Remerciements
Aux recherches pour ce rapport ont contribué
beaucoup des personnes, dont la disponibilité, la compétence et
la gentillesse ont été exemplaires.
A M Amine El Bied- Directeur des
Activités de Marchés- pour m'avoir accueillie et veillé au
bon déroulement de mon stage ;
A M. Amine Amrani -Responsable du Desk Change
à la salle des marchés- pour m'avoir donné les moyens et
l'assistance nécessaires à la réalisation de ce
travail ;
A Mme Siham El Ourzaz de la CDG
Capital ;
A Mme Laurence Abadie -Professeur de
l'Université Lyon3- pour ses critiques constructives et ses
précieux conseils concernant l'amélioration de ce
rapport ;
J'exprime toute ma gratitude pour l'aide qu'ils ont
voulu m'accorder.
Il va sans dire que le plus grand merci va à
mes chers parents, qui m'ont offert cette occasion.
Rabat, le 28 mai 2007
Plan détaillé
Introduction
générale...............................................................................................................3
Problématique............................................................................................................................4
Présentation du groupe CDG et de la CDG
Capital.............................................................5
Partie 1 :
Généralités
Chapitre1 : présentation et
organisation de la salle des
marchés.........................10
A/ Présentation de la
salle....................................................................................................10
B/Organisation de la
salle......................................................................................................11
Chapitre2: Marché des changes
.......................................................................................
14
A/ Spécificités du marché des changes
..............................................................................17
B/ Les principales activités sur le marché des
changes...................................................18
C/ Instruments du marché des
changes..............................................................................20
D/Analyse du comportement du marché des
changes....................................................21
1/ analyse
technique...................................................................................................21
2/ analyse
fondamentale...........................................................................................21
Partie 2 : Analyse fondamentale du marché
des changes
Chapitre1 : Architecture des grandes
variables économiques.................................27
AI/Typologie des indicateurs
économiques........................................................................27
B/Les liens entre les grandes variables
économique.......................................................28
Chapitre2: Revue des principaux indicateurs
économiques des pays du G7......38
1/ Indicateurs d'activité
2/ indicateurs de consommation des ménages
3/ indicateurs d'investissement
4/ indicateurs des prix et des salaires
5/ indicateurs du commerce extérieur
Chapitre3 : Tableau de
bord.............................................................................................66
Partie 3 : Marché des changes
Marocain
Chapitre1 : La spécificité
du marché des changes
Marocain....................................69
1. Le régime
antérieur................................................................................................69
2. Le nouveau cadre légal et
institutionnel.......................................................... 71
3. Les avantages et limites du marché des changes
Marocain...........................76
Chapitre2: Convertibilité du Dirham,
enjeux et contraintes....................................80
Conclusion
générale.........................................................................................................
86
Glossaire..................................................................................................................................88
Annexes....................................................................................................................................97
Bibliographie......................................................................................................................105
Introduction
Ce rapport est le fruit d'un stage d'option de deux mois (du
15 janvier au 9 mars 2007) effectué au sein de la CDG
Capital du Groupe CDG (située
à la Tour Mamounia, Place Moulay El Hassan à Rabat).
Au cours de ce stage à la
Direction des
Activités de
Marchés, j'ai pu m'intéresser à
une problématique d'envergure de nos jours, celle de rechercher les
principales variables influençant les cours des monnaies partout dans le
monde et établir des connexions entre elles.
Ma mission a été, tout d'abord, de penser et de
mener une analyse fondamentale des marchés de changes, puis de diriger
mes travaux essentiellement vers le marché des changes Marocain.
Après une brève présentation du Groupe
CDG et de la CDG Capital, la première partie de ce rapport portera sur
une description détaillée du fonctionnement des salles de
marchés et du marché des changes, la deuxième partie
abordera mes travaux, à savoir la réalisation d'une analyse
fondamentale de ce marché afin d'identifier et mesurer les facteurs
fondamentaux permettant de définir la valeur intrinsèque d'une
monnaie. Puis, la troisième partie sera consacrée aux objectifs
à étudier la réalité du marché de change
Marocain.
Problématique
Les indicateurs économiques occupent une place
essentielle au sein la sphère financière, les marchés de
changes autour de la planète-pour ce qui nous concerne-réagissent
fortement et rapidement aux publications des séries statistiques de
l'INSEE, de la BoJ, du BLS ou des autres organes spécialisés.
Les mouvements des marchés sont donc pour une bonne
part orientés par les fondamentaux de l'économie.
En effet, les cours de monnaie fluctuent intensément ou
relativement selon la portée de l'indicateur, produit intérieur
but, consommation des ménages, investissement, salaires ou prix...Ces
derniers font à leur tour l'objet de prévisions pour
établir un lien direct et les variables financières. Toutefois,
est ce que ce lien peut être considéré comme rationnel
dans cet environnement de plus en plus instable et est ce que les indicateurs
sont pour autant bien interprétés ?
Ainsi, les parités seront impactées par les
variations des cours de devises étrangères les plus importantes,
et par conséquent le dirham aussi. Il est donc très vital
d'étudier de très près les décisions de politique
économique ou monétaire susceptibles d'influer positivement ou
négativement le cours de notre monnaie.
La procédure couramment utilisée est d'obtenir
une prévision par l'analyse fondamentale et de choisir le moment
opportun pour prendre une position de change sur le marché à
terme à l'aide d'information obtenue par l'analyse technique. Comment se
pratiquent ces méthodes ?
La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) est une
institution financière, créée sous forme
d'établissement public par le Dahir du 10 février 1959. Elle a
pour rôle central de recevoir, conserver et gérer des
ressources
d'épargne qui, de par leur nature ou leur origine, requièrent
une protection spéciale.
La CDG centralise l'équivalent de 35% du stock de
l'épargne institutionnelle et totalise près de 100 milliards de
dirhams en actifs sous gestion. Elle est le principal investisseur en valeurs
du Trésor avec 50% environ des actifs gérés.
Outre son rôle de leader sur le marché
obligataire primaire, la CDG assure 16% du marché secondaire des bons du
Trésor et détient près de 5% de la capitalisation
boursière. Rouage central du processus de transformation de
l'épargne, la CDG se positionne également comme principal
investisseur institutionnel. Ainsi, et en plus de ses investissements directs,
elle intervient activement dans l'économie nationale par
l'intermédiaire de ses
filiales et organismes
gérés avec lesquels elle constitue un groupe
important dont l'activité s'étend à différents
secteurs.
Ainsi, de par sa vocation, son poids financier et la
nature de ses interventions, le groupe Caisse de Dépôt et de
Gestion constitue aujourd'hui un véritable levier de
développement, et un acteur majeur en matière de dynamisation,
d'animation et de développement des marchés.
Récemment, la caisse a lancé une nouvelle
banque d'affaires, dirigée par Mustapha Bakkoury dirigée par
Hassan Boubrik et baptisée CDG Capital, , pour un
investissement de 500 millions de dirhams. Autorisée en février
2006, CDG Capital veut se positionner comme «une banque
des entreprises» visant à les accompagner dans toutes leurs
démarches d'investissement et de placement financier. Cette nouvelle
née n'est donc pas destinée à collecter les
dépôts et distribuer les crédits mais plutôt
à proposer aux entreprises et aux investisseurs divers services, dont le
conseil en investissement, l'ingénierie financière et le conseil
dans les opérations stratégiques, notamment de fusion et
absorption, d'acquisition des entreprises et de privatisation.
CDG Capital est issue du regroupement opéré
entre la BNDE, tous les services de conseil financier
qui existaient déjà à la caisse et d'une restructuration
du pôle «banque d'affaires» du
holding, aujourd'hui organisé autour d'une seule entité
financière entièrement financée par la caisse.
Elle compte quatre métiers de pointe au service d'une
clientèle d'institutionnels, de corporates et de particuliers :
1. Asset Management
Le pôle « Asset
Management » s'occupe de la gestion collective des actifs
financiers, de la gestion privée sous mandat à travers la
proposition, la mise en oeuvre de stratégies d'investissement
adaptées et la gestion de portefeuille d'actifs financiers sous
mandats. Il est habilité aussi à gérer
financièrement et promouvoir des fonds de capital investissement,
à faire le suivi des investissements opérés dans les fonds
déjà existants et le monter de nouvelles opérations.
La structure est aussi chargée de la supervision des
activités de la « CD2G »,
société de gestion collective spécialisée sur les
marchés financiers. Elle propose aux investisseurs sa connaissance du
marché, met à leur service des outils performants d'analyse et de
contrôle de risque et leur offre des produits ouverts (8 OPCVM) et
dédiés (FCP et SICAV) destinés aux grands
investisseurs.
2. Activités de marchés
Le pôle « Activités de
marchés » est chargé de développer les
activités liées à la salle des marchés dans le
respect des règles déontologiques et de gestion des risques. Il
regroupe les différentes fonctions suivantes :
Marché Obligataire
|
· Activité Market Making sur produits de taux
(IVT*),
· Gestion des portefeuilles de transactions de produits
de taux dans une optique de rentabilité élevée.
|
Marché Obligataire
|
· Activité Market Making sur produits de taux
(IVT*),
· Gestion des portefeuilles de transactions de produits
de taux dans une optique de rentabilité élevée.
|
Ingénierie & Actions
|
· Conception de nouveaux produits de la salle de
marchés (produits à terme, produits dérivés ...),
· Gestion de portefeuilles de transaction actions pour le
compte propre de la Banque d'Affaires.
|
Intermédiation & Change
|
· Intermédiation sur le marché des repos et
le marché interbancaire
· Intermédiation et traitement des
opérations de change.
|
Cette structure est en charge de la supervision des
activités liées à l'intermédiation sur les
marchés financiers, `Safabourse',
société de bourse du groupe CDG.
3. Corporate Finance
Le pôle « Corporate Finance »
traite des opérations ci après :
Ø Conseil pour introduction en bourse : due
diligence, évaluation, démarches réglementaires,
placement, coordination globale, etc.
Ø Ingénierie financière :
Arrangement et placements de financements désintermédiés
sur taux (obligations, BSF, BT, CD)ou actions(sociétés
cotées ou non) ;
Ø Conseil & Fusion/Acquisition : études
sectorielles, recommandations stratégiques, évaluation,
négociation, gestion de la levée de fonds, etc.
Ø Montage de financements structurés et de
projets complexes et garanties de projets.
4. Services bancaires et
financiers
La pôle « Services Bancaires et Financiers
» est chargé de développer une offre sur mesure au profit
d'une clientèle diversifiée d'institutionnels, de corporates,
d'OPCVM et d'émetteurs, comprenant :
§ des activités de services bancaires : tenue de
comptes, moyens de paiement, gestion de trésorerie, opérations de
financement, ... ;
§ des activités de services financiers : custody
et conservation d'actifs, dépositaire OPCVM, services aux
émetteurs, agent financier, ...
Notre mission s'est déroulée au sein de la
direction « Activités de
Marchés » de la CDG Capital, en
étroite collaboration avec les responsables des Desk Change et Desk
RISQUE ET ANALYSES.
Voici en grandes lignes, les principaux vecteurs de ma
mission :
o détecter les principaux indicateurs
économiques susceptibles d'influencer le marché des changes;
o étudier leur pouvoir prédicateur quant
à l'évolution des cours des devises;
o essayer de déterminer comment ces indicateurs sont
construits;
o et enfin préparer un TB regroupant ces principaux
indicateurs, en précisant leurs natures, leurs significations et le cas
échéant l'organisme chargé de la publication.
Partie 1 Généralités
Chapitre 1 : Présentation et organisation de
la salle des marchés
A/ Présentation de la salle
La salle des marchés est un lieu qui regroupe
différents services spécialisés qui permettent aux Banques
d'intervenir sur les marchés de capitaux internationaux. Appelé
aussi « banque de marché », elle est composé
des3 pôles suivants :
§ Front-Office
§ Middle-Office
§ Back-Office
1- Front-Office
Le Front-Office doit être obligatoirement à la
pointe du progrès technique tant en ce qui concerne les communications,
que la gestion des flux d'information ou encore les différents
systèmes informatiques.
C'est ici que travaillent :
· les cambistes Traders
spécialisés par type de marché: Comptant, Terme, ,
Options, Swap de taux...
· et les cambistes Sales/Dealers
chargés de développer la vente de produits et/ou de
stratégies auprès de la clientèle de la Banque.
Il dispose également d'un autre secteur dit
« de support » qui comprend :
· des Analystes économiques,
chargés d'établir des prévisions.
· des Ingénieurs financiers,
chargés de mettre en place de nouveaux produits commerciaux, de
développer des outils de cotation ou de simulation.
· Et des Informaticiens
dédiés, chargés de veiller au bon fonctionnement
des logiciels spécifiques ainsi que de leur bonne interconnection avec
les systèmes d'informations de la Banque. Ils assurent également
une veille technologique.
2- Middle-Office
Le Middle-Office plus récent(1990) remplit deux
fonctions essentielles :
· Rapprocher les résultats bruts des
résultats comptables obtenus après injection des
opérations dans le système d'information.
· Assurer le suivi des risques : contrepartie, taux,
change, liquidité.
Ce domaine nécessite de fortes compétences car
il s'agit à la fois de discuter avec les cambistes mais aussi de mettre
en place, voir de développer, des outils de suivi des risques et de
savoir en interpréter les résultats.
3-Back-Office
Le Back-Office est le secteur administratif de la Salle des
Marchés où l'on effectue les paiements induits par les
opérations précitées, qu'elles soient de type
clientèle (en compte) ou de type interbancaire (SWIFT,
TARGET). On y
vérifie également la bonne réception des versements, on y
comptabilise les opérations et dans bon nombre d'établissements
on y détermine les différentes positions de change et de
trésorerie.
Il peut également avoir des actions de contrôle,
d'utilisation des lignes de crédit, réglementation des changes,
etc.
Dans certains établissements, ces deux secteurs peuvent
être regroupés en un seul.
B/ Organisation de la salle
Le schéma, ci-dessous, a pour but de présenter
de façon simplifiée, la structure d'une Salle des Marchés
moderne. Cette représentation est théorique et n'inclut pas les
particularités d'organisation propre à chaque
établissement financier.
Figure 1 : schéma
d'une salle de marchés
Toutes les liaisons
représentées sur la figure1 sont à double sens. En effet,
les banques s'appellent entres elles pour des demandes de cotation, le client
appelle sa banque pour passer ses ordres mais sera également tenu au
courant de certaines opportunités, les Traders et les Salers consultent
les pages d'information mais certaines banques fournissent également des
informations au réseau, etc.
Le tableau ci-dessous, reprend le détail correspondant
à chaque acteur :
N°
|
Acteur
|
Fonction/Détails
|
1
|
Les clients à accès direct
|
Ils peuvent traiter directement avec les dealers.
|
2
|
Les chargés de clientèle
|
Ils transmettent les ordres de leurs clients aux traders.
|
3
|
Les autres services de la Banque
|
La Bourse étrangère, par exemple.
|
4
|
Les outils d'information
|
Les Cambistes ont accès sur leur poste de travail aux
informations financières en temps réel à partir de
différentes
agences
spécialisées.
|
5
|
Les outils informatiques et le support
|
De puissants outils informatiques permettent des calculs
(pricers) et/ou l'accès aux informations internes telles que les
positions, les encours sur un client, etc. Une fonction
Support peut également être assurée
(analyse, simulation, etc.)
|
6
|
Les contreparties Bancaires ou
assimilées
|
Banques, établissements financiers, entreprises non
Bancaires admises au marché monétaire (Assurances, Caisses de
retraite, Sociétés de Bourses, etc.).
|
7
|
Les moyens de communications
|
Ils sont composés, pour le moment, du
téléphone, du télex ou du
Reuter
dealing (réseau transactionnel privé, à
l'échelle mondiale reliant les Banques), parfois le satellite. Internet
commence à investir ce domaine.
|
8
|
Les Société d'Investissement
Courtiers
|
(ex courtiers de Banques) ils servent d'intermédiaires
pour les transactions entre Banques.
|
La salle de marché au sein de la CDG Capital est
organisée de la manière suivante :
Salle des Marchés
DESK Sales
DESK Actions
DESK Change
DESK Taux
Trésorerie
Chapitre 2 : Marché des changes
Une monnaie n'a de pouvoir libératoire que dans le
pays qui l'émet, ainsi pour régler un bien ou un service acquis
à l'étranger, il faudra détenir la monnaie de ce pays. Et
pour ce faire, que fait un entrepreneur Marocain désirant régler
un créancier en dollars ? Il se tourne vers son banquier qui
lui-même se tourne vers le marché des changes.
Exportateur Américain
Importateur Marocain
Fournit les Mses
Le schéma ci-après, décrit les
différentes étapes du règlement des échanges entre
cet importateur Marocain et l'exportateur Américain :
Fournit des DHs
Reçoit
des $
Fournit des $
Banque marocaine de l'importateur
Banque américaine de l'exportateur
Elle reçoit
des $
Marché des changes
Elle offre
des DHs
Figure 2: Différentes étapes du
règlement des échanges
Traditionnellement, le marché des changes était
seulement accessible aux grands investisseurs qui traitaient les monnaies
à des fins commerciales et institutionnelles au travers des banques.
Maintenant, les plateformes de trading, permettent aux plus petits instituts
financiers et aux investisseurs privés d'accéder au même
niveau de liquidité que les grandes banques internationales, en offrant
l'accès au marché interbancaire.
Contrairement aux autres marchés financiers, le
marché des changes n'a pas de centre physique et il est gouverné
par les prix à l'inverse du marché boursier qui est dirigé
quant à lui par les ordres. Les acheteurs et les vendeurs (banques,
corporations, investisseurs privés...) font du business et peuvent
réagir en tout temps et rapidement aux fluctuations du marché
à n'importe quelle heure, de jour comme de nuit.
Le marché des changes ou le Forex, est donc un
marché financier sur lequel s'effectuent des transactions sur les
principales devises.
Les noms des devises sont réduits à 3 lettres
pour répondre à des besoins de clarté des tableaux sur
écrans. Ces noms ont été développés par
l'Organisation internationale pour la standardisation et sont appelés
les codes ISO ou (SWIFT). Nous utiliserons la convention ci dessous tout
au long de la démonstration.
Les monnaies sont toujours cotées par paires. Une
transaction résulte simultanément de l'achat ou la vente d'une
devise au moyen d'une autre devise. Le cours de change (appelé aussi
taux de change) est le prix d'une unité d'une devise, exprimé
dans une autre devise
L'objectif de traiter sur ce marché est de changer une
monnaie contre une autre en espérant que le marché bougera de
façon à ce que la monnaie achetée prenne de la valeur par
rapport à celle vendue. Ensuite, il faudra revendre la monnaie dont le
prix s'apprécie en valeur pour récolter le profit.
L'activité de change est concentrée
actuellement sur quatre devises "principales" traitées contre le
dollar américain, l'EUR, le JPY, la GBP et le CHF. En raison de
l'importance du Dollar dans les échanges internationaux, l'usage veut
que l'on publie en priorité le cours de chaque devise contre le Dollar.
