INTRODUCTION
La démocratie peut être définie
comme le gouvernement du peuple, par le peuple, ce qui
suppose en théorie l'identification des gouvernants et des
gouvernés1(*). C'est
ainsi qu'elle se mesure à plusieurs critères : les
libertés individuelles, la liberté d'association dont celle de
constituer des parties politiques, la participation populaire qui peut
s'exprimer sous différentes formes, notamment par la voie
électorale, etc...
Ainsi nous observons que l'élection n'est qu'un
élément parmi d'autres, elle ne saurait suffire pour couvrir
entièrement la notion, néanmoins elle est un indicateur
très significatif. Le choix du système électoral, les
conditions du déroulement des élections aident à se faire
une idée assez nette du système politique.
L'organisation des élections au Sénégal
remonte assez loin, car les premières eurent lieu le 30 octobre 1848. Il
convient tout de suite de préciser que ces élections
n'intéressaient pas l'ensemble du territoire connu aujourd'hui sous le
nom de Sénégal, cette entité n'étant même pas
entièrement formée à l'époque. Il serait plus juste
de parler de possessions françaises d'Afrique occidentale, et cela
concernait exclusivement deux localités : Saint- Louis et
Gorée. La représentation du Sénégal au Parlement
français ayant été supprimée le 2 février
1852 par le Principe-President Napoléon, il n'y eut pas
d'élection au Sénégal jusqu'à la fin du second
Empire. C'est le 2 avril 1871 que des élections vont être de
nouveau organisées et ne connaitront plus d'interruption. Deux faits
mérites d'être soulignés pour ce qui est de cette
période. D'abord les élections ne concernaient jusqu'en 1946 que
les quatre Communes de plein exercice : Saint-Louis, Gorée, Dakar
et Rufisque. Ensuite jusqu'à l'élection de Blaise Diagne comme
député du Sénégal en 1914, les représentants
de la colonie étaient des Français de souche ou des
mulâtres. La vie politique était essentiellement animée par
eux.
Il est inutile de souligner que le suffrage n'était pas
universel, il concernait un corps électoral restreint composé de
français de souche, de mulâtres et de quelques notables noirs.
Les changements importants qui vont se produire au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale permirent l'élargissement du corps
électoral, mais le suffrage ne devient pas pour autant universel. En
effet seuls les citoyens du statut civil français étaient
électeurs, tandis que les citoyens de statut personnel n'avaient la
jouissance du droit de vote que s'ils appartenaient aux catégories
énumérées par la loi : notables
évolués, titulaires de décorations, fonctionnaires,
militaires, propriétaires, commerçants, planteurs, etc. Il fut
intitulé le système du double collège des sujets dans les
territoires d'outre mer. Ainsi, au Sénégal, le premier
collège dit collège des citoyens comprenait les citoyens des
quatre communes, et élisait un des deux députés du
territoire à l'Assemblée nationale française. Le second
collège dit collège des sujets comprenait le reste du
Sénégal ainsi que la Mauritanie, qui élisait l'autre
député.
Ce corps électoral va progressivement s'élargir
à de nouvelles catégories d'électeurs, mais le suffrage ne
deviendra universel qu'avec la loi cadre de 1956. Le mode de scrutin
était le scrutin de liste à la représentation
proportionnelle.
Ces élections de la période coloniale
étaient continuellement émaillées de fraudes. Apres
l'accession du pays à l'indépendance, il fut établi deux
systèmes différents dans la Constitution de 1960 pour
l'élection du Président de la République et celle de
l'Assemblée nationale. Le Président était élu par
un collège restreint comprenant les députés et un
représentant de chaque conseil régional et de chaque conseil
municipal. L'Assemblée était elle élue au suffrage
universel direct. Avec la Constitution de 1963 qui instaurait le régime
présidentiel, le président de la République sera
désormais élu au suffrage universel direct et au scrutin
majoritaire à un tour selon le système de la liste nationale.
Actuellement avec la loi n°2001-03du 22 janvier 2001 portant Constitution
selon l'article 26 « Le Président de la République
est élu au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à
deux tours ». Quant à l'Assemblée nationale ses membres
étaient toujours élus au suffrage universel et au scrutin
majoritaire à un tour avec le système de la liste nationale. Ce
système, qui était pratiqué dans nombre d'Etats africains,
aboutissait à l'élimination totale de toute représentation
de l'opposition au Parlement. Aussi quand on procéda a ce que l'on
appela « l'ouverture démocratique»
à l'occasion de la révision constitutionnelle de mars-avril 1976,
instaurant un multipartisme limité il devenait nécessaire, si on
voulait être logique, de changer le système électoral. On
adoptera alors le système de la représentation proportionnelle
sur une base nationale et à la plus forte moyenne. Ce qui offrait,
indibutablement, une possibilité de représentation à
l'opposition. De fait, l'un des deux partis d'opposition, le parti
démocratique sénégalais -P.D.S.- recueillit avec plus de
17% des suffrages, 18 des 100 sièges à pourvoir. Les 82
autres allant au Parti socialiste -P.S.- parti majoritaire. L'autre parti
d'opposition, le Parti africain pour l'indépendance- P.A.I.- n'eut aucun
élu.
La révision constitutionnelle du 6 mai 1981 et la loi
du 6 mai 1981 relative aux partis politiques allaient supprimer la limitation
du nombre des partis, et restauraient, par conséquent, le
multipartisme illimité. Cela conduisit aussitôt à
un accroissement spectaculaire du nombre des partis. 2(*)
Aujourd'hui, le Sénégal compte plus de cent
partis politiques (exactement 115 partis)3(*). Ces partis sont aussi variés dans leurs
orientations et leurs actions. Le débat maintenant tourne autour de la
limitation des partis politiques. C'est ainsi que des mesures comme les
augmentations des cautions pour participer aux élections sont de plus en
plus notées.
Apres les élections de 1983 et de 1988 marquées
par des contestations et des violences qui accompagnèrent la publication
des résultats alors même que le Sénégal venait
d'entrer en démocratie. Le Sénégal se devait de
remédier le plus tôt possible à ces anomalies qui effritent
sa jeune démocratie. C'est ainsi qu'un Code Electoral
dit de consensus de la part des acteurs politiques sera
présentait par la Commission de reforme du Code électoral
présidait par l'éminent juge Kéba Mbaye. Ce dernier pour
magnifier ce code dira : « Ce code électoral
auquel nous avons abouti fera se pâmer d'envie tous les pays, même
les pays industrialisés, et devrait nous valoir des élections
dont les résultats ne pourront plus faire objet de
contestation »3(*). Or c'est précisément
pendant les élections suivantes, en 1993, que le même juge Mbaye
sera contraint à la démission et que son successeur, le juge
Séye sera purement et simplement assassiné. Mais, en outre, la
Commission de recensement des votes verra son travail bloquer pendant plusieurs
semaines, sans même parler de la situation politique et sociale
extrêmement tendue dont on se rappelle.
Au regard de ces épreuves nous pouvons dire que le
processus démocratique était marqué par une spirale de
conflits. Ces derniers avaient installé une atmosphère de
méfiance et de suspicion entre les acteurs du jeu politique.
Ce contexte poussa le Président de la
République d'alors a institué, par décret
n°97-147 du 13 février 1997, une concertation entre les partis
politiques, sous la conduite d'une Commission Cellulaire4(*), afin d'adopter des
mesures de corrections, de sauvegardes et de contrôle de nature à
permettre l'organisation au Sénégal d'élections, plus
juste plus transparentes et plus démocratiques. Mais la concertation qui
s'est tenue du 17 mars au 9 mai 1997 n'a pas pu aboutir à des solutions
consensuelles et a du suspendre ses travaux. C'est ainsi que le chef de l'Etat,
a par la suite reçu les membres de la Commission Cellulaire et des
représentants des partis qui ont participés à la
concertation en vue de créer une structure chargée de la
supervision et du contrôle des élections dénommée
« OBSERVATOIRE NATIONAL DES ELECTIONS » et
introduire dans le code électoral des dispositions visant à le
rendre plus cohérent, plus clair et plus fiable.
Le Président de la République estime que, le
système électoral du Sénégal répondra mieux
aux impératifs de l'efficacité et aux exigences de la
démocratie si l'organisation des élections est confiée
à l'administration ; le contrôle, la proclamation et le
contentieux aux instances juridictionnelles, enfin la supervision et le
contrôle à un organisme distinct de celle-ci et de celle-la.
A cet effet, la création de
« L'OBSERVATOIRE NATIONAL DES ELECTIONS
(ONEL) » par la loi 97-15 du 8 septembre 1997 a
constitué un premier jalon dans la résolution de la question
électorale dans notre pays. L'ONEL a réussi à se situer au
centre des luttes électorales et politiques dés la
première année pour des raisons politiques liées à
la conjoncture politique et institutionnelle de sa mise en place. Il a
résisté aux tentatives de récupération du
gouvernement socialiste et suscité depuis sa création la
méfiance du pouvoir qui voyait bien, que son influence devenait de plus
en plus fort même si l'Etat conserve la possibilité de le
paralyser matériellement : sa mise en place et son financement sont
opérés systématiquement dans la précipitation
préélectorale, ce qui permet aux gouvernants de le prendre de
court en quelques sorte s'il le désire. Son influence est aussi fonction
de sa capacité à faire entendre sa voix, la presse étant
un allié de poids qui s'est révèle indispensable à
l'efficacité de l'observatoire comme s'en sont rendus compte les
premiers responsables de l'institution de régulation.
Certes, la fragilité juridique d'un organe dont les
pouvoirs réels sont à la fois réduits et ambiguës a
empêché qu'il puisse détenir un vrai pouvoir de coercition
réellement redouté. Le gouvernement avait en
réalité tout fait pour endiguer au départ l'ONEL non
seulement en créant la Direction Générale des Elections et
en la dotant de moyens accrus, mais aussi en y envoyant, dès le mois de
février 1998, soit quatre mois avant le scrutin législatif
suivant, un fonctionnaire de la Présidence de la République,
Cheikh Guèye, inspecteur général d'Etat auprès du
Président de la République. Celui-ci lancera rapidement une
campagne pour se situer au centre de l'enjeu électoral et concurrencer
l'ONEL.
La création d'une Direction Générale des
Elections au Ministère de l'intérieur pour faire pièce
à la latitude dont pourrait jouir l'ONEL en renforçant
l'administration d'Etat dont le rôle est en même temps
réaffirmé dans la conduite de l'opération
électorale n'a pas peu participé de la volonté
d'encadrement de toute institution qui pourrait prétendre à
l'autonomie dans ce contexte. Cette concurrence institutionnelle entre des
instances aux vocations et aux modes de fonctionnement séparés
mais intervenant sur le même terrain et ayant un rapport différent
à l'Etat s'est incarné dans les prises de positions des uns et
des autres et en particulier au niveau de l'administration d'Etat qui entendait
jouer, par l'intermédiaire de cette Direction des Elections, la carte de
l'innovation et de l'efficacité mais aussi du professionnalisme. Cette
concurrence s'est opérée sur le terrain de la communication.
Nous le voyons, le rôle de l'ONEL et son importance ne
vont pas de soi et devaient avoir un contenu par l'action même que lui
ont imprimé ses animateurs qui ont voulu tirer toutes les
conséquences de leurs prérogatives sans les élargir mais
aussi sans les restreindre. Un conflit de compétences et des refus de se
soumettre vont être opposés et il y a là lieu de parler
d'une véritable stratégie pour s'imposer que l'ONEL, dirigeait
d'abord par le Général Mamadou NIANG et enfin par Louis Pereira
de Carvalho, a du s'imposer. En tout cas l'évolution de l'institution
allait donner l'occasion à l'opposition de mettre un échec
à ce qu'elle percevait comme un plan de détournement de
l'institution électorale.
Mais en définitive nous tirons notre chapeau à
l'ONEL car malgré les nombreuses difficultés elle a pu les
dépasser, ce qui nous a valu une alternance démocratique survenue
le 19 mars 2000.C'était aussi une institution de circonstance où
le problème des moyens et la non permanence restaient sérieux,
même si les acquis dans ce domaine semblent importants. D'où la
nécessite à un ressaisissement individuel et collectif pour
restaurer ensemble les valeurs et principes qui ont fait du
Sénégal une véritable « exception
démocratique en Afrique », malgré son profil
démographique et économique assez faible.
C'est pour s'inscrire dans la voie démocratique que le
Président de la République a décidé, par
décret n°2004-673 en date du 02 juin 2004 la création d'une
commission chargée de faire des propositions pour l'institution d'une
« COMMISSION ELECTORALE NATIONALE AUTONOME (CENA) »
remplaçant l'ONEL. Le texte qui était
proposé, était le fruit d'un consensus entre les partis
politiques, de la majorité et de l'opposition.
En créant la COMMISSION ELECTORALE NATIONALE
AUTONOME, le Gouvernement du Sénégal
s'inscrit dans cette dynamique de consolidation nécessaire des acquis
démocratiques. Il affirme, par la même occasion, sa volonté
de moderniser son système électoral. Et l'histoire retiendra que
la loi instituant la CENA a été votée par
l'Assemblée Nationale le 03 mai 2005 à la suite d'un consensus
politique, dans une remarquable unanimité augurant des
lendemains électoraux apaises grâce a la
transparence des opérations électorales. C'est à la suite
de ce vote que le Président de la République a promulgué
la Loi n°2005-07 portant création de la Commission
Electorale Nationale Autonome.
Cette création de la CENA s'inscrit
dans une recherche d'un système électoral transparent. C'est
pourquoi la CENA est dotée de prérogatives pour remplir sa
mission principale qu'est de superviser et de contrôler les
opérations électorales.
Pour nous, la transparence du processus électoral
renvoie d'abord à la légalité dans son sens large ce qui
découle de la conception juridique, ensuite au plan sociologique
à ce qui est conforme à une clarté indéniable aux
yeux des sénégalais.
Nous entendons par conforme à la
légalité, ce qui reste dans le sens du droit. Donc l'action de la
CENA doit automatiquement être en phase avec le droit électoral au
plan stricte et au plan général à tous les textes de loi
régulièrement instaurés. Donc la transparence dans un
processus électoral serait conforme à un manque de contestation
sérieuse que cela soit au plan préélectoral, au plan
électoral et enfin au plan postélectoral.
Cette transparence doit être l'objectif de tous les
acteurs de la vie politique sénégalaise mais aussi celle de
l'ensemble des sénégalais.
C'est ainsi que nous nous posons la question de
droit à savoir: la CENA a- t- elle permis d'avoir un
processus électoral transparent au
Sénégal ?
Au Sénégal, une étude sur le processus
électoral revêt des intérêts. Car notre pays s'est
inscrit dans une voie de la démocratisation qui exige des
élections de manière fréquente.
Le débat sur l'exigence d'une commission
électorale indépendante qui organiserait seule les
élections en écartant l'administration, ne peut que renforcer un
intérêt théorique.
Et au plan pratique c'est le lieu d'exposer à travers
une recherche scientifique objective la pierre qu'a apporté la CENA pour
la consolidation de la jeune démocratie qu'est le
Sénégal.
Nous réaffirmons que l'étude que nous
envisageons dans le cadre de ce travail ne sera guidée que par la
recherche scientifique et la rigueur intellectuelle. De ce fait les critiques
purement partisanes ne seront pas prises en compte. Par contre les arguments
juridiques feront l'objet d'un traitement particulier.
