MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
Union-Discipline-Travail
UNIVERSITE DE COCODY
PROGRAMME DE FORMATION EN GESTION
DE LA POLITIQUE
ECONOMIQUE
UFR-SEG/CIRES
DOSSIER DE POLITIQUE ECONOMIQUE
THEME
Promotion 2007 - 2008
Réalisé par :
Sous la direction de :
DOUMBIA Vakaramoko Professeur KOUADIO Bénié
Marcel
Auditeur GPE- 9 Enseignant Chercheur à l'UFR des
Sciences
Economiques et de Gestion
Email : doumbivakQvahoo.fr Université de Cocody/CIRES
Programme de Formation en Gestion de la Politique
Economique
Boulevard Latrille, près Lycée Classique
d'Abidjan
08 BP 1295 Abidjan 08 Tél: 22 48 62 12; Fax: 22 48 82 84
S7ItPdol ySs pS~11Ss S11 e; 7S y ~l~~lgS 7Itei zoo'
AVANT-PROPOS
Le manque de cadres africains bien formés aux
techniques modernes d'élaboration, d'analyse et de gestion des
politiques économiques a constitué un véritable obstacle
majeur à l'amélioration durable de la situation économique
des pays africains. Pour y remédier, la Fondation pour le Renforcement
des Capacités en Afrique (ACBF) a décidé d'organiser en
collaboration avec l'Institut de la Banque Mondiale (WBI), à travers
l'appui du gouvernement japonais, le programme de formation en Gestion de la
Politique Economique (GPE), en 1998.
Il a pour objectif de renforcer les capacités humaines
des cadres des administrations publiques, privées et parapubliques des
pays de la sous région ouest africaine dans le domaine de la conception,
de la mise en oeuvre, de l'analyse et de la gestion des politiques
économiques.
Cet objectif est poursuivi à travers la formation
qualifiante et diplômante de longue durée (12 mois), où
l'auditeur est tenu d'élaborer entre autres documents, un Dossier de
Politique Economique (DPE) sous la conduite d'un encadreur
désigné par la Direction du programme, en fonction du
thème d'étude. C'est dans ce cadre que nous avons choisi de
réfléchir sur « L'EMPLOI DES JEUNES EN CÔTE D'IVOIRE
».
C'est le lieu ici de témoigner toute notre
reconnaissance et notre gratitude à l'endroit du Professeur KOUADIO
BENIE Marcel, Maître de Conférence Agrégé,
Enseignant chercheur à l'UFR des Sciences Economiques et de Gestion,
qui, malgré ses nombreuses occupations, s'est montré disponible
pour l'encadrement de nos réflexions au cours de ce travail.
A tous nos enseignants, particulièrement ceux du cours
de modèles et politiques macroéconomiques, qu'ils veuillent
recevoir nos sentiments distingués.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
la Direction du programme GPE et le personnel pour l'appui logistique dont nous
avons bénéficié dans la confection de ce document.
Que les auditeurs de la neuvième promotion GPE trouvent
ici la reconnaissance de notre chaleureuse cohabitation qui est le gage d'une
bonne intégration de nos pays.
Toutes oeuvres humaines ayant besoin de perfection, chers
lecteurs, nous vous prions de regarder notre travail avec un oeil indulgent car
nous ne saurons prétendre que le sujet dont il est question ait
été totalement traité, ce qui aurait
nécessité plus de temps et un document plus volumineux.
SIGLES ET ACRONYMES
AGEPE Agence d'Etudes et de Promotion de
l'Emploi
FDFP Fonds de Développement de la
Formation Professionnelle
FNS Fonds National de la Solidarité
AGEFOP Agence pour la Formation
Professionnelle
BIT Bureau International du Travail
OIT Organisation Internationale du Travail
OCPV Office pour la Commercialisation des
Produits Vivriers
PFS Plate Forme des Services
DSRP Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté
PNDDR Programme National de Désarmement,
de Démobilisation
et de Réinsertion
NOTE DE SYNTHESE
La libéralisation du marché du travail, une des
premières réformes majeures des institutions de ce marché
n'a pu régler le problème de l'emploi en général et
particulièrement celui des jeunes, bien au contraire. La crise de
l'emploi consécutive aux effets directs et indirects de la guerre et les
modifications du système productif, a engendré une montée
du chômage, une précarité de l'emploi et une forte
croissance du sous- emploi.
Les politiques et programmes d'emploi entrepris jusqu'ici en
Côte d'Ivoire n'ont pas freiné la tendance, ni fait reculer
l'ampleur de l'exclusion du monde du travail dont les jeunes, hommes et femmes
font l'objet. L'absence d'emploi les excluant également de la protection
sociale.
L'analyse de leur situation sur le marché du travail
fait ressortir que les jeunes chômeurs urbains de la tranche d'âge
de 15 à 24 ans ont un faible niveau d'instruction, et ce niveau est
encore plus faible chez les jeunes femmes de cette tranche d'âge que
celui des jeunes hommes. Quant aux jeunes de 25 à 34 ans, ils ont un
niveau d'instruction plus élevé. En outre, les jeunes
chômeurs urbains sont en majorité à la recherche d'un
premier emploi, les plus jeunes plus que les autres et cette différence
est moins importante chez les jeunes hommes que chez les jeunes femmes.
