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I - QU\u8217EST CE QUE LA PREVISION DES VENTES ?
4
A - DEFINITION : 4
B - ORIGINE : 4
C - EVOLUTIONS : 5
II - QUELS SONT LES OBJECTIFS DE LA PREVISION ?
7
A - A COURT TERME : 7
1 - Sur le plan du financement : 7
2 - Sur le plan de la production : 8
3 - Sur le plan commercial et du marketing:
8
4 - Sur le plan des ressources : 8
5 - sur le plan de la direction et de la
stratégie : 9
B - A MOYEN OU LONG TERME :
9
1 - Sur le plan du financement : 9
2 - Sur le plan de la production :
10
3 - Sur le plan commercial et marketing:
10
4 - Sur le plan des ressources : 10
5 - sur le plan de la direction et de la
stratégie 10
III - QUELS SONT LES OUTILS DE MODELISATION DE
LA PREVISION DES V ENTES ?
12
A - LES VARIABLES DE LA
DEMANDE : 12
1 - Composante tendancielle : 12
2 - Composante cyclique : 12
3 - Composante saisonnière :
13
4 - Composante résiduelle /
aléatoire : 13
B - LES METHODES
D\u8217ANALYSES : 14
1 - Méthodes Qualitatives :
14
2 - Méthodes quantitatives :
16
IV - QUELLES SONT SES APPLICATIONS ET ENJEUX ?
22
A - PRODUCTION 22
1 - Application à
l\u8217établissement du PIC et PDP : 22
2 - Application à la
détermination des besoins nets : 25
3 - Application à
l\u8217ordonnancement et le suivi de fabrication : 26
4 -Application à
l\u8217optimisation des flux : le juste à
temps : 27
5 - Application aux développements et aux
investissements : 29
B - FINANCIER 29
1 - Estimation du compte de résultat
prévisionnel : 30
2 - Application à
l\u8217élaboration du plan de trésorerie :
30
3 - Application à
l\u8217élaboration du plan de financement de
l\u8217entreprise : 31
C - MARKETING ET COMMERCIAL
32
1 - Application au choix du portefeuille
d\u8217activités : 32
2 - Application au choix de la stratégie
marketing (Marketing Mix): 33
D - RESSOURCES : 33
1 - Application aux ressources humaines :
33
2 - Application aux ressources
matérielles : 34
BIBLIOGRAPHIE 36
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Dans un contexte en perpétuelle évolution
où l\u8217offre est supérieure à la demande, toute
entreprise a besoin d\u8217anticiper ses besoins afin de conserver sa
compétitivité par rapport à la concurrence et
d\u8217assurer ainsi sa pérennité dans le moyen ou long terme.
Dans ce contexte contraignant, la prévision des ventes
est un processus complexe qui permet d\u8217estimer les demandes sur le plan
quantitatif et qualitatif afin d\u8217aider l\u8217entreprise à
anticiper ses besoins et prendre des décisions sur les plans tant
financiers, commerciaux qu \u8217au niveau de la production et des
ressources.
La prévision des ventes peut concerner le court terme
comme le moyen ou long terme en fonction des activités et des besoins de
l\u8217entreprise
De plus, le processus de prévision des ventes ainsi que
ses méthodologies différeront également en fonction de la
situation de l\u8217entreprise. L\u8217établissement de
prévisions fiables ne se fera pas de la même manière si les
prévisions sont établies sur une activité existante que
sur une entreprise existante ou sur une création d\u8217entreprise.
L\u8217objet de ce mémoire est de comprendre les
objectifs de la prévision des ventes, d\u8217expliquer les
différentes méthodologies et moyens à la disposition des
entreprises leur permettant d\u8217établir au plus juste des
prévisions de ventes ainsi que d\u8217aborder les diverses applications
de la prévision des ventes dans l\u8217entreprise.
La première partie de ce mémoire permettra
d\u8217introduire la notion de prévision des ventes à travers ses
origines et ses évolutions durant le siècle dernier.
La seconde partie, nous permettra d\u8217aborder les objectifs
de la prévision des ventes sur le plan qualitatif et quantitatif tant
sur le court terme que sur le moyen et long terme au niveau des
différentes fonctions de l\u8217entreprise.
La troisième partie permettra d\u8217aborder les moyens
et les méthodes d\u8217élaboration des prévisions des
ventes. On abordera les méthodes permettant d\u8217obtenir des
informations fiables sur les besoins qualitatifs du marché dans une
première partie. Puis nous évoquerons les méthodologies de
modélisation mathématique des ventes permettant d\u8217effectuer
des estimations quantitatives de ventes relativement fiables.
Enfin, la dernière partie permettra de décrire
le cadre d\u8217application de la prévision des ventes ainsi que ses
enjeux sur les différents services de l\u8217entreprise (production,
financier, commercial, ressources,...)
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I - Qu\u8217est ce que la prévision des ventes
?
A - Définition :
La prévision est définie comme la fonction
permettant d\u8217estimer la demande future pour les biens et les services
offerts par l\u8217entreprise, qui est établi soit
mathématiquement (données historiques), soit intuitivement
(connaissance du marché), soit en combinant les deux méthodes.
La prévision des ventes est définie comme le
processus par lequel l\u8217entreprise planifie et donc adapte ses
capacités à ses activités futures en fonction de
l\u8217estimation des demandes établie.
La prévision de la demande permet de :
· Etablir les capacités de production requises pour
ajuster l\u8217offre à la demande
· Choisir les technologies appropriées pour
répondre à l\u8217offre
· Orienter la politique et les stratégies de gestion
des stocks
· Déterminer les meilleures stratégies de
production
· Planifier les besoins et l\u8217utilisation des
différents équipements
· Planifier les besoins en main d\u8217oeuvre.
La prévision des ventes permet d\u8217évaluer
quantitativement les demandes et de définir qualitativement les cinq
variables de la compétitivité des activités de
l\u8217entreprise qui sont :
B - Origine :
Au siècle dernier, la situation économique des
pays dits développés était différente dans la
mesure où l\u8217offre était inférieure à la
demande. Les entreprises pouvaient alors imposer leurs conditions en terme
d\u8217offre (caractéristiques du produit, présentation, prix,
délai,...).
Avec les revendications sociales, le pouvoir d\u8217achat des
consommateurs a augmenté et la demande est devenue de plus en plus
conséquente.
L\u8217augmentation de la demande a confronté les
entreprises existantes à l\u8217émergence d\u8217une nouvelle
concurrence.
Les entreprises, pour rester compétitives et conserver
voire développer leur part de marché ont été
obligées d\u8217adapter leur offre aux besoins du marché. Le prix
de vente n\u8217étant plus, comme précédemment lié
au seul coût de réalisation augmenté de la marge
fixée par l\u8217entreprise mais devenu un prix marché dans
lequel l\u8217entreprise doit pouvoir financer ses activités ainsi que
réaliser son profit.
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Pour être en mesure de proposer une offre correspondant
à la demande tant sur le plan qualitatif que quantitatif tout en
optimisant son profit, l\u8217entreprise a dû apprendre à
s\u8217intéresser au marché et à connaître les
demandes actuelles comme futures afin de pouvoir anticiper ses besoins et les
gérer au plus juste pour maximiser son profit.
La prévision des ventes s\u8217est alors
imposée naturellement comme le meilleur moyen de prévoir les
demandes et d\u8217anticiper les besoins des entreprises afin que ses offres
soient capables de rencontrer les besoins du marché.
C - Evolutions :
Le concept du marketing a fait son apparition dès les
années 1920. Cependant ce n\u8217est qu\u8217à partir des
années 1950, qu\u8217est apparu la notion de marketing management comme
outil de gestion de l\u8217entreprise.
Les sciences de la connaissance du marché qui constituent
la base de l\u8217établissement
des prévisions de ventes actuelles se sont
progressivement développées dès les années 1950.
Les premières études ont été
menées principalement sur le plan qualitatif afin de mettre en
évidence les comportements d\u8217achat des consommateurs au travers
d\u8217études de motivation des consommateurs. En 1958 (Ferber
&Wales) puis en 1964 (Kaplan) ont promus les sciences du comportement comme
techniques de gestion.
Dans les années 60, les études de motivation
disparaissent au profit d\u8217études d\u8217opinions,
d\u8217étude de l\u8217impact de la marque sur l\u8217achat ainsi que
d\u8217étude de segmentation du marché (géographique,...).
Pour ce faire, les techniques d\u8217économétries se sont
développées permettant de modéliser des systèmes
à plusieurs variables devenant de plus en plus complexes.
Vers la fin des années 60, la multiplication des
méthodes de recherche en termes de connaissance du comportement
d\u8217achat des consommateurs, conduisit certains à imaginer des
solutions intégrées, permettant de faciliter la
réalisation de leurs études.
En 1968, James Engel avait imaginé le premier
modèle intégré du comportement du consommateur qui fut
rapidement complété par David Kollat et Roger Blackwell.
James Engel approfondi encore sa démarche avec
l\u8217aide de ses collègues pour aboutir peu après, à la
réalisation d\u8217un modèle intégré de
comportement des consommateurs, intitulé EKB.
Le modèle « EKB » intègre alors
l\u8217ensemble des composantes développées
précédemment dans les modélisations du comportement des
consommateurs pour proposer une solution considérant le consommateur
comme un « individu rationnel opérant ses choix en fonction
d\u8217un grand nombre de variables au terme d\u8217une interaction entre
croyance, attitude, intention et comportement»
C\u8217est principalement ce modèle qui fut à la
base de l\u8217apparition d\u8217une nouvelle discipline dans les enseignements
de gestion, le marketing management.
Certains grands chercheurs se sont spécialisés
dans les techniques du marketing management avec des statisticiens tels que
Fishbein (1963) qui s\u8217intéressa largement aux statistiques et
à la modélisation. Des chercheurs opérationnels se sont
également intéressés à cette nouvelle discipline
tel que Kotler dès 1965.
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Parallèlement, dès 1964, des revues
spécialisées apparaissent telles que « Journal of Marketing
Research » développant les nouvelles techniques de recherche en
marketing suivies de publications davantage consacrées à
l\u8217étude du consommateur dès 1974 : « Consummer Research
».
Les années 60 furent donc l\u8217ère des
études comportementale du consommateur mais ces années virent
également apparaître le développement de méthodes
d\u8217analyses quantitatives. Les méthodes quantitatives se basaient
principalement sur des modélisations, des simulations, des analyses
statistiques issues de la théorie générale des
systèmes et des méthodes de recherche opérationnelles de
1969 (Stash). Le développement des méthodes informatiques
multiplia encore les possibilités en termes statistiques de calcul dans
le domaine de la modélisation de prévisions.
Vers la fin des années 70 apparut une première
revue dédiée aux méthodes quantitatives « Marketing
Science » abordant des problématiques de recherche
opérationnelle. En 1979 Franck Bass (ancien du séminaire de
mathématiques appliquées au marketing de Harvard) et John Little
chercheur pionnier en matière de modélisation marketing
accédèrent à la direction de l\u8217une des plus grandes
associations de recherche opérationnelle américaine.
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II - Quels sont les objectifs de la prévision
?
La prévision des ventes est destinée à
construire les plans d\u8217actions commerciales et à en contrôler
l\u8217efficacité à court et moyen terme. Elle a également
pour objectif de fournir des informations aidant à la mise en place
d\u8217une stratégie mercatique à long terme, c'est-à-dire
d\u8217une durée généralement supérieure à
5ans.
