Université Protestante au Congo
Faculté de Droit
Département de Droit Public
B.P. 4745 KIN II LINGWALA
Les mécanismes de répression des
violations des droits de l'enfant
Simbi Banza Noëlla
IIième Licence
Travail de fin de cycle présenté pour
l'obtention du grade de licencié en Droit
Option : Droit Public International
Directeur : Greg BASUE BABU KAZADI
Professeur
Année Académique : 2008 -
2009
Epigraphe
Vous dites : « C'est épuisant
de s'occuper des enfants ».
Vous avez raison.
Vous
ajoutez : « Parce que nous devons nous mettre à leur
niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous
rapetisser. »
Là, vous vous trompez. Ce
n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligé
de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments.
De nous élever, nous
étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre
pour ne pas les blesser.
Janusz KORCZAK,
Quand
je redeviendrai petit (prologue), AFJK, traduction
révisée en 2007.
La mémoire de mes très chers grands-parents
Mes très chers parents
A ces personnes que j'aurais tant aimé voir
présente à ma soutenance mes regrettés grands
parents : Gertrude Ngoie Muanabute, Jordanie Mumba Kansabala, Capitaine
Banza Ngabudjele, Marcel Umba Shimbi;
A mes parents, Damien et Marie Jeanne (Josée) Simbi,
ces êtres qui ont toujours été là pour moi, et qui
m'ont donné un magnifique modèle de labeur et de
persévérance. J'espère qu'ils trouveront dans ce travail
toute ma reconnaissance et tout mon amour pour leur aide;
Je dédie ce mémoire
Remerciements
Il serait injuste de notre part de commencer la
rédaction de ce travail sans exprimer notre gratitude à l'endroit
des personnes qui l'ont rendu possible de loin tout comme de près.
Nous remercions en premier lieu Monsieur le Professeur BASUE
BABU KAZADI qui a accepté de diriger notre travail malgré ses
multiples occupations.
Nous ne saurons oublier ici l'Assistant Prince KALUME qui a
bien voulu nous encadrer avec beaucoup de patience et de compréhension
tout au long de la rédaction de notre travail.
Que la grande, merveilleuse et entreprenante famille Simbi
ainsi qu'à toute personne qui en est reliée de près ou
même de loin, trouve dans ce travail l'expression de notre profonde
gratitude pour leur soutien.
Liste des Abréviations
- AGNU : Assemblée Générale des Nations
Unies
- BIT : Bureau International du Travail
- CDE : Comité des Droits de l'Enfant
- CDH : Comité des Droits de l'Homme
- CDH/ECOSOC : Commission des Droits de l'Homme/
Conseil Economique et Social
- CICR : Comité International de la Croix Rouge
- CRDE : Convention des Nations Unies Relative aux Droits de
l'Enfant
- DIH : Droit International Humanitaire
- DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
- EPT : Education pour Tous
- HCR : Haut-commissariat des nations Unies pour les
Réfugiés
- IPEC : Programme International pour l'Elimination du
Travail des Enfants
- MP : Ministère Public
- OIT : Organisation International du Travail
- OMD : Organisation du Millénaire pour le
Développement
- OMS : Organisation Mondial de la Santé
- ONG : Organisation non gouvernementale
- OUA : Organisation de l'Unité Africaine
- RDC : République Démocratique du Congo
- SGNU : Secrétariat Général des Nations
Unies
- UA : Union Africaine
- UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education,
la Science et la Culture
- UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
- VIH/SIDA : Virus de l'Immunodéficience Humaine /
Syndrome Immunodéficitaire Acquis
INTRODUCTION
Il est à noter que la personnalité juridique de
l'enfant a connu une longue évolution pendant plusieurs
années(1).
Cependant, il n'est plus question de la conception Romaine de
l'enfant avec le pater familias où l'enfant devrait se soumettre
aveuglement, cette conception a laissé la place à une autre qui
prône la reconnaissance de l'enfant comme faisant partie d'un univers
autonome et différents qui, pare ce fait est soumis à des besoins
et des lois qui lui sont propres(2).
C'est ainsi qu'après le 18ème
siècle, les enfants sont considérés comme les
bâtisseurs de demain qui auront droit aussi aux richesses de la
société qui ne seront plus considérés comme
possession du père ou comme une propriété
quelconque(3).
Aussi, traiter des mécanismes qui protègent
l'enfant contre les violations dont il est victime revient-il à parler
des diverses opérations et des mécanismes mis en oeuvre sur le
plan international, tel que dans le cadre des Nations Unies et d'autres
institutions internationales pour favorises le développement de
l'enfant.
C'est d'ailleurs les prescrits de la Convention des Nations
Unies Relative aux Droits de l'Enfant (CRDE) qui dispose entre autre dans son
préambule que : l'enfant, en raison de son manque de
maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection
spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection
juridique appropriée, avant comme après la
naissance(4)
Avant toute évolution dans notre travail, nous voulons
définir les concepts clés de notre travail avant de tracer
l'évolution historique.
(1) LA ROSA, (A), « La
protection de l'enfant en droit international pénal : état
des lieux », Mémoire de Master recherche Mention Droit
International de l'Université de Lille 2 Droit et Santé,
Faculté des Sciences Juridiques, politiques et sociales, école
doctorale n° 74, année universitaire 2003 - 2004
(2) DEKEUWER - (F),
« les droits de l'enfant, » Que sais-je ?
6ème éd, mise à jour, PUF, Paris, 2004
(3) MEUNIER (G), « L'application de la Convention
des Nations Unies relative aux droits de l'enfant dans le droit interne des
Etats parties, L'harmattan », Paris, 2002
(4) Convention des Nations unies relative aux droits de
l'enfant, adoptée par la résolution 44/25 du 20 novembre 1989, de
l'AGNU
I. EVOLUTION HISTORIQUE ET DEFINITION DES
CONCEPTS
Cette question qui fait dans notre débat a
évolué dans le temps, d'où l'impérieux
nécessité d'en tracer l'évolution et d'en circonscrire le
cadre conceptuel.
A. Evolution Historique
Le besoin d'assurer à l'enfant une protection n'est pas
récent. Il existait déjà chez les peuples hébreux
un statut accordant à l'enfant une certaine garantie contre les
violations dont il peut être victime(5).
Ce souci existait aussi en Grèce puisque l'Etat
intervenait de façon considérable dans les relations
parents-enfants. En cas de maltraitance, les citoyens pouvaient se porter
défenseurs des enfants et faire entendre leurs plaintes devant la
justice criminelle(6).
Cependant, il n'existait aucune conscience, jusqu'au moyen
âge, d'une certaine conscience sociale de l'existence de l'enfant en tant
que groupe social, surtout entant que groupe au sein de la
société. Des mesures en faveur de l'enfant vont se multiplier
sous l'égide de l'Eglise.
Face à l'exploitation grandissante et surtout aux
violations massives de ses droits, il s'est imposé la
nécessité d'une certaine protection internationale
c'est-à-dire de la mise en place des mécanismes afin de
réprimer ces violations, et aussi de lui consacrer des droits propres.
Pour ce faire, il fallait attendre la période de
rationalisme, en particulier le siècle des lumières. Les enfants
apparaissent comme groupe social en tant que tel. D'où un statut de
l'enfant inscrit dans une idée de futur et de progrès tel que le
signale le philosophe Emmanuel KANT ainsi élaboré en ces
termes : « les enfants comme personnes ont aussi
originairement comme un avantage inné droit aux soins de leurs parents,
jusqu'à ce qu'ils soient capables de se conserver
eux-mêmes ».
(5) MEUNIER (G), op.cit.p.
(6) Idem
Le concept des droits de l'enfant n'a été
identifié que dans la dernière partie du 19ème
siècle. La communauté internationale reconnaît alors que
les enfants sont vulnérables et nécessitent une attention et une
protection spéciale de la part des parents et de la
société.
Ce n'est cependant que très récemment, au
début du 20ème siècle, que les lois consacrant
les droits de l'enfant sont établies et font de ce dernier une
préoccupation internationale, les enfants se voient reconnaître
comme personnalité juridique et détenteurs de droits.
Il est de ce fait symbolique de noter que la première
déclaration internationale portant sur les droits de la personne
mineure, soit la déclaration de Genève(7), bien que
non contraignante, envisageant les enfants comme bénéficiaires
de mesures de protection plutôt que agents détenteurs de droits
propres.
Il est toutefois important de souligner qu'en 1902, lors de la
conférence de la Haye sur le droit international, il est fait mention
dans le traité portant règlement de la tutelle des mineurs, de
l'intérêt de l'enfant comme critère important.
En 1919, l'organisation internationale du travail (OIT)
accepte un traité qui établit l'âge minimum en dessous
duquel les enfants ne pouvaient travailler dans l'industrie.
Malgré la validité internationale de ces
règles concernant les enfants, c'est la déclaration de
Genève de 1924 qui est considérée comme le premier
instrument international se rapportant aux droits de l'enfant, même si
cette déclaration attirait davantage l'attention sur les devoirs des
adultes envers les enfants que sur les droits des enfants proprement dits.
Après 1924, plus de quatre-vingt instruments juridiques
internationaux vont suivre, se référant directement ou
indirectement à l'enfant. On va passer d'un droit déclaratoire
à un droit contraignant.
(7) Lire la déclaration sur les droits de l'enfant,
Genève, 1924
En sus, c'est avec la création de l'ONU en 1945, et du
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), qu'un pallier sera franchi
dans ce sens. Un projet de déclaration des droits de l'enfant est
présenté et adopté à l'unanimité en 1959
après un long processus de rédaction à l'Assemblée
Générale des Nations Unies (AGNU).
La déclaration de 1959 a servi de base au lancement des
initiatives devant aboutir à la CRDE après plus de dix ans de
négociation, projet soumis par le gouvernement
polonais(8).
Notons qu'au cours de ces trois dernières
décennies, la communauté internationale a marqué un
intérêt de plus en plus croissant face à la condition de
l'enfant dans le monde rappelant qu'en raison de sa
vulnérabilité, de sa dépendance, de son manque de
maturité physique, intellectuelle et émotionnelle, l'enfant a
besoin de soins spéciaux et d'une protection spéciale.
Cette préoccupation a aboutit à l'adoption de la
CRDE en 1989 et de la déclaration mondiale en faveur de l'enfant, de sa
survie, de sa protection, de son développement, déclaration issue
du sommet de l'enfant tenu à New York du 28 au 30 septembre 1990,
lesquels engagements été renouvelés lors de la Session
Spéciale de l'AGNU consacrée aux enfants tenu du 05 au 10 mai
2002.
L'entrée en vigueur de la dite convention en septembre
1990 consacrait plusieurs années d'efforts visant à ce que la
communauté internationale accorde l'attention voulue aux besoins et
à la vulnérabilité propres aux enfants.
De ce point de vue, la CRDE est à la fois un
aboutissement et un point de départ : aboutissement de toute
l'évolution quant à la place de l'enfant dans la
société ; point de départ d'une nouvelle conception
de la place de l'enfant, qui, désormais, n'est plus mineur défini
par son incapacité mais une personne ayant des droits, un adulte en
devenir(9).
(8) CRDE, consultable sur
www.unhrc.un
(9) MEUNIER, (G), op.cit,
Le comité des droits de l'enfant (CDE), organisme
crée par la convention, sera chargé de veiller au respect des
droits de l'enfant. C'est l'un des organes clés en matière de
protection de l'enfant.
Divers autres mécanismes s'occupent de la
répression des violations dont l'enfant peut être victime d'autant
plus que l'enfant jouit de l'éventail tout entier de droits de l'homme,
de sorte que toutes les institutions internationales, nationales et
régionales oeuvrant dans le domaine des droits humains doivent lui
accorder la protection dont il a besoin.
Plusieurs autres instruments, à part la CRDE,
reconnaissent le droit de l'enfant à une protection. Ainsi, les
progrès notoires ont-ils été également faits du
niveau régional.
En 1990, par exemple, l'OUA, de géniteur de l'UA, a
adopté la Charte Africaine des droits et du bien être de l'enfant.
De même la Convention Européenne sur l'exercice des droits de
l'enfant est entrée en vigueur en 2000.
Pour ce qui concerne la République Démocratique
du Congo (RDC), dans un sursaut remarquable à saluer, le constituant de
la 3ème république a consacré pas moins de cinq
articles aux droits et à la protection de l'enfant (il s'agit des
articles 40,41 alinéa 1, 2, 7, 42, 43 et 45. Sans oublier la
promulgation d'une loi portant protection de l'enfant(10).
De nos jours, le terme enfant est beaucoup plus largement
entendu. Il ne s'agit plus seulement de l'enfant en bas âge, il est
désormais considéré comme personne à part
entière, dotée d'une personnalité juridique.
Après ce rappel de l'évolution historique et de
l'origine des droits de l'enfant, le point suivant sera consacré
à la définition de certains concepts clés dont
l'enfant.
(10) Protection Légale et Judiciaire des Enfants en
RDC, Problèmes Centraux et résolutions, décembre 2004
B. Définition des concepts
clés
Il s'agira pour nous de définir certains concepts comme
mécanisme, répression, violation et enfant.
Mécanisme : Il convient de
préciser que le concept mécanisme signifie la combinaison
d'éléments ou d'opérations qui permet le fonctionnement
harmonieux d'un organe(11).
Répression : Tandis que
répression désigne une action de réprimer, dispositions
draconiennes visant à combattre un désordre public, lutter contre
le développement de quelque chose(12).
Violation : Le terme violation pour sa part signifie
une action d'enfreindre une règle ou un droit.
Enfant : Enfin, le concept enfant provient du
mot infans, l'enfant était celui qui ne parle pas, n'ayant aucun droit
à la parole et ne pouvant pas donner son avis(13) ne
dépendant que du choix et des décisions des adultes.
En effet, au sens de la CRDE, un enfant s'entend comme
étant tout être humain âgé de moins de dix huit ans,
sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la
législation qui lui est applicable(14).
Pareille définition risque de poser problème si
un législateur national décidait d'accorder la majorité
civile à quinze ans.
La charte africaine des droits et du bien-être de
l'enfant, quant à elle, dispose en son premier article qu'on entend par
« enfant » tout être humain âgé de moins
de dix-huit ans, cette définition est plus rigide que la
précédente.
Ainsi, tel qu'abordée, cette étude ne manque pas
d'intérêt que nous essayerons de démontrer dans la section
ci-dessous.
(11) Dictionnaire LAROUSSE Illustré éd. 2009
(12) Idem
(13) UNICEF et Union Interparlementaire, la protection de
l'enfant, Guide à l'usage des parlementaires, SRO KUNDIS, Genèse,
2004
(14) Article 1 de la CRDE
II. INTERET DU SUJET
A dire vrai, l'étude relative à la
répression des violations des droits de l'enfant en droit international
revêt un double intérêt à la fois théorique et
pratique.
· Sur le plan théorique, elle nous permettra,
à travers l'examen des instruments et mécanismes internationaux
de répression des violations des droits de l'enfant, de cerner les
différents organes chargés de la dite répression ainsi que
la portée et la particularité de chacun d'eux dans la mise en
oeuvre des mécanismes de répression.
· Sur le plan pratique, elle nous permettra d'en
apprécier l'efficacité et d'en mesurer les résultats par
rapport aux buts assignés.
La répression des abus dont sont victimes les enfants
présente un intérêt général,
c'est-à-dire, un intérêt pour tout individu et non
seulement le juriste.
Cet intérêt dénote des enjeux
considérables que représentent les droits de l'enfant et leur
protection.
En effet, les atteintes aux droits de l'enfant et notamment
à son droit d'être protégé, outre qu'elles
constituent une violation des droits humains, sont des obstacles majeurs mal
reconnues et insuffisamment signalés à la survie et au
développement de l'enfant.
Les enfants sont soumis à la violence, à
l'exploitation, à la maltraitance et à l'abandon moral et cela
les font courir plusieurs risques.
Ses mesures adéquates de protection et surtout de
répression des violations, en revanche, multiplient les chances de
l'enfant de grandir et de se développer harmonieusement sur le plan
physique et mental.
