La question de l'eau est incontestablement
le problème environnemental qui aura le plus mobilisé l'attention
de la communauté internationale ces vingt dernières
années. Du sommet de Rio en 1992 à celui de Johannesburg en
2002, en passant par les forums de l'eau tenus à Marrakech en
1997, la Haye en 2000 et récemment celui de Kyoto en 2003, on
a noté un intérêt particulier accordé à la
production d'eau potable et sa mise à la disposition d'un grand nombre
de personnes. Ces objectifs passent par une meilleure gestion des ressources en
eau.
Les industries, les villes et l'agriculture déversent
des quantités non négligeables d'effluents et de déchets
divers plus ou moins traités dans la nature et contaminent cette
ressource vitale. Un chiffre illustre à lui seul le poids
économique et social d'une eau polluée : 80 % des maladies
de la population mondiale sont dues à l'eau (Cazalas & Gautron,
1993).
Au Cameroun, l'utilisation des cours d'eau pour
l'évacuation des déchets liquides des villes et des industries
est la cause première de la dégradation de la qualité des
eaux (Foto, 1991). Malgré la construction des stations
d'épuration par les promoteurs des cités à Yaoundé,
le problème de pollution de l'environnement par les eaux usées
demeure tout entier à cause du dysfonctionnement ou de l'arrêt de
ces installations, suite à une mauvaise exploitation (Sikati, 1998).
L'enrichissement des eaux en matières nutritives entraîne une
série de changements symptomatiques tels que la dégradation de
leur qualité physico-chimique, l'accroissement de la production d'algues
et de macrophytes, et d'autres modifications considérées comme
indésirables et néfastes aux divers usages de l'eau
(Meybeck, 1998). Il en résulte ainsi une dégradation des
écosystèmes aquatiques qui se manifeste par la destruction de
l'habitat, la perte de la diversité biologique et de la qualité
de l'eau (Neckmen, 1999).
Les travaux effectués sur le réseau
hydrographique du Mfoundi, précisément sur le Mfoundi et
l'Abiergué (Foto, 1989, 1991), sur l'Ekozoa (Ajeagah, 1997), sur le
Mfoundi et l'Abiergué (Foto & Njiné, 1997), sur
l'Abiergué (Ngangué, 1999), sur l'Aké, l'Ebogo,
l'Ewoué, le Tongolo et le Ntem (Foto et al., 2002) montrent
que ces cours d'eau sont sujets à une pollution essentiellement
organique. Djuikom (1998) indique des risques graves de
contamination par des germes pathogènes d'origine hydrique, liés
à l'usage des eaux des cours d'eau de ce réseau hydrographique
par les populations.
Le but de cette étude est d'évaluer la
qualité des eaux du Ntsomo, un ruisseau du même réseau
hydrographique que les précédents, qui se singularise par la
pauvreté des données y afférant dans la
littérature. Après détermination de la situation
hydrogéographique et hydrologique du Ntsomo, l'impact de l'action
anthropique sur la qualité physico-chimique de ses eaux sera
évalué. Le recours à la méthode des saprobies et
l'application des indices de diversité à l'inventaire des
peuplements du milieu conduiront à la détermination du niveau de
pollution de ce cours d'eau. L'intérêt sera par la suite
porté sur l'évaluation du risque épidémiologique
d'origine hydrique lié aux usages des eaux du Ntsomo. La présente
étude s'articule sur trois chapitres dont le premier est consacré
à la revue de la littérature. Le second chapitre renseigne sur le
cadre géographique de l'étude et expose les méthodes et
techniques utilisées. Les résultats et la discussion qui
découle de leur interprétation font l'objet du troisième
chapitre, suivi de la conclusion, des perspectives et des recommandations.
CHAPITRE I
I .1- Généralités sur les milieux
aquatiques
On estime à 1.360 millions de km3 le
volume d'eau accumulé sur la terre dont 99,5 % se trouve sous la forme
salée ou glacée, et 0,5 % seulement (soit environ 7 millions de
km3) sert d'eau utile à la vie à la surface de la
terre (Cazalas & Gautron, 1993).
Les ressources en eau sont scindées en deux grands
groupes:
- les eaux souterraines réparties en nappes captives,
libres, phréatiques;
- les eaux de surface (cours d'eau, lacs, étangs,
barrages, réservoirs, etc...).
L'eau, qui sous ses trois états (liquide,
solide, gazeux) joue un rôle considérable sur la terre, est un
élément dont dépendent d'une façon
extrêmement étroite les êtres vivants à respiration
aquatique (Arrignon, 1998). Les plans d'eau sont des écosystèmes
aquatiques que Verneaux (1980) définit comme des ensembles
intégrés du milieu (dissocié en composantes ou
paramètres) et des peuplements associés (espèces
vivantes), ou comme des unités fonctionnelles résultant de
l'ensemble des relations, des interactions existant entre espèces, entre
paramètres puis entre espèces et milieu.
L'énergie qui est fournie par le soleil est
utilisée par les organismes producteurs (plancton
végétal, macrophytes aquatiques et bactéries autotrophes)
pour fabriquer de la matière vivante végétale selon le
processus de photosynthèse. Cette matière végétale
est consommée et transformée par le plancton animal, qui est
à son tour ingéré par les poissons carnivores et autres
prédateurs (fig.1).
Les fluctuations plus ou moins grandes que peuvent
présenter les caractères physico-chimiques du milieu aquatique
conditionnent la présence ou l'absence de certaines espèces
animales ou végétales (Tuffery, 1980). Ainsi, les espèces
à caractère sténoèce sont les premières
touchées par les infimes perturbations, tandis que les organismes de
type euryèce pourront supporter sans dommage les fluctuations
sensibles des facteurs abiotiques, si celles-ci restent dans la gamme
biologiquement tolérable.
Fig.1- Schéma représentatif d'un
écosystème aquatique d'après Arrignon (1998)
I.1.1- Usages des cours d'eau
Les cours d'eau sont l'objet de diverses utilisations.
L'aspect essentiel reste la satisfaction des besoins en eau potable (Anonyme,
1996), mais on peut également citer la production d'énergie
hydraulique (étroitement liée au débit), l'alimentation
des entreprises industrielles en eau, l'irrigation, l'assainissement des
terres, l'évacuation des déchets, l'abreuvement du bétail,
la navigation, la pêche, le tourisme, le sport nautique, les loisirs,
etc...
I.1.2 - Pollution des hydrosystèmes
Selon Leynaud & Verrel (1980), un cours d'eau est
considéré comme étant pollué lorsque la composition
ou l'état de ses eaux sont directement ou indirectement modifiés
du fait de l'action de l'homme dans une mesure telle que celles-ci se
prêtent moins facilement à toutes les utilisations auxquelles
elles pourraient servir dans leur état naturel.
La pollution peut être classée suivant son
origine, sa nature physique ou chimique et l'ampleur de ses effets sur la
biocénose.
I.1.2.1- Sources ponctuelles et non ponctuelles de
pollution
Les effluents ne constituent pas l'unique source de
perturbation des écosystèmes aquatiques. En effet, on a tendance
à croire que l'impact de l'activité humaine se résume aux
rejets d'eaux résiduaires provenant des réseaux d'égouts
ou des émissaires industriels. Ces derniers constituent des exemples de
sources ponctuelles de pollution. En général, on peut
remédier à la situation grâce aux techniques
d'assainissement, si on connaît les sources de pollution.
Il est par contre difficile de régler le
problème causé par les sources diffuses de pollution (non
ponctuelles). Les précipitations acides produites souvent à
plusieurs lieux d'un secteur d'étude, les décharges dans le
bassin versant, les chemins de débardage, les pâturages, les
apports de nutriments dus aux engrais agricoles, les ruissellements urbains,
les eaux d'infiltration sont d'autres exemples de sources non ponctuelles de
pollution.
I.1.2.2- Nature physique de la pollution
Une pollution de nature physique peut être
mécanique, thermique ou radioactive.
Une pollution mécanique est due à une
charge importante des eaux en éléments en suspension (particules
de charbon, d'amiante, de silice, de sable, de limon, etc...) provenant
d'effluents industriels ou d'eaux usées de carrières, ou de
chantiers divers.
Une pollution thermique quant à elle est
causée par le rejet d'eaux chaudes provenant des centrales
électriques ou nucléaires, des sources thermales. A
côté de leur influence directe sur les biocénoses, elles
ont pour effets indirects:
- une baisse sensible de la teneur en oxygène dissous
surtout si le milieu aquatique est chargé de matières organiques
(Tuffery, 1980) ;
- une augmentation de la toxicité de certaines
substances. Ainsi, la toxicité du cyanure de potassium est
multipliée par deux pour un accroissement thermique de 10°C
(Tuffery, 1980) ;
- une réduction de la résistance des
animaux et une multiplication des agents pathogènes (Arrignon, 1998).
La pollution par les agents radioactifs est pour sa part
limitée par le contrôle strict effectué dans les
installations nucléaires ; toutefois, les risques demeurent
dans certains hôpitaux face aux déchets d'utilisation des
radioéléments.
I.1.2.3 - Nature chimique de la
pollution
D'après Tuffery (1980), l'immense majorité des
nuisances est causée par ce type de rejets parmi lesquels on distingue
ceux de nature minérale dominante et les effluents organiques.
La pollution à dominance minérale est
le fait d'éléments tels les phosphates, les nitrates, les
nitrites, les sulfates, l'ammoniaque rencontrés dans la nature à
des concentrations généralement faibles, ou de substances non
naturelles à toxicité immédiate ou différée
(pesticides, métaux lourds, toxiques détergents etc....) qui
s'accumulent dans les tissus des organismes vivants (Arrignon, 1998). Les
premiers sont déversés dans le milieu aquatique sous forme
d'excédents d'engrais agricoles qui sont entraînés par le
ruissellement, le lessivage ou la lixiviation. Si leur charge devient
élevée, on observe alors une forte multiplication des populations
algales débouchant à l'eutrophisation et au vieillissement
précoce du cours d'eau (Tuffery, 1980). Quant aux pesticides, aux
métaux lourds et aux détergents, la réponse de leur action
sur les biocénoses reste liée à l'espèce. En effet,
lorsque la concentration en ces toxiques atteint ou dépasse la dose
létale d'un taxon donné, celui-ci meurt.
La pollution à dominance organique a des
origines multiples. Les sources principales sont les rejets des
agglomérations urbaines, les industries agro-alimentaires telles les
laiteries, les conserveries, les tanneries etc... (Tuffery, 1980). Les apports
importants de matières organiques agissent sur les organismes (par
exemple, les espèces saproxènes disparaissent au profit des
groupes saprophiles et saprobiontes), sur la production des biocénoses
et le vieillissement des plans d'eau.
I.1.2.4 - Ampleur des effets
En tenant compte de l'ampleur des effets, on peut distinguer
la pollution aiguë de la pollution chronique.
Une pollution aiguë entraîne des
perturbations à court terme et parfois momentanées du milieu.
Elle peut être accidentelle (fuite d'une cuve de fuel domestique,
etc...), provoquée ou due à l'absence de maintenance de stations
d'épuration quand elles existent (Leynaud & Verrel, 1980).
Une pollution chronique est beaucoup plus dangereuse parce
qu'insidieuse, complémentaire et difficile à déceler et
à situer. Les chaînes alimentaires sont partiellement ou
totalement touchées à travers la bioaccumulation et la
bioamplification.
L'altération de la qualité de l'eau, qu'il
s'agisse de pollution physique, chimique, minérale ou organique, peut
donc entraîner rapidement des substitutions d'espèces en
favorisant celles dont la dynamique de population est la mieux adaptée
(Roux, 1981).