Les causes de ce chômage et celles du sous emploi des
jeunes sont attribuées à plusieurs facteurs dont la demande
globale, les règlements du marché du travail,
l'inadéquation entre les formations initiales et les besoins du
marché de l'emploi, le volume de la main-d'oeuvre jeune et
l'employabilité des jeunes.
Au regard de ce qui précède, il apparaît
évident que la situation que vit les jeunes (15 à 34 ans) est un
problème structurel, tant sur le plan du système de production et
le marché du travail qu'au niveau du système scolaire et
universitaire. Pour y remédier il est impérieux de mettre en
place une véritable politique de développement
caractérisée par une croissance économique soutenue et
durable combinée aux programmes d'emploi. Ainsi, il y aura une
amélioration sensible de la SITUATION et les perspectives des jeunes
défavorisés en quête d'un emploi décent.
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS 1
NOTE DE SYNTHESE 4
INTRODUCTION 7
P ROB LE MATIQU E 8
LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 9
APPROCHE M ET H O DO LOG IQ U E 9
CHAPITRE I : LE CHÔMAGE ET LE SOUS EMPLOI DES
JEUNES EN CÔTE D'IVOIRE 10
Section I : L'ANALYSE DU CHÔMAGE DES JEUNES 10
Paragraphe I - L'activité des jeunes 11
Paragraphe II - Le chômage des jeunes 11
Section II : L'ANALYSE DU SOUS-EMPLOI DES JEUNES 15
paragraphe I - Le sous-emploi visible 15
paragraphe I - Le sous-emploi invisible 16
CHAPITRE II : LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LE CHOMAGE DES
JEUNES 16
Section I : LES DIFFERENTS PROGRAMMES D'INSERTION A LA
DISPOSITION DES JEUNES 17
Paragraphe I : Les finalités des programmes 17
Paragraphe II : Les composantes des programmes 18
Section II : LE PRODIGE ET LA PLATE FORME DE SERVICES 19
Paragraphe I : Le Programme de Développement des
Initiatives Génératrices d'Emplois (PRODIGE) 20
Paragraphe II
: La Plate Forme de Services : Un dispositif d'insertion
professionnelle des jeunes 21
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 23
CONCLUSION 23
RECOMMMANDATIONS 24
BIBLIOGRAPHIE : 26
~71tPdol yes peatss et elS y ~l~~lge 71tei zoor
INTRODUCTION
Le continent africain est confronté à de
nombreux problèmes. Quelques uns de ces problèmes s'appellent
pauvreté, chômage, sous-emploi, conflits sociopolitiques, maladies
endémiques, etc. Plusieurs remèdes ont été
proposés pour résoudre ces problèmes avec des
résultats mitigés. Parmi ces remèdes figurent en bonne
place les politiques d'ajustement structurel (PAS). Ces dernières
étaient mises en oeuvre sous les auspices des institutions de Brettons
Woods à savoir la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire
International. Les réformes macroéconomiques ont certes
aidé certains des pays africains à relancer leurs
économies respectives, mais cette relance ne s'est pas traduite en
création d'emploi et de réduction de pauvreté, et la
situation de l'emploi des jeunes est demeurée critique. La
soutenabilité même de la croissance n'était pas
garantie.
En effet, cité en exemple pour sa
prospérité économique et sa stabilité politique au
début des indépendances jusqu'à la fin des années
70, le pays va connaître à partir de 1980 une succession
d'évènements qui vont ralentir pour ne pas dire freiner sa
lancée sur le chemin de la croissance et du développement
durable.
Les années 80 ont été le début de
l'adoption des réformes économiques sous les auspices des
institutions de Brettons Woods comme remède à la grave crise que
connaissait le pays. La crise économique était attribuée
en partie à la détérioration des termes de
l'échange et à des chocs externes à savoir la grande
sécheresse de 82-84 et le second choc pétrolier qui a
entraîné une élévation du taux
d'intérêt de la dette publique. En plus de ces causes
évidentes, des problèmes internes tels que la mal gouvernance, la
mauvaise gestion du budget, la faiblesse des structures institutionnelles, ont
contribué à exacerber la crise économique.
Malgré les réformes économiques mises en
oeuvre, la situation
économique de la Côte d'Ivoire ne s'est
pas améliorée de façon
significative. En effet, en dépit de quelques
améliorations sporadiques de l'activité économique le
chômage est demeuré élevé notamment celui des jeunes
en milieu urbain. Quoique des séries temporelles sur le niveau du
chômage en Côte d'Ivoire ne soient disponibles, sur la base des
évidences et des réalités que nous observons chaque jour,
on peut affirmer sans risque de se tromper que le niveau du chômage des
jeunes est en hausse ces dernières années.
PROBLEMATIQUE
Aujourd'hui, il est indispensable de s'attaquer au
chômage des jeunes et aux problèmes que rencontrent les jeunes
défavorisés. Ils sont soit sans emploi soit cantonnés dans
des emplois très peu, voire pas du tout rémunérés,
appartenant souvent au secteur de l'économie informelle où les
heures et les conditions de travail sont inacceptables et les
possibilités de progression sont très minces.