Les objectifs de la prévision des ventes diffèrent
selon plusieurs facteurs :
· Le secteur d\u8217activité de l\u8217entreprise
· L\u8217utilisation souhaitée de ces
prévisions
· Les fonctions de l\u8217entreprise qui souhaite utiliser
ces prévisions
· L\u8217horizon temporel de ces prévisions.
Les prévisions de ventes ont pour objectif de faciliter
les prises de décisions à différents niveaux de
l\u8217entreprise selon l\u8217organigramme ci-dessous :
A - A court terme :
Les prévisions de ventes établies à
court terme ont pour principal objectif d\u8217aider l\u8217entreprise à
gérer ses activités sur l\u8217exercice en cours. Le court terme
concerne une période d\u8217exploitation qui est
généralement l\u8217année mais qui, selon les
activités peut être plus courte de l\u8217ordre du trimestre, du
mois, de la semaine voire de l\u8217heure.
1 - Sur le plan du financement :
Au niveau du financement la prévision des ventes
à court terme permet à l\u8217entreprise d\u8217estimer les
besoins en trésorerie nécessaires au financement de ses
activités. Elle permet également d\u8217évaluer les
coûts des éventuels recours à des prêts bancaires ou
autres crédits mais à l\u8217inverse, dans le cas d\u8217une
trésorerie fortement positive, également d\u8217identifier les
possibilités de placements d\u8217argent sous formes de titres,
d\u8217actions, ou de fonds financiers dans une autre entreprise. Cela peut
également lui permettre de revoir ses modalités de paiement afin
d\u8217être en mesure d\u8217accroître le prix de vente ou le
volume de ventes.
La prévision des ventes à court terme donne
à l\u8217entreprise des informations lui permettant d\u8217opter pour
les modalités de paiement (moyens et délais) les mieux
adaptés à ses prévisions d\u8217activités tant au
niveau de ses fournisseurs que de ses clients ou distributeurs.
La prévision des ventes à court terme, permet
au service financier d\u8217établir un tableau de bord
d\u8217exploitation permettant de mettre en évidence les ventes
prévues par activité et d\u8217évaluer d\u8217une part,
les différents coûts directs et indirects, fixes ou variables de
production mais également d\u8217estimer les principales recettes
liées aux ventes prévues. Ces données lui permettent
d\u8217estimer ainsi le chiffre d\u8217affaires prévisionnel de
l\u8217entreprise sur l\u8217exploitation à venir.
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Enfin, la prévision des ventes à court terme,
permet d\u8217évaluer les besoins de financement liés au cycle
d\u8217exploitation et donc de quantifier le BFRE (Besoin en Fond de Roulement
d\u8217Exploitation) de l\u8217entreprise.
Celui-ci est évalué en fonction de
différentes variables dont les plus courantes sont :
· Le taux d\u8217endettement global de l\u8217entreprise
· Ses taux d\u8217intérêt signés
· Sa rentabilité économique brute
· Ses parts de crédits de trésorerie dans
l\u8217endettement
· La durée de son crédit fournisseur
· La durée de son crédit client
· Sa durée de stockage,...
2 - Sur le plan de la production :
Au niveau de la production, la prévision des ventes
à court terme concerne une période inférieure ou
égale à 6 mois d\u8217exploitation. Cette prévision des
ventes sert à la gestion opérationnelle de production.
La prévision des ventes à court terme consiste
à planifier sa production sur une durée égale au
délai total d\u8217obtention du produit incluant les cycles
d\u8217approvisionnement et de fabrication.
La prévision des ventes à court terme fournit
à la production des estimations précises de ventes prévues
par article. Ces prévisions sont les plus fiables car basées sur
des données historiques proches de la période de
prévision.
La prévision des ventes à court terme sert
d\u8217une part au dimensionnement des approvisionnements et des stocks de
produits semi-finis ou finis et d\u8217autre part au lissage des charges
d\u8217atelier et à l\u8217ordonnancement.
3 - Sur le plan commercial et du marketing:
Au niveau commercial ou marketing, la prévision des
ventes à court terme a pour objectif d\u8217aider à la prise de
décisions tactiques.
Elle doit permettre d\u8217établir par produit des
prévisions de ventes sur l\u8217année incluant les variations
prévisionnelles afin d\u8217aider la production à planifier ses
activités ainsi que permettre à l\u8217entreprise de pouvoir
anticiper les besoins en financement de ses activités sur
l\u8217exercice en cours.
Les prévisions des ventes établies par les
services marketing fournissent tant des informations qualitatives sur les
caractéristiques des produits (marketing mix) permettant de maximiser
les ventes de chaque produit que des informations quantitatives.
4 - Sur le plan des ressources :
Sur le plan des ressources, la prévision à
court terme permet via l\u8217établissement de plans directeur de
production, d\u8217estimer les besoins en ressources humaines et
matérielles en fonction des prévisions de production
planifiées.
En fonction des besoins ainsi établis,
l\u8217entreprise doit recruter dans les domaines de compétences requis
par sa production et sous des formes contractuelles (CDD, CDI) fonction des
fluctuations de sa production (en termes de tendances et
saisonnalités).
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5 - sur le plan de la direction et de la stratégie :
A court terme, l\u8217objectif principal de la
prévision des ventes est de donner à la direction les
informations nécessaires à la mise en place d\u8217un «
système de production » permettant de répondre aux demandes
prévues.
Les prévisions à court terme ne prennent pas en
compte l\u8217ensemble des évolutions extérieures
étudiées dans le cadre de la prévision à moyen ou
long terme. Elles ne peuvent donc pas aider à la réalisation
d\u8217une stratégie mais appuient la gestion tactique et
opérationnelle des activités de l\u8217entreprise sur
l\u8217exercice en cours.
B - A moyen ou long terme :
1 - Sur le plan du financement :
Sur le moyen ou long terme, la prévision des ventes
intervient au niveau du financement de l\u8217entreprise afin d\u8217aider les
prises de décisions en matière d\u8217investissements. Les
investissements étant un engagement de ressources matérielles et
humaines de la part de l\u8217entreprise en vue de résultats à
venir. Sur le plan financier, les investissements peuvent être
principalement de trois types différents :
· Immobilisations incorporelles : (frais
d\u8217établissement, droit au bail, fonds de commerces, ...)
· Immobilisations corporelles : (terrains, bâtiments,
constructions, matériels et outillages, mobiliers,
véhicules,...)
· Immobilisations financières : (titres,
prêts, dépôts, cautions, ...)
La prévision des ventes permet via l\u8217estimation
des évolutions des demandes du marché, d\u8217anticiper les
besoins de l\u8217entreprise pour s\u8217adapter aux évolutions futures
du marché en investissant.
La prévision des ventes permet également de
prendre des décisions en matière de financement des
investissements de l\u8217entreprise. Les investissements peuvent être
réalisés via des fonds propres à l\u8217entreprise, ou via
des fonds d\u8217origine externe à l\u8217entreprise.
L\u8217anticipation des besoins en investissements lui permet
de se renseigner et de calculer les coûts des différentes
solutions envisageables pour financer ses investissements à venir et
adopter la politique la mieux adaptée à ses besoins parmi des
changements principalement :
· De statut juridique
· De politique sociale
· De politique d\u8217investissement
· De politique de financement
· De politique de gestion des dividendes.
En ce qui concerne sa politique de financement, la
prévision des ventes lui permettra d\u8217établir en fonction de
ses besoins la stratégie la mieux adaptée entre le recours
à des capitaux soit :
· Propres à l\u8217entreprise
· Provenant d\u8217actionnaires
· Provenant de rachat d\u8217actions par les
salariés
· Provenant de primes ou subventions
· Provenant de prêts ou titres participatifs
· Provenant d\u8217emprunts auprès
d\u8217établissements bancaires
· Provenant de crédits spécifiques (PME,
régionaux, étrangers, sectoriels...)
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2 - Sur le plan de la production :
Au niveau de la production, la prévision des ventes
à moyen terme permet de prendre des décisions relatives à
la planification des capacités de l\u8217entreprise ainsi que
d\u8217établir un plan directeur de production.
La période concernée par le moyen terme est
généralement comprise entre 6 mois et
2 ans mais toujours supérieure au cycle de fabrication et
d\u8217approvisionnement des produits de l\u8217entreprise.
La prévision à moyen terme fournit des
informations de prévisions par famille de
produits et permet à l\u8217entreprise d\u8217analyser
les différents programmes de fabrication possible.
En ce qui concerne la prévision à long terme,
sur le plan de la production, il peut s\u8217agir par exemple de prévoir
un besoin de construction d\u8217usine ou encore celui de concevoir ou de
lancer une nouvelle activité ou un nouveau produit. Il peut s\u8217agir
également de prévoir un besoin de diversification requis par le
marché pour assurer la pérennité ou le
développement de l\u8217entreprise.
Ces prévisions concernent des projets impliquant
l\u8217ensemble des services de l\u8217entreprise. Ce sont des projets
établis sur une durée généralement comprise entre 3
ans et 5 ans, parfois davantage. Ces prévisions fournissent des
informations par grandes familles de produits ou d\u8217activités. Elles
prennent en considération non seulement les données internes de
l\u8217entreprise mais surtout l\u8217ensemble des variables relatives à
l\u8217environnement économique, social, politique, technologique ou
concurrentiel de l\u8217entreprise.
3 - Sur le plan commercial et marketing:
Sur le plan commercial et marketing, la prévision
à moyen et long terme doit permettre de fournir des informations
relatives aux évolutions des demandes sur le plan qualitatif comme
quantitatif.
Via des enquêtes d\u8217opinion de clients ou
d\u8217experts, les études marketing permettent d\u8217identifier les
facteurs conditionnant l\u8217achat du produit par le consommateur.
4 - Sur le plan des ressources :
Sur le plan des ressources, la prévision à
moyen et long terme a pour objectif d\u8217optimiser l\u8217utilisation des
ressources de l\u8217entreprise ainsi qu\u8217assurer leur développement
continu.
Elle doit également permettre de vérifier que
l\u8217entreprise disposera des ressources nécessaires à la
réalisation de ses objectifs prévisionnels tant sur le plan
qualitatif (des connaissances ou compétences) que sur le plan
quantitatif (effectifs).
Enfin, les prévisions doivent permettre à
l\u8217entreprise de gérer ses ressources pour assurer sa croissance.
5 - sur le plan de la direction et de la
stratégie
Sur le moyen et long terme, les prévisions de la
demande puis des ventes doivent permettre d\u8217établir un plan
stratégique, c'est-à-dire établir une planification sur
une période de trois à cinq ans, permettant d\u8217assurer la
pérennité et la croissance de l\u8217entreprise.
Différentes stratégies peuvent être envisagées au
regard des forces et faiblesses de l\u8217entreprise ainsi que des
opportunités et menaces de son environnement.
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Sur le plan stratégique, les prévisions des
ventes à moyen ou long terme, établies généralement
par type d\u8217activités, permettent à l\u8217entreprise de
gérer son portefeuille d\u8217activités (arrêt d\u8217une
activité, renforcement d\u8217une activité, démarrage
d\u8217une nouvelle activité,..) en fonction de l\u8217estimation des
demandes et des ventes établies mais également de faire
évoluer les paramètres du « marketing mix » de ses
produits afin de mieux satisfaire les demandes à venir.
Sur le plan de la direction, les prévisions des ventes
permettent de faciliter la gestion des différentes ressources de
l\u8217entreprise (financières, humaines, matérielles, ...) ainsi
qu\u8217adapter son organisation pour répondre aux demandes futures et
pouvoir ainsi maintenir sa compétitivité par rapport à ses
principaux concurrents.
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III - Quels sont les outils de modélisation de
la prévision des ventes ?
A - Les variables de la demande :
Les variables de la demande peuvent affecter les données
selon trois modèles de
décomposition principaux et trois variables, la tendance
T, la saisonnalité S et la résiduelle R :
· Le schéma additif qui suppose
l\u8217indépendance des différentes composantes. Il
s\u8217écrit : xt = Tt + St + Rt.
Dans ce schéma, la saisonnalité est rigide en
amplitude et en période.
· Le schéma multiplicatif dans
lequel la composante saisonnière est liée à la tendance.
Il s\u8217écrit : xt = Tt \u215 St + Rt.
Dans ce schéma, la saisonnalité est souple et
permet des variations d\u8217amplitude au cours du temps.
· Le schéma multiplicatif complet
dans lequel il y a des interactions entre les trois composantes. Il
s\u8217écrit : xt = Tt \u215 St \u215 Rt.
C\u8217est actuellement le modèle le plus
utilisé en économie.
1 - Composante tendancielle :
La tendance matérialise l\u8217évolution de la
demande sur le long terme. Si l\u8217on veut une estimation
générale de la tendance on peut par exemple mentalement se baser
sur l\u8217écart en pourcentage entre la première valeur de la
période observée et la dernière afin d\u8217avoir une
approximation de la tendance générale de l\u8217évolution
des ventes sur une période donnée. Cependant, les deux valeurs
extrêmes retenues ne sont pas forcément significatives de la
tendance générale de l\u8217échantillon observé.
C\u8217est pourquoi, il existe des formules permettant de déceler avec
davantage de fiabilité la tendance générale de
l\u8217évolution des ventes sur une période donnée.
Cette tendance peut être obtenue par l\u8217utilisation de
différentes méthodologies qui seront détaillées
plus loin dans ce rapport :
· La méthode des moyennes mobiles
· La méthode par régression
2 - Composante cyclique :
Le cycle détermine l\u8217évolution de la
demande sur le moyen terme, par rapport à l\u8217activité
économique ou sectorielle de l\u8217entreprise. Les composantes
tendancielles et saisonnières sont souvent les plus visibles sur une
série de données chronologiques, cependant si on parvient
à en faire abstraction, la caractéristique qui subsiste dans une
série chronologique suffisamment longue est une série de
fluctuations irrégulières. Parfois ces fluctuations ont des
amplitudes et fréquences régulières (on peut alors parler
de cycles) généralement sur des périodes relativement
longues, de l\u8217ordre de plusieurs années, mais souvent il
s\u8217agit de phénomènes irréguliers.
La seule méthode permettant de mettre en
évidence la composante cyclique d\u8217une série de
données est l\u8217analyse spectrale. Elle permet la
décomposition des fluctuations en cycle de périodes et
d\u8217amplitudes différentes. Elle utilise la décomposition en
série de Fourier (utilisé également en physique) afin de
décomposer la série en une somme finie de sinusoïdes et
permet ainsi de calculer pour chacune d\u8217elles, sa contribution à la
variance générale de la série étudiée.
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3 - Composante saisonnière :
La saisonnalité permet de faire ressortir l\u8217ensemble
des variations périodiques influencées par le temps (saisons,
mois, jours, ...)
Pour évaluer la saisonnalité, on fait souvent
appel à l\u8217analyse de la période équivalente de
l\u8217année précédente pour évaluer les
prévisions des ventes. Cependant, l\u8217inconvénient de cette
méthodologie est que la tendance d\u8217une année sur
l\u8217autre n\u8217est pas forcément connue et l\u8217on ne peut savoir
l\u8217influence qu\u8217elle aura sur la saisonnalité de
l\u8217année de prévision.
De plus, la comparaison basée sur l\u8217étude
d\u8217une seule période, celle de la saison équivalente de
l\u8217année précédente peut avoir été
soumise à des influences accidentelles qui n\u8217auront pas
forcément les mêmes impacts sur l\u8217année suivante.Il
faut également affecter à la composante saisonnière, des
coefficients correspondants aux jours ouvrables de la période
concernée afin de prendre en compte les jours de travail effectifs sur
la période de prévision.
La composante saisonnière peut être mise en
évidence par la méthodologie des moyennes mobiles. La moyenne
corrigée selon les variations saisonnières doit toujours rester
identique à la moyenne de la série quelque soit la
saisonnalité des ventes. Seule la répartition des données
change sur l\u8217année.
La méthodologie de détermination de la
saisonnalité de l\u8217échantillon de données
observé, est basée sur plusieurs étapes :
· l\u8217estimation de la tendance via la méthode
des moyennes mobiles d\u8217ordre 12 (sur l\u8217année)
· Le calcul des écarts par rapport à la
série observée
· La moyenne par mois des différents écarts
observés sur plusieurs années. (Une fois additionnées sur
l\u8217année, la somme de ces moyennes doit être égale
à 0)
· Le calcul de saisonnalité (série CVS) est
alors la différence entre la série brute et le coefficient de
saisonnalité du mois considéré précédemment
calculé.
4 - Composante résiduelle /
aléatoire :
La composante aléatoire permet de mettre en
évidence l\u8217ensemble des variations qui ne sont pas
influencées par des facteurs identifiés. Dans la formule
précédemment citée en introduction, il s\u8217agit du
facteur résiduel Rt qui résulte de la donnée
observée auquel on déduit l\u8217ensemble de toutes les autres
composantes connues. Au sens mathématique, on distingue la composante
aléatoire de la composante résiduelle.
La composante est dite résiduelle s\u8217il est possible
de trouver une loi de reproduction de cette composante via des outils tels que
:
· Espérance mathématique nulle
· Symétrie de la distribution par rapport à
la moyenne
· Constance de la variance,...
La composante est dite aléatoire si elle ne répond
à aucune loi mathématique.
Pour déterminer s\u8217il s\u8217agit d\u8217une
composante aléatoire ou résiduelle, on pourra utiliser les
méthodes d\u8217autocorrélation (ou corrélogramme).
Laetitia LEVEILLE Page 13 sur 36 ID : 662
B - Les méthodes d\u8217analyses :
Il existe principalement deux types d\u8217analyses en termes de
prévision des ventes, les méthodes qualitatives et les
méthodes quantitatives.
Les méthodes qualitatives sont essentiellement
basées sur l\u8217opinion, la comparaison et le jugement. Les plus
utilisées sont :
· La méthode de sondage
d\u8217opinions (enquêtes auprès des vendeurs ou
distributeurs des produits)
· La méthode de comparaison
(Basée sur des analogies historiques. La prévision se base alors
sur des comparaisons avec des produits similaires vendus dans le
passé).
· La méthode Delphi (Basée
sur les réponses à une série de questions par un panel
d\u8217experts).
· Les études de marchés
(Basées sur la réalisation de questionnaires transmis
aux consommateurs éventuels afin d\u8217anticiper les
évolutions de la demande du marché).
Les méthodes quantitatives reposent
généralement sur l\u8217extrapolation de la demande dans le temps
via l\u8217utilisation de données de consommation passées. Les
principales méthodes quantitatives sont les suivantes :
· La méthode quantitative simple (qui se base sur la
demande actuelle)
· La méthode des moyennes mobiles (Basée sur
la moyenne de la demande réelle des n périodes
précédentes
· La méthode de lissage exponentiel (Basée
sur des moyennes pondérées par des coefficients exponentiels)
· La méthode de la tendance (Basée sur des
projections linéaires, exponentielles, logarithmiques ou polynomiales de
la demande passée. En fonction du modèle d\u8217évolution
établi, on établit des prévisions selon l\u8217allure qui
s\u8217adapte le mieux à l\u8217évolution de la demande).
· La méthode de décomposition (Basée
sur la décomposition des résultats en fonction des
différentes variables de tendance, saisonnalité et des effets
aléatoires)
· Les méthodes de régression et
corrélation (Basées sur l\u8217utilisation de la droite des
moindres carrés et de la corrélation avec une variable de
dépendance).
1 - Méthodes Qualitatives :
a - Les sondages d\u8217opinions :
Les sondages d\u8217opinions consistent à
réaliser un questionnaire qui sera présenté auprès
d\u8217un échantillon d\u8217individus afin d\u8217en déduire une
estimation de la répartition de l\u8217opinion de l\u8217ensemble de la
population.
Le sondage d\u8217opinions permet donc principalement de fournir
des informations qualitatives. Il en existe principalement deux types :
· Sondage d\u8217opinions de vendeurs :
Cette méthode est basée sur
l\u8217évaluation des ventes futures, établies par les
représentants de l\u8217entreprise. Elle permet d\u8217effectuer des
estimations de la demande. Cette méthode fournit des informations
précieuses car elles sont issues d\u8217un contact direct avec les
clients, cependant elles risquent d\u8217être faussées par le
manque de subjectivité des personnes interrogées.
Laetitia LEVEILLE Page 14 sur 36 ID : 662
· Sondage d\u8217opinions d\u8217experts
:
Cette méthode est basée sur
l\u8217évaluation des futures ventes établies par les cadres
dirigeants ou parfois également par les distributeurs ou fournisseurs.
Elle permet de combiner les opinions d\u8217un plus grand nombre de personnes
mais les résultats risquent d\u8217être basés sur les
estimations des personnes dont l\u8217avis représente le plus de
poids.
c - La méthode Delphi :
La méthode Delphi est une méthode
d\u8217estimation qui fait appel à des consultants externes pour fournir
différentes hypothèses successives aboutissant à un
consensus final.
Les avantages de la méthode Delphi est la
rapidité pour obtenir un consensus de la part de l\u8217ensemble des
participants et la facilité de mise en oeuvre même avec des
participants géographiquement éloignés. La méthode
Delphi permet d\u8217avoir des avis de spécialistes en évitant
les groupes de discussions pas toujours évidents à conduire.
Cette méthode présente également l\u8217avantage de
réduire les risques de subjectivité ou de surpondération
dans la mesure où les participants ne sont pas concernés par la
question à gérer mais cela nuit à la rapidité
d\u8217analyse car les consultants ne connaissent pas l\u8217entreprise.
En revanche cette méthodologie ne répond
qu\u8217à des questions à un seul paramètre et ne
gère absolument pas les impacts inattendus liés à cette
question.
De plus, les prévisions ainsi établies sont
largement dépendantes des qualités d\u8217analyse des consultants
choisis. La méthode Delphi est basée sur une approche dialectique
par enquête :
· La thèse : établit une opinion ou une
vue
· Antithèse : établit l\u8217opinion ou la
vue contradictoire
· Synthèse : permet d\u8217établir un
consensus final.
La méthode se déroule de la manière
suivante :
· On constitue une équipe pour entreprendre et
contrôler le projet
· On choisit un ou plusieurs panels de participants pour
l\u8217étude, généralement des experts du domaine de
recherche
· On développe un premier questionnaire
· On éprouve ce questionnaire afin de
vérifier que les mots utilisés ne risquent aucune ambivalence ou
ambiguïté.
