Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la
recherche scientifique et de la technologie
Université de Sousse
INSTITUT DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES DE
SOUSSE
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES POUR L'OBTENTION DE LA MAITRISE
EN
ACTUARIAT ET FINANCE
Sujet :
MICROSTRUCTURE ET PERFORMANCE DES MARCHES FINANCIERS
Présenté et soutenu publiquement par :
Bouissi Sobhi
Nasri Fayçal
Directeur de recherche
Pr. Mansouri Fayçal
Année universitaire 2006/2007
DEDICACE
Je dédie ce mémoire ;
A mon père Naceur, à ma mère Emna
Pour leurs encouragements, leurs conseils et leurs sacrifices
dont toujours font preuve
J'espère que vous trouverez dans ce travail ma profonde
reconnaissance et mon grand amour pour vous
Votre satisfaction restera toujours mon but
A mes frères : Bacem, Nassim, Rabii
A mon grand père Mokhtar, à ma grand-mère
Selma
A l'âme de mon grand père Mohamed, à
l'âme de ma grand-mère Acha
A tout mes oncles et tantes : Sadok, Ahmed, Habib, Halima,
Habiba, Soukeina, Samia, Malika, Lellahom, Habiba, Najet, Dalila
A toute leurs familles
A tout mes cousins et cousines
A tout mes amis : Saidi Ramzi, Ghouma Ramzi, Imed,
Fayçal, Mahdi, Walid...
Et en particulier à mon cher ami Jalloul à
Tunis
J'espère qu'ils trouveront dans ce mémoire tout
l'amour que je leur porte
Sobhi
DEDICACE
Je dédie ce mémoire ;
A mon père Messaoud, à ma mère Fatma
Pour tout leur amour, leur patience et leur soutien
J'espère que ce travail porte ma profonde reconnaissance
et ma grande tendresse pour vous
Que Dieu m'aide à vous rendre un petit peu de vos
sacrifices
A mes frères: Wissem, Riadh, Mohamed
A mes deux petites soeurs fleures de famille : Kaouther et
Fedia
A mes grands pères et mes grands-mères
A tout mes oncles et mes tantes
A tout mes cousins et mes cousines
A ceux qui me sont chers
et en particulier
Mes amis à Moularès : Khaled, Walid,
Mahmoud, Thabet, Ali, Mokhtar, Mohamed, Imed, Ahmed
Mes amis à Sousse : Sobhi, Saidi Ramzi, Ghouma
Ramzi, Imed
J'espère qu'ils trouveront dans ce mémoire
l'expression de mon profond amour et de succès dans leur vie.
Fayçal
Remerciements
Nos vives et sincères remerciements s'adressent :
A notre maître et directeur de mémoire :
Monsieur Mansouri Fayçal
Enseignant à l'IHEC Sousse
Vous avez aimablement accepté de diriger ce mémoire
Vous avez manifesté beaucoup d'intérêt
à notre égard
Votre disponibilité, votre gentillesse et votre grande
patience nous ont marqué
Nous vous remercions pour toute l'aide que vous avez
apporté
Veuillez trouvez ici l'expression de notre vive reconnaissance et
de notre respect
A monsieur Khalfallah Najeh
Enseignant à l'IHEC Sousse
Pour tout les efforts que vous avez fourni et le temps que vous
avez alloué à nous pour arriver à accomplir ce travail
Veuillez recevoir nos sincères remerciements
A tout les membres du jury
Pour l'amabilité avec laquelle ils ont accepté de
juger ce travail
A tout le personnel de l'IHEC de Sousse
Nous le remercions pour l'aide et le bon accueil
Nos sincères remerciements s'adressent enfin à tout
ceux qui ont attribué de près ou de loin à la
réalisation de ce mémoire.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE.....................................................1
PARTIE I : PARTIE
CONCEPTUELLE...........................................4
CHAPITRE I : Caractéristiques générales
du marché financier : ...............4
Introduction :............................................................................5
I. LES ACTEURS DES MARCHÉS FINANCIERS :
............................6
I.1 La clientèle : les offreurs et les demandeurs de
titres : .......................6
I.1.1 Les offreurs de titres (les emprunteurs) :
....................................6
I.1.2 Les demandeurs de titres (les prêteurs) :
....................................6
I.2 Les intermédiaires :
...............................................................7
I.2.1 Les
banques :.......................................................................7
I.2.2 Les intermédiaires boursiers :
.................................................................7
I.2.3 Les investisseurs
institutionnels : .............................................8
II. LES PRODUITS FINANCIERS :
....................................................8
II.1 Les produits au comptant : les actions et les
obligations : ...................8
II.1.1 Les actions :
.....................................................................8
II.1.2 Les obligations :
................................................................9
II.2 Les produits intermédiaires entre les actions et
les obligations : ............10
II.3 Les produits à terme :
.............................................................11
CHAPITRE II : Principes d'organisation des marchés
financiers : .............12
Introduction :
...........................................................................13
I. TYPOLOGIE DES MARCHES FINANCIERS :
...............................13
I.1. Marchés de fixing \ Marchés continus :
........................................14
I.1.1. Marché de fixing :
..............................................................14
I.1.2. Marché continu :
................................................................15
I.2. Marchés gouvernés par les ordres \
Marchés gouvernés par les prix : ......16
I.2.1. Marchés gouvernés par les
prix : .............................................16
I.2.2. Marchés gouvernés par les ordres :
..........................................18
I.3. Structures mixtes :
.................................................................20
I.4. marchés centralisés \ marchés
fragmentés : ....................................21
II. AUTRES ASPECTS DE L'ORGANISATION DES MARCHES FINANCIERS:
...........................................................................22
II.1. L'information :
....................................................................23
II.1.1. L'information sur les transactions
passées : ................................23
II.1.2. L'information sur l'état de l'offre et de la
demande à tout moment : ...23
II.2. La stabilisation :
..................................................................24
II.2.1. Stabilisation des cours d'un titre
donné : ...................................24
II.2.2. Stabilisation du marché :
......................................................25
II.3. Automatisation :
..................................................................25
II.3.1. Automatisation et liquidité :
..................................................26
II.3.2. Automatisation et avantages concurrentiels :
..............................26
III. UNE COMPARAISON DES DIFFERENTES STRUCTURES DE
MARCHE :
..............................................................................28
III.1. Marchés continus \ Marchés de fixing :
.......................................28
III.1.1. Liquidité :
......................................................................28
III.1.2. Découverte du prix d'équilibre :
............................................29
III.2. Marchés gouvernés par les ordres \
Marchés gouvernés par les prix : ....29
III.2.1. Liquidité :
......................................................................29
III.3. Marchés centralisés \ Marchés
fragmentés : ...................................30
III.3.1. Liquidité :
......................................................................30
III.3.2. Qualité du marché :
..........................................................31
Conclusion :
...............................................................................31
CHAPITRE III : Formation des prix et concurrence sur le
marché de contrepartie :
..............................................................................33
Introduction :..............................................................................34
I. LE MODÈLE :
........................................................................36
I.1. Les acteurs :
.........................................................................36
I.1.1. N teneurs de marché :
...........................................................36
I.1.2. Les investisseurs :
...............................................................37
I.2. Déroulement des échanges :
......................................................37
II. FORMATION DES PRIX LORSQUE LES TENEURS DE MARCHÉ FONT
PREUVE DE L'AVERSION AU RISQUE :
........................................38
II.1. Prix de réserve :
...................................................................38
II.2. Analyse de la concurrence entre les teneurs de
marché : ....................42
II.2.1. Les positions des teneurs de marché sont
connues : .......................42
II.2.2. Les positions des teneurs de marché sont
inconnues : .....................45
III. FORMATION DES PRIX EN PRÉSENCE D'AGENTS
INFORMÉS : ...47
III.1. Stratégies :
........................................................................47
III.2. L'équilibre :
.......................................................................48
Conclusion :
..............................................................................50
PARTIE II : PARTIE EMPIRIQUE : Analyse de la
performance du marché financier tunisien ( Tests de cointégration
) :.........................................51
- Méthode et choix de l'échantillon :
..................................................52
- Les résultats empiriques :
.............................................................53
- Analyse et discussion des résultats :
................................................70
CONCLUSION GENERALE :
........................................................72
BIBLIOGRAPHIE :
.....................................................................73
INTRODUCTION GENERALE
La bourse est un lieu où se fait l'échange des
titres (actions et obligations) entre deux types d'intervenants :
acheteurs et vendeurs. Ce marché, qui est un lieu de financement
à long terme se caractérise par une composition complexe et par
des produits divers, et ceci dans le but de s'adapter aux différents
motifs de transactions et aux différents choix des acheteurs et
vendeurs. La structure du marché financier est déterminée
par les types d'organisation c'est-à-dire les catégories du
marché (dirigé par les ordres\dirigé par les prix,
centralisé\fragmenté, de fixing\en continu) mais aussi par
d'autres facteurs qui influencent cette structure, notamment :
l'information, les prix, la liquidité, l'automatisation....
Ces facteurs et catégories sont des déterminants
essentiels de la performance du marché financier, ce qui fait la
différence d'un marché à un autre. Certains marchés
sont plus efficaces en utilisant une telle organisation que d'autres ;
tout dépend du besoin des investisseurs et des entreprises dans un tel
environnement.
Cette recherche consiste à analyser la théorie
de la microstructure des marchés financiers qui se propose
d'étudier les principes d'organisation des marchés financiers, le
rôle des intervenants sur le marché, les méthodes de
cotation et le déroulement des opérations. La performance du
marché financier doit tenir compte de tous ces éléments
afin de réaliser l'équilibre du marché et aboutir à
garantir sa liquidité.
Ce travail va porter dans sa partie théorique sur les
principes d'organisation des marchés financiers en première
étape en vue de voir les différents types des marchés et
leurs aspects d'organisation ainsi qu'une comparaison des différentes
structures du marché. Et en deuxième étape sur une
étude microéconomique du marché de contrepartie dans le
but de comprendre la formation des prix et la concurrence.
Dans la partie empirique on va tester la performance du
marché financier tunisien à travers l'étude de la relation
de cointégration entre l'indice BVMT et le taux de change EURO-DINAR
d'une part, et entre le même indice et le Taux de Marché
Monétaire (TMM). Et ce dans le but de voir l'impact des deux facteurs
économiques internes et externes sur l'indice BVMT et voir par là
si la structure et l'organisation de ce marché permettent de le rendre
performant ou non.
On peut alors dire que les intérêts du sujet
portent sur l'analyse de l'organisation des marchés financiers,
l'analyse du fonctionnement des marchés financiers, la comparaison des
différentes structures des marchés, l'étude de la
dynamique des prix et la concurrence sur le marché dirigé par les
prix et l'évaluation de la performance d'un marché financier
à travers une étude empirique (cas de la BVMT).
Problématique :
Quel est l'impact de l'organisation du marché financier
sur sa performance ?
Ø Comment fonctionnent les marchés
financiers?
Ø Quels sont les facteurs qui influencent la
performance d'un marché financier?
Ø Quelles sont les limites de chaque structure du
marché financier?
Ø Qu'est ce qui détermine les cotations et la
nature de la concurrence sur un marché de contrepartie?
Partie I :
PARTIE CONCEPTUELLE
Chapitre I :
caractéristiques générales du
marché financier
Introduction :
Le marché financier est un marché de capitaux
à long terme qui représente l'ensemble des offres et des demandes
de capitaux pour les souscriptions au capital social des entreprises et les
placements à long terme.
Les transactions portent sur des valeurs mobilières
(actions, obligations et valeurs assimilées) ou sur les nouveaux
instruments financiers (contrats à terme, contrats d'option...).
Le marché financier assure plusieurs fonctions comme
étant : circuit de financement de l'économie, instrument
organisant la liquidité de l'épargne investie à long
terme, instrument permettant la cotation des actifs ou valeurs
mobilières, outil de développement de la structure de
l'entreprise et outil de gestion de risque.
En réalité, le marché financier est
composé de deux compartiments, appelés marchés primaire et
marché secondaire.
o Le marché primaire :
Le marché primaire est le marché des
émissions de titres nouveaux (marché du neuf). Ce marché a
un rôle d'intermédiation car il met en relation des agents ayants
un besoin de financement (les entreprises, l'état ou les
collectivités locales) et d'autres disposant d'une épargne
à placer (investisseurs institutionnels ou particuliers).
o Le marché secondaire :
Le marché secondaire est le marché des titres
déjà émis et cotés (marché de l'occasion).
Ce marché assure la liquidité et la mobilité de
l'épargne, ainsi que l'évaluation permanente des titres
cotés.
Ce marché est composé essentiellement de deux
secteurs :
- les bourses reconnus (cote de la bourse) : sur
lesquelles se transigent les titres inscrits à la cote. L'inscription
à la cote de bourse permet aux sociétés d'accroire la
liquidité pour leurs titres, leur degré de visibilité dans
l'économie, leur prestige et leur notoriété.