I.1.3 - Autoépuration et capacité
d'assimilation des cours d'eau
Leynaud & Verrel (1980) définissent
l'autoépuration comme l'ensemble des processus par lesquels le milieu
aquatique assure la minéralisation des substances organiques qui y sont
déversées. Lorsque la charge apportée est un substrat
trophique, l'autoépuration correspond simplement au prolongement de
l'évolution naturelle des écosystèmes par le biais de
l'épuisement des éléments nutritifs en excès
(Schorter, 2001). Cette notion est étroitement liée à la
capacité d'assimilation du système qui correspond pour sa part
à la charge polluante maximale qui peut être rejetée dans
le cours d'eau, sans qu'il ne se produise des modifications importantes des
caractéristiques structurales et fonctionnelles des biocénoses
(Agence de l'Eau, 1993). Au-delà de la capacité d'assimilation
d'un écosystème, la surcharge en éléments
exogènes induit des nuisances environnementales et influe sur les
usages de l'eau (Schorter, 2001).
I.1.4 - Etat hydrologique du milieu récepteur
Selon Chuzeville (1990), l'hydrologie est la
science qui étudie l'eau dans la nature et son évolution sur la
terre et dans le sol sous ses trois états (solide, liquide,
gazeux). Les conditions hydrologiques du milieu récepteur
déterminent de nombreux facteurs physiques comme la dilution, la
dispersion longitudinale, la sédimentation et la remise en suspension,
l'adsorption, la désorption, les échanges gazeux avec
l'atmosphère (Schorter, 2001).
I.1.4.1 - Profil en long
Le profil en long désigne la ligne joignant les
points les plus bas du talweg d'un cours d'eau de sa source à son
embouchure. L'allure générale présente toujours une forme
hyperbolique plus ou moins régulière, la pente des parties en
amont étant beaucoup plus forte que celle des parties en aval
(Chuzeville, 1990). C'est de
cette pente longitudinale que dépendront la vitesse d'écoulement
des eaux et la délimitation des cours supérieur, moyen et
inférieur.
I.1.4.2 - Débit
Le débit indique le volume d'eau écoulé
en un point du cours d'eau par unité de temps. Le climat de la
région, la perméabilité du terrain et la pente affectent
le débit dont les irrégularités subséquentes se
traduisent par des crues et étiages variables dans leur rythme et leur
conséquence selon le mode d'alimentation du cours d'eau (Arrignon,
1998). Plus les débits sont importants, plus le transport et la dilution
sont rapides ; l'hétérotrophie et la sédimentation
sont déplacées vers l'aval (Schorter, 2001).
I.2 - Evaluation de la qualité des eaux d'un
cours d'eau
Les milieux aquatiques sont essentiellement suivis par la
détermination des paramètres physico-chimiques, car moins
compliqués à mettre en oeuvre (Schorter, 2001). Rodier (1996) a
rassemblé un certain nombre de critères d'appréciation de
la qualité générale de l'eau (tableau 1).
De ce tableau il ressort trois niveaux de qualité de
l'eau dont les propriétés sont définies comme
suit :
- qualité 1 (1A et 1B) : eau
possédant des propriétés requises pour la vie et la
reproduction des poissons normalement présents dans la zone
écologique considérée, ainsi que pour la production d'eau
destinée à l'alimentation humaine après épuration
normale ;
- qualité 2 : eau possédant des
propriétés requises pour la vie piscicole mais où la
reproduction du poisson est aléatoire, permettant la production d'eau
destinée à l'alimentation humaine après épuration
poussée et stérilisation (traitement tertiaire) ;
- qualité 3 : eau dans laquelle la vie
piscicole subsiste, mais qui est impropre à la production d'eau
destinée à l'alimentation humaine. Cette eau ne convient
qu'à l'irrigation et à la navigation.
Dans ces conditions, l'objectif de qualité
recommandable pour la production d'eau destinée à l'alimentation
humaine est la qualité 1 et exceptionnellement la qualité 2. Pour
les baignades et les loisirs, c'est la qualité 1 qui est recommandable
ou exceptionnellement la qualité 2 pour certaines activités de
loisirs.
Tableau 1 : Critères
d'appréciation de la qualité générale de l'eau
d'après Rodier (1996)
Critère de qualité
|
Valeurs des paramètres déterminant les
niveaux de qualité
|
1 A
|
1 B
|
2
|
3
|
Température
|
20°
|
20° à 22°C
|
22 à 25°C
|
25° à 30°C
|
O2 dissous (mg/l)
|
7
|
5 à 7
|
3 à 5
|
milieu aérobie à maintenir en permanence
|
O2 dissous en % sat.
|
90 %
|
70 à 90 %
|
50 à 70 %
|
DBO5 (mg d'O2/l)
|
3
|
3 à5
|
5 à 10
|
10 à 25
|
Oxydabilité (mg d'O2/l)
|
3
|
3 à 5
|
5 à 8
|
-
|
DCO (mg O2/l)
|
20
|
20 à 25
|
25 à 40
|
40 à 80
|
NH4 (mg/l)
|
0,1
|
0,1 à 0,5
|
0,5 à 2
|
2 à 80
|
Ecart de l'indice biotique par rapport à l'indice normal
(10)
|
1
|
2 ou 3
|
4 ou 5
|
6 ou 7
|
Fer total mg/l précipité et en solution
|
0,5
|
0,5 à 1
|
1 à 1,5
|
|
Mn total (mg/l)
|
0,1
|
0,1 à 0,25
|
0,25 à 0,5
|
|
Matières en suspension totales (mg/l)
|
30
|
30
|
30
|
30 à 70
|
Matières décantables (mg/l)
|
|
|
<0,5
|
<1
|
Couleur (mgPt/l)
|
10 10 à 20
absence de coloration visible
|
20 à 40
|
40 à 80
|
Odeur
|
non perceptible
|
ni saveur, ni odeur
|
pas d'odeur perceptible à distance du cours d'eau
|
Substances extractibles au chloroforme (mg/l)
|
0,2
|
0,2 à 0,5
|
0,5 à 1
|
>1
|
Graisses et huiles
|
néant
|
Néant
|
trace
|
présence
|
Phénols (mg/l)
|
0,001
|
0,001
|
0,001 à 0,05
|
0,05 à 0,5
|
Toxique
|
norme permissible pour la vocation la plus exigeante pour
préparation d'eau alimentaire
|
|
pH (u.c)
|
6,5-8,5
|
6,5 - 8,5
|
6,5 - 8,5
|
5,5 - 9,5
|
I.2.1 - Analyses physiques
I.2.1.1 - Température
La température de l'eau affecte sa densité et
sa viscosité (densité maximale à 4°C), la
solubilité des gaz, celle de l'oxygène en particulier qui baisse
quand la température de l'eau croît (Arrignon, 1998). On note par
ailleurs qu'une augmentation de la température accélère
considérablement la vitesse des réactions chimiques et
biochimiques. Ces dernières consomment de l'oxygène, d'où
une aggravation des pollutions organiques par temps chaud ou par
réchauffement artificiel des eaux (Rodier, 1996 ; Arrignon, 1998).
I.2.1.1 - Matières en suspension
L'eau véhicule de fines particules de matières
solides en suspension (MES) décelables pondéralement par
centrifugation, sédimentation, filtration ou même par
spectrophotométrie (Arrignon, 1998). Suivant leur densité et les
caractéristiques du milieu récepteur, ces MES se déposent
plus ou moins loin en aval, produisant une pollution mécanique et
augmentant la turbidité des eaux.
La teneur des eaux en matières en suspension est
très variable selon les cours d'eau et est fonction de la nature des
terrains traversés, de la saison, des travaux et des rejets (Rodier,
1996). Elle est également le fait de l'érosion
accélérée des sols à la suite de
déboisements, de surcharges de pâturages ou de mauvaises pratiques
culturales.
La nature et la concentration des matières en
suspension jouent un rôle prépondérant dans la formation de
la couleur des eaux avec une diminution de leur transparence. L'énergie
lumineuse disponible pour la photosynthèse peut ainsi se trouver
considérablement réduite avec des modifications quantitatives et
qualitatives importantes des peuplements végétaux
(Leynaud & Verrel, 1980). L'asphyxie des
poissons par colmatage des branchies est souvent la conséquence d'une
teneur élevée en MES (Rodier, 1996 ;
Arrignon, 1998), de même que le colmatage des sédiments
de fond avec asphyxie des organismes benthiques et des oeufs des poissons
frayant sous les graviers (Tufferry, 1980).
I.2.2- Analyses chimiques
I.2.2.1- Potentiel d'Hydrogène
Le pH d'une eau naturelle est lié aux
conditions édaphiques (Leynaud & Verrel, 1980) et varie
habituellement entre 7,2 et 7,6 (Rodier, 1996).
Arrignon (1998) propose pour quelques groupes d'organismes
aquatiques une plage de tolérance au pH:
- pH < 5,0 : limite inférieure pour la
survie de la plupart des espèces,
- 6,0 < pH < 7,2 : zone optimale pour la
reproduction de la plupart des espèces,
- 7,5 < pH < 8,5 : zone optimale pour la
productivité du plancton,
- pH > 8,5 : destruction de certaines algues,
- pH > 9 : seuil létal de nombreuses
espèces (Salmonidés notamment).
Ces valeurs ne doivent toutefois pas être
séparées de celles des autres paramètres notamment la
température, l'oxygène dissous, la salinité, l'anhydre
carbonique dont elles dépendent.
I.2.2.2- Conductivité
électrique
La conductivité exprimée en
microsiemens par centimètre est la conductance d'une colonne d'eau
comprise entre deux électrodes métalliques de 1 cm2 de
surface séparée l'une de l'autre d'1 cm (Arrignon, 1998). Elle
permet d'évaluer approximativement mais très rapidement la
minéralisation globale de l'eau (Rodier, 1996) comme suit :
- cond. < 100 uS/cm : minéralisation
très faible,
- 100 uS/cm < cond. < 200 uS/cm:
minéralisation faible,
- 200 uS/cm < cond. < 333 uS/cm:
minéralisation moyenne,
- 333 uS/cm < cond. < 666 uS/cm:
minéralisation moyenne accentuée,
- 666 uS/cm < cond. < 1000 uS/cm:
minéralisation importante,
- cond. > 1000 uS/cm : minéralisation
excessive.
Une conductivité électrique supérieure
à 1500 uS/cm fait considérer une eau comme inutilisable
dans les zones irriguées (Arrignon, 1998).
I.2.2.3 - Azote ammoniacal
L'azote est une composante essentielle de la matière
vivante qui joue par conséquent un rôle important dans une
pollution de type organique (Leynaud & Verrel, 1980). L'azote ammoniacal
des eaux superficielles peut avoir pour origine la matière
végétale des cours d'eau, la matière organique animale ou
humaine, les rejets industriels (engrais, textiles, etc...). Sa présence
est à rapprocher de celle des autres éléments
azotés identifiés dans l'eau (nitrate, nitrite) et des
résultats de l'analyse bactériologique (Rodier, 1996). En dehors
des rejets des fabriques d'engrais, l'azote présent dans les effluents
domestiques et industriels est essentiellement sous forme réduite. Cette
dernière se transforme en nitrites et en nitrates dans les cours d'eau
où la teneur en oxygène est suffisamment
élevée (Leynaud & Verrel, 1980). La vie
aquatique peut être atteinte pour des concentrations d'environ 2 mg/l et
un pH de 7,4 à 8,5. La forme ionisée est moins toxique que celle
qui est non ionisée.
I.2.2.4 - Orthophosphates
Le phosphore est à la fois le métalloïde
le plus nécessaire à la vie aquatique et celui qui se
présente sous la forme la plus simple : celle de l'orthophosphate.
La présence de phosphates dans les eaux naturelles est liée
à la nature des terrains traversés, à la
décomposition des matières organiques et à l'utilisation
des détergents. La grande partie du phosphore organique provient
également des déchets du métabolisme des protéines
et de son élimination sous forme de phosphates dans les urines par
l'homme (Sawyer & Mc Marty, 1978).
Il est le facteur majeur affectant la biomasse algale dans
les systèmes d'eau douce (Hecky & Kilham, 1988). Le dosage des
phosphates permet d'apprécier le degré de trophie ainsi que celui
de la pollution des eaux (Duchaufour, 1997).
I.2.2.5 - Oxygène dissous
La teneur en oxygène dissous peut être
utilisée comme critère de qualité des eaux de surface. Sa
solubilité dans l'eau est liée à certains facteurs. Ainsi,
l'augmentation de la température de l'eau entraîne une baisse de
la solubilité de l'oxygène dissous, celle-ci augmentant avec les
pressions atmosphériques croissantes (Rodier, 1996 ; Arrignon,
1998).
L'oxygène de l'eau provient de son contact avec l'air,
sa dissolution étant facilitée par le brassage. Elle a
également une origine biologique par la fonction chlorophyllienne
exercée par les végétaux du périphyton, les algues
planctoniques, ainsi que les phanérogames aquatiques dans les zones
littorales des plans d'eau (Arrignon, 1998). Parmi les causes
de variation de sa teneur, on peut citer la présence des matières
organiques oxydables, des organismes, des germes aérobies, des graisses,
des hydrocarbures, des détergents, ainsi que la perturbation des
échanges atmosphériques à l'interface air-eau (Rodier,
1996). Selon la législation française, l'eau n'est potabilisable
que si elle contient au moins 5 mg/l d'oxygène dissous (Billen et
al., 1999).
I.2.2.6 - Demande biochimique en
oxygène (DBO5)
La DBO5 d'une eau est la quantité
d'oxygène nécessaire aux microorganismes aérobies pour
assurer l'oxydation des matières organiques biodégradables
contenues dans un échantillon de cette eau, pendant 5 jours. Sa
détermination effectuée tant pour les eaux usées que pour
les eaux des cours d'eau pollués permet d'apprécier l'action
potentielle des matières organiques contenues dans l'eau sur le bilan en
oxygène du milieu récepteur (Leynaud & Verrel, 1980).
I.2.2.7 - Demande chimique en oxygène
(DCO)
La DCO représente la quantité d'oxygène
consommée dans les conditions de l'essai par les matières
oxydables contenues dans un échantillon d'eau. Elle permet
d'apprécier la concentration en matières organiques ou
minérales, dissoutes ou en suspension dans l'eau.
Avec la DBO, elle constitue un indicateur utile de la demande
totale d'oxygène qui peut être imposée à un cours
d'eau pour son épuration (Gloyna, 1972).
I.2.3 - Indicateurs biologiques de la pollution
Un écosystème apparaît comme un ensemble
intégré du biotope et de la biocénose, une unité
fonctionnelle résultant d'un ensemble de relations et d'interactions
existant entre espèces, entre paramètres du milieu, puis entre
espèces et paramètres. Les biocénoses soumises à
des flots polluants peuvent témoigner par leurs fluctuations de la
qualité des eaux qui les abritent et servir ainsi d'indicateurs
biologiques de la pollution (Tuffery, 1980). Deux types principaux de
méthodes biologiques de détermination de la pollution sont
utilisés :
- celles fondées sur la présence
d'organismes considérés comme indicateurs d'un type
donné de contamination (analyses
bactériologiques, le système des saprobies, etc...),
- celles basées sur l'examen global ou partiel
des peuplements aquatiques (analyse
biocénotique, indice biotique, etc ...).
L'un ou l'autre type de méthodes nécessite une
connaissance préalable de la biocénose des milieux
étudiés, qui se traduit essentiellement par une étude
qualitative et quantitative des peuplements.
I.2.3.1 - Phytoplancton
Le phytoplancton est l'ensemble des organismes
microscopiques chlorophylliens, vivant librement en pleine eau (Odum, 1971).
Son importance dans le milieu aquatique est due à sa situation à
la base du cycle biologique, où il constitue le point de départ
de la chaîne alimentaire.
Le dosage des pigments chlorophylliens, après
concentration de cellules algales par filtration puis extraction au moyen d'un
solvant, permet de déterminer facilement la biomasse phytoplanctonique
(Lorenzen, 1967). Une teneur de l'eau de 1ug Chla/l correspond environ à
une biomasse phytoplanctonique de 35 ug de carbone par litre (Billen et
al., 1999). Ainsi, des valeurs très élevées de
chlorophylle a témoignent d'une forte densité algale.
I.2.3.2 - Zooplancton
Le zooplancton peut être défini comme un
ensemble d'organismes animaux généralement microscopiques vivant
en pleine eau et non dotés de mouvements d'amplitude sensible (Angeli,
1980). Il est en majeure partie constitué de
Rotifères, d'Arthropodes appartenant aux classes des Cladocères
et des Copépodes (Angeli, 1980; Pourriot, 1980).En cas de pollution
organique, quelques groupes de protozoaires Ciliés,
Rhizoflagellés et Acinétiens deviennent prédominants
(Angeli, 1980). On y rencontre également mais de façon
sporadique, les organismes de la classe des Héliozoaires, des
Thécamoebiens, des Coelentérés, des Turbellariés,
des larves de mollusques, quelques Ostracodes, des Hydracariens, des oeufs et
larves d'insectes. Ces peuplements sont de bons bioindicateurs de pollution et
ils ont également une forte influence sur la biodiversité des
milieux dulcicoles (Zébazé, 2000).
I.2.3.3- Macroinvertébrés
benthiques
Les macroinvertébrés benthiques vivent
au fond de l'eau et peuvent être retenus par les filets de maille 0,2 mm
de large (Brönmark & Hansson, 2000). Ils sont étroitement
liés aux habitats aquatiques, leur abondance et la structure de leurs
communautés étant en relation avec l'état physico-chimique
du cours d'eau (Knorr & Fairchild, 1987 ;
Rosenberg & Resch, 1993). Ils sont
directement influencés par les conditions physiques de leur milieu de
vie comme la nature du substrat, la forme du lit, la nature et la teneur
des détritus ainsi que le couvert végétal (Niemi et
al., 1990 ; Richards & Host,
1993). Les variations de la concentration en nutriments et les
fluctuations de la production primaire les affectent indirectement
(Steward & Robertson, 1992 ;
Richards et al., 1993). Les macroinvertébrés
permettent d'identifier les perturbations passées du milieu et les
effets toxiques de ces perturbations qui généralement ne sont pas
détectés par les méthodes physico-chimiques (Steward
et al., 2000).
I.2.3.4 - Système des saprobies
Bien que certaines données apparaissent
déjà vers les années 1840 - 1850, c'est essentiellement en
1908 et 1909 que Kolkwitz et Marsson proposent une gamme initiale d'organismes
indicateurs des degrés de saprobiontie (Verneaux, 1980). En effet, ces
auteurs remarquant que la présence des organismes aquatiques est
dépendante de la charge de l'eau en matières organiques, ont
entrepris le classement des organismes animaux et végétaux d'eau
douce en fonction de leurs préférences ou exigences
vis-à-vis des matières organiques (Tuffery, 1980). Quatre
principales classes de pollution ont ainsi été définies en
fonction des quatre niveaux de saprotrophie:
- les eaux oligosaprobes qui sont des eaux propres, presque
saturées en oxygène et pauvres
en matière organiques ;
- les eaux â-mésosaprobes qui sont des eaux
modérément polluées, légèrement moins
oxygénées que les précédentes et
entièrement minéralisées ;
- les eaux á-mésosaprobes ou eaux moyennement
polluées, à minéralisation incomplète ;
- les eaux polysaprobes qui sont des eaux très
polluées, pauvres en oxygène et riches en gaz
(CO2, SH2). La matière organique
y est abondante et non minéralisée.
I.2.3.5- Indices biotiques
Cette méthode a été
développée sur la faune d'invertébrés benthiques
qui colonisent le substrat et qui sont soumis aux éventuelles
fluctuations de qualité du support aqueux (Tuffery,
1980). Les prélèvements faunistiques sont menés
dans des faciès lentiques et lotiques selon des techniques diverses
adaptées à chaque type de substrat.
La détermination systématique des
invertébrés, se limitant à préciser selon le cas la
famille, le genre ou l'espèce, permet de connaître la composition
de la faune en présence et sa diversité. L'indice biotique
traduisant la qualité biologique d'une eau par des valeurs
numériques conventionnelles variant de 0 à 10 est
déterminé, ceci sur la base d'un tableau standard
représentant un échantillon caractéristique des grands
groupes d'invertébrés aquatiques en fonction de leur survie dans
les eaux polluées ( Tuffery, 1980).
I.2.3.6 - Indice de diversité
spécifique
La diversité
spécifique mesure le rapport entre le nombre d'espèces et le
nombre d'individus faisant partie d'un même écosystème ou
d'une même communauté. Parmi les indices de diversité
couramment utilisés figurent l'indice de Shannon
& Weaver (1948) et celui de Menhinick
(1964). Un indice de diversité élevé correspond à
des conditions de milieu favorables permettant l'installation de nombreuses
espèces (Dajoz, 1985).
I.2.3.7 - Analyses
bactériologiques
En tant que décomposeurs, les microorganismes
(bactéries et champignons, etc...) sont indispensables à la
pérennité des écosystèmes aquatiques. En effet, ils
minéralisent les substances organiques apportées au cours d'eau
par la pollution organique, participant ainsi au phénomène
d'autoépuration (Rivière, 1980). Parmi les microorganismes du
milieu aquatique, certains dits pathogènes sont susceptibles de
provoquer des maladies chez l'homme et les animaux à sang chaud. Il
apparaît en conséquence indispensable de toujours s'assurer que la
qualité hygiénique des eaux des réseaux naturels
(rivières, étangs, lacs...) s'accorde à leurs usages.
L'analyse bactériologique des eaux permet de
rechercher les bactéries pathogènes, d'évaluer les risques
de contamination par ces bactéries et de contrôler
l'efficacité des traitements des eaux (Rodier, 1996). Cette analyse
procède par la recherche des bioindicateurs de contamination
fécale que Rodier (1996) définit comme des bactéries
d'habitat fécal normal et exclusif. Il s'agit notamment des coliformes
fécaux et des streptocoques fécaux.
Les coliformes fécaux (CF) ou coliformes
thermotolérants sont des bacilles à Gram négatif de la
famille des Enterobacteriaceae, non sporulés, oxydases positifs,
aérobies ou anaérobies facultatifs. Ils peuvent se
développer en présence des sels biliaires ou d'autres agents de
surface équivalents. Ils fermentent le lactose avec production d'acide
lactique et de gaz en 24 à 48 heures à une température de
41 à 44°C (OMS, 1994).
Quant aux streptocoques
fécaux (SF), ce sont ceux du groupe D selon la classification
sérologique de Lancefield (Delarras, 2000).
Assimilés au groupe des Entérocoques d'après la
définition de la norme expérimentale NF XPT 90 - 416 de 1996, ce
sont des Cocci en chaînettes (sauf exception), á ou â
hémolytiques et à Gram positif (Delarras, 2000).
CHAPITRE II
II.1 - Site d'étude
II.1.1 - Cadre géographique
La région de Yaoundé est située à
3°52' de latitude Nord et 11° 32' de longitude Est, l'altitude
moyenne approchant 750 m (Santoir, 1995). Le relief est accidenté et la
ville s'étend sur plusieurs collines hautes de 25 à 50 m au
dessus du plateau (Bachelier, 1959).
Cette région est soumise au climat équatorial
d'un type particulier que Suchel (1972) a appelé
"climat yaoundéen" et dont les principales caractéristiques sont
:
- une pluviométrie moyenne de 1576 mm,
- quatre saisons différentes que Suchel (1987)
répartit comme suit:
* une grande saison sèche de décembre à
février,
* une petite saison des pluies de mars à juin,
* une petite saison sèche de juillet à
août,
* une grande saison des pluies d'août à
novembre.
Les deux saisons des pluies et les deux saisons sèches
sont d'importance relativement inégale (Pelletier, 1969) et de
durée variable d'une année à l'autre (Kuété,
1977).
Sur le plan géologique, tout le sol de Yaoundé
dérive d'un matériau quartzo-feldspathique plus ou moins
micacé (Pelletier, 1969). De nature rouge latéritique forestier
classique, il est insaturé et a un pH acide (inférieur à
5).
La végétation de type forêt dense humide
semi-décidue est généralement sillonnée d'un
réseau dense de galeries. Elle est fortement influencée par les
défrichements (Letouzey, 1985).
Le réseau hydrographique est constitué ici par
le Mfoundi et ses affluents ( la Biyémé, l'Olézoa, le
Mingoa, l'Abiergué, le Tangwala, le Ntem, l'Ebogo, l'Ewoué,
l'Akée, le Nkié, l'Odza) qui arrosent la quasi totalité de
la ville. Le Ntsomo qui est un ruisseau de ce réseau hydrographique
est localisé dans l'arrondissement de Yaoundé III. Il conflue
avec la Biyémé sur la rive droite du Mfoundi, pour se jeter dans
le cours inférieur du Mfoundi dans le village Etoa au sud de la ville de
Yaoundé (INC, 2000).
II.1.2 - Bassin versant du Ntsomo
Le bassin versant en un point ou dans une section droite d'un
cours d'eau, est défini comme la totalité de la surface
topographique drainée par ce cours d'eau et ses affluents en amont de
ladite section (Chuzeville, 1990).
II.1.2.1 - Présentation et délimitation
du Bassin versant du Ntsomo
Le bassin versant du Ntsomo se caractérise par un
relief accidenté fait de versants entrecoupés de vallons au fond
desquels s'écoulent les eaux du Ntsomo et ses affluents. Les
différences d'altitude y sont importantes (altitude minimale de 675 m
contre une altitude maximale de 780 m), ce qui donne parfois lieu à des
pentes fortes.
Situé dans l'arrondissement de Yaoundé III, ses
limites déterminées par les positions des lignes de crêtes
traversent plusieurs quartiers qu'il ne recouvre que partiellement. On y
retrouve les quartiers Mvolyé au Nord, Nsimeyong I et II à
l'Ouest, Efoulan, Obobogo et Ahala I à l'Est ainsi qu'Ahala II au Sud
(fig.2).
Il est limité au Nord par la rue ''Abbé Tobbi
Atangana" qui s'étend du carrefour Vogt jusqu'au lieu dit "Club France"
et culmine à 780 m d'altitude environ.
La limite Est du bassin versant est constituée d'une
part par la rue "Martin Abéga" qui va du "Club France" au carrefour
Obobogo. Celle-ci se prolonge par la route qui va du carrefour Nsam au
carrefour Ahala I (Obam) et longe la voie en latérite qui traverse Ahala
I.
A l'Ouest, la limite du bassin versant suit le tracé
de la route entre les carrefours Vogt et Shell Nsimeyong d'une part et celui de
l'avenue de Mvolyé jusqu'à l'avenue de Nsimeyong d'autre part. De
là, elle longe la rue qui mène à Nkolézala en
passant par le carrefour Damaze.
Le bassin versant du Ntsomo ainsi présenté et
délimité sur la base d'observations faites sur le terrain et de
la carte topographique de Yaoundé au 1/15000 (INC, 2000) a un
périmètre de 14,115 km. Sa surface est d'environ 6,4180
km2 pour une population estimée à 20000 habitants
(d'après les données des services techniques de la CUY).
II.1.2.2 - Description du cours d'eau
Le Ntsomo prend sa source à Mvolyé
derrière le collège Vogt et s'écoule grossièrement
dans la direction Nord- Sud entre les quartiers Efoulan, Obobogo et Ahala I sur
la rive gauche, Nsimeyong I et II sur la rive droite (fig.2). Sa longueur est
d'environ 5,25 km de Mvolyé à Ahala II où il conflue
avec la Biyémé. Ce cours d'eau dont le tiers
inférieur se situe dans une zone de broussaille a connu de nombreux
aménagements, le plus important étant la construction vers 1952
de l'étang d'Efoulan par élargissement de son lit.
Vers Nkolézala
Figure 2 : Bassin versant du Ntsomo :
pressions diverses et stations d'étude
Source : Plan guide de
Yaoundé au 1/15000 (INC, 2000)
Son parcours est traversé par quatre ouvrages de
franchissement. L'examen de son profil en long permet de dégager en
fonction de la pente longitudinale trois tronçons homogènes. Le
cours supérieur du Ntsomo ainsi déterminé et
nommé Enyungatwa" par les riverains, s'étend sur
640 m environ de la source jusqu'à l'entrée des eaux dans
l'étang d'Efoulan. Cet étang a sa surface partiellement
recouverte de Pistia stratiotes et de Nymphea alba, ses
berges marécageuses présentant une végétation
dominée par Echinochloa pyramidalis, Amarantus viridis, Elisine
indica. Le cours d'eau reçoit à ce niveau
"l'Etunbedoman", premier tributaire de la rive gauche qui draine la
zone de "Club France" et ses environs.
Après l'étang, le ruisseau passe sous le premier
ouvrage de franchissement construit entre Nsimeyong I et Efoulan,
amorçant ainsi son cours moyen long de 1360 m environ. Ce tronçon
s'achève à proximité du second ouvrage de franchissement
construit sur la route en latérite qui, venant de Nsimeyong I remonte le
quartier Efoulan en allant vers SITRACEL SA. On observe ici une vaste zone
inondable occupée de cultures maraîchères alternant avec
une végétation à Echinochloa pyramidalis au
voisinage immédiat du cours d'eau. Ce dernier y a subi de nombreux
recalibrages et dérivations.
Le cours inférieur long de 3250 m s'écoule
essentiellement dans une zone de broussaille. Au tiers supérieur de ce
tronçon, un affleurement rocheux dans le lit du cours d'eau a
provoqué son élargissement, constituant par là -
même une vaste zone de baignade et de lessive pour les riverains (photo
1). Deux routes traversent le Ntsomo sur ce tronçon ; la
première bitumée joint les carrefours Obobogo et Damaze, la
seconde en latérite quitte Nkolézala en direction d'Ahala
II. Le tributaire le plus important du Ntsomo est situé sur ce
tronçon, à la rive gauche du cours d'eau, où il draine les
quartiers 0bobogo, Ahala I et ses environs.
Photo 1 : Zone de baignade et de lessive sur le
cours inférieur du Ntsomo
(50 m en amont de la station 4)
20
II.1.3 - Pressions anthropiques sur le Ntsomo
Les pressions sur le Ntsomo résultent essentiellement
de l'activité anthropique. Elles peuvent être le résultat
d'actions directes sur le cours d'eau (effluents non traités,
dépôts d'ordures, etc...) ou d'interventions indirectes sur le
bassin versant.
II.I.3.1 - Habitat dans le bassin versant du Ntsomo
Si pour l'essentiel, les habitations sont bâties sur
les versants, on trouve toutefois bon nombre d'entre elles dans la zone
inondable à proximité du cours d'eau. En fonction de la
densité de la population, nous pouvons définir trois secteurs
principaux:
- un secteur Nord-Est et Est du bassin versant qui constitue
la zone de plus forte
densité,
- un secteur de densité relativement moyenne au centre
et à l'Ouest,
- un secteur de plus faible densité au Sud du bassin
versant où on observe une vaste
zone de broussailles.
Hormis le quartier résidentiel de "Club France" et ses
environs, le reste du bassin versant est fait de zones à habitats
spontanés. Son relief accidenté et la faiblesse du réseau
routier en font une zone enclavée. L'accès au réseau
d'adduction d'eau de la SNEC étant limité, la majorité de
la population s'alimente en eau de sources et de puits ; les eaux de
surface sont utilisées pour la lessive, la baignade, l'abreuvement des
animaux. Les ordures sont déposées dans la nature à
proximité des habitations ou directement dans le Ntsomo (photos 2 et 3).
Les eaux usées sont évacuées à même le sol.
Presque toutes les habitations sont dépourvues de fosses septiques.
Quant aux latrines, certaines sont munies de tuyaux exutoires,
déversant leur contenu dans le ruisseau (photo 4).
Photo 2 : Importante décharge publique
à l'Est du bassin versant du Ntsomo
(à proximité du carrefour
Obobogo)
21
Photo 3 : Dépôt d'ordures obstruant le
lit d'un tributaire du Ntsomo
(Ahala I)
Photo 4 : Latrine construite sur la berge avec un
exutoire dans le lit du Ntsomo
(50 m en amont de l'étang d'Efoulan)
II.1.3.2- Activité Agricole
L'activité agricole dans cette zone est de type
traditionnel. Les espaces cultivés se trouvent surtout à
proximité du lit du Ntsomo pour faciliter l'irrigation. Les dimensions
relativement limitées des champs et les cultures essentiellement
vivrières attestent d'une activité destinée à
l'autosuffisance alimentaire des familles. Dans les secteurs environnant les
cours supérieur, moyen et inférieur du Ntsomo, on trouve
respectivement des champs cultivés, des cultures
maraîchères et bananeraies, une broussaille progressivement
occupée par des champs. De nombreuses rigoles de dérivation
sont pratiquées sur le cours d'eau afin de
faciliter l'irrigation des champs, ce qui n'est pas sans
conséquence sur la qualité des eaux du ruisseau.
Trois formes d'élevage sont pratiquées dans
notre zone d'étude : l'aviculture, l'élevage des porcins et
de petits ruminants, tous de type traditionnel et donc
caractérisés par la divagation plus ou moins permanente des
animaux, les porcins notamment. Ces élevages constituent de
véritables sources d'approvisionnement en viande et en oeufs pour les
populations, mais ils sont aussi à l'origine de nuisances telles les
odeurs nauséabondes, la prolifération d'insectes nuisibles, la
destruction des cultures par les animaux, la pollution du cours d'eau par leurs
effluents chargés de lisiers (photo 5).
Photo 5 : Effluent d'une porcherie se dirigeant
vers le Ntsomo
(30 m environ en amont de la station 3)
II.1.3.3- Activité Industrielle et autres
II.1.3.3 - Activité industrielle et
autres
L'activité industrielle ici est
représentée par l'installation à la limite Est du bassin
versant, à 50 m du carrefour Obobogo, d'une société de
traitement de la cellulose dénommée SITRACEL S.A qui
déverse ses effluents non traités dans l'environnement
immédiat du Ntsomo (Photo 6). De même, à proximité
du palais "Charles ATANGANA" se trouvent un centre hospitalier et un petit
marché de vivres frais qui constituent d'autres sources de pollution du
milieu naturel.
Photo 6 : Effluents industriels non
traités déversés dans la nature par SITRACEL
S.A
(à proximité du carrefour
Obobogo)
II.1.4 - Stations d'étude
La station d'étude est définie comme une
portion du cours d'eau située entre deux radiers et ayant une longueur
au moins égale à dix fois la largeur du lit mineur. Ces stations
d'étude ont été choisies en tenant compte de leur
accessibilité, mais surtout de leur situation par rapport aux sources de
pollution et en fonction de la densité de population humaine du bassin
versant. Après des évaluations préliminaires de la teneur
en oxygène dissous tout le long du cours d'eau, quatre stations
d'étude ont été retenues :
* station 1 (ST1). Elle est située au
niveau de la source du Ntsomo, dans un champ cultivé
derrière le collège Vogt.
* station 2 (ST2). Elle se trouve à
une cinquantaine de mètres en aval de l'étang
d'Efoulan, soit 700 m environ de la source. Cette station
bénéficie de l'ombrage d'une importante couverture d'arbres
fruitiers et de bananiers. La végétation herbacée en ce
lieu est dominée par Acantospermum ispidum et Echinochloa
pyramidalis.
* station 3 (ST3). Elle se trouve dans le
cours moyen du Ntsomo à 1700 m environ de la
source. A une trentaine de mètres en amont de cette
station est construite une porcherie dont les effluents (photo 5) sont
directement convoyés dans le ruisseau. Les berges sont couvertes d'une
végétation où dominent Cyperus distanse et Elesine
indica.
* station 4 (ST4). Elle est localisée
à environ 3000 m de la source, à une quarantaine de
mètres en aval de la zone de baignade et de lessive
(photo 1). La végétation riveraine est très
diversifiée en cet endroit et elle est dominée par les
espèces Pistia stratiotes, Panicum maximum, Setaria megalophylla
et Acrocera amplectens. Par ailleurs, les eaux sont envahies
d'algues vertes du genre Spirogyra.