En plus, la protection des droits de l'enfant concerne tous
les enfants dans tous les pays du monde.
D'ailleurs la répression des violations du droit de
l'enfant devient un sujet de préoccupation tout particulier en cette
période d'urgence et de crise alimentaire.
Malgré l'intérêt évident que
présente ce sujet, le choix d'une méthodologie à suivre,
afin d'aborder une telle étude, s'avère nécessaire.
III. METHODOLOGIE
Nous nous focaliserons sur l'analyse juridique comme
principale méthode de travail. Il sera question pour nous
d'étudier chacun de mécanismes de répression ainsi que des
situations qui nécessitent cette répression, notamment
l'étude approfondie du cadre juridique.
Sans oublier que la méthode sociologique nous
intéressera aussi pour comprendre les événements
particuliers qui ont entouré l'évolution de la répression
ainsi que les comportements et mentalités qui ont milité en
faveur des différentes prises de positions et des décisions en la
matière.
Il convient néanmoins de délimité une
telle étude afin de ne pas déborder.
IV. DELIMITATION
Voulant traiter de la répression des différentes
violations de droits de l'enfant en droit international, nous consacrons notre
étude sur la protection des droits de l'enfant dans le cadre universel
des Nations Unies et aussi dans le cadre particulier de la CRDE tout en
insistant sur la protection spéciale des droits de l'enfant, en temps de
paix comme en temps de conflit armé.
Nous relèverons aussi des cas concrets de
répression et d'application des normes internationales notamment dans la
pratique des Etats, des institutions spécialisés des Nations
Unies telles que l'UNICEF, l'UNESCO, le HCR, l'OIT et d'autres institutions
internationales dont principalement le CICR.
Nous éviterons de nous étendre plus loin dans le
temps comme dans l'espace, nous limitant ainsi au contexte contemporain.
Par ailleurs, qu'est ce qu'il faille comprendre exactement par
mécanismes de répression des violations des droits de
l'enfant.
V. PROBLEMATIQUE
La réalisation de la répression des violations
des droit de l'enfant, notamment de son droit d'être
protégé suppose un mouvement d'envergure. Désormais, il ne
suffit plus simplement de reconnaître et de comprendre les devoirs de la
société envers les enfants mais d'agir pour traduire ces
convictions en actions.
C'est ainsi que l'UNICEF sous-titrait sa situation des enfants
dans le monde en 2006.
Pour bon nombre d'enfants, cette invisibilité
s'applique essentiellement des violations de leur droit à une
protection. Il est difficile de faire une étendue de ces violations,
mais plusieurs facteurs semblent augmenter cet état des choses. Une
protection insuffisante par l'Etat, l'exploitation dans le cadre de la traite
d'enfants et du travail forcé, l'accession prématurée des
enfants à des rôles d'adultes comme le mariage, le travail et le
combat(15).
La DUDH précise pourtant que l'enfant a droit à
une aide et à une assistance spéciale.
Mais comment peut se manifester cette aide et cette assistance
spéciale ?
Cela devrait normalement passer par la reconnaissance des
droits des enfants, en réprimant les violations dont ils sont victimes,
lesquels droits ne sont plus simplement entendus comme devoirs des parents ou
même de l'Etat envers les enfants.
Cela ferait d'eux des sujets de droits, titulaires des droits
et débiteurs d'obligations, ce qui constitue le cadre juridique des
droits de l'enfant.
Il est impérieux de préciser que la DUDH est
apparue comme le seul bouclier protégeant indistinctement tout le monde.
Aujourd'hui pourtant, sans renier la valeur de la DUDH, il ne fait aucun doute
que la CRDE est le texte le plus important relatif à la protection des
droits de l'enfant.
(15) UNICEF, la situation des enfants dans le monde, UNICEF,
New York, décembre 2005
Et, quelles garanties offre-t-elle pour la mise en oeuvre
effective de ces droits. Si l'on conçoit qu'il ne sert à rien
d'avoir des droits si l'on ne peut les mettre en oeuvre ou d'en assurer le
respect en réprimant les violations y consécutives, on se pose
d'une part la question des mécanismes de mise en oeuvre de ces
droits ; d'autres part, on se pose la question de la sanction de la
violation des droits de l'enfant : existe-t-il des sanctions dans ce cas
et, dans l'affirmative, comment s'organisent-elles ?
Dans ce même ordre d'idées,
l'éventualité de l'existence des sanctions nous conduit dans une
certaine mesure à nous interroger sur la mise en jeu de la
responsabilité.
Précisons d'entre jeu qu'il ne s'agit pas ici de
responsabilité au sens strict du droit pénal ou même du
droit civil. Cependant, tous les éléments de la
société doivent renouveler leurs engagements envers les enfants,
notamment pour la création d'un environnement protecteur.
Tous les membres de la société peuvent et
doivent agir pour s'assurer que les droits de l'enfant ne soient pas
violés.
Cette protection incombe avant tout à la famille de
l'enfant. La CRDE lui accorde un rôle important et en même temps
elle impose aux Etats parties la prise des mesures appropriées pour
permettre à l'enfant de vivre dans un milieu familial, dans un climat de
bonheur, d'amour et de compréhension(16).
L'objectif est de préparer pleinement l'enfant à
avoir une individualité dans la société et d'élever
dans son esprit les idéaux proclamés dans la charte des nations
unies, et en particulier dans un esprit de paix, de dignité, de
tolérance, de liberté, d'égalité et de
solidarité(17).
Ce rôle important est aussi joué par les
institutions spécialisées de l'ONU et les autres institutions
internationales qui militent pour la promotion et la mise en oeuvre de la
répression des violations des droits de l'enfant et aussi de la
protection de l'enfant(18).
(16) Lire et comprendre le préambule de la CRDE
(17) Idem
(18) Etudier les actions du CICR dans la protection de
l'enfant en cas de conflit armés, in www.CICR.org
Comme nous l'avons souligné plus loin, traiter de la
répression des violations des droits de l'enfant signifie faire mention
des situations particulières et aussi extrême de la
négation des droits de l'enfant et se poser la question des
réponses appropriées à apporter dans ces contextes assez
particuliers.
En effet, il s'agit dans un premier temps de faire une liste
aussi complète que possible des situations qui mettent en péril
les droits de l'enfant qu'il s'agisse de violence, de maltraitance ou
d'exploitation.
Il sera ensuite question d'agir et cela dans
l'intérêt principal et supérieur de l'enfant.
Il faudra à cette fin plus de volonté politique
ou de bonnes intentions, reconnaître les responsabilités, trouver
des solutions appropriées, mais également être
disposé à agir ensemble en faveur des enfants.
Il s'agit de manière générale de veiller
à ce que les enfants, personnes vulnérables qui ont besoin de
protection, ne soient pas invisibles, ne soient pas oubliés mais que
leurs droits soient effectivement pris en compte car la protection de l'enfant
en droit international englobe non seulement la protection des droits qui lui
sont reconnus, mais aussi celle de son intégrité physique et
morale.
Les enfants aussi bien des pays riches que ceux des pays
pauvres sont concernés par cette protection.
C'est ainsi que la communauté internationale continue
le financement pour mette en place des stratégies et initiatives
nécessaires pour matérialiser la vision de la déclaration
du millénaire.
Il sera question pour nous maintenant d'annoncer le plan
sommaire de notre travail.
VI. PLAN SOMMAIRE
Notre travail sera divisé en deux grandes parties.
L'une s'intéressera aux droits de l'enfant dans le cadre des Nations
Unies et l'autre parlera de l'effectivité de la mise en oeuvre des
mécanismes de répression des droits de l'enfant.
Ière PARTIE : LES DROITS DE
L'ENFANT DANS LE CADRE DES NATIONS UNIES
Après la seconde guerre mondiale (1939 - 1945),
l'organisation des Nations Unies (ONU) a été crée pour
sauvegarder la paix et la sécurité internationale et favoriser
une atmosphère de développement intégrale de toute
l'humanité.
Cette organisation a pour but principale le maintien de la
paix et de la sécurité internationale.
Les buts secondaires plus ou moins élaborés
suivant les époques sont la protection des droits de l'homme, le droit
des peuples à l'autodétermination, le droit économique et
social et, la coopération internationale(19).
Il est à noter aussi dans la charte(20), les
peuples des Nations Unies ont-ils proclamé leur foi dans les droits
fondamentaux de l'homme et dans la dignité et la valeur de la personne
humaine.
Ils se sont par ailleurs mis d'accord pour favoriser le
progrès social et à instaurer des meilleures conditions de vie et
une liberté plus grande de la personne humaine.
Afin de matérialiser cet engagement, une conception
commune de ces droits et libertés est d'une importance capitale.
Il est donc essentiel que les droits de la personne humaine
soient protégés par un ensemble des règles pour que
l'homme ne soit pas contraint, en ultime recours, à la révolte
contre la tyrannie et l'oppression.
Dans le préambule de la déclaration universelle
des droits de l'homme (DUDH) (21), l'Assemblée
Générale de l'ONU pense ainsi que la reconnaissance de la
dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine
et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement
de la liberté, de la justice et de la paix dans l'univers.
(19) BASUE BABU KAZADI(G), vie internationale, PUIC, Kinshasa,
2004.p.65
(20) Charte des Nations Unies, San Francisco 1945
(21) Déclaration Universelle des droits de l'homme,
adoptée et proclamée par l'Assemblée
Générale dans sa résolution 217(III) du 10 décembre
1948
Il convient de signaler que la DUDH stipule
expressément que : « l'enfant en raison de son manque de
maturité physique et intellectuelle, a besoin d'une protection et de
soins spéciaux »(22).
Cependant, les organisations bénévoles, les
autorités locales et les gouvernements nationaux sont priés, par
l'Assemblée Général des Nations Unies, de
reconnaître ces droits et de s'efforcer d'en assurer le respect au moyen
de mesures législatives par exemple.
Dans le même ordre d'idées, signalons que la DUDH
reconnaît expressément dans son article 25 que :
« la maternité et l'enfant ont droit à une aide et
à une assistance spéciale (...) ». Tous les enfants,
qu'ils soient nés dans le mariage ou hors mariage, jouissent de la
même protection sociale(23).
Cette partie étudiera dans un chapitre premier la
nouvelle approche de la protection des droits de l'enfant dans le cadre des
Nations Unies, avant d'étudier dans le chapitre deuxième la
protection de l'enfant dans les Etats.
(22) Déclaration des droits de l'enfant,
proclamée par l'Assemblée Générale dans sa
résolution 1386(XIV) du 20 novembre 1959
(23) DUDH, op.cit
CHAPITRE 1 : LA NOUVELLE APPROCHE DE LA
PROTECTION DES DROITS DE L'ENFANT DANS LE CADRE DES NATIONS UNIES
Comme nous l'avons indiqué plus haut, l'enfant est
protégé aussi bien au niveau international qu'au niveau
régional et national.
Plusieurs textes juridiques tendent à protéger
l'enfant contre les violations dont il est victime bien que leur mise en oeuvre
pose souvent bien des problèmes pratiques.
Nous constatons que plusieurs textes internationaux ont
été adoptés dans le cadre de la protection des droits de
l'enfant.
Les dits droits de l'enfant sont d'abord consacrés par
la DUDH de 1948, ensuite il y'a eu plusieurs autres déclarations comme
celle des droits de l'enfant de 1959, celle de Genève de 1924 sur les
droits de l'enfant.
Nous retrouvons aussi ces droits dans : le pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
(PIDESC), adopté par l'Assemblée Générale dans sa
résolution 2200(XXI) du 16 décembre 1966 ; le pacte
international relatif aux droits civils et politiques, adoptée par
l'Assemblée Général dans sa résolution 2200(XXI) du
16 décembre 1966 ; la convention (n°138) sur l'âge
minimum adoptée par la conférence générale de
l'organisation internationale du travail (OIT) le 26 juin 1973.
Nous pensons aussi à l'ensemble des règles des
nations unies concernant l'administration de la justice pour mineurs,
qualifié de règles de Beijing, adopté par
l'Assemblée Générale dans sa résolution 45/112 du
14 décembre 1990 ; les règles des Nations Unies pour la
protection des mineurs privés de liberté, adoptés par
l'Assemblée Générale dans sa résolution 45/113 du
14 décembre 1990.
Nous ne pouvons passe sous silence la convention de la Haye
sur la protection des enfants et la coopération en matière
d'adoption internationale, adopté lors de la conférence de la
Haye sur le droit international privé du 29 mai 1993.
Il est à noter que la liste est très
longue...
Cependant, sans vouloir ôter leur mérite à
tous ces instruments, le principal instrument juridique international qui
garantit les droits de l'enfant et les protègent dans leur
globalité reste bien la convention des nations unies relative aux droits
de l'enfant CRDE du 20 novembre 1989, entrée en vigueur le 2 septembre
1990.
Cette convention comporte deux protocoles facultatifs dont
l'un concerne la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la
pornographie mettant en scène des enfants ; l'autre concernant
l'implication des enfants dans les conflits armés.
La première section de notre travail parlera des
spécificités de la convention relative aux droits de l'enfant,
avant que la deuxième section traite des mécanismes de
contrôle de l'application par les organes de mise en oeuvre.
Section 1 : Les Spécificités de la
Convention Relative aux Droits de l'Enfant
A titre de rappel, la dite convention a été
adoptée par 191 Etats (fin 1999), c'est le traité concernant les
droits humains qui a été adopté par le plus grands nombre
de pays, avec les exceptions notables des Etats Unies et de la Somalie.
C'est l'Assemblée Générale des Nations
Unies qui l'a votée en 1989 et en un temps record, elle est
entrée en vigueur soit le 2 septembre 1990. C'est l'unique traité
relatif aux droits humains à ne pas faire état du sexe dans ses
références à « l'enfant » ou aux
« enfants ».
Outre qu'elle reconnaît aux enfants une galle
étendue de droits civils, politiques, économiques, sociaux et
culturels, la convention cherche également à les protéger
de l'exploitation, des sévices et du commerce sexuel.
Son application est supervisée par le comité des
droits de l'enfant institué par elle, et a pour seul mécanisme
d'application l'examen par celui-ci des rapports des Etats sur l'application
qu'ils font de la CRDE(24).
(24) MALONE, (L.A.) les droits de l'homme dans le droit
international, Nouveaux-horizon, ARS, Paris, 2004- (traduction
française)
Cette convention s'inscrit dans les instruments de protection
catégorielle des droits humains, protection catégorielle car
visant un aspect seulement de protection des droits humains(25) en
l'occurrence les droits de l'enfant.
Elle comporte deux protocoles facultatifs dont le premier
(entré en vigueur en février 2002 seulement) porte de 15 à
18 ans l'âge minimum fixé dans la CRDE pour participer à
des conflits armés.
Le recrutement volontaire des jeunes ayant mois de 18 ans est
ainsi réglementé.
Entré en vigueur en janvier 2004, le second protocole
cherche à finaliser des actions précises notamment la vente
d'enfants, la pornographie et la prostitution infantiles.
§1. Contexte d'adoption et place de l'enfant dans
le système des droits humains
A. Contexte d'adoption
La CRDE a été négociée pendant une
durée de 10 ans. L'indifférence initiale et la confrontation
politique qui ont suivi favorise un environnement d'ouverture et de
convergence.
Au début du 20ème siècle, il
y'a eu un engouement en ce qui concerne la protection de l'enfant. Nous voyons
des lois sur la protection des enfants apparaître dans l'ensemble des
pays industrialisés.
Cet intérêt était aussi visible sur le
plan international et pouvait s'exprimer dans les règles
adoptées.
A cet effet, la première manifestation à
l'égard de la situation de l'enfant remonte à 1923 ;
année dans laquelle « Save the Children », le
conseil de l'union international adopta une déclaration en cinq points
sur les droits de l'enfant, connu sous la dénomination de
Déclaration de Genève et que l'Assemblée de la
société des Nations Unies entérinera plutard.
