La presse quotidienne nationale européenne peut-elle tirer profit du Web 2.0 ?( Télécharger le fichier original )par Marc LEIBA Institut des hautes études en communications sociales de Bruxelles - DESS de Journalisme Européen 2007 |
1.2. Le Web 2.0 ou la revanche du netAlors que la marée Internet se retire au début des années 2000, laissant derrière elle les cadavres des petits soldats de la nouvelle économie, le réseau des réseaux s'apprête à entrer dans une nouvelle ère qu'on appelle aujourd'hui Web 2.0, terme consacré mais dont les contours sont âprement discutés sur la toile. Pour se développer, le Web 2.0 s'est appuyé sur le développement de l'Internet à haut débit qui attire aujourd'hui des investissements colossaux de la part des opérateurs de télécommunications. 1.2.1. L'explosion du haut débitEn langage profane, le haut débit correspond à des capacités d'accès à Internet rapides, en opposition à celles délivrées par un « dial-up modem » qui plafonnait à un débit de 56 kilobits par seconde et qui empêchait toute autre utilisation simultanée de la ligne téléphonique. S'il n'existe pas de définition canonique du haut débit, retenons celle donnée par l'OCDE4(*) : « de manière générale, le haut débit désigne un ensemble de technologies de communication numérique permettant de transmettre des volumes significatifs de données à des vitesses élevées, et de distribuer un éventail de services numériques, de façon simultanée pour certains ou la totalité d'entre eux. » Tableau 3 : Progression du haut débit en Europe entre 2001 et 20065(*)
Comme le montrent les chiffres du tableau ci-dessus, l'Europe est un acteur important de l'essor du haut débit. En cinq ans, la Belgique a multiplié par plus de quatre le nombre de ses abonnés haut débit, quand l'Italie, partie de loin, enregistre une progression de plus de 2 000 % sur la période contre plus de 3 200 % pour le Royaume-Uni. La promesse d'un téléchargement puissant autant que rapide, légal autant que hors la loi, attire en masse les abonnés. Par conséquent, les fournisseurs d'accès Internet ont fait du haut débit, puis du très haut débit un axe stratégique de croissance. Une étude de la Telecommunication Industry Association (TIA) a donné le chiffre de 81 milliards de dollars de recettes issues de la fourniture d'accès Internet haut débit dans le monde (Journal du net, 25/08/2006). En France, deux exemples illustrent cette course aux investissements. Tout d'abord, la filiale télécoms de l'industriel Vincent Bolloré qui a remporté, en juillet 2006, douze des 49 licences régionales de Wimax attribuées par l'Autorité de régulations des télécoms (Arcep). Le Wimax étant une technologie qui transporte l'Internet haut débit par onde hertzienne dans un rayon de 20 kilomètres. L'homme d'affaire dont le groupe opérait originellement dans l'industrie du papier, annonce un investissement à venir de 200 millions d'euros dans la couverture du territoire français en Wimax (La Tribune, 10/07/2006). Second exemple, l'opérateur Free du groupe Iliad, qui annonce le 11 septembre 2006 un investissement d'un milliard d'euros dans le déploiement de la fibre optique d'ici 2012 (Journal du net, 11/09/2006). La fibre optique étant un support de transmission permettant un débit théorique en émission et en téléchargement de 100 mégabits par seconde. Pour les fournisseurs d'accès Internet, l'enjeu est clair : suivre la surenchère des débits ou disparaître. * 4 Le haut débit au service de la croissance, OCDE, 08/01/2004 * 5 Source GMID |
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