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UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES
EXACTES ET APPLIQUEES
INSTITUT DE GENIE DE L'ENVIRONNEMENT ET
DU DEVELOPPEMENT DURABLE
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MEMOIRE
Présenté
Pour obtenir le diplôme de
MASTER PROFESSIONNEL
DOMAINE : SCIENCE ET
TECHNOLOGIE
Spécialité : Management des Risques
Industriel et
Environnemental
Par
Alain P.K GOMGNIMBOU
THÈME :
« EXPLOITATION AGRICOLE
DES RESSOURCES NATURELLES DE LA
RÉGION DE L'EST DU BURKINA FASO :
DIAGNOSTIC DES RISQUES ET
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA CULTURE DE COTON
DANS LA
PROVINCE DE LA KOMPIENGA »
Maître de mémoire :
Pr. Aîmé J. NIANOGO. Chef de
Mission UICN/ Burkina Faso
Directeur de mémoire:
Dr Paul W. SAVADOGO. Chargé de Recherche
à INERA/CNRST.
Co-directrice :
Pr. Jeanne MILLOGO-RASOLODIMBY. Maître de
Conférence à l'Université de Ouagadougou
N° d'ordre : MP2_2007/ Octobre 2007
Remerciements
Au terme de ce travail, nombreuses sont les personnes qui ont
contribué à sa réalisation. Je saisis donc
l'opportunité pour exprimer ma reconnaissance à :
Pr. Joseph A. NIANOGO, chef de mission UICN/ BURKINA FASO pour
m'avoir accordé deux stages dans son institution, avoir contribué
à l'orientation de ce travail et avoir mis à ma disposition les
moyens qui ont permis un bon déroulement des travaux,
Dr. Ing. Alphonse KABRE, Chargé du suivi évaluation
à l'UICN,
Mme Clarisse HONADIA KAMBOU, chargée de Programmes
à l'UICN qui m'a encouragé à persévérer dans
le désir d'aborder ce thème et qui durant les stages n'a
ménagé aucun effort pour me faciliter les travaux.
Pr. Jeanne MILLOGO-RASOLODIMBY à l'université de
Ouagadougou, qui m'a encouragé d'aborder le sujet, pour ses conseils et
qui accepter diriger ce travail,
Dr. Paul W. SAVADOGO Chargé de recherche au CNRST/INERA,
qui a co-encadré ce travail et qui dont j 'ai
bénéficié de ses conseils multiples.
Dr SOMDA Jacques pour son apport à l'analyse des
données et ses conseils multiples. Dr Hamidou TAMBOURA chef du
DPA/INERA
Dr Tinrmegson OUEDRAOGO, Dr Augustin KANWE et Dr. Hamadé
KAGONE. Toute l'équipe de la coordination DPA/ INERA Farako-Bâ.
Mes amis et collègues Timbilfou KIENDREBEOGO et Alain
MILLOGO.
La Direction Provinciale de l'Environnement et du Cadre de Vie
(DPECV) de Pama notamment GANABA et YAMEOGO Gustave.
Le chef de l'Unité de Protection et de Conservation de la
faune (UPC) de Pama OUEDRAOGO Abdoulaye et son successeur Ernest YAMEOGO ainsi
qu' à tous les agents. La Direction Provinciale des Ressources Animales
(DPRA)
La Direction Provinciale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et
des Ressources Halieutiques de Pama.
OUEDRAOGO Yacouba du Projet Périmètre Aquacole
d'Intérêt Economique (PAIE).
Mes amis Dr Ignace ADAH, Christian, Aîmé et
Fayçal TAPSOBA, Victor ABRAGA, Der SOMDA, Djénéba Drabo et
Karim OUEDRAOGO.
Toute la famille notamment, la tante Martine, les cousins et
cousines Tif, Joél, Wédja, Didier, Rémi, Dieudonné,
Lydie, Agnès,
Les amis de la promotion Adama SAVADOGO et Baba OUATTARA,
Bernard ZOMA, COMPAORE Elie mon guide de terrain,
Tous les producteurs de coton et des autres organisations qui se
sont prêtées à nos sollicitations.
Tous ceux qui de près ou de loin m'ont aidé dans ce
travail.
Résumé
L'objectif de l'étude a été de faire un
diagnostic sur les risques et impacts environnementaux de la culture du coton
dans la province de la Kompienga où elle est en expansion. Une
enquête en 2 deux périodes, août à octobre 2006 et
août à septembre 2007, auprès de soixante (60)
exploitations cotonnières et ISS (Interviews Semi structurées)
avec 156 membres d'organisations paysannes a permis de mettre en
évidence ces risques. L'application de la méthode MOSAR(
Méthode Organisée Systémique d'Analyse du Risque) a
ensuite permis d'identifier des risques d'ordre sanitaire, de destruction du
couvert végétal, de pollution chimique, de l'équilibre de
l'écosystème avec pour conséquence majeure de contribuer
à compromettre le développement durable de la région.
L'étude a aussi révélé que la culture du coton date
de moins d'une décennie (4,2#177;3,09 ans) et que les exploitants
produisent sur de petites exploitations de 3 ha environ, ce qui
représentant 40% des superficies totales emblavées. Enfin,
l'existence d'un marché certain, la rentabilité économique
de l'activité reconnue par 86,44% des interviewés, l'octroi des
crédits agricoles et les revenus générés permettant
de résoudre certains problèmes sociaux constituent des motifs
l'attrait à la pratique de cette culture. Cette tendance pourrait
accroître les risques ci-dessus cités pour cette culture. Une
évaluation de l'évolution de la dynamique du couvert
végétal et du niveau de contamination des matrices
écologiques seraient indispensables pour les actions futures.
Mots clés : Culture
cotonnière- Risques- Impacts environnementaux- Kompienga
Summary
The aim of the study was to make a diagnosis on the risks and
environmental impacts of the crop of cotton production in the province of
Kompienga (Burkina Faso) where it is expanding. An investigation in 2 two
periods, August at October 2006 and August at September 2007, near sixty (60)
cotton exploitations and group interviews with 156 members of agricultural
organizations allowed to highlight these risks. The application of SOMRA
(Systemic Organised Method of Risk Analysis) method allowed identifying
risks of a medical nature, of vegetable cover destruction, of chemical
pollution, of balance of the ecosystem with the major consequence of
contributing to compromise the durable development of the area. The study as
revealed that cotton production goes back to less than one decade (4,2#177;3,09
years) and that the farmers produce on small-scale farming of approximately 3
ha, which accounting for 40% of the total surfaces. Lastly, the existence of an
unquestionable market, the economic profitability of the activity recognized by
86,44% of the people interviewed, the granting of the agricultural credits and
the incomes generated making it possible to solve certain social problems
constitute an attraction reasons with the practice of cotton production. This
tendency could increase the risks quoted above for this crop. An evaluation of
the evolution of the dynamics of vegetable cover and level of ecological
matrices contamination would be essential for the future actions.
Key words: Cotton production-
Risks- Environmental Impacts- Kompienga
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFNOR : Agence Française de
Normalisation
ATC : Agent Technique Coton
BF : Burkina Faso
CRE : Centre de Recherche en Ecologie
CSAO : Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest
DPECV : Direction Provinciale de l'Environnement
et du Cadre de Vie
DRED : Direction Régionale de l'Economie
et du Développement
GPC : Groupement de Producteurs de Coton
GV : Groupement Villageois
F : Fréquence
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
Ha : Hectare
IGEDD : Institut du Génie de
l'Environnement et du Développement Durable.
INERA : Institut de l'Environnement et de
Recherches Agricoles
ISS : Interview Semi Structurée
MARA : Ministère de l'Agriculture et de
Ressources animales
MAHRH : Ministère de l'Agriculture, de
l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques
MCE : Ministère des Mines, des
Carrières et de l'Energie
MESSRS : Ministère des Enseignements
Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique
MECV : Ministère de l'Environnement et du
Cadre de Vie
MA : Ministère de l'Agriculture
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
MOSAR : Méthode Organisée
Systémique d'Analyse du Risque
ng/l : nanogramme par litre
OC : Organochloré
OP : Organaophosphoré
OP : Organisation de producteurs
ORD : Offices Régionaux de
Développement
PAIE : Périmètre Aquacole
d'Intérêt Economique
PAN : Pesticide Action Network
PDRI : Projet de Développement Rural
Intégré
PICOFA : Programme d'investissement
communautaire en fertilité agricole
ppm : Partie par millier
SOFITEX : Société de Fibres
Textiles du Burkina
SOC OMA : Société
Cotonnière du Gourma
T : Tonne
UICN : Union Internationale pour le Conservation
de la Nature et des ressources.
UPC : Unité de Protection et de la
Conservation de la faune
UPPC-K : Union Provinciale des Producteurs du
Coton de la Kompienga
Table des illustrations
Liste des tableaux
Tableau N° 1 : Répartition temporelle de la
pluviosité (en mm) à Pama 8
Tableau N°2 : Production mondiale de coton fibre (en millier
de tonnes) 13
Tableau N°3: Dangers potentiels de pesticides d'usage
répandu 20
Tableau N°4 : Spectre floristique après usage
d'herbicide 23
Tableau N°5 : Développement de résistances
multiples d'insectes et d'acariens. 25
Tableau N°6: Teneur en DDT de graisses et de lait humain
dans des pays en développement 27
Tableau N°7 : OP et service Technique touchés par
l'enquête. 37
Tableau N°8 : Répartition géographique de
l'échantillon de producteurs 38
Tableau N°9 : Caractéristiques structurales des
exploitations productrices de coton 44
Tableau N°10 : Successions culturales pratiquées dans
la zone de l'étude 48
Tableau N°11: Répartition des producteurs selon leur
ancienneté dans la cotonculture 50
Tableau N°12: Répartition des catégories
socioéconomiques dans la cotonculture 51
Tableau N°13: Répartition des producteurs par classe
d'expérience avec les fosses de compostage 57
Tableau N°14: Types de produits chimiques rencontrés
dans la zone 58
Tableau N°15 : Dosage et dilution des pesticides et
superficies traitées en appareil UBV 60
Tableau N°16 : Dosage et dilution des insecticides avec le
pulvérisateur manuel (TBV) 60
Tableau N°17: Répartition des producteurs par classe
de nombre d'épandages effectués 61
Tableau N°18 : Producteurs appliquant les insecticides du
coton sur d'autres cultures 62
Tableau N°19 : Points d'eau potable et leur distance par
rapport aux champs de coton 63
Tableau N°20 : Points d'eau d'abreuvement de bétail
et leur distance par rapport aux champs de coton 63
Tableau N°21 : Fréquence des points de nettoyage
corporel et des équipements après la pulvérisation 65
Tableau N°22 : Grille de quelques impacts environnementaux
75
Liste des figures
Figure N°1 : Localisation de la région de l'Est 5
Figure N°2 : Carte d'occupation des sols dans la province de
la Kompienga 9
Figure N°3 : carte des ressources végétales de
la province de la Kompienga 10
Figure N°4 : Production cotonnière de la
Région de l'Est et de la province de la Kompienga 14
Figure N°5 : Evolution temporelle des rendements dans la
région de l'Est 15
Figure N°6 : Evolution des superficies emblavées en
coton dans la région de l'Est 16
Figure N°7 : Evolution de la production cotonnière au
BF 19
Figure N°8 : Localisation des sites d'étude 34
Figure N°9 : Niveau de superficies exploitées par les
producteurs en 2005 45
Figure N°10 : Niveau de superficies exploitées par
les producteurs en 2006 46
Figure N° 11 : Quelques facteurs de démotivations
dans la culture de coton 53
Figure N°12 : Choix des spéculations et changement
intervenu chez les producteurs 54
Figure N°13 : Niveau d'utilisation de matériel de
protection 64
Figure N°14: Niveau de perception de l'effet des pesticides
sur le sol et l'eau 68
Liste des photos
Photo N° 1: Labour de champ avec une charrue à
traction bovine 48
Photo N°2: Entretien de champ lors d'une entraide culturale
51
Photo N° 3: Champ de coton 56
Photo N° 4: Point de vente de pesticide dans un
marché 59
Photo N° 5 : Boîtes vides de pesticides
utilisées pour conditionner l'eau de boisson 65
Photo N°6 : Animaux dans les couloirs de champs 66
Photo N°7 : Parcelle d'exploitation défrichée
67
Photo N°8 : Parcelle déboisée 72
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS I
RESUME III
SUMMARY III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
TABLE DES ILLUSTRATIONS V
INTRODUCTION / PROBLEMATIQUE 1
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE 4
CHAPITRE I : CADRE DE REFERENCE 5
1.1. CADRE GEOGRAPHIQUE 5
1.2. STRUCTURE D'ACCUEIL 6
1.3. STRUCTURE DE FORMATION 6
1.4. INTERET DU THEME DANS LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
7
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DE LA REGION 8
2.1. CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES 8
2.1.1. Climat 8
2.1.2. Sol, Relief et Géomorphologie 8
2.1.3. Le réseau hydrographique 9
2.1.4. La végétation 10
2.1.5. Le potentiel faunique 11
2.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES 11
2.2.1. Les systèmes d'exploitation agricoles
11
2.2.1.1. L'agriculture 11
2.2.1.2. Elevage 12
2.2.1.3. La chasse, la pêche et le tourisme 12
2.2.1.4. Les autres activités 13
2.3. ACTIVITE COTONNIERE DANS LA ZONE 13
2.3.1. Contexte historique 13
2.3.2. Dynamique et défis de l'activité
13
2.3.3. Evolution spatiale de la production 14
2.4. CONCLUSION PARTIELLE 16
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE DE LA CULTURE DU COTON ET
ECOSYSTEME 17
3.1. ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL DE LA PRODUCTION COTONNIERE
17
3.1.1. La production mondiale 17
3.1.2. La production au Burkina Faso 18
3.2. LES INTRANTS CHIMIQUES ET MINERAUX DU COTONNIER 19
3.2.1. Classification des pesticides chimiques 19
3.2.2. Rôle des produits phytosanitaires 20
3.2.3. Caractéristiques principales des pesticides
21
3.2.3.1. Transfert des produits phytosanitaires 21
3.2.3.2. Toxicité 22
3.2.4. Les conséquences de l'usage des pesticides
22
3.2.4.1. Effets agronomiques non intentionnels 22
3.2.4.2. Problématique des résidus 24
3.2.4.2.1. Les limites admises dans l'alimentation 24
3.2.4.2.2. Développement des phénomènes
de résistances 25
3.2.4.2.3. Accumulation dans la chaîne alimentaire
26
3.2.4.2.4. Contamination des matrices écologiques
27
3.3. CONCLUSION PARTIELLE 32
DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODOLOGIE 33
CHAPITRE I : CADRE DE L'ETUDE 34
1.1. LA ZONE D'ETUDE 34
1.2. Justification du choix du site 34
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE 36
2.1. CONTACTS ET IDENTIFICATION DES SITES 36
2.2. LES HYPOTHESES DE RECHERCHES 36
2.3. METHODOLOGIE DE COLLECTE DES DONNEES : LES ENQUETES 36
2.4. OUTIL DE DIAGNOSTIC DES SOURCES ET FACTEURS DE RISQUES 37
2.5. PLAN D'ECHANTILLONNAGE 38
2.6. CHOIX DES VARIABLES 39
2.7. ORGANISATION PRATIQUE DE L'ENQUETE 40
2.8. SUPPORT DE COLLECTE DES DONNEES 40
2.9. ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES 40
2.10. DEFINITIONS DES CONCEPTS EN RELATION AVEC LES RISQUES
ENVIRONNEMENTAUX 41
TROISIEME PARTIE : RESUTATS ET DISCUSSION 43
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES PRODUCTEURS ET DE LA
PRODUCTION 44
1.1. CARACTERISTIQUES GENERALES DES EXPLOITATIONS COTONNIERES
44
1.1.1. Structure des exploitations 44
1.1.2. Equipements agricoles 47
1.2. TYPES DE CULTURES 47
1.3. ROTATION CULTURALE 47
1.4. ACTIVITE D'ELEVAGE DANS LA CULTURE DE COTON. 48
1.5. CONCLUSION PARTIELLE 49
CHAPITRE II : RETOMBEES SOCIO-ECONOMIQUES 50
2.1. ANCIENNETE ET MOTIVATION POUR LA PROFESSION 50
2.2. ORGANISATION DE LA PRODUCTION A L'ECHELLE DE L'EXPLOITATION
50
2.3. REVENUS MONETAIRES ET LEUR DESTINATION 52
2.3.1. Les revenus bruts monétaires de la cotonculture
52
2.3.2. Les investissements consentis 52
2.3.3. Destinations des revenus de la culture de coton
52
2.3.4. Perception paysanne de la rentabilité de la
cotonculture 53
2.4. EFFETS D'ENTRAINEMENT DE LA COTONCULTURE SUR LE CHOIX DES
SPECULATIONS AGRICOLES 54
2.5. CONCLUSION PARTIELLE 55
CHAPITRE III : LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
NATURELLES 56
3.1. L'EXTENSION DES CHAMPS 56
3.2. PRATIQUE DE LA JACHERE 57
3.3. L'APPORT DE LA FUMURE ORGANIQUE 57
3.4. LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES DANS LA CULTURE DE COTON 58
3.4.1. Les différents types de produits
phytosanitaires 58
3.4.2. Circuits d'approvisionnement et lieux de stockage
58
3.4.3. Mode d'utilisation 59
3.5. LA PRISE DE PRECAUTION DANS L'EPANDAGE DES PRODUITS
CHIMIQUES 61
3.6. CONCLUSION PARTIELLE 61
CHAPITRE IV : DIAGNOSTIC DES SOURCES DE RISQUES
ENVIRONNEMENTAUX 62
4.1. UTILISATION DES PESTICIDES DU COTON SUR D'AUTRES CULTURES
62
4.2. DISTANCE DES POINTS D'EAU PAR RAPPORT AUX CHAMPS DE COTON
62
4.3. LES MESURES DE PROTECTION 64
4.4. LES EMBALLAGES DES PESTICIDES 65
4.5. LES ZONES DE PATURE DES ANIMAUX 66
4.6. LES INTENTIONS D'ACCROISSEMENT DES SUPERFICIES 66
4.7. LA POPULATION ANIMALE ET HUMAINE 67
4.8. LES RESSOURCES VEGETALES 67
4.9. L'EAU ET LE SOL 67
4.10. CONCLUSION PARTIELLE 68
CHAPITRE V : DISCUSSION DES RISQUES ET IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX 69
5.1. LES RISQUES ET IMPACTS POTENTIELS 69
5.1.1. RISQUES SANITAIRES 69
5.1.2. Dangers relatifs à l'altération du
milieu naturel 70
5.1.3. Impacts sur la biodiversité 73
5.2 MESURE D'ATTENUATION DES EFFETS PREJUDICIABLES 75
5.3 CONCLUSION PARTIELLE 76
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 77
BIBLIOGRAPHIE DE REFERENCE 79
ANNEXES 83
INTRODUCTION / PROBLEMATIQUE
La grave crise du développement que connaît le
continent africain se manifeste à quatre niveaux essentiels à
savoir la détérioration des indicateurs macro économiques,
la désintégration des structures de production et la
dégradation des infrastructures, la détérioration des
conditions d'existence et du bien-être social des populations et la
dégradation des ressources naturelles et de l'environnement (LO et
TOURE, 2005). La prise de conscience des dommages causés par la
pollution du milieu naturel a contraint les autorités politiques et
législatives des pays industrialisés à développer
des réglementations pour protéger l'environnement et à
réviser les règlementations existantes. Toutes fois, ces
dernières années, il s'est produit dans le monde entier mais
surtout dans de nombreux pays d'Afrique, une croissance démographique
spectaculaire qui s'est accompagnée d'une urbanisation intensive, du
développement des activités industrielles et d'une exploitation
accrue des terres cultivables (FAO, 1993).
Parmi les cultures de rente, le coton est à
l'état actuel une activité stratégique, un des poumons de
l'économie de nos pays et à ce titre, elle reste incontournable
dans la plupart des politiques de développement. D'après CSAO
(2005), elle est la première source de devises pour certains pays de
l'Afrique de l'Ouest et du centre. En effet en 2003, elle représente 51%
des recettes totales d'exportation du Burkina Faso, 37% du Bénin, 30% du
Tchad et 25% du Mali. Ces exportations représentaient près de 70%
des exportations agricoles du Burkina Faso et du Bénin et 60% du Mali et
du Tchad. Les zones cotonnières varient régulièrement en
Afrique de l'Ouest en fonction des facteurs climatiques, de la présence
de l'eau et de la fertilité des terres.
Au Burkina Faso, elles se sont déplacées de la
partie située au nord des régions centrales vers le sud et le
sud-ouest du pays en raison de la dégradation des conditions
environnementales et de l'épuisement des sols.
Dans la région de l'Est cette relance s'est faite au
début des années 1990 après deux décennies
d'abandon (PICOFA, 2003) et a été affichée comme objectif
majeur avec le PDRI (SCHWARTZ, 1997a). Les énormes potentialités
faunique, floristique et hydraulique confère à l'Est une
caractéristique éco systémique particulière ce qui
lui offre des perspectives certaines pour amorcer son développement
socio-économique (DRED-E, 2004). Depuis la réintroduction de la
spéculation dans la zone, elle est en pleine expansion. Cette expansion
inquiète les acteurs du développement au sujet des risques
éventuels dommageables pour l'environnement. En effet, la recherche
galopante et perpétuelle de nouvelles terres, l'accroissement de
l'utilisation des pesticides contre les maladies causées par les
ravageurs et pour lutter contre les mauvaises herbes, l'appauvrissement des
sols, et l'accélération du front de colonisations
inhérentes aux fortes migrations sont susceptibles de remettre en cause
la politique de développement durable dans la région (CLARCK,
1997; SCHWARTZ, 1997b; PICOFA, 2003). Par ailleurs, dans cette même
dynamique TERSIGUEL (1992) fait constaté que l'évolution
écologique du nord du pays conduit l'observateur sur les
dégradations irréversibles du milieu dans les régions
sahéliennes et à réfléchir sur les
stratégies observées en matière de protection de
l'environnement dans les régions non encore dégradées au
sud et à l'Ouest du pays. SPACK (1997) dans une étude sur la
stratégie de gestion durable des terroirs villageois du Gourma,
évoquait la forte dégradation des ressources naturelles dans la
région
de l'Est et la liait à trois facteurs principaux qui
sont d'ordre climatique, démographique et des techniques culturales et
pastorales d'exploitation. Aussi, OUATTARA et al. (2006) ont
montré que dans la province de la Kompienga, la destruction des
formations naturelles a été en moyenne de l'ordre de
1600km2 en 15 ans, ce qui correspond à une réduction
annuelle moyenne de 106km2. Ainsi, donc la problématique
environnementale de la culture de coton dans cette région se pose en
termes d'impacts des systèmes et mode de production de cette
spéculation sur les écosystèmes. Quoiqu'elle soit
affichée comme choix stratégique de développement, la
protection des ressources naturelles n'en demeure pas moins une obligation
à laquelle aucun programme de développement ne peut se
soustraire.
Dans l'optique d'améliorer les rendements et de
prévenir les attaques parasitaires sur le cotonnier, la méthode
chimique est actuellement dominante par l'épandage sous forme de produit
concentré émulsifiable. Parmi ces insecticides et herbicides, des
représentants extrêmement dangereux ou très polluant
appartenant à la famille des organochlorés et
organophosphorés sont encore largement utilisés dans le monde
(KUMAR, 1991). De même INERA (2000) signale que les substances actives
utilisées jusqu'en 1998 au Burkina Faso sont classées pour la
plupart dans la classe de toxicité Ib (très dangereux) de la FAO
car ayant une DL50 orale comprise entre 20 et 200mg/Kg. MARA et al.
(1995) indiquent que les pesticides ont certaines propriétés
telles la persistance, la volatilité et la bioaccumulation dans les
chaînes alimentaires qui, conjugué à l'action des
éléments naturels font qu'ils peuvent avoir des
répercussions importantes sur l'environnement, même à des
endroits très éloignés de leur lieu d'épandage.
S'il apparaît aisé de mesurer avec précision le
paramètre extension des superficies emblavées lors de
l'évaluation des impacts de la culture de coton quoiqu'il faille
apporter des nuances (SOMDA et al., 2006), les autres
paramètres de pollution (chimique, organique) sont complexes à
établir dans les matrices écologiques. Sur le plan international
et national une abondante littérature existe et traite de la
contamination environnementale par les pesticides du cotonnier. Des auteurs
(SAVADOGO et al., 2006 ; CISSE et al., 2004 ; ILLA, 2003;
NEBIE et al., 2002 ; SUNDAY, 1990; OKANNA, 1985 ; SAAD et
al., 1985) ont pu détecté la présence des
substances d'hydrocarbure chloré (CLHC) dans les matrices
écologiques à savoir l'eau, le sol, la faune et la flore la flore
à des concentrations importantes. Or ces substances, en raison de leur
toxicité, de leurs effets écologiques et des risques
toxicologiques peuvent engendrer des évènements catastrophiques
(FAO, 1993; LE CLECH, 1998).
Cependant, concernant la région de l'Est en
général et la province de la Kompienga en particulier, à
notre connaissance, des études formelles et ciblées des impacts
et risques environnementaux de la culture de coton sont quasiment existant. Or,
il importe de connaître les conséquences réelles et
potentielles de ces impacts et risques sur les écosystèmes. En
effet, la connaissance de l'état actuel de l'environnement et des
problèmes y relatifs s'avère indispensable et devrait constituer
un préalable aux processus décisionnels et aux mécanismes
opérationnels en matière de préservation et de gestion
durable de l'environnement (MECV, 2004). C'est dans cette optique de culture de
coton et d'exploitation durable des ressources naturelles que s'inscrit la
présente étude.
L'objectif global visé est alors de faire un diagnostic
des impacts et des risques environnementaux de la culture cotonnière en
rapport avec la préservation durable de la biodiversité de la
région de l'Est.
Outre l'objectif global, les objectifs spécifiques
poursuivis sont :
(i) d'identifier les mécanismes contextuels de
dégradation des ressources naturelles,
(ii) de répertorier les éléments vecteurs
de sources de pollution,
(iii) d'évaluer les niveaux de perception des
problèmes environnementaux par les producteurs et les actions
endogènes pour la protection de l'environnement et
(iv) d'évaluer les répercussions environnementales
potentielles de la culture
cotonnière sur les ressources naturelles
de la région.