· On transmet alors le questionnaire ainsi
éprouvé aux membres du jury
· On analyse les résultats de ce premier tour
· On effectue un second tour auprès du jury avec le
questionnaire
· On analyse les réponses du second tour et on
procède ainsi jusqu\u8217à ce que les résultats ainsi
obtenus soient stabilisés
· On réalise la synthèse des résultats
obtenus dans un rapport pour en déduire des conclusions.
d - Les études de marchés :
L\u8217étude de marché est un ensemble de
techniques qui doivent permettre de mesurer, analyser et comprendre les
appréciations, besoins et attentes des consommateurs. Les principaux
outils des études de marchés sont les sondages, panels,
enquêtes, entretiens individuels ou réunions de groupes.
Laetitia LEVEILLE Page 15 sur 36 ID : 662
L\u8217avantage de cette méthode est d\u8217exploiter
des données tirées directement du marché ciblé mais
l\u8217inconvénient est que les informations de prévisions ainsi
obtenues ne reflètent pas forcément le comportement réel
des clients.
L\u8217étude de marchés peut parfois
également être basée sur l\u8217utilisation de
marché-tests afin d\u8217étudier le comportement d\u8217un panel
de consommateur par rapport au produit que l\u8217entreprise souhaite
commercialiser à terme à plus grande échelle.
Cette méthode est basée sur la mise en vente
expérimentale du produit sur une zone limitée du marché et
d\u8217utiliser les résultats obtenus pour prévoir les ventes
futures.
L\u8217avantage de cette méthode est que les
résultats reflètent le comportement réel des clients
vis-à-vis du produit mais les résultats futurs comportent le
risque d\u8217être biaisés par l\u8217effet de la concurrence ou
par d\u8217autres facteurs.
2 - Méthodes quantitatives :
Les méthodes quantitatives découlent
généralement de la décomposition des historiques de ventes
et de séries de données chronologiques.
Les séries chronologiques présentent
l\u8217avantage de permettre d\u8217obtenir très rapidement des
prévisions basées sur des données réelles mais ces
prévisions se basent sur l\u8217hypothèse que les tendances
d\u8217achats resteront inchangées sur la période de
prévisions.
Elles sont basées sur les études des
réalisations passées, c'est-à-dire basées sur des
données étudiées sur une période définie
comme représentative, à une périodicité
d\u8217étude constante, la périodicité de la
prévision souhaitée. (Exemple : Commandes mensuelles des trois
dernières années pour établir les prévisions
mensuelles de l\u8217année suivante).
a - La méthode quantitative
simple :
Les méthodes quantitatives simples consistent à
utiliser des formules mathématiques simples afin d\u8217effectuer une
première approximation de prévisions et de connaître
l\u8217importance des variations de la demande pour évaluer la
difficulté à réaliser des prévisions fiables.
Les principales méthodes quantitatives simples sont :
· La moyenne dont la formule
générale pour une série chronologique de données xt
est la suivante :
n
xt
n
Où n, est le nombre d\u8217observation et x les
données obtenues pour les différentes périodes
observées.
La moyenne ne donne qu\u8217une allure générale
des prévisions de ventes sur la période.
Elle ne fournit aucune information sur les variations de
vente au cours de la période étudiée. La moyenne
présente donc un intérêt limité dans
l\u8217établissement des prévisions de ventes.
Laetitia LEVEILLE Page 16 sur 36 ID : 662
· La dispersion est obtenue via le
calcul de la variance de la série chronologique étudiée.
Elle permet d\u8217étudier la dispersion des données par rapport
à la moyenne précédemment établie. Elle permet donc
de fournir des informations relatives aux variations maximales de consommations
sur la période observée par rapport à la moyenne
générale. Elle est obtenue par l\u8217observation de
l\u8217ensemble des données ou uniquement d\u8217un échantillon
des données. Si l\u8217étude de dispersion est
réalisée via la connaissance de l\u8217ensemble des
données d\u8217étude, la formule suivante sera appliquée
:
2
t n
=
t =
( )
xt x
-
1
Var x
( )
n
Cependant, dans une étude de prévision on ne
peut généralement pas disposer de l\u8217ensemble des
données, on basera donc notre étude de dispersion sur seulement
un échantillon représentatif de données.
Dans ce cas, l\u8217analyse des dispersions pourra être
obtenue via la formule suivante :
( )
xt x
-
En terme statistique, on utilisera plus fréquemment la
racine carré de la variance, intitulée écart type pour
définir les écarts des données par rapport à la
moyenne :
=
ó
Var(x)
· Le coefficient de variation
résulte des données précédentes et se
définit comme le rapport entre l\u8217écart type à la
moyenne à partir de la série de données brutes. Il est
défini selon la formule suivante :
CV óx
=
x
Ce coefficient de variation constitue un indicateur de
difficulté pour le prévisionniste. Plus il est important, plus
les variations des ventes seront importantes au cours de la période
étudiée, et plus l\u8217élaboration de prévisions
fiables sera délicate. Une fois ces méthodologies d\u8217analyse
simples réalisées, le prévisionniste devra s\u8217appuyer
sur des méthodologies plus complexes afin d\u8217établir des
prévisions plus précises.
b - Les méthodes de lissage des
données :
Ces méthodes sont des méthodes statistiques
consistant à prévoir les ventes futures d\u8217après
l\u8217analyse des tendances passées par différents moyens
notamment :
· La méthode des moyennes
mobiles est un type de moyenne statistique utilisé sur des
séries ordonnées de données, souvent temporelles, afin
d\u8217atténuer les fluctuations transitoires de manière à
mettre en évidence les tendances sur le plus long terme. Il s\u8217agit
de remplacer chaque donnée par la moyenne locale des x données
l\u8217encadrant (x étant l\u8217ordre de la moyenne mobile) en chaque
donnée de la série étudiée. Cette méthode
est utilisée afin de lisser un ensemble de données pour faire
émerger une tendance générale.
La moyenne mobile simple est donc réalisée par la
formule suivante :
1 N-1
x soit :
n x
= -
n k
k=0
N
xn - N xn
N
xxn + = - 1 - n N
Laetitia LEVEILLE Page 17 sur 36 ID : 662
· La méthode des moyennes mobiles
pondérées permet via l\u8217utilisation de coefficients
de donner un poids distinct à chaque valeur utilisée dans le
calcul. En termes de prévision, cette méthode permet de donner
davantage de poids aux données les plus récentes qui ont
davantage de chance d\u8217être affectées de contraintes proches
de celles de la période de prévision. La moyenne mobile
pondérée est calculée selon la formule suivante :
nPM
xM
+ - + + +
( 1) ... 2
n P P P
M M n M n
- - + - +
1 2 1
=
2 1
+
n n
+ - + +
( 1) . . .
· La méthode de lissage
exponentiel est basée également sur la méthode
des moyennes mobiles et consiste également à donner davantage de
poids aux valeurs les plus récentes. La moyenne mobile exponentielle
consiste à affecter des coefficients décroissants aux
données de manière exponentielle. Le poids de chaque
donnée utilisée dans le calcul de la moyenne est
systématiquement plus important que celui de la donnée qui
précède sans néanmoins supprimer totalement les effets des
données les plus anciennes.
Afin d\u8217effectuer le lissage des données selon la
méthodologie de la moyenne mobile exponentielle, il s\u8217agit de
déterminer une constante de lissage nommée
généralement á comprise entre 0 et 1 qui peut
être exprimée de trois façons différentes :
· Par sa valeur numérique Ex : á
=0,1 ;
· En pourcentage Ex : á =10% ;
2
· En nombre de périodes : Ex : N=12, où ;
\u945á
=
N+1
Dans cette formule, N, contrairement aux autres
méthodologies présentées, ne représente pas le
nombre total de données utilisées dans la moyenne mais ne sert
qu\u8217à spécifier la constante de lissageá.
Chaque nouveau calcul de la moyenne exponentielle ajoutant l\u8217effet de
l\u8217observation la plus récente sans abandonner les données
plus anciennes. Le poids total des N observations utilisées par une
moyenne mobile exponentielle ne représente qu\u8217en fait environ 86%
du poids total.
La formule simplifiée du calcul de la moyenne mobile
exponentielle a été exprimé par deux statisticiens
différents de deux manières différentes :
· Roberts : xt = áxt
+ (1?á) xt ?1
· Hunter : xt = á xt
? 1 + (1?á) xt ?1
Cette formule présuppose que la moyenne mobile
exponentielle soit initialisée par un coefficient x1,
représentant le point de départ du calcul. Ce coefficient peut
parfois être calculé via le calcul de la moyenne simple des 4 ou 5
premiers échantillons. En fonction de l\u8217importance de la constante
de lissage, cette valeur aura plus ou moins d\u8217incidence sur le calcul
final de la moyenne mobile exponentielle des échantillons
observés.
La formule complète de la moyenne mobile exponentielle
représente la somme des valeurs classées par ordre chronologique
décroissant et affectées d\u8217un coefficient égal
à (1- á) affectées de puissances croissantes
selon la formule suivante :
xt= á (xt + (1-á) x
t-1 + (1-á )2 xt-2 + ...
8
)
á á
-
( 1
Soit : xt =
n x
t n
-
n = 0
Laetitia LEVEILLE Page 18 sur 36 ID : 662
Néanmoins, en fonction de la précision
souhaitée, on se limitera généralement à
l\u8217étude d\u8217un échantillon limité de
données dans la mesure où l\u8217influence des plus anciennes
mesures sur la moyenne mobile ainsi calculée sera rapidement faible.
c - Les méthodes causales :
Ces méthodes dites d\u8217analyse causales, sont des
méthodes statistiques permettant de déterminer le rapport entre
la demande et les facteurs qui l\u8217influenceront.
Ces méthodes permettent de mettre en évidence
les relations entre la demande et les différents facteurs qui sont
susceptibles de l\u8217influencer à long terme. Néanmoins, ces
méthodes sont parfois difficiles à mettre en oeuvre car exigent
une quantité de données importante pour obtenir des
résultats fiables.
· Méthode de corrélation
:
La méthode de corrélation a pour objectif de
corréler c'est-à-dire mettre en évidence les similitudes
d\u8217évolution entre deux phénomènes distincts. La
corrélation simple mesure le degré de corrélation entre
deux phénomènes simples représentés par des
variables x et y.
Lorsque tous les points du couple de valeurs (x, y)
correspondants aux variables des phénomènes étudiés
sont alignés sur une droite, on parle alors de corrélation
linéaire. Si ce même couple de valeurs se trouve aligné sur
une courbe d\u8217allure quelconque, on parle alors de corrélation non
linéaire. Il existe différents types de corrélation :
· La corrélation positive qui suppose que les
valeurs des deux variables évoluent simultanément dans le
même sens. (Si l\u8217une augmente, l\u8217autre augmente
également et inversement).
· La corrélation négative suppose que les
valeurs des deux variables évoluent simultanément dans le sens
inverse (si l\u8217une augmente, l\u8217autre diminue et inversement)
· Les valeurs sont dites non corrélées
s\u8217il n\u8217existe aucun lien d\u8217évolution entre les deux
variables considérées.
Les valeurs des deux phénomènes
représentés par les variables x et y peuvent être
représentées graphiquement sur une courbe afin de mettre en
évidence le lien qui les relie mais cette courbe ne fournit qu\u8217une
allure générale sans mettre en évidence le lien
mathématique existant entre les deux variables.
Afin de mettre en évidence le lien unissant les deux
variables, on procède au calcul d\u8217un coefficient, appelé
coefficient de corrélation simple, toujours compris entre -1 et 1 et qui
dans le cas d\u8217une corrélation linéaire se définit par
:
t n
=
y
Cov x
( ,
) =
*
ñxy
óx
óy
( )( )
x x y y
- -
t t
t
=
t n
=
t n
=
1
-
2
2
( )
y y
-
t
(x t
x
)
1
=
=
t
t
1
Où Cov(x,y) est la covariance entre les variables x et
y óx et óy sont les écarts types des
valeurs x et y
Et n le nombre de valeurs d\u8217observation des
variables.
Laetitia LEVEILLE Page 19 sur 36 ID : 662
S\u8217il s\u8217agit d\u8217une corrélation positive,
le coefficient sera proche de 1, s\u8217il s\u8217agit d\u8217une
corrélation négative, le coefficient tendra vers -1 et enfin si
le coefficient tend vers 0, on pourra alors considérer que les variables
ne seront pas corrélées.
Néanmoins, si la corrélation permet de mettre
en évidence des similitudes d\u8217évolution entre deux
phénomènes observés, un coefficient de corrélation
élevé ne présuppose pas du lien réel de
causalité entre deux phénomènes. Il peut s\u8217agir de
deux phénomènes totalement indépendants dont le seul lien
est la variation de leurs valeurs.
Utilisant la méthode de corrélation, on peut
également comparer les variables d\u8217un phénomène
à celles observées lors d\u8217une période
précédente sur le même phénomène, il
s\u8217agit alors d\u8217autocorrélation.
L\u8217autocorrélation consiste
à étudier le coefficient de corrélation entre la
série étudiée et cette même série de
données décalée dans le temps d\u8217un décalage K.
En général on choisit un décalage où :
n
n
= = n est le nombre d\u8217échantillons de la
série observée.
K 6 3
Le coefficient d\u8217autocorrélation entre deux
séries d\u8217une même donnée décalée dans le
temps d\u8217un décalage k est donné par la formule suivante :
n
x 1
t k
=
=
+
+
1
k
1
-
k
-
-
x2
)
(x t
(x t
=
=
2
) 2
t
1
1
k+
k+
n
n
-
k
=
=
=
xt
x2
xt
x1
rk
et
Où :
1
t k
= +
n
n
1
1
(x t
x x x
1)( )
-
t k
- 2
n k
- t
n k
- t
Les coefficients de corrélations ainsi calculés
peuvent être représentés graphiquement par un
corrélogramme dont l\u8217ensemble des valeurs rk seront situées
entre -1 et 1.
· Méthode de Box &
Jenkins :
Cette méthode est fortement utilisée dans le
cadre de la prévision et sert à identifier à quelle loi de
reproductibilité répond le phénomène. Il se base
sur l\u8217étude du corrélogramme précédemment
présenté, et utilise principalement deux types de modèles
qui peuvent être combinés et permettre ainsi de représenter
la plupart des processus aléatoires stationnaires.
Chaque modèle est caractérisé par sa
fonction d\u8217autocorrélation simple (FAC) et sa fonction
d\u8217autocorrélation partielle (FAP).
Néanmoins ces différentes méthodes ne sont
applicables qu\u8217à des séries affectées ni de tendance
ni de saisonnalité.
o Le modèle AR
Il représente la partie autorégressive
d\u8217un processus c'est-à-dire lorsqu\u8217il existe une relation de
type fonction affine entre la série de données et cette
même série affectée d\u8217un décalage temporel. La
partie autorégressive d\u8217un processus est constituée
d\u8217une combinaison linéaire finie des valeurs passées du
processus définie par la formule suivante :
x t = a1x t - 1 + ... +a
p x t - p + b t
La FAC de ce type de modèle étant une
exponentielle ou une sinusoïde amortie.
Laetitia LEVEILLE Page 20 sur 36 ID : 662
o Le modèle MA :
Il représente la partie moyenne mobile du processus et
est constitué d\u8217une combinaison linéaire finie en t des
valeurs passées d\u8217un bruit blanc (c'est-à-dire variable de
moyenne nulle et variance constante).
x t = b t -è1b
t -1 - ... - èqbt-q où bt est un bruit
blanc.
La FAP de ce type de modèle étant une
exponentielle ou une sinusoïde amortie.
Il existe une symétrie parfaite entre la FAP d\u8217un
modèle MA et la FAC d\u8217un modèle AR et inversement.
o Le modèle ARMA :
Le modèle ARMA, est une combinaison des deux
méthodes précédemment présentées, il est
calculé par la formule suivante :
tq-
a x a x b b b
1 1 ... è 1 1 ... è
x = + + + - - -
t t p t p t t q
- - -
Cette méthodologie ARIMA est déclinée en
plusieurs applications spécifiques notamment dans le domaine de la
finance (ARFIMA).
· Méthode de régression
simple:
La méthode de régression vient en
complément des méthodes de corrélation
précédemment étudiées afin de fournir des
informations permettant de quantifier la relation entre les deux variables
étudiées. Dans le cadre de la prévision il peut
s\u8217agir par exemple de quantifier la relation entre les ventes et les
facteurs explicatifs des ventes.
La méthode de régression permet de
représenter cette relation par la formule
suivante :
V t = b 1 x t +
b 0 + å t
où : b1 et
b0 sont les coefficients recherchés, Vt
est la variable à expliquer, xt est la variable explicative
appelée également variable exogène et åt
est un terme aléatoire qui contient tout ce qui n\u8217est pas
expliqué par le modèle ainsi défini.
· Méthode de régression
à plusieurs variables :
l\u8217économétrie :
Dans le domaine de l\u8217économie, il existe souvent
plusieurs variables qui sont supposées influer sur le
phénomène ou la variable observée. L\u8217objet de
l\u8217économétrie, basée sur la méthode de
régression est de représenter l\u8217ensemble des
paramètres liant la variable à expliquer aux différentes
variables explicatives.
Par exemple, pour un modèle à 5 variables, la
formule se présentera de la manière suivante :
t
y b b x b x b x b x b x
2 2 3 3 4 4 5 5
t t t t
t t t
= + + + + + + å
0 1
Laetitia LEVEILLE Page 21 sur 36 ID : 662
IV - Quelles sont ses applications et enjeux ?
A - Production
Au niveau de la production, les prévisions de la
demande servent à établir le plan industriel et commercial ainsi
que le plan directeur de production qui ont pour objectif principal
d\u8217assurer l\u8217adéquation entre le plan de charge commercial et
les capacités de production de l\u8217entreprise. Ce plan sert
également de base à l\u8217établissement du budget de
fonctionnement de l\u8217entreprise.
Les prévisions permettent également
d\u8217optimiser les flux de production par la réalisation à
partir des prévisions établies et des stocks disponibles, des
besoins nets requis pour réaliser les prévisions
établies.
De plus, les prévisions fournissent des informations
pour établir l\u8217ordonnancement de la production. Elles permettent de
répartir ou d\u8217ajuster les ressources sur telles ou telles
activité en fonction des demandes et des priorités
identifiées.
Enfin, les prévisions qualitatives, permettent
à l\u8217entreprise d\u8217orienter ses recherches sur les
évolutions de produits lui permettant de se positionner sur un
marché ciblé. Les prévisions qualitatives des ventes
permettent de cibler les études menées par les services de
recherche et développement de l\u8217entreprise sur les attentes
identifiées des consommateurs.
1 - Application à
l\u8217établissement du PIC et PDP :
Le PIC est représenté sous la forme d\u8217un
tableau synthétique et permet de visualiser, à des
périodicités constantes (variables en fonction de
l\u8217activité, pouvant aller du mois au trimestre, au semestre voire
à l\u8217année), pour chacune des différentes familles de
produits de l\u8217entreprise, les prévisions quantitatives
associées à la production réalisable. Une dernière
ligne permet de visionner, en fonction des prévisions de ventes et de
production établies, l\u8217état des stocks.
Le PIC peut ainsi être établi sur une ou plusieurs
années.
Le Plan industriel et commercial sert de base à la
planification des besoins de l\u8217entreprise en terme de ressources
(matérielles, humaines) et donc également au besoin en
financement de l\u8217entreprise (investissements prévisionnels, besoins
en fond de roulement,..)
Le rôle majeur du PIC est de prévoir les charges
des différentes ressources de l\u8217entreprise tant en interne
(salariés) qu\u8217en externe (fournisseurs, ...)
Laetitia LEVEILLE Page 22 sur 36 ID : 662
Afin d\u8217établir ces charges au niveau de chacun
des postes de l\u8217entreprise pour vérifier l\u8217adéquation
charge/capacité par rapport aux prévisions établies, le
PIC se base sur l\u8217étude de macro gramme permettant de chiffrer en
heures de main d\u8217oeuvre, les travaux à effectuer sur chaque machine
ou poste de production.
Les macro-gammes contiennent des temps opératoires
moyens pour chaque article de la famille de produits étudié sans
prendre en considération les temps « morts »,
c'est-à-dire les temps de changements de séries, de
réglages ou de pannes. On peut ensuite représenter graphiquement
les valeurs de charges et capacités afin de visualiser le rapport
charge/capacité par poste. Cela permet d\u8217identifier rapidement les
postes « goulets » c'est-à- dire dont la charge est
disproportionnée par rapport aux ressources qui lui sont
affectées.
Le PIC est généralement établi via des
moyens informatiques permettant de simuler différentes hypothèses
pessimistes comme optimistes concernant les prévisions de la demande et
donc celles de production et de permettre ainsi aux décideurs
d\u8217imaginer d\u8217ores et déjà plusieurs scénarios
à suivre en fonction de la situation réelle de la production.
Le plan industriel et commercial permet de répartir la
charge prévisionnelle par mois en fonction des jours ouvrables et ainsi
d\u8217évaluer les besoins de l\u8217entreprise en ressources.
Dans le cas de production sur commande, l\u8217entreprise
pourra en fonction de fluctuations importantes prévues, prévoir
une variation d\u8217effectifs en faisant appel à des ressources
humaines temporaires externes (CDD ou intérimaires) ou en jouant sur la
flexibilité de ses ressources humaines internes (heures
supplémentaires, repos compensatoires, modulation,...).
L\u8217entreprise peut également choisir de lisser sa
production sur l\u8217année en fonction de son secteur
d\u8217activité (produits non périssables, non spécifiques
et facilement stockables) et de ses capacités de stockage en choisissant
de produire régulièrement sur l\u8217année (à
effectif quasiment constant) et de stocker une partie de sa production afin
d\u8217absorber les futures fluctuations de la demande.
Elle peut de la même manière choisir de stocker
des stocks de matières ou de produits semi-finis. Néanmoins cela
n\u8217est également faisable qu\u8217en fonction de la situation
financière de l\u8217entreprise car le stockage de matière,
produits semi-finis ou produits finis, présuppose une avance de
financement jusqu\u8217à la vente qui peut avoir lieu plusieurs mois
après. L\u8217entreprise doit alors prévoir un fond de roulement
important.
