REPUBLIQUE DU NIGER
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR, DE
LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE
UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE
NIAMEY
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
JURIDIQUES
(FSEJ)
DEPARTEMENT D'ECONOMIE
CENTRE INTERNATIONAL POUR LE COMMERCE ET LE
DEVELOPPEMENT DURABLE
MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES
(Option Economie générale)
THEME :
IMPACT DES SUBVENTIONS A L'EXPORTATION DES
PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DES PAYS EN
DEVELOPPEMENT : CAS DU NIGER
PRESENTE ET SOUTENU PAR :
SOUS LA DIRECTION DE :
MAHAMAN FATCHIMA
M. TARNO MAMANE
Assistant à la
FSEJ
Année académique
2005-2006
Mémoire subventionné par :
Dans son programme d'Aide à la Formation
aux Etudiants francophones d'Afrique, pour une meilleure
connaissance du système Commercial Multilatéral
Edition 2005 - 2006
Présentation
L'objectif du projet Aide à la
Formation est de permettre aux étudiants francophones en fin
d'études, de rédiger un Mémoire de maîtrise sur la
problématique de la place de l'Afrique dans le système Commercial
Multilatéral, articulée autour des préoccupations de
développement Durable. L'objet d'étude proposé est
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la mise en oeuvre de ses
différents accords. L'objectif est de susciter dans les
universités africaines, un intérêt réel pour les
questions commerciales internationales, de participer à leur
vulgarisation; et de pouvoir garantir, à plus ou moins moyen terme,
l'émergence d'une classe d'intellectuels suffisamment
imprégnés des enjeux à l'OMC pour influer sur
l'élaboration aussi bien des politiques commerciales au niveau national
que des positions de négociations défendues à
l'échelle internationale.
Je dédie ce mémoire à :
- Toute ma famille ;
- Mon père Elhadj Maman Dan Indji ;
- Ma mère Souêba Sabiou
- Mon oncle Maman Mahaman Rabiou
L'aboutissement de ce travail a nécessité le
concours et l'appui de certaines personnes auxquelles je témoigne ici ma
gratitude et mes vifs remerciements.
Ainsi je remercie :
- Tout le personnel de l'ICTSD, pour la subvention de ce
mémoire de maîtrise ;
- Elhadj DIOUF, Juriste Chargé de programme affaires
africaines pour sa parfaite collaboration et son sens dévoué de
communication ;
- L'université Abdou Moumouni de Niamey ;
- Tout le personnel de la FSEJ pour toute l'attention qu'il
m'a apportée durant mon cycle particulièrement à :
· Mon directeur de mémoire, Docteur TARNO Mamane
pour avoir accepté de me soutenir et m'encadrer pour
l'élaboration de ce document malgré ses multiples
préoccupations ;
· Docteur WOBA Ali pour le soutien sans cesse qu'il m'a
apporté ;
- Tous les étudiants de la FSEJ, en particulier ceux de
l'option économie générale ;
- Toutes les personnes physiques, responsables d'institution
ou organisme, parents et amis ayant contribué de près ou de loin
à la réalisation de ce travail, particulièrement
à :
· Monsieur Mahaman Maman Rabiou, ingénieur des
eaux et forêts ;
· Monsieur MAKAOU Maman, BCEAO Niger ;
· Monsieur Laouali Ada, représentation du PNUD au
Niger ;
- Toutes les personnes morales notamment l'INS, le
ministère de l'agriculture et le ministère du commerce.
- ACP : Afrique Caraïbe
Pacifique ;
- ALE : Accords de Libre
échange ;
- AOC : Afrique de l'Ouest et du
Centre ;
- APE : Accords de Partenariat
Economique ;
- BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest ;
- CEDEAO : Communauté Economique Des
Etats de l'Afrique de l'Ouest ;
- DCV : Direction des Cultures
Vivrières ;
- FAO : Food Alimentary
Organization ;
- FCFA : Franc de la Communauté
Financière d'Afrique ;
- FMI : Fonds Monétaire
International ;
- FSEJ : Faculté des Sciences
Economiques et Juridiques ;
- GATT : General Agreement on Tarif and
Trade ;
- ICTSD : International Center for Trade
and Sustainable Development ;
- INS : Institut National de la
Statistique ;
- MCE : Modèle à Correction
d'Erreur ;
- MDA : Ministère du
Développement Agricole ;
- ND : Non Disponible ;
- OMC : Organisation Mondiale du
Commerce ;
- OMD : Objectifs du Millénaire pour
le Développement ;
- ORD : Organe de Règlement des
Différends ;
- OTAN : Organisation Trans-Atlantique
Nord
- PIB : Produit Intérieur
Brut ;
- PIBr : Produit Intérieur Brut
réel ;
- PMA : Pays les Moins
Avancés ;
- PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement ;
- RDH : Rapport mondial sur le
Développement Humain ;
- RVE : Restrictions Volontaires à
l'exportation ;
- SONITEXTIL : Société
Nigérienne de Textile ;
- TCER : Taux de Change Effectif
Réel ;
- TCNP : Taux de Change Nominal
parallèle ;
- UE : Union Européenne ;
- UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine ;
- USA : United State of America.
L'UNIVERSITE N'ENTEND NI APPROUVER, NI DESPPROUVER LES OPINIONS
CONTENUES DANS CE DOCUMENT, ELLES RESTENT L'OEUVRE DE LEUR PROPRE AUTEUR
Sommaire
Introduction
générale........................................................................11
Chapitre premier : les subventions à
l'exportation et les tentatives de négociations
régionale et
internationale..............................................13
Introduction.....................................................................................13
1.1 Rappel sur la théorie de la
protection...................................................13
1.2 Les positions de négociations à l'OMC vis
à vis des subventions et les solutions
préconisées..................................................................................22
1.3 Les accords bilatéraux avec l'union
européenne.......................................25
1.4 Les décisions rendues par l'organe de règlement
des différends sur les subventions américaines du
coton......................................................................28
Conclusion
.......................................................................................32
Chapitre deuxième: Les
caractéristiques de l'agriculture africaine en général et
nigérienne en particulier par rapport au commerce
international.........................33
Introduction......................................................................................33
2.1 L'importance de l'agriculture dans les économies
sous-développées...............33
2.2 Les principales productions africaines et nigériennes
en particulier................40
2.3 La structure commerciale des produits agricoles de la zone
UEMOA.............46
2.4 L'évaluation de la compétitivité du
secteur agricole nigérien........................48
Conclusion.......................................................................................55
Chapitre troisième: Les gains et les pertes
liés aux subventions à l'exportation des produits agricoles dans
les pays en voie de développement en général et du Niger
en
particulier.................................................................................... ....56
Introduction.................................................................................... .56
3. 1 Les négociations du cycle de Doha sur l'accès
aux marchés....................... .56
3.2 Les produits agricoles nigériens qui font l'objet
de subventions et ceux de l'Afrique susceptibles d'être
lésés
.........................................................................58
3.3 Les pertes en terme de croissance économique des
subventions à l'exportation des produits agricoles des pays en
développement en générale et du Niger en
particulier....................................................................................60
Conclusion.......................................................................................71
Conclusion
générale...................................................................................................72
Bibliographie....................................................................................74
Introduction générale
En dépit de son énorme potentiel, l'Afrique a vu
sa part du commerce mondial rétrécir de façon
quasi-exponentielle ces dernières décennies. Etant la seule
partie au monde qui n'a pas su augmenter le niveau du bien être de sa
population en majorité jeune, elle se trouve aujourd'hui
confrontée à un défi autrement plus complexe, gagner sa
place dans le système commercial multilatéral pour tirer profit
de la libéralisation des échanges. La réalisation d'un tel
objectif passe cependant par une révision en profondeur des
règles pour les moins iniques, qui encadrent le système
commercial mondial, ainsi que par l'adoption d'un consensus politique global
sur la question.
Assurer un commerce équitable est le plus grand
défi du système commercial multilatéral pour que tous les
pays bénéficient du processus de libéralisation de
l'économie mondiale.
Les théories du commerce extérieur comme facteur
de croissance économique font ressortir l'importance du commerce
international dans les activités économiques d'un pays. Les
relations économiques internationales et le rapport de force permettent
de classer les pays en deux grandes catégories: les pays
développés dits pays du Nord et les pays en développement
dits pays du Sud.
L'objectif d'une croissance élevée ou le
maintien d'un rythme de croissance est une préoccupation à
laquelle n'échappe aucune nation, qu'elle soit développée
ou en développement. Les pays en développement ont dans leur
majorité des économies basées essentiellement sur
l'agriculture car cette activité occupe une place importante dans les
stratégies de développement. Elle est la principale
préoccupation de l'écrasante majorité de la population
active.
Le Niger, à l'instar des autres pays africains, est un
pays où l'agriculture est au centre de la croissance économique
et de la réduction de la pauvreté. L'agriculture est
considérée comme un secteur sensible tant dans les pays
développés que dans les pays en développement.
Depuis 2003, elle fait sujet de tension dans les
négociations à l'OMC et les subventions constituent
l'élément essentiel de politique économique sur cette
filière.
Quels sont les impacts des subventions du Nord sur les
économies sous-développées et particulièrement
celle du Niger?
Nous allons nous limiter expressément dans notre
étude aux pays de la CEDEAO qui ont presque les mêmes structures
économiques que le Niger, et avec qui certains partagent une union
économique et monétaire ouest africaine (UEMOA1(*) ).
L'objectif général est d'évaluer l'impact
des subventions à l'exportation des produits agricoles sur les
économies sous-développées.
Cet objectif général sera atteint à
travers trois objectifs spécifiques:
1- Les subventions à l'exportation : politique
économique discriminatoire;
2- L'agriculture, secteur moteur des économies des pays
d'Afrique;
3- L'agriculture du Niger: problèmes et perspectives
d'avenir pour un développement durable.
Notre travail sera subdivisé en trois chapitres qui
sont:
-Chapitre premier: les subventions à l'exportation et
les tentatives de négociations régionales et internationales;
-Chapitre deuxième: les caractéristiques de
l'agriculture africaine en général et nigérienne en
particulier par rapport au commerce international;
-Chapitre troisième: les gains et les pertes des
subventions à l'exportation des produits agricoles dans les pays en
développement en général et du Niger en particulier.
L'hypothèse de recherche est que les subventions
à l'exportation ont un effet négatif sur la croissance
économique du Niger.
La méthodologie à utiliser est une analyse
descriptive avec des tableaux, graphiques et modèles
économétriques à l'appui.
Chapitre premier: Les subventions à l'exportation
et les tentatives de négociations régionales et
internationales
Introduction
Pour s'insérer harmonieusement dans l'économie
mondiale et tirer pleinement profit de l'expansion du commerce international,
les petites économies ouvertes sur l'extérieur se doivent
d'orienter leurs stratégies vers le renforcement de la
compétitivité des secteurs qui sont supposés comme des
secteurs moteurs pour leur croissance économique. Mais ces pays voient
leurs efforts s'anéantir face aux politiques discriminatoires des pays
du Nord. La politique des subventions des pays du Nord est un frein à
l'expansion du commerce international des pays du Sud.
1.1 Rappel sur la théorie de la
protection
Au sens large, le protectionnisme désigne toutes les
interventions de l'Etat portant sur le commerce extérieur du pays, qu'il
s'agisse de l'érection de barrières destinées à
limiter les importations ou encore d'aides apportées aux exportateurs
pour pénétrer sur les marchés étrangers. Les effets
de ces actions, qui constituent des entraves au libre échange,
dépendent de la structure des marchés concernés. Dans un
système de concurrence, la collectivité nationale est toujours
perdante, mais cette perte varie selon le type d'obstacles choisi par
l'Etat.
1.1.1 La protection en général
Un gouvernement peut limiter les importations de produits
étrangers de plusieurs façons. Il peut utiliser les droits de
douane, les contingentements, les subventions, les normes, les licences
d'importations. Il peut également attribuer systématiquement les
marchés publics aux entreprises nationales. Même si le droit de
douane est moins utilisé de nos jours, son analyse permet de saisir les
effets complexes de la protection sur l'activité nationale et
étrangère. Cela justifie son étude préalable, les
autres types de mesure protectionniste étant envisagés par
comparaison avec les droits de douane. On supposera que les marchés sont
en concurrence pure et parfaite.
A/ Effets des droits de douane sur le marché des
biens protégés
a/ Perte et gain: la méthode des
surplus
Supposons qu'un pays importe un bien, s'il pratique le libre
échange avec l'extérieur, s'il n'existe pas de coût de
transport et si le bien importé est un substitut parfait du bien produit
par le pays, le prix domestique de ce bien est égal au prix
étranger. Si le prix domestique augmente, les producteurs nationaux en
offrent plus et les consommateurs en demandent moins, ce qui réduit les
importations. S'ils diminuent, on observe le phénomène
inverse.
Si le pays lève un droit de douane de taux t, le prix
domestique devient supérieur au prix étranger (payé par le
pays à l'arrivée du produit à la frontière) et
l'écart dépend de t: prix domestique = (1+t) * prix
étranger.
En libre échange c'est le marché mondial qui
fixe le niveau du prix. Si un Etat lève un droit de douane non
prohibitif (qui ne supprime pas entièrement les importations), le prix
étranger reste inchangé et on observe une élévation
du prix domestique. L'augmentation du prix domestique accroît la
production nationale, diminue la demande nationale, et réduit les
importations. L'Etat bénéficie d'une recette fiscale nouvelle,
égale au produit du droit de douane par les importations. La balance
commerciale du pays s'améliore, puisque le volume importé se
réduit, alors que le prix payé est toujours celui de
libre-échange.
Ainsi, les producteurs et l'Etat tirent avantage de la
protection et le solde extérieur s'améliore. Mais les
consommateurs sont pénalisés puisqu'ils consomment moins et
paient plus chère chaque unité consommée, qu'elle soit
nationale ou étrangère. Une évaluation des gains et des
pertes permet de faire apparaître le résultat net de
l'instauration du droit de douane pour le pays. La méthode
généralement utilisée pour procéder à cette
évaluation est celle des variations de surplus.
Le surplus des consommateurs est constitué par la
valeur de la consommation que les consommateurs seraient prêts à
payer au-dessus du prix du marché, compte tenu de leur courbe de
demande. Le surplus global des consommateurs est égal à la somme
des surplus élémentaires.
Les producteurs bénéficient également
d'un surplus, égal au surcroît de prix par rapport au coût
marginal qu'ils supportent sur chaque unité produite.
Finalement on observe l'existence d'une perte nette pour la
collectivité nationale, la diminution du surplus des consommateurs
l'emportant sur la hausse du surplus des producteurs.
Par ailleurs, l'étranger est évidemment perdant,
puisqu'il exporte vers le pays un volume moindre qu'auparavant, au même
prix.
En équilibre partiel, l'instauration d'un droit de
douane par un petit pays engendre une perte nette pour le pays lui-même
et pour l'étranger.
b/ Evaluation de la perte nette
La perte nette, rapportée au PIB du pays, est
égale à:
1 * valeur importée (avant protection) * % de
variation du * droit de douane
2 PIB
volume importé prix étranger
Cette expression est nécessairement petite, même
en cas de droit de douane élevé. Supposons en effet qu'un pays
importe un flux en valeur égal à 20% de son PIB, qu'il instaure
des droits de douane de 30% sur tous les produits et l'élasticité
prix de sa demande d'importation soit de - 1,5, ce qui correspond, en
l'occurrence, à une diminution de 45% des importations en volume du
pays. La perte nette est alors de 1,35% du PIB, ce qui est faible au regard de
l'importance de la transformation que le pays connaît.
Réciproquement, l'abaissement de 30% des droits de
douane sur toutes les marchandises n'apporterait qu'un gain net de 1,35% du
PIB.
Les études empiriques confirment ce jugement. En
particulier, les calculs faits après le Tokyo Round (1973-1979) sur
l'hypothèse d'une suppression totale des droits de douane indiquent que
le gain aurait été pour les Etats Unis de 0,08% du PIB de 1974 et
pour le Canada de 0,19% du PIB de 1974.
En fait les transformations dues aux modifications
douanières sont plus profondes que ces résultats ne le laissent
supposer. En effet, des effets de redistribution importants existent, certains
groupes étant favorisés (les producteurs en cas d'instauration de
la protection) au détriment d'autres groupes (les consommateurs en cas
de hausse ou d'instauration des droits). De plus, dans cette analyse, les
effets de long terme sur la croissance du pays sont ignorés ainsi que la
possibilité que les prix étrangers se modifient.
B/ Les effets des restrictions quantitatives
Il y a restriction quantitative lorsque le volume
importé est fixé à un niveau inférieur à
celui qui résulterait du libre échange. Si c'est le pays
importateur qui fixe unilatéralement le volume d'importations, on parle
de quota ou de contingentement. Si la limitation résulte d'un accord
entre le pays exportateur et le pays importateur, on parle de restriction
volontaire à l'exportation (RVE). En fait, la RVE n'est acceptée
par le pays exportateur que faute de mieux, celui-ci tentant ainsi de
préserver une part de marché en train de se fermer. Les RVE se
sont multipliées dans les années quatre vingt. Ainsi les
Etats-Unis ont obtenu du japon, en 1981, que celui-ci limite ses exportations
de véhicules automobiles sur son territoire à un niveau de 1,68
millions d'unités, pendant plusieurs années (ce niveau atteignait
1,80 millions d'unités en 1980). De même, le Royaume Uni a obtenu
de Taiwan et de la Corée une RVE sur le matériel de radio, de
télévision et de télécommunications en 1980.
Les effets du contingentement, en supposant que le pays est
petit et que la concurrence pure et parfaite existe sur tous les
marchés, sont identiques à ceux d'un droit de douane. A cet
effet, la perte de surplus des consommateurs est la même et le gain de
surplus des producteurs également. Supposons que l'Etat délivre
gratuitement aux importateurs des licences d'importations. Dans le cas du
contingent, à la différence d'un droit de douane, l'Etat ne
reçoit aucun droit de douane mais la rente correspondante est
perçue par les importateurs ayant bénéficié des
licences.
Dans le cas d'une RVE, l'Etat du pays domestique laisse les
exportateurs étrangers vendre sur le marché domestique au prix
d'équilibre. Mais dans ce dernier cas, l'équivalence avec la
situation résultant d'un droit de douane est moindre que dans le cas du
contingentement. En effet, les variations des surplus des consommateurs et des
producteurs sont toujours les mêmes, mais la rente cette fois est
perçue par les producteurs étrangers. Le pays étranger a
donc intérêt à obtenir une RVE qu'à se voir imposer
un contingent ou un droit de douane. En revanche, la perte totale du pays est
supérieure à celle correspondant au droit ou au contingentement
avec licences.
Malgré ce supplément de coût, les RVE sont
largement utilisées dans les années 1980 et 1990, car,
résultant d'un accord, elles sont acceptées par les firmes
exportatrices. Le pays importateur ne risquant pas de subir les actions de
représailles, son choix se portera vers les RVE, de
préférence à d'autres formes de protection.
C/ Effet d'une subvention à la production
Pour favoriser la production nationale (et donc l'emploi), on
peut se contenter de subventionner les producteurs dont les biens sont
concurrencés par les importations. Cette mesure entraîne une perte
nette, comme le droit de douane, mais moindre. A la place du droit de douane,
l'Etat décide d'allouer aux producteurs nationaux une subvention
égale aux droits de douane. Cette subvention abaisse le coût
marginal. Grâce à cette subvention, les producteurs nationaux
produisent le même volume qui aurait été produit avec le
droit de douane sans que le prix varie. Celui - ci reste au niveau de libre
échange et les consommateurs consomment la même quantité
qu'en libre échange. La subvention a accru le surplus des producteurs.
Le financement de cette subvention nécessite une contribution de la part
de la collectivité nationale. Il y a perte nette, mais cette perte est
inférieure à celle induite par le droit de douane.
Dans une optique d'accroissement de la production nationale,
la subvention apparaît donc comme une solution meilleure que le droit de
douane.
