Ministère des Enseignements Secondaire
République du Mali
Supérieur et de la Recherche Scientifique Un
peuple- Un but- Une foi
**************** *********** Direction Nationale de
L'Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
********************
Institut Polytechnique Rural de Formation et
de
Recherche Appliquée (IPR / IFRA) de
Katibougou
Annexe de Bamako
MEMOIRE DE FIN DE CYCLE
TITRE : MAITRISE DES CYCLES SEXUELS CHEZ LES BOVINS
: APPLICATION DE TRAITEMENTS COMBINES À BASE DE
PROGESTERONE-PGF2a-PMSG ET
PROGESTAGENE-PGF2a-PMSG.
Présenté et soutenu par : AHMED
HOUMADI
Pour l'obtention du diplôme d'ingénieur de
l'Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée
de katibougou
Spécialité : Zootechnie
Directeurs de mémoire : Dr Jean Baptiste
KEITA (C.I.A.T.E)
Dr Siaka DIARRA Enseignant chercheur IPR/IFRA
Date de soutenance : Décembre 2007
Table des matières
Pages
Dédicace v
Remerciements vi
Sigles et abréviations vii
Liste des tableaux viii
Liste des figures . ix
Liste des graphiques .x
Introduction 1
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU LIEU DE
STAGE
Présentation du lieu de stage 4
DEUXIEME PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Aperçu physiologique de l'appareil
génital de la femelle 6
I.1 / Cycle sexuel de la femelle 7
I.1.1 / Apparition du cycle sexuel chez la femelle 7
I.1.2 / Différents types de cycles sexuels . ..7
I.1.3 / Cycles oestriens 8
I.1.4 / Caractère du cycle oestrien . .9
I.2 / Les composantes du cycle sexuel chez la femelle
. ...9
I.2.1 / Evénements cellulaires ovariens.....
I.2.1.1 / Folliculogénèse (Croissance folliculaire)
|
..9
..10
|
I.2.1.1.1 / Initiation de la croissance folliculaire
|
11
|
I.2.1.1.2 / Développement folliculaire terminal
|
....11
|
I.2.1.1.3 / Régulation des mécanismes de la
folliculogénèse terminale
|
12
|
I.2.1.2 / Ovulation .
|
.14
|
I.2.1.2.1 / Mécanisme de l'ovulation
|
14
|
I.2.1.3 / Corps jaune .
|
14
|
I.2.2 / Evénements hormonaux
|
.15
|
I.2.2.1 / Hormones ovariennes
|
15
|
I.2.2.1.1/ Phase oestrogénique ...........
|
15
|
I.2.2.1.2 / Phase lutéale
|
16
|
I.2.2.2/ Prostaglandines F2 alpha (PGF2a)
|
16
|
I.2.2.3 / Hormone hypothalamique
|
...17
|
I.2.2.4 / Hormones hypophysaires gonadotropes
|
.17
|
I.2.2.5 / Régulation du cycle hormonale
|
.18
|
I.2.3 / Comportement sexuel
|
..20
|
I.2.3.1 / Caractéristiques des chaleurs
|
20
|
I.2.3.1.1 / Chaleurs naturelles
|
20
|
I.2.3.1.2 / Chaleurs induites
|
20
|
I.2.3.1.3 / Détection des chaleurs et moment de
l'insémination
|
21
|
I.2.3.1.3.1./ Méthode de détection des chaleurs
|
21
|
Chapitre II : Anoestrus chez la vache
|
23
|
II. 1 / Définition
|
..23
|
II .2 / Caractéristique de l'anoestrus post-partum chez la
vache
|
.23
|
II. 3 / Croissance folliculaire pendant l'anoestrus post-partum
|
...24
|
II. 4 / Facteurs de variation de la durée de l'anoestrus
post-partum.. . .24
II.4.1 / Rang de vêlage
|
.24
|
II.4.2 / Allaitement
|
.25
|
II.4.3 / Alimentation
|
..25
|
II.4.4 / Saison
|
.26
|
II.4.5 / Période de vêlage
|
.26
|
II.4.5 / Mode de stabulation .
|
.26
|
II.4.6 / Conditions de vêlage et ses suites
|
26
|
Chapitre III : Maîtrise des cycles sexuels
|
.27
|
III.1/ Définition ..
|
27
|
III.2 / Objectif de la maîtrise des cycles
|
27
|
III.2.1 / Pour l'éleveur
|
..27
|
III.2.2 / Pour les centres inséminations artificielles
|
...28
|
III.3 / Principes et choix des méthodes à
utiliser
|
28
|
III.4 / Traitements, état physiologique des
femelles et types de troupeaux
|
29
|
III.4.1 / Traitements et état physiologique des femelles.
|
29
|
III.4.2 / Traitements et types de troupeaux
|
29
|
III.5 / Mécanismes physiologiques des traitements
|
31
|
III.5.1 / Femelles cyclées 31
III.5.1.1 / Utilisation d'analogues des prostaglandines F2 alpha
(PGF2a) .31
III.5.1 .2/Utilisation de la progestérone ou de ses
analogues, les progestagène .33
|
III.5.2 / Femelles non cyclées
|
34
|
III.6 / Résultats de fertilité
|
35
|
III.7 / Facteurs de variation de la fertilité
à l'oestrus induit
|
35
|
III.7.1 / Stade physiologique de l'animal en début
de traitement
|
35
|
III.7.1.1 / Cyclicité avant traitement
|
.35
|
III.7.1.2 / Stade du cycle en début de traitement
|
..35
|
III.7.2 / Facteurs de variation liés à
l'animal
|
36
|
III.7.2.1 / Age
|
36
|
III.7.2.2 / Conditions du vêlage précédent
|
37
|
III.7.3 / Facteurs de variation liés à la
conduite d'élevage
|
37
|
III.7.3.1 / Saison/période de vêlage
|
37
|
III.7.3.2 / Intervalle vêlage -traitement
|
..38
|
III.7.3.3 / Alimentation
|
.38
|
III.7.3.4 / Sevrage temporaire du veau
|
41
|
III.7.3.5 / Taureau utilisé pour les Inséminations
Artificielles
|
42
|
III.7.4 / Effet cumulatif des facteurs
|
42
|
TROISIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
IV / Méthodologie..
|
44
|
IV. 1 / Matériel
|
44
|
IV.2 / Traitements
|
..44
|
IV.3 / Evaluation de la fertilité
|
..46
|
IV.4 / Analyse statistique
|
46
|
V / Résultats
|
47
|
V.1 / Taux de rétention des dispositifs
|
47
|
V.2 / Taux d'induction / synchronisation des chaleurs
|
...48
|
V.3 / Taux de retour en chaleurs
|
.49
|
V.4 / Taux de fertilité à l'oestrus induit et
synchronisé
|
...50
|
V.5 / Taux de fertilité sur retour en chaleurs. .
|
51
|
V.6 / Taux de fertilité selon les localités
|
52
|
V.7 / Taux de fertilité selon la nature du traitement
|
53
|
VI / Discussion
|
54
|
VI. 1 / Rétention des dispositifs
|
. 54
|
VI.2 / Induction / synchronisation et qualité des chaleurs
|
.54
|
VI.3 / Fertilité globale à l'oestrus induit et
synchronisé
|
.54
|
VI.4 / Fertilité selon les localités
|
55
|
VI.5 / Fertilité selon la nature de traitement
|
...56
|
VII / Conclusions et recommandations
|
56
|
VIII / Références bibliographiques
|
58
|
IX / Annexes
|
.60
|
Dédicace
Je dédie ce mémoire à ma très
regrettée chère mère feue Djaouria HOUMADI. Que le bon
Dieu lui pardonne.
Que la terre lui soit légère.
Et que son âme repose en paix.
Amen!
Remerciements
Je remercie Allah qui m'a accordé des moments libres pour
passer mon stage et rédiger ce mémoire qui pourra, je
l'espère, contribuer au développement de l'élevage.
Mes remerciements s'adressent également à ma
famille pour la bonne éducation qu'elle a prodigué à mon
égard, pour le soutien financier pendant plusieurs années afin
que je puisse poursuivre mes études de zootechnie.
Je tiens à exprimer mes remerciements et ma gratitude
à:
X Mme CAMARA Fatoumata SAMAKE, Promotrice et Directrice du Centre
d'Insémination et de Transplantation Embryonnaire (C.I.A.T.E), pour
m'avoir accorder d'y passer mon stage;
X Dr Jean Baptiste KEITA, mon Directeur de mémoire,
Directeur technique du
C.I.A.T.E, pour sa meilleure collaboration et son soutien
matériel sans lequel la rédaction de ce mémoire ne serait
possible;
X Mr Makandian SIDIBE, inséminateur du C.I.A.T.E, pour sa
sagesse, sa largesse d'esprit, sa rigueur dans l'encadrement, son soutien
matériel, ses conseils techniques, son expérience professionnelle
qu'il n'a pas hésité à me léguer;
X Dr Siaka DIARRA, co-directeur de mémoire (responsable
pédagogique du stage), pour sa meilleure collaboration, sa largesse
d'esprit et son soutien matériel;
X Mes co-stagiaires: Mlle GADO GARBA Balkissa, Alhassane
COULIBALY, Dieudonné DEMBELE, HAMIDOU SANGARE et Ousmane NIAFO
(secrétaire du C.I.A.T.E);
X Mes compatriotes avec qui nous avons séjourné au
Mali: Dr Ahamad MOUHIDINE, Dr Abdouroihamane TADJIDINE, Dr Abdoul Madjid
SOILIHI, Dr Mougni Saïdou SABAOUMA, Dr Ben Abou BACAR, Dr Saïd
HASSANE, Mme Laly MOHAMED,
Mme Laïlat MOHAMED, Mme Zaïnaba ; Mr Souleïmane
BACAR, Mr Moussa M'MADI, Mr Djounaïde MOHAMED, Mr Issouf Attoumani MOUSSA,
Mr Mohamed FAKIH, Mr Radjab AL HADHUIROU, Mr Mouhamadi ISSOUF, Mr Radjab
AHAMADA, Mr Imrane HASSANE, Mr Habraji MOHAMADI, Mr Adinane
YOUSSOUF, Mlle Nouria SAID, pour leur soutien financière,
matériel, et moral;
X Mes amis maliens avec qui nous avons passé des moments
de joie, pour leur soutien moral et leur hospitalité;
X Toutes les étudiantes et étudiants de ma
promotion pour leur bonne collaboration.
Sigles et Abréviations
FSH : Follicle Stimulating Hormone ou Hormone de
stimulation folliculaire GnRH : Gonadotropin Releasing Hormone
ou Gonadolibérine
IA : Insémination Artificielle
LH : Luteinising Hormone ou hormone de
lutéinisation
PGF2a: Prostaglandine F2
Alpha
PRID : Progesteron Intravaginal Devices
PMSG: Pregnant Mare Serum Gonadotropin
CIATE : Centre d'Insémination
Artificielle et de Transfert Embryonnaire
Liste des tableaux
Tableau 1 : Caractéristiques chronologiques des cycles
sexuels de quelques mammifères Tableau 2 : Principaux
signes des chaleurs
Tableau 3 : Nombre et durée d'observation des chaleurs
Tableau 4 : Influence de la fréquence sur la
détection des chaleurs
Liste des figures
Figure 1 : Régulation de la croissance folliculaire
Figure N° 2 : Evolution des concentrations hormonales au
cours du cycle sexuel chez la vache Figure 3 : Fonctionnement hormonal du cycle
sexuel
Figure 4 : Traitements de maîtrise des cycles
proposés pour les femelles des troupeaux laitiers
Figure 5 : Traitements de maîtrise des cycles
proposés pour les femelles des troupeaux allaitants
Figure 6 : Mode d'action des prostaglandines F2 alpha
Figure : Mode d'action d'un traitement associant un
progestagène (Norgestomet en implant pendant 8 -10 jours) au
valérate d'oestradiol (IM)
Figure 8 : Principe du traitement des femelles non
cyclées
Liste des graphiques
Graphique 1 : Variation des taux de rétention des
dispositifs Graphique 2 : Taux d'induction / synchronisation
des chaleurs
Graphique 3 : Taux de retour en chaleurs
Graphique 4 : Taux de fertilité à l'oestrus induit
et synchronisé
Graphique : Taux de fertilité sur retour en chaleurs
Graphique 6 : Variation des taux de fertilité selon les
localités
Graphique 7 : Variation du taux de fertilité selon la
nature du traitement utilisé
Introduction
La productivité du cheptel bovin tropical est
médiocre. Cela s'explique par un potentiel génétique
faible partiellement exprimé dans des conditions souvent difficiles de
l'élevage tropical.
La sécurité alimentaire en produits laitiers et
carnés pour nos pays d'Afrique nous impose l'amélioration de nos
conditions d'élevages, de la qualité génétique du
cheptel et des performances de reproduction et de croissance. Cela est une voie
efficace pour augmenter la productivité des troupeaux bovins
tropicaux.
En effet, pour assurer le développement du cheptel
national afin qu'il puise subvenir aux besoins de la population, le Mali a
exécuté plusieurs programmes visant à améliorer la
qualité génétique du cheptel, les conditions
d'élevage et des productions animales. Il a procédé en
parallèle à l'introduction de nouvelles biotechnologies de la
reproduction parmi lesquelles : l'insémination artificielle sur chaleurs
naturelles, par induction et synchronisation des chaleurs. Cette biotechnologie
utilise la voie mâle pour la création et la diffusion du
progrès génétique.
Des programmes d'amélioration de la productivité
des bovins tropicaux ont été institués dans plusieurs pays
en faisant appel à l'insémination artificielle avec des semences
de géniteurs améliorés. Un préalable pour cela
reste une bonne connaissance des mécanismes physiologiques
régissant le comportement reproductif de ces races locales.
Parmi les caractéristiques signalées par
certains auteurs (Chicoteau, 1991), chez les taurins et les zébus
tropicaux, nous avons la discrétion et la courte durée des
chaleurs, l'anoestrus post- partum long.
La détection des chaleurs des femelles bovines est
souvent aléatoire en Afrique. Cela constitue un frein à la
réalisation des programmes d'amélioration génétique
par l'insémination artificielle avec des semences de races exotiques de
hautes performances de production.
La Maîtrise des cycles sexuels se présente comme
un outil extrêmement précieux voir indispensable.
Cependant, l'application pratique des méthodes de la
maîtrise des cycles sexuels nécessite de
connaître les principaux facteurs qui sont susceptibles
d'en faire varier l'efficacité.
Selon (Rubinson, 1975) cité par (Konta, 1996),
l'essentiel réside dans l'état physiologique de l'animal qui est
soumis au traitement non seulement au niveau de l'individu mais
également à celui du troupeau afin de permettre de proposer un
traitement adéquat.
C'est dans cette optique que s'inscrit notre présente
étude intitulée: «Maîtrise des cycles sexuels
chez les bovins : application de traitements combinés à base de
progestérone - PGF2á -P MSG et
progestagène -PGF2a -PMSG». Cette
étude a pour objectifs :
X d'induire et synchroniser des chaleurs par la mise en place de
spirales vaginales
(progestérone) ou d'implants sous -cutanés
(progestagènes) en association avec
la PGF2a (substance lutéolytique) et la PMSG (substance
folliculo-stimulante);
X d'évaluer la fertilité obtenue après
insémination artificielle systématique.