Compte tenu de la mission de la CENA et des notions aussi
générales comme la transparence du processus électoral au
Sénégal qui composent notre sujet nous allons axer notre
étude sur les points suivants :
D'abord nous traiterons de la recherche de la
transparence du processus électoral au Sénégal par la
CENA (PREMIERE PARTIE). Ensuite nous aurons
des difficultés empêchant la CENA d'assurer la
transparence du processus électoral au Sénégal (DEUXIEME
PARTIE).
Première Partie :
La CENA et la recherche de la transparence du processus
électoral au Sénégal.
Aux termes de l'article 3 de la Constitution issue de la loi
n° 2001-03 du 22 janvier 2001 portant Constitution du
Sénégal : « la souveraineté nationale
appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants ou par la voie
du referendum ». Le peuple souverain est ainsi amené à
arbitrer la compétition permanente entre les différentes
formations politiques.
Conformément aux dispositions de la loi n° 2005.07
du 11 mai 2005 portant création de la CENA et du décret n°
2006.86 du 30 janvier 2006 portant application de la CENA.
La transparence du processus électoral au
Sénégal est l'objectif que tous les acteurs de la scène
politique recherche.
Cette recherche de la transparence passe nécessairement
par l'intervention du peuple souverain et des partis politiques
(Chapitre Première) mais aussi par la
structuration organique et financière de la CENA (Chapitre
deuxième).
Chapitre Premier : l'intervention du peuple
souverain et des partis politiques dans le processus électoral au
Sénégal.
Le peuple en démocratie constitue le
délégataire des pouvoirs. Tout pouvoir qui ne découle pas
de lui ne peut être légitime. C'est ainsi que les élections
sont des moments importants pour que ce peuple s'exprime. Ceci dit deux
éléments collaborent cette thèse, le premier :
le suffrage comme modalité d'exercice de la souveraineté
du peuple (section 1ère) et le second : les
élections comme moyen d'expression de la volonté du peuple
(section 2ème)
Section 1 : le suffrage comme
modalité d'exercice de la souveraineté du peuple
Nous distinguerons entre la jouissance du droit de vote, qui
confère la qualité d'électeur (Paragraphe
1er), et l'exercice du droit de vote, qui est
subordonné à l'inscription sur une liste électorale
(Paragraphe 2e). Il est indispensable de satisfaire
aux deux conditions réunies pour participer à chaque
élection ou votation que ce soit.
Paragraphe 1er : la
jouissance du droit de vote et la qualité
d'électeur.
Selon la loi 92-16 du 07 février 1992 portant Code
Electoral en sa partie législative modifiée et le décret
n°92-267 du 15 février 1992 en sa partie réglementaire
modifiée portant Code Electoral en ces articles L 22 :
« sont électeurs les sénégalais des deux sexes,
âgés de dix huit (18) ans accomplis jouissant de leur droits
civils et politiques et n'étant dans aucun cas d'incapacité
prévu par la loi. ». Et L 23 « Sont également
électeurs : les étrangers naturalisés
sénégalais qui n'ont conservé aucune autre
nationalité en application de l'article 16 bis du code de
nationalité sénégalaise. Les femmes
étrangères qui ont acquis la nationalité
sénégalaise par mariage, au moment de la
célébration ou de la constatation du mariage sauf opposition du
gouvernement par décret pendant un délai d'un an en application
de l'article 7 du Code de la nationalité
sénégalaise. »
Une innovation a et introduite au Sénégal
concernant le vote des corps militaires et paramilitaires. Selon l'article L.24
issus de la loi n° 2006- 20 du 30 juin 2006 « Le droit de
vote est reconnu à l'ensemble des membres des corps militaires et
paramilitaires de tous grades ainsi qu'aux fonctionnaires qui en sont
privés par leur statut particulier. Les membres des corps militaires et
paramilitaires ne votent pas aux élections locales. »
Ce sont les conditions générales posées
par les articles L 22, L23 et L24 qui seront étudiées dans les
développements qui suivent, à savoir les trois conditions
cumulatives : la nationalité, l'âge et la jouissance des
droits civils et politiques, sans oublier le statut particuliers des militaires
et paramilitaires.
En ce concerne la nationalité, en principe, et
notamment pour toutes les élections, il faut avoir la nationalité
sénégalaise, de naissance ou par acquisition (naturalisation ou
mariage). Pour ces cas les bénéficiaires ne doivent pas conserver
leurs autres nationalités.
Pour ce qui est de l'âge, l'article L 22 du Code
électoral insiste sur l'exigence d'avoir dix huit ans accomplis. Pour
rappel nous précisions que précédemment l'âge
était fixé à vingt - un ans.
La jouissance des droits civils et politiques est l'avant
dernière condition : il s'agit en fait d'une condition
négative car jouissent de leurs droits civils et politiques les
sénégalais qui ne se trouvent pas dans un des cas
d'incapacité détermines par la loi et s'il y a lieu mis en oeuvre
par les tribunaux. On peut distinguer à cet égard entre
l'incapacité proprement dite et l'incapacité se rattachant
à une notion d'indignité.
Apres avoir démontrer la jouissance du droit de vote et
la qualité d'électeur, il nous reste à faire de même
pour ce qui est de l'exercice du droit de vote et de l'inscription sur les
listes électorales.
Paragraphe 2 l'exercice du
droit de vote et l'inscription sur les listes
électorales
Le droit de vote ne peut être exerce que par les
électeurs inscrits sur une liste électorale. Cette inscription
n'est pas obligatoire. Selon l'article L.30 « Il existe une
liste électorale pour chaque commune, pour chaque commune
d'arrondissement et pour chaque communauté rurale, de même que
dans chaque représentation diplomatique ou consulaire. »
Dans un souci de clarté le code électoral
explique les modalités d'inscription dans chaque collectivité.
C'est ainsi que les éléments qui doivent figurer dans la liste
des communes et des communes d'arrondissement sont détaillés
à l'article L 3. En ce qui concerne les communautés rurales, la
liste concerne tous les électeurs qui y ont leur résidence
à titre principal (article L.32). Pour ce qui est des
sénégalais de l'extérieur ils peuvent se faire inscrire
dans les listes de leurs collectivités locales pour cela ils doivent
adresser une demande qui sera reçu à la Représentation
diplomatique ou consulaire et transmise sur un imprimé spécial.
(article L.34)
Enfin il nous reste à aborder les cas ou les
inscriptions ne sont pas acceptées et celles qui sont acceptées.
Selon l'article L.28 issus de la loi n° 2006-41 du 11decembre 2006
« N'empêchent pas l'inscription sur les listes
électorales : les condamnations pour délit d'imprudence, hors le
cas de délit de fuite concomitant ; les condamnations prononcées
pour une infraction autre que celles prévues par l'Acte uniforme du 17
avril 1997 relatif au droit des sociétés commerciales et des
groupements d'intérêt économique et de la loi du 29 juillet
1985 sur les sociétés qui sont qualifiées de délit
mais dont la répression n'est pas subordonnée à la preuve
de la mauvaise foi de leurs auteurs et qui ne sont passibles que d'une amende ;
les condamnations prononcées pour des infractions prévues aux
articles 92 à 95 du Code pénal. »
La qualité d'électeur ne peut s'accommoder avec
un défaut d'inscription. Ceci dit l' article L.27
dispose « Ne doivent pas être inscrits sur la liste
électorale pendant un délai de cinq (05) ans à compter de
la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les
condamnés soit pour un délit visé à l'article
L26/3, à une peine d'emprisonnement sans sursis égale ou
supérieure à un mois et inférieure ou égale
à trois (3) mois ou à une peine d'emprisonnement avec sursis
égale ou supérieure à trois (03) mois et inférieure
ou égale à six (6) mois, soit pour un délit quelconque
à une amende sans sursis supérieure à 200.000 FCFA, sous
réserve des dispositions de l'article L25. Toutefois, les tribunaux, en
prononçant les condamnations visées au précédent
alinéa, peuvent relever les condamnés de cette privation
temporaire du droit de vote et d'élection. Sans préjudice des
dispositions de l'article L26 et du premier alinéa du présent
article, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale
pendant un délai fixé par le jugement, ceux auxquels les
tribunaux ont interdit le droit de vote et d'élection par application
des lois qui autorisent cette interdiction. »
Après s'être acquitté de son devoir de
citoyen, il s'attend à être convoqué pour pouvoir
s'exprimé par les élections sur la bonne marche ou pas du pays.
Compte tenu de l'expérience négative accumulée par
l'administration dans ce domaine. La CENA a été
créée pour contrôler et superviser le processus. C'est par
cette mission qu'elle a été imprégnée dans le
processus électoral. Ce faisant les élections restent des
modalités d'expression de la volonté du peuple souverain.
Section 2 : les élections
comme moyens d'expression de la volonté du peuple
Le peuple, si on lui donne la parole, entend bien en user
d'une façon loyale et pouvoir choisir librement ses dirigeants5(*). Depuis sa création la
CENA a pu superviser au total quatre élections.
C'est ainsi que nous aurons : la supervision et le
contrôle de l'élection Présidentielle (Paragraphe
1), la supervision et le contrôle des élections
législatives et sénatoriales (Paragraphe 2) et
enfin étudier la supervision et le contrôle des élections
régionales et locales (Paragraphe 3). Dans cette
section nous essayerons de faire ressortir le travail sur le terrain de la CENA
car tout ce qui s'oriente à son organisation et à ses finances
fait l'objet d'un chapitre.
Paragraphe1er : la
supervision et le contrôle de l'élection
Présidentielle
L'élection Présidentielle du 25 février
2007 aura été un temps fort, parmi d'autres, qui marquent
l'histoire politique de notre pays.
Le travail de la CENA concernant l'élection
Présidentielle peut être subdivisée en trois parties :
la période préélectorale, le scrutin et la période
postélectorale.
La période préélectorale a
commencé en fait par l'examen, entre le 29 novembre 2004 et le 27
janvier 2005, par l'ensemble de la classe politique, des innovations visant
à combler les lacunes relevées dans le système
électoral.
En effet, le Code électoral consensuel issu de la loi
n°92-23 du 30 mai 1992 a été modifié par la
création, à la place de l'ONEL, de la CENA.
Le fichier électoral a fait l'objet d'une refonte
totale et à l'établissement de la carte d'identité
numérisée et de la carte d'électeur à partir de
données biométriques.
Le Ministère de l'intérieur et des
Collectivités locales, qui a en charge l'organisation des
élections, s'est largement impliqué dans le cadre de
l'information et de la sensibilisation des électeurs. La CENA, dont la
mission est de contribuer à l'éducation civique des citoyens en
matière d'expression des suffrages, a mené les activités
tournant à tenir des séminaires, des communiqués de
presse, des rencontres avec certains acteurs du processus électoral
(partis politiques, société civile, presse...)
La CENA a supervisé l'inscription sur les listes
électorales qui se sont déroulées dans l'ensemble dans un
climat apaisé. La fin des inscriptions sur les listes électorales
a été suivie par la publication de la liste provisoire des
électeurs.
Les retraits des cartes d'électeurs ont
été aussi contrôlés par la CENA. Les cartes
d'électeur ont été édictées jusqu'à
la veille des élections et leurs retraits ont emprunté le
même circuit que les inscriptions à travers des commissions
regroupées ont été créées, avec pour mission
de recevoir les cartes des électeurs ayant opté pour un lieu
différent de leur centre d'inscription pour voter.
La dernière phase de la période
préélectorale est constituée par le dépôt des
candidatures. Ces dépôts ont été faits
conformément aux dispositions des articles L.111 et suivants du Code
électoral. Auparavant, le Ministre de l'Intérieur et des
Collectivités locales avait publié l'arrêté
n°8451 du 12 décembre 2006 fixant le modèle de
déclaration de candidature à l'élection
présidentielle et aux élections législatives.
Le scrutin présidentiel s'est déroulé en
deux phases : les 17 et 18 février 2007 pour les militaires et
paramilitaires et le 25 février 2007 pour les civils.
Tous les intervenants dans le processus ont constaté
que dans l'ensemble, il s'est déroulé dans le calme, la
transparence et la discipline. Cela n'exclut pas que les moyens mis en oeuvre
par les différents candidats ont été
disproportionnés.
La mise en place du matériel électoral a
été exécutée de manière convenable par le
Ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui
a invité la CENA à assister aux opérations de regroupement
des différents matériels6(*)
La CENA a mis en place, tant au niveau central que dans ses
structures décentralisées, un groupe opérationnel pour
être tenu au courant, à temps réel, du déroulement
du scrutin. Les contrôleurs de bureaux de vote et les superviseurs de
lieux de vote ont reçu, chacun, une dotation pour communiquer aux CEDA,
aux DECENA et à la CENA.
Au regard du déroulement du vote, la CENA a
relevé avec satisfaction le sens civique des citoyens qui se sont rendus
en nombre, en ordre et en silence dans les bureaux de vote pour accomplir leur
devoir, aussi bien pour les militaires et paramilitaires (17 et 18
février 2007) que pour les civils (25 février 2007).
Les medias publics et privés ont quadrillé le
pays et donné à temps réel leur impression sur le
déroulement du scrutin, en constatant la maturité des
électeurs et leur sens civique. Ils ont aussi relevé le bon
agencement du matériel et des lieux de vote, la présence des
délégués requis pour permettre les votes, l'absence des
représentants de certains candidats dans de nombreux bureaux de vote.
La période postélectorale de l'élection
présidentielle a été marquée par un climat
relativement apaisé, sans incident majeur, les Sénégalais
et les observateurs ont suivi avec intérêt les opérations
portant sur : La remontée des procès verbaux : A chaque
dépouillement les P.V sont annexés les bulletins
déclarés nuls et les listes d'émargement qui devaient
être places sous enveloppe scellée, en présence des membres
des bureaux de vote.
Le dépouillement des votes : le scrutin a
été clos à dix- huit heures (18h00). Les présidents
de bureaux de vote ont constaté publiquement la fin des
opérations de vote, et l'heure de clôture du scrutin a
été mentionnée dans chaque P.V.
Les présidents de bureaux de vote ont, dans l'ensemble,
appliqué à la lettre les dispositions du Code électoral
(clôture publique du scrutin, consignation de l'heure sur le P.V,
signature de la liste d'émargement, fixation de la ou des tables de
dépouillement). Puis en accord avec les membres du bureau de vote, des
scrutateurs du scrutin ont été désignés par
consensus, en présence des représentants des candidats.
Le dépouillement des votes s'est déroulé
dans le calme et la transparence à travers tout le pays, en
présence des représentants des candidats.
Le P.V du dépouillement, rédigé par un
membre du bureau de vote en présence des autres membres, selon un
modèle standard imprimé et fournie par l'Administration,
été rempli et signé en plusieurs exemplaires ou
photocopies, à la suite de sa signature, dans chaque bureau. Un
exemplaire du P.V avait été remis à chaque membre du
bureau de vote et à la CENA.
La proclamation des résultats s'est faite dans l'ordre,
après le dépouillement et le pointage des bulletins en quatre
étape, à savoir : A la fin des opérations de
dépouillement, chaque président de bureau de vote a
proclamé publiquement le résultat de son bureau avant de
l'afficher, et fait procéder à la signature du P.V par chaque
membre du bureau, en indiquant : le nombre d'électeurs inscrits,
le nombre de suffrages exprimés, le nombre de bulletins nuls et le
suffrage obtenu par candidat. Ces formalités ont été
accomplies dans tous les bureaux de vote. A la suite de la remontée des
P.V.7(*) de vote à la
Commission Départementale de Recensement des Votes, les membres de
chaque commission ont procédé au comptage des votes à
partir des P.V. de chacun des bureaux, sans les annuler conformément
à la loi, mais en redressant les erreurs de calcul en présence
des représentants des candidats et de la CENA.
