3.1.2.3. Analyse
psychologique
Âgé de 24 ans, Marseille est enfant unique de ses
parents. S'est retrouvé dans la rue par sa propre volonté, il
voulait être libre, se sentir capable de tout, chose que sa famille lui
privait. Il est important de noter que ce désir qu'aMarseille de vivre
dans la rue plutôt qu'en famille peut également être le
signe de difficultés émotionnelles ou relationnelles avec ses
parents.
La rue est représentée par Marseille comme un
espace de liberté où l'enfant se sent moins contraint par les
règles et les attentes familiales. Cela peut être perçu
comme une forme d'émancipation et d'autonomie, comme un moyen pour lui
de se sentir plus adulte et de prendre des décisions par lui-même,
même si cela comporte des risques. Cette situation peut compenser un
sentiment d'isolement ou de malaise au sein de sa famille.La rue est
présentée comme un terrain de jeu plus excitant et stimulant.
3.1.3. Cas de Barcelone
3.1.3.1. Identification
De sexe masculin et âgé de 18 ans, Barcelonea
arrêté ses études en 5ème primaire ;il est
originaire de la province du Kongo- central ; il fréquente rarement
l'église catholique ; et il est à dansla
rue depuis 3 ans.Barcelone était élevé par ses propres
parents, et est ainé d'une fratrie de 6 enfants dont 2 garçons
et 4 filles.
3.1.3.2. Extrait du
récit autobiographique
J'étais serré à la maison, mais c'est
mon père qui m'a poussé à sortir dans la rue. Il gagnait
de l'argent mais ne voulait pas me scolariser, il gaspillait beaucoup son
argent au lieu de nous payer les études. Et cela m'avait beaucoup
énervé car, c'est bien lui mon père biologique.
Mon départ est causé par le mauvais
traitement, c'est d'ailleurs la cause principale qui m'a motivé à
quitter cette maison et à être loin de ma famille. Mon père
prenait trop d'alcool chaque jour et à son retour tabassait toujours ma
mère et tout le monde autour de lui. A son retour, il nous maltraite.
Pour lui, la seule chose à faire avec son argent c'est de boire, fumer
et rentrer tard. C'était vraiment un papa irresponsable que je n'ai
jamais vu.
A la maison, on mangeait très difficilement, mon
père préférait acheter l'alcool que de donner l'argent
à maman pour nous préparer à manger. Il achetait au moins
5 bouteilles de bières par jour pendant que nous, on n'avait pas
mangé.
Mes parents sont toujours en vie sous le même toit
et, ils sont toujours ensemble jusqu' à présent. Mais je ne sais
pas si papa continue toujours avec son sale caractère
d'alcoolique. Mais Ça n'a jamais arrivé qu'on puisse
voir un pasteur ou un prophète pour prophétiser sur moi.
Pour avoir quelque chose à manger ici dans la rue
c'est très difficile car souvent, je portais des charges lourdes pour
trouver à manger avec l'argent qu'on me payait. Parfois, je volais
pendant les embouteillages et un jour on m'avait même arrêté
pour ça et j'étais frappé par quelques jeunes sur place.
Je suis allé jusqu'à Lufuavec un vieux et là-bas, on
m'avait arrêté pour avoir volé mais j'avais fui.
Mes difficultés sont beaucoup plus liées
à l'endroit où dormir et là où je ne peux pas
manquer la nourriture. Pour ces derniers temps je dors chez ma tante et parfois
je dors dans la rue. La vie dans la rue ce n'est pas facile, plusieurs fois,
j'ai vraiment connu des moments très durs mais je me suis beaucoup
forcé pour rester mais j'ai des cicatrices sur ma tête
j'étais tabassé sérieusement pour la nourriture.
Pour m'aider dans cette situation, je dois avoir une
personne ou une famille d'accueil pour me prendre en charge et me
considérer aussi comme enfant. Il me faut aussi un encadrement pour
quitter la rue, c'est vraiment de cette façon-là qu'on peut
m'aider dans ma situation. Bien que plusieurs fois ma mère
passait me chercher, je ne compte pas rentrer à la maison parce que mon
père ne me plaît pas sur tout ce qu'il fait.
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