WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact des subventions à l'exportation des produits agricoles sur la croissance economique des pays en voie de développement: Cas du Niger

( Télécharger le fichier original )
par Fatchima MAHAMAN
Université Abdou Moumouni de Niamey-Niger - Maitrise 2006
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

REPUBLIQUE DU NIGER

MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE

UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DE NIAMEY

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET JURIDIQUES

(FSEJ)

DEPARTEMENT D'ECONOMIE

CENTRE INTERNATIONAL POUR LE COMMERCE ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES

(Option Economie générale)

THEME :

IMPACT DES SUBVENTIONS A L'EXPORTATION DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT : CAS DU NIGER

PRESENTE ET SOUTENU PAR : SOUS LA DIRECTION DE :

MAHAMAN FATCHIMA M. TARNO MAMANE

Assistant à la FSEJ

Année académique

2005-2006

Mémoire subventionné par :

Dans son programme d'Aide à la Formation aux Etudiants francophones d'Afrique, pour une meilleure connaissance du système Commercial Multilatéral

Edition 2005 - 2006

Présentation

L'objectif du projet Aide à la Formation est de permettre aux étudiants francophones en fin d'études, de rédiger un Mémoire de maîtrise sur la problématique de la place de l'Afrique dans le système Commercial Multilatéral, articulée autour des préoccupations de développement Durable. L'objet d'étude proposé est l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la mise en oeuvre de ses différents accords. L'objectif est de susciter dans les universités africaines, un intérêt réel pour les questions commerciales internationales, de participer à leur vulgarisation; et de pouvoir garantir, à plus ou moins moyen terme, l'émergence d'une classe d'intellectuels suffisamment imprégnés des enjeux à l'OMC pour influer sur l'élaboration aussi bien des politiques commerciales au niveau national que des positions de négociations défendues à l'échelle internationale.

Je dédie ce mémoire à :

- Toute ma famille ;

- Mon père Elhadj Maman Dan Indji ;

- Ma mère Souêba Sabiou

- Mon oncle Maman Mahaman Rabiou

L'aboutissement de ce travail a nécessité le concours et l'appui de certaines personnes auxquelles je témoigne ici ma gratitude et mes vifs remerciements.

Ainsi je remercie :

- Tout le personnel de l'ICTSD, pour la subvention de ce mémoire de maîtrise ;

- Elhadj DIOUF, Juriste Chargé de programme affaires africaines pour sa parfaite collaboration et son sens dévoué de communication ;

- L'université Abdou Moumouni de Niamey ;

- Tout le personnel de la FSEJ pour toute l'attention qu'il m'a apportée durant mon cycle particulièrement à :

· Mon directeur de mémoire, Docteur TARNO Mamane pour avoir accepté de me soutenir et m'encadrer pour l'élaboration de ce document malgré ses multiples préoccupations ;

· Docteur WOBA Ali pour le soutien sans cesse qu'il m'a apporté ;

- Tous les étudiants de la FSEJ, en particulier ceux de l'option économie générale ;

- Toutes les personnes physiques, responsables d'institution ou organisme, parents et amis ayant contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail, particulièrement à :

· Monsieur Mahaman Maman Rabiou, ingénieur des eaux et forêts ;

· Monsieur MAKAOU Maman, BCEAO Niger ;

· Monsieur Laouali Ada, représentation du PNUD au Niger ;

- Toutes les personnes morales notamment l'INS, le ministère de l'agriculture et le ministère du commerce.


- ACP : Afrique Caraïbe Pacifique ;

- ALE : Accords de Libre échange ;

- AOC : Afrique de l'Ouest et du Centre ;

- APE : Accords de Partenariat Economique ;

- BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest ;

- CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest ;

- DCV : Direction des Cultures Vivrières ;

- FAO : Food Alimentary Organization ;

- FCFA : Franc de la Communauté Financière d'Afrique ;

- FMI : Fonds Monétaire International ;

- FSEJ : Faculté des Sciences Economiques et Juridiques ;

- GATT : General Agreement on Tarif and Trade ;

- ICTSD : International Center for Trade and Sustainable Development ;

- INS : Institut National de la Statistique ;

- MCE : Modèle à Correction d'Erreur ;

- MDA : Ministère du Développement Agricole ;

- ND : Non Disponible ;

- OMC : Organisation Mondiale du Commerce ;

- OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement ;

- ORD : Organe de Règlement des Différends ;

- OTAN : Organisation Trans-Atlantique Nord

- PIB : Produit Intérieur Brut ;

- PIBr : Produit Intérieur Brut réel ;

- PMA : Pays les Moins Avancés ;

- PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement ;

- RDH : Rapport mondial sur le Développement Humain ;

- RVE : Restrictions Volontaires à l'exportation ;

- SONITEXTIL : Société Nigérienne de Textile ;

- TCER : Taux de Change Effectif Réel ;

- TCNP : Taux de Change Nominal parallèle ;

- UE : Union Européenne ;

- UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ;

- USA : United State of America.

L'UNIVERSITE N'ENTEND NI APPROUVER, NI DESPPROUVER LES OPINIONS CONTENUES DANS CE DOCUMENT, ELLES RESTENT L'OEUVRE DE LEUR PROPRE AUTEUR

Sommaire

Introduction générale........................................................................11

Chapitre premier : les subventions à l'exportation et les tentatives de négociations

régionale et internationale..............................................13

Introduction.....................................................................................13

1.1 Rappel sur la théorie de la protection...................................................13

1.2 Les positions de négociations à l'OMC vis à vis des subventions et les solutions préconisées..................................................................................22

1.3 Les accords bilatéraux avec l'union européenne.......................................25

1.4 Les décisions rendues par l'organe de règlement des différends sur les subventions américaines du coton......................................................................28

Conclusion .......................................................................................32

Chapitre deuxième: Les caractéristiques de l'agriculture africaine en général et nigérienne en particulier par rapport au commerce international.........................33

Introduction......................................................................................33

2.1 L'importance de l'agriculture dans les économies sous-développées...............33

2.2 Les principales productions africaines et nigériennes en particulier................40

2.3 La structure commerciale des produits agricoles de la zone UEMOA.............46

2.4 L'évaluation de la compétitivité du secteur agricole nigérien........................48

Conclusion.......................................................................................55

Chapitre troisième: Les gains et les pertes liés aux subventions à l'exportation des produits agricoles dans les pays en voie de développement en général et du Niger en particulier.................................................................................... ....56

Introduction.................................................................................... .56

3. 1 Les négociations du cycle de Doha sur l'accès aux marchés....................... .56

3.2 Les produits agricoles nigériens qui font l'objet de subventions et ceux de l'Afrique susceptibles d'être lésés .........................................................................58

3.3 Les pertes en terme de croissance économique des subventions à l'exportation des produits agricoles des pays en développement en générale et du Niger en particulier....................................................................................60

Conclusion.......................................................................................71

Conclusion générale...................................................................................................72

Bibliographie....................................................................................74

Introduction générale

En dépit de son énorme potentiel, l'Afrique a vu sa part du commerce mondial rétrécir de façon quasi-exponentielle ces dernières décennies. Etant la seule partie au monde qui n'a pas su augmenter le niveau du bien être de sa population en majorité jeune, elle se trouve aujourd'hui confrontée à un défi autrement plus complexe, gagner sa place dans le système commercial multilatéral pour tirer profit de la libéralisation des échanges. La réalisation d'un tel objectif passe cependant par une révision en profondeur des règles pour les moins iniques, qui encadrent le système commercial mondial, ainsi que par l'adoption d'un consensus politique global sur la question.

Assurer un commerce équitable est le plus grand défi du système commercial multilatéral pour que tous les pays bénéficient du processus de libéralisation de l'économie mondiale.

Les théories du commerce extérieur comme facteur de croissance économique font ressortir l'importance du commerce international dans les activités économiques d'un pays. Les relations économiques internationales et le rapport de force permettent de classer les pays en deux grandes catégories: les pays développés dits pays du Nord et les pays en développement dits pays du Sud.

L'objectif d'une croissance élevée ou le maintien d'un rythme de croissance est une préoccupation à laquelle n'échappe aucune nation, qu'elle soit développée ou en développement. Les pays en développement ont dans leur majorité des économies basées essentiellement sur l'agriculture car cette activité occupe une place importante dans les stratégies de développement. Elle est la principale préoccupation de l'écrasante majorité de la population active.

Le Niger, à l'instar des autres pays africains, est un pays où l'agriculture est au centre de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté. L'agriculture est considérée comme un secteur sensible tant dans les pays développés que dans les pays en développement.

Depuis 2003, elle fait sujet de tension dans les négociations à l'OMC et les subventions constituent l'élément essentiel de politique économique sur cette filière.

Quels sont les impacts des subventions du Nord sur les économies sous-développées et particulièrement celle du Niger?

Nous allons nous limiter expressément dans notre étude aux pays de la CEDEAO qui ont presque les mêmes structures économiques que le Niger, et avec qui certains partagent une union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA1(*) ).

L'objectif général est d'évaluer l'impact des subventions à l'exportation des produits agricoles sur les économies sous-développées.

Cet objectif général sera atteint à travers trois objectifs spécifiques:

1- Les subventions à l'exportation : politique économique discriminatoire;

2- L'agriculture, secteur moteur des économies des pays d'Afrique;

3- L'agriculture du Niger: problèmes et perspectives d'avenir pour un développement durable.

Notre travail sera subdivisé en trois chapitres qui sont:

-Chapitre premier: les subventions à l'exportation et les tentatives de négociations régionales et internationales;

-Chapitre deuxième: les caractéristiques de l'agriculture africaine en général et nigérienne en particulier par rapport au commerce international;

-Chapitre troisième: les gains et les pertes des subventions à l'exportation des produits agricoles dans les pays en développement en général et du Niger en particulier.

L'hypothèse de recherche est que les subventions à l'exportation ont un effet négatif sur la croissance économique du Niger.

La méthodologie à utiliser est une analyse descriptive avec des tableaux, graphiques et modèles économétriques à l'appui.

Chapitre premier: Les subventions à l'exportation et les tentatives de négociations régionales et internationales

Introduction

Pour s'insérer harmonieusement dans l'économie mondiale et tirer pleinement profit de l'expansion du commerce international, les petites économies ouvertes sur l'extérieur se doivent d'orienter leurs stratégies vers le renforcement de la compétitivité des secteurs qui sont supposés comme des secteurs moteurs pour leur croissance économique. Mais ces pays voient leurs efforts s'anéantir face aux politiques discriminatoires des pays du Nord. La politique des subventions des pays du Nord est un frein à l'expansion du commerce international des pays du Sud.

1.1 Rappel sur la théorie de la protection

Au sens large, le protectionnisme désigne toutes les interventions de l'Etat portant sur le commerce extérieur du pays, qu'il s'agisse de l'érection de barrières destinées à limiter les importations ou encore d'aides apportées aux exportateurs pour pénétrer sur les marchés étrangers. Les effets de ces actions, qui constituent des entraves au libre échange, dépendent de la structure des marchés concernés. Dans un système de concurrence, la collectivité nationale est toujours perdante, mais cette perte varie selon le type d'obstacles choisi par l'Etat.

1.1.1 La protection en général

Un gouvernement peut limiter les importations de produits étrangers de plusieurs façons. Il peut utiliser les droits de douane, les contingentements, les subventions, les normes, les licences d'importations. Il peut également attribuer systématiquement les marchés publics aux entreprises nationales. Même si le droit de douane est moins utilisé de nos jours, son analyse permet de saisir les effets complexes de la protection sur l'activité nationale et étrangère. Cela justifie son étude préalable, les autres types de mesure protectionniste étant envisagés par comparaison avec les droits de douane. On supposera que les marchés sont en concurrence pure et parfaite.

A/ Effets des droits de douane sur le marché des biens protégés

a/ Perte et gain: la méthode des surplus

Supposons qu'un pays importe un bien, s'il pratique le libre échange avec l'extérieur, s'il n'existe pas de coût de transport et si le bien importé est un substitut parfait du bien produit par le pays, le prix domestique de ce bien est égal au prix étranger. Si le prix domestique augmente, les producteurs nationaux en offrent plus et les consommateurs en demandent moins, ce qui réduit les importations. S'ils diminuent, on observe le phénomène inverse.

Si le pays lève un droit de douane de taux t, le prix domestique devient supérieur au prix étranger (payé par le pays à l'arrivée du produit à la frontière) et l'écart dépend de t: prix domestique = (1+t) * prix étranger.

En libre échange c'est le marché mondial qui fixe le niveau du prix.
Si un Etat lève un droit de douane non prohibitif (qui ne supprime pas entièrement les importations), le prix étranger reste inchangé et on observe une élévation du prix domestique. L'augmentation du prix domestique accroît la production nationale, diminue la demande nationale, et réduit les importations. L'Etat bénéficie d'une recette fiscale nouvelle, égale au produit du droit de douane par les importations. La balance commerciale du pays s'améliore, puisque le volume importé se réduit, alors que le prix payé est toujours celui de libre-échange.

Ainsi, les producteurs et l'Etat tirent avantage de la protection et le solde extérieur s'améliore. Mais les consommateurs sont pénalisés puisqu'ils consomment moins et paient plus chère chaque unité consommée, qu'elle soit nationale ou étrangère. Une évaluation des gains et des pertes permet de faire apparaître le résultat net de l'instauration du droit de douane pour le pays. La méthode généralement utilisée pour procéder à cette évaluation est celle des variations de surplus.

Le surplus des consommateurs est constitué par la valeur de la consommation que les consommateurs seraient prêts à payer au-dessus du prix du marché, compte tenu de leur courbe de demande. Le surplus global des consommateurs est égal à la somme des surplus élémentaires.

Les producteurs bénéficient également d'un surplus, égal au surcroît de prix par rapport au coût marginal qu'ils supportent sur chaque unité produite.

Finalement on observe l'existence d'une perte nette pour la collectivité nationale, la diminution du surplus des consommateurs l'emportant sur la hausse du surplus des producteurs.

Par ailleurs, l'étranger est évidemment perdant, puisqu'il exporte vers le pays un volume moindre qu'auparavant, au même prix.

En équilibre partiel, l'instauration d'un droit de douane par un petit pays engendre une perte nette pour le pays lui-même et pour l'étranger.

b/ Evaluation de la perte nette

La perte nette, rapportée au PIB du pays, est égale à:

1 * valeur importée (avant protection) * % de variation du * droit de douane

2 PIB volume importé prix étranger

Cette expression est nécessairement petite, même en cas de droit de douane élevé. Supposons en effet qu'un pays importe un flux en valeur égal à 20% de son PIB, qu'il instaure des droits de douane de 30% sur tous les produits et l'élasticité prix de sa demande d'importation soit de - 1,5, ce qui correspond, en l'occurrence, à une diminution de 45% des importations en volume du pays. La perte nette est alors de 1,35% du PIB, ce qui est faible au regard de l'importance de la transformation que le pays connaît.

Réciproquement, l'abaissement de 30% des droits de douane sur toutes les marchandises n'apporterait qu'un gain net de 1,35% du PIB.

Les études empiriques confirment ce jugement. En particulier, les calculs faits après le Tokyo Round (1973-1979) sur l'hypothèse d'une suppression totale des droits de douane indiquent que le gain aurait été pour les Etats Unis de 0,08% du PIB de 1974 et pour le Canada de 0,19% du PIB de 1974.

En fait les transformations dues aux modifications douanières sont plus profondes que ces résultats ne le laissent supposer. En effet, des effets de redistribution importants existent, certains groupes étant favorisés (les producteurs en cas d'instauration de la protection) au détriment d'autres groupes (les consommateurs en cas de hausse ou d'instauration des droits). De plus, dans cette analyse, les effets de long terme sur la croissance du pays sont ignorés ainsi que la possibilité que les prix étrangers se modifient.

B/ Les effets des restrictions quantitatives

Il y a restriction quantitative lorsque le volume importé est fixé à un niveau inférieur à celui qui résulterait du libre échange. Si c'est le pays importateur qui fixe unilatéralement le volume d'importations, on parle de quota ou de contingentement. Si la limitation résulte d'un accord entre le pays exportateur et le pays importateur, on parle de restriction volontaire à l'exportation (RVE). En fait, la RVE n'est acceptée par le pays exportateur que faute de mieux, celui-ci tentant ainsi de préserver une part de marché en train de se fermer. Les RVE se sont multipliées dans les années quatre vingt. Ainsi les Etats-Unis ont obtenu du japon, en 1981, que celui-ci limite ses exportations de véhicules automobiles sur son territoire à un niveau de 1,68 millions d'unités, pendant plusieurs années (ce niveau atteignait 1,80 millions d'unités en 1980). De même, le Royaume Uni a obtenu de Taiwan et de la Corée une RVE sur le matériel de radio, de télévision et de télécommunications en 1980.

Les effets du contingentement, en supposant que le pays est petit et que la concurrence pure et parfaite existe sur tous les marchés, sont identiques à ceux d'un droit de douane. A cet effet, la perte de surplus des consommateurs est la même et le gain de surplus des producteurs également. Supposons que l'Etat délivre gratuitement aux importateurs des licences d'importations. Dans le cas du contingent, à la différence d'un droit de douane, l'Etat ne reçoit aucun droit de douane mais la rente correspondante est perçue par les importateurs ayant bénéficié des licences.

Dans le cas d'une RVE, l'Etat du pays domestique laisse les exportateurs étrangers vendre sur le marché domestique au prix d'équilibre. Mais dans ce dernier cas, l'équivalence avec la situation résultant d'un droit de douane est moindre que dans le cas du contingentement. En effet, les variations des surplus des consommateurs et des producteurs sont toujours les mêmes, mais la rente cette fois est perçue par les producteurs étrangers. Le pays étranger a donc intérêt à obtenir une RVE qu'à se voir imposer un contingent ou un droit de douane. En revanche, la perte totale du pays est supérieure à celle correspondant au droit ou au contingentement avec licences.

Malgré ce supplément de coût, les RVE sont largement utilisées dans les années 1980 et 1990, car, résultant d'un accord, elles sont acceptées par les firmes exportatrices. Le pays importateur ne risquant pas de subir les actions de représailles, son choix se portera vers les RVE, de préférence à d'autres formes de protection.

C/ Effet d'une subvention à la production

Pour favoriser la production nationale (et donc l'emploi), on peut se contenter de subventionner les producteurs dont les biens sont concurrencés par les importations. Cette mesure entraîne une perte nette, comme le droit de douane, mais moindre. A la place du droit de douane, l'Etat décide d'allouer aux producteurs nationaux une subvention égale aux droits de douane. Cette subvention abaisse le coût marginal. Grâce à cette subvention, les producteurs nationaux produisent le même volume qui aurait été produit avec le droit de douane sans que le prix varie. Celui - ci reste au niveau de libre échange et les consommateurs consomment la même quantité qu'en libre échange. La subvention a accru le surplus des producteurs. Le financement de cette subvention nécessite une contribution de la part de la collectivité nationale. Il y a perte nette, mais cette perte est inférieure à celle induite par le droit de douane.

