vue politique, personnel (la paix intérieure),
interpersonnel (qui considère les relations avec les autres), la paix
par la compréhension interculturelle, la paix et le développement
social, la paix entre l'homme et la nature. L'OMMS a obtenu plusieurs prix dans
le domaine d'éducation à la culture de la paix. C'est dans
l'optique de sa vision de créer un monde meilleur.
Au niveau de la sous région des grands lacs africains,
suite aux desiderata des jeunes de s'unir pour combattre l'exclusion qui ronge
le milieu, les adultes se sont rencontrés et progressivement une
structure a été mise sur pied pour l'éducation à la
paix comme cheval de bataille. Pour les scouts, les frontières ne
représentent que des limites politiques. Plusieurs mécanismes de
rapprochement sont développés pour unir les jeunes des pays des
grands lacs africains et pour faire d'eux des artisans de paix. Il y a des
activités de grande envergure basées sur la paix qui sont
organisées dans la vision de Antoine de St Exupéry41
qui disait, dans son livre Terres des Hommes, « force-les à
bâtir ensemble une tour, et tu les changeras en frères
». La CSGL a utilisé tant d'outils qui sont des séminaires -
ateliers, des formations, des jamborees, des randonnées, des concours de
paix, des camps chantiers, des jumelages, des caravanes de paix, le
rassemblement international pour la paix.
C'est dans cette optique que le scoutisme est un mouvement
d'éducation à la paix.
La CSGL est née et grandit au moment où la
violence régnait en maître dans la sous-région africaine
des grands lacs. Elle s'est frayée le chemin dans les épines et
est parvenue à faire des associations membres comme des
références pour l'éducation à la paix. Elle a
touché les questions environnementales (pour un développement
durable), assistance des personnes en détresses (réfugiés,
déplacés, pauvres...), elle a favorisé les échanges
internationaux.
41
www.antoinedesaintexupery.com
La CSGL a régenté des structures d'appui au
Burundi, RD Congo et Rwanda (ASB, ASNK, ASSK et ASR) et avec ses
réalisations ci-dessus, il est prouvé que la CSGL a son fondement
sur l'éducation à la paix.
Le scoutisme dans la sous-région des grands lacs
africains peut jouer un rôle de taille dans la création et le
maintien d'une nouvelle vision de paix, d'un nouvel ordre de la culture de la
paix et surtout des mécanismes promotionnels.
Les efforts ont été employés par les
acteurs de quatre associations scoutes membres au départ
réunissant plus de 60000 adhérents et ont été
renforcés et soutenus par d'autres organisations de la
société civile, des organisations internationales, des
gouvernements, par des jeunes d'autres associations (guides des grands lacs
africains, xavéris, UMUSEKE, COJESKI, COPARE...), ce qui a permis une
grande mobilité.
La production des outils pédagogiques (manuel du chef
d'unité, guide de l'animateur des jeunes,...) matériels et
montages audio-visuels a été une grande contribution exportable
et adaptable.
Pour encrer dans les esprits la culture de la paix, la CSGL
compte sur les individus, des jeunes et des adultes et tient à leur
doter des possibilités, nonobstant ses limites matérielles,
institutionnelles, du fait qu'au moment où elle s'y emploie, des contre
efforts sont faits éduquer à la haine, à la violence,
à la terreur par des idées ethniques, ...Les limites sont donc
financières, institutionnelle (pas de personnalité juridique) et
insuffisances des ressources humaines disponibles et compétentes et le
manque du plein pouvoir sur la situation des grands lacs.
Pour le futur de la CSGL, et en tenant compte de
l'évolution économique, socioculturelle, politique ; nous avons
proposé quatre stratégies qui pourront conduire cette structure
vers une contribution efficace dans le domaine de l'éducation à
la paix qui prend en appréciation le développement, les droits de
l'homme, la démocratie. Il s'agit d'une planification
stratégique, d'une adaptation des éléments de la culture
de la paix proposés par l'UNESCO, d'un soutien des initiatives
sous-régionales et du renforcement des partenariats.
Au terme de ce travail, nous nous sommes rendu compte que la
paix est possible et que les jeunes sont les premiers acteurs. Il faut y croire
et s'y lancer.
Les scouts ont compris que la paix, n'est pas seulement
l'absence de guerre ; et celle-ci n'est pas toujours non plus les affrontements
armés. C'est bien souvent un état d'esprit. En plus, les conflits
armés sont les causes principales des crises alimentaires, de la
pauvreté, de l'illettrisme... dans le monde.