La publication des résultats a été faite
dans les délais prévus par l'article L.82 du Code
électoral.
Ainsi s'est achevé la supervision de l'élection
présidentielle par la CENA. Ceci dit la CENA a aussi supervisé
les élections législatives et les élections
sénatoriales.
Paragraphe 2 : la supervision et le
contrôle des élections législatives et
Sénatoriales.
Pour une étude qui suit de manière chronologique
les élections qui se sont déroulées dans notre pays. Nous
nous appesantirons d'abord sur les élections législatives du 03
juin 2007 ensuite sur les élections sénatoriales du 19 août
2007 et enfin faire l'économie de la participation de la CENA dans ces
élections.
Organisé, à l'instar de l'élection
Présidentielle du 25 février 2007, sur la base d'un
« fichier » électoral tout neuf, complètement
reconstitué, par étapes, à partir du 5 septembre 2005, il
a été boycotté par une partie de
l'opposition8(*).
Celle-ci a estimé que la liste des électeurs était
« piégée » pour avoir favorisé la
victoire, dés le premier tour, du Président de la
République sortant. Ce, malgré un audit dudit fichier auquel ont
pris part des représentants qualifiés de l'ensemble des acteurs
du processus.
Nous rendrons compte de ce travail à chaque
étape du processus électoral : La période
préélectorale, la campagne électorale, le scrutin et la
période d'aprés-scrutin.
La période
préélectorale : initialement, ces
élections législatives étaient prévues pour se
tenir en même temps que l'élection Présidentielle à
la date du 25 février 2007. Mais l'arrêt pris par Conseil d'Etat
en son audience du 12 janvier 2007 et annulant le Décret n°
2006-1350 portant répartition des sièges de députés
à élire au scrutin majoritaire départemental pour les
élections législatives du 25 février 2007 a
entraîné le « découplage » des deux
scrutins.
L'article R.41 précise qu'à la clôture
du scrutin, les cartes non retirées sont comptées, sous la
supervision et le contrôle de la CENA par le président et les
membres de chaque commission de distribution. Il dresse un P.V des
opérations signé par tous les membres. Une révision
exceptionnelle des listes électorales et une période contentieuse
a été ouverte pour permettre tout citoyen
sénégalais âgé de 18 ans d'avoir la
possibilité de s'inscrire sur les listes électorales dans le
bureau de son choix et pour le lieu de vote qu'il désire la
période contentieuse liée à cette opération de
révision des listes électorales, initialement revue du 24 avril
au 2 mai, s'est finalement déroulée du 26avril au 3 mai, prenant
ainsi fin exactement un mois avant le scrutin législatif . A noter
toutefois que les militaires et paramilitaires intéressés par ce
processus auront eu moins de temps que les civils, car ils étaient
appelés aux urnes une semaine plutôt soit les samedi 26 et
dimanche 27 mai.
Les cartes disponibles avant cette date ont continué
à être distribuées à leurs titulaires, tandis que
celles qui venaient d'être imprimées pouvaient être remises
à leur propriétaire et ce jusqu'au jour du scrutin.
L'article R.39 du Code électoral dispose, en effet, que
« la distribution des cartes d'électeur à lieu du
quarantième jour du scrutin sur présentation de la carte
nationale d'identité numérisée » et que
« la distribution des cartes prend fin à la clôture du
scrutin »
Conformément aux dispositions de l'article R.33 du Code
électoral, le Ministère de l'Intérieur rend publics,
après la révision des listes électorales, tous les
mouvements subis par la liste électorale de chaque collectivité
locale, après quoi il publie la liste définitive des
électeurs dont il transmet un exemplaire à la CENA.
Le dépôt des candidatures, qui est une
étape importante du processus électoral, s'est
déroulé en deux phases : le jeudi 5 avril, pour les partis
politiques participant aux élections sous leur propre bannière.
Après une réunion s'est tenue le 17 avril entre la Direction
Générale des Elections (DGE), la CENA et les mandataires des
candidats aux législatives pour rappeler les couleurs et symboles
choisis par les différentes listes et régler les litiges
éventuels.
L'article L.107 du Code électoral dispose :
« De l'ouverture officielle de la campagne électorale
jusqu'à la proclamation des résultats du scrutin, aucun candidat
ne peut être poursuivi, recherché, arrêté,
détenu ou jugé pour des propos tenus ou des actes commis durant
cette période et qui se rattache directement à la
compétition. »
« La campagne électorale est ouverte à
partir du vingt-et-unième jour précédant la date du
scrutin. Elle est close la veille des élections à zéro
heure »stipule l'article R.77du même texte.
Le scrutin s'est déroulé de manière
globalement satisfaisante .l `heure d'ouverture des bureaux de vote (8h
00) a été généralement respectée un peu
partout, sauf quelques cas imputables au retard de certains membres de bureau,
de même que l'heure de clôture.
Le dépouillement et la proclamation des
résultats se sont déroulés dans un climat apaisé et
sans incident majeur en la présence de tous les
représentants9(*)
Si la carte d'électeur est le document
d'identité permettant à un citoyen de voter, la carte
électorale, elle, représente la localisation géographique
des bureaux de vote sur l'ensemble du territoire.
Pour ce qui est des élections sénatoriales, le
nombre des bureaux de vote s'est élevé à trente-neuf (39),
dont six (6) pour la région de Dakar et quatre (4) pour les
régions de Kaolack, Kolda et Thiès. Les sept autres
régions se sont retrouvées avec, chacune, trois (3) bureaux de
vote.
Aux termes de la loi, tout candidat à un poste de
Sénateur est tenu de faire une déclaration de candidature
revêtue de sa signature et énoncé de sa signature et
énonçant ses nom, prénom, date et lieu de naissance,
domicile et profession.
Cependant, nul ne peut être candidat dans plus d'un
Département, comme nul ne peut figurer en qualité de
suppléant sur plusieurs déclarations de candidatures et nul ne
peut être à la fois candidat et suppléant d'un autre
candidat.
Les déclarations de candidatures sont
déposées au Ministère de l'Intérieur cinquante
jours au moins avant la date de scrutin. Les services du Ministère
délivrent alors un récépissé de dépôt,
mais celui-ci ne préjuge point de la recevabilité des
candidatures présentées. En effet, les déclarations
reçues au Ministère et les pièces qui les accompagnes sont
tenues à la disposition de chaque candidat qui peut en vérifier
le contenu par un mandataire.
Conformément aux dispositions pertinentes du Code
électoral, la campagne électorale en vue de l'élection des
Sénateurs étaient ouvertes vingt et un jours avant la date du
scrutin et avaient pris fin la veille des élections à zéro
heure. Des réunions électorales pour l'élection
Sénateurs avaient été tenues à partir de la
publication du décret de convocation des électeurs.
Chaque candidat a la faculté de faire imprimer et
d'adresser aux membres du collège électoral une circulaire de
propagande dont le format est précisé par décret.
Cependant, la campagne électorale pour les
électorales sénatoriales du 19 août 2007 n'a pas fait
l'objet d'une diffusion radiotélévisée systématique
ou d'une couverture médiatique particulière comme celles
Présidentielle du 25 février 2007 ou les législatives du 3
juin 2007.
La distribution des cartes d'électeur et du
matériel électoral a été effectuée par
l'administration.
Le scrutin s'est déroulé le dimanche 19
août 2007. Selon les dispositions légales, il ne dure qu'un jour.
Il a lieu le dimanche ou un jour férié et le décret de
convocation des électeurs en précise l'heure d'ouverture et de
fermeture. Le vote a lieu dans la commune, chef lieu de chaque
Département, sauf cas particuliers à régler par
décret.
Les bureaux de vote étaient composés du
Président du tribunal départemental, président, d'un
assesseur et d'un secrétaire désigné par le Gouverneur
parmi les fonctionnaires de la hiérarchie A ou B en activité ou
à la retraite résident dans la région, d'un
représentant inscrit sur la liste électorale du
département par candidat, en qualité de membres.
En cas d'empêchement du Président de la Cour
d'Appel désigne un magistrat pour le remplacer. Le constat est que les
élections se sont déroulées sans difficulté majeure
dans l'ensemble des 35 départements du pays. Le scrutin a effectivement
démarré un peu partout aux alentours de 8 heures avec l'ouverture
de l'urne par le Président du bureau de vote assisté d'un
assesseur et d'un secrétaire, devant les superviseurs de la CENA, les
représentants des partis politiques en lice et les votants
présents. Les grands électeurs ont accompli leur devoir civique
dans le calme et la discipline aboutissant à la clôture du
scrutin, à aussitôt après à l'intention même
de chaque bureau de vote, n'ont pas donné à
contestation.10(*)
Parmi les élections qui se sont déroulées
depuis que la CENA a été installée les dernières
régionales et locales ont étaient les plus importantes.
Paragraphe 3: La supervision et le
contrôle des élections régionales, municipales et
locales
La période préélectorale des
dernières élections locales que le Sénégal a connu
a démarré depuis prés d'un an. C'est ce qui fait dire
à certains experts que notre pays est en permanence dans les
débats électoraux.
Il est en fait survenu un nouveau découpage
administratif. Ce dernier est considéré comme la 24e
réforme territoriale, avec un surplus de 3 régions et de 8
départements. Ainsi, une nouvelle carte électorale se dessine,
nécessitant le redéploiement d'une quarantaine d'administrateurs
civils.
Par la suite, le dépôt des candidatures a
démarré, c'est là que les conflits se seront plus
accentués. A la fin des dépôts dans 14 régions, 150
communes et 353 communautés rurales seront reçus 90 listes dans
un total de 4,8 millions d'électeurs.
Mais une forclusion a suscité une vive
polémique : celle de Ndindi et Ndoulo11(*), deux localités de la
région de Diourbel. La CEDA de Diourbel a constaté une
invalidation des listes déposées hors délais et hors la
présence des contrôleurs de la CENA dans ces arrondissements.
Il s'en est suivi une guerre des communiqués entre la
CENA et le parti dépositaire, ensuite entre la CENA et les
autorités12(*) ce
est qui d'autant plus curieux. La CENA va saisir la Cour d'appel de Dakar afin
d'obtenir l'annulation de ces listes mais celle-ci va être
débouté.13(*)L'Arrêt rendu le 5 février 2009 par
l'Assemblée Générale de la Cour d'Appel qui avait
rejeté la requête de la CENA portant sur l'infirmation des listes
de candidatures de la Coalition Sopi 2009. Alors que de notoriété
publique, il était établi que la Coalition Sopi 2009 a
été déclarée forclose dans les six
Communautés rurales composant ces deux sous- préfectures, les
autorités administratives avaient décidé de passer outre
en introduisant dans les arrêtés, pris après le
dépôts des listes, les candidatures de la Coalition Sopi 2009.
Elles avaient argué avoir reçu des instructions provenant de
leurs supérieurs hiérarchiques. Cette attitude des
autorités administratives avait suscité l'ire de la CEDA de
Diourbel. Ce dernier avait mis en demeure les sous- préfets
incriminés et saisi par le biais de la CENA, la Cour d'Appel de Dakar,
seule juridiction parmi les Cours d'Appel du Sénégal,
habilitée à traiter des questions électorales.
Auparavant, le Tribunal Départemental de Diourbel s'est
déclaré incompétent suite à la saisine de la CEDA
par requête, en date du 2 février, d'une demande d'invalidation.
Pour motiver sa décision, le juge avait laissé entendre
« qu'il ne ressort aucunement du Code électoral notamment en
ses articles L 210 sur les déclarations de candidatures et L. 254 et
suivants sur le contentieux des élections municipales et rurales que le
tribunal départemental peut se saisir d'une demande d'invalidation de
liste de candidats»
Le recours de la CENA à la Cour d'Appel,
l'Assemblée Générale de cette Cour a examiné, pour
ensuite les rejeter au motif de manque de preuves. Mais cet arrêt n'a pas
était pris à la légère « Ndindy et Ndoulo
divisent les magistrats: La Cour d'Appel vote le scandale »14(*) Par la suite la CENA va se
pourvoir en cassation à la Cour Suprême. Car, elle se dit
« soucieuse de continuer son action dans le cadre défini par
la loi, en vue de permettre au processus électoral de se poursuivre et
de se conclure en toute transparence »15(*). La Cour Suprême en sa
chambre administrative va débouter la CENA tout en ouvrant une
possibilité d'interprétation qui permettra à la CENA de
prendre ses responsabilités16(*).
Cette brèche a été utilisée par la
CENA, en définitive, pour invalider les listes de Ndoulo et Ndindi. Mais
cette décision a été vivement critiquée par le
Ministre de l'Intérieur et n'a pas été respecté par
l'administration.
La campagne électorale a connu des
fortunes diverses par rapport aux capacités financières des
candidats et selon les villes. C'est ainsi que le PDS, parti au pouvoir,
dégage pour une première tranche de sa campagne deux milliards
168 millions de FCFA.17(*)
Une violence verbale et des promesses électorales ont été
notées de part et d'autres. Des actes indignes pour une
démocratie qui veut augmenter son éclat dans le monde ont
été déplorés. C'est le cas par exemple lors que la
campagne électorale connaît des violences
injustifiées18(*).
Car en démocratie il faut accepter des discours contradictoires.
Le scrutin du 22 mars 2009 a été
étonnement calme avec une mobilisation de la population. Même si
dans certaines collectivités nous avons assisté à des
retards de mise en place du matériel électoral. Une confusion des
listes dans les bureaux de vote a été notée. La
participation était de l'ordre de 50%19(*).
Le dépouillement et la proclamation provisoire des
résultats ont été faites de
manière calme en la présence des représentants des
candidats et de la CENA. Il s'en est suivi une confirmation des tendances de
débâcle de la Coalition Sopi 2009 dans les grandes villes du pays.
20(*)
Apres avoir expliqué la manifestation de la
démocratie sénégalaise par l'intervention du peuple
souverain et des partis politiques avec l'organisation des élections
nous allons nous orienter à la structuration organique et
financière de la CENA afin de démontrer l'intervention
significative de la CENA dans le processus électoral.
Chapitre deuxième : la
structuration organique et financière de la CENA.
Le fonctionnement de la CENA est dominé par la
volonté de la structure de faire respecter la légalité
à tous les niveaux en rencontrant les acteurs du processus, en
contrôlant le déroulement des opérations d'inscription et
de retrait sur les listes électorales et en utilisant les
crédits mis à sa disposition. Pour un grand nombre de
sénégalais la CENA ne travail qu'a l'occasion d'élection.
Cette image n'est pas tout à fait fausse mais ce n'est que l'arbre qui
cache la forêt. C'est pour cela que nous aurons l'organisation et le
fonctionnement de la CENA (section 1re) et les
finances de la CENA (section deuxième)
Section 1ère : l'organisation et le
fonctionnement de la CENA
Pour qu'une institution puisse fonctionner de manière
convenable il faut une organisation. Ceci dit nous aurons d'une part
l'organisation de la CENA (paragraphe premier) et d'autre part
le fonctionnement de la CENA (paragraphe deuxième)
Paragraphe 1er : l'organisation de la CENA
Conformément aux dispositions de la loi n°2005-07
du 11 mai 2005 portant créant de la CENA et du Décret n°
2006- 86 du 30 janvier 2006 portant application de cette loi, la CENA est une
structure autonome. Elle est composée de douze membres et d'un
Secrétaire Général21(*)
L'article 1er de la loi n°2005-07 du 11 mai
2005 accorde à la CENA la personnalité juridique et l'autonomie
financière. A ce titre, la CENA est dotée des règles qui
établissent sa continuité, y compris la disposition d'un
patrimoine. Ses douze membres sont nommés pour une durée de six
années renouvelable par tiers tous les trois ans. Ils ne peuvent pas
être destitués pendant la durée de leur mandat, sauf en cas
d'incapacité légalement constatée.
