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REPUBLIQUE FRANCAISE
Liberté - Egalité - Fraternité
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique3.png)
Année académique 2007-2008
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Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Recherche
******
Université Nancy II
ECONOMIE APPLIQUEE
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique4.png)
THEME
L'IMPACT DES MESURES FISCALES
POUR LUTTER CONTRE LE
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
PRESENTE PAR :
Mr Massal DIOP
Mr Papa Yerim DIEYE Mlle Awa SAMB
|
SOUS LA DIRECTION DE :
Mme Sandrine
SPAETER- LOEHRER
Professeur agrégée des
universités, Faculté de droit, d'économie et
de gestion, Université Nancy 2.
|
INTRODUCTION GENERALE
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique5.png)
1
Depuis le XXème siècle, on observe un
réchauffement du climat : le réchauffement climatique, aussi
appelé réchauffement planétaire désigne le
phénomène d'augmentation, à l'échelle de notre
planète sur plusieurs années, de la température moyenne
des océans et de l'atmosphère.
Le changement climatique est un défi majeur pour
l'humanité.
Pour contrôler le réchauffement climatique,
plusieurs mesures ont été adopté ou mise en place comme
les mesures fiscales et le marché des permis négociables entre
autre.
Nous avons aussi la signature du protocole de Kyoto, en 1998
par la communauté européenne, qui est un engagement à la
réduction de 8 % des gaz à effet de serre (GES) par rapport au
niveau de 1990 pour la période 2008-2012.
La prise de conscience mondiale de la gravité du
réchauffement climatique a conduit des pays comme la France à
organiser des débats et démarches dans le souci de trouver les
meilleurs instruments nécessaires à la lutte contre ce
fléau.
Ainsi le « grenelle de l'environnement
» a été mis en place pour regrouper tous les
acteurs économiques à des secteurs différents afin de
trouver des solutions efficientes et la mobilisation de la
société française pour inscrire son développement
dans une perspective durable.
Dans le souci d'élargir ces démarches sur le
plan international, d'autres acteurs très influents sur le plan
politique comme Al gore (ex-vice président des USA et
devenu une figure de proue de la lutte contre le réchauffement
climatique) ont été associé à cette initiative.
A part les mesures fiscales et les permis négociables qui
ont été mis en place, d'autres auteurs comme
Roberts et Spence ont proposé des
mesures qui sont en phase d'étude pour l'avenir.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique6.png)
CHAPITRE 1 : CHANGEMENT CLIMATIQUE : PHENOMENE DU
20e SIECLE
SECTION 1 : Analyse des origines et conséquences
du changement climatique
I. LES CAUSES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les premières interrogations concernant les changements
climatiques datent dés la fin du 1 9e siècle, quand le chimiste
et prix Nobel Suédois Svante Arrhenius met à jour la notion
d'effet de serre, selon lui le gaz carbonique CO2 (dioxyde de carbone) qui se
trouve dans l'atmosphère agit de la même façon que les
parois vitrées d'un serre.
Arrhenius nous annonce que l'utilisation massive et
répétée de combustibles fossiles à base de carbone
va engendrer une augmentation de la température de la terre
supérieure à la normale et cela va dérégler
considérablement le climat.
Le dioxyde de carbone contrôle le climat de la terre et
que l'utilisation dans les processus de production des énergies fossiles
conduit à une importante concentration dans l'atmosphère de CO2
entrainant un réchauffement climatique.
Ainsi, la concentration de CO2 dans l'atmosphère est
passée de 275ppm (partie par million) à la fin du 19e
siècle à 311ppm (partie par million) en 1957. La majeure partie
de cette hausse s'est produite pendant deux périodes différents
et à un rythme de 0,15 degré par décennie : d'une part de
1910 à 1945 période correspondant aux deux guerres mondiales et
à la reconstruction que cela a engendrée par la suite et d'autres
part depuis 1976.
§1) Un changement climatique étroitement
lié aux activités humaines
Dans l'atmosphère, on observe une concentration de gaz
à effet de serre(GES), cette concentration augmente depuis le 1
9ème siècle, et avec une vitesse de plus en plus
forte. Ce phénomène est dû à certaines
activités telles que :
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique7.png)
3
y' L'utilisation massive de combustibles fossiles telles que
le charbon, les produits pétroliers, le gaz naturel : des
quantités considérables de dioxyde de carbone ont
été rejetées en quelques dizaines d'années,
provenant de carbone longuement accumulé dans le sous-sol depuis
l'ère primaire, avec donc comme principale conséquence le
réchauffement climatique.
y' La déforestation : une forêt est dite mature
lorsqu'elle se présente comme un réservoir important de carbone.
Mais avec la déforestation qui prend de plus en plus d'ampleur, au
profit de culture de pâturage (culture emmagasinant une quantité
moindre de matière organique), les forets sont de moins en moins matures
ce qui se traduit par une augmentation du rejet de CO2 dans
l'atmosphère. De ce fait les jeunes arbres ne peuvent plus absorber
autant de carbone du fait de la diminution des arbres.
y' L'utilisation des CFC (chlorofluorocarbones) dans le
secteur de la climatisation (pourtant réglementée par le
protocole de Montréal) engendre d'importants rejets dans
l'atmosphère car leur durée de vie y est longue.
§2) Un changement climatique hérité
de la révolution industrielle
La révolution industrielle a été synonyme
de mécanisation, et donc d'utilisation massive d'énergies
fossiles-charbon, pétrole, gaz naturel, qui ont constitué les
principaux leviers du développement économique mondial. Cette
utilisation a provoqué une concentration importante de dioxyde de
carbone dans l'atmosphère, qui actuellement est de 35% supérieur
aux niveaux atteints avant la révolution industrielle. Ce CO2 est
considéré comme la conséquence inévitable d'une
utilisation massive d'énergies fossiles qui se trouve être
à l'origine du réchauffement climatique déjà
perceptible depuis le début du 20ème siècle. En
effet la planète se serait réchauffée d'environ
1°C.
Avec tous ces éléments qui favorisent le
réchauffement climatique, on se heurte à une dégradation
de l'environnement
Cette dégradation de l'environnement s'explique par
trois principaux aspects, dont l'importance respective varie selon les pays.
Ces trois facteurs sont la population(P), le niveau individuel moyen de
consommation(A) et la nature de la technologie(T). Le rôle de ces trois
facteurs est résumé par Ehrlich(1981) par l'équation
impact I= PAT
· L'environnement dans les pays en
développement :
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique8.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique9.png)
5
Pour les pays en développement, le facteur P est
primordial par rapport aux deux autres facteurs qui sont plus perceptibles dans
les pays industrialisés. Avec une population de plus en plus
grandissante, il y a une poussée croissante de l'exploitation des
ressources ou l'occupation de la surface ce qui augmente
considérablement l'émission des déchets.
Pour l'année 2003 on note plus de 6 milliards
d'individus dans le monde et d'ici la fin de ce siècle la population
mondiale passera à 10 milliards selon des estimations et la majeure
partie de cette hausse se fera dans les pays les moins
développés.
Cette hausse de la population dans les pays en
développement(PED) entraine qu'on aura des besoins en alimentation de
plus en plus importantes de même que des besoins en chauffage ce qui
entraine une déforestation de plus en plus importante.
Avant la révolution agricole la superficie de la
forêt était de 6 milliards hectares à la surface de la
terre mais en 2003 elle n'occupe que 4 milliards d'hectares et la plupart de
cette baisse a lieu durant le dernier demi siècle.
Cette déforestation répond à une demande
de plus en plus importante de nouvelles terres cultivables ainsi qu'à
une demande grandissante de bois de chauffage qui constitue l'essentielle en
ressources énergétiques pour la majeur partie de la population
mondiale.
· L'environnement dans les pays
industrialisés :
Comme ce qui a été dit précédemment
le changement climatique est causé par d'autres facteurs outre que la
croissance de la population.
En effet, une grande proportion des dommages environnementaux
et principalement ceux concernant la Terre comme l'effet de serre et la
diminution de l'épaisseur de la couche d'ozone, en plus de la
surexploitation des ressources naturelles épuisables (pétrole,
charbon, gaz ...) ou renouvelables (forêts, poissons...) sont les
principales conséquences des comportements de consommation et de
production des pays industrialisés.
En effet, ces pays, bien que représentant moins de 30%
de la population mondiale, consomment l'essentiel des ressources
environnementales. Ces pays sont à l'origine d'environ 70% des
émissions de CO2 et une bonne partie des CFC.
En revanche, la révolution technologique joue aussi un
rôle important dans l'augmentation de la pollution de l'environnement,
avec les nouvelles technologies de production qui se substituent aux anciens
procédés.
Par exemple, le savon en poudre est remplacé par les
détergents synthétiques, et les fibres naturelles telles que le
coton ou la laine qui laissent de plus en plus la place à la
synthétique qui se trouve être des procédés
très polluants. A la vue de tous ces exemples, on peut noter que ce sont
les techniques de productions qui ont connu de grandes mutations à
travers les nouvelles méthodes mises en oeuvre.
En somme, on peut dire que les pays du Nord ont une
consommation démesurée des ressources environnementales extraites
à une cadence très importante dans les pays PED (le Sud).
II. LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES ACTUELLES ET FUTURES
Le changement climatique constitue le problème capital
auquel devront faire face nos économies dans les années à
venir. En effet, ces conséquences actuelles, très importantes en
termes de pertes économiques et humaines, montrent que si rien n'est
fait pour stopper voir même réduire les émissions de GES
dans les années à venir, on pourrait assister à la
faillite de nos systèmes économies et à la recrudescence
des catastrophes naturelles.
§1) Le Secteur Financier Face aux Conséquences
du Changement Climatique
Le secteur financier dans son ensemble est d'accord pour dire
que les pertes causées par les catastrophes naturelles depuis ces 15
dernières années ont représenté mille milliards de
dollars et dans l'avenir ces pertes constitueront chaque année 150
milliards de dollars d'ici 10 ans.
La fréquence des catastrophes naturelles telles que les
inondations en Europe, les feux de forêts aux Etats-Unis ou
l'accroissement de 0,3 à 0,6 degrés plus une augmentation de la
fréquence des évènements extrêmes comme le
phénomène El Nino, constituent des conséquences du
réchauffement climatique.
Le PNUE (Programme des Nations-Unis pour l'Environnement) en
partenariat avec beaucoup de banques et compagnies d'assurances et
d'investissement affirment que si la fréquence, l'intensité et la
durée des phénomènes extrêmes continuent à ce
rythme cette situation pourrait causer la faillite des marchés boursiers
et financiers dans le monde.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique10.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique11.png)
7
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique12.png)
La répétition et l'intensité des
phénomènes climatiques agressives reliées à des
coûts sociaux énormes associés à une conjoncture
sociale incertaine peuvent contribuer à accroitre
considérablement la crainte des assureurs, réassureurs et
établissements financiers au point de diminuer considérablement
leur rentabilité et même de les conduire à la faillite a
indiqué le rapport « Climate change and the financial services
industry ».
Le secteur immobilier avec les prêts à long terme
consentis aux particuliers pour l'acquisition de leurs habitations pourrait
devenir extrêmement fragile face aux phénomènes climatiques
extrêmes. Les personnes qui sont propriétaires de leur
résidence principale ou secondaire de même que les investisseurs
immobiliers se retrouveront sans couverture car les assureurs auront
résilié leur contrat d'assurance ou bien recevront un court
préavis avant une rupture de leur contrat d'assurance habitation.
D'après ce même rapport, les administrateurs
d'actifs, particulièrement les caisses de retraites qui tardent à
s'apercevoir des effets négatifs du changement climatique, risquent de
voir se déprécier leurs investissements consentis dans les
entreprises énergétiques car ces dernières produisent de
grandes quantités de carbone ce qui suscitera des craintes de la part
des investisseurs car les risques qui y sont liés sont
énormes.
Cependant, il existe des opportunités pour les services
financiers de participer à la réduction d'émission de gaz
à effet de serre.
Ainsi, le secteur financier au vu des énormes
portefeuilles d'actifs qu'il gère pourrait en s'associant exercer une
influence considérable sur l'évolution économique actuelle
et future de même que sur les émissions internationales de gaz
à effet de serre dans son propre intérêt et celui de
l'humanité toute entière.
Cependant, une étude sur les institutions
financières les plus influentes révèle que bon nombre
d'acteurs financiers prennent à la légère le
phénomène du réchauffement climatique ou choisissent de
suivre une politique de réserve et d'inaction.
Cette situation découle des désaccords issus du
protocole de Kyoto (qui est un accord international mis en place pour lutter
contre le réchauffement climatique) auxquels s'ajoutent les
problèmes d'asymétries d'informations sur les émissions de
gaz à effet de serre ainsi que d'un protocole d'accord signé par
tous les pays concernés par le réchauffement de la terre ainsi
que d'une réglementation sur les permis d'émissions.
Seule une minorité d'entreprises prennent à bras
le corps ce problème et certains assureurs supportent des à
présent les effets économiques car la proportion de catastrophes
d'origine climatique augmente considérablement.
Le directeur exécutif du PNUE a déclaré
que ce rapport constitue un appel à l'aide qui est destiné
à la communauté financière du monde, il met en exergue les
conséquences économiques du réchauffement climatique
provoqué du fait de l'action de l'homme ; il affirme que le secteur
industriel peut faire quelques choses avec les outils et les dispositifs mis en
oeuvre par le protocole de Kyoto et en plus en réfléchissant sur
ses propres remèdes.
Le secteur financier de même que ces institutions avec
le poids considérable qu'il représente peut pousser les
marchés à adopter des politiques qui créent un
environnement plus sain, plus pur et moins fragiles dans l'intérêt
de tous.
Quelques propositions :
Le rapport préconise d'inciter les assureurs à
prendre en considération dans les contrats d'assurances les dommages
liés aux phénomènes climatiques et à mettre en
place des accords publics, privés dans les activités à
hauts risques pour se protéger des dommages environnementaux.
Les institutions financières et les
établissements de crédits doivent évaluer le coût
des dommages liés au changement climatique et les répercuter dans
les polices d'assurances et favoriser l'utilisation des énergies
propres.
Les organismes de gestion d'actifs comme les caisses de
pensions doivent demander aux entreprises qu'elles financent de meilleures
garanties concernant leurs rejets de carbone et leurs capacités
d'émission de gaz à effet de serre.
Les analystes financiers et autres experts financiers doivent
mieux conseiller leurs clients classiques à mieux appréhender les
risques liés au changement climatique. Le domaine lié aux permis
d'émissions de gaz à effet de serre doit être
réglementé.
Les pouvoirs publics doivent adopter des politiques strictes
afin de fixer à un niveau acceptable les émissions de gaz
à effet de serre.
Les gouvernements doivent mettre en place des mesures
rigoureuses pour diminuer les émissions et encourager l'utilisation
d'énergies propres. Et ces autorités doivent être en
étroite relation avec les organismes de gestions des marchés
boursiers afin de mieux maîtriser les conséquences du changement
climatique pour les sociétés cotées en bourse.
Au final ce rapport préconise que des efforts soient
faits pour que le secteur financier développe de nouveaux instruments
afin de mieux conseiller les investisseurs à mettre des clauses pour
protéger l'environnement.
§2) Le Secteur Agricole Face aux
Conséquences du Changement Climatique
Les changements climatiques entraîneraient une baisse de
la production agricole et de la sécurité alimentaire et cette
situation se fera par le biais d'une montée des eaux qui diminuerai
l'étendu des zones côtières cultivables.
Les températures faibles seraient
bénéfiques à certaines cultures dans les zones
tempérées. Par contre, elles défavoriseraient les zones
climatiques situées dans les basses latitudes. Par ailleurs, des
températures élevées seraient néfastes pour
beaucoup d'autres cultures.
Les systèmes agricoles universels devront faire face
à ces grands défis que sont l'augmentation des
températures, des précipitations et des dommages subits par la
qualité des sols. Si le monde n'était pas confronté aux
phénomènes de réchauffement climatique les prix des
denrées alimentaires seront en baisse ce qui va améliorer le
pouvoir d'achat des populations et l'autosuffisance alimentaire dans beaucoup
de pays.
Une étude du GIEC1 montre qu'une hausse
annuelle des températures de 2,5 degré produirait une hausse des
prix des denrées alimentaires à cause de la diminution des terres
cultivables par rapport à l'augmentation de la demande mondiale, en
d'autres termes la production agricole ne suffirait pas à subvenir aux
besoins des populations.
Ainsi, si en termes de sécurité alimentaire il
existe aucune crainte ce n'est pas le cas en ce qui concerne la
productivité agricole car une baisse des profits est à
prévoir dans certaines régions du monde comme dans les zones
tropicales.
L'effet du réchauffement climatique sur la
productivité agricole est complexe car le déficit de rendement
des régions du sud est compensé par la hausse des rendements des
régions du nord ce qui fait que la production totale
générale suffira à combler la demande jusqu'au terme de ce
siècle.
Par contre, au niveau régional les écarts de
productivités seraient plus concrets ce qui se manifeste par des famines
dans les pays pauvres.
1 GIEC=Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evoluion du
Climat
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique13.png)
9
La réduction de ce phénomène passe par la
maîtrise de certains paramètres tels que les ressources
financières disponibles ou bien les préceptes institutionnels
permanents et efficients ce qui n'est pas le cas dans certains pays en voies de
développement où on constate une fragilité des
systèmes de préventions et de réaction face aux risques
climatiques.
Le continent Africain semble être le plus touché
car il manque cruellement de moyens économiques et technologiques. En
effet, l'agriculture Africaine reste très dépendante des
phénomènes météorologiques notamment des
quantités de pluies.
Prenons par exemple le cas de l'Ouganda où on estime
que si la température augmente de 2 degrés, la superficie
disponible pour l'exploitation du café (qui constitue la principale
ressource du pays) va diminuer considérablement, car le secteur agricole
occupe 80% de la population et représente 45% du PIB2 soit
90% des exportations. Si cette situation se confirme cela va se traduire par un
déficit commercial, une baisse du pouvoir d'achat des populations, une
augmentation du taux de chômage et un exode rural vers les grandes
villes.
2 PIB= Produit Intérieur Brut
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique14.png)
10
SECTION 2 : Les instruments de régulations pour
lutter contre le réchauffement climatique:
Exemple des mesures fiscales : Mise en place et
Fonctionnement
I. Les Taxes Pigouviennes
Pigou fut le premier économiste a
développé une théorie des externalités qui repose
sur l'idée que les agents économiques n'achètent les biens
qu'avec des prix exacts, donc ce qu'il faut faire c'est de modifier le
système de prix par le moyen de taxes si l'externalité est
négative et par des subventions si c'est une externalité
positive.
Supposons 2 firmes : une firme polluante E1 et une firme
polluée E2, le graphique représente cette situation
d'externalité de production :
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique15.png)
Source : D. Duban (Economie publique)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique16.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique17.png)
12
Selon Pigou, passer de la quantité Q qui est la
production du marché à la quantité Q* qui est la
production optimale consiste de mettre en place un système de taxation
unitaire à l'entreprise qui pollue qui représente
l'externalité marginale c'est-à-dire la différence entre
le coût marginal social (Cms) et le coût marginal privée
(Cmp) qui consiste pour l'entreprise polluante à internaliser
l'externalité c'est-à-dire en égalisant le Cms et le
Cmp.
§1) Les Taxes et les Subventions : défis
économiques et environnementaux
Considérés comme le principal instrument
économique pour lutter contre les dommages environnementaux, les
stimulants fiscaux se décomposent en deux grandes idées : les
taxes et les subventions. L'augmentation des prix par la mise en place d'une
taxe ou leur baisse par l'instauration d'une subvention influent sur les modes
de consommation des agents privés et sur les instruments productifs.
Le changement de prix découlant d'incitations fiscales
apporte un éclaircissement aux consommateurs et aux producteurs sur la
manière d'appréhender la pollution et aussi d'y faire face. Les
prix relatifs représentent des indicateurs qui révèlent la
priorité dans les choix de politiques publiques nationales
accordés à la préservation de l'environnement : de ce fait
les consommateurs sont amenés à consommer moins de produits
nocifs à l'environnement de même que les producteurs dans leur
processus de production utiliseront des matériaux et des technologies
plus profitables à l'environnement.
Sur le plan théorique, la taxe et la subvention
consistent à une internalisation des effets externes tant en terme de
coûts de gains d'allocation ainsi que de la modification en terme de
bien-être qui y découle. Les secteurs économiques qui
exploitent l'environnement pour y tirer des profits peuvent causer des
désagréments entrainant une diminution de bien-être pour
d'autres types d'agents. S'il n'y a pas de contrepartie pécuniaire,
cette diminution de bien-être se traduit par une externalité
négative, elle peut-être positive si cette activité
économique est bénéfique pour d'autres agents.
Samuelson et Nordhaus (1995) ont émis une
définition complète : « Les externalités apparaissent
quand les conséquences sur la production ou la consommation ne sont pas
comprises dans les prix du marché » c'est-à-dire que des
actions perpétrées par certains acteurs économiques
peuvent nuire à d'autres sans qu'ils ne soient en relation avec ces
activités et sans pour autant qu'il n'y est de compensation
pécuniaire.
Ainsi la taxe Pigouvienne se révèle être
comme un instrument de politique publique dont le but est de modifier les
habitudes de production et/ou de consommation pour mieux protéger
l'environnement.
Son fonctionnement s'appuie selon le principe du «
pollueur-payeur » dans une étude en équilibre partiel elle a
pour but d'intégrer dans son calcul la baisse de bien-être
découlant des activités polluantes en y incluant les coûts
externes consécutifs aux dégâts environnementaux en plus
des coûts privés.
Graphiquement, on le représente par une fonction de
demande décroissante du prix pour un bien (droite D) dont sa production
cause une pollution pour l'environnement.
Dans un contexte parfaitement concurrentiel,
l'équilibre correspond pour le producteur quand il égalise le
coût marginal de production au prix P du marché (intersection
droite S avec la droite D), cette situation qui est l'équilibre
privé n'intègre pas le calcul des coûts externes dus
à la pollution.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique18.png)
P'
Graphique : Taxe, Subvention, et internalisation de
l'effet externe
Coût marginal privé+dommage marginal Prix
S'
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique19.png)
S coût marginal privé
Externalité
Taxe
négative S½
Externalité
positive
P Subvention
P½
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique20.png)
coût marginal privé-dommage
marginal
D
Quantités
Q' Q Q½ Produites
L'augmentation du prix (passage de P à P') par la mise
en place d'une taxe a pour but de baisser la production (passage de Q à
Q') et en même temps la pollution. Pour ce niveau de quantités
produites, l'équilibre « social »se situe à
l'intersection de P' et de la droite de coût marginal social (coût
marginal privé+dommage marginal).
A l'intersection de la droite d'offre S' et de la droite de
demande D, l'externalité négative est internalisé.
Supposons à présent qu'on a affaire à un
bien dont l'exploitation ne rejette pas de CO2 (par exemple le cas de
l'énergie éolienne pour la production d'électricité
en substitution de l'électricité obtenue à partir du
charbon), l'instauration d'une taxe s'inscrit dans la même
démarche économique car par opposition avec la taxe qui augmente
les prix des produits et les
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique21.png)
14
quantités de polluants, les subventions quand à
elles ont pour avantage de baisser les prix des produits dont la consommation
conduit à peu ou pas de pollution (effet externes positifs
incorporés).
Il en découle une baisse des prix à
l'équilibre et une hausse de la demande. D'où, la subvention est
un bon instrument dans la mesure où elle permet une
compétitivité technologique bénéfique pour
l'environnement.
Notons deux inconvénients liés à son
application d'abord se pose la difficulté liée à son
financement et à la baisse de surplus pour d'autres acteurs ; ensuite la
subvention peut conduire les entreprises à produire plus donc à
polluer plus.
Enfin, pour avoir une bonne taxe il faut que le
législateur dispose de plusieurs informations notamment les coûts
de production et particulièrement de la fonction de dommage. Concernant
le disfonctionnement du secteur énergétique et des processus
d'ajustement fiscal au niveau des frontières planifiées par l'OMC
(Organisation Mondiale du Commerce), les taxes spécifiques au secteur
énergétique sont fonctions de la consommation en énergie
et non de leur proportion en carbone. Ainsi l'électricité obtenue
grâce aux énergies renouvelables subit la même taxation que
celle issue des énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon
qui elles renferment une forte teneur en CO2. D'où l'instauration de
taxes spécifiques pour contrer cet effet.
§2) Exemples de « fiscalités
climatiques »
Des pays comme l'Allemagne ou la Finlande ont mis en place des
subventions spécifiques concernant les énergies renouvelables
pour quelles occupent une place plus importante dans le secteur de
l'électricité. De même que le Royaume-Uni a
détaxé l'électricité issue de ressources
renouvelables. L'alliance taxe-subvention serait plus efficiente que la taxe
à elle seule tant en termes d'objectif pour l'environnement que de
coût de diminution des rejets de gaz à effet de serre.
> Critique de la taxe Pigouvienne
:
La solution de Pigou a le mérite d'être simple au
point de vue théorique mais c'est dans son application que se pose un
problème car fixer le montant de la taxe suppose de connaître
l'ampleur exact de l'externalité mais cette information s'avère
aléatoire et difficile à déterminer car la firme qui est
victime de l'externalité peut avoir du mal à déterminer
l'ampleur et même si elle y arrive, elle peut être tenté de
falsifier le montant.
II. TAXE ET SEUIL DE POLLUTION
Le principe c'est d'instaurer une taxe et de fixer un seuil de
production, l'Etat fixe un seuil de pollution socialement acceptable et
détermine ensuite une taxe aux entreprises pollueuses pour les pousser
à respecter le seuil de pollution qui a été
fixé.
Ce mécanisme est différent de la taxe
Pigouvienne car l'Etat n'a pas toute l'information disponible pour mettre en
place ces taxes (c'est une solution de second rang). Dans ce cas ci, le
législateur attend que le seuil de pollution soit respecté.
§1) Taxe et Seuil de Pollution dans le cas d'une
seule Firme
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique22.png)
Source : D. Duban (Economie publique)
Le fonctionnement repose sur une étude préalable
afin de fixer un niveau de pollution socialement acceptable, ainsi il suppose
une quantité « Qe » du produit à l'origine de
l'externalité de production. Ensuite, l'Etat instaure une écotaxe
qui se définit comme étant une taxe unitaire qui est fixé
de telle manière que le Cmp (coût marginal privé) de la
firme à l'origine de la pollution coupe sa courbe de demande pour une
quantité « Qe ».
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique23.png)
16
§2) Taxe et Seuil de Pollution dans le cas de
Plusieurs Firmes
Supposons que plusieurs firmes produisent le même effet
externe mais on se limitera à deux entreprises polluantes A et B. La
firme A émet deux fois plus de déchets que la firme B.
Le gouvernement pense qu'il faut diminuer de moitié les
émissions de gaz à effet de serre. Une solution envisageable est
de contraindre les firmes à réduire leur pollution mais cette
éventualité est inefficace car la capacité de
réduction de la pollution est différente pour chaque firme.
Considérons que la firme A est plus souple et donc sa
capacité de réduction des émissions polluantes est moins
coûteuse de telle sorte que le coût marginal de diminution de A est
inférieur à celui de B, le but est convaincre l'entreprise A
à baisser d'avantage son niveau de production que la firme B.
Ceci passe par l'instauration d'une écotaxe non pas sur
entité d'un bien produit dégageant une externalité mais
sur tout unité de pollution.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique24.png)
Source : D. Duban (Economie publique)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique25.png)
Du moment où le montant de l'écotaxe
excède le coût marginal de diminution de la pollution les
entreprises baissent leurs degré de pollution, en revanche dés
que ce coût est supérieur au montant de l'écotaxe les
firmes préfèrent s'acquitter de la taxe.
Etant donné que le coût marginal de diminution de
l'entreprise A est toujours inférieur à celui de l'entreprise B,
A va plus baisser ses rejets que B, de ce fait à l'équilibre le
coût marginal de diminution de la pollution serait équivalent pour
les deux entreprises à l'écotaxe.
Si le gouvernement a raisonnablement fixé le montant de
la taxe, la pollution émise est juste équivalent au seuil de
pollution socialement souhaitable.
Avantages et inconvénients de cette
solution :
C'est un mécanisme simple au sens théorique mais
très compliqué à mettre en oeuvre au plan pratique car le
législateur doit fixer un seuil de pollution socialement acceptable, par
la suite l'Etat doit connaître parfaitement les courbes de coût des
firmes pour déterminer le montant de l'écotaxe.
Donc globalement les Etats déterminent une taxe et par
la suite ils en mesurent les impacts et donc ils ajustent les taxes
périodiquement à la hausse ou à la baisse mais
l'inconvénient est que ça provoque un facteur additionnel
d'incertitude pour les entreprises.
Par ailleurs, avec une même évolution des
comportements de production, les experts prévoient une augmentation de
50% de la concentration de CO2, une hausse de plus d'un à cinq
degrés des températures et une augmentation du niveau de la mer
de 20 cm à 1 mètre d'ici 2010. D'où une
nécessité de régulation des émissions de CO2.
Exemple de la taxe concernant les émissions
de CO2 :
> La taxation des émissions de
CO2
En général la taxation doit donner une impulsion
à l'économie et favoriser une recherche et de nouveaux
procédés de la part des agents privés, de plus la taxe est
une source de revenus pour l'Etat pour développer des techniques plus
propres pour l'environnement.
La taxe optimale pour le CO2 qui limitera suffisamment les
émissions de CO2 afin de répondre au principe de
précaution se situerait selon des études entre 90 euros et 230
euros par tonne de carbone, mais par contre le montant de la taxe sur le CO2
répondant au critère du protocole de Kyoto se situe entre 15
euros et 120 euros par tonne de carbone.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique26.png)
18
> La taxe pour plus d'efficacité doit
être combinée avec des politiques publiques d'incitations pour une
maitrise énergétique
La taxe constitue un instrument efficace que si les agents
peuvent faire des arbitrages coûts- avantages par contre elle est
inefficiente si les individus ne connaissent pas leur fonction de consommation
énergétique ou leurs capacités de contrôle des
émissions. De plus, elle est aussi inefficace dans les domaines
où les agents font face à des « contraintes de financement
» pour investir dans des technologies plus propres. Dans ce cas, il
revient aux pouvoirs publics d'ajuster les anomalies du marché du
crédit en leurs donnant des garanties ou en facilitant leurs
emprunts.
> La taxation du CO2 doit être
décidée au niveau mondial
Quand un pays instaure à l'échelle nationale une
taxe sur le carbone qui est équilibré par la diminution des
impôts dans d'autres secteurs, il y a une baisse de la
compétitivité pour l'exportation qui se produit car d'une part la
compétitivité selon les prix dans le secteur de l'industrie
lourde est détériorée et d'autre part les secteurs non
émetteurs de carbone se verront dynamisés par une hausse de leurs
activités
Ces deux effets ne se compensent pas car une baisse de
compétitivité se traduit par des conséquences plus
importantes comme par exemple des délocalisations et les gains de
compétitivité auront un effet plus dispersé ce qui fait
que leurs impacts seront moindres.
De ce fait, la mise en place d'une taxe sur le CO2 sera moins
ressentie sur le plan national que si elle est coordonnée à
l'échelle mondiale.
> Taxe carbone et double
dividende
Dans la réalité l'instauration de mesures
fiscales pour l'environnement se heurte à des difficultés
relatives au choix des secteurs impliqués et à leurs mises en
application. C'est ainsi que, quand il faut instaurer une taxe sur
l'émission de CO2 au plan national, il faut prendre en compte plusieurs
autres paramètres. Ainsi, la question du double dividende illustre les
interactions éventuelles entre les différents secteurs
d'activités. Elle illustre aussi les effets de transfert de l'impact
d'une taxe mise en place pour certains produits ou activités par rapport
à d'autres.
Le double dividende fait état au « double avantage
» qui pourrait provenir d'une mesure fiscale en faveur de l'environnement
(Zhang et Baranzani 2004 ; OCDE, 2001).
Le premier avantage résulte de la protection de
l'environnement dépassant l'unique cadre du bien ou du secteur
d'activité taxé. De ce fait, une taxe qui repose sur le contenu
en carbone
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique27.png)
conduira à consommer moins d'énergies fossiles
et donc à baisser l'émission d'autres substances comme l'oxyde de
souffre(SO2) ou les NO2 qui se manifestent dans des pollutions de moindre
importance.
Le deuxième avantage découle de la diminution
voire de la suppression d'autres taxes lors de l'instauration d'une taxe
carbone. Par exemple : une écotaxe peut favoriser une baisse des
cotisations sociales favorable à l'emploi.
Les études sur le double dividende
révèlent des difficultés quant aux profits associés
à un réaménagement ou à une réaffectation
des charges fiscales (Bovenberg et Goulder, 1996). Plusieurs critères
doivent être remplis comme l'existence de décalage dans la
fiscalité nationale et particulièrement de transfert d'une partie
des charges fiscales de certains facteurs de production tel que les capitaux
techniques et humains sur le capital naturel, ce qui conduirait de ce fait
à une hausse de l'emploi, de l'investissement et/ou de
l'efficacité économique tout en préservant
l'environnement.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique28.png)
20
Exemples de mesures visant à procurer un
double dividende dans certains pays Européens
Pays
|
Année d'application
|
Taxes Perçues
|
Taxes Réduites
|
Ordre de
Grandeur
|
Suède
|
1990
|
CO2
SO2
Divers
|
*Impôt sur le
revenu
*Taxe sur
l'énergie à
l'agriculture *Formation continu
|
2,4% des
recettes globales totales
|
Danemark
|
1994
|
Divers CO2
SO2
|
*Impôt sur le
revenu *Cotisations sociales
*Revenu du
capital
|
0,3% du PIB en 1996 en 2000, ou plus de 6% des recettes
fiscales totales
|
Pays-Bas
|
1996
|
CO2
|
*Impôt sur les
sociétés
*Impôt sur le
revenu *Cotisations sociales
|
Environ 0,3%
du PIB en 1996 ou environ 0,5% des recettes fiscales
totales
|
Royaume-Uni
|
1996
|
Mise en
décharge
|
*Cotisations sociales
|
Environ 0,1%
des recettes
fiscales totales
en 1999
|
Norvège
|
1999
|
CO2
SO2
Gazole
|
*Cotisations sociales
|
Environ 1% des recettes fiscales de 1999
|
Allemagne
|
1999
|
Produits pétroliers
|
Cotisations sociales
|
Moins de 0,1% des recettes totales de 1999
|
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique29.png)
Le tableau présente quelques exemples de pays qui ont
essayé d'obtenir des doubles dividendes dans l'optique de la politique
de lutte contre le réchauffement climatique. La Suède est le
principal précurseur en 1990 et ce fut élargi à d'autres
pays de l'OCDE, et il se trouve que les résultats sont assez
mitigés au sens de la réaffectation des recettes des taxes
à l'exception des pays comme la Suède et le Danemark.
Les diminutions de la fiscalité ont eu un impact
particulièrement sur le facteur travail par l'intermédiaire de la
baisse des cotisations sociales patronales, témoignant et confirmant de
ce fait le transfert de la charge fiscale du capital humain vers le capital
naturel.
La finalité est de stimuler l'investissement et la
création d'emplois tout en diminuant la pollution.
> Taxe carbone versus Taxe énergie :
impacts économiques et environnementaux
différents.
Une taxe concernant l'énergie peut être plus
coûteuse qu'une taxe qui concerne le carbone pour une même
quantité d'émission. Elle augmente de ce fait le prix de toutes
les formes d'énergies.
Ainsi pour une quantité équivalente de
réduction des émissions de carbone, une taxe sur l'énergie
doit atteindre un niveau particulièrement élevé pour
atteindre un même niveau de baisse de CO2 qu'avec une taxe sur le
carbone.
Zhang et Baranzani (2004) justifie cette situation par les
particularités propres à chaque taxe ainsi que les buts qui s'y
rapportent : les potentialités de substitution de combustible pour la
taxe carbone et la recherche d'une bonne efficacité
énergétique concernant la taxe énergétique.
Appliquée aux énergies fossiles, la taxe carbone
permet de baisser les émissions de CO2 en encourageant une bonne
efficacité énergétique et en visant surtout au changement
des tendances industrielles pour un autre mode de combustibles qui rejettent
moins de CO2 (par exemple substituer le charbon au gaz). Concernant la taxe sur
l'énergie elle dépend de la teneur énergétique ou
de la chaleur dégagée par les autres sources
séparément de leur contenu en carbone.
Ainsi, dans une optique coût-efficacité, la taxe
sur le carbone touchant aux ressources fossiles tel que le charbon ou le
pétrole s'avère largement plus adaptée qu'une taxe sur
l'énergie à l'ensemble des ressources (fossiles,
nucléaires et renouvelables).
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique30.png)
22
CHAPITRE 2 : Quelques solutions françaises au
réchauffement climatique : « le grenelle de l'environnement
»
Introduction
La protection de l'environnement et le souci d'assurer les
conditions d'un développement équilibré à long
terme ont pris depuis les années 1970 une place croissante dans le
débat public et dans la politique gouvernementale.
Le Grenelle de l'environnement est un
ensemble de rencontres politiques organisées en France en octobre 2007,
visant à prendre des décisions à long terme en
matière d'environnement et de développement durable. Le terme
« grenelle » renvoie aux accords de grenelle de mai 1968, et
désigne par analogie un débat multipartite réunissant des
représentants du gouvernement, d'associations professionnelles et d'ONG
(Organisation Non Gouvernementale).
Créé le 27 septembre 2007 et Actualisé le
16 octobre 2007, ayant le défi du changement climatique, la
préservation de la biodiversité et la prévention des
effets de la pollution sur la santé, l'organisation du Grenelle
Environnement portée par Jean Louis BORLOO (Ministre de
l'écologie, énergie, développement durable et
aménagement du territoire), Dominique BUSSEREAU (Secrétaire
d'Etat charger des transport auprès du Ministre de l'écologie) et
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET (secrétaire d'Etat charger de
l'écologie auprès du Ministre de l'écologie), vise
à créer les conditions favorables à l'émergence de
cette nouvelle donne française en faveur de l'environnement.
Le grenelle s'appuie sur les travaux des
groupes/collège c'est-à-dire un groupe de travaille d'une
cinquantaine de personnes. Le processus est inédit en 3 phases : d'abord
une consultation nationale du 6 juillet au 25 septembre 2007 à paris
suivi d'une présentation du résultat des consultations nationales
à l'assemblée et au sénat, ensuite un débat dans
les régions sous forme de réunions interrégionales et
participation sur internet et enfin les tables rondes du grenelle de
l'environnement et la déclaration du président de la
République.
Il réunira pour la première fois l'Etat et les
représentants de la société civile afin de
définir une feuille de route en faveur de l'écologie, du
développement et de l'aménagement durables.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique31.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique32.png)
24
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique33.png)
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26
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique35.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique36.png)
28
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique37.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique38.png)
30
Il doit aboutir à la fin du mois d'octobre à un
plan d'action de 15 à 20 mesures concrètes et quantifiables
recueillant un accord le plus large possible des participants. Ce plan, dont
les mesures seront évaluées a priori et a posteriori, sera donc
un point de départ à la mobilisation de la société
française pour inscrire son développement dans une perspective
durable.
La première phase est consacrée au dialogue et
à l'élaboration des propositions au sein des groupes. Six groupes
de travail seront constitués pour préparer cette
échéance :
Le premier pour « lutter contre les changements
climatiques et maîtriser la demande d'énergie », le
deuxième pour « préserver la biodiversité et les
ressources naturelles », le troisième« instaurer un
environnement respectueux de la santé », le quatrième «
adopter des modes de production et de consommation durables », le
cinquième « construire une démocratie écologique
» et le sixième « promouvoir des modes de développement
écologiques favorables à l'emploi et à la
compétitivité ».
Les groupes de travail sont composés de 40 membres
répartis en 5 collèges. Ces collèges ont pour vocation de
représenter les acteurs du développement durable : l'Etat, les
collectivités locales, les ONG, les employeurs et les
salariés.
Ils ont pour mission de proposer des mesures et de
déterminer les éventuels points de blocage.
Leur objectif est de faire émerger le plan
qu'examineront les parties prenantes au mois d'octobre. Pour chaque proposition
d'action, il conviendra de préciser les obstacles de toute nature
(juridiques, sociaux, budgétaires, techniques) à leur
exécution ainsi que les moyens de les lever.
Ainsi nous allons essayer d'étudier d'abord la
présentation, par secteurs d'activités, de certaines mesures
proposées et enfin une analyse critique de ses mesures.
Section 1 : Présentation, par secteurs d'activités,
de certaines mesures proposées
La présentation des mesures qui sont en rapport avec le
changement climatique peut être vu à travers les travaux du groupe
de travail numéro 1 du grenelle de l'environnement.
En effet ce groupe rappelle la réalité
incontestable du changement climatique et ses impacts.
L'objectif premier est de permettre aux générations
futures de disposer des ressources dont elles auront besoin pour leur
développement.
Le groupe estime que dans ce contexte, la France doit se
placer dés maintenant sur la trajectoire d'une division par quatre de
ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.
L'ambition de ses objectifs et la très grande
diversité des secteurs qui émettent les gaz à effet de
serre (transport, bâtiments, agriculture....) nécessitent la
mobilisation de chacun sans exception et un programme d'actions faisant
intervenir tous les leviers possibles.
La priorité est de parvenir à une
réduction importante de la consommation d'énergie, dans tous les
domaines, notamment les transports et le bâtiment qui, principalement
pour le chaude, est aujourd'hui le secteur le plus consommateur
d'énergie.
La nouvelle donne écologique touchera l'ensemble des
secteurs économiques. Mais nous allons étudier en particulier les
transports, le bâtiment et l'agriculture respectivement.
I. LES TRANSPORTS
Nous avons constaté que dans ce secteur, les
émissions de gaz à effet de serre n'ont cessé d'augmenter
ces dernières années (+ 22 % depuis 1990). Pour ce faire, des
outils doivent être mise en place pour évaluer et piloter des
démarches volontaires d'entreprises, d'administrations, de
collectivités locales pour réduire leurs émissions mais
aussi pour constituer un cadre qui va permettre de rendre obligatoire
l'affichage des émissions de gaz à effet de serre des prestations
de transport.
Ainsi avant toute nouvelle décision, il faudra un
schéma national des nouvelles infrastructures de transport (routes,
voies ferrées, aéroports, transport combiné...) pour
évaluer globalement leur cohérence et leur impact sur
l'environnement et l'économie, établir et évaluer une
programmation régionale des infrastructures de transport mais aussi la
promotion et l'utilisation des modes fluvial, ferroviaires et de cabotage
maritime pour le transport de fret.
En application de ce principe, le groupe appelle à
un plan national de développement du fret non- routier
dont l'objectif sera d'amener le fret non routier de 14 % aujourd'hui
à 25 % du fret total, en 15 ans. Ce plan combinera à la fois la
généralisation du péage sans arrêt aux autoroutes,
obligation d'affichage des émissions de gaz à effet de serre de
chaque prestation de transports, éco-redevance ou taxe
kilométrique routière, avec un accompagnement économique
adapté pour les entreprises.
Mais aussi un programme ambitieux d'investissements sur les
points critiques du réseau ferré, fluvial et maritime pour le
remettre à niveau, ainsi que de nouveaux investissements : notamment des
contournements d'agglomération pour le fret ferroviaire, des autoroutes
ferroviaires sur les grands axes et plus largement du transport combiné
rail-route, et des autoroutes maritimes.
Nous allons voir le secteur de transport dans des domaines
particuliers :
a) Routes : Les
investissements basculent de la route vers les rails. Toute nouvelle route
devra être justifiée par un réel problème de
sécurité ou de congestion, et le gouvernement s'engage à
redéployer des moyens dans le ferroviaire.
b) Rail : D'après les informations
quotidiennes, 2000 km de lignes à grande vitesse vont être
lancés d'ici à 2020. L'Etat participera au financement à
hauteur de 16 milliards d'euros. Le fret ferroviaire doit progresser de 25%
jusqu'en 2012, avec la mise en place de deux grandes lignes nord-sud.
c) Transport urbain : 1500 Km de lignes
supplémentaires de tramway dans les grandes villes seront construites
hors Ile-de-France (l'Etat propose 4 milliards pour ce programme de 17
milliards).
Un plan volontariste de développement des transports
collectifs (trains, métros, tramways, bus...) et de leur inter
modalité, avec notamment un objectif de doublement des kilomètres
de tramways et bus en site propre et dont les principales mesures sont
présentées dans le rapport du groupe 1.
d) Aérien : Un programme est
crée pour réduire de 50% les nuisances sonores en douze ans, et
de et de 20% les émissions de CO2 d'ici à 2012 et de 40% d'ici
à 2020. Le transport aérien doit rejoindre le système
européen d'échanges des permis d'émission, et une taxe
spécifique sur les vols intérieurs est étudiée
quand existe une alternative ferroviaire.
Le plus important dans ce domaine est de rétablir le
vrai coût du transport aérien dont les émissions augmentent
rapidement, en l'intégrant dans le marché de quotas de GES, et
par une taxe sur le kérosène augmentant le prix des trajets
aériens qui sont desservis par une ligne ferroviaire à grande
vitesse (par exemple sur le trajet Paris-Strasbourg, ou Paris-Londres), et en
supprimant les subventions publiques aux compagnies à bas coûts
(« low-cost »).
e) Maritime : Le lancement du projet de canal
Seine-Nord et les autoroutes maritimes sur la façade atlantique sont
confirmés.
f) Camions : Il faut prôner la
réduction progressive et adaptée de la vitesse maximale pour les
poids lourds après validation des premières
expérimentations.
Une écotaxe kilométrique sur les poids lourds
pour l'utilisation du réseau routier national non concédé
d'ici à 2010 sera créée avant cette date. Elle sera
compensée par une baisse de la taxe à l'essieu pour les camions
français.
g) Voitures : Il faut rationaliser l'usage de
l'automobile et amener les émissions moyennes de CO2 des
véhicules automobiles en circulation de 176 g CO2/km à 130 g
CO2/km en 2020 en combinant réglementation et incitation :
réglementation à 120 g CO2/km en moyenne sur les véhicules
neufs en 2012 (au lieu de 130 g dans les discussions actuelles),
réduction de vitesse immédiate de 10 km/h sur les routes et
autoroutes.
Instaurer une « écopastille » avec ristourne
à l'achat pour les voitures neuves peu consommatrices et peu
émettrices de CO2, financée par un malus annuel sur les voitures
les plus polluants.
La France soutiendra le durcissement de la
réglementation réclamé par Bruxelles. Un système de
bonus-malus sur la base des émissions de CO2 du véhicule sera
adopté, avec taxe pour les amateurs de 4x4 et une prime pour ceux qui
choisiront les voitures les plus vertueuses.
II. LE BATIMENT
L'objectif principal est la fixation de nouveaux seuils dans
le public et le privé en baissant la consommation d'énergie des
constructions neuves avec la promotion de l'éco construction
c'est-à-dire qu'elle consiste à créer un bâtiment
doté des technologies lui permettant de respecter au mieux
l'environnement et l'Écologie dans sa construction, en cherchant
à s'intégrer le plus respectueusement possible dans un milieu en
utilisant des ressources naturelles et locales.
Cette habitation utilise des matériaux naturels de
construction et d'isolation tels que la pierre, la brique de terre, le chanvre,
la paille, le bois, la plume d'oie, la laine de mouton,... ainsi que des
énergies renouvelables et naturelles comme l'énergie solaire
passive, les panneaux solaires, une éolienne, du biogaz,..., elle peut
intégrer des systèmes de traitement (phytoépuration,...)
et de récupération d'eau.
Pour le groupe 1, la réglementation thermique (RT) doit
accélérer l'amélioration des performances, il propose de
rendre obligatoire en 2010 le bâtiment à très haute
performance énergétique (20% de mieux que la RT 2005) et en 2015
le bâtiment à basse consommation, puis en 2020 les bâtiments
passifs ou à énergie positive, mais aussi un recours obligatoire
dans les constructions neuves aux énergies renouvelables et aux
matériaux qui stockent le carbone dans une certaine proportion.
Ainsi ce plan va être vu sous 2 angles :
a) Construction neuve : La norme thermique
sera fixée a 50kWh/m2/an en 2010-2012 à comparer à une
consommation moyenne annuelle d'énergie primaire du parc de
bâtiments français de 240 kWh/m2/an. Soit une réelle
rupture technologique.
b) Parc ancien : L'Etat lance un chantier
sans précédent de rénovation thermique avec plusieurs
objectifs : remise aux normes des bâtiments publics en cinq ans,
accélération des négociations avec le logement social et
création avec les banques pour le secteur privé de «
mécanismes incitatifs puissants (crédits d'impôts et
prêts où le gain énergétique permet de rembourser
les annuités) ».
Un objectif de 400.000 logements rénovés est
fixé, mais sans date limite.
Il faut un engagement dès maintenant d'un chantier
très ambitieux de rénovation énergétique des
bâtiments existants, pour réduire les consommations
d'énergie d'environ 20 % dans les bâtiments tertiaires et 12 %
dans les bâtiments résidentiels en 5 ans, et de plus d'un tiers
à l'horizon 2020. Ce chantier s'appuiera sur les outils comme des plans
d'actions vigoureuses pour l'emploi et la formation dans le bâtiment, un
objectif spécifique élevé de certificats d'économie
d'énergie pour la rénovation énergétique des
bâtiments
Les professionnels du bâtiment et des travaux publics,
les spécialistes des énergies renouvelables, les
spécialistes du transport en commun peuvent se réjouir car le
Grenelle de l'environnement leur a ouvert vingt ans de travail ininterrompu! Si
le gouvernement respecte les engagements pris, trouve les moyens financiers et
mène à bien les reformes de structures nécessaires, les
artisans devront rénover les quelques 30 millions de logements, changer
les fenêtres, doubler les murs, mettre en place des panneaux solaires
pour diminuer la consommation d'énergie des habitations.
Ainsi une première estimation montre que 100.000
emplois pourraient être crées dans le bâtiment. Les
propriétaires demandent un étalement des mesures et des aides au
gouvernement.
III. L'AGRICULTURE
A ce niveau il va falloir diminuer l'utilisation des engrais
azotés, promouvoir les techniques culturales adaptées,
conditionner la défiscalisation partielle de TIPP (Taxe
Intérieure sur les Produits Pétroliers) et TICGN (Taxe
Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel) des exploitations
agricoles à la réalisation de diagnostics climat énergie
et mesurer les résultats des actions issues de ces diagnostics.
Cela ramène à augmenter la part du bio dans
l'agriculture française : réduction de moitié de la
fréquence de traitement des pesticides dans l'agriculture
française. Cependant, cette réduction se fera, d'après le
relevé officiel des conclusions, sans calendrier précis.
a) OGM : Organisme Génétiquement
Modifié
La remise en question de l'impact sanitaire,
économique et environnemental de la culture des OGM avec des cas
précis de contamination environnementale (dissémination de colza,
de betteraves et de maïs génétiquement modifiés et
présence d'OGM dans le pollen récolté par les abeilles)
rapporté par des agriculteurs, scientifiques et environnementalistes
La culture des OGM pesticides est suspendue jusqu'aux
conclusions d'un groupe d'experts qui sera crée avant la fin de
l'année. Cependant, la directive OGM - destinée à limiter
les risques de dissémination - sera transformée au printemps 2008
: le projet de loi de transposition édictera le droit de cultiver avec
ou sans OGM.
Le gel des cultures commerciales de maïs
génétiquement modifié (OGM) jusqu'à l'examen d'une
loi « dès janvier 2008 », c'est-à-dire avant les
prochains semis.
Cela à cause de trop de doutes qui planent aujourd'hui
selon le gouvernement français sur l'intérêt actuel des
organismes génétiquement modifiés, ainsi que sur les
risques de leur dissémination dans l'atmosphère.
b) Biologie :
La part du « bio » dans l'agriculture
française devra passer à 6% de la surface cultivée
en 2012 à 20% en 2020, contre 2% actuellement. Le gouvernement
français promet qu'au moins
une fois par semaine les enfants auront un repas issu de
l'agriculture biologique et que les cahiers des charges de la restauration
collective imposeront des produits labellisés.
Le constat est que la consommation en produits issus de
l'agriculture biologique augmente en France plus vite que la production, ce qui
implique qu'une part croissante du marché est couverte par des produits
importés.
Or les atouts environnementaux de l'agriculture biologique en
font une modalité importante du développement durable de
l'agriculture.
c) Pesticides :
Le relevé officiel de conclusions prévoit une
diminution de 50% de l'usage des pesticides. Mais la FNSEA
(Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) a vu
qu'il n'y avait aucun calendrier de fixé. Cet engagement pris dans le
cadre du Grenelle de l'environnement a suscité beaucoup d'enjeux
à la fois pour les agriculteurs et les associations de défense de
l'environnement surtout la question du calendrier.
Ainsi le Ministre de l'Agriculture, Michel Barnier est
décidé l'interdiction des 47 substances les plus dangereuses,
cancérigènes, mutagènes, dont 30 l'année prochaine,
10 en 2010 et le reste d'ici à 2012.
L'incidence survenue lors des discussions sur les pesticides
est symbole de l'importance de ces mesures pour les acteurs concernés.
La manifestation de la FNSEA, sur le coup de force en l'absence de calendrier,
soutenue par l'association écologique Alliance pour la planète
n'est que le début d'innombrables analyses critiques.
Section 2 : Analyse critique
Depuis son lancement, le 28 septembre 2007, d'après les
sondages. Si les effets positifs des mesures du « Grenelle de
l'environnement »sont attendus par près des deux-tiers des
Français en matière d'environnement sur la lutte contre le
gaspillage des ressources naturelles, la qualité de l'air ou la lutte
contre le changement climatique et de santé, ceux-ci se montrent en
revanche plus circonspects quant à l'impact économique, seuls un
tiers attendent des effets
positifs concernant la compétitivité des
entreprises et la croissance économique et le lien avec
l'évolution future de leur pouvoir d'achat n'est pas forcément
encore bien clair.
Les Français se sont véritablement
impliqués et mobilisés autour de cette question mais cette
implication revêt différentes formes.
Notamment en ce qui concerne l'analyse critique sur les
méthodes de travail, le flou dans l'organisation et le calendrier qui
n'ont pas permis de travailler de manière efficace pour certains et la
réjouissance pour d'autres qui pensent que le grenelle marque le
début d'un mouvement pour réorienter les politiques publiques,
pour garantir la priorité de la protection de la planète sur le
gaspillage illimité, pour préférer la
responsabilité à l'aveuglement.
I. EN DEFAVEUR DU GRENELLE
La croissance des modes de transport qui ont des impacts forts
sur l'environnement est particulièrement problématique. C'est
d'abord le cas des transports routiers, mais également celui des
transports aériens dont les trafics sont encore faibles, mais dont les
impacts unitaires sont très élevés et la croissance
très rapide ensuite dans le secteur agricole.
Dans certaines réflexions, on note des remarques sur le
transport, la synthèse ne laissant apparaître aucune mesure
concrète qui pourrait favoriser un report rapide vers les modes de
transports les plus pertinents au plan socio-économique et
environnemental (le rail, le fluvial).
Le secteur du transport est responsable d'une part
significative de la croissance des gaz à effet de serre en France depuis
1990.
L'objectif des mesures est de baisser de 20% les
émissions dans les 12 ans avec les taxes et la suppression à
terme des trajets routiers longue distance (>500km) surtout les camions en
transit, en particulier le trafic international. Cela va entrainer une
dégradation du transport routier avec l'hausse du gazole : l'Union
nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles
demande "la réduction de la fiscalité" sur le gazole mais aussi
les autoroutes, la taxe professionnelle, la TIPP (taxe intérieure sur
les produits pétroliers) et la future écotaxe (taxe sur les poids
lourds décidée lors du Grenelle de l'environnement) avec de
menace d'action dure et nationale de grève.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique39.png)
Avec cette tarification efficace des nuisances liées au
transport, nous seront en présence d'un tissu industriel autour des
grandes villes avec comme impact un grand trou du couche d'ozone favorisant le
réchauffement climatique.
Victime du TGV, l'aéroport de Strasbourg-Entzheim,
à court de pistes, peine à trouver des solutions à la
crise.
En effet, l'aéroport de Strasbourg va mal. Son trafic
passager est en chute libre : 1,7 million de passagers en 2007 contre 2,1
millions l'année précédente, soit une baisse de 14,8 % en
un an. La Chambre de commerce et d'industrie du Bas-Rhin (CCI), gestionnaire de
l'aéroport, prévoit 1,6 million de passagers pour 2008, mais ce
chiffre pourrait tomber sous le seuil de rentabilité de
l'aéroport estimé à 1,5 million. L'arrivée du TGV
est directement responsable de cette chute. Air France, plus gros client de
l'aéroport, a enregistré en 2007 une baisse du nombre de ses
passagers vers Paris de 45%, chiffre supérieur aux prévisions de
la CCI qui tablait sur une chute de 40%. Avec la deuxième phase du TGV
Est et l'ouverture de la ligne TGV Rhin-Rhône en 2011, Air France
pourrait supprimer à terme ses lignes sur Lyon et Orly.
D'où une baisse de productivité en terme
économique, contribuant au revenu du pays.
L'annonce de la SNCF de la fermeture de 262 gares de fret en
France est totalement contradictoire avec les objectifs de développement
durable affichés par l'Etat, principal actionnaire de la SNCF.
La moyenne des émissions du parc automobile
français est de 176g de CO2/ km, l'objectif fixé par le grenelle
est de passer de 176 à 130g à l'horizon 2020.
Nous savons que si l'industrie automobile conçoit des
voitures rejetant plus de 200 g/km de CO2 (les 4x4), c'est dû
quelque part à une demande. Le consommateur n'est pas au bout de la
chaîne comme l'affirme certains : dans notre société de
consommation soumis à la concurrence, c'est lui qui décide. C'est
lui le véritable patron.
Si les consommateurs n'achetaient plus des voitures polluant
au delà de 140 g/km de CO2, nous voyons mal les constructeurs
continuant à fabriquer des voitures ne trouvant plus preneur. Même
si certains constructeurs veulent obliger les acheteurs à prendre des
voitures qu'ils ne veulent pas, d'autres n'hésiterons pas à
proposer des voitures plus proche de la demande pour gagner des parts de
marché.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique40.png)
32
On note bien sûre des recherches, mais il est peu
probable que ces véhicules soient un jour à la porté de
n'importe qui. Les solutions les plus prometteuses sont les biocarburants. Mais
la production de biocarburant n'assurera jamais la consommation du parc
automobile d'aujourd'hui.
Dans le domaine de l'agriculture, la faiblesse des
propositions concernant une réduction significative des intrants
(engrais, pesticides.) ne permet pas de changer les pratiques négatives
du système productiviste.
Le prélèvement d'une taxe sur les engrais
conduit à une hausse des prix de la nourriture pour les
consommateurs.
Le grenelle n'a pas tenu compte des problèmes
alimentaires avec la diminution de la production
céréalière destinée à l'exportation vers les
pays en développement.
Le bilan énergétique des « agro -carburants
», lourdement subventionnés, est en général
médiocre. Les prix des céréales explosent, mettant en
péril la ration alimentaire des plus pauvres.
Une taxe sur les engrais est une taxe imposée aux
agriculteurs ; au bout du compte, une telle taxe aurait pour seul effet de
chasser encore plus d'agriculteurs des terres et d'envoyer une plus grande
partie de la production alimentaire à l'étranger.
L'utilisation des OGM montre des limites car les plantes OGM
contaminent les cultures traditionnelles et biologiques. Alors que les
consommateurs restent massivement opposés aux cultures OGM en plein
champ, 20 000 hectares de maïs transgénique ont été
semés cette année dans notre pays, qui reste en infraction avec
la réglementation européenne.
La France est le 3e utilisateur mondial de pesticides, dont la
toxicité est chaque jour plus certaine. Présents dans la
chaîne alimentaire, dans les eaux de surface, dans les nappes
souterraines, les pesticides menacent gravement notre santé cancers,
maladies neurologiques.../.
Economiquement parlant, les Français sont encore plus
sceptiques quant aux retombées des mesures du Grenelle sur leur pouvoir
d'achat : 21% d'entre eux n'ont pas d'opinion sur la question et 25% ne
pronostiquent aucun effet ; seuls 16% attendent des retombées positives,
alors que 38% pronostiquent des effets négatifs, ce qui n'est pas pour
surprendre dans un contexte fortement marqué par cette
thématique.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique41.png)
II. EN FAVEUR DU GRENELLE
L'introduction du « grenelle de l'environnement »
dans le milieu de l'éducation est acte significatif dans la mesure ou il
permet d'inciter les jeunes à réfléchir, à
débattre, à élaborer un projet et à faire des
propositions concrètes en faveur, par exemple, de la lutte contre les
changements climatiques, de la préservation de la biodiversité,
ou encore de la construction d'une démocratie écologique.
L'installation du TGV Est a permis de désenclaver le
nord-est de la France. On note un accès facile dans cette zone avec la
capitale Paris : les travailleurs peuvent maintenant faire la navette en un
temps recours entre les villes du bassin lorrain et les autres avec un taux de
remplissage des trains à 90 %.
Les taxes sur les engrais doivent être les
premières mesures accompagnées de dialogue productif pour
conclure un partenariat avec le secteur agricole.
La taxe sur les excédents d'azote est jugée plus
incitative car le taux est fixé en fonction de la quantité
d'azote contenu dans les engrais.
Cela permettra une diminution de ces pesticides et
l'utilisation d'autres produits moins offensifs à l'environnement par
les agriculteurs.
Le développement d'une agriculture à haute
valeur environnementale et productive avec l'éco certification et
l'écolabel, ( label attribué à un produit ou un acteur
accordé par une organisation certifiant, garantissant que le produit
concerné a un impact réduit sur l'environnement), ramène
à promouvoir la consommation de produits bio.
Cet écolabel est en général volontaire,
payant, attribué provisoirement à un produit un service,
représenté par un log, vérifié.
Encourager les agriculteurs à produire plus de "bio"
pour les besoins alimentaires, mais aussi pour répondre de plus en plus
largement aux besoins de matières premières dans l'industrie,
pour les emballages, pour les agro carburants. Il s faudra passer d'une
agriculture intensive à une agriculture biologique et performante (des
progrès technologiques vont faire énormément avancer les
choses).
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique42.png)
34
L'Etat pourrait législativement imposer des produits
bios, des modes de productions toujours plus respectueuses, revoir toute la
fiscalité sur les produits de consommation pour réaliser une taxe
sur les impacts environnementaux, ou une taxe pollution, etc. Mais aussi
créer des emplois directs et indirects, localement, qualifiés, et
non dé localisables.
En définitive, une éco-fiscalité de
rendement peut en effet permettre, à taux de prélèvements
obligatoires constant, de substituer des impôts environnementaux à
des taxes pénalisant davantage la croissance et l'emploi : il s'agit de
faire du développement de la fiscalité écologique un moyen
d'accroître la compétitivité de l'économie
française ;
Simultanément, la fiscalité écologique
doit inciter les agents économiques à opérer des
arbitrages favorables à l'environnement, en évitant, autant que
possible, de pénaliser les entreprises et de nuire à l'objectif
de compétitivité.
Enfin l'intégration du travail à domicile peut
contribuer à diminuer la consommation énergétique par jour
:
Cela dit, grâce aux nouvelles technologies, beaucoup de
personnes, aujourd'hui peuvent facilement remplir leur mission à
domicile, mais les entreprises françaises sont loin d'avoir fait la
démarche intellectuelle, pourtant cela semble être du
gagnant-gagnant même pour 2 ou 3 jours par semaine. Moins de surface de
bureaux à louer ou à acheter, moins d'énergie
consommée en chauffage, éclairage, donc moins de coûts
fixes pour l'entreprise, moins de temps perdu dans les transports, lorsqu'on
commence sa journée après 1 ou 2 heures de transport est-on
efficace ?, moins de véhicules en circulation, ou des transports en
commun moins surchargés dans les grandes agglomérations.
Donc, meilleure qualité de vie pour le salarié,
et en découlant certainement une meilleure efficacité.
Par ailleurs, les six groupes de travail constitués
pour l'élaboration des propositions du grenelle se sont inspirés
de toutes mesures environnementales qui étaient jusque là
utilisées. D'où un arbitrage de la part de ces groupes, en termes
d'efficacité, entre tous les instruments de la politique
environnementale.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique43.png)
CHAPITRE 3 : Les autres outils alternatifs à la
fiscalité
Section 1 : Analyse de quelques instruments de la
politique environnementale
Des études économiques ont mis en
évidence le fait qu'en absence de contrainte environnementale, les
agents économiques qu'ils soient des producteurs ou bien des
consommateurs ne tiennent en aucun cas compte des méfaits de leur
activité sur l'environnement, d'où une absence fragrant
d'altruisme intergénérationnel3.
Cette critique légitime pleinement une certaine
régulation. Et c'est dans cette optique que plusieurs instruments qui
peuvent être différents, par leur nature, leur fonctionnement ou
leur efficacité, ont été mis sur pieds.
On en dénombre principalement trois types :
I. LES INSTRUMENTS DE PERSUASION ET LES MESURES
REGLEMENTAIRES
Certes ils ne sont pas de nature directement économique
mais ils peuvent constituer une contrainte très efficace car la
rentabilité des firmes polluantes est souvent fortement liée
à la qualité de son image.
§1) Les instruments de persuasion
Ils ont comme objectif de faire prendre conscience aux pollueurs
des dangers de la pollution en les incitant à diminuer d'eux même
leurs émissions de G.E.S.
Ce type d'instrument fait surtout appel à la
responsabilité morale des entreprises qui sont informées des
coûts et conséquences que leurs agissements font peser sur le bon
fonctionnement de notre planète.
3 Becker (1983), « the economics of family
»
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique44.png)
36
L'outil utilisé dans ce cas est la mauvaise
publicité qui peut avoir des répercutions économiques
très importantes dans le court terme car les firmes doivent souvent
beaucoup faire pour asseoir une bonne notoriété et faire peu pour
la perdre.
Cependant, l'efficacité et l'importance de la sanction
reposent sur l'importance qu'accordent les partenaires commerciaux (clients,
assureurs, investisseurs,..) de l'entreprise polluante aux
considérations écologiques.
Exemple :
· Dévoiler au public ou aux partenaires
commerciaux la liste des entreprises qui ne respectent pas les normes ISO :
Dans ce cas, ils auront une réelle incitation
économique à baisser leur niveau de pollution.
Exemple d'application de cette politique :
Cet instrument qui favorise les mesures librement consenties
avait été utilisé par la Suisse dans le cadre de la Loi
Suisse sur le CO2 mise en place le 1ier mai 2000 et dont l'objectif
était, d'ici 2010, une diminution des émissions de CO2 de 10%
(par rapport aux émissions de 1990) en ce qui concerne les agents
fossiles, de 15% et 8% en ce qui concerne respectivement l'usage
énergétique des combustions et des carburants fossiles (hors
kérosène destiné au vol internationaux).
La liste des émissions de l'année
précédente étant publiée chaque année en
août, par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV/BAFU),
après une étude de la situation énergétique de la
Suisse.
Cependant, vu les écarts qui étaient
constatés vis-à-vis des objectifs fixés (à cause
d'un manque de volonté réel des entreprises qui
n'hésitaient pas à utiliser la menace de licenciement pour
échapper à leur engagement dans le cadre des mesures librement
consenties), le Conseil fédéral Suisse, après
consultation, avait décidé de mettre en place une taxe sur le CO2
parallèlement aux mesures précédentes et ce dès
janvier 2006.
§2) Les instruments réglementaires :
C'est certainement l'instrument le plus difficile à mettre en
place.
En effet, il préconise une limitation voir même une
interdiction pure et simple de la pollution. On cherche à tendre vers
une véritable société écologique.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique45.png)
Cependant, son caractère à priori légal
peut avoir des implications très fortement économiques lorsque
les sanctions encourus sont des amendes et que le prix de cette dernière
dépend : du niveau de pollution émis au delà du maxima
fixé, de la nature de la pollution, de la fréquence des
contrôles... etc.
Dans ces types d'instruments, la sanction doit être
telle qu'aucun agent ne va avoir intérêt à courir le risque
d'une émission excessive ou abusive.
Les seuls désavantages que nous pouvons recenser ici
sont d'une part, le fait que les firmes ne sont pas incitées à
polluer en deçà du maxima fixé et d'autre part, le fait
d'atteindre ce maxima bloque toute possibilité d'entrée de
nouvelles firmes dans la région concerné même si ces
dernières firmes ont des conditions de production conformes aux normes
écologiques.
Ces types d'instruments sont à encourager dans le cas
où les effets de la pollution sont jugés comme étant
extrêmement dangereux.
II. LES INSTRUMENTS ECONOMIQUES
Ils ont comme objectif de rendre la pollution couteuse pour le
pollueur et ainsi l'inciter à réduire ses émissions.
Dans un premier temps, il y'a la mise en place des mesures
fiscales qui a été proposée par l'économiste
anglais Arthur Pigou(1 920).
Cependant, vu l'aversion de nos sociétés
modernes à tout ce qui représente une taxe et à son
caractère national, mais également vu que la menace que constitue
le changement climatique sur l'environnement et sur les économies des
Etats doit pouvoir être freinée par une coopération
interétatique de type international ,alors les gouvernements, compte
tenu de ces exigences, vont chercher à développer d'autres moyens
économiques de lutter contre le réchauffement climatique, des
moyens qui prennent en compte le problème de mouvement unanime auquel
doivent faire face nos Etats.
Et c'est dans cette optique que la solution jugée comme
étant la moins interventionniste de toutes les solutions
interventionnistes, qui a été inspirée par le
théorème de Coase, va être mise en place : le marché
des permis négociables.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique46.png)
38
Toutefois, ces instruments économiques à savoir
le système des permis négociables et la fiscalité
écologique peuvent conduire aux mêmes résultats en termes
de diminution des émissions de G.E.S que les instruments de persuasions
ou bien réglementaires. Cependant, leur avantage principal réside
dans le fait qu'ils permettent une réduction des émissions
à moindre coût4.
§1) Le marché des permis
négociables :
C'est le degré élevé d'incertitude des
mesures fiscales lié à la réaction hasardeuse des agents
économiques - qui peuvent ne pas respecter le seuil d'émission de
G.E.S établi et donc ne réagissent pas comme prévu - qui a
conduit les autorités publiques à se tourner vers le
marché des permis négociables qui apporte une réponse
claire à ce risque.
En effet, dans le système des taxes qui était
jusque là utilisé, à cause des difficultés que
peuvent avoir les Etats pour identifier les responsables, pour justifier
l'attribution et le montant des taxes ; mais également à cause de
la comparaison de la part des Etats entre les avantages économiques
tirés de l'activité polluante, du bénéfice local
tiré par les habitants en absence de pollution et du coût social
de la pollution, Coase va chercher à développer un système
où le rôle de l'Etats en tant qu'administrateur, régulateur
et législateur va être minime voir nul.
Finalement, il va démontrer dans le fameux article :
« The problem of social cost » que :
« Si les coûts de transaction sont
négligeables, les agents concernés par un effet externe
négocieront spontanément une solution qui rétablit une
allocation des ressources Pareto- optimale quelque soit la définition
des droits de propriété »
C'est la Conjoncture de Coase (1960).
Et ce résultat sera à l'origine de
l'avènement du marché des permis négociables. A.
Naissance et fonctionnement du marché des permis négociables :
Le marché des permis d'émission
négociables est né aux Etats-Unis à la suite de
l'échec de la politique environnementale (objectifs non atteints)
basée jusque là sur l'utilisation des normes
d'émissions.
4 Baumol et Oates(1971), Bohn et Russel(1985), Milliman et
Prince(1989), Cropper et Oates(1992), Jaffe et Stavins(1995)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique47.png)
Après une étude de la situation
économique, de l'état environnementale et des exigences de
croissance future, les pouvoirs publiques vont fixer un niveau
d'émission national de substances polluantes qui est jugé,
socialement et économiquement convenable compte tenu de ces objectifs
environnementales qui peuvent être soit la réduction de la
pollution à un niveau prédéterminé, soit son
maintient à un niveau constant par rapport à la période
antérieure.
Par la suite, l'Etat va distribuer un certain nombre de droits
à polluer (l'allocation initiale des droits alloués peut se faire
gratuitement ou aux enchères), chaque droit correspondant à une
unité de polluant qui va permettre à son détenteur de
polluer pour un certain montant.
Cependant, le nombre total de droits à polluer doit
correspondre exactement au niveau de pollution socialement acceptable.
Et enfin, les agents peuvent s'échanger (acheter ou
vendre) les droits à polluer par un jeu de marchandage selon leurs
besoins sur un marché secondaire à un prix d'équilibre qui
égalise l'offre à la demande de droits, par exemple : 25 €
la tonne de CO2.
Dans ce système, le rôle de l'Etat va donc se
limiter à la création du marché des droits à
polluer, à l'attribution des dotations initiales et à la veille
du bon fonctionnement du marché.
La mise en place des permis négociables permet,
contrairement au système des taxes, de maîtriser directement la
quantité d'émissions émises par les firmes sur le
marché considéré.
B. Les caractéristiques économiques du
marché des permis négociables :
Ce marché des droits constitue une solution très
efficace lorsqu'on est en présence de plusieurs sources de pollution
asymétrique et qu'il y' a nécessité de distribuer les
efforts de dépollution.
Par ailleurs, ce marché va privilégier les
firmes qui ont la capacité de diminuer leur émission à
faible coût car ces dernières pourront ensuite vendre le surplus
de permis aux autres firmes : d'où un coût total de
dépollution minimisé pour un même volume
d'émission.
Cependant, plusieurs caractéristiques doivent être
prises en compte :
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique48.png)
40
+ Les intervenants : les possibilités d'échange
augmentent avec le nombre d'agent pour un bon fonctionnement du marché
et l'assurance de sa liquidité.
Cependant, plus le nombre d'agent augmente, plus les coûts
de gestion du système augmente, d'où une réduction au
final des avantages espérés.
+ Le nombre d'agents : pour un bon fonctionnement du
système, la mise en place des conditions de concurrence pure et parfaite
est nécessaire (il n'y a pas d'effet prix, les biens sont
homogènes, le marché est transparent, libres circulation des
ressources).
Par ailleurs, les comportements stratégiques doivent
être interdits car l'influence d'un agent dépend du nombre de
permis en sa procession. D'autre part, tous les agents devraient avoir
accès au marché à cause du manque de lien entre
quantité de polluant émise et coût marginal de
dépollution.
+ L'ère géographique : il n'y a pas de
critère de base en se qui concerne la taille optimal, toutefois, comme
il s'agit d'un problème planétaire, une coopération
internationale sera toujours souhaitable.
On aura donc des marchés de différentes tailles par
rapport aux émissions constater.
-- Au niveau Interne : avec l'exemple de la compagnie
pétrolière « British Petroleum » qui a adopté un
marché des permis entre ces filiales.
-- Au niveau National : avec comme exemple les Etats-Unis qui
ont mise en place un système de permis échangeables sur le SO2
depuis 1977 à cause de l'apparition des pluies acides et de
l'inefficacité des mesures réglementaire mise en place depuis
1970.
Ici, le contrôle des émissions, garant du bon
fonctionnement du marché, est assuré par l'Agence pour la
Protection de l'Environnement (EPA) qui comptabilise les émissions de
SO2 et surveille les échanges de quotas.
Les résultats obtenu sont très mitigé
à cause des coûts administratifs très élevés
mais néanmoins se système a permis un grand avancé car il
a rendu possible l'entente entre développement économique et
lutte contre la pollution.
Autre exemple : la Suisse avec les oxydes d'azote
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique49.png)
-- Au niveau International : avec l'adoption des mesures du
protocole de Kyoto qui concerne les permis négociables sur le CO2
décidé après la Conférence de Kyoto en 1992.
C. Marché des permis négociables --- Exemple
: le Protocole de Kyoto
C'est la nécessité d'une coopération
internationale, en vue de maintenir un climat jugé acceptable par les
sociétés et donc la volonté de lutter contre
l'accumulation des G.E.S, qui s'est concrétisé par plusieurs
négociations internationales sur le climat : La convention cadre des
Nations Unies sur le changement climatique en 1992, le protocole de Kyoto en
1997, les accords de Marrakech en 2001.
Tous ces traités et conventions internationales vont
à leur tour aboutir sur un régime interétatique
nommé « régime climatique Rio-Kyoto »5 en
vigueur depuis 2005 et dont les objectifs quantifiés sont la
réduction des G.E.S pour 2008-20 12.
Malheureusement, on note la rétractation des Etats-Unis en
début 2001.
Cependant la ratification du protocole par la Russie a permis
une avancé significative car elle mettra fin à une période
d'inquiétude et d'incertitude puisque le protocole ne devait entrer en
vigueur que si 55 pays représentant au moins 55% des émissions de
G.E.S de 1990 l'auront ratifiés.
Et donc, cette importante ratification de la Russie va permettre
l'entré en vigueur officielle du protocole en début 2005.
a) Analyse des propositions de Kyoto:
Le protocole prévoit un engagement chiffré de
diminution ou de limitation des émissions de G.E.S d'au moins 5% des
pays industrialisés (pays en développement y compris) se trouvant
dans l'annexe B au protocole de Kyoto sur la période 2008-20 12 par
rapport aux émissions de 1990.
Et d'un autre coté, les pays faisant partie de l'annexe 1
se sont engagé à rester en dessous d'un certain niveau en moyenne
sur la même période.
En outre, on note l'acceptation par le protocole de certain
engagement commune. C'est ainsi que l'Union Européenne (U.E.) a
négocié et obtenu une provision dénommée : «
la bulle
5 Berthaud, Cavard, Criqui--2004
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique50.png)
42
européenne » qui représente la
réduction conjointe des émissions de G.E. S. de 8% de ses 15 pays
membres et cette provision est ensuite transféré aux
différents états membres compte tenu de leur besoin national.
Par exemple, la France, vu sa faible émission de
polluant par sa production électrique grâce notamment à des
technologies émettant peu de G.E.S, s'est vu assigné à un
objectif de stabilisation de ses émissions.
Notons que la définition de la « bulle
européenne » ainsi que les objectifs s'y rattachant ont
été fixé par le conseil de l'U.E le 25 avril 2002 et ils
ne peuvent en aucun cas être changé entre 2008 et 2012 ; les
nouveaux états membres de l'U.E issus des élargissements
successives demeurent exclu e la bulle jusqu'en 2013.
Tableau 1 : Données de quelques pays de
l'annexe B
Union Européenne dont :
|
-8%
|
Allemagne
|
-21%
|
Royaume-Uni
|
-12,5%
|
Italie
|
-6,5%
|
Pays-Bas
|
-6%
|
France
|
+0%
|
Espagne
|
+15%
|
Etats-Unis
|
-7%
|
Japon
|
-6%
|
Canada
|
-6%
|
Russie
|
+0%
|
Ukraine
|
+0%
|
Australie
|
+8%
|
Par ailleurs, en vue de respecter leur engagements, plusieurs
pays se sont imposer un certain nombre de mesures soit régionales soit
nationales.
b) Les mesures françaises en vue du respect du
protocole de Kyoto :
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique51.png)
En France, les premières mesures ont été
prises dès 1990. En effet, le Programme National de Lutte contre le
Changement Climatique (PNLCC) avait été déjà mise
en place par le gouvernement en janvier 2000 en vue de respecter les
engagements européens.
Ce programme s'intéresse à plusieurs secteurs :
> Le secteur énergétique : on note ici le
renforcement de la production électrique par les éoliennes, la
diminution des centrales thermiques et beaucoup de mesures d'économie
d'énergie.
> Le secteur des transports : les mesures portent sur
l'amélioration ou la diminution des émissions des
véhicules, la limitation des vitesses, l'encouragement des transports en
commun,...
> Le secteur des bâtiments : on a le renforcement de
la réglementation, l'amélioration ou rénovation des
bâtiments de l'Etats, la mise en place de mesures incitatives pour toute
nouvelle construction (subventions, exonération de charge
fiscales...).
> Dans les secteurs agricoles et forestiers : les mesures
vont concerner les différentes sources de pollution comme les effluents
d'élevage, les engrais azotés,...et une politique de
reforestation.
Tableau 2 : Contribution des différents
secteurs et variation des émissions de G.E.S depuis 1990 en
France
Secteurs Transport
|
2002
26%
|
Evolution 1990-2002 +23%
|
Bâtiments
|
19%
|
+9%
|
Industrie
|
21%
|
-19%
|
Energie
|
12%
|
-15%
|
Agriculture
|
19%
|
-6%
|
Déchets
|
3%
|
-7%
|
Total
|
(hors puits)
|
-2%
|
Total
|
(avec puits)
|
-6%
|
Dans l'ensemble, ces mesures ont eu les effets attendu car
elles ont permis à la France de stabiliser ses émissions total de
G.E.S entre 1990 et 2002 ; et en 2003, ces émissions était
environ de 553 MteCO26 soit environ 2% en dessous du niveau atteint
en 1990.
Notons que la croissance économique a été
en moyenne pendant cette période de 17%, d'où une
possibilité de découplage entre croissance économique et
stabilisation des émissions.
Cependant, des efforts devaient encore être entrepris
dans les secteurs des transports et des bâtiments où on a
noté un accroissement des émissions.
Et c'est le défi auquel devait s'atteler le gouvernement
français pour l'après PNLCC.
C'est ainsi que le Plan Climat 2004, placé sous la
responsabilité de la Mission interministérielle de l'effet de
serre (MIES), présenter le 22 juillet 2004 se veut le relais du
PNLCC.
Son objectif étant la stabilité des
émissions françaises au même niveau que 1990 à
l'horizon 2010 : d'où une réduction minimale annuelle de 54
MteCO2 par an.
Toutefois, à cette objectif de court terme, on va lui
préférer un objectif de plus long terme de
référence 2050 qui préconise une réduction de 75,2
MteCO2 soit une division par quatre des émissions d'ici 2050, ceci ayant
comme but ultime une division par deux des émissions au plan mondial.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique52.png)
44
6 MteCO2 : millions de tonnes équivalent CO2
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique53.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique54.png)
46
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique55.png)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique56.png)
48
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique57.png)
Histogramme 1 : les contributions des
différents secteurs au Plan Climat 2004
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique58.png)
22%
22%
25%
14%
16%
16%
8%
2%
20%
15%
10%
5%
0%
En 2005, on enregistre la mise en place en France par voie
législative de la directive 2003/87/EC qui crée le premier
marché Européen des quotas qui s'inspire en partie du dispositif
de Kyoto et dont l'allocation s'élève à 156,5MteCO2 par
an. Les affectations des quotas étant calculés à partir
:
· Des émissions de trois années de
référence
· Des potentiels de diminution des secteurs
· Des prévisions de croissance du secteur
considéré
Les secteurs concernés étant ceux de la production
d'énergie et de l'industrie.
Ces quotas visent une réduction des émissions
d'au moins 3 MteCO2 en dessous du tendanciel soit une diminution de 2% entre
2005 et 2007 (première période de mise en oeuvre du
système). Et concernant la deuxième période (2008-20 12)
les montants exacts n'ont pas été encore arrêtés.
Les exploitants vont se voir décerner un nombre de
quotas au plus tard le 28 février de chaque année sur leur compte
de dépôt de leur exploitation et une fois le compte
crédité, les firmes peuvent utiliser les quotas ou bien se les
échanger.
Cependant, un contrôle des transactions est
effectué par le CITL (Community Independent Transaction Log) et une
situation des émissions de CO2 est déclarée à
l'administration régionale au plus tard le 15 février de
l'année suivante, le 30 avril marquant la fin de la phase de restitution
des quotas.
Toutefois, les gouvernements sont chargés de donner des
pénalités aux firmes qui ne respectent pas les engagements pris
dans le cadre de la directive. Ces pénalités étant sous la
forme de taxe non libératoire7 et dont le montant est : 40
€ /teqCO28 entre 2005 - 2007 et 1OO €/teqCO2 à
partir du 1ier janvier 2008.
Par ailleurs, plusieurs mesures qui étaient
déjà énoncés dans le but de se conformer au
protocole de Kyoto et qui ambitionnaient une division par quatre des
émissions de la France à l'horizon 2050, ont été
reprise voir même renforcer par le groupe de travail N°1 du Grenelle
de l'Environnement chargé de définir des propositions afin de
« permettre aux générations futures de disposer des
ressources dont elles auront besoin pour leur développement ».
Certaines des propositions du groupe étant
présentées par secteurs :
> Secteur du bâtiment :
On a la reprise de l'objectif de diminution de 40% des
consommations unitaires des bâtiments résidentiels et tertiaires
en 2020 par rapport à la réglementation de 2000 par le
renforcement de la recherche dans le domaine des nouvelles technologies de
l'énergie déjà énoncé dans le Plan Climat
2004.
Le renforcement de la réglementation thermique dans le
but de généraliser les bâtiments à énergie
positive d'ici 2020 mais cette fois-ci avec des objectifs chiffrés et
obligatoires compte tenu des performances énergétiques
notés.
> Secteur agricole :
7 Taxe non libératoire : taxe dont on ne peut se
défaire
8 teqCO2 : Tonne de CO2
Le groupe a repris l'objectif de maitrise ou réduction
des épandages d'engrais azoté qui était soutenu depuis
1994 dans le cadre des Programmes de la pollution d'origine agricole
(PMPOA).
Renforcement de la campagne de réglage des engins
agricoles lancée en 2003 avec une incitation à l'utilisation de
pratiques culturales satisfaisantes.
> Secteur des transports :
On note une proposition de durcissement de l'objectif de
limitation des émissions unitaires moyennes des véhicules de 140
gCO2/km9 en 2008-2009 (proposition du Plan Climat 2004) à 130
gCO2 en 2020.
Privilégié les lignes ferroviaires à
grande vitesse et les transports collectifs en concurrence avec le transport
aérien et routier avec le renforcement des subventions publiques des
collectivités locales.
> Secteur énergétique :
Le groupe propose le maintien de la recommandation
défini par la politique énergétique de la France, mise en
place par la loi N°2005-781 du 13 juillet 2005, qui avait lancé
comme objectif de parvenir à une production intérieur
d'électricité d'origine renouvelable représentant environ
21% de la consommation d'électricité totale à l'horizon
2010.
Cependant, en ce qui concerne le parc nucléaire, on
note un désaccord au sein du groupe au sujet de son maintien et
développement. Alors que la tendance actuelle du gouvernement est au
renforcement de son parc nucléaire avec notamment la construction d'un
EPR(réacteur pressurisé européen) dont la connexion au
réseau est attendu en 2012 en prévision du renouvellement des
premières centrales prévu à partir de 2020.
§2) Etude comparative entre mesures fiscales et
permis négociables
9 gCO2/km : gramme de CO2 par kilomètre
Les deux instruments économiques à savoir le
système des permis négociables et les mesures fiscales ont
plusieurs différences qui peuvent s'exprimer tant du pont de vu de
l'efficacité que de celui du fonctionnement.
D'abord, on peut noter une première différence
majeure lié au mode d'intervention étatique. En effet :
y' Dans le système des permis négociables, on a
d'abord la fixation d'une quantité maximale de substance polluante
admissible compte tenu des objectifs d'émissions qu'on cherche à
atteindre dans une région délimité (avec des sanctions
suffisantes en cas de dépassement). Ensuite le marché en
détermine le prix : c'est le rationnement par les quantités.
En conséquence, on peut dire qu'avec les permis
négociables, les pollueurs vont supporter un risque lié au maxima
fixé.
y' Dans le système des taxes, l'état impose un
prix pour chaque unité de substance polluante émise au
delà d'une limite fixé et le marché en détermine
ensuite la quantité totale à émettre : c'est le
rationnement par les prix.
D'où un risque important supporter par l'environnement et
non pas les firmes pollueurs.
A. Dans un souci d'équité :
Les agents ont toujours exprimé beaucoup de
réticence envers tous ce qui est taxes car ils considèrent
qu'elles peuvent affecter leur rentabilité surtout si l'entreprise
consommatrice d'énergie en question est en concurrence avec celles
situées dans une zone non soumise à la taxe (présence par
exemple de marché de permis négociables dans la zone
concurrente).
Par ailleurs, dans un souci d'équité mondial, il
conviendrait d'adopter un même niveau de taxe fixe appliqué
à toutes les entreprises.
Malheureusement, se système va s'avérer
irréalisable à cause notamment des réticences des Etats
(problème d'ingérence, de souveraineté), de la
capacité des entreprises à payer selon qu'on se trouve dans un
pays riche ou pauvre mais aussi à cause des inégalités de
revenu qui existe au sein ou entre les pays.
Au final, dans un souci d'équité, l'échange
de permis sera toujours préférer aux mesures fiscales car il
permet de dissocier efficacité et équité.
B. Dans un souci d'efficacité :
Les économistes Baumol et Oates (1988)
considèrent que si toutes les hypothèses de concurrences
parfaites sont satisfait et que les coûts d'abattement des firmes sont
connus alors
on peut obtenir la même efficacité des deux
instruments car le prix de la quantité optimale de permis calculé
par le régulateur sera environ égale au montant de la taxe
Pigouvienne.
Par contre, si l'un des hypothèses de concurrences
imparfaites est violé (existence de coûts de transaction,
asymétrie d'information, imperfection du marché, comportements
stratégiques...) ou bien si les coûts d'abattement des firmes sont
inconnus, alors l'un des instruments va s'avérer être plus
efficace.
Cependant, le choix d'un instrument plutôt qu'un autre va
dépendre de plusieurs schémas :
· Efficacités environnementale :
Si l'objectif affirmé est une diminution rapide des
émissions alors le système de permis va s'avérer plus
efficace car le nombre de permis émis correspond à la
quantité d'émission de G.E.S voulu et il garanti que la limite ne
sera pas dépassé.
Par contre, avec un objectif de réduction à long
terme, la taxe va s'avérer plus efficient.
Ces conclusions ont d'ailleurs permis à Newell et
Pizer à estimer grâce à une analyse des sensibilités
que « les quantités deviendraient préférables si les
réductions à court terme étaient égales ou
supérieurs à 40% des émissions mondiales ».
· Fonctions de coût-bénéfice des
firmes :
En effet, d'après les travaux de Martin Weizman (1974), le
choix opéré par les firmes entre les deux instruments
dépend de la pente de leurs fonctions de coûts et
bénéfices marginaux.
La mise en place d'un système de permis
échangeables est conseillée en cas de forte pente de la courbe de
bénéfices marginaux. Car, dans ce cas, on remarque une importante
corrélation positive entre le niveau de pollution et le dommage
environnemental (le dommage environnemental va augmenter rapidement avec le
niveau de pollution).
Alors, pour faire face, mieux vaut mettre en place un instrument
qui fixe avec certitude un maximum pour les émissions de G.E.S au
voisinage de l'optimum social.
A l'inverse, une taxe est préférable si la pente
de la courbe de bénéfice marginal est proche de l'horizontale,
cela voudrait dire que nous avons affaire à une faible
corrélation positive entre
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique59.png)
50
le dommage environnemental et le niveau de la pollution (le
dommage augmente lentement avec les émissions de gaz polluants).
La mise en place d'une taxe permettra ici de compenser le
coût marginal de dépollution.
En outre, « installer une taxe est aussi
préférable si la valeur absolue de la pente de dommage marginal
est supérieure à celle de la pente de coût marginal de
dépollution. Les permis échangeables sont
préférables dans le cas inverse », Baumol et OATES
(1988).
Et ce dernier résultat peut être
démontré graphiquement :
Graphique 1 : zone d'efficience des instruments
économiques
Source : «Instruments économiques de la politique
écologique», J-C Lambelet (Avril 2003)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique60.png)
Taxe espérée
Taxe*
P
C D
Q*
B dommage marginal estimé
A
Q estimé
Dommage marginal réel
Coût
dépollution
marginal de
Ainsi, si le dommage marginal occasionné est
supérieur au coût marginal de dépollution alors la perte
sociale en cas d'utilisation d'un marché des permis sera
représenté par le surface : (A+B).
D'où l'usage de taxes écologiques est
conseillé dans se schéma.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique61.png)
Inversement, lorsque le dommage marginal devient
inférieur au coût marginal de dépollution alors la perte
sociale en cas d'usage de la fiscalité écologique sera
représenté par la surface : (C+D).
D'où une plus forte efficacité d'un marché
des permis échangeables.
Cependant, comme il apparait très difficile voire
même impossible de mettre en place l'une ou l'autre instrument seule pour
l'ensemble des pollueurs, alors certains auteurs vont préconisés
la juxtaposition des deux types d'instruments économiques : prix et
quantité dans la même zone.
Section 2 : extension possible des deux
instruments économiques
Puisque les deux instruments de politique environnementale
comportent aussi bien des avantages et des inconvénients, avec la
particularité que les limites de l'un peuvent être
solutionnées par les avantages de l'autre.
D'où l'idée d'une combinaison des deux dans une
même politique aussi appelé « Mécanismes hybrides
» afin de rendre plus efficace la politique environnementale.
Cependant, deux mécanismes de combinaison vont
être développés par les auteurs qui vont certes promouvoir
une combinaison des outils économiques de politique environnementale
mais vont d'un autre côté proposer des moyens différents
pour parvenir l'efficacité rechercher.
I. LES MECANISMES HYBRIDES DE ROBERTS ET SPENCE, 1976
Les travaux de Roberts et Spence(1 976), repris dans Baumol et
Oates (1988) puis relancé et adapté à la situation de
l'effet de serre dans Pizer (1997) et Gastaldo (1998), consistent en un
objectif quantitatif associé à un prix plafond et un prix
planché.
Ce système mixte dans un cadre statique, apporte une
réponse efficace dans le cas où les coûts de
dépollution sont asymétriques.
§1) Fonctionnement d'un tel marché
:
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique62.png)
52
Dans une région géographique, un pays ou une
communauté de pays où s'exerce se système mixte, une firme
qui désire émettre au-delà de la limite q
imposé par l'autorité publique a la possibilité, soit de
se procurer des permis d'émissions sur un marché de permis soit
de s'acquitter d'une taxe t auprès de
l'autorité.
Cette taxe sera sous la forme de permis d'émissions
supplémentaires vendu à un prix plafond au cas où
l'autorité juge les coûts de dépollution comme étant
plus élevé que prévu.
D'un autre côté, une firme avec trop de permis
(car ayant investi dans une technologie de réduction des
émissions) a la possibilité de les cédés à
l'autorité moyennant une aide financière à un taux
p inférieur au taux de la taxe qui est subi en cas de
dépassement du maxima autorisé : p = t.
Cette aide financière sera sous la forme de subvention
accordé dans le but du respect de l'objectif de réduction des
émissions si l'autorité juge les coûts de
dépollution plus faible que prévu.
Cette dernière firme peut également offrir le
surplus de permis sur le marché des permis négociables.
Au final, le prix des permis va se retrouver dans l'intervalle
:] p, t [avec la particularité que :
? Si t = p c'est-à-dire les coûts
parfaitement constantes, on retrouve un mécanisme identique à
l'écotaxe de Pigou.
? Si p = 0 et t infini
c'est-à-dire les coûts sont infinis, on retrouve un
mécanisme identique au marché des permis négociables.
Le principal avantage d'un tel système, qui conserve la
flexibilité du marché pur, va donc être le confinement des
émissions réelles de G.E.S de telle sorte qu'on a des
écarts de prix relativement bas par rapport aux objectifs définis
par l'autorité.
Cette dernière disposant d'un pouvoir de marché
important dans la mesure où elle exerce un contrôle sur les trois
variables que sont : le maxima d'émission q de G.E.S
autorisé, la taxe t à payer à
l'autorité et la subvention p par permis
inutilisé reçu de l'autorité ~ (t, p,
q).
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique63.png)
D'où une grande liberté de contrôle du
mécanisme hybride par rapport aux deux instruments économiques
prise séparément.
§2) Illustrations graphiques :
Dans ce système de combinaison à la Roberts et
Spence, on suppose au préalable que le pouvoir public dispose d'une
courbe de dommage marginal qui lui sert de référence. Par contre,
les coûts marginaux de dépollution sont supposés être
seulement détenus par la firme productrice, l'autorité ne
disposant que d'une estimation probabiliste.
Graphique 2 : Combinaison des instruments prix et
quantité.
prix
0 Qt Q Qp Q pollution
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique64.png)
t q
P
Coût marginal de dépollution
Ce graphique va nous permettre de connaitre les
différentes réactions des firmes polluantes face au
système de combinaison (q, p, t).
y' Lorsque le coût marginal de dépollution en
q est plus élevé que le montant de la taxe
t établi pour une émission au-delà du
maxima, alors les firmes vont considérer que l'autorité a
fixé comme objectif une quantité q
d'émission de G.E.S trop petite.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique65.png)
54
Dès lors, le pollueur va préférer payer
la taxe au taux t et donc le prix des permis
négociables n'excédera pas t puisque personne ne
voudra acheter des permis dont le prix est plus élevé que la taxe
t d'où le prix des permis baisse.
En conséquence, le niveau d'émission final se
fixera en Qt plus proche de l'optimum recherché que
Q.
Et Qt représentera un minima auquel aucune autre
quantité d'émission de G.E.S ne pourra être
inférieure et son prix correspondant représentera le plafond.
y' Si le coût marginal de dépollution en
q est plus faible que le prix des permis négociables
p alors les firmes vont considérer que
l'autorité publique leur autorise un niveau d'émission de G.E.S
q trop importante.
Cependant, comme p > q, les firmes vont
préférer recevoir p pour chaque unité de
permis inutilisés et le prix sur le marché des permis ne pourra
pas être inférieur à p puisque chaque
firme va chercher à acheter des permis afin de les revendre à
l'autorité d'où l'offre de se dernier va s'effondrer et donc son
prix va augmenter.
En conséquence, le niveau d'émission final se
fixera en Qp plus proche de l'optimum recherché que
Q.
Et Qp représentera le maxima d'émission de G.E.S
qui ne pourra en aucun cas être dépassé et son prix
correspondant représentera le planché.
y' Et enfin, si le coût marginal de dépollution
q se trouve dans l'intervalle stricte] p, t
[
c'est-à-dire lorsque la quantité d'émission
de G.E.S recherché se trouve entre]Qt, Qp [alors les
firmes vont émettre une quantité à hauteur de
Q.
En conséquence, la combinaison des deux instruments,
qui permet de permuter dans un régime de taxation ou de subvention, va
diminuer les conséquences liées à une mauvaise allocation
des quantités et assure le bon fonctionnement du marché des
permis échangeable même si le prix de se dernier s'envole ou
s'effondre.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique66.png)
Et le régulateur quant à lui, aura la
satisfaction de savoir le niveau d'émission de G.E.S souhaité
à l'intérieur d'un intervalle [Qmin, Qmax] 10;
d'où un effort de dépollution bien maitrisé.
Graphique 3 : le niveau d'émission borné
avec l'instrument mixte
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique67.png)
prix
t q
P
0 Q min Q max Q pollution
Coût marginal de dépollution
Dommage marginal
.
Au final, l'instrument mixte optimal va donc offrir une
efficacité et un bien être beaucoup plus importante que les
mesures fiscales ou le marché des permis négociables en se qui
concerne la politique écologique.
II. LES MECANISMES HYBRIDES DE KAPLOW ET SHAVELL, 1997
C'est une proposition de politique écologique assai
récente. Et de se fait, les auteurs qui l'on développer ont pu
prendre en considération d'une part, l'efficacité relative des
instruments
10 Qmin = Qt = quantité minimale Qmax = Qp =
quantité maximale.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique68.png)
56
économiques qui étaient jusque là
utilisés et d'autre part, l'importance vital d'une diminution des
émissions de G.E.S considérés comme étant les
principaux responsables du réchauffement climatique cause de la
multiplication des catastrophes naturelles et de la perturbation des saisons
ressenti ces dernières années.
Cette combinaison des instruments prix et quantité a
été développé par Kaplow Louis et Steven Shavell
dans le but de faire face aux inefficacités d'une taxe linéaire
ou d'un marché de quotas négociables.
Elle consiste à mettre en place une taxe progressive
qui dépend du niveau d'émission de G.E.S, tout en supposant que
le régulateur connait parfaitement la fonction de dommage marginal.
Cependant, il ne faudrait pas que le régulateur ajuste
le montant de la taxe ou la quantité de permis dans une démarche
d'apprentissage car ceci pourrait nuire à l'efficacité d'une
telle politique.
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique69.png)
CONCLUSION
L'enjeu majeur que nous impose actuellement le
réchauffement climatique consiste d'une part à améliorer
la compréhension des déterminants de comportement des populations
relatifs aux problématiques environnementales et à fournir un
éclairage sur la façon dont pourrait s'organiser le dialogue
entre la recherche et les citoyens d'autre part. Elle consiste également
à déterminer la façon dont ces populations pourraient
être mieux impliquées dans le choix et l'élaboration des
politiques en réponse aux risques environnementaux.
Par ailleurs, comme le réchauffement climatique
constitue une menace planétaire, car il est certes causé par la
course effrénée à l'industrialisation par certains pays,
mais ces conséquences désastreuses sont ressenties partout dans
le monde. D'où la nécessité d'une prise en compte de la
volonté ainsi que de la capacité économique de tous les
pays dans la participation à l'effort de dépollution.
C'est dans ce souci que des auteurs comme Frankel (1997) puis
Baumert et al. (1999) vont proposés les « objectifs dynamiques
» qui vont indexés les objectifs de diminutions des
émissions à une variable économique comme le PIB.
En effet, compte tenu que le niveau d'effort des Etats
dépend partiellement des coûts réels de dépollution,
alors les quotas d'émissions autorisés doivent être
fixés sur la base des prévisions de croissance économique
pour ensuite être ajusté selon la croissance réelle en fin
de période.
Ainsi, comparé à une croissance
économique faible ou négative, les allocations d'émissions
seraient supérieures en cas de forte croissance. Donc, par opposition
aux objectifs fixes, les mesures dynamiques vont permettre une diminution des
incertitudes qui pèsent sur les émissions en relation avec les
variations du PIB (Ellerman et Wing, 2003 ; ZotZo et Pezzey, 2005).
Les objectifs dynamiques ou indexés sur la croissance
(PIB) ont surtout été mis sur pieds pour inciter les pays en
développement à prendre des engagements en ce qui concerne la
limitation de leurs émissions de G.E.S tout en prenant en compte l'effet
de cette limitation sur leur croissance économique
En effet, pour une croissance économique plus forte que
prévu, l'accélérateur de la rotation du stock de
capital pourrait entrainer une réduction des émissions moins
chère ; en revanche, en cas de faible croissance ou de
récession, il n'y aurait pas de baisse des besoins
énergétiques de
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique70.png)
58
ces pays qui pourraient même se voir accordé une
augmentation de leur quotas énergétique afin d'éviter les
objectifs environnementales « doubler la peine11 ».
Cependant, de nombreuses critiques se sont levé pour
dénoncer les manquements des objectifs indexés, c'est ainsi que
Lutter (2000) montre qu'ils peuvent être insuffisants pour les pays en
développement pour faire face aux risques économiques ; c'est
pourquoi il leurs préfère les objectifs non contraignants
dynamiques qui pourraient favoriser la participation effective de ces pays aux
échanges de permis négociables.
De même, il réside des difficultés dans la
mesure du PIB (notamment dans les pays en développement), dans le choix
de ses unités de mesure mais également dans sa mise en pratique
dans les pays industrialisés à cause de l'existence d'incertitude
sur les quotas d'émission et du fait que ces derniers ne peuvent
être garantis (Müller et al. (2002)).
Toutefois, les objectifs dynamiques fournissent d'une part
davantage de réduction des émissions que les objectifs fixes si
on note une croissance économique plus forte que prévue ; d'autre
part, ces objectifs dynamiques deviennent moins chers que leurs homologues
fixes quand les coûts marginaux sont plus importants que
prévus.
11 Müller et al. (2002)
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique71.png)
GLOSSAIRE
TICGN : Taxe Intérieure sur la
Consommation de Gaz Naturel OGM : Organisme
Génétiquement Modifié
FNSEA : Fédération Nationale des
Syndicats d'Exploitants Agricoles TGV : Train en Grande
Vitesse
SNCF : Société Nationale des
Chemins de fer Français PNUE : Programme des
Nations-Unis pour l'Environnement
GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Experts sur
l'Evolution du Climat PIB : Produit Intérieur Brut
Cms : Coût marginal social
Cmp : Coût marginal privée
CO2 : dioxyde de carbone
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
SO2 : oxyde de souffre
NO2 : oxyde d'azote
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développements Économiques ONG : Organisation
Non Gouvernementale
RT : Réglementation Thermique
TIPP : Taxe Intérieure sur les Produits
Pétroliers
TICGN : Taxe Intérieure sur la
Consommation de Gaz Naturel OGM : Organisme
Génétiquement Modifié
FNSEA : Fédération nationale des
syndicats d'exploitants agricoles CCI : Chambre de Commerce et
d'Industrie du Bas-Rhin
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique72.png)
60
OFEV : Office Fédéral de
l'Environnement
G.E.S : Gaz à Effet de Serre
EPA : Agence pour la Protection de
l'Environnement
UE : Union Européenne
PNLCC : Programme National de Lutte contre le
Changement Climatique MIES : Mission Interministérielle
de l'Effet de Serre
CITL: Community Independent Transaction Log
PMPOA : Programmes de la pollution d'origine
agricole
teqCO2 : tonne de CO2
gCO2/km : gramme de CO2 par kilomètre
MteCO2 : millions de tonnes équivalentes
CO2 Qmin = Qt : quantité minimale
Qmax = Qp : quantité maximale.
CFC : chlorofluorocarbones
PED : Pays En Développement
GES : Gaz à Effet de Serre
EPR : Réacteur pressurisé
européen
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique73.png)
Liste des pays de l'annexe 1 à la
convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (source : Le
mécanisme pour un développement propre (MDP), Tome B)
Allemagne
|
Espagne
|
Italie
|
Pologne(a)
|
|
Australie
|
Estonie(a)
|
Japon
|
Portugal
|
|
Autriche
|
Etats-Unis d'Amérique
|
Lettonie(a)
|
République tchèque(a)(b)
|
|
Belarus(a)(d)
|
Fédération Russie(a)
|
de
|
Liechtenstein(b)
|
Roumanie(a)
|
|
Belgique
|
Finlande
|
|
Lituanie(a)
|
Rayaume-Uni Grande-Bretagne d'Irlande du Nord
|
de et
|
Bulgarie(a)
|
France
|
|
Luxembourg
|
Slovénie(a)(b)
|
|
Canada
|
Grèce
|
|
Monaco(b)
|
Suède
|
|
Communauté économique européenne
|
Hongrie(a)
|
|
Norvège
|
Suisse
|
|
Croatie(a)(b)
|
Irlande
|
|
Nouvelle-Zélande
|
Turquie(e)
|
|
Danemark
|
Islande
|
|
Pays-Bas
|
Ukraine(a)
|
|
(a)Pays en transition vers une économie de marché.
(b) Pays ajoutés à l'annexe 1
(d) le Belarus vient de demander un amendement à l'annexe
B du protocole pour fixer un engagement chiffré
(e) la Turquie n'a pas encore ratifié la convention et ne
figure pas à l'annexe B du protocole
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique74.png)
62
BIBLIOGRAPHIE
Baumol W. J. et Oates W. E. (1988). The Theory of
Environmental Policy, Second Edition, Cambridge University Press.
Weitzman M. L. (1974). «Prices vs Quantities», The
Review of Economic Studies XLI, october,
Protocole de Kyoto à la Convention cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques, disponible sur Internet
http://www.unfccc.int.
Kaplow Louis et Steven Shavell. 1997. On the superiority of
corrective taxes to quantity regulation. NBER working paper n° 625
.
Cournède B. et S. Gastaldo (2002) : Combinaison des
instruments prix et quantités dans le cas de l'effet de serre,
Mimeo, Paris.
Müller B., A. Michaelowa et C. Vroljik (2002) : «
Rejecting Kyoto. A Study of Proposed Alternatives to the Kyoto Protocol »,
Climate Strategies.
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Table des Matières
Introduction 1
Chapitre1 : Changement climatique :
phénomène du 20e siècle ..2
Section 1 : Analyse des origines et conséquences
du changement climatique 2
I / Les causes du changement climatique ...2
II /Les conséquences économiques actuelles et
futures ..5
Section 2 : Les instruments de régulation pour
lutter contre le réchauffement
Climatique
|
10
|
I /Les taxes Pigouviennes
|
.10
|
II / Taxe et seuil de pollution
|
15
|
Chapitre 2 : Quelques solutions Française au
réchauffement climatique :
|
|
« Le grenelle de l'environnement »
|
..22
|
Section 1 : Présentation par secteur d'activités de
certaines mesures proposées
|
23
|
I /Les Transports
|
..24
|
II /Le Bâtiment
|
26
|
III /L'agriculture
|
..28
|
Section 2 : Analyse critique
|
30
|
I /En défaveur du grenelle
|
30
|
II /En faveur du grenelle
|
.33
|
Chapitre 3 : Les autres outils alternatifs à la
fiscalité
|
36
|
Section 1 : Analyse des instruments de la politique
environnementale
|
36
|
I /Les instruments de persuasion et les mesures
réglementaires
|
..36
|
II /Les instruments économiques
|
.38
|
Section 2 : Extension possible des deux instruments
économiques
|
52
|
I /Les mécanismes hybrides de Robert et Spence
|
52
|
II /Les mécanismes hybrides de Kaplow et Shavell
|
.56
|
![](Limpact-des-mesures-fiscales-pour-lutter-contre-le-rechauffement-climatique78.png)
66
Conclusion 58
Glossaires 60
Repères Bibliographiques ..63
|