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Itineraire therapeutique et acces aux soins de sante mentale a Kisangani


par Victor Faraja Mubake
Université de Kisangani - Licence en psychologie clinique 2022
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

L'itinéraire thérapeutique étant une succession des recours aux soins du début jusqu'à la fin de la maladie, ce  parcours de soins  désigne donc la succession d'étapes par lesquelles l'individu peut se faire soigner.

Dans le cadre du dispositif de santé publique dit l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS que cite le http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/parcours-de-soins), ce parcours du patient doit, sous peine de pénalités financières, être  coordonné  à partir d'une consultation auprès d'un médecin généraliste, déclaré comme médecin traitant, ou par un professionnel de santé à accès direct. Ce parcours de soins  n'a donc pas de dimension territoriale dans le système de santé publique où il relève de l'adressage administratif chez des professionnels de santé.

Renforcer les soins en santé mentale, c'est protéger et promouvoir le bien-être mental de tous, cela suppose que les besoins des personnes qui souffrent de troubles mentaux sont satisfaits et que ces soins sont dispensés à l'échelle de la communauté du fait de son accessibilité. Ces soins de santé mentale, dispensés à l'échelle de la communauté devraient l'être dans le cadre d'un réseau de services étroitement liés, comprenant : des services de santé mentale intégrés aux services de santé généraux, habituellement proposés dans des hôpitaux généraux en collaboration avec des prestataires de soins de santé primaire non spécialisés ; des services de santé mentale proposés à l'échelle de la communauté, qui peuvent faire intervenir des équipes et centres de santé mentale communautaire, des services de réadaptation psychosociale, des services d'entraide et des services de soutien à l'autonomie ; et des services de santé mentale proposés dans le cadre de services sociaux et dans des contextes non sanitaires, comme les services de protection de l'enfance, les services de santé scolaires et les services carcéraux.

En Afrique, au vu des lacunes majeures constatées dans la prise en charge des problèmes de santé mentale, les pays africains doivent trouver des moyens innovants de diversifier et d'intensifier la prise en charge de ces problèmes, par exemple par des services de soutien psychologique non spécialisés ou d'entraide numérique ( https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response).

Dans ce sens, le suivi de la part du corps soignant en santé mentale doit respecter le patient et son entourage afin qu'il bénéficie des soins de santé de qualités, étant confronté à des graves difficultés sociales.

En République Démocratique du Congo en général, le manque d'étude sur les itinéraires thérapeutiques et l'accès en soins de santé mentale, se traduit par une difficulté à adapter l'offre de soins disponible à la réalité des personnes souffrants des troubles mentaux.

En province de la Tshopo et à Kisangani en particulier, cette situation limite la compréhension del'itinéraire thérapeutique par le corps soignant pour un travail en équipe et sur l'accès en soins de santé mentale par les patients.

Lors de notre stage des fins de cycle et d'études, nous avons observé nombreuses difficultés lorsque nous échangions avec les agents de santé des centres neuropsychiatrique et Tolingana de Kisangani par rapport au sens du concept itinéraire thérapeutique et l'absence des psychologues cliniciens. Voilà pourquoi, notre attention a été portée aux questions suivantes :

- Quelle est la méthode thérapeutique que les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana utilisent-t-il pour traiter les maladies mentales à Kisangani ?

- Les patients, respectent-t-ils les étapes requises pour l'accès de soins de santé mentale de qualité ?

Suivant cette problématique et les questions de recherche ci-haut, nous avons émis les hypothèses selon lesquelles :

- Les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana utiliseraient la chimiothérapie pour traiter les maladies mentales à Kisangani.

- Ces patients ne respecteraient pas les étapes requises d'accès en soins de santé mentale.

Suivant ces questions de recherche et les hypothèses émises, nous nous sommes assigné comme objectifs :

- Identifier la méthode thérapeutique utilisée par les corps soignants de ces centres pour la prise en charge des malades mentaux du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana;

- Vérifier si les patients respectent les étapes du parcoursd''accèsliées aux soins de santé mentale.

Dans ce cadre, ce travail est une contribution à la psychologie clinique et présente un intérêt scientifique et pratique. Sur le plan pratique, ce travail constitue un outil de référence pour le corps soignant qui pourra y tirer l'importance de la collégialité et la procédure pour une prise en charge efficace.

Sur le plan scientifique, ce travail pourrait aider les futures chercheuses du domaine de santé à enrichir leur connaissance sur les itinéraires thérapeutiques et l'accès aux soins de santé mentale.

La population de cette étude est constituée de deux groupes de sujets : le personnel de santé (Médecin et infirmier : 9 sujets) et 15 patientsdu centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana de Kisangani à qui un questionnaire d'enquête a été administré. Le recensement exhaustif est utilisé comme technique d'échantillonnage.

Le dépouillement et le traitement des données sont réalisés par l'analyse de contenu et par le décompte des fréquences. Ces fréquences n'ont pas été transformées en pourcentage.

Ainsi, hormis l'introduction et conclusion, ce travail comprend trois chapitres. Le premier chapitre parle des généralités sur la santé. Le deuxième chapitre concerne le cadre méthodologique. Le troisième chapitre porte sur les résultats de l'étude.

PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LA SANTE MENTALE

Ce chapitre est consacré à la définition des concepts utilisés dans ce travail, au cadre conceptuel et aux travaux antérieurs.

1.1. Définition des concepts

Définir les termes utilisés dans un travail de recherche est une tâche importante dans la mesure où cela permet à l'auteur de préciser sa pensée et d'éviter ainsi des malentendus.

1.1.1. Itinéraire thérapeutique

L'itinéraire thérapeutique est l'ensemble des systèmes de représentation de la santé et de la maladie intervenu dans les choix effectués par l'individu dans son recours aux soins ( http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/parcours-de-soins).

L'itinéraire est une indication du chemin à suivre, un trajet parcouru pour le choix de ses traitements, de ses praticiens, et dans les façons de dire et de penser de sa maladie et/ou de sa guérison. ( https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/itin%C3%A9raire/44579).

Pour nous, l'itinéraire thérapeutique un processus qui va de la première prise de contact entre le psychologue et le client, sa prise en charge jusqu'à son rétablissement et sa survie dans le but de prévenir une éventuelle rechute.

1.1.2. Thérapie

Nadiaye(2008, p. 1238) définit la thérapie comme le traitement d'une maladie d'origine génétique par induction d'un gène étranger dans les cellules de l'organisme du malade.

Selon le Petit Larousse de la médecine (2002), la thérapieou le traitement est un ensemble des méthodes employées pour lutter contre une maladie et tenter de la guérir.

Le traitement est donc un moyen utilisé pour la prise d'un malade.

1.2. Cadre conceptuel de l'étude

Le cadre conceptuel de cette étude concerne les éléments ci-dessous :

1.2.1. Itinéraire thérapeutique psychologique

L'itinéraire thérapeutique psychologique apparait comme un processus long et complexe qui se déroule en plusieurs phases qui vont :

- Du début de la maladie parfois négligée par l'entourage et/ou le patient lui-même

- De la prise de conscience de la gravité de la maladie par l'entourage et/ou le patient lui-même suivi d'une recherche de la solution

- Premiers soins de secours par biais des conseils de l'entourage à l'église, chez un tradipatien ou un médecin

- Consultation d'un psychologue pour les soins efficaces.

Nous pensons que les étapes requises d'administration des soins en santé mentale peuvent être regroupées en 3 grands moments dont :

1. Demande d'aide

Cette étape est liée à l'accès en soins de santé mentale, pour l'entourage, si l'un de leurs proches vit de la détresse ou présente des signes et symptômes s'apparentant à un trouble mental, ils doivent demandez de l'aide : en consultant un intervenant d'un organisme communautaire, par exemple un centre de crise; en communiquant, s'il est étudiant, avec un intervenant de l'établissement d'enseignement qu'il fréquente; en se présentant à l'urgence au centre neuropsychiatrique si la situation vécue est grave et nécessite une intervention immédiate.

2. Analyse de la situation

L'intervenant rencontré fera une analyse de la situation du patient. Lors de la première rencontre, il faudra poser des questions sur: la situation que vit le patient ou client et sa récurrence; ses habitudes de vie; son réseau familial et social; ses occupations (travail, études, loisirs, etc.); son état de santé; ses conditions de vie. Ces questions serviront à l'intervenant de comprendre la situation et les besoins du patient ou client.

À la fin de son analyse, l'intervenant pourra orienter ou référer vers les services qui correspondent le mieux aux besoins du patient ou client, ceux qui seraient les plus accessibles et efficaces pour lui. Ainsi il se verra proposer différents traitements pour l'aider à aller mieux.

3. Traitements et services offerts

Le modèle de soins par étapes est une approche dans laquelle les personnes reçoivent le traitement offrant le plus grand potentiel d'amélioration, tout en étant le moins intensif possible. En effectuant un suivi continu des résultats du traitement, l'intervenant peut décider en accord avec le patient ou le client d'augmenter ou de diminuer son intensité ou de le changer.

Les traitements incluent, par exemple : les autos soins dirigés, le soutien; l'éducation psychologique; l'intervention de groupe; l'intervention familiale; recours à une église ; recours à un tradipraticien ; la prise d'une médication; etc. la majorité des patients viennent consultés un professionnel de santé mentale qu'en cas d'échec de tous ces premiers lieux de secours.