D/ Effet d'une subvention à l'exportation
La subvention à l'exportation crée une
distorsion comparable à celle d'un droit de douane mis sur les
importations, dans le cas d'un petit pays. Supposons qu'un pays s'ouvre sur
l'extérieur. Sa courbe de demande domestique est DD' et sa courbe
d'offre domestique est SS' (figure 1). Il s'adapte au prix OP de libre
échange et, à ce prix, il exporte la quantité MN. L'Etat
attribue une subvention unitaire de montant PP' sur chaque unité
exportée. Si les producteurs nationaux exportent, ils reçoivent
une recette égale à OP'. Ils n'accepteront donc de vendre aux
consommateurs nationaux que si ceux-ci leur paient un prix égal à
OP', ce que nous supposons ici. Les producteurs nationaux produisent donc P'R,
vendent P'T aux consommateurs et exportent TR.
La recette unitaire des producteurs est passée de OP
à OP', ce qui engendre une augmentation de leur surplus de P'RNP. Les
consommateurs paient plus cher et consomment moins. Leur perte de surplus est
donc de P'TMP. Les contribuables doivent financer la subvention, donc supporter
une charge de TRQL. Au total, la collectivité est perdante, pour un
montant égal à la surface des deux triangles TML et RQN.
Prix
S'
D
P' T
R
P
L M N
Q
S
O D2 D1 S1 S2
D' Quantités
Graphique 1 : - subvention
à l'exportation
E/ Le dumping
Il y a dumping lorsqu'une entreprise vend sur les
marchés étrangers à un prix inférieur au prix
domestique ou inférieur au coût de production. Contrairement aux
droits de douane, aux restrictions quantitatives et aux subventions, le dumping
ne résulte pas d'une décision de l'Etat, mais d'un comportement
des firmes. Comme les instruments de la politique commerciale, le dumping
constitue une entrave à la concurrence et porte préjudice aux
économies étrangères. Cette pratique discriminatoire,
condamnée par le GATT, puis par L'OMC, donne lieu
à de nombreux conflits commerciaux dans les années soixante-dix
et quatre-vingt. Les firmes des pays les plus développés, en
particulier des Etats-Unis et d'Europe, considèrent alors que les pays
émergents exportent vers leurs marchés en pratiquant des prix de
dumping. Pour tenter de mettre fin à cette situation, elles engagent des
enquêtes antidumping, adoptent des mesures de rétorsion et, dans
certains cas, déposent des plaintes auprès du GATT, puis de
l'OMC.
Le nombre d'enquêtes antidumping augmente sensiblement
dans les années 80. D'après Javelot (1998), le nombre
d'ouvertures d'enquêtes antidumping émanant des Etats-Unis passe
de 28 en moyenne par an entre 1974 et 1979, à 39 entre 1980 et 1990.
L'évolution est encore plus nette pour la communauté
européenne: 11 en moyenne entre 1974 et 1979 et 37 entre 1980 et 1990.
Considérant que les plaintes ne sont pas toujours justifiées, et
que les mesures de rétorsion adoptées unilatéralement
peuvent être abusives, l'accord de Marrakech ( avril 1994 ) qui
crée l'OMC adopte des dispositions destinées à
réglementer l'antidumping.
F / Les autres obstacles non tarifaires
Parmi les autres obstacles, on citera les normes, les
marchés publics et les manipulations du taux de change.
Les normes de pollution, sanitaires ou techniques
adoptées par un pays sont, bien souvent, autant destinées
à empêcher les produits de pénétrer sur le
marché domestique qu'à protéger le consommateur national.
Si les producteurs étrangers peuvent s'adapter aux normes sans supporter
un coût élevé, les normes n'ont qu'un effet temporaire. En
fait, bien souvent, les normes sont telles que le flux d'importation est
totalement supprimé, le coût d'adaptation étant
prohibitif.
1.1.2 Les subventions mondiales selon
l'OMC
Les accords de l'OMC comprennent essentiellement deux
dispositions pour ce qui est des subventions. Il s'agit de l'accord sur les
subventions et les mesures compensatoires et de l'accord sur l'agriculture
traitant du cas spécifique du secteur agricole.
A/ La notion de subvention
Au titre de l'article premier de l'accord sur les subventions
et les mesures compensatoires, une subvention sera réputée
existante s'il y a une contribution financière des pouvoirs publics et
si un avantage est ainsi conféré. En terme clair pour qu'il ait
subvention, trois éléments doivent être réunis,
à savoir:
· Une contribution financière;
· L'intervention des pouvoirs publics ou tout autre
organisme de leur ressort territorial;
· La nécessité que cette contribution
confère un avantage.
Les principales subventions du secteur agricole sont celles
liées à la production appelées "soutien interne" et celles
liées à l'exportation. Les pouvoirs publics interviennent aussi
bien dans la production que dans commercialisation.
B/ Les catégories de subventions
L'accord sur les subventions et les mesures compensatoires de
l'OMC distingue trois catégories de subventions. Il s'agit de:
· Les subventions prohibées: ce sont les
subventions subordonnées aux résultats à l'exportation et
celles subordonnées à l'utilisation de produits nationaux de
préférence aux produits importés. De telles subventions ne
sauraient être accordées, ni maintenues.
· Les subventions pouvant donner lieu à une
action: appelées subventions non prohibées, elles ont des effets
défavorables sur un ou plusieurs membres. La plupart des subventions
à la production relèvent de cette catégorie. Les
externalités négatives que cette forme de subvention peut
dégager sont en général de trois types:
- L'effet causé par les importations de produits
subventionnés à une branche de production;
- Le préjudice grave aux intérêts d'un
membre;
- L'annulation ou compromission d'un avantage.
· Les subventions ne donnant pas lieu à une
action: elles sont celles qui ne sont pas spécifiques, entre autre les
aides versées aux activités de recherche menée par des
entreprises ou par des établissements d'enseignement supérieur ou
de recherche, les aides accordées aux régions
défavorisées sur le territoire d'un membre, les aides visant
à promouvoir l'adaptation d'installations existantes à de
nouvelles prescriptions environnementales, imposées par la
réglementation ou par la législation qui se traduisent, pour les
entreprises par des contraintes plus importantes et une charge
financière plus lourde.
C/ Les subventions à l'agriculture et les
engagements de réduction
L'agriculture est considérée comme un secteur
sensible tant dans les pays développés que dans les pays en
développement. Ainsi ce secteur est traité comme un cas
particulier. Des mesures particulières ont été
adoptées quant à ce secteur et ce par les différents pays
membres de l'OMC.
A ce propos, des engagements de réduction ont
été pris en compte par ces pays concernant les subventions dans
ce secteur. Les principales subventions du secteur sont celles liées
à la production appelées "soutien interne" et celles liées
à l'exportation.
a/ Les subventions à la production et les
engagements de réduction
Certaines catégories de soutien sont
soumises à des engagements de réduction alors que d'autres en
sont dispensées, les mesures ne faisant pas l'objet de réduction
sont celles qui n'ont aucun effet de distorsion sur les échanges et/ou
la production ou du moins leurs effets doivent être minimes. Le contraire
soumet les acteurs à des engagements de réduction ou de
suppression à terme. Ainsi, le soutien interne se compose en trois
catégories avec chacune des caractéristiques spécifiques.
Ces différentes catégories de soutien sont:
- La catégorie verte: cette catégorie renferme
les mesures de soutien estimées comme n'ayant aucun effet de distorsion
sur les échanges et/ou la production, alors ces mesures sont
exemptées d'engagement de réduction;
- La catégorie bleue: celle-ci regroupe les mesures de
soutien reconnues comme étant des facteurs exerçant des effets de
distorsion sur la production et les échanges mais ne faisant pas pour
autant l'objet d'engagement de réduction;
- La catégorie orange: celle-là est l'ensemble
des mesures de soutien considérées comme ayant des effets de
distorsion importants sur la production et les échanges. Donc cette
catégorie fait l'objet d'engagement de réduction.
b/ Les subventions à l'exportation et les
engagements de réduction
Selon l'accord sur l'agriculture de l'OMC, les subventions
à l'exportation suivantes feront l'objet d'engagements de
réduction:
· Octroi par les pouvoirs publics ou leurs organismes, de
subventions directes, y compris les versements en nature à une
entreprise, à une branche de production, à des producteurs d'un
produit agricole, à une coopérative et autres associations de ces
producteurs ou à un office de commercialisation, subordonné aux
résultats à l'exportation;
· Vente ou écoulement à l'exportation, par
les pouvoirs publics ou leurs organismes, de stocks de produits agricoles
constitués à des fins non commerciales, à un prix
inférieur au prix comparable demandé pour le produit similaire
aux acheteurs sur le marché intérieur;
· Octroi des subventions pour réduire les
coûts de la commercialisation des exportations des produits agricoles (
autres que les services de promotion des exportations et les services
consultatifs largement disponibles ), y compris les coûts de manutention,
de l'amélioration de la qualité et des coûts de transport
et du fret internationaux;
· Subventions aux produits agricoles subordonnées
à l'incorporation de ces produits dans les produits exportés;
· Tarifs de transport et fret intérieurs pour des
expéditions à l'exportation, établis ou imposés par
les pouvoirs publics à des conditions plus favorables que pour des
expéditions en trafics intérieurs.
1.2. Les positions de négociation à l'OMC
vis-à-vis des subventions et les solutions préconisées.
Les pays d'Afrique caraïbes pacifiques (ACP) sont
engagés dans deux processus de négociations parallèles
d'une importance cruciale pour leurs échanges et leurs politiques
agricoles. D'un côté, les négociations
multilatérales sous l'égide de l'OMC et de l'autre, les
négociations bilatérales avec l'UE sur les accords de partenariat
économique.
1.2.1 Aperçu sur l'OMC
C'est avec la révolution industrielle que naissent les
bases du développement du commerce international. Des économistes
comme les anglais Adam Smith et David Ricardo furent les premiers pionniers au
19e siècle à explorer les fondements du commerce
international dans le cadre de leur plaidoyer en faveur du libre
échange. A travers les concepts « d'avantages
absolus » et « d'avantages comparatifs », les (2)
économistes anglais démontrent respectivement que le commerce
international soutenu par le libre échange est un jeu à somme
nulle et bénéfique pour tous les échangistes. Ils sont
appuyés dans leur conception par J S Mill qui précise que la
répartition de gain total de l'échange est basée sur les
relations de demande. Suite à toutes ces démonstrations, en 1947
fut signé l'Accord Général sur les Tarifs et le Commerce
(GATT) par les pays industrialisés capitalistes de l'époque.
Comme dans tout mouvement humain, les libre-échangistes sont
contrés à l'époque par des économistes
anti-libéraux. Ceux-ci soutiennent par la thèse de
l'échange inégal et celle de l'impérialisme
l'iniquité du libre-échange. Les travaux d'Hobson et d'Hilferding
au 19e siècle furent les premières critiques qui
démontrent que le commerce international n'est pas source de gain pour
tous les co-échangistes mais au contraire celle de
« l'exploitation » de certaines nations par d'autres.
Ainsi, Lénine développe la thèse de l'impérialisme
dans « l'impérialisme, stade suprême du
capitalisme ». Par la suite, la deuxième vague de critique
basée sur les théories de « l'échange
inégal » stipule que le commerce international n'est qu'une
forme de pillage des tiers-nations par les nations industrialisées
capitalistes. Il ressort de cette assertion qu'il n'existe pas d'avantages
comparatifs pour de nombreux petits pays engagés dans une
« croissance appauvrissante ». Dans les années
50, la critique se poursuit avec l'analyse de « l'échange
inégal » développé par le brésilien Raoul
PREBISH. Il avance la thèse de la détérioration des termes
de l'échange entre les « développés »
et les « non développés » à partir
d'une étude sur l'Amérique Latine de 1876 à 1938.
Aujourd'hui, nous assistons au triomphe du capitalisme avec une mondialisation
de l'économie fondée sur l'éloge de l'économie de
marché et de libre-échange. C'est ainsi que sous l'incitation des
institutions de Brettons Wood à l'époque soutenue au plan
politique par le président Ronald REAGAN des Etats Unis et le
premier Ministre anglais Margaret TEACHER que se développent les
trois principes fondamentaux du commerce international que sont :
- la libéralisation de l'économie ;
- la non discrimination ;
- le refus d'un encouragement inéquitable des
exportations.
L'objectif principal de ces principes est de rendre
l'économie mondiale encore plus intégrative au marché dans
un souci de mondialisation. Dans l'ensemble, les interventions du GATT ont
réussi mais partiellement. Elles ont pu réduire les droits de
douane sans pour autant enregistrer le même succès quant à
la suppression des obstacles non tarifaires. Ainsi la protection de
l'agriculture à travers les mesures des normes et les subventions sont
demeurées. Ces insuffisances donnent naissance à l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) en remplacement du GATT en 1994. Cette nouvelle
organisation vise sur le plan agriculture et selon l'accord agricole (mise en
application le 1er juillet 1995), les objectifs suivants :
- faciliter l'accès au marché ;
- réduire le soutien interne à la
production ;
- améliorer la concurrence à l'exportation.
1.2.2 Les positions de négociations à
l'OMC et les solutions préconisées
Les enjeux de la négociation multilatérale
agricole portent en particulier sur les trois piliers de l'accord sur
l'agriculture : (i) l'amélioration de l'accès au
marché par la réduction des barrières tarifaires et non
tarifaires ; (ii) les disciplines concernant l'utilisation de soutiens
internes afin que les aides attribuées aux agriculteurs
n'entraînent pas d'effets de distorsion sur les marchés ;
(iii) les disciplines relatives aux soutiens à l'exportation. Quant aux
enjeux de la négociation des APE, ils portent principalement sur les
produits qui peuvent être exclus des APE, sur le calendrier de mise en
oeuvre,mais aussi sur le volet développement qui est censé
distinguer un APE d'un accord de libre échange (ALE) classique.
Ainsi lors de la réunion ministérielle de l'OMC
de juillet 2004, les solutions suivantes ont été
préconisées :
- sur l'agriculture, secteur
d'activité de l'essentiel des populations de l'Afrique subsaharienne,
malgré les déclarations d'intention des pays
développés de supprimer les subventions à l'exportation
des produits agricoles qui causent de graves préjudices aux pays
pauvres, aucune décision concrète n'a été prise
pour fixer un calendrier d'élimination de ces subventions de
façon à renforcer la compétitivité de l'agriculture
africaine.
- S'agissant du coton, le conseil
général avait décidé de son traitement rapide
ambitieux et spécifique. Le traitement n'a été ni rapide
ni ambitieux encore moins spécifique. Entre juillet 2004 et juillet 2005
les subventions distorsives aux cotonculteurs des pays développés
(quelques dizaines de milliers) ont continué à sévir
dépassant le milliard de dollars des Etats-Unis tandis que les
producteurs de coton d'Afrique au Sud du Sahara ont perdu dans le même
temps 450 millions de dollars. Les 15 millions de personnes concernées
sont devenues encore plus pauvres, non pas parce qu'ils ont travaillé
moins ni qu'ils ont été moins performants au plan de la
qualité de leur travail, mais simplement parce que la loi du plus fort
continue de prévaloir dans le système des échanges
internationaux.
- Sur l'accès aux marchés :
une étude d'Oxfam de mars 2002 - la situation n'a guère
évolué depuis- montrait que « si l'Afrique accroissait
de 1% sa part des exportations mondiales, les 70 milliards de dollars
générés représenteraient approximativement le
quintuple du montant consenti à la région au titre de l'aide et
de la réduction de la dette ». Les programmes de lutte contre
la pauvreté s'en trouveraient assurément mieux soutenus. Mais
l'accès aux marchés des produits agricoles, de l'Afrique au sud
du Sahara notamment, se heurte à des barrières commerciales quasi
insurmontables. L'image invoquée par cette étude d'Oxfam est tout
à fait parlante à cet égard car elle renvoie à une
course d'obstacles où les sportifs les plus faibles doivent sauter les
obstacles les plus hauts. « Lorsque les petits agriculteurs ou les
ouvriers de l'industrie textile les plus pauvres pénètrent les
marché mondiaux, ils se voient opposer des obstacles à
l'importation quatre fois plus élevés que ceux auxquels les
producteurs des pays riches sont confrontés ». A ce jeu,
l'Afrique perd deux milliards de dollars l'an si l'on en croit Oxfam.
- Concernant les tarifs industriels, les
membres de l'OMC n'ont pas encore trouvé de consensus sur la formule de
réductions tarifaires à appliquer alors que les pays du sud
exportateurs de produits de base (sucre, banane, etc) sont de plus en plus
inquiets de l'effet de l'érosion des marques
préférentielles sur leurs économies.
- Sur les questions de développement
non plus, il n'y a pas eu, à proprement parler d'avancée. Si nous
pouvons nous féliciter d'initiatives tels que le cadre
intégré ou le JITAP qui ont pour objet de renforcer les
capacités de production et d'offre des PMA et des pays en
développement, nous devons malheureusement déplorer que les
engagements des pays développés pour appuyer ces programmes n'ont
pas été jusqu'ici respectés. Il n'y a pas de mobilisation
effective de ressources financières pour permettre de financer les
projets et programmes des pays éligibles afin de leur permettre de mieux
intégrer le système commercial multilatéral et de vaincre
la pauvreté.
1.3 Les accords bilatéraux avec l'union
européenne
L'agriculture est un secteur vital pour les pays ACP. Il
représente la principale source de devises pour la plupart des pays ACP
et la majorité de la population en dépend directement pour sa
subsistance. D'une part, l'UE constitue le principal partenaire commercial pour
la plupart des pays ACP, particulièrement en Afrique. C'est pourquoi les
réformes des politiques agricoles en cours, comme le processus
d'intégration régionale et à présent les
négociations APE et agricoles à l'OMC, sont d'une importance
cruciale pour les pays ACP.
1.3.1 Les accords UE/ACP
Selon l'UE, les APE serviront de leviers pour le
développement, en permettant l'établissement de marchés
régionaux efficients et attractifs pour l'investissement. Pour les ACP,
les réformes de politique des APE doivent correspondre à leurs
propres objectifs de développement et comprendre des mesures visant
à renforcer la compétitivité et à atténuer
les coûts d'ajustement à la libéralisation des
échanges et à l'érosion des préférences,
afin qu'ils soient en mesure de réaliser le potentiel du marché
dans le cadre des APE. L'UE en convient et déclare que l'accord de
partenariat de Cotonou fournit le cadre de développement et de soutien
pour les APE. Les négociations visant des engagements contraignants sont
actuellement accélérées en vue de la conclusion des APE en
2008, mais il n'y a toujours pas, entre les ACP et l'UE, d'entente mutuelle sur
les voies et moyens de garantir, en termes pratiques et opérationnels,
que la commission européenne met effectivement en oeuvre sa politique de
développement et les engagements découlant de l'accord de
partenariat de Cotonou, dans les délais fixés. Les pays ACP se
font de plus en plus entendre pour manifester leur mécontentement en ce
qui concerne la capacité de la commission européenne à
répondre à leurs préoccupations relatives aux questions de
développement dans les APE. A la suite de la réunion des
négociateurs en chef des régions ACP dans les APE, en octobre,
pour l'évaluation des négociations, le président a
adressé une lettre au président de la commission
européenne pour chercher à rationaliser la situation. Les ACP
souhaitent la mise en place des mécanismes opérationnels pour
garantir que tous les départements de la commission travaillent de
manière cohérente à la réalisation du potentiel de
développement des APE.
1 .3.2 Les accords UE/CEDEAO
Réunis les 22 et 23 juillet derniers à Bamako,
les ministres du commerce et des finances de la communauté
Economique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), ont bouclé leur
concertation sur les futures négociations ACP-UE. Au cours de cette
réunion, ils se sont penchés sur un certain nombre de points dont
la substance suit :
- Libéralisation effective des politiques
agricoles des pays du Nord : dans une
déclaration commune publiée à l'issue de deux
jours de travaux, les ministres ouest africains réclament le libre
accès de tous les produits des pays les moins avancés aux
marchés des pays développés. Ils exigent
l'élimination de toutes les formes de subvention aux producteurs dans
les pays développés, pour les produits destinés à
l'exportation qui contribuent à entretenir des flux d'échanges
artificiellement compétitifs sur nos marchés et l'instauration
d'une discipline sur les crédits à l'exportation.
Réclamant l'augmentation du niveau de « minima »
d'au moins 10% pour les pays en développement, les ministres de l'espace
CEDEAO demandent aussi le maintien et l'assouplissement des conditions de
recours à la clause de sauvegarde spéciale dans l'accord sur
l'agriculture renégocié.
- Sur le coton : pour le cas
spécifique du coton, les ministres du commerce et des finances de la
CEDEAO demandent que l'or blanc soit érigé en produit
spécial lors de la 5e conférence de l'OMC,
prévue en septembre prochain à Cancun. Les ministres exigent la
mise en place d'un système de réduction des soutiens à la
production cotonnière en vue de leur élimination totale et la
prise de mesures transitoires en faveur des pays en développement
producteurs de coton, notamment une indemnisation financière pour les
pertes de recettes liées aux pratiques de subventions des pays
développés.
- Accès aux marchés des produits non
agricoles : sur la question de l'accès aux marchés
pour les produits non agricoles, les ministres de la CEDEAO soutiennent toute
initiative visant à garantir un meilleur accès aux marchés
pour les produits non agricoles des pays en développement. Il s'agit
plus particulièrement d'un accès en franchise totale des droits,
sur une base consolidée, de tous les produits non agricoles en
provenance des pays les moins avancés.
- Accords commerciaux régionaux :
s'agissant des accords commerciaux régionaux, en prévision de
l'APE entre la région Afrique de l'Ouest et l'UE, les ministres
réaffirment la nécessité d'assurer une flexibilité
suffisante aux pays en développement, partie prenantes à des
accords de libre échange ou à des unions douanières
comprenant à la fois des pays du Nord et du sud.
Les ministres lancent enfin un appel pressant aux pays
développés et aux organisations internationales
multilatérales afin que soient mis en place des mécanismes et des
instruments financiers de développement appropriés capables
d'aider leurs pays à s'adapter et à s'ajuster au processus de
libéralisation des marchés.
En 2001 déjà, à Bamako, les ministres du
commerce, des finances, de l'intégration et les gouverneurs des banques
centrales de la CEDEAO et de l'UEMOA étaient arrivés à un
consensus sur la stratégie de l'Afrique de l'ouest dans la conduite des
négociations APE avec l'union européenne. L'APE, pour cette sous
région, est un instrument de développement économique, de
renforcement du processus d'intégration, d'amélioration de la
compétitivité des économies et d'ouverture des
marchés à l'union européenne. Les Etats membres de la
CEDEAO ont ainsi accepté de négocier collectivement un APE avec
l'UE. Une attitude qui leur impose de rendre effective leur zone de
libre-échange au plutard en fin 2004 et l'union douanière pour
fin 2007.
Dans cette logique, une session extraordinaire du conseil des
ministres de la CEDEAO se tiendra à Cotonou en fin août 2003 pour
accélérer cette évolution en tenant compte des
conséquences de l'ouverture des marchés et en mettant en place
des programmes de mise à niveau.
La communauté économique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest qui regroupe quinze pays est devenue depuis le premier janvier 2000
une zone de libre-échange, statut qui permet, entre autres, la libre
circulation des personnes, des services et des capitaux ainsi que la
liberté des activités commerciales et industrielles partout sur
le territoire de la communauté.
1.4 Les décisions rendues par l'organe de
règlement des différends sur les subventions américaines
de coton
Entre 1999 et 2003, 25000 producteurs de coton
américains ont reçu un total 12,47 milliards de dollars de
subventions au coton. Dans le même temps, plus de 10 millions de
producteurs d'Afrique de l'Ouest et du Centre (AOC) faisaient face à la
baisse de leurs revenus suite à l'effondrement le plus important des
cours mondiaux en prix constant depuis 1973.
Si la question des subventions au coton occupe aujourd'hui une
place spécifique sur l'agenda de l'OMC, elle le doit à une
combinaison de facteurs qui ont permis d'en faire un exemple des enjeux au
coeur du cycle de négociations actuel. Le cas du coton démontre
qu'en l'état actuel des choses, certains programmes de soutien à
l'agriculture au Nord ont un impact important sur le commerce des produits
agricoles au dépend des producteurs des pays en
développement.
Si bien d'autres produits agricoles sont concernés, le
cas du coton est de plus limpide : les montants versés au
bénéfice d'une minorité de producteurs américains
donnent le vertige et leur impact sur les prix et les échanges
internationaux a été légalement confirmé par
l'organe de règlement des différends (ORD) de l'OMC. Il est
également essentiel de rappeler que les pays qui pourraient
bénéficier de règles plus équitables sur le
marché du coton font partie des pays les moins avancés. La
bataille sur le coton présente la particularité d'être
menée en parallèle par le Brésil et un groupe de pays
d'Afrique de l'ouest et du centre. Alors que le Brésil a opté
pour la voie juridique en déposant une plainte auprès de l'OMC,
les pays africains ont adopté une approche politique en imposant la
question du coton à l'agenda du cycle de négociations en cours
à l'OMC. Toutefois, il semble clair que ces deux approches se
complètent parce que permettant de maintenir une pression politique
constante sur les Etats-Unis.
1.4.1 La portée de la
décision
Une fois le principe de l'illégalité des
subventions américaines au coton reconnu, il reste à
déterminer quel serait l'impact d'une élimination de ces
programmes. Si les conséquences exactes d'un tel retrait varient selon
les simulations réalisées, la plupart s'accordent
néanmoins pour reconnaître que l'impact sur les prix mondiaux
ainsi que sur les exportations américaines serait significatif.
Les estimations présentées par le Brésil
devant le groupe spécial ont souligné qu'en l'absence de
subventions sur la période 1999-2002, la production de coton
américaine aurait été en moyenne moins
élevée d'environ 29% tandis que les exportations auraient
également diminuées de 41%. De plus, sur la même
période, les prix mondiaux du coton auraient été en
moyenne plus élevés d'environ 12,6%. Si le Brésil a
estimé avoir subi des pertes d'environ 478 millions de dollars en raison
des subventions américaines sur la période 1999-2002, les pays
d'Afrique producteurs de coton restent les plus durement touchés. En
Afrique de l'Ouest uniquement, 10 millions de personnes dépendent du
coton pour leur subsistance. Oxfam a ainsi estimé que l'Afrique dans son
ensemble perd plus de 400 millions de dollars par an en raison des distorsions
sur le marché du coton.
De même, l'élimination des subventions
américaines au coton sur la période 2003-2007 permettrait une
hausse des prix mondiaux d'environ 10,8%. Cette même étude
démontre que les programmes qui ont le plus d'impact sur les prix
mondiaux sont le « Step 2 », les prêts à la
commercialisation et les paiements anticycliques. Sur cette période, les
exportations américaines chuteraient d'environ 44%, créant ainsi
de nouvelles opportunités en terme de parts de marché pour les
producteurs africains.
Si ces chiffres illustrent le besoin de réformes
profondes aux Etats-Unis, et si la décision de l'OMC offre une
opportunité à l'administration américaine de revoir ses
programmes de soutien sur le coton, le processus de mise en oeuvre de cette
décision implique un processus législatif qui risque de retarder
l'élimination des programmes mis en cause. Il faut également
préciser que même si certains pays africains ont participé
à la plainte brésilienne en tant que Tierce partie, ils ne seront
pas impliqués lors de la phase de mise en oeuvre de la décision.
Cet état de fait souligne les limites de ce statut.
Si le statut du Bénin et du Tchad de participer
à la plainte brésilienne en tant que Tierce partie est à
remettre dans le contexte plus large de leur stratégie sur le coton,
elle illustre également les limites du système de
règlements des différends de l'OMC dans sa forme actuelle.
En effet, si la question d'une participation africaine aux
côtés du Brésil en tant que partie plaignante s'est
effectivement posée en 2002, les obstacles techniques, financiers et
surtout politiques inhérents à la participation à un tel
processus juridique ont clairement agi comme des barrières à
l'engagement des pays d'Afrique de l'ouest et du centre.
Alors que l'ORD en est à sa dixième année
d'existence en 2005, et qu'il est régulièrement
célébré comme une avancée majeure pour le
système commercial multilatéral, il reste important de rappeler
qu'aucun PMA n'a encore pris part à une plainte en tant que partie
plaignante. Le constat n'est guère différent sur la participation
entre 1995 et 2003. Si ces statistiques interrogent et remettent en cause le
système de règlement des différents dans sa forme
actuelle, elles soulignent également l'importance de la participation du
Bénin et du Tchad en tant que Tierce partie dans le cas de la plainte
brésilienne.
La participation des pays d'Afrique de l'ouest et du centre
à la plainte sur le coton était essentielle pour permettre au
groupe spécial de considérer l'impact des subventions
américaines au coton au delà du Brésil. Le
« mémorandum d'Accord sur les règles et
procédures régissant le règlement des différends
définit dans son article 10 le statut de Tierce partie. Il y est
stipulé que « tout membre qui aura un intérêt
substantiel dans une affaire portée devant un groupe spécial aura
la possibilité de se faire entendre par ce groupe spécial et de
lui présenter des communications écrites. Ces communications
seront également remises aux parties au différend et il en sera
fait état dans le rapport du groupe spécial ».
1.4.2 Les effets sur les producteurs
africains
L'article 13 de l'accord sur l'agriculture, mieux connu sous
le nom de « clause de paix » ou de modération, est
une disposition qui protège la plupart des subventions agricoles contre
des plaintes aux fins de l'accord sur les subventions et les mesures
compensatoires pour une période de 9 ans. Si cette clause est
désormais échue, elle impose à la partie plaignante de
démontrer que les montants des subventions mises en cause sont
supérieurs à ceux observés durant l'année de
référence (1992).
Dans le cas du coton, le groupe spécial de l'OMC a
observé que les niveaux de subventions observées pendant quatre
années consécutives (de 1999 à 2002) dépassaient
ceux de 1992, et que la plainte brésilienne était par
conséquent recevable. Il était des lors possible de
considérer la subsistance des arguments du Brésil sur le
préjudice sérieux. Cette réclamation du Brésil
concerne l'impact des subventions américaines sur les échanges
internationaux. Le lien entre la baisse des cours de coton et les subventions
américaines est au centre de la plainte brésilienne. Selon les
documents soumis par le Brésil, les subventions américaines au
coton rehaussent artificiellement les exportations. Par extension, elles
mènent à une réduction des prix mondiaux et à une
perte des parts de marché pour les autres producteurs. Entre 1998 et
2003, la part des Etats-Unis dans les exportations mondiales de coton est
passée de 17% à 42%. Néanmoins ; cette
réussite commerciale découle davantage de la
générosité du gouvernement que de la
compétitivité des producteurs locaux.
En effet, en sus des subventions à l'exportation mises
en exergue ci-dessus, les producteurs américains ont également
accès à toute une série de programmes de soutien
interne :
- Les prêts à la commercialisation : un
programme de financement à court terme qui alloue aux producteurs des
fonds pour régler leurs dépenses, tout en stockant leur
récolte en gage comme caution. Ce programme garantit un revenu de 0,52
dollars par livre de coton produit. Si les prix mondiaux sont inférieurs
à ce niveau, le gouvernement américain couvre la
différence.
- Les paiements anticycliques, versés sur la base d'un
prix indicatif 0,72 dollars par livre. Ces versements permettent de maintenir
les niveaux de production indépendamment du niveau des prix
mondiaux.
- Enfin, le gouvernement américain propose
également aux producteurs de coton des programmes d'assurance
subventionnés (contre les mauvaises conditions climatiques, les maladies
ou baisse de prix).
Le groupe spécial de l'OMC, confirmé par
l'organe d'appel, n'a mis en évidence que trois des programmes
évoqués ci-dessus Step 2, paiements anticycliques et prêts
à la commercialisation représentant un total de 2,6 milliards de
dollars en 2002/03, causaient un préjudice sérieux aux autres
pays exportateurs de coton en empêchant une hausse des prix mondiaux dans
une mesure notable.
Ni le groupe spécial, ni l'organe d'appel n'ont
fixé de date de mise en oeuvre précise pour l'élimination
des effets défavorables de ces subventions. Toutefois, l'article 7.9 de
l'accord sur les subventions stipule que la partie concernée dispose
d'un délai de six mois à compter de la date à laquelle
l'ORD adopte le rapport de l'organe d'appel, pour prendre les mesures
appropriées pour éliminer les effets défavorables des
subventions ou les éliminer. L'ORD ayant adopté les rapports du
groupe spécial et de l'organe d'appel sur les subventions des Etats-Unis
concernant le coton le 21 mars 2005, les Etats-Unis doivent donc prendre les
mesures nécessaires d'ici au 21 septembre 2005.
Conclusion
Les négociations sur les APE et à l'OMC sont
d'une importance cruciale pour l'agriculture des pays ACP car elles apportent
des changements majeurs dans leur environnement. La préparation des pays
ACP est dés lors elle aussi capitale et il est important que les pays
ACP prennent l'initiative dans la proposition des positions de
négociations et que leurs intérêts soient ainsi mieux
défendus et pris en compte. Si les deux négociations apparaissent
à première vue très distinctes, l'une se déroulant
dans un contexte multilatéral et l'autre dans le cadre des relations
bilatérales ACP-UE, elles sont en réalité très
liées, ce qui se décide dans une des enceintes des
négociations peut en effet avoir des conséquences sur l'autre.
Ainsi, les pays ACP doivent veiller à cette articulation entre les deux
négociations s'ils veulent défendre au mieux leurs
intérêts agricoles et ne pas réduire leurs marges de
manoeuvre dans une des négociations en raison des positions prises dans
l'autre enceinte de négociation.
Chapitre deuxième : Les
caractéristiques de l'agriculture africaine en général et
nigérienne en particulier par rapport au commerce international
Introduction
L'Afrique de l'ouest demeure une région
profondément agricole, en dépit de la baisse du volume de
certaines productions pour lesquelles la région avait occupé une
place de choix sur l'échiquier mondial jusqu'à la fin des
années 1960 (arachide, café, cacao, huile de palme par exemple).
Cependant le constat général qui se dégage est celui d'un
secteur peu performant, en panne d'innovation et surtout incapable de s'adopter
aux mutations de l'économie mondiale et de l'environnement
international.
2.1 L'importance de l'agriculture dans les
économies sous développées (cas de l'Afrique de
l'ouest
L'agriculture ouest africaine est une composante majeure de
l'économie régionale : un produit de 30 milliards de dollars
soit une contribution de plus d'un tiers au produit brut régional, avec
65% des actifs, constitue un facteur essentiel de la stabilité sociale.
A l'exception de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, la
transformation industrielle des matières premières demeure
modeste.
L'Afrique de l'ouest totalise une surface cultivée de
55 millions d'ha pour une surface cultivable de 235 millions d'ha. De
même, moins de 10% des surfaces irrigables est effectivement
irrigué aujourd'hui. A ce jour, l'augmentation de la production agricole
régionale résulte globalement de l'accroissement des surfaces
cultivées et non d'une croissance de la productivité. Cette
tendance devrait se poursuivre.
Tableau 1 : Produit brut régional
(84 millions de dollars)
secteur
|
agriculture
|
industrie
|
services
|
% du PIB
|
35%
|
28%
|
37%
|
2.1.1 L'agriculture secteur moteur des
économies sous développés
En dépit du recul sensible qu'elle a connu ces
dernières années, l'agriculture ouest africaine continue d'avoir
un poids essentiel dans le tissu économique et social des
différents Etats. Le secteur emploie la majorité des actifs ouest
africains (60 à 70%). En effet, la proportion rurale (dont l'immense
majorité travaille dans le secteur agricole) reste encore importante
dans l'ensemble des Etats, avec toutefois de grandes disparités d'un
pays à l'autre allant selon le PNUD-RDH 2000 de 41,7% au Cap vert (pays
le plus urbanisé) à 82,6% au Burkina Faso. Une bonne partie des
populations des villes moyennes continuent de travailler dans le secteur
agricole, transformant les périphéries urbaines en des
véritables zones de production. Il s'agit là d'une fonction
essentielle qui prend une importance significative en cette période de
rareté de l'emploi et de pauvreté
généralisée. Mais l'agriculture éprouve de plus en
plus de difficultés à contenir cette population en nette
croissance, et cette situation a tendance à renforcer les migrations
intérieures et extérieures. Le secteur agricole a
été le principal réceptacle des migrations internationales
et continue d'être une des causes des mouvements de population dans la
sous région (colonisation agricole). En même temps qu'il constitue
l'une des causes de la mobilité de la main d'oeuvre dans la sous
région, le secteur agricole apparaît également comme un des
facteurs de restructuration de l'espace.
La contribution du secteur agricole à la formation du
PIB est partout supérieure à 10%. Elle varie selon le PNUD de
17,4% au Sénégal à 62,4% en Guinée Bissau.
Même dans des pays comme le Nigeria qui constitue le premier producteur
africain de pétrole, l'agriculture garde une place très
importante dans la formation de la richesse national(37,7% en 1999), même
si elle ne contribue qu'à concurrence de 1% aux recettes d'exportations
de ce pays. Ailleurs, l'agriculture est la principale source de richesse des
Etats notamment en devises étrangères. En effet les exportations
des produits agricoles participent pour plus de 50% à la formation des
recettes d'exportation de la majorité des Etats (exceptions faites du
Nigeria et du Cap vert). En Guinée Bissau, les exportations de noix de
cajou participent pour 95% aux recettes d'exportation. Au Bénin et au
Mali, le coton fournit certaines années respectivement 80% et 70% des
recettes d'exportations officielles. Le secteur agricole est ainsi la
principale source de devises extérieures de la plupart des Etats de la
sous région.
Le secteur agricole a donné naissance dans certains pays
à une industrie agro-alimentaire dynamique et de rayonnement
régional (au Nigeria, en Côte d'ivoire et dans une certaine mesure
au Ghana) ou à un tissu industriel constitué pour l'essentiel
d'unités de transformation. Il est donc le moteur du
développement de nombreux pays.
Au total, le secteur agricole constitue le poumon de
l'économie des pays ouest africains. Il a permis la mise en place d'une
économie agro exportatrice dans laquelle la sous région s'est
spécialisée au point d'occuper la première place dans la
production et l'exportation de certaines cultures. Cette position constitue
cependant une des faiblesses majeures de l'économie ouest africaine qui
repose sur des secteurs très sensibles à la conjoncture du
marché international (volatilité des prix des matières
premières, forte propension à la substitution des produits),
installant l'agriculture dans un cercle vicieux qui ne favorise pas sa
contribution décisive au développement économique et
social de la région.
Tableau 2 : Poids du secteur
agricole dans l'économie des Etats de L'Afrique de l'Ouest en 1999
|
Population rurale %population totale
|
PIB agricole en % du PIB total
|
Bénin
|
59,3
|
38,6
|
Burkina
|
82,6
|
33,3
|
Côte d'Ivoire
|
54,1
|
26,0
|
Guinée Conakry
|
69,1
|
22,4
|
Guinée Bissau
|
78
|
62,4
|
Mali
|
71,3
|
46,9
|
Niger
|
81,4
|
41,4
|
Nigeria
|
58,2
|
31,7
|
Libéria
|
ND
|
ND
|
Gambie
|
69,9
|
27,4
|
Cap-vert
|
41,7
|
12,2
|
Ghana
|
53,7
|
36
|
Togo
|
67,8
|
42,1
|
Sénégal
|
54,3
|
17,4
|
Sierra Léone
|
64,7
|
44,2
|
Source : PNUD, rapport mondial sur le
développement humain 2000
2.1.2 Contribution à la croissance
économique dans la zone UEMOA
A l'instar des économies des pays
sous-développés de la zone UEMOA, le Niger a une économie
essentiellement agricole car l'agriculture répond aux besoins de
première nécessité. Elle constitue le secteur moteur de
l'économie pour la plupart de ces pays puisqu'elle contribue à
une part importante dans le PIB et représente le premier secteur
générateur de revenu pour la population et pour l'Etat.
Au Mali par exemple, elle contribue pour 45% à la
formation du PIB, emploie 80% de la population et procure à l'Etat 75%
des recettes d'exportation. La faiblesse des échanges à
l'échelle mondiale du Mali (0,02% des importations et moins de 0,01% des
exportations globales) contraste avec leur évolution et la modification
de la structure de ses exportations. Le déficit commercial de
l'année 2001 s'élève à 134,4 millions FCFA contre
204,4 pour 2000. Les perspectives de croissance pour 2002 au sein de l'UEMOA,
évaluées à 4,4% ne favoriseront pas le
développement du commerce intracommunautaire, à l'exception des
hydrocarbures. Seul le renforcement de politique de diversification des
produits agricoles et leur transformation locale contribueront à terme
à diminuer les importations de céréales et de produits
alimentaires et à améliorer les recettes d'exportation et
réduire le déficit commercial.
Au Bénin, le secteur emploie environ 55% de la
population active et contribue pour 36% de la structure du PIB. Principalement
au travers de la filière coton, il participe à hauteur de 15% aux
recettes de l'Etat en lui procurant 88% de ses recettes d'exportation. Le
commerce extérieur du Bénin est en expansion constante depuis
1990 en terme de valeur des échanges (à l'exception de
l'année 2000).
L'année 2002 se caractérise par une tendance
à la hausse des exportations, stimulée par une bonne campagne
coton (2001/2002) et la poursuite de la croissance des importations, la balance
commerciale restant structurellement déficitaire. En 2002, les
échanges du Bénin se sont élevés à 1,08
milliards d'Euro, soit une poursuite dans les mêmes proportions de
l'augmentation de 11% constatée en 2001. La balance commerciale
s'aggrave mais les dégâts sont limités grâce à
une augmentation de 25% des exportations, stimulées par une excellente
campagne cotonnière et de bons niveaux de production de karité et
de cajou en 2001/02.
En outre, en 1997, la part du secteur primaire dans le PIB de
Guinée Bissau (53%) s'est accrue en valeur courante, par rapport
à 1986 (49%) au détriment du secteur secondaire qui participe
pour environ 15% à la constitution du PIB. L'économie agricole
occupe plus de 80% de la population active, le riz constituant la principale
culture vivrière. L'agriculture commerciale représente 20% du PIB
et plus de 90% des recettes d'exportation. La diversification de
l'économie dans le secteur primaire reste encore limitée mais est
amorcée. Le décollage récent de la production
cotonnière (4500 tonnes de coton graine en 1997/1998) devrait se
confirmer au cours des prochaines années mais ses effets sur le PIB ou
sur la balance commerciale (5% en prévision 1998, environ 10% à
terme de 3ans) resteront faible.
Les résultats du secteur primaire sont
déterminants dans l'évolution de l'économie
burkinabé : les années de forte croissance correspondent
toutes à des années de récoltes
céréalières abondantes liées à des
conditions pluviométriques favorables ; le secteur cotonnier qui
connaît un développement important depuis une dizaine
d'années contribuent également à ses résultats. Le
secteur agricole contribue pour près de 40% au PIB, assure 80% des
exportations totales et emploie environ 86% de la population active. Les
perspectives offertes par la filière cotonnière sont prometteuses
compte tenu de l'importance des débouchés internationaux et des
possibilités de transformation de l'industrie textile.
Le secteur représente environ 39% du PIB au Niger.
Après deux années de déclaration, l'activité
économique a été caractérisée en 2001 par
une forte augmentation du PIB dont le taux de croissance passe de -0,2% en 2000
à 5,9% en 2001. Les principaux déterminants de cette croissance
sont d'une part les résultats de la campagne agricole (en terme d'offre)
et d'autre part la consommation des ménages et l'investissement (en
terme de demande).
Le secteur primaire est tiré par la branche agricole
dont la valeur ajoutée a augmenté de 15,6% en 2001 (-4,6% en
2000). La production céréalière estimée à
3,1 milliards de tonnes en 2000 est en grande partie à l'origine de
cette croissance.
S'agissant des échanges extérieurs, les
importations des biens et services se sont accrues de 4,4% en volume alors que
les exportations ont chuté de 4,2%.
Globalement, les contributions à la croissance du PIB
de la consommation finale, de l'investissement et des échanges
extérieurs ont été respectivement de 5,4%, 0,9% et -0,4%.
Sous l'effet de la production nationale, le taux d'épargne
intérieur est passé de 3,4% en 2000 à 8,5% en 2001.
Au Niger, l'agriculture est au centre de la croissance
économique et de la réduction de la pauvreté. Le secteur
agricole représente environ 39% du PIB, 20% des exportations et quelque
85% des emplois. Au cours des trois dernières décennies
(1966-1999), la performance agricole nigérienne a été
faible et le taux de croissance s'élevait à 0,9% en moyenne par
an et en terme réel. Cette situation a provoqué une baisse de 2%
par an du taux agricole du PIB/hbt. La pauvreté est toujours aussi
répandue dans les zones rurales où vivent 80% des 9,6
millions d'habitants peuplant le Niger. Globalement dans la zone UEMOA la
contribution du secteur agricole au PIB est partout significative. Ce qui
dénote l'importance de ce secteur dans les économies ouest
africaines.
2.1.3 L'agriculture problème et perspectives
pour un développement
2.1.3.1 Problème de l'agriculture ouest
africaine
L'analyse des indicateurs de performance montre que les
activités agricoles sont encore loin d'enregistrer les mêmes
succès que ceux des pays développés. L'agriculture ouest
africaine se caractérise par la faible productivité des actifs.
La valeur ajoutée par travailleur agricole a été en
moyenne de 350 dollars des Etats-Unis au cours de la période 1996-1998
(FAO 2000). Elle varie cependant d'un pays à un autre. La valeur
ajoutée par travailleur est de 1074 dollars des Etats-Unis pour la
Côte d'Ivoire, pays le plus performant (avant la crise) alors qu'elle se
chiffre à 195 et 161 respectivement pour le Niger et le Burkina Faso.
Les rendements agricoles sont extrêmement bas dans
l'ensemble. Ceux du maïs par exemple sont dix fois plus
faibles que ceux obtenus dans les pays développés du Nord. Ceux
du mil et du sorgho frôlent à peine la barre des 700 kilogrammes
par hectare. Les rendements de l'igname, tubercule dont l'Afrique de l'ouest
occupe la première place pour le volume de la production mondiale, ne
sont guère meilleurs. Ils varient entre dix et quinze tonnes à
l'hectare selon les variétés, pour un potentiel de
productivité deux fois supérieur.
Les pertes post-récoltes demeurent encore très
élevées. La très faible performance des systèmes de
stockage, de transformation et de conservation se traduit par des pertes post
récoltes particulièrement élevées pour certaines
cultures. Pour les céréales, elles atteignent 30% pour les
systèmes de production traditionnels qui caractérise encore plus
de 70% des exploitations agricoles de la sous région. Elles
dépassent le chiffre de 50% pour certaines spéculations comme la
tomate et les fruits. Il en résulte une faible croissance du secteur
dont le taux se situe globalement autour de 2%, impulsé essentiellement
par certaines productions destinées au marché international,
comme le coton, le café et le cacao. Ce taux de croissance est nettement
en dessous de celui du croît naturel de la population
qui se situe aux environs de 3%. Il est également largement en dessous
du seuil de 7 à 8% du taux de croissance du PIB prescrit par la banque
Africaine de développement pour espérer une réduction
sensible de la pauvreté.
S'il est généralement admis que cette faible
performance est tributaire des carences politiques et institutionnelles des
Etats, il ne faut pas perdre de vue le rôle déterminant que jouent
de nombreux autres facteurs tels ceux liés aux contraintes
écologiques et foncières, au faible recours aux innovations
technologiques et aux effets des conflits politiques et de l'environnement
international. L'agriculture ouest africaine est encore très fortement
dépendante des conditions climatiques. L'irrégularité, la
baisse des précipitations, le déplacement des isohyètes du
nord vers le sud ont accru la vulnérabilité des activités
agricoles qui pour l'essentiel sont calquées sur le rythme des saisons.
La maîtrise des conditions naturelles est faible, moins de 10% des
surfaces cultivées sont irriguées en dépit des
énormes potentialités de la région. La fragilité
des sols et la baisse continue de leur fertilité justifient
largement le fait que l'accroissement de la production soit obtenu en grande
partie par l'extension des superficies emblavées. La durabilité
de l'activité agricole se trouve ainsi compromise par le rythme de
déforestation qui prend des proportions parfois inquiétantes dans
certains pays.
L'introduction et le recours à certains moyens modernes
de production (attelage, tracteurs) demeurent encore peu répandus et
leur développement est souvent lié à la présence
des cultures de rente. L'accès aux moyens modernes de production est
rendu difficile par leur coût élevé et ceci dans un
contexte d'insuffisance et d'inadéquation du marché des intrants
et des crédits. Cependant au delà de toutes autres
considérations, la faiblesse des innovations technologiques dans
l'agriculture ouest africaine résulte principalement d'un manque criant
de volonté politique et d'incohérence des politiques de
développement des Etats. En effet, les politiques scientifiques et
technologiques mises en oeuvre par les Etats incluent rarement des
stratégies consacrées aux innovations technologiques, confinant
l'agriculture dans un archaïsme qui perdure à ce jour ; les
reformes structurelles lancées ces dernières années ont
implicitement réduit les conditions d'accès aux innovations pour
les petites exploitations non formellement tournées vers les cultures de
rente. Même si les agriculteurs de la nouvelle génération
sont de mieux en mieux instruits, le niveau actuel de leur transformation ne
les dispense pas de conseil agricole que l'Etat arrive difficilement à
dispenser.
La faible performance du secteur agricole ouest africaine peut
également être attribuée aux multiples conflits politiques
latents ou ouverts qui minent la sous région. S'ils n'ont pas encore
pris l'ampleur des guerres d'Afrique centrale ou de la région des grands
lacs., il n'en demeure pas moins que les conflits passés ou en cours en
Afrique de L'ouest sont sources d'importants déplacements de population
et des graves dysfonctionnements dans le secteur agricole. Non seulement leur
financement distrait les ressources additionnelles nécessaires au
développement agricole mais ces zones de conflit deviennent aussi des
régions à risque alimentaire.
Au total l'agriculture ouest africaine souffre encore de
graves insuffisances qui l'empêchent d'atteindre un niveau de performance
comparable à ceux d'autres régions du monde. Elle est
confrontée à un défi majeur que les politiques mises en
oeuvre ont peine à intégrer dans leur stratégie :
celui de concilier les mutations en cours avec les exigences de l'environnement
international.
2.1.3.2 Perspectives pour un développement
durable
Le secteur agricole ouest africain est en quête de
stratégies pouvant lui impulser une nouvelle dynamique. Les signes
d'essoufflement de la stratégie agro-exportatrice sont perceptibles
comme en témoigne la situation chaotique dans laquelle se trouve le
marché de coton. En effet l'Afrique de l'ouest qui ne participe
qu'à concurrence de 0,4% au commerce mondial perd constamment des parts
de marché, liées en grande partie à la perte de
compétitivité de
ses produits agricoles. De là découle la
nécessité de déployer une meilleure insertion dans
l'économie régionale.
Quatre axes stratégiques nous apparaissent
indispensables à mettre en place pour relancer le secteur agricole, pour
l'adapter aux exigences du marché régional ou international et
à l'évolution des questions environnementales et
foncières. Ces stratégies doivent également tendre
à préserver les acquis de l'agriculture paysanne. Le premier axe
stratégique doit concourir à la mise en oeuvre d'un ensemble de
mesures visant à minimiser les risques naturels, écologiques et
les dysfonctionnements induits par les problèmes fonciers. Le second axe
est lié à la diversification des exportations, ce qui implique
deux aspects : la diversification des produits agricoles et leur
transformation. Le troisième axe stratégique a trait au
renforcement des capacités des acteurs dans la perspective
d'accroissement de leur professionnalisme. Enfin la question du financement,
qui constitue un des goulots d'étranglement du secteur agricole, peut
constituer un axe stratégique à prospecter.
2.2 Les principales cultures africaines et
nigériennes en particulier
L'agriculture ouest africaine est composée de deux
sortes de cultures. Les cultures vivrières et les cultures commerciales.
Même dans les cultures commerciales, il y a une partie exportée et
l'autre partie consommée localement.
2.2.1 Les cultures vivrières
Les cultures vivrières sont dominées par des
productions céréalières dont entre autres : le mil,
le sorgho, le mais, le riz, le fonio etc....
Au cours des dernières années, le Burkina a pu
dégager un excédent céréalier ; toutefois
celui-ci connaît d'importantes fluctuations : après la
récolte record 2003-04, un repli a été observé lors
de la campagne 2004-2005. La dernière campagne (2005-2006) a de nouveau
été excellente sans toutefois atteindre les niveaux un moment
envisagé.
Tableau 3 : Evolution de la
production céréalière au Burkina Faso (en milliers de
tonnes)
|
2003-2004
|
2004-2005
|
2005-2006
|
mil
|
1184,3
|
937,6
|
1196,3
|
sorgho
|
1610,3
|
1399,3
|
1552,9
|
mais
|
733,5
|
505,6
|
799,6
|
Riz paddy
|
95,5
|
74,5
|
93,5
|
fonio
|
8,7
|
9,1
|
7,8
|
ensemble
|
3632,3
|
2926,1
|
3649,5
|
Au Mali, la production céréalière totale
pour la campagne 2004-2005 est estimée à 2,84 millions de tonnes.
Elle est en baisse de 16,4% par rapport à la campagne exceptionnelle
2003-2004, elle est néanmoins en augmentation de 0,5% par rapport
à la moyenne des 5 dernières années et devrait encore
augmenter pour la campagne 2005-2006. Pour ce pays la production
céréalière est principalement destinée à
l'autoconsommation et n'est commercialisée qu'a hauteur de 20%.
Au Bénin en revanche, les céréales sont
largement dominées par le maïs qui représente 80% de la
production céréalière et occupe 755000 hectares avec un
taux de croissance très dynamique. Il nourrit 80% de la population
méridionale. Le sorgho vient ensuite avec 14% (il occupe 206000 ha),
puis le riz pour lequel le Bénin est déficitaire (50000 tonnes de
brisures de riz sont importées chaque année de Thaïlande),
le petit mil et le fonio. L'essentiel de la production
céréalière est essentiellement tournée vers la
consommation locale, avec une exception notoire pour le maïs, en
tête des céréales pour l'approvisionnement des grandes
villes du sud et depuis quelques années fait figure de culture
d'exportation vers les marchés régionaux.
Le mil et le sorgho sont les cultures vivrières de base
au Niger, 90% des terres cultivées leur sont consacrées. Le Niger
est d'ailleurs le premier producteur en Afrique noire francophone. La
production, de l'ordre de 1millions de tonnes de mil sur 2millions ha et 300000
t de sorgho sur 500000 ha peut varier de 10 à 15% d'une année
à l'autre en fonction de la pluviométrie. Le mil et le sorgho
sont essentiellement autoconsommés. Seule une faible part de la
récolte est commercialisée. Le riz est cultivé le long du
fleuve Niger et la Komadougou. Sa production qui était de 39000t/an
entre 1966 et 26600t en 1977. La production du riz paddy s'est
considérablement accrue (81000t en 1987-88) grâce à la
politique hydro agricole, mais a de nouveau chuté au début des
années 90 (40000t). Le manioc est la 4e culture
vivrière, son rendement est de 8690/ha. La production agricole en 2004 a
été sévèrement affectée par l'invasion
acridienne et la sécheresse dans les régions nord du Niger,
causant une perte totale de la production céréalière
estimée à 26% en moyenne dans les régions affectées
et 7% à l'échelle nationale compte tenu du poids de ces
régions dans la production céréalière totale. Les
pertes de production sont dues pour 2/3 à la sécheresse et pour
un tiers aux criquets pèlerins.
Les résultats des autres régions sont presque
similaires dans la sous région ouest africaine. La différence
provenant des années de bonne ou de mauvaise
pluviométrie
Tableau 4 : Evolution de la
production céréalière (en tonnes) au Niger
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
mil
|
2289686
|
1678631
|
2358741
|
2570401
|
2744908
|
2354260
|
sorgho
|
475956
|
370746
|
663609
|
669709
|
757556
|
686722
|
niébé
|
420084
|
262657
|
509469
|
654232
|
549035
|
364757
|
maïs
|
15284
|
3920
|
2325
|
16900
|
2216
|
4822
|
riz
|
61989
|
60458
|
76400
|
79949
|
56980
|
15099
|
Source : DCV- ministère du
développement agricole
2.2.2 Les cultures commerciales
Le coton constitue la principale culture commerciale dans la
plupart des pays de la sous région. C'est le pilier de l'économie
burkinabé. Au niveau national, la commercialisation du coton graine
constitue le principal revenu monétaire du monde rural. Il est
également le premier produit d'exportation du Burkina
générant 50 à 60% des entrées de devises du pays.
Les perspectives offertes par la production cotonnière sont prometteuse
compte tenu de l'importance des débouchés internationaux et des
possibilités de transformation de l'industrie textile. La production de
fibre est exportée à hauteur de 97% vers les marchés
suivants :
- Asie du sud-est (Inde, Thaïlande, Indonésie,
Vietnam, Taiwan) : 66%
- Europe : (Allemagne, Italie, Portugal, Suisse) :
21%
- Amérique latine (Colombie, Venezuela) : 2%
- Marché intérieur : 3%
50 à 55% de la production mondiale proviennent de pays
où la production est directement subventionnée (USA,
Grèce, Brésil, Espagne, Egypte, Chine, Turquie, Mexique) faussant
complètement le jeu du marché cotonnier et les ajustements entre
l'offre et la demande par les prix. Au Niger, le coton est la 2e
culture commerciale. Sa production a démarré sur une plus forte
échelle après 1960 quand la compagnie française pour le
développement des fibres textiles a été chargée
d'en développer la culture. La production sert à approvisionner
l'usine SONITEXTIL de Niamey. Cette culture a connu une régression
notable depuis 1980. La filière constitue la base de l'économie
rurale et agro-industrielle au Bénin. Sa contribution, en terme de
valeur ajoutée, est estimée à 13% du PIB. Elle
représente entre 70 et 80% de la valeur totale des exportations et 35%
des rentrées fiscales (hors douane).
Le Togo produit aussi et exporte le coton. C'est le
2e produit d'exportation du pays. Ainsi le cours moyen du coton
enregistre au début 2004 une hausse de 27% par rapport au premier
trimestre 2003.
Au Mali, le coton occupe la première place dans les
revenus des producteurs.
L'arachide constitue aussi une culture commerciale. Elle est
la principale culture commerciale au Niger. Le pays est le 3e
producteur d'Afrique occidentale.
Au Niger, les cultures pour les quelles il existe un surplus
significatif sont le niébé et l'oignon avec des surplus
exportables de plus de 10000t pouvant atteindre près de 600000t en 1998
et dans une moindre mesure le sésame, le souchet et l'ail avec des
produits orientés vers l'exportation variant entre 5000 et 10000t par
année. La tomate et le chou représentent également des
potentiels d'exportation mais la période de production est très
réduite. D'autres productions comme le henné » peuvent
aussi constituer un potentiel assez important dans la promotion des
exportations. La filière oléagineuse détient un fort
potentiel de développement au Burkina. Le secteur participe aujourd'hui
à hauteur de 10% dans les exportations globales du pays après le
coton et l'élevage.