Les résultats ainsi obtenus nous ont permis de faire des
recommandations sur la fertilité à l'oestrus induit.
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DU LIEU DE
STAGE
Présentation du lieu de stage
Le Centre
d'Insémination Artificielle et de
Transplantation
Embryonnaire(C.I.A.T.E) est une structure
privée, localisé à Bamako, dans l'enceinte du Centre de
Recherche Agronomique de Sotuba (IER), dans les locaux de l'ex Centre
d'Insémination Artificielle de Sotuba , en commune I.
Il a été crée par l'arrêtée
d'agreement N° 98-2167/ MICASG du 31 décembre 1998.
Les activités Du C.I.A.T.E sont : l'Insémination
Artificielle, le Transfert Embryonnaire, la vente des semences de races
exotiques de haute performance, la vente des produits synchronisants et du
matériels de biotechnologies, le suivi zootechnique et le formation des
inséminateurs.
LE C.I.A.T.E est dirigé par une Directrice
Générale, Mme Fatoumata Mohamed SAMAKE, promotrice du projet.
Elle est aidée dans ses fonctions par un secrétaire comptable et
un manoeuvre gardien.
Un Directeur technique (Docteur vétérinaire),
chargé des Insémination, des Transferts Embryonnaires, du suivi
zootechnique, de la formation des inséminateurs, est aidé par
trois inséminateurs.
DEUXIEME PARTIE: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Aperçu physiologique de l'appareil
génital de la femelle
Aucune partie de la physiologie ne présente un plus grand
intérêt pratique et scientifique que celle relative aux
phénomènes de la reproduction.
La reproduction comporte une série d'actions
coordonnées entre elles dans le temps, et son délicat
mécanisme requiert la coopération parfaite du reste du corps. Il
y a répercutions de l'ensemble du corps sur l'activité sexuelle,
et réciproquement de la sexualité sur l'organisme comme le
montrent la gestation, la lactation et la castration.
Les gonades ont pour but de remplir ce rôle, de produire
des gamètes dont la réunion donne l'oeuf, qui après la
période de la gestation sera mis au monde un individu par la
parturition. A cet effet, les gonades ont une double fonction : la
gamétogenèse et l'hormonogenèse. L'hormonogenèse
est la production des substances biochimiques : les hormones qui
déclencheront les divers mécanismes nécessaires à
la procréation, à la vie, à l'expulsion de l'oeuf
arrivé à terme (oestrus, éjaculation, gestation,
parturition, lactation).
La pratique sexologique doit être basée sur des
connaissances physiologiques, car celles-ci permettent une compréhension
claire et par conséquent le contrôle de la fécondation, la
gestation et de la parturition. Ces phénomènes, de par leurs
aspects inéluctables ont pendant longtemps défiés la
domination de l'homme. Ainsi la reproduction fut jadis entourée d'une
foule de mythes et de tabous. Mais il faut répéter aux
éleveurs qu'il n'y a pas de mythes défiant la
compréhension humaine, et que même la création de la vie
résulte simplement de forces physico-chimiques accessibles à une
modification de l'homme. Lorsque ces connaissances seront suffisantes le
contrôle sera absolu.
Si aujourd'hui nous réalisons des traitements de
maîtrise du cycle sexuel, c'est grâce aux succès pratiques
tirés des études effectuées dans ce domaine. C'est
pourquoi, nous trouvons ici la nécessité de passer en revue
quelques notions de physiologie afin de mieux comprendre ce qui suit.
I.1 / Cycle sexuel de la femelle
On appelle cycle sexuel, l'ensemble des modifications
structurales et fonctionnelles de l'appareil génital femelle, revenant
à intervalles périodiques suivant un rythme bien défini et
interrompu seulement pendant la gestation et la période qui suit le
vêlage.
I.1.1 / Apparition du cycle sexuel chez la femelle
Les cycles sexuels apparaissent à la puberté.
L'ovaire est un organe plus ou moins mature à la naissance de
l'individu. Chez la femme, la vache et la brebis, l'ovogenèse est
terminé à la naissance et l'ovaire contient des follicules allant
jusqu'au stade antral.
Chez la ratte, la souris et la truie, la croissance
folliculaire, ne commence qu'après la naissance et chez la lapine et le
hamster, même l'ovogenèse est postnatale.
Il existe trois périodes dans la sécrétion
des gonadotrophines :
v Mise en fonctionnement des cellules gonadotropes (foetus) ;
v Régression de leur activité (enfance) ;
v Puis reprise de leur activité à la
puberté.
A la puberté, la sécrétion de la GnRH
devient pulsatile et elle stimule la synthèse et la libération
des hormones gonadotropes, induisant l'apparution des cycles sexuels (Forest et
Levasseur, 1991) cité par (Kheriddine, 1994)
La plupart des génisses des races
améliorées (allaitantes et laitières) sont pubères
à l'age de 18 mois. L'age à la puberté varie suivant la
race et la vitesse de croissance pré-pubertaire. Les génisses
maintenues à un niveau alimentaire élevé sont lourdes et
plus jeunes à la puberté que celles maintenues à un niveau
alimentaire plus bas.
I.1.2 / Différents types de cycles sexuels
Les cycles sexuels se composent de deux phases : la phase
folliculaire (de durée variable d'un individu à l'autre au sein
de la même espèce) qui correspond à la période de
croissance terminale du ou des follicules jusqu'à l'ovulation, et une
phase lutéale qui s'étend de l'ovulation jusqu'à la
régression fonctionnelle du corps jaune.
Il existe deux types de cycles chez les mammifères :
les cycles oestriens, avec des chaleurs à chaque cycle et les cycles
menstruels (Driancourt et al., 199 1b) cité par Khiredine, 1995.
L'oestrus et la menstruation permettent de caractériser respectivement
le début de chaque cycle. L'ovulation a eu lieu au début du cycle
oestrien et au milieu du cycle menstruel.
I.1.3 / Les cycles oestriens
Ils peuvent prendre plusieurs profils chronologiques. En
effet, ils peuvent être mono ovulatoire avec une phase folliculaire
courte (brebis) ou longue (jument), ou bien une poly ovulation se produit au
cours d'un cycle long (truie) ou court. La durée des phases
folliculaires varie d'une espèce à l'autre mais reste
généralement courte (et inférieure à celle de la
phase lutéale) par rapport à la phase folliculaire des cycles
menstruels des primates. En effet, seuls les cycles oestriens présentent
en permanence des follicule de taille pré ovulatoire. Chez la femme et
la ratte l'ovaire ne porte de follicules ovulatoires que pendant la
période pré ovulatoire du cycle. En revanche, chez la vache, la
brebis et la jument, les follicules pré ovulatoires se succèdent
au cours du cycles, ce qui raccourcit d'autant la phase préparatoire des
follicules. Enfin, il existe certains mammifères (chamelle, lapine,
hase, chatte) chez qui les cycles se succèdent en présentant des
follicules potentiellement ovulatoires qui n'ovulent pas. C'est l'accouplement
qui induit une décharge ovulante de LH et qui provoque l'ovulation.
Tableau 1 : Caractéristiques
chronologiques des cycles sexuels de quelques mammifères.
Espèce
|
Durée du cycle (jours)
|
Durée de la phase lutéale (jours)
|
Durée de la phase folliculaire (jours)
|
Durée de l'oestrus
|
Moment de l'ovulation
|
Vache
|
21 (18-24)
|
17 (15-19)
|
4 (2-5)
|
20h
|
12-15 après fin des chaleurs
|
Brebis
|
17 (15-19)
|
15 (14 -16)
|
2 (2-3)
|
24h
|
18-36 après début des chaleurs
|
Jument
|
21 (16-30)
|
14 (12-15)
|
7 (4-15)
|
6j (2-14)
|
6j (2-14) après début des chaleurs
|
Truie
|
21
|
14
|
6
|
55h
|
30 - 40h après début des chaleurs
|
Ratte
|
4 -5
|
1-2
|
3
|
9j
|
8 -10h après début des chaleurs
|
femme
|
28 (24-35)
|
14 (12-17)
|
14 (12-18)
|
|
Milieu du cycle
|
D'après DRIANCOURT et al, 1991b.
I.1.4 / Caractère du cycle oestrien
Chez tous les mammifères, à l'exception des
primates, la femelle n'accepte l'accouplement que pendant la période des
chaleurs ou oestrus. C'est à la fin de cette période que se fait
l'ovulation.
Chez les bovins, le cycle sexuel dont la durée varie, peut
être divisé en quatre phases correspondant à
différentes étapes de l'activité ovarienne :
v Proestrus (avant l'oestrus) : c'est la phase
de croissance et de maturation folliculaire ;
v Oestrus ou chaleurs : cette phase est
caractérisée par la ponte ovulaire. Pendant cette phase, la
femelle recherche, attire, accepte le mâle (chevauche et se laisse
chevaucher par ses congénères) ;
v Metoestrus ou post oestrus : c'est la phase
anabolique du corps jaune. Le devenir de celui-ci est conditionné
à celui de l'ovule. Si ce dernier est fécondé, le corps
jaune reste actif empêchant la maturation de nouveaux follicules. Mais si
la fécondation n'a pas eu lieu, le corps jaune
dégénère : c'est le phase lutéale ;
v Diostrus ou anoestrus : elle correspond
à la période de lutéolyse, ou période de repos
sexuel.
I.2 / Les composantes du cycle sexuel chez la
femelle
On distingue trois composantes du cycle sexuel chez la vache : v
Les événements cellulaires ovariens ;
v Les événements hormonaux ;
v Le comportement sexuel.
I.2.1 / Les événement cellulaires
ovariens
Cette composante est celle du clinicien car les modifications
qui la caractérisent se situent essentiellement sur la
périphérie de l'ovaire : par exploration transrectale, il a donc
la possibilité de les apprécier. Les événements
cellulaires ovariens se produisent de façon régulière,
cyclique et permettent de distinguer deux phases pendant la durée du
cycle sexuel :
v une phase folliculaire qui se définit
comme une phase de croissance brutale,
explosive et terminale d'un ou plusieurs follicules à
antrum aboutissant à l'ovulation.
Le diamètre de ces follicules passe de 2 mm à 20 mm
en quelques 2 à 4 jours.
Le début de cette phase ne peut que se définir
conventionnellement ; la fin se situe lors
de l'expulsion de l'ovocyte. Cette phase folliculaire est le
période terminale de la
folliculogénèse amorcée dès la
moitié de la vie foetale.
Ce processus folliculogénétique échappe
donc en quasi totalité à l'activité cyclique ; il ne lui
est relié qu'épisodiquement chez la vache adulte non gestante,
tous les 21 jours pendant 3 à 4 jours.
V' Une phase lutéale ;
immédiatement après l'ovulation. A partir du caillot sanguin
consécutif à l'ovulation le remaniement histologique et
biochimique aboutit à l'existence de cellules lutéales et
à la formation du corps jaune. Cette transformation initiale demande 24
à 48 heures. D'abord de couleur rouge rosée puis jaune
rosée. Le corps jaune devient, parallèlement à son
développement, franchement jaune. La phase lutéale, dont la
durée est de 16 à 18 jours peut se résumer en trois
périodes :
> Première période : croissance d'une
durée de 5 à 8 jours passant de la taille de
quelques mm à 20 mm ;
> Deuxième période : maintien du
développement pendant 8 à 10 jours ;
> Troisième période : régression
(lutéolyse) brutale en 12 / 24 heures
essentiellement d'origine vasculaire, à la suite de la
quelle sa taille diminue
progressivement jusqu'à disparaître.
La dégradation du corps jaune provoquant la chute
rapide de la sécrétion de la progestérone est due à
un facteur lutéolytique appelé prostaglandine F2 alpha :
(PGF2a).On peut estimer que cette prostaglandine secrétée par
l'utérus, est acheminée à l'ovaire par la veine
utéroovarienne grâce à un mécanisme à contre
courant vasculaire.
La sécrétion de la prostaglandine F2 alpha
(PGF2a) se fait sous forme de bombardements intensifs conduisant à une
lutéolyse irréversible et à la chute définitive du
taux de progestérone. Cette composante laisse apparaître une
inégalité importante entre la phase folliculaire (2-4 jours) et
la phase lutéale (16- 18 jours).
I.2.1.1 / La folliculogénèse (Croissance
folliculaire)
La folliculogénèse est l'ensemble des
phénomènes qui participent à la croissance et la
maturation des follicules. La croissance résulte de trois
phénomènes qui ont successivement un rôle essentiel :
V' augmentation de la taille de l'ovocyte ;
V' multiplication des cellules de la granulosa ;
V' augmentation de la taille de l'antrum.
Quand un follicule s'échappe de la réserve des
follicules primordiaux et commence sa croissance, celle-ci continuera
jusqu'à ce que le follicule subisse l'atrésie ou ovule.
D'après (Thibault et Levasseur, 1979) Il n'y a de
réserve de follicules en croissance ou de follicules à antrum.
I.2.1.1.1 / Initiation de la croissance
folliculaire
Le nombre de follicules quittant la réserve chaque jour
est proportionnel à sa taille, il diminue donc en fonction de l'age
(Pedersen, 1972) cite par Thibault et Levasseur, 1979 . Chez la plupart des
mammifères, les follicules primordiaux évoluent très
lentement vers le stade intermédiaire et primaire.
La croissance et l'atrésie des plus petits follicules
sont peu dépendantes des gonadotropines et de leurs variations
cycliques, mais les hormones modulent probablement les capacités de
synthèse et de maturation des cellules de la granulosa.
I.2.1.1.2 / Développement folliculaire
terminal
Les follicules en fin de croissance sont dépendants des
gonadotropines, la taille folliculaire où apparaît la
dépendance est de 2 mm chez la vache. La folliculogénèse
terminale débute dès ce stade et s'achève avec
l'ovulation. L'intervalle de temps nécessaire à son
déroulement est de 4 à 5 jours chez la vache.
Les événements de la
folliculogénèse terminale
Au cours de la folliculogénèse terminale, la
croissance des follicules susceptibles d'ovuler se déroule de
façon synchrone et coordonnée.
La folliculogénèse terminale est activée
dès que le corps jaune régresse. Tous les follicules
gonado-dépendants présents sur les ovaires entrent alors en
croissance terminale (recrutement). Ils forment alors une
cohorte qui comprend plusieurs follicules de taille et de sensibilité
différente aux gonadotropines. A mi-phase folliculaire, une
sélection se produit et la taille de la cohorte est
réduite au nombre d'ovulations caractéristiques de la race ou
l'espèce. Le (ou les) follicule destiné à ovuler,
reconnaissable par la taille, est appelé « follicule
dominant » (Driancourt et al., 1991).
Pendant la période de dominance sont observés :
V' La croissance et la maturation terminale du (ou des) follicule
pré ovulatoire ; V' La régression par atrésie des autres
follicules de la cohorte ;
V' Le blocage du recrutement de nouveaux follicules.
