« L'architecte : c'est le plaisir de créer ce qui
n'existe pas. L'urbaniste : c'est le plaisir de savoir le pourquoi, le sens et
le comment de ce qu'il faudrait créer. » Extrait d'un courriel
envoyé à mon intention, lors d'un échange, le
1er Mars 2003, par Jean-Jacques Faure, Vice- Président de la
SFU (Société Française des Urbanistes) et
Délégué Régional Rhône-Alpes.
Avertissement :
L'institut d'Aménagement Régional
n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux propos émis dans
ce mémoire. Ces propos doivent être considérés comme
étant propres à leurs auteurs.
Le dessin de couverture est emprunté à
l'ouvrage, « La concertation préalable à
l'aménagement », Editions de La lettre du Cadre, de Christian
Bellet Ingénieur territorial de la ville de Royan, Décembre 1994,
151 p.
3
Remerciements : 4
Introduction : 6
Quelques informations pour une meilleure lecture: 9
CHAPITRE I : La concertation en urbanisme, une
nécessité devenue enjeu : 10
1. Concertation, Consultation, Participation... un vocable dense
: 10
2. La démarche participative, un intérêt
double : 19
3 La concertation à l'essai, entre outils et règles
: 23
CHAPITRE II : La concertation, l'exemple d'un SCoT et d'un PLU.
29
1. Le SCoT PM et le PLU de la Seyne sur Mer, deux documents
d'urbanisme à articuler. 29
2. Le PLU de la Seyne sur Mer : le territoire communal comme
enjeu spécifique : 39
3. Deux concertations aux enjeux différenciés :
55
4 Une concertation sans objectifs : 60
5 Une concertation attachée aux enjeux du territoire :
66
6. Conclusion du chapitre : 72
CHAPITRE III : Propositions : 77
1. Les propositions : 77
Conclusion: 85
Bibliographie : 98
Les Sigles : 98
Quelques définitions : 99
Entretiens avec : 102
Plan des Annexes : 102
Je tiens à remercier toute l'équipe du Syndicat
Mixte SCoT (M. Michel Barriau Directeur du Syndicat Mixte SCoT Provence
Méditerranée, Mademoiselle Bénédicte Torres, Madame
Carole Caméli et Madame Isabelle Baloge) pour l'accueil et l'attention
qui m'ont été portés.
Je remercie aussi M. Patrick Jaubert (Directeur de l'urbanisme
et du foncier à la Seyne Sur Mer et Conseiller technique SCoT), Monsieur
Olivier Burte (Direction de l'urbanisme et du Foncier) et M. Vincent Leguennec
(chargé de mission PLU de La Seyne Sur Mer) qui ont accepté de
répondre à l'ensemble de mes questions.
Merci à M. Daniel Pinson pour son soutien et à
M. Jean-Michel Fourniau pour son suivi et ses précieuses remarques ainsi
qu'à l'ensemble de l'équipe pédagogique de l'I.U.P.
Aménagement et Développement Territorial.
Un grand merci aussi à ma famille et à mes proches
pour leur soutien sans faille.
A Léonard Cohen, Graeme Alwright, David Krakauer,
Monteverdi, Lionel Hampton, Charlie Parker, Claude Luter, Glenn Miller...
A la musique pour qui j 'ai tant d'estime.
Au Philosophe Jean-Claude Michéa
Au Penseur Jean Baudrillard, mort le 6 Mars 2007 Et à bien
d'autres encore...
« Ce projet devrait, pour le moins, susciter la
curiosité de « l'honnête homme ». Nous entendons par
honnête homme l'intellectuel de bonne foi. L'homme de bonne
volonté, celui qui est capable d'une attitude réflexive,
critique. Celui qui sait écouter. Nous lui soumettons notre projet.
»
Michel Clouscard, Le Capitalisme de la Séduction,
éditions sociales, 1981, p. 15
U
n mémoire sur la concertation, pour quoi faire ? Plusieurs
raisons m'ont poussé à vouloir m'immiscer dans le débat
autour de la démocratie participative et dans le milieu de
l'aménagement. Tout d'abord, désirer gérer,
aménager, produire sur un territoire sans écouter la voix des
citoyens me semble révéler une insuffisance. Essayer de manipuler
par les faits ou par les mots, que ce soit en tentant de faire passer « en
force » un projet dans le dos des principaux intéressés ou
de rendre délibérément complexe des situations, des faits
par l'emploi de mots, d'expressions, d'images... que le citoyen lambda ne peut
comprendre, voici une partie de la crise actuelle. Un constat teinté
d'agacement, de remise en cause, de réflexions globales sur des projets,
anime ma réflexion tout au long de ce mémoire car face à
la crise démocratique qui touche la France et l'ensemble des
démocraties dans le monde, il va falloir réagir et pour de bon
!
La concertation est un thème transversal qui, parmi
tant d'autres, compose le champ de l'aménagement du territoire. Ce
thème façonne une expérience des individus sur les
individus (et par les individus) et recoupe un ensemble de domaines qui
m'attirent comme l'aménagement, la sociologie, la philosophie, la
psychologie sociale, la littérature et la poésie. Ce que je viens
de souligner rejoint les propos de Jean-Jacques Faure1 «
l'urbanisme touche à tout ce qui concerne la ville et la ville touche
à tout, du très général, y compris philosophique,
poétique ou littéraire, au très technique (infra,
écologie, transports etc.) puis aussi au sociologique, au politique,
etc. » Le caractère philosophique et littéraire souvent mis
de côté, ne seront pas l'objet de ce mémoire. Cependant, il
est primordial de saisir la prégnance de l'univers incertain et
réellement subjectif de la concertation pour comprendre
l'intérêt que j 'y porte. La phrase d'Henri Raymond qui ouvre le
second chapitre l'explique à merveille. C'est un travail que je
prépare depuis longtemps, que ce soit dans ma recherche de stage, par
mes
1 Extrait d'un courriel envoyé à mon
intention, le 1er Mars 2003, par Jean-Jacques Faure, Vice-
Président de la SFU (Société Française des
Urbanistes) et Délégué Régional
Rhône-Alpes.
lectures comme en témoigne les nombreuses sources
citées tout au long du mémoire, ainsi que par la rencontre de
Jean-Michel Fourniau qui m'a conforté dans cette direction.
La concertation est une composante qui s'est inscrite dans
l'urbanisme technique. En tant qu'adjuvant au départ, elle prend de plus
en plus de place dans la construction des projets en aménagement et en
urbanisme. Il n'existe aucun équivalent en Anglais du mot concertation.
Les pays anglo-saxons utilisent le mot participation qui n'a pas le même
sens en France, nous le verrons dans le chapitre premier.
Tout cela pour dire que la concertation n'est pas une
nouveauté, ce mot est d'ailleurs issu du gouvernement du
Général De Gaulle des années 60, mais son apparition dans
le milieu de l'urbanisme intervient plus tard. Des petites expériences
éparses des années 70 aux lois actuelles (loi SRU, loi
Démocratie de Proximité), un parcours institutionnel s'est mis en
marche, mais la population a-t-elle suivi ces évolutions?
A travers ce mémoire, je ne souhaitais pas offrir une
présentation historique de la concertation ni expliquer les enjeux de
celle-ci, grâce au triptyque élus- techniciens et citoyens. En
effet, mout travaux universitaires en ont déjà fait état.
Il en est de même concernant les outils de concertation existants :
réciter un catalogue d'outils de concertation que l'on peut
aisément trouver sur internet ou dans d'autres ouvrages ou
mémoire, sans rien y apporter de nouveau, ne me sied guère. Par
contre, j 'ai appuyé mes écrits en ajoutant des
références auxquelles tout lecteur peut se reporter pour
découvrir, approfondir et/ou compléter ses connaissances.
Malgré l'ensemble des propos techniques qui jalonnent
mon récit ainsi que la méconnaissance légitime de la
plupart des citoyens concernant le champ de l'aménagement et de
l'urbanisme et à fortiori celui de la concertation, j 'ai tenté
de rendre accessible la majorité de mes écrits par un style
d'écriture simplifié.
Après avoir exprimé ce que l'on ne trouvera pas
dans mon mémoire, je souhaite en présenter le programme, en
laissant pour la fin les questionnements appelés aussi
problématiques, pour que le lecteur en assimile le sens et la
portée et puisse y retourner facilement pendant la lecture. Le
début se prête au sens des mots et à leur utilité
dans le champ de l'urbanisme. Fidèle à l'expression « Chaque
mot a un sens » chère à Pierre Bourdieu, j 'ai
présenté, définis, explicité chaque terme
utilisé dans le champ de la concertation en aménagement. J'ai
poursuivi mes analyses par des interprétations écrites,
justifiant ou encourageant la concertation en aménagement. En effet, le
cadre juridique des lois, la croissance exponentielle, pas toujours utile et
justifié à mon sens, des chartes dans le domaine de l'urbain
complètent le formalisme des définitions par une appropriation
des connaissances en cours. En un mot, après les définitions, la
présentation des lois, chartes et autres écrits ouvrent le
lien
complexe entre la loi qui impose et la charte qui retraduit,
de manière subjective, dans un but pratique. Puis le second chapitre,
fournit les connaissances nécessaires pour comprendre ce qui constitue
juridiquement et anime en pratique les démarches SCoT et PLU.
Pour donner un sens pratique à ce que je viens de dire,
j'ai choisi deux terrains d'analyses (le SCoT Provence
Méditerranée et le PLU de la commune de La Seyne Sur Mer, tout
deux situés dans le Var). Ayant réalisé un
stage2 suivi d'une embauche saisonnière au Syndicat Mixte
SCOT PM concernant la mise en place d'outils de concertation, le lien
était facilité. Par contre, je cherchais une commune suffisamment
peuplée qui possédait un PLU finalisé. J'ai choisi La
Seyne Sur Mer, seconde ville du SCoT PM en terme de démographie.
Un tour d'horizon général doit permettre une
bonne compréhension de ces documents d'urbanisme tout en appuyant le
discours sur la concertation. Au-delà de la description précise
de chaque document d'urbanisme et de ces outils de concertation, j 'ai
intégré mes remarques et observations qui accompagnent le lecteur
et corroborent ma thèse (mes propositions) développée dans
le dernier chapitre. Au final, je propose d'articuler les processus de
concertation entre le SCoT et le PLU en proposant une issue aux
problèmes rencontrés par les pratiques et en offrant un
caractère novateur aux propositions émises. Cette dernière
partie s'accompagne de nombreux débats.
Avant d'apposer sur le papier, les « furieuses »
questions qui ont agité ma pensée durant ce mémoire, je
tiens à dire que le contenu critique de mes analyses ne vise aucune
personne en particulier aucun organisme ou autres, mais cherche à
provoquer le débat et la réflexion sur les pratiques, ce qu'elles
engendrent et plus largement sur le statut de notre société,
parfois bien peu démocratique.
Comme il se doit, car je ne peux maintenir « le suspense
» plus longtemps, voici les questions que vous devez garder à
l'esprit pendant la lecture :
- Quelles sont les réflexions qui sous-tendent le
choix des outils de concertation ?
- Quelle « concertation » choisir pour deux
territoires aux enjeux et objectifs différenciés ?
- Comment mieux articuler les processus de concertation
existants entre SCoT et PLU ?
BONNE LECTURE...
2 Voir « La concertation dans le SCoT Provence
Méditerranée », Rapport de Stage, Bibliothèque de
L'IAR (Institut d'Aménagement Régional) Aix-Marseille III, Juin
2007, 42 p.
Quelques informations pour une meilleure lecture :
- A travers ce mémoire, pour des questions de
simplicité et de rapidité, j 'ai souhaité utiliser un
certain nombre d'initiales que vous pourrez retrouver à la page
intitulée Sigles. Par exemple pour des raisons pratiques, j 'ai
remplacé SCoT Provence Méditerranée par SCoT PM.
- Le choix des notes de bas de page n'a pas pour but de
ralentir expressément la lecture, mais plutôt de permettre
à chaque lecteur de s'y retrouver rapidement et de rester au coeur de la
compréhension du texte.
- Au-delà de la description, j 'ai souhaité tout
au long du mémoire, pour lutter contre une lecture exclusivement
formaliste, lier mes points de vue au caractère descriptif des lois,
commissions et organismes décrits.
- Toutes les personnes qui ont été
interrogées sont répertoriées à la fin du
mémoire. - Des définitions de termes techniques ont
été placées en fin de mémoire.
CHAPITRE I : La concertation en
urbanisme, une nécessité
devenue
enjeu :
Ce chapitre a pour but de démontrer deux idées :
d'une part que la concertation s'est construite sur une histoire et a
généré des avancées juridiques et pratiques, et
d'autre part qu'elle sous tend dans la dimension de projet en
aménagement, l'hétérogénéité des
objectifs et des pratiques.
En effet, la concertation prend de plus en plus d'importance
et s'intègre dans des domaines divers tels que la politique,
l'aménagement, la prévention et la gestion des conflits, les
querelles entre administrés et Etat... Associée à cette
évolution, une kyrielle de termes jalonne le champ de la concertation.
Avec cela, tout un « arsenal » juridique ou non contribue à
mettre en exergue les exigences participatives. Une concertation qui, comme
nous allons le voir, peut trouver son expression sous diverses formes « en
interne ou en externe ».
1. Concertation, Consultation, Participation... un
vocable dense :
Cette partie a un objectif double : elle vise à
expliciter l'histoire de la concertation qui s'est largement
développée dans la seconde moitié du XX
ème siècle et cherche à définir les
expressions qui sont nées de sa mise en forme. J'ai choisi de
présenter les expressions les plus fondamentales et les moins
importantes ensuite. Même si l'inverse aurait été plus
logique sur le plan de l'intensité du dispositif décrit (partir
de la simple information pour évoluer vers une concertation impliquant
l'individu), je pense qu'il aurait été malhonnête
intellectuellement de ne pas lier la définition de ces mots à la
réalité du terrain. En effet, les processus dits de concertation
ont tendance à trouver leur optimum dans les actions d'information et de
consultation. J'ajouterais aussi qu'un catalogue de définition de mots
ne mène pas à grand- chose. Ainsi, j 'ai
préféré agrémenter ces définitions par des
points de vue contradictoires d'auteurs et des approfondissements pour rendre
la connaissance toujours plus vivante et en perpétuelle discussion.
1.1 La Concertation, une histoire, une identité et
une décision ~
Le mot concertation est intimement lié au verbe
« concerter » qui veut dire selon le dictionnaire «
élaborer (quelque chose.) avec une ou plusieurs personnes3
», ou encore « projeter de concert avec une ou plusieurs
personnes4 ». Par contre, le terme se concerter signifie
« s'entendre pour adopter une attitude commune » et de ce
fait ne concerne qu'un petit nombre d'individus dans le but d'une action
homogène. Et le mot concertation toujours d'après le
dictionnaire, est « l'action de se concerter, de consulter toutes les
parties intéressées ». Le dictionnaire « Nouveau
Petit Robert » insiste sur le caractère politique de la
concertation en la définissant comme une « politique de
consultation des intéressés avant toute décision
».
Cette définition est à l'origine de l'emploi de
ce mot à travers la politique du Général De Gaulle
où l'on parle de « concertation intergouvernementale
»5 mais selon le conseiller d'Etat Yves Jegouzo, il serait
« apparu dans les procédures administratives françaises
avec la planification initiée par Jean Monnet, l'idée
étant que les processus de consultation fassent émerger des
consensus et que les objectifs du Plan soient acceptés de façon
quasi- contractuelle par les opérateurs privés.
»6 Point de polémique inutile, la concertation
comme le souligne ces définitions, se pratique d'abord en politique et
revêt des acceptions différentes de celle utilisée en
urbanisme.
Selon Catherine Atger7, « la concertation
est une politique de consultation des personnes intéressées par
une décision avant que celle-ci ne soit prise ». Le
maître d'ouvrage qui lance la concertation reste « libre de sa
décision ». Une concertation qui doit alors s'inscrire dans le
temps et posséder des objectifs clairs dont le plus important est
d'arriver à une décision majoritairement partagée. Deux
objectifs semblent prépondérants (mais il y en a d'autres aussi),
le niveau d'implication des acteurs et le consensus autour d'une
décision commune.
3 Voir Dictionnaire Hachette Livre 1999
4 Voir Dictionnaire Nouveau Petit Robert 1996
5 Voir la page du site internet du Centre
d'information sur l'Europe concernant le Général Charles De
Gaulle qui suit :
http://www.touteleurope.fr/fr/union-europeenne/ue-au-fil-du-temps/les-personnages-cles/charles-de-gaulle1890-1970.html
6 Propos issus de « La démarche SCoT-
témoins La Concertation dans l'élaboration des SCoT »,
Journée d'échanges du 12 Mai 2004, DGUHC
7 Toutes les définitions au sens urbanistiques
du terme de la partie 1. sont issues du livre « la concertation en
Aménagement. Eléments méthodologiques. », Catherine
Atger ex-chercheure au CERTU (Centre d'Etudes sur les Réseaux, les
Transports, l'Urbanisme et les Constructions Publiques), Juin 2000, 23 p.
Avant d'atteindre la décision, il faut saisir le poids
des partis en présences (les outils seront détaillés dans
la sous- partie suivante) et se soucier du but de la communication et du niveau
d'implication des acteurs. Dans « la concertation en
aménagement », il est proposé trois niveaux
d'implication des acteurs :
- « Mettre au courant : Mettre les acteurs au courant
des projets que l'on envisage d'entreprendre est la première ouverture
de la décision sur l'extérieur. On parle dans ce cas
d'information ou de communication.
- Demander l'avis : C'est donner la possibilité de
s'exprimer sur le sujet. Le demandeur d'avis ne s'engage pas à modifier
son projet. On parle de consultation ou parfois concertation.
- Construire avec : Le projet se construit avec plusieurs
acteurs et le décideur garde le pouvoir de décision mais propose
d'écouter et surtout de tenir compte des avis exprimés.
Même s 'il ne répond pas favorablement aux demandes qui
s'expriment, il les étudie et est prêt à expliquer les
raisons pour lesquelles il ne les a éventuellement pas retenues. On
utilise dans ce cas le mot concertation ou participation. »
Ce court extrait situe trois objectifs de communication
à but participatif. Communiquer pour informer, consulter ou faire
participer. Le ou les objectif(s) doit(vent) être définit
dès le début. Le cabinet Jean-luc Michel Conseil8
propose une méthode de communication qui viserait cinq attentes du
public que ce soit d'informer pour faire prendre conscience ou aller
jusqu'à faire agir les citoyens. Ainsi, déterminer le but
souhaité par l'organisme avant toute démarche est fortement
conseillé. Cela dit, la concertation concerne à
l'intérieur du champ de l'aménagement des projets multiples et
variés où ce qui est demandé au citoyen en terme d'
l'information(s) à acquérir et de contribution(s) à
apporter par exemple peut(vent) sensiblement changer. Une démarche
participative lancée sur une ZAC (zone d'aménagement
concerté) impliquant des constructions sur un territoire donné
avec une modification substantielle du cadre de vie et de l'urbain ne peut pas
se préparer dans les mêmes conditions que pour un SCoT qui est un
document règlementaire et prospectif établit sur un territoire
plus vaste.
8 Voir L'ANNEXE 1 : Informer pour informer : non !
provenant du cabinet Jean-Luc Michel Conseil qui propose des sessions de
formations concernant une méthode de communication
générale applicable pour l'oral et l'écrit.
La décision intègre la notion de pouvoir du
décideur et de celui laissé aux participants, l'urgence
liée à la situation, les caractéristiques
socio-économiques du public cible, la nécessité d'obtenir
un consensus avec l'ensemble des partis en présence... Il faut d'une
certaine manière « jongler » avec les urgences qu'imposent une
situation et les objectifs convenus. La mise en place d'une action ne
contentera pas toujours l'ensemble des citoyens. La recherche du consensus
absolu de tous dans l'urgence ne peut être une solution acceptable. Le
consensus qui est un accord entre personnes qui implique la notion de
consentement est largement utilisé en politique pour désigner
l'accord majoritaire de l'opinion publique. Cette opinion publique
catégorisée par classes d'âges et classes sociales aurait
un impact sur la formation du consensus. En effet, le philosophe Jacques
Rancière9 pense que le consensus est « moins
l'accord des individus qu'une manière de fixer les données du
possible ». Il aurait pour but d'objectiver l'ensemble de la
société et ses problèmes pour les « ramener
à des problèmes soumis à des expertises puis
négociés entre des partenaires constitués ». Le
penseur Jean Baudrillard10 posait la question du «
consensus généralisé » qui pourrait avoir pour
objectif d'annihiler tout conflits en poussant l'ensemble des acteurs à
s'entendre dans une société qui s'homogénéise.
1.1.2 La concertation, Quand, Comment, quelles
conséquences ?
Elle peut être lancée en amont d'un projet ou
pendant toute la durée du projet11. Cette question est
dominante car elle peut avoir un prétexte fallacieux, tout dépend
à quel moment on consulte les personnes. Plusieurs scénarii sont
possibles. La concertation peut se faire au moment où le maître
d'ouvrage a quasiment tout décidé ainsi l'apport d'une
implication des citoyens dans la dynamique du projet est tardive. Dans ce cas,
elle peut servir ses propres intérêts (faire passer le projet en
force) ou permettre seulement aux citoyens d'être écoutés
sans que l'on prenne en compte leurs dires. L'exemple le plus rare
d'après Catherine Atger, c'est le travail d'un maître d'ouvrage
construit autour des « propositions des personnes
9 Voir l'entretien publié dans la revue «
Philosophie Magazine », Juin 2007, n°10, pp.54-59
10 Voir notamment l'ouvrage « Mots de Passe
», Edition Pauvert, (réédition en livre de poche biblio
essais Octobre 2004) , 1er Mai 2000, 106 p.
11 C'est le cas pour les SCoT et PLU.
consultées (7)». Yves
Mansillon12 insiste, lui, sur la concertation qui doit être
mise en place « suffisamment en amont » et que « la
France souffre d'un manque de démocratie participative ».
De plus la concertation ne se construit pas « à la
légère ». Le code de l'urbanisme (art. 300-2), la convention
AAHRUS, la charte de la concertation, guide de la concertation PPR, la charte
de participation du Grand Lyon... tout un arsenal d'écrits, ayant une
valeur juridique ou non, concernent la concertation, la participation des
habitants, l'information... Pour s'y retrouver, il faut avoir « bon oeil
». Malgré la kyrielle d'écrits traitant de démocratie
participative dans le secteur de l'aménagement, il existe peu
d'obligations à suivre pour les maîtres d'ouvrages, syndicat
mixte, OPAC ou toutes autres structures en matière de concertation, de
participation du public. Le « comment ? » est laissé à
la libre appréciation des décideurs. Ils doivent respecter ce
qu'ils s'imposent par voie délibérative. Le commissaire
enquêteur peut juger la concertation viciée si toutes les actions
inscrites dans la délibération (prise auparavant) n'ont pas
été menées. De plus, d'après le professeur
Rémy Lefebvre13 « la question de la
démocratie participative est ainsi devenue un des enjeux politico
intellectuels les plus discutés aujourd'hui. » Que ce soit un
simple palliatif à la démocratie représentative, un
complément ou un système qui pourrait se
généraliser pour quasiment toutes les décisions d'ordres
urbanistiques, politiques ou autres, il semble prépondérant et
légitime de se poser la question des conséquences. Face à
cette crise de la démocratie, Cornélius Castoriadis14
pensait que le renouveau de l'esprit critique ainsi que la démocratie
représentative pourraient améliorer notre démocratie (si
on peut encore l'appeler démocratie ?) ou permettre son retour en tant
que réelle démocratie. C'est ici que l'idée d'essayer
d'intéresser la population sur un projet par la
complémentarité qu'offre la démocratie participative face
aux pratiques décisionnelles existantes est fondamentale.
Ainsi, le « comment ? » des procédés
de démocratie participative est au libre choix des décideurs. Le
« pourquoi ? » qui juge de la nécessité de l'acte
conditionne ce qui va se faire après, donc le « comment ? ».
Les conséquences, si l'affaire est bien menée, peuvent permettre
aux citoyens de produire des remarques à condition que ce public ait
intégré « les
12 Le Préfet Yves Mansillon est
Président de la CNDP(Commission nationale de débat public). Ses
propos sont extraits de l'article « Yves Mansillon : le pays souffre d'un
manque de démocratie participative », 9/10/04, Le Figaro.
13 Rémy Lefebvre est professeur de Sciences
Politiques à Reims Chercheur au CERAPS Lille 2. Cet extrait est repris
du texte : « Non-dits et points aveugles de la démocratie
participatives », disponible sur le site :
http://www.redpop.fr/spip.php?article680
14 Cornélius Castoriadis est un philosophe et
psychanalyste d'origine grecque. Pour les propos repris, voir l'émission
« là-bas si j'y suis » avec Cornélius Castoriadis
interrogé par Daniel Mermet le 25 Novembre 1996 sur France Inter.
transformations sociales du monde
économique15 ». Cette dernière phrase
représente, pour moi, le coeur du débat philosophique de la
concertation. Où allons-nous ? Suivre les transformations sociales qui,
à mon sens, sont prédéterminées en grande partie
par les bouleversements économiques ou construire une autre
démocratie qui solutionnerait cet état de fait. Un large
débat, qui n'est pas l'objet de ce mémoire mais qui doit sortir
du jeu monotone et incessant d'une certaine pensée conformiste.
1.2 La participation ou l'art d'impliquer la population
~
Je commencerais par cette phrase d'Henri
Raymond16 « Faire réellement participer les gens, ce
serait leur donner ce rôle de donneur d'ordre, et non pas leur dire
« Alors, Messieurs, voici notre projet... » ». La
participation consisterait à placer l'individu dans la situation de
quelqu'un qui peut s'exprimer. De plus, dans l'idée de participation
s'insère l'objectif de co-décision, le citoyen s'implique de
manière active pour produire une décision partagée. On ne
retrouve que trop rarement cet objectif dans la concertation. Cependant aucune
portée juridique précise n'alimente la procédure de
participation. C'est une notion floue que l'on retrouve très nettement
définie dans le milieu économique en terme de participation
financière. Dans ce cas, la participation d'ordre financier implique
l'individu ou l'organisme dans la construction d'un projet. Cela dit, dans les
faits, la co-décision favorisant la participation active des publics et
du maître d'ouvrage est assez peu favorisée. La décision
semble rester entre « les mains dites expertes » du producteur de
projets. Cependant, est-ce que le décideur qui doit favoriser la
participation des citoyens peut reconnaître ses erreurs à un
moment donné, sur un sujet donné ? Peut-il soumettre son projet
pour qu'il en ressorte une approbation collective ?
Pour cela, il faudrait que les individus soient
réellement sollicités pour pouvoir s'exprimer ou que les
mentalités évoluent car certains maîtres d'ouvrages,
malgré leur bonne volonté, n'arrivent pas à encourager les
citoyens à s'exprimer.