Dans une optique d'accroissement de la production nationale, la subvention apparaît donc comme une solution meilleure que le droit de douane.

D/ Effet d'une subvention à l'exportation

La subvention à l'exportation crée une distorsion comparable à celle d'un droit de douane mis sur les importations, dans le cas d'un petit pays. Supposons qu'un pays s'ouvre sur l'extérieur. Sa courbe de demande domestique est DD' et sa courbe d'offre domestique est SS' (figure 1). Il s'adapte au prix OP de libre échange et, à ce prix, il exporte la quantité MN. L'Etat attribue une subvention unitaire de montant PP' sur chaque unité exportée. Si les producteurs nationaux exportent, ils reçoivent une recette égale à OP'. Ils n'accepteront donc de vendre aux consommateurs nationaux que si ceux-ci leur paient un prix égal à OP', ce que nous supposons ici. Les producteurs nationaux produisent donc P'R, vendent P'T aux consommateurs et exportent TR.

La recette unitaire des producteurs est passée de OP à OP', ce qui engendre une augmentation de leur surplus de P'RNP. Les consommateurs paient plus cher et consomment moins. Leur perte de surplus est donc de P'TMP. Les contribuables doivent financer la subvention, donc supporter une charge de TRQL. Au total, la collectivité est perdante, pour un montant égal à la surface des deux triangles TML et RQN.

Prix

S'

D

P' T R

P

L M N Q

S

O D2 D1 S1 S2 D' Quantités

Graphique 1 : - subvention à l'exportation

E/ Le dumping

Il y a dumping lorsqu'une entreprise vend sur les marchés étrangers à un prix inférieur au prix domestique ou inférieur au coût de production. Contrairement aux droits de douane, aux restrictions quantitatives et aux subventions, le dumping ne résulte pas d'une décision de l'Etat, mais d'un comportement des firmes. Comme les instruments de la politique commerciale, le dumping constitue une entrave à la concurrence et porte préjudice aux économies étrangères. Cette pratique discriminatoire, condamnée par le GATT, puis par L'OMC, donne lieu à de nombreux conflits commerciaux dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Les firmes des pays les plus développés, en particulier des Etats-Unis et d'Europe, considèrent alors que les pays émergents exportent vers leurs marchés en pratiquant des prix de dumping. Pour tenter de mettre fin à cette situation, elles engagent des enquêtes antidumping, adoptent des mesures de rétorsion et, dans certains cas, déposent des plaintes auprès du GATT, puis de l'OMC.

Le nombre d'enquêtes antidumping augmente sensiblement dans les années 80. D'après Javelot (1998), le nombre d'ouvertures d'enquêtes antidumping émanant des Etats-Unis passe de 28 en moyenne par an entre 1974 et 1979, à 39 entre 1980 et 1990. L'évolution est encore plus nette pour la communauté européenne: 11 en moyenne entre 1974 et 1979 et 37 entre 1980 et 1990. Considérant que les plaintes ne sont pas toujours justifiées, et que les mesures de rétorsion adoptées unilatéralement peuvent être abusives, l'accord de Marrakech ( avril 1994 ) qui crée l'OMC adopte des dispositions destinées à réglementer l'antidumping.

F / Les autres obstacles non tarifaires

Parmi les autres obstacles, on citera les normes, les marchés publics et les manipulations du taux de change.

Les normes de pollution, sanitaires ou techniques adoptées par un pays sont, bien souvent, autant destinées à empêcher les produits de pénétrer sur le marché domestique qu'à protéger le consommateur national. Si les producteurs étrangers peuvent s'adapter aux normes sans supporter un coût élevé, les normes n'ont qu'un effet temporaire. En fait, bien souvent, les normes sont telles que le flux d'importation est totalement supprimé, le coût d'adaptation étant prohibitif.

1.1.2 Les subventions mondiales selon l'OMC

Les accords de l'OMC comprennent essentiellement deux dispositions pour ce qui est des subventions. Il s'agit de l'accord sur les subventions et les mesures compensatoires et de l'accord sur l'agriculture traitant du cas spécifique du secteur agricole.

A/ La notion de subvention

Au titre de l'article premier de l'accord sur les subventions et les mesures compensatoires, une subvention sera réputée existante s'il y a une contribution financière des pouvoirs publics et si un avantage est ainsi conféré. En terme clair pour qu'il ait subvention, trois éléments doivent être réunis, à savoir:

· Une contribution financière;

· L'intervention des pouvoirs publics ou tout autre organisme de leur ressort territorial;

· La nécessité que cette contribution confère un avantage.

Les principales subventions du secteur agricole sont celles liées à la production appelées "soutien interne" et celles liées à l'exportation. Les pouvoirs publics interviennent aussi bien dans la production que dans commercialisation.

B/ Les catégories de subventions

L'accord sur les subventions et les mesures compensatoires de l'OMC distingue trois catégories de subventions. Il s'agit de:

· Les subventions prohibées: ce sont les subventions subordonnées aux résultats à l'exportation et celles subordonnées à l'utilisation de produits nationaux de préférence aux produits importés. De telles subventions ne sauraient être accordées, ni maintenues.

· Les subventions pouvant donner lieu à une action: appelées subventions non prohibées, elles ont des effets défavorables sur un ou plusieurs membres. La plupart des subventions à la production relèvent de cette catégorie. Les externalités négatives que cette forme de subvention peut dégager sont en général de trois types:

- L'effet causé par les importations de produits subventionnés à une branche de production;

- Le préjudice grave aux intérêts d'un membre;

- L'annulation ou compromission d'un avantage.

· Les subventions ne donnant pas lieu à une action: elles sont celles qui ne sont pas spécifiques, entre autre les aides versées aux activités de recherche menée par des entreprises ou par des établissements d'enseignement supérieur ou de recherche, les aides accordées aux régions défavorisées sur le territoire d'un membre, les aides visant à promouvoir l'adaptation d'installations existantes à de nouvelles prescriptions environnementales, imposées par la réglementation ou par la législation qui se traduisent, pour les entreprises par des contraintes plus importantes et une charge financière plus lourde.

C/ Les subventions à l'agriculture et les engagements de réduction

L'agriculture est considérée comme un secteur sensible tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Ainsi ce secteur est traité comme un cas particulier. Des mesures particulières ont été adoptées quant à ce secteur et ce par les différents pays membres de l'OMC.

A ce propos, des engagements de réduction ont été pris en compte par ces pays concernant les subventions dans ce secteur. Les principales subventions du secteur sont celles liées à la production appelées "soutien interne" et celles liées à l'exportation.

a/ Les subventions à la production et les engagements de réduction

Certaines catégories de soutien sont soumises à des engagements de réduction alors que d'autres en sont dispensées, les mesures ne faisant pas l'objet de réduction sont celles qui n'ont aucun effet de distorsion sur les échanges et/ou la production ou du moins leurs effets doivent être minimes. Le contraire soumet les acteurs à des engagements de réduction ou de suppression à terme. Ainsi, le soutien interne se compose en trois catégories avec chacune des caractéristiques spécifiques. Ces différentes catégories de soutien sont:

- La catégorie verte: cette catégorie renferme les mesures de soutien estimées comme n'ayant aucun effet de distorsion sur les échanges et/ou la production, alors ces mesures sont exemptées d'engagement de réduction;

- La catégorie bleue: celle-ci regroupe les mesures de soutien reconnues comme étant des facteurs exerçant des effets de distorsion sur la production et les échanges mais ne faisant pas pour autant l'objet d'engagement de réduction;

- La catégorie orange: celle-là est l'ensemble des mesures de soutien considérées comme ayant des effets de distorsion importants sur la production et les échanges. Donc cette catégorie fait l'objet d'engagement de réduction.

b/ Les subventions à l'exportation et les engagements de réduction

Selon l'accord sur l'agriculture de l'OMC, les subventions à l'exportation suivantes feront l'objet d'engagements de réduction:

· Octroi par les pouvoirs publics ou leurs organismes, de subventions directes, y compris les versements en nature à une entreprise, à une branche de production, à des producteurs d'un produit agricole, à une coopérative et autres associations de ces producteurs ou à un office de commercialisation, subordonné aux résultats à l'exportation;

· Vente ou écoulement à l'exportation, par les pouvoirs publics ou leurs organismes, de stocks de produits agricoles constitués à des fins non commerciales, à un prix inférieur au prix comparable demandé pour le produit similaire aux acheteurs sur le marché intérieur;

· Octroi des subventions pour réduire les coûts de la commercialisation des exportations des produits agricoles ( autres que les services de promotion des exportations et les services consultatifs largement disponibles ), y compris les coûts de manutention, de l'amélioration de la qualité et des coûts de transport et du fret internationaux;

· Subventions aux produits agricoles subordonnées à l'incorporation de ces produits dans les produits exportés;

· Tarifs de transport et fret intérieurs pour des expéditions à l'exportation, établis ou imposés par les pouvoirs publics à des conditions plus favorables que pour des expéditions en trafics intérieurs.

1.2. Les positions de négociation à l'OMC vis-à-vis des subventions et les solutions préconisées.

Les pays d'Afrique caraïbes pacifiques (ACP) sont engagés dans deux processus de négociations parallèles d'une importance cruciale pour leurs échanges et leurs politiques agricoles. D'un côté, les négociations multilatérales sous l'égide de l'OMC et de l'autre, les négociations bilatérales avec l'UE sur les accords de partenariat économique.

1.2.1 Aperçu sur l'OMC

C'est avec la révolution industrielle que naissent les bases du développement du commerce international. Des économistes comme les anglais Adam Smith et David Ricardo furent les premiers pionniers au 19e siècle à explorer les fondements du commerce international dans le cadre de leur plaidoyer en faveur du libre échange. A travers les concepts « d'avantages absolus » et « d'avantages comparatifs », les (2) économistes anglais démontrent respectivement que le commerce international soutenu par le libre échange est un jeu à somme nulle et bénéfique pour tous les échangistes. Ils sont appuyés dans leur conception par J S Mill qui précise que la répartition de gain total de l'échange est basée sur les relations de demande. Suite à toutes ces démonstrations, en 1947 fut signé l'Accord Général sur les Tarifs et le Commerce (GATT) par les pays industrialisés capitalistes de l'époque. Comme dans tout mouvement humain, les libre-échangistes sont contrés à l'époque par des économistes anti-libéraux. Ceux-ci soutiennent par la thèse de l'échange inégal et celle de l'impérialisme l'iniquité du libre-échange. Les travaux d'Hobson et d'Hilferding au 19e siècle furent les premières critiques qui démontrent que le commerce international n'est pas source de gain pour tous les co-échangistes mais au contraire celle de « l'exploitation » de certaines nations par d'autres. Ainsi, Lénine développe la thèse de l'impérialisme dans « l'impérialisme, stade suprême du capitalisme ». Par la suite, la deuxième vague de critique basée sur les théories de « l'échange inégal » stipule que le commerce international n'est qu'une forme de pillage des tiers-nations par les nations industrialisées capitalistes. Il ressort de cette assertion qu'il n'existe pas d'avantages comparatifs pour de nombreux petits pays engagés dans une « croissance  appauvrissante ». Dans les années 50, la critique se poursuit avec l'analyse de « l'échange inégal » développé par le brésilien Raoul PREBISH. Il avance la thèse de la détérioration des termes de l'échange entre les « développés » et les « non développés » à partir d'une étude sur l'Amérique Latine de 1876 à 1938. Aujourd'hui, nous assistons au triomphe du capitalisme avec une mondialisation de l'économie fondée sur l'éloge de l'économie de marché et de libre-échange. C'est ainsi que sous l'incitation des institutions de Brettons Wood à l'époque soutenue au plan politique par le président Ronald REAGAN des Etats Unis et le premier Ministre anglais Margaret TEACHER que se développent les trois principes fondamentaux du commerce international que sont :

- la libéralisation de l'économie ;

- la non discrimination ;

- le refus d'un encouragement inéquitable des exportations.

L'objectif principal de ces principes est de rendre l'économie mondiale encore plus intégrative au marché dans un souci de mondialisation. Dans l'ensemble, les interventions du GATT ont réussi mais partiellement. Elles ont pu réduire les droits de douane sans pour autant enregistrer le même succès quant à la suppression des obstacles non tarifaires. Ainsi la protection de l'agriculture à travers les mesures des normes et les subventions sont demeurées. Ces insuffisances donnent naissance à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en remplacement du GATT en 1994. Cette nouvelle organisation vise sur le plan agriculture et selon l'accord agricole (mise en application le 1er juillet 1995), les objectifs suivants :

- faciliter l'accès au marché ;

- réduire le soutien interne à la production ;

- améliorer la concurrence à l'exportation.

1.2.2 Les positions de négociations à l'OMC et les solutions préconisées

Les enjeux de la négociation multilatérale agricole portent en particulier sur les trois piliers de l'accord sur l'agriculture : (i) l'amélioration de l'accès au marché par la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires ; (ii) les disciplines concernant l'utilisation de soutiens internes afin que les aides attribuées aux agriculteurs n'entraînent pas d'effets de distorsion sur les marchés ; (iii) les disciplines relatives aux soutiens à l'exportation. Quant aux enjeux de la négociation des APE, ils portent principalement sur les produits qui peuvent être exclus des APE, sur le calendrier de mise en oeuvre,mais aussi sur le volet développement qui est censé distinguer un APE d'un accord de libre échange (ALE) classique.

Ainsi lors de la réunion ministérielle de l'OMC de juillet 2004, les solutions suivantes ont été préconisées :

- sur l'agriculture, secteur d'activité de l'essentiel des populations de l'Afrique subsaharienne, malgré les déclarations d'intention des pays développés de supprimer les subventions à l'exportation des produits agricoles qui causent de graves préjudices aux pays pauvres, aucune décision concrète n'a été prise pour fixer un calendrier d'élimination de ces subventions de façon à renforcer la compétitivité de l'agriculture africaine.

- S'agissant du coton, le conseil général avait décidé de son traitement rapide ambitieux et spécifique. Le traitement n'a été ni rapide ni ambitieux encore moins spécifique. Entre juillet 2004 et juillet 2005 les subventions distorsives aux cotonculteurs des pays développés (quelques dizaines de milliers) ont continué à sévir dépassant le milliard de dollars des Etats-Unis tandis que les producteurs de coton d'Afrique au Sud du Sahara ont perdu dans le même temps 450 millions de dollars. Les 15 millions de personnes concernées sont devenues encore plus pauvres, non pas parce qu'ils ont travaillé moins ni qu'ils ont été moins performants au plan de la qualité de leur travail, mais simplement parce que la loi du plus fort continue de prévaloir dans le système des échanges internationaux.

- Sur l'accès aux marchés : une étude d'Oxfam de mars 2002 - la situation n'a guère évolué depuis- montrait que « si l'Afrique accroissait de 1% sa part des exportations mondiales, les 70 milliards de dollars générés représenteraient approximativement le quintuple du montant consenti à la région au titre de l'aide et de la réduction de la dette ». Les programmes de lutte contre la pauvreté s'en trouveraient assurément mieux soutenus. Mais l'accès aux marchés des produits agricoles, de l'Afrique au sud du Sahara notamment, se heurte à des barrières commerciales quasi insurmontables. L'image invoquée par cette étude d'Oxfam est tout à fait parlante à cet égard car elle renvoie à une course d'obstacles où les sportifs les plus faibles doivent sauter les obstacles les plus hauts. « Lorsque les petits agriculteurs ou les ouvriers de l'industrie textile les plus pauvres pénètrent les marché mondiaux, ils se voient opposer des obstacles à l'importation quatre fois plus élevés que ceux auxquels les producteurs des pays riches sont confrontés ». A ce jeu, l'Afrique perd deux milliards de dollars l'an si l'on en croit Oxfam.

- Concernant les tarifs industriels, les membres de l'OMC n'ont pas encore trouvé de consensus sur la formule de réductions tarifaires à appliquer alors que les pays du sud exportateurs de produits de base (sucre, banane, etc) sont de plus en plus inquiets de l'effet de l'érosion des marques préférentielles sur leurs économies.

- Sur les questions de développement non plus, il n'y a pas eu, à proprement parler d'avancée. Si nous pouvons nous féliciter d'initiatives tels que le cadre intégré ou le JITAP qui ont pour objet de renforcer les capacités de production et d'offre des PMA et des pays en développement, nous devons malheureusement déplorer que les engagements des pays développés pour appuyer ces programmes n'ont pas été jusqu'ici respectés. Il n'y a pas de mobilisation effective de ressources financières pour permettre de financer les projets et programmes des pays éligibles afin de leur permettre de mieux intégrer le système commercial multilatéral et de vaincre la pauvreté.

1.3 Les accords bilatéraux avec l'union européenne

L'agriculture est un secteur vital pour les pays ACP. Il représente la principale source de devises pour la plupart des pays ACP et la majorité de la population en dépend directement pour sa subsistance. D'une part, l'UE constitue le principal partenaire commercial pour la plupart des pays ACP, particulièrement en Afrique. C'est pourquoi les réformes des politiques agricoles en cours, comme le processus d'intégration régionale et à présent les négociations APE et agricoles à l'OMC, sont d'une importance cruciale pour les pays ACP.

1.3.1 Les accords UE/ACP

Selon l'UE, les APE serviront de leviers pour le développement, en permettant l'établissement de marchés régionaux efficients et attractifs pour l'investissement. Pour les ACP, les réformes de politique des APE doivent correspondre à leurs propres objectifs de développement et comprendre des mesures visant à renforcer la compétitivité et à atténuer les coûts d'ajustement à la libéralisation des échanges et à l'érosion des préférences, afin qu'ils soient en mesure de réaliser le potentiel du marché dans le cadre des APE. L'UE en convient et déclare que l'accord de partenariat de Cotonou fournit le cadre de développement et de soutien pour les APE. Les négociations visant des engagements contraignants sont actuellement accélérées en vue de la conclusion des APE en 2008, mais il n'y a toujours pas, entre les ACP et l'UE, d'entente mutuelle sur les voies et moyens de garantir, en termes pratiques et opérationnels, que la commission européenne met effectivement en oeuvre sa politique de développement et les engagements découlant de l'accord de partenariat de Cotonou, dans les délais fixés. Les pays ACP se font de plus en plus entendre pour manifester leur mécontentement en ce qui concerne la capacité de la commission européenne à répondre à leurs préoccupations relatives aux questions de développement dans les APE. A la suite de la réunion des négociateurs en chef des régions ACP dans les APE, en octobre, pour l'évaluation des négociations, le président a adressé une lettre au président de la commission européenne pour chercher à rationaliser la situation. Les ACP souhaitent la mise en place des mécanismes opérationnels pour garantir que tous les départements de la commission travaillent de manière cohérente à la réalisation du potentiel de développement des APE.

