UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTÉ DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE
L'ÉDUCATION
DÉPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
FACTEURS EXPLICATIFS DU PHENOMENE ENFANT DE LA RUE DANS
LA COMMUNE DE NGABA
Par
Par
Jérémie NGUABI KAO
Travail de fin de cycle présenté en vue de
l'obtention du titre de gradué en psychologie
Directrice : Prof. Dre.JoséphatTSHIANDA
KAPINGA
Encadreur : Ass. Paul MAKAMBU KANDU
ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023
RESUME
La présente étude a un seul objectif qui
consiste à identifier les différents facteurs expliquant le
phénomène des enfants de la rue qu'on constate à Kinshasa,
précisément dans la commune de NGABA.
Dans cette recherche, nous avons voulu vérifier
l'hypothèse selon laquelle les facteurs explicatifs du
phénomène enfant de la rue sont : la perte de parents, les
prophéties de certains pasteurs, la séparation avec les parents
et la pauvreté.
Sur ce, nous avons recouru à la méthode clinique
basée sur l'étude de cas. Celle-ci était
opérationnalisée par la technique d'entretien clinique
appuyée par un guide d'entretien qui nous a permis de récolter
les données auprès de 5 sujets âgés de 18 à
27 ans, qui vivent dans la rue depuis leur enfance.
Après le traitement des données, les
résultats nous ont permis de confirmer notre hypothèse car nos
sujets, chacun selon son cas, sont dans la rue parce qu'ils ont soit
été séparé de leur mère suite à sa
mort et la maltraitance subie de la part de la marâtre ou autre tutrice
leur conduit dans la rue ; soit à cause de
l'irresponsabilité du père qui leur font vivre une
pauvreté vu qu'il est alcoolique, soit suite à la
sévérité des parents qui les étouffe à la
maison, soit encore à la suite des prophéties de certains
pasteurs les taxant de sorcier.
Mots clés : facteur explicatif,
enfant de la rue
SAMMURY
This study has a single objective, which is to identify the
different factors explaining the phenomenon of street children observed in
Kinshasa, specifically in the NGABA municipality.
In this research, we aimed to verify the hypothesis that the
explanatory factors of the street children phenomenon are : the loss of
parents, prophecies from certain pastors, separation from parents, and
poverty.
To do so, we used the clinical method based on a case study
approach. This was operationalized through the use of clinical interviews
supported by an interview guide, which allowed us to collect data from 5
subjects aged 18 to 27 years old, who have been living on the streets since
their childhood.
After analyzing the data, the results confirmed our
hypothesis, as each subject, according to their case, is on the streets either
because they were separated from their mother due to her death and mistreatment
by their stepmother or other guardian, or due to the irresponsibility of their
father who subjects them to poverty because of his alcoholism, or due to the
severity of their parents who suffocate them at home, or even due to prophecies
from certain pastors labeling them as witches.
Keywords : explanatory factor, street
child
EPIGRAPHE
« La société se mesure par la
manière dont elle traite ses enfants les plus
vulnérables».
Nelson Mandela
DEDICACE
Nous souhaitons dédier ces
écrits à nos proches, à ceux qui nous sont chers et qui
nous ont toujours témoigné leur affection. Ce que nous avons
accompli est le fruit concret de ce que vous avez semé.
À vous, notre cher
père NGUABI KAO Paul, à vous notre mère MUSIMAKA KAMESA
Marie, nous vous adressonsnotre dédicace spéciale pour les
efforts que vous avez déployés, depuis notre conception
jusqu'à ce jour, tant sur le plan financier, spirituel que moral.
À nos chères soeurs
et à mon frère NGUABI Patient, Aris NGUABI, Béatrice
NGUABI, BethyNGUABI et Maria NGUABI, nous vous exprimons notre reconnaissance
pour votre soutien moral constant.
Jérémie NGUABI KAO
REMERCIEMENTS
Nous sommes arrivés
à la fin de notre travail de fin de cycle. Permettez-nous de saisir
cette occasion pour exprimer notre profonde reconnaissance à tous ceux
qui ont contribué à sa réalisation. Du fond de notre
coeur, nous exprimons notre gratitude envers vous tous pour votre soutien
inestimable et votre contribution à notre réussite.
Tout d'abord, nous aimerions
remercier chaleureusement notre Directrice, Professeure Docteure.
Joséphat TSHIANDA KAPINGA, pour sa guidance, son expertise et son
dévouement tout au long de notre parcours. Votre soutien constant et vos
précieux conseils nous ont permis d'approfondir nos connaissances et de
mener à bien notre TFC. Nous sommes honoré d'avoir eu
l'opportunité de travailler sous votre direction.
Nous voudrions également
exprimer notre gratitude envers notre encadreur, Assistant Paul MAKAMBU KANDU
pour son encadrement, ses conseils éclairés et sa
disponibilité tout au long de notre travail. Son expertise et son
soutien ont été inestimables et ont grandement contribué
à notre apprentissage.
Nous souhaitons également
adresser nos remerciements sincères à nos amis, collègues
et partenaires de lutte, qui ont partagé ce voyage avec nous. Leurs
encouragements, leur soutien moral et leur collaboration ont été
d'une grande valeur pour notre réussite. Nous aimerions tout
particulièrement remercier MANGELA MAKANDA Romilord, IMBOYO KWETE Joe et
Monsieur MONTALI Chadrackpour leur travail d'équipe exemplaire et leur
contribution précieuse.
Enfin, nous n'oublions pas de
remercier Mademoiselle KINDU NGIMBI Patricia et nos amis BONKOTO Daniel,
LUZAYADIODéance, MUYEMBI Gédéon et MBUNGU Kethiapour leur
soutien physique, moral et spirituel.
En conclusion, nous tenons
à remercier toutes les personnes qui ont contribué à la
réalisation de ce travail de manière directe ou indirecte et dont
les noms ne sont pas repris ci-haut.
LISTE DES
ABRÉVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES
MONUSCO : Mission de l'Organisation des Nations Unies
pour la Stabilisation au
Congo
ONG : Organisation Non-Gouvernementale
PNUD : Programmes des Nations Unies pour le
Développement
RDC : République Démocratique du Congo
INTRODUCTION
Le phénomène des enfants de la rue est une
réalité sociale complexe et déchirante qui persiste dans
de nombreuses sociétés à travers le monde. Ces enfants,
souvent invisibles aux yeux de la société, vivent dans des
conditions extrêmement précaires, exposés à la
violence, à l'exploitation et à l'abandon (Bourgois,1995).
Comprendre les facteurs explicatifs de ce phénomène est crucial
pour élaborer des stratégies efficaces de prévention et
d'intervention.
Le présent travail se propose d'explorer en profondeur
les multiples dimensions qui sous-tendent le phénomène des
enfants de la rue dans la ville de Kinshasa, capitale de la République
Démocratique du Congo. À travers une analyse approfondie, nous
chercherons à identifier les facteurs explicatifs qui contribuent
à la marginalisation et à l'errance de ces enfants
vulnérables.
0.1.
Problématique
Depuis quelques années, le nombre d'enfant qui vivent
dans les rues de Kinshasa ne cesse de croitre. Bien que les chiffres exacts ne
soient pas connus, les militants de la protection de l'enfant estiment que le
nombre d'enfant de la rue à Kinshasa et dans d'autres zones urbaines a
doublé au cours des dix dernières années (rapport de
HumanRights Watch, 2015).
Généralement, les enfants de la rue sont des
mineurs qui ont pour milieu de vie et de survie les rues. Alors que dans des
sociétés traditionnelles africaines, l'enfant était
considéré comme un être précieux et occupait une
place sacrée.
A ce sujet, Erny(1972) explique que traditionnellement, «
l'on accueille l'enfant avec joie comme nouveau membre de la communauté
qui vient la renforcer, mais aussi parce qu'on entend des effets bienfaisants
sur le plan de la relation avec l'au-delà et des êtres qui les
peuplent ». C'est ainsi que nous procédons à l'étude
du phénomène « Enfant de la rue ».
Le phénomène Enfants de la rue a de multiples
facettes, il est dès lors difficile de pointer certaines causes.
Cependant, la combinaison de facteurs familiaux, économiques, sociaux et
politiques joue un rôle important sur leur situation.
Faute d'analyse approfondie de la question, Plusieurs mesure
adoptées par les dirigeants ne peuvent déboucher sur un
quelconque résultat à cause de l'ignorance criante des variables
et facteurs explicatifs dudit phénomène (Arthur &Langer,
1983).
Plusieurs recherches ont été menées au
sujet des enfants de la rue. L'étude de MakuruSavo (2006) sur les
projets de vie des enfants en rupture avec le milieu familial, nous informe que
ces enfants ont effectivement des projets pour leur avenir. Ils espèrent
un jour retourner en famille, renouer avec les études, fonder un foyer
et exercer un métier pour leur survie. Concernant le projet de leur
insertion familiale et/ou communautaire, la majorité approuve leur
placement dans la famille.
Mais avant de leurs réinsérer dans la famille,
il est nécessaire de connaitre les facteurs explicatifs de leur
départ de la famille, d'où l'importance de notre étude.
La hardiesse des conditions de vie dans la rue parait
l'explication la plus plausible de leur désir de vouloir la
réinsertion familiale. En effet, pendant leurs aventures dans la rue,
nombreux sont les enfants qui sont victimes d'acte de maltraitance de la part
de leurs compagnons d'infortune et parfois des agents de l'ordre. Il
y' a aussi des enfants qui sont tombé malades faute des
soins appropriés, et qui ont quitté la terre des hommes.
L'étude de YebonaYenga (2006) démontre que les
enfants et les adolescents soupçonnés de la sorcellerie
présentent dans leur comportement quotidien les symptômes qui les
rapprocheraient des enfants ayant des difficultés psychopathologiques de
nature divers (troubles d'intelligence, socio-affectif et de comportement).
YebonaYenga ajoute que, devant de telle menace, les familles
réagiraient par deux types de solutions qui consistent soit à
marginaliser l'enfant, soit à le maltraiter, le punir, l'exclure, le
rejeter, ou nier son appartenance à la famille.
Ce phénomène « Enfants de la rue » est
un véritable fléau à Kinshasa. Sur une population plus ou
moins de 11 millions d'habitants, on estime leur nombre à plus de
25 000, la vie de ces enfants appelés communément
« shegués » est caractérisée par un
manque total d'hygiène, une grande violence et une promiscuité
sexuelle très forte, la consommation de drogue est courante, les
maladies chroniques infectieuses et sexuellement transmissibles sont
observées. Ces enfants se nourrissent eux-mêmes au fruit de leur
ramassage, sillonnant le marché le soir après le départ de
vendeurs (es). Ceux qui ont les capacités, effectuent des petits
travaux ; les plus jeunes se livrent à la mendicité...
Cependant, ce constat nous a amené à formuler la
seule question suivante de notre recherche :
- Quels sont les facteurs explicatifs du
phénomène enfant de la rue dans la commune de NGABA ?
0.2.
Hypothèse
Au regard de la problématique évoquée
ci-dessus et de la question de recherche, nous formulons notre hypothèse
de la manière suivante :
- Les facteurs explicatifs du phénomène enfant
de la rue dans la commune de NGABA sont les suivants : perte de parents,
prophéties de certains pasteurs, séparation avec les parents et
pauvreté
0.3. Intérêt
du sujet
Ce sujet revêt un triple intérêt :
Social, Pratique et Scientifique.
Sur le plan social, il est question de susciter l'espoir
d'éradiquer ce grand fléau de temps moderne, en prenant
conscience ses facteurs explicatifs du phénomène enfant de la
rue.
Sur le plan pratique, les résultats de cette recherche
fourniront des informations aux gouvernants, aux familles et
aux centres de prise en charge de ces enfants, sur les causes de ce
phénomène pour une meilleure résolution de ce
problème de société.
Sur le plan scientifique, notre étude met à la
disposition des chercheurs qui voudraient réaliser des recherches dans
ce domaines d'y recourir comme document de
référence.
0.4. Objectif du
travail
L'objectif visé par ce travail, est celui d'identifier
les différentes causes ou facteurs favorisant ou expliquant ce
phénomène d'enfants de la rue dans la commune de NGABA.
0.5. Méthode et
technique de recherches
Dans le souci de mieux cerner l'objet d'étude, nous
avons opté pour la méthode clinique basée sur
l'étude de cas. Celle-ci est opérationnalisée par la
technique d'entretien clinique s'appuyant sur un guide d'entretien.
0.6. Délimitation
du sujet
Dans l'espace, notre recherche est menée dans la
commune de NGABA auprès de 5 enfants de la rue. Dans le temps, elle
couvre la période qui va du mois de mai au mois d'octobre 2023.
0.7. Division du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en trois chapitres ci-après :
Ø Le Premier chapitre traite des considérations
générales et théoriques ;
Ø Le Deuxième chapitre aborde l'approche
méthodologique ;
Ø Le troisième chapitre concerne la
présentation, l'analyse et l'interprétation des
résultats.
CHAPITRE 1 :
CONSIDERATIONS GENERALES ET THEORIQUES
Dans ce chapitre, nous définissons les concepts de base
et développons les théories explicatives.
Il sied de dire que quatre concepts méritent
d'être soulignés pour mieux éclairer notre thème de
recherche, à savoir : facteur, phénomène et
enfant.
1.1. Facteur
1.1.1.
Définition
Selon le dictionnaire, un facteur est défini comme un
élément qui influe ou qui agit. (Dictionnaire Larousse, 2012).
Comprenons tout de suite que le facteur, c'est l'agent moteur
de l'action, il est, celui qui joue de l'influence dans l'activité, dans
la scène afin d'être motivé. Il est même le pont, le
bras de soutenance pour l'accomplissement de l'action criminelle qu'on observe
chez certains enfants de la rue.
Le concept facteur est aussi défini comme un
élément concourant à la production des biens et des
services. Toujours est-il qu'il joue un rôle de liaison, grâce
à son influence (Adam Smith, 1776).
Dans le cadre de notre étude, nous nous
intéressons aux facteurs explicatifs du phénomène enfant
de la rue qu'on constate en République Démocratique du Congo,
précisément sur toute l'étendue de la ville province de
Kinshasa. La commune de Ngaba, l'une de 24 communes de la province de Kinshasa
est le terrain de notre recherche.
1.1.2. Facteurs
susceptibles de favoriser le phénomène enfant de la
rue
Le phénomène enfants de la rue est complexe et
multifactoriel. Il est influencé par une combinaison de facteurs qui
peuvent varier d'un contexte à un autre. (Wikipédia).
D'une manière générale, voici quelques
facteurs susceptibles de favoriser ce phénomène (Jo Boyden,
1992) :
Ø Pauvreté et inégalités
économiques : Les enfants de familles défavorisées
sont plus susceptibles de se retrouver dans la rue en raison de la
pauvreté et du manque de ressources. Les inégalités
économiques croissantes peuvent également contribuer à
l'augmentation du nombre d'enfants de la rue.
Ø Instabilité familiale : Les
problèmes familiaux tels que la violence domestique, les abus physiques,
sexuels ou émotionnels, le divorce, la négligence ou le
décès des parents peuvent amener les enfants à quitter
leur domicile et à se retrouver dans la rue.
Ø Urbanisation rapide : L'urbanisation rapide dans
de nombreux pays peut entraîner une augmentation de la population urbaine
et une demande croissante de services de base tels que le logement,
l'éducation et les soins de santé. L'incapacité des
systèmes sociaux à répondre à cette demande peut
entraîner l'existence d'enfants vivant dans la rue.
Ø Migration et déplacement : Les enfants
qui fuient les conflits armés, les catastrophes naturelles, la
pauvreté ou d'autres formes de crises peuvent se retrouver sans abri
dans les zones urbaines où ils cherchent refuge.
Ø Manque d'accès à
l'éducation : L'absence d'accès à une
éducation de qualité peut être un facteur
déterminant dans la décision d'un enfant de quitter sa famille et
de vivre dans la rue. L'éducation peut offrir des opportunités
d'amélioration des conditions de vie, et son absence peut
perpétuer le cycle de la pauvreté.
Ø Stigmatisation sociale : Les enfants de la rue
peuvent être victimes de stigmatisation sociale, ce qui peut les conduire
à se sentir exclus et marginalisés. Cette stigmatisation peut
rendre difficile leur réintégration dans la société
et les inciter à rester dans la rue.
Ø Absence de protection sociale : L'absence de
filets de sécurité sociale adéquats, tels que des
programmes d'aide sociale, des services de protection de l'enfance et des
institutions de soutien familial, peut contribuer à la
vulnérabilité des enfants et les laisser sans protection.
Il est important de noter que ces facteurs ne sont pas
exhaustifs et qu'ils peuvent interagir de manière complexe. La
compréhension de ces facteurs est cruciale pour développer des
approches holistiques visant à prévenir et à
remédier au phénomène des enfants de la rue.
1.2.
Phénomène
1.2.1.
Définition
Un phénomène est défini comme un fait, ou
un événement qui frappe l'imagination. En fait un
phénomène est un fait social qui se produit après un lapse
de temps et à une période déterminée et par un
groupe d'individus donné. (Erny, 1992).
1.2.2.
Phénomène social
1.2.2.1. Notions des
phénomènes sociaux
Un phénomène social c'est un fait
généré par l'être humain. Il découle de
l'agir conscient d'une personne ou d'un groupe d'individus confrontés
à un événement quotidien (Erny, 1992).
Souvent, des phénomènes sociaux éclatent
les facteurs qui oppriment ou limitent les sujets. En raison du
mécontentement, des phénomènes sociaux se produisent et
visent à provoquer un changement des conditions existantes.
En sociologie, les phénomènes sociaux sont
compris comme tous les événements, tendances ou réactions
qui ont lieu au sein d'une société humaine établie. Ils se
traduisent par des modifications de comportements collectifs (Émile
Durkheim, 1894).
En d'autres termes, un phénomène social est une
partie du comportement conscient de la société, une
manière spécifique dont elle organise et structure ses
réactions. Elle est déterminée par les conditions de vie
objectives et subjectives dans lesquelles les gens vivent.
Ainsi, les phénomènes sociaux peuvent être
de nature différente, et répondre à certains
intérêts, voire être la conséquence d'autres types de
facteurs, comme l'économique. Cependant, étant de nature
éminemment sociale, leur perspective se limite aux relations entre les
individus qui constituent une communauté.
1.2.2.2.
Caractéristiques des phénomènes sociaux
Les phénomènes sociaux se distinguent des autres
types de phénomènes en ce que, liés à la
manière de penser et d'agir des personnes dans le cadre d'une
société, ils sont de nature subjective et relative. Dans certains
cas, ils répondent même à des caractéristiques de
l'imaginaire collectif (Émile Durkheim, 1894).
Ils sont différents des phénomènes
organique et psychique dans la mesure où ils se focalisent sur les
représentations et les actions, ils ont une existence qui n'est pas
seulement dans la conscience individuelle et qui n'est pas due seulement
à des consciences individuelles.
On parle de phénomènes sociaux pour tenter de
comprendre de manière systémique ou contextuelle les
décisions prises par un groupe. C'est-à-dire que pratiquement
tout peut être un phénomène social donné.
1.3. Enfant
1.3.1. Notions
Le mot « Enfant » vient du latin « infants
» qui signifie « celui qui ne parle pas ». C'est ainsi que chez
les Romains, le père avait le droit de vie et de mort sur ses enfants
(Encyclopédie encarta, 1993)
Lorsque l'on pose la question de savoir ce que c'est un
enfant ; il existe pratiquement plusieurs réponses et cela
dépend d'un pays à un autre. Dans plusieurs pays occidentaux,
l'enfant est considéré adulte à l'adolescence. En Inde,
par exemple, l'enfant est considéré adulte lorsqu'il atteint
l'âge du mariage, et cela parfois avant 15 ans. Dans certains pays
d'Afrique, les enfants entrent rapidement dans le monde des adultes et exercent
très tôt des responsabilités au sein de la famille.
Ainsi, c'est la loi de chaque pays qui règlemente ce
qu'un enfant, c'est-à-dire un mineur en établissant l'âge
de majorité. Il s'avère important ici de rappeler qu'il est de 20
ans au Japon et 18 ans en France (code Napoléon, 1804).
Dans cette étape d'évolution humaine, la loi
congolaise de 2009 définit l'enfant comme toute personne qui n'a pas
atteint l'âge de dix-huit ans. Cette loi continue à définir
un certain nombre de catégories d'enfant dont l'enfant à conflit
avec la loi à ces termes « l'enfant à
l'âge variant entre quatorze et dix-huit ans, qui commet un manquement
qualifié d'infraction à la loi pénale ».
Également l'enfance délinquante est
définie comme un « phénomène social pathologique qui
s'observe dans le comportement de toute personne, la vigueur et le charme de la
jeunesse et qui viole non seulement la loi pénale mais encore la morale
et les bonnes moeurs dans une société bien
déterminée ». Faudrait-il encore dire que l'enfance est
conçue comme la période de la vie partant de la naissance
jusqu'à la puberté (Encyclopédie encarta,
année).
La convention relative aux droits de l'enfant de 1989, qui a
été ratifiée par la quasi-totalité des pays du
monde, a voulu harmoniser les différentes lois internes. Cette nouvelle
disposition internationale précise qu'« un enfant est un être
humain âgé de moins de 18 ans », sauf si son pays lui accorde
la majorité plus tôt.
Notons que c'est la déclaration de Genève de
1924 qui fut, un texte international qui définit pour la première
fois les droits spécifiques à l'enfant.
La R.D.C n'a pas été muette à cette
matière en promulguant la loi 01/009 du 10 Janvier 2009 relative
à la protection de l'enfant.
1.3.2. Loi sur la
protection de l'enfant
Pourtant, la loi n° 09/001 du 10 janvier 2009, portant
protection de l'enfant considère que dans son article 190 le
délaissement d'un enfant en un lieu quelconque est puni d'un an à
cinq ans de servitude pénale principale et d'une amande de cent mille
à deux cents mille francs congolais, ... En connivence, de ce qui
précède, le dépliant de la MONUSCO, sur
l'Aide-mémoire pour les Policiers » reconnait que « Un enfant
en rupture avec le milieu familial ou dans la rue est une personne en situation
difficile que le policier doit protéger » (Makuru, 2006).
1.4. Enfant de la
Rue
1.4.1.
Définition
Pour Susanna Agneli (2010), l'enfant ou jeune de la rue «
est un mineur sans protection adéquate et qui a élu domicile dans
la rue, celle-ci étant considérée au sens large du terme
et incluant les immeubles inoccupés, les terrains vagues, etc. »
Cité par SavoMakuru Jolie (2006), Massiala, (1990),
tire du dictionnaire encyclopédique de l'enfant de la rue, la
définition suivante : « l'enfant de la rue est toute personne,
fille ou garçon n'ayant pas atteint l'âge adulte, et pour qui la
rue est devenue la demeure habituelle et le moyen d'existence ».