Sans enterrer trop vite les efforts légitimes et
pertinents des maîtres d'ouvrages, je pense aussi qu'une part non
négligeable de la population ne croit plus au pouvoir du politique pour
faire évoluer les situations. Longtemps boudé, le citoyen que
l'on tente de réintégrer dans le jeu de
15
Voire la thèse de Sophie Vareilles « Les dispositifs
de concertation des espaces publics lyonnais. Eléments pour une analyse
du rôle de la concertation des publics urbains dans la fabrication de la
ville »
16 ·
Voir l'article publié par la revue urbanisme n°307
Juillet/ Août 1999 « L'uomo qualunque » d'Henri Raymond,
Professeur émérite à l'Université Paris X.
la décision, semble douter. L'enjeu qui se
réalise autour du mot « citoyen » serait peut-être
à redéfinir en y intégrant la complexité historique
et subjective. C'est effectivement ce que l'on peut entendre sous le ton
provocateur chez l'écrivain Marc- Edouard Nabe, qui déclare, qu'
« il y a plus politique que la politique aujourd'hui, c'est
l'être humain17 ». Il défend l'idée
qu'aujourd'hui, nous sommes tous « dans la tragique mode du citoyen et
personne doit être un individu. » Cela dit, je ne
désire pas mettre en avant une idée plus qu'une autre, j'attire
seulement l'attention sur le caractère complexe et subjectif de ce
concept de citoyen.
Un concept philosophique de taille à creuser, dans
lequel tous les partis devront être écoutés (urbanistes,
philosophes, sociologues, écrivains, peintres, biologistes...) pour
déterminer le sens (au-delà de la simple définition) de ce
mot citoyen, relevant de la théorie comme de la pratique.
1.3 La Consultation, un avis simple ~
Consulter quelqu'un c'est seulement lui demander son avis. Un
avis simple, comme disent les professionnels du droit, c'est-à-dire qui
n'engage rien et peut ne pas être suivi. Tout peut donc être
ficelé d'avance et le fait de consulter servirait exclusivement dans ce
cas, à prouver que les citoyens ont été entendus. Le
décideur ne sait peut-être pas quels sont les outils de
concertations appropriés ? Il se peut qu'il ne sache pas comment s'y
prendre.
Il existe aussi plusieurs types de décideurs, de
projets présentés (des documents d'urbanisme type SCoT, PPRI, PLU
ou des constructions de logements sociaux, des ZAC...) qui engendrent des
objectifs et finalités variés.
La consultation dans tout cela, c'est interroger les habitants
sans échange. Ils ont la possibilité de s'exprimer (le plus
souvent à l'écrit) mais il n'y a pas de discussion durable. Ce
n'est pas un débat ni un échange direct entre les deux partis.
17 Extrait de l'émission « Bouillon de
culture » du 11 Mars 1999 présentée par Bernard Pivot dont
le sujet est : l'insolence est-elle de droite ? avec Marc Fumaroli, Dominique
Jamet, Christian Millau, Guy Kronopnicki et Marc- Edouard Nabe.
1.4 Les autres expressions inscrites dans la
pratique: Une myriade d'expressions accompagne la concertation :
L'information : « c'est mettre au courant d'un certain
nombre de faits18 » L'émetteur du message n'attend pas
de réponse, c'est un transfert d'information unilatéral qui ne
contraint pas le récepteur (celui qui reçoit le message) à
répondre. Le message doit avoir une cible et un but pour être
efficace. Cependant la concertation touche plusieurs cibles (on parle de la
notion de « publics » pluriels et différenciés et non
d'un « public » uniforme et homogène) que l'on ne peut pas
toujours bien repérer. Transmettre une information fournit des arguments
au récepteur, des connaissances qui peuvent lui donner le pouvoir
d'agir. Si cette information est exploitée, le citoyen a le pouvoir de
comprendre et d'énoncer des propositions. Comme l'explique le
psychanalyste Gérard Mendel, l'importance du « pouvoir sur
l'acte » et du « pouvoir de l'acte » semble
essentiel. « Le pouvoir sur l'acte » concerne l'importance
accordée à l'individu dans la construction de la décision
finale. Quel(s) pouvoir(s) a-t-il sur ce qui est et sur ce qui va être
réalisé ? Jusqu'où prend-il part dans le jeu de la
décision ? Quel(s) pouvoir(s) sur l'acte ? Par exemple, on peut
simplement informer le citoyen ou l'impliquer dans la décision. Par
contre, « le pouvoir de l'acte » concerne l'acte lui-même.
Quelles sont les conséquences de l'acte ? Que produit-il ?
En aménagement, ces deux visions se recoupent. De ce
point de vue, les conséquences de l'acte en lui-même sur un
territoire singulier et le pouvoir que possède l'individu sur celui-ci,
subsument les actions qui vont être menées. En deux mots,
l'aménagement proposé dépend du pouvoir que l'individu
possède sur lui.
Communiquer vient du latin communicatio qui signifie commerce,
relations. La communication, dans le champ de l'aménagement du
territoire et de l'urbanisme, englobe tous les outils utilisés pour
« mettre en scène » un projet. Ce mot fait
référence à la politique globale d'information transmise
par le décideur.
La négociation a pour finalité l'obtention d'un
accord. Pour y arriver, des discussions, entretiens, propositions,
idées... sont proposés par les partis en présence. Il doit
y avoir des concessions de la part des partis.
Ainsi, nous arrivons au compromis qui ne peut être
atteint que si les concessions permettent de fonder un accord mutuel et
partagé entre les partis en présence. Le projet peut alors
subir
18 Voir « la concertation en Aménagement
» CERTU, Catherine Atger, Juin 2000, 23 p.
des modifications pour intégrer les idées des uns
et des autres et afficher le fait qu'il est plus globalement accepté (ce
qui ne veut pas dire partagé par tous, cela semble utopique).
Le consensus est un accord implicite ou explicite entre une
majorité de personnes présentes. L'accord peut résider
dans le partenariat (des groupes d'individus s'allient et se partagent le
pouvoir) pour faire « accoucher les esprits » en direction de
l'objectif optimal ; la décision. Puis ce qui permet d'appuyer la
légitimité et le sérieux d'une décision, c'est la
transparence vis-à-vis des citoyens. Donner l'information dès
qu'on l'a, ne pas chercher à cacher des intérêts dans le
but d'orienter la décision dans son sens.
Actuellement, on parle aussi de prévention et gestion
des conflits pour rassembler les techniques de médiation. Le
médiateur ou conciliateur de justice19 sert à
désamorcer un conflit entre personnes physiques et/ou personnes morales.
Que ce soit pour le conflit de voisinage, le conflit entre une personne
privé et l'administration (c'est du ressort du médiateur de la
république), une présentation d'oeuvres sous forme
pédagogique et/ou originale (la médiation culturelle)... le
médiateur n'a pas la même fonction. En aménagement, la
médiation sert plutôt à traiter des conflits de voisinage,
d'occupation illégale de voies, de contestation concernant tel ou tel
aménagement ... Le conciliateur ou médiateur doit être le
plus neutre possible, son rôle est d'essayer de « faire accoucher
les esprits » de décisions unanimement partagées, qui
règleront le conflit. La rencontre entre les deux partis opposés
se réalise dans le but d'atteindre une décision efficace qui
résoudra le conflit. Dans ce cas, la base du débat se construit
sur un désaccord, ce qu'on ne retrouve pas dans tous les cas de
concertation.
Comme nous venons de le voir, une pléthore
d'expressions quasi-identiques envahit le champ de la concertation. Même
les techniciens et urbanistes qui travaillent sur la participation des
habitants ne connaissent pas le sens alloué à chacun de ces mots.
Comment s'y retrouver et que faire dans la pratique ? Le contexte du projet
(avec notamment le type de projet présenté, ses objectifs) prend
une dimension importante. De plus, il ne faut pas oublier que l'emploi de ces
mots hors du champ de l'urbanisme peut revêtir un tout autre sens.
La partie 2. expliquera que l'on peut classer la concertation
en deux camps : la concertation dite en « interne » ou en «
externe », avec des objectifs et des publics différenciés
selon les cas.
19 C.f article « Un conciliateur pour
désamorcer le conflit. », Journal Var Matin. Jean-Louis Prat
explique qu'il intervient en tant que conciliateur sur le secteur de La Garde,
La Valette, Le Pradet et Le Revest pour régler les affaires qui sont
conciliables. Au-delà du rôle social du conciliateur, M. Prat
pense qu' « on désamorce un conflit là où souvent il
n'y en a pas. »
2. La démarche participative, un
intérêt double :
Provoquer le débat, faire participer, décider...
ne peut se construire qu'entre interlocuteurs désirant travailler
ensemble et poursuivant un but définit. « L'article L. 300-2 du
code de l'urbanisme précise les personnes à associer, il s'agit
:
- des habitants
- des associations locales
- des autres personnes concernées dont les
représentants de la profession agricole. - Les commerçants et
artisans peuvent être concernés20 »
Cette concertation doit se réaliser tout au long du
projet. Elle prend en compte toutes les personnes qui désirent
s'exprimer et peut aussi essayer d'attirer de nouveaux interlocuteurs qui
n'avaient pas prévus de prendre la parole ou de participer. Toujours
dans le même esprit, je tiens à réaffirmer l'idée
que la stricte description de ce que signifie une expression me semble peu
évocatrice. En effet, je préfère solliciter l'attention et
la réflexion personnelle du lecteur à travers l'intervention
contradictoire de professeurs, urbanistes... pour enrichir le sujet. Tout cela
sans oublier, l'approfondissement théorique qu'offre les lois, chartes,
conventions... La « praxis », elle, s'impose aux premiers cas
pratiques (notamment les expériences de médiation et de
conciliation). L'objectif modeste étant d'accompagner finement le
lecteur jusqu'aux cas pratiques (SCoT Provence Méditerranée et le
PLU de La Seyne sur Mer) en articulant ensemble théorie et pratique. Il
est évident que ce choix de présentation a pour but de faire
émerger des réflexions et garde le souci de préserver le
lecteur de ce que pourrait représenter un texte relatant simplement ce
que contient le corpus juridique existant dans le champ de l'aménagement
et de la concertation.
20 Voir « la concertation préalable
à l'aménagement », les dossiers d'experts, lettre du cadre,
Christian Bellet ingénieur territorial de la ville de Royan,
Décembre 1994, 151 p.
20 2.1 La concertation dite « en
interne », pour des documents d'urbanisme partagés par tous les
acteurs ~
La concertation dite « en interne » concerne les
institutions avec lesquelles travaille l'initiateur du projet. On parle des PPA
(personnes publiques associées). Dans le cas du SCoT Provence
Méditerranée21, l'Etat, la Région, le
Département, les organismes de gestions des parcs naturels sont
associés (voir art L. 121-4 du code de l'urbanisme). Les services de
l'Etat, les Régions et Départements sont associés à
l'élaboration du projet de SCoT soit à l'initiative du
président du Syndicat Mixte, soit à la demande du Préfet,
du président du Conseil Régional et du Conseil
Général pour les départements (Voir Article L.122-6 du
code de l'urbanisme modifié par la loi U.H (Urbanisme et Habitat) du 2
juillet 2003). Concernant les chambres consulaires (Chambre de Commerce et
d'industrie (CCI), Chambre des Métiers (CM), Chambre d'agriculture (CA))
le même dispositif est appliqué. Pour les PLU (Plans Locaux
d'Urbanisme) la liste est sensiblement la même excepté les
sections régionales de conchyliculture pour les communes littorales ce
qui est le cas de La Seyne sur Mer. Au-delà des PPA imposées par
la loi, on peut favoriser une participation élargie avec des
consultations de divers groupes d'acteurs, par avis simple22 (que
l'on peut recueillir sans être obligé de les suivre).
Il me semble que la participation des institutions SCoT et PLU
ne revêt pas la même allure. Dans le cas du PLU, on touche au droit
des sols, on est au coeur de l'aménagement du territoire, dans la praxis
même. L'Etat, la Région, le Département, le SCoT doivent
donc être très attentifs aux desseins (et dessins, je dirais
aussi) des projets qui s'inscrivent sur ce territoire. Le SCoT PM joue aussi un
rôle important dans le contrôle de légalité du PLU.
Le PLU qui doit être compatible avec le SCoT est une véritable
vitrine du territoire communal qui se construit en lien avec des instances
supra communales qui ont elles mêmes intégré les
changements des nouvelles lois SRU et UH. En effet, M. Patrick Jaubert,
directeur du Service Urbanisme de la mairie de La Seyne sur Mer explique les
grands bouleversements dus aux réformes du code de l'urbanisme,
notamment par « le passage d'un urbanisme de zonage à un urbanisme
de projet » où le POS devenu PLU ne se contente plus de fixer le
droit des sols mais de créer une dynamique autour de projets
communaux.
21 Voir ANNEXE 2 : Personnes Publiques
Associées du SCoT PM.
22 Voir ANNEXE 3 : Liste des Personnes Publiques
associées devant recevoir le projet de plan local d'urbanisme de la
ville de La Seyne Sur Mer.
Le SCoT vise un territoire plus large que la commune.
Juridiquement, il se retrouve entre la loi et le PLU. Il doit traduire des
engagements durables et exprimer des orientations qui ne soient pas trop
restrictives pour que les PLU puissent agir sur leur territoire. Les points de
vue des personnes associées lors de l'élaboration d'un SCoT et
d'un PLU (dans le cas où ce sont les mêmes) doivent être
cohérents et efficaces.
La concertation « en interne » n'est pas le sujet
direct de mon mémoire car ce serait trop long, ce qui ne m'empêche
pas de nommer les outils de concertation qui y sont rattachés. Cela dit,
je traite quasi-exclusivement de la concertation en « externe »,
c'est-à-dire avec la population, et notamment de son impact sur les
décisions prises tout au long du processus de construction des SCoT et
PLU.
2.2 La Concertation dite
« en externe », pour intégrer les contributions de la
population.
La concertation « en externe » est l'objet de mon
mémoire. Savoir comment fait-on pour permettre à la population de
s'exprimer ? L'article 300-2, la loi démocratie et proximité de
2002, la convention Aahrus, la charte de la concertation, les actions de
médiation et de conciliation... et beaucoup d'autres textes ont pour but
de développer la concertation. Une concertation construite avec des
« publics » (hétérogènes et pluriels) n'est pas
simple à mettre en place. D'ailleurs, l'article 2 de la charte de la
concertation défend l'idée d'une participation active de la
population et pas seulement des citoyens riverains du projet. Elle parle un peu
plus loin, de l'importance du débat, de la cohésion sociale, de
favoriser l'émergence de nouvelles propositions...
Sous une autre forme, la charte d'Aalborg (qui date du 27 Mai
1994) dite « charte des villes européennes pour la
durabilité » essaie de créer un réseau de relation
entre les villes Européennes en favorisant par exemple, le lien entre
les collectivités locales et le citoyen notamment en matière
d'environnement comme en témoigne cet extrait : «
L'autorité locale est proche des problèmes environnementaux et la
plus proche des citoyens ; elle partage les responsabilités avec les
autorités compétentes à tous les niveaux, pour le
bien-être de l'homme et de la nature ». Dans cette charte,
c'est assez original, ce sont les villes qui sont les sujets des phrases, du
type « Nous, villes, comprenons que le concept de développement
durable... ». La qualité de vie des citoyens doit se construire sur
des modes de vie durables plutôt que de simplement favoriser la
consommation.
L'expression et la participation des citoyens aux processus de
décisions sont aussi prégnantes et récurrentes à
l'écrit :
« Nous veillerons à ce que tous les citoyens
et les groupes d'intérêts aient accès à
l'information et puissent être associés aux processus
décisionnels locaux et nous nous emploierons à éduquer et
à former non seulement le grand public mais encore les
représentants élus et le personnel des administrations locales
à la durabilité. »
Un autre texte la convention Aahrus, se base sur les enjeux
environnementaux et l'information. Elle a été signée le 25
juin 1998 par 39 états au Danemark et concerne les dispositions
favorisant l'information du public.
Elle défend l'accès à l'information, la
participation des publics au processus décisionnel et l'accès
à la justice en matière d'environnement. La concertation se doit
de permettre au citoyen de participer légitimement à la
décision grâce à la détention d'informations
suffisantes lui permettant de se prononcer sur le sujet. Voici un extrait qui
caractérise ce qui a été dit précédemment :
« dans le domaine de l'environnement, un meilleur accès
à l'information et la participation accrue du public au processus
décisionnel permettent de prendre de meilleures décisions et de
les appliquer plus efficacement, contribuent à sensibiliser le public
aux problèmes environnementaux, lui donnent la possibilité
d'exprimer ses préoccupations et aident les autorités publiques
à tenir dûment compte de celles-ci. »
La place du citoyen dans le débat dépend de
l'objet du texte. Que cela concerne l'urbanisme, la construction,
l'environnement ou autres, la démocratie participative est fortement
conseillée pour aboutir à des projets partagés entre
citoyens, élus et techniciens.
La concertation en aménagement qui en est à son
état embryonnaire de réflexion, se retrouve influencée par
les sciences humaines et notamment les sciences politiques. La profusion de
textes, chartes, écrits... où chacun y met du sien pour favoriser
la concertation ne permet pas d'offrir un guide adapté à la
concertation dans le champ de l'aménagement. En effet, chaque projet
répond à des objectifs divers et ne peut pas, à mon sens,
appliquer une méthode imposée juridiquement par l'Etat ou
l'Europe. De plus, la faible portée juridique des « chartes »
ainsi que la prolifération de ce type d'écrits dans d'autres
secteurs (charte qualité, charte d'utilisation d'internet, charte des
étudiants en stage en entreprise...) ont pour conséquence de
dégrader l'objet et la portée éthique de leur contenu. En
effet, une charte n'engage pas juridiquement les signataires à suivre
scrupuleusement les règles inscrites. On peut aisément comparer
les chartes aux règles déontologiques. La déontologie
journalistique
est très souvent transgressée23 par
les organes de presse qui la mette en exergue. Cela dit, avant d'entrer dans le
détail des deux cas (le SCoT Provence Méditerranée et le
PLU de La Seyne Sur Mer), je souhaite présenter les outils participatifs
et les règles, qui sous entendent le fait qu'une concertation a bien
été menée.
3 La concertation à l'essai, entre outils et
règles :
Une concertation pour interroger l'habitant, enrichir sa
réflexion, pour produire des décisions partagées... ne
peut pas se concevoir sans outils.
Comme l'explique M. Jean-Michel Fourniau24plusieurs
dispositifs répondent à divers objectifs : communication,
consultation et participation (vu dans cet exemple comme équivalent du
mot concertation).
Pour communiquer, l'audio-visuel, le «
meeting », l'information par internet (site internet, newsletter ou lettre
d'information...), la production de documents écrits qui ne demande pas
de réponse à destination du public, le hotline sont des outils
qui visent seulement à informer.
Newsletter ou lettre d'information : Donner son adresse mail sur
un site à l'endroit intitulé newsletter ou lettre d'information
pour recevoir les dernières actualités d'un site.
Le hotline est un « terme anglais désignant
l'assistance téléphonique gratuite ou payante mise en place par
les éditeurs et les constructeurs de produits informatiques, ainsi que
par les fournisseurs d'accès Internet, pour résoudre les
problèmes techniques de leurs clients sans faire déplacer un
technicien. Il existe aujourd'hui des hotlines par e-mail.25
»
23 Voir à ce sujet, l'analyse critique des
médias de l'Acrimed dirigé par le sociologue Patrick Champagne :
www.acrimed.org ou les analyses des
« médias mensonges » en tant de guerre théorisés
par le journaliste belge Michel Collon : www.michelcollon.info
24 Voir « Appréhender la
prolifération des forums participatifs et délibératifs.
Eléments d'analyse pour une méthodologie d'évaluation du
débat public. », Jean-Michel Fourniau (INRETS, DEST et GSPR),
Séminaire SHEAU « Dispositifs de délibération »
du 5/02/07.
25 Définition extraite du dictionnaire du site
de TV5 en ligne :
http://dictionnaire.tv5.org/dictionnaires.asp?Action=1¶m=hotline&che=1
La consultation, c'est demander son avis
à quelqu'un (voir la définition dans la partie 1.). Quelques
outils comme le sondage (très utilisé lors des élections),
la consultation sur document envoyé ou par courriel, focus
group26 ; débat ouvert, panel de citoyens27.
Les panels de citoyens, ce sont de petits groupes de citoyens
rémunérés qui se retrouvent pour résoudre des
problèmes en proposant des solutions adaptées. Cette
méthode peut se faire au maximum sur quatre jours avec 25 personnes
sinon le dispositif devient déficient. De plus, le caractère
réaliste des décisions en fin de processus, encourage la mise en
place des panels de citoyens.
La participation se met en forme grâce au
conférence/jury de citoyens28, task force, sondage
délibératif29, town meeting30.
Pour le dire simplement, les conférences de citoyens
ont pour but la production d'un document de synthèse
réalisé par une quinzaine de personnes tirées au sort. Une
écoute attentive d'un ensemble de témoins, experts sur le sujet,
permet aux citoyens de forger sa réflexion. La procédure dure
trois semaines maximum.
« Une force opérationnelle31,
appelée task force ou parfois task group en anglais, est une forme
d'organisation temporaire créée pour exécuter une
tâche ou activité donnée. Initialement créée
dans la marine de guerre des États-Unis, le concept a fait florès
et est à présent utilisé dans beaucoup d'organisations,
telles des entreprises, qui créent des task forces pour exécuter
des missions temporaires ». La task force est utilisée dans le
monde de l'entreprise pour répondre à un ensemble de
problèmes. Dans ce cas, un groupe de travail
26 Pour le terme focus group, voir l'ANNEXE 4 :
Méthodologie du Focus Group trouvée à l'adresse suivante :
http://www.integration-projects.org/tools/Methodologie
du focus group FR.doc
27 Voir l'article « La méthode du «
panel de citoyens » (ANNEXE 5) issue de l'ouvrage « La crise de la
démocratie représentative- de la nécessité de
participation des citoyens », Hans Harms, Citcon (Citizen Consult gmbh),
Allemagne, 1998. Voir
http://adonnart.free.fr/doc/citoy/confcit6.htm#07
28 Voir l'article « De l'organisation des
conférences de citoyens » (ANNEXE 6), Matthieu Calame, Fondation
Charles Leopold Mayer, 2000 qui explicite avec beaucoup de détails
l'organisation des conférences de citoyens. D'autres articles ainsi que
celui-ci sont accessibles sur la toile, pour cela voir :
http://adonnart.free.fr/doc/citoy/confci17.htm
29 Voir l'article « Le sondage d'opinion
délibératif (S.O.D.) » (ANNEXE 7) extrait du livre «
New instruments of citizenship participation », Nuria Font, working
papers, Institut de Ciènces Politiques I Socials, Universitat Autonoma
de Barcelona, 1998. Voir
http://adonnart.free.fr/doc/citoy/confcit9.htm
30 Voir le blog de Thierry Vedel, chargé de
recherche CNRS au CEVIPOF (Centre de recherche politiques de Sciences Po) :
http://vedel.blogspot.com/
31 Extrait de la définition trouvée sur
l'encyclopédie en ligne Wikipedia dont voici l'adresse de la page web :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Force
op%C3%A9rationnelle
rattaché à un sujet choisi, tente de trouver les
solutions adéquates. Ces groupes de travail proche des «
commissions thématiques » du Syndicat Mixte SCoT PM, ne sont pas
conçues, à mon sens avec le même objectif. Créer un
groupe de travail de type task force ou une commission thématique, ce
n'est pas la même chose.
La task force se réalise dans l'urgence pour pallier le
plus rapidement possible un problème posé alors que les
commissions thématiques concernent des réflexions qui
s'étalent sur du long terme et qui accompagnent l'évolution du
projet SCoT.
Les S.O.D. (Sondage d'opinion délibératif)
rassemble un groupe de citoyens choisit sur liste électorale, pour
discuter de problèmes politiques fondamentaux. Les citoyens ont la
possibilité de poser des questions aux experts, hommes politiques et de
délibérer en groupe restreint. La même question est
posée avant et après le processus, afin d'observer
l'évolution de la position du citoyen.
Le town meeting couramment utilisé lors des
débats politiques entre deux représentants de partis
désirant accéder à la présidence du pays, est un
type de débat. C'est un débat où le public peut intervenir
pour poser des questions.
Vu la multiplicité des situations pour concerter,
choisir l'outil adéquat pour mener à bien une bonne concertation
est difficile. Faut-il encore que les maîtres d'ouvrages, les
organisateurs de la concertation connaissent les outils détaillés
ci-dessus ? Même si je ne peux pas complètement attester la bonne
ou mauvaise connaissance de ces pratiques par les acteurs, je pense
qu'au-delà, les organisateurs et leurs structures ne sont
peut-être pas prêts à tenter l'expérience. Il est
évident que la dimension politique que l'on retrouve à travers le
rôle des élus (notamment de décider) est certes capitale.
En effet, les techniciens de « bonne foi » désirant favoriser
ce qui semble être le plus profitable aux citoyens, se heurtent aux
tractations des politiques qui les dirigent. C'est le triptyque Elus-
Techniciens- Habitants (dont traite un grand nombre de travaux32)
qui produit des tensions. De plus, le contexte historique, politique,
économique et sociologique de tout territoire, joue une part au moins
aussi importante que les acteurs eux-mêmes.
32 Voir par exemple « La participation des
habitants à l'élaboration des projets urbains, ou en est-on ?
Regards croisés sur trois expériences. », Julie Vannier,
mémoire de Maîtrise Aménagement et Développement
Territorial, Septembre 2002, 127 p.
Avant de rentrer dans la description de chaque territoire et
d'exprimer ensuite les outils de concertation qui ont été mis en
place en alliant la « matière » (les outils) et «
l'esprit » (la manière dont j 'ai vécu les
évènements), je souhaite présenter un point de vue sur la
pratique. Ce n'est pas un « guide de la concertation », puisque je
pense qu'il est illusoire voire utopique d'offrir un simulacre de
pensées, que l'on érigerait en dogme intangible adaptable
à toutes situations et à tous lieux. De ce fait, je souhaite
présenter les points de vue de James L. Creighton, fondateur et
président de l'IAP2 (International Association for public
participation), consultant dans le champ de la participation depuis 1972. Par
ailleurs, il a mené plus de trois cent programmes dans le domaine de la
participation.
Ces conseils, énumérés dans le but de
mener au mieux une démarche participative, m'ont semblé
pertinent. Cependant, la place que je donne aux écrits de cet auteur ne
doivent pas être compris comme étant un point de vue
partagé par tous. Ce n'est qu'un exemple de propos parmi tant d'autres,
qui, je le répète, ne doivent pas être lus comme un guide
de la concertation ni comme un avis universel communément admis. La
distance critique et la plus grande circonspection sont de mise.
La première partie du texte reprend les principales
idées et la seconde partie est une traduction plus littérale.
Selon l'auteur33, il faut tout faire pour développer les
processus participatifs. Savoir gérer les financements et le temps ne
sont pas les seules mesures de succès, il faut penser, organiser son
processus de participation. L'objectif étant aussi d'empêcher les
conflits par la participation, même si parfois ce n'est pas possible car
les conflits ne dépendent pas toujours de celui qui organise la
concertation.
Les décisions sont souvent importantes en
démocratie et elles doivent être suffisamment nombreuses et
adaptées au contexte.
Il faut penser à agir en n'étant ni trop
idéaliste ni trop pragmatique.
Ainsi l'auteur défend l'idée qu'il faut trouver un
juste équilibre entre pragmatisme et idéalisme, pour cela :
· Le programme de participation publique ne doit pas
être tout seul, il doit s'intégrer dans un système.
· Utiliser un processus de participation.
33 Les propos sont extraits d'un ouvrage écrit
en Anglais. Comme il n'existe pas de traduction française de cet
ouvrage, je me suis permis de traduire certains passages en tant que traducteur
non officiel. Si vous souhaitez lire la version originale, veuillez vous
reporter au livre suivant : « The public participation handbook. » de
James L. Creighton, Editions Jossey-Bass A Wiley Imprint, San Francisco, 2005,
261 p.
· Adopter son programme de participation aux circonstances
spécifiques des problèmes de l'audience.
· Mettre en valeur des approches interactives au lieu de
formaliser des procédures.
· Se sentir libre d'innover, de développer de
nouvelles techniques et d'avoir besoin de la situation. Pour cela, garder en
tête cette question : Comment le domaine de la concertation progresse et
comment peut-il continuer à s'améliorer ?
J'espère que les conseils que je viens
d'énumérer pour conclure cette première partie laissent le
lecteur dans une situation réflexive et critique profonde. La seconde
partie qui porte sur deux cas pratiques le SCoT PM et le PLU de la Seyne Sur
Mer sera examinée d'une part de manière formaliste, avec des
informations sur les terrains appréhendés qui sous-tendent
l'analyse, puis d'autre part, à la lumière des outils de
concertation et de mon vécu en stage au Syndicat Mixte SCoT PM. Enfin,
je tenterais d'articuler à la fois objectivement et subjectivement ma
vision des procédés utilisés.
« Et en ce qui concerne la participation ni vous ni moi
ne savons quelle forme elle pourrait prendre. Il existe bien sûr de
nombreuses théories sur ce thème, autant qu'on en veut. Mais la
question demeure : comment introduire concrètement la participation ? De
plus, cela soulève un problème qui me semble philosophique. Le
fait de pouvoir dire que nous ne savons pas est extrêmement important...
»
Henri Raymond , propos rapporté par Thierry Paquot dans
la Revue Urbanisme n°307 Juillet/Août 1999, p.67
CHAPITRE II : La concertation,
l'exemple d'un SCoT et d'un PLU.
1. Le SCoT PM et le PLU de la Seyne sur Mer, deux
documents d'urbanisme à articuler.
Le SCoT est un document d'urbanisme règlementaire qui
prend en compte un territoire vaste. En effet, comme je vais le préciser
dans cette partie, les thèmes abordés concernent plusieurs
communes et intercommunalités. Le PLU traite de la commune dans laquelle
il a été réalisé. En un mot, le SCoT traite un
territoire plus large (plusieurs communes et/ou intercommunalités) alors
que le PLU est un document communal. Ces deux documents d'urbanisme doivent,
comme nous allons le voir dans les cas traités dans cette partie,
être liés entre eux pour une gestion cohérente et
harmonieuse du territoire.
1.1 Le SCoT Provence
Méditerranée, une nouvelle gestion du
territoire autour de l'agglomération Toulonnaise ~
Les politiques de planification urbaine et de projet
tournaient autour des SDAU et SD qui étaient des documents d'urbanisme
non évolutifs fixant le devenir d'un territoire. Avec la loi SRU
(Solidarité et Renouvellement urbain) de 2002, ces schémas ont
laissé place au SCoT comme nouvel outil d'aménagement du
territoire.
1.1.1 Qu'est-ce qu'un SCoT ?
Le SCoT (schéma de cohérence territoriale) est
un document de travail qui vise à mettre en cohérence les
politiques en matières d'urbanisme, d'environnement, d'économie,
d'habitat, de grands équipements, de déplacements. Dans ces
domaines le SCoT fixera des objectifs à atteindre pour un
développement harmonieux et durable du territoire. Le SCoT remplace les
SD (schémas directeurs) qui étaient des documents exclusivement
règlementaires (zonage, droit des sols) et statiques. Ils ne pouvaient
pas suivre les évolutions d'un territoire.
Le PLU de chaque commune membre du SCoT devra être mis
en conformité avec le SCoT (qui est aussi un document
règlementaire) qui selon les territoires devra intégrer les lois
Montagne et Littorale, les D.T.A. ainsi que toutes les règles et lois
nationales et européennes. Ce sont les communes et les groupements de
communes qui décident de l'élaboration d'un SCoT et de son
périmètre. Ce périmètre doit être soumis au
préfet -qui doit recueillir l'avis des conseils généraux
(dans le cas où le territoire d'un SCoT concerne plusieurs
départements) - avant de le publier.
Ce document comporte trois volets34 :
- Le diagnostic territorial présente le territoire et
justifie les orientations stratégiques de la démarche notamment
au regard des besoins à satisfaire et des prévisions
démographiques et économiques. L'état initial de
l'environnement (E.I.E.) complète le diagnostic en matière
d'environnement, ce terme étant entendu au sens large : nuisances et
pollutions, risques naturels et technologiques, ressources naturelles,
biodiversité, paysages, espaces naturels et agricoles, etc. C'est ce que
l'on appelle le Rapport de Présentation.
- Le Projet d'aménagement et de développement
durable (PADD) expose les ambitions du territoire et les objectifs
stratégiques du SCoT.
- Le Document d'orientations générales (DOG)
traduit les objectifs du PADD en principes d'aménagement ayant une
portée juridique. Ces orientations sont formulées sous forme
graphique (cartes et schémas) et/ou écrite. Elles sont
définies après une phase d'évaluation préalable,
notamment environnementale (incidences prévisibles des orientations du
SCoT sur l'environnement). Les orientations d'aménagement du SCoT sont
la traduction de l'ambition du territoire. Elles se concrétisent au
travers des politiques publiques et des programmes opérationnels qui en
découlent.
Ainsi pour mieux cerner ce qu'est un SCoT, il m'a
semblé, au-delà du corpus juridique existant, nécessaire
de présenter la structure qui gère le SCoT (le syndicat mixte
SCoT Provence Méditerranée) ainsi que le territoire qu'il
représente.
34 Pour plus d'informations, se reporter au Code
de l'urbanisme ou aux nombreux ouvrages et mémoires traitant du droit de
l'urbanisme. Par exemple, l'explication proposée dans l'ouvrage «
Droit de L'Urbanisme », Henri Jacquot et François Priet,
pp. 156 à 186, Précis Dalloz, 5ème
édition,Octobre 2005, 913 p. ou dans le mémoire de Mademoiselle
Bénédicte Torres « Une nouvelle échelle de travail
pour une meilleure cohérence : un SCoT pour l'aire toulonnaise.
»
1.1.2 L'exemple du SCoT Provence
Méditerranée :
Cette sous- partie a pour but de présenter le Syndicat
Mixte SCoT PM, organe qui détient la mission complexe de créer,
gérer et faire évoluer le SCoT. J'ai choisi de laisser une large
part à la présentation proposée par le Syndicat Mixte sur
son site internet (
www.scotpm.com) tout en y
ajoutant des informations plus précises et/ou plus récentes. Ce
site a été réalisé par toute l'équipe du
SCoT PM (dont une des membres a soutenu, il y a quelques années, un
mémoire sur le SCoT PM). Mon statut de stagiaire pendant cinq mois et
mon emploi en tant que salarié dans la structure au mois d'Août
2007, concernait en partie des réactualisations et propositions diverses
pour le site internet. Ainsi, ma connaissance des réflexions autour du
site internet ainsi que les nécessaires évolutions depuis sa mise
en ligne en 2003, m'ont permis d'étayer et de compléter les
propos repris.
1.1.2.1 Qu'est-ce qu'un Syndicat Mixte
?
Le Syndicat Mixte SCoT Provence Méditerranée
crée par arrêté préfectoral du 12 décembre
2002 a pour mission d'élaborer, d'approuver, d'assurer le suivi et de
réviser le Schéma de Cohérence Territoriale dont le
périmètre a été arrêté par Monsieur le
Préfet du Var le 8 novembre 2002.
Le Syndicat Mixte est le maître d'ouvrage du SCoT. Il
doit conduire le projet, organiser la communication ainsi que la concertation.
Il est fondé sur des statuts approuvés par l'ensemble de ses
membres.
Le Syndicat Mixte SCoT Provence Méditerranée est
constitué des communes et des établissements publics de
coopération intercommunale suivants :
La Communauté d'Agglomération Toulon
Provence Méditerranée
La Communauté de Communes Sud
Sainte-Baume
La Communauté de Communes de La Vallée du
Gapeau
Les communes de Bandol, Bormes-les-mimosas,
Collobrières, La Londe-les-maures, Pierrefeu-du-Var, Sanary-sur-Mer, Le
Lavandou
Le SCoT regroupe des collectivités de natures
différentes : Deux communautés de communes, une communauté
d'agglomération et sept communes isolées.
Voir la carte ci-dessous :
Voici quelques chiffres permettant de mieux comprendre le
territoire : Le SCoT Provence Méditerranée c'est :
535 000 habitants
119 170 hectares
Espaces urbanisés : 22 190 hectares (19%)
Espaces agricoles : 15 680 hectares (13%)
Espaces naturels : 81300 hectares (68%)
Linéaire côtier : 294 km en comptant les
îles.
C'est aussi un territoire très peuplé, il est le
troisième pôle démographique de la façade
méditerranéenne française (après Marseille et Nice)
et la 9ème agglomération de France.
1.1.2.2 Le comité syndical :
Il est l'organe délibérant du Syndicat. Il
s'est réuni pour la première fois le 23 Décembre 2002. Il
est composé de 62 délégués élus par les
organes délibérants de chacun des membres du Syndicat au scrutin
secret à la majorité absolue. Le président est élu
par les délégués du Comité Syndical. La
répartition des 62 délégués entre les membres du
Syndicat s'effectue à concurrence de 2 délégués par
commune :
Communauté d'Agglomération Toulon Provence
Méditerranée (TPM) (11 communes) : 22
représentants
Communauté de Communes de Sud Sainte-Baume (7
communes) : 14 représentants Communauté de
Communes de La Vallée du Gapeau (6 communes) : 12
représentants Commune de Bandol : 2
représentants
Commune de Sanary-sur-Mer : 2
représentants
Commune de Bormes-les-mimosas : 2
représentants
Commune de Collobrières : 2
représentants
Commune de La Londe-les-maures : 2
représentants
Commune de Pierrefeu-du-Var : 2
représentants
Commune du Lavandou : 2 représentants
1.1.2.3 Le Bureau :
Le Bureau est composé par :
Le Président
Les 4 vice-Présidents
9 délégués
Il s'est réuni pour la première fois le 24
janvier 2003. C'est un Comité Syndical restreint, il prend les
décisions qui ne nécessitent pas un Comité Syndical au
complet. Cette situation peut aussi avoir une vision perverse car elle permet
peut-être de faire passer des décisions qui ne pourraient pas
être adoptées par l'intégralité des membres du
Comité Syndical. Cela dit, j'ai
assisté à plusieurs séances du Bureau et
du Comité Syndical sans avoir pu prouver l'hypothèse
défendue précédemment.
Après avoir assisté à plusieurs
Comité Syndicaux et Bureaux qui se sont tenus pendant la période
de stage que j 'ai effectué au Syndicat Mixte SCoT PM, j 'ai
remarqué qu'il y avait peu de sujets où le débat est
âpre et ou les avis sont totalement opposés. Dans ce cas, je
propose plusieurs pistes qui poussent les élus à être
d'accord : le Syndicat Mixte SCoT PM fait admirablement bien son travail et il
n'y a rien à redire, les tensions ont déjà eu lieu dans
les groupes de travails thématiques et territoriaux (les Comités
Syndicaux et les Bureaux ne sont là que pour approuver, ce qui est vrai
en parti, car c'est l'exécutif et pour cela ils doivent voter les
propositions faites), l'influence de la majorité politique de droite de
la plupart des élus créée l'osmose, les décisions
se prennent « en arrière boutique » de façon
informelle... En tout cas, sans donner plus de poids à l'une ou l'autre
des raisons évoquées (il en existe peut- être d'autres), je
trouve que les débats au sein des Comités Syndicaux et Bureaux
semblent assez convenus d'avance et ne laissent pas de place à
l'instauration d'un débat intense et conflictuel. Je ne dis pas qu'il
faudrait qu'à chaque séance, un conflit éclate entre les
élus, je pense seulement que le caractère routinier, mou, parvenu
et quasiment prévu d'avance de ce type de réunions, en contredit
l'intérêt. On dirait que tout y est prévu pour que rien ne
se passe. Seul le conflit autour de la LGV PACA contraint les élus
à ne pas trouver de consensus. Chaque élu accorde sans doute
aussi plus ou moins d'importance au SCoT. Cela dépend de son engagement,
des enjeux de sa commune et des échelles de territoire dans lesquelles
il s'insère.
1.1.2.4 Le comité technique
:
Par délibération du 28 Février 2003, la
création d'un Comité Technique regroupant les
représentants des services compétents en matière
d'aménagement (commune(s) intéressée(s), DDE, DDA,
Syndicat Mixte SCoT PM, Bureaux d'Etudes etc...) est actée. Celui-ci
vise à assurer une concertation optimale pour le traitement des demandes
de dérogation pour demande à l'urbanisation35 ainsi
que d'autres dossiers.
La vocation du comité technique s'est élargie et
celui-ci travaille à la méthode d'élaboration du
Schéma de Cohérence Territoriale. Le débat technique est
intéressant et le point de vue des
35 Voir Art L.122-2 du code de l'urbanisme.
participants qui viennent de divers horizons enrichit le
contenu des réunions. A mon avis, les participants sont en
première ligne, car avant qu'une décision soit
entérinée en Comité Syndical, c'est eux qui prennent en
charge le dossier et émettent un avis. L'expertise contradictoire des
débats entre les acteurs présents fournit des pistes de
réflexions nouvelles et provoque un débat constructif. Par
contre, avec le temps, le risque qui sous-tend toute action collective, c'est
une vision unilatérale du territoire entre des acteurs qui se
connaissent trop (ce qui peut favoriser l'unanimisme outrancier sur des sujets
difficiles) ou un renfermement sur soi (par manque d'écoute).
L'ouverture de cette commission (ou la création d'une commission plus
ouverte qui travaillerait en parallèle) qui intégrerait des
universitaires, des citoyens d'autres horizons... pourrait « faire le pont
» entre la concertation générale (forum citoyen,
expositions...) et le lieu de décision élitiste des
élus.
1.1.2.5 Les commissions de travail
:
Pour organiser le travail du Comité Syndical, le
Syndicat Mixte a procédé à la création de
commissions organiques appelées à travailler sur tous les
dossiers soumis à la réflexion et à la décision des
élus.
On compte 5 Commissions thématiques :
Transport, Désenclavement, Déplacements sous la
présidence de M. Robert Cavanna, Président de l'O.P.C.H.L.M.
(Office Public Communal d'Habitats à Loyers Modérés) de
Toulon appelé Toulon Habitat Méditerranée et Conseiller
Municipal à la Mairie de Toulon. Habitat rural et urbain, accueil des
gens du voyage sous la présidence du Maire de SollièsVille, M.
André Geoffroy
Développement économique, commercial, agricole,
forêts, tourisme sous la présidence du Maire de La Seyne-sur Mer,
M. Arthur Paecht.
Environnement, protection du patrimoine et du littoral sous la
présidence de M. François Barois, Maire de Bandol.
Une commission de coordination (Communication, finances,
administration générale) sous la présidence de M. Robert
Bénéventi, Maire d'Ollioules.
Ces commissions thématiques essaient d'offrir une
vision morcelée par sujets pour s'approprier autrement le territoire.
Chacune est sous la présidence d'un maire d'une des communes membres
du SCoT. Ces commissions rassemblent des élus et techniciens du SCoT
et de l'AUDAT, des intervenants extérieurs tel le
président du CAUE du Var, le directeur de la DDAF...
Et 4 Commissions territoriales :
La Communauté d'Agglomération Toulon Provence
Méditerranée (Six Fours les Plages, Ollioules, La Seyne sur Mer,
Saint Mandrier, Toulon, Le Revest, La Valette, La Garde, Le Pradet,
Carqueiranne, Hyères Les Palmiers) est présidé par M.
Robert Bénéventi, Maire d'Ollioules.
La commission territoriale secteur Ouest composée de
la Communauté de communes Sud Sainte Baume (Signes, Riboux, Le
Castellet, Le Beausset, Evenos, La Cadière d'Azur, Saint Cyr sur Mer) et
les villes de Bandol et de Sanary sur mer est présidée par M.
René Jourdan, Maire de La Cadière d'azur.
La commission secteur Gapeau est composée de la
Communauté de Communes de la Vallée du Gapeau (Belgentier,
Solliès-Ville, Solliès-Toucas, Solliès-Pont, La
Farlède, La Crau) qui est présidée par M. André
Geoffroy, Maire de Solliès-Ville.
La commission territoriale du secteur Est,
présidée par M. Albert Vatinet, Maire de BormesLes-Mimosas est
composée de Pierrefeu, Collobrières, La Londe, Bormes les
mimosas, Le Lavandou.
1.1.2.6 Le groupe SCoT:
Le Syndicat Mixte SCoT est composé de quatre personnes :
- M. Michel Barriau, le directeur du Syndicat Mixte SCoT
- Mademoiselle Carole Cameli, Secrétaire administrative
SCOT-TPM - Mademoiselle Tiffany Hovette, chargé de mission SCoT et
TPM,
remplace Mademoiselle Bénédicte Torrès,
partie en congé maternité. - Madame Isabelle Baloge, Assistante
secrétariat administratif SCoT
- Mademoiselle Inès Patout , Assistante
secrétariat administratif SCoT
1.1.2.7 L'Agence d'urbanisme de
l'Agglomération Toulonnaise (AUDAT) :
L'AUDAT est une structure à caractère
associatif financée par divers partenaires tels que TPM, Le syndicat
Mixte SCoT, l'Etat... pour effectuer des études concernant l'urbanisme,
l'environnement, le développement économique... d'un territoire.
Elle a été créée en Février 2003. Les
techniciens de l'AUDAT travaillent en lien avec le syndicat Mixte SCoT car ils
sont si je puis dire, la « cheville ouvrière » du SCoT. Ce
sont eux qui réalisent les études, les cartes et tous les
documents du SCoT Provence Méditerranée.
Il existe donc un lien fort entre l'AUDAT et le SM SCoT.
1.1.2.8. Le SCoT PM sous tension avec la LGV PACA
:
La LGV PACA (Ligne ferroviaire à grande vitesse
Provence Alpes Côte D'azur) doit traverser le Var et les Alpes Maritimes
pour rejoindre l'Italie36. L'objectif de RFF (Réseau
Ferré de France) est de créer une ligne grande vitesse pour
pallier l'encombrement à venir de la ligne Marseille Vintimille, en
proposant une nouvelle ligne permettant de faire circuler plus de trains (TER,
TGV...), en luttant contre l'utilisation excessive de la voiture et favoriser
le gain de temps, tout en intégrant la Région PACA au
réseau ferroviaire Européen.
La CNDP37 (Commission nationale de débat
public) a organisé des réunions de débat entre les acteurs
et la population pour discuter du projet LGV PACA. Ces rencontres ont fait
l'objet de débats intenses entre la population et les acteurs.
L'association CAP 21 critique le contenu de ses débats qui n'ont pas
pris en compte, je cite, «les différentes études d'impacts
environnementaux ou géologiques présentées, ni même
les solutions proposées par le tissu associatif local. »
Ce projet est loin de faire l'unanimité et une
pléthore d'associations, de groupes de pressions par
l'intermédiaire d'internet38, exprime leurs désaccords
et lutte activement contre la mise en place de cette ligne LGV PACA. En effet,
de nombreux thèmes divisent : le débat autour du tracé de
la ligne, du coût de l'infrastructure et de son utilité en terme
technique et temporel (gain de temps faible par rapport à la ligne
existante), des conséquences en terme de
36 Pour plus d'informations, voir le site officiel de
LGV PACA : http://www.lgvpaca.fr/
37 Pour plus d'informations, voir la lettre
d'information : « Projet de liaison ferroviaire à grande vitesse en
PACA », journal du débat public, n°1, Février 2005.
Voir aussi le site de la CNDP :
www.debatpublic.fr
38 Voir ces quelques sites parmi tant d'autres :
http://stoptgvcoudon.free.fr/ ; http://lemechanttgvpaca.free.fr/ ;
http://cap21paca.over-blog.com/categorie-644668.html
;
http://www.leravi.org/article.php3?id
article=1 54
protections environnementales... Au-delà des
critiques, il existe aussi des propositions, comme celle de l'association Cap
21 qui propose le renforcement des lignes TER existantes. Le SCoT PM
défend l'idée d'une croissance autour de l'Arc
Méditerranéen et semble favorable au tracé des
métropoles du Sud, c'est-à-dire un tracé passant par
Toulon ou La gare de La Pauline. De plus, T.P.M. développe le projet
métropolitain qui tend à ouvrir l'agglomération
Toulonnaise sur la Méditerranée et sur le monde. En terme de
dynamique territoriale, la LGV PACA pourrait impulser « un souffle nouveau
» sur le territoire. Mais tous les acteurs ne sont pas d'accord sur un
même tracé. Par exemple, la FNAUT PACA39
(Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports
Groupement Provence Alpes Côte d'Azur) prend position pour le
tracé passant au-dessus de la commune de Cuers (qui ne fait pas partie
du SCoT PM).
J'ai assisté à un Comité Syndical
concernant la position à tenir pour le SCoT PM, dans le PADD, sur la
ligne LGV PACA. La communauté de communes de la Vallée du Gapeau,
représentée par André Geoffroy, est fortement
opposée à toute mention écrite dans le SCoT concernant la
LGV PACA, tant que rien n'est officialisé.
Au-delà des satires et des oppositions venant
d'associations et d'une part de la population, une manifestation contre la LGV
PACA avait été organisée, il y a quelques temps sur la
commune de La Crau. De plus, les associations ont menacé, tout
dernièrement, de défiler dans les rues de Toulon40 en
même temps que la Tall Ships' Race (Course des grands voiliers :
manifestation touristique autour des grands voiliers avec de multiples
activités) prévue entre le 21 et le 24 Juillet 2007, où
étaient attendus des milliers de personnes. Le directeur des services de
T.P.M. a rassuré les associations qui « se sont estimées
enfin reconnues » et à l'issue de la réunion a
été décidé que des réflexions auront lieu
courant Septembre 2007.
Un thème sensible au SM SCoT PM car il est loin de
mettre tout le monde d'accord. A ma connaissance, ce thème est le seul
vrai « point chaud » qui crée des oppositions entre les
intercommunalités qui composent le SCoT PM.
39 Voir le site internet avec le tracé et
l'argumentation de la FNAUT PACA :
http://www.fnaut-paca.org/LGVPACA.html
40 Voir l'article, « Ligne à grande
vitesse : frustrées les associations menacent. », Journal Var
Matin, Edition toulon, 19/07/07, p. 7 et « Ligne grande vitesse : T.P.M.
joue l'ouverture. », Journal Var Matin, 20/07/07, rubrique Var Infos.
1.1.2.9 L'actualité du SCoT PM
:
Le SCoT PM a publié à destination du grand
public le diagnostic et l'Etat initial de l'environnement. Le PADD, lui,
étant en discussion avec les PPA (Personnes Publiques associées).
Il sera disponible très prochainement.
Le SCoT PM est un document qui s'inscrit sur un territoire
vaste (31 communes) au regard du PLU qui lui se réalise sur le
territoire communal. Ainsi, ces deux territoires (SCoT et PLU) sont à
prendre en compte et à articuler au travers d'enjeux
différenciés. Place maintenant, à l'enjeu communal que
représente le PLU de la commune de La Seyne Sur Mer.
2. Le PLU de la Seyne sur Mer : le territoire
communal comme enjeu spécifique :
Le PLU (Plan Local d'Urbanisme) est un document d'urbanisme
qui fait suite au POS (Plan d'occupation des sols). Je vais décrire dans
les lignes qui suivent, ce qu'est un PLU et donner les détails qui
permettront de comprendre les enjeux du territoire Seynois. Tout cela dans
l'optique d'articuler ce qui viendra après, concernant les outils de
concertation et la nécessaire articulation entre le SCoT PM et le PLU
Seynois.
2.1 La Seyne sur Mer, une ville aux multiples visages
~
En préambule à la partie 2, voici une petite
présentation non exhaustive de la commune de la Seyne Sur Mer.
La Seyne Sur Mer est une commune varoise de l'Ouest Toulonnais
regroupant 60 000 habitants. C'est la seconde commune la plus peuplée du
SCoT après Toulon.
La Seyne a subie depuis les années 80 une reconversion
économique due à la fermeture des chantiers navals qui
représentaient à l'époque l'essentiel de l'emploi de la
commune. Ces chantiers assurés au cours du XIXème
siècle la fabrication des dragues servant au percement du Canal de Suez
et la construction des cuirassés du tsar de Russie. Pour pallier la
fermeture des chantiers navals, des financements européens ont permis de
lancer un parc d'activités autour des métiers de la mer
En 1997, dans le but d'attirer de nouvelles entreprises, une
zone franche a vu le jour dans les quartiers Nord (notamment la cité
Berthe) pour dynamiser cette zone sinistrée économiquement et
socialement. Sur la commune, le secteur de l'industrie pharmaceutique
paramédicale et l'agroalimentaire, semblent être aussi des
secteurs porteurs pour l'avenir mais demandant une main d'oeuvre
qualifiée. Cela dit, on peut déplorer une disproportion de
revenus, de moyens entre les quartiers Nord (la cité Berthe) et les
quartiers du bord de mer (Balaguier, Tamaris).
2.2. Qu'est-ce qu'un PLU 9
Avant d'aborder ce qu'est un PLU, il me semble qu'un bref
rappel historique se doit d'être fait. Avant le PLU existait le POS (Plan
d'occupation des sols) qui, dès 1967 avec la LOF (Loi d'orientation
Foncière), fixait le droit et l'utilisation des sols. Avec les lois de
décentralisation du 7 Janvier 1983, les communes acquièrent la
responsabilité et la gestion de ce document d'urbanisme sous peine de
possibilités de construction limitée sur leur territoire.
L'aspect règlementaire du PLU traitait essentiellement du droit des sols
comme dit précédemment. Leur pouvoir était amoindrit par
les grandes opérations d'urbanisme qui ne rentraient pas dans le cadre
de ce document (notamment les ZUP : Zone à Urbanisation Prioritaire).
Beaucoup d'interrogations entourent ce document : comment lutter efficacement
contre l'étalement urbain sachant qu'il manque beaucoup de logements
notamment sociaux dans les communes? Quelle place pour le renouvellement
urbain41 ? Pour la densification du bâti existant ? (en tant
que solution amorcée face à l'étalement urbain).
Le PLU (Plan Local d'Urbanisme) est un document d'urbanisme
communal né avec la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain)
du 13 Décembre 2000.
Il se compose (article R. 123-1 du code de l'Urbanisme) :
- d'un rapport de présentation qui expose le
diagnostic
- d'un Projet d'Aménagement et de Développement
Durable (PADD)
- d'un règlement
- de documents graphiques
- d'annexes
41 Se reporter à la rubrique « Quelques
Définitions » en fin de mémoire après Les Sigles.
Le POS fixait seulement le droit des sols alors que le PLU y
ajoute la dimension de projet (PADD). L'urbanisme n'est plus exclusivement
règlementaire, il devient opérationnel et encadre les grandes
opérations d'aménagement sur son territoire
d'exécution.
Voici le zonage du POS tel qu'il existait avant la loi SRU :
Zone U : Seule zone qui n'a pas changé du POS au PLU.
C'est une zone où l'urbanisation est déjà présente
et qui peut accueillir de nouveaux équipements.
Zone NA : Ce sont des zones d'urbanisations futures concernant
des activités diverses ou l'habitat collectif.
Zone NB : C'est une zone d'habitat diffus où les
habitations sont éloignées les unes des autres ce qui rend
difficile, la proximité des réseaux (notamment d'eau et
d'électricité). En urbanisme, on parle de « mitage » de
l'espace en référence au caractère espacé de ces
constructions. Un grand nombre de maisons dispersées ainsi dans la
nature, peut favoriser l'étalement urbain.
Zone NC : Elles représentent les zones agricoles.
Zone ND : Ce sont les zones Forestières.
Le zonage du PLU depuis les loi SRU et UH :
Zone U (dite zone Urbaine) : « Les zones Urbaines
sont celles qui sont déjà urbanisées et celles qui sont
équipées pour recevoir des constructions42.
» Chaque zone U a ses spécificités que ce soit en
centre ancien ou dans les ensembles pavillonnaires. Il faut donc classer les
zones U en sous catégories. Zone UA, UB...
Zone AU (dite zone à urbaniser) : «
Secteurs43 à caractère naturel destinés
à être ouverts à l'urbanisation.
Lorsque les voies publiques et les réseaux d'eau,
d'électricité et d'assainissement existant à la
périphérie immédiate d'une zone AU ont une capacité
suffisante pour desservir les constructions à implanter dans l'ensemble
de cette zone, le projet d'aménagement et de développement
durable et le règlement définissent les conditions
d'aménagement et d'équipement de la zone.
42 Voir pour le zonage, le code de l'urbanisme ou le
livre « Droit de l'Urbanisme », Henry Jacquot et François
Priet, pp.199 à 209, Dalloz, Février 2004, 914 p.
43 Ces définitions du nouveau zonage
appliqué au PLU ont été empruntées au site :
http://communedelme.free.fr/vil49.htm
Les définitions proposées (par cette ville qui se trouve
près de Metz) m'ont semblé retraduire plus simplement que le code
de l'urbanisme, le zonage effectif du PLU.
Les constructions y sont autorisées soit lors de la
réalisation d'une opération d'aménagement d'ensemble, soit
au fur et à mesure de la réalisation des équipements
internes à la zone. Lorsque les voies publiques et les réseaux
n'ont pas une capacité suffisante, l'ouverture d'une zone AU à
l'urbanisation peut être subordonnée à une modification ou
à une révision du PLU. » On peut proposer par exemple
une classification des zones AU. La position géographique de la zone
engendre toujours des contraintes à respecter différentes selon
les cas. Par exemple, une zone AU située proche du littoral doit
respecter les principes énoncés par la loi Littoral.
Zone A (zone agricole) : « Secteurs,
équipés ou non, à protéger en raison du potentiel
agronomique, biologique ou économique des terres agricoles. Sont seules
autorisées en zone A les constructions et installations
nécessaires aux services publics ou d'intérêt collectif et
à l'exploitation agricole ». Les constructions, hors agricoles
en zone A, ne peuvent pas être réaménagées ou
modifiées.
Zone N (dite Zone naturelle et forestière) :
« Secteurs, équipés ou non, à protéger en
raison soit de la qualité des sites, des milieux naturels, des paysages
et de leur intérêt, notamment du point de vue esthétique,
historique ou écologique, soit de l'existence d'une exploitation
forestière, soit de leur caractère d'espaces naturels.
En zone N peuvent être délimités des
périmètres à l'intérieur desquels s'effectuent les
transferts des possibilités de construire. Les terrains
présentant un intérêt pour le développement des
exploitations agricoles et forestières sont exclus de la partie de ces
périmètres qui bénéficie des transferts. En dehors
de ces périmètres, des constructions dont le règlement
prévoit les conditions de hauteur, d'implantation et de densité,
peuvent être autorisées dans des secteurs de taille et de
capacité d'accueil limitées, à la condition qu'elles ne
portent atteinte ni à la préservation des sols agricoles et
forestiers ni à la sauvegarde des sites, milieux naturels et paysages.
» Dans cette zone, l'aspect faunistique, floristique et paysager est
privilégié.
La redistribution des zones entre le POS et le PLU :
POS? PLU
Zone NA? Zone AU
Zone NB? Il n'existe aucune zone correspondant à la
zone NB, elle doit être redistribuée dans le nouveau zonage du
PLU. C'est un enjeu essentiel qui touche l'urbanisme règlementaire, pour
le passage du POS au PLU. En effet, la redistribution des zones NB dans les
communes façonnera le projet du territoire.
Zone NC-- Zone A Zone ND-- Zone N
Comme précisé ci-dessus, les réformes
qui touchent l'urbanisme provoquent de nouveaux débats qu'il faut
intégrer dans la concertation. Comment le citoyen lambda peut-il saisir
les évolutions de son territoire sans comprendre comment et où se
jouent les évolutions de son territoire ? Les questions qui tournent
autour des connaissances du citoyen sont capitales. Sans celles-ci, il ne peut
produire des réflexions en connaissance de cause. De plus, vu la masse
d'informations à emmagasiner, il est difficile, même chez toutes
les personnes de bonne foi (à l'Honnête Homme), de saisir le
« jargon » urbanistique de l'aménageur. En effet, comment
peut-on agir sans comprendre (à rapprocher du mot « aimer »
selon le philosophe André Comte Sponville), sans savoir et en ignorant
?
Tout ce qui vient d'être décrit dans cette
partie, ne peut être « passé sous silence » car il faut
saisir les enjeux à prioriser, dans le but de conforter une meilleure
organisation du territoire avec une participation active des citoyens.
Nous savons aussi que chaque document composant le PLU se
distingue d'un territoire à l'autre car chaque commune possède
des spécificités diverses. De ce point de vue là, je
souhaite, à travers la partie suivante, donner les modes d'approches et
les choix réalisés par la commune de La Seyne sur Mer.
2.3. L'exemple du PLU Seynois ~
L'objet de cette sous- partie sera la connaissance du lieu. A
la suite d'un bref texte rappelant l'encadrement juridique d'un PLU, je
décrirai la méthode d'approche du territoire qui sous tend les
actions en faveur du PLU de La Seyne.
Le but de cette partie, est de constituer un capital de
connaissances du territoire insérant les données spatiales,
sociales, urbanistiques... pour que le lecteur puisse appréhender le
territoire de La Seyne Sur Mer.
2.3.1 Un rappel des règles :
La loi n°2000-1208 dite « Solidarité et
Renouvellement Urbain » du 13.12.00
le Plan Local d'Urbanisme, comme nouveau document d'urbanisme
intégrant la notion de projet. Il prend une dimension pluridisciplinaire
et s'attaque à divers domaines : aux aspects environnementaux, de
traitement des espaces publics, de paysage, d'habitat...
A partir des enjeux qui se dégagent du diagnostic
territorial partagé, le projet d'aménagement et de
développement durable (PADD) définit dans le respect des
objectifs et des principes énoncés aux articles L110 et L121.1,
les orientations d'urbanisme et d'aménagement retenus par la commune,
notamment en vue de favoriser le renouvellement urbain et de préserver
la qualité architecturale et l'environnement.
Ces orientations générales définissent
une politique d'ensemble et apportent des réponses aux problèmes
soulevés dans le diagnostic et mis en évidence par l'état
initial de l'environnement. Le PADD doit être compatible avec les
principes de développement durable et notamment avec les orientations
énoncées par le SCoT. Pour la direction de l'urbanisme et de
l'action foncière de La Seyne Sur Mer, le développement durable
est appréhendé comme « éthique du futur qui
s'inscrit dans le présent » mais aussi « fondé
sur des valeurs de société à promouvoir dans les
politiques urbaines. » De ce fait, la méthodologie mise en
oeuvre sert la stratégie et corrobore les aspects
développés dans le diagnostic de territoire.
On assiste là à une véritable politique
de projets. Une synthèse des enjeux du territoire44
(l'activité économique touchée par la fermeture des
chantiers navals, le centre ancien dégradé, un POS trop
rigide...) suivi des trois objectifs du PLU (gérer l'espace,
gérer le temps et gérer les moyens) ont été
réalisés pour le PLU.
2.3.2. La Seyne sur Mer, qui est-ce ?
Cette commune est située à l'Ouest de Toulon.
Elle fait partie de la communauté d'agglomération Toulon Provence
Méditerranée (T.P.M.) et du SCoT PM. M. Arthur Paecht, Ancien
Vice- Président de l'Assemblée nationale, Premier Vice-
Président du Conseil Général du Var est aussi Maire de La
Seyne Sur Mer qui, je le répète, est la deuxième ville du
Var en terme de population.
La Seyne Sur Mer est entourée par les communes de Six
Fours, Ollioules, Toulon et Saint Mandrier. Son littoral, long de 25 km,
s'ouvre à la fois sur la Petite Rade de Toulon par la Baie de La Seyne
et du Lazaret, prolongements marins respectifs de la plaine alluviale de
Lagoubran et de la plaine de Tamaris, et sur la pleine mer par l'isthme des
Sablettes et l'anse
44 Voir l'ANNEXE 8 : Synthèse des enjeux et
des objectifs pour l'élaboration du PLU de La Seyne Sur Mer.
naturelle des Sablettes. En occupant une bonne moitié
de la presqu'île du Cap Sicié sur une superficie de 2283 hectares
dont près d'un tiers en zone naturelle (807 hectares), la commune de La
Seyne Sur Mer bénéficie donc d'une situation géographique
stratégique fermant la Petite Rade de Toulon au Nord Est et ouvrant sur
la pleine Mer au Sud45.
Ce vaste territoire (la presqu'île du Cap
Sicié), au potentiel paysager et naturel fort, est densément
occupé avec près de 2600 habitants au km2 (pour la
ville de La Seyne Sur Mer, c'est 1000 habitants au km2).
La commune s'est historiquement développée
autour de son port et de ces chantiers navals situés en centre-ville.
Puis face à une forte demande de main d'oeuvre dans les années
1970, les quartiers nord (la cité Berthe) ont été le lieu
d'implantation d'une Z.U.P. (Zone d'urbanisation Prioritaire).
Simultanément, le Sud qui avait connu un fort développement dans
les quartiers de Tamaris et des Sablettes, à l'époque
balnéaire PACHA (période de forte croissance pour la Seyne), a
connu un second regain d'intérêt ouvrant de nouvelles zones
d'urbanisation dans la période plus récente, au détriment
du développement de l'agriculture des plaines alluvionnaires d'Est en
Ouest.
La fermeture des chantiers navals, en 1988, n'a fait
qu'accentuer le vieillissement du centre ancien et qu'aggraver les
disparités entre le Nord et le Sud de la commune.
L'étalement urbain en direction du Sud s'est
rapproché des espaces naturels des lignes de crêtes et de la
forêt du Cap Sicié. On voit apparaître de « l'habitat
diffus » (éloignement entre les constructions hors des limites de
la ville centre).
De son côté, la ZUP s'est dégradée
et a généré ségrégation et
insécurité. Le POS n'a pas su accompagner les évolutions
de la population Seynoise, ni son mode de vie, ni son mode d'occupation de
l'espace, et n'a pas permis de maîtriser l'étalement urbain.
Son règlement inadapté à une
démarche de projet, n'a permis ni la protection des lieux sensibles, ni
le développement d'espaces à enjeux.
Le prestige architectural de la ville est à noter ;
notamment avec l'architecte Fernand Pouillon qui a reconstruit le village des
Sablettes en 1951-1952 et Michel Pacha la villa Tamaris, haut lieu de la
culture Seynoise (notamment grâce à ses expositions).
45 Voir ANNEXE COMPLEMENTAIRE 1 : Groupe de cartes
concernant La Seyne Sur Mer.
Pour compléter les informations données
ci-dessus, voici quelques chiffres :
La superficie : La Population :
2283 hectares 60 188 habitants
dont : dont :
· 50 % presqu'île du Cap Sicié 3,2 % de
l'unité urbaine Toulonnaise
· un tiers en zone naturelle (807 hectares) ralentissement
de l'accroissement
· 25 % classé en Espace boisé.
Démographique de l'agglomération Toulonnaise.
Densité de 1000 habitants/km2
L'emploi : Le logement :
15 069 emplois 30 163 logements
actifs : 23 884 20 % : parc ancien
· 28 % : employés (construit avant 1949)
· 25 % : ouvriers 67 % : centre-ville
· 22 % : professions intermédiaires (4 600 logements
anciens)
· 13 % : cadres 5 099 : parc social locatif
· 12 % : artisans et commerçants dont 3 500
logements sont
· 89 % des entreprises emploient moins de 10
salariés. regroupés sur les 100 hectares du quartier
Berthe.
Ces statistiques démontrent, entre autres, qu'avec
l'importance du Cap Sicié et des espaces boisés présents
sur la commune, la ville possède beaucoup d'espaces naturels (un tiers
en zones naturelles). Pour préserver ces espaces, une réelle
politique basée sur l'environnement qui inclut le caractère
coercitif de la loi littoral devra être menée. De plus, le taux de
population assez élevé (c'est la deuxième ville de la
communauté d'agglomération TPM après Toulon) malgré
un ralentissement démographique, peut impacter sur les choix futurs de
la commune.
Concernant les PCS (Professions et Catégories Socio-
Professionnelles), on note une forte proportion d'ouvriers, employés (53
% de la population à eux deux) due aux anciens chantiers navals. Ceci
rejoint le faible niveau scolaire46 (38 % de la population aurait
seulement un niveau 3ème , CAP, BEP) de la population
présente sur ce territoire. Au niveau de l'emploi, il
46 Extrait de la lettre n°2 du PLU : Le
diagnostic : base du projet.
existe un tissu de TPE (Très Petites Entreprises) fort
et en nombre (89% des entreprises). Puis, du côté de l'habitat, on
peut remarquer que le logement ancien est fortement présent en centre
ville et dans les quartiers Nord (cité Berthe).
Après avoir offert une large vision historique de la
ville de La Seyne Sur Mer, du point de vue économique, sociologique,
démographique, statistique... je fournirais, à travers ce qui
suit, la preuve que le PLU de La Seyne Sur Mer est un document d'urbanisme de
projet rattaché à des objectifs. L'aspect technique, loin
d'être minimisé sera traité finement, dans le but d'offrir
une meilleure appropriation du terrain d'analyse choisi aux lecteurs.
2.3.2.1 Le PLU de la Seyne, des outils pour des
objectifs clairs :
La commune de La Seyne Sur Mer l'affiche clairement, elle veut
« un projet de Plan Local d'urbanisme47 au service de la
qualité de vie pour tous ».
Pour cela, la commune s'efforce de pouvoir respecter ses
engagements avec un souci d'efficacité et de lisibilité (que l'on
sait difficile vu la prolifération d'outils et de découpages
territoriaux en urbanisme), en tentant d'équilibrer l'aménagement
de l'espace avec la protection et la valorisation des espaces de
qualités sans oublier d'utiliser des outils d'accompagnement
insérant la dimension participative.
Dans un souci d'efficacité et de lisibilité, le
règlement a été simplifié à la fois dans son
contenu et dans son expression graphique48.
Une zone UA : Zone de centralité dominante, d'habitat et
de diversification des fonctions urbaines qui va de la Gare aux
Mouissèques et qui comprend une partie de Saint Elme.
Une zone UB : Zone agglomérée dense qui
prolonge la zone UA le long des axes Sud (le long de l'avenue Verlaque et au
Sud de l'avenue Henri Guillaume), desservie par le transport en commun.
47 Voir le site internet de la commune de La Seyne
Sur Mer : http://www.la-seyne-sur-mer.fr/
48 Voir l'ensemble des cartes qui concernent la Seyne
Sur Mer dans la rubrique ANNEXE COMPLEMENTAIRE 1 : Groupe de cartes concernant
La Seyne Sur Mer.
Une zone UC : Zone à caractère périurbain
lorsqu'on s'éloigne des axes et qui devient de moins en moins
agglomérée en direction du secteur collinaire et de la
forêt de Janas (UCa).
Une zone UF : Zone de qualité paysagère et /ou
architecturale à très faible densité de Balaguier à
Tamaris et en limite de la commune de Six-Fours (UFa).
Une zone UG : Zone d'activités économiques dont
le règlement a particulièrement été
étudié dans un souci d'amélioration de nos entrées
de ville. Les règles de hauteur, d'emprise au sol, de plantations,
d'aires de stationnement varient selon l'impact paysager sur l'environnement
proche.
Une zone UP : Zone d'activité portuaire qui part du
principe que « mer et terre » doivent contribuer ensemble à la
qualité du développement urbain.
Les zones naturelles (N) et agricoles (A) ont
été renforcées en superficie, à la fois dans le
secteur de la petite garenne pour améliorer le paysage d'entrée
de ville et d'agglomération et en limite de la forêt de Janas,
pour préserver ce poumon vert remarquable et stopper
définitivement toute velléité d'urbanisation.
Des emplacements réservés ont été
inscrits au PLU pour permettre des orientations du PADD, et correspondent
à des projets suffisamment avancés pour être
réalisés à moyen terme.
· Par exemple, l'organisation des aménagements sur
le périurbain passe par l'amélioration des voies de desserte
(élargissement), la prise en compte des risques d'inondabilité
(bassin de rétention), le raccordement aux eaux usées (station de
relevage), et la protection incendie (emplacement réservé
casernement sud). Tous ces équipements ont été inscrits en
emplacements réservés.
· Des projets49 ayant pour but le renforcement
de la centralité et de l'attractivité de La
Seyne Sur Mer ont nécessité la mise en place d'un
certain nombre d'emplacements
réservés visant à garantir la
maîtrise financière et préserver ainsi
l'intérêt général : - réalisation du
marché provençal.
49 Voir la double page intitulée « La
Seyne la renaissance du coeur de la deuxième ville du Var a
commencé. », magazine Métropole, 15 Avril/15 Mai 2003
n°62, p.2-3.
- Espaces publics de centralité.
- Aménagement du site des anciens chantiers. -
Résidentialisation de Berthe50.
- Pôle multimodal Gare S.N.C.F.-TRAM
D'autres emplacements réservés, ont
été inscrits à la demande de l'Etat ou de nos partenaires
institutionnels dans le cadre de leur compétence :
- Parking paysager Tamaris face embarcadère : T.P.M.
- Equipement culturel Tamaris PACHA : T.P.M.
- T.C.S.P. (Transport en commun en site propre) : T.P.M.
- Gens du voyage : ETAT
- Port du Manteau : CONSEIL GENERAL
2.3.2.2 Un effort graphique pour une meilleure
lisibilité :
Une zone de plan de masse de Berthe va permettre non
seulement d'intégrer la Z.U.P. (hors P.O.S.) dans le P.L.U., mais aussi
de réaliser en concertation avec la population, la
résidentialisation par îlot de ce quartier.
L'objectif est d'utiliser la zone de plan de masse comme
véritable outil de renouvellement urbain, et de mixité urbaine
pour agir sur la qualité des espaces publics et sur une
réorganisation équilibrée des espaces pour une meilleure
appropriation.
L'élaboration du PLU a aussi été
l'occasion d'effectuer un « toilettage règlementaire » (pour
reprendre l'expression de M. Patrick Jaubert, Directeur de l'Urbanisme et du
Foncier) pour une meilleure clarification des instruments :
· Les zones NB sont supprimées et doivent être
redistribuées.
· Dans les zones UF sensibles et UCa, la règle de
constructibilité résiduelle a été maintenue pour
éviter toute continuation de l'étalement urbain.
50 Trois tours ont été détruites
dans la cité Berthe et un nouveau projet de logements sociaux incluant
un « effort en matière d'architecture, mixité sociale,
relogements » est à l'étude, c'est ce qu'explique
l'interview des représentants de l'office HLM dans l'article «
Berthe : ce qui va remplacer les bâtiments démolis. »,
journal Var Matin, édition Toulon du Jeudi 10 Mai 2007, p.1 5.
· Les zones NA de centre-ville, non règlementaires
ont été supprimées.
· Les emplacements réservés ont
été mis en correspondance avec des réalisations
d'équipements au stade avant projet sommaire.
· Les destinations des constructions ont été
simplifiées pour correspondre aux 9 destinations du code de l'urbanisme
:
- Habitation.
- Hôtelier.
- Equipement collectif.
- Commerce, artisanat.
- Bureaux, service.
- Industriel.
- Entrepôts commerciaux.
- Stationnement.
- Agricole.
Le PLU a été aussi l'occasion
d'intégrer, dans une démarche projet, les prescriptions
architecturales et paysagères issues des études Z.P.P.A.U.P.
(Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager) en cours
:
- en centre ville.
- au Sablettes, architecture Fernand Pouillon.
- A Tamaris, architecture Michel Pacha.
- Balaguier, le manteau.
Des secteurs à prescriptions architecturales et
paysagères couvrent la totalité des territoires Z.P.P.A.U.P..
La ligne de crête est désormais couverte par une
prescription paysagère en vue d'en améliorer la qualité de
son boisement, et surtout sa gestion. En conservant les EBC (espaces
boisés classés) actuels, la commune de La Seyne a mis en place un
outil de gestion partenarial avec la DDAF (Direction départementale de
l'agriculture et de la forêt) qui devrait permettre la reconquête
paysagère d'espaces collinaires ou littoraux.
Les constructions à l'intérieur de ces secteurs
sont soumises à des contraintes paysagères particulières
à la fois sur l'existant, mais aussi dans le but d'avoir une gestion
perenne du lieu.
Ces secteurs remplacent avantageusement « les zones de
boisements à respecter » d'ailleurs illégales et qui,
considérées comme des espaces boisés classés,
n'avaient qu'un impact quantitatif.
Une recherche d'équilibre entre aménagement de
l'espace et protection d'espaces de qualité : Cette recherche
d'équilibre se retrouve dans les orientations du projet
d'aménagement et de développement durable.
Renforcer la centralité : en
permettant la diversité des fonctions urbaines, dans un
périmètre élargi de la gare aux Mouissèques pour
que la Seyne Sur Mer reste un pôle de centralité attractif et
touristique d'agglomération.
Ce périmètre n'a pas vocation à se
densifier mais à se renouveler.
Que ce soit l'appropriation du public du littoral, sur le
site des anciens chantiers avec un parc de 7 hectares, un pôle culturel,
un pôle de formation et un port de plaisance ou la
résidentialisation du quartier Berthe, avec un schéma
d'aménagement d'espaces publics où démolitions et
reconstructions, devront se réaliser par îlot51.
Pour être complet, il existe aussi une OPAH renouvellement
urbain pour le centre ancien et une ORU sur les Mouissèques.
Organiser le périurbain : en stoppant
l'urbanisation des zones NB non desservies par les réseaux et en les
classant en zones naturelles, en supprimant les zones NA d'urbanisation futures
contiguës à la forêt de Janas pour les rendre
inconstructibles, en conservant tous les espaces boisés classés
et en les accompagnant de prescriptions paysagères pour les lignes de
crêtes.
Valoriser le littoral : en adaptant la
réglementation au site, notamment avec la loi Littoral. Une zone UF
à faible densité et à constructibilité
résiduelle contrôlée dans les secteurs urbanisés et
une zone UB à densité moyenne dans les secteurs
agglomérés.
51 A ce sujet, voir l'article « 326 logements
sociaux reconstruits après les démolitions. », Fenêtre
sur Seyne, n°64, Avril 2007, p. 10-11. Ce projet prévu sur le
quartier Berthe, concerne lutte contre l'habitat indigne et démarche de
requalification urbaine. Voir l'article « La lutte contre l'habitat
indigne est-elle compatible avec une démarche de requalification urbaine
? », Lettre du Réseau technique régional
Provence-Alpes-Côte d'Azur de lutte contre l'habitat indigne, n°2,
Mars 2007, P.3-4.
En utilisant la technique du plan d'ensemble pour certains
secteurs afin de maîtriser l'architecture, le paysage, et la forme
urbaine pour les logements de haute qualité et permettre la
création d'un espace public arboré en bord de mer.
En réservant pour les équipements publics, tous
les espaces stratégiques de qualité et d'intérêt
général :
- Entrée des Sablettes.
- Parking face embarcadère du S.I.T.C.A.T. à
Tamaris.
- Port du Manteau.
En conservant le paysage et l'urbanisation traditionnelle «
Michel Pacha » et « Fernand Pouillon » avec des secteurs
à prescriptions spéciales.
Améliorer les entrées de ville
:
- En améliorant les règlements des zones
d'activités économiques.
- En agissant sur les espaces publics délaissés
(désenclavement Camp Laurent, rond point du 8 Mai, accès
Brégaillon).
- En requalifiant le secteur de la gare pour en faire un
véritable pôle d'échange, entrée de ville et
entrée d'agglomération.
Comme je l'ai précisé au début de cette
partie, un ensemble d'outils vont permettre à la Seyne sur Mer
d'atteindre ses objectifs :
- Une OPAH renouvellement Centre Ancien
- Un schéma de résidentialisation pour Berthe
- L'aménagement du site des chantiers.
- Une Z.P.P.A.U.P. pour le littoral.
- Un PPRI (plan de prévention des risques naturels et
technologiques)
- Une agglomération Toulon Provence
Méditerranée pour mutualiser les moyens et bâtir un projet
d'agglomération.
- Un établissement public pour une stratégie de
portage foncier.
- Une agence d'urbanisme comme outil d'observatoire pour
territoire à projet.
- Le SCoT pour assurer la cohérence d'ensemble avec TPM
et les communautés de communes limitrophes et les 30 communes qui le
composent.
- Le développement durable comme méthodologie
d'élaboration des documents et comme politique publique, de
préservation, de partage et de transmission du patrimoine collectif.
La Seyne Sur Mer souhaite, avec le PLU52 et au
travers du PADD qui le compose, se positionner comme un pôle de
centralité attractif dans l'agglomération toulonnaise et dans le
Var, en lui redonnant une vitalité économique et touristique et
en confortant la qualité de ses paysages et espaces côtiers.
2.3.2.3 Les questions et les actualités du
PLU de la Seyne Sur Mer :
Pour répondre à d'éventuelles questions
et saisir l'actualité, voici les éléments de
réponses fournis par M. Olivier Burte, employé à la
direction de l'urbanisme et du foncier à la mairie de La Seyne Sur Mer,
qui a accepté de répondre à mes questions lors
d'entretiens réalisés par courriel :
- Combien de personnes ont travaillé sur le PLU
de La Seyne sur Mer ? Puis-je avoir leur identité et leur statut
?
4 personnes : Monsieur JAUBERT (Directeur de l'urbanisme et
foncier), Madame BOURILHON (chargée de mission PLU), Monsieur BURTE
(Direction de l'urbanisme et foncier), Mademoiselle AOUSTIN
(Secrétaire).
- Qui a produit le PLU de La Seyne sur Mer ? Y a-t-il eu
un cabinet d'urbanisme ?
Le PLU a été réalisé en interne,
à l'exception de l'élaboration du PADD où la ville a
été assistée par un cabinet d'études (Agir en ville
basé sur Marseille - 2 personnes).
1. 52 C.F. ANNEXE 9 : Les étapes du PLU de La
Seyne Sur Mer
- Au sujet de la révision du PLU, de quoi
est-elle partie? Pouvez-vous m'en dire plus que la dernière lettre du
PLU? (Celle-ci traitait de la révision du PLU due à un
contentieux juridique.)
La révision a pour objectif principalement la
redéfinition des EBC à partir d'un diagnostic paysager
réalisé en externe (cabinet SPI Infra - Groupe GINGER).
En effet, les EBC étaient inchangés depuis la
fin des années 1980. Il était impossible de les inclure dans
l'élaboration initiale (le débat parcellaire aurait plomber la
philosophie de démarche projet).
A cela se sont rajoutés quelques
éléments : analyse de quelques bassins de rétention
(étude HGM - 2006), modifications réglementaires,
définition des enjeux "loi littoral" (vision de la commune) avec passage
en commission départementale des sites...
Le projet de révision a été
arrêté par le conseil municipal le 21 septembre 2006.
L'enquête publique s'est tenue du 19 février au 30 mars 2007.
L'approbation définitive est programmée le 23
août 2007, par délibération du conseil municipal.
(Je souhaite ajouter que des tensions politiques ont
touché cette révision du PLU, ce qui corrobore l'idée que
l'urbanisme est aussi un enjeu politique53)
J'aimerais savoir si la révision du PLU a
été approuvée le lundi 27 Août 2007, comme
prévu54 ? Combien ont voté pour et combien ont
voté contre la révision du PLU ? Y'a-til eu d'autres
actualités ?
La délibération a bien été
adoptée le 27 août 2007 par 28 voix contre 10. Je n'ai pas
d'autres éléments à communiquer pour le moment.
53 Voir l'article « Opposition : « Une
extrême urgence à modifier le PLU. », journal Var Matin,
Edition Toulon du Lundi 15 Janvier 2007, p.15.
54 Voir à ce sujet l'article «
L'opposition « contre la bétonmania » », journal Var
Matin, édition Toulon du Samedi 25 Août 2007, p.15
Dans cette partie, j'ai restitué en grande partie les
axes majeurs qui composent le devenir de la commune de La Seyne Sur Mer. Mon
objectif était de montrer à tous les lecteurs (même les
non-spécialistes de l'urbanisme) la multiplicité des zonages, des
projets, que l'on peut trouver sur un même territoire, ce qui ne facilite
pas la compréhension pour les non-initiés. Il faudrait, à
mon sens, pour que tout le monde s'y retrouve, réaliser un petit
commentaire pour chaque mot ou initiales utilisés. J'ai
tâché d'entreprendre ce travail, pour cela, voire les rubriques
sigles et définitions. Dans la partie qui suit, je vais tenter
d'articuler les processus de concertation du PLU de la Seyne sur Mer et du SCoT
Provence Méditerranée.
3. Deux concertations aux enjeux
différenciés :
Après avoir décrit le sens des mots qui
existent autour de la concertation, j 'ai présenté chacun des
terrains à étudier. Maintenant, je pense qu'il est primordial
d'étudier la concertation à travers mon vécu au sein du
Syndicat Mixte SCoT en passant par la description de chacun des outils mis en
place dans le cas du PLU et du SCoT étudiés.
(Voir le tableau page suivante.)
3.1 La concertation, des outils divers pour chaque
territoire ~
Des territoires pour des outils différents. Pour une
entrée en matière, voici le tableau récapitulant les
outils utilisés par le PLU de la Seyne Sur Mer et le SCoT Provence
Méditerranée :
Outils favorisant la concertation
|
PLU de La Seyne Sur Mer
|
SCoT Provence Méditerranée
|
Lettres d'informations à destination des "publics"
|
Oui
|
Oui
|
Cahier de libre expression
|
Oui
|
Oui
|
Courriel, adresse postale... pour poser des questions.
|
Oui
|
Oui
|
Réunions avec les C.I.L.(Comités
d'intérêts locaux)
|
Oui
|
|
Forums citoyens
|
Oui
|
Oui
|
Accueils citoyens
|
Oui
|
Oui
|
Réunions d'experts (ou groupes d'experts)
|
Oui
|
En préparation
|
Expositions
|
Oui
|
Oui
|
Création d'un site internet
|
Oui
|
Oui
|
Mise à disposition du public des "portés à
connaissances" de l'Etat au siège du Syndicat Mixte
|
|
Oui
|
Bus info itinérant
|
|
En préparation
|
Communiqués de presse
|
Oui
|
Oui
|
Participation au conseil de développement
|
|
Oui
|
Organisation des séminaires PPA
|
|
Oui
|
Les rencontres avec l'Agence d'urbanisme de l'aire
Toulonnaise
|
|
Oui
|
Diffusion massive de diagnostics (tous les conseillers
municipaux et PPA)
|
|
Oui
|
Réunion des 31 conseils municipaux (une par secteurs)
|
|
Oui
|
Réunion du comité de pilotage
|
Oui
|
|
Réunion avec les C.I.L.(Comités
d'intérêts locaux)
|
Oui
|
|
|
Source : Denis Rognoy
Malgré les différences existantes entre les
deux documents d'urbanisme SCoT et PLU, les outils de concertation choisis sont
plutôt similaires. Même si les acteurs concertés varient de
l'un à l'autre, les outils (réunions, expositions, adresse
mail...) de concertation sont quasi- identiques.
Le catalogue d'outils de concertation de chaque document
d'urbanisme n'est pas transposable dans tous les cas. Je veux dire, que l'on ne
peut pas ériger en dogme intangible le fait que tel outil de
concertation sera utilisé par tous les SCoT ou tous les PLU de France
parce que le SCoT PM et le PLU de La Seyne Sur Mer le met en place. On peut
apporter une réserve sur les différences existantes en France
entre les outils de concertation utilisés. Actuellement, le fait de
copier ce que réalise le voisin est, à mon sens, « monnaie
courante » dans le milieu de l'urbanisme.
Avant d'interpréter les différences de chacun, en
terme d'objectifs, ce qui sera le contenu des deux parties suivantes, je vais
donner des détails sur chaque outil.
A la lumière de la théorie de Gene Rowe et Lynn
Frewer (2005, G.B) « qui distingue trois niveaux d'engagement du
public dans les dispositifs de participation selon le flux d'information entre
les participants et le maître d'ouvrage55 », je
classerais chacun des outils dans les rubriques : communication, consultation
et concertation après les avoir préalablement définis.
3.1.1. Le PLU de La Seyne Sur Mer et le SCoT PM, pour un
urbanisme communiquant :
La Mairie de La Seyne Sur Mer a fixé les modalités
de la concertation, dans la délibération prescrivant la
révision du Plan Local d'Urbanisme, le 18 Avril 2002.
Je vais présenter les outils utilisés par la
Mairie de La Seyne Sur Mer et le SCoT PM et y appliquer le classement en trois
rubriques : communication, consultation et concertation.
La couleur bleue est utilisée pour le PLU Seynois et le
rouge pour le SCoT PM.
55 Voir « Appréhender la
prolifération des forums participatifs et délibératifs.
Eléments d'analyse pour une méthodologie d'évaluation du
débat public. », Séminaire SHEAU, « Dispositifs de
délibération », 5/02/07, Jean- Michel Fourniau INRETS- DEST
et GSPR.
Les outils de Communication (Le maître d'ouvrage
transmet de l'information aux publics) :
Au niveau de l'accueil du public, deux lieux ont
été privilégiés : le Service de l'Urbanisme et de
l'Action Foncière, aux services techniques (4ème
étage) et à la Rotonde (Quai Regonfle). Une lettre d'information
(Cinq numéros s'échelonnant entre Juin 2002 et Juillet 2006) de
quatre pages distribuée en même temps que le journal municipal.
Les cinq numéros portent sur le passage du POS au PLU,
le diagnostic, le PADD, l'aspect règlementaire du nouveau document et la
dernière lettre concernait la révision du PLU due à un
contentieux sur la prise en compte des EBC (espaces boisés
classés).
Création d'un site internet permettant une information
en continue sur l'élaboration du SCoT. Edition d'une lettre
d'information intitulée « Nouvelle Aire » paraissant chaque
trimestre. Depuis 2003, quatre lettres ont été publiées.
Elles portent sur le SCoT et ses actualités, Qu'est-ce que c'est ? A
quoi sert-il ? Qui élabore le SCoT ?, les premiers
éléments de diagnostics, un zoom sur les quatre diagnostics de
secteurs du SCoT Provence méditerranée et l'ambition du SCoT
à travers des propositions d'objectifs.
Mise à disposition du public des portés à
connaissance de l'Etat et de l'ensemble des documents (Livre Blanc, EIE,
Diagnostic...) au siège du Syndicat Mixte SCoT.
Bus info itinérant.
Les outils de consultation (les publics donnent leurs
remarques et impressions au maître d'ouvrage) :
Un registre dénommé « cahier d'expressions
» a été tenu à la disposition du public.
Deux adresses : Hôtel de Ville Mairie Annexe Technique
Quai Saturnin Fabre Avenue Pierre Mendès France
83500 La Seyne Sur Mer 83500 La Seyne Sur Mer
Tél : 04 94 06 95 00 Tél : 04 94 06 93 00
Une adresse internet
plu@la-seyne.com a
été créée afin de permettre aux internautes de
formuler des remarques et observations. Une exposition portant sur le PLU a
été montée. Elle était installée au service
urbanisme de la commune de La Seyne Sur Mer.
Une adresse internet
contact@scot-pm.com pour
permettre aux internautes de poser des questions.
Une adresse postale : Syndicat Mixte SCoT Provence
Méditerranée
B.P.537
83041 Toulon Cedex
Téléphone : 04 94 05 35 22 ou 04 94 05 35 21
Télécopie : 04 94 05 35 35
Son adresse : 7 Rue Picot 83000 Toulon
Ouverture de registre dans chaque commune et au siège
du syndicat mixte SCoT aux heures habituelles de bureau permettant au public de
consigner ses observations jusqu'à l'arrêt du projet de SCoT.
Les expositions itinérantes se déplacent dans
chacune des communes du SCoT.
Les outils de concertation (une interrelation, un
échange prend forme entre les publics et le maître d'ouvrage)
:
Des réunions avec les Comités
d'intérêts locaux (C.I.L.)56, en fonction des enjeux
affichés par le PADD, ont été organisées.
Des réunions du comité de pilotage, regroupant
les représentants de l'Etat, des collectivités territoriales, des
organismes intéressés ainsi que les représentants
d'associations se sont tenues à chaque étape importante de la
procédure.
Un « Forum citoyen PLU » s'est tenu le 15 Mars 2003
à l'Espace Tisot. Il s'est organisé autour des enjeux
généraux de planification (notion de projet urbain, importance
des déplacements, concept de développement durable) et des
thématiques propres à la commune de La Seyne Sur Mer
(présentation des enjeux du PADD, du schéma de
résidentialisation du quartier Berthe et de la qualité
patrimoniale du secteur de Tamaris). Pour recevoir les citoyens ou pour
réaliser des réunions sur le PLU, La Rotonde a été
privilégiée en tant qu'espace urbain associé à
l'histoire du PLU puisque ce bâtiment se situe sur le site des anciens
chantiers navals.
Organisation de « forum citoyen » pour
présenter le diagnostic et le PADD. Ces « forums citoyens »
sont ouverts à tous : citoyens, élus, techniciens...
Création de 4 ou 5 groupes d'experts correspondants aux
différentes thématiques des commissions et composés de
personnes qualifiées ou actrices dans le domaine concerné.
Réunion avec les PPA (Personnes publiques associées).
56 Des réunions des comités
d'intérêts locaux comme en témoignent l'article «
Réunion de quartier Gai Versant », Fenêtre sur Seyne,
n°64, Avril 2007, p.6.
Cette liste est composée d'outils de concertation dits
« en interne » et « en externe » (voir chapitre I 2.1 et
2.2). On peut remarquer que « la barrière » entre
communication et consultation est poreuse. On peut hésiter dans le
classement des outils entre ces deux rubriques. Cela dit, il ne faut pas
oublier l'objectif ; c'est la concertation. La communication et la consultation
ne sont, à mon sens, que des moyens qui permettent une meilleure
concertation au final. Pour cela, l'organisation des réunions et forums
est capitale. En effet, les organisateurs des réunions entre les PPA
fixent pour les personnes présentes ; la durée de la
réunion, les règles de prise de parole, de temps d'écoute,
le calendrier de la réunion... Concernant les réunions ouvertes
au public (forums citoyens), le sujet est choisi d'avance. Par exemple,
l'organisation d'un forum SCoT se construit en deux parties ; une
présentation du diagnostic ou du PADD réalisée par M.
Bénéventi Président du SCoT PM, puis place aux questions
des citoyens.
Toutes ces précisions feront l'objet de la partie qui
suit où je porterais un regard sur les réflexions autour du
processus de concertation du SCoT PM, notamment grâce à mon
vécu en tant que stagiaire et employé saisonnier au Syndicat
Mixte SCoT PM. Par contre, n'ayant pas réalisé de stage au
service urbanisme de La Seyne pour suivre les étapes du PLU Seynois, mon
regard critique, en tant qu' « observateur non participant », ne
prendra pas la même forme que pour le SCoT. Il est évident que le
degré d'appréciation et de jugement critique appliqués aux
cas étudiés (SCoT PM et PLU de la Seyne Sur Mer), ne peut pas
revêtir la même objectivité.
4 Une concertation sans objectifs :
Cette partie a pour objectif d'apporter un regard
tourné vers l'action, attaché au terrain. Lors du stage d'une
durée de cinq mois57 au Syndicat Mixte SCoT Provence
Méditerranée puis en tant que saisonnier durant le mois
d'Août 2007, j 'ai travaillé sur la mise en place et le suivi des
outils de concertation. Ainsi, je souhaite approfondir les propos tenus dans
mon rapport de stage. J'y ajouterais mes points de vue sur les pratiques
réalisées pendant le stage.
Pour commencer, il est utile de dire que les outils de
concertation ont été décidés par
délibération58 avant le lancement du projet de SCoT.
Il est alors très compliqué pour le Syndicat Mixte SCoT
d'évaluer la portée des solutions choisies. Il faut tout de
même rappeler que le SCoT, existe depuis peu (il date de la loi SRU du 13
Décembre 2000) et intègre une manière d'appréhender
le territoire dans sa globalité avec une dimension de projet, ce qui
n'était pas le cas des anciens SD (pour cela voir la première
partie du mémoire).
Ainsi, comme le sous-entend le titre de cette partie, aucun
enjeu de territoire, aucun objectif sous-tendent le choix de ces outils de
concertation. Ils ont été choisis « à la
dernière minute » comme en témoigne M. Michel Barriau. De
plus, pour avoir une idée sur la question, les recherches se sont
portées sur les travaux des autres SCoT en terme de concertation. Comme
je le disais, la pratique dite du copier/coller est assez courante dans le
milieu de l'urbanisme. Une chargée de mission me disait aussi que
l'agglomération Toulonnaise ne possédait pas de culture de la
concertation et de l'urbanisme suffisamment développée. Ce n'est
pas un territoire de référence comme peut l'être (à
une autre échelle, j 'en conviens) l'agglomération Lyonnaise avec
M. Jean Frébault. D'ailleurs à ce sujet, une charte de la
participation, simple, facilement lisible et accessible à une grande
part de la population a été éditée par la
communauté urbaine du Grand Lyon.
Au-delà du fait que le SCoT soit un document
d'urbanisme nouveau, que la participation des citoyens soit difficile à
engager, qu'aucune réflexion en terme d'objectifs et d'enjeux de
territoire soutienne les solutions apportées ; qui peut affirmer qu'il
connaît vraiment les outils de concertation ? Le panel de citoyens, les
conférences de citoyens, les focus group, les sondages
délibératifs...ne sont pas du tout connus des techniciens.
Je suppose aussi que la difficulté à rendre
plus enclins au changement, des instances publiques souvent connues pour leur
lourdeur administrative ou pour leur lente évolution de
mentalité, compromet de réelles évolutions. Cependant, je
ne porte pas de regard négatif sur le Syndicat Mixte SCoT en
lui-même, car c'est une instance publique récente et je pense,
cela n'engage que moi, que l'impact des instances environnantes sur le Syndicat
Mixte provoque parfois son enfermement ou son étouffement. Il doit
« entrer dans le système », ainsi sa liberté ne peut se
concevoir que si les autres instances bougent aussi avec lui et le suivent.
Rien ne peut se construire (si on a une ambition forte dans un domaine) sans
les autres. Cependant, l'urbanisme est pluridisciplinaire et partenarial, ce
qui rend son expression fort peu simple. Je crois qu'au-delà du
défi que cela représente de travailler ensemble, de vieilles
querelles entre
2. 58 Voir ANNEXE 10 : Délibération :
Elaboration du SCoT- Définition des modalités de concertation
les dits partenaires existent. Je parlerais dans ce cas
« d'orgueil de structure », qui parfois compromet la transmission
d'informations ainsi qu'une réelle mise en commun de connaissances dans
le travail partenarial, tout en favorisant une répétition sans
remise en cause des tâches à accomplir.
De plus, le Syndicat Mixte SCoT se trouve
géographiquement dans les locaux de T.P.M. (Toulon Provence
Méditerranée) et les employés du SCoT ont la double
casquette T.P.M. et SCoT. Les salariés retirent les avantages de T.P.M.
tout en travaillant pour le SCoT. C'est assez compliqué pour le citoyen
lambda de s'y retrouver. Se rendre dans les locaux de T.P.M. pour parler du
SCoT.
Lors de mon stage, j'ai pu remarquer l'influence de T.P.M.
sur le SCoT. Dans les décisions, T.P.M. joue un grand rôle vu que
la présidence de la communauté d'agglomération est
assurée par M. Hubert Falco, Maire de Toulon (première ville de
l'agglomération et du SCoT en terme de démographie). Son pouvoir
est plus important que celui du Président du SCoT PM M. Robert
Bénéventi, dans certains cas. Je ne peux en dire plus. Je vais
maintenant agrémenter les propos qui suivent, largement repris de mon
rapport de stage, pour y apporter quelques remarques. En effet, ce
mémoire s'inscrivant dans la continuité de ce rapport, j'ai
souhaité que l'on comprenne bien le lien entre mes analyses et mon
vécu au sein du Syndicat Mixte SCoT PM.
En premier lieu, il m'a été demandé de
rechercher, scanner, trier et classer l'ensemble des articles de presse
traitant du SCoT et de la L.G.V. PACA. J'ai classé, résumé
l'ensemble des articles concernant le SCoT et constitué un fichier
Excel. Ce premier travail m'a permis de saisir l'histoire du SCoT à
travers les journaux locaux et d'approfondir certains points avec des documents
institutionnels.
Ensuite avec ma maître de stage, j 'ai participé
à l'organisation des expositions itinérantes concernant le
diagnostic et l'état initial de l'environnement du SCoT. Cette
exposition tourne dans chaque commune du SCoT et a pour but d'informer les
citoyens. Elle est composée de 12 kakemonos (panneaux d'expositions) qui
présentent les points importants du diagnostic et de l'état
initial de l'environnement. Avec l'installation des panneaux, on peut trouver
des exemplaires de brochure du SCoT (lettre 1, 2, 3 et 4 appelées «
Nouvelle Aire ») ainsi qu'une urne permettant à chaque citoyen de
s'exprimer et de produire des critiques et/ou remarques. Dans ce cadre
là, le dispositif des expositions participe à l'information des
citoyens, à la communication du projet SCoT et consulte les citoyens
grâce aux remarques qu'ils peuvent déposer. En effet, le syndicat
mixte SCoT communique les résultats du Diagnostic et de l'E.I.E.
(état initial de l'environnement) puis consulte les citoyens qui le
désirent grâce aux
remarques, suggestions et critiques qui peuvent être
apportées. Par contre, à l'issue des expositions, nous avons
recueilli peu de remarques et je n'ai pas pu savoir combien de personnes sont
venues voir les expositions. A mon avis, ils sont peu nombreux (bien qu'il
n'existe aucun dispositif permettant de savoir combien de personnes sont venues
?) et leur envie de s'exprimer est rare (car on a reçu peu de
remarques). Pour faire savoir que les expositions ont lieu, le Syndicat Mixte
SCoT achète des encarts diffusés dans la presse (Var Matin et La
Marseillaise), note l'information sur son site internet et les communes qui
reçoivent l'exposition publient un article dans leur journal
municipal.
Concernant l'information des citoyens, j'ai participé
à la sortie de la lettre numéro 3 du SCoT appelée «
Nouvelle Aire ». En effet, j 'ai réalisé un travail qui
ressemblait à celui d'une équipe de rédaction qui a pour
but de trouver les expressions adaptées pour communiquer une
information. J'ai eu l'occasion de m'exprimer sur le contenu de la lettre, la
présentation choisie et la comparaison avec d'autres lettres
d'information réalisées a été instructive. Puis,
sur le quatrième de couverture de cette lettre apparaît une photo
de moi en train de lire une brochure du SCoT avec en arrière-plan les
panneaux d'exposition du SCoT. J'ai accepté de figurer sur la lettre
n°3. L'objectif de cette photographie étant de pousser les gens
à venir voir les expositions. Cependant, en dessous de la photo, est
inscrit « Un habitant consulte le diagnostic à la mairie d'Evenos.
» Cette phrase est en partie mensongère puisque j'habite
Hyères Les Palmiers (je consulte le diagnostic mais je ne suis pas un
habitant d'Evenos). Ce que je viens de dire peut apparaître comme
relevant de détails sans importance, cependant si on est capable de
mentir sur la légende d'une photo, jusqu'où peut-on aller ?
Certains lecteurs trouveront ses propos « hilarant » voire
exagérés car il existe bien plus grave et plus mensonger que
cela. Mais, à l'heure où l'on prône la transparence et le
sérieux et bien que cette affaire ait peu de chance d'être
relayé à grande échelle, je crois qu'il ne faut pas
laisser transparaître un tel écart qui pourrait « à la
longue » se révéler préjudiciable.
De plus, d'une manière plus générale,
nous sommes noyés dans un flot d'information où le tri et la
sélection en terme d'importance et de pertinence sont primordiaux. La
copie « in extenso » du marketing urbain sur le marketing
publicitaire ne me semble pas être profondément rassurante et
risque de positionner le SCoT en tant qu'outil consommable plutôt que de
planification.
J'ai aussi aidé au tri des lettres qui ont
été envoyées à chaque commune et
/ou intercommunalité (qui se charge de les redistribuer à ses
communes membres) au prorata du nombre d'habitants par commune. Puis,
au-delà de la distribution aux communes membres du
SCoT, j'ai proposé une liste de lieux susceptibles de
correspondre à un « public concerné » (la convention
d'AARHUS propose cette dénomination) par le SCoT.
J'ai distribué les lettres dans les endroits
listés, proche du syndicat Mixte SCoT (CAUE, Maison de l'Etudiant,
faculté de Droit de Toulon et au Barreau des avocats) et
photographié celles-ci sur les présentoirs pour prouver sa
distribution.
Une de mes missions consistait à établir un
bilan de la concertation de mi-parcours, une évaluation des outils de
concertation qui ont été produits, mis en oeuvre. Ainsi, un
tableau Excel a été produit, recensant les actions menées
ou en cours.
Pendant la durée du stage, j'ai aussi assisté
à de nombreuses réunions (Comité Syndical, Bureau
Syndical, Comité technique, Conseil de développement...). Mon
rôle a été d'aider à l'organisation de ces
réunions et de prendre des notes sur les questions et remarques des
personnes présentes en vue de participer à l'élaboration
du procès verbal de séance qui récapitule ce qui a
été dit tout au long de ces réunions. Le président
de séance suit le « fil rouge » (document écrit
retraçant le discours que doit tenir le président de
séance) et après discussions au sujet des thèmes
abordés, un vote à main levé est réalisé. Au
niveau des votes, je trouve que voter à main levée permet de
gagner du temps mais est-ce vraiment le mieux ? On connaît l'impact des
autres sur notre propre choix. Certains maires d'ailleurs, utilisent la
technique du vote à main levée à la place du vote à
bulletin secret pour faire passer leurs idées. Je trouve cette question
intéressante car elle pose le problème du « secret ».
Le penseur Jean Baudrillard s'inquiétait lui, de la disparition du
secret et de l'excès de transparence dans nos sociétés. A
part cela, concernant le déroulement des réunions je ne suis pas
spécialiste des modes de tenue de celles-ci, un manque de vécu et
de connaissances ne me permet pas d'en dire plus.
Puis, tout le mois d'Août en tant qu'employé
saisonnier, j'ai mené plusieurs missions. Je devais appeler l'ensemble
des 31 communes pour leur demander si elles avaient bien mis en place le
registre permettant au public de s'exprimer sur le SCoT. Si elle ne l'avait pas
fait, je devais leur faxer une lettre qui spécifiait les
modalités de mise en oeuvre du registre. Dans le cas où elles
possédaient un registre, je ne disais rien et pour les communes qui
possédaient le registre avec des remarques, j'étais chargé
de les recueillir. Concernant les remarques où figuraient des
informations suffisantes sur les personnes, on devait réfléchir
sur d'éventuelles réponses à apporter à leurs
questions. Il fallait donc trier les contributions affirmatives et
interrogatives. J'ai aussi travaillé sur le site internet. Le site doit
être remis à jour car il n'est plus actualisé. Mon travail
consistait à repérer les erreurs techniques (problème de
téléchargement par exemple), corriger les fautes de frappe et
d'orthographes puis proposer des
solutions pour améliorer la communication du SCoT
à travers son site. J'ai constitué un dossier sur les principaux
articles de droit issu du code de l'urbanisme, concernant la prise en compte de
la loi littoral dans le SCoT.
Le Syndicat Mixte SCoT avait lancé une consultation
juridique sur la concertation pour avoir un regard externe sur le processus
lancé. Une réponse a été donnée par les
juristes en charge du dossier mais je ne peux en dire plus par respect pour le
secret professionnel.
Concernant les forums citoyens, j'ai assisté aux deux
forums, celui du 25 Novembre 2005 et du 7 juillet 2007. Le premier forum
concernait le diagnostic et le second, le PADD. Les forums se sont
déroulés à l'Université de Droit de Toulon, Amphi
500 appelé aussi Amphi Jean Claude Escarras. Sur l'estrade se trouvait
M. Robert Bénéventi Président du SCoT PM, M. Michel
Barriau Directeur du SCoT PM, M. Philippe Sans Premier adjoint à la
Mairie de Toulon, M. Droz-Vincent Directeur de l'Agence d'Urbanisme (AUDAT), M.
Gilles Périlhou. La plupart des personnes présentes au forum
étaient affiliées à des associations. Au-delà de
cela, les citoyens en général, étaient plutôt des
retraités, des enseignants, des élus ou des personnes
diplômées susceptibles d'être intéressées.
Mais le forum n'est pas une instance de débat. On
pourrait faire un parallèle entre le forum et l'assemblée
nationale. De longues questions posées, une réponse donnée
et on passe au suivant. Le temps manque pour approfondir les sujets, c'est
idéal pour qui veut cacher quelque chose ou procéder à de
la rétention d'information. Le nombre de personnes (aux alentours des
150 personnes) et le temps imparti au départ ne permettent pas de
traiter un sujet en profondeur. Une multitude de questions de tout ordres
(pollutions, droit des sols, gestion de l'eau, agriculture...) fusent et vu le
temps (deux, trois heures maximum), il ne peut pas y avoir beaucoup de
réponses savamment argumentées. Lors du premier forum, le SCoT PM
avait organisé plusieurs sessions de deux heures où M.
Bénéventi présentait le diagnostic du SCoT puis les
personnes présentes posaient des questions. L'organisation n'a pas
séduit puisqu'avant la fin de la journée, il n'y avait plus
personne et tout a été arrêté plus tôt. Le
choix d'une seule présentation en matinée a été
choisi pour le second forum citoyen.
Lors de ce dernier forum, de nombreuses questions ont
été posées.
Deux questions auxquelles j'accorde une importance capitale
concernaient l'agriculture et la démographie. Un agriculteur M. G. a
déclaré qu'on ne pouvait pas partir exclusivement de
l'économie pour traiter d'un territoire et que de nombreux espaces
agricoles sont menacés. Il semble important pour lui de parler de «
fonction nourricière du paysan » et que pour cela, l'agriculture
doit être comprise comme fonction nourricière locale pour que le
territoire du
SCoT en cas de crise puisse subvenir à ses propres
besoins. Une autre personne s'inquiète de la croissance de population
attendue sur le territoire du SCoT.
Je sais que ces propos ont été jugés
fortement utile. A mon sens, la manière de s'approprier les sujets n`est
pas la même chez le citoyen lambda que pour les techniciens
influencés par la technicité et les « effets de structures
». Un regard externe dont chaque organisme qui traite de
problématiques aussi fondamentales, ne devrait pas ignorer. Le travail
de l'urbaniste (qui doit prendre en compte l'aspect politique,
économique, sociologique...) pour répondre au mieux aux
problèmes, doit choisir la bonne solution qui, in fine, n'est
peut-être pas la meilleure. Il doit donc jongler entre des contradictions
inhérentes au sujet qu'il aborde.
Pour résumer, le Syndicat Mixte SCoT n'a pas produit
une concertation répondant à des enjeux territoriaux, à
des objectifs précis... De plus, le SCoT, document d'urbanisme issu de
la loi SRU de 2002, ne peut pas s'appuyer sur des expériences
concrètes existantes. Il doit créer sa propre histoire et fonder
les outils de concertation qui pourraient le mieux répondre aux
spécificités de son territoire. Le PLU, lui, instrument de
planification, de projet, de droit des sols, est aussi une nouveauté
puisqu'il est issu de la même loi SRU. Cependant, il existe une
différence de taille, le chemin à parcourir entre POS et PLU peut
revêtir certaines similitudes (par exemple le changement de noms pour
désigner le zonage pour passer d'un POS à un PLU ne remet pas en
cause le droit des sols). En effet, du POS au PLU, le droit des sols est
maintenu. Pour le SCoT, c'est autre chose que l'on demande puisque le document
doit être évolutif, intégrer des domaines transversaux (le
développement économique, l'environnement...) et proposer des
orientations à suivre sur le territoire ce qui n'était pas le cas
des SD qui étaient des documents qui ne bougeaient pas, qui s'occupaient
exclusivement de la destination des sols.
5. Une concertation attachée aux enjeux du
territoire :
La commune de La Seyne Sur Mer s'est portée sur une
notion bien floue « le développement durable ».
En imprégnant l'élaboration des diagnostics
territoriaux d'un questionnement par référence aux objectifs de
développement durable identifiés, l'élaboration d'un
véritable diagnostic stratégique se prépare, annonce le
projet et vérifie sa pertinence.
5.1 Des objectifs « durables
» pour un avenir pérenne ~
Voici les objectifs :
· Assurer la diversité de l'occupation du territoire
: prise en compte d'une bonne accessibilité, d'une bonne desserte et
valorisation des particularités du site...
· Faciliter l'intégration urbaine de la population :
répartition équitable des équipements et des services,
critères d'affectation des logements sociaux, accès à la
formation...
· Valoriser le patrimoine : Protection et
réhabilitation des monuments et des quartiers anciens.
· Veiller à une utilisation économe et
valorisante des ressources : maîtrise de la consommation de l'espace,
économie des ressources, valorisation des transports collectifs...
· Assurer la santé publique : assainissement,
entretien de l'habitat et des espaces publics, gestion des risques naturels et
technologiques...
· Organiser la gestion des territoires : concilier de
manière équivalente la consommation et la production de
ressources.
· Favoriser la démocratie locale : mise en place
d'actions de sensibilisation, de formation et d'éducation pour une
participation des citoyens aux décisions publiques.
Dans cette énumération, on retrouve de tout, le
patrimoine, les ressources, la participation des habitants sous le terme «
démocratie locale »... Cette définition est assez large et
l'aspect « durable » est appliqué à tous les secteurs
qui touchent (de près ou de loin) au PLU de La Seyne Sur Mer. Ces
Objectifs dits de développement durable et les projets urbains à
venir vont déterminer la méthode à suivre.
Une méthode spécifique de diagnostic territorial
qui intègre les exigences du développement durable, a
été développée59. Elle permet dès
l'amont de la démarche de planification :
59
Voir les deux schémas qui ont appuyé les
réflexions portant sur le diagnostic territorial et le
développement durable du PLU de La Seyne Sur Mer ; ANNEXE COMPLEMENTAIRE
2 : « Du diagnostic au projet » et « Les éléments
constitutifs de la démarche d'analyse ».
· De dresser un état des lieux stratégique
en mettant en regard les objectifs de la démarche et les
spécificités du territoire.
· De privilégier une vision d'ensemble du territoire
dégageant atouts, carences, handicaps en s'affranchissant des
thématiques sectorielles ordinaires.
· D'encadrer la collecte et l'analyse des données
par un questionnement initial afin d'éviter une recherche descriptive
trop abondante.
5.2 La phase de concertation vue par la commune de la
Seyne ~
La commune de La Seyne Sur Mer a mûrement
réfléchi sa stratégie de concertation. En partant du
corpus juridique qui entoure sa démarche, la Seyne Sur Mer a bâti
son processus de concertation.
La loi SRU favorise l'élaboration d'outils de
planification plus clairs, plus lisibles et plus démocratiques. Les
articles L.300-1 et L.121-1 du code de l'urbanisme montrent la volonté
du législateur de dépasser les notions de concertation et
d'enquête publique, afin d'élaborer des documents de planification
avec un diagnostic partagé et un projet d'aménagement
démocratiquement débattus.
L'élaboration d'un PLU au-delà de cette
recherche de cohérence et d'équilibre doit créer les
conditions du dialogue et de la négociation pour la mise en place des
projets et des stratégies de développement.
La commune de La Seyne désire privilégier
impérativement la concertation et les pratiques démocratiques
plutôt que la procédure et le formalisme.
L'article L.123-6 du code de l'urbanisme stipule que la
délibération qui prescrit l'élaboration du PLU
précise les modalités de la concertation.
L'article L123-9 du code de l'urbanisme exige qu'un
débat ait lieu au sein du conseil municipal sur les orientations du PADD
au plus tard deux mois avant l'examen du projet de PLU.
La commune va donc intégrer très en amont
l'ensemble des partenaires dans des espaces d'échanges permettant
l'information, l'écoute et le débat, contribuant à faire
émerger une identité de ville et l'expression de points de vue
sur les grands enjeux de la commune.
Plusieurs espaces d'échanges ont été
réfléchis et classés :
- site internet interactif : outil d'information et de
dialogue.
- Lettre du projet : outil d'information.
- Débat public : outil d'échange et de
réflexion.
- Ateliers itinérants : outil d'échange et de
réflexion.
- Exposition permanente : outil d'aide à la
sensibilisation de la culture urbaine et des enjeux.
Un registre d'observation sera mis à disposition du public
pour accompagner chacune des étapes pour que chacun puisse formuler ses
remarques tout au long du projet.
(Je pense, chers lecteurs, que vous avez observé la
similitude entre le classement que j 'ai réalisé et celui
proposé par la commune).
La concertation doit enrichir le projet, en associant les
acteurs du territoire à sa conception dans une logique de transfert du
savoir et de prise de conscience des principaux enjeux. La concertation part
des enjeux du territoire qui doivent être assimilés par les
acteurs. La création d'objectifs, jugés valables et
compréhensibles, sous-tend la concertation. Cependant, il existe des
limites ; la démocratie participative ne doit pas remplacer la
démocratie représentative car c'est le conseil municipal, garant
de l'intérêt général, qui approuve le PLU, ses
orientations stratégiques et l'ensemble des mesures et actions
retranscrites réglementairement et graphiquement.
Un grand travail de sélection des acteurs, de formation de
groupes de travail, d'implication des acteurs entre eux a été
réalisé.
Comme en témoigne le document qui a été
réalisé à ce sujet60, il existe un groupe de
pilotage du projet pour suivre l'élaboration du projet, des acteurs
à mobiliser pour l'enrichissement du projet, des groupes d'experts pour
décliner les problématiques en orientations et en prescriptions
et l'équipe d'animation qui s'occupera d'organiser en pratique les
objectifs du comité de pilotage.
60 Voir ANNEXE 11 : Organisation des acteurs pour
l'élaboration du PLU.
5.3 Le bilan de la concertation menée
~
La ville de La Seyne Sur Mer a fixé les modalités
de la concertation dans la délibération prescrivant la
révision du PLU le 18/04/2002.
Après avoir délibéré, le Conseil
Municipal décide de soumettre à la concertation de la population
et des associations, les études pendant toute la durée de
l'élaboration du projet selon les modalités suivantes :
- mise à disposition d'un dossier qui comportera la
synthèse des étapes d'avancement des études
réalisées et des avis émis par les personnes publiques
associées ou consultées, et d'un registre destiné à
accueillir les observations du public toute la durée des
études,
- organisation de débats publics aux étapes
clés de la révision, notamment lors des rendus successifs
d'études, ces débats reprendront les principaux enjeux mis en
évidence par le diagnostic territorial,
- communication régulière dans le journal municipal
sur l'état d'avancement de la révision,
- communication suivie sur le site internet de la ville.
La présentation du diagnostic de la ville s'est
réalisée à partir d'une grille d'analyse fondée sur
trois axes (morphologique, fonctionnel et socio-économique) et suivant
un plan en 7 parties :
- Morphologie du territoire.
- Intégration urbaine des populations.
- Valorisation du patrimoine.
- Gestion des ressources.
- Santé publique.
- Organisation de la gestion des territoires.
- Démocratie locale.
Le travail s'est construit à travers la
présentation des objectifs poursuivis par la commune à l'occasion
du passage d'un POS ancien et obsolète à un PLU dont les
principales orientations s'expriment au travers d'un PADD fondé sur
quatre enjeux majeurs. Les outils de concertation ayant contribué
à une meilleure appropriation des enjeux par les PPA et citoyens.
5.3.1 Quelques mots sur les outils de concertation
:
Concernant les groupes d'experts, ils se sont réunis en
suivant les thématiques suivantes : Renforcer la centralité : en
moyenne 25 personnes.
Valoriser le littoral : en moyenne 20 personnes.
Organiser le périurbain : en moyenne 25 personnes.
Requalifier les entrées de ville : en moyenne 20
personnes.
L'accueil du public a eu lieu au sein du Service Urbanisme et de
l'Action Foncière, aux services techniques (4ème
étage) et à la Rotonde (Quai Regonfle).
Un registre dénommé « cahier d'expressions
» a d'ailleurs été tenu à la disposition du public.
Aucune observation n'a été portée sur le registre
même si un certain nombre de personnes ont consulté le dossier mis
à leur disposition et ont été accueillies à la
Rotonde.
Des réunions avec les CIL61 (Comités
d'intérêt locaux), en fonction des enjeux affichés par le
PADD, ont été organisées dans les différents
quartiers :
- CIL La Seyne 83 et CIL des Mouissèques : environ 20
personnes.
- CIL La Seyne Sud et Ouest : environ 60 personnes.
- CIL Balaguier et Les Sablettes : environ 150 personnes.
- CIL Farlède-Léry, Brégaillon et Nord Ouest
: environ 40 personnes.
Des réunions du comité de pilotage, regroupant
les représentants de l'Etat, des collectivités locales, des
organismes intéressés ainsi que les représentants
d'associations se sont tenues à chaque étape importante de la
procédure.
61 Voir ANNEXE 12 : Calendrier Concertation PLU.
Le comité de pilotage était composé de 12
élus représentants la municipalité et le Conseil
Municipal, les fonctionnaires de la ville directement intéressés
par cette révision, de représentants de l'Etat, de chambres
consulaires, de représentants des communes limitrophes,
d'établissements publics de coopération intercommunale, ainsi que
de personnes associées.
Un « forum citoyen PLU » s'est tenu le 15 Mars 2003
à l'Espace Tisot.
Il s'est organisé autour des enjeux
généraux de planification (notion de projet urbain, importance
des déplacements, concept de développement durable) et des
thématiques propres à la commune de La Seyne Sur Mer
(présentation des enjeux du PADD, du schéma de
résidentialisation du quartier Berthe, de la qualité patrimoniale
du secteur de Tamaris et du parti d'aménagement retenu à l'issue
du marché de définition sur le site des anciens chantiers
navals).
Au cours de ce forum, une cinquantaine de personnes
était présente en continu, à titre particulier ou de
représentation (associations, Comités d'intérêts
locaux, personnes publiques).
Les personnes invitées :
- 69 personnes composant le comité de pilotage.
- 37 personnes composant le conseil municipal.
- 8 présidents des CIL
- 537 présidents d'associations.
Soit au total 651 personnes ont été invitées
à ce forum.
Concernant l'adresse internet, une dizaine de messages ont
été reçus et des courriers de réponses ont
été adressés.
6. Conclusion du chapitre :
Deux territoires pour deux concertations. L'une s'appuyant sur
aucun objectif, enjeu ou stratégie particulière et l'autre se
réalisant en construction par rapport à des objectifs
émanant du développement durable et du projet urbain de la
commune. Cependant, les deux terrains induisent un biais dans l'analyse. Je
veux dire par là que mon vécu au sein du Syndicat Mixte SCoT m'a
poussé à être plus critique, car je me suis retrouvé
en relation
directe avec l'organisation des outils de concertation. Ma
vision du PLU de la Seyne Sur Mer reste plus distante et formaliste car je n'ai
pas été en stage au service urbanisme de la mairie de la
Seyne.
Le problème du temps ne permet pas d'offrir un regard
parfaitement lucide sur la situation. Le PLU de la Seyne Sur Mer est
adopté alors que le SCoT PM est en pleine construction. La concertation
se poursuit et le document SCoT finalisé est prévu pour
Décembre 2008. Je ne possède aucun recul sur le processus de
concertation du SCoT PM et ma vision de la concertation menée pour le
PLU de La Seyne Sur Mer est bureaucratique et théorique. Peut-
être un peu sévère sur cette vision, je souhaite rappeler
que j 'ai rencontré un ensemble de personnes, sur le SCoT PM et le PLU
de La Seyne Sur Mer, m'ayant apporté des informations qualitatives
fortement utiles à ma réflexion. Vous l'avez bien saisi, mon
analyse sociologique des deux terrains d'analyses possède certaines
limites que je viens d'expliquer.
Un autre fait dont j 'ai assez peu parlé jusqu'ici,
différencie et marque une différence de taille, c'est
l'échelle du territoire. Une concertation autour d'un enjeu communal
attire la population plus facilement que les enjeux du SCoT. Le territoire
communal est un lieu où les habitants votent. D'un côté,
deux groupes se subsument. Le Maire et sa majorité veulent garder le
pouvoir et pour cela, les citoyens qui votent ont intérêt à
être en général « d'accord » avec les choix de la
commune. Le caractère technique (droit des sols) du PLU touche
directement le citoyen. A mon avis, pour chaque citoyen, savoir ce qui va se
construire à côté de chez lui, (les partis pris
d'aménagement choisis à proximité de son habitation),
semble être plus important que les grands projets structurants à
l'échelle du SCoT (même s'il ne met pas toujours en doute leur
utilité). Ainsi, la délimitation de la commune est un
découpage assez simple que n'importe quel habitant semble plus
facilement s'approprier. Cela dit, il ne faut pas oublier non plus qu'un PLU ou
un SCoT croise, bien évidemment, la dimension urbanistique de projet
(qui prend elle-même en compte l'économique, le sociologique, le
fonctionnel...) et la dimension politique.
Que dire du SCoT ? C'est un territoire où les citoyens
ne votent pas. Les enjeux sont peu compréhensibles pour les
non-initiés. Rien que de pouvoir « faire comprendre » aux
citoyens, à quoi cela peut-il servir, n'est pas simple. Ce document
d'urbanisme ne parle pas aux citoyens. Le territoire est large (31 communes
dans le cas du SCoT PM) et les enjeux sont nombreux et complexes. Chez les
citoyens, les idées concrètes s'imposent, et ce n'est pas
aisé de vouloir communiquer autour d'un document d'urbanisme qui
prévoit de grandes orientations de développement dont les effets
attendus concernent le PLU.
L'articulation SCoT - PLU n'est pas évidente mais elle
a été privilégiée. Par exemple, l'exposition du PLU
de La Seyne Sur Mer était juste à côté de
l'exposition SCoT PM. L'idée de créer un lien entre les deux
documents a été mise en avant. De plus, il faut savoir que La
Seyne Sur Mer qui est la deuxième ville du Var en terme de
démographie, est très impliquée dans le SCoT PM. M.
Patrick Jaubert, Directeur de l'urbanisme et du foncier à La Seyne Sur
Mer est aussi technicien au SCoT. Il participe au Comité Technique du
SCoT PM. Le PLU de La Seyne Sur Mer et le SCoT PM désirent être
mis en lien, pour une meilleure gestion du territoire.
Par contre, les techniciens du SCoT PM découvrent
l'impact du document à travers leur pratique. Il me semble qu'un manque
de recul vis-à-vis de ce que va produire le SCoT PM sur la façon
d'aborder les territoires qu'il comprend, ne me permet pas de pouvoir apporter
des idées et avis techniques supplémentaires fondés
rationnellement. Le SCoT est un document d'urbanisme trop récent pour
être étudié en termes de causes et conséquences.
« Les gouvernants, tenant leur pouvoir du consentement et
de la volonté de ceux qu'ils commandent doivent donc être
contraints de rendre des comptes aux citoyens et de gouverner avec
l'approbation de ceux-ci. » Alain dit Emile Chartier, Propos sur les
pouvoirs, 1925.
CHAPITRE III : Propositions :
Jusqu'ici, tout au long du mémoire, j 'ai
distillé un ensemble de critiques et idées pour accompagner ma
vision descriptive des deux terrains d'analyse choisis. En essayant coûte
que coûte, de faire ressortir ce qui fait débat au sein des
pratiques de concertation inhérentes à chacun des terrains
étudiés (SCoT et PLU), j'ai tenté de mettre à
l'épreuve mes opinions avec la description formaliste des outils de
concertation mis en place. Maintenant, sans « donner de cours » aux
personnes travaillant à La Mairie de La Seyne Sur Mer et au Syndicat
Mixte SCoT à Toulon, qui je le pense, essaient d'améliorer la
communication et réalisent de nombreux efforts pour intéresser la
population, je vais formuler des propositions, idées,
réflexions... qui, quelque soit l'idée que l'on puisse s'en faire
(utopiques, réalistes...), ont pour but d'aboutir à une
réflexion sur mon vécu et mes idées.
1. Les propositions :
Avant de communiquer une information, que devons-nous faire
des citoyens ? C'est-àdire s'ils n'ont pas la connaissance, à
quoi cela sert-il ? (Pour M. Barriau, Directeur du SCoT l'objectif c'est
« informer la population le mieux possible et apporter une
contribution éclairée face à une approche théorique
et technocratique ».) Je pense qu'avant toute chose, il faut faire
ressortir le but et la cible d'une communication. Mais à qui parle t'on
? Même si l'on sait que, quoique l'on fasse certains citoyens ne sont pas
préoccupés à tord ou à raison, par les documents
d'urbanisme SCoT et PLU, il est peut-être primordial d'essayer de former
les citoyens qui se sentent sensibilisés par ces enjeux.
L'université du Citoyen62 créée par Jo Ros est
une association loi 1901, qui a développé une méthode
permettant aux citoyens de pouvoir participer à l'action publique. La
formation du citoyen me semble être inévitable si on veut qu'il
s'y retrouve entre les différentes instances territoriales et les
découpages géographiques. De plus, le pouvoir de chacun dans
l'espace de discussion est aussi primordial.
Par contre, qui peut légitimement proposer ces
formations ? A mon sens, Il ne faut pas que ce soit directement le
maître d'ouvrage car il risque de servir exclusivement ses propres
intérêts.
62 Voir le site de l'association l'Université
du Citoyen :
www.universiteducitoyen.org
L'approche sociologique, psychologique me semble
prépondérante. Des valeurs essentielles doivent être
sauvegardées. On ne doit pas imposer un point de vue comme étant
plus réaliste qu'un autre à travers la formation. Dans le cas
d'une discussion sur un thème singulier, tous les avis doivent
être entendus sans qu'il y ait censure.
Deuxième proposition, favoriser la participation du
citoyen « à bulletin secret ». Il est difficile pour certains
citoyens, et pour diverses raisons, de prendre la parole en public, de faire
des remarques « à visage découvert ». L'utilisation
d'internet (forum, chat, adresse internet...) peut donner envie aux citoyens,
qui désirent rester « dans l'ombre », de s'exprimer librement.
Ce type de débat peut se concevoir seulement si l'organe qui utilise
abondamment internet trie les messages envoyés pour décourager
les comportements puérils et contre-productifs d'internautes
malveillants.
Dans le but d'imposer une communication plus « agressive
», concernant les lettres du SCoT à distribuer, serait-il possible
de former un partenariat entre les distributeurs de presse et le Syndicat Mixte
SCoT pour élargir la diffusion de la lettre du SCoT ? Les partenaires
institutionnels choisis, ne me paraissent pas suffire. Peut-être qu'il
faudrait développer la communication des lettres, à travers le
circuit traditionnel de la presse.
La devanture du syndicat mixte SCoT ne permet pas de savoir
qu'il se trouve ici. Peut-être devrait-il être plus visible ? Puis,
toujours au niveau de la distribution des lettres, on pourrait peut-être
comme pour le Cinéma « Le Royal » et comme les agences
immobilières, laisser à disposition du public des lettres devant
le Syndicat Mixte SCoT. Et pourquoi pas ? Participer à des salons de
l'Habitat, du logement, intervenir en milieu scolaire (au sujet du SCoT, du
PLU)... pour favoriser une prise de conscience des enjeux du SCoT.
D'autres questions se posent alors, est-ce vraiment
incontournable ? Est-ce possible d'informer sans favoriser une position
plutôt qu'une autre ?
Même si la neutralité n'existe pas, je reste
très attaché à la description et à l'explication
des réalités, sous diverses formes, pour que tous les points de
vue soient donnés.
Réfléchir à une autre manière de
communiquer, peut-être en passant par d'autres créneaux que ceux
du marketing publicitaire ? Par exemple, en privilégiant, une action
engageante pour la population, qui lui permettrait vraiment de s'approprier le
projet et de percevoir le parcours de son idée. A-t-elle
été prise en compte ? Où en est-on ? Des travaux en
psychologie sociale ont prouvé que le fait d'impliquer une personne dans
une action, l'engage à poursuivre ses efforts. En un mot une action
engageante amène à persévérer dans une autre
action63.
63 Pour compléter ce que je viens de dire, voir
l'ouvrage « Petit traité de manipulation à l'usage des
honnêtes gens », Robert- Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois,
Presses Universitaire de Grenoble, 2002, 287 p.
Les « forums citoyens », instance de débat
ouvert à tous, permettent à chacun de pouvoir poser des
questions, concernant le diagnostic ou le PADD. Au-delà du temps
imparti, de la multiplicité des thèmes abordés à
travers les questions posées, de la représentativité
faible (beaucoup d'associations, d'enseignants, retraités,
élus...) de la société civile ; de nombreuses questions,
contributions ont émergé de la part du public. A l'issue des
forums citoyens tenus par le Syndicat Mixte SCoT PM, des P.V (Procès
verbaux) de séances qui reprennent l'ensemble des questions
posées, sont réalisés mais non diffusés aux
publics. Les citoyens présents ne peuvent pas savoir si leurs questions
ont été prises en compte par l'organisme. De plus, ce document
leur permettrait de faire un récapitulatif des questions et des
réponses apportées pendant les séances, cerner les
réflexions à mener et peut-être aussi, faire évoluer
leurs opinions. Il faut aussi noter que le procédé de
sélection et de traitement des contributions n'est pas du tout
explicite. Les citoyens qui ont participé au forum ne savent pas quel
est le parcours de leur idée ? Sera-t-elle prise en compte ? A-t-elle
été notée dans le P.V de séance ? Nul ne le sait,
hormis le rédacteur du P.V. de la séance et ceux qui le
liront.
A mon sens, l'échange doit se poursuivre au-delà
de la séance, et pour cela il faudrait par exemple tenir au courant les
citoyens présents en expliquant le pourquoi et le comment des
informations qui ont été ou pas retenues. Ainsi, le citoyen prend
conscience de l'utilité « de s'être déplacé
» car il a été entendu (que l'on est retenu ou pas ses
propos). Je pense que certains politiques, pour défendre leurs propres
intérêts, freinent sans doute ce type d'initiatives qui pourraient
laisser la tribune libre aux associations, à des contre-pouvoirs
locaux... qualifiés de gênants. Le politique attaché
à la démocratie représentative doit avoir suffisamment
d'humilité et de modestie pour savoir reconnaître que la
vérité peut parfois se trouver hors de son propre camp politique
ou dans « la bouche » de certains de ses concitoyens. Si l'on pousse
judicieusement la réflexion plus loin, on se rend compte que
l'échange pendant et après le forum peut être comparable
à la situation d'avant et après une élection. En effet,
après les promesses, se trouvent les actes. Des actes qui ne sont pas
toujours partagés par une population qui n'a pas été
informée, consultée et concertée.
Je disais aussi tout à l'heure, que la composition de
ces forums citoyens semble concerner qu'une partie infime non
représentative de la société civile (retraités,
enseignants, représentants d'associations). En effet, les classes
populaires ne s'y déplacent pas ou peu, ce qui confirme à mon
sens, le fossé existant entre les élites et « les gens de
peu », dont parle Pierre Sansot64. L'exercice de la
décision entre experts, élus, techniciens et connaisseurs ne
64 Voir l'ouvrage de Pierre Sansot, Les gens de
peu, Paris, P.U.F., 1992 (réédition 1994 et 2002), 224
p.
me paraît pas relever d'une instance qui se dit
démocratique. Cependant, il est vrai que la concertation en
aménagement prend de l'ampleur depuis peu et que ces tentatives
novatrices de concertation ont peu de chance d'aboutir, sans qu'il y ait de
changement de mentalité citoyenne.
Le métier d'urbaniste évolue avec les pratiques
de concertation. La pratique est très technocratique, bureaucratique et
revêt des fonctions diverses qui ne sont pas simples à
gérer en même temps. En effet, je le répète, la
concertation est un domaine d'activité de plus pour l'urbaniste. Le
temps qui lui est alloué est aussi très important. Des actions
menées dans l'urgence, comme c'est assez souvent le cas, ne produisent
pas les effets escomptés. Exercer dans le champ de l'urbanisme demande
aussi une haute qualification (diplôme de troisième cycle). Des
compétences en informatique, en droit, le relationnel entre les
services, se tenir au courant des évolutions (« être à
la pointe ») représentent les qualités de l'urbaniste. La
concertation est un domaine qui tend à s'imposer pour toutes
opérations d'aménagement et urbanisme.
Un petit mot sur le concept de « développement
durable » qui ne possède aucune définition précise.
La preuve en est l'utilisation du concept qu'en fait La Seyne Sur Mer. Les
objectifs dits de développement durable concernent autant le patrimoine,
la santé publique que la démocratie locale. Même si tout
peut être lié car ce sont des domaines transversaux de
compétences qui concourent à améliorer
l'aménagement du territoire dans un respect des populations, de leur
santé, de l'urbain etc. je pense que derrière ce mot, on peut y
mettre ce que l'on veut. D'ailleurs l'économiste Serge
Latouche65 a déclaré « le
développement durable met tout le monde d'accord, autant les
écologistes (qui sont pour la survie de la planète) et les
industriels (qui sont pour la survie de l'industrie) ». Selon
l'auteur, le système de développement existant et son imaginaire
est contradictoire avec la préservation de l'environnement. On ne peut
pas continuer à vivre dans un monde où 20% des plus riches
consomment 80% des richesses mondiales. Le développement durable est
aussi une mauvaise traduction de l'anglais qui parle plutôt de
sustainable development (développement soutenable). Cela dit, la mairie
de La Seyne Sur Mer a souhaité s'accaparer le concept pour
définir des objectifs durables. Cependant, on s'y noie un peu avec tant
d'idées générales, de plus l'objectif du «
développement durable » me semble plutôt tourné vers
« la lutte contre le réchauffement climatique » ce qui n'est
pas directement lié aux objectifs énoncés.
65 Extrait de l'émission radio «
Là-bas si j'y suis » sur France Inter, présentée par
Daniel Mermet et intitulée « La décroissance contre
l'économie de l'absurde » du 29 Septembre 2004.
Un autre point capital : qui parle ? Roland Barthes disait il
faut savoir « d'où on parle ? », le groupe du CSO (Centre de
Sociologie des Organisations) crée par Michel Crozier, a
réalisé des recherches concernant le poids des structures sur les
décisions. Essayer de savoir qui parle, d'où il parle ? Saisir
entres autres, le rapport des hiérarchies et des pouvoirs. J'ai
pensé à cela en lisant la charte d'Aalborg. En effet ce qui m'a
frappé, c'est qui parle ? Dans cette charte, ce sont les villes qui
s'expriment et non les humains « Nous, villes européennes (...)
Nous, villes... ». En vérité les êtres humains font
correspondre des villes entre elles et ils s'expriment par leur
intermédiaire. Je trouve que ce type d'expression à la
troisième personne du pluriel ne pousse pas à s'engager et flirte
même, avec « le ridicule ». J'ai trouvé stupide, «
donneurs de leçons », simpliste, le fait de laisser parler des
objets physiques à la place des habitants ou des humains.
Cette charte qui s'exprime au nom des villes contient des
contradictions remarquables. Et ce qui est dit, n'est-ce pas du «
déjà dit » ? « Nous, villes, nous efforcerons
d'améliorer notre accessibilité et de maintenir le
bien-être social et les modes de vie urbains tout en diminuant le besoin
de mobilité. » Le contenu de cette charte est très
banal. Sur un mode itératif, elle répète et corrobore ce
qui a été dit ou ce que l'on sait. De plus, le caractère
homogène, uniformiste, des solutions apportées, n'amène
pas grand-chose.
Tout ça pour dire que je reste assez
éloigné des modes et tendances qui visent à prendre au
sérieux ce qui ne contraint personne en terme d'actions, de
résultats... En effet, une charte ne possède aucune valeur
juridique, et pourtant, ce document envahit les domaines de
l'aménagement, du commerce... Je n'y suis pas opposé mais je
crois que le nombre de documents de ce type ne permet pas de faire avancer les
choses. Son rôle quasi-exclusivement informatif ne poursuit pas
d'objectifs. Elle propose aux signataires aucune contrainte, coercition
particulière qui favoriserait l'action. Elle sert seulement à
informer, proposer des points de vue et dans certains cas enrichir le
débat autour d'une question. Mais le citoyen dans tout ça, s'y
retrouve t'il ? Entre la charte de la concertation, la charte qualité,
la charte de pays... il est complexe de se faire une idée claire d'un
sujet. Les idées, souvent générales, qui y sont inscrites
permettent de saisir les objectifs, alors que les moyens ne sont que
très rarement abordés. Ce document que l'on retrouve dans divers
domaines (avec des enjeux différents), me semble être purement
informatif et peu constructif.
L'articulation PLU- SCoT en terme de concertation pourrait se
concevoir en choix collectifs qui statueraient sur les outils de concertation.
Peut-être que les outils devraient être choisis par une commission
composée d'universitaires, de techniciens, d'élus... L'objectif
étant de mutualiser les savoirs faire de chacun. Dans le cadre de la
loi, je sais que ce n'est pas possible
car les outils de concertation font l'objet d'une
délibération. Cependant, pour rechercher les outils qui
pourraient être appropriés, il serait utile d'obliger le
maître d'ouvrage à se documenter et à échanger sur
la concertation. Aujourd'hui, de façon unilatérale, le conseil
municipal ou le Comité Syndical pour le SCoT entérine le choix
des outils de concertation (proposés par les techniciens) par simple
respect du cadre législatif. En s'appuyant sur les expériences
menées par certaines communes qui cherchent à développer
la démocratie participative, il serait utile de mettre en place des
réunions, formations... permettant aux acteurs de s'approprier le sujet.
Au niveau de l'articulation des territoires de concertation, un
article66 sur la commune de Saïx, démontre que c'est une
influence collective municipale qui a provoqué la prise en compte de la
concertation à d'autres niveaux, notamment intercommunaux
(communauté de communes du Sor et de l'Agout, communauté
d'agglomération de Castres- Mazamet et Pays d'Autan).
Le désir de concertation, d'après ce que j 'ai
pu observer des différentes expériences à tous niveaux,
est souvent rapproché des termes citoyenneté,
développement durable, environnement et démocratie
participative67. Former les populations à s'exprimer,
objectifs environnementaux, désir de transparence, pouvoirs
donnés aux citoyens... tous ces thèmes ou idées
récurrentes conditionnent la mise en place des débats. Cependant,
l'idée de concerter, de laisser s'exprimer les citoyens se construit
assez peu sur l'économie, le social... La concertation semble ne pas
pénétrer certains sujets. Elle ne sait pas où elle veut
aller mais d'un autre côté, elle doit, à mon sens, se
prévaloir d'observations trop technobureaucratiques et essayer de
s'imposer à partir d'autres thèmes. Il ne faudrait pas qu'elle
soit le « doux accompagnateur » de ce qui se fait déjà
voire une simple caution juridique des maîtres d'ouvrage. Dans ce sens,
les analyses du socio- psychanalyste Gérard Mendel essaient d'importer
la concertation dans le monde de l'entreprise en la confrontant à des
problèmes de fond.
Un grand nombre de textes traitent le développement
durable avec la démocratie participative. L'injonction à
participer se construit alors sur le domaine sensé y répondre (le
développement durable, l'environnement...). La question historique de la
concertation, largement abordée sur le plan des lois, des actions
menées, du politique ne s'est peut-être pas penchée (je
n'en suis pas certain, je manque peut-être de connaissances) sur les
thèmes qui l'ont fait naître. Ainsi, la
66 Se reporter à l'article « Saïx :
concertation à tous les niveaux. », Revue Territoires,
n°473,
Décembre 2006, p. 22
67 Voir la synthèse des réflexions du
Mouvement Citoyen Gardéen, 15 p., que l'on peut se procurer en la
demandant sur le site :
http://mouv.over-blog.com ou
à l'adresse mail :
mouvement.citoyen.gardéen@gmail.com
Cette synthèse sous-tend son action en se basant sur les concepts de
citoyenneté, de développement durable et de démocratie
participative.
démocratie participative pourrait en élargissant le
champ de sa pratique, se comprendre sous un autre angle.
L'actualité, c'est Le Grenelle de
l'Environnement68 composé de cinq groupes de travail et deux
inter- groupes qui viennent de publier les rapports et synthèses.
Groupe 1 : Lutter contre les changements climatiques et
maîtriser la demande d'énergie. Groupe 2 : Préserver la
biodiversité et les ressources naturelles.
Groupe 3 : Instaurer un environnement respectueux de la
santé.
Groupe 4 : Adopter des modes de production et de consommation
durable : agriculture, agroalimentaire, pêche, distribution, forêt,
usages durables des territoires.
Groupe 5 : Construire une démocratie écologique :
Institutions et gouvernance.
Groupe 6 : Promouvoir des modes de développement
écologiques favorables à la compétitivité et
à l'emploi.
Deux Intergroupes concernent les OGM et les Déchets.
Des mesures concernent la procédure de débat
public (élargissement du champ et des possibilités de saisines et
délégation à des organismes régionaux) ; des
consultations du public sur les décrets ; publication de
l'évaluation des politiques publiques, possibilité pour les
acteurs de la société civile de saisir les agences d'expertises ;
pour les décisions de grandes envergures (grands projets
d'aménagement), consultation du public en amont du processus
décisionnel ; développer la formation et l'information ;
élargir les compétences des communautés urbaines et des
communautés d'agglomérations en matière d'urbanisme
notamment concernant les règles de construction pour certains quartiers,
de transports avec une gestion participative associant les habitants, les
associations et les communes ; l'article 300-2 sera remanié... De ces
débats semble, en effet, se dégager l'idée d'un «
tiers garant » (Gérard Mendel utilise le terme «
d'élément tiers ») assurant la légitimité des
débats. Une certaine neutralité est recherchée pour
veiller au sérieux des analyses, idées, débats qui doivent
ressortir. Les procédures de type CNDP (Commission nationale de
débat public)69 seront généralisées dans
d'autres domaines, et notamment concernant les projets d'urbanisme de niveau
local, national ou international. Les procédures d'enquêtes
publiques seront réformées. Ainsi, un large travail incluant
environnement, biodiversité, concertation, modes de développement
a permis de finaliser des rapports et synthèses que chacun peut
consulter et même laisser ses impressions sur le site du Grenelle de
l'Environnement. Affaire à suivre...
68 Pour plus d'informations, voir le site internet
:
www.legrenelle-environnement.fr
Il me semble important de souligner l'importance du citoyen en
tant qu'usager de la ville70 et détenteur de connaissances de
par son vécu. Une vision trop technocratique qui ne laisse pas la
possibilité aux citoyens de s'informer et de faire part de son
vécu, pour mieux proposer, compromet la réussite de tout
processus participatif. Les Conférences de citoyens et jurys citoyens
décrits dans la première partie, sont des outils qui doivent
être maniés avec la plus grande prudence. Il ne faut pas que la
réflexion et les débats, se trouvent à la portée
des seuls initiés, ce qui permet de fournir l'alibi d'une concertation
bien menée aux politiques. Comme le dit Jacques Testart71,
biologiste : «L'important est de ne pas désigner et figer une
fois pour toutes une fraction de la population en marge de la
société, et une autre fraction en charge de la
société. », tout citoyen a droit à l'information
et à la concertation.
Serais-ce utile de fonder un observatoire de la concertation ?
Je ne serais que dire. Les observatoires sont de plus en plus nombreux :
l'observatoire des loyers de l'agglomération parisienne, l'observatoire
régional des transports PACA, l'observatoire de l'habitat... J'avoue
manquer de connaissances pour justifier ou pas l'utilité de ces
structures. L'objectif de ces observatoires est de rassembler les statistiques
et outils, permettant de constituer un capital de connaissances sur un
territoire, de proposer aux professionnels un ensemble de données sur le
sujet étudié. De plus, les observatoires régionaux ne
peuvent pas avoir les mêmes objectifs qu'un observatoire de la
concertation qui concernerait l'ensemble du territoire national. Proposer des
actions de concertation, mettre à disposition du public des
idées, concepts et favoriser l'échange d'expériences entre
les professionnels et le milieu universitaire pourrait être fort
utile.
Voici l'ensemble de mes propositions, qui je l'espère, au
risque de convaincre, permettront au moins de poursuivre le débat.
« Democracy without citizen deliberation and
participation is ultimately an empty and meaningless concept. » Pimbert,
M. and Wakeford, T. « Overview : Deliberative Democracy and Citizen
Empowerment.» PLA notes, 2001, p.23 (
http://www.iied.org/NR/agbioliv/pla
notes/documents/plan 04005 .pdf)
70 Voir l'article « L'usager de la ville
», Daniel Pinson, extrait de « La ville et l'urbain, l'état
des savoirs », Thierry Paquot, Michel Lussault et Sophie Body-Gendrot,
Editions La Découverte, Paris 2000, p. 233-243. Article disponible sur
internet à cette adresse :
http://perso.orange.fr/d.pinson.urb/repgen/UsagerHabitant.pdf
71 Se reporter à l'Article «
L'expérience prometteuse des conférences de citoyens. Inventer de
nouvelles formes de démocratie participative. », Jacques Testart,
Monde Diplomatique, 2005. Disponible sur internet à l'adresse suivante
:
http://sciencescitoyennes.org/article.php3?id
article=1250 Vous pouvez aussi lire l'article « Des jurys populaires,
mais en connaissance de cause. », Libération, 31 Octobre 2006.
Disponible sur la toile à l'adresse suivante :
http://jacques.testart.free.fr/site/index.php/texte-n743
Un long parcours pour cet écrit qui a cherché,
sans complaisance ni duplicité, à solliciter la bienveillance et
le sérieux de « l'honnête homme ». Que celui-ci soit
technicien, élu ou simple citoyen, il ne doit pas se contenter du «
laisser faire » en terme d'urbanisme. Il est évident que la
concertation en tant qu'enjeu relevant de l'humain dépasse le cadre de
ceux qui la mette en place. En effet, essayer d'interroger l'humain et de le
faire participer à un projet ne peut se concevoir, à mon sens,
qu'avec beaucoup d'humilité et de modestie dans les actes. Le technicien
ou l'élu ne doit pas se sentir (trop investi) dans le projet, il doit
avoir le recul suffisant lui permettant de ne pas trop imposer son point de vue
et défendre seulement ses propres intérêts.
Reconnaître son ignorance, jouir d'une naïveté
raisonnée dirais-je, peut parfois offrir un regard neuf et plus vrai que
jouer le jeu de l'efficacité exacerbée.
Tel Socrate qui disait « Ce que je sais c'est que je ne
sais rien », l'urbaniste sait faire référence à la
fois à son vécu, à ses connaissances tout en reconnaissant
qu'une part d'incertitude, parfois non négligeable, est de mise.
Mon mémoire s'est construit sur cette vieille antienne,
c'est-à-dire cette ambivalence entre le vécu et la connaissance.
Qu'il soit complice et/ou contradictoire, le rapport entre notre perception du
monde et ce qu'il est dans les textes, nous invite à prendre la mesure,
la tempérance appropriée, pour se rapprocher de la
vérité. Une vérité qui m'appartient et qui
constitue mon être. Que ce soit en passant par des descriptions, des
critiques, des satires ou en proposant des solutions, mon travail devait rendre
compte de mon expérience pratique et théorique.
Pourquoi évoquer cela dans une conclusion ? Tout
bonnement parce que l'histoire de la philosophie, de la littérature...
nous apprend que défendre un point de vue, qu'il soit partagé par
la majorité ou la minorité des gens, peut parfois faire l'objet
d'attaques calomnieuses peu fondées et de mauvaise foi.
La concertation semble suivre une continuité
historique, car née dans les années 50 avec Le
Général De Gaulle, son sens et sa portée ont
évolué pour pénétrer le champ de l'urbanisme. De
plus, les expériences du socialisme révolutionnaire du
XIXème siècle avec les tentatives de Jean-Baptiste
Godin, Charles Fourier, Robert Owen ou les écrits de Pierre Leroux ont
quelque
peu anticipé les procédures actuelles.
Cependant, la concertation reste toujours aujourd'hui, difficile à
définir. Comme ceci a été dit au début du
mémoire, une pléthore de définitions recoupent moult
expériences qui, prisent une à une, sous-tendent des objectifs
divers (communiquer, consulter et concerter). Ensuite, les textes de toutes
sortes (Code de l'Urbanisme, Convention, Chartes...) apportent une kyrielle
d'informations sans édicter de règles précises car chaque
cas précis revêt une solution appropriée qu'il faut
trouver.
Dans les deux cas présentés dans ce
mémoire, le SCoT PM et le PLU de La Seyne Sur Mer, les échelles
de territoires, les objectifs du document d'urbanisme, la puissance des enjeux
territoriaux ont façonné deux concertations différentes.
Je rappelle quand même que la concertation à mi-parcours du SCoT
PM et l'impact du contentieux concernant le PLU de La Seyne Sur Mer sur la
concertation, ne sont pas des exemples que l'on peut généraliser
à l'échelle nationale.
L'articulation SCoT- PLU n'est pas simple car il existe sur le
territoire d'un SCoT, plusieurs PLU qui possèdent tous des enjeux de
territoires différents. De plus, l'étendue du territoire communal
et la démographie jouent un rôle prépondérant dans
le choix des actions à mener (concertation, partis pris
d'aménagement...). Sur le territoire du SCoT PM, l'écart type est
large entre une population de 22 habitants à Riboux et Toulon avec ses
160 639 habitants. On peut nettement imaginer qu'avec l'écart existant
entre toutes les communes du SCoT PM, en terme de démographie, le
défi que représente le PLU ne requiert pas les mêmes
objectifs et pratiques. C'est pour cela qu'une grande circonspection doit
accompagner la lecture de ce mémoire pour ne pas donner plus
d'importance aux propos qui y sont tenus. En effet, la concertation dans le
cadre du SCoT PM et le PLU de La Seyne Sur Mer sont des cas parmi tant
d'autres.
Lors des processus participatifs, il faut prendre au
sérieux le contenu du discours de l'habitant et pour cela, s'approprier
les « valeurs d'usages vernaculaires72, ce sont
celles qui résultent de la fréquentation quotidienne de l'espace
par les habitants, et de l'appropriation de cet espace qui s'effectue à
cette occasion. La répétition de gestes simples et d'habitudes
quotidiennes conduit, en effet, à ce que Pierre Sansot appelle des
micros ritualisations, sources d'agréments et de sentiments
d'appartenance importants dans l'affectivité de ces habitants. »
Pour pouvoir réellement accorder de l'importance suffisante au
« vécu » de l'habitant, faut-il encore partager la
connaissance du projet avec l'habitant ? Ne pas être sûr de
posséder toutes « les cartes en mains ». Le technicien ou
l'élu doit faire preuve d'autorité,
72 Voir l'ouvrage « Les Méthodes de
l'urbanisme », PUF Que sais-je ?, Jean-Paul Lacaze, 128 p.
d'humilité, selon les cas, et accepter d'apprendre de
ses concitoyens. L'exercice est complexe car il faut savoir «
surmonter le décalage des discours73 » entre les
urbanistes, techniciens, architectes et la population
impliquée. Un discours qu'il faut essayer d'adapter à
une population diversifiée selon les territoires.
Un effort sur le contenu du discours doit être
apporté. Tout processus de concertation détient ses propres
limites. En effet, tous les thèmes ne sont pas faciles à aborder.
Les grands problèmes transversaux dépassent le cadre du
maître d'ouvrage qui le soumet au débat. Par exemple l'habitat
social concerne les Offices HLM, OPAC, les PLH, l'ANAH... Le nombre d'organisme
travaillant dans ce secteur ne permet pas aux citoyens de s'y retrouver et de
pouvoir s'exprimer en connaissance de cause sur le sujet. Le monde
économique supplante aussi le pouvoir des citoyens, comme le dit
Jean-Michel Fourniau74 « le marché régule les
échanges et l'on voit mal quelles prises les institutions du
débat public pourraient donner aux citoyens ordinaires sur la
mondialisation de l'économie ». Une autre limite
inhérente à la concertation se pose aussi : la concertation peut
en effet générer des effets pervers. Comme le dit Michel
Ragon75, « les municipalités trouvent aussi dans la
concertation un moyen de maîtriser les luttes urbaines et les nouvelles
légitimités que ces luttes peuvent fonder », tout en
tenant le discours d'une démocratie locale plus proche des gens.
Dernières remarques, la concertation peut favoriser un
certain populisme sans le vouloir. C'est ce que défend Boris
Maxant76, adjoint au Maire de Longwy, quand il dit qu'il faut
éviter qu'une poignée de citoyens prennent la parole au nom de
tous et tiennent des propos xénophobes, racistes et populistes. En
s'aidant du concept de budget participatif mis en pratique à Porto
Allegre, la commune de Longwy (54) a fondé des collectifs Citoyens pour
accompagner le citoyen dans la prise de parole en public, un fonds d'initiative
citoyenne (Fic) qui vise « à promouvoir toute forme
d'initiative des habitants » et un Comité Local de Promotion
des Projets (CLPP), composé essentiellement d'habitants chargés
de la gestion des fonds distribués aux seuls projets dits «
humanistes. »
73 Idem.
74 Voir l'ouvrage collectif « Le débat
public en apprentissage. Aménagement et Environnement. », Paris,
L'harmattan, 315 p.
75 Propos issus de la thèse de Sophie
Vareilles, « Les dispositifs de concertation des espaces publics lyonnais
Eléments pour une analyse du rôle de la concertation des publics
urbains dans la fabrication de la ville. », Institut National es Sciences
Appliquées de Lyon, 2006, 746 p. Voir le livre de Michel Ragon, «
L'architecte, le prince et la démocratie. Vers une
démocratisation de l'architecture. », Albin Michel, Paris, 1977,
252 p.
76 Se reporter à l'article « La
participation contre le populisme », Boris Maxant Adjoint au Maire de
Longwy et chargé de la vie citoyenne, de la commande publique et de la
démocratie locale et des solidarités internationales, Revue
Territoires, Octobre 2006.
Beaucoup d'initiatives dans le champ de la concertation, de la
participation citoyenne, des territoires aux échelles
différentes, des enjeux, objectifs et moyens
hétérogènes... transforment nos sociétés.
Sans compter les disparités sociales et les déséquilibres
économiques qui ne cessent d'augmenter créant ainsi ce que
j'appellerais les « fractures en cascade », la fracture sociale, la
fracture électronique avec internet et les nouvelles technologies, la
fracture économique... Que d'obstacles au lien social et à la
démocratie. Cependant, des expériences nouvelles s'imposent et
tentent de revaloriser le citoyen en l'intégrant aux projets d'avenir de
son propre territoire. Des expériences à tenter sur le terrain,
ainsi que des réflexions globales à travers les domaines de
connaissances transversaux qu'offre l'urbanisme, nous permettront
peut-être un jour, de rêver d'une authentique démocratie.
Je terminerais ici, à la lumière des propos
d'Aristote, répondant à la question « Qui est citoyen ?
Est citoyen quelqu'un qui est capable de gouverner et d'être
gouverné. ».
« La recherche de la vérité est à la
fois difficile et facile: nul ne peut l'atteindre absolument, ni la manquer
tout à fait. » Aristote
1) Ouvrages Généraux permettant de
poursuivre la réflexion :
- ALAIN de son vrai nom Emile Chartier, Propos sur les
pouvoirs, 1925, (Réédition Gallimard 12 Février
1985), 371 p.
- ATGER Catherine, La concertation en
Aménagement, CERTU, Juin 2000, 23 p.
- BACQUE Marie-Hélène, REY Henry et SINTOMER Yves,
Gestion de proximité et
démocratie participative. Une perspective
comparative, Paris, La Découverte,
2005, 314 p.
- BAUDRILLARD Jean, Mots de Passe, Edition
Pauvert, (réédition livre de poche biblio essais en Octobre 2004)
, 1er Mai 2000, 106 p.
- BEAUVOIS Jean-Léon, JOULE Robert-Vincent, Petit
traité de manipulation à l'usage des honnêtes
gens, Presses Universitaire de Grenoble, 2002, 287 p.
- CALLON Michel, LASCOUMES Pierre et BARTHE Yannick,
Agir dans un monde
incertain. Essai sur la démocratie
technique, Seuil, la couleur des idées, 2001, 358 p.
- CLOUSCARD Michel, Le capitalisme de la
séduction, Editions Sociales, 1981, 248 p.
- CREIGHTON James L., The public participation
handbook, San Francisco, Jossey-Bass
A Wiley Imprint, 2005, 261 p.
- DONZELOT Jacques MEVEL Catherine et WYVEKENS Anne,
Faire société. La
politique de la ville aux Etats-Unis et en
France, Seuil, La couleur des idées, 2003, 384 p. - FISCHER
Franck, Reframing public policies. Discursive politics and deliberative
practices, Oxford, Oxford University Press, 2003,
266 p.
- FLYVBJERG Bent, Rationality and power. Democracy in
practice, The University of Chicago Press, 1998, 290 p.
- GRET Marion et SINTOMER Yves, Porto Alegre. L'espoir
d'une autre démocratie, Paris, La Découverte et
Syros, 2002, 135 p.
- JACQUOT Henri et PRIET François, Droit de
l'urbanisme, Dalloz, 5ème Edition, Février
2004, 914 p.
- LACAZE Jean-Paul, Les Méthodes de
l'urbanisme, Paris, PUF Que sais-je ?, Avril 1993
(1ère Edition 1990), 128 p.
- MAHEY Pierre, Pour une culture de la
participation, Adels, Octobre 2005
- MENDEL Gérard, Pourquoi la démocratie est
en panne ? Construire la démocratie participative, La
Découverte, 2003, 224 p.
- MICHEA Jean-Claude, L'enseignement de l'ignorance et ses
conditions modernes, Climats, Sisyphe, 1999, 144 p.
- MICHEA Jean-Claude, L'impasse Adam Smith :
Brèves remarques sur l'impossibilité de
dépasser le capitalisme sur sa gauche,
Flammarion, Champs, Mars 2006, 184 p.
- PAQUOT Thierry, LUS SAULT Michel et BODY-GENDROT Sophie,
La ville et
l'urbain, l'Etat des savoirs, Paris, La
Découverte, Novembre 2000, 441 p.
- PIPARD Dominique et MAILLARD Alain, Pratique de la
concertation, Paris, Le Moniteur, 2003, 346 p.
- RAGON Michel, L'architecte, le prince et la
démocratie. Vers une démocratisation de l'architecture,
Paris, Albin Michel, 1977, 252 p.
- RUI Sandrine, La démocratie en débat. Les
citoyens face à l'action publique, Paris, Armand Colin, 2004
- SANSOT Pierre, Les gens de peu,Paris, P.U.F.,
1992 (réédition 1994 et 2002), 224 p.
- Sous la direction de SIMARD Louis, LEPAGE Laurent, FOURNIAU
Jean-Michel,
GARIEPY Michel et GAUTHIER Mario, Le Débat Public
en Apprentissage, Paris,
L'harmattan, Avril 2006, 315 p.
2) Ouvrages Techniques du SCoT PM :
- Livre Blanc SCoT Provence Méditerranée,
Eléments de cadrage pour la conduite du diagnostic territorial de l'aire
toulonnaise, Décembre 2004, 78 p.
- Diagnostic Territorial SCoT Provence
Méditerranée, 7/10/05, 123 p.
- Etat Initial de l'Environnement SCoT Provence
Méditerranée,
Décembre 2005, 111 p.
- Document d'Orientations Générales, Version
provisoire, 23 Mai 2007, 21 p.
- La Démarche SCoT- témoins, La concertation dans
l'élaboration des SCoT, D.G.U.H.C., 12/05/04, 24 p.
- Document Réunion Concertation AUDAT- Syndicat Mixte
SCoT, Organisation des modalités de concertation avec les associations,
la société civile et les habitants,
12/04/07, 3 p.
- Délibération du Conseil Syndical du Syndicat
Mixte SCoT, Elaboration du SCoT- Définition des modalités de
concertation, 2 1/02/03, 4 p.
- Quelles ambitions pour le SCoT Provence
Méditerranée ?, Déroulement du séminaire du
9/07/04, AUDAT, 7/07/04, 12 p.
- Les limites de nos dispositifs actuels de concertation, AUDAT,
23/05/06, 4 p.
- La démarche SCoT-témoins, la concertation dans
l'élaboration des SCoT, DGUHC, 12 Mai 2004.
- Rapport d'activité du Syndicat Mixte SCoT PM de
l'année 2005, 22 p.
- Rapport d'activité du Syndicat Mixte SCoT PM de
l'année 2006, 6 p.
- Concertation : Planning des missions concertation 2007, 7
Février 2006, 5 p.
- Point sur le dispositif de concertation du SCoT Provence
Méditerranée « La constitution des groupes d'experts.
», 31 Août 2006, 3 p.
- Présentation des lieux de diffusion, Mars 2007, 3 p.
- Exposition SCoT, recueil d'articles de presse, Janvier 2007, 9
p.
- Les outils de concertation, Bilan provisoire et actions
à mener, 7 p.
- Comité technique du SCoT, 17 Avril 2007, 8 p.
- Bureau Syndical, 2 Mars 2007, 6 p.
- Le SCoT Provence Méditerranée : un territoire
attractif malgré une offre limitée d'enseignement
supérieur, SUD INSEE, n°75, Novembre 2004, 6 p.
- Arrêté délimitant le
périmètre du SCoT, 8 Novembre 2002, 3 p.
- Lettres de l'Audat n°1 à 7, Janvier 2005 à
Mai 2006, 42 p.
- Arrêté préfectoral portant création
du Syndicat Mixte SCoT, 12 Décembre 2002, 2 p. - Programme partenarial
des activités 2004, 9 p.
- Point sur le dispositif de concertation du SCoT Provence
Méditerranée- la constitution des groupes d'experts, 31
Août 2006, 1 p.
3) Ouvrages Techniques du PLU de La Seyne Sur Mer :
- Passage du POS au PLU : mise en place d'une démarche
projet, Lettre du PLU de La Seyne, n°1, Juin 2002, 4 p.
- Le diagnostic : base du projet, Lettre du PLU de La Seyne,
n°2, Octobre 2002, 4 p.
- Le projet d'aménagement et de développement
durable, Lettre du PLU de La Seyne, n°3, Février 2003, 4 p.
- Le Plan Local d'Urbanisme : Un réel outil de
planification, Lettre du PLU de La Seyne, n°4, Octobre 2003, 4 p.
- L'historique du Plan Local d'Urbanisme de la commune, Lettre du
PLU de La Seyne, n°5, Juillet 2006, 4 p.
- La concertation- Préalable- Bilan, Conseil Municipal du
26 Juin 2003, 3 p.
- Berthe ce qui va remplacer les bâtiments démolis,
Journal Var Matin, 10/05/07, p. 15
- Opposition : « Une extrême urgence à modifier
le PLU », Journal Var Matin, 15/01/07, p.15
- L'opposition « contre la bétonmania », Journal
Var Matin, 25/08/07, p.15
- Transformation d'un POS en PLU. Mise en place d'une
démarche projet aménagement et développement durable, 14
p.
- PLU- Bilan de concertation préalable, Note au Maire, 3
p.
- Un projet de Plan Local D'Urbanisme au service de la
qualité de vie pour tous, Patrick Jaubert, 5 p.
- La lettre du Réseau Technique Régional PACA de
lutte contre l'habitat indigne, Mars 2007, 4 p.
- Délibération complète du conseil municipal
le 26 Juin 2003, 16 p.
- Magazine Fenêtre sur Seyne, n°64, Avril 2007, 20
p.
- Journal Métropole, le mensuel de l'Aire Toulonnaise, 15
Avril-15 Mai 2003, 20 p. Voir le site de la ville à cette adresse :
http://www.la-seyne-sur-mer.fr/article.php3?id
article=45 4) Revues :
- Notre territoire prend une nouvelle dimension, Lettre
d'information du SCoT PM intitulée « Nouvelle Aire », Editions
Marim Imprimerie, Juin 2005, 4 p.
- Des défis à relever pour notre territoire, Lettre
d'information du SCoT PM intitulée « Nouvelle Aire », Editions
Marim Imprimerie, Décembre 2005, 8 p.
- Un territoire à la loupe, Lettre d'information du SCoT
PM intitulée « Nouvelle Aire », Editions Trulli, Mars 2007, 16
p.
- Sur le chemin du SCoT, Lettre d'information du SCoT PM
intitulée « Nouvelle Aire », Editions Trulli, Juillet 2007, 12
p.
- TPM-COYCH vainqueur du Tour !,T.P.M. Magazine, n°6,
Septembre- Octobre - Novembre 2005, p.8
- Politique de la ville : Une compétence active de
T.P.M.,T.P.M. Magazine, n°10, Septembre- Octobre- Novembre 2006, p.5
- T.P.M. fait gagner les 11 communes 5 années d'actions et
de projets, T.P.M. Magazine, n°11, Décembre 2006 et Janvier-
février 2007, p.7
- 2007 : un budget de 426 millions équilibré et
solidaire, T.P.M. Magazine, n°12, Mars- Avril-Mai 2007, p.27
- Roland Cayrol, « Attentes citoyennes », Revue
Territoires, n°3 93,
Décembre 1998, pp. 4-6
- Michel Authier, « Histoire de pouvoirs... », Revue
Territoires, n°389,
Juin 1998, pp.16-17
- Sylvain Allemand, « Vers une démocratie
participative ? », Sciences Humaines, Hors Série n° 39,
Décembre 2002- Janvier 2003, pp. 6-7.
- Michel Koebel, « Les travers de la démocratie
participative », Sciences Humaines, Les grands dossiers n°6(Peut-on
changer la société ?), Mars-Avril-Mai 2007, pp. 30-34.
- Rémy Lefebvre, « Non-dits et points aveugles de la
démocratie participative », site :
http://www.redpop.fr/spip.php?article680,
23 p.
- Henri Raymond, « L'uomo qualunque », Revue Urbanisme,
n°307, Juillet- Août 1999, pp. 64-68.
- « Saïx : concertation à tous les niveaux
», Revue Territoires, n°473,
Décembre 2006, p. 22
- Daniel Pinson, « L'usager de la ville. », (extrait de
« La ville et l'urbain, l'état des savoirs. »), site :
http://perso.orange.fr/d.pinson.urb/repgen/UsagerHabitant.pdf
2000, 10 p.
- Boris Maxant, « La participation contre le populisme
», Revue Territoires, n°47 1, Octobre 2006, p.6.
- Yves Mansillon, « Le pays souffre d'un manque de
démocratie participative », Le Figaro, 9 Octobre 2004.
- « Séminaire SCoT à Saint-Cyr sur Mer : le
début d'une « aire » nouvelle », la lettre des Maires du
Var, p.8
- Patrick Hocreitère, « Loi SRU Nouveaux documents
d'urbanisme : Comment s'y retrouver ? », Le Moniteur, 26 Janvier 2001, pp.
88-89
- Pierre Soler-Couteaux, « Loi de solidarité et
renouvellement urbain : la transition vers les nouveaux documents de
planification », Le Moniteur, 8 Décembre 2000, pp.96-99
- Six Fours Magazine, SCoT le diagnostic s'expose, n°123,
Juin 2007, p.5
- Jacques Testart, « L'expérience prometteuse des
conférences de citoyens. Inventer de nouvelles formes de
démocratie participative. », Le Monde Diplomatique, 2005. Voir site
:
http://sciencescitoyennes.org/article.php3?id
article=1 250
- Jacques Testart, « Des jurys populaires, mais en
connaissance de cause. », Libération, 31 Octobre 2006. Voir site
:
http://jacques.testart.free.fr/site/index.php/texte-n743
- Politique de participation et participation au politique : les
habitants dans la décision locale, Revue Territoires, Septembre-Octobre
1999
5) Ouvrages, Articles, divers :
- La concertation, phase diagnostic, Territoires Sites et
Cités, D.G.H.U.C., 29/04/2005, 3 p. - La concertation préalable
à l'aménagement, les dossiers d'experts, lettre du cadre,
Christian Bellet ingénieur territorial de la ville de Royan,
Décembre 1994, 151 p.
- Projet de liaison ferroviaire à grande vitesse en PACA,
Le journal du Débat Public, n°1, Février 2005, 5 p.
- Rapport de présentation : Bilan de la concertation,
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- Bilan de la concertation publique préalable, Syndicat
Mixte SCoT Des Cantons de Grimaud et Saint Tropez, 28 Octobre 2005, 18 p.
- Appréhender la prolifération des forums
participatifs et délibératifs. Eléments d'analyse pour une
méthodologie d'évaluation du débat public, Jean-Michel
Fourniau, 5 février 2007, 30 p.
- La communication, Jean-Luc Michel Conseil, Dossier de stage, 23
p.
- Echange de Courriels avec M. Jean-Jacques Faure, 2 p.
- Les dispositifs de concertation des espaces publics lyonnais
Eléments pour une analyse du rôle de la concertation des publics
urbains dans la fabrication de la ville, Sophie Vareilles, Thèse de
doctorat, Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, 2006, 746
p.
- La participation des habitants à l'élaboration
des projets urbains, où en est-on ? Regards croisés sur trois
expériences, Julie Vannier, Mémoire de Maîtrise IUP
Aménagement et Développement Territorial, Institut
d'Aménagement Régional à Aix-en-Provence, Septembre 2002,
127 p.
- L'homme au coeur de la ville... Un habitant ordinaire ou un
acteur au potentiel créateur ?, Elisabeth Blanchard, Mémoire de
Maîtrise IUP Aménagement et Développement Territorial,
Institut d'Aménagement Régional à Aix-en-Provence, Octobre
2003, 86 p.
- La photographie dans les visuels de concertation. L'exemple
du boulevard urbain sud à Marseille, Mémoire de DESS
Aménagement, Urbanisme et Développement Local, Institut
d'Aménagement Régional à Aix-en-Provence, 19 Novembre
2003, 189 p.
- Une nouvelle échelle de travail pour une meilleure
cohérence : un SCoT pour l'aire toulonnaise, Mémoire de DESS
Aménagement, Urbanisme et Développement Territorial, Institut
d'Aménagement Régional à Aix-en-Provence,
Bénédicte Torres,
Novembre 2003, 100 p.
- La concertation dans le cadre du SCoT PM, Rapport de Stage,
Juin 2007, 43 p.
- L'émission radio sur France Inter « Là-bas
si j'y suis » présentée par Daniel Mermet intitulée
« La décroissance contre l'économie de l'absurde » du
29 Septembre 2004.
- L'émission « Bouillon de culture » du 11
Mars 1999 présentée par Bernard Pivot dont le sujet est :
l'insolence est-elle de droite ? avec Marc Fumaroli, Dominique Jamet, Christian
Millau, Guy Kronopnicki et Marc- Edouard Nabe.
- Ligne à grande vitesse : frustrées les
associations menacent, Journal Var Matin, Edition toulon, 19/07/07, p. 7 et
- Ligne grande vitesse : T.P.M. joue l'ouverture, Journal Var
Matin, 20/07/07, rubrique Var Infos.
- La méthode du « panel de citoyens », issue de
l'ouvrage « La crise de la démocratie représentative- de la
nécessité de participation des citoyens », Hans Harms,
Citcon (Citizen Consult gmbh), Allemagne, 1998. Voir
http://adonnart.free.fr/doc/citoy/confcit6.htm#07
- De l'organisation des conférences de citoyens, Matthieu
Calame, Fondation Charles Leopold Mayer, 2000 qui explicite avec beaucoup de
détails l'organisation des conférences de citoyens. D'autres
articles ainsi que celui-ci sont accessibles sur la toile, pour cela voir :
http://adonnart.free.fr/doc/citoy/confci17.htm
- Le sondage d'opinion délibératif (S.O.D.) »
extrait du livre « New instruments of citizenship participation »,
Nuria Font, working papers, Institut de Ciènces Politiques I Socials,
Universitat Autonoma de Barcelona, 1998. Voir
http://adonnart.free.fr/doc/citoy/confcit9.htm
- Un conciliateur pour désamorcer le conflit, Journal Var
Matin.
- L'émission « là-bas si j'y suis » avec
Cornélius Castoriadis interrogé par Daniel Mermet le 25 Novembre
1996 sur France Inter.
- « La synthèse des réflexions du Mouvement
Citoyen Gardéen », 15 p., Voir le site :
http://mouv.over-blog.com ou
à l'adresse mail :
mouvement.citoyen.gardéen@gmail.com
- Dictionnaire Hachette Livre 1999
- Dictionnaire Nouveau Petit Robert 1996
6) Sitographie :
Le SCoT Provence Méditerranée
www.scot-pm.com
Site de La Seyne Sur Mer : http://www.la-seyne-sur-mer.fr/
Site non officiel de La Seyne Sur Mer :
http://laseyne.info.free.fr/
La communauté d'agglomération
T.P.M. www.tpm-agglo.fr
www.participation-locale.fr
L'association l'Université du Citoyen :
www.universiteducitoyen.org
L'association ADELS :
www.adels.org
Voir le site du Centre d'information sur l'Europe :
http://www.touteleurope.fr/fr/union-
europeenne/ue-au-fil-du-temps/les-personnages-cles/charles-de-gaulle-1890-1970.html
Site de l'institut international pour l'environnement et le
développement : http://www.iied.org/
Un lexique sur l'urbain est proposé par
l'Université Paris I :
http://www.univparis1.fr/IMG/pdf/urbain.pdf
www.legrenelle-environnement.fr
Fondation du Roi Baudoin :
http://www.kbs-frb.be/code/home.cfm
Philosophie magazine : http://www.philomag.com/
Le site de Jacques Testart, Directeur de recherche à
l'Institut national de la santé et de la recherche médicale
(Inserm) http://jacques.testart.free.fr/
L'association Sciences Citoyennes :
http://sciencescitoyennes.org/
Le site de Daniel Pinson Professeur des Universités
à l'IAR (Institut d'Aménagement Régional)
http://perso.orange.fr/d.pinson.urb/index.htm
Site de la CNDP :
www.debatpublic.fr
L'Etat d'avancement des Plans locaux d'urbanisme dans le Var :
http://www.var.equipement.gouv.fr/article.php3?id
article=1 04
http://www.cdig-83.org/virtual/1/lots/avancement
doc urba mai.pdf
Site du Mouvement Citoyen Gardéen :
http://mouv.over-blog.com
Site de la commune Delme : http://communedelme.free.fr/
Site de la FNAUT PACA : http://www.fnaut-paca.org/
Site officiel de LGV PACA : http://www.lgvpaca.fr/
Sites internet d'associations opposées à la LGV
PACA : http://stoptgvcoudon.free.fr/ ;
http://lemechanttgvpaca.free.fr/ ; http://cap21paca.over-blog.com/
Journal Le Ravi : http://www.leravi.org/
Site du politologue Thierry Vedel :
http://vedel.blogspot.com/
Site d'un encyclopédie gratuit :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Force
op%C3%A9rationnelle Site du dictionnaire du site de TV5 en ligne :
http://dictionnaire.tv5.org/
Pour le terme focus group, voir l'ANNEXE IV trouvée
à l'adresse suivante :
http://www.integration-projects.org/tools/Methodologie
du focus group FR.doc Voir le site suivant concernant les outils de
concertation : http://adonnart.free.fr/ Site sur l'analyse des
médias :
www.acrimed.org et
www.michelcollon.info
ANRU : Agence nationale pour le renouvellement urbain.
BAPE : Bureau d'Audience Publiques pour l'environnement
CAUE : Conseil en Architecture Urbanisme et Environnement
Convention AARHUS : Convention sur l'accès à
l'information, la participation du public au processus décisionnel et
l'accès à la justice en matière d'environnement.
CNDP : Commission nationale de Débat Public
DOG : Document d'orientations générales
DDAF : Direction Départementale de l'Agriculture et de la
Forêt
DDA : Direction Départementale de l'Agriculture
DDE : Direction Départementale de l'Equipement
DRE : Direction Régionale de l'Equipement
D.T.A. : Directives territoriales d'aménagement
EBC : Espace boisé classé.
E.I.E. : Etat Initial de l'Environnement
FNAUT PACA: Fédération Nationale des Associations
d'Usagers des Transports Groupement Provence Alpes Côte d'Azur
IAR : Institut d'Aménagement Régional
IUT : Institut Universitaire de Technologie
IUP : Institut Universitaire Professionnalisé
LGV PACA : Ligne à grande vitesse Provence Alpes
Côte d'Azur
Loi SRU : Loi Solidarité et Renouvellement Urbain du 13
Décembre 2000 qui fixe le nouveau droit de l'urbanisme et signe la
création des SCoT et PLU.
Loi UH : Loi Urbanisme et Habitat du 2 Juillet 2003 qui modifient
la gestion et les procédures de mises en place des SCoT et PLU.
OPAH : Opération pour l'amélioration de
`habitat.
OPCHLM : Office Public Communal d'habitats à Loyers
Modérés
PADD : Projet d'Aménagement et de Développement
Durable
PCS : Professions et Catégories Socio- Professionnelles
PLU : Plan Local d'Urbanisme
PPA : Personnes Publiques Associées
PPRI : Plan de Prévention des Risques Incendies
RFF : Réseaux Ferrés de France
SCoT PM : Schéma de Cohérence Territoriale Provence
Méditerranée
SDAU : Schéma directeur d'aménagement et
d'urbanisme
SD : Schéma directeur
SM SCoT PM : Syndicat Mixte SCoT Provence
Méditerranée
TPM : Toulon Provence Méditerranée ZAC : Zone
d'aménagement concerté. ZUP : Zone à urbanisation
Prioritaire ZPPAUP : Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et
paysager.
Habitat diffus, « Mitage » :
Prolifération non maîtrisée de constructions en milieu
rural ou périurbain dit (urban scattering en anglais). Le mitage
qualifie la multiplicité des constructions disséminées
dans un paysage rural ou peu urbanisé.
L'étalement urbain (dit urban sprawl en
Anglais) : La notion d'étalement urbain, initialement
utilisée par les géographes anglo-saxons (urban sprawl),
désigne le phénomène d'extension de plus en plus vaste et
discontinu de l'urbanisation, entraînant de profondes modifications des
structures urbaines et des déséquilibres sociaux et
environnementaux.
Maître d'ouvrage :
Le maître d'ouvrage est la personne physique ou morale pour
qui sont réalisés les travaux. Généralement non-
technicien, il n'exécute pas les travaux.
cf Art. 1710 et 1787 du Code civil
Cette notion, comme celle de maître d'oeuvre, vient du
domaine de la construction. Mais peu à peu, leur usage s'est
trouvé transposé par la pratique, dans des projets de tout ordres
tels que des partenariats industriels, des développements informatiques,
des campagnes
commerciales...
Dans toutes ces situations, du fait de sa position, le
maître d'ouvrage a deux obligations principales :
- définir clairement ce qu'il veut
- se prononcer sur la réception de ce qui lui est
livré.
Dans le cadre de la construction d'une maison individuelle, le
maître d'ouvrage, fait appel à un maître d'oeuvre pour la
conception et la réalisation de cette dernière.
Maître d'oeuvre :
Le maître d'oeuvre est la personne qui a vocation, pour
le compte du Maître d'Ouvrage de concevoir un ouvrage en respectant les
objectifs et les contraintes acceptés par ce dernier, d'en coordonner la
réalisation et d'en proposer la réception au maître
d'ouvrage. Le maître d'oeuvre a une mission définie dans un
contrat passé avec le maître d'ouvrage.
Renouvellement urbain :
Le renouvellement urbain a pour objet de « casser »
pour reconstruire des habitations anciennes. Les subventions distribuées
par l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) permettent de
financer la démolition- reconstruction. Ce programme concerne le cas de
la cité Berthe qui sera en partie détruite pour laisser place
à de nouvelles habitations. L'objectif de cette procédure est de
reconstruire un habitat « à dimension humaine », de mieux
l'insérer dans l'environnement urbain proche, pour favoriser
l'intégration urbaine et sociale des populations en présence. En
général, le renouvellement urbain concerne essentiellement la
démolition des barres d'immeubles construites dans la période
d'après guerre, qui ne sont plus aux normes ni en état
aujourd'hui.
Résidentialisation :
On peut considérer différentes
définitions concernant ce qu'est la résidentialisation, ce qui
fait qu'elle reste une notion assez floue. La résidentialisation est
généralement définie en fonction de son site
d'intervention, de sa portée, de ses objectifs, qui peuvent arriver
à varier grandement d'une opération de résidentialisation
à une autre. Il est donc difficile de donner une définition de la
résidentialisation.
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On peut remarquer que les définitions que l'on peut
recueillir au fil des lectures qui lui sont relatives varient grandement. On
peut ainsi noter ces quelques exemples :
La résidentialisation, qui consiste à donner un
caractère privé aux immeubles, par exemple en posant des grilles
à l'entrée ou en aménageant un jardin au pied de
l'immeuble, permet une appropriation de l'immeuble par ses habitants.
Conçue comme la panacée contre les
phénomènes de déqualification sociale, la
résidentialisation s'inscrit à la suite du constat de relative
inefficacité des opérations classiques de réhabilitation
sur les conditions de vie réelles des habitants. Cette perspective qui
ambitionne de réduire des problèmes mal définis (les
incivilités, la déqualification sociale) à des
problèmes de forme urbaine, propose curieusement un programme
d'intégration urbaine par la création d'entités spatiales
repliées sur elles-mêmes.
Ces définitions donnent quelques aperçus sur ce
que peut être une opération de résidentialisation, et la
résidentialisation en général. Il s'agit donc, au sens le
plus large du terme, d'une opération d'urbanisme, visant à
réguler, par la mise en oeuvre de dispositifs allant de la petite
échelle à la grande échelle, les problèmes
rencontrés dans certains quartiers d'habitation.
Les définitions sont tirées de plusieurs sites
internet :
Définition extraite de ces sites :
http://www.muleta.org/muleta2/rechercheTerme.do?critere=&pays=fra&typeRecherche=1&p
ager.offset=1 00&fi id=327
http://www.archi.fr/URCAUE-IDF/abcdaire/fiche.php?fiche=318
fr.wikipedia.org/wiki/Résidentialisation
- 26k
www.culture.gouv.fr/culture/dglf/cogeter/21-10-04-equipement.htm
- 84k -
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89talement
urbain
Pour informations, un lexique sur l'urbain est proposé par
l'Université Paris I :
http://www.univ-paris1.fr/IMG/pdf/urbain.pdf
- M. Michel Barriau, Directeur du Syndicat Mixte SCoT PM
- Mademoiselle Bénédicte Torres, Chargé de
mission SCoT PM
- M. Patrick Jaubert, Directeur de l'Urbanisme et du Foncier de
La Seyne Sur Mer.
- M. Olivier Burte, Chargé de mission à la
Direction de l'Urbanisme et du Foncier de La Seyne Sur Mer, par courriel.
ANNEXES :
1. Informer pour informer : non !
2. Personnes Publiques Associées du SCoT PM
3. Listes des personnes publiques associées devant
recevoir le projet de plan local d'urbanisme.
4. Méthodologie du focus group
5. La méthode du « panel de citoyens »
6. De l'organisation des Conférences de Citoyens
7. Le sondage d'opinion délibératif (S.O.D.)
8. Synthèse des enjeux et des objectifs pour
l'élaboration du PLU de la Seyne Sur Mer
9. Les étapes du PLU de La Seyne Sur Mer
10. Délibération : Elaboration du SCoT-
Définition des modalités de concertation
11. Organisation des acteurs pour l'élaboration du PLU
12. Calendrier Concertation PLU
ANNEXES COMPLEMENTAIRES :
1. Groupes de cartes concernant La Seyne Sur Mer. (5 cartes)
2. Du diagnostic au projet. Les éléments
constitutifs de la démarche d'analyse.
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