Le choix de stratégie de production permettant de
minimiser les coûts peut se baser sur une formulation mathématique
de programmation linéaire intégrant les différents
coûts et variables de chacune des solutions. Il prend en compte
différents paramètres :
· Nombre de périodes considérées :
T
· Demandes estimées sur la période t : Dt
· Nombre de jours travaillés sur la période t
: nt
· Nombre d\u8217unités produites par jour et par
personne : p
· Stock seuil minimum exigé au début de la
période : SMINt
· Coût d\u8217embauche d\u8217une personne : CE
· Coût de licenciement d\u8217une personne : CL
· Coût de stockage d\u8217une unité pendant
une période : CS
· Coût de production d\u8217une unité (en
horaire normal) : CHN
· Coût de production d\u8217une unité (en
heure supplémentaire) : CHS
· Coût de sous-traitance d\u8217une unité :
CST
Laetitia LEVEILLE Page 23 sur 36 ID : 662
Ces paramètres étant affectés en fonction
de choix de différentes variables qui sont essentiellement :
· Embauche au début de la période t : Et
· Licenciement au début de la période t :
Lt
· Unités produites en heures normales pendant la
période t : Pt
· Unités en heures supplémentaire durant la
période t : HSt
· Unités sous traitées à la
période t : STt
· Effectifs au début de la période t : EFt
· Stocks au début de la période t : St
En fonction des prévisions établies sur la
période t considérée, le coût de production peut
être simulé par la fonction suivante :
T
(
t =1
|
CE E CL L CS S CHN P CHS HS CTS ST
· + · + · + · + · +
·
t t t t t t
|
|
Les paramètres et variables précédemment
décrits permettent également de calculer les différents
paramètres de production indépendamment les uns des autres
(nombre d\u8217unités produites en heures normales, en heures
supplémentaires, variation d\u8217effectifs ou de stocks durant la
période considérée, ...) en fonction des besoins de
l\u8217entreprise.
Le PIC étant basé sur des prévisions qui
peuvent différer plus ou moins de la réalité, il sera
généralement réadapté durant la période
d\u8217étude afin de réajuster les prévisions et plans de
charges qui en découlent.
Le PIC, et de ce fait, les prévisions établies,
servent de base à l\u8217établissement du plan directeur de
production (PDP).
Le PDP, permet d\u8217établir une planification
détaillée de la production de l\u8217entreprise, non pas comme
c\u8217était le cas pour le PIC par famille de produits mais pour
chacune des références de l\u8217entreprise. De plus,
l\u8217élaboration du PDP prend en considération davantage de
paramètres récents tels que les prévisions
actualisées, les nouvelles commandes reçues ou l\u8217état
réel des stocks.
Le PDP permet donc d\u8217établir pour chaque article
fabriqué et chaque produit, les quantités à produire sur
des horizons très précis pouvant aller jusqu\u8217à la
planification de production à la semaine. Le PDP est
synthétisé également sous la forme d\u8217un tableau
fournissant pour chaque semaine de production, les informations suivantes :
· Prévisions de ventes
· Commandes fermes
· Stocks prévisionnels à la fin de chaque
semaine
· Production prévues pour chaque semaine
· Produits disponibles à la vente
La première partie du tableau est basée sur des
commandes fermes et les semaines suivantes sur des prévisions. Le PDP
découle généralement directement des prévisions des
ventes par produit et détermine les besoins de production de chaque
référence de produit.
Le PDP étant basé sur des prévisions, la
production devra généralement fixer un stock de
sécurité destiné à absorber les écarts entre
la réalité des demandes et les prévisions
estimées.
Laetitia LEVEILLE Page 24 sur 36 ID : 662
2 - Application à la
détermination des besoins nets :
A partir du plan directeur de production, celle-ci doit
planifier la fabrication et l\u8217approvisionnement des sous ensembles et des
composants constituant les différentes références que
l\u8217entreprise doit produire à minima à la hauteur des
prévisions de ventes établies dans le PDP.
Le calcul des besoins nets créé par
l\u8217américain Joseph Orliky en 1965, est l\u8217ensemble des
techniques utilisant les nomenclatures, l\u8217état des stocks et le
plan directeur de production pour calculer les besoins en composants de la
production.
La détermination des besoins nets utilise donc les
prévisions établies dans le PDP afin de planifier des ordres de
fabrication et d\u8217approvisionnements précis en fonction des
délais d\u8217approvisionnement, de fabrication, des
séquençages des opérations ainsi que de l\u8217état
des stocks tant de matières, de sous ensembles de produits que de
produits finis.
Les méthodes de calcul de besoins nets sont relativement
complexes et se sont particulièrement développées depuis
l\u8217arrivée des moyens de calculs informatiques.
Les logiciels MRP (Materials Requirements Planning) puis MRP2
(Manufacturing Resources Planning) se basent sur ces techniques.
Le principe de calcul de besoins nets est basé sur la
méthodologie suivante : · Collecte des informations suivantes
:
o Nomenclatures arborescentes des produits
à réaliser :
La nomenclature arborescente des produits à 2 niveaux
se présente de la manière suivante indiquant chaque
sous-ensembles ou composants avec leur nombre requis pour fabriquer le produit
de niveau supérieur aboutissant au produit « commercial » :
o PDP et/ou carnet de commandes si besoin :
On étudie alors le PDP pour déterminer les
prévisions établies en produits « commerciaux » pour
chaque type de produits et chaque période, éventuellement
complétées, le cas échéant par le carnet de
commandes réelles. Ces informations se présentent
généralement sous la forme d\u8217un tableau synthétique.
Il se présente de la manière suivante :
Produit A
JANVIER
FEVRIER
MARS
AVRIL
MAI
JUIN
JUILLET
AOUT
SEPTEMBRE OCTOBRE
DECEMBRE
Prévisions
120
140
110
200
220
110
80
80
70
90
120
Stocks disponibles
|
300
|
300
|
260
|
280
|
210
|
110
|
140
|
160
|
180
|
250
|
300
|
|
Ce tableau indiquant également :
o Les stocks de produits disponibles non attribués : o
Les délais d\u8217obtention des articles
Laetitia LEVEILLE Page 25 sur 36 ID : 662
· A chaque niveau de nomenclature, pour chaque article et
pour chaque période effectuée :
o Calcul des besoins bruts :
Le calcul des besoins bruts permet de calculer les besoins de
production de chacun des composants constituant le produit A en fonction de sa
nomenclature et des prévisions commerciales établies.
o Calculs des besoins nets :
Le calcul des besoins nets se base sur les besoins bruts mais
prend en considération les stocks de produits disponibles :
Besoins nets = Besoins bruts - Articles
disponibles
Afin de planifier la production des différents composants
du produit A de la manière suivante :
Produit A
|
JANVIER
|
FEVRIER
|
MARS
|
AVRIL
|
MAI
|
JUIN
|
JUILLET
|
AOUT
|
SEPTEMBRE
|
OCTOBRE
|
DECEMBRE
|
Prévisions
|
120
|
140
|
110
|
200
|
220
|
110
|
80
|
80
|
70
|
90
|
120
|
Stocks disponibles
|
300
|
300
|
260
|
280
|
210
|
110
|
140
|
160
|
180
|
250
|
300
|
Produit à fabriquer
|
120
|
100
|
130
|
130
|
120
|
140
|
100
|
100
|
140
|
140
|
120
|
Sous ensemble B
|
120
|
100
|
130
|
130
|
120
|
140
|
100
|
100
|
140
|
140
|
120
|
Sous ensemble C
|
240
|
200
|
260
|
260
|
240
|
280
|
200
|
200
|
280
|
280
|
240
|
Article D
|
480
|
400
|
520
|
520
|
480
|
560
|
400
|
400
|
560
|
560
|
480
|
Article E
|
600
|
500
|
650
|
650
|
600
|
700
|
500
|
500
|
700
|
700
|
600
|
Article F
|
480
|
400
|
520
|
520
|
480
|
560
|
400
|
400
|
560
|
560
|
480
|
Article G
|
240
|
200
|
260
|
260
|
240
|
280
|
200
|
200
|
280
|
280
|
240
|
Article H
|
720
|
600
|
780
|
780
|
720
|
840
|
600
|
600
|
840
|
840
|
720
|
|
o Définition de l\u8217ordre prévisionnel
envisagé (jalonnement) pour satisfaire le besoin net calculé en
fonction du délai d\u8217obtention des différents produits
(incluant temps d\u8217approvisionnement et temps de fabrication en indiquant
:
· Les quantités de chaque article
· Sa date de lancement.
Le jalonnement peut se présenter de la manière
suivante :
3 - Application à
l\u8217ordonnancement et le suivi de fabrication :
La dernière étape du processus de planification
de la production est l\u8217ordonnancement. Il s\u8217agit de planifier de
manière précise et hiérarchisée en termes
d\u8217ordres de fabrication la production sur le court terme (d\u8217horizon
de l\u8217ordre de la semaine voire de la journée) permettant
d\u8217optimiser l\u8217utilisation des ressources de l\u8217entreprise et de
répondre aux objectifs de production fixés dans le temps
imparti.
Afin d\u8217établir l\u8217ordonnancement de la
production, cette dernière doit prendre en compte différents
paramètres :
· Les tâches i à effectuer qui se
caractérisent par une date de début di, une date de fin fi et un
temps de réalisation ti tel que (fi=di+ ti). Ces tâches utilisent
une ou plusieurs ressources k avec une intensité variable Iik
Laetitia LEVEILLE Page 26 sur 36 ID : 662
· Des ressources k qui peuvent être humaines ou
matérielles. Elles sont caractérisées par des
capacités Ck ainsi que leur type :
o Renouvelables s\u8217il s\u8217agit de ressources humaines ou
machines qui peuvent être réutilisées pour une autre
production
o Consommables s\u8217il s\u8217agit de matières
premières utilisables qu\u8217une seule fois.
o Disjonctives si les ressources ne peuvent effectuer
qu\u8217une seule tâche à la fois o Partageables si ces ressources
peuvent réaliser différentes tâches dans
plusieurs postes de travail.
Enfin, le dernier paramètre à prendre en
considération dans l\u8217ordonnancement de production est
l\u8217ensemble des contraintes présentes qu\u8217elles soient
temporelles ou en termes de ressources.
Les contraintes temporelles sont principalement
liées :
· Aux délais d\u8217approvisionnement, de
fabrication, de livraison,...
· A l\u8217ordre de succession à respecter entre des
différentes étapes de production (séquençage,
gammes opératoires,...)
· Ainsi qu\u8217aux contraintes horaires imposées
par la législation pour le respect des temps légaux journaliers,
hebdomadaires ou mensuels.
Les contraintes de ressources sont
principalement :
Il faut s\u8217assurer que pour chaque ressource, la somme
des intensités Iikde consommation des ressources k
disponibles pour les n tâches i en cours ne dépasse pas les
capacités Ck des ressources soit :
i n
=
Iik C k
=
i = 1
4 -Application à
l\u8217optimisation des flux : le juste
à temps :
Les prévisions des ventes permettent enfin
d\u8217optimiser les flux de production afin de produire au plus juste et
d\u8217éviter les avances de trésorerie et de limiter ainsi les
risques de dévaluation de stocks invendus ou les ruptures de stocks.
