II.2.1.2. Techniques de mise en oeuvre :
Deux procéder de mises en uvre :
· par voie humide.
· par voie sèche.
Colonnes exécutées par voie
humide
La mise en uvre en colonne ballastées par voie humide,
dite aussi par vibro-substitution consiste à :
· réalise un forage par auto-fonçage et
lançage à l'eau jusqu'à la profondeur
désignée ;
· remonter le vibreur, avec parfois des ramonages
successif, et laisser tomber gravitaire ment le ballast dans le forage
préalable ;
· Compacter le ballast par passes successives
jusqu'à la finition de la colonne.
Réalisation des colonnes ballastées en voie
humide sur la plateforme d'assise du futur remblai (SNTF - Liaison
ferroviaire Oran / Hassi bounif /Tronçon Sebkha)
Colonnes exécutées par voie sèche
:
La réalisation des colonnes ballastées par voie
sèche, dite encore par vibro-refoulement consiste à :
· auto foncer le vibreur directement dans le sol par
renflement jusqu'à la profondeur désignée ;
· remonter progressivement le vibreur tout en laissant
descendre par gravité et par pression d'air, le ballast approvisionner
par chargeur dans une benne coulissant le long du mât ;
· compacter le ballast par passes successives de l'ordre de
0,5 m jusqu'à finition de la colonne.
L'atelier de colonnes ballastées voie
sèche (Construction d'une Fromagerie BEL à Kolea)
Colonnes ballastées pilonnées («
pieux de gravier Franki ») :
La réalisation des colonnes ballastées
pilonnées nécessite les étapes suivantes :
· confection du bouchon de battage « Franki »
à l'aide du gravier ;
· battage au fond du tube avec dameur intérieur ;
· expulsion du bouchon de gravier ;
· réalisation de la colonne par damage de charges de
gravier et extraction du tube ;
· finition de la colonne.
La technique des colonnes ballastées pilonnées
du procédé « Franki » garantit la réalisation
d'une colonne compactée énergiquement et dont le diamètre
varie en fonction de la qualité du gravier apporté.
II.2.1.3. Mode opératoire :
Figure 08: les différentes étapes
de réalisation des colonnes ballastées pilonnées.
1- Préparation :
La machine est mise en station au-dessus du point de
fonçage, et stabilisée sur ses vérins. Un chargeur
à godet assure l'approvisionnement en agrégats.
2- Remplissage :
Le contenu de la benne est vidé dans le sas. Après
sa fermeture, l'air comprimé permet de maintenir un flux continu de
matériau jusqu'à l'orifice de sortie.
3- Fonçage :
Le vibreur descend, en profondeur latéralement le sol,
jusqu'à la profondeur prévue, grâce à l'insufflation
d'air comprimé et à la poussée sur l'outil.
4- Compactage :
Lorsque la profondeur finale est atteinte, le vibreur est
légèrement est légèrement remonté et le
matériau d'apport se mis en place dans l'espace ainsi formé. Puit
le vibreur est redescendu pour expanser le matériau latéralement
dans le sol et le compacter.
5- Finition :
La colonne est exécutée ainsi, par passe
successives, jusqu'au niveau prévu. Les semelles de fondation sont alors
réalisées de manière traditionnelle.
II.2.1.4. Avantage du vibreur à sas :
- Le matériau d'apport arrive directement
à l'orifice de sortie, ce qui assure la continuité de la
colonne
- Le compactage se fait en une seule passe
- Il n'y a pas de risque d'éboulement du
forage dans les sols instables
- Les vibreurs guidés montés sur
porteurs garantissent la parfaite verticalité des colonnes
II.2.1.5. Limite du domaine d'application : -Sols
concernés :
Les colonnes ballastées sont réalisées
dans les sols mous non organique (argile , limon) , dans les sables fins
argileux et / ou limoneux décomprimés et dans les remblais
anthropiques inertes ( non « poubelliens » ) et qu'elles sont
proscrites dans les sols organiques (tourbe , vase organique) et les
matériau de décharge en raison de leur comportement
évolutive dans les temps .La stabilité de la colonne est assurer
par le confinement qu'exerce latéralement le sol qui doit
présenté une étreinte latérale suffisante .
Le tableau II-1 détaille les sols concernés par
l'amélioration des sols par colonne ballastée et les
résistances latérales (étreinte latérale) que peut
offrir le sol pour la stabilité de la colonne. Ces données sont
recoupées avec les informations recueillies auprès des
entreprises françaises spécialisées et celles disponibles
dans la littérature.
