CONCLUSION GENERALE
Depuis plus d'une décennie, le continent africain a
amorcé le processus de démocratisation. Depuis lors beaucoup de
responsables africains, quelle que soit leur appartenance politique, n'ont
ménagé aucun effort pour asseoir voire consolider les acquis de
la jeune démocratie africaine dont nous sommes fiers aujourd'hui. C'est
dans ce sillage qu'il convient de placer la 4ième
Conférence sur les démocraties nouvelles ou rétablies qui
s'est tenue, à Cotonou, du 04 au 06 décembre 2000. A cette
occasion le monde entier a réaffirmé son engagement à
soutenir une démocratie plus juste et plus équitable. Cet
engagement prouve qu'il y a un combat à mener, un principe à
renforcer : celui de la primauté de la volonté du peuple.
Cependant, un regard rétrospectif sur l'actualité en Afrique
montre que les efforts qui se font pour l'établissement d'un Etat de
droit, et pour le renforcement du processus démocratique doivent
être poursuivis et renforcés.
Dans le monde entier, les discussions sur la démocratie
portent également sur les institutions et la bonne gouvernance. Ces
questions sont primordiales pour l'établissement d'un Etat de droit. Une
bonne gouvernance impose également de promouvoir des institutions
équitables et responsables, protégeant les droits de l'homme et
les libertés fondamentales.
Les pays ne pourront faire progresser le développement
pour tous que lorsque tous les citoyens pourront prendre part aux
décisions qui les touchent directement, à travers une
véritable décentralisation, gage de la démocratie.
Si l'on veut que les institutions politiques favorisent et
préservent la liberté et la dignité de tous les individus,
la démocratie doit être étendue et ancrée plus
profondément. La démocratie étant un processus, elle n'est
jamais définitive. Oublier ce principe, peut tout remettre en cause.
C'est pourquoi, le BENIN se doit de veiller à la pérennisation
des acquis démocratiques en mettant au point une stratégie de
consolidation et d'éveil politique des
populations tout en oeuvrant pour un changement positif des
comportements afin de permettre une meilleure participation des populations aux
décisions et à la gestion des affaires publiques.
Pour plus de démocratie dans la sphère
politique, il est nécessaire d'élargir les sensibilisations afin
de donner aux individus la possibilité d'y participer plus efficacement.
Il convient également d'encourager le développement des OSC pour
permettre aux institutions démocratiques de mieux représenter
l'opinion publique : c'est ainsi qu'une multiplicité de nouveaux modes
de participation aux débats et aux activités publiques est
apparue au cours des vingt dernières années, c'est le cas de
Green Peace.
Elargir la participation veut aussi dire valoriser le
rôle et la contribution des femmes de nos sociétés aux
décisions publiques qui les concernent tout autant que les hommes. Le
respect des droits de l'Homme ne peut s'affirmer s'il n'y a pas un respect des
femmes et de l'égalité de genre. Ce respect passe par l'ouverture
à leurs idées et revendications. Les femmes méritent
d'être plus présentes dans les instances publiques de
représentation et dans les groupes de décideurs publics et
privés. C'est là une des grandes forces de la
société civile qui fait une révolution silencieuse.
La liberté et l'indépendance des médias
sont elles aussi essentielles pour la démocratie. Cependant, les
médias ne peuvent être pluralistes et indépendants
qu'à condition de ne pas être soumis au contrôle de l'Etat
ou aux pressions des entreprises et des partis politiques. Dans un monde
interdépendant, les principes démocratiques revêtent une
dimension planétaire car les règles et les acteurs internationaux
influent souvent autant sur la vie des individus que sur les dispositions
nationales. Des initiatives telles que le NEPAD témoignent de la
volonté des pays africains à s'engager dans la voie de la
démocratie et du développement durable.
Nous constatons à l'issue de notre travail que la
Déclaration de Cotonou, qui a sanctionné les travaux de la
Quatrième CIDNR, a jeté les bases de nouvelles perspectives pour
l'enracinement et la consolidation des processus démocratiques dans le
monde. En témoignent la continuité et l'écho de plus en
plus grandissant du mouvement des DNR. Au
total, l'histoire retiendra que la Déclaration de
Cotonou est un nouvel acte de foi démocratique. Elle est aussi un
engagement politique solennellement pris à la face du monde
et devant l'histoire par les DNR, d'être, individuellement
et collectivement, les vigiles de la paix, les acteurs de la bonne Gouvernance
et de l'Etat de droit./.
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