Inventé par l\u8217ingénieur Taiichi Ohno vers
1950 et mis en place dans les usines Toyota en 1964, le juste à temps
consiste à réduire au minimum les temps de transition des
composants ou produits dans les différentes étapes de leur
élaboration de l\u8217approvisionnement des matières
premières à la livraison des produits finis. Cette méthode
doit permettre de réduire l\u8217ensemble des sources de coûts
inutiles en minimisant (les stocks, les temps de non production, ...).
Ainsi, le juste à temps apparait comme un ensemble de
techniques logistiques visant à améliorer les performances de
l\u8217entreprise sur le plan de la productivité.
Le juste à temps est basé sur des techniques
permettant d\u8217éviter 6 principales sources de gaspillage :
· La surproduction :
C'est-à-dire quand l\u8217entreprise produit davantage que la demande.
Cela occasionnant des surplus de marchandises et donc également de main
d\u8217oeuvre, de machines, d\u8217espace, de manutention, sans compter les
dévaluations possibles de stocks. Le juste à temps doit permettre
de produire par rapport à la connaissance de la demande.
Laetitia LEVEILLE Page 27 sur 36 ID : 662
· Les temps d\u8217attente : Cela
regroupe tous les temps improductifs et doit permettre de déceler les
causes et réduire tous les temps d\u8217attente, pauses ou arrêts
de production non souhaités nuisibles au respect des délais
lorsque la demande devient importante.
· Le transport et la manutention : il
s\u8217agit de réduire tous les temps inutiles et la fatigue liés
au transport des composants, des sous ensembles ou des produits finis. Pour ce
faire, le juste à temps doit utiliser des méthodologies
permettant de réduire le circuit du produit pendant sa phase de
réalisation mais également améliorer les postes de travail
afin de réduire les temps de recherche d\u8217outils, les temps de
manutention,... qui occasionnent des pertes de temps en terme de
productivité.
· Les transformations inutiles du
produit : Il s\u8217agit d\u8217éliminer dans le processus de
fabrication l\u8217ensemble des étapes de réalisation du produit
qui n\u8217apportent pas de valeur ajoutée au produit.
· Les stocks : La méthode du
juste à temps doit permettre de dimensionner les stocks aux seuls stocks
nécessaires pour répondre aux demandes afin de ne pas stocker un
surplus de stocks qui augmenterait inutilement les frais de stockage,
l\u8217espace d\u8217entreposage requis ainsi que les risques de
détérioration des stocks.
· Les ajouts de valeur inutiles : Ces
méthodes consistent à réduire au maximum les
défauts des produits dès le début du processus de
manière à ce que l\u8217entreprise ne supporte pas les frais de
production de produits défaillants. Ce dispositif permet
également d\u8217améliorer la qualité donc la satisfaction
des clients de l\u8217entreprise.
Les principales méthodes de l\u8217application du
principe du « juste à temps » sont :
· Le takt time : qui est
l\u8217unité de temps de réalisation du produit compte tenu des
contraintes internes mais également des délais imposés par
les clients.
· Le Kanban : Par un système de
carte, le Kanban permet que ce soit le poste aval qui demande une production de
pièces au poste amont de manière à produire juste ce
qu\u8217il faut et éviter ainsi les goulets d\u8217étranglement.
Cette méthodologie est applicable tant au niveau interne en production
qu\u8217avec les fournisseurs.
· La cellule en U : est une technique
de disposition des postes de travail permettant de réduire au maximum
les déplacements de matières ou de personnes qui
représentent des temps improductifs et réduisent la
productivité de la ligne de production.
· L\u8217automation : Cette technique
est basée sur le fait de rendre les machines de plus en plus autonomes
et « intelligentes » de manière à ce que le personnel
humain puisse dans la mesure du possible se consacrer à des
opérations à plus forte valeur ajoutée voire à
plusieurs tâches simultanément.
· Le SMED (Single Minute Exchange of
Die): Cette technique doit permettre de réduire au maximum les
temps improductifs de préparation de la production. Cette méthode
est destinée à réduire au minimum les temps de changements
de série qui sont principalement :
o Les temps de transports des produits finis, des outils ou des
matières après arrêt de la machine
o Les temps de préparation et de vérification de
l\u8217outillage, des gabarits,... avant l\u8217arrêt de la machine
o S\u8217assurer de la disponibilité des ressources
(matérielles et humaines) avant l\u8217arrêt de la machine,...
Laetitia LEVEILLE Page 28 sur 36 ID : 662
· Le Poka Yoke : consiste à
rechercher des moyens d\u8217éviter les erreurs dans les processus de
fabrication ou dans l\u8217utilisation de machines via la mise en place de
détrompeurs le plus souvent physiques.
· Le « 5S » : enfin le 5S
provenant des méthodes japonaise qui signifient :
o Seiri qui signifie trier, éliminer tout ce qui est
inutile définir ce qu\u8217il faut
rapprocher car c\u8217est ce qui sert le plus et
éloigner tout ce qui sert le moins. o Seiton qui signifie mettre en
ordre, ranger. Cela consiste à arranger de façon
optimale le poste de travail.
o Seiso qui signifie nettoyer consiste à rendre propre
l\u8217ensemble du poste de travail, décrasser, détecter les
anomalies.
o Seiketsu qui signifie maintenir l\u8217ordre et la
propreté définie tous les jours et sur le long terme.
o Shitsuke qui signifie la rigueur consiste à
contrôler en continu l\u8217application des quatre principes
précédents.
La mise en place de ces techniques doit permettre à
l\u8217entreprise de :
· Fabriquer une plus grande variété de
produits
· Augmenter la qualité de ses produits
· Réduire les couts de fabrication (main
d\u8217oeuvre, « non qualité », logistique,
matière,...)
· Réduire l\u8217espace de production/stockage
requis
· Réduire le temps de cycle de production
· Améliorer la qualité des relations avec les
fournisseurs
· Augmenter sa flexibilité et ses capacités
d\u8217adaptation
· Améliorer ses relations avec ses clients (en
produisant des produits de bonne qualité, livrés dans le respect
des délais au bon endroit et à un prix compétitif)
5 - Application aux
développements et aux investissements :
Enfin, une autre application des prévisions des
ventes, notamment les prévisions qualitatives, elles permettent
d\u8217analyser l\u8217évolution des demandes des consommateurs et
d\u8217ainsi prévoir les évolutions futures des produits en
caractéristiques et en quantité.
Cela permet d\u8217une part à la production de
gérer son service de recherche en développement de produits
nouveaux mais cela lui permet également de gérer son parc de
machines et ses capacités de production en investissant dans des outils
assurant non seulement la performance et le rendement requis pour la production
actuelle mais également offrant une flexibilité lui permettant
d\u8217assurer les évolutions de la production futures.
B - Financier
Sur le plan financier la prévision des ventes permet
d\u8217aider à estimer le besoin en fond de roulement pour
l\u8217exercice à venir de l\u8217entreprise. Les prévisions
permettent également d\u8217estimer la trésorerie et les besoins
en trésorerie.
Elles permettent d\u8217établir un compte de
résultats prévisionnel et d\u8217avoir une estimation de chiffre
d\u8217affaires sur l\u8217année à venir.
Enfin, les prévisions qualitatives permettent de
savoir les évolutions de produits qui seront nécessaires de
développer ou de modifier et ainsi d\u8217estimer les besoins de
l\u8217entreprise en termes d\u8217investissements sur le moyen ou long
terme.
Laetitia LEVEILLE Page 29 sur 36 ID : 662
1 - Estimation du compte de résultat
prévisionnel :
Les prévisions des ventes permettent de connaitre les
quantités de chaque produit qui seront vendues durant les
différentes phases de l\u8217exercice comptable. De plus, les
prévisions permettent de connaître le prix marché qui sera
applicable pour chacun des produits vendus par l\u8217entreprise.
Nous avons vu que les prévisions permettaient à la
production d\u8217estimer des besoins en terme d\u8217approvisionnements et de
ressources tant humaines que matérielles.
Le service financier utilise ces informations afin
d\u8217estimer les coûts de production directs et indirects de
l\u8217exercice en fonction des prévisions commerciales
établies.
Le compte de résultats prévisionnel contient :
· Le chiffre d\u8217affaires HT (Prix de vente * Nombre de
ventes)
· Les achats HT
· La marge brute (CA-Achats)
· Les charges externes (sous traitance,...)
· Les charges internes (salaires, ...)
· La dotation aux amortissements et aux provisions
· Le résultat d\u8217exploitation (Marge brut -
(\u931Òcharges+ \u931Òdotations))
· Les charges financières
(intérêts,...)
· Le résultat courant (Résultat
d\u8217exploitation - Charges financières)
· L\u8217impôt sur les sociétés
· Le résultat net (Résultat courant
-Impôt sur les sociétés)
· La capacité d\u8217autofinancement de
l\u8217entreprise (Résultats nets + Dotations aux amortissements et
provisions)
L\u8217établissement du compte de résultat
prévisionnel se base sur différentes informations de
prévisions dont les principales sont :
· Les ventes prévisionnelles
· Les achats prévisionnels
· Les achats externes prévus
· Les charges de personnel prévisionnelles
· Les dotations aux amortissements (fonction des
investissements prévus et de la politique d\u8217amortissement de
l\u8217entreprise)
· Les charges financières prévues
(liées au BFRE fonction des modalités de paiements clients et
fournisseurs adoptées par l\u8217entreprise ainsi qu\u8217aux
prêts bancaires en cours).
2 - Application à
l\u8217élaboration du plan de trésorerie
:
Le plan de trésorerie a pour objectif d\u8217anticiper
la situation financière à court terme de
l\u8217entreprise. C'est-à-dire qu\u8217il a pour objectif de connaitre
les liquidités disponibles de l\u8217entreprise. Le plan de
trésorerie est basé sur le compte de résultats
prévisionnel présenté précédemment ainsi que
sur le plan de financement de l\u8217entreprise.
La trésorerie est fonction à la fois de
l\u8217exploitation courante de l\u8217entreprise (en fonction des achats et
des ventes) mais également fonction d\u8217opérations sur plus
long terme telles que les investissements ainsi qu\u8217aux décisions
relatives au financement des activités de l\u8217entreprise (recours aux
prêts, ...)
Laetitia LEVEILLE Page 30 sur 36 ID : 662
L\u8217objectif du plan de trésorerie est de fournir les
informations suivantes :
· La situation de la trésorerie au début de
la période d\u8217observation Td
· Les encaissements E (ventes, prêts, augmentation de
capital,...)
· Les décaissements D (achats, salaires, charges,
investissements, remboursements de prêts...)
· La situation de la trésorerie à la fin
de la période d\u8217observation Tf (cette dernière étant
automatiquement reportée comme information de trésorerie pour le
mois suivant).
La trésorerie sur une période est donc
calculée, en fonction des prévisions d\u8217achats et de ventes
estimées, selon le calcul suivant : T f = T
d + E ? D
3 - Application à
l\u8217élaboration du plan de financement de
l\u8217entreprise :
Contrairement au plan de trésorerie
prévisionnel, qui a pour objectif de déterminer les besoins ou
ressources liés à l\u8217exploitation de l\u8217entreprise ainsi
que de les financer sur le court terme (mois voire semaine), le plan de
financement prévisionnel a pour objectif de déterminer le montant
et la nature des ressources assurant le financement des besoins de
l\u8217entreprise sur le moyen voire long terme (généralement de
l\u8217ordre de 3 à 5 ans).
Le plan de financement prévisionnel a pour objectif
d\u8217identifier et d\u8217équilibrer les besoins stables de
l\u8217entreprise, les variations des besoins liés à
l\u8217exploitation et les ressources durables qui ont été
estimées en fonction des prévisions établies sur plusieurs
années (ou exercices comptables). Il permet ainsi de calculer le bilan
d\u8217exploitation des exercices à venir de la manière suivante
:
Bilan de clôture année (N+ 1) =
Bilan de clôture année (N) + Plan de financement (N+
1)
Le plan de financement prévisionnel est constitué
pour chaque année de planification des informations suivantes :
· Les emplois durables :
o Distribution mises en paiement au cours de l\u8217exercice o
Acquisition d\u8217éléments de l\u8217actif immobilisés
· Immobilisations financières
· Immobilisations corporelles
· Immobilisation incorporelles
o Charges à répartir sur plusieurs exercices
o Réduction des capitaux propres
o Remboursement de dettes financières
o Augmentation du BFRE
· Les ressources durables :
o Capacité d\u8217autofinancement
o Cessions ou réduction d\u8217actifs immobilisés
pour des :
· Immobilisations financières
· Immobilisations corporelles
· Immobilisation incorporelles
o Augmentation de capitaux propres
o Augmentation de dettes financières
o Diminution du BFRE
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Ces informations nous permettent de calculer la variation de
trésorerie de la manière suivante :
Variation de trésorerie =
Ressources - Emplois.
L\u8217élaboration du plan de financement se
déroule donc principalement en trois étapes qui sont :
· La détermination des besoins à financer
· La détermination des ressources propres à
l\u8217entreprise
· La comparaison des ressources propres aux besoins
à financer.
Si le solde est positif, il y
a un excédent des ressources stables. L\u8217entreprise peut alors
choisir de diminuer ses ressources stables ou d\u8217augmenter ses
investissements
Si le solde en revanche est
négatif, il y a un déficit des ressources
stables. L\u8217entreprise devra alors trouver d\u8217autres sources de
financements complémentaires durables afin de ne pas avoir à
pallier ce déficit par l\u8217utilisation de sa trésorerie.
C - Marketing et commercial
Au niveau commercial, les prévisions des ventes
permettent d\u8217établir le PAC (Plan d\u8217actions commerciales).
1 - Application au choix du portefeuille
d\u8217activités :
En fonction des prévisions établies sur le plan
qualitatif et quantitatif, cela permet de connaitre dans quelle phase de la
courbe de vie des produits de l\u8217entreprise, chaque produit se situe. Il
permet également d\u8217identifier si le produit constitue dans le court
terme comme dans le moyen ou long terme. La situation de chaque domaine
d\u8217activité stratégique (DAS) de l\u8217entreprise peut
être représentée à l\u8217aide d\u8217un outil, la
matrice BCG (Boston Consulting Group) de la manière suivante :
La matrice BCG repose sur trois hypothèses :
· Que chaque activité a un taux de croissance qui
dépend du cycle de vie du DAS.
· Plus la part de marché relative sera
élevée, plus le DAS sera rentable
· Chaque DAS présente un résultat financier
qui découle directement du ratio des deux premières
hypothèses.
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En fonction de la situation de chacun des DAS de
l\u8217entreprise, l\u8217analyse marketing permet d\u8217aider les
décideurs à prendre des décisions relatives à la
gestion du portefeuille d\u8217activités de l\u8217entreprise qui
peuvent être :
· Le renforcement d\u8217une entreprise à forte
croissance si celle-ci est rentable
· L\u8217arrêt d\u8217une activité qui ne
représente pas une part de marché suffisante ni une croissance
suffisante pour assurer la pérennité de l\u8217entreprise
· Développement de nouvelles activités qui
pourraient représenter une forte part de marché pour
l\u8217entreprise et qui offrent des perspectives de croissance
intéressantes.
2 - Application au choix de la stratégie
marketing (Marketing Mix):
Les prévisions de ventes permettent de connaître
les attentes des consommateurs et ainsi d\u8217adapter l\u8217offre
proposée par l\u8217entreprise aux demandes identifiées. Les
prévisions interviennent donc sur les décisions relatives au
marketing opérationnel.
Le marketing opérationnel doit permettre de prendre en
fonction des prévisions quantitatives et qualitatives ainsi que les
études menées sur les opportunités et menaces, forces et
faiblesses ainsi que les prévisions de l\u8217entreprise, des
décisions relatives aux quatre principales variables d\u8217un produit,
nommé les 4P ou « Marketing Mix » qui détermine :
· Le produit (Product) : Ce sont tous les
paramètres qui caractérisent le produit commercialisé de
ses fonctionnalités, sa présentation, son conditionnement, son
design, sa marque,....
· Le prix (Price) : Le prix défini dans le
marketing mix sera les politiques de prix appliquées par
l\u8217entreprise pour chaque produit en fonction des périodes de
l\u8217année, des ristournes, des types de clientèles,... Il
s\u8217agit d\u8217un prix généralement imposé par le
marché qui devra néanmoins permettre à l\u8217entreprise
d\u8217assurer sa rentabilité. Elle devra donc en fonction des
prévisions de ventes établies vérifier que le chiffre
d\u8217affaires généré par le volume de produits vendus
lui permettra d\u8217absorber l\u8217ensemble des coûts et lui laissera
une marge suffisante pour fonctionner.
· La publicité (Promotion) : il s\u8217agit de
définir quels sont les moyens les mieux adaptés pour communiquer
sur chacun des produits pour les promouvoir afin d\u8217accorder des moyens
proportionnels aux prévisions de ventes de chaque produit.
· La distribution (Place) : Il s\u8217agit de
définir en fonction des prévisions des ventes par type de
circuits de distribution, une répartition optimale des différents
produits dans les différents réseaux identifiés.
D - Ressources :
1 - Application aux ressources humaines :
Les prévisions permettent d\u8217adapter les ressources
de l\u8217entreprise à ses besoins.
Au niveau des ressources humaines sur le court terme, il peut
s\u8217agir de recruter de la main d\u8217oeuvre temporaire pour pallier des
pics de production dus aux fluctuations ou à la saisonnalité de
certaines activités de l\u8217entreprise.
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Sur le moyen ou long terme, les prévisions
quantitatives permettent d\u8217adapter progressivement les effectifs de
l\u8217ensemble des services de l\u8217entreprise aux besoins futurs
estimés de l\u8217entreprise. Les prévisions permettent ainsi
d\u8217anticiper les actions des ressources humaines. Dans le cas d\u8217une
baisse prévisible d\u8217activité, cela permet de limiter le
recours aux licenciements secs. Au contraire dans le cas d\u8217une
augmentation prévisible d\u8217activité, cela permet de prendre
le temps de recruter et de former le personnel.
Sur le moyen et long terme, les prévisions
qualitatives permettent elles, d\u8217adapter les capacités et
connaissances du personnel de l\u8217entreprise aux activités en essor.
Sur le plan des ressources humaines, les prévisions qualitatives
permettent ainsi de gérer les plans de formations du personnel afin
qu\u8217il soit apte aux futures évolutions de la production de la
société.
2 - Application aux ressources
matérielles :
Sur le plan matériel, les prévisions qualitatives
comme quantitatives permettent d\u8217aider au choix des investissements.
Sur le plan qualitatif, en fonction des besoins
exprimés dans les prévisions de ventes, les machines
achetées devront être capable d\u8217être suffisamment
flexibles pour s\u8217adapter aux évolutions des demandes
identifiées.
Sur le plan quantitatif, les prévisions des ventes
permettent de dimensionner et d\u8217orienter le choix des investissements
matériels vers des machines assurant une cadence de production
suffisante pour satisfaire les objectifs de l\u8217entreprise qui sont
eux-mêmes évalués en fonction des prévisions des
ventes tant sur le court terme que sur le moyen et long terme.
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Les prévisions de ventes établies
généralement par les services marketing via des
méthodologies tant qualitatives que quantitatives, conditionnent
l\u8217ensemble des décisions tant au niveau de la direction que des
différentes fonctions de l\u8217entreprise.
Les prévisions des ventes permettent
d\u8217établir des plans d\u8217actions au niveau de la production, du
financement, au niveau commercial, de la gestion des ressources, et de la
direction d\u8217entreprise tant sur le court terme (décisions
opérationnelles) que sur le moyen voire le long terme (décisions
tactiques ou parfois même stratégiques).
L\u8217influence des prévisions sur la gestion
d\u8217entreprise est donc considérable et ses applications sont
multiples.
Bien qu\u8217apparue relativement tardivement dans la gestion
des entreprises, la prévision des ventes est maintenant
intégrée dans la plupart des logiciels de gestion
d\u8217entreprise pour toutes les entreprises dont la production n\u8217est pas
entièrement réalisée sur commandes (de
l\u8217approvisionnement à la production).
Face à la rapidité d\u8217évolution de
l\u8217environnement des entreprises et des demandes des consommateurs, les
enjeux de la prévision sont devenus considérables et les besoins
de connaissance et d\u8217estimation qualitative et quantitative des demandes
futures fortement croissants de la part des décideurs. L\u8217entreprise
doit en permanence prévoir les demandes et anticiper ses besoins si elle
souhaite rester compétitive.
Avec les développements des nouvelles techniques
informatiques de calculs statistiques et de simulation et un environnement de
l\u8217entreprise de moins en moins stable, la méthode de
prévisions des ventes présente de bonnes perspectives de
développement pour les années à venir.
Les prévisions des ventes sont incontestablement un
outil remarquable d\u8217aide à la décision à
différents niveaux hiérarchiques, dans l\u8217ensemble des
fonctions de l\u8217entreprise et sur différents horizons (court terme,
moyen terme, long terme).
Cependant, les prévisions ainsi établies,
particulièrement celles établies sur le moyen et long terme ne
peuvent pas être considérées comme des données
totalement fiables. De nombreux paramètres peuvent intervenir entre la
période de prévisions et la période de réalisation
dont certains ne sont pas toujours prévisibles. C\u8217est le cas de
toute la composante aléatoire des données. De même, en
fonction de l\u8217importance de l\u8217historique des données, les
analyse des séries chronologiques peuvent être plus ou moins
représentatives des données de l\u8217entreprise.
De plus, les prévisions qualitatives sont
généralement basées sur des échantillons de
population et il n\u8217a pas toujours été vérifié
que les échantillons interrogés soient représentatifs de
la population ciblée par l\u8217entreprise.
En résumé, la fiabilité des
prévisions des ventes dépend largement de la qualité des
informations recueillies ainsi que des analyses que les prévisionnistes
en ont fait, elles ne peuvent constituer la seule source de décision.
Les prévisions doivent impérativement être ajustées
et complétées de données réelles actualisées
pour que les décisions opérationnelles relatives à
l\u8217exercice en cours soient dans la mesure du possible basées
davantage sur des données vérifiées.
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Théorie et Pratique
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o Une histoire du marketing, discipliner
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Édition La découverte, 1999, 391p
· LENDREVIE Jacques, LINDON Denis, o
MERCATOR, Théorie et Pratique du Marketing,
Édition Dalloz, 5e édition, PARIS,
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· COURTOIS Alain, PILLET Maurice,
MARTIN-BONNEFOUS Chantal,
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· KEISER Anne-Marie
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