Un échange entre deux devises autres que le Dollar s'effectue à
un cours, dit croisé, qui se déduit des deux cours de ces
mêmes devises contre le Dollar.
L'Euro a remplacé le Deutschemark allemand comme
deuxième monnaie d'échange au monde. Avant
l'avènement de l'Euro, le DEM représentait 25% des transactions
sur le marché des changes international, l'USD/DEM étant la paire
la plus liquide et la plus traitée. L'Euro s'est développé
sur cette base. L'Euro inclut non seulement le Franc français et 10
autres devises européennes, on attend aussi de lui qu'il stimule la
croissance des marchés obligataires et boursiers de l'UEM qui sont
libellés en Euro, et qui ont le potentiel pour rivaliser avec les
marchés financiers US en termes de profondeur et de
liquidité.
o Le JPY est la troisième monnaie la plus
échangée au monde est surtout traitée contre le Dollar et
l'Euro mais sa liquidité est substantiellement réduite par
rapport aux autres devises. Le Yen est particulièrement sensible
à la rentabilité des sociétés japonaises puisqu'il
est difficile pour les acteurs étrangers d'accéder à ses
marchés financiers intérieurs.
o La GBP est la devise la plus échangée contre
l'USD et l'EUR et près de la moitié des transactions passent par
Londres, la plus grande "plaque tournante" en matière de changes.
En effet, Londres et la GBP étaient au centre de toutes les
activités de change avant la montée du Dollar.
o L'économie suisse ne justifie pas la place de sa
devise au sein des 'cinq grandes', mais la nature de sa société
la justifie.
Le Franc suisse est vu comme une devise majeure parce que la
Suisse est perçue comme la plus grande valeur refuge par les
investisseurs. Son économie et sa société sont
conservatrices et stables. Le système bancaire continue de maintenir une
solide réputation de confidentialité stricte et
d'excellence en matière de service clientèle. Et,
aussi longtemps que les investisseurs craindront pour la sécurité
de leurs actifs, quelle qu'en soit la raison, des fonds globaux continueront
à investir dans des CHF.
A/ Spécificités du marché des
changes
Les spécificités du marché des changes
reposent sur :
- la qualité de l'information
- la règle de J+2 ouvrés
- le système clé de cotation : Bid/ Ask
- une déontologie très stricte
Revenons plus en détail sur les
caractéristiques de chacune de ces composantes.
1. Qualité de l'information
Le marché des changes est avant tout un vaste
réseau de télécommunications à travers le monde
dont la qualité permet aux grandes places financières de se
relier entre elles. Les transactions s'effectuent de manière tout
à fait informelle, par téléphones et plus récemment
par un système de transmission électronique
développé par les agence REUTER et
Telerate : le
« Dealing ». Le Dealing
permet à deux banques d'échanger des informations ou de traiter
des opérations par écrans interposés.
Elles offrent ainsi les services suivants :
o une diffusion permanente des nouvelles économiques,
politiques, et financières et surtout les commentaires s'y
rapportant ;
o les tableaux de cotations des principaux marchés
financiers du monde ;
o un système d'analyse graphique des prix des
instruments cotés ;
o des liaisons informatiques permettant à chaque
abonné d'extraire et de stocker les informations diffusées par
leurs réseaux.
2. Règle de J+2
ouvrés
La réglementation prévoit que la date de
règlement/date de valeur est le deuxième jour ouvré
après la date de l'opération à laquelle la transaction est
convenue par les deux négociateurs. La période de deux jours
permet d'avoir le temps de confirmer l'accord et d'organiser la compensation
ainsi que les opérations de débit et de crédit des comptes
bancaires sur divers sites internationaux.
3. Système clé de cotation :
Bid/ Ask
La première devise de la paire de monnaie est
désignée sous le nom de « devise de
base » et la deuxième devise est
la « devise cotée ou
comptée » Comme tous les produits financiers,
les cotations du marché des changes incluent une demande et une offre.
La demande est le prix auquel un cambiste est prêt à acheter la
devise de base en échange de la devise cotée. L'offre est le prix
auquel il vendra la devise de base contre la devise cotée. La
différence entre l'offre et la demande est désignée sous
le nom de « spread ».
4. Une déontologie très
stricte
La très grande volatilité des cours de change,
les montants considérables engagés par les cambistes et la
nécessité d'une grande rapidité dans les transactions
impose le respect le plus absolu de la parole. Le respect d'un code de bonne
conduite par les cambistes et les courtiers est l'expression même du
professionnalisme. C'est la raison pour laquelle le marché est
doté d'un texte de référence visant à promouvoir le
professionnalisme ainsi qu'à faciliter le règlement des
différends qui pourraient apparaître entre les participants.
B/ Les principales activités sur le marché des
changes
1. Couverture :
La couverture contre le risque de change, correspond à
l'essence même du marché des changes. Cette opération
s'adresse principalement aux banques, aux institutions financières et
aux entreprises. Elle correspond au transfert au marché d'un risque que
l'on ne souhaite plus assumer.
2. Spéculation
La spéculation à la hausse consiste à
acheter un bien dont la valeur doit s'apprécier dans le temps.
L'opérateur espère réaliser un profit en revendant le bien
à un prix supérieur au prix d'achat. La spéculation
à la baisse consiste, à l'inverse, à vendre le bien s'il
doit se déprécier. L'
opérateur
espère alors réaliser un profit en rachetant le bien à un
prix inférieur à son prix de vente. Le jeu est de ce fait
l'élément fondamental du comportement humain et le marché
est un moyen de satisfaction très attractif.
On spécule sur le marché des changes dans le but
d'obtenir une plus-value, on peut distinguer divers profils selon la
durée de la prise de risque :
- les scalpers : effectuent des
allers-retours très rapides (quelques minutes) ;
- les days-todays traders : qui
débouchent leurs positions en fin de journée ;
- les long term traders :
travaillent sur des horizons plus lointains.
Ce sont des individus qui gèrent des portefeuilles
d'actifs et qui sont constamment à la recherche de la maximisation du
couple « rendement/risque ». Dans le cas
général, cette hypothèse est exacte, mais ces derniers
prennent également des
positions
à terme afin de réduire le risque total du portefeuille.
3. L'arbitrage :
Technique consistant à repérer les imperfections
de toute nature du marché (mauvaise propagation désinformations,
réglementations) et d'en tirer profit sans aucune prise de risque.
4. Le Market Making :
Un market maker, ou « teneur de
marché », est une
entreprise,
généralement une
banque
d'investissement, ou une personne qui, sur le marché des changes,
fournit constamment, soit uniquement à sa clientèle, soit, dans
certains cas, à l'ensemble du marché, y compris donc à ses
concurrents, des prix à l'achat (bid) et à la vente (ask). On
dit aussi qu'il « cote » les devises.
En principe, le market maker cherche à capter une
partie de la différence entre ses deux prix, on parle de
spread ou de
« fourchette », puisque :
· quelqu'un qui voudra vendre, le fera sur le bid du
market maker,
· et, à l'inverse, un autre qui voudra acheter, le
fera sur son offre.
Si ces deux opérations ont lieu alors que le
marché n'a pas bougé, le market maker empoche l'écart de
prix. Cela est néanmoins rarissime.
Le spéculateur prend dans ses livres une position
opposée à celle de sa contrepartie : elle est longue face aux
courts
et courte face aux
longs.
Si l'opérateur gagne de l'argent, il perd d'autant.
C/ Instruments du marché des
changes
D/ Analyse du comportement du marché des changes
Il existe deux approches de base pour analyser le
marché des changes, l'analyse fondamentale et l'analyse technique.
L'analyse fondamentale se concentre sur les causes fondamentales des mouvements
des prix, alors que l'analyse technique étudie les mouvements de prix
eux-mêmes.
1. Analyse technique
L'analyse technique ou
graphique est ce qu'on emploie pour essayer de prévoir
de futurs mouvements de prix. Dans une analyse technique, il existe plusieurs
interprétations des modèles, généralement tous sont
basés sur les graphiques historiques d'une devise. On se base uniquement
sur l'évolution des prix et on suppose qu'il est possible de faire
ressortir dans les séries de cours passés des configurations
susceptibles de se reproduire.
On les étudie en utilisant de puissants outils
informatiques afin de rechercher des configurations censées se
reproduire. Le gagnant est celui qui détecte une telle configuration lui
permettant d'établir au plus tôt ses prévisions. Deux
méthodes sont principalement utilisées : la méthode
numérique qui repose sur le calcul algébrique et la
méthode chartiste qui repose sur l'analyse des graphiques. Cette
technique offre une bonne vision des cours de change à
court terme.
2. Analyse fondamentale
L'analyse fondamentale ou
économétrique s'appuie sur une relation entre
les variations économiques et les cours de change. Elle offre une bonne
vision des cours de change à long terme. Nous détaillerons par la
suites ses caractéristiques.
Notons que le jeu est rendu d'autant plus difficile que des
facteurs « humains » sont également à prendre
en compte :
· Le facteur psychologique : les
opérateurs sont également sensibles à des facteurs
beaucoup moins économiques (il suffira de se rappeler des attentats du
11 septembre).
· Le mimétisme : soit parce
qu'un intervenant connu (et reconnu) traite sur le marché et
entraîne dans son sillage d'autres opérateurs soit parce que le
traitement uniforme des informations indique une tendance identique pour un
certain nombre d'opérateurs (exemple : les charts ou analyse
graphique).
Voila ce qui conclut notre exposé sur les grandes
lignes des deux différentes approches d'analyse du marché des
changes. Nous reviendrons sur l'analyse fondamentale un peu plus loin.
Partie 2 : Analyse fondamentale du marché
des changes
L'activité des marchés financiers est
cadencée par la publication quasi quotidienne d'indicateurs
économiques, statistiques comptables ou résultats
d'enquêtes, publiés par des organisations publiques ou
privées. Quelque soit leur variété ou la diversité
des différents intervenants et leurs intérêts à un
instant donné, l'annonce de ces informations déclenche des
réactions dont le caractère mimétique ne lasse de
surprendre. Plusieurs transactions avantageuses sont effectivement
effectuées peu de temps avant ou après ces communications
économiques.
Dans cet environnement de plus en plus turbulent, les
institutions financières, bancaires et les entreprises sont aujourd'hui
dans l'obligation de s'adapter à des parités de change d'une
volatilité étonnante, et pour se prémunir contre les
risques il est fondamental d'établir des prévisions quant
à l'évolution des changes, ce qui requiert en effet, la prise en
compte d'éléments forts divers.
L'analyse fondamentale est, comme susdit, l'une des
méthodes de prémonition des mouvements des prix futurs, d'un
quelconque instrument financier, sur le fondement de facteurs
économiques, politiques, environnementaux ou des statistiques qui
affecteront l'offre et la demande de base de ce qui est sous-jacent à
cet instrument.
En pratique, beaucoup d'acteurs se servent de l'analyse
technique conjointement à l'analyse fondamentale afin de définir
leur stratégie de transactions. Quoiqu'on peut relever une
différence majeure entre les deux approches : un fondamentaliste se
concentre sur ce qui devrait se passer sur un marché, il étudie
les causes du mouvement du marché en conduisant une évaluation
macro ou stratégique de la plage de prix de la devise en fonction de
toutes sortes de critères (la situation économique du pays, la
politique monétaire...) sauf le mouvement du prix de la devise
lui-même, composante majeure pour un chartiste.
Les opérateurs paraissent en réalité
répondre à des mécanismes communs et faire
référence aux mêmes relations de causalité, qui
seront forcement simples, compte tenu de la nécessaire rapidité
de la prise de décision. Chacun d'eux, même s'il peut avoir
au-delà des quelques semaines ou des quelques mois à venir un
avis contraire à la majorité de ses confrères, ne devra
jamais chercher à avoir raison contre ceux-ci à court terme. Il y
a ainsi comme deux logiques qui s'imposent : à long terme, il
convient d'aller dans le sens de ce que recommande l'analyse des fondamentaux
économiques, mais à court terme il ne faut pas prendre de
décisions contraires au reste du marché, ceci pour deux raisons
au moins :
- le mouvement qui se dessine est peut-être bien
fondé ;
- un opérateur isolé n'aura aucun moyen pour
contrecarrer une tendance en cours.
Mieux encore, il faudra essayer d'anticiper la tendance, plus
que de la suivre, ce qui explique la rapidité avec laquelle toute
information est intégrée dans les prix des actifs.
Toutefois, il est extrêmement difficile de
dénouer l'ensemble des dépendances et des interférences
qui édifient leurs raisonnements et décisions.
Ces derniers s'appuient souvent sur une reproduction
simplifiée de la réalité économique. Les variations
de l'activité économique sont interprétées en
terme d'évolution des prix, et tout deux sont réputés
avoir un certain poids sur les parités de change entre autres.
On peut proposer le schéma ci dessus pour
hiérarchiser les différents niveaux de relation et de circulation
de l'information :
Phénomènes économiques/
variables économiques
Indicateurs économiques
Parités des changes, taux
d'intérêt...
ERIC VERGNAUD -Indicateurs économiques et
marchés financiers-
Il est important de souligner la distinction suivante :
si l'inflation peut être décrite chaque mois, certaines variables
économiques ne sont disponibles qu'à intervalles relativement
longs et en retard par rapport à la période décrite. Ce
qui rend davantage pénible la tache aux économistes.
L'expérience a montré qu'habituellement, c'est
plus la différence entre le chiffre attendu et le chiffre publié
qui est à l'origine des mouvements des taux de change, que le niveau
absolu et la signification économique du chiffre lui-même.
Maintenant que nous avons vu comment se présentent les
choses pour un cambiste qui se risque à la prévision sur les
marchés financiers, nous allons nous pencher à présent sur
l'étude des causalités entre les variables économiques et
les parités de changes. Mais avant, il serait judicieux de rappeler
sommairement la typologie des indicateurs économiques.
Chapitre 1 : Architecture des grandes variables
économiques
A/ Typologie des indicateurs économiques
Les indicateurs économiques permettent de mesurer de
façon objective certaines dimensions de l'activité
économique et doivent être faciles à utiliser. Ils sont
usuellement regroupés dans un document appelé
"tableau de bord".
Un indicateur économique n'est pas neutre ni en terme
de valeurs morales ou sociales puisque sa construction découle du choix
des conventions et des priorités. Ils sont très variés et
chacun peut être rapproché d'un agrégat économique
ou industriel : à titre d'exemple, on pourra dire que les ventes en
détail fournissent des éléments d'appréciation de
l'évolution de la consommation des ménages.
Il est possible de procéder à une
catégorisation de ces indicateurs en trois blocs :
Indicateurs de l'offre et de la demande
|
Indicateurs des prix et salaires
|
Indicateurs monétaires
|
Indicateurs de l'offre :
- -indicateurs d'activité intérieure :
PIB/enquêtes de l'INSEE/ emploi production industrielle/ /IFO/ ...
-Importations : balance commerciale et des
transactions courantes.
Indicateurs de la demande :
-consommation des ménages : ventes en
détail/revenus des ménages/indices de confiance des
ménages/taux d'épargne...
-investissement :commandes de biens durables/niveau
des stocks/ventes/nouvelles commande
|
Indicateurs directs :
PCI/PPI/prix de détail/prix de gros/
salaire/déflateurs du PIB...
Indicateurs de tensions potentielles :
Taux d'utilisation des capacités de production/taux de
chômage..
|
Masses monétaires, variables de crédit et
d'endettement, les taux d'intérêt.
|
B/ Les liens entre les grandes variables
économiques
Avant de traiter des relations de « causes à
effets » entres les variables économiques majeures, il serait
judicieux de s'arrêter sur les phénomènes
économiques décisifs pour le marché des changes.
1. Variables probantes pour le marché
des changes :
Le sujet était et est toujours un tournant
incontournable pour un grand nombre de praticiens sur le marché des
changes. Quels sont donc les phénomènes à l'origine des
mouvements sur ce marché et quelles explications théoriques
à considérer ?
Depuis la mise en place du système de change flottant
en 1973, les taux de change ne varient plus qu'à l'intérieur
d'une marge de fluctuation autorisée mais plutôt en fonction de
l'offre et de la demande et au jour le jour. Il n'y a donc plus de prix
officiel d'une monnaie.
Les théoriciens ont considéré ainsi le
taux de change comme un « prix d'équilibre de flux de
devises » et ont développé des relations
interprétatives stables entre le change et un certain nombre d'autres
variables. On distingue entre les explications basées sur les
fondamentaux et celles basées sur les anticipations du taux
lui-même.
Mais on se limitera d'étudier brièvement la
première catégorie dans cette section.
Il s'agira donc de traiter :
ü La théorie de la parité des pouvoirs
d'achat (PPA) et le taux de change réel ;
ü La théorie de la parité des taux
d'intérêt (PTI) ;
ü La balance commerciale et la balance courante.
- La version absolue de la PPA est
une relation d'équilibre entre le taux de change et le niveau des prix,
mais pas ce n'est pas une relation causale. Elle préconise que le taux
de change réel demeure constant tant que les fondamentaux de
l'économie, à savoir la demande ou l'offre, n'ont pas
changé. Il en résulte que, sur le court terme, les chocs de
nature monétaire (appréciation ou dépréciation de
la monnaie) n'ont aucune influence sur le taux de change réel.
Cependant, il est difficilement envisageable d'imaginer que,
sur des périodes de plusieurs années, le taux de change
réel n'évolue pas. On s'accorde donc à dire que les
bouleversements à CT que l'on observe ne sont pas à priori
incompatibles avec l'ajustement à LT des cours de change à leur
niveau d'équilibre de PPA.
- La version relative estime que si
le taux de croissance des prix est de x % à l'étranger
et de y % dans l'économie nationale, alors le change nominal
d'équilibre évoluera de z=(x-y) %.
On aura :
Si x-y>0 une
appréciation de la monnaie nationale
Si x-y<0 une
dépréciation de la monnaie nationale
- La PTI repose sur une relation
inverse entre taux d'intérêt et taux de change.
Si le taux d'intérêt est élevé, ou
est prédit à la hausse, c'est perçu comme un signe de
faiblesse de la devise. Si, par contre, cette devise supporte un taux faible,
cela veut dire qu'elle a tendance à s'apprécier par rapports aux
autres, le différentiel de change compensant le différentiel de
taux.
- L'utilisation des la balance
commerciale ou des transactions
courantes est très fréquente : un
déficit place un pays dans une situation nette acheteuse de devises
contre la monnaie nationale, qui se déprécie alors
automatiquement. Un excédent, à l'inverse, génère
des opérations de ventes de devises contre la monnaie nationale sur le
marché, ce qui pousse celle-ci à la hausse.
Toutefois, qu'il s'agisse de la PPA, la PTI ou des liaisons
avec la balance courante ou commerciale, l'anticipation du taux de change est
très difficile à réaliser à court terme.
2. Dépendances entre variables
économiques :
Et si l'on se demandait comment se déterminent ces
grands phénomènes reconnus à l'origine des fluctuations du
taux de change ?
Répondre à ce questionnement fera l'objet de
cette seconde section.