La CENA exerce des fonctions régaliennes et peut,
à cet effet, user de son autorité sur l'Administration pour
l'amener à respecter les dispositions législatives et
réglementaires après mise en demeure. Les décisions
immédiatement exécutoires sont l'injonction, la rectification, le
dessaisissement, la substitution d'action dans le cadre des opérations
électorales nonobstant le pouvoir de saisine des juridictions
compétentes par citation directe du ou des mis en cause. La CENA
propose, en outre, des sanctions administratives contre l'agent responsable et
s'assure de leur exécution.
La CENA exerce ses fonctions en toute indépendance. A
ce titre, ses membres ne doivent solliciter ni recevoir d'instructions ou
d'ordre d'aucune autorité publique ou privée. Ses membres
accèdent aux documents de l'Administration en matière
électorale, participent aux réunions portant sur le processus
électoral, veillent à ce que la loi électorale soit
appliquée et respectée aussi bien par les autorités
administratives que par les partis politiques, les candidats et les
électeurs.
Les membres de la CENA ont des pouvoirs
égaux. Toutefois, le Président et le Vice -
président exercent des fonctions protocolaires. Seule l'Assemblée
générale est investie d'une fonction délibérative,
sorte de présidium. La CENA délibère sur toutes les
questions et statue par consensus ou par vote à la majorité
qualifiée.
Les membres de la CENA ont été nommés
ainsi qu'il suit par Décret n°2005-517 du 1er juin
2005.Président : Mamadou Moustapha Touré
(ancien magistrat)Vice- président : Papa
Sambaré Diop (Notaire) Membres : EL Hadji Diouf
(ancien magistrat) remplacé par M. Amsata Sall par le Décret
n° 2005-624 du 14 juillet 2005 El Hadji Guissé (Avocat) ; Issa
Sall (journaliste), Mouhamadou Mbodji (société
civile) ; Mouhamet Fall (universitaire) ; Mme Aminata Sow Fall
(écrivain), Mme Kébé Aminata Dramé
(Institutrice à la retraite) ; Babacar Macodou Ndiaye
(professeur) ; Mbaye Mbengue (ancien diplomate) ; Babacar Diallo
(administrateur civil à la retraite).
En plus de ces personnalités il a été
nommé un Secrétaire Général de la CENA M. Amadou
Ciré Sall, inspecteur des Impôts et des Domaines à la
retraite, sur proposition du Président de la CENA, par Décret
n°2005-879 du 03 octobre 2005. Il a été aussi nommé
un Secrétaire Général adjoint de la CENA en la personne de
M. Didier Bampassy, lieutenant - colonel à la retraite, qui avait
exercé auparavant les fonctions de Secrétaire
Général de l'ONEL. Cette dernière nomination a
été faite par l'Assemblée Générale de la
CENA.
LA CENA a adopté son règlement intérieur
et arrêté que ses décisions seraient prises sous le sceau
du secret. Ce règlement intérieur poursuit dans
l'ensemble un objectif de rationalisation des missions en vue d'éviter
des dispersions inutiles. Il précise en particulier les missions
assignées au président et au Secrétaire
général ainsi que la structuration des activités par une
répartition des tâches à des domaines techniques
spécifique et selon un découpage administratif et territorial.
L'article 5 de la loi n°2005-07 du 11 mai 2005 stipule
que la CENA met en place, dans les régions, les départements, les
ambassades ou consulats, des structures correspondantes dont la composition et
le fonctionnement sont déterminés par décret sur
proposition de la CENA.
La CENA a soumis le projet à la sanction du
Président de la République. Il a fait l'objet d'un Décret
n°2006-86 du 30 janvier 2006. Ces structures sont :
Au niveau Départemental : trente- quatre (34) CEDA
22(*) assurent les
mêmes onctions que la structure centrale. Elles sont installées
dans des locaux conventionnés par la CENA. Le personnel de chaque CEDA
compte neuf membres qui sont répartis en personnel de contrôle et
de supervision (un président, un vice président un
secrétaire général et deux membres) et en personnel
d'appoint. Chaque CEDA est placée sous la supervision d'un membre de la
CENA qui exerce en fait sur elle un pouvoir hiérarchique.
A l'extérieur du pays : le Décret n°
2006- 86 du 30 janvier 2006 prévoit dans chaque ambassade ou consulat
situé dans un pays où les ressortissants sénégalais
atteignent le nombre requis pour participer à des élections (500)
une structure spécifique appelée Délégation
Extérieure de la CENA (DECENA). Chaque Délégation est
composée de quatre membres, à savoir, un président
nommé par le président de la CENA parmi les membres de la
colonie, deux membres nommés également par le président
de la CENA parmi les ressortissants de la colonie avec consultation des
organisations et association en activité dans le pays, un agent de
l'ambassade ou du consulat qui fait office de secrétaire
général.
Au niveau régional, mais seulement à l'occasion
des élections régionales, municipales ou rurales, la CENA est
représentée par une structure appelée CERA. Celle-ci est
composée de sept membres nommés par le président de la
CENA.
La prestation de serment des différentes composantes de
la CENA est organisée par l'article L.17 de la loi n° 2005-07 du 11
mai 2005 qui stipule que « Les membres de la CENA prêtent
serment devant le Conseil Constitutionnel ». Ceux des CERA et CEDA
devant la juridiction de leur ressort.
Les membres des DECENA auprès de chaque ambassade ou
consulat du Sénégal dans le pays où les ressortissants
sénégalais participent aux élections prêtent serment
devant le Chef de mission diplomatique.
La procédure a été scrupuleusement
appliquée dans chacun des cas de figure.23(*)
Les membres de la CENA ont prêté leur serment le
07 août 2005 devant le Conseil Constitutionnel en lisant le texte suivant
prévu à l'article R.12 du Code électoral
« Je jure d'accomplir ma mission avec impartialité, de ne
me laisser influencer ni par l'intérêt personnel présent ou
futur, ni par une pression d'aucune sorte. Dans mon appréciation, je
n'aurait pour guides que la loi, la justice et l'équité. Je
m'engage à l'obligation de réserve et au secret des
délibération de réserve et au secret des
délibérations, même après la cessation de mes
activités ».
Une structure peut avoir une bonne organisation sans pour
autant fonctionner convenablement.
Paragraphe 2 : le fonctionnement de la CENA
Le fonctionnement de la CENA est dominé par la
volonté de faire respecter la légalité à tous les
niveaux. C'est ainsi que cette structure va initier quelques
démarches.
La CENA va rencontrer les principaux acteurs que sont :
les représentants de l'Etat, les partis politiques, la
société civile, les organes de communication.
Les membres de la CENA ont eu quatre audiences avec le
Président de la République (27 août 2005, 1er
octobre 2005, 07avril 2006 et 13 avril 2006). Ces audiences, selon la CENA, ont
porté sur les dispositions à prendre pour la faire jouer sa
mission. A ce titre, les problèmes matériels ont
été solutionnés grâce aux instructions que le Chef
de l'Etat a données aux membres du gouvernement.24(*) C'est à la suite de ces
directives que les véhicules ont été acquis, les
passeports diplomatiques établis, le principe de la
réévaluation des indemnités des membres des CEDA
retenu.
Par la suite le Premier Ministre et les autres membres du
Gouvernement que (le Ministre de l'Intérieur, le Ministre d'Etat
Ministre de l'Economie et des Finances, ...) ont été
rencontrés.
Les relations avec les partis politiques revêtent la
forme de réponses à des requêtes, de questions
posées à la suite de points de presse ou de séminaires et
de rencontres ponctuelles.
Le parti Démocratie Citoyenne et le CPC et le G10, la
LD/MPT et le PS ont saisi la CENA sur les problèmes suivants : la
refonte totale du fichier électoral et le couplage des élections,
le dialogue et la concertation entre les acteurs politiques sur le calendrier
électoral, le processus électoral, la carte électorale, le
fichier électoral et le double Collège électoral,
l'expiration des pouvoirs de l'Assemblée Nationale, la période
légale pour les élections législatives, la convocation du
collège électoral et la fixation du montant de la caution.
Dans chacune de ces affaires, la CENA a saisi les
autorités administratives compétentes en attendant de pouvoir
fournir une réponse définitive.
La loi impose à la CENA de collaborer avec les partis
politiques dont l'une des fonctions majeures est de contribuer à
l'expression du suffrage.
L'article L.18 de la loi portant création de la CENA
stipule : « Des rencontres peuvent avoir lieu entre la CENA
et les partis politiques légalement constitués à
l'initiative de la première ou à la demande des
derniers. »
Au cours de la première rencontre entre la CENA et les
partis politiques, le 20 décembre 2005, la CENA a
réaffirmé sa volonté d'assurer sa mission en toute
indépendance et en toute impartialité et de répondre aux
différentes interpellations formulées.
D'autres rencontres se sont tenues, avec l'URD, la CPA et la
CAP 21. Elles nous semblent avoir permis de donner les éclaircissements
nécessaires pour une bonne collaboration entre les acteurs qui doivent
ensemble arriver au même résultat.
La CENA a constaté au cours de ces rencontres que les
partis de la mouvance présidentielle et ceux de l'opposition semblaient
ne pas préférer se retrouver ensemble.
La CENA a obligation légale d'informer
régulièrement l'opinion publique de ses activités et de
ses décisions par la presse ou par toute autre voie jugée
opportune. Dans cet esprit, elle a organisé une première
conférence de presse le 11 novembre 2005. Elle a organisé des
points de presse à l'occasion de certains événements,
notamment à l'issue des rencontres avec les partis politiques et les
organisations de la société civile ou en marge des
tournées de son président dans les régions, sans oublier
qu'elle a un porte-parole et un Secrétaire Général qui
répondent souvent aux interpellations des différents organes de
presse.
Il faut noter que la CENA participe à tous les niveaux
du processus électoral. Ceci a été démontré
dans les supervisions des élections. Nous ne saurons étudier la
CENA dans son entièreté sans pour autant consacrer une petite
réflexion sur ses finances.
Section 2 : les finances de la CENA
Les moyens financiers constituent des moyens d'action
importants pour la réalisation des objectifs visés. Pour cela la
CENA dispose d'un budget et des règles en matière
financières. C'est pourquoi, nous verrons d'abord le budget de la CENA
(paragraphe 1er) et ensuite l'exécution de
ce budget (paragraphe 2e)
Paragraphe 1er : Le budget de la CENA.
Les règles budgétaires sont prévues dans
la loi portant création de la CENA,la loi n°2005-07 en ces articles
L.1, L.19 et L.21 et le Décret n°2006-07 portant régime
financier de la CENA.
D'abord l'article L.1 précise à son
alinéa 2 que « la CENA est une structure permanente,
dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière». Car la CENA, en tant qu'autorité administrative
indépendante n'a de compte à rendre qu'au Président de la
République et qu'au peuple. Donc cela serait incohérent qu'elle
reçoit des ordres sur l'utilisation de ses ressources.
La CENA élabore son budget en rapport avec les services
techniques compétents de l'Etat et l'exécute
conformément aux règles de la comptabilité publique. Les
crédits nécessaires au fonctionnement et à
l'accomplissement des missions de la CENA et de ses démembrements, font
l'objet d'une inscription autonome dans le budget général. Ils
sont autorités dans le cadre de la loi de finances. Les crédits
correspondants sont mis à la disposition de la CENA dés le
début de l'année financière. La CENA est dotée d'un
ordonnateur de crédit en la personne de son Président25(*) et d'un Comptable public
nommé par le Ministre des Finances.26(*)
Cette disposition est complétée dans la
même loi par l'article L.21 « Des indemnités et
frais de missions sont accordés aux membres de la CENA dans des
conditions fixées par Décret ». Il semblerait que ce
Décret soit sorti et que les membres de la CENA
bénéficient de chacun six cent mille franc (600 000 FCFA) et
que bien entendu le Président reçoit un million deux cent franc
(1 200 000 FCFA).27(*)
Le Décret n° 2006-07 portant régime
financier de la CENA complète la loi sur la CENA sur le plan des
finances. La CENA dans le cadre de sa gestion financière dispose d'un
ordonnateur qui est le président de la structure, d'un administrateur de
crédit, en la personne du secrétaire général et
d'un comptable public. Le Secrétaire Général
élabore chaque année le projet de budget, établi en
fonction des frais de fonctionnement de la structure, des objectifs et
prévisions d'activités pour l'année à venir, sous
l'autorité du président. Il le présente à
l'assemblée de la CENA pour approbation. Le Secrétaire
Général procède à toute proposition d'engagement
des crédits affectés à la CENA, assure la liquidation et
prépare l'ordonnancement. Le Président de la CENA transmet le
document budgétaire au Ministre des Finances pour inscription dans le
budget général de l'Etat, parmi les dotations des institutions.
Le Président de la CENA approuve toute mesure devant entraîner une
opération de dépense. Il s'assure de l'application et du respect
des lois et règlements applicables aux finances publiques. Il
délivre les mandatements.
Le comptable public assure le règlement des
dépenses, la gestion des fonds, ainsi que la confection des états
financiers auxquels sont annexées toutes les pièces
justificatives requises. Il est correspondant du trésor à qui il
transmet pour visa les états financiers destinés à la Cour
des Comptes dans les délais déterminés par la loi 99-70 du
17 février 1999. Les états financiers sont soumis au
préalable à l'approbation de l'assemblée de la CENA. Le
Comptable est nommé par arrêté du Ministre chargé
des Finances. Il est soumis à la réglementation de droit
régissant les comptables publics.
L'Assemblé de la CENA veille à ce que les
dépenses jugées obligatoires soient toujours inscrites au budget.
L'exercice financier de la CENA débute le 1er janvier et se
termine le 31 décembre de la même année. Toutes les
recettes et les dépenses doivent couvrir l'année civile. Les
fonds nécessaires à la réalisation des dépenses de
la CENA font l'objet d'un ordonnancement28(*) global par le Ministre chargé des Finances,
dés la mise en place des crédits, a concurrence du montant total
de la dotation budgétaire inscrite dans la loi de finances. Les
ressources de la CENA provenant de la loi de finances principalement ou de
toutes autres personnes publiques ou privées. L'exécution du
budget de la CENA est faite conformément aux dispositions de la loi
organique n°2001-09 du 15 octobre 2001 relative aux lois de finances et du
Décret n°2003-101 du 13 mars 2003 portant règlement
général sur la comptabilité publique.
Le Président de la CENA transmet chaque année
son compte administratif à l'Assemblée de la CENA qui en
délibère. Les marchés conclus par la CENA sont faits
conformément à la réglementation établie par le
décret n°2002-550 du 30 mai 2002 portant Code des Marchés
Publics, modifié. Il est interdit à toute entreprises ou
sociétés appartenant à une personne faisant partie du
personnel de la CENA et aux entreprises ou sociétés dans
lesquelles ces appels d'offres de la CENA. L'assemblée de la CENA
délibère sur la gestion du patrimoine de la CENA faite
conformément à l'article 3 du décret 2003-101 du 13 mars
portant règlement général sur la comptabilité
publique.
La gestion financière de la CENA soumise au
contrôle de la Cour des Comptes29(*). Ce qui pose la question de l'exécution du
budget par la CENA.