Sur la planète, il y a actuellement plus d'un milliard
de jeunes et près de quatre vingt pour cent d'entre eux vivent dans des
pays en développement. Pendant la dernière décennie, la
population en âge de travailler était de 37% dans les pays
d'Afrique subsaharienne1. En effet, entre 2003 et 2015, la
population active jeune devrait augmenter de près de 30 millions dans
cette partie du monde. Il apparaît donc que beaucoup d'efforts d'analyse,
de conseils et de financement doivent être orientés vers les pays
en développement, mais en particulier aux besoins des jeunes en
Afrique.
Jamais le taux de chômage des jeunes, âgés
de 15 à 35 ans n'a été aussi élevé. En fait,
ce sont plus de 3 millions en Côte d'Ivoire qui recherchent
désespérément un emploi que le marché du travail
est incapable de leur offrir.
1 BIT: Tendances mondiales de l'emploi des jeunes,
aoùt 2004, Génève
Pour ces personnes concernées, il s'agit d'une
injustice. Elles craignent pour leur avenir. Il faut leur donner une chance car
un tel gâchis de ressources humaines est non seulement intolérable
mais il a également un coût.
Les faits ont prouvé que la frustration, la
pauvreté et le désespoir constituent des terrains propices et
fertiles que les ennemis de la démocratie et des droits humains
s'emploient à exploiter, les jeunes étant les cibles
privilégiées des extrémistes.
Dans un pays sous développé comme la Côte
d'Ivoire, les perspectives et le modèle de développement
économique, social et politique des décennies prochaines
dépendront notamment de notre aptitude à créer un nombre
suffisant d'emplois décents pour la cohorte actuelle de jeunes.
Au regard de cette situation alarmante des jeunes, une
question s'impose à savoir quelles politiques pour l'emploi des jeunes?
Pourquoi s'intègrent- ils difficilement ? Les programmes d'emploi
actuels sont-ils efficaces ?
LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'OBJECTIF PRINCIPAL
L'objectif principal de cette étude est
d'appréhender le chômage des jeunes en Côte d'Ivoire.
LES OBJECTIFS SPECIFIQUES
De façon spécifique, il s'agit de :
- présenter l'évolution du chômage des
jeunes en Côte d'Ivoire
- déterminer les causes du chômage des jeunes
- déterminer les différentes modalités des
programmes de lutte contre le chômage des jeunes
APPROCHE METHODOLOGIQUE
Le présent dossier de politique économique est
fondé sur une méthodologie basée sur la recherche
documentaire et l'utilisation des données issues des mémoires et
publications de l'AGEPE. Tout d'abord, dans le cadre de la recherche
documentaire, nous nous sommes orientés vers des documents qui sont en
relation avec le thème abordé. Les principales sources sont: le
Bureau International du Travail (BIT), la Banque Mondiale (BM), et certaines
directions de l'administration publique ivoirienne dont la Direction
Générale de l'Emploi, et la Direction Générale de
l'Economie. Il y a également les nombreuses publications scientifiques
mises à notre disposition.
D'autres études et réflexions antérieures
ou en cours nous ont permis de mener à bien nos réflexions et
l'analyse des différents programmes d'emploi.
CHAPITRE I : LE CHÔMAGE ET LE SOUS EMPLOI DES
JEUNES EN CÔTE D'IVOIRE
Ce chapitre est la présentation des deux
problèmes majeurs auxquels les jeunes sont confrontés sur le
marché du travail. Il s'agit du chômage et du sous emploi.
Section I
· L'ANALYSE DU CHÔMAGE DES
JEUNES
Cette section analyse dans un premier temps l'activité
des jeunes2 par le taux d'activité, ce qui permet de donner
l'importance des jeunes dans la population active. Ensuite, l'analyse du
chômage est abordée, d'abord par son ampleur, mesurée
à partir de son taux, ensuite par ses caractéristiques ; les deux
paragraphes permettent de dégager une typologie de jeunes
chômeurs.
2 La définition des « jeunes » varie
suivant les pays, car plusieurs dimensions différentes sont
généralement prises en compte, qu'elles soient
démographiques, culturelles, biologiques, sociales ou économiques
(Kanyenze et al. , 2000). Les Nations Unies définissent les «
jeunes » comme étant âgés de 15 à 20 ans. Pour
les besoins de cet dossier, les « jeunes » ont toutefois
été définis comme toute personne âgée de 15
à 34 ans.
Paragraphe I - L'activité des jeunes
Sur une population active totale estimée à
6.268.624 de personnes, on dénombre 3.970.531 ayant un âge compris
entre 15 et 34 ans révolus soit une proportion de 63,5%. En milieu
urbain, ils sont au nombre de 1.593.393 et représentent 62,5% de la
population active. Les jeunes constituent la tranche de la population active la
plus importante. Ceci est vrai tant pour la population active totale que pour
celle des centres urbains. Cette population active jeune se compose de 820.598
hommes soit 51,5% et de 772.805 femmes soit (48,5%).