1 .3.2 Les accords UE/CEDEAO

Réunis les 22 et 23 juillet derniers à Bamako, les ministres du commerce et des finances de la communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), ont bouclé leur concertation sur les futures négociations ACP-UE. Au cours de cette réunion, ils se sont penchés sur un certain nombre de points dont la substance suit :

- Libéralisation effective des politiques agricoles des pays du Nord : dans une déclaration commune publiée à l'issue de deux jours de travaux, les ministres ouest africains réclament le libre accès de tous les produits des pays les moins avancés aux marchés des pays développés. Ils exigent l'élimination de toutes les formes de subvention aux producteurs dans les pays développés, pour les produits destinés à l'exportation qui contribuent à entretenir des flux d'échanges artificiellement compétitifs sur nos marchés et l'instauration d'une discipline sur les crédits à l'exportation. Réclamant l'augmentation du niveau de « minima » d'au moins 10% pour les pays en développement, les ministres de l'espace CEDEAO demandent aussi le maintien et l'assouplissement des conditions de recours à la clause de sauvegarde spéciale dans l'accord sur l'agriculture renégocié.

- Sur le coton : pour le cas spécifique du coton, les ministres du commerce et des finances de la CEDEAO demandent que l'or blanc soit érigé en produit spécial lors de la 5e conférence de l'OMC, prévue en septembre prochain à Cancun. Les ministres exigent la mise en place d'un système de réduction des soutiens à la production cotonnière en vue de leur élimination totale et la prise de mesures transitoires en faveur des pays en développement producteurs de coton, notamment une indemnisation financière pour les pertes de recettes liées aux pratiques de subventions des pays développés.

- Accès aux marchés des produits non agricoles : sur la question de l'accès aux marchés pour les produits non agricoles, les ministres de la CEDEAO soutiennent toute initiative visant à garantir un meilleur accès aux marchés pour les produits non agricoles des pays en développement. Il s'agit plus particulièrement d'un accès en franchise totale des droits, sur une base consolidée, de tous les produits non agricoles en provenance des pays les moins avancés.

- Accords commerciaux régionaux : s'agissant des accords commerciaux régionaux, en prévision de l'APE entre la région Afrique de l'Ouest et l'UE, les ministres réaffirment la nécessité d'assurer une flexibilité suffisante aux pays en développement, partie prenantes à des accords de libre échange ou à des unions douanières comprenant à la fois des pays du Nord et du sud.

Les ministres lancent enfin un appel pressant aux pays développés et aux organisations internationales multilatérales afin que soient mis en place des mécanismes et des instruments financiers de développement appropriés capables d'aider leurs pays à s'adapter et à s'ajuster au processus de libéralisation des marchés.

En 2001 déjà, à Bamako, les ministres du commerce, des finances, de l'intégration et les gouverneurs des banques centrales de la CEDEAO et de l'UEMOA étaient arrivés à un consensus sur la stratégie de l'Afrique de l'ouest dans la conduite des négociations APE avec l'union européenne. L'APE, pour cette sous région, est un instrument de développement économique, de renforcement du processus d'intégration, d'amélioration de la compétitivité des économies et d'ouverture des marchés à l'union européenne. Les Etats membres de la CEDEAO ont ainsi accepté de négocier collectivement un APE avec l'UE. Une attitude qui leur impose de rendre effective leur zone de libre-échange au plutard en fin 2004 et l'union douanière pour fin 2007.

Dans cette logique, une session extraordinaire du conseil des ministres de la CEDEAO se tiendra à Cotonou en fin août 2003 pour accélérer cette évolution en tenant compte des conséquences de l'ouverture des marchés et en mettant en place des programmes de mise à niveau.

La communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest qui regroupe quinze pays est devenue depuis le premier janvier 2000 une zone de libre-échange, statut qui permet, entre autres, la libre circulation des personnes, des services et des capitaux ainsi que la liberté des activités commerciales et industrielles partout sur le territoire de la communauté.

1.4 Les décisions rendues par l'organe de règlement des différends sur les subventions américaines de coton

Entre 1999 et 2003, 25000 producteurs de coton américains ont reçu un total 12,47 milliards de dollars de subventions au coton. Dans le même temps, plus de 10 millions de producteurs d'Afrique de l'Ouest et du Centre (AOC) faisaient face à la baisse de leurs revenus suite à l'effondrement le plus important des cours mondiaux en prix constant depuis 1973.

Si la question des subventions au coton occupe aujourd'hui une place spécifique sur l'agenda de l'OMC, elle le doit à une combinaison de facteurs qui ont permis d'en faire un exemple des enjeux au coeur du cycle de négociations actuel. Le cas du coton démontre qu'en l'état actuel des choses, certains programmes de soutien à l'agriculture au Nord ont un impact important sur le commerce des produits agricoles au dépend des producteurs des pays en développement.

Si bien d'autres produits agricoles sont concernés, le cas du coton est de plus limpide : les montants versés au bénéfice d'une minorité de producteurs américains donnent le vertige et leur impact sur les prix et les échanges internationaux a été légalement confirmé par l'organe de règlement des différends (ORD) de l'OMC. Il est également essentiel de rappeler que les pays qui pourraient bénéficier de règles plus équitables sur le marché du coton font partie des pays les moins avancés. La bataille sur le coton présente la particularité d'être menée en parallèle par le Brésil et un groupe de pays d'Afrique de l'ouest et du centre. Alors que le Brésil a opté pour la voie juridique en déposant une plainte auprès de l'OMC, les pays africains ont adopté une approche politique en imposant la question du coton à l'agenda du cycle de négociations en cours à l'OMC. Toutefois, il semble clair que ces deux approches se complètent parce que permettant de maintenir une pression politique constante sur les Etats-Unis.

1.4.1 La portée de la décision

Une fois le principe de l'illégalité des subventions américaines au coton reconnu, il reste à déterminer quel serait l'impact d'une élimination de ces programmes. Si les conséquences exactes d'un tel retrait varient selon les simulations réalisées, la plupart s'accordent néanmoins pour reconnaître que l'impact sur les prix mondiaux ainsi que sur les exportations américaines serait significatif.

Les estimations présentées par le Brésil devant le groupe spécial ont souligné qu'en l'absence de subventions sur la période 1999-2002, la production de coton américaine aurait été en moyenne moins élevée d'environ 29% tandis que les exportations auraient également diminuées de 41%. De plus, sur la même période, les prix mondiaux du coton auraient été en moyenne plus élevés d'environ 12,6%. Si le Brésil a estimé avoir subi des pertes d'environ 478 millions de dollars en raison des subventions américaines sur la période 1999-2002, les pays d'Afrique producteurs de coton restent les plus durement touchés. En Afrique de l'Ouest uniquement, 10 millions de personnes dépendent du coton pour leur subsistance. Oxfam a ainsi estimé que l'Afrique dans son ensemble perd plus de 400 millions de dollars par an en raison des distorsions sur le marché du coton.

De même, l'élimination des subventions américaines au coton sur la période 2003-2007 permettrait une hausse des prix mondiaux d'environ 10,8%. Cette même étude démontre que les programmes qui ont le plus d'impact sur les prix mondiaux sont le « Step 2 », les prêts à la commercialisation et les paiements anticycliques. Sur cette période, les exportations américaines chuteraient d'environ 44%, créant ainsi de nouvelles opportunités en terme de parts de marché pour les producteurs africains.

Si ces chiffres illustrent le besoin de réformes profondes aux Etats-Unis, et si la décision de l'OMC offre une opportunité à l'administration américaine de revoir ses programmes de soutien sur le coton, le processus de mise en oeuvre de cette décision implique un processus législatif qui risque de retarder l'élimination des programmes mis en cause. Il faut également préciser que même si certains pays africains ont participé à la plainte brésilienne en tant que Tierce partie, ils ne seront pas impliqués lors de la phase de mise en oeuvre de la décision. Cet état de fait souligne les limites de ce statut.

Si le statut du Bénin et du Tchad de participer à la plainte brésilienne en tant que Tierce partie est à remettre dans le contexte plus large de leur stratégie sur le coton, elle illustre également les limites du système de règlements des différends de l'OMC dans sa forme actuelle.

En effet, si la question d'une participation africaine aux côtés du Brésil en tant que partie plaignante s'est effectivement posée en 2002, les obstacles techniques, financiers et surtout politiques inhérents à la participation à un tel processus juridique ont clairement agi comme des barrières à l'engagement des pays d'Afrique de l'ouest et du centre.

Alors que l'ORD en est à sa dixième année d'existence en 2005, et qu'il est régulièrement célébré comme une avancée majeure pour le système commercial multilatéral, il reste important de rappeler qu'aucun PMA n'a encore pris part à une plainte en tant que partie plaignante. Le constat n'est guère différent sur la participation entre 1995 et 2003. Si ces statistiques interrogent et remettent en cause le système de règlement des différents dans sa forme actuelle, elles soulignent également l'importance de la participation du Bénin et du Tchad en tant que Tierce partie dans le cas de la plainte brésilienne.

La participation des pays d'Afrique de l'ouest et du centre à la plainte sur le coton était essentielle pour permettre au groupe spécial de considérer l'impact des subventions américaines au coton au delà du Brésil. Le « mémorandum d'Accord sur les règles et procédures régissant le règlement des différends définit dans son article 10 le statut de Tierce partie. Il y est stipulé que « tout membre qui aura un intérêt substantiel dans une affaire portée devant un groupe spécial aura la possibilité de se faire entendre par ce groupe spécial et de lui présenter des communications écrites. Ces communications seront également remises aux parties au différend et il en sera fait état dans le rapport du groupe spécial ».

1.4.2 Les effets sur les producteurs africains

L'article 13 de l'accord sur l'agriculture, mieux connu sous le nom de « clause de paix » ou de modération, est une disposition qui protège la plupart des subventions agricoles contre des plaintes aux fins de l'accord sur les subventions et les mesures compensatoires pour une période de 9 ans. Si cette clause est désormais échue, elle impose à la partie plaignante de démontrer que les montants des subventions mises en cause sont supérieurs à ceux observés durant l'année de référence (1992).

Dans le cas du coton, le groupe spécial de l'OMC a observé que les niveaux de subventions observées pendant quatre années consécutives (de 1999 à 2002) dépassaient ceux de 1992, et que la plainte brésilienne était par conséquent recevable. Il était des lors possible de considérer la subsistance des arguments du Brésil sur le préjudice sérieux. Cette réclamation du Brésil concerne l'impact des subventions américaines sur les échanges internationaux. Le lien entre la baisse des cours de coton et les subventions américaines est au centre de la plainte brésilienne. Selon les documents soumis par le Brésil, les subventions américaines au coton rehaussent artificiellement les exportations. Par extension, elles mènent à une réduction des prix mondiaux et à une perte des parts de marché pour les autres producteurs. Entre 1998 et 2003, la part des Etats-Unis dans les exportations mondiales de coton est passée de 17% à 42%. Néanmoins ; cette réussite commerciale découle davantage de la générosité du gouvernement que de la compétitivité des producteurs locaux.

En effet, en sus des subventions à l'exportation mises en exergue ci-dessus, les producteurs américains ont également accès à toute une série de programmes de soutien interne :

- Les prêts à la commercialisation : un programme de financement à court terme qui alloue aux producteurs des fonds pour régler leurs dépenses, tout en stockant leur récolte en gage comme caution. Ce programme garantit un revenu de 0,52 dollars par livre de coton produit. Si les prix mondiaux sont inférieurs à ce niveau, le gouvernement américain couvre la différence.

- Les paiements anticycliques, versés sur la base d'un prix indicatif 0,72 dollars par livre. Ces versements permettent de maintenir les niveaux de production indépendamment du niveau des prix mondiaux.

- Enfin, le gouvernement américain propose également aux producteurs de coton des programmes d'assurance subventionnés (contre les mauvaises conditions climatiques, les maladies ou baisse de prix).

Le groupe spécial de l'OMC, confirmé par l'organe d'appel, n'a mis en évidence que trois des programmes évoqués ci-dessus Step 2, paiements anticycliques et prêts à la commercialisation représentant un total de 2,6 milliards de dollars en 2002/03, causaient un préjudice sérieux aux autres pays exportateurs de coton en empêchant une hausse des prix mondiaux dans une mesure notable.

Ni le groupe spécial, ni l'organe d'appel n'ont fixé de date de mise en oeuvre précise pour l'élimination des effets défavorables de ces subventions. Toutefois, l'article 7.9 de l'accord sur les subventions stipule que la partie concernée dispose d'un délai de six mois à compter de la date à laquelle l'ORD adopte le rapport de l'organe d'appel, pour prendre les mesures appropriées pour éliminer les effets défavorables des subventions ou les éliminer. L'ORD ayant adopté les rapports du groupe spécial et de l'organe d'appel sur les subventions des Etats-Unis concernant le coton le 21 mars 2005, les Etats-Unis doivent donc prendre les mesures nécessaires d'ici au 21 septembre 2005.

Conclusion

Les négociations sur les APE et à l'OMC sont d'une importance cruciale pour l'agriculture des pays ACP car elles apportent des changements majeurs dans leur environnement. La préparation des pays ACP est dés lors elle aussi capitale et il est important que les pays ACP prennent l'initiative dans la proposition des positions de négociations et que leurs intérêts soient ainsi mieux défendus et pris en compte. Si les deux négociations apparaissent à première vue très distinctes, l'une se déroulant dans un contexte multilatéral et l'autre dans le cadre des relations bilatérales ACP-UE, elles sont en réalité très liées, ce qui se décide dans une des enceintes des négociations peut en effet avoir des conséquences sur l'autre. Ainsi, les pays ACP doivent veiller à cette articulation entre les deux négociations s'ils veulent défendre au mieux leurs intérêts agricoles et ne pas réduire leurs marges de manoeuvre dans une des négociations en raison des positions prises dans l'autre enceinte de négociation.

Chapitre deuxième : Les caractéristiques de l'agriculture africaine en général et nigérienne en particulier par rapport au commerce international

Introduction

L'Afrique de l'ouest demeure une région profondément agricole, en dépit de la baisse du volume de certaines productions pour lesquelles la région avait occupé une place de choix sur l'échiquier mondial jusqu'à la fin des années 1960 (arachide, café, cacao, huile de palme par exemple). Cependant le constat général qui se dégage est celui d'un secteur peu performant, en panne d'innovation et surtout incapable de s'adopter aux mutations de l'économie mondiale et de l'environnement international.

2.1 L'importance de l'agriculture dans les économies sous développées (cas de l'Afrique de l'ouest

L'agriculture ouest africaine est une composante majeure de l'économie régionale : un produit de 30 milliards de dollars soit une contribution de plus d'un tiers au produit brut régional, avec 65% des actifs, constitue un facteur essentiel de la stabilité sociale. A l'exception de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, la transformation industrielle des matières premières demeure modeste.

L'Afrique de l'ouest totalise une surface cultivée de 55 millions d'ha pour une surface cultivable de 235 millions d'ha. De même, moins de 10% des surfaces irrigables est effectivement irrigué aujourd'hui. A ce jour, l'augmentation de la production agricole régionale résulte globalement de l'accroissement des surfaces cultivées et non d'une croissance de la productivité. Cette tendance devrait se poursuivre.

Tableau 1 : Produit brut régional (84 millions de dollars)

secteur

agriculture

industrie

services

% du PIB

35%

28%

37%

2.1.1 L'agriculture secteur moteur des économies sous développés

En dépit du recul sensible qu'elle a connu ces dernières années, l'agriculture ouest africaine continue d'avoir un poids essentiel dans le tissu économique et social des différents Etats. Le secteur emploie la majorité des actifs ouest africains (60 à 70%). En effet, la proportion rurale (dont l'immense majorité travaille dans le secteur agricole) reste encore importante dans l'ensemble des Etats, avec toutefois de grandes disparités d'un pays à l'autre allant selon le PNUD-RDH 2000 de 41,7% au Cap vert (pays le plus urbanisé) à 82,6% au Burkina Faso. Une bonne partie des populations des villes moyennes continuent de travailler dans le secteur agricole, transformant les périphéries urbaines en des véritables zones de production. Il s'agit là d'une fonction essentielle qui prend une importance significative en cette période de rareté de l'emploi et de pauvreté généralisée. Mais l'agriculture éprouve de plus en plus de difficultés à contenir cette population en nette croissance, et cette situation a tendance à renforcer les migrations intérieures et extérieures. Le secteur agricole a été le principal réceptacle des migrations internationales et continue d'être une des causes des mouvements de population dans la sous région (colonisation agricole). En même temps qu'il constitue l'une des causes de la mobilité de la main d'oeuvre dans la sous région, le secteur agricole apparaît également comme un des facteurs de restructuration de l'espace.

La contribution du secteur agricole à la formation du PIB est partout supérieure à 10%. Elle varie selon le PNUD de 17,4% au Sénégal à 62,4% en Guinée Bissau. Même dans des pays comme le Nigeria qui constitue le premier producteur africain de pétrole, l'agriculture garde une place très importante dans la formation de la richesse national(37,7% en 1999), même si elle ne contribue qu'à concurrence de 1% aux recettes d'exportations de ce pays. Ailleurs, l'agriculture est la principale source de richesse des Etats notamment en devises étrangères. En effet les exportations des produits agricoles participent pour plus de 50% à la formation des recettes d'exportation de la majorité des Etats (exceptions faites du Nigeria et du Cap vert). En Guinée Bissau, les exportations de noix de cajou participent pour 95% aux recettes d'exportation. Au Bénin et au Mali, le coton fournit certaines années respectivement 80% et 70% des recettes d'exportations officielles. Le secteur agricole est ainsi la principale source de devises extérieures de la plupart des Etats de la sous région.

Le secteur agricole a donné naissance dans certains pays à une industrie agro-alimentaire dynamique et de rayonnement régional (au Nigeria, en Côte d'ivoire et dans une certaine mesure au Ghana) ou à un tissu industriel constitué pour l'essentiel d'unités de transformation. Il est donc le moteur du développement de nombreux pays.

Au total, le secteur agricole constitue le poumon de l'économie des pays ouest africains. Il a permis la mise en place d'une économie agro exportatrice dans laquelle la sous région s'est spécialisée au point d'occuper la première place dans la production et l'exportation de certaines cultures. Cette position constitue cependant une des faiblesses majeures de l'économie ouest africaine qui repose sur des secteurs très sensibles à la conjoncture du marché international (volatilité des prix des matières premières, forte propension à la substitution des produits), installant l'agriculture dans un cercle vicieux qui ne favorise pas sa contribution décisive au développement économique et social de la région.