II.2 - Echantillonnage
Les paramètres mesurés sont d'ordre
hydrologique, physico-chimique et biologique. Ainsi présentés
dans l'ordre chronologique de leur réalisation, des études
préliminaires ont précédé ces
échantillonnages comme présentés dans le chronogramme
ci-après :
- de mars à juin 2003, des travaux
préliminaires effectués en vue d'une meilleure connaissance du
tracé du cours d'eau, de la délimitation de son bassin versant,
de l'inventaire des différentes pressions qui s'exercent sur le cours
d'eau et son bassin versant, du choix des stations d'étude ;
- les échantillonnages proprement dits ont
été effectués au mois d'août 2003 pendant trois
semaines. Les deux premières semaines ont été
consacrées à l'acquisition des données hydrologiques. Les
échantillonnages en vue des analyses physico-chimiques et biologiques se
sont déroulés la troisième semaine en deux campagnes
espacées de deux jours.
Les données relatives à la section
mouillée ont été prises une fois tandis que les mesures de
la vitesse d'écoulement ont été faites trois fois de suite
pour la même station.
A l'exception de la température de l'eau, prise in
situ, toutes les autres mesures physico-chimiques ont été
réalisées au laboratoire.
Les échantillons d'eau destinés aux analyses
physico-chimiques ont été prélevés dans des flacons
en polyéthylène de 1000 ml, puis transportés à
température ambiante au laboratoire.
Pour l'étude du zooplancton, 60 litres d'eau
ont été passés à travers un filtre à
plancton de 64 um d'ouverture de maille, et les échantillons
concentrés ont été conservés dans des flacons en
polyéthylène de 250 ml pour l'analyse du zooplancton.
Les macroinvertébrés benthiques ont
été récoltés à l'aide d'un filet troubleau,
puis introduits dans des piluliers en verre transparent contenant une solution
d'alcool formol à 4% pour fixation et conservation.
Les échantillons destinés aux analyses
bactériologiques ont été prélevés par
immersion à la main de flacons en verre borosilicaté
stériles de 500 ml. Les échantillons ont été
transportés ensuite dans une glacière
réfrigérée à 4°C pour réduire les
fluctuations de densité bactérienne.
II.3 - Mesure des paramètres
hydrologiques
II.3.1 - Profil en long
A l'aide de la carte topographique de Yaoundé au
1/15000 (INC, 2000) et d'un curvimètre, les données relatives
à l'altitude et à la longueur du cours d'eau ont
été déterminées. La courbe représentant la
limite joignant les points les plus bas du talweg du Ntsomo de sa source
à son embouchure a également été
réalisée. La pente moyenne pour chaque tronçon a
été évaluée.
II.3.2 - Section mouillée
Deux piquets plantés de part et d'autre du lit
sous-tendent une corde graduée (au centimètre près),
perpendiculaire au sens d'écoulement des eaux. Après avoir
ajusté la ficelle à l'horizontal à l'aide d'une
équerre, une règle graduée (au centimètre
près) plongée verticalement a permis de mesurer les profondeurs
d'eau et de boue d'une rive à l'autre en suivant la graduation de la
corde. Les données recueillies ont permis pour un site donné de
représenter et de déterminer la surface de la section
mouillée par quadrillage sur papier millimétré. Cette
dernière est exprimée en mètres carrés
(m2).
II.3.3 - Vitesse d'écoulement
Elle a été déterminée par le
temps mis par le front d'écoulement d'un colorant soluble (bleu de
méthylène) pour parcourir une distance donnée. Elle est
rendue en mètres par seconde (m/s).
II.3.4 - Débit
C'est un débit calculé à partir
de la formule suivante:
Q = S x V
où,
Q = débit en m3/s,
V = vitesse d'écoulement en m/s,
S = section mouillée en m2.
II.4 - Analyses physico-chimiques
II.4.1 - Paramètres physiques
II.4.1.1- Température
La température de l'eau a été
mesurée in situ, à l'aide d'un thermomètre
à colonne de mercure gradué au 1/10°C ; celle de l'air a
été prise à l'ombre à 1 mètre au-dessus du
sol. Elle est exprimée en degrés Celsius (°C).
II.4.1.2 - Matières en suspension
La charge en matières en suspension (MES) a
été déterminée par gravimétrie. De retour au
laboratoire, un volume (V) d'échantillon d'eau est filtré sous
vide à travers des membranes en microfibres de verre de type WHATMAN
GF/C préalablement séchées pendant une heure à
l'étuve à 105°C et pesées. Après filtration,
les membranes sont de nouveau portées à l'étuve à
105°C pendant une heure puis pesées. La différence entre les
masses M de la membrane après filtration et M0 avant
filtration correspond à la teneur en MES du volume d'échantillon
filtré :
MES = ; elle est exprimée en milligrammes par litre (mg/l).
II.4.2 - Paramètres chimiques
II.4.2.1 - pH
La mesure du pH a été faite dès le
retour au laboratoire à l'aide d'un pH-mètre digital
modèle SCHÖTT GERÄTE CG 818. Les valeurs sont
exprimées en unités conventionnelles (u.c).
II.4.2.2 - Conductivité électrique
La conductivité électrique a été
évaluée à l'aide d'un conductimètre HANNA
série HI 8733. Les valeurs sont rendues en microsiemens par
centimètre (uS/cm).
II.4.2.3 - Azote ammoniacal
La teneur de l'eau en azote ammoniacal a été
mesurée par colorimétrie au spectrophotomètre HACH DR /
2000, selon la méthode de NESSLER. Les résultats sont
exprimés en milligrammes par litre (mg/l).
II.4.2.4 - Orthophosphates
La charge de l'eau en orthophosphates a été
déterminée par colorimétrie avec comme réactifs
l'aminoacide et le molybdate d'ammonium. La lecture est faite au
spectrophotomètre HACH DR / 2000. Les résultats sont
donnés en milligrammes par litre (mg/l).
II.4.2.5 - Oxygène dissous
La teneur en oxygène dissous a été
mesurée par titration selon la méthode de Winckler, après
fixation préalable de l'oxygène sur le terrain. Les
résultats sont exprimés en milligrammes par litre (mg/l). Le
pourcentage de saturation correspondant à chaque teneur a
été obtenu à l'aide de l'abaque de Mortimer (1956).
II.4.2.6 - Demande biochimique en
oxygène
La DBO5 a été évaluée
par respirométrie à l'aide d'un analyseur à DBO. Les
résultats sont présentés en milligrammes d'oxygène
par litre (mg d'O2/l).
II.4.2.7 - Demande chimique en
oxygène
La DCO est déterminée suivant la méthode
des tubes scellés. L'oxydation se fait à chaud en milieu acide en
présence d'un oxydant puissant. Les mesures sont exprimées en
milligrammes d'oxygène par litre (mg d'O2/l).
II.5 - Composantes biologiques
II.5.1 - Chlorophylle a
Pour doser les pigments chlorophylliens, 300 ml
d'échantillon d'eau sont filtrés sous vide à travers une
membrane filtrante en microfibre de verre de type WHATMAN GF/C de
porosité 1,2 um. La membrane est ensuite emballée dans du papier
aluminium et portée au dessiccateur contenant du Silicagel où
elle séjourne pendant 24 heures. Après dessiccation, l'extraction
des pigments se fait par immersion de la membrane dans 10ml de solution
d'acétone à 90 % et de carbonate de magnésium à 10
% contenus dans un tube à essai, à 4°C et à
l'obscurité pendant 24 heures.
Le tube débarrassé de la membrane est soumis
à une centrifugation à 2000 tours/min pendant 15min. La
densité optique du surnageant recueilli est lue aux longueurs d'onde
664, 665 et 750 nm au spectrophotomètre HACH DR/2000 (Anonyme, 1985).
Le calcul de la concentration en chlorophylle a est fait sur
la base de l'équation proposée par Lorenzen (1967), soit:
[Chla] (ug/l) = [ 26,7 x (
DO664-DO665 ) x V1/V2 ] x 1000
où :
V1 : volume du surnageant (extrait) 10 ml,
V2 : volume de l'échantillon d'eau
filtrée 300 ml,
DO664, 665 : densité optique aux longueurs
d'onde 664 et 665 nm.
La biomasse phytoplanctonique est chaque fois déduite
du calcul de la teneur des eaux en chlorophylle a selon la relation
présentée par Billen et al. (1999) soit : 1 ug
Chla/l correspond à une biomasse phytoplanctonique de 35 ug de carbone
par litre.
II.5.2 - Analyses bactériologiques
Les coliformes fécaux (CF) et les streptocoques
fécaux (SF) ont été identifiés et
dénombrés par la technique des membranes filtrantes.
L'isolement du type bactérien s'est fait sur la
gélose Endo pour les coliformes fécaux et sur milieu SLANETZ et
BARTLEY avec réplique sur BEA pour les streptocoques fécaux.
A partir des échantillons d'eau ramenés au
laboratoire, une série de dilutions est effectuée. Des
quantités aliquotes de chaque série de dilution sont
passées dans les conditions stériles à travers des
membranes filtrantes en ester de cellulose de type Millipore de porosité
0,45 um. Les membranes sont ensuite placées sur les milieux de culture
appropriés et incubées dans une étuve à 37 °C
ou 44 °C selon le type bactérien recherché, pendant 24
à 48 heures.
Le dénombrement se fait par comptage des colonies
à l'aide d'un compteur de colonies sur fond noir :
- les coliformes fécaux apparaissent sur la
gélose Endo comme des colonies roses à rouges foncés de 1
à 2 mm de diamètre, généralement à
éclat métallique ;
- les streptocoques fécaux apparaissent après
réplique sur BEA comme de petites colonies entourées d'un halo
noir.
Les résultats sont exprimés en unités
formatrices de colonies (UFC) par 100 ml (UFC/100 ml).
II.5.3 - Identification et dénombrement du
zooplancton
Après homogénéisation, 1ml de
l'échantillon est prélevé au moyen d'une pipette
calibrée et déposé dans une boîte de Pétri
quadrillée.
Les organismes sont déterminés sur le vivant
sous une loupe binoculaire stéréoscopique WILD M5, et à
l'aide des clés d'identification proposées par Durand &
Levêque (1981), Dragesco & Dragesco-Kerneis (1986). Un examen plus
fin au microscope s'est avéré nécessaire pour quelques
espèces.
Deux séries de comptage ont permis de déduire
pour chaque espèce la densité moyenne de peuplement pour le
prélèvement. Les résultats sont exprimés en nombre
d'individus par litre (ind./l).
II.5.4 - Identification et dénombrement des
macroinvertébrés benthiques
Les macroinvertébrés benthiques ont
été identifiés au niveau de la famille puis
dénombrés. Les spécimens fixés sur le terrain et
ramenés au laboratoire ont été examinés et
déterminés à l'aide des clés d'identification
proposées par Tachet et al. (1980), Durand & Levêque
(1981).
Les observations ont été faites sous une loupe
binoculaire stéréoscopique de type WILD M5 sur éclairage
épiscopique.
II.6 - Evaluation du degré de pollution
organique des eaux au moyen
des méthodes biologiques
II.6.1 - Méthode des saprobies
La détermination du degré de
pollution organique des eaux du Ntsomo a été faite grâce
à la méthode de Pantle & Buck (1955), selon laquelle chaque
espèce se voit attribuée une "valence saprobiale s" correspondant
à son degré de saprobiontie. L'indice saprobique de la
station :
S = où,
S = indice saprobique de la station,
s = Valence saprobiale de l'espèce,
h = abondance relative estimée de chaque
espèce,
h = 1 pour les espèces peu
représentées,
h = 3 pour les espèces moyennement
représentées,
h = 5 pour les espèces très
représentées.
D'après les valeurs de l'indice saprobique, les
auteurs classent les milieux dans les quatre niveaux de saprobité
suivants :
1 = S < 1,5 milieu oligosaprobe,
1.5 = S < 2,5 milieu â - mésosaprobe,
2,5 = S < 3,5 milieu á -
mésosaprobe,
3,5 = S < 4 milieu polysaprobe.
II.6.2 - Utilisation des indices de diversité
Les indices de diversité de Shannon & Weaver
(1948) et de Menhinick (1964) ont permis d'évaluer l'impact des
pollutions sur la structure de quelques communautés aux
différentes stations. Le calcul est fait selon les formules suivantes :
- indice de diversité de Menhinick (1964) d = ,
- indice de diversité de Shannon & Weaver (1948) H'
= - avec,
S = nombre d'espèces de l'échantillon,
N = nombre total
d'individus de l'échantillon,
ni =
effectif de l'espèce i dans un échantillon.
CHAPITRE III
III.1- Mesures hydrologiques
Le tableau 2 résume les données hydrologiques du
ruisseau Ntsomo.
Tableau 2:
Résultats des mesures hydrologiques
Paramètre
|
Station
|
1
|
2
|
3
|
4
|
Pente (%)
|
8,59
|
0,80
|
0,80
|
0,18
|
Section mouillée (m2)
|
0,0087
|
0,1925
|
0,1450
|
0,2700
|
Vitesse (m/s)
|
0,090
|
0,067
|
0,178
|
0,200
|
Débit (m3/s)
|
0,787.10-3
|
12,9.10-3
|
25,8.10-3
|
54.10-3
|
· Profil en long
L'observation du profil en long du Ntsomo (fig.3) laisse
entrevoir 3 tronçons de pentes relativement différentes. Le
tronçon de plus forte pente (8,59 %) s'étend sur 640 m environ,
de la source à l'entrée de l'étang d'Efoulan : c'est
le cours supérieur du Ntsomo. Le tronçon de pente moyenne (0,80
%) constitue le cours moyen du Ntsomo avec une longueur estimée à
1360 m. Le cours inférieur qui constitue le dernier tronçon a une
pente de 0,18 % et une longueur d'environ 3250 m (tableau 2).
· Section mouillée
La section mouillée est globalement croissante de
l'amont vers l'aval (fig.4). On note
toutefois que la section à la station 3 est
inférieure à celle de la station 2, ceci impliquant une
accélération de la vitesse d'écoulement des eaux en ce
lieu.
· Vitesse d'écoulement des
eaux
La vitesse d'écoulement des eaux prise au niveau des
stations d'étude varie de façon
irrégulière quand on va de l'amont vers l'aval
(tableau 2). Elle baisse entre les stations 1 et 2, ce qui s'explique par la
localisation de la station 1 sur le cours supérieur du Ntsomo où
la pente est plus forte (8,59 %), tandis que la station 2 est située
à l'entrée du cours moyen où la pente est moyenne (0,80).
Toutefois, les autres fluctuations observées sont le fait de la pente du
cours d'eau au niveau des stations d'étude.
· Débit
Le débit du Ntsomo augmente graduellement de la source
vers l'embouchure. De 0,787.10-3 m3/s à la source
on atteint 54.10-3 m3/s à la station 4 soit une
augmentation d'environ 70 fois (fig.5). Cet accroissement du débit est
dû aux apports latéraux des différents affluents
débouchant dans le cours principal.
III.2 - Analyses physico-chimiques
III.2.1- Analyses physiques
· Température
La température de l'eau du Ntsomo varie très peu
d'une station à l'autre. Les valeurs extrêmes sont 23,5 °C
à la station 4 et 25 °C aux stations 2 et 3 (fig.6). On ne note pas
de grandes différences entre ces valeurs et celles de la
température de l'air prise à l'ombre au niveau des mêmes
stations. En effet, l'écart maximal observé est de 1°C. La
température de l'air est toujours supérieure ou égale
à celle de l'eau.
· Matières en suspension
A l'état de trace à la source, la teneur en
matières en suspension est maximale à la station 3 (fig.7).
Cette forte teneur (160 mg/l) serait liée aux apports des effluents
d'une porcherie située en amont de cette station. Il faut
également noter que le rétrécissement du lit du Ntsomo en
ce lieu favorise une accélération du courant qui remet les boues
en suspension. Hormis cette station, les teneurs en matières en
suspension restent inférieures à la valeur
considérée normale (= 30 mg/l) par les critères
d'appréciation de la qualité de l'eau présentés par
Rodier (1996).
III.2.2 - Analyses chimiques
· pH
Les valeurs du pH obtenues indiquent que les eaux du Ntsomo
sont faiblement acides. De 5,05 à la source, le pH augmente à la
station 2 (6,50) et reste pratiquement constant aux stations 3 (6,49) et 4
(6,54) (fig.8). Ces mesures sont très proches de celles indiquées
par Ajeagah (1997) sur l'Ekozoa et Ngangué (1999) sur l'Abiergué
où le pH se situe entre 6,50 et 6,80. Ces valeurs permettent selon les
critères de qualité présentés par Rodier (1996) et
Arrignon (1998), de classer les eaux du Ntsomo dans la catégorie des
eaux favorables à la reproduction et au développement de la
plupart des espèces aquatiques.
· Conductivité électrique
La conductivité électrique est faible à
la source (141 uS/cm) et très élevée le long du
cours d'eau avec un maximum de 1675 uS/cm à la station 2 (fig.9). Les
valeurs obtenues pour les stations 2 à 4 sont supérieures
à 1000 uS/cm. Arrignon (1998) faisait remarquer que de telles eaux
étaient soumises à une minéralisation excessive des
matières organiques qui les rendait impropres à l'irrigation. Le
maximum obtenu à la station 2 trouve son explication dans la
proximité de cette station à l'étang d'Efoulan qui est un
milieu lentique, propice à la minéralisation des matières
organiques. Cette minéralisation étant essentiellement le fait
des bactéries hétérotrophes (Billen et al.,
1999).
· Azote ammoniacal et orthophosphates
La teneur en azote ammoniacal est faible à la source
(0,05 mg/l) et s'échelonne entre 2,22 mg/l (ST3) et 2,74 mg/l
(ST2) (fig.10). La teneur en orthophosphates quant à elle
varie nettement le long du Ntsomo. La plus forte valeur a été
obtenue à la station 3 (12,72 mg/l) et la plus faible à la
station 4 avec 1,83 mg/l (fig.10).
La forte concentration de l'eau en orthophosphates
observée à la station 3 s'expliquerait par l'apport des
effluents de la porcherie qui se trouve dans son voisinage. Les ions
orthophosphates sont la forme minérale du phosphore qui est un
élément nutritif biogène favorable à la croissance
des algues et macrophytes (Hecky & Kilham, 1988). Sa faible concentration
à la station 4 serait la conséquence de son pompage par les
algues du genre Spirogyra présentes à cette station, de
même que par les macrophytes qui abondent dans cette zone de
broussailles. Dans l'ensemble, ces teneurs en orthophosphates sont du
même ordre de grandeur que celles obtenues sur l'Abiergué par
Foto et Njiné (1997). Les mesures de l'azote ammoniacal obtenues sur le
Ntsomo sont par contre nettement inférieures à celles
indiquées sur l'Abiergué par les mêmes auteurs.
· DBO5 et DCO
Les valeurs de la DBO5 sont globalement
élevées dans toutes nos stations d'étude. De 40 mg
d'O2/l à la source, la DBO5 passe à 65 mg
d'O2/l à la station 2 et à 70 mg d'O2/l aux
stations 3 et 4 (tableau annexe 1). Le profil de la DCO a la même allure
que celui de la DBO5 à l'exception de la station 4 où
sa valeur (193,80 mg d'O2/l) est d'au moins deux fois
supérieure à celle mesurée à chacune des deux
stations précédentes (fig.11).
Ces valeurs de DCO et de DBO5 sont semblables
à celles obtenues sur l'Abiergué par Foto & Njiné
(1997) (DCO et DBO5 comprises respectivement entre 73,50 19,78 mg
d'O2/l et 133,01 34,53 mg d'O2/l d'une part et 46,64
11,50 mg d'O2/l et 69,53 22,60 mg d'O2/l d'autre part).
La DBO5 sur le Ntsomo est par contre supérieure à
celle indiquée sur l'Ekozoa (DBO5 33,30 mg
d'O2/l) par Ajeagah (1997).
Le rapport DBO5/DCO > 0,50 indique la
présence dans l'eau de matières de dégradabilité
facile et rapide (Anonyme, 2002). C'est le cas de l'eau du Ntsomo aux stations
1, 2 et 3. La valeur de ce rapport étant inférieure à
0,50 à la station 4, on peut dire que ce ruisseau accumule en
ce lieu des substances difficilement biodégradables. Cette situation
serait la conséquence du ruissellement jusque dans le
cours d'eau des effluents industriels émis par SITRACEL S.A.
·
Oxygène dissous
Les valeurs du pourcentage de saturation de l'eau en
oxygène dissous obtenues sont faibles dans l'ensemble et ne
présentent pas de grande différence d'une station à
l'autre. Leur profil décroît continuellement de la source vers
l'embouchure, avec une baisse régulière de 0,5 % de saturation en
oxygène quand on passe de la station 2 à la station 3 puis 4
(fig.12).
La condition d'une saturation en oxygène d'au moins 50
% nécessaire au maintien d'un pouvoir normal
d'autoépuration (Klein, 1959) n'est satisfaite dans aucune des stations
d'étude.
Il est intéressant de rapprocher les faibles teneurs
en oxygène dissous aux charges en substances organiques
biodégradables (DBO5) qui restent élevées dans
toutes les stations, ainsi qu'au fort degré de minéralisation des
eaux. La biodégradation de cette importante charge en matières
organiques s'accompagnant d'une consommation de l'oxygène dissous par
les principaux agents dégradateurs que constituent les bactéries
hétérotrophes (Billen et al.,1999) expliquerait les
faibles teneurs en oxygène dissous observées.
III.3 - Composantes biologiques
III.3.1 - Chlorophylle a
Les mesures de la teneur des eaux en chlorophylle a
et les valeurs de biomasses phytoplanctonique correspondantes sont
présentées dans le tableau 3.
Tableau 3 :
Résultats des mesures de la chlorophylle a et
biomasse phytoplanctonique
Paramètre
|
Station
|
2
|
3
|
4
|
Chlorophylle a (ug Chla /l)
|
3,204
|
7,049
|
10,680
|
Biomasse
Phytoplanctonique (ug C/l)
|
112,14
|
246,71
|
373,80
|
On note une augmentation graduelle de la teneur en Chla de la
station 2 (3,20 ìg Chla/l) à la station 4 (10,68
ìg Chla/l) (fig.13). La biomasse phytoplanctonique correspondant
à chacune des stations d'étude est 112,14 ìg C/l ;
246,71 ìg C/l et 373,80 ìg C/l respectivement aux stations 2, 3
et 4 (tableau 3).
Cette augmentation graduelle de la biomasse
phytoplanctonique est à rapprocher de celle du débit dont le
profil est similaire. La croissance de la biomasse phytoplanctonique pourrait
ainsi s'expliquer par les apports des différents tributaires
débouchant dans le cours d'eau principal.
III.3.2 -Zooplancton
Au cours de cette étude, 444 individus
zooplanctoniques ont été dénombrés sur le Ntsomo.
Les Rotifères dominent nettement avec 56 % des individus
observés, suivis des Arthropodes (19 %) où la super-classe des
Crustacés à elle seule constitue les 86 %
prédominés par la forme larvaire soit respectivement 249
Rotifères, 86 Arthropodes dont 74 Crustacés avec 50 larves
Nauplii (fig.14, tableau annexe 2). Les Ciliés, les Annélides et
les Helminthes représentent respectivement 13 %, 6 % et 5 % des
individus dénombrés. L'embranchement des Mollusques est le moins
représentés avec 1 % des individus observés.
Le profil de la densité zooplanctonique dans le Ntsomo
montre une diminution progressive de l'amont vers l'aval (fig.15). Les
résultats obtenus par Foto & Njiné (1997) sur
l'Abiergué révèlent des densités de 230 ind./ml
pour les deux ciliés Paramecium africanum et Colpidium
colpada, une valeur supérieure à celle de la totalité
des ciliés dénombrés sur le Ntsomo. Cette relative faible
densité zooplanctonique serait liée à la faible biomasse
phytoplanctonique relevée aux différentes stations
d'étude, car selon Pourriot et al., (1982), l'abondance des
algues nannoplanctoniques s'accompagne d'un peuplement important
d'espèces zooplanctoniques.
La densité zooplanctonique globale à la station
2 est de 199 ind./l où les individus de l'embranchement des
Rotifères représentent 64 % des spécimens observés,
tandis que Ciliés, Annélides, Helminthes et Arthropodes ont
respectivement 10 %, 10 %, 9 % et 7 % (fig.16). L'espèce
Notommata pseudocerberus de l'embranchement des Rotifères
représente à elle seule près de la moitié de
l'effectif zooplanctonique (97 ind./l) à cette station (tableau annexe
2). On y rencontre également les genres Anuraeopsis et
Brachionus, indicateurs des eaux
â-mésosaprobes et l'espèce Rotoria neptuna qui
caractériseles milieux polysaprobes et
á-mésosaprobes (Kolkwitz & Marsson, 1908 cités par
Verneaux, 1980).
A la station 3 où 154 ind./l ont été
dénombrés (tab. annexe 2), on note une prédominance des
Rotifères suivis des Ciliés et des Arthropodes avec
respctivement 63 %, 18 % et 15 % des effectifs (fig.17). Les espèces
dominantes sont Notomanata pseudocerberus et Anuraeopis
fissa appartenant toutes à l'embranchement des Rotifères
avec respectivement 39 % et 8 % des individus observés. Par ailleurs, la
présence de Anuraeopsis fissa est caractéristique des
eaux â-mésosaprobes (Arrignon, 1998).
La densité zooplanctonique à la station 4 est
nettement moins importante qu'aux deux stations précédentes. On y
rencontre 91 ind./l dont 54 % d'Arthropodes, 25 % de Rotifères et 11 %
de Ciliés (fig.18). Annélides et Mollusques sont les moins
présents avec respectivement 8 % et 2 % des individus
dénombrés. Le Rotifère Notommata pseudocerberus
dominant aux stations 2 et 3 est totalement absent ici. On y rencontre en
outre, des Annélides du genre
Tubifex et des Rotifères du genre
Anuraeopsis qui tous deux sont des genres caractéristiques des
milieux â-mésosaprobes selon la classification de Kolkwitz &
Marsson (1908) cités par Verneaux (1980). Drenner et al.,
(1993) et Havens (1994) montrent une importante diminution du zooplancton
lorsqu'il est exposé aux substances chimiques en mésocosme. La
baisse de la densité zooplanctonique observée à cette
station vient conforter les présomptions de pollution des eaux par les
rejets de SITRACEL. Par ailleurs, cette faible densité zooplanctonique
pourrait être la conséquence de la présence de la zone de
lessive et de baignade en amont de cette station ; Dejoux (1988) faisait
remarquer que les eaux de lessive étaient l'une des causes du
dépeuplement faunistique dans les eaux continentales africaines.
III.3.3 - Macroinvertébrés benthiques
Au cours de cette étude, 18 familles de
macroinvertébrés appartenant aux embranchements des Mollusques,
des Annélides et des Arthropodes ont été
identifiées et dénombrées. 107 individus ont
été dénombrés le long du Ntsomo, soit 12
annélides (11 %), 38 mollusques (36 %) et 57 Arthropodes (53 %)
exclusivement de la classe des Insectes (fig. 19, tableau annexe 3).
Le profil de la densité des
Macroinvertébrés le long du Ntsomo indique une plus grande
densité à la station 3 (45 ind./ 5 épuisettes), suivie des
stations 2 et 4 avec respectivement 36 ind./ 5 épuisettes et 26 ind./ 5
épuisettes ( fig. 20).
A la station 2, on observe 36 ind./ 5 épuisettes
dominés par les Mollusques (59 %) dont les familles des Physidae et des
Hydrobiidae avec respectivement 14 ind. et 6 ind./5 épuisettes (tableau
annexe 3) constituent la moitié des individus dénombrés.
On note en outre la présence des Annélides de la famille des
Erpobdellidae (tableau annexe 3), qui sont indicateurs des milieux á et
â-mésosaprobes (Kolkwitz & Marsson, 1908 cités par
Verneaux, 1980).
A la station 3, 45 ind. ont été
dénombrés pour 5 épuisettes avec une dominance des
Arthropodes de la classe des insectes (62 %), les Mollusques et les
Annélides constituant respectivement 29 % et 9 % des spécimens
observés (fig.22). Les familles prépondérantes ici sont
celles des Chironomidés de l'embranchement des Arthropodes (13 ind. /5
épuisettes)
et celle des Hydrobiidés de l'embranchement des
Mollusques. Ces Chironomidés sont par ailleurs caractéristiques
des milieux très pollués (Arrignon, 1998).
La densité des macroinvertébrés est
moindre à la station 4. On y a dénombré 26 ind./ 5
épuisettes nettement dominés par les Arthropodes (81 %), les
Mollusques et les Annélides représentant respectivement 15 % et 4
% (fig.23). Deux familles de l'embranchement des Arthropodes dominent
ici : celle des Chironomidae avec 10 ind./ 5 épuisettes et celle
des Coenagrionidae avec 7 ind./ 5 épuisettes (tableau annexe 3). Dans
les eaux courantes, une certaine quantité d'invertébrés
est constamment entraînée vers l'aval suite au
phénomène de dérive (Dajoz, 1985). On se serait de ce fait
attendu à une plus grande densité de
Macroinvertébrés à cette station 4 située vers
l'aval. La faible densité de Macroinvertébrés
observée ici témoigne de la présence de substances
toxiques qui inhibent la prolifération de ces organismes. En outre, elle
confirme l'état de pollution des eaux à cette station par des
rejets de la SITRACEL relevé par le rapport DBO5/DCO, se
traduisant également par sa très faible densité
zooplanctonique.
III.3.4 - Evaluation du degré de pollution
organique des eaux au moyen
des méthodes
biologiques
III.3. 4-1 Utilisation de la méthode des
saprobies
Le calcul de l'indice de saprobie de Pantle & Buck (1955)
des échantillons récoltés au niveau des stations
d'étude donne des résultats relativement similaires (tableau 4)
qui indiquent que les stations 2, 3 et 4 se situent dans la zone
â-mésosaprobe (1 = S = 2,5).
Ces résultats confirment ceux des analyses
physico-chimiques, qui montrent des mesures de DBO5 sensiblement
égales d'une station à l'autre. La valeur relativement
élevée de cet indice à la station 2, liée à
la présence d'espèces indicatrices des milieux
á-mésosaprobes et polysaprobes s'expliquerait par la
proximité de cette station avec l'étang d'Efoulan situé en
amont, en état d'eutrophisation avancée.
La qualité globale des eaux du Ntsomo reste toutefois
meilleure à celle indiquée par Foto et al. (2002) pour
les cours d'eau Aké, Ebogo, Ewoué, Ntem, Tongolo du même
réseau hydrographique du Mfoundi, dont les niveaux de saprobie sont plus
élevés.
Tableau 4 : Indice de saprobie de Pantle
& Buck (1955) et Indice de diversité de
Menhinick (1964) et de
Shannon & Weaver (1948) le long du Ntsomo
Paramètre
|
Station
|
2
|
3
|
4
|
Indice de
Menhinick
|
1,37
2,00
|
1,54
2,24
|
1,58
1,20
|
Indice de
Shannon & Weaver
|
2,29
2,83
|
2,48
3,23
|
1,96
2,29
|
Indice
saprobique
|
2,35
-
|
2,12
-
|
2,28
-
|
Niveau de
saprobie
|
â- mésosaprobe
-
|
â- mésosaprobe
-
|
â- mésosaprobe
-
|
Ciliés
Macroin-
vertébrés
III.3.4.2 - Utilisation des indices de
diversité
L'abondance et la structure des communautés de
macroinvertébrés inféodées aux habitats aquatiques
sont en relation avec les caractéristiques physiques et chimiques des
eaux, ce qui fait d'eux de véritables indicateurs biologiques
(Hilsenhoff, 1997). Le calcul des indices de diversité de Shannon &
Weaver (H') et de Menhinick (d) des Macroinvertébrés au niveau
des différentes stations d'étude du Ntsomo indique des milieux de
diversité relativement différente. Les valeurs obtenues indiquent
une plus grande diversité à la station 3 (H' = 3,23 ; d =
2,24) suivie de la station 2 (H' = 2,83 ; d = 2), la station 4 (H' =
2,29 ; d = 1,20) étant la moins diversifiée (tableau 4). Le
calcul de l'indice de diversité de Shannon et Weaver chez les
Ciliés donne lieu à des interprétations similaires.
D'après Arrignon (1976) cité par Foto (1997), un
indice de Shannon et Weaver inférieur à 2 indique une pollution
permanente. Un indice supérieur à 3 est indicateur d'un bon
état hydrologique alors que pour les valeurs comprises entre 2 et 3, la
situation est douteuse. Dans notre cas, ces indices de diversité
suggèrent une situation hydrologique douteuse pour les stations 2 et 3
et une pollution permanente à la station 4.
III.3.5 - Analyses bactériologiques
Les concentrations des coliformes fécaux et des
streptocoques fécaux dans les eaux du Ntsomo s'échelonnent
respectivement entre 8.103 et 11.103 UFC/100 ml pour les
premiers et entre 12.102 et 15.104 UFC/100 ml pour les
seconds. Les concentrations maximales de ces microorganismes ont
été obtenues aux stations 2 et 3 respectivement pour les
coliformes fécaux et les streptocoques fécaux (tableau 5).
46
Tableau 5 : Résultats des analyses
bactériologiques (valeurs moyennes) et indication de
l'origine probable des
souillures fécales observées dans le Ntsomo
Paramètre
|
Station
|
2
|
3
|
4
|
Moyenne CF/100ml
|
11.103
|
8.103
|
10.103
|
Moyenne SF/100ml
|
57.102
|
15.104
|
12.102
|
CF/SF
|
1,93
|
0,053
|
8,33
|
Origine probable des souillures
fécales
|
Mixte
|
Animale
|
Humaine
|
CF : Coliformes fécaux
SF : Streptocoques fécaux
Ces résultats obtenus aux différentes stations
d'étude attestent que les eaux du Ntsomo hébergent de fortes
densités de bactéries fécales indicatrices d'une
contamination d'origine fécale de ses eaux.
Considérant les rapports des moyennes de CF/SF,
l'origine probable des souillures fécales a été
établie d'après les critères de l'Agence américaine
de Protection de l'Environnement (Nola et al., 1998). Ainsi, l'origine
fort probable de la pollution selon ces critères est humaine si ce
rapport est supérieur à 4, animale si le rapport est
inférieur à 0,7 ; mixte si le rapport est compris entre 1et
2. La pollution a donc une cause essentiellement animale, mixte et humaine pour
les eaux respectivement des stations 3, 2 et 4.
Les fluctuations spatiales de la densité des
germes fécaux semblent fortement liées aux facteurs locaux tels
que la densité des populations animale et humaine. La station 3 qui
apparaît comme la plus contaminée en souillures fécales
(fig.24) le doit à sa proximité à la porcherie dont les
effluents se mélangent aux eaux du Ntsomo. Nos investigations ne
révèlent que très peu de sources ponctuelles de
contamination fécale le long du cours d'eau. Nola et al. (1998)
indiquent toutefois que les propriétés physiques du sol de la
région de Yaoundé (granulométrie, porosité et
densité réelle) pourraient favoriser la pollution de la nappe
phréatique. On comprendre dès lors que les eaux du Ntsomo
puissent être contaminées par le biais de la nappe
phréatique souillée par les nombreuses latrines et fosses
septiques mal construites dans son bassin versant.
A l'endroit des populations riveraines du Ntsomo qui
utilisent ses eaux à la l'abreuvement des animaux, la lessive et la
baignade, ces résultats montrent les risques d'infection auxquels elles
s'exposent. Selon Rodier (1996), il est admis qu'une eau est susceptible de
contenir des microorganismes pathogènes chaque fois que la
présence de matières fécales est prouvée.
Long de 5,25 km et ayant un bassin versant d'une superficie
d'environ 6,42 km2, le Ntsomo est ruisseau du réseau
hydrographique du Mfoundi qui subit des pressions diverses
(pressions démographiques,
décharges publiques, élevages, industrie, etc...), lesquelles
affectent directement ou indirectement la qualité de ses eaux.
Les analyses physico-chimiques révèlent en
amont une pollution organique d'origine urbaine à laquelle vient
s'ajouter en aval une pollution industrielle provenant de SITRACEL S.A. Les
paramètres indicateurs de pollution organique montrent une charge en
substances organiques biodégradables (DBO5) globalement
élevée le long du cours d'eau. Le rapport DBO5/DCO
inférieur à 0,5 indique la présence à la station 4
de substances peu ou pas biodégradables, caractéristiques d'une
pollution par les effluents industriels. Cette importante charge en
matières organiques biodégradables justifie les niveaux de
minéralisation excessifs et explique les faibles teneurs en
oxygène observées le long de ce ruisseau, l'oxygène
étant consommé par les bactéries et autres microorganismes
hétérotrophes lors du processus de biodégradation des
matières organiques.
L'examen du zooplancton révèle des
densités relativement faibles le long du cours d'eau. Cette faible
densité est la conséquence de ce que la biomasse
phytoplanctonique reste basse sur toute la zone d'étude. Les
Macroinvertébrés comptent 18 familles appartenant à trois
embranchements (Mollusques, Annélides et Arthropodes). On note une
plus faible densité des Macroinvertébrés à la
station 4 qui rapprochée à la baisse de la densité
zooplanctonique observée à cette même station atteste
d'une pollution des eaux en ce lieu par les rejets de SITRACEL.
L'application de la saprobiontie aux peuplements infusoriens
montre que ce ruisseau se situe dans la zone â-mésosaprobe avec
une tendance -mésosaprobe observée à la station 2. Le calcul
des indices de diversité de Shannon & Weaver et de Menhinick indique
une meilleure qualité des eaux aux stations 2 et 3 comparée
à la station 4 confirmant ainsi l'état de pollution industrielle
des eaux à cette station.
Les eaux du Ntsomo hébergent de fortes
densités de bactéries fécales, ce qui indique pour les
populations riveraines d'importants risques épidémiologiques
liés aux différents usages des eaux de ce ruisseau. L'origine des
souillures fécales varie d'une station à une autre et peut
être surtout humaine, animale ou même mixte ; ce qui traduit
selon le cas la nature des activités anthropiques menées dans
les secteurs environnant ces stations. Les populations riveraines en contact
avec les eaux s'exposent à des risques sanitaires certains. Des
études ultérieures impliquant la recherche des germes
pathogènes donneront d'amples informations sur la nature et l'ampleur
de ces risques épidémiologiques.
Les analyses physico-chimiques, biologiques et
bactériologiques de même que les mesures hydrologiques telles que
nous les avons menées ne nous donnent qu'une idée de la
qualité des eaux du Ntsomo limitée à la petite saison
sèche. Une étude de la dynamique de ces différents
paramètres qui s'étendrait sur toutes les saisons de
l'année constituerait une base de données pour une meilleure
connaissance et une meilleure gestion de ce cours d'eau.
On se serait attendu à une meilleure qualité des
eaux de la station 2 du fait de la situation à la sortie des eaux de
l'étang d'Efoulan. Une étude de cet étang en vue de
l'amélioration de la qualité des eaux du Ntsomo est à
envisager.
Une évaluation au laboratoire des effets
écologiques des effluents de SITRACEL S.A sur microcosme d'eau douce
contribuerait à mieux appréhender l'impact de ces rejets sur le
cours d'eau.
Les pollutions relevées dans le Ntsomo, qu'elles
soient organiques, inorganiques, industrielles ou fécales soulignent la
nécessité d'un suivi permanent de la qualité de ses eaux
pour une meilleure gestion de cette ressource. A cet effet, des mesures visant
à la réduction des flux polluants sont proposées :
- la sensibilisation des divers intervenants (riverains,
pouvoirs publiques, opérateurs
industriels...) sur la nécessité de
protéger les milieux aquatiques ;
- la construction dans les élevages de stations
d'étangs ou de fosses d'aseptisation des
effluents avant leur rejet dans l'environnement ;
- l'installation d'une station d'épuration à la
SITRACEL après l'étude sus-citée afin de
préserver le milieu naturel des méfaits dus aux
déchets de sa production ;
- l'initiation des populations à la construction de
latrines ou de fosses septiques
modernes afin de limiter les cas de contamination de la nappe
phréatique ;
- la création à long terme d'organismes
à l'instar de la DDASS, la DIREN, l'Agence de
l'Eau qui en France s'occupent de la surveillance de la
qualité du réseau hydrographique, des milieux aquatiques sur les
sites de production d'eau potable ou de baignade, de la police des eaux.
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Yaoundé I.
54
Annexe 1 : Résultats des mesures
physico-chimiques et hydrologiques le long du Ntsomo
(valeurs moyennes)
Station
Paramètre
|
Station 1
|
Station 2
|
Station 3
|
Station 4
|
Vitesse d'écoulement (m/s)
|
0,090
|
0,067
|
0,178
|
0,200
|
Débit (m3/s)
|
7,87.10-4
|
0,0129
|
0,0258
|
0,054
|
Température
(°c)
|
Air
|
25
|
25
|
26
|
24,5
|
Eau
|
24,5
|
25
|
25
|
23,5
|
Matières en suspension (mg/l)
|
0
|
10
|
160
|
20
|
Solides totaux dissous (mg/l)
|
282
|
3350
|
2870
|
3170
|
PH (u.conv)
|
5,01
|
6,50
|
6,49
|
6,54
|
Conductivité électrique (us/cm)
|
141
|
1675
|
1435
|
1585
|
Oxygène dissous (mg/l)
|
2,20
|
2,075
|
2,05
|
1,975
|
Oxygène dissous (% saturation)
|
26,89
|
25,84
|
25,27
|
23,75
|
Azote ammoniacal (mg/l)
|
0,05
|
2,74
|
2,22
|
2,34
|
Orthophosphates (mg/l)
|
2,12
|
6,02
|
12,72
|
1,83
|
DBO5 (mg/l)
|
40
|
65
|
70
|
70
|
DCO (mg/l)
|
61,20
|
83,64
|
72,10
|
193,80
|
DBO5 / DCO
|
0,65
|
0,78
|
0,97
|
0,36
|
Chlorophylle a (ug/l)
|
-
|
3,204
|
7,049
|
10,68
|
Biomasse phytoplanctonique (ugC/l)
|
-
|
112,14
|
246,71
|
373,8
|
55
55
Annexe 2 : Dénombrement du zooplancton le long
du Ntsomo
(Nombre d'individus par litre d'eau)
Embranchement
|
Classe
|
Espèce
|
Densité
par station
|
Total
d'individus
dénombrés
|
ST2
|
ST3
|
ST3
|
Ciliés
|
Polyhyme-
nophora
|
Euplotes amieti
|
2
|
0
|
0
|
56
|
Pleurotricha vulgaris
|
0
|
9
|
0
|
Pleurotricha lanceolata
|
0
|
2
|
0
|
Spirostomum sp.
|
5
|
2
|
0
|
Strombidium gyrans
|
6
|
8
|
1
|
Kinetophrag-
Minophora
|
Coleps hirtus
|
4
|
3
|
2
|
Loxodex kahli
|
1
|
0
|
0
|
Prorodon ovalis
|
0
|
1
|
0
|
Holophrya sp.
|
0
|
1
|
0
|
Olygohyme-
nophora
|
Urocentrum turbo
|
0
|
1
|
5
|
Disematostomo sp.
|
1
|
0
|
1
|
Paramecium jankowskii
|
0
|
0
|
1
|
Total des ciliés
|
19
|
27
|
10
|
Rotifères
|
Monogononta
|
Anureaopsis fissa
|
7
|
13
|
1
|
249
|
Microcodides sp.
|
1
|
5
|
1
|
Lecane bulla
|
11
|
7
|
2
|
Polyarthra vulgaris
|
3
|
1
|
5
|
Notommata pseudocerberus
|
97
|
60
|
0
|
Brachionuus falcatus
|
1
|
0
|
0
|
Brachionus angularis
|
0
|
1
|
0
|
Plationus patula
|
0
|
1
|
5
|
Platias quadricornis
|
0
|
0
|
1
|
Epiphanes macrourus
|
0
|
0
|
2
|
Lecane sp.
|
0
|
1
|
0
|
Lecana lunaris
|
0
|
1
|
0
|
Macrotrachalla sp.
|
1
|
0
|
0
|
Lepadella patella
|
1
|
0
|
0
|
Scaridium sp.
|
0
|
1
|
0
|
Digononta
|
Rotaria rotaria
|
7
|
5
|
6
|
Rotaria neptuna
|
0
|
1
|
0
|
Total des rotifères
|
129
|
97
|
23
|
Plathelminthes
|
Turbellaries
|
PLanaria sp.
|
15
|
1
|
0
|
16
|
56
|
0
|
1
|
0
|
1
|
|
|
Gastrotriches
|
Gastrotriches
|
|
3
|
2
|
0
|
5
|
Annélides
|
Oligochètes
|
Tubifex sp.
|
19
|
1
|
7
|
27
|
Mollusques
|
Larves de mollusques
|
0
|
2
|
2
|
4
|
Arthropodes
|
Copépodes
|
Copepedite
|
1
|
0
|
7
|
86
|
Tropocyclops confinis
|
0
|
0
|
4
|
Harpaticoïda
|
0
|
0
|
2
|
Thermocyclops sp.
|
0
|
0
|
1
|
Cladocères
|
Ylocryptus spinifère
|
2
|
0
|
1
|
Pseudosida
|
0
|
0
|
1
|
Kurzia longirostis
|
0
|
0
|
1
|
Ostracodes
|
|
0
|
0
|
4
|
Larves Nauplii
|
10
|
19
|
21
|
Insectes
|
Larve de Culicidea
|
0
|
3
|
6
|
Larve d'anophèle
|
0
|
0
|
1
|
Larve de Chaoboridea
|
1
|
0
|
0
|
Culex sp.
|
0
|
1
|
0
|
Total des arthropodes
|
14
|
23
|
49
|
Nombre total d'individus
|
199
|
154
|
91
|
444
|
57
Annexe 3 : Dénombrement des
macroinvertébrés le long du Ntsomo
(nombre d'individus pour 5 traits
d'épuisette)
Embranchement
|
Famille
|
Densité par station
|
Total d'individus dénombrés
|
St 2
|
St 3
|
St 4
|
Annélides
|
Erpobdellidae
|
4
|
2
|
1
|
12
|
Tubificidae
|
2
|
2
|
0
|
Glossiphonüdae
|
1
|
0
|
0
|
Total des Annélides
|
7
|
4
|
1
|
Mollusques
|
Physidae
|
14
|
1
|
2
|
38
|
Hydrobüdae
|
6
|
10
|
1
|
Planorbidae
|
1
|
0
|
0
|
Sphaeridae
|
0
|
2
|
0
|
Total des Mollusques
|
21
|
13
|
4
|
Arthropodes
|
Libellulidae
|
3
|
2
|
2
|
57
|
Coenagrionidae
|
1
|
2
|
7
|
Gomphidae
|
1
|
1
|
0
|
Aeshnidae
|
1
|
0
|
0
|
Naucoridae
|
1
|
1
|
0
|
Nepidae
|
0
|
3
|
0
|
Gerridae
|
0
|
1
|
0
|
Gyrinidae
|
0
|
1
|
0
|
Dytiscidae
|
0
|
3
|
0
|
Polymitarcyidae
|
0
|
1
|
2
|
Chironomidae
|
1
|
13
|
10
|
Total des Arthropodes
|
8
|
28
|
21
|
Nombre total de
Macroinvertébrés
|
36
|
45
|
26
|
107
|
55
58
58
|