Paragraphe 2 : l'exécution du budget de la
CENA
Apres avoir fait état de la réglementation en ce
qui concerne le budget il nous reste à ressortir quelques exemples
d'utilisation du budget de la CENA. Il nous a été signalé
que le budget de CENA varie en fonction de la période.
La CENA bénéficie de l'autonomie
financière en principe se sont ces responsables qui sont chargés
de l'exécution du budget.
Les crédits alloués à la CENA sans
affectation par chapitre se chiffrent à cinq cent cinquante millions
pour le reliquat de l'année 2005, mille neuf cent millions pour
l'année 2006. Huit cent millions sur la loi rectificative de la loi de
finance.
A part les six millions qui ont été payés
par la Fondation Friedrich Ebert 30(*) pour la formation des agents de saisie, la CENA n'a
disposé que de ressources de l'Etat. Les dépenses
effectuées sur cette masse ont porté sur quelques
opérations.
Au titre de l'exercice 2005, les dépenses
programmées ont été évaluées par la CENA
à deux milliards quatre cent quarante sept million cent trente trois
mille neuf cent six( 2.447.133.906 ) en tenant compte du coup de l'acquisition
de véhicules.
Sur ce montant, le Ministre Délégué au
Budget a alloué cinq cent cinquante millions de franc
(550 000 000). Cette somme ne pouvait valablement supporter que les
dépenses de personnel, car les contrôleurs dans les commissions
d'inscription auraient dû percevoir les sommes de 509 600 600
pour les 1400 contrôleurs.
A la date du 31 décembre 2005, la totalité des
dépenses payées se chiffrait à 243 631 654 F
compte tenu du fait que les salaires de décembre 2005 ont étaient
payées dans les premiers jours du mois de janvier 2006.
Au titre de l'exercice 2006 la CENA a reçu,
jusqu »au 31 juillet 2006, la somme globale de
1 250 000 000 sur un budget global de 2 700 000 000F,
moins de la moitié de la dotation annuelle.
Elle a eu comme poste de dépenses additionnelles la
mise en place des DECENA, provisionné à hauteur de
889 000 000F , 180 000 000 inscrit au budget, soit
66 420 000 et les prorogation des inscriptions sur les listes
électorales programmées pour 245 000 000.
Le total non budgétisé en 2006 est de
1 428 600 000. Les 800 000 000 de franc prévus
dans la loi de finance rectificative ne pouvaient suffire à couvrir
cette charge imposée à la CENA. Le gap qu'avait la CENA
était de 628 600 000.31(*)
Au titre de l'année 2007 les dépenses
électorales de la CENA ont été reparties en trois
parties.
Election Présidentielle du 25 février 2007
dépenses de la CENA siège, allant des frais de missions des
superviseurs des régions aux achats de papier A4 pour tirages des ordres
de missions des contrôleurs et superviseurs, est de
82 330 000F.
Les crédits alloués aux trente quatre CEDA du
Sénégal étaient de l'ordre de 676 674 800F
dépenser dans les perdiems des contrôleurs et superviseurs, leurs
transports, la location de salles, la restauration des CEDA et la
communication.
Enfin les DECENA, vingt huit (28) au total, avaient des
indemnités, d'avril 2006 à mars 2007 inclus, étaient de
319 100 000.32(*)
Quant au budget des locales, il s'élevait à 1
milliard 500 millions de francs, alors que pour les moyens matériels et
logistiques, ils étaient constitués au total de 45
véhicules pick-up dont 11 tout neufs livres le mercredi 18 mars 2009,
qui ont permis aux CEDA de s'acquitter de leur mission avec plus de facilite.
En raison du caractère particulier du scrutin, la CENA a du augmenter
sensiblement les moyens de ses démembrements en matière de
communication et de transport.33(*)
La création de la CENA a suscité beaucoup
d'enthousiasme de la part des acteurs. Cet enthousiasme avait pour fondement
une revendication électorale ancienne après que l'ONEL pu
garantir une alternance unanimement saluer.
La CENA se devait de ne pas décevoir. Elle a
commencé à se faire un petit bout de chemin dans ce sens. Elle
l'a débuté, pour nous, par une recherche de la transparence.
Comme nous l'avons pu démontrer cette recherche passe par des principes
constitutionnels, le tout pour une démocratie en marche. Ce travail
qu'elle a abattu dans les différentes élections a
été doublement apprécié. A la vue de sa structure
organique et financière sa nécessité se dégage
nettement de même que son efficacité.
En définitive, pour nous, la CENA rassure quoi que
puisse dire les acteurs (partis politiques, le peuple....). La permanence de la
structure et non celle des ces membres participent à rassurer encore
plus. La volonté de satisfaire aux exigences démocratiques de
transparence et d'équité électorale ainsi que la
nécessité d'instaurer la confiance dans la compétition
électorale étaient des motivations sérieuses pouvant
justifier d'essayer une structure autonome là où l'administration
a achevé de convaincre de son parti pris manifeste. Toute cette bonne
volonté ne l'empêche pas d'avoir des difficultés allant
jusqu'à ternir la transparence du processus électoral.
Deuxième Partie : La CENA et les
difficultés liées à la transparence du processus
électoral au Sénégal
Une commission électorale dans un pays comme le notre
ne peut demeurer sans difficultés. Ces dernières ne peuvent en
aucun cas ne pas interférer dans l'efficacité de la CENA. La
première chose qui constitue une difficulté majeure, c'est son
manque d'indépendance de manière concrète. Même si
au Sénégal on semble le combler par une autonomie plutôt
théorique. Nous aurions souhaité qu'elle organise seule à
fonds propres les élections. Car selon un adage bien connu
« qui paie commande » et un autre qui le
confirme « on n'organise pas une élection pour le
perdre ». Dans ces cas, c'est l'Etat par le biais de l'administration
qui organise et finance les élections. La CENA est cantonnée dans
un rôle de « supervision et de contrôle » des
opérations électorales.
En plus de l'attitude des acteurs face aux contrôleurs
et superviseurs de la CENA qui ne comprennent toujours pas le rôle de
ceux-ci. La CENA doit toujours éviter de cautionner des
élections antidémocratiques au risque de faire basculer notre
pays dans le chao.
Les juridictions pourraient être d'un grand support pour
être d'un grand support pour la transparence du processus
électoral et pour une démocratie plus grandie34(*)
Ceci dit, nous avons pu cerner les difficultés de la
CENA qui peuvent entraver la transparence du processus électoral en deux
points. Les difficultés internes à la CENA (chapitre
premier) et les difficultés externes à la CENA
(chapitre deuxième).
Chapitre premier : Les difficultés internes
à la CENA
Comme nous l'a conformé le Secrétaire
Général le personnel de la CENA est extensible. En terme clair,
la CENA a un personnel très réduit en des périodes
où il n'y a pas d'élections. Dans ce cas, c'est une structure
administrative qui évacue les affaires courantes. Même si elle
doit participer à l'éveil de la population.
En période électorale, la CENA peut compter
jusqu'à treize- mille employés. De là se pose la question
du recrutement de ce personnel et en même temps des difficultés
qui peuvent surgir. Mais cela n'atteint pas les critiques qui ont
secouées la CENA, dès son installation, sur son Président
et les autres membres.
A la lecture des textes de la CENA, le sentiment de
solidité textuelle se dégage. Cela est purement théorique
car l'utilisation de ces compétences est toute autre.
Au vu de ce qui précède nous aurons les
difficultés liées à la composition de la CENA
(section 1) et les difficultés liées à
l'exercice de certaines compétences (section 2).
Section 1 : les difficultés liées
à la composition de la CENA
La CENA a été créée sous
l'impulsion d'une demande forte des acteurs de la vie politique. Si certains
voulaient une commission électorale indépendant différente
de l'administration et dotée de pouvoirs plus étendus que ceux de
l'ONEL, ils n'ont pas été ignorés avec la CENA. Dans ces
genres de structures, la composition pose toujours problème. C'est ce
qui nous fait dire qu'il y'avait une controverse autour de la nomination du
Président et des autres membres (paragraphe 1). Au
même moment, s'ajoute les difficultés notées lors du
recrutement des représentants en période électorale
(paragraphe 2)
Paragraphe 1er : la
controverse autour de la nomination du Président et des autres membres
de la CENA.
Le Président de la République détient une
compétence absolue de nommer les membres de la CENA. Même si
après, le Président de la République n'est pas leur
Maître, car Il ne détient pas une autorité certaine
après leurs entrées en fonction.
L'article L.4, en son alinéa premier stipule que
«la CENA comprend douze membres nommés par décret. Ils sont
choisis parmi les personnalités indépendantes exclusivement de
nationalité sénégalaise connues pour leur
intégrité morale, leur honnêteté intellectuelle,
leur neutralité et leur impartialité, après consultation
d'institutions, d'associations et d'organismes tels que ceux qui regroupent
Avocats, Universitaires, Défenseurs des Droits de l'Homme,
Professionnels de la communication ou de toute autre
structure... »
Telles sont les conditions nécessaires pour postuler et
être copté comme membre de la CENA. L'invocation de toutes ces
vertus est très raisonnable dès lors que le futur membre est
invité à être arbitre tout le processus électoral.
Cela devrait rendre crédible toutes ses actions et empêcherait bon
nombre de contestations à son égard.
Cette réflexion était celle des
rédacteurs de la loi. Mais en démocratie tout le monde n'a pas
la même position sur le même sujet. La nomination du
Président Mamadou Moustapha Touré a suscité quelques
critiques.
Il lui a été reproché que sa femme se
serait manifestée dans un mouvement de soutien au régime en
place.
Cette accusation n'a pas pu être prouvée ni
être démentie. Il nous semble que le temps a fait son oeuvre et
que maintenant le Président Touré ne soit plus attaqué
à ce sujet. Il reste, en ce moment, à la commande de la
commission électoral. Est-ce des accusations gratuites pour
déstabiliser l'équipe de la CENA qui venait d'être
installée?
En ce qui concerne les autres membres, il n'est pas
préciser que ces derniers doivent être issue de telle ou telle
catégorie professionnelle. Nous pensons que la logique voudrait que les
nominés à ces postes soient compétents. Ce qui est
décrié par les observateurs c'est le fait que seul le
Président de la République les nomme.
En somme, l'équipe actuelle de la CENA est
marquée par une hétérogénéité
remarquable. Pour cela l'article L.5 énonce quelques
incompatibilités avec cette mission35(*).
Ces incompatibilités relèvent donc soit de la
fonction administrative de la vie privée de la personne pouvant entacher
l'intégrité morale, l'honnêteté intellectuelle, la
neutralité et l'impartialité.
Si nous faisons la comparaisons, avec les pays de la sous
région, nous dirons. Le statut des commissions électorales
comporte des traits communs et des différences résultant de
l'histoire de la démocratisation de chaque pays, de sa tradition
juridique et du rapport de forces politiques qui a permis la naissance de la
Commission électorale.
Dans l'ensemble, des efforts
ont été faits pour qu'il y ait un consensus sur la
désignation des membres des Commissions électorales. Dans la
définition du « profil » des membres des Commissions
électorale, une première alternative consiste soit à ne
désigner que des membres non engagés politiquement, ou, au
contraire, à intégrer des personnes définies par leur
appartenance politique. En d'autres termes, la neutralité ou
l'équilibre attendu de la Commission électorale peut prendre deux
formes : soit une prise en compte délibérée de
l'élément politique, mais dont on escompte conjurer le risque de
partialité par, précisément, une représentation
équilibrée des forces politiques soit une exclusion de principe
de tout élément politique, qui se traduit alors, non par la seule
exclusion des partis politiques dans le choix des membres de la Commission,
mais par l'exigence même d'une non- affiliation partisane, au plan
strictement personnel, des membres qui seront désignés36(*).
En définitive, la difficulté rencontrée,
soit dans la nomination des membres et surtout du Président est souvent
contestée dans ces genres de structures. Cette contestation se
reflète aussi lors du recrutement des représentants en
période électorale.
Paragraphe 2 :
les difficultés notées lors du recrutement des
représentants en période électorale
Il faut dés à présent préciser que
le recrutement est imposé par la loi sur la CENA. L'article 16
précise que la CENA s'adjoint le jour du scrutin, des superviseurs
désignés par son Président qui leur délivre des
ordres de mission garantissant les droits attachés à leur
qualité et définissant les fonctions qui leur ont
été confiées...Ces superviseurs procèdent à
des contrôles, sur pièces et sur place.
Les superviseurs de la CENA sont choisis parmi les
fonctionnaires et agents publics en activité ou à la retraite,
les agents du secteur privé ou tout sénégalais majeur
jouissant de ses droits civiques et politiques, sans appartenance politique et
sachant lire et écrire.
Comme nous le savons la CENA est présente à tous
les niveaux du processus. On s'imagine mal que les douze membres puissent faire
cela.
En 2007, lors de l'élection présidentielle du 25
février, la CENA avait trente quatre CEDA dans le Sénégal.
Dans chacune de ces CEDA, des demandes étaient reçues pour
s'engager en tant que contrôleur ou superviseur de la CENA. Cette
même procédure a été accomplie, avec une moindre
ampleur, dans les vingt -huit DECENA.
Pour essayer de contourner ces difficultés, la CENA a
organisé des séances de formations. En 2005 les vingt membres des
quatre CEDA de la Région de Dakar et d'autre part les deux cent
contrôleurs chargés de superviser les opérations
d'inscription dans les soixante- sept (67) commissions fixes et trente trois
commissions mobiles de la région de Dakar ont été
formés.
En décembre 2005 les superviseurs de la CENA ont
parcouru les dix autres régions administratives, de l'époque, du
Sénégal pour assurer la formation de tous les membres des CEDA et
de tous les contrôleurs sélectionnés. Mille deux cent ont
du être recrutés pour couvrir l'ensemble des cinquante (50)
commissions fixes et des deux cent (200) commissions mobiles identifiées
dans l'arrête du Ministre de l'Intérieur.
Malgré les précautions prises, l'équipe
de la CENA comportait des recrues qui ne maîtrisaient pas la
procédure. Ceci dans un pays où tout disfonctionnement est sujet
à polémique, est à éviter. Cette difficulté
peut avoir une solution en ayant des contrôleurs et superviseurs qui se
détournent de la politique afin d'être des arbitres. Mais les
véritables difficultés se trouvent dans l'exercice de certaines
compétences.
Section 2 : les difficultés
liées à l'exercice de certaines
compétences.
Il a été unanimement salué que la CENA
soit dotée de larges compétences plus même que l'ONEL en
son temps. Mais il est aussi plus difficile de l'utiliser quand les acteurs ne
sont pas prés à l'accepter.
C'est ainsi qu'au regard des compétences de la CENA
nous avons choisi de faire part des difficultés liées au pouvoir
de dessaisissement et de substitution d'action (paragraphe 1).
Mais aussi des difficultés liées à l'utilisation des
sanctions (paragraphe 2).
Paragraphe 1er : les
difficultés liées au pouvoir de dessaisissement et de
substitution d'action
Il est à préciser que c'est une
compétence bien inscrite dans la loi créant la CENA. En effet son
article L.10 dispose clairement « la CENA veille à ce que la
loi électorale soit appliquée et respectée aussi bien par
les autorités administratives que par les partis politiques, les
candidats et les électeurs.
