CONCLUSION
Cette étude nous a permis de mettre en exergue
l'évolution de la fécondité à Madagascar sur une
période décennale (1992-2003) ainsi que les facteurs qui sont
à l'origine de cette évolution. Il ressort de cette étude
que tous les régions et types de résidence de Madagascar ont
amorcé la transition de la fécondité depuis les
années 1990 excepté la zone urbaine d'Antananarivo qui est
déjà en fin de transition et la zone rurale de Toliary qui n'est
pas encore entrée en transition.
Même si la plupart des localités sont
entrées en transition de fécondité, on remarque
néanmoins une diversité au niveau des types de transition ainsi
qu'au niveau des facteurs déterminants de cette transition. Dans les
localités développées comme Toamasina urbain, c'est
surtout les pratiques contraceptives et l'effet du mariage qui sont à
l'oeuvre de la transition. Alors que dans les localités moins
développées (surtout les zones rurales), c'est
l'infécondabilité post-partum qui joue beaucoup à
l'inhibition de la fécondité.
Notre travail a eu l'avantage d'étudier la
fécondité simultanément dans les régions et les
milieux de résidence. Cela nous permet de vérifier
l'hypothèse classique sur la fécondité qui stipule que
c'est le développement qui est à l'origine des transitions
démographiques. Cela se voit dans notre étude car les zones
urbaines les plus développées particulièrement
Antananarivo rurale et Toamasina rurale ont tendance à se comporter
comme les zones urbaines et ont mêmes des ISF plus faibles que certaines
zones urbaines.
L'étude connait des limites parmi les quelles ont peut
citer la non intégration de l'indice de l'avortement dans notre
modèle. Cela est dû aux contraintes liées à notre
base de données et on était obligé de l'intégrer
dans l'indice de contraception. De plus notre modèle utilisé
n'explique pas très bien le fait que la zone rurale de Toliary n'est pas
encore entrée en transition de fécondité. Si on ne s'en
tenait qu'aux indices de Bongaarts calculé, la zone rurale de Toliary
devrait connaitre une hausse de son ISF puis une baisse. Or cette zone a connu
une hausse continuelle de sa fécondité. Peut-être une
régression de l'ISF à partir des variables lointaines de la
fécondité aurait pu mieux expliquer l'évolution de la
fécondité à Toliary rurale mais nous avions
été limités par le temps.
BIBLIOGRAPHIE
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