Tableau 2 : Poids du secteur agricole dans l'économie des Etats de L'Afrique de l'Ouest en 1999

 

Population rurale %population totale

PIB agricole en % du PIB total

Bénin

59,3

38,6

Burkina

82,6

33,3

Côte d'Ivoire

54,1

26,0

Guinée Conakry

69,1

22,4

Guinée Bissau

78

62,4

Mali

71,3

46,9

Niger

81,4

41,4

Nigeria

58,2

31,7

Libéria

ND

ND

Gambie

69,9

27,4

Cap-vert

41,7

12,2

Ghana

53,7

36

Togo

67,8

42,1

Sénégal

54,3

17,4

Sierra Léone

64,7

44,2

Source : PNUD, rapport mondial sur le développement humain 2000

2.1.2 Contribution à la croissance économique dans la zone UEMOA

A l'instar des économies des pays sous-développés de la zone UEMOA, le Niger a une économie essentiellement agricole car l'agriculture répond aux besoins de première nécessité. Elle constitue le secteur moteur de l'économie pour la plupart de ces pays puisqu'elle contribue à une part importante dans le PIB et représente le premier secteur générateur de revenu pour la population et pour l'Etat.

Au Mali par exemple, elle contribue pour 45% à la formation du PIB, emploie 80% de la population et procure à l'Etat 75% des recettes d'exportation. La faiblesse des échanges à l'échelle mondiale du Mali (0,02% des importations et moins de 0,01% des exportations globales) contraste avec leur évolution et la modification de la structure de ses exportations. Le déficit commercial de l'année 2001 s'élève à 134,4 millions FCFA contre 204,4 pour 2000. Les perspectives de croissance pour 2002 au sein de l'UEMOA, évaluées à 4,4% ne favoriseront pas le développement du commerce intracommunautaire, à l'exception des hydrocarbures. Seul le renforcement de politique de diversification des produits agricoles et leur transformation locale contribueront à terme à diminuer les importations de céréales et de produits alimentaires et à améliorer les recettes d'exportation et réduire le déficit commercial.

Au Bénin, le secteur emploie environ 55% de la population active et contribue pour 36% de la structure du PIB. Principalement au travers de la filière coton, il participe à hauteur de 15% aux recettes de l'Etat en lui procurant 88% de ses recettes d'exportation. Le commerce extérieur du Bénin est en expansion constante depuis 1990 en terme de valeur des échanges (à l'exception de l'année 2000).

L'année 2002 se caractérise par une tendance à la hausse des exportations, stimulée par une bonne campagne coton (2001/2002) et la poursuite de la croissance des importations, la balance commerciale restant structurellement déficitaire. En 2002, les échanges du Bénin se sont élevés à 1,08 milliards d'Euro, soit une poursuite dans les mêmes proportions de l'augmentation de 11% constatée en 2001. La balance commerciale s'aggrave mais les dégâts sont limités grâce à une augmentation de 25% des exportations, stimulées par une excellente campagne cotonnière et de bons niveaux de production de karité et de cajou en 2001/02.

En outre, en 1997, la part du secteur primaire dans le PIB de Guinée Bissau (53%) s'est accrue en valeur courante, par rapport à 1986 (49%) au détriment du secteur secondaire qui participe pour environ 15% à la constitution du PIB. L'économie agricole occupe plus de 80% de la population active, le riz constituant la principale culture vivrière. L'agriculture commerciale représente 20% du PIB et plus de 90% des recettes d'exportation. La diversification de l'économie dans le secteur primaire reste encore limitée mais est amorcée. Le décollage récent de la production cotonnière (4500 tonnes de coton graine en 1997/1998) devrait se confirmer au cours des prochaines années mais ses effets sur le PIB ou sur la balance commerciale (5% en prévision 1998, environ 10% à terme de 3ans) resteront faible.

Les résultats du secteur primaire sont déterminants dans l'évolution de l'économie burkinabé : les années de forte croissance correspondent toutes à des années de récoltes céréalières abondantes liées à des conditions pluviométriques favorables ; le secteur cotonnier qui connaît un développement important depuis une dizaine d'années contribuent également à ses résultats. Le secteur agricole contribue pour près de 40% au PIB, assure 80% des exportations totales et emploie environ 86% de la population active. Les perspectives offertes par la filière cotonnière sont prometteuses compte tenu de l'importance des débouchés internationaux et des possibilités de transformation de l'industrie textile.

Le secteur représente environ 39% du PIB au Niger. Après deux années de déclaration, l'activité économique a été caractérisée en 2001 par une forte augmentation du PIB dont le taux de croissance passe de -0,2% en 2000 à 5,9% en 2001. Les principaux déterminants de cette croissance sont d'une part les résultats de la campagne agricole (en terme d'offre) et d'autre part la consommation des ménages et l'investissement (en terme de demande).

Le secteur primaire est tiré par la branche agricole dont la valeur ajoutée a augmenté de 15,6% en 2001 (-4,6% en 2000). La production céréalière estimée à 3,1 milliards de tonnes en 2000 est en grande partie à l'origine de cette croissance.

S'agissant des échanges extérieurs, les importations des biens et services se sont accrues de 4,4% en volume alors que les exportations ont chuté de 4,2%.

Globalement, les contributions à la croissance du PIB de la consommation finale, de l'investissement et des échanges extérieurs ont été respectivement de 5,4%, 0,9% et -0,4%. Sous l'effet de la production nationale, le taux d'épargne intérieur est passé de 3,4% en 2000 à 8,5% en 2001.

Au Niger, l'agriculture est au centre de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté. Le secteur agricole représente environ 39% du PIB, 20% des exportations et quelque 85% des emplois. Au cours des trois dernières décennies (1966-1999), la performance agricole nigérienne a été faible et le taux de croissance s'élevait à 0,9% en moyenne par an et en terme réel. Cette situation a provoqué une baisse de 2% par an du taux agricole du PIB/hbt. La pauvreté est toujours aussi répandue dans les zones rurales où vivent 80% des 9,6 millions d'habitants peuplant le Niger. Globalement dans la zone UEMOA la contribution du secteur agricole au PIB est partout significative. Ce qui dénote l'importance de ce secteur dans les économies ouest africaines.

2.1.3 L'agriculture problème et perspectives pour un développement

2.1.3.1 Problème de l'agriculture ouest africaine

L'analyse des indicateurs de performance montre que les activités agricoles sont encore loin d'enregistrer les mêmes succès que ceux des pays développés. L'agriculture ouest africaine se caractérise par la faible productivité des actifs. La valeur ajoutée par travailleur agricole a été en moyenne de 350 dollars des Etats-Unis au cours de la période 1996-1998 (FAO 2000). Elle varie cependant d'un pays à un autre. La valeur ajoutée par travailleur est de 1074 dollars des Etats-Unis pour la Côte d'Ivoire, pays le plus performant (avant la crise) alors qu'elle se chiffre à 195 et 161 respectivement pour le Niger et le Burkina Faso.

Les rendements agricoles sont extrêmement bas dans l'ensemble. Ceux du maïs par exemple sont dix fois plus faibles que ceux obtenus dans les pays développés du Nord. Ceux du mil et du sorgho frôlent à peine la barre des 700 kilogrammes par hectare. Les rendements de l'igname, tubercule dont l'Afrique de l'ouest occupe la première place pour le volume de la production mondiale, ne sont guère meilleurs. Ils varient entre dix et quinze tonnes à l'hectare selon les variétés, pour un potentiel de productivité deux fois supérieur.

Les pertes post-récoltes demeurent encore très élevées. La très faible performance des systèmes de stockage, de transformation et de conservation se traduit par des pertes post récoltes particulièrement élevées pour certaines cultures. Pour les céréales, elles atteignent 30% pour les systèmes de production traditionnels qui caractérise encore plus de 70% des exploitations agricoles de la sous région. Elles dépassent le chiffre de 50% pour certaines spéculations comme la tomate et les fruits. Il en résulte une faible croissance du secteur dont le taux se situe globalement autour de 2%, impulsé essentiellement par certaines productions destinées au marché international, comme le coton, le café et le cacao. Ce taux de croissance est nettement en dessous de celui du croît naturel de la population qui se situe aux environs de 3%. Il est également largement en dessous du seuil de 7 à 8% du taux de croissance du PIB prescrit par la banque Africaine de développement pour espérer une réduction sensible de la pauvreté.

S'il est généralement admis que cette faible performance est tributaire des carences politiques et institutionnelles des Etats, il ne faut pas perdre de vue le rôle déterminant que jouent de nombreux autres facteurs tels ceux liés aux contraintes écologiques et foncières, au faible recours aux innovations technologiques et aux effets des conflits politiques et de l'environnement international. L'agriculture ouest africaine est encore très fortement dépendante des conditions climatiques. L'irrégularité, la baisse des précipitations, le déplacement des isohyètes du nord vers le sud ont accru la vulnérabilité des activités agricoles qui pour l'essentiel sont calquées sur le rythme des saisons. La maîtrise des conditions naturelles est faible, moins de 10% des surfaces cultivées sont irriguées en dépit des énormes potentialités de la région. La fragilité des sols et la baisse continue de leur fertilité  justifient largement le fait que l'accroissement de la production soit obtenu en grande partie par l'extension des superficies emblavées. La durabilité de l'activité agricole se trouve ainsi compromise par le rythme de déforestation qui prend des proportions parfois inquiétantes dans certains pays.

L'introduction et le recours à certains moyens modernes de production (attelage, tracteurs) demeurent encore peu répandus et leur développement est souvent lié à la présence des cultures de rente. L'accès aux moyens modernes de production est rendu difficile par leur coût élevé et ceci dans un contexte d'insuffisance et d'inadéquation du marché des intrants et des crédits. Cependant au delà de toutes autres considérations, la faiblesse des innovations technologiques dans l'agriculture ouest africaine résulte principalement d'un manque criant de volonté politique et d'incohérence des politiques de développement des Etats. En effet, les politiques scientifiques et technologiques mises en oeuvre par les Etats incluent rarement des stratégies consacrées aux innovations technologiques, confinant l'agriculture dans un archaïsme qui perdure à ce jour ; les reformes structurelles lancées ces dernières années ont implicitement réduit les conditions d'accès aux innovations pour les petites exploitations non formellement tournées vers les cultures de rente. Même si les agriculteurs de la nouvelle génération sont de mieux en mieux instruits, le niveau actuel de leur transformation ne les dispense pas de conseil agricole que l'Etat arrive difficilement à dispenser.

La faible performance du secteur agricole ouest africaine peut également être attribuée aux multiples conflits politiques latents ou ouverts qui minent la sous région. S'ils n'ont pas encore pris l'ampleur des guerres d'Afrique centrale ou de la région des grands lacs., il n'en demeure pas moins que les conflits passés ou en cours en Afrique de L'ouest sont sources d'importants déplacements de population et des graves dysfonctionnements dans le secteur agricole. Non seulement leur financement distrait les ressources additionnelles nécessaires au développement agricole mais ces zones de conflit deviennent aussi des régions à risque alimentaire.

Au total l'agriculture ouest africaine souffre encore de graves insuffisances qui l'empêchent d'atteindre un niveau de performance comparable à ceux d'autres régions du monde. Elle est confrontée à un défi majeur que les politiques mises en oeuvre ont peine à intégrer dans leur stratégie : celui de concilier les mutations en cours avec les exigences de l'environnement international.

2.1.3.2 Perspectives pour un développement durable

Le secteur agricole ouest africain est en quête de stratégies pouvant lui impulser une nouvelle dynamique. Les signes d'essoufflement de la stratégie agro-exportatrice sont perceptibles comme en témoigne la situation chaotique dans laquelle se trouve le marché de coton. En effet l'Afrique de l'ouest qui ne participe qu'à concurrence de 0,4% au commerce mondial perd constamment des parts de marché, liées en grande partie à la perte de compétitivité de

ses produits agricoles. De là découle la nécessité de déployer une meilleure insertion dans l'économie régionale.

Quatre axes stratégiques nous apparaissent indispensables à mettre en place pour relancer le secteur agricole, pour l'adapter aux exigences du marché régional ou international et à l'évolution des questions environnementales et foncières. Ces stratégies doivent également tendre à préserver les acquis de l'agriculture paysanne. Le premier axe stratégique doit concourir à la mise en oeuvre d'un ensemble de mesures visant à minimiser les risques naturels, écologiques et les dysfonctionnements induits par les problèmes fonciers. Le second axe est lié à la diversification des exportations, ce qui implique deux aspects : la diversification des produits agricoles et leur transformation. Le troisième axe stratégique a trait au renforcement des capacités des acteurs dans la perspective d'accroissement de leur professionnalisme. Enfin la question du financement, qui constitue un des goulots d'étranglement du secteur agricole, peut constituer un axe stratégique à prospecter.

2.2 Les principales cultures africaines et nigériennes en particulier

L'agriculture ouest africaine est composée de deux sortes de cultures. Les cultures vivrières et les cultures commerciales. Même dans les cultures commerciales, il y a une partie exportée et l'autre partie consommée localement.

2.2.1 Les cultures vivrières

Les cultures vivrières sont dominées par des productions céréalières dont entre autres : le mil, le sorgho, le mais, le riz, le fonio etc....

Au cours des dernières années, le Burkina a pu dégager un excédent céréalier ; toutefois celui-ci connaît d'importantes fluctuations : après la récolte record 2003-04, un repli a été observé lors de la campagne 2004-2005. La dernière campagne (2005-2006) a de nouveau été excellente sans toutefois atteindre les niveaux un moment envisagé.

Tableau 3 : Evolution de la production céréalière au Burkina Faso (en milliers de tonnes)

 

2003-2004

2004-2005

2005-2006

mil

1184,3

937,6

1196,3

sorgho

1610,3

1399,3

1552,9

mais

733,5

505,6

799,6

Riz paddy

95,5

74,5

93,5

fonio

8,7

9,1

7,8

ensemble

3632,3

2926,1

3649,5

Au Mali, la production céréalière totale pour la campagne 2004-2005 est estimée à 2,84 millions de tonnes. Elle est en baisse de 16,4% par rapport à la campagne exceptionnelle 2003-2004, elle est néanmoins en augmentation de 0,5% par rapport à la moyenne des 5 dernières années et devrait encore augmenter pour la campagne 2005-2006. Pour ce pays la production céréalière est principalement destinée à l'autoconsommation et n'est commercialisée qu'a hauteur de 20%.

Au Bénin en revanche, les céréales sont largement dominées par le maïs qui représente 80% de la production céréalière et occupe 755000 hectares avec un taux de croissance très dynamique. Il nourrit 80% de la population méridionale. Le sorgho vient ensuite avec 14% (il occupe 206000 ha), puis le riz pour lequel le Bénin est déficitaire (50000 tonnes de brisures de riz sont importées chaque année de Thaïlande), le petit mil et le fonio. L'essentiel de la production céréalière est essentiellement tournée vers la consommation locale, avec une exception notoire pour le maïs, en tête des céréales pour l'approvisionnement des grandes villes du sud et depuis quelques années fait figure de culture d'exportation vers les marchés régionaux.

Le mil et le sorgho sont les cultures vivrières de base au Niger, 90% des terres cultivées leur sont consacrées. Le Niger est d'ailleurs le premier producteur en Afrique noire francophone. La production, de l'ordre de 1millions de tonnes de mil sur 2millions ha et 300000 t de sorgho sur 500000 ha peut varier de 10 à 15% d'une année à l'autre en fonction de la pluviométrie. Le mil et le sorgho sont essentiellement autoconsommés. Seule une faible part de la récolte est commercialisée. Le riz est cultivé le long du fleuve Niger et la Komadougou. Sa production qui était de 39000t/an entre 1966 et 26600t en 1977. La production du riz paddy s'est considérablement accrue (81000t en 1987-88) grâce à la politique hydro agricole, mais a de nouveau chuté au début des années 90 (40000t). Le manioc est la 4e culture vivrière, son rendement est de 8690/ha. La production agricole en 2004 a été sévèrement affectée par l'invasion acridienne et la sécheresse dans les régions nord du Niger, causant une perte totale de la production céréalière estimée à 26% en moyenne dans les régions affectées et 7% à l'échelle nationale compte tenu du poids de ces régions dans la production céréalière totale. Les pertes de production sont dues pour 2/3 à la sécheresse et pour un tiers aux criquets pèlerins.

Les résultats des autres régions sont presque similaires dans la sous région ouest africaine. La différence provenant des années de bonne ou de mauvaise pluviométrie 

Tableau 4 : Evolution de la production céréalière (en tonnes) au Niger

 

1999

2000

2001

2002

2003

2004

mil

2289686

1678631

2358741

2570401

2744908

2354260

sorgho

475956

370746

663609

669709

757556

686722

niébé

420084

262657

509469

654232

549035

364757

maïs

15284

3920

2325

16900

2216

4822

riz

61989

60458

76400

79949

56980

15099

Source : DCV- ministère du développement agricole

2.2.2 Les cultures commerciales

Le coton constitue la principale culture commerciale dans la plupart des pays de la sous région. C'est le pilier de l'économie burkinabé. Au niveau national, la commercialisation du coton graine constitue le principal revenu monétaire du monde rural. Il est également le premier produit d'exportation du Burkina générant 50 à 60% des entrées de devises du pays. Les perspectives offertes par la production cotonnière sont prometteuse compte tenu de l'importance des débouchés internationaux et des possibilités de transformation de l'industrie textile. La production de fibre est exportée à hauteur de 97% vers les marchés suivants :

- Asie du sud-est (Inde, Thaïlande, Indonésie, Vietnam, Taiwan) : 66%

- Europe : (Allemagne, Italie, Portugal, Suisse) : 21%

- Amérique latine (Colombie, Venezuela) : 2%

- Marché intérieur : 3%

50 à 55% de la production mondiale proviennent de pays où la production est directement subventionnée (USA, Grèce, Brésil, Espagne, Egypte, Chine, Turquie, Mexique) faussant complètement le jeu du marché cotonnier et les ajustements entre l'offre et la demande par les prix. Au Niger, le coton est la 2e culture commerciale. Sa production a démarré sur une plus forte échelle après 1960 quand la compagnie française pour le développement des fibres textiles a été chargée d'en développer la culture. La production sert à approvisionner l'usine SONITEXTIL de Niamey. Cette culture a connu une régression notable depuis 1980. La filière constitue la base de l'économie rurale et agro-industrielle au Bénin. Sa contribution, en terme de valeur ajoutée, est estimée à 13% du PIB. Elle représente entre 70 et 80% de la valeur totale des exportations et 35% des rentrées fiscales (hors douane).

