REPUBLIQUE DE GUINEE Travail - Justice -
Solidarité
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
DIRECTION NATIONALE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
UNIVERSITE GAMAL ABDEL NASSER DE CONAKRY
ANNEE UNIVERSITAIRE :
2002-2003 39ème PROMOTION
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT
DE SOCIOLOGIE
Option : Sociologie MEMOIRE DE
MAÎTRISE
THEME :
« La Participation des femmes dans les projets de
développement dans la CRD de Mankountan »
|
CANDIDAT : Kébé Alpha
Oumar
Présenté et soutenu Conakry le: 05 Février
2005
REPUBLIQUE DE GUINEE Travail - Justice -
Solidarité MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DIRECTION NATIONALE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
UNIVERSITE GAMAL ABDEL NASSER DE CONAKRY
ANNEE UNIVERSITAIRE 2002-2003
39ème PROMOTION
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES
HUMAINES DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
Option : Sociologie MEMOIRE DE MAÎTRISE
THEME LA PARTICIPATION DES FEMMES DANS LES PROJETS DE
DEVELOPPEMENT DE LA CRD DE MANKOUNTAN
Le Candidat Le Doyen
Alpha Oumar KEBE Dr Ansoumane CAMARA
Le Consultant Le Chef de Département
Mr Raymond Augustin GNIMASSOU Mr Fodé Bangaly KEITA
SOMMAIRE
Depuis les années "70", la femme a été au
centre des réflexions. On a vu se multiplier les théories, les
études, et les institutions vouées à l'intégration
des femmes au développement. Les femmes émergent à divers
instances de ces discours et de ces pratiques : on les observe, on les
interroge, on mesure leurs comportements et on dirige vers elles de multiples
interventions ayant pour nom le développement. Les femmes ont
gagné certes, mais dans la réalité effective, les femmes
sont alors "oubliées" et elles restent très peu prises en compte
dans les différents domaines d'activité de l'homme.
(Jacquet, 1995 : 56)
Aujourd'hui, la volonté d'améliorer le sort de
la femme se retrouve dans les projets de développement initiés
par les nations Unies en 1975. Mais force est de reconnaître que la
participation effective des femmes se heurte encore à des facteurs
d'ordre culturel et socio-économique. (Bulletin du Système des
Nations Unies - Guinée 1999 : 4)
Ce mémoire est intitulé "la faible participation
des femmes dans les projets de développement dans la CRD de
"Mankountan". Le but principal est de comprendre le niveau de participation des
femmes dans les projets de développement à Mankountan. Pour
atteindre cet but, nous sommes parti de l'hypothèse que la participation
des femmes dans les projets de développement à Mankountan
résulterait de leur position sociale. Pour vérifier cette
hypothèse, nous nous sommes rendu sur le terrain en ayant pris soin
d'élaborer à l'avance une revue de la littérature des
théories expliquant le phénomène et un guide
d'entretien.
La méthodologie de recherche appliquée est
essentiellement qualitative, avec la recherche documentaire ou bibliographique
et l'entretien libre comme principal techniques de collecte de données.
L'enquête a concerné 70 personnes de sexes féminins et 15
personnes de sexe masculin.
Les résultats auxquels, nous avons abouti se
répartissent dans quatre sections. Dans la première, les
personnes enquêtées s'accordent à dire qu'il existe une
forte et importante disparité entre hommes et femmes par ra rapport
à leurs prises en compte dans les projets de développement,
à Mankountan. Les hommes d'après les femmes
enquêtées,
sont ceux que les projets font participer aux actions de
développement envisagées dans la communauté. Dans la
deuxième section, les enquêtées mettent l'accent sur les
formes de participation des femmes dans les projets de développement.
Les formes de perceptions de la femme par les acteurs du développement
selon les enquêtées sont exposées dans la quatrième
section. Enfin dans la dernière, certaines femmes enquêtées
estiment que les femmes prennent de plus en plus conscience de leurs situations
et oeuvrent pour la changer.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
TABLE DES MATIERES Sommaire i
Table des matières iii
Sigles et Abréviations v
Dédicace .vi
Remerciements ..vii
Introduction 1
Première Partie 4
Chapitre I : Problématique 4
Section I : Objectifs 11
Section II : Hypothèse 11
Chapitre II : Cadre Conceptuel et Théorique
.12
Section I : Participation 12
Section II : Femme . 15
Section III : Développement Local ..17
Chapitre III : Revue de la Littérature
19
Section I : l'Approche Genre 19
Section II : l'Approche Féministe .22
Section III : l'Approche Culturaliste ..24
Chapitre IV : Démarche de Recherche
..26
Section I : Recherche Documentaire ..26
Section II : L'Entretien .27
Deuxième Partie 31
Chapitre V : Présentation du Milieu d'Etude
31
Chapitre VI : Présentation des Données
33
Section I : Profil des Enquêtés ...33 Section II
: Disparité entre Hommes et Femmes dans leur Participation dans
les Projets de Développement à Mankountan
34 Section III : Les Formes de Participation des Femmes dans les Projets
de
de Développement 38
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Section IV :Les Perceptions que Différents Acteurs du
développement ont de la
Femme
|
.41
|
Section V : Prise de Conscience des Femmes réunies en
Groupement
|
..43
|
Chapitre VII : Interprétation des Données
|
46
|
Section I : Une Faible Participation des Femmes dans les Projets
de
|
|
Développement
|
.46
|
Section II : L'Impact de la Socialisation des Femmes par rapport
à leur
|
|
Participation dans les Projets de Développement
|
50
|
Section III : Les Groupement Féminins : Cadre
d'Emancipation des Femmes
|
54
|
Conclusion
|
56
|
Bibliographie
|
.60
|
Annexe I : Guide d'Entretien
|
..62
|
Annexe II : Tableau Indiquant les Statistiques Hommes et Femmes
au Crédit Rural 64
Annexe III: Carte Administrative de Mankountan source (PACV)
Mankountan 2003). .65
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
SIGLES ET ABREVIATIONS
CRD : Communauté Rurale de
Développement
C.C.C.I : Conseil Canadien pour la
Coopération internationale CEDEAO : Communauté
Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
DINAFIV : Dynamisation des Filières
Vivrières
FAO : Fonds des Nation Unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture F.L.S.H : Faculté des Lettres et
Sciences Humaines
I.D.H : Indice du Développement Humain
MEPU-EC : Ministère de l'Enseignement
Pré universitaire et de l'Education Civique
M.L.F : Mouvement de Libération des
Femmes
O.G.M : Observatoire de la Guinée
Maritime
O.N.G : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nation -Unies
O.U.A : Organisation de l'Unité
Africaine
P.A.C.V: Projet d'Appui Aux Communautés
Villageoises PCGeD : Programme Cadre Genre et
Développement
S.A.C.C.O : Service National D'assistance aux
coopératives et de coordination des interventions des
ONG
SNPRV : Service National de Promotion Rural et
de Vulgarisation
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
DEDICACE
je dédie le présent
mémoire à mes
deux chers parents
Elhad~ liamadou
1(ébé et Saran
1(éieta pour tous les
e~~orts et les
sacri~ices qu'ils ont
consentis pour ma
réussite. Qu'ils
voient en ce
travail l'expression
de ma pro~onde
gratitude.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire est le couronnement de nos
études de Sociologie à la Faculté des Lettres et Sciences
Humaines (F.L.S.H) de l'Université de Conakry. Nous profitons de cette
occasion solennelle pour remercier le Tout Puissant Allah qui nous a
accordé sa grâce et qui nous a permis de finir nos études
dans de très bonnes conditions.
C'est aussi l'occasion pour nous de remercier très
vivement notre consultant M.Raymond Augustin Gnimassou, pour sa
disponibilité et son sens élevé du devoir. Sans ses
critiques et suggestions, ce travail n'aurait pas été aussi
"comestible". C'est aussi le lieu de remercier M Campel Camara avec qui, on a
commencé ce travail. Notre pensée va également à
l'endroit de nos Maîtres de l'Ecole Primaire et du secondaire et tous les
professeurs de la F.L.S.H en général et ceux du
département de Sociologie en particulier pour la formation et les bons
conseils qu'on a reçu d'eux. Nous remercions également M
Fodé Bangaly Kéïta, chef de département de Sociologie
pour sa disponibilité et ses sages conseils.
C'est l'occasion pour nous d'adresser une mention
spéciale à toute notre famille pour le soutien inestimable
qu'elle n'a cessé de manifester à notre égard. Que mes
deux parents, Elhadj Mamadou Kébé et Saran Kéïta
soient remerciés pour tous les efforts et tous les sacrifices qu'ils ont
consentis pour notre réussite. Nous remercions les membres de notre
famille : Sidy Kébé, Fodé Kébé, Bintou
Kébé, Mariama Siré Kébé, Elh. Aboubacar
Kébé, Alpha Mouctar Sy, Tiguidanké Camara (N'Cissé)
pour tout le soutien moral et matériel qu'ils nous ont apporté.
Nous remercions également notre frère homonyme Oumar
Kébé (S.A.C.C.O) pour son appui et ses conseils. Dans la
même lancée, nos pensées vont également à
l'endroit de notre oncle M. Sacko pour son soutien moral et matériel,
à M Camara Ansoumane pour son amitié et son soutien, et Mr
Keïta Mohamed (Fondateur des groupes scolaires Koumadian
Kéïta), pour son soutien.
Nous ne saurons terminer ce travail sans remercier nos
condisciples de la 39ème promotion de Sociologie. Que nos
amis Diallo Aboudoulaye (Chiplo), Barry
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Mamadou Lamarana (LB), Sylla Aboubacar, Sylvain Paul, Kaba
Sonassa Mariama Djouldé Barry, Diallo Fatoumata Dirraye, Sylla Makhissa,
Maïmouna Barry, Elisabeth Tchidimbo, B aldé Mamadou Saliou,
Djénimory Kéïta, Sandaly Kéïta trouvent ici
l'expression de notre sincère amitié. Nous remercions
également nos condisciples de la promotion 9 8-99 du Lycée Matam
pour leur solidarité et leur sincère amitié
Nous remercions M.Diddier Bazzo Directeur du projet
Observatoire de la Guinée Maritime (O.G.M) pour nous avoir permis de
faire notre stage de fin d'études universitaires au sein dudit projet.
Nous remercions Phillippe Geslin, Mathieu Fribault, Ferdinand Bangoura pour
leur encadrement lors des collectes des données sur le terrain, et aussi
notre partenaire de terrain Christina Akré (Suisse), pour sa bonne
collaboration.
Nous remercions aussi la population de Mankountan et celle de
Kalèxè à travers le chef de District Mr Dina Bangoura et
sa brave femme, Nènè Bangoura, pour nous avoir bien accueillis et
pour leur bonne collaboration lors de nos enquêtes.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
INTRODUCTION
C'est au cours des années "70" et au début de la
décennie "80", selon Coche (1995 : 8), que les occidentaux, principaux
intervenants dans le développement de l'Afrique
procédèrent à un premier bilan, qui s'est
révélé négatif. Les projets mis en place
jusqu'alors semblaient être calqués sur le model occidental de
développement et s'étaient avérés inadéquats
et inadaptés, ignorant les particularismes culturels, sociaux
économiques, politiques et historiques des pays africains. Ces derniers
avaient pour leur part atteint un seuil d'endettement bien supérieur
à leurs capacités de remboursement.
Les années "90" correspondent à un changement de
stratégie en matière de développement. En effet, les
opérateurs semblent opter pour des projets de taille plus
réduite, mis en place à partir d'une meilleure connaissance du
milieu, avec pour objectif de voir leurs partenaires s'approprier ces actions
afin de les entretenir et de les améliorer une fois les intervenants
retirés. Coche (1995 : 12)
Dans le cadre des projets mis en place dans les années
"70", la question de la participation des femmes au processus de
développement n'était que peu soulevée. Les projets
étaient globalisants et généraux, axés sur la
promotion des produits d'exportation. Ces actions ne prenaient pas en compte
les particularismes culturels et sociaux dont font partie les relations hommes
et femmes. Coche (1995 : 16)
Après la décennie des femmes (1976-1985)
précédée par l'année internationale de la femme,
les gouvernements ont fortement réfléchi sur le rôle
capital des femmes dans le processus global du développement. C'est
à ce sujet que les Nations Unies « ont attiré l'attention du
monde sur le rôle capital des femmes dans le développement et
donné aux organisations internationales et à de nombreux
gouvernements l'élimination de la discrimination à l'égard
des femmes » (FAO, cité par Luc Sindjoun, 2000 : 244).
Depuis lors, des mécanismes étatiques ont
été mis en place. Des ONG et des associations féminines
ont vu le jour en vue de gérer les programmes et projets
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
visant à faire de la femme l'actrice du
développement sur un même pied d'égalité que
l'homme. Pourtant comme, le fait remarqué Bisilliat, cité par
Coche (1995 : 10) : « l'énorme déploiement de
mécanismes, structures, conventions, résolutions,
stratégies n'a pas suffit pour que les femmes, partenaires de facto du
développement, deviennent des partenaires de jure des projets de
développement ».
Alors que de nos jours, selon le bulletin du Système
des Nations Unies (1999 :7), la manifestation de la volonté d'aider les
femmes se trouve dans les projets de développement initiés par
les gouvernements en partenariat avec les Nations Unies.
C'est dans ce contexte que la présente étude se
pose la question de savoir, « quelle est la participation des femmes dans
les projets de développement dans la CRD de Mankountan ? » Pour
rendre opérationnel la présente question, nous sommes parti de
l'hypothèse que la participation des femmes dans les projets de
développement serait fortement en relation avec leur position sociale.
Pour tester notre hypothèse, la méthodologie utilisée, a
été essentiellement qualitative axée sur la recherche
documentaire et l'entretien libre.
Le choix de la CRD de Mankountan découle du fait
qu'elle a été désignée comme CRD pilote du projet
OGM1 au sein duquel nous avons effectué notre stage de fin
d'études supérieures. Ensuite, c'est une zone de
prédilection de nombreux projets de développement et où
l'on note une importante présence de la culture. Et enfin, Mankountan a
été choisi parce que notre préoccupation est de comprendre
les difficultés liées à la participation des femmes dans
les projets de développement en milieu rural.
Le présent mémoire est constitué de deux
grandes parties. La première partie renferme quatre chapitres. Dans le
premier, la problématique, l'hypothèse les l'objectifs sont
exposés. Le deuxième chapitre traite des principaux concepts
utilisés dans le présent mémoire. La revue de la
littérature est exposée dans le
1 Observatoire de la Guinée Maritime
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
troisième chapitre. La démarche de recherche qui
met fin à cette première partie est présentée dans
le quatrième chapitre
La deuxième partie de ce mémoire est
composée de trois chapitres. Le premier chapitre présente le
milieu d'étude. Le second chapitre comporte les données
collectées sur le terrain. Le troisième chapitre porte sur
l'interprétation des données. Et enfin la conclusion
clôture le présent mémoire.
Les difficultés rencontrées lors des recherches
de terrain ont été d'ordre naturel, liées à la
saison des pluies. Il n'était effectivement pas toujours possible
d'effectuer des déplacements dans certaines zones en raison de
l'état des pistes. D'autre part l'hivernage correspond à une
saison culturale très intense pour les paysans (riziculture, culture de
l'arachide, du manioc, du fonio, du maïs, ...), les femmes et les hommes
étaient donc très occupés par les travaux des champs et
parfois peu disponibles pour de longs entretiens. En ce qui concerne les
femmes, leurs obligations domestiques (préparation des repas, entretien
des enfants, ménage, linge à laver, etc,...) font qu'elles
disposent d'encore moins de temps libre.