Le présent rapport est structuré en trois
parties. La première traite de la revue bibliographique, la seconde de
la méthodologie de recherche, la troisième partie des
résultats et discussion et enfin la conclusion et perspectives.
Première Partie : REVUE DE LITTERATURE
CHAPITRE I : CADRE DE REFERENCE
1.1. Cadre géographique
La présente étude a pour cadre
géographique la région Est du Burkina Faso. La région de
l'Est est l'une des treize (13) régions que compte le pays. Elle est
couverte par les provinces du Gourma, de la Gnagna, de la Tapoa, de la
Komandjari et de la Kompienga. Située à l'extrême Est, du
Burkina Faso, cette région couvre une superficie de 46 256
km2 soit 17% du territoire national (DRED, 2003).
Fada N'Gourma, le chef lieu de la province se trouve à 220
km de la capitale Ouagadougou.
Figure N°1 : Localisation de la région
de l'Est
1.2. Structure d'accueil
Le stage s'est déroulé au Bureau national de l'UICN
(Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des ressources).
Au Burkina Faso, cette institution a un bureau National et abrite
le bureau régional de l'Afrique de l'Ouest depuis 1997.
Dans la zone Afrique de l'Ouest, les six thématiques
majeures de cette mission sont : - la gestion des zones marines et
côtières,
- la gestion des zones humides et ressources en eau,
- la gestion des zones arides,
- la gestion des aires protégées
- et la gestion des forêts.
L'UICN en Afrique de l'Ouest se consacre avant tout à la
conservation de la nature c'est-à- dire à la préservation
de la diversité de la vie dans la sous région.
Ses compétences fondamentales portent sur les
écosystèmes biologiques, sur les habitants et sur la gestion des
écosystèmes. L'union s'atèle à démontrer
dans ses actions la valeur des écosystèmes pour le bien
être des populations locales.
L'union aide à réduire la pauvreté en
faisant en sorte que la nature continue à fournir aux populations
démunies les ressources qui leurs sont indispensables. La gestion
durable des ressources peut être un élément majeur de
croissance et de développement pour tous. Elle permet aussi d'assurer la
paix au sein de collectivité.
Au Burkina Faso, l'union a mis en place d'importants programmes
d'éducation environnementale.
1.3. Structure de formation
La formation a été assurée par l'Institut
de Génie de l'Environnement et du Développement (IGEDD). L'IGEDD
est un établissement de formations professionnalisantes de
l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Exactes et
Appliquées (UFR/SEA). Cet institut est né au lendemain de la
refondation de l'université de Ouagadougou intervenue en 2000 et est au
sein du Laboratoire de Physique et de Chimie de l'Environnement (LPCE).
L'essentiel des enseignements sont orientés en génie de
l'environnement et du développement durable.
Les objectifs fixés par l'institut est de former des
managers des risques ayant des compétences d'ordre scientifique,
juridique, réglementaire et économique indispensables au
management des risques industriel et environnemental par acquisition des
fondamentaux du management intégré qualité-
sécurité -environnement ainsi que du développement
durable.
1.4. Intérêt du thème dans les
préoccupations environnementales
A l'aube du 21ème siècle, le
processus de dégradation des écosystèmes semble
connaître une amplification sans précèdent en Afrique. Les
problèmes écologiques sont d'autant plus durement ressentis dans
la région que le niveau de développement y est étroitement
dépendant des ressources.
La région de l'Est, notamment la province de la
Kompienga est marquée par une forte migration et un accroissement
démographique, et ce processus engendre une détérioration
des écosystèmes d'où une pression exercée sur les
ressources naturelles.
Or, si l'on se situe dans une perspective de long terme, les
problèmes de gestion environnementale en relation avec les exigences de
lutte contre la pauvreté apparaissent comme partie intégrante des
enjeux majeurs qui nous interpellent tous et qui doivent être
appréhendé de façon globale et prospective.
De telles exigences nécessitent d'assurer une articulation
efficiente de la variable
environnementale aux autres paramètres de
développement économique et social.
Le Burkina Faso, en ratifiant les conventions issues du sommet
de Rio de Janeïro en 1992 (Convention sur les changements climatiques, la
diversité biologique et la lutte contre la désertification) a
pris l'option pour l'ensemble de l'humanité en faveur de la gestion
durable de l'environnement (sol, végétation, eau, ressources
génétiques terrestres et marines etc.).
Les options stratégiques de développement
socio-économiques, notamment les déterminants en rapport avec la
gestion durable des ressources naturelles à l'échelle nationale,
mérite une attention particulière.
Fort de ce constat, en s'investissant avec le concours des
partenaires (ONG, association) ces dernières décennies, notre
pays aide à la prise de conscience et à la définition des
politiques et stratégies de promotion environnementale. En dépit
de cette intention, il pourrait en résulter une dégradation du
cadre de vie tant dans les campagnes que dans les villes et rompre de
façon désastreuse les équilibres écologiques. En
effet, la réalisation d'objectifs immédiats apparaît comme
une priorité au dépend parfois de la préservation des
biens environnementaux.
Face à cette problématique, l'importance de la
présente étude se révèle comme :
.Une contribution à briser les antinomies entre
activités économiques et environnement
.Une possibilité de tirer les synergies entre
l'efficacité économique, croissance économique et
protection de l'environnement ;
.Une meilleure appréhension de la situation en offrant
des indicateurs et paramètres de dégradation des ressources
naturelles que requiert la situation aux acteurs du développement de la
région.
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DE LA REGION
2.1. CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES
2.1.1. Climat
Dans sa majorité, la région de l'Est est
située dans la zone soudanienne. Le climat est de type soudanien au Sud
et Sahélien au Nord. La zone est comprise entre les isohyètes
1200 mm et 400 mm (INERA, 2000). D'après PICOFA (2003), la zone la mieux
arrosée dans la région de l'Est est située à
l'extrême Sud dans les provinces de la Kompienga et de la Komandjari.
Selon une étude du MCE(2003), la province de la
Kompienga est marquée par une saison sèche d'octobre à
avril au cours de laquelle sont enregistrées les plus fortes chaleurs
(mars, mai) et, une saison de pluies de mai à fin septembre.
La moyenne des précipitations annuelles
enregistrées au cours des dix dernières années dans la
ville de Pama est 901,87#177;1 80,23 mm.
ANNEE
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Janvier
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11,6
|
-
|
-
|
Février
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1,2
|
15
|
Mars
|
22 ,7
|
-
|
-
|
-
|
-
|
5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Avril
|
28,8
|
77,4
|
11,8
|
53,5
|
21,1
|
13,9
|
46
|
22,6
|
62,4
|
13,1
|
Mai
|
50,6
|
147,7
|
73,2
|
144,7
|
90,3
|
67,1
|
148,5
|
88,9
|
64,8
|
74,1
|
Juin
|
197,2
|
166,1
|
83,5
|
148,1
|
102,1
|
79,6
|
103,9
|
91,5
|
143
|
96,5
|
Juillet
|
11,2
|
189
|
129,5
|
208,1
|
149,1
|
94,2
|
94,2
|
190,5
|
284,2
|
103,9
|
Août
|
209,6
|
244,7
|
349,1
|
232 ,3
|
359
|
204,6
|
323,2
|
109,5
|
197
|
165,2
|
Septembre
|
152,1
|
377
|
268,1
|
185,8
|
178,1
|
125,1
|
283,5
|
163,7
|
88,7
|
171,9
|
Octobre
|
34
|
74,2
|
45
|
47,7
|
16,7
|
69,9
|
19,7
|
3,1
|
68,8
|
97,2
|
Novembre
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
2
|
-
|
5,3
|
-
|
-
|
TOTAL
|
806,2
|
1296,1
|
960,2
|
1020,4
|
916,4
|
666,5
|
1019
|
686,9
|
910,1
|
736,9
|
Source : DPAHRH/Pama
Tableau 1 : Répartition
temporelle de la pluviosité (en mm) à Pama
2.1.2. Sol, Relief et Géomorphologie
La géomorphologie du Burkina Faso témoigne d'une
action érosive très ancienne menant vers le développement
d'une pénéplaine généralisée, l'altitude
moyenne est de 400 m. Le relief est essentiellement conditionné par la
situation géologique.
A Pama (chef-lieu de la province de la Kompienga), le relief
est de type pénéplaine avec des dénivellations faibles. Le
point le plus culminant est à 356 m au sommet d'une colline
située au Nord de Pama, le point le plus bas à 140 m à
Mampa au sud de Pama (lit du Koulpéologo). Ces zones à relief
accusé correspondent à des massifs circonscrits (Pama, Tindangou,
Samboini, Diébiga). L'altitude moyenne varie entre 250 et 300 m. Cette
altitude baisse progressivement jusqu'à 3 rivières principales :
le Koulpéologo à l'Ouest, le Singou à l'Est et le Potiona
au Nord (MCE, 2003).
Les sols constituent l'expression des actions combinées
du climat, du relief, de la végétation et de l'homme sur la roche
mère (TERSIGUEL, 1992). Du point de vue géologique, la
région d'étude se caractérise par la prédominance
du socle cristallin précambrien. Il reste que des vestiges de roches
très anciennes, gréseuses ou gréso-schisteuses constituent
le massif du Gobnagou et ses abords. Les principaux sols rencontrés sont
:
- les sols ferrugineux tropicaux peu
lessivés sur matériaux sableux, sablo-argileux ou
argilo-sableux qui sont pauvres avec des teneurs basses en calcium, potassium
et phosphore ;
- les sols peu évolués
d'érosion, sur matériaux gravillonnaires ayant une
profondeur insuffisante avec une faible capacité de rétention en
eau ;
- les sols bruns tropicaux sur
matériaux argileux qui ont un potentiel chimique élevé ;
- les vertisols sur alluvions ou matériaux argileux qui
ont une richesse minérale élevée ; - les sols
hydromorphes à pseudogley sur matériaux à
textures variées caractérisés par un
excès d'eau temporaire (PICOFA, 2003).
2.1.3. Le réseau hydrographique
D'après MCE (2003), la totalité de Pama
appartient aux sous bassin versant de la Pendjari, elle-même affluent du
Nakajima. La Pendjari et ses affluents ne coulent pas en saison sèche.
Mais de nombreuses mares ou retenues permanentes sont situées sur le
cours de la rivière. Le débit international sur la Pendjari est
de 7,8m3 /s à la station d' Arly. Une retenue artificielle importante
(la Kompienga) a été réalisée sur la rivière
Ouali. La capacité de stockage est de
2,5 milliards de m3. De plus 3 grands ensembles
hydrogéologiques sont constatés et sont
caractérisés en fonction de la nature lithologique des formations
aquifères : les granitoïdes, les formations schisteuses
volcano-sédimentaires, les formations sédimentaires et
superficielles.
En plus du lac du barrage, de nombreux points d'eaux serpentent
la province :
- la Kompienga appelée aussi Kpenpiena ou
Koulpéologo,
- la Bigou non permanente, - la Singou non permanente, - et la
Pendjari permanente.
2.1.4. La végétation
D'après INERA (2000), la végétation de la
région est caractérisée par une savane arbustive au nord
et une savane arborée au sud.
Aussi, elle est de type « savane arborée »,
plus claire à proximité des villages avec le maintien d'un parc
à karité, néré, tamarinier et baobab qui sont des
espèces protégées et exploitées par les
populations. Le tapis herbacé est continu avec une présence
marquée de graminées pérennes dont andropogon (PICOFA,
2003).
La savane arbustive de type clair est dense et domine sur les
versants à pente faible de la zone de marnage. Dans la zone plane ou en
légère dépression, ils se forment les terrasses et les
berges de la Kompienga et des autres cours d'eau qui sont dominés par la
forêt galerie, la savane boisée et la savane marécageuse.
Le potentiel floristique est dynamique dans les différentes zones de
réserve totale ou partielle dans la province (DRED-EST, 2005).
2.1.5. Le potentiel faunique
L'espace protégé dans la région Est
représente environ 11,3% des réserves fauniques du pays avec une
faune abondante et variée (DRED, 2003). Ces aires de conservation ont
été établies en vue de la préservation d'un
patrimoine à la fois national et international. Très importante
par la biodiversité, la zone abrite environ 55 à 70% des derniers
éléphants du Burkina Faso et les derniers survivants Ouest
Africains de quelques espèces telles que le guépard, le
damalisque, le pangolin et le lycaon. Le Parc national d'Arly représente
environ 26,57% des réserves fauniques du pays (CLARK, 1997).
D'après l'UPC de Pama (communication orale, 2006), la
province abrite incontestablement les plus grandes réserves de faune
cynégétique du pays. Elle est riche et diversifiée. On y
rencontre les grands mammifères de l'Afrique de l'Ouest. Les
espèces couramment rencontrées sont entre autres des
éléphants, antilopes, singes, buffles, lions, hypotragues,
hippopotames, bubales, waterbuk, phacochère, cynocéphale,
hyène, cob de buffon, cob de roseau, céphalophe, ourébi et
guib harnaché.
Il faut noter que le damalisque et la panthère sont
deux mammifères que l'on rencontre de façon sporadique dans la
forêt. Enfin, la faune aviaire compte également diverses
espèces et il y a aussi la présence de reptiles.
2.2. CARA CTERIS TIQUES
SOCIO-ECONOMIQUES
Les principaux secteurs économiques sont l'agriculture
et l'élevage. L'agriculture est l'activité
socio-économique la plus pratiquée dans la région Est et
occupe la quasi-totalité des ménages soit environ 80% de la
population (DRED-Est, 2003). Les systèmes d'exploitation agricole et les
systèmes d'élevage sont décrits comme étant
extensifs et fortement consommateurs des ressources naturelles (SPACK, 1997 ;
INERA, 2000 et MAHRH, 2005).
2.2.1. Les systèmes d'exploitation agricoles
2.2.1.1. L'agriculture
SPACK (1997) fait constaté que l'agriculture des
gourmantché repose sur une culture pluviale, extensive avec un outillage
traditionnel et dans certains endroits de la région la terre est
rarement labouré et dès que les premières pluies tombent,
le paysan sème.
Les exploitants agricoles de la région de l'Est
pratiquent l'agriculture et l'élevage de façon plus ou moins
intégrée. La majorité des familles paysannes vivent de
l'agriculture vivrière, pratiquée sur de petites exploitations,
avec un itinéraire technique extensif : peu de fertilisants organiques
ou minéraux, faible taux d'équipement en culture attelée.
Dans la majorité des cas,
c'est la main d'oeuvre qui constitue le facteur limitant
à la production, et dès qu'un exploitant peut faire l'acquisition
d'une chaîne de culture attelée, il augmente ses surfaces en
culture. Les cultures de rentes dans la région sont essentiellement le
coton, l'arachide, le sésame et le niébé. Les autres
spéculations sont le mais, le petit, le mil, le sorgho (INERA, 2000).
2.2.1.2. Elevage
L'Est est une réelle région d'élevage,
les risques de concurrence avec l'agriculture pour le besoin en ressources
naturelles sont présents. Dans toutes les provinces de la région
le cheptel est important (SPACK, 1997).
Trois systèmes d'élevage coexistent dans la
région :
L'élevage transhumant : c'est une zone
de transhumance importante pour les animaux du sahel nigérien et
burkinabé. Certains éleveurs basés dans la zone pratiquent
par ailleurs la transhumance vers le Bénin et le Togo ;
L'élevage extensif sédentaire :
celui-ci a pris beaucoup d'importance tant au niveau des éleveurs peulhs
que celui des agropasteurs gourmantchés et mossis. Cet élevage
est estimé à environ 1 bovin, 1 ovin et 1,5 caprin par habitant.
Il représenterait 16% de l'effectif bovin burkinabé ;
L'élevage fermier : cet élevage
est encore très marginal au plan quantitatif. Il est très
lié à la culture attelée pour les bovins, il est davantage
pratiqué pour les ovins, souvent par les femmes. Sur le plan technique,
la pratique de l'embouche paraît assez « rustique » et serait
susceptible d'amélioration permettant une rentabilité
économique directe et une production beaucoup plus importante de
matière organique (PICOFA, 2000 et DRED-Est, 2003).
2.2.1.3. La chasse, la pêche et le
tourisme
Ces activités ont connu un essor grâce aux
potentialités naturelles dont regorge l'ensemble de la région. En
effet, cette zone fait partie d'un grand écosystème
transfrontalier entre le Burkina, Bénin et Niger. Selon CLARK (1997) le
taux de braconnage, le flux de visiteurs touristiques font preuve des
potentialités fauniques dont regorge la région.
En 1995, la production totale de poisson était
estimée à 2.500 tonnes/an grâce aux aménagements
hydro-agricoles et le secteur hydraulique de la Kompienga, de Bilanga et
Boudieri. Les recettes générées par la chasse sont de 129
850 500 FCFA (DRED-Est, 2004). La province de la Kompienga est
réputée pour ses sites touristiques. Selon les statistiques de
DRED-Est (2005) dans cette province, les recettes liées à
l'activité cynégétique sont très impressionnantes.
Elles sont passées de 65 753 500 FCFA à la campagne de 2002/2003
à 64 813 200 FCFA en 2003/2004 pour atteindre en 2004/2005 un montant de
66 725 700 FCFA. Cet effort économique provient essentiellement des
activités de la pêche et de la chasse dans les différentes
réserves forestières et zones aménagées à
cet effet.
En somme, il est notoire que les activités liées
à l'exploitation faunique procurent des revenus aussi bien aux
populations impliquées dans la gestion de la faune qu'aux budgets de
l'Etat et aux concessionnaires privés.
2.2.1.4. Les autres activités
L'activité industrielle est inexistante, elle se limite
à la production d'électricité grâce au barrage de la
Kompienga. Aucun site minier d'envergure n'a été identifié
dans la province. Il existe cependant, une carrière d'exploitation de
granite de bitumage à Pama. L'artisanat est surtout utilitaire et porte
essentiellement sur la vannerie, la forge, la poterie et le tissage (des nattes
surtout). L'artisanat d'art est peu développé (DRED-EST,
2005).
2.3. Activité cotonnière dans la zone
2.3.1. Contexte historique
Le processus d'extension de la culture du coton, en tant que
culture commerciale, au Burkina Faso avait exclu les cercles de l'Est actuel
(provinces du Gourma et de la Tapoa) jusqu'au lendemain de
l'indépendance (SCHWARTZ, 1997a). D'après SCHWARTZ (1998)
in SOMDA et al (2006), la population de l'Est en général
pratiquait traditionnellement la culture du coton à des fins domestiques
et vendait éventuellement les excédents sous forme de bandes
tissées. Malgré la mise en place de l'appareil colonial
français dans les années 1924 à 1929 qui rendait
obligatoire cette culture et le dispositif d'encadrement (ORD) associé,
la population de cette région ne s'est pas immédiatement
convaincue à s'investir particulièrement dans la production de
coton. C'est en 1989 avec le Projet de Développement Rural
Intégré (PDRI) que la relance de la culture cotonnière a
été affichée comme un objectif majeur dans la
région.
2.3.2. Dynamique et défis de
l'activité
Première culture de rente dans plusieurs
systèmes d'exploitation agricole notamment dans les régions
productrices, la culture du coton est en pleine expansion dans toute la
région de l'Est. D'après UPPC-K (communication orale, 2006), la
province de la Kompienga comptait 145 de GPC (Groupement de Producteur de
Coton) qui sont repartis dans les trois (03) départements. Selon la
même source, il y avait entre 12 à 45 membres dans chaque GPC ce
qui fait 1.740 à 6.525 producteurs potentiels qui s'investissent dans
cette spéculation.
On trouve ici l'explication de l'importance de cette
filière dans l'économie des ménages et partant de sa place
dans les stratégies de lutte contre la pauvreté de cette
province.
Depuis la libéralisation du secteur du coton intervenu
en 2000, l'exploitation et la commercialisation de la production de la
région de l'Est est dévolue à la SOCOMA
(Société Cotonnière du Gourma). Cette
société dispose deux (02) usines dont la plus ancienne
(installée à Diapaga) a une capacité de 30.000 T et la
dernière est installée dans le département de Kompienga
qui est opérationnelle en 2007.
De nos jours, les défis auxquels sont
confrontés, cette filière sont énormes. D'après
HAMSAR (2004) in (CSAO, 2005) les défis auxquels se heurtent le
sous-secteur coton sont complexes. Des subventions accordées dans les
pays développés qui affaiblissent le cour, l'augmentation de la
production dans le monde, la concurrence accrue des fibres synthétiques,
les innovations technologiques, les nouveaux moyens de lutte contre les
parasites, la percée de la biotechnologique chez les producteurs des
pays développés et d'Asie même d'Afrique du sud et les
effets préjudiciables sur l'environnement.
Depuis l'introduction de la culture du coton dans la
région de l'Est, elle est sujette à discussion. PICOFA (2003),
fait constaté que tous les spécialistes de la gestion des
ressources naturelles sont inquiets face au fort courant d'immigration et
à l'expansion de cette culture, les conditions d'un développement
durable et le maintien de fertilité sont peu assurés. La
dégradation des ressources naturelles, peu réversible, fragilise
le développement touristique de cette partie de la région.
La problématique environnementale de la culture de
coton dans la région de l'Est est sans doute l'expansion des parcelles
exploitées. Il est couramment admis que le paramètre extension
des superficies emblavées semble militer en faveur de la destruction des
ressources naturelles par cette culture.
En effet, les statistiques de MAHRH/DSA (2007) indiquent que
4800ha ont été emblavées dans la province en 2006 par les
producteurs en coton.
2.3.3. Evolution spatiale de la production
Dans la région de l'Est, l'accroissement de la
production a été conforté par le « plan de relance de
la culture cotonnière adopté en février 1996 » et qui
couvrait la période de 1995/2001. Ce plan prévoyait entre autre
l'extension de la culture à des nouvelles zones productrices
potentielles (50 000 ha envisagés dans l'est et le sud du pays Sissili
et Comoé) selon MAHRH (2003).
En 1996, la production cotonnière de l'ensemble de la
région de l'Est était de 2.280T pour atteindre 31 .055T en 2005
et 22.929T en 2006. Sur la même période considérée
celle de la province de la Kompienga a évolué tendanciellement en
hausse de 172T en 1995 et 5.706T en 2006(confère figure N°4).
Depuis l'année 2004, la production de la région
semble se stabiliser autour de 30 000T.
En 11 années de campagne cotonnière soit de 1995
à 2006, les superficies emblavées et la production ont
évalué tendanciellement vers la hausse.
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
Année
R-Est KPG
R-Est= Région de l'est ; KPG=Province de la Kompienga
Source : MAHRH/ Direction des statistiques agricoles :
Campagnes agricoles de 1995 à 2006
Figure N°4 : Production cotonnière de
la Région de l'Est et de la province de la Kompienga
Par contre, les rendements de la région sont
restés stationnaires et connaissent une baisse depuis 2004 ce qui s'est
traduit par la baisse de la production. Le plus grand rendement obtenu par la
province a été de 1208T/ha réalisé en 2006. La
moyenne des rendements des 10 dernières années est 1035,54 T/ha
pour la région tandis qu'elle est de 1054,33T/ha pour la province de la
Kompienga.
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
R-Est P-KPG
Année
Source : MAHRH/ Direction des statistiques agricoles :
Campagnes agricoles de 1995 à 2006
Figure N°5: Evolution temporelle des
rendements dans la région de l'Est
En revanche, les superficies ont aussi accru, mais à un
rythme moins accéléré. En effet, de 1995 à 2006,
les parcelles ensemencées ont évolué de 3.828 ha à
26.077 ha soit un accroissement de près de 7 fois pour la région
Est alors que la province de la Kompienga a triplé les superficies
emblavées de 2001 à 2006.
25000
20000
35000
30000
15000
10000
5000
0
Année
R-Est P-KPG
Source : MAHRH/Direction des statistiques agricoles : campagnes
agricoles de 1995 à 2006
Figure N° 6:
évolution des superficies emblavées en coton dans la
région de l'Est
2.4. Conclusion partielle
En définitive, il faut mentionner que la région
possède d'énormes potentialités fauniques,
forestières et hydrauliques. Ce qui lui offre des atouts pour amorcer
son développement économique. L'agriculture et l'élevage
sont les principales activités qui occupent la population de la zone.
Cependant, cet équilibre risque d'être rompu au regard de la forte
migration que connaît la province. Cette migration s'accompagne d'un
développement d'activités anthropiques notamment agricoles.
Ainsi, l'expansion de la culture de coton dans ces dernières
années est un facteur qui aggraverait les effets pervers sur
l'écosystème de la région.
CHAPITRE III : PROBLEMATIQUE DE LA CULTURE DU COTON ET
ECOSYSTEME
LECLECH (1998) définit l'écosystème comme
l'unité écologique de base par un milieu physique, le biotope, et
les organismes animaux et végétaux qui y vivent, la
biocénose. Mais on ne peut pas réduire l'écosystème
à l'énumération de ses composantes biologiques. Il
convient aussi de décrire le milieu physico-chimique, et les relations
qui s'établissent entre et dans tous les compartiments. Il ne faut pas
non plus se contenter de dresser un tableau à l'instant `T» d'un
écosystème, mais voir ou contraire sa dynamique
d'évolution au cours du temps. Tout cela est conditionné par les
facteurs biotiques et abiotiques extérieurs qui l'influencent. Les agro
systèmes sont des écosystèmes agricoles
c'est-à-dire les espaces où l'homme se livre à des
activités de culture et d'élevage.
Dans les pays en développement en
général, la problématique de l'environnement se pose
surtout en terme de déséquilibre entre les ressources naturelles
d'une part et les besoins sans cesse croissants de la population d'autre part.
A la recherche d'une amélioration de leurs conditions de vie, les
populations (dont le noble augmente à un rythme très rapide)
exercent une pression accrue sur les ressources de leur environnement. Cette
pression se traduit par la rapide diminution des ressources naturelles, une
importante baisse de la biodiversité et une perturbation du
fonctionnement global des écosystèmes naturels (CRE, 2001).
Le développement de l'agriculture est une
priorité dans les pays africains et il est souvent tributaire de
l'utilisation des pesticides pour accroître les rendements des cultures
de rentes (coton, café, cacaoyer etc.). La protection des cultures
contre les ravageurs, les maladies et les concurrents pour les
éléments nutritifs, la lumière et l'eau est aussi ancienne
que la culture des plantes elle-même. Exclusivement manuelles à
l'origine, les méthodes de protection des cultures employées par
l'homme se sont enrichies au cours du temps de procédés
culturaux, mécaniques, chimiques, biologiques et biotechniques.