- le marché entre courtiers (marché hors cote
ou hors bourse) : sur lequel se transigent tous les titres (actions et
obligations) non inscrits à la cote d'une bourse.
I. Les acteurs des marchés financiers :
I.1 La clientèle : les offreurs et les demandeurs de
titres :
I.1.1 Les offreurs de titres (les
emprunteurs) :
Ils sont composés des personnes morales,
privées ou publiques, résidentes ou non résidentes, qui
souhaitent emprunter des capitaux sous la forme d'actions ou d'obligations :
les entreprises privées ou publiques, nationales ou
étrangères ; le Trésor ; les collectivités
publiques locales et les établissements de crédit.
I.1.2 Les demandeurs de titres (les
prêteurs) :
(Ou les investisseurs : Buy-Side
players)
Les demandeurs de titres peuvent souscrire des titres sur le
marché primaire ou sur le marché secondaire. Ce sont les
investisseurs particuliers (épargnants individuels, des entreprises),
les investisseurs institutionnels.
§ Les épargnants individuels : les
ménages
§ Les entreprises :
Les entreprises interviennent aussi activement sur les
marchés financiers en tant que demandeurs de titres, offreurs de
capitaux, soit dans un but de placement sur le marché obligataire ou sur
le marché des actions lorsque leurs disponibilités sont
importantes, soit dans une perspective stratégique lorsqu'elles
achètent ou vendent des participations pour opérer des
restructurations.
§ Les investisseurs
institutionnels :
Les investisseurs institutionnels sont des organismes qui
détiennent du fait de leur activité une
épargne abondante : les compagnies d'assurance, les
caisses de retraite et autres organismes de prévoyance qui placent une
partie de leurs ressources en valeurs mobilières, afin de faire face aux
engagements qu'ils ont pris vis-à-vis de leur clientèle, en
toutes circonstances ; la Caisse des dépôts et consignations (cf.
supra) ; les OPCVM (SICAV et FCP).
I.2 Les intermédiaires :
I.2.1 Les banques :
Elles jouent traditionnellement un rôle
d'intermédiaire entre les agents excédentaires et les agents
déficitaires de l'économie à l'échelle national
comme à l'échelle internationale.
I.2.2 Les intermédiaires
boursiers :
Se sont des sociétés d'intermédiation,
personnes physiques ou morales qui interviennent sur les marchés
boursiers et qui assurent toute les opérations à effectuer sur
une bourse de valeurs mobilières. Elles assurent l'émission des
titres (actions, obligations et valeurs assimilés), la
négociation (achat, vente de titres), le conseil et la gestion de
portefeuille.
Ils sont :
- Firmes de courtiers (brokers):
Sociétés de Bourses, Electronic Communication Networks (ECNs),
etc.
- Teneurs de marché indépendants : dealers
(exemple : membres de la NASD)
- Membres d'une Bourse : specialist/saitori/floor trader. La
dénomination dépend du lieu et du type de
concurrence (monopole, etc.)...
I.2.3 Les investisseurs
institutionnels :
Se sont les caisses de retraite, les compagnies d'assurance
et les organismes de placement collectifs en valeurs mobilières (SICAV,
FCP). Ils gèrent collectivement une épargne placée chez
eux principalement par les particuliers.
II. Les produits financiers :
Il faut distinguer les produits au comptant et les
produits à terme.
II.1 Les produits au comptant : les actions et les
obligations :
Les valeurs mobilières se décomposent en
deux grandes familles : les actions (ou « titres de capital ») qui
confèrent à ceux qui les détiennent la qualité
d'associés dans une société de capitaux ; les obligations
(« titres de créances ») qui représentent un emprunt,
un crédit que le souscripteur peut
Céder sur un marché.
Cependant de nombreuses formules mixtes combinant les
caractéristiques des actions et des obligations ont été
créées en sorte que ces deux formes polaires de valeurs
mobilières se sont beaucoup rapprochées.
II.1.1 Les actions :
Les actions sont émises par les
sociétés de capitaux dont la forme la plus courante est la
société anonyme. Une action représente une part du capital
social, c'est-à-dire du total des capitaux ou des biens (terrains,
brevets, machines) qui ont été nécessaires à la
constitution de la société ou à son développement.
Elle n'est pas remboursable par la société, c'est-à-dire
que celle-ci en dispose de façon permanente. Elle est cependant cessible
et librement négociable. Elle donne deux droits principaux :
· Droit aux bénéfices : Le
bénéfice ainsi réalisé par une
société à capitaux appartient aux actionnaires dans sa
totalité. Mais les actionnaires réunis en assemblée
générale, sur proposition des organes dirigeants (Conseil
d'administration ou Directoire), votent la répartition de ce
bénéfice entre ce qui est conservé par la
société et qui accroît ses « réserves »,
et ce qui est versé aux actionnaires sous forme de « dividende
», égal pour chaque action .
· Droit à la gestion: Les actionnaires
contrôlent collectivement la gestion de la société par les
décisions qu'ils prennent en assemblée générale,
chaque action représentant une voix, et par les organes dirigeants
qu'ils nomment, aussi en assemblée générale (Conseil
d'administration, Conseil de surveillance élisant lui-même un
Directoire). Ils fixent les statuts de la société,
décident des augmentations de capital et des émissions d'emprunts
et, chaque année, approuvent les comptes sociaux qui leur sont
présentés.
Tout actionnaire prend un risque en participant à
une société, celui d'encourir des pertes. Mais ce risque est
limité au montant de son apport (le montant total de ses actions)
lorsque la gestion a été régulière.
II.1.2 Les obligations :
Si les actions ne sont émises que par les
sociétés, les obligations peuvent l'être par l'État,
les collectivités locales, les établissements publics, les
intermédiaires financiers et les sociétés. Une obligation
est un titre de créance sur l'émetteur, qui s'engage à la
rembourser à une échéance déterminée contre
un intérêt annuel. Le total des obligations émises à
la même date par un emprunteur et simultanément souscrites par les
prêteurs constitue l'emprunt obligataire.
Les obligations sont cessibles et librement
négociables sur le marché boursier et elles sont au porteur. Les
caractéristiques d'une obligation sont:
§ Le prix d'émission : C'est
le montant que doit verser tout souscripteur au moment de l'émission de
l'emprunt obligataire. Le prix d'émission est en général
égal à la « valeur nominale » de l'obligation,
appelée encore « le pair », qui sert de base au calcul de
l'intérêt annuel.
§ L'intérêt : est le
revenu de l'obligation. Il est payé chaque année à une
date déterminée par détachement du « coupon »,
et est égal au produit du taux d'intérêt de l'emprunt par
la valeur nominale de l'obligation.
§ Le prix de remboursement : Il est
en général égal à la valeur nominale de
l'obligation. Lorsqu'il lui est supérieur, la différence est la
« prime de remboursement ».
§ Les modalités
d'amortissement : Elles fixent les conditions dans lesquelles les
souscripteurs sont remboursés. En général, il est
procédé au remboursement en une seule fois à la date de
l'échéance de l'emprunt.
§ Le taux actuariel : est le taux
de rentabilité d'une obligation sur la totalité de sa
durée, de son émission à son remboursement.
Le souscripteur d'une obligation s'expose à deux
risques :
§ Le risque de taux : lié
à la variation des cours des obligations en Bourse en fonction des
variations du taux d'intérêt exigé par les
investisseurs.
§ Le risque financier : ou «
risque de défaut », induit par la possibilité que
l'émetteur ne puisse faire face à l'échéancier des
versements d'intérêt et des remboursements (la prime de risque
destinée à couvrir ce risque varie entre 0,1 % et 0,2 %).
II.2 Les produits intermédiaires entre les actions
et les obligations :
Il s'agit principalement des certificats d'investissement
et des titres participatifs qui ont été créés pour
permettre le renforcement des fonds propres des entreprises nationales.
Les certificats d'investissement résultent du
démembrement des actions en deux parties :
· les certificats d'investissement auxquels sont
attachés les droits à dividendes des actions.
· les certificats de droit de vote qui sont
négociables et ne peuvent être acquis que par les
détenteurs du certificat d'investissement à raison d'un
certificat de droit de vote par certificat d'investissement.
Toutes les sociétés publiques et
privées peuvent émettre des certificats d'investissement.
Les titres participatifs ne confèrent aucun droit de
vote ni aucun droit de regard dans la gestion de la société mais
ils assurent une rémunération comportant une partie fixe et une
partie variable avec les bénéfices de la société.
Ils ne peuvent être émis que par les sociétés
anonymes du secteur Public, les établissements publics à
caractère industriel (EPIC) et les coopératives. Ils sont
considérés comme des fonds propres.
II.3 Les produits à terme :
Un contrat à terme ferme sur un actif est un
engagement d'achat ou de vente d'une quantité déterminée
de cet actif à un prix fixé au moment de la conclusion du contrat
à une date, elle aussi fixée, qui est la date de fin de contrat
et la date de livraison de l'actif.
À la date du terme, deux hypothèses sont
possibles selon que le contrat prévoie soit que le vendeur livre
effectivement l'actif, soit qu'il règle la différence entre le
prix fixé au moment de la conclusion du contrat et le prix courant
à la date fixée comme terme du contrat.
Un contrat d'option est un droit - mais non une obligation,
contrairement donc au contrat à terme - d'achat (option d'achat ou
« call ») ou de vente (option de vente ou « put
») d'une quantité déterminée d'un actif à
un prix fixé (« prix d'exercice »), au cours d'une
période de temps (option américaine) ou à une date
préétablie (option européenne). Le prix appelé
« prime » d'un contrat d'option est versé au moment de la
transaction par celui qui achète un tel droit à celui qui le
vend.
Le profit de l'acheteur pour une option d'achat (la perte du
vendeur) n'est pas limité à la hausse et pour une option de vente
(la perte du vendeur) ne peut bien entendu dépasser le prix d'exercice,
le prix courant ne pouvant être négatif.
Chapitre II :
principes d'organisation des marchés
financiers
Introduction :
Il existe plusieurs motifs et mesures d'organisation des
marchés financiers. Les marchés financiers se différent
par leurs méthodes de détermination des prix, le mode de
transmission et d'exécution des ordres, le comportement des
différents intervenants au cours des échanges.
Les modes d'organisation d'un marché financier
jouent un rôle très important dans la détermination des
coûts de transaction et le comportement des différents
participants. Ces structures influencent notamment les stratégies
d'offre et de demande des produits financiers au cours des échanges. Ce
qui se reflète aussi sur la détermination des prix d'actifs qui
différent d'une structure à une autre.
L'étude de la formation des prix sur les
marchés financiers nécessite d'une part une explication des
différentes modalités d'échange sur chaque marché
et d'autre part étudier le comportement des participants à
l'échange (investisseurs, courtiers, teneurs de marché) dans le
cadre de chaque structure de marché. Dans ce cadre on va
présenter tout au long de ce chapitre la typologie des marchés
financiers et les avantages et les inconvénients spécifiques
à chaque structure de marché.
I. TYPOLOGIE DES MARCHES FINANCIERS :
On peut distinguer les marchés suivant trois
critères :
- Le moment de l'échange ou date d'exécution de
l'ordre : exogène (périodique) marchés de fixing \
endogène (continu) marchés continus
- La contrepartie de l'échange ou de l'ordre : un
ordre contrepartiste (confrontation directe) marchés gouvernés
par les ordres \ un intermédiaire (confrontation indirecte)
marchés gouvernés par les prix
- Le lieu de l'échange et prix d'exécution de
l'ordre : marchés centralisés (unique) \ marchés
fragmentés (multiple)
I.1. Marchés de fixing \ Marchés
continus :
I.1.1. Marché de fixing :
Dans un marché de fixing, les ordres s'accumulent
pendant un certain temps et la fixation d'un cours d'équilibre
intervient à la clôture de cette période
c'est-à-dire à chaque séance de fixing (dates
d'exécution des ordres sont exogènes). Toutes les transactions se
déroulent à un prix unique déterminé de
façon à équilibrer les ordres d'achat et de vente transmis
au marché jusqu'au moment de fixing ce qui maximise le volume total de
l'échange.
Au moment de fixing, ce prix appelé le prix
d'équilibre s'applique pour tous les acheteurs et vendeurs mais sont
exécutés que les ordres de ceux qui ont adressé des
ordres au mieux ou qui ont placé des ordres à un prix limite
supérieur au prix d'équilibre en cas d'achat et un prix limite
inférieur au prix d'équilibre en cas de vente. Les autres ordres
ne sont pas exécutés.
La discontinuité dans les quantités offertes
ou demandées ne permet pas au prix d'équilibre d'absorber
parfaitement le déséquilibre entre l'offre et la demande. Mais ce
prix peut minimiser cet écart.
Le marché de fixing peut être organisé
suivant trois modalités. Dans le fixing « à la
criée », les participants sont physiquement rassemblés
au même endroit. Des prix sont annoncés et pour chaque prix, les
négociateurs annoncent leurs offres ou leurs demandes. Le processus se
poursuit jusqu'à la découverte du prix d'équilibre. La
seconde modalité consiste à laisser les participants soumettre
leurs offres d'achat et de vente, sans que ces offres soient
révélées et à déterminer ensuite le prix
d'équilibre. La dernière modalité diffère de la
seconde en ce que les offres des participants sont
révélées au marché au fur et à mesure
où elles s'accumulent. De plus un prix d'équilibre indicatif est
calculé chaque fois qu'un nouvel ordre est entré et ce jusqu'au
moment du fixing.
Le mécanisme de fixing est également
utilisé sur la plupart des marchés continus pour la
détermination du prix d'ouverture.
Illustration :
- transaction multilatérale à intervalle de temps
réguliers.
- Plusieurs ordres d'achat, plusieurs ordres de vente.
- 1 seule transaction, 1 prix unique
d'exécution (Offre=Demande).
- Tous les ordres de vente (achat) avec un prix inférieur
(prix supérieur) au prix d'équilibre peuvent être
exécutés.
P* : prix d'équilibre au moment du fixing.
Q* : quantité à échanger au moment
du fixing.
: Les ordres d'achat qui peuvent être
exécutés au moment de fixing.
: Les ordres de vente qui peuvent être
exécutés au moment de fixing.
I.1.2. Marché continu :
Sur un marché continu, la cotation et les
transactions s'effectuent en succession tout au long de la séance du
marché. Les agents peuvent transmettre des ordres à tout moment.
Un ordre est exécuté chaque fois qu'il trouve une contrepartie.
Les transactions sont donc bilatérales contrairement à un
marché de fixing où les transactions sont multilatérales.
De plus sur un marché continu, un nouveau cours est associé
à chaque transaction alors que sur un marché de fixing est
établit un prix unique auquel s'effectue toutes les transactions.
Exemple :
Déroulement des cotations et des transactions dans le
système CAC, utilisé à la bourse de paris.
Source : Biais, Foucault, Hillion (1997), Microstructure
des marchés financiers, PUF Finance.
I.2. Marchés gouvernés par les ordres \
Marchés gouvernés par les prix :
I.2.1. Marchés gouvernés par les
prix :
Appelé aussi marché de contrepartie, sur ce
marché l'intermédiaire financier est un contrepartiste
appelé teneur de marché ou market maker ; il reçoit
les ordres d'achat et de vente de la part des investisseurs et fixe ensuite les
prix d'achat (bid : prix d'achat pour le market maker) et les prix de
vente (ask : prix de vente pour le market maker) suivant le stock
disponible chez lui et suivant sa valorisation des titres qu'il détient.
L'exécution des ordres d'achat et de vente à
ces prix assure la liquidité du marché. Les contrepartistes ou
teneurs de marché achètent et vendent des actifs financiers pour
leurs propres comptes. Les prix de transaction sont déterminés
non pas par les ordres finaux mais par les cotations des teneurs de
marché. C'est un marché non centralisé puisque on y trouve
plusieurs bourses chacune est représenté par un contrepartiste.
Ces marchés sont plus liquides que les marchés dirigés par
les ordres : puisque l'exécution est immédiate et sans
risque et le teneur de marché est obligé de faire la
contrepartie, il doit exécuter les ordres s'ils répondent aux
conditions de prix qu'il avait fixé.
Dans ce type de marché, les investisseurs ne peuvent
pas en principe placer d'ordres à cours limité et concurrencer
ainsi les prix affichés par les teneurs de marché. Il ne peuvent
pas échanger directement entre eux mais doivent passer par un
intermédiaire.
Ce type d'organisation est utilisé par le
marché de gré à gré aux USA où les cotations
et les transactions des différents teneurs de marché sont
diffusées par le système NASDAQ.
La fonction d'un teneur de marché est d'assurer la
liquidité d'un marché en compensant les
déséquilibres temporaires entre l'offre et la demande par des
achats et des ventes sur son propre stock d'actifs. Cette activité lui
fait courir des risques. Tout d'abord, pour répondre aux besoins de
liquidité des investisseurs, il peut avoir à prendre des
positions excessives ou mal diversifiées. Par exemple, lorsqu'il
achète une quantité importante du titre dont il fait le
marché, il n'est pas certain du pouvoir la revendre rapidement. Il
s'expose alors fortement à une baisse des cours. D'autre part, il
affiche des prix auxquels il se tient prêt à acheter ou vendre. Il
offre donc à des agents disposant d'une information
privilégiée la possibilité d'utiliser leur information
à son détriment.
Ainsi, un agent qui sait que le prix d'achat du teneur de
marché est surévalué peut profiter de son information en
se portant vendeur. Le teneur de marché obtient une
rémunération pour ces risques en pratiquant un prix d'achat
inférieur à son prix de vente. Ainsi, s'il effectue un achat et
une vente simultanément, il réalise un gain égal à
sa fourchette de prix (l'écart entre le prix d'achat et le prix de
vente).
I.2.2. Marchés gouvernés par les
ordres :
Dans un marché gouverné par les ordres, les
ordres d'achat et de vente des investisseurs sont directement
confrontés. Dans cette organisation du marché la liquidité
est assurée par les ordres à cours limité placés
par les investisseurs et non par les teneurs de marché. Les seuls
intermédiaires du marché sont les courtiers dont le rôle
est limité à la transmission des ordres de leurs clients.
A un instant donné, le même prix s'applique pour
tout le monde, on aboutit donc à un cours d'équilibre. C'est un
marché centralisé : un seul lieu de transaction.
Un marché de fixing est par nature un marché
gouverné par les ordres. Il existe également des marchés
gouvernés par les ordres où la confrontation des ordres des
investisseurs finaux peut s'opérer suivant différentes
modalités.
Types d'ordres :
- Ordres à cours limité :
Avec une limite de prix : prix max pour acheter ou prix
min pour vendre.
Avantage : contrôle de prix d'exécution.
Inconvénient : risque de non exécution.
- Ordres au mieux\à tout prix :
Pas de spécification de prix.
Avantage : exécution immédiate.
Inconvénient : incertitude du prix
d'exécution.
- Ordres stop\à seuil de déclenchement :
Dés que le cours atteint un seuil, l'ordre est
activé et passera au prix du marché.
- Ordres à quantités cachés :
L'investisseur n'affiche pas toute la quantité
demandée pour ne pas encourir une hausse des prix.
Fonctionnement :
- Réception des ordres de la part des investisseurs et
acheminement vers l'exécution.
- Diffusion des cotations dans un carnet d'ordres où il y
a une confrontation des ordres d'achat et de vente.
- Etablissement des prix de transaction.
- Compensation et règlement des transactions après
négociation et échange.
Les ordres d'achat et de vente sont classés selon deux
priorités :
· Priorité prix :
L'ordre ayant l'offre de prix la plus flexible sera
considéré prioritaire : c'est l'ordre d'achat à cours
limité avec le prix le plus élevé qui sera servi le
premier et inversement pour l'ordre de vente (le prix d'équilibre sera
déterminé dans l'intervalle [meilleur prix d'achat,
meilleur prix de vente]). Les ordres au prix de marché sont
prioritaires aux ordres à cours limité. On applique au premier
lieu la priorité prix.
· Priorité temps :
Pour une même limite de prix la priorité est
accordée à l'ordre qui est arrivé le premier dans le
carnet d'ordres. Les ordres peuvent être révisés, le
système reclasse alors les ordres. On peut perdre la priorité
temps sauf dans le cas où on baisse la quantité.
Un ordre de bourse doit comporter trois séries
d'indications nécessaires :
· Des indications générales qui
portent :
o sur le sens de l'opération, achat ou vente.
o sur le nombre et le nom des titres à négocier,
actions, droits, obligations convertibles, bons de souscription. S'il s'agit
d'obligations, l'année d'émission et le taux
d'intérêt. Un numéro de code de la valeur résume ces
informations.
· Une limite de validité :
o «jour» : pour les ordres qui ne sont
exécutables que pendant la journée en cours et qui seront
retirés du marché en cas de non-exécution ; en
l'absence d'indication, les ordres sont enregistrés comme ordres
«jour» ;
o «à date déterminée» : sauf
exécution ou annulation par vos soins, ces ordres resteront
présents sur le marché jusqu'au jour indiqué, sans que ce
jour puisse dépasser un an ;
o «à révocation» : ils restent
valables, sauf exécution ou annulation, pendant 365 jours.
· Des conditions de prix :
o «à cours limité» ;
o «au marché» ;
o «à la meilleure limite» ;
o «à tout prix» ;
o «à cours limité» assorti de la mention
«tout ou rien» ;
o «à seuil de déclenchement» ;
o «à plage de déclenchement» (les
ordres à déclenchement subordonnent l'exécution à
un renversement de tendance).
Détermination du cours d'équilibre :
cours du fixing :
Trois critères retenus :
.1. Le cours retenu est celui qui maximise le volume
d'échange.
.2. Si deux ou plusieurs cours vérifient le premier
critère, le système retient le cours qui minimise le nombre de
titres non servis.
.3. Si le deuxième critère ne permet toujours pas
de déterminer un cours unique, alors on retient le cours le plus proche
du cours de référence.
I.3. Structures mixtes :
Les organisations du marché citées peuvent
être combinées pour faire l'objet des différences d'un
marché à un autre :
· Plusieurs marchés qui fonctionnent en continu
ouvrent leur séance par une procédure de fixing qui permet de
déterminer les prix offerts et demandés de chaque titre auxquels
débutera la séance de cotation en continu. Le prix d'ouverture
est alors déterminé de façon à équilibrer au
mieux l'offre et la demande provenant des ordres transmis au marché
jusqu'au moment de fixing. Tous les ordres qui peuvent être
exécutés au fixing ne passent pas au continu. Les meilleurs prix
offerts et demandés qui ouvrent la séance sont ceux des ordres
inexécutés qui restent dans le carnet d'ordre.
· Certains marchés sont à la fois des
marchés de contrepartie et des marchés gouvernés par les
ordres, ces marchés sont animés par un teneur de marché
(le « spécialist »), qui possède un double
rôle :
- Il est chargé comme teneur de marché,
d'assurer la liquidité du marché en se portant contrepartiste.
- Il doit gérer le carnet d'ordres provenant des
investisseurs. Ces ordres peuvent être transmis au
« specialist » soit par un système de routage
informatisé soit pour les ordres plus importants par les courtiers
situés sur le parquet.
Les cotations affichées par les
« specialist » ne sont donc pas forcément ses
propres prix mais peuvent provenir d'ordres à cours limité
transmis par des investisseurs finaux ou des courtiers opérant pour leur
propre compte. Dans ce type de système, la liquidité n'est pas
assurée seulement par le teneur de marché mais également
par les ordres à cours limités du carnet d'ordres.
(Exemples : les bourses régionales américaines tels
que : Midwest Stock Exchange, Pacific stock Exchange...).
· Sur un même marché financier,
l'organisation d'un marché peut varier selon le produit financier
négocié (exemple : en France le MATIF, le MONEP et le
marché interbancaire utilisent des mécanismes de contrepartie,
alors que le marché des actions est organisé comme un
marché gouverné par les ordres).
I.4. marchés centralisés \ marchés
fragmentés :
Un marché est dit centralisé lorsque tous les
ordres pour un titre doivent être transmis à un même lieu.
Ce lieu peut être un parquet où s'effectuent tous les
échanges ou un ordinateur. Au contraire, un marché est
fragmenté dés lors que le flux d'ordre pour un titre peut
être distribué entre différents lieux. Sur un marché
centralisé ( qu'il soit périodique ou continu ), il existe
à tout moment un seul prix de transaction pour le titre, alors que sur
un marché fragmenté il peut exister pour un même actif
plusieurs prix différents au même moment.
Les causes de la fragmentation :
Selon Biais (1993) il existe 3 causes de
fragmentation :
- multiples cotations : la fragmentation se produit
dès qu'un titre peut être coté sur plusieurs marchés
(exemple : c'est le cas du NYSE, sur lequel un titre coté est
également négocié sur les bourses régionales
américaines : Boston, Chicago, Philadelphie...).
- transactions hors marché : un marché est
également fragmenté lorsqu'une partie des transactions peut
être réalisée en dehors du marché principal. C'est
souvent le cas pour les transactions portant sur des blocs de titres. Les
investisseurs préfèrent négocier ces transactions de
gré à gré sans placer d'ordres directement sur le
marché, de façon à conserver un meilleur contrôle
sur le prix de la transaction et à préserver une grande
discrétion.
- marchés de gré à gré : la
fragmentation peut enfin provenir de la structure du marché
lui-même. Certains marchés de contrepartie sont par nature
fragmentés. Sur ces marchés, les animateurs ne sont pas
assemblés physiquement en un seul lieu où sont transmis tous les
ordres. Les teneurs de marché diffusent leurs cotations soit par
téléphone, soit sur des terminaux informatiques.
II . AUTRES ASPECTS DE L'ORGANISATION DES MARCHES
FINANCIERS:
Biais (1993), Foucault (1997), Hillion
(1997) ont présenté d'autres facteurs de
différenciation :
- La diffusion de l'information sur le déroulement des
opérations (quel degré de transparence ?).
- La stabilisation des prix.
- Le degré d'automatisation du processus
d'échange.
II.1. L'information :
L'information privilégiée détenue par
les différents participants à l'échange sur la valeur
future du titre peut influencer les prix de transaction et le volume
d'échange. Dans ces conditions, les règles concernant la
quantité et le type d'information sur le déroulement des
échanges diffusés influencent de façon déterminante
l'efficience informationnelle d'un marché c'est-à-dire la
transparence du marché. L'information sur le processus d'échange
comprend :
II.1.1. L'information sur les transactions
passées :
Elle comporte l'information sur les quantités
échangées, les prix et l'identité des acheteurs et des
vendeurs. Les dispositions réglementaires et l'automatisation peuvent
garantir une meilleur diffusion de ce type d'information et ce de point de vue
rapidité, qualité et précision.
II.1.2. L'information sur l'état de l'offre et de
la demande à tout moment :
Cette information n'est pas distribuée aux
différents participants de la même manière dans tous les
marchés. Le meilleur prix de vente, le meilleur prix d'achat et les
quantités disponibles à ces prix sont les seules informations
disponibles pour les autres participants. De manière
générale, lorsque les échanges se déroulent sur un
parquet, les agents présents sur le parquet disposent d'une meilleure
information sur le déroulement des échanges que ceux qui n'y ont
pas accès. Seules les sociétés de bourse peuvent
connaître la totalité du carnet d'ordres.
Dans certains marchés de fixing, il est possible
d'obtenir avant la réalisation du prix d'équilibre des
informations sur les courbes d'offre et de demande. Par exemple, sur la bourse
de paris lors de la période de pré ouverture, les
sociétés de bourse et le public sont informés du cours
d'équilibre théorique, des ordres d'achat à cours
limité avec un prix supérieur au prix d'équilibre
théorique et les ordres de vente à cours limité avec un
prix inférieur au prix d'équilibre. Au contraire sur le NYSE seul
le « specialist » peut observer les courbes d'offre et de
demande avant la détermination du fixing d'ouverture.
En contre partie, pour diminuer la transparence du
marché les transactions en blocs peuvent se dérouler hors
marché. Pour limiter ce phénomène, certains marchés
offrent la possibilité de cacher en partie ces échanges au reste
des participants. Cette possibilité permet aux agents de soumettre des
ordres de taille importante sans révéler trop d'information sur
leurs positions.
II.2. La stabilisation :
Plusieurs méthodes sont pratiquées sur les
marchés pour éviter dans une même séance les
variations des cours trop importantes.
II.2.1. Stabilisation des cours d'un titre
donné :
Certaines cotations ou ordres peuvent être
arrêtés (on parle de séance
de « réservation ») lorsque les variations de
cours sont très importantes.
Ces réservations peuvent être
déclenchées lorsque la variation des prix dans une même
séance excède une limite maximum c'est-à-dire qu'on trouve
des cours en dehors des deux seuils d'achat et de vente. Lorsque la limite est
atteinte, la procédure consiste à stopper les échanges
mais à laisser les ordres continuer à s'accumuler. Après
une durée déterminée par les autorités (pour la
Tunisie une ½ heure), les échanges reprennent au cours qui
équilibre l'offre et la demande au moment de la reprise. L'objectif de
cette procédure est d'éviter une déstabilisation non
justifiée du marché et de protéger les investisseurs qui
placent les ordres au mieux.
II.2.2. Stabilisation du marché :
Utilisée surtout aux USA pour stabiliser le
marché lorsque l'ensemble des cours varient de façon
excessive.
II.3. Automatisation :
Le volume croissant des transactions et la
nécessité de diminuer les coûts de transaction ont conduit
à l'automatisation des échanges sur les marchés
financiers. Plusieurs aspects du processus d'échange peuvent être
automatisés :
- Le routage des ordres vers les marchés : dans ce
domaine l'automatisation s'est considérablement
développée. Il est possible de rentrer un ordre dans le carnet
d'ordres de ces marchés, à partir d'un terminal informatique.
- La diffusion de l'information : elle a également
fait l'objet d'une automatisation croissante.
- L'exécution des ordres : l'exécution
électronique des ordres signifie que le déclenchement des ordres
est géré automatiquement par un système informatique et
n'est pas soumis au contrôle d'un teneur de marché ou d'un
courtier.
- Le suivi comptable des transactions (règlement et
livraison) : a pour sa part été largement automatisé.
Cette évolution a permis de diminuer les coûts associés aux
délais entre le moment de la transaction et celui de son
règlement.
Dans certains cas, l'automatisation conduit à une
disparition physique des marchés, les parquets étant
remplacés par des réseaux de terminaux informatiques. Dans
d'autres cas des systèmes automatisés existent en
parallèle avec un parquet.
Ces différences s'expliquent par le fait que
l'automatisation d'un marché n'est une simple décision technique.
Elle est susceptible de modifier également des caractéristiques
du marché déterminantes pour son efficacité : sa
liquidité, sa transparence et les positions concurrentielles des
différents participants.
II.3.1. Automatisation et
liquidité :
L'automatisation peut diminuer la liquidité de
marché parce qu'elle n'offre pas la possibilité d'une
négociation directe pour les transactions importantes. Les agents qui
doivent traiter des volumes importants ne veulent pas exposer leurs ordres dans
un carnet d'ordres s'ils ne peuvent pas conserver un contrôle sur les
conditions de la transaction. Ceci explique pourquoi certains marchés
structurés autour d'un carnet d'ordres offrent la possibilité de
transmettre les ordres au marché soit électroniquement, soit
à partir d'un parquet et proposent parallèlement une
possibilité de négociation bilatérale des blocs hors
parquet.
En effet, dans un tel marché, l'exécution
d'un ordre ne nécessite pas de prise de contact entre les agents.
L'agent qui a placé un ordre peut donc voit ce dernier
exécuté sans donner son accord. Le marché peut donc
rapidement profiter des ordres d'achat (de vente) à cours limité
qui surévaluent (sous évaluent) la valeur de l'actif avant que
ceux-ci n'aient le temps d'être annulés ou modifiés.
II.3.2. Automatisation et avantages
concurrentiels :
Le développement de systèmes de routage
électroniques et la disparition des parquets rendent moins
nécessaire l'intervention du courtier comme intermédiaire entre
l'investisseur final et le marché. Les investisseurs transmettent
eux-mêmes leurs ordres à l'aide de terminaux informatiques.
Lorsque les échanges continuent de se dérouler sur un parquet,
les courtiers conservent un avantage informationnel sur les investisseurs
finaux qui n'ont pas accès au parquet. La diffusion électronique
de l'information tend également à diminuer cet avantage.
L'automatisation remet également en cause les avantages
concurrentiels des teneurs de marché. Elle permet une meilleure
diffusion de l'information sur les cotations et les transactions des teneurs de
marché. Ceci peut obliger les teneurs de marché à
réduire leur fourchette de prix pour rester concurrentiels.
L'automatisation des marchés fait également apparaître des
nouveaux concurrents pour les teneurs de marché. Elle rend en effet
possible la création de carnets d'ordres électroniques où
les ordres à cours limité placés par les investisseurs
finaux viennent concurrencer les prix affichés par les teneurs de
marché. Sur un marché où les échanges peuvent se
faire par négociation directe, les intermédiaires peuvent capter
une partie du flux d'ordres grâce à leur capacité à
traiter les ordres au mieux des intérêts de leurs clients.
Dans un tel système les intermédiaires sont
incités à assurer la qualité du marché. Sur les
systèmes complètement automatisés, l'identité des
acheteurs et vendeurs n'est pas toujours connue. Dans ces conditions, il
devient difficile pour un intermédiaire de faire reconnaître sa
capacité à négocier des transactions délicates ou
à être une contrepartie de qualité.
L'automatisation exerce donc une pression concurrentielle sur
les intermédiaires, cette pression permet de diminuer les coûts de
transactions supportés par les investisseurs finaux. Mais elle risque de
menacer la liquidité des marchés. En particulier il n'est pas
certain que les teneurs de marché puissent continuer à offrir
profitablement leurs services dans un système totalement
automatisé.
Le choix du degré d'automatisation du processus
d'échange est donc un problème délicat qui ne se pose pas
de la même façon selon la structure de marché
considérée. La solution choisie par certains marchés est
un système mixte. Le processus d'échange est entièrement
automatisé pour les ordres de petite taille. En revanche, le routage et
l'exécution des ordres de taille importante ne sont pas
automatisés et il demeure possible de traiter ces ordres par
négociation bilatérale. Cette architecture permet d'éviter
les risques associés au placement des ordres importants dans les
marchés complètement automatisés, tout en diminuant les
coûts de traitement qui sont particulièrement lourds pour les
petits ordres.
III . UNE COMPARAISON DES DIFFERENTES STRUCTURES DE
MARCHE :
III.1. Marchés continus \ Marchés de
fixing :
III.1.1. Liquidité :
La liquidité d'un marché est liée
à la rapidité des transactions effectuées par un agent.
Alors un marché est dit liquide si un titre peut être
acheté et vendu rapidement sans provoquer de variation de prix
importante c'est-à-dire à un prix raisonnable.
Pour qu'un marché soit liquide il faut vérifier
que :
· Le volume d'offre (demande) des titres soit
suffisamment important pour que l'acheteur (vendeur) puisse effectuer ses
transactions sans provoquer une forte hausse (baisse) des cours. Donc
l'existence des quantités importantes des ordres à des cours
proches du cours coté pourra corriger les variations des cours dues
à des déséquilibres entre l'offre et la demande. Si ces
conditions ne sont pas remplies le prix d'achat d'un titre va être
supérieur à sa valeur fondamentale* et le prix de vente va
être inférieur ; et dans ce cas l'acheteur ou le vendeur va
supporter des coûts de transaction ou d'illiquidité dus à
l'écart entre le prix de transaction et la valeur fondamentale de
l'actif.
· La contrepartie de l'ordre doit être rapidement
trouvée. L'exécution rapide de l'ordre peut limiter le risque
d'arrivée de nouvelles informations modifiant la valeur fondamentale de
l'actif avant qu'il soit exécuté.
Ø En ce qui concerne le volume d'offre et de demande,
sur un marché continu le flux d'ordre est réparti sur l'ensemble
de la période d'échange raison pour laquelle les quantités
offertes ou demandées à un instant donné risquent
d'être faibles. Au contraire sur un marché de fixing, les ordres
d'achat et de vente sont confrontés et consolidés
périodiquement ce qui augmente le nombre d'acheteurs et de vendeurs qui
prennent part à la détermination du prix d'équilibre.
Ø En ce qui concerne la rapidité
d'exécution c'est le marché continu qui est plus rapide puisque
l'exécution est immédiate dés que les agents placent les
ordres au mieux. Par contre le problème de la rapidité se pose
sur le marché de fixing, c'est pour cela l'augmentation de la
fréquence de fixing d'une façon optimale (selon Garbade
et Silber (1979)) peut améliorer l'efficacité de ce
marché tout en conservant l'avantage de consolidation des ordres.
III.1.2. Découverte du prix
d'équilibre :
Dans chaque marché un prix d'échange est
établit lors de chaque transaction.
Ce prix doit refléter l'état de l'offre et la
demande.
Sur un marché de fixing, le prix d'échange est
mieux déterminé puisqu'il dépend de l'offre et de la
demande globales. Il reflète mieux les besoins de liquidité et
les anticipations de l'ensemble du marché. Par contre sur un
marché continu le prix d'échange à un moment donné
dépend de l'arrivée de nouvelles informations affectant le niveau
d'offre et de demande.
III.2. Marchés gouvernés par les ordres \
Marchés gouvernés par les prix :
III.2.1. Liquidité :
Dans un marché dirigé par les prix, les prix
d'achat et de vente affichés par les teneurs de marché sont
à exécution immédiate. Cette immédiateté
d'exécution peut être donc sans risque pour l'investisseur.
Dans un marché gouverné par les ordres cet
avantage n'est pas offert aux investisseurs puisque les prix offerts et
demandés ne sont pas des prix d'échange immédiats. Un
investisseur qui place un ordre à cours limité ne se comporte pas
comme offreur de liquidité pour plusieurs raisons :
· La malédiction du vainqueur : un acheteur
risque que son ordre ne sera exécuté que lorsque la valeur
réelle de l'actif devient inférieure au prix offert. Et pour le
vendeur que lorsque la valeur réelle de l'actif devient
supérieure au prix demandé.
· La sélection adverse : un agent peut
profiter de l'information sur la valeur réelle de l'actif pour
réaliser des gains.
· Le risque de non exécution : un ordre
à cours limité peut ne jamais être exécuté
à cause d'une évolution défavorable du marché ou
à cause de l'insuffisance des ordres en sens inverse nécessaires
pour déclencher l'exécution.
La fourchette des prix est un élément
nécessaire pour comparer la liquidité des deux marchés.
En effet sur un marché gouverné par les ordres
la confrontation directe des ordres à cours limité fait que la
fourchette de prix soit plus faible pour deux raisons : les investisseurs
évitent les coûts importants du teneur de marché
(l'intermédiaire) et en plus il existe une forte concurrence entre les
investisseurs plus importante que celle des teneurs de marché.
Sur un marché gouverné par les prix, les teneurs
de marché achètent et vendent les titres sur leur propre stock
d'actif afin d'absorber les déséquilibres entre l'offre et la
demande. Donc les teneurs de marché sont confrontés à des
risques importants ce qui explique une fourchette des prix importante qui peut
couvrir les risques supportés (selon Stoll (1981), Biais
(1993)).
III.3. Marchés centralisés \ Marchés
fragmentés :
III.3.1. Liquidité :
Selon Mendelson (1987) lorsqu'un titre est
négocié sur plusieurs marchés la liquidité de
chaque marché est diminuée parce que le flux d'ordre total pour
le titre est reparti entre chaque marché. Donc la fragmentation du
marché parait peu efficace. En effet, les agents ont
intérêt à diriger leurs ordres vers le marché le
plus liquide. Ce qui renforce la liquidité d'un tel marché et
diminue celle des autres marchés. Ce processus se continue
jusqu'à la disparition de la fragmentation. Selon l'analyse formelle de
Pagano (1989) les agents placent leurs ordres sur le
marché qui a le nombre des participants le plus important, ce qui
augmente la liquidité de ce marché et provoque en même
temps la disparition du marché le moins liquide. Pour assurer leur
existence ces marchés peuvent jouer sur les coûts de transaction.
En effet, certains agents préfèrent échanger sur un
marché peu liquide avec des coûts de transaction faibles alors que
d'autres préfèrent la liquidité même avec des
coûts de transaction élevés.
III.3.2. Qualité du
marché :
L'inconvénient majeur d'un marché
fragmenté par rapport à un marché centralisé est le
risque de déconnexion entre les prix de transaction sur les
différents marchés. Cet inconvénient peut être
évité par l'automatisation qui permet d'échanger
rapidement l'information sur les différents marchés. Mais le
problème posé par la fragmentation est la difficulté de
respecter la règle de priorité temporelle. En effet, sur deux ou
plusieurs marchés, l'exécution des ordres ayant le même
prix peut être effectués sans respecter forcement leur ordre
d'arrivée. L'impossibilité de respecter cette priorité
dans un marché fragmenté peut nuire à la
liquidité.
Conclusion :
A la fin de ce chapitre on peut remarquer que l'organisation
d'un marché financier tient compte de plusieurs dimensions tel que la
transparence, la liquidité, la concurrence entre les
intermédiaires...
Chaque structure de marché diffère de l'autre
selon les avantages et les inconvénients qu'elle peut tirer de ces
dimensions. C'est pour cela on ne peut pas parler d'une structure optimale d'un
marché, mais on peut parler d'une structure plus avantageuse que
l'autre.
Donc la performance d'un marché financier est
liée à sa capacité de définir des dimensions qui
favorisent son équilibre entre l'offre et la demande et réalisent
la liquidité du marché tout en tenant compte des comportements et
des désirs des différents intervenants.
C'est pour cela l'étude microéconomique du
marché dans le prochain chapitre parait nécessaire dans la mesure
où elle permet de modéliser la concurrence entre les
différents acteurs du marché et de trouver les prix qui
déterminent l'équilibre optimal du marché.
Chapitre III :
Formation des prix et concurrence sur le marché
de contrepartie :
Introduction :
Sur les marchés de contrepartie : le prix
d'achat d'un titre à un moment donné est en général
différent des prix auxquels le teneur de marché peut vendre au
même montant.
La fonction essentielle des teneurs de marché est
d'assurer la liquidité (producteurs de liquidité) ; et ceci
afin d'assurer la compensation des déséquilibres temporaires
entre l'offre et la demande par des achats/ventes sur leur propre stock
d'actifs.
Cette opération va engendrer des coûts de
production pour le market maker (matériel informatique,
équipements, impôts...). Donc le teneur de marché va
essayer déterminer des prix d'achat et de vente de tel façon que
la fourchette puisse couvrir au moins ses coûts de production.
Les déterminants de la
fourchette :
Il existe deux approches qui dépendent du degré
d'aversion au risque du teneur et de l'information.
La première approche développée par
Stoll (1978), Ho (1981) et Biais (1993) prend en compte le
fait que le teneur de marché prend des positions risquées pour
assurer la liquidité des investisseurs. Ceci implique notamment des
coûts supportés par le teneur de marché liée
à une mauvaise diversification de son portefeuille.
Dans ce cas la politique de prix doit dépendre de sa
position et de son degré d'aversion au risque. Parce qu'il est averse au
risque, il va demander une compensation pour exécuter un ordre
d'achat/vente ; l'écart entre la valeur fondamentale et le prix
d'achat-vente est interprété comme une prime de risque.
C'est-à-dire que le teneur de marché fixe des prix d'achat et de
vente d'un tel actif, par rapport à sa valeur fondamentale, de tel sorte
qu'il achète moins chère et il vend plus chère mais avec
un minimum de différence entre le prix achat/vente et la valeur
fondamentale lui permettant de se couvrir contre les risques. Cette prime de
risque est égale à :
V- Bid : à l'achat
Ask - V : à la vente
|
Avec V est la valeur fondamentale du
titre.
Si le teneur de marché dispose d'un stock d'actifs
risqués important, il peut soit :
- Renforcer son exposition au risque : par
exécution d'un ordre de vente (le client vend le titre et le teneur
achète).
- Diminuer le risque : par exécution d'un ordre
d'achat.
En jouant sur les prix achat-vente, le teneur de marché
peut orienter favorablement le flux d'ordre : ceci est effectué
notamment en diminuant les prix d'achat et de vente ce qui augmente la
probabilité de recevoir un ordre d'achat et donc diminuer par là
son exposition au risque ; et en contre partie diminue la
probabilité de recevoir un ordre de vente.
La seconde approche développée par
Bagehot (1971), Glosten et Milgrom (1985), Easley et Ohara
(1987) s'intéresse au fait que le teneur de marché
échange avec deux types d'agents : agents disposant d'information
privilégiée sur la valeur futur de l'actif (agents
informés) et des agents qui réalisent des transactions pour des
objectifs de couverture ou de liquidité (agents non informés).
L'échange avec les agents informés est
coûteux pour le teneur de marché puisque ces agents connaissent la
tendance de la valeur futur de l'actif et le fait qu'il effectuent des
échanges avec le teneur de marché c'est qu'ils sont sûr de
réaliser des gains et le teneur connaît qu'il va perdre.
Lorsque le teneur de marché ne peut pas identifier le
type d'agent (informé ou pas), il est confronté à un
problème de sélection adverse (c'est à dire que lorsque
les agents informés anticipent que le prix va augmenter, ils vont
commencer à vendre et les agents non informés vont acheter et
inversement), donc le teneur de marché doit fixer une fourchette
suffisamment importante pour qu'en moyenne ses pertes sur les informés
soient compensées par des gains sur les non informés.
Pour fixer sa fourchette de prix, un teneur de marché
doit tenir compte non seulement de ses coûts mais aussi des prix
pratiqués par ses concurrents.
I. LE MODÈLE : MARCHÉ DE CONTRE
PARTIE SUR LEQUEL S`ÉCHANGE UN ACTIF FINANCIER DONT LA VALEUR FINALE V
EST ALÉATOIRE :
V = u (avec une probabilité Ï) avec u est la
valeur future de V à la hausse.
V = d (avec une probabilité 1- Ï) avec d est la
valeur future de V à la baisse
L'espérance inconditionnelle de V est : E (V) =
Ï *u+ (1- Ï)*d
I.1. Les acteurs :
I.1.1. N teneurs de marché :
Les teneurs de marché affichent des prix d'achat et de
vente. Ils disposent d'un stock d'actif risqué. La quantité
d'actifs risqués détenue par le ième teneur de
marché est appelée dotation et notée :
Ii. Cette dotation peut être négative
lorsqu'il s'agit d'une vente à découvert de l'actif
risqué. Le teneur de marché est « court »
(« long ») si sa position est négative (positive).
Les teneurs de marché disposent d'un numéraire d'un montant
Ci.
Selon le cas, les teneurs de marché sont soit neutres
au risque soit ayant une fonction d'utilité exponentielle
négative de paramètre ã >0, U (W)=-e(-ã
Wi) .
Ils déterminent la fourchette des prix afin de
maximiser l'espérance de l'utilité de leur richesse finale
Wi . Un market maker averse au risque ne souhaite pas prendre des
positions importantes en actifs risqués. Sa préférence
à l'achat ou à la vente dépend de sa dotation en actifs
risqués (Ii) et de la taille de l'ordre qui lui est
adressé.
La stratégie suivie par le ième
market maker pour fixer sa fourchette de prix est :
(Bi(QB , Ii),
Ai(QA , Ii)) avec Q est la
quantité qu'il doit acheté ou vendre et B(A) est le prix auquel
le ième market maker ayant une dotation Ii est
prêt à vendre (acheter) une quantité donnée Q.
I.1.2. Les investisseurs :
Il existe deux catégories d'investisseurs :
- les investisseurs informés avec une proportion
á. Ils connaissent la distribution de probabilité de V.
- les investisseurs non informés avec une proportion 1-
á. Ils sont acheteurs d'une quantité fixe Ql avec une
probabilité ½ et sont vendeurs d'une quantité fixe
-Ql avec une probabilité ½.
Le choix de la quantité à échanger par
les agents informés dépend de leur information ; tandis que
le choix de la quantité à échanger par les agents non
informés ne dépend pas de prix coté par le teneur du
marché.
I.2. Déroulement des échanges :
Etape 1 : placement d'ordres :
L'investisseur détermine la taille de l'ordre à
adresser aux teneurs de marché (Ql ou -Ql s'il est
non informé ; Q(u) ou Q(d) s'il est informé).
Etape 2 : cotations et
échanges :
Les N teneurs de marché choisissent
simultanément leur fourchette de prix pour la quantité offerte ou
demandée sans observer le type de l'investisseur. La transaction est
réalisée avec le teneur de marché qui affiche la meilleure
limite de prix.
Etape 3 : réalisation des
gains :
V est finalement révélée à
l'ensemble des participants qui évaluent leurs gains.
Quelles sont les stratégies optimales du teneur
de marché et de l'agent informé ?
Le teneur de marché affiche le meilleur prix en
fonction de la taille de l'ordre qui lui est adressé. Ce qui
amène à une concurrence par le prix entre les teneurs de
marché qui fixent leur fourchette de prix optimale en tenant compte des
stratégies suivies par les autres teneurs de marché. Ces
stratégies dépendent aussi de la stratégie de l'agent
informé. La quantité à échanger avec l'agent
informé constitue un signal pour le market maker. En revanche l'agent
informé tien compte de son impact sur les prix des teneurs de
marché lors de placement de ses ordres.
II. FORMATION DES PRIX LORSQUE LES TENEURS DE
MARCHÉ FONT PREUVE DE L'AVERSION AU RISQUE :
Cette approche suppose qu'il n'existe pas des agents
informés (á = 0) et que les market maker sont averses au
risque.
Quelle est l'influence de la dotation d'un teneur de
marché sur sa position concurrentielle vis-à-vis des autres
teneurs de marché ?
Quelles sont les stratégies optimales de chacun des
teneurs de marché ?
II.1. Prix de réserve :
C'est le prix de vente (achat) au dessous (au dessus) duquel
le market maker n'accepte pas d'échanger. Ce prix de réserve est
le prix auquel le teneur de marché est indifférent entre acheter
ou vendre une quantité Ql ou ne pas échanger du tout.
Ces prix ne représentent pas les prix optimaux des market maker mais ils
ont un rôle important dans l'analyse de la concurrence entre les teneurs
de marché.
La richesse finale du market maker lorsqu'il ne fait
aucune opération et dont la position initiale est
Ii :
Wi(0) =
Ci + Ii .V
Ci : le cash dont dispose le
ième market maker.
La richesse finale du market maker est Wi(A)
(Wi(B)) lorsqu'il vend au prix A (achète au prix B). Cette
richesse s'écrit :
Wi(A) = Ci + Ii .V +
Ql . (A-V) : lorsqu'il vend.
Wi(B) = Ci + Ii .V -
Ql . (B-V) : lorsqu'il achète.
Les prix de réserve du ième market
maker à la vente et à l'achat sont respectivement Ar
(Ii) et Br (Ii) tel que :
E [U(Wi (0))] = E [U(Wi (Ar
(Ii)))] (1)
E [U(Wi (0))] = E [U(Wi (Br
(Ii)))] (2)
Cas d'arrivée d'un ordre d'achat :
Vendre au prix A
Ne rien faire
Espérance de gain = E[U(Wi(A))]
Espérance de gain = E [U(Wi (0))]
Décision du market maker
Cas d'arrivée d'un ordre de vente :
Acheter au prix B
Ne rien faire
Espérance de gain = E[U(Wi(B))]
Espérance de gain = E [U(Wi (0))]
Décision du market maker
Le prix de réserve demandé ou offert
(Ar ou Br) du teneur du marché le rend
indifférent entre ces deux décisions (échanger ou ne rien
faire).
La résolution du système des deux
équations (1) et (2) permet d'obtenir les prix de réserve tel
que :
Avec :
Ar (Br) représente le prix
minimal (maximal) auquel le teneur de marché est prêt à
vendre (acheter). Plus un teneur de marché souhaite vendre de l'actif
risqué, plus son prix de réserve demandé (offert) est
faible (élevé). On peut montrer que :
et
Les prix de réserve sont des fonctions croissantes en
actif risqué c'est-à-dire de l'aversion au risque de market
maker. Plus sa position est longue, plus le market maker est exposé au
risque, plus il désire vendre. Plus sa position est courte, plus il
désire acheter. L'impact de la dotation sur le désir d'acheter ou
de vendre est appelé : effet position.
L'effet position peut être analysé en
réécrivant les deux formules des prix de réserve de la
manière suivante :
(3)
(4)
Après une transformation exponentielle qui
reflète la forme de la fonction d'utilité, les prix de
réserve sont exprimés comme des espérances
calculées à partir d'une probabilité ajustée ë
(Ii). Cette probabilité reflète l'effet
position : lorsque Ii est élevée, ë
(Ii) est faible et les prix de réserve sont faibles.
Analogie entre prix de réserve et
coût :
L'espérance d'utilité du ième
market maker à l'achat ou à la vente peut se
réécrire en fonction du prix de réserve :
E[U(Wi(Ai))] = E[U(Wi(0))] .
exp[-ã.Ql(Ai-Ar(Ii))]
E[U(Wi(Bi))] = E[U(Wi(0))] .
exp[-ã.Ql(Bi-Br(Ii))]
Le surplus du market maker lorsqu'il vend ou achète
est :
E[U(Wi(Ai))] - E[U(Wi(0))] =
E[U(Wi(0))] .{
exp[-ã.Ql(Ai-Ar(Ii))] - 1}
> 0
E[U(Wi(Bi))] - E[U(Wi(0))] =
E[U(Wi(0))] .{
exp[-ã.Ql(Bi-Br(Ii))] - 1}
> 0
Le surplus du teneur de marché quand il vend est
d'autant plus grand que son prix de vente effectif Ai soit
supérieur à son prix de réserve Ar
(Ii). Et inversement son surplus quand il achète est d'autant
plus grand que son prix d'achat effectif Bi soit inférieur
à son prix de réserve Br (Ii). Le surplus
est égal à zéro lorsque le prix est égal au prix de
réserve :
(Ai = Ar(Ii) ou Bi
= Br (Ii)).
Les prix de réserve peuvent donc être
interprétés comme des « coûts de
production » de la liquidité. Donc l'analyse de la concurrence
doit permettre de déterminer comment un teneur de marché peut
pratiquer des prix différents de ses prix de réserve sans perdre
toute chance d'effectuer une transaction.
Fourchette de prix et aversion au
risque :
Si le comportement des teneurs de marché est
parfaitement concurrentiel, ils vont afficher des prix offerts et
demandés tel que le surplus est égal à zéro. Ils
pratiquent alors des prix à l'achat et à la vente qui
correspondent au prix de réserve. Leur fourchette est égal
à :
Ar (Ii) - Br (Ii)
appelée fourchette de réserve.
D'après les équations (3) et (4)
l'inégalité suivante peut être montrée :
Br (Ii) < ë (Ii) .u
+ (1- ë (Ii)) .d < Ar (Ii)
D'après cette inégalité la
fourchette de réserve est toujours positive à cause de l'aversion
au risque. L'existence de la fourchette n'est pas un phénomène
qui disparaît lorsqu'on suppose un comportement parfaitement
concurrentiel des teneurs de marché. Elle résulte aussi de
l'aversion au risque.
Dans le cas où le market maker possède une
position nulle (Ii = 0), ë (Ii) = Ï et par
conséquent on aura :
Br (Ii) < [Ï .u + (1- Ï)
.d] = E (V) < Ar (Ii)
C'est-à-dire que les prix de réserve encadrent
la valeur fondamentale de l'actif risqué. L'écart entre les prix
de réserve et la valeur fondamentale constitue la prime de risque
exigée par les market maker pour faire une transaction de taille
Ql.
II.2. Analyse de la concurrence entre les teneurs de
marché :
II.2.1. Les positions des teneurs de marché
sont connues :
§ Cas d'un ordre d'achat :
Les teneurs de marché sont soumis à la
concurrence de Bertrand. Il s'agit d'un modèle de concurrence imparfaite
où les market maker fixent leurs prix et les investisseurs
désirent échanger en fonction de ces prix (price takers).
Quand un ordre d'achat est transmis par un investisseur, tous
les teneurs de marché déterminent simultanément des prix
offerts : (Ai) i = 1,................,N. L'ordre est
exécuté auprès du teneur de marché qui affiche le
prix offert le plus faible.
Quand un teneur de marché détermine son prix de
vente, il ne connaît pas les prix pratiqués par ses
concurrents.
Soit P (Ai) : probabilité pour que le
ième market maker affiche le prix le plus faible lorsqu'il
vend au prix Ai . On a P (Ai) = P (Ai= min
(Aj) j = 1,..............,N).
La fonction objective de ième market
maker :
MaxAi [P (Ai) .
E(U(W(Ai))) + (1- P (Ai)) . E(U(W(0)))]
= MaxAi [P (Ai) .
(E(U(W(Ai)))- E(U(W(0)))) + E(U(W(0)))]
On note: Ai* la solution optimale.
Un teneur de marché ne peut pas pratiquer un prix
inférieur à son prix de réserve car son gain va être
inférieur à celui qu'il réalise s'il ne fait aucun
échange. Le problème posé est qu'en augmentant son prix de
vente le surplus du teneur de marché augmente mais la probabilité
de réaliser un échange diminue. Son prix optimal dépend
des prix pratiqués par ses concurrents. Les prix optimaux des teneurs de
marché sont alors interdépendants.
Les prix optimaux sont déterminés par le concept
d'équilibre de Nash qui affirme que : soit un jeu en information
complète et parfaite c'est-à-dire que tous les market maker
connaissent les caractéristiques de leurs concurrents et ont la
même information sur la valeur finale de l'actif.
Dans un équilibre de Nash, les prix cotés par
chacun des teneurs de marché sont optimaux étant donnés
les prix cotés par ses concurrents.
Equilibre :
Soit : i=1 le market maker qui a la position la plus
courte
i=N le market maker qui a la position la plus
longue
En tenant compte de l'effet position les prix de
réserve sont décroissant en fonction de la dotation on peut
écrire :
Ar,1>Ar,2>...................>
Ar,N-1> Ar,N
Ar,1 : Le prix de réserve du teneur de
marché qui ne désire pas vendre.
Ar,N : Le prix de réserve du teneur de
marché qui désire vendre.
Quand les positions des teneurs de marché sont connues,
ces prix offerts constituent un équilibre de Nash de la concurrence
entre les market maker dans le cas d'un ordre d'achat.
AN*= Ar,N-1- å
å très faible>0
Ai*= Ar,i
La stratégie optimale du ième market
maker est de coter le prix de vente Ai*= Ar,i
quand il anticipe que les autres teneurs de marché pratiquent les prix (
A1*,........, Ai*,.........,
AN*).
Pour maximiser son surplus le Nème market
maker doit afficher le prix offert le plus élevé par rapport
à son prix de réserve ; mais il anticipe que les autres
teneurs de marché affichent des prix qui correspondent à leurs
prix de réserve. S'il affiche un prix supérieur au prix de
réserve du market maker N-1, il est certain de ne pas échanger et
son surplus est égal à 0.
Pour avoir un surplus positif, le prix de vente le plus
élevé qui peut l'afficher est un prix juste inférieur au
prix affiché par le market maker N-1.
§ Cas d'un ordre de vente :
L'ordre de vente est exécuté auprès du
market maker qui affiche le prix d'achat le plus élevé.
Soit P(Bi) : probabilité que le
ième market maker affiche le prix demandé le plus
élevé lorsqu'il achète au prix B.
P(Bi) = P(Bi= max (Bj)
j= 1,.....................,N ).
Sa fonction objective est :
MaxBi [P (Bi) .
(E(U(W(Bi))) - E(U(W(0)))) + E(U(W(0)))]
Br,1> Br,2>........>
Br,i>.......> Br,N
Br,1: Le prix de réserve du teneur de
marché qui désire acheter.
Br,N: Le prix de réserve du teneur de
marché qui ne désire pas acheter.
Dans ce cas le market maker 1 qui a la position
la plus courte bénéficie d'un avantage concurrentiel : son
prix de réserve Br,1 est le plus élevé. Il est
certain d'afficher le meilleur prix demandé quand il choisit ce prix tel
qu'il soit juste supérieur au prix de réserve du teneur de
marché 2.
L'attitude concurrentielle qui reste à ses concurrents
est de choisir des prix qui correspondent à leurs prix de
réserve.
Quand les positions des teneurs de marché sont connues
les prix demandés constituent un équilibre de Nash de la
concurrence entre les market maker dans le cas d'un ordre d'achat.
B1*= Br,2+ å
å très faible>0.
Bi*= Br,i
Alors la meilleure fourchette de prix c'est-à-dire
l'écart entre le prix demandé le plus faible (Bc) et
le prix offert le plus élevé (Ac) :
Ac- Bc= AN*-
B1*
= Ar,N-1- Br,2
II.2.2. Les positions des teneurs de marché
sont inconnues :
Dans ce cas l'identification de la position des concurrents
des teneurs de marché n'est pas possible. Chaque teneur de marché
va garder sa fonction objective mais il ne peut pas savoir qu'il détient
la position la plus courte ou la plus longue. Alors les market maker ne peuvent
pas inférer les prix de réserve de leurs concurrents. Les
solutions optimales A* et B* changent.
Equilibre de Nash Bayésien :
Soit un jeu en information imparfaite où les dotations
des teneurs de marché sont inconnues de leurs concurrents. Le concept de
Nash Bayésien consiste à :
- Chaque teneur de marché joue une réponse
optimale aux stratégies de ses concurrents.
- Il sait que ces stratégies reflètent les
positions des market maker qu'il évalue correctement (chaque market
maker évalue la distribution de probabilité de la position de
tous les concurrents en utilisant son information et la loi de
Bayés).
Cet équilibre est constitué si les prix optimaux
du ième market maker A* (Ii) et B* (Ii)
qui sont solution du programme de maximisation vérifient que les
concurrents déterminent leurs prix par les fonctions A*( . ) et B*( .
).
Les teneurs de marché déterminent leurs prix en
utilisant les stratégies de leurs concurrents A*( . ) et B*( . ) s'ils
anticipent que ces derniers les utilisent.
Calcul de A*( . ) et B*( . ) :
Le calcul des prix optimaux suppose que les dotations sont
reparties sur le support [-R,R] par une fonction F( . ) et que A*( . ) et B*( .
) sont des fonctions décroissantes.
A* (Ii) et B* (Ii) sont des fonctions
décroissantes de la dotation. Ceci nous amène au résultat
de l'équilibre précèdent : le teneur de marché
ayant la position la plus longue (la plus courte) affiche le meilleur prix
offert (demandé) et la meilleure fourchette sera :
Ac- Bc= AN*-
B1*
III. FORMATION DES PRIX EN PRÉSENCE D'AGENTS
INFORMÉS :
Cette approche suppose que : Agents informés avec
une probabilité á > 0, tous les market maker ont une position
nulle en actif risqué et que tous les market maker sont neutres au
risque.
III.1. Stratégies :
Stratégie d'un market maker :
Un market maker ne peut pas identifier le type d'agent
informé ou non informé.
Dans ce cas c'est la taille de l'ordre qui constitue un signal
pour le market maker : lorsqu'il reçoit un ordre d'achat Q ?
Ql , il peut savoir que l'agent est informé
c'est-à-dire que cet agent donne le signal sur la valeur future du titre
par la façon suivante :
- il achète quand il reçoit l'information V= u
(par conséquent le teneur de marché fixe un prix de vente
A=u).
- il vend quand il reçoit l'information V=d (par
conséquent le teneur de marché fixe un prix d'achat B=d).
En tenant compte de l'information continue dans les ordres
reçus le market maker détermine ses prix. Il choisit ses prix de
façon à maximiser l'espérance de son surplus par rapport
à la taille de l'ordre reçu : max E(surplus / taille de
l'ordre) :
Dans le cas d'un ordre d'achat (Q>0) :
E((Ai-V) . Q \ Q) = (Ai-E(V\Q)) . Q
Dans le cas d'un ordre de vente (Q<0) :
E((Bi-V) . Q \ Q) = (Bi-E(V\Q)) . Q
E(V\Q) constitue le coût de production de la
liquidité pour tous les market maker qui ont la même information
sur la quantité à échanger et les mêmes
anticipations initiales sur V.
La concurrence par les prix oblige les market maker
à pratiquer un prix identique qui annule leur espérance de
surplus.
En cas d'un ordre d'achat : A(Q) = E(V\Q)
En cas d'un ordre de vente : B(Q) = E(V\Q)
Soit P(Q) le prix affiché par les market maker pour un
ordre de taille Q. P(Q) = E(V\Q).
Stratégie d'un agent
informé :
Chaque agent informé neutre au risque se comporte dans
le sens qui maximise son espérance de surplus. Il tient compte de son
information privée et de la réaction du market maker au signal
auquel il l'envoie. Son programme est :
MaxQ E((V-P(Q)) . Q \ V) = (V-P(Q)) . Q
III.2. L'équilibre :
Les stratégies optimales des agents informés et
des market maker sont interdépendantes : les market maker
infèrent l'information à partir de la taille et de la direction
des ordres qu'ils reçoivent. En contre partie l'agent informé
sait qu'il peut influencer la stratégie du market maker à partir
des caractéristiques de l'ordre qu'il va transmettre.
L'équilibre de Nash Bayésien parfait est
établit quand les agents prennent leurs décisions
séquentiellement puisque les agents informés placent leurs ordres
en premier et les teneurs de marché réagissent ensuite.
L'équilibre de Nash Bayésien parfait constitue un couple (P*( . )
, Q*( . )) :
P*(Q) = E(V\Q*)
Q*( . ) Arg
maxQ E((V-P*(Q)) . Q \ V) = (V-P*(Q)) . Q
- La stratégie P*( . ) des market maker est optimale
s'ils considèrent que les agents informés adoptent la
stratégie Q*( . ).
- La stratégie Q*( . ) de l'agent informé est
optimale s'il anticipe que la stratégie des teneurs de marché est
P*( . ).
Ces stratégies constituent un équilibre de Nash
Bayésien parfait :
Q*(u) = Ql et Q*(d) = -
Ql
P*(Q) = u si Q>0 et Q ? Ql
P*(Q) = d si Q<0 et Q ? Ql
P*( . ) peut s'écrire :
P*(Ql) = Ð (+Ql) . u + (1- Ð
(+Ql)) . d
P*(-Ql) = Ð (-Ql) . u + (1- Ð
(-Ql)) . d
Avec :
et
Quand : á = 0 , on obtient :
P*(Ql) = P*(-Ql) = Ð . u + (1- Ð) .
d = E(V)
Ce qui implique une fourchette de prix nulle en présence
d'agents non informés.
Quand : á > 0 :
P*(Q) > E(V) > P*(-Q)
Ce qui implique une fourchette non nulle en présence
d'agents non informés.
On remarque que même si les teneurs de marché
adoptent un comportement parfaitement concurrentiel (pour couvrir les
coûts supportés par l'existence des agents non informés)
ils doivent coter une fourchette de prix non nulle.
Les teneurs de marché utilisent le signal contenu dans le
flux d'ordre des agents informés pour déterminer leurs prix.
La hausse de V constitue un signal pour le market maker
lorsqu'il reçoit un ordre d'achat. Donc ils affectent une
probabilité plus élevée (Ð (+Ql)) à
cet événement (V = u) que la probabilité Ð : Ð
(+Ql) > Ð .
Ce qui entraîne un prix de vente supérieur
à E(V) : la valeur fondamentale.
(Par symétrie un prix d'achat inférieur).
Conclusion :
En conclusion de ce chapitre on peut constater que la
détermination de la fourchette de prix sur un marché de
contrepartie tient compte du comportement des teneurs de marché et de
leur concurrence sur un tel marché. Cette fourchette qui diffère
selon le degré d'aversion pour le risque et selon le type d'agents avec
lesquels ils échangent doit être toujours positive pour couvrir
les coûts supportés les market maker. Le marché doit
être capable d'aboutir à des prix ask et bid optimaux qui
déterminent la meilleure fourchette de prix. Donc, quelque soit le type
d'agents (informés ou pas) ou le degré d'aversion au risque du
market maker (averse ou neutre) ; le teneur de marché doit
être capable d'aboutir à l'équilibre du marché pour
assurer sa liquidité et ce en adoptant un comportement parfaitement
concurrentiel soit avec ses concurrents (en absence d'agents informés)
soit avec les agents (informés).
Partie II :
PARTIE EMPIRIQUE :
Analyse de la performance du marché financier
tunisien
(Tests de cointégration)
§ Méthode et choix de
l'échantillon :
Le recours aux tests de cointégration est maintenant
très fréquent en économétrie. Ce cadre
particulièrement intéressant pour tester la présence de
relations d'équilibre de long terme est surtout employé en
macroéconomie, notamment pour tester diverses hypothèses de
parité du pouvoir d'achat [Kugler et Lenz (1993)], pour
formuler des modèles de demande de monnaie [Johansen et Juselius
(1990), Hendry (1995), MacDonald et Taylor (1993)] ou pour examiner
des relations entre taux de change de divers pays [Baillie et
Bollerslev (1989, 1994)]. L'idée qu'une relation
d'équilibre de long terme puisse être définie entre
variables pourtant individuellement non stationnaires est à la base de
la théorie de la cointégration. La présence d'une telle
relation d'équilibre est testée formellement à l'aide de
procédures statistiques, dont les plus utilisées sont celles
d'Engle et Granger (1987) et de Johansen (1988,
1991).
Dans notre étude empirique on va s'intéresser
en première étape aux relations de cointégration entres
deux séries temporelles : l'indice boursier tunisien (BVMT) et le
taux de change (euro dinar) et ce pour une période de 3 ans allant de
2004 jusqu'à 2006 (les données sont journalières). Et en
deuxième étape on va s'intéresser à la relation
entre l'indice BVMT et le taux de marché monétaire (TMM) et ce
pour la période allant de 1992 jusqu'à 2006 (les données
sont mensuelles).
Le but de notre étude est d'analyser la performance
du marché financier tunisien à travers la comparaison entre
l'indice BVMT et d'autres facteurs économiques internes et externes en
utilisant le test de causalité de Granger et en étudiant la
cointégration entre les séries étudiés, et ce pour
voir si le marché financier tunisien est affecté par les
changements économiques divers, et si sa structure est performante.
§ Les résultats
empiriques :
Etape 1 : relation entre BVMT et le taux de change
(euro dinar).
Ce graphique décrit l'évolution de l'indice
BVMT pour des observations journalières portant sur une période
de trois ans : 2004, 2005, 2006.
Ce deuxième graphique décrit
l'évolution du taux de change EURO-DINAR pour la même
période.
Selon ces deux graphiques on peut dire que les deux
séries présentent une tendance haussière. Mais
graphiquement il parait que la tendance générale entre les deux
séries n'est pas commune. On peut poser donc comme hypothèse
l'absence d'une relation de cointégration. Mais reste indispensable de
vérifier cette relation à travers l'étude de
cointégration entre ces deux séries.
La première étape consiste à tester la
stationnarité des deux séries : BVMT et EUR_DT.
On applique le test de Dickey-Fuller de racine unitaire
à chacune des deux séries.
- Test de Dickey-Fuller sur la série
BVMT :
ADF Test Statistic
|
1.088112
|
1% Critical Value*
|
-3.4416
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8658
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5690
|
La statistique du test égale à 1.088112 est
supérieure à la valeur critique au seuil de 1%.
Donc la série est non stationnaire.
- Test de Dickey-Fuller sur la série
EUR_DT :
ADF Test Statistic
|
-0.373875
|
1% Critical Value*
|
-3.4416
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8658
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5690
|
De même le test de Dickey-Fuller montre que la
série EUR_DT n'est pas stationnaire au seuil de 1%.
- Test de stationnarité sur les deux séries
en différence première :
Série BVMTRT :
Après la differenciation de la série BVMT on
peut avoir le graphique des rendements suivant :
ADF Test Statistic
|
-15.82767
|
1% Critical Value*
|
-3.4417
|
|
|
|
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8658
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5690
|
Le test de stationnarité de Dickey-Fuller sur la
série BVMTRT en différence première montre qu'elle est
stationnaire.
Série EUR_RTDT
Après la différenciation de la série
EUR_DT on peut avoir le graphique des rendements suivant :
ADF Test Statistic
|
-12.45644
|
1% Critical Value*
|
-3.4417
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8658
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5690
|
De même le test sur la série EUR_DTRT montre qu'elle
est stationnaire.
Les séries BVMTRT et EUR_DTRT sont toutes les deux
intégrées d'ordre 1. Elles ont donc le même ordre
d'intégration.
- Etude de la cointégration entre BVMTRT et
EUR_DTRT :
Les deux séries sont intégrées
d'ordre 1. Donc on peut chercher une relation de cointégration entre les
deux séries.
L'endogène serait alors BVMT dans la mesure
où il semble raisonnable de penser que c'est le taux de change
(EUR_DT : l'exogène) qui a une influence sur l'indice tunisien et
non l'inverse. Ceci peut être vérifié par l'application des
tests de causalité au sens de Granger.
- Test de causalité de Granger :
H0 : EUR_DTRT ne cause pas
BVMTRT
Dans la mesure où ce test doit être
appliqué sur des séries stationnaires, il a été mis
en oeuvre sur les séries en différence première.
Pairwise Granger Causality Tests
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
BVMTRT does not Granger Cause EUR_DTRT
|
753
|
1.65688
|
0.19143
|
EUR_DTRT does not Granger Cause BVMTRT
|
0.19832
|
0.82015
|
Si la probabilité est inférieure au seuil
statistique (0,05), l'hypothèse nulle d'absence de causalité est
rejetée. On constate ici que la série EUR_DTRT ne cause pas
BVMTRT (0.8205> 0,05) et de même la série BVMTRT ne cause pas
la série EUR_DTRT (0.19143>0,05).
Afin de vérifier l'absence de cointégration on
va appliquer par la suite le test de Dickey-Fuller sur les résidus de la
relation de régression.
- Estimation de la relation
statique :
On régresse BVMT sur une constante et sur EUR_DT.
Dependent Variable: BVMT
|
Method: Least Squares
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-3204.789
|
103.0154
|
-31.10981
|
0.0000
|
EUR_DT
|
2706.252
|
63.94111
|
42.32414
|
0.0000
|
Relation statique :
BVMTt = c + a.EUR_DTt + Zt
tel que : Zt : le vecteur des
résidus, c : constante
BVMTt = -3204,789 + 2706,252. EUR_DTt +
Zt
On récupère les résidus et on applique le
test de Dickey-Fuller sur les résidus estimés.
H0 : absence de cointegration
(Zt non stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-1.066896
|
1% Critical Value*
|
-3.4416
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8658
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5690
|
La valeur de ce test est -1.066896 > à la valeur
critique (-3.4416)
L'hypothèse nulle d'absence de cointegration est
acceptée donc Zt n'est pas stationnaire. On ne peut pas alors
passer au modèle de correction d'erreurs de Johanson. Donc on passe
à la modélisation VAR pour vérifier l'absence de
causalité.
- Modélisation VAR :
|
EUR_DTRT
|
BVMTRT
|
EUR_DTRT(-1)
|
-0.111883
|
0.001075
|
écartype
|
(0.03651)
|
(0.00281)
|
student
|
[-3.06455]
|
[ 0.38261]
|
|
|
|
EUR_DTRT(-2)
|
-0.013484
|
0.000695
|
écartype
|
(0.03652)
|
(0.00281)
|
student
|
[-0.36924]
|
[ 0.24739]
|
|
|
|
BVMTRT(-1)
|
0.071239
|
-0.494745
|
écartype
|
(0.46587)
|
(0.03584)
|
student
|
[ 0.15292]
|
[-13.8035]
|
|
|
|
BVMTRT(-2)
|
0.716988
|
-0.198339
|
écartype
|
(0.46583)
|
(0.03584)
|
student
|
[ 1.53917]
|
[-5.53416]
|
|
|
|
C
|
0.016583
|
0.001413
|
écartype
|
(0.00768)
|
(0.00059)
|
student
|
[ 2.16001]
|
[ 2.39239]
|
Le modèle VAR comporte deux équations. Dans la
première l'endogène est EUR_DTRT, et dans la deuxième,
l'endogène est BVMTRT.
EUR_DTRT =A1*EUR_DTRT(-1) +
A2*EUR_DTRT(-2) +B1*BVMTRT(-1) + B2*BVMTRT(-2)
+ C
BVMTRT = A1*EUR_DTRT(-1) +
A2*EUR_DTRT(-2) + B1*BVMTRT(-1) +
B2*BVMTRT(-2) + C
Avec :
A : coefficient de la variable EUR_DTRT.
B : coefficient de la variable BVMTRT.
C : constante.
EUR_DTRT = - 0.1118827251*EUR_DTRT(-1) -
0.0134842901*EUR_DTRT(-2) + 0.07123901112*BVMTRT(-1) + 0.7169884213*BVMTRT(-2)
+ 0.01658284622
BVMTRT = 0.001074685867*EUR_DTRT(-1) +
0.0006950777546*EUR_DTRT(-2) - 0.494745442*BVMTRT(-1) - 0.198339214*BVMTRT(-2)
+ 0.001413071877
La statistique du test de student au seuil de 5% est de
1.96 ; le coefficient ne sera significatif que lorsque la valeur de son
test sera > à 1.96.
On remarque alors que EUR_DTRT dépend de ses valeurs
passées dans un premier retard et ne dépend pas des valeurs
retardées de BVMTRT. Et BVMTRT dépend de ses valeurs
passées et ne dépend pas des valeurs retardées de
EUR_DTRT.
Donc la bourse des valeurs mobilières de Tunis ne
dépend que de son passé.
Ceci confirme le test d'absence de causalité de
granger.
Etape 2 : relation entre BVMT et le taux de
marché monétaire (TMM).
Ces deux graphiques représentent l'évolution
des deux séries BVMT et TMM sur la base des données mensuelles
pour une période de 15 ans : de 1992 jusqu'à 2006.
Selon ces deux graphiques on peut dire que la série
BVMT présente une tendance haussière alors que la série
TMM présente une tendance baissière. Mais graphiquement il parait
que la tendance générale entre les deux séries n'est pas
commune. Mais le problème consiste à savoir s'il existe une
relation de causalité entre les deux séries.
La première étape consiste à tester la
stationnarité des deux séries : BVMT et TMM.
On applique le test de Dickey-Fuller de racine unitaire
à chacune des deux séries.
- Test de Dickey-Fuller sur la série
BVMT :
ADF Test Statistic
|
-0.378129
|
1% Critical Value*
|
-3.4688
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8780
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5755
|
La statistique du test égale à -0.378129 est
supérieure à la valeur critique au seuil de 1%.
Donc la série est non stationnaire.
- Test de Dickey-Fuller sur la série
TMM :
ADF Test Statistic
|
-2.619678
|
1% Critical Value*
|
-3.4688
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8780
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5755
|
De même le test de Dickey-Fuller montre que la
série TMM n'est pas stationnaire.
Test de stationnarité sur les deux séries en
différence première :
Série BVMTRT :
ADF Test Statistic
|
-3.588456
|
1% Critical Value*
|
-3.4690
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8781
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5755
|
Le test de stationnarité de Dickey-Fuller sur la
série BVMTRT en différence première montre qu'elle est
stationnaire.
Série TMMRT
ADF Test Statistic
|
-2.619678
|
1% Critical Value*
|
-3.4688
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8780
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5755
|
|
|
|
|
De même le test sur la série TMMRT montre qu'elle
est stationnaire.
Les séries BVMTRT et TMMRT sont toutes les deux
intégrées d'ordre 1. Elles ont donc le même ordre
d'intégration.
Etude de la cointégration entre BVMTRT et
TMMRT :
Les deux séries sont intégrées d'ordre
1. Donc on peut chercher une relation de cointégration entre les deux
séries.
L'endogène serait alors BVMT dans la mesure où
il semble raisonnable de penser que c'est le taux de marché
monétaire (TMMRT: l'exogène) qui a une influence sur l'indice
tunisien et non l'inverse. Ceci peut être vérifié par
l'application des tests de causalité au sens de Granger.
- Test de causalité de Granger :
H0 : TMMRT ne cause pas
BVMTRT
Dans la mesure où ce test doit être
appliqué sur des séries stationnaires, il a été mis
en oeuvre sur les séries en différence première.
Pairwise Granger Causality Tests
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
BVMTRT does not Granger Cause TMMRT
|
177
|
0.23333
|
0.79214
|
TMMRT does not Granger Cause BVMTRT
|
1.56156
|
0.21277
|
Si la probabilité est inférieure au seuil
statistique (0,05), l'hypothèse nulle d'absence de causalité est
rejetée. On constate ici que la série TMMRT ne cause pas BVMTRT
(0.21277> 0,05) et de même la série BVMTRT ne cause pas la
série TMMRT (0.79214>0,05).
Afin de vérifier l'absence de cointégration on
va appliquer par la suite le test de Dickey-Fuller sur les résidus de la
relation de régression.
- Estimation de la relation
statique :
On régresse BVMT sur une constante et sur TMM.
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
1771.440
|
58.13418
|
30.47157
|
0.0000
|
TMM
|
-144.2824
|
7.858844
|
-18.35924
|
0.0000
|
R-squared
|
0.654410
|
Mean dependent var
|
746.5705
|
Adjusted R-squared
|
0.652469
|
S.D. dependent var
|
369.3356
|
S.E. of regression
|
217.7299
|
Akaike info criterion
|
13.61544
|
Sum squared resid
|
8438320.
|
Schwarz criterion
|
13.65091
|
Log likelihood
|
-1223.389
|
F-statistic
|
337.0618
|
Durbin-Watson stat
|
0.050964
|
Prob (F-statistic)
|
0.000000
|
Relation statique :
BVMTt = c + a . TMMt + Zt
tel que : Zt : le vecteur des
résidus, c : constante
BVMTt = 1771.440 -144.2824. TMMt +
Zt
On récupère les résidus et on applique le
test de Dickey-Fuller sur les résidus estimés.
H0 : absence de cointegration
(Zt non stationnaire)
ADF Test Statistic
|
-1.453243
|
1% Critical Value*
|
-3.4688
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.8780
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.5755
|
La valeur de ce test est -1.453243 > à la valeur
critique (-3.4688).
L'hypothèse nulle d'absence de cointegration est
acceptée donc Zt n'est pas stationnaire. Donc on passe
à la modélisation VAR pour vérifier l'absence de
causalité.
Modélisation VAR :
|
BVMTRT
|
TMMRT
|
BVMTRT(-1)
|
0.180116
|
0.015300
|
|
(0.07616)
|
(0.02976)
|
|
[ 2.36496]
|
[ 0.51413]
|
|
|
|
BVMTRT(-2)
|
0.103279
|
0.009994
|
|
(0.07548)
|
(0.02949)
|
|
[ 1.36830]
|
[ 0.33887]
|
|
|
|
TMMRT(-1)
|
0.325815
|
0.356414
|
|
(0.19734)
|
(0.07711)
|
|
[ 1.65101]
|
[ 4.62208]
|
|
|
|
TMMRT(-2)
|
-0.237020
|
0.005567
|
|
(0.19847)
|
(0.07755)
|
|
[-1.19423]
|
[ 0.07178]
|
|
|
|
C
|
0.902402
|
-0.313876
|
|
(0.39461)
|
(0.15419)
|
|
[ 2.28685]
|
[-2.03564]
|
Le modèle VAR comporte deux équations. Dans la
première l'endogène est BVMTRT, et dans la deuxième,
l'endogène est TMMRT.
BVMTRT = A1*BVMTRT(-1) + A2*BVMTRT(-2) +
B1*TMMRT(-1) + B2*TMMRT(-2) +C
TMMRT = A1*BVMTRT(-1) + A2*BVMTRT(-2) +
B1*TMMRT(-1) + B2*TMMRT(-2) + C
Avec :
A : coefficient de la variable BVMTRT.
B : coefficient de la variable TMMRT.
C : constante.
BVMTRT = 0.1801162949*BVMTRT(-1) + 0.1032787161*BVMTRT(-2) +
0.3258151965*TMMRT(-1) - 0.2370204162*TMMRT(-2) + 0.9024016607
TMMRT = 0.01530033807*BVMTRT(-1) + 0.009994379617*BVMTRT(-2) +
0.3564139266*TMMRT(-1) + 0.005566924961*TMMRT(-2) - 0.3138760127
On remarque que TMMRT dépend de ses valeurs
passées dans un premier retard et ne dépend pas des valeurs
retardées de BVMTRT. Et BVMTRT dépend de ses valeurs
passées et ne dépend pas des valeurs retardées de
TMMRT.
La bourse des valeurs mobilières de Tunis ne
dépend que de son passé. Et ne dépend pas du passé
de TMM.
Ceci confirme le test d'absence de causalité de
granger. C'est-à-dire l'absence de relation de causalité entre le
TMM et l'indice BVMT.
Analyse et discussion des résultats :
La tendance haussière de l'indice BVMT doit
normalement avoir d'une part un certain degré de dépendance avec
la tendance haussière du taux de change et d'autre part avoir une
dépendance avec la tendance baissière du TMM.
L'absence d'une telle relation de causalité nous
amène à supposer que le marché financier tunisien n'est
pas affecté par le développement du marché de change
tunisien européen et par le développent du TMM et donc à
penser que le marché financier tunisien possède des
problèmes au niveau de son fonctionnement et de son organisation et ceci
peut être dû à des problèmes concernant :
- La transparence et la fiabilité des informations
fournies par les investisseurs sur ce marché.
- Une faible culture boursière.
- Une organisation qui ne peut pas satisfaire la demande des
investisseurs et par là améliorer la liquidité des
produits financiers.
- Le degré d'automatisation du marché financier
tunisien.
Le marché financier tunisien parait encore incapable de
financer l'économie et de passer à une économie de
marché, c'est pour cela il se peut qu'il a encore besoin
d'améliorer sa structure et d'enrichir les dimensions de performance tel
que l'automatisation et l'information et on peut par la proposer des
suggestions qui peuvent améliorer la structure de ce marché et
augmenter son degré d'intégration dans
l'économie :
- Le passage d'un marché dirigé par les ordres
à un marché dirigé par les prix.
- La présence des teneurs de marché.
- Assurer des informations fiables sur la liquidité des
investisseurs.
- Améliorer le système de courtage
électronique.
Ces propositions peuvent être des mesures incitatives
pour augmenter le volume de transactions, améliorer la transparence du
marché, assurer plus de rapidité à l'échange et
accroître la liquidité du marché afin de mieux
répondre aux besoins des investisseurs. Ce qui peut se répercuter
par conséquence sur la performance du marché et lui donner une
attraction significative à l'échelle nationale comme à
l'échelle internationale.
Conclusion générale
En conclusion de ce travail on peut dire que l'organisation
du marché financier constitue un élément essentiel de sa
performance dans la mesure où chaque structure offre des avantages et
des inconvénients dans son fonctionnement. Mais reste toujours
indispensable de vérifier le respect de certains aspects et dimensions
du marché financier telles que la transparence, la liquidité, la
concurrence entre les intermédiaires, l'automatisation et la
stabilisation ; dans la mesure où ils répondent à une
question nécessaire de performance des marchés financiers.
L'étude concernant la modélisation
microéconomique du marché dirigé par les prix a permis de
mettre en valeur la concurrence et la formation des prix sur ce marché
et ce dans le but de comprendre l'organisation d'une structure importante de
marché dans la mesure où elle offre un niveau important de
transparence et de liquidité et elle aboutit à la
détermination d'une fourchette de prix qui tient compte des
anticipations et de la concurrence entre tous les intervenants.
Mais reste toujours nécessaire d'étudier
le cas de certains marchés pour vérifier l'importance d'une telle
organisation et voir si elle représente un niveau de performance
suffisant, c'est pour cela l'analyse du marché financier tunisien
à travers le recours aux tests de cointégration a permis de
déduire que ce marché n'est pas encore affecté par les
grands changements économiques et ne présente pas encore les
conditions nécessaire de performance ce qui ramène à
penser que ce marché doit avoir une amélioration de son
organisation.
Enfin, il est important de signaler qu'il est difficile de
porter un jugement sur une structure de marché optimale, tout
dépend de l'environnement économique du marché financier
et de la demande des investisseurs. Mais il reste indispensable de
vérifier continuellement l'adaptation d'une telle structure aux besoins
du marché, et de porter les mesures correctives nécessaires pour
arriver à réaliser la performance du marché.
BIBLIOGRAPHIE
· Les ouvrages :
v BRUNO, Biais; FOUCAULT, Thierry et HILLION, Pierre.
Microstructure des marchés financiers : Institutions
Modèles et Tests Empiriques, Paris, Presses Universitaires de
France, 1997, 265 p.
v FLEURIET, Michel et SIMON, Yves. Bourses et
Marchés Financiers, Paris, Economica, 2003, 259 p.
v GILLET, Philippe. L'efficience des Marchés
Financiers, Paris, Economica, 1999, 224 p.
v HAMON, Jaques. Marchés d'actions :
Architecture et Microstructure, Paris, Economica, 1995, 112 p.
v PILVELDIER, Juliette. Le Marché Boursier,
Paris, Economica, 2002, 112 p.
· Les sites web :
v
http://www.crest.fr/pageperso/lescourr/MMF.htm
v
http://www.usherbrooke.ca/adm/faculte/departements/economique/recherche/cahiers/2003/03_08_gr.pdf
v
http://tecfa.unige.ch/staf/staf-d/merino/staf18/theorie/cointegration.html
v
http://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/francais/indicateurs/tmm.jsp
v http://
www.bvmt.com.tn
|