Pour ces raisons, mais aussi parce que les entretiens
requièrent une grande concentration et beaucoup d'énergie, ils
ont duré en moyenne entre une (1) heure et deux (2) heures. Dans
certains cas, nous avons procédé à des entretiens de
groupes (Focus Group), cas des groupements de Christiane de Bigory, de Kadiatou
Bangoura de Tabangalan. La principale contrainte a été celle
créée par les hommes. En effet, nombreux d'entre eux
souhaiteraient répondre à la place des femmes (cas du groupement
d'Alpha Bah de Toumbéta etc..), qui inversement avaient parfois du mal
à s'exprimer en leur présence. De ce fait, il nous est
arrivé parfois de demander aux hommes de se retirer de
l'assemblée, pour nous permettre de mieux travailler avec les femmes.
Il nous arrivait de prendre rendez-vous avec les femmes, mais
dans certains cas, nous venions à l'improviste et dans les deux cas cela
allait très bien. Sauf exception d'une femme hors groupement qui s'est
senti offensée par nos questions et a fait appel à ses
frères pour nous donner une bonne correction. Mais grâce aux
différentes interventions nous en sommes sorti.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
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Pour surmonter ces difficultés, nous avons appris la
langue du terroir histoire de nous confondre avec la population pour mieux
avoir l'information. Pour les difficultés naturelles, nous avons
utilisé les imperméables, des bottes pour nos
déplacements. Nous avons effectué de nombreux déplacements
avec les femmes bagas dans les champs pour les aider à faire les
travaux. Ces efforts nous ont permis de mieux nous entendre avec les femmes et
surtout ont favorisé la fluidité des réponses.
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
PREMIERE PARTIE
La première partie de ce mémoire est
constituée de quatre chapitres. Le premier chapitre expose la
problématique, les objectifs et l'hypothèse. Le deuxième
chapitre contient le cadre conceptuel et théorique, où sont
présentés les principaux concepts utilisés dans ce
mémoire. La revue de la littérature est exposée dans le
troisième chapitre et la démarche de recherche est traitée
dans le quatrième chapitre.
CHAPITRE I: -PROBLEMATIQUE
La communauté internationale a adopté en 1945 la
charte des Nations Unies en faveur de l'égalité entre l'homme et
la femme. Depuis cette époque, la juste revalorisation de la position et
de la condition des femmes dans la société ainsi que leur
rôle dans le développement n'a cessé d'être une
préoccupation dans les pays d'Afrique et du monde. (PCGeD, 1998 : 16).
Dès 1946, pour PCGeD, la Commission des Nations Unies sur la condition
de la femme a été créée. Elle est l'organisme
intergouvernemental chargé de suivre l'égalité entre les
sexes et la promotion des droits des femmes à travers le monde. En 1960,
cette commission a revu son acceptation de l'égalité des sexes
qui jusque là était liée aux droits humains pour
l'élargir au développement économique et social. C'est sur
la demande de cette commission que l'année 1975 a été
déclarée "Année Internationale de la Femme".
L'assemblée Générale des Nations Unies a ensuite
approuvé le plan d'action pour l'application des objectifs de
l'Année Internationale de la Femme et proclamer les années
1975-1985, la décennie des Nations Unies pour les femmes avec un triple
but d'égalité, de développement et de paix. Ce plan
définit des directives à suivre et les jalons pour les pays
membres afin d'incorporer les femmes en tant que groupe cible spécifique
dans les initiatives de développement. (PCGeD, 1998 : 19).
Depuis le début de la décennie de la femme, les
Nations Unies ont parrainé tous les cinq ans ou dix ans, de grandes
conférences sur les femmes, qui ont été
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relayées par des assises régionales dont la
troisième Conférence Mondiale sur les femmes tenue à
Nairobi en 1985. A Nairobi, on a reconnu que les institutions nationales, les
organisations non gouvernementales et les particuliers jouent un rôle
actif pour la suppression des obstacles socio-économiques qui
empêchent les femmes d'exprimer tous leurs potentiels en tant qu'agentes
et bénéficiaires de développement. "Les stratégies
prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme à
l'horizon 2000" définissent des mesures concrètes à
prendre par les Etats membres pour garantir la réalisation des objectifs
de la décennie des femmes. (PCGeD, 1998 : 21).
Suite aux recommandations de Nairobi, des organismes ont
été spécialisés dans l'amélioration du
statut social et des conditions de vie des femmes. Les pays africains et les
organisations interafricaines (OUA, CEDEAO,...) ont institutionnalisé la
question féminine et ont tenté d'y apporter des réponses.
Des mécanismes étatiques ou non gouvernementaux ont
été consacrés aux femmes. Plusieurs pays
industrialisés, les organismes de l'ONU et les autres agences de
coopération bilatérale et multilatérale se sont
dotés de stratégies visant à mieux intégrer les
femmes du tiers monde dans les initiatives de développement. (PCGeD,
1998 : 24).
Pourtant en Afrique, comme ailleurs, dans nombreux des pays en
voie de développement, les progrès et les évolutions de la
société dans ses différentes composantes (sociales,
économiques et politiques) ont parfois pu bénéficier
à certaines couches de populations qu'à d'autres. Le
développement, malgré les efforts des opérateurs et
bailleurs de fonds, et malgré les politiques soucieuses
d'égalité et de justice sociale, a parfois engendré des
inégalités et accentué des logiques d'exclusion. Les
femmes et les jeunes sont alors ceux que les programmes "oublient" et qui
exercent le moins leurs droits fondamentaux, bien que participant de
façon considérable mais non reconnue à l'économie.
Coche (1995 : 7)
Dans tous les domaines de la vie de l'Homme, les
disparités de genre sont observées.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
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Dans l'éducation, Jacquet (1995 : 87), citant les
rapports sur l'Indice de Développement Humain (IDH) de 1993, de la
Banque Mondiale et de l'UNICEF, indique qu'en Afrique Sub saharienne, on compte
fréquemment deux garçons pour une fille à l'école
primaire. En 1990, plus de 20 millions de filles de 6 à 11 ans
n'étaient pas scolarisées.
Au Moyen Orient et en Afrique du Nord, 70% des femmes
âgées de 25 ans et plus sont analphabètes.
En 1998, le rapport de la Banque Mondiale2 sur le
taux d'inscription dans les écoles de certains pays africains, montre
que : Au Burkina Faso, 37% des garçons sont scolarisés contre 24%
de filles. Au Ghana, il montre que 80% des garçons vont à
l'école contre 67% de filles. Au Lesotho, 98% des garçons sont
scolarisés contre 11,3% des filles. Au Rwanda, 72% des garçons
sont scolarisés contre 68% des filles.
Dans le domaine de la participation dans les projets de
développement, à l'occasion de l'Assemblée
Générale de l'ONU, de 1989 consacrée au genre, le
comité de liaison des ONG (au nombre de 700) à conduit une
enquête d'où il ressort qu'il n'y a que 11% de femmes dans les
services projets des ONG, contre 89% d'hommes. (Jacquet 1995 : 80).
En matière de taux de fréquentation des genres
dans les projets de développements, dans certains pays d'Afrique, le
rapport de la Banque mondiale de 1995 cité par ( le Réseau Ouest
Africain de la Documentation d'Information et de Communication, 1999 : 20 ),
montre que :
· En Ethiopie 63% des hommes sont pris en compte dans les
projets et ONG contre 37% de femmes.
· Au Sénégal, le même rapport indique
61% d'hommes contre 39% de femmes.
· Au Maroc, on compte 79% d'hommes contre 21% de femmes.
·
2 Rapport cité par le Réseau Ouest
Africain de la Documentation d'Information et de Communication, dans son
Dossier Documentaire N°2 intitulé "La Question du Genre et
Développement" page 35
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
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|
· En Mauritanie, 77% des hommes sont pris en compte contre
23% de femmes.
· En Tanzanie, dans les projets de développement les
hommes compte 63% contre 37% des femmes.
· En Afrique du Sud, on compte 64% d'hommes contre 36% de
femmes dans les projets de développement.
· Au Rwanda, 90% des hommes sont concernés par les
projets et ONG contre 10% des femmes.
En Guinée selon Raphaël Coche (1998 : 6), la
situation de la femme reflète le manque de prise en compte de leurs
statuts et rôles particuliers. Bien qu'étant impliquées
dans l'ensemble des domaines sur lesquels portent les actions de
développement, elles n'en restent pas moins des exécutantes
silencieuses, jouant davantage le rôle de main d'oeuvre que des
participantes effectives.
Mettre fin au développement séparé,
initier des projets qui bénéficient à l'ensemble des
acteurs de la vie économique, sociale, politique, et rurale et ce, en
prenant en compte les besoins et intérêts de chacun sont des
priorités des politiques de développement actuelles. De ce fait,
la question de l'amélioration et de la reconnaissance de la
participation des femmes au développement s'impose comme un
préalable à la mise en place et à la pérennisation
de nombreux projets de développement.
Le constat selon le (PCGeD, 1998 :32), semble unanime sur
l'extrême modestie des conséquences pratiques des
stratégies lors des conférences sur les conditions de vie
effectives des femmes des milieux ruraux. Les mécanismes, les approches
et les stratégies développés, n'ont pas permis de
résoudre les problèmes des femmes. Malgré la
reconnaissance de la centralité des guinéennes dans les actions
de développement, de leurs rôles économiques, familiaux et
sociaux, malgré les discours et nombreuses ratifications, elles sont
restées marginalisées.
Dans un tel contexte, le fait d'être attentif à la
situation des femmes, ne relève point d'une visée humanitaire
mais se pose bel et bien comme un impératif
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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de Développement dans la CRD de Mankountan
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indispensable du développement. En plus d'être,
plus de la moitié de la population, les guinéennes sont aussi les
piliers essentiels de la survie des familles. Chargées pour une grande
part de l'alimentation familiale mais aussi fortement impliquées dans
les cultures de rente, les femmes assument d'importantes responsabilités
dans la survie de leurs communautés, dans l'économie
régionale et dans l'économie nationale. Cependant dans le cadre
de la société patriarcale où la domination masculine est
très forte, elles restent maintenues à l'écart des
décisions et de la majeure partie des bénéfices issus des
programmes de développement.
De la démarche initiée par les théories
sur "l'Intégration des Femmes au Développement", à
l'approche "genre et développement", c'est-à-dire des
années "70" à nos jours, nombre d'évolutions ont eu lieu
et de multiples changements se sont produits. Toutefois, les résultats
paraissent encore insuffisants et les femmes en milieu rural restent encore
fréquemment prises en compte de façon accessoire dans les projets
de développement. (Coche, 1995: 58).
C'est par la compréhension des relations de genre et
l'analyse de la place des femmes dans les communautés et donc des
possibilités qu'elles ont de jouer un rôle dans le processus de
développement qu'il sera possible de mener des études en leur
faveur.
Notre étude s'inscrit dans cette logique de recherche,
centré sur la Guinée Maritime et singulièrement dans la
CRD de Mankountan du fait du rôle prépondérant qu'elle joue
et des impératifs de développement concernant cette
région. Comme le souligne Loquay3 (1999 : 100)
« La Guinée Maritime devra être la
première région sollicitée par un développement
agricole dans la mesure où, elle dispose des plus importantes
potentialités agricoles du pays; d'immenses plaines rizicoles mais aussi
des palmerais, des arbres fruitiers des cultures maraîchères et
aussi une forte présence de la culture ».
3 Annie CHENAU-LOQUAY : contribution de la
Guinée Maritime à la sécurité alimentaire du pays.
(OSTROM) vol 1 page 100.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
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Pour Coche (1995 : 39), « Cinquante (50) année
d'études et de tentative de mise en valeur des projets de
développement n'ont pas permis d'améliorer les conditions des
populations en générale et celle des femmes en particulier
». Pour Droy (1998 : 3) « l' "oubli" des femmes est sans doute l'une
des raison de la faillite de certains programmes de développement
»
Dans de telle situation, il nous a donc paru pertinent dans le
cadre de notre étude, de nous poser la question de savoir, qu'elle
est la participation des femmes dans les différents projets de
développement, dans la CRD de Mankountan ? Nombreuses et
variées sont les approches qui permettent d'expliquer la situation
relative aux conditions des femmes. Parmi ces approches nous avons le genre, le
féminisme et le culturalisme.
Le genre a maintenant dépassé la signification
essentiellement grammaticale qui permettait de classer les substantifs en
masculin, féminin ou neutre. On l'utilise désormais comme
approche pour cerner les rôles sexuels définis socialement, les
attitudes et les valeurs que les communautés ou les
sociétés considèrent comme appropriées à un
sexe ou à l'autre. L'analyse des rapports sociaux de genre permet de
mettre en valeur et d'expliquer le déséquilibre
général que l'on peut constater dans les relations entre les
hommes et les femmes.
Le féminisme exprime son unité doctrinale autour
d'un axe principal, la volonté d'égalité entre les sexes
formulée comme identité, ressemblance ou analogie, parfois
même complémentarité. Malgré ses insuffisances et
son militantisme, l'approche féministe apparaît comme une
théorie essentielle pour l'analyse et la compréhension de la
situation de la femme dans sa relation avec l'homme. Encyclopédie
Unversalis (1996 :68)
Le culturalisme est un courant anthropologique postulant que
« la culture est un système de comportements appris et transmis par
l'éducation, l'imitation et le conditionnement dans un milieu social
donné. Le façonnement de la personnalité s'opère
inconsciemment ou consciemment par des institutions ou par le jeux des
règles ou pratiques habituelles » Boudon cité par Diaby
(2002 : 10)
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Pour Kardiner (1948) cité par (Ansart et al,
1998 : 85) « à chaque culture correspond une personnalité de
base, c'est à dire une configuration psychologique particulière
se manifestant par un certain style de vie et de penser à partir duquel
les individus réalisent leur variance individuelle ». L'approche
culturaliste accorde une grande importance aux valeurs culturelles qui sont
transmises d'une génération à l'autre. Pour le
culturalisme, la femme occupe une position sociale pour laquelle il est tout
à fait inimaginable de la changer car cette position est ancrée
dans les mémoires depuis très longtemps.
Dans le cadre de cette étude, nous nous inscrivons
dans l'approche culturaliste parce qu'elle apparaît comme étant la
plus commode pour la saisie correcte des difficultés liées
à la faible participation des femmes dans les projets de
développement dans la CRD de Mankountan.
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SECTION I: OBJECTIFS
SOUS SECTION I : OBJECTIF PRINCIPAL :
Cette étude se donne comme objectif principal de
comprendre le niveau de participation des femmes dans les projets de
développement de la CRD de Mankountan.
SOUS SECTION II: OBJECTIFS SPECIFIQUES
· Identifier les obstacles que les femmes rencontrent par
rapport à leur participation dans les projets de
développement.
· formuler des propositions
SECTION II HYPOTHESE
Certains projets de développement de la CRD de
Mankountan ont tenu compte dans leur conception, de la nécessité
de la participation effective des femmes à toutes les étapes
desdits projets. Mais cet idéal s'est heurté à des
difficultés d'application sur le terrain à cause de l'habitude
des femmes à être toujours « derrière » les
hommes et de l'habitude des hommes à toujours décider pour les
femmes. C'est pourquoi, dans le cadre de cette étude, nous
présumons que « la participation des femmes dans les projets de
développement à Mankountan serait fonction de leur position
sociale ».
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CHAPITRE II CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Dans les règles relatives à la constitution des
types sociaux, Durkheim cité par Camara (1995 : 8), affirme que :
« la tâche du chercheur doit être la
définition et la classification des
éléments sur lesquels porte sa
recherche. La définition de son objet
d'étude permet du coup, de délimiter le champ de la recherche
d'une part et de localiser le sens dans lequel chacun des concepts clés
est utilisé ».