L'utilisation de produits chimiques de synthèse y est
considérée comme une mesure de secours (PAN, 1993).
3.1. Environnement international de la production
cotonnière
3.1.1. La production mondiale
En 1998-1999, la production mondiale de fibre a
été de 18,6 millions de tonnes contre environ une moyenne de 19
millions sur la période 1989-1991. Elle a connu une légère
amélioration à la campagne de 1997-1998 avec une valeur d'environ
20 millions de tonnes. Mais à partir de la campagne 98-99 jusqu'en 2001,
elle a fluctué entre 18 millions et 19 millions de tonnes (voir tableau
N°2).
ANNEE
|
1998/99
|
1999/00
|
2000/01
|
2000/02
|
2002/03
|
Monde
|
18572
|
19051
|
19314
|
21438
|
19158
|
Chine populaire
|
4507
|
3832
|
4420
|
5313
|
4921
|
Etats-Unis
|
3030
|
3694
|
3742
|
4421
|
3747
|
Inde
|
2805
|
2652
|
2380
|
2678
|
2308
|
Pakistan
|
1372
|
1872
|
1785
|
1807
|
1698
|
Ouzbékistan
|
1002
|
1128
|
958
|
1067
|
1027
|
Brésil
|
521
|
700
|
939
|
766
|
827
|
Turquie
|
4495
|
4382
|
4306
|
4521
|
3730
|
Autres
|
4495
|
4382
|
4306
|
4521
|
3730
|
Source: United Department of Agriculture, Foreign
Agriculture, Service, Cellular séries, 08-2003 in MEF et GTZ (2003).
Tableau N°2: production mondiale de coton
fibre (en millier de tonnes)
En outre, on constate que sur la période de
référence du tableau, les deux premiers producteurs demeurent la
Chine et les Etats-Unis. Les deux pays, grands producteurs de coton, totalisent
plus de 40% de la production annuelle mondiale de coton, avec des parts
respectives de 23% et 19%. C'est donc dire que leurs politiques
cotonnières influencent nécessairement le marché mondial
(MEF, 2003).
3.1.2. La production au Burkina Faso
A l'exception pratiquement des provinces sahéliennes,
le coton est cultivé un peu partout. Cependant, la principale aire
cotonnière est située à l'Ouest ; elle s'étend sur
le cinquième du territoire national et produit près de 95% du
coton graines commercialisé par le Burkina. Cette aire
bénéficie de conditions naturelles favorables à la culture
de coton (MEF, 2003). Amorcé après 1947, le développement
de la culture de coton est surtout notable à partir de la fin des
années 1960. L'augmentation est progressive jusqu'au milieu de la
décennie 1980 et à partir de 1994-1995, la croissance s'est
accélérée (d'environ 88 000 T de coton graine en 84/85,
elle passe à 406 000 T en 2003 pour atteindre 71 2707 T en 2005 (MAHRH,
2006).
En réalité, la forte augmentation de la
production dans la deuxième décennie de 1980 masque
d'énormes disparités régionales et intra
régionales. En effet, à côté de la zone
cotonnière qu'est l'Ouest, on trouve les régions Centre et l'Est
du Burkina se présentant également comme des régions
productrices.
400000
200000
800000
700000
600000
500000
300000
100000
0
Année
Production
Source : MAHRH/ Direction des statistiques
agricoles : Campagnes agricoles de 1995 à 2006 Figure
N°7 : Evolution de la production cotonnière au Burkina
Faso
3.2. Les intrants chimiques et minéraux du
cotonnier
3.2.1. Classification des pesticides
chimiques
En plus des classifications basées sur les
caractéristiques biologiques et physiques, il existe une classification
chimique des pesticides. On distingue deux catégories principales de
pesticides : les pesticides minéraux et les pesticides organiques. Les
pesticides organiques comprennent à leur tour les substances botaniques
ou pesticides naturels et les substances de synthèse.
Parmi les pesticides de synthèse, on retrouve
principalement quatre groupes : les organochlorés (OC), les
organophosphorés (OP), les carbamates et les pyrethrinoïdes de
synthèses.
Les pesticides d'un même groupe chimique
possèdent souvent les mêmes caractéristiques en ce qui
concerne leur toxicité, leur persistance, leur mode d'action etc (voir
Tableau 3). Un pesticide peut être désigné par sa formule
chimique, son nom scientifique, son nom commun et son nom commercial. Le nom
commun représente la matière active du produit. Une même
matière active peut être vendue sous plusieurs noms commerciaux
différents et être présentée sous plusieurs
formulations différentes.
Matière active
|
DL 50
|
Classe
|
Délai
|
Cancéri-
|
Téra-
|
Toxi-
|
Toxi-
|
Nocif
|
|
(orale aigue
|
de danger
|
d'inter-
|
gène
|
to-
|
que
|
que
|
Pour
|
Formulation commerciale
|
sur rat
|
selon
|
diction
|
(exp.ani-
|
gène
|
pour
|
pour
|
Auxi-
|
|
en mg/kg)
|
CEE/OMS
|
avant récolte
|
mal)
|
(exp. animal
|
abeille
|
pois- son
|
liaires
|
Colonne 1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
.Organochlorés aldrine
|
38 DD
|
/Ib
|
42
|
*
|
*
|
*
|
*
|
|
chloredane
|
460 DD
|
/II
|
|
*
|
*
|
|
|
|
DDT
|
113 DD
|
/II
|
42
|
*
|
*
|
*
|
*
|
|
dieldrine
|
46 DD
|
/Ia
|
42
|
*
|
*
|
*
|
*
|
|
endosulfan
|
80
|
T/II
|
60
|
*
|
|
*
|
*
|
4
|
heptachlore
|
100 DD
|
|
49
|
*
|
|
*
|
*
|
|
.Organophosphorés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Diméthoate
|
150
|
Xn/II
|
60
|
|
|
|
*
|
3-4
|
Malathion
|
2100
|
X/III
|
21
|
|
|
*
|
*
|
|
Ométhoate
|
50
|
T/IIb
|
42
|
|
|
*
|
*
|
|
parathion
|
13 DD
|
T/Ia
|
56
|
*1)
|
|
*
|
*
|
|
.Carbamates
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Aldicarbe(themik)
|
0,93 DD
|
/Ia
|
|
|
|
*
|
*
|
|
carbaryl(sevin)
|
300
|
Xn/II
|
35
|
*
|
*
|
*
|
*
|
3-4
|
carbofuran(furadan)
|
8
|
Xn/Ib
|
70
|
*
|
*
|
*
|
*
|
|
méthomyl
|
17
|
T/Ib
|
14
|
|
|
*
|
*
|
4
|
.Fongicides bénomyl
|
10000
|
|
56
|
*
|
*
|
|
*
|
|
captafol
|
5000
|
|
35
|
*
|
*
|
|
*
|
1
|
captane
|
9000
|
|
28
|
*
|
*
|
|
*
|
1
|
folpel
|
7000
|
|
28
|
*
|
*
|
|
*
|
|
thirame
|
560
|
Xi/III
|
42
|
*
|
*
|
|
*
|
1-2
|
.Herbicides alachlore
atrazine
|
1200 2000
|
/III
|
90 90
|
*2)
|
|
|
*
|
1
|
glyphosate(roundup)
|
4320
|
|
42
|
*2)
|
|
|
*
|
1-2
|
paraquat simazine
|
150 5000
|
T/II
|
14 70
|
*
|
*
|
|
|
|
DD :Dirty Dozen ; a :utilisation interdite ;
Colonne 3 : T=toxique ; Xn : nocif, Xi : irritant, Ib :
très dangéreux ; Ia=extrêmement toxique/très
toxique, II=modérément toxique/nocif, III= peu
dangéreuxColonne 9 : 1=inoffensif ; 2=faiblement nocif ; 3=moyennement
nocif ; 4=très nocif
Tableau N°3: Dangers potentiels de pesticides
d'usage répandu
3.2.2. Rôle des produits
phytosanitaires
Les pesticides sont des produits chimiques ou naturels qui
permettent de lutter contre les maladies des végétaux, les
insectes ravageurs et les rongeurs. Ils peuvent être des fongicides, des
herbicides, des insecticides, des rodenticides, ou des nématocides.
Chacun de ces produits à une fonction bien précise.
Pour aboutir à une molécule commercialisable, il
faut en synthétiser environ 20 000. Les études biologiques et
toxicologiques nécessitant 7 à 8 ans. Il y a actuellement
près de 912 matières actives homologuées et plus de 8833
spécialités commerciales (LECLECH, 1998). Les maladies et
ravageurs des cultures, les adventices entraînent des pertes
considérables allant selon les régions du monde et les
espèces cultivées de 20 à plus de 50% des récoltes
potentielles. Utilisés dès le siècle dernier, des produits
d'origine minérale comme le soufre (en 1857) ou la célèbre
bouillie bordelaise (en 1884) ont permis de lutter efficacement contre les
fléaux, importés d'Amérique que sont l'oïdium et le
mildiou. Mais c'est avec le développement de la chimie de
synthèse que la protection des cultures a trouvé ses principales
armes (LECLECH, 1998).
D'après des statistiques, en culture cotonnière,
H. armigera est le ravageur potentiellement le plus dangereux. On
estime que 20% de la production de coton de la campagne 1991 a
été détruite, du seul fait de cet insecte au Burkina Faso
(MARA et al., 1995).
Selon KUMAR (1991), les insecticides sont à ce jour la
principale arme de l'homme contre les insectes ravageurs. L'utilisation
à grande échelle, des produits agrochimiques est l'un des atouts
premiers facteurs de réduction des pertes causées par les
ravageurs.
En Afrique et dans les pays du tiers monde en
général, l'utilisation massive des pesticides a
coïncidé avec la « révolution verte ». Elle s'est
traduite par la mise au point de semences et de variétés
améliorées à hauts rendements. En outre, elle a permis le
développement des cultures d'exportation comme le café, le coton
le cacao, le thé, le palmier à huile et les bananes. Les intrants
agricoles étaient utilisés à fortes doses pour optimiser
les rendements de ces produits (CRE, 1991).
Ainsi, il apparaît clairement l'importance de l'utilisation
des pesticides en agriculture.
3.2.3. Caractéristiques principales des
pesticides
L'utilisation des pesticides a des effets non intentionnels
multiples. Les risques sont liés aux caractéristiques
physico-chimiques (persistance, solubilité, coefficient d'adsorption) et
toxicologiques des molécules en interaction avec la nature des sols et
les conditions climatiques.
3.2.3.1. Transfert des produits
phytosanitaires
Le sol reçoit in fine la plupart des produits
phytosanitaires utilisés en agriculture et constitue donc la plaque
tournante de leur devenir. A partir de cette matrice six (06)
phénomènes peuvent avoir lieu à savoir :
· volatilisation,
· photodécomposition,
· entraînement par ruissellement, soit en solution,
soit absorbés sur les particules,
· entraînement par lessivage,
· immobilisation par adsorption sur les argiles ou les
matières organiques
· et dégradation physico chimique ou biologique par
les micro-organismes du sol. Seuls les processus de photo décomposition
et de dégradation participent à la disparition réelle du
produit. Les autres mécanismes correspondent à des stockages
où à des déplacements. La multiplicité des
paramètres intervenant sur le devenir des molécules rend celle-ci
difficilement prévisible (LECLECH, 1998).
3.2.3.2. Toxicité
PAN (1993) indique que le chemin que peut suivre une
substance depuis la « frontière du système homme » vers
l'intérieur du corps et l'action qu'elle peut y avoir dépendent
avant tout de ses propriétés physico chimiques et toxiques.
Ainsi, la charge de matière active sur le lieu de
travail dépend de plusieurs facteurs différents. Elle augmente
avec la concentration du produit et la concentration de la matière
active dans la formulation commerciale.
Les effets de l'exposition aux pesticides chez l'homme ou chez
l'animal nécessitent de distinguer :
- l'intoxication aigue qui est liée à une
pénétration massive du produit dans l'organisme. Les
symptômes (digestifs, cardiovasculaires, respiratoires, nerveux)
apparaissent peu de temps après le contact (24-48 heures). Cette
toxicité est assez bien connue. Elle est évaluée par la
DL50 ou CL50 ainsi que par des études sur les propriétés
irritantes et allergisantes. Elle est exprimée en mg de matière
active par kg de poids vif.
- L'intoxication chronique quant à elle est le
résultat d'une exposition répétée ou continue
à des doses faibles, les signes apparaissent souvent très
tardivement. Les effets sont multiples : cancérigène,
mutagène, tératogène, stérilité atteinte
progressive d'un organes (foie, rein etc), baisses immunitaires (PAN, 1993).
Malgré la sévérité des
procédures d'homologation, les données expérimentales,
obtenues sur des cellules ou des animaux, restent difficilement transposables
aux conditions naturelles ainsi que chez l'homme, les phénomènes
de transfert dans l'écosystème, de bio accumulation
d'interactions avec d'autres substances toxiques (engrais, solvants, tabac,
alcool, médicaments), rendent le problème particulièrement
difficile.
3.2.4. Les conséquences de l'usage des pesticides
3.2.4.1. Effets agronomiques non intentionnels
La simplification des systèmes de cultures et
l'utilisation répétée de certains pesticides ont conduit
à plusieurs phénomènes indésirables.
LECLECH (1998) décrit les trois (03)
phénomènes de la manière suivante :
- sur les évolutions de flores:
D'après cet auteur, l'application répétée
d'herbicides ayant le même spectre d'activité, conduit à la
raréfaction des espèces, et corrélativement favorisent le
développement d'une flore adaptée, généralement
moins active, mais à fort pouvoir de
régénération.
Herbicides Utilisation Plantes
favorisées
Phytohormones Céréales Graminées : vulpins,
folle,
acétiques ovines, chiendents...
Urées substituées Céréales
Ombellifère : gaillets
difénamide Tomate Solanacées : morelles, datura
nopropamide Colza, vigne Crucifères ; moutarde,
ravenelle, capselle
Propyzomide Choux, tournesol, Crucifères et
composées
soja, pépinière
oxadiazon Vigne, vergers, Caryophyllacées : mouron des
Pépinières oiseaux céraistes...
Source : D'après LECLECH (1998).
Tableau N°4 : Spectre floristique
après usage d'herbicide
L'évolution de la flore n'est qu'une
conséquence de l'empirisme et de l'utilisation abusive du
désherbage chimique. Les répercussions techniques sont lourdes,
elles entraînent une complication notoire des interventions. Mais, les
retombées économiques sont encore plus graves, l'apparition d'un
tel problème impliquant toujours un surcroît du
désherbage.
- la biodégradation
accélérée des pesticides : L'usage
répété d'un même produit sur un même site
entraîne la prolifération d'une flore microbienne
spécifique l'utilisant comme substrat. Il en résulte en quelques
années une baisse progressive de la persistance agronomique du produit
et par conséquent une chute d'efficacité.
De nombreux cas ont été signalés dans le
monde principalement pour les insecticides (carbamates et
organophosphorés) et quelques herbicides et carbamates uniquement. Cette
famille semble donc particulièrement concernée. Bien que le
phénomène soit encore limité, il exprime bien les dangers
de la combinaison monoculture mono traitement.
- effet sur les organismes non visés
: KUMAR (1991) fait écho des effets des pesticides sur les
organismes non visés en ces termes : les insecticides affectent les
processus biologiques de nombreux organismes vivants et peuvent donc
s'avérer toxiques pour un grand nombre d'animaux autres que ceux
appartenant aux espèces visées. Dans certains endroits où
des traitements ont été effectués contre les insectes, des
populations entières d'oiseaux ont été
décimées ou largement réduites, des populations de
poissons ont été considérablement abaissées et l'on
a décelé des résidus de produits chimiques dans le tissu
adipeux humain ainsi que dans la viande et le lait de bétail.
En Afrique de l'Ouest, l'utilisation de l'HCH(
Hexachlorocyclohexane) a causé la destruction d'ennemis naturels de
ravageurs dans l'écosystème du cacaoyer et a provoqué la
multiplication d'espèces précédemment insignifiantes, qui
ont pu atteindre des proportions de ravageurs (OWUSU MANU, 1976 ; KUMAR,
1979).
DE BOCH et BARLETT (1951) ont étudié les effets
des insecticides sur les ennemis naturels des agrumes et se sont aperçus
que l'augmentation intervenue dans les populations de chaque ravageur
était liée à la domination du nombre des ennemis naturels
(KUMAR, 1991).
Des recherches effectuées à long terme en
nouvelle Ecosse, au Canada, sur une période d'environ 20 ans, ont
montré que 52 espèces ravageurs des vergers des pommiers sont
maîtrisées de manière efficace par leurs ennemis naturels.
Dans le sud des Etats-Unis, l'usage
important d'insecticide sur le cotonnier a permis à
l'araignée jaune d'acquérir le statut de ravageur
économique, le nombre de ces insectes étant si
élevé qu'ils envahissent
« Presque toutes les feuilles » (KUMAR, 1991).
3.2.4.2. Problématique des
résidus
3.2.4.2.1. Les limites admises dans
l'alimentation
Les études toxicologiques permettent de définir
une dose sans effet sur l'animal le plus sensible (DSE en mg/kg de poids
corporel) pour l'homme en adoptant un facteur de division d'au moins 100,
parfois 500 ou 1000 si certains risques sont encore mal définis.
La teneur en résidu de récolte test
multiplié par la consommation moyenne en aliment donne une
évaluation de la charge en pesticide de la ration alimentaire. Si la DJA
(Dose Journalière Admise) n'est pas atteinte, on retient cette teneur
comme limite maximale de résidus (LMR en mg/kg) dans les denrées
alimentaires. De la même manière, on fixera pour l'eau une
concentration maximale admissible (CMA). Si les DJA sont unanimement reconnues,
les LMR sont variables d'un pays à l'autre, du fait des modalités
d'obtention et de réglementations différentes. En Europe, elle
est basée sur la consommation quotidienne de 400g de fruits et
légumes d'un homme de 60 kg : (LMR = DJA × 60 × 1/0,4).
Actuellement, dans le cadre de l'OMC, un comité sur
les résidus de pesticides est chargé de l'harmonisation de
celle-ci. Le « Codex alimentaire » élaboré
conjointement par l'OMS et la FAO constitue dans l'immédiat la
référence.
En 1980, la directive européenne (80/778/CEE) sur
l'eau de boisson a fixé la CMA à 0,1 ug/litre (1 ug :
10-6 g) pour l'ensemble des produits phytosanitaires. La
concentration totale en pesticides ne devant pas dépasser 0,5 u g/
litre.
De nombreux insecticides, et surtout les organochlorés
comme le DDT (Dichloro-diphénil trichloroéthane), laissent des
résidus dans les biotopes terrestres et aquatiques, provoquant une
concentration cumulative dans la chaîne alimentaire et l'amplification
biologique. Les résidus peuvent avoir des effets défavorables sur
les écosystèmes, en créant un déséquilibre
affectant la chaîne alimentaire, les insectes nécrophages, les
relations insectes-hôtes, les relations insectes-plantes etc. Par
ailleurs, une partie importante du produit chimique appliqué et des
produits de sa dégradation peuvent persister pendant des années
dans le corps des animaux, y compris le corps humain. De très faibles
concentrations peuvent avoir des conséquences biologiques
significatives. Elles peuvent causer des cancers (substance teratogène),
ou provoquer des transformations génétiques (LINCER et
al., 1981).
3.2.4.2.2. Développement des
phénomènes de résistances
Rare en 1950, le phénomène de résistance
concerne aujourd'hui plusieurs espèces d'adventices, de
pathogènes et de ravageurs. L'acquisition de la résistance
à un pesticide est principalement liée à deux
mécanismes (LECLECH, 1998) :
· modification du site d'action : il s'agit de mutation
ponctuelle affectant les gènes qui codent pour la cible du pesticide.
C'est le cas de la résistance chloroplastique à l'atrazine
développée par une cinquantaine de dicotylédones.
· Détoxication accrue : elle résulte,
d'une amplification des gènes codant pour des enzymes dégradant
ou neutralisant le pesticide de modification de la conformation de l'enzyme le
rendant plus efficace ou de gènes régulateurs contrôlant le
degré d'expression de ceux-ci. Par exemple, chez le puceron du
pêcher (Myzus persicae), la résistance aux
organophosphorés est due à une surproduction d'estérases.
C'est également le cas de la résistance à l'atrazine des
graminées adventices.
Le risque d'apparition de la résistance est d'autant
plus élevé que la matière a un site d'action unique.
Ainsi, la résistance se caractérise par un changement
génétique en réponse à une sélection
provoquée par un insecticide.
D'après GEORGHIOU et TAYLOR (1997), le nombre
d'espèces d'insectes et d'acariens parmi lesquelles des souches
résistantes ont été signalées, serait passé
de 1 en 1908, à 364 en 1975 (tableau N°5). L'impact du
développement de résistances dans la lutte moderne anti-
ravageurs est extrêmement important. Les agriculteurs sont contraints
d'utiliser des doses croissantes et d'effectuer des traitements plus
fréquents pour tuer les mêmes nombres de ravageurs. Ceci
entraîne, non seulement une perturbation de l'écosystème
supérieure à ce qu'elle aurait été si l'on avait
effectué des traitements moins fréquents à des doses plus
faibles, mais aussi à des coûts plus élevés et une
perte d'investissement dans la mise au point d'insecticides.
Année
|
Nombre total d'espèces
résistantes
|
Nombre d'espèces d'insectes et d'acariens
résistants contre 1,2,3,4 voire 5 groupes de matières
actives
1 2 3 4 5
|
1938
|
7
|
7
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1948
|
14
|
13
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1955
|
25
|
14
|
18
|
3
|
0
|
0
|
1969
|
224
|
155
|
42
|
23
|
4
|
0
|
1976
|
364
|
221
|
70
|
44
|
22
|
7
|
1980
|
428
|
245
|
95
|
53
|
25
|
10
|
1984
|
447
|
234
|
119
|
54
|
23
|
17
|
Matières actives ; DDT « drines » (aldrine,
diéldrine, endrine), organophosphorés, carbonates,
pyréthrinoïdes Tableau N° 5 :
Développement de résistances multiples d'insectes et d'acariens
(d'après GEORGHIOU et TAYLOR, 1977).
Certaines souches d'insectes et d'acariens sont devenues
à leur tour, résistantes à l'arsenic, au DDT ainsi qu'aux
autres hydrocarbures chlorés, puis aux organophosphorés, aux
carbamates et plus récemment aux pyréthrenoïdes et à
l'ensemble des spécialités commercialisées par la lutte
anti-ravageurs.
Le développement des phénomènes de
résistance est le problème le plus urgent de la lutte moderne
anti-ravageur. D'après l'OMS (1976) « la résistance est sans
doute le plus sérieux obstacle ou combat contre les maladies transmises
par des vecteurs et constitue la cause principale de la difficulté
à éliminer valablement le paludisme dans de nombreux pays
».
Les cas de résistances signalés ne concernent
pas seulement les insecticides les plus récents mais également
les régulateurs de la croissance des insectes, les
chimiostérilisants, et même les agents de la lutte biologique
(SAWICKI, 1979).
3.2.4.2.3. Accumulation dans la chaîne
alimentaire
Les organochlorés en raison de leur persistance
élevée s'accumulent dans les chaînes alimentaires, le
produit passe en s'accumulant par exemple dans les microorganismes aquatiques
aux poissons et des poissons aux rapaces ou à l'homme. Les poissons et
les crustacés représentent pour la population de nombreux pays en
développement la principale source de protéines alimentaires. Ils
sont souvent attrapés dans les rizières ou des lacs directement
ou indirectement contaminés par des pesticides agricoles et de lutte
contre les vecteurs. Un autre itinéraire d'accumulation même des
aliments pour bétails contaminés aux animaux domestiques, puis
à l'homme. Même, de petites quantités résiduelles
d'organochlorés (voir Tableau N°6) passent presque sans perte de
l'aliment aux réserves de graisse de l'animal ou dans le lait (PAN,
1993).
Chez les mammifères, les organochlorés sont
transmis avec le lait de la mère à l'enfant, qui est plus
vulnérable et qui les emmagasine à son tour. La contamination du
lait est fonction de l'exposition de la mère. Ainsi, CETINKAYA (1985) in
PAN (1993) a montré que les mères habitant en région
rurale ont un taux de HCH dans le lait plus élevé que les
mères citadines, et que la teneur en DDT du lait de mères vivant
dans des régions de productions cotonnières est presque 4 fois
plus élevé qu'en région urbaine. Une étude
menée au Togo et au Sri Lanka par la GTZ (1978) in (PAN, 1993) sur les
résidus à montré que plus 50% des échantillons de
légumes dépassaient les normes : 90% des salades et les tomates
du Sri Lanka étaient « non commercialisable ». Des
études menées au Brésil de 1981 à 1982 et portant
sur 1128 échantillons de poudre de lait, de conserves, d'huiles
alimentaires, de beurre et de fromage, montrent à quel point les
aliments peuvent être contaminés dans les pays en
développement : 59% des aliments étudiés contenaient des
pesticides en quantité supérieure à la concentration
maximale autorisée. De même, en Inde, des études
réalisées sur des légumes provenant de différents
marchés de Bombay ont produit des résultats semblables : presque
50% des échantillons analysés contenaient des résidus de
pesticides à savoir l'HCH, le lindane, l'aldrine, l'heptochlore,
l'endrine, le DDT (KHADEKAR et al, 1982).
En Egypte, l'analyse de lait de buffle et de deux
espèces de poisson a fait apparaître des taux de lindane,
d'aldrine, de diéldrine, de DDT et d'Heptachlore surélevés
dans le lait de buffle ; la plupart des échantillons de poisson
contenaient du HCH, de l'heptachlore, de l'époxyheptachlore de
l'hexachlorobenzène et du chlordane mais en concentration
inférieure au lait du buffle. Ce qui est à rapporter au fait que
les organochlorés s'accumulent dans les graisses et que les poissons
contiennent moins de matières grasses que le lait (DOGHEIM et al, 1988).
De même DUSZELN (1991) rapporte que 350 échantillons de
céréales et produits aux céréales,
légumineuses, pommes de terre, viande et fromage pour l'essentiel
provenant de 18 localités au delta du Nil ont été
analysés dans le cadre de cette étude qui visait les
organochlorés et les organophosphorés. Il est apparu que ceux-ci
étaient dépassés dans 43% des échantillons pour le
HCH, 7% pour le lindane et 9% pour le DDT. Certains dépassements
étaient considérables : le taux de DDT de quelques
échantillons de pommes de terre était 90 fois, celui de lindane
de 10 fois. Des concentrations de résidus très
élevés ont également été constatées
dans des échantillons de riz paddy, de farine de blé, de farine
de maïs et de son de blé.
