Le management des médias audio-visuels au Togo( Télécharger le fichier original )par Junior Honlou Komlan DANKLOU Conservatoire National des Arts et Métiers - Diplôme d'Etudes Supérieur en Technique de l'Information et de la Communication 2000 |
II - L'ESPACE MEDIATIQUE DU TOGO2.1. Les radiosLe paysage radiophonique togolais a connu une incroyable expansion, ces dernières années. Des dizaines de radio FM se sont créées à travers tout le pays. Info, sport, musique, religion ; le choix est varié et la compétition particulièrement rude. 2.1.1 Radio Lomé, radio d'ÉtatRadio Lomé, la radio publique, créée en 1953, dispose de locaux relativement [spacieux ?]. Elle emploie environ 250 personnes, Le statut des employés de Radio Lomé constitue un vrai problème ; on y trouve une majorité de fonctionnaires, mais également des agents « temporaires », qui, fort nombreux, ont un statut très précaire . Les « temporaires » dont l'État ne fait plus grand cas - ont été recrutés en deux vagues : une première au moment de la grève générale de 1993, une seconde en 1998. Les postes ayant été désertés.3(*) Grâce à des relais régionaux, la radio diffuse un peu partout à travers le pays. Sur Lomé et sa région, elle diffuse en FM. L'objectif d'installer des émetteurs dans toutes les préfectures du Togo semble difficilement atteignable, étant donné la faiblesse des moyens dont la radio dispose. Au niveau international, la source d'information principale est donc l'AFP. 2.1.2 Les radios privéesDes radios privées sont apparues à Lomé à la faveur de la libéralisation du secteur au début des années quatre-vingt dix. Faute de cadre juridique, elles se sont mises à diffuser sans autorisation d'émettre. D'après les responsables de l'Organisation des radios et télévisions indépendantes (ORTI), qui rassemble les radiodiffuseurs privés, les radios n'ont cessé de réclamer une autorisation définitive d'installation, en vain. La Haute autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) censée gérer l'attribution des fréquences était à l'époque inopérante. Une grande partie des radios privées étaient confessionnelles, pour le reste les radios diffusaient en majorité des programmes musicaux. Rares sont les programmes informatifs réalisés sur place. Kanal FM : une radio privée commerciale à Lomé créée en août 1997, Kanal FM diffuse en ondes moyennes, mais sa particularité est qu'elle diffuse ses propres bulletins d'information, et tente de proposer des programmes à vocation culturelle et sociale. La grille des programmes est fréquemment complétée par des informations de banques de programmes diverses (Radio Nederland, Institut Panos, Syfia) mais surtout un contrat avec La Voix de l'Amérique lui permet de diffuser les programmes de VOA gratuitement (programme musical animé en anglais de 23 heures à 5.30, mais également des programmes en français). Kanal FM diffuse aussi en langue nationale (Mina, de 10 heures à 12 heures). Pour le directeur général et fondateur de Kanal FM, Modeste Messavussu-Akue, faire vivre la radio est une gageure : les entreprises togolaises n'ont pas le réflexe de la publicité (elles ne voient pas encore l'intérêt qu'elles peuvent en tirer). D'autre part, il n'est pas facile de varier les programmes, et d'assurer une production propre : on est vite tenté de diffuser essentiellement des programmes musicaux où les auditeurs appellent en direct, et de rediffuser les programmes d'information de source étrangère « Cette situation existe également dans d'autres secteurs de la fonction publique togolaise. Une bonne trentaine de radios privées émettent sur le territoire (dont 13 à Lomé). Des radios internationales diffusent également (RFI depuis 1996, AFRICA N°1 depuis 1997, etc.).Pour plus d'information, cf. le tableau « Liste des radios diffusées au Togo - septembre 2000 » sur le site du réseau « Partenaires des médias africains » : Ceci d'autant plus que dès lors que l'on touche à l'information politique, on s'expose au mécontentement du pouvoir. Quelques micro-projets ont permis la mise en place de programmes à vocation humanitaire (éducation civique à la radio ??financé par l'Ambassade de États-Unis ; Lutte contre le Sida ??programme de la Banque mondiale, etc.). L'exemple de Nana FM, créée le 2 novembre 1999, est une expérience unique qui connaît un grand succès: initiée par des jeunes et appuyée par quelques bonnes volontés pour constituer une SARL, la radio est réalisée au coeur du marché, où est implanté son studio mais à cause des impostures du Pouvoir elle à quitté les lieux pour s'installer dans un quartier non loin du marché. Ses programmes, qui combinent information de proximité et musique, sont diffusés quotidiennement de 5 heures à minuit ... Elle se veut une tribune pour les femmes qui constituent, selon ses responsables, « le principal élément de développement ». Nana FM nourrit de grandes ambitions, entre autres, participer activement au processus de développement du pays en matière sociale, économique et politique. L'un des plus grands objectifs de Nana FM aujourd'hui, a indiqué son directeur Peter DOGBE, est d'amener ses auditeurs à prendre conscience du grand mal de la fin de ce siècle qu'est le Sida et ramener sa progression au degré zéro ».Une émission financée sur fonds propres est diffusée à cet effet tous les matins, en Mina. * 3 Cf. le document « Radios diffusées au Togo - septembre 2000 » sur le site du réseau « Partenaires des médias africains » : www.gret.org/mediapartner, rubrique « État des médias ». |
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