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Etude de l'état et de la valorisation des fruitiers sauvages en zone afrique tropicale: cas de la commune de Ndali (Bénin)


par Achraf Issiakou
Institut national universitaire de Champollion - Master 1 2024
  

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1.5. Revue de la littérature

La présente étude vise à explorer l'état et la valorisation des fruitiers sauvages dans la commune de N'dali, située en zone Afrique tropicale. Les fruitiers sauvages jouent un rôle crucial dans les écosystèmes et les économies locales, en particulier dans les zones rurales où ils constituent une source importante de nutrition et de revenus. Cette section présente une revue de la littérature visant à synthétiser les connaissances actuelles sur les fruitiers sauvages en Afrique tropicale, les recherches antérieures sur leur valorisation dans diverses régions, et un focus sur la situation spécifique de la commune de N'dali au Bénin.

Codjia et al. (2003) ont bien raison lorsqu'ils affirment que les forêts tropicales constituent une source et un réservoir potentiel d'espèces ligneuses qui sans être productrice de bois d'oeuvre jouent un rôle socio-économique important en fournissant des aliments et des plantes médicinales. Ces produits ont aussi une importance capitale sur les plans religieux et socioculturel.

Les fruitiers sauvages en Afrique tropicale sont des espèces végétales qui poussent naturellement dans les forêts, les savanes et les zones montagneuses. Ces plantes sont souvent bien adaptées aux conditions climatiques locales et jouent un rôle vital dans la sécurité alimentaire des communautés rurales. Les fruits sauvages, tels que le tamarin (Tamarindus indica), le baobab (Adansonia digitata), et le karité (Vitellaria paradoxa), sont riches en nutriments essentiels et en composés bioactifs bénéfiques pour la santé humaine (Maundu et al., 2001)

Les fruitiers sauvages en Afrique tropicale représentent une richesse écologique considérable et contribuent à la biodiversité en fournissant un habitat et une source de nourriture pour la faune. Ils jouent un rôle dans la stabilisation des sols et la régulation des cycles hydrologiques (Teklehaimanot, 2004). D'après Assogbadjo et al. (2012), ces fruitiers offrent une diversité génétique importante, essentielle pour la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques. Des études menées par Akinnifesi et al. (2008) montrent que des espèces comme Adansonia digitata (baobab), Vitellaria paradoxa (karité) et Parkia biglobosa (néré) sont largement répandues et utilisées par les populations locales.

Selon (Akinnifesi et al., 2008) ces fruitiers représentent une source de revenus grâce à la récolte et à la commercialisation des fruits, ce qui est particulièrement crucial pour les populations rurales vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Les recherches de Kouyaté et Van Damme (2006) mettent en évidence l'importance culturelle et nutritionnelle de ces fruitiers. Par exemple, le baobab est non seulement une source de nourriture mais aussi de médicaments traditionnels. En outre, une étude de FAO (2019) rapporte que les fruits sauvages contribuent jusqu'à 40 % de l'apport en vitamines A et C des populations rurales en Afrique subsaharienne.

La valorisation des fruitiers sauvages passe par plusieurs axes : la conservation, l'utilisation durable et la commercialisation. D'après Leakey et al. (2005), la domestication des fruitiers sauvages est une stratégie efficace pour améliorer leur productivité et leur qualité. Cette domestication permet de sélectionner des variétés à haut rendement et à meilleure valeur nutritive.

En ce qui concerne la commercialisation, Ndoye et Tieguhong (2004) soulignent que les marchés locaux et internationaux offrent des opportunités pour les produits dérivés des fruitiers sauvages. Par exemple, le beurre de karité et la poudre de baobab connaissent une demande croissante sur les marchés internationaux. Cependant, le défi reste la standardisation et la certification des produits pour assurer leur compétitivité.

La commune de N'dali présente un potentiel notable pour la valorisation des fruitiers sauvages. Une étude de Sinsin et al. (2011) montre que cette région possède une grande diversité de fruitiers sauvages, notamment Tamarindus indica (tamarin), Spondias mombin (mombin) et Irvingia gabonensis (mangue sauvage). Ces espèces sont intégrées dans les systèmes agroforestiers locaux, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la résilience économique des ménages.

Ces espèces sont intégrées dans des systèmes agroforestiers qui combinent arbres fruitiers, cultures vivrières et parfois bétail. Cela permet une utilisation efficiente des ressources et augmente la productivité des terres.

Les fruitiers sauvages, bien qu'initialement non domestiqués, sont de plus en plus cultivés par les agriculteurs locaux. Ces derniers sélectionnent les arbres les plus productifs et les plantent autour de leurs habitations ou dans des parcelles spécifiques. La culture de ces arbres permet d'assurer une production régulière de fruits, même pendant les périodes de pénurie alimentaire

Les fruitiers sauvages sont également protégés au sein des systèmes agroforestiers. Cette protection peut se manifester par la conservation des arbres existants lors de la mise en culture des terres agricoles. Les agriculteurs évitent de couper ces arbres et peuvent même mettre en place des mesures de protection contre les animaux et les activités humaines nuisibles.

Adjatin et al. (2013) a réussi à former les communautés locales à la transformation et à la commercialisation de produits à base de tamarin et de mombin. Les résultats montrent une augmentation significative des revenus des ménages participants, soulignant le potentiel économique de la valorisation des fruitiers sauvages.

Malgré les avancées, plusieurs défis subsistent. La déforestation et l'expansion agricole menacent la survie des fruitiers sauvages. Les recherches de Teklehaimanot (2004) appellent à des politiques de conservation intégrées, associant les communautés locales. Par ailleurs, la variabilité climatique pose un risque pour la reproduction et la production des fruitiers.

Pour répondre à ces défis, des approches participatives impliquant les communautés locales dans la gestion et la conservation des ressources fruitières sont essentielles. Des initiatives comme celles décrites par Garrity (2006), qui promeuvent l'agroforesterie et les pratiques de gestion durable, montrent des résultats prometteurs.

L'état et la valorisation des fruitiers sauvages en zone Afrique tropicale, et particulièrement dans la commune de N'dali, Bénin, révèlent une richesse sous-exploitée mais prometteuse. Les études scientifiques soulignent l'importance de ces fruitiers pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l'économie locale. La domestication, la transformation et la commercialisation des produits issus de ces fruitiers présentent des opportunités significatives, bien que des défis persistants nécessitent des approches intégrées et participatives pour garantir une valorisation durable et équitable.

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