Le recrutement coïncide avec l'apparition d'une
activité aromatase dans la granulosa, la sélection coïncide
avec l'apparition des récepteurs de LH sur la granulosa, une forte
réduction des quantités de certaines protéines de liaison
dans le liquide folliculaire et une forte production d'inhibine (Driancourt et
al., 1991).
Figure 1 : Régulation de la croissance
folliculaire.
De la réserve de follicules primordiaux
s'échappent régulièrement des follicules qui commencent
leur croissance. Celles-ci se déroule même en absence de
gonadotropes (hypophysectomie= hypox) les gonadotropines (FSH puis FSH et LH)
deviennent indispensable peu avant la formation de l 'antrum
I.2.1.1.3 / Régulation des mécanismes de la
folliculogénèse terminale
Deux niveaux de régulations sont
généralement évoqués : les régulations
endocrines (FSH et LH) et les régulations locales qui affinent les
messages endocrines. Au sein de chaque follicule, des régulations de
nature paracrine (entre thèque et granulosa, entre granulosa et ovocyte)
et autocrine renforcent ou inhibent les effets des gonadotropines sur le
développement folliculaire.
Contrôle du recrutement :
Chez les primates comme chez les mammifères
domestiques, FSH constitue le signal endocrine impliqué dans le
recrutement : (a) dans presque toute les espèces étudiées,
il existe un synchronisme presque parfait entre niveaux de FSH
élevés et recrutement, (b) l'administration de liquide
folliculaire riche en inhibine, au moment du recrutement déprime les
niveaux de FSH et bloque le recrutement, (c) chez des femmes hypogonadotropes,
des
singes ou brebis rendus hypogonadotropes par administration
d'un antagoniste de la GnRH, l'administration de FSH (pure ou recombinante) est
capable d'initier une croissance folliculaire terminal.
Chaque individu présente un niveau seuil de FSH en
dessous duquel le recrutement n'est pas induit. Des variations limités
de FSH (30-50 %) autour de ce niveau seuil déclenchent ou nom le
recrutement. Il est également probable que pour un individu
donné, tous les follicules ne présentent pas les mêmes
seuils.
Les conséquences de cette
hétérogénéité fonctionnelle sur le devenir
de chaque follicule (dominant ou atrétique) sont évidentes ; le
potentiel de survie et le développement d'un follicule ayant des besoins
limités en FSH est très supérieur à celui d'un
follicule beaucoup moins sensible.
Contrôle de la sélection
Deux hypothèses sont généralement
avancés pour expliquer la sélection : l'une purement gonadotrope
et l'autre prenant en compte un facteur local. L'hypothèse gonadotrope
fait intervenir la sensibilité individuelle des follicules de la cohorte
à la FSH et le rétrocontrôle négatif sur le niveau
de FSH, exercé par l'oestradiol et l'inhibine, dont la
sécrétion augmente avec la croissance folliculaire. La chute de
niveau de FSH bloque la croissance / maturation des follicules de la cohorte
qui avait les besoins les plus élevés en FSH (presque toujours
les plus petits).
L'autre hypothèse allie l'effet de la chute de FSH
à l'action d'un facteur local (intra-ovarien) produit par le plus gros
follicule de la cohorte et inhibant la prolifération ou
différenciation cellulaire (aromatase, apparition des récepteurs
de LH sur la granulosa) dans les autres follicules de la cohorte.
Contrôle de la dominance
Bien que les concentrations de FSH circulant soient
réduites, le (ou les) follicules dominant poursuit sa croissance et sa
maturation car ses besoins en FSH sont réduits. Les niveaux de FSH
nécessaire à la survie du follicule dominant sont d'environ 50 %
inférieur à ceux qui sont nécessaires au recrutement.
Trois propriétés du follicule dominant permettent
d'expliquer son aptitude à survivre dans un environnement appauvri en
FSH :
V' L'acquisition de récepteurs de LH sur la granulosa ;
V' L'amplification de la réponse folliculaire à FSH
et LH par des régulateurs paracrines ou autocrines ;
V' Une vascularisation sélectivement amplifiée
pourrait assurer une diffusion facile de FSH et de LH.
I.2.1.2 / Ovulation
L'ovulation est la libération d'un ou plusieurs
gamètes femelles, au stade ovocyte II,aptes à être
fécondés, après rupture d'un ou plusieurs follicules
préovulatoires.
I.2.1.2.1 / Mécanisme de l'ovulation
Arrivé au terme de sa croissance, en réponse
à une forte élévation des gonadotrophines, la
décharge ovulante, le follicule éclate, non pas par suite d'une
augmentation de la pression interne mais en raison de la fragilisation de la
paroi du follicule, et libère l'ovocyte II.
Les changements morphologiques et cytologiques au cours de
l'ovulation se déroulent comme suit :
V' les cellules de la granulosa se dissocient ;
V' le cumulus est libéré dans le liquide
folliculaire ;
V' la couronne radiée reste en place et l'ensemble ovocyte
couronne radiée s'entoure de glycoprotéines ;
V' les fibres collagènes des thèques sont
dissociées sous l'action d'un système enzymatique complexe puis
digérées par un enzyme, la cathepsine ;
V' l'épithélium ovarien se desquame ; une zone sans
vascularisation, le stigma, apparaît, au niveau de laquelle va se
produire la déchirure du follicule.
Aussitôt avant l'ovulation, il y a reprise de la
méiose et l'obtention d'un ovocyte II.
I.2.1.3 / Le corps jaune
C'est une structure qui apparaît immédiatement
après l'ovulation par suite d'une transformation morphologique et
fonctionnelle du follicule après libération de l'ovocyte.
On distingue trois phases dans l'évolution du corps jaune
:
V' la phase de croissance ou
lutéogénèse : après l'ovulation, la
cavité folliculaire se remplit d'un caillot de sang. les cellules de la
granulosa encerclent le caillot, s'hypertrophient ; leur noyau devient
polyploïde tandis que le tissu formé se vascularise abondamment
;
V' la phase de maintien ou lutéotrophie :
c'est la période pendant laquelle le corps jaune maintient son
développement et son activité endocrine ;
V' la phase de régression ou
lutéolyse : le corps jaune régresse rapidement mais
reste cependant présent pendant plusieurs semaines sous la forme d'un
organite de petite
taille. Parallèlement, le taux de progestérone
diminue brutalement.
S'il y a gestation, la lutéolyse n'a pas lieu ; le corps
jaune évolue en corps jaune de gestation. La cyclicité est
arrêtée par un signal provenant de l'utérus et indiquant la
présence d'un embryon ; cette information est donnée entre le
15ème et 17ème jour du cycle chez la
vache.
Si l'ovocyte libéré après ovulation n'a pas
été fécondé, le corps jaune régresse et
permet l'apparition d'un nouveau cycle ovulatoire.
I.2.2 / Les événements
hormonaux
On peut distinguer trois niveaux de contrôle hormonal de
l'activité cyclique: niveau ovarien, hypophysaire et hypothalamique.
I.2.2.1 / Hormones ovariennes
L'ovaire exerce une fonction hormonale par
l'intermédiaire des glandes endocrines qu'il héberge à son
sein. Les hormones sont de nature stéroïdiennes et dérives
du cholestérol. Leur structure est très bien connu et leur
synthèse très facile.
Au plan hormonal, le cycle sexuel de la vache comprend deux
phases successives: la phase oestrogénique courte (3 jours environ) et
la phase progestéronique (beaucoup plus longue: 17- 18 jours). La
première est concomitante de la croissance folliculaire terminale
précédent l'ovulation. Elle se caractérise par des niveaux
croissants d'oestrogènes essentiellement d'oestradiol 17 â dont le
maximum est de l'ordre de 10-20 pg / ml chez la vache dans le plasma
périphérique.
La phase lutéale se caractérise par une
élévation progressive de la progestérone dont la
concentration moyenne atteint un plateau vers le 8 ème jour, qui
persiste jusque vers le 16- 17ème jour après l'oestrus, puis
s'abaisse brutalement et ses concentrations devient très faibles au
cours des jours entourant l'ovulation.
I.2.2.1.1/ Phase oestrogénique
A partir de la formation de l'antrum, les follicules
sécrètent des stéroïdes (oestrogènes:
oestradiol, estrone oestriol). L'oestradiol 17 â est
généralement l'oestrogène le plus abondamment
sécrété par le follicule. L'activité
stéroïdogène du follicule se développe sous l'action
des hormones gonadotropes.
La stéroïdogenénèse des cellules de
la thèque interne qui ne possède que des récepteurs
à LH est sous la dépendance exclusive de cette hormone (Fortune
et al., 1977) cité par Thibault, 1979. Celle des cellules de la
granulosa est d'abord stimulée par FSH puis, quand apparaissent les
récepteurs à LH au cours de la croissance folliculaire par les
deux gonadotropines.
L'oestradiol est produit en complémentarité par
la thèque interne et la granulosa. Ce renforcement de la production
d'oestradiol est dû au fait que la granulosa ne produit que peu ou pas
d'androgènes mais est capable d'effectuer leur aromatisation.
Alors que la thèque interne ne possède pas une
capacité d'aromatisation suffisante pour convertir en oestrogène
la totalité des androgènes qu'elle produit.
Les oestrogènes à forte dose (phase
oestrogénique) ont une rétroaction positive sur le centre de la
cyclicité. Ils déclenchent par l'intermédiaire de
l'hypothalamus la libération cyclique des gonadotropines. Les
oestrogènes à faible dose (phase lutéale) ont une
rétroaction négative sur le centre de la tonicité
I.2.2.1.2 / Phase lutéale
La décharge ovulante des gonadotropines entraîne de
profonds changements dans la stéroïdogenèse.
Elle entraîne une stimulation globale de la
stéroïdogenèse:la synthèse de tous les
stéroïdes augmentent après la décharge ovulante, mais
la synthèse de progestines augmente beaucoup plus que la synthèse
des oestrogènes ou des androgènes. Ainsi pendant la phase
lutéale le corps jaune sécrète essentiellement de la
progestérone.
La progestérone exerce une rétroaction
négative à la fois, sur :
V le centre de la tonicité, ce qui a pour
conséquence de maintenir la sécrétion d'hormones
gonadotropes hypophysaires à leur niveau de base;
V le centre de la cyclicité en prévenant la
décharge ovulante.
En effet, ce n'est qu'après la chute de la
sécrétion de progestérone (jour 17) que l'hypophyse
sécrète FSH et LH entraînant ainsi la maturation des
follicules et ovulation.
I.2.2.2/ Prostaglandines F2 alpha (PGF2a)
Les prostaglandines sont un ensemble de molécules de
nature lipidique (molécules d'acides carboxyliques à 20 atomes de
carbones).Synthétisées in vivo (à partir d'acides gras
polyinsaturés tel que l'acide arachidonique) par de nombreuses cellules
sécrétrices, elles sont présentes dans presque tous les
tissus de l'organisme des mammifères où elles exercent des
rôles multiples en général par action local ou de
voisinage; leur durée de vie est très courte.
L'utérus sécrète une substance
lutéolytique véhiculé par le sang vers l'ovaire. Il s'agit
le plus souvent de la prostaglandine F2 alpha parfois également de son
précurseur, l'acide arachidonique, comme chez la vache (Hanse, 1975)
cité par ( Thibault et Levasseur, 1979).L'ablation de l'utérus
(hystérectomie) entraîne le maintien de l'activité
sécrétrice du
corps jaune au delà de la durée normale du cycle
stérile (Thibault et Levasseur, 1979).Ainsi la prostaglandine F2 alpha
(PGF2a) déclenche la régression du corps jaune ou
lutéolyse, déclenchent et entretiennent les contractions du
myomètre au moment de la mise bas, elle peut être utilisée
pour induire la mise bas surtout chez la vache.
I.2.2.3 / Hormone hypothalamique
La GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone) ou la
gonadolibérine est un décapeptide (10 acides aminés) de
poids moléculaire faible, non antigénique,
sécrété au niveau de l'hypothalamus. Contrairement aux
hormones gonadotropes, GnRH est facile à synthétiser en
laboratoire. Parmi ces agonistes (analogues) on trouve la
buséréline. La teneur de GnRH dans l'hypothalamus varie selon le
stade du cycle et son activité est double car elle l'exerce à la
fois sur la libération de FSH et LH.
La sécrétion de la GnRH à un niveau
tonique serait responsable de celle du niveau de base de FSH et LH. En fin de
Phase folliculaire, une décharge de GnRH précède celles de
LH et FSH simultanées.
I.2.2.4 / Hormones hypophysaires gonadotropes
L'activité ovarienne est sous la dépendance
étroite de la sécrétion hypophysaire des hormones
gonadotropes. Chez la vache, elles sont au nombre de deux: FSH (follicle
stimulating hormone) et LH (luteinising hormone).
FSH et LH sont de nature glycoprotéique et de poids
moléculaire élevés (35000 pour FSH et 30000 pour LH) et
antigéniques. Leur synthèse est impossible et l'extraction
hypophysaire est délicate. Ces deux dernières
caractéristiques ont conduit à leur substituer des substances
douées d'une activité LH d'une part et FSH d'autre part.
En médecine vétérinaire, dans le cadre de
la maîtrise de la reproduction, pour pallier la difficulté
d'obtenir de la LH, on utilise l'hormone chorionique humaine (HCG) issue de
l'urine de femme enceinte et qui présente une grande communauté
de structure avec la LH.
Comme pour LH, il a fallu, pour obtenir un effet FSH,
s'adresser à une substance extraite à partir du sérum de
jument gravide: la PMSG (pregnant Mare Serum gonadotropin). Cette
molécule possède aussi des similitudes de séquences
d'acides aminés avec La FSH.
La sécrétion de FSH et LH suit un modèle
pulsatile, avec un niveau tonique faible relativement constant au cours du
cycle sauf au moment du pic plasmatique cyclique, appelé décharge
ovulante car elle précède l'ovulation. Le taux plasmatique basale
varie de 1 à 2ng / ml car la fréquence et l'amplitude des pulses
de LH subissent des variations selon les heures
du jour et les jours du cycle.
Le pic de sécrétion pré ovulatoire se situe
au moment de l'oestrus, quand les oestrogènes sont produits en
quantité maximale et la progestérone minimale, et il peut
atteindre 50 ng / ml.
La LH possède un double rôle au cours du cycle:
induire l'ovulation et contrôler la lutéinisation.
Une décharge cyclique de FSH a également lieu au
moment de l'ovulation; son amplitude est bien inférieure à celle
de LH = 3 à 5 fois le niveau de base. L'action de la FSH est
indispensable: à la croissance terminale et la maturation du follicule,
à l'augmentation de la capacité de liaison des cellules
folliculaires vis à vis de LH.
En conclusion, à côté de leurs rôles
physiologiques respectifs bien définis, LH et FSH présentent des
analogies par le caractère même de leur
sécrétion:
y' décharge tonique pendant la majeure partie du cycle;
y' décharge cyclique, extrêmement brève, au
moment de l'ovulation.
Ces sécrétions sont elles-mêmes
régulées et orchestrées par l'hormone hypothalamique.
Figure 2 : Evolution des concentrations
hormonales au cours du cycle sexuel chez la vache
I.2.2.5 / Régulation du cycle
hormonale
Les hormones hypophysaires et ovariennes interagissent les unes
avec les autres sous le contrôle de l'hypothalamus, assurant ainsi la
régulation du cycle sexuel.