Dans ce chapitre se trouvent exposés les concepts
clés qui servent de fondement thématique de notre recherche. Il
comprend trois (3) sections qui traitent respectivement de la notion de
Participation dans la première section, celle de la
Femme dans la seconde section et la troisième traite de
la notion du Développement Local.
SECTION I : PARTICIPATION
Pour le Petit Robert (1995), Participation vient du latin
"Participatio" qui voudrait dire « action de participer à quelque
chose. »
Aux discours habituels sur le thème de la lutte contre
le sous-développement selon, N'Kaloulou (1984), est venu s'ajouter le
"mot magique" de participation paysanne. Ce mot pour l'auteur à pris une
telle dimension dans le discours des pouvoirs publics et du
"développeur" , qu'on y voit déjà la solution aux
énormes problèmes qui assaillent et assujettissent l'africain.
« La Participation, c'est donner aux
communautés à la base la possibilité de décider
elles- mêmes de leur développement, et ne plus les
considérer comme des exécutrices des politiques de
développement conçues au niveau national. Il faut une
évolution des pouvoirs de décision vers les communautés de
bases »
Franco cité par N'Kaloulou (1984 : 25).
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Soumaré cité par Baldé (2001 :7), dans le
cadre de la participation des populations à la base affirme, que si les
membres de l'association ne participent pas activement à la vie du
groupement, celui-ci mourra rapidement. D'ailleurs, la non participation des
populations rurales aux projets de développement serait, selon l'auteur,
considéré comme la cause fondamentale du
sous-développement. La participation de chacun et de tous est donc la
condition de survie et de développement des communautés à
la base et de ses activités. L'urgence des problèmes à
résoudre et la lenteur de l'adhésion populaire, voire le rejet
pur et simple des projets de développement proposés
découragent ainsi les volontés les plus tenaces.
Pour Soumaré cité par Baldé (2001 : 21),
le terme participer veut alors dire prendre part et suppose que l'on est
élément dans un processus où les éléments
sont complémentaires. Pour prendre part, participer, il est essentiel
d'avoir conscience de l'objectif visé, de l'importance de cet objectif,
et du rôle exact qui lui est assigné. En outre, il faut avoir la
conscience que la non participation remettra en cause l'objectif
visé.
A cet effet, il illustre en relatant que lors d'un
déplacement en Guinée Forestière, entre Kissidougou et
Guéckédou, si un tronc d'arbre barre la route, que le chauffeur
demande aux passagers de l'aider à déplacer le tronc d'arbre pour
pouvoir avancer, et que ces derniers refusent de prendre part au
déplacement du tronc d'arbre, tout le monde restera sur place aussi
longtemps qu'ils ne se mettront pas à l'oeuvre. La prise de conscience
d'une situation où l'on est partie prenante exige donc la participation
défendra-t-il.
Soumaré, cité par Baldé (2001 : 8)
distingue cinq types de participations et cinq degrés et formes de
participations aux projets de développement local participatif :
1. La participation de fait qui tire son origine de la tradition
(groupe d'âge, de métier, groupe familial, de religion, etc,..).
Cette participation est non volontaire, elle est de fait. Elle renforce les
traditions ;
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2. La participation volontaire ou consciente est une
création du groupe par les participants eux-mêmes et sans recours
à des animateurs extérieurs. Dans ce cas, le groupe se donne
lui-mêmes son organisation (syndicat, coopérative, partis
politiques, etc.). Cette participation est volontaire, elle satisfait des
besoins nouveaux ;
3. La participation spontanée est une création
du groupe par les participants eux- mêmes. Ce type de participation se
fait à l'intérieur de groupe fluide, fluctuant et sans
organisation. Les membres sont entièrement des volontaires et aucun ne
possède de fonction sociale apparente ;
4. La participation provoquée résulte d'une
création du groupe par des animateurs extérieurs dans le cadre
des projets communautaires. Ce type de participation est provoqué et
suscité. Les membres adoptent des comportements jugés
désirables ;
5. La participation imposée découle de la
création du groupe par des animateurs ou des autorités.
Habituellement, les membres eux-mêmes s'imposent des normes
impératives de comportement. Cette participation est obligatoire et
celle-ci est indispensable au fonctionnement du groupe.
Pour Soumaré, cité par Baldé (2001 : 8),
en lieu et place de la notion de non participation, il est
préférable de parler de degrés de participation en raison
du fait que les projets de développement communautaire sont toujours un
système ouvert. Il existe donc forcément une certaine forme de
participation des populations aux projets de développement, mais
à des degrés divers. Dans le cadre des formes de participation,
Soumaré distingue la participation lointaine et celle provocatrice. La
participation lointaine est le degré le plus bas de la participation.
Dans ce cas, les populations voient débarquer une équipe
d'experts qui se livrent à des travaux dont elles ignorent l'origine et
la finalité. Elles commencent alors à s'interroger : que viennent
faire ces gens ? Où veulent-ils en venir ? A ce stade, toutes les
spéculations sont permises.
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La participation est dite provocatrice lorsque les projets
s'implantent sans l'avis et la participation des membres de la
communauté, et provoquent des réactions négatives dans la
population. Il s'ensuit des tensions et des conflits. N'ayant reçu
aucune observation sur les objectifs du projet, les populations y voient une
menace pour leur propre sécurité.
La participation résignée des populations est
due à la crainte des sévices politiques et administratifs du
pouvoir. Les réactions de la population sont du genre « que
m'adviendra t-il si je ne participe pas au projet ? Ne va t-on pas me
créer des difficultés aux niveaux politiques et administratifs ?
». Il arrive aussi que des sollicitations de leaders influencent la
participation des populations. Dans ce cas, selon Soumaré, cité
par Baldé, (2001 : 9), on entend les individus dirent « moi, je
participe parce que c'est mon frère, il est de la même ethnie que
moi, c'est lui qui est à l'origine du projet ». Parfois, il s'agit
aussi pour certains de ne pas être rétrograde, de faire comme les
autres d'autant plus que telle ou telle autre a son mari dans le projet.
Dans le cadre de la présente étude, la
participation serait la prise en compte des populations sans exception dans les
différentes étapes de l'évolution des projets de
développement.
SECTION II : FEMMES
Selon le petit Robert (1995), le mot « femme
dérive du latin "Fémina" qui voudrait dire que la femme est un
être humain appartenant au sexe féminin qui peut, lorsqu'un ovule
est fécondé, porter l'enfant jusqu'à sa naissance.
»
Les sexes sont déterminés à la naissance
par des caractéristiques anatomiques et physiologiques. L'homme est du
sexe masculin (il est le mâle) et la femme est du sexe féminin
(elle est la femelle).
La femme est plus petite, plus fine, moins forte et
résistante que l'homme. Sa voix est plus douce, ses gestes plus gracieux
et empreints de moins de brusquerie que ceux de l'homme. La femme, de par sa
situation phénoménologique, c'est à dire
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dépendant de sa nature, de sa psychologie et de son
caractère propre, est différente de l'homme. Elle est plus douce,
patiente, maligne et résignée. Elle a plus souvent que l'homme,
le sens du devoir et des responsabilités. La femme a donc une existence
qui lui est propre et qui dépend de sa nature. Sindjoun (2000 : 51)
Pendant des siècles on a cru que les
caractéristiques présentées par les hommes et les femmes
étaient naturelles et inaltérables, déterminées par
les différences biologiques ou divinement
décrétées. Ces caractéristiques incluent à
la fois les idées et les valeurs considérées comme
masculines ou féminines (les femmes font la cuisine et le ménage,
les hommes travaillent sur les machines et font la guerre...).
L'antiquité considère la femme comme un être
différent de l'homme. Elle est inférieure et doit s'occuper du
foyer, des champs et autres activités non
rémunérées. Les hommes quant à eux sont propres aux
travaux relatifs à la gestion de la cité. Jean-Jaques Rousseau,
cité par L. Sindjoun (2000 : 236), résume la conception antique
de la femme à travers ces mots : « Les femmes à
l'intérieur, les hommes à l'extérieur »
Ce sont les gens qui déterminent certaines
caractéristiques non physiques comme étant masculines ou
féminines, certaines activités comme convenant aux hommes ou aux
femmes et certaines normes appliquées aux rapports entre les hommes et
les femmes. Les conditions de vie quotidienne des hommes et des femmes et leur
situation relative dans les sociétés sont enracinés dans
les institutions et cadres sociaux, culturels, politiques et
économiques.
Il est maintenant reconnu que les femmes constituent un pilier
fondamental dans les sociétés et les économies, surtout en
Afrique, à travers les rôles importants qu'elles assument dans la
sphère domestique ainsi que dans la sphère productive. Elles sont
au coeur du développement.
Cependant les femmes ne bénéficient pas d'un
statut à la hauteur de leur responsabilité et de l'impact de
leurs activités dans la vie économique et sociale. Elles
continuent d'être marginalisées, en particulier sur le plan
juridique et politique et sont confrontées à des discriminations
en terme d'accès aux services,
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aux avoirs et au savoir et d'être écartées
des espaces de décision, tant au niveau privé que public.
La femme est le moteur de la cellule familiale, elle joue le
triple rôle d'agent économique, d'épouse et de mère.
Son travail dans la sphère économique est indispensable à
la survie de la famille. Le statut social reconnu à la femme est celui
d'épouse et de mère. Et même dans ce cadre, il n'est pas
exempt d'habitudes qui portent atteinte à ses droits par rapport
à la filiation, à l'héritage...
Traditionnellement, la femme à un rôle fixe et
limité : elle trouve son épanouissement dans la maternité
qui en fait à la fois le symbole et la gardienne du foyer. Ce rôle
peut être sublimé dans une maternité spirituelle. Le
rôle de la femme est domestique avant d'être social. (Ansart et
al, 2000 : 74). Dans le cadre de cette étude, la femme serait
pour nous un complément de l'homme dans ses diverses
activités.
SECTION III : DEVELOPPEMENT LOCAL
Au-delà de sa dimension économique, sociale,
culturelle, spatiale et durable, le développement est souvent
interprété comme un processus de transformation qui accompagne la
croissance dans une évolution à long terme Kolosy (1998 : 22). Ce
processus est étroitement lié au concept de progrès. Pour
cet auteur, le concept de développement local et les pratiques qui s'y
rattachent se caractérisent par la multiplicité des discours et
des programmes, tour à tour complémentaires et
contradictoires.
Pour une certaine opinion, selon cet auteur, le
développement local est une démarche volontaire d'acteurs se
réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager
l'avenir de leur territoire. Cela en perspective avec d'autres niveaux
d'administration et d'autres échelons politiques de la nation. C'est une
vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système
en relation avec d'autres systèmes et d'autres acteurs. Les acteurs
oeuvrent à l'amélioration des
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conditions de vie de leur territoire, ce qui passe notamment, par
le développement et l'emploi.
Pour Une autre opinion, le développement local est la
contribution qu'un petit territoire apporte au mouvement général
de développement, en terme de plus- value économique, sociale,
culturelle, et spatiale. C'est un produit de nature global instrumenté
par le projet de territoire d'une équipe, articulé autour
d'initiatives économiques et écologiques.
Enfin pour une troisième opinion selon cet auteur,
définie le développement local comme une organisation à
construire par de l'information en reliant des acteurs publics et
privés, engagés dans une dynamique de projet sur un
territoire.
C'est vers la fin des années "50" que prend forme la
théorie du développement endogène, (Friedmann et
Stöhr, cité par Kolosy 1998: 59). Le développement local
possède une référence politique et économique qui
prend son essor avec les politiques de décentralisation des
années "80". Les profondes modifications de l'économie mondiale
et notamment des formes que prend la compétitivité
réservent les modes de productions: c'est désormais la demande du
marché qui est à l'origine de l'organisation de la chaîne
productive. Le maître-mot n'est plus la programmation mais la
flexibilité, que les réseaux souples de petites unités de
production ou les pôles de développement intégré
semblent mieux à même de porter que les macro-unités. Quand
la crise touche des régions dont l'économie est
caractérisée par la mono-activité, c'est tout le tissu
social qui s'effondre.
En réaction à ces données
économiques, le développement local, c'est à dire la
recherche d'un équilibre local par le biais d'une certaine
auto-suffisance qui sur la diversification et l'intégration des
activités, peut être vu comme une réponse efficace. La
crise amène à privilégier le plan local par rapport au
plan national et rencontre sur le terrain des poussées sociales,
culturelles et identitaires. Le local s'approprie en quelque sorte le
développement pour en faire un concept et une pratique globale, une
stratégie territoriale intégrée, solidaire, et durable.
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Le développement local est une approche volontariste
axé sur un territoire restreint, qui conçoit le
développement comme une démarche partant du bas,
privilégiant les ressources endogènes. Elle fait appel aux
traditions locales et insiste particulièrement sur la prise en compte
des valeurs culturelles et sur le recours à des modalités
coopératives. Kolosy (1998: 95).
En nous inscrivant dans cet ordre d'idée et, dans le
cadre de ce mémoire le développement local serait pour nous une
démarche qui permettrait à toute les couches sociales de la
population en général et celles des femmes en particulier de
participer au processus de développement à tous les niveaux.
CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE
Il est et demeure évident que la situation de la femme
au cours de ces dernières décennies constitue une
préoccupation majeure qui interpelle les Etats, les Organismes
Internationales, les Organismes Non Gouvernementaux (ONG), les bailleurs de
fonds et partenaires au développement. La femme au centre des
réflexions est un thème autour duquel des débats houleux
ont engagé différents auteurs. C'est pourquoi cette partie
exposera la littérature se rapportant à la situation de la femme.
L'approche genre, le féminisme et culturalisme ont été
utilisés pour cerner au mieux la question des femmes.
SECTION I : L'APPROCHE GENRE
Le mot genre est la traduction de l'anglo-saxon "GENDER". Il a
été introduit dès le début des années 1970
dans le but d'établir une différence avec le mot sexe. Le sexe
est référé au déterminisme biologique des hommes et
des femmes : c'est un fait de nature, un caractère inné qui n'est
pas susceptible au changement. Le genre met l'accent sur le caractère
social des distinctions fondées sur le sexe : c'est un fait de culture,
un caractère acquis qui est donc susceptible de changement. Le concept
de genre peut être considéré comme un outil analytique qui
permet de prendre en compte à la fois les rôles, les
responsabilités et les chances des femmes et les hommes dans une
société donnée, en intégrant leurs
différences, leurs complémentarités, leurs synergies et
parfois leurs conflits. Coche (1995 : 4)
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L'expression « Genre et développement » selon
Coche (1995 : 7) découle, à l'instar de la formulation de «
intégration des femmes au développement » d'une traduction
de la langue Anglaise. Cette approche a été inaugurée au
début des années soixante-dix par Aokley dans son ouvrage :
« Gender and society » (1972) et appartient au courant politique que
l'on qualifie de « féminisme socialiste ». Toute fois, bien ce
concept ait été défini il y a presque trente ans, son
utilisation et son expansion dans le domaine du développement sont
relativement récentes.
Le terme « Gender » est utilisé afin
établir une distinction avec le sens impliqué dans le mot sexe
désignant les différences entre hommes et femmes au point de vue
biologique, physique chromosomique, etc Coche (1995 : 10)
Le mot « gender » désigne les
différences masculin/féminin du point de vue social, c'est
à dire en soulignant la variation de statut et de rôle qu'il peut
exister entre hommes et femmes dans une société donnée. Le
genre selon le CCCI4 cité par Coche (1995 : 12) est un
concept social.