1.2.2. Types de thérapies

Pour Diongo, 2020, pp. 55-59), il existe trois catégories de thérapies: biologiques, psychologiques, et traditionnelle. Chacune d'entre elles se subdivise en plusieurs sous- catégories :

a. Thérapies biologiques

Il s'agit des médicaments qu'on donne, ces traitements peuvent être étiologiques ou symptomatiques. Le traitement devient étiologique lorsqu'il s'attaque à la cause ou à une maladie somatique qui est supposée être génératrice des troubles psychiques. Il peut être purement symptomatique, lorsqu'on utilise les psychotropes, qui sont des médicaments qui font disparaitre les symptômes et ne s'attaquent pas à la cause.Ainsi voici quelques types des thérapies biologiques qui contribuent à calmer le malade et font que ce dernier soit abordable :

a.1. Electrochoc ou sismothérapie

C'est un traitement basé sur le principe qu'on espère produire une modification dans le système nerveux du patient.

a.2. Cure de Sakel 

Dans ce type de traitement, on injecte de l'insuline au patient avec l'intention de provoquer un état de coma semblable à l'état épileptique, mais on prend toutes les précautions pour maintenir la respiration. Noter que cette cure de Sakel a un même effet que l'électrochoc.

a.3. Hydrothérapie 

Ce type de traitement est un système de bain et de douche mais celui-ci est mal connu. Dans toutes ces thérapies, la façon dont le traitement est présenté au patient joue beaucoup dans les résultats obtenus. En effet, à côté du traitement proprement dit, il y a l'effet produit par le fait que le malade se rend compte qu'on s'occupe de lui.

b. Psychothérapies

Elle n'est pas nouvelle car elle est connue pratiquement dans toutes les cultures, elle est donc d'une existence universelle. C'est grâce à la psychothérapie que la psychiatrie a conquise son indépendance en médecine. Ainsi, la psychothérapie doit être adaptée à la maladie et elle à plusieurs formes :

1. Thérapie de maternage 

Lorsqu'on utilise cette thérapie, la difficulté pour le schizophrène est le manque de contact avec lui et cela se réduit à une mauvaise relation avec la mère. Donc, on doit créer ainsi une situation où l'on joue à la mère.

2. Thérapie de rééducation 

Il s'agit de chercher à faire comprendre au malade ce qu'il doit faire, non avec l'intelligence seulement mais avec tout son psychisme.

3. Thérapie collective  

Dans cette thérapie, on utilise les relations des patients entre eux. L'expérience a montré que le malade est très sensible à ce qui se passe autour de lui, le groupe donne une situation plus rassurante que la thérapie individuelle où il y a souvent blocage et que, les malades améliorés peuvent aider facilement ceux qui sont atteints. C'est quelque chose de nouveau parce qu'on ne savait pas comment aborder le malade avec la psychothérapie ordinaire, les écrits montrent que le malade est sensible à son milieu et cela implique qu'il ait moyen de les aider.

4. Sociothérapie

Elle consiste à créer une ambiance telle que le milieu soit en soi thérapeutique en utilisant un groupe qui existe en fait et on cherche à créer dans ce groupe, une ambiance pour que le sujet se sente accepté. Pour cela, il faut des attitudes pour les médecins et pour les garçons chargés de nettoyer les chambres, tous devaient participer à améliorer l'ambiance. Ce traitement est difficile à utiliser dans les cliniques car, il demande un personnel appliqué. C'est pourquoi il est préférable de l'appliquer en famille. On peut éduquer les membres de la famille du malade de manière que le malade se trouve dans une situation où il se sent accepté.

5. Ergothérapie

Ici, on peut faire effectuer certains travaux pour occuper le malade et l'amener à s'exprimer, c'est-à-dire que l'ergothérapie constitue une thérapie par le travail. Celle-ci est utilisée dans les cliniques spécialisées mais il ya moyen de créer cela dans la famille du malade, c'est-à-dire qu'il faut conseiller la famille du sujet pour que le malade ait une conception utile de la famille (s'il faut un peu de menuiserie ou de tricotage). C'est un moyen d'entrer en contact verbal avec lui, c'est aussi une façon de s'exprimer à travers les méthodes psychothérapique en utilisant les capacités propres de l'individu.

6. Thérapie directive 

Elle a pour but d'avoir une action directe sur le comportement du sujet. Elle peut s'exercer avec des médicaments et le thérapeute intervient pour faire une investigation sur les causes psychologiques éventuelles et sur les symptômes somatiques. Dans cette méthode, le thérapeute dicte le comporte que le malade doit adopter, en d'autres termes le thérapeute donne des interprétations en disant que telle malaise est liée à telle cause et, c'est toujours lui prescrit les exemples et le malade n'a qu'être patient et collaborant.

7. Thérapie évocative

Dans cette méthode, on crée une situation dans laquelle le patient peut évoquer ses problèmes et parvenir à une maturité et une liberté plus large, où l'auto éducation du malade s'effectue. Le traitement qui se réalisé à partir de cette méthode, dure très longtemps car le malade lui-même à le devoir de prendre des initiatives et faire sa découverte afin de modifier son comportement en fonction de ces découvertes. Il est difficile d'utiliser cette méthode chez certains malades étant donné qu'ils peuvent ou pas comprendre, mais elle est la plus efficace.

8. Immersion 

Il s'agit d'exposer le sujet à la situation qui lui fait très peur jusqu' à l'extinction complète de l'angoisse qui, en général, survient 1 à 3 heures après confrontation.

9. Thérapie assertive 

C'est une stratégie visant à développer l'affirmation de soi, la confiance en soi et l'efficience sociale.

10. Psychothérapie de soutien

Il s'agit, par définition, d'un ensemble des procédés qui visent à aider rapidement le patient à surmonter une crise et à rétablir l'équilibre antérieur.

11. Thérapie d'acceptation et engagement

La thérapie de l'acceptation et de l'engagement est efficace dans l'approche de la dépression. Son objectif est de nous entraîner dans la flexibilité psychologique pour améliorer l'orientation de nos pensées et favoriser le changement.

12. Thérapie de motivation

Cette thérapie consiste à laisser le patient manifester son comportement, tel que la prise des substances psychoactives en lui montrant les effets négatifs de ces produits sur la santé de l'individu.

c. Médecine des guérisseurs traditionnelles et psychiatrie moderne

Il n'est pas facile de donner une définition qui puisse caractérisée la médecine traditionnelle de façon satisfaisante, les principales difficultés proviennent du fait qu'il est pratiquement impossible aujourd'hui, de tracer les limites de notre médecine traditionnelle face d'une part à la science naturelle et d'autre part au monde des croyances de la magie et de la religion. Suite à ces difficultés, nous allons nous limiter à examiner ses méthodes, ses diagnostics et ses types de traitement.

A propos du diagnostic des guérisseurs traditionnels, la forme la plus connue est la dérivation. Ainsi tout le diagnostic ne se réduit pas du fait que les observations permettent de constater que le diagnostic joue à des niveaux différents :

- Niveau empirique : ici, les causes des maladies bénignes recherchées dans le champ des phénomènes physiques ;

- Niveau psychosocial : lorsque la maladie cesse d'être bénigne ou lorsqu'elle est psychique, elle n'est plus liée uniquement à une cause naturelle, cette dernière est dans ce cas, cherchée au moyen de la divination dans le champ des relations sociales. La divination consiste alors à une mise à jour des tensions dans les relations interpersonnelles au sens de la communauté du malade.

La mise à jour des conflits qui seraient à l'origine de la maladie, se fait toujours en présence du groupe familial. Le malade à l'occasion d'exprimer ses diverses tensions où il vit dans son groupe familial. Il le fait en présence de toutes les personnes concernées sans que ces derniers puissent en tenir rigueur. Des révélations aussi bien du guérisseur que celle du malade, à l'origine des démarches qui vont avoir lieu dans la famille pour résoudre les conflits dévoilés. Le diagnostic en soi est toujours un début de la thérapie, les experts réunis à Kampala en 1976 ont déposé un document qui caractérise le diagnostic des guérisseurs traditionnels comme étant un diagnostic insuffisant, imprécis et non objectif  du fait que ces guérisseurs n'ont aucune notion de physiologie, d'anatomie et biochimique.

En fait, la question que nous devons nous poser est celle de savoir si le diagnostic du malade est oui ou non en relation avec la maladie qui doit être traitée. Si nous prenons le cas de la divination, nous constatons que la mise à jour des problèmes socioculturels et psychologiques donne un sens aux malaises du malade, cela constitue pour ce dernier une prise de conscience de la situation pathologique et une amorce de la thérapie. Nous constatons aussi que des erreurs de diagnostic sont aussi fréquentes dans la médecine moderne.

Il faut noter que le diagnostic traditionnel est toujours public car, les malaises du malade est vécu partout en Afrique comme un symptôme des troubles des mesures des relations au sein de la famille ou comme une agression contre toute la famille. Chez les guérisseurs le malade continue la vie quotidienne, il peut sortir car il n'ya pas l'enfermement, il y a développement des relations hautement personnalisées entre le malade et sa famille d'une part, entre le malade et le guérisseur d'autre part. Le traitement n'est jamais complètement terminé lors de ces visites, le malade peut participer aux divers rites et fêtes.

Se basant à l'intégration de la psychothérapie des guérisseurs traditionnels dans le service de la santé publique. Il faut encourager le développement et leur maintien plus qu'il ne faut chercher à les récupérer, en les intégrant dans les structures hospitalières existantes. Une pure et simple assimilation priverait la psychothérapie de ce qui constitue son originalité et tracerait des sources principales de leur efficacité. On peut utiliser une psychothérapie traditionnelle pour en faire une simple technique applicable dans n'importe quel contexte.

Cependant, les guérisseurs traditionnels particulièrement ceux des grandes villes expriment continuellement une demande d'assistance motivée par la hausse de coût de la vie. En effet, une longue hospitalisation du malade peut devenir très coûteuses pour les guérisseurs et poser de sérieux problèmes, la famille apporte normalement des produits vivriers au malade mais il peut arriver que celle-ci soit en difficulté. Le guérisseur prend le relais et sa demande adressée à l'état porté sur l'habitat. Cependant, il ne faut pas leur construire des bâtiments qui peuvent nuire à la relation que le malade entretien avec le guérisseur et la vie quotidienne ; il n'ya pas des prises en charge totale des malades par l'Etat, étant donné que la participation concrète de la famille aux finances relatives au traitement de la maladie est un facteur positif qui favorise la mobilisation de la famille autour du traitement et son implication dans ce dernier.

1.2.3. Prévention en soins de santé mentale

La prévention est un ensemble des mesures visant à éviter ou à réduire le nombre et la gravité des maladies et des accidents. Faire reculer les handicaps, prévenir les affections, assurer à chacun le bien-être physique, sont là, selon Charbonneau (1976, p. 235).

Ainsi, l'OMS (citée par La Gasse, 1972, p. 80 et dans http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9vention) a publié une classification des préventions à savoir : prévention primaire, secondaire, tertiaire et quartenaire.