(25) NTUMBA LUABA, droits humains, cours à l'intention
des étudiants de deuxième licence, faculté de droit,
Université de Kinshasa, inédit, 2007-2008
Après la création de l'ONU et l'UNICEF, le
besoin d'une protection particulière de l'enfant a été
reconnu par le comité des droits de l'homme (CDH) qui envisageait
l'élaboration d'un document particulier car il était
évident à cette époque que les instruments sur les droits
humains existants étaient inadaptés aux besoins
spécifiques des enfants.
C'est ainsi qu'on présentera le projet de
déclaration des droits de l'enfant à l'Assemblée
Générale en 1959 et sera adopté à
l'unanimité, et c'est ce projet qui a abouti au lancement des
initiatives en vue de l'adoption de la CRDE.
Cependant, la déclaration de Genève et celle de
1959 ne contenaient guère les éléments de la discussion
apparue sur la position de l'enfant. Ces deux instruments se
caractérisaient aussi par une faible partie normative ne contenant
cependant aucune garantie juridique étant non contraignante.
C'était suite au projet de convention soumis par la
Pologne que la CDH a commencé le processus de rédaction. Par
ailleurs, c'était le 20 novembre 1989 que l'Assemblée
Générale de l'ONU a adopté à l'unanimité la
dite convention qui entrera en vigueur le 2 septembre 1990.
Quelle sera alors la place de l'enfant dans le système
des droits humains ?
B. Place de l'enfant dans le système des droits
humains
Nous pensons que l'ensemble des dispositifs des Nations Unies
pour la protection des droits humains présente une variété
assez dense, tenant compte de la multitude des traités, conventions et
autres textes pertinents.
Ainsi, tout le monde peut se prévaloir de tous les
droits et libertés qui y sont énoncés sans aucune
distinction de sexe, race ou de toute autre situation ; l'enfant aussi
peut se prévaloir de toutes ces dispositions des différents
textes internationaux.
Par rapport à leur fragilité, les enfants auront
besoin d'une protection accrue. C'est ainsi qu'il est tout indiqué de
leur faire une place particulière et de renforcer la protection
juridique même non juridique avant comme après la naissance de
l'enfant.
Il s'agit là d'une démarche qui peut s'expliquer
par le fait de l'impuissance des textes généraux, d'autre part
par des violations des droits de l'enfant dans le monde empêchant ainsi
son épanouissement harmonieux.
Il s'agit donc de l'expression juridique d'une volonté
d'organiser une protection supplémentaire des droits de l'enfant. La
CRDE détermine des droits pour l'enfant et se préoccupe des
moyens de les faire respecter par les Etats et par toute la
communauté.
De part sa rédaction, de nombreux engagements
pèsent dans le chef des Etats non seulement pour reconnaître les
droits mais surtout pour organiser des politiques publiques adaptées aux
droits de l'enfant. On le retrouve dans l'ensemble du dispositif des Nations
Unies pour la protection des droits de l'enfant.
Nous passerons ainsi à l'examen de la question
liée à la réalité des dits droits.
§2. Réalité des droits de
l'enfant
Selon la CRDE, l'enfant n'est plus présenté
comme simple récipiendaire de services ou celui qui
bénéficie de mesures protectrices, il apparaît plutôt
comme sujet des droits et participe de ce fait dans les actions qui peuvent le
toucher : tous les enfants ont des droits et des libertés
inaliénables inhérents à la dignité de l'être
humain.
Ils doivent donc être respectés dans leur
individualité et dans leur capacité évolutive pour
influencer les décisions relatives à leur vie.
Par ailleurs, le respect dû aux droits de l'enfant ne
doit plus être comme une option, les droits de l'enfant
génèrent des obligations et des responsabilités qui
doivent être soutenu.
La reconnaissance d'un droit aux enfants impose que la
capacité croissante des enfants dans l'exercice de leurs droits et la
possibilité pour eux de formuler des revendications valables pour leur
observation et leur respect soient reconnues.
La CRDE reconnaît aux enfants le droit à une
autonomie croissante et à une habilité grandissante pour
intervenir comme acteurs de moins en moins dépendants des autres
étant donné que l'exercice par les enfants est étroitement
lié à leur âge et à leur maturité.
La CRDE explique que les droits de l'enfant sont des droits de
l'homme. Il ne s'agit pas là des droits spéciaux : ce sont
simplement des droits fondamentaux inhérents à la dignité
humaine de chaque personne(26).
Il ne serait pas cependant exclu d'identifier des actions
prioritaires en vue de la réalisation des droits de l'enfant.
L'universalité des droits humains est aujourd'hui
devenue une réalité, non pas seulement parce qu'ils sont reconnus
et respectés universellement, mais surtout parce que la revendication
des droits humains s'est diffusé à l'ensemble de la
planète.
L'internationalisation des droits humains apparaît comme
le symbole de leur universalisation. Mais quelle est alors la signification de
leur universalité dans un monde marqué par la cassure ?
L'universalité des droits humains n'est pas, à
elle seule, gage d'universalité. Il faut que cette diffusion mondiale
soit le fait d'une adhésion partagée, et non de l'imposition
à l'ensemble du monde d'une conception qui seraient en
réalité purement occidentale.
(26) MEUNIER, (G), op cit.
Il faut de ce fait réaffirmer que les droits de
l'enfant valent pour tous les peuples et toutes les cultures, tant et si bien
qu'aucune spécificité culturelle ne saurait en particulier
justifier l'esclavage ou la torture, ni aucune autre atteinte à la
dignité et à l'intégrité de l'enfant ; non
plus que les discriminations fondées sur le sexe, la couleur de peau ou
la religion. Il est de à noter que c'est l'indivisibilité et
l'interdépendance des droits de l'enfant qui traduisent
l'universalité de ces droits.
Ils sont tous nécessaires et indispensables au
développement. Tous les droits de l'enfant sont interdépendants
et chacun d'entre eux est tout aussi important et fondamental pour la
dignité de l'enfant : l'application de chaque droit devrait prendre
en considération la mise en oeuvre et le respect de tous les autres
droits de l'enfant.
Cependant, la CRDE évite le clivage traditionnel entre
les droits civils et politiques d'un côté, et les droits
économiques, sociaux et culturels de l'autre. Elle s'adresse à
l'enfant et à tous ses droits comme la liberté fondamentale de
l'enfant, d'expression, de religion, d'assemblée et d'association ;
les droits civils tels que le droits à un nom et à une
nationalité, les droits économiques et sociaux, en ce compris le
droit au meilleur état de santé possible, et les droits culturels
notamment le droit à l'éducation.
Il est demander aux Etats de prendre des mesures
immédiates et concrètes dans la mise en oeuvre des deux
catégories des droits, qu'elles soient législatives,
éducatives ou sociales comme dans le cas de la protection des enfants
contre la discrimination ou l'obligation générale de s'abstenir
de violer les droits de l'enfant.
Toujours sous l'impulsion des Nations Unies après
l'année 1948 et l'adoption de la DUDH, plusieurs dizaines de conventions
ont été conclues. Les institutions spécialisées de
l'ONU ont aussi permis une très grande expansion des conventions.
Parmi ces textes, la CRDE vise une catégorie
précise de personnes qui risquent plus que d'autres d'être
victimes de discriminations ou d'atteintes à leurs droits
fondamentaux.
Intéressons nous maintenant aux organes de mise en
oeuvre de la dite convention.
Section 2 : Les Organes de mise en oeuvre de la
Convention Relative aux Droits de l'Enfant
C'est l'Assemblée Générale des Nations
Unies ou la Convention elle-même qui mandate ces organes.
La création d'un comité des droits de l'enfant
(CDE) est prévue par les dispositions des articles 43 et 45. Il est
composé d'experts chargés d'examiner les rapports des Etats
parties, ainsi que la possibilité pour certaines institutions
spécialisées de l'ONU, dont principalement le Fonds des Nations
Unies pour l'Enfance (UNICEF), d'assister aux réunions du CDE, de lui
soumettre des informations pertinentes et de se voir inviter à donner
leur avis afin d'assurer la meilleur application possible de la CRDE.
§1. Le Comité des droits de
l'enfant
Le point A sera consacré au rôle du comité
des droits de l'enfant et le point B traitera de la présentation
générale du comité des droits de l'enfant.
A. Rôle du Comité des Droits de l'Enfant (CDE)
Le CDE est un mécanisme international chargé de
surveiller les progrès réalisés dans l'application de la
CRDE, c'est-à-dire selon les termes même de la convention,
« aux fins d'examiner les progrès accomplis par les Etats
parties dans l'exécution des obligations contractées par eux en
vertu de la (...) convention (27) »
L'étude des rapports initiaux et périodiques
sont des tâches principales du CDE et qui de ce fait sont soumis par les
Etats parties au titre de l'article 44 de la CRDE et de collaborer avec des
organismes chargés de surveiller l'exécution des traités
des institutions spécialisées des Nations Unies et autres organes
afin de promouvoir la CRDE et la mise en oeuvre des droits de l'enfant.
(27) CRDE, art, 43 pt.1
B. Présentation du Comité des Droits de
l'Enfant
Nous parlerons, dans cette présentation, des membres du
comité, du bureau et du règlement intérieur, de ses
réunions ainsi que d'autres aspects qui lui sont propres.
Le CDE était au départ composé de
« dix experts de haute moralité et possédant une
compétence reconnue (28) » dans le domaine strict
de la convention. Les membres du CDE sont élus pour une durée de
4 ans. Ils peuvent être réélus si il y'a proposition de
leur candidature. Les Etats parties à la CRDE auront le droit de
désigner un candidat parmi leurs ressortissants.
Il est recommandé par l'article 43 point 2 de la CRDE
qu'il soit tenu compte, lors de l'élection des membres, « de
la nécessité d'assurer une répartition géographique
équitable et des principaux systèmes juridiques
(29) »
Par ailleurs, c'était par consensus lors d'une
conférence des Etats parties le 12 décembre 1995 que le Costa
Rica a proposé de portée de dix huit le nombre des membres du
comité et cela fut approuvé par l'Assemblée
Générale de l'ONU le 21 décembre 1995 dans sa
résolution 50/155. Le 18 novembre 2002, entrera en vigueur cet
amendement après que les deux tiers des Etats parties, soit 128 pays,
l'aient officiellement accepté.
Il convient de préciser que lorsqu'ils siègent,
les membres du CDE ne sont pas représentants de leurs Etats, ils le font
à titre personnel.
(28) CRDE, art 43 pt.2
(29) Idem
Cependant, si un membre du CDE n'est pas en mesure de terminer
son mandat pour une raison ou une autre, l'Etat partie qui l'avait
désigné sera tenu de proposer la candidature d'un autre expert
qui sera choisi parmi ses ressortissants qui, sous réserve de
l'approbation du comité, siègera jusqu'à l'expiration du
mandat primitif (30).
Pour ce qui est du règlement intérieur, la CRDE
a confié au CDE le soin d'établir son propre règlement et
d'élire son bureau pour un mandat de deux ans. Selon le règlement
adopté par le CDE à sa 22ième réunion
(première session, 15 octobre 1991), le bureau est composé d'un
président, de trois vices présidents et d'un rapporteur.
Trois sessions sont tenues tous les ans (janvier, mai/juin et
septembre/octobre) a une durée de trois session chacune, au palais
Wilson à Genève en Suisse. Les sessions ont pour but l'examen des
rapports des Etats parties et la discussion d'autres questions officielles
entre autre le débat général.
Actuellement, le comité consacre en moyenne deux
séances de trois heures réparties sur une journée à
l'examen public de chaque rapport initial ou périodique. A la fin de la
session, il prépare des « observations finales » sur
les rapports examinés.
A la fin de chaque session officielle, un groupe de travail
composé d'un certain nombre de membres du comité se réunit
en groupe de travail de pré session pour préparer la session
suivante.
Cependant, au cours de ces réunions, des
représentants des ONG jouent un rôle non négligeable du
point de vue de l'information et de l'expertise tel que l'a souligné le
CDE. Le comité essayera d'examiner le rapport de ces ONG tout en
recueillant aussi des informations auprès de ces ONG ainsi que d'autres
institutions spécialisées, comme l'UNICEF, l'OIT, le HCR et
l'UNESCO, et parfois des institutions nationales de défense des droits
de l'homme, des experts individuels et des ONG internationales.
(30) CRAE, art 93, pt 7
Il est fait, dans son règlement, la possibilité
de consacrer dans sa session ordinaire une ou plusieurs réunions
à un débat général sur un article
déterminé de la CRDE ou un sujet qui s'y attache.
Le dit débat aura pour rôle de permettre au CDE
d'explorer certaines questions en profondeur, d'améliorer sa
surveillance de l'application de la CRDE, et de formuler des recommandations
à l'intention des Etats parties et d'autres
intéressées.
Il ressort de sa première session du 5 octobre 1992 que
le thème du premier débat général
était : « les enfants dans les conflits
armés ».
D'autres thèmes comme : l'exploitation
économique des enfants ; le rôle de la famille dans la
promotion des droits de l'enfant ; la petite fille ; les enfants et
les médias ; l'administration de la justice pour mineur ; les
droits des enfants handicapés ; les enfants vivants dans un monde
marqué par le VIH/SIDA ; la célébration du
dixième anniversaire de la convention relative aux droits de
l'enfant : réalisations et défis ; la violence contre
les enfants au sein de la famille et à l'école ; ont fait
l'objet des débats.
Cependant, sur base de son règlement intérieur,
les organismes chargés de contrôler l'application des
traités et même le CDE peuvent formuler des observations
générales fondées sur les articles et dispositions de la
CRDE, dans le but de permettre la promotion de l'application de celle-ci tout
en aidant les Etats parties à remplir leurs devoirs en ce qui concerne
les rapports.
Notons en outre que le comité a adopté une
première observation générale sur les buts de
l'éducation en février 2001. En octobre 2002, c'était sur
le rôle des institutions nationales indépendantes des droits
humains dans la protection et la promotion des droits de l'enfant.
Se fondant sur des rapports ou des informations venues
d'autres sources, le CDE formulera des recommandations générales.
Tel est le cas de l'adoption en 1998 d'une recommandation sur les enfants dans
les conflits armés et sur l'administration de la justice pour mineur en
1999.
Le secrétariat du CDE est assuré par le Haut
Commissariat aux Droits de l'Homme (HCDH). Les réunions publiques comme
privées font l'objet de comptes rendus analytiques.
Il serait plus exact de signaler que les langues de travail,
pour la préparation des rapports initiaux et périodiques des
Etats parties voir même les observations finales du comité et
aussi les rapports sur les sessions du CDE, sont l'anglais, l'espagnol et le
français.
Les langues comme l'arabe, le chinois et le russe peuvent
être les langues de certains documents sur décision du
comité.
Nous passerons le relais à l'étude de l'Unicef
qui est une institution spécialisée du système des nations
unies et qui travaille en collaboration avec le CDE.
§2. L'Unicef
Le point A sera consacré au rôle de l'Unicef
ensuite viendra le point B qui traitera des activités de l'Unicef en
faveur des enfants.
A. Le Rôle de l'Unicef
Cette institution a été créée, en
1946, par l'Assemblée Générale des Nations Unies ayant
pour rôle de donner une assistance d'urgence aux enfants dans les pays
ravagés par la guerre.
Par ailleurs, c'était par une résolution de
l'Assemblée Générale que le Fonds International des
Nations Unies pour le Secours à l'Enfance était devenu un organe
permanent.
Le Fonds à eu mandat par l'Assemblée
Générale afin d'intervenir en faveur de la protection des droits
de l'enfant, à les aider à satisfaire leurs besoins essentiels et
élargir leurs possibilités afin qu'ils s'épanouissent
pleinement.
L'Unicef s'intéresse davantage à la mise en
oeuvre des dispositions contenues dans la CRDE, les employant comme principes
de base de ses programmes, lesquels s'efforcent de combiner des
stratégies pour améliorer l'accès aux services de base de
qualité avec des initiatives juridiques, politiques et
d'éducation publique qui encouragent et protègent les droits de
l'enfant.
L'heure est à présent à l'étude
des activités de l'Unicef en faveur des enfants.