Le Genre, ou plutôt l'expression relation de genre,
désigne des caractéristiques déterminées par la
société dont découlent des caractères propres, des
activités et des normes. Ce sont des caractères définis
par les institutions et cadres sociaux, culturels politiques et
économiques. Des relations de genre découlent des valeurs, des
attitudes, des pratiques et des comportements. Il s'agit d'une construction
sociale, culturelle, historique et psychologique déterminant les
relations hommes- femmes à l'intérieur d'un système social
donné, définissant ainsi le rôle et le statut de chacun
dans les différents domaines de la vie familiale et domestique,
villageoise et sociale, économique, politique, religieuse. Coche (1995 :
15)
Contrairement au sexe, l'expression relation de genre implique
la variabilité de ces caractères, attitudes et comportements
d'une société à l'autre, d'une époque à une
autre. Les relations de genre sont comme l'affirme Bisilliat, cité par
Coche (1995 : 21), « essentiellement dynamique, qui renvoie aux
catégories sociales et non aux catégories sexuelles ».
4 Conseil Canadien pour la Coopération
internationale. Dans leur ouvrage « un autre genre de développement
: un guide pratique pour les rapports femmes-hommes dans le
développement »
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Le concept genre qui prend en considération les
relations hommes-femmes permet d'établir et d'analyser le rôle des
femmes dans l'ensemble de la vie sociale, économique et politique et de
définir de façon complète et précise, quelles sont
véritablement leurs activités et quelle est leur participation
effective aux processus de développement découlant directement de
leur statut dans le système social. Coche (1995 : 23)
L'approche genre par son caractère globalisant, c'est
à dire, considérant le rôle et le statut des femmes et des
hommes dans un ensemble socioculturel, économique et politique, fait
apparaître pleinement la multitude des domaines dans les quels
interviennent les femmes. En matière de développement rural, les
questions de genre s'insèrent dans chacun des aspects intéressant
les développeurs et sur les quels les actions sont menées.
On peut véritablement parler à l'instar de Munting
et Ledroit, cités par Coche (1995 : 31), « d'une
problématique transversale ».
Les questions des relations de genre se retrouvent dans des
domaines aussi différents et variés que le problème de la
propriété foncière, la gestion des espaces ruraux et la
protection des ressources naturelles, les différentes filières de
production, l'accès au financement, les associations paysannes et le
développement participatif, la création des capacités, la
gestion cohérente des actions de développement dans le temps et
dans l'espace.
Le principe de l'approche genre et développement est
avant tout d'abord le rejet du développement séparé c'est
à dire qu'elle se fonde sur la volonté de comprendre un ensemble
composé d'hommes et de femmes, ayant des rôles et des statuts
différents, de développer ce « système » de
façon équilibré et cohérente. Cela suppose des
actions qui prennent en compte la participation de chacun et qui s'adaptent aux
contraintes des différentes catégories de population afin de
favoriser la mise en place des actions durables et pertinentes. Coche (1995 :
27)
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Il ne s'agit pas de considérer les femmes d'un
côté et les hommes de l'autre, mais au contraire de comprendre les
relations dynamiques qui existent entre les deux « genre », leurs
rôles respectifs et leurs complémentarités dans l'ensemble
du système social , économique, politique, rural.
Beaucoup d'intervenants dans le domaine du
développement s'interrogent sur l'utilité des distinctions de
Genre : les femmes ne sont elles pas comprises d'office lorsque l'on parle des
« paysans ? », des «bénéficiaires du projet
?», des « populations concernées » ? Cela n'est pas
simple : car on croit parler en général alors qu'en
réalité on parle en masculin. De ce fait, les femmes restent
invisibles et leurs besoins et intérêts spécifiques sont
souvent oubliés. Coche (1995 : 29)
Ce biais initial a engendré des biais dans la
programmation du développement : en reconnaissant aux femmes un
rôle majeur essentiellement dans la reproduction sociale, on omet de
reconnaître leur rôle productif et économique. La non prise
en compte de ces réalités sociales a souvent conduit les
décideurs à commettre des erreurs d'analyse et à diminuer
l'efficacité des actions programmées. Des « projets de
femmes » ou des « volets femmes » ont parfois été
initiés. Leur caractère ponctuel et sectoriel a parfois
accentué la marginalisation des femmes dans les grands projets, en les
maintenant à l'écart des objectifs principaux de
l'intervention.
L'approche genre permet de prendre en compte non seulement les
rôles spécifiques des femmes, mais aussi la corrélation de
leurs rôles avec ceux des hommes, les rôles spécifiques des
hommes en soi et leurs corrélations avec ceux des femmes. Elle permet
d'intégrer la dynamique sociale qui existe entre eux : l'information au
sujet des femmes implique aussi l'information au sujet des hommes, et vice et
versa. Coche (1995 : 31)
SECTION II L'APPROCHE FEMINISTE
Le féminisme est un ensemble de théories et de
pratiques fondées sur la croyance de l'égalité des sexes
dans les domaines politique, économique, social et culturel.
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A la base de la position féministe, il y a le fait que
les théories antérieures n'ont pas tenu compte de la division
sexuelle du travail dans l'analyse des rapports sociaux. Pour les auteurs
féministes (Curie, Beauvoire, Tristan 1949), il importe de tenir compte
de la manière dont les pouvoirs sont partagés au sein de la
famille et de la société.
Ces théories ont pris naissance à la fin de la
seconde guerre mondiale et sont à la base des concepts tels que ; «
sexe et développement », «femme et développement
», «intégration des femmes au développement »...
Le mouvement féministe connaîtra son apogée vers le milieu
des années 1970 avec la création de nombreux "mouvements de
libération des femmes" (M.L.F.) et l'activisme parfois
exagéré de ces mouvements sur le terrain. Cet activisme peut se
comprendre si l'on tient compte des discriminations dont les femmes
étaient- et sont toujours- l'objet et du désir légitime
que les féministes avaient de renverser la domination masculine. De ce
point de vue, le féminisme est un militantisme. Universali5 (1996 :
68)
Le féminisme dénonce, met en évidence une
absence de droit, une inégalité entre homme et femme que rien ne
peut justifier. Le féminisme analyse le monde à partir du statut
des femmes, dénonce les injustices qu'elles subissent et propose des
solutions pour venir à bout de ce qu'il considère comme un
fléau social, une entrave à l'harmonie. C'est un mouvement
militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits
de la femme dans la société. Universali5 (1996 : 72)
Pour les auteurs qui s'inscrivent dans ce courant de
pensée, la place des femmes dans la société n'est pas ce
qu'elle devrait être. De plus, leur infériorité n'a rien de
"naturel", car c'est l'organisation sociale qui en est responsable. C'est
pourquoi Simone de Beauvoir affirme dans son célèbre ouvrage "le
deuxième sexe", « on ne naît pas femme mais on le devient
». Sur le plan scientifique, le féminisme peut dans une certaine
mesure être interprété comme un obstacle
épistémologique notamment à travers la simplification
unidimensionnelle de l'identité et de la réalité sociale
d'une part et de la tentation finaliste d'autre part.
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De plus en plus nombreux sont les chercheurs féministes
à prendre conscience des limites d'une politique qui, tout en militant
en faveur de l'égalité, exclut les hommes et ne tient pas compte
du contexte institutionnel global dans lequel s'inscrit cette démarche.
Dans le domaine du développement, la subordination des femmes
était reconnue comme un handicap sérieux, au regard de leur
contribution non négligeable à la production des richesses. De
multiples efforts ont été mis en oeuvre pour aider les femmes
à s'émanciper. Le but était de les intégrer au
développement pour qu'elles en tirent profit. Universali5 (1996 : 77)
L'hypothèse à la base de ce concept était
qu'avec plus de ressources et l'apprentissage de nouvelles technologies, les
femmes produiraient plus de biens et de services et qu'elles et leurs familles
en tireraient plus de bénéfices. La mise en application de ce
projet a montré de sérieuses limites car ces projets
marginalisaient les hommes sans régler la question de la subordination
des femmes. Universali5 (1996 : 80)
Le féminisme malgré ses limites, est une
théorie qui permet de comprendre l'itinéraire de la situation de
la femme d'une part et de sa volonté de changer la domination
masculine.
SECTION III : L'APPROCHE CULTURALISTE
C'est avec les auteurs comme Benedict, Linton, Kardiner, Mead,
selon Michel (1998 : 57), naît dans les années " 30"
l'école du culturalisme Américain au sein d'une nouvelle
discipline : l'Anthropologie culturelle. Cette école culturaliste,
focalise l'attention sur les liens entre culture et personnalité et se
préoccupe de montrer comment s'opère inconsciemment ou
consciemment le façonnement de la personnalité par la culture
à travers ses institutions.
Le culturalisme, est une approche anthropologique visant
à expliquer les phénomènes sociaux par le biais de la
culture. Cette approche part de l'hypothèse que chaque individu vivant
dans une société ne peut être comprit que s'il est
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moulé dans le tissu social auquel il appartient. La
culture est l'ensemble des institutions5 qui assurent la
cohérence entre les individus dans une société. L'homme,
selon Kardiner cité par Michel (1998 : 79), est un être de
besoins, mais ses besoins ne sont pas tous fixes. Un grand nombre d'entre eux
varient en fonction des conditions extérieures. L'homme se
caractérise, en effet, par son adaptabilité ; et chaque culture
détermine les conditions dans les quelles se trouvent satisfaits ses
besoins aussi fondamentaux que la faim et la sexualité. C'est pourquoi
les individus vivant dans une même société et soumis
à un même ensemble d'institutions partagent, le même type de
personnalité.
Pour Mauss, cité par Michel (1998 : 216), Chaque
culture comporte un ensemble systématique de culture du corps, dont
l'unité profonde dépend de l'existence des schèmes
culturels intériorisés par tous les individus d'un même
groupe au cours de leur prime éducation. Rapporté à notre
étude, la culture du l'autorité patriarcale, sur les femmes est,
la résultante de leur situation face aux projets de
développement. En effet, le pouvoir phallocratique est tellement
ancré dans la conscience collective que les individus oublient que cela
constitue un frein à la participation des femmes au
développement.
Les travaux de Mead cité par Michel (1998: 99) sur les
rapports entre les sexes dans trois sociétés traditionnelles
d'Océanie demeurent encore un témoignage éloquent de
l'approche culturaliste. L'enquête selon cet auteur, fût
menée entre 1931 et 1935 chez les Arapesh, les Mundugumor et les
Chambuli, trois ethnies océaniennes qui offrent chacune un traitement
distinct de la différentiation des sexes. Les Arapesh, qui vivent dans
les montagnes peu propice à l'agriculture, élèvent des
cochons et s'alimentent des ignames et de taros. Dans cette
société, malgré un environnement naturel peu favorable,
règne une réelle solidarité entre hommes et femmes. La
coopération est la règle; l'autorité masculine n'est
5Une institution écrit Kardiner, peut
être définie comme tout mode établi de pensée ou de
comportement observé par un groupe d'individus (c'est à dire une
société) qui peut être communiqué, c'est à
dire reconnu par tous, et dont la transgression ou la dérivation
crée un trouble chez l'individu ou dans la groupe
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nullement valorisée. L'harmonie entre les sexes,
symbolisée par le mariage constitue l'idéal.
Alors que chez les Arapesh la douceur est la norme, les
Mundugumor, tribu favorisée par d'excellentes conditions
écologiques et un horticulture prospère, se complaisent dans des
relations agressives, alimentées dès l'enfance par des
frustrations successives; le tempérament des adultes des deux sexes
s'exprime dans la violence, la jalousie et la vengeance. Mais les rôles
féminins et masculins ne se trouvent pas véritablement
différenciés, comme c'est le cas chez les Chambuli. Cette tribu
lagunaire dont l'examen clôt l'enquête de Margaret Mead,
réserve aux hommes et aux femmes deux univers bien distincts. Pouvoirs,
cérémonies et esthétiques sont l'apanage des hommes:
ceux-ci vivent une perpétuelle compétition pour obtenir la
présence sur la scène sociale et maîtrise la circulation
monétaire. Les femmes ne connaissent pas ces relations difficiles et
tendues qui sont propre aux maisons des hommes. Elles détiennent le
pouvoir de la maisonnée, assurant la subsistance familiale.
A la lumière de cette illustration, le cas de la
troisième tribu correspond mieux à la description de la
population cible de notre présente étude.
Dans le cadre de cette étude, nous nous inscrivons dans
le culturalisme car il constitue à notre avis l'approche qui explique au
mieux la subordination et la marginalisation des femmes dans nos
sociétés.
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CHAPITRE IV : DEMARCHE DE RECHERCHE
La recherche documentaire repose sur une hiérarchie
cybernétique des choix, c'est à dire que les
éléments les plus riches en informations conditionnent ceux qui
sont plus riches en énergie. Ce principe cybernétique s'applique
à toutes les étapes de la recherche. A ce titre, la
problématique et l'idée de la recherche,
caractérisées par leur structure informationnelle,
déterminent la méthode d'enquête, le choix des instruments
d'enquête et leur contenu, la population visée, etc et non
l'inverse Tremblay (1999 : 55).
Ainsi cette étude se donne l'objectif d'utiliser dans
la démarche de recherche deux volets : la recherche documentaire et
l'entretien comme techniques de collecte des données.
SECTION I : RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Pour Gauthier (1990 : 250), la recherche documentaire est une
méthode qui vise à s'imprégner ou à prendre
connaissance de ce qui avant nous à fait l'objet d'une attention
particulière et à mener à des conclusions bien
établies.
La recherche documentaire pour André Tremblay (1991 :
97), est une des parties essentielles de toutes les recherches. Pour cet
auteur, une recherche commence par une revue de la documentation, laquelle est
constituée d'ouvrage généraux à caractère
théorique, d'articles et de livres qui fournissent les résultats
d'enquêtes et d'études sur le sujet de la recherche et des
données statistiques officielles.
Dans le cadre de cette étude, nous avons
procédé à des lectures d'ouvrages généraux
et spécialisés et des mémoires de fin d'études
supérieures et d'études approfondies des revues portant sur la
question des femmes en général et des femmes rurales en
particulier aussi bien en Afrique qu'en Guinée. Ces différentes
lectures ont été déterminantes dans la
compréhension de l'exclusion des femmes dans certains aspects de la vie
de l'homme. C'est pourquoi l'une des étapes primordiales de
l'exploration d'un sujet implique la recension de ce qui a été
écrit
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précédemment. C'est donc ici que s'inscrit la
recherche documentaire ou bibliographique.
SECTION II : L'ENTRETIEN
Au sein des méthodes d'enquêtes, l'entretien
s'oppose au questionnaire. Dès qu'il s'agit de recherches qualitatives
fines s'impose l'entretien, c'est à dire l'échange, la
conversation, moment essentiel de la méthode anthropologique ou
ethnologique. Comme son nom l'indique, l'entretien suppose
réciprocité entre les interlocuteurs, voire implique
déférence de celui qui en prend l'initiative. Au lieu de peser,
il doit apporter réconfort et plaisir dans un climat de confiance et
d'amitié. Gauthier (1990 : 82)
La technique de l'entretien vise à provoquer une
conversation réglée entre un enquêté et un
enquêteur minus de consignes et le plus souvent d'un guide d'entretien.
(Durand et weil 1999). Celui-ci se présente sous la forme d'une liste de
question ou de thèmes qui doivent obligatoirement être
abordés au cours de l'opération, soit spontanément parce
que l'enquêté en parle de lui-même au court de la
séance, soit sur la demande expresse de l'enquêteur. Le plus
souvent ce dernier doit relancer l'entretien en s'aidant d'un guide d'entretien
créé auparavant.