Le taux net d'activité représente la part de la
population active ramenée à la population potentiellement active.
Son calcul permet de mesurer la part des individus ayant l'âge
légal de travailler et qui sont effectivement actifs.
Le fait que les jeunes, bien qu'ayant un taux net
d'activité les plus faibles, constituent la tranche la plus importante
de la population active est très significatif. Ceci s'explique par la
jeunesse de la population dans les pays en développement en
général et en particulier dans le cas de la Côte d'Ivoire.
Mais il est important de souligner qu'une partie importante de ces jeunes qui
ne sont pas actifs, peuvent à tout instant intégrer le
marché du travail puisqu'ils sont en cours de formation. On mesure donc
la pression sur le marché du travail de ces jeunes, qui bien que
n'étant pas tous actifs représentent la part la plus importante
de la population active. Le taux net d'activité confirme donc
l'importance de l'étude de la situation de l'emploi des jeunes. Le taux
de chômage qui permet de mesurer la part des jeunes non occupés
parmi ceux qui sont actifs signale l'ampleur du phénomène de
chômage.
Paragraphe II - Le chômage des jeunes
Dans cette partie, nous analyserons dans un premier temps le taux
de chômage des jeunes, ensuite, nous étudierons les
caractéristiques
des jeunes chômeurs et enfin nous faisons l'ébauche
d'une typologie de jeunes chômeurs.
1 - le taux de chômage des
jeunes3
Le taux de chômage des jeunes est de 14,9% en milieu
urbain pour les jeunes contre 11,1% pour l'ensemble de la population active
urbaine. Il est de 14,2% pour les jeunes hommes et de 15,7% pour les jeunes
femmes. Les plus jeunes (15 à 24 ans) ont un taux de chômage de
15,9% contre 14,2% pour les autres jeunes (25 à 34 ans). Dans la
population de jeunes femmes, ces taux sont respectivement de 15,7% et de 15,8%.
Concernant la population masculine par contre, ils sont respectivement de 16,1%
et de 12,9%.
L'examen du taux de chômage de la population active
jeune permet de confirmer les difficultés d'insertion des jeunes sur le
marché du travail. Ceci s'illustre par son niveau nettement plus
élevé à celui de la population active totale, en milieu
urbain en général pour la ville d'Abidjan. Cette analyse selon le
genre permet de noter que les jeunes femmes ont plus de difficultés
d'insertion que les jeunes hommes. Si l'on combine le critère
d'âge avec celui du genre l'on peut, par rapport au niveau des taux,
constituer deux groupes de jeunes. Les plus jeunes (15 à 24 ans)
à savoir, hommes et femmes ainsi que toutes les autres femmes jeunes,
peuvent être classés comme étant les jeunes les plus
vulnérables. Les jeunes hommes ayant un âge supérieur
à 24 ans sont nettement moins exposés au chômage que ceux
du premier groupe.
Cette classification fait intervenir aussi bien l'âge
que le genre. Il apparaît que les hommes les plus jeunes (15 à 24
ans) sont les plus exposés au chômage au même titre que les
jeunes femmes, quelque soit la tranche d'âge dans laquelle l'on se situe.
Les jeunes hommes de plus de
3 AGEPE (2001) : Chômage et sous emploi des
jeunes urbains en Côte d'Ivoire, Document de travail n°14 ,
mars 2001.
24 ans sont, quant à eux, beaucoup moins exposés
à ce phénomène par rapport aux autres. L'une des
explications que l'on peut donner à cette classification est le faible
niveau d'instruction des jeunes de 15 à 24 ans et des jeunes femmes.
En effet, les jeunes hommes de 15 à 24 ans qui se
trouvent sur le marché du travail, sont en majorité des jeunes
déscolarisés ou non scolarisés donc ayant un niveau
d'instruction faible. La faiblesse du niveau d'instruction des femmes est
également reconnue. Le manque de dynamisme des hommes les plus jeunes
(15 à 24 ans) et des jeunes femmes de 25 à 34 ans peut expliquer
également qu'ils soient plus exposés au chômage. Une
troisième raison qui est importante, concerne l'expérience
professionnelle exigée souvent par les employeurs. Cette condition
élimine très souvent les jeunes de 15 à 24 ans car ils
sont généralement sans expérience professionnelle.
Ceci nous amène à nous interroger sur les
caractéristiques du chômage des jeunes. En tenant compte du niveau
d'instruction dans l'analyse du chômage des jeunes, il est possible
d'indiquer sa contribution dans le niveau du taux de chômage de chaque
tranche d'âge. Le fait d'être ou non à la recherche d'un
premier emploi est également important dans l'analyse du chômage
des jeunes, puisqu'ils sont bien souvent défavorisés par le
manque d'expérience professionnelle.
2 - les caractéristiques des jeunes
chômeurs
Les plus jeunes chômeurs (15 à 24 ans) ont un
très faible niveau d'instruction. Ce niveau d'instruction est plus
faible chez les jeunes femmes au chômage, ayant un âge compris
entre 15 et 24 ans, que chez les jeunes hommes de la même tranche
d'âge. Les jeunes chômeurs de la tranche d'âge de 25 à
34 ans s'avèrent être les moins touchés par la faiblesse du
niveau d'instruction sur l'ensemble de la population active.