Signalons qu'en RDC les concepts « Shégués
» ou « phaseurs » leur convient bien malgré que certains
d'entre eux ne l'acceptent alors que cela se justifie par leurs
comportements.
Les âges des enfants de la rue varient entre 5 et 16
ans, mais il y en a d'autres qui sont âgés de 3 ou 4 ans aux
côtés des frères plus âgés qui assurent leurs
protections. Les filles sont en effet moins visibles car moins
influencées, ne quittant pas trop le toit paternel. Et si elles
descendaient dans la rue, elles sont utilisées comme domestiques,
prostituées ou comme ouvrières.
Ce terme « enfant de la rue » a une connotation
négative et désigne les enfants qui ont choisi de leur gré
d'abandonner leurs familles respectives, ou ceux délaissés par
ces dernières et ont finalement élu domicile dans les rues et
vivent dans le vagabondage et dans la mendicité. Ils vivent dans la
méconduite et dans l'indiscipline notoire, dans la débauche,
dans le jeu, dans des trafics et d'autres pratiques assimilées aux
infractions telles que vol, détournement, violences sexuelles pourtant
réprimés par la législation en vigueur (centre d'accueil
Ndako Ya Biso, 2006).
Le terme « enfants ou jeunes de la rue » renvoie
à une expression générale qui regroupe l'ensemble des
enfants d'une tranche d'âge comprise entre 6 et 18 ans passant tout ou
une partie de leur journée dans la rue. Ce sont des enfants qui sont en
rupture totale ou quasi-totale avec leur famille et leur groupe d'appartenance,
connaissant une présence permanente dans la rue.
Ils dorment dans des abris de fortune qu'offre la ville
(immeubles ou bâtiments non achevés, auvents de magasins, ponts,
hangars...) ou dans des espaces ouverts en plein air si les conditions
climatiques le permettent. Ce sont les enfants pour lesquels la rue est devenue
la demeure habituelle et la source principale de moyens de survie. Pour ces
jeunes, l'accoutumance et la dépendance à la rue sont tributaires
de la durée dans la rue, et de leur mode de vie.
Luc Sibiri Kabore (2000) démontrera que « Les
lieux populaires tels que les grands magasins, les salles de cinéma, les
bars, les marchés, les restaurants, les gares routières, les
mosquées sont leurs points d'attraction, points qui leur offrent de
multiples occasions de commettre des infractions ».
Généralement organisés en groupe sous
« l'encadrement » et la protection d'un leader, les enfants de la rue
vivent dans un monde de violences, de drogue et dans des conditions
d'hygiène qui les exposent très souvent au rejet de
l'entourage.
1.4.2. Rapport entre
phénomène enfant de la rue et délinquance
Il y a lieu à ce stade, de
préciser le rapport entre la délinquance et le
phénomène enfants de la rue. Pour Gilbert Robin
cité par Fernand Cortez (1998) « La délinquance est
l'aboutissement d'un processus d'inadaptation sociale. Elle se
décèle par le vol, le banditisme, les coups et blessures
volontaires, le recel, l'abus de confiance, l'escroquerie, la drogue, les
délits sexuels... En effet, le qualificatif de délinquant
définit une position plus qu'une manière d'être ».
1.4.3. Type d'enfants de
la rue
Les enfants de la rue sont à différencier des
enfants dans la rue qui sont ceux pour qui la rue est devenue la source de
moyens d'existence dans la journée, mais qui rentrent dans leurs
familles en fin de journée. Leurs revenus reviennent le plus souvent aux
parents, qui encouragent alors les activités de l'enfant.
Savo, Makuru Jolie (2006) citant Beaumauk (1996) d'une
manière globale distingue le jeune de la rue en quatre
catégorie : « Le jeune ou l'enfant de la rue, des jeunes
totalement abandonnés, des enfants partiellement abandonnés, des
enfants « clés au cou » et des enfants qui travaillent
»
Pour Tessier (1998), il existe trois types d'enfants qui
partagent leur visibilité dans la rue : les enfants de la rue qui
vivent en permanence et ont rompu tous les liens familiaux et scolaires ;
les enfants de la rue qui travaillent et rentrent presque tous les soirs dans
une famille ; les enfants de la rue qui sont des fumeurs, qui vivent
temporairement et exceptionnellement dans les rues. L'auteur conclut que ces
différentes catégories interagissent entre elles.
1.4.4. Causes du
phénomène enfant de la rue
Nous avons évoqué plus haut que les enfants qui
ont élu domicile dans la rue n'ont pas toujours été
là, ils n'ont pas toujours été des enfants des rues. Ils
le sont devenus par un concours de circonstances d'ordre macrosocial : les
inégalités sociales et la situation d'injustice qui poussent les
enfants à abandonner leur foyer, les facteurs économiques et
politiques. Ces facteurs conduisent à la désorganisation
familiale et communautaire.
Pour Lucchini (1999), « Les dures et pénibles
expériences familiales, marquées en général par des
relations familiales troublées, le caractère provisoire des
liens, et l'abandon de la part des familles, en général en jeune
âge, induisent chez ces jeunes de forts sentiments
d'insécurité, d'anxiété, de méfiance,
d'indifférence, de rancune et d'agressivité. Ces aspects
expliquent l'échec scolaire et professionnel, la délinquance, la
fugue des maisons et des foyers de substitution ». Ces enfants vont alors
élaborer des stratégies de maintien et de survie. Ces
stratégies peuvent être durables et évoluer vers un mode de
vie.
Ils sont en « situation de rue » car c'est
précisément cette situation qui doit être qualifiée,
et dont les discours et comportements des enfants sont des
révélateurs. Il est donc absolument indispensable de comprendre
ce contexte dans lequel évoluent les enfants.
Stoecklin (1980) pense qu'il est plus respectueux de
comprendre la façon dont les acteurs vivent leur situation. Ainsi, il
définit la situation de rue comme la combinaison, toujours variable
selon les contextes et les individus, entre, d'une part, les contraintes qui
pèsent sur les enfants marginalisés et, d'autre part, les
stratégies que ces enfants développent pour faire de la rue un
espace de survie. Tout projet d'aide doit donc tenir compte de ces
compétences, plus ou moins développées et
différenciées selon les contextes.
1.4.5. Activités
des enfants de la rue
L'arrivée dans la rue d'un enfant se dessine à
travers un cheminement. Ce cheminement est visible surtout par les
activités exercées. La pratique des activités vise la
survie de ces enfants.
Beaucoup d'enfants des rues exercent une activité. Ce
sont généralement de petits métiers riches dans leur
diversité et pratiqués de manière quotidienne et assidue.
Il s'agit en fait d'une incessante quête quotidienne pour trouver de quoi
subsister non seulement pour eux-mêmes mais aussi, le cas
échéant, pour leur famille. Dans cette quête de survie, les
enfants embrassent toute sorte d'activités susceptibles de leur procurer
des revenus : « Il y en a qui volent, il y en a qui essuient les
vitres des voitures, il y en a qui gardent les véhicules.
Parmi ces activités, il y en a qui revêtent des
formes relativement acceptables, mais d'autres revêtent une forme
marginale, et nous les qualifions de formes de déviance. Ces
comportements ne sont pas isolés mais sont renforcés par un
ensemble de pratiques entretenues par les enfants et par un conditionnement
social de leur milieu de vie. Nous y reviendrons dans les chapitres suivants
pour analyser plus profondément les logiques qui sous- tendent cette
errance.
1.4.5.1. Activités
rémunératrices ou lucratives des enfants de la rue
Les activités lucratives dans la rue ne sont pas
stables et presque tous les enfants ont des périodes pendant lesquelles
ils n'exercent aucune activité. La finalité de l'ensemble de ces
activités est la consommation. Ils évoluent dans une logique
d'immédiateté (ici et maintenant) si bien que les profits de ces
différentes activités disparaissent dans la consommation
immédiate.
Les activités sont diversifiées suivant les
intérêts et les aptitudes de chaque enfant. Cependant, il y a une
catégorisation dans la pratique des activités : les plus
petits et les nouveaux arrivés n'ont pas le même champ
d'activités même si parfois ils sont utilisés » par
les grands pour commettre des vols.
On retrouve assez souvent les plus petits et les nouveaux
arrivés dans les activités suivantes :
ï La plonge : beaucoup d'enfants travaillent comme
plongeurs dans les Restaurants.
ï La vente d'eau : souvent employés par les
femmes pour la vente d'eau glacée.
ï Le portage des bagages : les enfants aident les
vendeuses à porter leurs légumes et autres marchandises moyennant
de modiques pièces d'argent.
ï Le balayage et le ramassage d'ordures aux abords des
lieux publics.
ï La recherche de cuivre, de l'aluminium, des bouteilles,
des boîtes usagées... à travers les poubelles, les tas
d'ordures et dans les concessions. Tous ces objets seront revendus.
Une autre activité non moins importante
découverte par les enfants et jugée rémunératrice,
c'est le gardiennage des chaussures et les autres lieux de prière. En
plus de cela, les enfants avec leur boîte de tomate procurent de l'eau
aux fidèles musulmans pour les ablutions. Pour les plus grands et les
jeunes qui se sont fortement enracinés on les retrouve plus dans les
activités suivantes :
ï Le parking
ï Le gardiennage de véhicules
ï Le docker dans les marchés et les gares
routières.
Outre ces activités valorisantes qui peuvent être
considérées comme conformistes, ils existent d'autres pratiques
(bien que ce soit des activités qui procurent des avantages
pécuniaires) qui ne s'inscrivent pas tout à fait dans les limites
de ce qui est acceptable pour la société.
1.4.5.2. Activités
déficientes
Ce sont des comportements prohibés qui vont contre les
principes socialement admis. La déviance s'applique à un ensemble
de conduites variées ayant en commun le non-respect des normes
généralement acceptées.
a. Vol et délinquance
Le vol est pratiqué par la majeure partie des enfants
vivants dans la rue. Pour les plus petits, les opérations de vol sont
moins organisées, mais pour les plus grands ou les aînés de
la rue, ce sont des opérations bien organisées allant très
souvent jusqu'à l'utilisation d'armes blanches. Les objets volés
sont généralement les portables, les porte-monnaie, les
rétroviseurs, les autoradios.... Le terme « volé »
est usité par certains enfants sans aucune gêne (Centre d'accueil
Ndako Ya Biso, 2006).
Certains affirment voler par égoïsme. Ils sont
frustrés par l'inégale répartition des biens et de
l'argent. Ils supportent difficilement le fait que les autres aient de l'argent
et qu'eux ils n'en ont pas. Il ressort la question de la distribution
inégale de richesses dans le monde et le fossé grandissant entre
pauvres et riches. Les avantages certains que procurent les actes de vols
contribuent à enraciner davantage certains enfants dans la rue :
« Si chaque jour tu peux gagner 5000 francs par le vol et que tu es
habitué à manger du bon, tu ne veux absolument plus repartir
parce que quand tu es habitué à l'argent du vol, tu ne
peux plus repartir (Centre d'accueil Ndako Ya Biso, 2006).
b. Pratiques sexuelles
dévalorisantes
Certains jeunes, fascinés par l'argent se laissent
entraîner dans des pratiques sexuelles néfastes. C'est notamment
la pratique de la pédophilie qui est très fréquente dans
le milieu de la rue de Ouagadougou (Luc Sibirikabore, 2000). Les
pédophiles sont généralement des personnes
extérieures, des adultes et parfois des étrangers qui sodomisent
les enfants contre de petites sommes d'argent. Ces sommes, bien qu'elles soient
modiques, contribuent à renforcer la motivation et à aiguiser
l'intérêt des enfants pour la pratique de ces actes.
Désormais ce sont les enfants eux-mêmes qui courent vers les
exploiteurs parce qu'ils ont besoin de l'argent pour survivre. Ce ne sont pas
des activités valorisantes mais elles procurent quelques avantages
suffisants pour garder l'enfant aussi longtemps dans la dépendance.
Ils sont alors Victimes de l'exploitation sexuelle, mais
recourent à la prostitution. Il est très difficile pour un enfant
qui a vécu dans de telles pratiques de pouvoir revenir en
arrière. Il est obligé dans cette situation de poursuivre sa
« carrière » qui ne sera rien d'autre que
l'endurcissement de son caractère, que l'installation dans la
« carrière délinquante ».
c. Mendicité
La mendicité est une activité relativement plus
facile. Elle est la première activité exercée par tous les
enfants. Il y a peu d'enfants vivant dans la rue qui ne pratique pas la
mendicité. Mais au fur et à mesure que l'enfant prend de
l'âge et grandit dans la rue, il est obligé d'abandonner cette
activité. Il est de plus en plus gêné de mendier, mais
surtout il n'attire plus la pitié des gens. Il est grand et personne ne
s'intéresse plus à lui, mais ils utilisent certains petits pour
mendier à leur compte. Même étant dans l'incapacité
de mendier, les plus grands se nourrissent toujours - pas uniquement - des
revenus de la mendicité des plus petits.
La mendicité dans ce sens, non seulement contribue
à mettre des enfants dans la rue, mais aussi et surtout contribue
à les maintenir dans ce milieu aussi longtemps que leur
personnalité est confrontée à une situation de
complète aliénation. La relative facilitée de cette
pratique, les gains qu'elle génère, et l'idée de
solidarité et de pitié qu'elle suscite font qu'elle joue une
fonction importante dans la relation de l'enfant à la rue. Cette
fonction peut comporter deux (2) dimensions : survie et solidarité
(Centre d'accueil Ndako Ya Biso, 2006 ).
1.5. Etudes
antérieures
Nous ne sommes pas le premier chercheur à nous
intéresser à la problématique des enfants de la rue.
Ainsi, nous consacrons cette présente section à la
présentation des certaines études qui ont abordé
explicitement ou implicitement cette problématique avant la
nôtre.
1.5.1. Etude de
NsimbaNdongo (2010)
NsimbaNdongo a réalisé une étude sur
l'environnement familial des jeunes délinquants à Kinshasa. Dans
cette étude, il a essayé d'analyser l'état psychologique
des familles des jeunes « kuluna » en établissant
une relation entre leur environnement familial et leurs conduites
délictueuses. Il a aussi analysé l'image des jeunes qui se
livrent aux actes des vandalismes et celle qu'ils se font de l'autorité
parentale.
Il a utilisé la méthode clinique et
l'étude de cas, et a travaillé avec sept jeunes
« Kuluna » de la commune de Kinsenso.
Son étude a abouti aux conclusions selon lesquelles la
majorité des jeunes Kuluna proviennent du milieu familial
dysfonctionnel, caractérisé par l'appauvrissement des rôles
de responsabilités de membres. Certains jeunes ont été
rejetés avant même leur naissance et d'autres ont
été à la base de divorce ou séparation de leurs
parents.
Aux seins de leurs familles respectives règnent des
irrégularités dans le style de vie entre parents et enfants.
1.5.2. Etudes de
NsumbuNansadi (2015)
Dans son étude intitulée « violence et
comportement agressif des enfants dites de la rue », NsumbuNansadi a
voulu vérifier l'hypothèse selon laquelle, la pauvreté, le
manque d'affection et d'encadrement ainsi que la marginalisation seraient les
causes de comportement agressif des enfants dits de la rue.
Le chercheur a utilisé les études de cas de cinq
sujets avec la technique du test de famille.
Après analyse et interprétation des
données, NsumbuNansadi a abouti aux résultats selon lesquels les
enfants de la rue sont victimes de manque d'affection, d'encadrement et de la
marginalisation. Et sans espoir d'un lendemain meilleur, quelques-uns se
refugieraient dans la drogue, le viol, la prostitution et la violence, etc.
CHAPITRE 2 : APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, nous présentons la démarche
méthodologique suivie pour vérifier les hypothèses de
notre étude. Ce chapitre est constitué de quatre points : la
présentation du milieu d'étude, la population et
l'échantillon d'étude, la méthode et technique de
récolte et de traitement de donnée, et les difficultés
rencontrées.
2.1. PRESENTATION DE LA COMMUNE
DE NGABA
2.1.1. Aspect
géographique
La commune de Ngaba est créée par
l'arrêté ministériel n°68/026 du 30 septembre 1968.
Tel que fixé par l'arrêté ministériel n°
69-0042 du 23 janvier 1969, la commune de Ngaba est bornée :
- au Nord par l'intersection de l'axe de l'avenue de
l'Université prolongé avec l'axe de l'avenue Kikwit
jusqu'à son intersection avec la rivière Yolo ;
- à l'Est par la rivière Yolo
jusqu'à sa bifurcation, vers l'Est de cette bifurcation une ligne droite
nord-sud jusqu'à son intersection avec l'avenue By-Pass ;
- au Sud par l'axe de l'avenue By-Pass jusqu'à son
intersection avec l'axe de l'avenue Université ;
- à l'Ouest par l'axe de l'avenue de
l'Université prolongé jusqu'à son intersection avec l'axe
de l'avenue Kikwit.
Cette municipalité couvre une superficie de 4 Km2. Elle
compte 112 allées dont 104 rues et 8 avenues, et 5982 parcelles
habitées.
Sa population au 31 décembre 2008 est composée
de 136 780 nationaux et 173 étrangers. Et la densité est de
34 238 habitants au Km².
2.1.2. Origine
La commune de Ngaba fut créée par l'arrête
ministériel n° 6836 le 30 mars 1968. Elle tire son origine du nom
d'un grand chef Teke-humbu qui s'appelait NGABA et habitait les environs de
rond-point Ngaba vers la paroisse catholique et à coté de petit
marché de Makala.
2.1.3. Subdivision
administrative
La commune de Ngaba Comprend 6 quartiers : Baobab,
Bulambemba, Luyi, Mateba, Mpila, Mukulua. Le quartier Bulambemba où
s'est déroulée cette étude, est située au Sud de la
commune de Ngaba, à 318 m d'altitude, et entre 4°23' de latitude
Sud et 15°19' de longitude Est. Cette entité administrative
dirigée par un chef de quartier, compte 19024 d'habitants.
2.1.4. Quelques
caractéristiques socio-économiques de la population de
Ngaba
Sur le plan socio-économique, la commune de Ngaba,
comme les autres Communes populaires, est habitée par une population en
majorité pauvre. Certes, cette Commune abrite quelques cadres
d'entreprises et médecins, cependant on y retrouve plus des
fonctionnaires de l'Etat tels que des enseignants, des opérateurs de la
petite économie marchande, des sans emploi, etc.
Comme nous pouvons l'apercevoir, il s'agit pour l'essentiel,
des catégories socioprofessionnelles à faibles revenus qui vivent
en deçà du seuil de la pauvreté.
Les enquêtes menées à ce propos
établissent que la majorité des habitants de cette Commune
(66,6%) vivent avec un revenu journalier de 0.26 $ us. Ce degré de
dénuement a été qualifié d'hypo pauvreté par
Pascal KapagamaIkando (2009), parce qu'en deçà du seuil de
pauvreté extrême fixé à 0.75$/personne par le PNUD.
Cet auteur perçoit cette hypo pauvreté à travers plusieurs
indicateurs, notamment le type d'habitat, l'accès difficile à
certains services sociaux (eau, électricité, soins de
santé, éducation, transport, salubrité, etc.) et
singulièrement dans la consommation alimentaire. A propos de ce dernier
indicateur, l'auteur mentionne que la plupart des ménages
enquêtés (86,6%) mangent en moyenne une ou deux repas par jour.
Contre cette hypo pauvreté, il s'est
développé dans cette Commune les activités de survie,
notamment la petite économie marchande. Ces activités comprennent
la vente des denrées alimentaires, des petites boutiques, des petites
officines pharmaceutiques, de la vente à la criée d'arachide, de
l'eau en sachet, des articles divers comme la cigarette, les bonbons et
biscuits, les oeufs bouillis, etc.
Cette pauvreté pressurant conduit la majorité
des habitants à se tourner vers Dieu en vue de résoudre leurs
problèmes existentiels. D'où, l'hyper religiosité
observée dans cette Commune qui se manifeste par la prolifération
des églises de réveil. Chaque avenue en compte au moins deux.
D'autres personnes, par contre, s'organisent en mutuelles d'entraide, notamment
les « likelemba », le « moziki », d'autres encore
s'organisent dans les mutuelles tribales et d'autres enfin se livrent à
la déviance sociale (prostitution, criminalité, escroquerie,
etc.).
Suite à tous ces phénomènes existentiels,
précisément de la pauvreté et bien d'autres facteurs que
nous allons découvrir au chapitre trois de cette étude, les
enfants se retrouves dans la rue pour y vivre.
2.2.
POPULATION ET ÉCHANTILLON D'ÉTUDE
2.2.1. Population d'étude
En sciences sociales et humaines, les études ciblent
toujours une catégorie d'objets et/ou de personnes appelée
population.
Selon Chanquoy (2005), la population d'une étude peut
être comprise comme étant un ensemble complet d'individus ou
d'objets (ou plus encore de mesures), ayant des caractéristiques
communes observables. Le même auteur poursuit qu'il s'agissait donc d'une
collection d'individus (des enfants, des adultes) ou d'objets (des
écoles, des machines) partageant un ensemble de caractéristiques
préalablement définies.
Quant à Mucchielli (1971), la population d'étude
est considérée comme étant l'ensemble de groupe humain
concerné par les objectifs d'étude, c'est-à-dire
l'ensemble des individus auxquels se rapporte l'étude. Ainsi, dans le
cadre de notre étude, nous optons pour la pensée de NgongoDisashi
(1999) qui considère la population comme étant l'ensemble fini
d'individus, d'objets, d'institutions, etc. auxquels s'adresse la recherche.
Notre étude porte sur les facteurs explicatifs des
enfants de la rue. De ce fait, notre population est constituée des
enfants de la rue de la ville de Kinshasa, vivant à la commune de
Ngaba, précisément au quartier Bulambemba.
2.2.2. Echantillon
d'étude
Sous cette section, nous définissons
l'échantillon et relevons les catégories d'échantillon en
recherche qualitative.
2.2.2.1. Définitions et
types d'échantillon
L'échantillon d'une étude peut être
considéré comme une fraction représentative et un ensemble
d'individus concernés par l'étude (sillamy, 2006).
Quant à Ngub'usim (2015), l'échantillon est
comme un groupe représentatif de la population sur lequel on mène
une étude et à partir duquel les résultats obtenus peuvent
être généralisés sur la population.
Notre étude s'inscrit dans le cadre de la recherche
qualitative. Car, les facteurs explicatifs du phénomène enfant de
la rue, dans l'esprit de cette étude, relève du domaine de la
psychologie dynamique. A cet effet, l'abord idiographique, notamment avec le
concours de l'entretien individuel nous permet de mieux relever les facteurs
explicatifs du phénomène enfant de la rue.
Notons que la recherche qualitative est un terme
générique qui regroupe des perspectives diverses en termes de
bases théoriques, de techniques, de recueil et d'analyse des
données. Elle est particulièrement appropriée lorsque les
facteurs observés sont subjectifs, donc difficiles à mesurer. Les
applications en sont très concrètes, plus particulièrement
pour les aspects relationnels des soins. La démarche fait
référence aux modèles ou aux culturels vécus.