L'entretien peut être employé à
différentes étapes d'une enquête sociale. Selon les
circonstances, il prendra différentes formes et nécessitera
l'usage de divers outils. Premièrement, l'entretien structuré
(avec guide d'enquête) est un excellent moyen d'obtenir des informations
sur un champ que l'on connaît mal, dans un cadre exploratoire.
Deuxièmement, l'entretien structuré (avec questionnaire)
constitue le meilleur prétexte que l'on peut appliquer à un
questionnaire. Enfin, l'entretien non structuré s'avère utile
avec des informateurs privilégiés pour construire les outils
d'enquête, la problématique et, nous guider dans nos
interprétations ultérieures. C'est cette troisième
étape qui sera utilisé dans la présente étude.
Gauthier (1990 85).
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Par l'entretien, on peut obtenir les informations les plus
riches de sens. L'absence ou la dissémination de tout outil
d'enquête (questionnaire, guide d'entretien) permet en effet à la
conversation de prendre des tournures plus naturelles. La personne, bien
souvent sans s'en rendre compte livrera des informations capitales et
confidentielles. De plus, l'entretien « contribue à faire sortir
les aspects affectifs des réponses des sujets et les principes auxquels
ils sont attachés et à préciser la signification
personnelle de leurs attitudes ». Selltiz cité par Tremblay 1977 :
313)
On a coutume de distinguer de nombreux types d'entretien selon
diverses modalités :
1- Selon le degré de liberté accordé
à l'enquêter; dans ce cas nous avons l'entretien libre, directif
ou sémi-directif.
2- Selon la place de l'entretien dans la démarche de
recherche on distinguera : des entretiens exploratoires destinés
à défricher le terrain, les entretiens de contrôles qui ont
pour but de contrôler la véracité d'un savoir obtenue par
un autre type de recherche et, entre les deux se situent les entretiens qui ont
pour but de vérifier des hypothèses ou à approfondir des
connaissances.
3- En fin, on pourrait distinguer les entretiens qui visent
les séquences particulières des comportements des agents
enquêtés : c'est des récits de vie ou biographie
provoquée.
En somme, décider de faire usage de l'entretien, c'est
primordialement choisir d'entrer en contact direct et personnel avec des sujets
pour obtenir des données de recherche. C'est considérer qu'il est
plus pertinent d'interpeller les individus eux- même que d'observer leur
conduite et leur rendement à certaines tâches ou d'obtenir une
auto-évaluation à l'aide de divers questionnaires. C'est
privilégier le médium de la relation interpersonnelle.
Dans le cadre de la présente étude, l'entretien
s'est déroulé dans la CRD de Mankountan de juin à
septembre 2003 et, a concerné soixante-dix (70) femmes
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réparties entre certains groupements et d'autres femmes
hors groupement. Pour un besoin de vérification des réponses,
nous avons enquêté quinze (15) hommes, cinq (5) sont des
travailleurs des projets de développement de la place et les dix (10)
autres ont été choisis dans la CRD le critère de choix est
principalement axé sur la maturité. Leur âge varie entre 30
et 70 ans.
Les entretiens ont eu lieu dans les différentes langues
vernaculaires (soussou, poular, malinké) et aussi en français.
Pour mieux avoir la confiance des femmes Bagas, il nous est arrivé
d'apprendre la langue pendant le séjour, histoire de nous confondre avec
la population pour mieux avoir l'information.
L'entrée par les groupements féminins et la mise
en relation avec les projets est un choix délibéré et
répond à notre volonté de déterminer quels sont le
taux et la forme de participation des femmes dans les projets de
développement.
D'un point de vue pratique, cela à permis une prise de
contact facile avec les femmes et les hommes. Au delà des entretiens
menés dans le cadre des groupements, nous avons procédé
à des entretiens libres avec les femmes sur leur condition de vie et de
leur participation dans les projets de développement de la place.
Les principales contraintes rencontrées lors des
recherches de terrain ont été d'ordre naturel, liées
à la saison des pluies. Il n'était effectivement pas toujours
possible d'effectuer des déplacements dans certaines zones à
cause de l'état de la piste. D'autre part l'hivernage correspond
à une saison culturale très intense pour les paysans
(riziculture, culture de l'arachide, du manioc, du fonio, du maïs ...),
les femmes et les hommes étaient donc très occupés par les
travaux champêtres et parfois peu disponibles pour de longs entretiens.
En ce qui concerne les femmes, leurs obligations domestiques
(préparation des repas, entretien des enfants, ménage, linge
à laver etc...) font qu'elles disposent d'encore moins de temps
libre.
Pour ces raisons, mais aussi parce que les entretiens
requièrent une grande concentration et beaucoup d'énergie, ils
ont duré en moyenne entre une (1) heure
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et deux (2) heures. Dans certains cas, nous avons
procédé à des focus groupe (entretien de groupe), cas des
groupements de Christiane de Bigory, de Kadiatou Bangoura de Tabangalan. La
principale contrainte à été celle créée par
les hommes. En effet, nombre d'entre eux souhaiteraient répondre
à la place des femmes (cas du groupement de Alpha Bah de Toumbéta
etc..), qui inversement avaient parfois du mal à s'exprimer en leur
présence. De ce fait, il nous est arrivé parfois de demander aux
hommes de se retirer de l'assemblée, pour nous permettre de mieux
travailler avec les femmes.
Il nous arrivait de prendre rendez-vous avec les femmes, mais
dans certains cas, nous venions à l'improviste et dans les deux cas cela
allait très bien. Sauf exception d'une femme hors groupement qui s'est
senti offensée par nos questions et a fait appel à ses
frères pour nous donner une bonne correction. Mais grâce aux
différentes explications sur le bien fonder de l'enquête, nous en
sommes sorti.
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DEUXIEME PARTIE
La deuxième partie de ce mémoire porte sur la
présentation du milieu d'étude, celle des données
collectées et de leurs interprétations. Cette partie est ainsi
composée de trois chapitres. Le premier présente le milieu
d'étude, le deuxième chapitre presente les données de
l'enquête et enfin le dernier chapitre expose l'interprétation des
données
CHAPITRE V : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
Mankountan est une CRD, située à 85 km de la
préfecture de Boffa. Elle est limitée au Nord par la CRD de
Bintimodia, au Nord-Ouest par la CRD de Kamsar, à l'Est par la CRD de
Colia, au Sud par celle de Tougnifili et à l'Ouest par l'Océan
Atlantique. La CRD de Mankountan est créée le 23 janvier 1991,
elle couvre une superficie de 900 km2 avec une population de 14055
habitants dont7360 femmes au recensement de 1996 et 922
ménages6. La CRD compte à son sein 11 districts et 37
secteurs ou villages. (Carte PACV, enquête de terrain, CRD Mankountan
2003 voir annexe)
On n'y rencontre un climat du type sub-guinéen et
l'alternance de deux saisons : l'une pluvieuse qui commence au mois de juin et
se termine au mois de novembre, l'autre sèche qui commence au mois de
décembre et se termine au mois de mai. La mousson ou brise marine est un
vent frais qui souffle de la mer vers le continent. L'harmattan, vent sec et
chaud relativement faible, souffle des hauteurs vers la côte. Dans sa
partie Est, la végétation rencontrée est une savane
arbustive et herbeuse. Au centre, on n'y rencontre une forêt arbustive
dominée par des palmiers à huile, des cocotiers, les orangers et
divers autres arbres fruitiers. Sa partie ouest est dominée par la
mangrove. Cette végétation riche et variée offre un
potentiel inestimable en médecine traditionnelle à la
sous-préfecture. Loquay (1999 : 58)
La faune riche et variée, renferme presque toutes les
espèces de la faune guinéenne. La principale activité
reste la riziculture avec une plaine de 7737
6 (Source, DPDRE de Boké : Monographie des
préfectures de Boffa et Boké 2000-2001)
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hectares exploités par les populations. Suivi de la
pêche, de l'extraction de l'huile de palme, de la saliculture du fumage
de poisson, d'étuvage, de la culture maraîchère et du
commerce. La CRD de Mankountan a en outre la particularité d'être
une zone de transhumance du cheptel des peuls du Fouta Djallon, ce qui n'est
pas sans poser problèmes pour les riziculteurs. La population de
Mankoutan est de 95% à vocation agro-pastorale, composée de
différentes ethnies qui sont : Les Bagas, les Soussous, les Ballantes et
les Mikhiforès. Les Bagas résident dans les villages de Bigori,
Kalèxè, Dansi, Matakan, Yampony.
Ils pratiquent la riziculture, la récolte de
régimes et l'extraction d'huile de palme et de palmistes, la
récolte de vin de palme, la récolte de noix et l'extraction
d'huile de cocos, la culture de manioc, de patate, de taro. La saliculture, la
pêche saisonnière ainsi que le commerce saisonnier des productions
citées plus haut font aussi partie de leurs principales
activités. Les Soussous résident dans les villages de Kakala,
Kolon, Toumbeta, Madiana, Matè, Mankountan centre, une partie de Dansi,
de Matakan, de Yolossi, de Kassali et à Yampony. PACV 7
(2003)
La CRD est aussi le lieu de prédilection de nombreux
projets de développement dû au faite qu'elle présente
plusieurs atouts dont sa large bande côtière et sa grande
ouverture sur la mer avec de potentialités halieutiques
considérables. De plus, elle est composée pour une part d'une
zone de mangrove favorable à la riziculture.
A cela s'ajoute l'importante présence des
Bagas8 dont les traditions de la riziculture inondée sont
anciennes et particulièrement adaptées au milieu naturel. La zone
est de plus très bien dotée de plantations de palmiers à
huile, de cocotiers, de manguiers, d'orangers, de kolatiers, et grâce
à la proximité de l'océan, elle offre d'importante
possibilité de saliculture.
7 PACV : Projet d'Appui aux Communauté
Villageoise
8 Les Bagas constituent une ethnie de la Guinée
Maritime qui se subdivise en plusieurs tribus qui malgré les divergences
qui les caractérisent ont le sentiment d'appartenir à la
même entité ethnique. Ils occupent une aire géographique
s'étendant de la rive gauche du Rio Nunez (victoria) jusqu'à la
presqu'île du kaloum (Conakry)
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CHAPITRE VI : PRESENTATION DES DONNEES
Ce chapitre présente les données recueillies sur
le terrain. Il comprend cinq (5) sections : la première section traite
du profil des répondants, la deuxième fait état de la
disparité entre hommes et femmes dans leur participation dans les
projets de développement, la troisième s'efforce de montrer les
formes de participation des femmes dans les projets de développement,
dans la quatrième section, se trouve exposé les perceptions que
différents acteurs du développement ont de la femme. Et enfin, la
dernière section fait état de la prise de conscience des femmes
réunies en groupement.
SECTION I : PROFIL DES ENQUETES
Notre enquête s'est déroulée dans la
Communauté Rural de Développement (CRD) de Mankountan, dans la
préfecture de Boffa. L'entretien a concerné soixante dix (70)
femmes réparties entre certains groupements, d'autres femmes hors
groupement et quinze (15) hommes soit 82,2% de femmes contre 17,64%
d'hommes.
De manière spécifique, 39 femmes (45,88%)
interviewées sont reparties dans 10 groupements dont nous avons
respectivement: le groupement de "Kadiatou Seth" à Mankountan
centre (7 femmes), de "Christiane" à Bigory,
(4 femmes) de "Kadiatou Bangoura" à Tabangalan, (3
femmes), de"Madianè" à Madiana (2 femmes), de
"Alpha Bah" de Toumbéta (2 femmes), de "Tchotcho" à
Sibaly (4 femmes), de "Dondoly" (4 femmes) à
Kalexè, de "Taatéma" (5 femmes) à
Kalexè, de "Farceur", (3 femmes) à
Bantö, et de "Danbélé", (5 femmes) à
Bantö.
Les 31 (3 6,47%) autres femmes hors groupement ont
été rencontrées entre Mankountan Centre, Sibaly Tabangalan
Sibaly, Kalexè et Bantö.
Les femmes interviewées sont toutes des
ménagères, exceptée la présidente du groupement
"Kadiatou Seth" qui est sage femme. A côté de la fonction de
ménagère, elles exercent plusieures petites activités
génératrices de revenus
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(Extraction et commercialisation de l'huile de palme, fumage du
poisson, étuvage, petit commerce etc..). Leur âge varie entre 21
et 80 ans.
Le niveau d'instruction est généralement
très bas, sur les 70 femmes, il n'y a que 7 (10%) qui ont le niveau
primaire (2 femmes de Tchotcho, 3 femmes de Alpha Bah et 2 de Kadiatou seth).
Les autres sont analphabètes.
La plus part des répondantes sont de la religion
musulmane. Seulement 9 (12,85%) femmes du groupement Christiane de Bigory sont
des chrétiennes. Parmi les 70 répondantes, seulement 19 (27,14%)
ne sont pas mariées.
Dans le souci de vérifier les réponses des
femmes, nous avons enquêtés (15) hommes. 5 (33,33%) tous
travailleurs dans les projets de développement de la place et les 10
autres (66,66%) ont été choisis dans la population. Leur
âge varie entre 30 à 70 ans, 8 parmi eux (53,33%) ont 30 ans, 4
(26,66%) autres ont 42 ans, 2 (13,33%) personnes ont 50 ans et le dernier
(6,66%) à 70 ans. Leur niveau d'instruction oscille entre le secondaire
et le supérieur. Ils sont tous de la religion musulmane. Parmi eux, 5
personnes seulement sont mariées, soit le tiers d'entre eux ne le sont
pas.
SECTION II : DISPARITE ENTRE HOMMES ET FEMMES DANS LEUR
PARTICIPATION DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
Il ressort des enquêtes, que de fortes et importantes
disparités existent entre hommes femmes par rapport à leur
participation dans les projets de développement à Mankountan. La
moitié des enquêtées soit 93,33% de femmes et 80% des
hommes, estiment que les femmes restent des acteurs méconnus et
secondaires malgré leur rôle primordial, et font les frais d'une
domination masculine qui gêne leurs investissements et qui empêche
le dialogue avec les projets de développement. Pour illustrer cette
situation, les informations fournies par les enquêtés laissent
voir deux catégories de réponses :
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> La première catégorie dénonce le
pouvoir des hommes. A ce niveau un homme d'âge mûr de niveau
d'instruction primaire interrogé à Bigory soutient : « la
femme est un être qui inspire de la pitié parce qu'elle n'a pas le
même pouvoir de réflexion et d'analyse que l'homme. C'est à
l'homme de la canaliser et de prendre la décision pour elle ».
C'est dire que la femme à Mankountan est sous les
ordres du mari et c'est lui qui décide de ce que la femme doit ou ne
doit pas faire. Une femme analphabète d'environ 40 ans,
interrogée affirme :
Nous, nous sommes des femmes au
foyer et nous obéissons à nos
maris. S'ils ne veulent pas que l'on
fasse quelque chose, on ne le fait pas
parce que, si nous le faisons, nous
serons très mal vue par la société
».
Deux femmes enquêtées dans le groupement «
Alpha Bah » de Toumbéta affirment : « nous avons le sentiment
d'être considérées comme des enfants à la place
desquels, les hommes prennent toujours des décisions. »
A Sibaly, 10 femmes hors groupements rencontrées
affirment que « les hommes de chez eux, croient qu'elles sont des
êtres incapables de réflexions approfondies et par
conséquent elles doivent toujours rester derrière les hommes.
C'est pourquoi ils sont plus représentés dans les projets de
développement ».
Les hommes interrogés confirment cette affirmation. Le
président de la CRD lui même soutien que la femme ne peut
être que la seconde personnalité du foyer et que c'est l'homme qui
doit toujours être au dessus de la femme parce que c'est comme ça.