Pays
|
Eléments
|
Nombre d'échantillon
|
Concentration du DDT en ppm Min Max
|
Soudan
|
Graisses
|
6
|
7,8
|
53
|
|
Lait
|
16
|
1,8
|
35
|
Sri Lanka
|
Graisses
|
5
|
11
|
102
|
Philippines
|
Graisses
|
10
|
1,2
|
26
|
Nicaragua
|
Graisses
|
10
|
19
|
179
|
|
Lait
|
5
|
24
|
43
|
Tanzanie
|
Graisses
|
8
|
2,6
|
41
|
Iran
|
Graisses
|
17
|
2,4
|
63
|
Thaïlande
|
Lait
|
98
|
0,75
|
28
|
Min=minimum ; Max=maximum
.Taux de DDT et de ses métabolistes dans les
matières grasses.
Tableau N° 6 : Teneur en
DDT de graisses et de lait humain dans des pays en développement
(D'après GTZ 1978)
3.2.4.2.4. Contamination des matrices
écologiques
Lorsque l'on applique un pesticide seul, une infirme partie de
la quantité employée atteint les organismes visés,
ravageurs et parasites. Plus de la moitié du produit passe directement
dans l'atmosphère lors de l'application par une liaison avec les
aérosols, les produits chimiques peuvent être transportés
sur de longues distances et lavés à terre lors des pluies. Ce
processus entraîne une diffusion égale des pesticides sur les
continents et les eaux de surface. On peut trouver aujourd'hui des traces de
pesticides dans le monde entier : dans le corps de manchots
de l'Antarctique comme dans les graisses des esquimaux d'Alaska
ou jamais des pesticides n'ont été appliqués (PIMENTEL,
1983; RAMADE, 1986 in PAN, 1993; CRE, 2000).
3.2.4.2.4.1. Quelques expériences au plan
mondial
En général, les pesticides peuvent passer dans
l'air et contaminer l'atmosphère par plusieurs chemins : par
dérive lors de l'application, par volatilisation depuis la surface du
sol et des plantes et par entraînement par le vent de particules de sols
contaminés.
D'après VANDENBROCK, 1979 ; OSIBANJO et BOMGBOSE (
1990) in FAO, 1993 , les hydrocarbures chlorés (CLHC) en tant que
substances hydrophobes ont un fort potentiel d'accumulation biologique dans les
plantes aquatiques, les poissons et les mollusques et subissent une
amplification biologique le long des niveaux trophiques.
SCHRIMPF (1984) a constaté que la pollution de l'air
par des pesticides (diclarine, endrine, DDT) dans des régions urbaines
de colombie est en rapport avec l'usage intensif de ces produits dans les
surfaces agricoles voisines. Il a également constaté que la
teneur en DDT de l'air était 10 fois plus élevée en
Colombie qu'en Europe centrale. KAUSHIK et al. (1987) ont mesuré de
fortes concentrations de DDT et HCH dans l'air de la capitale indienne New
Delhi. Des analyses sur plusieurs années de l'eau du lac Mashu sur
l'île Hokkaïdo du Japon ont fait apparaître des concentrations
de lindane de plus en plus élevées dont les sources possibles de
provenance sont la Chine et la Corée où ce produit est
employé fréquemment PAN (1993).
En Californie, on a décelé des pesticides dans
des gouttelettes de brouillard, des organophosphorés et de leurs
produits de transformation par oxydation mais aussi d'herbicides tels que
l'atrazine et la Simazine. La concentration de ces produits était
considérablement plus élevée que l'eau de pluie (GLOTFELTY
et al., 1987).
A Bhopal, l'analyse de l'eau de boisson a
révélé des résidus de pesticides dont les
concentrations moyennes pour le HCH étaient de 4,6 ppm dans les puits,
6,1 ppm dans les fontaines et 5,2 ppm dans les étangs ; pour le DDT 5,7
ppm dans les puits, 14,4 ppm dans les fontaines et 16,0 ppm dans les
étangs DIKSHITH (1990).
Au Salvador, on a décelé des concentrations
élevées des pesticides dans les eaux souterraines comme les eaux
de surfaces dans les régions cotonnières. Dans les puits,
l'aldrine et la diéldrine atteignaient des concentrations de 19ug/l et
le DDT de 11 1ug/l (CALDERON, 1981 in PAN, 1993).
En France diverses enquêtes indiquent une
prépondérance de contamination par le lindane et les triazines.
Des composés retirés de la vente depuis plusieurs années
ont également été identifiés (heptachlore, aldrine,
diedrine, DDT). Ainsi, les résidus de pesticides dans les eaux
souterraines présentaient des concentrations en lindane de 0,2 à
10,6 ug/l au nord de la France et en Atrozine 0,5 à 1 ug/l au sud la
France (LECLECH, 1998).
HUNT et BISHOFF (1960) ont constaté que le
phytoplancton d'un lac de Californie renfermait 5 ppm d'un insecticide voisin
de DDT, le TDE alors que sa concentration dans les eaux n'était que de
0,014 ppm (RAMADE, 1978). L'alimentation expérimentale de
bécasses avec des vers de terres contaminés à des doses
d'heptachlore de 2,86 #177; 0,24 ppm, comparable
à celle que renferme les échantillons de ces
annélidés prélevés en Louisiane dans leur
territoire d'hivernage provoque après 35 jours la mortalité de
50% des oiseaux intoxiqués (STICKEL et al. 1965 in RAMADE,
1978).
De même RAMADE (1978) rapporte que la contamination des
eaux douces par les pesticides exerce une influence catastrophique sur la faune
ichtyologique. Celle-ci semble résulter en bien des cas d'un
appauvrissement des eaux en matières alimentaires animales à
savoir le zooplancton, larves d'insectes dont se nourrissent les poissons. A
cet égard, les travaux canadiens relatifs aux effets, des traitements
aériens avec le DDT des forêts du New Brusnswick conclu en
définitive par la raréfaction des peuplements de Saumons des
rivières qui en traversent ces régions et intéressent donc
les écosystèmes limniques.
Une étude effectuée en 1949 et en 1951 sur la
persistance des insecticides dans le sol, à Beltsville au Maryland,
démontra qu'après 14 ans on pouvait retrouver 40% de chloredane,
41% d'endrine, 16% d'héptachlore et 45% de toxophène. Quand au
DDT, après 17 ans la dose résiduelle était de 39% (CHAPUT
et al., 1971).
3.2.4.2.4.2. Quelques expériences
africaines
Les activités anthropogènes sont la
première source ponctuelle de l'apport d'hydrocarbures chlorés
dont l'environnement aquatique, les pesticides organochlorés (OCP)
pénètrent dans l'environnement aquatique principalement à
la suite d'application délibérés ou accidentellement,
tandis que l'entrée des PCB dans le milieu aquatique est indirecte et
principalement accidentelle. La production agricole vivrière
nécessaire à la population du continent qui naît rapidement
et celle des cultures de rapport nécessaire à son essor
économique, ainsi que les activités menées depuis les
années 1940 pour lutter contre les vecteurs de maladies
représentent les principales sources d'apport anthropogène d'OCP
(FAO, 1993).
Le destin final de ces polluants notamment leur
répartition dans les différents compartiments de l'environnement
aquatique dépendra d'un certain nombre de facteurs dont : la
concentration, la dilution, la solubilité dans l'eau, les processus
géochimiques qui se produisent, l'adsorption sur les sols, les
particules en suspension et les sédiments, la lipophilicité et la
bioaccumulation biologique dans les organismes vivants (KHAN, 1977).
Les résidus de ces produits chimiques toxiques
trouvés dans l'eau, les sédiments, les poissons et autres biotes
aquatiques peuvent constituer un risque pour les organismes aquatiques, pour
leurs prédateurs et pour l'homme.
Dans les différentes régions africaines, la
littérature existante permet de se faire une idée sur
l'état de la contamination des ressources.
* En Afrique du Nord
Les rares informations dans la sous région reposent en
grande partie sur des études qui ont été faites depuis la
fin des années 70 en Egypte concernant les taux résiduels de CLHC
dans différents compartiments écologiques des plans d'eau
intérieurs et côtiers.
EL-SEBEA et ABU-ELOMAYEM (1979) avaient décelé
des taux quantifiables de lindane, d'heptachlore, d'O-P' DDT de pp'-DDT
à des concentrations allant de 100 à 950 ug/l dans le Nil dans
une première étude en 1970.
SAAD et al. (1985) ont analysé des
échantillons de sédiments composites prélevés en
1968 dans le lac de Monzalah et en 1970 dans le lac Mariant et dans
l'hydrodrome de Nozha pour doser le DDT et les PCB. Alors que le lac Mariant et
l'hydrodrome de Nozha présentent des concentrations relativement bas de
DDT total (29,8 et 54,1 ng) respectivement, le lac de Manzalah avec 877 ng/g
s'est révélé fortement pollué. Les taux de PCB ont
été 17,8 ; 21,4 et 71,2 ng/g (lindane) ; respectivement pour le
lac Mariant, l'hydrodrome de Nozha et le lac de Mozalah.
En 1978/79 ABU-ELAMAYEM et al. (1979) ont
trouvé des taux de contamination dans le poisson de 34,98 ng/g (lindane)
; 38,96 ng/g (p,p'-DDE), 17,36 ng/g (p p'-DDT) et 60,76 ng/g (DDT total).
MACKLAD et al. (1984 b) ont suivi les taux de
pesticides chlorés dont deux espèces de poissons provenant du lac
Mariant et de l'hydrodrome de Nozha. Dans les poissons de l'hydrodrome les taux
de DDE dans l'espèce Mugil allaient de 3,13 à 822,0 et de 3,0
à 1320,0 ng/g de poids humide, dans le muscle et le foie du poisson
respectivement. Par ailleurs, on trouve encore du DDT dans les organismes
aquatiques, bien qu'il soit interdit depuis plusieurs années. D'une
manière générale, les concentrations des pesticides
chlorés étaient moins élevées dans les poissons du
lac Mariant que dans ceux de l'hydrodrome.
* En Afrique de l'Est
Les bassins versants de l'Afrique de l'Est et de
l'Océan indien sont des sites d'agriculture intensive, d'urbanisation et
d'industrialisation. La plupart des études portent sur l'analyse du
biote et d'échantillons de faune sauvage les tissus musculaires et
hépatiques de vingt neuf spécimens de poissons appartenant
à sept espèces différentes ont été
échantillonnés et analysés par EL-ZORGANI et al.
(1979) du point de vue des isomères et des métabolites du DDT.
Dix seulement des 58 échantillons analysés contenaient des
concentrations décelables de résidus d'OCP. On a trouvé du
P P'-DDE dans les dix échantillons (3-153) ng/g du poids frais tandis
que le pp'DDT n'a été trouvé que dans trois
échantillons (5-14)ng/g entre 6 et 184 ng/g. La source probable de
contamination chimique du lac de Nubie est la région de culture du coton
qui s'étend le long du Nil bleu et du Nil Blanc dans le centre du
Soudan.
Sur la rive nord du lac Tanganyka, on cultive du coton, de la
canne à sucre et du café, cultures qui font l'objet de
pulvérisations aériennes de pesticides à raison d'environ
45 tonnes par an. Dans l'environnement marin, le DDT, l'endrine, l'aldrine, le
toxophène et d'autres pesticides proviennent à l'océan
Indien par l'intermédiaire des cours d'eau, mais proviennent aussi des
grandes villes de Dar-Es-Salam Tanga, Lindi et Zanzibar (BRICESON et
al., 1990).
PAASIVIRTA et al. (1988) ont analysé des
échantillons prélevés dans le lac artificiel la retenue de
Nyumba ya Mungu en Tanzanie. Les concentrations moyennes trouvées dans
les sédiments étaient de 1 ng/g pour le DDE et DDD, de 3 ng/g
pour le DDT, de 1 ng/g pour le lindane de 4 ng/g pour la diéldrine et de
131 ng/g pour la Tanzadrine, un photo-métabolite de
la diéldrine. Les valeurs moyennes trouvées dans
les plantes aquatiques, par gramme de poids secs ont été de 15 ng
de DDe, 18 ng de DDT, 4,5 ng de lindane, 27 ng et 25 ng de tanzadrine. Des
oiseaux piscivores (martins-pêcheurs et cormorans) qui ont
été contaminés par le biais de la chaîne alimentaire
contenaient 10 ng/g de diéldrine et de 60 à 200 ng/g de DDE
(KOEMAN et al., 1972).
MUGACHIA et al (1992 a, 1992 b) ont décelé un
niveau moyen de DDT total moyen observé dans les requins était de
702 ng/g (la valeur la plus élevée a été de 3415
ng/g). Les taux de résidus du groupe HCH allaient de 4 à 290
ng/g. Dans les poissons d'eau douce, le DDT allait de 52 à 11125
ng/g.
* En Afrique de l'Ouest et du Centre
Selon FAO (1994), pendant plus de trente ans, de nombreux
insecticides chlorés ont été utilisés dans cette
sous région pour l'agriculture. La lutte contre les vecteurs de maladies
et la santé publique, mais peu de données concernant les
quantités employées sont disponibles. OGUNLOWO (1991) a
étudié la présence et la concentration de CLCH dans 9
cours d'eau de l'Etat d'Ondo, grande région cacaoyère du Nigeria.
Il a trouvé (en ng/l) les valeurs suivantes : lindane ND-6,4 (2,4),
heptachlore ND-5,0 (2,1). OKONNA (1985) a mis en évidence la
présence de résidus de pesticides dans les eaux de la lagune de
Lagos. Les concentrations trouvées, en ng/l étaient les suivantes
: lindane 85,3 ; aldrine 19,3 ; DDe 12 ; HCB 1,9 ; endrine 12,5 et
diéldrine 28,0.
SUNDAY (1990) a analysé 20 échantillons de
sédiments provenant de rivières et de cours d'eau passant dans la
ville d'Ibadan, dans l'Est d'Oyo. Les concentrations moyennes en ng/g de poids
sec étaient les suivantes : diéldrine (1,4) ; á- HCH (1,6)
; aldrine (0,04). MARCHAND et MARTIN (1985) ont évalué la
contamination des sédiments de la lagune Ebrié par le DDT et ses
métabolites, le lindane et le PCB. Les concentrations en ng/g (poids
sec) sont de l'ordre de : lindane 0,5-19 ; DDE 0,2-149 ; DDO 0,2-803 ; DDT
0,2-354 ; PCB 2- 213. Deux sites critiques ont été mis en
évidence : la baie de Bietry et la baie de Marcory qui sont fortement
polluées.
Une étude réalisée en 1988-1989 par la
faculté des sciences de l'université du Bénin au Togo
montre que toutes les eaux y compris celle du robinet, sont souillées
par l'aldrine et accessoirement par l'heptachlore, le lindane, l'endrine et le
DDT (CRE, 2000).
Au Bénin, SOCLO et KABA (1992) ont relevé les
concentrations moyennes suivantes pour les poissons : HCB < 0,016 ; lindane
0,10 ; heptachlore 0,02 et DDT 1,86 ; en ng/g, de poids frais.
En Gambie, JALLOW (1988) a trouvé les concentrations
moyennes de lindane en ng/g en poids frais suivants : poisson 0,029 ; crevette
3,07 et huître 1,74.
* En Afrique Australe
MHLANGA et MADZIVA (1990) au Zimbabwe ont communiqué
les concentrations de HCH, aldrine, diedrine et DDT total trouvés dans
différentes matrices du lac Mclluwaine. Les valeurs obtenues
(fourchette, moyenne) ont été dans le poisson (ng/g en poids
frais) : á -HCH ND-240(04,1) ; diéldrine ND-24 (1,33) ;
DDT total (66,6) ; dans l'eau (ng/l) : á -HCH 26-270
(100), diedrine 10-530 (200), DDT total 30-700 (400) et dans
les sédiments (ng/g en poids frais) : HCH 2,0 -42 (16) ; aldrine ND-12
(1,0) ; diéldrine ND-16 (5,0) ; DDT total 32-146 (76).
MATHIESSEN (1983) a mesuré les concentrations de DDT et
de ses métabolites dans les compartiments écologiques des
principaux cours d'eau se déversant dans le lac Kariba. Les valeurs
obtenues ont été < 20-300 ng/l dans l'eau, 40-740 ng/g en
poids humides dans les sédiments, 170 ng/g en poids frais dans le muscle
des poissons et 150-740 ng/g en poids frais dans les mollusques. Les taux de
résidus ont également été mesurés dans le
foie de poisson (440ng/g en poids frais) et les ovaires de poisson (360 ng/g en
poids frais).
3.3. CONCLUSION PARTIELLE
Les impacts de la culture du coton sur les
écosystèmes ont été décrits et mis en
évidence. L'usage des intrants chimiques (pesticides et fertilisants)
permet certes d'améliorer les rendements mais ont été des
sources des dégâts collatéraux. Ces effets qui, très
souvent, vont au delà des agro-systèmes dans lesquels cette
culture est pratiquée peuvent affecter tout l'écosystème.
Aucune matrice écologique n'est épargnée des risques de
contamination. Au vu de ces données, la zone cotonnière Est du
Burkina Faso n'est pas à l'abri de ces risques eu égard à
la dynamique de l'expansion de cette spéculation.
Deuxième partie : MATERIEL ET
METHODOLOGIE
CHAPITRE I : CADRE DE L'ETUDE
1.1. La zone d'étude
La province de la Kompienga comprend trois départements
qui sont : Pama, Kompienga et Madjaori (Figure 8). Elle a une superficie totale
de 6.998Km2 dont environ 1/3 est occupé par les réserves
forestières alors que les réserves de faune occupent un total de
41 7.000ha. Les visites ont concerné chacun des départements.
Dans chaque département, les villages où la production
cotonnière est effective ont été visités.
Figure N°8 : Localisation des sites
d'étude
1.2. Justification du choix du site
L'exploitation durable des ressources naturelles à des
fins agricoles est confrontée à des contraintes d'ordre
socio-économique mais aussi technique. Ainsi, au regard des besoins sans
cesse croissants des communautés en terre, en eau, en ressources
forestières animales etc., les techniques et les approches se
révèlent de plus en plus inadaptées ou sont mises à
rude épreuve et il s'impose d'entreprendre des actions pour contribuer
à atténuer les effets préjudiciables sur
l'environnement.
Pour la présente étude, les raisons qui ont conduit
au choix de cette province sont les suivantes:
- la production cotonnière est à ses
débuts, mais on note qu'il y'a tous les profils de producteurs anciens
et nouveaux; ce qui offre des perspectives pour la prise en compte des effets
dommageables sur l'environnement ;
- de nombreux acteurs de terrains s'interrogent sur les risques
environnementaux de cette culture en rapport avec l'équilibre
écologique de la région;
- cette Province fait partie de la Région de l'Est qui
regorge d'énormes potentialités fauniques du pays d'où la
nécessité de contribuer à une meilleure
compréhension de la dialectique expansion de la culture de coton et
préservation de la biodiversité pour l'adoption des mesures
adéquates pour leur gestion rationnelle.
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE 2.1. Contacts
et identification des sites
La mise en oeuvre de cette étude a
nécessité des concertations avec les services provinciaux qui
participent à la gestion intégrée des ressources
naturelles et à la protection de l'environnement. Des entretiens
informels ont donc été organisés avec les directeurs de la
DPECV, DPRA, DPAHRH, et les chefs de services et projets tels que l'UPC, le
PNGT et le PAIE en vue d'identifier les sites et les organisations de
producteurs. Puis, avec les techniciens de la SOCOMA et l'UPPC-Kompienga nous
avons obtenu des informations sur les GPC de chaque département. Cette
étape de contacts et d'identification a facilité le
repérage des producteurs et facilité les travaux de collecte de
données.
2.2. Les hypothèses de
recherches
Hypothèse générale est que l'introduction de
la culture du coton dans la région de l'Est occasionnerait des
préjudices au niveau environnemental.
De façon spécifique :
y' Les pratiques agricoles actuelles présenteraient des
risques pour les ressources naturelles.
y' Les retombées socio-économiques constitueraient
le facteur important de l'attrait pour la culture de coton.
y' La perception des risques environnementaux chez les
producteurs pourrait contribuer à l'atténuation des effets
dommageables.
2.3. Méthodologie de collecte des
données : les enquêtes
La méthodologie mise en oeuvre dans la collecte des
données de cette étude est basée sur une approche
holistique impliquant tous les acteurs de la préservation de la
biodiversité et la production de coton (Tableau 7). Ainsi, les
organisations socioprofessionnelles, les services techniques et les producteurs
de coton qui sont concernés par l'utilisation potentielle et la gestion
des ressources naturelles ont été pris en compte. En effet, la
connaissance des rapports entre les différents utilisateurs des
ressources ainsi que la façon dont elles sont gérées pour
satisfaire les besoins des populations sont fondamentales pour un
développement durable.
Ainsi, une méthodologie spécifique a
été adoptée pour chaque acteur :
i) Un questionnaire a été administré aux
producteurs de coton (chefs d'exploitation).
ii) Une Interview Semi Structurée (ISS) avec un
focus-groupe a été appliquée aux autres
producteurs (éleveurs, pêcheurs maraîchers, apiculteurs et
CVGF). Les axes essentiels de l'entretien ont été
préalablement répertoriés dans un guide d'entretien
(check-list).
iii) Avec les services techniques des entretiens ont eu lieu
autour de la problématique du coton et des risques environnementaux de
cette culture.
iv) Des observations directes sur les pratiques agricoles ont
été faites durant l'enquête.
Province Autres producteurs Producteurs de coton
Services techniques
Kompienga
|
Eleveurs
Pécheurs
Maraîchers Apiculteurs CVGF
|
Membre de GPC Non membre de GPC
|
Environnement et CV
Agriculture
Ressources halieutiques Ressources animales
PNGT, UPC Santé, PAIE
|
Source : Données de l'enquête (2006
et 2007)
Tableau N° 7 : OP et service Technique
touchés par l'enquête.
2.4. Outil de diagnostic des sources et facteurs de
risques
De nombreux outils de gestion de risque ont été
développés en cindynique. Les méthodes MOSAR, AMDEC, HAZOP
et HACCP sont utilisées selon les opportunités et surtout la
nature du risque à diagnostiquer.
Pour l'identification des sources et facteurs de risque, la
méthode MOSAR (Méthode Organisée Systémique
d'Analyse du Risque) a été utilisé. C'est une
méthode générique qui permet d'analyser les risques
techniques d'une installation humaine et d'identifier les moyens de
prévention. Selon DASSENS et al (2007) cette méthode est
adaptée à l'étude des milieux et permet d'avoir une vision
globale des risques engendrés par l'installation. En outre, elle permet
de rechercher les dysfonctionnements techniques et opératoires d'une
installation ou d'un procédé dont les enchaînements peuvent
conduire à des événements non souhaités. Le
schéma suivant montre son principe.
Evénement initiateur :
événement à l'origine d'un changement d'état ou de
situation d'une source de danger du système, il peut être
d'origine interne ou externe au système source de danger.
Source de danger : origine du flux de danger,
elle est susceptible d'endommager une cible
Evénement initial :
événement redouté qui caractérise le point de
transition d'une situation normale vers une situation défaillante.
Flux : transaction non désirée du
système source avec son environnement sous, forme d'énergie, de
matière ou d'information.
Evénement terminal :
événement qui résulte de l'aboutissement du flux
initié par l'événement initial vers un état
perturbé du système (fait avéré quantifiable qui
agit sur la cible).
Cible : partie influée par le champ de
danger.
Effets supposés : dégâts
potentiels sur la cible, engendrés par l'événement
terminal.
L'analyse du risque étant une démarche complexe,
il faut se donner le maximum de chance de mettre en évidence la
majorité des risques d'où l'utilité d'une méthode
logique comme MOSAR qui fait appel à la modélisation
systémique car après avoir décomposé l'installation
en sous-systèmes et recherché systématiquement les dangers
présentés par chacun d'entre eux, ces sous-systèmes sont
remis en relation pour faire apparaître des scénarios de risques
majeurs (PERILHON, 1999).
2.5. Plan d'échantillonnage
L'échantillon qui a fait l'objet du suivi provient des
exploitations cotonnières et des autres organisations
socioprofessionnelles paysannes présentes dans le site d'étude
(voir tableau 8).
. Les exploitations cotonnières :
l'échantillon des producteurs a été identifié et
choisi à partir de la liste des GPC présents dans la province et
en fonction de leur répartition géographique. L'objectif
était de couvrir au plus que possible l'ensemble de la province.
Sur environ 145 GPC (dont 70 pour le département de
Pama, 45 pour celui de Kompienga et 30 pour celui de Madjoari) que compte
l'ensemble de la province (Communication de l'UPPK, 2006), une soixantaine (60)
d'exploitations agricoles cotonnières appartenant à trente sept
(37) GPC a été retenue pour l'étude sur la base du
volontariat mais aussi de l'accessibilité des sites de production.
. Les autres organisations de producteurs
paysans : il s'agissait d'organisation d'éleveurs, de
pêcheurs, de groupement de gestion des forêts, d'apiculteurs, de
maraîchers dont 157 de leurs membres ont été
contactés et ont pris part aux discussions de groupe.
Au total, ce sont 19 villages de la province qui ont
été visités lors de l'enquête (Cf. liste jointe en
annexe).
Département Organisation
|
Pama
|
Kompienga
|
Madjoari
|
Total
|
Cotonculteur
|
31
|
14
|
15
|
60
|
Eleveur
|
59
|
16
|
8
|
83
|
Pêcheur
|
8
|
16
|
-
|
24
|
CVGF
|
-
|
-
|
23
|
23
|
Apiculteur
|
15
|
-
|
-
|
15
|
Maraîcher
|
12
|
-
|
-
|
12
|
Fréquence
|
57,60%
|
21,20%
|
21,20%
|
100%
|
Source : Données d'enquêtes (2006
et 2007)
Tableau 8 : Répartition géographique
de l'échantillon de producteurs
2.6. Choix des variables
L'objectif principal étant de diagnostiquer les risques
et impacts environnementaux liés à la culture de coton, trois
thématiques ont été considérées : (i) la
caractérisation de l'activité, (ii) l'appréhension des
risques sur l'environnement et (iii) l'opinion qui se dégage et la
formulation des solutions. Les questionnaires et le guide d'entretien ont
été élaborés autour de ces thématiques. Les
paramètres d'intérêt peuvent être
résumés de la façon suivante :
Les incidences socio-économiques : Il
s'agit d'évaluer les retombées financières, les facteurs
de production, les changements intervenus en terme d'abandons ou non par les
producteurs, de produire d'autres spéculations végétales
après avoir introduit la culture de coton. De même, les motifs de
maintien ou d'abandon de la culture de coton, les sources de motivation des
producteurs pour cette culture et l'ancienneté dans le métier ont
été considérés.
Pour l'appréciation de la rentabilité, à
défaut de pouvoir faire une comparaison avec les autres
spéculations, un calcul simple a été fait pour
déterminer la marge brute de la production de coton. Il s'est agi de
déduire les dépenses effectuées pour les intrants
agricoles (pesticides, engrais et semences) du prix d'achat du coton. Enfin,
les acquisitions réalisées par les producteurs grâce au
revenu tiré de la production de coton ont été
évaluées.
Facteurs de dégradation des ressources de
l'écosystème : La dégradation de
l'écosystème étant liée à des facteurs
anthropiques et naturels, il nous a paru indispensable de prendre en compte les
intrants chimiques utilisés (nature, lieu d'approvisionnement), le mode
opératoire pour le dosage, les pratiques agricoles (jachère, la
succession culturale, le mode d'épandage des pesticides et l'usage des
pesticides du cotonnier sur d'autres spéculations.
Risques environnementaux : Pour analyser les
risques environnementaux liés à la production de coton, les
paramètres suivants ont été considérés :
- la distance des points d'alimentation en eau des humains et des
animaux par rapport aux champs de coton ;
- les équipements de protection des producteurs au cours
des traitements du cotonnier ;
- le devenir des emballages des pesticides après
utilisation et estimation de l'importance à partir des quantités
utilisées ;
- les zones de pâture des animaux et
- les intentions d'augmenter les superficies de production.
Perception des problèmes environnementaux :
Il s'est agi là d'une enquête d'opinion qui fournit des
informations sur les perceptions des producteurs par rapport aux
problèmes éventuels qui pourraient survenir suite à
l'exposition aux pesticides des humains. Il en est de même des risques
encourus par les animaux, l'eau et des dangers pour les sols et les autres
composantes de l'écosystème (les abeilles, les animaux sauvages,
les poissons). D'autres aspects tels les faits rapportés dans la zone et
qui sont liés à l'utilisation des pesticides ont
été investigués.
Formulation de proposition : Les interviews
ont également permis de collecter des propositions de solutions sur les
problèmes associés à la production de coton ou
susceptibles de l'être. Chaque acteur concerné par l'utilisation
et la gestion des ressources naturelles a ainsi fait des propositions de
solutions pour prévenir les risques d'intoxication en particulier, et
pour une gestion rationnelle des ressources naturelles en
général.
2.7. Organisation pratique de
l'enquête
Des sorties de reconnaissance dans la zone d'étude ont
été effectuées et ont permis d'identifier et
d'apprécier l'importance des GPC et des autres organisations de
producteur. Puis, l'enquête proprement dite a couvert les périodes
du 18 août au 6 septembre et du 5 au 14 octobre 2006. Le questionnaire a
au préalable fait l'objet de test auprès de neuf (9) chefs
d'exploitation ce qui a permis d'affiner celui-ci. Un deuxième passage
en juillet et août 2007 dans les sites de production a permis la collecte
de donnée et faire des observations complémentaires. Les
questionnaires et guides d'entretien ont été administrés
avec l'aide d'interprète. Les questionnaires ont été
individuellement administrés aux producteurs, tandis que les guides
d'entretien ont concerné des groupes de producteurs.
2.8. Support de collecte des
données
Un questionnaire a été élaboré
(voir annexe 1) et administré aux chefs d'exploitations
cotonnières. Pour les autres organisations de producteur un guide
d'entretien a permis de collecter les informations au cours d'entretien de
groupe.
2.9. Analyse statistique des
données
Les données collectées ont fait l'objet d'un
dépouillement manuel. L'analyse des données à l'aide du
tableur EXCEL 2003 a permis de décrire la pratique de la culture de
coton, les revenus tirés et les perceptions des producteurs sur les
risques environnementaux qui sont associés. Les résultats ont
été résumés par des statistiques descriptives :
moyennes, fréquences et les écart-types.
Pour permettre de mieux appréhender la portée
des résultats de cette étude, il importe de rappeler quelques
concepts en relation avec la problématique environnementale de la
culture de coton. Il s'agit en particulier des concepts d'impact
environnemental.
2.10. Définitions des Concepts en relation
avec les risques environnementaux
·
· L'environnement
L'Agence Française de Normalisation (AFNOR) donne les
définitions suivantes :
· L'environnement est un ensemble à un moment
donné, d'agents physiques, chimiques et biologiques et des facteurs
sociaux susceptibles d'avoir un effet direct et indirect immédiat ou
à terme sur les organismes vivants et les activités humaines ;
· L'environnement est un ensemble de facteurs physiques,
chimiques, biologiques, esthétiques, sociaux et autres constituant le
cadre dans lequel un organisme exerce ses activités.
Selon le code de l'environnement burkinabé,
l'environnement est l'ensemble des éléments physiques, chimiques,
et biologiques naturels ou artificiels et des facteurs économiques
sociaux, politiques et culturels, qui ont un effet sur le processus du maintien
de la vie, la transformation et le développement du milieu, les
ressources naturelles ou non et les activités humaines.
Toutes ces définitions laissent percevoir que la notion
de l'environnement est complexe et en fonction de différentes
conceptions. Deux principales conceptions peuvent être identifiées
:
· La conception biocentrique
considère l'existence de l'environnement de façon
indépendante de celle de l'homme. Dans cette conception, l'environnement
est considéré comme un ensemble d'objets en inter action. C'est
un écosystème dans lequel l'Homme (y compris son organisation
sociale) et ses activités sont des éléments naturels
constituants parmi d'autres.
· La conception
anthropocentrique perçoit par contre l'environnement comme
un espace de nature physique informationnel défini à travers les
relations de l'Homme sujet et des différents objets qui constituent la
nature. Dans cette conception l'environnement n'existe que par rapport à
l'homme.
·
· Impact environnemental
Dans une approche systémique, l'impact implique
l'action d'un système `source' sur un système `cible'. Le
système `source' peut être une activité humaine et le
système cible est, quant à lui, une composante de l'environnement
(homme, faune, flore, écosystème.).
· L'impact direct peut engendrer
une succession d'impacts secondaires.
· L'impact potentiel est le
risque d'impact qui prend en compte toutes les potentialités toxiques,
éco toxicologiques et écologiques. Il se caractérise par
l'action d'une source (nature, intensité, etc.), l'exposition et
l'accessibilité des cibles, la sensibilité des cibles.
L'impact potentiel est lié à la quantité
et à la concentration du rejet, la mobilité et la
tendance
à la dispersion, la persistance dans le milieu
(dégradabilité, l'accumulation dans les sédiments
des tissus vivants, l'effet nuisible pour l'Homme, les plantes,
les écosystèmes et pour les cibles non vivants).
·
· Notion de risque
C'est un événement possible, redouté et
caractérisé par la probabilité d'occurrence d'une action
et des effets correspondants. Le risque est donc une conséquence
environnementale, potentielle d'un anthropo système en fonctionnement
anormal lié à un dysfonctionnement.
Dans le cadre de cette étude, le diagnostic des
risques et impacts environnementaux de la culture du coton revient à
identifier les systèmes `sources' pour apprécier les changements
ou les modifications susceptibles d'affecter de façon
préjudiciable l'équilibre environnemental dans la région.
Autrement dit, quelles sont les modifications ou les atteintes réelles
et probables que peuvent induire la culture cotonnière sur les
composantes de l'environnement à savoir l'Homme, la flore, la faune et
l'écosystème.
Troisième Partie : RESUTATS ET
DISCUSSION
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES PRODUCTEURS ET DE LA
PRODUCTION
1.1. Caractéristiques générales
des exploitations cotonnières
1.1.1. Structure des exploitations
Les résultats rapportés par le tableau N°
9 montrent les caractéristiques de la structure des exploitations
à travers la taille leurs l'exploitation, les superficies
emblavées pour le coton d'une part et pour les céréales de
l'autre ainsi que des éléments caractéristiques du chef
d'exploitation.
VARIABLES
|
ANNEES
2005 2006
|
Nombre
|
60
|
60
|
Ancienneté de 1-3 ans (%)
|
|
58
|
Ancienneté de 4-6 ans (%)
|
|
22
|
Ancienneté de plus de 6 -10 ans (%)
|
|
20
|
Surface emblavée en coton (ha)
|
3,23 #177; 3,35
|
3,3 1#177;2,60
|
Surface emblavée en céréales (ha)
|
4,08 #177; 3,92
|
4,94#177; 3,63
|
Producteurs Mossi (%)
|
|
48
|
Producteurs Gourmantchés (%)
|
|
38
|
Autres Ethnies* (%)
|
|
14
|
Producteurs à l'âge >20<30 ans (%)
|
|
35
|
Producteurs à l'âge >31<41 ans (%)
|
|
33,33
|
Producteurs à l'âge >42=65 ans (%)
|
|
31,67
|
Producteurs non instruits (%)
|
|
25
|
Producteurs alphabétisés (%)
|
|
30
|
Producteurs de l'école classique (%)
|
|
11
|
Producteurs de l'école coranique (%)
|
|
34
|
Producteurs de profession agriculteur (%)
|
|
88,33
|
Producteurs d'autres professions (%)
|
|
11,67
|
|
Tableau 9 : Caractéristiques structurales
des exploitations productrices de coton dans la province de la
Kompienga
(*) La composition ethnique des autres organisations paysannes
se présente comme suit :
· Les éleveurs sont majoritairement des peulh
· Les apiculteurs composés de Gourmantché
· Les maraîchers composés de Mossi et
Gourmantché
· Les pêcheurs constitués de Mossi, de Dioula
et de Gourounsi
· Les CVGF composés de Gourmantché.
Les exploitations sont en générale de taille
d'environ 6ha où les producteurs pratiquent la culture du coton et
d'autres céréales. Les exploitations sont la
propriété de plus d'allochtones surtout les Mossi. Tous les
exploitants sont actifs avec cependant plus de jeunes entre la vingtaine et la
quarantaine. Ils sont en majorité instruits et exercent quasiment la
profession d'agriculteur. L'examen des résultats (Tableau 8) indique que
la production du coton dans la zone date d'une décennie au plus avec 80%
d'entre eux depuis moins un quinquennat. Au regard des superficies
exploitées nous constatons un accroissement des superficies moyennes
exploitées aussi bien pour le coton que pour les autres
céréales rentre 2005 et 2006 respectivement de 2,48% et de 21%.
Entre les années, les superficies exploitées en coton sont
inférieures à celles destinée aux autres
céréales. Le fait notable est que les superficies moyennes
emblavées en coton sont toujours inférieures à celles en
céréale sur l'ensemble des deux années. Un examen des
figures 9 et 10 portant sur les niveaux de superficies exploitées
indiquent que :
Le niveau de superficie le plus élevé sur la
période d'observation est situé entre 1,5 et 3ha pour : 39,28% et
36,66% en 2005 respectivement pour le coton et les céréales et
45,76% et 28,33% en 2006 respectivement pour le coton et les
céréales.
Par contre, en dessous de 3ha d'exploitation les producteurs de
coton sont majoritaires en année 2005 et en 2006.
En revanche, lorsque les parcelles d'exploitation sont
supérieures à 3ha, ce sont les classes de superficie en
céréales qui sont les plus fréquentes sur les deux
années d'observation.
|
50,00% 40,00%
|
|
|
|
|
|
coton céréale
|
|
|
|
|
[0-1,5 [ [1,5 -3[ [3- 4,5[ [4,5- 6[ = 6
Classe de superficie en ha
Source : Données d'enquête (2006)
Figure N°9 : Niveau de superficies
exploitées par les producteurs en 2005
|
50,00% 45,00% 40,00% 35,00% 30,00% 25,00% 20,00% 15,00%
10,00% 5,00% 0,00%
|
|
|
|
|
coton céréale
|
|
|
|
[0-1,5 [ [1,5 -3[ [3- 4,5[ [4,5- 6[ = 6
Classe de superficie en ha
Source : Données d'enquête
(2006)
Figure N°10 : Niveau de superficies
exploitées par les producteurs en 2006
En outre, 61,67% des producteurs affirment être
propriétaires des parcelles qu'ils exploitent. Dans ce groupe il y a les
autochtones (gourmantché) mais aussi des migrants. Bien que ces derniers
ne disposent pas de titre foncier, ils estiment cependant qu'ayant accompli les
formalités et ayant eu l'aval des propriétaires terriens ils
pensent pouvoir disposer de ces terres. Les 38,33% restants disposent des
terres en location ou sous forme d'emprunt. Par ailleurs, selon certains
producteurs lorsque les parcelles sont données en location aux
producteurs il leur est interdit de pratiquer l'agroforesterie.
Ces éléments de caractérisation des
exploitations nous laissent penser à l'émergence de la culture du
coton dans la Kompienga, accompagné de l'extension des superficies qui y
sont annuellement consacrées en vue d'accroître la production.
L'extension est source de déforestation et
d'élimination d'espèces végétales parmi lesquelles
les plus vulnérables sont amenées à disparaître. La
destruction de biotopes floristiques (végétales) et fauniques qui
conduit à la disparition d'espèces végétales et aux
migrations ou la disparition d'espèces animales, parmi lesquelles les
insectes pollinisateurs telles que les abeilles ce qui est source de baisse de
rendement de la productivité agricole et forestière etc.
La disparition définitive d'espèces est source de
baisse de la diversité biologique.
Par ailleurs le fait que ce sont les allochtones qui sont
majoritaires dans la production du coton pourrait expliquer la tendance
à l'extension de la terre en défaveur de l'intensification par
l'investissement probablement à cause de l'insécurité
foncière due au statut de la tenure du foncier. De pus la production
agricole est l'apanage de petits producteurs subsistant, ce qui ne laisse pas
entrevoir une proche amélioration des pratiques de production.
Le niveau d'instruction élevé des producteurs
est un facteur favorable à l'introduction d'innovations de technologies
d'intensification des pratiques et d'éduction à l'éco
citoyenneté favorables à la préservation de
l'environnement et du cadre de vie.
1.1.2. Equipements agricoles
L'enquête révèle que les grands
équipements agricoles (motorisés) sont quasiment inexistants. Un
cas de possession de tracteur a été observé dans le
département de la Kompienga. Les équipements moyens sont
cependant présents. Il s'agit essentiellement du matériel
aratoire. Par contre, dans l'aire cotonnière ouest burkinabé,
TERSIGUEL (1992) a mis en exergue un développement de la culture
attelée et de la motorisation. Dans notre zone d'étude, 76,67%
des producteurs détiennent au moins une charrue bovine ou asine. Ces
équipements agricoles sont importants dans les exploitations
cotonnières car ils peuvent conditionner la taille des superficies
exploitées et augmenter la production. SPACK (1997) a déjà
évoqué qu'en pays gourma, lorsqu'un paysan acquière une
charrue cela s'accompagne d'une augmentation de superficie exploitée. De
même, INERA (2000) estime que la culture attelée et dans une
moindre mesure, la motorisation se développe en zone cotonnière
et engendrent une augmentation de la production cotonnière et
vivrière principalement par une augmentation des surfaces
cultivées par exploitation et par personne.
Pour les traitements phytosanitaires du cotonnier, 68,8 8% de
l'échantillon enquêté ont à leur possession au moins
un pulvérisateur manuel ou à pile. Les producteurs qui n'en
possèdent pas (3 1,12%) font recours à un emprunt. Enfin,
d'autres équipements comme les rayonneurs, les semoirs, les charrettes
sont présents chez un certain nombre de producteurs.
1.2. Types de cultures
Dans notre zone d'étude, les spéculations
agricoles exploitées par les producteurs sont les suivantes : Zea
mays (Maïs), Sorghum dura (sorgho), Pennisetum
glaucum (petit mil), riz (Oryza sativa), pour les
céréales ; Vigna unguiculata (niébé),
Vigna subterranea (poids de terre), Phaseolus vulgaris
(haricot) pour les protéagineuses ; Arachis hyppogea (arachide)
pour les oléagineuses et Colocynthis vulgaris L. (melon) et la
pastèque (Citrullus colocynthis) pour les cultures
maraîchères. Il y a par moment une association entre ces cultures.
Les associations les plus courantes concernent le maïs et le
niébé.
1.3. Rotation culturale
La succession culturale est très courante. Elle
concerne la plupart des cultures. L'ordre de rotation vise à permettre
aux cultures de bénéficier des arrières effets des
fertilisants et de lutter contre certaines adventices selon les
enquêtés. Dans l'échantillon concerné par
l'étude, 88,88% des interviewés la pratiquent et 11,12% ne la
pratiquent pas. Parmi ceux qui la pratique, 66,67% des chefs sont à
mesure de donner l'ordre de succession des cultures 33,33% n'en peuvent pas. Le
(Tableau 10) rend compte de la situation. Aussi, il faut noter que ces
rotations sont très diversifiées.
Photo N° 1: Labour de champ avec une charrue
à traction bovine
Ordres de successions Effectif Fréquence
(%)
Coton-maïs-coton 8 20
Maïs-coton-maïs 7 17,5
Coton-maïs-sorgho-coton 5 12,5
Coton-sorgho-coton 3 7,5
Mil-coton-maïs-mil 2 5
Sorgho-coton-sorgho 2 5
Coton-petit mil-coton 2 5
Haricot-coton-maïs-haricot 1 2
Coton-maïs-pastèque-coton 1 2,5
Source : Données d'enquête (2006
et 2007)
Tableau N°10 : Successions culturales
pratiquées dans la zone de l'étude
Il ressort de l'analyse du tableau que l'ordre de succession
« coton-maïs-coton » est le plus fréquent dans
près de 37,5% de cas.
1.4. Activité d'élevage dans la
culture de coton.
L'élevage est pratiqué par la majorité
des producteurs. Le cheptel est constitué de bovins, de petits ruminants
(ovins et caprins) ainsi que de la volaille et d'asin. Sur l'ensemble de
l'échantillon, seul trois (03) producteurs ne possèdent pas de
ruminants. Le taux élevé (95%) de ceux qui possèdent les
ruminants s'explique aisément par leurs multiples apports dans les
activités agronomiques. La traction (bovine ou asine) et le fumier
apparaissent comme les plus fréquents apports des animaux dans la
production végétale. Ils sont cités par 80% des
producteurs qui utilisent les ruminants dans la réalisation des
opérations de labour et de fertilisation. Les autres apports
rapportés par 20% des producteurs concernent la génération
de revenus monétaires pour acquérir de produits
vétérinaires et d'intrants agricoles.
INERA (2000) avait déjà évoqué la
forte intégration entre élevage et culture de coton dans la zone
cotonnière ouest burkinabé.
1.5. Conclusion partielle
La zone d'étude est marquée par une forte
migration. Les ethnies allochtones sont majoritairement les Mossis (48,33%) de
l'échantillon de producteurs qui pratiquent la culture de coton. Cette
situation pourrait expliquer les actions en défaveur de
l'intensification eu égard à l'insécurité
foncière. Aussi, la production végétale s'effectue sur des
superficies relativement petites avec toute fois une part élevée
pour les céréales que le coton. L'ancienneté des
producteurs dans la cotonculture étant récente laisse entrevoir
une lenteur pour l'adoption des paquets technologiques d'où des risques
de dégradation de l'environnement.
CHAPITRE II : RETOMBEES SOCIO-ECONOMIQUES 2.1.
Ancienneté et motivation pour la profession
La culture de coton dans la zone d'étude est assez
récente pour la majorité (Tableau 11). La moyenne
d'ancienneté dans la culture cotonnière est de 4,2 #177; 3,09 ans
pour l'effectif interviewé. Sur l'ensemble de l'effectif concerné
par l'enquête, 58,33% n'excède pas 3 ans d'ancienneté. Ceux
qui pratiquent cette culture depuis au moins 10 ans sont au nombre de sept
(07).
Classe d'ancienneté (années)
[1 - 3] [4 - 6] [7 - 9] [10 -12] Total
Effectif (producteurs) 35 13 5 7 60
Fréquence (% des producteurs
enquêtés) 58,33 21,67% 8,33% 11,67%
100%
Source : Données d'enquête (2006)
Tableau 11: Répartition des producteurs
selon leur ancienneté dans la cotonculture
En ce qui concerne la motivation pour la pratique de la culture
de coton, les raisons évoquées sont diverses. Les motivations
courantes les plus évoquées sont les suivantes :
· La génération de revenu monétaire
: La rentabilité et le bénéfice sont rapportés par
61,04% des producteurs enquêtés comme des motifs de
décision d'investir dans la cotonculture ;
· Autres motivations importantes : La facilité
d'écouler, l'assurance d'un marché, la possibilité
d'acquérir les intrants à crédit, les effets probables
d'entraînement positif sur les autres spéculations sont
évoqués par 3 8,96% des producteurs. En rapport avec cette
dernière motivation, des producteurs indiquent qu'une partie des
fertilisants (NPK, Urée) acquis pour la production de coton est
utilisée pour d'autres spéculations végétales.
2.2. Organisation de la production à
l'échelle de l'exploitation
Dans les exploitations, la production cotonnière se
fait en fonction des ressources humaines disponibles mais aussi de
l'intérêt que chacun y accorde. Il n'y a pas un ordre
d'organisation privilégié dans la zone. Il faut constater que
ceux qui disposent d'une famille font participer certains de leurs membres
directement ou indirectement. A défaut, ils font recours à
l'entraide culturale qui est une forme d'organisation de la culture bien
pratiquée dans la zone. La production de coton implique donc toutes les
couches socio-économiques présentes au sein des ménages
agricoles ou à l'extérieur (Tableau 12). Le tableau 12
résume les principales formes d'organisation de la production de coton.
On note que la combinaison de plusieurs types de main d'oeuvre est la
règle dans la zone d'étude.
Photo N°2: Entretien de champ lors d'une entraide
culturale
Type de main d'oeuvre Nombre de cas Fréquence (%
des producteurs
(producteurs) enquêtés)
Femme + enfants + MOS+EC 13 21,31
Femme + enfants + EC 13 21,31
Femme + enfants 8 13,11
EC 7 11,47
Main d'oeuvre salariée 5 8,20
Femme+enfants+MOS 5 8,20
Femme+EC+MOS 2 3,28
Femme 2 3,28
Femme + EC 1 1,64
Femme + MOS 1 1,64
Enfant + MOS 1 1,64
EC+MOS 1 1,64
Femme + EC+MOS 1 1,64
Femme 1 1,64
MOS : Main d'oeuvre salariée ; EC : entraide culturale
Source : Données d'enquêtes (2006 et
2007)
Tableau 12: Participation des catégories
socioéconomiques dans la cotonculture
De façon spécifique, les femmes constituent la
principale force de travail dans la culture de coton. Elles sont mises à
contribution dans 78,69 % des ménages des producteurs
enquêtés. La seconde force de travail concerne les enfants
utilisés dans 65,57% des ménages des producteurs
enquêtés. Si ces catégories socioéconomiques
constituent une main d'oeuvre à faibles coûts pour les producteurs
de coton, leurs bénéfices tirés de la cotonculture ne sont
pas établis. Au contraire, leur contribution étant
considérée dans le cadre de la main d'oeuvre familiale, il est
fort probable que les bénéfices monétaires de la
production de coton leur échappent ou soient marginaux par rapport
à ceux du chef de ménage.
En revanche, l'utilisation de la main d'oeuvre
salariée dans la production de coton est encore relativement rare dans
la zone. Environ 47,5 5% des producteurs enquêtés ont eu recours
à la main d'oeuvre salariée. Ce type de main d'oeuvre est
seulement utilisé en complément de la main d'oeuvre familiale
et/ou de la main d'oeuvre sociale (entraide culturale). L'étude de
WININGA (1995) a montré que dans la Tapoa (village de Napoukoré),
l'emploi de la main d'oeuvre salariée atteignait 43% à 75% chez
les producteurs de coton.
2.3. Revenus monétaires et leur
destination
2.3.1. Les revenus bruts monétaires de la
cotonculture
Les revenus qui ont été obtenus sont ceux de
l'année 2005. Il s'agit des marges brutes obtenues par les producteurs
déduction faite des crédits en intrants agricoles (pesticides,
semences et engrais) octroyés par les compagnies cotonnières.
Ainsi, les 56 enquêtés qui ont cultivé le coton en 2005 ont
obtenu une masse monétaire estimée à 27 592 160 FCFA pour
un total 160,10 ha emblavés soit une marge brute de 172 343 FCFA/ha. La
plus grande marge brute constatée a été de 2,45 millions
(pour 14 ha exploités), soit une marge brute de 612 500 FCFA/ha. La plus
petite marge est 3 000 FCFA pour un ha exploité. Une perte de
près de 60 000 FCFA a été révélée par
un producteur. Les revenus tirés du coton sont donc très
variables d'un producteur à un autre et en fonction de la taille des
superficies emblavées.
2.3.2. Les investissements consentis
Parmi les facteurs de production il y a les intrants
agricoles (pesticides, engrais, semences) le matériel agricole et le
capital humain (main d'oeuvre) et les autres coûts de production tel que
les opérations culturales (préparation du sol et l'entretien des
cultures) et la récolte.
En général les pesticides, les engrais, les
semences et les pulvérisateurs sont donnés aux producteurs par le
biais des GPC sous forme de crédits avant ou pendant la campagne de
production. En effet, sur l'échantillon qui a fait l'objet de
l'étude 100% ont eu recours à ces crédits auprès de
la SOCOMA.
Les crédits de la campagne en cours (2006-2007) sont
évalués à environ 16 744 850 FCFA pour les pesticides, les
semences et l'engrais pour les 59 enquêtés. Ceci correspond
à environ 283 811 FCFA par producteur et 90 269 FCFA par hectare. Le
plus gros crédit octroyé est de 2 millions pour 13 ha et le plus
petit est de 10 700 FCFA pour 0,70 ha.
2.3.3. Destinations des revenus de la culture de
coton
Les revenus tirés de la vente du coton sont
diversement utilisés par les producteurs. Dans la zone, les
dépenses couramment effectuées après la vente se
résument à la résolution des problèmes sociaux.
Mais à côté de ces problèmes sociaux certains
producteurs ont pu acquérir des biens matériels.
Sur les 60 producteurs qui ont pratiqué cette culture
jusqu'en 2005, les revenus ont permis à :
· 31,86% de producteurs d'acheter des animaux (bovins,
petits ruminants et ânes) ;
· 17,70% d'effectuer des dépenses tels celles
liées à la santé, aux frais de scolarité ;
· 15,93% de construire des maisons ou l'achat de
matériaux de construction ;
· 12,39% d'acheter des céréales ;
· 12,39% de se procurer des matériels agricoles
(charrue, pulvérisateur, charrette)
· et 9,73% de payer des moyens de déplacement
(vélo, moto).
Ces données suggèrent l'importance que les
cotonculteurs accordent aux facteurs de production suite à la vente du
coton. En effet, les intrants agricoles (animaux, matériels agricoles)
constituent plus de 44% des dépenses effectuées avec les revenus
tirés de la vente du coton.
2.3.4. Perception paysanne de la rentabilité de
la cotonculture
La rentabilité se définit comme étant
l'aptitude d'une entreprise, d'un capital ou d'un investissement à
dégager un revenu ou un profit. Autrement dit, étudier la
rentabilité d'une exploitation revient donc à examiner si le
système de production fonctionne bien ou mal. Dans le cas de la
présente étude, l'opinion des producteurs a été
recueillie. Il ressort que 86,44% de nos interlocuteurs reconnaissent un
certain niveau de rentabilité de la cotonculture. Mais, ils mentionnent
également la pénibilité des travaux de la culture du coton
pour conclure sur le fait que la marge bénéficiaire obtenue ne
peut pas compenser l'énergie investie et 13,56% estiment ne pas
connaître la rentabilité de cette activité.
L'analyse des facteurs de démotivations dans la culture
de coton fournit d'autres renseignements complémentaires sur la
perception paysanne de la rentabilité (Figure N°11).
38%
13%
7%
9%
33%
Baisse Prix d'achat et acquisition d'intrants
hausse prix d'intrants et paiement tardif
Risque santé et environnement
Débouchés pour autres spéculations
Problème foncier et GPC
Source : Données d'enquête (2006 et
2007)
Figure N° 11 : Quelques facteurs de
démotivations dans la culture de coton
Il ressort que le facteur prix du coton et/ou des facteurs de
production sont les principaux déterminants de la poursuite ou non de la
culture de coton. Environ, 38% des enquêtés accordent une
importance aux niveaux des prix du coton graine et à l'acquisition des
intrants. De même, 33% des producteurs fondent leur décision
d'abandonner le coton sur le niveau des prix des intrants, le délai de
paiement et de l'enlèvement du coton graine. Au total, environ 71% des
producteurs fondent leur décision de produire ou non le coton sur le
facteur prix, et partant sur le marché. Il est important de souligner
que le long délai d'attente des
producteurs pour l'enlèvement et le paiement du coton
est une réalité que vivent les producteurs. Cela est un facteur
d'autant plus important que les producteurs sont guidés à
minimiser certains risques (incendie et battage par la pluie). Aussi, quand le
paiement est fait d'autres problèmes (internes aux GPC) relatifs
à la répartition des charges des crédits agricoles ne
semblent pas convenir à tous les membres.
En revanche, les risques de santé ne semblent pas
importants dans la décision des producteurs de produire ou non le coton.
Environ 13% des producteurs pourraient abandonner le coton si les risques de
santé, environnementaux et la pénibilité de travail
perdurerait. Les problèmes foncier et de gestion des GPC pourraient
constituer des démotivations pour 6,66% des producteurs. Enfin, une
amélioration des débouchés de produits
céréaliers et maraîchers entraînerait un abandon de
la culture de coton par 8,88% des producteurs enquêtés. Ce dernier
critère est similaire au critère lié au marché,
c'est à dire au facteur prix. Ce qui fait passer l'importance des
facteurs prix (produits et intrants) à 80% des producteurs
enquêtés. Une enquête menée par INERA (2000)
révèle que la notion du risque financier est la plus
déterminante dans la prise de décision chez les cotonculteurs.
2.4. Effets d'entraînement de la cotonculture
sur le choix des spéculations agricoles
Les résultats de la question sur le choix des
spéculations agricoles par les producteurs et les changements qui y sont
intervenus jusqu'en 2005 et avant leur implication dans la culture de coton
fournit des informations sur la stabilité des choix de production
agricole dans la zone de l'étude.
27%
38%
35%
Ajout de spéculation Abandon de spéculat ion Aucun
changement
Source : Données d'enquête 2006
Figure N°12 : Choix des spéculations
et changement intervenu chez les producteurs
Il ressort de l'analyse que :
· 27% des personnes enquêtées n'ont pas
opéré de changement. En d'autres termes, l'implication des
producteurs dans la culture cotonnière n'a pas eu d'effet sur les autres
spéculations traditionnellement exploitées. Le coton co-existe de
façon générale avec les autres cultures ;
· Toutefois, 35% des producteurs ont dû abandonner
certaines cultures. Parmi lesquelles figurent l'arachide, le mil, le riz, le
sorgho, l'igname, le haricot et les melons. Seul le maïs n'est pas
concerné ;
· En revanche, 38% des producteurs ont introduit des
spéculations après l'introduction du coton. Dans ce cas, c'est le
maïs qui a été ajouté par 37,04% des producteurs
enquêtés. Cela peut s'expliquer par la possibilité
d'accès aux intrants (NPK, urée) obtenus à crédit
pour le coton et qui sert aussi à la fertilisation du maïs. Cela
suggère également une forte relation entre la culture de coton et
celle du maïs. Cette forte relation a été favorisée
par le dispositif d'encadrement des producteurs de coton dans lequel les
compagnies cotonnières font la promotion de la culture de mais en vue de
valoriser les arrières effets de la fertilisation du cotonnier.
IL reste cependant que des cas de famine ont
été évoqués et les interviewés les lient au
fait que beaucoup de producteurs agricoles s'adonnent de plus en plus à
la culture de coton au détriment des cultures vivrières.
Contrairement aux autres départements, à Madjoari cette
préoccupation est partagée par la majorité des
producteurs. Ils pensent que la baisse de la production
céréalière dans la localité est due au fait que des
producteurs céréaliers s'investissent davantage dans la culture
cotonnière.
Car, d'après les enquêtés (cotonculteurs
et autres producteurs), jadis excédentaire de céréales des
autres départements de la province, Madjoari connaît ces
dernières années de graves pénuries de
céréales.
2.5. Conclusion partielle
La culture de coton génère des revenus
substantiels aux producteurs. Elle contribue à la satisfaction de
certains besoins sociaux donc importante dans les revenus des ménages de
la région. L'organisation sociale de la production est basée sur
la main d'oeuvre familiale avec une grande mise à contribution des
femmes (78,69% des cas) et des enfants (65,57% des cas). Les effets
d'entraînement de la cotonculture sur le choix des autres
spéculations agricoles ont été mis en évidence chez
près 73% de l'échantillon étudié.
Cependant, si la même dynamique est maintenue, la
dégradation des ressources naturelles serait le corollaire de
l'expansion de cette spéculation.
CHAPITRE III : LES FACTEURS DE DEGRADATION DES
RESSOURCES NATURELLES
3.1. L'extension des champs
La création de nouveaux champs correspond à des
soucis de satisfaction de certains besoins. L'exploitation agricole repose
essentiellement sur le capital foncier. Donc, il va de soi que les producteurs
soient guidés dans la mesure du possible par l'accroissement des
superficies. Les principales raisons évoquées par les producteurs
pour l'extension des superficies agricoles sont :
· L'accroissement des revenus monétaires pour
74,24% des producteurs enquêtés. L'augmentation des superficies
entraîne un accroissement de la production alimentaire et partant un
surplus plus important à commercialiser. En outre, l'accroissement des
superficies permet de produire non seulement des produits alimentaires, mais
également des produits agricoles de rente (coton, et autres)
destinés à la commercialisation ;
· La gestion de la fertilité des sols pour 18,18%
des producteurs. L'expansion des superficies agricoles permet de limiter les
effets de la baisse de la fertilité et de la présence des
adventices. Cette stratégie permet de mettre les superficies à
faible fertilité en jachère, même si cette technique est de
plus en plus rare ;
· La pression démographique au sein des
ménages pour 7,5 8% des producteurs. En particulier, l'augmentation de
la taille du ménage entraîne la création de nouveaux champs
pour répondre aux besoins plus importants des membres.
Photo N° 3: Champ de coton
3.2. Pratique de la jachère
La jachère est une technique qui consiste à
laisser un champ au repos pendant quelques années afin qu'il puisse
retrouver sa fertilité. Dans le site concerné par l'étude,
cette technique n'est plus courante. Sur l'échantillon
considéré :
· 70% d'enquêtés ne la pratiquent plus et
dans ce sous-groupe, 73, 81% pensent que cela est imputable au manque d'espace
tant disque 26,19% estiment que leurs parcelles sont toujours fertiles. En
effet, la pression démographique est une réalité dans la
zone, ce qui a pour corollaire une pression sur la ressource foncière.
Cette situation est valable non seulement chez les migrants mais aussi chez les
autochtones.
· Par contre 30% des cotonculteurs affirment la
pratiquer et ceci dans le souci d'accroître la fertilité du sol
(61,11%) alors que les 3 8,89% des producteurs la lie à
l'appauvrissement des sols quoique l'une ou l'autre de ces raisons
évoquées poursuivent le même objectif.
3.3. L'apport de la fumure
organique
La présence de fosses fumières ou de
compostières fonctionnelles permet de se faire une idée sur
l'utilisation des engrais organiques. 45% des producteurs ne disposent pas de
fosses fumières ou de compostières fonctionnelles. Cela ne
signifie pas nécessairement qu'ils n'utilisent pas la fumure organique.
Les 55% des producteurs qui en possèdent ont des âges variables.
Le tableau 13 résume l'expérience des producteurs
enquêtés dans la pratique du compostage à travers
l'ancienneté des ouvrages.
Classe d'ancienneté (années) [1-
2] [3- 4] [5- 6] [7-8] Total
Effectif (Producteurs) 20 8 2 3 33
Fréquence (% des producteurs enquêtés)
60,61 24,24 6,06 9,09 100
Source : Données d'enquête
(2006)
Tableau 13: Répartition par classe
d'expérience de producteurs possédant des fosses de
compostage.
Il ressort que dans le groupe des producteurs qui
possèdent des fosses fumières et de compostières
fonctionnelles, les plus nombreuses ont entre 1 et 2 ans d'existence. Elles
atteignent 60,61%. Le pourcentage restant (39,39%) se compose de fosses
fumières et compostières de 3 et 4 ans (24,24%), de 5 et 6 ans
(6,06%) et 7 et 8 ans (9,09%). Ces données suggèrent d'une part
que cette technique n'est pas répandue et que d'autre part ces
édifices ne résistent pas dans le temps et leurs entretiens sont
contraignantes d'où un découragement de la part des producteurs.
En définitive, les producteurs enquêtés sont faiblement
expérimentés dans le compostage comme technique de fertilisation
organique des parcelles agricoles.
3.4. Les produits phytosanitaires dans la culture
de coton 3.4.1. Les différents types de produits
phytosanitaires
L'usage des intrants chimiques et de fertilisants
minéraux est une pratique très répandue dans la zone. Les
fertilisants minéraux à savoir l'urée et le NPK ont un
taux de 100% d'utilisation chez les producteurs de coton. Pour la campagne
cotonnière en cours (2006-2007), plusieurs types de pesticides et
d'herbicides ont été utilisés (Tableau 14).
Lieux
|
Insecticides
|
Matières actives
|
Herbicides
|
Matières actives
|
Fertilisant
|
|
-Fanga 500 EC
|
Profenofos
|
Gramazol
|
-
|
-NPK
|
|
-Rocky C356 EC
|
Endosulfan et
|
Glyphalm 80 wg
|
-
|
-Urée
|
Producteur
|
|
cypermethrine)
|
Glyphalm 50 wg
|
-
|
-Compost
|
de coton
|
-Capt
|
-
|
Kallach extra
|
-
|
-Fumure
|
|
-Cathio 10 E
|
endosulfan et thirame
|
Agrazine
|
glyphosate
|
organique
|
|
Calriz
|
Propanil
|
Glycel 41%
|
Glyphosate
|
|
|
Titan 25 EC
|
Acétomipride
|
Lambda super 2,5
|
Cyhalatrine
|
-NPK
|
|
Callidim 200 EC
|
Diméthoate
|
Thionex 35 C
|
Endosulfan
|
-Urée
|
|
|
|
Kallach 360
|
Glyphosate acide
|
|
|
|
|
Adwu Na Wuru
|
Isopropylamine salt
|
|
Marchés
|
|
|
Calliherbe 2.4
|
Amin salt
|
|
Locaux
|
|
|
Atrazine 800g
|
Atrazine
|
|
|
|
|
Atrazila 80 wp
|
-
|
|
|
|
|
Herb extra 720
|
-
|
|
|
|
|
Clothodim EC
|
-
|
|
|
|
|
Calloxone super
|
Paraquat dichloride
|
|
|
|
|
Callitraz 90wg
|
Atrazine
|
|
|
Source : Données d'enquêtes (2006 et
2007)
Tableau 14: Types de produits chimiques
rencontrés dans la zone
Trois (03) des insecticides utilisés en cotonculture
ont fait l'objet d'un suivi chez les enquêtés (cotonculteurs)
durant la campagne 2006-2007. La situation sur la quantité
utilisée par les producteurs est la suivante : 3 304 litres de Fanga
500EC, 750 litres de Rocky C386 EC et 171,5 litres de Capt.
3.4.2. Circuits d'approvisionnement et lieux de
stockage
En principe ce sont les sociétés
cotonnières exploitant dans les zones de leur intervention qui mettent
à la disposition des producteurs les intrants chimiques et
minéraux à travers les GPC. En effet, tous les producteurs
enquêtés déclarent se procurer habituellement les intrants
chimiques à la SOCOMA.
Cependant, il n'est pas rare que des producteurs fassent
recours à d'autres sources pour s'en
procurer en cas de
pénurie. Cela est une pratique chez 96,67% des producteurs. Dans ce
sous-
groupe, un lot de 79,32 % s'approvisionnent dans les marchés
locaux (Pama, Kompienga,
Nadiagou, Kompienbiga) tandis que 10,34% les achètent
dans les pays voisins (Togo, Bénin) et 10,34% disent ne pas
connaître de lieu d'approvisionnement autre que le circuit des GPC. Nos
visites dans les marchés locaux (Pama, Kompienga et Kompienbiga) nous
ont confirmé cet état de fait. En effet, dans ces marchés,
nous avons observé des pesticides avec des formulations diverses en
provenance de multiples horizons. La majorité de ces pesticides sont
constitués d'herbicides et d'insecticides destinés à la
culture du maïs, riz, sorgho et de coton selon les étiquettes.
Photo N° 4: Point de vente de pesticide dans un
marché
Sur les emballages sont inscrits comme sources de provenance
Burkina Faso (SAPHYTO), le Ghana, le Bénin et la Chine. Des entretiens
avec les vendeurs, il ressort que les producteurs font recourt à leurs
produits parce qu'ils sont moins chers.
Une fois les produits achetés, ils peuvent être
stockés dans plusieurs endroits. La majorité des producteurs
enquêtés (66,67%) ont rapporté que le stockage des produits
se fait au niveau des champs, en fait dans leurs cases d'habitation
localisées dans les champs de brousse. Pour le reste (33,35%), les
produits chimiques sont stockés dans leurs maisons au niveau des
villages de résidence. En définitive, il n'existe pas de lieux de
stockage spécifique pour les produits chimiques.
3.4.3. Mode d'utilisation
+ Dosage et dilution
Les intrants chimiques sont utilisés pour lutter
contre les prédateurs (insecticides et fongicides), améliorer la
fertilité des sols (urée, NPK) et contre les adventices
(herbicides). Dans cette étude, l'urée et le NPK n'ont pas fait
l'objet d'estimation des doses utilisées. Mais lors des entretiens,
nombreux sont les producteurs qui disent qu'ils prennent 1 sac d'urée et
3 sacs de NPK pour 1 ha de champs de cotonnier. Ce qui correspond à 50
kg/ha pour l'urée et 150 kg/ha pour le NPK. Mais dans la pratique, ce
dosage n'est pas respecté dans la majorité des cas car une partie
de ces engrais est utilisée dans la fertilisation du maïs. Par
ailleurs,
certains enquêtés ne prennent pas la
quantité requise pour limiter la charge du crédit campagne.
Au niveau des pesticides le taux d'utilisation et de 100%
pour le FANGA, 97,77% pour ROCKY et 93,33% pour CAPT. Le dosage des pesticides
est fonction du type d'appareil d'épandage que les producteurs
utilisent. Au delà des pulvérisateurs, il y a une
imprécision manifeste de dosage quand bien même il s'agit du
même appareil. Le tableau 16 renseigne sur les quantités
utilisées et les superficies traitées avec un appareil en UBV
(Ultra bas volume).
|
|
Fanga/Rocky
|
|
|
|
|
|
|
Capt
|
|
|
|
|
QP
|
500
|
1000
|
500
|
500
|
300
|
250
|
250
|
500
|
500
|
250
|
250
|
200
|
250
|
125
|
125
|
QE
|
4.5
|
4
|
4,5
|
4,5
|
4,7
|
4,75
|
4,75
|
4,5
|
4,5
|
4,75
|
4,5
|
4,8
|
4,75
|
5
|
4,5
|
Sup
|
0,5
|
1
|
-
|
0,75
|
-
|
0,25
|
0,5
|
0,5
|
1
|
-
|
0,25
|
0,5
|
-
|
0,25
|
0,5
|
N
|
21
|
1
|
1
|
1
|
1
|
3
|
1
|
3
|
1
|
1
|
3
|
1
|
1
|
11
|
4
|
|
QP : quantité de produit en ml ; QE : quantité
d'eau en litre ; Sup : superficie en ha ; N : nombre de cas observé
Source : Données d'enquête (2006)
Tableau 15 : Dosage et dilution des pesticides et
superficies traitées en appareil UBV
Le tableau 15 montre que les producteurs n'appliquent aucune
norme de dosage des insecticides. En effet, 500 ml de FANGA et/ou ROCKY peuvent
être dilués dans 4,5 à 5 litres d'eau et appliqués
sur 0,5 à 0,75 ha. Il en est de même pour le CAPT ou par exemple
250 ml peuvent être dilué dans 4,5 à 5 litres d'eau pour
être appliqués sur 0,25 à 0,5 ha de cultures. Les
mêmes observations ont été notées dans le tableau 16
avec le pulvérisateur à TBV.
Produits
|
QP
|
500
|
500
|
500
|
300
|
250
|
250
|
250
|
250
|
250
|
200
|
200
|
200
|
10 C
|
Fanga/
|
QE
|
14,5
|
15
|
16
|
32
|
20
|
15
|
16
|
15
|
20
|
20
|
23
|
20
|
201
|
Rocky
|
Sup
|
0,75
|
0,5
|
0,5
|
0,5
|
0,25
|
0,5
|
1
|
1
|
0,5
|
0,25
|
-
|
-
|
-
|
|
N
|
1
|
2
|
2
|
1
|
1
|
8
|
1
|
1
|
1
|
2
|
1
|
2
|
1
|
|
QP
|
500
|
500
|
500
|
250
|
250
|
250
|
250
|
250
|
250
|
250
|
250
|
166
|
10
|
Capt
|
QE
|
14,5
|
16
|
20
|
15
|
15
|
16
|
16
|
20
|
20
|
23
|
30
|
15
|
20
|
|
Sup
|
0,75
|
0,5
|
0,5
|
0,25
|
0,5
|
0,5
|
1
|
0,25
|
0,5
|
-
|
0,5
|
0,5
|
-
|
|
N
|
1
|
1
|
1
|
7
|
2
|
2
|
11
|
1
|
2
|
1
|
2
|
1
|
1
|
|
QP : quantité de produit en ml ; QE : quantité
d'eau en litre ; C : capsule de l'emballage ; Sup : superficie en ha ; N :
nombre de cas observé
Source : Données d'enquête (2006)
Tableau 16 : Dosage et dilution des insecticides
avec le pulvérisateur manuel (TBV)
En définitive, le dosage des pesticides dépend
du producteur et certainement de l'état des attaques parasitaires des
parcelles de coton. Mais, il faut noter que quelque soit le type de
pulvérisateur, chaque producteur prit individuellement applique la
même dilution pour Fanga et Rocky. Mais, la quantité d'eau
utilisée dans la dilution est plus élevée avec un
pulvérisateur manuel qu'avec un pulvérisateur à pile. Il
en est de même dans le dosage du Capt.
Nos résultats convergent avec ceux obtenus par BELEM
(1985) dans la zone cotonnière ouest burkinabé qui avait
noté que les quantités d'insecticides utilisées dans deux
des trois villages- échantillons étaient insuffisantes mais il
existait des dosages différents entre les producteurs. Un risque
lié à ce sous dosage est le développement du
phénomène de résistance d'où une utilisation de
dosage de plus en plus croissante et des traitements plus fréquents pour
tuer les
mêmes parasites. Ceci entraîne non seulement une
perturbation de l'écosystème GEORGHIOU et TAYLOR (1997).
+ Nombre d'épandage
Les producteurs de coton de la zone font les traitements
phytosanitaires dans l'optique de prévenir les attaques des
prédateurs et d'augmenter la productivité et la qualité
des récoltes. Dans la zone, il existe une forte variation du nombre de
traitements appliqués aux parcelles de coton (Tableau 17). La moyenne du
nombre d'épandage enregistré est 9,30#177;3,19. D'après
les interviewés, les extrêmes sont 5 pour la borne
inférieure et 20 pour la borne supérieure.
Classe de nombre d'épandage
[5-7] [8-10] [11-13] > 14 Total Moy. Ecart-type
Nombre de producteurs 18 28 8 6 60 9,30 3,19
Fréquence (% des producteurs) 30 46,67 13,33 10 100
Source : Données d'enquête 2006)
Tableau 17: Répartition des producteurs
par classe de nombre d'épandages effectués
La majorité des producteurs de coton
enquêtés (46,67%) ont appliqué entre 8 et 10 fois les
pesticides sur le cotonnier. Il existe des producteurs (23,33%) qui ont
traité plus de 10 fois leurs champs de coton. Enfin, environ 30% des
producteurs ont utilisé entre 5 et 7 fois les insecticides dans leurs
champs.
Ce même constant a été fait par
(SCHWARTZ, 1 997b et LENDRES, 1992) qui concluaient qu'en matière de
lutte contre les parasites du cotonnier , l'adéquation est loin
d'être réalisée dans l'aire cotonnière
burkinabé entre les pratiques paysannes et les recommandations de
l'encadrement technique.
3.5. La prise de précaution dans
l'épandage des produits chimiques
Avant d'effectuer les épandages tous les producteurs
enquêtés déclarent tenir compte de la pluie et de la
direction du vent dominant. Dans la quasi-totalité des cas, ils sont
soucieux de leur protection mais aussi de la nécessité que
l'opération se déroule bien. De même, la pluie est un
facteur important à considérer avant l'épandage. Il s'agit
d'éviter le lavage du produit et la reprise des traitements
phytosanitaires.
3.6. Conclusion partielle
Un état des lieux a permis de mettre à nu les
facteurs de dégradation des ressources naturelles de la région.
L'extension des champs, la quasi absence de la jachère (70% des
enquêtés) et le faible niveau d'apport des fertilisants organiques
sont autant de facteurs à risques.
D'autres facteurs comme les circuits frauduleux
d'approvisionnement en pesticide le non respect et/ou la méconnaissance
des itinéraires techniques d'utilisation des pesticides sont à
redouter dans une optique de la conservation de l'écosystème de
la zone.
CHAPITRE IV : DIAGNOSTIC DES SOURCES DE RISQUES
ENVIRONNEMENTAUX
4.1. Utilisation des pesticides du coton sur
d'autres cultures
L'utilisation des produits chimiques du cotonnier pour le
traitement d'autres spéculations est un fait réel chez certains
producteurs. Environ 61,66% des producteurs ont affirmé avoir
appliqué les insecticides du cotonnier sur d'autres cultures. Les
cultures concernées sont le niébé, la pastèque le
melon et le maïs (Tableau 18).
Spéculations
|
Profenofes
|
Endosulfan cypermethrine
|
Capt
|
Nombre
|
Fréquence (% de l'échantillon
valide)
|
niébé
|
18
|
5
|
3
|
26
|
60,50
|
pastèque
|
9
|
3
|
-
|
12
|
27,90
|
Melon
|
2
|
1
|
1
|
4
|
9,30
|
Maïs
|
1
|
-
|
-
|
1
|
2,32
|
Total des cas valides
|
30
|
9
|
4
|
43
|
100
|
|
Source : Données d'enquête (2006)
Tableau 18 : Producteurs appliquant les
insecticides du coton sur d'autres cultures
La culture la plus concernée par l'application des
pesticides du cotonnier est le niébé dans 60,50% des cas
d'utilisation détournée. La pastèque est la seconde
culture (27,90% des cas) qui reçoivent des pesticides du cotonnier,
suivi du melon (9,30%) et enfin le maïs (2,32%). L'insecticide le plus
fréquemment utilisé est le Fanga (profenofes) avec 70% des cas
d'utilisation détournée. Il est suivi par le Rocky (endosulfan et
cypermethrine) dans 21% des cas et du Capt dans 9% des cas. Les
conséquences de cette pratique sont un risque de contamination de ces
spéculations et affecteraient la santé des humains et des animaux
en cas de consommation.
4.2. Distance des points d'eau par rapport aux
champs de Coton
+ Points d'eau de boisson humaine
Les sources d'alimentation en eau de boisson de la population
sont constituées des eaux souterraines (puits, forage) et des eaux de
surface (bas-fond, rivière, marigot). Le tableau 19 résume les
distances entre les champs de cotonniers et les points d'alimentation en eau
potable.
Classe de distance (m)
|
[0-500]
|
[50 1-1 500]
|
> 1 500
|
Total
|
Forage
|
Nbre
|
3
|
11
|
17
|
31
|
|
F
|
9,68
|
35,48
|
54,84
|
100
|
Puits
|
Nbre
|
12
|
11
|
3
|
26
|
|
F
|
46,15
|
42,31
|
11,54
|
100
|
Cours
|
Nbre
|
10
|
7
|
4
|
21
|
d'eau
|
F
|
47,62
|
33,33
|
19,05
|
100
|
|
Nbre = nombre de forages ; F= fréquence en %
Source : Données d'enquête (2006)
Tableau 19 : Points d'eau potable et leur
distance par rapport aux champs de coton
Les résultats indiquent que:
· Sur les 31 forages où la population de la zone
d'étude obtient l'eau de boisson, les 3 forages les plus proches se
trouvent à une distance qui ne dépasse pas 500m. Ces 3 forages
sont localisés dans les villages de Namatoulaye I, Koalou II et de
Pognoan Tikonti. Le reste des forages (23) sont à une distance
supérieure à 500m.
· Sur les 21 puits observés huit 46,15% sont
à une distance inférieure ou égale à 500m.
· Les bas-fonds, rivières et marigots où
la population s'alimente en eau de boisson sont au nombre de 21 et 47,62% de
ces retenues d'eau de surface sont à une distance qui n'excède
pas plus 500m.
+ Points d'eau d'abreuvement des animaux
Les sources d'alimentation en eau de boisson servent
également à l'abreuvement des animaux. A ces sources il faut
ajouter les barrages. L'état de la distance de ces sources par rapport
aux champs de coton figure dans le tableau 20.
Classe de distance (m)
|
[0-500]
|
[501-1 500]
|
> 1 500
|
Total
|
Forage
|
Nbre
|
2
|
3
|
4
|
9
|
|
F
|
22,22
|
33,34
|
44,44
|
100
|
Puits
|
Nbre
|
9
|
5
|
3
|
17
|
|
F
|
52,94
|
29,41
|
17,65
|
100
|
Cours
|
Nbre
|
19
|
12
|
11
|
38
|
d'eau
|
F
|
23,68
|
31,59
|
28,93
|
100
|
Barrage
|
Nbre
|
-
|
1
|
2
|
3
|
|
F
|
-
|
33,33
|
66,67
|
100
|
|
Nbre = nombre F= fréquence en %. Source :
Données d'enquête (2006)
Tableau 20 : Points d'eau d'abreuvement de
bétail et leur distance par rapport aux champs de coton
Les résultats montrent que :
· Les eaux de surface (bas-fond, rivière,
marigot) constituent les points d'abreuvement des animaux les plus
fréquemment rencontrés dans la zone. Elles constituent 56,7 1%
des points d'abreuvement.
· Ensuite viennent, les puits (25,37%), les forages
(13,43%) et les barrages (4,48%).
· Tous les barrages sont situés au moins
à une distance supérieure à 500m des champs de coton.
La proximité des points d'eaux des champs de coton
constitue un facteur de risque de contamination de ceux-ci. En effet, lors de
l'épandage des pesticides, les particules d'aérosols peuvent se
déporter dans ces milieux par les mouvements atmosphériques et
les eaux de ruissellement ou par infiltration. ILLA (2004) dans son
étude en zone cotonnière du Mouhoun attribuait la contamination
des eaux et sols par les pesticides aux facteurs infiltration et
ruissellement.
4.3. Les mesures de protection
+ Equipements de protection
Pendant l'épandage, le port de matériel de
protection est indispensable pour la préservation de la santé
humaine. Dans les sites d'étude, l'interview a permis d'apprécier
le taux d'équipement des producteurs (Figure N° 13).
35%
22%
12%
31%
gants+Bottes Masques+cache-nez
Mouchoirs+foulards+cha peau
Aucun équipement
Source : Données d'enquête (2006)
Figure N°13 : Niveau
d'utilisation de matériel de protection
Ainsi, pendant l'épandage des pesticides 33,7 1% des
producteurs se protègent avec un gant ou un masque. D'autres (53,93%)
affirment ne disposer que d'un masque, d'un cache-nez, d'un, mouchoir, d'un
foulard et d'un chapeau pendant les traitements phytosanitaires. 12,3 6% ont
déclaré qu'ils ne portent aucun équipement particulier
pendant les opérations de pulvérisation dans les champs.
+ Lieux de nettoyage du matériel de
pulvérisation
A la fin de l'épandage des pesticides, les
matériels (pulvérisateur et autres instruments) sont
nettoyés. Il en est de même pour les personnes qui ont
effectué l'opération.
Photo N° 5 : Boîtes vides de
pesticides utilisées pour conditionner l'eau de boisson
Dans ce sens, il n'est pas rare que les matériels
soient lavés dans des lieux qui ne sont pas recommandés. Les
lieux de lavage couramment cités sont les champs, la maison et les
points d'eau (Tableau 21).
Points de nettoyage
|
|
Corporel
|
Matériel et équipement
|
|
Fréquence (% des enquêtés)
|
Nombre
|
Fréquence (% des enquêtés)
|
Champs 42
Maison 14
Point d'eau 2
|
72,42 39
24,14 13
3,44 4
|
69,64 23,22 7,14
|
|
Source : Données d'enquête (2006)
Tableau 21 : Fréquence des points de
nettoyage après la pulvérisation
Ainsi, les producteurs qui se lavent eux-mêmes les
mains et les matériels aux champs après l'épandage des
pesticides aux champs sont les plus nombreux ; ils atteignent respectivement
72,42% et 69,64%. Mais, environ 24% et 23% des producteurs respectivement se
lavent et nettoient les équipements à la maison. Certains points
d'eau sont utilisés pour le nettoyage corporel (3%) et du
matériel (environ 7% des cas).
4.4. Les emballages des pesticides
Après les traitements phytosanitaires, les
boîtes vides sont diversement utilisées. En effet, 18,92% disent
qu'elles sont réemployées ; 28,33% déclarent qu'ils les
jettent dans la nature pendant que 52,75% des enquêtés disent en
faire autrement que les deux types précédemment cités. En
fait, ils les brûlent avec les ordures ou ils les enfouissent dans le
sol. Lorsque les boîtes sont réutilisées, elles sont
nettoyées et servent souvent à l'achat de pétrole,
à la conservation des semences et à l'achat du dolo.
Elles servent quelquefois aussi à conditionner l'eau de boisson.
4.5. Les zones de pâture des
animaux
Aux abords des champs de coton se trouvent les zones de
pâture des animaux. Il arrive des moments où les animaux
recherchent des fourrages verts à proximité des champs
pulvérisés. En effet, la pression foncière amène
des animaux à fréquenter les zones non mises en culture qui sont
en réalité confinées entre des champs de coton.
Photo N°6 : Animaux dans les couloirs de
champs
4.6. Les intentions d'accroissement des
superficies
L'accroissement des superficies d'exploitation répond
à des besoins socio-économiques. Il faut produire suffisamment
pour l`alimentation et faire face aux problèmes sociaux qui se
présentent. Dans la zone d'étude, les résultats des
enquêtes ont permis de cerner les intentions d'accroissement des
superficies agricoles. Il apparaît que 96,66% ont l'intention
d'accroître leurs superficies alors que 3,37% sont indécis sur la
question. Pour ceux qui veulent augmenter leurs parcelles, il ressort de
l'analyse que :
· 41,67% des producteurs pensent accroître leurs
superficies exploitées en coton et autres spéculations.
· 28,83% ont l'intention dans les années à
venir de n'accroître que les autres spéculations sauf le coton.
Dans ce sous-groupe, 75% et 62,50% des cotonculteurs concernés ont des
superficies en coton inférieures à 3 ha respectivement en 2005 et
2006.
· 26,67% estiment qu'ils vont augmenter rien que les
superficies emblavées en coton. Dans ce sous-groupe, 87,75% et 75% des
producteurs ont des parcelles en exploitation inférieure à 3 ha
respectivement en 2005 et 2006 avec des niveaux de superficies moyennes
exploitées qui sont 2,95ha et 4,01ha respectivement en 2005 et 2006.
Les conséquences sur le plan environnemental de
l'accroissement des superficies sont : L'extension est source de
déforestation et d'élimination d'espèces
végétales parmi lesquelles les plus vulnérables sont
amenées à disparaître.
La destruction de biotopes floristiques
(végétales) et fauniques qui conduit à la disparition
d'espèces végétales et aux migrations ou la disparition
d'espèces animales, parmi lesquelles les insectes pollinisateurs telles
que les abeilles ce qui est source de baisse de rendement de la
productivité agricole et forestière etc.
4.7. La population animale et
humaine
L'enquête révèle que les producteurs
savent que l'utilisation des pesticides peut affecter négativement les
populations écologiques animales. Environ 97% sont conscients de
quelques effets sur la population apicole. De même, 73% ont
rapporté connaître les effets des pesticides sur la faune sauvage
et 97,67% sur les animaux domestiques. Les effets sur les ressources
halieutiques (poissons) ont été évoqués par 86,67%
des cotonculteurs interviewés.
Des cas d'animaux (bovins) qui sont morts après avoir
brouté du fourrage suite à la pulvérisation d'insecticides
ont été évoqués par les éleveurs.
Par ailleurs, 73,33% des producteurs déclarent avoir
déjà fait des remarques sur leur santé (maux de tête
et des yeux, grattage de la peau etc.) et les lient sans doute à
l'utilisation des pesticides. Sur ce cas particulier, de nombreux faits ont
été rapportés par les cotonculteurs en rapport avec
l'usage des pesticides.
4.8. Les ressources
végétales
Les dangers que courent les espèces
végétales sont liés aux défriches pour non
seulement créer de nouveau champs, mais aussi pour s'en servir comme
bois de chauffe et comme charbon. Si les producteurs procédaient
à moins de défriches, un fort potentiel d'espèces serait
conservé. Même si quelques uns d'entre eux estiment qu'il y a
nécessité d'imposer un quota d'arbres à conserver dans les
champs il se posera un problème pour le suivi.
Photo N°7 : Parcelle d'exploitation
défrichée
4.9. L'eau et le sol
Près de 90% de producteurs estiment que l'utilisation
des pesticides peut avoir des dangers pour l'eau. En général, la
relation est vite établie entre l'eau et les poissons et les êtres
humains pour les risques éventuels. Par contre, pour le sol, les
réponses sont mitigées. Seuls 48,3 3% pensent que les pesticides
peuvent jouer négativement sur les sols ; 10% de
l'échantillon disent ne pas pouvoir se prononcer sur
cette question et 41,67% des enquêtés estiment que les pesticides
n'ont pas d'effets négatifs sur les sols. Selon eux, l'utilisation des
pesticides contribuerait bien au contraire à renforcer et à
maintenir sa fertilité.
|
100% 90% 80% 70% 60%
|
|
|
|
50%
|
|
Série1
|
40% 30% 20% 10% 0%
|
|
|
DPE SDE DPS SDPS IND,
DPE: Danger pour l'eau, SDE: sans danger pour
l'eau,
DPS: Danger pour sol, SDPS: sans danger
pour le sol, IND:
indécis
Source : Données d'enquête (2006)
Figure N° 14: Niveau de perception de l'effet
des pesticides sur le sol et l'eau
4.10. Conclusion partielle
Le diagnostic a permis d'identifier les sources de risques
environnementaux suivants : l'utilisation des pesticides du coton sur d'autres
cultures, une proximité des champs de coton avec les points d'eau, un
faible niveau d'équipement des producteurs en matériel de
protection, un nettoyage du matériel de pulvérisation aux abords
des points d'eau, un réemploi des emballages des pesticides pour
conditionner l'eau de boisson et des zones de pâture des animaux a
proximité des champs de coton. Toutes ces sources citées
constituent des risques majeurs.
CHAPITRE V : DISCUSSION DES RISQUES ET IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX
5.1. Les risques et impacts
potentiels
5.1.1. Risques sanitaires
Les problèmes sanitaires auxquels est exposée la
population de la zone sont liés aux différents sources et
facteurs de dégradation des ressources naturelles qui ont
déjà fait l'objet d'analyse. Il s'agit du mode d'usage des
pesticides. En effet, il faut noter que le niveau d'équipement en
matériel de protection pendant l'épandage est faible. Ceux qui
déclarent disposer de matériel ne l'utilisent pas souvent. Il est
bien évident que pendant les pulvérisations l'air est
pollué et est chargé de particules d'aérosol qui seraient
inhalés par les habitants aux voisinages des champs de cotonnier. Cette
situation a été révélée durant nos sorties
où des habitants d'un village disaient ceci « lorsqu'ils
épandent les pesticides nous passons toute la journée dans de
l'air qui n'est pas bien à respirer ».
Aussi, le nombre élevé d'épandage des
insecticides (pouvant atteindre 20 fois) expose davantage les producteurs
à une intoxication chronique.
L'utilisation des pesticides du cotonnier pour d'autres
spéculations, l'association de certaines cultures (haricot) et les
abords des champs de coton parsemés par des cultures (maïs, sorgho,
oseille, gombo) constituent des risques sanitaires pour la population humaine.
Les pesticides peuvent s'accumuler dans les végétaux. Les travaux
de NEBIE et al. (2002) rapportés par ILLA (2004) concluaient
à la présence de fortes concentrations de cypermethrine (1
à 100mg/Kg et de delthaméthrine (12 à 146mg /kg) à
l'issue de l'analyse de divers échantillons de fruits, légume et
de céréales.
De même l'utilisation des boîtes vides de pesticides
pour conditionner les eaux de boisson sans un lavage sécuritaire est une
source de risque sanitaire pour les producteurs.
Les maladies répertoriées qui affectent les
producteurs de la zone sont les irritations cutanées, le rhume, les maux
de tête et de ventre. Des malaises comme des vomissements et des vertiges
sont cités par les producteurs comme des cas qui surviennent souvent
après l'épandage des produits chimiques. LINCER et al.
(1981) ont mis en exergue que de faibles concentrations de résidus
peuvent avoir des conséquences biologiques significatives et causer des
cancers ou provoquer des transformations génétiques. Des cas
d'intoxication ont été rapportés par les producteurs de
coton et d'autres organisations (éleveurs, agriculteurs,
maraîchers) lors de nos échanges. L'entretien avec les services de
santé (CMA de Pama) ont confirmé certains faits. Il s'agit du cas
de cette famille qui a été amenée en urgence à
l'hôpital après avoir mangé du tô dont la farine
avait reçu accidentellement des pesticides. D'après ce service,
des cas souvent graves ont été reçus et un mois avant
notre passage deux personnes qui s'étaient versés
accidentellement des pesticides dilués ont été admises
dans les services de
santé. Ces situations seraient fréquentes chaque
année. Cette situation a été déjà mise en
exergue par GUISSOU et al. (1996) en zone cotonnière que
l'intoxication aux organochlorés a plusieurs degrés de
sévérité allant des simples vertiges avec des
céphalées aux convulsions voire la mort. FAURIE et al.(
1980) ont fait remarqué une augmentation inquiétante du nombre de
leucémies chez les agriculteurs utilisant sans précautions
particulières certains pesticides.
5.1.2. Dangers relatifs à l'altération du
milieu naturel
> L'empiètement des limites de réserves
forestières
Le développement des activités anthropiques
notamment la cotonculture le long des réserves partielles et totales que
la province partage avec le reste de la région et les pays frontaliers
est une réalité. Durant nos sorties et par le biais des
investigations des inquiétudes subsistent. Nonobstant la mise en place
des CVGF et la surveillance des services techniques (environnement) les limites
extérieures à certains endroits sont empiétées. Les
zones tampons qui ont été matérialisées risquent de
devenir un vieux souvenir. Le cas du village de Samboili illustre bien cet
état de fait. Dans le département de Madjoari, certains
producteurs quittent les abords des réserves d'eux-mêmes pour se
mettre à l'abri des dommages (destruction des champs de coton que les
éléphants leurs causent. Il y a donc une nécessité
de réactualiser les limites de ces réserves.
> Risques liés aux circuits parallèles
d'approvisionnement en pesticides
Le risque majeur lié aux circuits parallèles
d'approvisionnement en pesticides est l'utilisation des formulations de
pesticides non homologués par la réglementation nationale donc
pouvant se révéler très dangereux pour la santé
humaine et pour l'environnement.
> Risques liés à la non maîtrise
de dosage d'insecticides
Les niveaux de dosage différents constatés chez
les producteurs est un facteur qui n'est pas sans risque. Le surdosage ou le
sous dosage des pesticides induit des effets particuliers. En cas de surdosage,
les fortes concentrations de la matière active détruiraient les
parasites ciblés et ceux non ciblés. Aussi, compte tenu du fait
que les producteurs sont sous équipés en matériels de
protections ils inhaleraient des fortes doses ce qui affecteraient
négativement leur santé. De même, les émulsions
concentrées qui tomberont dans le sol agiraient négativement sur
la micro faune.
Par contre, en cas de faible dosage, d'autres
phénomènes pourraient se produire. En effet, les parasites
pourraient développer des résistances.
> Risque de contamination des eaux, des sols et des
plantes
· Les ressources de
l'hydrosphère
La contamination des eaux qu'elle soit de surface ou
souterraine est à redouter. Les facteurs
majeurs sont la
proximité des points d'eau par rapport aux champs de coton ainsi que
la
situation topographique des sites. Les pluies et le ruissellement
entraînent d'importantes
quantités de produits phytosanitaires vers les milieux
aquatiques environnants. L'étude de CISSE et al. (2004) a
permis la détection de 16 pesticides organochlorés dans les puits
avec une concentration supérieure à 0,1jtg/litre dans la zone de
Niayes au Sénégal. De même, les travaux de ILLA (2004) dans
la zone cotonnière burkinabé (boucle du Mouhoun) ont permis de
détecter le métidathion à des concentrations dans des puit
(2,684ug/l) et l'eau de forage (2,465ug/l) et la lie au transport des
pesticides en surface ou en profondeur.
Aussi, il faut noter que la dispersion des pesticides se fait
au delà des agro systèmes. En effet, par les mouvements
atmosphériques (transport par le vent) les pesticides utilisés
peuvent être entraînés vers les ressources lointaines
entraînant ainsi un déséquilibre de ces biotopes. Le
nettoyage du matériel de pulvérisation dans certains points d'eau
est un facteur de risque pour cette ressource et peut affecter la santé
humaine et animale.
· La pédosphère
L'utilisation des pesticides et des fertilisants
minéraux constitue un fait qui peut affecter la qualité des sols.
Aussi, certaines pratiques agricoles telle que l'absence quasi-totale de la
jachère constituent des risques potentiels qui pourraient abaisser la
fertilité et contaminer les sols surtout par l'accumulation des
métaux lourds que contiennent les molécules d'aérosol
utilisées. Dans ce registre, HOSCOET en 1968 a pu mettre en
évidence, une sérieuse contamination des sols cultivés
français par les insecticides organochlorés d'après
(RAMADE, 1978). Des travaux similaires montrant la contamination par les
pesticides en zone cotonnière existent. Les résultats de SAVADOGO
et al. (2006) ont montré une contamination des sols par
l'endosulfan et l'aldrine avec des concentrations variant respectivement de 1
à 22ug/kg et 20ug/kg aussi bien en milieu rural qu'en station
expérimentale.
L'impact environnemental évident est la modification de
la composition physico-chimique des sols. D'autres aspects tel que le
brûlage des sous produits agricoles (tiges du cotonnier) et les feux de
brousse pourraient contribuer à la destruction de la flore et de la
faune pédosphérique.
> La destruction du couvert
végétal
L'impact environnemental qui est perceptible dans la zone
d'étude est sans conteste la déforestation consécutive
à l'extension des superficies cultivées. Elle constitue une
menace pour certaines essences ligneuses et non ligneuses. En effet, dans les
champs cotonniers, les défriches (sélectives ou non) sont
effectuées et en général il ne reste que quelques
espèces ligneuses ; ces dernières sont aussi en nombre
réduit. Il faut également noter que d'autres producteurs font
recours aux feux pour dégager les parcelles d'exploitation.
Les 60 producteurs concernés par l'étude ont
emblavé 395,1 ha qui (dont 160,1 pour le coton) pour toutes les
spéculations confondues en 2005 et 453 ha emblavés (dont 185,5 ha
pour le coton) en 2006. Le fait notable est que la part de superficie
allouée à la culture de coton est en nette augmentation.
Cependant, les superficies de coton ne dépassent guère 40% des
superficies totales emblavées en 2005 et en 2006. Une
estimation des pertes de ligneux à l'hectare pourrait nous situer
davantage sur les dommages subis. OUATTARA et al. (2006) sur la base
d'images satellitaires relate que dans la province de la Kompienga, le fait
majeur qui ressort de l'état de dégradation des formations
végétales est incontestable tant sur le plan distribution
spatiale que sur le plan qualitatif. La même étude
révèle que les superficies occupées par les savanes
boisée et arborée ont respectivement régressé de
76,5% et 60% alors que la mosaïque des champs et jachères a
augmenté de 23,1%.
Cette destruction végétale accentuera la
dénudation des sols d'où des risques liés à
l'érosion aussi bien hydrique qu'éolienne des sols.
Photo N°8 : Parcelle
déboisée
> L'eutrophisation
Le transport des matières fertilisantes
utilisées pour l'amendement des cultures de coton par les eaux de
ruissellement vers les lacs et étangs est inévitable. La
conséquence est un transfert et un dépôt de ces produits
dans les milieux humides d'où un déséquilibre
écologique dû à une colonisation des
végétaux.
> La pollution visuelle et
esthétique
L'abondance des emballages des insecticides et des herbicides
qui sont libérés après les traitements phytosanitaires
constitue une inquiétude. En effet, l'échantillon
étudié (60 producteurs de coton) a libéré 4.397
boîtes vides de pesticides de capacité de 0,5 à 1 litre et
1.044 sachets d'herbicide pour la campagne 2006. Ces emballages qui sont
généralement en matière plastique ont été
rencontrés dans la nature au cours des enquêtes. Ceux qui les
brûlent sans aucune autre forme de précaution ne font qu'augmenter
une émanation gazeuse dont les effets écologiques ne sont pas
bien connus.
5.1.3. Impacts sur la biodiversité
Les perturbations écologiques inhérentes au
système et à la pratique de la production de coton peuvent
affecter toute la chaîne trophique. KUMAR( 1991) mettait en exergue que
les insecticides affectent les processus biologiques. En effet, la faune, et la
flore en passant par la population humaine sont concernées par les
effets dommageables. Ces conséquences négatives pouvant
être directes ou indirectes. CHAPUT et al. (1971) sont parvenus
au fait que l'usage des pesticides en agriculture entraînait les
pollutions des nappes souterraines et rivières, des sols
(dysfonctionnement de la microflore et faune), l'accroissement des maladies
chez les animaux d'élevage exposés.
> L'écologie animale
Pour une meilleure appréhension de ces effets
négatifs, il faut distinguer deux composantes : il s'agit des victimes
cibles (les ravageurs du cotonnier) et les victimes collatérales (non
ciblées). Les ravageurs du cotonnier concernent essentiellement
Hélicoverpa armigera mais aussi d'autres parasites.
Quant aux populations animales collatérales victimes suite à
l'épandage des pesticides, on a les abeilles et autres insectes, la
faune sauvage et les animaux domestiques.
> La population entomophile
L'écologie apicole serait la plus affectée. En
effet, pendant les pulvérisations, les abeilles qui sont sur les
cotonniers meurent si elles sont atteintes par les produits. D'après le
Centre de Recherche en Ecologie, une étude faite au Cameroun, en
Côte-d'Ivoire et au Kenya en 1999 a révélé que ces
dernières années, les insectes nuisibles devenaient de plus en
plus résistants aux produits phytopharmaceutiques et que par ailleurs,
le taux d'extinction des espèces vivantes est passé de mille
à dix milles fois le taux biologique normal.
Les essaims d'abeilles qui sont à proximité
s'éloignent davantage. Les apiculteurs rencontrés affirment que
la baisse de leur récolte de miel est le fait de la rareté des
abeilles dans leur site de production et cela est imputable au «
Didici » (dénomination locale des pesticides)
utilisés en culture cotonnière. Ceux du village de Kpodjari
(situé à 18 km de Pama) disent que : « nos ruches sont
vides. Ces dernières années nous sommes à mesure de
compter le nombre d'abeilles dans chaque ruche alors qu'auparavant ce
n'était pas le cas ».
Aussi, les apiculteurs déclarent que la production
(quantité de miel) obtenue dans les ruches placées à
proximité des champs de coton est faible par rapport aux autres. La
baisse ou la quasi absence des abeilles est inquiétante eu égard
au rôle important que ces insectes jouent dans la pollinisation des
végétaux et toutes les vertus des produits de la ruche (mil, cire
et propolis). C'est aussi une activité socioprofessionnelle qui est mise
en péril.
> La faune sauvage
Le fort potentiel faunique qui vit dans les réserves
totale ou partielle serait affecté. Les particules d'aérosol qui
sont transportées par le vent, l'air et les eaux de ruissellement des
champs traités vers les niches écologiques constitueraient une
sérieuse menace pour cette faune. Le transfert possible d'aérosol
vers les hydrosystèmes et leur inhalation par ces
animaux est susceptible d'affecter négativement leur
santé. Il est très courant comme c'est le cas dans certains
hameaux de culture de Pama et de Tibadi que les pachydermes viennent brouter
dans les champs de cotonnier comme nous l'avons constaté lors de nos
enquêtes.
> Les animaux domestiques
Les animaux qui mangent le fourrage vert aux abords des champs
traités sont véritablement exposés. En effet, lors des
échanges (surtout avec les éleveurs), la culture du coton entrave
leurs activités. Les cas d'animaux morts (bovins et petits ruminants)
sont fréquents. A Tibadi lors d'une séance d'entretien avec des
éleveurs de cette localité on a annoncé à une
personne de l'assistance qu'elle venait de perdre 4 bovins après que ces
derniers eurent mangé les feuilles des cotonniers traités par les
pesticides. Des éleveurs affirment que certains producteurs de coton
pulvérisent jusqu'aux abords (le fourrage) pour protéger leurs
récoltes. Ces faits ont été cités par des
éleveurs de Kompienbiga, Nadiagou, Tibadi et dans la zone de pastorale
de Kaboanga (située à environ 35km de Pama).
> La flore
La caractéristique de la défriche pour la
culture du coton est qu'elle est sélective ou totale. Dans les champs de
coton en général, les espèces ligneuses qui sont
préservées le doivent aux intérêts qu'ont les
producteurs pour celles-ci. Les principales espèces concernées
sont le karité, le raisinier, le tamarin. Les autres espèces sont
systématiquement abattues. Un inventaire floristique et un suivi
écologique pourraient permettre de mieux apprécier la dynamique
de ce problème environnemental en vue d'intégrer les techniques
de régénération et de conservation du milieu.
> La microfaune
La contribution de la microfaune à l'équilibre
des milieux a été mise en évidence. Elle joue un
rôle dans le cycle des échanges entre les sols et les plantes.
Pourtant, l'utilisation des pesticides menace sérieusement les
microorganismes du sol. L'usage des pesticides affecte leur cycle. Aussi,
l'épandage des herbicides non sélectifs tant
apprécié par les producteurs pour son efficacité à
détruire le couvert végétal suscite des interrogations sur
la fertilité du sol mais aussi le devenir des micro organismes de cet
écosystème.
Le tableau 22 met en exergue les groupes d'impacts directs et
indirects en relation avec la culture du coton dans la région.
Activités
|
Impacts environnementaux
|
Directs
|
Indirects
|
Usage des produits phytosanitaire (pesticides)
|
.Pollution des sols
.Pollution esthétique par les emballages
|
Contamination des êtres vivants
|
.Pollution des eaux de surface
|
-Pertes de ressources halieutiques -Contamination de la flore
-Contamination des êtres vivants animaux
-Accumulation de pesticides dans la chaîne trophique
-Eutrophisations
|
.Pollution des eaux souterraines .Pollution de l'air
|
- Contamination humaine et animale
- Baisse de la qualité d'eau de boisson
|
.Bioaccumulation des pesticides dans la
chaîne trophique
|
- Contamination humaine
- Contamination de la faune
|
.Elimination d'insectes nuisibles et utiles pour la pollution
|
- Problème de pollution
- Perturbation de la productivité
végétale
- Perte de biodiversité et déséquilibre
écologique
|
.Contamination du fourrage vert
|
- Menace sur la santé animale
- Bioaccumulation des pesticides dans les animaux
|
.Elimination des petits mammifères
|
Déséquilibre écologique
|
.Intoxication humaine
|
- Apparition des malades
- Baisse de facteur de productions
|
.Coûts élevés
|
- Usage de pesticides non homologués -
Développement de contrebande
|
Application de fertilisant chimique
|
.Pollution des eaux
|
- Eutrophisation
- Diminution des ressources halieutiques
|
.Production de CH4
|
Augmentation de l'effet de serre
|
.Coût élevé
|
Réduction des marges bénéficiaires
|
Défriche /déforestation
|
-Diminution du potentiel floristique
-Empiètement des limites des réserves
forestières
|
- Déséquilibre écologique - Perte
diversité biologique - Changement climatique
|
Tableau 22 : Grille de quelques impacts
environnementaux
5.2 Mesure d'atténuation des effets
préjudiciables
Les impacts réels ou potentiels de la culture de coton
exigent d'entreprendre des actions pour atténuer les effets pervers. En
effet, l'exploitation des ressources naturelles ne saurait se limiter à
la satisfaction seulement des besoins actuels. Il faut entreprendre des actions
pour une utilisation rationnelle des ressources naturelles support des
activités anthropiques.
L'utilisation des biens environnementaux de la zone
nécessite l'adoption d'attitudes et de pratiques pour la sauvegarde de
la santé écosystémique.
Dans cette optique, pour la préservation de la
santé et des ressources naturelles de la région, il ressort que
:
. 81,97% de nos interlocuteurs estiment qu'il
leur faut du matériel de protection et bénéficier de
formations sur les itinéraires techniques agricoles,
. 9,83% proposent à cet effet l'abandon
de la culture du coton avec une orientation vers les autres
spéculations
. et 8,20% des enquêtés pensent que
l'utilisation des bio pesticides et l'adoption du coton biologique
préserveraient leur santé.
En ce qui concerne le coton biologique, 43,33% disent n'avoir
pas de connaissances à ce sujet et 56,67% affirment en avoir
déjà entendu parler. En outre, 23,33% des cotonculteurs
interviewés disent n'avoir pas reçu de formation alors que 76,67%
affirment en avoir déjà bénéficié en
matière de gestion des ressources naturelles. Selon les
interviewés, ces formations et sensibilisations ont été
assurées par les sociétés cotonnières (67%), par
l'UICN (18%) et les services de l'agriculture et de l'environnement (15%).
.
5.3 CONCLUSION PARTIELLE
La protection et la gestion rationnelle des potentiels
fauniques et floristiques sont un gage pour le succès des projets de
développement de la zone. Il est donc nécessaire de
réfléchir sur des dispositifs en vue d'atténuer les
impacts environnementaux (direct et indirect) identifiés. Des risques
sanitaires et des impacts potentiels sur l'environnement ont été
révélés. Il ressort que la culture cotonnière dans
la zone présente des risques qui n'épargnent aucune matrice
écologique. Les effets probables notamment la contamination de toute la
chaîne alimentaire et l'altération physique du milieu naturel sont
à redouter.
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
L'étude a montré que la culture du coton est en
pleine expansion dans la province de la Kompienga au regard de l'accroissement
des superficies emblavées et de l'attrait grandissant des producteurs
vers cette spéculation. Cet attrait est dû aux revenus
monétaires générés par la culture du coton
contribuant ainsi à la résolution des problèmes ponctuels
des ménages. Aussi, ce dernier élément est en partie
responsable de l'expansion des surfaces emblavées par de nouvelles
défriches, toute chose qui confirme l'hypothèse spécifique
2.
La culture du coton comme on a pu le constater à
travers les résultats fait recours à une utilisation importante
de pesticides dans la lutte contre les ravageurs et de fertilisants en vu de
l'accroissement de la productivité. Les pratiques d'utilisation des
pesticides sont peu respectueuses des normes de protection sanitaires aussi
bien des utilisateurs que de l'écosystème environnant. Sont entre
autre de ces mauvaises pratiques, la non utilisation des équipements de
protection sanitaires, le non respect des dosages et dilutions des
insecticides, l'utilisation des pesticides du cotonnier sur les autres cultures
alimentaires etc. Tous les éléments suscités constituent
des pratiques génératrices de risque aussi bien pour l'homme que
l'environnement. Les principaux risques révélés sont la
réduction drastique de la couverture végétale par la
déforestation avec les effets collatéraux comme la menace sur la
diversité biologique animale et végétale, l'exposition aux
risques sanitaires par consommation ou inhalation de pesticides très
toxiques aux origines douteuses voir inconnus. Dans cette même optique la
perception de certains risques et dangers environnementaux par les
cotonculteurs pourrait être un tremplin pour entreprendre des actions en
faveurs la préservation de l'écosystème.
Ces éléments permettent de conclure en partie sur
la justesse de la première hypothèse et de la deuxième
hypothèse.
Au regard des risques de premier niveau pour l'homme, les
animaux et le milieu, la première perspective consisterait à
réaliser une des ambitions originelles de la présente
étude à savoir vérifier l'existence de certains risques
à partir d'analyses de prélèvements des cibles
potentiellement exposés. Aussi, nous suggérons que des
études soient engagées autour des thématiques suivants
afin vérifier définitivement les hypothèses, notamment la
1 ère spécifique. Il s'agit entre autres :
y' Un suivi de la dynamique d'occupation des espaces et de
l'état de la végétation ;
y' Un suivi écologique pour déterminer les dommages
que subit la population entomophile ;
y' Une analyse des ressources en eau pour connaître son
niveau de pollution ; y' Un suivi des sols afin de mieux connaître
l'état d'évolution de la fertilité ;
y' Une analyse des ressources végétales
forestières pour faire l'état de leurs
contaminations.
y' La recherche et la valorisation des pesticides naturels.
En second lieu, d'autres actions telles que le
développement de la recherche sur les bios pesticides et le coton
biologique constitueraient des pistes à prospecter. Les institutions de
recherche et les partenaires au développement ont des rôles
importants à jouer en vue de réduire la pauvreté en milieu
rural par la promotion de la culture de coton. Il s'agit de rompre le cercle
vicieux de « culture de coton - dégradation des ressources
naturelles-pauvreté croissante-abandon des terres affaiblies - expansion
de nouvelles terres ».
Pour ce faire, il est urgent d'instaurer un cadre de
réflexion relatif à la problématique environnementale de
la culture de coton en y impliquant les décideurs, les
développeurs, les producteurs et les autres agents économiques
qui s'investissent dans la région. L'enclenchement d'un tel processus
permettra à chaque acteur selon son domaine et niveau d'intervention de
prendre toute la dimension de ses droits mais aussi de ses devoirs en
matière de gestion durable et de préservation des ressources
naturelles.
Le socle impérieux des acteurs en amont comme en aval
de la production serait d'adopter des mesures concertées de protection
et de prévention contre les risques encourus par
l'écosystème de la région. Pour ce faire, il est urgent en
attendant que les recherches préconisées soient conduites, que
les actions suivantes soient menées en vue d'atténuer, voir
contrôler les impacts négatifs prévisibles toute chose qui
permettrait de vérifier l'hypothèse3 :
y' La réorganisation de l'occupation de l'espace.
y' La réactualisation et la matérialisation des
limites des réserves forestières et fauniques par un respect de
la zone tampon.
y' La sensibilisation et la formation des producteurs de coton
à l'adoption des techniques rationnelles d'utilisation des intrants
chimiques (pesticides et engrais).
y' Le développement de la recherche et valorisation des
pesticides naturelles.
y' Une rigueur sur le respect de la réglementation et un
contrôle des produits phytosanitaires.
y' La promotion d'une politique d'équipement des
producteurs de coton en matériel de protection.
y' Une sensibilisation des producteurs en les incitant à
pratiquer l'agroforesterie et à utiliser la fumure organique.
La réalisation des actions préconisées
à travers les deux axes que constitue la nécessité de
conduire des recherches approfondies et la prise de mesures conservatoires
urgentes constitueraient le seul gage d'une agriculture durable et partant d'un
développement humain durable.
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Les effets de la mécanisation dans l'aire cotonnière au Burkina
Faso. Thèse de Doctorat de Géographie. Univ de Paris x 264 p.
WININGA, P.N.B., 1995. Effets de la culture
de coton sur les systèmes de production Gourmantché dans la
province de la Tapoa : cas des exploitations du village de Napoukoré.
Mémoire d'Ingénieur. Université de Cotonou. 199 5.79p.
ANNEXES
ANNEXE I
FICHE D'ENQUETE
Nom de
l'enquêteur : N°d'ordre :
Village de date de l'enquête :
I- IDENTIFICATION/ GENERALITE SUR L'EXPLOITANT
1- Nom et Prénom sexe : M F
2- Ethnie : Age
3- Niveau d'instruction : a :école moderne b
:école coranique c :centre d'alphabétisation d : non
alphabétisé
4- Activité rémunératrice Principale :
a :agriculture b :élevage c :commerce d : autres
5-Appartenez-vous à un groupement/association de:
a:Production b:conservation?
si oui laquelle :
II- OBJECTIF 1 : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES
1 -Depuis quand pratiquez-vous la culture de coton ?
2 -Donnez vos sources de motivation pour la culture de coton
3-Avec qui organisez-vous la production de coton ?:
a :Votre femme b : vos enfants c :Entraide culturale d : Main
d'oeuvre
4-Citez les dépenses que vous effectuez avec les revenus
du coton:
5-Quel est le revenu monétaire obtenu la campagne
dernière en FCFA
6-Combien aviez-vous dépensé pour les pesticides et
engrais cette campagne : en FCFA...
7-Pensez-vous qu'il y a un équilibre entre les
investissements consentis à la CC et les revenus que vous en tirez ? Oui
Non ....
8-Citez des motifs qui peuvent vous obliger à abandonner
la CC :
9-Citez des motifs qui peuvent vous encourager à maintenir
la CC :
10-Quels sont les spéculations que vous exploitiez avant
la CC :
III- MODE /PRATIQUE CULTURAL
1-citez les différentes spéculations de votre
exploitation cette année:
2-Depuis combien d'année produisez-vous ces
spéculations ?
Spéculations
Année
3-Quelles sont vos superficies exploitées en ha:
Année
|
2005/2006
|
2006/2007
|
Superficie Coton
|
|
|
Superficie céréale
|
|
|
Superficie Totale
|
|
|
4-Etes-vous propriétaire de la superficie de CC ? Oui Non
-Si non donnez la superficie empruntée /location : ha
5-Pratiquez-vous la succession culturale dans votre champs?.
..Oui Non
Si oui dites-en les spéculations concernées :
6-Dites les adventices que vous rencontrez dans vos champs selon
les successions culturales? :
7-Citez les animaux que vous élevez :
a :bovin b :ovin c :caprin d :asin e:volaille
8-Quels sont les apports des ruminants dans vos activités
agronomiques ? a :traction b :Fumure c :autres :
9-Citez les différents matériels agricoles de votre
exploitation :
IV- OBJECTIF 2: SOURCES /FACTEURS DE DEGRADATION
DES RESSOURCES NATURELLES 1-Qu'est-ce qui vous motive à
créer de nouveaux champs ?
2-Pratiquez-vous la jachère ? : Oui Non
Pourquoi :
3-Disposez-vous de fosses fumières et/ou de
compostières fonctionnelles ? Oui Non...
Si oui précisez la date de confection :
4-Citez les pesticides (herbicide +insecticide) que vous
utilisés dans la culture cotonnière :
5-Citez les intrants minéraux que vous utilisés
dans la CC: 6-Quels sont les autres apports pour l'accroissement de
votre production:
7-Où vous procurez-vous habituellement les intrants
chimiques ?
8-Donnez d'autres lieux d'approvisionnements :
9-Où déposez-vous les intrants chimiques lorsque
vous les en procurez ?
10-Donnez le mode opératoire pour la dilution
Produit
Quantité Produit
Quantité d'eau
superficie
11-Combien de fois traitez-vous vos champs de coton durant le
cycle :
Produits
Nbre de traitement
12-Tenez-vous compte de la pluie et du vent avant d'effectuer les
épandages : Oui Non
Pourquoi :
13-Pour cette campagne donnez la quantité d'intrant
chimique utilisée :
Produit chimique
Quantité
14-Utilisez-vous les produits chimiques du coton pour d'autres
spéculations : Oui Non
Produits
spéculations
V- OBJECTIF 4 : RISQUES ENVIRONNEMENTAUX
1-Aviez-vous connaissance de quelques effets des pesticides sur
les abeilles : Oui Non
Si oui citez-les :
2-Aviez-vous connaissance de quelques effets des pesticides sur
les animaux sauvages : Oui Non
Si oui citez-les :
3-Aviez-vous connaissance de quelques effets des pesticides sur
les poissons : Oui Non
Si oui citez-les :
4-Aviez-vous déjà fait des remarques sur votre
santé que vous pensez être lié à l'utilisation des
pesticides dans votre entourage ?: Oui Non
5-Aviez-vous déjà fait des remarques sur la
santé des animaux domestiques que vous pensez être lié
à l'utilisation des pesticides dans votre entourage ?: Oui Non
6-Quels sont les différents points d'alimentation en eau
dans votre zone/champ de coton.
Point d'alimentation
Distance
4- Quels sont les différents points d'abreuvement des
animaux dans votre zone/ Champs de coton
Points d'abreuvement
Distance
5- Citez les équipements particuliers que vous portez
pendant les traitements des champs de coton ?:
6- Où vous lavez-vous les mains à la fin de
l'épandage des pesticides ?:
7- Où vous lavez-vous les équipements à la
fin de l'épandage ?
8- Que faites-vous des emballages après utilisation ?
: a:Réemploi/utilisation b :Jeter dans la nature c :autre
9- Où les animaux de votre zone vont paître ?
10- Dans les années à venir comptez-vous augmenter
les superficies de production ?
a :celles de la CC b :celles des autres spéculations
VI- OBJECTIFS 5 : PERCEPTION DE LA POLLUTION
1-Citez des problèmes auxquels les humains sont
exposés suite à l'épandage des pesticides sans protection
2-Citez des dangers /risques pour les animaux qui peuvent provenir de
l'utilisation des pesticides:
3-Citez les dangers /risques pour les sols qui peuvent provenir
de l'utilisation des pesticides
4-Citez les dangers/Risques pour l'eau qui
peuvent provenir de l'utilisation des pesticides
5-Citez des précautions à prendre pour
éviter les intoxications par les pesticides
6 -Citez des actions à entreprendre pour une utilisation
rationnelle :
-Des sols : -Des forêts :
7-Aviez-vous été sensibilisés ou
reçus des formation par rapport à la culture de coton
(utilisation d'intrant chimique, technique culturale) ?: Oui Non Si
oui dites la structure qui vous a encadré ?:
8--Avez-vous entendu parlez du coton biologique ?: Oui Non
Observations :
Check listes des services techniques
Nom de l'enquêteur : Ville/Province :
Date : Nom et Prénom(s) : Structure : Fonction
:
I- Selon vous existe-il réellement des dangers ou des
risques en introduisant la culture de
coton dans la région ? Oui Non
-Si oui citez-les :
II- Aviez-vous des faits prouvés qui sont imputables
à la production cotonnière dans la zone : Oui : Non
-Si oui citez ces faits et les éléments de preuve
(autopsie, étude ou recherche etc ...) correspondants :
III- Face à cette problématique y a t-il
nécessité de prendre des mesures pour prévenir ces effets
néfastes :Oui Non
Si Oui citez-en selon votre secteur
d'activité :...
Observation :
Guide des interviews semi structurées
Nom de l'enquêteur : Ville/Province : Date
:
Nom et Prénom(s) :
Organisation
1- Selon vous l'introduction de la culture de coton dans la
région peut -elle présenter des risques ou des dangers pour
l'environnement?
Oui Non
2-Aviez-vous connaissance de quelques effets des pesticides sur
le bien être des populations humaines ?: Oui .Non
Si oui
citez-en :
3-Aviez-vous connaissance de quelques effets des pesticides sur
le bien être des autres êtres vivants ?:
Abeilles :
Animaux domestiques : Animaux sauvages : Poissons
:
4-Aviez-vous des faits qui sont imputables à la culture de
coton dans votre zone ?:
Oui :
Non
-Si oui citez citez-en ces faits :
III- Face à cette problématique y a t-il
nécessité de prendre des mesures pour prévenir ces effets
néfastes :Oui Non Si Oui quelles sont les actions urgentes à
entreprendre :
Observation :
Marge brute et crédit agricole octroyé
aux producteurs
En Francs cfa.
N° d'ordre
|
Marge brute en 2005
|
Crédit en 2006
|
N° d'ordre
|
Marge brute en 2005
|
Crédit en 2006
|
1
|
264400
|
99000
|
31
|
872025
|
300000
|
2
|
125000
|
425000
|
32
|
13750
|
91000
|
3
|
720000
|
99200
|
33
|
0
|
86850
|
4
|
0
|
113500
|
34
|
280000
|
243600
|
5
|
300000
|
82800
|
35
|
350000
|
294900
|
6
|
350000
|
153300
|
36
|
400000
|
98500
|
7
|
870000
|
396800
|
37
|
170000
|
85000
|
8
|
350000
|
173800
|
38
|
165000
|
200000
|
9
|
325000
|
256600
|
39
|
201000
|
151000
|
10
|
371000
|
281300
|
40
|
2450000
|
819800
|
11
|
265000
|
74600
|
41
|
685000
|
1181600
|
12
|
0
|
211900
|
42
|
250000
|
104200
|
13
|
0
|
157400
|
43
|
80000
|
102800
|
14
|
1500000
|
790750
|
44
|
175000
|
82800
|
15
|
400000
|
181000
|
45
|
2300000
|
1130100
|
16
|
1250000
|
1064400
|
46
|
100000
|
97000
|
17
|
16600
|
243300
|
47
|
525000
|
400000
|
18
|
60000
|
10700
|
48
|
302015
|
215000
|
19
|
150000
|
81200
|
49
|
450000
|
400000
|
20
|
22500
|
41400
|
50
|
145000
|
90200
|
21
|
50000
|
37300
|
51
|
210000
|
247000
|
22
|
320000
|
150000
|
52
|
160000
|
182500
|
23
|
220000
|
45500
|
53
|
235000
|
110000
|
24
|
-60000
|
149000
|
54
|
perte
|
138000
|
25
|
350000
|
338400
|
55
|
160000
|
45000
|
26
|
60000
|
68000
|
56
|
250000
|
103000
|
27
|
3000
|
175600
|
57
|
500000
|
250000
|
28
|
3800000
|
1188300
|
58
|
125000
|
50000
|
29
|
500000
|
239320
|
59
|
1600000
|
550000
|
30
|
750000
|
2000000
|
60
|
500000
|
400000
|
Total
|
|
26986290
|
9329370
|
ANNEXE V
Superficies exploitées (en ha) par
les producteurs
N° ordre
|
Coton 2005
|
céréale 2005
|
Coton 2006
|
Céréale 2006
|
N° d'ordre
|
Coton 2005
|
céréale 2005
|
Coton 2006
|
Céréale 2006
|
1
|
1,5
|
5,5
|
1,75
|
7
|
31
|
2,5
|
4
|
3
|
3,25
|
2
|
0,5
|
4
|
1
|
3
|
32
|
0,5
|
1,75
|
1,5
|
2,25
|
3
|
2
|
5,5
|
2
|
6,5
|
33
|
0
|
2,75
|
0,5
|
1,175
|
4
|
0
|
3
|
2,5
|
6,5
|
34
|
2
|
4
|
3
|
4,5
|
5
|
1,25
|
2
|
2
|
1,5
|
35
|
1,5
|
2
|
2,5
|
4,5
|
6
|
3,5
|
2,75
|
2,5
|
2,75
|
36
|
4
|
7,5
|
1,5
|
11
|
7
|
4
|
10
|
5,5
|
10,5
|
37
|
1
|
2,25
|
1,8
|
3
|
8
|
1,6
|
0,5
|
2,25
|
0,75
|
38
|
1
|
5,25
|
3
|
4,25
|
9
|
2
|
3
|
4
|
7,5
|
39
|
2
|
2,5
|
2
|
2,5
|
10
|
2
|
3
|
3
|
3,5
|
40
|
6
|
11
|
8
|
14,5
|
11
|
2
|
1,5
|
1
|
2,5
|
41
|
2
|
2
|
5
|
6,5
|
12
|
0
|
6,5
|
2,5
|
6,5
|
42
|
1
|
4
|
2
|
3
|
13
|
0
|
2
|
2
|
3
|
43
|
0,5
|
2
|
1,5
|
1
|
14
|
6
|
4
|
7
|
3
|
44
|
1
|
5,5
|
1
|
5,5
|
15
|
2
|
3
|
2,5
|
3,5
|
45
|
6
|
13,5
|
8,5
|
25
|
16
|
10
|
14
|
12
|
17
|
46
|
2
|
1
|
0,5
|
1,25
|
17
|
1
|
3
|
2
|
4,5
|
47
|
6
|
2,5
|
5
|
4
|
18
|
0,5
|
1,5
|
0,7
|
1
|
48
|
3
|
2,5
|
3
|
3
|
19
|
0,5
|
1,5
|
1
|
1,5
|
49
|
4
|
1,5
|
4
|
2,5
|
20
|
0,5
|
1,5
|
1,5
|
1,5
|
50
|
0,75
|
2,25
|
0,5
|
1,75
|
21
|
0,5
|
4
|
0,5
|
4,5
|
51
|
1,5
|
0,25
|
2
|
0,75
|
22
|
2
|
1,5
|
2
|
2,5
|
52
|
2
|
4
|
2
|
4
|
23
|
2,5
|
1,75
|
1,25
|
2,5
|
53
|
2
|
4
|
1,5
|
4,5
|
24
|
0,5
|
2
|
2
|
1
|
54
|
2
|
4
|
1
|
4
|
25
|
3
|
3,5
|
4
|
5
|
55
|
1
|
2,5
|
0,5
|
1,5
|
26
|
1
|
1
|
1,5
|
1,5
|
56
|
1,5
|
3,25
|
1,5
|
3,25
|
27
|
1
|
1,25
|
2
|
2,25
|
57
|
2
|
2
|
1
|
2
|
28
|
14
|
4
|
11
|
10
|
58
|
1
|
3
|
2
|
2
|
29
|
2
|
3
|
3
|
4
|
59
|
8
|
8
|
9
|
11
|
30
|
14
|
19
|
13
|
14
|
60
|
8
|
5
|
5
|
4
|
TOTAL
|
|
|
|
81,35
|
118,75
|
98,95
|
140,75
|
ANNEXE VI
Listes des villages et organisations de
producteurs visitées
Villages/ Départements
|
Groupements de producteurs de coton
(GPC)
|
Autres groupements de producteurs
|
Pama
|
Tin Tani
|
Tegwendé
|
Potal (Mar)
|
Kompienga
|
Namalgzanga
|
Kalmama
|
Tin Tani Soani (Mar)
|
Madjoari
|
Tieniagou
|
Nasafdi1
|
Jande & Mardi (élev)
|
Kalmama
|
Yempabou
|
Souglimpo
|
Sougrimana (élev)
|
Kabonga
|
Wend La Penga
|
Tamba
|
Bedare (elév)
|
Oupougdéni
|
Venega
|
Koaré
|
Sans nom1 (élev)
|
Kompienbiaga
|
Yembouaro
|
Namouyiri M
|
Sans nom2 (élev)
|
Koalou I
|
Pegd-wendé
|
Amitié yansiga
|
Sans nom3 (élev)
|
Koalou II
|
Wendyam
|
Yendabri
|
Sans nom4 (élev)
|
Nadiagou
|
Songtaaba
|
Noomwendé
|
Sans nom5 (élev)
|
Kpodiari
|
Moamdikiba
|
Lafia
|
Boana (Pêch)
|
Tambarga
|
Nogtaaba
|
Kamidini
|
Benkadi (Pêch)
|
Namouyiri
|
Zeemstaaba
|
Madjoari 4
|
Sans nom6 (Api)
|
Tambibango
|
Bonkiri
|
Niamamba1
|
Sans nom7 (Api)
|
PognoaTikonti
|
Relwendé
|
Songtaaba M1
|
Sans nom8 (CVGF)
|
Tibadi
|
Nematoulaye3
|
Yenkilma
|
|
NematoulayeIII
|
Nematoulaye 1
|
Non révélé3
|
|
Moamba
|
Non revélé1
|
|
|
|
Non révélé2
|
|
|
Elev= Groupement d'élevage ; Mar =groupement de
maraîchage ; Api : Apiculture ; Pêch : Pêcheur