IV. Normes et pratiques journalistiques
4.1. LIBERTÉ DE LA PRESSE
La liberté de la presse, constitue un des fondements de
notre société. En fait, la liberté elle-même est
inconcevable sans une libre circulation des idées, des opinions et de
l'information. Cette notion fondamentale de l'idéal démocratique
est également essentielle à la défense de la
liberté individuelle. Puisque le journalisme é est devenu une
composante majeure du monde de l'information, il doit jouir de cette
liberté mais aussi en assumer les obligations.
Indépendants du pouvoir politique et gouvernemental
pour sa gestion et sa programmation, les médias peuvent ainsi remplir le
rôle qui leur est confié dans le cadre de la diffusion de
l'information. La HAC délimite et protège l'intérêt
public en s'assurant que les médias s'acquittent de leur mission. La
relation à distance est essentielle à l'indépendance des
médias, particulièrement en ce qui a trait à la pratique
journalistique. Cependant, l'autonomie ne va jamais sans
responsabilité.
2. RESPONSABILITÉ DES MEDIAS
La vie contemporaine est complexe et, conséquemment, le
fossé ne cesse de s'élargir entre ce que nous savons et ce que
nous devrions savoir pour prendre des décisions éclairées.
Nous avons donc un besoin capital de moyens d'information réellement
efficaces et crédibles.
La question de confiance dans les médias est cruciale. Un
public de plus en plus averti compte toujours davantage sur les médias;
il s'attend, en même temps, à un niveau de qualité
élevé.
Pour répondre à ces attentes, les médias
doivent assumer leurs responsabilités envers la société.
Ces responsabilités découlent de la liberté des
médias et de la protection constitutionnelle dont ils doivent jouir La
Télévision et la Radio ont l'obligation de présenter une
information équitable, exacte, complète et
équilibrée.
Bien que les principes de bon journalisme ne diffèrent
pas d'un média à l'autre, privé ou public, imprimé
ou électronique, il peut y avoir des différences importantes dans
leur application. Ces principes doivent imprégner la pratique
quotidienne pour que soit atteint le plus haut niveau d'excellence et
d'intégrité.
Les journalistes
Leur travail est de trouver des idées de reportages,
d'effectuer recherches et entrevues et de présenter le tout sous une
forme intéressante. Ils sont souvent spécialisés dans un
domaine particulier, par exemple la politique, la culture ou la santé.
Certains médias peuvent même avoir une section
« Jeunesse ». Si ce n'est pas le cas, repérez qui
est habituellement en charge de reportages pouvant concerner les jeunes,
peut-être un journaliste qui couvre les affaires municipales,
l'éducation ou les affaires sociales.
La plupart des salles de nouvelles passent à leurs
journalistes des commandes de reportages qu'ils doivent réaliser,
après la recherche de base nécessaire, en identifiant et
contactant des sources.
Les journalistes sont également ouverts aux suggestions de
reportages que peuvent leur faire lecteurs, spectateurs et autres intervenants.
Comme une bonne histoire leur donne une longueur d'avance sur la concurrence,
ils sont toujours intéressés par une idée nouvelle ou un
angle original.
Les rédacteurs en chef
Ce sont eux qui décident en dernier lieu si un
événement mérite ou non d'être couverte.
Ils supervisent les journalistes et sont responsables du contenu
du journal ou de l'émission et doivent être toujours parfaitement
au courant des reportages en cours et de la manière dont ils sont
traités.
La plupart des stations de radio et de
télévision ont des rédacteurs en chef adjoints, ou
responsables de section, qui affectent les journalistes à la couverture
de certains sujets de reportages et déterminent souvent l'angle à
adopter ou même les personnes à interviewer.
Ce sont les rédacteurs en chef qui évaluent le
résultat final et doivent donner leur approbation avant publication ou
diffusion.
Quels défis doivent relever les journalistes
?
Le manque de temps est un aspect inévitable du
métier de journaliste : le rythme quotidien des journaux et des
bulletins de nouvelles impose des échéances serrées. Le
matin, à 9 h, un reporter de radio ou de télévision
peut par exemple se voir commander un reportage (ou deux), qui doit être
prêt à diffuser au bulletin de 18 h.
Les reporters doivent avoir terminé interviews et
rédaction dans le milieu de l'après-midi pour qu'on ait le temps
de revoir, couper et monter enregistrements et images. Les heures de
tombée des journaux sont un peu plus souples, étant donné
que la majorité d'entre eux sont imprimés la nuit. Les
journalistes ont parfois jusqu'à 23 h avant de rendre leur texte.
C'est pour cette raison que les conférences de presse bien
planifiées ont généralement lieu le matin, entre 9 h
et 11 h, pour laisser le temps aux journalistes d'y assister, puis
d'interviewer d'autres sources avant de revenir à la salle de nouvelles
pour préparer et écrire leur reportage.
Tous les reportages, bien sûr, ne sont pas
réalisés en une seule journée. Certains plus approfondis,
qui étudient une question sous différents angles, peuvent prendre
plusieurs jours et même des semaines de recherche, d'écriture ou
d'enregistrement, de révision et de production.
Les grands reportages offrent aussi aux journalistes
l'occasion de prendre plus de temps pour explorer une question et en offrir une
analyse plus réfléchie.
La recherche d'information
Le journaliste professionnel est accoutumé à
certaines sources d'information dont il a généralement le
privilège : dépêches d'agences de presse,
conférences de presse, revues de presse,... Pour des raisons pratiques
et budgétaires, le journaliste au Togo investit assez rarement le
"terrain"
Aujourd'hui, même si ces sources n'ont pas disparu, elles
sont complétées par l'immense espace
d'information, en grosse majorité publiquement et gratuitement
accessible, que constitue l'Internet. Actuellement, il est tout à fait
possible d'écrire de nombreux articles sans quitter son écran.
C'est à la fois une chance extraordinaire et un danger certain, si on ne
prend pas garde à préserver un minimum de critique et de
déontologie.
Sur Internet, non seulement l'information est abondante, mais
elle est d'une grande fraîcheur. Les dernières
statistiques sur l'âge des pages Web, comprenons ici le temps
écoulé depuis leur mise en ligne, révèle un
médium très dynamique. Des 1,6 milliards de pages globalement
recensées, 71 % en ligne datent moins d'un an. Pratiquement tous les
médias traditionnels et agences de presse ont aujourd'hui leur pendant
digital, tandis que d'autres acteurs profitent de l'émergence des
nouvelles technologies de communication pour s'imposer comme producteurs de
contenus.
Dans sa recherche d'information, le journaliste est largement
aidé par Internet :
,
en ligne,
et
en ligne,
en ligne,
listes de discussion,... sont autant de sources d'information à
portée de la main. Sans compter le grand nombre de personnalités
physiques ou morales accessibles par le réseau !
L'information est à portée de la main, certes,
mais elle n'est pas toujours crédible ni bien documentée.
D'où l'importance pour le journaliste, en tant que collecteur
d'information, de redoubler de prudence et d'appliquer les règles
traditionnelles de recoupement et de
.
D'où l'importance pour ce même journaliste, en tant que diffuseur
d'information, d'assurer sa crédibilité par la
qualité de sa documentation, de ses références et, en
particulier, par une grande rigueur dans la
.
Rien que la vérité ou toute la
vérité ?
Le débat que le journaliste mène avec sa
conscience est âpre, et multiple, d'autant plus que son métier est
plus flou, et doté de moins de règles, et pourvu d'une
déontologie plus flottante que beaucoup d'autres.
En apparence, l'objectif est clair, autant que le serment
d'Hippocrate : dire la vérité, rien que la vérité,
toute la vérité, comme le témoin devant le tribunal. Mais
à ce témoin, le président du jury ne demande que la
vérité qui lui a été humainement perceptible, celle
qu'il a pu appréhender en un certain lieu, à une certaine heure,
relativement à certaines personnes. Au journaliste est demandée
une vérité plus ample, complexe, démultipliée.
En rentrant de déportation, Léon Blum, qui avait
été longtemps journaliste, déclarait devant ses camarades
qu'il savait désormais que la règle d'or de ce métier
n'était pas « de ne dire que la vérité, ce qui est
simple, mais de dire toute la vérité, ce qui est bien plus
difficile ».
Mais qu'est-ce que « toute la vérité »,
dans la mesure d'ailleurs où il est possible de définir «
rien que la vérité »?
L'interrogation du journaliste ne porte pas seulement sur la part
de vérité qui lui est accessible, mais aussi sur les
méthodes pour y parvenir, et sur la divulgation qui peut être
faite.
Le journalisme dit « d'investigation » est à
l'ordre du jour. Il est entendu aujourd'hui que tous les coups sont permis.
Le traitement par deux grands journalistes du Washington Post
de l'affaire du Watergate a donné ses lettres de
noblesse à un type d'enquête comparable à celle que
pratiquent la police et les services spéciaux à l'encontre des
terroristes ou des trafiquants de drogue.
Mais c'est la pratique de la rétention de l'information
qui défie le plus rudement la conscience de l'informateur professionnel.
Pour en avoir usé (et l'avoir reconnu...) à propos des guerres
d'Algérie et du Vietnam, pour avoir cru pouvoir tracer une
frontière entre le communicable et l'indicible, pour m'être
érigé en gardien « d'intérêts supérieurs
» à l'information, ceux des causes tenues pour « justes
»,
Connaissant ces règles, le journaliste constatera que son
problème majeur n'a pas trait à l'acquisition mais à la
diffusion de sa part de vérité, dans ce rapport à
établir entre ce qu'il ingurgite de la meilleure foi du monde, où
abondent les scories et les faux-semblants, et ce qu'il régurgite. La
frontière, entre les deux, est insaisissable, et mouvante. Le filtre, de
ceci à cela, est sa conscience, seule.
Charte des devoirs professionnels des journalistes
français
(juillet 1918, révisée en 1939)
Un journaliste, digne de ce nom
- prend la responsabilité de tous ses écrits,
même anonymes ;
- tient la calomnie, les accusations sans preuves,
l'altération des documents, la déformation des faits, le mensonge
pour les plus graves fautes professionnelles ;
- ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine
en matière d'honneur professionnel ;
- n'accepte que des missions compatibles avec la dignité
professionnelle ;
- s'interdit d'invoquer un titre ou une qualité
imaginaires, d'user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou
surprendre la bonne foi de quiconque ;
- ne touche pas d'argent dans un service public ou une entreprise
privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses
relations seraient susceptibles d'être exploitées ;
- ne signe pas de son nom des articles de réclame
commerciale ou financière ;
- ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il
reproduit un texte quelconque ;
- ne sollicite pas la place d'un confrère, ni ne provoque
son renvoi en offrant de travailler à des conditions inférieures
;
- garde le secret professionnel ;
- n'use pas de la liberté de la presse dans une intention
intéressée ;
- revendique la liberté de publier honnêtement ses
informations ;
- tient le scrupule et le souci de la justice pour des
règles premières ;
- ne confond pas son rôle avec celui du policier.
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