« Depuis le temps de nos ancêtres, c'est l'homme qui décide
de la femme ». Il ressort donc que les hommes sont les plus
représenté dans les projets.
« Les femmes sont généralement
analphabètes, c'est ce qui fait que les projets ne s'intéressent
pas beaucoup à elles. Elles sont toujours dans les mêmes
activités alors que nous, (les
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|
hommes) en plus des activités agricoles que nous
menons, nous pouvons faire aussi de la maintenance des aménagements, des
constructions des projets », nous confie le secrétaire
communautaire.
> La deuxième catégorie accuse plutôt
certains projets qui ne se dirigent pas vers les femmes. Deux femmes
interrogées dans le groupement « Christiane »
de Bigory affirment :
« Nos situations n'intéresse pas beaucoup les
projets parce que, quand ils viennent ici (Mankountant), ils se dirigent
toujours vers les hommes, et c'est les hommes qui les orientent par rapport aux
activités de la localité ».
Les femmes sont faiblement prises en compte dans les projets de
développement. Les 4 femmes du groupement "Christiane" de Bigory
interrogées, affirment que malgré qu'elles soient en groupement,
aucun projet ou ONG ne les a prises en compte. Dans la même
lancée, une femme du groupement interrogée à tabanganlan
soutien :
« Cela fait déjà trois ans que nous
constituons un groupement indépendant, mais jusqu'à
présent nous n'avons pas encore eu d'appui concret de la part des
projets de développement. D'ailleurs, la majeure partie des projets qui
viennent vers nous, ils nous font seulement parler de nos activités mais
en réalité, ils ne font rien pour nous aider. Ce sont toujours
les hommes qui bénéficient des projets. »
Les femmes hors groupement enquêtées affirment
qu'aucun projet, ni aucune structure, ne les a demandée de participer
à leur organisation. 3 parmi elles
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|
estiment : « que les Projets ne font pas suffisamment
d'effort pour aider les femmes dans leurs différentes activités
».
2 femmes du groupement "Tchotcho" de Sibaly
enquêtées affirment : « A part le SNPRV qui nous a
appuyées pour avoir notre agrément, aucun autre projet de
développement ne nous a prises en compte. Nous n'avons reçu
aucune aide ni des élus locaux, ni des ONG, nous évoluons sur la
base de nos maigres ressources (humaines et financières) ».
Pour les groupements (Dambélé, Christiane), les
projets ne s'occupent que de leurs intérêts. La
présidente du groupement Tchotcho, abonde dans le même sens :
Les projets ne viennent pas vers nous pour nous demander
ce que nous voulons et ce que nous savon faire. Lorsque nous partons vers eux,
ils nous imposent des conditions que nous ne pouvons pas remplire. C'est
pourquoi, on se décourage et on finit par rester à la
maison.
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SECTION III : FORMES DE PARTICIPATION DES FEMMES DANS LES PROJETS
DE DEVELOPPEMENT
Sur la base des données obtenues, les formes de
participation des femmes, sauf exception, demeurent très accessoires et
sont fonctions des types de projets. Il existe en effet, sur la base de la
recherche documentaire et selon les enquêtés, plusieurs types de
projets :
y' Les projets d'aménagements rizicoles et d'alimentation
; y' Les projets d'infrastructures sociales, ;
y' Semences et magasins de stockage ;
y' Les projets Hydrauliques ;
y' Les services de vulgarisation ;
y' Les services de crédit.
Les enquêtées s'accordent à dire que la
participation des femmes dans les projets
est très limitée. Une femme interrogée
hors groupement nous confie : « nous les femmes, on participe dans les
projets en apportant du sable, des pierres, des troncs d'arbres,
préparer à manger pour les travailleurs. » Il arrive souvent
que les femmes
ne sachent pas s'il y a des projets dans la communauté,
c'est à travers leurs maris
ou les élus local qu'elles participent au rassemblement
des agrégats demandés par
le projet. Voici comment une femme rencontrée à
Kalèxè lors de nos enquêtes l'a confirmé :
Lorsqu'une école ou un centre de santé doit
être construit chez nous, les hommes nous appellent et nous disent
voilà, le gouvernement nous a envoyé des hommes pour nous
construire soit une école ou un centre de santé. Ils ont donc
besoin de nous, vous les femmes c'est ce que vous devez faire et
généralement, ce que l'on fait c'est réunir les
agrégats de construction et préparer à manger aux
travailleurs. On fait donc ce qu'on nous dit de faire, sans poser de question
parce qu'il nous a été dit que l'on n'est venu pour nous aider et
surtout qu'il ne faut pas contredire ce que disent les maris. Il arrive
dès fois qu'on ne rencontre jamais ceux qui sont venus nous
aider.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Projets de développement
Projet de développement de la riziculture inondée
(PDRI/GM)
|
Années
Projets
1997 à nos jours
|
Lieux d'aménagement
Mankountan : Kalexè, Sibaly, Madiana
|
Activités
rizicole et d'alimentation Aménagement de la plaine de
Kalexè- Sibaly (250ha) construction de
drains et barrages. Amenagement de piste (Mankountan-
Kalexè), de
magasins de stockage, de
banques de soudures Appui aux organisations paysannes
|
Formes de participations des femmes dans les projets de
développement
Participation communautaire : les femmes, payent
la cotisation
(35.000 GNF à l'hectare et 10.000 GNF par mois pour
l'entretien des périmètres aménagés)
Apport d'agrégats (sable, gravier, blocs
de pierres) lors de la construction des magasins de stockage des
barrages, des pistes.
Préparer à manger.
|
Dynamisation des filières vivrières (Dynafiv)
ancien PASAL (programme d'appui à la sécurité
alimentaire
|
1999 à nos jours
|
Mankountan centre
Kalexè-Sibaly
|
Commercialisation des produits vivriers. Innovation
technique,
étuvage et décorticage
Suivi et évaluation SIPAG-système d'information sur
les produits
alimentaires.
|
Formation des femmes aux nouvelles techniques
d'étuvage améliorées. Formation des femmes
sur les techniques de construction des foyers améliorés à
Kamsar. Appui les femmes dans leurs activités post-récolte
(étuvage et décorticage).
|
Projets d'infrastructures Sociales
|
Projet d'appui aux communautés villageoises
(PACV)
|
2001 à nos jours
|
Mankountan centre
|
Construction d'infrastructures sociales avec un diagnostic
participatif
|
Apport d'agrégats pour la construction (sables, gravier
pierres, le transport de l'eau), nettoyage des locaux, préparation de la
nourriture, chanter et danser.
|
Charente Maritime Coopération
|
1997 à nos jours
|
Mankoutan (CRD) : Kalexè,
Bigory, Dansi, Madiana, Toumbéta
|
Construction
d'écoles, de pistes des magasins de stockage. Formation
des communautés villageoises,
entretien des pistes (uniquement les hommes)
|
Apport d'agrégats pour la construction (sables, gravier
pierres, le transport de l'eau), nettoyage des locaux, préparation de la
nourriture, chanter et danser.
|
Aide et Action
|
Parti
depuis quelques années
|
CRD de Mankoutan Toumbéta
|
Construction d'infrastructures sociales, éducation
alphabétisation
51
|
Apport d'agrégats pour la construction (sables, gravier
pierres, le transport de l'eau), nettoyage des locaux, préparation de la
nourriture, chanter et danser.
|
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Semences et Magasins de Stockage
Association Sud, Sud- Ouest de développement industrie
agriculture ASSODIA
|
Arrivé en 1987 et parti
depuis
des années.
|
Mankoutan (CRD) : Kalexè, Bigory, Dansi, Madiana,
Toumbéta
Construction des magasins de
stockages de riz Alphabétisation des groupements en
Sousou
Octroie de crédits en natures ( riz paddy)
|
Apport d'agrégats pour la construction (sables, gravier
pierres, le transport de l'eau), nettoyage des locaux, préparation de la
nourriture, chanter et danser.
|
Projets Hydrauliques
Société Nationale d'Aménagement des Points
d'Eau
(SNAPE)
|
Projet d'approvisionnement rural en eau potable de la
guinée Maritime (projet japonais) PAREP/GM
1997 à nos jours
Du 1er avril
2002 au 9 février 2003
|
CRD de Mankountan: Kolon, Dansy,
Construction de puits améliorés (pompes)
Construction d'un château d'eau avec une canalisation qui
alimente sept (7) fontaines (5 à Kalexè et 2 à Sibaly)
Aucune forme de participation si non préparer à
manger aux travailleurs et puiser de l'eau
Cotisation communautaire demandée par le projet. Transport
de l'eau et préparation à manger pour les travailleurs du
château
Service de Vulgarisation
Service National de Promotion Rurale et de Vulgarisation
SNPRV
|
De 1991 à nos jours
|
Présent sur toute la CRD de
Mankountan
|
Vulgarisation des techniques et innovations. Service
médiateur entre les projets et les communautés villageoises (tous
les projets passent par le SNPRV).
|
SNPRV/DYNAFIV : Formation de 4 femmes à la technique de
construction des foyers améliorés. SNPRV/UNICEF :
Formation de trois femmes du groupement "Kadiatou Seth" sur
l'imprégnation des moustiquaires imprégnées.
SNPRV/PDRI/GM:
Formation des femmes des périmètres
aménagés de
Kalexè et Sibaly sur la technique de repiquage du riz
(écartement, nombre de brins..), amélioration du calendrier
agricole
SNPRV : Vulgarisation de la technique de repiquage du riz
à travers toute la CRD.
|
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Crédit Rural
|
Organisation
|
2000 à nos
|
Siège à Kataco,
|
Octroie le crédit à
|
Aucune forme de participation
|
Catholique
|
jours
|
présente dans Huit
|
travers le Bagataye
|
des femmes dans cette
|
pour la
|
|
(8) villages du
|
|
institution. Le crédit n'est
|
Promotion humaine
|
|
Bagataye
|
|
octroyé qu'aux hommes.
|
(OCPH)
|
|
|
|
|
|
|
|
Crédit rural et
|
|
Crédit Rural
|
2002 à nos
|
Couvre toute la
|
épargnes
|
Simple emprunt, avec un faible
|
de Guinée
|
jours
|
CRD de
|
volontaires
|
taux de participation par rapport
|
(CRG)
|
|
Mankountan
|
accordée à la population.
Le crédit octroyé est fondé sur le principe
de solidarité (garantie mutuelle).
|
aux hommes (voir tableau annexe II). Aucune représentation
dans les institutions du crédit (comité de gestion, de formation
et de surveillance)
|
Ce tableau présente les principaux projets de
développement intervenant dans la CRD de Mankountan, les années
et les lieux d'intervention de ces projets les principales activités
réalisées par ces projets ainsi que les formes de participation
des femmes à ces projets.
SECTION IV : LES PERCEPTIONS QUE DIFFERRENTS ACTEURS DU
DEVELOPPEMENT ONT DE LA FEMME
Il demeure évident, sur la foi des réponses
obtenues au niveau des différents acteurs du développement, que
la participation des femmes aux projets de développement est fortement
en relation avec les différentes perceptions qu'ils ont de la femme.
La majeure partie des enquêtés sont unanimes sur
le fait que la femme est un être inférieur à l'homme et
qu'elle doit se soumettre parce que l'on a trouvé ça comme
ça et on doit aussi les considérer comme telles. Les quelques
maris que l'on a interrogés abondent tous dans le même sens.
A Mankountan centre, un homme de religion Chrétienne de
niveau d'instruction primaire nous confiait ses propos : « La femme est un
être qui réfléchit et qui analyse
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
moins que l'homme. C'est l'homme qui doit décider de
son sort, c'est un fait de culture. Elle est la deuxième
personnalité du foyer ». Un autre de Toumbéta marié
à 3 femmes avec un niveau d'instruction secondaire pense aussi que :
La femme est comme un animal domestique, elle doit
être moulée, dressée, éduquée. C'est à
travers cette éducation que l'homme saura si elle est
opérationnelle ou pas. A partir de là, elle pourrait faire comme
ou même plus que l'homme. La femme, est comme un enfant qui à
besoin d'être encadré. Depuis au temps de nos aïeux c'est
comme ça, c'est un héritage.
Tous les maris rencontrés pensent qu'aux yeux de la
culture, ils sont les maîtres du foyer et que la femme doit toujours se
soumettre à leurs décisions. En outre, ils croient aussi que
l'homme qui ne prendrait pas ses responsabilités et qui serait «
dominé » par sa femme apparaîtrait comme un faible dans la
société et par conséquent, il sera la risée de tout
le village. C'est pourquoi un monsieur qui a été interrogé
à Dansy, dont le niveau d'instruction est aussi du secondaire affirme
que « la femme est un mammifère qui fait des enfants, qui s'occupe
de ses enfants et de son mari. Elle doit rester toujours derrière les
ordres de son mari comme d'habitude. C'est un être de l'intérieur
».
La convergence des réponses sur le facteur culturel se
constate aussi chez un mari à Kalèxè âgé de
68 ans ayant aussi un niveau d'instruction primaire, affirme :
Nous les hommes depuis notre naissance, il nous a
été enseigné que nous avons le pouvoir sur la femme, et
qu'elle doit faire ce que nous voulons qu'elle fasse. La femme est un feu,
c'est un mal nécessaire, sans elle, l'homme ne peut rien
faire. si je tiens compte de
la tradition, la femme doit se plier aux ordres de son mari.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
D'autres enquêtés par contre trouvent que la
femme ne doit pas être considérée comme un être
inférieur à l'homme, mais la compagne de l'homme. C'est la
perception de quelques femmes et des développeurs interviewés. La
femme complément de l'homme n'est pas une perception que tout le monde
partage. Selon le Chef du service du développement rural SNPRV,
La femme n'est pas un objet ou un instrument,
mais un être sensé qui contribue avec
ses
capacités au développement de sa
localité, de
sa maison et voire même de la nation tout
entière. Ce dont l'homme est capable de faire,
la femme est capable de le faire, et même
mieux.
La femme, pour cet autre développeur de niveau
d'instruction supérieur, est plus capable que l'homme dans certains
aspects de la vie. Cet avis est partagé par une femme du groupement
"Alpha Bah" de Toumbéta qui affirme :
La tradition a fait que les hommes se croient plus
intelligents que les femmes. Mais les femmes sont plus intelligentes que les
hommes, s'ils acceptent de considérer la femme comme leurs
complément et non leurs esclaves, les femmes aurons plus de
considération et cela changera certainement leur condition de
vie.
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
SECTION V : PRISE DE CONSCIENCE DES FEMMES REUNIES EN
GROUPEMENT
D'après les enquêtes, on constate que certaines
femmes du milieu rural prennent de plus en plus conscience que leur position
n'est pas figée et qu'elles peuvent par le biais des organisations
paysanne, faire évoluer leurs situations en créant des
groupements féminins à l'intérieur des quels, elles
pratiques des activités génératrices de revenus leur
permettant de satisfaire leurs besoins et intérêts
stratégiques, mais aussi de s'ouvrir aux influences
extérieurs.
Dans le groupement « Kadiatou » de Tabanganlan, une
femme d'environ 36 ans, et d'un niveau d'instruction primaire,
interviewée pense que les femmes ne doivent pas pleurer sur leur sort et
peuvent se sortir de leur situation. La présidente de « Tchotcho
» à Sibaly aborde dans le même sens, en affirmant :
Pour ne pas toujours subir la domination masculine, nous
nous sommes érigées en Groupement pour que les projets de
développement s'intéressent à nous également. C'est
pourquoi depuis la création de notre groupement en 2001, seul le SNPR V
nous a appuyées et conseillées. Pour le moment, nous ne faisons
aucune activité parce que nous n'avons pas d'argent dans notre caisse.
Les cultures que nous avons effectuées l'année dernière
ont été ravagées par les boeufs des éleveurs
peulhs. Mais, on ne s'arrêtera pas là parce que pour nous,
être en groupement est la seule façon de s'entraider et de
décider de ce qui est bien pour nous sans aucune contrainte
extérieure.
Ainsi les femmes réunies en groupement pensent dans leur
majorité que c'est seulement en étant en groupement qu'elles
parviendrons à modifier leur situation.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Les groupements dans les quels nous avons effectué nos
interviewes sont essentiellement des groupements féminins à
l'intérieur des quels les femmes prennent leur propre décisions
sans associer les hommes. Ecoutons plutôt cette femme rencontrée
dans le groupement « Dambélé » de Bantö :
Avant, c'est les hommes qui prenaient les décisions
pour nous. Maintenant, grâce à notre union, nous gérons
nous-même nos activités. La femme étant dans un groupement,
elle devient forte, car elle peut donner son avis et le défendre sans
aucune contrainte. Les femmes
qui ne sont pas dans les groupements sont des femmes qui
ne sont pas intelligentes et malignes (émouköta) car, c'est en
étant dans les groupements que les femmes peuvent avoir des
connaissances et des savoir-faire leurs permettant de
s'épanouir.
La conscientisation des femmes par rapport à leur
position se retrouve aussi dans les idées exprimées par ce
développeur (d'un niveau d'instruction supérieur et appartenant
à l'ethnie peulh) qui pense que pour aider les femme, il faudrait
qu'elles acceptent de se constituées en groupement malgré le
poids des traditions et le pouvoir des hommes, dans l'optique de satisfaire
leur besoins et faire évoluer leur position.
Dans la même lancée, la constitution des femmes
en groupement présente, selon une femme du groupement de «
Tatéma » de Kalèxè, beaucoup d'avantages.
D'après l'interviewée, « être en
groupement est la seule façon de s'entraider. Et mieux, lorsqu'une
activité se présentera à l'avenir, étant en
groupement, nous aurons plus de force pour y faire, face ».
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
La présidente du dit groupement aussi met l'accent sur les
avantages liés au groupement des femmes. Pour elle,
D'une part, le groupement permet aux femmes de rassembler
des individus pratiquant les mêmes cultures et ayant des
intérêts communs. La réunion de personnes exerçant
la même activité favorise l'entraide et la solidarité au
sein d'un groupement. D'autre part, l'organisation en groupement est un moyen
pour les femmes d'être connues et de recevoir un appui technique et
financier de l'extérieur.
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
CHAPITRE VII INTERPRETATION DES DONNEES
Ce chapitre porte sur l'interprétation des
données recueillies sur le terrain. Il comprend trois sections : la
première, traite de la faible participation des femmes dans les projets
de développement. La deuxième montre l'impact de la socialisation
sur les femmes par rapport à leur participation dans les projets de
développement et la troisième montre la prise de conscience de
certaines femmes réunies dans les groupements.
SECTION I : FAIBLE PARTICIPATION DES FEMMES DANS LES PROJETS
Les données recueillies sur le terrain indiquent que
les femmes sont pour la plupart des cas minoritairement
représentées dans les projets et sont reléguées au
second plant. C'est-à-dire qu'elles sont des exécutantes
silencieuses et non des partenaires à part entière. Les
données convergent sur le fait que les femmes participent de
façons très accessoire dans les projets de développement,
leur participation comme l'a fait remarqué Soumaré cité
par Baldé (2001 : 9), est lointaine et se fait le plus souvent par
personne interposée. C'est en général le plus bas
degré de participation précisera t-il.
Les répondants soutiennent que les femmes participent
moins dans les projets parce qu'elles ne sont bonnes qu'au foyer. Pour eux, ce
sont les hommes qui doivent participer à tous les projets de la
communauté. Cette idée se retrouve chez Rousseau (1890)
cité par Sindjoun (2000 : 236), lorsqu'il dit : « les femmes
à l'intérieur, les hommes à l'extérieur ».
Dans la même lancée, Clastres (1977) cité par
Férréol et al (1996 : 82) affirme : « l'arc aux
hommes et le panier aux femmes ».
Aux regards des réponses, on comprend que les femmes
sont faiblement représentées dans les projets et mieux, s'il
arrive qu'elles participent aux projets, leur participation, selon ces
réponses, est très aléatoire et foncièrement
accessoire. A en croire aux propos de cette dame de Kalexè qui soutient
:
« Notre participation dans les projets ne
se limite qu'au assemblage des agrégats,
Kébé Alpha Oumar : 39ème
Promotion UGANC/FLSH
Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
c'est à dire on envoie des pierres, du sable, des
graviers, nettoyer les locaux et préparer à manger aux
travailleurs ».
Il apparaît donc clairement, sur la base des
résultats obtenus, que les femmes à Mankountan continuent de se
confiner aux tâches quotidiennes (s'occuper des enfants, de la maison,
faire la lessive, préparer à manger). Alors que les hommes
profitent toujours des opportunités extérieures.
« Les ONG qui viennent ici s'adressent toujours aux
hommes ». Au vu de ces propos recueillis au niveau d'une femme du
groupement "Christiane" de Bigory, l'on comprend aisément que les
hommes, à tous les niveaux, sont favorisés par les actions de
développement. Ils sont en contact direct et permanent avec les
partenaires au développement avec les quels ils intériorisent les
valeurs du projets et bénéficient des formations
organisées. Quant aux femmes, jugées "incapable", elles sont
obligées de suivre les hommes comme le veut la culture et de jouer le
rôle d'exécutantes. C'est dans cette perspective que Avono (1996)
cité par Sindjoun (2000 : 234), qualifie ces types de
sociétés comme des « sociétés hyper
masculinisées ».
Les résultats de cette étude font
apparaître de fortes et importantes disparités entre hommes et
femmes dans leur participation dans les projets de développement. Les
femmes restent des acteurs méconnus et occupant des places qui
relèvent du second plan (transport d'agrégats, nettoyage des
locaux, préparation de la nourriture, chanter et danser...).
Les hommes quant à eux, tirent toujours leur
épingle du jeu. C'est toujours l'homme qui décide de la femme,
qui va au devant de l'étranger et qui oriente les projets par rapport
aux activités à entreprendre dans la localité. La femme
est beaucoup plus un être de l'intérieur, elle décide de la
maisonnée et travaille plusieurs heures par jours et en toute saison.
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Il s'avère donc réel sur la foi des
réponses obtenues que la conception traditionnelle de la position
sociale des femmes constitue un frein à leur participation aux actions
programmées. De par leur position sociale considérée comme
"inférieure", les femmes sont souvent victimes de
ségrégation au niveau des projets et font les frais d'une
marginalisation quotidienne des hommes considérés comme
"supérieurs" aux yeux de la culture.
Au niveau de la communauté, les activités
publiques et l'ensemble des décisions concernant le village sont sous la
responsabilité des hommes. Dans le cadre des réunions auxquelles
les femmes sont conviées ou qui nécessitent leur participation,
il arrive que ce soit leurs maris qui les représentent. La femme, pour
les hommes, peut paraître considérée comme un mineur au
point de vue social, comme une personne irresponsable et qui ne s'appartient
pas.
Les femmes frappées par la pauvreté ont peu
d'outils de travail et manquent de denrées de première
nécessité, de nombreux enfants et de charges, car elles assument
toute la subsistance de la famille. Les femmes sont victimes de leur position
sociale qui les empêchent de participer au même
pied-d'égalité que les hommes au développement de la
communauté, bien qu'elles demeurent incontournables dans les domaines
sur lesquels porte les actions de développement.
Il importe aussi de tenir compte de la nécessité
pour les projets d'aller vers les femmes, de favoriser un climat de dialogue
sans aucune interférence masculine, car de l'avis des
enquêtées, les projets se dirigent toujours vers les hommes. Les
réponses fournies par les femmes indiquent que les hommes ont toujours
l'avantage sur les femmes, malgré qu'elles constituent les piliers pour
un développement à la base.
La plupart des projets rencontrés ignorent les femmes
dans leurs principales étapes d'évolution. Elles sont alors
considérées comme des exécutantes et non comme des
partenaires au développement. « Nous ne participons qu'à la
demande de nos maris ou des élus locaux, il n'y a aucun contact entre
nous et ce qui sont venus nous aider ». Ces propos recueillis au niveau
d'une femme à Mankountan illustre le
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
manque de dialogue entre les femmes et certains projets de
développement. Alors que pour Coche (1995 : 6),
L'omission du rôle des femmes et de leurs
potentialités constitue, il est claire, un frein au développement
dans son ensemble. De ce fait, il paraît essentiel pour la
réussite des actions de développement et pour la promotion des
changements durables et équilibrés de prendre en compte et de
valoriser le rôle des femmes.
La plupart des réponses convergent sur le fait que les
projets s'adressent toujours en premier lieu aux hommes et cela se comprend
lorsque l'on sait que nos sociétés sont profondément
patrilinéaires et virilocal.
Cependant, d'autres projets comme le SNPRV9, le
DINAFIV10 reconnaissent la
centralité des femmes dans les projets de
développement et oeuvrent à ce que les
femmes soient prises en compte, formées, appuyées
et encadrées. C'est dans ce
cadre que le représentant du DINAFIV à
Mankountan, soutient : « La meilleur manière de faire avancer
les projets est d'impliquer les femmes dans les programmes de
développement en les formant, en valorisant leurs revenus et surtout en
appuyant les activités relevant de leurs compétences
».
Celui du SNPR V pense « que ce qui devrait être
constant dans les approches d'animation et de formation qualifiante des
bénéficiaires, c'est la prise en compte des femmes comme
partenaires indispensables. Cette approche pourrait aider à trouver des
formes
9 Service National de Promotion Rurale et de
Vulgarisation
10 Dynamisation des FilièresVivrières
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
d'organisation appropriées avec lesquelles il sera
possible de travailler pour défendre les femmes. Mais force est de
reconnaître et de déplorer que ce n'est pas tous les projets qui
se soucie des femmes ici à Mankountan ».
Allant dans le même sens, Oakley (1972) cité par
Coche (1995 : 15) soutient que pour promouvoir un développement
équilibré, les projets de développement devraient
impérativement tenir compte des relations entre hommes et femmes. Pour
cet auteur, c'est en reconnaissant et en mettant en valeur leur réelle
participation dans l'ensemble des domaines d'action du développement
qu'il serait possible de faire évoluer leurs positions et situations.
Cela impliquerait une connaissance approfondie de leurs différents
rôles, des modalités de leurs interventions dans les
différentes productions et des relations de
complémentarité entre les hommes et les femmes. »
Mettre fin à l'existence d'un développement
séparé et promouvoir les femmes au rang de partenaires
réelles des opérateurs de développement. Tel est
l'objectif de l'approche genre et développement. Elle est une
construction théorique dont l'objectif est de faire en sorte que toute
initiative, tout projet de développement prenne en considération
l'existence du découpage des sociétés et des
activités humaines entre deux types d'individus : hommes et femmes.
Kébé Alpha Oumar : 39ème
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
SECTION II : IMPACT DE LA SOCIALISATION SUR LES FEMMES PAR
RAPPORT A LEUR PARTICIPATION DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
La construction explicative de la faible participation des
femmes dans les projets de développement suit un schéma de
construction sociale, de perception, dont le fondement prend l'appellation
sociologique de socialisation. Au sens fort selon Aron et al (1993 :
78), socialiser c'est transformer un individu d'un être asocial en un
être social, en lui inculquant des modes de penser, d'agir.
Une des conséquences de la socialisation est de rendre
stables les dispositions du comportement ainsi acquises. Cette
intériorisation des normes et les valeurs a également pour
fonction de rendre siennes les règles sociales, qui sont par
définition extérieures à l'individu et d'augmenter la
solidarité entre les membres du groupe social. La socialisation met en
évidence les processus par lesquels un individu acquiert et
intériorise les normes, valeurs, attitudes, croyance et d'autres
éléments culturels de son milieu, et les intègrent
à sa personnalité de manière à s'adapter au groupe
dans le quel il vit.
La réponse de la plupart des enquêtés met
l'accent sur la socialisation des femmes. En effet, depuis leur tendre enfance,
les femmes apprennent qu'elles sont des êtres de l'intérieur, des
mères, des épouses qui les prédisposent à se plier
aux volontés de leurs maris.
La famille est la cellule de base de la société.
Elle est large ou restreinte, composée d'un ou plusieurs hommes, femmes
et enfants. Elle est le lieu par excellence ou le rapport construit entre
l'homme et la femme s'exprime le mieux. C'est au sein de la famille que le
processus de différenciation entre l'homme et la femme prend sa source
avant de se poursuivre dans la société globale. La famille est
également le lieu par excellence de l'activité économique
domestique et le lieu où s'expriment le mieux les rapports de domination
basés sur le sexe.
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Thème : Participation des Femmes dans les Projets
de Développement dans la CRD de Mankountan
|
Cette idée est partagée par Bourdieu (1980)
cité par Luc Sindjoun (2001 : 80), lorsqu'il affirme que :
la réalité des relations entre les sexe est
également un ensemble de rapports de sens, de représentations
construites. Cette dimension symbolique ne peut être intelligible
qu'à travers des schèmes de perceptions et
d'interprétation.
Dans la même lancée, Berger et Luckman (1986)
cité par Sindjoun (2001 : 82) affirme :
L'enfant de sexe masculin, intégré dans la
société, va consolider les schèmes mentaux relatifs aux
relations entre les sexes, tenus pour acquis au sein de la cellule familiale.
Lesquels constituent des matrices formatrices de ses attitudes, perceptions et
comportement dans le cadre de son interaction avec sa camarade fille, et
permettent de rendre le réel intelligible par l'activité de
typification ou de classement des événements et des individus.
Car les classifications qui nous permettent de penser, nous sont toujours
fournies en même temps que notre vie sociale.
Des données recueillies sur le terrain, il
apparaît que la faible participation des femmes trouve sont explication
dans les perceptions des différents individus. Ces perceptions sont le
fruit d'un long processus de socialisation qui commence dans la cellule
familiale et qui se consolide dans la société.
La perception que les hommes ont de la femme découle de
l'éducation qu'ils ont reçus depuis leur tendre enfance. Il leurs
a été inculqué qu'ils sont supérieurs à la
femme et qu'ils doivent leur imposé leurs idées. Aux femmes, il a
été enseigné la soumission, la résignation et le
respect absolu du mari. Car l'on dit souvent selon
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une femme interviewée à Madiana que « si
une femme veut avoir le paradis, elle doit vouée un respect religieux
à son mari, et si elle veut aussi que ses enfants aient la
baraka11, elle ne doit jamais le désobéir, au risque
d'être stigmatisée par la société.
Il n'est donc pas étonnant de retrouver dans la plupart
des réponses des enquêtés, l'idée que la femme
constitue, de par sa position sociale, un être inférieur à
l'homme et qu'elle n'est bonne qu'à l'intérieur de la maison
s'occupant du quotidien. C'est une perception que l'on retrouve chez plus de la
moitié des enquêtés et qui constitue le fondement d'une
croyance ancrée.
Les propos recueillies auprès d'un maris de 68 ans
à Kalèxè Précise cette idée :
« nous les hommes, depuis notre naissance, il nous a
été enseigné que nous sommes les rois dans la maison et
que nos femmes doivent se plier à nos volontés ».
