Introduction
Située en Afrique Occidentale Tropicale, la
Côte-d'Ivoire est un pays essentiellement agricole. L'agriculture emploie
les 2/3 de la population économiquement active et fournit
l'essentiel des recettes de l'Etat.
Avec la culture des produits de base tels que le cacao et le
café la Côte- d'Ivoire fait partie des plus grands producteurs
mondiaux (elle occupe respectivement la première et la cinquième
place) ; en l'espace de deux décennies, le secteur agricole a fait
du pays un Etat moderne cité dans la sous-région.
En effet de 1960 à 1980, grâce
aux performances de l'agriculture et du secteur forestier, la Côte
d'Ivoire a connu une croissance économique d'environ 7% par an.
On parlait alors du « miracle ivoirien » et l'on
pouvait dire sans risque de se tromper : « le succès
de ce pays repose sur l'agriculture ».
Cependant, à partir de 1981, les termes de
l'échange se détériorent et le pays entre dans une phase
de crise économique grave. Le Produit Intérieur Brut (PIB) par
habitant passe de 600.000 Fcfa à la fin des années
1970 à 420.000 Fcfa en 1993. Après la
dévaluation du Fcfa, le PIB subit une autre baisse pour se
retrouver actuellement à environ de 300.000 Fcfa. La dette
extérieure devient un lourd fardeau pour l'Etat : 12.000
Milliards de Fcfa en 1993. Face à cette situation
économique critique, le Gouvernement ivoirien, avec l'appui du Fonds
Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale lance dès
1981, une série de programmes d'ajustement structurel en vue de
rétablir les équilibres macro-économiques, restaurer la
compétitivité internationale et jeter les bases d'une croissance
stable.
Ainsi, l'Etat ivoirien décide de mener une politique de
restructuration des services agricoles.
Le projet est adopté en Mars 1992 et
débouche sur la dissolution des ex-E.P.N (Etablissements Publics
Nationaux) chargés de l'encadrement des paysans. Une nouvelle
société est créée et constituée
juridiquement le 24 juin 1994, sous la forme de société
d'économie mixte de type particulier, regroupant l'Etat, le secteur
privé, les producteurs et leurs organisations professionnelles.
Au 17 avril 1998, le capital a
été restructuré pour rendre l'Etat minoritaire.
Une nouvelle philosophie sous-tend cette profonde
restructuration. C'est l'orientation politique agricole vers la formation des
producteurs afin d'en faire de vrais professionnels au plan de la technique et
de la gestion de leurs biens, face au désengagement de l'Etat et
à la libéralisation économique des activités de
production .
C'est donc pour répondre au besoin de responsabiliser
davantage les producteurs et leurs organisations professionnelles que
l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER)
s'est vu confier la mission de conseiller, d'informer, de former et d'encadrer
le monde rural.
I- COMMENT L'ANADER EST-ELLE STRUCTUREE ?
Pour un meilleur rendement et une coordination efficace des
différents volets de son intervention, l'ANADER a opté pour une
organisation souple et décentralisée.
L'agence est donc composée d'un siège et de dix
délégations régionales relativement autonomes par rapport
à la gestion de leurs personnels, de leurs programmes de travail et de
leurs budgets. Afin d'apporter une plus grande satisfaction aux besoins
particuliers des producteurs, l'agence est décentralisée au
niveau de chaque département administratif.
Les services départementaux sont appelés Zones
et sont dirigés par des Chefs de Zones. Le Chef de Zone est responsable
de l'ensemble des activités techniques du terrain. Il est assisté
dans sa tâche, d'un Comptable Zone ayant un rôle d'assistant
administratif, de quatre (4) à cinq (5) Techniciens
Spécialisés chargés de la formation des Conseillers
Agricoles dont le travail de vulgarisation est coordonné par des
Superviseurs, et enfin de deux (2) Spécialistes en organisations
professionnelles agricoles, dont le rôle d'assistance et de promotion des
OPA s'avère déterminant pour le développement des ces
organisations.