2.2.2.2. Echantillon en recherche
qualitative
La recherche qualitative est parfois définie en
référence ou en opposition à la recherche quantitative. En
réalité, il n'y a pas d'opposition mais une
complémentarité entre les deux, car elles n'explorent pas les
mêmes champs de connaissance. La recherche qualitative ne cherche pas
à quantifier ou à mesurer, elle consiste le plus souvent à
recueillir des données verbales (plus rarement des images ou de la
musique) permettant une démarche interprétative. Elle est une
recherche qui produit et analyse des données descriptives, telles que
les paroles écrites ou dites et le comportement observatoire des
personnes (Grawitz, 1986).
Et aussi elle renvoie à une méthode de recherche
intéressée par le sens et l'observation d'un
phénomène social en milieu naturel. Elle traite des
données difficilement quantifiables. Elle ne rejette pas les chiffres ni
les statistiques mais ne leur accorde tout simplement pas la première
place.
A cet effet, le chercheur est intéressé à
connaître les facteurs conditionnant un certain aspect du comportement de
l'acteur social mis au contact d'une réalité. Il se sert d'un
modèle interprétatif où l'accent est mis sur les processus
qui se développent au sein des acteurs (ici, on est
intéressé par des significations que l'acteur attribue à
son environnement de même qu'à ces interprétations).
De même, il doit chercher à comprendre, chercher
à décrire et à explorer un nouveau domaine, à
évaluer les performances d'une personne, à aller à la
découverte de l'autre, à évaluer une action (Kakai,
2008).
Comme notre étude s'inscrit dans la recherche
qualitative, notre échantillon d'étude est constitué des
enfants de la rue de la commune de Ngaba. Du point de vue taille, son effectif
s'élève à 5 sujets. Le faible effectif de notre
échantillon se justifie par le fait que cette étude ne vise ni
à établir ni à annoncer des lois, mais à saisir le
vécu phénoménologique de chaque sujet contacté.
2.2.2.3. Types
d'échantillons dans la recherche qualitative
En recherche qualitative, on recourt à ce qu'on appelle
l'échantillon non probabiliste, qui ne cherche pas à reproduire
le plus fidèlement possible dans la population globale, en tenant compte
des caractéristiques connues de cette dernière. Ainsi,
l'échantillon probabiliste repose sur le hasard alors que celui non
probabiliste est intentionnel. Patton, cité par Deslauriers (1991)
distingue sept sortes d'échantillons intentionnels :
ü L'échantillon de cas extrêmes ou
déviants, qui permet d'obtenir des renseignements sur certains cas
inhabituels ;
ü L'échantillon de cas typiques qui fournit des
renseignements à partir de quelques cas jugés
représentatifs de l'ensemble ;
ü L'échantillon multiphasé, qui renseigne
par l'analyse des variations qu'a connues un cas en s'adaptant à
différentes conditions ;
ü L'échantillon de cas critiques, qui fait
ressortir quelques cas qui, s'ils s'avèrent vrais, illustreraient
l'ensemble ;
ü L'échantillon de cas politiquement importants,
qui attire l'attention sur des cas inhabituels ayant une influence sur
l'ensemble ;
ü L'échantillon le plus proche, qui offre des
renseignements à partir des cas les plus facilement accessibles ;
ü Et l'échantillon par boule de neige, technique
qui consiste à ajouter à un noyau d'individus (des personnes
considérées comme influentes par exemple) tous ceux qui sont en
relation (d'affaires, de travail, d'amitié, etc.) avec eux, et ainsi de
suite.
Dans le cadre de cette étude, nous avons opté
pour l'échantillon de cas typiques. A cet effet, l'analyse des
informations issues de quelques cas des enfants de la rue contactés dans
le cadre de cette étude, nous permet de comprendre les facteurs
explicatifs du phénomène enfant de la rue de ces sujets.
2.2.2.4. Critères
d'inclusion des sujets d'échantillon
La ville de Kinshasa, en l'occurrence, la commune de Ngaba
regorge beaucoup des jeunes. Vu le temps limité dont nous avons
disposé pour mener cette étude et sa spécificité,
nous avons recouru à la technique d'échantillonnage non
probabiliste, et notre échantillon comprend 5 sujets. Ces sujets ont
été retenus suivant les critères de sélection
ci-après :
ü Avoir grandi dans la rue ;
ü Avoir plus de 18 ans ;
ü Se retrouver dans la commune de Ngaba ;
ü Se montrer disponible de nous partager son histoire.
Les sujets qui ont rempli ces critères ont
été retenus dans notre échantillon d'étude. Nous
les avons contactés un à un jusqu'à atteindre un effectif
de 5 sujets.
2.3. METHODE ET TECHNIQUE
D'ENQUETE
2.3.1. Méthode et
technique de récolte des données
2.3.1.1. Méthode de
récolte des données
Dans le domaine de la recherche, le terme méthode
désigne l'ensemble des démarches que met en oeuvre un chercheur,
pour découvrir et vérifier des connaissances, ou un praticien
pour résoudre un problème concret à partir de
connaissances existantes (Bloch, 2007).
Il existe des méthodes spécifiques dans chaque
domaine d'étude. En psychologie, on distingue les méthodes
expérimentale, introspective, clinique, psychanalytique,
phénoménologique, observation, enquête, etc.
(Ngub'usimMpey-Nka, 2016).
En ce qui nous concerne, nous avons fait recours à la
méthode clinique qui, étymologiquement indique un positionnement
au chevet du patient, près de son lit ou dans sa chambre et renvoie
à une conception humaniste et subjective du rapport à la personne
en mauvaise santé, malade ou en demande de soutien. Elle rappelle ainsi
l'exigence éthique comme nécessaire à la relation
thérapeutique entre soignant et soigné.
Notons aussi que le terme clinique est défini par
Rotsart et Hertaing (1986) comme tout ce qui relève de la pratique du
contact avec un patient et fait référence à la pratique
psychothérapeutique. Pedinielli (2005) pense que la méthode
clinique vise à créer une situation avec un degré faible
de contrainte, en vue d'un recueil d'informations le plus large et le moins
artificiel possible, donnant au sujet des possibilités d'exprimer ses
sentiments profonds.
Notons
par ailleurs que le choix de la méthode clinique pour notre étude
est motivé par le souci d'appréhender chaque sujet enfant de la
rue comme une personne qui se trouve en situation-problème.
2.3.2.2. Techniques de
récolte des données
Par technique, nous entendons l'instrument utilisé pour
récolter les informations dont le chercheur a besoin. Ngub'usimMpey-Nka
(2016) la définit comme étant la réalisation pratique ou
la matérialisation effective de la méthode. C'est l'outil qui
rend opérationnel la méthode.
La technique est un procédé ou un ensemble de
procédés mis en oeuvre pour obtenir un résultat
déterminé. Selon le Robert Méthodique (1988), la technique
est l'ensemble des moyens et des procédés qui permettent à
un chercheur de rassembler les informations originales ou de seconde main sur
un objet donné.
Ainsi, pour vérifier l'hypothèse émise et
atteindre l'objectif assigné à cette étude, nous recourons
à la méthode clinique (étude de cas)
opérationnalisée par l'entretien clinique qui nous permet
d'appréhender de façon approfondie les facteurs explicatifs du
phénomène enfant de la rue.
2.3.2.2.1. Entretien clinique
a. Définitions
L'entretien clinique est une situation de communication entre
un psychologue clinicien, ou un médecin ou un bénévole et
un patient, qui s'établit sur un mode spécifique. Ce mode de
communication peut être en lien avec une théorie (non
directivité, psychanalyse, etc.) choisie par le professionnel ou le
praticien lui-même.
D'une façon plus large, on peut aussi définir
l'entretien comme étant une interaction, essentiellement verbale, entre
deux personnes en contact direct avec un objectif préalablement
posé (plus ou moins formellement). C'est notamment cette
caractéristique qui différencie l'entretien d'une discussion
banale ou d'un échange à bâtons rompus (NgufuluBasuluka,
2018).
b. Type d'entretiens
Il existe plusieurs types d'entretiens suivant la
manière de le réaliser : l'entretien non directif ou libre,
l'entretien semi directif et l'entretien directif.
v Entretien directif
Proche du questionnaire, l'entretien directif est un type
d'entretien qui exige l'usage du guide dans son déroulement. Le
protocole de l'entretien comporte des questions ouvertes, mais les
réponses restent libres dans leur contenu ainsi que dans leur forme.
v Entretien non-directif
L'interviewer laisse la personne libre de choisir les
thèmes à aborder et adopte une attitude d'empathie (essayer de
comprendre l'autre comme s'il était à sa place... sans oublier
toutefois qu'on ne l'est jamais vraiment...).
v Entretien semi-directif
Dans ce type d'entretien, le sujet détermine avant
l'entretien, un certain nombre de thèmes ou de questions à
explorer (un guide d'entretien). Mais au cours de l'entretien, l'attitude du
sujet reste la plus "non-directive" possible, c'est-à-dire, intervention
de type écoute empathique, reformulation, ou éventuellement
question ouverte pour faciliter l'expression sans pour autant suggérer
des pistes de réponse ou manifester un quelconque jugement.
Dans notre étude, nous avons opté pour
l'entretien semi-directif. Celui-ci s'est basé sur un guide d'entretien
élaboré pour vérifier notre hypothèse. Ce guide,
est élaboré en avance, laisse un abord libre aux
différents thèmes abordés lors de l'entretien. Ainsi, ce
type d'entretien essaie de diminuer au possible les désavantages
inhérents à la directivité (risque d'enfermer le client)
et ceux liés à la non directivité (l'obtention des
données vagues, non-respect du temps...).
Ainsi, Bordeleau (1997) éclaircit les avantages de ce
type d'entretien pour un chercheur en disant : « le spécialiste
utilise alors une attitude de semi directivité, en abordant que des
thèmes à couvrir par des questions ouvertes, par ensuite selon
les réponses de l'interviewé, approfondir une réponse
générale par des questions plus
spécifiques ».
d. Description du guide
d'entretien
Elaboré en français, traduit en lingala, suivant
l'objectif assigné à l'étude, notre guide d'entretien
comporte deux dimensions ci-dessous :
ü La première dimension concerne l'identification
du sujet, à savoir : l'âge, le niveau d'études,
l'appartenance religieuse, etc.
ü La deuxième dimension couvre l'entretien
proprement dit, elle cherche à déceler les raisons du
départ de l'enfant ; les difficultés rencontrées dans la
rue et les solutions adéquates de la sortie de l'enfant.
2.3.2. Méthode et
technique de traitement des données
Compte tenu de la nature qualitative des données
récoltées, nous avons recouru à une méthode
d'étude approfondie de cas, et à l'analyse de contenu
2.3.2.1. Analyse de
contenu
Les réponses aux questions ouvertes de l'entretien
contiennent des informations qu'il faut repérer, classifier, analyser et
interpréter pour en extraire la signification.
La technique d'analyse de contenu, telle que définie
par Berelson (1952), comme une technique de recherche pour la description
objective, systématique et quantitative du contenu manifeste de la
communication, nous parait appropriée. Cela veut dire que le discours
des personnes interviewées ainsi que les réponses aux questions
ouvertes contiennent des informations, des données brutes dont il faut
découvrir le sens ; en un mot, qu'il faut décortiquer.
Cette technique nous a permis de rassembler les contenus des
réactions de différents sujets vivant dans la rue et
contactés afin de faire partie de notre échantillon. Cette
analyse se fait en deux temps : horizontale et longitudinale.
a. Analyse horizontale
Il s'agit de l'analyse thématique
« horizontale » de chaque entretien sur les raisons du
départ de l'enfant ; les difficultés rencontrées dans la
rue et les solutions adéquates de la sortie de l'enfant de la rue.
Basée sur les aspects du guide d'entretien, elle
cherche une cohérence thématique inter-entretiens après
mise en évidence de signifiants, mots-clés, termes ou expressions
et regroupement.
b. Analyse longitudinale
L'analyse horizontale a donné lieu à l'analyse
longitudinale pour chaque enfant de la rue afin de décrire les
raisons du départ de l'enfant ; les difficultés
rencontrées dans la rue et les solutions adéquates de la
sortie de l'enfant.
De plus, il nous a paru intéressant de
synthétiser pour chaque enfant de la rue, toutes les informations sur
son vécu sur la rue.
2.3.2.2. Etude de
cas
L'étude de cas est une méthode utilisée
dans les études qualitatives en sciences humaines et sociales, mais elle
peut être utilisée dans les études pour se pencher sur un
cas en particulier. Elle vise l'étude approfondie d'un cas
spécifique, soit une personne, un groupe ou un sujet spécifique
(Wikipédia, 2022).
L'étude de cas est le fondement de la pratique
clinique. Son but est d'appréhender le sujet à travers sa
pathologie mais surtout à travers son histoire et sa
personnalité, dans sa globalité.
L'étude des cas nous permet de cerner les faits autour
du phénomène enfant de la rue et relever les aspects
psychologiques autour de son image de soi.
2.4. DIFFICULTES
RENCONTREES
La grande difficulté rencontrée était
surtout celle de l'indisponibilité de certains sujets de plus de 18 ans
au centre. Le report des rendez-vous nous a couté en temps et en
finances. Mais en dépit de toutes ces difficultés, la
volonté et la détermination nous ont permis d'aller au bout de
notre travail.
TROISIEME CHAPITRE :
PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre de notre étude s'intéresse aux cas
de sujets contactés sur le terrain. Il s'agit, pour rappel, des5 sujets
de 18 à 27 ans qui ont vécu dans la rue depuis leur
enfance,précisément dansla commune de Ngaba au quartier
Bulambemba.
Il sied de signaler par ailleurs que ce chapitre comporte deux
sections : la première présente les cas, un à un, et
la deuxième procède à l'analyse globale de tous les
différents cas présentés.
3.1.
PRESENTATION DES RESULTATS
Dans la présentation des résultats, nous
examinons chacun de nos casen parlant de l'identité du sujet, de
l'extrait du récit autobiographique et de l'analyse psychologique
partielle.
Tenant compte des obligations déontologiques à
l'égard de la confidentialité des sujets, nous avons
utilisé les pseudonymes des noms pour identifier les sujets
contactés.
3.1.1. Cas de Madrid
3.1.1.1. Identification
De sexe féminin et âgée de 27 ans, Madrid
a étudié jusqu'en 2ème secondaire. Originaire de
l'Équateur, elle a passé 12 ans dans la rue, elle vivait avec son
père. Etant d'une famille de 4 enfants dont 3 garçons et elle est
la fille unique, Madrid fréquente l'église catholique.
3.1.1.2. Extrait du
récit autobiographique
Ma mère est décédée quand
j'avais 10 ans et après une année, mon père a
épousé une autre femme. Au début, on vivait bien avec la
femme de mon père. Mais un jour, sa grande soeur était venue
nous voir à la maison et c'est le jour où ma souffrance avait
commencé.
La femme de mon père avait commencé
à me maltraiter avec mes frères. Alors, le cadet vivait avec
notre grand-mère, la maman de mon père.
On priait à une église Bima, un jour, la
femme de mon père amène deux prophètes pour prier avec
nous à la maison et les prophètes avaient dit à mon
père, c'est moi et mon grand frère qui sommes à la base de
la mort de maman et on se prépare aussi pour le tuer.
Papa ne croyais pas à cela mais sa femme disait que
c'est vrai, j'ai des signes de la sorcellerie. Après 2 mois, je
m'étais décidée de quitter la maison, pour me rendre
à dans la rue. Je ne voulais pas aller chez la
grand-mère parce qu'elle avait cru à cette
prophétie.
J'avais quitté la maison parce que la femme de mon
père me maltraitait beaucoup et me traitait de sorcière. Au
paravent tout était bien, mon père travaillait et gagner beaucoup
d'argent même.
Dans la rue pour manger, je vendais de l'eau quand
j'étais à l'âge de 12 ans mais je me suis lancée
à la prostitution et c'est une amie qui m'avait orienté et elle
était plus âgée que moi. Il y' avait d'autre garçons
qui m'ont ravi l'argent et d'autres qui m'ont voilé, d'autres sortait
avec moi sans payer, quand je demandais l'argent il me tabassé.
Ce que j'éprouve comme difficultés c'est
beaucoup plus le manque de soins de santé, parce que dans cette vie, je
tombe souvent malade mais je ne me soigne pas très bien et je manque
aussi l'endroit pour passer la nuit.
Pour qu'on puisse m'aider dans cette situation, je veux
qu'on me donne les moyens pour suivre une formation, je vais apprendre
même l'esthétique et une place pour dormir parce que la rue n'est
pas vraiment une bonne place pour moi, la souffrance augmente tous les
jours.
3.1.1.3. Analyse
psychologique
Madrid est dans la rue puisqu'elle était accusée
de sorcellerie par sa famille. La perte de sa mère peut avoir un impact
profond sur Madrid, entraînant des sentiments de tristesse, de
colère et de confusion. Si la famille attribue la mort de la mère
à des croyances superstitieuses telles que la sorcellerie, l'enfant peut
se sentir responsable de manière injuste et développer un
sentiment de culpabilité.
Être accusé de sorcellerie par sa famille peut
entraîner un fort sentiment de rejet et d'isolement chez l'enfant. Il
peut se sentir incompris, maltraité et discriminé en raison de
croyances irrationnelles qui lui sont imposées Cela peut avoir un impact
dévastateur sur l'estime de soi de l'enfant pourra se sentir
dévalorisé, incompris et non aimé par sa propre famille.
Vivre dans la rue peut être perçu comme une
tentative de retrouver un sentiment de valeur personnelle et d'identité
propre, loin des jugements et des accusations injustes. Vivre dans un
environnement où l'enfant est accusé de sorcellerie peut
compromettre le sentiment de sécurité et d'appartenance de
l'enfant ; il peut se sentir menacé physiquement et
émotionnellement à la maison, ce qui le pousse à chercher
ailleurs un endroit où il se sentira accepté et en
sécurité.
3.1.2. Cas de Marseille
3.1.2.1. Identification
De sexe masculin et âgé de 24 ans, Marseille a
arrêté les études en deuxième année
secondaire. Originaire du Kongo-central, il ne fréquente aucune
confession religieuse depuis un temps, il a fait 11 ans à la rue, il a
été élevé par ses propres parents biologiques,
enfant unique de sa famille.
3.1.2.2. Extrait du
récit autobiographique
Je suis à la rue depuis que j'ai fui la maison par
ma propre volonté. J'étais trop bloqué à la maison,
Mes parents ne voulaient pas que je sorte de la maison. Jusqu'à 13 ans,
on me traitait toujours comme un enfant qu'on devait surveiller. Car, je suis
enfant unique.
Quand j'étais à la maison, on avait une
bonne vie, puisque mon père était un homme riche. Mes parents
sont à Lemba et ils sont toujours ensemble mais ne sont plus venus me
chercher.
Depuis que je suis dans la rue, je suis devenu quelqu'un
d'autre. Ici on m'appelle Général. Je confisque des choses des
gens. Mes petits de la base ont pour rôle de voler pour moi, ils
m'amènent tous ceux qu'ils volent le soir.
Ici, au début j'avais des difficultés mais
maintenant non. Je n'éprouve aucune difficulté car je suis
général, il y a personne pour m'intimider. Parfois même, je
me battais avec les voyous de Yolo.Mais si seulement une personne de bonne
volonté me donne l'argent, la maison et une femme, je vais voir comment
arrêter, seulement j'aime beaucoup la vie de la rue car il y a
quelques années on m'avait ramené à la maison et je les ai
volé. Raison pour laquelle je suis encore rentré à la
rue.
3.1.2.3. Analyse
psychologique
Âgé de 24 ans, Marseille est enfant unique de ses
parents. S'est retrouvé dans la rue par sa propre volonté, il
voulait être libre, se sentir capable de tout, chose que sa famille lui
privait. Il est important de noter que ce désir qu'aMarseille de vivre
dans la rue plutôt qu'en famille peut également être le
signe de difficultés émotionnelles ou relationnelles avec ses
parents.
La rue est représentée par Marseille comme un
espace de liberté où l'enfant se sent moins contraint par les
règles et les attentes familiales. Cela peut être perçu
comme une forme d'émancipation et d'autonomie, comme un moyen pour lui
de se sentir plus adulte et de prendre des décisions par lui-même,
même si cela comporte des risques. Cette situation peut compenser un
sentiment d'isolement ou de malaise au sein de sa famille.La rue est
présentée comme un terrain de jeu plus excitant et stimulant.
3.1.3. Cas de Barcelone
3.1.3.1. Identification
De sexe masculin et âgé de 18 ans, Barcelonea
arrêté ses études en 5ème primaire ;il est
originaire de la province du Kongo- central ; il fréquente rarement
l'église catholique ; et il est à dansla
rue depuis 3 ans.Barcelone était élevé par ses propres
parents, et est ainé d'une fratrie de 6 enfants dont 2 garçons
et 4 filles.
3.1.3.2. Extrait du
récit autobiographique
J'étais serré à la maison, mais c'est
mon père qui m'a poussé à sortir dans la rue. Il gagnait
de l'argent mais ne voulait pas me scolariser, il gaspillait beaucoup son
argent au lieu de nous payer les études. Et cela m'avait beaucoup
énervé car, c'est bien lui mon père biologique.
Mon départ est causé par le mauvais
traitement, c'est d'ailleurs la cause principale qui m'a motivé à
quitter cette maison et à être loin de ma famille. Mon père
prenait trop d'alcool chaque jour et à son retour tabassait toujours ma
mère et tout le monde autour de lui. A son retour, il nous maltraite.
Pour lui, la seule chose à faire avec son argent c'est de boire, fumer
et rentrer tard. C'était vraiment un papa irresponsable que je n'ai
jamais vu.
A la maison, on mangeait très difficilement, mon
père préférait acheter l'alcool que de donner l'argent
à maman pour nous préparer à manger. Il achetait au moins
5 bouteilles de bières par jour pendant que nous, on n'avait pas
mangé.
Mes parents sont toujours en vie sous le même toit
et, ils sont toujours ensemble jusqu' à présent. Mais je ne sais
pas si papa continue toujours avec son sale caractère
d'alcoolique. Mais Ça n'a jamais arrivé qu'on puisse
voir un pasteur ou un prophète pour prophétiser sur moi.
Pour avoir quelque chose à manger ici dans la rue
c'est très difficile car souvent, je portais des charges lourdes pour
trouver à manger avec l'argent qu'on me payait. Parfois, je volais
pendant les embouteillages et un jour on m'avait même arrêté
pour ça et j'étais frappé par quelques jeunes sur place.
Je suis allé jusqu'à Lufuavec un vieux et là-bas, on
m'avait arrêté pour avoir volé mais j'avais fui.
Mes difficultés sont beaucoup plus liées
à l'endroit où dormir et là où je ne peux pas
manquer la nourriture. Pour ces derniers temps je dors chez ma tante et parfois
je dors dans la rue. La vie dans la rue ce n'est pas facile, plusieurs fois,
j'ai vraiment connu des moments très durs mais je me suis beaucoup
forcé pour rester mais j'ai des cicatrices sur ma tête
j'étais tabassé sérieusement pour la nourriture.
Pour m'aider dans cette situation, je dois avoir une
personne ou une famille d'accueil pour me prendre en charge et me
considérer aussi comme enfant. Il me faut aussi un encadrement pour
quitter la rue, c'est vraiment de cette façon-là qu'on peut
m'aider dans ma situation. Bien que plusieurs fois ma mère
passait me chercher, je ne compte pas rentrer à la maison parce que mon
père ne me plaît pas sur tout ce qu'il fait.
3.1.3.3. Analyse
psychologique
Barcelone a quitté chez eux en raison d'un père
alcoolique qui ne prend pas bien soin de lui et ses études. Cela peut
justifier son vivre dans la rue qui peut être perçu comme une
option plus sûre pour lui, où il se sent moins exposé aux
risques liés à l'abus d'alcool et à un environnement
familial instable. En cherchant à s'éloigner de cette situation,
il espérait trouver des relations plus chaleureuses et bienveillantes
dans la rue, même si cela comporte des dangers potentiels.
Vivre dans la rue peut être une façon pour
l'enfant de reprendre le contrôle sur sa propre vie et de se
libérer de l'emprise négative de son père alcoolique. Cela
peut être perçu comme un moyen de se protéger et de
décider de son propre destin, même si cela implique de prendre des
risques, et la rue peut représenter un refuge pour l'enfant, un endroit
où il peut échapper temporairement aux problèmes familiaux
et trouver un certain soulagement psychologique.
3.1.4. Cas de Leicester
3.1.4.1. Identification
Âgé de 24ans et de sexe masculin, Leicester est
issu d'une famille de 5 enfants dont 2 filles et 3 garçons, tous vivants
sauf sa mère. Il a arrêté les études en
troisième primaire, il était élevé par sa
marâtre, il fréquentait l'église catholique mais
actuellement, il ne prie plus. Il est originaire de la province de Mai-Ndombe.
Aujourd'hui, il totalise 14 ans dans la rue.
3.1.4.2. Extrait du
récit autobiographique
L'histoire remonte depuis 2010 lorsque j'ai
été chassé de la maison par la femme de mon oncle qui ne
m'aimait pas et elle me traitait comme un sorcier suite aux dires d'un
prophète.
Ma famille avait une belle vie, voire une vie stable,
elle avait des moyens pour répondre très bien à tous les
besoins primaires de toute la famille. Depuis que ma mère est morte,
j'ai été abandonné par mon père sans raison et j'ai
été récupéré par mon oncle. C'est la raison
pour laquelle j'étais amené plusieurs fois chez le
prophète de la femme de mon oncle puisque j'étais traité
de sorcier par cedernier.
Depuis que j'ai commencé la vie de la rue, je
n'arrivais pas à trouver facilement à manger comme il faut, je
transportais les colis des gens et quelque fois je fessais la mendicité
pour trouver quelque chose à mettre dans mon ventre. J'avais de
difficulté de trouver à manger et je me demandais à chaque
fois comment je vais m'en sortir avec cette famine ? En plus j'étais
exposé à un danger grave de menace de mort, de vole voir
même être privé de ma nourriture et payer plus des taxes par
jours chez les grands vieux de la rue mais je n'étais pas
confronté par les actes de violence.
J'aimerais bien quitter la rue et retourner à
l'école ou faire la formation de maçonnerie puisque c'est le seul
métier que désire faire dans ma vie. Je préfère
travailler ou être dans une maison d'hébergement pour
améliorer ma situation.
J'espère un jour quitter dans la rue, c'est
vraiment mon souci de tous les jours. Car, je souffre énormément
malgré que personne ne s'occupe de moi et personne de ma famille n'a le
souci de venir me chercher dans la rue.
3.1.4.3. Analyse
psychologique
Leicester a été chassé par la femme de
son maitre parce qu'il était considéré comme sorcier.
Leicester est confronté à un environnement familial toxique
où il est victime de maltraitance et de rejet. Cette situation peut
entraîner un traumatisme émotionnel profond, affectant sa
confiance en soi, son estime de soi et sa capacité à
établir des relations saines avec les autres.
Être chassé de sa propre maison peut provoquer
chez ce dernier un sentiment d'abandon et d'isolement. Il peut se sentir
rejeté, incompris et seul face à des circonstances difficiles et
injustes. Ce sentiment d'isolement peut renforcer son désir de fuir et
de chercher refuge ailleurs. La maltraitance et le rejet peuvent compromettre
le développement émotionnel et social del'enfant.qui peut avoir
du mal à faire confiance aux autres, à exprimer ses
émotions et à établir des liens affectifs sains.
Cette situation peut également affecter sa
capacité à gérer le stress et les conflits de
manière appropriée. D'où Leicester a
préféré de trouver refuge dans la rue.
3.1.5. Cas de Vita-club
3.1.5.1. Identification
Âgé de 22 ans et garçon unique de sa
famille, tous les deux parents sont vivants. Il a arrêté les
études en première secondaire, il a été
élevé par ses propres parents biologiques, il fréquentait
l'église de réveil et actuellement il ne prie plus. Il est
originaire de la province de Kasaï- Central.Aujourd'hui, Vita-club a 8 ans
dans la rue.
3.1.5.2. Extrait du
récit autobiographique
J'avais quitté la maison de mes parents depuis 2016
en fouillant seulement mon père et cela par ma propre
volonté,sans être chassé par quelqu'un de la famille. J'ai
quitté chez nous à cause de mes parents qui ne voulaient pas que
je sois heureux et que je joue même avec mes amis ou que je sorte
même de la parcelle. Or, j'avais aussi besoin de la liberté car
à la maison je me sentais comme si j'étais en prison.
Mon père très colérique me mettait
très mal à l'aise comme si ce n'était pas vraiment mon
père. Il m'insultait beaucoup et n' appréciait rien de tout ce
que je faisais. Selon lui, j'étais comme un enfant, j'étais moins
intelligent ...
Mes parents restent ensemble, mènent une bonne vie
et restent dans l'une des communes de la ville province de Kinshasa. Je n'ai
jamais été amené chez un pasteur pour la prière ou
être prophétisé.
Je suis actuellement bien dans la rue et on m'appelle
Gouverneur, je trouve la nourriture en envoyant mes petits soit moi-même,
je pars manger dans un orphelinat.
Je peux accepter d'être aidé par quelqu'un si
on me donne les moyens pour continuer les études et une maison
ouoù habiter.
Je ne refuserai jamais de quitter dans la rue bien,
j'apprécie beaucoup la vie dans la rue que dans la maison.Si mes parents
viennent me chercher, je partirai seulement si papa arrête son sale
comportement.
3.1.5.3. Analyse
psychologique
Vita-Club a quitté chez eux suite aux mauvais
comportements de ses parents. La colère chronique et
incontrôlée du père peut créer un climat familial
toxique où l'enfant se sent constamment menacé, humilié ou
négligé. Cette maltraitance émotionnelle peut pousser
l'enfant à fuir pour échapper à un environnement familial
oppressant. L'enfant peut ressentir une peur constante face aux
réactions violentes et imprévisibles de son père. Cette
peur peut générer un sentiment d'insécurité et
d'instabilité, incitant l'enfant à chercher refuge ailleurs,
même dans la rue. Face à un environnement familial oppressant et
contrôlant, l'enfant peut ressentir un besoin urgent d'autonomie et de
liberté.
La rue peut apparaître comme un lieu où il peut
échapper aux contraintes familiales et prendre ses propres
décisions. Les tensions et les conflits récurrents entre le
père et l'enfant peuvent être liés à des
différences de valeurs, de croyances ou de modes de communication. Ces
conflits non résolus peuvent pousser l'enfant à chercher une
échappatoire dans la rue pour éviter les confrontations
constantes.
Si l'enfant ne se sent pas soutenu ou compris par les membres
de sa famille face à la colère de son père, il peut se
retrouver isolé et désespéré. Le manque de soutien
familial peut renforcer sa décision de partir à la recherche d'un
environnement plus favorable.
3.2. ANALYSE GLOBALE,
INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESULTATS PRESENTES
Après avoir présenté les
différents cas rencontrés dans la commune de Ngaba, nous
procédons dans cette section à l'analyse globale des
résultats. Il est question d'examiner les informations autour de ces cas
en vue de vérifier les facteurs explicatifs du phénomène
enfant de la rue.
Il ressort de nos différents cas que tous les sujets
présentés ont une histoire particulière liée
à leur situation. Cette histoire particulière est
différente d'un sujet à l'autre et chacun l'a vécu de
manière individuelle.
La lecture attentive de différents cas, montre que tous
ne sont pas à la rue pour les mêmes raisons : 2 sujets
(Madrid et Leicester) ont perdu tous deux leurs mères, la mort les a
séparés. Ainsi, ces deux sujets ont subi une maltraitance
à la disparition de leurs mères : Madrid par sa
marâtre et Leicester par la femme de son oncle chez qui il est
allé vivre car il a été abandonné par son
père. Les deux ont aussi été taxés de sorcier
à cause des prophéties des certains pasteurs.
Marseille et Vita-Club sont les deux sujets qui ont fui la
maison à cause de la sévérité des parents qui
étaient dures dans leur éducation. C'est la recherche de la
liberté qui leur a conduit à la vie.
Un autre sujet, Barcelone a quitté la maison à
cause de la maltraitance de toute la famille par un père alcoolique qui
ne scolarise pas les enfants et ne les nourrit pas. Barcelone vivait une
pauvreté voulu par son père qui dépensait son argent dans
l'alcool.
Ces résultatsrejoignent ceux de NsimbaNdongo (2010) qui
a abouti aux conclusions selon lesquelles la majorité des jeunes Kuluna
proviennent du milieu familial dysfonctionnel, caractérisé par
l'appauvrissement des rôles de responsabilités de membres.
Certains jeunes ont été rejetés avant même leur
naissance et d'autres ont été à la base de divorce ou
séparation de leurs parents. Aux seins de leurs familles respectives
règnent des irrégularités dans le style de vie entre
parents et enfants.
La théorie du soutien social de Bowlby (1960), souligne
l'importance des relations sociales et affectives dans le développement
de l'enfant. Selon cette théorie, les interactions avec les figures
d'attachement, en l'occurrence les parents, jouent un rôle crucial dans
la construction d'un sentiment de sécurité et de confiance chez
l'enfant. Lorsque ces relations sont perturbées ou inexistantes,
l'enfant peut éprouver un sentiment d'insécurité et de
détresse, ce qui peut influencer son comportement et ses
décisions.
Dans le cas de l'enfant qui quitte la maison pour la rue pour
plusieurs raisons, la théorie du soutien social de Bowlby met en
lumière l'importance du lien d'attachement entre l'enfant et son
père, principalement celui de l'enfant et de sa mère. Si ce lien
est marqué par des interactions négatives et conflictuelles,
l'enfant peut ressentir un manque de soutien émotionnel et affectif, ce
qui peut le pousser à chercher du réconfort ailleurs, y compris
dans la rue.
En ce qui concerne la théorie de l'attachement de
Bowlby (1960), celle-ci met en avant le besoin fondamental de l'enfant
d'établir des liens sécurisants avec ses figures d'attachement
pour se sentir en sécurité et protégé. Lorsque ces
liens sont fragilisés par des conflits familiaux ou des interactions
négatives, l'enfant peut développer un attachement
insécure, caractérisé par une crainte de l'abandon et un
besoin constant de validation et de réassurance.
Ainsi, dans le cas de l'enfant qui quitte la maison pour la
rue, la théorie de l'attachement de Bowlby souligne l'impact des
relations familiales sur le bien-être émotionnel et psychologique
de l'enfant. Un attachement insécure peut contribuer à renforcer
le désir de l'enfant de fuir un environnement familial conflictuel et
oppressant pour trouver un refuge ailleurs.
Ces résultats nous permettent de confirmer notre
hypothèse selon laquelleles facteurs explicatifs du
phénomène enfant de la rue dans la commune de NGABA sont les
suivants : perte de parents, prophéties de certains pasteurs,
séparation avec les parents et la pauvreté.
CONCLUSION
Le présent travail que nous concluons a porté
sur Facteurs explicatifs du phénomène enfants de la rue dans la
Commune de Ngaba. L'objectif de cette étude était d'identifier
les différentes causes ou facteurs favorisant ou expliquant ce
phénomène a des d'enfants de la rue dans la commune de NGABA.
Cette étude a voulu répondre à la
question de savoir Quels sont les facteurs explicatifs du
phénomène enfant de la rue dans la commune de NGABA ?
Face à cette question, nous avons émis
l'hypothèse selon laquelle les facteurs explicatifs du
phénomène enfant de la rue dans la commune de NGABA sont les
suivants : perte de parents, prophéties de certains pasteurs,
séparation avec les parents et la pauvreté.
Pour vérifier cette hypothèse et atteindre
l'objectif visé, nous avons recouru à la méthode clinique
basée sur l'étude de cas. Celle-ci était
opérationnalisée par la technique d'entretien clinique s'appuyant
sur un guide d'entretien qui nous a permis de récolter les
données auprès de 5 sujets qui ont vécu dans la rue
depuis leur enfance.
Après traitement des données, il ressort
que :
- Madrid est dans la rue puisqu'elle s'est
séparée avec sa mère suite à sa mort, elle
était accusée de sorcière par sa marâtre. cette
situation lui a vraiment déstabilisé et sa seule option
c'était d'aller dans la rue pour vivre calmement.
- Leicester s'est séparée avec sa mère
suite à sa mort, il a été chassé par la femme de
son oncle parce qu'il était considéré comme sorcier.
Leicester est confronté à un environnement familial toxique
où il est victime de maltraitance et de rejet.
- Marseille s'est retrouvé dans la rue par sa propre
volonté, il voulait être libre car ses parents étaient
sévères envers lui.
- Vita-Club a quitté aussi chez eux suite parce qu'il
voulait être libre car ses parents étaient sévères
envers lui.
- Barcelone quant à lui, a quitté chez eux en
raison de problèmes familiaux tels qu'un père alcoolique qui ne
prend pas bien soin de lui et ses études. Il vivait donc dans la
pauvreté à cause de l'irresponsabilité de son
père.
Ces résultats nous ont permis de confirmer notre
hypothèse.A ce niveau, nous concluons que l'objectif assigné
à cette étude a été atteint.
Après la recherche menée dans le cadre de
notre étude sur les enfants de la rue dans la commune de Ngaba, nous
formulons quelques suggestions ci-dessous pour aborder ce problème
complexe :
- Identification et soutien des familles
vulnérables : Il est essentiel que le gouvernement identifie
les familles les plus vulnérables et leur fournisse un soutien
adéquat. Cela peut inclure des mesures visant à prévenir
la séparation des parents, à lutter contre la négligence
et à prévenir les abus. Des programmes de soutien familial, tels
que des conseils, des services sociaux et des formations en parentalité
positive, peuvent être mis en place pour renforcer la stabilité
familiale et réduire les risques de rupture.
- Création de programmes de scolarisation
spéciaux : Il est nécessaire de mettre en place des
programmes de scolarisation spéciaux pour les enfants de la rue. Ces
programmes devraient offrir un environnement d'apprentissage adapté
à leurs besoins spécifiques, en prenant en compte les
traumatismes vécus et en fournissant un soutien émotionnel et
psychologique. En garantissant l'accès à une éducation de
qualité, ces programmes peuvent contribuer à la
réintégration sociale et à la réduction des risques
d'exploitation.
- Établissement de centres de soutien
social : Il est recommandé de mettre en place des centres de
soutien social dans la commune de Ngaba. Ces centres peuvent offrir des
services tels que l'assistance sociale, l'aide à la réinsertion,
l'accès à des soins de santé et des conseils
psychologiques. Ils serviraient de points de référence pour les
enfants de la rue, leur offrant un soutien et des ressources pour les aider
dans leur réintégration sociale.
- Campagnes de sensibilisation : Il est
essentiel de lancer des campagnes de sensibilisation pour changer les attitudes
et les perceptions à l'égard des enfants de la rue. Ces campagnes
peuvent cibler la population locale, les écoles, les médias et
les institutions publiques. L'objectif est de promouvoir une meilleure
compréhension des enjeux auxquels les enfants de la rue font face, de
réduire la stigmatisation et de favoriser l'empathie et le soutien de la
communauté.
- Collaboration avec des organisations internationales et
des ONG : Il est recommandé de collaborer avec des
organisations internationales, des ONG et d'autres pays pour partager les
bonnes pratiques, les connaissances et les ressources dans la lutte contre le
phénomène des enfants de la rue. Cette collaboration peut
permettre d'établir des partenariats, d'accéder à des
financements supplémentaires et de bénéficier de
l'expertise d'autres acteurs engagés dans la protection des droits des
enfants.
Ces suggestions supplémentaires visent à
renforcer les mesures déjà proposées et à
élargir les perspectives d'intervention dans la commune de Ngaba.
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urbaine ? Mémoire de fin d'études. Kinshasa :
Université de Kinshasa.
ANNEXE
GUIDE D'ENTRETIEN
I. Identification de l'enquête
Sexe :.................................................................................................
Âge :.................................................................................................
Classe :..............................................................................................
Province :...........................................................................................
Religion (avant et
maintenant) :................................................................
Temps passé dans la
rue :.........................................................................
Qui élevait l'enfant en
famille :................................................................
Fratrie :..............................................................................................
II. Entretien proprement dit :
RAISONS DU DEPART DE L'ENFANT DE LA FAMILLE
1. Comment êtes-vous retrouvés dans la rue
2. Quelles sont les principales raisons pour lesquelles vous
avez quitté votre famille ?
3. Quelle a été la situation
socio-économique familiale ?
4. Les parents sont-ils en vie ?
5. Les parents vivent-ils ensemble ?
6. La famille t'a-t-elle un jour amené voir un pasteur
qui devait prier ou prophétiser sur toi ?
DIFFICULTES RENCONTREES DANS LA RUE
7. Comment vous procurez-vous de la nourriture ?
8. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
dans la rue ?
9. Avez-vous déjà été
confronté à des actes de violences ?
SOLUTIONS ADEQUATES DE LA SORTIE DE L'ENFANT DE LA
RUE
10. Quel genre d'aide serait le plus utile pour
vous ?
11. Qu'est-ce qui pourrait améliorer votre
situation ?
12. Espérez-vous un jour quitter la rue ?
13. Est-ce que les membres de votre famille viennent vous
chercher ?
TABLE DES
MATIERES
RESUME
i
SAMMURY
ii
EPIGRAPHE
iii
DEDICACE
iv
REMERCIEMENTS
v
LISTE DES ABRÉVIATIONS, ACRONYMES ET
SIGLES
vi
0. INTRODUCTION
1
0.1. Problématique
1
0.2. Hypothèse
3
0.3. Intérêt du sujet
3
0.4. Objectif du travail
4
0.5. Méthode et technique de
recherches
4
0.6. Délimitation du sujet
4
0.7. Division du travail
4
CHAPITRE 1 : CONSIDERATIONS GENERALES ET
THEORIQUES
5
1.1. Facteur
5
1.1.1. Définition
5
1.1.2. Facteurs susceptibles de favoriser le
phénomène enfant de la rue
5
1.2. Phénomène
7
1.2.1. Définition
7
1.2.2. Phénomène social
7
1.2.2.1. Notions des
phénomènes sociaux
7
1.2.2.2. Caractéristiques des
phénomènes sociaux
8
1.3. Enfant
8
1.3.1. Notions
8
1.3.2. Loi sur la protection de l'enfant
9
1.4. Enfant de la Rue
10
1.4.1. Définition
10
1.4.2. Rapport entre phénomène
enfant de la rue et délinquance
11
1.4.3. Type d'enfants de la rue
12
1.4.4. Causes du phénomène
enfant de la rue
12
1.4.5. Activités des enfants de la
rue
13
1.4.5.1. Activités
rémunératrices ou lucratives des enfants de la rue
14
1.4.5.2. Activités
déficientes
15
1.5. Etudes antérieures
17
1.5.1. Etude de Nsimba Ndongo (2010)
17
1.5.2. Etudes de Nsumbu Nansadi (2015)
18
CHAPITRE 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE
19
2.1. PRESENTATION DE LA COMMUNE DE NGABA
19
2.1.1. Aspect géographique
19
2.1.2. Origine
19
2.1.3. Subdivision administrative
20
2.1.4. Quelques caractéristiques
socio-économiques de la population de Ngaba
20
2.2. POPULATION ET ÉCHANTILLON
D'ÉTUDE
21
2.2.1. Population d'étude
21
2.2.2. Echantillon d'étude
22
2.2.2.1. Définitions et types
d'échantillon
22
2.2.2.2. Echantillon en recherche qualitative
23
2.2.2.3. Types d'échantillons dans la
recherche qualitative
24
2.2.2.4. Critères d'inclusion des sujets
d'échantillon
25
2.3. METHODE ET TECHNIQUE D'ENQUETE
25
2.3.1. Méthode et technique de
récolte des données
25
2.3.1.1. Méthode de récolte
des données
25
2.3.2.2. Techniques de récolte des
données
26
2.3.2.2.1. Entretien clinique
27
2.3.2. Méthode et technique de
traitement des données
29
2.3.2.1. Analyse de contenu
29
2.3.2.2. Etude de cas
30
2.4. DIFFICULTES RENCONTREES
30
TROISIEME CHAPITRE :PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
31
3.1. PRESENTATION DES RESULTATS
31
3.1.1. Cas de Madrid
31
3.1.1.1. Identification
31
3.1.1.2. Extrait du récit
autobiographique
31
3.1.1.3. Analyse psychologique
33
3.1.2. Cas de Marseille
33
3.1.2.1. Identification
33
3.1.2.2. Extrait du récit
autobiographique
33
3.1.2.3. Analyse psychologique
34
3.1.3. Cas de Barcelone
35
3.1.3.1. Identification
35
3.1.3.2. Extrait du récit
autobiographique
35
3.1.3.3. Analyse psychologique
36
3.1.4. Cas de Leicester
37
3.1.4.1. Identification
37
3.1.4.2. Extrait du récit
autobiographique
37
3.1.4.3. Analyse psychologique
38
3.1.5. Cas de Vita-club
38
3.1.5.1. Identification
38
3.1.5.2. Extrait du récit
autobiographique
39
3.1.5.3. Analyse psychologique
39
3.2. ANALYSE GLOBALE, INTERPRETATION ET DISCUSSION
DES RESULTATS PRESENTES
40
CONCLUSION
43
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
46
ANNEXE
49
TABLE DES MATIERES
52