Comme l'armée ne peut pas endiguer la violence, il
s'impose une construction de la culture de la paix, qui n'est possible que, par
l'éducation pour apprendre à vivre ensemble et avec
sérénité.
Substituer la paix à la guerre est une des missions du
scoutisme et par ricochet celle dévouée à la CSGL. Le
scoutisme, mouvement d'éducation pour les jeunes, accompagne ces grands
perdants du jeu de la guerre et de la politique qui sont joués par les
adultes.
Les scouts, ces humains et ces jeunes de la nouvelle
génération, par l'Education à la paix de la CSGL, sont
convaincus qu'un monde meilleur est possible et que tout dépend de notre
volonté de l'édifier. La paix étant à la fois un
bien public et une condition essentielle pour atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le Développement, il faut admettre que paix et
développement sont intrinsèquement liés.
Le plus grand défis auquel fera face le scoutisme dans
la sous-région des grands lacs pour son 2ème
décennie sera de construire l'action pour la paix en période post
conflits. Bien qu'il soit utopique pour certains de parler de la
prévention des conflits, il ne faut pas oublier que les guerres de
demain sont préparées aujourd'hui. Renforcer dans les esprits des
gens que la culture de la paix constitue une grande force pour le
développement est l'autre défi à relever. Il faut faire
régner la conception selon laquelle la paix est le moyen à
utiliser et non une fin à atteindre.
Quant à la participation du scoutisme au
développement, faut-il rappeler que la paix est le nouveau nom du
développement car il n'y a pas de paix sans pain et que l'un sans
l'autre, c'est l'épée ? Eduquer à la paix c'est fixer les
bases solides du développement.
Enfin, selon Amnisty International42, la paix
durable repose sur une vision large qui englobe l'éducation,
l'alphabétisation, la santé et l'alimentation, le droit de
l'homme et les libertés fondamentales, alors les scouts,
accompagnés par la CSGL, s'opposent à toute forme de
répression et de discrimination, s'engagent en faveur du respect des
droits humains, et ainsi ils contribuent à un monde plus juste, moins
conflictuel et développable.
42 Marc SCHIMITZ et Sophie NOLET, Les droits
humains, une arme pour la paix, Ed CRIP,Bruxelles, 1998, p.4
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
A. Livres
1. Andrea RICCARDI, La Paix préventive : raisons
d'espérer dans un monde des conflits, Ed Salvator, Paris 2005.
2. Baden-Powell, Eclaireurs, Ed. Delachaud et
Niestlé, Neuchâtel,
3. Concertation des Scouts des Grands Lacs, Guide de
l'animateur des jeunes pour l'éducation à la paix, SE,
Bujumbura, 2005.
4. Concertation des Scouts des Grands Lacs, Manuel du Chef
d'unité pour l'éducation à la paix, SE, Bujumbura,
mars 2004.
5. Félix NKUNDABAGENZI et Federico SANTOPINTO, Le
développement : une arme de paix, Ed GRIP, Bruxelles, 2003.
6. Filip REYNTJENS, La guerre des grands lacs, alliances
mouvants et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale, Ed
l'Harmattan, collection l'Afrique des grands lacs, Paris 1999
7. Marc SHIMTZ et Sophie NOLET, Les droits humains : une arme
pour la paix, Ed GRIP, Bruxelles, 1998.
B. Revues et publications diverses
1. Association des Scouts du Burundi, Revue Toujours
prêts, Bimestriel N°44 de Janvier-Février 2004.
2. Association des Scouts du Canada, Organisation et
structure du mouvement scout, SE, Québec, janvier 2000
3. Association des Scouts du Canada, Règlement de
conflits d'adultes, SE, 2ème Edition, Québec canada,
Septembre 2000.
4. BMS, La stratégie pour le scoutisme, boite
à outils planification stratégique, suivi et évaluation,
lignes directrices pour les organisations scoutes nationales, Genève,
mai 2008
5. Bureau mondial du Scoutisme BMS, Scoutisme et Paix,
juin 2002, SE, Genève, 83p
6. Bureau Mondial du Scoutisme et Scouting Nederland, Comment
organiser un village Mondial de développement ? SE Genève,
1997.
7. Bureau Mondial du Scoutisme, Constitution et
Règlement additionnel de l'OMMS, Genève, Juillet 1990,
8. Bureau Mondial du Scoutisme, La formation des chefs
d'unités dans le scoutisme, SE, Nairobi, 2002
9. Bureau Mondial du Scoutisme, Résolutions de la
conférence Mondiale du Scoutisme 1988-2005 avec index 1922-1985,
Genève, Avril 2005.
10. CSGL, Le projet Amahoro-Amani, description du projet,
Bujumbura, Octobre 2005, 29p
11. CSGL, Revue La colombe, Numéro spécial
Juillet-Août 2005.
12. MBAWA MWENYEBATU, Evaluation du programme INTERAF
BG00-10 `Education scoute à la paix dans les grands lacs africains',
rapport final, Bujumbura, Avril 2004.
13. MUBIALA MUTOY, Le problème de la mobilité
transfrontalière dans la région des grands lacs », in
Congo-Afrique, Novembre 2004.
14. OMMS et autres associations de la jeunesse, Pour une
jeunesse autonome, solidaire, responsable et engagée. SE,
Genève 2000.
15. OMMS, Rapport Intermédiaire sur la
stratégies, SE, Genève, 2004
16. OMMS, Scoutisme tout simplement ! Idées et
pratiques pour les chefs et cheftaines, SE, Genève, 1996
C. Mémoires et rapports
1. ASSK, Etats de lieu de l'Association des Scouts du
Sud-Kivu
2. ASSK, Rapport du séminaire atelier sur la place de
l'éducation à la paix par la non-violence active dans le
programme des jeunes, Bukavu, décembre 2000
3. CSGL, la charte de la paix des scouts des grands lacs,
Bujumbura, 1996
4. CSGL, Rapport du 1er jamboree sous
régional tenu à Ngozi au Burundi, Mars 2003
5. CSGL, Règlement d'ordre intérieur, janvier
2001
6. Gustave LUNJWIRE, La formation des acteurs et le
développement durable : essais d'analyse critique et Perspectives,
Mémoire inédit, ISDR Bukavu 1998.
7. Projet Amahoro-Amani, Rapport Final, Bujumbura Avril 2008
D. Sites Internets
1.
www.1001-citations.com
2.
www.citationspolitiques.com
3.
www.scout.org
4.
www.scoutinkivu-cd.afrikart.net
5.
www.unesco.org
6.
www.wikipedia.org
:wiki/grands_lacs_(afrique)
TABLE DE MATIERES
Page
i. In memoriam .. i
ii. Prélude ii
iii. Dédicace . iii
iv. Remerciements iv
v. Sigles et abréviations .. v
vi. Résumé du travail (en français et en
anglais) . vi
INTRODUCTION .. 1
0.1 .Problématique 1
0.2 Hypothèse de travail . 4
0.3.Objectifs du travail 6
0.4.Choix et intérêt du Sujet 6
0.5.Délimitation spatio-temporelle .. 7
0.6.Approche méthodologique . 7
0.7.Cadre théorique du travail . 8
0. 8.Difficultés rencontrées 12
0.9.Subdivision du travail 12
Chapitre I : PRESENTATION DU SCOUTISME AU NIVEAU MONDIAL
...... 13
1.1. Historique et présentation des idées
maîtresses . 13
1.1.1 Le fondateur et l'histoire 13
1.1.2. Principes fondamentaux du scoutisme 14
1.2. Le scoutisme et l'éducation à la paix :
conception du bureau mondial . 18
1.3. Les publications du bureau mondial sur la paix 19
1.4 .Les activités internationales scoutes sur la paix
20
1.5. Les prix reçus par le scoutisme pour sa contribution
à la paix . 35
1.6. Conclusion partielle 36
Chapitre II : LE SCOUTISME DANS LA SOUS-REGION DES GRANDS
LACS AFRICAINS . 37
2.1 .Présentation brève de la sous-région
des grands lacs africains 37
2.2.La Concertation des Scouts des Grands Lacs Africains 39
2.2.1. Historique de la CSGL et textes constituant 39
2.2.2. Associations membres et divers partenaires 43
2.2.3. Les activités réalisées par la CSGL
sur l'éducation à la Paix 44
2.2.3.1. Activités propres de la CSGL .. 44
2.2.3.1.1. Les formations, séminaires, ateliers, pour
jeunes et adultes 44
2.2.3.1.2. Les Jamborees sous-régionaux . 45
2.2.3.1.3. Les forums ouverts 46
2.2.3.1.4. Le concours inter patrouilles 47
2.2.3.1.5. Le rallye sous-régional des louveteaux 47
2.2.3.1.6. Le camp chantier . 48
2.2.3.1.7. Activités d'urgence . 48
2.2.3.2. Activités co-organisées avec les guides et
autres associations des
jeunes : Le projet Amahoro-Amani .. 49
a. Les Formations des Formateurs des Médiateurs
Communautaires et des Médiateurs Communautaires 53
b. Les formations des Agents de Paix et la Constitution des
Clubs de Paix et de
Réconciliation 54
c. Caravanes de Paix 55
d. Rassemblement International de Paix 56
2.3. Les publications de la CSGL sur l'éducation à
la paix . 57
2.3.1 La revue la colombe 57
2.3.2. Le Manuel du chef d'unité pour l'éducation
à la paix 58
2.3.3. Le guide de l'animateur des jeunes pour l'éducation
à la paix 59
3.4. Les limites de la CSGL dans ses interventions 60
3.5. Conclusion partielle : l'apport de la CSGL sur
l'éducation à la Paix dans les Grands Lacs africains . 61
Chapitre III : EVALUATION DE LA CSGL ET DE SA
CONTRIBUTION A L'EDUCATION A LA PAIX 63
3.1. Approche Scoute dans la gestion des conflits .. 63
3.2. Présentation des résultats de la recherche
67
3.3. Analyse de la CSGL par le Modèle
Intégré d'Organisation 70
3.4. Analyse SWOT de la CSGL 72
Chapitre IV : PROPOSITIONS STRATEGIQUES 75
1. Planification stratégique . 75
2. Adaptation des éléments de la culture de la
paix proposés par l'UNESCO 78
3. Soutien des initiatives sous-régionales .. 79
4. Renforcement des partenariats 80
CONCLUSION GENERALE .. 81
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE 84
TABLE DE MATIERE 86
Annexes
|
|
1)
|
Fiche pédagogique type
|
89
|
2)
|
Cartes de la sous région
|
90
|
3)
|
Logos et insignes scouts
|
91
|
4)
|
Guide d'entretien
|
93
|
ANNEXES :
Annexe 1 : Fiche pédagogique type
Voici un modèle de fiche pédagogique pouvant
faciliter à l'animateur ou au formateur des jeunes l'organisation de ses
activités.
Organisation :
|
Date :
|
Noms de l'animateur : ..
|
Nature de l'activité :
|
Objectifs spécifiques :
- .
- .
- .
|
Méthodologie :
|
Support
|
Durée de l'activité
|
N° d'ordre de l'activité
Thème
Nombre des participants
Nombre d'animateurs
Méthodes utilisée (procédé)
|
Description de l'activité
|
Evaluation
|
Leçon tirée et message
|
Engagements des participants
|
Annexe 2 : carte de la sous-région
La sous-région des Grands lacs :
Y Burundi ;
Y Ouganda ; Y RD Congo ;
Y Rwanda ; Y Tanzanie.
Les zones d'interventions de la CSGL :
Association des Scouts du Rwanda ; Association des Scouts du
Burundi ;
Fédération des scouts de la RD Congo
(Associations provinciales du Nord et Sud-Kivu).
Annexe 3 : Quelques logos scouts
La fleur de Lys, symbole du
Scoutisme
|
Le logo de la CSGL avec la trilogie Education,
Paix et Développement
|
1er Jamboree de paix des scouts des grands
lacs
|
Projet Amahoro-Amani
|
Rassemblement International de paix
|
|
|
|
|
|
Insigne de la région
Afrique du scoutisme
|
|
|
Logos du centenaire du scoutisme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 4 : Guide d'entretien
Pour réaliser ce travail, nous nous sommes servi
d'entretiens et étions éclairé par des questions qui ont
été posé à différents intervenants et
acteurs dans la sous-région.
1. Depuis combien de temps faites-vous parties des organes de la
CSGL ?
2. A quelles activités d'éducation à la
paix avez-vous participé ?
3. Quel est l'impact des actions de la CSGL sur la paix dans
votre milieu ?
4. Comment circule l'information au sein de la CSGL ?
5. La CSGL est-elle performante dans son fonctionnement ?
6. Qu'est ce que la CSGL a apporté comme innovations aux
associations membres ?
7. Comment le scoutisme intervient-il dans le
développement ?
8. Quelles sont les grandes leçons tirées des
activités d'éducation à la paix organisées par les
scouts de la sous-région des grands lacs africains et leurs
collaborateurs ?
9. Quelles recommandations pouvez-vous faire aux acteurs et
partenaires de la CSGL ?
10. Qu'est ce qui vous a poussé à travailler avec
la CSGL ?
11. L'éducation à la paix est-elle possible ?
12. L'action de la CSGL vous inspire - t - elle confiance,
est-elle efficace ?
13. Quelles limites présentes les actions de la CSGL ?
14. Les actions de la CSGL contribuent-elles à la
consolidation de la paix dans la sous-région des grands lacs africains ?
Comment ?
|