Toute cette action au niveau de la zone (département)
est coiffée par une délégation régionale,
dirigée par un délégué régional et comprend
une unité régionale de suivi-évaluation et quatre (4)
services régionaux.
L'Unité Régionale de Suivi-évaluation
(URSE) est chargée de mettre en place, en étroite collaboration
avec l'unité centrale de suivi-évaluation, une stratégie
suivi-évaluation des activités en tenant compte des facteurs
externes à la vulgarisation et en déterminant les indicateurs de
performances à suivre.
Au niveau des services régionaux nous avons :
Le Service Régional de la Vulgarisation et de la
Recherche-Développement, chargé de diffuser l'information
technique aux producteurs et de veiller à la collaboration effective
entre chercheurs, vulgarisateurs et producteurs.
Ce service s'appuie sur cinq (5) cellules :
ü la cellule de vulgarisation,
ü la cellule Recherche-Développement à
laquelle sont rattachées toutes les structures chargées des
activités de recherche-développement telles les Chefs P.O, les
Techniciens SARS, les Observateurs,
ü la cellule Productions Végétales,
ü la cellule Elevage et Aquaculture,
ü la cellule Modernisation et Environnement.
Le Service Régional d'Appui aux Organisations
Professionnelles Agricoles, qui a pour rôle d'apporter une assistance
aux OPA.
Le Service Régional de la Formation et de la Gestion
des Ressources Humaines dont la mission est de former et d'utiliser de
façon rationnelle le personnel régional de l'ANADER.
Il comprends deux cellules :
ü La cellule de l'administration du personnel,
ü La cellule de la formation opérationnelle.
Le Service Régional est le Service Financier et
Comptable, chargé de la gestion financière et comptable de la
délégation régionale et de l'administration de ses biens
et équipements.
Il est composé de 2 cellules qui sont :
ü La cellule Budget, Finances, comptabilité,
ü La cellule approvisionnement et logistique.
Les attributions de la délégation
régionale lui sont définies par une Direction
Générale dont la compétence s'étend sur l'ensemble
du territoire.
La Direction Générale, est le premier
représentant de la Société à l'extérieur.
Elle a pour rôle de coordonner les activités des Directions
Centrales et des Délégations Régionales. Elle est tenue de
rendre compte de ses actions au Conseil d'Administration.
La Direction Générale est dirigée par le
Directeur Général, secondé par un Directeur
Général Adjoint, et s'appuie dans son travail sur un Conseiller
Technique et un chargé de Communication.
A la Direction Générale sont rattachés
quatre (4) Services autonomes. Ce sont les Unités Centrales d'appui et
cinq (5) Directions Centrales.
L'Unité Centrale de Suivi-Evaluation, est
chargée du traitement et de la diffusion efficace, à tous les
échelons, des données recueillies à travers le
système de suivi-évaluation.
Elle supervise les cellules régionales de
suivi-évaluation avec lesquelles elle travaille en étroite
collaboration.
L'Unité Centrale Audit Interne, responsable du
contrôle financier interne de l'agence. Elle constitue un instrument au
service du Directeur Général, à qui elle prodigue des
conseils relatifs aux procédures administratives, financières et
comptables.
L'Unité Centrale Informatique qui est
chargée de l'informatisation de toutes les données de l'agence et
responsable de l'entretien du matériel informatique.
L'Unité Etudes et Stratégies qui a pour
rôle de réfléchir à l'évolution de l'Agence
par rapport à ses objectifs, afin de l'adapter aux transformations du
monde rural.
Quant aux Directions Centrales, l'on distingue :
La Direction de la Vulgarisation Agricole (DVA), cette
structure est en effet responsable de toutes les activités de
vulgarisation. Pour mener à bien ses actions, elle s'appuie sur 4
services :
ü le service de vulgarisation de la zone de savanes,
ü le service modernisation et environnement,
ü le service des productions,
ü le service genre et développement.
La Direction de la Recherche-Développement
(DRD), grâce à son service des régions et forêts,
à celui des régions de savanes et à celui de production
des semences et plants, elle veille au maintien et à l'efficacité
des relation avec les agents de la recherche d'une part et entre vulgarisation
et agriculteurs d'autre part.