Sols
|
Faisabilité
|
Etreinte latérale
|
Remarque
|
PL
(kPa)
|
qc (MPa)
|
Nspt
(coups)
|
Cu (kPa)
|
Argile
|
Oui
|
150-400
|
0,6-1,2
|
4-6
|
25-50
|
-
|
Liment
|
Oui
|
150-400
|
0,6-1,2
|
4-6
|
25-50
|
-
|
Sable fin
lâche
|
Oui
|
150-400
|
0,6-1,2
|
4-6
|
-
|
-
|
Tourbe
|
Non
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Matériau évolutif
|
Autres sols organiques
|
Non
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Matériau évolutif
|
Remblai inerte
|
Oui
|
200-500
|
0,6-1,6
|
-
|
-
|
|
Décharge
|
Non
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Matériau évolutif
|
Tableau 02 : champ d'application des colonnes
ballastées : nature et résistance des sols Autre types
des colonnes :
1. Colonnes à module contrôlé
(CMC):
Il est courant de renforcer des sols de fondation
compressibles par des inclusions granulaires du type colonnes
ballastées; cette technique atteint toutefois ses limites, soit lorsque
le sol encaissant est trop mou ou organique et n'offre donc pas
d'étreinte latérale suffisante, soit lorsque le facteur de
réduction des tassements est trop faible en raison de charges
très élevées.
C'est pourquoi une nouvelle technique a été
récemment développée dite «colonnes à module
contrôlé », consistant à renforcer le sol par des
inclusions semi-rigides cimentées. Ces colonnes sont mises en oeuvre par
une tarière particulière, motorisée par de puissants
équipements, qui refoule le sol latéralement pratiquement sans
remontée de terre ni vibrations. Durant la remontée de l'outil,
un mortier spécialement formulé est injecté, dont le
module de déformation se situe entre celui du ballast compacté et
celui du béton de pieu classique.
La colonne à module contrôlé
:
Les inclusions verticales répondent au souci de
réduire les tassements sous les fondations et de les
homogénéiser à l'échelle du massif
traité.
Cette méthode de fondation trouve son prolongement
actuel de façon économique et sophistiquée dans la
technique des colonnes à module contrôlé (CMC), qui sont
des inclusions semi-rigides.
Présentation des Colonnes à module
contrôlé :
Les CMC sont des inclusions semi-rigides dont le module de
déformation à long terme se situe entre le module du béton
de pieux et le module des colonnes ballastées. Selon les formulations,
ce module varie de 500 à 10 000 MPa.
La solution des CMC ne vise pas à réaliser des
pieux devant supporter chacun directement la charge de l'ouvrage, mais à
réduire la déformabilité globale du sol à l'aide
d'éléments semi- rigides régulièrement
répartis et en densité suffisante.
Le dimensionnement des CMC se base sur la recherche d'une
répartition des efforts entre les colonnes et le sol encaissant en
fonction du tassement admissible pour le projet.
Les CMC présentent les caractéristiques suivantes
:
· Procédé de réalisation :
Matériau cimenté mis en place à la tarière
creuse
· Module de déformation : de 100 à 2 000 fois
celui du sol
· Méthode de traversée du sol : à la
vis refoulante, sans déblais
· Effet sur le sol : Amélioration des terrains entre
les colonnes si elles sont assez rapprochées
· Diamètre des colonnes : diamètre de l'outil
de forage
· Fabrication du matériau : en centrale
Les CMC permettent en particulier de fonder les ouvrages dans
les cas qui ne pouvaient être traités par les inclusions souples
et notamment :
· Sol trop lâche ou trop mou (manque
d'étreinte latérale pour les inclusions souples)
· Sol tourbeux ou organique ou remblais divers
(évolution incontrôlée de l'étreinte
latérale)
· Charges très élevées
· Tassements admissibles très limités.
Tout comme les inclusions souples, les colonnes à
module contrôlé permettent de réaliser des dallages sur
terre-plein grâce à la mise en place d'une couche de
répartition en tête des inclusions.
Elles permettent également de reprendre les semelles de
fondation ou des radiers à l'exclusion des efforts horizontaux et de
soulèvement.
D'autre part, les CMC présentent l'avantage de ne pas
générer de vibrations ce qui permet de travailler en toute
sécurité le long d'ouvrages mitoyens.
Méthode de réalisation des colonnes
à module contrôlé :
Les colonnes à module contrôlé sont
réalisées par refoulement du sol et sans déblais à
l'aide d'un outil creux permettant l'alimentation des colonnes par la pointe.
