3.2.2. L'évaluation des
déclarations de la parité moyenne
Sous réserve des hypothèses
qui sous tendent la méthode d'évaluation des déclarations
de la parité moyenne, le nombre moyen d'enfants nés vivants par
femme devait croître avec l'âge de la mère. La baisse de la
parité moyenne s'explique le plus souvent par l'omission des enfants
nés vivants, c'est le cas ici du groupe d'âge 45-49, Due d'une
part par l'effet de télescopage (délimitation de la date de
naissance) et surtout l'oubli, l'influence des traditions, us et coutumes, lieu
de résidence de la mère d'autre part. Malgré les
précautions prises lors des opérations de collecte, les omissions
des enfants nés vivants apparaissent toujours. Ces omissions touchent
généralement les enfants nés des mères non
instruites, résidentes en milieu rural ou ayant accouchées dans
un centre qui ne délivre aucune pièce d'identité à
l'enfant. En plus des biais qu'induisent les omissions des enfants nés
vivants dans le calcul des indicateurs de la mortalité
infanto-juvénile, elles rendent, plus délicat l'analyse des
facteurs explicatifs de la mortalité des enfants de moins de cinq
ans.
Tableau 12: La répartition des
enfants nés vivants et la parité atteinte moyenne selon les
groupes d'âges quinquennaux des mères.
Groupes d'âges des mères
|
Effectifs des mères
|
Nombre d'enfants nés vivants
|
Parité atteinte (moyenne)
|
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
|
1716
1368
1349
978
872
595
576
|
666
2474
4756
4786
5424
3980
3653
|
0,39
1,81
3,52
4,89
6,22
6,69
6,34
|
Total
|
7454
|
25739
|
3,45
|
Source : Excel, EDST, 1998
0
2
4
6
8
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
Groupe d'âges
Parité
Figure 6 : La
répartition de la parité atteinte des femmes
enquêtées par groupes d'âges quinquennaux ;
Source : EDST, 1998 sous Excel.
3.2..3. L'évolution des
proportions des décès de cinq dernières années des
enfants de moins de cinq ans selon l'âge déclaré des
mères
L'évolution des décès par rapport
à l'âge de la mère est la résultante des
données collectées. En effet, on s'attend à ce que les
enfants nés des mères aux jeunes âges et ceux nés
des mères aux âges élevés ont un risque de
décès plus élevé que ceux des autres. Cette
mortalité différentielle selon l'âge des mères,
s'explique non seulement de l'immaturité biologique des mères aux
jeunes âges (moins de 22 ans) et de la fatigue biologique des
mères aux âges élevés (plus de 35 ans), mais aussi
et surtout à cause des comportements différentiels relatifs aux
suivis médicaux de la grossesse, de l'accouchement et du
nouveau-né. Cela dit, toute courbe de mortalité d'une population
humaine qui ne s'apparente pas à la situation décrite ci haut,
peut traduire un biais dans la déclaration des décès
infanto-juvénile.
Tableau 13 : La
répartition des enfants décédés dans les cinq
dernières années précédent l'enquête selon
les groupes d'âges quinquennaux des mères.
Groupes d'âges
|
Nombre de décès de moins de cinq ans
|
Nombre de décès entre 1-4 ans
|
Nombre de décès de moins de zéro ans
|
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
|
101
253
286
200
138
52
22
|
18
78
94
68
52
21
7
|
83
175
191
132
86
31
14
|
Total
|
1052
|
338
|
712
|
Source : Excel, EDST, 1998
0
50
100
150
200
250
300
350
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
Groupes d'âges
Effectifs
Moins de 5 ans
Moins d'un an
Entre 1-4 ans
Figure 7: La
répartition de décès de moins de cinq ans par groupes
d'âges quinquennaux des femmes enquêtées; Source :
EDST, 1998 sous Excel.
0
50
100
150
200
250
300
350
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
36
Age en mois
Effectifs
Figure 8:
Répartition de décès de moins de cinq ans par âge
en mois; Source : EDST, 1998 sous Excel.
La figure 7 qui nous donne la
répartition des décès de moins de cinq ans, entre un et
quatre ans et enfin de moins d'un an met en évidence la forte
mortalité infantile (décès de moins d'un an). La
figure 8 qui donne la répartition des
décès des enfants de moins de cinq ans, dont l'âge est
exprimé en mois imputé, confirme la surmortalité
infantile, avec beaucoup plus de précision l'excédante
mortalité néonatale (décès de moins d'un mois) et
aussi la mauvaise déclaration des âges au décès des
enfants. Il y a une attraction des enfants décédés
à 0 mois, 12 mois, 24 mois, 36 mois et dans certaines mesures à 6
mois, 18 mois. Ce qui fait que dans l'analyse de la mortalité des
enfants de moins de cinq ans, il est mieux de considérer les
décès de moins de cinq ans globalement que d'en distinguer la
mortalité infantile de celle juvénile. Le pourquoi est le
suivant : dans le classement, certains décès infantiles sont
comptés comme juvénile et vice versa.
Dans le cas de notre étude, pour atténuer
l'effet des pics à certains âges au décès, nous
avons adopté le regroupement conventionnel suivant :
décès infantile qui va de 0 à 11 mois
révolus ; juvénile supérieur à 12 mois et
enfin infanto-juvénile de 0 à 59 mois révolus. Une fois de
plus, la mauvaise déclaration des âges au décès des
enfants différentielles est due en grande partie au niveau
d'instruction, l'ethnie et le milieu de socialisation de la mère.
Ainsi, l'application du cours des méthodes indirectes
d'appréciation de la qualité des données montre que l'EDST
de 1998, comme toutes oeuvres humaines, présente quelques
insuffisances. Toutefois, les données ne sont pas de mauvaise
qualité,donc acceptable. Les figures et calculs à partir des
déclarations de l'âge de la mère au moment de
l'enquête ont montré une attraction pour les chiffres zéro
et cinq. L'échantillon des femmes éligibles pour le questionnaire
individuel ne prend en compte que les femmes de 15 à 49 ans
révolus. A ce niveau, nous pouvons affirmer que les données
relatives à la mortalité des enfants de moins de cinq ans sont
incomplètes, car, au Tchad, bien des femmes commencent leur vie
procréative à moins de 15 ans. Cette réalité
sociologique et démographique devait être pris en compte lors des
opérations de collecte pour ne pas sous-estimer la mortalité des
moins de cinq ans.
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