Tableau 5 : Principales
productions en milliers de tonnes au Burkina Faso
Produit
|
2003
|
2004
|
2005
|
Arachide coque
|
358,1
|
245,3
|
331,2
|
Noix de cajou
|
3,0
|
3,0
|
ND
|
karité
|
110,8
|
116,8
|
122,1
|
Graines de sésame
|
29
|
29
|
ND
|
Niébé
|
491,8
|
304,2
|
534,2
|
Igname
|
35,5
|
89,7
|
90,10
|
Patate douce
|
28,5
|
40,9
|
51,5
|
Manioc
|
6,6
|
6,9
|
7,3
|
Pour le karité, la production nette demandée est
passée de 64300t en 1995
à 122100t en 2005 avec un potentiel estimé
à 600000t induisant 200000t de beurre. La Suède est le principal
importateur.
Deux tiers des ménages agricoles produisent de
l'arachide ou du sésame qui se trouvent souvent couplés dans la
même exploitation. Les autorités burkinabés estiment la
croissance de la production du sésame à 15% dans les
années à venir et 7% pour l'arachide. L'exportation de
sésame rapporte deux milliards de Fcfa par an à l'économie
burkinabé. L'arachide et le karité contribuent quant à eux
à hauteur de 4,3 milliards de FCFA
Tableau 6 : Evolution des
productions des principales cultures de rente au Niger (1995 à 2004) en
tonnes
|
Souchet
|
Sésame
|
Ail
|
Arachide
|
1995
|
763
|
867
|
|
ND
|
1996
|
2545
|
28925
|
|
ND
|
1997
|
5
|
2821
|
4049
|
ND
|
1998
|
6589
|
5448
|
9781
|
ND
|
1999
|
2373
|
7421
|
5190
|
103760
|
2000
|
1205
|
14073
|
6869
|
113216
|
2001
|
1782
|
9437
|
5582
|
82006
|
2002
|
19442
|
9864
|
2400
|
153729
|
2003
|
26312
|
5709
|
5964
|
209369
|
2004
|
20453
|
4890
|
5201
|
168225
|
Source : SSA/DCV/MDA
Au Bénin trois filières semblent
particulièrement intéressantes pour l'avenir :
- L'anarcade (noix de cajou) : progression annuelle des
exportations de 45% en moyenne. Expédiées en Inde pour y
être traitées et conditionnées, leur exploitation locale
offrirait de fortes opportunités pour le marché
européen ;
- Le palmier à huile : relancée depuis les
années 90, l'objectif serait d'assurer une production annuelle
suffisante pour se substituer aux importations. Pour mémoire, le
Bénin était le premier producteur d'huile de palme d'Afrique
francophone jusqu'au années 60 ;
- L'amande de karité : la demande du nord est en
progression et constitue un débouché non négligeable.
En Côte d'Ivoire, le cacao, l'hévéa et le
palmier à huile sont des filières prometteuses pour le pays. Le
caoutchouc naturel constitue en valeur l'un des tous premiers postes
d'exportation de l'agriculture industrielle du pays. En 2004, les exportations
ivoiriennes se sont chiffrées à près de 88 milliards de
FCFA-137 millions d'Euro soit un peu plus de 7% des exportations de
l'agriculture industrielle. Cette même année, 80% de ces
exportations étaient destinées aux pays de l'union
européenne.
Pour le cacao, la Côte d'Ivoire est le premier
producteur mondial devant le Ghana, avec 40% de la production mondiale. Ce
secteur représente 10% du PIB. Première source de devises du
pays, les exportations de cacao fibres et de cacao transformé
représentaient près de 45% des recettes d'exportation du pays en
2003, soit près de 2,1 milliards d'Euro. Toutefois, seul 25% du cacao
est aujourd'hui transformé localement. Quant à l'huile de palme,
le secteur se place au quatrième rang des exportations de produits de
l'agro alimentaire après le cacao transformé, les conserves de
thon et le café. Les exportations d'huile de palme totalisent en 2003 6%
seulement des exportations totales des produits de l'agro alimentaire et 1%
seulement des exportations totales du pays, pour un volume de 78000t,
principalement à destination de la sous région.
2.2.3 Les autres cultures
Les autres cultures sont les fruits et légumes pour
lesquels, le Sénégal pourrait confirmer sa position d'exportateur
significatif. La filière fruits et légumes contribue à la
croissance économique du pays mais également à
l'investissement et la création d'emploi. La filière constitue un
secteur important dans l'économie agricole, la production globale
étant estimée à 863000t en 2005.
2.3 La structure commerciale des produits agricoles
de la zone UEMOA
Comme la plupart des pays de l'UEMOA, la balance commerciale
du Niger a été constamment déficitaire sur la
période 1991-1998, mais l'évolution de ce déficit ne
dégage pas un trend précis. Son niveau, élevé en
1994 indique que, contrairement à la plupart des pays de l'UEMOA, le
Niger n'a pas su tirer pleinement profit de l'opportunité offerte par la
dévaluation du FCFA. Le taux de couverture dont le niveau était
relativement satisfait en début de période se dégrade
fortement à partir de 1995.
2.3.1 La structure et l'évolution des
importations des produits agricoles
Le volume des importations du Niger en 2001 représente
227 milliards de FCFA contre 195,5 milliards de FCFA en 2000, soit une
augmentation de 16%.
Les importations de la Côte d'Ivoire ont
également augmenté leur part en passant de 18,5% à 29,2%
en 2000 et 28% au 1er semestre 2001.
Les importations maliennes atteignent 725 milliards de FCFA,
elles reprennent le rythme soutenu (20%) qu'elles avaient connu en 1998.
Les importations togolaises en valeur CAF au 1er
semestre 2004 se chiffrent à 66,5 milliards de FCFA, soit une baisse de
0,8% par rapport à la période précédente.
2.3.2 La structure et l'évolution des
exportations des produits agricoles
Le commerce extérieur nigérien
déjà déficitaire en 2000, continue sa progression en 2001,
avec un taux de croissance négatif de 75%.
Les exportations enregistrent une baisse de 16% entre 2000 et
2001 (105,5 milliards de FCFA soit 160 millions Euro) en 2001 contre 126,3
milliards de FCFA (soit 192 millions d'Euro) en 200à. En revanche, la
balance commerciale de la Côte d'Ivoire est structurellement
excédentaire, ce qui est exceptionnel en Afrique. Le commerce
extérieur joue traditionnellement un rôle fondamental avec des
exportations représentant en moyenne 40% du PIB et un degré
d'ouverture de l'économie supérieur à 30%. La
dévaluation du FCFA et la reprise des cours des produits agricoles
d'exportations de la Côte d'Ivoire ont améliorer la
compétitivité des produits ivoiriens et ont eu une influence
très positive sur le commerce extérieur du pays jusqu'en 1998.
Pour le Mali, le déficit commerciale de l'année 2001
s'élève à 183,4 milliards de FCFA contre 204,4 pour 2000.
Au premier trimestre 2004, les exportations togolaises en
valeur enregistrent une croissance de 3,6% par rapport au premier semestre 2003
en s'établissant à 56,7milliards de FCFA en 2001.
Quant aux exportations béninoises, elles se sont
élevées à 255 millions d'Euro.
2.3.3 Les partenaires commerciaux de la
zone
L'UE est le principal partenaire des pays de l'UEMOA et
particulièrement la France. Ce pays contribue pour 14,7% et 48%
respectivement des exportations de la Cote d'Ivoire et du Niger. Les meilleurs
clients du Bénin sont les fabricants de textile fortement importateurs
de coton égrené : l'Inde (44 millions d'Euro),
l'Indonésie (26 millions d'Euro), la Chine (17 millions d'Euro), le
Pakistan (14 millions d'Euro) et la Thaïlande (14 millions d'Euro). La
France participe à hauteur de 7,5 millions d'Euro et demeure un des tous
premiers investisseurs du pays. Les exportations vers les pays africains ne
représentent qu'une part marginale dans le commerce extérieur du
Bénin, 14 millions d'Euro pour le Ghana, 5 millions d'Euro pour le
Niger.
Pour le Mali, l'Italie et la Suisse seraient ses deux premiers
et principaux clients et l'UEMOA représenterait environ 20% des
expéditions de marchandises. La Côte d'Ivoire entretient des
relations privilégiées avec l'UE avec 43,5% des exportations
totales au premier semestre 2001 (soit une baisse de 1,6% par rapport à
l'année 2000 et 42,6% des importations (33% au premier semestre 2000).
La France est le premier client de la Cote d'Ivoire avec 14,7% des exportations
du pays et est le deuxième fournisseur du pays après le Nigeria
avec 20,3% des importations totales en 2000 et 21,6% au premier semestre
2001.
Les pays membres de l'UEMOA sont les premiers clients du Togo.
Au premier trimestre 2004, les exportations du Togo en direction des Etats de
l'UEMOA se chiffrent à 27,9% des exportations togolaises au premier
trimestre 2004.
Parmi les clients du Togo, on citera la Chine, le Ghana,
Taiwan et la France.
Les 5 principaux partenaires du Niger à l'exportation
sont :
- La France (48% avec 54 milliards de FCFA) ;
- Le Nigeria (40% avec 42 milliards de FCFA) ;
- La Grande Bretagne (2,1% avec 2milliards de FCFA) ;
- La Côte d'Ivoire (1,2% avec 1,3 milliards de
FCFA) ;
- Le Ghana (1,1% avec 1,1 milliards de FCFA)
2.4 L'évaluation de la
compétitivité du secteur agricole nigérien
La compétitivité prix de l'agriculture
nigérienne a été mesurée essentiellement à
travers le taux de change réel spécifique au secteur. Cet
indicateur a été calculé de manière à
évaluer la compétitivité du Niger vis-à-vis du
Nigeria, pays vers lequel les opérateurs nigériens exportent une
grande partie de leurs produits agro-pastoraux.
2.4.1 L'évolution de la
compétitivité du secteur agricole : la
compétitivité de l'agriculture nigérienne vis-à-vis
du Nigeria : le taux de
change réel
Le Nigeria est le principal partenaire du Niger au niveau de
la sous région. Une part considérable des échanges entre
les deux pays passe par des circuits informels et porte essentiellement sur les
produits agro-pastoraux. C'est la raison pour laquelle la
compétitivité prix entre ces deux pays a été
mesurée au travers d'un taux de change réel bilatéral qui
prenne comme référence le taux de change parallèle CFA
Naira plutôt que le taux officiel.
De 1990 à 1993, le niveau du taux de change réel
ainsi calculé indique que la concurrence semble avoir joué en
faveur du Nigeria (Cf. graphique 4). La compétitivité prix des
produits du Niger s'est dégradée de 22 points de pourcentage au
cours de la période et cette situation est en partie imputable à
l'appréciation du FCFA par rapport à la Naira (Cf. graphique 3).
En effet, la valeur du FCFA par rapport à la Naira a augmenté
d'environ 240% en trois ans sur le marché parallèle. (Cf. tableau
7)
Cette forte appréciation du FCFA a largement
compensé les effets favorables, sur la compétitivité des
produits nigériens, de la hausse des prix des produits agricoles au
Nigeria (157%). Si bien que lorsqu'on ramène les prix du Nigeria en FCFA
en les combinant avec le taux de change, ceux-ci baissent de 24,5% au cours de
la période, contre - 3,3% pour les prix observés au Niger (Cf.
tableau 7). Il s'en est suivi une dégradation de la
compétitivité du secteur agricole entre 1990 et 1993.
Tableau 7 : Progression des
composantes des taux de change réels Niger-Nigeria
|
1990-1993
|
1993-2000
|
1994-1998
|
1999-2000
|
Déflateur agricole Niger
|
-3,3%
|
65,8%
|
17,2%
|
4,5%
|
Deflateur agricole Nigeria-Naira
|
156,7%
|
287,7%
|
158,8%
|
0,5%
|
Taux de change parallèle du FCFA_Naira
|
239,9%
|
35,9%
|
45,2%
|
-2,8%
|
Déflateur agricole Nigeria_FCFA
|
-24,5%
|
185,4%
|
78,3%
|
3,3%
|
Taux de change réel_ Niger_Nigeria
|
-21,9%
|
72,1%
|
52,1%
|
-1,1%
|
Source : calculs des auteurs
à partir des données de la BCEAO et de la banque mondiale
2. 4.2 Performance extérieure du secteur agricole
nigérien : évaluation ex-post
L'évolution des indicateurs calculés permet de
tirer les principales conclusions ci-après :
- malgré les résultats obtenus en terme de
compétitivité prix, tout au moins entre 1994 et 1998, le
graphique 2 ci-après montre clairement que les importations
nigériennes en produits agricoles ont suivi une tendance à la
hausse tandis que les exportations sont restées relativement stables au
cours de la période post-dévaluation.
Graphique 2 : Importations et
exportations agricoles totales
- Par conséquent, la balance commerciale du secteur
agricole est demeurée structurellement déficitaire entre 1990 et
2003, ce qui traduit un véritable problème de
compétitivité pour le secteur. Malgré un impact favorable,
observé entre 1994 et 1996, la dévaluation de 1994 n'a pas permis
de renverser définitivement la tendance à la dégradation
du déficit commercial (Cf. graphique 6). Du reste, l'indicateur de
contribution de l'agriculture au solde commercial de l'économie
nigérienne a été, pratiquement chaque année,
négatif au cours de la période considérée.
Rapporté au total des échanges globaux ( exportations +
importations), le niveau de cet indicateur est passé en moyenne de -
26,9% en 1990-93 à - 6,9% en 1994-96 puis à - 47,38% en 1997-2003
( Cf. tableau 8). Cette évolution met en évidence le rôle
joué par le secteur agricole dans l'explication de la faible performance
extérieure globale de l'économie nigérienne. Ainsi, les
opérateurs du secteur n'ont pas su tirer profit de la hausse des prix
des produits étrangers résultant de la dévaluation et donc
de la compétitivité prix qui en résulte (Cf. graphique 3
et 4), pour réussir une véritable promotion des exportations et
la substitution des importations des produits agricoles.
Tableau 8 : secteur agricole
global
|
1990-1993
|
1994-1996
|
1997-2000 2001-2003
|
Balance commerciale (en milliards de FCFA)
|
-15,26
|
15,66
|
-37,69 -55,54
|
Taux d'exportation (%)
Part de marché à l'exportation (%)
Par/Monde
Par/Afrique
|
6,60
0,02
0,51
|
15,66
0,02
0,59
|
11,28 8,39
0,02 0,01
0,46 0,45
|
Avantage comparatif révélé à
l'exportation
Par/Monde
Par Afrique
Coefficient de spécialisation de Balassa
Indice des exportations nettes de Balassa (%)
|
231,36
475,13
-0,33
-6,36
|
523,28
337,91
-0,24
-2,81
|
496,86 564,83
305,10 382,41
-0,31 -0,38
-9,70 -10,34
|
Taux de pénétration des importateurs (%)
|
12
|
18
|
19 17
|
Taux de couverture des importations par les exportations
(%)
|
51,04
|
74,75
|
54,76 45,16
|
Taux de structure des importations
Par/Monde
Par/Afrique
|
332,89
191,88
|
461,43
241,45
|
557,87 555,18
268,98 249,65
|
Indicateur global de spécialisation (IGS)
Par/Monde
Par/Afrique
|
-101,53
283,25
|
61,84
96,45
|
-61,41 9,66
36,13 132,77
|
Indicateur de contribution au solde (CSX) en % des
échanges
|
-26,93
|
-6,96
|
-39,26 -58,20
|
Indicateur de contribution au solde/PIB (0/00)
|
-26 ?34
|
-9,27
|
-44,64 -57,02
|
Source : calcul des auteurs
à partir des données de la FAO
Une raison possible de cette contre performance
extérieure du secteur agricole nigérien pourrait provenir des
contraintes climatiques qui pèsent sur sa capacité de
production.
a) La faible performance en matière de substitution aux
importations se reflète dans l`évolution du taux de
pénétration des importations. Ce taux est passé d'une
moyenne de 12% en 1990-93 à entre 1994 et 2003 (Cf. tableau 8)
Ainsi la dévaluation de 1994 ne semble pas avoir permis
au Niger de réduire sa dépendance en matière
d'importations de produits alimentaires. Au delà du fait que la
dépréciation du taux de change effectif réel
consécutive à la dévaluation du FCFA n'a duré que
très peu de temps, cette situation peut également trouver une
explication dans les contraintes qui pèsent sur la capacité de
production agricole du Niger. Le coefficient de spécialisation de
Balassa est resté, sur l'ensemble de la période
étudiée très proche de la borne de -0,33 correspondant au
cas où un pays présente un désavantage comparatif sur un
produit donné (Cf. tableau 8). Ce résultat ne semble pas
conforter l'idée reçue selon laquelle le Niger serait un pays
spécialisé dans la production agricole.
b) Pourtant, au cours de la période
étudiée, le niveau de l'indicateur d'avantage comparatif
révélé est nettement supérieur à la norme de
100 qui traduit l'existence d'un avantage comparatif dans l'exportation d'un
produit donné. En outre la dévaluation a été suivie
par une amélioration de l'avantage comparatif du Niger vis-à-vis
du reste du monde. Toutefois, on n'observe pas la même performance par
rapport aux pays africains et l'avantage comparatif ayant baissé par
rapport aux pays africains en passant d'une moyenne de 475 avant la
dévaluation (1990-93) à environ 338 entre 1994 et 2003 (Cf.
tableau 8). Néanmoins, l'indicateur de part de marché des
produits agricoles nigériens est resté globalement très
faible (inférieur à 1% même lorsqu'on prend comme
référence les pays en voie de développement).
Au total, l'évolution des indicateurs quantitatifs
révèle que la balance commerciale du secteur agricole, tous
produits confondus, a été déficitaire au cours de la
période étudiée, ce qui reflète un problème
global de compétitivité de l'économie. La
dévaluation de 1994 ne semble pas avoir eu d'effet perceptible sur la
performance extérieure de l'agriculture nigérienne prise dans sa
globalité.
Toutefois, on peut dire que le Niger présente un
avantage comparatif dans l'exportation des produits agricoles. L'analyse des
indicateurs de spécialisation (qui tiennent compte aussi de la
performance en terme de substitution à l'importation)
révèle que cet avantage n'est pas exploité. Une des
raisons possibles pourrait provenir des multiples contraintes qui pèsent
sur la capacité de production, l'agriculture étant un secteur
fortement sujet aux aléas climatiques qui caractérisent
l'économie nigérienne.
Il convient cependant de rappeler que ces résultats
concernent le secteur agricole dans son ensemble. Une analyse relativement plus
fine permettra de voir dans quelle mesure une conclusion aussi
générale s'applique aux principales filières agro
pastorales.
Graphique 3: taux de change nominal
parallèle du FCFA/ Naira et déflateur agricole du Nigeria
Graphique 4 :
compétitivité des produits agricoles vis-à-vis du Nigeria
Graphique 5 : composantes du taux
de change réel pour le secteur agricole
Graphique6 : Evolution de la balance
commerciale agricole du Niger
Conclusion
Le secteur agricole demeure dans la majorité des pays
un des piliers essentiels de l'économie. Il remplit de multiples
fonctions, notamment celles de pourvoyeuse de la sous région en devises
étrangères. Pour sauvegarder cet acquis, de nombreux Etats de la
sous région ont confiné leur économie dans une
stratégie agro exportatrice dont les signes d'essoufflement sont
aujourd'hui perceptibles : la détérioration des termes des
échanges et la persistance, si ce n'est l'aggravation, de la
pauvreté des populations.
Le secteur agricole ouest africain a besoin d'une
stratégie de développement qui prenne en compte le rôle de
plus en plus marqué que jouent les villes dans sa structuration.
L'émergence d'un marché régional de plus en plus solvable
pour une catégorie de produits constitue une opportunité nouvelle
que doit saisir le secteur agricole afin de limiter les risques et les chocs
induits par la polarité du marché international.
