Itineraire therapeutique et acces aux soins de sante mentale a Kisanganipar Victor Faraja Mubake Université de Kisangani - Licence en psychologie clinique 2022 |
INTRODUCTIONL'itinéraire thérapeutique étant une succession des recours aux soins du début jusqu'à la fin de la maladie, ce parcours de soins désigne donc la succession d'étapes par lesquelles l'individu peut se faire soigner. Dans le cadre du dispositif de santé publique dit l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS que cite le http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/parcours-de-soins), ce parcours du patient doit, sous peine de pénalités financières, être coordonné à partir d'une consultation auprès d'un médecin généraliste, déclaré comme médecin traitant, ou par un professionnel de santé à accès direct. Ce parcours de soins n'a donc pas de dimension territoriale dans le système de santé publique où il relève de l'adressage administratif chez des professionnels de santé. Renforcer les soins en santé mentale, c'est protéger et promouvoir le bien-être mental de tous, cela suppose que les besoins des personnes qui souffrent de troubles mentaux sont satisfaits et que ces soins sont dispensés à l'échelle de la communauté du fait de son accessibilité. Ces soins de santé mentale, dispensés à l'échelle de la communauté devraient l'être dans le cadre d'un réseau de services étroitement liés, comprenant : des services de santé mentale intégrés aux services de santé généraux, habituellement proposés dans des hôpitaux généraux en collaboration avec des prestataires de soins de santé primaire non spécialisés ; des services de santé mentale proposés à l'échelle de la communauté, qui peuvent faire intervenir des équipes et centres de santé mentale communautaire, des services de réadaptation psychosociale, des services d'entraide et des services de soutien à l'autonomie ; et des services de santé mentale proposés dans le cadre de services sociaux et dans des contextes non sanitaires, comme les services de protection de l'enfance, les services de santé scolaires et les services carcéraux. En Afrique, au vu des lacunes majeures constatées dans la prise en charge des problèmes de santé mentale, les pays africains doivent trouver des moyens innovants de diversifier et d'intensifier la prise en charge de ces problèmes, par exemple par des services de soutien psychologique non spécialisés ou d'entraide numérique ( https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response). Dans ce sens, le suivi de la part du corps soignant en santé mentale doit respecter le patient et son entourage afin qu'il bénéficie des soins de santé de qualités, étant confronté à des graves difficultés sociales. En République Démocratique du Congo en général, le manque d'étude sur les itinéraires thérapeutiques et l'accès en soins de santé mentale, se traduit par une difficulté à adapter l'offre de soins disponible à la réalité des personnes souffrants des troubles mentaux. En province de la Tshopo et à Kisangani en particulier, cette situation limite la compréhension del'itinéraire thérapeutique par le corps soignant pour un travail en équipe et sur l'accès en soins de santé mentale par les patients. Lors de notre stage des fins de cycle et d'études, nous avons observé nombreuses difficultés lorsque nous échangions avec les agents de santé des centres neuropsychiatrique et Tolingana de Kisangani par rapport au sens du concept itinéraire thérapeutique et l'absence des psychologues cliniciens. Voilà pourquoi, notre attention a été portée aux questions suivantes : - Quelle est la méthode thérapeutique que les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana utilisent-t-il pour traiter les maladies mentales à Kisangani ? - Les patients, respectent-t-ils les étapes requises pour l'accès de soins de santé mentale de qualité ? Suivant cette problématique et les questions de recherche ci-haut, nous avons émis les hypothèses selon lesquelles : - Les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana utiliseraient la chimiothérapie pour traiter les maladies mentales à Kisangani. - Ces patients ne respecteraient pas les étapes requises d'accès en soins de santé mentale. Suivant ces questions de recherche et les hypothèses émises, nous nous sommes assigné comme objectifs : - Identifier la méthode thérapeutique utilisée par les corps soignants de ces centres pour la prise en charge des malades mentaux du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana; - Vérifier si les patients respectent les étapes du parcoursd''accèsliées aux soins de santé mentale. Dans ce cadre, ce travail est une contribution à la psychologie clinique et présente un intérêt scientifique et pratique. Sur le plan pratique, ce travail constitue un outil de référence pour le corps soignant qui pourra y tirer l'importance de la collégialité et la procédure pour une prise en charge efficace. Sur le plan scientifique, ce travail pourrait aider les futures chercheuses du domaine de santé à enrichir leur connaissance sur les itinéraires thérapeutiques et l'accès aux soins de santé mentale. La population de cette étude est constituée de deux groupes de sujets : le personnel de santé (Médecin et infirmier : 9 sujets) et 15 patientsdu centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana de Kisangani à qui un questionnaire d'enquête a été administré. Le recensement exhaustif est utilisé comme technique d'échantillonnage. Le dépouillement et le traitement des données sont réalisés par l'analyse de contenu et par le décompte des fréquences. Ces fréquences n'ont pas été transformées en pourcentage. Ainsi, hormis l'introduction et conclusion, ce travail comprend trois chapitres. Le premier chapitre parle des généralités sur la santé. Le deuxième chapitre concerne le cadre méthodologique. Le troisième chapitre porte sur les résultats de l'étude. |
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