Il s'agit en général d'une vis refoulante.
Les engins employés sont spécialement
conçus pour développer conjointement une poussée sur
l'outil particulièrement élevée, ainsi qu'un fort couple,
de façon à refouler les sols latéralement au cours de la
pénétration de la vis.
Celle-ci est vissée dans le sol jusqu'à la
profondeur désirée puis lentement remontée sans
déblais. Un mortier fluide est libéré au cours de la
remontée dans la cavité de sol par l'âme de la vis
spéciale, de façon à constituer une colonne de 40 à
50 cm de diamètre (figure 9).
Figure 9. Schéma de réalisation
des CMC
Ces colonnes sont réalisées après mise
en place d'une plateforme de travail de 30 cm en bons matériaux. Le
dispositif opératoire proposé à sec et sans extraction de
terre, n'entraîne pas de pollution significative de la plate-forme.
Les colonnes sont contrôlées par enregistrement des
paramètres d'injection ainsi que la prise d'échantillons pour
essais d'écrasement.
Les paramètres enregistrés et imprimés sur
les fiches de contrôle comprennent :
· Les vitesses d'avancement et de rotation en descente
· Le couple de rotation en descente
· La pression et le volume de mortier injecté
Le profil des colonnes est dérivé de ces
paramètres.
2. Colonne à module mixte (CMM):
Une CMM se décompose en deux parties:
· En partie supérieure : une colonne
ballastée de l'ordre de 1,50 m de hauteur,
· En partie inférieure : une inclusion rigide
exécutée par refoulement.
Le procédé a pour objet d'améliorer les
performances du sol de fondation d'ouvrages fondés superficiellement en
répondant aux spécifications suivantes :
· Réduction des tassements.
· Reprise des efforts horizontaux et des moments sans
réaliser de matelas intercalaire sous les semelles.
· Augmentation de la capacité portante du sol.
· Suppression du phénomène de point dur.
De plus, le procédé a pour avantage de
s'affranchir des risques de rupture inhérents aux inclusions rigides
arasées au niveau ou légèrement en dessous de la
plateforme de travail dans les cas suivants :
· Circulation des engins de chantier lors du nivellement et
compactage des plateformes.
· Terrassement et remblaiement des réseaux dans
l'emprise du traitement.
· Terrassement des fouilles de semelles.
Colonne ballastée Zone de recouvrement
Inclusion rigide
|
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Figure 10 : Coupe d'une Colonne à Module
Mixte CMM 3. Plots ballastés :
Le principe de la substitution dynamique est le renforcement
du sol par la création de colonnes de 2 à 3 mètres de
diamètre, en matériaux granulaires très compactés.
Les colonnes ainsi formées sont appelées plots ballastés
pilonnés. La mise en oeuvre s'effectue à l'aide d'engins
spécialisés, proches de ceux utilisés pour le compactage
dynamique. Les deux techniques sont fréquemment employées de
manière complémentaire sur les mêmes chantiers.
Figure 11. Engin réalisateur des plots
ballastés
Les plots ballastés vont pénétrer dans le
sol par pilonnage, à l'aide d'une masse de 15 à 30 tonnes, en
chute libre de 10 à 30 mètres. L'emplacement du plot est
préparé par une pré- excavation qui va être
partiellement remplie d'un bouchon de matériaux que le pilonnage fera
descendre à la profondeur voulue. Le plot est ensuite rechargé
puis compacté par phases successives.
Figure 12. Plot ballasté avant
remblaiement
Figure 13. Plots ballastés - Exemple de
coupe type
Charges appliquées et tolérances
imposées :
Les colonnes ballastées sont utilisées pour des
fondations sous remblais (d'accès et de surélévation), des
radies et dallages (station d'épuration et bâtiments industriels)
et des fondations superficielles de bâtiments essentiellement de
logistique et parfois d'habitation.
Les remblais, les radiers et les dallages apportent
généralement des charges réparties sur de grandes surfaces
; mais des efforts plus concentrés (appuis des systèmes de
stockage, par exemple) peuvent entraîner des charges localisées
qui, en particulier sous les radiers souples et les dallages,
nécessitent un examen détaillé des tassements
différentiels pour s'assurer de la stabilité de la structure.
Pour les fondation superficielles (isolées ou filantes), les descentes
de charges apportées par les poteaux sont ponctuelles et concentrent les
contraintes sous la base de la semelle. Là aussi, l'examen
détaillé des tassements différentiels entre semelles
s'impose.
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