Chapitre troisième : Les gains et les
pertes liés aux subventions à l'exportation des produits
agricoles dans les pays en développement en général et du
Niger en particulier
Introduction
Le cadre d'analyse théorique des subventions est celui
qui ressort les gains et les pertes économiques liés à la
protection accordée par un pays, à la production et à
l'exportation d'un produit. C'est de trouver une théorie explicative de
base aux subventions des pays développés et montrer par la suite,
comment ces subventions peuvent déprimer le prix mondial.
3.1 Les négociations du cycle de Doha sur
l'accès aux marché
Le cycle de Doha, consacré aux négociations de
commerce multilatéral, procure aux pays développés une
occasion d'aligner les législations commerciales internationales et
leurs politiques nationales sur leurs engagements de développement. Il
serait utopique d'imaginer que le cycle de Doha peut remédier à
la totalité de cette discordance de longue date, mais un manquement
à son devoir de prise de mesures palpables aurait des
conséquences désastreuses sur le système d'échange
multilatéral.
Les résultats obtenus par le Cycle de Doha sont
évalués selon trois critères différents. Tout
d'abord, le cycle se doit de produire des règles permettant de
s'attaquer aux problèmes des pratiques commerciales abusives et
déséquilibrées en exercice depuis un certain temps, en
développant l'accès aux marchés pour les pays pauvres.
Puis le cycle a pour mission de se concentrer en particulier sur le commerce
agricole et sur la réduction des subventions agricoles. Enfin, il se
doit de revoir les accords et les négociations relatifs à la
limitation de l'espace d'élaboration de politiques mis à la
disposition des pays en voie de développement et qui menacent
directement le développement humain ou dévient les
bénéfices, issus de l'intégration, vers les pays riches.
Les questions que soulèvent les législations de l'OMC sur les
investissements et la propriété intellectuelle, ainsi que les
négociations en cours, illustrent parfaitement le problème de
différentes manières.
3.1.1 Faire de Doha un cycle de
développement
Nous pouvons être sûrs que renforcer les liens
rattachant commerce et développement humain, exige de mener une action
d'ampleur. La priorité immédiate est d'examiner la question de la
politique commerciale en tant qu'élément central du projet de
réduction de la pauvreté, puis de s'assurer que les règles
commerciales multilatérales et régionales sont au service des
priorités de développement humain.
Le cycle de Doha ainsi que l'OMC constituent un
élément important du développement de ce processus. De
bonnes règles commerciales ne suffiront pas à résoudre un
grand nombre de problèmes les plus sérieux que rencontrent les
pays en voie de développement, mais de bonnes règles peuvent
néanmoins y contribuer. Et de mauvaises règles peuvent
entraîner de graves lésions. La réunion
ministérielle de l'OMC de décembre 2005 a été une
occasion cruciale d'adopter une structure de négociation qui soit
à la hauteur de son engagement à un cycle de
développement. Elle a permis de préparer un terrain favorable aux
négociations futures qui placent la question du développement
humain, comme celle d'une libéralisation progressive et
équilibrée au centre des préoccupations de l'OMC. Ne
savoir saisir cette occasion aurait pour conséquence un affaiblissement
qui peut être fatal, de la légitimité et de la
crédibilité de l'OMC déjà très
ébranlées.
3.1.2 L'accès aux marchés
Afin de tirer profit des échanges commerciaux et
obtenir de bons résultats en matière de développement
humain, les pays en voie développement et les populations pauvres
doivent avoir accès aux marchés des pays riches. Cet aspect est
reconnu dans la déclaration de lancement du cycle de Doha qui inclut
notamment une promesse, formulée par les pays
riches, « de réduire ou d'éliminer, selon les
possibilités les barrières tarifaires comme non tarifaires
relatives aux produits d'exportation susceptibles d'intéresser les pays
en voie de développement ». Pour un groupe de libres
échangistes auto-déclarés, les gouvernements des pays
riches ont éprouvé les difficultés à mettre leurs
dires en application.
La majorité des systèmes fiscaux sont
fondés sur un principe simple : plus on gagne, plus on paie. Le
système international d'échanges commerciaux passe outre ce
principe. Lorsqu'il s'agit d'accéder aux marchés industriels,
plus les revenus moyens d'un pays sont faibles plus l'impôt est
élevé. Tandis que les pays industrialisés pratiquent
mutuellement des taxes douanières en moyenne très
modérées, ils réservent leurs barrières tarifaires
d'importations aux pays les plus démunis.
En moyenne, les pays en voie développement à
faibles revenus et exportant vers les pays à revenus
élevés sont confrontés à des barrières
tarifaires 3 à 4 fois plus élevées que les
barrières tarifaires imposées aux autres pays à revenus
élevés. Cette augmentation brutale des taxes douanières
est une des formes les plus dangereuses de progression perverse. Les pays
développés ont pour habitude de pratiquer des tarifs peu
élevés sur les matières premières, mais ils
imposent des taux augmentant généralement de manière
considérable pour les produits intermédiaires ou finis.
Ce système tarifaire prive les pays en
développement d'une possibilité d'ajouter de la valeur à
leurs exportations. L'ascension des barrières tarifaires a pour but de
transférer cette valeur des producteurs des pays pauvres aux exploitants
et détaillants agricoles des pays riches, et cela porte ses fruits. Ceci
permet d'expliquer pourquoi la culture mondiale de fèves de cacao
à 90% est effectuée dans les pays en voie de
développement, alors que seulement 44% des exportations de crème
de cacao et 29% des exportations de cacao en poudre proviennent de ces pays.
La montée en flèche des tarifs participe
à l'isolement de pays tels que la Côte d'Ivoire et le Ghana, et
à la restriction de leur activité à l'exportation de
fèves de cacao brutes, les enfermant dans un marché du cacao
volatile et à faible valeur ajoutée. Cependant, l'Allemagne est
un des plus importants exportateurs de cacao transformé au monde, et les
entreprises européennes s'emparent de l'ensemble de la valeur
définitive de la production africaine de cacao.
3.2 Les produits agricoles nigériens qui font
l'objet de subventions et ceux de l'Afrique susceptibles d'être
lésés
Parmi les produits agricoles qui font l'objet de subventions,
seul le coton retiendra notre attention car c'est ce produit qui fait l'objet
de grosses subventions par les Etats-Unis et beaucoup d'autres pays. La
politique américaine de production de coton fournit un autre exemple
d'altération de marché subventionné, ayant un effet
néfaste sur le développement humain. Le ministère de
l'agriculture américain estime que les 20000 cultivateurs de coton du
pays recevront en 2005, des indemnités de 4,7 milliards de dollars
versés par le gouvernement : un montant équivalent à
la valeur marchande de cette culture et supérieur à celui
alloué à l'Afrique subsaharienne par les Etats-Unis. Les
subventions de cet ordre rappellent les systèmes de planification de
l'état caractéristique de l'union soviétique. En relation
plus directe se trouve l'impact des subventions sur les producteurs des pays
pauvres.
Les altérations des prix engendrées par des
subventions américaines ont un impact direct sur ces petits producteurs
terriens. Ces subventions baissent les prix de 9% à 13%, et permettent
aux producteurs américains d'avoir la mainmise sur les marchés
mondiaux, représentant ainsi près d'un tiers du total des
exportations. Ces exportations ne seraient pas réalisables sans
subventions. Les niveaux élevés de soutien gouvernemental
éloignent, de manière frappante, les producteurs
américains des indicateurs de prix mondiaux, leur permettant
d'élargir leur production en dépit des réglementations de
marché. De manière assez peu logique, l'augmentation des
subventions est provoquée par la création, due à la chute
des prix appliqués mondialement, d'incitations à
développer la production au cours des périodes de baisse de prix,
tandis que les autres pays assument les coûts de revalorisation. Ces
coûts de revalorisation sont très élevés. Lorsqu'en
2001, les prix mondiaux retombèrent au niveau enregistré 50 ans
plutôt, les pertes imputables aux subventions américaines furent
estimées de 1% à 3% du PIB pour des pays tels que le Burkina Faso
et le Mali en Afrique occidentale, une région au sien de laquelle 2
millions de petits producteurs dépendent du coton qui représente
leur principale activité, et parfois leur seule source de revenu. Ces
pertes ont affecté les ménages des populations pauvres, dont les
revenus amoindris ont menacé l'équilibre nutritionnel et les
ressources disponibles pour développer les secteurs sanitaire et
scolaire ainsi que les investissements agricoles.
Au seul Bénin, la chute des prix du coton sur les
années 2001 et 2002 a été associée à une
augmentation de la pauvreté passant de 37% à 59%.
Des économies entières sont victimes de
déséquilibres dus à des altérations du
marché mondial du coton, les pays pauvres en essuyant les frais. Les
exportations de coton sont de nature marginalisante pour les Etats-Unis. Pour
le Burkina Faso au contraire, le coton représente 50% de la valeur des
exportations et compte parmi les piliers de l'économie nationale. Etant
donnée la situation actuelle, où le marché mondial de
coton se dirige vers une autre crise en 2005, le FMI estime que des termes de
l'échange plus sévères réduiraient la croissance
économique du Burkina Faso à 2,5% du PIB, réduisant de
moitié le taux de croissance espéré. Ces résultats
ont des répercussions sérieuses sur les efforts fournis pour
atteindre les OMD de réduction de la pauvreté de moitié.
De plus, un déséquilibre menace également la balance des
paiements, les afflux d'appui étant insuffisant pour couvrir un
déficit toujours profond. Le développement humain sera victime
à la fois de l'impact sur la pauvreté rurale et d'une
capacité d'importation diminuée.
Tous les problèmes auxquels font face les acteurs des
marchés mondiaux du coton ne peuvent être imputés à
la seule politique agricole américaine. Les augmentations de production
dans d'autres zones, en particulier en Chine, et les importantes subventions de
l'union européenne y contribuent également. Cependant, en tant
que grand exportateur au monde, les Etats-Unis exercent des politiques aux
effets particulièrement importants sur les marchés mondiaux.
3.3 Les pertes en terme de croissance
économique des subventions à l'exportation des pays en
développement en général et du Niger en particulier
Dans cette section, nous verrons l'effet des subventions du
nord sur les exportations agricoles du Niger, comment ces subventions
dépriment le prix mondial et les pertes en terme des parts de
marché enregistrées par ce pays.
3.3.1 Analyse théorique des effets de
subventions du Nord
Notre étude théorique consistera à
montrer les relations de cause à effet qui existent entre les
subventions des pays du Nord et les recettes d'exportations agricoles du
Niger.
3.3.1.1 Les différents types de
subvention
On distingue d'une part les subventions directes et d'autre
part, les subventions indirectes.
- Les subventions dites directes sont celles d'exploitation,
elles sont plus visibles et elles ont un effet direct sur la production ;
- Les subventions indirectes sont généralement
invisibles et elles ont des effets moins directs sur les coûts de
production et sur la compétitivité.
Les subventions, entre autres, les aides à
l'investissement, les détaxes et les réductions de charges
sociales réduisant le coût du capital, sont, qu'elles soient
directes ou indirectes, classées en 2 catégories :
- Les subventions à la production qui peuvent se
définir comme des aides accordées aux producteurs d'un pays, en
vue de les inciter à produire davantage ou de les protéger de la
concurrence extérieure. Elles sont généralement
pratiquées pour rétablir l'indépendance d'une nation quand
celle-ci se trouve menacer par la concurrence internationale. Rappelons nous
des années 70, des stratégies de développement dites de
substitution aux importations, les subventions à la production ont
constitué les principaux instruments d'actions incitatifs à la
production intérieure (NEME, 1996)
- Les subventions à l'exportation qui sont des sommes
versées à une firme ou à un individu qui vend des biens
à l'étranger (Krugman, 1996). Elles apparaissent comme l'un des
principaux instruments de la politique de promotion des exportations des
différents pays.
3.3.1.2 Les facteurs explicatifs de la demande de
subvention dans un pays
Les subventions sont la forme de protection la plus
répandue surtout dans les pays industrialisés depuis les
années 70. Une économie a recours à une protection pour
éviter les sorties de devises ou lorsqu'elle est incapable de faire face
à la concurrence.
En 1981, deux études menées dans un premier
temps par Anderson et Baldwin sur les Etats-Unis, le Canada, le Japon et
l'Australie et dans un second temps par Messer Line sur les pays
européens, ont révélé que la faiblesse ou le manque
de compétitivité d'un secteur, l'effet de filière, la
force de frappe électorale, l'argument politique sont les principaux
facteurs de la forte protection dans les pays industrialisés.
· La faiblesse d'un secteur de l'économie :
de tel secteur est moins compétitif donc incapable de faire face
à une concurrence internationale ; ce qui se traduit par un fort
taux de pénétration des produits étrangers. Alors, le
recours à la protection dans les secteurs faibles ou les moins
compétitifs offre le marché intérieur et permet de vendre
à l'extérieur à terme ;
· L'effet de filière : une industrie
même bien organisée peut être non concurrentielle parce que
ses inputs sont chers. C'est le cas des industries agricoles et alimentaires en
Europe et aux Etats-Unis ; une telle situation favorise les productions
à bon marché (conjoncture économique mondiale observable
dans les années 70). Le recours à la protection dans ce cas de
figure facilite l'accès ou l'achat des inputs par les acteurs nationaux
des pays protectionnistes ;
· La force de frappe électoral : certaines
industries dans les régions pauvres sont protégées car
elles constituent un bastion électoral important pour le pouvoir en
place. Alors, l'accroissement du chômage induit par la disparition des
industries pourrait faire perdre au pouvoir la force électorale
constituée dans ces régions. D'où la
nécessité politique de protéger des dites
régions.
· La force politique : ce facteur pourrait
s'apparenter au précédent. Sauf qu'ici, il est question de
l'influence des lobbyings2(*). Cette influence des lobbyings fait pression sur les
pouvoirs publics les incitant à voter des lois protectrices à
leurs avantages (cas fréquent aux Etats-Unis d'Amérique).
3.3.1.3 Les avantages et les limites des subventions
sur les droits de douane
Excepté l'argument du tarif optimum, la théorie
économique postule dans le sens de la préférence pour les
subventions plutôt que les droits de douane ou autres mesures de
protection (P. Streeten, 1982 ; NORRO, 1994). Des auteurs comme Haberler
(1957), Meade (1995), Bagwati et Ramaswati (1963 ; 1971), par des
études ont montré que face à des distorsions
intérieures, plutôt que de recourir à des distorsions du
commerce extérieur à travers un droit de douane, il serait
préférable d'utiliser une solution directe comme les
subventions.
Le recours aux subventions était donc
considéré comme la meilleure des alternatives face à des
distorsions internes en ce sens qu'elles présentent théoriquement
plusieurs avantages (NORRO, 1994) ;
· Les avantages des subventions : elles corrigent
les distorsions éventuelles et s'adaptent plus aux situations
particulières. Elles peuvent être faites sans que le
bien-être du consommateur ne soit affecté. Elles permettent
également de maintenir des prix compétitifs par rapport aux prix
mondiaux et ne compromettent pas la création d'entreprises
situées en aval de l'activité soutenue. De même leur
suppression ne perturbe pas fondamentalement la structure de production. Si les
activités aidées sont à coûts décroissants,
la subvention est mieux adaptée que le droit de douane puisque la
diminution de la subvention peut en principe accompagner la diminution des
coûts. En outre, les subventions rencontrent mieux l'argument
protectionniste qui concerne la différence entre coûts
privés et coûts sociaux (mémoire, Bama Fidèle,
2003). La subvention est perçue par la théorie économique
comme le moyen privilégié de corriger les distorsions
intérieures sans entraver le commerce mondial, reconnu pour ses effets
bénéfiques sur une nation. Mais si théoriquement les
subventions présentent de nombreux avantages, dans la pratique par
contre, elles se heurtent à des obstacles susceptibles d'annuler les
avantages théoriques (NORRO, 1994) ;
· Les limites des subventions : une subvention
représente un versement à la charge de l'Etat ou une diminution
des recettes publiques. Cependant, la limite la plus grave est celle
liée à l'administration des subventions. Il n'est pas facile de
calculer ce que doit être un subside correcteur des imperfections du
marché. La lourdeur de la machine administrative est source de retard et
d'incertitude. Elle peut aussi favoriser la corruption (mémoire, Bama
Fidèle, 2003).
Théoriquement une subvention soutient un secteur ou
corrige une distorsion sans pour autant en créer. Mais dans la pratique
les politiques de subventions des pays industrialisés, par leur
intensité, ont dépassé le seuil du rôle de
correcteur des distorsions internes et des imperfections.
Elles se sont muées en de puissants instruments
d'incitation à la production des activités économiques
dans ces pays. Ainsi se trouve fausser le fondement de la théorie
économique sur les subventions stipulant la non perturbation du
système « libre échange » du
marché.
3.3.1.4 Les objectifs visés par la politique
des subventions dans les pays du Nord
Le soutien au secteur agricole dans les pays
développés, a démarré depuis des décennies,
dans les années 1930, avec pour objectif principal de protéger
leur production des effets néfastes de la grande dépression
économique d'alors.
Aujourd'hui la plupart de ces pays
« subventionnels » visent d'autres objectifs nouveaux
adaptés à la conjoncture du marché mondial. Nous pouvons
en citer trois objectifs principaux :
- Garantir des revenus minima aux producteurs
nationaux ;
- Protéger le marché local du coton afin de le
réserver aux producteurs nationaux ;
- Protéger ou augmenter la part de la nation dans le
marché mondial du coton.
Pour y parvenir les pays industrialisés ont eu recours
au fil des années, à une panoplie de mesures de soutien au
secteur agricole. Et ce en violant les règles de l'OMC.
3.3.1.5 Les effets des subventions
Supposons un pays quelconque qu'on appellera pays tiers et un
produit agricole pour lequel le pays tiers accorde une quantité
importante de subvention à l'exportation de chaque unité aux
producteurs. En tant que petit pays, le Niger est un « price
taker » sur le marché mondial de ce produit.
Le schéma suivant illustre les effets sur les
différents partenaires.
Graphique 7 : Effets des
Subventions du Nord
Prix
Dd
P' A
B
P
F E D
C
Od
O
Quantités
Au début, le prix mondial est OP. A ce prix le pays
tiers exporte la quantité ED. La politique des subventions vient
augmenter le prix à OP'. Quand les producteurs du pays tiers exportent,
ils reçoivent une recette égale à OP'. Leur recette
d'exportation a augmenté de P'BDP. La hausse de la recette d'exportation
des producteurs du pays tiers représente le manque à gagner des
producteurs nigériens du fait de la baisse des prix sur le marché
mondial de ce produit. Désormais, les producteurs du pays tiers
exportent la quantité AB. Ce qui fait augmenter la production mondiale.
Du fait de la loi de l'offre et de la demande, le prix sur le marché
mondial baisse. Ce qui fait baisser les recettes d'exportation des producteurs
nigériens. Et cette baisse affecterait nécessairement la
croissance économique du pays car ces recettes d'exportation sont la
principale source en devises du Pays. Et ceci va être
démontré dans notre étude économétrique.
3.3.2 La difficulté d'analyse des effets des
subventions au plan pratique
L'analyse des subventions des pays industrialisés pose
des problèmes liés surtout à la multiforme des mesures
utilisées comme subventions et à leur caractère invisible.
Selon HENNER (1996), la dilution des subventions dans l'ensemble de
l'économie fait que l'analyse exhaustive de leurs effets en chaîne
devient pratiquement impossible. Pour démontrer qu'il y a une relation
étroite entre les subventions du Nord et le repli du cours mondial, il
faudra une étude économétrique très poussée
et pointue. Cela nécessite que l'information (les statistiques des
différentes formes de subventions accordées) soit disponible et
complète sur une longue période. Alors qu'il est impossible dans
la pratique d'avoir toutes les informations statistiques nécessaires vu
le caractère sensible de la question. Une analyse de court terme des
élasticités des prix par rapport aux subventions a montré
une grande sensibilité des cours mondiaux. Ainsi,
l'élasticité de la période 1998-2002 est de -1,6. Ceci
implique qu'une augmentation de 1% des subventions américaines et
européennes peut entraîner éventuellement une baisse des
prix mondiaux de 1,6%. Mais carence en statistique série longue sur les
subventions des pays du Nord ne permet pas une analyse
économétrique directe de son impact sur la croissance
économique du Niger. L'analyse théorique a clairement
montré que les subventions accordées par les pays
développés ne sauraient être sans effet sur le prix mondial
à cause de leur immensité et du poids que représentent ces
différents pays sur le marché international.
3.3.3 Etude de l'impact des subventions à
l'exportation des produits agricoles à la croissance économique
du Niger : étude économétrique
Dans notre 2e chapitre, nous avons vu l'importance
de l'agriculture et des exportations agricoles dans l'économie
nigérienne.
Dans cette section, nous allons voir les
facteurs qui influencent le PIB (indicateur de la croissance économique)
dont les exportations agricoles. A travers une étude
économétrique, nous allons vérifier si les subventions
à l'exportation des pays du Nord ont un impact sur la croissance du PIB
au Niger. Vu la situation actuelle de la question des subventions, un sujet
très sensible, il nous est difficile de faire une régression
entre Subvention et PIB nigérien. Mais nous estimons que les
exportations agricoles, très sensibles à la question des
subventions, seront utilisées en lieu et place des subventions.
C'est ainsi que nous allons d'abord présenter les
résultats des estimations, ensuite les interpréter et en fonction
des résultats ressortir l'impact que les subventions agricoles peuvent
avoir sur la croissance économique du Niger.
3.3.3.1 Estimation du modèle
Dans ce travail nous allons ressortir, de façon
empirique, la contribution des exportations agricoles à la formation du
PIB. La variable expliquée est le PIB réel pris en logarithme
pour réduire la taille des données. Notre étude portera
sur les exportations agricoles (EXPAGRI), mais nous avons
préféré ajouter d'autres variables à savoir la
population et l'investissement, du fait du poids de ces dernières dans
la formation du PIB au Niger.
Tableau 9 : les variables et
leurs signes attendus
Les variables
|
Abréviations
|
Signes attendus
|
Les exportations agricoles prises en logarithme
|
LEXPAFRI
|
Positif
|
L'investissement pris en logarithme
|
LINV
|
Positif
|
La population prise en logarithme
|
LPOP
|
Négatif
|
L'équation théorique à estimer est de la
forme :
LPIBr = f (LEXPAGRI, LINV, LPOP)
La forme linéaire parait la plus adoptée
à l'allure des séries des données collectées,
d'où on a la relation suivante :
LPIBr = a + b (LEXPAGRI) - c (LPOP) + d (LINV) + u ; a
représente la constante ; b, c, d représentent
respectivement les élasticités de long terme du LPIBr par rapport
au LEXPAGRI, LPOP, LINV et u est le terme de l'erreur.
· Test de normalité des
variables :
Ce test se fait par le test de Jarque-Bera, il permet de
vérifier la qualité des variables à introduire dans le
modèle. Comme le montre le tableau 10, les valeurs empiriques des
hypothèses de normalité sont inférieures à une
valeur critique maximale de 5,99, et d'indépendance des écarts et
de probabilité comparée à une valeur minimale de 0,05 sont
proches des seuils de comparaison des statistiques
générées par le logiciel Eviews.
Toutes les variables utilisées sont normales.
Tableau 10 : Résultat du
test de normalité
|
LIPBr
|
LEXPAGRI
|
LINV
|
LPOP
|
Skeweness
|
- 0,363453
|
0,271069
|
- 0,413617
|
0,130825
|
Kurtosis
|
1,460671
|
2,833987
|
1,617927
|
1,782650
|
Jarque-Bera
|
4,950623
|
0,599185
|
4,432172
|
2,648605
|
Probabilité
|
0,084137
|
0,759882
|
0,109035
|
0,265988
|
· Test de stationnarité
Le test de Dikey-Fuller a permis de rendre compte que le PIBr
est intégré d'ordre deux (I(2)), LINV et LEXPAGRI sont
intégrés d'ordre un (I(1)) et que LPOP est stationnaire à
niveau (I(0)).
Tableau 11 : Résultat du test
de stationnarité
Variables
|
Constante
|
Trend
|
Statistique ADF
|
Valeurs critiques à 5%
|
Conclusion
|
LPIBr
|
Oui
|
Non
|
-6,50
|
-2,94
|
I (2)
|
LEXPAGRI
|
Oui
|
Non
|
-5,93
|
-2,93
|
I (1)
|
LINV
|
Oui
|
Non
|
-4,69
|
-2,93
|
I (1)
|
LPOP
|
Oui
|
Non
|
3,24
|
-1,94
|
I (0)
|
Remarque : au vu des
résultats de ce test, on peut conclure que la méthode
d'estimation est celle du modèle à correction d'erreur (MCE). Ce
qui permet de faire l'analyse de la cointégration.
· Test de cointégration
Puisque les variables n'ont pas le même ordre
d'intégration retenu est celui de Johannsen. La stationnarité des
résidus issus de ce test indique l'existence d'une relation stable de
long terme. Les résultats de ce test justifient l'existence de trois
relations de cointégration entre les variables. On associe à ces
variables cointégrées un MCE de court terme.
Tableau 12 : Résultats du
modèle de long terme
Variables
|
Coefficients
|
T-statistiques
|
LEXPAGRI
|
-0,110596
|
-2,093198
|
LINV
|
0,340918
|
0,7318874
|
LPOP
|
1,797152
|
9,835221
|
C
|
-1,185108
|
-1,077110
|
Le coefficient de détermination est égal
à 0,959344
Le modèle estimé est : 0,956048
LPIBr = -1,18 - 0,11 LEXPAGRI + 0,34 LINV + 1,79
LPOP
(1,1) (0,05)
(0,04) (0,18)
Les nombres entre parenthèses sont les écarts
types.
Du point de vue de la théorie économique, le
modèle présente quelques nuances car seul LINV a le signe
attendu.
Du point de vue statistique, le modèle est globalement
significatif car le coefficient de détermination ajusté est de
0,95. Pour la qualité individuelle des variables, il ressort de la
comparaison de leurs T-statistiques (valeur critique 2,042) que toues les
variables sont significatives.
Le test de Durbin Watson indique lui-même l'absence
d'autocorrelation des erreurs avec une statistique de 2,19, une
probabilité de 0,00005. Ces résultats sont confirmés par
le test Breush Goldfrey avec F-statistique = 1,331006 et une probabilité
de 0,257171.
Tableau 13 : Résultats du modèle
à correction d'erreur
Variable
|
Coefficient
|
T-statistiques
|
Probabilité
|
difLEXPAGRI
|
0,041797
|
1,967739
|
0,0575
|
difLINV
|
0,097835
|
3,572316
|
0,0011
|
LPOP
|
0,026847
|
0,196886
|
0,8451
|
LPIBr2
|
0,665200
|
5,066564
|
0,0000
|
LPIBr1
|
-0,688061
|
-5,342653
|
0,0000
|
C
|
0,197033
|
0,384355
|
0,7032
|
La variable expliquée est le LPIBr en différence
seconde.
difLEXPAGRI est LEXPAGRI en différence
première ;
difLINV est LINV en différence première
LPIBr1 est le LPIBr retardé d'un an et LPIBr2,le LPIBr
retardé de deux ans.
Le modèle à court terme estimé
est :
DifLPIBr = 0,19 + 0,04 difLEXPAGRI + 0,09difLINV +
0,02LPOP - 0,68LPIBr (-1)
(0,51)
(0,02) (0,13) (0,12)
+ 0,66LPIBr (-2)
(0,13)
Les nombres entre parenthèses sont des écarts
types.
Le coefficient de détermination est 0,608902 et celui
ajusté est 0,549644
Le test de non autocorrelation des résidus par la
méthode de Breush Goldfrey montre bien que les résidus sont non
autocorrelés.
Tableau 14 : Test de Breush
Goldfrey
F-statistic
|
1,331006
|
Probability
|
0,257171
|
Obs*R-squared
|
1,557385
|
Probability
|
0,212048
|
Quant au coefficient de correction d'erreur il est
négatif et égal à -0,688. il est inférieur à
un en valeur absolue et est significatif (T-statistique = -5,34)
Ainsi le MCE est accepté et on dit qu'il est
validé à 68,8%.
3.3.3.2 interprétation des
résultats
L'interprétation sera faite à deux
niveaux : les résultats du modèle de long terme d'une part
et les résultats de court terme d'autre part.
a) Les résultats du modèle de long
terme
Il ressort des résultats obtenus que le pouvoir
explicatif du modèle à long terme est de 95,63%. Ces mêmes
résultats font appel à des observations suivantes :
- Le coefficient de LEXPAGRI (-0,11) indique qu'une hausse de
cette variable de 10% réduit LPIBr de 1,10 points de pourcentage. Ce qui
est contraire à tous les développements théoriques
à savoir la théorie du surplus agricole, le modèle ouvert,
le modèle fermé. Ce coefficient a une probabilité de
0,0432 inférieure à 0,05. Il est encore significatif. Mais dans
les faits réels, ce coefficient se révèle non pertinent,
les exportations agricoles ne peuvent en aucun cas constituer un frein
à la croissance du PIBr.
- Le coefficient de LPOP (1,797152) indique qu'une hausse de
cette variable de 10% augmente LPIPr de 17,97 poins de pourcentage. Ce
coefficient est complètement aberrant car il est supérieur
à un.
- Le coefficient de LINV (0,34) indique qu'une hausse de LINV
de 10% augmente LPIBr de 3,4 points de pourcentage. Ce coefficient est
pertinent.
Il y a lieu de voir comment réorganiser la fonction des
exportations agricoles pour en faire un véritable facteur de relance
économique.
b) Les résultats de court terme
Le résultat obtenu par le MCE révèle
qu'à court terme, la croissance du PIBr s'ajuste positivement avec
toutes les variables.
En effet une augmentation des exportations agricoles de 10%
entraîne une augmentation du PIBr de 0,41% point de pourcentage. Dans le
même temps, une augmentation dans les mêmes proportions de la
population et de l'investissement accroît respectivement le PIBr de 0,26
et 0,97 points de pourcentage. Le coefficient de l'investissement est
significatif car la probabilité est 0,0011. Le coefficient des
exportations agricoles est un peu significatif car la probabilité est
légèrement supérieure à 0,05. Quant au coefficient
de la population et la constante, ils ne sont pas significatifs car leurs
probabilités sont largement supérieures à 0,05. Les
coefficients de la variable expliquée retardée sont très
significatifs. En se basant sur le rapport inverse du coefficient de correction
d'erreur (-0,688), qui est de 1,45 on peut conclure que tout choc ou toute
action de politique économique sur la croissance du PIBr est
résorbée au bout d'une période d'un an cinq mois
environ.
Enfin, dans la mesure où les exportations agricoles
agissent positivement sur le PIBr à court terme, il conviendrait
d'entreprendre des politiques économiques de relance de ce secteur pour
améliorer le bien être des nigériens.
Conclusion
Il ressort de ce travail que la croissance du PIBr au Niger
est influencée par les exportations agricoles. Or, la valeur des
exportations agricoles baisse avec les mesures de subventions des pays du
Nord ; nous pouvons donc dire par extrapolation que les subventions des
pays du Nord influencent négativement la croissance économique au
Niger. Cela veut dire que toute hausse des subventions entraîne une
baisse de la croissance du PIBr donc une baisse de la croissance
économique.
Conclusion générale
La présente étude avait pour but de rechercher,
au moyen des techniques économétriques, la contribution des
exportations agricoles dans la formation du PIB et particulièrement dans
l'économie nigérienne et de là l'influence des subventions
sur la croissance économique.
Les résultats obtenus dans le MCE démontrent la
relation positive entre les exportations et la croissance du PIBr. Ce qui
permet de conclure que les subventions ont un impact négatif sur la
croissance du PIB.
La question des subventions est préoccupante ces
dernières années à l'organisation mondiale du commerce. Il
y a 20 ans, l'Afrique, toutes régions confondues, pesait 12% du commerce
mondial. Dix ans, après milieu des années 90, elle ne
représentait plus que 8% de ce marché. En 2005, elle pesait
à peine 2% des échanges commerciaux internationaux.
De 12% à moins de 2% des parts de marché en 20
ans, il n'est pas nul besoin d'un dessein, pour comprendre qu'en continuant
à chevaucher la monture OMC telle qu'elle est et telle qu'elle
fonctionne, nous allons tout droit dans le mur. Un autre mur de Berlin sur la
méditerranée (par Mamadou Diop Décroix Ministre du
commerce du Sénégal).
De fait, les problèmes posés et à
résoudre à l'OMC ne sont pas des problèmes de boîtes
vertes ou jaunes ou rouges ; ce sont des problèmes
éminemment politiques. Il s'agit de savoir si une volonté
politique suffisamment forte existe chez les grands dirigeants de ce monde pour
changer ce qui est injuste dans les relations internationales après que
la communauté internationale a mis fin, pour l'essentiel, à la
colonisation et à l'apartheid.
Encore une fois, il ne s'agit pas de demander l'aumône
mais de réclamer simplement justice. Dans une génération,
le continent africain abritera un milliard d'êtres humains,
essentiellement jeunes qui, l'éducation et la communication moderne
aidant, n'accepteront pas, loin de là, de croupir stoïquement dans
la misère et la pauvreté imposées par l'iniquité
dans les échanges internationaux tout en sachant qu'ailleurs dans le
monde existent des espaces d'abondance et de richesses. Au demeurant certains
stratèges de l'OTAN ne s'y trompent guère qui, en 1997
déjà, considéraient le flux migratoire du Sud vers le Nord
comme l'une des cinq plus grandes menaces pesant sur la paix et la
sécurité internationales. Les vagues d'assaut sur Ceuta et
Melilla semblent n'être qu'un prélude à des situations dont
il est difficile aujourd'hui d'imaginer l'ampleur, les formes et les
conséquences sur l'humanité toute entière.
Pourtant cette sombre perspective peut être valablement
inversée. L'Afrique, qui s'étend sur trente millions de Km2 et
dont le sous-sol regorge de toutes les richesses connues sur la planète,
présente en effet tous les atouts nécessaires pour devenir un
marché solvable d'un milliard de femmes et d'hommes qui achètent
et qui vendent. Elle peut à cet égard, gagner sa bataille du
développement et être un partenaire privilégié pour
les autres régions du monde.
Tout cela suppose de profondes réformes à l'OMC
qui s'orienteraient vers une prise en charge spécifique de la situation
des PMA en général et des pays africains relevant de cette
catégorie en particulier dans les débats et les
décisions.
Le dialogue Est-ouest s'est, pour l'essentiel, bien
terminé mais, pour que celui entre le Nord et le Sud se passe aussi bien
il est urgent de reformer le commerce mondial et par conséquent l'OMC.
Ceux qui appellent à un nouvel ordre commercial mondial, à
l'avènement d'un commerce équitable, ont raison. C'est la voie
d'une humanité plus humaine, celle d'un monde débarrassé
des racines qui germent Ceuta et Melilla.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
- BEAUD Michel, l'art de la thèse, la
découverte, Paris 1980.
- BOURRINET. J, les échanges internationaux,
PUF, Paris 1992.
- SAMUESON. Alain : économie internationale
contemporaine, PUG, Grenoble, septembre 2003.
- GUILLAUMONT Patrick, économie du
développement : dynamique internationale du
développement, PUF, Paris, 1985.
ARTICLES
- Arlène Alpha, Benoît Faucheux, Vincent Fautrel,
Bénédicte Hermlin : les négociations OMC et APE
sur l'agriculture pour une nouvelle coordination des positions ACP,
Eclairage, vol 4, No 6, 2005.
- ICTSD : négociation de l'OMC
préalablement à Hong Kong, priorités et défis pour
les ACP, Eclairage, vol 4, No 5.
- Anwarul Hoda : stratégies pour les pays en
développement dans les négociations sur l'agriculture
à l'OMC, passerelles, VOL 6, No 1, 2005.
- Bhagirath lal Das : négociations sur
l'agriculture et les services de l'OMC : propositions pour les pays
en développement, passerelles, vol 2, No 3, 2000.
MEMOIRE
- IBRAHIM Mahaboubou : contribution des exportations
agricoles à la croissance économique : cas du
Niger, mémoire de maîtrise en économie
générale à l'université Abdou Moumouni de Niamey,
année 2003-2004.
- SORGHO Zakaria : l'impact des subventions sur les
recettes d'exportation du Burkina Faso : la recette
cotonnière, mémoire de maîtrise, 2003-2004, Burkina
Faso.
- OUMAROU DIALLO Abdoul Karim ; impact du commerce
extérieur sur la croissance économique : cas du
Niger, mémoire de maîtrise en économie
générale à l'université Abdou Moumouni de Niamey,
année 2002-2003.
AUTRES DOCUMENTS
- PNUD : Rapport mondial sur le développement
humain 2005 : la coopération internationale à la
croisée des chemins ; l'aide, le commerce et la
sécurité dans un monde marqué par des
inégalités, Economica, paris, 2005.
SITES WEB UTILISES
- www.uemoa.int
- www.ictsd.org/africodev
Liste des tableaux
Tableau 1 : Produit brut
régional (84 milliards de dollars)
Tableau 2 : Poids du secteur dans
l'économie des Etats de l'Afrique de l'Ouest en 1999
Tableau 3 : Evolution de la
production céréalière au Burkina Faso (en milliers de
tonnes)
Tableau 4 : Evolution de la
production céréalière (en tonnes) du Niger
Tableau 5 : Principales productions
en milliers de tonnes au Burkina Faso
Tableau 6 : Evolution des
productions des principales cultures de rente au Niger (1995 à 2004) en
tonnes
Tableau 7 : Progression des
composantes des taux de change réels Niger-Nigeria
Tableau 8 : Secteur agricole
global
Tableau 9 : Les variables et leurs
signes attendus
Tableau 10 : Résultat du test
de normalité
Tableau 11 : Résultat du test
de stationnarité
Tableau 12 : Résultat du
modèle de long terme
Tableau 13 : Résultat du
modèle à correction d'erreur
Tableau 14 : Test de Breush
Goldfrey
Liste des graphiques
Graphique 1 : Subventions à
l'exportation
Graphique 2 : Importations et
exportations agricoles totales
Graphique 3 : Taux de change nominal
parallèle du FCFA/Naira et déflateur agricole du Nigeria
Graphique 4 :
Compétitivité des produits agricoles vis-à-vis du
Nigeria
Graphique 5 : Composantes du taux de
change réel pour le secteur agricole
Graphique 6 : Evolution de la
balance commerciale agricole du Niger
Graphique 7 : Effets des subventions
du Nord
Annexes
Annexe 1 : Normalité des
séries
|
LPIBR
|
LEXPAGRI
|
LINV
|
LPOP
|
Mean
|
1705.634
|
827.7561
|
1030.512
|
841.9512
|
Median
|
1766.000
|
823.0000
|
1114.000
|
859.0000
|
Maximum
|
1841.000
|
991.0000
|
1250.000
|
925.0000
|
Minimum
|
1524.000
|
669.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
Std. Dev.
|
104.7391
|
73.71526
|
210.4353
|
139.1797
|
Skewness
|
-0.362848
|
0.273891
|
-2.920108
|
-5.568929
|
|
1.461271
|
2.841433
|
14.96961
|
34.33461
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
4.944466
|
0.555565
|
303.0237
|
1889.263
|
Probability
|
0.084396
|
0.757462
|
0.000000
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
Observations
|
41
|
41
|
41
|
41
|
|
|
|
|
|
Annexe 2 : Racine unitaire ADF LPIBr
en différnce seconde
ADF Test Statistic
|
-6.481552
|
1% Critical Value*
|
-3.6171
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9422
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6092
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LPIBR,3)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/17/06 Time: 23:31
|
Sample(adjusted): 1964 2000
|
Included observations: 37 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LPIBR(-1),2)
|
-1.761614
|
0.271789
|
-6.481552
|
0.0000
|
D(LPIBR(-1),3)
|
0.269822
|
0.162246
|
1.663044
|
0.1055
|
C
|
-0.019758
|
2.118724
|
-0.009325
|
0.9926
|
R-squared
|
0.716122
|
Mean dependent var
|
-0.108108
|
Adjusted R-squared
|
0.699423
|
S.D. dependent var
|
23.50270
|
S.E. of regression
|
12.88533
|
Akaike info criterion
|
8.027661
|
Sum squared resid
|
5645.082
|
Schwarz criterion
|
8.158276
|
Log likelihood
|
-145.5117
|
F-statistic
|
42.88481
|
Durbin-Watson stat
|
2.097458
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Annexe 3 : Racine unitaire ADF LINV
en différence première
ADF Test Statistic
|
-1.202761
|
1% Critical Value*
|
-3.6117
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9399
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6080
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LINV,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/17/06 Time: 23:36
|
Sample(adjusted): 1963 2000
|
Included observations: 38 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LINV(-1))
|
-1.178055
|
0.979459
|
-1.202761
|
0.2371
|
D(LINV(-1),2)
|
0.330293
|
0.614467
|
0.537528
|
0.5943
|
C
|
-21.93267
|
35.03349
|
-0.626049
|
0.5353
|
R-squared
|
0.053115
|
Mean dependent var
|
-31.68421
|
Adjusted R-squared
|
-0.000992
|
S.D. dependent var
|
209.2031
|
S.E. of regression
|
209.3069
|
Akaike info criterion
|
13.60114
|
Sum squared resid
|
1533328.
|
Schwarz criterion
|
13.73042
|
Log likelihood
|
-255.4216
|
F-statistic
|
0.981661
|
Durbin-Watson stat
|
1.132918
|
Prob(F-statistic)
|
0.384767
|
Annexe 4 : Racine unitaire ADF
LEXPAGRI en différence première
ADF Test Statistic
|
-5.930928
|
1% Critical Value*
|
-3.6117
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9399
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6080
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LEXPAGRI,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/17/06 Time: 23:39
|
Sample(adjusted): 1963 2000
|
Included observations: 38 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LEXPAGRI(-1))
|
-1.768585
|
0.298197
|
-5.930928
|
0.0000
|
D(LEXPAGRI(-1),2)
|
0.114884
|
0.167338
|
0.686537
|
0.4969
|
C
|
8.908500
|
10.19392
|
0.873903
|
0.3881
|
R-squared
|
0.795958
|
Mean dependent var
|
-0.026316
|
Adjusted R-squared
|
0.784298
|
S.D. dependent var
|
133.7132
|
S.E. of regression
|
62.10136
|
Akaike info criterion
|
11.17107
|
Sum squared resid
|
134980.3
|
Schwarz criterion
|
11.30035
|
Log likelihood
|
-209.2503
|
F-statistic
|
68.26656
|
Durbin-Watson stat
|
2.062990
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Annexe 5 : Racine unitaire ADF LPOP
à niveau
ADF Test Statistic
|
-1.061885
|
1% Critical Value*
|
-3.6067
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9378
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6069
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LPOP)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/17/06 Time: 23:42
|
Sample(adjusted): 1962 2000
|
Included observations: 39 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LPOP(-1)
|
-0.857560
|
0.807582
|
-1.061885
|
0.2954
|
D(LPOP(-1))
|
-40.20157
|
45.85345
|
-0.876740
|
0.3864
|
C
|
841.1190
|
635.3039
|
1.323963
|
0.1939
|
R-squared
|
0.101601
|
Mean dependent var
|
-20.76923
|
Adjusted R-squared
|
0.051690
|
S.D. dependent var
|
148.6043
|
S.E. of regression
|
144.7127
|
Akaike info criterion
|
12.86118
|
Sum squared resid
|
753903.2
|
Schwarz criterion
|
12.98915
|
Log likelihood
|
-247.7930
|
F-statistic
|
2.035639
|
Durbin-Watson stat
|
1.097639
|
Prob(F-statistic)
|
0.145361
|
Annexe 6 : Test de
cointégration entre les variables
Date: 09/17/06 Time: 23:44
|
Sample: 1960 2000
|
Included observations: 39
|
Test assumption: Linear deterministic trend in the data
|
|
|
|
|
Series: LPIBR LEXPAGRI LINV LPOP
|
Lags interval: 1 to 1
|
|
Likelihood
|
5 Percent
|
1 Percent
|
Hypothesized
|
Eigenvalue
|
Ratio
|
Critical Value
|
Critical Value
|
No. of CE(s)
|
0.472213
|
51.80321
|
47.21
|
54.46
|
None *
|
0.380059
|
26.87977
|
29.68
|
35.65
|
At most 1
|
0.187114
|
8.232652
|
15.41
|
20.04
|
At most 2
|
0.003921
|
0.153235
|
3.76
|
6.65
|
At most 3
|
*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%)
significance level
|
|
|
|
|
L.R. test indicates 1 cointegrating equation(s) at 5%
significance level
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unnormalized Cointegrating Coefficients:
|
LPIBR
|
LEXPAGRI
|
LINV
|
LPOP
|
|
-0.008524
|
-0.002784
|
0.002895
|
0.016722
|
|
-0.002900
|
0.000573
|
0.003258
|
-0.005340
|
|
-0.003567
|
0.002147
|
0.001212
|
0.006204
|
|
-0.000450
|
-0.000273
|
0.001777
|
0.000911
|
|
|
|
|
|
|
Normalized Cointegrating Coefficients: 1 Cointegrating
Equation(s)
|
|
|
|
|
LPIBR
|
LEXPAGRI
|
LINV
|
LPOP
|
C
|
1.000000
|
0.326583
|
-0.339612
|
-1.961734
|
79.61827
|
|
(0.07242)
|
(0.05549)
|
(0.21960)
|
|
|
|
|
|
|
Log likelihood
|
-793.0747
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized Cointegrating Coefficients: 2 Cointegrating
Equation(s)
|
|
|
|
|
LPIBR
|
LEXPAGRI
|
LINV
|
LPOP
|
C
|
1.000000
|
0.000000
|
-0.828232
|
0.408483
|
-1181.227
|
|
|
(0.23525)
|
(1.03719)
|
|
0.000000
|
1.000000
|
1.496156
|
-7.257616
|
3860.714
|
|
|
(0.73773)
|
(3.25261)
|
|
|
|
|
|
|
Log likelihood
|
-783.7511
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized Cointegrating Coefficients: 3 Cointegrating
Equation(s)
|
|
|
|
|
LPIBR
|
LEXPAGRI
|
LINV
|
LPOP
|
C
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
-3.476842
|
1298.598
|
|
|
|
(0.50070)
|
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
-0.238990
|
-618.9528
|
|
|
|
(0.78459)
|
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
-4.691107
|
2994.118
|
|
|
|
(0.86003)
|
|
|
|
|
|
|
Log likelihood
|
-779.7114
|
|
|
|
Annexe 7 : Equation de long terme
Dependent Variable: LPIBR
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/17/06 Time: 23:49
|
Sample: 1960 2000
|
Included observations: 41
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LEXPAGRI
|
0.278712
|
0.141225
|
1.973527
|
0.0559
|
LINV
|
0.817765
|
0.102929
|
7.944928
|
0.0000
|
LPOP
|
-1.034803
|
0.159233
|
-6.498672
|
0.0000
|
C
|
1503.466
|
148.2300
|
10.14279
|
0.0000
|
R-squared
|
0.668999
|
Mean dependent var
|
1705.634
|
Adjusted R-squared
|
0.642161
|
S.D. dependent var
|
104.7391
|
S.E. of regression
|
62.65457
|
Akaike info criterion
|
11.20562
|
Sum squared resid
|
145247.0
|
Schwarz criterion
|
11.37280
|
Log likelihood
|
-225.7152
|
F-statistic
|
24.92739
|
Durbin-Watson stat
|
0.652405
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Annexe 8 : Test d'autocorrelation
des erreurs de long terme
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
18.39860
|
Probability
|
0.000003
|
Obs*R-squared
|
21.01315
|
Probability
|
0.000027
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/18/06 Time: 00:10
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LEXPAGRI
|
-0.030711
|
0.102881
|
-0.298511
|
0.7671
|
LINV
|
-0.073692
|
0.074944
|
-0.983301
|
0.3322
|
LPOP
|
0.054081
|
0.114669
|
0.471627
|
0.6401
|
C
|
57.34653
|
107.2221
|
0.534839
|
0.5961
|
RESID(-1)
|
0.459261
|
0.160458
|
2.862179
|
0.0071
|
RESID(-2)
|
0.359763
|
0.162870
|
2.208897
|
0.0338
|
R-squared
|
0.512516
|
Mean dependent var
|
-1.89E-13
|
Adjusted R-squared
|
0.442875
|
S.D. dependent var
|
60.25923
|
S.E. of regression
|
44.97797
|
Akaike info criterion
|
10.58468
|
Sum squared resid
|
70805.61
|
Schwarz criterion
|
10.83545
|
Log likelihood
|
-210.9860
|
F-statistic
|
7.359440
|
Durbin-Watson stat
|
1.659593
|
Prob(F-statistic)
|
0.000084
|
Annexe 9 : Modèle des MCE
Dependent Variable: DIFLPIBR2
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/18/06 Time: 00:01
|
Sample(adjusted): 1962 2000
|
Included observations: 39 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
DIFLEXPAGRI
|
0.045239
|
0.021315
|
2.122383
|
0.0414
|
LPOP
|
-0.120974
|
0.038022
|
-3.181675
|
0.0032
|
LPIBR2
|
0.700440
|
0.128673
|
5.443582
|
0.0000
|
LIPBR1
|
-0.676314
|
0.131462
|
-5.144575
|
0.0000
|
DIFLINV
|
0.092592
|
0.027537
|
3.362421
|
0.0020
|
C
|
68.02844
|
29.60514
|
2.297859
|
0.0280
|
R-squared
|
0.590415
|
Mean dependent var
|
-0.384615
|
Adjusted R-squared
|
0.528356
|
S.D. dependent var
|
13.95220
|
S.E. of regression
|
9.581859
|
Akaike info criterion
|
7.498259
|
Sum squared resid
|
3029.797
|
Schwarz criterion
|
7.754191
|
Log likelihood
|
-140.2160
|
F-statistic
|
9.513860
|
Durbin-Watson stat
|
2.116238
|
Prob(F-statistic)
|
0.000011
|
Annexe 10 : Test d'autocorrelation
des erreurs du MCE
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
1.298710
|
Probability
|
0.287319
|
Obs*R-squared
|
3.015093
|
Probability
|
0.221453
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
Dependent Variable: RESID
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/18/06 Time: 00:03
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
DIFLEXPAGRI
|
0.013339
|
0.024866
|
0.536428
|
0.5955
|
LPOP
|
-0.032721
|
0.043066
|
-0.759775
|
0.4531
|
LPIBR2
|
-0.444373
|
0.307799
|
-1.443710
|
0.1589
|
LIPBR1
|
0.466509
|
0.321533
|
1.450892
|
0.1569
|
DIFLINV
|
0.020951
|
0.030348
|
0.690357
|
0.4951
|
C
|
-13.41853
|
30.51003
|
-0.439807
|
0.6631
|
RESID(-1)
|
-0.639902
|
0.427399
|
-1.497202
|
0.1445
|
RESID(-2)
|
-0.361269
|
0.256597
|
-1.407921
|
0.1691
|
R-squared
|
0.077310
|
Mean dependent var
|
-1.04E-13
|
Adjusted R-squared
|
-0.131039
|
S.D. dependent var
|
8.929250
|
S.E. of regression
|
9.496286
|
Akaike info criterion
|
7.520361
|
Sum squared resid
|
2795.563
|
Schwarz criterion
|
7.861604
|
Log likelihood
|
-138.6470
|
F-statistic
|
0.371060
|
Durbin-Watson stat
|
1.914406
|
Prob(F-statistic)
|
0.912155
|
Annexe 11 : Données
obs
|
LPIBR
|
LEXPAGRI
|
LINV
|
LPOP
|
1960
|
1524
|
751
|
875
|
808
|
1961
|
1544
|
790
|
911
|
810
|
1962
|
1549
|
801
|
913
|
813
|
1963
|
1554
|
811
|
920
|
816
|
1964
|
1557
|
788
|
917
|
818
|
1965
|
1568
|
813
|
901
|
821
|
1966
|
1594
|
870
|
904
|
824
|
1967
|
1596
|
878
|
908
|
826
|
1968
|
1594
|
858
|
916
|
829
|
1969
|
1596
|
835
|
874
|
831
|
1970
|
1599
|
865
|
943
|
834
|
1971
|
1601
|
835
|
886
|
837
|
1972
|
1602
|
851
|
781
|
839
|
1973
|
1603
|
762
|
919
|
842
|
1974
|
1599
|
696
|
895
|
845
|
1975
|
1657
|
785
|
1067
|
847
|
1976
|
1685
|
825
|
1104
|
850
|
1977
|
1704
|
835
|
1133
|
852
|
1978
|
1726
|
766
|
1164
|
856
|
1979
|
1747
|
772
|
1185
|
859
|
1980
|
1766
|
869
|
1203
|
862
|
1981
|
1778
|
817
|
1203
|
865
|
1982
|
1787
|
718
|
1204
|
869
|
1983
|
1791
|
873
|
1151
|
872
|
1984
|
1784
|
754
|
1010
|
875
|
1985
|
1785
|
823
|
1147
|
878
|
1986
|
1785
|
669
|
1134
|
882
|
1987
|
1785
|
810
|
1110
|
885
|
1988
|
1788
|
759
|
1157
|
888
|
1989
|
1788
|
818
|
1140
|
891
|
1990
|
1787
|
824
|
1144
|
895
|
1991
|
1787
|
775
|
1152
|
898
|
1992
|
1786
|
859
|
1121
|
901
|
1993
|
1786
|
745
|
1114
|
905
|
1994
|
1808
|
928
|
1172
|
908
|
1995
|
1807
|
916
|
1148
|
911
|
1996
|
1813
|
949
|
1180
|
914
|
1997
|
1817
|
916
|
1193
|
918
|
1998
|
1827
|
957
|
1250
|
921
|
1999
|
1836
|
981
|
1202
|
925
|
2000
|
1841
|
991
|
0
|
0
|
Table des matières
Dédicace.....................................................................................................................4
Remerciements................................................................................5
Sigles et
abréviations.........................................................................7
Page
d'avertissement.........................................................................9
Sommaire......................................................................................10
Introduction
générale........................................................................11
Chapitre premier : les subventions à
l'exportation et les tentatives de négociations
régionale et
internationale..............................................13
Introduction.....................................................................................13
1.5 Rappel sur la théorie de la
protection...................................................13
1.5.1 Protection en
général..................................................................13
1.1.1. A Effets des droits de douane sur le marché des
biens protégés..................14
1.1.1. A. a Perte et gain : la méthode des
surplus..........................................14
1.1.1. A. b Evaluation de la
perte.............................................................15
1.1.1. B Les effets des restrictions
quantitatives............................................15
1.1.1. C Effets d'une subvention à la
production...........................................16
1.1.1. D Effets d'une subvention à
l'exportation...........................................17
1.1.1. E Le
Dumping...........................................................................18
1.1.1. F Les autres obstacles non
tarifaires..................................................19
1.5.2 Les subventions mondiales selon
l'OMC...........................................19
1.1.2. A La notion de
subvention.............................................................19
1.1.2. B Les catégories de
subvention........................................................20
1.1.2. C Les subventions à l'agriculture et les
engagements de réduction...............20
1.1.2. C. a Les subventions à la production et les
engagements de réduction...........21
1.1.2. C. b Les subventions à l'exportation et les
tentatives de réduction...............21
1.6 Les positions de négociations à l'OMC vis
à vis des subventions et les solutions
préconisées..................................................................................22
1.6.1 Aperçu sur
l'OMC.....................................................................22
1.6.2 Les positions de négociations à l'OMC et les
solutions préconisées ...........24
1.7 Les accords bilatéraux avec l'union
européenne........................................25
1.7.1 Les accords
UE/ACP............................................................... ...25
1.7.2 Les accords
UE/CEDEAO...........................................................26
1.8 Les décisions rendues par l'organe de règlement
des différends sur les subventions américaines du
coton......................................................................28
1.8.1 La portée de la
décision...............................................................29
1.8.2 Les effets sur les producteurs
africains.............................................30
Conclusion
.......................................................................................32
Chapitre deuxième: Les
caractéristiques de l'agriculture africaine en général et
nigérienne en particulier par rapport au commerce
international.........................33
Introduction......................................................................................33
2.3 L'importance de l'agriculture dans les économies
sous-développées...............33
2.3.1 L'agriculture, secteur moteur des économies
sous-développées.................33
2.3.2 Contribution de l'agriculture à la croissance
économique de la zone
UEMOA.................................................................................35
2.3.3 L'agriculture, problèmes et perspectives pour un
développement durable.....38
2.3.3.1 Problèmes de l'agriculture ouest
africaine..........................................38
2.3.3.2 Perspectives pour un développement durable
.....................................40
2.4 Les principales productions africaines et nigériennes
en particulier................40
2.4.1 Les cultures vivrières
..................................................................40
2.4.2 Les cultures
commerciales............................................................42
2.4.3 Les autres
cultures.....................................................................46
2. 3 La structure commerciale des produits agricoles de la zone
UEMOA............46
2.3.1 La structure et l'évolution des importations des
produits agricoles.............46
2.3.2 La structure et l'évolution des exportations des
produits agricoles..............47
2.3.3 Les partenaires commerciaux de la
zone............................................47
2.4 L'évaluation de la compétitivité du
secteur agricole nigérien....................48
2.4.1 L'évolution de la compétitivité du
secteur agricole nigérien.....................48
2.4.2 Performance extérieure du secteur agricole
nigérien : évaluation ex post .....49
Conclusion.......................................................................................55
Chapitre troisième: Les gains et les pertes
liés aux subventions à l'exportation des produits agricoles dans
les pays en voie de développement en général et du Niger
en
particulier.......................................................................................56
Introduction....................................................................................56
3. 1 Les négociations du cycle de Doha sur l'accès
aux marchés.......................56
3.1.1 Faire de Doha un cycle de développement
.......................................56
3.1.2 L'accès aux
marchés..................................................................57
3.2 Les produits agricoles nigériens qui font l'objet de
subventions et ceux de l'Afrique susceptibles d'être lésés
...............................................................58
3.3 Les pertes en terme de croissance économique des
subventions à l'exportation des produits agricoles des pays en
développement en générale et du Niger en
particulier...............................................................................60
3.3.1 Analyse
théorique.....................................................................60
3.3.1.1 Les différents types de
subvention..................................................60
3.3.1.2 Les facteurs explicatifs de la demande de subvention dans
un pays...........61
3.3.1.3 Les avantages et les limites des subventions sur les
droits de douane.........62
3.3.1.4 Les objectifs visés par la politique des
subventions dans les pays du Nord...63
3.3.1.5 Les effets des
subventions............................................................63
3.3.2 La difficulté d'analyse des effets des subventions
au plan pratique.............65
3.3.3 Etude de l'impact des subventions à l'exportation
des produits agricoles à la croissance
économique..............................................................................65
3.3.3.1 Estimation du
modèle..................................................................66
3.3.3.2 Interprétation des
résultats............................................................70
3.3.3.2. a Les résultats du modèle de long
terme...........................................70
3.3.3.2. b Les résultats du modèle de court
terme..........................................71
Conclusion.......................................................................................71
Conclusion
générale...................................................................................................72
Bibliographie....................................................................................74
Liste des
tableaux.......................................................................................................76
Liste des
graphiques...........................................................................77
Annexes
.......................................................................................................................78
* 1 Regroupe 8 Etats :
Bénin Burkina Faso Cote d ivoire Guinée Bissau Mali
Niger Sénégal Togo
* 2Groupe de personnes
puissantes pouvant déstabiliser économiquement un régime
politique
|