La Direction de l'Appui aux OPA (DAOPA), la promotion
et le renforcement des organisations d'agriculteurs relèvent de cette
Direction. Pour ce faire, elle est composée d'un service couvrant le
Nord du pays, d'un service couvrant la région Sud, d'un service d'appui
aux Fédérations d'Organisations Professionnelles Agricoles et
d'un Service Crédit Agricole.
La Direction de la Formation et de la Gestion des
Ressources Humaines (DFGRH), elle est chargée de l'utilisation
rationnelle et de la formation du personnel de la Société.
Elle dispose, pour accomplir sa mission de services et d'une
cellule:
ü le Service de la Gestion Prévisionnelle des
Ressources Humaines,
ü le Service de l'Administration du Personnel,
ü le Service de la Formation Opérationnelle,
ü le Service de la Production de Matériels
Pédagogiques et Didactiques, et
ü la Cellule Médico-Sociale.
La Direction Financière et Comptable (DFC), elle
est responsable de la gestion financière et comptable de l'agence, ainsi
que des biens et équipements de l'ANADER.
Elle comprend trois (3) services :
ü le service des Finances et du Budget,
ü le service de la Comptabilité,
ü le service Approvisionnement et Logistique.
Au terme de cette présentation générale
de la structure d'encadrement par excellence du monde rural, un constat se
dégage. Le schéma d'organisation de l'Agence est en harmonie avec
ses missions et ses actions menées sur le terrain. Avec ses quelques
3.000 agents, l'ANADER s'appuie sur deux grandes stratégies d'approche
du monde rural.
D'une part, l'Agence est animée sur le terrain par une
Unité Opérationnelle représentée par la structure
de la zone, avec l'échelon de cohérence que constitue la
région.
D'autre part, la cohésion institutionnelle est
représentée par le siège, chargé de définir
les politiques et de coordonner les actions.
Cette stratégie répond à plusieurs
objectifs : la nécessité de créer de
véritables centres de management, le contrôle du pilotage de la
décentralisation, et le rapprochement de l'ANADER et de la Recherche
Agronomique.
Mais ce qui caractérise l'organisation de l'ANADER,
c'est son dynamisme structurel, son adaptabilité aux missions actuelles
et futures d'appuie au développement rural, définies en fonction
de l'évolution de l'environnement du monde rural.
II- LES MISSIONS GENERALES ET SPECIFIQUES DE
L'ANADER
Les missions de l'ANADER sont contenues aujourd'hui dans ses
Statuts annexés au décret n° 93-777 du 29 Septembre 1993.
L'article 3 de ces statuts présente l'objet social et
stipule notamment que : « L'ANADER a pour objet social de
contribuer à la promotion du monde rural par la professionnalisation des
producteurs agricoles (cultivateurs, sylviculteurs, éleveurs,
pisciculteurs, pêcheurs) ».
Pour la réalisation de cet objet social, les
statuts prévoient une approche stratégique
en dix (10) points :
1. La conception et la mise en oeuvre des systèmes
performants de formation et d'encadrement des producteurs.
2. Le développement des OPA.
3. La vulgarisation des acquis de la recherche et de la
technologie.
4. La diffusion du conseil technique et du conseil de gestion
aux exploitants.
5. L'appui aux OPA agricoles en vue de la relève de
l'Etat dans ses taches d'assistance technique.
6. Le recueil et la diffusion de l'information aux
producteurs.
7. le concours à la mise en oeuvre de tout programme ou
projet de développement rural.
8. l'identification des contraintes compromettant le
développement rural et la saisie des autorités
compétentes,
9. la formulation des suggestions pour l'adaptation de
l'enseignement agricole aux besoins des producteurs,
10. la participation à l'orientation des travaux de la
recherche scientifique.
De l'analyse de l'article 3 et des autres dispositions
légales des statuts de l'ANADER, ressortent plusieurs
idées-forces :
1. le recentrage des missions de l'Etat et l'amorce d'un
désengagement décisif et progressif,
2. la professionnalisation du métier d'exploitant
agricole : amélioration de la productivité, utilisation des
facteurs de production, augmentation des revenus, etc....