En prenant comme point de départ la fin de la phase
lutéale, les principales actions hormonales sont les suivantes: vers
la fin de la phase lutéale et en absence d'embryon in utero,
l'utérus entraîne la lutéolyse par
l'intermédiaire de la prostaglandine F2 alpha, ce qui permet à un
nouveau cycle de se développer.
Les hormones gonadotropes FSH et LH, principalement FSH, assurent
la croissance folliculaire. Les follicules mûrs sécrètent
une forte quantité d'oestrogènes.
Ces derniers permettent l'apparition du comportement d'oestrus et
exercent un retro-contrôle positif sur le complexe
hypothalamo-hypophysaire.
L'autosensibilisation de hypothalamus à des
quantités croissantes d'oestrogènes permet une production massive
de GnRH. Sous l'action de GnRH, l'hypophyse réagit par une production
massive de FSH et LH, le pic de LH provoque l'ovulation.
Sous l'action de LH, après la libération de
l'ovocyte, le corps jaune se forme, croît et sécrète la
progestérone qui exerce une retro-action négative sur le complexe
hypothalamohypophysaire, bloquant toute production de GnRH. Elle a pour
conséquence d'empêcher toute libération massive des
gonadotropines au niveau hypothalamo-hypophysaire et entraver toute croissance
finale des follicules. Ainsi l'appareil génital reste au repos tant que
la production de progestérone persiste.
Figure 3 : Fonctionnement hormonal du cycle
sexuel (selon Thibault, 1970)
(Thibault, 1970) cité par (Lacroix, 1977), a
proposé une explication concernant le mécanisme
général.
I.2.3 / Le comportement sexuel
C'est la composante de l'éleveur car la seule qui se
manifeste par des signes extérieurs, c'est la période d'oestrus;
elle dure 18 à 24 h chez la vache. La vache est en chaleur, elle accepte
le chevauchement. Cette acception permet le rapprochement sexuel, le coït
et aussi l'émission des gamètes mâles dans le tractus
génital femelle.
I.2.3.1 / Caractéristiques des chaleurs I.2.3.1.1
/ Chaleurs naturelles
Comme leur nom l'indique, ces chaleurs surviennent
naturellement sans aucune influence de l'homme. Elles sont reconnues
grâce à l'extériorisation des signes anatomorphologiques
et
psycosexuels appelés signes des chaleurs. Ces chaleurs
sont différentes des chaleurs induites, par leur dispersion et leur
courte durée.
On distingue les signes locaux doublés des signes
généraux. Dans l'ensemble, ces signes se divisent en deux
groupes:
v les signes externes;
v les signes internes.
Les signes externes se reconnaissent à
l'oeil par observation directe sur la femelle, ce sont: v la congestion et la
tuméfaction de la vulve;
v les écoulements filants et clairs du mucus à
travers la vulve.
Ces signes sont suivis de signes généraux qui
sont entre autre; les beuglements répétés,
l'inquiétude, la baisse de l'appétit et de la lactation chez les
laitières. La femelle flaire ses congénères, chevauche et
se laisse chevaucher par celles-ci ou par un taureau de l'étable.
Les signes internes sont perceptibles grâce à un
examen interne des voies génitales, à l'aide du spéculum
et la fouille rectale. Les principaux sont:
v l'ouverture du cervix de l'utérus;
v la congestion de la muqueuse vulvaire (quelques points
pétéchies caractérisent généralement la fin
des chaleurs);
v la contraction de l'utérus;
v la présence de follicule déhiscent, de
consistance élastique.
I.2.3.1.2 / Chaleurs induites
Ce sont des chaleurs artificielles obtenues grâce
à l'utilisation des substances biochimiques appelés
synchronisants ou par l'énucléation manuelle du corps jaune. Ces
chaleurs ont les mêmes signes caractéristiques que les chaleurs
naturelles. Mais les observations ont montré que les chaleurs induites
sont plus longues et mieux exprimées que les chaleurs naturelles.
I.2.3.1.3 / La détection des chaleurs et le moment
de l'insémination artificielle
I.2.3.1.3.1./ Méthode de détection des
chaleurs
La détection des chaleurs revêt une grande
importance dans les programmes d'insémination artificielle surtout lors
de l'utilisation de semence provenant de taureaux de haute valeur
génétique. De plus, la manifestation effective des chaleurs et
leur détection conditionnent de loin les délais de mise à
la reproduction. La non détection d'une période de chaleurs
conduit à un retard systématique de la durée d'un cycle,
soit environ trois semaines.
Les méthodes de détection reposent sur plusieurs
modifications physiologiques et au niveau du comportement de l'animal, qui se
produisent au moment de l'oestrus. Ces modifications sont la conséquence
des variations du taux d'hormones circulantes, particulièrement de la
montée des oestrogènes sécrétées par le
follicule pré ovulatoire.
Cependant, l'observation visuelle de l'oestrus reste la
méthode la plus ancienne et la plus fréquemment utilisée.
Elle se base sur une détection des manifestations de l'oestrus que l'on
appelle les signes des chaleurs, et que l'éleveur ou le vacher doit bien
observer et reconnaître. Ce tableau montre les principaux signes à
rechercher :
Tableau 2 : Les principaux signes des
chaleurs
Début des chaleurs (6-10
h)
|
Chaleurs proprement dites (16-18
h)
|
Fin des chaleurs.
|
Renifle les autres vaches.
|
Se laisse monter.
|
Ne laisse plus monter.
|
Chevauche ses compagnes.
|
Beugle et nerveuse.
|
Flaire encore les autres.
|
La vulve est moite rouge et
|
Diminution de la production
|
Décharge du mucus
|
Légèrement gonflée.
|
Laitière.
|
Toujours clair.
|
|
Monte les autres.
|
|
|
Vulve rouge.
|
|
|
Décharge du mucus clair.
|
|
|
Pupille dilate.
|
|
L'efficacité de cette méthode est fonction de
certaines caractéristiques :
v le lieu d'observation : la stabulation libre
offre des conditions optimales pour la détection des chaleurs;
v le moment d'observation: il a
été rapporte que le maximum d'entrées en chaleurs a eu
lieu vers 6 heure du matin et il y a donc intérêt surveiller le
troupeau une ou deux fois plus tard au cours de la journée;
v la fréquence d'observation: le nombre
et le moment d'observation des chaleurs influencent énormément le
pourcentage des femelles détectées en oestrus.
v En outre, pour un même nombre d'observations par jour, le
temps consacré à la détection des chaleurs affecte aussi
ce pourcentage.
Tableau 3 : Nombre et durée d'observation
des chaleurs
Nombre d observation par jour.
|
Durée d'observation
|
30 mn
|
60 mn
|
1 fois / jour.
|
26 %
|
30 %
|
2 fois / jour.
|
48 %
|
57 %
|
3 fois / jour.
|
57 %
|
65%
|
4 fois / jour.
|
70 %
|
78 %
|
D'après: Hicham Haskouri, 2001 (Gestion de la
reproduction chez la vache: insémination artificielle et
détection des chaleurs)
Tableau 4 : Influence de la fréquence sur
la détection des chaleurs
Fréquence des observations.
|
Vaches détectées en
chaleur.
|
3 fois : l'aube, midi et le soir.
|
86%.
|
2 fois : l'aube et le soir.
|
81%.
|
1 fois : l'aube.
|
50%.
|
1 fois : le soir.
|
42%.
|
1 fois : le midi.
|
24%.
|
D'après: Hicham Haskouri, 2001 (Gestion de la reproduction
chez la vache: insémination artificielle et détection des
chaleurs)
Le tableau N° 4, montre l'influence de la fréquence
pour la détection des chaleurs.
Quand les animaux ne peuvent pas être observés par
l'éleveur ou le vacher, la détection peut être
réalisée par d'autres moyens à savoir:
y" utilisation d'un taureau vasectomisé portant le
marqueur Chinball qui détecte les vaches en chaleurs et les marquent
lors d'un chevauchement. L'utilisation de chiens entraînés
à détecter l'odeur associée à l'oestrus a
donné des résultats satisfaisants mais leur utilisation reste
limitée;
V certains auteurs ont utilisé des taurillons et des
vaches traitées à la testostérone seule ou associée
à l'oestradiol;
v utilisation des marqueurs de chevauchement. D'une
manière générale, les méthodes de détection
des chaleurs sont nombreuses et leurs applications sont variables un
élevage à un autre et dépendantes du mode de conduite des
femelles mises à la reproduction. Elles doivent être efficaces et
fiables, c'est à dire permettre de détecter le maximum de
chaleurs mais uniquement des chaleurs réelles et dans les délais
compatibles pour la réalisation de l'insémination. En outre, Ils
doivent être peu onéreuses, faciles d'emploi pour
l'éleveur.
Chapitre II : L'anoestrus chez la vache II. 1 /
Définition
L'anoestrus est un syndrome caractérisé par
l'absence du comportement normal de l'oestrus. Il est dû à une
déficience de fonction hypophysaire, à un mauvais fonctionnement
de l'ovaire ou
de l'utérus. C'est une cause importante et courante de
retard dans la fécondation. Il existe plusieurs sortes d' anoestrus:
y" anoestrus pré-pubertaire;
y" anoestrus saisonnier;
y" anoestrus de gestation, de lactation;
y" anoestrus post-partum;
y" anoestrus de stress: transport, déficit alimentaire,
maladie débilitante...
II .2 / Caractéristique de l'anoestrus post-partum
chez la vache
Dans les conditions naturelles, la vache ne recouvre pas
l'activité ovarienne cyclique immédiatement après le
vêlage. Il y a une période de repos sexuel qui correspond à
l'anoestrus post -partum (Chupin et al., 1977 c ; Humblot,1982 ; Short et al.,
1990) cités par Kabandana, 1995.
Il existe au cours de l'anoestrus post-partum une dissociation
fréquente entre l'oestrus et l'ovulation. En effet, plusieurs chercheurs
ont constaté que les premières ovulations ne sont pas toujours
accompagnées de chaleurs et moins fréquemment il existe des
chaleurs anovulatoires.
On distingue deux types d'anoestrus: l'anoestrus vrai et
l'anoestrus apparent ou faux (anoestrus avec chaleurs silencieuses).
L'anoestrus vrai est qualifié
d'inactivité ovarienne: dans les conditions naturelle, la vache ne
recouvre pas l'activité ovarienne cyclique immédiatement
après le vêlage. Il y a une période de repos sexuel qui
correspond à l'anoestrus post-partum. Il s'agit d'une absence ou
insuffisance du développement folliculaire qui n'est pas suivi de
l'apparition d'un corps jaune... On l'appelle anaphrodisie fonctionnelle.
L'anoestrus apparent est dû à un
manque de précision dans l'observation des animaux.
De nombreuses vaches qui sont examinées parce qu'on ne les
voit jamais en chaleur, ont un tractus génital normal. Ce qui est
démontré par la présence d'un tonus utérin normal
et l'existence d'un corps jaune actif ou d'un follicule en cours de
développement dans l'ovaire. Dans ce groupe entrent les vaches à
chaleur silencieuse qui ne peuvent être décelées que par un
taureau ou une observation très minutieuse.
Deux critères peuvent être utilisés pour
mesurer la reprise sexuelle post-partum : l'intervalle vêlage
-première ovulation et l'intervalle vêlage -première
chaleur. Chez les vaches allaitantes après 60 jours post-partum,
environ 15 % des charolaises et 24 % des vaches
salers présentent un activité ovarienne cyclique.
Ce n'est qu'après 90 jours post-partum que le taux de cyclicité
atteint 50 % (Petit, 1977) cité par Kabandana, 1995.
Du point de vue hormonal, l'inactivité ovarienne chez la
vache semble lié à une insuffisance de la sécrétion
de LH : niveau de base peu élevé et fréquence de
pulsalité insuffisante.
II. 3 / Croissance folliculaire pendant l'anoestrus
post-partum
Pendant la gestation, chez l'ensemble des espèces
mammifères, un petit nombre de follicule sort continuellement de la
réserve ovarien et entame une poussée de croissance
évoluant rapidement vers l'atrésie. Cet état d'anovulation
se produit après la parturition chez la plupart des espèces
pendant un laps de temps variable et se dénomme anoestrus
post-partum.
La croissance folliculaire observée pendant l'anoestrus
post-partum est caractérisée par un développement
irrégulier de follicules qui sortent de la réserve ovarienne, se
développant jusqu'à une faible taille et s'atrésient
ensuite très rapidement. Aucun phénomène de
sélection ni de dominance ne se produit. Ensuite, progressivement, la
taille atteinte par les follicules augmente et l'ovulation se produit lorsque
la régulation permet d'aboutir à la dominance d'un follicule.
II. 4 / Facteurs de variation de la durée de
l'anoestrus post- partum
Dans les espèces sauvages comme les espèces
domestiques, de nombreux facteurs influencent la durée de l'anoestrus
post-partum, tels que la saison (par le biais de la photopériode),
l'involution utérine, l'alimentation, les maladies, le rang de
vêlage, l'allaitement, la période de vêlage, le mode de
stabulation, les conditions de vêlage et ses suites.
II.4.1 / Rang de vêlage
L'effet de la parité sur la durée de l'
anoestrus post-partum a été décrit par de nombreux auteurs
(Petit et al., 1977; Aguer ,1981 ; De Fontaubert et al., 1990 ; Short et al.,
1990) cités par Kabandana, 1995.
Les primipares ont un anoestrus post-partum plus long que les
multipares. Dans une étude menée en Saône et Loire au cours
de la campagne 90-91 sur les vaches charolaises, le taux de cyclicité
était de 9,10 % après premier vêlage, 18,5 % après
le deuxième et significativement
plus élevé (49 %) pour des vaches de rang 3 et plus
(Grimard et al., 1992b) cité par Kabandana, 1995.
II.4.2 / Allaitement
La reprise de l'activité cyclique chez vaches
tétées est lus longues que celle des vaches traites,
elle-même plus tardive que celles des vaches taries (Petit, 1977 ; Petit
et al., 1977 ; Humblot, 1982) cités par Kabandana,1995. Il y a donc une
influence double de la lactation et de la stimulation mammaire sur l'initiation
des premières ovulations (Thibier, 1982) cité Kabandana, 1995.
Plus précisément, l'allaitement retarde la reprise de
l'activité de l'activité ovarienne en différant le moment
ou la fréquence et l'amplitude de la sécrétion tonique de
LH, en diminuant la sensibilité hypophysaire à la GnRH et
inhibant le retro-contrôle positif de l'oestradiol sur la
libération de LH (Humblot, 1982) cité par Kabandana, 1995.
Lorsque une vache de race à viande est traite, la durée de
l'anoestrus post-partum est proche à celle de la vache laitière
(Mialot et Badinand, 1985) cité par Kabandana, 1995.
II.4.3 / L'alimentation
L'alimentation en fin de gestation par son incidence sur
l'état corporel au vêlage et le niveau énergétique
au début de la période d'allaitement, sont de loin les principaux
éléments de la conduite du troupeau qui détermine la
proportion des vaches cyclées au cours du post-partum (Gary et al., 1987
; Paccard et Grimard, 1988) cités par Kabandana, 1995.