En cas de non respect des dispositions législatives et
réglementaires relatives aux élections ou
référendums par une autorité administrative, la CENA lui
enjoint de prendre les mesures de correction appropriées. Si
l'autorité administrative ne s'exécute pas, la CENA dispose du
pouvoir de dessaisissement et de substitution d'action dans le cadre des
opérations électorales à l'égard de l'agent
responsable, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions
compétentes... »
En tant que compétence d'exception comme semble le
révéler l'article L.10, sa mise en oeuvre renferme plusieurs
difficultés. Le fondement de ces difficultés est que
l'administration est jalouse de ses pouvoirs, elle n'accepterait pas de se
faire concurrencer. Nous décèlerons ici quelques cas où la
CENA devait faire usage de ce pouvoir.
Il se pose un premier problème relatif aux termes
d' «agent responsable ». Qui est l'agent responsable ?
Le Ministre, le Préfet, le Sous - Préfet, le directeur
général des Elections... ? Pour nous la CENA doit
interpréter ces termes dans un sens large. Comme cela, elle serait
considérée comme un véritable arbitre. Si cette
conception large est adoptée par la CENA, ces manquements ne seraient
pas constatés.
En 2005, lorsque les inscriptions ont démarré,
la CENA a fait, les reproches suivants au Ministère de
l'Intérieur. Les électeurs disposent de délais
différents pour se faire inscrire sur les listes électorales. Si
la personne qui se fait inscrire à Dakar dispose d'un délai de
douze mois, celui de Thiès n'avait plus que neuf mois.37(*)
A chaque niveau du processus, les manquements de
l'administration s'égrainent et s'étalent devant nous. Où
est la CENA se demande- t-on ? Pour le retrait des cartes les commissions
de retrait ne disposaient pas de cartes alors que le Ministre de
l'Intérieur38(*)avait promis qu'elles seraient disponibles dans
soixante douze heures (72h). La CENA constate seulement cet état de fait
sans pour autant savoir les raisons précises. Pouvons-nous conclure que
la substitution d'action et de dessaisissement ne peut s'étendre
jusqu'au Ministre de l'Intérieur ?
Il nous ait donné de constater la divergence
d'interprétation entre les membres de la Commission administrative et
les contrôleurs des CEDA. La CENA avait fait valoir que le certificat
administratif ne constitue qu'une étape dans le processus permettant
d'obtenir rapidement un extrait de naissance afin de se faire
inscrire.39(*)
Cette divergence ne devait pas avoir lieu, la CENA est
dotée de la présomption de neutralité et le Code
électoral est clair sur ce plan. Si l'administration ne coopère,
pas la CENA interrompt les inscriptions et saisie les autorités
supérieures ou se substitue à l'administration défaillante
et inscrit elle-même.
Il nous semble, enfin, que cette compétence soit
difficilement utilisable par la CENA. Ces mêmes difficultés dans
l'utilisation de la substitution et dessaisissement d'action
n'épargnent pas les sanctions.
Paragraphe2 ; Les difficultés liées
à l'utilisation des sanctions
L'article L.10 de la loi n°2005-07 portant
création de la CENA précise qu'elle « propose, en
outre, des sanctions c'est-à-dire contre l'agent responsable et s'assure
de leur exécution ».
En droit de la fonction publique, les sanctions
administratives commencent par celles du premier degré (avertissement,
blâme), celles du deuxième degré (déplacement
d'office, réduction d'ancienneté ne pouvant excéder deux
ans retardant l'agent dans son avancement). Et enfin, on a celle du
troisième degré (radiation du tableau d'avancement pour deux ans,
la rétrogradation, l'exclusion temporaire des fonctions pour une
durée maximale de six mois...).40(*)
A notre connaissance, la CENA n'a jamais proposé de
sanctions administratives. L'excuse ne serait pas que les agents administratifs
n'ont pas une seule fois commis de faute durant les élections, pour que
des sanctions soient prises en leur encontre. Pour corroborer cette idée
nous ferons mention de quelques défaillances qui devaient amener la CENA
à proposer des sanctions.
Il a été noté des rejets à la DAF
de dossier d'inscriptions. La CENA a considéré que les rejets de
cette nature pourraient avoir pour origine des cas de rejets
opérés par ces membres et réintroduits à
leur insu, ou alors d'inscriptions réalisées en
dehors des commissions ou des lieux d'opération41(*). Ce qui constituent
des cas de fraudes.
La CENA se limite ici à le mentionner dans son rapport
sans pour autant dire si elle a fait une enquête et savoir les fautifs.
Si c'est des fonctionnaires, elle propose des sanctions administratives.
La CENA a reçu du Ministère de
l'Intérieur et des Collectivités locales la liste provisoire des
inscrits au nombre de 4 917 157, sur une clé USB qui a
été exploitée par ses informaticiens. Ceux-ci n'ont
trouvé que 3 300 000 inscrits soit une différence de
1 617 157. Au lieu de guerre de communiquées avec ce
Ministère, que la CENA nous présente comme solution. Elle a
l'obligation de s'impliquer, de ne pas être statique, de savoir ce qui se
fait, d'établir les responsabilités de chacun et de proposer des
sanctions.
En guise de prouesse que la CENA a obtenu, elle nous rappelle
qu'à la période qui a précédé
l'élection Présidentielle, par l'intermédiaire de sa
Commission juridique. Elle a examiné, aux fins de validation, l'ensemble
des arrêtés nommant les membres de Commissions d'inscription sur
les listes électorales. Usant des pouvoirs que lui confère la
loi, elle a fait remplacer certains membres qui ne remplissaient pas les
conditions. Elle a eu également à proposer la
délocalisation de certains bureaux d'inscription qui ne
répondaient pas aux normes. Bravo dirons-nous à la CENA, mais
elle peut faire plus. Même si ces difficultés semblent être
surmontables par la CENA, elle lui reste quelques unes qui persistent.
Chapitre 2 : les difficultés externes
à la CENA
La lutte contre les fraudes électorales est plus que
préoccupante pour la CENA. Les fraudes sont extrêmement difficiles
à cerner. Au risque de faire proliférer ces fraudes, la CENA
être dotée de moyens logistiques accrues. Ces derniers pourraient
permettre à la CENA de faire des tournés de sensibilisation de la
politique de la population afin de leur inculquer une culture
électorale. Cela se ferait en période non électorale, car
la majeure partie des fraudes notées est faites, à notre avis,
par ignorance.
Mais au cas où les fraudes sont
préméditées, la saisine des juridictions s'impose,
même si, elle ne semble pas évidente. Face aux juges de plus en
plus exigeant en matière de preuves. Et à leur refus
systématique d'interpréter dans le sens voulu par la CENA.
Nous aurons les difficultés liées à la
lutte contre les fraudes électorales (Section 1) et les
difficultés liées à la saisine des juridictions
(Section 2).
Section 1 : Les difficultés liées
à la lutte contre les fraudes électorales
Dans le cadre des élections dans nos pays, la question
principale qui retient l'attention c'est la fraude électorale.
Pour nous, il y'a fraude dès l'instant que des moyens
sont utilisés afin de détourner l'intention de la population en
matière électorale. Cette fraude peut se manifester partout dans
le processus électoral. Dans ce cadre la CENA a le devoir
d'empêcher ce vol. Le vol est défini comme la soustraction
frauduleuse de la chose d'autrui42(*). Cette définition peut être
utilisée pour la fraude électorale. Dans ce cas nous dirons, la
fraude électorale est une soustraction du vote afin de changer la
volonté populaire.
Ceci étant dit la fraude peut se faire dans trois phases
et donc la lutte doit suivre cette trajectoire. La lutte contre les fraudes
électorales renferme des difficultés qui affectent même le
travail de la CENA. C'est ainsi que nous aurons les difficultés
liées à la lutte contre les fraudes préélectorales
et électorales (paragraphe 1) et celles liées
à la lutte contre les fraudes post-électorales
(paragraphe 2). Paragraphe 1er : Les
difficultés liées à la lutte contre les fraudes
préélectorales et électorales.
L'organisation des élections est un des
mécanismes de la démocratie. Elle permet aux populations
concernées de maintenir ou de changer un système politique. Au
niveau préélectoral, la CENA a découvert des cas de
tentatives d'inscription multiples. Le caractère national de cette
opération avait favorisé la liberté de s'inscrire
n'importe où et rendait le contrôle de la CENA difficile.43(*)La notion de résidence,
qui permettait d'identifier les fraudeurs, disparaît et plaçait
tout le monde dans l'inconnu. Cette méthode est contraire aux
dispositions de l'article L.3144(*) du Code électoral qui mentionnent toujours le
domicile de l'électeur pour situer son lieu de vote.
Concrètement, pour la CENA, il est extrêmement difficile de
pouvoir refuser l'inscription d'une personne qu'elle ait été une
fois inscrite ou pas.45(*)
L'opposition a toujours dénoncé la
présence d'étrangers dans le fichier par des inscriptions
frauduleuses facilités par le parti au pouvoir. Il nous semble que ces
partis ont été toujours reprochés de ne pas avoir des
preuves. Même la CENA a été toujours
soupçonnés de complicité.
Le fichier électoral contient environ cinq
millions d'inscrits.
La CENA, à qui a été transmise ce
fichier, l'a comparé avec les statistiques internes du ministère
de l'intérieur daté du 30 novembre 2006. La comparaison fait
apparaître une différence d'environ 1,5 million
d'électeurs.
Le patron de la direction générale des
élections impute ce fait à la médiocrité de
l'informaticien de la CENA qui aurait été incapable de lire les
fichiers transmis.
La CENA, très conciliante comme à
son habitude, estimait que « l'on pourrait
attribuer (ce déficit énorme) soit à des omissions, soit
à des radiations régulièrement notifiées ou non
encore notifiées, soit aux deux à la fois » et
estime qu'est « absolument requise (...) l'intervention des juges
du contentieux (...) pour régulariser la situation des
intéressés avant les élections, compte tenu des
délais impartis par les articles L64, L109, L237, R103, du Code
électoral de 1992 modifié ».
Le ministre de l'intérieur, pour rattraper la bourde de
son subordonné, lui se fend d'une explication ubuesque
: « Si cette assertion s'avérait exacte, (...) cela
signifierait (...) qu'il faudrait aux 34 tribunaux, dans l'hypothèse
limite où ils arriveraient à produire 150 ordonnances par jour,
300 jours ou 10 mois pour traiter de tout ce contentieux (...) Autant dire
qu'il n'y aurait pas d'élections d'ici un an. »
Hormis les différences constatées entre
fichiers, il existe quelques bizarreries statistiques. Le chiffre de 5
millions d'inscriptions annoncé par le ministère de
l'intérieur représente la quasi totalité des votants
potentiels. La population du Sénégal était de 11 126 832
habitants en juillet 2005, soit 2 mois avant le début des inscriptions.
Sur cette population, 43,6% avait moins de 15 ans. Il semble assez incroyable
que tous les votants potentiels se soient inscrits, surtout si l'on
considère les multiples difficultés rencontrées pour
effectuer les inscriptions.
Le cas de Dakar est encore plus troublant, voyez
plutôt...
Avec Pikine et Guédiawaye, Dakar est peuplée
d'environ 2,4 millions de personnes, dont plus de la moitié n'a pas 18
ans. Or, le ministère de l'intérieur
annonçait 1 486 -825 inscriptions soit 61% de la
population totale.
Ces bizarreries statistiques sont tellement énormes
qu'il y a de quoi s'interroger légitimement et soupçonner de
multiples inscriptions.
Le retrait des cartes constituait un moyen de fraude que la
CENA doit contrôler pour lutter contre cette pratique. Des cas de
rétention des cartes ont été signalées à
Thiès et à Foundiougne lors de l'élection
Présidentielle de 2007. Des distributions abusives de cartes ont
été observées à Thiès (900 cartes ont
été distribuées en un seul jour dans une commission
où ces cartes ont été renvoyées sans ordres
chronologiques et sans informations préalables de la population).
Les rétentions de cartes ne sont pas possibles. Car
seules les Commissions doivent les distribuer en présence des
contrôleurs de la CENA. Comment se sont fait ces rétentions, par
qui et à quelle fin ? Ceux là sont pour nous des cas de
fraudes avérés. On peut toujours reprocher à la CENA de ne
pas être prévenante et d'être laxiste mais si elle se trouve
devant des gens, qui ne sont pas animés de bonne foi, le processus est
bloqué.
Les dépôts des candidatures suscitent des
controverses. Des dépôts irréguliers ont été
notés dans les dernières élections locales. Le cas le plus
célèbre, Ndindy et Ndoulo, a été commenté
ci-dessus.46(*)
Durant le vote, d'autres cas de fraudes peuvent être
identifiés. Ils portent d'abord sur les votes multiples47(*).de nombreux électeurs
peuvent délibérément choisir de voter dans d'autres
bureaux à leur convenance, dans le but évidemment de voter
plusieurs fois. On parle dès lors de fraude dans la mesure où il
sera constaté des atteintes à la sincérité du
scrutin.
Nous pouvons citer aussi le vote des incapables juridiques
c'est-à-dire des personnes sur qui pèsent des sanctions de nature
à les priver leur droit de vote. Il est presque impossible que ces gens
là puissent voter dès l'instant que la CENA est en permanence
présente à la DAF pour surveiller la remonter des dossiers. Et
quand les audits répétitifs des partis devraient assainir le
fichier. Mais si ces personnes réussissent à voter, ce sont des
fraudes.
Les fraudes faites par violence48(*) que cela soit par des nervis
qui sont recrutés par des responsables politiques pour intimider les
électeurs. Pour ces genres de fraudes, il est extrêmement
difficile de lutter, dans ce cas la CENA ne peut que les déplorer et
demander que le vote soit annulé dans ses bureaux.
Ces difficultés qui se révèlent dans le
cadre des phases préélectorales et électorales se
poursuivent sous d'autres formes dans la période
postélectorale.
Paragraphe 1er : les
difficultés liées à la lutte contre les fraudes
post-électorales
Il faut entre autre distinguer les fraudes relatives au
dépouillement et celles relatives à la transmission des P.V que
la CENA supervise.
En vue d'assurer la régularité de la
sincérité des résultats du scrutin, une surveillance toute
particulière devra être apportée au dépouillement
des bulletins de vote. A défaut d'un contrôle parfait ou d'une
surveillance stricte, des irrégularités peuvent être
constatées dans le décompte ou de l'absence d'authenticité
des feuilles de dépouillement.
L'irrégularité du décompte suppose une
contrariété entre la réalité des résultats
du vote et ceux proclamés par les autorités qui en ont la
responsabilité.
A Kanel des P.V ont comporté des erreurs de calcul, qui
ont été redressées.49(*) Ces erreurs sont-elles faites de manière
consciente avec une intention de frauder ? Il est presque impossible de le
confirmer. Même la CENA peut se sentir berner quand les acteurs
établissent des plans de fraudes.
Des absences de P.V de bureaux de vote ont été
révélées à Saint-Louis, Sédhiou (Tanaff),
Thiès (Paniere 1et 3), Kaffrine, Pikine, Touba Diaksao, Thiaroye Guinaw
Rail et Yembeul. La CENA a pu suppléer ces manquements en
présentant ceux de ces CEDA.
Des P.V de dépouillement de bureaux de vote ont
été annulés à Mbacké (54 bureaux), Kaolack
(Lycée Valdiodio Ndiaye), Linguére (Bureau 8), Fatick (Ndiayene
et P. Elisabeth, bureau 1) en application de l'article 8050(*) du Code électoral pour
défaut de signature des membres de bureau. Il est plus que
étonnant qu'après une journée de travail que les membres
des bureaux ne puissent pas signer. Il fallait des demandes d'explication que
la CENA devait remettre. Car c'est un préjudice pour les
électeurs d'accomplir leur droit de vote et qu'enfin leurs voix ne
soient pas comptabilisées à cause de faute qu'ils n'ont pas
commis.