3. la mise en place d'un dispositif d'encadrement léger
et adaptable aux situations particulières mais basé sur un
encadrement unifié et une approche globale de l'exploitation agricole,
axée sur le conseil technique et le conseil de gestion,
4. la mise en place de mécanismes qui améliorent
le transfert des innovations techniques vers le paysan,
5. la régionalisation et l'autonomie des centres de
décision et de gestion pour accroître l'efficacité des
interventions et de la structure,
6. la promotion et la responsabilisation des OPA qui sont
d'emblée associées aux prises de décisions les concernant
et à qui seront transférées certaines activités
assurées par l'Etat.
III- QUELLES RELATIONS AVEC LE PRODUCTEUR ?
L'exploitant agricole est au centre des préoccupations
de l'ANADER. Il ne s'agit donc pas de tout penser pour lui, de lui envoyer des
conceptions et des outils prédiférés mais avant tout et
surtout :
ü d'identifier avec lui ses propres besoins (intentions
de culture, approvisionnements, etc...),
ü d'identifier avec lui les contraintes du milieu et de
lui proposer des solutions pour lever ces contraintes.
Au modèle technologique, doit être
substitué un modèle participatif.
L'exploitant agricole n'est pas une bête malfaisante
qu'il s'agit de contraindre mais un être doué de raison qu'il
s'agit de convaincre. Il a souvent ses propres repères. Et les meilleurs
agents de développement sont ceux qui savent utiliser les savoirs locaux
qui témoignent d'une connivence intime des paysans avec leurs terroirs
et leur communauté.
Le paysan est au centre des actions de l'ANADER mais les
niveaux de progrès sont différents. Les contraintes
n'étant pas les mêmes, les besoins sont par conséquent
différents. Le message technique n'est pas univoque, il est à
adapter aux interlocuteurs. Le message lui-même doit évoluer dans
le temps (en fonction de son adoption) et dans l'espace (selon les
caractéristiques des groupes-cibles).
IV- COMMENT EST MENEE CETTE MISSION SUR LE
TERRAIN ?
Ce qui caractérise l'ANADER au niveau de sa
stratégie globale d'encadrement, c'est l'association des producteurs aux
différentes étapes d'encadrement.
On parlera donc de diagnostic participatif qui est en fait un
regroupement des agents de l'ANADER et des producteurs pour définir
ensemble l'orientation des activités à mener afin de lever les
contraintes qui se posent au niveau des producteurs.
Ainsi, commence l'activité de vulgarisation avec le
Conseiller Agricole (CA), pierre angulaire du système de vulgarisation.
C'est lui qui est en effet en contact permanent avec les producteurs. Son
rôle est de les organiser en groupes de contact à partir desquels
sont identifiées les contraintes de leurs exploitations. Il est
chargé d'apporter avec le concours des exploitants eux-mêmes, des
solutions en diffusant des thèmes techniques qui répondent
à leurs préoccupations.
Pour ce faire, il installe des unités de
démonstration au cours desquelles les producteurs apprennent de
nouvelles techniques à même d'améliorer leurs
méthodes de travail. Le Conseiller Agricole est assisté par un
Superviseur qui coordonne les activités de 6 à 8 Conseillers
Agricoles. Ensuite, il y a les Techniciens Spécialisés (TS) qui
sont chargé de la formation continue des agents de base.
A partir donc d'une formation de quinzaine, les Techniciens
Spécialisés diffusent aux Conseillers Agricoles des messages
techniques adaptés aux contraintes des producteurs.
Avec les Techniciens Spécialisés, nous rentrons
de plain-pied dans les activités de recherche-développement, car
ce sont eux qui assurent la liaison permanente entre les chercheurs et le
dispositif de vulgarisation.
La recherche part donc du même système de
diagnostic participatif qui se présente ici sous deux formes. La
première est le diagnostic SARS (Sites d'Adaptation de la Recherche
Système) qui permet d'identifier les contraintes. La deuxième est
le Comité Technique Régional (CTR) regroupant l'administration,
les chercheurs, les producteurs et l'ANADER. Il s'agit en fait d'un forum au
cours duquel sont exposées les contraintes posées aux
producteurs. Il ressort de ces deux rencontres un ensemble de
préoccupations liées à la recherche.
Ces préoccupations sont examinées selon trois
(3) cas :
ü Dans le premier cas, les solutions sont connues de la
recherche et de la vulgarisation. Dans ce cas, les techniciens SARS et le
agents de la recherche sont chargés de former les Techniciens
spécialisés sur les thèmes posés, c'est ce qu'on
appelle AMRT (Atelier Mensuel de Revue de Technologie).
ü Dans le deuxième cas, les solutions ne sont
connues que de la recherche. En ce moment, un test réunit les
chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs sur un essai en milieu
paysan. Si les résultats sont satisfaisants, on revient encore à
l'AMRT.
ü Dans le troisième cas, les solutions ne sont pas
connues ni de la recherche ni de la vulgarisation ; c'est alors
qu'intervient la recherche fondamentale avec les instituts vde recherche. Il
faut noter que ces instituts sont liées à l'ANADER par des
conventions.
Une fois que les instituts de recherche ont trouvé les
solutions, les chercheurs établissent des points d'application sur
lesquels sont expérimentés les thèmes concernés.
De ces points d'application, la recherche repart en milieu
paysan pour des essais. Lorsque ces essais sont concluants, nous arrivons une
fois de plus à la formation des Techniciens spécialisés,
c'est-à-dire l'AMRT.
La recherche et le vulgarisation, à travers ces
différents cas exposés, sont donc étroitement
liées. Cette démarche apparaît dans le système de
vulgarisation comme un cycle permanent.
Cette corrélation de la recherche et de la
vulgarisation se définit comme la première phase de
l'intervention de l'ANADER, qui a pour conséquence immédiate
d'accroître la production agricole.
Le Conseiller Agricole s'intéresse
particulièrement aux exploitants agricoles d'un certain niveau. Il tient
compte de l'ensemble des spéculations existantes : les cultures
pérennes, les cultures maraîchère, les cultures
vivrières, l'élevage, etc...
Ce conseil diversifié est possible grâce à
la polyvalence et à la mise à niveau technique continuel des
Conseillers Agricoles, des Superviseurs, des Enquêteurs et des
Observateurs.
L'objectif pour l'ANADER est d'atteindre un taux d'encadrement
de 50% des exploitants agricoles. L'effet de démultiplication,
à partir des informations et conseils donnés par les producteurs
encadrés à ceux qui ne le sont pas , permettra d'arriver à
un pourcentage plus élevé de producteurs rompus à la
pratique des techniques modernes de production.
La deuxième phase, c'est l'appui au plan
organisationnel que l'ANADER apporte aux producteurs. Cette action se
définit en amont et en aval de la production.
Les Spécialistes en Organisations Professionnelles
(SOP) ont pour rôle de regrouper les producteurs en GVC ou en
coopératives, afin de leur permettre d'entrer en possession de semences
ou d'intrants sans lesquels ne peut démarrer l'activité de
production.
Il s'agit aussi pour les SOP, d'identifier les points de vente
et d'approvisionnement de ces éléments de base, et de permettre
aux producteurs de les acquérir à des coûts
raisonnables.
Une fois que cette action aboutit et que les producteurs se
retrouvent avec leur production, interviennent alors les appuis à la
commercialisation.
Il s'agira à ce niveau, d'aider les producteurs
à mieux commercialiser leur production, en formant les
coopérateurs d'une part à partir de thèmes précis
liés à leurs préoccupations particulières, et
d'autre part, à partir de thèmes de gestion tels la tenue d'un
document comptable où l'exploitation en fin d'exercice.
Le but que doit atteindre le SOP, c'est de faire des
coopérateurs, de véritables professionnels de leur secteur.