L'effet de la nutrition énergétique est le mieux
connu plus que le niveau énergétique des apports. Il semble que
l'état corporel des animaux et ses variations au cours du post-partum
soient en cause.
Chez les femelles maigres, on peut observer une diminution de
la fréquence des pics de LH ; du niveau de la sécrétion
tonique de LH et du nombre des follicules de grande taille (> 10 mm) sur les
ovaires (Grimard et al., 1992b) cité par Kabandana, 1995.
Selon (Haresign, 1980) cité par (Humblot, 1982)
rapporté par Kabandana, 1995 ; le niveau alimentaire appliqué
chez la vache allaitante pendant la période post-partum n'a que peu
d'influence sur la fonction de la reproduction des vaches qui au vêlage
sont en bon état, alors que l'effet est très net sur la
population de vaches mal nourries avant vêlage. Le ou les
mécanismes par lesquels l'alimentation peut modifier le
rétablissement de l'activité ovarienne restent
hypothétiques.
On suppose que la sous alimentation pendant la fin de gestation
diminue la sensibilité
ovarienne aux gonadotropines hypophysaires (Humblot, 1982)
cité par Kabandana, 1995.
En début de lactation, une sous alimentation provoque une
mobilisation des réserves, ce qui donne un amaigrissement incompatible
avec une reproduction normale.
II.4.4 / La saison
Au sahel, dans les élevages exclusivement extensifs, la
proportion des femelles en inactivité sexuelle devient de plus en plus
importante au fur et à mesure que la durée de la saison
sèche augmente. Cela est dû au fait qu'en saison sèche, les
pâturages s'appauvrissent de plus en plus jusqu'à devenir
complètement vides. Les animaux maigrissent exagérément et
leur activité sexuelle passe en repos.
II.4.5 / Période de vêlage
En Afrique, en zones sahéliennes, dans les conduites
extensives, un vêlage en début ou pendant l'hivernage
amènerait une reprise d'activité ovarienne plus rapide qu'un
vêlage après l'hivernage ou en début de saison
sèche. Cela s'expliquerait au fait que pendant l'hivernage les
pâturages naturels sont bien fournis, par conséquent les animaux
trouvent suffisamment de l'herbe et ont un bon état d'embonpoint
d'où un reprise rapide de l'activité ovarienne.Or quelques mois
après l'hivernage ces mêmes pâturages deviennent vides et
les animaux passent une longue misère physiologique jusqu'à la
nouvelle saison d'hivernage. Ainsi l'anoestrus post-partum serait suivi d'un
anoestrus de stress dû à un déficit alimentaire.
II.4.5 / Mode de stabulation
La reprise de la cyclicité des vaches conduites en
stabulation libre est souvent plus précoce que celles des femelles
logées en stabulation entravée. L'amélioration de la
restauration de l'activité ovarienne constatée en stabulation
libre peut s'expliquer par différents facteurs : la luminosité,
l'exercice, une conception des bâtiments offrant une meilleure ambiance
(Gary et al., 1987) cité par Kabandana, 1995.
II.4.6 / Conditions de vêlage et ses
suites
Un vêlage dystocique ayant nécessité une
intervention obstétricale, prolonge la durée de l'anoestrus
post-partum. Les lésions utérines provoquées par
l'intervention pourraient différer la première ovulation.
De nombreuses femelles sont en anoestrus au moment où
leur mise à la reproduction devient indispensable. Pour
remédier à cette situation, il est nécessaire de mettre en
place des
traitements permettant d'induire et de synchroniser les
chaleurs.
Chapitre III : Maîtrise des cycles sexuels
III.1 / Définition
Chez la femelle bovine, vache ou génisse, il est
possible de contrôler le déroulement de l'activité
ovarienne (moment des chaleurs et de l'ovulation) par des traitements
hormonaux. Ces techniques, que l'on désigne sous le terme
général de maîtrise des cycles sexuels, ne
constituent pas un traitement de l'infécondité
et doivent, pour donner des résultats satisfaisants, s'adresser à
des femelles en bon état de reproduction. Le principe de ces traitements
découle de la connaissance des mécanismes physiologiques de
régulation de l'activité ovarienne; ainsi, l'état
physiologique des animaux doit être connu pour proposer les traitements
appropriés.
Du point de vue physiologique, la maîtrise des cycles
sexuels doit s'attacher à résoudre des problèmes bien
différents:
V synchroniser les chaleurs et les ovulations chez les femelles
cycliques;
V induire et synchroniser l'oestrus et l'ovulation chez les
femelles non cycliques.
III.2 / Objectif de la maîtrise des cycles III.2.1
/ Pour l'éleveur
Il peut intervenir de façon efficace sur le rythme
d'apparition des chaleurs: il a donc la possibilité de programmer des
chaleurs et des dates d'inséminations, de planifier les mises bas en
fonction de divers paramètres d'ordre pratique et économique.
L'éleveur possède ainsi un atout supplémentaire important
pour parfaire la gestion du troupeau, gestion qui doit être toujours
rigoureuse face à l'évolution de l'élevage moderne et qui
passe par la recherche d'une productivité toujours accrue.
Comment la maîtrise des cycles permet-elle d'atteindre cet
objectif ?
> La détection des chaleurs qui se manifesteront
alors sur une période prévue et relativement courte pour la
femelle ou le groupe de femelles traitées se trouve hautement
facilitée. dans certains cas une double insémination peut
être pratiquée «en aveugle», sans se soucier des signes
extérieurs d'oestrus, à une date post traitement bien
précis.
> La programmation des naissances permet à
l'éleveur de conduire son troupeau en
lots homogènes et d'obtenir ainsi une meilleure
rationalisation de son travail.
> De même, dans un souci de rentabilité optimale
il peut espérer commercialiser ses
produits au moment où les cours sont les plus soutenus.
> il devient plus facile de coïncider les besoins du
troupeau et les ressources alimentaires disponibles.
> La maîtrise des cycles - surtout dans les
élevages allaitantes - aide à développer la pratique de
l'insémination artificielle qui présente deux avantages
essentielles: la
possibilité certaine d'obtenir une amélioration
génétique, source de meilleurs performances. La garantie et le
maintien d'un bon état sanitaire si souvent perturbé par l'apport
extérieur de reproducteurs.
III.2.2 / Pour les centres d'insémination
artificielle
Il apparaît de plus en plus que l'essor de
l'insémination artificielle dans les élevages bovins
orientés vers la production de viande est étroitement lié
à la maîtrise des cycles. Cette programmation de la mise en
fécondation présente deux intérêts majeurs pour les
centres d'insémination artificielle et les inséminateurs:
> augmentation du nombre d'inséminations
artificielles premières dans les troupeaux à monte naturelle
comme dans ceux conduits de façon intensive. Dans de tel élevage
la dispersion du cheptel rend la pratique de l'insémination mal commode,
contraignante et coûteuse.
> diminution du nombre de déplacements et du temps
de travail des inséminateurs. Parallèlement à ces
avantages, l'inséminateur a de fortes chances d'augmenter son taux de
réussite grâce, d'une part, à une meilleure
détection des chaleurs et , d'autres part à la synchronisation
des oestrus qui permet de pratiquer l'insémination artificielle de
façon systématique à un moment bien
déterminé
III.3 / Principes et choix des méthodes à
utiliser
Avant de mettre en oeuvre l'une ou l'autre des méthodes
préconisées pour la maîtrise des cycles sexuels il est
impératif, en tout premier lieu, de connaître les conditions
d'élevage, l'équilibre alimentaire, la technicité de
l'éleveur. Ces trois paramètres s'étant
révélés satisfaisants, ou , le cas échéant,
les corrections conseillées ayant été
réalisées il est alors possible, et à cette condition
seulement, d'utiliser avec succès les différents protocoles
proposés.
En fin, le choix du traitements à retenir est fonction de
la catégorie des animaux (génisses ou vaches), de la nature de la
production (lait ou viande), de la cyclicité des animaux à
traiter.
III.4 / Traitements, état physiologique des
femelles et types de troupeaux
III.4.1 / Traitements et état physiologique des
femelles
Mesuré par le taux d'ovulation, l'activité
ovarienne est le meilleur critère pour apprécier la
capacité de réponse des femelles à un
traitement de maîtrise des cycles. On peut ainsi distinguer à un
moment donné:
v les femelles en activité ovarienne ou femelles
cycleés pour lesquelles on propose un traitement de synchronisation des
chaleurs; on utilise, soit des progestagènes réalisant un corps
jaune artificiel, soit des prostaglandines provoquant la disparition des corps
jaunes;
v les femelles non en activités ovarienne ou femelle
non cyclées pour lesquelles on propose un traitement d'induction et de
synchronisation des chaleurs; on utilise uniquement des progestagènes
puisque l'absence du corps jaune exclut l'emploi des prostaglandines.
III.4.2 / Traitements et types de troupeaux
Dans la pratique, il faut situer la proportion de chaque
catégorie de femelles (cyclées ou non cyclées) dans chaque
type de troupeau pour proposer la traitement le plus approprié. On peut
ainsi distinguer:
v Les troupeaux laitiers
Génisses: c'est la seule population
où le taux de femelles cyclées est toujours proche de 100 %,
quelle que soit la période et les conditions d'entretien, permettant
ainsi l'utilisation de tous les types de traitements de synchronisation des
chaleurs.
Vaches: la majorité d'entre elles sont
cyclées 60 jours après la mise bas mais 10 à 30 % restent
non cyclées à cette période; il faut donc leur administrer
un traitement d'induction (nécessaire pour une faible part des femelles)
et de synchronisation des chaleurs.
v Les troupeaux allaitants
Au moment généralement choisi pour la mise
à la reproduction (février à mai), la population des
vaches et environ la moitié des génisses sont en repos ovarien;
il faut donc administrer à ces femelles des traitements d'induction et
de synchronisation des chaleurs à base de progestagènes.
Figure 4 : Traitements de maîtrise des
cycles proposés pour les femelles des troupeaux laitiers (a, b, c, d :
génisses : c, d, e : vaches)
> génisses laitières:
traitement de synchronisation des chaleurs: prostaglandines, implants de
Norgestomet, spirales de progestérone associées ou non aux
prostaglandines, (figure N° 4 a, b, c, d).
> vaches laitières: traitement de
synchronisation des chaleurs associé ou non à un traitement
d'induction des chaleurs (figure N° 4. c, d, e,). les meilleurs
résultats sont obtenus avec le traitement combinant progestagène,
prostaglandines et surtout PMSG dont le rôle et certainement d'induire
l'ovulation chez les vaches non cyclées.
> génisses et vaches des troupeaux
allaitants: traitement d'induction et de synchronisation des chaleurs,
à l'exclusion des prostaglandines (figure N° 5); pour tenir compte
de la majorité de femelles cyclées, le traitement comprend
l'administration d'un agent lutéolytique oestrogénique
(valérate ou benzoate d'oestradiol).
L'injection de PMSG en fin de traitement est nécessaire
pour induire l'ovulation; la dose de PMSG doit être
déterminé à la fois pour assurer une fertilité
suffisante et pour limiter les naissances multiples; on ne dépasse pas
500 UI pour les génisses et 600 UI pour les vaches.
Figure 5 : Traitements de maîtrise des
cycles proposés pour les femelles des troupeaux allaitants.
III.5 / Mécanismes physiologiques des traitements
III.5.1 / Femelles cyclées
On cherche à modifier la durée de vie du corps
jaune puisqu'elle contrôle l'oestrus et l'ovulation. Le contrôle de
la production de progestérone peut être obtenu soit en provoquant
la disparition des corps jaune (lutéolyse), c'est la voie des
prostaglandines, soit en réalisant un corps jaune artificiel, c'est la
voie des progestagènes.
III.5.1.1 / Utilisation d'analogues des prostaglandines
F2 alpha (PGF2a)
Entre le 5ème et 17 ème
jour de vie du corps jaune, les prostaglandines sont responsables de la
régression du corps jaune et l'arrêt de la sécrétion
de progestérone, les chaleurs apparaissent 3 à 4 jours
après la lutéolyse. On peut distinguer trois types de situations
représentées par la figure N ° 6.
Figure 6 : Mode d'action des prostaglandines F2
alpha
y' l'injection intramusculaire de prostaglandines en
début de cycle, avant le 5ème jour, est sans effet; le corps
jaune évolue normalement, seule une nouvelle injection 10 à 12
jours plus tard provoque une régression du corps jaune et des chaleurs
suivies d'ovulation ( situation A);
y' l'injection de prostaglandines en milieu de cycle provoque
une régression rapide du corps jaune, les chaleurs apparaissent 3
à 4 jours plus tard, suivies d'une ovulation et un nouveau corps jaune
se développe. La deuxième injection de prostaglandines provoque
une régression rapide de ce corps jaune et l'apparition de nouvelles
chaleurs suivies d'ovulation (situation B);
y' l'injection de prostaglandines en fin de cycle,
après le 17ème jour, est sans effet: chaleurs et ovulation
apparaissent normalement; un corps jaune s'installe, qui sera détruit
par la deuxième injection; à nouveau, chaleurs et ovulation
apparaissent 3 à 4 jours plus tard (situation C).
Au total, si on considère que A, B, C, correspondent
à la situation de trois femelles différentes, ces trois femelles
sont effectivement synchronisées après le traitement. pour
grouper les chaleurs il faut donc réaliser deux injections à
10-12 jours d'intervalle; au moment de la deuxième injection, toutes les
femelles sont théoriquement entre le 5ème et le 17ème jour
de leur cycle, donc réceptives aux prostaglandines et les chaleurs
apparaissent 3 à 4 jours plus tard.
III.5.1.2 / Utilisation de la progestérone ou de
ses analogues, les
progestagènes.
La progestérone est l'hormone
sécrétée par le corps jaune au cours du cycle ou de la
gestation; elle a la propriété de bloquer la maturation des
follicules et l'ovulation. L'administration pour la maîtrise des cycles
est faite à l'aide d'implants de progestérone (Norgestomet) ou
à l'aide de spirales vaginales imprégnées de
progestérone; le principe d'action est le même dans les deux cas.
La recherche d'un traitement plus cours que la durée du cycle (8-12
jours) a conduit à la nécessité d'administrer en
début de traitement un oestrogène, valérate ou benzoate
d'oestradiol, pour:
y' empêcher la formation d'un corps jaune fonctionnel chez
les femelles en début de cycle;
y' raccourcir la durée de vie du corps jaune chez les
femelles en milieu de cycle. Comme le cas précédent, on peut
distinguer trois types de situations représentées par la figure N
° 7.
Figure 7 : Mode d'action d'un traitement
associant un progestagène (Norgestomet en implant
pendant 8 -10 jours) au valérate d'oestradiol (IM).
V le traitement commence en début de cycle,
l'association progestérone (progestagènes) oestrogène
conduit à un arrêt du développement du corps jaune. Les
chaleurs apparaissent un 1 à 12 jours après le traitement
(situation A);
v le traitement commence au milieu du cycle, le corps jaune
évolue normalement, ce qui se traduit par la chute du niveau de
progestérone au 16-17 ème jour et les chaleurs apparaissent
naturellement après la fin du traitement (situation B);
V le traitement commence en fin de cycle, le corps jaune
régresse normalement au
16ème jour mais le relais est pris par le corps jaune
artificiel que représente le
traitement et les chaleurs n'apparaissent qu'après la fin
du traitement (situation C).
Au total, si on considère que A, B, et C, correspondent
à la situation de trois femelles différentes, ces trois femelles
sont effectivement synchronisées; les chaleurs apparaissent 1 à 2
jours après la fin du traitement.
III.5.2 / Femelles non cyclées
Seules la progestérone et les progestagènes
peuvent être utilisés puisque l'absence de corps jaune exclut
l'emploi des prostaglandines. En outre, les traitements qui utilisent la
progestérone ou les progestagènes selon les modalités
définies pour les femelles cyclées, doivent être
complétés par une injection intramusculaire de PMSG le dernier
jour du traitement. Cette hormone gonadotrope stimule la reprise de la
croissance folliculaire et permet l'induction d'une première
ovulation.
Figure 8 : Principe du traitement des femelles
non cyclées
III.6 / Résultats de fertilité
La fertilité à l'oestrus induit, mesurée
par le taux de mise bas, permet de situer les résultats à court
terme de la maîtrise des cycles. On observe des résultats voisin
de ceux qui sont obtenus après insémination sur chaleurs
naturelles, voire légèrement inférieurs : les techniques
de maîtrise des cycles ne constituent donc pas des traitements de
l'infécondité.
Les taux de mise bas observés ne dépassent
jamais 60 % : 30 à 60 % pour les vaches allaitantes, 40 à 60 %
pour les vaches laitières, 45 à 60 % pour les génisses
laitières et allaitantes ; ils sont en outre extrêmement variables
car ils dépendent de nombreux facteurs : type de troupeau et traitement
utilisé, race surtout les troupeaux allaitants, nombre
d'inséminations artificielles systématiques (1 ou 2), cycle, rang
de vêlage et saison, niveau nutritionnel et état des animaux.
III.7 / Facteurs de variation de la fertilité
à l'oestrus induit III.7.1 / Stade physiologique de l'animal en
début de traitement III.7.1.1 / Cyclicité avant
traitement
Les traitements à base de prostaglandine F2 alpha
(PGF2a) ne sont efficaces que chez les femelles cyclés avant traitement.
Chez les femelles en anoestrus vrai, ils seront donc sans effet.
Le traitement à base de progestagène est le
traitement de choix pour induire les chaleurs chez les vaches en anoestrus. Il
est alors impératif d'inclure l'injection de PMSG dans le traitement.
Cependant, certaines vaches non cyclées ne répondent pas au
traitement. De plus, la fertilité des ovulations induites est plus
faible que la fertilité des ovulations synchronisées (Chupin,
1977 ; Grimard et al., 1992b) cités par Grimard, 2003. La
fertilité à l'oestrus induit sera donc plus élevée
chez les vaches cyclées avant traitement que chez les vaches en
anoestrus, même si les différences observées ne sont pas
toujours significatives.
III.7.1.2 / Stade du cycle en début de
traitement
Les prostaglandines F2 alpha (PGF2a) ne sont efficaces
qu'entre J5 et J17. Lors de l'utilisation de deux injections à 11-14
jours d'intervalle, la deuxième injection sera bien pratiquée
pour tous les animaux en phase lutéale quel que soit le stade du cycle
en début de traitement. Cependant, la fertilité après la
deuxième injection est liée à la
progestéronémie
avant injection (<5 ng/ml dans le plasma, fertilité
36 % ; >5 ng/ml dans le plasma, fertilité 75 %) ; (Folman et al.,
1990) cités par Grimard, 2003. Si l'injection est effectuée
pendant une période de moindre sensibilité du corps jaune
(début de cycle ou corps jaune de fin de cycle déjà en
régression) le traitement est moins efficace.
Ainsi, il n'est pas possible de réduire l'intervalle
entre les deux injections sous peine de voir la fertilité diminuer.
L'intervalle de 14 jours entre les deux injections permet, chez la vache,
d'obtenir de meilleurs résultats que l'intervalle de 11 jours. Il est
aussi plus pratique à mettre en oeuvre en élevage puisque les
injections se font le même jour de la semaine.
Lors de l'utilisation de traitement à base de
progestagènes, l'initiation du traitement pendant la deuxième
partie du cycle (après J1 1, Brink et Kiracofe, 1988 ; après J14,
Beal et al., 1988) cités par (Grimard, 2003), a pour conséquence
une diminution de la fertilité. Dans ce cas, c'est la durée trop
longue de l'imprégnation par les progestagènes qui est mise en
cause.
En effet, chez les vaches cyclées, le
progestagène prend le relais du corps jaune naturel mais n'inhibe pas
totalement la sécrétion de LH, le follicule dominant devient
persistant, ce qui nuit à la fertilité de l'ovocyte
expulsé au moment de l'ovulation (Driancourt, 2001) cité par
Grimard, 2003.
Comme nous l'avons détaillé plus haut, si le
traitement commence en début de cycle, l'effet antilutéotrope des
oestrogènes peut être insuffisant, le corps jaune naturel peut
alors persister après retrait du progestagène. Les femelles ne
seront pas correctement synchronisées, l'environnement hormonal au
moment des inséminations pratiquées à l'aveugle ne sera
pas propice à la fécondation. Cet écueil peut être
contourné en ajoutant une injection de prostaglandine (PGF2a) en fin de
traitement.
En définitive, lors d'utilisation de traitement de
synchronisation à l'aveugle dans un lot, certains animaux ne seront pas
au moment optimal en début de traitement ce qui explique que les
résultats de fertilité vont plafonner quel que soit le traitement
utilisé.
III.7.2 / Facteurs de variation liés à
l'animal III.7.2.1 / Age
Les prostaglandines F2 alpha (PGF2a) peuvent être
utilisées chez les génisses et chez les vaches pourvu que les
femelles soient cyclées avant traitement. (Folman et al., 1990)
cités par (Grimard, 2003), signalent un effet du rang de lactation sur
la fertilité à l'oestrus induit après deux injections de
prostaglandine F2 alpha (PGF2a) à 14 jours d'intervalle : le taux de
gestation est de 58,8 % en première lactation, 45,8 % en lactation 2 et
3 puis de 28,6 % en
lactation 4 ou plus (P<0,05). Les traitements à base
de progestagène donnent de bons résultats sur génisses.
Dans certaines études effectuées chez des vaches allaitantes, la
fertilité est plus élevée chez les multipares que chez les
primipares (Chupin 1977 ; Grimard et al., 1992b ; Ponsart et al., 1996)
cités par (Grimard, 2003), ce qui peut sans doute s'expliquer en partie
par le taux de cyclicité avant traitement, généralement
plus faible en première lactation.
En effet, pour (Aguer, 1981) cité par (Grimard, 2003), le
taux de gestation des vaches cyclées avant traitement n'est pas
affecté par le rang de vêlage.
III.7.2.2 / Conditions du vêlage
précédent
Les effets des conditions de vêlage ont surtout
été explorés chez les vaches allaitantes dans le cadre de
l'utilisation des traitements à base de progestagènes. L'effet
des conditions de vêlage n'a pas été, à notre
connaissance, mis en évidence sur la fertilité à l'oestrus
induit avec d'autres types de traitement, mais certains auteurs excluent les
animaux ayant eu un vêlage difficile (extraction forcée ou
césarienne) des études (Mialot et al., 1999 et 2002 ; Lucy et
al., 2001) cités par Grimard, 2003.
Lorsque ces effets sont mis en évidence, une assistance
au vêlage, même légère (aide facile), est
associée à une diminution du taux de gestation par rapport au
vêlage sans aide. Mais ce sont surtout l'extraction forcée et la
césarienne qui affectent la fertilité (écarts de 15
à 30 points de fertilité entre vêlage sans aide et
extraction forcée plus césarienne : (Rochereau, 1994 ; Humblot et
al., 1996 ; Ponsart et al., 1996) cités par Grimard, 2003. Cet effet
peut s'expliquer en partie par un effet sur le taux d'ovulation après
traitement qui est plus faible chez les vaches ayant eu un vêlage
difficile que chez les vaches ayant vêlé seules (écarts de
15 à 20 points sur le taux d'ovulation, (Grimard et al., 1992b ; Ribon,
1996) cités par Grimard, 2003.
Les mécanismes reliant difficulté de
vêlage et fertilité à l'oestrus induit sont actuellement
inconnus mais il peut exister une relation entre le faible taux d'ovulation et
l'infection utérine qui altère la sécrétion de la
prostaglandine.
III.7.3 / Facteurs de variation liés à la
conduite d'élevage III.7.3.1 / Saison/période de
vêlage
En France, dans les systèmes allaitants traditionnels
avec vêlage de fin d'automne ou début d'hiver, la fertilité
à l'oestrus induit après traitement à base de
progestagène est élevée en début de saison, elle
baisse en fin d'hiver puis remonte après la mise à l'herbe
(Chupin, 1977 ; Pelot et al., 1977 ; Aguer, 1981 ; Grimard et al., 2001)
cités par Grimard, 2003. Plusieurs
hypothèses sont avancées pour expliquer cet
effet saison : l'évolution concomitante du pourcentage de vaches
cyclées avant traitement, la sous-alimentation en fin d'hiver, le stress
lors de la mise à l'herbe, l'influence de la température.
En France, dans les troupeaux avec vêlages de fin
d'été et d'automne, le pourcentage de vaches cyclées lors
de la mise à la reproduction en automne est généralement
très élevé, entre 70 et 80 % (Mialot et al., 1998a et
1998b) cités par (Grimard, 2003), et la fertilité à
l'oestrus induit est très élevée avec l'association
progestagène - PGF2a - PMSG. Dans ces conditions, les autres facteurs de
variation n'influencent pratiquement pas les résultats.
III.7.3.2 / Intervalle vêlage
-traitement
Le respect d'un intervalle minimum entre le vêlage et le
traitement est une des conditions de réussite chez les vaches. Ceci est
très vraisemblablement en rapport avec l'influence bien établie
de l'intervalle vêlage -insémination sur la fertilité
à la suite de l'Insémination Artificielle sur oestrus naturel.
Pour les traitements à base de la prostaglandine F2 alpha (PGF2a) il est
bien évidement nécessaire d'attendre que tous les animaux soient
cyclés.
Pour les traitements à base de progestagène,
l'effet de l'intervalle vêlage -traitement est fréquemment
cité (Pelot et al., 1977 ; Petit et al., 1979 ; Aguer, 1981 ; Grimard et
al., 1992a ; Chevallier et al., 1996 ; Humblot et al., 1996) cités par
Grimard, 2003. Par exemple, pour (Humblot et al., 1996) cité par
(Grimard,2003), la fertilité des vaches allaitantes primipares est de
23,8 % si les animaux sont inséminés moins de 60 jours
post-partum, 38,0 % entre 60 et 70 jours, 49,2 % après 70 jours. Ces
observations amènent à conseiller de ne commencer les traitements
qu'après 60 jours post-partum chez les multipares allaitantes et 70
jours chez les primipares (Grimard et al., 1996a) cités par Grimard,
2003.
Cet effet de l'intervalle vêlage-traitement va pouvoir
être utilisé dans la pratique. En effet, si après examen
des animaux il s'avère qu'un grand nombre présente des facteurs
de risque d'infertilité, on pourra retarder la mise en place des
traitements.
Cette mesure, qui permet aussi d'augmenter le pourcentage de
vaches cyclées avant traitement, aura un effet bénéfique
sur la fertilité.
III.7.3.3 / Alimentation
Les effets de la note d'état corporel, du poids vif et de
leurs variations entre le vêlage et la
mise à la reproduction ont fréquemment
été mis en évidence dans les enquêtes
épidémiologiques. Expérimentalement, ces effets peuvent
être reproduits en modulant le niveau alimentaire des animaux (variation
concomitante des apports énergétiques et protéiques),
voire en modulant uniquement les apports énergétiques.
Dans ce dernier cas, même si les apports
protéiques alimentaires restent élevés, les
protéines digestibles par le ruminant se trouvent réduites par la
carence en énergie. Nous parlerons donc par la suite d'effet du niveau
alimentaire.
Dans le cas des apports protéiques, des effets
néfastes des excès d'azote soluble dans la ration sur la
fertilité ont été mis en évidence
expérimentalement. Mais ces effets n'apparaissent qu'avec des taux de
protéines solubles considérés comme toxiques en France
(apports d'urée supérieurs à 50 g/ 100 kg de poids vif par
exemple).
Dans les études épidémiologiques, les
relations entre taux d'urée du lait et fertilité chez la vache
laitière, par exemple, sont plutôt positifs (Ponter et al., 1999)
cités par Grimard, 2003. Cependant, les excès peuvent intervenir
dans le cas d'erreur de rationnement, de mauvaise conservation de fourrage ou
au moment de la mise à l'herbe. Ils seront donc développés
ci- après.
Niveau alimentaire
Les effets de l'alimentation sur la fertilité à
l'oestrus induit ont surtout été explorés pour les
traitements à base de progestagène (revues de Grimard et al., 1
996a et 1 996b). Ces effets apparaissent fréquemment dans les
études comprenant des vaches non cyclées avant traitement, moins
fréquemment lorsque les taux de cyclicité avant traitement sont
élevés (Mialot et al., 1 998b et 2002) cité par (Grimard,
2003), ce qui tend à suggérer qu'une partie de l'effet du niveau
alimentaire s'explique par son effet sur la durée de l'anoestrus post-
partum.
Quoi qu'il en soit, les observations réalisées
dans le cadre d'enquêtes épidémiologiques à grande
échelle ont pu être confirmées par des études
expérimentales sur de petits nombres d'animaux. Les mécanismes
reliant alimentation et fertilité à l'oestrus induit sont en
partie élucidés. Les animaux les plus légers au moment de
la mise en place des traitements répondent moins bien au traitement
à base de progestagène. Ceci est valable aussi bien pour les
génisses (Grimard et al., 2001), que pour les vaches (Chevallier et al.,
1996 ; Grimard et al., 2000) cités par Grimard, 2003. Une perte de poids
de 30 kg entre le vêlage et la mise à la reproduction,
réduit le taux d'ovulation après traitement (Grimard et al.,
1992a ; Rochereau, 1994) cités par Grimard, 2003.
La note d'état corporel au vêlage et au début
du traitement de synchronisation affecte la fertilité à l'oestrus
induit par les traitements à base de progestagène.
Pour (Burke et al., 1996) cités par (Grimard, 2003), il
existe une corrélation positive entre la note d'état corporel et
le taux de gestation : une augmentation de 1 point de la note est
accompagnée d'une augmentation de 13 % du taux de gestation. Une perte
de plus de 0,5 point de note d'état corporel entre le vêlage et le
traitement diminue le taux de gestation. Ceci a amené (Grimard et al., 1
996a) cités par Grimard,2003, à recommander une note de 2,5
à la mise à la reproduction pour les vaches allaitantes
multipares, 3 pour les primipares.
Une note de 2,5 semble aussi être un optimum pour les
génisses (Grimard et al., 2001) cités par Grimard, 2003.