Il convient d'abord de préciser que les mouvements
économiques à court comme à moyen terme sont souvent
regroupés dans un modèle macro-économique où on
confronte les mouvements passés - présentés sous formes
d'équations à coefficients pré calculés sur la base
de l'historique - pour déterminer les influences qu'elles s'exercent
entre elles.
On retiendra à ce titre, « le modèle
néo-keynésien élémentaire » qui nous
offre une vue d'ensemble sur cette formation.
Offre
-production intérieure
-importations
Revenus
-salaires
-intérêts, dividendes, transferts...
Demande
- consommation des ménages
- variations de stock
- investissement en logement
- dépenses de l'état
- exportations
- investissement des entreprises
Tensions
-chômage
-capacités de production
Artus et Muet(2), Artus, Deleau et Malgrange
Les enchainements sont les suivants : «
on part de la demande anticipée par les entrepreneurs, qui
détermine le niveau de la production intérieure et donc la
séparation de l'offre entre production et importations. La production
détermine le niveau d'emploi et en prenant en compte la population
active, le chômage. Les salaires sont expliqués par le niveau de
chômage et contribuent à la formation des coûts de
production qui sont avec les tensions sur les capacités de production,
à la base du processus de détermination des prix et des
revenus. » Eric Vergnaud, indicateurs économiques et
marchés financiers, p63.
L'architecture de ce modèle est
décomposée en 3 blocs :
- un
bloc « réel » :
concerne l'offre et la demande des biens et services ;
- un bloc
« nominal » : concerne les
salaires et les prix ;
- et un bloc «
monétaire » : concerne les
équilibres financiers.
Et on représente l'ensemble des causalités par
le schéma suivant :
Bloc réel
Bloc monétaire
Variables financières
Bloc nominal
Tension
Décisions de politique monétaire
Coût du capital
Consommation
Prix des importations
Inflation
Investissement
Compétitivité
Activité
Décisions de politique monétaire
PTI (-)
Portefeuilles (+)
Eric VERGNAUD indicateurs économiques et
marchés financiers -p 66
A présent, nous allons passer en revue les deux boucles
« demande/offre » et
« salaires/prix ».
2-1/ Détermination de l'offre et de la
demande
L'offre et la demande représentent sans doute les
concepts les plus vénérables et les plus essentiels de la
théorie économique. Pour simplifier, on pourra dire que les
modèles actuels supposent que l'offre s'adapte à une demande qui
est déterminée par ailleurs. Les entreprises sont donc
contraintes de s'adapter à la demande puisqu'il n'existe pas d'offre
explicite : sur la base des formulations de capital au travers des
décisions d'investissement et de travail par le niveau des embauches,
elles sont amenées à déterminer en même temps leur
production et leurs variations de stocks.
² Comportement des
entreprises :
Ils sont tantôt des variables de demande (en phase de
démarrage de l'activité, les stocks sont reconstitués et
la variation est donc positive), tantôt des variables de l'offre (lorsque
les entreprises font face à une demande qui dépasse la production
intérieure, le déstockage permettra de satisfaire cette demande
extérieure sans recourir aux importations).
Les stocks jouent un important rôle
d'équilibrage, leur détention s'explique par le souci permanent
de sécurité minimale vis-à-vis des approvisionnements
à court terme sans supporter pour autant les dépenses et les
coûts qui peuvent en résulter.
Au-delà de cet objectif général, il
existe d'autres motifs, on citera entre autres :
Ø motif de transaction :
en prenant compte des coûts de financement (mobilisation de
ressources) et des coûts de détention (manutention,
dépréciation, assurance, loyers, énergie...), on cherche
à optimiser le ratio stock/ventes ;
Ø motif de
spéculation : soit on prévoit que les prix
vont augmenter soit on anticipe que certains produits seront indisponibles dans
l'avenir ;
Ø souhait de réduction des
délais de livraison amène les entreprises à
accroître leur stock...
Les variables qui expliquent la variation de stocks sont
donc :
- Les anticipations sur la production
- Le ratio stock/ventes
- Le carnet de commandes
- Les délais de livraison
- Le prix des matières premières, de la
production et à la consommation
- Les taux d'intérêt
L'offre hors déstockage est égale à la
somme de la production intérieure et des importations. A partir de ce
niveau de production, on détermine les besoins en facteurs de
production :
- le capital, donc la politique d'investissement et le niveau
des capacités utilisées ;
- le travail, donc l'emploi et ses conséquences sur le
taux de chômage.
L'espérance de profit attendu est déterminante
pour les décisions d'investissement, elle dépendra de la valeur
anticipée des ventes et du cout de l'investissement au moment où
il sera réalisé.
L'investissement dépend donc de l'anticipation sur
la demande, de l'utilisation des capacités de production, de la
rentabilité de l'investissement et du coût relatif
capital/travail.
Les embauches dépendent de l'évaluation du
volume d'emploi nécessaire à produire le montant des biens et
services qui pourra remplir la demande compte tenu du stock de capital
installé.
Il s'agit du cycle de productivité dont nous allons
décrire les différentes phases.
· Dans une phase d'entrée en
récession, puisqu'un ajustement de la production à
grande échelle est coûteux, les entreprises ne réagissent
pas immédiatement en licenciant, mais procèdent à une
réduction des heures supplémentaires, puis de la durée de
la semaine de travail. La productivité par salarié va donc
diminuer.
· Dans une phase d'expansion, la durée de
travail va croître et le recours aux heures supplémentaires
s'amplifiera. La productivité va donc augmenter et atteindre ses niveaux
les plus hauts du cycle économique. Eric VERGNAUD
indicateurs économiques et marchés financiers -p 74
Lorsqu'il y a déséquilibre entre la production
et les capacités de production, entre l'emploi et la population active
ou entre la production et l'emploi, des tensions se manifestent (chômage,
emplois vacants, déséquilibre temporaire entre la production et
les capacités productives...)
² Comportement des ménages :
La consommation dépend de cinq variables :
- les revenus : plus le
revenu augmente, plus la consommation marginale à consommer augmente, la
corrélation est ici positive. L'épargne jouant un rôle de
tampon à court terme.
- les prix : on
distingue à ce niveau deux liaisons, la première
appelée « fuite devant la monnaie » pousse les
gens à avancer leurs dépenses s'ils anticipent une inflation
rapide. La seconde les pousse à privilégier l'épargne en
défaveur de la consommation.
- le chômage :
pèse lourdement sur la consommation puisque les sans emplois
construisent des épargnes de précaution.
- les taux
d'intérêt : une hausse des taux directeurs,
encourage l'épargne (effet de substitution) ou favorise la consommation
actuelle (effet de revenu).
- l'investissement en
logement : il faut séparer ceux qui
achètent des logements dans une optique de consommateur ou
d'investisseur.
Les premiers seront plus sensibles au couple revenu/prix et
les seconds aux taux d'intérêt et à l'anticipation des
revenus des ménages.
² Commerce extérieur :
Les importations et les exportations dépendent de trois
types de variables :
- une variable de revenu réel, en l'occurrence de
demande intérieure ;
- une variable qui traduit l'influence des prix relatifs, la
compétitivité des exportations ;
- une variable qui mesure la tension sur l'appareil de
production
La demande extérieure est matérialisée
par l'indicateur de demande mondiale, qui indique sur les parts de
marchés possédées. Pour augmenter les exportations, il
faut augmenter le degré de compétitivité.
On retiendra la formule suivante :
Compétitivité des
Prix des exportations des concurrents exprimés dans leur
exportations de X = monnaies
* taux de change effectif de la monnaie de X
Prix des exportations du pays X
La demande intérieure est la somme des dépenses
des ménages en consommation et en investissement de logement, de
l'investissement des entreprises et des dépenses de l'Etat.
Elle sera élevée si la production
intérieure ne peut satisfaire la demande intérieure.
2-2/ Prix et salaires
À long terme, cette boucle devient un
déterminant essentiel de la croissance économique.
L'effet des prix sur la croissance passe essentiellement par
l'influence de la compétitivité, hors effets des variations de
change, par rapport aux concurrents étrangers, tant sur les
marchés intérieures qu'extérieurs. Par ailleurs, face aux
hausses de salaires, les entreprises augmentent leurs prix dans le but de
restaurer le niveau, qu'elle juge souhaitable sur le moyen terme, du partage de
la VA entre salaires et profits.
² Salaires :
Le taux des salaires s'explique par le taux de chômage
et le taux d'inflation anticipée.
On retient la formule suivante pour le calcul :
W= PC -a* f (Tcho) +cte
Avec:
W : taux de croissance du taux de salaire
PC : anticipation du taux de croissance des prix à
la consommation
Tcho : taux de chômage
L'indexation des salaires sur les prix traduit le fait que
les agents économiques adoptent le taux de salaire nominal comme
instrument et que le taux de salaire réel, salaire nominal moins hausse
des prix, est leur cible. Ce processus est lent, en France une augmentation de
1% des prix à la consommation ne provoque que de 0,2 à 0,4% de
hausse de salaires dans le prochain trimestre.
Si le chômage augmente, les salaires baisseront. A
l'inverse, une augmentation de la demande suivie par de la création
d'emplois et permettant une baisse du taux de chômage favorise la
pression à la hausse des salaires et donc des prix à la
production.
Les salaires peuvent aussi augmenter en compensation de
l'augmentation de la productivité.
² Prix :
Le coeur du système des prix est l'indice des prix
à la production. La production étant la somme des valeurs
ajoutées et des consommations intermédiaires. Les prix de
commerce extérieur dépendent des prix étrangers et des
prix à la production, qui eux-mêmes, ainsi que les prix à
la consommation sont influencés par les prix des importations. Ceux-ci
et les prix de la production permettent de construire un prix de ressources (ou
prix d'offre), qui est le déterminant principal des prix des emplois
(prix de la demande).
ü Prix d'offre
- Les prix à la production s'ajustent avec du retard
à un niveau défini comme les coûts unitaires effectifs
augmentés d'un taux de marge.
PP= cte+ á*Cu+ â *(Cu-PP)-1 + ö*
Tuc
Avec:
PP : taux de croissance des prix à la
production
Cu : le taux de croissance des couts de production
unitaires effectifs
Tuc : taux d'utilisation des capacités de
production
Les coûts unitaires sont composés de l'ensemble
des coûts liés à la production : coûts salariaux
(salaires bruts), impôts sur la production, coûts des consommations
intermédiaires, le tout divisé par la production. Une
dégradation du taux de marge à une période donné
conduira à une nouvelle majoration des prix la période suivante,
c'est le sens de la variable (Cu-PP)-1 inverse du taux de marge de
la période précédente.
- Le prix des importations dépend principalement des
prix des concurrents étrangers. Les producteurs compriment leurs marges
pour compenser une partie de la perte de compétitivité
occasionnée par l'appréciation de leurs monnaies.
ü Prix de la demande
- on passe du prix à la production au prix de la
consommation des ménages et de l'investissement productif par
l'intermédiaire d'un prix de ressources, ou prix d'offre, qui est une
moyenne pondérée des prix de la production, des importations, de
TVA, des droits de douanes et du prix des marges commerciales.
- le prix des exportations est indexé sur les prix
intérieurs, mais dépend également des prix des concurrents
étrangers et des fluctuations de taux de marge.
Chapitre 2 : Revue des principaux
indicateurs économiques du G7
Nous examinerons dans ce chapitre les principaux indicateurs
économiques.
Il va sans dire qu'une place primordiale est
réservée aux indicateurs américains, compte tenu du
rôle majeur du dollar et de l'économie américaine. Les
indicateurs Japonais occupent également une place de choix, ce dernier
est la deuxième puissance économique mondiale et sa monnaie est
supposée faire face au dollar et à l'euro dans les années
qui viennent. Les vrais indicateurs européens n'existent toujours pas,
l'Allemagne et la France pèsent plus de la moitié du PIB de la
zone Euro. Enfin, en attendant que le Royaume Uni rejoigne cette zone Euro, nul
ne doute du rôle de la conjoncture Britannique et ses conséquences
en termes de politique monétaire et de change.
À présent, nous allons revoir un à un la
totalité des indicateurs des pays du G7 qu'ils renseignent sur
l'activité, la consommation des ménages, l'investissement, les
prix et des salaires ou le commerce extérieur.
NB : les informations ci-dessus
sont tirées des sites cités en bibliographie.
A/ Les Etats-Unis
1/ Indicateurs d'activité
a) Produit Intérieur Brut
(PIB)
Le PIB exprime la valeur totale de la production d'un pays au
prix courant qui représente les prix actuels du marché et au prix
constant, qui exprime les changements de volume corrigé des variations
saisonnières, Il s'agit de la somme de toutes les activités
économiques du pays, que les propriétaires des moyens de
production vivent dans le pays ou ailleurs.
Il est «brut» parce que la
dépréciation des biens d'investissement n'a pas été
déduite. Il donne une mesure de l'activité économique du
pays dans son ensemble, soit son taux de croissance.
Les acteurs des marchés financiers attendent avec
impatience la publication du PIB. C'est un indicateur
très exhaustif qui a une large influence sur les réactions des
opérateurs en particulier lors de sa première estimation et de
sa première révision. La donne qui retient le plus d'attention
est l'augmentation par rapport au trimestre précédent en
glissement annuel. Une accélération de l'inflation est
considérée comme une mauvaise nouvelle sur tous les
marchés.
Situé à la cime de l'arbre des indicateurs
économiques, le PIB est toujours activement attendu dans les salles de
marchés du monde entier. Mais attention, une hausse ou une baisse du PIB
sera plus ou moins bien interprétée si elle diffère de
manière trop importante de ce qui était prévu par les
économistes avant publication. Comme toujours, l'incertitude n'a
jamais la faveur des marchés financiers !
On peut distinguer deux cas de figures :
Ø Lorsque le PIB dépasse les estimations, il
provoque : une hausse des taux courts et longs qui fait baisser le
marché obligataire, il soutient la monnaie nationale sauf si le recul
de l'obligataire est trop important, ce qui se traduit par la vente des titres
américains par exemple et peut entretenir en retour la vente du dollar.
Toutefois, l'effet sur la monnaie nationale dépendra directement de
l'anticipation par les marchés de la réaction de la Banque
Centrale. Ainsi, si un resserrement de la politique monétaire est
attendu, c'est-à-dire une augmentation des taux directeurs, le dollar
peut monter vis-à-vis des autres devises, l'effet de rendement à
court terme prenant le pas sur l'effet négatif de l'inflation. Au
contraire, si les opérateurs n'anticipent pas de réactions, les
taux d'intérêts étant déjà très
élevés par exemple, le dollar pourra s'affaiblir, les
investisseurs préférant des investissements en devises dont le
rendement immédiat est moins brisé par l'inflation.
Ø Lorsque le PIB est plus faible que prévu, il
conduit en revanche à une baisse des taux courts et longs qui
entraîne une hausse du marché obligataire et par conséquent
une baisse du dollar.
Ø Ce chiffre, s'il est conforme aux attentes du
marché, ne permettra pas au dollar de progresser.
b) Production industrielle
Les chiffres de la production industrielle constituent un
ensemble de 252 indices agrégés qui décrit la croissance
de la production de biens (biens de base, intermédiaires, finis),
à la fois par types d'industries et par produits. Les marchés
financiers tendent à se concentrer sur les variations mensuelles
dessaisonnées dans les chiffres globaux. Il n'inclut pas les prix de
constructions et des services.
La série est mensuelle corrigée des variations
saisonnières et elle est publiée aux environs du 15 du mois
suivant. Les révisions sont généralement modestes :
tout d'abord chaque mois, en plus de l'estimation du mois
précédent, est fournie la révision des trois chiffres des
mois m-2, m-3 et m-4. Il y a donc quatre révisions pour chaque chiffre
publié.
Le Production industrielle est la composante la plus cyclique
du PIB, elle est faiblement volatile et donc relativement facile à
prévoir.
Ø Une augmentation de la production industrielle est
signe de croissance économique tandis qu'un déclin indique une
période de contraction. Les professionnels du marché des devises
chercheront les taux d'intérêt élevés
associés à la croissance économique et susceptibles de
renforcer la monnaie. L'entrée en récession est habituellement
marquée par un ralentissement de la production industrielle.
c) Taux de chômage / Créations
d'emplois
Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis sont issus de deux
enquêtes différentes, le Household Survey et le
Establishment Payroll Survey, conduites par le
Département du travail.
Le " Household Survey "
(enquête auprès des ménages), réalisée
auprès de 60.000 ménages, aboutit à la publication du taux
de chômage mensuel.
Le "Establishment Payroll Survey"
(enquête auprès des entreprises), réalisée
auprès de 375.000 entreprises, détermine le nombre de
créations ou de destructions d'emplois mensuelles, appelé Nonfarm
Payrolls et les gains horaires moyens appelés average hourly earnings).
Les chiffres de l'emploi sont publiés tous les premiers vendredis du
mois suivant la période concernée.
Ces deux statistiques sont des indicateurs clé de
l'activité économique outre-Atlantique, les marchés leur
accordent une importance particulière afin de déterminer la
tendance dans les différents secteurs de l'économie. Toutefois,
plus que les imperfections de méthode et de collecte de chacune des
enquêtes, c'est la cohérence relativement faible des statistiques
d'emploi des deux enquêtes qui crée un problème. En effet,
un salarié ayant deux emplois apparaîtra une seule fois dans le
Household Survey qui recense les individus employés mais deux fois dans
le Payroll Survey qui est basé sur un décompte des bulletins de
paie et recense donc les emplois occupés.
Ø L'influence de ces chiffres sur les marchés
est importante, particulièrement le marché des changes. Les
informations qu'il contient, sont en effet parmi les premières
publiées sur la conjoncture du mois écoulé et figurent
parmi les indicateurs favoris de analystes pour estimer aussi bien
l'activité que l'évolution des prix. Ainsi, la croissance de
l'emploi, et le nombre total d'heures travaillées, tirées du
Payroll Survey, permettent d'estimer très grossièrement, si le
PIB du trimestre en cours connaît un ralentissement ou une
accélération, dans l'attente de la connaissance de
l'évolution des différents postes de demande. Et sous
réserve, on peut estimer le taux de croissance du PIB par celui des
heures travaillées. La Réserve Fédérale estime la
production industrielle à l'aide des heures travaillées dans le
secteur manufacturier. L'augmentation des gains horaires tout comme celui des
heures travaillées représente un soutien de la demande, par
l'intermédiaire du revenu des ménages.
Ainsi, des créations d'emplois à la hausse et
une progression des gains horaires provoquent une montée du dollar alors
qu'une baisse du taux de chômage pousse le dollar à la hausse.
d) Help Wanted Index
Le Help Wanted Index est un indicateur assez récent qui
indique le nombre des annonces d'advertising de type »help
wanted » publiés dans les 51 grands journaux US. Il est alors
une bonne référence de la puissance du marché travail.
2/ Indicateurs de consommation des ménages
Aux Etats-Unis, les deux principaux indices de confiance des
consommateurs sont publiés mensuellement. Il s'agit de celui
calculé par l'Université du Michigan et celui du Conference
Board, deux organisations à but non lucratif. Ces deux indicateurs
sont très suivis par les opérateurs de marché, car ils
sont censés dévoiler l'évolution future de la consommation
des ménages. D'un point de vue économique, cependant, ils ne
présentent qu'un intérêt limité.
a) Indice de confiance de l'université du
Michigan
L'Université du Michigan publie une première
estimation durant la deuxième semaine du mois sous revue, alors que la
révision de ce chiffre est annoncée environ deux semaines
après. Il se présente sous forme d'une valeur proche de 100, qui
est la valeur référence de l'indice, lors de l'année de
base 1966. Chaque mois 500 entretiens sont menés au
téléphone auprès de ménages représentatifs,
qui répondent à cinq questions :
1. « Estimez-vous que votre situation financière
est meilleure ou pire qu'il y a un an ? »
2. « Estimez-vous que dans un an votre situation
financière sera meilleure ? »
3. « Pensez-vous que les 12 prochains mois, la
conjoncture sera bonne ou mauvaise ? »
4. « Lors des 5 prochaines années, qu'est-ce qui
vous paraît le plus probable, que le pays traverse une bonne
période ou plutôt une période de chômage ou de
récession prolongée? »
5. « Pensez-vous, de manière
générale, que le moment est bon ou mauvais pour acheter des biens
pour son habitation (meubles, réfrigérateurs,
télévision...) ? »
Trois catégories de réponses sont
autorisées : positif, neutre ou négatif. Pour chaque question, le
pourcentage de réponses négatives est soustrait au pourcentage de
réponses positives, additionné, puis divisé par le score
relatif de l'année de référence. On obtient ainsi l'indice
de confiance des consommateurs.
L'inconvénient
de cet indice de l'Université du Michigan est qu'il reflète
surtout l'humeur des ménages interrogés, plus que ce qu'ils
consomment ou consommeront effectivement. Dès lors, ses fluctuations
à court terme sont souvent trompeuses.
Ø Cette statistique possède donc peu de pouvoir
prédictif, même si elle est perçue par les
opérateurs comme un indicateur important de la consommation future et,
par conséquent, de la croissance du PIB (Aux Etats-Unis, la consommation
représente environ 70% du PIB). Malgré tout, son influence sur
l'évolution des bourses et du dollar demeure importante. Une baisse trop
marquée de cet indice (vers des niveaux éloignés de 100)
est très mal accueillie par les marchés, même si le chiffre
en tant que tel ne renferme que peu d'intérêt
économique.
Ø En effet, quand cet indicateur est à la
hausse, il reflète de bons résultats auprès des
sociétés, les taux d'intérêts augmentent davantage
et par conséquent le cours du dollar prend de l'appuie. Tandis que
lorsqu'il est à la baisse, un climat de pessimisme règne, les
taux d'intérêts chutent et le cours du billet vert baisse
aussi.
b) Indice de confiance du Conference
Board
Le patronat américain réalise une enquête
mensuelle sur un échantillon de 5000 participants de manière
aléatoire au sein d'un panel qui est renouvelé chaque moi,
lesquels sont interrogés sur leur situation économique et sur les
perspectives au cours des six mois suivants. Cette étude conduit
à la publication, tous les derniers mardis du mois, du Conference Board
Index, qui se décompose de deux sous indices : le sous indice de
l'appréciation des consommateurs des conditions présentes de
l'économie et le sous indice des perspectives futures. Le
deuxième sous indice compte pour 60% de l'indice global
Cinq questions sont posées :
1. comment jugez vous les conditions économiques actuelles
dans votre région : Bonnes/Normales/Mauvaises ?
2. comment seront-elles dans six mois :
Meilleures/Identiques/Pires ?
3. Que diriez vous des emplois disponibles dans votre
région, sont ils : Très nombreux/Peu nombreux/Difficiles
à obtenir ?
4. dans six mois, y en aura-t-il :
Plus/Autant/Moins ?
5. comment envisagez-vous le revenu global de votre famille dans
les six prochains mois : Plus élevé/Identique/Plus
bas ?
Seules les réponses parvenues avant le 20 du mois
seront prises en compte. Le taux de réponses est
généralement de 80% soit 3500 ménages.
Ø Les indices sont analysés par comparaison des
niveaux actuels et des niveaux des mois précédents. Un indice
à la hausse est le signe de consommateurs plus optimistes. Or, il
n'existe pas une bonne corrélation entre les ventes de détail et
les indicateurs de confiance puisque la plupart des études
économiques ont montré un faible lien de ces derniers avec la
consommation des ménages en biens durables. Dans ces conditions, les
indices de confiance ne sont pas de bons indicateurs des comportements des
dépenses des ménages. Ils doivent donc être
utilisés avec précaution et de préférence avec
d'autres indicateurs.
c) Ventes de détail
Les ventes de détail, indicateur avancé de la
consommation des ménages, sont établies par enquête
auprès d'un échantillon de détaillants, les services sont
exclus des ventes de détail, qui se séparent en ventes dans les
magasins de biens durables et ventes dans les magasins de biens non durables.
Ce sont des données mensuelles, publiées par le
département de commerce en valeur, entre le 10 et le 14 du mois
suivant.
Ø Le chiffre le plus suivi par les marchés est
le taux de croissance mensuel des ventes et les composantes les plus
importantes sont les produits alimentaires et les automobiles.
L'évolution des ventes dans ce secteur étant
particulièrement volatile, l'interprétation des variations
mensuelles sont délicates. L'attention est dont portée le plus
vers les ventes hors composantes automobiles (sujette à de fortes
variations de prix d'un mois sur l'autre).
3/ Indicateurs d'investissement
a) Commandes de biens
durables
Les données proviennent de l'enquête menée
par l'US Bureau of the Census sur les livraisons, les stocks et les
commandes de l'industrie manufacturière (Manufacturer's Shipments,
Inventories and Orders Survey). Les chiffres mensuels tirés de cette
enquête sont comparables aux totaux annuels fournis par l'enquête
annuelle sur les industries manufacturières.
L'échantillon des déclarants mensuels se compose
de la plupart des entreprises réalisant des livraisons annuelles pour au
moins 500 millions de dollars. Il inclut également des entreprises de
plus petite taille, les données se réfèrent à
l'Ensemble des biens manufacturiers et des biens d'investissement
manufacturiers ayant une durée de vie au moins égale à
3ans.
Les séries mensuelles sont généralement
publiées au cours de la 3ème semaine du mois suivant
en rythme mensuel.
Ø Le taux de croissance mensuel est l'indicateur le
plus suivi et qui suscite le plus d'intérêt. Toutefois, les
séries sont très volatiles en particulier les commandes
militaires et les commandes d'avions civils.
b) Stocks et ratio stock sur
ventes
Le rapport fournit par le département du commerce,
fournit les chiffres de stocks, de ventes et le ratio ventes sur stocks dans
l'industrie manufacturière, chez les grossistes et els
détaillants. L'indice est publié chaque mois, six semaines avant
la fin de la période sous revue.
Ø L'impact est habituellement limité, les
chiffres publiés d'un mois à l'autre sont en valeur et
4/ Indicateurs des prix et salaires
a) Price Producers Index
(PPI)
L'indice des prix à la production (PPI) est une famille
d'index qui mesure le changement moyen avec le temps dans des prix de vente
reçus par les producteurs domestiques
Ø L'attention des marchés financiers se
concentre sur la variation mensuelle en pourcentage du PPI sur les produits
finis. Cependant, les prix des produits alimentaires tendant à varier de
façon saisonnière et le prix de l'énergie étant
fréquemment volatile, les analystes préfèrent observer le
taux fondamental d'inflation des prix de production qui exclut les prix des
produits alimentaires et d'énergie. Plus l'augmentation du PPI est
importante, plus l'impact sur les marchés financiers sera
négatif. Une inflation élevée entraîne des taux
d'intérêt élevés ; une inflation réduite
entraîne une baisse des taux d'intérêt. En cas d'inflation:
le cours des valeurs pourrait fléchir et la valeur de la devise tombera
probablement si les augmentations des prix de production sont importantes et en
accélération, à moins que les marchés ne
s'attendent à ce que la Banque Centrale du pays concerné ne
réponde en augmentant les taux d'intérêt, ce qui
redonnerait à son tour à la devise une plus grande force
d'attraction.
Ø Une hausse du PPI plus que prévue
entraînera une hausse du dollar, sauf si la hausse des prix est
très forte et menace la compétitivité ou/et si la baisse
du marché obligataire, suite à la hausse des taux longs, est trop
forte en faveur d'entre devises. A l'inverse, une baisse ou une progression
moins qu'attendue, conduira à une baisse du dollar contre une
remontée du marché obligataire.
Indice des prix à la production
|
Hausse inattendue
|
Baisse inattendue
|
Marché des devises
|
|
|
b) Consumers Prices Index
(CPI)
L'indice de prix à la consommation (CPI) est une mesure
du changement moyen des prix payés par les consommateurs urbains
publié par le département de travail américain ; on le
détermine grâce à un panier fixe de marchandises et de
services (nourriture, habillement, maisons, carburant, produits
pharmaceutiques... et d'autres marchandises quotidiennement utilisables). Cet
indice permet de mesurer les changements de prix et de dépister le
coût de vie.
La CPI est une revue mensuelle relevée sur environ 80
000 produits, mise à jour basée sur le département des
enquêtes de travail. Pour repérer les effets des augmentations des
prix, les années 1982 1984 sont placées comme base (égale
à 100). Un indice des prix des prix de 33 indique, donc, que le prix
était un tiers de cela de la moyenne en 1982-1984.
Ø Les acteurs des marchés financiers attendent
avec impatience la publication de l'indice des Prix à la Consommation
parce que celui-ci détermine de nombreuses activités sur le
marché. L'attention se porte surtout sur les taux de croissance mensuels
et les glissements annuels de l'indice des biens finis et des biens
intermédiaires hors composantes énergétiques et
alimentaires. L'indice de consommations des biens finis a un impact important
sur les marchés financiers car il représente un bon indicateur
des tensions inflationnistes (pression de la demande, capacités de
productions). Les évolutions des prix à la production de produits
finis se répercutent sur le CPI avec un délai
généralement compris entre 3 et 6mois.
Ø Le marché des devises réagi de
façon adverse à une tendance inflationniste nettement
marquée. La valeur de la monnaie d'un pays fléchira sur le
marché des devises parce que l'augmentation des taux
d'intérêt est maintenant due aux augmentations de prix
(inflation), et non à la croissance économique.
c) Challenger report
Cette société de recherche est
spécialisée dans le marché du travail et publie
mensuellement des statistiques sur tous les licenciements annoncés dans
le secteur privé. Les données ne sont pas corrigées des
variations saisonnières et donnent une information précieuse sur
le chômage, car elles anticipent les statistiques officielles du
Ministère du Travail.
d) Gain horaire moyen
La Productivité horaire du travail = Rapport entre la
valeur ajoutée et le volume d'heures travaillées exprime les
gains moyens horaires et hebdomadaires qui reflètent le niveau des
salaires pour les employés travaillant dans le secteur privé non
agricole.
Ø Cet indice est le premier indicateur disponible pour
mesurer les tendances sous-jacentes des charges salariales dans le secteur
industriel. Il est suivi de très prés. Une augmentation rapide
des charges salariales est négative sur le marché des changes
parce qu'elle est signe de tension inflationniste.
e) Indice des Coûts Salariaux (ICS)
Les coûts salariaux peuvent être mesurés de
deux façons : salaires moyens et Indice des Coûts Salariaux. Les
revenus moyens mesurent le niveau des salaires et traitements des
employés non-agricoles. L'Indice des Coûts Salariaux (ICS) suit
par contre toutes les rémunérations des employés civils :
outre les salaires et traitements, cet indice couvre également les
autres avantages perçus par les salariés (congés
payés, rétributions complémentaires, prestations
d'assurance, retraites, autres bénéfices...)
Ø Les acteurs des marchés financiers
réagissent à cet indice comme ils réagissent à
toutes les autres mesures de l'inflation. Il est plus particulièrement
suivi par Alan Greenspan, le Président de la Réserve
Fédérale Américaine, et renforcera la tendance au cas
où les résultats s'écarteraient de façon
significative des prévisions du marché.
5/ Indicateurs du Commerce Extérieur
a) Balance des paiements
La balance des paiements américaine est un document
statistique élaboré sous forme comptable par le Bureau of the
Economic Analysis, elle comprend deux grandes composantes :
· la balance des transactions courantes qui
récapitule les transactions entre les Etats-Unis et le reste du monde en
termes d'échanges de biens et de services, de revenus nets du capital et
de transferts unilatéraux civils
· la balance des flux monétaires et de capitaux
nécessaires au financement des transactions commerciales, des transferts
et des dons, soit la balance des capitaux.
Les sources des données statistiques nécessaires
à la construction de la balance des paiements sont nombreuses et
diversifiées : les rapports du Bureau of the Census, des
études du BEA, des rapports du Trésor, des informations du
Ministère de la Défense sur les ventes militaires et du
Ministère de l'agriculture.
Elle est publiée trimestriellement, à peu
prés deux mois et demi après la fin du trimestre concerné.
Elle est révisée le trimestre suivant.
Ø La balance des paiements fournit les informations les
plus exhaustives sur le commerce extérieur américain, mais n'est
guère suivie par les opérateurs du marché, pourtant, les
transactions avec le reste du monde et leur financement ont un impact important
sur la valeur du dollar américain et donc sur la
compétitivité des produits américains. C'est
l'évolution trimestrielle qui retient le plus d'attention. Lorsque les
USA dépensent et investissent plus à l'étranger, que
l'étranger ne le fait aux Etats-Unis, le dollar américain aura
tendance, toutes choses égales par ailleurs, à se
déprécier par rapport aux autres devises. A l'inverse, plus les
dépenses et les investissements étrangers aux Etats-Unis seront
importants, plus le dollar se renforcera.
Ø Un déficit de la balance des paiements
peut-être financé par l'épargne nationale ou
étrangère. Le financement par l épargne
étrangère du déficit extérieur peut conduire
à la hausse de la valeur du dollar qui va diminuer la
compétitivité des produits américains et creuser un peu
plus le déficit suite à l'augmentation de la dette et des flux
d'intérêts versés à l'extérieur et
réduit d'autant les revenus des Etats-Unis.
b) Balance commerciale
La balance commerciale d'un pays représente la
différence entre l'ensemble des exportations (total des biens et des
services exportés) et l'ensemble des importations (total des biens et
services importés). Ceux-ci peuvent comprendre : biens
manufacturés, matières premières, produits agricoles,
voyages et transport, tourisme, prestations de sociétés de
service et de conseil...
Une balance commerciale positive signifie donc que le
pays exporte plus de marchandises qu'il n'en importe : on parle alors
d'excédent commercial. Quand elle est négative, on parle
de déficit commercial. Aucun des deux n'est nécessairement
dangereux dans une économie moderne, même si un trop grand
excédent commercial ou déficit commercial peut être le
signe caché d'autres problèmes économiques.
L'étude est menée par le bureau of the Census et
le bureau of Economic Analysis, la publication est mensuelle, durant la seconde
partie du 2ème mois qui suit. Les chiffres sont
également publiés sur une base trimestrielle, comme composante de
la balance courante.
Aux Etats-Unis, la balance commercial est
déficitaire : les américains consomment beaucoup plus qu'ils
ne produisent et sont par conséquent, de plus en plus endettés.
Leur monnaie référence leur permet d'être «
dans le rouge » sans trop s'en préoccuper.
Ø Les chiffres de la balance des paiements suscitent un
intérêt très important. L'attention se porte sur les
niveaux et leur évolution d'un mois à l'autre. Les exportations
et les importations de biens et services ont un impact sur le PIB, sur
l'emploi, les prix et la valeur du dollar.
Ø En général, un excédent de
balance commerciale ou une diminution du déficit sont supposés
stimuler la croissance et l'emploi, alors qu'inversement un déficit ou
une diminution de l'excédent serait synonyme d'une économie
plutôt faible et d'une contraction de l'emploi. L'augmentation des
exportations est très souvent le reflet d'une hausse de la demande qui
ne peut suivre l'offre, ce déséquilibre est alors source de
pressions inflationnistes. Le recours aux importations peut tempérer la
hausse des prix en augmentant l'offre totale, qui sur le long terme peut
conduire les producteurs américains à modérer les prix
à long terme après une hausse temporaire de l'offre totale.
Ø Ainsi, une amélioration de la balance
commerciale renforce le dollar et une détérioration
l'affaiblit.
B/ Le Japon
1/ Indicateurs d'activité
a) Produit Intérieur
Brut
Il s'agit d'une publication trimestrielle par l'Economic
Planning Agency, mesurée sur la base des dépenses de base 1990.
La première estimation vient au milieu du 3ème mois après
le trimestre concerné (c'est-à-dire par exemple à la
mi-juin pour le premier trimestre) ainsi que la révision du trimestre
précédent.
b) Production industrielle
Le rapport est établi et publié chaque mois par
le ministère du commerce extérieur et de l'industrie (MITI) vers
la fin du mois suivant pour la version préliminaire et aux alentours du
milieu du second mois suivant pour le rapport final.
Cinq indices d'activité sont fournis :
- la production industrielle
- les livraisons
- les stocks
- le ratio livraisons sur stocks
- le taux d'utilisation des capacités
c) Tankan (perspectives économiques
à court terme des entreprises au Japon)
Il s'agit d'une enquête trimestrielle
réalisée par la banque centrale japonaise pour rendre compte du
moral des entreprises. Environ 10.000 entreprises, de toutes tailles et tous
secteurs, sont sondées tous les trois mois pour dresser un panorama du
moral de l'industrie nippone.
Le rapport contient des données quantitatives, sur une
base trimestrielle et semestrielle, et des données quantitatives
(production, ventes, exportations...).
v Données quantitatives :
Sur une base trimestrielle, le rapport fournit le taux de
croissance par rapport au trimestre précédent et les
prévisions pour le trimestre suivant.
Sur une base semestrielle, le rapport fournit le taux de
croissance par rapport au semestre précédent et les
prévisions pour le semestre suivant.
v Données qualitatives :
Parmi les questions posées, la plus importante concerne
l'opinion des dirigeants d'entreprise sur le climat des affaires. Connu aussi
sous le nom d'indice de diffusion de la production, ce solde des opinions est
calculé comme la différence entre le pourcentage de
réponses favorables et de réponses défavorables. D'autres
questions sont posées sur :
§ Le rapport offre/demande sur le marché
intérieur de l'exportation ;
§ Les stocks de produits finis et de
marchandises ;
§ Les capacités de production ;
§ Le nombre d'employés ;
§ Les évolutions des prix input et output
§ La situation financière ;
§ L'attitude des institutions financières quant
à l'octroi des crédits.
L'enquête est menée à la mi-mars, mi-juin,
mi-septembre et mi-décembre, est publiée au début du
trimestre calendaire. En effet, l'enquête est menée au moment
où on peut penser que les entreprises ont pris leurs décisions
d`investissement, de production et d'embauches.
Cet indicateur est surveillé de très près
par les investisseurs, car il constitue un thermomètre important pour la
BoJ, l'organisme chargé de la publication, dans ses décisions de
politique monétaire (hausse des taux d'intérêts
notamment).