L'appui des OPA se fait à deux niveaux :
ü Au niveau des coopératives, c'est-à-dire
des GVC et union de GVC,
ü Au niveau des associations professionnelles.
La mission de l'ANADER dans ce cas ci est donc de regrouper
les producteurs en GVC et d'apporter aux Organisations Professionnelles
Agricoles (OPA), une assistance technique par la formation afin d'en faire de
véritables professionnels capables de discuter avec les autres
opérateurs économiques.
Tout cet ensemble d'actions a pour objectif d'améliorer
les conditions de travail des coopérateurs en les aidant à
connaître leurs droits et devoirs, d'améliorer la qualité
des services de commercialisation tels l'approvisionnement et la distribution
d'intrants, de participer à la mobilisation de l'épargne et
à la recherche de crédits.
Le but final de toute cette action, c'est de consolider les
OPA par l'appui à une meilleure gestion et une meilleure mise en
marché des produits.
La stratégie adoptée pour accomplir cette
mission repose sur quatre (4) axes principaux qui sont :
ü La restructuration du milieu,
ü Le renforcement et le gestion financière,
ü La diversification des producteurs,
ü La professionnalisation des producteurs.
Les SOP, sur la base du contrat dit « contrat
objectif » qui le lie aux OPA, se devra de lever les contraintes
posées à partir du diagnostic participatif.
Le système d'encadrement de l'ANADER en milieu rural
repose ainsi sur les deux grandes phases que nous venons de définir.
D'un coté, la recherche-développement et la
vulgarisation, et de l'autre, l'appui aux organisations professionnelles. Ce
système prend en compte l'ensemble des composantes du monde rural sans
distinction : hommes, femmes, jeunes, petits et gros producteurs.
V- LES RELATIONS DE L'ANADER AVEC LES ENTREPRISES
AGRICOLES OU AGRO-INDUSTRIELLES
Deux cas seront évoqués pour illustrer le
sujet : la CIDT et la SODEFOR.
1. Relations avec la CIDT
L'ANADER va hériter des zones de développement
de la CIDT (régions du Centre, Centre-Nord, Nord-Est, Centre-Ouest sauf
Bouaflé) où elle sera la seule structure d'encadrement
présente.
Cinq (5) types d'activités ont été
identifiées en ce qui concerne les missions de la CIDT :
ü l'encadrement technique des paysans,
ü l'approvisionnement des paysans en facteurs de
production,
ü la collecte et l'évacuation du coton-graine,
ü l'activité industrielle,
ü l'activité commerciale.
Il a été convenu que dans les Zones de
Développement (ZD), la première activité soit
transférée à l'ANADER ; les dernières
activités feront l'objet d'une étroite collaboration entre
l'ANADER, la CIDT et les OPA. Quant aux deux dernières activités,
elles resteront du strict ressort de la CIDT.
2. Relations avec la SODEFOR
Un regard doit être jeté vers cette
Société d'Etat, notamment dans le cadre des commissions
paysans-forêts, dont l'ANADER est membre par substitution à la
SATMACI et à la CIDV. L'aménagement et l'exploitation des zones
riveraines des forêts classées, la colonisation par les
agriculteurs des forêts déclassées, etc... Des rapports
très étroits sont donc à établir sur la terrain
avec les Responsables de la SODEFOR.
3. Les autres types de relation
Certaines spéculations (hévéa, palmier
à huile, ananas, banane, etc...) disposent d'association de producteurs
à qui l'Etat a confié la responsabilité des
opérations de service public d'encadrement. Elles peuvent l'exercer
directement en créant en leur sein des « Services de
développement » ou sous-traiter cette mission. L'ANADER
peut être une société de prestations de service par ces
différentes associations.
Conclusion
Au terme de ce travail de recherche, il convient de souligner
la place incontournable de l'ANADER dans le développement rural en
Côte d'Ivoire. L'ANADER à travers ses différentes
structures d'encadrement essaie autant que faire ce peut de répondre
à la demande diversifiée du monde rural. De ce fait, l'ANADER
reste le partenaire privilégié du monde rural.
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