Chez la vache allaitante, le statut énergétique
au moment des Inséminations Artificielles réalisées
après traitement semble être déterminant. Si les animaux
sont en bilan énergétique négatif, la
sécrétion de LH, la croissance folliculaire et la
stéroïdogenèse sont réduites et certaines vaches, en
anoestrus avant traitement, n'ovulent pas après traitement (Grimard et
al., 1995 et 1 997a) cités par Grimard, 2003. En revanche, si les vaches
ont rééquilibré leur balance énergétique, la
fertilité est bonne, même si la note d'état corporel est
faible (Grimard et al., 1994) cités par Grimard, 2003.
Le flushing, c'est-à-dire une période courte
d'augmentation des apports énergétiques (2 UF
supplémentaires), réalisé pendant la période de
traitement et poursuivi trois semaines après Insémination
Artificielle, améliore la fertilité à l'oestrus induit des
vaches maigres.
Cet effet positif peut s'expliquer par l'effet sur le bilan
énergétique, amélioré en quelques jours (Easdon et
al., 1985) cité par (Grimard, 2003), qui se traduit par un effet en 9
à 10 jours sur la croissance folliculaire et semble diminuer la
mortalité embryonnaire (Khireddine et al., 1998) cités par
Grimard, 2003. Le flushing peut être réalisé en distribuant
des concentrés (céréales le plus fréquemment), mais
aussi des fourrages de bonne qualité (ensilage de maïs, Ponsart et
al., 2000) cités par Grimard, 2003.
Chez la vache laitière, les relations entre statut
énergétique et croissance folliculaire sont moins nettes et leurs
interactions avec la production laitière mérite d'être
étudiée. (Mialot et al., 1998b) cités par (Grimard,
2003),observent un effet de la production laitière moyenne sur la
fertilité (diminution de la fertilité pour les vaches produisant
plus de 8100 kg par rapport à celles produisant moins de 7200 kg) dans
une étude comparant synchronisation par progestagène ou
prostaglandine.
En pratique, si la note d'état corporel des animaux au
moment de la mise en place du
traitement est trop faible (inférieure à 3 pour
les primipares, inférieure à 2,5 pour les génisses et les
multipares) on pourra conseiller de retarder la mise en place du traitement de
10 jours et de pratiquer un flushing dans le même temps (arrêt 3
semaines après IA). Les vaches vont ainsi bénéficier des
effets positifs de l'intervalle vêlage -traitement et de la modification
du bilan énergétique.
Qualité des protéines de la
ration
Dans les conditions expérimentales, un excès
important d'azote soluble dans la ration entraîne une diminution de la
fertilité chez la génisse et la vache laitière (Butler,
1998) cité par Grimard, 2003.
Ceci s'expliquerait par une diminution du pH utérin
(Elrod et Butler, 1993) cités par (Grimard, 2003), une diminution de la
production de progestérone (Jordan et Swanson, 1979) cités par
(Grimard, 2003), une diminution de la qualité des embryons (Blanchard et
al 1990) cités par (Grimard, 2003), ce qui conduirait à une
augmentation de la mortalité embryonnaire (Erold et Butler, 1993)
cités par Grimard, 2003.
Ainsi, les excès d'azote soluble, possibles à la
mise à l'herbe ou lors de consommation excessive d'urée ou
d'ensilage d'herbe mal conservé, peuvent sans doute être mis en
cause pour expliquer certains échecs, mais ils ne semblent pas
être souvent à l'origine d'infertilité en France.
III.7.3.4 / Sevrage temporaire du veau
Chez la vache allaitante, le retrait temporaire du veau avant
les inséminations peut augmenter la fertilité. Un retrait du veau
de 24 heures semble être insuffisant mais une séparation de 48
heures a parfois des effets positifs sur la fertilité (Peterson et al.,
1979 ; Kiser et al., 1980 ; McVey et Williams, 1989 ; Thatcher et al., 2001)
cités par Grimard, 2003. Pendant la séparation temporaire, les
veaux perdent du poids mais la différence avec les animaux non
sevrés n'existe plus au sevrage (Fanning et al., 1995) cités par
Grimard, 2003.
Pour (Warren et al., 1988) cités par (Grimard, 2003),
l'effet du sevrage temporaire serait surtout important chez les vaches
maigres (note < 1,5) au moment du traitement. Au moment du retrait du
veau, l'action inhibitrice de l'allaitement sur la sécrétion de
LH est levée et les
taux circulants de LH augmentent (Walters et al., 1982)
cités par Grimard, 2003.
Les effets de l'allaitement sont probablement liés
à des effets neuro-endocrines mais aussi à des effets centraux
(la vue et la présence du veau, sans tétée, ont des effets
inhibiteurs sur la sécrétion de LH, (Williams, 1990) cité
par Grimard, 2003. L'arrêt temporaire de l'allaitement pourrait aussi
agir de façon indirecte en améliorant temporairement le bilan
énergétique (diminution des besoins de production).
Dans la pratique, le sevrage temporaire pourra être
envisagé sur les vaches maigres afin d'augmenter les chances de
fécondation. Il n'est cependant pas facile à mettre en oeuvre.
III.7.3.5 / Taureau utilisé pour les
Inséminations Artificielles
Certains auteurs citent un effet du taureau utilisé
pour les Inséminations Artificielles sur la fertilité à
l'oestrus induit (Chupin, 1977 ; Chupin et al., 1977 ; Pelot et al., 1977 ; De
Fontaubert 1986) cités par Grimard, 2003. Les écarts pourraient
aller jusqu'à 20 points de fertilité (mesure sur de petits
effectifs, 56 à 144 femelles par mâle).
Dans des études plus récentes, le nombre faible
d'Insémination Artificielle par taureau utilisé n'autorise pas
les comparaisons (Grimard et al ., 2001) cités par (Grimard, 2003), mais
il est probable que les différences de fertilité observées
après insémination sur chaleurs naturelles se retrouvent
après synchronisation.
III.7.4 / Effet cumulatif des facteurs
Les effets des facteurs de variation de la fertilité
à l'oestrus induit sont cumulatifs comme l'ont observé (Humblot
et al., 1996) cités par (Grimard, 2003), sur des vaches allaitantes
primipares pour les facteurs intervalle vêlage -traitement, condition de
vêlage et note d'état corporel. Malheureusement, ce sont souvent
les mêmes animaux qui présentent plusieurs facteurs de risque (par
exemple : primipare, maigre, vêlage difficile et non cyclée).
Dans ce cas deux options sont possibles : soit on
écarte ces animaux des traitements de synchronisation et l'on se place
dans le cadre d'une utilisation zootechnique des traitements, soit on tente
d'augmenter la fertilité de ces animaux en considérant que l'on
se situe plutôt dans le cadre d'une utilisation thérapeutique du
traitement de maîtrise des cycles. Il est possible alors de jouer sur
l'intervalle vêlage -traitement (augmenter le délai de mise
à la reproduction sur les animaux à risque), sur le bilan
énergétique (conseiller un flushing ou l'arrêt temporaire
de l'allaitement chez les animaux maigres), sur le traitement en lui-même
(utiliser progestagènes + PMSG) sur les modalités
d'Inséminations Artificielles (2 IA à l'aveugle ou IA sur oestrus
observé) pour améliorer la fertilité des animaux
traités.
TROISIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
IV / Méthodologie
IV.1 / Matériel
Un ensemble de 84 femelles, génisses et vaches à
différents ages, de races : zébu azaouak ; zébu maure ;
zébu peuhl ; goudaly ; n'dama ; méré ; métisse
montbéliarde, reparties dans treize (13) exploitations : cinq (5) dans
le cercle de Banamba ; huit (8) dans le cercle de Kati (zone péri
-urbaine de Bamako), ont été utilisées dans cette
étude du 20 avril 2007 au 30 novembre 2007.
IV.2 / Traitements
L'induction et la synchronisation des chaleurs ont
été préconisées chez ces différentes
femelles en se basant :
~ sur l'effet inhibiteur que possède la
progestérone et ses analogues de synthèse (progestagènes)
sur l'apparition de la composante du comportement sexuel et de l'ovulation ;
~ sur l'activité lutéolytique que possède
la prostaglandine F2 alpha en provoquant l'involution des corps jaune
fonctionnels , des corps jaunes persistants ou d'éventuels kystes ;
~ sur l'activité folliculostimulante que possède
la PMSG pour stimuler la reprise de la croissance folliculaire et d'induire la
première ovulation chez les femelles non cyclées.
Dans ce cadre deux types de traitements combinés ont
été appliqués.
Traitement I :
Jour 0 : pose des spirales vaginales
(PRID R , CEVA) contenant 1 .55g de
progestérone sans oestradiol.
Jour 9 : injection en intramusculaire de 2.5 ml
de PGF2a (ENZAPROST R T, CEVA) contenant 2.5 mg de
Dinoprost (sous forme de trométhamol) et 8.25 mg d'alcool
benzylique. Jour 10 : retrait des spirales et injection en
intramusculaire de 1 ml d'une solution contenant 250 UI de PMSG (SYNCRO
-PART R PMSG 500 UI, CEVA).
La durée de traitement est de neuf (9) jours.
Traitement II :
Jour 0 : pose des implants sous cutanés
(CRESTAR R SO, Intervet) contenant 3.3 g de
Norgestomet.
Jour 9 : injection en intramusculaire de 2.5 ml
de PGF2a (ENZAPROST R T, CEVA) contenant 2.5 mg de
Dinoprost (sous forme de trométhamol) et 8.25 mg d'alcool
benzylique. Jour 11 : retrait des implants sous cutanés
et injection en intramusculaire de 1 ml d'une solution contenant 250 UI de PMSG
(SYNCRO -PART R PMSG 500 UI, CEVA).
La durée du traitement est de dix (10).
Avant de procéder aux deux traitements :
V chaque troupeau a subi une visite et un contrôle pour
apprécier l'état de l'alimentation, de la santé et de la
situation générale du troupeau ;
V chacune des ces femelles a été soumise :
> à un examen corporel pour apprécier
l'état d'embonpoint ;
> à un examen gynécologique (palpation ou
fouille transrectale) pour confirmer, notamment, l'absence de gestation, noter
les différentes structures existantes sur les deux ovaires (follicules,
corps jaunes, kystes, ou absence de structure) et apprécier
l'état de développement du matrice et des ovaires chez les
génisses ;
> à un dépistage de la brucellose et du
tuberculose pour connaître le statut
sanitaire de chaque femelle par rapport à ces deux
pathologies.
Seules les femelles ayant un bon état d'embonpoint, non
gestantes et négatives au dépistage
de la brucellose et de la tuberculose ont été
traitées (traitements d'induction et de synchronisation des chaleurs et
des ovulations).
Une seule insémination artificielle a été
pratiquée sur toutes les femelles, 56 heures après le retrait des
spirales et des implants, avec de la semence importée de France issue de
taureaux améliorateurs de races :
Aubrac et limousine (race
à viande) ;
Holstein (race laitière).
IV.3 / Evaluation de la fertilité
Le contrôle de la fertilité a été
réalisé au moyen de deux méthodes :
v le diagnostic de non retour en chaleur (17ème
-24ème jour après l'insémination
artificielle)
v le diagnostic de gestation par palpation transrectale, 90 jours
après les inséminations artificielles).
Les résultats sont exprimés en taux de
fertilités apparents (rapport entre le nombre de femelles gestantes et
le nombre total de femelles inséminées et
contrôlées, n =84)
IV.4 / Analyse statistique
L'analyse statistique utilisée pour évaluer les
différences entre les résultats obtenus en tenant compte de
plusieurs facteurs (groupes, traitements...) est basée sur le test de
comparaison des pourcentages.
120
100
40
20
80
60
0
Spirales vaginales Implants sous cutanés Total
Femelles traitées(n)
Dispositifs retenues (n)
Taux de retention des dispositifs (%)
V / Résultats
V.1 / Taux de rétention des dispositifs
Sur 76 spirales vaginales et 8 implants sous cutanés mis
en place sur les femelles,
une spirale a été perdue ; aucun implant n'est
perdu. Ainsi, le taux de rétention des spirales est de 98,68
%, celui des implants est de 100 %. Le taux de
rétention global est de 98,8 %.
V.2 / Taux d'induction / synchronisation des
chaleurs
Les chaleurs induites et synchronisées avec les spirales
vaginales et les implants sous cutanés ont commencé entre 36-48h
après le retrait des dispositifs et ont été très
manifeste chez la majorité des femelles traitées.
Parmi les signes externes, Nous avons noté :
y' le chevauchement et surtout la tolérance de
chevauchement des femelles synchronisées entre elles ;
y' la tuméfaction des vulves ;
y' l'écoulement des glaires (queues souillées de
glaires sèches au niveau de la vulve). Pour mieux apprécier
l'induction et la synchronisation des chaleurs, nous avons tenu compte de la
perméabilité du cervix (col utérin ouvert ou pas ouvert)
par le pistolet d'insémination au moment de l'insémination. Ainsi
les résultats sont reportés dans le graphique N° 2.
L'analyse des données du graphique N° 2 montre que
sur 84 femelles traitées, 80 d'entre elles (soit 95,23
%) sont venues en chaleurs.
100
95
90
85
80
75
70
Série3
Graphique 2 : Taux d'induction /
synchronisation des chaleurs
V.3 / Taux de retour en chaleurs
Le taux de retour en chaleurs se définit comme
étant le rapport entre le nombre de femelles revenues en chaleurs
après insémination systématique sur le nombre total des
vaches inséminées multipliés par 100.
Le taux de retour en chaleurs est consigné dans le
graphique N° 3.
Il ressort des données du graphique N° 3 que sur 84
femelles traitées et inséminées, 7 d'entre elles
(soit 8,3 %) sont revenus en chaleurs.
Ces retours en chaleurs ont été observés le
18ème , 19ème ,20ème ;
21ème jour après les inséminations
systématiques.
Femelles Femelles en Taux de retour
traitées et retour en en chaleurs (%)
inséminées (n) chaleurs (n)
Série4
Graphique 3 : Taux de retour en chaleurs
V.4 / Taux de fertilité à l'oestrus induit
et synchronisé
Le nombre de femelle contrôlées est de 73, soit
87 % du nombre total de femelles traitées et
inséminées (n= 84).
Les résultats de la fertilité par induction /
synchronisation des chaleurs et insémination systématique 56h
après l'arrêt du traitement sont reportés sur le graphique
N° 4.
L'analyse des données du graphique N°4 montre que le
taux de fertilité global, tous traitements de maîtrise des cycles
sexuels confondus, pour les femelles contrôlées est de
31,5 %.
100
80
60
40
20
0
Série3
Femelles Femelles Femelles Taux de
traitées et contrôlées gestantes
fertilité (%)
inséminées (n) (n)
(n)
Graphique 4 : Taux de fertilité
à l'oestrus induit et synchronisé
V.5 / Taux de fertilité sur retour en
chaleurs
L'analyse des données du graphique N° 5 montre que
sur 7 femelles revenues en chaleurs et ré inséminées, 4
d'entre elles (soit 57 %) sont gestantes.
Le taux de fertilité sur retour en chaleur (57
%) est supérieur au taux de primo fécondité
(26 %).