Les jeunes chômeurs urbains sont le plus souvent
à la recherche d'un premier emploi, les plus jeunes (15 à 24 ans)
plus que les autres. Il
e~Pdol Ves pe~tes et ele V~l~~lge e~i 200,
est à noter que les femmes, selon la tranche
d'âge, la différence de proportions de jeunes chômeurs
à la recherche d'un premier emploi est moins importante que chez les
hommes. Les jeunes hommes sont plus souvent en quête d'un premier emploi
que les jeunes femmes.
La proportion des individus à la recherche d'un premier
emploi croît avec le niveau d'instruction chez les chômeurs
jusqu'au niveau secondaire. Les jeunes chômeurs de niveau d'études
supérieures générales deuxième cycle et
supérieures et techniques ont des proportions moins
élevées d'individus en quête d'un premier emploi.
Chez les hommes de 25 à 34 ans, la part d'individus
à la recherche d'un premier emploi croît avec le niveau
d'instruction pour la formation générale mais pas pour la
formation technique. Les chômeurs du niveau secondaire technique premier
cycle sont tous à la recherche d'un premier emploi, ceux du secondaire
technique ont tous déjà travaillé et ceux du
supérieur technique ont à 21,6% déjà
travaillé.
Les jeunes femmes au chômage de la tranche d'âge
de 15 à 24 ans ont les mêmes caractéristiques que les
jeunes hommes de la même tranche d'âge, à la
différence que les jeunes femmes entrant plus précocement sur le
marché de l'emploi, les proportions ne sont pas les mêmes. Une
autre différence est qu'au niveau du secondaire technique premier cycle,
elles sont toutes à la recherche d'un premier emploi. La dernière
différence est qu'après le secondaire, les autres niveaux
d'instruction ne sont pas représentés dans cette proportion.
Chez les jeunes femmes de 25 à 34 ans au chômage,
la part d'individus à la recherche d'un 1er emploi
croît avec le niveau d'instruction pour la formation
générale. Quant à ceux du secondaire
générale deuxième cycle, ils sont plus nombreux à
avoir travaillé que ne le sont ceux du secondaire général
1er cycle. A ce niveau, on trouve très peu de formation
technique.
Au total, l'analyse du chômage fait ressortir les
résultats
suivants:
- les jeunes chômeurs urbains de la tranche d'âge
de 15 à 24 ans ont un faible niveau d'instruction, ce niveau est plus
faible chez les jeunes femmes de cette tranche d'âge que celui des jeunes
hommes de la même tranche d'âge.
- Les jeunes chômeurs de la tranche d'âge de 15
à 24 ans ont un niveau d'instruction plus élevé que les
plus jeunes.
- Les jeunes chômeurs urbains sont en majorité
à la recherche d'un 1er emploi, les plus jeunes le sont plus que les
autres, cette différence est moins importante chez les jeunes femmes que
chez les jeunes hommes.
- La proportion des individus à la recherche d'un 1er
emploi croît avec le niveau d'instruction.
Section II
· L'ANALYSE DU SOUS-EMPLOI DES
JEUNES
Dans cette section, l'ampleur et les caractéristiques
du sous- emploi visible et invisible sont analysées en vue de
dégager une typologie de jeunes en situation de sous-emploi.
paragraphe I - Le sous-emploi visible
Le sous-emploi visible se mesure par le volume horaire
consacré à l'activité. Ce volume horaire est
comparé aux normes en vigueur en vue de déterminer le sous-emploi
visible. Est donc en situation de sous-emploi visible, toute personne active
occupée travaillant en deçà des normes légales.
Ce sous-emploi concerne le milieu urbain, surtout les jeunes
femmes. Les jeunes femmes d'un âge compris entre 15 et 24 ans en sont
plus touchées que les autres. Ceci est valable pour le secteur agricole
traditionnel qui concentre 14,3% de la population occupée urbaine ; ceci
est également valable pour le secteur informel qui concentre 65,5% de
cette population occupée. Mais cette observation n'est pas valable pour
le secteur moderne. Elle est donc importante à noter, dans la mesure
où elle
est valable pour 80% des actifs occupés en milieu
urbain. Cette observation confirme la vulnérabilité des femmes
sur le marché de l'emploi.
paragraphe II - Le sous-emploi invisible
Le sous-emploi invisible se définit comme le fait de
percevoir moins que le salaire minimum, soit d'occuper un emploi à
faible productivité, si on fait l'hypothèse que
rémunération et productivité sont liées.
Une part importante (61,2%) des jeunes hommes de 15 à
24 ans occupés perçoit une rémunération mensuelle
en deçà du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) 36
607F CFA en Côte d'Ivoire. La proportion des jeunes de 25 à 34 ans
percevant une rémunération mensuelle en deçà du
SMIG est nettement plus importante que celle des tranches d'âges
supérieures. Ceci fait que les jeunes particulièrement ceux de 15
à 24 ans sont plus exposés au sous-emploi invisible.
Même dans le secteur moderne, la proportion de jeunes
exposés au phénomène est nettement plus importante que
celle des autres tranches d'âge.
CHAPITRE II : LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE
LE CHOMAGE DES JEUNES
La situation pessimiste et alarmante vécue par les
jeunes (15 à 34 ans) sur le marché de l'emploi, doublée
des effets pervers de la crise socio militaire que traverse la Côte
d'Ivoire ont amené l'Etat à mettre en place des programmes actifs
du marché du travail. Deux d'entre eux ont retenu notre attention. Il
s'agit de la Plate Forme des Services (PFS) pour le Programme National de
Formation des Jeunes (PFIJ) et du Programme de Développement des
Initiatives Génératrices d'Emplois (PRODIGE) qui seront
présentés avant d'en faire une analyse critique.
sePdol yes p~aitss sit e7sy~l~olge ee 2008
Section I
· LES DIFFERENTS PROGRAMMES
D'INSERTION A LA DISPOSITION DES JEUNES
Plusieurs programmes d'emploi ont été
élaborés dont les plus importants sont le Service Civique, le
PRODIGE, l'Appui à la réinsertion et à la création
d'emploi, la Plate forme de services, le PNDDR, le Programme Spécial
Insertion et Réinsertion des jeunes. Nous verrons successivement leurs
finalités et leurs composantes essentielles.
Paragraphe I : Les finalités des programmes
Conscient du fait que la crise a sans nul doute
exacerbé la situation cahotique de la frange de la population
âgée de 15 à 34 ans qui représente 43% de la
population ivoirienne, il est évident qu'elle a aménuisé
les possibilités d'accès à l'emploi, donc à la
sécurité économique et à un statut social
valorisant.
Le chômage, en particulier lorsqu'il persiste sur une
longue période contribue à accroître le taux de
dysfonctionnement social (dépression chronique, violence familiale,
etc.) le sentiment de désespoir, la perte de l'estime de soi,
résultant du chômage et de l'absence de possibilités
d'emploi qui conduisent à un amoindrissement de la volonté
d'obéir à la loi et à un refus de se conformer aux normes
sociales ; ainsi, l'idée de l'instauration de plusieurs programmes
d'insertion et de réinsertion apparaît non seulement comme une
bouée de sauvetage pour tous les jeunes frappés par le
chômage mais aussi, un moyen pour repenser la vision de
développement harmonieux de notre pays.
La réinsertion est un processus qui conduit
l'ex-combattant démobilisé à quitter le site de
démobilisation, passer par le Bureau régional, revenir dans sa
région et s'insérer effectivement dans son milieu.
Quant à la réintégration, c'est
également un processus qui consiste à l'acquisition des
compétences et la réalisation (par les ex-combattants
réinsérés dans leur milieu) des activités
économiques leur permettant de se prendre en charge. Pour réussir
chacun de ses éléments, des activités et des
stratégies sont prévues dans les différents programmes.
Le Service Civique National par exemple est un projet ouvert
sur la construction de l'avenir. Il vise la formation des jeunes aux valeurs
citoyennes et républicaines dans la perspective de faire d'eux des
acteurs économiques du développement national. Car les jeunes ont
besoin « de reconquérir le sens du civisme, du respect de la
République et des Institutions qui l'incarnent »
Paragraphe II : Les composantes des programmes
A quelques variantes près, tous ces programmes
présentent les mêmes composantes à savoir travaux à
haute intensité de main d'oeuvre (THIMO), l'aide à l'insertion
par l'aide à l'embauche et l'auto emploi et le renforcement
institutionnel.
Sous composante 1 : THIMO
Ces travaux à haute intensité de main d'oeuvre
portent principalement sur
ü La réhabilitation et l'entretien des routes et des
pistes rurales
ü L'assainissement et la gestion des ordures
ménagères
ü La réhabilitation d'autres infrastructures (centre
de santé école et bâtiments publics).
Sous composante 2: Aide à l'insertion par
l'aide à
l'embauche et à l'auto emploi
Ici, il s'agira d'intervenir à la fois au niveau de
l'emploi salarié et de l'auto
emploi. Pour ce qui est du premier, il
est prévu la mise en oeuvre et le
développement de la
formation professionnelle technique ainsi que
l'apprentissage. Ces mesures permettront d'accroître
l'employabilité des personnes cibles ce qui doit faciliter leur
insertion sur le marché du travail. Quant au second, les programmes
insistent sur la mise en place d'un fonds d'appui aux activités
prioritaires, par exemple la préparation et l'exécution des
microprojets prioritaires (individuel et/ou collectifs ;
décentralisé au niveau des conseils généraux), sans
oublier l'appui à l'accès au crédit auprès des
institutions financières.
Par ailleurs, il sera accordé un appui à
l'information en améliorant sa collecte, son analyse et sa diffusion.
Sous composante 3 : Appui institutionnel
Vu la diversité des programmes d'emploi avec la sortie de
crise de la Côte d'Ivoire, il importe d'assurer la cohérence et
:
ü L'intégration de leurs activités,
ü La synergie entre les composantes du programme et
d'autres programmes
ü La révision de la stratégie nationale au
niveau des objectifs, des instruments et des incitations
ü Le renforcement des capacités des principales
institutions telles que l'AGEPE, le FNS, l'AGEFOP, le FDFP, l'observatoire de
l'emploi, les Conseils Généraux, la Chambre d'industrie et de
commerce
Section II
· LE PRODIGE ET LA PLATE FORME
DE
SERVICES
Cette partie sera consacrée au Programme de
Développement des Initiatives Génératrices d'Emplois
(PRODIGE) d'abord, et la Plate Forme de Services (PFS) instituée pour le
Programme National de Formation et d'insertion des Jeunes (PFIJ).
Paragraphe I : Le Programme de Développement des
Initiatives Génératrices d'Emplois (PRODIGE)
Le PRODIGE, c'est le Programme de Développement des
Initiatives Génératrices d'Emplois en faveur des jeunes et
financé totalement par le gouvernement. Il est orienté vers la
zone Ouest dans sa phase expérimentale pour une période de deux
(2 ans). En fait, il s'agit des localités suivantes : Bangolo,
Bin-Houyé, Blolequin, Duékoué, Guiglo, Toulepleu et
Zouan-hounien.
Le fonctionnement
Le PRODIGE est piloté par la Direction
Générale de l'Emploi (DGE) à travers ses différents
services opérationnels et c'est un programme qui finance les
bénéficiaires.
Afin d'éviter les déperditions à l'image
des fonds sociaux (taux de remboursement 12%), certaines conditions ont
été renforcées. Notamment au niveau de la sélection
des bénéficiaires car il y va du succès des projets et
donc de l'avenir du programme ( les bénéficiaires doivent venir
des localités précitées pour enrayer les problèmes
liés au foncier, il est prévu des tests pour évaluer leur
volonté, leurs aptitudes à vouloir se prendre en charge et s'ils
sont prêts à bien travailler), grâce à des structures
ayant l'expertise et la compétence requises en la matière.
Le mode opératoire
Il y a deux modes opératoires :
> La méthode
assistée où il s'agit d'assister le
bénéficiaire dans l'exécution de son projet, le suivre du
début à la fin et non le financer comme c'était le cas des
fonds sociaux.
> La méthode de
refinancement ici, il s'agira de mettre des ressources à
la disposition des structures de financement décentralisées qui
à leur tour vont prêter à leur sociétaire sur la
base des conditions qu'elles auront édictées. Elles sont tenues
en retour de veiller au remboursement de ces ressources
Les secteurs concernés sont la production et la
commercialisation des produits vivriers, l'élevage de court terme
(petits ruminants, volaille) et l'artisanat.
Les partenaires sont les Ministères de l'Economie, de
la Jeunesse et des Sports, l'AGEPE, le FDFP, l'AGEFOP, le FNS, le BIT, avec
l'encadrement technique de l'ANADER et l'OCPV ainsi que les structures de
financement décentralisé.
Paragraphe II : La Plate Forme de Services : Un
dispositif d'insertion
professionnelle des jeunes
La plate forme de service est le cadre d'orientation, de
mobilisation et de gestion des ressources et des compétences de quatre
organismes (FDFP, AGEFOP, AGEPE et FNS) en vue de réaliser les objectifs
du Programme de Formation et d'Insertion des Jeunes dénommé PFIJ,
proposé par eux.
La présentation générale du
dispositif "plate forme de services"
La phase pilote dénommée "projet pilote de
formation et d'insertion des jeunes" envisage de former et d'insérer 50
000 jeunes de (15 à 40 ans) sur la période 2008-2009.
Les quatre organismes sont en effet complémentaires sur
le terrain de l'emploi, de la formation et de l'insertion professionnelle par
la qualification et l'activité économique.
AGEFOP : ingénierie de formation
AGEPE : ingénierie de l'emploi
FDFP : mobilisation et gestion des financements
FNS : financement des projets (AGR).
Le dispositif "plate forme de service" (PFS) va se
déployer sur toute
l'étendue du territoire suivant quatre
principes d'actions et d'organisation
(principes fondateurs) : la proximité territoriale, le
maillage territorial, le développement local et l'initiative
individuelle.
La plate forme de services (PFS) constitue de ce fait le cadre
de développement de l'offre de services, pour le développement de
l'insertion des jeunes en Côte d'Ivoire. C'est le dispositif principal de
mise en oeuvre du PFIJ.
Les deux instances du dispositif PFS au niveau national sont :
Le Comité de Pilotage (COPIL) et l'Equipe Projet PFS (EPPFS).
Le comité de pilotage est l'organe d'orientation
technique et stratégique, de coordination et de décision et il
est composé des dirigeants des quatre organismes constituant la plate
forme de service (FDFP, AGEFOP, AGEPE, FNS). Il a pour mission de
déterminer le cadre général de réalisation et de
développement du dispositif en concertation avec les instances
nationales.
L'équipe projet est l'instance opérationnelle du
COPIL et comprend deux cadres issus de chaque organisme constituant les
dispositifs PFS. Il appui le COPIL dans l'animation du réseau CLIJ, la
promotion du dispositif, la recherche des financements et la valorisation
nationale (info-com)
Au niveau local
Il y a deux instances au niveau local que sont le
Comité Local d'Insertion des Jeunes (CLIJ) et la Mission Locale (ML)
Le comité local d'insertion constitue l'instance
politique locale d'orientation, de programmation et de décision pour le
pilotage du dispositif PFS en territoire. Il comprend 10 à 12 membres
qui sont des acteurs clés du territoire (élus des
collectivités territoriales, des personnes issues des organisations
professionnelles, des syndicats, des organisations de la jeunesse, des chambres
consulaires, etc.).
Quant à la mission locale, elle est un organe
opérationnel de réalisation du
plan local d'insertion des
jeunes et elle met en oeuvre le dispositif PFS en
territoire sous la responsabilité du CLIJ. Elle comprend
trois animateurs missionnés par le CLIJ.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
L'on peut retenir des analyses qui précèdent que
les jeunes sont plus exposés au chômage et au sous-emploi que les
adultes, les plus jeunes (15 à 24 ans) plus que les moins jeunes (25
à 35 ans), les jeunes femmes plus que les jeunes hommes.
Le niveau d'instruction, bien que n'expliquant pas le
chômage, permet à ceux qui en ont un suffisamment
élevé d'avoir un emploi plus rémunérateur, donc une
meilleure intégration sur le marché de l'emploi,
particulièrement dans le secteur moderne, ce qui leur permet de ne pas
vivre la situation de sous-emploi. Ce secteur, cible de la population active a
une faible capacité d'absorption en Côte d'Ivoire, ce qui
constitue l'un des problèmes majeurs de l'emploi.
Nombre de jeunes (15 à 24 ans) ont une entrée
précoce dans la vie active, ce qui ne favorise pas une meilleure
insertion sur le marché de l'emploi, puisqu'ils y entrent assez souvent
parce qu'ils abandonnent trop tôt leurs études. Les jeunes femmes,
bien souvent ne sont pas scolarisées ou abandonnent très
tôt les études, plus que les jeunes hommes. De ce fait, elles
vivent des situations des plus difficiles ; ce phénomène
s'observe aussi bien au niveau du chômage que du sous-emploi.
Les causes du chômage et du sous-emploi des jeunes sont
souvent attribuées à plusieurs facteurs, dont la demande globale,
les règlements du marché du travail, les lois de protection de
l'emploi, le volume de la main-d'oeuvre jeune et l'employabilité des
jeunes. L'employabilité se rapporte aux types de compétences et
d'attributs qui peuvent faciliter l'insertion dans le marché du travail.
Il inclue le niveau et la qualité de
l'instruction et de la formation d'un individu. La pertinence
de l'expérience professionnelle et la possession de compétences
"génériques", telles que les compétences en relations
humaines et en communication. L'influence relative de ces facteurs peut varier
considérablement d'un pays à un autre et selon le cadre de
développement. Il convient de les examiner dans le cas de la Côte
d'Ivoire en tenant compte des réalités locales et des
résultats de l'analyse précédente. De ces causes,
transparaîtront les solutions à proposer.
Les solutions aux problèmes d'emploi découlent
des causes de ces problèmes et des caractéristiques des jeunes
actifs.
La solution suprême aux problèmes de
chômage et du sous-emploi des jeunes urbains en Côte d'Ivoire est
une relance économique qui ferait de l'emploi l'objet de la croissance.
L'instauration d'une croissance économique durable et créatrice
d'emploi permettrait en effet d'augmenter la capacité d'absorption du
secteur moderne par la création de nouvelles entreprises et de nouveaux
emplois aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Cette augmentation de la capacité d'absorption du secteur moderne suffit
à elle seule à diminuer les taux de chômage et de
sous-emploi des jeunes.
RECOMMMANDATIONS
> Vu que l'emploi est le véhicule
principal permettant de briser le cycle de la pauvreté, il faut le
considérer donc comme l'objectif central des politiques
économiques et de développement dans le DSRP.
> Dans le but de rationaliser l'effort et
la demande de travail, il faut reformer les systèmes éducatifs et
de formation. A ce niveau, certaines reformes doivent avoir un contenu
spécifique orienté vers la promotion et la valorisation des
compétences identifiées. Par contre, d'autres mesures
seront orientées vers l'ensemble de la structure
institutionnelle l'organisation et la matière des cours.
> Elaborer une stratégie d'ensemble visant à
soutenir les jeunes déscolarisés et de faible formation -
faciliter leur entrée dans des centres de formation axée sur
l'acquisition de compétences dans des domaines tels que la confection,
la menuiserie, la maçonnerie, l'agriculture et le travail des
métaux.
> Un programme de formation dans le secteur informel qui
abordera les problèmes de ce secteur en offrant une formation technique
et commerciale ainsi que l'accès au financement.
> Il faut des initiatives au profit des petites et
moyennes entreprises. La création d'un centre orienté vers la
promotion des petites entreprises pour diriger, contrôler et
évaluer la mise en oeuvre de la stratégie nationale pour leur
développement et pour fournir des services d'aide tels que la formation
à l'entreprenariat, la formation en ligne, l'offre de fonds pour le
développement et une aide à la commercialisation.
sePdol Ves pitss sit e7s V~l~~lge e~i 2008
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