1. Prévention primaire

Cette prévention englobe tous les actes destinés à diminuer l'incidence d'une maladie dans une population, à réduire le risque d'apparition des nouveaux cas; elle fait appel à des mesures de prévention individuelle (hygiène corporelle, alimentaire, activité physique et sportive, vaccination, etc.) et collective (distribution d'eau potable, élimination des déchets, salubrité de l'alimentation, vaccination, hygiène de l'habitat et du milieu du travail). Cette conception traditionnelle de la prévention débouche sur un programme très vaste d'amélioration de la qualité de vie.

Elle a comme tâche d'empêcher l'apparition de la maladie. Les moyens employés à cette fin sont d'ordre médical pour prévenir les maladies endémo-épidémiques parmi lesquels il y a les vaccinations et la prévention médicamenteuse. Ces moyens relèvent, aussi, le plus souvent des mesures d'hygiène générale comme l'assainissement, la surveillance des déchets des hommes et des animaux et, de l'habitat insalubre. La prévention primaire a également pour tâche d'analyser et de surveiller les produits polluants et le milieu qui les véhicule, de fixer les normes de qualité pour chaque produit à l'émission et dans le milieu ambiant. Car, c'est par l'intermédiaire du milieu consommé par l'homme (l'eau, l'air, l'aliment) que les pollutions deviennent nuisibles et dangereuses pour la santé. Tout cela exige un personnel plus nombreux, plus compétent, un renforcement de moyens de contrôle comme le laboratoire et la section toxicologie.

La prévention primaire est donc l'ensemble d'actes destinés à diminuer l'incidence d'une maladie ou à réduire l'apparition des nouveaux cas. En agissant en amont, cette prévention empêche l'apparition de la maladie. Elle utilise l'éducation et l'information de la population. Dans cette ligne générale, on a réuni sous l'expression prévention primale l'ensemble des mesures visant le bien-être foetal et la prévention des conséquences à long terme ou des maladies de la gestation. De tels efforts se justifient pleinement, aujourd'hui, à la lumière du lien qui a été démontré entre bien-être foetal ou santé primale et santé de l'adulte.

Pour Jaspard (2005, p. 45), les objectifs de prévention primale sont entre autres :

- Mettre à la portée des futurs parents une information fiable quant aux conséquences des influences épigénétiques sur la vie de leur enfant ;

- Accorder suffisamment de congé parental aux deux parents et ;

- Leur accorder une aide financière ponctuelle dans les cas où elle s'impose.

2. Prévention secondaire

Elle est constituée de tous les actes destinés à diminuer la prévalence d'une maladie dans une population et de réduire la durée d'évolution de la maladie. Elle prend en compte le dépistage précoce et le traitement des premières atteintes.

Elle inclut les méthodes utilisées pour déceler les maladies à un stade précoce ou préclinique afin de mieux traiter et de prévenir les complications. Elle est à l'origine d'organisations importantes notamment la protection maternelle et infantile qui se traduit par la lutte contre la mortalité infantile, la prévention du handicap, l'amélioration de l'équipement hospitalier, la formation du personnel, les examens complémentaires et spécialisés gratuits pour les femmes concernées par les grossesses à haut risque, la précision des normes applicables aux établissements d'accouchement privés ou publics offrant les sécurités nécessaires : la santé scolaire, la lutte antituberculeuse, la prévention des maladies cardio-vasculaires, le bilan de santé qui inclut le dépistage général chez tous les individus.

L'auteur précise qu'appliquer simultanément, dans un domaine déterminé, deux politiques, préventive et curative, aboutit si la première est menée rigoureusement, à diminuer les besoins de la seconde.

En définitive, la prévention secondaire est l'ensemble d'actes destinés à diminuer la prévalence d'une maladie ou à réduire sa durée d'évolution. Elle intervient dans le dépistage de toutes les maladies y compris le début de leur traitement.

3. Prévention tertiaire 

Cette prévention comprend les actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans une population et à réduire au maximum les invalidités fonctionnelles consécutives à la maladie. Cette conception étend la prévention au domaine de la réadaptation et cherche à favoriser la réinsertion professionnelle et sociale.

Il est conseillé d'agir en aval de la maladie afin de limiter ou de diminuer en amont ses conséquences et éviter les rechutes. Dans ce stade de prévention, les professionnels de santé s'occupent de la rééducation de la personne, de sa réinsertion professionnelle et sociale.

4. P révention quaternaire

Celle-ci est l'ensemble d'actions menées pour identifier un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d'interventions médicales invasives, et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables. Dans une acception ancienne, la prévention quaternaire consistait à l'accompagnement du mourant.

C'est Bury (1988) qui a proposé le terme de prévention quaternaire pour désigner les actions d'accompagnement simple de l'invalidité et du processus de la mort, sans visée d'amélioration professionnelle de santé.

Pour l'OMS (citée par Jaspard, 2005, p. 451), ces quatre sortes de prévention sont en rapport avec les étapes de l'histoire naturelle de la maladie. La prévention primaire agit avant l'apparition de la maladie, de ses troubles même non décelables cliniquement. Elle consiste à modifier la distribution des déterminants de la maladie dans la population pour prévenir ou retarder l'apparition des nouveaux cas. La prévention secondaire détecte la maladie avant l'expression clinique et on la traite pour améliorer son pronostic ou raccourcir sa durée ou prolonger la survie. La prévention tertiaire consiste à soigner la maladie après l'expression clinique en vue d'éviter une aggravation ou des séquelles ou handicaps résiduels. La prévention quaternaire vise à découvrir une population à risque.

Quant à la République Démocratique du Congo, la crise économique qui la caractérise entraine la paralysie des activités productives, l'instabilité monétaire, le non-paiement ou du moins le paiement irrégulier des salaires, le chômage, le libéralisme économique mal appliqué, etc. rend de plus en plus la population incapable de supporter les maladies, même courantes comme le paludisme, les verminoses, et autres. De plus, l'histoire nous apprend qu'avant 1960, les endémies ont été éradiquées dans ce pays grâce aux mesures de prévention telles que les règles d'hygiène publique et de l'habitat, l'assainissement, la fourniture d'eau potable, la vaccination, etc. Or Kakuhi (2000, p. 30) déclare qu'en 1992, la commission de la santé de la CNS, a décelé, après analyse, un manque d'engagement politique en matière de prévention. Des faits concrets le traduisent : la négligence de la législation en vigueur, la non-application des règles et mesures de prophylaxie et d'hygiène publique, l'absence d'un appui conséquent à la stratégie des soins de santé primaire, l'inexistence d'informations fiables sur l'état de santé réel des populations, la résurgence des maladies déjà contrôlées, etc.

Ainsi, les questions suivantes en rapport avec la prévention ont été soulevées par De Lyon (que cite Charbonneau, 1976, p. 92) :

- Par quelles mesures attaquer les facteurs de risque qui impliquent la nécessité de la participation active et soutenue du sujet ?

- Quels sujets seront soumis à ces mesures étant donné qu'il existe un problème de motivation ? 

- Comment faire appliquer la prévention dans un système libéral car, si les résultats de la médecine curative acquis en milieu hospitalier sont largement transportables d'un pays à un autre et, si les structures médicales hospitalières sont relativement similaires, la situation est différente pour la médecine préventive du fait des différences entre systèmes de santé, des habitudes, des aliments, etc.

Dans le même sens, Charbonneau (1976, p. 30) fait état d'autres difficultés à savoir :

- La difficulté d'appuyer la prévention sur des bases scientifiques solides ;

- Les coûts de plus en plus élevés de la prévention ;

- La complexité des problèmes à résoudre : plusieurs ministères sont concernés, mais la coordination entre eux n'est pas toujours aisée ;

- Le manque du personnel dans le domaine de l'hygiène générale et de l'organisation de la prévention : la carence des professionnels de santé publique.

1.2.4. Sortes de médecine

Il existe 4 catégories de médecine( http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9vention)

a. Médecine curative

La médecine curative est la plus ancienne et la plus répandue. Les soins curatifs correspondent à un besoin ressenti par la population et sont importants car ils constituent le meilleur moyen d'obtenir la confiance des habitants. Ils englobent le diagnostic, les soins aux malades et aux femmes dans la maternité.

Ils sont administrés aux malades sous différentes formes (Charbonneau, 1976, p. 139) :

- Soins ambulatoires : ces soins sont administrés aux patients lors des consultations externes dans des dispensaires, des cabinets privés, des polycliniques, des centres et hôpitaux de jour et à l'occasion des soins à domicile ;

- Soins d'hospitalisation : les habitants en bénéficient dans des hôpitaux destinés au diagnostic et au traitement des maladies ; et dans ceux destinés à des séjours prolongés : centres de convalescence et de réadaptation, établissements de cure médicale.

Les services de santé curatifs réduisent les effets de la maladie et l'incidence mais de façon limitée. C'est dans cette même logique que les services curatifs, même les plus perfectionnés, ne peuvent exercer qu'un effet temporaire sur la santé si l'on ne s'attaque pas aux racines de la morbidité.

b. Médecine préventive

La prévention concerne les êtres et leurs comportements, mais aussi leur environnement et la manière dont elle peut être modifiée pour limiter le risque. Elle n'est pas la suppression de tout risque, mais la gestion du risque dans la vie. Cela implique une connaissance, une maîtrise de ses causes et de ses conséquences, mais aussi un arbitrage dans l'appréciation et la pondération entre différents risques. Dans une perspective éthique du respect des libertés, on ne peut décider pour les autres des risques acceptables ou non : en réalité, la prévention vise la responsabilité face au risque. On peut donc considérer qu'un des objectifs de la prévention est de lutter contre l'irresponsabilité face aux risques. Elle consiste à cet effet :

- A limiter le risque, c'est la prévention proprement dite : ce sont des mesures visant à prévenir un risque en supprimant ou en réduisant la probabilité d'occurrence du phénomène dangereux ;

- A prévoir des mesures pour combattre le  sinistre  si celui-ci survient, c'est la prévision ; on parle également de protection : ce sont des mesures visant à limiter l'étendue et/ou la gravité des conséquences d'un phénomène dangereux, sans en modifier la probabilité d'occurrence. Cette prévention doit avoir une vision à long terme, car une prévention qui semble pertinente et efficace à court terme peut avoir à long terme un effet inverse de celui qui était recherché.

Dans le cas d'actions ou d'inaction susceptibles d'avoir des conséquences en chaîne,  dites effet domino ou boule de neige, le comportement individuel (hygiène de vie, réduction de la prise de risque) a parfois autant d'importance que la stratégie du groupe. C'est le cas pour les maladies contagieuses ou sexuellement transmissibles et beaucoup d'autres facteurs de risque.

Somme toute, la médecine préventive est celle qui prévient l'apparition des maladies, leur aggravation afin d'assurer le bien-être de la société. C'est aussi l'ensemble des mesures susceptibles d'éviter ou de réduire le nombre et la gravité des maladies ou des accidents par un changement de comportements de santé regroupant diverses investigations destinées à réduire les risques, leur survenue ou le fait d'y être exposé.

La prévention joue un rôle complexe qui est à la fois vigilance constante sur le milieu qui nous entoure et éducation sanitaire informant chaque individu des risques encourus et l'incitant à les éviter. Elle procède à la fois de l'analyse rigoureuse des données et de l'intuition nécessaire à la créativité permanente.

A propos de l'origine de la prévention, la médecine préventive, affirme Kakuhi (2000, p. 30), est née en France et s'est développée au XIXe siècle au fur et à mesure que se précisaient les connaissances à différentes étapes :

- Elle s'est préoccupée, dans sa première étape, de l'assainissement du milieu et de la police sanitaire ;

- Sa deuxième étape a concerné l'introduction de la prévention médicamenteuse sous forme de vaccination, d'administration préventive et régulière des produits chimiques et, après, d'antibiotiques ;

- Sa troisième étape s'intéressait à l'institution des examens systématiques répondant à la nécessité d'effectuer un diagnostic précoce pour éviter les éventuelles complications et d'isoler les contagieux susceptibles de propager la maladie. La mise en pratique de ces examens a servi pour combattre le fléau social de 1925, à savoir, la tuberculose. Ils ont été à la base de la législation promulguée en 1945 et en 1947 sur la protection maternelle et infantile, la santé scolaire et la médecine du travail ;

- Sa quatrième étape se rapportait au développement d'un nouveau style de vie lié aux moyens de communication exigeant une réponse aux conséquences d'une lourde pathologie accidentelle. Les services de réhabilitation ou réadaptation fonctionnelle destinés à prévenir l'invalidité permanente et chargé du reclassement professionnel ont été créés.

L'auteur attire l'attention sur le fait que le développement de la prévention est lié à des stades différents, selon les pays. La politique sanitaire en matière préventive, impose de suivre l'évolution du milieu. La médecine préventive, dans son aspect moderne en pays développés se personnalise, elle se rapproche, dans ses applications, de la médecine curative des individus. La politique de la prévention est à adapter à la pathologie, aux transformations d'ordre socio-économique du milieu. Sa mise en oeuvre ne part pas de base théorique ; elle s'appuie sur des faits précis, une connaissance exacte de causes des affections.

c. Médecine éducative 

La médecine éducative, appelée éducation à la santé ou éducation pour la santé

porte sur une vision de la santé considérée comme bien-être physique, psychique et social.

Lecorps (1989, p. 156) parle d'un acte d'accompagnement de l'homme pris dans ses trois dimensions : le sujet individuel désirant et contradictoire, le sujet inséré dans une culture qui le modèle et le contraint, le sujet politique et collectivement responsable et tout à la fois dépossédé des choix de la société qui conditionnent la qualité de vie.

Elle constitue donc une action exercée sur un sujet ou sur un groupe de sujets en vue de modifier leurs manières de penser, de sentir et d'agir, de façon à développer au maximum leurs capacités de vivre, individuellement et collectivement, en équilibre avec leur environnement physique, biologique et socioculturel. C'est aussi une démarche pédagogique qui vise à renforcer la capacité des individus à prendre des décisions concernant leur santé, en vue d'adapter leurs comportements en fonction de l'environnement et d'améliorer l'état de santé de l'individu ou de la communauté par la transformation du comportement grâce à un message approprié.

Ainsi, De Hertaing et al. (1979, p. 23) définissent les trois objectifs de la médecine éducative :

- Informer les personnes, les familles, les collectivités sur les moyens de pourvoir et préserver leur santé ;

- Les conduire à modifier leurs comportements, leurs habitudes et leurs motivations pour préserver la santé ;

- Les convaincre que la santé est le préalable nécessaire à tout équipement économique et social.

d. Médecine prédictive

Pour Holmes (1977, p. 205), la médecine prédictive est un ensemble des

techniques médicales, encore plus ou moins expérimentales, permettant d'estimer le risque génétique de voir apparaître immédiatement après l'accouchement ou à long terme, chez un sujet, une maladie donnée.

Si, par exemple, une personne se plaint de douleurs articulaires, la description des symptômes incitera peut-être le médecin à évoquer un rhumatisme inflammatoire. Le diagnostic sera étayé par la mise en évidence sur les cellules du malade d'un antigène, qui reflète l'existence d'un gène, responsable de la production de l'antigène.

Pour Muyengo (1998, p. 54), la médecine prédictive ne s'applique guère aux maladies héréditaires ou anomalies génétiques au sens strict et usuel du terme, l'hémophilie, par exemple. Son champ d'application serait plutôt les maladies polygéniques ou multifactorielles, dont la probabilité de transmission héréditaire est relativement faible, et qui sont liées à des facteurs extérieurs indépendants de l'hérédité, l'alimentation, par exemple, tout au moins en l'état actuel des connaissances. Les maladies cardio-vasculaires comme l'hypertension artérielle ou le diabète, seraient concernées au premier chef, d'autant qu'il s'agit d'importants problèmes de santé publique.

On sait déjà étudier l'acide désoxyribonucléique (ADN) sur des globules blancs prélevés par une prise de sang. Dans certains cas, il est possible de se contenter de détecter une substance, si celle-ci reflète fidèlement la présence du gène étudié. Parfois même, un simple critère physique est requis. C'est ainsi qu'une méthode de calcul portant sur le poids, la taille et la courbe de croissance d'un enfant permet d'obtenir un indicateur prédictif d'une obésité à l'âge adulte, particulièrement intéressant en présence d'antécédents familiaux.

Le principe général de la médecine prédictive est de renseigner un sujet actuellement en bonne santé, ou les parents d'un enfant, sur l'existence d'un risque génétique. Dans ce genre de situation, l'attention est attirée par l'existence de cas similaires dans la famille. Un autre signal possible est la présence de facteurs de risques classiques, le tabagisme, par exemple, reposant sur des données statistiques et non pas sur une étude génétique individuelle. Le plus souvent, la prédiction est constituée d'un chiffre exprimant la probabilité que la maladie se développe.

L'objectif final de la médecine prédictive n'est pas véritablement de prévoir une maladie, mais de proposer au consultant des mesures préventives, diététiques par exemple, visant à réduire sa probabilité d'apparition. Quand la recherche de gènes délétères est négative, le résultat final de la médecine prédictive est de rassurer le sujet.

Cependant, quand une maladie est sévère, a fortiori mortelle et qu'elle n'a pas encore de traitement préventif connu, la sérénité des personnes déclarées indemnes n'est obtenue qu'au prix d'une angoisse majeure et prolongée chez celles qui se découvrent porteuses des gènes anormaux. C'est pourquoi on considère habituellement que l'application de la médecine prédictive à ce type de maladie est contraire à l'éthique médicale. Il est à noter que cette forme de médecine sera longuement développée au cinquième chapitre de cette dissertation doctorale, particulièrement dans la partie relative aux diagnostics préimplantatoire et prénatal.

1.2.5. Promotion de la santé

Bury (1988, p. 85) et Bontemps et al. (2004, p. 81), définissent la promotion de la santé comme le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci. Cette démarche relève d'un concept définissant la santé comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut, d'une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins, et d'autre part, évoluer avec le milieu ou s'adapter à celui-ci. Selon ces auteurs, la santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie. Il s'agit d'un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. La promotion de la santé ne relève donc pas seulement du secteur sanitaire, elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être.

Cette acception met l'accent sur l'objectif qui est d'offrir à tous les individus les mêmes ressources et les mêmes possibilités pour se réaliser pleinement en étant en bonne santé. La promotion de la santé nécessite une action concertée de tous les acteurs aux niveaux national et local, en impliquant les intervenants dans les différents domaines socio-économiques, industriels et professionnels, lorsque la problématique de la santé se situe dans le champ du travail. Pour être efficace, la promotion de la santé nécessite un travail de médiation et de coordination, afin de tenir compte de la spécificité des pays, des régions et des cultures.

La promotion de la santé a été définie en cinq axes par la charte d'Ottawa de l'OMS (que cite Deschamps, 2001, p. 15) : établir une politique publique saine, servir de médiateur, renforcer l'action communautaire, développer les aptitudes personnelles et réorienter les services de santé.

La promotion de la santé implique le recours à des méthodes et approches diverses et complémentaires : éducation, communication, mesures législatives ou fiscales, changement dans l'organisation des soins, développement communautaire, etc. Nous sommes d'accord avec Green (1981, p. 121) lorsqu'il affirme qu'on peut considérer la promotion de la santé comme une combinaison de mesures de protection de la santé qui favorisent son amélioration ou son maintien, ainsi que le développement d'actions d'éducation pour la santé.

Au demeurant, elle peut être envisagée comme une stratégie qui établit un lien entre les gens et leur environnement, et qui prend en compte à la fois les choix individuels et les responsabilités de la société dans le but d'améliorer la santé. Elle a pour finalité principale de donner aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur santé et de l'améliorer.

En résumé, la promotion de la santé s'inscrit fondamentalement dans une logique de prévention en se situant en amont d'une chaîne qui va du bien-être à la maladie, en passant par le soin et la prise en charge.

1.3. Cadre théorique

Les positions doctrinales en psychiatrie sont nombreuses, mais elles peuvent être regroupées en quatre tendances : les théories organo-mécanistes, les théories psycho-dynamiques de l'inconscient pathogène, les théories socio-psycho-géniques des facteurs du milieu et les théories organogéniques dynamistes (Diongo, 2020, pp. 7-9) :

a. Théorie organo-mécanistes ou biomédicales

Les théories organo-mécanistes ou tout simplement médicales, sont des théories qui considèrent les maladies mentales comme ayant une étiologie organique, en sens que le schème étiopathogénique qu'elles proposent ou postulent, consiste à réduire les maladies mentales à des phénomènes élémentaires directement engendrés par des lésions cérébrales.

L'exemple typique de cette interprétation théorique est fourni par les rapports de délire et de l'hallucination. Le délire est basé sur l'hallucination causée par l'excitation mécanique du centre sensoriel. Le propre de ces théories est donc de considérer que les symptômes sont des produits mécaniques des lésions des centres fonctionnels. Les avantages de ces théories sont doubles :

- La maladie mentale y est conçue comme l'effet d'un processus cérébral. Ce qui permet de la considérer avec l'observation clinique, comme une maladie ou un accident pathologique au sens vrai et médical du terme ;

- Cette conception répond à la nature intime du trouble mental qui se relève à l'analyse comme une anomalie foncière.

Les difficultés : Sont celles que lui apposent le sens et la psychogenèse des symptômes de certaines maladies mentales comme la psychose réactionnelle, l'influence des situations et des conflits, etc.

Le danger est de mécaniser la maladie mentale et de la soustraire pratiquement à toute tentative de compréhension psychologique du clinicien et tout effort du psychothérapeute.

b. Théories psycho-dynamiques de l'inconscient pathogène ou psychanalytiques

Toute l'oeuvre de Freud, tout le corps de doctrine qu'il a édifié et son école psychanalytique a développé, constitue une théorie psychogénique des névroses envisagées comme l'effet des forces inconscientes qui peu à peu s'est appliquée aux psychoses. Le modèle théorique qui définit ce mouvement doctrinal est presque le même et qu'il tient aux deux points essentiels :

- L'inconscient représente un système des forces affectives refoulées qui ne se manifestent cliniquement que par une distorsion symbolique de leur sens comme les symptômes névrotique et obsessionnel, idées fixes, délire, hallucination, trouble de la conscience, etc.

- La formation de la pensée du rêve constitue le modèle des mécanismes psychopathologiques : l'inconscient est constitué par des forces instinctives (ça) ou répressives (sur-moi) qui ont au cours du premier développement libidinal de l'enfant lors de ses premiers relations objectales, formés des systèmes affectifs tel que les complexes de frustration, d'oedipe, de castration, etc. C'est le conflit de ces forces inconscientes avec le moi et la réalité qui détermine les maladies mentales.

Les avantages de cette position doctrinale sont dans sa perspective optimiste et thérapeutique car, ceux qui dépendent des relations sociales, fussent-elles originales et peuvent être modifiées par la relation psychothérapique.

Les difficultés auxquelles se heurte cette conception, tiennent au fait que la maladie mentale en général, ou si l'on veut tout le champ de la psychiatrie, ne peut être conçu hors de la pathologie organique héréditaire ou acquise, qui en conditionne manifestement certaines formes typiques.

Le danger de ces théories est de niveler par le bas toutes les formations et variations de l'existence normale et pathologique, sans se soucier de la forme structurale de la maladie mentale. Elle risque, elle aussi comme les théories psychogéniques des facteurs du milieu auxquelles elles s'apparentent, de nier la maladie comme telle.

Ainsi, la psychiatrie dynamique liée à la découverte de l'inconscient a constitué une réaction nécessaire contre le modèle mécaniste. Mais après avoir heureusement vivifiée la psychiatrie, elle a tendance à en entendre abusivement le champ en ramenant l'homme dit normal et le malade à un même dénominateur commun : l'inconscient. Il n'est peut-être exagéré de dire que la psychiatrie dynamique glisse facilement sur la pente d'un modèle en quelque sorte moyenâgeux et magique, celui qui identifie la maladie mentale à un mal extranaturel.

c. Théories socio-psycho-géniques des facteurs du milieu ou psychosociales ou sociogenèse

De tout temps, on a pensé que la folie a des causes morales et ces facteurs moraux qui sont recherchés dans les situations plus ou moins dramatiques de l'existence : émotions, événements sociaux, catastrophes, passions, déceptions sentimentales, deuils abandons, etc. Ces causes morales se réduisent toujours à un radical commun : le rôle pathogène des difficultés de l'existence. A ce mouvement, se rattachent les théories socio-géniques où la maladie est considérée comme un effet de la structure sociale et de la pression qu'elle exerce sur l'individu, c'est-à-dire une étiologie morale.

Les avantages de cette conception résident dans son caractère optimiste et pragmatique, puisqu'une telle interprétation de fait psychopathologique le soustrait pour ainsi dire radicalement à la désespérante perspective des maladies endogènes ou lésionnelles.

Les difficultés qu'elles rencontrent sont liées à l'exigence des faits comme l'hérédité, la constitution et la pathologie organique qui s'accommodent mal de cette psychiatrie fluide.

Le danger provient d'une confusion inextricable entre la notion de maladie mentale et les variations de la vie des relations, qui implique pour chacun de nous, une possibilité de création statistiquement anormale. C'est-à-dire, qu'elle risque de s'heurter à l'impossibilité de définir et de saisir la maladie mentale, qu'elle court même le risque de la nier. C'est bien cette négation de la psychiatrie, appelée antipsychiatrie que tend le culturalisme anthropologique avec risque de nier la psychiatrie et de nier toute possibilité d'organisation personnelle, toute autonomie relationnelle de l'homme avec son milieu.

d. Théories organo-géniques dynamistes 

Comme les théories mécanistes, les théories organo-géniques dynamistes ou biopsychosociales ou encore mixtes admettent, certes, un processus organique qui constitue le substratum héréditaire, congénital ou acquis des maladies mentales. Mais elles s'en différencient parce qu'elles ne font dépendre directement et mécaniquement les symptômes des lésions. Autrement dit, tout en admettant une action déterminante d'un trouble générateur cérébral ou plus généralement somatique, elle font jouer un rôle considérable à la dynamique des forces psychiques dans la structure, ou si l'on veut dans la constitution du tableau clinique et l'évolution des maladies mentales. En d'autres termes, les maladies mentales sont constituées par la désorganisation de l'être psychique à des niveaux divers. Cette désorganisation étant conditionnée par des facteurs organiques. Cette conception est impliquée dans de nombreuses conceptions modernes.

En conclusion, nous estimons que ces quatre positions doctrinales ne sont pas systématiquement tenues par les auteurs qui adoptent tel point de vue ou tel autre. Mais ce sont des positions de base des tendances doctrinales qui définissent assez bien pour chacun, l'esprit dans lequel il envisage les problèmes psychiatriques :

- Pour les tenants de la première position, la psychiatrie se confond purement et simplement avec la neurologie ;

- Pour les tenants de la deuxième et troisième position, malgré certaines réticences ou confusions, on peut dire qu'ils adoptent une sorte de position de négation : la psychiatrie n'a rien avoir avec la pathologie, la neurologie et les sciences de la nature ;

- Pour les tenants de la quatrième position, la psychiatrie est une pathologie somatique, qui est une branche des sciences médicales. Mais son objet est la désintégration des fonctions neuropsychiques de base et la psychiatrie a pour objet, la maladie mentale qui tient en étant conditionnée par un désordre cérébral et représente une régression plus totale de la vie de relation.C'est ainsi que cette étude se place sur la même ligne de conduite de cette dernière théorie.

1.4. Etudes antérieures

Les études sur l'itinéraire thérapeutique et accès aux soins en santé mentale ont été abordées par plusieurs chercheurs. Dans cette étude, nous présentons deux études qui abordent un problème semblable au notre.

a. Etude de Katho Tibenderana (2021)

Ce travail a porté sur la rechute chez les consommateurs des substances psychoactives pris en charge au centre neuropsychiatrique de Kisangani.

L'auteur s'est posé les questions ci-après :

- Quelles sont les causes des rechutes chez consommateurs des substances psychoactives pris en charge au Centre Neuropsychiatrique de Kisangani ?

- Quelles sont les techniques thérapeutiques utilisées par les agents de santé de ce Centre pour la prise en charge de ces consommateurs ?

Il a supposé que :

- La non observance des normes thérapeutiques par patient lui-même, le milieu social et les structures de socialisation (famille, communauté, etc.) seraient à la base des rechutes chez les patients consommateurs des substances psychoactives pris en charge au centre neuropsychiatrique de Kisangani ;

- Les techniques thérapeutiques utilisées par les agents de santé de ce centre pour la prise en charge de ces consommateurs seraient la chimiothérapie.

Il s'est fixé comme objectifs :

- De déterminer les causes de rechutes chez les patients consommateurs des substances psychoactives pris en charge au Centre Neuropsychiatrique de Kisangani ;

- Connaitre les techniques thérapeutiques utilisées par les agents de santé de ce Centre.

La population était constituée de deux groupes de sujets : le personnel du centre neuropsychiatrique de Kisangani et les garde-malades de patients consommateurs des substances psychoactives ayant connu des rechutes, actuellement internés dans ce centre. L'effectif de chaque groupe s'élève à 7 soignants et 7 garde-malades, à qui nous avons soumis deux questionnaires d'enquête, dont l'un était réservé aux agents de santé et l'autre, aux garde-malades.

Le dépouillement et le traitement des données ont été réalisés par l'analyse de contenu et par décompte des fréquences.

Il a abouti aux résultats selon lesquels le mauvais suivi de la famille, le mauvais suivi du traitement par le patient ou le refus de prendre les médicaments, le manque des moyens pour l'achat des médicaments, l'absence de suivi des patients à l'hôpital, la reprise de la consommation des SPA, l'influences des amis ou les mauvaises fréquentations, , le manque de détermination et les conflits entre les parents, les critiques du malade et de sa maladie par la famille et son entourage, les mauvaises conditions sanitaires de l'hôpital, le manque du personnel qualifié l'impuissance de la famille face au malade constituent les causes de rechutes auprès de ces malades quelques soient les recommandations, souvent moins suivies liées à la prise des médicaments, au respect des rendez-vous, à l'interdiction de la prise des SPA, du changement du milieu et des amis, de la continuité de la médication, de l'arrêt de la consommation des drogues, de l'abandon des mauvais amis et, de la mise à l'aise du patient.Ces résultats ont confirmé la première hypothèse et en partie la seconde hypothèse.

b. Etude de Erick Mukala Mayoyo, Willem van de Put, Sara Van Belle, Bibiane van Mierlo, Bart Criel (2015)

Leur étude est focalisée sur Intégration de la santé mentale dans les services de soins de santé primaires en République démocratique du Congo.

Ces auteurs se sont posé une question principale ci-après :

Comment assurer la pérennisation de soins de santé mentale dans un context fragile comme la RDC ?

Ils ont supposé qu'l serait possible d'intégrer la santé mentale dans les services de santé en RDC.

Ils se sont fixé les objectifs suivants :

- Intégration d'un programme d'offre de soins de santé mentale dans les services de soins de santé primaire du district de Lubero en République démocratique du Congo entre 2011 et 2015.

- Analyser l'accès et l'utilisation des services de santé mentale.

La population était constituée des habitants de la zone de santé de Lubero

Le dépouillement et le traitement des données ont été réalisés par l'analyse documentaire des textes normatifs venant du ministère de la santé publique ont permis d'analyser les résultats d'intégration.

Les résultats indiquent que 3 941 patients ayant un problème de santé mentale ont utilisé les soins offerts aux centres de santé et à l'hôpital du district entre 2012 et 2015. En 2015, le taux d'utilisation moyen des soins curatifs dans les centres de santé pour des problèmes de santé mentale était de 7 nouveaux cas pour 1 000 habitants par an.

La majorité de ces patients ont été pris en charge en ambulatoire, en première ligne de soin. Cette étude montre qu'il est possible d'intégrer la santé mentale dans les services de santé en RDCongo. Néanmoins, les grands problèmes en termes d'accès et d'utilisation des soins de base indiquent que la réussite d'une telle initiative d'intégration est tributaire de la qualité du système de santé en place et de l'implication d'un éventail d'acteurs sanitaires et non sanitaires, y compris des personnes clés au sein des communautés.

Ces études se ressemblent à la nôtre car elles portent toutes sur les itinéraires thérapeutiques et les difficultés liées aux soins en santé mentale. Mais elles se diffèrent de cette étude du fait de sa population, de ses hypothèses et objectifs, de l'année et du milieu où cette est menée.

DEUXIEME CHAPITRE:CADRE METHODOLOGIQUE

Ce chapitre se consacre à la présentation des milieux d'études et, à la démarche méthodologique suivie.

2.1. Présentation sommaire des milieux d'études

Le centre neuropsychiatrique de Kisangani et le centre médical Tolingana constituent les milieux de recherche pour cette étude.

2.1.2. Centre neuropsychiatrique de Kisangani

Le centre neuropsychiatrique de Kisangani est l'un des pavillons de l'hôpital général de référence de Kisangani. Il est connu sous le nom du Pavillon III. C'est dans ce centre que nous avons mené notre enquête en rapport avec la présente dissertation doctorale. Il est limité :

- Au Nord par l'intendance générale de l'université de Kisangani ;

- Au Sud par l'aéroport de Simi-simi ;

- A l'Est par l'Institut supérieur de commerce et ;

- A l'Ouest par les habitations des particuliers et le nouvel hôpital général en construction.

Ce centre tire son origine de la prison centrale de Kisangani vers les années

1940. Consécutivement à l'enregistrement croissant de manifestations des troubles chez certains détenus. Raison pour laquelle les cellules pour aliénés furent créées afin d'y héberger les détenus manifestant des troubles mentaux. Ces asiles ont été successivement supervisés par les Docteurs Courtois, Vanneur, Del piano et Decklerk.

L'évolution historique de ce centre se subdivise en deux périodes caractérisées par des idées et des conceptions différentes. La première va de sa création jusqu'à 1970.

L'administration coloniale construit durant la première période le centre neuropsychiatrique, lieu dans lequel furent internés les malades mentaux et tous ceux qui étaient atteints des maladies contagieuses.

L'année 1970 marque le début de la seconde période qui a vu le Docteur Bazinga accéder au poste de Médecin Directeur de l'hôpital général de Kisangani. Après avoir déploré le mauvais traitement dont étaient victimes les malades mentaux, il s'est mis à réorganiser le centre sur le plan administratif, technique et thérapeutique, donnant ainsi une nouvelle orientation à cette institution.

Peu après, ce Médecin fut muté à Goma (1974). Un infirmier supervisa alors le centre jusqu'en Février 2004, ce dernier fut succédé par deux autres infirmiers soit de 2004 jusqu'à la fin de l'année 2006. Actuellement le centre est supervisé par un Médecin, responsable des services internes de l'hôpital général de référence de Kisangani.

Il sied de souligner que la République Démocratique du Congo dispose de cinq centres neuropsychiatriques qui sont :

- Le centre neuro-psychopathologique de Kinshasa (CNPP) ;

- Le centre neuropsychiatrique de Katwambi au Kasai occidental ;

- Le centre de santé mentale de Goma ;

- Le centre neuropsychiatrique de Bukavu et ;

- Le centre neuropsychiatrique de Kisangani.

A sa création, ce centre avait pour objectif d'interner les malades mentaux et tous ceux qui étaient abandonnés par la société. Au fil du temps, le centre a revu ses objectifs, c'est-à-dire qu'il a quitté l'état d'asile pour devenir une institution psychiatrique où l'on vise à prendre en charge et à intégrer dans la vie sociale les personnes souffrant des troubles mentaux en utilisant la chimiothérapie et la psychothérapie. Malheureusement cette dernière thérapie n'est plus utilisée. Est attaché au centre neuropsychiatrique de Kisangani un Lazaret dans lequel les malades tuberculeux et lépreux sont hospitalisés.

En ce qui concerne sa structure organisationnelle, le centre neuropsychiatrique de Kisangani fonctionne avec 7 agents de santé.

2.1.2. Centre médical Tolingana

Le centre de santé Tolingana est centre à vocation psychiatrique. Il prend en charge les malades en soins de santé primaires. Situé dans l'air de santé Tshopo1 communément appelé Centre Gloria, dans la zone de santé de la Tshopo.

Ce centre est créé en 2017 pour soigner les malades hospitalisés et en ambulatoire sur la 2è Avenir Tshopo n°54.Il est limité:

- Au nord : par le centre Tuungane;

- Au sud : par le Service de voirie provinciale de Kisangani;

- A l'Est : par l'hôpital général de la Tshopo;

- A l'Ouest : par le centre de santé Gloria Tshopo1.

Il est compose :

- D'un Médecin superviseur;

- Des trois infirmiers gradués;

- D'un garçon de salle ou technicien de surface.

Le centre a comme projets de :

- Chercher un endroit pour construire son propre site;

- Créer une pharmacie;

- Engager un psychologue clinicien ;

- Organiser la formation du personnel;

- Ouvrir le contact avec le PAM; etc.

2.2. Méthodologie suivie

Nous parlons de la population d'étude, de l'échantillon, de la méthode et de la technique de collecte des données, du dépouillement et du traitement des données.

a. Population d'étude

Selon Campenhoudt (2011, p.147), le concept population doit être compris dans son sens le plus large : celui d'ensemble d'éléments constituant un tout (entreprise, livre, élève, article, club, etc.).

Lamoureux (2006, p.169) définit la population comme un ensemble de tous les éléments auxquels on espère généraliser les résultats d'une recherche.

Nous pensons que la population est un ensemble d'individus, d'objets, etc., ayant des caractéristiques communes et sur lesquels portent une recherche.

Ainsi, la population de cette étude est constituéetous le personnel de santé (Médecin et infirmier : 9) du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana de Kisangani et de 15 patients internés dans ces deux centres. Ces sujets sont répartis dans les tableaux ci-après:

En ce qui concerne les agents de la santé, leur répartition se présente comme suit :

Tableau 1 : Répartition des sujets par sexe

Sexe

F

Masculin

7

Féminin

2

Total

9

Ce tableau montre que 7 sujets sont du sexe masculin et, 2 sujets sont du sexe féminin. Par niveau d'études, voici leur répartition:

Tableau 2 : Répartition des sujets par niveau d'études

Niveau d'études

F

Médecin

2

A0 ou Licencié en sciences infirmières

1

A1 ou Gradué en sciences infirmières

2

A2 en sciences infirmières

3

A3 en sciences infirmières

1

Total

9

Il ressort de ce tableau 3 sujets sont des infirmiers A2, 2 sujets sont respectivement des infirmiers A1 et des médecins et, 1 sujetest successivement infirmiers A3 et infirmiers A0.

La répartition des patients se présente comme suit :

b. Méthode et Technique de collecte des données

Dans cette recherche, une méthode et une technique ont étés utilisées comme instruments pour collecter les données.

a. Méthode

La méthode est d'après Angers, cité par Loosa (2015 p.17), une démarche scientifique adoptée pour arriver à la découverte de la vérité.

Pour Grawitz (2004, p.360), la méthode est l'ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit.

Pour récolter les données de cette recherche, nous avons fait usage de la méthode d'enquête.

Pour Tavis et Wade cités par Muke (2011, p54), la méthode d'enquête consiste à interroger les gens sur les aspects d'eux- mêmes qu'ils sont en mesure de décrire comme leurs expériences, leurs attitudes et leurs opinions.

Cette méthode nous a permis d'obtenir les points de vue du personnel soignant et des patients internés au centre neuropsychiatrique de Kisangani et au centre de santé Tolingana de Kisangani.

b. Technique

Une technique est, d'après le dictionnaire encyclopédique (2000), un moyen ou un ensemble de moyens adaptés à une fin.

Elle est un procédé particulier utilisé pour mener à bonne fin une opération concrète visant à fabriquer un objet matériel ou immatériel.

Pour Rwigamba (2001, p.16), une technique est définie comme étant l'ensemble des moyens et procédés qui permettent au chercheur de rassembler des données et des informations sur son sujet de recherche.

Pour réaliser ce travail de recherche, nous avons fait recours principalement à la technique d'enquête par questionnaire.

Cette technique, mentionnent Chiglione et Matalon (1978, p.94) est un instrument rigoureusement standardisé dans le texte des questions et dans leur ordre.

Cette technique nous a permis de collecter les informations auprès des sujets.

L'avantage de cet instrument de recherche se justifie par le fait qu'il permet au chercheur de recueillir le plus d'informations possibles, la rapidité dans la récolte des données ; mais son application est difficile.

Dans cette étude, l'administration du questionnaire d'enquête a été précédée par une pré-enquête afin de bien appréhender cette étude, et par un pré-test sur 2 sujets. Ce qui nous a permis de reformuler certaines questions de cette recherche.

L'administration de ce questionnaire s'est déroulé en Août 2023 par administration directe et indirecte,  c'est-à-dire d'une part, nous remettions le questionnaire à chaque enquêté, qui répondait et notait les réponses et d'autre part, nous lisions les questions aux enquêtés et notions leurs réponses.

A cet effet, trois types de questions existent : ouverte, fermée et d'échelle :

- Les questions ouvertes permettent à l'enquêté de répondre en toute liberté aux différents items du questionnaire ;

- Les questions fermées sont celles où le répondant choisis ses réponses parmi celles déjà engagées par l'enquêteur ;

- Les questions d'échelles sont celles où plusieurs éventails sont proposés au sujet.

Dans ce travail, nous avons eu à faire:

- Pour les patients: à 6 questions dont une fermée et 5 ouvertes;

- Pour les agents de santé : à 6 questions éclatées à 7 sous-questions dont une fermée et 5 ouvertes;

Toutes ces questions sont regroupées dans deux tableaux autour de deux thèmes. Le tableau ci-dessous présente la répartition des questions des agents de santé par thème.

Tableau 5: Répartition des questions par thème

Thèmes

N° questions

Total

Méthode thérapeutique

1, 3 et 6

3

Niveau de connaissance

2, 4, 5a et 5b

4

Total

-

7

Ce tableau montre qu'il y a 3 questions pour le premier thème et, 4 questions pour le second thème.

c. Dépouillement et Traitement des données

Le dépouillement des données est une opération qui consiste à rendre les données récoltées exploitables, c'est-à-dire compréhensibles et intelligibles (Javeau, 1970, p. 139). Les données recueillies à l'aide de ce questionnaire ont été dépouillées de deux manières : pour les questions fermées, nous avons eu à faire au décompte des fréquences.  Quant aux questions ouvertes, nous avons recouru à l'analyse de contenu.

Dans cette recherche, nous avons eu à faire à l'analyse qualitative qui a débouché par la suite sur l'analyse quantitative.

Ces analyses sont fonction de l'objectif de l'étude et ont été réalisées selon les étapes suivantes :

- Première étape : choix des catégories : cette première étape a consisté à déterminer les catégories des réponses avancées par les sujets. Elle se réalise à travers deux niveaux :

· Formulation des catégories : dans cette recherche, nous avons formé nous-mêmes les catégories à partir du dénombrement des avis des enquêtés qui ont une idée commune sur une question pour faire partie d'une même catégorie ;

· Caractéristiques des catégories : nous présentons ci-dessous les qualités techniques des catégories des réponses formées et retenues dans cette étude :

§ Elles sont exhaustives, c'est-à-dire que l'ensemble du contenu que l'on a décidé de classer doit l'être en entier ;

§ Elles sont exclusives, les mêmes éléments ne doivent pas pouvoir appartenir à plusieurs catégories ;

§ Elles sont objectives, celles-ci signifient que les caractéristiques de la catégorie doivent être suffisamment claires pour que différents codeurs classent les divers éléments du contenu dans les mêmes catégories ;

§ Elles sont pertinentes, en rapport à la fois avec l'objectif poursuivi et le contenu que l'on traite.

- Deuxième étape : quantification du contenu : Il était question dans cette étape de déterminer la quantification du contenu. Il y a trois sortes d'unités de quantification dans l'analyse d'un contenu :

· Unité d'enregistrement : c'est le segment qui détermine le contenu que l'on caractérise, en le plaçant dans une catégorie donnée. Dans cette étude, les sens des réponses avancées par les répondants ont permis de déterminer les unités d'enregistrement ;

· Unité de contexte : c'est le plus large des segments de contenu auquel on se réfère pour comprendre l'unité d'enregistrement. Il s'agit ici du thème ;

· Unité de numérisation : l'unité de numérisation concerne la façon de mesurer les divers morceaux obtenus par l'unité d'enregistrement. Il est question dans cette phase de déterminer le nombre de fois que chaque unité d'enregistrement a été observée.

Globalement, dans ces étapes de l'analyse de contenu, nous avons dégagé premièrement les différentes catégories des réponses en fonction des idées communes données par les sujets sur une question et de déterminer secondairement, les unités d'enregistrement pour chaque catégorie. Ces unités ont débouché sur les unités de numérisation par la détermination des effectifs.

Après le dépouillement des réponses données par les sujets au questionnaire, nous avons procédé à leur traitement. Les fréquences obtenues n'ont pas été transformées en pourcentages du fait que nous étions en face de deux échantillons dont chacun était inférieur à 30 sujets.

TROISIEME CHAPITRE : RESULTATS DE LA RECHERCHE

Dans le présent chapitre, nous présentons, analysons et discutons les résultats de cette étude.

3.1 Présentation et analyse des résultats

Dans cette partie, nous présentons et analysons les résultats obtenus après application de deux questionnaires utilisé pour récolter les données de ce travail.

a. Résultats des agents de santé

La première question était de savoir la durée d'exercice du métier par les agents de santé dont les résultats se présentent de la manière suivante :

Tableau 8 : Ancienneté des sujets dans la prise en charge des maladies mentales

Réactions des sujets

F

1an à 5 ans

4

5ans à 10ans

2

10ans à 15ans

2

15ans à 20ans

1

Total

9

De ce tableau, il ressort que  4 sujets ont fait respectivement un an à 5ans, 2 sujets ont déjà fait de 5ans à 10ans de service, 2 sujetsont déjàfait 10ans à 15ans et 1 sujeta déjà fait de 15ans à 20ans de service.

La deuxième question concerne la procédure de réception des malades, les 22 réponses des sujets sont reparties dans le tableau ci-après :

Tableau 9:Itinéraire thérapeutique des sujets

Réactions des sujets

F

Identification

7

Examen physique

3

Diagnostic

3

Modalités de prise en charge

7

Examens paracliniques

2

Il ressort de ce tableau que 7 réponses des agents procèdent respectivement identifier le patient et définir les modalités de prise en charge, 3 réponses des agents font respectivement l'examen physique du patient et établis un diagnostic et, 2 réponses des agents recommandent les examens paracliniques.

La troisième question concerne la méthode thérapeutique utilisée pour traiter les maladies mentales, les 10 réponses des sujets sont placées dans le tableau ci-après :

Tableau 10 : Méthodesthérapeutiques utilisées lors de la prise en charge

Réponses des sujets

f

Chimiothérapie

9

Thérapie psychosociale

1

Ce tableau ressort que 9 réponses des sujets font recours à la chimiothérapie pour soigner les malades et, une réponse du sujetutilise la thérapie psychosociale.

La quatrième question concerne les sortes des maladies mentales traitées ces hôpitaux, les 28 réponses des sujets sont consignéesdans le tableau ci-après :

Tableau 11 : Maladies traitées dans ces hôpitaux

Réactions des sujets

F

Dépression

5

Méningite

2

Toxicomanie

4

Schizophrénie

2

Psychose

7

Névrose

2

Mutisme

1

Trouble bipolaire

2

Manie

1

Epilepsie

2

Il se dégage de ce tableau que 7 réponses des sujets citent la psychose, 5 réponses des sujets parlent de dépression, 4 réponses des sujets évoquent la toxicomanie, 2 réponses des sujets citent successivement l'épilepsie, le trouble bipolaire, la névrose, la schizophrénie et la méningite, une réponse des sujets parlent successivement de la manie et du mutisme.

La première partie de la cinquième question concerne la collégialité ou l'interdisciplinarité pour traiter les maladies mentales. Tous ces sujets sont d'accord qu'ils souhaitent travailler avec une autre personne.

La sous-question 5b identifie les spécialistes qui peuvent travailler en collégialité. Les 10 réponses sont reparties dans le tableau ci-après :

Tableau 12 : Spécialistes dans l'équipe thérapeutique

Réponses des sujets

f

Psychologue clinicien

9

Biologiste ou laborantin

1

Il se dégage de ce tableau que 9 réponses des sujets citent le psychologue clinicien et, une réponse des sujets parle de laborantin.

La sixième question concerne les insuffisances à combler au sein des différents centres, les 35 réponses des sujets sont consignéesdans le tableau ci-après :

Tableau 13 : Insuffisances à combler pour une bonne prise en charge patients

Réactions des sujets

F

Psychologue clinicien

9

Biologiste ou laborantin

5

Plombier

2

Pharmacie

7

Equipement

3

Matériels

5

Psychiatre

2

Neurologue

2

Ce tableau atteste que 9 réponses des sujets citent le psychologue clinicien, 7 réponses des sujets parlent du pharmacien, 5 réponses des sujets citent successivement le laborantin et les matériels, 3 réponses des sujets parlent des équipements et, 2 réponses des sujets évoquent respectivement le neurologue, le psychiatre et le plombier.

b. Résultats des patients

La première question est en rapport avec l'interprétation que donne le patient ou son entourage lors du déclanchement de la maladie en vue de donner un premier secours, les 16 réponses des sujets sont reparties dans le tableau suivant :

Tableau 14 : Interprétation de maladie mentale par le malade ou son entourage

Réponses des sujets

F

Agitation

4

Sorcellerie

2

Malaria

2

Epilepsie

1

Consommation des drogues

4

Dépression

2

 
 

Total

15

De ce tableau, il ressort que 4 réponses des sujets évoquent respectivement la consommation des drogues et l'agitation, 2 réponses des sujets citent successivement la dépression, une réponse des sujets cite l'épilepsie.

La deuxième question est en rapport avec le premier lieu de secours du patient, les 15 réponses des sujets sont consignées dans le tableau suivant :

Tableau 15 : Premier lieu de recours du patient

Réactions des sujets

F

Eglise

4

Hôpital

11

 
 

Total

15

Il se dégage de ce tableau que  4 réponses des patients citent l'église comme lieu de secours après le déclanchement du trouble et, 11 réponses des patients citent l'hôpital.

La troisième question est en rapport avec la motivation des patients à se diriger vers les soins hospitaliers, les 15 réponses des patients sont reparties dans le tableau suivant :

Tableau 16 : Motivation des sujets aux soins hospitaliers.

Réponses des sujets

F

Avoir les soins appropriés

13

Echec du premier lieu de secours

2

Total

15

Ce tableau montre que 13 réponses des patients parlent des soins appropriés et, 2 réponses des sujets citent l'échec du premier lieu de secours.

La quatrième question est en rapport avec la perception des soins de santé mentale, tous les sujets ont affirmé que ces soins sont bons.

La cinquième question est en rapport le mode d'information de l'existence des soins de santé mentale ; les 15 réponses des sujets sont consignées dans le tableau suivant :

Tableau 17 : Mode d'information de l'existence des soins de santé mentale

Réponses des sujets

F

Entourage

11

Recommandation du Pasteur

4

Total

15

Il ressort de ce tableau que  11 réponses des sujets évoquent leur entourage et, 4 réponses des patients citent leurs pasteurs.

La quatrième question est en rapport avec la recommandation des patients à leurs homologues qui sont traités dans d'autres lieux. Tous les sujets leur recommandent de venir en soins de santé mentale.

3.2. Interprétation des résultats

Cette partie consiste à donner une compréhension claire des résultats de notre étude.

Les résultats du personnel soignant de cette étude montrent que la méthode chimio-thérapeutique est la plus utilisée pour les soins de santé mentale, cependant il y a absence d'autres prestataires pour des soins efficaces, notamment le psychologue clinicien.Les étapes de l'itinéraire thérapeutique pour prise en charge des malades ne sont pas respectées, car celle-ci doit être holistique. Ces résultats pourraient trouver des explications dans l'absence du psychologue clinicien et dans les spécialistes des agents oeuvrant dans ces deux centres de santé qui sont des médecins et des infirmiers non psychiatres.

Les résultats des malades montrent une compréhension ambigüe de la maladie mentale. Pour preuve, certains d'entre-deux ne consultent quelorsque la maladie se manifeste cliniquement, avec un pré-diagnostic ou par la recommandation de leur entourage.

Ces résultats s'expliqueraient par le fait qu'à Kisangani, il y a manque d'études sur les itinéraires thérapeutiques et l'accès en soins de santé mentale, qui se traduit par une difficulté à adapter l'offre de soins aux personnes souffrant des troubles mentaux, par l'absence d'un personnel qualifié, le manque d'infrastructures adéquates, des matériels et équipements, etc.

CONCLUSION

Ce travail a porté sur l'itinéraire thérapeutique et accès aux soins de santé mentale: enquête menée au centre neuropsychiatrique et au centre médical Tolingana à Kisangani.

Nous nous sommes posé les questions suivantes :

- Quelle est la méthode thérapeutique les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana utilisent-t-il pour traiter les maladies mentales à Kisangani ?

- Les patients, respectent-t-ils les étapes requises pour l'accès en soins de santé mentale de qualité ?

Nous avons émis les hypothèses selon lesquelles :

- Les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana utiliseraient la chimiothérapie pour traiter les maladies mentales à Kisangani.

- les ne respecteraient pas les étapes requises pour l'accès de soins de santé mentale.

Nous nous sommes assigné comme objectifs de :

- Identifier la méthode thérapeutique utilisée par les corps soignants de ces centres pour la prise en charge des malades mentaux du centre neuropsychiatrique  et du centre de santé Tolingana de Kisangani;

- Vérifier les étapes du parcours d'accès aux soins de santé mentale par les patients.

La population de cette étude est constituée de deux groupes de sujets : le personnel de santé (Médecin et infirmier : 9 sujets) et 15 patientsà qui un questionnaire d'enquête a été administré. Le recensement exhaustif est utilisé comme technique d'échantillonnage.

Le dépouillement et le traitement des données sont réalisés par l'analyse de contenu et par le décompte des fréquences. Ces fréquences n'ont pas été transformées en pourcentage du fait que nous étions en face d'une de deux échantillons inférieurs à 30 sujets.

Les résultats du personnel soignant de cette étude montrent que la méthode chimio-thérapeutique est la plus utilisée pour les soins de santé mentale, cependant il y a absence d'autres prestataires pour des soins efficaces, notamment le psychologue clinicien.

Les étapes de l'itinéraire thérapeutique pour l'accès en soins de santé mentale sont respectées par les patients.

Ces résultats confirment notre première hypothèse et partiellement notre seconde hypothèse.

En ces mots, nous ne prétendons pas avoir recueilli toutes les informations possibles à cette thématique. Voilà pourquoi, nous souhaitons à d'autres chercheurs qui viendront après nous d'apporter plus d'éclaircissement en cherchant par exemple l'intersession du psychologue clinicien dans les soins de santé mentale à Kisangani.

DOCUMENTS CONSULTES

Bardin, L. (1977). Analyse de contenu. PUF.

Beauchesne, H. (1986). Histoire de la psychopathologie. PUF.

Diongo, O. (2020). Psychanalyse et Psychiatrie. Cours inédit L1 psychologie. FPSE.

Erick Mukala Mayoyo, Willem van de Put, Sara Van Belle, Bibiane van Mierlo, Bart Criel (2021). Intégration de la santé mentale dans les services de soins de santé primaires en République démocratique du Congo. Pp. 44-53.

Ey, H. (1974). Manuel de psychiatrie. Masson et Cie.

Famoussa, S. (2000). Etude des itinéraires thérapeutiques reliés aux soins de médecine traditionnelle au sein des ménages de la commune V du district de Bamako, Mali : cas du quartier de Sabalibougou. Mémoire publié en psychologie Clinique. Université de Bamako.

Grand dictionnaire de la psychologie (1991). Larousse.

https://www.africmemoire.com/part.3-chap-i-generalites-2033.html. Consulté le 24/7/2023 à 4h30.

https://www.cairn.info/revue-psychotherapies-2006-3-page-167.htm Consulté le 3/9/2023 à 22h.

https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2021-1-page-77.htm, Consulté le 24/7/2023 à 4h20.

https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2021-1-page-77.htm. Consulté le 22/ 7/2023 à 17h.

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/multimedia/table/trois-niveaux-de-pr%C3%A9vention Consulté le 4/9/2023 à 16h23.

https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/sante-mentale/obtenir-aide-en-sante-mentale/soins-services-etapes-sante-mentale. Consulté le 4/9/2023 09h.

   https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response. Consulté le 9/ 05/2023 à 14h30.

Katho, T. (2021). Rechute chez les consommateurs de substances psychoactives pris en charge au centre neuropsychiatrique de Kisangani. Mémoire inédit en psychologie Clinique. FPSE.

Lodza, K. (2009). Conception et thérapie des maladies mentales chez le Bale du territoire de Djugu. Mémoire inédit en psychologie. Mémoire inédit en psychologie Clinique FPSE.

Sillamy, N. (1999). Dictionnaire de psychologie. Larousse.

Tibamwenda, B. (2018). Construction de tests. Cours inédit G2 psychologie. FPSE.

Vetter, J. (1969). Langage et maladies mentales. Paris XVII.

www.journal.psy.ulaval.ca : Représentations culturelles des troubles de santé mentale. Consulté le 23/6/2022 à 12h.

TABLE DES MATIERES

DEDICACE................................................................................................i

REMERCIEMENTS....................................................................................ii

RESUME...................................................................................................iii

SUMMARY.........................................................................................iv

INTRODUCTION 1

PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LA SANTE MENTALE 4

1.1. Définition des concepts 4

1.1.1. Itinéraire thérapeutique 4

1.1.2. Thérapie 4

1.2. Cadre conceptuel de l'étude 5

1.2.1. Itinéraire thérapeutique psychologique 5

1.2.2. Types de thérapies 7

a. Thérapies biologiques 7

a.1. Electrochoc ou sismothérapie 7

a.2. Cure de Sakel 7

a.3. Hydrothérapie 7

b. Psychothérapies 8

1. Thérapie de maternage 8

2. Thérapie de rééducation 8

3. Thérapie collective 8

4. Sociothérapie 9

5. Ergothérapie 9

6. Thérapie directive 9

7. Thérapie évocative 10

8. Immersion 10

9. Thérapie assertive 10

10. Psychothérapie de soutien 10

11. Thérapie d'acceptation et engagement 11

12. Thérapie de motivation 11

c. Médecine des guérisseurs traditionnelles et psychiatrie moderne 11

1.2.3. Prévention en soins de santé mentale 13

1. Prévention primaire 14

2. Prévention secondaire 15

3. Prévention tertiaire 16

4. Prévention quaternaire 16

1.2.4. Sortes de medécine 18

a. Médecine curative 18

b. Médecine préventive 19

c. Médecine éducative 21

d. Médecine prédictive 22

1.2.5. Promotion de la santé 24

1.3. Cadre théorique 25

a. Théorie organo-mécanistes ou biomédicales 25

b. Théories psycho-dynamiques de l'inconscient pathogène ou psychanalytiques 26

c. Théories socio-psycho-géniques des facteurs du milieu ou psychosociales ou sociogenèse 27

d. Théories organo-géniques dynamistes 28

1.4. Etudes antérieures 29

a. Etude de Katho Tibenderana (2021) 29

b. Etude de Erick Mukala Mayoyo, Willem van de Put, Sara Van Belle, Bibiane van Mierlo, Bart Criel (2015) 31

DEUXIEME CHAPITRE: CADRE METHODOLOGIQUE 33

2.1. Présentation sommaire des milieux d'études 33

2.1.2. Centre neuropsychiatrique de Kisangani 33

2.1.2. Centre médical Tolingana 35

2.2. Méthodologie suivie 35

a. Population d'étude 36

b. Méthode et Technique de collecte des données 37

a. Méthode 37

b. Technique 38

c. Dépouillement et Traitement des données 39

TROISIEME CHAPITRE : RESULTATS DE LA RECHERCHE 42

3.1 Présentation et analyse des résultats 42

a. Résultats des agents de santé 42

b. Résultats des patients..................................................................43

3.2. Interprétation des résultats 46

CONCLUSION 47

DOCUMENTS CONSULTES 49






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme