CONCLUSION GÉNÉRALE
ANNEXES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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NGOUNOU NZOKOM Éric Joël,
Ngounou_eric@yahoo.fr
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Sous l'encadrement de : M. Évrard Ulrich
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LA BEAC ET MÉCANISMES DE TRANSMISSION : UNE ÉVALUATION
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CAMEROUN DE 1995 À 2006
RÉSUMÉ
L'objectif principal de cette étude est d'analyser sur
le plan économétrique, la pertinence du mécanisme
traditionnel de la transmission monétaire par le canal du taux
d'intérêt au Cameroun, après la série de reformes
effectuées par la BEAC depuis 1990.
Après avoir fait quelques brefs rappels
théoriques sur la politique monétaire et sur les canaux de
transmission, nous présentons rapidement les points essentiels de la
nouvelle politique monétaire de la BEAC. Puis, nous avons recours
à une modélisation vectorielle autorégressive structurelle
(SVAR) pour évaluer empiriquement le fonctionnement du canal du taux
d'intérêt au Cameroun sur la période 1995-2006.
Il ressort de cette étude qu'un choc monétaire
(variation du taux d'intérêt) influence le produit global et le
niveau des prix dans le sens prévu par la théorie
économique. Toutefois, sur la base des données à notre
disposition, l'hypothèse que l'impact d'une telle variation serait
statistiquement significatif ne peut être que rejetée, puisque
l'ampleur de la réaction des variables réelles est de l'ordre du
millième pourcent. La politique des taux d'intérêt de la
BEAC se trouvant de ce fait inefficace pour le cas du Cameroun. Quoiqu'il en
soit, l'humilité de notre travail voudrait que l'on ne prenne pas ces
résultats pour « argent comptant » tant il est vrai
qu'il s'agit de résultats économétrique revêtant un
caractère plus statistique qu'économique. De plus, bien d'autres
canaux de transmission de la politique monétaire ne sont pas
explorés.
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CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La stratégie de politique monétaire suivie par
la BEAC d'avril 1973 à octobre 1990, avait pour objectif final le
développement économique de ses États membres. Les
instruments de politique monétaire utilisés étaient : les
taux d'intérêt, les plafonds globaux de
réescompte avec les limites individuelles (par pays) de
réescompte, les réserves obligatoires et surtout le
contrôle qualitatif ou sélectif du crédit. Au
cours de cette période, la BEAC n'avait pas d'objectif ou de cible
intermédiaire quantifié, du fait de l'absence d'un cadre
cohérent de formulation de politique monétaire.
Grâce à un environnement économique
international porteur, cette politique a fonctionné sans trop de
difficultés jusqu'en 1985-1986. A partir de cette date, avec
l'effondrement des cours mondiaux des produits de base1, la zone a
connu une expansion rapide du crédit intérieur et des
mécanismes de gestion monétaire et de contrôle bancaire
défaillants. La situation monétaire s'est alors
considérablement détériorée2. En effet,
sous l'action conjuguée de l'effondrement des cours mondiaux des
produits de base et de l'expansion rapide du crédit intérieur en
1985-1986, les avoirs extérieurs nets de la zone (en F.CFA) sont
passés de 109.2 milliards à fin décembre 1985 à
-140 milliards en décembre 1986 et -242 milliards en 1989. Le Compte
d'Opérations qui totalisait 209,7 milliards au 31 décembre 1985
est devenu débiteur de 74,8 milliards au 31 décembre 1987.
Reflétant cette évolution, le taux de couverture extérieur
de la monnaie3 est revenu de 63,7 % à 13,6 % alors que les
statuts imposaient un minimum de 20 %.
1 Les produits de base à savoir (cacao,
café, coton, banane, pétrole brut, canne à sucre...)
constituaient et constituent encore l'essentiel des richesses des pays de la
BEAC.
2
Indicateurs macroéconomiques et monétaires «
dans le rouge » et système bancaire fragilisé.
3 C'est-à-dire le rapport des avoirs
extérieurs bruts aux engagements de la Banque Centrale.
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Face à l'ampleur de la crise, la stratégie
monétaire de la BEAC s'est avérée limitée et
inopérante. En particulier :
ü la politique des taux d'intérêt était
caractérisée par une trop grande rigidité par rapport
à une conjoncture interne et externe très fluctuante ;
ü la politique de sélectivité du
crédit n'a pas eu les effets escomptés. Au contraire, elle a
introduit des distorsions importantes au niveau de l'allocation des ressources
;
ü la technique des plafonds globaux de réescompte
était rigide et constituait un facteur « bloquant » pour la
concurrence interbancaire ;
ü les réserves obligatoires enfin, étaient
utilisées comme un élément de sanction des banques, alors
qu'elles constituent en réalité un instrument de
régulation de la liquidité bancaire, particulièrement
lorsque les établissements de crédit sont surliquides et «
hors banque ». Toutes ces évidences mises en commun, ont
inévitablement conduit à une série de reformes
monétaires et bancaires, visant à assainir tout le système
bancaire.
C'est ainsi qu'en octobre 1990, à la suite de la prise
de conscience des échecs de leur politique monétaire, les pays de
la zone CEMAC ont adopté une nouvelle stratégie de politique
monétaire, caractérisée par les innovations
ci-après :
ü L'institution de la Programmation Monétaire en
juillet 19914 : qui sert désormais de cadre de
détermination macroéconomique des objectifs monétaires et
de crédit de la Banque (objectif de refinancement et objectifs
intermédiaires, à savoir la masse monétaire M2 et les
crédits à l'économie). Ceux-ci sont arrêtés
sur la base des prévisions à court et moyen terme de
l'évolution de l'activité économique. La mise en oeuvre de
cette programmation, s'explique par la nécessité de l'atteinte de
l'objectif final désormais clairement défini : la «
stabilité monétaire ».
4 Quoi qu'elle ait vraiment été
appliquée à partir 2000.
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Cette stabilité monétaire signifie de
façon opérationnelle, au plan externe, un taux de couverture
extérieure supérieur ou égal à 20 % et, au plan
interne, une inflation faible qui ne diverge pas fondamentalement de celle de
la zone Euro. Le taux d'inflation en moyenne annuelle ne devrait pas
dépasser le seuil de 3% l'an.
ü Le renforcement du dispositif de surveillance bancaire
avec les conventions portant création de la COBAC le 16 octobre
1990, et portant harmonisation de la réglementation bancaire en
Afrique Centrale, le 17 janvier 1992.
ü La promotion d'un système financier
intégré : sous l'impulsion de la théorie de la «
répression financière » développée par
McKinnon et Shaw, la BEAC a procédé à la
libéralisation du système financier dans son ensemble ; ce qui
s'est concrétisé par la mise en place du Marché
Monétaire en juillet 1994. Un nouveau dispositif de régulation
monétaire basé sur les mécanismes de marché a
été mis en place, consacrant l'abandon des instruments de
contrôle direct et sélectif du crédit (taux
privilégiés ou de faveur, plafonds de refinancement par
banque...). En effet, depuis l'instauration du Marché Monétaire
en juillet 1994, le mode d'intervention de la BEAC repose sur le contrôle
de la liquidité bancaire. Lequel contrôle s'exerce sur l'offre de
monnaie centrale grâce à la politique de refinancement mise en
oeuvre exclusivement sous forme d'avance sur titre au niveau du Marché
Monétaire. Ces avances sont limitées quantitativement par
l'application d'un plafond appelé « objectif de
refinancement » et sont accordées à un prix fixe (TIAO
ou TIPP)5. Cette politique peut éventuellement être
complétée par une action sur la demande de monnaie centrale
à travers l'imposition des réserves obligatoires.
Une interrogation inhérente à la mise en oeuvre
de cette politique monétaire est celle de savoir si les réformes
instituées dans cet environnement, ont porté leur fruit depuis le
parachèvement de celles-ci par la dévaluation du franc CFA.
5 Taux d'Intérêt des Appels d'Offre ou
Taux d'Intérêt de Prise en Pension.
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Notamment plusieurs chercheurs de la zone Franc ont
soupçonné une certaine inefficacité de leur politique
monétaire à l'instar de Nubukpo (2003) en Afrique de l'Ouest. Une
vérification empirique du cas de la BEAC ne serait pas fortuite, et
spécialement son outil privilégié qu'est le taux
d'intérêt. De plus, étant donné que
l'appréciation de ce nouveau dispositif de politique monétaire
doit être fait dans un milieu relativement assaini, nous avons choisi de
limiter la période d'étude à 1995- 2006.
La littérature économique et financière
s'attache davantage à étudier le niveau des taux directeurs
décidé par les banques centrales qu'à la manière
dont l'économie réelle réagit aux variations des taux
d'intérêt. Pourtant, pour que la politique monétaire joue
pleinement son rôle, il est souhaitable que les mécanismes par
lesquels une variation des taux directeurs a un impact sur le comportement des
agents économiques et sur la croissance, c'est-à-dire que les
circuits d'interactions entre la sphère monétaire et
l'économie réelle, soient efficaces. Dès lors, comme le
souligne Auray (2003), le problème de la transmission monétaire
et le rôle de la monnaie dans l'explication des fluctuations
économiques se trouvent au centre des interrogations de nombre de
chercheurs. En effet, depuis les travaux de Say (1803) qui énoncent que
l'offre crée sa propre demande, les économistes ont
débattu sur la question du voile monétaire. D'un
coté, les tenants de la pensée classique considèrent qu'il
existe une dichotomie parfaite entre secteur réel et secteur
monétaire, la monnaie ne permettant que le passage de l'un à
l'autre des pôles. De l'autre coté, c'est autour des travaux de
Wicksell (1898), Walras (1900), Fisher (1911) et Pigou (1918) que s'organise
l'évolution de la théorie de la monnaie et de
l'intérêt depuis le début du siècle
jusqu'à la première guerre mondiale. (Auray 2003)
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Or, l'on constate dans l'analyse macroéconomique
contemporaine l'émergence d'un consensus à propos de l'impact non
négligeable de la politique monétaire sur l'activité
économique. Cependant, c'est seulement à la parution du livre de
Friedman et Schwartz (1963) que l'idée d'une influence de la monnaie sur
les fluctuations économiques est réellement acceptée. Ces
auteurs expliquent la crise de 1929 par la diminution de la masse
monétaire durant cette période. L'idée
véhiculée par Friedman et Schwartz (1963) se diffuse largement au
sein des économistes. (Auray, (2003))
Dès lors, l'analyse macroéconomique cherche
à mettre en évidence l'importance de la monnaie dans les
fluctuations. Sims (1972) joue un rôle clé dans cette
démarche, en démontrant empiriquement, la causalité de la
masse monétaire sur le produit global.
Notre objectif est autre, en ce sens que nous nous
interrogeons sur la pertinence de la mise en oeuvre de la politique de la BEAC
et donc, nous ambitionnons d'analyser le fonctionnement de la politique
monétaire de la BEAC. Explorer les voies de transmissions de cette
politique monétaire sur l'économie. Cette analyse se fera
principalement par l'étude des canaux de transmission de la politique
monétaire sur l'économie, notamment le canal du taux
d'intérêt. Enfin nous ferons une évaluation de
l'efficacité de l'instrument mis en oeuvre, au moyen du délai de
réaction de l'économie à une impulsion
monétaire.6
QUESTION DE RECHERCHE
Dans le souci de réussir notre recherche, nous pensons
qu'il serait souhaitable d'apporter des réponses aux quelques questions
suivantes : Le canal du taux d'intérêt fonctionne t-il en zone
CEMAC ? Quelle est l'ampleur d'un impact de la politique monétaire
(variation du taux d'intérêt) sur le produit global et
l'inflation? Quels sont les délais de réaction du secteur
réel suite à une impulsion monétaire ? ...
6 Eu égard aux grands principes de politique
économique : Une politique = Un objectif, des instruments, une
évaluation au moyen des délais de réaction et de l'ampleur
des impacts sur les variables objectifs).
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Nous formulons la question centrale de notre recherche de la
façon suivante :
Le mécanisme de transmission de la politique
monétaire de la BEAC basé sur le taux d'intérêt
a-t-il été efficace sur la période 1995-
20067?
OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES
L'objectif principal de notre travail est
d'analyser sur le plan économétrique, la pertinence du
mécanisme traditionnel de transmission de la politique monétaire
de la BEAC par le canal du taux d'intérêt dans
le cas du Cameroun sur la période
1995-20068.
Nous décomposons cet objectif en deux objectifs
spécifiques :
Examiner le sens de la réaction des variables
réelles suite à une impulsion monétaire (variation du taux
d'intérêt).
Évaluer l'ampleur et la persistance des
effets d'une variation du taux d'intérêt sur les variables
réelles.
7 Nous avons choisi de focaliser notre études sur la
période 1995 à 2006 parce que nous estimons que le processus de
reforme de la politique monétaire a été parachevé
en 1994 par la dévaluation du F.CFA et le lancement du Marché
Monétaire sous- régional ; de plus un test de rupture de
Monte-Carlo peut aisément être mis en oeuvre et il en sortira que
le comportement de l'ensemble de nos variables change à partir de
1994-1995 ; enfin l'indisponibilité des données à jour
(illico presto) nous conduit à nous arrêter en 2006.
8 Cette analyse intègre la
détermination du sens de réaction (la réaction est-elle
conforme à la théorie économique ?), des délais de
réactions et de l'ampleur des effets, de manière à pouvoir
se prononcer sur l'efficacité de ceux-ci.
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Nous postulons dans le but d'atteindre ces objectifs les
hypothèses de recherches suivantes :
Hypothèse1 :
Toute variation du taux d'intérêt de la BEAC induit une
réaction du PIB et du niveau des prix du Cameroun, dans le sens
prévu par la théorie économique.
Hypothèse2 :
Toute variation du taux d'intérêt de la BEAC a un impact
significatif qui se prolonge dans le temps, sur le PIB et le niveau des prix au
Cameroun.
MÉTHODOLOGIE
Les travaux académiques sur les questions de
transmission monétaire se divisent en trois catégories :
ü La première méthode consiste à
construire des modèles macroéconomiques intégrant
différents impacts. Ces modèles permettent de déterminer
les différentes élasticités des composantes de la demande
finale à des variables de politique monétaire
considérées exogènes (voir par exemple Strauss-Kahn
(1986)).
ü La deuxième approche est fondée sur une
conception qualitative et institutionnelle de la politique monétaire.
Considérant que les autres méthodes ne parviennent pas à
identifier de façon satisfaisante les effets de la politique
monétaire, Romer et Romer (1990) ont étudié les rapports
et les minutes du Conseil des Gouverneurs de la Réserve
Fédérale et du Comité Fédéral de l'Open
Market de 1945 à 1987. Ils ont repéré au total six
dates correspondant à un passage à une politique monétaire
restrictive. Les deux auteurs ont transformé ces informations
qualitatives en une variable muette qui prend la valeur 1 aux dates où
la politique monétaire devient restrictive et la valeur 0 dans le cas
contraire.
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Cette variable est introduite comme variable explicative dans
des régressions standard. Romer et Romer (1990) ont obtenu une baisse du
PIB réel à chaque restriction monétaire.
La troisième méthode se concentre sur les
co-variations observées
entre une variable représentative de la politique
monétaire et des variables macroéconomiques. Friedman et Schwartz
(1963) ont par exemple étudié les variations concomitantes ou
retardées de la politique monétaire et des agrégats
réels. Il s'agit d'analyses économétriques directes
fondées uniquement sur les liens statistiques entre les taux
d'intérêt et les variables réelles (modèles
vectoriels autorégressifs ou VAR). C'est dans les années 80 que
Sims (1980, 1986) en a répandu l'usage avec le développement de
modèles VAR.
Afin d'étudier les mécanismes de transmissions
monétaires et les effets de la politique monétaire dans les
fluctuations économiques, Sims (1980) propose d'utiliser un outil
d'analyse des fluctuations centrées sur les innovations statistiques
d'un modèle vectoriel autorégressif (VAR)9. La non
neutralité des chocs monétaires semble alors incontestable. A la
suite des travaux fondateurs de Sims, de nombreux auteurs ont cherché en
utilisant le cadre de la méthodologie VAR, à confirmer ou
infirmer l'hypothèse de non neutralité de la monnaie.
9
Cette méthodologie s'est développée afin
de répondre à la critique des méthodes d'identification
généralement utilisées dans les modèles
économétriques traditionnels. Dans Macroeconomics and Reality,
Sims (1980) affirme que la construction des modèles
macroéconométriques comporte trop d'hypothèses non
testées qui conduisent le modélisateur à imposer a priori
des restrictions trop fortes. Il déplore notamment l'absence de tests
sérieux sur la structure causale, en particulier sur la distinction
entre variables exogènes et endogènes. Ces restrictions
imposées lors de l'écriture et de l'estimation
économétrique ne se justifient pas et doivent être remises
en question. Il propose donc de traiter toutes les variables de façon
symétrique, sans condition d'exclusion ou
d'exogénéité.
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À l'exemple10 de : Litterman et Weiss (1985),
Blanchard et Watson (1986), Bernanke (1986), Blanchard (1989) et Gali
(1992).
Blanchard (1989) montre ainsi, que les chocs monétaires
influencent les variations du PNB réel américain.
Cependant, la difficulté de mesurer la véritable
contribution des chocs monétaires demeure tant le traitement de la non
stationnarité et les hypothèses d'identification des sources
d'impulsion sont différentes selon les travaux. Malgré ces
difficultés, l'utilisation de la méthodologie VAR initialement
proposée par Sims (1980) s'est généralisée dans la
littérature. Ce type de représentation dynamique a ainsi permis
d'étudier les effets de la politique monétaire et de
caractériser les régularités qui se dégagent
à la suite d'une impulsion monétaire.
L'utilisation de modèles VAR permet en outre de mettre
en évidence le comportement des agrégats de l'économie
à la suite, par exemple d'une modification de la politique
monétaire. Le choix des variables, le nombre de retards,
l'hypothèse de récursivité ont alors été
examinés dans de nombreuses études11 telles : Sims
(1992), Bernanke et Blinder (1992), Leeper et Gordon (1992), Strongin (1995),
Leeper, Sims et Zha (1996), Christiano, Eichenbaum et Evans (1999) et
(2001).
10 Cités par Auray (2003).
11 Idem.
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Comme nous l'avons annoncé plus haut, nous
spécifierons un modèle dont l'estimation se fera suivant une
approche VAR structurelle (SVAR). En effet, nous partons d'une formulation
théorique proposée par Artus (2001)12. Nous allons
donc évaluer l'impact de l'action de la politique monétaire de la
banque centrale sur l'économie par l'action des variables
monétaires (taux d'intérêt), sur des variables
macroéconomiques (le niveau des prix, le produit global ou PIB).
Nous organisons notre travail en deux grandes parties : un
cadre théorique de trois chapitres, et un cadre empirique
de deux chapitres. Sur le plan théorique, nous faisons tout d'abord un
certain nombre de rappels théoriques sur l'efficacité de la
politique monétaire, ensuite nous décrivons la politique
monétaire de la BEAC et enfin nous faisons une revue de la
littérature sur les questions de la transmission monétaire. Sur
le plan empirique, nous spécifions le modèle qui nous permet de
résoudre notre question de recherche et enfin nous présentons les
principaux résultats de notre travail.
12 Dans son ouvrage sur la politique monétaire,
Artus souligne qu'une modélisation réaliste, en temps continu,
correspondant au fonctionnement effectif de la politique monétaire
serait la suivante :
r ?
?
??
|
y -- --a (r -- i) (1)
dp?
ii -- t9(y--y)-- dt
(2)
r=fi+yp (3)
|
où y m Log(PIBréel) ; y m
Log(PIBpotentiel) ; r m taux d'intérêt nominal ;
p m Log(niveau général des prix) ; ? dp ?
dp p m taux d'inflation ; j, m accélération du niveau
général des prix ou encore déflateur de la
dt dt
consommation des ménages; a, fi,
y, t9 des paramètres positifs.
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Economie de poche, Ed. Economica, 2001.
2. Auray, S. (2003), « Consommation, persistance des
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de Doctorat des sciences Economiques, Université des Sciences
Sociales de Toulouse - MPSE, Juillet 2003.
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exercices corrigés, Dunod, 5ème éd., 2003.
4. Bruneau, C. et De Bandt, O. (1998), « La
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monétaire en France », Note d'Etude et de Recherche N°52,
Banque de France, janvier 1998.
5. Cherbonnier F. et Payet X. (2004), « Les canaux de
transmission de la politique monétaire en France », Analyse
Economique, N° 47, sept 2004.
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-Septembre 1998,19P.
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working paper, N°26, April 1995.
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12. Gouriéroux, C. et A. Monfort, Statistiques et
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NGOUNOU NZOKOM Éric Joël,
Ngounou_eric@yahoo.fr
ISSEA-Juin 2008
Sous l'encadrement de : M. Évrard Ulrich
MOUNKALA, Économètre (Responsable du Pôle
d'Analyse Quantitative et Numérique de la Direction de la
Recherche_BEAC).
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EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE DE
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