C'est dire que l'éducation constitue un plier qui
renforce le rapport de domination entre les sexes. Cette idée d'ailleurs
se retrouve chez Bourdieu cité par Sindjoun (200 1 : 89) quand il
affirme que :
Les processus de socialisation qui forgent l'habitus
social défini comme système de dispositions durables,
transportables et ensemble de schèmes de perceptions, de pensée,
d'appréciation qui permettent à l'individu de régler d'une
manière généralement non consciente, ses actions et
décisions quotidiennes rendent possible, tout au long de l'existence,
l'intériorisation des savoirs, des croyances et des valeurs relatifs aux
rapports de domination entre les sexes.
La plus part des répondantes soutiennent que c'est au
sein de la cellule familiale qu'on les apprend à se soumettre aux
hommes, on les enseigne que les hommes sont
11 La baraka signifie la bénédiction
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les maîtres de la maison et les femmes doivent les
obéir et se soumettre à eux. Cette réflexion se retrouve
dans les idées exprimée par Sindjoun (2000 : 88) lorsqu'il
affirme : « La prédisposition des femmes à la soumission est
incrustée au sein de la famille ». Cette prédisposition
amène les femmes à accepter leur situation et conforte ainsi leur
position sociale jugée « inférieur ».
La socialisation des femmes consolide et accentue leur
marginalisation, acceptée comme phénomène normal au point
où les femmes n'ont pas de problème à occuper cette place.
Une femme d'âge mûr interrogée à Mankountan consolide
cette idée : « nous, nous sommes des femmes, lorsque nos maris nous
disent de faire quelque chose, alors nous le faisons même si cela nous
plait pas. Il nous ait interdit de les contredire au risque d'exposer nos
enfants à la malédiction et surtout d'être à la
risée de tout le village. »
De ce point de vue, il apparaît claire, suite aux
données recueillies, que l'on est convaincu de la
légitimité de la domination de l'homme sur la femme. Cette
perception n'est pas née du néant, elle est la résultante
d'un long processus d'éducation à travers lequel, les individus
acquièrent une certaine forme de perceptions par lesquelles ils jugent
leur prochain.
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SECTION III : GROUPEMENTS FEMININS : CADRE D'EMANCIPATION DES
FEMMES
Suite à l'étude du terrain, il ressort que
certaines femmes réunies en association trouvent le salut dans les
groupements féminins. Si les femmes n'ont pas le droit de décider
devant leurs maris, certaines d'entre elles trouvent cela injuste car, pour
elles ce dont l'homme est capable de faire, la femme aussi en est capable.
Puisqu'elles ne peuvent pas bouleverser tout le système patriarcale
assez solide, elles ont optées pour des solutions assez subtiles qui
consiste à se réunir en groupement de femmes pour y faire fasse
à leur situation.
Il demeure exact, d'après les données
recueillies, que les femmes, par le biais des groupements s'expriment,
gèrent leur avoir, dirigent leurs activités sans aucunes
présence masculine. Il est alors facile d'expliquer la liberté
dont les femmes disposent dans ce genre d'organisation, n'ayant pas à se
soumettre à l'autorité de leurs maris, ni de leurs
aînés masculins. Elles jouissent alors d'une marge de manoeuvre
considérable et gèrent elles-mêmes les différents
aspects de leurs activités.
Les réponses convergent sur le fait que seules les
associations peuvent permettre aux femmes de se battrent pour faire savoir aux
autres que leur position n'est pas figée. Cette idée se retrouve
d'ailleurs dans la deuxième sexe de Beauvoir, lorsqu'elle affirme :
« on ne naît pas femme, on le devient ». A travers les
groupements féminins, les femmes apprennent qu'elles peuvent aussi
élever le ton et défendre leur position et leurs
activités. Cela se retrouve dans les idées de cette femme du
groupement « Dambélé » de Bantö :
Avant, c'est les hommes qui prenaient les
décisions pour nous. Maintenant grâce à
notre
union, nous gérons nous même nos
activités. La
femme étant dans un groupement, elle devient
forte car elle peut donner son avis et le
défendre
sans aucune contrainte. Les femmes qui ne sont
pas dans les groupements sont des femmes qui
ne sont pas intelligentes et malignes (hé mou
köta) car, c'est en étant dans les
groupements
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que les femmes peuvent avoir des connaissances et des
savoir-faire leurs permettant de s'épanouir.
Sur la foi des résultats obtenus, les femmes
réunies en groupements trouvent à celles qui ne le sont pas, un
esprit fataliste car pour elles, les femmes doivent se lever ensemble et se
battre pour leur émancipation afin de faire évoluer leur
situation.
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CONCLUSION
Cette étude, réalisée dans le cadre d'une
Maîtrise en Sociologie, avec pour thème La participation des
femmes dans les projets de développement dans la CRD de Mankountant,
avait pour objectif de comprendre le faible niveau de participation des femmes
dans les projets de développement. Pour cerner cette
problématique, nous avons présumé que la faible
participation des femmes dans les projets de développement
résulterait de leur position sociale.
Pour tester notre hypothèse, nous avons opté
pour une démarche de recherche de type qualitative, avec la recherche
documentaire et l'entretien libre comme technique de collecte de
données. L'entretien a concernée (70) femmes réparties
entre certains groupements, d'autres femmes hors groupement et (15) hommes
choisis dans la population et dans les projets de
développement.
Les résultats auxquels nous avons abouti se
répartissent dans quatre sections : dans la première, les
personnes enquêtées s'accordent à dire qu'il existe une
forte et importante disparité entre hommes et femmes par rapport
à leur prise en compte dans les projets de développement à
Mankountan. Les hommes, d'après les femmes enquêtées, sont
ceux que les projets font participer aux actions de développement
envisagées dans la communauté. Dans la deuxième section,
les enquêtées mettent l'accent sur les formes de participation des
femmes dans les projets de développement. Les formes de perceptions de
la femme par les acteurs du développement selon les
enquêtées sont exposées dans la quatrième section.
Enfin dans la dernière, certaines femmes enquêtées estiment
que les femmes prennent de plus en plus conscience de leur situation et
oeuvrent pour la changer par le truchement des groupements féminins.
Au bout du traitement, de l'interprétation et de
l'analyse des données, il ressort que les femmes sont pour la plupart
des cas minoritairement représentées dans les projets et sont
reléguées au second plan. C'est à dire qu'elles sont des
exécutantes silencieuses et non des partenaires à part
entière. Les données convergent sur le fait
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que les femmes participent de façons très
accessoire dans les projets de développement, leur participation comme
l'avait fait remarquer Somaré (2002), est très lointaine.
Les résultats de notre étude font
également apparaître de fortes et importantes disparités
entre hommes et femmes dans leur participation dans les projets de
développement. Les femmes restent des acteurs méconnus et
occupant des places qui relèvent du second plan (transport
d'agrégats, nettoyage des locaux, préparation de la nourriture,
chanter danser...).
Les hommes quant à eux, tirent toujours leur
épingle du jeu. C'est toujours l'homme qui décide de la femme,
qui va au devant de l'étranger et qui oriente les projets par rapport
aux activités à entreprendre dans la localité. La femme
est beaucoup plus un être de l'intérieur, elle décide de la
maisonnée et travaille plusieurs heures par jours et en toute saison. La
femme reste au centre des activités domestiques
D'après les données obtenues sur le terrain, il
serait logique et pertinent de dire, que La construction explicative de la
faible participation des femmes dans les projets de développement, suit
un schéma de construction sociale, de perception, dont le fondement
prend l'appellation sociologique de socialisation. Il demeure vrai sur la foi
des données du terrain, que la faible représentation des femmes
dans les projets découle de la perception, de l'éducation (sur
les rapports de domination basé sur le sexe), que les individus
intériorisent depuis leur tendre enfance et qui fonde leur
personnalité sociale. Il apparaît donc que la perception que les
individus ont de la femme dépend de sa position sociale jugée
« inférieure ».
Il apparaît clairement, suite à l'étude de
terrain que la place des femmes dans les projets de développement, est
fortement en rapport avec leur position sociale, leur statut et les formes de
perceptions qu'ont les différents acteurs du développement sur
elles. Cela se ressent dans tous les domaines : sociaux, économiques,
politiques et dans les actions de développement, dans lesquels les
femmes continuent d'occuper une place secondaire alors qu'elles jouent un
rôle primordial.
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La présence de leurs aînés masculins
contribue fortement à limiter la marge de liberté et d'expression
des femmes. Cette limitation des potentialités féminines est
indéniablement un frein, un obstacle au développement agricole,
rural de la localité dans la mesure où elles ne peuvent
s'investir comme elles le souhaiteraient (limitation foncière, peu de
représentation, peu d'alphabétisation et peu d'appui...) et que
cela contribuerait à ralentir le processus de développement dans
son ensemble
D'après les données recueillies, il est possible
d'affirmer que certaines femmes du milieu rural prennent de plus en plus
conscience du fait que leurs positions n'est pas figée et qu'elles
peuvent par le biais des organisations paysannes, faire évoluer leurs
situations en créant des groupements informels féminins à
l'intérieur des quels, elles pratiques des activités
génératrices de revenus leur permettant de satisfaire leurs
besoins et intérêts stratégiques, mais aussi de s'ouvrir
aux influences extérieurs. Les intérêts stratégiques
sont ce que les femmes réunies en groupement défendent pour
transformer l'ordre établit et améliorer leur position sociale.
Cette notion désigne ce qui favorise une participation sociale plus
égalitaire, tant au niveau des projets de développement qu'au
niveau de la nature des relations de genre.
Sur la base de ces résultas obtenus, nous pouvons
affirmer que l'hypothèse au départ a été
confirmée. Nous avions présumé au début de ce
travaille, que la faible participation des femmes dans les projets de
développement résulterait de leur position sociale. En cela, nos
conclusions adhèrent à ceux de nombreux auteurs.
L'originalité du présent mémoire est
d'avoir permis de mettre en exergue d'une part les énormes
difficultés liées à la participation effective des femmes
dans les projets de développement, des difficultés qui sont la
résultante d'un long processus de socialisation des individus et
à travers le quel, ils perçoivent leur prochain. D'autres part,
la présente recherche à permis de montrer un "ouf" de soulagement
de certaines femmes réunies en groupement qui, de part leur
activité essai de changer leur situation.
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Le présent mémoire n'a pas la prétention
d'apporter une étude exhaustive aux énormes difficultés
liées à la participation des femmes dans les projets de
développement. Nous estimons néanmoins, que les insuffisances
laissées par la présente étude pourrons être
comblées par d'autres études sur divers autres aspects
liés à la question des femmes. Si ce travail pouvait
s'avérer d'une quelconque utilité, nous souhaiterions alors qu'il
permettre aux chercheurs qui s'intéresseront aux femmes de mieux les
connaître, qu'ils participe à la réflexion au sujet de
l'intégration des femmes aux projets de développement et surtout
qu'il contribue à faire de l'approche genre une des priorités des
programmes futurs.
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BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGE GENEREAUX
1. Ansart Pierre et Akoun André "Dictionnaire de
Sociologie" Le Robert Seuil, 1999.
2. Bazzi-viel Latitia "Analyse de la situation de la femme en
Afrique de l'Ouest et du centre" CEPRASS Abidjan septembre 2000.
3. Valade Bernard et al "Dictionnaire de
Sociologie" Albin Michel, 1998.
4. Bulletin du Système des Nations Unies - Guinée
" Femmes et Pauvreté" Octobre-janvier, 1999
5. Boudon, Raymond et al "Dictionnaire de la
sociologie" Larousse 1993.
6. Coche Raphaël "Participation des femmes au
développement rural de la Guinée Maritime" Unité Mixte
de Recherches Regards, 1995.
7. Chenau Loquay Annie: "Contribution de la Guinée
Maritime à la Sécurité Alimentaire du pays". (OSTROM)
(CEGET/CNRS)Talence. 1989.
8. Droy Isabelle "Femmes et développement Rural",
Editions Karthala 22-24, boulevard Argo 75013 Paris 1995.
9. Encyclopédie Unversalis5 vol. 9 Paris 1996.
10. Gauthier Benoît "Recherche Sociale De la
Problématique" Edition Presse de l'Université de
Québec, 1990.
11.
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|
12. Férréol Gilles et al "Introduction
à la Sociologie", Edition Armand Collin/Masson, Paris 1989-1996.
13. Jacquet Isabelle "Développement au Masculin /
Féminin" Editions l'Harmattan, 1995.
14. Kolosy Katalyn "Le développement local : une
réflexion pour une définition théorique du concept"
1998.
15. Luc Sindjoun et al "La Biographie sociale du sexe"
Editions Karthala et Codesria, 2000.
16. Raymond Thomas et al, "Sociologie Contemporaine",
Collection essentielle, Edition, Revue augmentée, Vigot, Paris, 1999
17. de Beavoir Simone "Le deuxième sexe" Editions
Gallimards, Paris 1949 MEMOIRES ET RAPPORTS
1. Diaby Mohamed "l'excision en milieu urbain: cas du
quartier Manquépas" 2003. Sociologie Université de Conakry
2. Baldé Alpha Oumar " la participation des
populations au développement local en Guinée : Cas de la CRD de
Sarekély dans la préfecture de Télimélé"
2001. Sociologie Université de Conakry
3. Ministère des Affaires Sociales, de la Promotion
Féminine et de l'Enfance : " Programme Cadre Genre et
Développement" , Conakry avril 1998
4. Réseau Ouest Africain de la Documentation
d'Information et de Communication,"La Question du Genre et
Développement", Cotonou, Novembre 1999
5. Service Statistique et Planification/ MEPU - EC Conakry juin
2003
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ANNEXE I
GUIDE D'ENTRETIEN HOMMES/FEMMES
I-Identification
Nom et prénom :
Age :
Ethnie :
Niveau d'instruction : Religion :
District :
1. Combien de projets sont présents dans votre village
?
2. Qu'elles sont les différentes actions de
développement qui ont été faites par ces projets ?
3. Avez-vous été de près ou de loin
impliquer dans la réalisation de ces actions ? (justifier)
4. Quelles sont les rôles ou/et place confiée aux
femmes dans ce ou ces projets ?
5. Pensez-vous que les femmes étaient-elles à
mesure d'assumer les rôles ou/et place qu'ont les avaient confiés
? (justifier)
6. Quels sont les rôles que les femmes ont
concrètement joués dans ce ou ces projets ?
7. Pensez-vous que les rôles que jouent, ou qui ont
été joués par les femmes dans ce ou ces projets
étaient ceux qu'elles méritaient réellement ?
(justifier)
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8. Quels rôles ou/et places selon vous, les femmes
pourraient-elles jouées ou occupées?
9. Que pensez-vous des méthodes appliquées par les
projets pour vous aider ?
10. Ces méthodes vous conviennent-elles ? (justifier)
11. Rencontrez-vous des difficultés pour participer
à un programme de développement d'un projet ?
12. Quelles sont les actions concrètes qui ont
été menées pour permettre aux femmes d'être prises
en compte dans les actions de développement ?
13. Quel apport avez-vous eu de ce ou ces projets de
développement ?
14. Que pensez-vous de la femme ?
15. Comment voyez vous les femmes de votre village ?
16. Quelle est la relation entre hommes et femmes dans votre
village ? (justifiez)
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ANNEXE II
Emprunts de crédit hommes et femmes dans la CRD de
Mankountan de 1998 à 2003.
Années
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
1998
|
196
|
133
|
329
|
1999
|
532
|
416
|
948
|
2000
|
644
|
437
|
1081
|
2001
|
570
|
418
|
988
|
2002
|
577
|
475
|
1052
|
2003
|
644
|
544
|
1198
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Source Crédit rural de Mankountan, (document de travail)
2003
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ANNEXE III
Carte Administrative de Mankountan source (PACV Mankountan
2003)
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