A Sangalkam, le plan de ramassage des P.V a été
jugé défectueux à l'élection Présidentielle.
Cette annulation est salutaire à défaut de savoir pour quoi le
plan a été défectueux.
Il a été noté des cas d'hostilité
et d'incorrection de présidents de bureaux de vote à
l'égard de contrôleurs de la CENA. Ces incorrections ont
été sous-tendues par des volontés de fraudes. Par exemple
à Rufisque, au bureau n° 6 de l'Ecole 1 et au bureau n° 12 de
l'Ecole Adolphe Diagne. Il s'est agi de l'introduction par un électeur,
d'une enveloppe dans l'urne alors qu'il ne figurait pas sur la liste
d'émargement, ainsi que du comportement d'un membre de bureau qui
remplissait les P.V en mettant comme nombre d'inscrits celui figurant sur la
liste d'émargement sans tenir compte des ordres de mission.51(*)
Les agents de la CENA ont semblé empêcher des cas
de fraudes. Nous disons que c'est bien tenter, mais il faut le dire, cela doit
être la lutte de tous les acteurs du processus électoral.
En dernier recours, la CENA doit saisir les juridictions mais
cette saisine rencontre souvent des difficultés.
Section 2 Les difficultés liées à
la saisine des juridictions
Les rapports entre la CENA et les juridictions semblent ne pas
poser problème. Des conflits de compétences52(*) ne peuvent, en théorie,
pas surgir par contre ce sont les saisines qui rendent difficiles le travail de
la CENA.
Pour chaque juridiction, il y'a une procédure à
respecter pour la saisine. Comme nous le savons, la CENA dispose de pouvoir de
saisine des juridictions afin de faire respecter la loi électorale.
Il sera démontré, ici, les saisines des
juridictions dans le cadre des opérations préélectorales
et électorales tout en relevant les difficultés y
afférant (Paragraphe 1er). Et ensuite les
difficultés qui découlent de la saisine pour les
opérations postélectorales (Paragraphe
2e)
Paragraphe 1er : Pour les opérations
préélectorales et électorales
La CENA a la possibilité de porter devant les
autorités judiciaires tout manquement commis par les partis politiques,
les candidats ou les électeurs. Ces juridictions sont le Conseil
Constitutionnel pour les élections Présidentielles et
Parlementaire et la Cour d'Appel pour le reste.
Ainsi donc l'ensemble du contentieux électoral est
dévolu au système judiciaire durant tout le processus
électoral, depuis le contrôle de légalité dans les
candidats pendant la campagne électorale et la régularité
de celle-ci, jusqu'aux recours devant le Conseil Constitutionnel.
Le contrôle à priori est exercé par la
Cour d'Appel et ses délégués alors que le règlement
du contentieux commence dans les commissions de recensement des votes avant le
recours devant le Conseil Constitutionnel ou la Cour Appel.
Les opérations préélectorales et
électorales peuvent tourner autour du contentieux de l'inscription, des
dépôts, des fraudes.... Par conséquent en tant qu'arbitre
la CENA se doit de saisir les juridictions afin de faire respecter le droit
électoral. Elle tire cette compétence de l'article 3
alinéa 2 du code électoral, la CENA a « son pouvoir de
saisine des juridictions compétentes ». Cette même
disposition a été reprise à l'article L.10
« nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions
compétentes ».
La CENA peut recevoir les contestations des partis politiques
et des électeurs pour les déposer aux greffes des juridictions.
D'abord le Tribunal Départemental, concernant les
décisions de radiation ou de la contestation d'électeur d'office
rendue par les Commissions. Le Président du Tribunal
départemental prend une décision qui peut être
déférée en cassation devant la Cour
Suprême.53(*)
La grande difficulté pour la CENA et pour tous
électeurs se base sur le caractère non suspensif de la
décision du Tribunal. Cette décision est prise par rapport
à la Commission administrative.
Le pourvoi en cassation devant la Cour Suprême comporte
des difficultés, quand on sait que cette juridiction peut statuer
après l'élaboration des listes électorale par le
Ministère de l'intérieur. Ce dernier peut être contraint
à édicter des listes complémentaires et/ou
rectificatives.
Ensuite le Conseil Constitutionnel est souvent saisi pour les
contestations dans le cadre des élections Présidentielles par la
CENA. En tant que juridiction compétente selon l'article 35 de la
Constitution du Sénégal concernant la régularité
des opérations électorales, elle peut être saisi dans les
72heures qui suivent la proclamation provisoire des résultats par une
C.N.R.V. Cette contestation est faite, en principe, par les candidats. Mais,
pour nous, rien n'empêche à la CENA, étant présente
dans tout le processus, de saisir le Conseil Constitutionnel. Ce recours serait
soutenu par les candidats ayant intérêt. C'est la où
réside la difficulté, car sans ou avec le contestataire la CENA a
l'obligation de saisir les juridictions.
Enfin la Cour Suprême, selon la loi organique 2008-35
du 7 août 2008 en son article1 alinéa 2 « elle est
compétente en dernier ressort dans les contentieux des inscriptions sur
les listes électorales et des élections aux Conseils
régionaux, municipaux et ruraux conformément aux conditions
prévues par le Code électoral. ».
C'est en se basant sur cette disposition que la CENA avait
saisi la Cour Suprême concernant les forclusions à Ndindy et
Ndoulo54(*). Ici aussi la
CENA a été taxée de ne pouvoir apporter des preuves. Ces
mêmes difficultés sont appuyées par d'autres au niveau
post-électoral.
Paragraphe 2 : Pour les opérations post
électorales
Le contentieux post-électoral est un contentieux
spécifique eu égard aux règles de formes et de
procédures qui la gouvernent mais aussi aux juridictions
compétentes et surtout aux larges pouvoirs dévolus aux juges.
Dans le cadre de l'élection Présidentielle, les
candidats, en cas de besoin, peuvent saisir dans les 72 heures le Conseil
Constitutionnel qui suivent la proclamation des résultats provisoires
par la CNRV.
La CENA, même si elle n'est pas citée, peut
saisir le Conseil Constitutionnel pour les mêmes motifs que ceux des
candidats. Ce qui pose problème, pour nous, c'est le délai de 72
heures, 55(*)quand on sait
que la CENA est présente partout peut - elle répertorier tous les
dysfonctionnements dans ce délai afin de pourvoir à la Haute
juridiction ? Logiquement elle doit pouvoir le faire mais connaissant les
réalités de notre pays cela se ferait avec de grandes
difficultés. La requête est communiquée par le Greffier en
Chef du Conseil Constitutionnel56(*) aux candidats intéressés, en même
temps que la CENA, qui disposent d'un délai maximum de 48 heures pour
déposer un mémoire en réponse. Il est donné
récépissé du dépôt d'un mémoire par le
Greffier en Chef.
En plus de cela si le Conseil est saisi, il statut sur la
réclamation dans 5 jours franc du dépôt de celui-ci. Sa
décision57(*) porte
proclamation définitive du scrutin ou annulation de
l'élection.
En cas d'annulation, il est procédé à un
nouveau tour dans les 21 jours que la CENA devra de nouveau superviser.
Aux législatives, la CENA aurait un délai de
cinq jours à compter de la proclamation provisoire des résultats
par la CNRV pour contester la régularité des opérations
électorales. Cette possibilité, les partis et leurs listes
peuvent en bénéficier en respectant les conditions de fonds et de
formes. Pour ce qui est de la CENA, elle n'a pas saisi le Conseil
Constitutionnel en ce qui concerne les élections législatives
dernières58(*).
Est- ce du fait de manque de contestation ou du boycott d'une partie de la
classe politique ?
Aux élections Régionales, Municipales et
locales tout électeur ou tout candidat peut demander l'annulation des
opérations électorales. La Cour d'Appel est compétente.
Les requêtes doivent être déposées, en deux
exemplaires, dans les huit (08) jours qui suivent la proclamation des
résultats, à la Gouvernance ou au greffe de la Cour
d'Appel59(*).
Cette longue procédure décrite par le Code
électoral devrait être respectée par la CENA, cela pourrait
être facile si c'est seulement dans le cadre d'une seule région.
Mais si ce sont plusieurs irrégularités dans différentes
régions du pays, on s'imagine mal que les recours puissent être
déposés à temps.
Au vu de la mission si exaltante que accordée à
la CENA, elle devrait bénéficier de plus de confiance par les
juridictions. En plus elle devait jouir de délais plus
conséquents afin de pouvoir saisir les juridictions plus facilement.
Les difficultés rencontrées par la CENA pour
instaurer la transparence du processus électoral sont des tares à
la démocratie sénégalaise. Pour autant nous les avons
démontré par deux points : les difficultés internes
à la CENA et celles externes. En guise de conclusion à cette
partie nous dirons que ces difficultés peuvent être
scindées à celles qui peuvent être surmontées plus
facilement et celles qui le sont difficilement.
Les difficultés liées à la composition de
la CENA sont tout à fait surmontables. La CENA serait en phase de
remporter cette bataille, pour une transparence du processus, car il faut tout
juste une petite attention lors du recrutement des représentants.
Les difficultés liées à l'exercice de
certaines compétences relèvent d'un certain manque de courage.
Car il est aberrant que la loi vous accorde des pouvoirs et que vous ayez des
difficultés de mise en oeuvre.
La lutte contre la fraude électorale (au plan
préélectoral, électoral et post électoral) ne doit
pas être l'apanage de la CENA seule. Elle est celle de tous les acteurs
du processus électoral. La saisine des juridictions est plus que
problématique dans nos pays où l'indépendance de la
justice est décriée.
Par l'étude non moins évidente des
difficultés de la CENA, nous avons voulu démontrer qu'il y'a des
épines sur le travail de celle-ci. Il est rare dans nos pays de voir des
structures de ce genre fonctionner à merveille.60(*)
CONCLUSION
La démocratie est une recherche permanente,
« une création continue » disait G. Clemenceau. IL
appartient à chaque pays de la définir selon sa propre histoire
et sa propre culture, et de la faire évoluer.
De 2005 à 2009, la CENA a su tant bien que mal fait
évoluer les acquis de l'ONEL et poser ses marques. Elle n'est
véritablement apparente quand période électorale. Cela se
comprend, c'est la face visible de l'iceberg. La CENA abat un travail de longue
haleine dans l'ombre.
Ces membres sont à féliciter, surtout
après que les adversaires à sa mise en place l'ont fait
après leurs victoires lors des dernières élections
locales. Ces dernières ont clôturé la série des
élections supervisées par la CENA en 5 ans.
Nous avons démontré tout au long de la
première partie de ce travail que la transparence du processus
électoral est un idéal que la loi exige. Pour que cette exigence
soit suivie, à la lettre, les textes ne doivent pas être, à
chaque fois, modifiés unilatéralement avec aucune
légitimité.
Nous avons consacré notre deuxième partie aux
difficultés que rencontre la CENA sur voie de la transparence. Il est a
noté que si ces dernières sont réduites à
néant la CENA aurait atteint la transparence du processus
électoral.
L'étude d'un tel sujet nous a permis de
redécouvrir la centralité du droit constitutionnel. Tout droit
n'est le droit constitutionnel. Mais chaque activité qui se veut
pérenne doit en tirer ces bases. Même la démocratie exige
cette conformité avec la Constitution. Au-delà l'organisation des
élections ne vient que nous confirmé sur ce point.
L'installation d'un organe, chargé de la supervision et
de contrôle de ces élections, a souvent suscité des
controverses. Entre tentative de récupération et opposition
à sa mise en place fondent souvent une certaine fragilité de ces
structures.
En certains moments, la CENA a été noyée
par la subtilité des hommes politiques. A notre avis la CENA chercherait
à instaurer un discours ferme pour ne pas se faire dire ou se faire
faire des choses non conforme aux textes. En un mot de ne pas être
instrumentalisée.
Il est tant pour le Sénégal, pays où la
démocratie semble avoir fait quelques pas notables qu'une structure
instaurée par référendum n'ayant de compte à rendre
qu'au peuple, soit installée. Quelle que soit la dénomination
CENI, CEI ....c'est la légitimité et la légalité
qui doivent être ses objectifs. Quid à ce que ces membres puissent
être proposés par des structures ou des catégories sociales
bien déterminées. Les textes de cette structure doivent permettre
aux partis intéressés de contester devant le Conseil
Constitutionnel la désignation des personnes qui ne leurs semblent pas
répondre à ces qualités.
Il est à noter que les partis politiques ne doivent se
décharger sur cette structure et l'a laissée faire le travail
seule. Ceci peut être évité en imaginant un système
de financement des partis politiques conforme aux pratiques
démocratiques. Ce qui leur permettra d'être, eux aussi,
présent sur le terrain.
Cette structure devrait travailler avec l'armé, en tant
que son supérieur hiérarchique, en période
électorale. Cela exigerait que l'armée soit neutre et se plie
à ses décisions et désengage de la politique.
A l'heure où la question du dialogue pouvoir -
opposition est de plus en plus exigé dans notre pays, nous ne pouvons
conclure un travail sur la CENA sans pour autant y consacré quelques
phrases. Sur ce plan notre réflexion est toute simple, une
démocratie viable ne peut se construire sans dialogue. Ce dialogue
devrait entre autre se consacré à tout ce qui peut faire
avancé la démocratie sénégalaise.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
CHAGNOLLAUD Dominique : Droit constitutionnel
contemporain le régime politique français, Tome 2, 3ieme
édition Paris Armand Colin 2003
DUVERGER Maurice : Institutions politiques et Droit
constitutionnel le régime politique français PUF 1976 Paris
PACTET Pierre : Institutions politiques et Droit
constitutionnel 19ieme édition Armand Colin Août 2000 627 pages
OUVRAGES SPECIAUX
BEIGBEDER Yves : Le contrôle International des
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CISSE Général Lamine : Carnets Secrets
d'une alternance : Un soldat au coeur de la démocratie. Paris ed.
Gideppe 2001 198 pages
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scrutin fait-il l'élection ? Bruxelles ed. de l'Université
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politiques ed Dakar les cahiers de l'alternance 2001, 202 pages Bruxelles ed de
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les modes de scrutin Montchrestien 1997
OLIVIER Ihl : Le vote. Paris Montchrestien 1997 2ieme
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LES ARTICLES
ANDRE MBATA B. MANGU : Elections, Conflits et Crises
politiques en Afrique. Communiqué lors de la Conférence sous
régionale de l'Afrique Centrale Douala 4-5 octobre 2003
BIAYA T.K. : Quelle démocratie pour
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caractéristiques.
KANTE Babacar : les élections
présidentielles et législatives du 28 février 1988 au
Sénégal Annale Africaine
NGODI Etanislas : Intellectuels, Panafricanisme et
Démocratie en Afrique : Bilan et Perspective. Conférence
anniversaire Codesria à Dakar octobre 2003
OTAYEK René : Les élections en Afrique
sont-elles un objet scientifique pertinent ? Politique Africaine
69 ; 3-11
QUANTIN (Patrick) : les élections en
Afrique : entre rejet et Institutionnalisations. Université de
Montesquieu Bordeaux 4 CEAN Polis la revue camerounaise de science politique
SYLLA Salifou : les leçons des élections
sénégalaises du 27 février 1983 Annale Africaine
LES TEXTES
Loi n° 2001- 03 du 22 janvier 2001portant Constitution
sénégalaise
Loi n° 2005-07 du 11 mai 2005 portant création de
la CENA
Loi n° 92-15 du 15 février 1992 portant Code
Electoral
Loi n° 97-15 du 8 septembre 1997 portant chapitre
préliminaire sur l'ONEL du Code électoral
Loi n° 2000-22 du 7 février 2000 sur l'ONEL
concernant l'immunité des membres de l'ONEL
Décret n°2006-07 portant régime financier
de la CENA
Décret n°2006-86 portant application de la loi
n° 2005-07 du 11 mai 2005 relative à la CENA.
