INTRODUCTION
L'itinéraire thérapeutique étant une
succession des recours aux soins du début jusqu'à la fin de la
maladie, ce parcours de soins désigne donc la succession
d'étapes par lesquelles l'individu peut se faire soigner.
Dans le cadre du dispositif de santé publique dit
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS que cite le
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/parcours-de-soins),
ce parcours du patient doit, sous peine de pénalités
financières, être coordonné à partir
d'une consultation auprès d'un médecin généraliste,
déclaré comme médecin traitant, ou par un professionnel de
santé à accès direct. Ce parcours de soins n'a
donc pas de dimension territoriale dans le système de santé
publique où il relève de l'adressage administratif chez des
professionnels de santé.
Renforcer les soins en santé mentale, c'est
protéger et promouvoir le bien-être mental de tous, cela suppose
que les besoins des personnes qui souffrent de troubles mentaux sont
satisfaits et que ces soins sont dispensés à l'échelle de
la communauté du fait de son accessibilité. Ces soins de
santé mentale, dispensés à l'échelle de la
communauté devraient l'être dans le cadre d'un réseau de
services étroitement liés, comprenant : des services de
santé mentale intégrés aux services de santé
généraux, habituellement proposés dans des hôpitaux
généraux en collaboration avec des prestataires de soins de
santé primaire non spécialisés ; des services de
santé mentale proposés à l'échelle de la
communauté, qui peuvent faire intervenir des équipes et centres
de santé mentale communautaire, des services de réadaptation
psychosociale, des services d'entraide et des services de soutien à
l'autonomie ; et des services de santé mentale proposés dans
le cadre de services sociaux et dans des contextes non sanitaires, comme les
services de protection de l'enfance, les services de santé scolaires et
les services carcéraux.
En Afrique, au vu des lacunes majeures constatées dans
la prise en charge des problèmes de santé mentale, les pays
africains doivent trouver des moyens innovants de diversifier et d'intensifier
la prise en charge de ces problèmes, par exemple par des services de
soutien psychologique non spécialisés ou d'entraide
numérique (
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-health-strengthening-our-response).
Dans ce sens, le suivi de la part du corps soignant en
santé mentale doit respecter le patient et son entourage afin qu'il
bénéficie des soins de santé de qualités,
étant confronté à des graves difficultés
sociales.
En République Démocratique du Congo en
général, le manque d'étude sur les itinéraires
thérapeutiques et l'accès en soins de santé mentale, se
traduit par une difficulté à adapter l'offre de soins disponible
à la réalité des personnes souffrants des troubles
mentaux.
En province de la Tshopo et à Kisangani en particulier,
cette situation limite la compréhension del'itinéraire
thérapeutique par le corps soignant pour un travail en équipe et
sur l'accès en soins de santé mentale par les patients.
Lors de notre stage des fins de cycle et d'études, nous
avons observé nombreuses difficultés lorsque nous
échangions avec les agents de santé des centres
neuropsychiatrique et Tolingana de Kisangani par rapport au sens du concept
itinéraire thérapeutique et l'absence des psychologues
cliniciens. Voilà pourquoi, notre attention a été
portée aux questions suivantes :
- Quelle est la méthode thérapeutique que les
corps soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana
utilisent-t-il pour traiter les maladies mentales à Kisangani ?
- Les patients, respectent-t-ils les étapes requises
pour l'accès de soins de santé mentale de qualité ?
Suivant cette problématique et les questions de
recherche ci-haut, nous avons émis les hypothèses selon
lesquelles :
- Les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du
centre de medical Tolingana utiliseraient la chimiothérapie pour
traiter les maladies mentales à Kisangani.
- Ces patients ne respecteraient pas les étapes
requises d'accès en soins de santé mentale.
Suivant ces questions de recherche et les hypothèses
émises, nous nous sommes assigné comme objectifs :
- Identifier la méthode thérapeutique
utilisée par les corps soignants de ces centres pour la prise en charge
des malades mentaux du centre neuropsychiatrique et du centre de medical
Tolingana;
- Vérifier si les patients respectent les étapes
du parcoursd''accèsliées aux soins de santé mentale.
Dans ce cadre, ce travail est une contribution à la
psychologie clinique et présente un intérêt scientifique
et pratique. Sur le plan pratique, ce travail constitue un outil de
référence pour le corps soignant qui pourra y tirer l'importance
de la collégialité et la procédure pour une prise en
charge efficace.
Sur le plan scientifique, ce travail pourrait aider les
futures chercheuses du domaine de santé à enrichir leur
connaissance sur les itinéraires thérapeutiques et l'accès
aux soins de santé mentale.
La population de cette étude est constituée de
deux groupes de sujets : le personnel de santé (Médecin et
infirmier : 9 sujets) et 15 patientsdu centre neuropsychiatrique et du
centre de medical Tolingana de Kisangani à qui un questionnaire
d'enquête a été administré. Le recensement exhaustif
est utilisé comme technique d'échantillonnage.
Le dépouillement et le traitement des données
sont réalisés par l'analyse de contenu et par le décompte
des fréquences. Ces fréquences n'ont pas été
transformées en pourcentage.
Ainsi, hormis l'introduction et conclusion, ce travail
comprend trois chapitres. Le premier chapitre parle des
généralités sur la santé. Le deuxième
chapitre concerne le cadre méthodologique. Le troisième chapitre
porte sur les résultats de l'étude.
PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LA SANTE MENTALE
Ce chapitre est
consacré à la définition des concepts utilisés dans
ce travail, au cadre conceptuel et aux travaux antérieurs.
1.1. Définition des
concepts
Définir les termes
utilisés dans un travail de recherche est une tâche importante
dans la mesure où cela permet à l'auteur de préciser sa
pensée et d'éviter ainsi des malentendus.
1.1.1. Itinéraire
thérapeutique
L'itinéraire thérapeutique est l'ensemble des
systèmes de représentation de la santé et de la maladie
intervenu dans les choix effectués par l'individu dans son recours aux
soins (
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/parcours-de-soins).
L'itinéraire est une indication du chemin à
suivre, un trajet parcouru pour le choix de ses traitements, de ses
praticiens, et dans les façons de dire et de penser de sa maladie et/ou
de sa guérison. (
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/itin%C3%A9raire/44579).
Pour nous, l'itinéraire thérapeutique un
processus qui va de la première prise de contact entre le psychologue et
le client, sa prise en charge jusqu'à son rétablissement et sa
survie dans le but de prévenir une
éventuelle rechute.
1.1.2. Thérapie
Nadiaye(2008, p. 1238) définit la thérapie
comme le traitement d'une maladie d'origine génétique par
induction d'un gène étranger dans les cellules de l'organisme du
malade.
Selon le Petit Larousse de la médecine (2002), la
thérapieou le traitement est un ensemble des méthodes
employées pour lutter contre une maladie et tenter de la
guérir.
Le traitement est donc un moyen utilisé pour la prise
d'un malade.
1.2. Cadre conceptuel de l'étude
Le cadre conceptuel de cette étude concerne les
éléments ci-dessous :
1.2.1. Itinéraire
thérapeutique psychologique
L'itinéraire thérapeutique psychologique
apparait comme un processus long et complexe qui se déroule en plusieurs
phases qui vont :
- Du début de la maladie parfois négligée
par l'entourage et/ou le patient lui-même
- De la prise de conscience de la gravité de la maladie
par l'entourage et/ou le patient lui-même suivi d'une recherche de la
solution
- Premiers soins de secours par biais des conseils de
l'entourage à l'église, chez un tradipatien
ou un médecin
- Consultation d'un psychologue pour les soins efficaces.
Nous pensons que les étapes requises d'administration
des soins en santé mentale peuvent être regroupées en 3
grands moments dont :
1. Demande d'aide
Cette étape est liée à l'accès en
soins de santé mentale, pour l'entourage, si l'un de leurs proches vit
de la détresse ou présente des signes et
symptômes s'apparentant à un trouble mental, ils doivent
demandez de l'aide : en consultant un intervenant d'un organisme
communautaire, par exemple un centre de crise; en communiquant, s'il est
étudiant, avec un intervenant de l'établissement d'enseignement
qu'il fréquente; en se présentant à l'urgence au centre
neuropsychiatrique si la situation vécue est grave et nécessite
une intervention immédiate.
2. Analyse de la situation
L'intervenant rencontré fera une analyse de la
situation du patient. Lors de la première rencontre, il faudra poser des
questions sur: la situation que vit le patient ou client et sa
récurrence; ses habitudes de vie; son réseau familial et social;
ses occupations (travail, études, loisirs, etc.); son état de
santé; ses conditions de vie. Ces questions serviront à
l'intervenant de comprendre la situation et les besoins du patient ou
client.
À la fin de son analyse, l'intervenant pourra orienter
ou référer vers les services qui correspondent le mieux aux
besoins du patient ou client, ceux qui seraient les plus accessibles et
efficaces pour lui. Ainsi il se verra proposer différents traitements
pour l'aider à aller mieux.
3. Traitements et services offerts
Le modèle de soins par étapes est une approche
dans laquelle les personnes reçoivent le traitement offrant le plus
grand potentiel d'amélioration, tout en étant le moins intensif
possible. En effectuant un suivi continu des résultats du traitement,
l'intervenant peut décider en accord avec le patient ou le client
d'augmenter ou de diminuer son intensité ou de le changer.
Les traitements incluent, par exemple : les autos soins
dirigés, le soutien; l'éducation psychologique; l'intervention de
groupe; l'intervention familiale; recours à une église ;
recours à un tradipraticien ; la prise d'une médication;
etc. la majorité des patients viennent consultés un professionnel
de santé mentale qu'en cas d'échec de tous ces premiers lieux de
secours.
1.2.2. Types de
thérapies
Pour Diongo, 2020, pp. 55-59), il existe trois
catégories de thérapies: biologiques, psychologiques, et
traditionnelle. Chacune d'entre elles se subdivise en plusieurs sous-
catégories :
a. Thérapies
biologiques
Il s'agit des médicaments qu'on donne, ces traitements
peuvent être étiologiques ou symptomatiques. Le traitement devient
étiologique lorsqu'il s'attaque à la cause ou à une
maladie somatique qui est supposée être génératrice
des troubles psychiques. Il peut être purement symptomatique, lorsqu'on
utilise les psychotropes, qui sont des médicaments qui font disparaitre
les symptômes et ne s'attaquent pas à la cause.Ainsi voici
quelques types des thérapies biologiques qui contribuent à calmer
le malade et font que ce dernier soit abordable :
a.1. Electrochoc ou
sismothérapie
C'est un traitement basé sur le principe qu'on
espère produire une modification dans le système nerveux du
patient.
a.2. Cure de
Sakel
Dans ce type de traitement, on injecte de l'insuline au
patient avec l'intention de provoquer un état de coma semblable à
l'état épileptique, mais on prend toutes les précautions
pour maintenir la respiration. Noter que cette cure de Sakel a un même
effet que l'électrochoc.
a.3.
