Introduction
Le Sénégal a dans le cadre du
développement économique et social, misé entre autres
priorités, sur la promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (PME). A
ce titre, la PME a été identifiée comme un des leviers
essentiels en ce sens que les effets sur le reste de l'économie en
termes de création d'emplois, de diversification de la production,
d'utilisation des ressources productives locales sont réels.
La PME constitue un point puissant du secteur privé,
représente actuellement 80 à 90% du tissu économique des
entreprises et concentre environ 30% des emplois au Sénégal. La
charte de la PME approuvée par tous les partenaires au
développement indique qu'en matière de financement, il est
envisagé de mettre en oeuvre une démarche novatrice avec les
systèmes classiques d'accès au crédit bancaire, mais aussi
avec une implication de plus en plus importante du secteur de la micro finance.
Face à la quasi absence de financement de la PME par le
système bancaire classique, le Sénégal fait un choix
consistant à privilégier l'émergence de projets de toute
nature dont la finalité est l'appui à la création et au
développement de la PME. Cette initiative vise deux objectifs :
- d'une part, inciter le secteur bancaire à apporter
des concours financiers à la PME en contribuant à la
réduction du risque de crédit face à cette
clientèle particulière qui ne remplit pas
généralement les conditions exigées par les banques (nous
pouvons citer l'absence de garanties réelles) ;
- d'autre part, à ouvrir des guichets pouvant
gérer directement les besoins de la PME en tenant compte de ses
faiblesses.
Au cours des ces dernières années, on assiste
à la croissance rapide des intermédiaires financiers de
proximité encore appelés systèmes financiers
décentralisés ou institutions de partenaires
extérieurs.
Malgré ces efforts, la question de la création
et du développement de la PME n'est pas encore réglée pour
deux principales raisons :
- au niveau des activités mises en oeuvre, on a
plutôt assisté à une absence de diversification, à
une méconnaissance des créneaux porteurs, à un certain
manque d'imagination, à une reproduction à l'identique et en
masse d'activités dans des créneaux souvent saturés
provoquant ainsi une forte concurrence et une diminution de la
rentabilité du secteur. La surproduction et la commercialisation en
interne (niveau local) qui semblent être l'activité
privilégiée des PME, favorise la concentration et abat
inexorablement les prix, par conséquent ne concourent ni
à la performance, ni à la compétitivité. On se
retrouve alors face à une insuffisance de financement aussi bien pour la
création que pour le financement dudit secteur.
- Le secteur de la micro finance, malgré sa croissance,
est en proie à un certain nombre de faiblesses qui constituent autant de
contraintes à sa capacité à appuyer la PME
(difficulté d'accéder à des ressources financières
stables et suffisantes, manque d'expérience dans le secteur
d'activité, ressources humaines parfois insuffisamment formées,
manque de professionnalisme).
Mais, il semble que c'est le secteur de la micro finance qui
est le mieux approprié pour la résolution de toutes ces
faiblesses. Pour ce faire, les institutions financières ont
développé des politiques tels que la proximité, les
produits appropriés, l'amélioration des conditions et
modalités d'accès, etc.
Au niveau des renforcements des capacités dans le
secteur privé, le poids marqué par les PME a permis à
l'Etat sénégalais ainsi qu'aux autorités monétaires
et les partenaires au développement de mettre en place un ensemble de
dispositif institutionnel et de soutien des initiatives privées.
Les différentes stratégies mises en oeuvre ont
accordé une place à la problématique du financement de la
PME.
En dépit de tout ce qui précède, nous
tenterons tout au long de notre étude de relater les innombrables
contraintes que rencontrent les PME ainsi que les ébauches de solutions
pour accéder aux financements.
Dans cette optique, notre étude s'articulera autour de
trois parties dont la première traitera des cadres théorique et
méthodologique tandis que la deuxième permettra la clarification
des notions de PME et d'institution de micro finance suivie d'une analyse des
contraintes et des besoins réels de financement de la PME. Pour enfin
terminer par une troisième partie qui consistera à la
résolution d'un cas pratique suivi de suggestions et recommandations.
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