40
20
60
50
30
10
0
Femelles en retour en chaleurs (n)
femelles pleines ap retour en chaleurs(n)
Série3
Taux de fertilité sur retour en chaleurs(%)
Graphique 5 : Taux de fertilité sur
retour en chaleurs
V.6 / Taux de fertilité selon les
localités
L'analyse des données du graphique N° 6 montre que
les taux de fertilité sont très variables d'une localité
à une autre.
Le taux de fertilité est meilleur à
Baguinéda (61 %), moyen à Moribabougou
(42 %),
médiocre à Banamba (26 %),
très faible à Kasséla (12 %).
40
20
70
60
50
30
10
0
Baguinéda Moribabougou Banamba Kasséla
F.T(n) F.C(n) F.G (n) Taux de
fert(%)
Graphique 6 : Variation des taux de
fertilité selon les localités F.T : femelles traitées
F.C : femelles contrôlées
F.G : femelles gestantes
V.7 / Taux de fertilité selon la nature du
traitement
gestantes après l'oestrus induit, suite au traitement
par spirales vaginales est de 22, soit (33,84 %). Il est d'une (1) femelle,
soit (12,5 %) chez les femelles traitées par implants sous
cutanés.
40
60
20
80
0
F.T (n) F.C (n) F.G (n) Taux de
fert(%)
Spirales vaginales Implants sous cutanés
Graphique 7 : Variation du taux de
fertilité selon la nature du traitement utilisé F.T : femelles
traitées
F.C : femelles contrôlées
F.G : femelles gestantes
VI / Discussion
VI.1 / Rétention des dispositifs
C'est la première fois que le Centre
d'Insémination Artificielle et Transplantation Embryonnaire a
utilisé des spirales vaginales pour induire et synchroniser des
chaleurs. Malgré cela le nombre de spirales retenues, durant la
période des traitements, est satisfaisants dans cette étude.
VI.2 / Induction / synchronisation et qualité des
chaleurs
Les chaleurs obtenues après le retrait des dispositifs
se sont manifestées comme celles des chaleurs naturelles. Des signes
externes de chaleurs ont pu être observés par les bergers et par
l'équipe du C.I.A.T.E. Mais dans la plupart des cas, l'équipe
n'était pas disposée à observer le déroulement des
chaleurs ; il arrivait juste au moment des inséminations. Certaines
inséminations ont été opérées plus tard le
soir ou plus tôt à l'aube selon les protocoles des traitements,
parfois même sous la pluie. Il imprudent dans des telles conditions de se
fier seulement aux dires des bergers pour évaluer le taux d'induction et
synchronisation des chaleurs. Ainsi nous avons tenu compte de la
perméabilité du cervix pour évaluer ce taux. Le taux
obtenu est très satisfaisant : 95 %.
Parmi 4 femelles dont les chaleurs n'ont pas été
induites, deux (2) sont stériles ; deux (2) n'ont pas été
contrôlées.
VI.3 / Fertilité globale à l'oestrus
induit et synchronisé
Le taux de fertilité global, tous traitements de
maîtrise des cycles sexuels confondus pour les femelles
contrôlées et de 31,5 %. Ce taux est médiocre et
inférieur à la plupart des taux rencontrés dans les
littératures. Plusieurs raisons justifient ce très faible taux
:
y' les opérations d'insémination ont
été pratiquées à la fin de la saison sèche,
moment où la majorité des femelles bovines avait perdu leur
embonpoint, les stocks de paille ont été épuisés,
les grains de coton avaient manqué. Malgré la
complémentation qui avait été recommandée, dans
certains élevages, deux semaines avant les traitements et qui devait
être maintenu après les inséminations, certains
éleveurs n'ont pas pu maintenir ce niveau alimentaire aussi longtemps
qu'il fallait du fait que l'hivernage s'est installé tardivement et les
prix d'aliments bétails grimpaient au fur et à mesure que la
saison sèche perdurait ;
'V beaucoup de bergers croyant que la stabulation des bovins
métis issus des inséminations artificielles va les mettre au
chômage ont négligé de surveiller les retours en chaleurs
ou les ont signalé tardivement après que les moments des
ré inséminations soient passés. Par mésentente,
certains bergers nous ont présenté d'autres femelles au moment
des traitements, que celles ayant des bonnes performances de reproduction,
recommandées par les éleveurs fermiers eux mêmes. D'autres
bergers n'hésitaient pas à revendre les stocks d'aliments
bétail amenant certains éleveurs à négliger la
complémentation trop tôt après les inséminations
artificielles ;
'V la non formation et l'absence de sensibilisation des bergers
dans le domaine de la reproduction (détection des chaleurs, diagnostic
de gestation).
VI.4 / Fertilité selon les
localités
Les taux de fertilité enregistrés selon les
localités sont bons à Baguinéda (61 %) et
Moribabougou (42 %). Cela à cause de l'expérience
acquise par les éleveurs pendant plusieurs années dans la
conduite semi intensive des animaux. Les étables bien entretenues, les
effectifs réduits, le suivi sanitaire constant des animaux, la
présence d'aliments en toute saison, sont entre autres des facteurs
ayant favorisé ce niveau de fertilité élevé.
A Banamba où le taux de
fertilité est de 26 %, dans la majorité
d'élevages, les femelles étaient bien entretenues et avaient
présentées un très bon état d'embonpoint. Mais
juste après les contrôles des retours en chaleurs, en début
d'hivernage, les troupeaux étaient en déplacement à plus
de 100 km à cause des cultures.
Pendant ces déplacements les femelles auraient
été stressées par le changement brusque d'aliments ou dans
la plus part des cas étaient sous alimentées. Durant cette
période l'herbe n'est pas assez haute pour satisfaire les besoins
nutritifs des grands ruminants à cause de sa pauvreté en
énergie et son transit rapide dans le tractus digestif. Ces femelles
auraient été victime de misère physiologique qui pourrait
être la cause de mortalité embryonnaire.
A Kasséla où le taux de
fertilité est de 12%, et bien que la
complémentation a été maintenue aussi longtemps qu'il a
fallu, ce taux est considéré comme étant très
faible. Cela pourrait être dû à un stress d'adaptation
puisque ce groupe de femelles qui venait d'une conduite exclusivement extensive
de Sélingué, était conduit de manière semi
intensive à trois semaines avant les traitements. Un stress d'adaptation
pourrait être la cause de mortalités embryonnaires. Egalement les
bergers hostiles aux inséminations artificielles n'avaient pas
surveillé ou n'avaient pas signalé les retours en
chaleurs.
VI.5 / Fertilité selon la nature de
traitement
Les taux de fertilité selon la nature du traitement
sont très variables. Ils sont de 33,84 % pour les femelles
traités par spirales vaginales, et 12,5 % pour celles traitées
par implants sous cutanées. Ces deux types de traitements n'ont pas
d'influence sur la fertilité des femelles et nos résultats ne
mettent pas en cause les implants sous cutanés (12,5%), car ils ont
été tous les deux utilisés dans deux élevages
où les résultats sont très faibles.
VII / Conclusions et Recommandations
Sur la base des résultats obtenus lors de notre
étude, Il apparaît que les deux types de traitements conviennent
aux bovins de races locales et aux métis, eu égard aux taux
d'induction et synchronisation des chaleurs obtenus ; soit 95,23 %.
Les taux de fertilité relevés à
Baguinéda et à Moribabougou montrent qu'il n'y a pas de
problème de fertilité des oestrus induits et synchronisés
par les spirales vaginales et les implants sous cutanés. Seuls les modes
de conduite des animaux et la disponibilité alimentaire ont
influencé les taux de fertilité d'une localité à
une autre et d'un élevage à un autre.
Les résultats obtenus dans cette étude nous
permettent d'affirmer que les modes de conduite des troupeaux et l'offre
alimentaire, sont les facteurs majeurs qui ont influencé les taux
fertilité dans cette étude.
Nous constatons que la fonction de reproduction des bovins
tropicaux est fragile et dépendante de la variation de l'offre
alimentaire.
Dans les zones tropicales, la période optimale de
reproduction correspond à la saison des pluies qui en zone aride et
semi-aride, est la seule saison où la ration alimentaire est
satisfaisante.
Ainsi pour optimiser les taux de fertilité pendant les
campagnes d'inséminations artificielles, dans les milieux paysans
où la conduite des troupeaux demeure extensive, nous recommandons :
~ ne pas déplacer, en début d'hivernage à
cause des cultures, les femelles qui seront retenues pour les
inséminations artificielles. Le reste des animaux du troupeaux non
retenu peuvent subir ces déplacements lointains pour réduire la
charge sur les pauvres pâturages naturels, et les dépenses d'une
éventuelle complémentation ;
V en mi juillet (2 mois après le
début d'hivernage), commencer les traitements
d'induction et de synchronisation des chaleurs, au moment
où les pâturages sont bien
fournis ; ainsi les femelles auront
récupérées et seront en bon état d'embonpoint ;
V en août inséminer les femelles traitées
;
V en octobre (3 mois après
inséminations), contrôler les femelles inséminées
pour le diagnostic de gestation. Ce moment correspond à la
période des récoltes, les femelles gestantes profiteront des
résidus des récoltes pour le maintien et le bon
développement de leur gestation ;
V de février à avril, pleine
saison sèche, faire une complémentation des femelles gestantes
afin de satisfaire les besoins énormes des trois derniers mois de
gestation ;
V en mai, préparer les mises bas. En
début d'hivernage, les femelles profiteront de la
régénération de l'herbe pour satisfaire leurs besoins et
produiront suffisamment du lait. Leur remise en bon état d'embonpoint
sera rapide et une reprise rapide de la cyclicité. Ainsi en mi juillet
de la nouvelle année (2 mois au moins après les mises bas), les
femelles pourraient être traitées de nouveau ou être
saillies par un taureau.
Ce protocole ci-dessus semble déjouer les longs
anoestrus dont sont victimes les femelles
bovines tropicales et qui empêchent ces dernières de
vêler chaque année.
Contrairement aux autres études menées aux
stations de recherche dans des conditions uniformes et une rigueur scientifique
respectée à la lettre, celle-ci réalisé dans
différents milieux paysans reflète mieux la réalité
du terrain.
Elle mérite d'être poursuivi afin
d'appréhender toutes les contraintes en vue d'améliorer les
résultats des inséminations artificielles dans les milieux
paysans.
VIII / Références
bibliographiques
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(R.), JUSSIUAU (R.), LE LOC'H (A.), MONTMEAS (L.) et ROBIN (G.).1988.
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> CHICOTEAU (P.), 1991. La reproduction des
bovins tropicaux. Recueil de médicine vétérinaire
spécial reproduction des ruminants. Tome 167. N° 3/4. Pages 241 -
247.
> DRIANCOURT (M-A.), GOUGEON (A.), MONMIAUX (D.),
ROYERE (D.) et THIBAULT (C.). La fonction ovarienne dans THIBAULT (C.) et
LEVVASSEUR (M-C.). 2001. La reproduction chez les mammifères et
l'homme. INRA. Chap 15. Pages : (316-346).
> GRIMARD (B.), HUMBLOT (P.), PONTER (A-A.),
CHASTANT (S.), CONTANT (F.) et MIALOT (J-P.). 2003 (consulté en
avril 2007). Efficacité des traitements de synchronisation des chaleurs
chez les bovins. INRA. Adresse URL :
http://www.inra.fr
> HASKOURI (H.). 2001 (consulté en
mars 2007). Gestion de la reproduction chez la vache : insémination
artificielle et détection des chaleurs. Institut Agronomique et
Vétérinaire Hassan II. Adresse URL :
http://www.iac.ac.ma
> KABANDANA (F.). 1995. maîtrise des
cycles sexuels chez les vaches allaitantes. Mémoire. Ecole Nationale
Vétérinaire d'Alfort. 140p.
> KHIREDDINE (B.). 1994. Influence de la
sous -alimentation énergétique sur la croissance folliculaire en
période post -partum chez les vaches allaitantes de race charolaise.
Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort. 97p.
> KONTA (A.).1996. Maîtrise des
cycles sexuels des vaches zébus dans la zone péri - urbaine de
Bamako : cas d'implant associé à la PMSG. Mémoire de fin
de cycle. IPR de Katibougou. 37p.
> LACROIX (M.). 1977. Le cycle ovarien des
bovins : les rouages mis à nu. Revue technique de l'insémination.
Pages 11-16.
> SLIMANE (N.), OUALI (F.), CHETOUI (C.), GTARI
(S.), MALLEK (Z.) et THIBIER (M.). 1991. La maîtrise des cycles
sexuels chez les bovins en Tunisie : application des traitements
combinés à base de progestérone -PMSG et
progestagène -PMSG. Revue d'élevage et de médecine
vétérinaire des pays tropicaux. Vol n° 4.
Pages : (48 1-486)
> THIBAULT (C.) et LEVASSEUR (M-C.). 1979. La
fonction ovarienne chez les mammifères. INRA. 102p.
IX / Annexes
Tableau 1 : Variation des taux de
rétention des dispositifs
Dispositifs
|
Spirales vaginales
|
Implants sous cutanés
|
Total
|
Nombre de femelles traitées
|
76
|
|
8
|
|
84
|
|
Nombre de dispositifs retenus
|
75
|
|
8
|
|
83
|
|
Taux de rétention des dispositifs (%)
|
98,68
|
%
|
100
|
%
|
98,8
|
%
|
Tableau 2 : Taux d'induction / synchronisation
des chaleurs
Femelles traitées
|
Cervix ouverts
|
Taux d'induction/synchr
|
84
|
80
|
95,23 %
|
Tableau 3 : Taux de retour en chaleurs
Nbre de femelles traitées
et inséminées
|
Nbre de femelles en retour en chaleurs
|
Taux de retour en chaleurs
|
84
|
7
|
8 ,3 %
|
Tableau 4 : Taux de fertilité à
l'oestrus induit et synchronisé
Nombre de femelles traitées et
inséminées
|
Nombre de femelles contrôlées
|
Nombre de femelles gestantes
|
Taux de fertilité
|
84
|
73
|
23
|
31,5 %
|
Tableau 5 : Taux de fertilité sur retour en
chaleurs
Nombre de femelles en retour
|
Nombre de femelles gestantes après retour
en chaleurs
|
Taux de fertilité des femelles en retour en
chaleurs
|
7
|
4
|
57 %
|
Tableau 6 : Variation des taux de
fertilité selon les localités
Localités
|
Baguinéda
|
Moribabougou
|
Banamba
|
Kasséla
|
Nombre de femelles traitées et
inséminées
|
19
|
13
|
26
|
26
|
Nombre de femelles contrôlées
|
18
|
7
|
23
|
25
|
Nombre de femelles gestantes
|
11
|
3
|
6
|
3
|
Taux de fertilité (%)
|
61
|
42
|
26
|
12
|
Tableau 7 : Variation du taux de
fertilité selon la nature du traitement utilisé
|
Dispositifs
|
Spirales vaginales
|
Implants sous cutanés
|
Nombre de femelles traités
et inséminées
|
76
|
8
|
Nombre de femelles contrôlées
|
65
|
8
|
Nombre de femelles gestantes
|
22
|
1
|
Taux de fertilité (%)
|
33,84
|
12,5
|
|