Hydrothérapie
Ce type de traitement est un système de bain et de
douche mais celui-ci est mal connu. Dans toutes ces thérapies, la
façon dont le traitement est présenté au patient joue
beaucoup dans les résultats obtenus. En effet, à
côté du traitement proprement dit, il y a l'effet produit par le
fait que le malade se rend compte qu'on s'occupe de lui.
b.
Psychothérapies
Elle n'est pas nouvelle car elle est connue pratiquement dans
toutes les cultures, elle est donc d'une existence universelle. C'est
grâce à la psychothérapie que la psychiatrie a conquise son
indépendance en médecine. Ainsi, la psychothérapie doit
être adaptée à la maladie et elle à plusieurs
formes :
1. Thérapie de
maternage
Lorsqu'on utilise cette thérapie, la difficulté
pour le schizophrène est le manque de contact avec lui et cela se
réduit à une mauvaise relation avec la mère. Donc, on doit
créer ainsi une situation où l'on joue à la
mère.
2. Thérapie de
rééducation
Il s'agit de chercher à faire comprendre au malade ce
qu'il doit faire, non avec l'intelligence seulement mais avec tout son
psychisme.
3. Thérapie
collective
Dans cette thérapie, on utilise les relations des
patients entre eux. L'expérience a montré que le malade est
très sensible à ce qui se passe autour de lui, le groupe donne
une situation plus rassurante que la thérapie individuelle où il
y a souvent blocage et que, les malades améliorés peuvent aider
facilement ceux qui sont atteints. C'est quelque chose de nouveau parce qu'on
ne savait pas comment aborder le malade avec la psychothérapie
ordinaire, les écrits montrent que le malade est sensible à son
milieu et cela implique qu'il ait moyen de les aider.
4. Sociothérapie
Elle consiste à créer une ambiance telle que le
milieu soit en soi thérapeutique en utilisant un groupe qui existe en
fait et on cherche à créer dans ce groupe, une ambiance pour que
le sujet se sente accepté. Pour cela, il faut des attitudes pour les
médecins et pour les garçons chargés de nettoyer les
chambres, tous devaient participer à améliorer l'ambiance. Ce
traitement est difficile à utiliser dans les cliniques car, il demande
un personnel appliqué. C'est pourquoi il est préférable de
l'appliquer en famille. On peut éduquer les membres de la famille du
malade de manière que le malade se trouve dans une situation où
il se sent accepté.
5. Ergothérapie
Ici, on peut faire effectuer certains travaux pour occuper le
malade et l'amener à s'exprimer, c'est-à-dire que
l'ergothérapie constitue une thérapie par le travail. Celle-ci
est utilisée dans les cliniques spécialisées mais il ya
moyen de créer cela dans la famille du malade, c'est-à-dire
qu'il faut conseiller la famille du sujet pour que le malade ait une
conception utile de la famille (s'il faut un peu de menuiserie ou de
tricotage). C'est un moyen d'entrer en contact verbal avec lui, c'est aussi une
façon de s'exprimer à travers les méthodes
psychothérapique en utilisant les capacités propres de
l'individu.
6. Thérapie
directive
Elle a pour but d'avoir une action directe sur le
comportement du sujet. Elle peut s'exercer avec des médicaments et le
thérapeute intervient pour faire une investigation sur les causes
psychologiques éventuelles et sur les symptômes somatiques. Dans
cette méthode, le thérapeute dicte le comporte que le malade doit
adopter, en d'autres termes le thérapeute donne des
interprétations en disant que telle malaise est liée à
telle cause et, c'est toujours lui prescrit les exemples et le malade n'a
qu'être patient et collaborant.
7. Thérapie
évocative
Dans cette méthode, on crée une situation dans
laquelle le patient peut évoquer ses problèmes et parvenir
à une maturité et une liberté plus large, où l'auto
éducation du malade s'effectue. Le traitement qui se
réalisé à partir de cette méthode, dure très
longtemps car le malade lui-même à le devoir de prendre des
initiatives et faire sa découverte afin de modifier son comportement en
fonction de ces découvertes. Il est difficile d'utiliser cette
méthode chez certains malades étant donné qu'ils peuvent
ou pas comprendre, mais elle est la plus efficace.
8. Immersion
Il s'agit d'exposer le sujet à la situation qui lui
fait très peur jusqu' à l'extinction complète de
l'angoisse qui, en général, survient 1 à 3 heures
après confrontation.
9. Thérapie
assertive
C'est une stratégie visant à développer
l'affirmation de soi, la confiance en soi et l'efficience sociale.
10. Psychothérapie
de soutien
Il s'agit, par définition, d'un ensemble des
procédés qui visent à aider rapidement le patient à
surmonter une crise et à rétablir l'équilibre
antérieur.
11. Thérapie
d'acceptation et engagement
La thérapie de l'acceptation et de l'engagement est
efficace dans l'approche de la dépression. Son objectif est de nous
entraîner dans la flexibilité psychologique pour améliorer
l'orientation de nos pensées et favoriser le changement.
12. Thérapie de
motivation
Cette thérapie consiste à laisser le patient
manifester son comportement, tel que la prise des substances psychoactives en
lui montrant les effets négatifs de ces produits sur la santé de
l'individu.
c. Médecine des
guérisseurs traditionnelles et psychiatrie moderne
Il n'est pas facile de donner une
définition qui puisse caractérisée la médecine
traditionnelle de façon satisfaisante, les principales
difficultés proviennent du fait qu'il est pratiquement impossible
aujourd'hui, de tracer les limites de notre médecine traditionnelle face
d'une part à la science naturelle et d'autre part au monde des croyances
de la magie et de la religion. Suite à ces difficultés, nous
allons nous limiter à examiner ses méthodes, ses diagnostics et
ses types de traitement.
A propos du diagnostic des guérisseurs traditionnels,
la forme la plus connue est la dérivation. Ainsi tout le diagnostic ne
se réduit pas du fait que les observations permettent de constater
que le diagnostic joue à des niveaux différents :
- Niveau empirique : ici, les causes des maladies
bénignes recherchées dans le champ des phénomènes
physiques ;
- Niveau psychosocial : lorsque la maladie cesse
d'être bénigne ou lorsqu'elle est psychique, elle n'est plus
liée uniquement à une cause naturelle, cette dernière est
dans ce cas, cherchée au moyen de la divination dans le champ des
relations sociales. La divination consiste alors à une mise à
jour des tensions dans les relations interpersonnelles au sens de la
communauté du malade.
La mise à jour des conflits qui seraient à
l'origine de la maladie, se fait toujours en présence du groupe
familial. Le malade à l'occasion d'exprimer ses diverses tensions
où il vit dans son groupe familial. Il le fait en présence de
toutes les personnes concernées sans que ces derniers puissent en tenir
rigueur. Des révélations aussi bien du guérisseur que
celle du malade, à l'origine des démarches qui vont avoir lieu
dans la famille pour résoudre les conflits dévoilés. Le
diagnostic en soi est toujours un début de la thérapie, les
experts réunis à Kampala en 1976 ont déposé un
document qui caractérise le diagnostic des guérisseurs
traditionnels comme étant un diagnostic insuffisant, imprécis et
non objectif du fait que ces guérisseurs n'ont aucune notion de
physiologie, d'anatomie et biochimique.
En fait, la question que nous devons nous poser est celle de
savoir si le diagnostic du malade est oui ou non en relation avec la maladie
qui doit être traitée. Si nous prenons le cas de la divination,
nous constatons que la mise à jour des problèmes socioculturels
et psychologiques donne un sens aux malaises du malade, cela constitue pour ce
dernier une prise de conscience de la situation pathologique et une amorce de
la thérapie. Nous constatons aussi que des erreurs de diagnostic sont
aussi fréquentes dans la médecine moderne.
Il faut noter que le diagnostic traditionnel est toujours
public car, les malaises du malade est vécu partout en Afrique comme un
symptôme des troubles des mesures des relations au sein de la famille ou
comme une agression contre toute la famille. Chez les guérisseurs le
malade continue la vie quotidienne, il peut sortir car il n'ya pas
l'enfermement, il y a développement des relations hautement
personnalisées entre le malade et sa famille d'une part, entre le malade
et le guérisseur d'autre part. Le traitement n'est jamais
complètement terminé lors de ces visites, le malade peut
participer aux divers rites et fêtes.
Se basant à l'intégration de la
psychothérapie des guérisseurs traditionnels dans le service de
la santé publique. Il faut encourager le développement et leur
maintien plus qu'il ne faut chercher à les récupérer, en
les intégrant dans les structures hospitalières existantes. Une
pure et simple assimilation priverait la psychothérapie de ce qui
constitue son originalité et tracerait des sources principales de leur
efficacité. On peut utiliser une psychothérapie traditionnelle
pour en faire une simple technique applicable dans n'importe quel contexte.
Cependant, les guérisseurs traditionnels
particulièrement ceux des grandes villes expriment continuellement une
demande d'assistance motivée par la hausse de coût de la vie. En
effet, une longue hospitalisation du malade peut devenir très
coûteuses pour les guérisseurs et poser de sérieux
problèmes, la famille apporte normalement des produits vivriers au
malade mais il peut arriver que celle-ci soit en difficulté. Le
guérisseur prend le relais et sa demande adressée à
l'état porté sur l'habitat. Cependant, il ne faut pas leur
construire des bâtiments qui peuvent nuire à la relation que le
malade entretien avec le guérisseur et la vie quotidienne ; il
n'ya pas des prises en charge totale des malades par l'Etat, étant
donné que la participation concrète de la famille aux finances
relatives au traitement de la maladie est un facteur positif qui favorise la
mobilisation de la famille autour du traitement et son implication dans ce
dernier.
1.2.3. Prévention en
soins de santé mentale
La prévention est un ensemble des mesures visant
à éviter ou à réduire le nombre et la
gravité des maladies et des accidents. Faire reculer les handicaps,
prévenir les affections, assurer à chacun le bien-être
physique, sont là, selon Charbonneau (1976, p. 235).
Ainsi, l'OMS (citée par La Gasse, 1972, p. 80 et dans
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9vention)
a publié une classification des préventions à
savoir : prévention primaire, secondaire, tertiaire et quartenaire.
1. Prévention
primaire
Cette prévention englobe tous les actes destinés
à diminuer l'incidence d'une maladie dans une population, à
réduire le risque d'apparition des nouveaux cas; elle fait appel
à des mesures de prévention individuelle (hygiène
corporelle, alimentaire, activité physique et sportive, vaccination,
etc.) et collective (distribution d'eau potable, élimination des
déchets, salubrité de l'alimentation, vaccination, hygiène
de l'habitat et du milieu du travail). Cette conception traditionnelle de la
prévention débouche sur un programme très vaste
d'amélioration de la qualité de vie.
Elle a comme tâche d'empêcher l'apparition de la
maladie. Les moyens employés à cette fin sont d'ordre
médical pour prévenir les maladies
endémo-épidémiques parmi lesquels il y a les vaccinations
et la prévention médicamenteuse. Ces moyens relèvent,
aussi, le plus souvent des mesures d'hygiène générale
comme l'assainissement, la surveillance des déchets des hommes et des
animaux et, de l'habitat insalubre. La prévention primaire a
également pour tâche d'analyser et de surveiller les produits
polluants et le milieu qui les véhicule, de fixer les normes de
qualité pour chaque produit à l'émission et dans le milieu
ambiant. Car, c'est par l'intermédiaire du milieu consommé par
l'homme (l'eau, l'air, l'aliment) que les pollutions deviennent nuisibles et
dangereuses pour la santé. Tout cela exige un personnel plus nombreux,
plus compétent, un renforcement de moyens de contrôle comme le
laboratoire et la section toxicologie.
La prévention primaire est donc l'ensemble d'actes
destinés à diminuer l'incidence d'une maladie ou à
réduire l'apparition des nouveaux cas. En agissant en
amont, cette prévention
empêche l'apparition de la
maladie. Elle utilise
l'éducation et l'information de la population. Dans cette ligne
générale, on a réuni sous l'expression prévention
primale l'ensemble des mesures visant le bien-être foetal et la
prévention des conséquences à long terme ou des maladies
de la gestation. De tels efforts se justifient pleinement, aujourd'hui,
à la lumière du lien qui a été
démontré entre bien-être foetal ou santé primale et
santé de l'adulte.
Pour Jaspard (2005, p. 45), les objectifs de
prévention primale sont entre autres :
- Mettre à la portée des futurs parents une
information fiable quant aux conséquences des influences
épigénétiques sur la vie de leur enfant ;
- Accorder suffisamment de congé parental aux deux
parents et ;
- Leur accorder une aide financière ponctuelle dans les
cas où elle s'impose.
2. Prévention
secondaire
Elle est constituée de tous les actes destinés
à diminuer la prévalence d'une maladie dans une population et de
réduire la durée d'évolution de la maladie. Elle prend en
compte le dépistage précoce et le traitement des premières
atteintes.
Elle inclut les méthodes utilisées pour
déceler les maladies à un stade précoce ou
préclinique afin de mieux traiter et de prévenir les
complications. Elle est à l'origine d'organisations importantes
notamment la protection maternelle et infantile qui se traduit par la
lutte contre la mortalité infantile, la prévention du handicap,
l'amélioration de l'équipement hospitalier, la formation du
personnel, les examens complémentaires et spécialisés
gratuits pour les femmes concernées par les grossesses à haut
risque, la précision des normes applicables aux établissements
d'accouchement privés ou publics offrant les sécurités
nécessaires : la santé scolaire, la lutte antituberculeuse,
la prévention des maladies cardio-vasculaires, le bilan de santé
qui inclut le dépistage général chez tous les
individus.
L'auteur précise qu'appliquer simultanément,
dans un domaine déterminé, deux politiques, préventive et
curative, aboutit si la première est menée rigoureusement,
à diminuer les besoins de la seconde.
En définitive, la prévention secondaire est
l'ensemble d'actes destinés à diminuer la
prévalence
d'une maladie ou à réduire sa durée d'évolution.
Elle intervient dans le dépistage de toutes les maladies y compris le
début de leur traitement.
3. Prévention
tertiaire
Cette prévention comprend les actes destinés
à diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des
récidives dans une population et à réduire au maximum les
invalidités fonctionnelles consécutives à la maladie.
Cette conception étend la prévention au domaine de la
réadaptation et cherche à favoriser la réinsertion
professionnelle et sociale.
Il est conseillé d'agir en
aval de la maladie afin de
limiter ou de diminuer en amont ses conséquences et éviter les
rechutes. Dans ce stade de prévention, les professionnels de
santé s'occupent de la rééducation de la personne, de sa
réinsertion professionnelle et sociale.
Celle-ci est l'ensemble d'actions menées pour
identifier un patient ou une population à risque de
surmédicalisation, le protéger d'interventions médicales
invasives, et lui proposer des procédures de soins éthiquement et
médicalement acceptables. Dans une acception ancienne, la
prévention quaternaire consistait à l'accompagnement du
mourant.
C'est Bury (1988) qui a proposé le terme de
prévention quaternaire pour désigner les actions d'accompagnement
simple de l'invalidité et du processus de la mort, sans visée
d'amélioration professionnelle de santé.
Pour l'OMS (citée par Jaspard, 2005, p. 451), ces
quatre sortes de prévention sont en rapport avec les étapes de
l'histoire naturelle de la maladie. La prévention primaire agit avant
l'apparition de la maladie, de ses troubles même non décelables
cliniquement. Elle consiste à modifier la distribution des
déterminants de la maladie dans la population pour prévenir ou
retarder l'apparition des nouveaux cas. La prévention secondaire
détecte la maladie avant l'expression clinique et on la traite pour
améliorer son pronostic ou raccourcir sa durée ou prolonger la
survie. La prévention tertiaire consiste à soigner la maladie
après l'expression clinique en vue d'éviter une aggravation ou
des séquelles ou handicaps résiduels. La prévention
quaternaire vise à découvrir une population à risque.
Quant à la République Démocratique du
Congo, la crise économique qui la caractérise entraine la
paralysie des activités productives, l'instabilité
monétaire, le non-paiement ou du moins le paiement irrégulier des
salaires, le chômage, le libéralisme économique mal
appliqué, etc. rend de plus en plus la population incapable de supporter
les maladies, même courantes comme le paludisme, les verminoses, et
autres. De plus, l'histoire nous apprend qu'avant 1960, les endémies
ont été éradiquées dans ce pays grâce aux
mesures de prévention telles que les règles d'hygiène
publique et de l'habitat, l'assainissement, la fourniture d'eau potable, la
vaccination, etc. Or Kakuhi (2000, p. 30) déclare qu'en 1992, la
commission de la santé de la CNS, a décelé, après
analyse, un manque d'engagement politique en matière de
prévention. Des faits concrets le traduisent : la négligence
de la législation en vigueur, la non-application des règles et
mesures de prophylaxie et d'hygiène publique, l'absence d'un appui
conséquent à la stratégie des soins de santé
primaire, l'inexistence d'informations fiables sur l'état de
santé réel des populations, la résurgence des maladies
déjà contrôlées, etc.
Ainsi, les questions suivantes en rapport avec la
prévention ont été soulevées par De Lyon (que cite
Charbonneau, 1976, p. 92) :
- Par quelles mesures attaquer les facteurs de
risque qui impliquent la nécessité de la participation
active et soutenue du sujet ?
- Quels sujets seront soumis à ces mesures
étant donné qu'il existe un problème de
motivation ?
- Comment faire appliquer la prévention dans un
système libéral car, si les résultats de la
médecine curative acquis en milieu hospitalier sont largement
transportables d'un pays à un autre et, si les structures
médicales hospitalières sont relativement similaires, la
situation est différente pour la médecine préventive du
fait des différences entre systèmes de santé, des
habitudes, des aliments, etc.
Dans le même sens, Charbonneau (1976, p. 30) fait
état d'autres difficultés à savoir :
- La difficulté d'appuyer la prévention sur
des bases scientifiques solides ;
- Les coûts de plus en plus élevés de
la prévention ;
- La complexité des problèmes à
résoudre : plusieurs ministères sont concernés, mais
la coordination entre eux n'est pas toujours aisée ;
- Le manque du personnel dans le domaine de l'hygiène
générale et de l'organisation de la prévention : la
carence des professionnels de santé publique.
1.2.4. Sortes de
médecine
Il existe 4 catégories de médecine(
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9vention)
a. Médecine
curative
La médecine curative est la plus ancienne et la plus
répandue. Les soins curatifs correspondent à un besoin ressenti
par la population et sont importants car ils constituent le meilleur moyen
d'obtenir la confiance des habitants. Ils englobent le diagnostic, les soins
aux malades et aux femmes dans la maternité.
Ils sont administrés aux malades sous
différentes formes (Charbonneau, 1976, p. 139) :
- Soins ambulatoires : ces soins sont administrés
aux patients lors des consultations externes dans des dispensaires, des
cabinets privés, des polycliniques, des centres et hôpitaux de
jour et à l'occasion des soins à domicile ;
- Soins d'hospitalisation : les habitants en
bénéficient dans des hôpitaux destinés au diagnostic
et au traitement des maladies ; et dans ceux destinés à des
séjours prolongés : centres de convalescence et de
réadaptation, établissements de cure médicale.
Les services de santé curatifs réduisent les
effets de la maladie et l'incidence mais de façon limitée. C'est
dans cette même logique que les services curatifs, même les plus
perfectionnés, ne peuvent exercer qu'un effet temporaire sur la
santé si l'on ne s'attaque pas aux racines de la morbidité.
b. Médecine
préventive
La prévention concerne les êtres et leurs
comportements, mais aussi leur environnement et la manière dont elle
peut être modifiée pour limiter le risque. Elle n'est pas la
suppression de tout risque, mais la gestion du risque dans la vie. Cela
implique une connaissance, une maîtrise de ses causes et de ses
conséquences, mais aussi un arbitrage dans l'appréciation et la
pondération entre différents risques. Dans une perspective
éthique du respect des libertés, on ne peut décider pour
les autres des risques acceptables ou non : en réalité, la
prévention vise la responsabilité face au risque. On peut donc
considérer qu'un des objectifs de la prévention est de lutter
contre l'irresponsabilité face aux risques. Elle consiste à
cet effet :
- A limiter le risque, c'est la prévention proprement
dite : ce sont des mesures visant à prévenir un risque en
supprimant ou en réduisant la probabilité d'occurrence du
phénomène
dangereux ;
- A prévoir des mesures pour combattre le
sinistre si celui-ci survient, c'est la prévision ; on
parle également de
protection : ce sont
des mesures visant à limiter l'étendue et/ou la gravité
des conséquences d'un phénomène dangereux, sans en
modifier la probabilité d'occurrence. Cette prévention doit avoir
une vision à long terme, car une prévention qui semble pertinente
et efficace à court terme peut avoir à long terme un effet
inverse de celui qui était recherché.
Dans le cas d'actions ou d'inaction susceptibles d'avoir des
conséquences en chaîne, dites effet domino ou boule de
neige, le comportement individuel (hygiène de vie, réduction de
la prise de risque) a parfois autant d'importance que la stratégie du
groupe. C'est le cas pour les
maladies
contagieuses ou
sexuellement
transmissibles et beaucoup d'autres facteurs de risque.
Somme toute, la médecine préventive est celle
qui prévient l'apparition des maladies, leur aggravation afin d'assurer
le bien-être de la société. C'est aussi l'ensemble des
mesures susceptibles d'éviter ou de réduire le nombre et la
gravité des maladies ou des accidents par un changement de comportements
de santé regroupant diverses investigations destinées à
réduire les risques, leur survenue ou le fait d'y être
exposé.
La prévention joue un rôle complexe qui est
à la fois vigilance constante sur le milieu qui nous entoure et
éducation sanitaire informant chaque individu des risques encourus et
l'incitant à les éviter. Elle procède à la fois de
l'analyse rigoureuse des données et de l'intuition nécessaire
à la créativité permanente.
A propos de l'origine de la prévention, la
médecine préventive, affirme Kakuhi (2000, p. 30), est
née en France et s'est développée au XIXe
siècle au fur et à mesure que se précisaient les
connaissances à différentes étapes :
- Elle s'est préoccupée, dans sa
première étape, de l'assainissement du milieu et de la police
sanitaire ;
- Sa deuxième étape a concerné
l'introduction de la prévention médicamenteuse sous forme de
vaccination, d'administration préventive et régulière des
produits chimiques et, après, d'antibiotiques ;
- Sa troisième étape s'intéressait
à l'institution des examens systématiques répondant
à la nécessité d'effectuer un diagnostic précoce
pour éviter les éventuelles complications et d'isoler les
contagieux susceptibles de propager la maladie. La mise en pratique de ces
examens a servi pour combattre le fléau social de 1925, à savoir,
la tuberculose. Ils ont été à la base de la
législation promulguée en 1945 et en 1947 sur la protection
maternelle et infantile, la santé scolaire et la médecine du
travail ;
- Sa quatrième étape se rapportait au
développement d'un nouveau style de vie lié aux moyens de
communication exigeant une réponse aux conséquences d'une lourde
pathologie accidentelle. Les services de réhabilitation ou
réadaptation fonctionnelle destinés à prévenir
l'invalidité permanente et chargé du reclassement professionnel
ont été créés.
L'auteur attire l'attention sur le fait que le
développement de la prévention est lié à des
stades différents, selon les pays. La politique sanitaire en
matière préventive, impose de suivre l'évolution du
milieu. La médecine préventive, dans son aspect moderne en pays
développés se personnalise, elle se rapproche, dans ses
applications, de la médecine curative des individus. La politique de la
prévention est à adapter à la pathologie, aux
transformations d'ordre socio-économique du milieu. Sa mise en oeuvre
ne part pas de base théorique ; elle s'appuie sur des faits
précis, une connaissance exacte de causes des affections.
c. Médecine
éducative
La médecine éducative, appelée
éducation à la santé ou éducation pour la
santé
porte sur une vision de la santé
considérée comme bien-être physique, psychique et social.
Lecorps (1989, p. 156) parle d'un acte d'accompagnement de
l'homme pris dans ses trois dimensions : le sujet individuel
désirant et contradictoire, le sujet inséré dans une
culture qui le modèle et le contraint, le sujet politique et
collectivement responsable et tout à la fois
dépossédé des choix de la société qui
conditionnent la qualité de vie.
Elle constitue donc une action exercée sur un sujet ou
sur un groupe de sujets en vue de modifier leurs manières de penser, de
sentir et d'agir, de façon à développer au maximum leurs
capacités de vivre, individuellement et collectivement, en
équilibre avec leur environnement physique, biologique et socioculturel.
C'est aussi une démarche pédagogique qui vise à renforcer
la capacité des individus à prendre des décisions
concernant leur santé, en vue d'adapter leurs comportements en fonction
de l'environnement et d'améliorer l'état de santé de
l'individu ou de la communauté par la transformation du comportement
grâce à un message approprié.
Ainsi, De Hertaing et al. (1979, p. 23) définissent les
trois objectifs de la médecine éducative :
- Informer les personnes, les familles, les
collectivités sur les moyens de pourvoir et préserver leur
santé ;
- Les conduire à modifier leurs comportements, leurs
habitudes et leurs motivations pour préserver la santé ;
- Les convaincre que la santé est le préalable
nécessaire à tout équipement économique et
social.
d. Médecine
prédictive
Pour Holmes (1977, p. 205), la médecine
prédictive est un ensemble des
techniques médicales, encore plus ou moins
expérimentales, permettant d'estimer le risque génétique
de voir apparaître immédiatement après l'accouchement ou
à long terme, chez un sujet, une maladie donnée.
Si, par exemple, une personne se plaint de
douleurs articulaires, la description des symptômes incitera
peut-être le médecin à évoquer un rhumatisme
inflammatoire. Le diagnostic sera étayé par la mise en
évidence sur les cellules du malade d'un antigène, qui
reflète l'existence d'un gène, responsable de la production de
l'antigène.
Pour Muyengo (1998, p. 54),
la médecine prédictive ne s'applique guère aux
maladies héréditaires ou anomalies génétiques au
sens strict et usuel du terme, l'hémophilie, par exemple. Son champ
d'application serait plutôt les maladies polygéniques ou
multifactorielles, dont la probabilité de transmission
héréditaire est relativement faible, et qui sont liées
à des facteurs extérieurs indépendants de
l'hérédité, l'alimentation, par exemple, tout au moins en
l'état actuel des connaissances. Les maladies cardio-vasculaires comme
l'hypertension artérielle ou le diabète, seraient
concernées au premier chef, d'autant qu'il s'agit d'importants
problèmes de santé publique.
On sait déjà étudier l'acide
désoxyribonucléique (ADN) sur des globules blancs
prélevés par une prise de sang. Dans certains cas, il est
possible de se contenter de détecter une substance, si celle-ci
reflète fidèlement la présence du gène
étudié. Parfois même, un simple critère physique est
requis. C'est ainsi qu'une méthode de calcul portant sur le poids, la
taille et la courbe de croissance d'un enfant permet d'obtenir un indicateur
prédictif d'une obésité à l'âge adulte,
particulièrement intéressant en présence
d'antécédents familiaux.
Le principe général de la
médecine prédictive est de renseigner un sujet actuellement en
bonne santé, ou les parents d'un enfant, sur l'existence d'un risque
génétique. Dans ce genre de situation, l'attention est
attirée par l'existence de cas similaires dans la famille. Un autre
signal possible est la présence de facteurs de risques classiques, le
tabagisme, par exemple, reposant sur des données statistiques et non pas
sur une étude génétique individuelle. Le plus souvent, la
prédiction est constituée d'un chiffre exprimant la
probabilité que la maladie se développe.
L'objectif final de la médecine
prédictive n'est pas véritablement de prévoir une maladie,
mais de proposer au consultant des mesures préventives,
diététiques par exemple, visant à réduire sa
probabilité d'apparition. Quand la recherche de gènes
délétères est négative, le résultat final de
la médecine prédictive est de rassurer le sujet.
Cependant, quand une maladie est
sévère, a fortiori mortelle et qu'elle n'a pas encore de
traitement préventif connu, la sérénité des
personnes déclarées indemnes n'est obtenue qu'au prix d'une
angoisse majeure et prolongée chez celles qui se découvrent
porteuses des gènes anormaux. C'est pourquoi on considère
habituellement que l'application de la médecine prédictive
à ce type de maladie est contraire à l'éthique
médicale. Il est à noter que cette forme de médecine sera
longuement développée au cinquième chapitre de cette
dissertation doctorale, particulièrement dans la partie relative aux
diagnostics préimplantatoire et prénatal.
1.2.5. Promotion de la
santé
Bury (1988, p. 85) et Bontemps et al. (2004, p. 81),
définissent la promotion de la santé comme le processus qui
confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand
contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci.
Cette démarche relève d'un concept définissant la
santé comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut,
d'une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins, et d'autre
part, évoluer avec le milieu ou s'adapter à celui-ci. Selon ces
auteurs, la santé est donc perçue comme une ressource de la vie
quotidienne, et non comme le but de la vie. Il s'agit d'un concept positif
mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les
capacités physiques. La promotion de la santé ne relève
donc pas seulement du secteur sanitaire, elle dépasse les modes de vie
sains pour viser le bien-être.
Cette acception met l'accent sur l'objectif qui est d'offrir
à tous les individus les mêmes ressources et les mêmes
possibilités pour se réaliser pleinement en étant en bonne
santé. La promotion de la santé nécessite une action
concertée de tous les acteurs aux niveaux national et local, en
impliquant les intervenants dans les différents domaines
socio-économiques, industriels et professionnels, lorsque la
problématique de la santé se situe dans le champ du travail.
Pour être efficace, la promotion de la santé nécessite un
travail de médiation et de coordination, afin de tenir compte de la
spécificité des pays, des régions et des cultures.
La promotion de la santé a été
définie en cinq axes par la charte d'Ottawa de l'OMS (que cite
Deschamps, 2001, p. 15) : établir une politique publique saine,
servir de médiateur, renforcer l'action communautaire, développer
les aptitudes personnelles et réorienter les services de
santé.
La promotion de la santé implique le recours à
des méthodes et approches diverses et complémentaires :
éducation, communication, mesures législatives ou fiscales,
changement dans l'organisation des soins, développement communautaire,
etc. Nous sommes d'accord avec Green (1981, p. 121) lorsqu'il affirme qu'on
peut considérer la promotion de la santé comme une combinaison de
mesures de protection de la santé qui favorisent son amélioration
ou son maintien, ainsi que le développement d'actions d'éducation
pour la santé.
Au demeurant, elle peut être envisagée comme une
stratégie qui établit un lien entre les gens et leur
environnement, et qui prend en compte à la fois les choix individuels et
les responsabilités de la société dans le but
d'améliorer la santé. Elle a pour finalité principale de
donner aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur
leur santé et de l'améliorer.
En résumé, la promotion de la santé
s'inscrit fondamentalement dans une logique de prévention en se situant
en amont d'une chaîne qui va du bien-être à la maladie, en
passant par le soin et la prise en charge.
1.3. Cadre théorique
Les positions doctrinales en psychiatrie sont nombreuses, mais
elles peuvent être regroupées en quatre tendances : les
théories organo-mécanistes, les théories psycho-dynamiques
de l'inconscient pathogène, les théories
socio-psycho-géniques des facteurs du milieu et les théories
organogéniques dynamistes (Diongo, 2020, pp. 7-9) :
a. Théorie
organo-mécanistes ou biomédicales
Les théories organo-mécanistes ou tout
simplement médicales, sont des théories qui considèrent
les maladies mentales comme ayant une étiologie organique, en sens que
le schème étiopathogénique qu'elles proposent ou
postulent, consiste à réduire les maladies mentales à des
phénomènes élémentaires directement
engendrés par des lésions cérébrales.
L'exemple typique de cette interprétation
théorique est fourni par les rapports de délire et de
l'hallucination. Le délire est basé sur l'hallucination
causée par l'excitation mécanique du centre sensoriel. Le propre
de ces théories est donc de considérer que les symptômes
sont des produits mécaniques des lésions des centres
fonctionnels. Les avantages de ces théories sont doubles :
- La maladie mentale y est conçue comme l'effet d'un
processus cérébral. Ce qui permet de la considérer avec
l'observation clinique, comme une maladie ou un accident pathologique au sens
vrai et médical du terme ;
- Cette conception répond à la nature intime du
trouble mental qui se relève à l'analyse comme une anomalie
foncière.
Les difficultés : Sont celles que lui apposent le sens
et la psychogenèse des symptômes de certaines maladies mentales
comme la psychose réactionnelle, l'influence des situations et des
conflits, etc.
Le danger est de mécaniser la maladie mentale et de la
soustraire pratiquement à toute tentative de compréhension
psychologique du clinicien et tout effort du psychothérapeute.
b. Théories
psycho-dynamiques de l'inconscient pathogène ou psychanalytiques
Toute l'oeuvre de Freud, tout le corps de doctrine qu'il a
édifié et son école psychanalytique a
développé, constitue une théorie psychogénique des
névroses envisagées comme l'effet des forces inconscientes qui
peu à peu s'est appliquée aux psychoses. Le modèle
théorique qui définit ce mouvement doctrinal est presque le
même et qu'il tient aux deux points essentiels :
- L'inconscient représente un système des forces
affectives refoulées qui ne se manifestent cliniquement que par une
distorsion symbolique de leur sens comme les symptômes névrotique
et obsessionnel, idées fixes, délire, hallucination, trouble
de la conscience, etc.
- La formation de la pensée du rêve constitue le
modèle des mécanismes psychopathologiques : l'inconscient
est constitué par des forces instinctives (ça) ou
répressives (sur-moi) qui ont au cours du premier développement
libidinal de l'enfant lors de ses premiers relations objectales, formés
des systèmes affectifs tel que les complexes de frustration, d'oedipe,
de castration, etc. C'est le conflit de ces forces inconscientes avec le moi et
la réalité qui détermine les maladies mentales.
Les avantages de cette position doctrinale sont dans sa
perspective optimiste et thérapeutique car, ceux qui dépendent
des relations sociales, fussent-elles originales et peuvent être
modifiées par la relation psychothérapique.
Les difficultés auxquelles se heurte cette conception,
tiennent au fait que la maladie mentale en général, ou si l'on
veut tout le champ de la psychiatrie, ne peut être conçu hors de
la pathologie organique héréditaire ou acquise, qui en
conditionne manifestement certaines formes typiques.
Le danger de ces théories est de niveler par le bas
toutes les formations et variations de l'existence normale et pathologique,
sans se soucier de la forme structurale de la maladie mentale. Elle risque,
elle aussi comme les théories psychogéniques des facteurs du
milieu auxquelles elles s'apparentent, de nier la maladie comme telle.
Ainsi, la psychiatrie dynamique liée à la
découverte de l'inconscient a constitué une réaction
nécessaire contre le modèle mécaniste. Mais après
avoir heureusement vivifiée la psychiatrie, elle a tendance à en
entendre abusivement le champ en ramenant l'homme dit normal et le malade
à un même dénominateur commun : l'inconscient. Il
n'est peut-être exagéré de dire que la psychiatrie
dynamique glisse facilement sur la pente d'un modèle en quelque sorte
moyenâgeux et magique, celui qui identifie la maladie mentale à un
mal extranaturel.
c. Théories
socio-psycho-géniques des facteurs du milieu ou psychosociales ou
sociogenèse
De tout temps, on a pensé que la folie a des causes
morales et ces facteurs moraux qui sont recherchés dans les situations
plus ou moins dramatiques de l'existence : émotions,
événements sociaux, catastrophes, passions, déceptions
sentimentales, deuils abandons, etc. Ces causes morales se réduisent
toujours à un radical commun : le rôle pathogène des
difficultés de l'existence. A ce mouvement, se rattachent les
théories socio-géniques où la maladie est
considérée comme un effet de la structure sociale et de la
pression qu'elle exerce sur l'individu, c'est-à-dire une
étiologie morale.
Les avantages de cette conception résident dans son
caractère optimiste et pragmatique, puisqu'une telle
interprétation de fait psychopathologique le soustrait pour ainsi dire
radicalement à la désespérante perspective des maladies
endogènes ou lésionnelles.
Les difficultés qu'elles rencontrent sont
liées à l'exigence des faits comme
l'hérédité, la constitution et la pathologie organique qui
s'accommodent mal de cette psychiatrie fluide.
Le danger provient d'une confusion inextricable entre la
notion de maladie mentale et les variations de la vie des relations, qui
implique pour chacun de nous, une possibilité de création
statistiquement anormale. C'est-à-dire, qu'elle risque de s'heurter
à l'impossibilité de définir et de saisir la maladie
mentale, qu'elle court même le risque de la nier. C'est bien cette
négation de la psychiatrie, appelée antipsychiatrie que tend le
culturalisme anthropologique avec risque de nier la psychiatrie et de nier
toute possibilité d'organisation personnelle, toute autonomie
relationnelle de l'homme avec son milieu.
d. Théories
organo-géniques dynamistes
Comme les théories mécanistes, les
théories organo-géniques dynamistes ou biopsychosociales ou
encore mixtes admettent, certes, un processus organique qui constitue le
substratum héréditaire, congénital ou acquis des maladies
mentales. Mais elles s'en différencient parce qu'elles ne font
dépendre directement et mécaniquement les symptômes des
lésions. Autrement dit, tout en admettant une action déterminante
d'un trouble générateur cérébral ou plus
généralement somatique, elle font jouer un rôle
considérable à la dynamique des forces psychiques dans la
structure, ou si l'on veut dans la constitution du tableau clinique et
l'évolution des maladies mentales. En d'autres termes, les maladies
mentales sont constituées par la désorganisation de l'être
psychique à des niveaux divers. Cette désorganisation
étant conditionnée par des facteurs organiques. Cette conception
est impliquée dans de nombreuses conceptions modernes.
En conclusion, nous estimons que ces quatre positions
doctrinales ne sont pas systématiquement tenues par les auteurs qui
adoptent tel point de vue ou tel autre. Mais ce sont des positions de base des
tendances doctrinales qui définissent assez bien pour chacun, l'esprit
dans lequel il envisage les problèmes psychiatriques :
- Pour les tenants de la première position, la
psychiatrie se confond purement et simplement avec la neurologie ;
- Pour les tenants de la deuxième et troisième
position, malgré certaines réticences ou confusions, on peut dire
qu'ils adoptent une sorte de position de négation : la psychiatrie
n'a rien avoir avec la pathologie, la neurologie et les sciences de la
nature ;
- Pour les tenants de la quatrième position, la
psychiatrie est une pathologie somatique, qui est une branche des sciences
médicales. Mais son objet est la désintégration des
fonctions neuropsychiques de base et la psychiatrie a pour objet, la maladie
mentale qui tient en étant conditionnée par un désordre
cérébral et représente une régression plus totale
de la vie de relation.C'est ainsi que cette étude se place sur la
même ligne de conduite de cette dernière théorie.
1.4. Etudes antérieures
Les études sur l'itinéraire thérapeutique
et accès aux soins en santé mentale ont été
abordées par plusieurs chercheurs. Dans cette étude, nous
présentons deux études qui abordent un problème semblable
au notre.
a. Etude de Katho Tibenderana (2021)
Ce travail a porté sur la rechute chez les
consommateurs des substances psychoactives pris en charge au centre
neuropsychiatrique de Kisangani.
L'auteur s'est posé les questions ci-après :
- Quelles sont les causes des rechutes chez consommateurs des
substances psychoactives pris en charge au Centre Neuropsychiatrique de
Kisangani ?
- Quelles sont les techniques thérapeutiques
utilisées par les agents de santé de ce Centre pour la prise en
charge de ces consommateurs ?
Il a supposé que :
- La non observance des normes thérapeutiques par
patient lui-même, le milieu social et les structures de socialisation
(famille, communauté, etc.) seraient à la base des rechutes
chez les patients consommateurs des substances psychoactives pris en charge au
centre neuropsychiatrique de Kisangani ;
- Les techniques thérapeutiques utilisées par
les agents de santé de ce centre pour la prise en charge de ces
consommateurs seraient la chimiothérapie.
Il s'est fixé comme objectifs :
- De déterminer les causes de rechutes chez les
patients consommateurs des substances psychoactives pris en charge au Centre
Neuropsychiatrique de Kisangani ;
- Connaitre les techniques thérapeutiques
utilisées par les agents de santé de ce Centre.
La population était constituée de deux groupes
de sujets : le personnel du centre neuropsychiatrique de Kisangani et les
garde-malades de patients consommateurs des substances psychoactives ayant
connu des rechutes, actuellement internés dans ce centre. L'effectif de
chaque groupe s'élève à 7 soignants et 7 garde-malades,
à qui nous avons soumis deux questionnaires d'enquête, dont l'un
était réservé aux agents de santé et l'autre, aux
garde-malades.
Le dépouillement et le traitement des données
ont été réalisés par l'analyse de contenu et par
décompte des fréquences.
Il a abouti aux résultats selon lesquels le
mauvais suivi de la famille, le mauvais suivi du traitement par le patient ou
le refus de prendre les médicaments, le manque des moyens pour l'achat
des médicaments, l'absence de suivi des patients à
l'hôpital, la reprise de la consommation des SPA, l'influences des amis
ou les mauvaises fréquentations, , le manque de détermination et
les conflits entre les parents, les critiques du malade et de sa maladie par
la famille et son entourage, les mauvaises conditions sanitaires de
l'hôpital, le manque du personnel qualifié l'impuissance de la
famille face au malade constituent les causes de rechutes auprès de ces
malades quelques soient les recommandations, souvent moins suivies liées
à la prise des médicaments, au respect des rendez-vous, à
l'interdiction de la prise des SPA, du changement du milieu et des amis, de la
continuité de la médication, de l'arrêt de la consommation
des drogues, de l'abandon des mauvais amis et, de la mise à l'aise du
patient.Ces résultats ont confirmé la première
hypothèse et en partie la seconde hypothèse.
Leur étude est focalisée sur
Intégration
de la santé mentale dans les services de soins de santé primaires
en République démocratique du Congo.
Ces auteurs se sont posé une question principale
ci-après :
Comment assurer la pérennisation de soins de santé
mentale dans un context fragile comme la RDC ?
Ils ont supposé qu'l serait possible d'intégrer
la santé mentale dans les services de santé en RDC.
Ils se sont fixé les objectifs suivants :
- Intégration d'un programme d'offre de soins de
santé mentale dans les services de soins de santé primaire du
district de Lubero en République démocratique du Congo entre 2011
et 2015.
- Analyser l'accès et l'utilisation des services de
santé mentale.
La population était constituée des habitants de la
zone de santé de Lubero
Le dépouillement et le traitement des données ont
été réalisés par l'analyse documentaire des textes
normatifs venant du ministère de la santé publique ont permis
d'analyser les résultats d'intégration.
Les résultats indiquent que 3 941 patients ayant un
problème de santé mentale ont utilisé les soins offerts
aux centres de santé et à l'hôpital du district entre 2012
et 2015. En 2015, le taux d'utilisation moyen des soins curatifs dans les
centres de santé pour des problèmes de santé mentale
était de 7 nouveaux cas pour 1 000 habitants par an.
La majorité de ces patients ont été pris
en charge en ambulatoire, en première ligne de soin. Cette étude
montre qu'il est possible d'intégrer la santé mentale dans les
services de santé en RDCongo. Néanmoins, les grands
problèmes en termes d'accès et d'utilisation des soins de base
indiquent que la réussite d'une telle initiative d'intégration
est tributaire de la qualité du système de santé en place
et de l'implication d'un éventail d'acteurs sanitaires et non
sanitaires, y compris des personnes clés au sein des
communautés.
Ces études se ressemblent à la nôtre car
elles portent toutes sur les itinéraires thérapeutiques et les
difficultés liées aux soins en santé mentale. Mais elles
se diffèrent de cette étude du fait de sa population, de ses
hypothèses et objectifs, de l'année et du milieu où cette
est menée.
DEUXIEME CHAPITRE:CADRE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre se consacre à la présentation des
milieux d'études et, à la démarche méthodologique
suivie.
2.1. Présentation sommaire des milieux
d'études
Le
centre neuropsychiatrique de Kisangani et le centre
médical Tolingana constituent les milieux de recherche pour cette
étude.
2.1.2. Centre
neuropsychiatrique de Kisangani
Le centre neuropsychiatrique de Kisangani est l'un des
pavillons de l'hôpital général de
référence de Kisangani. Il est connu sous le nom du Pavillon
III. C'est dans ce centre que nous avons mené notre enquête en
rapport avec la présente dissertation doctorale. Il est
limité :
- Au Nord par l'intendance générale de
l'université de Kisangani ;
- Au Sud par l'aéroport de Simi-simi ;
- A l'Est par l'Institut supérieur de commerce
et ;
- A l'Ouest par les habitations des particuliers et le nouvel
hôpital général en construction.
Ce centre tire son origine de la prison centrale de
Kisangani vers les années
1940. Consécutivement à l'enregistrement
croissant de manifestations des troubles chez certains détenus. Raison
pour laquelle les cellules pour aliénés furent
créées afin d'y héberger les détenus manifestant
des troubles mentaux. Ces asiles ont été successivement
supervisés par les Docteurs Courtois, Vanneur, Del piano et
Decklerk.
L'évolution historique de ce centre se subdivise en
deux périodes caractérisées par des idées et des
conceptions différentes. La première va de sa création
jusqu'à 1970.
L'administration coloniale construit durant la
première période le centre neuropsychiatrique, lieu dans lequel
furent internés les malades mentaux et tous ceux qui étaient
atteints des maladies contagieuses.
L'année 1970 marque le début de la seconde
période qui a vu le Docteur Bazinga accéder au poste de
Médecin Directeur de l'hôpital général de
Kisangani. Après avoir déploré le mauvais traitement dont
étaient victimes les malades mentaux, il s'est mis à
réorganiser le centre sur le plan administratif, technique et
thérapeutique, donnant ainsi une nouvelle orientation à cette
institution.
Peu après, ce Médecin fut muté à
Goma (1974). Un infirmier supervisa alors le centre jusqu'en Février
2004, ce dernier fut succédé par deux autres infirmiers soit de
2004 jusqu'à la fin de l'année 2006. Actuellement le centre est
supervisé par un Médecin, responsable des services internes de
l'hôpital général de référence de
Kisangani.
Il sied de souligner que la République
Démocratique du Congo dispose de cinq centres neuropsychiatriques qui
sont :
- Le centre neuro-psychopathologique de Kinshasa
(CNPP) ;
- Le centre neuropsychiatrique de Katwambi au Kasai
occidental ;
- Le centre de santé mentale de Goma ;
- Le centre neuropsychiatrique de Bukavu et ;
- Le centre neuropsychiatrique de Kisangani.
A sa création, ce centre avait pour objectif
d'interner les malades mentaux et tous ceux qui étaient
abandonnés par la société. Au fil du temps, le
centre a revu ses objectifs, c'est-à-dire qu'il a quitté
l'état d'asile pour devenir une institution psychiatrique où l'on
vise à prendre en charge et à intégrer dans la vie sociale
les personnes souffrant des troubles mentaux en utilisant la
chimiothérapie et la psychothérapie. Malheureusement cette
dernière thérapie n'est plus utilisée. Est attaché
au centre neuropsychiatrique de Kisangani un Lazaret dans lequel les malades
tuberculeux et lépreux sont hospitalisés.
En ce qui concerne sa structure organisationnelle, le centre
neuropsychiatrique de Kisangani fonctionne avec 7 agents de santé.
2.1.2. Centre
médical Tolingana
Le centre de santé Tolingana est centre à
vocation psychiatrique. Il prend en charge les malades en soins de santé
primaires. Situé dans l'air de santé Tshopo1 communément
appelé Centre Gloria, dans la zone de santé de la Tshopo.
Ce centre est créé en 2017 pour soigner les
malades hospitalisés et en ambulatoire sur la 2è Avenir Tshopo
n°54.Il est limité:
- Au nord : par le centre Tuungane;
- Au sud : par le Service de voirie provinciale de
Kisangani;
- A l'Est : par l'hôpital général de la
Tshopo;
- A l'Ouest : par le centre de santé Gloria Tshopo1.
Il est compose :
- D'un Médecin superviseur;
- Des trois infirmiers gradués;
- D'un garçon de salle ou technicien de surface.
Le centre a comme projets de :
- Chercher un endroit pour construire son propre site;
- Créer une pharmacie;
- Engager un psychologue clinicien ;
- Organiser la formation du personnel;
- Ouvrir le contact avec le PAM; etc.
2.2. Méthodologie
suivie
Nous parlons de la population
d'étude, de l'échantillon, de la méthode et de la
technique de collecte des données, du dépouillement et du
traitement des données.
a. Population d'étude
Selon Campenhoudt (2011, p.147), le concept population doit
être compris dans son sens le plus large : celui d'ensemble
d'éléments constituant un tout (entreprise, livre,
élève, article, club, etc.).
Lamoureux (2006, p.169) définit la population comme un
ensemble de tous les éléments auxquels on espère
généraliser les résultats d'une recherche.
Nous pensons que la population est un ensemble d'individus,
d'objets, etc., ayant des caractéristiques communes et sur lesquels
portent une recherche.
Ainsi, la population de cette étude est
constituéetous le personnel de santé (Médecin et infirmier
: 9) du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana de
Kisangani et de 15 patients internés dans ces deux centres. Ces sujets
sont répartis dans les tableaux ci-après:
En ce qui concerne les agents de la santé, leur
répartition se présente comme suit :
Tableau 1 : Répartition des sujets par sexe
Sexe
|
F
|
Masculin
|
7
|
Féminin
|
2
|
Total
|
9
|
Ce tableau montre que 7 sujets sont du sexe masculin et, 2
sujets sont du sexe féminin. Par niveau
d'études, voici leur répartition:
Tableau 2 : Répartition des sujets par niveau
d'études
Niveau d'études
|
F
|
Médecin
|
2
|
A0 ou Licencié en sciences infirmières
|
1
|
A1 ou Gradué en sciences infirmières
|
2
|
A2 en sciences infirmières
|
3
|
A3 en sciences infirmières
|
1
|
Total
|
9
|
Il ressort de ce tableau 3 sujets sont des infirmiers A2, 2
sujets sont respectivement des infirmiers A1 et des médecins et, 1
sujetest successivement infirmiers A3 et infirmiers A0.
La répartition des patients se présente comme
suit :
b. Méthode et Technique de
collecte des données
Dans
cette recherche, une méthode et une technique ont étés
utilisées comme instruments pour collecter les données.
a. Méthode
La méthode est d'après Angers, cité par
Loosa (2015 p.17), une démarche scientifique adoptée pour arriver
à la découverte de la vérité.
Pour Grawitz (2004, p.360), la méthode est l'ensemble
d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit.
Pour récolter les données de cette recherche,
nous avons fait usage de la méthode d'enquête.
Pour Tavis et Wade cités par Muke (2011, p54), la
méthode d'enquête consiste à interroger les gens sur les
aspects d'eux- mêmes qu'ils sont en mesure de décrire comme leurs
expériences, leurs attitudes et leurs opinions.
Cette méthode nous a permis d'obtenir les points de
vue du personnel soignant et des patients internés au centre
neuropsychiatrique de Kisangani et au centre de santé Tolingana de
Kisangani.
b. Technique
Une technique est, d'après le dictionnaire
encyclopédique (2000), un moyen ou un ensemble de moyens adaptés
à une fin.
Elle est un procédé particulier utilisé
pour mener à bonne fin une opération concrète visant
à fabriquer un objet matériel ou immatériel.
Pour Rwigamba (2001, p.16), une technique est définie
comme étant l'ensemble des moyens et procédés qui
permettent au chercheur de rassembler des données et des informations
sur son sujet de recherche.
Pour réaliser ce travail de recherche, nous avons fait
recours principalement à la technique d'enquête par
questionnaire.
Cette technique, mentionnent Chiglione et Matalon (1978, p.94)
est un instrument rigoureusement standardisé dans le texte des questions
et dans leur ordre.
Cette technique nous a permis de collecter les informations
auprès des sujets.
L'avantage de cet instrument de recherche se justifie par le
fait qu'il permet au chercheur de recueillir le plus d'informations possibles,
la rapidité dans la récolte des données ; mais son
application est difficile.
Dans cette étude, l'administration du questionnaire
d'enquête a été précédée par une
pré-enquête afin de bien appréhender cette étude, et
par un pré-test sur 2 sujets. Ce qui nous a permis de reformuler
certaines questions de cette recherche.
L'administration de ce questionnaire s'est
déroulé en Août 2023 par administration directe et
indirecte, c'est-à-dire d'une part, nous remettions le
questionnaire à chaque enquêté, qui répondait et
notait les réponses et d'autre part, nous lisions les questions aux
enquêtés et notions leurs réponses.
A cet effet, trois types de questions existent : ouverte,
fermée et d'échelle :
- Les questions ouvertes permettent à
l'enquêté de répondre en toute liberté aux
différents items du questionnaire ;
- Les questions fermées sont celles où le
répondant choisis ses réponses parmi celles déjà
engagées par l'enquêteur ;
- Les questions d'échelles sont celles où
plusieurs éventails sont proposés au sujet.
Dans ce travail, nous avons eu à faire:
- Pour les patients: à 6 questions dont une
fermée et 5 ouvertes;
- Pour les agents de santé : à 6 questions
éclatées à 7 sous-questions dont une fermée et 5
ouvertes;
Toutes ces questions sont regroupées dans deux
tableaux autour de deux thèmes. Le tableau ci-dessous présente la
répartition des questions des agents de santé par
thème.
Tableau 5: Répartition des questions par
thème
Thèmes
|
N° questions
|
Total
|
Méthode thérapeutique
|
1, 3 et 6
|
3
|
Niveau de connaissance
|
2, 4, 5a et 5b
|
4
|
Total
|
-
|
7
|
Ce tableau montre qu'il y a 3 questions pour le premier
thème et, 4 questions pour le second thème.
c. Dépouillement et
Traitement des données
Le dépouillement des données est une
opération qui consiste à rendre les données
récoltées exploitables, c'est-à-dire
compréhensibles et intelligibles (Javeau, 1970, p. 139). Les
données recueillies à l'aide de ce questionnaire ont
été dépouillées de deux manières :
pour les questions fermées, nous avons eu à faire au
décompte des fréquences. Quant aux questions ouvertes, nous
avons recouru à l'analyse de contenu.
Dans cette recherche, nous avons eu à faire à
l'analyse qualitative qui a débouché par la suite sur
l'analyse quantitative.
Ces analyses sont fonction de l'objectif de l'étude et
ont été réalisées selon les étapes
suivantes :
- Première étape : choix des
catégories : cette première étape a consisté
à déterminer les catégories des réponses
avancées par les sujets. Elle se réalise à travers deux
niveaux :
· Formulation des catégories : dans
cette recherche, nous avons formé nous-mêmes les
catégories à partir du dénombrement des avis des
enquêtés qui ont une idée commune sur une question pour
faire partie d'une même catégorie ;
· Caractéristiques des
catégories : nous présentons ci-dessous les
qualités techniques des catégories des réponses
formées et retenues dans cette étude :
§ Elles sont exhaustives, c'est-à-dire que
l'ensemble du contenu que l'on a décidé de classer doit
l'être en entier ;
§ Elles sont exclusives, les mêmes
éléments ne doivent pas pouvoir appartenir à
plusieurs catégories ;
§ Elles sont objectives, celles-ci signifient
que les caractéristiques de la catégorie doivent
être suffisamment claires pour que différents codeurs
classent les divers éléments du contenu dans les mêmes
catégories ;
§ Elles sont pertinentes, en rapport à
la fois avec l'objectif poursuivi et le contenu que l'on traite.
- Deuxième étape : quantification du
contenu : Il était question dans cette étape de
déterminer la quantification du contenu. Il y a trois sortes
d'unités de quantification dans l'analyse d'un contenu :
· Unité d'enregistrement : c'est le
segment qui détermine le contenu que l'on caractérise, en le
plaçant dans une catégorie donnée. Dans cette
étude, les sens des réponses avancées par les
répondants ont permis de déterminer les unités
d'enregistrement ;
· Unité de contexte : c'est le plus large
des segments de contenu auquel on se réfère pour comprendre
l'unité d'enregistrement. Il s'agit ici du thème ;
· Unité de numérisation :
l'unité de numérisation concerne la façon de mesurer les
divers morceaux obtenus par l'unité d'enregistrement. Il est question
dans cette phase de déterminer le nombre de fois que chaque unité
d'enregistrement a été observée.
Globalement, dans ces étapes de l'analyse de contenu,
nous avons dégagé premièrement les différentes
catégories des réponses en fonction des idées communes
données par les sujets sur une question et de déterminer
secondairement, les unités d'enregistrement pour chaque
catégorie. Ces unités ont débouché sur les
unités de numérisation par la détermination des
effectifs.
Après le dépouillement des réponses
données par les sujets au questionnaire, nous avons
procédé à leur traitement. Les fréquences obtenues
n'ont pas été transformées en pourcentages du fait que
nous étions en face de deux échantillons dont chacun
était inférieur à 30 sujets.
TROISIEME CHAPITRE :
RESULTATS DE LA RECHERCHE
Dans le présent chapitre, nous présentons,
analysons et discutons les résultats de cette étude.
3.1 Présentation et analyse
des résultats
Dans cette partie, nous
présentons et analysons les résultats obtenus après
application de deux questionnaires utilisé pour récolter les
données de ce travail.
a. Résultats des agents de santé
La première question était de savoir la
durée d'exercice du métier par les agents de santé dont
les résultats se présentent de la manière
suivante :
Tableau 8 : Ancienneté des sujets dans la prise en
charge des maladies mentales
Réactions des sujets
|
F
|
1an à 5 ans
|
4
|
5ans à 10ans
|
2
|
10ans à 15ans
|
2
|
15ans à 20ans
|
1
|
Total
|
9
|
De ce tableau, il ressort que 4 sujets ont fait
respectivement un an à 5ans, 2 sujets ont déjà fait de
5ans à 10ans de service, 2 sujetsont déjàfait 10ans
à 15ans et 1 sujeta déjà fait de 15ans à 20ans de
service.
La deuxième question concerne la procédure de
réception des malades, les 22 réponses des sujets sont reparties
dans le tableau ci-après :
Tableau 9:Itinéraire thérapeutique des sujets
Réactions des sujets
|
F
|
Identification
|
7
|
Examen physique
|
3
|
Diagnostic
|
3
|
Modalités de prise en charge
|
7
|
Examens paracliniques
|
2
|
Il ressort de ce tableau que 7 réponses des agents
procèdent respectivement identifier le patient et définir les
modalités de prise en charge, 3 réponses des agents font
respectivement l'examen physique du patient et établis un diagnostic et,
2 réponses des agents recommandent les examens paracliniques.
La troisième question concerne la méthode
thérapeutique utilisée pour traiter les maladies mentales, les 10
réponses des sujets sont placées dans le tableau
ci-après :
Tableau 10 : Méthodesthérapeutiques
utilisées lors de la prise en charge
Réponses des sujets
|
f
|
Chimiothérapie
|
9
|
Thérapie psychosociale
|
1
|
Ce tableau ressort que 9 réponses des sujets font
recours à la chimiothérapie pour soigner les malades et, une
réponse du sujetutilise la thérapie psychosociale.
La quatrième question concerne les sortes des maladies
mentales traitées ces hôpitaux, les 28 réponses des sujets
sont consignéesdans le tableau ci-après :
Tableau 11 : Maladies traitées dans ces
hôpitaux
Réactions des sujets
|
F
|
Dépression
|
5
|
Méningite
|
2
|
Toxicomanie
|
4
|
Schizophrénie
|
2
|
Psychose
|
7
|
Névrose
|
2
|
Mutisme
|
1
|
Trouble bipolaire
|
2
|
Manie
|
1
|
Epilepsie
|
2
|
Il se dégage de ce tableau que 7 réponses des
sujets citent la psychose, 5 réponses des sujets parlent de
dépression, 4 réponses des sujets évoquent la toxicomanie,
2 réponses des sujets citent successivement l'épilepsie, le
trouble bipolaire, la névrose, la schizophrénie et la
méningite, une réponse des sujets parlent successivement de la
manie et du mutisme.
La première partie de la cinquième question
concerne la collégialité ou l'interdisciplinarité pour
traiter les maladies mentales. Tous ces sujets sont d'accord qu'ils souhaitent
travailler avec une autre personne.
La sous-question 5b identifie les spécialistes qui
peuvent travailler en collégialité. Les 10 réponses sont
reparties dans le tableau ci-après :
Tableau 12 : Spécialistes dans l'équipe
thérapeutique
Réponses des sujets
|
f
|
Psychologue clinicien
|
9
|
Biologiste ou laborantin
|
1
|
Il se dégage de ce tableau que 9 réponses des
sujets citent le psychologue clinicien et, une réponse des sujets parle
de laborantin.
La sixième question concerne les insuffisances à
combler au sein des différents centres, les 35 réponses des
sujets sont consignéesdans le tableau ci-après :
Tableau 13 : Insuffisances à combler pour une bonne
prise en charge patients
Réactions des sujets
|
F
|
Psychologue clinicien
|
9
|
Biologiste ou laborantin
|
5
|
Plombier
|
2
|
Pharmacie
|
7
|
Equipement
|
3
|
Matériels
|
5
|
Psychiatre
|
2
|
Neurologue
|
2
|
Ce tableau atteste que 9 réponses des sujets citent le
psychologue clinicien, 7 réponses des sujets parlent du pharmacien, 5
réponses des sujets citent successivement le laborantin et les
matériels, 3 réponses des sujets parlent des équipements
et, 2 réponses des sujets évoquent respectivement le neurologue,
le psychiatre et le plombier.
b. Résultats des
patients
La première question est en rapport avec
l'interprétation que donne le patient ou son entourage lors du
déclanchement de la maladie en vue de donner un premier secours, les 16
réponses des sujets sont reparties dans le tableau suivant :
Tableau 14 : Interprétation de maladie mentale par le
malade ou son entourage
Réponses des sujets
|
F
|
Agitation
|
4
|
Sorcellerie
|
2
|
Malaria
|
2
|
Epilepsie
|
1
|
Consommation des drogues
|
4
|
Dépression
|
2
|
|
|
Total
|
15
|
De ce tableau, il ressort que 4 réponses des
sujets évoquent respectivement la consommation des drogues et
l'agitation, 2 réponses des sujets citent successivement la
dépression, une réponse des sujets cite l'épilepsie.
La deuxième question est en rapport avec le premier
lieu de secours du patient, les 15 réponses des sujets sont
consignées dans le tableau suivant :
Tableau 15 : Premier lieu de recours du patient
Réactions des sujets
|
F
|
Eglise
|
4
|
Hôpital
|
11
|
|
|
Total
|
15
|
Il se dégage de ce tableau que 4 réponses
des patients citent l'église comme lieu de secours après le
déclanchement du trouble et, 11 réponses des patients citent
l'hôpital.
La troisième question est en rapport avec la motivation
des patients à se diriger vers les soins hospitaliers, les 15
réponses des patients sont reparties dans le tableau suivant :
Tableau 16 : Motivation des sujets aux soins hospitaliers.
Réponses des sujets
|
F
|
Avoir les soins appropriés
|
13
|
Echec du premier lieu de secours
|
2
|
Total
|
15
|
Ce tableau montre que 13 réponses des patients
parlent des soins appropriés et, 2 réponses des sujets citent
l'échec du premier lieu de secours.
La quatrième question est en rapport avec la perception
des soins de santé mentale, tous les sujets ont affirmé que ces
soins sont bons.
La cinquième question est en rapport le mode
d'information de l'existence des soins de santé mentale ; les 15
réponses des sujets sont consignées dans le tableau
suivant :
Tableau 17 : Mode d'information de l'existence des soins de
santé mentale
Réponses des sujets
|
F
|
Entourage
|
11
|
Recommandation du Pasteur
|
4
|
Total
|
15
|
Il ressort de ce tableau que 11 réponses des
sujets évoquent leur entourage et, 4 réponses des patients citent
leurs pasteurs.
La quatrième question est en rapport avec la
recommandation des patients à leurs homologues qui sont traités
dans d'autres lieux. Tous les sujets leur recommandent de venir en soins de
santé mentale.
3.2. Interprétation des résultats
Cette partie consiste à donner une compréhension
claire des résultats de notre étude.
Les résultats du personnel soignant de cette
étude montrent que la méthode chimio-thérapeutique est la
plus utilisée pour les soins de santé mentale, cependant il y a
absence d'autres prestataires pour des soins efficaces, notamment le
psychologue clinicien.Les étapes de l'itinéraire
thérapeutique pour prise en charge des malades ne sont pas
respectées, car celle-ci doit être holistique. Ces
résultats pourraient trouver des explications dans l'absence du
psychologue clinicien et dans les spécialistes des agents oeuvrant dans
ces deux centres de santé qui sont des médecins et des infirmiers
non psychiatres.
Les résultats des malades montrent une
compréhension ambigüe de la maladie mentale. Pour preuve, certains
d'entre-deux ne consultent quelorsque la maladie se manifeste cliniquement,
avec un pré-diagnostic ou par la recommandation de leur entourage.
Ces résultats s'expliqueraient par le fait qu'à
Kisangani, il y a manque d'études sur les itinéraires
thérapeutiques et l'accès en soins de santé mentale, qui
se traduit par une difficulté à adapter l'offre de soins aux
personnes souffrant des troubles mentaux, par l'absence d'un personnel
qualifié, le manque d'infrastructures adéquates, des
matériels et équipements, etc.
CONCLUSION
Ce travail a porté sur l'itinéraire
thérapeutique et accès aux soins de santé mentale:
enquête menée au centre neuropsychiatrique et au centre
médical Tolingana à Kisangani.
Nous nous sommes posé les questions
suivantes :
- Quelle est la méthode thérapeutique les corps
soignants du centre neuropsychiatrique et du centre de medical Tolingana
utilisent-t-il pour traiter les maladies mentales à Kisangani ?
- Les patients, respectent-t-ils les étapes requises
pour l'accès en soins de santé mentale de qualité ?
Nous avons émis les hypothèses selon
lesquelles :
- Les corps soignants du centre neuropsychiatrique et du
centre de medical Tolingana utiliseraient la chimiothérapie pour
traiter les maladies mentales à Kisangani.
- les ne respecteraient pas les étapes requises pour
l'accès de soins de santé mentale.
Nous nous sommes assigné comme objectifs de :
- Identifier la méthode thérapeutique
utilisée par les corps soignants de ces centres pour la prise en charge
des malades mentaux du centre neuropsychiatrique et du centre de
santé Tolingana de Kisangani;
- Vérifier les étapes du parcours
d'accès aux soins de santé mentale par les patients.
La population de cette étude est constituée de
deux groupes de sujets : le personnel de santé (Médecin et
infirmier : 9 sujets) et 15 patientsà qui un questionnaire
d'enquête a été administré. Le recensement exhaustif
est utilisé comme technique d'échantillonnage.
Le dépouillement et le traitement des données
sont réalisés par l'analyse de contenu et par le décompte
des fréquences. Ces fréquences n'ont pas été
transformées en pourcentage du fait que nous étions en face d'une
de deux échantillons inférieurs à 30 sujets.
Les résultats du personnel soignant de cette
étude montrent que la méthode chimio-thérapeutique est la
plus utilisée pour les soins de santé mentale, cependant il y a
absence d'autres prestataires pour des soins efficaces, notamment le
psychologue clinicien.
Les étapes de l'itinéraire thérapeutique
pour l'accès en soins de santé mentale sont respectées par
les patients.
Ces résultats confirment notre première
hypothèse et partiellement notre seconde hypothèse.
En ces mots, nous ne prétendons pas avoir recueilli
toutes les informations possibles à cette thématique.
Voilà pourquoi, nous souhaitons à d'autres chercheurs qui
viendront après nous d'apporter plus d'éclaircissement en
cherchant par exemple l'intersession du psychologue clinicien dans les soins de
santé mentale à Kisangani.
DOCUMENTS CONSULTES
Bardin, L. (1977). Analyse de contenu. PUF.
Beauchesne, H. (1986). Histoire de la
psychopathologie. PUF.
Diongo, O. (2020). Psychanalyse et Psychiatrie. Cours
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Erick Mukala
Mayoyo,
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Put,
Sara Van Belle,
Bibiane van
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Criel (2021).
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de la santé mentale dans les services de soins de santé primaires
en République démocratique du Congo. Pp.
44-53.
Ey, H. (1974). Manuel de psychiatrie. Masson et
Cie.
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au sein des ménages de la commune V du district de Bamako, Mali :
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https://www.africmemoire.com/part.3-chap-i-generalites-2033.html.
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Consulté le 24/7/2023 à 4h20.
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Consulté le 22/ 7/2023 à 17h.
https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/multimedia/table/trois-niveaux-de-pr%C3%A9vention
Consulté le 4/9/2023 à 16h23.
https://www.quebec.ca/sante/conseils-et-prevention/sante-mentale/obtenir-aide-en-sante-mentale/soins-services-etapes-sante-mentale.
Consulté le 4/9/2023 09h.
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Consulté le 9/ 05/2023 à 14h30.
Katho, T. (2021). Rechute chez les consommateurs de
substances psychoactives pris en charge au centre neuropsychiatrique de
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Lodza, K. (2009). Conception et thérapie des
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inédit en psychologie. Mémoire inédit en psychologie
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Sillamy, N. (1999). Dictionnaire de psychologie.
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Tibamwenda, B. (2018). Construction de tests. Cours
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Vetter, J. (1969). Langage et maladies mentales.
Paris XVII.
www.journal.psy.ulaval.ca
: Représentations culturelles des troubles de santé
mentale. Consulté le 23/6/2022 à 12h.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE................................................................................................i
REMERCIEMENTS....................................................................................ii
RESUME...................................................................................................iii
SUMMARY.........................................................................................iv
INTRODUCTION
1
PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LA SANTE
MENTALE
4
1.1. Définition des concepts
4
1.1.1. Itinéraire
thérapeutique
4
1.1.2. Thérapie
4
1.2. Cadre conceptuel de l'étude
5
1.2.1. Itinéraire thérapeutique
psychologique
5
1.2.2. Types de thérapies
7
a. Thérapies biologiques
7
a.1. Electrochoc ou sismothérapie
7
a.2. Cure de Sakel
7
a.3. Hydrothérapie
7
b. Psychothérapies
8
1. Thérapie de maternage
8
2. Thérapie de rééducation
8
3. Thérapie collective
8
4. Sociothérapie
9
5. Ergothérapie
9
6. Thérapie directive
9
7. Thérapie évocative
10
8. Immersion
10
9. Thérapie assertive
10
10. Psychothérapie de soutien
10
11. Thérapie d'acceptation et engagement
11
12. Thérapie de motivation
11
c. Médecine des guérisseurs
traditionnelles et psychiatrie moderne
11
1.2.3. Prévention en soins de santé
mentale
13
1. Prévention primaire
14
2. Prévention secondaire
15
3. Prévention tertiaire
16
4. Prévention quaternaire
16
1.2.4. Sortes de medécine
18
a. Médecine curative
18
b. Médecine préventive
19
c. Médecine éducative
21
d. Médecine prédictive
22
1.2.5. Promotion de la santé
24
1.3. Cadre théorique
25
a. Théorie organo-mécanistes ou
biomédicales
25
b. Théories psycho-dynamiques de
l'inconscient pathogène ou psychanalytiques
26
c. Théories socio-psycho-géniques des
facteurs du milieu ou psychosociales ou sociogenèse
27
d. Théories organo-géniques
dynamistes
28
1.4. Etudes antérieures
29
a. Etude de Katho Tibenderana (2021)
29
b. Etude de Erick Mukala Mayoyo, Willem van de Put,
Sara Van Belle, Bibiane van Mierlo, Bart Criel (2015)
31
DEUXIEME CHAPITRE: CADRE METHODOLOGIQUE
33
2.1. Présentation sommaire des milieux
d'études
33
2.1.2. Centre neuropsychiatrique de Kisangani
33
2.1.2. Centre médical Tolingana
35
2.2. Méthodologie suivie
35
a. Population d'étude
36
b. Méthode et Technique de collecte des
données
37
a. Méthode
37
b. Technique
38
c. Dépouillement et Traitement des
données
39
TROISIEME CHAPITRE : RESULTATS DE LA
RECHERCHE
42
3.1 Présentation et analyse des
résultats
42
a. Résultats des agents de santé
42
b. Résultats des
patients..................................................................43
3.2. Interprétation des résultats
46
CONCLUSION
47
DOCUMENTS CONSULTES
49
|