B. Activités de l'Unicef en faveur des enfants
Le Fonds a pour tâche d'aider les gouvernements à
réviser leurs politiques et leurs institutions, et à
rédiger et appliquer des lois qui protègent
l'intérêt supérieur de l'enfant.
L'Unicef essaye de donner aux enfants la liberté
d'exprimer leur opinion sur des questions qui touchent leur vie et de
participer activement aux processus de prise de décision.
Il aura aussi pour mission d'assurer au niveau universel la
survie, la protection et le bien être de l'enfant. Les programmes en
faveur des enfants sont soutenus dans plusieurs pays et territoires.
L'Unicef, grâce à son vaste réseau de
terrain dans les pays en voie de développement (PED), met en oeuvre des
programmes portant sur la santé, la nutrition, l'éducation,
l'approvisionnement en eau et l'assainissement, l'environnement, la
participation des femmes au développement et d'autres domaines
importants pour les enfants.
Cependant, les activités d'information et de collecte
de fonds à travers le monde, notamment dans les pays
industrialisés assurent le soutien aux programmes. Ainsi, l'organe
collabore avec 38 comités nationaux dans les pays industrialisés
et plus de 180 ONGs qui font fonctionner l'Unicef.
En effet, dans son parcours, le Fonds a favorisé la
réalisation des droits intrinsèques de l'enfant à une
qualité de base, des droits que les dirigeants de la communauté
internationale ont précisé dans la CRDE.
L'Unicef agit donc pour aider les enfants à
bénéficier d'un bon départ dans la vie, à survivre
et à s'épanouir surtout en ce qui concerne l'éducation et
l'instruction.
Le travail de l'Unicef est énorme, il concerne
plusieurs secteurs stratégiques dans la vie des enfants. Les
progrès accomplis dans un secteur favorisent le progrès de
l'autre secteur car tous ces secteurs sont interdépendants.
Ces priorités permettent également d'assurer que
l'Unicef contribuera efficacement à la réduction de la
pauvreté, grâce au plaidoyer et à des partenaires qui
investissent sur le long terme pour la survie des enfants, leur
développement et leur protection.
Le fonds présente un intérêt particulier
dans les secteurs comme celui de la survie et le développement de jeune
enfant. L'Unicef s'efforce de mettre en place des soins de santé
d'ensemble pour les premières années de l'enfant même en
période précédent la naissance et tout cela dans le but de
réduire la mortalité infantile et celui de lutter contre les
maladies comme le paludisme chez les enfants.
Afin d'aider les jeunes enfants à survivre et leur
assurer une vie en bonne santé et une productivité
évidente, l'Unicef milite pour une éducation au niveau national
et local et des interventions pour les soins de santé et la nutrition.
Les secteurs prioritaires sont constitués aussi des
secteurs comme la vaccination, la prévention du paludisme et la lutte
contre cette maladie, la lutte et les traitements contre la diarrhée et
les maladies respiratoires. L'Unicef apporte une aide financière et
technique dans tous ces secteurs.
Les secteurs comme l'éducation de base et
l'égalité des sexes sont aussi des secteurs qui
préoccupent l'Unicef. Pour ce faire, le Fonds collabore avec les pays,
gouvernements donateurs et autres institutions des Nations Unies pour
encourager le financement et faciliter l'éducation primaire de tous les
enfants et surtout de l'égalité des sexes.
Cela comprend l'amélioration de l'état
d'éveil aux activités scolaires, en particulier pour les enfants
exclus et au sein des groupes défavorisés, par le biais
d'initiatives en faveur de l'éducation et de la santé des
enfants, sous les auspices de la communauté.
Tout au long de ce processus, l'Unicef s'active de combler le
fossé entre les sexes et autres disparités dans l'accès
à l'éducation de base, la participation et l'achèvement du
cycle primaire.
Il est à noter que le VIH/SIDA intéresse aussi
l'Unicef. La crise du SIDA entraîne dans son village, avec la mort, la
pauvreté et la dévastation de la société.
Pour répondre, l'Unicef travaille avec les nations, des
organismes à but non lucratif et les associations religieuses, des
organisations de jeunes et de nombreux autres partenaires en vue d'organiser
une éducation tenant compte des différences entre sexes et
reposant sur la prévention et des campagnes de conseils et services axes
particulièrement sur les adolescents.
L'Unicef soutient également, par des programmes de
plaidoyer orientés sur la communauté et les familles qui aident
les enfants dont les parents sont morts du VIH/SIDA.
Par ailleurs, l'Unicef appuie les programmes qui aident
à combattre la transmission du VIH/SIDA de la mère à
l'enfant et qui augmente le nombre et la proportion de femmes et des enfants
qui obtiennent des médicaments antirétroviraux.
En outre, l'Unicef favorise la mise en place d'environnements
protecteurs qui contribueront à prévenir les violences,
l'exploitation, les mauvais traitements et la discrimination, et à y
répondre.
Ils permettront également de venir en aide aux enfants
fragilisés par des situations d'urgence.
Il est à noter que les domaines d'actions
privilégiées comprennent une plus grande sensibilisation des
gouvernements au droit de l'enfant à la protection.
Ils comprennent également la promotion d'une
législation qui punisse ceux qui exploitent les enfants.
Pour ce qui concerne l'analyse politique, c'est le plaidoyer
et partenariat pour les droits de l'enfant qui est prôné.
Ce secteur prioritaire vise la mise en place d'un partenariat
mondial pour le développement et également sur le renforcement
des politiques nationales et locales qui permettent de protéger et faire
prospérer les droits de l'enfant.
Le Fonds encourage en outre la participation des enfants et
des jeunes au processus de prise de décision sur tout ce qui concerne
leur bien être.
Cela comprend entre autre les activités demandant le
respect des droits de l'enfant à la liberté de pensé et
d'expression.
A l'instigation de l'Unicef, un premier sommet mondial pour
les enfants s'est tenu au siège des Nations Unies, à New York en
septembre 1990.
Par la suite un autre sommet avec cette fois ci la
participation active des jeunes s'est tenu toujours à New York en mai
2002 et la République Démocratique du Congo y pris part de
façon active.
Notons aussi que l'Unicef a reçu le prix Nobel de la
paix en 1965.
Par ailleurs, dans la CRDE les Etats s'engagent à
assurer à l'enfant la protection et les soins nécessaires
à son bien être.
De même, certaines institutions compétentes en
matière de droits de l'enfant assurent une certaine protection
particulière en ce qui concerne les violations dont peuvent être
victimes les enfants, d'où le point suivant.
CHAPITRE 2 : LES MECANISMES ETATIQUES DANS LA
PROTECTION ET LA REPRESSION DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'ENFANT
Les Etats partis ont reconnu dans le préambule de la
CRDE qu'il y'a dans les pays du monde des enfants qui vivent dans des
conditions particulièrement difficiles et qu'il est nécessaire de
leur accorder une attention particulière.
La mesure avec laquelle les droits de l'enfant et son bien
être sont assurés est directement liée à l'effort
par les diverses parties prenantes.
Cependant, l'Etat reste, en dépit des faiblesses et des
malheurs, le moteur essentiel pour assurer le bien être, l'insertion
sociale et la fourniture de service de base.
L'Etat joue aussi un rôle dans la régulation et
la supervision sur la provision faite par des organes non étatiques dans
le bien être des enfants.
Nous étudierons dans la première section de
notre chapitre l'activité étatique pour la protection de l'enfant
ensuite viendra la section deuxième qui s'intéressera quant
à elle aux institutions qui appuient l'action de l'Etat dans ce
domaine.
Section 1 : L'Activité Etatique pour la
Protection de l'Enfant
Beaucoup des pays disposent d'un arsenal des lois relatives au
bien être et aux droits de l'enfant mais ils sont trop peu nombreux
à respecter leurs propres normes minimales et les violations y
consécutives apparaissent au grand jour.
Les enfants sont victimes des beaucoup des maux tels que la
pauvreté, l'absence de logement, les mauvais traitements, le manque de
soins, les maladies, l'inégalité d'accès à
l'éducation et des systèmes qui ne tiennent pas compte de leurs
besoins spécifiques, alors que d'après la CRDE, les enfants
devraient avoir droit à une qualité minimale de vie.
Une protection ordinaire précédera la
spéciale.
§ 1. La Protection Ordinaire
Un certain nombre de normes relatives aux droits et au bien
être de l'enfant existe déjà dans les systèmes
constitutionnels et juridiques de la plupart des pays du monde.
Cependant, dans cette optique de protection de enfants, les
Etats se bornent d'abord à l'application des prescrits de la CRDE avant
de consacrer aux enfants une certaines pratique commune aux Etats.
En ratifiant la convention, l'Etat accepte de
réexaminer ses lois relatives aux enfants. Il doit donc inspecter ses
services sociaux, ses systèmes juridiques, sanitaires et
éducatifs ainsi que le montant des crédits qu'il alloue à
ces services et systèmes.
Les gouvernements sont ensuite tenus de prendre toutes les
mesures qui s'imposent pour s'assurer que les normes minimales fixées
par la CRDE dans ces domaines soient respectées(31).
Du fait de l'adhésion ou la ratification, les Etats
parties s'engagent à respecter les principes et les prévisions de
la CRDE et de le transformer en réalité pour tous les enfants.
Mais, une fois que la décision de ratifier ou
d'adhérer est prise, les Etats deviennent responsables des obligations
qui en découlent. De part la ratification ou l'adhésion, il est
né un engagement qui dépend largement du système juridique
en place au plan national(32).
Il est né des obligations des comportements et de
résultats dans le chef de l'Etat de part les instruments internationaux
relatifs aux droits humains qui sont aussi considérées comme les
obligations juridiques générales assumées par les Etats
parties.
(31) Lire utilement l'article 4 de la CRDE
(32) MEUNIER, (G), op.cit
Parmi ces obligations, une est l'engagement par l'Etat la
garantie des droits considérés et que ces droits seront exercer
sans discrimination.
En outre, les Etats prendront toutes mesures afin de
réprimer sévèrement toutes les violations du droit des
enfants.
L'obligation de résultat qui est énoncé
dans l'article 2 de la CRDE est de respecter les droits énoncés
et les garanties à tout enfant relevant de sa juridiction.
Selon Guillemette MEUNIER, garantir les droits est synonyme de
ne pas se livrer à n'importe quel acte qui pourrait entraver à la
réalisation des droits de l'enfant cela serait aussi synonyme de
créer les conditions nécessaires à la jouissance effective
des droits de l'enfant, notamment la prévention et la lutte contre
n'importe quelle violation ou encore en essayant de promouvoir positivement
leurs droits.
Au terme de l'article 4, les Etats sont obligés d'agir,
d'adopter toutes les mesures appropriées (législatives,
administratives, sociales, budgétaires, éducatives etc.
Pour mettre en oeuvre les droits reconnus dans la CRDE. Il y
va de soi que le type de mesures qui devront être prises variera selon
à la fois la nature du droit en question et la situation dans un Etat
donné.
Le même article 4 précise que les Etats
« prennent les mesures dans toutes les limites des ressources dont
ils disposent »
Les Etats partis sont également obliger de se soumettre
au CDE, qui du reste est institué aux fins d'examiner les progrès
accomplis par les Etats parties dans l'exécution des obligations
contractées, des rapports périodiques contenant les informations
sur le processus de mise en oeuvre de la CRDE.
Ces rapports sont supposés être et objectifs,
donnant au CDE une compréhension de la réalité du pays.
La CRDE se différencie des autres conventions sur les
droits humains en ce qu'elle entend promouvoir tant des droits positifs que des
droits négatifs. Les droits négatifs, qui jouissent d'une plus
longue tradition, stipulent que quelque chose ne doit pas être fait.
Ils protègent l'individu d'un tort précis, la
détention sans jugement par exemple ou la persécution en raison
de la race, du sexe ou des croyances religieuses.
Par contre les droits positifs concernent l'accès
à des biens et à des avantages qui sont produits, notamment dans
le cadre de la CRDE le droit à une nutrition adéquate, à
des soins de santé primaires et à une éducation de
base.
Les droits positifs ont une certaine dépendance des
ressources dont l'allocation peut être influencée par la
rareté et la concurrence. Les droits négatifs, quant à
eux, ne connaissent pas ces limites, ils n'ont pas à être
crées, mais seulement protégés(33).
La CRDE reconnait implicitement cette distinction entre droits
positifs et négatifs, son article 24 « oblige le gouvernement
de tous les Etats parties à réduire la mortalité parmi les
nourrissons et les enfants et à lutter contre les maladies et la
malnutrition » dans toutes les limites des ressources dont ils
disposent tel est le prescrit de l'article 4.
C'est une étape importante dans l'histoire des
instruments relatifs aux droits de l'homme, car la CRDE donne un sens concret
aux droits positifs et elle rend les gouvernements responsables des
progrès accomplis en vue de leur respect.
L'Etat a donc un rôle unique quand il agit pour
protéger les droits de l'enfant : financer les droits positifs, ce
qui constitue un coût abordable et investissement rentable pour son
propre développement.
(33) DASGUPTA (P) Droits de l'enfant : l'Etat doit agir,
in le progrès des Nations 1996, in
www.unicef.org, consulté le 22
janvier 2009
En effet, il est intéressant de noter que le type
d'action que l'Etat doit appliquer pour s'acquitter de ses
responsabilités correspond à ce qui est nécessaire pour
mettre en place certains des éléments les plus fondamentaux d'une
politique réussie de développement : une nutrition
adéquate, des soins de santé primaires et une éducation de
base sont non seulement des droits positifs, mais aussi les investissements les
plus essentiels pour la croissance économique et le développement
de sociétés stables et florissantes.(34)
Dans le même ordre d'idées, soulignons que
l'amélioration du statut nutritionnel de l'état de santé
va de pair avec le relèvement de la productivité, de même
l'enseignement primaire et l'un des investissements les plus rentables que
puissent faire une nation pauvre.
Et encore, l'une des mesures les plus efficaces pour
promouvoir le développement social et économique est de garantir
les droits positifs des jeunes filles.
Ainsi, non seulement le progrès de l'éducation
des filles élargit les possibilités offertes aux femmes, mais ils
s'accompagnent aussi d'une baisse des taux de mortalité des nourrissons
et des enfants de moins de cinq ans, d'une amélioration de la croissance
des enfants et de leur statut nutritionnel, d'un recours accru aux
équipements sanitaires, du retard de l'âge de mariage et d'une
réduction des taux de mortalité et de morbidité
maternelles.
Cependant, dans la pratique générale des Etats,
la plupart d'entre eux disposent de trois types de juridiction susceptibles
d'intervenir pour réprimer toutes ces violations dont les enfants sont
victimes mais aussi et surtout protéger et défendre les droits
des individus, les droits de l'enfant et les libertés fondamentales.
Le juge constitutionnel, juge des engagements internationaux
dons ces traités à la constitution, qui peut intervenir pour
contrôler le respect par la loi du bloc de constitutionnalité,
donc pour évitée toute attitude liberticide au regard de la
constitution.
(34) Ibidem
Le juge judiciaire, protecteur naturel et constitutionnel
reconnu de la liberté individuelle, est le gardien de la liberté
contre toutes les atteintes dont elle pourrait être l'objet.
Le juge administratif, en contrôlant l'action de
l'administration et des personnes publiques, protègent les citoyens des
excès du pouvoir, donc leurs droits et libertés.
Sa mission est globalement de protéger la
liberté face aux actions de l'administration. Il exerce un
contrôle de la légalité des actes de l'administration, mais
aussi examine les dommages causés par les activités qui sont
susceptibles d'engager sa responsabilité.
Chacune de ces juridictions a son domaine de
compétence, son organisation, son mode de fonctionnement et aussi son
efficacité, laquelle reste fonction des droits et libertés en
cause, de la nature de la question posée et du contentieux
noué.
La protection ordinaire est soutenue par une protection
spéciale.
§2. La Protection Spéciale
L'enfant aujourd'hui occupe une place de choix parmi les
thèmes favoris des médias et la protection du mineur en danger
est, depuis quelques années, devenue une préoccupation majeure
des pouvoirs publics.
La notion de mineur peut être envisagée stricto
sensu, il est évident de croire qu'un mineur que l'on maltraite, que
l'on expose ou que l'on délaisse est en danger et, malheureusement, il
arrive trop souvent que de mauvais traitements à enfant se
résolvent par la mort de la victime(35).
Nous étudierons dans ce paragraphe d'abord
l'administration de la justice pour mineur et nous verrons ensuite la situation
de l'enfant en période de conflit.
(35) NERAC - CROISIER, (R), CASTAIGNEDE (J) et aliii, la
protection judiciaire du mineur en danger, aspects de droit interne et des
droits européens, l'harmattan, Paris, 2000
A. L'Administration de la Justice pour Mineur
Notre souci ici est la protection judiciaire, la protection
par le droit car l'on constate aujourd'hui une pression importante de la
judiciarisassions tant en ce qui concerne les mineur que les mineur
délinquants.
Depuis longtemps, le droit pénal s'intéresse aux
mineurs mais surtout le mineur délinquant qui a retenu son attention et,
en ce domaine, la prise en compte du particularisme de la jeunesse n'a
cessé de croître.
Si les différents textes nationaux n'ont cessé
d'aménagé le dispositif légal en vue de répondre
à ce type de problème, théoriciens et praticiens du droit
s'interrogent constamment sur les moyens les plus adéquats de
répondre à cette délinquance, réalité qui ne
peut être occulté ni ne doit être minimisée.
En sus, les mineurs bénéficient naturellement de
la protection assurée par la société à chacun de
ses membres. C'est ainsi que différents texte répriment
pénalement des comportements entrainants une atteinte à la vie ou
à l'intégrité physique de la personne, que celle-ci soit
majeure ou mineur.
Comme tout autre individu, l'enfant peut être victime
d'un meurtre, d'un assassinat, d'un empoisonnement ou même d'un homicide
praeter intentionnel.
L'existence de l'infraction est alors soumise aux
règles du droit commun et ses éléments constitutifs sont
identiques quelque soit l'âge de la victime.
La minorité de la victime est indifférente
à l'infraction, elle est simplement constitutive d'une circonstance
aggravante. Les atteintes à l'intégrité physique du mineur
autre que les atteintes à la vie peuvent être incriminées
par des textes de porté générale.
Il en est ainsi des tortures et actes de barbaries de
même que pour les violences de quelque nature qu'elles soient.
La question est cependant toute autre quand il s'agit du
mineur délinquant. L'acte du mineur transgressant la loi pénale a
toujours une signification.
Différents facteurs comme son âge, sexe,
degré de maturité, degré de socialisation mais
également de son environnement familial et social interviennent dans la
dynamique du passage à l'acte.
C'est pourquoi aux termes de l'article 4 de la CRDE,
« les Etats parties reconnaissent à tout enfant
suspecté, accusé ou convaincu d'infraction à la loi
pénale le droit à un traitement qui soit de nature à
favoriser son sens de la dignité et de la valeur personnelle, qui
renforce son respect pour les droits de l'homme et les libertés
fondamentales d'autrui, et qui tiennent compte de son âge ainsi que de la
nécessité de faciliter sa réintégration dans la
société et de lui faire assumer un rôle constructif au sein
de celle-ci.
Il couvre donc, dans cette optique, la façon dont est
traité l'enfant à partir du moment où il est
considéré comme suspect, puis durant l'enquête,
l'arrestation, l'accusation éventuellement la détention
préventive, le jugement et la condamnation. Cet article demande aux
Etats de promouvoir l'adoption d'un système distinct de justice pour les
enfants dans l'optique plutôt positive que punitive.
Notons ici que la notion d'ordre public constitue le pivot de
l'intervention du ministère public (MP) dans les différents
systèmes juridiques des Etats, ce qui explique certainement l'accent mis
sur sa mission en matière pénale ou l'ordre public est toujours
en cause, alors qu'il n'en est pas de même en matière civile.
Lorsque le point d'application du MP est le mineur, on
constate très vite à la variété, et souvent la
prégnance, de ses interventions.
Quand le mineur est en cause ou lorsque la famille est
menacée, la vocation du MP s'affirmera au regard du droit pénal
mais aussi du droit civil, notions juridiques tout à fait
complémentaires, dont la situation de délinquance, de danger et
de victimisation sont proches lorsqu'il s'agit d'individus mineurs.
La fonction qu'est appelé à remplir le MP face
au mineur délinquant traduit de plus en plus la
complémentarité entre sanction et prévention, dans une
perspective de socialisation.
Mais, une authentique prévention ne peut ignorer le
mineur en danger qui celui-ci latent, avéré ou d'une
gravité particulière.
La mission du MP est dès lors des plus importantes
auprès du mineur en danger, droit civil et droit pénal
convergeant ici vers un même objectif : la protection du mineur, la
perspective finale demeurant identique.
Dans son examen des rapports des Etats parties et dans
d'autres observations, le CDE a toujours indiqué qu'il
considérait que les règles et principes directeurs des Nations
Unies concernant la justice pour mineur constituaient des normes pertinentes et
détaillées pour la mise en oeuvre de l'article 40 et
l'administration de la justice des mineurs.
Les règles de Beijing, les règles des Nations
Unies pour la protection des mineurs privés de liberté et les
principes directeurs de Riyad.
Plus récemment, le CDE a également cité
les directives relatives aux enfants dans le système de justice
pénale, mises au point par un groupe d'experts réunis à
Vienne (Autriche) en février 1997(36). En effet, selon le
commentaire officiel, « Ensemble des règles minimes est
délibérément formulé de façon à
être applicable dans des systèmes juridiques différents et,
en même temps, à fixer des normes minima pour le traitement des
délinquants juvéniles quelle que soit leur définition et
quel que soit le système qui leur est appliqué. Ces règles
doivent toujours être appliquées impartialement et sans
distinction d'aucune sorte ».
(36) Règles des Nations Unies pour la protection des
mineurs privés de libertés, adopté par l'AGNU dans sa
résolution 45/113 du 14 décembre 1990
On notera que, selon les règles de Beijing,
« le mineur est un enfant ou un jeune qui, au regard du
système juridique considéré, peut avoir à
répondre d'un délit selon des modalités différentes
de celles qui sont appliquées dans le cas d'un adulte ».
Le CDE a précisé que les Etats parties ne
doivent pas réduire la protection assurée aux moins de 18 ans
simplement parce que la majorité est atteinte
plutôt(37).
Les règles de Beijing se proposent d'étendre
leur protection au-delà du système pénal proprement dit.
L'article 3 étend la protection assurée par l'ensemble des
règles minima concernant l'administration de la justice pour mineur.
Conformément au principe de l'intérêt
supérieur de l'enfant, énoncé à l'article 3 de la
CRDE, les règles de Beijing demandent aux Etats membres de
« défendre le bien être du mineur et de sa
famille » (art 11) et que « le système de la justice
pour mineur recherche le bien être du mineur et fasse en sorte que les
réactions vis-à-vis des délinquants juvéniles
soient toujours proportionnés aux circonstances propres aux
délinquants et aux délits » (art 5).
Par ailleurs, l'article 14.2 pense que « la
procédure suivie doit tendre à protéger au mieux les
intérêts du jeune délinquant... » et l'article
17.1 dit : « le bien être du mineur doit être le
critère déterminant dans l'examen de son cas ».
Ainsi, si la CRDE ne s'est pas préoccupée
spécifiquement de prévenir la délinquance, le CDE a
insisté sur les causes sociales de celles-ci et a constamment
proposé de prendre pour normes en la matière les principes
directeurs de Riyad qui demandent la mise en place à chaque
échelon de l' administration publique, des plans de prévention
complets à appliquer dans le cadre de la CRDE et d'autres instruments
juridiques internationaux.
(37) Conseil économique et social, E/1997/97,
résolution 1997/30, annexe
Les principes directeurs de Riyad soulignent que pour que la
prévention de la délinquance juvénile porte ses fruits, il
vaut mieux que la société tout entière assure le
développement harmonieux des adolescents en respectant leur
personnalité et en favorisant l'épanouissement des jeunes
dès la plus tendre enfance.
Pour ce faire, tout programme de prévention devrait,
conformément aux systèmes juridiques nationaux, être
axé sur le bien être des jeunes dès la petite enfance.
L'adoption des politiques nouvelles de prévention de la
délinquance ainsi que l'étude systématique et
élaborer des mesures qui évitent de criminaliser et de
pénaliser un comportement qui ne cause pas de dommages graves à
l'évolution de l'enfant et ne porte pas préjudice, apparaît
comme une nécessité impérieuse.
Quelle sera alors la Situation de l'enfant en période
de conflit ?
B. La Situation de l'Enfant en période de Conflit
Armé
La guerre n'épargne pas les enfants, qui en sont les
principales victimes et celles aussi qui ont besoin d'une protection des plus
grande.
Tués, blessés, arrachés à leur
environnement et souvent à leur famille, les enfants sont les plus
vulnérables face à la violence qui caractérise les
conflits actuels.
Le mépris des règles humanitaires les plus
élémentaires et les attaques indiscriminés contre les
populations civiles, dans bon nombre de cas, mettent en lumière le sort
tragique des enfants pris dans la tourmente de la guerre(38).
Les enfants nés dans la guerre, ou ayant passé
une partie de leur enfance dans des situations de conflit armé
atteignent l'adolescence sans avoir connu d'autres environnements que celui de
la violence des armes, avec les conséquences que cela comporte pour leur
développement futur.
(38) Extrait de la 24ème conférence
internationale du CICR sur la protection des populations civiles en
période de conflit armé à lire sur www.CICR.org,
consulté le 13 janvier 2009
Abandonnés à leur sort, les enfants deviennent
des proies faciles pour le recrutement dans les forces ou les groupes
armés.
Ils sont enrôlés de plus en plus jeunes ; or
l'enfant qui participe aux hostilités risque non seulement la mort, mais
il expose également à celle-ci les personnes qui deviennent ses
cibles, du fait de son comportement immature et
passionné(39).
En ce qui concerne la situation des enfants dans les conflits
armés, la CRDE contient un rappel bienvenu des règles du droit
international humanitaire (DIH) en énonçant, dans son article
38.1 que « les Etats parties s'engagent à respecter et
à faire respecter les règles du droit humanitaire international
qui leur sont applicables en cas de conflits armé et dont la population
s'étend aux enfants ».
En outre, en vertu de l'article 39, les Etats se sont
engagés à prendre toutes les mesures appropriées pour
faciliter la réadaptation physique et psychologique et la
réinsertion sociale de tout enfant victime de la Guerre.
Le protocole facultatif se rapportant à la CRDE
concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés vise non
seulement à améliorer la protection reconnue aux enfants mais
aussi interdire aux enfants de moins de 18 ans toute participation aux
hostilités.
L'article 38 de la CRDE fait obligation aux Etats de respecter
et de faire respecter les règles du DIH qui leur sont applicables, donc
essentiellement les quatre conventions de Genève et leurs deux
protocoles additionnelles ; une autre obligation incombant aux Etats est
celle de prendre toutes les mesures possibles dans la pratique pour que les
enfants de moins de 15 ans ne participent pas directement aux
hostilités, ainsi que prendre toutes mesures possibles pour assurer la
protection et les soins des enfants touchés par un conflit
armé.
(39) Ibidem
Le CDE a souligné, après avoir dans son examen
des rapports des Etats parties fait part à de nombreux pays de son
inquiétude concernant les répercussions des conflits armés
sur les enfants, qu'il est important de considérer l'impact des conflits
armés sur les enfants ; que les Etats doivent prendre des mesures
pour garantir la mise en oeuvre des droits de tous les enfants vivant sur leur
territoire durant les conflits armés, et qu'il ne peut être
dérogé aux principes de la CRDE en temps de conflit
armé.
Le CDE s'est notamment déclaré convaincu,
à la lumière de la définition de l'enfant et du principe
de l'intérêt supérieur de l'enfant, qu'aucune personne de
moins de dix huit ans ne doit être autorisée à participer
directement ou indirectement aux hostilités, ni être
enrôlée dans les forces armés, par conscription ou
engagement volontaire.
Concernant l'application des normes internationales, Madame
Gracia MACHEL a soumis les recommandations selon lesquelles tous les
gouvernements devraient adopter des mesures législatives nationales pour
assurer une application efficace des normes pertinentes, y compris la CRDE, les
conventions de Genève de 1994 et leurs protocoles additionnelles et la
convention de 1951 relative au statut de réfugié et son protocole
de 1969.
En outre, les gouvernements doivent former et éduquer
les magistrats, la police, le personnel de sécurité et les forces
armés, spécialement ceux qui participent aux opérations de
maintien de la paix (OMP) concernant le DIH et les instruments relatifs aux
droits humains.
Sur recommandation de l'Assemblée
Générale, en septembre 1997, le Secrétaire
Général a nommé Monsieur OLARA OTUNNU, représentant
spécial pour les enfants et les conflits armés. Son mandat est de
travailler en étroite collaboration avec le CDE, et de soumettre chaque
année un rapport à l'Assemblée Générale
ainsi qu'au CDH.
Dans cette optique, le DIH accorde une protection
étendue à l'enfant. En cas de conflit armé, qu'il soit
international ou non international, l'enfant bénéficie de la
protection générale accordée aux personnes civiles qui ne
participent pas aux hostilités. A ce titre, un traitement humain lui est
garanti et les règles du DIH relatives à la conduite des
hostilités lui sont applicables.
Etant donné la vulnérabilité
particulière de l'enfant, les conventions de Genève de 1949 et
leurs protocoles additionnels prévoient en sa faveur un régime de
protection spéciale. Cependant, l'enfant qui prend directement par aux
hostilités ne perd pas cette protection spéciale. Aussi la CRDE
ainsi que son protocole facultatif, notamment, fixent des limites à sa
participation aux hostilités(40).
Ainsi, que ce soit en situation de conflit armé
international ou en situation de conflit armé non international,
l'enfant bénéficie du droit à un traitement humain
comportant le respect de la vie et de l'intégrité physique et
morale.
De plus, en tant que membre de la population civile, l'enfant
bénéficie aussi des règles qui découlent du
principe général selon lequel ni la population civile en tant que
telle, ni les personnes civiles devront faire l'objet d'attaque.
Dans cette optique, plusieurs autres dispositions du DIH
accordent à l'enfant une protection spéciale adaptée
à ses besoins. Celle-ci découle du principe général
qui déclare que : « les enfants doivent faire l'objet
d'un respect particulier et doivent être protégés contre
toutes formes d'atteintes à la pudeur et qu'ils recevront les soins et
l'aide dont ils ont besoin(41).
De ce principe général reconnaissant la
nécessité d'une protection spéciale découle une
série d'obligations qui le concrétisent. Il convient de relever
entre autres que les enfants doivent être évacués des zones
assiégées ou encerclées, que le droit aux soins et
à l'aide par l'envoi de médicaments, vivres et vêtements
leur est reconnu.
Il est en outre établi qu'ils ont droit au maintien de
leur environnement culturel, à l'éducation et à la
préservation de la famille, qu'il est interdit de recruter des enfants
de moins de quinze ans dans les forces armés et qu'ils doivent
être gardés dans des locaux séparés des adultes en
cas d'internement ou de détention. De plus, il est interdit d'appliquer
la peine de mort aux enfants de moins de dix-huit ans.
(40) CICR, la protection juridique des enfants dans les
conflits armés, services consultatifs en droit international
humanitaire. Février 2003
(41) Lire utilement les articles, 77 du protocole additionnel
I et 4 du protocole additionnel II, des conventions de Genève de 1949.
Les protocoles additionnels sont les premiers instruments
à se préoccuper de la participation des enfants aux
hostilités, laquelle peut aller d'une aide indirecte fournie aux
combattants (transport d'armes, de munitions, actes de reconnaissance, etc.)
jusqu'à l'enrôlement dans les forces armés nationales et
autres groupes armés et malheureusement trop fréquente.
