Master Professionnel « Développement
durable dans les pays en développement et en
Transition »
Collecte des eaux de ruissellement et
réutilisation des eaux usées dans l'agriculture en Afrique
Subsaharienne.
**********************************************
Réalisé par :
Ariane Amin
**********************************
Sous la direction de :
Mr Modeste Kinané
APO Water resource use in peri-urban
Agriculture
Stage de recherche
14/07/2008 au 15/10/2008
«Water can make an immense difference to Africa's
development if it is
managed well and wisely» (van Koppen, 2002)
Remerciements
Notre gratitude va à
l'ensemble du corps professoral et au personnel du CERDI (Centre d'Etudes et de
Recherche pour le Développement International), qui ont participé
à notre formation.
Un remerciement particulier à
Mr Kinane Modeste, notre maitre de stage pour son amabilité, sa
disponibilité et ses conseils.
Nous ne saurions oublier les fonctionnaires du bureau
régional de la FAO (Organisation des Nations Unis pour l'Alimentation et
l'Agriculture) pour l'Afrique qui malgré leurs nombreuses occupations,
nous ont apporté leur soutien durant notre période de stage
à Accra au Ghana.
Enfin, que tous ceux qui de
près ou de loin ont contribué à notre formation et
à ce travail soient ici sincèrement remerciés.
Sommaire
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Pages
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Partie 1 : Contexte général du
stage au sein du bureau régional
de la FAO pour l'Afrique
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1
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1.1 Présentation de la structure
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1
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1.2 Organisation du stage
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5
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Partie 2 : Collecte des eaux de ruissellement et
réutilisation des eaux
usées en agriculture en Afrique
subsaharienne
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7
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Introduction générale
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7
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2.1 Techniques de collecte des eaux de ruissellement et
risques en agriculture en Afrique Subsaharienne.
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11
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2.2 Efficience technique des systèmes d'irrigation dans
l'agriculture urbaine et périurbaine au Burkina Faso.
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30
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Conclusion générale
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52
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Partie 3 : Bilan de l'expérience
professionnelle
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54
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3.1 Relation formation stage
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54
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3.2 Acquis et expérience professionnelle
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55
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Table des Illustrations
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Figure 1 : Du siège de la FAO
à l'équipe terres et eaux du bureau régional pour
l'Afrique
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4
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Figure 2 : Zones agro-écologiques
d'Afrique Subsaharienne
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12
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Figure 3 : Distribution des
fréquences de l'efficience technique par système d'irrigation.
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43
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Tableau 1 : Limites
à l'adoption et à la viabilité des TCER pour le
producteur
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25
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Tableau 2 : Variables explicatives
intégrées à l'analyse Tobit
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39
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Tableau 3 : Principaux systèmes
d'irrigation dans le maraîchage dans la zone d'étude.
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40
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Tableau 4 : Statistiques descriptives
des variables intégrées au calcul de l'efficience technique
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40
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Tableau 5 : Estimation des
paramètres de la frontière de production stochastique
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41
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Tableau 6 : Score d'efficience par
système d'irrigation
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42
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Tableau 7 : Statistiques descriptives
des variables explicatives intégrées à l'analyse Tobit
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44
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Tableau 8 : Résultats de
l'estimation Tobit pour les déterminants de l'efficience technique du
système d'irrigation 4
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45
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Liste des sigles et
abréviations
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ASS
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Afrique au Sud du Sahara
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AUP
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Agriculture Urbaine et Périurbaine
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DEA
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Data envelopment Analysis (analyse d'enveloppement des
données)
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FAO
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Food and Agriculture Organization of United Nations
(Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture)
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FAORAF
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Food and Agriculture Organization of United Nations, Regional
office for Africa (Bureau régional pour l'Afrique de l'Organisation des
Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture pour l'Afrique)
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MUP
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Maraîchage Urbain et Périurbain
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OMS
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Organisation Mondiale de la Santé
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NR/FI/FO
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Natural resources/Fisheries/Forest (ressources
naturelles/pêches/forêts)
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SFA
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Stochastic Frontier approach (approche stochastique de
frontière de production)
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TCER
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Technique de Collecte des Eaux de Ruissellement
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TRC/CD
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Technique de récupération
des crues/ cultures de décrues
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Première Partie :
Contexte générale du stage au sein du
bureau régional de la FAO pour l'Afrique
Dans cette partie nous présenterons la structure qui
nous a accueillie pour notre stage et ses différentes composantes.
Ensuite, nous exposerons les missions et attributions qui nous ont
été assignées au cours de ce stage.
1.1 Présentation de la structure
Nous avons effectué notre stage au sein du bureau
régional pour l'Afrique de l'Organisation des Nations Unies pour
l'Agriculture et l'Alimentation (FAO), plus précisément avec
l'équipe terres et eaux de l'unité NR/FI/FO (Natural
Resources/Fisheries/Forestry). Nous présenterons ici de façon
succincte toutes ses entités en commençant tout d'abord par la
FAO, puis le bureau régional pour l'Afrique et enfin l'unité
NR/FI/FO avec l'équipe terres et eaux.
1.1.1 Organisation des Nations Unies pour
l'Agriculture et l'Alimentation (FAO)
L'organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation a été crée comme la plupart des agences
spécialisées des Nations Unies, en 1945.
Le mandat de la FAO consiste à améliorer les
niveaux de nutrition, la productivité agricole et la qualité de
vie des populations rurales et contribuer à l'essor de l'économie
mondiale. Pour se faire, elle assiste les pays dans les domaines agricoles,
forestiers et halieutiques afin de garantir une bonne nutrition pour tous. Les
efforts de la FAO ont pour but d'atteindre une sécurité
alimentaire pour tous, c'est-à-dire veiller à ce que les
êtres humains aient un accès régulier à une
nourriture de bonne qualité qui leur permette de mener une vie saine et
active.
La FAO, agence de compétence technique met son
expertise au service de 190 pays membres (189 pays + l'Union
Européenne). Ces compétences techniques s'organisent autour de 8
départements :
· Agriculture et protection des consommateurs ;
· Développement économique et social ;
· Pêches et aquaculture ;
· Forêts ;
· Connaissances et communication ;
· Coopération technique ;
· Ressources humaines financières et
matérielles ;
· Gestion des ressources naturelles et de
l'environnement.
Son siège est basé à Rome et elle dispose
de plusieurs bureaux décentralisés à travers le monde.
Une des activités majeures en cours sur le plan
organisationnel est la restructuration administrative et fonctionnelle de
l'institution afin d'être plus proche des pays membres et plus efficace.
Cette restructuration s'inscrit d'une part dans le cadre global de la
réforme des Nations Unies et d'autre part dans le souci de s'adapter aux
questions émergentes et aux besoins prioritaires des pays membres.
1.1.1 Bureau Régional de la FAO pour l'Afrique
(FAORAF)
Les bureaux régionaux sont le premier niveau de
décentralisation de la FAO. L'organisation dispose de 5 bureaux
régionaux comme résumé dans la figure 1.
Le bureau régional de la FAO pour l'Afrique (FAORAF),
lieu de notre stage est basé à Accra au Ghana. Sa mission
principale est l'identification générale, la planification et
l'exécution des activités prioritaires de la FAO dans la
région.
Bien que son organisation interne lui soit spécifique,
les huit départements définis au siège ont des
ramifications au niveau des différentes structures de FAORAF : ce
qui détermine en quelque sorte ses activités.
Les principales activités du bureau régional de
la FAO pour l'Afrique, couvrent un large éventail de disciplines, telles
que: le développement agricole, l'élaboration des politiques, la
sécurité alimentaire, la nutrition, la foresterie et les
ressources halieutiques, le développement rural, la réduction de
la pauvreté, les femmes dans le développement, les institutions
et le renforcement des capacités, l'environnement et la gestion des
ressources naturelles.
La structure de FAORAF comme présentée dans la
figure 1 ci-après est organisée autour de deux
entités : l'une administrative (RAFX) et une technique (RAFT), qui
est composée de trois unités :
· Agriculture (AG)
· Economique et social/Coopération technique
(ES/TC)
· Ressources naturelles/Pêches/Forêts
(NR/FI/FO)
Une des fonctions de FAORAF en dehors des activités
à caractère régional, c'est d'appuyer les équipes
des bureaux sous régionaux si besoin. Il existe actuellement 5 bureaux
sous-régionaux pour chaque grande région de l'Afrique :
· Le bureau sous-régional pour l'Afrique du Nord
à Tunis en Tunisie
· Le bureau sous-régional pour l'Afrique
occidentale à Accra au Ghana
· Le bureau sous-régional pour l'Afrique orientale
à Addis Abeba en Ethiopie
· Le bureau sous-régional pour l'Afrique centrale
à Libreville au Gabon
· Le bureau sous-régional pour l'Afrique australe
à Harare au Zimbabwe
Figure 1 : De la FAO à
l'équipe terres et eaux du bureau Régional de la FAO pour
l'Afrique
FAO
FAORAP
Bureau Régional pour
L'Asie et le Pacifique
FAORAF
Bureau Régional pour l'Afrique
RAFX
Entité administrative
RAFT
Entité
Technique
FAORNE
Bureau Régional pour
Le Proche Orient
FAORLC
Bureau Régional pour L'Amérique latine et les
Caraïbes
FAOREU
Bureau Régional pour
L'Europe
Unité
Agriculture
Unité
Economique et Sociale/ Coopération technique
Unité
Ressources Naturelles
Pêches
Forêts
Equipe
Pêcherie
Equipe
Foresterie
Equipe
Terres et eaux
Source : Construction de
l'auteur
1.1.3 L'unité ressources
naturelles/pêches/forêts (NR/FI/FO)
L'unité NR/FI/FO est subdivisée en 3
équipes de travail : l'équipe
« pêcherie » qui s'occupe des questions relatives
à la pêche, l'équipe « foresterie » qui
traite les problématiques inhérentes à la forêt, et
enfin l'équipe « terres et eaux » chargée des
ressources en terres et en eaux.
L'équipe terres et eaux, avec laquelle nous avons
travaillé, porte la réflexion sur les questions visant
l'exploitation durable des terres et des ressources en eau en optimisant leurs
modes d'exploitation, leurs modes de gestion, leur développement et leur
protection. L'objectif visé dans la région étant de
soutenir un développement agricole durable. Ainsi, elle promeut une
évaluation et une surveillance des ressources en eaux et fournit une
assistance technique pour l'identification et la formulation de projets et
politiques liés à l'eau à usage agricole. Elle soutient
également différents programmes mis en oeuvre dans la zone, pour
l'adoption de technologies appropriées et la gestion durable des
ressources en eaux et en terres.
Les principales activités de l'équipe se
concentre autour de :
· L'identification, la formulation et l'appui technique
des composantes eaux et terres des projets nationaux de sécurité
alimentaire et d'autres projets;
· L'agriculture irriguée en milieu urbain et
périurbain ;
· La capitalisation des informations relatives aux
ressources en terres et en eaux ;
· La gestion et le développement des zones humides
pour l'agriculture.
1.2 Organisation du stage
1.2.1 Mission et Attribution
Au sein de l'équipe terres et eaux de la FAORAF, il
nous a été assigné deux taches principales :
La première concerne la rédaction d'une
synthèse suite à une revue de la littérature sur les
risques inhérents aux techniques de collecte des eaux de ruissellement
et de conservation des eaux dans le sol dans les régions arides et
semi-arides en Afrique subsaharienne.
Cette revue de la littérature s'intègre dans un
projet de publication de la FAO sur les techniques de collecte des eaux de
ruissellement (TCER) en Afrique subsaharienne (ASS). En effet, un guide sur
l'évaluation économique et un logiciel pour l'évaluation
financière des TCER en ASS, sont en cours de finalisation. La
réflexion sur une version améliorée du logiciel prenant en
compte les risques est également envisagée. Notre travail
s'inscrit dans le cadre de travaux préliminaires pour la révision
de ce logiciel dans les années à venir.
Notre seconde tâche a été une analyse de
l'efficience technique des systèmes d'irrigation dans l'agriculture
urbaine et périurbaine au Burkina Faso à partir de données
collectées à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.
La caractérisation des systèmes d'irrigation
informels en agriculture urbaine et périurbaine et l'analyse de leur
performance économique et financière est importante pour la
formulation et la mise en oeuvre d'actions dans le cadre des nouvelles
directives OMS-FAO-PNUE sur l'utilisation des eaux usées en agriculture.
Notre travail devrait permettre de fournir des informations
complémentaires pour une meilleure connaissance des systèmes
existants. Aussi, il doit faciliter la mise en oeuvre d'actions visant à
réduire les risques sanitaires liés à ces techniques.
1.2.2 Planification du travail
Pour la réussite de notre mission un cadre de travail a
été défini. Il a comporté les points
suivants :
- établissement d'un plan de travail (annexe 1) qui
repartit le travail en sous-taches, en objectifs hebdomadaires et permet d'y
associer un chronogramme ;
- une évaluation hebdomadaire qui permet
d'apprécier l'état d'avancement du travail ;
- une évaluation mensuelle qui permet de recadrer si
nécessaire le travail effectué.
Deuxième Partie :
Collecte des eaux de ruissellement et
réutilisation des eaux usées en agriculture en Afrique
subsaharienne
Dans cette partie, nous présenterons les résultats des
différents travaux effectués pendant le stage.
Introduction générale
· Importance de l'agriculture pour l'Afrique
subsaharienne
Plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim dans
le monde (FAO, 2004) et les chefs d'État et de gouvernement se sont
engagés par les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) à réduire leur nombre de
moitié d'ici à 2015 (Sommet mondial de l'Alimentation,
1996 ; Déclaration du Millénaire, 2000).
La faim généralisée dans ce monde
d'abondance dérive essentiellement de la pauvreté, des conflits
armés, des bouleversements politiques, sociaux et économiques,
des distorsions en termes de commerce international et des catastrophes
naturelles.
Le Sommet mondial de l'alimentation, qui a eu lieu à
Rome en novembre 1996, sous l'égide de la FAO, a réaffirmé
le droit de toute personne d'être libérée de la faim, en
reconnaissant que la solution définitive aux problèmes de
pauvreté, d'insécurité alimentaire et de malnutrition
réside dans une croissance économique durable et
équitablement répartie dans la société toute
entière (FAO, 1996).
En Afrique subsaharienne, les fondateurs du nouveau
Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) ont
déclaré en 2003, que "l'agriculture sera le vecteur de la
croissance économique équitable en Afrique" (Afrique Relance,
2004). C'est donc du développement de cette agriculture que vont
dépendre la nutrition des populations africaines, plus touchées
par la faim. En effet, dans 30 pays d'Afrique subsaharienne la majorité
de la population souffre de sous-alimentation, soit plus de la moitié
des 50 pays recensés par l'Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO, 2002). Le nouveau Rapport sur le
développement dans le monde 2008 (Banque Mondiale, 2007) Intitulé
« L'agriculture au service du développement
», va dans le même sens en préconisant d'investir davantage
dans l'agriculture en Afrique et de placer ce secteur au centre des efforts de
développement.
Le défi à relever au niveau de ce secteur est de
taille car, les difficultés de l'agriculture en Afrique subsaharienne
sont nombreuses et variées. On peut recenser entres autres, la faiblesse
des investissements dans ce secteur de la part des gouvernements africains, la
taille réduite et la dispersion géographique des marchés
locaux, l'instabilité et le repli des cours mondiaux des exportations
agricoles africaines, les pratiques agricoles précaires qui
épuisent progressivement les éléments nutritifs des sols
du continent, les sécheresses fréquentes et graves, la
dépendance persistante vis-à-vis de précipitations
aléatoires.
Le programme intégré pour le
développement de l'agriculture en Afrique, publié en 2003 par
NEPAD avec l'assistance de partenaires au développement,
entend s'appuyer sur une plus grande utilisation de la science et de la
technologie, améliorer les infrastructures rurales, les conditions
d'accès aux marchés, la fertilité des sols et
l'utilisation des ressources en eau pour accroitre les productions agricoles
sur le continent.
· Infertilité des sols et rareté de l'eau
dans l'agriculture en Afrique subsaharienne
Selon les statistiques de la FAO sur les terres, on estime
à quelque 874 millions d'hectares la superficie des terres
cultivables en Afrique (Terrastat, 2003), mais 83 % ont d'importantes
déficiences, par exemple une faible fertilité. Seuls
12,6 millions d'hectares de terres agricoles bénéficient
d'une politique d'aménagement et de maîtrise de l'eau et 7 %
seulement des terres arables du continent sont irriguées. La situation
est encore plus préoccupante en Afrique subsaharienne où la
vitesse de croissance de la population est bien plus grande que dans n'importe
quelle autre région du monde et près de la moitié des
terres sont des régions arides et semi-arides. En effet, des analyses
montrent que la disponibilité en eau et la dégradation des sols
en Afrique subsaharienne est plus grave quand la densité de population
est plus élevée (FAO, 1999).
La raréfaction de terres fertiles et des ressources en
eau et la concurrence pour leur obtention constituent des obstacles majeurs aux
progrès à faire en matière de sécurité
alimentaire et de réduction de la pauvreté.
Les producteurs en Afrique subsaharienne font face à
ces obstacles en développant des capacités d'adaptation qui passe
par la collecte des eaux de ruissellement dans le milieu rural et la
réutilisation des eaux usées des villes dans l'agriculture
urbaine et périurbaine.
Il est prouvé qu'il existe de nombreuses
possibilités de parvenir à de hauts niveaux de
productivité de l'eau par goutte d'eau consommée par une
augmentation substantielle de la collecte des eaux de ruissellement. Le
défi à relever dans le domaine pour l'amélioration de la
productivité de l'agriculture pluviale demeure la promotion de
techniques appropriées. En effet, il y a des limites au-delà
desquelles ces technologies deviennent inefficaces.
Pour l'utilisation des eaux usées, la
problématique se situe ou niveau de la promotion de pratiques
d'irrigation comportant moins de risques pour la santé et
l'environnement. Aussi, la recherche sur les modalités de
réduction des risques sanitaires liés à l'utilisation des
eaux usées urbaines pour la production de cultures au niveau de
l'exploitation agricole, du marché et des ménages, pourrait
permettre à l'agriculture urbaine et périurbaine irriguée
de contribuer durablement à l'amélioration des moyens de
subsistance des populations.
Concernant ces deux problématiques, notre travail s'est
organisé autour de 2 points essentiels :
- Faire le point dans la littérature sur les travaux
qui ont concerné l'analyse des limites des techniques de collecte des
eaux de ruissellement (TCER) dans les zones arides et semi-arides en Afrique
subsaharienne.
- Analyser l'efficience technique des pratiques d'irrigation
dans le maraichage urbaine et périurbaine au Burkina Faso afin de
faciliter l'introduction des mesures visant à réduire les risques
sanitaires liés à la réutilisation des eaux usées
dans cette agriculture.
2.1 Techniques de collecte des eaux de ruissellement
et risques en agriculture en Afrique Subsaharienne.
Introduction
Les zones arides et semi-arides couvrent environ 41% de
l'Afrique sub-saharienne (figure 2) et se caractérisent par des terres
peu fertiles et des précipitations faibles et irrégulières
(300-600 mm par an). Pourtant, la satisfaction des besoins alimentaires dans
ces régions repose essentiellement sur l'agriculture. Les terres
agricoles sont exploitées principalement en agriculture pluviale et
seulement 2% d'entre elles sont irriguées (FAO, 2004). La grande
variabilité des pluies, les calamités naturelles, et
d'autres causes anthropiques, exposent les populations de ces zones à
une grande insécurité alimentaire.
L'un des objectifs pour améliorer les moyens de
subsistance dans ces régions est d'optimiser l'agriculture pluviale qui
contribue pour 30 à 40% au produit intérieur brut (Banque
mondiale, 1997), pour 90% à l'approvisionnement alimentaire (Savenije,
1999) et couvre plus de 95% des terres cultivées tropicales de l'Afrique
Subsaharienne, qui sont peu humides (FAO, 2002). Le défi qui s'impose
consiste donc à augmenter la production agricole par goutte de pluie.
Il faut pour cela accroître l'efficience de l'utilisation de l'eau
à la fois dans l'agriculture pluviale et dans celle irriguée afin
de répondre à la demande alimentaire présente, future et
à la compétition croissante pour l'eau (Fox & Rockstrom,
2003).
Il a été démontré que les
pratiques indigènes de récupération des eaux de pluie et
de conservation des eaux dans les sols permettent de réduire le
ruissellement et les pertes en terre, de réhabiliter les terres
dégradées, et d'améliorer l'humidité et les
éléments nutritifs des sols. Ces pratiques font
référence au concept plus général de
récupération des eaux de ruissellement.
Figure2 : Zones agro-écologiques
en Afrique Subsaharienne
Source : FAO,1996
La collecte des eaux de ruissellement qui est définie
comme étant la collecte et l'utilisation des précipitations
à partir de bassins versants, est reconnue comme une technique commune
de production au sein des zones arides et semi-arides. De nombreuses
études ont été faites sur ces pratiques (Cater et Miller,
1991; Hensley et al., 2000; Wiyo et al., 2000)
Le potentiel de la collecte des eaux de ruissellement pour
améliorer la productivité des cultures a reçu beaucoup
d'attention dans les années 1970 et 1980. De nombreux projets de
collecte des eaux de pluies ont vu le jour en Afrique sub-Saharienne durant
cette période. Les principaux objectifs étaient de lutter contre
les effets de la sécheresse en améliorant la production et, dans
certains cas la réhabilitation des terres dégradées et
abandonnées (Critchley et Reij, 1989).
Toutefois, peu de projets ont réussi à combiner
l'efficacité technique à faible coût et
l'acceptabilité des agriculteurs locaux ou des agro-pasteurs limitant
ainsi l'adoption de ces techniques.
Vu l'opportunité qu'elles représentent non
seulement pour l'agriculture mais également pour les populations pauvres
d'Afrique Sub-saharienne, il est nécessaire de réfléchir
sur la question des risques susceptibles d'affecter la viabilité des
techniques de récupération des eaux de ruissellement dans le
domaine agricole.
Dans le cadre de notre travail, nous avons rassemblé
la littérature existante sur les liens existants entre les techniques de
collecte des eaux de ruissellement (TCER) et les risques en agriculture
spécifiquement dans les zones arides et semi-arides de l'ASS. Notre
synthèse a été construite autour de 3 points :
l'aptitude des TCER à s'intégrer aux stratégies de gestion
des risques pour les producteurs, les facteurs limitatifs liés à
la mise en oeuvre de ces techniques et enfin, les risques contraignant
l'adoption et l'efficacité desdites techniques au niveau du
producteur.
2.1.1 TCER comme stratégie de gestion des
risques en Agriculture
Pour analyser la capacité des TCER à
atténuer le risque en agriculture dans les zones arides et semi-arides
en ASS, nous nous intéresserons à la question des risques pour
les agriculteurs de la zone puis nous exposerons à l'aide de quelques
études sur le potentiel des TCER à améliorer les
conditions des exploitants.
2.1.1.1 Risques et Agriculture en ASS
Il est largement reconnu, en ce qui concerne les pays en
développement qu'un niveau élevé d'incertitude
caractérise la vie des populations dans les petits ménages
agricoles. Dans les zones arides semi-arides d'ASS plus
particulièrement, les agriculteurs font face à des
irrégularités des précipitations avec une grande
variabilité annuelle, des évaporations potentielles annuelles
élevées, de grande quantité d'eaux de ruissellement en
raison de la faible infiltration et du déficit d'humidité du sol
qui limitent la production végétale (Evenari et al., 1971 ;
Perrier, 1988; Ben Asher et Berliner, 1994). De ce fait, cette agriculture
pluviale, ne parvient pas à satisfaire les besoins alimentaires minimums
de la population qui croit de plus en plus rapidement.
Végétation anéantie dans une région
affectée par la sécheresse, sol Dior, Sénégal.
Source : FAO, Ch. Errath
Les périodes de sécheresses sont une raison
importante de la faiblesse des rendements et constituent le moteur des
stratégies d'aversion du risque chez les agriculteurs. La perception des
risques induite par la sécheresse, ne favorise pas les investissements
dans la fertilisation du sol.
Pour beaucoup de petits exploitants agricoles dans les zones
semi-arides il n'est tout simplement pas utile d'investir dans la fertilisation
(et d'autres intrants extérieurs) aussi longtemps que le risque de
mauvaise récolte reste périodiquement récurrent, avec un
risque de baisse de rendement également élevé, en raison
de la rareté périodique de l'eau pendant la période de
croissance des cultures (Rocktrom et al, 2002). Le faible niveau annuel ou
saisonnier des précipitations n'est donc pas uniquement la contrainte
critique dans la production agricole, mais aussi l'irrégularité
des précipitations (Sivakumar et Wallace, 1991).
La recherche indique que le manque d'éléments
nutritifs du sol est aussi un facteur limitatif pour la croissance des
cultures dans les régions semi-arides (Klaij et Vachaud, 1992; Breman et
al., 2001; Fox et Rockstrom, 2003). L'eau et les nutriments interagissent ainsi
à limiter la croissance des cultures. Comme la disponibilité de
l'eau est le facteur aléatoire des deux, il est ainsi le facteur
essentiel qui détermine la perception des risques de perte de
récolte auprès des agriculteurs. Selon Flug (1981), et
Ngigi(2003) une terre marginale avec un niveau annuel de pluies aussi bas que
300 mm, peut devenir productive si sa disponibilité limitée en
eau est améliorée par les techniques de TCER.
2.1.1.2 TCER & Réductions des risques en
agriculture en ASS
Les techniques de collecte des eaux de ruissellement (TCER)
peuvent être subdivisées en 3 grands systèmes selon la
source et le processus de récupération des eaux de ruissellement.
On a donc :
· La collecte des eaux de pluie à partir de
petits bassins versants (Micro-TCER) ;
· La collecte à partir de grands bassins versants
(Macro-TCER) ;
· La récupération des crues des cours
d'eau ou la culture de décrûes (TRC/CD).
Ces systèmes fonctionnent à différentes
échelles et varient considérablement en termes de performances et
d'adoption par les utilisateurs potentiels.
· Collecte des eaux de pluie à partir
de petits bassins versants (Micro-TCER)
Techniques de Zai associé aux cordons pierreux
Source : PATECORE
Les Micro-TCER récupèrent les eaux de
ruissellement provenant de petits bassins versants
(<1 000 m2) et servent à accroître la
disponibilité en eau d'une surface de culture relativement faible (<
100 m2). Comme Micro-TCER on a les techniques de Zai (petites
fosses + fertilisants organiques), de demi-lunes, les diguettes en terres et/ou
en pierres, etc.
Différentes études ont testé la
capacité de ces techniques à réduire les risques pour le
producteur. Ngigi et al, (2005) dans une analyse
coût-bénéfice, expérimentée dans la
région du Laikipia au Kenya, ont montré que la création et
l'exploitation d'étangs au sein des champs sont des solutions pratiques
pour atténuer les pertes de récolte dans les régions
semi-arides, qui sont dominantes dans la plupart des pays d'Afrique
Premières pousses de cultures sous Zai
Source :
www.christianaid.org.uk/Images/Zai
Subsaharienne. Millogo et al, (2005) ont
révélé une grande performance des cultures de sorgho sous
Zai dans les provinces du plateau central du Burkina Faso.
Dans la majorité des villages étudiés, le
surplus de production réalisé par producteur, comparé aux
productions antérieures était de plus de 0.5 T. Viljoen et
Kundhlande, (2003) ont également
démontré, dans la région du Thaba Nchu en Afrique du
Sud, que les systèmes de Micro-TCER permettent une réduction de
plus de 55% du risque lié à l'investissement pour la culture de
maïs, de haricot sec et de tournesol.
Les Micro-TCER en palliant le manque en eau dans le sol requis
pour la croissance des cultures, garantissent une amélioration des
rendements. Ils atténuent par conséquent, les effets de la
sécheresse, source de risques pour les producteurs.
· Collecte à partir de grands bassins
versants (Macro-TCER)
Les Macro-TCER se réfèrent à des
systèmes de stockage dans de grands réservoirs, des eaux de
ruissellement récupérées à partir de grands bassins
versants (de 0.1ha à 200 ha). Ces techniques favorisent une
recharge des aquifères (nappes phréatiques) et permettent une
meilleure croissance des cultures (IWMI, 2004) dans la zone de ruissellement
c'est-à-dire entre la source de captage et le réservoir. Gowing
et al (2003) observent cependant que, les débits et la force du
ruissellement de ces systèmes entraînent de sérieux
risques d'érosion. Prinz et al (1994) prétendent que leur
avantage est qu'aucune perte potentielle de terres arables n'est causée
par la présence des bassins versants mais par contre que leurs pentes
sont non favorables à l'agriculture.
Culture de contre saison sur les rives d'un petit barrage
dans le nord de la Côte d'Ivoire ;
Source : Audrey Fromageot, 1999
Leur contribution à la réduction des risques de
production se réfère à la possibilité de
procéder à une irrigation additionnelle grâce aux
ressources recueillies. Une étude au Burkina Faso et au Kenya a
révélé que l'irrigation supplémentaire, participe
à l'amélioration des rendements, à l'autosuffisance en
consommation céréalière, et enfin favorise une production
de cultures hors-saisons (Barron et al., 1999). De plus, leur potentiel pour
la réduction de la pauvreté a été observé
dans la région semi-aride du Makanya en Tanzanie (Mutabazi et al. 2005)
où les rendements des cultures de maïs ont permis aux producteurs
d'excéder le PIB/tête annuel et le seuil de pauvreté.
· Récupération des crues des
cours d'eau ou la culture de décrûes (TRC/CD)
Les techniques de récupération des crues (TRC)
sont des systèmes complexes de récupération et/ou
détournement, des crues des cours d'eau qui sont canalisées vers
les exploitations agricoles. Peu d'études en ASS, se rapportent à
la performance des TRC dans l'atténuation des risques de production.
Cela est sans doute dû au fait que ce sont des techniques peu
fréquentes dans ces régions, que l'on retrouve plus en Afrique du
Nord.
Aussi, les quelques études sur le sujet,
localisées en Erythrée et au Soudan, établissent
plutôt un risque de baisse de production pour les cultures,
particulièrement pour le maïs sous ces conditions, due à la
salinité (Mehari, Schultz, Depeweg, 2006) et une faible
viabilité des structures mise en place (Johan A. van Dijk, 1996).
La complexité des TRC emmène les producteurs
dans certaines zones à pratiquer une agriculture de décrûe
(CD) aux alentours de ces cours d'eau.
L'agriculture de décrue se réfère
à l'exploitation des terres inondées par les crues, après
la baisse du niveau des eaux. Cette pratique bien qu'intéressante est
cependant source de grandes incertitudes. En effet, les surfaces cultivables
disponibles dépendent fortement de paramètres aléatoires
que sont l'ampleur des crues et leur durée.
Les résultats suite à l'adoption des techniques
de TCER en ASS sont encourageants dans l'ensemble, malgré ceux
mitigés liés au TRC/CD. Les TCER offrent aux paysans la
possibilité d'améliorer les rendements, en jugulant l'effet des
saisons sèches intra-saisons et post-saisons des pluies sur les
cultures. Elles permettent aussi une recharge des aquifères et des
nappes phréatiques.
Toutefois, bien que les TCER représentent des
opportunités prometteuses concernant les questions de risques de
production dans les zones arides et semi-arides en ASS, leur réelle
efficacité, préalable à l'optimisation de leur adoption et
de leur vulgarisation, présente certaines limites.
2.1.2 Limites à la mise en oeuvre et à
l'efficacité des TCER.
Dans une analyse de l'introduction des projets de TCER en
Afrique subsaharienne, Reij et al. (1988) et Critchley et al. (1992) ont
constaté que les résultats sont décevants en termes
d'adoption. Une raison centrale à ce constat, étant un manque
d'attention aux facteurs sociaux. Des résultats similaires ont
été rapportés pour les sols et la conservation de l'eau en
général (Hudson, 1991). Critchley et al. (1987) a noté
également des erreurs dans le choix des systèmes, qui sont
attribuées principalement au manque de données sur la
pluviométrie. En plus, beaucoup de tentatives de transfert des TCER
d'une zone favorable à une autre zone ont quelques fois
échoué, en raison de la non prise en compte des effets potentiels
de contextes sociaux et / ou de conditions physiques différentes. Les
contraintes à la mise en oeuvre et à l'efficacité des
TCER comme on le constate peuvent être diverses. Pour notre analyse,
nous privilégierons trois angles d'approches : les limites
techniques, économiques et enfin les risques inhérents aux
projets de promotion de ces techniques.
2.1.2.1 Facteurs techniques limitant
l'efficacité des TCER
Les Limites techniques envisagés ici sont celles
susceptibles de contraindre la viabilité technique des systèmes
mis en place. Nous considérerons ici, les incertitudes et conditions
climatiques (pluviométriques) et les caractéristiques
biophysiques.
· Facteurs climatiques et/ou
pluviométriques
Les systèmes de TCER ont une grande capacité
à réduire les risques de production liés à la
variabilité des pluies dans les zones arides (Rockstrom et al. 2005).
Cependant, ces techniques ne sont adaptées que sous certaines conditions
pluviométriques. Un système de TCER n'est viable dans une zone
qu'avec une pluviométrie comprise entre 100 et 800 mm par an (Bruins et
al, 1986). En dehors de cet intervalle, le climat et les sols ne favorisent pas
la mise en place de ces techniques.
Tsuboa, et Walker, (2007) trouvent que dans la région
semi-aride d'Afrique du Sud, les effets de El Nino qui induisent une baisse de
la pluviométrie, sont évidents sur la baisse du rendement du
maïs cultivé sous un microsystème de
récupération des eaux de ruissellement. Pourtant, dans une
étude ciblée en ASS, Fox et al. (2002) montrent qu'il n'existe
pas de limites agro-hydrologiques pour le doublement des rendements des
cultures de base même dans un environnement sujet à la
sécheresse, en augmentant la quantité d'output par goutte de
pluie. Ngigi (2003) prétend cependant que dans le cas de l'utilisation
des TCER pour l'irrigation additionnelle, le déficit de rendement est
maintenu durant les périodes critiques. En effet, au delà de
l'opportunité que les techniques de récupération des eaux
de ruissellement ont de contribuer à la résilience face aux
sécheresses, il est impossible d'échapper aux effets des
années de rudes sécheresses (Rockstrom, 2003).
En plus des sécheresses
intermittentes, Rockstrom (2000) relève comme risque hydro-climatique
majeur dans la zone de savane semi-aride en ASS, la faible distribution des
pluies. Les systèmes de Micro-TCER, par exemple en dépit de leur
effet positif sur la disponibilité en eau du sol, sont insuffisants pour
juguler les effets des saisons sèches intra-saison pluviale de 10
à 15 jours consécutifs, qui surviennent fréquemment en
raison de la mauvaise distribution des pluies (Barron et Okwach, 2004). En
plus des changements dans leurs occurrences, la connaissance de
l'intensité des précipitations dans un secteur donné est
également importante pour la viabilité technique d'un
système de récupération des eaux de ruissellement.
· Facteurs
biophysiques.
La couverture végétale, le relief, le type de
sol et sa profondeur sont des paramètres biophysiques importants
susceptibles d'impacter l'identification et l'efficacité d'une TCER
(Prinz et Singh, 2000). L'analyse du terrain est indispensable pour la
détermination de la longueur de la pente, paramètre crucial dans
l'élaboration d'une TCER. En effet, la longueur de la pente peut
être utilisée pour déterminer le système
approprié dans le choix entre macro, micro ou systèmes mixtes de
récupérations des eaux (Prinz et al 1998). La convenance d'une
surface donnée comme site de capture ou de culture en matière de
récupération des eaux de ruissellement dépend fortement
des caractéristiques suivantes du sol : la structure de la surface,
le taux d'infiltration et de percolation, la profondeur du sol, sa texture et
sa structure qui détermine la quantité d'eau qui peut y
être stockée. Gowing et al (2003), relèvent
également que les contraintes biophysiques spécifiques à
chaque zone représentent des risques pour le transfert et la diffusion
des techniques de TCER. Leur conclusion est que les TCER ont
démontré une grande capacité à accroître la
productivité des cultures de maïs en Tanzanie mais dans les seuls
cas où il y a eu adéquation entre les systèmes mis en
place et les conditions et spécificités environnementales des
sites en question.
Pour résumé, l'occurrence des pluies ou la
prévalence de la sécheresse, leur distribution, le relief, la
végétation, les caractéristiques du sol sont les facteurs
susceptibles d'influer sur la viabilité technique des TCER. Le
défi imposé par ces contraintes est de rendre compatible les
spécificités du site aux techniques de TCER
2.1.2.2 Facteurs
économiques limitant l'efficacité des TCER
Les limites envisagées ici font
référence aux facteurs économiques qui impacteraient la
mise en oeuvre ou l'efficacité des techniques de TCER. Nous examinerons
dans cette section, les besoins d'investissements en main d'oeuvre et en
fertilisants inhérentes aux TCER et les problématiques
liées à l'accès aux marchés.
· TCER & Investissement
Le coût d'investissement élevé
associé aux techniques de Macro-TCER dans certains sites, s'avère
être le plus grand obstacle à l'engagement des exploitants
à tout investissement (Barron et al, 2005). Ngigi (2002) affirme
cependant que, comparé aux grands projets d'irrigation, les techniques
de collecte des eaux de ruissellement sont simples, abordables, et
respectueuses de l'environnement. Toutefois quelque soit la technique, diverses
études montrent qu'elles sont intensives en main d'oeuvre et très
souvent en fertilisants. Le risque lié à la main d'oeuvre se
rapporte au coût d'opportunité du travail dans la zone du projet.
L'existence d'opportunités de travail en dehors des fermes accroît
le coût initial du projet et détermine souvent sa viabilité
(Fox et al, 2005).
En plus du coût du travail, le besoin en fertilisant est
une autre source d'accroissement des investissements. Il existe une forte
dépendance mutuelle entre tout investissement dans une TCER et
l'investissement en fertilisant quelque soit l'échelle de la technique
(Barron et Okwach ,2005 ; Rockstrom et al ,2007).
Bien que des études suggèrent que les TCER
réduisent les risques à l'investissement (Kihara, 2002 ;
Fox, Rockstrom et Barron, 2005 ), l'état de
précarité de la plupart des producteurs de ces régions
les contraints à attendre une aide extérieure pour la mise en
oeuvre de ces techniques. Dans ce contexte, il est souhaitable de promouvoir
les systèmes de crédit qui assureront une gestion
appropriée et adaptée des ressources dont disposent les paysans
(Fox, Rockstrom, Barron, 2005).
· TCER & Accès aux
marchés
Mutabazi et al. (2005), soutiennent que l'amélioration
de la productivité de l'eau (accroître le niveau de production par
goutte d'eau) dépendrait des bénéfices économiques
liés à l'adoption de nouvelles techniques. En effet, les prix
élevés des outputs représentent des motivations pour les
exploitants. Aussi, il est nécessaire pour la viabilité des TCER,
de mettre en place des structures robustes et durables de marché. Il a
été noté à Dodoma (Tanzanie) par exemple, que quand
les techniques de TCER sont adoptées, tous systèmes confondus,
elles sont utilisées pour la production de maïs, riz paddy,
légumes; ou pour d'autres produits qui peuvent être
échangés sur un marché (Hatibu et Mahoo, 2000). Une
étude de L'IWMI-ACDI (international water management institute -agence
canadienne pour le développement) en Ethiopie, confirme que la faible
performance de ces techniques s'explique par les problèmes liés
à l'accès au marché rencontré par les producteurs.
Senkondo et al (2004) dans leur analyse de la profitabilité et de la
viabilité des cultures de riz paddy, de maïs et d'oignons en
Tanzanie sous des TCER, établissent également un lien entre le
marché et les TCER.
2.1.2.3 Limites à la promotion des
systèmes de TCER
Les limites à la promotion des systèmes de TCER
s'intéressent aux aspects limitants l'efficacité des projets de
promotion des systèmes de TCER. Nous nous intéresserons dans
cette partie aux structures de vulgarisation mais aussi aux conditions
socio-économiques des agriculteurs.
· TCER & Structure de
vulgarisation
Les risques liés aux structures de vulgarisation se
rapportent à la compétence des équipes techniques et
également aux procédures de formulation et de gestion des
projets. Comme dit un peu plus haut, l'adéquation entre les
systèmes de TCER et les spécificités biophysiques des
sites est un aspect primordial pour le succès des différents
projets. En effet, une expertise minimum est requise pour évaluer la
convenance du site et pour la conception de la structure (Bruins;Evenari et
Nessler 1986). Cet aspect incombe aux équipes techniques et requiert
une certaine aptitude des agents vulgarisateurs. Son absence ou son
inadéquation peut constituer un risque potentiel.
En ce qui concerne l'approche projet, une grande
considération doit être donnée à l'aspect culturel
qui prévaut dans la zone concernée, avant la sélection
d'une technique spécifique. Dans les zones arides et semi-arides, tant
que tous les besoins jugés prioritaires à la survie n'ont pas
été satisfaits, aucune action secondaire ne peut être
effectivement entreprise (Hatibu et Mahoo, 2000). De plus, une approche
participative doit être privilégiée. Lazaro et al (2000)
dans leur analyse des aspects socio-économiques qui émergent dans
l'environnement des TCER en Tanzanie, relèvent que l'une des raisons de
l'échec de certains projets est qu'ils intègrent très peu
les villageois comme parties prenantes. Les chances de succès sont
beaucoup plus grandes si les utilisateurs des ressources et les groupes
communautaires sont impliqués de façon précoce à la
planification du projet.
· Structures et conditions
socioéconomiques des exploitants
Les conditions socio-économiques d'une région
à l'étude pour tout système de collecte de l'eau sont
très importantes pour la planification, la conception et la mise en
oeuvre. Les systèmes d'exploitation agricoles de la communauté,
les capacités financières de l'agriculteur moyen, l'attitude des
agriculteurs vers l'introduction de nouvelles méthodes agricoles, les
connaissances des agriculteurs sur l'agriculture irriguée, le
régime foncier, le rôle des femmes et des minorités dans
les communautés sont des questions capitales.
Awulachew et al (2005) relèvent que le faible
investissement en TCER dans les régions semi-arides s'explique par le
fait que de nombreux paysans ne possèdent pas les terres qu'ils
cultivent soulevant ainsi la question des droits de propriété. De
même Bruins et al, (2003) constatent que la rapide évolution de la
situation des régimes fonciers dans le district de Kajiado (Kenya)
semble favoriser l'intensification de la gestion des ressources. En outre, la
délimitation des terres a encouragé certains pasteurs à se
mettre à la production mixte de fourrage et de produits pour la vente ou
pour leur propre consommation.
Van der Zaag et al (2008) montrent que dans les zones du
Bassin de la Volta Blanche au Ghana les jeunes et les femmes qui ne
possèdent pas la terre, sont obligés de passer des accords en
contrepartie de petits travaux avec les propriétaires terriens pour
l'utilisation des puits. Les difficultés dans l'exploitation des
structures d'irrigation induites par ce type d'accord, peuvent nuire à
l'efficacité de ces systèmes mais également au
bien-être du producteur. Une définition claire des droits
privés et/ou communaux est donc requise.
La plupart des petites structures de TCER (petits
réservoirs, étangs, puits,) sont construites, en effet pour
être exploitées et gérées par la communauté.
L'existence où la création d'une institution communautaire est
importante pour la distribution de l'eau, la planification de l'entretien des
structures et la gestion des inégalités et conflits
inhérents à l'accès à la ressource. La
réussite de ces structures institutionnelles reposerait sur l'existence
d'un capital social fort. Lequel ne garantirait pas cependant une
réussite dans la gestion de tous les types de ressources. En effet,
Beyene et Hagedorn (2006) prétendent que plus la taille de la
ressource est grande, moins stable est la participation des membres. Aussi, la
gestion communautaire basée sur des structures hiérarchiques ne
garantit pas forcement la viabilité des structures installées car
elle peut être source d'inégalités. En effet, Msangi et al
(2002) prétendent que très souvent, les jeunes, les femmes et les
plus pauvres sont défavorisés dans l'accès à la
ressource en eau. En outre, des conflits entre exploitants en amont et en aval
du système de TCER sont également observés, tel dans le
district de Laikipia au Kenya (Kihara, 2002).
Le besoin en politique, en législation et en
institutions adéquates est nécessaire pour la gestion des TCER,
surtout pour l'agriculture et l'élevage. Au Kenya et dans de nombreux
pays en ASS, de telles politiques sont malheureusement inexistantes, ces
techniques étant pour la plupart informelles. Aussi, pour réduire
les problèmes d'équité tout effort d'amélioration
des systèmes de TCER pour relancer la production agricole devrait
être accompagné d'une création ou d'un renforcement
d'institutions locales ou indigènes qui amélioreraient la
représentation de groupes marginaux tels que les femmes, les jeunes et
les plus pauvres.
2.1.3 Limites à l'adoption et à la
viabilité des TCER pour le producteur.
Le tableau ci-dessous nous donne une vue globale et
synthétique des risques perçus par le producteur qui pourrait
affecter l'adoption des TCER ou affecter leur viabilité.
Tableau 1 : limites à l'adoption et
à la viabilité des TCER pour le producteur
|
|
Risque ex-ante (risque à l'adoption de la
technique)
|
Risque ex-post (risque à la viabilité
de la technique)
|
REF
|
Description du risque
|
|
|
1
|
Incertitude pluviométrique, sécheresse,
(Sivakumar et Wallace, 1991).
|
Pour les exploitants il n'est pas utile d'investir dans la
terre si le risque de mauvaises récoltes induit par la sécheresse
persiste : risque à l'adoption de la technique si elle requiert un
investissement important de la part du producteur.
|
Il est impossible d'échapper aux effets des
années de rude sécheresse avec les TCER (Rockstrom, 2003) :
donc risque à la durabilité élevé.
|
2
|
Forte évaporation et infiltration
(Ngigi et al, 2005)
|
Risque à l'adoption faible pour le producteur car ne
percevant pas à priori les caractéristiques du terrain.
|
Risque à la viabilité surtout dans le cas du
stockage car pouvant compromettre la capacité d'irrigation
supplémentaire.
|
3
|
Coût élevé de la main d'oeuvre
(Fox et al, 2005)
|
Si la main d'oeuvre disponible est
rémunérée la pauvreté des producteurs et leur
faible accès au crédit peut les contraindre à la non
adoption de la technique surtout si elle requiert un besoin important en main
d'oeuvre.
|
Selon les systèmes retenus le besoin en main d'oeuvre
peut être important pour la maintenance dans le cas des
réservoirs, barrages, ce qui pourrait influer sur la viabilité de
la structure.
|
4
|
Coût élevé des fertilisants (Fox et al,
2005)
|
Le coût élevé des fertilisants
nécessaire à la mise en oeuvre de certaines techniques comme le
Zai par exemple peut décourager le producteur à l'adoption.
|
La faible performance en terme de rendements sans
fertilisants est un risque à la viabilité des TCER.
|
5
|
Faible accès aux marches
(IWMI ; Senkondo et al, 2004)
|
L'objectif principal de la mise en oeuvre de la
structure est d'améliorer le revenu par la commercialisation. Le
risque à l'adoption est donc élevé.
|
L'investissement dans l'irrigation additionnelle est
économiquement viable, mais seulement si elle est combinée avec
une production de cultures à fort valeur marchande ou ajoutée.
|
6
|
Faible accès au crédit
|
L'accès au crédit peut favoriser ou
défavoriser l'adoption d'une technique : non favorable pour les
cordons pierreux et favorables pour le Zai et les demi-lunes par exemple.
|
Après une adoption réussie le producteur peut
plus ou moins financer son besoin d'investissement pour sa structure :
risque limité pour la viabilité
|
7
|
Faible prix des outputs
|
Le prix des outputs pourrait avoir un impact
modéré sur les techniques d'irrigation complémentaire car
elles permettent la production de produits hors-saison plus profitable.
|
Si l'amélioration de la production n'est pas
valorisée le paysan peut abandonner la technique: risque
élevé pour la viabilité
|
8
|
Faible ou mauvais encadrement technique (Awualchew et al,2005
)
|
Le faible encadrement pourrait réduire l'implication de
producteurs dans le projet, mais à un degré moyen : risque
moyen à l'adoption
|
Le manque ou la mauvaise assistance technique impacte la
viabilité de la structure : risque élevé à la
viabilité
|
9
|
Faible implication à la formulation du projet
(IWMI ; Lazaro et al, ).
|
Du fait de la faible implication le paysan peut ne pas se
sentir concerné par le projet ou le projet peut ne pas rejoindre ses
priorités.
|
Aussi, la structure peut souffrir d'un manque d'entretien et
de maintenance : risque moyen à l'adoption et à la
viabilité
|
10
|
Mauvaise définition des droits de
propriété (Awulachew et al,2005 )
|
Si la terre ne lui appartient pas, ou si le régime de
propriété commune n'est pas clair, l'agriculteur n'est pas
incité à y investir. Il se pose le problème de la
sécurisation de son investissement : Risque moyen à
l'adoption car d'autres systèmes de propriété existe.
|
Les bénéfices liés à l'adoption
peuvent faire resurgir des conflits liés à la
propriété : Risque élevé à la
viabilité
|
11
|
Non appartenance du producteur à une communauté
a fort capital social (Beyene et Hagedorn, 2006).
|
Cela à pour effet d'accroître les coûts de
l'investissement en l'occurrence le coût de la main d'oeuvre pour la
construction et la maintenance : Risque élevé à
l'adoption
|
L'appartenance à une communauté à fort
capital social permet de réduire les impacts des conflits ou de les
entériner sinon et nuire à la viabilité de la structure.
Risque élevé à la viabilité.
|
12
|
Non existence d'une structure de gestion de la ressource
|
L'impact sur l'adoption peut être élevé
s'il existe des antécédents de conflits non résolus.
Il peut être également très faible si la
communauté est bien organisée et structurée.
|
Le projet est abandonné dû aux conflits et
à des problèmes d'inégalités : Risque
élevé à la viabilité.
|
Source : auteur
Conclusion
Dans les zones arides et semi-arides de l'ASS, les techniques
de TCER conduisent à une utilisation productive des ressources
naturelles et à la réhabilitation de terres
dégradées en particulier dans les zones sujettes à la
sécheresse. En effet, elles permettent de tirer le meilleur parti de la
pluviométrie disponible tout en garantissant la base de ressources
naturelles et en allégeant la pression sur les ressources disponibles.
Elles facilitent l'accroissement des productions, même pendant les
périodes de saison sèche, et la réduction de
l'insécurité alimentaire du fait de l'amélioration des
rendements dès les premières années d'intervention.
S'il abonde des études sur la capacité des TCER
à réduire les risques pour les producteurs, il existe
proportionnellement peu de travaux sur les limites des techniques de collecte
des eaux de ruissellement en Afrique subsaharienne.
Aussi les études existantes sont concentrées
dans les mêmes régions : Tanzanie, Kenya en Afrique de
l'est ; Burkina Faso en Afrique de l'ouest ; Afrique du sud en
Afrique australe, limitant ainsi le transfert des résultats. Elles
adoptent également des méthodologies très
différentes qui rendent difficile les comparaisons. Certaines
études sont des simulations et sont faites en station pendant que
d'autres sont expérimentés directement au niveau des producteurs.
Dans le premier cas, les résultats sont discutables vu
l'impossibilité de reproduire exactement les conditions climatiques et
biophysiques, et dans l'autre ils nécessitent des observations sur de
longues durées.
Il existe également des disparités au niveau des
aspects de risques retenus et testés. Les risques techniques sont peu
répertoriés dans la littérature. En effet, peu
d'études analysent l'effet des facteurs climatiques sur la
viabilité des TCER, toute chose qui serait intéressante dans le
contexte actuel de changement climatique. Aussi les études existantes
sont peu précises sur l'ampleur des risques, c'est-à-dire le
niveau de criticité.
Le coût de l'investissement lié aux besoins en
main d'oeuvre, en fertilisants et la valeur commerciale des cultures, sont
listés comme les principaux facteurs ayant une incidence sur la
viabilité économique des TCER. La réussite des TCER est
donc très dépendante de cet aspect des risques. En effet, s'il
prévaut un faible coût d'opportunité du travail durant la
phase de mise en oeuvre, et s'il existe des structures de marché
robustes et durables les TCER sont susceptibles d'offrir des
possibilités considérables pour l'investissement des agriculteurs
démunis.
Les limites socio-économiques constituent les angles
d'approche qui ont fait l'objet de plus de travaux. Ils font suite à des
analyses d'échec de projets de mise en oeuvre de TCER, et prennent en
compte les limites en termes de management de projets, de non prise en compte
des caractéristiques socio-économiques des producteurs.
Vu l'opportunité qu'elles offrent, et vu qu'elles
interviennent dans des environnements déjà sensibles, il est
important que les limites connues des techniques de collecte des eaux de
ruissellement soient vérifiées sur le terrain, par des outils
appropriés de modélisation et de simulation, et prise en compte
dans la mise en oeuvre de tout projet de TCER. Aussi, il est
nécessaire d'influencer la recherche dans le sens d'une analyse
systématique des limites des TCER en ASS et d'étendre le champ
des études vers des zones peu explorées et des aspects de risques
peu envisagés. Enfin, il serait intéressant d'établir des
niveaux de criticité pour tous les risques afin d'évaluer les
niveaux de risque selon les zones de projets.
2.2 Efficience technique des systèmes
d'irrigation dans l'agriculture urbaine et périurbaine au Burkina
Faso.
Introduction
L'agriculture urbaine et périurbaine (AUP), est une
activité très répandue dans plusieurs villes
sahéliennes, notamment à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso,
deux grandes villes du Burkina Faso. En effet, à Ouagadougou, 23% de la
population est occupé dans l'agriculture et l'élevage avec comme
activités agricoles principales, la culture du riz, les vergers et le
maraîchage.
Pour Moustier et al. (2004) le maraîchage apparaît
comme la principale activité de l'AUP. Toute chose qui s'explique par la
proximité de la ville pour l'écoulement des productions,
l'adéquation des légumes à l'alimentation en milieu urbain
et les faibles exigences en capital de départ du commerce de
légumes frais.
Maraichage au Burkina Faso
Source : www.lefaso.net
Au Burkina Faso, les productions maraîchères
nationales réalisées sont estimées à 75.000 tonnes
par an. Le maraîchage est pratiqué sur une superficie
estimée à 12 900 ha dans la ville de Ouagadougou (Deyoko et
al., 1993). D'après les évaluations de Bagré (2001),
le maraîchage rapporterait un revenu annuel compris entre 270 000 et 600
000 F CFA à un exploitant moyen de la ville de Ouagadougou.
L'importance de l'AUP est reconnue par le PNUD (1996) en
termes d'approvisionnement alimentaire des villes, de création d'emplois
et de gestion de l'environnement urbain. En effet, le maraichage urbain et
périurbain (MUP) est devenue une activité essentielle pour
assurer la sécurité alimentaire de certains ménages
urbains (Cissé, 1997 ; Moustier, 1998 ; Moustier et David, 2001). De
plus, elle favorise l'exploitation de cultures à forte valeur
ajoutée permettant de réduire la pauvreté et le
chômage dans les villes. Dans la ville de Ouagadougou par exemple,
Bagré et al. (2002), ont estimé à 45000 personnes
le nombre de personnes occupées dans l'agriculture et l'élevage
était en 1997. Enfin, plusieurs auteurs ont démontré la
contribution de l'agriculture urbaine à l'assainissement de
l'environnement urbain et du cadre de vie (Mougeot et Moustier, 2004 ;
Cissé, 1997) par le recyclage et l'utilisation de déchets urbains
comme fertilisants.
Le maraichage urbain et périurbain (MUP) joue au
Burkina Faso un rôle nutritionnel, socio-économique, et
environnemental important. Cependant, il présente des risques sanitaires
et environnementaux très élevés liés à la
pollution des eaux d'irrigation (Cissé, 1997), à l'utilisation
inadéquate des engrais et des produits phytosanitaires et aux pratiques
d'irrigation inefficaces (FAO, 1999) . A Ouagadougou et à
Bobo-Dioulasso, par exemple, le maraichage urbain et périurbain est de
plus en plus pratiquée autour de rejets d'eaux usées
résiduelles (Wethé et al., 2002). Celles-ci proviennent
pour la plupart des ménages, des abattoirs, des brasseries, des
huileries, des industries mécaniques et des hôpitaux.
Eaux de surface et maraîchage
Source : IWMI
La réutilisation des eaux usées dans le
maraichage permet non seulement de palier le déficit hydrique dans le
secteur agricole mais améliore les rendements des cultures et apporte
des bénéfices financiers.
Afin de garantir la protection de la santé publique, la
FAO a collaboré avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
à l'élaboration de nouvelles directives concernant la
santé dans le but d'utiliser en toute sécurité les eaux
usées en agriculture, en reconnaissant que leur utilisation peut
constituer une réponse immédiate aux besoins de
communautés démunies, ainsi qu'une solution au manque
d'accès à l'eau propre dans les zones périurbaines et
rurales.
Dans ce contexte, diverses options de non traitement ont
été testées, avant et après l'arrosage des surfaces
en maraichage, pour permettent d'utiliser de façon saine ces eaux pour
la culture des légumes. L'intégration de ces options
améliorées nécessite cependant que soient
maîtrisés les différents systèmes d'irrigation
pratiqués dans cette agriculture afin de repérer des points
d'entrés. Il s'agit de pouvoir les identifier, comprendre leur mise en
oeuvre, les catégoriser selon différents critères et
déceler les facteurs qui déterminent leurs adoptions. Les
pratiques d'irrigation dont il s'agit ici, sont des systèmes
d'irrigation informelles ou systèmes d'irrigation à petite
échelle, aussi elles sont peu renseignées dans la
littérature économique agricole.
Notre étude a pour objectif d'analyser l'efficience
technique des systèmes d'irrigation existants dans le MUP au Burkina
Faso. Bien que diverses études analysent les techniques d'irrigation au
Burkina Faso, elles se sont limités à une analyse sommaire de la
rentabilité financière des activités
maraîchères (Sacko, 2004 ; Tounga et al, 2007). Pour notre
étude nous suivrons la démarche suivante :
- Dans une première partie, une frontière de
production stochastique sera utilisée pour analyser l'efficience des
différents systèmes d'irrigation dans le MUP au Burkina Faso.
Cette analyse nous permettra de comparer les pratiques d'irrigation entre elles
et d'en déterminer les bonnes c'est-à-dire les plus efficaces.
- Dans une seconde étape une régression Tobit,
nous permettra d'analyser les déterminants de cette efficience. En
effet, l'objectif d'amélioration de ces pratiques nécessite que
soit connu les facteurs susceptibles d'impacter leur efficience.
2.2.1 Méthodologie
2.2.1.1 Mesure de l'efficience
technique
On dit d'une unité de production qu'elle est
techniquement efficace lorsqu'elle se situe sur sa frontière des
possibilités de production ; c'est-à-dire qu'avec une
quantité déterminée de facteurs, elle obtient le plus haut
niveau d'output réalisable. Elle est également efficace si elle
utilise le minimum d'inputs disponible pour produire un certain niveau
d'output.
La mesure de l'efficience technique, à travers les
modèles de frontière de production est essentiellement
dominée par 2 approches dont la différence majeure repose
sur la spécification ou non d'une forme fonctionnelle: l'analyse
paramétrique de frontière stochastique SFA (stochastic frontier
approach) et celle non paramétrique nommée DEA (data
envelopment analysis)
L'approche non paramétrique a pour principal avantage
de ne pas exiger la spécification d'une technologie de production et la
distribution des termes d'erreur (kalaitzandonakes et al, 1992). De plus elle
permet d'analyser simultanément plusieurs inputs et outputs. Par contre,
la démarche a tendance à surestimer le niveau de
l'inefficacité technique (Greene, 1993) puisqu'elle attribue toute
déviation de la frontière de production à
l'inefficacité. Aussi, elle est affectée par les valeurs
aberrantes de l'échantillon utilisé (Greene, 1993), et
également par le choix des variables explicatives.
L'approche paramétrique de la frontière de
production repose sur l'estimation d'une fonction de production. Elle fait
l'hypothèse que toute déviation de la frontière de
production est due non seulement à l'inefficacité mais
également à des erreurs aléatoires. La critique
première des modèles stochastiques est liée au choix de la
spécification de la fonction de production et de la distribution de
l'erreur inhérent a l'inefficacité (Forsund, Lovell, et Schmidt,
1980). En effet, figer une technologie de production est une démarche
restrictive. Cependant, Koop et Smith (1980) et Ahmad et Bravo-Ureta (1996)
démontrent que la mesure de l'efficacité technique est
très peu affectée par le choix de la forme fonctionnelle de la
technologie.
Une méta-analyse relative à l'impact des
hypothèses méthodologiques sur la mesure de l'efficience
basée sur 32 frontières de production différentes
provenant de 15 pays en développement conclut que les modèles
utilisant les frontières stochastiques ne génèrent pas de
différence significative avec les scores d'efficience technique de ceux
déterministes (Thiam et al, 2001).
2.2.1.2 Estimation d'une SFA pour l'efficience
technique
La littérature dans le domaine de l'économie
agricole révèle une préférence pour les
frontières de production stochastique du fait de l'incertitude
inhérente à la production agricole qui est liée aux
aléas climatiques, aux attaques d'insectes nuisibles, aux feux de
brousse, aux maladies, etc.
Aussi, dans notre étude, nous estimerons une
frontière de production stochastique.
· Spécification du
modèle
Aigner, lovell, et schmidt (1977), et Meeusen et van den
Broeck (1977) proposent indépendamment la SFA suivante :
= f ; + où, i =1, 2, ....,N
= -
Avec le niveau d'output de la i-ème unité de production;
f une forme fonctionnelle de fonction de production; un vecteur d'inputs pour la i-ème unité de
production ; un vecteur de paramètres inconnus à estimer, un terme d'erreur composé de 2 éléments. Le
premier ( ) suit une loi normale avec et ; qui capte les erreurs de mesure et les chocs ayant un
caractère de bruit blancs. Le second ( ) fait référence au terme d'inefficience, peut avoir une
distribution normale tronquée, gamma ou exponentielle et varie entre 0
et 1. N représente le nombre d'unité de production.
L'efficience technique (ET) d'une unité de production
est définie en terme de ratio du niveau d'output observé sur le
niveau d'output sur la frontière correspondant, avec une même
quantité d'inputs.
= , où = f ( ; ), l'output correspondant sur la frontière de
production
=Exp (- )
Plusieurs études pour les pays
développés comme sous-développés ont utilisé
une forme fonctionnelle de type cobb-douglas pour analyser l'efficience
d'exploitations agricoles malgré ces limites connues (Battese, 1992;
Bravo-Ureta et Pinheiro, 1993).
Koop et Smith (1980) concluent que la forme fonctionnelle a un
impact perceptible mais faible sur l'efficience estimée. Ahmad et
Bravo-Ureta (1996) rejettent la forme fonctionnelle Cobb-Douglas en faveur
d'une fonction de type translog, mais concluent que les mesures d'efficience
technique ne semblent pas être affectées par le choix de la forme
fonctionnelle. La fonction de production pour le i-ème agriculteur de
notre étude sera représentée par une fonction de
production de type Cobb-Douglas dont la linéarisation donne :
Ln = + ln + -
Avec l'hypothèse que suit une loi de distribution normale non-négative
tronquée à zéro qui supposent qu'aucune des unités
de production n'atteint le maximum d'efficience technique.
· Méthode d'estimation
Les paramètres de la frontière de production
stochastique seront estimés par la méthode du maximum de
vraisemblance.
La fonction de vraisemblance pour un modèle avec une
distribution normale tronquée pour N producteur est exprimée
comme suit:
Avec
Elle est exprimée en terme de la variance totale de
l'erreur composée, , et de la part de la variance de U dans la variance totale,
Le paramètre de la variance doit être compris entre 0 et 1. Si le coefficient de ã est
significativement différent de 0, d'après le test du ratio de
vraisemblance, cela implique la présence d'inefficience dans le
modèle.
Les estimations par la méthode du maximum de
vraisemblance des paramètres du modèle et les scores d'efficience
par producteur sont obtenus à partir du logiciel Frontier, version 4.0
(Coelli, 1994).
Les scores d'efficience obtenus par producteur grâce au
logiciel, seront repartis par système d'irrigation. Le calcul de
l'efficience moyenne pour les différents groupes obtenus sera une Proxy
de l'efficience technique du système d'irrigation, l'hypothèse
étant faite que les systèmes de production dans le
maraîchage sont sensiblement identiques et que l'adoption d'une
technologie d'irrigation particulière en représente la principale
différence d'un producteur à l'autre, toutes choses égales
par ailleurs.
2.2.1.3 Identification des déterminants par un
modèle Tobit
Après avoir déterminé l'efficience des
différents systèmes d'irrigation, l'étape suivante
concerne l'identification des déterminants de l'efficacité de ces
pratiques ; ce qui est le plus souvent réalisé par une
estimation d'une relation de second niveau entre les mesures d'efficience et
les variables suspectées (cf. tableau 2) avoir une corrélation
avec celle-ci (Barnes,2006; Chavas et al., 2005; Binam et al., 2003;
Iráizoz et al., 2003).
· Spécification du
modèle
Les scores de l'efficience qui deviendront nos variables
expliquées dans cette seconde étape sont des variables continues
et observables que sur l'intervalle] 0,1[. Un modèle Tobit est alors
requis pour cette estimation :
Avec les scores d'efficience, Z le vecteur des variables explicatives de
l'efficacité technique, les paramètres inconnus à estimer et le terme d'erreur.
· Estimation du modèle
L'estimation du modèle Tobit passe par la maximisation
de la log-vraisemblance suivante :
L'expression de l'estimateur par maximum de vraisemblance de
â est :
Soit avec mco pour moindres carrées ordinaires.
2.2.1.4 Collecte des données
Les données de cette étude proviennent d'une
enquête réalisée entre février et Avril 2007
auprès des maraîchers dans les municipalités de
Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou (Burkina Faso), les deux plus grandes villes
économiquement et démographiquement. .Les questionnaires
couvrent les périodes 2006-2007, 2005-2006, ont concernés 574
producteurs repartis sur 12 sites couvrant une superficie totale en
maraîchage d'environ 164ha.
Les systèmes évalués ont
été choisis parmi les pratiques les plus courantes chez les
producteurs. Les systèmes ont été
caractérisés par la source d'approvisionnement en eau, le moyen
d'exhaure ou transport de l'eau de la source à la parcelle
cultivée, et le mode de distribution.
Pour l'estimation de notre frontière stochastique, les
données sur les quantités de légumes produits et les prix
de vente bord champ du lieu de l'enquête, ont été
utilisées pour obtenir notre output qui est la production totale par
producteur, en terme monétaire. Les inputs retenus conformément
au modèle de frontière retenu sont en quantités. Ce sont
la superficie en hectares (Land1), la durée totale de travail
consacrée à l'exploitation pour l'ensemble de la main d'oeuvre en
heure (Labour1), la quantité de semences (seed1), la quantité de
fertilisants (Ferti1) et de pesticides (Pesti1).
Une analyse Tobit nous permettra d'analyser les
déterminants du système jugé le plus efficient. Les scores
d'efficience obtenus pour les producteurs de ce système seront
régressés sur les variables socio-économiques
détaillées dans le tableau 2. Ces variables sont censées
avoir un impact sur cette efficience.
Tableau 2 : Variables explicatives
intégrées à l'analyse Tobit
Variables
|
Labellisation
|
Type de variables
|
âge
|
L'âge du producteur (en années)
|
Quantitative
|
tailmena
|
la taille du ménage
|
Quantitative
|
msit
|
son expérience, le nombre d'année de pratique du
maraîchage sur le site enquête (en années)
|
Quantitative
|
sexe
|
le genre du producteur
0 = femme ; 1 = homme)
|
Qualitative
|
nivinst
|
le niveau d'instruction
1= le producteur a reçu une instruction formelle
0= aucune instruction et ou coranique
|
Qualitative
|
regfonc
|
le régime foncier
1= la terre appartient a l'agriculteur (acquis par don,
héritage ou par achat)
0= la terre ne lui appartient pas (location ou emprunt)
|
Qualitative
|
credi
|
l'accès au crédit
1= le producteur bénéficie d'un crédit
pour la production
0 = si non
|
Qualitative
|
laitue
|
Pratique de la culture de laitue
1= culture de la laitue
0= si non
|
Qualitative
|
dist
|
la distance de la parcelle au cours d'eau
1= moins de 100m
0= plus de 100m
|
Qualitative
|
Source : Auteur
2.2.2 Résultats et discussions
2.2.2.1 Analyse des systèmes d'irrigation
Le système d'irrigation 1 est le plus adopté par
les producteurs. Plus de la moitié des producteurs (54.4%) dans le
maraîchage au Burkina Faso utilise comme source d'approvisionnement en
eau les puits et les puisards, privilégie une exhaure manuelle au moyen
de seau ou d'arrosoir et distribue l'eau aux cultures également avec des
arrosoirs.
Tableau3 : Principaux systèmes d'irrigation
dans le maraîchage dans la zone d'étude.
Système
|
Source d'eau
|
Mode d'exhaure de l'eau
|
Mode distribution
|
Effectif
|
Fréquence
|
Systeme1
|
puits/puisard
|
Manuelle
(seau/arrosoir)
|
Arrosoir
|
312
|
54.4%
|
Systeme2
|
Cours d'eau
|
Manuelle
(seau/arrosoir)
|
Arrosoir
|
36
|
6.3%
|
Système 3
|
Cours d'eau
|
Motopompe
|
Gravitaire
|
52
|
9.1%
|
Systeme4
|
Cours d'eau
|
Motopompe
|
Arrosoir
|
71
|
12.4%
|
|
471
|
82.2%
|
Source : construction de l'auteur à
partir des données de l'enquête FAO-Université de
Bobo-Dioulasso (2007)
Les systèmes qui utilisent les cours d'eau ont eux
moins de succès auprès des maraîchers burkinabé. En
effet, le système 4 est le deuxième système le plus
utilisé avec un pourcentage de 12.4% suivit des systèmes 3 et 2
avec respectivement 9.1% et 6.3% des producteurs.
Variables
|
Minimun
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart- type
|
Valeur de la production totale en F CFA 2006-2007
|
3750
|
3300000
|
517775
|
648997
|
Inputs
|
|
Superficie cultivée en 2006-2007
|
0.01
|
4.19
|
0.33
|
0.51
|
Labour1 (heures) en 2006-2007
|
1.00
|
133.00
|
19.06
|
17.00
|
Seed1 (kg) en 2006-2007
|
0.01
|
30.00
|
1.59
|
3.23
|
Pesti1 (kg) en 2006-2007
|
0.00
|
50.00
|
2.94
|
5.95
|
Ferti1(kg) en 2006-2007
|
0.00
|
49800.00
|
3850.16
|
4716.05
|
Tableau4 : Statistiques descriptives des variables
intégrées au calcul de l'efficience technique
Source : construction de l'auteur à
partir des données de l'enquête FAO-Université de
Bobo-Dioulasso (2007)
La valeur de la production totale moyenne annuelle en
2006-2007 est de 517.775 FCFA (cf. tableau 4). Avec l'hypothèse que les
coûts de production engrangent plus de la moitié de ces recettes,
le profit restant permet au producteur d'être largement au dessus du
seuil de pauvreté de 1$US par jour ; preuve que le MUP au Burkina
Faso peut permettre de lutter efficacement contre la pauvreté.
Les superficies cultivées sont en moyennes de 0.33ha.
Les producteurs ont la capacité de mobiliser en moyenne 19h de travail
par jour soit par l'enrôlement de la famille à l'activité
de maraîchage ou par l'acquisition d'une main d'oeuvre
salariée. Aussi, les exploitations ne consomment pas trop de pesticides
(2.94kg) mais par contre reçoivent de grandes quantités d'engrais
composées en majorité d'ordures ménagères, de
fécès d'animaux et de résidus de coton.
Dans l'ensemble, les écarts entre les différents
producteurs dans le maraîchage sont très élevés.
L'écart moyen dans la production est de 648 997FCFA, ce qui est à
priori consécutif aux différences dans les quantités
d'intrants (superficie, pesticide et fertilisants) par producteur qui sont
également très grandes. La variabilité sur la production
de l'utilisation de ses différents inputs est appréciée
à l'aide de l'estimation de notre fonction de production.
Tableau5 : Estimation des paramètres de la
frontière de production stochastique utilisant une Cobb-Douglas (Y= ln
(production totale en CFA)) par le maximum de vraisemblance.
|
Coefficient
|
Standard-error
|
T-stat
|
const
|
12.75***
|
0.3518
|
36.24
|
Land1
|
0.2629***
|
0.0422
|
6.23
|
Labour1
|
.02013***
|
0.0945
|
2.13
|
Seed1
|
-0.010
|
0.0383
|
-0.261
|
Pesti1
|
0.00871
|
0.0076
|
1.148
|
Ferti1
|
0.0799***
|
0.0154
|
5.185
|
|
5.23***
|
1.6678
|
3.133
|
|
0.8522***
|
0.0601
|
14.19
|
RV test (test du ratio de vraisemblance) Ho : ( =0)
|
|
Stat calculée
|
Stat lue (p=0.01)
|
Décision
|
Chi-deux (2)
|
10.79
|
9.210
|
Rejet de ho
|
*significatif au seuil de 10% ; **significatif au seuil
de 5% ; ***significatif au seuil de 1%
Source : construction de l'auteur à
partir des données de l'enquête FAO-Université de
Bobo-Dioulasso (2007)
Le test du ratio de vraisemblance nous permet de valider la
significativité du terme d'inefficience. La valeur du terme de la
variance différent de 0, proche de 1 et significative au seuil de 1% nous
permet également de rejeter l'hypothèse d'absence d'inefficience
dans le modèle.
Les coefficients associés aux variables surface
cultivée, travail et fertilisants sont positifs et significatifs au
seuil de 1%. Ces résultats rejoignent ceux de T. Mkhabela
(2005) dans l'analyse de l'efficience technique pour la
culture de légumes en Afrique du Sud. Le signe de la variable relative
aux pesticides est également positif mais non significatif. L'input qui
a le plus grand impact sur la production est la superficie cultivée. Un
accroissement de cette superficie de 1ha à partir de la moyenne entraine
une augmentation de la production de 26% à partir de la moyenne toutes
choses égales par ailleurs.
Concernant, les systèmes de production, nous pouvons
retenir qu'ils sont économiquement rentables, que les productions
varient fortement en fonction des superficies cultivées, mais qu'ils
présentent des sources d'inefficience technique.
2.2.2.2 Analyse de l'efficience dans le maraîchage au
Burkina Faso
Les scores d'efficience obtenus dénotent que dans notre
zone d'étude, l'efficience technique des producteurs est plutôt
moyenne (0.55) tous systèmes confondus. Ainsi, les producteurs perdent
plus de 40% d'output du fait de leur inefficacité.
Le tableau 6 nous montre que les scores par système
d'irrigation sont concentrés autour de la moyenne. Ce résultat
corrobore notre hypothèse d'une faible différence en moyenne dans
les systèmes de production dans le maraîchage urbain au Burkina
Faso.
Tableau6 : score d'efficience par système
d'irrigation
Système
|
Système 1
|
Système 2
|
Système 3
|
Système 4
|
Tous systèmes
|
Efficience technique
|
0.5452
|
0.5733
|
0.5649
|
0.5738
|
0.5504
|
Source : construction de l'auteur à
partir des données de l'enquête FAO-Université de
Bobo-Dioulasso (2007)
Cependant, la distribution des fréquences de
l'efficacité technique au sein des systèmes, comme nous le montre
la figure2, permet une classification entre les systèmes.
Les systèmes 2 et 4 ont respectivement 88.2% et 83.3 %
de leur effectif au dessus de 0.5, tandis que les systèmes 1 et 3 ont
des fréquences de 70.7% et 83.3%.
Le système 4 est en moyenne plus efficient que le
système 2 ( cf. tableau 6), cependant le système 2 en
considérant la répartition de l'efficience entre les individus en
dessous et au dessus de 0.5 parait plus efficient (figure2).
Ainsi, nous pouvons aisément retenir que les
systèmes 2 et 4 sont les pratiques d'irrigation les plus efficaces dans
le maraîchage au Burkina Faso.
Figure 3 : distribution des fréquences de
l'efficience technique par système d'irrigation
Source : construction de l'auteur à
partir des données de l'enquête FAO-Université de
Bobo-Dioulasso (2007)
L'évaluation des déterminants de l'efficience
technique de ces deux pratiques nous permettrait d'analyser les facteurs
clés de cette efficience.
Nous présenterons ici les résultats de l'analyse
menée pour le système 4 qui est en moyenne le système le
plus efficient.
2.2.2.3 Déterminants de l'efficience
technique
Les producteurs qui pratiquent le système 4 ont en
moyenne 16 ans d'expérience dans la pratique du maraîchage. La
taille de leur ménage se situe en moyenne aux alentours de 10 personnes
et sont en majorité de sexe masculin (95%).
75% d'entre eux sont propriétaires de leur exploitation
et 95% ont cultivé de la laitue en 2006-2007. Comparé à
l'ensemble, nous pouvons supposer à priori que l'expérience, la
taille du ménage, le genre du producteur, et la culture de laitue ont un
impact sur l'efficience du système. Les résultats de la
régression Tobit présentés dans le tableau 8 nous
permettront de vérifier cette hypothèse.
Tableau7 : statistiques descriptives des variables
explicatives intégrées à l'analyse Tobit
|
Tous systèmes confondus (N=381)
|
Système4 (N=48)
|
Variables continues
|
Variables muettes
|
Variables continues
|
Variables muettes
|
Moyenne
|
Max
|
Min
|
F(%)
pour X=0
|
F(%)
pour X=1
|
Moyenne
|
Max
|
Min
|
F(%)
pour X=0
|
F(%) pour X=1
|
Age
|
38.17
|
81
|
18
|
|
|
38.98
|
63
|
23
|
|
|
Tailmena
|
8.83
|
36
|
1
|
|
|
10.79
|
35
|
3
|
|
|
Msit
|
10.32
|
63
|
0.5
|
|
|
16.89
|
40
|
6
|
|
|
Sexe
|
|
|
|
10.24
|
89.76
|
|
|
|
4.17
|
95.83
|
Nivinst
|
|
|
|
60.10
|
39.90
|
|
|
|
60.42
|
39.58
|
Credit
|
|
|
|
96.06
|
3.94
|
|
|
|
97.92
|
2.08
|
Régfon
|
|
|
|
27.30
|
72.70
|
|
|
|
25.00
|
75.00
|
laitue
|
|
|
|
29.40
|
70.60
|
|
|
|
4.17
|
95.83
|
Dist
|
|
|
|
3.24
|
96.76
|
|
|
|
2.13
|
97.87
|
Source : Construction de l'auteur à
partir des données de l'enquête FAO-Université de
Bobo-Dioulasso (2007)
Le test du ratio de vraisemblance nous permet de valider
l'adéquation d'ensemble de la spécification de notre
modèle. La régression Tobit pour prédire le niveau
d'efficience technique lié aux facteurs socio-économiques des
producteurs est statistiquement significative au seuil de 1%. Le R²
calculé entre les scores d'efficience observés et ceux
prédits est de 0.5818 indiquant que les variables du modèle
contribuent conjointement à expliquer 58% de la variation de
l'efficacité technique.
L'âge, la taille du ménage, l'expérience
du producteur, le régime foncier, la culture de la laitue et la distance
du cours d'eau à la parcelle ont un impact significatif sur
l'efficacité du système au seuil de 10%.
Contrairement, le genre, le niveau d'instruction,
l'accès au crédit n'ont pas d'impact significatif dans notre
modèle.
Tableau8 : Résultats de l'estimation Tobit
pour les déterminants de l'efficience technique du système
d'irrigation 4
|
Coefficient
|
Standard-error
|
T-stat
|
Age
|
-0.0094***
|
0.0024
|
-3.98
|
Sexe
|
0.0209
|
0.0955
|
0.22
|
Tailmena
|
0.0106***
|
0.0027
|
3.99
|
Nivinst
|
-0.0433
|
0.0312
|
-1.38
|
Msit
|
0.0056**
|
0.0028
|
2.02
|
Credi
|
0.0628
|
0.0947
|
0.66
|
Regfonc
|
0.0669*
|
0.0371
|
1.80
|
Lait1
|
0.3291**
|
0.1404
|
2.34
|
Dist
|
-0.4568***
|
0.1670
|
-2.74
|
cons
|
0.8095***
|
0.1501
|
5.39
|
RV test (test du ratio de vraisemblance) Ho : ( =)
|
|
Stat calculée
|
Stat lue (p=0.01)
|
Décision
|
Chi-deux (9)
|
46.075025
|
40.97
|
Rejet de ho
|
Ml (Cox-Snell) R2 = 0.58
|
*significatif au seuil de 10% ; **significatif au seuil
de 5% ; ***significatif au seuil de 1%
Source : construction de l'auteur à
partir des données de l'enquête FAO-Université de
Bobo-Dioulasso (2007)
2.2.2.4 Discussion
L'efficience technique dans le maraîchage urbain et
périurbain au Burkina Faso est plutôt moyenne. Quelque soit les
systèmes d'irrigation utilisé, on estime à 0,55 la moyenne
de l'efficience technique des producteurs.
Avec les niveaux d'intrants actuels, il y a une
possibilité d'accroître les rendements d'au moins 40%. Les
recherches en vue de l'amélioration des techniques de production dans le
secteur sont à encourager.
L'efficience par système d'irrigation est
également moyenne, les scores varient entre 0,54 et 0,57. Ces
résultats rejoignent ceux de Speelman et al (2008) qui ont trouvé
des scores de 0.49 pour des petits systèmes d'irrigation dans les
provinces du Nord-Ouest en Afrique du sud. Les systèmes les plus
efficients se distinguent par un approvisionnement au moyen des cours d'eau et
une distribution par arrosoir. Le mode d'exhaure est soit manuel ou
mécanisé à l'aide de motopompes. A priori, le mode
d'exhaure à moins d'influence sur l'efficience des systèmes
d'irrigation que la source d'approvisionnement et les modes de distribution.
Une explication peut être trouvé par le fait que les sources
d'approvisionnement sont généralement proches de la surface
exploitée et que les efforts demandés pour les différents
moyens d'exhaure sont alors sensiblement équivalents.
Les résultats révèlent également
que, malgré leur plus grande efficience technique ces systèmes
sont les moins utilisés par les producteurs et que celui le plus
pratiqué est même le moins efficient techniquement. Il se
différencie des autres par la construction de puits et/ou puisard comme
source d'approvisionnement en eau. La faible efficience de cette source
d'approvisionnement peut venir des investissements initiaux qu'elle requiert
comparativement au cours d'eau. Aussi, le faible rendement des puits et
puisards c'est-à-dire leur capacité de recharge par heure ne
permet pas d'obtenir en permanence les niveaux d'eau nécessaire pour
l'arrosage. De ce fait, de nombreux producteurs combinent différentes
sources d'approvisionnement pour avoir de l'eau en permanence
indépendamment des saisons. La popularité de ce système
peut s'expliquer par le facteur de proximité entre la source d'eau et la
parcelle cultivée, les habitudes de production et le mimétisme
entre producteur.
Dans l'optique d'améliorer la production dans le MUP
au Burkina Faso, ce résultat nous renseigne sur les pratiques à
encourager et à vulgariser qui sont ceux qui combinent cours d'eau
+ exhaure manuelle/motopompes + arrosoir. Cependant, une contrainte importante
à cette pratique est la disponibilité du cours d'eau qui est a
priori aléatoire et les risques élevés de contamination
liés à cette source d'approvisionnement. En effet, les eaux de
surface sont incluses dans la catégorie des cours d'eau. Aussi, ces eaux
sont plus exposées aux pollutions chimiques et microbiologiques, ce qui
justifie la promotion de pratiques réduisant les risques pour la
santé humaine et l'environnement.
Les facteurs agissant sur l'efficacité de ces
technologies de production sont pour les plus significatifs, l'âge, la
taille du ménage, l'expérience, le régime foncier, la
culture de la laitue et la distance.
L'âge du producteur a un impact négatif sur
l'efficacité de la technique. Diverses études trouvent
contrairement un effet non significatif de l'âge sur l'efficience pour
des producteurs de légumes (Speelman et al, 2008 ; T.Mkabela 2005).
Cependant, l'effet de l'âge sur l'efficience est a priori
imprédictible. En effet deux explications valables sont retenues pour
cette variable : l'âge comme facteur d'expérience donc
corrélé positivement à l'efficience comme dans
l'étude de Dhungana et al (2004); ou l'âge comme réduisant
le consentement à l'adoption de nouvelle technique donc
négativement corrélé à l'efficience comme dans les
travaux de Binam et al (2003). Dans notre étude, l'âge ne capte
pas l'expérience. En effet les plus expérimentés se
trouvent parmi ceux qui sont impliquées dans le systeme4 (en moyenne 16
ans de pratique du maraîchage) ou l'âge maximum est de 63 ans
pendant qu'il est de 81 ans tout système confondu. Aussi, il ne capte
pas non plus le second effet, puisque l'échantillon utilisé dans
le Tobit est homogène, tous les producteurs pratiquant le systeme4. Ici,
la variable âge capte la qualité de la force de travail du chef
d'exploitation. Dans la zone d'étude les chefs d'exploitation sont
eux-mêmes impliqués dans la production, aussi la technique
d'irrigation est intensive en travail, donc plus l'âge augmente, moins le
producteur est efficace. Des conclusions similaires ont été
retenues par Awudu et Huffman (2000) pour des petits producteurs de riz au
Ghana. Cet effet est cependant peu marqué (moins de 1%) car les
exploitants sont aidés dans leur cultures par la main d'oeuvre familiale
et ou salariée.
L'âge de l'exploitant ne devrait donc pas être un
critère de choix pertinent pour la promotion de la pratique mais
plutôt la moyenne d'âge de la main d'oeuvre sur l'exploitation.
L'effet de la taille du ménage est positif. En effet la
grande taille du ménage permet de répondre à la demande en
force de travail, requis pour l'exploitation du système 4 notamment pour
l'exhaure à l'aide de motopompes, et la distribution par arrosoir. Ce
résultat indique à priori que soient ciblés les
producteurs ayant la capacité de mobiliser une force de travail
importante au sein de leur ménage. Cette contrainte peut être
levée par une main d'oeuvre salariée, ce qui par contre
augmenterait les coûts de production. Cependant, avec les niveaux de
productions moyens actuels et les améliorations possibles par gain
d'efficience les producteurs peuvent faire face à ces surplus de
coûts.
L'expérience et le système de régime
foncier ont un impact positif sur l'efficacité du système.
L'expérience accumulée au cours des années par le
producteur, lui permet d'adopter de bonnes pratiques d'irrigation et facilite
leurs bonnes mises en application. Pour la promotion de ce système les
plus expérimentés pourrait donc être d'une aide
considérable.
L'une des contraintes au MUP au Burkina Faso est la
disponibilité en terres et la concurrence croissante entre l'agriculture
et les autres activités urbaines. L'impact positif du régime
foncier sur ce système de production pourrait quelque peu limiter
l'extension. En effet étendre efficacement cette activité
agricole dans l'espace urbain et périurbain demanderait une acquisition
de terres par les producteurs, ce qui est très limitée.
Cependant, vu le lien positif qu'il y a entre le régime foncier et
l'efficience, les exploitants actuels devraient bénéficier de
reformes visant à faire d'eux les propriétaires de leur
exploitation afin d'optimiser leur efficacité.
La production de laitue qui est une culture laborieuse et
à haut rendement impacte positivement l'efficience du système. En
effet, plus exigeante que les autres légumes, les producteurs qui la
cultivent essaient d'améliorer leur efficience par rapport aux autres
producteurs et produits. Aussi, les profits escomptés incitent le
producteur dans la bonne mise en oeuvre de sa technique de production. La
promotion de bonnes pratiques d'irrigation dans le MUP au Burkina Faso doit
encourager des cultures très rentables financièrement vu leurs
grands impacts sur l'efficience technique.
Enfin, la distance entre le cours d'eau et la parcelle a un
effet négatif sur l'efficacité. L'éloignement
accroît l'efficience du producteur car il a le souci de minimiser son
effort tout en arrosant convenablement sa parcelle. Contrairement, la
proximité réduisant les efforts pourraient entraîner le
gaspillage. Les producteurs doivent donc être formés à une
utilisation efficiente de la ressource en eau disponible.
Les variables telles le genre, le niveau d'instruction et
l'accès au crédit ne sont pas significatives. Chavas et al.
(2005), pour des petites surfaces exploitées, ont également
trouvé que le genre du producteur a un effet non significatif sur son
efficience.
L'impact du niveau d'instruction sur l'efficience de petits
producteurs varie d'une étude à une autre. Haji (2006), en
Ethiopie, a trouvé un impact non significatif de cette variable sur
l'efficacité tandis que Binam et al. (2004) trouve un effet positif
significatif pour des producteurs camerounais. Cette différence
s'explique selon Coelli et al. (1998) par le niveau d'instruction dans
l'échantillon utilisé. Le faible niveau dans notre
échantillon (39.58%), pourrait donc expliquer nos résultats par
rapport à cette variable. Cette explication pourrait également
être valable pour l'accès au crédit. En effet, les
producteurs dans le maraîchage ont un accès très
limité au crédit. Seulement 3.94% ont obtenu un crédit
pour la production tous systèmes confondus et 2.08% parmi ceux qui
utilisent le système 4. Pourtant, l'accès à un
crédit pourrait lever la limite financière inhérente
à l'adoption du système 4 pour l'acquisition de motopompes.
Conclusion
L'objectif de cette étude se rapportait à
l'analyse de l'efficience technique des systèmes d'irrigation dans
l'agriculture urbaine et périurbaine au Burkina Faso. Cette analyse
avait pour but la caractérisation de ces différents
systèmes. Elle a consisté en l'évaluation de l'efficience
technique des maraîchers burkinabé, ensuite a permis une
comparaison entre les différents systèmes d'irrigation afin
d'identifier les meilleurs et enfin en une détermination des facteurs
clés de cette efficience.
Les résultats obtenus de l'estimation d'une
frontière de production stochastique montrent que l'efficience technique
dans le maraîchage à Ouagadougou et à Bobo-dioulasso est
moyenne (0.55). Aussi, la distribution de l'efficience par systèmes
d'irrigation laisse transparaître une classification. Les systèmes
les plus efficaces, sont ceux qui utilisent les cours d'eau comme source d'eau,
les moyens d'exhaure mécanisés ou manuelle et qui effectue une
distribution de l'eau aux cultures à l'aide d'arrosoir.
Nous avons conduit l'analyse des déterminants de
l'efficience pour les pratiques qui combinent les systèmes
suivants : cours d'eau + motopompes + arrosoir.
Les facteurs qui influencent l'efficacité de ce
système retenu sont l'âge, la taille du ménage,
l'expérience, le régime foncier, la culture de la laitue, la
distance entre le cours d'eau et la parcelle. L'optimisation de cette bonne
pratique d'irrigation pourrait donc se servir de ces indicateurs pour sa
vulgarisation au sein des producteurs dans le MUP au Burkina Faso.
Pour que ces pratiques les plus efficaces techniquement soient
promues auprès des maraichers nous faisons les propositions
suivantes:
· Cibler les producteurs les plus
expérimentés et les intégrer à la vulgarisation de
la technique ;
· Privilégier la production de cultures à
haute valeur ajoutée par les producteurs ;
· Cibler les producteurs ayant la capacité de
mobiliser une main d'oeuvre jeune sur leurs exploitations ;
· Favoriser les regroupements pour les petits
producteurs ;
Afin de faciliter l'intégration des mesures visant
à réduire les risques sanitaires inhérents à cette
pratique, nous recommandons que les :
· Producteurs soient sensibilisés sur les risques
sanitaires liés à l'utilisation des eaux usées pour
l'irrigation des cultures maraîchères;
· Producteurs bénéficient d'une aide dans
l'acquisition de leur matériel d'irrigation, en l'occurrence pour les
motopompes ;
· Producteurs soient formés à une
utilisation efficiente de l'eau pour éviter les gaspillages ;
· Autorités oeuvrent à régulariser
les questions foncières.
Conclusion générale
Notre travail poursuivait deux objectifs principaux. Le
premier était de produire une synthèse qui recenserait les
risques inhérents aux techniques de collecte des eaux de ruissellement
en Afrique sub-saharienne. Le second objectif était d'évaluer
l'efficience technique des systèmes d'irrigation dans le maraichage
urbain et périurbain au Burkina Faso. Ces deux objectifs s'inscrivent
dans des actions menées par la FAORAF en vue d'améliorer les
systèmes de production en Afrique au Sud du Sahara pour lutter
efficacement contre la faim dans cette partie du monde.
Nous pouvons retenir que les TCER sont une voie à
explorer pour accroitre la résilience des producteurs d'Afrique
subsaharienne face aux sécheresses et à la rareté de la
ressource en eau. Aussi elles représentent des solutions efficientes, vu
les faibles coûts d'investissement requis comparativement à des
projets d'irrigation standard. Cependant, ces pratiques présentent des
limites considérables, qu'il faut prendre en compte pour leur
réelle efficacité. Notre étude a permis de
répertorier quelques unes de ces limites, qui sont d'ordre technique,
économique et relatif à la gestion des projets de mise en oeuvre
des TCER. Cependant, des recherches complémentaires sont
nécessaires pour approfondir la question.
En ce qui concerne la réutilisation des eaux
usées, elle représente également une aubaine dans une
agriculture urbaine et périurbaine en plein essor et qui fait face
à des problèmes de disponibilité de la ressource en eau.
Au Burkina Faso par exemple, l'AUP représente une activité
socio-économique urbaine importante et fournit une grande partie de
l'approvisionnement alimentaire des ménages à Ouagadougou et
à Bobo-Dioulasso. L'introduction des directives établies par
l'OMS/FAO/PNUE, pour une utilisation saine de ces eaux dans cette
activité nécessitait que l'on ait une bonne connaissance des
pratiques en cours dans cette agriculture.
Notre étude a permis d'identifier les principales
pratiques d'irrigation dans le maraîchage urbain et périurbain au
Burkina Faso. Il en ait ressortit, que les pratiques les plus efficientes
utilisent les cours d'eau comme source d'approvisionnement, ce qui
légitime les actions de santé publique engagées dans le
domaine. L'analyse des déterminants de l'efficience de la meilleure
pratique, nous a permis de faire des propositions pour la vulgarisation de la
technique, et faciliter l'introduction des mesures afin de réduire les
risques liés à la réutilisation des eaux usées dans
le maraichage urbain et périurbaine au Burkina Faso.
Troisième Partie :
Bilan de l'expérience professionnelle
Dans cette partie, nous ferons un bilan de notre stage en
termes d'acquis, d'expérience professionnelle, de relation avec notre
formation de Master Développement Durable.
3.1 Relation formation stage
Le stage effectué au cours de ces trois mois
s'intègre parfaitement à la formation reçue au cours de
notre Master. En effet, les relations entre notre expérience
académique et celle professionnelle sont nombreuses. Elles concernent
la structure d'accueil en elle-même, les différentes
problématiques soulevées et enfin les outils
méthodologiques utilisés.
Notre structure d'accueil, la FAO, oeuvre à
réduire la faim dans le monde, à réduire son impact sur la
vie et l'activité économique des populations. De plus, elle
s'engage à le faire tout en prenant en compte les aspects en termes de
durabilité des ressources naturelles. En effet, elle fait partie des
pionnières dans le domaine de l'agriculture durable et dans
l'agriculture de conservation. Au sein de son bureau régional Afrique,
ces objectifs sont partagés par toutes ses équipes.
L'équipe terres et eaux de FAORAF avec laquelle nous avons
travaillé réfléchit et propose des solutions sur la
gestion durable des ressources en eau et en terres en Afrique subsaharienne.
L'objectif de notre Master était de nous donner les
connaissances et les outils nécessaires pour comprendre et faire face
aux problématiques du développement durable dans les pays en
développement et en transition. Le stage avec cette unité nous a
permis de travailler sur des questions pratiques et pertinentes du domaine.
Les différentes problématiques soulevées
au cours de notre stage se situent dans une continuité avec notre
formation. Tout d'abord les sujets traités ont été
évoqués au cours du Master, la collecte des eaux au cours de
l'intervention de la GTZ et l'efficience technique en Economie de la
Santé.
Ensuite les angles traités au cours du stage
s'intègrent à l'aspect du développement durable dans les
pays en développement.
En effet, notre revue de littérature s'intègre
à un projet d'amélioration des techniques de
récupération des eaux de ruissellement pour la réduction
des effets des sécheresses et de l'érosion sur les terres
cultivables en ASS. Ces projets s'intègrent à la réduction
des impacts du manque de la ressource en eau sur l'agriculture, principale
activité économique des populations pauvres de la
région.
La seconde problématique se rapporte à la
sécurisation d'une activité économique de plus en plus
importante, à une question de santé publique, à la
récupération des eaux usées dans l'agriculture, à
l'assistance des décideurs communaux et nationaux dans le soutien d'une
production alimentaire urbaine durable.
Concernant les outils utilisés au cours de notre stage,
notre module de formation économétrique nous a été
d'une aide inestimable pour notre stage. En effet, le module sur le logiciel
Stata nous as permis de comprendre plus facilement les logiciels
découverts et utilisés au cours du stage, et nous a
été utile pour l'analyse économétrique.
Partant de ces faits, nous pouvons dire que nous avons
bénéficié d'une parfaite adéquation entre notre
formation et notre stage.
3.2 Acquis et expérience
professionnelle
Nos acquis après ce stage se rapportent à une
familiarisation avec certains termes techniques liés aux domaines
agricole et plus précisément à l'irrigation.
Ainsi nous avons aujourd'hui une idée claire des
différents termes suivants : agriculture pluviale, agriculture
irriguée, système d'irrigation, irrigation à petite
échelle, pratiques d'irrigation, collecte des eaux de ruissellement.
Aussi, nous avons acquis des connaissances plus approfondies
concernant les risques en Agriculture en ASS, l'efficience technique, les
méthodologies principales d'évaluation de frontières de
production, et l'agriculture urbaine et périurbaine,
réutilisation des eaux usées dans l'agriculture, etc.
Concernant les outils méthodologiques, nous avons
amélioré notre connaissance du logiciel SPSS, et nous avons
découvert des logiciels d'estimation de frontières de production
déterministes et stochastiques plus précisément le
logiciel Frontier4 du professeur Coelli pour l'estimation des frontières
de production stochastiques.
Enfin, nous avons amélioré notre niveau
d'expression, de rédaction et de compréhension de l'anglais.
Notre stage nous a permis de capitaliser une expérience
professionnelle que nous pouvons valoriser en tant qu'assistant de recherche,
de chargé d'étude ou de programmes. En effet, au cours de la
première partie du stage, nous avons eu à produire une revue de
littérature, ce qui représente une étape importante dans
toute recherche scientifique.
Pendant la seconde partie, nous avons eu à monter
entièrement une étude à partir d'un cahier de charge
préalablement défini et d'une base de données disponible.
Aussi, il nous ait revenu de déterminer la méthodologie
appropriée selon le cas spécifique de notre étude, de
conduire l'étude par le traitement des données, l'analyse
économétrique et le commentaire des résultats obtenus.
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Annexes
Liste des annexes
Annexe 1 : Organisation du travail
Annexe 2 : Visite de maraichers dans la
périphérie d'Accra
Annexe 1 : Organisation du
travail
|
Stratégies , Actions et codification des
taches
|
Durée min en semaine
|
1. Les techniques de collecte des eaux de ruissellement
|
Volet 1 : Recherche et sélection
de travaux et d'articles scientifiques (1.1)
|
½
|
Volet 2 : Lecture et synthèse
(1.2)
|
2 ½
|
Volet 3 : Rédaction
(1.3)
|
½
|
2. Efficience technique (Burkina Faso)
|
Volet 1 : Définir une
méthodologie appropriée (2.1)
Revue de la littérature sur les
différentes méthodologies de calcul de l'efficience technique
(2.11)
Choix et justification de la
méthodologie (2.12)
|
2
|
Volet 2: Analyse des données
collectées (2.2)
Apurer les méthodes
d'échantillonnage, de collecte, de codage (2.2.1)
Définir les mesures ou les
dispositions à prendre après les résultats de l'analyse
(2.2.2)
|
1
|
Volet 3 : Maîtrise du logiciel a
utilisé si nécessaire et calcul de l'efficience technique
(2.3)
Définir une période de mise
à niveau si nécessaire (2.31)
Calcul de l'efficience technique
(2.32)
|
3 ½
|
Volet4 : Commentaires, Analyse des
résultats et Rédaction. (2.4)
|
2
|
Rapport de stage (2.5)
|
1
|
Chronogramme
Tableau de bord
Mois
Semaines
Taches
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S5
|
S6
|
S7
|
S8
|
S9
|
S10
|
S11
|
S12
|
S13
|
1.1 Recherche et sélection de travaux et d'articles
scientifiques
|
|
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|
|
|
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|
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|
|
1.2 Lecture et synthèse
|
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|
1.3 Rédaction
|
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|
2.1 Définir méthodologie pour le calcul de
l'efficience technique
|
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|
2.2 Analyse des données collectées
|
|
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|
2.31 Mise a niveau logiciel (SPSS)
|
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|
2.32 Calcul de l'efficience technique
|
|
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|
2.4 Commentaires, Analyse des résultats et
Rédaction
|
|
|
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|
|
2.5 Rapport de stage
|
|
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|
|
congés
|
Taches critique : à ratrapper pendant le week end
|
Objectifs par semaine
Semaines
|
Objectifs Hebdomadaires
|
S-1
|
- Les articles
et les travaux à consulter sont sélectionnés
|
S-2
|
-Une 1ère partie des synthèses est
rédigée
|
S-3
|
-Etat d'avancement de la recherche sur la méthodologie
pour le calcul de l'efficacité technique (au moins à 2/3)
|
S-4
|
-La méthodologie retenue pour le calcul de
l'efficacité technique est proposée et soumise à
discussion
|
S-5
|
-une 2nde partie des synthèses est
rédigée
|
S-6
|
-Toutes les synthèses sont rédigées
-La synthèse générale de la revue de
littérature est rédigée et proposée à
l'évaluation
-Le logiciel retenu pour l'apurement des données est
maîtrisé
|
S-7
|
-les résultats de l'analyse de données sont
rédigés et proposés à l'évaluation
|
S-8
|
-Etat d'avancement du calcul de l'efficience technique (au
moins a 1/3)
|
S-9
|
-Etat d'avancement du calcul de l'efficience technique (au
moins a 2/3)
|
S-10
|
-Une 1ère partie de l'analyse des résultats et
des commentaires est rédigée et soumise à
évaluation
|
S-11
|
-Etat d'avancement du calcul de l'efficience technique (le
calcul doit être terminé)
|
S-12
|
-Une 2ème partie de l'analyse des résultats et
des commentaires est rédigée et soumise à
évaluation
|
S-13
|
-le rapport final est rédigé et soumis à
évaluation
|
Annexe 2 : Visite de maraichers dans la
périphérie d'Accra
Planches d'oignons
Remplissage d'arrosoirs
Arrosage
Traitement
phytosanitaire
Chou fleur
Table des matières
Remerciements
|
iii
|
Sommaire
|
iv
|
Table des illustrations
|
iv
|
Liste des sigles et abréviations
|
v
|
Première Partie : Contexte générale du
stage au sein du bureau régional
de la FAO pour l'Afrique
|
1
|
1.1 Présentation de la structure
|
1
|
1.1.1 Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation (FAO)
|
1
|
1.1.2 Bureau Régional de la FAO pour l'Afrique
(FAORAF)
|
2
|
1.1.3 L'unité ressources
naturelles/pêches/forêts (NR/FI/FO)
|
5
|
1.2 Organisation du stage
|
5
|
1.2.1 Mission et Attribution
|
5
|
1.2.2 Planification du travail
|
6
|
Deuxième partie : Collecte des eaux de
ruissellement et réutilisation des eaux usées dans l'agriculture
en Afrique subsaharienne.
|
7
|
Introduction générale
|
7
|
· Importance de l'agriculture pour l'Afrique
subsaharienne
|
7
|
· Infertilité des sols et rareté de l'eau
dans l'agriculture en Afrique subsaharienne
|
8
|
|
2.1 Techniques de collecte des eaux de ruissellement et
risques en agriculture en Afrique Subsaharienne.
|
11
|
Introduction
|
11
|
2.1.1 TCER comme stratégie de gestion des risques en
Agriculture
|
13
|
2.1.1.1 Risques et Agriculture en ASS
|
13
|
2.1.1.2 TCER & Réductions des risques en
agriculture en ASS
|
15
|
· Collecte des eaux de pluie à partir de petits
bassins versants (Micro-TCER)
|
15
|
· Collecte à partir de grands bassins versants
(Macro-TCER)
|
16
|
· Récupération des crues des cours d'eau ou
la culture de décrues (TRC/CD)
|
17
|
2.1.2 Limites à la mise en oeuvre et à
l'efficacité des TCER.
|
18
|
2.1.2.1 Facteurs techniques limitant l'efficacité des
TCER
|
19
|
· Facteurs climatiques et/ou pluviométriques
|
19
|
· Facteurs biophysiques.
|
20
|
2.1.2.2 Facteurs économiques limitant
l'efficacité des TCER
|
21
|
· TCER & Investissement
|
21
|
· TCER & Accès aux marchés
|
22
|
2.1.2.3 Limites à la promotion des systèmes de
TCER
|
22
|
· TCER & Structure de vulgarisation
|
22
|
· Structures et conditions socioéconomiques des
exploitants
|
23
|
2.1.3 Limites à l'adoption et à la
viabilité des TCER pour le producteur.
|
25
|
Conclusion
|
28
|
2.2 Efficience technique des systèmes d'irrigation dans
l'agriculture
urbaine et périurbaine au Burkina Faso.
|
30
|
Introduction
|
30
|
2.2.1 Méthodologie
|
33
|
2.2.1.1 Mesure de l'efficience technique
|
33
|
2.2.1.2 Estimation d'une SFA pour l'efficience technique
|
34
|
· Spécification du modèle
|
34
|
· Méthode d'estimation
|
36
|
2.2.1.3 L'identification des déterminants par un
modèle Tobit
|
37
|
· Spécification du modèle
|
37
|
· Estimation du modèle
|
37
|
|
2.2.1.4 Collecte des données
|
38
|
2.2.2 Résultats et discussions
|
39
|
2.2.2.1 Analyse des systèmes d'irrigation
|
39
|
2.2.2.2 Analyse de l'efficience dans le maraîchage au
Burkina Faso
|
42
|
2.2.2.3 Les déterminants de l'efficience technique
|
44
|
2.2.2.4 Discussion
|
46
|
Conclusion.
|
50
|
Conclusion générale
|
52
|
Troisième Partie : Bilan de l'expérience
professionnelle
|
54
|
3.1 Relation formation stage
|
54
|
3.2 Acquis et expérience professionnelle
|
55
|
Références bibliographiques
|
57
|
Annexes
|
63
|
|