Ø L'attention est portée vers l'évolution
d'une enquête à l'autre des indices de diffusion et principalement
sur celui du climat des affaires pour les grandes entreprises.
Le Tankan est un élément suivi du cycle
économique par la banque du Japon. Il donne une vue d'ensemble de la
situation conjoncturelle au Japon, c'est ainsi une source
privilégiée d'information pour l'ensemble des
économistes
d) Taux de chômage /
Créations d'emplois
Le rapport sur l'emploi est réalisé par le
Ministère du Travail, les chiffres sont publiés mensuellement
à l'issue soit du dernier Conseil des Ministres du mois suivant la
période sous revue, soit du premier Conseil du deuxième mois
après la période sous revue. Le communiqué de presse est
fait par les services du premier Ministre.
/ Indicateurs de consommation des
ménages
a) Ventes de détail
L'indice est publié par le ministère de commerce
international et de l'industrie, dans les derniers jours du mois suivant chaque
mois.
b) Enquête sur les
ménages
L'enquête est menée par Management and Coordination
Agency, elle fournit une vision détaillée des revenus et des
dépenses des ménages hors ruraux et individus seuls. Elle est
menée chaque mois et publiée autour du 20 du deuxième mois
suivant. Les révisions de l'enquête sont insignifiantes.
L'enquête ne couvre pas toute la population, els plus
jeunes en particulier ne sont pas pris en compte. Cela contribue à
biaiser à la baisse les données de l'enquête.
3/ Indicateurs d'investissement
Ces indicateurs sont publiés dans le rapport sur
l'activité industrielle, en même temps que la production
industrielle.
a) Commandes de biens
durables
Cette enquête est menée mensuellement pour
l'analyse de la situation présente et trimestriellement pour les
perspectives par l'Economic Planning Agency. Les chiffres sont publiés
chaque mois à l'intérieur des dix premiers jours du
deuxième mois après la période décrite. Les
révisions sont faites une fois par an, en mai de l'année
suivante.
Les biens durables concernent tous les biens achetés
dans le but d'être utilisés pendant plusieurs années. Il
s'agit notamment des machines, outils ou encore des automobiles. Cet indicateur
est certes un bon indicateur pour connaître l'évolution à
venir de la production (la commande peut précéder de plusieurs
mois la production effective du bien) mais il est également un bon
indicateur de la confiance que les acteurs économiques témoignent
dans l'avenir économique et la croissance du pays.
b) Stocks et ratio stock sur
ventes
Voir le rapport sur l'activité industrielle.
4/ Indicateurs des prix et salaires
a) Price des prix des services des entreprises
(CSPI)
Le CSPI est publiée par la Banque du Japon dans les
trois premiers jours du mois suivant. Il est destiné à
pallier le manque d'informations sur la tendance des prix dans le secteur des
services.
Il y a sept composantes principales, pour un total de 89
services décrits :
- finance et assurances
- immobilier
- transports
- services d'informations
- communications
- services publicitaires
- autres services dont leasing
b) Consumers Prices Index
(CPI)
L'indice des prix japonais est disponible pour l'ensemble du
Japon et pour la zone Tokyo, l'année de base est 1995. Les deux indices
sont publiés simultanément autour du 26 du mois et se rapportent
au mois précédent pour l'indice national et au mois courant pour
l'indice de Tokyo. Ce dernier est la première information exhaustive sur
les prix publiée au Japon, avant même les prix à la
production, à l'inverse des autres pays industrialisés.
5/ Indicateurs du Commerce
Extérieur
a) Balance des paiements
La balance des paiements est établie par la Banque du
Japon, à qui le Ministère des Finances a
délégué cette autorité. Elle est établie
chaque mois et publiée soit le dernier vendredi du mois suivant, soit
le premier vendredi du deuxième mois suivant. Les révisions sont
faibles et sont disponibles à la fin du trimestre suivant et les
corrections des variations saisonnières ne sont guère
satisfaisantes.
C'est un indicateur des conditions financières d'un
pays, qui est moins regardé à cause de la structure comptable de
la balance elle-même : mais elle peut quand même donner des
indications sur la stabilité d'une devise
b) Balance commerciale
La balance commerciale représente la différence
entre l'ensemble des exportations et des importations des biens et des
services. Elle est publiée mensuellement par la Banque du Japon.
Les opérateurs analysent avec beaucoup d'attention les
composantes des balances commerciales des principaux pays pour obtenir une
indication sur la conjoncture et sur l'évolution des devises.
En période de crise : si
la balance commerciale est excédentaire (plus d'exportations que
d'importations), cela signifie que les entreprises exportent plus et augmentent
leurs chiffres d'affaires. Cette période de redressement est souvent
accompagnée d'un taux de change favorable. Notons qu'un taux de change
favorable est synonyme d'une monnaie faible qui s'accompagne d'une fuite des
capitaux vers l'étranger, ce qui est certes bénéfique pour
les exportations et pas pour l'économie. Si, au contraire, la balance
commerciale est déficitaire (plus d'importations que d'exportations),
les entreprises produisent et exportant moins ce qui renforce encore plus la
crise. La banque centrale peut jouer sur le taux de change pour renverser la
tendance.
En période de croissance :
si la balance commerciale est excédentaire,
l'économie fonctionne bien mais faut faire attention au niveau du taux
de change. Si, au contraire, la balance commerciale est déficitaire, la
production intérieure est inférieure à la consommation.
E/ Grande Bretagne
1/ Indicateurs d'activité
a) Produit Intérieur
Brut
Le PIB est mesuré par l'Office for National Statistics
(ONS) de trois manières différentes : sur la base de la
production, des dépenses et des revenus.
Une estimation provisoire de la croissance du PIB est
disponible environ trois semaines après la fin du trimestre en question.
Un mois plus tard, l'ONS fournit une seconde estimation du PIB, la
troisième et la dernière estimation sont publiées trois
à quatre semaines plus tard, soit 11à 12 semaines après le
trimestre décrit.
Vers la fin de chaque mois d'août, le CSO publie le
« Blue Book « qui fournit
encore plus de détails.
b) Production industrielle
La production industrielle est mesurée à prix
constants (base100 en 1995) par l'ONS. La publication est mensuelle, durant la
première quinzaine du second mois après la période sous
revue.
c) Taux de chômage
Il y a trois sources différentes pour les statistiques
d'emploi et de chômage au Royaume-Uni :
- le rapport mensuel sur le marché du travail,
publié chaque troisième semaine du mois suivant0
- un chiffre trimestriel d'emploi basé sur une
enquête auprès des entreprises
- une enquête auprès des ménages,
publiée également tous les trois mois, qui fournit un chiffre
d'emploi et un chiffre de chômage.
2/ Indicateurs de consommation des
ménages
a) Ventes de détail
Les chiffres des ventes de détail résultent d'une
enquête menée auprès d'un échantillon de 5000
détaillants y compris les très grands magasins. Les ventes
d'automobiles sont exclues.
Les statistiques sont des moyennes hebdomadaires, deux indices
sont disponibles. Les chiffres sont disponibles corrigés et non
corrigés des variations saisonnières. Les révisions sont
relativement faibles.
b) Crédit de
consommation
Les statistiques de crédit à la consommation sont
disponibles vers la fin de chaque mois et sont publiés par l'ONS.
3/ Indicateurs d'investissement
a) Commandes de biens
durables
L'indice des commandes de biens durables est publié par
la « Confederation of British Industry» pour chaque trimestre vers la
fin de la dernière semaine du mois/trimestriel.
b) Stocks et ratio stock sur
ventes
Cet indice est aussi publié par la « Confederation
of British Industry» pour chaque trimestre vers la fin de la
dernière semaine du mois/trimestriel.
4/ Indicateurs des prix et salaires
a) Producer Price Index (PPI)
Le PPI est mensuel et publié pendant 2ème
semaine du mois suivant
la Office for National Statistics mensuel:2ème semaine
du mois suivant
b) Consumers Prices Index
(CPI)
Le CPI mesure le coût d'un panier donné de biens
et services marchands au consommateur final. C'est un indicateur avancé
de l'inflation. Il convient de prendre aussi les prix à la consommation
hors énergie et alimentation, appelé Core CPI. Cependant, leur
exclusion n'enlève pas complètement sa volatilité à
l'indice puisque d'autres composantes tels que les prix de tabac varient
également d'un mois à l'autre.
5/ Indicateurs du Commerce
Extérieur
a) Balance des paiements
La balance des paiements trimestrielle est publiée
chaque trimestre, environ onze semaines après la fin de la
période décrite soit avec presque un trimestre de retard. Cette
publication fournit une révision des chiffres de balance commerciale
publiée chaque mois .Les postes de la balance des services, des revenus
d'investissement et des transferts y sont présentés en
détail.
b) Balance commerciale
Depuis la mise en place du Marché Unique
européen en 1993, la balance commerciale est publiée en deux
étapes, à partir e deux sources distinctes.
-Vers la fin du deuxième mois après celui sous
revue, l'ONS publie les chiffres des flux commerciaux entre le Royaume-Uni et
les pays n'appartenant pas à la communauté Européenne. Il
s'agit d'un peu plus de 40 % des importations et des exportations. Les
statistiques sont toujours basées sur les déclarations aux
douanes (Overseas Trade Statistics basis ou OTS). Les exportations sont
valorisées <<free on board>> (fob),les coûts
d'assurances et de fret étant exclus. Les importations sont
valorisées <<customs insurance freight>> (cif), les
coûts d'assurances et de fret étant inclus. Les données
sont corrigées des variations saisonnières.
-Au début du troisième mois après le mois
couvert, l'ONS publie les flux entre Royaume-Uni et les pays de la CEE sont
à leur tour publiés .Ils sont établis par
l'intermédiaire du système INTRASTAT qui effectue la compilation
des informations provenant des entreprises dans le cadre de la collecte de la
TVA. Cette procédure de construction explique le laps de temps
supplémentaire par rapport aux données hors CEE.
C/ France
1/ Indicateurs d'activité
a) Produit Intérieur
Brut
Le PIB est calculé par l'INSEE, l'intérêt
est porté vers le taux de croissance par rapport au trimestre
précédent et sur le glissement annuel. Il fournit l'information
la plus exhaustive sur l'activité économique et retient
l'attention de l'ensemble des intervenants de marchés
b) Production industrielle
Cet indice est publié également par l'INSEE
chaque mois, aux environs du milieu de second mois suivant la période
sous revue. De base 100 en 1990 depuis 1996, il est composite de la
production de différents secteurs sauf l'agriculture, la pêche, la
sylviculture, les transports, les services et le commerce.
Elle est corrigée des variations saisonnières et
des jours ouvrables. Son impact est relativement modeste sur les marchés
bien qu'elle fournisse des éléments importants sur
l'évolution de l'activité économique.
c) Taux de chômage / Créations
d'emplois
Publié conjointement par l'ANPE, l'INSEE et le
ministère du travail chaque mois généralement le dernier
vendredi du mois suivant. Les chiffres sont corrigés des variations
saisonnières et disponibles par sexe, par âge, par durée de
la période de chômage.
L'INSEE publie aussi une série retraçant les
chômeurs indemnisés, des statistiques de l'emploi hors secteur
agricole. Un chiffre provisoire est disponible environ six semaines
après le trimestre sous revue et les chiffres définitifs encore
quatre semaines plus tard. Ces données sont corrigées des
variations saisonnières.
L'impact de l'indicateur a été relativement
faible jusqu'aux crises dans la SME vers la fin de 1992, aujourd'hui le taux de
chômage est devenu un indicateur très suivi. C'est un indicateur
retardé des inflexions de l'activité économique dans un
pays.
2/ Indicateurs de consommation des
ménages
a) Enquête de conjoncture de l'INSEE
auprès des ménages
Les questions posées aux ménages portent
sur :
- leur niveau de vie passé et anticipé ;
- leur capacité d'épargne passée,
actuelle et future ;
- les perspectives en termes d'emploi ;
- les tendances passés et à venir des
prix ;
- l'intérêt d'acheter ou de vendre.
L'enquête est publiée un mois après le
mois décrit et est corrigée des variations saisonnières.
Il n'y a pas de révisions.
b) Consommation des ménages en biens
manufacturés
C'est des séries publiées par l'INSEE chaque
mois et qui décrivent la consommation des biens manufacturés.
Elles sont disponibles habituellement dès la fin du mois suivant la
période sous revue. Les données sont corrigées des
variations saisonnières mais pas des jours ouvrés et les
révisions sont faibles.
L'intérêt se porte sur le taux de croissance par
rapport aux mois précédent et sur le glissement annuel.
La réaction des marchés suite à la
publication des ventes de détail est modeste pour ne pas dire nulle.
Toutefois, la série est un bon indicateur de la consommation des
ménages y compris les services et permet d'anticiper l'évolution
de la consommation totale retenue par les comptes nationaux trimestriels.
3/ Indicateurs d'investissement
a) Enquête de conjoncture de l'INSEE
auprès des entreprises
Cette enquête mensuelle dans l'industrie est la plus
suivie de la série d'enquêtes mensuelles ou trimestrielles. Elle
est menée tous les mois, sauf en aout, auprès de 3300 chefs
d'entreprises qui sont interrogés sur :
- l'évolution récente sur les trois ou quatre
derniers mois de la production ;
- les perspectives de prix dans les trois ou quatre prochains
mois ;
- les carnets de commandes totales et à
l'exportation ;
- les stocks ;
- la demande, où les industriels comparent le niveau
instantané à un niveau jugé normal.
b) Logement : mises en chantiers et permis
de construire
L'enquête est faite par le ministère de logement,
la publication est faite à la fin du mois suivant. Les données ne
sont pas corrigées des variations saisonnières. Il n'y a pas de
révisions.
C'est le glissement annuel de la moyenne mobile sur trois mois
qui est le plus suivi.
4/ Indicateurs des prix et salaires
a) Indice des prix à la production (indice
des prix de vente industriels)
Publié par l'INSEE, chaque trimestre avec un retard de
3 mois par rapport à la période sous revue. L'indice est
élaboré grâce à une enquête auprès de
3000 entreprises jugées représentatives du paysage industriel
français.
b) Indice des prix à la consommation
Publié par l'INSEE, l'année de base est 1998. Le
chiffre est publié mensuellement, sous forme provisoire au milieu du
mois suivant et sous forme définitive environ dix jours plus tard
après le premier chiffre. Les pondérations sont
révisées chaque année mais les révisions sont
très faibles pour le chiffre provisoire et inexistantes sur le chiffre
définitif.
C'est la statistique la plus suivie sur l'économie
française
c) Indice du cout de la main
d'oeuvre
Il est construit à partir d'une enquête
réalisée auprès des entreprises de plus de 20
salariés. L'indicateur est trimestriel pour les services et mensuel pour
les industries mécaniques et autres.
Publié par l'INSEE, trimestriellement avec un retard de
3mois et mensuellement vers le 10 du deuxième mois après la
période sous revue.
5/ Indicateurs du Commerce
Extérieur
a) Balance des paiements
Publiée par la BANQUE DE France sur une base FAB/FAB et
sont corrigés des variations saisonnières pour le chiffre
global.
Elle retrace l'ensemble des transactions en biens et services
et les transferts effectués entre la France et le reste du monde et elle
comprend 4 postes :
- la balance commerciale
- la balance des services
- le compte des revenus
- les transferts courants
Elle est disponible mensuellement aux alentours de la fin du
second mois suivant la période sous revue. Les soldes trimestriels sont
aussi disponibles. Les révisions sont importantes mais les chiffres
définitifs ne sont fournis qu'à l'occasion de la publication de
la balance annuelle.
L'intérêt se porte à la fois sur le solde
mensuel, sur la moyenne mobile sur 12 mois et sur le solde cumulé depuis
le début de l'année.
Son impact est relativement faible en grande partie à
cause du mois de retard par rapport à la balance commerciale qui permet
d'obtenir l'essentiel des informations de la balance courante.
b) Balance commerciale
Réalisée par les douanes françaises, les
chiffres d'importations sont construits sur une base CAF (coût,
assurance, fret) et d'exportations sur une base FAB (franco à bord,
c'est-à-dire en excluant les coûts de fret et d'assurance.
Elle est publiée chaque mois aux alentours de la fin du
deuxième mois suivant la période sous revue, en donnés
corrigées et non corrigées des variations saisonnières
pour le chiffre global.
L'intérêt se porte sur la situation du mois par
rapport au mois précédent et sur celle des douze dernies mois.
C'est dans doute le chiffre le plus suivi après l'indice des prix
à la consommation.
D/ Allemagne
L'Allemagne est connue pour son indice IFO, pour davantage
d'informations sur les autres indicateurs du pays se référer au
tableau de bord du chapitre suivant.
Ø IFO index
L'Institute Fuer
Wirtschaftsforschung (IFO) est un
important institut de recherches économiques basé à
Francfort qui publie mensuellement une radiographie de la situation
économique allemande. Cet indice est obtenu en interrogeant
3200entreprises manufacturières, 800entreprises dans le secteur des
travaux publics et de la construction, 550 qui opèrent dans le commerce
de gros et 500 entreprises spécialisées dans la distribution au
détail.
Les questions visent la situation présente et celle qui
est anticipée au cours des six mois suivants et l'indice est
calculé sur une base de 100. L'indice IFO est très
regardé par les marches car il donne une indication claire de
l'évolution de l'économie allemande qui pèse plus de 1/3
dans la production du PNB de l'Euro Zone.
Chapitre3 : Tableau de bord
Partie 3 : Marché des changes marocain
L'instauration d'un marché des changes au Maroc en 1996
constitue incontestablement une des principales manifestations concrètes
de l'intégration de l'économie marocaine dans le circuit de la
mondialisation et de la globalisation financière.
Fini le temps où les banques se limitaient à
jouer un rôle de « boîte à lettre »
entre leurs clients et la Banque Centrale pour acheter ou céder des
devises sur la base d'un taux de change administré et
indifférencié.
Aujourd'hui, les banques marocaines sont dotées de
véritables vitrines technologiques, dénommées salles des
marchés, habilitées à effectuer des opérations
d'achat et de vente de devise dont les taux de change sont librement
négociables entre les parties.
Grâce à ce nouveau marché, les
exportateurs et les importateurs marocains peuvent non
seulement négocier des taux de change préférentiels,
mais aussi se couvrir contre le risque de change.
Comment fonctionne t-il au Maroc ? Quelles sont ses
limites ? Comment les entreprises peuvent-elles l'utiliser ? Quels
genres d'opérations peuvent-elles y effectuer ? Comment
peuvent-elles en tirer profit ?
A ces différentes questions, je tenterai d'apporter des
réponses concrètes dans les pages qui suivent.
Deux points seront plus particulièrement
examinés :
· La spécificité du marché des
changes marocain ;
· Et la Convertibilité du Dirham, ses enjeux et
ses contraintes ;
Chapitre 1 : La spécificité du
marché des changes Marocain
La création d'un marché des changes
interbancaire au Maroc est le couronnement d'un long processus de
déréglementation et de libéralisation entamé par
les pouvoirs publics depuis le début des années 80 dans le cadre
de la mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurel.
Encadré et contrôlé par Bank Al-Maghrib,
ce marché donne la possibilité aux banques de conserver et de
gérer des positions de change pour traiter aussi bien entre elles
qu'avec la clientèle, les opérations de change au comptant,
à terme, de swap et de dépôt en devise.
Conçu initialement pour fonctionner en interne dans un
cercle fermé interbancaire marocain, ce marché a
été ouvert en janvier 1997 au marché international des
capitaux en permettant aux banques d'effectuer des opérations de change
devise contre devise auprès de leurs correspondants
étrangers.
L'objectif étant de permettre aux banquiers marocains
d'améliorer sensiblement les conditions d'exécution des ordres en
devises de leur clientèle, développer les techniques de
couverture à terme et promouvoir l'émergence d'un marché
monétaire interne en devise par des opérations de prêts et
d'emprunts interbancaires en monnaies étrangères.
1. Le régime antérieur
1.1. La gestion centralisée des devises par
Bank Al Maghrib
Avant le 3 juin 1996, la gestion de l'ensemble des
transactions en devises était un monopole de Bank Al-Maghrib. Tous les
ordres d'achat et de vente des devises émanant des intermédiaires
agrées devaient impérativement transiter par le canal de la
Banque Centrale. La totalité des recettes d'exportation de biens et
services ainsi que tous les autres produits, revenus ou moyens de paiements
internationaux avait un caractère obligatoirement cessible auprès
de l'Institut d'Emission ; à l'exception toutefois de quelques cas
limités, liés à la gestion des comptes en devises.
Sur un plan plus pratique, les banques agrées
étaient tenus d'acheter ou de vendre leurs soldes de devises à
Bank Al-Maghrib sur une base quotidienne et dans le cadre d'une
procédure complexe.
1.2. Cotation de date de
valeur :
C'est la Banque Centrale qui déterminait
quotidiennement les cours officiels de devises. Elle communiquait au
système bancaire les taux acheteurs et vendeurs des devises par rapport
au dirham pour les transferts et paiements. En outre, elle publiait
hebdomadairement les taux de change pour les opérations du change
manuel, billets de banque et chèques de voyage.
La date de valeur des opérations entre les banques et
Bank Al-Maghrib était calculée sur la base de J + 3. Le jour de
l'initiation de l'opération, ni les banques agrées ni les clients
ne connaissaient le taux de change applicable à leur transaction, car ce
taux n'était publié par Bank Al-Maghrib que le lendemain (soit J
+ 1).
1.3. Les étapes préparatoires
à l'institution du marché des changes
D'importantes mesures libérales ont été
graduellement adoptées par les autorités monétaires pour
préparer les opérateurs à s'acclimater à un embryon
du marché des changes. Parmi ces mesures, nous avons retenu les plus
fondamentales :
o Ouverture des comptes en dirhams convertibles et en devises
auprès des banques marocaines par les exportateurs de biens et services
et les ressortissants marocains à l'étranger dans des limites
fixées par la réglementation des changes ;
o Instauration d'un système de couverture de change
à terme par la Banque Centrale ;
o Mobilisation en devises des créances nées
permettant une compensation entre le produit de vente d'une exportation et le
règlement d'une importation de matières
premières ;
o Libéralisation des emprunts extérieurs avec la
suppression de l'autorisation préalable des autorités
monétaires ;
o Proclamation de la convertibilité du dirham pour les
opérations courantes avec l'extension de la délégation
bancaire, plus particulièrement en matière d'investissement
étranger et d'assistance technique ;
o Modernisation du système bancaire et financier, avec
la suppression de l'encadrement du crédit, la libéralisation des
taux d'intérêt et la promotion d'un marché monétaire
reflétant la réalité des prix : composante
essentielle du fonctionnement du marché des changes...
2. Le nouveau cadre légal et institutionnel du
marché des changes Marocains
C'est la circulaire 1633 de l'Office des Changes qui a
annoncé l'institution du marché des changes. Datée du 1
avril 1996, cette circulaire définit notamment l'organisation et le
fonctionnement de ce marché et précise les nouvelles
procédures d'achat et de vente de devises.
D'autres circulaires de Bank Al Maghrib sont venues apporter
des précisions quant aux modalités d'application de la circulaire
de l'Office des Changes mais aussi de l'arrêté du Ministère
des Finances et des Investissements Extérieurs du 29 Mars 1996 relatif
aux positions de change des établissements bancaires. Elles
précisent, en outre, les normes de déontologie que doivent
observer l'ensemble des intervenants sur le marché des changes.
2.1. Le fonctionnement du marché des
changes:
La circulaire 1633 de l'Office des Changes précise
que :
« Les intermédiaires
agrées sont autorisés à effectuer entre eux et avec la
clientèle des opérations d'achat et de vente de devises et
à constituer des positions de change dans les conditions fixées
par les autorités monétaires.»
Après avoir défini la nature des
opérations devant être effectuées sur ce marché
ainsi que les différents compartiments qui le composent, l'Office des
Changes rappelle que, même si les banques sont désormais
habilitées à s'échanger mutuellement les devises sans
obligation de cession au profit de la Banque Centrale, le traitement des
opérations pour lesquelles ces devises sont achetées ou vendues
doivent cependant être exécutées conformément
à la réglementation des changes en vigueur. Ainsi, les
résidents demeurent tenus de rapatrier au Maroc, dans les délais
réglementaires, le produit des exportations de biens et services ainsi
que tous les autres produits, revenus ou moyens de paiement ayant le
caractère obligatoirement cessible.
De même, les intermédiaires agrées
continueront à transmettre régulièrement à l'Office
des Changes les comptes rendus habituels concernant les opérations
d'achat et de vente de devises effectuées sur le marché des
changes pour le compte de la clientèle et ce, conformément aux
conditions prévues par l'Instruction 05 relative à
l'établissement de la balance des paiements.
a) La nature des opérations :
La circulaire de Bank Al Maghrib N°61 DAI 96
stipule :
« Les intermédiaires
agréés sont autorisés à effectuer sur le
marché des changes les opérations en devises au comptant,
à terme et de trésorerie et ce, pour leur propre compte ou pour
le compte de la clientèle. Aucune restriction n'est imposée quant
au choix des devises traitées par les intermédiaires
agréés entre eux et avec la clientèle.
Suite de la circulaire N°61 DAI 96
Les excédents et besoins en devises des
banques peuvent être négociés auprès d'autres
intermédiaires agréés à des taux de change
déterminés d'un commun accord entre les parties, ils peuvent
également être traités avec Bank Al
Maghrib ».
Conçu initialement uniquement aux transactions entre
les banques locales, le marché des changes marocain a été
étendu en Janvier 1997 aux banques étrangères pour les
opérations d'achat et de vente de devise contre devise au comptant
(cross), à l'exclusion, toutefois, des monnaies des pays membres de
l'Union du Maghreb Arabe (UMA).
Comme le stipule la circulaire 473 DAI/97 de Bank Al Maghrib
« les taux de change applicables à ces
opérations sont négociés librement entre les
parties ».
b) L'organisation du marché :
Bank Al-Maghrib affiche en continu, sur les écrans
«Reuters», les taux de change applicables aux opérations
d'achat et de vente de devises avec les intermédiaires agrées.
Ces taux sont exprimés à l'incertain (montant en dirhams
correspondant aux unités des devises cotées).
Les opérations traitées avec Bank Al-Maghrib
sont effectuées en continu de 8h30 à 15h30, sur la base d'une
date de valeur de J+2 (2 jours ouvrables) conformément à la norme
internationale. Les banques peuvent également convenir des dates de
règlement en valeur décalée (valeur jour ou lendemain). Le
non respect de la date de valeur par l'une des parties donne droit à la
contrepartie d'exiger, en compensation, des intérêts de retard.
Toute opération traitée sur le marché des
changes doit faire l'objet d'une confirmation immédiate par
échange entre les deux parties de messages télex ou Swift
reprenant toutes les caractéristiques de la transaction.
Les taux de change offerts à la clientèle devant
inclure une commission de 2%o, dont le produit est versé à Bank
Al-Maghrib pour le compte de l'Office des Changes. Les opérations de
cross (devise contre devise) effectuées avec les banques
étrangères sont exonérées de cette commission.
2.2. Les mesures prudentielles:
Elles sont édictées par la circulaire
n°9/G/96 de Bank Al-Maghrib du 29 Mars 1996. Elles se rapportent
essentiellement aux ratios devant être observés par les
intermédiaires agrées dans le cadre de leur intervention sur le
marché des changes.
a- Le respect des ratios:
Les établissements bancaires doivent observer de
manière permanente :
Ï Un coefficient maximum de 7% entre la position de
change longue ou courte par devise et les fonds propres nets.
Ï Un coefficient maximum de 20% entre le total des
positions de change longues ou courtes et les fonds propres nets.
Tout dépassement des nivaux maximums des positions de
change doit faire l'objet d'un nivellement auprès de Bank Al-Maghrib par
achat ou vente de devises avant 15h30. Les cours applicables à ces
opérations étant ceux affichés par Bank Al-Maghrib au
moment du nivellement.
b- Le système
déclaratif:
Dans le cadre du contrôle de la régularité
des opérations traitées sur le marché des changes, les
banques sont tenues d'adresser quotidiennement à Bank Al-Maghrib les
états suivants (à 18 heures au plus tard) :
Ï Achats et ventes de devises au comptant à la
clientèle ;
Ï Principales opérations interbancaires au
comptant en devise ;
Ï Principales opérations à terme ;
Ï Etat des positions de change ;
Ï Achats et ventes de devise contre devises auprès
d'une banque étrangère dont le montant est supérieur
à l'équivalent de 5 millions de DH ;
Ï Toute position dans une devise, enregistrant une perte
de change de plus 3%.
En outre, les intermédiaires agrées sont tenus
d'adresser à la Banque Centrale, d'une part, un état hebdomadaire
concernant les prêts et emprunts interbancaires en devises, et d'autre
part, un état trimestriel relatif aux comptes en devise ouverts sur
leurs livres, consolidé par devise et par échéance.
c- LE SYSTEME DECLARATIF :
Pour promouvoir le professionnalisme des cambistes et
préserver la réputation du marché des changes marocain, la
Banque Centrale a tracé les normes de déontologie devant
être observées par l'ensemble des intervenants.
On distingue entre les règles d'éthique et les
règles usuelles :
4-1/ les règles
d'éthique :
Les intervenants sur le marché des changes sont tenus
de respecter fidèlement le code déontologique et les pratiques
régnant dans les marchés internationaux :
- les intervenants sont tenus au secret professionnel aussi
bien durant l'exercice de leur fonction qu'après la cession de
l'activité :
· S'abstenir de participer ou de contribuer à
toute opération visant à fausser les mécanismes du
marché en vue d'en tirer profit ou un intérêt
quelconque ;
· Eviter d'entretenir des rumeurs sur le marché
pouvant porter atteinte au crédit d'autres intervenants ou de manipuler
le processus de formation des cours ;
· Informer la clientèle des risques encourus pour
les opérations qui leurs sont proposées ;
· Respecter le principe de réciprocité dans
la cotation des cours entre intervenants et ce, sans préjudice de
contraintes liées à la taille des institutions et aux limites
établies entre elles ;
· Eviter de tirer profit d'une erreur manifeste de
cotation d'une contrepartie.
- les directions doivent veiller à ce que les
opérateurs aient toutes les qualités nécessaires à
l'exercice de leurs onctions.
4-2/ les règles
usuelles :
- les prix cotés à une contrepartie avec
laquelle une ligne a été établie doivent
impérativement être honorés.
- une contrepartie ayant demandé une cotation et qui
tarde à prendre sa décision, s'expose au risque de modification
du prix et doit en conséquence demander une nouvelle cotation.
- le coteur se doit d'informer la contrepartie que sa cotation
est « pour information » ou « à titre
indicatif » au cas où les prix cotés ne sont pas
fermes
- toutes les opérations doivent faire l'objet d'une
confirmation SWIFT ou télex et ce, dans les délais les plus
rapides. Les confirmations doivent être les plus détaillées
possibles et comprendre les informations suivantes : nom du contractant,
nature de l'opération, date de valeur, date de l'échéance,
taux de cours etc.
3. Les avantages et limites du marché des changes
Marocain
Le marché des changes n'est pas une fin en soi, sa
force réside dans l'usage qui en est fait, son efficacité
dépend des acteurs qui l'animent ; la moralité et les
qualifications professionnelles de ces derniers conditionnant largement son bon
fonctionnement.
En effet, il ne sert à rien d'avoir un marché
si les opérateurs pour lesquels il a été institué
ne savent pas s'en servir. A quoi servent les instruments de couverture du
risque de change si les entreprises ne parviennent pas à les
utiliser ?
Il est regrettable de constater que bon nombre d'entreprises
marocaines n'accordent à ce nouveau marché qu'un
intérêt dérisoire. Certains d'entre elles, ignorant son
existence n'en perçoivent même pas l'utilité. D'autres
estiment que ce marché demeure l'apanage de grands groupes dont la
manipulation est réservée à un cercle restreint de
spécialistes et de praticiens de banque...
A l'origine de cette attitude il y a :
v d'une part Un grand déficit d'information et de
formation dont il convient à tout prix de remédier,;
v et d'autre part, l'absence d'une véritable culture de
marché qui fait grandement défaut à nos chefs
d'entreprise, habitués à travailler dans un univers
administré, rythmé par la réglementation des prix et des
changes.
a/ Avantages :
L'institution du marché des changes au Maroc apporte
quatre innovations majeures :
La fin du monopole de Bank Al-Maghrib en matière de la gestion
centralisée des devises du pays ;
La détermination des taux de change par les banques en
fonction de l'offre et de la demande des devises, tout en restant, bien
entendu, à l'intérieur des marges d'intervention fixées
par la Banque Centrale ;
Le réajustement des dates de valeur à la norme
internationale en raccourcissant le délai d'exécution des
transactions, ramené à J+2 au lieu de J+3 comme ce fut le cas
auparavant ;
Enfin, l'introduction des techniques de couverture contre le risque
de change telles qu'elles se pratiquent sur les places financières
internationales.
De ces différentes innovations découlent les
avantages appréciables dont les opérateurs peuvent
bénéficier :
La connaissance immédiate de la cotation
applicable à leurs transactions, avec une date de valeur conforme
à la norme universelle ;
La possibilité de négociation de cette
cotation en faisant jouer la concurrence ;
La gestion du risque de change en se couvrant à
terme aussi bien à l'export qu'à l'import.
b. Limites :
Si tout le monde s'accorde à dire que le marché
des changes marocain a démarré dans de bonnes conditions et
fonctionne de manière plus ou moins satisfaisante, il est loin de
remplir pleinement la mission pour laquelle il a été
institué : à savoir aider les entreprises à
améliorer leur compétitivité et accroître leurs
performances sur les marchés extérieurs.
Certes, il est encore prématuré de porter un
jugement de valeur sur ce marché. Il s'agit d'un marché
très jeune qui ne traite pas l'ensemble des opérations et dont le
volume des transactions qui y sont effectués est encore modeste.
En outre, les obstacles auxquels se heurte ce marché
sont loin d'être négligeables. Ils sont d'ordre culturel,
structurel et professionnel et ils interpellent l'ensemble des acteurs qui
interviennent sur le marché.
Les obstacles
culturels :
Comment peut-on expliquer le peu d'intérêt
manifesté par les entreprises au fonctionnement de ce marché et
plus particulièrement à la gestion du risque de
change ?
Il y a une tradition historique au Maroc de vivre dans un
univers fortement administré. Jusqu'au début des années
90, la vie d'un financier d'entreprise comme celle d'ailleurs d'un banquier
était rythmée par la réglementation des prix et des
changes ; l'encadrement du crédit, la bonification des taux
d'intérêt, le financement sélectif, la tarification
uniforme de l'épargne et du crédit, la fixation
administrée des taux de changes... Bref, tout était
réglementé dans le moindre détail...
Les entreprises ont passé une grande partie de leur
vie professionnelle dans cet univers. Elles sont culturellement plus proches
des règlements que du marché. C'est ce qui empêche
d'ailleurs les trésoriers et les financiers d'entreprises de s'orienter
spontanément vers la prise en compte réelle des risques
financiers.
Les faiblesses
structurelles :
L'existence d'un marché monétaire fiable et
transparent est une condition au bon fonctionnement du marché des
changes. Or, l'absence pour le moment d'une grille de taux des prêts et
emprunts en dirham constitue un handicap pour les opérateurs qui
interviennent sur le marché à terme. Cette grille devant
être systématiquement affichée sur l'écran Reuter se
veut une composante essentielle dans le calcul du change à terme.
En outre, les opérations de swaps sont trop peu
utilisées par les banques. Bien qu'elles soient légalement
autorisées par la Banque centrale, les opérateurs n'en
perçoivent pas encore l'utilité. Et pourtant, les swaps apportent
un complément appréciable en matière de couverture du
risque de change.
Enfin, l'absence de techniques de couverture contre la
variabilité des taux d'intérêt risque de limiter
l'utilisation des swaps par les opérateurs qui souhaitent avoir une
vision globale de la couverture des risques dans le cadre d'une
véritable gestion financière.
Le manque d'information et de
formation :
Le marché des changes a donné lieu à la
création de nouveaux métiers. Si les banquiers s'y sont
préparés en formant des cambistes, les entreprises, en revanche,
n'ont fait subir à leurs trésoriers aucune formation
particulière. Or, ce sont ces trésoriers qui sont appelés
à dialoguer avec les cambistes. Non seulement ils doivent comprendre les
produits qu'on leur propose mais aussi savoir arbitrer et négocier en
connaissance de cause.
Quelle que soit la pertinence des instruments utilisés
dans ce marché, aucun résultat probant ne peut être
escompté si le trésorier ou le financier de l'entreprise à
qui sont destinés ces instruments n'est pas en mesure de les assimiler,
de les exploiter et d'en tirer profit.
On ne saurait donc trop insister sur le rôle
fondamental de la formation et du perfectionnement d'un personnel hautement
qualifié pour la réussite d'un tel marché.
Chapitre 2 : Convertibilité du Dirham,
enjeux et contraintes
L'Office des Changes et le BAM multiplient récemment
leurs interventions sur le marché des changes avec les instruments de
couverture contre le risque de fluctuation du taux d'intérêt et la
dernière circulaire sur les options. D'autres mesures sont dans la pipe
et seront adoptées de façon graduelle pour accompagner la
croissance du secteur productif sans compromettre les équilibres
fondamentaux.
Mais, pour quand la libéralisation totale et la libre
convertibilité du dirham?
Au regard de la bonne tenue des réserves en devises
(plus de 122 milliards de DH) et l'effort déployé pour contenir
le poids de la dette extérieure, le Maroc peut-il se permettre d'ouvrir
les vannes et faire sauter les derniers verrous?
Les experts de l'Office des Changes comme les banquiers
prônent la prudence pour préserver les acquis
macroéconomiques encore fragiles.
Certains estiment que la libre convertibilité risque,
dans l'état actuel des choses, de déstabiliser le système
financier national et de fragiliser les équilibres extérieurs.
Pour conforter et favoriser cette acceptation, ils prévoient qu'en
permettant aux résidents d'effectuer des investissements à
l'étranger et de les financer à partir du Maroc, l'épargne
nationale se déplacera vers les marchés financiers
étrangers. De plus, l'abandon de l'obligation de rapatrier les recettes
d'exportations de biens et services se traduira par un tarissement des
réserves en devises, or il s'agit de l'une des principales sources de
reconstitution de ces réserves, avec les transferts des fonds des MRE.
De même, l'accès libre aux devises par les résidents
accélèrera l'érosion des réserves de change et aura
un effet néfaste sur la parité du dirham comme en Argentine qui a
fini par perdre sa souveraineté monétaire.
Remarquons tout de même, qu'aujourd'hui, les
opérations courantes de la balance des paiements sont totalement
convertibles (les opérations d'importations, d'exportations, de
transport international, d'assurance et de réassurance, d'assistance
technique étrangère, des revenus de travail et de capital).
Pour les opérations en capital, certaines ont
été autorisées telles que le financement en devises des
investissements étrangers, les financements extérieurs
mobilisés par les entreprises marocaines, l'octroi de crédits en
dirham aux non-résidents et les placements bancaires à
l'étranger.
D'autres restent soumises à autorisation comme les
implantations bancaires à l'étranger ou les investissements
à l'étranger par les entreprises exportatrices. Et d'autres
encore sont strictement interdites : c'est le cas de l'ouverture de
compte par des résidents auprès de banques
étrangères et leur alimentation à partir du Maroc, de
placements et de spéculation sur les marchés financiers
étrangers, d'achat de biens immeubles à l'étranger.
Dans la «Lettre d'orientations générales
pour 2007 » du ministère des Finances et de la Privatisation,
on a pu retenir le lancement d'une réflexion sur un régime de
change plus flexible introduisant des mesures tendant vers la consolidation de
la convertibilité du dirham.
Qu'entend-t-on par la convertibilité ? Quel est
le champ de la convertibilité marocaine ? Est ce qu'un pays comme
le notre pourra adopter une convertibilité intégrale ? Quels
sont ses avantages, ses risques et ses conditions de
réussite ?
I/ Concept de la convertibilité
La convertibilité en
économie
est « la possibilité d'échanger une monnaie
nationale contre une monnaie étrangère, contre des devises
étrangères ou contre de l'or ». La
convertibilité d'une monnaie est donc cette possibilité
d'échanger et d'obtenir la contre-valeur d'une monnaie en pièces,
en billets ou en or à tout moment.
Généralement évoquée sous le terme
de «convertibilité en devises», la convertibilité d'une
monnaie dépend de la nature de l'opération ou de
l'opérateur qui est concerné. L'on distingue de ce fait d'une
part, la convertibilité de la monnaie suivant les
opérations réalisées et d'autre
part, la convertibilité de la monnaie suivant les
opérateurs concernés.
a. Convertibilité selon les
opérations réalisées :
Elle se décompose en deux groupes : la
«convertibilité limitée» et la
«convertibilité générale».
La «convertibilité limitée»
est la « conversion des monnaies entre elles, assurée pour toutes
les opérations et transactions courantes ; ce qui n'est pas le cas pour
les opérations ou les transactions en capital.
La «convertibilité
générale» quant à elle permet à tout
agent économique, d'échanger une monnaie nationale contre une
devise étrangère, et ce pour toutes les opérations sans
exceptions. Il peut s'agir des opérations relatives au commerce
international (importations, exportations, paiement à l'étranger
...) y compris toutes les opérations en capital.
b. Convertibilité selon les
opérateurs concernés :
Elle est composée de la «convertibilité
interne» et la «convertibilité externe».
La «convertibilité interne» ou
«convertibilité générale» donne la
possibilité à tout citoyen, résident ou
non-résident de convertir librement la monnaie nationale en devises
étrangères.
La «convertibilité externe» ou
«limitée» ne donne la possibilité qu'aux
non-résidents de convertir la monnaie nationale. Ce qui veut dire que
les résidents n'ont pas cette possibilité de conversion de la
monnaie nationale en devises étrangères. Elle permet d'assurer
une «multilatéralisation» des paiements, processus
nécessaire au développement des échanges internationaux et
par voix de conséquence à la croissance de tout
pays.
Il faut également souligner le fait que la
«convertibilité totale» de la
monnaie requiert
trois conditions préalables :
- d'une part, un système monétaire stable ;
- d'autre part, une forte puissance nationale ;
- et enfin la convertibilité des
opérations en
capital.
II/ Atouts et risques de la convertibilité du
dirham
Le Maroc a connu depuis son indépendance des
progrès non négligeables que beaucoup d'observateurs ne mettent
pas assez en exergue. Cependant, ils ne sont pas suffisants pour parler d'un
véritable décollage de l'économie marocaine qui
profiterait à l'ensemble de la population.
L'économie marocaine a toujours été
considérée comme étant la plus libérale et la plus
ouverte de tous les pays du Maghreb. Elle est celle dont les structures
productives, commerciales et bancaires sont les plus conduites par l'initiative
privée et les plus exposées aux marchés étrangers.
Cette double vocation, libérale et mondiale est due
particulièrement à la place dominante occupée par le Maroc
dans la production et l'exportation du phosphate, au choix politique
fondamental du Maroc d'entretenir des relations étroites avec le reste
du monde et particulièrement avec l'Occident et à l'existence
d'une forte bourgeoisie foncière, industrielle, commerciale et
financière.
Actuellement, pour schématiser, le dirham est
ancré à 75% à l'euro et à 25% au dollar, il subit
donc les sentences des décisions européennes et
américaines. Cela revient à dire, qu'il Il est
contrebalancé au gré de la volonté d'autrui, et cela
depuis plusieurs générations.
En effet, le Maroc n'a pas réellement tiré
profit de ces attaches, son coefficient de progression économique et
sociale reste encore faible. Donc il est impératif de réagir en
ne comptant que sur nous mêmes.
Je propose donc qu'on opte pour une convertibilité
intégrale du dirham.
Quel enjeu pour le Maroc ? Est-ce utopique ? Réaliste
?
Une convertibilité intégrale signifie que le
dirham pourra être échangé au gré de son porteur
contre n'importe quelle autre monnaie étrangère sans aucun
obstacle.
Théoriquement, cette libre convertibilité peut
se traduire par les avantages suivants :
- amélioration de la compétitivité de
l'économie nationale ;
- diversification des PTF des agents économiques
à l'échelle ;
- rendement accru de l'épargne ;
- protection contre le risque de change ;
- meilleure efficacité de l'intermédiation
financière nationale ;
- intégration de l'économie nationale dans
l'économie mondiale.
Mais le processus comprend des risques inhérents
à la convertibilité (la volatilité du taux de change, des
effets pervers sur la politique monétaire, du risque de substitution des
devises à la monnaie nationale) et d'autres liés à la
situation concrète de l'économie marocaine.
S Volatilité de taux de
change
Les différentiels d'inflation et des taux
d'intérêt entre une monnaie nationale et le reste du monde
risquent de se traduire par une fuite de capitaux, ce qui pourrait conduire
à une dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux
autres devises. Pour contourner la situation, le BAM va vendre des devises
contre le dirham ce qui épuisera les réserves de change. Et en
l'absence d'une balance des paiements excédentaire, on assisterait
à une nouvelle vague de spéculation contre la monnaie nationale
et à une importante fuite des capitaux, et donc à une autre
dépréciation.
S Effets pervers sur la politique
monétaire
Les variations des taux de change et des taux
d'intérêt sur les marchés financiers et les marchés
des changes internationaux, amènent souvent les autorités
monétaires à augmenter les taux d'intérêt pour
prévenir la fuite des capitaux, même si cette augmentation est
contraire aux impératifs du développement économique
interne.
S Risque de substitution des devises à la
monnaie nationale
En période inflationniste, les agents économiques
préfèrent substituer les devises fortes à leur monnaie
nationales.
S Risques liés à la situation
concrète de l'économie
Ils proviennent notamment du déficit des comptes
extérieurs :
- le taux de couverture des importations par les exportations,
tourne depuis une dizaine d'années autour de 60% ;
- la fin du rééchelonnement de la dette a soumis
le pays à une lourde charge des intérêts de la
dette ;
- le tourisme marocain connaît de sérieux
problèmes ;
- la progression des transferts des résidents marocains
à l'étranger connaît les contrecoups des difficultés
des pays d'accueil ;
- dans un horizon de MT, on ne voit pas comment le
déficit des comptes pourra s'améliorer ;
Par ailleurs, le Maroc enregistre des taux d'inflation
supérieurs à ceux de ses principaux partenaires commerciaux.
Pour que ce projet réussisse, une politique dynamique
du commerce extérieure, une stabilité de la croissance
économique, une maitrise de l'inflation et un équilibre social,
une gestion appropriée du dirham, une adaptation du tissu productif
marocain sont nécessaires et indispensables.
Conclusion
Au cours de mon stage, j'ai eu l'opportunité de
découvrir le métier de cambiste sous toutes ses formes et de
comprendre de manière globale les difficultés que les
opérateurs des salles de marchés peuvent rencontrer dans
l'exercice de leurs fonctions. Pour une meilleure compréhension de la
tache, il apparaît approprié de considérer en premier lieu
les outils qui étaient mis à ma disposition.
Pendant les deux mois, j'ai passé le plus clair de mon
temps à faire de recherches sur les principaux indicateurs
économiques, leurs impacts sur le cours de change des devises et les
relations de cause à effet qu'entretiennent ces dernières entre
elles et spécialement avec le dirham. A mesure que j'apprenais, mes
recherches se sont approfondies. Ce n'est donc qu'à partir de la
troisième semaine que j'ai été véritablement
opérationnelle, du fait de ma meilleure maîtrise du sujet.
En me confiant le soin de mener cette analyse fondamentale,
cela revient à dire que je devais anticiper l'évolution des cours
à long terme, en me basant sur les divers indicateurs cités
précédemment et donc accompagner le cambiste et l'éclairer
pour prendre les meilleures positions.
Je peux regrouper l'ensemble des savoirs, savoir-faire
tirés de cette expérience et nécessaires à
l'exercice du métier dans les points suivants :
1. La tendance est notre alliée ;
2. Laisser courir les bénéfices mais couper
rapidement les pertes.
3. Préparer un plan avant d'accéder au
marché, ne jamais traiter impulsivement ;
4. Utiliser un rapport 3/1 comme
bénéfice/perte ;
5. Il faut être confortable dans la minorité, si
on a raison sur le marché, la plupart des personnes seront en
désaccord avec nous ;
6. Rester simple, plus compliqué n'est pas toujours
meilleur ;
7. Le métier de cambiste est un métier où
les connaissances ne remplacent jamais les expériences.
Bien évidement, durant toute expérience
professionnelle, on rencontre des difficultés, des problèmes de
communication ou de formation, des problèmes d'efficacité, de
mauvais résultats... Avec du recul, je dirais que je n'ai pas
été exposé à de grosses difficultés puisque
j'ai réussi à les surmonter facilement. Deux pensées
majeures me reviennent à l'esprit : mon accès limité
à la salle des marchés à cause de la
confidentialité des dossiers et le manque d'infrastructure d'accueil qui
a eu certaines retombées négatives sur le déroulement de
mon stage.
La circulation de l'information est un des points forts
que j'ai retenu, tant au niveau du travail collaboratif, que dans l'implication
du staff dans le bon fonctionnement de la société. Le
deuxième point fort a été l'atmosphère très
serein, professionnel et amical en même temps. La hiérarchie des
fonctions était visible dans les rapports entre les employés sans
pour autant prendre le dessus, favorisant ainsi le bon train des choses.
Pour conclure, il me semble intéressant de mettre en
évidence les interrogations actuelles sur l'avenir du marché de
change marocain et de savoir comment les acteurs économiques
s'exécuteront après le changement. Au centre de cette question se
trouve naturellement le problème de l'efficacité de la
manipulation du taux de change qui ne dépend pas seulement des
différentiels d'inflation et d'intérêt mais aussi d'autres
facteurs tels que le niveau de développement atteint par le secteur
industriel ou encore la spécialisation de l'insertion internationale .
Toute manipulation du taux de change agit sur les structures
et le problème est de savoir si cette manipulation est de nature
à favoriser la mutation structurelle désirée.
Glossaire
Source :
http://lexique-financier.actufinance.fr/
A
Arbitrage
Opération sans risque qui consiste à acheter et
vendre simultanément une même ou équivalente marchandise ou
instrument financier visant à tirer profit de décalages anormaux
de cours.
Analyse fondamentale du
marché
L'analyse fondamentale se fonde sur l'étude de
l'économie. Elle part du fait que l'évolution de l'offre et la
demande résulte de processus économiques que l'on peut observer
dans la pratique et qui sont prévisibles. L'analyse fondamentale
étudie le rapport entre l'évolution des cours et des indicateurs
économiques, rapport qu'elle vérifie et utilise pour
établir des prévisions. Jusqu'à présent, aucune
des théories avancées ne remplit toutes les exigences de
prévisions des cours. C'est pourquoi il existe de nombreux facteurs
d'évaluation parallèles, valables pour une partie du domaine
étudié, mais aussi susceptibles de s'exclure
réciproquement.
Analyse
technique du marché
Contrairement à l'analyse fondamentale, l'analyse
technique ne prend en considération que l'évolution des cours
dans le passé. Les prévisions se fondent uniquement sur les cours
historiques. Son but est de recueillir les informations quant aux conditions de
l'
offre
et de la
demande
au moyen d'un graphique ou d'un calcul appropriés. L'analyse
technique a comme support une représentation graphique des indicateurs
dans l'ordre chronologique. Aussi peut-elle être utilisée pour les
cours des matières premières, les devises, les
intérêts, les actions et les indices. Elle fournit d'importants
éléments d'appréciation pour l'étude d'un
marché. L'évolution antérieure des prix et l'extrapolation
de certains cours historiques permettent d'établir des
prévisions. La présentation d'une évolution des cours
commence par une sélection des données. Sur la plupart des
marchés, les cours varient plusieurs fois en une minute, de sorte que
l'on doit faire face à un afflux considérable de données.
Leur sélection est déterminée par l'objectif de l'analyse
des courbes. Le
day
trader doit pouvoir obtenir une juste appréciation de
l'évolution des cours en l'espace d'une journée. Aussi la saisie
des cours dans l'intervalle de quelques minutes peut-elle revêtir une
grande importance pour lui. En revanche, il incombe au
day-to-day
trader d'étudier la tendance à long terme ; c'est ainsi qu'il
lui suffit généralement de connaître les cours de fin de
journée, voire de la semaine. En principe, on distingue trois
systèmes de courbes selon la représentation graphique choisie,
soit : la
courbe
des cours, l'
histogramme
(barchart), les
points
et croix (point & figure chart).
B
Base ou prime
Écart entre le prix à terme et le prix au
comptant.
Baissier
Terme utilisé pour décrire un sentiment de
déclin du marché.
Bourse (de
commerce)
Place où se négocient des contrats à
terme et des options. La Bourse est une association volontaire d'individus ou
de personnes morales qui ont un intérêt commun pour les
transactions à terme. Elle est composée d'un nombre limité
de membres qui ont acheté leur droit à réaliser des
transactions. Elle ne réalise pas de transaction sur le marché,
elle fournit des installations et définit les règles de
fonctionnement des marchés.
C
Court
Terme utilisé pour décrire la position d'un
opérateur sur un marché. Un opérateur qui vend un contrat
à terme est court. Être court correspond à un risque
spéculatif de hausse de prix. Il est gagnant si le prix baisse mais il
est perdant si le prix monte. La situation de l'opérateur long est
symétrique.
Courtier ou
Broker (angl.)
Opérateur à la corbeille dont le travail
consiste à passer des ordres d'achat ou de vente pour les hedgers ou les
spéculateurs. Certains courtiers ne travaillent pas que pour une
entreprise, d'autres travaillent pour plusieurs clients. Dans le premier cas,
il s'agit souvent de firmes de négoce ou de banques, dans le second de
firmes de courtage
Call
Option d'achat
Chartiste
Celui qui utilise les graphes, pour se faire une opinion sur
les tendances de marchés.
D
Day trader
Spéculateur qui prend des positions et les liquide dans
la même journée, restant sans risque spéculatif
jusqu'à la prochaine séance de bourse.
Day-to-day trader
Spéculateur qui détient des positions sur
plusieurs jours. Grâce à une assise financière solide, ce
spéculateur est capable d'absorber les fluctuations défavorables
à court terme (payer les appels de marge) et de tenir une position
jusqu'au terme du contrat.
E
Effet de levier
La marge initiale que doit verser un spéculateur pour
prendre position sur un contrat à terme ne représente que 5
à 10 % de la valeur du contrat, d'où l'effet de levier des
transactions à terme. L'effet de levier donne d'ailleurs au
marché une image de haut risque. En fait, les fluctuations de prix des
contrats ne sont pas plus volatiles que celles d'autres marchés
compétitifs. Mais avec un même capital, le système de marge
permet de prendre une position quantitativement plus importante que sur un
marché où il est nécessaire de financer
l'intégralité de la valeur du produit. Une variation de prix de 1
% d'un contrat donnera un bénéfice ou une perte de 20 % pour une
marge initiale de 5 % (effet de levier de 1/20), et respectivement un
bénéfice ou une perte de 10 % pour une marge initiale de 10 %
(effet de levier de 1/10).
F
Forward, contrat
Contrat à terme de gré à gré
passé directement entre deux parties qui s'entendent d'acheter ou de
vendre hors bourse un produit spécifié pour une livraison
différée. Il est différent d'un contrat à terme
qui se conclue par l'intermédiaire d'une Chambre de Compensation.
Les clauses d'un contrat forward sont fixées entre l'acheteur et le
vendeur alors que les bourses définissent les clauses des contrats
à terme
Forex ou FX
Abréviation de Foreign Exchange. En français :
échange de devises étrangères plus communément
appelé " marché des changes ". Ce marché n'est pas
organisé en Bourse et n'est pas réglementé. Les devises
s'échangent hors bourse entre banques et courtiers 24/24. Les
transactions se font au comptant ou sur le différé. Les devises
principalement échangées sont le dollar américain, l'euro,
le franc suisse, le yen japonais et la livre anglaise, toujours l'une par
rapport à l'autre. Les échanges internationaux et les risques
de change associés expliquent le dynamisme de ce marché. Tous les
jours, ce marché cote les principaux taux de change au comptant et en
différé de 30, 90, et 180 jours. La relation entre taux de
change au comptant et le taux différé est souvent
expliquée par la théorie des parités des taux
d'intérêts. Le taux de change à terme est lié aux
taux d'intérêts pratiqués dans les deux pays
concernés.
H
Haussier
Terme utilisé pour décrire un sentiment de
hausse du marché.
Hedge
Opération de couverture de risque d'actif. Un
opérateur qui détient une position (acheteur ou vendeur) sur le
marché physique assume un risque de gain ou de perte financière
spéculative. Cette position spéculative peut être
considérée comme trop risquée et inadaptée au
projet d'entreprise exprimée en termes de rentabilité des
opérations physiques et risque. L'opérateur va donc chercher
à modifier ces derniers paramètres par une prise de position sur
le marché à terme, marché dont l'évolution est
liée au marché physique. Il réalise une opération
de hedge ou de couverture de risque d'actif.
I
Inflation
Taux de variation d'un indice global des prix quelconque. Dans
de nombreux pays, on se sert couramment d'un indice fondé les prix d'un
panier de biens de consommation, tel que l'indice des prix à la
consommation (IPC). L'inflation mesurée par l'IPC correspond alors au
taux de variation de cet indice.
L
Long
Terme utilisé pour décrire la position d'un
opérateur
sur un marché. Un opérateur qui achète un
contrat
à terme est long. Être long correspond à un risque
spéculatif de baisse de prix. Il est gagnant si le prix monte mais il
est perdant si le prix baisse. La situation de l'opérateur
court
est symétrique.
P
Politique monétaire
Série de décisions prises par un gouvernement,
habituellement par l'entremise de sa banque centrale, relativement à
l'offre de monnaie dans l'économie. Au pays, la Banque du Canada ajuste
le taux cible du financement à un jour de façon à ce que
le rythme d'expansion de la masse monétaire permette de maintenir
l'inflation à un niveau bas et relativement stable (aux alentours de 2
%).
S
Scalper (angl.)
Les scalpers ne conservent une
position
d'achat ou de vente que quelques minutes, voire quelques secondes. Ils sont
toujours prêts à acheter un échelon de cotation en dessous
du prix de marché ou bien à vendre un échelon au-dessus.
Ils essaient de dénouer rapidement leur position au prix de
marché, bénéficiant ainsi d'une très faible
différence de prix. Les gains ne sont pas automatiques et le scalper
doit savoir éviter d'être pris dans un mouvement contraire
à sa position.
Spéculateur
Le spéculateur, comme le hedger, est un individu qui
gère son portefeuille d'actifs. Il est souvent considéré
comme un opérateur qui cherche le rendement et le risque. Il se peut
que, dans le cas général, cette hypothèse soit exacte,
mais il est également certain que des spéculateurs prennent des
positions à terme afin de réduire leur risque total de
portefeuille. La motivation du spéculateur est multiforme. Tout
d'abord, une spéculation menée avec succès permet de
multiplier un capital modeste. Cet espoir draine un grand nombre d'individus
vers les marchés à terme. Le contrat à terme attire le
spéculateur par son effet de levier. L'espérance d'un rendement
élevé est un premier point tandis que le second est relatif
à l'attraction de jeu. Les opérateurs spéculent sur les
marchés à terme comme d'autres parient sur des chevaux ou jouent
à la loterie. Le jeu est l'élément fondamental du
comportement humain et le marché est un moyen de satisfaction
très attractif. Les règles sont simples, l'accès est
facilité par les firmes de courtage, ouverture de compte,
exécution rapide d'un ordre d'achat ou de vente. L'information est
publique et les produits négociés sont concrets. Finalement, le
contrat à terme (ou l'option) représente un moyen de
spéculation privilégié pour les individus. On distingue
deux sortes de spéculateurs en Bourse :
1. Les
spéculateurs professionnels. Négociateurs à la
corbeille, ils prennent des positions uniquement pour leur compte. En tant que
membre de la Bourse, ils paient des droits de transaction plus faibles que ceux
payés par les opérateurs extérieurs. On a l'habitude de
classer ces spéculateurs en trois groupes d'après la durée
de détention des contrats. Ils sont appelés aussi scalpers, day
traders et day-to-day traders. Ils apportent une grande liquidité au
marché et participent activement à la formation des prix en
traitant rapidement et judicieusement toute l'information disponible.
2. Les petits
spéculateurs. Ces opérateurs participent au
marché par l'intermédiaire des courtiers, membres de la Bourse.
Ils sont à l'origine de la majorité des ordres d'achat et de
vente. La diversité de leurs origines sociales est grande comme leur
dispersion géographique. Ils interviennent sur le marché par
l'intermédiaire de firmes de courtage. Celles-ci jouent un rôle
important tant dans la recherche de nouveaux spéculateurs que dans la
diffusion d'informations et même parfois dans les prises de
décision des individus. Certaines grandes firmes disposent de moyens de
prévision sophistiqués et conseillent de larges groupes de
spéculateurs.
Spéculation
1. Son principe. La spéculation
à la hausse consiste à acheter un bien dont la valeur doit
s'apprécier dans le temps. L'opérateur espère
réaliser un profit en revendant le bien à un prix
supérieur au prix d'achat. La spéculation à la baisse
consiste, à l'inverse, à vendre le bien s'il doit se
déprécier. L'opérateur espère alors réaliser
un profit en rachetant le bien à un prix inférieur à son
prix de vente. Un profit spéculatif peut donc être
réalisé lorsque les prix sont en hausse ou en baisse à
condition de bien anticiper la fluctuation de prix et prendre la bonne
position, acheteur ou vendeur. Prendre une position longue,
c'est-à-dire acheter un contrat, n'implique que le dépôt de
la marge de garantie. En général, le spéculateur revendra
son contrat avant qu'il n'arrive à maturité en réalisant
un profit positif ou négatif indépendant des coûts de
stockage physique de produit. En ce qui concerne les frais de courtage, le
volume important des transactions permet de les minimiser et de les garder
à un faible niveau. Les contrats à terme constituent ainsi
d'excellents outils spéculatifs. Comme l'ont montré une
série d'études aux États-Unis, il y a globalement autant
de spéculateurs gagnants que de perdants. Après la prise en
compte des frais de courtage, le nombre de spéculateurs perdants devient
supérieur à celui des gagnants. Cette perte d'argent
systématique des spéculateurs implique une rotation continuelle
d'opérateurs qui sortent du marché après une perte
financière et d'opérateurs qui entrent avec l'espoir de
réaliser des gains. 2. La prévision des prix.
Le profit réalisé sur une opération spéculative est
directement lié à la qualité de la prévision sur
l'évolution des prix. Deux types d'analyse sont fréquemment
utilisés par les opérateurs pour prévoir la fluctuation
des prix. L'approche « fondamentale » est basée sur
l'hypothèse suivant laquelle les prix peuvent être prédits
à partir d'une analyse de la demande et de l'offre futures du produit
considéré. L'approche « technique » fournit des
prévisions à partir de l'analyse du comportement présent
et passé des prix. Cette seconde approche, empirique, utilise parfois
des méthodes de traitement de données, mais aussi, et plus
simplement des graphes (charts en anglais). Elle est donc souvent
appelée analyse chartiste. L'analyse technique a souvent pour
objectif la prévision à court terme alors que l'analyse
fondamentale prévoit des niveaux de prix à plus long terme. C'est
pourquoi les spéculateurs recherchent les deux types d'informations.
L'analyse des séries temporelles à l'aide de graphes ou de
techniques de traitement de données est utile pour l'analyse
fondamentale, elle permet en effet de mieux formuler les modèles de
causalité. De même, les résultats de l'analyse fondamentale
donnent une information précieuse sur la tendance générale
des cours.
Swaps
Swap
de devises (cross currency swap), par lequel on échange des taux
d'intérêt à moyen ou long terme libellés dans deux
devises
différentes
Annexes
CIRCULAIRE DE L'OFFICE DES CHANGES
N° 1633 DU 01/04/1996 RELATIVE A L'INSTITUTION D'UN MARCHE DES
CHANGES AU MAROC
Il est porté
à la connaissance des intermédiaires agréés
qu'à compter du 2 mai 1996 un marché des changes est
institué au Maroc.
La présente
circulaire a pour objet de définir l'organisation et le fonctionnement
de ce marché et de préciser les modalités d'achat et de
vente de devises.
Organisation
et fonctionnement du marché des changes.
Modalités
d'achat et de vente de devises sur le marché des
changes.
Dispositions
diverses.
I- ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU MARCHE DES
CHANGES
1-
ORGANISATION DU MARCHE DES CHANGES
Les
intermédiaires agréés sont autorisés à
effectuer entre eux et avec la clientèle des opérations d'achat
et de vente de devises et à constituer des positions de change dans les
conditions fixées par les autorités monétaires.
Les cours auxquels
peuvent être traitées les opérations d'achat et de vente de
devises pour le compte de la clientèle ou entre intermédiaires
agréés sont déterminés suivant les modalités
indiquées par Bank Al-Maghrib.
2-
OPERATIONS SUR LE MARCHE
Les
opérations à effectuer par les intermédiaires
agréés pour leur propre compte ou pour le compte de leur
clientèle doivent s'inscrire dans l'une des rubriques ci-après
:
A- OPERATIONS AU COMPTANT
Les
opérations d'achat, de vente et d'arbitrage effectuées entre les
intermédiaires agréés ou pour le compte de leur
clientèle peuvent être libellées en toutes devises
traitées sur le marché des changes.
Bank Al-Maghrib se
réserve la possibilité de ne pas coter certaines devises
même si celles-ci sont traitées sur le marché des changes.
Les devises non cotées par Bank Al-Maghrib peuvent être
traitées par les intermédiaires agréés entre eux ou
avec leurs correspondants étrangers.
B- OPERATIONS A TERME
Les
intermédiaires agréés sont autorisés à
effectuer entre eux ou pour le compte de leur clientèle des
opérations d'achat et de vente à terme dirham contre devise et
devise contre devise. Ils peuvent également proposer à leur
clientèle d'autres instruments de couverture contre le risque de change
et ce, dans les conditions fixées par Bank Al-Maghrib.
Les opérations de
change à terme effectuées pour le compte de la clientèle
doivent être adossées à des opérations
d'importation, d'exportation et de financement extérieur.
C- OPERATIONS DE TRESORERIE ET DE DEPOTS
Les
intermédiaires agréés sont autorisés à
effectuer entre eux et pour le compte de la clientèle des
opérations de trésorerie à savoir les prêts, les
emprunts et les swaps et ce, suivant les modalités indiquées par
Bank Al-Maghrib. Les intermédiaires agréés peuvent
également effectuer des dépôts auprès de Bank
Al-Maghrib.
II- MODALITES D'ACHAT ET DE VENTE
DE DEVISES SUR LE MARCHE DES CHANGES
Les
intermédiaires agréés sont informés que les
résidents demeurent tenus de rapatrier au Maroc le produit des
exportations de biens et services ainsi que tous autres produits, revenus ou
moyens de paiement ayant le caractère obligatoirement cessible et ce,
dans les délais prescrits par la réglementation des changes en
vigueur.
La cession des montants
rapatriés se fera désormais au profit des intermédiaires
agréés dans les conditions du marché et suivant les
modalités édictées en la matière par Bank
Al-Maghrib.
Les
intermédiaires agréés sont autorisés à
utiliser ou à vendre les montants ainsi rapatriés sur le
marché des changes. Les montants excédant la position de change
telle que fixée par Bank Al-Maghrib doivent donner lieu à cession
à celle-ci au plus tard à la clôture du marché.
Il est rappelé
aux intermédiaires agréés qu'une fois la recette en
devises rapatriée, la contrevaleur en dirhams doit être
immédiatement mise à la disposition du
bénéficiaire.
Pour les exportateurs
titulaires de comptes en devises, les intermédiaires
agréés sont habilités dès réalisation du
rapatriement des recettes en devises, à créditer
immédiatement le compte en devises de l'exportateur dans la limite du
taux permis par la réglementation des changes et à utiliser ou
céder le reliquat sur le marché des changes.
Les
intermédiaires agréés sont par ailleurs habilités
à effectuer pour le compte de la clientèle des achats de devises
à condition que les opérations pour lesquelles ces devises sont
achetées, soient conformes aux dispositions de la réglementation
des changes en vigueur.
Pour les devises
appartenant à des étrangers résidents ou non
résidents ou à des ressortissants marocains établis
à l'étranger et ne revêtant pas le caractère
cessible, les intermédiaires agréés sont autorisés
à les placer soit localement soit à l'étranger et ce, dans
le cadre des dispositions réglementaires prévues en la
matière.
En revanche, les devises
logées dans des comptes en devises au nom de personnes physiques ou
morales marocaines résidentes ne doivent en aucun cas faire l'objet de
placement à l'étranger.
III- DISPOSITIONS DIVERSES
Les
dispositions de la présente circulaire ne s'appliquent pas aux
opérations de change manuel quelle que soit la devise dans laquelle
elles sont exprimées. Ces opérations doivent être
effectuées conformément aux conditions fixées par les
circulaires de l'Office des Changes et de Bank Al-Maghrib.
Les opérations
d'achat et de vente de devises effectuées sur le marché des
changes pour le compte de la clientèle doivent donner lieu à
l'établissement et à la transmission à l'Office des
Changes suivant modèles ci-joints et dans les conditions
prévues par l'Instruction 05 relative à l'établissement de
la balance des paiements, des formules suivantes :
formule
1 : Vente de devises à la clientèle.
formule
2 : achat de devises à la clientèle.
Sont modifiées :
L 'instruction 05 de juillet 1993 relative à
l'établissement de la balance des paiements. La
circulaire 1607 du 2 novembre 1993 pour ce qui est des disponibilités en
devises appartenant à des exportateurs.
Sont abrogées :
La circulaire 1067 du 28 octobre 1963 relative à l'achat et
à la vente de devises. La
circulaire 1417 du 22 décembre 1982 relative au régime du
système de couverture de change à terme.
CIRCULAIRE DE L'OFFICE DES CHANGES N °
1641 DU 24/01/97 RELATIVE AUX OPERATIONS AU COMPTANT DEVISES
CONTRE DEVISES AUPRES DES BANQUES ETRANGERES ET BANK
AL-MAGHRIB
En vertu de la
circulaire n° 1633 du 1er avril 1996, les intermédiaires
agréés peuvent effectuer entre eux les opérations d'achat
et de vente de devises contre devises au comptant.
La présente
circulaire a pour objet de porter à la connaissance des
intermédiaires agréés qu'ils sont autorisés
désormais à effectuer également les opérations
précitées avec les banques étrangères et Bank
Al-Maghrib et ce, pour toutes les devises traitées sur le marché
des changes. Les devises acquises au titre de ces opérations ne peuvent
faire l'objet de placement à l'étranger.
Il demeure entendu
que les opérations ainsi réalisées ne doivent en aucun cas
se traduire par des emprunts ou des découverts auprès des banques
étrangères.
Les
modalités pratiques de mise en oeuvre de ces dispositions seront
précisées par circulaire de Bank Al-Maghrib.
Est modifiée
en conséquence la circulaire n° 1633 du 1er avril
1996.
ROYAUME DU
MAROC OFFICE
DES
CHANGES
Rabat, le 20 Mai
2002
7 Rabii I 1423
CIRCULAIRE N° 1688 AUX BANQUES
INTERMEDIAIRES AGREES OBJET : Opérations de placements
en devises à l'étranger
En vertu des
dispositions de la circulaire n° 1633 du 1er avril 1996, les banques
intermédiaires agréés sont autorisées à
effectuer entre elles et pour le compte de la clientèle des
opérations de trésorerie à savoir les prêts, les
emprunts et les swaps et ce, suivant les modalités indiquées par
Bank Al-Maghrib. Les banques intermédiaires agréés peuvent
également effectuer des dépôts auprès de Bank
Al-Maghrib.
La
présente circulaire a pour objet de porter à la connaissance des
banques intermédiaires agréés qu'elles sont
autorisées à effectuer auprès de contreparties
étrangères des placements bancaires en devises et à
acquérir des titres souverains et des titres émis par des
institutions financières multilatérales.
Les
opérations de placements bancaires et l'acquisition de titres doivent
intervenir dans les conditions suivantes :
ces opérations doivent s'effectuer à l'intérieur
des positions de change autorisées ; les revenus
produits par les opérations précitées doivent être
rapatriés et cédés sur le marché des changes et ce,
conformément aux dispositions législatives et
réglementaires en vigueur. Une circulaire
de Bank Al-Maghrib arrêtera les modalités de mise en oeuvre de
cette autorisation.
Les banques
intermédiaires agréés sont tenues de faire parvenir
à l'Office des Changes conformément aux modèles joints en
annexes :
un état mensuel des placements effectués auprès de
contreparties étrangères ainsi que des titres étrangers
acquis et ce, dans les 20 jours qui suivent le mois concerné (
modèle
I) ; un état semestriel des produits financiers rapatriés et
cédés au titre de ces opérations (
modèle
II). Est modifiée en conséquence la
circulaire n° 1633 du 1er avril 1996.
LE DIRECTEUR DE L'OFFICE DES CHANGES Mohamed
BOUGROUM
BALANCE DES PAIEMENTS
|
1 COMPTE DE TRANSACTIONS COURANTES
|
|
|
Biens
Services
Revenus
Transferts courants
2 COMPTE DE CAPITAL
|
|
3 COMPTE FINANCIER
(HORS AVOIRS DE RÉ SERVE)
|
|
Investissements français à l'étranger
Investissements étrangers en France
Achats de titres étrangers
Ventes de titres français
Dépôts / Crédits
|
|
4 ERREURS ET OMISSIONS
|
|
3 VARIATION DES AVOIRS DE RÉ SERVE DE LA BANQUE DE
FRANCE
|
|
|
Bibliographie
§ Kamal TAZI ; La monnaie, une approche
actuelle de l'économie monétaire.
Edition 1999-Imprimerie de Fédala
§ Eric VERGNAUD ; Indicateurs
économiques et marchés financiers.
Edition ESKA 2000
§ Didacticiel en ligne du RealTimeForex.com
2004, pp.97-124
§ CFG Group, Note macro-économique 2007
§ Du lien entre régime de change et croissance
économique : un étude comparée, AMÉRIQUE
LATINE, MÉDITERRANÉE, ASIE DU SUD-EST
§ OCDE 2000, Liens entre la politique économique et
la croissance :
Constatations au niveau international
§ Banque de France, DIRECTION GENERALE DES SERVICES
ETRANGERS
DIRECTION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
BALANCE DES PAIEMENTS ET COURS DE
CHANGE
Intervention de Jacques Pécha à Reims le 11
décembre 1997
§ Mouna KABLY, L'économiste, Convertibilité
du dirham, l'augmentation quand le grand saut ?
21 juin 2004
§ Abdelali BOUKHALEF, Le Matin, Les Indices
boursiers en territoire positif
18/02/2007
§ Mostapha BELKHAYAT, La convertibilité du dirham
en or : enjeux et stratégies
§
www.enetspeculation.com
§ www.guide-finance.ch
§ www.capital.fr
§ www.boursorama.com
§ www.cambistes.info
§ www.lesechos.fr
§ www.lexpansion.com
§
www.schumanbourse.com
§ www.insee.fr
§ www.bourse.jdf.com
§ www.bundesbank.de
§ www.boj.or.jp
§ www.jetro.or.jp
§ www.meti.or.jp
§ www.stat.or.jp
§ www.census.gov
§
www.federalreserve.gov
§ www.bls.gov
§
www.whitehouse.gov/fsbr/esbr.html
§ www.cboe.com
§
www.statistics.gov.uk
§ www.imf.org
§ www.worldbank.org
§ www.bkam.ma
§ www.oc.gov.ma
|