Master 2 en Alternance Management de centre de
Profit en activités Hôtellerie-Restauration et
Loisirs
Année universitaire 2020-2021
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Problématique : Comment un manager
peut-il
motiver ses équipes en période de crise ? Le cas
des hôtels français de taille moyenne
Nom de l'étudiant : Agathe
AMBLARD
Nom entreprise et Ville : Hôtel ****,
Mercure Lyon centre Charpennes à Villeurbanne Département /
Service : Commercial
Nom des tuteurs en entreprise : TURCO Eric -
Directeur de l'établissement ; LEFEVRE Audrey - Responsable
Commercial
RÉSUMÉ
Le mémoire présenté a pour vocation de
comprendre l'intérêt et le processus de la motivation des
individus, et ensuite de déterminer les leviers d'actions possibles qui
créeront de la motivation auprès des différents
collaborateurs. En définissant tout d'abord la notion de motivation,
nous déterminerons les différentes théories du
comportement humain lors du processus de création de motivation. Nous
tenterons ensuite de comprendre les motivations actuelles en temps de crise
sanitaire (la crise du covid-19) et l'effet de la poly compétence
demandée aux employés à l'aide d'une étude
réalisée auprès des personnes travaillant en
hôtellerie/restauration et d'un entretien individuel avec un directeur
d'hôtel. Ces études nous permettront de connaître les points
les plus importants pour la création de motivation et de voir si pendant
la crise les techniques utilisées sont toujours pertinentes.
Dans un dernier temps nous étudierons comment la
polyvalence est maintenant nécessaire dans les établissements
hôteliers et comment un manager peut accompagner ses équipes dans
ce cadre.
Mots-clés : motivation au travail, crise, coronavirus,
hôtellerie, poly compétence
Merci aux personnes qui ont pris le temps de participer aux
sondages. Également un grand merci à M. DESBOUDARD qui a pris de
son temps pour me permettre de
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier Mme Valérie GIRARD,
directrice de la formation et professeure de marketing à l'IAE Lyon,
pour ses avis et conseils avisés. Ce qui m'a permis durant le long de
cette année d'élaborer ce mémoire et de me centrer sur le
coeur du sujet. Je remercie également M. Bruno SOMMER, intervenant
pédagogique à l'IAE de Lyon pour ses réflexions qui permet
d'avancer dans mes recherches.
J'exprime ma gratitude à l'ensemble des membres du
corps enseignant qui ont su nous transmettre leurs connaissances malgré
les conditions particulières de ces deux dernières années.
Je les félicite aussi de s'être si bien adaptés afin de
nous donner les informations nécessaires à un
développement efficace dans nos entreprises et au quotidien.
Je remercie M Eric TURCO, directeur de l'hôtel Mercure
Lyon Centre Charpennes qui m'a fait confiance pour ces deux ans et m'a
enseigné des méthodes de travail efficace. Ensuite, un merci
sincère à Mme Audrey LEFEVRE, responsable commercial, pour sa
disponibilité et sa bienveillance. Grâce à ses conseils et
sa formation je peux maintenant m'estimer compétente pour travailler
dans un service commercial de n'importe quel hôtel. J'adresse aussi mes
plus sincères remerciements à l'équipe du Mercure Lyon
Centre Charpennes, mes collègues au sein de l'équipe de
réception tout comme ceux du restaurant et des étages.
De même, je remercie mes camarades de classe, avec qui
lors de ces deux années particulières, nous avons pu nous motiver
et échanger sur nos mémoires. Ces discussions ont pu nous
permettre d'écrire nos mémoires et de nous donner des conseils
sur des situations dans nos établissements. Notre promotion pendant
cette période compliquée a resserré ses liens. Ce sont des
amitiés que nous garderons pour longtemps.
Ces deux années m'ont permis de grandir et d'apprendre
davantage que je ne l'aurai espéré sur le monde de
l'hôtellerie, de la restauration.
l'interroger. Je tiens à exprimer ma reconnaissance
à ma mère et ma grand-mère qui ont relu mon mémoire
avec patience afin d'y déceler des fautes et éléments
incohérents qui m'auraient échappé.
Enfin, je remercie mes amis et ma famille qui m'ont soutenue
lors de ces deux ans et pour la rédaction de ce mémoire.
RÉSUMÉ 2
REMERCIEMENTS 3
INTRODUCTION 7
Partie 1 : Les théories du comportement humain et
les théories
managériales de la motivation 9
1. Théories du contenu centrées sur les besoins
10
1.1 La hiérarchisation des besoins de Maslow 10
1.2 La théorie des deux facteurs de Frederick HERZBERG
14
2. Théories du processus centrées sur les attentes
16
2.1 La fixation des buts de Locke 16
2.2. La théorie des attentes de Vroom 17
3. Les théories interactionnistes intégrant
l'environnement externe 19
3.1 Le modèle relationnel de la motivation de Joseph
Nuttin 19
3.2 L'impact du groupe sur l'individu 20
4. Que retenir de ces théories sur la motivation ? 22
Partie 2 : Le management des équipes dans l'application
24
1. Etude de la motivation actuelle dans l'hôtellerie 24
1.1 Objectifs 24
1.2 Mode d'administration 24
1.3 Présentation de l'échantillon 25
1.4 Les résultats 25
1.4.1 Le style de management de l'entreprise 25
1.4.2 Les motivations intrinsèques 26
1.4.3 Les motivations extrinsèques 28
1.4.4 Pour vous quels sont les 3 points les plus importants pour
être motivé(e) au
travail ? 28
2. Le management selon l'individu 29
2.1 Les modes de fonctionnement selon les
générations 30
2.2 L'application selon la culture française 33
2.3 De nouvelles techniques de management apparaissent au
début du XXI
siècle 38
2.3.1 Happy Management 38
2.3.2 Le Nudge management 39
3. Entretien avec un manager qui voit ses codes et techniques
bousculées 42
3.1 Avant covid : ses techniques 42
3.2 Pendant la crise : 43
3.3 Ce qu'il compte mettre en place à la reprise 43
Partie 3 : La place de la polyvalence 46
1. Le contexte du covid : ce que ça a changé 46
2. Faire comprendre aux collaborateurs la
nécessité de la polycompétence 49
3. Le rôle des hôteliers en évolution 50
CONCLUSION 52
Bibliographie 54
Webographie 55
Article de revues 55
Cours académiques 56
LISTE DES FIGURES 57
SOMMAIRE DES ANNEXES 58
Annexe A : Le questionnaire 59
Annexe B : Les résultats 67
Annexe C : Retranscription de l'entretien individuel
avec M.
Desboudard, directeur de l'hôtel Ibis Part-Dieu 73
INTRODUCTION
En 2009, certains chercheurs (BRUN, BIRON, & SI HILAIRE,
2009) ont déterminé que le bien-être au travail doit
prendre en considération un individu dans son ensemble. Ce bien
être se réfère à l'état de santé
physique de la personne mais également l'état psychologique
(c'est-à-dire les sentiments, les sensations d'épanouissement, de
confort, de satisfaction générale).
D'après diverses études, (AMHERDT, 2005) et
(CSIKSZENTMIHALYI, 2005), les salariés les plus heureux (ceux dont le
bien être est le plus élevé) sont les plus performants en
entreprise. De plus, « l'European Agency for Safety and Health at work
» a calculé le coût du stress (donc un bien-être au
travail faible) professionnel en Europe qui était de 20 milliards
d'euros en 2002. Il est donc important en tant que manager d'équipe de
savoir comment améliorer l'état de bien être d'un individu.
Ce bien être peut être évalué par la motivation au
travail d'un collaborateur.
Durant ces deux années d'alternance au sein du master
management de centre de profit en activités
Hôtellerie-restauration et loisirs à l'IAE de Lyon, j'ai eu
l'opportunité de travailler au service commercial en tant que
chargée de clientèle au Mercure Lyon Centre Charpennes. Lors de
cette année particulière (crise sanitaire du covid), j'ai pu
remarquer que le bien-être, et plus précisément la
motivation des employés, avait tendance à être remis en
question. Nous avons subi pendant cette année plusieurs périodes
de confinement et de couvre-feu. Ce contexte externe à l'entreprise a
énormément joué sur le moral des collaborateurs
générant une baisse de motivation au travail.
Ce manque de motivation a mis en évidence des tensions
grandissantes au sein de l'équipe, la qualité du service fourni
aux clients qui s'est dégradé engendrant des faibles notes de
leurs parts, et des difficultés à faire respecter les consignes
sanitaires ou d'hygiène élémentaires. Nous avons
également eu une augmentation du nombre d'arrêts maladie.
Ce mémoire doit nous amener à comprendre le
fonctionnement de la motivation humaine au travail avec les différents
leviers possibles. De plus, nous verrons si les théories établies
lors du XXe et du début XXI siècle sont encore valables et
applicables de nos jours et dans un contexte inédit
comme la crise sanitaire de 2020. Je m'appuierai donc sur des lectures
académiques, des recherches, et des articles de psychologie, sociologie,
et de management.
Me positionnant en tant que future manager, je me questionne
sur les bonnes pratiques à adopter en fonction des circonstances
auxquelles nous faisons face. Quelles sont les angoisses que peut susciter un
contexte externe à l'entreprise, comme une pandémie, sur les
employés ? Comment réussir à motiver les équipes ?
Peut-on appliquer les mêmes techniques managériales sur tous les
employés de la même manière ? Dois-je adapter les
techniques de motivation en fonction de la culture, de l'âge, de la
personnalité de l'individu ? Comment préparer les employés
à une reprise soudaine d'activité après une période
creuse d'un an et demi ? Comment la polycompétence a-t-elle
influencé la motivation ?
En rassemblant toutes ces questions, et en effectuant mes
premières recherches, j'ai choisi de répondre à la
problématique suivante :
« Comment un manager peut-il motiver ses
équipes en période de crise ? Le cas des hôtels
français de taille moyenne »
Dans un premier temps, nous allons voir de façon
globale la psychologie de la motivation humaine par l'étude des
théories managériales centrées sur les besoins, les
attentes et sur les interactions avec l'environnement externe.
Dans une seconde partie, nous étudierons les ressentis
actuels des personnes travaillant dans le secteur de l'hôtellerie avec un
sondage. Puis nous étudierons les techniques de management qui doivent
s'adapter à l'environnement, au contexte et aux différentes
personnalités pour réussir à motiver une équipe.
Nous verrons également, à l'aide d'un entretien, quelles sont les
différences perçues par les managers dans leurs façons de
manager et motiver avant et pendant la crise du covid. Nous pourrons
étudier les techniques de motivation qu'ils utilisent pour
préparer leurs équipes à une reprise.
Pour finir, nous expliquerons l'importance de la polyvalence
dans le secteur de l'hôtellerie. En quoi cet effet de
polycompétence s'est accentué avec la crise et comment le faire
adopter par les collaborateurs déjà en poste ou les nouveaux
collaborateurs.
Partie 1 : Les théories du comportement humain
et les théories managériales de la motivation
Comme nous l'avons mentionné
précédemment, un bien être psychologique, physique et toute
amélioration de santé mentale amènent un individu à
être davantage présent et impliqué dans l'entreprise
où il travaille. Cet état de bien être est donné par
le sens du travail (le contenu, les missions) et le sens au travail (le
contexte, l'environnement, les interactions...). Le flow est le lien entre ces
deux sens.
Ce qui nous amène à nous demander comment
améliorer l'état d'esprit d'un individu afin que ce dernier
s'implique et s'investisse sur son lieu de travail.
Pendant une longue période, les psychologues ont
expliqué que le comportement d'un individu émanait d'une
réaction à un stimulus. D'après les observations du
chercheur (DEMBER, 1974), un stimulus très intense (comme un bruit
très fort ou une lumière très vive) provoque l'effet de
fuite, un comportement d'éloignement. Mais dans certains cas, un
même stimulus intense dans un contexte différent peut provoquer
l'effet inverse. Par exemple, un spéléologue coincé sous
terre qui aperçoit soudainement de la lumière va se diriger vers
celle-ci au lieu de fuir comme expliqué précédemment car
cela est significatif pour lui de libération plus le stimulus
s'intensifie. (NUTTIN, 1996)
De nombreuses recherches expérimentales confirment que
le stimulus est l'élément dont il faut tenir le plus compte dans
tous les processus comportementaux. Il faut en revanche tenir compte de cet
élément d'information dans un contexte cognitif et motivationnel
global.
La motivation est une question préférentielle
entre l'individu d'une part et de l'autre, de son environnement.
Selon les disciplines, la notion de motivation est
définie différemment. En effet, en économie elle
représente l'ensemble des facteurs qui détermine le comportement
d'un agent économique. Tandis que dans le domaine de la consommation, il
s'agit de facteurs psychologiques qui expliquent l'achat d'un produit ou son
rejet. Alors qu'en
psychologie la motivation est un processus responsable du
déclenchement de la poursuite ou de la cessation d'un comportement.
(MONTSERRAT, 2004)
Trois types de motivation ont pu être établis
afin de bâtir un modèle de référence pour
l'étude de la motivation. Il y a les théories du contenu
centrées sur les besoins, les théories du processus
centrées sur les attentes et les théories interactionnistes qui
intègrent l'environnement extérieur à l'individu.
1. Théories du contenu centrées sur les
besoins
1.1 La hiérarchisation des besoins de
Maslow
Abraham Maslow est le nom le plus cité dans les travaux
de recherche de la motivation. Il a pu remarquer lors de ses recherches que la
motivation humaine était influencée par le fait qu'un de ses
besoins était satisfait ou non. En effet, celui-ci a créé
une pyramide qui permet de hiérarchiser les besoins de l'Homme au
travail. Par cette théorie, tout comportement résulte d'une
volonté de l'individu d'assouvir un besoin. Si ce dernier n'est pas
satisfait alors il est source de motivation afin de le réaliser.
Selon la hiérarchisation de Maslow, il existe 5
niveaux, qui impliquent que tous les êtres humains classent leurs besoins
de la même manière et il faut que les besoins des niveaux
inférieurs soient satisfaits pour que le niveau supérieur soit
considéré comme une source de motivation par l'individu. Il
s'agit de l'effet cliquet. Cette hypothèse est basée sur le fait
qu'un individu est toujours motivé par la satisfaction d'un nouveau
besoin. Au contraire, si un individu se trouve frustré car il ne
parvient pas à satisfaire le niveau supérieur, il va donc
régresser au niveau inférieur et se met à survaloriser ce
niveau. Par exemple : une personne n'étant pas satisfaite avec son
entourage aura tendance à réclamer de meilleures conditions
matérielles et financières. Ce qui explique les variations dans
le type de motivation qui pousse un collaborateur jusqu'alors passionné
par son travail se met à réclamer une augmentation car ce dernier
n'a pas réussi à satisfaire ses besoins sociaux. (ALEXANDRE
BAILLY, et al., 2019)
Figure 1 La pyramide des besoins d'Abraham Maslow
Nous pouvons donc illustrer la théorie Maslow avec
l'expérience d'Elton Mayo. Cet expert en productivité
était chargé d'étudier les facteurs de motivation des
employés de l'usine d'Hawthorne de la Western Company à Chicago.
Il découvre l'importance du sentiment de considération et de la
reconnaissance sur la motivation individuelle. Lors de ces expériences,
il changea les conditions de travail des ouvriers afin de déterminer les
meilleurs éclairages, horaires ou méthodes de travail. Cependant,
il découvrit que même en dégradant les conditions de
travail la productivité augmentait dans tous les cas. Il comprit donc
que l'intérêt porté sur ce groupe de travailleurs par les
chercheurs et les managers a permis aux ouvriers de se sentir reconnus et
valorisés pour leur travail et d'être ainsi plus efficace. Les
besoins satisfaits par cette reconnaissance sont donc les besoins sociaux
(appartenance à un groupe), les besoins d'estime (reconnaissance et
appréciation des autres) et les besoins de réalisation (leur
travail individuel est valorisé). Ce qui peut être
problématique dans l'illustration de cette théorie c'est que les
ouvriers démontrent que certains besoins (sociaux, estime et
réalisation) sont plus importants que les besoins situés en bas
de la pyramide (besoin de sécurité avec un environnement
stable).
Sachant que cette conception a été pensée
au milieu du XXème siècle dans un contexte d'industrialisation et
en sortie de guerre, il est possible que les besoins de l'époque soient
en corrélation avec la pyramide de Maslow. De nos jours, nous
pourrions peut-être rajouter davantage de
catégorisation de besoins ou alors un nouvel ordre des besoins.
Avec l'essor des nouvelles technologies et de tous les
nouveaux modes de communication nous remarquons un besoin constant de vouloir
partager. Ce besoin de partage correspond également au besoin de
reconnaissance et d'appartenance à un groupe. Des pathologies modernes
montrent que certains êtres humains vont davantage prioriser leurs images
et leurs appartenances à défaut de certains besoins
considérés comme plus primaires. Instagram et les réseaux
sociaux en général ont comme effet de vouloir embellir la vie des
individus au détriment de la réalité. Par exemple, des
personnes en détresse psychique ou en danger vont préférer
montrer une version de leur vie « instagrammable » plutôt que
d'avouer que leurs besoins physiologiques et de sécurité ne sont
pas satisfaits.
Figure 2 Illustration de "Instagram lie"
Ensuite, nous pouvons remarquer que le besoin de
divertissement est plus présent qu'au milieu du XXème
siècle. Nous sommes entrés dans une société de
loisirs. Loisirs et temps libre occupent une place croissante dans la vie
quotidienne des Européens comme des Français, selon une
étude du Crédoc, parue dans la dernière note de
Consommation et modes de vie (N° 268, juillet 2014). (BIGOT, DAUDEY, &
HOIBIAN, 2014).
Le temps libre des Français a augmenté de 47
minutes par jour entre 1986 et 2010, passant de 7 h 19 à 8 h 06 par 24
heures. Ce temps est consacré aux loisirs, à la
sociabilité, aux repas, au bricolage, au jardinage et au soin des
enfants. Alors que le temps consacré au travail ou aux études a
diminué de 25 minutes. Ces loisirs permettent aux français de
pouvoir se détendre, apprendre de nouvelles choses, tisser des liens
humains plus forts. Ces loisirs permettent aux individus de s'épanouir
et par la suite d'être plus productif et efficace au travail.
La théorie de Maslow nous permet de déterminer
et classifier les besoins primaires des individus afin de comprendre comment
améliorer le bien-être d'un individu et comment réussir
à trouver les besoins qui peuvent le motiver. Cependant cette
théorie est à nuancer car elle fut rédigée au
milieu du XXème siècle et aujourd'hui nous pouvons y ajouter
d'autres facteurs, besoins qui peuvent influencer le comportement d'un
individu.
Avec la crise du Covid-19, les deux premiers confinements ont
empêché les individus d'assouvir les besoins sociaux car le
télétravail a été mis en place, interdiction de
prendre des moments personnels avec des amis ou de la famille ne vivant pas
sous le même toit. De plus, les besoins physiologiques et de
sécurité ont été ébranlés par la peur
de tomber malade, peur de perdre son travail à la suite d'une faillite
ou licenciement économique, peur de pénurie alimentaire (au
premier confinement, les grandes surfaces ont été vidées
par la population par peur de manque).
Le fait que ces besoins ne soient pas satisfaits a grandement
joué sur la motivation des individus au travail. L'individu va remettre
en question ses besoins, ses envies
Figure 3 Illustration des grandes surface
vidées
alors les processus de motivation usuels peuvent être
non applicables pendant une période peu ordinaire. La remise en cause de
ses besoins pousse une personne à réfléchir à ses
priorités pour retrouver l'équilibre perdu à cause de la
crise.
Il existe ensuite d'autres hypothèses qui peuvent
expliquer les facteurs de motivations d'individu, nous allons donc continuer la
présentation du modèle bi factoriel de Herzberg.
1.2 La théorie des deux facteurs de Frederick
HERZBERG
A l'aide d'une étude statistique, le professeur en
psychologie Dr HERZBERG a réussi à distinguer deux types
d'éléments dans le travail. Il a analysé la motivation
dans un environnement de travail et a cherché à distinguer les
facteurs de satisfaction et d'insatisfaction.
Il existe donc deux facteurs :
- les « facteurs moteurs » créent la
motivation, mais leur absence ne provoque pas forcément un haut niveau
d'insatisfaction. Ce facteur représente le contenu des tâches
qu'un individu réalise, l'autonomie accordée, la reconnaissance,
l'évaluation des performances et la possibilité de promotion
personnelle/évolution dans l'entreprise.
- les « facteurs d'hygiène » dont l'absence
procure de l'insatisfaction mais qui, lorsqu'ils sont présents, sont
considérés comme normaux et ne produisent aucune satisfaction
particulière. Ce facteur comprend les conditions matérielles, la
rémunération et la politique générale de gestion
des ressources humaines. Par exemple, ce n'est pas parce qu'un individu a un
salaire correct que le travail procure de la satisfaction. En revanche si le
salaire est considéré comme insuffisant alors celui-ci est une
source d'insatisfaction et donc de démotivation. (ALEXANDRE BAILLY, et
al., 2019) et (MONTSERRAT, 2004)
Figure 4 La théorie bifactorielle d'Herzberg
Donc dans cette théorie, le véritable ressort de
la motivation concerne la nature du travail et non sa rétribution. La
rétribution réduit l'insatisfaction et ne sert pas de facteurs
moteurs. Selon Herzberg, il est possible d'améliorer la motivation en
responsabilisant, et en favorisant l'intérêt des activités
plutôt que de jouer sur le facteur de la rémunération qui,
lui, réduira l'insatisfaction, mais n'augmentera pas la motivation.
L'entreprise doit alors organiser le travail de façon
à ce que les postes soient riches et intéressants à
réaliser. Il faut donc « détayloriser grâce
à l'intégration des tâches de conception aux tâches
d'exécution » (ALEXANDRE BAILLY, et al. 2019). Par la suite,
il faut faire un suivi des aspirations de chaque individu afin de faire une
gestion évolutive des carrières. Pour cela, l'entreprise peut
mettre en place un système de sondage, d'enquête ou d'entretien
individuel.
La théorie de Herzberg n'est pas nécessairement
en contradiction avec celle de Maslow, elle est complémentaire car il
existe plusieurs angles d'attaque, cependant ces explications ne prennent pas
en compte la complexité du processus qui conduit à la motivation.
Ils n'étudient que les facteurs qui peuvent être source de
motivation pour un individu. C'est pourquoi il est nécessaire de
compléter ces thèses par une étude sur le fonctionnement
de la personnalité.
La personnalité est ce qui fait l'unicité d'un
individu. Pour Salvador Maddi (BRUN, BIRON, & SI HILAIRE, 2009) «
la personnalité est un ensemble de caractéristiques et de
tendances qui détermine les points communs et les différences
de
comportements psychologiques des gens, comportement qui
présente une continuité dans le temps et ne peut être
aisément attribué aux seules pressions sociales et biologiques du
moment. »
Donc pour un manager, cela signifie que chaque membre de son
équipe est unique et peut réagir de différente
manière face à certaines situations. La personnalité est
considérée comme un élément stable qui fonctionne
de manière régulière et permet de prévoir les
attitudes et comportements possibles d'un individu.
Les chercheurs ont donc mis en place des tests de
personnalité afin de déterminer dans quelle typologie de
personnalité un individu se trouve. En fonction de la typologie, un
manager peut comprendre le fonctionnement de ses collaborateurs et ainsi
aborder une problématique qui évite à l'interlocuteur de
se « braquer », et qu'une collaboration efficace puisse
s'installer.
2. Théories du processus centrées sur les
attentes
Les prochaines théories que nous allons étudier
vont nous expliquer quel est le facteur qui renforce ou crée l'action
d'un individu plutôt que de comprendre le contenu de la motivation.
2.1 La fixation des buts de Locke
Toute action humaine est réalisée dans un but,
c'est pourquoi on peut modifier le comportement d'un individu en agissant sur
les buts que celui-ci pourrait avoir. Selon le professeur Locke, afin de
motiver un individu il faut lui fixer un objectif stimulant mais toujours
à la portée de ses capacités. Si le but est trop complexe
et difficile, cela pourrait avoir l'effet inverse sur l'individu, il se
démotive. Ensuite Locke explique qu'il faut que les récompenses
soient en adéquation avec l'objectif surtout s'il s'agit de
compensations financières. (LOCKE, MAI 1968)
En effet, Dan Arieli a remarqué que plus la promesse de
bonus est élevée et la tâche complexe plus les individus
avaient tendance à être contre-productif. (ALEXANDRE BAILLY, et
al., 2019)
Figure 5 Relation entre l'incitation financière et
la performance
Ce phénomène peut être expliqué par
différentes raisons :
- Les individus sont motivés par la bonne
réalisation de la tâche et non pas par l'argent
- Une surcharge émotionnelle peut intervenir et
occupera l'acteur plutôt que réalisation de la tâche
- La promesse de l'argent peut dévaloriser une
tâche considérée comme valorisante mais à cause de
la récompense la replace en tâche ingrate. L'individu va penser
que si on lui promet autant c'est parce que personne ne veut le faire et ce
dernier ne va pas s'abaisser à réaliser cette tâche.
De plus, Locke insiste sur le facteur déterminant du
feed-back dans la motivation au travail. Cette action permet aux collaborateurs
de corriger leurs erreurs et d'améliorer leurs performances. Le
feed-back est vu par les individus comme la manifestation de la
considération du supérieur. Pour Locke, la productivité et
le comportement d'un individu est influencé par le niveau d'objectifs
qu'il se fixe. Plus l'objectif est difficile à réaliser, plus le
rendement est élevé, et par la suite la satisfaction personnelle
plus grande.
2.2. La théorie des attentes de
Vroom
Selon Victor Vroom, un chercheur, chaque individu agit de
façon rationnelle en fonction de la récompense attachée
à cette performance, et de sa perception de l'environnement
professionnel. Donc pour Vroom la motivation peut être
théorisée selon un modèle cognitif, la motivation est le
résultat d'un ensemble d'attentes. La force de la motivation est un
calcul fait par l'individu entre le caractère attractif de la
performance et l'attente. C'est l'intensité du lien
perçu entre l'effort et la performance. (VROOM, 1964)
Victor Vroom a établi un modèle, « le
V.I.E. ». Ce modèle détermine la motivation comme la
résultante d'une série d'attente selon 3 variables.
· La valence, valeur attribuée par l'individu
à la récompense, qui peut être positive ou négative.
Cette notion est subjective car dépend de la hiérarchisation des
valeurs et expériences de l'individu
· L'instrumentalité, perception de la
probabilité que tel comportement permet d'atteindre le résultat
recherché.
· Le niveau d'expectation, c'est la perception de sa
propre capacité, ses compétences et ses efforts pour atteindre la
performance. Donc pour être motivé, il perçoit un minimum
de son potentiel et qualités à réaliser la tâche.
Une personne est alors motivée si elle pense pouvoir
atteindre son objectif (expectation) ce qui lui permettra d'obtenir une
récompense (instrumentalité) et si la récompense
correspond aux valeurs de l'individu en fonction de l'effort fourni (valence)
(VROOM, 1964). Alors si l'une des trois composantes est faible ou nulle, il en
est de même pour la motivation globale.
Ce modèle peut paraître basique et
mécanique cependant cette logique permet de mettre en place des
techniques de motivation en prenant en compte les types de récompenses
qui correspondent à l'individu (reconnaissance, augmentation, plus de
responsabilités...). Il faut donc bien réfléchir aux
objectifs à fixer à un individu et à la façon dont
cet objectif est expliqué (il faut qu'il soit clair et quantifiable),
réaliser un feedback régulier sur le niveau de progression et sur
l'évolution de ses capacités à atteindre un objectif ou
réaliser une tâche. Il faut également faire attention aux
politiques d'évaluation et de reconnaissance qui permettent de clarifier
l'instrumentalité de la personne. Si les individus ne comprennent pas la
performance ou le niveau d'effort à fournir, ils risqueraient de se
démotiver, particulièrement si leur motivation intrinsèque
est faible.
La motivation intrinsèque, c'est la raison
derrière les agissements d'un individu, la relation directe entre
l'individu et la tâche qu'il accomplit. En d'autres termes, ce type de
motivation est présent lorsqu'on fait quelque chose simplement dans le
but de faire cette chose, par plaisir et non pas à cause d'un facteur
externe ou d'une raison
ultérieure de ce faire. Tandis que la motivation
extrinsèque est la raison pour laquelle une tâche est
réalisée grâce ou à cause de l'environnement
immédiat ou à un environnement extérieur à
l'exercice en cours. Si l'élément qui motive les actions n'a pas
de relation directe à la tâche ou au comportement, c'est de la
motivation extrinsèque. Par exemple, lorsqu'un un étudiant
travaille énormément sur des examens à venir c'est dans le
but d'avoir des bonnes notes et potentiellement son diplôme, ou lorsqu'un
individu travaille uniquement pour le salaire et non pas pour les tâches
qui lui sont données.
3. Les théories interactionnistes intégrant
l'environnement externe
Nous allons étudier une approche qui cherche davantage
à intégrer l'environnement de travail d'un individu afin
d'étudier le processus de motivation.
3.1 Le modèle relationnel de la motivation de
Joseph Nuttin
Le directeur du Centre de recherche sur la motivation de
l'Université de Louvain, Joseph Nuttin, a élaboré une
théorie du comportement sur la motivation. Cette théorie est
basée sur un système d'interaction entre l'individu et
l'environnement. Pour ce chercheur, le comportement de chaque être humain
est élaboré sur le besoin d'entrer en relation avec son milieu et
de produire un changement sur son environnement ou sur le cours des
événements. Il cherche donc à s'affirmer, à se
développer et agir sur le monde en modulant son besoin de
développement personnel. Le changement qu'un individu peut opérer
est à l'origine d'un plaisir de causalité. Donc si aucun
changement ne peut procurer de plaisir à l'individu une certaine
démotivation peut survenir.
Le bon fonctionnement de l'équilibre individuel qui
répond à un besoin d'auto-développement revient à
la capacité d'un individu à transformer ses besoins en buts. Pour
que ce processus de transformation soit efficace il faut qu'il soit vu par
l'individu comme une ligne ascendante de développement. Chaque personne
développe sa hiérarchie propre de buts pour une
concrétisation cognitive de ses besoins, c'est pourquoi il est
nécessaire de connaître cette hiérarchisation afin de
savoir comment réussir à utiliser les talents de l'individu de
façon proactive qui apporte une valeur ajoutée pour l'entreprise
et pour le développement de l'individu.
Pour qu'un individu effectue ce processus
d'auto-développement il faut passer par deux étapes : l'imitation
du modèle et l'autonomisation du sujet par rapport au modèle.
Donc l'être humain cherche à se développer par un
modèle de référence et ensuite dans ce modèle en y
changeant certains codes, il se sent obligé de l'améliorer.
Le problème est de devoir travailler pour le projet de
quelqu'un d'autre car il faut donc un contexte de motivation extrinsèque
qui peut donc générer un conflit motivationnel car le projet
à exécuter peut-être totalement différent du projet
personnel du travailleur. L'individu a besoin de s'approprier son travail car
ce dernier devient alors un prolongement de lui-même.
Ensuite, il y a un besoin important de quête de sens.
Nuttin nous explique que l'être humain éprouve le besoin de
comprendre le sens de son existence et cette compréhension passe par le
travail. Alors si la différence entre ce qu'il dit et ce qu'il fait est
importante, il aura besoin de se justifier, de se construire une conception
globale de la réalité, et d'évaluer la pertinence des buts
poursuivis.
Joseph Nuttin distingue deux types de motivation : la
«motivation égocentriste» avec une recherche de
compétition et d'affirmation personnelle et la «motivation
altruiste» qui a pour but de profiter à autrui. Il y existe trois
facteurs de développement de l'un de ces types de motivation (NUTTIN,
1996) :
· Le besoin de stimulation (avec à la clé une
reconnaissance sociale)
· Le besoin de structuration (permet d'inscrire un
projet dans le temps et dans une stratégie globale)
· Le besoin de progression (avec une perspective
d'évolution positive)
Pour cet auteur, la motivation est basée sur le
changement de l'environnement par l'individu, afin que ce dernier évolue
et influence de ce même environnement qui l'a formé.
3.2 L'impact du groupe sur l'individu
Du fait d'être intégré dans une
organisation, dans un groupe, les individus vont devoir se confronter à
la compétition. Nous savons donc que chaque individu a ses propres
besoins et désirs en entrant dans une entreprise et ses besoins doivent
correspondre avec l'organisme d'accueil. Cependant, en confrontant ses
désirs à
ceux des autres individus de la société ces
derniers peuvent être modifiés à cause de la pression
sociale. Par exemple, si le groupe est porté sur des besoins de
reconnaissance et que le nouveau venu n'est a priori pas porté sur ce
même besoin, alors ce dernier sera influencé par le groupe et ses
valeurs auront tendance à évoluer dans le sens du groupe. Ce qui
est appelé le désir triangulaire ou le désir
mimétique (GIRARD, 1961) Cela fonctionne pour les aspirations et les
évolutions dans l'entreprise. Si une personne clé et influente
vise une poste spécifique, ses collaborateurs qui la respectent et
l'envient vont eux aussi vouloir le même poste qu'elle. C'est pourquoi
certains postes sont très valorisés car très
convoités, et non pas parce que les missions proposées
intéressent les personnes concernées.
Ce fait permet aux managers de valoriser certains postes en
les attribuant à des hauts potentiels et par la suite avoir des
candidatures de qualité pour ce même poste. Il s'agit du
renforcement positif (théorie behavioriste qui explique que les
individus vont adopter certains comportements pour obtenir une
récompense car ils savent qu'ils seront récompensés
automatiquement).
Les managers peuvent également utiliser cette
théorie du désir triangulaire pour créer de la
compétition entre les collaborateurs. En effet le sentiment de
compétition peut amener un individu à se dépasser, comme
le démontrent les compétitions sportives au cours desquelles les
sportifs cherchent à dépasser les records.
Nous venons de voir l'impact de la comparaison inter
individuelle, nous allons donc étudier à présent l'impact
de l'appartenance à un groupe sur la motivation individuelle.
Grâce à l'effet de foule un individu qui est
moyennement motivé peut se retrouver énergisé par
l'enthousiasme du groupe et ainsi augmenter son niveau de motivation. Cette
augmentation de motivation peut être également due au plaisir de
pouvoir participer à un projet collectif. L'effet inverse est vrai aussi
: si un individu est très motivé mais se retrouve dans un
environnement où les collaborateurs ne le sont pas, le premier individu
va rapidement se démotiver car il aura l'impression d'être seul
à porter le projet.
Ces explications permettent d'expliquer la théorie
à deux facteurs de Schachter qui démontre le lien entre la
cohésion de groupe et l'adhésion des individus aux normes de
production. La théorie des deux facteurs démontre que lorsque la
cohésion de
groupe est grande et que les normes de production sont
respectées, les résultats sont excellents. Alors que lorsque la
cohésion de groupe est faible mais que les individus respectent les
normes, la productivité reste bonne. Mais si la cohésion est
faible et que les personnes ne respectent pas les normes, la
productivité est basse. Tandis que lorsque la cohésion est forte
pour refuser la norme de production, les managers se retrouvent en cas de crise
car le management d'équipe devient impossible. Donc il n'est pas
toujours dans l'intérêt des managers d'avoir des équipes
cohésives sauf si ces dernières respectent les normes
imposées en entreprise.
De plus, coopérer avec quelqu'un ne dépend pas
de la tâche à réaliser mais aussi de l'image de la personne
avec qui l'individu travaille ainsi que de l'image qu'il souhaite
refléter à son collaborateur. Si une tâche n'est pas
forcément motivante mais qu'en face l'individu avec qui on doit
collaborer semble compétent, on peut se motiver pour réaliser le
projet donné.
Cependant, je pense qu'il est également possible pour
certaines personnalités d'être motivées par le fait de
travailler avec quelqu'un qui peut être récalcitrant ou pas assez
compétent car l'individu va être motivé par le défi
à relever, c'est à dire motiver l'autre personne et en menant
à bien le projet.
Ce que nous pouvons en conclure est qu'il n'est pas possible
de prédire la motivation globale d'un groupe par la motivation
individuelle. En effet, le regard de l'autre est important et peut provoquer
des effets contradictoires. Il faut donc prendre en compte chaque
personnalité mais aussi l'interaction collective afin de pouvoir
gérer des équipes.
4. Que retenir de ces théories sur la motivation
?
Afin de retenir l'essentiel, nous allons
énumérer les facteurs importants de la motivation selon les
théories mentionnées précédemment.
Il semble important de retenir qu'il existe des facteurs
moteurs qui sont à l'origine même de la motivation humaine. Ces
facteurs moteurs sont composés des besoins de réalisation,
d'estime avec l'autonomie, la reconnaissance accordée aux individus.
Nous avons aussi les facteurs d'hygiène qui sont
illustrés par les besoins de sécurité et physiologique.
Cela concerne l'environnement de travail, les outils à disposition, le
salaire de l'employé. Cependant, il faut savoir que ces facteurs ne sont
pas source de motivation mais source d'insatisfaction et démotivation si
ces derniers ne sont pas assouvis.
Ensuite, il est crucial de comprendre la valeur des besoins
de chaque individu afin d'adapter la bonne récompense pour atteindre le
but voulu. Selon le modèle V.I.E, il faut prendre en compte la valeur de
la récompense, la perception de la personne sur la probabilité
d'atteindre le résultat et la perception des capacités par le
collaborateur ainsi que les efforts à fournir. Ces trois points doivent
être équilibrés entre eux afin d'avoir un salarié
qui se sente apte à accomplir la mission demandée tout en ayant
une récompense et un objectif adapté.
Il faut savoir qu'une personne évolue dans un
environnement dans lequel il souhaite acquérir les codes par son
désir mimétique et par la suite il cherche à se
développer et à améliorer son environnement.
Maintenant il est nécessaire de voir l'impact qu'a eu
la crise du Covid-19 sur la motivation des employés et si ces
théories et explications peuvent aider les managers à motiver
leurs équipes en temps de crise.
Partie 2 : Le management des équipes dans
l'application
1. Etude de la motivation actuelle dans
l'hôtellerie
Pour donner suite à la crise du covid 19, une
étude basée sur un sondage (Annexe A) destinée aux
personnes travaillant dans le secteur de l'hôtellerie, de la restauration
et du tourisme a été créée.
1.1 Objectifs
Le sondage a pour objectif de déterminer les facteurs
clés qui influent sur la motivation des personnes travaillant dans
l'hôtellerie. La première partie du questionnaire permet
d'identifier les différentes tranches d'âges des
répondants, ce qui me permet par la suite d'étudier les
différences selon les générations. Ensuite le sondage leur
demande le type de management utilisé dans les établissements
où ils travaillent afin de déterminer si le type de management
influe sur leurs motivations et également permet de comparer le niveau
de satisfaction des participants en fonction du type de management
utilisé. Par la suite le sondage se précise avec des questions
sur leurs satisfactions actuelles (en prenant en compte la crise du covid),
à propos de leurs motivations personnelles, relationnelles, liées
à la tâche et enfin leur motivation extrinsèque.
En dernière partie le sondage laisse la liberté
aux participants de pouvoir répondre sur leurs facteurs personnels de
motivation et s'ils ont des commentaires à apporter par rapport à
la situation actuelle.
1.2 Mode d'administration
Ce questionnaire a été réalisé
à l'aide de l'outil Google Form et ensuite a été
diffusé sur les réseaux professionnels car les répondants
visés devaient être issus du secteur de l'hôtellerie,
restauration et tourisme. J'ai donc utilisé mon réseau LinkedIn
et universitaire. Ensuite j'ai envoyé une demande à tous les
hôtels du groupe Accor de Lyon, des hôtels Accor de Paris, Toulouse
et Marseille. Mon objectif étant d'avoir un panel atteignant un minimum
de 100 réponses, j'ai également sollicité mon directeur M
TURCO Éric afin qu'il puisse diffuser mon sondage auprès des
membres
du club hôtelier lyonnais. Ce qui m'a permis
d'atteindre un nombre de 103 réponses. A noter que ce questionnaire a
été sujet à des tests avant diffusion auprès des
personnes partageant mon cursus, mes collaborateurs au sein du Mercure Lyon
Centre Charpennes et certaines personnes de mon entourage.
1.3 Présentation de
l'échantillon
J'ai voulu me concentrer sur une population qui travaille
dans le secteur de l'hôtellerie, restauration, tourisme vivant en France.
L'état d'esprit actuel travaillant dans le secteur visé peut
être complètement différent d'un secteur qui a
réussi à fonctionner tout au long de cette crise. Ce secteur a
été l'un des plus touchés et donc la motivation et la
reprise d'activité seront vues différemment d'un autre milieu.
Sur les 103 réponses obtenues 8 n'étaient pas concernées
car pas issues du domaine visé. La deuxième partie de
l'étude les interrogent sur leurs motivations actuelles. 76.8% des
répondants se considèrent comme motivés dans leur travail,
ce qui permet d'établir une comparaison avec les 23.2% restants qui
considèrent l'inverse.
1.4 Les résultats
1.4.1 Le style de management de
l'entreprise
Il a semblé intéressant de s'interroger sur les
techniques de management appliquées dans les entreprises pour savoir si
les méthodes utilisées ont une influence sur la motivation
générale d'un individu. Lors de la question j'ai proposé
quatre types de management et une réponse supplémentaire si les
personnes interrogées pensaient qu'un autre type de management
était utilisé. Nous avons :
· Le management directif : plus tourné vers le
résultat et les process que vers les personnes, il restreint les
initiatives des équipes.
· Le management persuasif : tourné vers le
résultat, le manager prend toutes les décisions mais demande
l'avis des employés et fédère ses équipes autour
d'un objectif commun.
· Le management participatif : orienté sur les
relations avec les collaborateurs, le cadre accompagne les salariés mais
ce sont eux qui organisent leur travail.
· Le management délégatif : Le cadre
accueille et favorise les initiatives. La prise de décision se fera
principalement par les salariés, le manager préférant
rester en retrait.
Figure 6 Résultat de la question "Comment
décririez-vous le style de management dans
votre établissement/entreprise"
Nous pouvons observer que le management le plus utilisé
selon les interrogés est un management de type participatif avec 41.1%
et suivi de près par un management
persuasif avec 32.6%. Nous verrons dans une seconde partie une
explication possible à cette tendance.
1.4.2 Les motivations intrinsèques
J'ai divisé les motivations en trois types : motivation
personnelle, motivation relationnelle et motivation liées à la
tâche. Le but pour les répondants est d'évaluer leurs
ressentis en fonction des affirmations, sur une échelle d'un à
cinq.
Tout d'abord la motivation personnelle, nous pouvons voir 90%
des interrogés ne
sentent pas en danger sur leur lieu de travail, qu'il s'agisse
des interactions avec les clients ou avec leurs collègues.
Figure 7 Résultats des questions de la
première partie du sondage
Pour 73% des personnes sondées le niveau de
tâches à réaliser est considéré comme
acceptable ou très bon. Concernant le ressenti du développement
personnel, nous observons qu'il y a 41% des interrogés qui ne
développent pas leurs softs et/ou hard skills. En revanche, nous pouvons
voir qu'une grande majorité (82%) trouve qu'il y a un respect de
l'éthique dans leurs établissements.
Figure 8 Résultats de la deuxième partie du
sondage
Ensuite, nous avons les ressentis des interactions sociales,
en moyenne 80% des sondés ont des relations de qualité avec leurs
collègues et clients, ils pensent avoir de l'influence dans leur
entreprise et se sentent reconnus dans leur poste. En revanche, seulement 31%
ressentent de la compétition entre collègues.
Pour les motivations liées à la tâche on
peut voir davantage de différences dans les réponses. Par
exemple, 49% des interrogés considèrent qu'ils n'ont pas vraiment
de feedback de leur travail. Au contraire, nous voyons qu'une majorité
des personnes répondantes (80% en moyenne) estiment qu'ils ont des
missions diverses et qu'ils les réalisent à leur manière.
Nous avons 77% qui trouvent que le cadre dans lequel ils évoluent est
structuré avec des directives précises 47% ne pensent pas avoir
une visibilité à court terme.
1.4.3 Les motivations extrinsèques
Comme expliqué précédemment, la
motivation extrinsèque est la raison pour laquelle une tâche est
réalisée grâce ou à cause de l'environnement
immédiat ou d'un environnement extérieur à l'exercice en
cours. Selon les résultats plus de 68% des interrogés trouvent
qu'ils n'ont pas une rémunération adaptée à leurs
responsabilités et qu'ils ne bénéficient pas d'un statut
prestigieux.
Tandis que 57% des répondants pensent avoir des
perspectives d'évolution sur leur lieu de travail. Les perspectives
d'évolution peuvent combler la rémunération non
adaptée et le fait de ne pas avoir un statut prestigieux car
l'évolution peut leur permettre d'atteindre leurs objectifs
économiques et les postes souhaités.
1.4.4 Pour vous quels sont les 3 points les plus
importants pour être motivé(e)
au travail ?
Une dernière question a été posée,
qui a été moins guidée afin que les répondants
puissent développer leurs points de vue sur leur motivation personnelle
actuelle. Les résultats ont été les suivants :
Figure 9 Résultat de la question "Pour vous quels
sont les 3 points les plus importants pour être motivé(e)
au
travail ?
Nous remarquons donc quatre catégories qui se
démarquent davantage des autres points. Les individus ont donc davantage
besoin de prioriser la reconnaissance (18%), la relation entre collègues
et l'ambiance au travail (14%). La rémunération à 11% bien
que cette dernière soit considérée comme source de
motivation extrinsèque/facteurs d'hygiène et donc normalement
source d'insatisfaction si non adaptée au poste et non une source de
motivation lorsque celle-ci est intéressante pour l'individu. Nous avons
également l'importance d'avoir des missions valorisantes, riches et
variées selon 10% des répondants.
Il est donc important pour un manager de se concentrer sur
ces quatre points afin de garder une équipe motivée.
2. Le management selon l'individu
Un management adapté à un groupe de personnes
ou à un individu uniquement est nécessaire car les façons
de penser et de fonctionner sont différentes d'une personne à une
autre.
2.1 Les modes de fonctionnement selon les
générations
Dans un management qui s'adapte au contexte de l'entreprise,
il est important d'étudier les différents groupes de
générations présents parmi les collaborateurs. La
génération est un concept en sciences sociales qui est
utilisé en démographie pour classifier une sous-population dont
les membres ont à peu près le même âge et ont
vécu la même époque historique. Ces groupes partagent un
certain nombre de pratiques et de représentation du fait qu'ils ont
vécu selon les mêmes mouvements sociaux, avancées
technologiques et faits historiques.
Dans les établissements de nos jours nous pouvons
avoir quatre générations différentes qui collaborent. Nous
avons la génération baby-boomers entre 1945 et 1960, qui s'est
développée sur un modèle managérial type taylorisme
(méthode de travail basé sur l'organisation scientifique du
travail afin gestes, rythmes et cadences pour atteindre le meilleur rendement
possible). Donc pour cette génération, le manager aura tendance
à utiliser une technique de management directif afin que la population
de cette génération se sentent encadrée et sache quelle
direction prendre. L'objectif de cette génération est d'avoir une
sécurité d'emploi avec une rémunération qui lui
permet d'avoir un accès aux produits de consommation. Ce groupe
représente la génération qui a
bénéficié de la croissance et du plein emploi. C'est elle
qui a inventé la société de consommation et croit en la
réussite sociale. Elle recherche la réussite professionnelle, est
loyale envers l'entreprise et la hiérarchie tout en prônant
l'autonomie individuelle. Ce groupe part progressivement à la retraite.
Pour les collaborateurs fonctionnant de cette manière, il est donc
préférable d'utiliser des consignes claires, qu'elles soient
transmises en face à face, par téléphone ou courriel.
Nous avons aussi la génération X, née
entre 1961 et 1980. Ces personnes, recherchent un équilibre entre la vie
privée et professionnelle. Le modèle le plus adapté qui en
a été déduit pour cette génération est le
management participatif. C'est un management orienté sur les relations
avec les collaborateurs, le cadre accompagne les salariés mais ce sont
les collaborateurs qui organisent leur travail. D'après le sondage
réalisé auprès de personnes travaillant dans
l'hôtellerie, ce style de management est le plus utilisé (41,1 %
des interrogés affirment travailler dans une entreprise avec du
management participatif). Nous pourrions en déduire qu'il s'agit de la
génération X qui est en ce moment en majorité dans les
postes de managers et
de cadres. Cette génération a été
marquée par la crise économique, l'effondrement des valeurs et le
choc technologique. Cette population a développé un certain
scepticisme vis-à-vis du futur et des organisations. Cette
génération fonctionne un peu de la même manière que
la génération baby-boomers, c'est-à-dire avec un bloc
hiérarchique mais avec une communication transversale plutôt que
descendante chez les baby-boomers.
Figure 10 Résultat de la question "Comment
décririez-vous le style de management dans
votre établissement/entreprise" ?
Ensuite nous avons la génération Y, en
majorité dans les entreprises actuellement. Ils sont nés entre
1981 et 1995. C'est la génération qui a maîtrisé en
premier les nouveaux outils technologiques et qui a créé les
codes de communication sur les réseaux sociaux. C'est pourquoi cette
génération a davantage de facilité à communiquer
avec les sms et les réseaux sociaux, même dans le cadre du
travail. Ils recherchent dans leur vie professionnelle de la liberté, de
la flexibilité et de l'individualisme. Ils sont confiants et optimistes,
ils souhaitent travailler moins et mieux. A la fois indépendants tout en
ayant besoin d'approbation, ils sont impatients de progresser dans
l'organisation. Leur comportement professionnel peut apparaître comme le
prolongement de celui de « l'enfant roi ». Cette
génération souhaite une organisation tournée vers un
fonctionnement holacratique. Il s'agit d'un management horizontal où
chaque partie du tout est autonome et décisionnaire. Il faut donc
appliquer pour cette génération un management collaboratif
où chaque individu est considéré de façon
égale et est capable de réaliser des projets avec d'autres
personnes de services différents afin de faire avancer ensemble
l'entreprise. Il faut donc un environnement de travail convivial, authentique,
et avec une
complémentarité des profils. Ils souhaitent
avoir des leaders qui rassemblent les humains. Ils montrent une
prédilection pour les actions collectives et pour le désir du
changement. Ils veulent donner un sens à leurs actions tout en agissant
et en progressant vite. (DEJOUX & WECHTLER, 2011)
La dernière génération qui est en train
d'arriver progressivement dans les établissements, c'est la
génération Z. Ce groupe de population est né après
1995. Cette génération a grandi avec les crises
économiques, le terrorisme, les crises écologiques, ce qui lui a
permis d'apprendre la tolérance des autres, inclure et respecter les
LGBT, une sensibilisation mondiale (ils sont la première
génération à ne pas avoir connu un monde sans internet et
réseaux sociaux), ils ont une capacité de réseautage, ils
savent être flexibles au niveau de l'emploi, et ils sont très
conscient de l'importance de l'argent. Ils sont multitâches et
très attachés émotionnellement aux réseaux sociaux.
Ils vont rechercher dans l'entreprise l'autonomie, la stabilité et le
collectivisme. (A., 2015)
Pour cette génération, il est nécessaire
de rechercher une entreprise organo intuitive ou organisation dîtes SWARM
(signifie littéralement essaim d'abeilles). Ce type d'organisation
permet de travailler avec efficience dans une perspective 4.0, elle est ouverte
et transparente. Une demande de relations horizontales (informationnelles,
cognitives, sociales) avec une liberté d'auto-organisation. Ces
relations se font dans un cadre «externe» d'organisation qui
définit la vision et la stratégie.
Cette génération recherche le collectif,
l'harmonie et l'autonomie. Pour guider la génération Z dans cette
organisation organo-intuitive, le manager doit être
éclairé, devenir un compositeur habile qui laisse s'exprimer la
créativité et l'innovation dans l'entreprise.
Figure 11 Tableau récapitulant les modèles
managériaux en fonction des générations
Donc nous pouvons en conclure que pour gérer et
motiver ses équipes il est important de prendre en compte les
générations dans lesquelles les collaborateurs se trouvent afin
de comprendre leur fonctionnement et comment interagir de la meilleure
façon avec eux.
2.2 L'application selon la culture
française
Après avoir étudié le contexte
entrepreneurial dans lequel l'entreprise se trouve et de quelle
génération il fait partie, nous allons expliquer en quoi la
culture française joue également sur les méthodes de
management et de motivation des équipes.
A l'aide de la théorie du management interculturel
expliquée par le professeur Hofstede nous allons déterminer les
composantes du management «à la française». Il existe
selon ce modèle 6 dimensions :
Figure 12 Schéma démontrant les
différentes dimensions culturelles selon G. Hofstede
Pour la distance au pouvoir, les membres d'une
société au sein de laquelle la distance hiérarchique est
élevée acceptent l'ordre hiérarchique établi et
leur place sans la remettre en question. L'individualisme versus le
collectivisme, c'est quand les intérêts du groupe passent avant
les intérêts personnels des membres de ce groupe. La tendance pour
une société à privilégier la
compétitivité est considérée comme masculine mais
les recherches d'harmonie et de consensus comme féminines. Puis
l'aversion au risque, c'est le degré de tolérance des membres
d'un groupe vis-à-vis de situations incertaines. Il s'agit de comprendre
si la société en question adopte une attitude
contrôlée, réfractaire à l'inconnu ou au contraire,
une attitude détendue vis-à-vis de ce qu'on ne peut
prévoir. Il y a également le plaisir vs modération ce sont
les sociétés capables de satisfaire les besoins et désirs
personnels des individus opposés aux sociétés
régies par des normes sociales strictes et prônant la
régulation des pulsions de ses membres, autrement dit la
modération. Et nous avons enfin le long vs court terme : les
sociétés qui possèdent une vision à long terme
encourageant les efforts présents en vue de se préparer de
manière adéquate pour le futur. Celles ayant une vision à
court terme, qui privilégient davantage les traditions et les normes en
l'état au détriment du changement pour le bien être du
futur.
Pour la France le rapport de force entre ces 6 dimensions est
estimé de la manière suivante :
Figure 13 Graphique avec les scores de la culture
française selon les dimensions culturelles
Avec un score de 68 pour la distance au pouvoir nous pouvons
en déduire que la population est éduquée de manière
à ce que chaque individu soit émotionnellement dépendant
de ses parents puis plus tard de ses professeurs et de ses supérieurs.
Le pouvoir est donc centralisé vers les entreprises, le gouvernement. De
nombreuses études démontrent que les entreprises
françaises possèdent un ou deux niveaux hiérarchiques de
plus que les entreprises anglaises ou allemandes.
Ce qui peut être contradictoire avec un score 71 en
individualisme car cela démontre que les individus sont
émotionnellement indépendants du groupe dans lequel ils ont
grandi, c'est-à-dire qu'ils ne comptent que sur eux ou leurs cercles
familiaux proches. Avec cette combinaison paradoxale, nous pouvons expliquer le
fonctionnement français avec les subordonnés qui accordent
normalement un respect formel et font preuve de déférence
à leur patron. Cependant, ils risquent de faire le contraire de ce
qu'ils ont promis de faire, car pensant qu'ils savent mieux mais n'est pas en
mesure de l'exprimer. Ce qui pourrait donc fonctionner pour motiver des
individus avec une culture française c'est de créer un projet
ensemble, d'expliquer les objectifs mais de laisser « carte blanche »
sur la méthode de réalisation. Lors du sondage
réalisé auprès d'individus de culture française
travaillant dans l'hôtellerie et qui se disent motivés au travail
nous pouvons remarquer que 81% réalisent leurs tâches quotidiennes
à leur manière.
Figure 14 Résultats de la deuxième partie du
sondage
Un autre reflet de la distance de puissance
élevée contrairement à l'obéissance formelle est le
rejet total de certains qui sont au pouvoir et qui pensent qu'il n'y a aucun
moyen de changer par l'évolution mais seulement par les grèves,
les révoltes et la révolution.
La nécessité de faire une distinction forte
entre le travail et la vie privée est encore plus importante en France
qu'aux États-Unis (bien que les États-Unis obtiennent des scores
plus élevés sur l'individualisme.) Cela reflète le fait
que les employés se sentent plus rapidement mis sous pression qu'aux
États-Unis en raison de leur dépendance émotionnelle
vis-à-vis de ce que dit et fait le patron. (unknown, n.d.) En France, il
y a une nécessité d'un leadership fort en temps de crise.
Malgré cela, une fois la crise résolue, le président ou le
manager devrait faire de la place pour un leadership beaucoup plus faible.
Avec 86 points à l'aversion du risque, il est clair
que les personnes de culture française n'aiment pas les surprises. Il
est nécessaire pour eux d'avoir des structures et de la planification.
Il y a un grand besoin de lois, de règles et de règlements pour
structurer la vie. Étant donné le score élevé sur
la distance au pouvoir, ce qui signifie que les détenteurs du pouvoir
ont des privilèges, ils ne se sentent pas nécessairement
obligés de suivre toutes ces règles car ils pensent que ces
règles existent pour contrôler les gens dans la rue. Dans le
même temps, les gens du commun essaient d'établir des relations
avec les détenteurs du pouvoir afin qu'ils puissent également
revendiquer l'exception à la règle. Nous pouvons voir avec le
sondage que 98% des interrogés qui se sentent motivés trouvent
qu'ils évoluent
dans un cadre structuré avec des directives
précises, tandis que 68% des personnes qui ne se sentent pas
motivées pensent qu'ils n'ont pas de cadre structuré. (HOFSTEDE,
2010)
Je n'expliquerai que trois dimensions de Hofstede pour la
culture française car ces trois points me semblent les plus importants
pour déterminer des techniques de management afin de motiver des
équipes.
Nous pouvons également mentionner la distinction faite
par E. T. Hall en 1984 entre temps monochronique et temps polychronique. Dans
un système monochronique (comme l'Europe du Nord, les Etats unis ou le
Japon) les individus préfèrent réaliser une seule
tâche à la fois. Donc avec une organisation du travail
séquentielle, ils ne vont se concentrer que sur le travail en cours. Ils
respectent donc les dates et délais selon le plan fixé. Tandis
que dans le système polychronique (pays latins, Moyen Orient, ici la
France) le fait d'accomplir plusieurs tâches en même temps est
davantage valorisé. Le temps est adapté selon les circonstances,
les activités se chevauchent ce qui démontre une habileté
et une capacité à maîtriser des choses complexes. C'est
pourquoi lorsque des managers doivent motiver des équipes «à
la française» ils peuvent utiliser le multitâches afin que
les individus se sentent valorisés et puissent avoir l'impression
d'être productifs en réalisant plusieurs tâches. Selon le
sondage réalisé auprès des travailleurs en
hôtellerie qui se sentent motivés 88% d'entre eux trouvent qu'ils
se consacrent à diverses missions.
Donc d'abord il est important d'investir les collaborateurs
dans le projet, expliquer les tenants et aboutissants et les résultats
recherchés. Cependant, il faut laisser les individus réaliser
leurs tâches à leur manière afin de leur montrer notre
reconnaissance, ce qui leur permet d'être valorisés. Enfin, il
peut être judicieux de proposer diverses missions à
réaliser sur une courte période afin que les individus se sentent
stimulés.
2.3 De nouvelles techniques de management
apparaissent au début du XXI siècle
2.3.1 Happy Management
Afin de combler le besoin de nouvelles méthodes de
management, de nouvelles théories ont été
expliquées. Il existe le «Happy management» : il s'agit de
relever les défis les plus improbables en embarquant chaque individu,
créer une excitation d'un groupe autour d'un objectif, avoir une vision
commune dont la réalisation permet d'apporter une fierté et une
valorisation personnelle. Pour mener à bien un tel projet, il faut
instaurer un climat de confiance mutuelle qui permet de surmonter les
aléas, les doutes et les incertitudes. L'enthousiasme est la clé
du happy management. Selon l'Académie française, l'enthousiasme
est une émotion extraordinaire de l'âme qu'on suppose être
l'effet d'une inspiration. Il signifie aussi l'exaltation de l'âme, des
facultés qui accompagnent quelquefois et surexcitent le travail de
l'esprit. Il se dit également de tout mouvement extraordinaire de
l'âme qui excite à des actes de courage et de
dévouement.» L'enthousiasme est un état qui pousse
l'individu à agir, donc le but d'un manager est de donner une envie aux
collaborateurs et cette envie se traduira en engagement individuel pour ensuite
obtenir un résultat collectif. Par la suite, cet enthousiasme peut
être source de cercle vertueux car un environnement enthousiasmant induit
davantage d'enthousiasme.
Nous pourrions donc naturellement confondre motivation et
enthousiasme cependant la motivation est une somme de facteurs (comme le
salaire, besoin de reconnaissance, réussite d'un examen...) qui incite
un individu au passage à l'acte. Tandis que l'enthousiasme commence par
l'excitation de la création d'un nouveau projet, il est contagieux.
C'est pourquoi il est nécessaire que le manager se sente enthousiaste
à propos d'un projet pour pouvoir ensuite transmettre cet enthousiasme.
Celui-ci crée l'engagement et la mobilisation des équipes autour
d'un projet pertinent et clairement exprimé. Le happy management
insuffle de l'énergie et aide à relever les défis qui
permettent à une entreprise d'évoluer.
Afin de mettre en place un Happy management il est
nécessaire de se baser sur 3 piliers (GILLET-GOINARD, MOLET, &
MONTEILLER, janvier 2016) :
· Le succès «à priori» : il
s'agit du manager qui fait confiance aux objectifs donnés par ses
managers, et à ses subordonnés pour la bonne réalisation
de
ce projet. Les résultats peuvent paraître
inatteignables mais le fait que le manager y croit et donc diffuse cette envie
permet aux collaborateurs de se sentir confiants et de s'y donner avec
enthousiasme et non dans la résignation.
· Le partage : le happy management n'est pas seulement
basé sur une communication positive mais une mise en mouvement
collective de l'équipe par l'établissement d'une feuille de route
écrite pour tous. Chacun est investi dans le projet, échange avec
les autres individus impliqués dans le projet, c'est un partage des
procédés afin que tous avancent dans le même sens.
· L'ambition : composante essentielle de ce type de
management car l'exaltation résulte du fait qu'il faut réussir
à atteindre l'impossible. Le moteur principal est de relever un
défi. C'est le dépassement de soi que le manager enthousiaste
visera qui crée le contexte d'euphorie et permet de transformer
l'impossible en possible.
Toutefois ce type de management pourrait laisser place
à un management laxiste car chacun individu exalté par le projet
peut partir « dans tous les sens », et le manager ne souhaitant pas
brider cet enthousiasme risque de ne pas cadrer assez les collaborateurs. Par
la suite donc perte de temps, et du sens de l'objectif qui entraîne une
perte de motivation des individus. C'est pourquoi dans ce type de management,
il est nécessaire de viser la réalisation complète des
plans d'actions et ne pas laisser place à de l'approximation. Le bien
être dans ce type de management n'est pas à rechercher pour
lui-même mais pour que les collaborateurs atteignent le résultat
visé. S'intéresser aux individus et identifier les points de
blocage permet de réduire le stress, le turn over, et de supprimer les
freins de chacun à la productivité.
2.3.2 Le Nudge management
Le nudge management est un outil qui optimise le cadre de
travail et l'engagement des employés dans une logique
gagnant-gagnant.
Le rôle du manager est central, il doit adopter une
philosophie managériale au quotidien, qui prend en compte le
fonctionnement de l'entreprise et la personnalité des collaborateurs.
Par exemple, si certains membres de l'équipe ont tendance à
être force de proposition, alors que d'autres peuvent être
davantage sur la réserve il
est important de le savoir pour pouvoir en faire ressortir le
meilleur, les inciter à agir dans la bonne direction et mener à
bien les projets. Cette influence ne peut s'exercer qu'après une
compréhension de l'environnement professionnel, des résultats
à atteindre, des risques et des enjeux, et principalement des
comportements.
Si nous devions appliquer ce type de management au Mercure
Lyon Centre Charpennes cela signifie qu'il faudrait à travers des
entretiens ou des pauses informelles apprendre à connaître les
individus afin de savoir quels sont leurs intérêts et comprendre
quels sont leurs points forts et faibles. Par exemple, nous avons une
réceptionniste qui ne souhaite pas avoir de responsabilité mais
après plusieurs conversations avec elle j'ai pu comprendre que ce qui la
passionne c'est la valeur ajoutée humaine que l'on peut apporter
à un client. Un projet qui pourrait motiver cette collaboratrice serait
de travailler sur tout ce qui est Heartist. Le projet Heartist chez Accor, ce
sont tous les gestes et attentions, que l'on peut apporter aux clients en
dehors de tous les protocoles, rendre l'expérience du client plus
humaine et individualisée. Pour cette collaboratrice, avoir des
formations sur ce projet, puis mettre en place des actions pourrait lui
permettre d'être motivée tout au long de son quotidien.
Un des points importants du Nudge management part du
recrutement. (SINGLER, 2018) L'un des objectifs du manager est de pouvoir
recruter des talents adaptés à l'entreprise. La deuxième
mission du manager est de faire coopérer les talents. Pour le
recrutement, selon des recherches de la Harvard Business School par Iris Bohnet
et de l'école médicale de l'université du Texas, il
faudrait remplacer l'entretien libre par un process structuré qui limite
les impacts des biais de recrutement. Ce process devrait contenir les pratiques
suivantes :
· Une définition précise du profil avec de
très hautes attentes et ne pas laisser l'entreprise
déprécier ces attentes si le candidat tarde à être
identifié.
· La réalisation d'un test de capacité
cognitive qui permet d'évaluer l'intelligence émotionnelle et
situationnelle du candidat.
· Des entretiens individuels structurés qui
couvrent l'ensemble des dimensions à évaluer.
· Un test de mise en situation professionnelle (le
meilleur prédicteur individuel de la future performance au travail)
· Une notation à chaud qui évite
d'être soumis aux biais de mémorisation.
· Une évaluation du candidat par plusieurs
personnes incluant son futur manager, et ses futurs collègues.
· Une comparaison des candidats finalistes de
façon horizontale (thème par thème pour tous les candidats
plutôt que tous les thèmes d'un candidat avant de passer au
suivant).
· Évaluation régulière de
l'efficience du processus du recrutement et la perception par les candidats
(sélectionnés et non sélectionnés).
Ensuite, le Nudge management implique d'autres techniques
telles que l'optimisation des réunions avec une réduction du
temps des réunions par exemple réduire le temps des
réunions en les passant de 1h à 30 minutes. Ce qui permettrait
plus de concision et d'efficacité.
La communication est un point important, une entreprise qui
dispose d'un bon système de communication facilite le partage de
connaissances. Donc l'entreprise collecte des informations pertinentes ainsi
que des idées innovantes et créatrices. L'entreprise a une avance
remarquable sur ses concurrents, et les employés sont plus heureux dans
leur environnement de travail. L'innovation au sein d'une entreprise est
basée sur un mélange d'idées, une interaction entre
différents domaines de recherche et une attitude ouverte et
diversifiée des collaborateurs. (SINGLER, 2018)
Le nudge management permet d'assurer un cadre pour que les
individus puissent interagir facilement. Par exemple, l'établissement
des Amanins possède des salles communes dans lesquelles les
employés se retrouvent afin de pouvoir partager sur leurs
activités quotidiennes dans une atmosphère détendue.
Le Nudge management est donc basé sur une connaissance
de l'entreprise et de ses objectifs, d'une connaissance de ses employés
avec leurs points forts et faibles. Cette méthodologie est basée
sur l'influence, qui a pour but d'éviter de générer de la
frustration ou de la démotivation. L'une des limites se situe dans la
pratique de cette influence, en effet la manipulation des collaborateurs est un
travers vers lequel le manager peut facilement basculer. Pour ne pas franchir
cette limite, le manager doit savoir user de son leadership tout en mesurant
ses interventions.
3. Entretien avec un manager qui voit ses codes et
techniques
bousculées
Afin d'étudier la réalité des faits dans
les établissements hôteliers de Lyon de catégorie business
il me paraissait intéressant de réaliser un entretien avec un
directeur. J'ai choisi M. DESBOUDARD directeur de L'ibis Lyon Part-Dieu. Il
s'agit d'un établissement de type business situé à
côté de la gare Part Dieu à Lyon, avec 144 chambres,
faisant partie du groupe Accor. Un établissement ressemblant à
celui où j'ai pu réaliser mon alternance : le Mercure Lyon Centre
Charpennes. Il s'agit du même mode de fonctionnement, d'une
clientèle identique (business).
L'entretien a duré une quinzaine de minutes, au cours
desquelles nous avons abordé ses techniques de management afin de
motiver ses équipes, les changements de comportements qu'il a pu
observer pendant la crise du Covid-19, et ce qu'il compte mettre en place pour
la rentrée de septembre (moment d'une reprise économique
prévue).
3.1 Avant covid : ses techniques
Pour Monsieur Desboudard, c'est la motivation qui donne
l'envie de travailler tous les jours, et qui permet d'avoir une équipe
performante et d'obtenir des résultats de qualité. C'est
l'élément basique pour gérer une équipe.
Pour lui, la motivation se reconnaît lorsqu'un
collaborateur est impliqué, qu'il participe à l'animation de
l'hôtel, et à son intégration dans l'équipe.
Avant la crise du covid, ce manager utilisait des techniques
de management basées sur la communication. Il souhaitait connaître
les raisons d'un employé qui se sent démotivé au travail,
il s'intéressait à lui afin de déterminer les causes de sa
démotivation. Il pouvait s'agir du fait que l'employé ne se
sentait pas à sa place, ou qu'il ne savait pas faire les tâches
demandées ou encore qu'il souhaitait avoir davantage de
responsabilités pour se sentir valorisé et s'épanouir
personnellement. Après avoir discuté avec un employé
démotivé afin de comprendre ce qui ne fonctionnait pas, il
fallait donc mettre en place la solution adaptée comme une formation,
une augmentation des compétences, essayer d'améliorer les
relations entre collègues si conflit, aménager l'emploi du temps,
et certaines fois il suffisait juste d'écouter un employé qui
était dans une situation de mal être.
Selon M Desboudard, l'important est d'identifier les
compétences, valoriser les capacités, et faire réaliser
des entretiens annuels par les chefs de service. Les chefs de service
côtoient et forment plus régulièrement les collaborateurs,
ils sont donc plus aptes à engager la conversation avec les
collaborateurs afin d'évaluer leurs compétences et leur
satisfaction au travail. Par la suite, les chefs de service font un retour au
directeur afin que celui-ci détermine s'il y a besoin d'agir ou non.
3.2 Pendant la crise :
Pendant le premier confinement, l'hôtel Ibis Part Dieu
a été fermé et les employés ont été
mis en chômage partiel. Le restaurant n'a pu rouvrir qu'à partir
de juin 2021. La reprise, suite au premier confinement, s'est faite doucement :
90% des employés ne sont revenus qu'à temps partiel. Il
est donc difficile d'évaluer le niveau de motivation des collaborateurs
durant cette période. On a observé également pendant et
à la fin des périodes de confinement du printemps et de
l'été 2021, baisse des candidatures spontanées. Nous
pouvons théoriser sur le fait qu'avec cette crise le secteur de
l'hôtellerie/restauration est ressenti comme un milieu peu fiable et
sujet à l'aléa comme les crises économiques, sanitaires.
Ce secteur fait moins rêver, de plus les personnes qui ont
été en chômage partiel durant toute la période ont
pu prendre le temps réfléchir à leurs projets de vie et se
ré orienter vers des projets plus adaptés à leur
personnalité. Certains ont pu découvrir qu'ils ne souhaitent plus
travailler avec des horaires compliqués comme en
hôtellerie/restauration.
3.3 Ce qu'il compte mettre en place à la
reprise
Nous espérons une reprise d'activité pour la
rentrée scolaire de 2021, car les prévisions nous indiquent que
90% de la population française sera vacciné ce qui permettra un
retour à la normale.
En juin 2021, l'hôtel Ibis Part Dieu a
réalisé des pics d'activité qui ont eu pour effet de faire
apparaître une désorganisation au sein des équipes (car
moins de personnel et plus habitué à autant de clients). Les
employés commencent à se poser des questions et se
démotivent face à cette activité qui reprend sans qu'ils
aient pour autant les outils adaptés. C'est pourquoi le manager a
décidé d'instaurer un management de proximité
immédiate.
C'est-à-dire être davantage sur le terrain,
s'entretenir régulièrement avec les collaborateurs. Il souhaite
également mettre à jour tous les process pour ré
accueillir tous les collaborateurs et former à nouveau si besoin, il
souhaite mettre en place des projets afin d'engager davantage les
employés dans leur travail.
Il souhaite également intégrer une nouvelle
méthode de management basée sur l'émotionnel,
l'intelligence émotionnelle.
En 1995 le chercheur Goleman popularise les émotions
avec son livre l'intelligence émotionnelle. Elle se définit comme
la capacité à repérer ses propres émotions et
celles des autres, ce qui permet à l'individu d'utiliser ces
informations comme un guide de nos pensées et de nos actions.
Derrière cette notion d'intelligence émotionnelle, l'idée
est qu'un collaborateur saura utiliser les émotions comme des
données pour évaluer et gérer une situation avec des
clients ou ses collègues. (ALEXANDRE BAILLY, et al., 2019)
Le modèle d'intelligence émotionnelle de Mayer
et Salovey s'appuie sur les quatre facteurs suivants :
· Perception des émotions
· Utilisation des émotions
· Compréhension des émotions (comprendre
la complexité des dynamiques émotionnelles et comment les
émotions peuvent se transformer)
· Gestion des émotions afin d'atteindre les
objectifs fixés
Un travail dit émotionnel se définit comme la
gestion des émotions dans le but de se conformer aux attentes de
l'organisation, c'est-à -dire que la prestation fournie aux clients
implique des émotions en échange d'un salaire. Par exemple, un
service dans un restaurant fait avec un sourire et amabilité peut
permettre au collaborateur de toucher un pourboire en plus de la satisfaction
du client. Donc pour faire un travail émotionnel, il faut être en
contact direct avec les clients, que l'entreprise explique quelles
émotions doivent et peuvent être exprimées et la
façon dont elles doivent l'être, enfin il faut que l'organisation
contrôle directement ou indirectement les expressions
émotionnelles de ses employés. Dans ce type de travail
émotionnel, les émotions peuvent être utilisées
comme instruments stratégiques pour l'entreprise. En effet, si les
managers utilisent le contrôle de la culture de l'entreprise pour rendre
les employés heureux alors ces derniers qui sont en contact avec les
clients
communiquent eux même leur joie de vivre et rendent
l'expérience clients encore plus satisfaisantes.
L'émotion a un effet sur la prise de décision et
la créativité. En effet, des études ont pu
démontrer que l'affect positif permet une utilisation rigoureuse,
efficace et flexible de nouvelles informations. Même si l'affect
négatif (humeur triste) permet un traitement de l'information plus
concentré, l'humeur positive, elle, donne les capacités à
un individu de reconnaître s'il y a une nécessité de se
concentrer sur une tâche donnée. De plus, les recherches
démontrent que les personnes avec des émotions positives donnent
des réponses plus rapides et plus appropriées pour une situation
donnée.
Partie 3 : La place de la polyvalence
Afin d'aider le manager à s'adapter au monde
bousculé par l'arrivée d'une pandémie, nous allons essayer
de fournir des données clés afin que ce dernier puisse piloter
ses équipes. En effet, nous allons expliquer en quoi la polyvalence ou
la polycompétence est nécessaire pendant cette crise sanitaire et
économique et comment la présenter aux collaborateurs
déjà en place. Par les explications données aux
employés le bien être est amélioré, car chacun
trouve un sens à son travail et comme nous l'avons
démontré dans les parties précédentes les
collaborateurs sont davantage productifs ce qui est bénéfique
à toutes les parties prenantes.
Nous allons donc étudier les changements que la crise
du Covid-19 a engendré pour ensuite étudier comment
intégrer cette idée de polycompétence auprès des
collaborateurs en poste puis des nouveaux entrants dans l'entreprise.
1. Le contexte du covid : ce que ça a
changé
En novembre 2019 eut lieu l'apparition d'une maladie qui
changea le fonctionnement du monde, le covid-19. L'Organisation mondiale de la
santé (OMS) alerte le pays où apparut le virus pour la
première fois, la Chine. L'OMS déclare le 30 janvier 2020
l'état d'urgence de santé publique de portée
internationale.
Le 11 mars 2020, l'épidémie de Covid-19 est
déclarée en tant que pandémie. Ce qui engendre la mise en
place de mesures de protection essentielles pour éviter la saturation
des soins intensifs et renforcer l'hygiène préventive. Afin de
freiner le virus, de nombreux pays décident de mettre en place des
confinements avec fermetures des frontières, des établissements
publics comme les lieux de formation et commerces considérés
comme non essentiels.
Ces décisions ont des conséquences sur tous les
domaines de la vie humaine (économiques, sociales, politiques,
environnementales, culturelles, ...).
En effet avec un double choc d'offres (baisse de la
production) et de demandes (baisse de la consommation particulièrement
pour les services) les entreprises se retrouvent à l'arrêt total
ou partiel. Par exemple sur la région Rhône Alpes sur les 220
hôtels existants seuls 20 étaient ouverts dont le Mercure Lyon
Centre Charpennes. Ces hôtels ouverts ont permis notamment d'accueillir
le personnel hospitalier qui
avaient besoin d'un lieu où loger afin d'éviter
les potentielles contaminations de leurs foyers.
Au niveau des marchés financiers, des chutes peuvent
être observées le 24 février pour mener à un krach
boursier le 12 mars à la bourse de Paris.
Concernant la culture, tout a été mis à
l'arrêt avec l'annulation et les reports des évènements
(sportifs, musicaux, salons, élections...). Cependant, durant cette
pause dans le temps il y a eu des effets bénéfiques sur
l'environnement (réapparition de la faune en ville, baisse des
émissions de CO2...) mais aussi sur les façons de penser.
Effectivement, cette crise a permis à de nombreux acteurs politiques,
économiques, intellectuels de penser au monde de demain.
Si nous nous concentrons sur le fonctionnement des
établissements hôteliers pendant la crise du covid, nous avons pu
observer dans tous les établissements en France que les employés
ont dû devenir plus flexibles sur leurs tâches. Ils sont devenus
polycompétents.
La polycompétence est la capacité d'un
opérateur à prendre en charge des tâches qui ne sont pas
normalement dévolues à son métier technique (CAPRARO &
BAGLIN, 2002). En effet, dans les hôtels avec des effectifs de moins de
35 personnes, les employés ont appris de nouvelles compétences et
se sont vu attribuer de nouvelles tâches quotidiennes. Ce changement est
principalement dû au fait que certains employés sont au
chômage partiel, ou que l'entreprise a dû mettre en place des
licenciements économiques.
Par exemple, au Mercure Lyon Centre Charpennes les
réceptionnistes ont dû prendre en charge le room service et le
service des petits déjeuners, ainsi que le planning du personnel
d'étages. Tandis que le service commercial s'est occupé du
nettoyage des communs, des remplacements en réception, de la
réalisation de certaines tâches en cuisine...
D'après des entretiens informels réalisés
dans différents hôtels de Lyon comme le Mercure Lyon Centre
Charpennes, Holidays Inn Vaise, Novotel Confluence, Ibis Part Dieu
auprès des employés :
C'est pourquoi nous allons voir dans une seconde partie
comment manager ces collaborateurs fatigués par cette polyvalence.
- Ils ont été compréhensifs au
début de la crise sanitaire en mars 2020 jusqu'en novembre 2020 (en
moyenne) et ils se sont pliés aux nouvelles règles et ont
accepté les nouvelles tâches, le nombre de clients étant
peu conséquent cela leur permettait de s'occuper.
- Ils ont compris l'importance de la polycompétence car
il y avait moins de personnel et clients
- Cependant à partir de novembre 2020/début 2021
une grande lassitude et stress se sont installés auprès de chaque
collaborateur les clients devenant de plus en plus exigeants et non
compréhensifs vis à vis des règles sanitaires
- Une reprise économique s'est réalisée
depuis mi-mai, donc augmentation du nombre de clients et une surcharge de
travail s'est fait ressentir pour les employés.
Après avoir discuté avec des managers
d'établissement hôtelier, comme M Desbou-dard directeur du Ibis
Part Dieu ou M Garnier directeur du Première Classe Annecy, nous pouvons
comprendre également le point de vue des managers qui ont mis en place
cette polyvalence. En effet, ils se sont vu contraindre de l'appliquer pour des
raisons économiques.
Selon le baromètre HotStats, le coût du travail
par chambre disponible a chuté de 50 % entre 2019 et 2020 des deux
côtés de l'Atlantique. En Europe, cela représente un gain
quotidien de 26 euros par chambre. Les revenue managers, chargés de
l'optimisation de la rentabilité d'un établissement, estiment que
de nombreuses tâches ont vocation à être
automatisées. (Clément, Juin 2021)
Pour des raisons économiques, il est donc
nécessaire de garder la polyvalence même si la crise sanitaire va
diminuer dans le temps. Cependant, il est important de faire comprendre aux
salariés qui sont présents depuis le début de la crise
l'importance de cette polycompétence et pourquoi leurs postes
nécessitent maintenant cette diversité de tâches.
2. Faire comprendre aux collaborateurs la
nécessité de la
polycompétence
Afin d'intégrer la polycompétence dans la vie de
tous les jours des collaborateurs il est important de valoriser cette
polyvalence.
En effet il est démontré que la polyvalence
favorise le bien-être des individus puisque celle-ci valorise leurs
compétences, empêche la monotonie des tâches quotidiennes et
donne dans ce contexte sanitaire, du sens à l'action. Être
polyvalent, c'est aussi avoir une vision globale de l'établissement et
des différents services, c'est un atout pour être solidaire.
Chacun sachant maitriser les différentes tâches ils peuvent
s'aider les uns les autres pendant des moments où l'activité
augmente soudainement.
Les salariés se lancent de nouveaux objectifs, ils
enrichissent leur savoir et trouvent une nouvelle source de motivation.
(unknown, 2020)
Ensuite, il est important de mettre en place des formations
afin que les collaborateurs se sentent accompagnés et pas seulement
comme une ressource utilisée en dernier recours. Il peut s'agir de
mettre en place des formations groupées avec 2/3 personnes du même
service ou des formations faites par une personne qui maitrise les tâches
qui seront demandées à un autre collègue.
Pour éviter la démotivation au sein d'un
établissement suite à cette polyvalence demandée aux
collaborateurs, on peut mettre en place un rendez-vous afin de ré
évaluer la fiche de poste de ces derniers. Lors de ce rendez-vous, le
manager pourra réexpliquer la situation économique dans laquelle
l'hôtel se trouve et faire comprendre la nécessité de cette
solidarité et polycompétence. Il est important de discuter avec
les collaborateurs les moins motivés car stressés par la
surcharge de travail, pour comprendre comment diminuer ce stress. :
souhaitent-ils des formations ou seulement être écoutés
pour dire leurs frustrations ? On peut aussi réaménager leur
poste de travail. Pour formaliser officiellement, il est possible de remanier
leur fiche de poste avec le collaborateur afin que toutes les parties soient
d'accord sur les tâches attribuées. Il est possible
également de faciliter les tâches quotidiennes avec une
simplification de la carte de restauration, ou une réduction de la mise
à disposition de goodies aux clients (gain de temps lors des remises
à propres de chambres ou salles séminaires).
3. Le rôle des hôteliers en
évolution
Le secteur de l'hôtellerie a évolué
rapidement pendant la crise du covid. Comme nous l'avons vu, la
polycompétence est maintenant une nécessité dans le
secteur. Un des effets inattendus de la crise sanitaire est que le milieu va
devoir revaloriser ses métiers car d'après une étude du
cabinet Akto pour le patronat du secteur, les salariés aux tâches
ingrates, mal rémunérés ne reviendront pas
forcément. Selon Sébastien Bazin "Cette crise est le moment
de réfléchir à ce qu'on a bien fait, à ce qu'on n'a
pas bien fait : il y a un certain nombre de travaux dans les hôtels et
les restaurants qui sont pénibles. Il faut mieux reconnaître et
revaloriser les personnes par le salaire et des postes beaucoup plus
polyvalents. Je risque de perdre un quart des gens qui travaillent dans mes
hôtels : peut-être ne reviendront-ils pas travailler, car ces
personnes ont appris à passer du temps précieux avec leur
famille. ».
De plus huit professionnels sur dix de l'hôtellerie
prévoient une activité au ralenti pour au moins deux
années supplémentaires, et un sur trois s'inquiète du
retour de ses salariés.
Donc cette crise a accentué les difficultés de
recrutement déjà constatées auparavant qui sont
liées aux conditions de travail. Ces conditions sont ressenties comme
difficiles à cause des horaires décalés et du travail le
week-end et soir.
Nous pouvons également évoquer la théorie
des ressources pour compléter cette évolution des postes dans le
secteur hôtelier. Selon Barney et Wernerfelt, (Barney, 1991) la
rentabilité et la force des entreprises sont issues des ressources
intrinsèques et pas uniquement du secteur. Dans ces ressources nous
pouvons y trouver le capital physique (installations, équipements...),
le capital humain (les collaborateurs) et le capital organisationnel
(système de gestion, management appliqué...). Ce modèle
part du postulat que les companies d'un même secteur peuvent avoir des
ressources stratégiques hétérogènes. Donc d'un
hôtel à l'autre les ressources varient. Ensuite ce modèle
explique que les ressources internes à chaque entreprise ne sont pas
mobiles entre établissement. Alors
l'hétérogénéité des ressources entre
entreprises peut être durable.
A travers cette théorie des ressources nous pouvons
comprendre qu'il est nécessaire d'ajuster nos techniques de management
en fonction des ressources de type capital humain accessible dans l'entreprise.
Puisque le secteur de l'hôtellerie a des
difficultés de recrutement il faut savoir, en tant que
manager, s'adapter et jouer des forces déjà en place.
Les manageurs peuvent se concentrer sur la GSRH (gestion
stratégique des ressources humaines) en accordant plus de valeur aux
équipes. Dans le milieu de l'hôtellerie, secteur du service, il
est nécessaire de se créer un avantage concurrentiel basé
sur les ressources humaines. La théorie des ressources vise à
développer l'efficacité collective des employés avec des
agents hautement qualifiés et hautement impliqués.
Il est donc important pour attirer et recruter du personnel de
qualité de revaloriser le poste par une rémunération un
peu plus importante mais qui doit être avantageuse pour l'entreprise. De
plus, il est important de décrire sur la fiche de poste toutes les
tâches auxquelles le collaborateur pourra faire face lors de ses
journées de travail.
Ensuite lors du recrutement, il serait nécessaire de
faire un suivi et une formation avec la personne jusqu'à ce que cette
dernière se sente capable de gérer ses missions de façon
autonome.
Le patron en France du groupe hôtelier américain
Hyatt, Michel Morauw pense « qu'il va être difficile de trouver
des équipes pour les hôtels : c'est un métier qui est
à la fois passionnant et très exigeant. Pour cela, il faut
changer notre manière de recruter. L'industrie va aussi devoir recruter
des gens de tous âges, sans expérience mais qui sont
alignés avec notre raison d'être : aimer les gens, être
à l'écoute, avoir l'esprit d'accueil. Il faudra offrir des
carrières très dynamiques plus question de rester confiné
toute sa carrière à la plonge ou au service d'étages. La
jeune génération veut que ça bouge vite : on doit
s'adapter à ça aussi » (Clément, Juin 2021)
En conclusion, afin de lutter contre le manque de personnel pour
des raisons économiques ou manque d'attractivité du secteur il
est nécessaire d'appliquer plusieurs techniques. Tout d'abord, la
communication est un élément clé pour que tout le monde
puisse comprendre les enjeux. Ensuite, nous avons le développement de la
polycompétence au sein de tous les postes, ce qui favorise
l'élargissement des compétences de chacun et permet de diminuer
les frais de personnel. De plus, le manager a un rôle clé lors des
recrutements afin de déceler les compétences et points forts de
chacun afin d'optimiser les ressources. Ainsi, l'entreprise améliore son
efficacité et ses services fournis aux clients.
CONCLUSION
Comment un manager peut-il motiver ses équipes en
période de crise ? Le cas des hôtels français de taille
moyenne
A travers ce mémoire, nous avons pu comprendre que la
notion de motivation reste fluctuante et subjective selon les points de vue,
les théories, et les époques. Cependant à travers le
sondage et suite à l'entretien réalisé, nous observons des
points qui deviennent récurrents. Nous avons pu déduire que
pendant cette crise les individus travaillant dans le secteur de
l'hôtellerie, et particulièrement dans les hôtels business
de Lyon, on besoin de contact humain et reconnaissance en priorité.
La motivation est présente lorsque les collaborateurs
trouvent un sens dans leur travail. Ce sens doit correspondre à leurs
valeurs et croyances. Ensuite l'ambiance et les relations au travail ont un
rôle important, cela permet à l'individu d'avoir des contacts de
qualités avec d'autres personnes. Ces contacts et ce sens au travail
servent à l'épanouissement de l'individu au travail et de
façon personnelle.
Un dernier point important de la motivation est la
reconnaissance au travail. La reconnaissance peut se démontrer sous
différentes formes : comme une augmentation des responsabilités,
une prime pour la réalisation d'un objectif ou une valorisation des
tâches de l'individu auprès des autres collaborateurs.
Nous avons pu étudier également que la
façon dont la reconnaissance est démontrée varie selon
l'individu. C'est pourquoi un manager doit faire appel à son
intelligence émotionnelle et ses capacités de communication pour
ainsi connaître ses différents collaborateurs et reconnaitre les
leviers d'actions qui peuvent fonctionner sur chacun.
De nos jours différentes techniques de management sont
apparues, et ces évolutions sont nécessaires car la
société évolue également. Par exemple, nous avons
parlé du Nudge management ou du Happy management. Ces méthodes de
management sont davantage utilisées dans les établissements
où se trouvent les générations X et Y car ces
dernières fonctionnent différemment des autres
générations.
Pendant cette crise sanitaire, les codes de management ont
été bousculés et les managers doivent s'adapter afin de
garder une équipe qui collabore. Nous avons pu remarquer que dans de
nombreux établissements hôteliers les employés qui sont
restés travailler ont eu davantage de tâches à
réaliser pour compenser le chômage partiel. Malgré le
nombre faible de clients la charge de travail a été
conséquemment augmentée pour ces collaborateurs. Par ce fait, un
grand nombre d'entre eux ont perdu confiance en leurs managers car cette
augmentation de cadence ne semblait pas avoir de fin. Le fait de ne pas avoir
de limite dans le temps lors de ces débordements de fonctions implique
que les collaborateurs perdent peu à peu en efficacité et
motivation. C'est pourquoi il nécessaire pour les managers d'expliquer
et de réexpliquer aux collaborateurs la nécessité de la
polycompétence. Ensuite afin d'illustrer cette nécessité
on peut utiliser des formations, des remaniements de fiches de postes et voir
même une revalorisation salariale et sociale des postes.
Pour aller plus loin, nous pourrions nous demander comment
revaloriser le métier du secteur de l'hôtellerie afin d'attirer
des profils adaptés aux fonctions demandées. Puis nous pourrions
nous questionner sur l'évolution du métier au sein de
l'hôtellerie, la polycompétence sera elle toujours aussi
présente quand la crise économique et sanitaire sera
passée ?
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 La pyramide des besoins d'Abraham Maslow 11
Figure 2 Illustration de "Instagram lie" 12
Figure 3 Illustration des grandes surface vidées 13
Figure 4 La théorie bifactorielle d'Herzberg 15
Figure 5 Relation entre l'incitation financière et la
performance 17
Figure 6 Résultat de la question "Comment
décririez-vous le style de management
dans votre établissement/entreprise" 26
Figure 7 Résultats des questions de la première
partie du sondage 27
Figure 8 Résultats de la deuxième partie du sondage
27
Figure 9 Résultat de la question "Pour vous quels sont les
3 points les plus
importants pour être motivé(e) au travail ?
29 Figure 10 Résultat de la question "Comment décririez-vous
le style de management
dans votre établissement/entreprise" ? 31 Figure 11
Tableau récapitulant les modèles managériaux en fonction
des
générations 33 Figure 12 Schéma
démontrant les différentes dimensions culturelles selon G.
Hofstede 34 Figure 13 Graphique avec les scores de la culture
française selon les dimensions
culturelles 35
Figure 14 Résultats de la deuxième partie du
sondage 36
SOMMAIRE DES ANNEXES
1. Annexe A : Le questionnaire
2. Annexe B : Les résultats
3. Annexe C : La retranscription de l'entretien individuel avec
M. Desboudard, directeur de l'hôtel Ibis Part Dieu
Annexe A : Le questionnaire
Êtes vous motivé(e) au travail ?
*Obligatoire
Quel est votre âge ? *
m -18 ans
m 19-30 ans 0 31-45 ans
m 46 - 60 ans
m + 60 ans
Votre motivation en ce moment
Vous sentez vous de façon general motive(e) dans votre
travail ? *
m Oui
m Non
Comment décririez vous le style de management dans votre
établissement/entreprise ? *
O
Management directif (plus tourné vers le résultat
et les process que les personnes, restreint les initiatives des
équipes) Management persuasif (tourné vers le résultat, le
manager prend toutes les décisions
m mais demande l'avis des employés et
fédère ses équipes autour d'un objectif commun)
Management participatif (orienté sur les relations avec
les collaborateurs, le cadre accompagne les salariés mais ce sont eux
qui organisent leur travail)
Management délégatif (Le cadre accueille et
favorise les initiatives. La prise de
· décision se fera principalement par les
salariés, le manager préférant rester en retrait)
m Aucune des propositions ci dessus
Gomment vous sentez vous à votre travail
?
Motivations personnelles, veuillez noter votre niveau de
satisfaction actuel au travail à propos de chaque affirmation *
1 - Non pas 2 - Non pas 4 - Oui 5 - Oui tout
3 - Neutre
du tout vraiment souvent le temps
Je me sens en sécurité (avec mes collègues,
avec les clients)
Le niveau de tâches que je dois réaliser est
idéal
Je me développement personnellement (soft et hard
skills)
Je ressens qu'il y a un respect de l'éthique
o o o o o
o o o o o
o o o o o
o o o o o
·
·
·
11.:: ,
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M~SIV~~M · '
/4
ileibrthr-- .,-ti.s,.
Noilkeeedoweeqei
4
Motivations relationnelles
Avez vous des relations de qualité avec vos
collègues et clients ?
1 2 3 4 5
Pas du tout 0 0 0 0 0 Oui tout le temps
Vous sentez vous reconnu(e) au travail ? *
1 2 3 4 5
Pas du tout 0 0 0 0 0 Oui tout le temps
Pensez vous que vous avez de l'influence sur vos
collègues et sur les décisions de l'entreprise ? *
Non pas du tout
|
1 2 3 4 5
0 0 0 0 0
|
Oui tout le temps
|
Non pas du tout
Est ce que vous vous sentez en compétition avec vos
collègues ? *
1 2 3 4 5
0 0 0 0 0 Oui tout le temps
Motivations liées â la tâche
Veuillez noter votre niveau de ressenti actuel à propos de
chaque énoncé *
1 - Non pas 2 - Non pas 4- Oui 5 - Oui tout le
3 - Neutre
du tout vraiment souvent temps
J'évolue dans
un cadre
structuré avec 0
des directives
précises
Je bénéficie
d'une visibilité à 0 court terme
Je bénéficie
régulièrement 0 de feedbacks
Je fais les
choses à ma 0 manière
Je me consacre
à diverses 0 missions
J'interviens sur
le volet 0 commercial
m 0 0 0
m 0 0 0
m 0 0 0
m 0 0 0
m 0 0 0
m 0 0 0
Motivations extrinsèques (recherche de plaisirs et
récompenses liée à des facteurs externes à votre
volonté) Veuillez noter votre ressenti à propos des affirmations
suivantes *
1 - Non pas 2 - Non pas 4 - Oui un 5 - Oui tout à
3 - Neutre
du tout vraiment peu fait
Je bénéficie d'une rémunération
attractive et qui correspond à vos responsabilités
J'ai des
perspectives d'évolution
Je bénéficie d'un statut
prestigieux
|
o o o o o
o o o o o
o o o o o
|
Pour vous quels sont les 3 points les plus importants pour
être motivé(e) au travail ? (vous pouvez reprendre les
affirmations vues précédemment ou utiliser vos idées) *
Votre réponse
Et enfin...
Avez vous autre chose à ajouter pour décrire votre
motivation actuelle ? Votre réponse
Annexe B : Les résultats
Comment décririez vous le style de management dans votre
établissement/entreprise ?
95 réponses
|
· Management directif (plus tourné vers le
résultat et les process que les personnes, restreint les initiatives
des...
· Management persuasif (tourné vers le
résultat, le manager prend toutes les...
Management participatif (orienté sur les relations avec
les collaborateurs, le ca...
· Management délégatif (Le cadre accueille et
favorise les initiatives. La...
· Aucune des propositions ci dessus
|
40
20
0
Motivations personnelles, veuillez noter votre niveau de
satisfaction actuel au travail à propos de chaque affirmation
1 - Non pas du tout 2 - Non pas vraiment 3 - Neutre 4 - Oui
souvent 5 - Oui tout le temps
liii
Je me sens en sécurité (avec mes
collègues, avec les clients)
|
Le niveau de tâches que je dois réaliser est
idéal
|
Je me développement personnellement (soft et
hard skills)
|
Je ressens qu'il ya un respect de l'éthique
|
Avez vous des relations de qualité avec vos
collègues et clients ?
95 réponses
|
L
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60
40
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|
44 (46,3 %)
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20
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38 (40 %)
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12 (12,6 %)
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|
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0
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0(0%) 1 (1,1 %)
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1 2
|
3
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4
|
5
|
D
Vous sentez vous reconnu(e) au travail ?
95 réponses
30
20
10
0
3 (3,2 %)
1
2
3
4
5
Pensez vous que vous avez de l'influence sur vos collègues
et sur les décisions de l'entreprise L 2
95 réponses
40
30
|
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|
|
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|
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|
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32 (33,7 %)
|
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20
10
|
|
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|
|
22 (23,2 %)
|
|
|
22 (23,2 %)
|
|
|
11 (11,6 %)
|
|
|
|
|
8 (8,4 %)
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|
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|
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0
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2
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3
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|
4
|
|
5
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Est ce que vous vous sentez en compétition avec vos
collègues ?
95 réponses
60
40
20
|
45 (47,4 %)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20 (21,1 %)
|
|
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|
|
|
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|
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16 (16,8 %)
|
|
|
|
0
|
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13 (13,7 %)
|
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1
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2
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3
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4 5
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20
10
0
Veuillez noter votre niveau de ressenti actuel à propos de
chaque énoncé
1- Non pas du tout 2 - Non pas vraiment 3 - Neutre 4 - Oui
souvent 5 -Oui tout le temps
40
20
0 Ji
|
|
|
dans un cadre structure avec des directives précises Je
bénéficie régulièrement de feedbacks
|
Je me consacre à diverses missions
|
30
Motivations extrinsèques (recherche de plaisirs et
récompenses liée à des facteurs externes à votre
volonté) Veuillez noter votre ressenti à propos des affirmations
suivantes
IM 1 - Nor pas du tout MM 2 - Non pas vraiment 3 - Neutre 4 - Oui
un peu 5 - Oui tout à fait
Je bénéficie d'une rémunération
attractive et qui correspond à vos responsabilités
Facteurs Nombre de fois cité
Participation à la décision 5
Relation/ambiance 38
Missions valorisantes, 26
diverses et intéressantes
Reconnaissance 49
Aimer son travail/sens au 23
travail
Conditions de travail 11
Encadrement 2
Esprit d'équipe/coopération 14
Feedback 5
Décisions et objectifs claires 8
Respect/Respect de l'éthique 16
et valeurs
Développment personnel 5
Autonomie 2
Statut/responsabilités 10
Bien être 3
Rémunération 29
Evolution 13
Communication 14
J'ai des perspectives d'évolution Je
bénéficie d'un statut prestigieux
Communicatinaticipaticn à la
5% décision
Evolution e a ion/ambiance
Rémunération
11%
Bien être
1%
Statutfresponsa Autonomigs
né so ent personnel
1111.111.
Vs
2%
Respect/Res
de...
Décisions et
objectifs claires
3%
Feedback
2% Esprit
Missions valorisantes, diverses et intéressantes
10%
d'équipe/coopér ti
~nradrement
on 1%
5%
travail
4%
5% 14%
Avez vous autre chose à ajouter pour décrire votre
motivation actuelle ? 24 réponses
Non
non
En chômage partiel bientôt licencié pour cause
économique mais je me suis basé sur mon expérience quand
je travaillais encore
La crise sanitaire rend la tâche plus compliqué
Je reste optimiste le plus possible, car c'est ce qui me permet
de rester motivé malgré la situation actuelle
non
Je travaille dans un secteur qui me passionne depuis toujours
donc je suis motivé au travail
Le chômage partiel n'aide pas à la motivation mais
plutôt à la démotivation
Avez vous autre chose à ajouter pour décrire votre
motivation actuelle ? 24 réponses
Je suis motivée car impliquée dans mon travail.
L'hôtellerie est un métier de passion. Le
professionnalisme est aussi une source de motivation.
Merci Agathe 0
Le travail est ma motivation en ce moment (dans une situation
incertaine et stressante) En cette période particulièrement
complexe, il est bien plus difficile de rester motivé. CONTEXTE
DIFFICILE
Complexe dans le contexte covid car les organisations sont
très différentes. Perte de motivation due à une
activité en berne surtout chez les réceptionnistes. Sentiment
d'inutilité
Debut de carrière, belle établissement, excellent
management
Je suis déterminée à trouver ma voie et
à réaliser des missions correspondant à 100% à mon
projet professionnel.
Avez vous autre chose à ajouter pour décrire votre
motivation actuelle ? 24 réponses
Difficile en cette période COVID
La situation sanitaire a influencé
énormément mes réponses Je penses qu'elle serai
différentes dans une situation normale
en ce moment, ce n'est pas vraiemnt le cas avec le covid ras
Bon courage pour le mémoire !
Ce qui est intéressant dans mon poste c'est : que j'ai des
missions variées / qu'on me laisse développer de nouveaux
projets, en me faisant confiance / que j'agis sur des projets de la conception
à la réalisation et même au bilan, donc cela fait sens pour
moi / que j'ai des collègues avec qui je m'entends très bien pour
la plupart, et que nous avons des valeurs communes
difficile sans perspective d'évolution
A - Si on part du principe avant covid, à
l'époque comment faisiez-vous pour motiver vos employés qui ne se
sentaient pas forcément motivés, qui étaient un peu en
Annexe C : Retranscription de l'entretien individuel avec
M. Desboudard, directeur de l'hôtel Ibis Part-Dieu
A - Tout d'abord j'aimerais en savoir un peu plus sur vous.
Depuis combien de temps travaillez-vous dans l'hôtellerie ?
D -Dans l'hôtellerie, écoutez, j'ai fait un bac
technologique avec BTS et ensuite je suis rentré directement dans le
monde de l'hôtellerie. Donc ça va faire 38 ans.
A - Vous êtes content en hôtellerie ?
D - Oui oui
A - Bon tant mieux c'est le principal. Ensuite, et depuis quand
êtes-vous le directeur
de l'hôtel Ibis Part Dieu ?
D - 18 ans
A - Ok. Donc mon mémoire va porter sur la motivation et
plus précisément l'impact que le covid a eu sur la motivation sur
les employés des hôtels business à Lyon et c'est pourquoi
j'ai besoin de vous demander pour qu'est-ce que la motivation ? Quelles sont
vos techniques ? Est-ce que les théories qui ont été
évoquées le siècle dernier s'appliquent chez vous etc. ?
Donc vraiment votre point de vue sur la motivation. Pour vous qu'est-ce que la
motivation ?
D - C'est ce qui donne envie de venir travailler tous les jours,
c'est un outil. C'est un des éléments pour avoir une
équipe performante, avoir des résultats de qualités. C'est
la base de ce qu'il faut pour gérer une équipe. Pour que le
travail entre les différents services soit bien organisé.
A - Comment est-ce que vous reconnaissez un employé
motivé ?
D - Son implication dans le travail, son implication tous les
jours, son attitude, son comportement, ses réflexions, sa participation
à l'animation de l'hôtel, à l'animation de son
équipe.
retrait. Est-ce que vous aviez des techniques
particulières ? Des choses que vous aimez bien mettre en place ?
D - Après ce qu'il faut savoir, au début si une
personne n'est pas motivée quelles sont les raisons. Est-ce qu'elle ne
se sent pas bien dans son boulot ? Est ce qu'elle a des soucis dans le cadre du
travail ? Est-ce qu'il n'est pas motivé parce qu'il ne sait pas faire ?
Et qu'il n'a pas été correctement formé ? Est-ce qu'il ne
se sent pas à sa place ? Il y a une multitude de raison qui peuvent
expliquer le fait d'être moins motivé. En fonction de
différentes problématiques il y a des réponses qui sont
apportées en fonction de ça. Si c'est quelqu'un qui ne se sent
pas à sa place parce qu'il estime qu'on lui donne trop de
responsabilités sans la formation, il faudra donc prévoir un
programme de formation adapté pour pouvoir le mettre à l'aise et
lui donner des compétences en plus. Si c'est quelqu'un qui n'est pas
bien à sa place parce que finalement il s'ennuie, il pourrait faire
autre chose. Pareil il faudra identifier les compétences qu'il a et
comment les mettre en place et les faire devenir plus présentes au sein
de l'équipe. Il y a différentes solutions, en fonction de chacun
il va y avoir une solution qui va s'adapter, qui sera adapté.
A - Donc en général vous faisiez un entretien peut
être avec les personnes ou plutôt déléguer ?
D - Ce sont les chefs de service qui font les entretiens, les
évaluations. C'est eux qui vont me rapporter le résultat des
entretiens, pour faire un point pour chaque personne. C'est plus eux qui font
les entretiens, mes chefs de service.
A - Est-ce que pendant la crise vous avez remarqué
justement une baisse de la motivation ? Factuellement vous avez remarqué
des tensions ... ?
D - Déjà pour une partie des salariés, on ne
les a pas vus. On était fermé complétement 3 mois pendant
le confinement. Ensuite nous avons ouvert l'hôtel mais sans le
restaurant. Certains employés que je n'ai pas vus pendant un an. Parce
que confinement, parce que fermeture du restaurant. Donc très difficile
de la voir la motivation puisque 80% des gens n'étaient pas
présent. S'ils ont été présents ça
était sur des schémas et un fonctionnement différent. Il y
a quand même des gens pendant cette période-là qui ont
été motivés par leur travail avec lesquels on a pu
travailler justement sur l'organisation à mettre en place. Par exemple
la restauration le soir. Y a des gens qui étaient motivés pour
ça. Mais il y a beaucoup de gens qu'on
a perdu de vue, on va dire. On va voir maintenant, depuis une
semaine pour la reprise des restaurants. C'est maintenant qu'on va pouvoir
juger de la motivation. Pour l'instant c'est trop tôt pour en parler.
A - Donc vous reprenez tous vos employés à 100%
?
D - Non toujours du chômage partiel. Même si tout est
réouvert on est qu'à 30 de TO. Ça veut dire que y a
forcément du chômage partiel dans les adjoints, et dans les
étages et à la réception et au restaurant, et aux
techniques. Effectivement on va encore avoir du chômage partiel pendant
de très long mois avant de revenir à une situation à peu
près équilibrée.
A - Du coup vous avez prévu des choses pour quand vos
employés vont revenir ? Est-ce que vous souhaitez préparer une
réunion.
D - Nous l'avons déjà fait au restaurant pour leur
faire part de là où on en était l'entreprise. De partager
un moment puisqu'ils ne s'étaient pas vus entre eux depuis longtemps. De
leur parler de la réouverture du restaurant, la nouvelle carte, des
infos du jour, de la réouverture on va dire. On leur avait
demandé d'amener chacun une spécialité comme ça on
a partagé le repas de midi. Chacun a pu échanger sur ce qu'ils
avaient fait, sur les recettes. Ça a détendu l'atmosphère
et ça a fait participer tout le monde.
A - Donc tout le monde est venu à cette réunion
?
D - Oui. Après avec la réception nous n'avons pas
fait de réunion. Puisque tout le monde a travaillé à la
réception.
A - Est-ce que vous pensez vous allez changer un peu vos
techniques de motivation ou rester sur les mêmes méthodes ?
D - Non il va falloir qu'on s'adapte à certaines choses.
Le fait qu'on ne puisse pas réembaucher tout le monde et qu'il y a des
pics d'activités c'est un peu le bazar. Là je sens qu'il y a un
manque de motivation. Les gens qui se posent des questions, donc il va falloir
manager de façon un peu différente. Ça ne va pas
être suffisant un entretien annuel. Là, je pense qu'en ce moment
dès qu'il y a un souci, on sent quelque chose, il faut tout de suite
réagir, parler avec eux, savoir ce qu'il se passe, quelles sont leurs
préoccupations afin de pouvoir réagir rapidement. On ne va pas
pouvoir laisser trainer une situation pendant 3-4 semaines. Ce
n'est pas possible il faut être très réactif.
A - Est-ce que vous trouvez justement pendant ce pic
d'activité les personnes surtout à la réception ont du mal
à reprendre un rythme, des check-ins/check-out ?
D - Ce n'est pas un manque de motivation, c'est la reprise qui
est compliquée. C'est la structure qui le fait. Ça peut les
démotiver, ils voient la charge de travail et donc à nous de
rééquilibrer les plannings. De s'organiser différemment.
Mais on va plutôt avoir à faire face à des moments de
démotivation.
A - Donc pendant ces moments de démotivation l'objectif
sera de discuter avec les personnes.
D - Discuter, c'est quoi le souci, comment on peut y
répondre. Être encore plus à l'écoute du terrain.
A - Est-ce que vous avez un exemple précis en tête
?
D - Non pas vraiment mais c'est quelque chose que je sens qu'il
va devoir qu'on fasse. En discuter immédiatement.
A - Selon vous la reconnaissance est-elle une place importante
dans la motivation ? Est-ce que c'est l'un des facteurs les plus importants ou
est-ce que vous avez un autre facteur ?
D - La reconnaissance peut avoir différent aspect. C'est
un aspect effectivement de la motivation au travail. La reconnaissance peut
être financière, en termes de responsabilité, en termes de
confiance. La reconnaissance a différentes images. C'est un des
éléments importants de la motivation, oui.
A - Si ce n'était pas la reconnaissance, quand on vous dit
motivation qu'est-ce qui vous vient à l'esprit en tant que facteur. Pour
vous qu'est qui motive le plus les employés, le côté
financier, le côté humain ?
D - Je pense que le côté humain est finalement assez
important. On s'aperçoit que les gens affrontent le covid depuis un an.
Ils sont restés seuls chez eux, ils n'ont pas pu sortir, ils n'ont pas
pu échanger avec l'autre, d'autres personnes. Ils en ont marre de cette
situation-là. Je pense que le fait dans nos établissements, le
fait qu'on travaille en équipe, finalement ça une certaine
importance. Ce n'est pas de la reconnaissance c'est simplement l'aspect humain
dans la relation avec les gens.
A - Est-ce que vous pensez faire du recrutement ?
D - Non
A - Est-ce que vous avez remarqué une baisse des
candidatures spontanées ?
D - Oui
A - Est-ce que vous avez une idée en tête pour
expliquer cette baisse de candidatures ?
D - Les gens ont eu pendant 10 mois eu le temps de
réfléchir, et beaucoup de personnes qui sont dans le flou. Donc
ça n'aide pas à prendre la décision. Comme le
métier a été très durement touché par la
crise, il y certainement des gens qui se disent que c'est un secteur à
éviter parce que c'est un secteur qui n'est pas fiable. Donc qui se
réoriente sur d'autres domaines d'activités. Ça peut
expliquer une baisse des candidatures spontanées.
|