Le Togo produit aussi et exporte le coton. C'est le 2e produit d'exportation du pays. Ainsi le cours moyen du coton enregistre au début 2004 une hausse de 27% par rapport au premier trimestre 2003.

Au Mali, le coton occupe la première place dans les revenus des producteurs.

L'arachide constitue aussi une culture commerciale. Elle est la principale culture commerciale au Niger. Le pays est le 3e producteur d'Afrique occidentale.

Au Niger, les cultures pour les quelles il existe un surplus significatif sont le niébé et l'oignon avec des surplus exportables de plus de 10000t pouvant atteindre près de 600000t en 1998 et dans une moindre mesure le sésame, le souchet et l'ail avec des produits orientés vers l'exportation variant entre 5000 et 10000t par année. La tomate et le chou représentent également des potentiels d'exportation mais la période de production est très réduite. D'autres productions comme le henné » peuvent aussi constituer un potentiel assez important dans la promotion des exportations. La filière oléagineuse détient un fort potentiel de développement au Burkina. Le secteur participe aujourd'hui à hauteur de 10% dans les exportations globales du pays après le coton et l'élevage.

Tableau 5 : Principales productions en milliers de tonnes au Burkina Faso

Produit

2003

2004

2005

Arachide coque

358,1

245,3

331,2

Noix de cajou

3,0

3,0

ND

karité

110,8

116,8

122,1

Graines de sésame

29

29

ND

Niébé

491,8

304,2

534,2

Igname

35,5

89,7

90,10

Patate douce

28,5

40,9

51,5

Manioc

6,6

6,9

7,3

Pour le karité, la production nette demandée est passée de 64300t en 1995

à 122100t en 2005 avec un potentiel estimé à 600000t induisant 200000t de beurre. La Suède est le principal importateur.

Deux tiers des ménages agricoles produisent de l'arachide ou du sésame qui se trouvent souvent couplés dans la même exploitation. Les autorités burkinabés estiment la croissance de la production du sésame à 15% dans les années à venir et 7% pour l'arachide. L'exportation de sésame rapporte deux milliards de Fcfa par an à l'économie burkinabé. L'arachide et le karité contribuent quant à eux à hauteur de 4,3 milliards de FCFA

Tableau 6 : Evolution des productions des principales cultures de rente au Niger (1995 à 2004) en tonnes

 

Souchet

Sésame

Ail

Arachide

1995

763

867

 

ND

1996

2545

28925

 

ND

1997

5

2821

4049

ND

1998

6589

5448

9781

ND

1999

2373

7421

5190

103760

2000

1205

14073

6869

113216

2001

1782

9437

5582

82006

2002

19442

9864

2400

153729

2003

26312

5709

5964

209369

2004

20453

4890

5201

168225

Source : SSA/DCV/MDA

Au Bénin trois filières semblent particulièrement intéressantes pour l'avenir :

- L'anarcade (noix de cajou) : progression annuelle des exportations de 45% en moyenne. Expédiées en Inde pour y être traitées et conditionnées, leur exploitation locale offrirait de fortes opportunités pour le marché européen ;

- Le palmier à huile : relancée depuis les années 90, l'objectif serait d'assurer une production annuelle suffisante pour se substituer aux importations. Pour mémoire, le Bénin était le premier producteur d'huile de palme d'Afrique francophone jusqu'au années 60 ;

- L'amande de karité : la demande du nord est en progression et constitue un débouché non négligeable.

En Côte d'Ivoire, le cacao, l'hévéa et le palmier à huile sont des filières prometteuses pour le pays. Le caoutchouc naturel constitue en valeur l'un des tous premiers postes d'exportation de l'agriculture industrielle du pays. En 2004, les exportations ivoiriennes se sont chiffrées à près de 88 milliards de FCFA-137 millions d'Euro soit un peu plus de 7% des exportations de l'agriculture industrielle. Cette même année, 80% de ces exportations étaient destinées aux pays de l'union européenne.

Pour le cacao, la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial devant le Ghana, avec 40% de la production mondiale. Ce secteur représente 10% du PIB. Première source de devises du pays, les exportations de cacao fibres et de cacao transformé représentaient près de 45% des recettes d'exportation du pays en 2003, soit près de 2,1 milliards d'Euro. Toutefois, seul 25% du cacao est aujourd'hui transformé localement. Quant à l'huile de palme, le secteur se place au quatrième rang des exportations de produits de l'agro alimentaire après le cacao transformé, les conserves de thon et le café. Les exportations d'huile de palme totalisent en 2003 6% seulement des exportations totales des produits de l'agro alimentaire et 1% seulement des exportations totales du pays, pour un volume de 78000t, principalement à destination de la sous région.

2.2.3 Les autres cultures

Les autres cultures sont les fruits et légumes pour lesquels, le Sénégal pourrait confirmer sa position d'exportateur significatif. La filière fruits et légumes contribue à la croissance économique du pays mais également à l'investissement et la création d'emploi. La filière constitue un secteur important dans l'économie agricole, la production globale étant estimée à 863000t en 2005.

2.3 La structure commerciale des produits agricoles de la zone UEMOA

Comme la plupart des pays de l'UEMOA, la balance commerciale du Niger a été constamment déficitaire sur la période 1991-1998, mais l'évolution de ce déficit ne dégage pas un trend précis. Son niveau, élevé en 1994 indique que, contrairement à la plupart des pays de l'UEMOA, le Niger n'a pas su tirer pleinement profit de l'opportunité offerte par la dévaluation du FCFA. Le taux de couverture dont le niveau était relativement satisfait en début de période se dégrade fortement à partir de 1995.

2.3.1 La structure et l'évolution des importations des produits agricoles

Le volume des importations du Niger en 2001 représente 227 milliards de FCFA contre 195,5 milliards de FCFA en 2000, soit une augmentation de 16%.

Les importations de la Côte d'Ivoire ont également augmenté leur part en passant de 18,5% à 29,2% en 2000 et 28% au 1er semestre 2001.

Les importations maliennes atteignent 725 milliards de FCFA, elles reprennent le rythme soutenu (20%) qu'elles avaient connu en 1998.

Les importations togolaises en valeur CAF au 1er semestre 2004 se chiffrent à 66,5 milliards de FCFA, soit une baisse de 0,8% par rapport à la période précédente.

2.3.2 La structure et l'évolution des exportations des produits agricoles

Le commerce extérieur nigérien déjà déficitaire en 2000, continue sa progression en 2001, avec un taux de croissance négatif de 75%.

Les exportations enregistrent une baisse de 16% entre 2000 et 2001 (105,5 milliards de FCFA soit 160 millions Euro) en 2001 contre 126,3 milliards de FCFA (soit 192 millions d'Euro) en 200à. En revanche, la balance commerciale de la Côte d'Ivoire est structurellement excédentaire, ce qui est exceptionnel en Afrique. Le commerce extérieur joue traditionnellement un rôle fondamental avec des exportations représentant en moyenne 40% du PIB et un degré d'ouverture de l'économie supérieur à 30%. La dévaluation du FCFA et la reprise des cours des produits agricoles d'exportations de la Côte d'Ivoire ont améliorer la compétitivité des produits ivoiriens et ont eu une influence très positive sur le commerce extérieur du pays jusqu'en 1998. Pour le Mali, le déficit commerciale de l'année 2001 s'élève à 183,4 milliards de FCFA contre 204,4 pour 2000.

Au premier trimestre 2004, les exportations togolaises en valeur enregistrent une croissance de 3,6% par rapport au premier semestre 2003 en s'établissant à 56,7milliards de FCFA en 2001.

Quant aux exportations béninoises, elles se sont élevées à 255 millions d'Euro.

2.3.3 Les partenaires commerciaux de la zone

L'UE est le principal partenaire des pays de l'UEMOA et particulièrement la France. Ce pays contribue pour 14,7% et 48% respectivement des exportations de la Cote d'Ivoire et du Niger. Les meilleurs clients du Bénin sont les fabricants de textile fortement importateurs de coton égrené : l'Inde (44 millions d'Euro), l'Indonésie (26 millions d'Euro), la Chine (17 millions d'Euro), le Pakistan (14 millions d'Euro) et la Thaïlande (14 millions d'Euro). La France participe à hauteur de 7,5 millions d'Euro et demeure un des tous premiers investisseurs du pays. Les exportations vers les pays africains ne représentent qu'une part marginale dans le commerce extérieur du Bénin, 14 millions d'Euro pour le Ghana, 5 millions d'Euro pour le Niger.

Pour le Mali, l'Italie et la Suisse seraient ses deux premiers et principaux clients et l'UEMOA représenterait environ 20% des expéditions de marchandises. La Côte d'Ivoire entretient des relations privilégiées avec l'UE avec 43,5% des exportations totales au premier semestre 2001 (soit une baisse de 1,6% par rapport à l'année 2000 et 42,6% des importations (33% au premier semestre 2000). La France est le premier client de la Cote d'Ivoire avec 14,7% des exportations du pays et est le deuxième fournisseur du pays après le Nigeria avec 20,3% des importations totales en 2000 et 21,6% au premier semestre 2001.

Les pays membres de l'UEMOA sont les premiers clients du Togo. Au premier trimestre 2004, les exportations du Togo en direction des Etats de l'UEMOA se chiffrent à 27,9% des exportations togolaises au premier trimestre 2004.

Parmi les clients du Togo, on citera la Chine, le Ghana, Taiwan et la France.

Les 5 principaux partenaires du Niger à l'exportation sont :

- La France (48% avec 54 milliards de FCFA) ;

- Le Nigeria (40% avec 42 milliards de FCFA) ;

- La Grande Bretagne (2,1% avec 2milliards de FCFA) ;

- La Côte d'Ivoire (1,2% avec 1,3 milliards de FCFA) ;

- Le Ghana (1,1% avec 1,1 milliards de FCFA)

2.4 L'évaluation de la compétitivité du secteur agricole nigérien 

La compétitivité prix de l'agriculture nigérienne a été mesurée essentiellement à travers le taux de change réel spécifique au secteur. Cet indicateur a été calculé de manière à évaluer la compétitivité du Niger vis-à-vis du Nigeria, pays vers lequel les opérateurs nigériens exportent une grande partie de leurs produits agro-pastoraux.

2.4.1 L'évolution de la compétitivité du secteur agricole : la compétitivité de l'agriculture nigérienne vis-à-vis du Nigeria : le taux de change réel

Le Nigeria est le principal partenaire du Niger au niveau de la sous région. Une part considérable des échanges entre les deux pays passe par des circuits informels et porte essentiellement sur les produits agro-pastoraux. C'est la raison pour laquelle la compétitivité prix entre ces deux pays a été mesurée au travers d'un taux de change réel bilatéral qui prenne comme référence le taux de change parallèle CFA Naira plutôt que le taux officiel.

De 1990 à 1993, le niveau du taux de change réel ainsi calculé indique que la concurrence semble avoir joué en faveur du Nigeria (Cf. graphique 4). La compétitivité prix des produits du Niger s'est dégradée de 22 points de pourcentage au cours de la période et cette situation est en partie imputable à l'appréciation du FCFA par rapport à la Naira (Cf. graphique 3). En effet, la valeur du FCFA par rapport à la Naira a augmenté d'environ 240% en trois ans sur le marché parallèle. (Cf. tableau 7)

Cette forte appréciation du FCFA a largement compensé les effets favorables, sur la compétitivité des produits nigériens, de la hausse des prix des produits agricoles au Nigeria (157%). Si bien que lorsqu'on ramène les prix du Nigeria en FCFA en les combinant avec le taux de change, ceux-ci baissent de 24,5% au cours de la période, contre - 3,3% pour les prix observés au Niger (Cf. tableau 7). Il s'en est suivi une dégradation de la compétitivité du secteur agricole entre 1990 et 1993.

Tableau 7 : Progression des composantes des taux de change réels Niger-Nigeria

 

1990-1993

1993-2000

1994-1998

1999-2000

Déflateur agricole Niger

-3,3%

65,8%

17,2%

4,5%

Deflateur agricole Nigeria-Naira

156,7%

287,7%

158,8%

0,5%

Taux de change parallèle du FCFA_Naira

239,9%

35,9%

45,2%

-2,8%

Déflateur agricole Nigeria_FCFA

-24,5%

185,4%

78,3%

3,3%

Taux de change réel_ Niger_Nigeria

-21,9%

72,1%

52,1%

-1,1%

Source : calculs des auteurs à partir des données de la BCEAO et de la banque mondiale

2. 4.2 Performance extérieure du secteur agricole nigérien : évaluation ex-post

L'évolution des indicateurs calculés permet de tirer les principales conclusions ci-après :

- malgré les résultats obtenus en terme de compétitivité prix, tout au moins entre 1994 et 1998, le graphique 2 ci-après montre clairement que les importations nigériennes en produits agricoles ont suivi une tendance à la hausse tandis que les exportations sont restées relativement stables au cours de la période post-dévaluation.

Graphique 2 : Importations et exportations agricoles totales

- Par conséquent, la balance commerciale du secteur agricole est demeurée structurellement déficitaire entre 1990 et 2003, ce qui traduit un véritable problème de compétitivité pour le secteur. Malgré un impact favorable, observé entre 1994 et 1996, la dévaluation de 1994 n'a pas permis de renverser définitivement la tendance à la dégradation du déficit commercial (Cf. graphique 6). Du reste, l'indicateur de contribution de l'agriculture au solde commercial de l'économie nigérienne a été, pratiquement chaque année, négatif au cours de la période considérée. Rapporté au total des échanges globaux ( exportations + importations), le niveau de cet indicateur est passé en moyenne de - 26,9% en 1990-93 à - 6,9% en 1994-96 puis à - 47,38% en 1997-2003 ( Cf. tableau 8). Cette évolution met en évidence le rôle joué par le secteur agricole dans l'explication de la faible performance extérieure globale de l'économie nigérienne. Ainsi, les opérateurs du secteur n'ont pas su tirer profit de la hausse des prix des produits étrangers résultant de la dévaluation et donc de la compétitivité prix qui en résulte (Cf. graphique 3 et 4), pour réussir une véritable promotion des exportations et la substitution des importations des produits agricoles.

Tableau 8 : secteur agricole global

 

1990-1993

1994-1996

1997-2000 2001-2003

Balance commerciale (en milliards de FCFA)

-15,26

15,66

-37,69 -55,54

Taux d'exportation (%)

Part de marché à l'exportation (%)

Par/Monde

Par/Afrique

6,60

0,02

0,51

15,66

0,02

0,59

11,28 8,39

0,02 0,01

0,46 0,45

Avantage comparatif révélé à l'exportation

Par/Monde

Par Afrique

Coefficient de spécialisation de Balassa

Indice des exportations nettes de Balassa (%)

231,36

475,13

-0,33

-6,36

523,28

337,91

-0,24

-2,81

496,86 564,83

305,10 382,41

-0,31 -0,38

-9,70 -10,34

Taux de pénétration des importateurs (%)

12

18

19 17

Taux de couverture des importations par les exportations (%)

51,04

74,75

54,76 45,16

Taux de structure des importations

Par/Monde

Par/Afrique

332,89

191,88

461,43

241,45

557,87 555,18

268,98 249,65

Indicateur global de spécialisation (IGS)

Par/Monde

Par/Afrique

-101,53

283,25

61,84

96,45

-61,41 9,66

36,13 132,77

Indicateur de contribution au solde (CSX) en % des échanges

-26,93

-6,96

-39,26 -58,20

Indicateur de contribution au solde/PIB (0/00)

-26 ?34

-9,27

-44,64 -57,02

Source : calcul des auteurs à partir des données de la FAO

Une raison possible de cette contre performance extérieure du secteur agricole nigérien pourrait provenir des contraintes climatiques qui pèsent sur sa capacité de production.

a) La faible performance en matière de substitution aux importations se reflète dans l`évolution du taux de pénétration des importations. Ce taux est passé d'une moyenne de 12% en 1990-93 à entre 1994 et 2003 (Cf. tableau 8)

Ainsi la dévaluation de 1994 ne semble pas avoir permis au Niger de réduire sa dépendance en matière d'importations de produits alimentaires. Au delà du fait que la dépréciation du taux de change effectif réel consécutive à la dévaluation du FCFA n'a duré que très peu de temps, cette situation peut également trouver une explication dans les contraintes qui pèsent sur la capacité de production agricole du Niger. Le coefficient de spécialisation de Balassa est resté, sur l'ensemble de la période étudiée très proche de la borne de -0,33 correspondant au cas où un pays présente un désavantage comparatif sur un produit donné (Cf. tableau 8). Ce résultat ne semble pas conforter l'idée reçue selon laquelle le Niger serait un pays spécialisé dans la production agricole.

b) Pourtant, au cours de la période étudiée, le niveau de l'indicateur d'avantage comparatif révélé est nettement supérieur à la norme de 100 qui traduit l'existence d'un avantage comparatif dans l'exportation d'un produit donné. En outre la dévaluation a été suivie par une amélioration de l'avantage comparatif du Niger vis-à-vis du reste du monde. Toutefois, on n'observe pas la même performance par rapport aux pays africains et l'avantage comparatif ayant baissé par rapport aux pays africains en passant d'une moyenne de 475 avant la dévaluation (1990-93) à environ 338 entre 1994 et 2003 (Cf. tableau 8). Néanmoins, l'indicateur de part de marché des produits agricoles nigériens est resté globalement très faible (inférieur à 1% même lorsqu'on prend comme référence les pays en voie de développement).

Au total, l'évolution des indicateurs quantitatifs révèle que la balance commerciale du secteur agricole, tous produits confondus, a été déficitaire au cours de la période étudiée, ce qui reflète un problème global de compétitivité de l'économie. La dévaluation de 1994 ne semble pas avoir eu d'effet perceptible sur la performance extérieure de l'agriculture nigérienne prise dans sa globalité.

Toutefois, on peut dire que le Niger présente un avantage comparatif dans l'exportation des produits agricoles. L'analyse des indicateurs de spécialisation (qui tiennent compte aussi de la performance en terme de substitution à l'importation) révèle que cet avantage n'est pas exploité. Une des raisons possibles pourrait provenir des multiples contraintes qui pèsent sur la capacité de production, l'agriculture étant un secteur fortement sujet aux aléas climatiques qui caractérisent l'économie nigérienne.

Il convient cependant de rappeler que ces résultats concernent le secteur agricole dans son ensemble. Une analyse relativement plus fine permettra de voir dans quelle mesure une conclusion aussi générale s'applique aux principales filières agro pastorales.