Ainsi, le protocole additionnel I oblige les Etats à
prendre toutes les mesures possibles afin d'empêcher que les enfants de
moins de quinze ans ne prennent part directement aux hostilités. Il
prohibe de façon expresse leur recrutement, le protocole additionnel II
lui, plus strict, interdit le recrutement ainsi que toute participation aux
hostilités directe et indirecte.
Les enfants qui participent directement aux hostilités,
en dépit des règles précédentes, se voient
reconnaître en cas de conflit international, la qualité de
combattant, par opposition aux personnes civils et bénéficient en
cas de capture du statut de prisonniers de guerre au sens de la convention III
de Genève.
Les protocoles additionnels prévoient en outre que les
enfants combattants de moins de quinze ans ont le droit à un traitement
privilégié : ils continuent de bénéficier de
la protection spéciale que le DIH accorde aux enfants.
A l'action de l'Etat pour la mise en place de tous ces
mécanismes de répressions des violations des droits de l'enfant
s'ajoute celle de certaines institutions internationales qui lui viennent en
appui.
Section 2 : Les Institutions d'Appui à
l'Action de l'Etat pour la Mise en OEuvre des Mécanismes de
Répression des Violations des Droits de l'Enfant.
Parlant des institutions d'appui à l'action de l'Etat
en ce qui concerne les droits de l'enfant, plusieurs organismes de grande
renommée nous viennent à l'esprit mais vu le temps imparti, nous
en étudierons juste deux, il s'agit de l'Organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et la Culture « UNESCO » et de
l'Organisation International du Travail « OIT ».
Nous étudierons sous l'angle de cette section, dans le
paragraphe I, le rôle de ces institutions en temps de paix, et nous
verrons par la suite dans le second paragraphe le rôle de ces
institutions en temps de guerre.
§1. Le Rôle de l'UNESCO et de l'OIT en
temps de paix
Nous n'avons pas la prétention de faire ici une liste
exhaustive des institutions internationales ayant dans le cadre de leurs
activités la protection des droits de l'enfant. Nous donnerons
simplement des exemples succincts et des indications concernant certains
aspects de la protection de l'enfant.
Ainsi, nous verrons d'abord dans un point A rôle de
l'Unesco et qui sera complété par un point B lui qui traitera de
l'OIT.
A. Le Rôle de l'Unesco
L'organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science
et la Culture (UNESCO) a toujours accordé une place significative
à l'enfant au sein de ses programmes et de ses activités, qui
visent notamment le développement optimal de la personnalité
dès la petite enfance, au progrès social, moral, culturel et
économique de la communauté, et à la sensibilisation au
respect des droits et libertés fondamentales.
En matière de droits de l'enfant, l'Unesco est
particulièrement concernée par le caractère social et
culturel de ces droits. L'organisation porte une responsabilité
particulière à l'égard du droit de l'enfant à
l'éducation et à l'obligation des Etats membres de rendre
l'enseignement général obligatoire et gratuite.
En outre, l'Unesco doit veiller à la reconnaissance
d'un principe fondamentale que l'éducation vise à favoriser
l'épanouissement des dons, à préparer l'enfant à
une vie adulte active, à respecter les droits fondamentaux et à
développer l'appréciation des identités et valeurs
culturels(42).
L'éducation pour tous, figure parmi les OMD qui entend
« donner à tous les enfants, garçons comme filles, les
moyens d'achever le cycle complet d'études primaires » d'ici
2015.
C'est pourquoi plus de 160 pays présents lors du Forum
Mondial sur l'éducation (Dakar, Sénégal, 2000) se sont
fixé comme objectif d'ici 2015 de:
- développer la protection et l'éducation de la
petite enfance,
- réaliser l'enseignement primaire universel,
- améliorer les chances d'apprendre des jeunes et des
adultes,
- améliorer de 50% le niveau d'alphabétisation
des adultes,
- parvenir à l'égalité entre les
sexes,
- améliorer tous les aspects de la qualité de
l'éducation.
A la suite de ce point, il importe de voir le rôle de
l'OIT.
B. Le Rôle de l'OIT
L'article 32 de la CRDE reconnaît le droit de l'enfant
d'être protégé contre l'exploitation économique et
de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou
susceptibles de compromettre son éducation, ou de nuire à sa
santé ou à son développement physique, moral ou social.
Les Etats parties doivent tenir compte des
« dispositions pertinentes des autres instruments
internationaux », dont les plus notables à cet égard
sont les conventions et recommandations de l'OIT. La dernière en date
est la convention n°182 sur les pires formes de travail des enfants
adoptée en 1999 par la conférence générale de
l'OIT.
(42) UNESCO, les droits de l'enfant : agir au quotidien,
UNESCO, Paris, 1999
Parmi les conventions antérieures de l'OIT, le CDE
souligne l'importance de la convention n°138 sur l'âge minimum
(1973).
Pour l'OIT, il est prioritaire d'axer la majeurs ressources
disponibles sur la lutte contre les formes les plus intolérables de
travail des enfants (esclavage, prostitution, travail dans des secteurs
dangereux,...), vu que de nombreux enfants sont toujours pris au piège
de l'esclavage dans bien des parties du monde.
Pas moins de dix-neuf conventions de l'OIT se rapportent
particulièrement aux enfants.
Par ailleurs, l'organisation a mis au point un programme focal
sur le travail des enfants. En effet, le Programme International pour
l'Elimination du Travail des Enfants, connu sous le sigle d'IPEC, est
opérationnel dans 82 pays. Par ce programme, l'OIT aide à
l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques nationales sur le
travail des enfants.
L'objectif de l'IPEC est l'élimination progressive du
travail des enfants dans le monde, avec comme priorité urgente les pires
formes de travail. Depuis sa création en 1992, l'IPEC a mis en oeuvre
différentes structures pour atteindre son objectif comme par exemple la
promotion des programmes nationaux de réforme des politiques, le
renforcement des capacités institutionnelles, la mise en place des
mesures concrètes d'élimination du travail des enfants ; des
campagnes de sensibilisation, de mobilisation visant le changement d'attitude
sociale, la promotion de la ratification et la mise en oeuvre effective des
conventions de l'OIT.
L'IPEC est le plus vaste programme mondial consacré
à l'abolition du travail des enfants et le plus important programme de
coopération technique de l'OIT.
Depuis 2002, les projets et programmes de l'IPEC ont permis
d'aider environ cinq millions d'enfants dans 86 pays(43). Des
projets de grande envergure visant à combattre le travail des enfants
à l'échelle nationale et régionale ont aussi
été lancés. Ils ont de multiples composantes dont les
enquêtes sur le travail des enfants et des activités de
sensibilisation en plus des trois éléments fondamentaux de
l'IPEC, prévention du travail des enfants et libération des
enfants dans cette situation et réinsertion dans la
société(44).
Par ailleurs, les enfants pris dans des situations de conflits
armés nécessitent que leurs droits soient garantis et souhaitent
aussi que soient réprimées les violations dont ils peuvent
être victimes.
§ 2. La Protection de l'Enfant en période
de Conflit Armé
Les conflits armés laissent les populations à la
merci d'effroyables formes de violences : viols systématiques,
mutilations, déplacements forcés, génocides, etc. les
très nombreuses armes légères en circulation, peu
coûteuses, ont contribué à l'utilisation des enfants
soldats, ainsi qu'à la poursuite des violences après la fin des
conflits.
On estime à l'échelle mondiale que, depuis 1990,
90% des décès liés aux conflits se sont produits chez les
civils, dont les femmes et les enfants représentent près de 80%
des cas(45).
D'où la présence des institutions des Nations
Unies ainsi que des autres institutions internationales, nous ferons cas ici
principalement du HCR et du CICR.
(43) BIT, la situation des enfants dans le monde, BIT,
Genève, mai 2006, in www.aidn.org, consulté le 24 février
2009,
(44) Un avenir sans travail des enfants, rapport du directeur
général, BIT, Genève, 2002, page 29
(45) DITUNNU, (OA), spécial comment on children and
security, Forum du désarmement, n°3, Institut des Nations Unies
pour la recherche sur le désarmement, Genève, 2002, pp 3-4
A. Les Activités du HCR
L'article 22 de la CRDE énonce le droit de l'enfant
réfugié ou demandeur d'asile à une protection et une
assistance humanitaire appropriée. Le HCR estime qu'au début du
21ème siècle, sur les 22,3 millions des
réfugiés quelques 10 millions étaient des enfants.
L'action importante et unique en son genre du HCR a
été mise en lumière à tous les stades de la
rédaction de la CRDE.
Crée en 1949, le HCR a pour rôle d'assurer aux
réfugiés une protection internationale sous les hospices de
l'ONU, de rechercher des solutions durables avec les gouvernements et leur
apporter une aide matérielle.
Le résumé de la stratégie et des
activités du HCR concernant les enfants et les adolescents
réfugiés (2000) met en évidence les besoins
spéciaux des adolescents ainsi que des enfants et donne la
priorité aux questions clés suivantes pour agir :
- La séparation,
- L'exploitation sexuelle,
- Le recrutement militaire,
- L'éducation
L'un des objectifs principaux du HCR concernant les enfants
réfugiés est, outre d'assurer leur protection et leur bon
développement, de « trouver des solutions durables
appropriées aux besoins de développement immédiat et
à long terme des enfants réfugiés.
Le problème se pose surtout pour les enfants non
accompagnés ou séparés qui ont à prouver leur
statut de réfugiés, les difficultés pouvant être
accrus par leur immaturité et par le fait que leur demande du statut de
réfugié a pu découler de circonstances relatives à
leur famille plus que d'expériences directes de l'enfant.
Compte tenu de la vulnérabilité et des besoins
particuliers des enfants non accompagnés, il est essentiel d'examiner en
priorité leurs demandes du statut de réfugié et de faire
tous les efforts pour parvenir rapidement à une décision
équitable(46).
Poursuivons ce problème avec le rôle du CICR.
B. Le Rôle du CICR
Le comité international de la croix et du croissant
rouge (CICR) encourage le respect des droits et de la dignité des
enfants et leur fournissant une assistance en vue d'atténuer les effets
des conflits armés sur eux.
Bien qu'il agisse de manière impartiale pour aider
toutes les victimes des conflits, il s'efforce de répondre aux besoins
spécifiques des enfants.
Les enfants sont donc mentionnés parmi les
priorités opérationnelles du CICR.
En effet, de tous temps, le CICR a été
préoccupé par le sort des enfants dans les conflits. Ils sont
doublement victimes : soit ils souffrent des attaques comme le reste de la
population, soit ils sont recrutés, souvent de force et
entraînés voire drogués pour aller
combattre(47).
« Le recrutement d'enfants dans les forces
armés ou les groupes armés est source de grande
préoccupation pour le CICR. La priorité première est
d'empêcher que le recrutement n'ait tout simplement lieu, objectif que
l'institution réalise de deux manières : par la promotion
des normes établis dans des cadres juridiques et à travers des
opérations sur terrain »(48).
Le CICR vise aussi à préserver l'unité de
la famille. Le CICR recherche des familles au-delà des
frontières. Si les recherches sont fructueuses, la première
étape consiste à faciliter la communication entre l'enfant et la
famille.
(46) Lire la note sur les politiques et procédures
à appliquer dans le cadre des enfants non accompagnés en
quête d'asile, HCR, 1996
(47) RINIKER, (A) « le CICR et les conflits
armés, in les OI et les conflits armés, sous la direction de
MADJIA BENCHIKN, l'harmattan, paris, 2001
(48) Lire à ce sujet l'entretien donné par la
conseillère du CICR sur la protection de l'enfant KRISTIN BAISTARS, le 6
décembre 2007, www.CICR.org, consulté le 31 décembre
2008.
Si les conditions de sécurité le permettent, le
CICR organise ensuite un regroupement familial si l'enfant et sa famille sont
d'accord. Entre 2005 et 2006, le CICR a réuni avec leur famille 6.237
enfants non accompagnés ou séparés de leurs proches. En
2006, 775 enfants au total ont été réunis avec leurs
parents.
Soulignons qu'outre sa participation active à
l'élaboration du DIH, dont il est le dépositaire, le CICR
organise des sessions de formation à l'intention des forces
armés, de la police et des porteurs d'armes afin de faire
connaître le DIH et les normes fondamentales sous peine de subir une
sanction en cas des violations de ces règles.
Après l'examen du cadre international des droits de
l'enfant, il est à présent question d'en assurer
l'efficacité et l'effectivité.
IIième PARTIE : EFFECTIVITE DES
MECANISMES DE REPRESSION DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'ENFANT
A y regarder de plus près, cette protection ou mieux
cette répression des violations des droits de l'enfant semble être
marquée par une double optique, d'une part, il s'agit d'un
mécanisme ordinaire des droits de l'enfant, notamment dans le cadre du
CDE et de l'Unicef ; d'autres part, il est question d'un mécanisme
plus spécial, grâce à l'appui surtout des autres
institutions internationales.
En effet, c'est au CDE d'examiner les rapports des Etats
partis dans lesquels ils fon état de leur application de la CRDE.
Ainsi, le CDE fait-il des observations et des recommandations
pour une meilleure application de la CRDE.
L'Unicef, quant à elle, accompagne les enfants au jour
le jour et s'implique spécialement pour le respect de leurs droits et
leur bien être.
Par la suite, les institutions spécialisées des
Nations Unies ainsi que les autres institutions internationales ont des
tâches plus spéciales.
Leurs activités qui viennent en appui de l'action de
l'ONU et de celle des Etats ne concernent généralement que
quelques aspects particuliers non moins importants de la protection des droits
des enfants.
Le succès de toutes ses activités est sans doute
le miroir de l'efficacité de l'effectivité de la protection de
l'enfant.
CHAPITRE 1 : ACTIVITES DES ORGANES CHARGES
D'ASSURER L'APPLICATION DES CONVENTIONS DANS L'ORDRE INTERNE
Comme nous l'avons souligné plus avant dans l'abord du
présent travail, la protection ou la répression ici est celle qui
entre dans le cadre des activités du CDE, organe chargé de
surveiller les progrès réalisés dans l'application de la
CRDE, mais aussi de l'Unicef, qui a reçu la mission de veiller à
la mise en oeuvre intégrale de la CRDE.
Par sa résolution 2003/86, la CDH de l'ECOSOC
constatant avec une profonde préoccupation que dans de nombreuses
régions du monde, la situation des enfants demeure critique en raison de
la persistance de la pauvreté, des conflits armés, des
déplacements des populations, de l'absence de protection juridique, et
convaincue qu'une action efficace s'impose d'urgence aux échelons
national et international, a notamment exhorté les Etats parties
à la CRDE(49) qui ne l'avaient pas encore fait à
envisager de signer et ratifier ses deux protocoles facultatifs, où d'y
adhérer(50).
Dans la première section nous étudierons
l'analyse des rapports au niveau du comité des droits de l'enfant et
dans la seconde section il sera question de l'étudier au niveau de
l'Unicef.
Section 1 : Analyse des Rapports au niveau du
Comité des Droits de l'Enfant
Le CDE a continué d'adresser une lettre à tous
les Etats partis dont les rapports initiaux étaient attendus en 1994,
les priant de soumettre leurs rapports dans les douze mois. Il a en outre
décidé d'informer dans la même lettre les Etats parties que
s'ils ne présentaient pas de rapports dans ce délai, il
examinerait la situation des droits de l'enfant dans le pays en l'absence de
rapport initial, comme prévu dans sa « présentation
générale de la procédure d'établissement des
rapports »(51) et compte tenu de l'article 67 de son
règlement intérieur provisoire(52).
(49) Voir www.ohchr.org, pour la liste des Etats ayant
signés, ratifiés et adhérés à la CRDE,
(50) Voir www.ohchr.org, pour les Etats ayant signés ou
ratifiés les protocoles facultatifs se rapportant à la CRDE,
(51) CRDE/C/33, présentation générale de
la procédure d'établissement des rapports,
(52) CRDE/C/4, règlement intérieur
provisoire.
§1. Présentation des Rapports du
CDE
Le comité a élaboré des directives
générales concernant la forme et le contenu des rapports initiaux
(CRDE/C/5) et des directives générales concernant la forme et le
contenu des rapports périodiques que les Etats parties doivent
présenter conformément au paragraphe 13 de l'article 44 de la
CRDE (CRDE/C/50), habituellement désignées sans le titre
abrégé de directives générales par les rapports
initiaux et directives générales pour les rapports
périodiques.
A. Les Rapports Initiaux
Le paragraphe 1a de l'article 44 de la CRDE dispose que les
Etats parties s'engagent à soumettre au CDE, par l'entremise du SGNU,
des rapports sur les mesures qu'ils auront adoptées pour donner effet
aux droits reconnus dans la convention et sur la répression de toutes
les violations de ces droits sans oublier la jouissance de ces droits dans les
deux ans à compter de la date de l'entrée en vigueur de la
CRDE.
Le CDE pense que le processus d'établissement des
rapports implique, de la part des Etats parties, une réaffirmation
continue de leur engagement à respecter et à faire respecter les
droits prévus dans la CRDE et sert de vecteur essentiel pour
l'établissement d'un dialogue fructueux entre les Etats parties et
lui.
En effet, le processus d'établissement d'un rapport
à son intention constitue une bonne occasion de procéder à
un examen global des diverses mesures prises pour harmoniser la
législation et les politiques nationales avec la CRDE et pour suivre les
progrès réalisés dans la jouissance des droits reconnus
par cet instruments et faciliter la participation populaire et l'examen public
des politiques suivies à cet égard par les gouvernements.
Les rapports initiaux seront complétés par des
rapports périodiques.
B. Rapports Périodiques
Ces rapports seront soumis au plus tard cinq ans après
la date à laquelle devait être soumis le rapport initial, un
retard dans la soumission de celui-ci, ou de son examen par le CDE ne modifie
pas la date à laquelle doit être présenté le rapport
suivant.
Ils doivent indiquer, pour la période, des
renseignements notamment sur les mesures adoptés par l'Etat partie, y
compris la signature d'accords bilatéraux et multilatéraux dans
le domaine des droits de l'enfant et l'adhésion à de tels
instruments, et les changements qui sont produits dans la législation et
la pratique aux niveaux national, régional et local touchant ainsi les
mécanismes et les structures destinées à coordonner et
suivre les efforts faits pour appliquer la CRDE et de les insérer dans
l'ordre juridique interne, les progrès réalisés et les
plans envisagés pour améliorer encore la réalisation des
droits de l'enfant.
Procédons maintenant à l'analyse des rapports
des Etats parties.
§2. Examen des Rapports des Etats
Parties
La discussion du rapport d'un Etat partie avec les
représentants de son gouvernement est préparée par un
groupe de travail. Celui-ci se réunit aussitôt après une
session du CDE pour préparer la suivante.
Tous les membres sont invités à la
réunion de pré-session. Ces réunions ne sont pas ouvertes
au public et ne font pas l'objet de comptes rendus officiels. Le groupe de
travail établit une liste des points à traiter qui est
envoyée aux divers gouvernements par la voie diplomatique.
Le rapport de l'Etat partie est examiné au cours de
séances publiques du CDE. Les représentants de l'Etat partie, et
les membres du CDE y prennent la parole. Les organes et institutions des
Nations Unies sont représentés.
Après une brève présentation du rapport,
la délégation de l'Etat partie est invitée à
fournir des renseignements sur les questions figurant sur la liste des points
à traiter, à commencer par les mesures d'application
générales.
Il est à noter que la République
démocratique du Congo a adressée un rapport le mercredi 21
janvier 2009, le Malawi se fut le mardi 13 janvier 2009 et la République
du Tchad le mercredi 14 janvier 2009(53).
Cependant, vu ces rapports, le CDE a émis un certain
nombre de décisions, appelées recommandations, sur certains sujet
dont ; l'implication des enfants dans les conflits armés,
l'administration de la justice pour mineur, la forme et le contenu des rapports
des Etats parties, la soumission des rapports périodiques entre
autres.
L'Unicef joue aussi un certain rôle dans la
présentation de ces rapports.
Section 2 : L'implication de l'Unicef
Cet organisme travaille sur terrain dans plus de 155 pays et
territoires pour aider les enfants à survivre et s'épanouir.
L'adoption par les Etats de la CRDE en 1989, puis la tenue du
sommet mondial pour les enfants en 1990, demeurent une référence
dans la vie de l'Unicef.
Nous voulons subdiviser notre section en deux paragraphes qui
traiteront tour à tour de la situation de l'enfant puis des actions
concrètes de l'Unicef.
(53) Consulté in www.ohchr.org
§1. Les Principales Violations des Droits de
l'Enfant
Chaque année, des centaines de millions d'enfants du
monde entier sont victimes de l'exploitation, d'abus sexuels et de violence.
Ils sont enlevés de leurs foyers et de leurs
écoles, et enrôlés de force dans des forces ou groupes
armés, ils sont vendus à des réseaux de prostitution, ils
sont placés dans des situations de servitude et d'autres formes
d'esclavages. Les conséquences peuvent être catastrophiques.
Ces principales violations peuvent avoir des
conséquences tragiques aussi bien en temps de paix qu'en temps de
conflit armé.
D'abord en conflit armé, l'Unicef a mis à jour
plusieurs catégories d'enfants qui nécessitent une protection
particulière. On a même eu droit, dans certains pays comme la RDC,
à la création de nouvelle catégorie des enfants
vulnérables (ENMSP : Enfants Nécessitants des Mesures
Spéciales de Protection).
Ainsi, il existe un profond fossé entre les prescrits
des instruments internationaux et nationaux et ce que les enfants vivent dans
leur vie de chaque jour.
Il existe une catégorie d'enfants livrés
à eux-mêmes, sans adultes qui s'occupent d'eux. Ces enfants sont
privés de leurs premières sources de protection.
Cette situation peut être temporaire ou
définitive et concerne, par exemple, les enfants que l'Etat a soustrait
à leurs parents ou encore ceux qui sont orphelins du VIH/SIDA.
Des millions d'enfants sont livrés a eux-mêmes,
à travers la planète, et vivent dans des situations de diverses
formes (pensionnats, prisons, hôpitaux, orphelinats, maisons de
correction, etc.) les enfants qui survivent affrontent la faim, les maladies et
les traumatismes physiques et mentaux.
Certains autres enfants sont victimes des violences.
La violence à l'encontre des enfants, les
châtiments corporels bénins, à diverses formes de tortures,
existe partout, dans les pays riches comme pauvres.
Au Royaume-Uni, les bébés de moins d'un an
courent quatre fois plus le risque d'être tués que n'importe
quelle autre catégorie d'âge : en grande majorité, ils
sont tués par leurs parents.
Autres formes de violences, approuvées par certaines
sociétés encore aujourd'hui sont les mutilations génitales
féminines « l'excision ». on estime à cent
millions le nombre de femmes et de filles vivant à l'heure actuelle et
qui ont été victimes de cette pratique
traditionnelle(54).
D'autres parts, la discrimination est souvent à
l'origine de la violence et de l'exploitation à l'encontre des enfants
et elle est profondément ancrée dans de nombreuses
sociétés.
Sur les 120 à 150 millions d'enfants handicapés
qui vivent dans les PED, 3% seulement vont à l'école.
La négation des droits de nombreux enfants à
leur patrimoine constitue une autre forme de discrimination.
Dans des nombreux pays, des orphelins sont privés de
leurs droits de propriété.
De plus, en temps de conflit armé, les populations,
surtout les enfants et les femmes, particulièrement vulnérables
aux pires actes de violence sont exposés de façon flagrante
à des abus de toutes formes. Les enfants et les femmes sont souvent
menacés de viol, de violence familiale, d'exploitation sexuelle,
d'humiliation sexuelle ou de mutilation.
Les rapports d'enquêtes, établis à la
suite du génocide au Rwanda en 1994, conclu que presque toutes les
femmes de plus de 12 ans ayant survécu au génocide avaient
été violées.
Pendant le conflit dans l'ex Yougoslavie, plus de 20.000
femmes ont été victimes d'agression sexuelles
Il est maintenant impérieux, après ce constat,
d'étudier l'entreprise que mène l'Unicef pour veiller à la
répression de ces violences.
(54) Comité français pour l'Unicef, protection
de l'enfant, les « parcours civiques », novembre 2005
§2. L'Action concrète de
l'Unicef
L'Unicef est présent dans plus de 25 pays
touchés par la guerre pour fournir une assistance et contribuer à
instaurer un environnement protecteur pour les enfants et aussi d'essayer de
mettre en place tout un mécanisme chargé de réprimer
toutes ces violations graves.
Pour ce faire, l'Unicef demande au gouvernement de faire de
leurs priorités l'aide au plus vulnérables, tous les enfants, y
compris ceux qui son déplacés par un conflit, ont les mêmes
droits aux services de base et ont besoin d'avoir accès aux soins de
santé, à l'éducation, aux loisirs, à une aide
psychosociale et à la réinsertion sociale.
L'Unicef plaide pour un engagement des gouvernements et des
entités non gouvernementales.
En effet, le fonds plaide pour une protection des enfants
touchés et déplacés par la guerre, et pour la fourniture
d'une assistance aux plus vulnérables, fait en sorte que les besoins
spécifiques des enfants soient pris en compte dans les activités
de rétablissement, de maintien et de consolidation de la paix.
En outre, l'Unicef dispose d'une surveillance continue de la
situation et notifie les cas de violence, d'exploitation et de maltraitance
d'enfants ayant émaillés le conflit.
L'Unicef intervient aussi dans le processus de renforcement
des capacités car elle facilite la mise en place des dispositifs
d'assistance pour protéger les enfants contre la violence et
l'exploitation sexuelle. Elle favorise aussi la promotion des codes de conduite
et des formations aux droits de l'enfant.
Ainsi dans ses domaines d'actions, en collaboration avec le
Ministère Afghan de l'éducation, l'Unicef fournit un appui suivi
au programme de retour à l'école en Afghanistan, aidant à
acheminer les fournitures scolaires et à remettre sur pied le
système éducatif que plus de vingt années de guerre
avaient fait voler en éclats.
En mars 2002, plus de 3.000 écoles ont ouvertes dans le
pays, mettant l'instruction à la portée de 2 millions d'enfants,
dont un grand nombre peuvent ainsi suivre un enseignement de type scolaire pour
la première fois depuis six ans.
Une orientation des recrues à travers le pays en vue de
cette rentrée de classe est préparée.
En Colombie, l'Unicef, en collaboration avec le gouvernement
et les ONGs qui sont ses partenaires, appuie un programme d'alerte au danger
des mines, qui comprend des activités de collecte de donnés et
une action nationale de sensibilisation visant les jeunes et les responsables
locaux.
En 2005, dans le cadre de l'assistance apportée par
l'Unicef aux enfants, aux femmes et familles touchés par les conflits en
RDC, près de 1,6 millions d'enfants ont été
protégés d'un éventuel recrutement par les forces et
groupes armés, au moins 54.000 enfants associés aux forces et
groupes armés ont été réinsérés dans
leurs familles ou leurs communauté et 5.350 femmes et enfants ayant subi
des violences ont reçu un soutien et une assistance adéquate.
Les efforts que déploie l'Unicef auprès des
enfants sont d'une importance capitale pour atteindre les OMD et l'objectif
d'un monde digne des enfants.
En effet, la réalisation des OMD transformerait la vie
de millions d'enfants dans les dix ans à venir.
Cependant, cette protection ne se limite pas là, elle
s'élargit aussi à bien d'autres mécanismes.
CHAPITRE 2 : ACTIVITES PRATIQUES DES ORGANES DE
MISE EN OEUVRE
Ces activités s'inscrivent dans des aspects
particuliers de protection de l'enfant et de ses droits. C'est celle des
institutions spécialisées des Nations Unies et des autres
institutions internationales.
La section première étudiera les actions
concrètes envisagées par l'OIT et l'Unesco et la section
deuxième étudiera les activités d'autres structures
d'appui et perspectives d'avenir.
Section 1 : Actions concrètes dans le
cadre de l'OIT et l'Unesco
Même si les défis à relever sont multiples
dans le cadre de ces institutions, ces dernières travaillent, la
majorité du temps, en temps de paix.
Il est alors plus facile de prendre en charge la protection de
l'enfant et de ses droits.
Cependant, même si au premier abord les activités
de l'OIT et de l'Unesco semblent ne pas se rencontrer, une étude plus
approfondie nous montre que d'une manière ou d'une autre elles
s'entrecroisent.
Le paragraphe I concerne l'Oit et le travail de l'enfant et le
paragraphe II s'occupera de l'Unesco.
§1. L'OIT et le Travail de l'Enfant
Le travail des enfants, comme le démontre clairement
les statistiques, est un problème d'envergure mondiale. Suite aux
recherches globales sur cette question, l'OIT a conclu qu'il était
nécessaire de renforcer les conventions existantes sur le travail des
enfants.
La convention n°182 a permis de focaliser l'attention
internationale sur l'urgence des actions à entreprendre, dont
priorité sur les pires formes de travail des enfants, sans perdre pour
autant l'objectif à long terme pour l'élimination effective du
travail des enfants.
Une des méthodes les plus efficaces pour assurer que
les enfants ne commencent pas à travailler trop jeune est de
déterminer l'âge légal auquel ils sont susceptibles
d'être employés ou autoriser à travailler.
Les principes directeurs de la convention de l'OIT sont
claires en ce qui concerne le travail des enfants.
Au l'âge minimum légal d'admission à tout
type d'emploi ou de travail sont cités de la manière
suivante :
- Pour les travaux dangereux, l'âge minimum légal
est de 18 ans,
- 16 ans sous certaines réserves, l'âge minimum
de base est de 15 ans,
- Pour les travaux légers, l'âge minimum
légal est de 13 à 15 ans.
Rappelons par ailleurs que les différentes structures
mise en oeuvre dans le cadre de l'IPEC dont les efforts ont conduit au retrait
de centaines de milliers d'enfants du travail et à des mesurer de
réhabilitation et de prévention au retour dans le monde du
travail.
Cependant, l'OIT milite en faveur d'efforts nationaux plus
soutenus impliquant employeurs, travailleurs et gouvernement. Il défend
également un renforcement du mouvement mondial pour faire du travail des
enfants une histoire ancienne.
Atteindre les OMD d'ici 2015 serait une aide
supplémentaire dans cette lutte contre le travail des enfants indique le
rapport(55).
Voyons à présent l'éducation des enfants
envisagée sous l'angle de l'Unesco.
(55) OIT, la journée mondiale contre le travail des
enfants, Genève, juin 2005
§2. L'Unesco et l'éducation
Des statistiques de l'Unesco montrent qu'environ 75 millions
d'enfants en âge d'aller à l'école primaire
n'étaient pas scolarisés en 2006(56).
Les droits ne sont pas réels que dans la mesure
où ils sont mis en pratique, pour les enfants comme pour tous.
Promouvoir les droits de l'enfant, c'est tout d'abord créer les
conditions économiques et culturelles afin que tous puissent y
accéder.
C'est à ce prix que les droits de l'enfant seront
véritablement respectés. « L'éducation pour
tous » figure dans les OMD, qui entend donner à tous les
enfants, filles et garçon, les moyens d'achever un cycle complet
d'études primaires d'ici 2015.
L'Unesco a donc pour mission de promouvoir l'éducation
en tant que droit fondamental, d'améliorer la qualité de
l'éducation et de stimuler l'expérimentation, l'innovation et le
dialogue sur les politiques.
Dans ce contexte, le rôle de la division de la
coordination des priorités des Nations Unies (ED/UNP) est de coordonner
les actions et les efforts mondiaux dans un certain nombre de domaines
prioritaires des Nations Unies, notamment la poursuite des objectifs de
l'éducation pour tous.
Plusieurs rapports signalent que « des efforts
significatifs ont été accomplis pour accroître les
ressources, élargir l'accès à l'école et
améliorer la parité entre les sexes », une analyse
exhaustive des années éducatifs est préjudiciables dans de
nombreuses régions du monde et pourrait empêcher de nombreux pays
de réaliser l'EPT à la date prévue, c'est-à-dire en
2005.
(56) UNESCO, Institut de statistiques, in
www.unesco.org, consulté le 3 mars
2009
L'importance de la qualité apparaît clairement
dans l'indice du développement de l'EPT, qui mesure le progrès
général enregistré par 127 pays à partir de quatre
objectifs quantifiables :
- l'éducation primaire universelle,
- l'alphabétisation des adultes,
- la qualité de l'éducation,
- la parité entre les sexes.
Enfin, un rapport range dans le troisième groupe 35
pays, dont 22 situés en Afrique sub-saharienne, ainsi que des pays
très peuplés comme le Bangladesh, l'Inde ou le Pakistan, qui sont
très loin d'atteindre les objectifs.
Nous poursuivons notre débat à travers
l'étude de certaines structures d'appui ainsi que les perspectives
d'avenir.
Section 2 : Activités des autres
Structures d'Appui et Perspectives d'Avenir
Nous mettons à l'actif du CICR et du HCR les
activités des autres structures d'appui. Comme nous l'avons
signalés précédemment, ces deux institutions agissent dans
un contexte de conflit armé ou dans celui post conflit.
Nous étudierons sous l'angle de cette section les
activités du CICR et du HCR ainsi que les perspectives d'avenir.
§1. Les Activités du CICR et du
HCR
Ces deux institutions travaillent en période de
troubles, leur mission est de ce fait, on le soulignera jamais assez, de rendre
un énorme service aux enfants touchés par les maux de la
guerre.
Ainsi, à la suite du mouvement international de la
croix rouge et du croissant rouge, le CICR s'est engagé à
promouvoir le principe de non enrôlement et de non participation dans les
conflits armés d'enfants de moins de 18 ans. Il s'est engagé
à prendre des mesures concrètes pour protéger et assister
les enfants victimes de conflits armés.
En ce qui concerne le premier engagement, les principaux
objectifs sont la promotion des normes internationales en matière de
protection d'enfants, dont principalement la CRC, mais surtout son protocole
facultatif visant à interdire le recrutement des enfants de moins de 18
ans, le fait d'empêcher aux enfants de rejoindre les forces armés
en leur offrant d'autres perspectives et, pour ce faire convaincre l'opinion
publique des méfaits des groupes de forces armés.
C'est pourquoi, le CICR s'évertue-t-il de participer
activement au groupe de travail de l'ONU en la matière, ainsi que de
participer aux efforts internationaux pour susciter des mouvements au sujet des
enfants soldats.
Il est à noter aussi que le CICR s'active pour la
traduction en justice des chefs de guerre qui auraient eu le loisir
d'enrôler les enfants soldats dans les forces ou groupes armés.
C'est le cas de nombreux rapports sur la situation de l'enfant soldat en Ituri,
en République Démocratique du Congo.
L'un des chefs rebelles qui a enrôlé les enfants
au sein des forces armés se retrouve aujourd'hui à la cour
pénale internationale pour répondre de ce chef d'accusation, il
s'agit là d'un véritable mécanisme de réprimer des
violations des droits de l'enfant(57).
Le HCR pour sa part, à la demande du comité
exécutif, a adressé une note d'information sur les enfants
réfugiés, ainsi qu'un rapport sur les activités et les
mesures prévues par le HCR afin d'améliorer la situation des
enfants réfugiés.
Cette note d'information illustre les préoccupations
combien croissantes en matière de protection des enfants
réfugiés, qui de l'avis du HCR requière une attention
particulière. Il s'agit du recrutement militaire, de la
détention, du respect de droit à l'éducation, de la
situation des enfants non accompagnés pris en charge par des familles
autres que le leur et de l'adoption irrégulière des enfants
réfugiés(58).
(57) Plan d'action relatif aux enfants dans les conflits
armés, Entériné par le conseil des
délégués, Genève, 1995
(58) Rapport de la 43ème session du
comité exécutif du programme du haut commissariat, A/AC, 96/806,
par - 31,i
Ces problèmes n'incluent cependant pas tous les
problèmes auxquels sont confrontés les enfants
réfugiés et sur lesquels le HCR continue de se préoccuper
sur terrain avec l'aide, le cas échéant, des principes directeurs
et des programmes de formation.
Quelles peuvent être alors les perspectives
d'avenir ?
§2. Les Perspectives d'Avenir
Tous les problèmes concernant les mécanismes ne
sont nullement repris ci-dessus. Il y'a de cela vingt ans que la
déclaration et le plan d'action adoptés lors du sommet mondial
pour les enfants souligneraient qu'il importait de prendre des mesures sur les
enfants dans le cadre des politiques et plan nationaux.
Il reste cependant un grand écart entre les promesses
et les actes. Les conséquences sont manifestes dans toutes les
catégories des droits des enfants surtout dans les secteurs comme la
santé, l'éducation, la protection ou la participation. L'univers
tout entier devra donc se mobiliser pour atteindre les objectifs
fixés.
La meilleure façon d'oeuvrer à la
réalisation des droits de l'enfant et des objectifs de
développement expressément liés à l'enfant est
d'agir dans le cadre plus large que possible. La CRDE, ainsi que les autres
instruments des droits de l'homme sont devenus de puissants instruments
éthiques(59).
En outre, la transparence et le niveau élevé des
responsabilités des pouvoirs publics sont une condition essentielle
à la réalisation des droits de l'enfant et à leur
développement. Il s'agit là d'un domaine de partenariat entre les
pouvoirs et le privé, dont il faut mobiliser les ressources tout en
veillant à ce qu'il adopte des pratiques responsables.
(59) Lire utilement le rapport du sommet mondial pour les
enfants, rapport du SGNU, Koffi Annan, Septembre 2001
C'est ainsi que le sommet mondiale sur les enfants a
jugé qu'il était indispensable que les millions d'enfants vivant
dans ces conditions particulièrement difficiles doivent recevoir une
attention particulière. Les efforts, de la puissance publique afin de
mettre hors d'état de nuire tous les violateurs des droits de l'enfant,
doivent être consentis pour un meilleur essor du droit de l'enfant.
La question demeure cependant celle de savoir ce qui doit
être fait en premier lieu pour les enfants et non pas celle de savoir ce
qui est possible de faire. Aucune question ne peut être plus
nécessaire que celle liée à la survie et au
développement des enfants.
CONCLUSION
Il était question, durant notre analyse, de nous poser
la question sur l'aide et l'assistance que l'on doit apporter aux enfants
d'autant plus qu'ils sont vulnérables.
De ce fait, nous dirons qu'au fil des temps, la situation de
l'enfant n'est pas resté le même au sein de la
société. Plusieurs résultats sont à mettre dans les
droits des enfants tels que sa reconnaissance comme sujet de droit.
Il ne faudrait pas, cependant se tromper par la ratification
de plusieurs Etats de la CRDE, ratification qui peut démontrer la
volonté des Etats de faire avancer le processus de protection des droits
de l'enfant, mais aussi on peut la considérer comme un acte de bonne foi
car, n'étant pas contraignante pour les Etats.
Toutefois, il y'a un grand nombre d'Etats à pouvoir
prendre l'engagement de donner une forme concrète aux orientations
retenues dans le domaine des droits de l'homme mais surtout de l'enfant.
Il est certes vrai que la CRDE demeure l'instrument de
référence en la matière, mais nous ne pouvons pas avoir la
prétention d'un réel progrès voir protection effective de
l'enfant car cet instrument reste plus une déclaration de droits qu'un
instrument international ayant un caractère contraignant.
En dépit des avancés significatives sur le plan
normatifs, on dénote un relatif fiasco et ces mécanismes se
révèlent finalement peu efficace, en raison du caractère
non obligatoire de l'ensemble d'instruments internationaux en matière de
protection du droit de l'enfant.
Ajoutons aussi qu'il n'est prévu aucun mécanisme
de recours juridictionnel suite plan international.
Nous pensons que le fait de protéger l'enfant est une
exigence fondamentale à la survie de l'humanité toute
entière.
C'est dans cette perspective qu'il convient
d'appréhender toute ces préoccupations pour concevoir un
système d'intervention cohérent qui tiennent compte des divers
intérêts des enfants, de la famille, du groupe et de
l'humanité.
Au-delà d'une préoccupation purement humaniste,
il est question d'oeuvrer pour une cohésion sociale, seul gage de la
paix sociale et du développement harmonieux.
L'histoire des droits de l'homme en général et
celle des droits de l'enfant en particulier demeure une histoire de combat,
c'est un idéal, et de ce fait, on doit chercher à l'atteindre.
On ne doit pas se cantonner sur les instruments existants,
mais l'on doit essayer de s'adapter aux réalités de nos jours et
de les affirmer afin de répondre aux objectifs du millénaire pour
le développement (OMD).
BIBLIOGRAPHIE
A. Documents Officiels
1. Charte africaine des droits et du bien-être de
l'enfant de 1990
2. Charte des Nations Unies de 1945
3. Convention des Nations Unies relatives aux droits de
l'enfant, de 1989
4. Déclaration de Genève sur les droits de
l'enfant, de 1999
5. Déclaration des droits de l'enfant, de 1959
6. Directives générales concernant les rapports
initiaux des Etats parties, comité des droits de l'enfant,
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B. Ouvrages
1. BASUE BABU KAZADI Greg, Vie Internationale, PUIC, Kinshasa,
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2. DEUKEUWEUR - DEFOSSEZ, (F) Les droits de l'enfant, qui
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3. LOCHAK, (D), les droits de l'homme, éd., la
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4. MEUNIER (G), l'application de la Convention des Nations
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9. UNICEF, La Situation des Enfants dans le Monde, UNICEF
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10. UNICEF, Nous les Enfants : Un Monde digne des
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C. Articles
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doit agir » in le progrès des Nations Unies, 1996
2. OTUNDU, (OA) « protéger les enfants en
temps de guerre, comment mettre en place un système de surveillance et
de documentation efficace » chronique des Nations Unies,
édition en ligne, 2004
3. ANDENDE APINDIA, Le droit international humanitaire et
l'avenir du droit congolais, Revue de la faculté de Droit
n°2/2001
D. Autres Documents
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25ème conférence internationale de la croix rouge,
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2. Protection légale et judiciaire des enfants en RDC,
problèmes centraux et propositions ; Bureau International
Catholique pour l'Enfance, Section Protection de l'Enfant de la MONUC, Save the
Children UK, UNICEF. Décembre 2004
E. Cours
1. BALANDA, Fonctionnement des Institutions Internationales,
cours à l'intention des étudiants de 2ème
licence, droit, inédit, 2008-2009
2. MAVUNGU MVUMBI, Organisations Internationales, cours
à l'intention des étudiants de 1ème licence,
droit, UPC, inédit, 2007-2008
3. NTUMBA LUABA, Droits Humaines, cours à l'intention
des étudiants de 2ème licence, droit, UNIKIN,
inédit, 2007-2008
F. Mémoire
- LA ROSA, (A), la protection de l'enfant en droit
international pénal, mémoire présenté à
l'école doctorale de l'université de Lille, année
2003-2004.
G. Site Internet
- www.aidn.org, site entièrement
dédié aux droits de l'homme de la femme et des enfants
- www.cicr.org/fre/what we do/protection
-
www.unesco.org/fr/sciences sociales et humaines/droits
humaines/sécurité humaine et paix
- www.unhcr.org/what we do/protection
- www.unicef.org/french/what we do/protection
- www.un.org/children/conflict/french
TABLES DES MATIERES
Pensée..............................................................................................................................
2
Dédicaces.........................................................................................................................
3
Avant-propos
..................................................................................................................
4
Liste des
Abréviations.....................................................................................................
5
INTRODUCTION...............................................................................................................
6
I. EVOLUTION HISTORIQUE ET DEFINITION DES
CONCEPTS............................... 7
A. Evolution
Historique...............................................................................................
7
B. Définition des concepts
clés...................................................................................
11
II. INTERET DU
SUJET...............................................................................................
12
III. METHODOLIGIE
.......................................................................................................
13
IV.
DELIMITATION.........................................................................................................
13
V.
PROBLEMATIQUE.....................................................................................................
14
VI. PLAN
SOMMAIRE......................................................................................................
17
Ière PARTIE : LES DROITS DE L'ENFANT DANS
LE CADRE DES NATIONS UNIES........ 18
CHAPITRE 1 : LA NOUVELLE APPROCHE DE LA PROTECTION DES
DROITS DE L'ENFANT DANS LE CADRE DES NATIONS UNIES....................... 20
Section 1 : Les Spécificités de la Convention
Relative aux Droits de l'Enfant............. 21
§1. Contexte d'adoption et place de l'enfant dans le
système des droits humains....... 22
A. Contexte
d'adoption...................................................................................................
22
B. Place de l'enfant dans le système des droits
humains............................................. 23
§2. Réalité des droits de
l'enfant....................................................................................
24
Section 2 : Les Organes de mise en oeuvre de la Convention
Relative aux Droits de l'Enfant
......................................................................... 27
§1. Le Comité des droits de
l'enfant.................................................................................
27
A. Rôle du Comité des Droits de l'Enfant
(CDE)........................................................... 27
B. Présentation du Comité des Droits de
l'Enfant........................................................ 28
§2.
L'Unicef.......................................................................................................................
31
A. Le Rôle de
l'Unicef....................................................................................................
31
B. Activités de l'Unicef en faveur des enfants
............................................................ 32
CHAPITRE 2 : LES MECANISMES ETATIQUES DANS LA PROTECTION ET
LA REPRESSION DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'ENFANT............ 36
Section 1 : L'Activité Etatique pour la Protection de
l'Enfant........................................ 36
§ 1. La Protection
Ordinaire..............................................................................................
37
§2. La Protection
Spéciale.................................................................................................
41
A. L'Administration de la Justice pour
Mineur............................................................. 42
B. La Situation de l'Enfant en période de Conflit
Armé............................................... 46
Section 2 : Les Institutions d'Appui à l'Action de
l'Etat pour la Mise en OEuvre des Mécanismes de Répression des
Violations des Droits de l'Enfant......... 51
§1. Le Rôle de l'UNESCO et de l'OIT en temps de
paix.................................................... 51
A. Le Rôle de l'Unesco
....................................................................................................
51
B. Le Rôle de
l'OIT...........................................................................................................
52
§ 2. La Protection de l'Enfant en période de Conflit
Armé............................................. 54
A. Les Activités du
HCR...................................................................................................
55
B. Le Rôle du
CICR...........................................................................................................
56
IIième PARTIE : EFFECTIVITE DES MECANISMES
DE REPRESSION DES
VIOLATIONS DES DROITS DE
L'ENFANT.............................................. 58
CHAPITRE 1 : ACTIVITES DES ORGANES CHARGES D'ASSURER
L'APPLICATION DES CONVENTIONS DANS L'ORDRE INTERNE..........
59
Section 1 : Analyse des Rapports au niveau du Comité
des Droits de l'Enfant............ 59
§1. Présentation des Rapports du
CDE...........................................................................
60
A. Les Rapports Initiaux
...............................................................................................
60
B. Rapports
Périodiques...............................................................................................
61
§2. Examen des Rapports des Etats
Parties....................................................................
61
Section 2 : L'implication de
l'Unicef.................................................................................
62
§1. Les Principales Violations des Droits de
l'Enfant..................................................... 63
§2. L'Action concrète de
l'Unicef......................................................................................
65
CHAPITRE 2 : ACTIVITES PRATIQUES DES ORGANES DE MISE EN
OEUVRE................ 67
Section 1 : Actions concrètes dans le cadre de l'OIT
et l'Unesco................................... 67
§1. L'OIT et le Travail de
l'Enfant....................................................................................
67
§2. L'Unesco et l'éducation
.............................................................................................
69
Section 2 : Activités des autres Structures d'Appui
et Perspectives d'Avenir............ 70
§1. Les Activités du CICR et du
HCR................................................................................
70
§2. Les Perspectives
d'Avenir..........................................................................................
72
CONCLUSION.....................................................................................................................
74
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................
76
TABLES DE
MATIERES.....................................................................................................
78
ANNEXE : « Convention Relative aux Droites de
l'Enfant »
: Liste des Etats signataires de la convention
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