LES RAPPORTS DE LA CENA
Rapport annuel 2006
Rapport général sur l'élection
présidentielle du 25 février 2007
Rapport général sur les élections
législatives du 3 juin 2007
Rapport général sur les élections
sénatoriales du 19 août 2007
MEMOIRES
GUEYE Oumou Kalsoum : Les fraudes électorales
devant le juge
NDIAYE Gory : la transparence du processus
électoral au Sénégal de l'ONEL à la CENA
NDIAYE El Mamadou : le contentieux électoral
au Sénégal
VEIRA Dominique Humpa Dejacky : le contentieux des
élections présidentielles au Sénégal depuis
1960
MEMOIRE ETRANGER
Moudiki Albert Jombwe Hugo: La gestion des
élections par un organe administratif indépendant :
étude comparée du Bénin et du Togo
DEBATS, COLLOQUES, SEMINAIRES, JOURNEE DE
REFLEXION
Bilan et perspectives, des élections
présidentielles du Sénégal du 25 février 2007.
Compte rendu du débat public organise le vendredi 9 mars 2007 à
Paris par le Forum respublica
Forum des partis politiques, des medias et de la
société civile en Afrique de l'ouest et le club de veille pour la
paix en Afrique de l'ouest. Etat des lieux. Document introductif par Abdoulaye
Bathily professeur, Député à l'Assemble Nationale du
Sénégal en juin 2005.
L'ONEL : Acte de la journée de réflexion
organise par la SAFEFOD et l'ONDH à Dakar le 23 août 1997 suivis,
des textes réglementaires et législatifs relatifs à
l'ONEL.
RADDHO Restaurer la confiance et le consensus sur le fichier
et la CENA.
SITES INTERNET
www.aps.sn
www.sudonline.sn
www.lequotidien.sn
www.aps.sn
www.election.sn
www.codesria.org
TABLE DES MATIERES
Introduction Générale
................................................................................p1
Première Partie : La CENA et la recherche de
la transparence du processus électoral au
Sénégal.............................................................................................p10
Chapitre Premier : L'intervention du peuple souverain
et des partis politiques dans le
processus...............................................................................................p11
Section 1ere : Le suffrage comme modalité
d'exercice de la souveraineté du
peuple...................................................................................................p11
Paragraphe 1er : La jouissance du droit de
vote et la qualité d'électeur................p11
Paragraphe 2e : L'exercice du droit de
vote et l'inscription sur les listes
électorales..............................................................................................p13
Section 2ieme : Les élections comme
moyen d'expression de la volonté du
peuple...................................................................................................p15
Paragraphe 1er : la supervision et le
contrôle de l'élection Présidentielle .............p15
Paragraphe 2e : La
supervision et le contrôle des élections Législative et
Sénatoriales
..........................................................................................p19
Paragraphe 3 : La supervision et le contrôle
des élections régionales, municipales et locales
.................................................................................................p
24
Chapitre deuxième : La structuration
organique et financière de la CENA ...........p28
Section 1er : l'organisation et le
fonctionnement de la CENA..............................p28
Paragraphe1er : l'organisation de la
CENA.......................................................p28
Paragraphe 2 : le fonctionnement de la
CENA................................................p32
Section 2 : les finances de la
CENA.............................................................p35
Paragraphe 1er le budget de la
CENA...........................................................p35
Paragraphe 2e l'exécution du budget
de la CENA...........................................p38
Conclusion
Partielle..................................................................................p40
Deuxième Partie la CENA et les
difficultés liées à la transparence du processus
électoral au Sénégal
................................................................................p41
Chapitre premier : les difficultés internes
à la CENA........................................p42
Section 1er : les difficultés
liées à la composition de la
CENA............................p42
Paragraphe 1er : la controverse autour
de la nomination du Président et des autres membres de la
CENA...............................................................................p43
Paragraphe 2e : Les difficultés
notées lors du recrutement des représentants en période
électorale....................................................................................p44
Section 2e : Les difficultés
liées à l'exercice de certaines compétences
...............p46
Paragraphe 1er : Les
difficultés liées au pouvoir de dessaisissement et de
substitution
d'action..................................................................................................p46
Paragraphe 2 : Les difficultés liées
à l'utilisation des sanctions..........................p48
Chapitre deuxième : les
difficultés externes à la
CENA..................................p50
Section 1er : Les difficultés
liées à la lutte contre les fraudes
électorales..............p50
Paragraphe 1er Les difficultés
liées à la lutte contre les fraudes préélectorales
et
électorales..............................................................................................p51
Paragraphe 2e Les difficultés
liées à la lutte contre les fraudes
postélectorales........................................................................................p54
Section 2 : Les difficultés liées
à la saisine des juridictions...............................p56
Paragraphe 1er : Pour les
opérations préélectorales et
électorales.....................p56
Paragraphe 2 : Pour les opérations post
électorales........................................p58
Conclusion
Partielle..................................................................................p
Conclusion
Générale.................................................................................p
* 1 Lexique des termes
juridiques 14e édition 2004
* 2 « Les
leçons des élections sénégalaises du 27
février 1983 » par Salifou SYLLA in annales
africaines 1983-1984-1985 pages 229-265.
* 3selon wikedia.com
* 3 Voter en Afrique :
différenciations et comparaisons Colloque organisé par AFSP
Centre d'Etude d'Afrique Noire-Institut d'études politiques de Bordeaux
7-8 mars 2002. Gouvernance électorale et invention de la
neutralité : la création de l'observatoire national des
élections (ONEL) au Sénégal (version provisoire) par
Zekaria Ould Ahmed Salem 33 pages
* 4 Dirigeait par le professeur
Babacar Guéye
* 5 Général Lamine
Cissé Carnets Secret d'une Alternance : Un Soldat au
coeur de la démocratie ed Gideppe 2001
* 6 Rapport
Général sur l'élection Présidentielle du 25
février 2007 p32
* 7 Acronyme de procès-
verbal.
* 8 Ce boycotte a
été suffisamment commenté par la presse et les acteurs
eux-mêmes.
* 9 Rapport
Général sur les élections législatives du 03 juin
2007 de la CENA 133p
* 10 CENA : Rapport
Général sur les élections Sénatoriales du 19
août 2007 111p
* 11 Dépôt des
listes électorales après forclusion Wade pris en flagrant
délit. Ca ne passera pas, avertit la CEDA de Diourbel. Le POP
n°2754 samedi 31 dimanche1er février.
Contre les coups de forces de la Coalition Sopi : la CENA
se révolte Sud quotidien n°4731lundi 2 février 2009
* 12 Le Ministre de
l'intérieur Cheikh Tidiane Sy
* 13 Un arrêt largement
commenté par la presse
* 14 Titre d'un article du
quotidien de presse « Lequotidien » du 09 /02/09
* 15 Communiqué de
presse de la CENA
* 16 Recours relatif aux listes
de Ndindy et Ndoulo. La Cour Suprême met la CENA devant ses
responsabilités. La juridiction suprême fonde son arrêt sur
le défaut d'exercice de ses compétences par la CENA. Il s'agit
des « notamment de prérogatives que la loi
électorale lui a conférées, notamment en ses articles L3
et L10 ». la saisine des juridictions est
« subsidiaires » ...Walfadriri l'Aurore du mardi 17
mars 2009 n°5096.
* 17 L'AS n°
1041 samedi 28 février dimanche 1 mars 2009.
* 18 Brassards rouges et
bagarres le POP n°2787 jeudi 12 mars 2009. Mboro un garçon
tué l'As n°1050 jeudi 12 mars 2009. Jets de pierre à
Thiès contre Karim Wade le quotidien vendredi 20 mars 2009
n°1857.
* 19 Selon Macoumba
Koumé Directeur de la communication du MInistére de l'Interieur
interrogé par l'AFP.
* 20Cinglante déroute du
pouvoir et de ses alliés devant l'opposition aux élections
locales. L'alternance alternée. Les Wade battus jusque dans leurs
centres de vote l'opposition opère partout une razzia. Vote local,
sanction globale. Le POP.n°2795 lundi 23 mars 2009.
La déferlante Benno rafle tout sur son passage. Wade subit
la raclée de sa vie ...l'As n°1059 lundi 23 mars 2009.
Résultats des élections locales Sopi a genoux
Rewmi quotidien n°016 lundi 23 mars 2009.
* 21 En la personne M. Amadou
Ciré Sall, inspecteur des impôts et des Domaines à la
retraite que nous avons eu l'honneur de rencontrer au siège de la CENA
et interviewer.
* 22 A l'heure actuelle depuis
le dernier découpage administratif le Sénégal compte trois
nouvelles régions et huit nouveaux départements.
* 23 Selon la CENA, dans son
rapport annuel de 2006.
* 24 Selon la CENA dans son
rapport annuel 2006 p57.
* 25 Agent public de l'ordre
administratif ayant compétence au Sénégal pour effectuer,
à l'exception des recettes non fiscales, toutes les opérations
successives de dépense et de recette, c'est -à- dire ayant
qualité d'abord pour engager financièrement l'Etat (dans ce cas
la CENA), ensuite pour constater et liquider une créance ou une dette et
enfin pour émettre des ordres de paiement ou de recouvrement. Selon le
lexique budgétaire et fiscal de Sénégal par Nguyen Chanh
TAM Credila 1992 p75
* 26 Selon l'article L.19 de la
loi n°2005- 07 portant création de la CENA.
* 27 Selon le chargé de
la communication de la CENA lors d'un interview sur les ondes d'une radio de la
place.
* 28 Opération par
laquelle l'ordonnateur délégué ou l'ordonnateur
délégué ou l'ordonnateur secondaire donne l'ordre au
comptable public de payer une dépense. Op cit p 74
* 29 Décret portant
régime financier de la CENA.
* 30 Fondation du Canada qui
avait participé financièrement à la CENA pour la
formation.
* 31 Rapport annuel de la CENA
de 2006 p68
* 32 Chiffres publiées
par la CENA dans son rapport général sur l'élection
Présidentielle du 25 février 2007 p181 et suivantes
* 33 Déclaration
Liminaire du Président de la CENA Conférence de presse du jeudi
19 mars 2009
* 34 Comme au Bénin
où la Cour Constitutionnelle joue un rôle de premier plan en
accord avec la CENA Béninoise.
* 35 L'Article L.5
du Code Electoral « ne peuvent être membre de la
CENA, les membres du Gouvernement, les magistrats en activités, le
membre d'un cabinet ministériel, les personnes exerçant un mandat
électif, les Gouverneurs et leurs adjoints, les Préfets et leurs
adjoints en activité ou à la retraite depuis moins de cinq ans,
les personnes inéligibles en vertu de l'article L.153 du Code Electoral
(en vigueur en 2009), les candidats aux élections contrôlés
par la CENA, les parents jusqu'au deuxième degré des candidats
à la Présidence de la République, les membres de groupes
de soutien à un parti, à une liste de candidats »
*
36 Elections et résolution des
conflits : l'expérience de l'Afrique de l'ouest Ismaila Madior Fall
Professeur agrégé de droit et de science politique
Université Cheikh Anta Diop Dakar-Sénégal.
* 37 Rapport de la CENA 2006
page 74
* 38 A l'époque le
Ministre Me Ousmane NGom.
* 39 Rapport de CENA 2006 p
84.
* 40
Mémento de la fonction publique (revu et corrigé) ed. NEAS
2005 p71 par Mamadou Diarra
* 41 Rapport de la CENA de 2007
p 19. Dans cette phrase la CENA utilise le conditionnel. Mais quoi qu'on puisse
faire ce sont des fraudes sous la responsabilité des agents qui sont
chargés de superviser les opérations électorales.
* 42 Lexique des termes
juridiques 14e édition Dalloz 2003
* 43 Ces opérations sont
celles issues des élections Présidentielles de 2007.
* 44 Code électoral en
vigueur en 2009 p15.
* 45 Cette question devrait
être réglé avec le fichier électoral mais il se
trouve qu'elle ne l'est pas jusqu'à présent.
* 46 Première partie
page 28 là où nous étudions la supervision par la CENA des
élections régionales, municipales et locales.
* 47 Les fraudes
électorales devant le juge. Mémoire de Maîtrise
présenté par Oumou Kalsoum Guéye en 2007
* 48 Ferloo.com du dimanche 22
mars 2009 ou des cas de violences ont été
révélées au stade Iba Mar Diop entre Benno Siggil
Sénégal et la Coalition Sopi aux élections locales de
2009.
* 49 Selon le Rapport de la
CENA de 2007.
* 50 Article L.80 du
Cote électoral en vigueur en 2009.
Au premier tour, les bulletins blancs disposés dans les
bureaux de vote dans le cas prévu à l'article L71 sont
décomptés à part. Au second tour les bulletins blancs sont
nuls. N'entrent pas en compte dans les résultats des
dépouillements et sont considérés comme nuls : les
bulletins sur lesquels les votants se sont fait connaître ;les bulletins
retrouvés dans l'urne sans enveloppe ou dans des enveloppes non
réglementaires ; les bulletins ou enveloppes portant des signes
intérieurs ou extérieurs de reconnaissance ; les bulletins non
réglementaires.
Les bulletins ou enveloppes nuls sont annexés au
procès-verbal et contresignés par les membres du bureau. Chacun
doit porter la mention des causes de l'annexion. Si l'annexion n'a pas
été faite, cette circonstance n'entraîne l'annulation des
opérations qu'autant qu'il est établi qu'elle a eu pour but et
pour conséquence de porter atteinte à la sincérité
du scrutin.
* 51 Ces cas sont
révélés par le rapport de la CENA de 2007
* 52 Comme ce fut le cas au
Bénin entre la Cour Constitutionnelle et la Commission Electorale en ce
qui concerne la Constitution du Bénin du 11 décembre 1990
concernant l'élection du Président de la République. Selon
Albert Jombwe Hugo Moudiki précité.
* 53 Au paravant c'était
le Conseil d'Etat qui était compétent mais il a été
remplacé par la Cour Suprême depuis que la loi n°2008-35 du 7
août 2008 portant création de la Cour Suprême est
entrée en vigueur.
* 54 Nous avons fait
état de quelques articles de presse dans la première partie.
* 55 En France c'est dix (10)
jours selon Henry Boussillon : Le Conseil Constitutionnel :
Connaissance du droit. Dalloz 1991 132p
* 56 Code électoral
article L.O186 en vigueur en 2009 p74
* 57 Décision du conseil
constitutionnel portant proclamation des résultats définitifs du
25 février 2007
* 58 Décision
n°7 /E/2007 du Conseil Constitutionnel portant proclamation
définitive des résultats des élections législatives
du 3 juin 2007 dont nous tirons le dispositif suivant
« Considérant qu'aucun candidat n'a à contesté
la régularité des opérations électorales dans les
délais prescrits par l'article L.O 185 du Code précité.
* 59 Chapitre VI du Code
électoral intitulé Contentieux des élections
Régionales (L.220 à l'article L.291) p175
* 60 Moudiki Albert Jombwe
Hugo: La gestion des élections par un organe administratif
indépendant : étude comparée du Bénin et du
Togo publié Chaire UNESCO des Droits de la Personne et de la
Démocratie U.A.C. FADESP Cotonou Bénin p147
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