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Etude de l'état et de la valorisation des fruitiers sauvages en zone afrique tropicale: cas de la commune de Ndali (Bénin)


par Achraf Issiakou
Institut national universitaire de Champollion - Master 1 2024
  

Disponible en mode multipage

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    Institut national universitaire

    Jean-François Champollion

    Département Sciences humaines et sociales

    Master 1 Gestion de l'environnement

    Parcours Valorisation des ressources territoriale

    Etude de l'état et de la valorisation des fruitiers sauvages en zone Afrique tropicales 

    Cas de la commune Ndali Bénin.

    Mémoire de recherche

    Achraf ISSIAKOU

    Présentation le 14 juin 2024

    Tuteur : Mehdi SAQALLI chargé de recherches CNRS UMR 5602 GEODE Géographe de l'Environnement, Maison de la Recherche, Université Toulouse 2 Jean Jaurès

    Membres du jury :

    MARTORELL Frédéric, Chargé d'étude observatoire et prospective, DDT du Tarn. Chargé de cours SIG, aménagement, INU Champollion, Albi

    AULAGNIER Stéphane, co-responsable de la formation, INU Champollion, professeur permanent, université Paul Sabatier Toulouse, cefs-Inare

    Remerciements

    Ce mémoire de recherche a pu aboutir grâce à l'implication de plusieurs personnes envers lesquelles je tiens à témoigner ma profonde gratitude.

    Je pense en particulier à mon tuteur de recherche, Monsieur Mehdi SAQALLI, pour ses conseils éclairés, sa disponibilité et son soutien tout au long de ce projet de recherche.

    J'exprime aussi ma profonde gratitude à l'ensemble du corps professoral du master Gestion Sociale de l'Environnement et Valorisation des Ressources Territoriales dont les enseignements et les encouragements ont façonné mon parcours universitaire. Un remerciement particulier aux responsables pédagogiques du master, Frédérique BLOT, Stéphane AULAGNIER et Aurélie DUPART.

    Mes remerciements vont également à l'endroit de la commune de N'dali et à ses habitants pour leur accueil chaleureux et leur collaboration durant la phase de terrain. Sans leur participation active et leurs témoignages, cette étude n'aurait pas pu être réalisée. Un merci spécial à Mohamadou SALIFOU pour son assistance précieuse dans la collecte des données.

    Je m'en voudrais de ne pas remercier mes collègues et amis, en particulier Abdoul Aziz BOUKARY, pour ses discussions stimulantes, son soutien moral et ses encouragements tout au long de cette période intense de rédaction.

    Je rends un hommage particulier à ma famille, pour leur amour inconditionnel, leur patience et leur soutien sans faille. Sans eux, ce projet n'aurait pas pu voir le jour.

    Enfin, je remercie toutes les personnes et institutions qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite de ce travail de recherche.

    À tous, je vous exprime ma plus profonde reconnaissance et vous dédie ce mémoire.

    Sigles

    ASECNA : Agence pour la sécurité aérienne en Afrique et à Madagascar 

    DGFRN : Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles

    FAO : Food and Agriculture Organization

    IGN : Institut Géographique Nationale

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l'analyse Économique

    MOOC: Massive Open Online Course

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    PAPF : Plans d'Aménagement Participatifs des Forêts

    PFNL : Les Produits Forestiers Non Ligneux

    Liste des tableaux

    Tableau 1 : Répartitions de l'échantillon par village 27

    Tableau 2 : Caractéristiques de l'échantillon 33

    Tableau 3 : Espèces végétales fruitières recensées et les parties utilisées 38

    Tableau 4 : Valeur d'usage ethnobotanique des espèces fruitières sauvages utilisées 40

    Tableau 5 : Noms scientifiques, d'usage et locales des espèces 65

    Tableau 6 : Catégories d'usage des plantes 66

    Liste des figures

    Figure 1 : Localisation géographique du milieu d'étude 20

    Figure 2 : Carte de la végétation de la commune de N'dali 22

    Figure 3 : Espèces fruitières sauvages utilisées par les riverains de N'dali 34

    Figure 4 : Proportion d'utilisation des différentes espèces fruitières sauvages par catégories d'usage 35

    Figure 5 : : Fréquence d'usage des espèces fruitières sauvages 39

    Figure 6 : Période d'accessibilité aux espèces fruitières sauvages 40

    Figure 7 : Images de fruits de néré, poudre et moutarde 43

    Figure 8 : Images des amandes de karité et ses dérivés (beurre et savon) 46

    Figure 9 : Feuilles séchées de baobab et la corde issue de ses écorces 48

    Figure 10 : Huile de palme et le fruit 50

    Figure 11 : Principales sources de revenu des enquêteurs 52

    Résumé

    Cette étude ethnobotanique a été réalisée au niveau des populations riveraines de la forêt de N'dali. Elle a permis de décrire les différentes formes d'utilisation des espèces végétales ligneuses par les populations et de calculer les valeurs d'usage ethnobotanique associées à ces espèces. Vingt-trois espèces ligneuses ont été inventoriées. Diverses usages sont faits de ces espèces : médicinal, alimentaire, élevage, artisanat, bois d'énergie, cosmétique ou soins corporels et rituels. Vitellaria paradoxa (VUT= 8,68), Parkia biglobosa (VUT= 7,14), Vitex doniana (VUT=7,01), Adansonia digitata (VUT= 6,98), Blighia sapida (VUT= 6,92) et Tamarindus indica (VUT= 6,88) sont les espèces végétales les plus utilisées par les populations. Au total, l'étude met l'accent sur l'importance de la valeur d'usage ethnobotanique comme outil de base pour sélectionner les espèces sur lesquelles l'accent devra être mis dans les plans d'aménagement pour répondre non seulement au besoin d'utilisation des populations mais aussi pour améliorer le statut de conservation des espèces.

    Abstract

    This ethnobotanical study was conducted among the populations living near the N'dali forest. It aimed to describe the various forms of use of woody plant species by the local populations and to calculate the ethnobotanical use values associated with these species. Twenty-three woody species were inventoried. These species are used for various purposes: medicinal, nutritional, livestock, craftsmanship, energy wood, cosmetic or body care, and ritual uses. Vitellaria paradoxa (Total Use Value = 8.68), Parkia biglobosa (Total Use Value = 7.14), Vitex doniana (Total Use Value = 7.01), Adansonia digitata (Total Use Value = 6.98), Blighia sapida (Total Use Value = 6.92), and Tamarindus indica (Total Use Value = 6.88) are the most commonly used plant species by the populations. Overall, the study highlights the importance of ethnobotanical use value as a fundamental tool for selecting species to focus on in management plans, not only to meet the usage needs of the populations but also to improve the conservation status of the species.

    Table des matières

    Remerciements 1

    Sigles 2

    Liste des tableaux 3

    Liste des figures 4

    Résumé 5

    Abstract 6

    Table des matières 7

    Introduction 9

    Chapitre 1 : Problématique et revue de littérature 11

    1.1. Contexte et justification de l'étude 12

    1.2. Objectif général et objectifs spécifiques de l'étude 12

    1.3. Hypothèses 13

    1.4. Définition des Concepts Clés 13

    1.4.1. PFNL 13

    1.4.2. Fruitiers Sauvages 14

    1.4.3. Valorisation des fruitiers sauvages 14

    1.4.4. Afrique tropicale 14

    1.5. Revue de la littérature 15

    Chapitre 2 : Méthodologie de recherche 18

    1. Description de la zone d'étude : N'dali, ses caractéristiques géographiques, climatiques, et socio-économiques 19

    1.1. Situation géographique 19

    1.2. Facteurs biophysiques 21

    1.2.1. Climat 21

    1.2.2. Relief et sols 21

    1.2.3. Sols 21

    1.2.4. Végétation 22

    1.2.5. Hydrographie 23

    1.3. Facteurs Humains 23

    1.3.1. Population et Démographie 23

    1.3.2. Activités Économiques 24

    1.3.2.1. Agriculture 24

    1.3.2.2. Élevage 24

    1.3.2.3. Exploitation forestière 24

    1.3.2.4. Commerce 25

    1.3.3. Pression sur les Ressources Forestières 25

    1.3.3.1. Déforestation 25

    1.3.3.2. Collecte de bois de chauffe 25

    1.3.4. Gestion et conservation des ressources forestières 26

    1.3.4.1. Initiatives communautaires 26

    1.3.4.2. Politiques gouvernementales 26

    1.3.4.3. Projets de conservation 26

    2. Méthodes d'échantillonnage et de collecte des données sur les fruitiers sauvages 27

    2.1. Méthode de collecte de données ethnobotaniques et outils de collecte 27

    2.2. Traitement et analyse des données collectées 28

    2.2.1. Analyse univariée 29

    2.2.2. Analyse bivariée 29

    2.2.3. Valeur d'usage ethnobotanique 29

    Chapitre 3 : Résultats et discussion 32

    1. État des lieux des fruitiers sauvages à N'dali 33

    1.1. Description de l'échantillon 33

    1.2. Espèces fruitières sauvage à N'dali 33

    1.3. Différents usages des espèces fruitières sauvage de la forêt de N'dali 34

    1.4. Utilisation des parties des espèces fruitières sauvage exploitées par les populations riveraines de la forêt de N'dali 35

    1.5. Fréquences d'usage des espèces par la population locale 39

    1.6. Périodes d'accessibilité aux espèces et leur accès 40

    1.7. Valeur d'usage ethnobotanique des espèces végétales sauvages 40

    2. Valorisation des fruitiers sauvages à N'dali 41

    2.1. Analyse des pratiques de valorisation traditionnelles des fruitiers sauvages 41

    2.2. Identification des opportunités de valorisation économique 51

    2.3. Proposition de stratégies de valorisation durable et de gestion des ressources : gestion vs conservation raisonnée des espèces 52

    3. Discussion 54

    Conclusion 56

    Bibliographie 58

    Annexe 65

    Introduction

    Les produits forestiers non ligneux, y compris les fruits sauvages, suscitent un intérêt croissant ces dernières décennies, comme en témoignent les nombreuses études et rencontres scientifiques qui leur sont dédiées (Falconer 1990 ; Malaise 1993 ; Lamien 2006, Kabaka 2021, Oukara et al., 2024). Cet intérêt se manifeste également en milieu rural, principalement en raison de la réduction du pouvoir d'achat de la majorité de la population rurale et des revenus substantiels que ces produits génèrent (Malaisse 1997). Cependant, malgré cet intérêt accru, on observe une diminution progressive des connaissances relatives aux fruits sauvages. Les changements rapides des comportements socioculturels, la réduction des contacts avec la nature et la disparition des écosystèmes naturels en sont les principales causes (Malaisse 1997 ; Ramirez 2007, Dissou et al., 2020). Or, les connaissances endogènes constituent une composante essentielle de la biodiversité locale (Pilgrim et al. 2007).

    En Afrique tropicale, les fruitiers sauvages jouent un rôle crucial pour les communautés locales, en particulier dans les zones rurales. Ces ressources naturelles offrent non seulement une source importante de nourriture (Codjia et al 2003) et de revenus (Dossou, 2003), mais elles contribuent également à la médecine traditionnelle et à diverses pratiques culturelles (Dossou, 2003). Au Bénin, plus de 35 espèces fruitières sauvages sont consommées dans les régions de la Lama, avec plus de 33 espèces disponibles tout au long de l'année (Codjia et al., 2009). Une diversité assez importante et qui pourrait être mieux si l' inventaire prenait le nord du pays en compte.

    Malgré leur diversité et leur importance, les fruitiers sauvages sont souvent négligés dans les politiques de conservation et de développement, laissant un vide dans la documentation scientifique et les stratégies de valorisation. La commune de N'dali, située au nord du Bénin, illustre parfaitement cette situation. Bien que cette région soit riche en biodiversité, les pressions anthropiques et les changements climatiques menacent l'équilibre écologique et la survie de nombreuses espèces de fruitiers sauvages. Face à ces défis, il est impératif d'évaluer l'état actuel de ces ressources et d'explorer des moyens de les valoriser durablement. La valorisation des fruitiers sauvages pourrait répondre à des enjeux majeurs tels que la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité, et le développement économique local. (Codjia et al., 2003 ;Sabi et al., 2017 ; El Hadj-Issa et al., 2021). Face à ces défis, il est crucial de faire un état des lieux et de réaliser une évaluation approfondie de l'état actuel des fruitiers sauvages à N'dali, de comprendre leur utilisation par les populations locales, et d'identifier des stratégies pour leur valorisation durable .

    Chapitre 1 : Problématique et revue de littérature

    1.1. Contexte et justification de l'étude

    Les PFNL, dont les fruitiers sauvages font partie, ont été largement étudiés pour leur contribution à la subsistance et à l'économie des ménages ruraux. Diverses études ont montré l'importance de ces ressources pour les populations locales (FAO, 2002 ; Falconer, 1996). Pourtant, leur potentiel reste largement sous-exploité et sous-valorisé dans les politiques de développement rural. Cette étude se justifie par plusieurs aspects. Premièrement, elle répond à un besoin crucial de documentation scientifique sur la biodiversité locale, mettant en lumière des ressources souvent négligées mais potentiellement vitales. Deuxièmement, dans un contexte global de changements climatiques et de pressions sur les ressources naturelles, cette recherche contribuera à une meilleure compréhension des facteurs influençant la diversité des fruitiers sauvages. Enfin, la valorisation durable de ces ressources peut constituer une réponse novatrice aux enjeux de sécurité alimentaire et de développement économique dans la commune de N'dali. En comblant un vide scientifique et en offrant des perspectives nouvelles, cette étude contribuera aux efforts de préservation et de développement durable.

    Dans ce contexte, la question centrale de cette étude est quel est l'état des lieux actuel de la diversité des fruitiers sauvages dans la commune de N'dali ? Quelles sont les stratégies de valorisation qui pourraient contribuer de manière significative à la sécurité alimentaire et au développement durable des communautés locales de la Commune de N'dali ?

    1.2. Objectif général et objectifs spécifiques de l'étude

    Cette étude vise à combler un vide scientifique en documentant la diversité des fruitiers sauvages de la commune de N'dali, à offrir des perspectives nouvelles et à contribuer aux efforts de préservation et de développement durable.

    De façon spécifique il s'agit :

    O1 : Identifier et répertorier les différentes espèces de fruitiers sauvages présents en zone forestière de N'dali.

    O2 : Recenser les différents usages des fruitiers sauvages par les populations locales et leur importance dans la sécurité alimentaire.

    O3 : Analyser les techniques de récolte, de transformation et de conservation des fruits issus des fruitiers sauvages.

    1.3. Hypothèses

    Afin d'atteindre ces objectifs, les hypothèses suivantes ont été formulées :

    H1 : La forêt classée de N'dali abrite une diversité significative d'espèces de fruitiers sauvages, avec des variations écologiques importantes en termes de types de sols, de climat et d'altitude.

    H2 : Les communautés locales de N'dali ont des connaissances approfondies sur les usages traditionnels des fruitiers sauvages, les intégrant dans divers aspects de leur vie quotidienne, tels que la cuisine, la médecine traditionnelle, et l'artisanat.

    H3 : En identifiant les opportunités de valorisation durable, il est possible de créer des synergies entre la conservation des fruitiers sauvages, les besoins nutritionnels de la population locale, et les pratiques agricoles respectueuses de l'environnement

    1.4. Définition des Concepts Clés

    1.4.1. PFNL 

    La définition des produits forestiers non-ligneux (PFNL) de la FAO est probablement la plus appropriée pour nous : Les PFNL sont des « biens d'origine biologique autres que le bois, dérivés des forêts, d'autres terres boisées et des arbres hors forêts ». Ce sont des substances, des matières premières ou des matériaux utiles obtenus des forêts sans exploitation forestière, c'est-à-dire sans qu'il soit nécessaire d'abattre l'arbre (Simons, 1996). Les PFNL peuvent être récoltés dans la nature, ou produits dans des plantations forestières des périmètres d'agroforesterie ou par des arbres hors forêt. Des exemples de PFNL comprennent des produits utilisés comme nourriture et additifs alimentaires (noix comestibles, champignons, fruits, herbes, épices et condiments, plantes aromatiques, viande de gibier), fibres (utilisées dans la construction, les meubles, l'habillement ou les ustensiles), résines, gommes, et produits végétaux et animaux utilisés pour des buts médicinaux, cosmétiques ou culturels" (FAO, 2002). D'autres appellations comme « produits non-ligneux des arbres » ou encore « produits agroforestiers » pourraient être utilisées.

    1.4.2. Fruitiers Sauvages

    Les fruitiers sauvages se réfèrent aux espèces arboricoles produisant des fruits comestibles et qui poussent sans intervention humaine directe. Ces plantes sont souvent trouvées dans les écosystèmes naturels et semi-naturels, et sont exploitées pour leurs fruits, leurs graines, et d'autres parties utilisables (Okullo et Waithaka, 2005).

    Des recherches sur les produits forestiers non ligneux (PFNL) soulignent l'importance des fruitiers sauvages en tant que source de nutrition, de médicaments traditionnels et de matériaux pour les populations locales (FAO, 2014).

    1.4.3. Valorisation des fruitiers sauvages

    Elle désigne l'ensemble des pratiques et stratégies visant à reconnaître, promouvoir et utiliser de manière durable les fruits produits par ces arbres. Cela englobe la récolte, la transformation, la commercialisation et la conservation des produits issus de ces fruitiers. Les travaux antérieurs indiquent que la valorisation peut contribuer à la sécurité alimentaire, à la génération de revenus et à la conservation de la biodiversité (Leakey et al., 2012). Des études ont montré que la transformation des fruits en produits à valeur ajoutée, tels que les confitures, les jus et les huiles, peut améliorer significativement les moyens de subsistance des communautés locales (Shackleton et al., 2002).

    1.4.4. Afrique tropicale 

    L'Afrique tropicale se réfère à la région située entre le Tropique du Cancer et le Tropique du Capricorne, caractérisée par un climat tropical avec des variations saisonnières de température et de précipitations. Cette zone est riche en biodiversité et abrite de nombreux écosystèmes, incluant des forêts tropicales, des savanes et des zones humides. Les études sur les PFNL dans cette région montrent que les écosystèmes tropicaux sont particulièrement importants pour la conservation de la biodiversité et la fourniture de services écosystémiques essentiels (Ndoye et Tieguhong, 2004).

    1.5. Revue de la littérature

    La présente étude vise à explorer l'état et la valorisation des fruitiers sauvages dans la commune de N'dali, située en zone Afrique tropicale. Les fruitiers sauvages jouent un rôle crucial dans les écosystèmes et les économies locales, en particulier dans les zones rurales où ils constituent une source importante de nutrition et de revenus. Cette section présente une revue de la littérature visant à synthétiser les connaissances actuelles sur les fruitiers sauvages en Afrique tropicale, les recherches antérieures sur leur valorisation dans diverses régions, et un focus sur la situation spécifique de la commune de N'dali au Bénin.

    Codjia et al. (2003) ont bien raison lorsqu'ils affirment que les forêts tropicales constituent une source et un réservoir potentiel d'espèces ligneuses qui sans être productrice de bois d'oeuvre jouent un rôle socio-économique important en fournissant des aliments et des plantes médicinales. Ces produits ont aussi une importance capitale sur les plans religieux et socioculturel.

    Les fruitiers sauvages en Afrique tropicale sont des espèces végétales qui poussent naturellement dans les forêts, les savanes et les zones montagneuses. Ces plantes sont souvent bien adaptées aux conditions climatiques locales et jouent un rôle vital dans la sécurité alimentaire des communautés rurales. Les fruits sauvages, tels que le tamarin (Tamarindus indica), le baobab (Adansonia digitata), et le karité (Vitellaria paradoxa), sont riches en nutriments essentiels et en composés bioactifs bénéfiques pour la santé humaine (Maundu et al., 2001)

    Les fruitiers sauvages en Afrique tropicale représentent une richesse écologique considérable et contribuent à la biodiversité en fournissant un habitat et une source de nourriture pour la faune. Ils jouent un rôle dans la stabilisation des sols et la régulation des cycles hydrologiques (Teklehaimanot, 2004). D'après Assogbadjo et al. (2012), ces fruitiers offrent une diversité génétique importante, essentielle pour la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques. Des études menées par Akinnifesi et al. (2008) montrent que des espèces comme Adansonia digitata (baobab), Vitellaria paradoxa (karité) et Parkia biglobosa (néré) sont largement répandues et utilisées par les populations locales.

    Selon (Akinnifesi et al., 2008) ces fruitiers représentent une source de revenus grâce à la récolte et à la commercialisation des fruits, ce qui est particulièrement crucial pour les populations rurales vivant en dessous du seuil de pauvreté.

    Les recherches de Kouyaté et Van Damme (2006) mettent en évidence l'importance culturelle et nutritionnelle de ces fruitiers. Par exemple, le baobab est non seulement une source de nourriture mais aussi de médicaments traditionnels. En outre, une étude de FAO (2019) rapporte que les fruits sauvages contribuent jusqu'à 40 % de l'apport en vitamines A et C des populations rurales en Afrique subsaharienne.

    La valorisation des fruitiers sauvages passe par plusieurs axes : la conservation, l'utilisation durable et la commercialisation. D'après Leakey et al. (2005), la domestication des fruitiers sauvages est une stratégie efficace pour améliorer leur productivité et leur qualité. Cette domestication permet de sélectionner des variétés à haut rendement et à meilleure valeur nutritive.

    En ce qui concerne la commercialisation, Ndoye et Tieguhong (2004) soulignent que les marchés locaux et internationaux offrent des opportunités pour les produits dérivés des fruitiers sauvages. Par exemple, le beurre de karité et la poudre de baobab connaissent une demande croissante sur les marchés internationaux. Cependant, le défi reste la standardisation et la certification des produits pour assurer leur compétitivité.

    La commune de N'dali présente un potentiel notable pour la valorisation des fruitiers sauvages. Une étude de Sinsin et al. (2011) montre que cette région possède une grande diversité de fruitiers sauvages, notamment Tamarindus indica (tamarin), Spondias mombin (mombin) et Irvingia gabonensis (mangue sauvage). Ces espèces sont intégrées dans les systèmes agroforestiers locaux, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à la résilience économique des ménages.

    Ces espèces sont intégrées dans des systèmes agroforestiers qui combinent arbres fruitiers, cultures vivrières et parfois bétail. Cela permet une utilisation efficiente des ressources et augmente la productivité des terres.

    Les fruitiers sauvages, bien qu'initialement non domestiqués, sont de plus en plus cultivés par les agriculteurs locaux. Ces derniers sélectionnent les arbres les plus productifs et les plantent autour de leurs habitations ou dans des parcelles spécifiques. La culture de ces arbres permet d'assurer une production régulière de fruits, même pendant les périodes de pénurie alimentaire

    Les fruitiers sauvages sont également protégés au sein des systèmes agroforestiers. Cette protection peut se manifester par la conservation des arbres existants lors de la mise en culture des terres agricoles. Les agriculteurs évitent de couper ces arbres et peuvent même mettre en place des mesures de protection contre les animaux et les activités humaines nuisibles.

    Adjatin et al. (2013) a réussi à former les communautés locales à la transformation et à la commercialisation de produits à base de tamarin et de mombin. Les résultats montrent une augmentation significative des revenus des ménages participants, soulignant le potentiel économique de la valorisation des fruitiers sauvages.

    Malgré les avancées, plusieurs défis subsistent. La déforestation et l'expansion agricole menacent la survie des fruitiers sauvages. Les recherches de Teklehaimanot (2004) appellent à des politiques de conservation intégrées, associant les communautés locales. Par ailleurs, la variabilité climatique pose un risque pour la reproduction et la production des fruitiers.

    Pour répondre à ces défis, des approches participatives impliquant les communautés locales dans la gestion et la conservation des ressources fruitières sont essentielles. Des initiatives comme celles décrites par Garrity (2006), qui promeuvent l'agroforesterie et les pratiques de gestion durable, montrent des résultats prometteurs.

    L'état et la valorisation des fruitiers sauvages en zone Afrique tropicale, et particulièrement dans la commune de N'dali, Bénin, révèlent une richesse sous-exploitée mais prometteuse. Les études scientifiques soulignent l'importance de ces fruitiers pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l'économie locale. La domestication, la transformation et la commercialisation des produits issus de ces fruitiers présentent des opportunités significatives, bien que des défis persistants nécessitent des approches intégrées et participatives pour garantir une valorisation durable et équitable.

    Chapitre 2 : Méthodologie de recherche

    1. Description de la zone d'étude : N'dali, ses caractéristiques géographiques, climatiques, et socio-économiques

    Le contexte géographique d'une recherche est crucial afin de comprendre les dynamiques et les interactions entre les différents éléments d'un environnement spécifique. Dans le nord-est du Bénin, la commune de N'dali est un exemple intéressant pour l'étude des facteurs géographiques qui influencent à la fois les facteurs biophysiques et humains.

    1.1. Situation géographique

    La commune de N'dali se situe dans le département du Borgou, au nord-est du Bénin. Elle s'étend aux latitudes 9°36' et 9°58' Nord et aux longitudes 2°16' et 2°44' Est. N'dali est bordée au nord par la commune de Bembèrèkè et de Sinendé, à l'est par la commune de Nikki et de Pèrèrè, au sud par la commune de Parakou et de Tchaourou et à l'ouest par la commune de Djougou et de Pehunco.

    Son étendue est de 3748 km2, soit 14,50 % de la superficie du département et 3,27 % de la superficie totale du Bénin. Son chef-lieu (centre de N'Dali) se trouve à environ 56 km de Parakou (capitale du département du Borgou). Selon Sogan (2014).

    Le statut de la Commune de N'dali constitue un atout pour le développement commercial et des transports et, par ricochet, pour les relations intercommunautaires qui peuvent se développer avec les communes voisines. En effet, le chef-lieu de la commune est situé à côté des routes inter-états n°2 et n°6, principal carrefour reliant Parakou, Malanville, Djougou, Togo, Nikki et Nigéria.

    La forêt de N'dali, en particulier, occupe une position au coeur de la région, approximativement entre 9°45' et 10°30' de latitude nord et 2°00' et 2°45' de longitude est, offrant une riche source de ressources locales. biodiversité. Cette forêt est importante pour la région car elle fournit une variété de ressources naturelles nécessaires à la subsistance des résidents environnants. Les gens dépendent des forêts pour le chauffage et le bois de construction, pour la chasse et la cueillette de produits forestiers non ligneux tels que les fruits, les plantes médicinales et les herbes. De plus, la forêt de Ndali contribue de manière significative à l'agriculture locale en régulant le climat et en maintenant la fertilité des sols grâce à la couverture végétale. C'est également une zone de pâturage pour le bétail, essentielle à l'élevage, principale activité économique de la région.

    L'écosystème forestier de Ndali est riche en biodiversité, comprenant plusieurs espèces végétales et animales endémiques ou menacées (oiseaux, reptiles, mammifères, etc). Cela fait de la forêt non seulement un patrimoine naturel à protéger, mais offre également un potentiel touristique et éducatif pour les générations futures.

    Figure 1 : Localisation géographique du milieu d'étude

    1.2. Facteurs biophysiques

    1.2.1. Climat

    La commune de N'dali bénéficie d'un climat tropical soudano-guinéen, caractérisé par une saison sèche prononcée. La saison des pluies dure généralement de mai à octobre et la pluviométrie annuelle moyenne est de 900 mm à 1 200 mm. La saison sèche de novembre à mars (ASECNA, 2012). Il est dominé par le vent Harmattan, un vent sec et poussiéreux venant du désert du Sahara. Les températures varient entre 25°C et 35°C, culminant à 40°C en mars et avril, créant un environnement favorable à la formation d'une variété d'espèces végétales.

    1.2.2. Relief et sols

    La commune de N'dali présente un relief principalement composé de plateaux ondulés et de collines modérées, caractéristiques de la région du Borgou. La moyenne d'altitude est d'environ 300 à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette topographie modérée favorise le débit des eaux et réduit les risques d'inondation, tout en proposant des paysages diversifiés favorables à l'agriculture et à l'élevage.

    1.2.3. Sols

    Les sols Ndali sont des sols ferrugineux à dominante tropicale, riches en fer mais souvent acides et pauvres en matière organique. Ils sont profonds, non incarnés et sensibles au lessivage (INSAE, 2004). Leur perméabilité et porosité sont généralement très bonnes. En revanche, ils possèdent des réserves minérales (granites, argiles, calcaires) et sont fortement acides avec une saturation réduite. Ils présentent une grande homogénéité physique. En raison des niveaux élevés de culture, les sols sont sensibles à l'érosion, créant des contraintes importantes pour l'agriculture (Moussa, 2014). Des argiles et des argiles sableuses se trouvent également dans certaines régions et conviennent mieux à certaines cultures, comme le coton, le maïs et les haricots. Parce qu'ils ont généralement une bonne perméabilité et une bonne porosité.

    1.2.4. Végétation

    La végétation est principalement une savane boisée, avec une flore arborescente, herbacée et arbustive. Il s'agit également de corridors forestiers le long des cours d'eau, dégradés par endroits par l'activité humaine. Il existe de nombreuses plantes typiques des tropiques, notamment des espèces telles que le karité (Vitellaria paradoxa), le néré (Parkia biglobosa) et le baobab (Adansonia digitata) (INSAE, 2004). On note la présence de parcelles forestières, dont la forêt classée de l'Ouémé Supérieur et la forêt classée de N'Dali. Ces dernières années, l'exploitation forestière et l'exploitation incontrôlée des ressources forestières ligneuses à des fins agricoles ont augmenté. Cette végétation joue un rôle vital dans la vie de ses habitants, fournissant du bois pour la construction et le chauffage, ainsi que de la nourriture et des médicaments. La couverture végétale contribue également à la stabilité du sol et prévient l'érosion.

    Source : IGN ; 1992 et INSAE ; 2002

    Figure 2 : Carte de la végétation de la commune de N'dali

    1.2.5. Hydrographie

    Située sur la ligne de partage des eaux entre les bassins du Niger et de l'Ouémé, la ville de N'dali est une vaste pénéplaine de gneiss granitiques. Cette plaine est rythmée par une succession de collines qui s'étendent du nord au sud. Selon Sogan (2014), une série de collines traverse la partie occidentale de la commune de N'dali, située dans les régions de Tèmé et Kori. Deux affluents de la rivière l'Ouémé, l'OKPARA et l'APRO, forment le réseau hydrologique. De nombreuses petites rivières, très pratiques pour la pêche, sont également présentes sur la commune, mais jusqu'alors peu exploitées. Selon Sogan (2014).

    Ce genre de relief est avantageux pour l'agriculture en raison de sa monotonie. De plus, la présence de la rivière offre des opportunités de maraîchage pendant la saison sèche.

    1.3. Facteurs Humains

    1.3.1. Population et Démographie

    La commune de N'dali compte une population majoritairement rurale, composée de diverses ethnies dont les Bariba, les Dendi et les Peulh. La densité de population est relativement faible, avec environ 40 habitants par km², ce qui influence les modes d'utilisation des terres et la pression sur les ressources forestières.

    Le peuplement de la Commune de N'Dali compte une population majoritairement rurale, composée d'une diversité de groupes socioculturels dont le groupe Bariba et apparentés (59,1%), le groupe Peulh et apparentés (22,4%) suivi des immigrants agricoles constitués des Otamari (5,6%), Yom et Lokpa (3,8%) des commerçants Yoruba (2,8%), Dendi (1,9%) et autres Nagos, Fon, Adja et des Haoussa, Djerma venus du Niger. L'Islam constitue la religion dominante (49,5%) suivi des religions traditionnelles (14,6%). Les catholiques et les protestants représentent respectivement 13,7% et 3%.

    L'évolution démographique au cours des trois dernières décennies montre une population de N'Dali passant de 45 334 habitants en 1992 à 67 379 habitants en 2002. Sur la base d'un taux d'accroissement annuel de 3,2 %, la population de 2010 est estimée à 92 497 habitants. La densité de la population de N'Dali est aussi en nette croissance. Elle est passée de 12,1 habitants/Km2 en 1992 à 18 habitants/Km2 au recensement de 2002 pour une moyenne du département estimée à 28 habitants/Km2.

    L'organisation sociale est marquée par l'hégémonie du groupe Bariba en ce sens que la plupart des chefs traditionnels et administratifs des villages sont souvent issus de ce groupe socioculturel. Le pouvoir traditionnel conserve encore à maints endroits, sa prééminence et on assiste parfois à une difficile cohabitation des pouvoirs des élus locaux incarnés par le conseil de village, le chef de village et le Chef d'Arrondissement.

    1.3.2. Activités Économiques

    1.3.2.1. Agriculture

    L'agriculture est la principale activité économique. La majorité de la population dépend de l'agriculture de subsistance, cultivant principalement le maïs, le mil, le sorgho, le coton et l'arachide. La culture du coton, en particulier, joue un rôle vital en tant que culture de rente majeure et contribue de manière significative aux revenus des ménages. Cependant, cet avantage agricole n'est pas sans conséquences, notamment en raison de la dégradation des sols et de la perte de fertilité due à des pratiques agricoles non durables.

    1.3.2.2. Élevage

    Outre l'agriculture, l'élevage est une autre activité économique importante. Les habitants de N'dali (les peulh en l'occurrence) élèvent des bovins, des moutons, des chèvres et de la volaille. L'élevage extensif contribue à la sécurité alimentaire et aux revenus des ménages, mais exerce également une pression sur les pâturages et les ressources en eau.

    1.3.2.3. Exploitation forestière

    L'exploitation forestière à Ndali englobe la collecte de bois de chauffage, de bois d'oeuvre, ainsi que d'autres produits forestiers non ligneux tels que les fruits, les feuilles et les plantes médicinales. Ces ressources jouent un rôle crucial dans la vie des communautés locales, que ce soit pour leur usage domestique que pour leur commercialisation.

    Contribution de l'exploitation forestière : Énergie domestique : La cuisson utilise principalement du bois de chauffage. Le bois d'oeuvre est employé dans la construction de maisons et d'infrastructures. Les produits forestiers non ligneux offrent des revenus additionnels et des ressources alimentaires et médicinales.

    1.3.2.4. Commerce

    Même si le commerce est moins développé que l'agriculture, l'élevage et l'exploitation forestière, il s'inscrit de plus en plus dans l'économie locale. Les marchés hebdomadaires offrent aux producteurs et aux éleveurs la possibilité de commercialiser leurs produits. Les relations commerciales entre N'Dali et les régions environnantes, ainsi qu'avec les pays voisins, apportent un soutien à l'économie locale et permettent une diversification des gains.

    1.3.3. Pression sur les Ressources Forestières

    1.3.3.1. Déforestation

    À N'Dali, la déforestation est un enjeu majeur, principalement en raison de l'expansion agricole et de la demande croissante de bois de chauffe et de charbon de bois. On transforme les forêts en terres agricoles afin de faire face à la croissance démographique et à la demande croissante en matière de production alimentaire. La déforestation a pour conséquence de diminuer la biodiversité, de détériorer les sols et de perturber les cycles hydrologiques locaux.

    1.3.3.2. Collecte de bois de chauffe

    La commune utilise principalement du bois de chauffe pour la cuisson et le chauffage. La contrainte exercée sur les forêts met en péril leur capacité à offrir des services écosystémiques indispensables.

    Le bois de chauffe est la principale source d'énergie pour la cuisson et le chauffage dans la commune. La collecte non réglementée de bois conduit à une surexploitation des ressources forestières, accélérant la dégradation forestière. Cette pression sur les forêts compromet leur capacité à fournir des services écosystémiques essentiels.

    1.3.4. Gestion et conservation des ressources forestières

    La gestion des ressources forestières est une préoccupation majeure pour les autorités locales et les organisations non gouvernementales. Divers projets de reforestation et de gestion durable des forêts sont mis en oeuvre pour restaurer les zones dégradées et promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement.

    1.3.4.1. Initiatives communautaires

    Il existe des projets communautaires tels que la mise en oeuvre de Plans d'Aménagement Participatifs des Forêts (PAPF) sur la base d'un contrat de gestion entre l'Etat et les communautés locales (DGFRN, opt cit ) visant à encourager une gestion durable des ressources forestières. Des comités villageois de gestion des ressources naturelles ont été créés pour surveiller et contrôler l'utilisation des ressources forestières. Ces comités sont essentiels pour sensibiliser les populations locales aux pratiques durables et à la reforestation

    1.3.4.2. Politiques gouvernementales

    En collaboration avec des organisations non gouvernementales (ONG), le gouvernement béninois a mis en place plusieurs programmes pour préserver les forêts. Des campagnes de reboisement, l'amélioration des foyers pour réduire la consommation de bois de chauffe et la promotion de l'agroforesterie pour intégrer les arbres dans les systèmes agricoles sont incluses dans ces programmes.

    1.3.4.3. Projets de conservation

    Des actions de préservation particulières, comme la mise en place de réserves forestières et la préservation des zones de biodiversité critique, sont également en cours. La protection des habitats naturels, la restauration des écosystèmes dégradés et la préservation de la biodiversité locale sont les objectifs de ces projets. Il est crucial que les communautés locales participent à ces projets afin d'assurer leur réussite et leur pérennité.

    2. Méthodes d'échantillonnage et de collecte des données sur les fruitiers sauvages

    2.1. Méthode de collecte de données ethnobotaniques et outils de collecte

    Pour collecter les données ethnobotaniques, un échantillon de 52 personnes a été tiré dans cinq villages de la commune de N'Dali (Banhoun-Gando, N'Dali-Peulh, Sakarou, Wobakarou, Yèroumarou) qui partagent l'autorité de la forêt de N'dali et constitué majoritairement des habitants d'appartenances ethniques Bariba, Paulh et Dendi.

    Le choix des personnes à enquêter est basé sur une approche aléatoire et leur identification a été faite par convenance ou en boule de neige. Pour l'échantillonnage par convenance, le choix a été réalisé avec l'aide du chef de village concerné et a ciblé des individus dont l'activité, l'expérience ou le statut est en rapport avec la thématique de recherche. On part de cette liste fournie par le chef du village pour commencer des interviews individuelles. Les individus ainsi interviewés fournissent à leur tour des informations sur un ou plusieurs autres qui sont pris en compte selon leur disponibilité et accessibilité à répondre à nos questions. Ce schéma est poursuivi jusqu'à ce qu'on a atteint le nombre suffisant de sujets soit disponible pour l'échantillon. Le nombre de participants retenus par village est présenté dans le tableau 1 ci-dessous.

    Tableau 1 : Répartitions de l'échantillon par village

    Village

    Nombre de personnes enquêtées

    Pourcentage (%)

    Banhoun-Gando

    9

    17,31

    N'Dali-Peulh

    12

    23,08

    Tamarou

    11

    21,15

    Wobakarou

    4

    7,69

    Gouré Karé

    16

    30,77

    Total

    52

    100,00

    Source : notre enquête

    Les entretiens ont été réalisés du 29 avril au 17 mai 2024. Le choix s'est porté beaucoup plus sur les femmes, puisque ce sont elles qui valorisent plus les PFNL. Comme on le disait plus haut, les répondants ont été questionnés individuellement sur la base d'une fiche d'enquête. Les principales données collectées lors des enquêtes sont relatives à : (i)- espèces végétales utilisées, (ii)- parties de l'espèce végétale exploitée (iii)- nom en langue locale des plantes utilisées, (iv)- les usages des plantes, (v)- les conditions d'accès et la disponibilité des plantes, (vi)-importance de l'utilisation de chaque espèce végétale. Ce dernier paramètre a été apprécié au moyen d'un score d'utilisation attribué par les répondants selon chaque catégorie d'usage. La grille d'appréciation utilisée est : 3= espèce fortement utilisée ; 2 = espèce moyennement utilisée ; 1= espèce faiblement utilisée ; 0= espèce sans usage).

    2.2. Traitement et analyse des données collectées 

    L'analyse des données d'enquête collectées est effectuée à l'aide de méthodes descriptives d'analyse statistique. Afin de dégager les caractéristiques essentielles des fruitiers sauvages recensés dans la forêt de N'dali, nous utiliserons des représentations de données sous forme de graphiques et de tableaux. Par ailleurs, l'analyse univariée et l'analyse bivariée sont les méthodes statistiques descriptives que nous emploierons dans la présente étude. Présentons en quelques lignes la démarche globale de chacune de ces méthodes. Nous reprenons à cet effet, l'essentiel des développements des travaux de Falissard (2005) et du MOOC Introduction à la statistique avec R1(*).

    2.2.1. Analyse univariée

    Comme le nom l'indique, la statistique descriptive univariée est une méthode d'analyse qui sert à décrire, présenter et résumer des données sur chaque variable d'étude, prise séparément. La description de ces données peut être numérique ou graphique et varie en fonction de la nature de la variable considérée. En effet, une variable peut être quantitative ou qualitative. Dans la présente étude, les variables sont essentiellement qualitatives. Afin de dégager les tendances dans la population d'étude, le tableau des fréquences est une manière intéressante de représenter les données d'une variable qualitative. Pour une meilleure observation des données, des représentations graphiques comme les diagrammes en bandes, ou diagrammes en bâtons et les diagrammes sectoriels (camemberts) viennent enrichir l'analyse descriptive univariée.

    2.2.2. Analyse bivariée

    L'analyse bivariée s'intéresse aux variables d'étude prises deux à deux. Sous la forme de tableaux à double entrée, nous présentons la répartition des observations (distribution conjointe) suivant les modalités de chacune des (deux) variables considérées. Encore appelé tableau de contingence, le tableau à double entrée s'interprète en comparant les fréquences en lignes (profils lignes) ou les fréquences en colonnes (profils colonnes).

    L'étude de la distribution des couples de variables se poursuit par celle de leur liaison. Nous serions alors amenés à établir l'existence d'un lien entre les deux variables, d'une interaction entre lignes et colonnes. Compte tenu du caractère qualitatif de nos variables (l'âge au décrochage scolaire excepté), nous utiliserons le test d'homogénéité de Khi-deux pour mesurer l'association entre lesdites variables. Le test d'homogénéité de Khi-deux est un test d'hypothèse dont l'application consiste à comparer les effectifs théoriques (situation d'indépendance des variables) calculés aux effectifs observés.

    2.2.3. Valeur d'usage ethnobotanique

    La valeur d'usage des espèces a été calculée selon la méthode utilisée par Philips & Gentry et Camou Guerrero et al. (1993). La valeur d'usage d'une espèce donnée (k) au sein d'une catégorie d'usage donnée est représentée par son score moyen d'utilisation au sein de cette catégorie. Elle est calculée par la formule :

    ? est la valeur d'usage ethnobotanique de l'espèce k au sein d'une catégorie d'usage donnée,

    ? est le score d'utilisation attribué par le répondant i,

    ? n est le nombre de répondants pour une catégorie d'usage donnée.

    La valeur d'usage totale de l'espèce k est alors calculée par la somme des valeurs d'usage de cette espèce au sein des différentes catégories d'usage par la formule :

    ? représente la valeur d'usage totale de l'espèce,

    ? est la valeur d'usage de l'espèce pour une catégorie d'usage donnée,

    ? t est le nombre de catégories d'usage.

    La valeur d'usage permet de déterminer de façon significative les espèces ayant une grande valeur d'utilisation dans un milieu donné. Pour chaque espèce, la valeur d'usage ethnobotanique totale pour les six catégories considérées dans cette étude, varie de 0 (minimum) à 18 (maximum).

    Exemple de Calcul

    Supposons que nous avons les scores d'utilisation pour une espèce de plante k dans trois catégories d'usage différentes (médicinale, alimentaire, rituel) avec les scores suivants :

     

    Score par catégorie

     

    Médicinale

    Alimentaire

    Rituel

    Répondant 1

    3

    1

    5

    Répondant 2

    4

    2

    5

    Répondant 3

    5

    2

    4

    Répondant 4

    4

    3

    5

    Répondant 5

    2

    1

    5

    Le nombre total de répondants n = 5 pour chaque catégorie d'usage.

    Calcul de VCk pour chaque catégorie

    ? Catégorie 1 : Médicinale

    ? Catégorie 2 : Alimentaire

    ? Catégorie 3 : Rituel

    Calcul de la valeur d'usage totale

    En utilisant les valeurs calculées précédemment pour chaque catégorie :

    3,6 + 1,8 + 4,8

    10,2

    Chapitre 3 : Résultats et discussion

    1. État des lieux des fruitiers sauvages à N'dali

    1.1. Description de l'échantillon

    Le nombre de personnes interrogées dans le cadre de notre recherche dépendait surtout de leur disponibilité. Au total, 52 personnes ont été interviewées dont 35 de sexe féminin et 17 sont des hommes. Ils sont en majorité âgés de 34 ans ou plus (42,34%).

    Tableau 2 : Caractéristiques de l'échantillon

     Caractéristique de l'échantillon

    Effectif

    Fréquence

    Sexe

    Féminin

    35

    67,31%

    Masculin

    17

    32,69%

    Âge

    Moins de 23 ans

    7

    13,46%

    23-28 ans

    10

    19,23%

    28-33 ans

    13

    25,00%

    34 ans et plus

    22

    42,31%

    Source : enquête de terrain

    1.2. Espèces fruitières sauvage à N'dali

    Les données collectées ont permis d'inventorier 23 espèces végétales fruitières comestibles sauvages exploitées dans le milieu. Les Parkia biglobosa (néré), Vitellaria paradoxa (karité), Vitex doniana (Prunier des savanes), Adansonia digitata (Baobab), Cola Millenii (Kola de singe) sont les espèces respectives les plus utilisées par les riverains qui exploitent le forêt de N'dali (Figure 1). On a également recensé les espèces telle que Datarium microcarpum (Détar sucré), Dialium guineense (Tamarinier noir), Diospyros mespiliformis (Ebénier d'Afrique), Bombax Costatum (Faux Kapokier) entre autre comme fruitières sauvages exploitées à N'dali. Les appellations en langues locales peuvent être lues dans le tableau X de l'annexe.

    Figure 3 : Espèces fruitières sauvages utilisées par les riverains de N'dali

    Source : enquête de terrain

    1.3. Différents usages des espèces fruitières sauvage de la forêt de N'dali

    Les espèces recensées durant la recherche sont utilisées à différentes fins. Elles constituent aussi bien une source alimentaire, médicinale, élevage que de bois pour les populations. Toutes les 23 espèces citées sont utilisées comme source d'alimentation. 91,87% servent en médecine traditionnelle alors que 66,32% sont utilisés afin de nourrir les animaux dans le cadre de l'élevage. 33,43% des espèces sont utilisées en artisanat local ; 17,45% comme bois d'énergie ; 11% durant les rituels et 13,13% comme source de cosmétique ou soins corporels (Figure 4).

    Figure 4 : Proportion d'utilisation des différentes espèces fruitières sauvages par catégories d'usage

    Source : enquête de terrain

    1.4. Utilisation des parties des espèces fruitières sauvage exploitées par les populations riveraines de la forêt de N'dali

    Différentes parties des plantes fructueuses sauvages sont exploitées par les populations locales de N'dali comme on peut le voir dans le tableau 3. Dans cette section, nous allons présenter les parties des espèces ainsi que leurs usages par nos enquêtés. Par exemple, les participants à cette étude affirment qu'ils utilisent les feuilles, graines et la pulpe des fruits issus de l'espèce Parkia biglobosa (néré). De même, les enquêtés utilisent les amandes du karité (Vitellaria paradoxa), ses feuilles, sa racine, son écorce et sa pulpe. Les feuilles sont utilisées pour traiter l'ictère, la nausée et la diarrhée, les racines pour les problèmes gastriques. Ces écorces sont utilisées pour traiter la dysenterie et les hémorroïdes et les amandes servent à extraire du beurre pour la fabrication des pommades et de savon alors que la pulpe est consommée en frais par les populations riveraines de N'dali.

    Les interviewés utilisent la pulpe, les graines, les écorces, les racines et les feuilles de l'espèce Adansonia digitata (baobab). Cette population l'utilise essentiellement à des fins médicinales. Cette espèce intervient notamment dans le traitement du paludisme, l'asthme et les herpès. La corde issue de l'écorce de baobab sert à attacher les animaux.

    Abordant Cola millenii (Kola du singe), les parties utilisées par les riverains de N'dali sont les feuilles et les bois. Les feuilles sont utilisées pour le traitement de fièvre, l'ictère, l'éruption cutanée, le paludisme, et la varicelle. Les tiges sont utilisées comme cuit dent et set de brosse végétale et bois d'énergie.

    Le tamarin (Tamarindus indica) est utilisé dans l'élevage à travers les feuilles qui servent d'alimentation de bétails (feuille) mais également dans l'alimentation de la population avec notamment la fabrication de boissons et sirop, confiture (fruit). Ses écorces servent à gérer la constipation.

    Le Dialium guineense (Tamarinier noir) est utilisé dans la médecine traditionnelle essentiellement à travers ses feuilles, racine, écorce et le fruit. Les feuilles sont utilisées pour le traitement du diabète, ses écorce comme remède contre l'anémie et les fruits sont commercialisés et donc consommés par la population.

    Les graines de l'espèce Bombax Costatum (Faux Kapokier) subissent de transformation locale pour servir de pommade cosmétique, vermifuge pour le bétail et fabrication de matelas traditionnel. Ses fleurs servent à l'autoconsommation (sauce gluant) et ses écorces sont utilisées pour le traitement de la folie, la fièvre, les courbatures, la hernie, l'épilepsie et les abcès. On les utilise également pour l'attraction de chance. La racine de Bombax Costatum est utilisée pour les accouchements difficiles, les hémorroïdes et l'inflammation des pieds. Ses tiges sont utilisées comme instrument de musique et ustensiles de cuisine.

    Les graines de l'espèce Azadirachta indica (neem) permettent de fabriquer un insecticide redoutable. L'huile qui en est issue de ses graines est utilisée comme moyen de contraception alors que les écorces de l'espèce sont utilisées pour soigner le paludisme.

    Les feuilles et graines du rônier (Borassus aethiopum) sont utilisées pour fabriquer un savon noir dont les femmes se lavent pour le bon déroulement de la grossesse. Cette espèce est utilisée comme remède contre les bronchites et les maux de gorge.

    L'iroko (Milicia excelsa ou Chlorophora excelsa) est un arbre fétiche respecté et craint à N'dali en particulier et au Bénin en général. Ces feuilles qui entrent dans le traitement de la folie et sont souvent utilisées pendant de rites et incantations. Les cendres de ce bois servaient autrefois à frotter les incisions des tatouages et les écorces de l'iroko servent de soin contre la stérilité chez les femmes dans le milieu.

    Concernant, le palmier à huile (Elaeis guineensis), les populations riveraines utilisent essentiellement ses fruits qui sont regroupés en régimes. Ils sont composés de pulpe et d'une noix centrale, qui contient une amande. On en tire deux types d'huile : l'huile de palme (à partir de la pulpe), et l'huile de palmiste (que l'on extrait de l'amande centrale).

    Les figues (Ficus sur) sont comestibles et utilisées sous forme fraîche ou séchée par les autochtones dans de nombreuses régions. Ses racines sont potentiellement efficaces contre le paludisme. L'écorce interne est utilisée pour fabriquer la corde tandis que les problèmes de poumon et de gorge sont traités à l'aide du latex laiteux que l'on trouve dans la croissance vivante. Le latex laiteux est également administré aux vaches dont la production de lait est faible. L'arbre est également utilisé comme remède magique pour les furoncles. La racine de l'arbre serait utilisée pour aider lorsqu'une vache conserve une partie du placenta après l'accouchement.

    Plusieurs parties (feuilles, pulpe et fruit) de Vitex doniana (prune noir) pour diverses usages allant de la pharmacopée, à l'alimentation. La décoction des feuilles du Vitex Doniana est efficace contre plusieurs affections de la peau telles que la rougeole, les éruptions cutanées ou encore la varicelle. Des pâtes sont également fabriquées à base de feuilles et d'écorce broyées que l'on applique sur les plaies et les brûlures.

    La pulpe des fruits est très appréciée par les enfants. Elle se mange crue, ou en confiture. Ils permettent d'obtenir une boisson qui entre également dans la composition d'alcools forts et de vin. Les graines à l'intérieur du noyau sont également comestibles. La consommation de la pulpe du fruit est recommandée pour lutter contre la fatigue.

    Le fruit constitue la partie la plus valorisée de l'espèce. Il est consommé cru et commercialisé sur les marchés ruraux et urbains. Très riche en vitamines A et B, en glucides et en micronutriments, la pulpe entre dans la préparation de boissons fraîches ou alcoolisées. Les graines sont également transformées en thé. Les feuilles, les racines et les écorces sont utilisées en médecine traditionnelle et moderne pour le traitement d'une grande variété de maladies telles que les avitaminoses, les dermatoses, l'épilepsie. Le bois de Vitex doniana entre dans la construction des maisons et dans la confection des manches de daba, des crosses de fusil, des tambours, etc. Il est également valorisé sous forme de bois-énergie.

    Les feuilles Lannea acida servent au fourrage pour les chèvres. Ses fruits, au goût acide à résineux, sont comestibles, et servent notamment à la fabrication de boissons alcoolisées. Les jeunes feuilles de l'espèce sont consommées comme légume par les populations et de fourrage pour le bétail. Les fruits sont consommés frais ou séchés et la pulpe sert à préparer une boisson fermentée. L'écorce de Lannea acida est utilisée en cas de fièvre, d'aménorrhée, de stérilité, d'anorexie, de gingivite et de lèpre.

    Les racines de l'espèce Opilia celtidifolia sont réduire en poudre pour traiter les constipations et l'ictère, et en décoction pour les douleurs abdominales, tandis que les feuilles rentre dans le traitement de l'ulcère gastrique, ou les feuilles écrasé à la mains pour les morsures de serpent, ou encore en poudre comme pommade pour les dermatoses. Ses fruits sont comestibles.

    Tableau 3 : Espèces végétales fruitières recensées et les parties utilisées

    Espèces fruitières sauvage

    Parties utilisées

    Feuilles

    Ecorce

    Racine

    Fleur

    Tige

    Pulpe

    Fruit

    Amandes

    Graine

    Résine

    Bois

    Parkia biglobosa

    x

     
     
     
     

    x

     
     

    x

     
     

    Vitellaria paradoxa

    x

    x

    x

     
     

    x

     

    x

     
     

    x

    Adansonia digitata

    x

    x

    x

     
     

    x

     
     

    x

     
     

    Cola millenii

    x

     
     
     

    x

     
     
     
     
     

    x

    Ficus sur

     
     
     
     
     
     

    x

     
     
     
     

    Tamarindus indica

    x

    x

     
     
     

    x

     
     
     
     
     

    Annona senegalensis

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Datarium microcarpum

    x

     
     
     
     

    x

    x

     
     
     
     

    Vitex doniana

    X

     
     
     
     
     

    X

     
     
     
     

    Blighia sapida

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Dialium guineense

    x

    x

    x

     
     
     

    x

     
     
     
     

    Opilia celtidifolia

     
     
     
     
     
     

    x

     
     
     
     

    Khaya senegalensis

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Diospyros mespiliformis

    x

     

    x

     
     
     

    x

     
     
     
     

    Gardenia erubescens

     
     
     
     
     
     

    x

     
     
     
     

    Strychnos spinosa

    x

    x

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Bombax Costatum

    x

    x

    x

    x

    x

     
     
     

    x

     
     

    Azadirachta indica

     

    x

     
     
     
     
     
     

    x

     
     

    Borassus aethiopum

    x

     
     
     
     
     

    x

     
     
     
     

    Gardenia aqualla

     
     
     
     
     
     

    x

     
     
     
     

    Milicia excelsa ou encore Chlorophora excelsa

    x

    x

     
     
     
     
     
     
     
     

    x

    Elaeis guineensis

     
     
     
     
     
     

    x

     
     
     

    x

    Lannea acida

     
     
     
     
     
     

    x

     
     
     
     

    Légende : x= L'espèce est utilisée dans cette catégorie.

    Source : Source : enquête de terrain

    1.5. Fréquences d'usage des espèces par la population locale

    Près de la moitié des participants à notre étude utilise les espèces fruitières sauvages de la forêt de N'dali quotidiennement dans le cadre de leur activité et leur alimentation, 40% en font un usage occasionnel alors 11% usent des espèces durant certaines cérémonies ou rites traditionnelles.

    Figure 5 : : Fréquence d'usage des espèces fruitières sauvages

    Source : enquête de terrain

    1.6. Périodes d'accessibilité aux espèces et leur accès 

    La figure 6 révèle que plus du tiers des espèces que les enquêtés utilisent sont difficiles à trouver (33,29%), alors que 31,44% des espèces sont plutôt accessibles facilement et 14,78% sont rares. De plus, 20,54% des usagers de la forêt de N'dali affirment que les espèces utilisées ont connu une évolution dans le temps.

    En termes de disponibilité dans le calendrier, 78% environ des enquêtés déclarent qu'ils trouvent les espèces fructueuses sauvages durant la saison pluvieuse alors que très peu d'espèces sont trouvées durant la saison sèche.

    Figure 6 : Période d'accessibilité aux espèces fruitières sauvages

    Source : enquête de terrain

    1.7. Valeur d'usage ethnobotanique des espèces végétales sauvages

    Le tableau 3 présente les valeurs d'usage ethnobotanique des espèces sauvages recensées lors de notre étude. A N'dali, les six espèces présentant un fort potentiel d'usage ethnobotanique sont respectivement Vitellaria paradoxa (VUT= 8,68), Parkia biglobosa (VUT= 7,14), Vitex doniana (VUT=7,01), Adansonia digitata (VUT= 6,98), Blighia sapida (VUT= 6,92) et Tamarindus indica (VUT= 6,88).

    Tableau 4 : Valeur d'usage ethnobotanique des espèces fruitières sauvages utilisées

    Espèces

    Valeur d'usage totale

    Rang

    Parkia biglobosa

    7,14

    2

    Vitellaria paradoxa

    8,68

    1

    Adansonia digitata

    6,98

    4

    Cola millenii

    3,76

    21

    Ficus sur

    5,66

    13

    Tamarindus indica

    6,88

    6

    Annona senegalensis

    5,13

    15

    Datarium microcarpum

    4,34

    3

    Vitex doniana

    7,01

    19

    Blighia sapida

    6,92

    20

    Dialium guineense

    5

    16

    Opilia celtidifolia

    6,76

    7

    Khaya senegalensis

    4,9

    17

    Diospyros mespiliformis

    5,42

    14

    Gardenia erubescens

    5,96

    9

    Strychnos spinosa

    4,78

    18

    Anacardium Occidentale

    3,3

    23

    Bombax Costatum

    3,89

    5

    Azadirachta indica

    5,96

    9

    Borassus aethiopum

    5,84

    11

    Gardenia ternifolia

    3,32

    22

    Milicia excelsa ou Chlorophora excelsa

    5,8

    12

    Lannea acida

    6,56

    8

    Source : enquête de terrain

    2. Valorisation des fruitiers sauvages à N'dali

    Dans cette section, nous présentons les différentes valorisations que font les populations riveraines de N'dali à propos des espèces fruitières sauvages recensées.

    2.1. Analyse des pratiques de valorisation traditionnelles des fruitiers sauvages

    Les populations de N'dali utilisent les différentes parties des fruitiers sauvages pour plusieurs fins en utilisant des méthodes traditionnelles. Ainsi, ils transforment les fruitiers pour l'alimentation, la commercialisation et comme sources de médecines traditionnelles comme nous l'avons vu plus haut. Nous ne donnerons pas tous les détails pour chaque espèce mais nous présentons ici, les pratiques de valorisation traditionnelle pour trois espèces fruitières sauvages à N'dali.

    Les riverains de N'dali utilisent les graines de néré (Parkia biglobosa) qui permettent d'obtenir la « moutarde » (voir Figure 7) après transformation locale, servent à l'alimentation. De plus, ils sèchent les graines de l'espèce et l'écrasent pour obtenir un poudre qui pour faire des jus à la fois consommée et commercialisée par certains. Son processus de fabrication peut se résumer comme suit :

    ? Récolte des gousses de néré

    Collecte : Les gousses de néré sont récoltées directement sur l'arbre ou ramassées lorsqu'elles tombent naturellement au sol. Cela se fait généralement à la main.

    Séchage : Les gousses récoltées sont séchées au soleil pour faciliter l'extraction des graines.

    ? 2. Extraction des graines

    Ouverture des gousses : Les gousses séchées sont ouvertes manuellement pour en extraire les graines. Cela se fait généralement en les cassant avec un outil ou en les frappant légèrement.

    Nettoyage : Les graines extraites sont ensuite nettoyées pour enlever les débris et les résidus de gousses.

    ? 3. Cuisson des graines

    Cuisson initiale : Les graines nettoyées sont bouillies dans de grandes marmites pendant plusieurs heures. Cette cuisson initiale permet de ramollir les graines et de faciliter la fermentation ultérieure.

    Égouttage : Après cuisson, les graines sont égouttées pour enlever l'eau excédentaire.

    ? 4. Fermentation

    Emballage : Les graines cuites sont ensuite emballées dans des feuilles de bananier ou de teck et placées dans un contenant hermétique, souvent des jarres en terre cuite ou des récipients en plastique.

    Fermentation : Les graines sont laissées à fermenter pendant plusieurs jours (généralement 3 à 4 jours). La fermentation naturelle transforme les graines en une pâte odorante et collante, appelée "afitin". Ce processus est crucial pour développer le goût caractéristique de la moutarde de néré.

    ? 5. Séchage et conditionnement

    Séchage : Après fermentation, l'afitin est souvent séché au soleil pour augmenter sa durée de conservation. Le séchage peut durer plusieurs jours en fonction des conditions météorologiques.

    Conditionnement : Une fois séchée, la moutarde de néré est stockée dans des récipients propres et secs, prêts à être utilisés ou vendus.

    ? 6. Utilisation culinaire

    Préparation : Avant utilisation, la moutarde de néré séchée peut être réhydratée et incorporée dans divers plats. Elle est souvent utilisée comme assaisonnement dans les sauces et les soupes, apportant une saveur umami unique.

    Conservation : La moutarde de néré se conserve longtemps si elle est bien séchée et stockée dans des conditions appropriées.

    Figure 7 : Images de fruits de néré, poudre et moutarde

    Source : enquête de terrain

    Les écorces de karité (Vitellaria paradoxa) sont utilisées pour traiter la dysenterie et les hémorroïdes. Des amandes de cette espèce sont extraites du beurre de karité pour la fabrication des pommades et de savon par les populations riveraines de N'dali. Le beurre de karité est utilisé à la fois comme huile de cuisine mais aussi de pommade pour la peau surtout durant la saison pluvieuse pour lutter contre la fraîcheur. Le savon est utilisé dans la cosmétique et aussi pour la commercialisation.

    Le processus de fabrication du beurre de karité peut se résumer en 6 étapes comme suit :

    Etape 1 : L'apprêt de l'amande

    Les noix sont collectées dans les champs ou achetées sur le marché auprès des vendeurs. La plupart du temps, c'est plutôt directement l'amande qui est vendue sur le marché.

    Lorsque les noix sont collectées, elles sont au préalable cuites au feu pendant environ deux (02) heures. Elles sont ensuite séchées au soleil. Cette opération peut prendre plusieurs jours (au moins cinq) dépendamment du temps et de la température.

    Les amandes sont donc extraites par décorticage facilité par l'opération précédente. Elles sont ensuite lavées à l'eau puis séchées au soleil pendant deux (02) à trois (03) jours. Elles deviennent à cette étape la matière première prête à entamer le processus proprement dit de la préparation du beurre de karité.

    Etape 2 : La réalisation de la pâte des amandes

    La production du beurre de karité commence par le concassage des amandes de karité. Il se fait généralement dans un mortier et la durée de l'opération est fonction de la force de celui qui l'exécute. Les amandes sont alors réduites en particules.

    Cette farine de particules obtenue après pilonnage est torréfiée dans une marmite au feu afin qu'elle ne se noircisse.

    La torréfaction dure environ entre vingt (20) et vingt et cinq (25) minutes. La farine torréfiée est refroidie pendant dix (10) à quinze (15) minutes à l'air libre.

    Les particules torréfiées passent alors au moulin pour être moulues. Il en sort une pâte à beurre très épaisse.

    Rappelons que l'opération du moulin est assez complexe et nécessite un opérateur qui maîtrise la technique. Elle prend bien assez de temps et sa rapidité est fonction de la qualité de l'amande et de l'expérience du meunier.

    Etape 3 : L'extraction de l'écume

    La pâte épaisse obtenue est coupée en de petits morceaux dans de bassine contenant de l'eau de cinq (05) litres ou dix (10) litres environ en fonction de la pâte que l'on veut y mettre.

    Le mélange est ensuite baratté jusqu'à obtenir une pâte fine et molle. La couleur marron foncé du départ devient plus claire après environ quarante (40) minutes de barattage.

    Il faut y ajouter ensuite de l'eau tiède et la faire bouillir. L'eau tiède va permettre de séparer le beurre des autres composants de l'amande, notamment les impuretés qui se déposent au fond du récipient. On y ajoute alors suffisamment de l'eau et le beurre encore sous la forme de la pâte remonte à la surface du fait de sa masse par rapport à l'eau.

    Le beurre (écume) est ainsi extrait. Il ne reste qu'à le récupérer.

    On peut y ajouter encore de l'eau pour le débarrasser des impuretés restées et le rendre donc plus propre.

    Etape 4 Le raffinage de l'huile

    Une fois retiré, le beurre (écume) est malaxé et remis au feu avant d'être cuit pendant environ deux (02) heures de temps. La pâte se fond et se transforme peu à peu en liquide très noir. A l'aide d'une tige, il faut remuer le liquide pour accélérer l'évaporation de l'eau et le dépôt des impuretés au fond de la marmite.

    Peu à peu l'huile apparaît et le liquide noir s'éclaircit. L'huile apparaît maintenant à la surface et se transforme progressivement. On reconnaît que l'huile est prête lorsqu'elle devient plus claire. Alors, il ne faut plus trop remuer pour ne pas mélanger l'huile aux impuretés qui sont au fond de la marmite.

    Lorsqu'une couche épaisse se forme à la surface, il faut cesser de remuer.

    La marmite est alors descendue du feu.

    Il faut alors ramasser délicatement l'huile et laisser le déchet au fond de la marmite. Il faut la laisser refroidir pendant une durée de dix (10) à quinze (15) heures environ selon la période froide ou chaude.

    Etape 5 : L'homogénéisation de l'épaisseur du beurre

    L'huile complètement refroidie, est transvasée (le lendemain) dans une autre marmite pour laisser à nouveau les déchets déposés. L'huile est maintenant décantée et pure.

    L'huile est remuée avec une tige bien propre pendant une durée de 20 à 30 minutes environ pour homogénéiser l'épaisseur. Elle devient plus épaisse et assez lourde.

    Etape 6 : Le conditionnement du beurre de karité

    C'est la dernière phase du processus de production.

    Le produit obtenu à la fin de l'étape précédente est légèrement réchauffé. Cette opération dure environ 5 minutes sur un feu doux.

    Pendant ce temps, les moules (ici des calebasses) sont lavées avec de l'eau chaude pour les débarrasser de l'ancienne huile qu'elles contiennent. Les calebasses sont spécifiquement utilisées ici pour donner une forme au beurre après sa solidification.

    Avant de verser l'huile dans les différentes calebasses, elles sont plongées dans une substance gluante qui facilite le démoulage une fois l'huile solidifiée.

    Le beurre est alors descendu du feu.

    À l'aide d'une mesure en fonction du prix et de la catégorie, le beurre est coulé dans ces calebasses et laissé dans les calebasses pendant une (01) heure environ.

    Figure 8 : Images des amandes de karité et ses dérivés (beurre et savon)

    Source : enquête de terrain

    Les poudres issus de la transformation locale de baobab (Adansonia digitata) sont utilisées comme condiment qui sont autant consommées que vendues par les personnes qui ont participé à l'étude. Sa corde issue de l'écorce de baobab servent à attacher les animaux et le processus de fabrication peut se résumer comme suit :

    ? Récolte de l'écorce de baobab

    Sélection des arbres : Les artisans choisissent des arbres de baobab matures pour récolter l'écorce. Les jeunes arbres ne sont pas utilisés pour éviter de les endommager et pour assurer la durabilité de la ressource.

    Décorticage : L'écorce est soigneusement retirée de l'arbre en bandes longitudinales. Cette opération est réalisée avec précaution pour permettre à l'arbre de régénérer son écorce.

    ? 2. Préparation de l'écorce

    Découpage et Déchiquetage : Les bandes d'écorce sont découpées en morceaux plus petits et déchiquetées en fines fibres. Ce processus peut être effectué manuellement ou à l'aide de simples outils de coupe.

    Trempage : Les fibres obtenues sont ensuite trempées dans l'eau pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Le trempage aide à assouplir les fibres et à les rendre plus faciles à travailler.

    ? 3. Séchage

    Séchage au soleil : Les fibres trempées sont étalées au soleil pour sécher. Cette étape permet de réduire l'humidité et de préparer les fibres pour le tissage. Le séchage peut prendre plusieurs jours en fonction des conditions météorologiques.

    ? 4. Torsion et Tressage

    Torsion des fibres : Les fibres séchées sont torsadées pour former des fils plus épais et plus solides. Cette torsion se fait généralement à la main, chaque brin étant soigneusement roulé pour obtenir une texture homogène.

    Tressage : Les fils torsadés sont ensuite tressés ensemble pour former la corde. Le tressage peut varier selon l'épaisseur et la longueur souhaitées pour la corde. Les artisans utilisent différentes techniques de tressage pour obtenir des cordes de différentes résistances et usages.

    ? 5. Conditionnement

    Finition : Une fois la corde tressée, elle est coupée à la longueur désirée et les extrémités sont sécurisées pour éviter qu'elles ne se détachent.

    Stockage et transport : Les cordes finies sont enroulées et stockées dans des conditions appropriées jusqu'à leur utilisation ou leur vente sur les marchés locaux.

    Utilisations des Cordes de Baobab

    Applications agricoles : Les cordes de baobab sont souvent utilisées pour attacher des animaux, sécuriser des charges et construire des structures agricoles.

    Usages Domestiques : Elles servent également dans les tâches domestiques quotidiennes, telles que la fabrication de nattes, de paniers et d'autres objets artisanaux.

    Applications Artisanales : Les cordes peuvent être utilisées pour créer divers articles d'artisanat, ajoutant une valeur esthétique et culturelle à leur utilité pratique.

    Figure 9 : Feuilles séchées de baobab et la corde issue de ses écorces

    Source : enquête de terrain

    De l'espèce Elaeis guineensis, les villageois extraient le palmier d'huile. Traditionnellement, son processus de fabrication traditionnelle allant de la récolte à l'extraction de l'huile, se déroule en plusieurs étapes bien définies.

    ? Récolte des régimes de palme

    Sélection et Coupe : Les régimes de palme, qui contiennent les fruits de palme, sont sélectionnés et coupés des arbres. Cela se fait généralement à l'aide d'une machette montée sur une longue perche pour atteindre les régimes situés en hauteur.

    Transport : Les régimes coupés sont ensuite transportés vers le site de transformation. Ce transport se fait souvent manuellement ou à l'aide de charrettes ou de bicyclettes.

    ? Stérilisation

    Cuisson à la vapeur : Les régimes de palme sont soumis à une cuisson à la vapeur pour ramollir les fruits et faciliter l'extraction de l'huile. Traditionnellement, cette cuisson se fait en plaçant les régimes dans de grands tambours ou des fosses spécialement conçues pour cet effet, et en les recouvrant d'eau bouillante.

    Durée : La cuisson peut durer de 30 à 90 minutes selon la quantité de régimes et l'intensité de la chaleur.

    ? Battage

    Séparation des fruits : Après la stérilisation, les fruits sont séparés des régimes par battage. Cela se fait généralement en frappant les régimes contre une surface dure ou en utilisant des outils manuels.

    Collecte des fruits : Les fruits séparés sont ensuite recueillis et prêts pour l'étape suivante.

    ? Macération et Pressage

    Macération : Les fruits sont placés dans des mortiers ou des grandes cuves et sont pilés ou broyés pour détacher la pulpe des noyaux. Cette opération permet de libérer l'huile contenue dans la pulpe.

    Pressage : La pulpe broyée est ensuite pressée pour extraire l'huile. Traditionnellement, cela se fait en utilisant des presses manuelles ou en tordant des sacs contenant la pulpe pour faire sortir l'huile.

    ? Clarification

    Décantation : L'huile extraite est ensuite décantée pour séparer les impuretés. L'huile est souvent recueillie dans des récipients où elle est laissée au repos pour permettre aux particules solides de se déposer au fond.

    Filtration : Parfois, l'huile est filtrée à l'aide de tissus ou de tamis pour améliorer sa pureté.

    ? Conditionnement

    Récupération : L'huile clarifiée est collectée et transférée dans des récipients de stockage, tels que des bidons ou des jarres en terre cuite.

    Conservation : L'huile est conservée dans des conditions appropriées pour éviter la détérioration. Elle est prête à être utilisée pour la cuisine ou vendue sur les marchés locaux.

    ? Aspects Culturels et Sociaux

    Participation communautaire : La production de l'huile de palme est souvent une activité communautaire, impliquant plusieurs membres de la famille ou de la communauté.

    Tradition et transmission : Les techniques de fabrication traditionnelle sont transmises de génération en génération, assurant la préservation des méthodes ancestrales.

    Figure 10 : Huile de palme et le fruit

    Source : notre enquête

    2.2. Identification des opportunités de valorisation économique

    Grâce aux espèces végétales sauvages de la forêt de N'dali, les riverains créent leur source de revenu. Nous rappelons que pour les populations de N'dali les espèces recensées une source alimentaire, médicinale, élevage, rituelle (Les feuilles de Adansonia digitata sont utilisées dans les bains et les encens pour purifier et protéger, ses écorces accompagnent la représentation symbolique du fétiche des morts et les feuilles d'Elaeis guineensis sont utilisés dans la danse des initiés et comme masque des initiés alors que chez le groupe socio-culturel baatonou les feuilles du Parkia Biglobosa sont utilisées pour l'enterrement des défunts)., artisanale ainsi que de bois d'énergie. Dans ce sens, les résultats de cette étude révèlent que nos enquêtés ont le commerce comme activité principale (44,23%). En effet, les feuilles, graines, tige et racines des espèces sont utilisées pour la commercialisation de façon brute ou suite à une transformation comme la « moutarde ». Par ailleurs, les agriculteurs représentent près du tiers (28,85%) des personnes ayant participées à l'étude et ces derniers se réclament même gardiens de ces espèces qu'ils utilisent pour des fins alimentaires (autoconsommation), médicinales (pharmacopée pour traiter la paludisme et d'autres maladies) et même commerciales (vente des espèces aux commerçantes qui les exposent au marché). Les espèces de la forêt permettent à 9,62% des enquêtés de nourrir leurs animaux alors que la même proportion les utilisent pour le traitement de plusieurs maladies comme énumérées plus haut (hypertension, épilepsie, etc). A cela s'ajoute leur utilisation durant les rites traditionnels et qui donne la valeur au métier de guérisseur traditionnel dans le milieu.

    Figure 11 : Principales sources de revenu des enquêteurs

    Source : enquête de terrain

    2.3. Proposition de stratégies de valorisation durable et de gestion des ressources : gestion vs conservation raisonnée des espèces

    La gestion et la conservation des ressources naturelles, en particulier des fruitiers sauvages, sont des aspects cruciaux pour la préservation de la biodiversité et la durabilité des écosystèmes. Dans le contexte de la commune de N'dali au Bénin, ces pratiques prennent une importance particulière en raison de l'utilité des fruitiers sauvages de cette région tropicale.

    La gestion traditionnelle des fruitiers sauvages en Afrique tropicale repose souvent sur des connaissances et des pratiques ancestrales transmises de génération en génération. Les jeunes enfants accompagnent souvent leurs parents ou leurs aînés dans les activités de collecte et de gestion des fruitiers sauvages. Ils observent les techniques et les méthodes utilisées, apprenant ainsi de manière informelle. En grandissant, les enfants commencent à imiter les gestes des adultes. Ils apprennent à identifier les arbres fruitiers, à reconnaître les signes de maturité des fruits et à utiliser les outils traditionnels de collecte. ²Certains rites de passage incluent des épreuves ou des activités liées à la gestion des fruitiers sauvages. Par exemple, les jeunes peuvent devoir démontrer leur capacité à identifier les arbres, à collecter les fruits ou à participer à des activités de reboisement.

    Ces pratiques incluent : l'utilisation directe, Technique de culture, protection coutumière

    Utilisation directe : Les communautés locales exploitent les fruitiers sauvages pour leur consommation, leurs vertus médicinales et parfois pour le commerce. Cela inclut la cueillette des fruits, l'utilisation des feuilles, des écorces et des racines.

    Techniques de culture : Bien que les fruitiers sauvages soient généralement laissés à l'état naturel, certaines pratiques de gestion incluent la protection des jeunes plants et la plantation dans des zones propices.

    Protection coutumière : Certaines espèces sont protégées par des tabous (comme le cas de l'iroko) ou des interdits culturels, limitant leur exploitation et favorisant leur conservation.

    Cependant, ces méthodes de gestion traditionnelle peuvent être mises à rude épreuve par les pressions anthropiques croissantes, telles que l'expansion agricole, le changement climatique et la déforestation. En effet, la présence humaine quasi quotidienne au sein de la forêt, la recherche et la récolte des PFNL et autres produits ligneux sont à l'origine de la perte ou de la disparition d'espèces.

    Les riverains et en particulier des exploitants de divers produits forestiers peuvent renverser la tendance et les amener à oeuvrer au maintien de l'écosystème. Certes, la collaboration de tous les acteurs sur la base d'une gestion participative peut déboucher sur la sélection d'autres activités génératrices de revenus alternatives, et ce de commun accord avec les décideurs politiques mais avec l'implication des autorités locales, des notables, des sages, des tradipraticiens ou guérisseurs traditionnels, des autorités religieuses, des têtes couronnées ou rois, des personnes ressources, des chercheurs, etc. Des recherches sur la régénération des espèces caractéristiques de l'écosystème vont permettre d'identifier au niveau des trouées ainsi créées par les exploitations intensives des PFNL, les espèces végétales pionnières, tardives et climaciques. La recherche est interpellée afin de déterminer si la régénération naturelle peut permettre le maintien à long terme de la forêt N'dali.

    La gestion des fruitiers sauvages à N'dali nécessite une compréhension nuancée et une intégration des méthodes traditionnelles et raisonnées. En combinant le savoir-faire local avec les techniques de conservation modernes, il est possible de créer des modèles de gestion durable qui préservent non seulement les ressources naturelles, mais aussi les cultures locales et les moyens de subsistance des communautés. Une telle approche holistique est essentielle pour la valorisation et la pérennité des fruitiers sauvages en Afrique tropicale.

    3. Discussion

    Divers organes des plantes sont utilisés par la population de N'dali pour la satisfaction de leurs besoins économiques, alimentaires et socio-culturels (Ezebilo et Mattson, 2010). Ils vont des fruits, des feuilles, des racines, des amandes aux écorces et parfois même les fleurs et des écorces (Agbogidi et al. 2010). Dans la zone d'étude, les feuilles, l'écorce, les racines et les fruits sont les organes les plus utilisés. L'organe prélevé sur une espèce est fonction de l'utilité recherchée par la population ainsi que les connaissances endogènes liées à l'utilisation de l'organe.

    Par ailleurs, notre étude a identifié le Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Datarium microcarpum, Adansonia digitata, Bombax Costatum et Tamarindus indica en tant qu espèces ayant les valeurs d'usage ethnobotanique les plus élevées au niveau de la commune de N'dali et environnant. Lorsque la valeur d'usage ethnobotanique totale d'une espèce peu abondante est élevée cela pourrait se traduire par une pression d'exploitation plus forte sur cette espèce (Camou-Guerrero et al. 2008 ; Dossou, 2010). On pourrait dire que l'importance accordée à une espèce ne dépend pas de sa disponibilité mais de sa capacité à satisfaire les besoins des populations dans les différentes catégories d'usages (Lykke et al. 1990). Les résultats de cette étude aident à identifier les espèces utiles et soumises à une forte pression qui devraient être considérées comme prioritaires dans l'aménagement de la forêt afin de contribuer à un bien-être économique et socioculturel durable des populations. Néanmoins, ces résultats obtenus à travers l'étude devraient être relativisés à cause des nouvelles opportunités futures de marché qui pourraient s'offrir à telle ou telle autre espèce. Ces utilisations évoluent assez rapidement (parfois en quelques années) au sein d'un terroir et ne sont donc pas définitives (Benz et al. 2000). A cet effet, la présente étude révèle par exemple que Bambusa vulgaris (bambou commun) est une espèce à faible valeur d'usage ethnobotanique mais dont la demande actuelle sur le marché pourrait à l'avenir faire de l'espèce, une des espèces à forte valeur d'usage dans le milieu (Dossou, 2010).

    Conclusion

    Cette étude met en exergue l'importance des ressources de la forêt de N'dali pour les communautés riveraines sur la base de la valeur d'usage ethnobotanique des espèces fruitières sauvages de cette forêt. Elle a permis de faire ressortir les espèces localement qualifiées pour faire partir des espèces prioritaires à conserver dans l'aménagement de cette forêt. Ce sont ces espèces qui contribuent à améliorer le bien-être économique et social des populations. L'exploitation des valeurs d'usage se révèle être un outil de base dans la sélection des espèces d'intérêt socio-économique, culturel et objet de forte pression anthropique.

    Les résultats mettent en évidence la richesse et la diversité des fruitiers sauvages dans cette région, leur rôle crucial dans la subsistance des populations locales, ainsi que les défis et opportunités liés à leur valorisation.

    La commune de N'dali abrite une grande variété de fruitiers sauvages, dont plusieurs espèces endémiques et d'importance écologique et économique. Ces fruitiers jouent un rôle crucial dans la biodiversité locale et dans la nutrition des communautés rurales. Les fruitiers sauvages sont une source essentielle de nourriture, de médicaments traditionnels, et de revenus pour les populations locales. Ils contribuent à la sécurité alimentaire et offrent des opportunités économiques, notamment par la vente de fruits frais et de produits transformés.

    L'exploitation non durable, la déforestation, et les changements climatiques menacent l'existence de ces fruitiers sauvages. Les pratiques agricoles extensives et le manque de politiques de gestion durable exacerbent ces défis.

    Des initiatives locales visant à valoriser ces fruitiers, telles que la transformation des fruits en confitures, jus et autres produits à valeur ajoutée, montrent un potentiel prometteur. La sensibilisation et l'éducation des communautés sur les techniques de gestion durable et la conservation des fruitiers sauvages sont essentielles.

    Pour assurer une gestion durable et une valorisation optimale des fruitiers sauvages à Ndali, il est recommandé de :

    ? Renforcer les capacités des communautés locales par des formations en gestion durable et en transformation des produits.

    ? Promouvoir la recherche et l'inventaire des espèces de fruitiers sauvages pour mieux comprendre leur distribution et leur état de conservation.

    ? Mettre en place des politiques et des réglementations locales pour protéger les fruitiers sauvages contre l'exploitation non durable.

    ? Encourager les partenariats entre les autorités locales, les ONG, et les communautés pour la mise en oeuvre de projets de conservation et de valorisation.

    Bibliographie

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    Annexe

    Tableau 5 : Noms scientifiques, d'usage et locales des espèces

    Nom scientifique

    Nom d'usage courant

    Nom en langues locale

    Parkia biglobosa

    Néré

    Afitin(Fo), Sonrou(ba)

    Vitellaria paradoxa

    Karité ou arbre à beurre

    Boulanga (De) Limigoto (Fo)

    Adansonia digitata

    Baobab

    Chombou(Ba) Koo(Fo), Donwo (De), boboli (Pe)

    Cola millenii

    Kola du singe

    koro(De)

    Ficus sur

    Figuier du Cap

    gandou, ganié malou (Ba), vogbaminton (Fo), Okpoto (Yo), Gannou (pe)

    Tamarindus indica

    Tamarin ou tamarinier

    Mossosso (Ba)

    Annona senegalensis

    Pommier cannelle du Sénégal

    batoko(De), dankorsou ou moufa (De)

    Datarium microcarpum

    Petit détar ou détar sucré

    Bessegolou(ba)

    Vitex doniana

    Prunier des savanes

    Nyakorokou (Ba), Kpounouwan (Pe), Boyi (De)

    Blighia sapida

    Akée

    Direbou (Ba)

    Dialium guineense

    Tamarinier noir

    Awin(Yo), Assonsoinman (Fo)

    Opilia celtidifolia

    Opilia celtidifolia

    Sakakouko (Bariba), twahantouman (Fon)

    Anacarduim occidentale

    Anacardier

    Kaju (Ba)

    Diospyros mespiliformis

    Ebénier d'Afrique

    Nouibou (De) Tououri (De) Poupoui (pe)

    Gadenia erubescens

     

    Dakplado (Fon)

    Strychnos spinosa

    Strychnine

    Gorokou (Ba), gbéssègbewékou (Ba), goulogou (Peuhl), mabatérahi (Peuhl)

    Bombax Costatum

    Faux Kapokier

    Mororou(Ba), Kourouhi (peulh)

    Azadirachta indica

    Neem, Margousier

    Koribou(ba), kinninintin (Fon), cogognaro (Yoruba)

    Borassus aethiopum

    Rônier

    agontin, kolaka (Fon), agbon-oko (Nagot), doukounkandé, baadorororou (Ba)

    Gadenia aqualla

    Giginya

    Dihanli (pe)

    Milicia excelsa ou Chlorophora excelsa

    Iroko

     

    Elaeis guineensis

    Palmier à huile

    Ifa (yo), Detin (Fô)

    Lannea acida

    Raisinier

    Zouzou (fon)
    yadibou, yoronou, yronédou (Bariba), toubo, tingoli, bémbéy, tingouli (Peuhl)

    Source : notre enquête

    Tableau 6 : Catégories d'usage des plantes

    Nom en français

    Nom scientifique

    Usages

    Néré

    Parkia biglobosa

    Alimentaire

    Elevage

    Karité ou arbre à beurre

    Vitellaria paradoxa

    Alimentaire

    Pharmacopée

    Cosmétique

    Baobab

    Adansonia digitata

    Alimentaire

    Cosmétique

    Kola du singe

    Cola millenii

    Pharmacopée

    Bois d'énergie

    Tamarin ou tamarinier

    Tamarindus indica

    Alimentation

    Pharmacopée

    Petit détar ou détar sucré

    Datarium microcarpum

    Médecine traditionnelle

    Alimentaire

    Artisanal

    Fourrage (élevage)

    Tamarinier noir

    Dialium guineense

    Pharmacopée

    Alimentaire

    Commerce

    Ebénier d'Afrique

    Diospyros mespiliformis

    Alimentation

    Pharmacopée

    Faux Kapokier

    Bombax Costatum

    Alimentation

    Pharmacopée

    Elevage

    Artisanat (instrument de musique)

    Palmier à huile

    Elaeis guineensis

    Alimentation

    Pharmacopée

    Cosmétique

    Dakplado (Fon)

     Gardenia erubescens

    Alimentation

    Pharmacopée

    Rites (protection contre les accidents)

    Figuier du Cap

    Ficus Sur

    Alimentation

    Pharmacopée

    Rites (conserve une partie du placenta après l'accouchement)

    Giginya (Français)

    Gardénia aqualla

    Alimentation

    Pharmacopée

    Strychnine

    Strychnos spinosa

    Alimentation

    Pharmacopée

    Elevage

    Facilitateur de la production de lait de la nouvelle maman.

    Prune noir

    Vitex doniana

    Alimentation

    Pharmacopée

    Rites

    raisinier

    Lannea accida

    Elevage (les feuilles servent au fourrage pour les chèvres)

    Alimentation

    Pharmacopée

     Opilia celtidifolia

     

    Alimentation

    Pharmacopée

    Source : notre enquête

    Institut National Universitaire Champollion

    Sciences humaines et sociales

    Master Gestion de l'Environnement

    Fiche d'enquête ethnobotanique

    Âge :

    Sexe : Masculin Féminin

    Activité principale : Éleveur Agriculteur Chasseur Commerçant Autres (à préciser) ................................................................

    Nombre total de plantes utilisées |__|__|

    Nous voudrions recueillir des renseignements sur les plantes que vous utilisez dans le cadre de votre activité.

    Q0

    Q1

    Q2

    Q3

    Q4

    Q5

    Q6

    Q7

    Q8

    Q9

    N° d'ordre dans l'usage

    Nom en langues locales des plantes utilisées

    Parties utilisées

    Usage des plantes

    Fréquence d'usage

    Importance d'usage de la plante

    Quand trouve-t-on cette plante ?

    Comment y accéder ?

    Conditions d'accès ?

    Description de la plante

    S'il vous plaît donnez-moi les noms de toutes les plantes que vous utilisez dans le cadre de votre activité

    1 - ER = Écorce de Racine

    2- ET = Écorce de Tige,

    3-- Bu = Bulbe,

    4- Fe = Feuille,

    5 - Fr = Fruit

    6 - Gr = Graine

    7- PE = Plante Entière

    8 - Ra = Racine

    9 - TF = Tige Feuillée

    10 - Rh = Rhizome

    1 - Pharmaceutique

    2- Alimentaire

    3--Artisanat

    4- Rituel

    5- Cosmétique

    6- Bois de service

    7- Bois d'énergie

    8- Fourrage

    9-Soins corporels

    1 - Tous les jours

    2- Pendant certaines cérémonies

    3--Autres (à préciser)

    0= espèce sans usage

    1= espèce faiblement utilisée ;

    2 = espèce moyennement utilisée ;

    3= espèce fortement utilisée

    1= Toute l'année

    2 = Saison pluvieuse

    3 = Saison sèche

    1=Rareté

    2=Difficulté

    3=Evolution depuis que je suis enfant

    4=Autres (à préciser)

    1=Au pied d'un arbre

    2=Sur sols ou conditions ou conditions hydriques spécifiques

    3=Autres (à préciser)

     

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    * 1 https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/introduction-a-la-statistique-avec-r/






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire