Réformes macroéconomique et intégration par le marché dans la CEMAC( Télécharger le fichier original )par Michel Dieudonné MIGNAMISSI Université Yaoundé II - DEA 2008 |
1.1.1. La structure de production des pays de la CEMACLes pays de la Zone CEMAC sont généralement des monocultures et donc peu diversifiés. L'indicateur de diversification des exportations de ces pays se situe à un niveau bas, mais surtout en deçà de la moyenne du continent africain comme l'illustre le graphique ci-dessous (CEA, 2006).
La justification de ce faible niveau de diversification se trouve dans l'architecture productive. En effet, la part de l'agriculture dans la composition du PIB depuis plusieurs décennies occupe environ 18%. Les récentes performances macroéconomiques, majoritairement dépendantes des secteurs des hydrocarbures et de l'agriculture montrent qu'en 2006, la filière des hydrocarbures s'est constituée comme le principal moteur de la croissance. Le Tchad et le Congo sont les principaux tireurs dans cette filière, avec respectivement une augmentation de 28,7% et de 15,25% respectivement. En plus, la ventilation sectorielle du PIB dans la Zone CEMAC en 2005 (graphique 8) montre la prédominance des secteurs industries extractives et agriculture / sylviculture. Les deux secteurs à eux seuls ont contribué à hauteur de 55% dans la formation du PIB de la sous région (CEA, op. cit). Cette structure de la production a plusieurs causes à savoir : les causes exogènes (restructuration des pays par les métropoles76(*)) et les causes endogènes (position géographique qui impose aux pays une certaine catégorie de produits à exporter). Cette caractéristique leur impose une ouverture naturelle, allant ainsi à l'encontre des politiques d'ouverture compétitives. Il ressort que les systèmes productifs des pays de la CEMAC souffrent d'une adaptation structurelle. Ainsi, la relance de l'intégration régionale reste fragile et sans impact significatif, parce que les systèmes productifs n'ont pas fondamentalement changé. Ils auraient permis l'accroissement de la production et favoriser l'intégration sectorielle, tant à l'intérieur de chaque économie qu'entre les économies de l'union. L'activité productive est toujours articulée autour de quelques produits primaires, agricoles ou miniers, suivant la logique de la division internationale du travail.
Ainsi, le problème de l'intégration réelle n'est pas seulement dû au manque de complémentarités productives, situation qui pourrait bloquer le renforcement des échanges intra-communautaires ; mais surtout de l'existence d'entraves (faible capital spatial) à la valorisation des complémentarités potentielles (Bongou Bazika, op. cit). * 76 Les échanges des pays africains avec leurs anciennes métropoles se situent à environ 50% du commerce total. A l'inverse, le commerce entre l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique de l'Est est quasi nul (Boungou Bazika, 2002). |
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