Graphique 3: taux de change nominal parallèle du FCFA/ Naira et déflateur agricole du Nigeria

Graphique 4 : compétitivité des produits agricoles vis-à-vis du Nigeria

Graphique 5 : composantes du taux de change réel pour le secteur agricole

Graphique6 : Evolution de la balance commerciale agricole du Niger

Conclusion

Le secteur agricole demeure dans la majorité des pays un des piliers essentiels de l'économie. Il remplit de multiples fonctions, notamment celles de pourvoyeuse de la sous région en devises étrangères. Pour sauvegarder cet acquis, de nombreux Etats de la sous région ont confiné leur économie dans une stratégie agro exportatrice dont les signes d'essoufflement sont aujourd'hui perceptibles : la détérioration des termes des échanges et la persistance, si ce n'est l'aggravation, de la pauvreté des populations.

Le secteur agricole ouest africain a besoin d'une stratégie de développement qui prenne en compte le rôle de plus en plus marqué que jouent les villes dans sa structuration. L'émergence d'un marché régional de plus en plus solvable pour une catégorie de produits constitue une opportunité nouvelle que doit saisir le secteur agricole afin de limiter les risques et les chocs induits par la polarité du marché international.

Chapitre troisième : Les gains et les pertes liés aux subventions à l'exportation des produits agricoles dans les pays en développement en général et du Niger en particulier

Introduction

Le cadre d'analyse théorique des subventions est celui qui ressort les gains et les pertes économiques liés à la protection accordée par un pays, à la production et à l'exportation d'un produit. C'est de trouver une théorie explicative de base aux subventions des pays développés et montrer par la suite, comment ces subventions peuvent déprimer le prix mondial.

3.1 Les négociations du cycle de Doha sur l'accès aux marché

Le cycle de Doha, consacré aux négociations de commerce multilatéral, procure aux pays développés une occasion d'aligner les législations commerciales internationales et leurs politiques nationales sur leurs engagements de développement. Il serait utopique d'imaginer que le cycle de Doha peut remédier à la totalité de cette discordance de longue date, mais un manquement à son devoir de prise de mesures palpables aurait des conséquences désastreuses sur le système d'échange multilatéral.

Les résultats obtenus par le Cycle de Doha sont évalués selon trois critères différents. Tout d'abord, le cycle se doit de produire des règles permettant de s'attaquer aux problèmes des pratiques commerciales abusives et déséquilibrées en exercice depuis un certain temps, en développant l'accès aux marchés pour les pays pauvres. Puis le cycle a pour mission de se concentrer en particulier sur le commerce agricole et sur la réduction des subventions agricoles. Enfin, il se doit de revoir les accords et les négociations relatifs à la limitation de l'espace d'élaboration de politiques mis à la disposition des pays en voie de développement et qui menacent directement le développement humain ou dévient les bénéfices, issus de l'intégration, vers les pays riches. Les questions que soulèvent les législations de l'OMC sur les investissements et la propriété intellectuelle, ainsi que les négociations en cours, illustrent parfaitement le problème de différentes manières.

3.1.1 Faire de Doha un cycle de développement

Nous pouvons être sûrs que renforcer les liens rattachant commerce et développement humain, exige de mener une action d'ampleur. La priorité immédiate est d'examiner la question de la politique commerciale en tant qu'élément central du projet de réduction de la pauvreté, puis de s'assurer que les règles commerciales multilatérales et régionales sont au service des priorités de développement humain.

Le cycle de Doha ainsi que l'OMC constituent un élément important du développement de ce processus. De bonnes règles commerciales ne suffiront pas à résoudre un grand nombre de problèmes les plus sérieux que rencontrent les pays en voie de développement, mais de bonnes règles peuvent néanmoins y contribuer. Et de mauvaises règles peuvent entraîner de graves lésions. La réunion ministérielle de l'OMC de décembre 2005 a été une occasion cruciale d'adopter une structure de négociation qui soit à la hauteur de son engagement à un cycle de développement. Elle a permis de préparer un terrain favorable aux négociations futures qui placent la question du développement humain, comme celle d'une libéralisation progressive et équilibrée au centre des préoccupations de l'OMC. Ne savoir saisir cette occasion aurait pour conséquence un affaiblissement qui peut être fatal, de la légitimité et de la crédibilité de l'OMC déjà très ébranlées.

3.1.2 L'accès aux marchés

Afin de tirer profit des échanges commerciaux et obtenir de bons résultats en matière de développement humain, les pays en voie développement et les populations pauvres doivent avoir accès aux marchés des pays riches. Cet aspect est reconnu dans la déclaration de lancement du cycle de Doha qui inclut notamment une promesse, formulée par les pays riches, « de réduire ou d'éliminer, selon les possibilités les barrières tarifaires comme non tarifaires relatives aux produits d'exportation susceptibles d'intéresser les pays en voie de développement ». Pour un groupe de libres échangistes auto-déclarés, les gouvernements des pays riches ont éprouvé les difficultés à mettre leurs dires en application.

La majorité des systèmes fiscaux sont fondés sur un principe simple : plus on gagne, plus on paie. Le système international d'échanges commerciaux passe outre ce principe. Lorsqu'il s'agit d'accéder aux marchés industriels, plus les revenus moyens d'un pays sont faibles plus l'impôt est élevé. Tandis que les pays industrialisés pratiquent mutuellement des taxes douanières en moyenne très modérées, ils réservent leurs barrières tarifaires d'importations aux pays les plus démunis.

En moyenne, les pays en voie développement à faibles revenus et exportant vers les pays à revenus élevés sont confrontés à des barrières tarifaires 3 à 4 fois plus élevées que les barrières tarifaires imposées aux autres pays à revenus élevés. Cette augmentation brutale des taxes douanières est une des formes les plus dangereuses de progression perverse. Les pays développés ont pour habitude de pratiquer des tarifs peu élevés sur les matières premières, mais ils imposent des taux augmentant généralement de manière considérable pour les produits intermédiaires ou finis.

Ce système tarifaire prive les pays en développement d'une possibilité d'ajouter de la valeur à leurs exportations. L'ascension des barrières tarifaires a pour but de transférer cette valeur des producteurs des pays pauvres aux exploitants et détaillants agricoles des pays riches, et cela porte ses fruits. Ceci permet d'expliquer pourquoi la culture mondiale de fèves de cacao à 90% est effectuée dans les pays en voie de développement, alors que seulement 44% des exportations de crème de cacao et 29% des exportations de cacao en poudre proviennent de ces pays.

La montée en flèche des tarifs participe à l'isolement de pays tels que la Côte d'Ivoire et le Ghana, et à la restriction de leur activité à l'exportation de fèves de cacao brutes, les enfermant dans un marché du cacao volatile et à faible valeur ajoutée. Cependant, l'Allemagne est un des plus importants exportateurs de cacao transformé au monde, et les entreprises européennes s'emparent de l'ensemble de la valeur définitive de la production africaine de cacao.

3.2 Les produits agricoles nigériens qui font l'objet de subventions et ceux de l'Afrique susceptibles d'être lésés

Parmi les produits agricoles qui font l'objet de subventions, seul le coton retiendra notre attention car c'est ce produit qui fait l'objet de grosses subventions par les Etats-Unis et beaucoup d'autres pays. La politique américaine de production de coton fournit un autre exemple d'altération de marché subventionné, ayant un effet néfaste sur le développement humain. Le ministère de l'agriculture américain estime que les 20000 cultivateurs de coton du pays recevront en 2005, des indemnités de 4,7 milliards de dollars versés par le gouvernement : un montant équivalent à la valeur marchande de cette culture et supérieur à celui alloué à l'Afrique subsaharienne par les Etats-Unis. Les subventions de cet ordre rappellent les systèmes de planification de l'état caractéristique de l'union soviétique. En relation plus directe se trouve l'impact des subventions sur les producteurs des pays pauvres.

Les altérations des prix engendrées par des subventions américaines ont un impact direct sur ces petits producteurs terriens. Ces subventions baissent les prix de 9% à 13%, et permettent aux producteurs américains d'avoir la mainmise sur les marchés mondiaux, représentant ainsi près d'un tiers du total des exportations. Ces exportations ne seraient pas réalisables sans subventions. Les niveaux élevés de soutien gouvernemental éloignent, de manière frappante, les producteurs américains des indicateurs de prix mondiaux, leur permettant d'élargir leur production en dépit des réglementations de marché. De manière assez peu logique, l'augmentation des subventions est provoquée par la création, due à la chute des prix appliqués mondialement, d'incitations à développer la production au cours des périodes de baisse de prix, tandis que les autres pays assument les coûts de revalorisation. Ces coûts de revalorisation sont très élevés. Lorsqu'en 2001, les prix mondiaux retombèrent au niveau enregistré 50 ans plutôt, les pertes imputables aux subventions américaines furent estimées de 1% à 3% du PIB pour des pays tels que le Burkina Faso et le Mali en Afrique occidentale, une région au sien de laquelle 2 millions de petits producteurs dépendent du coton qui représente leur principale activité, et parfois leur seule source de revenu. Ces pertes ont affecté les ménages des populations pauvres, dont les revenus amoindris ont menacé l'équilibre nutritionnel et les ressources disponibles pour développer les secteurs sanitaire et scolaire ainsi que les investissements agricoles.

Au seul Bénin, la chute des prix du coton sur les années 2001 et 2002 a été associée à une augmentation de la pauvreté passant de 37% à 59%.

Des économies entières sont victimes de déséquilibres dus à des altérations du marché mondial du coton, les pays pauvres en essuyant les frais. Les exportations de coton sont de nature marginalisante pour les Etats-Unis. Pour le Burkina Faso au contraire, le coton représente 50% de la valeur des exportations et compte parmi les piliers de l'économie nationale. Etant donnée la situation actuelle, où le marché mondial de coton se dirige vers une autre crise en 2005, le FMI estime que des termes de l'échange plus sévères réduiraient la croissance économique du Burkina Faso à 2,5% du PIB, réduisant de moitié le taux de croissance espéré. Ces résultats ont des répercussions sérieuses sur les efforts fournis pour atteindre les OMD de réduction de la pauvreté de moitié. De plus, un déséquilibre menace également la balance des paiements, les afflux d'appui étant insuffisant pour couvrir un déficit toujours profond. Le développement humain sera victime à la fois de l'impact sur la pauvreté rurale et d'une capacité d'importation diminuée.

Tous les problèmes auxquels font face les acteurs des marchés mondiaux du coton ne peuvent être imputés à la seule politique agricole américaine. Les augmentations de production dans d'autres zones, en particulier en Chine, et les importantes subventions de l'union européenne y contribuent également. Cependant, en tant que grand exportateur au monde, les Etats-Unis exercent des politiques aux effets particulièrement importants sur les marchés mondiaux.

3.3 Les pertes en terme de croissance économique des subventions à l'exportation des pays en développement en général et du Niger en particulier

Dans cette section, nous verrons l'effet des subventions du nord sur les exportations agricoles du Niger, comment ces subventions dépriment le prix mondial et les pertes en terme des parts de marché enregistrées par ce pays.

3.3.1 Analyse théorique des effets de subventions du Nord

Notre étude théorique consistera à montrer les relations de cause à effet qui existent entre les subventions des pays du Nord et les recettes d'exportations agricoles du Niger.

3.3.1.1 Les différents types de subvention

On distingue d'une part les subventions directes et d'autre part, les subventions indirectes.

- Les subventions dites directes sont celles d'exploitation, elles sont plus visibles et elles ont un effet direct sur la production ;

- Les subventions indirectes sont généralement invisibles et elles ont des effets moins directs sur les coûts de production et sur la compétitivité.

Les subventions, entre autres, les aides à l'investissement, les détaxes et les réductions de charges sociales réduisant le coût du capital, sont, qu'elles soient directes ou indirectes, classées en 2 catégories :

- Les subventions à la production qui peuvent se définir comme des aides accordées aux producteurs d'un pays, en vue de les inciter à produire davantage ou de les protéger de la concurrence extérieure. Elles sont généralement pratiquées pour rétablir l'indépendance d'une nation quand celle-ci se trouve menacer par la concurrence internationale. Rappelons nous des années 70, des stratégies de développement dites de substitution aux importations, les subventions à la production ont constitué les principaux instruments d'actions incitatifs à la production intérieure (NEME, 1996)

- Les subventions à l'exportation qui sont des sommes versées à une firme ou à un individu qui vend des biens à l'étranger (Krugman, 1996). Elles apparaissent comme l'un des principaux instruments de la politique de promotion des exportations des différents pays.

3.3.1.2 Les facteurs explicatifs de la demande de subvention dans un pays

Les subventions sont la forme de protection la plus répandue surtout dans les pays industrialisés depuis les années 70. Une économie a recours à une protection pour éviter les sorties de devises ou lorsqu'elle est incapable de faire face à la concurrence.

En 1981, deux études menées dans un premier temps par Anderson et Baldwin sur les Etats-Unis, le Canada, le Japon et l'Australie et dans un second temps par Messer Line sur les pays européens, ont révélé que la faiblesse ou le manque de compétitivité d'un secteur, l'effet de filière, la force de frappe électorale, l'argument politique sont les principaux facteurs de la forte protection dans les pays industrialisés.

· La faiblesse d'un secteur de l'économie : de tel secteur est moins compétitif donc incapable de faire face à une concurrence internationale ; ce qui se traduit par un fort taux de pénétration des produits étrangers. Alors, le recours à la protection dans les secteurs faibles ou les moins compétitifs offre le marché intérieur et permet de vendre à l'extérieur à terme ;

· L'effet de filière : une industrie même bien organisée peut être non concurrentielle parce que ses inputs sont chers. C'est le cas des industries agricoles et alimentaires en Europe et aux Etats-Unis ; une telle situation favorise les productions à bon marché (conjoncture économique mondiale observable dans les années 70). Le recours à la protection dans ce cas de figure facilite l'accès ou l'achat des inputs par les acteurs nationaux des pays protectionnistes ;

· La force de frappe électoral : certaines industries dans les régions pauvres sont protégées car elles constituent un bastion électoral important pour le pouvoir en place. Alors, l'accroissement du chômage induit par la disparition des industries pourrait faire perdre au pouvoir la force électorale constituée dans ces régions. D'où la nécessité politique de protéger des dites régions.

· La force politique : ce facteur pourrait s'apparenter au précédent. Sauf qu'ici, il est question de l'influence des lobbyings2(*). Cette influence des lobbyings fait pression sur les pouvoirs publics les incitant à voter des lois protectrices à leurs avantages (cas fréquent aux Etats-Unis d'Amérique).

3.3.1.3 Les avantages et les limites des subventions sur les droits de douane

Excepté l'argument du tarif optimum, la théorie économique postule dans le sens de la préférence pour les subventions plutôt que les droits de douane ou autres mesures de protection (P. Streeten, 1982 ; NORRO, 1994). Des auteurs comme Haberler (1957), Meade (1995), Bagwati et Ramaswati (1963 ; 1971), par des études ont montré que face à des distorsions intérieures, plutôt que de recourir à des distorsions du commerce extérieur à travers un droit de douane, il serait préférable d'utiliser une solution directe comme les subventions.

Le recours aux subventions était donc considéré comme la meilleure des alternatives face à des distorsions internes en ce sens qu'elles présentent théoriquement plusieurs avantages (NORRO, 1994) ;

· Les avantages des subventions : elles corrigent les distorsions éventuelles et s'adaptent plus aux situations particulières. Elles peuvent être faites sans que le bien-être du consommateur ne soit affecté. Elles permettent également de maintenir des prix compétitifs par rapport aux prix mondiaux et ne compromettent pas la création d'entreprises situées en aval de l'activité soutenue. De même leur suppression ne perturbe pas fondamentalement la structure de production. Si les activités aidées sont à coûts décroissants, la subvention est mieux adaptée que le droit de douane puisque la diminution de la subvention peut en principe accompagner la diminution des coûts. En outre, les subventions rencontrent mieux l'argument protectionniste qui concerne la différence entre coûts privés et coûts sociaux (mémoire, Bama Fidèle, 2003). La subvention est perçue par la théorie économique comme le moyen privilégié de corriger les distorsions intérieures sans entraver le commerce mondial, reconnu pour ses effets bénéfiques sur une nation. Mais si théoriquement les subventions présentent de nombreux avantages, dans la pratique par contre, elles se heurtent à des obstacles susceptibles d'annuler les avantages théoriques (NORRO, 1994) ;

· Les limites des subventions : une subvention représente un versement à la charge de l'Etat ou une diminution des recettes publiques. Cependant, la limite la plus grave est celle liée à l'administration des subventions. Il n'est pas facile de calculer ce que doit être un subside correcteur des imperfections du marché. La lourdeur de la machine administrative est source de retard et d'incertitude. Elle peut aussi favoriser la corruption (mémoire, Bama Fidèle, 2003).

Théoriquement une subvention soutient un secteur ou corrige une distorsion sans pour autant en créer. Mais dans la pratique les politiques de subventions des pays industrialisés, par leur intensité, ont dépassé le seuil du rôle de correcteur des distorsions internes et des imperfections.

Elles se sont muées en de puissants instruments d'incitation à la production des activités économiques dans ces pays. Ainsi se trouve fausser le fondement de la théorie économique sur les subventions stipulant la non perturbation du système « libre échange » du marché.

3.3.1.4 Les objectifs visés par la politique des subventions dans les pays du Nord

Le soutien au secteur agricole dans les pays développés, a démarré depuis des décennies, dans les années 1930, avec pour objectif principal de protéger leur production des effets néfastes de la grande dépression économique d'alors.

Aujourd'hui la plupart de ces pays « subventionnels » visent d'autres objectifs nouveaux adaptés à la conjoncture du marché mondial. Nous pouvons en citer trois objectifs principaux :

- Garantir des revenus minima aux producteurs nationaux ;

- Protéger le marché local du coton afin de le réserver aux producteurs nationaux ;

- Protéger ou augmenter la part de la nation dans le marché mondial du coton.

Pour y parvenir les pays industrialisés ont eu recours au fil des années, à une panoplie de mesures de soutien au secteur agricole. Et ce en violant les règles de l'OMC.

3.3.1.5 Les effets des subventions

Supposons un pays quelconque qu'on appellera pays tiers et un produit agricole pour lequel le pays tiers accorde une quantité importante de subvention à l'exportation de chaque unité aux producteurs. En tant que petit pays, le Niger est un « price taker » sur le marché mondial de ce produit.

Le schéma suivant illustre les effets sur les différents partenaires.

Graphique 7 : Effets des Subventions du Nord

Prix

Dd

P' A B

P

F E D C

Od

O Quantités

Au début, le prix mondial est OP. A ce prix le pays tiers exporte la quantité ED. La politique des subventions vient augmenter le prix à OP'. Quand les producteurs du pays tiers exportent, ils reçoivent une recette égale à OP'. Leur recette d'exportation a augmenté de P'BDP. La hausse de la recette d'exportation des producteurs du pays tiers représente le manque à gagner des producteurs nigériens du fait de la baisse des prix sur le marché mondial de ce produit. Désormais, les producteurs du pays tiers exportent la quantité AB. Ce qui fait augmenter la production mondiale. Du fait de la loi de l'offre et de la demande, le prix sur le marché mondial baisse. Ce qui fait baisser les recettes d'exportation des producteurs nigériens. Et cette baisse affecterait nécessairement la croissance économique du pays car ces recettes d'exportation sont la principale source en devises du Pays. Et ceci va être démontré dans notre étude économétrique.

3.3.2 La difficulté d'analyse des effets des subventions au plan pratique

L'analyse des subventions des pays industrialisés pose des problèmes liés surtout à la multiforme des mesures utilisées comme subventions et à leur caractère invisible. Selon HENNER (1996), la dilution des subventions dans l'ensemble de l'économie fait que l'analyse exhaustive de leurs effets en chaîne devient pratiquement impossible. Pour démontrer qu'il y a une relation étroite entre les subventions du Nord et le repli du cours mondial, il faudra une étude économétrique très poussée et pointue. Cela nécessite que l'information (les statistiques des différentes formes de subventions accordées) soit disponible et complète sur une longue période. Alors qu'il est impossible dans la pratique d'avoir toutes les informations statistiques nécessaires vu le caractère sensible de la question. Une analyse de court terme des élasticités des prix par rapport aux subventions a montré une grande sensibilité des cours mondiaux. Ainsi, l'élasticité de la période 1998-2002 est de -1,6. Ceci implique qu'une augmentation de 1% des subventions américaines et européennes peut entraîner éventuellement une baisse des prix mondiaux de 1,6%. Mais carence en statistique série longue sur les subventions des pays du Nord ne permet pas une analyse économétrique directe de son impact sur la croissance économique du Niger. L'analyse théorique a clairement montré que les subventions accordées par les pays développés ne sauraient être sans effet sur le prix mondial à cause de leur immensité et du poids que représentent ces différents pays sur le marché international.

3.3.3 Etude de l'impact des subventions à l'exportation des produits agricoles à la croissance économique du Niger : étude économétrique

Dans notre 2e chapitre, nous avons vu l'importance de l'agriculture et des exportations agricoles dans l'économie nigérienne.

Dans cette section, nous allons voir les facteurs qui influencent le PIB (indicateur de la croissance économique) dont les exportations agricoles. A travers une étude économétrique, nous allons vérifier si les subventions à l'exportation des pays du Nord ont un impact sur la croissance du PIB au Niger. Vu la situation actuelle de la question des subventions, un sujet très sensible, il nous est difficile de faire une régression entre Subvention et PIB nigérien. Mais nous estimons que les exportations agricoles, très sensibles à la question des subventions, seront utilisées en lieu et place des subventions.

C'est ainsi que nous allons d'abord présenter les résultats des estimations, ensuite les interpréter et en fonction des résultats ressortir l'impact que les subventions agricoles peuvent avoir sur la croissance économique du Niger.

3.3.3.1 Estimation du modèle

Dans ce travail nous allons ressortir, de façon empirique, la contribution des exportations agricoles à la formation du PIB. La variable expliquée est le PIB réel pris en logarithme pour réduire la taille des données. Notre étude portera sur les exportations agricoles (EXPAGRI), mais nous avons préféré ajouter d'autres variables à savoir la population et l'investissement, du fait du poids de ces dernières dans la formation du PIB au Niger.

Tableau 9 : les variables et leurs signes attendus

Les variables

Abréviations

Signes attendus

Les exportations agricoles prises en logarithme

LEXPAFRI

Positif

L'investissement pris en logarithme

LINV

Positif

La population prise en logarithme

LPOP

Négatif

L'équation théorique à estimer est de la forme :

LPIBr = f (LEXPAGRI, LINV, LPOP)

La forme linéaire parait la plus adoptée à l'allure des séries des données collectées, d'où on a la relation suivante :

LPIBr = a + b (LEXPAGRI) - c (LPOP) + d (LINV) + u ; a représente la constante ; b, c, d représentent respectivement les élasticités de long terme du LPIBr par rapport au LEXPAGRI, LPOP, LINV et u est le terme de l'erreur.

· Test de normalité des variables :

Ce test se fait par le test de Jarque-Bera, il permet de vérifier la qualité des variables à introduire dans le modèle. Comme le montre le tableau 10, les valeurs empiriques des hypothèses de normalité sont inférieures à une valeur critique maximale de 5,99, et d'indépendance des écarts et de probabilité comparée à une valeur minimale de 0,05 sont proches des seuils de comparaison des statistiques générées par le logiciel Eviews.

Toutes les variables utilisées sont normales.

Tableau 10 : Résultat du test de normalité

 

LIPBr

LEXPAGRI

LINV

LPOP

Skeweness

- 0,363453

0,271069

- 0,413617

0,130825

Kurtosis

1,460671

2,833987

1,617927

1,782650

Jarque-Bera

4,950623

0,599185

4,432172

2,648605

Probabilité

0,084137

0,759882

0,109035

0,265988

· Test de stationnarité

Le test de Dikey-Fuller a permis de rendre compte que le PIBr est intégré d'ordre deux (I(2)), LINV et LEXPAGRI sont intégrés d'ordre un (I(1)) et que LPOP est stationnaire à niveau (I(0)).

Tableau 11 : Résultat du test de stationnarité

Variables

Constante

Trend

Statistique ADF

Valeurs critiques à 5%

Conclusion

LPIBr

Oui

Non

-6,50

-2,94

I (2)

LEXPAGRI

Oui

Non

-5,93

-2,93

I (1)

LINV

Oui

Non

-4,69

-2,93

I (1)

LPOP

Oui

Non

3,24

-1,94

I (0)

Remarque : au vu des résultats de ce test, on peut conclure que la méthode d'estimation est celle du modèle à correction d'erreur (MCE). Ce qui permet de faire l'analyse de la cointégration.

· Test de cointégration

Puisque les variables n'ont pas le même ordre d'intégration retenu est celui de Johannsen. La stationnarité des résidus issus de ce test indique l'existence d'une relation stable de long terme. Les résultats de ce test justifient l'existence de trois relations de cointégration entre les variables. On associe à ces variables cointégrées un MCE de court terme.

Tableau 12 : Résultats du modèle de long terme

Variables

Coefficients

T-statistiques

LEXPAGRI

-0,110596

-2,093198

LINV

0,340918

0,7318874

LPOP

1,797152

9,835221

C

-1,185108

-1,077110

Le coefficient de détermination est égal à 0,959344

Le modèle estimé est : 0,956048

LPIBr = -1,18 - 0,11 LEXPAGRI + 0,34 LINV + 1,79 LPOP

(1,1) (0,05) (0,04) (0,18)

Les nombres entre parenthèses sont les écarts types.

Du point de vue de la théorie économique, le modèle présente quelques nuances car seul LINV a le signe attendu.

Du point de vue statistique, le modèle est globalement significatif car le coefficient de détermination ajusté est de 0,95. Pour la qualité individuelle des variables, il ressort de la comparaison de leurs T-statistiques (valeur critique 2,042) que toues les variables sont significatives.

Le test de Durbin Watson indique lui-même l'absence d'autocorrelation des erreurs avec une statistique de 2,19, une probabilité de 0,00005. Ces résultats sont confirmés par le test Breush Goldfrey avec F-statistique = 1,331006 et une probabilité de 0,257171.

Tableau 13 : Résultats du modèle à correction d'erreur

Variable

Coefficient

T-statistiques

Probabilité

difLEXPAGRI

0,041797

1,967739

0,0575

difLINV

0,097835

3,572316

0,0011

LPOP

0,026847

0,196886

0,8451

LPIBr2

0,665200

5,066564

0,0000

LPIBr1

-0,688061

-5,342653

0,0000

C

0,197033

0,384355

0,7032

La variable expliquée est le LPIBr en différence seconde.

difLEXPAGRI est LEXPAGRI en différence première ;

difLINV est LINV en différence première

LPIBr1 est le LPIBr retardé d'un an et LPIBr2,le LPIBr retardé de deux ans.

Le modèle à court terme estimé est :

DifLPIBr = 0,19 + 0,04 difLEXPAGRI + 0,09difLINV + 0,02LPOP - 0,68LPIBr (-1)

(0,51) (0,02) (0,13) (0,12)

+ 0,66LPIBr (-2)

(0,13)

Les nombres entre parenthèses sont des écarts types.

Le coefficient de détermination est 0,608902 et celui ajusté est 0,549644

Le test de non autocorrelation des résidus par la méthode de Breush Goldfrey montre bien que les résidus sont non autocorrelés.

Tableau 14 : Test de Breush Goldfrey

F-statistic

1,331006

Probability

0,257171

Obs*R-squared

1,557385

Probability

0,212048

Quant au coefficient de correction d'erreur il est négatif et égal à -0,688. il est inférieur à un en valeur absolue et est significatif (T-statistique = -5,34)

Ainsi le MCE est accepté et on dit qu'il est validé à 68,8%.

3.3.3.2 interprétation des résultats

L'interprétation sera faite à deux niveaux : les résultats du modèle de long terme d'une part et les résultats de court terme d'autre part.

a) Les résultats du modèle de long terme

Il ressort des résultats obtenus que le pouvoir explicatif du modèle à long terme est de 95,63%. Ces mêmes résultats font appel à des observations suivantes :

- Le coefficient de LEXPAGRI (-0,11) indique qu'une hausse de cette variable de 10% réduit LPIBr de 1,10 points de pourcentage. Ce qui est contraire à tous les développements théoriques à savoir la théorie du surplus agricole, le modèle ouvert, le modèle fermé. Ce coefficient a une probabilité de 0,0432 inférieure à 0,05. Il est encore significatif. Mais dans les faits réels, ce coefficient se révèle non pertinent, les exportations agricoles ne peuvent en aucun cas constituer un frein à la croissance du PIBr.

- Le coefficient de LPOP (1,797152) indique qu'une hausse de cette variable de 10% augmente LPIPr de 17,97 poins de pourcentage. Ce coefficient est complètement aberrant car il est supérieur à un.

- Le coefficient de LINV (0,34) indique qu'une hausse de LINV de 10% augmente LPIBr de 3,4 points de pourcentage. Ce coefficient est pertinent.

Il y a lieu de voir comment réorganiser la fonction des exportations agricoles pour en faire un véritable facteur de relance économique.

b) Les résultats de court terme

Le résultat obtenu par le MCE révèle qu'à court terme, la croissance du PIBr s'ajuste positivement avec toutes les variables.

En effet une augmentation des exportations agricoles de 10% entraîne une augmentation du PIBr de 0,41% point de pourcentage. Dans le même temps, une augmentation dans les mêmes proportions de la population et de l'investissement accroît respectivement le PIBr de 0,26 et 0,97 points de pourcentage. Le coefficient de l'investissement est significatif car la probabilité est 0,0011. Le coefficient des exportations agricoles est un peu significatif car la probabilité est légèrement supérieure à 0,05. Quant au coefficient de la population et la constante, ils ne sont pas significatifs car leurs probabilités sont largement supérieures à 0,05. Les coefficients de la variable expliquée retardée sont très significatifs. En se basant sur le rapport inverse du coefficient de correction d'erreur (-0,688), qui est de 1,45 on peut conclure que tout choc ou toute action de politique économique sur la croissance du PIBr est résorbée au bout d'une période d'un an cinq mois environ.

Enfin, dans la mesure où les exportations agricoles agissent positivement sur le PIBr à court terme, il conviendrait d'entreprendre des politiques économiques de relance de ce secteur pour améliorer le bien être des nigériens.

Conclusion

Il ressort de ce travail que la croissance du PIBr au Niger est influencée par les exportations agricoles. Or, la valeur des exportations agricoles baisse avec les mesures de subventions des pays du Nord ; nous pouvons donc dire par extrapolation que les subventions des pays du Nord influencent négativement la croissance économique au Niger. Cela veut dire que toute hausse des subventions entraîne une baisse de la croissance du PIBr donc une baisse de la croissance économique.

Conclusion générale

La présente étude avait pour but de rechercher, au moyen des techniques économétriques, la contribution des exportations agricoles dans la formation du PIB et particulièrement dans l'économie nigérienne et de là l'influence des subventions sur la croissance économique.

Les résultats obtenus dans le MCE démontrent la relation positive entre les exportations et la croissance du PIBr. Ce qui permet de conclure que les subventions ont un impact négatif sur la croissance du PIB.

  La question des subventions est préoccupante ces dernières années à l'organisation mondiale du commerce. Il y a 20 ans, l'Afrique, toutes régions confondues, pesait 12% du commerce mondial. Dix ans, après milieu des années 90, elle ne représentait plus que 8% de ce marché. En 2005, elle pesait à peine 2% des échanges commerciaux internationaux.

De 12% à moins de 2% des parts de marché en 20 ans, il n'est pas nul besoin d'un dessein, pour comprendre qu'en continuant à chevaucher la monture OMC telle qu'elle est et telle qu'elle fonctionne, nous allons tout droit dans le mur. Un autre mur de Berlin sur la méditerranée (par Mamadou Diop Décroix Ministre du commerce du Sénégal).

De fait, les problèmes posés et à résoudre à l'OMC ne sont pas des problèmes de boîtes vertes ou jaunes ou rouges ; ce sont des problèmes éminemment politiques. Il s'agit de savoir si une volonté politique suffisamment forte existe chez les grands dirigeants de ce monde pour changer ce qui est injuste dans les relations internationales après que la communauté internationale a mis fin, pour l'essentiel, à la colonisation et à l'apartheid.

Encore une fois, il ne s'agit pas de demander l'aumône mais de réclamer simplement justice. Dans une génération, le continent africain abritera un milliard d'êtres humains, essentiellement jeunes qui, l'éducation et la communication moderne aidant, n'accepteront pas, loin de là, de croupir stoïquement dans la misère et la pauvreté imposées par l'iniquité dans les échanges internationaux tout en sachant qu'ailleurs dans le monde existent des espaces d'abondance et de richesses. Au demeurant certains stratèges de l'OTAN ne s'y trompent guère qui, en 1997 déjà, considéraient le flux migratoire du Sud vers le Nord comme l'une des cinq plus grandes menaces pesant sur la paix et la sécurité internationales. Les vagues d'assaut sur Ceuta et Melilla semblent n'être qu'un prélude à des situations dont il est difficile aujourd'hui d'imaginer l'ampleur, les formes et les conséquences sur l'humanité toute entière.

Pourtant cette sombre perspective peut être valablement inversée. L'Afrique, qui s'étend sur trente millions de Km2 et dont le sous-sol regorge de toutes les richesses connues sur la planète, présente en effet tous les atouts nécessaires pour devenir un marché solvable d'un milliard de femmes et d'hommes qui achètent et qui vendent. Elle peut à cet égard, gagner sa bataille du développement et être un partenaire privilégié pour les autres régions du monde.

Tout cela suppose de profondes réformes à l'OMC qui s'orienteraient vers une prise en charge spécifique de la situation des PMA en général et des pays africains relevant de cette catégorie en particulier dans les débats et les décisions.

Le dialogue Est-ouest s'est, pour l'essentiel, bien terminé mais, pour que celui entre le Nord et le Sud se passe aussi bien il est urgent de reformer le commerce mondial et par conséquent l'OMC. Ceux qui appellent à un nouvel ordre commercial mondial, à l'avènement d'un commerce équitable, ont raison. C'est la voie d'une humanité plus humaine, celle d'un monde débarrassé des racines qui germent Ceuta et Melilla.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

- BEAUD Michel, l'art de la thèse, la découverte, Paris 1980.

- BOURRINET. J, les échanges internationaux, PUF, Paris 1992.

- SAMUESON. Alain : économie internationale contemporaine, PUG, Grenoble, septembre 2003.

- GUILLAUMONT Patrick, économie du développement : dynamique internationale du développement, PUF, Paris, 1985.

ARTICLES

- Arlène Alpha, Benoît Faucheux, Vincent Fautrel, Bénédicte Hermlin : les négociations OMC et APE sur l'agriculture pour une nouvelle coordination des positions ACP, Eclairage, vol 4, No 6, 2005.

- ICTSD : négociation de l'OMC préalablement à Hong Kong, priorités et défis pour les ACP, Eclairage, vol 4, No 5.

- Anwarul Hoda : stratégies pour les pays en développement dans les négociations sur l'agriculture à l'OMC, passerelles, VOL 6, No 1, 2005.

- Bhagirath lal Das : négociations sur l'agriculture et les services de l'OMC : propositions pour les pays en développement, passerelles, vol 2, No 3, 2000.

MEMOIRE

- IBRAHIM Mahaboubou : contribution des exportations agricoles à la croissance économique : cas du Niger, mémoire de maîtrise en économie générale à l'université Abdou Moumouni de Niamey, année 2003-2004.

- SORGHO Zakaria : l'impact des subventions sur les recettes d'exportation du Burkina Faso : la recette cotonnière, mémoire de maîtrise, 2003-2004, Burkina Faso.

- OUMAROU DIALLO Abdoul Karim ; impact du commerce extérieur sur la croissance économique : cas du Niger, mémoire de maîtrise en économie générale à l'université Abdou Moumouni de Niamey, année 2002-2003.

AUTRES DOCUMENTS

- PNUD : Rapport mondial sur le développement humain 2005 : la coopération internationale à la croisée des chemins ; l'aide, le commerce et la sécurité dans un monde marqué par des inégalités, Economica, paris, 2005.

SITES WEB UTILISES

- www.uemoa.int

- www.ictsd.org/africodev

Liste des tableaux

Tableau 1 : Produit brut régional (84 milliards de dollars)

Tableau 2 : Poids du secteur dans l'économie des Etats de l'Afrique de l'Ouest en 1999

Tableau 3 : Evolution de la production céréalière au Burkina Faso (en milliers de tonnes)

Tableau 4 : Evolution de la production céréalière (en tonnes) du Niger

Tableau 5 : Principales productions en milliers de tonnes au Burkina Faso

Tableau 6 : Evolution des productions des principales cultures de rente au Niger (1995 à 2004) en tonnes

Tableau 7 : Progression des composantes des taux de change réels Niger-Nigeria

Tableau 8 : Secteur agricole global

Tableau 9 : Les variables et leurs signes attendus

Tableau 10 : Résultat du test de normalité

Tableau 11 : Résultat du test de stationnarité

Tableau 12 : Résultat du modèle de long terme

Tableau 13 : Résultat du modèle à correction d'erreur

Tableau 14 : Test de Breush Goldfrey

Liste des graphiques

Graphique 1 : Subventions à l'exportation

Graphique 2 : Importations et exportations agricoles totales

Graphique 3 : Taux de change nominal parallèle du FCFA/Naira et déflateur agricole du Nigeria

Graphique 4 : Compétitivité des produits agricoles vis-à-vis du Nigeria

Graphique 5 : Composantes du taux de change réel pour le secteur agricole

Graphique 6 : Evolution de la balance commerciale agricole du Niger

Graphique 7 : Effets des subventions du Nord

Annexes

Annexe 1 : Normalité des séries

 

LPIBR

LEXPAGRI

LINV

LPOP

Mean

1705.634

827.7561

1030.512

841.9512

Median

1766.000

823.0000

1114.000

859.0000

Maximum

1841.000

991.0000

1250.000

925.0000

Minimum

1524.000

669.0000

0.000000

0.000000

Std. Dev.

104.7391

73.71526

210.4353

139.1797

Skewness

-0.362848

0.273891

-2.920108

-5.568929

 

1.461271

2.841433

14.96961

34.33461

 
 
 
 
 

Jarque-Bera

4.944466

0.555565

303.0237

1889.263

Probability

0.084396

0.757462

0.000000

0.000000

 
 
 
 
 

Observations

41

41

41

41

 
 
 
 
 

Annexe 2 : Racine unitaire ADF LPIBr en différnce seconde

ADF Test Statistic

-6.481552

1% Critical Value*

-3.6171

 
 

5% Critical Value

-2.9422

 
 

10% Critical Value

-2.6092

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LPIBR,3)

Method: Least Squares

Date: 09/17/06 Time: 23:31

Sample(adjusted): 1964 2000

Included observations: 37 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LPIBR(-1),2)

-1.761614

0.271789

-6.481552

0.0000

D(LPIBR(-1),3)

0.269822

0.162246

1.663044

0.1055

C

-0.019758

2.118724

-0.009325

0.9926

R-squared

0.716122

Mean dependent var

-0.108108

Adjusted R-squared

0.699423

S.D. dependent var

23.50270

S.E. of regression

12.88533

Akaike info criterion

8.027661

Sum squared resid

5645.082

Schwarz criterion

8.158276

Log likelihood

-145.5117

F-statistic

42.88481

Durbin-Watson stat

2.097458

Prob(F-statistic)

0.000000

Annexe 3 : Racine unitaire ADF LINV en différence première

ADF Test Statistic

-1.202761

1% Critical Value*

-3.6117

 
 

5% Critical Value

-2.9399

 
 

10% Critical Value

-2.6080

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LINV,2)

Method: Least Squares

Date: 09/17/06 Time: 23:36

Sample(adjusted): 1963 2000

Included observations: 38 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LINV(-1))

-1.178055

0.979459

-1.202761

0.2371

D(LINV(-1),2)

0.330293

0.614467

0.537528

0.5943

C

-21.93267

35.03349

-0.626049

0.5353

R-squared

0.053115

Mean dependent var

-31.68421

Adjusted R-squared

-0.000992

S.D. dependent var

209.2031

S.E. of regression

209.3069

Akaike info criterion

13.60114

Sum squared resid

1533328.

Schwarz criterion

13.73042

Log likelihood

-255.4216

F-statistic

0.981661

Durbin-Watson stat

1.132918

Prob(F-statistic)

0.384767

Annexe 4 : Racine unitaire ADF LEXPAGRI en différence première

ADF Test Statistic

-5.930928

1% Critical Value*

-3.6117

 
 

5% Critical Value

-2.9399

 
 

10% Critical Value

-2.6080

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LEXPAGRI,2)

Method: Least Squares

Date: 09/17/06 Time: 23:39

Sample(adjusted): 1963 2000

Included observations: 38 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LEXPAGRI(-1))

-1.768585

0.298197

-5.930928

0.0000

D(LEXPAGRI(-1),2)

0.114884

0.167338

0.686537

0.4969

C

8.908500

10.19392

0.873903

0.3881

R-squared

0.795958

Mean dependent var

-0.026316

Adjusted R-squared

0.784298

S.D. dependent var

133.7132

S.E. of regression

62.10136

Akaike info criterion

11.17107

Sum squared resid

134980.3

Schwarz criterion

11.30035

Log likelihood

-209.2503

F-statistic

68.26656

Durbin-Watson stat

2.062990

Prob(F-statistic)

0.000000

Annexe 5 : Racine unitaire ADF LPOP à niveau

ADF Test Statistic

-1.061885

1% Critical Value*

-3.6067

 
 

5% Critical Value

-2.9378

 
 

10% Critical Value

-2.6069

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LPOP)

Method: Least Squares

Date: 09/17/06 Time: 23:42

Sample(adjusted): 1962 2000

Included observations: 39 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LPOP(-1)

-0.857560

0.807582

-1.061885

0.2954

D(LPOP(-1))

-40.20157

45.85345

-0.876740

0.3864

C

841.1190

635.3039

1.323963

0.1939

R-squared

0.101601

Mean dependent var

-20.76923

Adjusted R-squared

0.051690

S.D. dependent var

148.6043

S.E. of regression

144.7127

Akaike info criterion

12.86118

Sum squared resid

753903.2

Schwarz criterion

12.98915

Log likelihood

-247.7930

F-statistic

2.035639

Durbin-Watson stat

1.097639

Prob(F-statistic)

0.145361

Annexe 6 : Test de cointégration entre les variables

Date: 09/17/06 Time: 23:44

Sample: 1960 2000

Included observations: 39

Test assumption: Linear deterministic trend in the data

 
 
 
 

Series: LPIBR LEXPAGRI LINV LPOP

Lags interval: 1 to 1

 

Likelihood

5 Percent

1 Percent

Hypothesized

Eigenvalue

Ratio

Critical Value

Critical Value

No. of CE(s)

0.472213

51.80321

47.21

54.46

None *

0.380059

26.87977

29.68

35.65

At most 1

0.187114

8.232652

15.41

20.04

At most 2

0.003921

0.153235

3.76

6.65

At most 3

*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%) significance level

 
 
 
 

L.R. test indicates 1 cointegrating equation(s) at 5% significance level

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Unnormalized Cointegrating Coefficients:

LPIBR

LEXPAGRI

LINV

LPOP

 

-0.008524

-0.002784

0.002895

0.016722

 

-0.002900

0.000573

0.003258

-0.005340

 

-0.003567

0.002147

0.001212

0.006204

 

-0.000450

-0.000273

0.001777

0.000911

 
 
 
 
 
 

Normalized Cointegrating Coefficients: 1 Cointegrating Equation(s)

 
 
 
 

LPIBR

LEXPAGRI

LINV

LPOP

C

1.000000

0.326583

-0.339612

-1.961734

79.61827

 

(0.07242)

(0.05549)

(0.21960)

 
 
 
 
 
 

Log likelihood

-793.0747

 
 
 
 
 
 
 
 

Normalized Cointegrating Coefficients: 2 Cointegrating Equation(s)

 
 
 
 

LPIBR

LEXPAGRI

LINV

LPOP

C

1.000000

0.000000

-0.828232

0.408483

-1181.227

 
 

(0.23525)

(1.03719)

 

0.000000

1.000000

1.496156

-7.257616

3860.714

 
 

(0.73773)

(3.25261)

 
 
 
 
 
 

Log likelihood

-783.7511

 
 
 
 
 
 
 
 

Normalized Cointegrating Coefficients: 3 Cointegrating Equation(s)

 
 
 
 

LPIBR

LEXPAGRI

LINV

LPOP

C

1.000000

0.000000

0.000000

-3.476842

1298.598

 
 
 

(0.50070)

 

0.000000

1.000000

0.000000

-0.238990

-618.9528

 
 
 

(0.78459)

 

0.000000

0.000000

1.000000

-4.691107

2994.118

 
 
 

(0.86003)

 
 
 
 
 
 

Log likelihood

-779.7114

 
 
 

Annexe 7 : Equation de long terme

Dependent Variable: LPIBR

Method: Least Squares

Date: 09/17/06 Time: 23:49

Sample: 1960 2000

Included observations: 41

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LEXPAGRI

0.278712

0.141225

1.973527

0.0559

LINV

0.817765

0.102929

7.944928

0.0000

LPOP

-1.034803

0.159233

-6.498672

0.0000

C

1503.466

148.2300

10.14279

0.0000

R-squared

0.668999

Mean dependent var

1705.634

Adjusted R-squared

0.642161

S.D. dependent var

104.7391

S.E. of regression

62.65457

Akaike info criterion

11.20562

Sum squared resid

145247.0

Schwarz criterion

11.37280

Log likelihood

-225.7152

F-statistic

24.92739

Durbin-Watson stat

0.652405

Prob(F-statistic)

0.000000

Annexe 8 : Test d'autocorrelation des erreurs de long terme

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

18.39860

Probability

0.000003

Obs*R-squared

21.01315

Probability

0.000027

 
 
 
 
 

Test Equation:

Dependent Variable: RESID

Method: Least Squares

Date: 09/18/06 Time: 00:10

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LEXPAGRI

-0.030711

0.102881

-0.298511

0.7671

LINV

-0.073692

0.074944

-0.983301

0.3322

LPOP

0.054081

0.114669

0.471627

0.6401

C

57.34653

107.2221

0.534839

0.5961

RESID(-1)

0.459261

0.160458

2.862179

0.0071

RESID(-2)

0.359763

0.162870

2.208897

0.0338

R-squared

0.512516

Mean dependent var

-1.89E-13

Adjusted R-squared

0.442875

S.D. dependent var

60.25923

S.E. of regression

44.97797

Akaike info criterion

10.58468

Sum squared resid

70805.61

Schwarz criterion

10.83545

Log likelihood

-210.9860

F-statistic

7.359440

Durbin-Watson stat

1.659593

Prob(F-statistic)

0.000084

Annexe 9 : Modèle des MCE

Dependent Variable: DIFLPIBR2

Method: Least Squares

Date: 09/18/06 Time: 00:01

Sample(adjusted): 1962 2000

Included observations: 39 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

DIFLEXPAGRI

0.045239

0.021315

2.122383

0.0414

LPOP

-0.120974

0.038022

-3.181675

0.0032

LPIBR2

0.700440

0.128673

5.443582

0.0000

LIPBR1

-0.676314

0.131462

-5.144575

0.0000

DIFLINV

0.092592

0.027537

3.362421

0.0020

C

68.02844

29.60514

2.297859

0.0280

R-squared

0.590415

Mean dependent var

-0.384615

Adjusted R-squared

0.528356

S.D. dependent var

13.95220

S.E. of regression

9.581859

Akaike info criterion

7.498259

Sum squared resid

3029.797

Schwarz criterion

7.754191

Log likelihood

-140.2160

F-statistic

9.513860

Durbin-Watson stat

2.116238

Prob(F-statistic)

0.000011

Annexe 10 : Test d'autocorrelation des erreurs du MCE

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

1.298710

Probability

0.287319

Obs*R-squared

3.015093

Probability

0.221453

 
 
 
 
 

Test Equation:

Dependent Variable: RESID

Method: Least Squares

Date: 09/18/06 Time: 00:03

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

DIFLEXPAGRI

0.013339

0.024866

0.536428

0.5955

LPOP

-0.032721

0.043066

-0.759775

0.4531

LPIBR2

-0.444373

0.307799

-1.443710

0.1589

LIPBR1

0.466509

0.321533

1.450892

0.1569

DIFLINV

0.020951

0.030348

0.690357

0.4951

C

-13.41853

30.51003

-0.439807

0.6631

RESID(-1)

-0.639902

0.427399

-1.497202

0.1445

RESID(-2)

-0.361269

0.256597

-1.407921

0.1691

R-squared

0.077310

Mean dependent var

-1.04E-13

Adjusted R-squared

-0.131039

S.D. dependent var

8.929250

S.E. of regression

9.496286

Akaike info criterion

7.520361

Sum squared resid

2795.563

Schwarz criterion

7.861604

Log likelihood

-138.6470

F-statistic

0.371060

Durbin-Watson stat

1.914406

Prob(F-statistic)

0.912155

Annexe 11 : Données

obs

LPIBR

LEXPAGRI

LINV

LPOP

1960

1524

751

875

808

1961

1544

790

911

810

1962

1549

801

913

813

1963

1554

811

920

816

1964

1557

788

917

818

1965

1568

813

901

821

1966

1594

870

904

824

1967

1596

878

908

826

1968

1594

858

916

829

1969

1596

835

874

831

1970

1599

865

943

834

1971

1601

835

886

837

1972

1602

851

781

839

1973

1603

762

919

842

1974

1599

696

895

845

1975

1657

785

1067

847

1976

1685

825

1104

850

1977

1704

835

1133

852

1978

1726

766

1164

856

1979

1747

772

1185

859

1980

1766

869

1203

862

1981

1778

817

1203

865

1982

1787

718

1204

869

1983

1791

873

1151

872

1984

1784

754

1010

875

1985

1785

823

1147

878

1986

1785

669

1134

882

1987

1785

810

1110

885

1988

1788

759

1157

888

1989

1788

818

1140

891

1990

1787

824

1144

895

1991

1787

775

1152

898

1992

1786

859

1121

901

1993

1786

745

1114

905

1994

1808

928

1172

908

1995

1807

916

1148

911

1996

1813

949

1180

914

1997

1817

916

1193

918

1998

1827

957

1250

921

1999

1836

981

1202

925

2000

1841

991

0

0

Table des matières

Dédicace.....................................................................................................................4

Remerciements................................................................................5

Sigles et abréviations.........................................................................7

Page d'avertissement.........................................................................9

Sommaire......................................................................................10

Introduction générale........................................................................11

Chapitre premier : les subventions à l'exportation et les tentatives de négociations

régionale et internationale..............................................13

Introduction.....................................................................................13

1.5 Rappel sur la théorie de la protection...................................................13

1.5.1 Protection en général..................................................................13

1.1.1. A Effets des droits de douane sur le marché des biens protégés..................14

1.1.1. A. a Perte et gain : la méthode des surplus..........................................14

1.1.1. A. b Evaluation de la perte.............................................................15

1.1.1. B Les effets des restrictions quantitatives............................................15

1.1.1. C Effets d'une subvention à la production...........................................16

1.1.1. D Effets d'une subvention à l'exportation...........................................17

1.1.1. E Le Dumping...........................................................................18

1.1.1. F Les autres obstacles non tarifaires..................................................19

1.5.2 Les subventions mondiales selon l'OMC...........................................19

1.1.2. A La notion de subvention.............................................................19

1.1.2. B Les catégories de subvention........................................................20

1.1.2. C Les subventions à l'agriculture et les engagements de réduction...............20

1.1.2. C. a Les subventions à la production et les engagements de réduction...........21

1.1.2. C. b Les subventions à l'exportation et les tentatives de réduction...............21

1.6 Les positions de négociations à l'OMC vis à vis des subventions et les solutions préconisées..................................................................................22

1.6.1 Aperçu sur l'OMC.....................................................................22

1.6.2 Les positions de négociations à l'OMC et les solutions préconisées ...........24

1.7 Les accords bilatéraux avec l'union européenne........................................25

1.7.1 Les accords UE/ACP............................................................... ...25

1.7.2 Les accords UE/CEDEAO...........................................................26

1.8 Les décisions rendues par l'organe de règlement des différends sur les subventions américaines du coton......................................................................28

1.8.1 La portée de la décision...............................................................29

1.8.2 Les effets sur les producteurs africains.............................................30

Conclusion .......................................................................................32

Chapitre deuxième: Les caractéristiques de l'agriculture africaine en général et nigérienne en particulier par rapport au commerce international.........................33

Introduction......................................................................................33

2.3 L'importance de l'agriculture dans les économies sous-développées...............33

2.3.1 L'agriculture, secteur moteur des économies sous-développées.................33

2.3.2 Contribution de l'agriculture à la croissance économique de la zone UEMOA.................................................................................35

2.3.3 L'agriculture, problèmes et perspectives pour un développement durable.....38

2.3.3.1 Problèmes de l'agriculture ouest africaine..........................................38

2.3.3.2 Perspectives pour un développement durable .....................................40

2.4 Les principales productions africaines et nigériennes en particulier................40

2.4.1 Les cultures vivrières ..................................................................40

2.4.2 Les cultures commerciales............................................................42

2.4.3 Les autres cultures.....................................................................46

2. 3 La structure commerciale des produits agricoles de la zone UEMOA............46

2.3.1 La structure et l'évolution des importations des produits agricoles.............46

2.3.2 La structure et l'évolution des exportations des produits agricoles..............47

2.3.3 Les partenaires commerciaux de la zone............................................47

2.4 L'évaluation de la compétitivité du secteur agricole nigérien....................48

2.4.1 L'évolution de la compétitivité du secteur agricole nigérien.....................48

2.4.2 Performance extérieure du secteur agricole nigérien : évaluation ex post .....49

Conclusion.......................................................................................55

Chapitre troisième: Les gains et les pertes liés aux subventions à l'exportation des produits agricoles dans les pays en voie de développement en général et du Niger en particulier.......................................................................................56

Introduction....................................................................................56

3. 1 Les négociations du cycle de Doha sur l'accès aux marchés.......................56

3.1.1 Faire de Doha un cycle de développement .......................................56

3.1.2 L'accès aux marchés..................................................................57

3.2 Les produits agricoles nigériens qui font l'objet de subventions et ceux de l'Afrique susceptibles d'être lésés ...............................................................58

3.3 Les pertes en terme de croissance économique des subventions à l'exportation des produits agricoles des pays en développement en générale et du Niger en particulier...............................................................................60

3.3.1 Analyse théorique.....................................................................60

3.3.1.1 Les différents types de subvention..................................................60

3.3.1.2 Les facteurs explicatifs de la demande de subvention dans un pays...........61

3.3.1.3 Les avantages et les limites des subventions sur les droits de douane.........62

3.3.1.4 Les objectifs visés par la politique des subventions dans les pays du Nord...63

3.3.1.5 Les effets des subventions............................................................63

3.3.2 La difficulté d'analyse des effets des subventions au plan pratique.............65

3.3.3 Etude de l'impact des subventions à l'exportation des produits agricoles à la croissance économique..............................................................................65

3.3.3.1 Estimation du modèle..................................................................66

3.3.3.2 Interprétation des résultats............................................................70

3.3.3.2. a Les résultats du modèle de long terme...........................................70

3.3.3.2. b Les résultats du modèle de court terme..........................................71

Conclusion.......................................................................................71

Conclusion générale...................................................................................................72

Bibliographie....................................................................................74

Liste des tableaux.......................................................................................................76

Liste des graphiques...........................................................................77

Annexes .......................................................................................................................78

* 1 Regroupe 8 Etats : Bénin Burkina Faso Cote d ivoire Guinée Bissau  Mali Niger Sénégal Togo

* 2Groupe de personnes puissantes pouvant déstabiliser économiquement un régime politique






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand